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Master 2 Statistiques et Econométrie FOAD 2007 - 2009 Mémoire Analyse et modélisation du UK Spark Spread pour la création d’une stratégie systématique de trading Vincent JEANNIN Energy Market Risk Manager RBS Sempra Commodities

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Master 2 Statistiques et Econométrie FOAD 2007 - 2009

Mémoire

Analyse et modélisation du UK Spark Spread pour la création d’une stratégie systématique de trading

Vincent JEANNIN Energy Market Risk Manager

RBS Sempra Commodities

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Sommaire

Introduction 3

I – Cadre général du marché britannique de l’électricité et du gaz 4

1 - L’électricité 4

2 - Le gaz 5

3 - Le spread 5

4 - La consommation 6

5 - La structure par terme 6

6 – Les variations de cours 10

II – Exploration des séries temporelles : UKP, NBP et Spark Spread 12

1 – Préparation des données 12

2 – Relation entre UKP et NBP 12

3 – Exploration du spread 17

III – Travail avec SAS sur la série temporelle du Spark Spread 21

1 – Préparation des données 21

2 – Travail sur la série des rendements hebdomadaires 21

3 – Travail sur la série des rendements quotidiens 24

4 – Bilan 27

IV – Prévision et résultats financiers 28

1 – Contraintes, méthodes et objectifs 28

2 – Stratégie et implications financières 28

3 – Préparation des données 29

4 – Résultats 31

5 – Bilan 32

Conclusion 34

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Introduction

Market Risk Manager chez RBS Sempra Commodities, je suis très sensibilisé aux variations de cours sur les marchés sur lesquels nous opérons : les énergies et en particulier l’électricité. Le risque de marché est le risque de variation des prix. Ces variations de prix, lors de prises de positions spéculatives, peuvent avoir des impacts financiers conséquents.

Alors, anticiper les variations futures des prix est un élément clef de la gestion des risques et, plus largement, du trading. Une opération spéculative est effectuée car le trader aura fait une analyse (qu’elle soit économique ou statistique) et qu’il anticipe le sens de variation du marché. La mode étant au tout mathématique, il sera intéressant dans cette étude de se pencher sur la modélisation d’une série financière d’un marche énergétique en vue de mettre en place un système de trading systématique. Le but sera de prédire notre série temporelle financière.

Le Master 2 Statistiques et Econométrie de l’Université de Toulouse 1 m’a permis de développer des nouvelles méthodes pratiques pour l’analyse de données comme par exemple SAS. On tachera de les mettre en application dans cette étude.

Ainsi, on fixera le cadre de l’étude par une présentation du cadre générale du marché financier anglais de l’électricité et du gaz, dans une seconde partie, nous explorerons nos données en utilisant SAS et dans une troisième, nous modéliseront nos données. Enfin, dans une dernière partie nous examineront les résultats financiers du système de trading que l’on aura mis en place sur la base de nos modélisations.

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I – Cadre général du marché britannique de l’électricité et du gaz

1 - L’électricité

L’électricité peut se négocier avec trois méthodes de livraison : peak, off-peak et baseload. Le peak concerne les heures de pointes (différent selon les marchés mais globalement de 8h à 20h les jours de semaine travaillé), l’off-peak concerne quant à lui les heures creuses (de 00h à 8h et de 20h à minuit les jours de semaine travaillés et les jours complets les week-ends et jours fériés) et enfin le baseload concerne les 24h d’une journée.

Il existe deux différentes façons de négocier la quantité. La première est une quantité certaine, donc du Wattheure. Un achat d’une quantité de 24,000MWh sera produite et facturée quoi qu’il arrive, autrement dit, qu’elle soit effectivement consommée ou non. La seconde méthode est une capacité, donc par définition optionnelle, du Watt. Une capacité négociée de 24W offrira la possibilité au consommateur de consommer 576 Wattheures durant une journée, il ne paiera que ce qu’il a effectivement consommé et, en théorie, ne peut en aucun cas dépasser sa capacité allouée. Les deux méthodes sont donc bien évidemment liées, 24,000Wh sur une journée correspondent a une capacité de 1,000W (le Watt étant du Joules par seconde).

On s’adresse là à plusieurs types de consommateurs. Globalement, le vendeur de capacité sera une entreprise ayant un actif de production, des centrales électriques ou un intermédiaire financier très spécialisé dans le domaine de l’énergie. L’acheteur sera quant à lui un consommateur effectif (une industrie, un client retail,…), la finalité de son achat sera l’utilisation du courant électrique. La négociation des quantités est en grande majorité réservée au trading : spéculation, couverture, ajustement des capacité de production,…

En effet, la création d’un marché financier a été nécessaire depuis la libéralisation du secteur énergétique (apportant de la liquidité, de la concurrence, une meilleure efficience des prix,…) mais aussi pour permettre aux compagnies énergétiques d’optimiser leur actif de production et réduire les risques. On a dit plus haut que la capacité était une quantité optionnelle, alors, les producteurs vont appliquer, pour faire un parallèle, la même méthode que les compagnies aériennes et leur « surbooking ». Une centrale ayant une capacité de 500MW pourra être vendue à hauteur de 600MW par exemple. La consommation d’électricité en Europe étant relativement bien corrélée au climat, les énergéticiens peuvent estimer par des modèles météorologiques la consommation effective et ajuster leur capacité disponible. Ceci dit, il arrive que la centrale se trouver en surcapacité et c’est là que les marchés financiers entrent en jeu : l’opérateur ajustera ses besoins sur les marchés.

Les contrats spécifient une durée ou une période de livraison. Celle-ci n’est pas standardisée et est négociée de gré à gré. On peut négocier par exemple une quantité sur une demi-heure heure particulière d’une journée pendant tout un mois. En effet, l’électricité est livrable par demi-heure. Ainsi, un achat de 480,000KWh peak sur Janvier 2010 revient à livrer durant les 20 jours ouvrés de janvier 2010, de 8h à 20h, 1,000KWh par demi-heure. Les contrats les plus courants sont bien évidement les contrats mensuels, trimestriels, saisonniers (Royaume-Uni uniquement) et calendaires (Europe continentale uniquement).

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2 - Le gaz

Le gaz est l’un des combustibles servant à produire l’électricité à l’instar du charbon, du pétrole, ou de l’uranium. Les discussions sur la « propreté » du combustible font rage : la production d’électricité par fusion d’uranium n’émettant pas de CO2 mais des déchets radioactifs, il a un meilleur bilan carbone que le gaz qui est quant à lui le moins émetteur de CO2 des combustibles qui en émettent. Pour mettre tour le monde d’accord, on peut dire que seuls le vent, le soleil, la marée ou force hydraulique sont les seuls méthodes propres pour produire l’électricité… Mais elles sont beaucoup moins efficaces ! Aussi, en terme de bilan carbone globale, il faut environ 250 mètres cubes de béton (environ 500 tonnes) pour construire le socle d’une éolienne qui aura une capacité maximale de 2.3MW. Pour produire ces 500 tonnes de béton, il faudra environ 300 tonnes de ciment. Enfin pour produire une tonne de ciment, le four utilise étant alimenté au charbon, émettra 0.6 tonne de CO2. Alors, la production du socle de l’éolienne aura émis 180 tonnes de CO2.

Le gaz utilisé pour la production d’électricité va quant à lui produire 381.5 kilogrammes de CO2 par MWh. Une éolienne fonctionne en moyenne à 30% de sa capacité car les conditions optimales de production sont très difficiles à rencontrer. Une éolienne qui fonctionnerait a plein temps pourrait fonctionner 14 ans (sa limite d’âge globale est de 20 ans) va donc produire 22,090MWh pour un total de 180 tonnes d’émissions soit environ 8 kilogrammes par MWh. La propreté de l’éolienne est donc incontestable en comparaison, sans compter les émissions créées par la construction de la centrale électrique. L’aspect environnemental et l’impact sur la faune (notamment lors des migrations) est un autre débat dont je ne suis pas spécialiste.

Bref, revenons au gaz. Le gaz se négocie au Royaume-Uni principalement en Thermes (unité n’appartenant pas au SI, mais le marché étant un des plus gros en Europe, les autres pays ont tendance à négocier dans la même unité en vue d’harmoniser le marché et de faciliter les transactions de transmission) unité équivalente à l’énergie dégagée par la combustion de 100 pieds carrés de gaz (28.32 litres). L’unité n’a pas la même signification au Royaume-Uni, en Europe Continentale et aux USA car les températures et pressions officielles utilisées pour la mesure sont différentes (les différences sont ceci dit de l’ordre du centième de pourcent). Notre étude portera sur l’électricité au Royaume-Uni, nous utiliserons les Thermes UK, équivalents à 29.3071kWh.

