Analyse de la filière des semences et des plants … · - Dr Silamana BARRY, agroéconomiste à...

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BURl<INA FASO Unité-Progrès-Justice MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE L'INNüVATION UNIVERSITE POLYTECHNIQUE DE BOBO-DIOULASSO INSTITUT DU DEVELOPPEMENT RURAL MEMOIRE DE FIN DE CYCLE En vue de J'obtention du DIPLOME D'INGENIEUR DU DEVELOPPEMENT RURAL OPTION: Sociologie et Economie Rurales Thème: Analyse de la filière des semences et des plants d'espèces ligneuses agroforestières: cas de quelques villes du Burkina Faso et des villages de Cassou, Dao, Kou, Léo, Vrassan. Présenté par: TRAORE Alain Abdoulaye Maître de stage: Dr André Babou BATIONO Directeur de mémoire: Dr Amadou SIDIBE : (2016)/(SER) Avril2DI6

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  • BURl

  • TABLE DE MATIERE

    DEDICACE V

    REMERCIEMENTS VI

    SIGLES ET ABREVIATIONS VIII

    LISTE DES FIGURES X

    LISTE DES CARTES X

    LISTE DES PHOTOS X

    LISTE DES TABLEAUX XI

    RESUME XII

    ABSTRACT XIII

    INTRODUCTION GENERALE 1

    OBJECTIFS DE L'ETUDE 2

    HYPOTHESES DE RECHERCHE 3

    IERE PARTIE: GENERALITES 4

    CHAPITRE 1: ETAT DES CONNAISSANCES SUR LE THEME .4

    1-1. REVUE DE LITTERATURE 4

    1-2. FILIERE 5

    1-3. ACTEURS 5

    1-4. SEMENCES 6

    1-5. GERMOPLASMES 6

    1-6. PEPiNIERE 6

    1-7. ESPECES AGROFORESTIERES 7

    nEME PARTIE: METHODOLOGIE 8

    CHAPITRE 1: PRESENTATION DES ZONES D'ETUDE 9

    1-1. PROVINCE DU ZIRO 9

    /-/./. Climat 9

    /-1.2. Vgtation 10

    /-1. 3. Hydrographie 10

    /-1.4. Les types de Sols, les pratiqlles cII/tllra/es et/es .\jJclI/atiol7.l 10

  • 10 1-1.5. Milieu humain et caractristiques socioconomiques

    1-2. COMMUNE DE LEO ........ 11

    1-2.1. Caractristiques physiques 11

    1-2.2. Milieu humain et caractristiques socioconomiques 11

    1-3. LA VILLE DE OUAGADOUGOU ...... 11

    1-3.1. Caractristiques physiques 11

    1-3.2. Milieu humain et caractristiques socioconomiques 12

    1-4. LA VILLE DE OUAHIGOUYA ............................ 12

    1-4.1. Caractristiques physiques 12

    1-4.2. Milieu humain et caractristiques socioconomiques 13

    1-5. LA VILLE DE FADA N'GOURMA.....13

    1-5.1. Caractristiques physiques 13

    1-5.2. Milieu humain et caractristiques socioconomiques 13

    1-6. LA VILLE DE BOBO-DIOULASSO 14

    1-6.1. Caractristiques physiques 14

    1-6.2. Milieu humain et caractristiques socioconomiques 14

    1-7. LA VILLE DE KOUDOUGOU 14

    1-7.1. Caractristiques physiques 14

    1-7.2. Milieu humain et caractristiques socioconomiques 15

    1-8. SITUATION GEOGRAPHIQUE 16

    CHAPITRE II: METHODE D'ENQUETE 17

    11-1. ECHANTILLONNAGE 17

    11-1.1. Choix des zones d'tude 17

    I1-1.2. Populotion d'tude 17

    11-1.3. Structllre de l'chantillon....... 18

    II-2. COLLECTE ET ANALYSE DES DO~NEES 19

    11-2.1. Matriel de col/eete des donnes................................................................ 19

    11-2.2. Col/ecte des donnes 19

    11-2.3. AnalYSe! des donnes 20

    11-3. DEROULEI\'IENT DES OPERATIONS 20

    11-3.1. Pr-cl111-3.2. Enqlllc 20

    CHAPITRE III: METHODES D'ANALYSE 21

    Il

    http:...........................

  • 111-1. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ..................21

    111-2. CADRE CONCEPTUEL....................................................... 21

    1II-2.I. Approchefilire 21

    III-2.1.1. Clarification des quatre tapes de l'analys~ filire 22

    1II-2.1.2. Principes de calcul 22

    1II-2.2. Analyse des Forces, Faiblesses, opportunits et menaces (FFOM) 23

    III-2.2.1. Clarification des quatre phases de l'analyse SWOT 23

    1II-2.3. Analyse du contenu des discours 24

    IIIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION 25

    CHAPITRE 1 : CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES DES

    PRODUCTEURS...........................................25

    1-1. REPARTITION SELON LE SEXE ..............................................25

    1-2. REPARTITION SELON L'AGE ET LE STATUT SOCIAL 27

    1-3. REPARTITION SELON LA RELIGION ......................................................................28

    1-4. REPARTITION SELON LE NIVEAU D'INSTRUCTION 28

    1-5. LES GROUPES ETHNIQUES 30

    1-6. ACTIVITES SOCIOECONOMIQUES 31

    1-7. ASSOCIATIONS DE PEPINIERISTES 31

    CHAPITRE II: DELIMITATION, TYPOLOGIE DES ACTEURS DE LA FILIERE .33

    11-1. NATURE DES PEPINIERES 33

    11-2. ESPECES ET NATURE DES PLANTS PRODUITS .34

    11-3. PRIX DES PLANTS PRODUITS 37

    11-4. RAISONS DE LA PRODUCTION DES PLANTS 37

    II-S. IDENTIFICATION ET ROLES DES ACTEURS DE LA FILlERE 38

    lI-5.!. Fournisseurs d'intrants 38

    11-5.2. Les producteurs de plants 40

    11-5.3. Les consommateurs ou clients 4!

    11-6. RELATION ENTRE LES ACTEURS 41

    11-6.1. Coordination verticale 42

    Jf-6. 2. Coordination hori::ontale 43

    CHAPITRE III: FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE .45

    111-1. IDENTIFICATION DES SOli RO:S [)'APPIWVISIONNEi\IENT EN SEMENCES .45

    III

    http:.........................................http:..........................................http:PRODUCTEURS..........................................http:CONCEPTUEL...................................................

  • 111-2. ANALYSE DU SYSTEME DE PRODUCTION DES PLANTS EN PEPINIERE .46

    III-2.1. Techniques de production des plants 46

    lII-2.2. Itinraire technique de la production des plants .47

    III-2.2.I. Al)provisionnement en graines et le traitement pr-germinatif.. .47

    III-2.2.2. Semis des graines 48

    III-2.2.3. Entretien des jeunes plants 49

    111-3. ANALYSE DU SYSTEME DE COMMERCIALISATION DES PLANTS 50

    III-3.1. Lieux de commercialisation 50

    III-3.2. Circuits de commercialisation 50

    III-3.2.1. Circuit direct 50

    111-3.2.2. Circuit indirect 51

    111-4. FINANCEMENT DES ACTIVITES DE LA FILlERE 52

    111-5. ANALYSE FONCTIONNELLE 52

    111-6. GRAPHE DE LA FILIERE 53

    CHAPITRE IV : ANALYSE FINANCIERE 55

    IV-l. ANALYSE DES COUTS DE PRODUCTION DES PLANTS 55

    IV-2. EVALUATION DE LA RENTABILITE DES PEPINIERES 57

    IV-3. ALLOCATION DES REVENUS TIRES DE LA PRODUCTION DES PLANTS 57

    CHAPITRE V : CONTRAINTES ET OPPORTUNITES 59

    V-I. CONTRAINTES 59

    V-I.I. Les contraintes lies l'acquisition des semences 59

    V-l.2. Les contraintes lies la production des plants.. 60

    V-I.3. Les contraintes lies la commercialisation 62

    V-2. LES OPPORTUNITES 63

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 64

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 67

    ANNEXES 74

    IV

  • DEDICACE

    A toutes les personnes qui m'ont soutenu et contribu sa ralisation,

    cette uvre vous est entirement dd ie ...

    v

  • REMERCIEMENTS

    Ce mmoire a abouti grce aux soutiens d'institutions et de nombreuses personnes; il

    s'agit particulirement de World Agroforestry Center (ICRAF), du Center for International

    Forestry Research (CIFOR) et surtout de l'Institut de l'Environnement et de Recherches

    Agricoles-Dpartement Fort et environnement (INERA-DEF) pour nous avoir accueillis

    comme stagiaire. Nous remercions particulirement Dr Andr Babou BATIONO, notre matre

    de stage pour nous avoir confi cette tude et aussi surtout pour sa disponibilit, son

    encadrement et soutien de toutes natures durant le stage. Un grand merci ceux-l !!!

    Une sincre gratitude au Dr Amadou SIDIBE, notre directeur de mmoire, pour ses

    innombrables apports quant l'amlioration de la qualit scientifique du document et aussi,

    pour sa disponibilit chaque fois que le besoin s'est pos. Au Directeur de l'Institut du

    Dveloppement Rural (IDR), Dr Bernard BACYE, nous disons merci pour avoir t l pour

    nous. Soyez en remerci!!!

    C'est aussi l'occasion de remercier tous ceux qui, de loin ou de prs, ont contribu vivement

    la russite de l'tude de quelques manires que ce soit. A ce titre, je remercie particulirement:

    - Dr Antoine KALINGANIRE, coordonnateur du nud sahel de l'ICRAF, pour ses

    remarques, ses suggestions et les corrections apportes au document:

    - Dr Silamana BARRY, agroconomiste INERA, pour ses suggestions et sa

    contribution l'amlioration de la qualit scientifique du document:

    - Mme Catherine DEMBELE, chercheuse ICRAF, pour ses conseils et ses apports

    quant l'amlioration du contenu du mmoire;

    - Dr Yaya SAMANDOULGOU, agroconomiste INERA, qui m'a soutenu et accord

    du temps durant tout le stage;

    Pr Patrice TOE. socio anthropologue, enseignant chercheur il l'IDR et chef de

    dpartement de sociologie et conomie rurales. pour sa disponibilit envers les

    tudiants malgr ses multiples responsabilits;

    - Mr Paulin BAZIE, ingnieur de recherche et doctorant INERA/Dpartement Fort et

    Environnement, pour ses multiples conseils et ses apports quant il "amlioration de la

    qualit du document:

    - Ml' YoussoufTRAORE. ingnieur socio-conomiste. ton assistance et ta contribution

    il l'am~lioration du document fut un soulagement:

    VI

  • - Mr Ignace DlENDERE, ingnieur des eaux et forts au CNSf pour non seulement sa

    disponibilit mais aussi pour ses conseils et contributions l'amendement du

    document;

    - Mrs David YAMEOGO, Ibrahim THOMBIANO, tous agents des directions rgionales

    de l'environnement pour leur disponibilit et contribution la ralisation de la phase

    terrain du stage dans leurs zones. Vos apports m'ont permis de mener bien cette tude;

    - L'ensemble du corps enseignant de l'IDR, pour la qualit de la formation reue durant

    ces annes passes l' inst itut ;

    - Les parents, les frres et surs. Sachez que votre soutien a t galvaniseur pour moi

    durant tout mon cursus acadmique.

    Que toutes ces personnes trouvent travers ce travail, la substance de leurs quelconques

    contributions!! !

