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Analyser la résilience pour mieux cibler et agir

Analyse de la résilience No. 7

Analyse de la résilienceau SÉNÉGAL

atam 2016

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Analyser la résilience pour mieux cibler et agir

Image de couverture: © FAO \ Jane Hahn

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Analyser la résilience pour mieux cibler et agir

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricultureRome, 2016

Analyse de la résilience No. 7

Analyse de la résilienceau SÉNÉGAL

Matam 2016

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TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   v

ACRONYMES   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  vi

RÉSUMÉ   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   vii

Principaux faits saillants   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  viii

Implications politiques   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .  ix

1 OBJET DE L’ANALYSE   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   1

2 MESURE DE LA RÉSILIENCE   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   5

3 DONNÉES   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   9

4 ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA RÉSILIENCE  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   13

4.1 Analyse à l’échelle macro   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   13

4.2 Résilience à l’échelle des moyens d’existence   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   17

5 ANALYSE CAUSALE DE LA RÉSILIENCE   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   21

5.1 Analyse des déterminants de la résilience et de la sécurité alimentaire   . . . . . . . . . . .   21

6 PRINCIPALES CONCLUSIONS DE L’ANALYSE ET INCIDENCES POLITIQUES   . . . . . . . . . . .   27

RÉFÉRENCES   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   29

ANNEXE   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   31

FIGURES

Fig. 1 La région de Matam au Sénégal (2016)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   2

Fig. 2 Indice de la résilience et piliers   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   7

Fig. 3 RSM – Poids des facteurs (SEM) à Matam (2016)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   14

Fig. 4 Structure de la résilience – Pondérations variables dans ABS à Matam (2016)   . . . . . .   15

Fig. 5 Structure de la résilience – Pondérations variables dans AST à Matam (2016)   . . . . . .   16

Fig. 6 Structure de la résilience – Pondérations variables dans SSN à Matam (2016) . . . . . . .   16

Fig. 7 Structure de la résilience – Pondérations variables dans AC à Matam (2016)   . . . . . . .   17

Fig. 8 RCI par moyen d’existence à Matam (2016)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   18

Fig. 9 RSM – Corrélations par moyen d’existence à Matam (2016)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Fig. 10 Le NDVI au Sénégal, janvier 2016   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   24

Fig. 11 L’ASI au Sénégal, janvier 2016  . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   24

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TABLEAUX

Tab. 1 Piliers de la résilience   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .   6

Tab. 2 Indicateurs de la sécurité alimentaire   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Tab. A1 Variables utilisées dans RIMA – région de Matam   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

Tab. A2 Variables utilisées dans RIMA – Agriculteurs-pasteurs   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

Tab. A3 Variables utilisées dans RIMA – Agriculteurs   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Tab. A4 Variables utilisées dans RIMA – Moyens d’existence mixtes   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

Tab. A5 Variables observées –Statistiques descriptives relatives aux contrôles, aux chocs et aux variables géoclimatiques à Matam (2016)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

Tab. A6 Les corrélats du FCS à Matam (2016)   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

Tab. A7 Résultats MIMIC   . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

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REMERCIEMENTS

Ce rapport a été préparé par l’Équipe des politiques et des analyses de la résilience de la Division de l’Economie du Développement Agricole (ESA) de la FAO. Nous remercions tout particulièrement Francesca Grazioli, Rebecca Pietrelli, Stefania Di Giuseppe, Marco d’Errico et Luca Russo de leurs contributions sur le plan technique, et Tomaso Lezzi et Giorgia Wizemann pour le formatage et la mise en page de la publication. Alecia Wood a réalisé l’édition. Nous souhaitons également remercier MM. Étienne Juvanon Du Vachat et Jimmy Owani de leur soutien sur le plan de l’information politique. Toute notre reconnaissance à M. Mody Diop du Secrétariat exécutif du Conseil national de la sécurité alimentaire et Ibrahima Diouf de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie pour leurs précieux commentaires et informations procurées tout au long du processus de préparation.Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à l’examen et aux commentaires de ce rapport, en particulier M. Vincent Martin et M. Sonko Mamadou.

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ACRONYMES

ABS Access to Basic Services (Accès aux services de base)AC Adaptive Capacity (Capacité d’adaptation)ANSD Agence nationale de la statistique et de la démographieAST Assets (Actifs)BM Banque mondialeESAN Enquête nationale sur la sécurité alimentaire et la nutrition ESPS Enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal FA Factor Analysis (Analyse factorielle)FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricultureFCS Food Consumption Score (Score de consommation alimentaire)GTT-MR Groupe de travail technique sur la mesure de la résilienceHH Household Head (Chef de ménage)ISH Indice de Stress HydriqueIVDN Indice de Végétation par Différence NormaliséeMES Modèle d’équation structurelleMIMIC Multiples Indicateurs Multiples Causes NESA Nutrition Enfance et Sécurité AlimentaireOCDE Organisation de Coopération et de Développement économiquesONU Organisation des Nations Unies PAJEF Projet d’Alphabétisation des Jeunes Filles et Femmes au SénégalPAM Programme alimentaire mondialPIB Produit intérieur brut RAP Analyse et politiques de résilienceRCI Resilience Capacity Index (Indice de la capacité de résilience)RIMA Resilience Index Measurement and Analysis (Mesure et analyse de l’indice de résilience) RSM Resilience Structure Matrix (Matrice structurelle de la résilience)SE-CNSA Secrétariat exécutif du Conseil national de sécurité alimentaireSMIAR Système mondial d’information et d’alerte rapideSNSAR Stratégie nationale de sécurité alimentaire et de résilienceSRSD Service régional de la statistique et de la démographieSSN Social Safety Nets (Filets de protection sociale)UBT Unités de bétail tropicalUSAID United States Agency for International Development (Agence des États-Unis pour le développement international)USDOL United States Department of Labor (Département du travail des États-Unis)

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RÉSUMÉ

Située au nord-est du Sénégal, Matam fait partie des régions les plus pauvres du pays. 45 pour cent de sa population vit en dessous du seuil de pauvreté (ANSD/SRSD, 2015). Les secteurs économiques prédominants étant l’agriculture et le pastoralisme, les récents changements climatiques ont ainsi eu une forte incidence sur le nombre de personnes souffrant de malnutrition. Malgré les nombreux progrès réalisés au cours des dernières décennies par le gouvernement du Sénégal pour accroître les taux de scolarisation et renforcer différents types d’infrastructure telles que les routes, les hôpitaux ou encore les écoles, ces mêmes infrastructures restent peu développées à Matam, de même que l’accès à de nombreux services de base. De plus, Matam se fait distancer par d’autres régions du Sénégal en ce qui concerne une série d’indicateurs dedéveloppement humain (ANSD, 2011).

Une analyse de la résilience de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), basée sur l’Enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal I (ESPS I), a toutefois conclu que Matam est une des régions les plus résilientes du Sénégal en 2005 (FAO, 2015). Bien que ce résultat puisse être cohérent avec les niveaux généralement élevés de capacités d’adaptation, de transformation et de survie des régions les plus pauvres du monde, il mérite néanmoins d’être étudié de plus près. C’est la raison pour laquelle une enquête ad hoc a été menée par l’équipe d’analyse et des politiques de résilience (RAP) de la FAO entre décembre 2015 et janvier 2016, avec le soutien de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD). L’enquête sur la résilience a été menée auprès de 410 ménages vivant dans les districts de Ranérou, Matam et Kanel dans la région de Matam.

Ce rapport vise essentiellement à mettre en relief les principaux piliers de la résilience et leurs facteurs contributifs au niveau des ménages, en appliquant la seconde itération de la méthodologie intitulée Mesure et analyse de l’indice de résilience de la FAO (RIMA) - Mesure et analyse de l’indice de résilience II (RIMA-II). La deuxième partie de l’analyse examine le rôle des variables géoclimatiques, des chocs et d’autres caractéristiques des ménages vis-à-vis de la sécurité alimentaire et de la capacité de résilience. Enfin , les résultats sont analysés à la lumière des politiques déjà en œuvre à Matam et des futures politiques qui pourraient être élaborées et appliquées, compte tenu des groupes sociaux et géographiques dont l’étude a fait apparaître une résilience moindre.

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LES ÉLÉMENTS CLÉSLes principaux résultats de l’analyse quantitative RIMA-II à Matam montrent que la résilience estavnt tout influencée positivement par les piliers de la résilience de l’Accès aux services de base (ABS) et de la Capacité d’adaptation (AC). La distance jusqu’aux centres de santé, l’accès aux écoles et la fourniture de services de base (comme l’accès à l’eau potable et à l’électricité) sont particulièrement pertinents en termes d’ABS. Par ailleurs, l’éducation et le rapport entre les membres actifs et passifs du ménage jouent un rôle majeur pour AC.

L’analyse des moyens d’existence a été déterminée par une auto-classification (à savoir que les familles ont elles-mêmes identifié leur stratégie de moyens d’existence). Les agriculteurs et les ménages qui ont recours à différents moyens d’existence (dont de nombreuses activités caractéristiques de l’environnement urbain) sont les plus résilients, tandis que les ménages qui se consacrent à l’agropastoralisme sont ceux qui enregistrent le plus faible niveau de résilience.

La résilience des premiers est imputable à la scolarisation, à un meilleur accès à l’infrastructure et à la possibilité de faire appel à un réseau de soutien communautaire.

Une analyse de régression sur les déterminants de la sécurité alimentaire a été menée à partir de l’hypothèse selon laquelle un ménage peut être considéré comme résilient s’il parvient à obtenir un niveau raisonnable d’accès à l’alimentation. D’autres facteurs comme l’accès à l’électricité, l’accès à un dispositif de traitement des déchets en toute sécurité, la proximité d’un guérisseur traditionnel, l’indice de santé et l’éducation ont un effet positif et significatif sur le Score de consommation alimentaire (FCS). Par ailleurs, l’existence de processus de prise de décision plus ouverts au sein de la communauté du ménage et le bien-être perçu par celui-ci favorisent également le FCS. Enfin, certains stress environnementaux mineurs liés à l’agriculture et des pluies suffisamment abondantes peuvent avoir une incidence positive sur le FCS du ménage et ses dépenses hebdomadaires en alimentation.

Il est intéressant de noter que l’inclusion sociale, mesurée comme la participation de la communauté au processus de prise de décision et le bien-être perçu, apparaît comme un déterminant clé de la sécurité alimentaire et de la résilience. Ce résultat mérite d’être étudié de façon plus approfondie pour analyser le lien entre le bien-être perçu et la résilience. Cet aspect est particulièrement important pour une zone éloignée telle que Matam, qui connaît un taux élevé de migration entraînant ainsi une réorganisation de la communauté et du sentiment d’appartenance des personnes.

L’analyse qualitative, menée parallèlement à l’analyse quantitative au moyen d’entretiens collectifs, a produit d’intéressants résultats. Selon l’évaluation qualitative concernant Matam, plus le choc est intenseet plus il est probable que le ménage vende des actifs importants. Dans la région, 86 pour cent des ménages possède du bétail et, selon les rapports, nombreux sont ceux qui ont vendu une partie de celui-cipour faire face aux chocs résultant d’aléas climatiques ou d’une hausse des prix alimentaires.

L’analyse montre que le groupe présentant le plus faible niveau de résilience est celui des ménages se consacrant à l’agropastoralisme, par rapport aux agriculteurs et aux familles vivant de «moyens d’existence mixtes», classés également comme «autres». Ceci peut s’expliquer par le fait qu’ils sont transhumants et qu’ils évoluent surtout dans les zones rurales où l’accès aux services de base (électricité, eau, soins de santé et écoles/éducation) est limité. Leurs actifs semblent également être limités en raison de la forte baisse du stock de bétail depuis 2010, puisque les ménages ont dû vendre la majeure partie de leur bétail pour faire face aux chocs liés au climat et à la flambée des prix alimentaires.

Tout programme devant être mis en œuvre à Matam doit viser à sortir de la pauvreté les deux tiers des habitants des zones rurales, qui vivent encore sous le seuil de pauvreté, la majorité d’entre euxvit de l’agropastoralisme. Ces programmes devront être axés sur l’éducation (primaire, secondaire et tertiaire ou professionnelle, en mettant l’accent sur le développement des infrastructures,

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Résumé

l’élaboration de plans d’études, la rémunération ou la motivation, ainsi que l’amélioration des installations, car la priorité accordée à l’éducation primaire ne peut à elle seule produire un changement fondamental dans le renforcement de la capacité de résilience et du bien-être de la population) et sur un accroissement de la production par unité de superficie des principaux aliments de base et des cultures commerciales, en plus de la diversification des moyens d’existence et la création de revenus.

IMPLICATIONS POLITIQUESLes principales recommandations politiques concernent la garantie de l’accès aux infrastructures. Ceci est particulièrement important sur le plan des politiques qui garantissent l’accès à l’électricité, à l’éducation et aux services de santé. L’investissement dans l’éducation doit être au cœur de l’élaboration de toutes les nouvelles politiques; des interventions visant à renforcer les infrastructures scolaires via l’apport d’établissements et de professeurs peuvent engendrer des résultats positifs à long terme pour le développement et la résilience. La fourniture de services cliniques réguliers et abordables pourrait contribuer à une meilleure santé de la population, ce qui se traduirait, en définitive, par un taux plus élevé de participation à l’éducation et aux activités génératrices de revenus.