La négociation se fait alors en Thermes par jour, la livraison se fait en flux continu du jour J à 6h au jour J+1 à 6h. Le gaz ne se négocie pas en capacité comme l’électricité du fait qu’à la différence de l’électricité, il est stockable. Pour parer à tout problème de surplus ou de maque, les intermédiaires ont donc retour à des contrats de stockage, donnant la possibilité d’opérer à des volumes entrants ou sortants.

3 - Le spread

Nous abordons là l’élément clef du marché d’électricité : la différence de prix entre le gaz et l’électricité. On l’appelle Spark Spread. Le spark spread correspond alors au coût de production de l’électricité : on achète le gaz, on vend l’électricité, la différence est alors ce coût. Il se peut très bien que ce spread soit négatif. Le gaz peut souffrir de problème d’approvisionnement sans impacter le prix de l’électricité. En effet, les operateurs changeront de combustible et produiront avec du charbon, du pétrole ou par le nucléaire tant la diversité du parc de centrales est forte.

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Les centrales thermiques sont très peu efficaces. Ont leur affecte un pourcentage d’efficacité de 49.13%. Ainsi, pour 1MWh d’électricité à produire, la centrale devra être alimentée de 2.03MWh de gaz, soit 69.4513MThermes. Il est important de signaler que le spread se négocie compte tenu du coefficient d’efficacité des centrales.

Aussi, ce spread va se négocier carbone inclus ou non. Typiquement, les transactions financière qui ne sont pas faites à des fins de livraison sont faites hors carbone. Les operateurs, eux, la négocie avec carbone, le spread est alors dit clean spark spread. Pour produire 100MWh d’électricité, on émet 38.15 tonnes de CO2.

4 - La consommation

Le Royaume-Uni est très caractéristique. La France, le Benelux et l’Allemagne ont un schéma similaire. La consommation d’électricité est fortement dépendante des températures. Ainsi quand il fait froid, il faut chauffer, la consommation est forte. Quand les températures montent, les climatisations ont tendance à tourner mais pas de façon excessive car le climat est toute de même tempéré. Alors, la consommation en été est beaucoup plus faible. Cela explique, on le verra par la suite, pourquoi les prix d’été sont plus faibles que ceux d’hiver.

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Le graphique ci-dessus montre la consommation mensuelle d’électricité (GWh) en fonction de la température (en degrés Celsius). Une tendance apparait clairement sur ce graphique, globalement plus il fait chaud, moins la demande est forte.

Aux USA, le marché est bien plus chaotique tant la consommation d’énergie est décorrélée des températures. En effet, les températures étant souvent extrêmes, soit il faut chauffer, soit refroidir, la consommation est alors moins prévisible et aucune tendance n’apparaitrait sur un tel graphique. La courbe aura alors une forme de U, le bas de la courbe oscillant entre 17 et 19 degrés (autrement dit, on met en route les climatisations à plein régime a ces températures).

5 - La structure par terme

Les produits financiers dérivés de matières premières se négocient le plus souvent à terme (il existe un cours au contant appelé spot, mais la livraison spot est utilisé seulement pour ajuster au plus fin

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les livraisons). La structure par terme (ou courbe forward) dépend fortement du type de matière première, mais globalement, une courbe de matière première est croissante (on dit aussi qu’elle est en report ou contango). Autrement dit, plus l’échéance est lointaine plus le prix est élevé. Ainsi, l’opération de négoce de base est le « cash and carry » : on achète la matière première spot (ou à terme), on la revend simultanément a terme et on la stocke durant l’intervalle de temps. La différence entre deux contrats à terme est alors le coût de stockage et de financement. Alors, une des conditions est que la matière soit stockable (cela va nous concerner plus loin, le gaz l’est, pas l’électricité), l’autre est qu’elle soit non périssable.

Si une courbe forward est décroissante, on dit qu’elle est en déport ou backwardation. C’est une situation anormale. Elle peut intervenir lorsque la demande est concentrée sur les premiers mois, les mois suivants souffrent du manque de liquidité voire de manque de visibilité dans l’approvisionnement : c’est souvent le cas du pétrole. Cela peut arriver aussi quand la matière souffre de problème d’approvisionnement à très court terme lors des livraisons, frisant parfois la manipulation de marché. Ainsi, une société suisse est connue pour squeezer les intervenants du marché du cuivre. Elle possède un des plus gros stocks de cuivre et quand les contrats approchent la livraison il est difficile de trouver de grosses quantités de cuivre à livrer, d’autant plus que la société elle-même amène à livraison des contrats acheteurs de cuivre.

Sur les marchés d’énergie, ce n’est pas aussi simple. En effet, les heures pleines et creuses dépendent non seulement d’un timing officiel mais aussi d’un timing naturel. En été, il fait déjà jour à 8h du matin. La consommation ne sera alors pas la même qu’en hiver où il fait encore nuit. Bien que les deux soient des heures pleines, elles n’auront pas le même prix car tout répond au rapport offre-demande. Ainsi, la courbe forwad du gaz a cette forme :

NBP

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NBP

En ordonnée, le prix est donné par pence par Thermes, en abscisse on a la maturité du contrat. La première partie est décroissante du fait de problèmes d’approvisionnement sur un gazoduc et la seconde partie de la courbe a la forme très caractéristique de vagues. Outre le phénomène des heures pleines et heures creuses, on a aussi le phénomène de variation du prix du stockage. La

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volatilité de la demande en hiver peut être forte, alors on a souvent recours au stockage (on injecte dans une cuve de stockage, ou on retire), face a une demande et une rotation élevée de la cuve, les prix de stockage sont élevés. En été on stock beaucoup moins car la demande est moins volatile et les prix aussi, le manque de gaz peut alors être achète sans difficulté sur le marche, on stocke moins, les prix baissent. La courbe est tout de même dite en contango car la forme se répète, elle est croissante. Il faut comparer ce qui est comparable et du fait des saisons, janvier n’est pas comparable avec juin. Mais si l’on compare Janvier 2010 avec Janvier 2011, le prix du premier contrat sera inferieur au second. Cette « autosimilarité » (il n’est pas inintéressant d’employer ce terme dans ce contexte) se répète à l’échelle des trimestres, et des saisons (l’hiver étant le 4ème trimestre d’une année et le 1er de l’année suivante, l’été étant les deuxièmes et troisièmes trimestres d’une année).

Le stockage fonctionne de plusieurs façons, l’innovation financière est énorme dans ce domaine. Globalement, on peut stocker une quantité fixée pendant une période fixée à un prix fixé. C’est le contrat le plus basique. Pour le second stockage physique, on facture les injections et les retraits seulement, pas le portage. C’est en général en stockage utilisé pour l’ajustement rapide des capacités, le stock tourne beaucoup. La grosse différence est que ce gaz est à disposition du propriétaire de la cuve. Le propriétaire de la cuve peut très bien emprunter du gaz il se doit toutefois d’assumer les besoins en cas de retrait. L’utilité est que le propriétaire de la cuve peut faire de la spéculation, vendre du gaz, le livrer et essayer de remplir la cuve à moindre coût. Ce stockage est moins cher mais beaucoup moins sur pour le propriétaire du stock, les défauts de livraison étant assez fréquents.

L’électricité, c’est exactement la même chose (en abscisse le prix est indiqué en livres par MWh) :

UK Power

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UK Power

La question que l’on peut se poser est la suivante : pourquoi un contango alors que l’électricité n’est pas stockable ? Premier point, le principe des heures pleines et heures creuses s’applique sur la courbe, expliquant sa forme similaire. Second point, tout simplement pacque l’on a crée des contrats de stockage notionnel se rapprochant plus du « prêt-emprunt » que l’on peut trouver sur

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les marchés action ou obligataires. En effet, pour « stocker » (le terme est abusif) de l’électricité, on va la prêter à un vendeur d’électricité se trouvent dans l’incapacité d’honorer sa fourniture. Les formules de pricing sont très compliquées, en effet, celui qui va prêter son électricité va y trouver son compte, car s’il ne la consomme pas ou ne la revend pas, cette électricité est perdue. Aussi. L’emprunteur doit y trouver son compte car il peut très bien se fournir sur le marché financier. Le prix va dépendre de la liquidité du marché. Autrement dit, si l’emprunteur peut acheter sur le marché de l’électricité pour la quantité qu’il souhaite il n’y a aucune raison qu’il paye un emprunt et celui qui veut prêter devient demandeur, mais a l’oppose, le prêteur n’a aucune raison de prêter son électricité et de payer pour s’il peut la revendre sur le marché. Le prix va alors dépendre de la liquidité à l’offre et de la liquidité à la demande. On n’entrera pas plus dans la complexité des méthodes de pricing.

