Analyse de la pauvreté multidimensionnelle des enfants et des femmes (2008)
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République du Congo
République du CongoLa pauvreté multidimensionnelle des enfants et des femmes
Ministère du Plan et de l’Aménagement du Territoire
Rapport final
4 Avril 2008
La pauvreté multidimensionnelle des enfants et des femmes en République du Congo
Geranda [email protected]
Maastricht Graduate School of GovernanceMaastricht University
Bethuel [email protected]
Université Marien NgouabiBrazzaville
Alain [email protected]
Ministère du Plan et de l’ Aménagement du TerritoireBrazzaville
4
Tabl
eau
des m
atiè
res Preface 7
Résumé analytique 9
1 Introduction 151.1 Eléments de contexte de l’étude 151.1.1 Situation économique 16
1.1.2 Emploi 161.1.3 Education 171.1.4 Santé, nutrition et VIH/SIDA 171.1.5 Habitat 181.1.6 Eau et assainissement 181.1.7 Protection sociale et intégration sociale 19
2 Objectifs de l’étude et problématique 212.1 Cadre conceptuel et méthodologique de l’étude 22
2.1.1 Cadre conceptuel 222.2 Cadre méthodologique 23
2.2.1 Choix méthodologique 232.2.2 Résultats attendus 242.2.3 Sources des données 24
3 Analyse de la pauvreté multidimensionnelle au Congo 273.1 Définition d’un indicateur de pauvreté 273.2 Sélection des variables pour les indicateurs de pauvreté par domaine 27
3.2.1 Les indicateurs de pauvreté par domaine 29A. Dimension monétaire 29B. Dimension éducation 29C. Dimension nutrition 30D. Dimension santé 30E. Dimension travail 30F. Dimension eau et assainissement 30G. Dimension habitat 33H. Dimension intégration/enclavement 34
4 Analyse de l’incidence de la pauvreté dans chaque domaine 414.1 La pauvreté dans le domaine monétaire 424.2 La pauvreté dans le domaine de l’éducation 424.3 La pauvreté dans le domaine nutritionnel 434.4 La pauvreté dans le domaine de la santé 434.5 La pauvreté dans le domaine de l’habitat 434.6 La pauvreté dans le domaine de l’eau et assainissement 434.7 La pauvreté dans le domaine du travail 434.8 La pauvreté en matière d’intégration/enclavement 444.9 Comparaison des profils de pauvreté entre les différentes dimensions 44
5
5 Analyse de multiples privations 535.1 Groupe 1 :
Privation monétaire (A) et éducation (B) enfants âge de 6 à 17 565.2 Groupe 2 :
Privation d’eau et assainissement (F) et habitation (G) 605.3 Groupe 3 :
Privation dans la dimension santé (D) et autres dimensions 60
6 Profil et analyse des problèmes 636.1 Groupe 1 :
Privation monétaire (A) et éducation (B)enfants âge de 6 à 17 636.1.1 Profil 636.1.2 Analyse de problèmes 656.1.3 Enfants et travail 69
6.2 Groupe 2 :Privation d’eau et assainissement (F) et habitation (G) 716.2.1 Profil 716.2.2 Analyse de problèmes 73
6.3 Groupe 3 : Privation dans la dimension santé (D) 796.3.1 Profil 796.3.2 Analyse de problèmes 816.3.3 Imbrications de privation de santé (D) avec autres dimensions 84
7 Possibles réponses politiques 897.1 La privation monétaire et éducation des enfants âgés de 6 à 17 ans (groupe 1) 89
7.1.1 Demande des services d’éducation 907.1.2 L’offre des services d’éducation 90
7.2 La privation dans l’eau et assainissement et habitation (groupe 2) 917.2.1 Eau et assainissement 927.2.2 Habitat 92
7.3 La privation de santé par groupes d’âge et sexe (groupe 3) 927.3.1 Demande des services de santé 937.3.2 Offerte des services de santé 93
8 Conclusions 95
9 Références bibliographiques 99
10 Annexe: Analyse des Correspondances Multiples 103
11 Annexe: La Classification Ascendante Hiérarchique 111
12 Annexe: Sélection des groupes 115
7
Etre pauvre signifie certes manquer de revenus suffisants pour satisfaire ses besoins de base, mais pas uniquement. La pauvreté peut être définie également par la privation des droits fondamentaux à la santé, à l’éducation, au développement et à la protection. Beaucoup a été écrit sur les dimensions monétaires de la pauvreté au Congo, entre autres dans une excellente étude de la Banque Mondiale. La présente étude prétend compléter ces travaux par une analyse multidimensionnelle, non monétaire, de la pauvreté, en particulier de l’accès aux services sociaux de base par les enfants et les femmes. Cette approche permet d’évaluer le risque relatif de pauvreté des enfants et des femmes.
Jusqu’à un passé récent, les planificateurs nationaux accordaient la priorité aux questions économiques au détriment des questions sociales. L’intégration récente de la protection sociale dans le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) représente donc une opportunité majeure pour attirer l’attention sur les catégories les plus vulnérables et de lutter contre les inégalités sociales. Aussi cette étude prétend contribuer aux efforts de plaidoyer pour la gestion des risques sociaux et pour la formulation des politiques sociales, et ce sur la base de connaissances et d’observations factuelles.
L’étude met en évidence une réalité largement méconnue à ce jour : l’ampleur de la pauvreté des enfants vivant sous le seuil de la pauvreté est de 54% contre 47% pour les adultes. Par ailleurs, elle conclut que les enfants et les femmes ont un risque de pauvreté plus élevé que les hommes.
Cette étude prétend contribuer à dégager des orientations politiques et stratégiques qui visent spécifiquement la réduction de la pauvreté de l’enfant sous sa forme multidimensionnelle. Ces politiques feront, dans une deuxième phase, l’objet d’exercices de simulation d’impact sur les conditions de vie des plus vulnérables.
Je voudrais d’emblée souligner ici la méthodologie innovante qui a été utilisée pour l’élaboration de cette étude. Réalisée en partenariat avec l’Université de Maastricht, l’Université Marien Ngouabi et le Centre National de la Statistique et des Etudes Economiques, sur base des données de l’ECOM 2005. Je tiens à féliciter l’équipe des chercheurs et tous ceux qui ont contribué à cette étude et qui ont permis d’en incorporer les conclusions dans le DSRP. Je voudrais particulièrement féliciter Mr JB Ondaye, directeur général du plan, pour son leadership et son appui constant.
L’UNICEF est heureux et fier d’avoir appuyé cet exercice afin d’aider les partenaires nationaux à se fixer des objectifs ambitieux dans la définition et la mise en œuvre d’une politique de protection sociale visant à réduire la vulnérabilité et la pauvreté des enfants et des femmes en République du Congo.
Koen VanormelingenReprésentant de l’UNICEF
Préface
9
La pauvreté au Congo a déjà fait l’objet de quelques études qui ont tenté de montrer, singulièrement à partir du revenu monétaire ou de la consommation des ménages, l’incidence du phénomène et même son profil. L’enquête congolaise auprès des ménages (ECOM-2005), qui a répondu à la nécessité de connaître l’ampleur du phénomène de la pauvreté, fournit les éléments d’appréciation et de formulation des politiques dans le cadre de l’élaboration du DSRP. Toutefois, la non prise en compte des dimensions autres que monétaire dans les premières analyses des données de l’ECOM-2005 nécessitait que soit affiner l’analyse des données de l’ECOM 2005 et donc d’approfondir la compréhension du phénomène de la pauvreté sous un angle multidimensionnel.
En effet, la complexité du phénomène de la pauvreté, qui renvoie aussi à des considérations d’éthique, nécessite une approche qui soit à même d’aider à apprécier la situation des individus dans diverses dimensions du bien être. C’est dans cette perspective que l’approche des besoins de base, fondée sur une conception du pauvre en tant qu’individu privé d’un minimum de commodités de base jugées préalables à l’atteinte d’une certaine qualité de vie, et qui répond à la nécessité de reconnaître que la pauvreté revêt un caractère multidimensionnel, a été privilégiée dans cette étude. Elle a consisté, sous la contrainte de la disponibilité des informations dans la base des données ECOM- 2005, à apprécier la situation individuelle ou du ménage, en terme de privation, dans huit dimensions du bien-être à savoir les dimensions monétaire, éducation, nutrition, santé, travail, eau et assainissement, habitation et la dimension enclavement (isolation). Un autre objectif de cette étude est de mener une investiguer sur les différences de pauvreté multidimensionnel entre les groupes de population principaux : enfants, femmes adultes et hommes adultes.
Au niveau de chaque dimension, des variables ou indicateur de pauvreté ont été définis dans le cadre d’un processus participatif ayant abouti à la sélection des indicateurs répondant à la fois :
1. Aux critères de la société congolaise ou tout au moins aux normes édictées par le processus de collecte des données dans l’enquête congolaise auprès des ménages (ECOM 2005) dont les définitions des principaux indicateurs de bien-être proposées ont, d’une certaine manière, servi de base ;
2. A certaines normes d’opérationnalité à savoir que :
(quantité/qualité);
l’offre de service (culture, caractéristiques individuelles etc.);
La forte prévalence de pauvreté dans chaque dimension du bien-être a permis de relever que, généralement en République du Congo, le phénomène de la pauvreté est omniprésent et, en plus, ce sont les enfants et les femmes qui ont un risque de pauvreté élevée par rapport aux hommes dans la plupart des dimensions.Dans la dimension monétaire, plus de la moitié des congolais sont pauvre (51%) et les enfants représentent la frange de la population qui est la plus privée (54%).
L’éducation reste un domaine pour lequel nombre de congolais sont privés : 37% de congolais sont concernés, dont 52% d’enfants, 36% de femmes adultes et 21% d’hommes adultes. La privation des enfants s’est basée sur la fréquentation scolaire de l’enfant (oui/non) ou bien son progrès à l’école par rapport à son âge. La privation des adultes est déterminée sur la base du niveau d’éducation achevée (CM1).
Résumé analytique
10
Dans la dimension nutrition, 42% des congolais sont pauvres. Cette privation touche indistinctement les enfants, les femmes et les hommes adultes. La privation en nutrition a été appréhendée par le fait pour un ménage de connaître souvent ou toujours des problèmes alimentaires dans l’an passé.
En matière de santé, l’estimation de l’incidence de pauvreté révèle une situation peu favorable car 45% de la population sont privés dans le sens qu’ils ont été malade mais n’ont pas utilisé un service de santé (soit hôpital, docteur, pharmacie).
Dans le domaine du travail, le niveau de privation global est estimé à 21 % et traduit une situation de crise profonde sur le marché du travail. Cette crise est plus accentuée chez les femmes (28%) que chez les hommes (25%). Le taux de privation dans ce domaine chez les enfants est d’un niveau relativement peu élevé (6%) que chez les adultes. Pour les adultes, le chômage et le sous-emploi constituaient la raison d’être privés en travail et pour les enfants d’avoir un travail rémunéré.
La pauvreté dans les domaines de l’eau et l’assainissement, qui sont des domaines prioritaires, touche 68% de la population. Il faut relever que cette dimension est celle qui présente le taux de pauvreté le plus élevé des huit dimensions et est caractérisée par un manque d’accès aux services de base comme l’eau potable, voiries et évacuation des ordures ménagères.
La pauvreté dans le domaine de l’habitat touche la majorité de la population congolaise. En effet, elle touche en moyenne 58% de la population. La pauvreté dans l’habitat est caractérisée par l’utilisation des matériaux de construction peu solide et un manque d’accès à l’électricité.
Dans le domaine de l’enclavement, les résultats de l‘étude montrent aussi qu’une bonne partie de la population en est privée (32% en moyenne), cet-a-dire ce groupe n’aucun moyen de transport ou communication et n’a pas un accès facile au transport publique.
L’analyse du profil de pauvreté dans chaque dimension et la comparaison de ce profil dans toutes les dimensions révèle que le milieu rural et le milieu semi rural sont associés à un risque élevé de privation dans plusieurs dimensions.
Les autres groupes qui ont un risque élevé de privation (ici nous retenons les caractéristiques qui sont dans au moins 4 dimensions disproportionnellement plus souvent privées) : les ménages avec un seul parent (6), les familles élargies (4), les ménages dirigés par une femme (4) et les ménages avec une personne âgée comme chef (5). Il est apparu par ailleurs que les ménages avec à la tête un homme et ceux dont le chef est âgé de 35 à 45 ans et de 46 à 55 ans, quelle que soit la dimension, ne présentent pas un taux de privation supérieur à la moyenne.
L’étude montre aussi une hétérogénéité des situations entre les dimensions et les caractéristiques des individus ou des ménages. En effet, les caractéristiques qui sont pour certaines dimensions associées à un risque élevé de privation ont une moyenne ou une sous moyenne de risque dans d’autres dimensions. Par exemple, les ménages avec un seul parent et les ménages avec un chef de ménage âgé de plus de 55 ans ont un risque de privation élevé pour 6 ou 5 dimensions. Mais les ménages avec un seul parent ont une probabilité plus forte d’être pauvre en santé, eau et assainissement et habitation et, à l’opposé, les individus vivant dans les ménages avec un chef de ménage âgé plus de 55 ans sont plus exposés à être pauvre en terme monétaire et travail. Tout ceci montre qu’un groupe spécifique peut avoir des problèmes spécifiques, ce qui renforce l’opportunité d’analyser la pauvreté suivant une approche multidimensionnelle.
La suite de la recherche s’est concentrée sur les aspects de privation simultanée que connaissent les individus. Cela a permis de faire une analyse plus approfondie que la description des taux de privations dans chaque dimension. On a pu identifier quel pourcentage des individus est privé simultanément dans plusieurs dimensions.
11
L’analyse de la privation monétaire et en éducation pour les enfants âgés de 6 a 17 ans a montré qu’un tiers des enfants sont simultanément privés dans ces deux dimensions. Le profil de ces enfants suggère que les caractéristiques à haut risque sont représentés par le milieu rural ou semi urbain, le sexe masculin, une taille de ménage supérieure à neuf membres, un ménage élargi (de 3 générations) et un chef de ménage féminin ou plutôt âgé de plus de55 ans.
Concernant le sous groupe des enfants privés seulement dans la dimension monétaire, l’étude a montré qu’ils résident en majorité à Brazzaville, sont âgés de 6 à 11 ans, vivent dans les ménages de grande taille et dans les ménages dont le chef est une femme. Le sous groupe des enfants privés seulement dans la dimension d’éducation se caractérise par le fait que ces enfants résident en majorité à Pointe-Noire, en milieu rural et dans les autres communes, sont de la tranche d’âge de 15 à 17 ans, et sont issus des familles de petite taille.
Les enfants privés simultanément dans les deux dimensions ont relativement plus de risque de ne pas aller à l’école que ceux qui sont privés dans la seule dimension éducation. A l’inverse, les enfants privés uniquement dans la dimension éducation progressent moins vite à l’école que les enfants privés simultanément dans les deux dimensions.
La non-fréquentation de l’école joue surtout un rôle chez les enfants âgés de 15 à 17 ans et ce sont les filles qui ont plus à risque de ne plus aller à l’école.
La perception des répondants sur la qualité des écoles fréquentées par les enfants privés simultanément dans les dimensions monétaire et éducation et ceux privés dans l’une ou l’autre des dimensions est beaucoup plus pessimiste que celle des répondants des enfants qui ne sont pas privés dans ces dimensions. Concernant les motifs qui justifient la non fréquentation de l’école par les enfants privés simultanément dans les deux dimensions, les raisons les plus fréquentes sont le coût élevé de l’école, le travail ou le manque d’intérêt.
L’analyse du profil et les problèmes dans les dimensions monétaire et d’éducation pour les enfants qui travaillent en plus montre que le travail d’un enfant n’est pas seulement associé avec un risque élevé de privation monétaire et en éducation, mais que les problèmes de ce groupe sont beaucoup plus prononcés que pour les enfants qui ne travaillent pas. En plus, le travail rémunéré des enfants âgé de 10 a 14 ans parait plutôt être un phénomène rural.
Face à la pauvreté monétaire et aux privations liées à la scolarité, les mesures politiques envisageables portent sur des actions susceptibles, d’une part, d’alléger les coûts scolaires et faciliter l’accès des enfants à l’école notamment dans les zones rurales et semi urbaines, et d’autre part d’offrir des services d’éducation de qualité en terme d’infrastructure et de ressources humaines.
L’étude a montré aussi que la moitié des individus au Congo sont simultanément privés dans les dimensions d’eau et assainissement et habitation. L’analyse de cette problématique indique que l’accès aux services de base comme l’électricité, l’eau potable, services d’assainissement, évacuation des ordures ménagères constitue un problème général au Congo. En plus, il ya des grandes disparités entre le milieu rural et urbain dans ces dimensions: même si la prévalence de privation est aussi élevée dans les régions urbaines (23%), à peu prés 90% de la population rural est simultanément privé dans ces deux dimensions.
L’analyse des problèmes a montré que l’accès aux services de base comme l’électricité, l’eau potable, services d’assainissement, évacuation des ordures ménagères constitue un problème général au Congo. Comme l’Etat joue un rôle principal dans l’offre de ces services de base, on est amené à considérer que l’amélioration de la situation dans ces dimensions dépendra largement, mais pas exclusivement, des initiatives prises par cet acteur. Les résultats de notre analyse suggèrent que l’accès aux services de base sus mentionnés mérite une attention particulière dans la formulation d’une stratégie de développement. Les disparités entre les régions rurale et urbaine
Les enfants privés
simultanément
dans la dimension
monétaire et
la dimension
éducation ont
relativement plus
de risque que
ceux qui sont
privés dans la
seule dimenstion
d’éducation.
12
sont un argument en faveur du ciblage géographique et constituent une raison pour avoir une réponse politique différenciée selon la localité.
Par ailleurs, les caractéristiques qui sont associées à un haut risque de privation en santé sont l’environnement rural, les autres communes urbaines (autres que Brazzaville et Pointe-Noire), les ménages larges (plus de 9 personnes) et les ménages avec un seul parent.
L’analyse des liens entre la privation dans la dimension monétaire et la privation de santé a indiqué que les coûts pour accéder aux services de santé en cas de maladie empêchent l’accès effectif à ces services (résultant d’une double privation). En plus, même si l’individu malade consulte un service de santé, un coût trop élevé pour recevoir ce service est souvent mentionné comme problème.
Nos résultats montrent aussi que la (non)disponibilité des médicaments est aussi souvent mentionnée comme un problème.
En plus, notre étude a montré un lien entre la privation dans la dimension d’eau et assainissement et le risque de diarrhée (dimension de santé) ; la prévalence de diarrhée est beaucoup plus forte chez les individus qui sont privés en termes d’eau et assainissement.
Finalement, un autre résultat de notre étude est qu’il parait que les filles consultent des services de santé différemment que les garçons (plutôt des services des pharmaciens que les hôpitaux)
En matière de santé, la réduction des coûts pour recevoir des services de santé pourrait constituer un objectif important des réformes dans le secteur de santé.
Pour faire face au risque élevé des enfants de souffrir des maladies comme le paludisme et la diarrhée, il apparaît que la prévention, l’amélioration de l’accès à l’eau potable, un meilleur assainissement et une sensibilisation de la population en termes d’hygiène mais aussi dans un meilleur accès aux services de santé curatifs, semblent être des solutions politiques appropriées.
15
Introduction
La République du Congo est un pays de l’Afrique centrale, faiblement peuplé (sa population est estimée à 3,8 millions d’habitants), et considéré comme un pays potentiellement riche car sa dotation en ressources naturelles fait de ce pays un des principaux exportateurs de pétrole et de bois en Afrique Subsaharienne1. Cependant, au fil des ans ce pays, lourdement endetté, ne fait que s’appauvrir au point où le gouvernement milite activement, depuis quelques années, pour bénéficier de l’initiative de la Banque Mondiale en faveur des pays pauvres très endettés (initiative PPTE). Face aux multiples défis qui s’imposent au pays, les autorités congolaises ont adopté une attitude volontariste pour lutter contre la pauvreté et créer un environnement favorable à la paix et au développement.
La volonté des autorités congolaises de lutter contre la pauvreté connaît depuis 2002 un début de concrétisation par l’élaboration, avec l’appui des divers partenaires, d’un Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui est appelé à terme à devenir le seul cadre de référence pour les interventions. L’enquête congolaise auprès des ménages (ECOM-2005), qui répond à la nécessité de connaître l’ampleur du phénomène de la pauvreté, fournit les éléments d’appréciation et de formulation des politiques dans le cadre de l’élaboration du DSRP. Toute fois, la non prise en compte des dimensions autres que monétaire dans les premières analyses des données de l’ECOM-2005 justifie la présente étude qui se fixe elle pour objectif d’analyser la pauvreté multidimensionnelle et donc d’affiner l’analyse des données de l’ECOM 2005.
1.1 Eléments de contexte de l’étude
La République du Congo fait partie des pays d’Afrique qui, dans la période charnière entre la fin du XXè siècle et le début du XXIè siècle, ont connu à la fois une situation économique et financière
des années 1980 et qui s’est aggravée notamment avec l’échec des programmes d’ajustement
détérioré les conditions de vie des individus.
En effet, l’évolution du niveau de l’indice du développement humain (IDH)2 qui est censé traduire les progrès réalisés par le pays en matière de revenu par habitant, d’éducation et de santé a connu une dégradation entre 1985 et 2003, passant de 0,54 à 0,512. Comparativement à la moyenne de l’IDH des pays en développement, les statistiques du Rapport Mondial sur le Développement Humain (PNUD, 2005) révèle que le niveau de développement humain de la République du Congo est en deçà du niveau moyen des pays en développement qui s’établi à 0,518. Cette dégradation s’est montrée d’ailleurs beaucoup plus sensible entre 1996 et 2002 en passant de 0,50 à 0,45 entre 1996 et 1999 puis à 0,49 en 2002 (faisant ainsi passer le pays du statut de pays à développement humain moyen à celui de pays à faible développement humain). L’indice de pauvreté humaine
1
1 Le Congo est le cinquième pays producteur de pétrole en Afrique au Sud du Sahara après le Nigeria, l’Angola, le Gabon et la Guinée Equatoriale. Le Congo possède par ailleurs près de 22,2 millions d’hectares de forêt dont l’exploitation constitue la deuxième source de revenu du pays.
2 C’est un indicateur composite qui mesure le développement humain sous 3 aspects : santé/longévité (EVN), instruction et accès au savoir (taux brut de scolarisation des adultes et taux net de scolarisation dans le primaire) et niveau de vie (PIB par habitant en PPA).
3 Mesure le développement humain en s’attachant aux manques dans les 3 dimensions de l’IDH : santé/longévité (probabilité à la naissance de ne pas atteindre 40 ans), instruction (taux d’analphabétisme des adultes), niveau de vie (pourcentage de la population privée d’accès régulier à des points d’eau aménagés et pourcentage d’enfants souffrant d’insuffisance pondérale).
16
(IPH-1)3 a quant à lui a augmenté fortement de 30,6% à 34,5% entre 1996 et 1999 pour s’établir à 30,1% en 2005, traduisant l’aggravation du degré de privation des populations en ce qui concerne l’accès à ce que procure l’économie dans son ensemble, à l’instruction et au savoir, et à la santé.Un diagnostic sommaire de la situation économique du Congo et des conditions de vie des ménages dans quelques secteurs permet d’illustrer ce propos.
1.1.1 Situation économique
La situation économique du Congo est, pourrait-on dire, le corollaire de la crise structurelle qu’a
Au plan macroéconomique, la période qui s’ouvre à la fin de la première moitié de la décennie 80 est marquée par, d’une part, un fort ralentissement de la croissance dont le taux moyen est de 0.5% entre 1985 et 1997, et d’autre part, une crise d’endettement (au 31 décembre 2000, la dette de l’Etat représentait 170% du PIB) dont l’accumulation des arriérés est devenue le principal mode de financement des déficits publics.