Une meilleure inclusion sociale (moyennant l’inclusion de groupes marginalisés) et le renforcement des réseaux sociaux locaux (comme les groupes de micro-crédits, les associations informelles et les groupes d’autoassistance) contribuent à réduire l’adoption de stratégies négatives d’adaptation et de comportements risqués (par exemple, la dégradation des actifs).

Les groupes qui se consacrent à l’agropastoralisme devraient faire l’objet de politiques et de programmes ciblés visant à renforcer leur résilience. Des investissements devraient notamment être consentis pour accroître leur niveau d’éducation et l’accès aux services de base et à aux infrastructures (en particulier les infrastructures productives comme les marchés, les routes et les prestataires de services, y compris les vétérinaires, la fourniture d’intrants, etc.). Malgré leur faible capacité de résilience, les agro-pasteurs possèdent des réseaux solides de soutien communautaire, ce qui en fait un groupe de choix pour un programme de protection sociale basé sur la communauté, travaillant déjà de façon très collaborative pour faire face aux problèmesqu’ils rencontrent. Il conviendrait donc de renforcer également les interventions en matière de protection socialeciblées sur ces populations, y compris de type monétaire. Celles-ci viendront renforcer les réseaux de soutien communautaire (tels que la participation de la communauté au processus de prise de décision), dont on sait qu’ils ont une forte influence sur le niveau de résilience. La réactivité aux chocs et la flexibilité de ce type de programmes et/ou systèmes de protection sociale devraient être les premières caractéristiques de ces programmes afin de pouvoir accorder un soutien à plus grande échelle en cas de chocs liés au climat ou d’autres types de chocs (pour atteindre davantage de bénéficiaires ou fournir une assistance additionnelle).

La priorité devra être accordée à certaines interventions telles que le soutien aux organisations communautaires de la société civile et aux médias locaux, la sensibilisation sur les processus transparents de prise de décision à l’échelle locale et communautaire, ainsi que la réalisation de campagnes d’information visant à la mise en place d’institutions responsables à l’échelle locale. Ces interventions favoriseront l’inclusion sociale et la participation des communautés au processus de prise de décisions, deux éléments mis en relief r dans cette analyse comme déterminants de la résilience.

La fourniture de services sociaux de base d’un niveau adéquat en termes de quantité et de qualité est essentielle pour améliorer la résilience à Matam, en particulier pour garantir que la région, qui est actuellement distancée par d’autres régions du Sénégal, comble son retard au niveau des indicateurs de développement humain. Ceci est particulièrement vrai pour la santé, l’éducation,

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

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l’eau potable et les services liés à l’électricité qui ont des incidences importantes sur le plan social, mais aussi économique et productif. L’accès (en particulier de la part des femmes et des filles) à l’éducation et aux services de santé et la qualité deces services constituent un élément particulièrement crucial.

La démographie est également un facteur fondamental pour expliquer le niveau de résilience des ménages, comme le montre l’importance du rapport entre population active et population passive au sein des ménages dans l’analyse. Il est important que des interventions en matière de démographie, telles que la planification familiale, la santé sexuelle et reproductive, l’autonomisation des femmes, l’éducation des filles et la sensibilité accrue parmi les jeunes, soient présentes dans les stratégies de renforcement de la résilience dans le cas de Matam.

L’analyse fait apparaître que des chocs violents sont plus enclins à forcer les ménages à vendre des actifs importants, comme le bétail. Face à des chocs récurrents, en particulier climatiques et économiques, il est important de mettre en place des systèmes solides d’information et d’alerte rapide, y compris à l’échelle communautaire. Ces systèmes devront s’appuyer sur des sources multidimensionnelles et devront pouvoir déclencher une action en amont pour prévenir et atténuer les impacts des chocs, tout en offrant un bon rapport coût-efficacité.

La région de Matam ne connaît qu’une saison des pluies par an. Une bonne pluviosité en termes de quantité et de distribution géospatiale est donc essentielle, ayant une influence sur l’ensemble des 12 mois de production agropastorale annuelle. Il faudra également mettre l’accent sur les interventions visant à améliorer la conservation des terres etdes eaux , restaurer les terres dégradées et accroître la collecte des eaux, dans la mesure où ces facteurs ont une influence directe sur les moyens d’existence des communautés. De telles interventions pourraient également contribuer à prévenir les chocs et atténuer leur impact en cas de faible pluviosité. Il est par ailleurs indispensable d’effectuer des investissements dans les bonnes pratiques agricoles résilientes au climat, incluant, entre autres, des systèmes de résistance à la sécheresse, d’ensemencement de qualité et de réhabilitation des pâturages, dans le but de maximiser les niveaux de production dans ce contexte de faible pluviosité.

L’analyse démontre que les ménages possédant différents types de moyens d’existence (y compris de nombreuses activités urbaines) sont généralement plus résilients; il convient par conséquent de promouvoir et de soutenir des stratégies visant à diversifier les moyens d’existence et les sources de revenus. Un autre élément clé est la réduction du profil de risque global des moyens d’existence, ce qui implique également une diversification vers des activités non agricoles et vers d’autres activités qui ne dépendent pas de facteurs climatiques.

Finalement, la réalisation d’une formation en gestion de ressources naturelles contribuerait à un meilleur entretien de l’environnement. Ceci se traduirait par une utilisation durable du sol et de la végétation qui, en définitive, contribuerait à atténuer la dégradation des terres.

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1 OBJECTIF DE L’ANALYSECette section présente les informations générales de la région de Matam et explique la raison pour lquelle l’analyse de la résilience a été menée dans cette région du Sénégal.

Malgré la croissance économique enregistrée au Sénégal au cours des trente dernières années, une partie importante de la population sénégalaise vit encore en dessous du seuil de la pauvreté et 15,15 pour cent de la population souffrait encore d’insécurité alimentaire en 2013 (FAOSTAT, 2016).

Le Sénégal est l’un des pays les plus stables de l’Afrique subsaharienne, tant du point de vue politique qu’économique. Après son indépendance vis-à-vis de la France en 1960, les institutions du Sénégal ont connu un processus croissant de démocratisation. En 2015, le Sénégal était la deuxième économie la plus dynamique d’Afrique de l’Ouest après la Côte d’Ivoire (BM, 2016), atteignant un taux de croissance économique de 6,5 pour cent. Toutefois, de nombreux indicateurs de développement humain restent très insatisfaisants dans le pays. Celui-ci occupe la 154e place sur 187 en termes d’indice de développement humain (IDH), bien que cette position se soit améliorée à un taux annuel de 1,2 pour cent au cours des 35 dernières années, affichant ainsi une courbe constante d’amélioration. En 2014, l’espérance de vie était de 66,4 ans alors qu’elle était de 47,3 ans en 1980 et la main-d’œuvre féminine représentait 45 pour cent du total en 2014 contre 41,8 pour cent en 1990 (BM, 2016).

Au cours des dernières décennies, le Sénégal a réussi à améliorer l’accès à l’éducation, passant d’un taux de scolarisation primaire de 68 pour cent en 2000 à un taux de 81 pour cent en 2010.1 Le secteur nécessite néanmoins d’importantes interventions, en particulier dans les zones rurales et dans le cas desjeunes filles.Cependant, sur la base de l’Enquête de suivi de la pauvreté au Sénégal II (ESPS II), l’ANDS a constaté que 66,2 pour cent des chefs de ménage n’avait jamais suivi une éducation formelle, car n’appartenant pas à la fourchette d’âge ciblée par les politiques récemment appliquées pour parvenir à l’éducation universelle. En particulier dans les zones rurales et éloignées, les écoles coraniques représentent souvent l’optionprivilégiée, bien que n’étant pas considérées comme faisant partie du système formel d’éducation.

L’inégalité économique et sociale est particulièrement évidente en termes de géographie, en particulier entre les zones rurales et urbaines; dans les zones rurales, deux personnes

1 Les données de la Banque mondiale (BM) sont disponibles à l’adresse suivante: data.worldbank.org/indicator/SE.PRM.ENRR?locations=SN

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

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sur trois vivent en dessous du seuil de pauvreté, alors que ce rapport est d’un sur quatre dans les agglomérations urbaines comme Dakar (BM, 2016), ce qui indique la nécessité d’accroître les interventions ciblées sur les zones rurales.

La FAO a déjà effectué une analyse de la résilience au Sénégal en 2016 (FAO, 2016a) à partir de deux bases de données fournies par l’ANSD, à savoir l’ESPS I et l’ESPS II, mentionnées plus haut (ANSD 2005 et ANSD 2011), dont les résultats ont permis d’établir un cadre précis d’interventions en faveur de la résilience. L’un des résultats les plus intéressants de l’analyse a été ce qu’on a appelé le Paradoxe de Matam (qui sera expliqué plus en détail ci-après) qui, en raison de son caractère inhabituel, a donné lieu à la présente analyse

En 2012, plus de 45 pour cent de toute la population de Matam (58 462 ménages) vivait en dessous du seuil de la pauvreté (ANSD/SRSD, 2015), et en 2014 quelque 38 pour cent était considéré comme victime de l’insécurité alimentaire (PAM, 2014). La ration alimentaire moyenne (soit la part de dépenses alimentaires sur le total des dépenses du ménage) à Matam est de 52 pour cent, ce qui ce traduit en une forte vulnérabilité vis-à-vis de la volatilité des prix des aliments. De plus, depuis 2010, Matam est la région du Sénégal qui affiche le taux le plus élevé de personnes sous-alimentées, représentant entre 14,1 et 18,8 pour cent de sa population depuis 2011 (PAM, 2014).

Matam est situé dans le nord-est du Sénégal (voir Figure 1) et recouvre un septiémede la superficie totale du pays. L’économie de la région est étroitement liée au secteur agricole qui emploie plus de 70 pour cent de la population et contribue à plus de 40 pour cent au Produit intérieur brut régional (PIB). L’agriculture est encore basée sur des techniques traditionnelles et est de type pluvial, ce qui la rend très vulnérable aux changements climatiques et dépendante de la pluviosité saisonnière en termes de distribution et de volume. Dans le cas des chocs climatiques, comme les sécheresses ou les inondations, cette dépendance de méthodes agricoles traditionnelles peut entraîner une hausse des taux de malnutrition et d’insécurité alimentaire. Matam se caractérise par une forte variabilitéen termes de pluviosité et est la région la plus touchée par les sécheresses (USAID, 2016). Dans le cas de chocs climatiques comme les sécheresses (de 2006 à 2011 (PAM, 2014)) et les inondations (en 2009 et 2012 (PAM, 2014)), ceci peut se traduire par une hausse des taux de malnutrition et d’insécurité alimentaire.

Figure 1. La région de Matam au Sénégal (2016)

47,3 pour cent de la population de Matam a moins de 15 ans. Les taux de scolarisation ont augmenté au cours des 20 dernières années, en particulier dans les zones éloignées où le taux de scolarisation dans le cycle primaire a atteint 88,2 pour cent en 2013 (ANSD/ SRSD, 2015). Toutefois, pour les niveaux supérieurs d’éducation, comme le cycle secondaire, le taux de scolarisation

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Chapitre 1 – Objet de l’analyse

n’est que de 14,54 pour cent. Parmi les principaux problèmes liés au faible taux de scolarisation à Matam par rapport au taux national, les plus importants et spécifiques à la région sont le manque de professeurs et d’infrastructures et la difficulté d’assurer une éducation cohérente des groupes nomades, en particulier dans le district de Ranérou (ANSD/SRSD, 2015).

Matam est également la région la moins peuplée du Sénégal (3,8 pour cent de la population totale) et affiche un taux élevé de migration vers d’autres régions ou villes dupays, essentiellement Dakar, et d’émigration vers d’autres pays (ANSD, 2011). La région est divisée en trois districts: Matam, Ranérou et Kanel.

Le Paradoxe de Matam réside donc dans le fait que, malgré tous les facteurs mentionnés précédemment, la région est l’une des plus résilientes du Sénégal comme l’a démontré l’analyse de la résilience menée sur la base de ESPS I et ESPS II (FAO, 2016), et c’est la raison pour laquelle une analyse spécifique a été conçue pour le scénario de Matam.

La région présente un potentiel considérable en termes de croissance économique étant données ses ressources minières, agro pastoral et le nombre croissant de transferts monétaires envoyés à Matam par les travailleurs ayant émigré vers Dakar ou en dehors du pays pour chercher un emploi.

Cette analyse applique le modèle RIMA-II de la FAO et utilise un ensemble de données collectées de façon spécifique par l’équipe RAP de la FAO et par l’ANSD, entre décembre 2015 et janvier 2016. Cette nouvelle enquête sera ensuite citée comme enquête FAO-ANSD.

RIMA-II conçoit la résilience comme un facteur composé des piliers suivants: l’Accès aux services de base (ABS), les Actifs (AST), les Filets de protection sociale (SSN) et la Capacité d’adaptation (AC). D’autres indicateurs (convenus avec la collaboration de l’ANSD) ont été inclus, tels que la perceptionde chaque ménage quant à la participation au processus de prise de décision au sein du village, le bien-être perçu, ainsi que les stratégies d’adaptation pour affronter les chocs. Ces indicateurs peuvent être utilisés pour comprendre les mécanismes de gouvernance à líntérieur de la communauté et agir pour favoriser l’inclusion des institutions locales.

Les données ont été collectées à l’aide de technologies d’entretiens individuels assistés par ordinateur (CAPI). Outre les données collectées par le biais de l’enquête FAO-ANSD, des données géoclimatiques issues d’un autre ensemble de données, à savoir l’observation terrestre du Système mondial d’information et d’alerte rapide.2 ont été utilisées pour la supervision des changements climatiques et de l’effet de saisonnalité.