    VII

  • SIGLES ET ABREVIATIONS

    AGR : Activit Gnratrice de Revenu

    ANATRANS : Unit industrielle de transformation des noix de cajou

    ARSF : Antennes Rgionales des Semences Forestires

    BIODEV : Bio-carbone et Dveloppement Rural en Afrique de l'Ouest

    CAF : Chantier d'Amnagement Forestier

    CBD : Convention sur la diversit biologique

    CIFOR : Center for International Forestry Research

    CIRAD Centre de coopration Internationale en Recherche Agronomique et le

    Dveloppement

    CNRST : Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique

    CNSF : Centre National des Semences Forestires

    COP-2I : 21 ime Confrences des Parties

    DRED : Direction Rgionale de l'Economie et du Dveloppement

    DREDD : Direction Rgionale de l'Environnement et du Dveloppement Durable

    FASO-PLAST : Socit des Plastiques du Faso

    FFOM : Forces, Faiblesses, Opportunits, Menaces

    FIT : Front Inter Tropical

    ICA : Initiative pour le Cajou Africain

    ICRAF : World Agroforestry Center

    IDR : Institut du Dveloppement Rural

    INERA-DEF: Institut de l'Environnement et de Recherches Agricoles-Dpartement Fort et

    environnement

    INSD : Institut National de la Statistique et de la Dmographie

    VIII

  • JICA : Agence Japonaise de Coopration Internationale

    MEF : Ministre de j'Economie et des Finances

    OMD : Objectif du Millnaire pour le Dveloppement

    PAFASP : Programme d'Appui aux Filires Agro-Sylvo-Pastorales

    PAGED/PFNL: Projet d'Amlioration de la Gestion et de l'Exploitation Durable des PFNL

    PANA : Programme d'Action National d'Adaptation la Variabilit et aux

    Changements Climatiques

    PANE : Plan d'Action National pour l'Environnement

    PFNL : Produits Forestiers Non Ligneux

    PVD : Pays en Voie de Dveloppement

    RGP : Recensement Gnrale de la Population

    RGPH : Recensement Gnral de la Population et de l'Habitat

    SAPHYTO : Socit Africaine de Produits Phytosanitaires et d'Insecticides

    SDGD : Schma Directeur de Gestion des Dchets Solides urbains

    SPSS : Statistical Package for Social Sciences

    SWOT : Strength Weakness Opportunities and Threats

    UGGF : Union des Groupements de Gestion Forestire

    IX

  • LISTE DES FIGURES

    Figure 1 : Effectifdes producteurs dans les associations de ppiniristes 32

    Figure 2 : Nature des ppinires recenses 33

    Figure 3 : Nature et estimation de la quantit des espces forestires vendues (Janvier-

    Octobre) par les ppiniristes enquts 35

    Figure 4 : Nature et estimation de la quantit des espces fruitires vendues (Janvier-Octobre)

    par les ppiniristes enquts 36

    Figure 5 : Facteurs de motivation dans la production des plants 37

    Figure 6 : Les diffrentes sources d'acquisition des semences (graines) .45

    Figure 7 : Proportion des techniques de production utilises par les enquts .47

    Figure 8 : Circuits de commercialisation des plants agroforestiers 51

    Figure 9 : Graphe de la filire des semences et des plants agroforestiers 54

    Figure 10 : Allocation des revenus issus de la vente des plants 58

    Figure 11 : Frquence des contraintes lies l'acquisition des semences 59

    Figure 12 : Frquence des contraintes dans l'activit de production des plants 60

    LISTE DES CA RTES

    Cartel: Localisation des zones de collecte des donnes dans la province du Ziro 9

    Carte 2 : Localisation des sites de collecte des donnes 16

    LISTE DES PHOTOS

    Photo 1: Remplissage des sachets base de terreaux 39

    Photo 2: Pieds de Mangifera indica produits en pots (A) et racines nues (B) .48 Photo 3 : Types de sachets utiliss dans la production de plants .49

    Photo 4 : Ppinires installes dans des cours d'habitation Ouahigouya (A) et Lo (8) 61

    Photo 5 : Pieds de Mangifera indica dans des sacs de ciments (A) et dans des pots de jus (B) .

    ......................................................................................................................................62

    Photo 6 : Forage mis en place pal' BJODEV dans l'un de ses sites de production amnags

    (centre rural de ressources de Kou) L

    Photo 7 : Retenue d"cau dans une ppinire Lo (A) : pots ensemencs et dposs sous un

    hangar tit de paille (B) L Photo 8 : Anacardium occidental (A) et Hevea brasiliensis (B) en ppinire L

    Photo 9 : Semences de Citrus sinensis (A) et Eucalyptus camaldulensis (B) auto-collectes. 'v1

    Photo 10: Focus group ra liss avec des producteurs Vrassan (A) et Ouah igouya (B) 'v1 Photo Il : Utilisation des sachets d'eau dans la production M

    x

  • LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : Structure et taille de l'chantillon 19

    Tableau 2: Les quatre phases de l'analyse filire 22

    Tableau 3: Les paramtres de l'analyse SWOT : 23

    Tableau 4 : Rpartition de l'chantillon en fonction du sexe 26

    Tableau 5 : Rpartition de l'chantillon selon l'ge des producteurs 27

    Tableau 6 : Rpartition de l'chantillon en fonction de la religion 28

    Tableau 7 : Rpartition des producteurs selon le niveau d'instruction et leur rapport avec les

    structures d'appui 29

    Tableau 8: Rpartition des ethnies rencontres (%) par zone d'tude 30

    Tableau 9 : Proportion des acteurs dans les activits socioconomiques 31

    Tableau 10: Prix des sachets plastiques utiliss par les producteurs 39

    Tableau 11 : Analyse fonctionnelle de la filire des semences et espces agroforestires 53

    Tableau 12 : Structure des cots de production (F CFA) de Janvier Octobre 55

    Tableau 13 : Revenus gnrs par la vente des plants (Janvier-Octobre) 57

    XI

  • RESUME

    La surexploitation et la dgradation des ressources vgtales ncessaires l'existence

    des populations ont fait de la production des plants l'une des palliatives pour l'amlioration des

    conditions de vie des populations. Mais la difficult d'accs des semences de qualit ainsi que

    l'inorganisation des acteurs constituent un handicap dans la filire de production des plants. Ce

    mmo ire s'inscrit dans ce contexte travers une analyse de la fil ire des semences et des

    espces agroforestires au Burkina Faso. A cet effet, une enqute a t mene dans les villes de

    Bobo-Dioulasso, Fada N'Gourma, Koudougou, Lo, Ouahigouya, Ouagadougou et dans les

    villages de Cassou, Dao Kou, Vrassan. L'chantillon a concern 251 producteurs dont 35% de

    femmes. Les rsultats de l'tude montrent que 42 espces de plant sont produites dans ces zones

    avec 45,2% qui sont des arbres fruitiers et 54,8% des arbres forestiers. Elles sont dans la plupart

    des cas produites dans des ppinires individuelles (83%). Quatre groupes d'acteurs

    interviennent dans la filire des semences et des plants agroforestiers : les fournisseurs

    d'intrants, les producteurs, les structures d'appui et les consommateurs (clients). En ce qui

    concerne les sources d'approvisionnement en semences, les producteurs privilgient l'auto

    rcolte (25,2%), l'achat au Centre National des Semences Forestires (17,1%) et d'autres

    canaux ont t marginalement voqus. Dans les zones couvertes par l'enqute, la vente des

    plants a gnr un chiffre d'affaire de 33 446 88F CFA pour les villes de Ouagadougou et

    Bobo-Dioulasso et entre 4903 680 et 20 530 726F CF A pour l'ensemble des autres localits.

    Les revenus tirs de la vente des plants servent la satisfaction de nombreux besoins dont le

    principal est l'alimentation (49%). Par ailleurs, le prix des semences au Centre National des

    Semences Forestires, le manque d'eau et d'espace de production pour installer les ppinires,

    le problme d'coulement des plants sont autant de contraintes qui nuisent l'essor de l'activit

    de production des plants. Mais le dsir manifeste de prserver la biodiversit agroforestire

    travers des oprations de reboisement apparait oppol1un la filire de production des plants

    agroforestiers,

    Mots cls: filires, production de plants agroforestiers, ppinires, semences forestires.

    XII

  • ABSTRACT

    Overexploitation and degradation of plant resources for population livelihoods have

    made the production of plants one ofpalliatives for improving the livelihoods. But the difficult

    access to high quality of seeds and disorganization of actors are a handicap in value chain of

    agroforestry plants. This document is part ofthis context through a value chain analysis of seeds

    and agroforestry species in Burkina Faso. To this end, a survey was conducted in the cities of

    Bobo-Dioulasso, Fada N'Gourma, Koudougou, Ouahigouya, Leo, Ouagadougou and in the

    villages ofCassou, Dao Kou, Vrassan. The sample concerned 251 producers in which there are

    35% ofwomen. The results of the study show that 42 plants species are produced in these areas

    in which 45.2% are fruit trees and 54.8% are forest trees. Both of these species are mainly

    produced in individual nursery (83%). Four groups ofactors operate in the value chain ofseeds

    and agroforestry plants: suppliers of inputs, producers, support structures and consumers.

    According to the source ofseed supply, producers prefer the auto harvest (25.2%), the purchase

    from CNSF (17.1 %) and other channels were marginally mentioned. In the study areas covered

    by the survey, sale of the plants has generated a turnover of 33 446 808 CFA in the cities of

    Ouagadougou and Bobo-Dioulasso, and between 4 903 680 and 20 530 726F CFA in the other

    localities. Incomes from the sale of the plants are used to satisfy many needs among which

    alimentation is most important (49% of cases). Otherwise, seeds priee at CNSF, the lack of

    water and production spaces to install nurseries, plants selling problem are constraint that hinder

    the growth of the plants' production activity. But the apparent desire to conserve agroforestry

    biodiversity through operations of reforestation appear to be an opportunity tOI' value chain of

    agroforestry plants production.

    Keywords: value chain, agroforestry plants prod uction, nurseries, tree seed.

    XIII

  • INTRODUCTION GENERALE

    Contexte et problmatique

    A l'instar des autres pays sahliens, les scheresses engendrent de mauvaises rcoltes

    des produits vivriers au Burkina Faso. Selon le PANA (2006), le pays subit les effets' ngatifs

    des changements climatiques, dont les schel'esses rcurrentes depuis 1972. On assiste ainsi

    la dgradation des cosystmes mais aussi la rarfaction des ressources ncessaires

    l'existence des populations. Ds lors, il s'impose aux populations la diversification des sources

    de revenus travers la valorisation effective des ressources vgtales.

    De faon gnrale, les espces agroforestires remplissent de multiples fonctions

    essentielles pour les populations vulnrables surtout dans les pays en voie de dveloppement

    (PVD) (DAKOUO, 2009). Dans ces contres, la majorit des populations vivent en milieu rural

    et les essences locales constituent non seulement une part importante dans leurs moyens de

    subsistance mais aussi, elles dpendent plus de 90% des ressources forestires pour la

    satisfaction de leurs besoins nergtiques (lCRAF, 2009 ; COB, 2010). L'importance des

    ressources vgtales pour les couches les plus vulnrables se traduit par une surexploitation qui,

    combine une faible capacit de rgnration des espces constituent une menace, autant pour

    la survie de la biodiversit que pour les populations.