Plus récemment, l’économie congolaise a enregistré une croissance de son PIB de 7,5% en 2005 grâce à l’évolution favorable des termes de l’échange et à la hausse de la production pétrolière qui domine l’ensemble de l’économie et qui fournit l’essentiel des recettes publiques. Cette tendance s’est poursuivie en 2006 et 2007 avec un taux de croissance réel du PIB de 6,1 % (IMF Country Report n° 07/242). Le PIB hors pétrole a lui aussi connu une évolution favorable (4,7%), mais à un rythme inférieur à celui de 2004 (5,2%). Cette croissance, due principalement aux secteurs des transports, des télécommunications et aux autres activités de services, a cependant souffert des déficiences infrastructurelles et d’un climat toujours peu propice aux affaires4 .
précédemment cité. Le taux de change réel s’est déprécié légèrement en 2005 et 2006.
Les finances publiques subissent l’instabilité de ces recettes, les dérapages dans les dépenses et une dette publique qui, en 2004, représentait 661% des recettes budgétaires et 252% des exportations. Après les efforts réalisés en 2004, le processus de réforme se heurte aux dérapages constatés dans l’exécution du budget 2006. Le diagnostic montre de façon générale que la situation économique du Congo est à la fois instable du fait de sa forte dépendance du pétrole et du poids de la dette qui est devenu une des tendances lourdes de cette économie.
1.1.2 Emploi
Le secteur de l’emploi au Congo est marqué par une crise, caractéristique de la tension qui prévaut sur le marché du travail du fait du désajustement persistant entre les offres et les demandes d’emploi. Le chômage qui est le principal indicateur de cette tension a évolué de manière croissante depuis quelques années (13,1% en 1974 et 19,4% en 2005). Le chômage qui est plus marqué dans les centres urbains selon l’étude ECOM (30,2% d’actifs) comparativement
rurales vers les centres urbains, conduisant à la forte urbanisation du pays (les 2/3 de la population du Congo vivent dans les deux principales villes du pays) qui devient une contrainte pour l’emploi. Il frappe plus les femmes (20,5%) que les hommes (18,2%) mais concerne de façon générale essentiellement la jeunesse car près de la moitié de cette couche des actifs congolais est sans emploi.
4 République du Congo (2006), Mémorandum de politique économique et financière pour la deuxième année de l’Accord FRPC, Brazzaville, juin.
17
Le taux d’informalité élevé, dépassant les 80% témoigne du poids important et croissant du secteur informel dans l’économie congolaise, secteur qui malheureusement n’est pas dynamique en matière de création d’emploi car souvent à la base des emplois individuels et précaires (H. Diata, 1994).
1.1.3 Education
des années 90 avec la détérioration de la qualité de l’enseignement général et technique. L’accès à l’école primaire a connu une très forte régression avec un taux brut de scolarisation qui est passé
amorce une croissance passant de 83% en 2002 à 92% en 2004, contre un taux brut d’admission (TBA) de 71%, et un taux de survie de 83%. Les effectifs des enseignants ne répondant pas aux besoins du système éducatif, il est souvent fait recours aux enseignants vacataires, souvent sans formation, compromettant à la fois la qualité de la formation et l’efficacité interne et externe du système. En effet, la faiblesse de l’efficacité interne se traduit par des taux d’achèvement aussi faibles, 57,5% au primaire, 20,8% au secondaire 1er degré et 8% au secondaire 2ème degré (Direction des Etudes et de la Planification Scolaire, Tableau de bord 2004).
Les inégalités dans le système éducatif congolais se traduisent notamment par des fortes disparités entre les filles et les garçons à mesure qu’on avance dans les niveaux d’études. En effet, le pourcentage de filles est de 48 % au primaire, 46 % au secondaire 1er degré et 39 % au secondaire 2ème degré (Ministère de l’enseignement primaire et secondaire, chargé de l’alphabétisation, Direction des Etudes et la Planification, décembre 2005).Ces pourcentages montrent que, comparé aux garçons, les filles sont moins scolarisées car le rapport fille/garçon est assez faible, notamment au secondaire 2ème degré.
De façon générale, les privations liées à l’accès à l’éducation et donc la non scolarisation des filles et des garçons pour nombre de ménages congolais, sont dues en grande partie au manque de moyens financiers comme le révèle d’ailleurs assez clairement l’Enquête Congolaises auprès de Ménages (ECOM 2005) selon laquelle 26,5% des pauvres évoquent cela comme raison de non scolarisation.
1.1.4 Santé, nutrition et VIH/SIDA
En matière de santé, la situation est caractérisée par l’offre qualitativement et quantitativement détériorée des services du fait de la dégradation des infrastructures socio-sanitaires, de la vétusté du matériel et de l’insuffisance du personnel qualifié et sa concentration dans les trois principales villes du pays. Le profil épidémiologique est marqué ces dernières années par la prédominance des maladies infectieuses dont la malaria qui représente la première cause de mortalité avec 54% de motifs de consultation en 2002, la première cause d’hospitalisation (51,5%) et des décès observés chez les enfants de moins de 5 ans dans les hôpitaux de Brazzaville et de Pointe-Noire. La pandémie du VIH/SIDA qui avait fait son apparition au Congo en 1983 connaît un développement inquiétant (7,1% des femmes enceintes infectées en 1990 contre 7,2% en 2002 et un taux de prévalence national de 4,2%) et semble être la cause de la résurgence des endémies jadis contrôlées comme la tuberculose. La santé sexuelle demeure un défi majeur pour les pouvoirs public. En effet, selon l’enquête démographique et de santé (EDS I, 2006), 21% seulement de femmes âgées de 15 à 49 ans ayant eu des rapports sexuels à risques ont utilisé un préservatif contre 42% d’homme. Ainsi les risques annuels d’infection sont de 15% pour la gonococcie, 20% pour l’infection à la chlamydia trachomatis.
La situation nutritionnelle est peu favorable car en 2000, 32% de la population souffraient de malnutrition, c’est-à-dire d’un déséquilibre entre les constituants de la ration alimentaire (protéines, glucides, lipides, eau, sels minéraux et vitamines). La malnutrition sévère qui touche un adolescent sur cinq est observée aussi auprès de 30,4% des enfants de 0- 71 mois. Elle traduit une insécurité alimentaire dans le pays, beaucoup plus marquée dans les zones rurales du fait notamment de la déstructuration du système des cultures vivrières et de la faible capacité des populations rurales à acquérir les produits alimentaires importés.
18
La dégradation de l’accès aux médicaments dans les structures publiques et la stagnation des taux de mortalité infantile et des enfants de moins de cinq ans (respectivement à 82,2 et 122,6 pour mille) sont le fait des dysfonctionnements tant politiques qu’administratives du secteur de la santé.
De façon plus spécifique, il est à noter que la situation sociale des femmes et des enfants se caractérise par une tendance à la dégradation car par exemple les indicateurs de santé de la reproduction montrent que le taux de mortalité maternelle, qui mesure le nombre de décès liés à la maternité (pour 100 000 naissances), a été évalué à 781 lors de l’enquête démographique et de santé (EDS-I 2005), alors que dans les pays développés le rapport de mortalité maternelle se situe, en moyenne, à 27 décès pour 100 000 naissances. Les données plus détaillées de cette enquête démographique et de santé ont révélé par ailleurs que 19 % des décès enregistrés chez les femmes en âge de procréer (15ans – 49ans), c’est-à-dire presque un décès sur cinq, serait dus à des causes maternelles. Ce qui traduit un accès limité des femmes aux soins de santé.
Quant à la mortalité infantile les données de l’EDS-I révèlent que pour la période récente allant de 2001 à 2005, le risque de mortalité infantile est évalué à 75 décès pour 1000 naissances vivantes et que globalement, le risque de mortalité infanto juvénile, c’est à dire le risque de mortalité avant l’âge de 5 ans, est de 117 pour 1000. Cette tendance est caractéristique d’une surmortalité aux âges post natales.]
1.1.5 Habitat
La question de l’habitat, notamment pour les ménages pauvres, est une question préoccupante pour le pays étant donné les faiblesses des politiques publiques en la matière. En effet, depuis l’indépendance, l’Etat congolais n’a construit qu’environ 2000 logements sociaux et que par ailleurs le logement social n’a pas fait l’objet de programme spécifique depuis plusieurs années. L’auto production qui a permis l’implantation de quelques 218 000 logements, soit 98% du parc immobilier national, pose problème à deux niveaux. Elle est à l’origine de l’occupation anarchique des sites parfois à risque, et elle exclut la majorité des congolais de l’accès à la propriété et donc au logement décent du fait notamment du coût prohibitif des matériaux de construction et des contraintes liées à la propriété foncière. En terme de qualité, l’état de lieu qui est fait dans la version provisoire du DSRP (2007) révèle en particulier que le parc immobilier issu de l’auto- construction comporte un grand nombre (62,5 %) de logement non convenables, inachevés, non occupés et ou sommairement aménagés.
1.1.6 Eau et assainissement
Eau
Bien que disposant d’importantes ressources en eau, la République du Congo connaît encore d’énormes problèmes dans la production et la fourniture en eau potable. Le taux de couverture en eau avoisine à peine 40 %. A en croire les résultats de l’ECOM 2005, 10% des ménages mettent au moins une heure pour accéder à une source d’eau potable.
En milieu rural, le taux de couverture est de 11 %, l’essentiel de la population s’approvisionnant en eau à partir des puits artisanaux, des eaux de pluie, des cours d’eau et sources non aménagées. Le faible taux de couverture en eau potable est en partie responsable des maladies d’origine hydrique auxquelles sont confrontées les populations.
Assainissement
Depuis plusieurs années, les populations congolaises n’ont pas accès au service d’assainissement individuel ou collectif. Les données de l’ECOM 2005 révèlent que le taux de couverture en assainissement individuel (WC avec chasse d’eau et latrines ventilées améliorées) n’est que de
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10,5%. Le reste des infrastructures, soit 89,5 % étant constitué de latrines non conventionnelles. La vétusté ou l’inexistence des réseaux d’évacuation d’eau usée contraint les ménages, notamment dans les centres urbains à jeter ces eaux dans la cours, la rue, et dans les canalisations d’eau pluviale.
L’inexistence de décharges contrôlées pour l’élimination des boues collectées et des eaux résiduelles chargées des polluants chimiques et organiques, constitue une menace sérieuse tant pour la santé publique que pour l’environnement.
1.1.7 Protection sociale et intégration sociale
Dans le domaine de la protection sociale, le Congo se caractérise par l’absence d’un système global et intégré de la sécurité sociale. De façon générale, en dehors de la solidarité familiale et des réseaux de solidarité traditionnelle, ne bénéficient de la sécurité sociale que les travailleurs affiliés aux deux organismes publics de sécurité sociale que sont la Caisse de Retraite des Fonctionnaires (CRF) et à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Ces deux caisses qui sont fréquemment confrontées à des problèmes de financement ne sont donc pas de nature à assurer durablement la protection sociale des travailleurs qui y sont affilié. Aussi en l’absence d’un système généralisé de sécurité sociale, on peut avancer que nombre de congolais restent exposés aux risques sociaux.5
Ainsi, les contraintes auxquelles est confronté le système congolais de sécurité social relève donc:
Concernant l’intégration sociale l’on peut observer que la faiblesse du pays en matière d’infrastructures routières et de communication laisse encore une proportion importante de la population en situation d’enclavement, notamment celles des zones rurales. En effet, sur les 17.300 km du réseau routier national, 1.235 km seulement sont bitumés et se trouvent dans un état de délabrement avancé sur l’ensemble du territoire (DSRP, 2007). Ce qui explique le non accessibilité de plusieurs localités par la route et donc l’enclavement et le non intégration des populations de ces localités.
Quant au secteur des télécommunications, le trait caractéristique qui mérite d’être évoqué ici c’est la limitation du téléphone fixe à deux liaisons interurbaines : Brazzaville-Pointe-Noire et Brazzaville –Oyo pour un parc de 14.840 abonnés, soit une densité de 4,2 pour mille habitants. L’avènement du téléphone mobil a assurément accru l’accès de la population aux communications téléphoniques car au 31 décembre 2006 les sociétés de téléphonie mobile comptabilisaient 550.200 abonnés.
L’intégration par les moyens audio visuels se caractérise par une couverture insuffisante du territoire national en radio et télévision car le secteur ne compte qu’une chaîne nationale de radio, une télé nationale et trois télés départementales opérant dans les deux principales localités du pays que sont Brazzaville et Pointe-Noire.
5 On peut citer parmi ces risques, le chômage, la perte d’emploi, la maladie, la retraite, la perte d’un conjoint ou d’un parent, la retraite, la vieillesse, les accidents de travail, les maladies professionnelles, l’invalidité physique etc.
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Objectifs de l’étude et problématique
L’objectif principal de cette étude est d’analyser la pauvreté au Congo selon une approche multidimensionnelle mettant un accent particulier sur l’enfant et la femme. En effet, l’essentiel des études réalisées au Congo6 sur la pauvreté n’ayant porté que sur la seule dimension monétaire, ces études n’ont pu donner, ni une vue complète du phénomène, ni une vue susceptible d’orienter suffisamment les politiques pratiques à mettre en œuvre. Aussi, plus spécifiquement, cette étude vise à:
par des privations singulières ou multiples;
dresser le profil de pauvreté des groupes sélectionnés.
et des groupes de personnes;
des enfants, des femmes, de leurs ménages et de leur environnement.
Il sied de rappeler que l’ECOM-2005 a permis d’estimer l’incidence de pauvreté et de dresser son profil, mais sur la seule dimension monétaire. Aussi l’apport essentiel de la présente étude réside en ce qu’elle permettra d’étendre l’analyse de la pauvreté sur les autres dimensions du bien-être. S’il est donc désormais établi, à travers l’analyse des données de l’enquête congolaise auprès des ménages (ECOM-2005) basée sur une approche monétaire, que plus de la moitié des congolais sont considérés comme pauvres (puisque l’incidence de pauvreté est évalué à 50,7%), il n’en demeure pas moins qu’il subsiste un gap de connaissances sur ce phénomène étant donné le caractère multidimensionnel qu’il revêt généralement. Aussi la principale préoccupation qui motive cette étude c’est d’essayer de combler ce gap de connaissances en s’interrogeant davantage sur les différents aspects de la vie humaine pour lesquels nombre de congolais sont privés.
L’accent particulier qui sera mis sur les femmes et les enfants dans cette étude tient au fait que, d’une part les femmes constituent une frange de la population dont le rôle social (encadrement des enfants, organisation du foyer et reproduction) est déterminant pour le bien-être familial, et d’autre part les enfants constituent un groupe particulier car :
humains de base sont différents;
distribution de ressources par leurs parents et par la communauté.
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6 Il s’agit particulièrement des études réalisées par le CERAPE (2005) et le ministère du plan dans le cadre de l’analyse des données de l’enquête congolaise auprès des ménages (ECOM-2005).
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2.1 Cadre conceptuel et méthodologique de l’étude
Spécifier une mesure de pauvreté n’est pas un exercice aisé et donc ne saurait être une question simple. En effet, plusieurs approches conceptuelles et méthodologiques tentent de répondre à cette difficulté pour apporter des réponses du genre : quel indicateur de bien être retenir pour identifier les personnes pauvres? Qui est réellement pauvre et pourquoi? Comment peut-on synthétiser les informations concernant les pauvres dans une mesure de pauvreté?
A cette problématique la littérature économique se caractérise par une diversité d’opinions due au fait que la pauvreté n’est pas un concept objectif. Bien au contraire c’est une notion complexe, qui requiert une analyse normative renvoyant inévitablement à des critères d’éthique (Bibi, 2005). Ce qui d’une part étend la notion de pauvreté, et d’autre part éloigne les chercheurs d’un consensus possible sur la mesure à utiliser pour l’analyse de la pauvreté. Aussi, comme le soulignent Keetie et Gassmann (2006), les méthodes de mesure de la pauvreté font l’objet de beaucoup de débats.
C’est ainsi qu’il parait nécessaire de présenter les principales approches d’analyse de la pauvreté, tout en soulignant leurs limites, pour saisir la pertinence du choix méthodologique qui gouverne cette étude.
2.1.1 Cadre conceptuel
La littérature consacrée aux mesures et à l’analyse de la pauvreté présente deux principales approches : il s’agit de l’approche monétaire soutenu par les welfaristes ou utilitaristes et l’approche non monétaire soutenue par les non welfaristes.
L’approche monétaire de la pauvreté
Cette approche utilitariste place la conceptualisation du bien-être dans l’espace de l’utilité (Ravallion, 1994) dont la satisfaction définit le niveau de bien être. Mais l’utilité n’étant pas directement mesurable et observable, ce sont les ressources (revenus – dépenses) qui ont servi pour la mesure du bien être (Ki et al., 2005).
La méthodologie utilisée dans cette approche consiste à définir un panier de biens qu’un ménage peut acheter pour satisfaire les besoins vitaux. Le coût de ce panier devant déterminer la ligne de pauvreté qui sépare les pauvres et les non pauvres.
Cette approche, qui a servi de cadre méthodologique à l’essentiel des études empiriques menées à travers le monde, procède d’une conception essentiellement unidimensionnelle du bien-être et réduit la pauvreté à un simple manque de ressources pécuniaires nécessaires à l’atteinte d’une qualité de vie minimale. Ce qui rend cette approche insuffisante à plusieurs titres (Keetie et Gassmann, 2006):
1. Elle ne capture qu’une dimension de la pauvreté, n’incluant donc pas les autres dimensions de la pauvreté dont on aurait besoin pour la définition des politiques;
2. Elle procède à une désagrégation des informations du ménage7 au niveau individuel sur la base des hypothèses qui ne prennent pas correctement en compte la spécificité de chaque membre du ménage (hypothèse du revenu per capita ou de la consommation par équivalent adulte);
3. Elle se base sur les données des ménages qui ne peuvent pas renseigner par exemple sur les groupes d’enfants les plus vulnérables et pose en fin de compte un problème majeur dans le ciblage des groupes prioritaires sur lesquels des politiques doivent être formulées.
7 Par exemple les enfants ont des besoins diététiques ou autres spécifiques qui rendent ces méthodes de désagrégation peu réalistes.
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L’approche des privations
Cette approche a progressivement été développée pour produire le cœur de la première conceptualisation de la pauvreté multidimensionnelle des enfants dans les pays en développement (Gordon, 2003a). C’est une approche dans laquelle la pauvreté est définie comme le manque ou l’inadéquation dans les domaines alimentaires, de l’équipement, des standards et des services ou activités communs ou usuels dans une société (Townsend, 1979).
L’approche des besoins de base qui s’apparente à cette définition et souvent utilisée par les organismes internationaux a été développée comme une réponse à la nécessité de reconnaître que la pauvreté revêt un caractère multidimensionnelle (Keetie et Gassmann, 2006). Elle est en fait une composante de l’approche non monétaire8 de la pauvreté qui correspond à la vision des non utilitaristes et qui place le bien-être des individus dans l’espace des libertés et des accomplissements.
Reprenant globalement les domaines fondamentaux de l’approche par les capacités en y ajoutant l’accès aux services sociaux de base (eau, énergie, éducation, santé, alimentation habitat, infrastructures etc.), l’approche des besoins de base vient dans une large mesure suppléer aux insuffisances de l’approche monétaire en prenant totalement en compte les multiples dimensions de la pauvreté dans sa définition et sa méthodologie d’analyse.
Dans cette approche, le pauvre est un individu privé d’un minimum de commodités de base jugées préalables à l’atteinte d’une certaine qualité de vie. Les commodités suggérées comprennent la nourriture, l’eau potable, les aménagements sanitaires, un logement, des services de santé et d’éducation, un service de transport public etc. En ce sens, l’approche des besoins de base paraît être mieux appropriée pour cerner les aspects multiples de la pauvreté. En cela, elle offre non seulement l’avantage de conceptualiser la pauvreté multidimensionnelle, mais aussi de pouvoir mesurer les privations des individus dans les domaines variés de la vie humaine.
Il faut noter toute fois que cette approche est sujette, dans son opérationnalité, à la disponibilité des données pouvant permettre l’analyse.
2.2 Cadre méthodologique
Dans le cadre de cette étude, et compte tenu à la fois de l’objectif qui lui est assigné et des limites qui sont inhérentes à l’approche monétaire de la pauvreté, nous adoptons l’approche non monétaire basée sur les besoins de base. Toute fois, eu égard à ce choix, la spécification de la méthode qui est utilisée dans cette étude est nécessaire pour cerner au mieux les enjeux de la démarche.
2.2.1 Choix méthodologique
Usuellement, l’analyse de la pauvreté multidimensionnelle est fondée sur une méthodologie de construction d’un Indice Composite de Pauvreté (ICP) basée sur l’approche d’inertie à l’aide des analyses multidimensionnelles, dont un développement complet de l’approche est contenu dans l’ouvrage Pauvreté Multidimensionnelle de Louis Marie Asselin (2002). L’inconvénient majeur que présente l’usage d’un indice composite de pauvreté par rapport à la présente étude est que l’indice composite ne permet pas de bien saisir de façon détaillée les aspects de pauvreté dans chaque dimension du bien-être et, en conséquence, de formuler les recommandations de politiques appropriés pour chaque dimension.
8 Dans cette approche, on distingue les auteurs qui ont développé l’approche par les capacités et ceux qui ont développé l’approche par les besoins de base.
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Dans le cadre de cette étude qui se veut être menée au niveau individuel et au niveau de chaque dimension de bien-être, on envisage de définir un indicateur de pauvreté pour chaque dimension qui devrait traduire le niveau critique en dessous duquel une personne est considérée comme privée ou pauvre. Il convient de préciser que le choix des indicateurs est conditionné par la disponibilité de l’information et dicté par ce qui peut être considéré comme une norme de minimum vital dans le contexte congolais. Pour ce faire, l’analyse envisage 6 étapes dont voici le contenu:
1. Dans une première étape, il sera défini pour chaque dimension un indicateur de privation pertinent et un niveau critique (absolu ou relatif) considéré comme seuil de pauvreté. Le choix des indicateurs étant conditionné par la disponibilité de données et se fera davantage sur le niveau de l’accès aux services qui renvoie à l’analyse d’indicateurs d’input qui présentent l’avantage de mieux définir les politiques ciblées en fonction des carences identifiées.
2. Dans une deuxième étape, il s’agira de calculer l’incidence de pauvreté, c’est à dire le nombre d’individus victimes de privation dans chaque domaine et de calculer le nombre de personnes qui ont multiples privations pour l’ensemble des combinaisons possibles.
3. La troisième étape servira à ranger les combinaisons de privation souffertes au niveau individuel, selon leur importance quantitative afin de sélectionner les combinaisons qui seront prises comme base pour le reste de l’étude. Par exemple, la fréquence des privations et le niveau de leur incidence peut servir de base pour la sélection des combinaisons qui permettront de constituer des groupes.
4. Dans la quatrième étape il s’agira de dresser le profil de pauvreté des groupes et sous-groupes dans chaque combinaison sélectionnée en termes de caractéristiques de base, comportement et opinion.
5. Cette étape procédera de la recherche fondamentale des mécanismes pouvant expliquer la position des enfants de des femmes en liant les résultats de cette analyse avec celle faite sur les problèmes spécifiques dans le but de cerner les déterminants de la situation des individus par rapport à la pauvreté.