En plus des données quantitatives, ce rapport inclut des données qualitatives collectées par l’intermédiaire de groupes de discussions et d’entretiens en profondeur sur le principal facteur de vulnérabilité tel qu’il est perçu à l’échelle des ménages et des communautés, ainsi que sur les stratégies employées pour faire face aux chocs.

Ce rapport est structuré de la façon suivante: La Section 2 est une présentation de la méthodologie; la Section 3 décrit en détail les données utilisées; la Section 4 montre l’analyse descriptive de la structure de la résilience; la Section 5 présente l’analyse causale dans laquelle sont utilisés les indicateurs de la sécurité alimentaire et les variables géoclimatiques;enfin, la Section 6 conclut par des suggestions de politiques à mettre en œuvre.

2 Le Système mondial d’information et d’alerte rapide sur l’alimentation et l’agriculture (SMIAR) de production suit l’évolution des principales cultures alimentaires dans le monde entier afin d’évaluer les perspectives de production. Pour étayer l’analyse et compléter l’information recueillie sur le terrain, le SMIAR utilise des données de télédétection permettant de donner des indications précieuses sur la disponibilité d’eau et la santé des végétaux durant les campagnes agricoles. Voir: www.fao.org/giews/earthobservation/country/index.jsp?lang=en&code=SEN

sur trois vivent en dessous du seuil de pauvreté, alors que ce rapport est d’un sur quatre dans les agglomérations urbaines comme Dakar (BM, 2016), ce qui indique la nécessité d’accroître les interventions ciblées sur les zones rurales.

La FAO a déjà effectué une analyse de la résilience au Sénégal en 2016 (FAO, 2016a) à partir de deux bases de données fournies par l’ANSD, à savoir l’ESPS I et l’ESPS II, mentionnées plus haut (ANSD 2005 et ANSD 2011), dont les résultats ont permis d’établir un cadre précis d’interventions en faveur de la résilience. L’un des résultats les plus intéressants de l’analyse a été ce qu’on a appelé le Paradoxe de Matam (qui sera expliqué plus en détail ci-après) qui, en raison de son caractère inhabituel, a donné lieu à la présente analyse

En 2012, plus de 45 pour cent de toute la population de Matam (58 462 ménages) vivait en dessous du seuil de la pauvreté (ANSD/SRSD, 2015), et en 2014 quelque 38 pour cent était considéré comme victime de l’insécurité alimentaire (PAM, 2014). La ration alimentaire moyenne (soit la part de dépenses alimentaires sur le total des dépenses du ménage) à Matam est de 52 pour cent, ce qui ce traduit en une forte vulnérabilité vis-à-vis de la volatilité des prix des aliments. De plus, depuis 2010, Matam est la région du Sénégal qui affiche le taux le plus élevé de personnes sous-alimentées, représentant entre 14,1 et 18,8 pour cent de sa population depuis 2011 (PAM, 2014).

Matam est situé dans le nord-est du Sénégal (voir Figure 1) et recouvre un septiémede la superficie totale du pays. L’économie de la région est étroitement liée au secteur agricole qui emploie plus de 70 pour cent de la population et contribue à plus de 40 pour cent au Produit intérieur brut régional (PIB). L’agriculture est encore basée sur des techniques traditionnelles et est de type pluvial, ce qui la rend très vulnérable aux changements climatiques et dépendante de la pluviosité saisonnière en termes de distribution et de volume. Dans le cas des chocs climatiques, comme les sécheresses ou les inondations, cette dépendance de méthodes agricoles traditionnelles peut entraîner une hausse des taux de malnutrition et d’insécurité alimentaire. Matam se caractérise par une forte variabilitéen termes de pluviosité et est la région la plus touchée par les sécheresses (USAID, 2016). Dans le cas de chocs climatiques comme les sécheresses (de 2006 à 2011 (PAM, 2014)) et les inondations (en 2009 et 2012 (PAM, 2014)), ceci peut se traduire par une hausse des taux de malnutrition et d’insécurité alimentaire.

Figure 1. La région de Matam au Sénégal (2016)

47,3 pour cent de la population de Matam a moins de 15 ans. Les taux de scolarisation ont augmenté au cours des 20 dernières années, en particulier dans les zones éloignées où le taux de scolarisation dans le cycle primaire a atteint 88,2 pour cent en 2013 (ANSD/ SRSD, 2015). Toutefois, pour les niveaux supérieurs d’éducation, comme le cycle secondaire, le taux de scolarisation

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2 MESURE DE LA RÉSILIENCECette section est consacrée à la présentation du cadre de mesure de la résilience de la FAO. Elle décrit l’approche RIMA-II et apporte des détails sur les piliers de la résilience et les variables utilisées dans l’analyse.

La méthode RIMA-II est basée sur la définition établiepar le groupe de travail technique sur la mesure de la résilience (GTT-MR):3 «La résilience est la capacité de faire en sorte que les facteurs de stress et les chocs n’aient pas de conséquences négatives durables sur le développement» (GTT-MR, 2014).

La méthodologie de RIMA-II est composée de deux parties:

h l’analyse descriptive donne une image de la capacité de résilience des ménages et des facteurs contributifs moyennant l’estimation de l’Indice de la capacité de résilience (RCI) et de la Matrice structurelle de la résilience (RSM). Ces données peuvent être utilisées pour classifier et cibler les ménages lors de la conception et de la mise en œuvre des politiques; et

h la mesure causale de la résilience observe le lien de causalité des déterminants de la résilience et de la sécurité alimentaire, y compris les effets des chocs et des variables géoclimatiques.

L’estimation du RCI et de la RSM est basée sur une procédure à deux étapes. Une Analyse factorielle (FA) permet d’estimer un ensemble d’aspects prédéterminés, appelés piliers, sur la base de variables observées (voir la Figure 2). RIMA-II emploie quatre piliers: ABS, AST, SSN et AC (FAO, 2016b). Le Tableau 1 présente la définition de chaque pilier et les variables utilisées pour leur estimation. Deuxièmement, le RCI est évalué à l’aide du modèle des multiples indicateurs multiples causes (MIMIC) (voir Tableau 7). Le RCI a été rééchelonné selon une variation de 0 à 100. Ceci facilite l’interprétation des résultats ainsi que la comparaison entre les différents profils des ménages. Pour éviter les problèmes d’endogénéité,4 le revenu n’est pas directement inclu dans les modèles d’estimation. Toutes les variables de création de revenus sont néanmoins comprises dans le modèle afin de tenir compte de manière appropriée de la capacité de création de revenus des ménages.

3 Le GTT-MR a été créé dans le cadre du Réseau d’information sur la sécurité alimentaire (FSIN).4 L’endogénéité se présente lorsqu’un modèle d’estimation cherche à mesurer un phénomène, comme par exemple le

risque de causalité entre les variables indépendantes et dépendantes (FAO, 2016b).

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La liste de variables à inclure dans la procédure d’estimation a été analysée et convenue avec la FAO Sénégal, l’ANSD et le Secrétariat exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (SE-CNSA).

La partie causale de RIMA-II utilise deux indicateurs de la sécurité alimentaire: le FCS et les dépenses hebdomadaires en denrées alimentaires (voir Tableau 2). Les dépenses en denrées alimentaires captent la valeur monétaire de la consommation alimentaire, alors que le FCS se centre davantage sur la diversité alimentaire et la fréquence des repas (PAM, 2008),10

5 L’indice de richesse a été créé moyennant la FA, utilisant des variables muettes dépendant d’articles tels qu’un lit, un ventilateur, un téléviseur, un ordinateur, les téléphones portables, etc. possédés par le ménage.

6 L’UBT standardise différents types de bétail en une seule unité de mesure. Le facteur de conversion adopté est: 1 chameau; 0,5 bovin; 0,6 chevaux/ânes/mules; 0,1 brebis/chèvres; 0,01 poulets; 0,2 porcs.

7 Le taux de dépendance est calculé comme le rapport entre le nombre de personnes en âge de travailler et le nombre de personnes non aptes au travail au sein de la famille.

8 L’indice de participation est établi moyennant la FA, utilisant des variables muettes avec une valeur hypothétique de 1 ou 0 selon que le ménage a reçu ou non un salaire où a obtenu un revenu d’activités agricoles ou autres.

9 Le bien-être perçu a été calculé moyennant la FA, utilisant une liste de variables qui considèrent une échelle allant de 0 à 4 selon le nombre de fois où le ménage se sent détendu, actif, intéressé, etc.

10 En effet, les dépenses alimentaires peuvent faire apparaître la façon dont les ménages font face aux variations des prix alimentaires du marché qui ont été très volatiles au cours des dernières années dans l’ensemble du pays. Les prix des denrées alimentaires se sont maintenus ou ont baissé dans seulement 40 pour cent des cas à Matam entre 2013 et 2014 (PAM, 2014).

Tableau 1. Piliers de la résilience

Piliers de la résilience Définition Variables

ABS L’Accès aux services de base (ABS) reflète la capacité d’un ménage à satisfaire ses besoins essentiels, notamment l’accès aux installations sanitaires, à l’eau et à l’électricité, ainsi que les distances, calculées en minutes, aux marchés, aux écoles et à d’autres types d'infrastructures.

Électricité, installations sanitaires améliorées; dispositifs améliorés de trait-ement des déchets; indice de proximité des écoles, des hôpitaux, des pointsd’eau, des marchés, des soins de santé, d’un guéris-seur traditionnel et des transports publics.

AST Les Actifs (AST) constituent l’élément essentiel des moyens d’existence. Les actifs productifs (en particulier la terre et le bétail) permettent aux ménages de produire des biens consommables ou commercialisables. Les actifs non pro-ductifs (tels que la maison, les équipements ménagers) sont déterminants pour le bien-être du ménage.

Indice de la richesse;5 terres en hectares; unités de bétail tropical (UBT);6 cultures récoltées; indice des actifs agricoles.

SSN Les Filets de protection sociale (SSN) mesurent la capacité des ménages à accéder à une assistance rapide et fiable fournie par des organisations internationales, des institu-tions caritatives et des ONG, ainsi que la capacité à obtenir une aide de parents et d’amis.

Transferts monétaires; transferts en na-ture dans le cadre d’un groupe de crédits; soutien de parents en cas de détresse financière; montant des prêts.

AC La Capacité d’adaptation (AC) est la capacité d’un ménage à s’adapter à une nouvelle situation et à élaborer de nou-velles stratégies de subsistance. Le fait d’avoir des mem-bres actifs et scolarisés dans la famille peut, par exemple, atténuer les effets négatifs d’un choc sur un ménage.

Éducation; taux de dépendance;7 indice de participation;8 influence de la communauté dans la prise de décision; bien-être perçu.9

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Chapitre 2 – Mesure de la résilience

La combinaison des indicateurs de sécurité alimentaire permet une compréhension approfondiede l’état de la sécurité alimentaire. D’autres indicateurs de la sécurité alimentaire ont toutefois été testés durant cette analyse, avec des résultats similaires.

Tableau 2. Indicateurs de la sécurité alimentaire

Indicateurs de sécurité alimentaire Définition

Dépenses hebdomadaires en aliments

Valeur monétaire, exprimée en dollars US, des denrées alimentaires achetées par le ménage dans les 7 derniers jours.

FCS Score calculé en additionnant la fréquence pondérée de la consommation de différents groupes d’aliments consommés par le ménage durant les 7 jours antérieurs au sondage. Les groupes et pondérations type des aliments (entre parenthèses) sont les suivants: principales denrées de base (2), céréales (3), légumes (1), fruits (1), viande et poisson (4), lait (4), sucre (0,5), huile (0,5) et condiments (0) (PAM, 2008).

Résilience

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Dépensesmensuelle

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Variables observées ErreursVariables latentes

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Figure 2. Les piliers et l’indice de résilience

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3 LES DONNÉESCette section décrit les données utilisées pour l’analyse de la résilience, sur la base de l’enquête FAO-ANSD menée dans la région de Matam entre décembre 2015 et janvier 2016. Elle présente également les forces et les limites de l’ensemble de données. Des sources additionnelles de données sur les chocs covariants et les variables géoclimatiques ont également été introduites.

Aux fins de cette analyse, la FAO-ANSD a élaboré et mis en œuvre une enquête ad hoc auprès des ménages dans la région de Matam entre novembre 2015 et janvier 2016. L’objet principal de cette enquête était de mesurer la capacité de résilience des ménages à travers l’application d’un questionnaire multidimensionnel. Conformément à l’approche de la méthodologie mixte,11 adoptée par la FAO, des données qualitatives ont été collectées dans un sous-échantillon de villages; des groupes de discussion et des débats communautaires ont été organisés pour mieux comprendre la nature des chocs les plus dévastateurs, le processus décisionnel au sein de la communauté et les besoins les plus urgents perçus par les ménages.

L’échantillon total comporte 410 observations et est représentatif à l’échelle régionale; la sélection des ménages a été faite en collaboration avec l’ANSD et le cadre d’échantillonnage utilisé est le même que pour le recensement national du Sénégal effectué en 2014.

L’enquête FAO-ANSD analyse de nombreux aspects des moyens d’existence des ménages et collecte des informations sur les caractéristiques détaillées du ménage, ses actifs productifs et non productifs, les caractéristiques de l’habitation, les niveaux de scolarisation et de santé, les réseaux sociaux et les filets de protection sociale, y compris les antécédents de crédit, l’accès aux services de base comme les écoles ou les marchés, la consommation de produits alimentaires et autres, et les activités génératrices de revenus. Le questionnaire a été élaboré par la FAO, avec le concours de l’ANSD. Les sections les plus spécifiques au contexte ont été élaborées au cours d’ateliers tenus avec le personnel sur le terrain, comme dans le cas de l’Indice des stratégies d’adaptation.