    Aussi, su ite la grande scheresse des annes 1970, les squences de scheresses et les actions

    anthropiques ont beaucoup affect la biodiversit agroforestire (COB, 2010). Selon le MEDD

    (2011), entre 1990 et 2010, le Burkina Faso a perdu 17,5 % de son couvel1 forestier, soit environ

    1 198 000 ha. TI s'en est suivi une rgression prononce de cel1aines espces agroforestires

    d'intrt socioconomique. Et se tisant, les pertes en diversit et en densit de ces dernires

    privent de manire inexorable les paysans dmunis des espces apprcies pour leurs vertus

    thrapeutiques, protectrices et nourricires (CTRAD, 2009).

    A cela suit le dti'ichement des forts pour l'agriculture, l'urbanisation croissante, ainsi que

    d'autres tormes de dveloppement conomique qui rendent impratifs le recours des stratgies

    de multiplication et de diversification des espces ligneuses agrotorestires. Dans ce contexte,

    la diversification des stratgies d'intervention ouvrant les perspectives la promotion de

    nouvelles filires agro-sylvo-pastorales capables d'accrotre les revenus des producteurs et

    aussi de rduire la pauvret en milieu rural est de plus en plus considre comme une des

    solutions envisageables. Selon GRAUDAL et 01. (20 Il), cela a consist en la cration de

    ppinires centrales charges d'appmvisionner de grandes supcrlicies au Cameroun.

    1

  • Au Burkina Faso, la production des plants en ppinire est aussi l'une des options

    adoptes par les producteurs. Par ailleurs, ces arbres gnralement obtenus en ppinires sont

    pour la plupart des cas issus de graines et 90% des reboisements ont pour point de dpart des

    semences utilises soit en semis direct, soit ,sous forme de plants produits en sylviculture

    (SACANDE, 1993). Or l'acquisition des semences de qualit, en quantit et des prix

    abordables est un obstacle majeur chez les ppiniristes. AKINNIFESI et al. (2007)

    rapportaient que l'une des principales contraintes dans la production de ces essences locales est

    l'insuffIsance de la disponibilit des semences de qualit. Et de faon gnrale, le manque de

    matriels de plantation d'arbres de haute qualit est souvent considr comme un obstacle

    majeur la russite de la mise en place des units de production (KINDT et al., 2006 cit par

    NYOKA et al., 2014). Paralllement ces obstacles, les acteurs intervenant dans ce secteur,

    notamment les ppiniristes, sont mal organiss autant dans les circuits d'approvisionnement

    en semences de qualit que dans la commercialisation des plants produits. En effet, trs peu de

    filires au Burkina Faso sont organises et structures sur la base de l'organisation pro ou

    interprofessionnelle fonctionnelle, dynamique et capable de fournir des services de qualit en

    quantit suffisante aux membres (KONATE, 2005).

    L'organisation et la structuration des acteurs impliqus dans la filire de production des

    plants agroforestiers seraient alors un atout dans la mesure o la production et la

    commercialisation de ces plants sont pourvoyeuses de revenus importants (TABUNA et al.,

    2000). Nanmoins, les analyses rcentes sur la filire mettent beaucoup plus l'accent sur la

    production au dtriment des autres maillons de la filire. Or il est dmontr que le traitement

    des problmes d'un maillon n'entrane pas ncessairement l'accroissement des performances

    d'une filire (PAGED/PFNL 2009).

    Pour ce qui concerne cette tude, nous nous attarderont sur les maillons en amont et en

    aval de la production des plants. Comme il s'agit d'une tude qui se ralise aussi bien en milieu

    urbain que rural, un accent particulier a t mis sur la procdure d'acquisition des semences, la

    typologie des acteurs, le fonctionnement de la filire ainsi que sur les systmes de production

    et de commercialisation des plants.

    OBJECTIFS DE L'ETllDE

    L'objectif global de la prsente tude est de tirc une analyse technique et conomique de la

    tilire des semences et des espces 1igneuses agI'o forestires produ ites en pp in ire dans dix

    (JO) localits du Bmkina Faso.

    2

  • De faon spcifique, il s'agira de :

    - Identifier les acteurs ainsi que leurs rles dans la filire;

    - Identifier les sources d'approvisionnement des producteurs en semences;

    - Evaluer les revenus gnrs par la commercialisation des plants;

    - Identifier les contraintes et les opportunits dans la filire.

    HYPOTHESES DE RECHERCHE

    La problmatique et les objectifs de l'tude ont conduit la formulation des hypothses de

    recherche suivantes:

    - Les acteurs de la filire sont bien organiss;

    - Les producteurs utilisent des semences de qualit fournies par des centres agrs;

    - Les producteurs tirent profit de la vente des plants produits;

    - Les producteurs font face des difficults dans l'approvisionnement en semences ainsi

    que dans la production et la commercialisation des plants.

    Le prsent du document est structur en trois (03) grandes parties. La premire partie

    aborde les gnralits ainsi que l'tat des connaissances sur le thme d'tude. La deuxime

    partie traite des mthodes d'tude et d'analyse des donnes. La troisime partie est consacre

    la prsentation et la discussion des rsultats. Elle est assol1ie d'une conclusion qui dgage des

    perspectives et suggre des recommandations.

    3

  • I ERE PARTIE: GENERALITES

  • CHAPITRE 1: ETAT DES CONNAISSANCES SUR LE THEME

    1-1. REVUE DE LITTERATURE

    Au cours de la dernire dcennie, les semences forestires ont fait l'objet de nombreuses

    tudes. Certaines de ces tudes portaient sur les semences d'une seule espce, comme

    Eucalyptus ou Teck (ClRAD, 20 Il) ; Tamarin (DIALLO et al., 2008) ; Baobab (BAnONO et

    aL, 2009). D'autres se sont intresses un aspect particu lier de la manipulation des semences,

    par exemple leurs rcoltes (ROBINS et al., 1981 cit par WILLAN, 1992). Depuis 1999, le

    centre national des semences forestires (CNSF) travaille sur la production, la rcolte et la

    conservation des semences. Cela, dans un contexte o les peuplements semenciers disparaissent

    rgulirement la faveur de l'extension des champs (YODA et OUEDRAOGO, 1999).

    Mais d'une manire gnrale, les tudes de filire ralises sur les semences et les plants

    agroforestiers ont surtout port sur la domestication et les stratgies de gestion de certaines

    espces tels que le baobab (Adansonia digitata) et le tamarinier (Tamarindus indica) dans un

    contexte o les peuplements semenciers taient menacs de disparition sous l'effet de la

    pression anthropique et des changements climatiques (LEACH et al., 2011). Aussi, la plupart

    des tudes socioconomiques se sont limites l'analyse des systmes de production des

    espces tel que l'anacardier (Anacardium occidentale) (SOME, 2014) ; aux valuations

    financires de l'activit de vente des plants produits en ppinire (TABUNA et al., 2000) ainsi

    que celles des produits forestiers non ligneux (PFNL) (LAMI EN et al., 1996; DAKOUO, 2009,

    BATIONO, 2010).

    L'analyse de la filire des PFNL ralise par ENDA GRAF-GRET (1999) au Sngal a

    surtout concern la dlimitation de la filire ainsi que la caractrisation des circuits de

    commercialisation et de transformation des thlits. Les travaux de TCHOUNJI (2012)

    concernant l'analyse de la filire des plants amliors d'arbres agrotorestiers indiquent que la

    rgnration naturelle ne pourra plus elle seule satisfaire la pression croissante exerce sur

    ces ressources et qu' il est imprat ifd' avo il' recours la domesticat ion des reSSOll l'ces forestires.

    Au Cameroun. cela s'est matrialis par la cration des ppinires centrales charges de

    satisfaire la demande en plants dans tout le pays (GRAUDAL ct al., 2001),

    De ce fait, le rentorcement des capacits des populations locales pour la production

    d'espces agrotorestires reprsenterait un moyen efficace pour trouver un compromis entre

    l'offre des plants et la demande des populations. Les mthodologies pour encourager

    l'entreprellariat rural et augmenter les revenus travers le dveloppement des ppinires

    4

  • devraient alors tre dveloppes (TCHOUNDJEU et al., 2004). Aussi, DENNING (2001)

    suggre-t-il que les recherches soient axes sur l'laboration et l'application de meilleures

    mthodes de prvision des besoins de matriel gntique et aussi sur la cration des systmes

    de production et de distribution de germo!Jlasmes efficaces, abordables, durables et axs sur la

    communaut.

    Par ailleurs, les acteurs de diverses filires sont gnralement confronts des difficults

    d'organisation qui ne favorisent pas une synergie indispensable au bon fonctionnement des

    diffrents maillons. Cette filire d'tude ne fait pas exception la rgle et le prsent travail est

    men dans le but d'apporter des informations complmentaires relatives son fonctionnement,

    aux systmes d'approvisionnement en semences ainsi qu'aux systmes de production et de

    commercialisation des plants.

    1-2. FILIERE

    Le concept de filire a t forg partir des travaux de GOLDBERD et DAVIS en 1957

    l'universit de Harvard appliqus aux bls, aux sojas et aux oranges. Beaucoup de dfinitions

    existent dans la littrature mais elles ne sont gure contradictoires. Au dpart, la filire

    permettait de dcrire les diffrentes oprations ncessaires pour passer d'une matire premire

    un produit fini. Selon FONTAN (2006), elle peut tre dfinie comme une succession

    d'oprations permettant de produire un bien. Mais il faut aussi considrer l'ensemble des

    techniques et technologies ncessaires, les relations de complmentarit, le cheminement entre

    ces tapes, les rsultats conomiques, l'ensemble des acteurs ainsi que leurs stratgies et les

    relations (de complmentarit, de dpendance. de hirarchie) existant entre eux. En prenant en

    compte ces diffrents niveaux, elle forme alors un systme. Suivant cette tendance,

    DUTEURTRE et al. (2000) dfinissent la filire comme un systme d'agents qui concourent

    produire, transformer, distribuer et consommer un produit ou un type de produit. Ainsi, elle est

    caractrise par les diffrents agents mais galement par la circulation des flux. II convient de

    noter que le produit dans la filire peut tre indiffremment agricole, industriel, artistique et

    informatique etc.

    1-3. ACTEURS

    En conom ie. les ind ivid us ou les groupes d' ind ividus qu i interv iennent dans la

    production, l' c hange. la transformat ion ou la consommation de produ its sont appe ls agents.

    Certains auteurs parlent auss i d'acteurs conom iques. Ces agents so nt des personnes, des

    familles, des groupes cie personnes constitus en association ou en entreprises, des

    5

  • administrations publiques (DUTEURTRE et al., 2000). Pour TALLEC et BOCKEL (2005),

    l'agent est un acteur conomique, un centre autonome d'action et de dcision. Il peut s'agir

    d'une personne physique (paysan, commerant, consommateur) ou d'une personne morale

    (e!ltreprise, administration, organisme de dveloppement).

    Dans le cadre de cette tude, sont considrs comme acteurs, l'ensemble des

    fournisseurs d'intrants (semences et autres matriels de ppinire), les ppiniristes, les

    membres des groupements et associations de ppiniristes, les structures d'encadrement et

    d'appui qui interviennent dans la filire.

    1-4. SEMENCES

    Selon le Rseau des Semences Paysannes (2005) cit par RAMAGE (20 Il), la semence

    correspond l'organe de la plante qu'on a choisi d'utiliser pour la multiplier: graine, bouture,

    tubercule, rhizome.