Sur un même graphique on voit que les deux courbes forward on une forme identique :

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0.90

UK PowerNBP

La différence entre les deux courbes étant notre spark spread. Nous ferons l’étude sur le contrat Win09 (hiver 2099, trimestre 4 de 2009 et trimestre 1 de 2010). On montrera ce qu’on peut entrevoir sur ce graphique : plus l’échéance est lointaine, moins le spread sera volatil. En effet, l’impact des coûts de production et de la demande sont difficiles à prévoir à très long terme. L’arrêt d’une centrale thermique aura un effet très conséquent sur les mois proches, la capacité des centrales thermiques sera réduite, le spread va augmenter : en effet, les fournisseurs ne disposant pas de centrale propriétaire (qui sous-traitent donc la production) qui ont compté sur une production par le gaz vont se ruer pour réserver le reste des centrales disponibles, faisant instantanément augmenter la demande de « spark » (de brulage du gaz en somme) et donc du coût. Mais cet événement n’aura que peu d’impact (un très léger impact de spéculation dans le pire des cas) sur les échéances dans 2 ou 3 ans. La centrale sera réparée et sera remise en route, donc aucune conséquence proprement macro-économique n’est à déplorer.

On comprend alors que pour un intermédiaire purement financier qui va faire de la spéculation, il est préférable d’avoir un contrat volatil pour profiter au maximum et au plus vite des variations de

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prix. C’est pour cela que les opérations se font sur les premiers mois et les premières saisons. Sur le reste de la courbe, la liquidité est bien moindre et les intervenants sont en majorité des industriels, producteurs ou énergéticiens.

Notre structure par terme du spark spread est alors la suivante :

Spark Spread

0

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Spark Spread

6 – Les variations de cours

Le graphique ci-dessous représente les prix de l’électricité et du gaz en base 100 au 10 avril 2007. On remarque d’ores et déjà que la corrélation semble très forte :

0.00

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100.00

150.00

200.00

250.00

300.00

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Mar

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NBPUK Power

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On calcule alors notre spark spread sur la même période, série qui sera l’objet de notre étude :

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19Ap

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On remarque que les prix sont très volatils. Ils dépendent de la liquidité, des capacités de production, du contexte macroéconomique, du contexte microéconomique,…

Il est difficile de prévoir l’évolution future par des critères purement économiques. L’objet de l’étude sera alors de tenter de modéliser cette série, de faire des prévisions en vue de mettre en place un système de trading systématique qui donnera des signaux d’achat (on prendra une position dite « Long ») et des signaux de vente (on prendra une position dite « Short »). L’étude sera faite sans a priori, sans idée préconçue de la validité d’une telle méthode. Le but est plus de manipuler les logiciels fournis et créer une interaction avec Excel, logiciel utilisé quasi systématiquement pour la modélisation en salles de marchés, il présente ses limites et nous verrons ce qu’un logiciel tel SAS peut apporter.

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II – Exploration des séries temporelles : UKP, NBP et Spark Spread

1 – Préparation des données

Nous avons un fichier Excel fruit de l’extraction des bases de données internes. Il contient 3 colonnes, la première contient la date, la seconde le prix du gaz britannique (NBP) et la troisième le prix de l’électricité britannique (UKP).

On importe nos prix et on crée notre spread, les variations de cours en pourcents à un jour et à 1 semaine (nous n’avons que les jours de la semaine). On crée aussi les variations en pourcents des NBP et UKP :

proc import datafile = "C:\SpSp\ExclData.xls" out=Work.Spark replace; run; data Work.Spark; set Work.Spark; Spread=UKP-(NBP*100)/(2.93071*0.4913); Per=Spread/lag1(Spread)-1; WPer=Spread/lag4(Spread)-1; NBPPer=NBP/lag1(NBP)-1; UKPPer=UKP/lag1(UKP)-1; run;

2 – Relation entre UKP et NBP

Avec les graphiques affichés précédemment, on ne sera pas étonné de constater que la corrélation entre le gaz et l’électricité est très élevée. Ainsi, avec la procédure corr, on a :

proc corr data=Work.Spark ; var NBP UKP ; run;

La corrélation calculée est de 0.99693, autrement dit nos deux séries sont en effet très hautement corrélées. Il est alors intéressant de voir ce que donne une régression linéaire :

proc reg data=Work.Spark ; model NBP=UKP; plot NBP*UKP ; run;

Le graphique publié page suivante est aussi sans surprise. La dépendance linéaire entre les deux séries est très forte. Ceci est très intéressant pour le trader qui va être en charge de positions de spread. En effet, la limite qui va lui être accordée tient compte du risque potentiel. Or, quand bien même les deux produits sont très risqués (on analysera le statistiques de base un peu plus loin), s’ils sont fortement corrélés, le risque pris par l’achat de l’un va être compensé en très grande partie par la vente de l’autre. Les montants nominaux qu’il aura la possibilité d’engager sont alors bien supérieurs.

Le R2 étant de 0.9939, notre régression est très performante. Ceci dit, on l’a vu par l’historique des prix du spread, il sera possible de tirer profit du « bruit », aussi petit soit-il. Comme on l’a dit, on

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ajustera la faiblesse relative de la volatilité de notre série de spread par les montants nominaux des opérations.

NBP = -0. 0894 +0. 0127UKP

N 623 Rsq 0. 9939Adj Rsq0. 9939RMSE 0. 0151

0. 3

0. 4

0. 5

0. 6

0. 7

0. 8

0. 9

1. 0

1. 1

1. 2

UKP

35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95

Les résidus de cette régression seront intéressants à analyser sans toutefois empiéter sur la suite de notre étude. Ainsi, on a :

proc autoreg data=Work.Spark; model NBP = UKP; output out= ResRegPx residual=ResidPx; run; data Work.ResRegPx; set Work.ResRegPx; ResiLag=lag1(ResidPx); run; proc gplot data=Work.ResRegPx; symbol1 v=star i= none; plot ResiLag * ResidPx = 1; run;

Resi Lag

-0. 06

-0. 05

-0. 04

-0. 03

-0. 02

-0. 01

0. 00

0. 01

0. 02

0. 03

0. 04

0. 05

Resi dPx

-0. 06 -0. 05 -0. 04 -0. 03 -0. 02 -0. 01 0. 00 0. 01 0. 02 0. 03 0. 04 0. 05

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On remarque une certaine dynamique. Autrement dit, l’erreur semble autocorrélée, peut être est-ce un processus autorégressif d’ordre 1 de type AR(1), nous l’étudierons par la suite.

En termes de variations de cours, les résultats sont similaires :

proc corr data=Work.Spark ; var NBPPer UKPPer ; run; proc reg data=Work.Spark ; model NBPPer=UKPPer; plot NBPPer*UKPPer ; run;

NBPPer = -0. 0002 +1. 0766 UKPPer

N 622

Rsq 0. 8707

Adj Rsq0. 8705

RMSE 0. 0058

-0. 075

-0. 050

-0. 025

0. 000

0. 025

0. 050

0. 075

0. 100

UKPPer

-0. 08 -0. 06 -0. 04 -0. 02 0. 00 0. 02 0. 04 0. 06 0. 08

La corrélation s’élève à 0.93311 et notre R2 de 0.8707. Toujours très bons, ce résultat montre toutefois que la différence entre les deux séries est plus palpable. On attribue ca à la présence de deux types d’opérateurs sur les marchés financiers : l’opérateur énergéticien qui va raisonner par les prix et l’opérateur financier qui va lui raisonner en termes de variations de cours. Les objectifs étant différents, le comportement face aux mouvements de prix l’est aussi. Mais les résultats restent très similaires et montrent à nouveau une forte relation d’ordre linéaire entre nos deux actifs. Nous allons étudier les distributions des deux séries. On le fera sur les variations quotidiennes pour comparer les deux actifs sur la même base.