11 L’approche de la méthodologie mixte (d’Errico, Lee et Reidy, 2013) intègre des outils de collecte de données quantitatives et qualitatives sur la base de l’hypothèse selon laquelle aucune de ces approches ne peut suffire à elle-même pour mieux comprendre la résilience.

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La définition du terme «ménage» employé dans l’analyse et créée par l’équipe RAP de la FAO est la suivante:

«un ménage est formé de toutes les personnes vivant dans la même hutte ou maison, ayant un lien de parenté ou non (famille) et partageant l’alimentation, les dépenses alimentaires, le revenu et d’autres actifs du ménage pendant au moins 6 mois sur les 12 mois précédents l’entretien. Par conséquent, les membres du ménage sont définis sur la base du lieu habituel de résidence».

Tous les entretiens ont été réalisés à l’aide d’une tablette et de technologies de données ouvertes pour la collecte et la saisie des données; chaque recenseur était équipé d’une tablette. L’adoption d’une nouvelle technologie contribue à réduire le laps de temps requis pour les entretiens, le taux d’erreurs dans la collecte des données et le nombre d’erreurs en matière de saisie de données, tout en assurant un contrôle adéquat de qualité de la collecte des données pratiquement en temps réel.

Les données qualitatives collectées sur le terrain par l’intermédiaire des groupes de discussions avaient pour but d’analyser les principales contraintes qui pèsent sur la capacité de résilience à l’échelle de la communauté ainsi que les stratégies d’adaptation mises en œuvre. La recherche qualitative a été menée du 29 décembre 2015 au 9 janvier 2016 moyennant l’organisation de huit groupes de discussion et dix entretiens approfondis. Ces entretiens ont porté sur des situations antérieures de vulnérabilité des ménages, les chocs les plus fréquemment rencontrés et les stratégies d’adaptation adoptées en conséquence.

Les chocs considérés sont à la fois covariants (touchant toute la communauté) et idiosyncrasiques (touchant uniquement le ménage). Ces derniers ont été relevés moyennant le questionnaire qualitatif des ménages, mais l’analyse emploie des variables géoclimatiques à l’échelle du district pour inclure les chocs climatiques. Les variables géoclimatiques ont été fournies par le SMIAR, avec des données correspondant aux 30 dernières années issues de l’Indice différentiel normalisé de végétation (NDVI),12 l’ASI (indice de stress agricole),13 et des données sur la variation de la pluviosité.14

12 Le NDVI est un indicateur graphique qui peut être utilisé pour analyser si la cible observée contient ou non de la verdure. Voir: www.star.nesdis.noaa.gov/smcd/emb/vci/VH/vh_browse.php

13 L’ASI contribue à déterminer le niveau de stress des zones de cultures moyennant la combinaison entre la condition de la végétation et les variables de température. Voir: www.fao.org/geonetwork/srv/en/metadata.show?id=12691

14 La variabilité de la pluviosité à une échelle temporelle d’années ou de jours est tout autant une caractéristique du climat que les quantités totales de pluies enregistrées. Des faibles valeurs ne se traduisent toutefois pas nécessairement par des sécheresses, de même que les sécheresses ne sont pas nécessairement associées à une faible pluviosité. La sécheresse agricole se produit lorsque l’approvisionnement en eau est insuffisant pour répondre aux besoins des cultures ou du bétail. Outre la faible pluviosité, plusieurs facteurs peuvent déboucher sur une sécheresse agricole, et certains d’entre eux ne sont pas toujours évidents. Voir: mars.jrc.ec.europa.eu/mars/About-us/FOODSEC/Data-Distribution

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4 ANALYSE DESCRIPTIVE DE LA RÉSILIENCECette section présente les résultats de l’analyse de la résilience. Elle décrit d’abord l’analyse de la RSM dans la région de Matam et examine la pertinence de chacun des piliers dans l’explication du RCI. Ensuite, elle présente les résultats ventilés par statut urbain, genre du chef de famille et moyens d’existence, en identifiant et en expliquant les différences de capacité de résilience entre plusieurs profils de ménages.

4.1 ANALYSE À L’ÉCHELLE MACROLe pilier le plus pertinent dans la région de Matam est ABS, suivi AC. SNN et AST jouent un rôle moindre dans le RCI (voir Figure 3).15

Les variables les plus importantes pour ABS sont la distance jusqu’aux dispensaires, la présence de l’électricité dans la maison, la distance jusqu’aux écoles et la distance jusqu’à une source d’eau potable (voir la Figure 4 qui illustre la corrélation entre ABS et les variables observées). En ce qui concerne l’accès à l’électricité, 46 pour cent de l’échantillon analysé a accès à l’électricité, alors que, selon les statistiques officielles, cet accès ne concerne que de 13 pour cent de la population à l’échelle régionale (voir Tableau A1 figurant dans l’Annexe contenant des statistiques de l’échantillon et les statistiques régionales dans ANSD/SRSD, 2015). D’une manière générale, l’accès à l’eau potable est relativement satisfaisant au Sénégal par rapport à d’autres pays d’Afrique Subsaharienne (ANSD/SRSD, 2015), mais la région de Matam constitue une exception. Seul le district de Matam a suffisamment d’eau potable pour répondre à la demande tandis que, dans les districts de Ranérou et Kanel, les besoins en eau ne peuvent être satisfaits en raison du manque d’investissement sectoriel en matière de compétences gestionnaires et techniques.

Le manque d’infrastructure et un accès difficile aux infrastructures existantes sont les deux principaux points faibles de la résilience des ménages. Pour ABS, les distances pour accéder aux services servent de mesure del’accessibilité. Les résultats présentés dans le Tableau A1 figurant dans l’Annexe reflètent une situation extrêmement difficile en matière d’utilisation des services.

15 Les graphiques radars présentés dans cette analyse représentent l’importance des chocs ou des variables en utilisant leur corrélation avec le RCI (pour les piliers) et les piliers (pour les variables).

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

14

Les résultats indiquent que les personnes sont plus résilientes lorsqu’elles peuvent contribuer de façon active à la vie communautaire. Ceci se traduit presque toujours par un sentiment plus large d’appartenance à la vie communautaire, qui implique une aide mutuelle en cas de difficultés.

AST constituent le troisième pilier de résilience en ordre d’importance. La Figure 5 montre que les composantes les plus importantes sont l’indice de la richesse, la quantité de production agricole récoltée, les terres cultivées et l’indice d’actifs agricoles. Le secteur agricole reste une source majeure de revenus et une composante importante de la résilience pour de nombreux ménages sénégalais (ANSD, 2011), même si l’agriculture se heurte ces derniers temps à une série d’enjeux allant du taux élevé d’urbanisation qui draine la main-d’œuvre des travaux agricoles aux catastrophes climatiques qui touchent le pays. Matam est toutefois l’une des régions qui présentent le taux d’emploi le plus élevé et environ 70 pour cent des ménages réalise des activités agricoles (PAM, 2014). L’importance des terres cultivées en termes de capacité de résilience est corroborée dans le rapport sur la résilience 2011 au Sénégal (FAO, 2016) qui vient confirmer le rôle central de ce secteur dans les zones rurales.

Finalement, SSN ne joue pas vraiment de rôle significatif dans le niveau réel de résilience des habitants de la région de Matam. Il est important comme toujours de mentionner qu’il s’agit d’une analyse transversale qui n’a pas de perspective de dynamique à long terme; un facteur peu important en décembre 2015 peut devenir fondamental pour soutenir la résilience s’il est analysé moyennant l’analyse de données de panel qui permettrait d’observer la dynamique de la résilience dans le temps plutôt qu’à un moment donné. Les composantes les plus importantes de SSN sont l’appartenance à un groupe de crédit, le fait d’avoir obtenu le montant souhaité du crédit, et la possibilité de recevoir une aide financière de la part de parents (voir Figure 6). Un accès formel ou informel au crédit financier est un élément crucial pour la survie des ménages dans de nombreuses régions du Sénégal, et en particulier dans les zones rurales où les chocs climatiques peuvent avoir une forte incidence sur la production agricole, comme dans le cas de Matam. Dans un large secteur de l’économie rurale, la tendance à avoir recours au crédit informel en cas de mauvaises récoltes peut s’avérer une stratégie d’adaptation négative qui compromet la capacité du ménage à retrouver son niveau antérieur de bien-être (Fadiga et Fadiga-Stewart, 2004).

Électricité

Traitement des déchets

Distance au point d’eau

Distance à l’école

Distance à un dispensaire

Distance à un guérisseur traditionnel

Distance à l’hôpital

Distance au transport

Distance au marché

Installations sanitaires

ABS

0,5

1,0

Corrélation

Figure 4. Structure de la résilience – Pondérations variables dans ABS à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

Matam est caractérisé par un réseau routier lacunaire qui contribue à l’isolement de la région et compromet l’accès à des services aussi fondamentaux que les hôpitaux ou les lycées (ANSD/SRSD, 2015).

Le deuxième pilier important de la résilience est AC. AC est principalement influencé par le nombre d’années de scolarité, le niveau d’alphabétisme et le taux de dépendance. L’accès à l’éducation qui, en définitive, peut aboutir à une contribution active au maintien d’un ménage est donc un aspect clé de la résilience pour la région de Matam. Ceci est un constat clé qui correspond aux efforts récemment déployés par les institutions sénégalaises. L’éducation reste inaccessible pour une partie importante de la population du Sénégal, en particulier dans une région pauvre comme Matam, malgré la progression du taux national de scolarisation (ANSD/SRSD, 2015). Gallopín (2006) démontre en outre que, plus le taux d’alphabétisation est élevé, plus les capacités d’adaptation augmentent, par conséquent un taux élevé d’alphabétisation va se traduire par une hausse de la capacité de réaction et d’adaptation aux troubles et aux chocs permettra de préserver le même niveau de bien-être.

Facteur MIMIC normalisé

Corrélation

ABS

AST

SSN

AC

0,2

0,5

0,8

1,0

Figure 3. RSM – Poids des facteurs (MES) à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

Dans l’échantillon analysé dans ce rapport, la scolarisation moyenne du ménage est de deux ans (voir le Tableau A1 présenté dans l’Annexe). La quantité d’infrastructures scolaires construites a toutefois augmenté de presque 250 unités au cours des dix dernières années grâce aux investissements publics et aux envois de fonds des émigrants (ANSD/SRSD, 2015). En outre, de nouveaux professeurs ont été engagés pour réduire le rapport étudiants/éducateurs, compte tenu du fait que, dans la région de Matam, ce rapport n’est encore que de 3 300 professeurs pour 86.850 étudiants (ANSD/SRSD, 2015). Ainsi, de nombreux efforts d’amélioration de l’éducation sont actuellement déployés, même s’il reste beaucoup à faire dans ce domaine.

D’autres aspects importants AC sont représentés par le degré d’influence que peut avoir la communauté sur le secteur public pour obtenir une amélioration des services et le degré de participation de la communauté toute entière au processus de prise de décision (voir Figure 7). D’une manière générale, ces indicateurs concernent la participation de la population aux processus décisionnels. Il est intéressant de noter que ces indicateurs sont collectés à travers la perception de l’inclusion telle qu’elle est communiquée par les personnes concernées.

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Chapitre 4 – Descriptive resilience analysis

Les résultats indiquent que les personnes sont plus résilientes lorsqu’elles peuvent contribuer de façon active à la vie communautaire. Ceci se traduit presque toujours par un sentiment plus large d’appartenance à la vie communautaire, qui implique une aide mutuelle en cas de difficultés.

AST constituent le troisième pilier de résilience en ordre d’importance. La Figure 5 montre que les composantes les plus importantes sont l’indice de la richesse, la quantité de production agricole récoltée, les terres cultivées et l’indice d’actifs agricoles. Le secteur agricole reste une source majeure de revenus et une composante importante de la résilience pour de nombreux ménages sénégalais (ANSD, 2011), même si l’agriculture se heurte ces derniers temps à une série d’enjeux allant du taux élevé d’urbanisation qui draine la main-d’œuvre des travaux agricoles aux catastrophes climatiques qui touchent le pays. Matam est toutefois l’une des régions qui présentent le taux d’emploi le plus élevé et environ 70 pour cent des ménages réalise des activités agricoles (PAM, 2014). L’importance des terres cultivées en termes de capacité de résilience est corroborée dans le rapport sur la résilience 2011 au Sénégal (FAO, 2016) qui vient confirmer le rôle central de ce secteur dans les zones rurales.

Finalement, SSN ne joue pas vraiment de rôle significatif dans le niveau réel de résilience des habitants de la région de Matam. Il est important comme toujours de mentionner qu’il s’agit d’une analyse transversale qui n’a pas de perspective de dynamique à long terme; un facteur peu important en décembre 2015 peut devenir fondamental pour soutenir la résilience s’il est analysé moyennant l’analyse de données de panel qui permettrait d’observer la dynamique de la résilience dans le temps plutôt qu’à un moment donné. Les composantes les plus importantes de SSN sont l’appartenance à un groupe de crédit, le fait d’avoir obtenu le montant souhaité du crédit, et la possibilité de recevoir une aide financière de la part de parents (voir Figure 6). Un accès formel ou informel au crédit financier est un élément crucial pour la survie des ménages dans de nombreuses régions du Sénégal, et en particulier dans les zones rurales où les chocs climatiques peuvent avoir une forte incidence sur la production agricole, comme dans le cas de Matam. Dans un large secteur de l’économie rurale, la tendance à avoir recours au crédit informel en cas de mauvaises récoltes peut s’avérer une stratégie d’adaptation négative qui compromet la capacité du ménage à retrouver son niveau antérieur de bien-être (Fadiga et Fadiga-Stewart, 2004).