    En agriculture tout comme dans la sylviculture, les semences sont des graines, ou par

    extension d'autres organes de reproduction choisis pour tre sems. Ces organes peuvent tre

    des cnes, des fruits et des graines, des boutures de tiges, de feuilles, de racines, de greffons et

    de marcottes, destins la production des plantes. Dans la prsente tude, sont appeles

    semences, les graines, les jeunes pousses et tous autres organes (greffons, marcottes) pouvant

    tre utiliss pour la reproduction des plants.

    1-5. GERMOPLASMES

    Le germoplasme est considr comme tant le matriel en mesure de transmettre les

    caractres hrditaires d'une gnration l'autre, l'instar des spores. des pollens. des tissus

    ou des parties de plantes, des graines, de l'ADN ou de l'ARN (BACCHETTA et al., 2007).

    Dans notre cas, ce terme fait rfrence la graine, la bouture, la marcotte et aux greffons.

    1-6. PEPINIERE

    D'aprs TYANGUE (2006) cit par DJIAM et al. (2009), une ppinire est un lieu o

    l'on cultive des jeunes arbres destins la transp lantat ion. Suivant la structure ct le

    fonctionnement, on distingue quatre types de ppinires:

    - Les ppinires en rgie : ici, un projet quelconque se charge de l'encadrement

    technique;

    6

  • - Les ppinires collectives : le fonctionnement de la ppinire est assur par le

    groupement qui peut bnficier de l'encadrement d'un organisme tatique ou non

    gouvernemental;

    - Les ppinires institutionnelles: ce sont des ppinires appartement une institution de

    formation ou de recherche;

    - Les ppinires individuelles: Celles-ci appartiennent un individu qui peut l'utiliser

    pour ses besoins propres ou pour la vente.

    1-7. ESPECES AGROFORESTIERES

    Un arbre agroforestier est toute espce vgtale arborescente et/ou ligneuse employe

    dans un systme d'utilisation des terres pour rsoudre un problme de production agricole,

    pastorale ou soit sylvicole (TCHOUNJI, 2012).

    Dans le cadre de cette tude, les espces agroforestires dsignent l'ensemble des

    ligneux qui peuvent tre utiliss soit hors champ ou dans les champs, en association avec des

    cultures annuelles et susceptibles de procurer de la nourriture, de J'abri, des mdicaments, du

    fourrage, des revenus acceptables et de l'nergie aux populations.

    7

  • IIEME PARTIE: METHODOLOGIE

  • CHAPITRE 1: PRESENTATION DES ZONES D'ETUDE

    L'tude a t mene dans la province du Ziro ainsi que dans les villes de Lo,

    Ouagadougou, Ouahigouya, Fada N'Gourma, Bobo-Dioulasso et Koudougou.

    1-1. PROVINCE DU ZIRO

    Le Ziro est situ au Sud du Burkina Faso et fait partie de la rgion du Centre Ouest. Elle

    couvre une superficie d'environ 5 208, 22 Km2 et compte six (06) communes rurales: les

    communes de Bakata, de Bougnounou, de Cassou, de Dalo, de Gao et de Sapouy. Le chef-lieu,

    Sapouy, se trouve 100 km au Sud de Ouagadougou. Dans cette zone, les donnes ont t

    collectes dans les villages de Cassou, Vrassan, Dao et Kou (confere carte 1).

    Cartel: Localisation des zones de collecte des donnes dans la province du Ziro.

    1-1.1. Climat

    La province du Ziro appartient la zone Sud-soudanienne o la pluviomtrie est leve

    par rapport la moyenne nationale. Elle oscille entre 800 et 1000mm par an et . "tend de mi

    Juin fin Septembre. Cette abondance des prcipitations est la cause principale de la fertilit

    9

  • des sols, de la prsence de plusieurs bas-fonds et d'un couvert vgtal dense avec une diversit

    d'essences.

    1-1.2. Vgtation

    La vgtation est du type savane arbore. Le potentiel ligneux est trs important et on y

    trouve:

    - Trois (03) forts classes dont la Sissili, le Nazinon et le parc national de P dit Parc

    Kabor Tambi ;

    Des forts protges et amnages dont la gestion est assure par l'Union des

    Groupements de Gestion Forestire (UGGF) en collaboration avec les Chantiers

    d'Amnagement Forestier (CAF).

    La flore est riche et varie et on y trouve majoritairement du Deutarium microcarpum,

    Anogeissus leiocarpus, Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Afzelia africana.

    1-1.3. Hydrographie

    Le Ziro est arros par de nombreuses rivires: Je Boulapoy, le Kion, le Koutiala et un

    bras du Nazinon. L'activit de pche est impOltante dans les lacs de Sala et de Dalo. Les

    principaux genres de poissons sont les Tilapias et les Clarias.

    1-1.4. Les types de Sols, les pratiques culturales et les spculations

    Les sols dominants sont limono-argileux. On y trouve galement des sols bruns assez

    riches. Dans les bas-fonds, les sols sont argileux. On y cultive le mil. le mas et le sorgho. C'est

    galement une grande zone cotonnire. Il existe aussi des bas-fonds amnags pour la culture

    marachre et la riziculture fluviale (barrage de Bataka). Les agriculteurs relativement nantis

    utilisent des charrues traction asine ou bovine. De plus en plus. les agro-business en

    provenance de divers horizons du pays envahissent les zones de culture et introduisent de

    nouvelles technologies telles que la motorisation agricole.

    1-1.5. Milieu humain et caractristiques socioconomiques

    La province du Ziro compte l75 915 habitants rpartis entre 84 785 hommes et 91 130

    femmes (INSD, 2008). Les Nounis reprsentent l'ethnie majoritaire et constituent les

    autochtones. Viennent ensuite les Mossis. les Peuls. les Oua las qui sont des allochtones.

    L'agriculture et l'levage constituent les deux principales activits clans la province. Le Ziro est

    10

  • aussi une grande zone de production de bois de chauffe et du charbon de bois. La production

    moyenne par an en bois est estime 90 000 stres (OUEDRAOGO, 2002).

    1-2. COMMUNE DE LEO

    1-2.1. Caractristiques physiques

    Situe 13 km de la frontire du GHANA, La commune de Lo est le chef-lieu de la

    province de la Sissili. Elle est situe 165 Km au Sud de Ouagadougou et couvre une superficie

    d'environ 13 736 km2 Elle bnficie d'un climat de type soudanien qui est caractris par

    l'alternance de deux saisons: une saison pluvieuse de Mai Septembre et une saison sche

    d'Octobre Avril. La pluviomtrie moyenne de la commune varie entre 900 et ] 100 mm de

    pluie par an ; les tempratures moyennes annuelles sont de 27,5 oC et les vents sont tributaires

    du mouvement du Front Inter Tropical (FIT). La vgtation naturelle est caractrise par la

    prdominance de formations vgtales ligneuses mixtes (arbore et arbustive) et de formations

    herbaces. Les couverts ligneux sont clairs (non ferms). Ils sont domins par les savanes

    physionomie locale variable tandis que le tapis herbac est continu.

    La commune est pauvre en eau de surface mais elle peut tre caractrise comme une

    zone de naissance de nombreux bras de rivire. En effet, le Kaboutala et le 80fara, affluent du

    cours d'eau de la Sissili et du Lamadi dans le Sud. prennent leurs sources dans les environs de

    la commune de Lo.

    1-2.2. Milieu humain et caractristiques socioconomiques

    Au Recensement Gnral de la Population et de l'habitat (RGPH) de 2006. la commune

    de Lo comptait 5] 03 7 habitants. dont 25 228 hommes et 25 809 femmes (INSD. 2008). A

    l'image de la province. la commune se caractrise par une impoltante diversit ethnique dont

    on peut distinguer deux grands groupes: les autochtones (Nuna. Sissala, Dagari-dioula ou

    Wala). les allochtones (Mossi et Peulh). Les principales activits conomiques de la commune

    sont l'agriculture (cultures cralires. culture de rente. des tubercules et la maraicher culture).

    l'levage. le commerce et autres types d'activits rmunratrices.

    1-3. LA VILLE DE OUAGADOUGOU

    1-3.1. Caractristiques physiques

    Situe dans la province du Kadiogo. la ville de Ouagadougou se trouve sur un plateau

    d'une altitude de 300 m environ. La ville est soumise un climat tropical de savane comprenant

    deux saisons: une saison sche (mi-Novembre mi-Mai) et une saison des pluies (tin Mai ,1

    11

  • Septembre. Les pluies dans la zone sont conditionnes par la monte du FIT et on y rencontre

    des formations ouvertes (savanes claires) avec un tapis herbac plus ou moins continu.

    La ville de Ouagadougou appartient au bassin du Massili. Elle est traverse par un rseau

    hydrographique important constitu de marigots et de canaux amnags pour l'vacuation des

    eaux pluviales et de retenues d'eau importantes qui sont: les barrages nO l, nO 2, nO 3 et la retenue

    d'eau de Boulmiougou.

    1-3.2. Milieu humain et caractristiques socioconomiques

    A Ouagadougou, on dnombre 1 475223 habitants dont 745 289 hommes et 729 934

    femmes (INSD, 2008). Cette population est majorit compose de Mossis (78,5 %), puis

    viennent les Bissas (4,6 %), les Mandings (3,9 %), les Gourounsis (3,6 %) et enfin les Peuhls

    (2,6 %). Le tissu conomique de la ville de Ouagadougou est fortement domin par le secteur

    informel. On note aussi les activits administratives et les services (activits commerciales et

    sociales), les activits industrielles et artisanales, les activits agricoles et pastorales.

    1-4. LA VILLE DE OUAHIGOUYA

    1-4.1. Caractristiq ues physiques

    Ouahigouya est le chef-lieu de la province du Yatenga et de la rgion du Nord. La ville

    bnficie d'un climat de type sahlo-soudanien. II est caractris par l'alternance de deux

    saisons: une saison pluvieuse de courte dure (3 5 mois) et une saison sche (froide et chaude).

    La pluviomtrie de la zone est relativement faible. La moyenne des dernires annes est de

    697,5mm. Les tempratures moyennes dans la ville sont comprises entre 25 et 40C sur toute

    l'anne. Les plus fraches (25-30C), favorables au marachage sont situes entre Novembre et

    Fvrier.

    La vgtation naturelle dans la zone de Ouahigouya est domine par une steppe

    arbustive ou arbore par endroit (DREDlNord, 2005). La ville compte plusieurs vergers de

    manguiers (AJangi/ra indica) situs pour la plupart dans le lit du Nakalllb.

    Le rseau hydrographique de la zone ne comporte aucun cours d'eau permanent. En

    dehors de quelques bas-fonds situs dans le lit du Nakalllb susceptibles de retenir l'eau

    temporairement, il se rsume aux barrages et aux retenus d'eau raliss par l'Etat (DREDlNord,

    2005).

    12

  • 1-4.2. Milieu humain et caractristiques socioconomiques

    En 2006, la population de la commune de Ouahigouya se chiffrait 125030 individus

    dont 61 002 hommes et 64028 femmes (lNSD 2008). Il s'agit d'une population trs mobile et

    est domine par les Mossis qui reprsentent 80 % des habitants. Les principales activits

    conomiques sont l'agriculture (surtout le marachage) et l'levage pour plus de 70 % de la

    population. Les autres domaines d'activit sont le commerce, l'artisanat, les services et

    l'administration. L'industrie dans la ville se rsume quelques units de transformation de fruits

    et lgumes.