Intuitivement, l’erreur semble plus élevée, regardons ce que donnent les résidus.

proc autoreg data=Work.Spark; model NBPPer = UKPPer; output out= ResRegPx residual=ResidPx; run; data Work.ResRegPx; set Work.ResRegPx; ResiLag=lag1(ResidPx); run; proc gplot data=Work.ResRegPx; symbol1 v=star i= none; plot ResiLag * ResidPx = 1; run;

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15

Resi Lag

-0. 024

-0. 022

-0. 020

-0. 018

-0. 016

-0. 014

-0. 012

-0. 010

-0. 008

-0. 006

-0. 004

-0. 002

0. 000

0. 002

0. 004

0. 006

0. 008

0. 010

0. 012

0. 014

0. 016

0. 018

0. 020

0. 022

Resi dPx

-0. 028 -0. 023 -0. 018 -0. 013 -0. 008 -0. 003 0. 002 0. 007 0. 012 0. 017 0. 022

Les résultats sont moins évidents, on ne constate pas a priori d’organisation spécifique des résidus, le test ayant été fait pour plusieurs décalages. Ceci dit, quand on y pense, les séries des performances sont déjà, en quelque sorte, des séries différenciées…

Avec SAS Insight, on obtient :

NBPPer

-5.0000000E-02NBPPer

NBPPer

-6.6000000E-02 0.0000000E+00 6.6000000E-02NBPPer

0

10

20

30Density

Moment sN 622. 0000Mean -0. 0002St d Dev 0. 0161Skewness 0. 2389USS 0. 1614CV -8452. 3738

Sum Wgt s 622. 0000Sum -0. 1186Var i ance 0. 0003Kurt osi s 3. 0889CSS 0. 1614St d Mean 0. 0006

Quant i l es100% Max 0. 0861 75% Q3 0. 0079 50% Med 0 25% Q1 -0. 0086 0% Mi n -0. 0628 Range 0. 1488

99. 0% 0. 0403 97. 5% 0. 0342 95. 0% 0. 0253 90. 0% 0. 0165 10. 0% -0. 0192 5. 0% -0. 0282

UKPPer

-5.0000000E-02 0.0000000E+00 5.0000000E-02UKPPer

UKPPer

-6.6000000E-02 -6.0000000E-03 5.4000000E-02UKPPer

0

20

40Density

Moment sN 622. 0000Mean 4. 221E-05St d Dev 0. 0140Skewness 0. 1074USS 0. 1212CV 33097. 5141

Sum Wgt s 622. 0000Sum 0. 0263Var i ance 0. 0002Kurt osi s 3. 2699CSS 0. 1212St d Mean 0. 0006

Quant i l es100% Max 0. 0776 75% Q3 0. 0068 50% Med 0 25% Q1 -0. 0062 0% Mi n -0. 0613 Range 0. 1388

99. 0% 0. 0355 97. 5% 0. 0269 95. 0% 0. 0221 90. 0% 0. 0152 10. 0% -0. 0165 5. 0% -0. 0246

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Les densités ont une forme gaussienne. On remarque que les extrêmes sont toujours plus forts à droite, autrement dit, le plus drastiques des mouvements haussiers est moins ample que le pire mouvement baissier. La raison est simple, c’est que sur les marchés financiers, les opérateurs qui pensent en termes de variation en pourcents est plus nombreux que ceux qui pensent en terme de prix. Ainsi, la conséquence arithmétique simple, quand le marché baisse de 10%, il doit remonter de 11.11% pour revenir au même niveau, rendant la baisse de l’actif plus « facile ».

Les deux distributions sont leptokurtiques, les valeurs alors dans l’ensemble proches de leur moyenne, formant un « pic ». Procédons à un test de normalité :

proc univariate data=Work.Spark all normal plot ; var NBPPer UKPPer ; histogram NBPPer UKPPer / normal ; qqplot NBPPer UKPPer / normal(mu=est sigma=est color=red L=1); inset mean std / cfill=blank format=5.2 ; run;

Notre normalité est rejetée dans les 2 cas. Les tests d’adéquation à une loi sont sensibles au nombre d’observations et ont tendance à être performants pour un nombre plus petit. Les résultats des tests sont les suivants (rejet clair et sans ambigüité) mais on regarde tout de même les Q-Q Plots pour se faire une idée.

NBP

Tests for Normality Test --Statistic--- -----p Value------ Shapiro-Wilk W 0.961946 Pr < W <0.0001 Kolmogorov-Smirnov D 0.067627 Pr > D <0.0100 Cramer-von Mises W-Sq 1.043077 Pr > W-Sq <0.0050 Anderson-Darling A-Sq 5.700029 Pr > A-Sq <0.0050

-0. 06 -0. 048 -0. 036 -0. 024 -0. 012 0 0. 012 0. 024 0. 036 0. 048 0. 06 0. 072 0. 084

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

Percent

NBPPer

-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4

-0. 075

-0. 050

-0. 025

0

0. 025

0. 050

0. 075

0. 100

NBPPer

Normal Quant i l es

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UKP

Tests for Normality Test --Statistic--- -----p Value------ Shapiro-Wilk W 0.956173 Pr < W <0.0001 Kolmogorov-Smirnov D 0.078291 Pr > D <0.0100 Cramer-von Mises W-Sq 1.48564 Pr > W-Sq <0.0050 Anderson-Darling A-Sq 7.679457 Pr > A-Sq <0.0050

-0. 06 -0. 048 -0. 036 -0. 024 -0. 012 0 0. 012 0. 024 0. 036 0. 048 0. 06 0. 072

0

10

20

30

40

50

Percent

UKPPer

-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4

-0. 075

-0. 050

-0. 025

0

0. 025

0. 050

0. 075

0. 100

UKPPer

Normal Quant i l es

Il faut en fait avouer que heureusement que l’on rejette la normalité. En effet, accepter une normalité des rendements d’un produis financier, avec une moyenne, comme ici, très proche de 0, signifierait que toute stratégie reviendrait à être une martingale. Les Q-Q Plots sont caractéristiques de séries temporelles financières : au dessus en dessous de la moyenne, en dessous au dessus de la moyenne.

3 – Exploration du spread

Il convient maintenant d’explorer la série du spread avec la même approche, commençons avec SAS Insight, sur la série des rendements quotidiens.

Per

-5.0000000E-02Per

Per

-1.0500000E-01 -2.8000000E-02 4.9000000E-02Per

0

10

20

30

Density

Moment sN 622. 0000Mean 0. 0008St d Dev 0. 0210Skewness -0. 0598USS 0. 2753CV 2762. 6031

Sum Wgt s 622. 0000Sum 0. 4738Var i ance 0. 0004Kurt osi s 2. 3927CSS 0. 2750St d Mean 0. 0008

Quant i l es100% Max 0. 0842 75% Q3 0. 0114 50% Med 8. 368E-07 25% Q1 -0. 0097 0% Mi n -0. 0954 Range 0. 1796

99. 0% 0. 0650 97. 5% 0. 0451 95. 0% 0. 0341 90. 0% 0. 0246 10. 0% -0. 0244 5. 0% -0. 0338

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On constate le même phénomène, kurtosis positif, mais le skewness est négatif (distribution étalée vers la droite) L’écart-type, qui définit la volatilité du marché, est du même ordre. La non normalité semble plus évidente, vérifions le :

proc univariate data=Work.Spark all normal plot ; var Per ; histogram Per / normal ; qqplot Per / normal(mu=est sigma=est color=red L=1); inset mean std / cfill=blank format=5.2 ; run;

Tests for Normality Test --Statistic--- -----p Value------ Shapiro-Wilk W 0.965945 Pr < W <0.0001 Kolmogorov-Smirnov D 0.071836 Pr > D <0.0100 Cramer-von Mises W-Sq 1.12545 Pr > W-Sq <0.0050 Anderson-Darling A-Sq 6.027609 Pr > A-Sq <0.0050

-0. 0975 -0. 0825 -0. 0675 -0. 0525 -0. 0375 -0. 0225 -0. 0075 0. 0075 0. 0225 0. 0375 0. 0525 0. 0675 0. 0825

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Percent

Per -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4

-0. 10

-0. 05

0

0. 05

0. 10

Per

Normal Quant i l es

On rejette effectivement la normalité, en notant toujours la forme caractéristique du Q-Q Plot.

Interprétons d’un point de vue financier les moments.

La moyenne ne correspond pas au rendement moyen pour une simple question arithmétique. La première valeur de notre spread est de 10.57, la dernière de 14.79, le rendement moyen quotidien sera alors de 0.0540%, pour une moyenne de 0.08%. Cela montre une nouvelles fois que les mouvements baissiers sont plus amples que les mouvements haussiers.