Électricité

Traitement des déchets

Distance au point d’eau

Distance à l’école

Distance à un dispensaire

Distance à un guérisseur traditionnel

Distance à l’hôpital

Distance au transport

Distance au marché

Installations sanitaires

ABS

0,5

1,0

Corrélation

Figure 4. Structure de la résilience – Pondérations variables dans ABS à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

Matam est caractérisé par un réseau routier lacunaire qui contribue à l’isolement de la région et compromet l’accès à des services aussi fondamentaux que les hôpitaux ou les lycées (ANSD/SRSD, 2015).

Le deuxième pilier important de la résilience est AC. AC est principalement influencé par le nombre d’années de scolarité, le niveau d’alphabétisme et le taux de dépendance. L’accès à l’éducation qui, en définitive, peut aboutir à une contribution active au maintien d’un ménage est donc un aspect clé de la résilience pour la région de Matam. Ceci est un constat clé qui correspond aux efforts récemment déployés par les institutions sénégalaises. L’éducation reste inaccessible pour une partie importante de la population du Sénégal, en particulier dans une région pauvre comme Matam, malgré la progression du taux national de scolarisation (ANSD/SRSD, 2015). Gallopín (2006) démontre en outre que, plus le taux d’alphabétisation est élevé, plus les capacités d’adaptation augmentent, par conséquent un taux élevé d’alphabétisation va se traduire par une hausse de la capacité de réaction et d’adaptation aux troubles et aux chocs permettra de préserver le même niveau de bien-être.

Facteur MIMIC normalisé

Corrélation

ABS

AST

SSN

AC

0,2

0,5

0,8

1,0

Figure 3. RSM – Poids des facteurs (MES) à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

Dans l’échantillon analysé dans ce rapport, la scolarisation moyenne du ménage est de deux ans (voir le Tableau A1 présenté dans l’Annexe). La quantité d’infrastructures scolaires construites a toutefois augmenté de presque 250 unités au cours des dix dernières années grâce aux investissements publics et aux envois de fonds des émigrants (ANSD/SRSD, 2015). En outre, de nouveaux professeurs ont été engagés pour réduire le rapport étudiants/éducateurs, compte tenu du fait que, dans la région de Matam, ce rapport n’est encore que de 3 300 professeurs pour 86.850 étudiants (ANSD/SRSD, 2015). Ainsi, de nombreux efforts d’amélioration de l’éducation sont actuellement déployés, même s’il reste beaucoup à faire dans ce domaine.

D’autres aspects importants AC sont représentés par le degré d’influence que peut avoir la communauté sur le secteur public pour obtenir une amélioration des services et le degré de participation de la communauté toute entière au processus de prise de décision (voir Figure 7). D’une manière générale, ces indicateurs concernent la participation de la population aux processus décisionnels. Il est intéressant de noter que ces indicateurs sont collectés à travers la perception de l’inclusion telle qu’elle est communiquée par les personnes concernées.

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

16

TLU

Terres en hectares

Indice de richesseQuantité récoltée

Intrants agricoles

0,5

1,0

AST

Corrélation

Figure 5. Structure de la résilience – Pondérations variables dans AST à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

Transferts monétaires

Transferts en nature

Groupe de créditMembres de la famille

Montant du crédit

0,5

1,0

SSN

Corrélation

Figure 6. Structure de la résilience – Pondérations variables dans SSN à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

Tel est le cas de nombreux pays d’Afrique Subsaharienne où les agriculteurs vendent à l’avance leur production et se retrouvent dans de graves difficultés en cas de récoltes déficitaires. Ceci est fortement corrélé avec l’autre indicateur pertinent de SSN, à savoir l’importance de la famille comme filet de sécurité informel qui peut refléter l’absence chronique de filets de sécurité sociale institutionnels, en particulier dans les zones éloignées (Fadiga et Fadiga-Stewart, 2004). En effet la sécurité sociale institutionnelle ne couvre que 13 pour cent de la population sénégalaise (OCDE/BM, 2015) et la majorité des bénéficiaires vit dans les environs de Dakar.

SSN et la protection sociale dans les zones rurales du Sénégal ont fait l’objet d’une attention croissante dans la littérature pertinente et de la part des décideurs étant donné le rôle fondamental que jouent ces éléments dans la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité (Ndiaye et al., 2015). En outre, à la suite du ralentissement économique récemment enregistré au Sénégal après la crise financière et la crise des prix alimentaires de 2008, un ensemble d’institutions financières informelles s’est répandu parallèlement dans le pays, en particulier là où les institutions officielles de crédit ne sont pas accessibles à la population pauvre (Fadiga et Fadiga-Stewart, 2004).

Éducation

Rapport de dépendance

Influence de la communauté

Décision

Taux d’alphabétisme

Bien-être

0.5

1.0

AC

Corrélation

Figure 7. Structure de la résilience – Pondérations variables dans AC à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

4.2 RÉSILIENCE À L’ÉCHELLE DES MOYENS D’EXISTENCEDans cette analyse, les moyens d’existence des ménages sont renseignés par la personne interrogée elle-même; il existe trois catégories: les agro-pasteurs, les agriculteurs et les moyens d’existence mixtes (qui comprend des ménages vivant de la pêche, d’autres qui se définissent eux-mêmes comme urbains, et enfin des ménages qui se décrivent eux-mêmes comme «autres», car ils n’entrent dans aucune des catégories antérieures). L’échantillon est divisé de manière quasi-homogène entre ces trois catégories: 33 pour cent d’agro-pasteurs, 35 pour cent d’agriculteurs et 32 pour cent entrant dans la catégorie de moyens d’existence mixtes.

Les groupes des moyens d’existence mixtes et des agriculteurs présentent presque le même niveau de capacité de résilience (respectivement, 55,9 et 55 pour cent), et les agro-pasteurs sont légèrement à la traîne (51,1 pour cent) (voir Figure 9). Ce résultat peut être partiellement imputable à l’effet urbain caractéristique (voir d’autres rapports RIMA, comme Le Triangle de l’Espoir (Mauritanie) 2015 (FAO, 2016c) et Sénégal 2015-2011 (FAO, 2016). En d’autres termes, 35 pour cent des ménages vivant de moyens d’existence mixtes se définit comme «urbains» (c’est-à-dire pratiquant des activités urbaines); en fait, 62 pour cent d’entre eux exerce une profession urbaine typique comme pharmacien, chauffeur de taxi, etc.

Les principaux piliers de la résilience sont AC et ABS, bien que le classement de la capacité de résilience présentée dans les Figures 8 et 9 soit essentiellement le résultat d’AC, ce qui est largement plus marquant pour les moyens d’existence mixtes et les agriculteurs.

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Chapitre 4 – Descriptive resilience analysis

TLU

Terres en hectares

Indice de richesseQuantité récoltée

Intrants agricoles

0,5

1,0

AST

Corrélation

Figure 5. Structure de la résilience – Pondérations variables dans AST à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

Transferts monétaires

Transferts en nature

Groupe de créditMembres de la famille

Montant du crédit

0,5

1,0

SSN

Corrélation

Figure 6. Structure de la résilience – Pondérations variables dans SSN à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

Tel est le cas de nombreux pays d’Afrique Subsaharienne où les agriculteurs vendent à l’avance leur production et se retrouvent dans de graves difficultés en cas de récoltes déficitaires. Ceci est fortement corrélé avec l’autre indicateur pertinent de SSN, à savoir l’importance de la famille comme filet de sécurité informel qui peut refléter l’absence chronique de filets de sécurité sociale institutionnels, en particulier dans les zones éloignées (Fadiga et Fadiga-Stewart, 2004). En effet la sécurité sociale institutionnelle ne couvre que 13 pour cent de la population sénégalaise (OCDE/BM, 2015) et la majorité des bénéficiaires vit dans les environs de Dakar.

SSN et la protection sociale dans les zones rurales du Sénégal ont fait l’objet d’une attention croissante dans la littérature pertinente et de la part des décideurs étant donné le rôle fondamental que jouent ces éléments dans la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité (Ndiaye et al., 2015). En outre, à la suite du ralentissement économique récemment enregistré au Sénégal après la crise financière et la crise des prix alimentaires de 2008, un ensemble d’institutions financières informelles s’est répandu parallèlement dans le pays, en particulier là où les institutions officielles de crédit ne sont pas accessibles à la population pauvre (Fadiga et Fadiga-Stewart, 2004).

Éducation

Rapport de dépendance

Influence de la communauté

Décision

Taux d’alphabétisme

Bien-être

0.5

1.0

AC

Corrélation

Figure 7. Structure de la résilience – Pondérations variables dans AC à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

4.2 RÉSILIENCE À L’ÉCHELLE DES MOYENS D’EXISTENCEDans cette analyse, les moyens d’existence des ménages sont renseignés par la personne interrogée elle-même; il existe trois catégories: les agro-pasteurs, les agriculteurs et les moyens d’existence mixtes (qui comprend des ménages vivant de la pêche, d’autres qui se définissent eux-mêmes comme urbains, et enfin des ménages qui se décrivent eux-mêmes comme «autres», car ils n’entrent dans aucune des catégories antérieures). L’échantillon est divisé de manière quasi-homogène entre ces trois catégories: 33 pour cent d’agro-pasteurs, 35 pour cent d’agriculteurs et 32 pour cent entrant dans la catégorie de moyens d’existence mixtes.

Les groupes des moyens d’existence mixtes et des agriculteurs présentent presque le même niveau de capacité de résilience (respectivement, 55,9 et 55 pour cent), et les agro-pasteurs sont légèrement à la traîne (51,1 pour cent) (voir Figure 9). Ce résultat peut être partiellement imputable à l’effet urbain caractéristique (voir d’autres rapports RIMA, comme Le Triangle de l’Espoir (Mauritanie) 2015 (FAO, 2016c) et Sénégal 2015-2011 (FAO, 2016). En d’autres termes, 35 pour cent des ménages vivant de moyens d’existence mixtes se définit comme «urbains» (c’est-à-dire pratiquant des activités urbaines); en fait, 62 pour cent d’entre eux exerce une profession urbaine typique comme pharmacien, chauffeur de taxi, etc.

Les principaux piliers de la résilience sont AC et ABS, bien que le classement de la capacité de résilience présentée dans les Figures 8 et 9 soit essentiellement le résultat d’AC, ce qui est largement plus marquant pour les moyens d’existence mixtes et les agriculteurs.

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

18

Selon les études pertinentes (Bradley and Grainger, 2004; Fadiga et Fadiga-Stewart, 2004), le rôle de la communauté en tant que filet informel de sécurité est plus important parmi les groupes les moins résilients; en termes de participation de la communauté entière au processus de décision, les ménages qui se consacrent à l’agropastoralisme ont affiché des niveaux plus élevés de participation que les deux autres groupes (Tableau A2). L’étude de Ndyaye et al. (2015) montre que les organisations à base communautaire dans les zones rurales du Sénégal sont généralement composées des membres les plus vulnérables de la société.

ABS

AST

SSN

AC

0,25

0,50

0,75

1,00

Agro-pasteurs

Agriculteurs

Moyens d’existence mixtes

Figure 9. RSM – Corrélations par moyen d’existence à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

L’éducation joue un rôle majeur dans l’explication des différents niveaux de résilience et doit donc être au cœur de toute recommandation politique. Le nombre moyen d’années de scolarité pour les agro-pasteurs et de 1,4, alors qu’il est de 2,3 pour les agriculteurs et le groupe des moyens d’existence mixtes. Par ailleurs le groupe de moyens d’existence mixtes affiche également un nombre inférieur de membres analphabètes, avec une moyenne de 5 membres, contre 9 personnes analphabètes pour le groupe des agro-pasteurs et 8 pour les agriculteurs (voir Tableau A4 figurant dans l’Annexe). L’accès à l’éducation est encore restreint au Sénégal en raison d’un manque d’investissement, de charges associées à l’enseignement secondaire, et de l’absence de certificats de naissance pouvant empêcher les enfants de territoires plus éloignés de s’inscrire à l’école (USDOL, 2014). Deux grandes politiques ont récemment été mises en œuvre dans la région de Matam en 2011 et 2012: le Projet d’alphabétisation des jeunes filles et femmes au Sénégal (PAJEF) et le Nutrition Enfance et Sécurité alimentaire (NESA). Le PAJEF est centré sur la scolarisation des jeunes filles moyennant l’utilisation de téléphones mobiles comme outil d’apprentissage, et le NESA est axé à la fois sur l’alphabétisation et la nutrition adéquate des jeunes filles et des jeunes mères.

0

50

100

0

50

100

Agro-pasteurs Agriculteurs

Moyens d’existence mixtes

Indi

ce d

e ca

paci

té d

e ré

silie

nce

Figure 8. RCI par moyen d’existence à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

Les agriculteurs et le groupe des moyens d’existence mixtes ont généralement un meilleur accès aux services de base (par rapport aux agro-pasteurs); 24 pour cent des ménages qui se consacrent à l’agropastoralisme a accès à l’électricité, par rapport à 53 pour cent pour les ménages d’agriculteurs et 63 pour cent pour les ménages ayant des moyens d’existence mixtes (Tableau A4). De même, 9 pour cent des ménages d’agro-pasteurs affirme avoir accès au traitement des déchets, alors que ce pourcentage est respectivement de 22 pour cent et 27 pour cent pour les agriculteurs et les groupes ayant des moyens d’existence mixtes. Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que l’accès limité aux services de base joue un rôle clé dans la détermination du niveau de résilience (faible) des ménages qui se consacrent à l’agropastoralisme et que toute augmentation, même marginale, de l’accès à ces services, peut potentiellement susciter une incidence plus marquée sur ce groupe que sur les autres.