    1-5. LA VILLE DE FADA N'GOURMA

    1-5.1. Caractristiques physiques

    Fada est le chef-lieu de la province du Gourma et de la rgion de l'Est. La province du

    Gourma est situe dans la partie Est du Burkina Faso. Son climat se caractrise comme une aire

    de transition entre le domaine soudanien au Sud et celui sahlien au Nord. Il est caractris par

    J'alternance de deux grandes saisons: une saison humide de Juin Octobre et une saison sche

    de Novembre Avril. La pluviosit est du type soudanien dans la majeure partie de la zone et

    les prcipitations annuelles y varient entre 600 et 900mm. Les tempratures les plus leves

    sont de 41C et les moyennes sont de 39,6C. La priode la plus frache quant elle, se situe

    entre le mois de Dcembre et le mois de Janvier avec des moyennes de temprature minimale

    respectives de 16,05C et de 16,32C.

    La vgtation du Gourma se trouve dans le secteur soudanien septentrional du domaine

    soudanien. La vgtation de ce secteur est plus dense que dans les secteurs Nord et Sud

    sahliens, mais assez fortement anthropise.

    A Fada 1':'Gourma, le rseau hydrographique relativement dense est constitu par la

    Sirba, la Singou. le Bonsoaga. le Koulplogo et la Penjari. Les deux derniers ont de l'eau en

    permanence.

    1-5.2. Milieu humain et caractristiques socioconomiq ues

    Fada N'Gomma compte une population de 124 577 habitants dont 62 193 hommes et

    62384 femmes (INSD, 2008). Elle est constitue principalement de Gounnantchs, de Yarcs.

    de Zoacs, de migrants Mossis, Bissas, PeuJhs, Baribas, Molas, Djermas et Haoussas.

    L'agriculture et l'levage sont les deux principales activits conomiques de la province. suivis

    du commerce. de la pche et l"aI1isanat.

    13

  • 1-6. LA VILLE DE BOBO-DIOULASSO

    1-6.1. Caractristiques physiques

    Situ dans la province du Houet, Bobo-Dioulasso est la capitale conomique du pays.

    Situe 365 km de la capitale Ouagadougou, la ville de Bobo-Dioulasso est la fois le chef

    lieu de la rgion administrative des Hauts-Bassins et de la province du Houet. Il est soumis

    un climat tropical Sud soudanien. Son climat est caractris par une saison pluvieuse (Juin

    Aout) dont la pluviosit moyenne est de 1051 mm et une saison sche (Novembre-Mai). Sur

    l'anne, la temprature moyenne dans la ville est de nc.

    Dans cette zone, La vgtation se caractrise par un dveloppement important des

    espces ligneuses faites de savane bo ise, de forts galeries le long des cours d'eau que sont le

    Kou et le Houet (SDGD, 2002).

    1-6.2. Milieu humain et caractristiques socioconomiques

    Les groupes sociaux qui peuplent la ville sont essentiellement des Dioulas, des Bobos

    et des Mossis (MEF, 2008). La population active de Bobo-Dioulasso est de 489967 personnes

    ; compose de 244 136 hommes et 245831 femmes. Les activits conomiques de ces derniers

    s'articulent autour des secteurs suivants: l'agriculture (crales, produits marachers, fruits), le

    commerce, l'levage, l'artisanat et l'industrie.

    1-7. LA VILLE DE KOUDOUGOU

    1-7.1. Caractristiques physiques

    La ville de Koudougou est le chef-lieu de la province du Boulkiemd et de la rgion du

    Centre Ouest. Son climat est de type Nord-Soudanien, caractris par une saison pluvieuse qui

    dure environ quatre mois et une saison sche d'une dure de huit mois. L'analyse de la

    pluviomtrie montre une volution irrgulire avec une moyenne annuelle d'cnviron 750mm.

    Les tempratures les plus leves sont constates pendant les mois de Mars, Avril. Mai et Juin

    pouvant atteindre 38C. Les moins leves sont enregistres pendant les mois de Dcembre.

    Janvier, et Fvrier avec souvent moins de 1soc.

    Le couvert vgtal de la ville et ses environs est relativemcnt abondant. On y trouve

    surtout des espces protges telles que : Vite!!aria paradoxa, Parkia hig!ohosa. Kaya

    senegalensis et Ceiba pentandra.

    14

  • Le rseau hydrographique de Koudougou ne comporte aucun cours d'eau permanent.

    Aussi, la province apparat comme une rgion pauvre en eau souterraine. La nappe phratique

    est accessible 20 m de profondeur en moyenne (DRED/CO, 2004).

    1-7.2. MiJieu humain et caractristiques socioconomiques

    Les rsultats dfinitifs du RGPH de 2006 estimaient la population rsidente de la ville

    environ 88 184 habitants dont 42 803 hommes et 45 381 femmes (lNSD, 200S).Elle est

    domine par les Mossis qui reprsentent SO % des habitants. L'agriculture est la principale

    activit des populations de Koudougou. Les autres activits conomiques sont l'levage, le

    commerce et l'industrie. Cette agriculture est surtout domine par le marachage et les

    principales spculations marachres sont l'oignon, le chou, la tomate, l'aubergine, la laitue et

    le haricot vert.

    15

  • 1-8. SITUATION GEOGRAPHIQUE

    ~

    H

    Lgende

    .-C8CJ

    Carte 2 : Localisation des sites de collecte des donnes.

    16

  • CHAPITRE II: METHODE D'ENQUETE

    11-1. ECHANTILLONNAGE

    11-1.1. Choix des zones d'tude

    La zone d'tude correspond aux sites d'intervention du projet Bio-carbone et

    Dveloppement Rural en Afrique de l'Ouest (BIODEV). A ses dbuts, le projet a t mis en

    uvre dans quatre (04) villages pilotes rpartis dans trois communes rurales de la province du

    Ziro. De ce fait, Cassou, Kou, Vrassan, Dao ont t retenus comme les sites de collecte des

    donnes.

    Toutefois, afin d'avoir un aperu global de la filire sur l'tendue du territoire, les villes

    de Bobo-Dioulasso, Ouagadougou, Koudougou, Fada N'Gourrna, Ouahigouya et Lo ont aussi

    t retenues comme des centres de collecte de donnes. Ces sites ont t retenus en raison de la

    forte potentialit de vente des plants, de la prsence de structures d'appui tels que le CNSF ou

    l'ARSF (antennes rgionales des semences forestires), les DREDD (direction rgionale de

    l'environnement et de dveloppement durable) et de l'importance qu'ont les espces

    agroforestires dans la vie des populations locales.

    11-1.2. Population d'tude

    Les units d'observation de l'tude sont principalement les ppiniristes et d'autres

    acteurs qui interviennent dans la filire. Ces acteurs correspondent toute personne intervenant

    dans un des maillons de la filire travers une quelconque activit. A cet effet, les fournisseurs

    dntrants (semences et autres matriels de ppinire), les groupements et associations de

    ppin iristes, les structures d'appu i ont t l'objet de nos enqutes.

    Les individus enquts dans le Ziro (zone d'intervention du projet BIODEV) sont ceux

    ayant bnfici d'au moins une formation en technique de ppinire (soit en traitement. en

    plantation et entretien des plants) ou en technique de collecte des semences. Le rapport annuel

    (BIODEV-INERA, 2014-2015) ainsi que les rapports de formation indiquent un chantillon de

    182 individus ayant bnfici d'une de ces formations dans les 04 villages (Vrassan, Cassou.

    Dao, Kou). Afin d'obtenir un chantillon reprsentatif, 70% de ces producteurs ont t

    enquts. Concernant le choix de ces producteurs, il a t fit de fon alatoire et suivant la

    technique du tirage systmatique.

    Dans les autres localits. les producteurs ont t choisis de faon raisonne en

    collaboration avec les agents des DREDD. Les producteurs enquts sont ceux ayant bnfici

    17

  • d'au moins une formation sur les techniques de ppinire au sein des services forestiers. Aussi,

    la ralisation des focus-group (avec les groupements et associations) et/ou interviews (avec les

    agents des structures d'appui) ont permis d'apprhender le fonctionnement global de la filire,

    d'identifier les difficults rencontres ainsi que les opportunits de la filire.

    11-1.3. Structure de l'chantillon

    Connaissant l'chantillon de base Cassou, Dao, Vrassan, Kou, soient N,= 74, N2= 75,

    N3= 20, N4= 13 respectivement, les producteurs enquts ont t choisis de faon alatoire et

    suivant la technique du tirage systmatique (tableau 1).

    Le tirage systmatique consiste prendre pour units-chantillons les n units dont les

    rangs sont en progression arithmtique (r) 2 partir d'une unit prise pour base de cette

    progression (b). La raison r de la progression arithmtique est fonction de la taille de

    l'chantillon dsir et du nombre d'units N de la base de sondage. On prend comme raison (r)

    le quotient de la division: N / (n- J). Le rang de l'unit de base est un nombre alatoire infrieur

    ou gal au reste de cette division.

    Soit la raison arithmtique: r = ~ avec r = raison arithmtique; si NI = effectif total n-l

    des producteurs Cassou ayant bnfici d'une formation en technique de ppinire (74) et n

    = effectif des producteurs enquts Cassou (n = 70% * NI = 52) : alors:

    74 74 r =-=-= 145

    52-1 51 1

    Le reste est;:::: 5, on prend 1 comme raison de la progression et comme base un nombre alatoire

    infrieur ou gal 5. Si ce nombre alatoire est par exemple 2, l'chantillon comprend alors les

    individus auxquels correspondent les numros 2, 3, 4, .. " 53 sur les listes de formation.

    18

  • Tableau 1 : Structure et taille de J'chantillon,

    NombreNombre de Nombre d'agents

    d'associations! Provinces Localits producteurs des se rvices

    groupementsenquts forestiers enquts

    e"n9~"ts Cassou 52

    Ziro Kou

    Vrassan

    7

    43 o 2

    Dao 15

    Houet Bobo

    Dioulasso 32 2

    ~ ~~_"_o""_"""'~~""

  • 11-2.3. Analyse des donnes

    Des donnes qualitatives et quantitatives ont t collectes pour les besoins de l'tude.

    Nous avons ensuite regroup et ordonn dans une maquette cre partir du logiciel Excelles

    donnes quantitatives. Le logiciel SPSS 17.0 (Statistical Package f.or Social Sciences) a ensuite

    servi pour les analyses statistiques. A cet effet, la ralisation des tableaux croiss, le calcul des

    moyennes, des effectifs, des carts types, des minima et des maxima ont t raliss avec le

    logiciel SPSS. Quant l'laboration des tableaux et des graphiques, ils ont t effectus avec

    le logiciel Excel. Par ailleurs, le tableau de la structure des cots de production a aussi t tabli

    sur le logiciel Excel afin d'valuer les bnfices tirs de la vente des plants. Les donnes de

    type qualitatif recueillies furent analyses suivant la technique analyse du contenu du

    discours des enquts.

    11-3. DEROULEMENT DES OPERATIONS

    Pour la ralisation des enqutes, des guides traducteurs ont t associs aux sorties terrains afin

    de faire face la barrire linguistique.

    11-3.1. Pr-enqute

    La phase de pr-enqute s'est droule du 15 au 21 Septembre 2015 Ouagadougou et

    a port sur une quinzaine de ppiniristes. Pour le droulement de la dite phase, les ppiniristes

    ainsi que les structures d'appui ont au pralable t informs sur le travail que nous voulons

    raliser avec eux.