L’écart-type donne une mesure de la volatilité. En supposant que la distribution va être Gaussienne, cela signifie que environ 95.45% des rendements seront compris entres plus ou moins deux écarts-types. Faisons un petit test :

proc means data=Work.Spark; var Per; run;

Notre écart-type est de 2.10428%.

data Work.Spark; set Work.Spark; if abs(Per)>2*0.0210428 then out2EC=1; else out2EC=0; run;

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proc summary data=Work.Spark print; var out2EC; run;

La donnée de sortie est faussée car nous ne disposons pas de 623 valeurs mais 622, la première étant manquante. On a alors 34 valeurs sortant de deux écarts-types, sur 622, soit 5.47%, bien supérieur aux 4.55% escomptés. C’est en fait le problème majeur que connait la finance actuellement. Les modèles ne sont pas faux, ils tiennent juste compte d’hypothèses fortes sous-estimant largement les risques extrêmes. L’hypothèse gaussienne est difficilement acceptable dès lors que l’on s’écarte de notre moyenne. Ceci dit, facilité de mise en œuvre oblige, cette hypothèse sera maintenue dans l’avenir et continuée d’être utilisée. D’ailleurs, une stratégie de trading très répandue sur les marchés liquides (sur les marchés actions par exemple) est de placer des ordres d’achats deux écarts-types sous le marché et des ordres de vente deux écarts-types au dessus du marché… L’arbitrage dit statistique en finance de marché a de toute façon vocation à faire compenser les pertes extrêmes occasionnelles par de petits profits de faits de façon récurrente, preuve que les opérateurs ont conscience du manque de fiabilité des modèles.

Il est ensuite intéressant de regarder les performances de la série a une semaine. En effet, du trading dynamique implique un horizon d’investissement relativement court, une semaine étant un standard. Cela sera d’ailleurs l’horizon d’investissement que nous prendrons pour notre exemple. En effet, le but sera de prédire la série, on ne peut pas prédire une quantité importante, en effet, la prévision se dégrade au fur et a mesure que le nombre de points prédits augmentent. On prédira ainsi 5 points journaliers, c'est-à-dire une semaine en jours ouvrés. On étudiera aussi la série des rendements hebdomadaires, elle sera probablement plus facile à identifier mais plus difficile à interpréter…

On applique alors le même processus pour analyser la distribution et tester sa normalité, donc employons SAS Insight puis la procédure univariate. La variable WPer avait été crée a cet effet.

WPer

-1.0000000E-01WPer

WPer

-1.9500000E-01 -4.5000000E-02 1.0500000E-01WPer

0

5

10Density

Moment sN 619. 0000Mean 0. 0030St d Dev 0. 0414Skewness -0. 1945USS 1. 0621CV 1394. 5009

Sum Wgt s 619. 0000Sum 1. 8355Var i ance 0. 0017Kurt osi s 1. 2496CSS 1. 0567St d Mean 0. 0017

Quant i l es100% Max 0. 1539 75% Q3 0. 0277 50% Med 0. 0033 25% Q1 -0. 0218 0% Mi n -0. 1888 Range 0. 3427

99. 0% 0. 0938 97. 5% 0. 0822 95. 0% 0. 0696 90. 0% 0. 0543 10. 0% -0. 0486 5. 0% -0. 0660

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Moyenne proche de 0, skewness négatif et kurtosois positif, la série a les mêmes caractéristiques. L’écart type est plus fort, ce qui est logique compte tenu du fait que l’analyse n’est plus quotidienne.

proc univariate data=Work.Spark all normal plot ; var WPer ; histogram WPer / normal ; qqplot WPer / normal(mu=est sigma=est color=red L=1); inset mean std / cfill=blank format=5.2 ; run;

-0. 18 -0. 15 -0. 12 -0. 09 -0. 06 -0. 03 0 0. 03 0. 06 0. 09 0. 12 0. 15

0

5

10

15

20

25

30

35

Percent

WPer -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4

-2. 000E-01

-1. 500E-01

-1. 000E-01

-5. 000E-02

0

5. 000E-02

1. 000E-01

1. 500E-01

2. 000E-01

WPer

Normal Quant i l es

Tests for Normality Test --Statistic--- -----p Value------ Shapiro-Wilk W 0.990242 Pr < W 0.0004 Kolmogorov-Smirnov D 0.029775 Pr > D >0.1500 Cramer-von Mises W-Sq 0.163646 Pr > W-Sq 0.0171 Anderson-Darling A-Sq 0.957351 Pr > A-Sq 0.0171

La normalité rejetée par les 3 tests sur 4. Ceci dit, le Q-Q Plot est assez régulier entre le quantile -1 et 1. Les queues de distribution viennent fausser la donnée, démontrant une nouvelle fois que les données extrêmes sont loin d’être normales. Mais sur la majeur parte de la distribution, la partie centrale, la normalité serait envisageable plus facilement, Kolmogorov-Smirnov en étant un début de preuve.

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III – Travail avec SAS sur la série temporelle du Spark Spread

1 – Préparation des données

La finalité de l’étude étant de comparer des prévisions et des observations, nous allons tronquer notre table des 252 dernières observations (un an). Nous identifierons notre série sur les 371 premières observations.

On crée une macro pour séparer notre table :

%macro split(num); data _null_; if 0 then set Spark nobs=count; call symput('numobs',put(count,8.)); run; %let m=%sysevalf(&numobs/&num,ceil); data %do J=1 %to &m ; Spark_&J %end; ; set Spark; %do I=1 %to &m; if %eval(&num*(&i-1)) <_n_ <= %eval(&num*&I) then output Spark_&I; %end; run; %mend split; %split(371);

Nous nous retrouvons avec Spark_1 et Spark_2, Spark_2 sera comparée plus loin aux prévisions effectuées sur la série.

2 – Travail sur la série des rendements hebdomadaires

La première étape va se pencher sur l’utilisation SAS Time Series Viewer en vue de trouver les premiers indices qui vont être nécessaire à la poursuite de l’identification. La première idée est de procéder à l’analyse des performances (mouvements en pourcents) plutôt que du prix. En effet, on l’a vu, la distribution des rendements a une forme de type gaussienne, la moyenne est relativement stable. On a bien plus de chance d’obtenir une série stationnaire avec cette série plutôt qu’avec les prix dont la moyenne dépend clairement de t. Ceci dit, comme on l’a dit, il s’agit en fait d’une série différenciée si l’on réfléchit bien. Mais d’un point de vue financier, le prix est presque secondaire, on travaille en masse monétaire en fonction des performances potentielles futures.

L’impact du prix peut être important sur des marchés peu liquides, les prix « ronds » ou figures (10, 25, 100, etc,…) déclencheront des seuils psychologiques d’achat ou des vente. Cet impact n’est visible que sur les marchés à faible nombre d’opérateurs. La liquidité et le nombre d’opérateurs sont suffisants sur le marché du spark spread pour négliger cet effet. De plus, il est difficile de manipuler le prix d’un spread, chaque composant du spread (on dit chaque patte) peut se traiter séparément et chacune des deux pattes entrent dans la composition d’autres spreads (l’électricité dans le dark spread qui est le spread électricité contre charbon, le gaz naturel dans des spread interplace, le spread correspondant alors au cout implicite de fret,…) augmentant la liquidité et l’efficience du marché.

Comme approche, on choisira de partir du (supposé) plus simple, du modèle le moins riche, pour affiner si nécessaire. Ainsi, on va commencer par étudier la série des rendements hebdomadaires.

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Analysons donc la série des performances hebdomadaires, WPer. Le graphique ci-dessous nous montre la série. La variance ne semble pas constante (il y a hétéroscédasticité, une évidence pour les séries financières, évidence souvent négligée ceci dit) mais la série semble stationnaire, la moyenne, proche de 0, ne semble pas dépendre de t.

Examinons les ACF et PACF.

L’ACF est clairement oscillante et tend relativement vite vers 0 concordant avec l’impression de stationnarité que nous avons eue. L’ACF s’annule après un décalage de 3, nous avons manifestement une piste assez sérieuse d’AR(3). Le PACF devrait alors être nul après un décalage de 4 s’il n’y avait pas de composante MA, on peut imaginer qu’il y en a une, ce qui expliquerai que les ordres 5, 9 ou 13 sont significatifs sur la PACF, commençons par le simple et testons notre une procédure ARIMA.

proc arima data=Work.Spark_1; i var = WPer; e p=3 plot; run;

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Conditional Least Squares Estimation Standard Approx Parameter Estimate Error t Value Pr > |t| Lag MU 0.0046626 0.0034945 1.33 0.1830 0 AR1,1 0.70815 0.05216 13.58 <.0001 1 AR1,2 0.09537 0.06399 1.49 0.1370 2 AR1,3 -0.13300 0.05223 -2.55 0.0113 3

La p-value est significative. Le bruit résiduel peut-il être considéré comme blanc pour autant ?