6. Dans cette étape, il s’agira d’identifier les groupes prioritaires pour le ciblage des politiques à mettre en œuvre.
L’intérêt de recourir aux données individuelles dans l’approche qui est privilégiée dans cette étude réside en ce que, examiner simultanément plusieurs indicateurs de bien-être ne saurait être efficace lorsqu’il s’agit notamment d’élaborer des politiques appropriées de lutte contre la pauvreté 9.
2.2.2 Résultats attendus
Les résultats attendus de cette étude sont d’une part identifier les individus pauvres dans les différentes dimensions et les groupes prioritaires et, d’autre part présenter les contours d’une politique efficace de lutte contre la pauvreté.
2.2.3 Sources des données
Les données qui font l’objet d’analyse dans cette étude sont issues des bases de données de l’enquête congolaise auprès des ménages (ECOM-2005). Bien entendu des statistiques d’autres sources serviront pour étayer les propos et les interprétations qui y sont développés.
9 C’est le problème d’agrégation auquel ont été confronté Colliceli et Valerii (2000, 2001) et qui nécessite le recours aux données individuelles (Bibi, 2005).
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Analyse de la pauvreté multidimensionnelle au Congo
3.1 Définition d’un indicateur de pauvreté
La définition d’un indicateur de pauvreté est un exercice à la fois délicat et d’une importance majeure pour l’analyse de la pauvreté.
Tout d’abord, il faut choisir le paramètre et l’indicateur le mieux adapté à la mesure du bien être. Ensuite il convient de sélectionner une ligne de pauvreté, c’est-à-dire un seuil en dessous duquel une personne est considérée comme privée ou pauvre.
En tenant compte du fait que le choix d’une ligne de pauvreté recèle généralement une dose d’arbitraire, il ne vient que pour assurer une large compréhension et l’acceptation d’une ligne de pauvreté, et il est important que celle-ci soit choisie en accord avec les normes sociales et la notion généralement admise d’un minimum vital (Ravallion, 1996).
Dans le cadre de cette étude qui s’attache à analyser la pauvreté multidimensionnelle, ce processus s’articule tout d’abord autour du choix de huit (8) dimensions ou domaines dans lesquels il sera analysé les privations dont souffrent les individus. Les dimensions qui ont été retenues ici sont définies sur la base de la Déclaration des Droits des Enfants car cette recherche est menée aussi dans le but de formuler une politique sociale dirigée vers les problèmes des enfants. Il s’agit particulièrement des domaines monétaire, éducation, nutrition, santé, travail, eau et assainissement, habitation et enclavement/intégration. Le choix de ces domaines tient aussi à deux raisons : la disponibilité des informations contenues dans la base de données et la pertinence de l’ensemble de ces domaines du point de vue de l’analyse des conditions de vie des ménages.
Ensuite, dans chaque domaine, il a été défini des variables qui tiennent comptent des critères de la société congolaise ou tout au moins des normes édictées par le processus de collecte des données dans l’enquête congolaise auprès des ménages (ECOM 2005) dont les définitions des principaux indicateurs de bien-être proposées ont d’une certaine manière servi de base.
3.2 Sélection des variables pour les indicateurs de pauvreté par domaine.
Le tableau suivant, qui a été construit en tenant compte des conditions minimales à remplir pour mesurer la pauvreté comme précédemment citées, donne la liste des domaines de la vie humaine et des variables qui ont été retenues pour définir des indices de pauvreté selon la dimension.
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D1 - Monétaire
D2 - Education
D3 - Nutrition
D4 - Santé
D5 - Travail
D6 - Eau et assainissement
D7 - Habitation
D8 - Intégration/Enclavement
Ménage
Individu
Ménage
Individu
Individu
Ménage
Ménage
Ménage
Dépenses du ménage
Enfant âgé de 6-17 ans (groupes de 6-11, 12-17 ans) : Fréquentation scolaire & progrès
Adultes : dernière classe achevée
Est-ce que le ménage a eu des problèmes pour satisfaire les besoins en nourriture ?
Utilisation des services de santé en cas de maladie
Enfants âgé de 10-14 ans: travail des enfants (avoir un emploi)
Adultes 18-55 ans : chômage (définition BIT) ou sous emploi (quand quelqu’un a un emploi mais cherche à augmenter ses revenus)
Distance par rapport à source d’eau pour boire (plus ou moins de 5 minutes), source d’eau potable, type de toilette, mode d’évacuation des eaux usées
Matériau des murs, électricité, combustible principal pour faire la cuisine, nombre de personne par chambre
Accès à un transport public (plus ou moins de 30 minutes), possession de radio, possession de télévision, possession de téléphone, possession d’un moyen de transport (bicyclette, voiture, pirogue, moto)
Dépenses par équivalent adulte au dessous laligne de pauvreté absolue
Enfant : si un enfant ne va pas à l’école ou si l’enfant a plus de 2 classes de retard
Adulte : quand n’a pas achevée CM1
Privé quand réponse est ‘souvent’ ou ‘toujours’
Privé quand un individu était malade et n’a pas consulté un service de santé
Enfant : si un enfant travaille hors du ménage avec rémunérationAdulte : si un adulte est chômeur ou sous-employé
Seuil relatif(ACM, classification et comparaison des différents types de ménages à un ménage de référence)
Seuil relatif(ACM, classification et comparaison des différents types de ménages à un ménage de référence)
Seuil relatif(ACM, classification et comparaison des différents types de ménages à un ménage de référence)
Domaines Niveau mesuré Variables Seuil de pauvreté
Tableau 1 : Liste des domaines de privation et des variables
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Il convient toute fois de noter que dans cette étude, la sélection des variables s’est faite dans le cadre d’un processus participatif entre les commanditaires de l’étude et les consultants, processus qui a abouti à la définition des indicateurs les plus pertinents. A cet effet, la sélection des indicateurs a répondu à un certain nombre de critères dont voici le contenu :
(quantité/qualité);
de service (culture, caractéristiques individuelles;
3.2.1 Les indicateurs de pauvreté par domaine
Comme cela a été indiqué plus haut, ce qui a motivé le choix des indicateurs et le choix de la méthodologie de calcul des seuils c’est à la fois la disponibilité des données dans l’enquête congolaise auprès des ménages et les normes retenues par cette enquête comme minimum de bien-être. Afin d’assurer une meilleure compréhension des variables retenues dans le tableau 1, il est opportun d’expliciter le contenu des indicateurs qui ont été attachés à ces variables.
A. Dimension monétaireDans cette dimension, l’indicateur de pauvreté qui a été utilisé est l’indicateur classique qui est le revenu du ménage ou son niveau de consommation. Partant donc de la méthodologie classique consistant à définir une ligne de pauvreté par la méthode du coût des besoins de base, il a été retenu un seuil de pauvreté de 306 400 FCFA (soit environ 673 dollars américain)10 par an et par équivalent adulte, soit, 839 FCFA par jour et par individu (ECOM, 2005). Ainsi tout individu dont la consommation journalière est en deçà de 839 FCFA est considéré privé dans cette dimension.
B. Dimension éducationDans cette dimension, les indicateurs retenus sont la fréquentation d’un établissement scolaire (qui concerne les enfants âgés de 6 à 11 ans pour le cycle CP1-CM2 et les enfants âgés de 12 à 17 ans pour le cycle de la 6ième à la terminale) ou le fait qu’un enfant connaît un retard de plus de deux classe par rapport à son âge. En effet, le choix du premier indicateur qui est la fréquentation est sous-tendue par l’idée que l’accès à l’éducation doit se traduire par le fait de fréquenter actuellement un établissement scolaire qui est une variable de résultat, à même d’expliquer la privation d’un individu vis-à-vis de l’accès à ce service de base. Le deuxième indicateur quant à lui permet de capter et d’expliquer, à travers la progression scolaire d’un enfant dans un cycle, les difficultés encourues relativement soit à sa dotation en ressources, soit à l’efficacité interne du système scolaire qui lui est offert11.
Pour les adultes, l’indicateur qui a été utilisé est le nombre d’années passées à l’école. Pour la définition du seuil, la démarche utilisée a consisté à comparer cet indicateur à la moitié de la médiane de la distribution du nombre d’années passées à l’école.
Cet indicateur qui se focalise sur le nombre d’années passées à l’école a été dicté par le fait qu’en analysant la distribution de la population par rapport au nombre d’années passées à l’école, il est
10 En prenant le taux d’échange du 18 Décembre 2007 (Source : CoinMill.com Currency Converter disponible a http://coinmill.com/XAF_calculator.html#XAF=306400 ).
11 L’efficacité interne renvoie à la capacité d’un système éducatif de faire atteindre à ses usagers les objectifs d’acquisition de connaissances qu’il s’est donné dans ses différents curricula.
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apparu que la médiane de cette distribution est de neuf (09) années. La moitié du nombre d’années de cette médiane étant environ cinq (05) ans, il a donc été estimé que le minimum requis pour sortir de l’analphabétisme est l’achèvement du cycle primaire qui est donc considéré comme seuil.
C. Dimension nutritionLa dimension nutrition a été appréhendée par le fait pour un ménage de connaître souvent ou quelque fois des problèmes alimentaires dans l’an passé. En effet, il a été considéré que les individus habitant dans un ménage qui connaît souvent des problèmes alimentaires et celui qui en connaît toujours ont un point commun dans cette dimension, celui de ne pas pouvoir satisfaire à ce besoin vital de manière continue et régulière. Il faut toute fois noter que cet indicateur n’est pas un indicateur idéal car il aurait été souhaitable d’apprécier la situation nutritionnelle des enfants et des adultes au niveau individuel à travers notamment la malnutrition qui peut être mesurée par l’indice de masse corporelle. Le manque d’informations relatives au calcul d’un tel indice dans la base de données ECOM n’a pas permis l’usage d’un tel indice. Aussi, la variable proxy qui a été jugée pertinente par rapport à cette dimension est celle relative à la question connaissez-vous des problèmes alimentaires car elle renseigne bien sur la probabilité qu’une personne soit malnutrie.
D. Dimension santéDans le domaine de la santé il a été considéré qu’une personne est privée lorsqu’il a souffert d’un mal quelconque au cours des 4 dernières semaines et n’a pas consulté un service de santé. Comme services de santé on a considéré un cabinet médical, hôpital privé ou public, centre de santé intégré, médicine, dentiste ou pharmacie. Ce groupe représente 38% des individus dans l’échantillon12.
Il est utile de préciser que cet indicateur représente qu’un type de service de santé (soins curatifs). En effet, des indicateurs comme l’accès des enfants aux vaccinations, l’accès des femmes aux soins prénatales semble important pour apprécier la situation des soins préventifs mais cette information n’est pas disponible dans la base des données ou cette information est seulement observée pour une petite partie des individus.
E. Dimension travailTrois indicateurs ont été utilisés dans ce domaine. Il s’agit :
et qui ont cherché du travail au cours des quatre dernières semaines précédant l’enquête ;
heures au cours des sept jours qui ont précédé l’enquête et qui veulent travailler plus;
exerce un emploi, Convention n° 138, OIT, 1973) dont la norme est que les enfants ne doivent pas travailler. Le travail dont il s’agit concerne les activités rémunérées exercées souvent hors du cadre familial et des activités parfois non rémunérées exercées dans le cadre familial pour contribuer au revenu du ménage.
F. Dimension eau et assainissementL’indicateur pour cette dimension combine : l’accès à l’eau à boire (moins de 5minutes de marche) ; source d’eau potable définie pour les ménages utilisant le robinet dans le logement, chez le voisin, la pompe publique ou le puit amélioré et l’évacuation d’eau usée.
12 Dans section 6.3 nous avons aussi investigué l’effet de prendre cette observation individuelle comme ‘proxy’ pour tous les individus dans le ménage pour arriver a un indicateur de privation lequel couvre 83% des observations dans l’échantillon. Malheureusement, il parait que les résultats de privation souffrent d’un biais positif fort et en plus éliment les différences dans l’utilisation des services de santé entre individus dans un ménage (par exemple entre les sexes).
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Dans la dimension eau et assainissement, la classification hiérarchique en 8 classes a été retenues. La décision de considérer une classe comme privée ou pas se fait comparativement aux caractéristiquement du ménage de référence. On définit ainsi un ménage de référence qui possède les caractéristiques suivantes :
En comparant les caractéristiques des différentes classes aux caractéristiques du ménage de référence défini par le chercheur, les classes 1, 3, 5, 6 et 7 sont considérées comme étant privées dans la dimension eau et assainissement alors que les classes 2,4 et 8 sont considérées comme étant non privées.
Encadré 1Bref aperçu sur la méthode de classification utilisée dans les dimensions eau & assainissement, habitation et enclavement
Considérons une dimension de privation où la mesure des privations se fait à partir d’un nombre limité d’indicateurs. Dans ce cas, la définition d’un seuil de privation se fait en combinant les modalités de ces indicateurs qui sont en nombre limité. Lorsque le nombre de variables croit ou lorsque le nombre de modalités croit, la définition d’un seuil de privation devient difficile.
Pour cela, il convient de chercher à réduire les dimensions du tableau de données en représentant les associations entre les individus et entre les variables dans les espaces de faible dimension ; c’est l’objet des méthodes factorielles et précisément de l’analyse des correspondances multiples puisque les données à analyser sont qualitatives.
Il est parfois utile de compléter les représentations graphiques des données résultant d’une analyse factorielle par une typologie des individus en classe telle que les individus d’une même classe se ’’ressemblent’’ le plus possible, et ceux appartenant à deux classes différentes soient très différenciés. C’est l’objet des méthodes de classification. En se servant des coordonnées factorielles des individus, on définit un critère d’agrégation qui est la distance entre les individus. L’algorithme suivant utilise ce critère pour former les classes.
(i) On part avec pour ensemble de classes l’ensemble des singletons (individus isolément pris comme des classes).
(ii) On cherche les deux classes ayant l’indice d’agrégation minimum, c’est-à-dire la paire de points d’inertie interne minimale. On agrège ces classes, c’est-à-dire qu’on remplace les points correspondants par leur centre de gravité affecté de la somme des poids.
(iii) Si la classe obtenue est l’ensemble des individus tout entier (i.e. si le nouveau nuage obtenu est réduit au seul centre de gravité des individus), on arrête. Sinon, on retourne en (ii).
A chaque étape du processus d’agrégation binaire, on se retrouve donc avec un nouveau point: le centre de gravité de tous les individus agrégés “sous lui”.
L’algorithme s’arrête lorsque deux itérations successives conduisent à la même partition.Un des avantages des méthodes de classification est de donner lieu à des classes souvent plus faciles à décrire que les axes factoriels. Dans le cadre de ce travail, la classification ascendante hiérarchique a été utilisée pour les dimensions habitation et eau et assainissement alors que pour
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la dimension enclavement, la classification mixte a été utilisée. Ce choix se fonde sur le fait que les classes issues de l’utilisation de ces méthodes dans chaque dimension sont homogènes et elles décrivent mieux les données de base qui ont été utilisées pour cette analyse.
Pour caractériser une classe, on compare les moyennes des variables relatives à chaque classe avec leurs moyennes générales calculées sur l’ensemble de la population. Pour les variables nominales, on compare à l’aide du Khi-deux, le profil de la variable dans la classe au profil global de la même variable dans la population totale. En pratique, on utilise la valeur test pour mesurer statistiquement la dépendance ou la liaison entre les variables (nominales ou continues) et les classes. Cette valeur test permet de trier par ordre d’importance les modalités et les variables les plus caractéristiques d’une classe. Une variable ou une modalité sera d’autant plus intéressante pour une classe que la valeur test correspondante sera significative (c’est-à-dire supérieure à 2 en valeur absolue pour le seuil usuel de 5 %).
Remarque1) On peut aussi caractériser une classe par les modalités les plus fréquentes de
cette classe. Ce sont les modalités qui, parmi les modalités caractéristiques, sont les plus représentées dans la classe. Pour cela on choisira lors du paramétrage, l’option pourcentage MOD/CLASS.
2) On peut aussi chercher à typer la classe par les modalités qui sont bien représentées dans la classe et très peu représentées dans les autres classes. Dans ce cas, il suffit de calculer le poids de la modalité dans la classe divisé par son poids dans la population totale ; cela revient à choisir la paramétrage CLASS/MOD.
Le choix du nombre de classes est déterminé par deux éléments :
Il s’agit donc de retenir parmi les partitions possibles, celle dont les individus se ressemblent le plus au sein d’une même classe et, les individus appartenant à deux classes se différencient le plus.
Il est important de signaler que pour décider qu’une classe est privée ou non, un ménage de référence a été défini par le chercheur en tenant compte des informations objectives qu’il dispose sur le phénomène étudié.
Les tableaux 2-4 ci-dessous donnent pour chaque dimension les classes formées ainsi que leurs caractéristiques classées dans un ordre d’importance décroissante.
En effet, la classe 1 est celle des individus dont la principale source d’eau pour boire est l’eau de la SNDE, ailleurs et à moins de 5 minutes, les eaux usées sont évacuées dans la cour et les latrines sont de type non couvertes. Cette classe est privée comparativement aux caractéristiques du ménage de référence.
La classe 2 est constituée des individus qui habitent dans les ménages dont la principale source d’eau à boire est l’eau de la SNDE à la maison et à moins de 5 minutes, les latrines sont de type couvertes (améliorées) et l’évacuation des eaux usées se fait dans les caniveaux ou puisard. Cette classe n’est pas privée.
La classe 3 est celle des individus qui puisent l’eau à boire dans les puits, dont les toilettes sont de type non couvertes et les eaux usées sont évacuées dans la nature ou dans la cour. Cette classe est privée.
33
La classe 4 est constituée des individus qui évacuent les eaux usées dans le trou. La principale source d’eau à boire est l’eau de la SNDE à la maison ou ailleurs et à moins de 5 minutes. Cette classe n’est pas privée.
La classe 5 rassemble les individus dont la principale source d’eau est la fontaine ou la pompe villageoise située à plus de 5 minutes de marche à pied. L’évacuation des eaux usées se fait dans la nature et les toilettes sont de type couvertes ou non couvertes. Cette classe est privée.
La classe 6 regroupe les individus qui habitent dans les ménages dont la principale source d’eau à boire est la rivière, le marigot ou la pluie et à plus de 5 minutes de marche à pied. L’évacuation des eaux usées se fait dans la nature et les toilettes sont de type couvertes ou non couvertes. Cette classe est privée.
La classe 7 a les caractéristiques suivantes : les toilettes sont dans la nature, la principale source d’eau à boire est la rivière, le marigot, la pluie ou les puits et à plus de 5 minutes de marche à pied. Cette classe est privée.
La classe 8 est celle des individus qui habitent dans les ménages dont les toilettes sont à chasse d’eau, la source d’eau à boire est l’eau de la SNDE à la maison et dont l’évacuation des eaux usées se fait dans les caniveaux ou puisard. Cette classe n’est pas privée.
G. Dimension habitatElle est appréciée par un indicateur construit sur une variable combinant la nature du mur, le type de toilette, l’alimentation en électricité, le type de combustible utilisé. Cet indicateur traduit la décence ou non des conditions de logement. Afin d’intégrer la variable promiscuité qui peut expliquer la morbidité due aux conditions de logement, on a adjoint à ces éléments le nombre de pièces que contient une habitation et le nombre de personnes dans chacune des pièces. En effet, Dans une approche des privations il s’agit non pas seulement de capter la dimension santé qui est liée à la dimension habitat, mais aussi l’incapacité des individus à pouvoir habiter dans un environnement qui offre des conditions de vie conformes à un minimum vital.
Dans cette dimension, les individus ont été regroupés en trois classes.
La classe 1 est celle des individus qui habitent dans des maisons :
En comparant ce ménage à un ménage de référence qui a les caractéristiques suivantes:
La définition du ménage de référence est faite par le chercheur en se basant sur les critères d’une habitation moderne définis par le Ministère de l’habitat.
Les individus qui habitent dans les ménages de la classe 1 sont privés.
34
La class 2 est constituée des individus qui habitent dans les maisons en terre battue ou en terre non cuite, sans électricité et dont le sol est en terre (bois).Ils utilisent le bois/scuire comme combustible pour la cuisine. Le nombre de personnes dans une chambre à coucher ne dépasse pas trois personnes. Cette classe est privée en la comparant au ménage de référence.
La classe 3 est constituée des individus qui habitent dans les maisons construites en dur, avec un sol en ciment ou en carreau (marbre). Ces ménages sont électrifiés et ils utilisent le charbon de bois (pétrole) ou le gaz (électricité) comme combustible de cuisine. Cette classe n’est pas privée car elle a la quasi-totalité des caractéristiques du ménage de référence.
H. Dimension intégration/enclavementElle est appréciée par un indicateur construit sur la possession de certaines dotations en ressources favorisant le désenclavement. Il s’agit de l’accès à un moyen de transport public à moins de trente minutes, de la possession d’une radio, d’un poste téléviseur, d’un téléphone, d’un moyen de transport.
Ici, le ménage de référence est celui qui se situe à moins de trente minutes du transport public ou, celui qui possède au moins l’un des moyens suivant : radio, télévision, téléphone, bicyclette, motocyclette, voiture. La définition du ménage est faite par le chercheur sur la base des informations qu’il a du phénomène.
Dans cette dimension, la méthode mixte a permis de regrouper les individus en 5 classes.La classe 1 regroupe les individus qui ont la radio mais ne possèdent ni télévision, ni téléphone, ni moto, ni voiture et sont à plus de 30 minutes de marche à pied pour avoir un transport.
La classe 2 regroupe les individus qui n’ont ni radio, ni télévision, ni téléphone, ni moto, ni voiture et sont à plus de 30 minutes de marche à pied pour avoir un transport.
La classe 3 est celle des individus qui ont la télévision la radio et la voiture. Mais, ils n’ont pas de téléphone, pas de moto, pas de pirogue et ils sont à moins de 30 minutes de marche à pied pour avoir un transport.
La classe 4 est celle des individus qui ont le téléphone, la télévision, la radio, la bicyclette et la voiture. Ils n’ont pas de moto.
La classe 5 est celle des individus qui ont la moto, la télévision, la radio, la bicyclette, la voiture, le téléphone et la pirogue.
Les individus ne sont pas privés s’ils possèdent au moins l’un des biens suivants : radio, télévision, téléphone, moto, bicyclette, voiture, pirogue et s’ils sont à moins de 30 minutes de marche à pied pour avoir un transport. Ainsi, la classe 2 est celle des individus privés. Les classes 1, 3,4 et 5 sont celles des individus qui ne sont pas privés.
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Analyse de l’incidence de la pauvreté dans chaque domaine
Sur la base des variables et des indicateurs retenus, il a été estimé les incidences de pauvreté dans les huit dimensions comme illustré dans figure 1 et dans le tableau 5.
4
Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
Comme on peut constater, les variables retenues ici sont en majorité mesurées au niveau des ménages. Seules 3 dimensions (éducation, sante et travail) sont mesurées au niveau individuel. Dans ces trois dimensions, l’analyse a d’ailleurs permis de noter de fortes disparités entre les enfants, les femmes adultes et les hommes adultes.
Bien que les cinq autres variables mesurées au niveau des ménages aient été utilisées pour analyser la pauvreté au niveau des individus, il convient de noter que cela n’a aucune incidence sur la pertinence de l’analyse, car dans les domaines monétaire, eau et assainissement, habitation et enclavement, l’accès au ressources renvoie à la consommation des biens collectifs qui génère des économies d’échelle par rapport à la taille du ménage. C’est le cas typique de la possession d’un poste téléviseur ou d’une radio, qui utilisé collectivement, permet d’apprécier la situation individuelle par rapport à la dotation du ménage. Concernant le domaine de la nutrition, il n’existe pas d’indicateur disponible au niveau individuel dans la base de données de l’ECOM.