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Chapitre 4 – Descriptive resilience analysis

Selon les études pertinentes (Bradley and Grainger, 2004; Fadiga et Fadiga-Stewart, 2004), le rôle de la communauté en tant que filet informel de sécurité est plus important parmi les groupes les moins résilients; en termes de participation de la communauté entière au processus de décision, les ménages qui se consacrent à l’agropastoralisme ont affiché des niveaux plus élevés de participation que les deux autres groupes (Tableau A2). L’étude de Ndyaye et al. (2015) montre que les organisations à base communautaire dans les zones rurales du Sénégal sont généralement composées des membres les plus vulnérables de la société.

ABS

AST

SSN

AC

0,25

0,50

0,75

1,00

Agro-pasteurs

Agriculteurs

Moyens d’existence mixtes

Figure 9. RSM – Corrélations par moyen d’existence à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

L’éducation joue un rôle majeur dans l’explication des différents niveaux de résilience et doit donc être au cœur de toute recommandation politique. Le nombre moyen d’années de scolarité pour les agro-pasteurs et de 1,4, alors qu’il est de 2,3 pour les agriculteurs et le groupe des moyens d’existence mixtes. Par ailleurs le groupe de moyens d’existence mixtes affiche également un nombre inférieur de membres analphabètes, avec une moyenne de 5 membres, contre 9 personnes analphabètes pour le groupe des agro-pasteurs et 8 pour les agriculteurs (voir Tableau A4 figurant dans l’Annexe). L’accès à l’éducation est encore restreint au Sénégal en raison d’un manque d’investissement, de charges associées à l’enseignement secondaire, et de l’absence de certificats de naissance pouvant empêcher les enfants de territoires plus éloignés de s’inscrire à l’école (USDOL, 2014). Deux grandes politiques ont récemment été mises en œuvre dans la région de Matam en 2011 et 2012: le Projet d’alphabétisation des jeunes filles et femmes au Sénégal (PAJEF) et le Nutrition Enfance et Sécurité alimentaire (NESA). Le PAJEF est centré sur la scolarisation des jeunes filles moyennant l’utilisation de téléphones mobiles comme outil d’apprentissage, et le NESA est axé à la fois sur l’alphabétisation et la nutrition adéquate des jeunes filles et des jeunes mères.

0

50

100

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50

100

Agro-pasteurs Agriculteurs

Moyens d’existence mixtes

Indi

ce d

e ca

paci

té d

e ré

silie

nce

Figure 8. RCI par moyen d’existence à Matam (2016)

Source:Calculs des auteurs

Les agriculteurs et le groupe des moyens d’existence mixtes ont généralement un meilleur accès aux services de base (par rapport aux agro-pasteurs); 24 pour cent des ménages qui se consacrent à l’agropastoralisme a accès à l’électricité, par rapport à 53 pour cent pour les ménages d’agriculteurs et 63 pour cent pour les ménages ayant des moyens d’existence mixtes (Tableau A4). De même, 9 pour cent des ménages d’agro-pasteurs affirme avoir accès au traitement des déchets, alors que ce pourcentage est respectivement de 22 pour cent et 27 pour cent pour les agriculteurs et les groupes ayant des moyens d’existence mixtes. Ces résultats peuvent s’expliquer par le fait que l’accès limité aux services de base joue un rôle clé dans la détermination du niveau de résilience (faible) des ménages qui se consacrent à l’agropastoralisme et que toute augmentation, même marginale, de l’accès à ces services, peut potentiellement susciter une incidence plus marquée sur ce groupe que sur les autres.

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5 ANALYSE CAUSALE DE LA RÉSILIENCECette section présente les résultats de l’analyse inférentielle de la résilience. Elle examine d’abord les effets des chocs et des variables climatiques sur la capacité de résilience et présente ensuite les facteurs les plus importants en corrélation avec la sécurité alimentaire.

L’objet de cette section est d’appréhender le rapport de cause à effet entre le RCI, les chocs et variables géoclimatiques et les indicateurs de sécurité alimentaire. Cette section de RIMA-II se penche sur les déterminants de la sécurité alimentaire et de la résilience. Il existe une forte pénurie de données dans la mesure où il aurait éte plus opportun d’avoir recours à des données de panel pour effectuer cette analyse. La simple méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) aboutit toutefois à des résultats intéressants concernant les données en coupe transversale.

5.1 ANALYSE DES DÉTERMINANTS DE LA RÉSILIENCE ET DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

L’hypothèse de base de l’analyse de la résilience est qu’un ménage peut être considéré comme résilient s’il réussit à retrouver le même niveau de stabilité après la survenance d’un choc (selon cette analyse de la sécurité alimentaire). C’est pourquoi l’analyse se penche sur les principaux déterminants de la sécurité alimentaire sur la base de plusieurs indicateurs de résultats (FCS, dépenses alimentaires des ménages par personne et diversité alimentaire). Ceux-ci font alors l’objet d’une régression par rapport à une série de déterminants, tels qu’un vecteur des variables utilisées dans RIMA-II, un vecteur des chocs (covariants et idiosyncrasiques) qui peuvent (ou non) avoir eu une incidence sur le niveau de sécurité alimentaire, et un vecteur de variables géoclimatiques utilisées comme indicateur des chocs climatiques.

La sécurité alimentaire est généralement déterminée par quatre éléments: l’accessibilité, la disponibilité, la durabilité et l’utilisation, et peut être abordée de différentes façons. Dans ce rapport, nous avons utilisé deux indicateurs de la sécurité alimentaire qui abordent différents aspects des quatre dimensions clés mentionnées plus haut: le FCS et les dépenses hebdomadaires en aliments. Le FCS peut capter la variabilité des produits alimentaires consommés, alors que les dépenses alimentaires permettent d’évaluer la qualité de l’alimentation en supposant que, toutes choses égales par ailleurs, il est possible de parvenir à la même diversité alimentaire avec différents niveaux de dépenses et ainsi de qualité.

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

22

La formule suivante est adoptée pour chacun des indicateurs utilisés dans la partie descriptive de l’analyse::

FSi = α + βRi + δSi + γGi + ϑXi + εi (1)

Où FSi est un vecteur des indicateurs de la sécurité alimentaire;16 Ri est le vecteur de toutes les variables observées utilisées pour l’estimation des piliers; Si est le vecteur des chocs subis et communiqués par les ménages et Gi est le vecteur des variables géoclimatiques. Enfin, Xi est le vecteur des variables de contrôle et εi le terme d’erreur (voir le Tableau A5 figurant dans l’Annexe).

Les indices climatiques utilisés sont le NDVI et l’ASI. Le NDVI mesure le caractère verdoyant de la couverture végétale (FAO, 2016), dans lequel une situation de stress est reflétée par un score peu élevé de NDVI, et une végétation saine dans le cas d’un score plus élevé. Par conséquent, des niveaux plus élevés de NDVI devraient être positivement corrélés avec le RCI et les indicateurs de la sécurité alimentaire. L’ASI mesure les périodes de sécheresse sur le plan climatique, à la fois d’un point de vue temporel et spatial où plus l’indice ASI est élevé, plus la zone est touchée par un stress climatique.

Les chocs idiosyncrasiques correspondent aux chocs renseignés par les ménages et ayant eu lieu durant les 12 mois précédents l’enquête. L’exposition aux chocs peut compromettre le RCI du ménage ainsi que sa sécurité alimentaire. Ces chocs sont représentés par un vecteur de variables muettes.

Pour le vecteur de variables de contrôle Xi il existe certaines caractéristiques des ménages tels que le genre du chef de ménage, l’âge du chef de ménage, le nombre d’enfants par ménage, le statut urbain et la taille du ménage en termes de nombre de membres.

De nombreuses variables utilisées dans l’analyse de la résilience se sont avérées statistiquement significatives quant à la détermination de la sécurité alimentaire (voir Tableau A6 figurant dans l’Annexe).

En ce qui concerne ABS, un meilleur accès à l’électricité et au traitement des déchets et une plus grande proximité d’un guérisseur traditionnel ont des effets positifs sur la sécurité alimentaire. 47 pour cent seulement des ménages compris dans cet échantillon a accès à l’électricité et moins de 20 pour cent vit dans une zone dotée d’un système sécurisé de traitement des ordures. L’accès à l’électricité pourrait permettre l’accès au stockage des aliments, l’utilisation d’un ordinateur et d’une connexion internet, une meilleure sécurité, l’accès à des chargeurs de batterie et la possibilité d’étudier, de lire et d’entrer en contact avec un réseau plus large de communautés du monde entier. Un autre facteur qui intervient dans le FCS est la proximité d’un guérisseur traditionnel. Considérant que Matam connaît une pénurie constante de médecins officiels et spécialisés, le guérisseur traditionnel joue un rôle clé dans la prise en charge de la population. Par exemple, il y a seulement une infirmière pour 3 000 habitants et, jusqu’en 2006, Matam n’avait qu’un seul hôpital et les districts de Kanel et Ranérou n’en avaient même aucun.

En ce qui concerne AC, le FCS augmente de façon substantielle avec le bien-être perçu du ménage et le caractère inclusif du processus de prise de décision au sein de la communauté. Le bien-être est mesuré par une échelle allant de 0 à 4 selon le nombre de fois où la personne interrogée s’est sentie heureuse, calme et détendue, active et dynamique et reposée au cours de la semaine

16 Les résultats sont cohérents avec les indicateurs de la sécurité alimentaire, le FCS et les dépenses alimentaires hebdomadaires. Toutefois, le modèle est mieux spécifié moyennant le FCS, c’est pourquoi seuls les résultats du FCS ont été analysés plus en détail.

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Chapitre 5 – Causal resilience analysis

antérieure (0 représentant «jamais» et 4 «toujours»). Ceci est conforme avec une analyse similaire appliquée dans le cadre de RIMA-II, où AC apparaissait comme l’un des principaux aspects de la sécurité alimentaire; les personnes qui considèrent elles-mêmes avoir un plus haut niveau de bien-être sont plus disposées à dépenser de l’argent en nourriture et à accroître la variété des aliments consommés (FAO, 2016a).

Surtout, l’éducation confirme son rôle central dans la détermination de la sécurité alimentaire. Kuenzi (2006) fait référence à une étude réalisée dans le nord du Sénégal qui montre que les personnes ayant étudié dans des systèmes non formels d’éducation ont plus de chance de contribuer à la vie politique et sociale de la communauté. Dans l’échantillon analysé dans cette étude, 22 pour cent des personnes interrogées a déclaré avoir reçu un type d’éducation non formel.

En termes d’AST, des niveaux plus élevés d’indice de la richesse sont associés à un FCS plus élevé. En revanche, la quantité de récoltes par habitant a un impact négatif léger, mais significatif. Ceci peut s’expliquer par le fait que les ménages qui se consacrent à l’agriculture se situent généralement dans des zones rurales, lesquelles sont également plus pauvres que les zones urbaines. En effet, de 23 à 28 pour cent des ménages qui mènent des activités agricoles est considéré comme étant victime d’insécurité alimentaire (PAM, 2014), souvent en raison d’une faible productivité agricole résultant d’une gestion déficiente des ressources en eau, de la dégradation des sols et du manque d’actifs agricoles efficaces et novateurs. Pour examiner cette possibilité plus en profondeur, une variable a été introduite dans l’analyse de régression afin de contrôler les stratégies de moyens d’existence; celle-ci démontre que les moyens d’existence des agriculteurs sont négativement corréles à la sécurité alimentaire.

Le rôle de la communauté est un élément clé pour les ménages sénégalais. La protection sociale fondée sur la communauté pourrait constituer un puissant moyen de réduction de la vulnérabilité et de la pauvreté dans les zones rurales. Le coefficient positif et significatif pour la communauté souligne que les ménages béneficiant d’un processus de prise de décision plus démocratique présentent également un niveau plus élevé de FCS.

Le Sénégal a été sévèrement touché par des chocs climatiques au cours des dix dernières années. C’est pourquoi il est important d’inclure des variables géo climatiques au moment d’aborder la sécurité alimentaire et la capacité de résilience des ménages. En effet, en 2011, une sécheresse a plongé plus de 800 000 personnes dans une situation de grave insécurité alimentaire, en particulier dans les régions de Zinguichor, Kolda et Matam.

Plus le choc est important, plus il est probable que le ménage vende d’importants actifs, comme l’a montré l’évaluation qualitative réalisée à Matam. Dans la région, 86 pour cent des ménages possède du bétail et la majorité des familles a déclaré avoir vendu une partie de leur bétail pour faire face aux chocs résultant d’aléas climatiques ou d’une hausse des prix alimentaires. Ceci est conforme aux résultats nationaux qui indiquent que, de 2010 à 2013, la quantité de bétail appartenant aux ménages a baissé, en particulier dans des régions comme Louga et Matam, passant d’un nombre moyen de 7,9 UBT en 2010 à une moyenne de 5,5 en 2013 (PAM, 2014).