    La ralisation de cette phase nous a permis de tester le questionnaire et de procder par

    la suite des rajustements en tenant compte des ralits du terrain. Ces modifications ont

    conduit restreindre le questionnaire des questions troitement lies au fonctionnement de la

    filire, aux sources d'acquisition des semences. aux recettes gnres par la vente des plants

    ainsi qu'aux contraintes qui existent dans les difterents maillons cie la filire. A noter que hors

    de la zone d'intervention de BIODEV. nous avons collabor avec les services forestiers,

    notamment avec les DREDD pour l'identification des individus enquter.

    11-3.2. Enqute

    Le questionnaire mis jour a servi de support pour la suite des oprations de collecte des

    donnes. Les enqutes ont dbut Ouagadougou et nous nous sommes rendus par la suite dans

    la province du Ziro et de la Sissili. prcisment Cassou. Kou, Vrassan. Dao et Lo. Dans les

    autres localits. les donnes ont t collectes selon l'ordre cie passage suivant : Fada

    N'Gomma. Ouahigouya, Koudougou et Bobo-Dioulasso.

    20

  • CHAPITRE III : METHODES D'ANALYSE

    111-1. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

    Pour l'atteinte de nos objectifs, nous avons utilis une approche muiti-mthodes qui se

    dfinie comme l'utilisation d'une collecte et d'une analyse de donnes qualitatives et

    quantitatives dans une mme tude. A cet effet, les donnes ont t traites suivant la mthode

    d'approche filire, d'analyse SWOT (strenght weakness opportunities and threats : Forces

    Faiblesses Opportunits et menaces) ainsi que d'analyse du contenu des discours. L'approche

    filire a t utilise en se rfrant aux quatre (04) phases dcrites dans le tableau 2 de

    DUTEURTRE et al. (2000). Ensuite, l'analyse SWOT a servi pour dterminer les opportunits

    et les contraintes dans la filire. Enfin, la mthode d'analyse du contenu des discours a servi

    tout au long des analyses afin d'apprhender les donnes de type qualitatif. La combinaison de

    ces deux (02) types de donnes permet la confirmation ou le regroupement des donnes via

    l'approfondissement ou le dveloppement de l'analyse (MILES et HUBERMAN, 2003 cit par

    MAKHLOUF, 20] 5).

    111-2, CADRE CONCEPTUEL

    111-2.1. Approche filire

    L'approche filire est une mthode d'analyse technique et conomique des circuits

    commerciaux (DUTEURTRE et al., 2000). Il s'agit d'une mthodologie d'analyse des filires

    qui prend comme point de dpart le reprage des contours de la filire de manire avoir une

    vue d'ensemble des flux de biens, des agents conomiques impliqus et de leurs relations

    mutuelles (TAlLEC et BOCKEl, 2005). Elle permet d'identifier les acteurs, les produits, les

    oprations et d'analyser les mcanismes de rgulation des relations entre acteurs et les types

    d'organisations de la filire (DEM et TOURE, 2007 cit par TCHOUNJI, 2012).

    Selon NGOUZE (2010), cette approche rserve une place importante aux donnes de

    terrain. La mthode globale d'analyse s'articule autour de quatre (04) phases: la dlimitation

    de la filire, la typologie des acteurs, l'analyse comptable et l'organisation de la filire

    (DUTEURTRE et al., 2000). La dmarche suivie dans le cadre de cette tude est celle de

    DUTEURTRE et al. (2000) qui est rsume dans le tableau 2 ci-dessous:

    21

  • Tableau 2: Les quatre phases de l'analyse filire.

    METHODE DE COLLECTE PHASES OBJECTIFS

    DE L'INFORMATION

    Identification des acteurs et des

    fonctions Bibliographie Dlimitation de

    Estimation des prix et des quantits Enqutes prlim inaires la filire

    Construction du graphe de la filire (entretiens ouverts)

    Construction d'une carte des flux

    Typologie des Enqutes systmatiques auprs

    acteurs Analyse des stratgies

    d'un chantillon d'acteurs ..

    Analyse des revenus et des marges Relevs des prix sur les marchs Analyse

    ; rpartition de la valeur ajoute et de Etude des comptabilits comptable

    l'accumulation de capital d'acteurs ._... m_~_~_ ._~.~._ .. ~_. __ "_,._,,u. __.. _

    Comprhension des relations entre Histoires de vies Analyse de

    acteurs et des rgles qui rgissent ces Entretiens ouverts auprs de l'organisation

    relations personnes ressources

    Source: DUTEURTRE et al. (2000).

    111-2.1.1. Clarification des quatre tapes de l'analyse filire

    Le tableau 2 met en vidence les 04 tapes de l'approche filire. Elle dlimite dans un

    premier temps la filire en identifiant les acteurs, les diffrentes activits et les flux. Dans un

    second temps, il s'agit de raliser une typologie des acteurs et de comprendre les interactions

    et les rgles qui rgissent leur comportement les uns vis--vis des autres. Enfin au niveau

    conomique, elle permet d'analyser les performances de chaque acteur dans le cheminement

    qui conduit le produit en question de l'tat de matire premire celui du produit fini.

    Par ailleurs, une analyse de filire doit obligatoirement tenir compte des 04 tapes du

    tableau 2. Mais en fonction des objectifs de l'tude, I"accent peut tre mis sur certaines tapes

    (MADI, 2009). Concernant cette tude, nos analyses se sont bases sur les trois (03) tapes que

    sont: la dlimitation de la filire, la typologie des acteurs et l'analyse financire.

    111-2.1.2. Principes de calcul

    - Chiffre d'aftire ou recette: la valeur des ventes ralises par le producteur.

    22

  • CA= P * q

    CA correspond dans le tableau 13 (pS7) la somme des recettes gnres dans une

    localit par l'ensemble des producteurs enquts; p= prix de vente moyen par espce et

    par zone; q= quantit de plants vendus par espce et par zone.

    - Cots de production: somme des dpenses effectues durant le processus de production.

    CP= 'icharges

    CP correspond dans le tableau 13 (pS7) la somme des cots de production de

    l'ensemble des producteurs enquts dans une localit.

    - Bnfice ou profit: diffrence entre les dpenses occasionnes par la production et les

    recettes obtenues.

    P= CA - CP

    P correspond dans le tableau 13 (pS7) la somme des bnfices de l'ensemble des

    producteurs enquts dans une localit.

    - Revenu moyen par individu:

    RM1 = ~ ;Avec n= effectifs des enquts par zone. n

    111-2.2. Analyse des Forces, Faiblesses, opportunits et menaces (FFOM)

    Encore appele Strength, Weakness. Opportunities and Threats (SWOT). l'analyse

    SWOT combine l'tude des forces et faiblesses d'une organisation, d'un secteur, avec celle des

    opportunits et des menaces de son environnement (SCHMITT, 100S). Elle permet d'analyser

    l'environnement interne et externe d'une organ isatio n ou d'une fi 1ire dans le but d'identifier

    les stratgies de dveloppement pour l'avenir (AGBAKA et al.. 1007). La dmarche est

    rsume dans le tableau 3 su ivant :

    Tableau 3: Les paramtres de l'analyse SWOT.

    Positif Ngatif

    Environnement interne Forces Faiblesses

    Environnement externe Opportunits Menaces

    Source: Adapt de SCHMITT. 2005.

    111-2.2.1. Clarification des quatre phases de l'analyse SWOT

    Selon AGBAKA et al. (2007).

    23

  • - Les forces et les faiblesses sont des facteurs internes au systme oprationnel. Les forces

    sont les atouts sur lesquels on peut compter et les faiblesses sont les insuffisances

    combler pour raliser le potentiel de la filire,

    - Les opportunits et les menaces sont lies aux. facteurs externes du systme

    oprationnel. Les opportunits constituent des domaines d'action valoriser pour le

    succs. Les menaces correspondent un problme pos par une tendance dfavorable

    ou une perturbation externe au systme oprationnel. Cependant, cette forme d'analyse

    reflte seulement les opinions des gens qui y participent.

    Concernant cette tude, l'analyse SWOT a t utilise pour identifier les contraintes et les

    opportunits de la filire,

    111-2.3. Analyse du contenu des discours

    Plusieurs mthodes d'analyse des donnes qualitatives existent. Mais toutes les

    mthodes qualitatives semblent mettre en uvre des processus intellectuels communs, Il s'agit

    toujours de rassembler ou de recueillir des informations concernant l'objet d'tude, de les trier,

    d'tudier les relations existantes entre les lments et de donner une description comprhensive

    l'objet d'tude (MUCCHlELLI, 2006 cit par WANLIN, 2007). Dans notre cas, les donnes

    ont t analyses suivant la mthode d'analyse du contenu des discours.

    Cette mthode correspond un ensemble d'instruments mthodologiques en constante

    amlioration et s'appliquant des discoms . Il s'agit d'un effort d'interprtation qui se

    balance entre deux ples: d'une part, la rigueur de l'objectivit; et d'autre pat1, la fcondit de

    la subjectivit (BARDIN. 1977), Comme l'a rappol1 NEGURA (2006), le support de cette

    mthode d'analyse est le discours produit clans le processus de communication. Et dans notre

    cas, ce discours correspond aux informations recueillies durant les focus groups et les

    entret iens.

    24

  • IIIEMEpARTIE : RESULTATS ET DISCUSSION

  • CHAPITRE 1 : CARACTERISTIQUES SOCIOECONOMIQUES DES

    PRODUCTEURS

    1-1. REPARTITION SELON LE SEXE

    Les diffrences de comportement entre les responsables hommes et femmes sont

    acceptes dans la thorie conomique. L'hypothse est que la diffrence de sexe influe sur

    l'organisation de J'activit de production ainsi que sur la gestion des risques. Selon

    OUEDRAOGO (2012), ces diffrences de perceptions jouent sur la situation financire et la

    rentabilit de l'unit de production; ce qui justifie l'intrt de l'analyse de la rpartition des

    acteurs en fonction du sexe du producteur.

    D'une manire gnrale, les enqutes ralises auprs des producteurs rvlent que

    l'activit de production des plants agroforestiers est aussi pratique par les femmes. Toutefois,

    on note un nombre important d'hommes parmi les individus de l'chantillon; ils reprsentent

    65% des enquts. Les femmes sont peu nombreuses exercer cette activit (35%) du fait des

    rgles coutumires restrictives des droits fonciers sur les terres au genre fminin

    (TANDJIEKPON, 2005). Mais dans la zone d'intervention du projet BJODEV, les femmes se

    sont beaucoup investies dans cette activit avec 86,25% de femmes responsables d'unit de

    production. Pour ces dernires, l'intrt P0l1 l'activit est dCt aux revenus issus de la vente

    des plants. A noter aussi que les sites amnags par le projet Vrassan, Cassou, Kou, Dao (les

    centres ruraux de ressource) permettent aux tmmes d'avoir des espaces de production

    indpendamment du domaine d'exploitation familiale et aussi de la tutelle de leurs maris. Le

    taux lev de femmes dans cette activit dans le Zira est galement favoris par l'approche

    genre du CAF et du projet BJODEV qui encourage et motive la participation des femmes.

    Dans les autres localits, seulement 9.43 % de femmes s'adonnent la production des

    plants. Selon BATIONO et 01. (2009 et 2010), les femmes interviennent surtout dans la

    valorisation et la commercialisation des PFNL dans ces zones. Leur fible implication dans la

    production des plants dans ces zones pourrait aussi se justifier par la persistance de certaines

    pesanteurs socio-culturelles qui fi'einent leurs participations la production des plants et la

    domestication des arbres. Le tableau 4 prsente les caractristiques ci-dessus voques.