Figure 1 : Incidences de pauvreté dans les différents domaines
42
Monétaire 50.1 53.7 1 47.8 46.2
Éducation 37.9 52.5 2 36.7 21.9
Nutrition 42.9 43.7 43.6 40.8
Santé 44.5 3 44.0 46.0 44.0
Travail 21.0 5.6 4 28.3 24.5
Eau et assainis 67.5 69.9 66.1 64.9
Habitation 58.7 61.6 57.4 54.8
Enclavement 32.1 33.8 34.6 26.4
Partie population (%) 100 46.2 28.6 25.2
Population Enfants Femmes adultes Hommes adultes
Tableau 5 : Incidences de pauvreté dans les différents domaines
Prévalence (pourcentages lignes)
Note:1 La privation monétaire des enfants est justifiée dans le cadre de cette étude par le fait que les enfants étant économiquement
dépendants, les ménages avec enfants sont plus exposés à la pauvreté car le revenu des parents est distribué sur l’ensemble de la population du ménage pour satisfaire aux besoins de chaque membre du ménage.
2 Sont pris en compte seulement les enfants âgés de 6 a 17. Incidence garçons 53,7% et filles 51,2%. 3 Sont pris en compte 38% des individus dans l’échantillon (seulement les individus qui ont souffert un mal dans les 4 dernières
semaines). 4 Sont pris en compte seulement les enfants âgés de 10 a 14. Incidence garçons 4,9% et filles 6,3%.Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
4.1 La pauvreté dans le domaine monétaire
L’estimation de l’incidence de pauvreté monétaire révèle que plus de la moitié des congolais sont pauvres (voir aussi ECOM, 2005). Lorsque l’on compare le niveau de pauvreté monétaire selon que l’on est enfant, femme ou homme adulte, il apparaît que les enfants représentent la frange de la population qui est la plus privée, suivie des femmes adultes. Comme les femmes adultes représentent 28,6 % de la population, donc plus que les hommes, leur niveau de pauvreté monétaire pourrait expliquer celui des enfants, compte tenu du rôle qu’elles jouent dans les foyers.
4.2 La pauvreté dans le domaine de l’éducation
En dépit des efforts qui ont été accomplis ces dernières années en matière d’éducation avec notamment l’accroissement de 23 % du nombre d’établissements scolaires (primaires et secondaires) entre 2003 et 2004 (Bilan social du Congo de 2002 à 2004), l’éducation reste un domaine dans lequel un bon nombre de congolais sont privés. L’analyse de l’incidence de privation dans l’éducation révèle que 37 % de congolais sont concernés, dont 52 % d’enfants, 36 % de femmes adultes et 21 % d’hommes adultes. Il faut noter, au regard de ces chiffres, que dans cette dimension les enfants et les femmes constituent les deux franges de la population qui sont les plus privées. Il est important de souligner que plus de la moitié des enfants accusent un retard de deux classes au moins, ou sont privés d’éducation, pourtant reconnue comme un droit fondamental pour les enfants.
43
Les disparités entre les hommes et les femmes dans ce domaine pourraient être justifiée par le fait que la société congolaise souffre encore des pesanteurs socioculturelles défavorables à la femme, tant en matière d’éducation qu’en matière d’emploi.
Les données contextuelles produites dans la partie introductive fournissent une base d’interprétation de cette situation.
4.3 La pauvreté dans le domaine nutritionnel
Dans la dimension de nutrition, il apparaît qu’une proportion importante de la population est pauvre. En effet, 42 % des congolais sont pauvres dans le domaine nutritionnel. Cette privation touche indistinctement toutes les catégories d’individus (enfants, femmes et hommes adultes), et ce dans des proportions sensiblement égales. Ce résultat s’explique par l’utilisation d’une variable mesuré au niveau du ménage, plutôt qu’au niveau individuel, cette dernière n’étant pas disponible.
4.4 La pauvreté dans le domaine de la santé
L’estimation de l’incidence de pauvreté révèle une situation peu favorable car 45 % de la population sont privés dans les proportions similaires quelque soit la couche de la population considérée. Dans les faits, ce niveau de privation se traduit par d’importants niveaux de mortalité : entre 1991 et 2005 la mortalité infanto juvénile a été évaluée à 117 pour 1000 naissances, la mortalité des adultes étant évaluée elle à 6,’ pour 1000 chez les femmes et 7 pour 1000 chez les hommes (EDS, 2005). L’insuffisance, voire l’absence de financement requis pour les travaux de réhabilitation et de construction des Centres de Santé Intégrés (CSI), le manque de personnel et la faible fourniture en équipement et matériel médicaux explique en grande partie cette situation (Bilan social du Congo, 2005).
4.5 La pauvreté dans le domaine de l’habitat
Ce phénomène touche 58 % de la population congolaise, soit la majorité. Cette situation résulte à la fois de la pauvreté monétaire des individus et des faiblesses du pays en matière de politique de l’habitat. En effet, la politique de l’Etat dans le domaine de l’habitat se caractérise par d’énormes carences institutionnelles et réglementaires. Ce qui justifie la fréquence des constructions anarchiques, construites souvent en matériaux non durables et dans des zones non loties dépourvues des infrastructures de base comme l’adduction d’eau et le réseau électrique.
4.6 La pauvreté dans le domaine de l’eau et assainissement
Les sous secteurs de l’eau et de l’assainissement sont des domaines prioritaires. Or, la pauvreté dans ces domaines touche 68 % de la population. Il faut relever que cette dimension présente les taux de pauvreté les plus élevés des huit dimensions. En effet, la Société Nationale de Distribution d’Eau (SNDE) ne dessert qu’environ 45 % de la population urbaine et 12 % de la population rurale du Congo (Bilan social du Congo 2005).
L’assainissement est très précaire, car l’absence de service de voirie et la vétusté des réseaux d’évacuation figurent parmi les problèmes majeurs dans les grandes villes et les centres secondaires. D’une manière générale, l’absence de politique publique efficace dans ce domaine explique la pauvreté des individus dans ce domaine.
4.7 La pauvreté dans le domaine du travail
Le niveau de privation global, qui est estimé à 21%, traduit une crise profonde du marché du travail. Toutefois, ce sont les femmes (28%) qui sont les plus défavorisés que les hommes (25%)
4 4
sur le marché du travail. Cette différence s’explique par des discriminations dont elles sont en victime. En effet, comme cela a été analysé dans la dimension éducation, les femmes profitent moins de l’offre d’éducation que les hommes, en raison de diverses pesanteurs sociétales. Or, ce sont deux facteurs discriminants pour l’accès à l’emploi.
Chez les enfants, le taux de privation dans ce domaine est relativement bas (6 %). Toutefois, même peu élevé, il traduit un problème social dans la mesure où le travail compromet l’avenir d’une partie de la jeunesse qui est obligée de s’adonner à des activités économiques au lieu de se former et ainsi d’assurer la relève dans le futur.
4.8 La pauvreté en matière d’intégration/enclavement
Dans le domaine d’enclavement, les résultats de l‘étude montrent aussi qu’une bonne partie de la population en est privée (32 % en moyenne). L’intégration dépendant en partie des ressources dont disposent les individus et des moyens de communication, l’état de pauvreté dans cette
faiblesse des infrastructures, notamment les infrastructures de transport.
En conclusion de cette analyse de l’incidence de pauvreté dans les huit dimensions, deux constats peuvent être faits (Etude sur la pauvreté multidimensionnelle des enfants et des femmes au Congo, UNICEF, 2007). Premièrement, c’est dans les domaines de l’eau et l’assainissement, de l’habitation et la monnaie que la pauvreté touche la majorité des Congolais. Deuxièmement, les taux de pauvreté sont assez élevés dans toutes les dimensions. Ce qui permet de révéler que la problématique de la pauvreté au Congo doit être au cœur des préoccupations des pouvoirs publics.
4.9 Comparaison des profils de pauvreté entre les différentes dimensions
Nous commençons avec la comparaison de privations multidimensionnelles pour les enfants, les femmes et les hommes adultes. Le figure 1 et le tableau 5 montrent bien que dans la plupart des dimensions il y a des différences entres les taux de privation des enfants, femmes adultes et hommes adultes. Le tableau 6 ci-dessous montre la même information d’un point de vue un peu différent (relativement à l’homme). Le ‘+’ indique un risque de privation plus élevé par rapport aux hommes et le ‘-’ un risque moins élevée14. Clairement, il apparaît que par rapport aux hommes, les enfants et les femmes sont plus au risque d’être d’être privé dans la plupart des dimensions. Seulement dans la dimension de travail les enfants ont un risque moins élevé d’être privé que les hommes adultes et dans la dimension de santé ils ont le même risque de privation. Pour les femmes la risque de privation est égale a cette des hommes pour les dimensions monétaire et de l’eau et assainissement. Ces résultats suggèrent une problématique générale de la position des enfants et des femmes dans la société Congolaise.
Nous continuons par comparer le profil de pauvreté monétaire (standard) avec les profils dégagés dans chaque dimension. Comme cela apparaît dans le tableau 7, les profils de pauvreté diffèrent selon les dimensions. Ce qui signifie que certaines caractéristiques sont associées à un risque de privation plus élevé dans une dimension donnée plutôt que dans les autres15. Cette évidence fournit
14Plus précisément, si la différence relative entre les taux de privation est plus que 5% ce groupe a un risque plus (ou moins) élevée. Si la différence relative est moins que 5% on a considéré cette différence non significative.
15Comme en règle générale au dessus ou en dessous de la moyenne du risque de privation peut être identifié lorsque le taux de privation est de 2 point de pourcentage plus élevé plus faible que le taux moyen de privation. Même si la taille de l’échantillon est donnée, des petites différences sont aussi souvent statistiquement significatives, mais nous sommes intéressés ici par les différences politiquement significatives.
45
la preuve de l’intérêt que présente l’approche multidimensionnelle de la pauvreté qui permet de saisir les aspects qui restent inobservables lorsqu’on recourt à la seule approche monétaire. Dans le profil que montre le tableau 7 et la graphique 2-7 on analyse les caractéristiques qui peuvent être associées avec un risque plus élevé de privation et quelles caractéristiques sont associée à un risque de privation dans une dimension donnée. En particulier on est intéressé à connaître les caractéristiques qui différencient le niveau de risque de privation entre les dimensions et plus singulièrement par rapport à la pauvreté monétaire.
Monétaire 50.1 + 0
Éducation 37.9 + +
Nutrition 42.9 + +
Santé 44.5 0 +
Travail 21.0 - +
Eau et assainissement 67.5 + 0
Habitation 58.7 + +
Enclavement 32.1 + +
Population Enfants Femmes adultes
Tableau 6 : Risque de privation relatif des enfants et femmes
Dimension Prévalence (pourcentages lignes) Risque de privation relatif à l’homme
Dans cet exercice nous nous focalisons en premier sur les caractéristiques qui sont associées à un risque élevé de privation dans plusieurs dimensions. Les profils de pauvreté des huit dimensions sont résumés dans le tableau 2 et la graphique 2-7 résume les différences à l’intérieur des catégories particulières. Un groupe est exposé à un risque élevé de privation lorsque ses caractéristiques sont associées à un taux de privation plus élevé que le taux moyen de privation dans le pays. Si le profil intéresse seulement deux modalités (par exemple rural- urbain, homme –femme etc.), un écart important des taux de privation entre ces groupes est aussi considérer comme un indicateur de risque élevé ou faible.
La première observation qui se dégage dans cette étude est que le milieu rural et le milieu semi rural sont associés à un risque élevé de privation dans plusieurs dimensions. La dimension travail constitue une exception : seulement 16 % des actifs sont sous employés ou au chômage, alors que 25 % des actifs urbains sont privés. La différence relative avec le milieu urbain peut être expliquée par le fait que les actifs ruraux ne sont pas toujours incités à rechercher du travail et cette proportion n’a donc pas été prise en compte par rapport à la définition du chômage qui a été retenue). Les graphiques 2 et 3 montrent que la différence entre zone rurale te zone urbaine (également illustré dans la décomposition en strate) est considérable dans la plupart des dimensions et beaucoup plus large dans les dimensions habitation et eau et assainissement.
Les autres groupes qui ont un risque élevé de privation (ici nous retenons les caractéristiques qui sont dans au moins 4 dimensions disproportionnellement plus souvent privées) : les ménages avec
46
un seul parent (6), les familles élargies (4), les ménages dirigés par une femme (4) et les ménages avec une personne âgée comme chef (5).
D’autre part, les ménages avec à la tête un homme et ceux dont le chef est âgé de 35 à 45 ans et de 46 à 55 ans n’ont pas un taux de privation supérieur à la moyenne, ceci quelle que soit la dimension.
La discussion précédente montre qu’il y a certaines caractéristiques qui sont associées à un risque élevé ou faible de privation. En observant le graphique 2-7 on s’aperçoit que le calcul du nombre de dimensions dans lesquelles une caractéristique est associée à un haut risque de privation obscurcit l’hétérogénéité. En effet les caractéristiques qui sont pour certaines dimensions associées à un risque élevé de privation ont une moyenne ou une sous moyenne de risque dans d’autres dimensions. Comparons par exemple les ménages avec un seul parent et les ménages avec un chef de ménage âgé plus de 55 ans. Les deux caractéristiques ont pour 6 ou 5 dimensions un risque au dessus de la moyenne mais les dimensions pour lesquelles ceci intervient diffèrent. Ces deux types de ménage ont également un risque élevé dans les dimensions d’éducation, nutrition et enclavement. Mais les ménages avec un seul parent présentent aussi une probabilité plus forte d’être pauvre en santé, eau et assainissement et habitation et, à l’opposé, les individus vivant dans les ménages avec un chef de ménage âgé plus de 55 ans sont plus exposés à être pauvre en terme monétaire et travail. Tout ceci montre qu’un groupe spécifique peut avoir des problèmes spécifiques et donc, une fois de plus il est opportun d’analyser la pauvreté suivant une approche multidimensionnelle.
A partir d’une perspective un peu différente les taux de privation des groupes décomposés peuvent être très différents ou plutôt similaire. Prenons le cas de la taille du ménage (graphique 4) : les taux de privation monétaires augmentent avec la taille du ménage, alors que les taux de privation en éducation, santé, à la nutrition et à l’habitat sont très similaires. Dans les dimensions d’eau et assainissement et enclavement le taux de privation baisse avec la taille du ménage. Aussi il est clair que les individus peuvent avoir la probabilité d’être privé dans une dimension et de ne pas l’être dans d’autres. Les forts taux de privation monétaires des ménages de grande taille sont vraisemblablement liés à des ratios élevés de dépendance dans de tels ménages16. D’autre part même si les ménages de grande taille sont plus exposés à la pauvreté monétaire, ils ont dans le même temps la possibilité de posséder des ressources leur permettant de Communiquer, de se mouvoir, ce qui explique pourquoi ils sont moins exposés à l’enclavement.
Un autre aspect intéressant dans cette optique est celui des ménages dirigés par des personnes âgés. Comme indiqué plus haut, ce groupe présent un risque de privation dans six dimensions, mais le graphique 7 montre que les individus vivant dans de tels ménages ont moins de risque d’être privés dans les dimensions eau et assainissement et habitation. Une explication plausible à cette situation serait que ces ménages ont actuellement des ressources monétaires limitées pour
16Cependant, ces différences peuvent être attribuées aux techniques et aux décisions arbitraires sur la manière dont est mesurée la privation. Les différences sur les taux de privation monétaire des ménages de taille différente sont très sensibles aux changements d’échelle d’équivalence. La pauvreté est mesurée sur la base des dépenses des ménages et demande aussi quelques évaluations sur la manière dont les ménages larges sont plus efficients en terme de coût que les ménages de petite taille (par exemple, les coûts du ménage ne doublent pas lorsqu’un membre se déplace au profit d’un autre). Assurément, une plus grande efficience des ménages larges réduit automatiquement le risque de pauvreté de tels ménages car il est admis que dans ces conditions, ils ont besoin de moins de ressources pour satisfaire les besoins de tous les membres du ménage. Ou prenons de façon alternative l’enclavement qui est mesuré par la dotation en moyen de transport et communication et la distance pour attraper un moyen de transport public au niveau du ménage. Les ménages larges sont plus disposés à avoir un ou plusieurs moyens de transport ou de communication que les ménages de petite taille parce que les coûts (fixes) pour acquérir de tels actifs peut être divisé par plus de personnes/revenus.
47
la consommation mais au cours de la vie du chef de ménage, des ressources ont été consacrée pour améliorer les conditions dans ces deux dimensions (avoir de l’eau courante à la maison, couvrir les latrines etc.).
Un autre groupe intéressant à étudier, encore qu’il ne représente qu’une petite proportion de la population (5%) est celui des ménages avec enfants et un seul adulte. Ce type de ménage est disproportionnellement plus exposé au risque de privation en éducation, à la nutrition, en santé, à l’eau et assainissement, à l’habitat et à l’enclavement. Comparativement aux autres types de ménages il apparaît que les différences dans le risque de privation sont considérables. Elles sont particulièrement élevées dans les dimensions enclavement (70%, comparé à la moyenne de 32%),
En conclusion, la comparaison des profils de pauvreté montre que;
(régions rurales et semi urbaines, ménage avec un chef de famille âgé, ménage avec un seul adulte à la tête);
dimension n’implique pas qu’on le soit dans une autre dimension;
expliquer la pauvreté dans les autres dimensions.
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Figure 2 : Comparaison profils de privation rurale - urbain
Figure 3 : Comparaison profils de privation par strate
Figure 4 : Comparaison profils de privation par taille de ménage
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Figure 5 : Comparaison profils de privation par type de ménage
Figure 6 : Comparaison profils de privation par sexe du chef de ménage
Figure 7 : Comparaison profils de privation par âge du chef de ménage
53
Analyse des multiples privations
Jusqu’à présent, on a analysé et comparé les aspects de privation à un niveau unidimensionnelle (dimension par dimension). Très clairement, il est intuitivement pensable que les taux élevés de privation au niveau des dimensions de bien-être impliquent la possibilité que la population congolaise soit simultanément privée dans plusieurs dimensions. Quoi qu’il en soit, les graphiques discutés jusqu’alors n’ont pas permis de savoir à quel degré certains groupes de la population souffrent des combinaisons particulières de privation en même temps. Dans la suite de ce document nous-nous intéresseront davantage à mener les investigations sur les aspects de privation simultanée que connaissent les individus.
Le fait de savoir quels sont les groupes qui souffrent de combinaisons particulières de privation est important dans la mesure où de tels groupes peuvent constituer des groupes prioritaires pour les décideurs politiques. En outre, les privations dans plusieurs dimensions peuvent donner une indication sur les relations possibles entre dimension. Par exemple ne pas avoir du travail peut
trouver un travail bien payé. Ceci amène à penser les solutions qui tendraient à réduire la privation dans une dimension peuvent se trouver dans une autre dimension. Etant donné l’importance et l’orientation politique de ce projet de recherche, nous allons nous focaliser sur l’exploration des imbrications entre les dimensions.
Les directions possibles de causalité seront discutées sur la base des données de l’ECOM, mais en faisant aussi recourt à d’autres sources d’information nationale et international (section 6).
La procédure qui a été suivie est la suivante : dans cette section nous analysons dans quelle mesure les privations dans une dimension s’imbriquent avec d’autres dimensions. Cet exercice se fera sur l’ensemble de la population mais aussi pour différents groupes d’âge et de genre (homme adulte, femme adulte et enfant). Le but de cette analyse étant d’identifier les dimensions dans lesquelles ces imbrications sont fortes et dans quelle mesure il est plus probable que ces groupes soient exposés aux combinaisons particulières de privation.
Sur la base des situations observées nous sélectionnons un certain nombre de groupe pour davantage d’analyse. Dans le tableau 6 nous analysons les caractéristiques de chacun des groupes (profil) et les problèmes qu’ils connaissent en se servant à la fois des données de l’ECOM, et d’autres sources d’information nationale et internationale. Dans la section 7 nous discuterons les options de politique qui découleront des analyses de la section 6.
La comparaison des situations de privation individuelles à travers les 8 dimensions n’est pas une question facile. En effet, en théorie une analyse complète nécessite 40 320 comparaisons entre les différentes dimensions (nombre de permutations pour 8 dimensions). Etant donné les contraintes de temps et de ressources, nous nous emploierons à analyser seulement les imbrications entre chaque paire des huit dimensions (tableaux 8 à 11).
La première observation est que l’imbrication est plus importante entre les dimensions qui présentent des taux élevés de privation : 51 % des individus au Congo vivent dans un ménage qui est privé en termes d’accès à l’eau et assainissement et des conditions d’habitation décentes. Les imbrications entre les dimensions monétaires, eau et assainissement et habitation sont pratiquement tous au dessus de 30 %. Dans le même ordre, on peut noter que les groupes d’âge et de genre qui ont un risque haute de privation dans une dimension particulière ont aussi un risque plus élevé d’êtres privés dans multiples dimensions. Si on prend les cas des enfants, comme le montrent le graphique 1 et le tableau 5, les
5
54
enfants présentent disproportionnellement plus de probabilité d’être privé en éducation et en terme monétaire (vivant dans un ménage pauvre monétairement). La comparaison de l’imbrication dans les deux dimensions pour les enfants avec celle des autres individus montre qu’un tiers des enfants sont simultanément privés tant que ces pourcentages chez les femmes et hommes adultes sont 19% et 11% (cf. tableau 7 à 10). Toute fois, cette observation mérite d’être nuancée car il y’a des exceptions à cela. En effet, si l’on prend le cas des femmes adultes dans les dimensions travail et éducation, il ressort que les femmes ont un risque considérablement plus élevé dans ces dimensions que les hommes chez les hommes. Mais le pourcentage des femmes simultanément privées en travail et éducation dépasse seulement de un point de celui des hommes (5 % pour les femmes et 4 % pour les hommes). Les tableaux A1 à A4 de l’annexe montrent que pour les femmes il y’a une corrélation négative significative entre les résultats observés dans les dimensions travail et éducation alors que pour les hommes il n’y a aucune corrélation entre les deux dimensions17. Pour les femmes, être privée dans la dimension travail est associé à un risque plus bas d’être privée dans la dimension éducation et vice versa.
Quoi qu’il en soit, les corrélations en annexe montrent que dans la plupart des cas il y’a une corrélation positive significative entre les situations de bien-être/privé des deux dimensions, la corrélation estimée confirme les observations discutées précédemment.
L’étape suivante de notre analyse consistera à approfondir l’analyse de la simultanéité à plus de deux dimensions. Cette option est guidée par quatre critères :
au niveau de ménage ou au niveau individuel);
groupes suffisamment larges).
17Notons que les calculs de corrélation entre éducation et travail incluent seulement ceux des individus qui sont actifs sur le marché du travail (tout ce qui ont un travail que ceux qui en cherchent). Les individus qui ne participent pas au marché du travail ne sont pas pris en compte dans ce calcul des taux de privatisation pour la dimension travail (mais ils sont en effet inclus dans les taux de privation en éducation).