Autocorrelation Check of Residuals To Chi- Pr > Lag Square DF ChiSq --------------------Autocorrelations-------------------- 6 97.06 3 <.0001 -0.043 0.050 0.219 -0.431 0.147 0.020 12 113.25 9 <.0001 -0.080 0.098 -0.075 0.099 0.057 -0.090 18 119.47 15 <.0001 0.016 -0.105 -0.060 0.036 -0.008 -0.002 24 123.26 21 <.0001 0.026 -0.031 0.060 0.039 -0.046 0.028 30 126.58 27 <.0001 -0.073 -0.020 0.025 -0.003 -0.043 0.011 36 132.29 33 <.0001 0.031 -0.032 0.088 0.008 -0.066 -0.000

Malheureusement, non, les p-value du Khi-Deux n’étant pas significatives. Explorons alors notre potentielle composante MA. Compte tenue de la PACF, la composante MA, s’il y en a une, sera d’ordre modéré.

proc arima data=Work.Spark_1; i var = WPer; e p=3 q=3 plot; run;

L’ordre 3 nous donne d’excellents résultats. Le bruit résiduel peut être considéré comme étant blanc :

Autocorrelation Check of Residuals To Chi- Pr > Lag Square DF ChiSq --------------------Autocorrelations-------------------- 6 . 0 . 0.006 -0.005 -0.000 -0.045 0.030 -0.035 12 7.20 6 0.3023 -0.008 0.035 -0.044 0.074 0.053 -0.056 18 11.82 12 0.4604 -0.010 -0.101 -0.028 -0.001 0.030 -0.008 24 15.07 18 0.6574 -0.004 -0.001 0.031 0.068 -0.045 0.026 30 20.92 24 0.6433 -0.104 0.032 0.003 0.007 -0.051 0.020 36 24.54 30 0.7470 0.018 -0.014 0.071 0.008 -0.055 -0.015 42 27.46 36 0.8457 -0.020 -0.041 -0.000 0.021 0.008 -0.067 48 31.40 42 0.8844 0.002 0.051 -0.066 -0.049 0.002 0.004

Aussi, nos critères AIC et SBC était respectivement de -1747 et -1731 sans composante MA, avec, ils passent respectivement à -1918 et -1891, ils s’améliorent donc. Nous venons donc d’identifier avec succès un processus ARMA(3,3) ! Passons alors maintenant à une prévision de la série. Nous allons opérer cette prévision sur 10 observations.

proc arima data=Work.Spark_1; i var = WPer; e p=3 q=3 plot; f lead=10 out = Work.PredictW; run; proc print data=Work.PredictW(firstobs=372); run;

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Obs WPer FORECAST STD L95 U95 RESIDUAL 372 . -0.016938 0.017559 -0.051353 0.017478 . 373 . -0.014893 0.023521 -0.060993 0.031208 . 374 . -0.010915 0.027790 -0.065383 0.043552 . 375 . 0.001708 0.031991 -0.060994 0.064409 . 376 . 0.000528 0.031991 -0.062174 0.063230 . 377 . 0.001090 0.032038 -0.061704 0.063883 . 378 . 0.002571 0.032085 -0.060315 0.065457 . 379 . 0.002259 0.032086 -0.060628 0.065146 . 380 . 0.002356 0.032086 -0.060532 0.065244 . 381 . 0.002527 0.032087 -0.060362 0.065416 .

Grace à cela, nous allons recalculer les valeurs du spread et les comparer aux valeurs réelles.

La prédiction se dégradera, on le voit, assez vite. L’horizon d’investissement étant la semaine, on se limitera à 5 prédictions par la suite. A cette échelle la prédiction semble relativement bonne, au moins elle est dans le bon sens, c’est ce qui, en fait, nous importe le plus.

3 – Travail sur la série des rendements quotidiens

On va suivre exactement la même approche sur la série des rendements quotidiens. Le but sera de choisir la meilleure série à étudier.

Mon a priori était le suivant : la série hebdomadaire serait plus facile à modéliser du fait d’une hétéroscédasticité moins prononcée. Dans un marché purement tendanciel, ceci pourrait être vrai. Là, on a vu que le cours du spread n’a pas une tendance unique. Sur la période d’étude, il y a une grosse tendance haussière (avec du « bruit » prononcé), une correction rapide par une tendance baissière, elle aussi « bruitée », et un rebond tendanciel haussier. L’écart-type des rendements est plus élevé ce qui vient annihiler l’espoir d’un lissage et d’une réduction prononcée de l’hétéroscédacité. Ceci dit, l’identification a été relativement aisée et on testera dans la quatrième partie les résultats financiers d’une méthode de trading basée sur une stratégie issue de cette modélisation.

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La série non différencié ne semble pas présenter de dynamique particulière. Créons une différenciation de premier ordre :

La variance ne semble pas constante mais le série semble évoluer autours de 0, on a un indice de stationnarité. Analysons les ACF et PACF.

Les coefficients d’autocorrélation de l’ACF sont significativement non nuls aux ordres 1, 3 et 5. Ceci dit, l’ACF s’annule brutalement après l’ordre 1. La PACF semble s’annuler plus ou moins exponentiellement et être nul après l’ordre 4. On va opter pour un AR(1) avec une composante MA(4).

proc arima data=Work.Spark_1; i var = Per nlag=1; e p=1 q=4 plot; run;

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On remarque qu’on a impute la différenciation dans le modèle. Les sorties des prévisions (plus tard) seront applicables à la série initiale, SAS « annule » la différenciation pour faciliter la lecture.

Conditional Least Squares Estimation Standard Approx Parameter Estimate Error t Value Pr > |t| Lag MU 0.0012168 0.0008311 1.46 0.1440 0 MA1,1 -0.81570 0.11007 -7.41 <.0001 1 MA1,2 0.10782 0.06744 1.60 0.1107 2 MA1,3 -0.05707 0.06807 -0.84 0.4023 3 MA1,4 -0.03922 0.06521 -0.60 0.5480 4 AR1,1 -0.84938 0.09411 -9.03 <.0001 1

Regardons si le bruit résiduel peut être considérer comme un bruit blanc.

Autocorrelation Check of Residuals To Chi- Pr > Lag Square DF ChiSq --------------------Autocorrelations-------------------- 6 1.06 1 0.3036 -0.000 0.001 -0.001 -0.007 0.032 -0.041 12 6.18 7 0.5188 -0.047 0.073 -0.029 0.049 0.035 -0.038 18 12.65 13 0.4755 -0.016 -0.118 -0.028 0.012 0.022 -0.034 24 14.89 19 0.7293 0.010 0.013 0.040 0.048 -0.036 0.014 30 19.63 25 0.7662 -0.090 0.006 0.016 -0.010 -0.058 -0.001 36 22.29 31 0.8738 0.041 -0.020 0.055 -0.013 -0.022 -0.027 42 24.70 37 0.9392 -0.037 -0.041 0.023 -0.001 -0.001 -0.048 48 27.95 43 0.9632 0.010 0.029 -0.072 -0.036 -0.003 -0.017

C’est toujours concluant. Les résidus de la série différenciée et ajustée à un modèle ARMA(1,4) sont un bruit blanc. Passons à l’étape prédiction.

proc arima data=Work.Spark_1; i var = Per nlag=1; e p=1 q=4 plot; f lead=10 out = Work.PrediPl1; run; proc print data=Work.PrediPl1(firstobs=372); run; Obs Per FORECAST STD L95 U95 RESIDUAL 372 . 0.002798957 0.016390 -0.029325 0.034923 . 373 . -.000795097 0.016399 -0.032937 0.031347 . 374 . 0.002354554 0.016451 -0.029888 0.034597 . 375 . 0.000133145 0.016577 -0.032356 0.032623 . 376 . 0.002137257 0.016612 -0.030422 0.034697 . 377 . 0.000435011 0.016638 -0.032175 0.033045 . 378 . 0.001880859 0.016657 -0.030765 0.034527 . 379 . 0.000652789 0.016670 -0.032020 0.033325 . 380 . 0.001695884 0.016679 -0.030995 0.034387 . 381 . 0.000809903 0.016686 -0.031895 0.033515 .

Comme on l’a dit auparavant, ces prévisions sont ramenées à la série originale et non la série différenciée. On peut alors exploiter cette série de prédictions de façon directe.

Le graphique suivant montre les résultats, les intervalles et notre spread réel durant les 10 périodes. Les résultats semblent assez bons, légèrement en retard mais assez fideles aux observations et la qualité de l’observation ne se détériore pas excessivement.

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Les résultats semblent meilleurs que la modélisation de notre performance hebdomadaire. Ceci dit, nous verrons par la suite quel est, empiriquement, le meilleur modèle au sens résultats financiers.