    25

  • Tableau 4 : Rpartition de l'chantillon en fonction du sexe.

    Zones d'tude Bobo- fada

    Cassou Kou Vrassan Dao Ouagadougou La Koudougou OuahigouyaDioulasso N'Gourma

    Effectif 7 7 6 15 32 32 19 18 13 15Hommes

    % 13.50 100 14 100 100 100 95 90 87 100Sexe

    Effectif 45 0 37 0 0 0 1 2 2 0Fl:lllllles

    % 86.50 0 86 0 0 0 5 10 13 Eftctif 52 7 43 15 32 32 20 20 15 15

    Total % 100 100 100 IO 100 100 100 100 100 100

    Source: Donnes de l'enqute.

    Total

    164 65 87 35

    251 100

    26

  • 1-2. REPARTITION SELON L'AGE ET LE STATUT SOCIAL

    Dans l'ensemble des zones d'tude, les producteurs sont majoritairement des

    autochtones de leurs localits (88,4%). Les migrants reprsentent 11,6% des enquts et sont

    pour la plupart des cas des colons agricoles. Les rsu,ltats des enqutes montrent qu'ils

    proviennent des zones caractrises par une forte dmographie, le manque ou la faible

    productivit des terres agricoles et le manque d'activits gnratrices de revenus (AGR). En

    effet, 66% de ces migrants sont issus des rgions du Centre, du Plateau Central, de l'Est, du

    Sahel, du Nord et du Centre Nord. Leur situation prcaire dans les zones d'accueil ne leur

    permet pas de mettre en place des systmes d'exploitation durables avec les plants qu'ils

    produisent. De ce fait, ils se contentent simplement de produire les plants et de les revendre.

    Concernant l'ge des producteurs, il peut tre une variable dterminante dans la prise de

    dcision des acteurs. L'hypothse est celle du cycle de vie en conomie qui stipule que les

    dcisions et les prfrences des individus sont variables selon l'ge (MODIGLIANI, 1965 cit

    par OUEDRAOGO, 2012). Ces caractristiques sont prsentes dans le tableau (5) suivant.

    Tableau 5 : Rpartition de l'chantillon selon l'ge des producteurs.

    Zones d'enqute

    Ouaga Cassou Kou Vrassan Dao La Fada Ohg Kdg Bobo

    Moyenne 40,31 41,19 36,1 31.49 35,7 43,7 44,3 46,4 47,5 33,6

    Ecart-type 13,81 13,27 7,26 12,15 11.9 9,93 12,8 12,1 13 8,36

    Minimum 16 17 30 12 20 25 18 25 26 19

    Maximum 77 73 48 76 59 65 68 60 74 51

    Lgende: Kdg=Koudougou ; Ohg=Ouahigouya Source: Donnes de l'enqute.

    Suivant la rpartit ion en fonction de l'ge, les rsu Itats montrent une distribut ion proche

    de la normale. Sur l'ensemble des sites. les ges sont compris entre 16 et 77 ans, soit une

    moyenne de 39,28 ans. Mais comparativement, il existe une diffrence statistiquement

    significative entre les moyennes d'ge des ppiniristes sur chacun des sites (p

  • zones. Cela pourrait s'expliquer par le fait que les jeunes s'adonnent moins la sylviculture

    dans les grandes villes au profit d'autres activits conomiques qui offrent de meilleures

    opportunits. Selon OUEDRAOGO (2002), certaines activits sont dlaisses le plus souvent

    des personnes ge.s cause de leur disponibilit et exprience.

    1-3. REPARTITION SELON LA RELIGION

    Sur l'ensemble des sites d'tude, on retrouve principalement trois (03) communauts

    religieuses que sont l'islam, le christianisme et l'animisme. Les musulmans constituent le

    groupe dominant (84,9%), 13,9 % d'entre eux sont des chrtiens et seulement 1,2% sont des

    animistes (tableau 6).

    Tableau 6 : Rpartition de l'chantillon en fonction de la religion.

    Religion Effectifs Pourcentage (%)

    MUSULMAN 213 ,.."."",~4,9 CHRETIEN 35 13,9 ANIMISTE 3 1,2

    ,_~" A__'Y'_~~ ~ _ "n'_."""."."' ' __~'~' _,."~ ~

    Total 251 100 """'" m"~"~ """'

  • Tableau 7 : Rpartition des producteurs selon le niveau d'instruction et leur rapport avec les structures d'appui.

    Dsignation Effectifs Pourcentage (%)

    Sans enseignement 148 59

    Niveau

    d'instruction

    Ecole coranique

    Enseignement primaire

    Enseignement secondaire

    7

    40

    55

    2,8

    15,9

    21,9

    Enseignement en langue nationale 0,4

    Total 251 100 ---""'-""""--""""" -- -- ,'"

    Pas de rapport 32 12,7

    Formations 63 25,1 Rapport avec

    Collaboration 85 33,9 les structures

    Formations et collaboration 71 28,3

    Total 251 100

    Source: Donnes de l'enqute.

    L'analyse des rsultats montrent que le niveau d'ducation est faible de faon gnrale.

    En effet, les producteurs n'ayant aucun niveau d'instruction sont dominants: ils reprsentent

    58,96% des enquts contre 41,04% des producteurs ayant reu un quelconque niveau

    d'instruction. Un tel profil social est un obstacle majeur dans la gestion des units de production

    de plants agroforestiers. En effet. le manque ou l'insuffisance de formation constitue un

    vritable handicap parce que l'absence de savoir et de savoir-tire qu'il induit placent les

    producteurs dans une position de dfavoris , notamment en matire d'emploi et paltant. vis

    -vis des possibilits de gagner des revenus notables (KAN et al.. 1998). Il faut cependant noter

    qu'environ 25,1 % des producteurs ont au moins reu une tormation en technique de production

    de plants avec le CNSF ou avec les services forestiers (DREDD). De ce fait. HARRISON

    (2008) rapporte que l'une des activits les plus importantes dans la filire des semences et des

    plants est le perfectionnement des comptences techniques des acteurs (Harrison et al., 2008

    cit par DEGRANDE, 2012).

    Nanmoins, bien que relativement bas (41,04%) par rappolt au taux des individus

    n'ayant aucun niveau d'instruction (58.96%), cette situat ion pourrait avo il' un avantage sur ta

    gestion des ppinires et rendrait les ppiniristes plus rceptifs quant l'utilisation des

    semences certifies.

    29

  • 1-5. LES GROUPES ETHNIQUES

    L'ethnie du producteur est un facteur sociologique pouvant influencer les choix et les

    mthodes de conduite des activits. A l'issu de nos enqutes, on dnombre quinze (15) groupes

    ethniques sur l'ensemble des sites. De faon gnrale, les Mossis constituent l'ethnie.

    majoritaire 49,8%, suivi des Gourounsis 30,7%. Mais suivant une rpartition par zone, la

    prdominance de diffrents groupes ethniques se dgage. En effet, les Mossis, les Gourounsis,

    les Gourmantchs, les Peulhs et les Bobos sont respectivement majoritaire Ouahigouya

    (100%), Lo (70%), Fada (55%), Cassou (21,2%) et Bobo-Dioulasso (Bobo :21,9%).

    Par ailleurs, les ethnies telles que les Haoussas, Dioulas, Siamous, Gouins, Bwabas, Senoufos,

    Turkas, Toussians, Samblas, Samos et Zarmans sont aussi marginalement prsentes Bobo

    Dioulasso. La prsence de diffrents groupes ethniques pourrait se justifier par l'importance

    des acquis issus de la production des plants agroforestiers. Le tableau 8 prsente les

    caractristiques ci-dessus voques.

    Tableau 8: Rpartition des ethnies rencontres (%) par zone d'tude.

    LOCALITESETHNIE

    Cassou Kou Vrassan Dao Bobo Ouaga La Fada Kdg Ohg Total

    Mossi 9,6 85,7 62,8 73,3 21,9 90,6 25 45 73. 3

    100 49,8

    Gourounsi 69,2 14,3 37,2 26,7 6.3 3,1 70 0 20 0 30,7 Peulh 21,2 0 0 0 0 6,3 0 0 0 0 5,2

    Gourmant ch 0 0 0 0 0 0 0 55 0 0 4,4

    Dioula 0 0 0 0 0 0 5 0 0 0 ,4 Haoussa 0 0 0 0 0 0 0 0 6,7 0 ,4

    Bobo 0 0 0 0 21,9 0 0 0 0 0 2,8 Siamou 0 0 0 0 3,1 0 0 0 0 0 ,4 Gouin 0 0 0 0 3,1 0 0 0 0 0 ,4 Bwaba 0 0 0 0 6,3 0 0 0 0 0 ,8

    Senoufo 0 0 0 0 6.3 0 0 0 0 0 ,8 Zarman 0 0 0 0 3,1 0 0 0 0 0 ,4 Dafing 0 0 0 0 12,5 0 0 0 0 0 1,6 Turl{3 0 0 0 0 3,1 0 0 0 0 0 ,4

    TOllssian 0 0 0 0 6,3 0 0 0 0 0 ,8 Sambla 0 0 0 0 3,1 0 0 0 0 0 ,4 Samo 0 0 0 0 3,1 0 0 0 0 0 ,4

    Total 100 100 100 \00 100 100 100 100 100 100 100

    Lgende: Kdg==Koudougou : Ohg=Ollahigollya

    Source: Donnes de Ienqute.

    30

  • 1-6. ACTIVITES SOCIOECONOMIQUES

    L'importance des activits conomiques diffre selon la zone d'tude. Au nombre des

    principales activits, 76,69% des individus enquts Ouagadougou, Bobo-Dioulasso,

    Koudougou, Ouahigouya, Fada N'Gourma font de la, production des plants leur premire

    activit. Le constat est presque invers Cassou, Kou, Vrassan, Dao, Lo. Dans ces zones,

    l'agriculture et l'levage constituent les premires activits gnratrices de revenus

    (respectivement pour ces activits 74,44% et 100%) et ces activits suit la sylviculture

    comme activit secondaire. En reconnaissance avec ROCHETTE (1989) que le principal levier

    de production et d'entretien des espces agroforestires est J'intrt socioconomique que

    celles-ci jouent dans la subsistance des populations, il ressort que plus ces espces offrent des

    avantages alimentaires et financiers, mieux les producteurs s'investissent les produire.

    Par ailleurs, c'est entre autres travers les activits conomiques dveloppes par les

    habitants de la socit que l'on peut apprcier sa prdominance urbaine, semi urbaine ou rurale.

    De ce fait, l'analyse des donnes montre que les producteurs des zones semi urbaines et rurales

    (Cassou, Kou, Vrassan, Dao, Lo) font de la production des plants leur activit secondaire

    (69,50%) au profit des activits agricoles. Par contre en milieu urbain, les ppiniristes donnent

    la priorit l'entretien des arbres et des fleurs chez les particuliers comme activit secondaire

    (95,65%). Ces rsultats sont prsents dans le tableau 9.

    Tableau 9 : Proportion des acteurs dans les activits socioconomiques.

    Zones d'tude Dsignation Milieu urbain Milieu semi urbain et rural

    Proportion (%)prClPClJ!i()I1(%) Sylviculture 76,69 23,31 Agricu Iture 25,56 ?4,~~Activits principales

    Elevage o 100 Entret ien d'arbres o 100

    Sylviculture 30,50 69.50 Agriculture 21,62 78,38

    Activits secondaires Elevage 80 20

    Entretien d'arbres 95,65 4.65 Source: Donnes de l'enqute.