Monétaire -
Education 22 -
Nutrition 25 19 -
Santé 24 21 25 -
Travail 10 5 7 11 -
Eau & assain. 38 29 32 33 13 -
Habitation 33 27 29 30 11 51 -
Enclavement 21 15 18 17 6 26 24
Monétaire Education Nutrition Santé Travail Eau & assain. Habitation
Tableau 8: % des individus privés simultanément dans 2 dimensions
Note: Population total (avec pondération) sauf dans les dimensions d’éducation (sont pris en compte seulement les individus âgés dessus de 6) et travail (sont pris en compte seulement les enfants âgés de 10 a 14 et les adultes de 18 a 54 ans).Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
55
Tableau 9 : % des enfants privés simultanément dans 2 dimensions
Monétaire -
Education 32 -
Nutrition 27 25 -
Santé 26 28 26 -
Travail 4 5 2 3 -
Eau & assain. 42 40 33 34 5 -
Habitation 37 37 31 31 5 54 -
Enclavement 24 20 19 18 2 28 26
Monétaire Education Nutrition Santé Travail Eau & assain. Habitation
Note : Enfants total (avec pondération) sauf dans les dimensions d’éducation (sont pris en compte seulement les enfants âgés de 6 a 17) et travail (Sont pris en compte seulement les enfants âgés de 10 a 14).Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
Tableau 10 : % des femmes adultes privés simultanément dans 2 dimensions
Monétaire -
Education 19 -
Nutrition 25 19 -
Santé 24 21 24 -
Travail 13 5 13 13 -
Eau & assain. 35 28 32 32 17 -
Habitation 31 27 29 29 13 49 -
Enclavement 21 17 19 18 9 28 25
Monétaire Education Nutrition Santé Travail Eau & assain. Habitation
Note : Femmes adultes total (avec pondération) sauf dans la dimension de travail (sont pris en compte seulement les femmes âgés de 18 a 54).Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
56
Tableau 11 : % des hommes adultes privés simultanément dans 2 dimensions
Monétaire -
Education 11 -
Nutrition 22 11 -
Santé 23 13 24 -
Travail 12 4 11 13 -
Eau & assain. 33 16 29 32 15 -
Habitation 28 14 25 29 12 46 -
Enclavement 16 8 14 16 7 21 20
Monétaire Education Nutrition Santé Travail Eau & assain. Habitation
Note : Hommes adultes total (avec pondération) sauf dans la dimension de travail (sont pris en compte seulement les hommes âgés de 18 a 54).Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
5.1 Groupe 1 : Privation monétaire (A) et éducation (B)- enfants âge de 6 à 17
Imbrications entre les dimensions monétaire et éducation chez les enfants
Nous avons décidé d’analyser en profondeur les situations de privation chez les enfants du fait qu’ils sont dans la plupart des dimensions disproportionnellement plus privés que les adultes, mais aussi pour les raisons évoquées déjà dans la partie introductive. De plus. Concernant les dimensions monétaires et éducation, les liens sont assez étroits dans la mesure où un tiers des enfants de 6 à 17 ans sont simultanément privés dans ces deux dimensions. C’est d’ailleurs ce qui justifie le fait qu’au niveau international la réponse politique à la relation entre la pauvreté et l’éducation à stimuler l’investissement dans l’éducation, à promouvoir les transferts ou la gratuité de l’école.
Le diagramme de Venn qui est présenté dans le graphique 8 résume la situation des enfants congolais âgés de 6 à 17 ans18 dans les deux dimensions. Seulement un quart des enfants au Congo ne sont pas privés dans l’un ou l’autre des deux dimensions (PAB). Un tiers des enfants sont privés dans les deux dimensions (AB), pendant que 23 % seulement d’enfants vivent dans les ménages pauvres (A) et 20 % d’enfants sont privés en éducation dans le sens qu’ils ne fréquentent pas l’école ou ont un retard de deux classes par rapport à leur âge (B). Dans la section suivante nous analysons le profil et les problèmes de ces groupes (AB, A, B, PAB) dans les détails.
18Ces diagramme de Venn ont été construits en utilisant la syntaxe Venndiag dans STATA. Cette syntaxe n’a pas permis d’utiliser les poids de la population. Pour avoir une estimation représentative de la population totale, nous avons alors étendu les observations dans l’échantillon par la grandeur de chaque poids individuel (ce qui est équivalent au poids). Compte tenu de la limitation de la mémoire active de STATA nous avons divisé les poids par un facteur 10. Pour une population de 3,5 millions ceci produit seulement un effet de rounding de 3 digits après le comma.
57
Figure 8: Enfants âge de 6 à 17 – imbrications entre les dimensions monétaire et éducation
Imbrications entre les dimensions travail, monétaire et éducation chez les enfants
Lorsque l’on compare les corrélations entre les dimensions travail d’une part et monétaire et éducation d’autre part, nous voyons encore que pour les enfants, les corrélations sont significativement positives alors qu’elles sont négatives ou nulle pour les hommes et les femmes adultes. Donc pour les enfants, être pauvre dans la dimension travail (travail des enfants) est lié à la privation dans l’éducation et/ou monétaire. Cela est illustré dans le graphique 9 et 10 : la plupart des enfants qui sont privés dans le domaine du travail sont aussi privés dans les dimensions éducation et/ou monétaire.
Notons que nous analysons les groupes d’âge de 10 à 4 ans et de 15 à 17 ans séparément du fait à fois des limitations dans les données et de notre définition du travail des enfants. Aussi, le travail des enfants dans cette étude concerne à proprement parler les enfants âgés de 5 à 14 ans conformément à la définition de l’OIT. Mais n’ayant pas d’information sur les enfants plus jeunes, nous étudierons le travail des enfants pour la tranche d’âge de 10 à 14 ans. Nous avons aussi décidé d’observer les groupes de d’âge de 15 à 17 ans qui selon la convention de l’OIT sont autorisés à exercer un travail rémunéré. Ils sont considérés privés s’ils désirent travailler mais ne trouvent pas du travail.
Le graphique 9 montre que tous les enfants exerçant un travail rémunéré (travail des enfants) sont aussi privés dans l’une ou l’autre des dimensions monétaire et éducation ou dans les deux. En d’autres termes il s’agit d’un groupe de petite taille mais d’intérêt majeur. De plus, en observant seulement les enfants âgés de 15 à 17 ans qui sont actifs sur le marché du travail, nous remarquons que les enfants qui travail ou ceux qui cherchent du travail ont aussi la probabilité d’être privé dans les dimensions monétaires et/ou éducation. Dans la section 6 nous analysons le profil et les problèmes des deux groupes comme sous groupe des enfants privés en éducation et monétairement.
58
Figure 10: Enfants âge de 15 à 17 et actifs à la marche de travail
Figure 11: Tous les enfants (6-17): monétaire, éducation et enclavement
Figure 9: Enfants âge de 10 à 14
59
Figure 12: Individus privés dans les dimensions d’eau et assainissement et habitation
Figure 13: Individus privés dans les dimensions monétaire, d’eau et assainissement et habitation
Imbrications entre les dimensions enclavement, monétaire et éducation chez les enfants
Le graphique 11 montre davantage qu’il y a aussi un lien étroit entre la privation des enfants en terme d’enclavement et les dimensions monétaire/éducation. L’enclavement est apprécié sur la base du niveau d’information du ménage (distance pour attraper un transport public, avoir un moyen de communication et de transport).
Comme la corrélation entre l’enclavement et l’éducation est un peu plus faible pour les enfants que pour les adultes, nous avons décidé de ne pas nous appesantir sur cette combinaison particulière. Notons par ailleurs que la distance pour atteindre l’école fera partie de l’analyse des problèmes dans la section 6.1.
60
5.2 Groupe 2 : Privation d’eau et assainissement (F) et habitation (G)
Nous avons choisi le niveau individuel au lieu de celui de l’enfant pour la simple raison que nous avons travaillé sur les indicateur au niveau ménage et, en dépit du fait qu’il y a des différences entre les adultes et les enfants dan les taux d’incidence, la différence relative n’est pas aussi importante comme dans les dimensions monétaire et éducation.
L’analyse précédente nous a montré qu’il y a une forte corrélation et une relation étroite entre les individus qui sont privés dans ces dimensions : 52% de la population est privée simultanément dans les deux dimensions. Figure 12 confirme que les imbrications entre ces deux dimensions sont haute : ou on est prives dans les 2 dimensions (52%) ou on n’est pas privé dans les 2 dimensions (25%). 17% des individus sont privés ‘seulement’ dans l’eau et assainissement et 8% est privé ‘seulement’ dans l’habitation. Il faut noter que ce lien ne valide pas l’argument que ces deux dimensions représentent actuellement une dimension. En effet, les deux dimensions n’appellent pas des réponses politiques similaires. L’eau requiert des infrastructures publiques, alors que l’habitation requiert des réponses politiques différentes.
En plus, la figure 13 montre que les imbrications entre ces deux dimensions et la dimension monétaire sont hautes : 30% des individus Congolaises est simultanément privés dans ces 3 dimensions.
5.3 Groupe 3 : Privation dans la dimension santé (D) et autres dimensions
La privation dans la dimension de santé est associé avec la privation dans beaucoup d’autres dimensions (monétaire, éducation, nutrition, habitation, eau et assainissement). Le problème pratique est qu’on ne saurait étudier toutes ces dimensions en même temps et que l’ECOM manque beaucoup d’information pour étudier plus profondément les liens entre ces dimensions. C’est ainsi qu’il est convenu de sélectionner seulement les dimensions les plus pertinentes (voir figure 14 et 15).
La Figure 14 montre les imbrications entre les dimensions nutrition, santé et eau et assainissement: 20% des individus sont simultanément prives dans ces 3 dimensions et seulement 10% des Congolais ne sont pas privés. Dans la figure 15 on a ajouté la dimension monétaire et on voit que cala rend la figure assez compliqué à analyser : maintenant 7% des Congolais ne sont pas privés dans les 4 dimensions, 13% des Congolais sont privés simultanément dans les 4 dimensions et 32% sont privés simultanément dans 3 des 4 dimensions. Peu des individus sont prives dans ‘seulement’ une des 4 dimensions (monétaire : 3%, nutrition : 3%, santé : 5% et eau et assainissement : 11%). C’est-à-dire que, la privation dans ces 4 dimensions touche une grande partie de la population Congolais.
61
Figure 14: Individus privés dans les dimensions de nutrition, santé et eau et assainissement
Figure 15 : Individus privés dans la dimension monétaire, nutrition, santé et eau et assainissement
63
Profil et analyse des problèmes
Dans cette section l’objectif est d’analyser les caractéristiques (profil) des 3 groupes sélectionnés dans la section 5. Nous utilisons ce profil pour identifier les caractéristiques de groupes de priorités possibles. En même temps, il faut voir si le profil de ce groupe de multiples privations est différent du profil des autres groupes (ceux qui sont seulement privés dans une des deux dimensions et ceux qui ne sont pas privés dans les deux dimensions).
Apres l’identification des caractéristiques de chaque groupe nous analysons si la problématique de ce groupe est spécifique ou plutôt générale dans la population. Pour arriver à une telle analyse, nous utilisons toute l’information pertinente et disponible dans l’ECOM. Par exemple, avec la dimension éducation on utilise la perception des parents sur les problèmes de l’école que leurs enfants fréquentent, les raisons données pour ne pas aller à l’école et la distance à parcourir pour aller à l’école. En outre, nous comparons nos trouvailles avec d’autres sources dans la littérature avec deux objectifs : vérifier nos résultats et enrichir l’analyse avec d’autres sources d’information. Cette analyse nous permet d’identifier la problématique dans une dimension particulière et entre les dimensions et de sélectionner les réponses politiques possibles.
6.1 Groupe 1 : Privation monétaire (A) et éducation (B)- enfants âge de 6 à 17
6.1.1 Profil
L’analyse du profil de pauvreté dans ce groupe permet de relever un certain nombre d’évidences déjà observées lors de l’analyse des incidences de pauvreté. En comparant les groupes d’individus privés simultanément dans les dimensions monétaire et éducation et ceux privés dans l’une ou l’autre de ces deux dimensions, les observations qui ressortent de l’analyse du tableau 12 sont les suivantes :
plus importante qui est privée simultanément dans les dimensions monétaire et éducation se trouve en milieu rural ou semi urbain. La paupérisation plus accentuée dans ce milieu d’une part et la faiblesse des infrastructures sociaux de base pourrait justifier cette situation.
dont la taille est supérieure à neuf membres ont plus d’enfants privés simultanément dans les deux dimensions. Bien évidemment, les ressources du ménage étant réparties entre les membres, plus la taille du ménage est grande, plus ces ressources s’amenuisent. Le sexe du chef de ménage joue également car il ressort que les ménages dont le chef est une femme présentent un taux de prévalence plus élevé. Les disparités entre hommes et femmes dans les dimensions du travail et de l’éducation expliquent en grande partie ce résultat.
qu’ils résident en majorité à Brazzaville, sont âgés de 6 à 11 ans, vivent dans les ménages de grande taille et dans les ménages dont le chef est une femme.
que ces enfants résident en majorité à Pointe-Noire, sont de la tranche d’âge de 15 à 17 ans, et sont issus des famille de petite taille.
L’analyse des problèmes des enfants du groupe 1, associée aux caractéristiques us mentionnées permettra d’avoir une idée sur les scénarios des réponses politiques à suggérer.
6
6 4
Enfants âgés 6-17 (%)Milieu de résidenceRural Urbain
StrateBrazzavillePointe NoireAutres communesSemi urbainMilieu rural
SexeGarçons Filles
Age6-11 ans12-14 ans15-17 ans
Taille de ménage1-3 personnes4-6 personnes7-9 personnes> 9 personnes
Type de ménageAdultes et/ou vieuxEnfants et 1 adulte/vieuxEnfants et 2 adultesEnfants et >2 adultesTriple générationsAutre types
Sexe chef de ménageHommeFemme
Age chef de ménage< 35 ans35-45 ans46-54 ans55 et plus
100 32.3 22.7 20.0 24.8 100 43.2 43.7 20.4 20.6 15.4 10056.8 23.6 24.5 19.9 32.0 100100 27.0 25.1 32.8 14.6 27.4 10023.7 19.3 16.1 25.4 39.2 1006.2 33.9 20.5 21.6 24.0 1007.8 40.5 21.5 18.2 19.7 10035.4 44.4 20.1 21.2 14.4 100100 50.3 33.7 22.2 20.0 24.1 10049.7 30.9 23.2 20.4 25.5 100100 50.7 22.1 32.6 13.4 31.9 10025.8 39.3 16.6 22.5 21.6 10023.5 46.6 8.1 32.3 13.1 100100 5.3 24.3 12.6 30.6 32.5 10039.5 27.5 21.5 22.3 28.7 10037.7 35.4 22.8 18.8 23.0 10017.5 38.7 28.4 15.4 17.5 100100 - - - - - -7.5 32.8 20.8 24.0 22.4 10033.0 27.4 20.4 22.5 29.7 10030.1 31.0 23.5 18.4 27.0 10028.4 39.0 25.1 18.6 17.3 1001.0 37.7 20.2 16.9 25.1 100100 78.8 31.8 21.8 20.9 25.4 10021.2 33.9 26.1 17.5 22.5 100100 13.4 34.3 20.7 22.4 22.6 10035.4 28.9 22.4 19.3 29.4 10025.3 29.4 21.4 21.3 27.8 10025.8 38.8 25.5 19.1 16.6 100100
Enfants Agés 6-17 (%)
Tableau 12: Privation monétaire (A) et éducation (B) (enfants âge 6-17) : profil
Prévalence des privations (pourcentages lignes)
AB A B PAB Total
Note : AB: prive monétaire et prive éducation, A: seulement privé monétaire, B: seulement privé éducation, PAB: pas privé (ni monétaire, ni éducation). Sont pris en compte seulement les enfants âgés de 6 a 17 : AB + A + B + PAB = 100%. Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
65
Tableau 13 : Type de privation éducation
Type de privation éducation
Ne va pas à l’école
Peu de progrès
Total effectif
Selon âge et sexe
Ne va pas à l’école
6-11
12-14
15-17
Peu de progrès
6-11
12-14
15-17
Prévalence (pourcentages colonnes)
Note : AB: prive monétaire et prive éducation, A: seulement privé monétaire, B: seulement privé éducation, PAB: pas privé (ni monétaire, ni éducation). Sont pris en compte seulement les enfants âgés de 6 a 17 privé dans la dimension d’éducation : AB + B = 100%. Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
Effectif total Moyen AB B (AB+B)
33 4.9 6.1 3.6 4.3 5.5
62 7.8 7.9 8.8 7.1 6.9
168 24.6 26.9 29.6 16.8 21.6
661 95.1 93.9 96.4 95.7 94.5
586 92.2 92.1 91.2 92.9 93.1
587 75.4 73.1 70.4 83.2 78.4
Garçons Filles
565 12.8 13.9 10.9
3,612 87.2 86.1 89.1
4,177 100 100 100
Garçons Filles
6.1.2 Analyse de problèmes
Lorsqu’on analyse les données du tableau 13 qui résume les problèmes que rencontre le groupe des enfants privés simultanément dans les dimensions monétaires et éducation, ainsi que ceux des enfants privés uniquement dans les dimensions monétaire ou éducation, une première évidence suggère que les enfants privés simultanément dans les deux dimensions ont relativement plus de risques de ne pas aller à l’école que ceux qui sont privé dans la seule dimension éducation. A l’inverse, les enfants privés uniquement dans la dimension éducation progressent moins vite à l’école que les enfants privés simultanément dans les deux dimensions. Ce résultat révèle le caractère déterminant de la dimension monétaire dans la scolarisation des enfants et est donc probablement lié au fait que les enfants vivant dans les ménages pauvres monétairement consacreraient une partie de leur temps à travailler, soit à domicile, soit hors du domicile pour gagner de l’argent.
Le tableau 13 aussi montre qu’il y a des différences dans le type de privation d’éducation selon l’âge et sexe de l’enfant. La non-fréquentation de l’école joue surtout un rôle avec les enfants âgés de 15 à 17 ans et ce sont les filles que sont plus à risque de ne plus aller à l’école. Le manque de progrès est plus associé avec les groupes d’âge de 6 à 11 et de 12 à 14 et les garçons d’âge de 6 à 11 paraissent un peu plus à risque que les filles de ce group d’âge.
L’analyse des problèmes scolaires évoqués par les adultes qui ont répondu sur la situation des écoles fréquentées par leurs enfants permet de noter les observations suivantes (tableau 14) :
fréquentées par les enfants privés simultanément dans les dimensions monétaire et éducation, et ceux privés dans l’une ou l’autre des dimensions est beaucoup plus pessimiste que celle des répondants des enfants qui ne sont privés ni dans la dimension monétaire, ni dans la dimension
66
Paiement des frais non réglementaires pour la scolaritéOuiLes insuffisances de l’école (plusieurs réponses affirmatives possibles)SatisfaitManque de livresEnseignant médiocreManque d’enseignantsÉtablissement en mauvais étatEnseignants souvent absentsEffectifs pléthoriquesRaison de non fréquentation de l’école (plusieurs réponses affirmatives possibles)Trop jeuneTrop âgé/a fini l’écoleTrop éloignéManque moyen/trop cherTravailleInutile/aucun intérêtMaladie/enceinteA échoué à l’examenS’est mariéAutre raisonDistance école primairePlus de 30 minutesDistance école secondairePlus de 30 minutes
8,001 14.7 16.7 12.7 13.0
6,869 21.6 26.9 24.8 36.06,869 50.2 47.4 48.2 42.46,869 15.2 12.9 12.2 11.06,869 38.9 30.5 27.2 20.46,869 26.5 21.5 15.8 13.26,869 17.0 16.0 17.4 13.86,869 24.0 26.1 29.3 22.6
748 26.8 - 30.9 -582 9.3 - 12.7 -573 1.5 - 3.2 -785 63.9 - 52.5 -569 4.3 - 2.8 -668 38.9 - 35.4 -615 19.7 - 20.8 -570 9.0 - 11.3 -568 0.3 - 1.1 -609 19.5 - 24.6 - 8,008 11.7 7.4 5.7 4.8 8,008 43.1 32.3 27.3 19.3
Tableau 14 : Analyse des problèmes Prévalence (pourcentages colonnes)
Effectif total AB A B PAB
Note : AB: prive monétaire et prive éducation, A: seulement privé monétaire, B: seulement privé éducation, PAB: pas privé (ni monétaire, ni éducation). Sont pris en compte seulement les enfants âgés de 6 a 17 : AB + A + B + PAB = 100%. Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
éducation. Ce pessimisme est lié, à en croire les répondants, aux insuffisances de l’école, à savoir le manque de livre, l’absentéisme des enseignants et leur médiocrité, le mauvais état des établissements et la pléthore des effectifs.
50 %) et se plaignent d’un déficit en personnel enseignant (20 à 39 %) est élevée pour tous les groupes, y compris celui des enfants qui ne sont privés ni dans la dimension monétaire, ni dans la dimension éducation. Ce qui semble révéler un problème général au Congo.
données par des adultes concernent le manque de moyen/coût élevé (53 à 64 %), le fait que les enfants soient trop jeunes (27 à 31 %) ou le manque d’intérêt (35 à 39 %). Toute fois, une nuance doit être faite car pour les enfants privés simultanément dans les deux dimensions, les raisons les plus fréquentes sont le coût élevé de l’école, le travail ou le manque d’intérêt, alors
67
que pour les enfants privés dans la seule dimension éducation, la raison la plus fréquemment évoquée est le fait que l’enfant est trop jeune ou trop âgé.
il est à noter qu’une proportion importante d’enfants privés simultanément dans les deux dimensions (43 %), ceux privés dans dimensions monétaire (32 %) et ceux privés dans la dimension éducation (27 %) rencontre ce problème d’éloignement.
En tenant compte de ce que d’une part, les pourcentages d’enfants vivant à plus de 30 minutes de l’école primaire sont faibles, et d’autre part qu’il s’agisse de l’école primaire ou de l’école secondaire ces pourcentages sont plus faibles chez les enfants privés en éducation que chez ceux privés dans d’autres dimensions, on peut avancer que la distance ne peut pas constituer seule une cause de privation en éducation. Aussi les causes les plus déterminantes dans la privation des enfants en éducation semblent être liées aux aspects monétaires et à la qualité de l’école.
Le Tableau 15 décompose l’analyse précédente entre l’éducation primaire et secondaire. Des problèmes comme l’enseignement médiocre, manque d’enseignants et le mauvais état de l’établissement scolaire sont plus souvent mentionnés par les parents des enfants qui fréquentent l’école primaire. Pour les raisons mentionnées pour la non-fréquentation on peut observer que pour les enfants qui ont quitté l’école avant l’enseignement secondaire ces raisons sont plus souvent ‘trop âgé / a fini l’école’ et ‘inutile/aucun intérêt’. Possiblement ca indique que pour ce groupe les bénéfices d’éducation ne sont pas évident. Par contre, avoir une maladie ou être enceinte est une raison plus souvent mentionnée par des enfants qui ont quitté l’école durant ou a finir l’école secondaire.
Paiement des frais non réglementaires pour la scolaritéOui 14.6 15.0
Les insuffisances de l’école (plusieurs réponses affirmatives possibles) Satisfait 27.4 28.5Manque de livres 47.0 46.7Enseignant médiocre 13.6 9.8Manque d’enseignants 30.9 23.0Établissement en mauvais état 20.7 14.2Enseignants souvent absents 15.4 17.7Effectifs pléthoriques 24.6 27.5
Raison de non fréquentation de l’école(plusieurs réponses affirmatives possibles) Trop jeune 0.5 0.0Trop âgé/a fini l’école 8.6 1.9Trop éloigné 1.0 2.4Manque moyen/trop cher 45.0 41.6Travaille 2.6 5.3Inutile/aucun intérêt 26.8 16.0Maladie/enceinte 9.8 21.0A échoué à l’examen 9.3 9.0S’est marié 0.1 0.4Autre raison 12.4 17.1
Tableau 15 : Problèmes d’éducation par type d’éducation
Note : Sont inclus enfants âgé de 6 à 17 ans divisés dans 2 groupes : classe plus haute achevé dans éducation primaire ou éducation secondaire.Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
Primaire(CP1-CM2)
Secondaire(6eme-terminale)
Aussi les
causes les plus
déterminantes
dans la privation
des enfants
en éducation
semblent être
liées aux aspects
monétaires et
à la qualité de
l’école.