Le NDVI et l’ASI peuvent être utilisés comme mécanismes d’alerte rapide et peuvent être détectés à distance par satellite. Cette analyse montre que l’année dernière le niveau de NDVI a eu un effet positif et significatif sur le FCS (par exemple, une couverture végétale plus verte est associée à un FCS plus élevé pour les ménages). Ceci s’explique par différents facteurs. Premiérement, un sol plus vert implique une plus forte pluviosité, qui se traduit par une productivité agricole accrue. En effet, une part importante de la production agricole du Sénégal dérive de terres arrosées par la pluie qui souffrent également de l’absence d’un accès sûr à l’irrigation, en particulier dans les zones rurales et éloignées (SE-CNSA, 2015). Une productivité agricole

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

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accrue pourrait améliorer le FCS de deux façons, en favorisant une augmentation du revenu des ménages qui pratiquent l’agriculture, et en améliorant l’accessibilité des aliments. Les Figures 10 et 11 présentent un exemple de distribution du NDVI et de l’ASI dans le pays.

Figure 10. Le NDVI au Sénégal, janvier 2016

Différence relative par rapport à la moyenne à long terme (MLT) - Janvier 2016

METOP-AVHRR WGS84, Lat/Lon Géographique

Différence LTA

<-80%

<-60%

<-40%

<-20%

<-10%

Normal

>10%

>20%

>40%

>60%

>80%

Manquant

Figure 11. L’ASI au Sénégal, janvier 2016

Indice de stress agricole (ASI) % de terres cultivables touchées par la sécheresse De début de la SAISON 1 à la 3ème dizaine 3 juillet 2016 Parcelles non cultivables -exclues

ASI (%)

<10

10-25

25-40

40-55

55-70

70-85

>85

>Hors saison

>Aucune donnée

>Aucune saison

>Terres non cultivables

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Chapitre 5 – Causal resilience analysis

accrue pourrait améliorer le FCS de deux façons, en favorisant une augmentation du revenu des ménages qui pratiquent l’agriculture, et en améliorant l’accessibilité des aliments. Les Figures 10 et 11 présentent un exemple de distribution du NDVI et de l’ASI dans le pays.

Figure 10. Le NDVI au Sénégal, janvier 2016

Différence relative par rapport à la moyenne à long terme (MLT) - Janvier 2016

METOP-AVHRR WGS84, Lat/Lon Géographique

Différence LTA

<-80%

<-60%

<-40%

<-20%

<-10%

Normal

>10%

>20%

>40%

>60%

>80%

Manquant

Figure 11. L’ASI au Sénégal, janvier 2016

Indice de stress agricole (ASI) % de terres cultivables touchées par la sécheresse De début de la SAISON 1 à la 3ème dizaine 3 juillet 2016 Parcelles non cultivables -exclues

ASI (%)

<10

10-25

25-40

40-55

55-70

70-85

>85

>Hors saison

>Aucune donnée

>Aucune saison

>Terres non cultivables

Conformément à des études récentes (Rojas et al., 2011et 2015), l’ASI est statistiquement significatif et a une incidence négative sur le FCS puisqu’il mesure les sécheresses et le stress de la végétation (par exemple, plus le niveau d’ASI est élevé et moins il y a de terres cultivables disponibles). Comme mentionné précédemment pour le NDVI, il existe encore au Sénégal d’importantes zones ne faisant pas l’objet de systèmes d’irrigation efficaces; par conséquent la faible pluviosité et les sécheresses peuvent fortement compromettre les moyens d’existence des ménages, en particulier dans des régions comme Matam où la culture du millet, du sorgho ou des arachides se nourrit d’une pluviosité abondante, d’une forte intensité de main-d’œuvre et de semences et engrais de mauvaise qualité (ANSD/SRSD, 2015).

Seulement deux chocs idiosyncrasiques autodéclarés se sont avérés avoir des effets significatifs et négatifs sur le FCS: les tempêtes et la menace de violence domestique. Le rapport mutuel entre la violence domestique et la sécurité alimentaire est bien documenté (Coates et al., 2010; Ribeiro-Silva et al., 2016); néanmoins, s’agissant d’un sujet relativement sensible, il est souvent sous-notifié et par conséquent difficilement évaluable en raison du manque de données.

L’effet négatif d’une tempête sur la sécurité alimentaire est relativement facile à interpréter, mais certains aspects restent encore à préciser. Un aspect positif des chocs autodéclarés est qu’il est très probable qu’ils se soient effectivement produits; toutefois, il est parfois difficile, de conserver une certaine cohérence concernant les différentes perceptions et définitions du concept de «tempête», dans la mesure ou celui-ci varie selon les ménages. Par conséquent, ce résultat peut être interprété de manière générale comme l’effet négatif de menaces naturelles sur la résilience des ménages.

Matam est une région caractérisée par une forte proportion de jeunes, plus de 58 pour cent de la population ayant moins de 20 ans (ANSD/SRSD, 2015). Ici encore, plus le nombre d’enfants par ménage est élevé, plus le FCS est faible. Ceci s’explique par le fait que les enfants représentent un investissement en termes de temps et de ressources de la part de la famille, et même si le travail des enfants existe encore au Sénégal, en particulier dans les zones rurales (environ 85,9 pour cent des enfants qui travaillent est dans le secteur agricole (USDOL, 2014)), le revenu potentiel qu’ils peuvent apporter est insuffisant pour contrecarrer l’effet produit sur le RCI. À Matam, le nombre moyen d’enfants nés vivants de femmes âgées de 40 à 49 ans est de 6,3 (ANSD/SRSD, 2015), alors que ce chiffre est de 5 dans l’ensemble des données, conformément à la démographie régionale..

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6 PRINCIPALES CONCLUSIONS DE L’ANALYSE

ET INCIDENCES POLITIQUESCette section résumeles principaux résultats de l’analyse de la résilience mise en œuvre à l’aide de la méthodologie RIMA-II, présente les évaluations finales et précise les incidences pertinentes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques, par rapport à d’autres politiques déjà programmées ou appliquées par le gouvernement régional de Matam.

Cette analyse a utilisé la méthodologie RIMA-II pour mesurer la capacité de résilience des ménages vivant dans la région de Matam au Sénégal et pour comprendre les diverses façons dont la sécurité alimentaire est influencée par les facteurs de la résilience, les chocs et les scénarios géoclimatiques. Les données utilisées ont été collectées par l’équipe RAP de la FAO, avec l’aidede l’ANSD entre décembre 2015 et janvier 2016. Ce rapport examine la résilience dans le but d’établir une comparaison entre différents moyens d’existence et de fournir une base adéquate aux incidences politiques.

Le principal résultat est que la capacité de résilience des ménages est essentiellement influencée par ABS et AC. En ce qui concerne ABS, les variables les plus déterminantes sont la proximité des dispensaires, des écoles et des points d’eau potable, et le fait d’avoir accès à l’électricité. Pour AC, les variables qui pèsent le plus sur ce pilier sont l’éducation, l’influence de la communauté sur les politiques publiques et la participation de la communauté au processus de prise de décision.

L’analyse se penche ensuite plus en profondeur sur les trois principaux moyens d’existence des résidents de la région de Matam: l’agropastoralisme, l’agriculture et les moyens d’existence mixtes. Les ménages qui affichent le niveau le plus faible de RCI sont ceux qui pratiquent l’agro pastoralisme, alors que ceux qui ont des moyens d’existence mixtes présentent le niveau le plus élevé. Ceci peut également être dû à la localisation géographique, étant donné que la catégorie des moyens d’existence mixtes correspond principalement aux ménages vivant dans des zones urbaines. En effet, le RCI des groupes d’agro-pasteurs et d’agriculteurs est principalement influencé par ABS et AC, alors que l’ordre s’inverse pour les moyens d’existence mixtes. Ceci s’explique par le fait que les agro-pasteurs et les agriculteurs dépendent davantage de l’accès à des services de base pour préserver leur emploi (comme l’eau ou les marchés) que les groupes aux moyens d’existences mixtes qui dépendent surtout de l’éducation et d’autres composantes d’AC.

La deuxième partie de l’analyse est centrée plus particuliérement sur la causalité entre la sécurité alimentaire des ménages et les variables de la résilience, les chocs et les indicateurs géoclimatiques. En ce qui concerne plus particulièrement le FCS, l’analyse montre que la sécurité

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

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alimentaire des ménages est influencée positivement et significativement par l’accès à l’électricité et à un dispositif sécurisé de traitement des déchets, de même que par la proximité de guérisseurs traditionnels. L’éducation et l’indice de la richesse jouent un rôle central dans le renforcement de la sécurité alimentaire, tout comme les dépenses dans des produits non alimentaires et la participation au processus de prise de décision. Par ailleurs, le nombre d’enfants par ménage et l’indice d’actifs agricoles présentent une corrélation négative avec la sécurité alimentaire.

Vue l’importance du secteur agricole à Matam, les politiques futures doivent viser à l’amélioration de la productivité agricole afin de renforcer la sécurité alimentaire et la capacité de résilience des ménages. Étant donné que des gains de productivité agricole vont se traduire par une amélioration des revenus, une telle approche est importante pour alléger la dépendance déjà très forte des filets informels de sécurité sociale qui jouent actuellement un rôle clé pour la survie des ménages. Ceci est particulièrement vrai pour les zones rurales où les interventions publiques et autres modalités officielles d’assurance sociale sont absentes.

Les variables géoclimatiques constituent un outil précieux pour expliquer la sécurité alimentaire puisque le NDVI et l’ASI sont tous deux statistiquement significatifs, étant corrélés, positivement pour l’un (santé de la végétation) et négativement pour l’autre (incidence des sécheresses), avec la sécurité alimentaire. De nouvelles analyses devront considérer la collecte de données à différentes périodes de l’année pour éviter l’effet de la saisonnalité sur les données et pour capter une variation plus vaste des données géoclimatiques.

À la lumière des résultats obtenus dans cette analyse, les politiques futures devront se concentrer sur un élargissement de l’accès aux services de base, en particulier à l’électricité, à l’eau et à un dispositif sécurisé de traitement des déchets, tout en incitant les acteurs privés et publics à fournir des efforts permanents pour renforcer l’éducation, en particulier pour les jeunes filles.

Enfin, compte tenu de l’importance économique et sociale du secteur agricole à Matam, les investissements dirigés vers la modernisation de l’agriculture et l’accroissement de la productivité agricole devront se traduire par une réduction de la dépendance des importations de produits alimentaires, diminuant ainsi les effets des chocs des prix de ces-derniers sur la région. En effet, au cours des 5 dernières années, la hausse des prix alimentaires a touché deux tiers des ménages vivant dans les zones rurales et 40 pour cent des ménages situés dans des zones urbaines (PAM, 2014).

L’analyse a démontré que le groupe présentant le plus faible niveau de résilience est celui des ménages qui se consacrent à l’agropastoralisme, par rapport aux agriculteurs et aux familles vivant de moyens d’existence mixtes. Ceci peut s’expliquer par le fait que ce groupe est caractérisé par le phénomène de transhumance et qu’il évolue principalement dans les zones rurales, où l’accès aux services de base (électricité, eau, soins de santé et écoles/éducation) est limité. Les actifs essentiels des ménages composant ce groupe semblent également limités en raison de la forte baisse du stock de bétail enregistrée depuis 2010, ayant éte contraints à vendre la majeure partie de leur bétail pour faire face aux chocs liés au climat et à la flambée des prix alimentaires.

Tout programme futur devant être mis en œuvre à Matam doit viser à sortir les deux tiers des habitants ruraux de la zone de pauvreté, la majorité de la population rurale vivant de l’agropastoralisme. Ces programmes devront être axés essentiellement sur l’éducation (primaire, secondaire et tertiaire ou professionnelle, en mettant l’accent sur le développement des infrastructures, l’élaboration de plans d’études, la rémunération ou la motivation, ainsi que l’amélioration des installations) et sur l’accroissement de la production par unité de superficie des principaux aliments de base et des cultures commerciales, parallèlement à la diversification des moyens d’existence et la création de revenus (FAO, 2016a).

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

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(Tous les liens ont été vérifiés le 10 août 2016).