4 – Bilan

Nous avons identifié et estimé un modèle pour chacun de nos séries : ARMA(3,3) pour les rendements hebdomadaires, ARMA(1,4) pour notre série des rendements quotidiens. La suite de l’étude va pousser un peu plus l’étude concernant les prévisions. En effet, le but de nos prédictions sera de prendre des décisions d’investissement. Pour l’exemple, celles-ci seront systématiques selon des critères que l’on se fixera.

Il n’est pas surprenant d’avoir eu des modèles ARMA. Les opérateurs de marchés regardent les performances passées pour prendre des décisions. Il est donc logique de retrouver des autocorrélations et phénomènes de moyenne mobile.

Nous poserons deux contraintes. La première pour se placer dans une situation la plus proche de la réalité, à savoir nous ne pas disposer à un moment donné des cours futurs. Ensuite, la prévision se dégradant assez vite, il faudra relancer les modèles pour tous les jours de trading en vue de recalculer les facteurs des modèles ARMA pour une précision la plus pointue possible.

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IV – Prévision et résultats financiers

1 – Contraintes, méthodes et objectifs

On l’a évoqué en fin de partie précédente, il faudra faire en sorte de ne pas disposer pour la prévision au jour J de donnés a J+1. En effet, le but final étant d’appliquer la stratégie au marché réel il faut se placer dans la même situation que celle que nous rencontrerions.

On procédera alors jour par jour. On effectuera des prévisions renouvelées tous les jours en vue d’avoir les meilleurs paramètres possibles. Cela nécessitera de programmer SAS car il va nous falloir opérer à quelques centaines de procédures ARIMA. Il va falloir optimiser tout ceci.

Ensuite, le back testing des la stratégie sera fait dans Excel, logiciel référence des salles de marchés. SAS va nous sortir nos données en Excel et le langage de programmation d’Excel, Visual Basic, va nous calculer les résultats de la stratégie.

L’objectif et de voir si un modèle économétrique peut servir de base à des stratégies de trading systématiques et de voir quel résultat financier une telle méthode aurait.

2 – Stratégie et implications financières

Nous allons mettre au point une stratégie sur 5 jours, autrement dit du trading très dynamique, court terme. On estimera que le coût du capital (les traders emprunte le capital à l’entreprise, ils payent des intérêts) et les frais de courtage seront de 0.05% sur 5 jours en considérant deux ordres : un d’achat puis un de vente, ou l’inverse. En effet, il est tout à fait possible, en prise de position initiale, d’acheter ou de vendre un contrat. L’acheteur, s’il porte le contrat à maturité, recevra le sous-jacent (ici il achètera de l’électricité et devra vendre, et donc livrer, du gaz), le vendeur devra livrer le sous jacent (ici il vendra de l’électricité et achètera du gaz). Les opérations faites à des fins de spéculation ne sont jamais menés à échéance et ce pour des raisons évidentes de logistique : trading financier et trading physique n’ont pas les mêmes implications et les structures nécessaires a la bonne fin des opérations sont différents.

Etant Risk Manager, je me dois de fixer une limite de risque. La limite de risque communément donnée pour ce genre d’opérations est la « Value at Risk » (VaR). Elle représente la perte extrême potentielle (avec un intervalle de confiance de 5% en général mais aussi 1%) par jour. Sur la courbe de densité des rendements, on isole tout simplement les 5% ou 1% à gauche. On prendra 1% telque c’est les cas chez RBS Sempra Commodities.

On reprend notre table Spark_1 dans SAS et la série Per.

La moyenne est de 0.12% et la volatilité (l’écart-type) de 1.66%. Ainsi, en supposant que la série Per est distribuée normalement, 99% des rendements quotidiens seront supérieurs à -3.74%. Ainsi, à 1%, il s’agit de notre perte extrême. Il faut ramener ceci à un montant. En effet, le trader va être autorisé à une perte maximale potentielle quotidienne en dollars. Un petit portefeuille a une VaR de

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1 million de dollars, on prendra ce montant. Ainsi, on pourra investir jusqu'à 26,725,552 dollars, soit environ 17 millions de livres, c’est le capital que l’on affectera au jour 1 de notre stratégie. Cela fait une quantité d’un peu plus de 1 Tera Wattheure de spread.

Sur 5 jours, il faudra couvrir les frais de courtage et financement. Alors, on pourrait investir notre capital en achetant le spread seulement quand la prévision à 5 jours serait supérieure à 0.05%, ou le vendra quand la prévision serait inférieure à -0.05%. Ceci dit, il ne faut pas oublier de rapporter ceci au montant investi. Avec 17 millions de livres, on ne peut décemment pas baser une stratégie sur un gain potentiel de 8,500 livres (0.05%), je « jeu » doit en valoir la chandelle. On se fixera une limite 10 fois plus élevées soit un gain de 0.50% (85,000 livres) auxquels on déduira nos frais. De plus, plus le signal crée sera fort, plus il sera fiable. On maintiendra la position au maximum 5 jours. Si un signal inverse intervient avant les 5 jours, la position sera coupée et la position inverse qui nous a été signalée prise. En cas de signal identique au cours ou à l’issue des 5 jours, la position sera prolongée et on économisera 50% des frais de courtage puisque l’on ne passera pas d’ordre sur le marché.

3 – Préparation des données

Il nous faut jusqu'à 5 jours avant la fin de notre série (soit jusqu'à la donnée 618), toute les prédictions réactualisées au jour le jour et les exporter en fichier Excel.

%macro RunWAll(nbday); %do TradDay=371 %to &nbday; %split(&TradDay.); proc arima data=Work.Spark_1; i var = WPer; e p=3 q=3 plot; f lead=5 out = Work.PredictW; run; quit; proc export DATA = Work.PredictW OUTFILE = "C:\Users\Vinz\Desktop\Week\Wdata_&TradDay." dbms = excel REPLACE ; sheet = "Data" ; run; %end; run; %mend RunWAll; %RunWAll(nbday=618);

La macro ci-dessus va créer notre Table Spark_1 (données historiques), lancer une proc ARIMA et exporter le fichier des prévisions en format Excel puis incrémenter d’un jour. Il suffira de changer le nom de la variable (on le fait pour WPer et Per) et le lag dans la partie identification de notre proc ARIMA et d’adapter nos paramètres dans la partie estimation pour passer d’une série à l’autre.

%macro RunWAll(nbday); %do TradDay=371 %to &nbday; %split(&TradDay.); proc arima data=Work.Spark_1; i var = Per nlag=1; e p=1 q=4 plot; f lead=5 out = Work.Predict; run; quit;

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proc export DATA = Work.Predict OUTFILE = "C:\Users\Vinz\Desktop\Week\data_&TradDay." dbms = excel REPLACE ; sheet = "Data" ; run; %end; run; %mend RunWAll; %RunWAll(nbday=618);

Sur un ordinateur performant, les 596 (deux fois 248) proc ARIMA et exports ne prennent guère plus de 4 minutes. On obtient alors autant de fichiers Excel dont les 5 dernières lignes sont les prévisions.

On crée un fichier Excel dans lequel on présente toutes les valeurs de nos spread dans une colonne. Le but sera de confronter les signaux obtenus avec les véritables données de marché, impacter les frais et comparer la performance du spread et celle de notre stratégie. On crée ensuite un module Visual Basic et la macro suivante :

Sub Semaine() 'Répertoire contenant les fichiers SAS exportes Path = "C:\Documents and Settings\vjeannin\Desktop\Week\" For i = 371 To 618 'Incrémentation des jours Posit = 0 'Initialisation de la position a 0 File = "Wdata_" & i & ".xls" 'Fichier de Forecats correspondant au jour Workbooks.Open (Path & File) ' Ouverture du fichier LineFr = i + 2 'Premiere ligne de Forecats If Posit = 0 Then 'Calcul du spread forecastee SpdW = ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(i - 2, 1) * (1 + Workbooks(File).Sheets(1).Cells(LineFr, 2)) * (1 + Workbooks(File).Sheets(1).Cells(LineFr + 4, 2)) 'Calcul de la performance hebdomadaire Forecastee WVar = SpdW / ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(i + 1, 1) - 1 'Prise de position si critere rempli If Abs(WVar) > 0.005 Then If WVar > 0 Then Posit = 1 Else Posit = -1 End If End If End If Workbooks(File).Close 'Fermeture du fichier ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(i + 1, 2) = Posit 'Affichage du Signal Next i 'Extrapolation a 5 jours et retournement des positions Range("C372:C624").ClearContents For j = 372 To 619 If ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j, 2) <> 0 Then ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j, 3) = ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j, 2) ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j + 1, 3) = ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j, 2) ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j + 2, 3) = ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j, 2) ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j + 3, 3) = ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j, 2) ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j + 4, 3) = ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j, 2)

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ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j + 5, 3) = ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(j, 2) End If Next j End Sub

Nous nous retrouvons avec un fichier Excel avec 3 colonnes. La première est celle du spread, donnée réelle, la seconde est le signal crée par les prévisions et la troisième notre position (extrapolation du signal à 5 jours ou retournement de la position).