68
Partie (%)Milieu de résidenceRural Urbain
StrateBrazzavillePointe NoireAutres communesSemi urbainMilieu rural
SexeGarçons Filles
Taille de ménage1-3 personnes4-6 personnes7-9 personnes> 9 personnes
Type de ménageAdultes et/ou vieuxEnfants et 1 adulte/vieuxEnfants et 2 adultesEnfants et >2 adultesTriple générationsAutre types
Sexe chef de ménageHommeFemme
Age chef de ménage< 35 ans35-45 ans46-54 ans55 et plus
5.6 94.9 100 42.0 58.0 100 42.8 12.2 87.8 100 60.7 32.8 67.2 10057.2 0.7 99.3 100 39.3 56.2 43.8 100100 100 27.6 0.3 99.7 100 12.3 82.0 18.0 10023.2 0.4 99.6 100 20.9 48.3 51.7 1006.4 3.2 96.8 100 6.1 31.3 68.7 1007.7 3.8 96.2 100 7.1 31.4 68.6 10035.1 14.0 86.0 100 53.6 33.0 67.0 100100 100 51.2 4.9 95.1 100 49.2 39.9 60.1 10048.8 6.3 93.7 100 50.8 44.1 55.9 100100 100 4.9 9.3 90.7 100 9.0 36.3 63.7 10038.7 4.7 95.3 100 36.5 39.8 60.2 10038.4 7.3 92.7 100 35.6 41.4 58.6 10018.0 2.9 97.1 100 18.8 50.1 49.9 100100 100 - - - - - - - -7.2 5.6 94.4 100 9.3 40.0 60.0 10032.3 4.8 95.2 100 22.6 38.4 61.6 10031.2 6.0 94.0 100 24.2 48.6 51.4 10028.2 5.7 94.3 100 43.0 41.2 58.8 1001.0 17.4 82.6 100 0.9 16.0 84.0 100100 100 78.9 6.4 93.6 100 80.5 44.2 55.8 10021.1 2.7 97.3 100 19.5 32.8 67.2 100100 100 11.8 13.6 86.4 100 15.4 38.9 61.1 10035.8 4.4 95.6 100 23.2 42.6 57.4 10026.4 2.8 97.2 100 23.2 42.0 58.0 10026.0 6.5 93.5 100 38.1 42.9 57.1 100100 100
Tableau 16: Enfants et travail (enfants âgé de 10 a 17) : profil
Enfants âgé de 10 à 14
Note : C: prive travail et PC: pas privé en travail (C + PC = 100%). Enfants âgés de 10 à 14 : un enfant est prive quand elle/il travaille hors la famille (travail rémunéré). Enfants âgés de 15 a 17 : un enfant est prive quand elle/il veut travailler (plus) mais ne peut pas (chômage et sous-emploi). Les enfants âgés de 15 à 17 et actifs à la marche de travail constituent 27.2 % des enfants âgés de 15 à 17.Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
Enfants âgé de 15 à 17 & actifs
Partie (%) Prévalence(% lignes)C PC Total
Partie (%) Prévalence(% lignes)C PC Total
69
6.1.3 Enfants et travail
Enfants âgées de 10 à 14
Les premières colonnes de tableau 16 ci-dessous montrent que le taux de privation dans le domaine du travail pour les enfants âgés de 10-14 ans est plus élevé dans les zones rurales (12 %). Si ce taux n’est que de 0,7 % en milieu urbain, on est tenté de dire que le phénomène du travail des enfants est surtout un phénomène rural.
La pauvreté rurale, très accentuée, fournit une explication à ce phénomène. En effet, les ménages ruraux pauvres sont amenés à faire contribuer leurs enfants à l’amélioration du revenu du ménage. Ce phénomène touche presque indistinctement les filles et les garçons (6 % contre 5 %). Un peu paradoxalement, la taille du ménage semble ne pas pouvoir expliquer cette situation car les ménages de taille plus importante n’enregistrent pas toujours un risque plus élevé de privation, même si une exception peut être faite pour les ménages de taille 7-9 personnes.
Quant au sexe du chef de ménage, il est apparu que les ménages dont le chef est de sexe masculin présentent le risque le plus élevé de privation des enfants dans le domaine du travail. Ce résultat semble vérifier les évidences produites par les travaux empiriques selon lesquels, dans les pays en développement, les femmes seraient plus enclines à scolariser les enfants, donc à les épargner du travail (Pitt and Khandker, 1998).
Type de privation de travail Pas prive 3,273 0 100 299 0 100Travail de l’enfant 137 100 0 - - -Chômeur - - - 180 81.6 0Sous emploi - - - 24 18.4 0
100 100 100 100Type de privation d’éducation Pas prive 1,584 18.7 47.9 41 8.1 6.0Ne va pas à l’école 160 10.6 3.7 237 52.8 36.8Progrès lente 1,666 70.7 48.4 225 39.1 57.2
100 100Prive monétaire Pas prive 1,572 29.7 45.6 198 40.7 38.5Prive 1,838 70.3 54.4 305 59.3 61.5
100 100 100 100
Tableau 17: Enfants et travail (enfants âge 10-17) : type de privations
Age 10 - 14
Note : C: prive en travail et PC: pas privé en travail (C + PC = 100%). Enfants âgés de 10 à 14 : un enfant est prive quand elle/il travaille hors la famille (travail rémunéré). Enfants âgés de 15 a 17 : un enfant est prive quand elle/il veut travailler (plus) mais ne peut pas (chômage et sous-emploi). Les enfants âgés de 15 à 17 et actifs à la marche de travail constituent 27.2 % des enfants âgés de 15 à 17.Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
Age 15 - 17 & actifs
Effectif total Prévalence(% colonnes) Effectif
total Prévalence(% colonnes)
3,410 C PC 502 C PC
70
Concernant le type de ménage, le taux de prévalence le plus élevé est celui des ménages ‘autres types’. Mais leur faible poids dans l’échantillon peut laisser conclure qu’il s’agit d’un phénomène marginal.
Tableau 17 montre les relations entre la privation dans la dimension de travail avec les dimensions monétaires et éducation. Il est évident que les enfants d’âge 10-14 privés dans la dimension de travail sont beaucoup plus a risque d’aussi être privé dans les dimensions d’éducation et monétaire : seulement 19% des enfants privé en travail ne sont pas privés en éducation (ce pourcentage pour les enfants pas privés en travail est 48%) et 30% de cette groupe n’est pas privé monétaire (ce pourcentage pour les enfants pas privés en travail est 46%).
Le tableau 18 résume les perceptions des parents sur les insuffisances de l’école de leur enfant âgé de 10 à 14 ans et les raisons de non-fréquentation pour ces enfants qui ne vont plus à l’école. Tenant en compte que ce sont surtout les enfants du milieu rural qui sont touchés par le travail de l’enfant (groupe C), on voit que les problèmes scolaires de ces enfants sont liés à une prévalence des insuffisances scolaires plus haute en comparaison avec la prévalence de ces insuffisances chez les enfants pas privés (groupe P dans le tableau 18) et les enfants simultanément privés en éducation et monétaire (groupe AB dans le tableau 14). Les insuffisances mentionnées le plus souvent par groupe C sont : manque de livres (72%), manque d’enseignants (58%), mauvaise état de l’établissement (29%) et absentéisme des enseignants (26%).
Enfants âgés de 15 à 17 et actifs au marché de travail
En ce qui concerne les enfants âgé de 15 a 17 qui sont actifs au marché du travail, nous n’avons pas incus cette groupe dans les calcules des taux de privation dans la dimension de travail : selon la convention des droits de l’enfant cette groupe peut travailler mais au même temps ils ont encore le droit d’avoir une éducation. Dans cette section on a inclus une analyse des caractéristiques et problèmes de ce groupe car la section 5 a montré qu’il y a une relation entre le travail (privé ou non) et la privation dans les dimensions monétaire et éducation. Les dernières colonnes des tableaux 16-18 montrent l’information pour ces enfants actifs âgés de 15 à 17 : les enfants en groupe C sont privés dans la dimension de travail car ils veulent travailler (plus) mais ils ne peuvent pas et les enfants en groupe P ne sont pas privés de travail car ils ont une activité rémunérée.
Lorsqu’on analyse le profil de ces enfants actifs et du travail (tableau 16), on s’aperçoit que la privation est plus importante en milieu urbain qu’en milieu rural. Il s’agit d’un résultat qui est le
engendré des tensions sur le marché du travail urbain. C’est ainsi que selon les strates, Brazzaville et Pointe-Noire ont respectivement des incidences de privation de 82% et 48%.
Dans cette tranche d’âge, les disparités constatées entre les hommes et les femmes dans les premières analyses des incidences de pauvreté se confirment car ici aussi, les individus de sexe féminin ont plus de risque d’être privés en travail.
Les dernières colonnes du tableau 17 montrent que 82% des enfants actifs et privés dans la dimension de travail sont privés car ils sont chômeurs et 18% a un travail mais veut travailler plus. En comparent la prévalence de privation d’éducation des enfants actifs de cette groupe d’âge (15-17) avec tous les enfants avec cet âge (tableau 17), on voit que seulement 8% (groupe C) et 6% (groupe P) ne sont pas privés dans la dimension d’éduction (en comparaison avec 21% pour tous les enfants âgés de 15 a 17). Les taux de privation monétaire des enfants actifs (60% groupe C et 61% pour groupe P) sont plus élevés que le taux de privation monétaire moyenne des enfants (54%, tableau 5). Cette analyse montre que, le travail d’un enfant d’âge 15-17, même si ce travail ne viole pas le droit de cette groupe des enfants, et fortement associé avec privations dans les dimensions d’éducation (non fréquentation et progrès lente) et monétaire.
71
Autres sources
L’ensemble des résultats présentés, tant dans l’analyse du profil que des problèmes des enfants dans la dimension monétaire, éducation et travail (tous les groupes analysés dans la section 6.1), se recoupent avec ceux obtenus dans d’autres études à quelques exceptions près.
En effet concernant le travail des enfants en particulier, les résultats de la présente étude contrastent avec ceux des autres études, en l’occurrence ceux de l’EDS I-2005 qui a recensé un nombre plus important d’enfants travailleurs, notamment dans les centres urbains. La contradiction entre les résultats tient au fait que dans la présente étude il a été exclu les enfants de âgés de 6 à 9ans alors que dans l‘EDS I-2005 le travail des enfants a été analysé sur les enfants de âgés de 6à 14 ans.
Une autre précision a apporter par rapport aux résultats de cette étude est que dans le rapport Poaty (2006), on a pu relever qu’au-delà des aspects liés aux ressources des enfants (parents) et d’autres problèmes relevant de la qualité des enseignants et de la pauvreté des infrastructures scolaires, pour expliquer la privation des filles en éducation, il prévaut des aspects qui sont eux liés aux contraintes culturelles tenant à la division traditionnelle des rôles sociaux et des taches domestiques.
De façon générale la confrontation des résultats avec d’autres sources conforte la conviction qu’il s’agit des problèmes récurrents au Congo car :
au phénomène des enfants de la rue tient en grande majorité à des raisons économiques, notamment la privation monétaire des parents dont ils sont issus.
de deux choses : les insuffisances de l’école (insuffisance de salles de classe, de tables bancs, de matériels didactiques et autres équipements scolaires, du nombre insuffisant d’enseignants qualifiés) et l’absence d’une politique nationale d’incitation du personnel enseignant.
mêmes problèmes que ceux soulignés dans le bilan social au Congo.
En sommes, il nous est apparu à travers cette revue de quelques études pouvant renseigné sur le thème de l’éducation que les résultats de notre étude sont similaires à ceux des autres sources, ce qui justifie leur pertinence et l’intérêt d’y apporter des réponses politiques.
6.2 Groupe 2 : Privation d’eau et assainissement (F) et habitation (G)
6.2.1 Profil
Les données du tableau 19, qui retracent le profil des individus qui sont simultanément privés dans les dimensions habitation et eau et assainissement, permettent de noter les caractéristiques suivantes :
important à noter pour l’analyse est que globalement, si on répartit les individus selon le milieu de résidence, il ressort que le milieu rural regorge la proportion la plus importante des individus privés simultanément dans les deux dimensions (89 %). Au niveau des strates, les communes autres que Brazzaville et Pointe-Noire, les zones semi urbaines et le milieu rural ont les taux de prévalence de privation les plus importants. L’analyse plus détaillée des caractéristiques des individus du groupe 1 montre que si l’on répartit les individus selon le groupe démographique, les enfants, les femmes et les hommes sont indistinctement privés dans ce groupe en milieu rural.
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73
Si l’on analyse ce groupe par rapport à la taille du ménage, on est plutôt conduit à penser que globalement la privation dans ce groupe n’est pas forcement fonction du nombre d’individus vivant sous le même toit. En effet, la promiscuité n’explique la pauvreté des individus que dans le cas des ménages de plus de 9 personnes dans la dimension habitation en milieu rural et simultanément dans les deux dimensions en milieu urbain.
Le type de ménage ne parait pas non plus être une variable pertinente pour caractériser les individus du groupe 2. Par contre le sexe du chef de ménage semble avoir un lien avec le risque pour les individus de se trouver dans le groupe 2. En effet, tant dans les zones rurales que dans les zones urbaines, le risque de privation est plus élevé lorsque le ménage est dirigé par une femme. En milieu urbain en particulier, le risque est plus élevé pour les ménages dirigés par une femme d’être privé dans la dimension habitation et simultanément dans les deux dimensions habitation et eau et assainissement.
assainissement, il ressort une caractéristique principale qui est la suivantes : ils résident en majorité en milieu urbain et notamment à Brazzaville.
du profil révèle qu’ils se caractérisent par le fait qu’ils résident en majorité dans les autres communes, Pointe-Noire ayant une proportion d’individus de ce sous groupe non négligeable et qu’ils sont souvent dans les ménages de plus de 9 personnes.
L’analyse des problèmes de ce groupe dans le cadre de l’enquête ECOM, confrontée aux résultats d’autres études permettra d’expliquer au mieux la situation des individus de ce groupe et de pouvoir esquisser les réponses possibles de politique.
6.2.2 Analyse de problèmes
Le tableau 20 qui recense les problèmes des individus privés simultanément dans les dimensions eau et assainissement, et habitat permet de mieux apprécier la situation des individus de ce groupe 2. De ce tableau, on peut relever les informations suivantes :
La nature des matériaux du mur n’a pas d’incidence sur l’appartenance à ce groupe. En effet, 97 % d’individu privés dans la dimension eau et assainissement (notamment en milieu urbain) ont répondu avoir une habitation dont les matériaux du mur sont en dur. Par contre, la nature des matériaux du mur détermine le risque d’être privé dans la dimension habitation surtout en milieu rural où 65 % d’individus privés dans la dimension habitation ont des habitations dont le mur est en terre battue.
L’analyse des problèmes dans ce groupe révèle par ailleurs que globalement le nombre de personne par chambre n’est pas un facteur majeur de privation dans la dimension habitation.
Lorsqu’on analyse les problèmes liés au mode d’éclairage, il apparaît que l’accès à l’électricité réduit le risque d’appartenir à ce groupe et surtout d’être privé dans la dimension habitation. Le faible accès des populations à l’énergie électrique (utilisation de la lampe tempête/bougie) tant en milieu rural (95 % d’individus) qu’en milieu urbain (86 % d’individus) est associé à la privation simultanée dans les deux dimensions.
En ce qui concerne les caractéristiques dans la dimension eau et assainissement et les problèmes y afférent, les données du tableau 20 montrent clairement que les problèmes liés aux difficultés d’accès à une source d’eau, le type de toilette, le mode d’évacuation des ordures et des eaux usées sont les problèmes les plus cruciaux, explicatifs de l’état de privation des individus dans ce groupe. Ces problèmes paraissent beaucoup plus graves en milieu rural (55 % d’individus de ce
74
groupe ont pour principale source d’eau la rivière/marigot/pluie, 75 % évacuent les eaux usées dans la cours), mais il faut noter que les populations des centres urbains connaissent ces mêmes problèmes car les données révèlent que 53 % d’individus privés en eau et assainissement évacuent leurs eaux usées dans la cours, 55 % d’individus privés simultanément en eau et assainissement et en habitation évacuent les ordures dans la nature et 66 % d’individus s’approvisionnent en eau de la SNDE hors de leur maison.
La consistance des résultats de cette étude, et donc des facteurs (problèmes) explicatifs de la pauvreté des individus du groupe 2 semble être garantie par les résultats des autres investigations menées dans ces domaines. En effet, le récent rapport consacré à l’eau et l’assainissement en République du Congo (Union Européenne/COWI Consortium, 2005), l’étude sur le Bilan Social du Congo (Ministère du Plan, 2005) et le DSRP (2007), fournissent des indications précises qui relayent les problèmes évoqués dans cette étude et qui expliquent les conditions de vie des populations relativement aux dimensions eau et assainissement et habitation.
Il ressort de ces études en particulier que 19 % seulement des ménages urbains au Congo ont accès à l’assainissement (aucun ménage n’y a accès en milieu rural ou semi urbain), 6 % seulement des ménages disposent des latrines modernes (Pointe-Noire ayant le meilleur équipement avec 13 % de ménages).
Dans ces études les problèmes liés à l’accès à l’eau et à l’électricité sont évoqués dans les mêmes proportions qu’ils sont apparus dans la présente étude. En l’occurrence, le Bilan Social révèle que seulement 41% des ménages ont accès à l’électricité; le rapport Union Européenne/COWI Consortium révèle quant à lui qu’il prévaut au Congo un déficit en eau de 75 000 m3/jour pour des besoins en eau estimé à 120 000 m3/jour. Ce qui confirme le problème crucial de l’accès à l’eau et fait penser à l’idée que la disponibilité minimale en eau potable telle que définie par l’OMS (20 litres par personne et par jour) ne saurait être atteinte dans le contexte actuel.
En matière d’habitation, on peut se référer aussi au DSRP (2007) dont l’analyse des contraintes qui sont liées à la question de l’habitat et du logement rejoint celle des problèmes qui sont présentés dans cette étude. En effet, l’absence d’une politique de logement social, le coût élevé des matériaux de construction, l’absence de mécanismes de financements adéquats dans le domaine de l’habitat justifient la nature des matériaux de construction utilisés par les individus du groupe 2, et donc le risque d’être pauvre dans la dimension habitation.
En définitive, les problèmes décelés dans cette étude en ce qui concerne les dimensions habitation et eau et assainissement sont des problèmes réels et récurrents au Congo puisqu’ils sont évoqués dans bien d’autres études. A ce titre ils méritent des réponses politiques dont quelques axes vont être esquissés dans les lignes qui suivent.
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6.3 Groupe 3 : Privation dans la dimension santé (D)
Souvenons nous que l’indicateur de privation dans le domaine de la santé couvre seulement 38% de l’échantillon total (ces individus qui avaient souffert un mal pendant les 4 semaines avant l’enquête). Pour couvrir une partie plus large de l’échantillon on a choisi de prendre l’observation pour cet individu malade comme proxy pour tous les autres individus dans le ménage (en augmentant le pourcentage des observations a 83% de l’échantillon). Mais, potentiellement l’utilisation de ce proxy posera des problèmes pour le profil et l’analyse des problèmes. Si le risque d’être privé en santé est différent entre les membres d’un ménage, par exemple les filles ont moins de chance de recevoir des soins de santé que leurs frères garçons, l’utilisation du proxy effacera ces différences intra-ménagères. En plus, si la probabilité d’observer un individu malade et le (non)utilisation des services de santé est corrélé avec les caractéristiques d’un ménage et ca résultera dans un biais de sélection (ce groupe n’est plus représentatif pour la population Congolaise) et un biais dans le taux de privation.
Trois buts sont visés dans cette section : 1- analyser la justesse de l’usage de ce proxy ;2- analyser le profil des individus privés dans le domaine de la santé et les problèmes qu’ils
rencontrent en terme d’accès aux services de santé ;3- analyser s’il est vrai que certains problèmes de santé se posent plus facilement lorsque les
individus sont aussi privés en termes de nutrition et/ou eau et assainissement.
6.3.1 Profil
Dans le tableau 21 nous comparons notre indicateur proxy (D et PD) tous les individus dans le ménage où quelqu’un a été malade les 4 dernières semaines avec le profil des individus qui ont été malades (Di et PDi). La première observation est que les taux de privation du proxy sont considérablement plus élevés que ceux des seuls individus malades (60% comparé à 45%).
En comparant les parts de la population entre l’échantillon complet (tableau 7), le proxy (2ieme colonne de tableau 21) et l’indicateur individuel (5ieme colonne de tableau 21) pour les caractéristiques différents, on peut voir que les proportions en termes de milieu de résidence, sexe et taille de ménage sont différentes. Par exemple, 42% des individus dans l’échantillon complet résident dans un milieu rural mais pour les individus malades ce pourcentage est 46% et pour le proxy c’est 44%. Pour l’indicateur individuel et l’échantillon complet cette différence peut être expliquée par une probabilité de maladie différente entre les caractéristiques d’un individu et, en effet, d’être inclus dans l’analyse de privation de santé ou non.
Pour le proxy cet effet joue un rôle mais l’effet est aussi accompagné par autres effets. Prenons par exemple la taille du ménage : pour le proxy les ménages de petite taille sont sous-représentés par rapport à l’échantillon complet et les ménages larges sont surreprésentés mais pour l’indicateur individuel c’est bien le contraire. L’explication est que le proxy compte tous les membres du ménage et, comme conséquence, l’analyse inclue relativement plus d‘individus pour un ménage large. En plus, la comparaison des taux de privation en termes de risque relatif de privation suggère aussi qu’il y a un biais positif dans le taux de privation. Voyons par exemple la décomposition par rapport à la taille du ménage : pour le groupe D le taux de privation des ménages de plus de 9 membres est de 7,7 point de pourcentage de plus au dessus de la moyenne du taux de privation dans le groupe D. Pour le groupe Di cette différence est seulement de 2,3 points de pourcentage. Donc il en résulte que les ménages avec plus de 9 membres ont un risque plus élevé de privation dans les deux groupes D/PD et Di/PDi, l’étendue de l’effet est surestimée dans le groupe proxy (D/PD). Pour cette raison, nous continuons d’analyser le risque de privation à travers les caractéristiques en utilisant le groupe Di/Pi.
Les caractéristiques qui sont associées à un haut risque de privation en santé sont l’environnement rural, les autres communes urbaines (autres que Brazzaville et Pointe-Noire), les ménages larges (19 personnes) et les ménages avec un seul parent. Cependant les taux de privation dans ces
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StrateBrazzavillePointe NoireAutres communesSemi urbainMilieu rural
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Tableau 21: Santé (D) : Profil (% des individus)
Tous les individus dans le ménagede l’individu malade
Note : C: prive travail et PC: pas privé en travail (C + PC = 100%). Enfants âgés de 10 à 14 : un enfant est prive quand elle/il travaille hors la famille (travail rémunéré). Enfants âgés de 15 a 17 : un enfant est prive quand elle/il veut travailler (plus) mais ne peut pas (chômage et sous-emploi). Les enfants âgés de 15 à 17 et actifs à la marche de travail constituent 27.2 % des enfants âgés de 15 à 17.Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
Seulement les individus malades
Individus (% colonnes)
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Individus (% colonnes)
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81
groupes sont seulement de 2 à 3 points de pourcentage au dessus du taux de privation moyen (il faut que notre règle générale implique que nous considérons seulement le groupe à haut risque de privation lorsque la différence de point de pourcentage avec le taux de privation moyen est 2 ou plus). Les différences larges devraient constituer une motivation pour prioriser certains groupes mais dans ce cas le profil de pauvreté dans la santé suggère que les caractéristiques du tableau 18 ne fournissent pas de telles informations.