ANNEXE

Tableau A1 Variables utilisées dans RIMA – région de Matam

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ANNEXE

Tableau A1 Variables utilisées dans RIMA – région de Matam

Variable Moyenne Ecart-type Min MaxÉlectricité 0,466 0,499 0,000 1,000Traitement des déchets 0,198 0,399 0,000 1,000Indice de proximité de l’eau 0,889 0,200 0,000 1,000Indice de proximité des écoles 0,873 0,138 0,000 1,000Indice de proximité des dispensaires 0,864 0,165 0,000 1,000Indice de proximité des guérisseurs traditionnels 0,887 0,157 0,000 1,000Indice de proximité des hôpitaux 0,777 0,215 0,000 1,000Indice de proximité des transports 0,868 0,183 0,000 1,000Indice de proximité des marchés 0,886 0,170 0,000 1,000Toilettes 0,717 0,451 0,000 1,000UBT par habitant 0,333 0,898 0,000 9,093Terres par habitant 0,064 0,129 0,000 1,000Indice de richesse 0,557 0,216 0,000 0,988Récolte par habitant 16,312 36,691 0,000 315,000Indices d’actifs agricoles 0,081 0,167 0,000 0,871Transferts monétaires mensuels 1,112 4,123 0,000 38,264Transferts mensuels en nature 0,070 0,363 0,000 4,831Groupe de crédit 0,123 0,329 0,000 1,000Membres de la famille 0,493 0,501 0,000 1,000Montant du crédit 26,329 69,985 0,000 434,824Indice de participation au revenu 0,549 0,410 0,000 1,834Éducation 2,241 2,430 0,000 18,000Rapport de dépendance 1,740 1,972 0,000 12,000Influence de la communauté 2,217 1,194 0,000 4,000Participation sociale17 2,507 1,507 0,000 4,000Taux d’analphabétisme 7,589 4,804 33,000 0,000Indice de bien-être 0,457 0,167 0,000 1,000

Observations 410

17 Cette variable rend compte de la participation de la communauté locale dans le processus de prise de décision.

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

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Tableau A3 Variables utilisées dans RIMA – AgriculteursTableau A2 Variables utilisées dans RIMA – Agriculteurs-pasteurs

Activités agro-pastoralesVariable Moyenne Min Max

Électricité 0,248 0,000 1,000Traitement des déchets 0,095 0,000 1,000Indice de proximité de l’eau 0,830 0,000 1,000Indice de proximité des écoles 0,847 0,000 1,000Indice de proximité des dispensaires 0,812 0,000 1,000Indice de proximité des guérisseurs traditionnels 0,836 0,000 1,000Indice de proximité des hôpitaux 0,757 0,000 1,000Indice de proximité des transports 0,819 0,000 1,000Indice de proximité des marchés 0,832 0,000 1,000Toilettes 0,489 0,000 1,000UBT par habitant 0,701 0,000 8,340Terres par habitant 0,085 0,000 1,000Indice de richesse 0,567 0,062 0,969Récolte par habitant 21,758 0,000 187,500Indices d’actifs agricoles 0,102 0,000 0,829Transferts monétaires mensuels 0,787 0,000 12,078Transferts mensuels en nature 0,123 0,000 4,831Groupe de crédit 0,117 0,000 1,000Membres de la famille 0,526 0,000 1,000Montant du crédit 42,831 0,000 434,824Indice de participation au revenu 0,613 0,000 1,834Éducation 1,364 0,000 7,667Rapport de dépendance 1,934 0,167 12,000Influence de la communauté 2,212 0,000 4,000Décision 2,869 0,000 4,000Taux d’analphabétisme -8,927 22,000 -1,000Indice de bien-être 0,470 0,149 1,000

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33

Annexe

Tableau A3 Variables utilisées dans RIMA – AgriculteursTableau A2 Variables utilisées dans RIMA – Agriculteurs-pasteurs

AgriculteurVariable Moyenne Min Max

Électricité 0,527 0,000 1,000Traitement des déchets 0,226 0,000 1,000Indice de proximité de l’eau 0,913 0,000 1,000Indice de proximité des écoles 0,876 0,000 0,992Indice de proximité des dispensaires 0,871 0,000 1,000Indice de proximité des guérisseurs traditionnels 0,900 0,250 1,000Indice de proximité des hôpitaux 0,761 0,000 1,000Indice de proximité des transports 0,881 0,000 1,000Indice de proximité des marchés 0,898 0,000 1,000Toilettes 0,829 0,000 1,000UBT par habitant 0,196 0,000 9,093Terres par habitant 0,081 0,000 0,751Indice de richesse 0,576 0,000 0,988Récolte par habitant 21,766 0,000 250,000Indices d’actifs agricoles 0,093 0,000 0,871Transferts monétaires mensuels 0,990 0,000 32,612Transferts mensuels en nature 0,055 0,000 1,812Groupe de crédit 0,130 0,000 1,000Membres de la famille 0,527 0,000 1,000Montant du crédit 24,523 0,000 434,824Indice de participation au revenu 0,661 0,000 1,834Éducation 2,390 0,000 8,700Rapport de dépendance 1,624 0,222 12,000Influence de la communauté 2,185 0,000 4,000Décision 2,610 0,000 4,000Taux d’analphabétisme -8,151 -33,000 0,000Indice de bien-être 0,442 0,000 1,000

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

34

Tableau A5 Variables observées –Statistiques descriptives relatives aux contrôles, aux chocs et aux variables géoclimatiques à Matam (2016)

Tableau A4 Variables utilisées dans RIMA – Moyens d’existence mixtes

Moyens d’existence mixtesVariable Moyenne Min Max

Électricité 0,626 0,000 1,000Traitement des déchets 0,275 0,000 1,000Indice de proximité de l’eau 0,926 0,250 1,000Indice de proximité des écoles 0,899 0,500 1,000Indice de proximité des dispensaires 0,910 0,667 1,000Indice de proximité des guérisseurs traditionnels 0,925 0,500 1,000Indice de proximité des hôpitaux 0,815 0,000 1,000Indice de proximité des transports 0,907 0,333 1,000Indice de proximité des marchés 0,929 0,667 1,000Toilettes 0,832 0,000 1,000UBT par habitant 0,099 0,000 1,820Terres par habitant 0,025 0,000 1,000Indice de richesse 0,527 0,000 0,988Récolte par habitant 4,538 0,000 315,000Indices d’actifs agricoles 0,046 0,000 0,672Transferts monétaires mensuels 1,588 0,000 38,264Transferts mensuels en nature 0,032 0,000 1,933Groupe de crédit 0,122 0,000 1,000Membres de la famille 0,420 0,000 1,000Montant du crédit 11,083 0,000 347,859Indice de participation au revenu 0,359 0,000 1,272Éducation 2,990 0,000 18,000Rapport de dépendance 1,667 0,000 10,000Influence de la communauté 2,260 0,000 4,000Décision 2,015 0,000 4,000Taux d’analphabétisme 5,565 27,000 0,000Indice de bien-être 0,460 0,149 1,000

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35

Annexe

Tableau A5 Variables observées –Statistiques descriptives relatives aux contrôles, aux chocs et aux variables géoclimatiques à Matam (2016)

Tableau A4 Variables utilisées dans RIMA – Moyens d’existence mixtes

Variable MoyenneÂge du chef de ménage 53,120Ménages dirigés par des femmes 0,215Dépenses non alimentaires 669,000Choc significatif 0,220Enfants par ménage 0,401Milieu 0,541Variable muette agropastorale 0,327Variable muette agriculteur 0,354Variable muette Moyens d’existence mixtes 0,320Taille du ménage au carré 155,400Inondation 0,115Sécheresse 0,076Maladie des cultures 0,007Mortalité du bétail 0,259Faillite commerciale 0,012Envolée des prix des denrées alimentaires 0,059Envolée des prix des intrants 0,012Eau 0,081Mauvaise récolte 0,246Accident 0,022Maladie 0,068Conflits 0,002Décès 0,024Déplacement 0,005Tempête 0,029Perte d’aliments stockés 0,022Perte d’emploi 0,005Incendie 0,005Poisson 0,007Menace de vols 0,534Menace de violence domestique 0,042NDVI moyen l’année dernière 0,293ASI moyen l’année dernière 4,591Observations 410

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

36

Tableau A6 Les corrélats du FCS à Matam (2016) Tableau A6 Les corrélats du FCS à Matam (2016) (cont.)

Variable(1) (2)

FCS Dépenses hebdomadaires en aliments

ABS

Électricité6,265** 9,769**

(2,996) (4,411)

Traitement des déchets6,038* 4,579

(3,167) (4,663)

Indice de proximité de l’eau0,350 18,43*

(6,956) (10,24)

Indice de proximité des écoles-0,441 -17,45(9,783) (14,40)

Indice de proximité des dispensaires-8,204 1,315(9,967) (14,67)

Indice de proximité des guérisseurs traditionnels13,90* 7,166(8,102) (11,93)

Indice de proximité des hôpitaux-1,591 -12,09(5,820) (8,569)

Indice de proximité des transports13,19 11,49(8,730) (12,85)

Indice de proximité des marchés8,725 27,58*

(9,917) (14,60)

Toilettes-3,548 -7,691(3,724) (5,483)

AST

UBT par habitant0,716 1,965

(1,318) (1,940)

Terres par habitant6,115 -5,397

(10,40) (15,32)

Indice de richesse37,20*** 21,29**(5,938) (8,742)

Récolte par habitant-0,0678* -0,0597(0,0377) (0,0555)

Indices d’actifs agricoles-6,148 -19,66*(7,529) (11,08)

SSN

Transferts monétaires mensuels-0,341 0,575(0,273) (0,401)

Transferts mensuels en nature-3,232 1,699(3,094) (4,555)

Groupe de crédit-6,082 0,494(3,749) (5,519)

Membre de la famille1,901 -0,808

(2,567) (3,779)

Montant du crédit0,0236 -0,0332

(0,0169) (0,0249)

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37

Annexe

Tableau A6 Les corrélats du FCS à Matam (2016) Tableau A6 Les corrélats du FCS à Matam (2016) (cont.)

Variable(1) (2)

FCS Dépenses hebdomadaires en aliments

AC

Indice de participation au revenu1,376 6,386

(3,477) (5,120)

Éducation0,977* 0,661

(0,546) (0,803)

Rapport de dépendance-1,519* -0,272(0,790) (1,162)

Influence de la communauté0,533 0,978

(1,189) (1,750)

Décision2,878*** 0,159

(1,012) (1,489)

Indice de bien-être27,95*** 33,70***(7,366) (10,84)

CONTRÔLES

Âge du chef de ménage0,000674 0,333***

(0,0833) (0,123)

Ménages dirigés par des femmes 1,069 2,788

(2,741) (4,035)

Dépenses non alimentaires0,00464** 0,0237***

(0,00184) (0,00270)

Choc significatif-3,950 0,762(3,284) (4,835)

Enfants par ménage-24,16*** 5,972

(8,368) (12,32)

Milieu-1,605 6,066(2,652) (3,905)

Variable muette agriculteur-5,739* -6,344(3,025) (4,454)

Variable muette Moyens d’existence mixtes-3,857 -13,74***(3,441) (5,066)

Taille du ménage au carré-0,00217 0,00551(0,00520) (0,00766)

CHOCS

Inondation4,605 -9,389

(3,920) (5,771)

Sécheresse-1,984 -7,785(5,019) (7,389)

Maladie des cultures-15,16 12,51(13,51) (19,89)

Mortalité du bétail3,618 1,998

(3,214) (4,731)

Faillite commerciale0,575 -4,917

(12,07) (17,77)

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ANALYSE DE LA RÉSILIENCE AU SÉNÉGAL, MATAM 2016

38

Tableau A7 Résultats MIMICTableau A6 Les corrélats du FCS à Matam (2016) (cont.)

Variable(1) (2)

FCS Dépenses hebdomadaires en aliments

CHOCS

Envolée des prix des denrées alimentaires -8,270 5,453(5,968) (8,787)

Envolée des prix des intrants -8,581 -0,757

(11,01) (16,22)

Eau-7,489 11,46(5,136) (7,561)

Mauvaise récolte-3,705 9,755**(3,276) (4,824)

Accident9,943 15,28

(8,311) (12,24)

Maladie-3,409 -3,065(4,651) (6,848)

Conflits-37,56 53,21(25,16) (37,04)

Décès-3,860 21,71*(8,337) (12,27)

Déplacement-3,652 10,40

(16,08) (23,67)

Tempête11,81* -2,078(6,981) (10,28)

Perte d’aliments stockés-11,59 17,16

(8,512) (12,53)

Perte d’emploi10,59 -38,71*

(15,46) (22,76)

Incendie-26,41 14,14(16,28) (23,97)

Poisson-3,826 28,17

(14,13) (20,81)

Menace de vols-1,519 -4,410(2,653) (3,906)

Menace de violence domestique12,19** -10,55(6,019) (8,862)

GÉO

NDVI moyen l’année dernière332,4*** -68,86(63,67) (93,73)

ASI moyen l’année dernière-3,944*** 0,0908(0,738) (1,086)

Constante-59,60*** -14,50(21,53) (31,70)

Observations 410 410R-squared 0,486 0,476

Erreurs-type entre parenthèses. *** p < 0,01, ** p < 0,05, * p < 0,1

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39

Annexe

Tableau A7 Résultats MIMICTableau A6 Les corrélats du FCS à Matam (2016) (cont.)

Résilience

ABS0,39***

(0,0658)

AST0,117***

(0,058)

SSN0,0216

(0,0562)

AC0,2011***

(0,0557)

Dépenses brutes en aliments0,5039***

(0,0609)

FCS0,8024***

(0,079)Chi2 4,53P value 0,2RMSEA 0,035CFI 0,989TLI 0,966

Observations 414

Erreurs-type entre parenthèses. *** p < 0,01, ** p < 0,05, * p < 0,1

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Concepteur graphique: Tomaso Lezzi

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Ce rapport fait partie d’une série d’analyses réalisées à l’échelle des pays par l’équipe d’analyse et des politiques de résilience (RAP) de la FAO, dans le but d’orienter les décideurs, praticiens, organismes des Nations Unies, ONG et autres parties prenantes quant aux politiques à mettre en œuvre, et en identifiant les principaux facteurs qui contribuent à la résilience des ménages vivant dans des pays et des régions touchés par l’insécurité alimentaire.

L’analyse est largement basée sur l’utilisation de la méthodologie de Mesure et analyse de l’indice de résilience (RIMA) de la FAO. Des modèles de variables latentes et des analyses de régression ont été adoptés. Les résultats sont intégrés à des variables géospatiales.

UNION EUROPÉENNE

Contacts: Luca Russo, Économiste principal de la FAO – [email protected] Marco d’Errico, Économiste de la FAO – [email protected]

L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) souhaite remercier l’Union européenne du soutien financier qui a permis l’élaboration de cette publication.

I6159Fr/1/10.16