En ce qui concerne la macro qui concerne la série des rendements quotidiens, seuls les noms de fichiers et la formule de calcule du spread issue de la prévision change. Ainsi cette formule devient :

SpdW = ThisWorkbook.Sheets(1).Cells(i - 2, 1) * (1 + Workbooks(File).Sheets(1).Cells(LineFr, 2)) * (1 + Workbooks(File).Sheets(1).Cells(LineFr + 1, 2)) * (1 + Workbooks(File).Sheets(1).Cells(LineFr + 2, 2)) * (1 + Workbooks(File).Sheets(1).Cells(LineFr + 3, 2)) * (1 + Workbooks(File).Sheets(1).Cells(LineFr + 4, 2))

Il ne nous reste plus qu’à affecter à notre capital les rendements crées par les prises de position et impactés des frais. Nous allons ensuite comparer nos 3 séries : le spread, la stratégie basée sur la modélisation des rendements hebdomadaires et celles basée sur les rendements quotidiens.

4 – Résultats

On a fait tourner nos macros SAS et Excel, on regroupe nos données. On présente ensuite le graphique en base 100 au 9 septembre 2008. La stratégie cours jusqu’au 27 août 2009.

50

60

70

80

90

100

110

120

Sep

2008

Sep

2008

Oct

200

8

Oct

200

8

Nov

200

8

Nov

200

8

Dec

200

8

Dec

200

8

Dec

200

8

Jan

2009

Jan

2009

Feb

2009

Feb

2009

Mar

200

9

Mar

200

9

Apr 2

009

Apr 2

009

May

200

9

May

200

9

Jun

2009

Jun

2009

Jun

2009

Jul 2

009

Jul 2

009

Aug

2009

Aug

2009

SpreadWeekDay

Sur la période d’étude considérée, la stratégie basée sur la modélisation de la série des rendements hebdomadaires donne de meilleurs résultats que la stratégie base sur la modélisation des rendements quotidiens. Le tableau suivant compare les rendements sur la période et les volatilités.

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Sur la période, la stratégie basée sur la modélisation procure de très bons résultats. Le rendement global de la stratégie (5.28%) est bien supérieur à la performance du spread sur la période (-5.85%) et la volatilité est diminue légèrement (à 2.60% contre 2.63%) : moins de risque, plus de rendement, c’est une stratégie complètement acceptable

A l’opposé, la stratégie sur la modélisation de la série quotidienne est une catastrophe. Elle est massivement perdante, près d’un tiers du capital de départ s’est envolé. On peut identifier 2 causes. La série des rendements hebdomadaires est une sorte de série différenciée, elle apporte un lissage et est beaucoup plus facile à prédire que des rendements quotidiens. Aussi, du fait de l’absence de lissage, la variabilité de la série étant forte et changeante, peut être conviendrait-il de relancer une identification de la série de façon périodique.

Il est intéressant de voir comment se comportent les séries. Par des simples filtres on peut voir que les rendements négatifs du spread sont en moyenne de -2.68% avec un écart-type de 1.81%. Lorsque ces rendements négatifs interviennent, la série du modèle « semaine » a -1.85% de moyenne avec un écart-type de 2.65%. Le modèle est alors moins sensible aux rendements négatifs et les atténue mais avec une variance plus forte. La série du modèle « jour » a, selon la même méthodologie, une moyenne de -2.68% avec un écart-type de 2.61%. Autrement dit, la série est aussi sensible aux rendements négatifs avec une variabilité plus forte. A l’opposé, si l’on regarde les rendements positifs du spread (en moyenne 2.49% avec un écart-type de 1.84%), la moyenne des rendements ces jours là est de -0.15% avec un écart-type de 2.66% pour la série « semaine ». Autrement dit, notre modèle capte très mal les mouvements haussiers et la performance positive du modèle n’est due qu’à la minimisation des rendements négatifs. Enfin, la série « jour », lors des rendements positifs du spread, a une moyenne de 0.45% avec un écart-type de 2.67% : même phénomène sauf ce n’est pas compensé par une limitation des pertes.

5 – Bilan

Ceci permet de relativiser le bon résultat de la modèle « semaine ». En effet, il n’est pas bon car il capte les gains, mais parce qu’il limite les pertes. En tendance haussière régulière il serait peut-être alors aussi mauvais.

Quoi qu’il en soit on a pris conscience de la difficulté de modéliser une série financière à des fins de prévisions. Ceci dit, les possibilités sont infinies. La première idée sera de réactualiser l’identification du modèle. Notre modèle de la série des rendements hebdomadaire va peut-être très peu bouger mais celui des rendements quotidiens est susceptible de varier assez vite et il est essentiel, pour leur fiabilité, que les prévisions soient faites en adéquation à la série, au modèle le plus performant.

Aussi, nous avons mis en place une stratégie systématique choisie de façon discrétionnaire. Il en existe autant que l’on peut en créer, ce n’était probablement pas la meilleure. Ainsi, par exemple, on met souvent en place des stratégies de « stopp loss » systématique, Ainsi, si la position perd plus d’un certain pourcentage, elle est automatiquement soldée. De même, des « trailing stops » sont

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souvent mis en œuvre. Il s’agit de protéger les gains latents. Ainsi si une position gagne 1%, un « stop loss » sera placé de façon à, s’il se d’éclanche, conserver une part des gains effectués. Le « stop loss » monte avec le rendement mais ne baisse pas avec.

Enfin, nous avons choisi d’analyser 2 séries logiques, les rendements quotidiens et hebdomadaires, mais cela n’est en rien limitatif les possibilités sont là aussi infinies. On aurait pu modéliser directement le prix, des moyennes mobiles de prix, des rendements logarithmiques,… La recherche d’un modèle performant pour une utilisation professionnelle passe par l’étude d’une grande quantité de possibilités.

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Conclusion

Les marchés d’énergies sont aujourd’hui des marchés financiers comme les autres. Ainsi, de nombreux operateurs sont entres sur ce marché de façon récente. Le « credit crunch » et un pétrole se dirigeant vers les 100 dollars par barils ont crée un effet de vases communiquant : les investisseurs ont quitté une classe d’actifs (le crédit) pour tenter leur chance sur la matière premières et notamment les énergies.

La finance et le trading en particulier sont de plus en plus souvent systématiques, les prises de décisions se font sur des modèles mathématiques, des analyses quantitatives, des arbitrages statistiques,… Le secteur de l’énergie n’y a pas échappé.

Il était donc intéressant d’une part d’analyser et décrire nos données avec SAS, logiciel très peu utilisé en salle de marchés (Excel, Visual Basic, SQL et C++ sont les logiciels et langages les plus utilisés) et d’autre part d’essayer de développer un modèle de trading systématique basé sur un modèle économétrique.

Un de nos modèles est un échec, c’est incontestable. Mais, comme on l’a dit, c’est probablement un problème de méthodologie compte tenu de la série et de sa structure, cela ne veut pas dire qu’on ne peut rien tirer de la série des rendements quotidiens, d’autre approches (renouveler l’identification périodiquement, changer la stratégie,…) peuvent peut-être mener à de bien meilleurs résultats.

L’autre modèle nous a donné de bons résultats, nous avons apporte une surperformance significative. Ceci dit, on a vu que cette performance était due à une limitation des pertes plus qu’a une maximisation de gains. Un contexte de marché purement haussier donnerait peut être de mauvais résultats.

Aussi, cette approche a été théorique. Il n’existe pas de contrat standardisé sur le spark spread, autrement dit, les transactions se font de gré à gré, il n’y a pas de cote officielle. Alors, nos prix sont un reflet des offres et demandes du marché en fin de journée : il peut comporter un biais si seules les données fournies en fin de journée sont les plus pessimistes ou optimistes. Aussi, on a considère que l’on pouvait traiter une opération à son cours de clôture : ce n’est pas nécessairement le cas. Enfin, nous avons passe des opérations de plus d’un Téra Wattheure. En condition de marche normale, cette quantité peut passer sans souci mais le marche n’est pas toujours aussi liquide. Les résultats sont alors à relativiser.

Quoi qu’il en soit, ceci nous a donné de belles perspectives d’études pour l’avenir.