6.3.2 Analyse de problèmes
Dans cette section nous analysons les types de maladies reportées, quels services avaient été consultés, les problèmes rencontrés lors d’une consultation médicale et les raisons qui expliquent pourquoi les individus ne consultent pas un service de santé en cas de maladie. Pour les raisons évoquées dans la section précédente nous n’analysons que les situations des individus qui ont été malades les 4 dernières semaines (Di et PDi). De plus, pour savoir laquelle hypothèse d’égalité de risque de privation à travers les membres d’un même ménage est violée nous procédons à une décomposition en filles, garçons, hommes et femmes adultes.
Le tableau 22 montre qu’il y a une incidence particulièrement forte de la fièvre et de la malaria au Congo ; 49 % des individus privés (Di) ont répondu avoir souffert de ces maladies et 60 % des individus non privés en santé (PDi). Pour les autres types de maladies l’incidence est plus faible. D’autres maladies prévalentes sont : la diarrhée (8 %), les problèmes dentaires (5 %) et les problèmes de la vue (7 %). 38 % des malades ont répondu n’avoir pas été affectés par une des maladies indiquées dans le questionnaire. En comparant l’incidence de ces maladies selon le genre/les groupes d’âge, nous trouvons que les enfants sont beaucoup plus concernés par la fièvre/malaria et diarrhée alors que les adultes sont plus concernés, par les problèmes de dent/des yeux et autres problèmes de santé. Lorsque l’incidence de la fièvre/malaria est plus élevée parmi les individus non privés en santé, l’incidence des problèmes des dents et des yeux ne s’établit plus en dessous des individus privés. Ceci peut être dû au fait que certains problèmes de santé peuvent être plus facilement ignorés que d’autres et que les personnes qui en souffrent trouvent les raisons de ne pas consulter un service de santé.
Dans le questionnaire il apparaît que certains malades recouvrent aux guérisseurs traditionnels et à l’église. Ce qui explique que 23 % des individus privés en santé ont répondu positivement à cette question. Dans la construction de notre indicateur de privation en santé, nous avons tenu compte seulement des services de soin de santé professionnelle. Donc les individus privés en santé qui ont fait recourt à d’autres moyens sont allés chez les guérisseurs traditionnels (61 %), à l’église (24 %) ou ailleurs (16 %), les décompositions en groupe d’âge et de genre suggèrent quelques différences entre les genres. Les femmes/filles privées en santé sont moins enclines à consulter des guérisseurs traditionnels que les hommes/garçons privés en santé. Au contraire ces femmes/filles privées sont plus enclines à aller à l’église. De plus les filles non privées en santé sont moins enclines à visiter un hôpital mais considérablement plus encline à recevoir les services d’un pharmacien.
Pour les individus non privés le problème le plus rencontré était celui de cherté des soins (coût) et des insuffisances des services de santé. Les problèmes rencontrés n’ont pas beaucoup varié selon les groupes genre/âge. Pour les individus privés, les raisons monétaires de non consultation des services de santé étaient plus important (56 % de cas) alors que l’éloignement était évoqué par 5 % des individus privés en santé. Cependant 33% d’individus privés ont noté que selon leur perception, chercher l’aide des services de santé n’était pas nécessaire. Si la perception de ces individus s’avère être une réalité, l’estimation de la privation en santé se présente donc surestimées. Par contre, si cette perception individuelle n’est pas correcte, ce groupe aussi pose un souci dans le sens que ces individus ne réalisent pas les bénéfices d’avoir un conseil professionnel ou bien les conséquences de non-traitement à leur santé. Malheureusement nous ne disposons pas d’informations pouvant nous permettre de vérifier ces hypothèses.
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8 4
6.3.3 Imbrications de privation de santé (D) avec autres dimensions
La comparaison des privations dans la section 5 a montré que la privation dans la dimension santé est souvent combinée avec d’autres privations. Dans cette section nous analysons les multiples combinaisons de privation entre quelques dimensions proches liées avec la dimension de santé. Mais l’analyse dans la section 6.3.1 a montré que l’indicateur ‘proxy’ de santé est surestimé. Pour cette raison, nous faisons la comparaison non seulement avec l’indicateur ‘proxy’ de santé mais aussi avec l’indicateur de santé individuel.
Nous avons sélectionné les dimensions monétaire (A), nutrition (C) et eau et assainissement (F) parce que nous supposons qu’il y a des relations de causalité assez importante entre ces dimensions et la dimension
comme le ménage qui manque de ressources financières pour obtenir accès aux services de santé. Notre indicateur de nutrition s’est basé sur la réponse du ménage à la question ‘Vous êtes-il arrivé au cours de l’année dernière d’avoir des problèmes pour satisfaire les besoins en nourriture du ménage ? Nous avons considéré tous les individus dans le ménage privé dans cette dimension quand la réponse était ‘souvent’ ou ‘toujours’. Nous avons supposé que si on a ces problèmes de nourriture pour une si longue période, cela indique donc un risque élevée de malnutrition. Même si cet indicateur n’est pas parfait (voir discussion section 3.2.1), il y a un lien de causalité entre la malnutrition et des problèmes de santé. Finalement, la privation dans la dimension d’eau et assainissement implique aussi un risque élevée d’avoir des problèmes de santé (surtout le lien entre accès difficile a l’eau potable et problèmes de diarrhée).
Le tableau 23 montre toutes les combinaisons de privation entre ces 4 dimensions. On peut observer que la surestimation du taux de privation dans la santé (D) a l’effet que le % des individus dans une combinaison particulière est ‘trop’ élevée pour toutes les combinaisons avec un ‘D’ et ‘trop’ bas pour les combinaisons sans un ‘D’. Mais généralement, les différences entre l’indicateur proxy de santé et l’indicateur « seulement des individus malade » ne paraissent pas trop grande ; la plupart des individus sont privés simultanément dans quelques dimensions. 13% des individus est privé dans les 4 dimensions, 26% est privé dans 3 des 4 dimensions et 32% est privé dans 2 des 4 dimensions.
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Tableau 23 : Comparaison des imbrications avec la dimension de santé
Note : A : privé dans la dimension monétaire, C : privé dans la dimension de nutrition, D : privé dans la dimension de santé, F: privé dans la dimension d’eau et assainissement et - - - - : pas privé dans les dimensions ACDFSource : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
Combinaisons de privation Tous les individus dans le ménage de l’individu malade
Seulement les individus malades
85
Notre base de données, l’ECOM, n’est pas construite avec l’objectif d’analyser des problèmes de santé et de nutrition. Pour cette raison, les possibilités d’analyse sont limitées. Néanmoins, la perspective multidimensionnelle au niveau individuel de notre étude peut enrichir l’évidence d’autres sources d’information. Notre information nous permet d’investiguer deux liens entre la dimension de santé et les autres dimensions : La privation monétaire et la privation de santé en utilisant l’information pourquoi un individu malade n’a pas consulté un service de santé (trop cher). Le tableau 24 montre que la raison de non-utilisation ‘trop cher’ est plus associée avec une combinaison de privation monétaire et santé (60%). Quand même, ‘trop cher’ n’est pas uniquement un problème de ce groupe comme ce raison est aussi mentionnée par 40% des individus privés dans la dimension de santé mais pas dans la dimension monétaire.
% des individus 10,074 24.6 26.2 19.9 29.3 100
Raison de non-utilisation des services de santé est ‘trop chère’ 3,552 60.2 - 39.8 - 100
% des individus 10,074 33.0 38.6 11.6 16.9 100
Principale source d’eau SNDE/maison 2,425 0.9 0.6 40.3 58.2 100SNDE/ailleurs 2,530 38.3 46.6 5.8 9.2 100Fontaine/pompe villageoise/citerne 708 40.7 58.7 0.2 0.3 100Puits 2,100 47.0 50.3 1.1 1.6 100Rivière/marigot/pluie 2,311 44.1 51.5 1.8 2.6 100
L’individu a souffert la diarrhée dans les 4 dernières semaines 687 35.1 40.8 9.3 14.9 100
Tableau 24: Relations entre les dimensions de santé, monétaire et eau & assainissement (seulement pour les individus qui ont souffert un mal, Di)
Note : A : privé dans la dimension monétaire, Di : privé dans la dimension de santé, F : privé dans la dimension d’eau et assainissement, PADi : ni privé monétaire ni en santé, PFDi : ni privé en eau & assainissement ni en santé. Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
Effectif Dimensions monétaire et santé(pourcentages lignes)
Total
ADi A Di PADi
Effectif Dimensions eau & assainissement et santé (pourcentages lignes)
Total
FDi F Di PFDi
86
Les problèmes monétaires peuvent avoir des conséquences graves pour la santé : l’étude de Bowamboka (2007) a analysé les facteurs de risque pour la mortalité maternelle et de l’enfant et a constaté que la pauvreté19
indirecte sur la mortalité de l’enfant. Le risque de mortalité maternelle est élevée pour les mères pauvres supposément parce qu’elles reçoivent des services de santé d’une qualité inférieure. Le risque de mortalité de l’enfant est élevé pour les enfants pauvres comme c’est associé avec la malnutrition maternelle.
Le deuxième lien que nous analysons est la relation entre la principale source de l’eau utilisée pour boire et la prévalence de diarrhée. Le Tableau 24 montre que la plupart des individus utilisant l’eau de la SNDE à domicile ne sont pas privé dans la dimension d’eau & assainissement. Avec tous les autres sources d’eau, les individus ont un ‘risque’ de privation dans la dimension d’eau & assainissement élevée. Notez que cette distribution est une conséquence directe de notre méthode appliquée pour classer les individus comme privés ou non dans cette dimension. Ce qui est intéressant, c’est la relation entre les distributions des sources d’eau et la prévalence de diarrhée ; la prévalence de diarrhée est beaucoup plus haute chez les groupes FDi (35%) et F (41%)20.
Nos résultats de santé sont confirmés par les résultats de l’enquête Démographique et de Sante au Congo (EDS, 2005) et l’évidence internationale : le risque d’avoir des maladies comme le paludisme et la diarrhée est plus élevé pour les enfants que les pour les est aussi lié aux mauvaises conditions d’accès a une source d’eau potable.
19 Leur indicateur de pauvreté est mesuré d’une façon relative à la base d’un index composé des caractéristiques de bien-être économique et est le même indicateur lequel est utilisé dans l’Enquête Démographique et de Sante a Congo (EDS, 2005)
20 Rappelez que tableau 22 a montré qu’en total 8% des individus malades ont répondu d’avoir eu de diarrhée.
89
Possibles réponses politiques
Une approche de privation multidimensionnelle implique aussi que le terme de pauvreté n’est pas seulement considéré dans un sens monétaire mais aussi dans des autres aspects du bien-être. Dans les dimensions d’éducation, santé, eau et assainissement et enclavement on a défini le bien ou mal être d’un individu dans le sens de l’accès aux services de base. L’analyse des combinaisons de multiples privations nous a montré que la plupart de la population Congolaise est simultanément privée dans quelques des 8 dimensions que nous avons considérée (section 5). L’analyse des groupes des individus qui souffrent d’une combinaison de privations spécifiques nous a permis de comparer le profil et les problèmes de ce groupe avec le profil et les problèmes des autres individus dans ces dimensions spécifiques (section 6). Cela a donné une indication si la problématique dans une dimension est beaucoup plus associée avec un groupe spécifique ou si la problématique prend une forme plus générale dans le pays.
Un des objectifs de cette étude étant la formulation de réponses politiques appropriées pour la lutte contre la pauvreté en République du Congo, cette section est consacrée aux propositions de politiques envisageables dans les dimensions qui ont l’objet d’étude dans cette recherche. Une conséquence de notre approche est que les réponses politiques couvrent plusieurs terrains thématiques et que les ‘solutions’ dans un domaine peuvent couvrir un autre domaine.
La discussion des possibles réponses politiques ci-dessous est concentrée à la problématique des groupes que nous avons analysés dans la section 6 : la privation monétaire et éducation des enfants âgés de 6 à 17 ans et la relation avec la dimension de travail, la privation dans les dimensions d’eau et assainissement et habitation (tous les individus) et, finalement, la privation dans la dimension de santé par groupes d’âge et sexe et les relations aves les dimensions monétaire et l’eau et assainissement21. Les réponses politiques postulées ci-dessous incluent les suggestions faites par les partenaires publiques et politiques présents à l’atelier de restitution et validation de ce rapport à Brazzaville le 11 Décembre 200722.
7.1 La privation monétaire et éducation des enfants âgés de 6 à 17 ans (groupe 1)
L’analyse de la privation monétaire et éducation des enfants âgés de 6 a 17 ans a montré qu’un tiers des enfants sont simultanément privés dans ces deux dimensions. Cela constitue donc un groupe non-négligeable. En plus, la raison de privation pour la pluparts des enfants privés dans l’éducation est la réalisation d’un progrès lent. A notre avis, cela indique surtout une problématique d’accès à des services d’éducation de qualité. L’analyse des perceptions des parents confirme cette hypothèse (par exemple la prévalence des réponses comme le manque des enseignants, effectifs pléthoriques et l’état mauvaise des établissements scolaires). En même temps, la non-fréquentation pourrait aussi être indirectement liée à la qualité parce qu’un service de mauvaise qualité incrémente les
7
21 L’ECOM ne permet pas de décomposer la population Congolais par ethnicité. Il existe l’évidence que la population autochtone a des problèmes associé avec des risques de privation beaucoup plus élevée dans la plupart des dimensions investigué dans cette étude (Ministère de la sante, des affaires sociales et de la famille et Unicef, 2007).
22 La suite de cette étude constitue d’une discussion participative entre les partenaires politiques et publiques dans lequel les réponses postulés sont précisées. Pour une sélection de ces réponses, une nouvelle étude d’UNICEF Congo Brazzaville est prévue avec l’objectif d’estimer leur impact sur la pauvreté et leur cout.
90
coûts d’opportunités des individus pour ne pas aller à l’école. Les résultats en termes de non-fréquentation et la relation avec le travail de l’enfant et les résultats des perceptions indiquent aussi que les aspects monétaires sont aussi liés à la privation d’éducation.
Eu égard aux enseignements qui ressortent de notre analyse on peut envisager une série de réponses politiques concernant notamment l’offre et la demande des services d’éducation. En effet, en tenant compte du fait que d’une manière générale les enfants sont économiquement dépendant de leur environnement immédiat, les axes de politiques envisagées pour ce groupe ne touchent pas directement à la dimension monétaire à proprement parler chez les enfants, mais plutôt aux variables qui lient la dimension monétaire et la dimension éducation.
7.1.1 Demande des services d’éducation
En réponse aux problèmes que soulève la privation des enfants, particulièrement ceux qui sont privés simultanément prives dans les dimensions monétaire et éducation, les scénarios de réponses de politiques susceptibles d’améliorer la situation des enfants de ce groupe se résument comme suit:
Appui monétaire aux familles :
la conditionnalité que les enfants fréquentent effectivement un établissement scolaire, éventuellement ciblé à les familles privées monétairement);
Réduire les coûts d’éducation :
Changer les perceptions / le comportement :
Indirect :
7.1.2 L’offre des services d’éducation
Les options envisageables en vue d’améliorer l’offre des services d’éducation tiennent, en rapport avec les perceptions des parents des enfants en rapport avec les problèmes observés, aux points suivants :
Améliorer la qualité de l’enseignement et la quantité des enseignants (capital humaine)
Améliorer les facilités scolaires (capital physique):
91
d’identification des besoins;
Changes des structures financières (processus d’allocation)
d’absorption) ;
plus de fonds aux régions rurales et semi urbains dont les enfants en sont les plus privés.
L’information dans notre base de données permit d’analyser la non-fréquentation, le progrès lent et les perceptions des parents sur la qualité des services scolaires. Pour prioriser des mesures pour améliorer la qualité d’éducation il faut complémenter le perspectif obtenu avec cette étude avec autres sources d’information.
7.2 La privation dans l’eau et assainissement et habitation (groupe 2)
Les observations principales de notre étude sont confirmés par l’étude ‘Appui au dialogue national sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène en République de Congo’ fait par COWI (2007). La contribution de notre étude est que nous avons utilisé les données pour arriver à un jugement de bien ou mal être (en termes d’un accès minimum) et de montrer les imbrications entre la dimension d’eau et assainissement et les autres dimensions. En revanche, l’étude de COWI permet une perspective plus profonde en termes des problèmes de gestion entre les acteurs principales dans se secteur et, en conséquence, nous- nous referons aux solutions spécifiques mentionnés dans cet étude.
Notre analyse a montré que la moitié des individus Congolais est simultanément privée dans les dimensions d’eau et assainissement et habitation. L’analyse de cette problématique dans la section 6.2 indique que l’accès aux services de base comme l’électricité, l’eau potable, services d’assainissement, évacuation des ordures ménagères constitue un problème général au Congo. En plus, notre étude a montré un lien entre la privation dans la dimension d’eau et assainissement et le risque de diarrhée (dimension de santé) ; la prévalence de diarrhée et beaucoup plus hautes chez les individus qui sont privés en termes d’eau et assainissement. Comme l’état joue un rôle principal dans l’offre de ses services de base on ne peut que constater que l’amélioration de la situation dans ces dimensions dépendra largement, mais pas exclusivement, à l’initiative prises par cet acteur23. Les résultats de notre analyse suggèrent que l’accès aux services de base mérite une attention particulière dans la formulation d’une stratégie de développement.
L’étude a aussi montré des grandes disparités entre le milieu rural et urbain dans ces dimensions: même si la prévalence de privation est aussi élevée dans les régions urbaines, à peu prés 90% de la population rurale sont simultanément privés dans ces deux dimensions. Ces disparités sont un argument en faveur du ciblage géographique Les grandes disparités peuvent ainsi constituer une raison pour avoir une réponse politique différente selon le milieu de résidence. Par exemple, dans le milieu rural on peut décider de se concentrer à améliorer l’accès a une meilleure source d’eau potable (dans ou proche de l’habitation). Dans le milieu urbain on peut avoir des multiples objectifs, comme accès à une meilleure source d’eau potable dans l’habitation et l’évacuation des eaux usées et des ordures ménagères.
Finalement, une grande partie de l’améliorèrent des conditions de vie dans la dimension d’habitation ne sera pas directement lié a des réponses spécifiques dans ce secteur (comme les suggestions spécifiques ci-dessous) mais seront plutôt le résultat d’une croissance économique bien distribué dans la population (donc une amélioration de la dimension monétaire).
23 Néanmoins, le component infrastructurel est plus prononcé dans l’eau et assainissement.
92
7.2.1 Eau et assainissement
Demande des services de l’eau et assainissement :
l’environnement
Offre des services de l’eau et assainissement :
assainissement, réhabilitation des services de voirie actuelle, investissements dans l’évacuation des ordures ménagères et investissements dans les services de l’eau et assainissement des établissements de santé et scolaires ;
ONGs dans les domaines de l’eau et de l’assainissement;
7.2.2 Habitat
Demande d’un habitat au standard minimum :
Offre d’un habitat au standard minimum :
7.3 La privation de santé par groupes d’âge et sexe (groupe 3)
Tenant en compte les limites de notre source d’information dans le champ de santé nous discutons ici quelques points focaux pour les réponses politiques de santé résultant de notre analyse.
L’analyse des liens entre la privation dans la dimension monétaire et la privation de santé a indiqué que les coûts pour bénéficier des services de santé en cas de mala die empêchent l’accès effectif à ces services (résultant dans une double privation). En plus, même si l’individu malade consulte un service de santé, un coût trop élevé pour recevoir ce service et souvent mentionnée comme problème. Pour ces raisons, la réduction des coûts pour recevoir des services de santé pourrait constituer un objectif important des réformes dans le secteur de santé. Il existe beaucoup de possibilités pour atteindre cet objectif et le choix entre les uns ou les autres devrait être basé sur des sources d’information plus spécifiques que notre étude.
Nos résultats montrent aussi que la (non)disponibilité des médicaments est aussi souvent mentionnée comme un problème. Mais les perceptions des clients des services de santé investigués dans notre rapport ne donnent qu’une perspective limitée sur la qualité des services de santé et doivent être supplémenté par des sources d’information sectorielle.En ce qui concerne la risque élevée pour enfants de souffrir des maladies comme le paludisme et diarrhée, les solutions politiques se trouvent dans la prévention comme la fourniture des moustiquaires, l’amélioration de l’accès à l’eau potable et un meilleurs assainissement et une sensibilisation de la population en termes d’hygiène, mais aussi dans un meilleur accès aux services de santé curatifs (45% des individus privés qui avaient eu fièvre/paludisme n’ont pas consulté un centre de santé).
La réduction
des coûts pour
recevoir des
services de
santé pourrait
constituer
un objectif
important des
réformes dans
le secteur de
santé.
93
7.3.1 Demande des services de santé
Réduire les couts de santé:
accouchement etc.) ;
Changer les perceptions / le comportement :
maladies et de suivre les conseils de médication ;
Réduction des prix des biens essentiels de prévention pour les ménages :
Indirect :
Change de système :
7.3.2 Offre des services de santé
Améliorer la qualité des services de santé :
Augmenter la disponibilité des services et des produits :
femmes) dans les milieux ruraux et semi-urbains.
Restructurer les structures financières (processus d’allocation)
d’absorption);
Changer de système:
95
Conclusions
La complexité du phénomène de la pauvreté nécessite une approche qui soit à même d’aider à apprécier la situation des individus dans diverses dimensions du bien être. C’est dans cette perspective que l’approche des besoins de base, fondée sur une conception du pauvre en tant qu’individu privé d’un minimum de commodités ou services de base jugées préalables à l’atteinte d’une certaine qualité de vie, et qui répond à la nécessité de reconnaître que la pauvreté revêt un caractère multidimensionnel, a été privilégiée dans cette étude. Elle a consisté, sous la contrainte de la disponibilité des informations dans la base des données ECOM- 2005, à apprécier la situation individuelle ou du ménage, en terme de privation, dans huit dimensions du bien-être à savoir la dimension monétaire, la dimension santé, la dimension éducation, la dimension nutrition, la dimension habitation, la dimension travail, la dimension eau et assainissement et la dimension enclavement.
L’analyse dans ce rapport est limitée sur les aspects suivants :
sélectionnés et le choix des indicateurs de bien-être dans ces dimensions ;
évidences dans la direction de la causalité. La littérature internationale a montré qu’il est très difficile d’identifier la direction de causalité et que souvent il existe une causalité fortifiante (donc en deux directions opposé);
des choix. Nous avons motivé ces choix mais c’est clair qu’il existe encore beaucoup d’autres possibilités d’approfondissement pour une meilleure compréhension des phénomènes.
Tenant en compte ces limitations mentionnées, une innovation particulière de cette étude est l’analyse des multiples privations au niveau de l’individu. Cela a permis de faire une analyse plus approfondie que la description des taux de privations dans chaque dimension. On a pu identifier les imbrications entre les dimensions (quel % des individus est privé simultanément dans les dimensions ‘x’, ‘y’ et ‘z’ ?). En plus, on a comparé les profils des groupes simultanément privés dans les dimensions particulières avec les profils des groupes ‘seulement’ privés dans une de ces dimensions ou pas privés (est-ce que les caractéristiques du groupe doublement privé sont différentes des caractéristiques des groupes singulièrement privés ou non privés ?). En faisant le même type de comparaison entre ces groupes on a analysé la problématique associée avec la privation dans et entre ces dimensions (est-ce que ce groupe a des problèmes différentes ou est-ce que la problématique est plutôt un phénomène générale ?).
Il y a plusieurs avantages avec cette approche :
de bien être dans la prévalence, les caractéristiques de haute risque et les problèmes peuvent résulter dans l’identification des groupes prioritaires différents (selon le type et la combinaison de privations) et réponses politiques différents (dans ou dehors la dimension) ;
groupes prioritaires et (la nécessite) des réponses politiques plus fines/spécifique dans un pays ou seulement une infime partie de la population (6%) n’est pas privé dans aucune dimension.