    1-7. ASSOCIATIONS DE PEPINIERISTES

    Du point de vue des acteurs du dveloppement. les associations reprsentent une forme

    d'organisation qui runit les acteurs cie tous les maillons d'une mme filire dans le but de

    fvoriser l'amlioration du rendement de b filire et de dfendre les intrts des membres. Les

    31

  • producteurs de la filire sont majoritairement impliqus dans les associations de ppiniristes

    (60,6% des producteurs). Pour LAMB (2004) cit par SHEPHERD (2010), ces associations

    reprsentent une forme de dveloppement participatif de plus en plus important dans les pays

    en dveloppement (confere figure 1).

    Mais comparativement, les rsultats montrent que les producteurs de la zone

    d'intervention du projet BTODEV sont plus impliqus dans la vie associative. En effet, 71,71%

    des individus de l'chantillon de cette zone sont membres d'une association. Cette

    prdominance d l'implication des producteurs se justifie par l'intervention du CAF et du projet

    BIODEV qui privilgient les actions collectives.

    Au total, dix-huit (18) associations de ppiniristes sont rp rtories sur l'ensemble des

    ites el le' m mbre nt environ une moyenne d'exprience de deux (02) ans dans ces

    associations. Malgr la prpondrance des ppiniristes dans les associations, ces organisations

    correspondent peu au contexte local. De conception dmocratique et participative, elles se

    confrontent des problmatiques de domination des ans qui monopolisent la parole et les

    dbats durant les rencontres de prise de dcisions. Les plus jeunes sont donc peu prsents aux

    rencontres ou bien font scession et perdent toute capacit par manque de comptences et

    d'appuis. De plus, ces associations connaissent des problmes en raison du faible niveau

    d'organisation de membres et de leur incapacit engendrer des fonds propres (SUTTER,

    2010).

    OUAHIGOUYA 12 KOUDOUGOU 12

    ':.1 FADA 18

    :: LEO 16 ':.

    -= OUAGA 22 "'": BOBO 2:-1 11 == DAO 1 2

    VRASSAN KOU ':t

    CASSOU 4

    0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55

    Effectifs

    Membre Non membre

    Figure 1 : Effectif des producteurs dans les associations de pp iniristes.

    32

  • CHAPITRE II: DELIMITATION ET TYPOLOGIE DES ACTEURS DE LA FILIERE

    11-1. NATURE DES PEPINIERES

    Selon la nature et le fonctionnement des ppinires, les enqutes ralises auprs des

    producteurs rvlent l'existen de quatre (04) types. Il s'agit des ppinires publiques ou

    forestires, des ppinires collectives (appartenant une association ou un groupement de

    ppiniristes), des ppinires familiales ainsi que des ppinires individuelles. Selon NYOKA

    et al. (2014), on retrouve aussi dans la plupart des autres pays ces quatre (04) types de

    ppinires. Toutefois, elles peuvent tre de nature diffrente. Selon ces auteurs, les ppinires

    peuvent tre publiques, prives, communautaires ou individuelles. La figure 2 permet de

    visualiser la proportion des diffrents types de ppinires recenses.

    2%1% 13%

    Individuelle 1%

    Groupement

    Association

    83% Familiale

    Publique

    Figure 2 : Nature des ppinires recenses.

    Il ressort que les ppinires individuelles sont les plus frquentes (83%). Ce type de

    ppinir app nient un indi idu qui peut l'utili' r pour ses propr s besoin ou pour la vente.

    Leur prdominanc 'c pliquerait par une meilleure rentabilit comparativement aux ppinires

    collectives et familiales o les revenus sont souvent partags entre trois (03) cinq (05)

    individus.

    Viennent ensuite les ppinires collectives dans lesquelles le fonctionnement est assur

    par l'ensemble des membres (13,3%). li point de vue de cc derniers, l' xist nc des

    ppinires de groupe serait n partie lie aux avantages qu'elles offr nt : l'chang 'idee' et

    de la diffusion de l'information entre ppiniristes, le climat d'apprentissage en groupe, un

    meilleur accs aux structure' d'appui ain i qu'aux projet.

    33

  • - 600 3594

    - 550 - 678

    1~19

    - 543 4218

    - 1214 )

    2:170 1514

    Il J7112

    l,II :-;2 51

    i S/(!!1/c({ 1752

    C:"i{ !d

    'lcucio ni!o/i, ,1caciu ('u!e i

    --

    !Il

    995 373

    2247 210

    1686 4680

    o 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000

    Nombre dc plants vcndus

    Figure 3 : Nature et estimation de la quantit des espces forestires vendues (Janvier-Octobre) par les ppiniristes enquts.

  • 1~Ol)

    luxa - 1100 If!!i! ('(iulil 10

    !i(n 1330 lU 'L': iii 185

    e{ rsel1 dillcricdnu J, Mal7,'l.ijem i!lr/icii 6043 ~ ... f-iunc gUHtrli' 60:~...

    lcvmuJ mit'('(!C([IPU 11II 179;;:! :l:: Cflnls {WI/.',i!!O .. 450 /: :" :",. ( '/tru.)' _\'inen,\'is

    ,.;::'" - 641 'ill"!f\ l'elieu/t!!t} l 78

    :;J (,'.tfr!!\ J}!(fS!lJ!({ 6

    !/j"i/\ lill/oli .. 578 h'(Jj1!/!dX c:(j,\'!O/ifJ17 51

    1714 ,1,r!(l!. .. 468

    'inWliid,',(/ - 96CJ 13655 " -- {,li '{." (~

    o 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000

    Nombre de plants vendus

    Figure 4 : Nature cl estimation de la quantit des espces fi'uitires vendues (Janvier-Octobre) par les ppiniristes enquts.

  • 11-3. PRIX DES PLANTS PRODUITS

    Pour l'ensemble des espces, la moyenne des prix de vente varie entre 50 et 3 250F

    CF A. Concernant ces prix, les critres de fixation varient d'un producteur l'autre. En effet,

    46,4 % des enquts disent tenir compte de la taille des plants ainsi que de leur qualit pour

    fixer les prix. Les producteurs du Ziro (46,8%) ont vendus les leurs aprs trois mois de

    croissance au projet BIODEV. De plus, les types de plants (ordinaires ou greffs), la rfrence

    par rapport aux prix des autres ppiniristes et de ceux fixs par les services forestiers sont aussi

    faiblement voqus par quelques producteurs (respectivement 4,2% ; 1,4% et 1,2%).

    TCHOUNJl (2012) indique que les prix varient en fonction de la technique utilise et du stade

    e dveloppement de la plant. insi, le prix des plants d'arbres fruitiers greffs arient entre

    1000 et 1 500 F CFA, les plants obtenus par marcottage se vendent entre 2 000 et 3 OOOF CFA

    ; les plants bouturs entre 1 500 et 2 OOOF CFA.

    II-4. RAISONS DE LA PRODUCTION DES PLANTS

    Plusieurs facteurs suscitent la production de plants chez les individus de l' 'chantillon.

    La figure 5 donne un aperu sur les principales motivations chez les producteurs enquts.

    OUAHI

    :.. KDG "";l

    ==- FADA '::.1 -:

    La , f:;

    OUAGA

    BOBO 1

    ~ 1 DAO

    1 VRASSAN

    KOU

    CASSOU

    1

    , 1 1

    1 ,

    a 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55

    Revenu Passion du metier Effectifs

    Herit de la ppinire Lutte contre la desertification Facilit du travail Mangue de trav~

    Lgende: kdg=Koudougou ; ouahi=Ouahigouya,

    Figure 5 : Facteurs de motivation dans la production des plants.

    Il ressort que les revenus issus de la vente des plants est le principal facteur dtenninant

    chez les producteurs. Mais si ces revenus seuls ne suffisent pas tablir un critre de pauvret,

    il n'en demeure pas moins LIe leur accroi. sement constitue un facteur qui influe manifestement

    37

  • sur la viabilit conomique des mnages des ppiniristes. De ce fait, ces revenus peuvent aider

    combler les besoins primaires auxquels les producteurs sont confronts. Selon TABUNA et

    al. (2000), la ppinire peut en effet constituer une source d'amlioration du revenu pour le

    propritaire. Aussi, elle apparait la fois comme un outil de promotion et de vulgarisatior. des

    espces agroforestires ainsi que de crations d'emplois.

    Contrairement aux rsultats de TCHOUNJI (2012), les plants qui sont produits n'ont

    pas pour premire destination la vente. Il indique que les plants produits sont essentiellement

    destins l'usage par les membres de la ppinire et ce n'est que le surplus qui est vendu. Ces

    diffrences dans la destine des plants produits pourraient tre lies au fait qu'au Burkina, les

    producteurs (surtout en milieu urbain) ne disposent gnralement pas de terres o introduire les

    plants. Aussi, les producteurs des zones rurales prfrent miser sur les revenus pouvant

    s'acqurir dans l'immdiat plutt que de miser sur les retombs de certaines pratiques telles que

    l'agroforesterie ou la sylviculture qui n'apparaitront qu' long terme.

    II-S. IDENTIFICATION ET ROLES DES ACTEURS DE LA FILIERE

    La fi 1ire des semences et des plants agroforestiers regroupe principalement quatre (04)

    catgories d'acteurs : les fournisseurs d' intrants, les producteurs, les structures d'appui et les

    consommateurs (clients). Chacune assure une fonction capitale dans un ou plusieurs maillons

    de la filire. Ces rsultats sont assez similaires avec ceux de DEGRANDE et al., (2012). Pour

    ces auteurs, trois (03) catgories d'acteurs peuvent tre distingues dans la filire des semences

    et plants agroforestiers au Cameroun. 11 s'agit notamment des centres de recherche (structures

    d'appui), des fournisseurs de semences (fournisseurs d'intrants) et des ppiniristes. Ainsi, de

    l'approvisionnement des producteurs en intrants, en passant par les structures d'appui jusqu'

    l'utilisation finale des plants par les consommateurs, les acteurs de chaque maillons

    interviennent travers un rle prcis comme il suit:

    11-5.1. Fournisseurs d'intrants

    Ce groupe se compose de fournisseurs de matriels de ppinire (terreaux. prodUits

    phytosanitaires, pots en plastique) et des fournisseurs de semences, notamment les graines.

    , Fournisseurs de matriels de ppinire

    Divers acteurs interviennent dans ce maillon de la chaine. Pour la fourniture des

    terreaux, I"act iv it est princ ipalement assUI'e par les charretiers qu 1procu rent aux pp in irisles

    38

  • Les ppinires publiques ou forestires ont principalement t recenses

    Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Fada N'Gourma, Ouahigouya et Koudougou.

    Ces Ppinires produisent majoritairement des espces adaptes des fins cologiques (lutte

    contre l'rosion, les oprations de reboisement). De plus, les ppinires caractre familial sone

    aussi marginalement prsentes dans certaines localits (l ,21 %), surtout en zones rurales. Leur

    gestion est gnralement assure par deux (02) ou trois (03) membres de la famille qui se

    partagent les revenus acquis de la vente des plants. La faiblesse des revenus par individu ainsi

    que les tensions qui peuvent rgner au sein des familles majorit polygames expliqueraient la

    faiblesse de ces types de ppinire recenss.

    11-2. ESPECES ET NATURE DES PLANTS PRODUITS

    Des diffrences ont t dtectes chez les producteurs en termes de quantit de plants

    produits ainsi que sur la diversit des espces. Au total, quarante-deux (42) espces de plants