Dans chacune des dimensions investiguées les taux de privation sont considérables mais les grandeurs sont quand même différentes (entre les dimensions entre enfants, hommes adultes et
8
96
femmes adultes). L’étude montre aussi qu’au Congo, certaines caractéristiques sont associées à un risque élevé ou faible de privation. Cela ne devrait pas pour autant amener à occulter l’hétérogénéité des situations entre les dimensions et les caractéristiques des individus ou des ménages. En effet les caractéristiques qui sont pour certaines dimensions associées à un risque élevé de privation ont une moyenne ou une sous moyenne de risque dans d’autres dimensions. Tout ceci montre qu’un groupe spécifique peut avoir des problèmes spécifiques, ce qui renforce l’opportunité d’analyser la pauvreté suivant une approche multidimensionnelle. L’analyse des multiples privations dans la section 5 a permis de sélectionner trois groupes prioritaires devant faire l’objet d’une analyse plus approfondie pour la formulation des réponses politiques (voir section 7 pour un sommaire des principaux résultats et la discussion des réponses politiques).
Les réponses politiques indiquées dans la section 7 étaient en partie formulées sur la base des analyses dans cette étude et, pour une autre partie, formulées sur la base des suggestions faites par les partenaires publics et politiques après la présentation de cette étude. L’approche multidimensionnelle de cette étude ne s’exprime pas dans la formulation des politiques ‘nouvelles’ ou ‘innovantes’ mais contribue à la sélection entre les réponses éprouvés et multisectorielles. Au Congo à l’heure actuelle, le processus participatif en termes de Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) a aboutit à une version finale de ce document. Il est donc important de traduire ces stratégies en politiques spécifiques. Dans ce cadre, la suite de cette étude consiste à poursuivre le processus des discussions participatives sur les réponses politiques spécifiques pour réduire la pauvreté dans plusieurs dimensions. Ce processus sera finalisé par la production d’une étude qui analysera l’impact des politiques spécifiques sélectionnées sur la pauvreté et leurs coûts.
99
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103
Annexe: Analyse des Correspondances Multiples
1. Introduction
L’analyse des correspondances multiples (ACM) est une méthode descriptive, qui permet d’étudier les liaisons entre plusieurs variables qualitatives. Sa mise en œuvre nécessite des précautions pour mettre en évidence correctement l’information que recèlent les données. Dans le cadre de cette étude, Elle est souvent utilisée pour interpréter les résultats d’une enquête. Sur le plan formel cependant, l’ACM est une simple application de l’AFC (Analyse factorielle des correspondances). Mais cette méthode présente des propriétés mathématiques particulières et des règles d’interprétation différentes de celles de l’AFC.
2. Données, notations et définitions de base
On dispose de n individus décrits par p variables qualitatives pXXX ,......,, 21 On désignera par X le tableau des données obtenu à partir des observations de ces variables sur l’ensemble des individus.
Les p variables peuvent être considérés comme p questions. Soit Q l’ensemble de ces questions.
Pour toute question (ou variable) q, on notera qJ l’ensemble de toutes les réponses ou
modalités de q, et on désignera par J l’ensemble de toutes les modalités. Qq
qJJ
a) Tableau Disjonctif Complet associé au tableau X
A partir du tableau des données X, on définit un tableau de la façon suivante.
Pour tout individu Ii , et pour toute question Qq , on pose : 1ijk si i a adopté la modalité j de la question q, 0ijk sinon.
Le tableau de terme général ijk ),( JjIi est appelé le Tableau Disjonctif Complet associé au tableau X. Il s’agit donc d’un tableau de format (I x J). On l’appellera K.
Le tableau est disjonctif parce que deux modalités j et j’ d’une même question s’excluent
mutuellement : si un individu a choisit la modalité j de la question q, il n’a pas adopté une autre
modalité qJj' . Cela se traduit par 1qJj
ijk
Le tableau est complet en ce sens que à tout individu correspond une et une seule modalité de réponse à toute question.
10
10 4
1 0 1 1 0 02 1 0 0 1 0. 0 1 0 0 1. 1 0 1 0 0. . . . . .n 1 0 1 0 0
Masculin Féminin
Exemple de tableau disjonctif complet:Individu Sexe Statut matrimonial
Marié Célibataire Autres
Sexe M 10 0 5 3 2 7 3F 0 5 2 2 1 4 1
Statut matr Marié 5 2 7 0 0 4 3Celibat 3 2 0 5 0 6 1Autres 0 1 0 0 1 1 0
Utilisation ? Oui 7 4 4 6 1 11 0Non 3 1 3 1 0 0 4
Masculin Féminin
Exemple de tableau de Burt
Individu Sexe Statut matrimonial Utilisation?Marié Célibataire Autres Oui Non
On a 1,0ijk , )(. QcardkkJj
iji : nombre de questions
jIi
ijj Ikk. : nombre d’individus ayant adoptés la modalité j.
Qq , nICardkqJj
j )(. : nombre total d’individus.
)(.,
QCardnkkIi
iJjIi
ij
b) Tableau de Burt
On obtient le tableau de Burt associé au tableau X en juxtaposant les tableaux de contingence croisant deux à deux les p variables qualitatives.
Il s’agit d’un tableau de format (J x J). On l’appellera X.
On a B=K’K c’est-à-dire JxJjj ', , ''' jjIi
ijijjj nkkb : nombre d’individus
ayant pris à la fois les modalités j et j’.
Comme le tableau K est disjonctif, alors pour deux modalités j et j’ d’une même question q
( qJjj ', ) on a 0'.' jjjjj kb d si 'jj et jjj kb . : nombre d’individus ayant pris la modalité j.
i j
i j
i j
j j i j i j j j
j j j j j j
105
3. Eléments supplémentaires
On peut introduire dans le tableau, pour faciliter l’interprétation des résultats, des données que l’on appelle souvent supplémentaires, par opposition aux données dites actives. Les données supplémentaires peuvent être des colonnes : ce sont alors des variables indicatrices d’une variable qualitative dont on ne veut pas tenir compte dans les calculs des paramètres. Elles peuvent être aussi des lignes, et caractériser les unités statistiques ne faisant partie de la population statistique analysée.
Dans le cadre de cette étude, les variables indicatrices possession de la voiture et possession de la pirogue sont mises en supplémentaires. Ces deux variables ont des effectifs relativement faibles. Elles interviennent donc relativement peu souvent dans l’ensemble des distances ; par contre elles augmentent la distance entre deux unités statistiques dont l’une i possède l’une des deux variables indicatrices et l’autre j non. En les mettant en supplémentaire, on améliore ainsi la consistance ordinale du premier axe factoriel qui n’est plus expliqué uniquement par les variables possession de la voiture et possession de la pirogue.
4. Description mathématique de l’Analyse des Correspondances Multiples
L’ACM du tableau X est l’AFC du tableau Disjonctif Complet K. Ses principes sont donc identiques
à ceux de l’AFC, à savoir :
même transformation du tableau K en profils-lignes et profils colonnes ;
même critère d’ajustement avec des pondérations des points égales à leurs profils marginaux ;
même distance du Khi-deux.
4.1. Nuages des profils et distances entre points-profils
a) Nuages des profils-lignes (nuages des individus)
Chaque individu i est affecté du poidsn
fp ii
1. . La distance entre deux individus i et i’ est
jjiij
j
jiij
j j
ij
ij
j j
kkn
n
pp
k
p
k
n
npff
fiid 2
'
2
'2'
.
2 11)',( avec
1,0ijkDeux individus sont proches s’ils on choisit les mêmes modalités.
b) Nuages des profils-colonnes (nuages des modalités)
Chaque modalité j est pondérée par sa fréquence marginalenp
nf j
j. . La distance entre deux
modalités j et j’ s’écrit
2
'
'2 )',(i j
ij
j
ij
n
k
n
knjjd .
22 i ji j
i j
np
i j i j´
10 6
Ainsi deux modalités d’une même question sont obligatoirement assez éloignées l’une de l’autre dans l’espace. Deux modalités possédées par les mêmes individus sont confondues. Enfin, les modalités rares sont éloignées de toutes les autres modalités.
On interprète la proximité entre deux modalités d’une même question comme étant une similitude de profil, ceci à condition que ces deux modalités soient bien représentées. Comme en AFC, on définit aussi le centre de gravité du nuage des modalités ; il se confond avec le profil marginal colonne dont la iième coordonnée vaut nf
i/1
.. La distance d’une modalité j au centre de
gravité s’écrit 11
),(
2
1 .
2
j
n
i j
ijQ n
n
nn
kngjd
d’une modalité sur la distance au point moyen. Le profil de la classe j ressemblera d’autant plus au profil moyen que son effectif est grand. Réciproquement, une modalité rare (faible effectif) sera toujours loin du centre de gravité du nuage des modalités.
L’inertie du nuage des modalités par rapport à son centre de gravité Qg est égale à
1),())(( 2
p
Jgjd
np
nJNI
jQ
jg J est le nombre total de modalités et p le nombre
de questions ou de variables. Contrairement à l’AFC, l’inertie n’a pas de signification statistique,
c’est le cas aussi en ACP normée.
4.2. Ajustement des nuages et relations barycentriques
On sait d’après les résultats de l’AFC que l’ajustement du nuage des individus (ou des lignes)
revient à diagonaliser la matrice T=Z’Z avec j
ij
ji
ijij
n
pn
np
k
ff
fZ
..
L’ajustement du nuage des profils-colonnes (des modalités) revient à diagonaliser la matrice T’ de même terme général que T.
Remarque: Compte tenu de la structure particulière du tableau disjonctif complet, on obtient (J-p) vecteurs propres non triviaux. Il y a (p-1) vecteurs propres associés à la valeur propre 0, et un vecteur propre relatif à la valeur propre 1.
On déduit les relations de transition entre les deux nuages
Ces relations traduisent des relations barycentriques : A un coefficient de dilation près le long des axes
toute modalité est au barycentre des individus qui la possède
tout individu est aussi au barycentre des modalités qu’il possède
np
i ji j i j
np
107
5. Eléments d’aides à l’interprétation
Comme en ACP et AFC, on utilise les mêmes éléments d’aides à l’interprétation des points.
En revanche, les valeurs propres et les taux d’inertie n’ont pas ici les mêmes interprétations statistiques. En effet, lorsqu’on pratique une AFC sur TDC, l’inertie totale, contrairement au cas de l’AFC sur tableau de contingence, n’est pas liée à la structure intrinsèque du tableau étudié, c’est à dire aux liaisons entre les variables. Cette inertie dépend uniquement du nombre de modalités actives et du nombre de questions actives. Du fait de la nature disjonctive du tableau TDC, les taux d’inertie sont très faibles et donnent une image pessimiste de l’importance des facteurs ; en outre les valeurs propres tendent à décroître de façon régulière, ce qui rend délicate (et parfois peu instructive) l’étude de l’histogramme des valeurs propres.
Plusieurs attitudes peuvent être adoptées pour tenir compte de ces particularités de l’AFC appliquée au TDC. On peut tout d’abord se contenter des éléments fournis par l’AFC appliquée au TDC en s’interdisant d’analyser séparément la valeur d’un taux d’inertie particulier.
La contribution d’une modalité j à l’inertie totale du nuage est n
n
pjC j1
1)TR( .
C’est en fait la distance pondérée de j à g.
On en déduit que la contribution d’une modalité est d’autant plus grande que sa fréquence
d’apparition est faible. Cela induit, sur le plan pratique, le fait que les modalités à faibles effectifs
risquent d’avoir trop d’importance dans l’analyse des axes factoriels. En conséquence, on évitera,
au moment du codage, les modalités à faibles effectifs.
La contribution d’une variable ou d’une question q se définit par p
JqC q 1
)TR( où qJ
est le nombre de modalité à la question q. On en déduit que la contribution d’une question est fonction du nombre de ses modalités. Cela signifie que si on souhaite que chaque variable ait une importance relativement égale par rapport aux autres, il est préférable d’avoir un même nombre de modalité par variable.
A condition d’être bien représentés (bon COS2), on interprétera:
La proximité entre individus en termes de ressemblances : deux individus se ressemblent s’ils ont choisi globalement les mêmes modalités.La proximité entre modalités d’une même variable en termes de ressemblance : les individus ayant adopté ces deux modalités se ressemblent vis-à-vis d’autres variables. On dit qu’ils ont les mêmes profils.
L’interprétation de la proximité entre deux modalités de variables différentes est un peu délicate ;on peut seulement dire que les individus possédant l’une des deux modalités ont le même centre de gravité que ceux possédant l’autre modalité.
NB : Des regroupements préalables de variables ont été effectués pour rendre les données
10 8
régulières et, mettre en évidence correctement l’information que recèle les données. Ainsi, en ce qui concerne :
La dimension habitation :
Les modalités terre battue non cimentée et terre battue cimentée de la variable matériau des murs ainsi que les modalités tôles, bois/planches et autre sont regroupées respectivement en deux modalités, les autres modalités étant demeurées telles,Les modalités bois/planches, briques cuites et autres de la variable matériau du sol sont regroupées en une modalité, les autres demeurant telles,En ce qui concerne la variable combustible principal pour la cuisine, les modalités bois, scuire et autre d’un côté, charbon de bois et pétrole de l’autre ainsi les modalités gaz et électricité SNE sont regroupées en trois modalités respectives.
La dimension eau et assainissement :
En ce qui concerne la variable principale source d’eau à boire, les modalités fontaine/robinet public et pompe villageoise/Forage à pompe manuelle d’un côté, puit protégé et puit non protégé de l’autre ainsi que les modalités rivière/marigot/source, pluie et autre sont regroupées respectivement en trois modalités,Les modalités latrines couvertes et latrines améliorées ventilées d’un côté et les modalités latrines non couvertes, latrines suspendues/sur pilotis et autre sont regroupées respectivement en deux modalités en ce qui concerne la variable type de toilettes ; les autres restant telles.Trois regroupements des modalités sont effectués en ce qui concerne la variable mode d’évacuation des eaux usées. Il s’agit des modalités caniveau fermé, caniveau à ciel ouvert et puisard d’une part, trou et autre d’autre part ainsi que les modalités dans la cour et dans la nature/dehors.
La dimension enclavement :
L’analyse a porté sur les variables suivantes : Possession de la radio, du téléviseur, du téléphone, de la moto, de la motocyclette, de la pirogue et de la voiture. Les variables possession de la voiture et de la pirogue ont été mises en illustratif c’est-à-dire qu’elles n’ont pas intervenues dans les calculs. Ceci du fait de leur effectif très faible. Les variables utilisées n’ont pas nécessité un regroupement car elles étaient déjà dichotomisées.
111
Annexe: La Classification Ascendante Hiérarchique
11
1. Données, traduction géométrique
Analyse Factorielle, car elle fournit des indications complémentaires. En effet, après l’analyse factorielle, une fois les axes interprétés, on dispose de plans de projection sur lesquels on sait que deux points proches se ressemblent du point de vue des facteurs de ce plan, mais on ne voit pas sur ces graphiques qui ressemblent à qui globalement!
La classification permet de partitionner l’ensemble des individus en «groupes de ressemblance». On projette alors ces groupes sur les plans factoriels. Ceci permet de juger de la «cohésion» de chaque facteur: si les individus très démarqués du point de vue d’un facteur forment une classe, c’est que la ressemblance du point de vue de ce facteur implique pratiquement une ressemblance à tous points de vue.
2. Le problème de classification
q classes «le mieux possible». Il paraît souhaitable pour une classe d’être la plus homogène possible, c’est-à-dire que les individus qui la composent se ressemblent globalement le plus.
Formellement le problème de classification consisterait par exemple à chercher q classes telles que la somme de leurs inerties internes soit minimale.
externe d’une classe l’inertie de son centre de gravité (affecté du poids total de la classe) par rapport au centre de gravité du nuage tout entier. Rappelons le théorème de Huygens exprimant l’inertie d’un nuage de points pondérés, par rapport à une origine O, en fonction de son inertie par rapport à son centre de gravité g:
On peut, grâce au théorème de Huygens, exprimer l’inertie interne d’un nuage partitionné en classes en fonction des inerties internes et externes des classes: l’inertie totale du nuage s’écrit comme somme des inerties internes des classes et de leurs inerties externes, c’est-à-dire de l’inertie du nuage des centres de gravité.
p d x O p d x g p d g Oi ii
I
i ii
I
ii
I2
1
2
1 1
2( , ) ( , ) ( ) ( , )
112
maximiser l’inertie externe. Donc la meilleure partition en q classes si l’on utilise ce critère est celle dont les classes sont globalement les plus hétérogènes entre elles.
q meilleures classes de ce point de vue est diablement combinatoire a priori: il faut essayer toutes les partitions possibles en q classes. C’est rapidement impensable. En outre, il n’est pas dit a priori que les partitions optimales en 2, 3, ...,I classes puissent être ordonnées hiérarchiquement. Une telle propriété serait pourtant assez agréable, parce qu’on serait sûr que deux individus rangés dans une même classe dans une partition restent rangés ensemble dans toute partition plus grossière. Cette stabilité faciliterait l’interprétation successive des différentes partitions.
On “résout” ces problèmes simultanément (de manière sous-optimale, mais expéditive) en utilisant un algorithme binaire de classification ascendante hiérarchique fondé sur l’inertie. On est sûr d’obtenir ainsi rapidement une hiérarchie de partitions emboîtées.
3. Algorithme de CAH
3.1. Indice d’agrégation
oublier toutes les différences existant entre ces individus. La mesure globale de ces différences est l’inertie interne de la classe, i.e. son inertie autour de son centre de gravité.
Annuler cette inertie interne revient géométriquement à remplacer les points de la classe A par leur centre de gravité gA (muni de la somme des poids). D’un point de vue statistique, on confond tous ces individus avec leur moyenne.
113
gp p
p g p gA B
A BA A B B
1( )
agrégation et l’inertie du nuage après agrégation, c’est-à-dire où A a été remplacée par gA.D’après la formule de Huygens rappelée plus haut, il est évident que le coût de l’agrégation est l’inertie interne de A. Par conséquent, il est naturel d’utiliser cette inertie interne comme indice d’agrégation entre individus.
Plus généralement, on cherche la formule de l’indice d’agrégation binaire entre deux classes A et B(déjà formées). Soient (gA,pA) et (gB,pB) les deux points pondérés représentant ces classes A et B.La classe A B résultant de leur agrégation sera représentée par leur centre de gravité:
Remarque: on aurait obtenu la même chose en agrégeant directement les individus de A B, ce centre de gravité étant trivialement celui de la classe A B.
pA et pB, et de la distance entre gA et gB:
p gp p
p g p g p gp p
p g p gA AA B
A A B B B BA B
A A B B
1 12 2
( ) ( )
12
22
22
( )( )
p pp p g g p p g g
A BA B A B B A B A
p p
p pg gA B
A BA B
2
3.2. Algorithme détaillé
(i) On part avec pour ensemble de classes l’ensemble des singletons (individus isolément pris comme des classes).
(ii) On cherche les deux classes ayant l’indice d’agrégation minimum, c’est-à-dire la paire de points d’inertie interne minimale. On agrège ces classes, c’est-à-dire qu’on remplace les points correspondants par leur centre de gravité affecté de la somme des poids.
(iii) Si la classe obtenue est l’ensemble des individus tout entier (i.e. si le nouveau nuage obtenu est réduit au seul centre de gravité des individus), on arrête. Sinon, on retourne en (ii).
A chaque étape du processus d’agrégation binaire, on se retrouve donc avec un nouveau point: le centre de gravité de tous les individus agrégés “sous lui”.
115
Annexe: Sélection des groupes
Monétaire 1
Education 0.1238* 1
Nutrition 0.1451* 0.0962* 1
Santé 0.0780* 0.0774* 0.0769* 1
Travail -0.0064 -0.1024* 0.0424* 0.0246* 1
Eau & assain. 0.1745* 0.1428* 0.1234* 0.0448* -0.0594* 1
Habitation 0.1526* 0.1706* 0.1454* 0.0761* -0.0839* 0.4093* 1
Enclavement 0.2188* 0.1238* 0.1897* 0.0710* -0.0088 0.2054* 0.2217*
Tableau A1 : Corrélations entre 2 dimensions (tous les individus)Monétaire Education Nutrition Santé Travail Eau & assain. Habitation
Note : Population total (avec pondération) sauf dans les dimensions d’éducation (sont pris en compte seulement les individus âgés dessus de 5) et travail (sont pris en compte seulement les enfants âgés de 10 a 14 et les adultes de 18 a 54 ans).Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
Monétaire 1
Education 0.1496* 1
Nutrition 0.1540* 0.0753* 1
Santé 0.0667* 0.0931* 0.0914* 1
Travail 0.0394* 0.0917* 0.0547* 0.0046 1
Eau & assain. 0.1850* 0.1551* 0.1174* 0.0581* 0.0911* 1
Habitation 0.1641* 0.1856* 0.1473* 0.0820* 0.1061* 0.4060* 1
Enclavement 0.2516* 0.1077* 0.2070* 0.0560* 0.0184 0.2031* 0.2088*
Tableau A2 : Corrélations entre 2 dimensions [tous les enfants]Monétaire Education Nutrition Santé Travail Eau & assain. Habitation
Note : Enfants total (avec pondération) sauf dans les dimensions d’éducation (sont pris en compte seulement les enfants âgés de 6 a 17) et travail (Sont pris en compte seulement les enfants âgés de 10 a 14).Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
Monétaire 1
Education 0.1012* 1
Nutrition 0.1430* 0.1304* 1
Santé 0.0890* 0.0788* 0.0730* 1
Travail -0.0476* -0.1339* 0.0193 0.0195 1
Eau & assain. 0.1712* 0.1629* 0.1388* 0.0547* -0.1178* 1
Habitation 0.1407* 0.2039* 0.1600* 0.0831* -0.1614* 0.4172* 1
Enclavement 0.1898* 0.1588* 0.1855* 0.0565* -0.0391* 0.2140* 0.2289*
Tableau A3 : Corrélations entre 2 dimensions [femmes adultes]Monétaire Education Nutrition Santé Travail Eau & assain. Habitation
Note : Femmes adultes total sauf dans la dimension de travail (sont pris en compte seulement les femmes âgés de 18 a 54). * indique différent de zéro avec une signifiance statistique au niveau de 95%.Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
12
116
Monétaire 1
Education 0.0722* 1
Nutrition 0.1285* 0.0752* 1
Santé 0.0802* 0.0488* 0.0614* 1
Travail 0.0643* 0.0086 0.0805* 0.0718* 1
Eau & assain. 0.1521* 0.0884* 0.1151* 0.0134 -0.0593* 1
Habitation 0.1351* 0.0882* 0.1227* 0.0596* -0.0825* 0.4015* 1
Enclavement 0.1834* 0.0732* 0.1550* 0.1194* 0.017 0.1958* 0.2322*
Tableau A4 : Corrélations entre 2 dimensions [hommes adultes]
Monétaire Education Nutrition Santé Travail Eau & assain. Habitation
Note : Population total (avec pondération) sauf dans les dimensions d’éducation (sont pris en compte seulement les individus âgés dessus de 5) et travail (sont pris en compte seulement les enfants âgés de 10 a 14 et les adultes de 18 a 54 ans).Source : Estimations des auteurs sur la base des données ECOM 2005.
CréditsCoordination: Hector Calderon et Lisile Ganga
Production: Julie Pudlowski
Graphisme: Rita Branco
Photographie: © UNICEF Brazzaville 2008/ Shravan Vidyarthi
ContactContact
Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), B.P. 2110Brazzaville, République du CongoE-mail: [email protected]él: +242 281 50 24, +242 652 5022Facsimile: +242 281 42 40
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