AMyOT eT VILLeNeUVe, une seule...

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AMYOT ET VILLENEUVE, UNE SEULE FAMILLE Suzie Villeneuve est en réalité une Amyot dit Villeneuve. Au milieu du XVIII e siècle, le nom Amyot a disparu de son arbre ancestral. Si sa jumelle, Annie, a participé à la capsule Le Québec, une histoire de famille pour la famille Villeneuve, Suzie s’est chargée de la narration de celle des Amyot. Elle nous parle donc des traits particuliers de sa famille et nous fait découvrir des souvenirs d’enfance. Elle nous fait aussi part de ses occupations de la dernière année: coordonnatrice des académiciens, courtière en immobilier et chroniqueuse culturelle. PAR Marie-Anne Alepin PHOTO: PAUL DUCHARME Suzie Villeneuve ignorait que sa famille descendait des Amyot, un fait qui a piqué sa curiosité.

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AMyOT eT VILLeNeUVe, une seule

familleSuzie Villeneuve est en réalité une Amyot dit

Villeneuve. Au milieu du XVIIIe siècle, le nom Amyot a disparu de son arbre ancestral. Si sa

jumelle, Annie, a participé à la capsule Le Québec, une histoire de famille pour la famille

Villeneuve, Suzie s’est chargée de la narration de celle des Amyot. Elle nous parle donc des traits particuliers de sa famille et nous fait découvrir

des souvenirs d’enfance. Elle nous fait aussi part de ses occupations de la dernière année:

coordonnatrice des académiciens, courtière en immobilier et chroniqueuse culturelle.

Par Marie-anne alepin

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Suzie Villeneuve ignorait que sa famille descendait des Amyot, un fait qui a piqué sa curiosité.

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suzie, savais-tu que tu étais une amiotdit Villeneuve?Absolument pas! (rires) J’ai trouvé très intéressant d’apprendre tant de choses sur ma famille durant le tournage. Je n’ai aucun Amiot dans ma famille, donc ça remonte assez loin dans l’arbre généalogique. Quels sont les traits de caractère des Villeneuve?Les Villeneuve ont beaucoup de caractère, un caractère très fort, un sale caractère. (rires) Ils ont une grande détermination, ils sont fon-ceurs, performants. Quand ils veulent quelque chose, ils vont tout faire pour l’obtenir et, la plupart du temps, ils réussissent.Quels sont les métiers qu’exercent les membres de ta famille? Ça tourne beaucoup autour de la famille, de l’enseignement et de la mécanique. Chez nous, on est trois filles. Annie voulait être profes-seure, moi aussi, mais on fait autre chose. Lisa est infirmière. On a besoin d’améliorer la vie des gens autour de nous. Ça fait partie de nous. Ton talent musical vient de quel côté de ta famille? Il vient plus du côté des Villeneuve que du côté des Simard. Mon père chantait assez juste, et mon grand-père était musicien. Il jouait sou-vent de la guitare et de la cuillère, et il chantait en même temps. Concrètement, je dirais que notre talent et notre passion, à ma sœur et à moi, nous viennent de grand-papa Villeneuve.

Quel est le plus beau souvenir de ton grand-père?C’était un vrai «ramasseux». Il gardait tout au cas où il en aurait besoin. À son décès, son appartement était rempli du plancher au pla-fond. Imaginez le ménage qu’on a dû faire! J’y ai trouvé plusieurs objets de son enfance. J’ai hérité de sa guitare électrique; c’est un très beau souvenir de lui. as-tu grandi dans la musique? Ç’a TOUJOURS été présent dans nos vies ! Mes sœurs et moi, on chantait, on dansait, on faisait partie de chorales. On chantait toujours à la maison, on invitait des amis pour chanter jusqu’à ce qu’ils se tannent, et nous, on continuait. On se faisait des spectacles et on éteignait les lumières pour ne pas se voir, car c’était important d’être dans sa bulle… mais il y en avait toujours une qui allumait les lumières pour voir de quoi l’autre avait l’air, et là, on pouffait de rire. C’était drôle.

Ta participation à la capsule a-t-elle piqué ta curiosité en ce qui concerne tes ancêtres?Je suis curieuse. Je n’avais aucune idée qu’on venait de la famille Amiot. J’ai posé quelques questions à ma sœur, qui a participé à la cap-sule sur les Villeneuve, mais sans pousser mes recherches plus loin. Annie est plus intéressée que moi par la généalogie. Je suis plus une fille du présent et de l’avenir. Parlons de présent et de l’avenir. Tu as l’air pas mal occupée...Oh oui! Je viens de terminer Star Académie, où je jouais en quelque sorte le rôle de la grande sœur des académiciens. Je les guidais, pas après pas, dans cette aventure unique. J’ai travaillé beaucoup à la radio également à préparer et à présenter des chroniques culturelles. J’ai un autre très beau projet pour bientôt, mais je ne peux rien dévoiler pour l’instant. Je n’ai pas une seconde à moi et je ne m’en plains pas.

en quoi consistait ton travail auprès des académiciens? Je les accompagnais du vendredi matin au dimanche, au Mel’s, là où se déroulait le variété, jusqu’à ce qu’ils partent. Ils étaient en tout temps avec moi, et je gérais leur horaire. Vivre l’envers du décor de Star Académie et voir à quel point les gens travaillent fort et comment ils sont dévoués, ç’a été une expé-rience formidable. Ça t’a rappelé des souvenirs…Le fait d’être en arrière-scène a rendu mon expérience encore plus intéressante. Les académiciens avaient beaucoup de questions à me poser. Ils voulaient tellement savoir ce qui allait se passer. Au fond, ils étaient là pour apprendre le métier de chanteur. Il fallait donc vraiment se concentrer sur cet appren-tissage. Je leur ai dit ce que j’aurais aimé qu’on me dise à l’époque pour mieux me guider. Je pouvais les aider, car je suis passée par là et j’ai fait plein de choses dans le milieu depuis neuf ans. Je les ai guidés du mieux que j’ai pu. Parle-moi un peu de tes chroniques culturelles?Je couvrais Star Académie pour la radio Rythme FM des Laurentides, à Saint-Jérôme. L’été dernier, j’assistais à des événements culturels qui se tenaient dans les Laurentides pour faire deux chroniques par jour, du lundi au vendredi. Ça m’a ouvert les yeux sur l’art à Mont- Tremblant, à Sainte-Agathe et dans les autres villes de ce coin de pays. C’était très stimulant, même si ça demandait beaucoup de travail. Je faisais ma première chronique à 7 h 40, j’al

L’ancêtre de la famille de Suzie, arrivé en Nouvelle-France en 1635, n’est pas un Villeneuve:

il porte le nom de Philippe Amiot. Il est originaire de l’évêché de Soissons, en

Picardie, où il épouse Anne Convent. Leurs deux enfants, Jean et Mathieu, les accom-pagnent dans leur traversée. Deux autres enfants naîtront dans la colonie avant la mort

prématurée de Philippe: Jean-Gencien et Charles.

Le nom Villeneuve vient de Mathieu. Il reçoit une seigneu-rie de la Pointe-aux-Bouleaux et prend le nom de Sieur de

Villeneuve. De ses seize enfants, sept garçons assure-

ront la descendance d’une souche de Villeneuve. Son frère Charles obtient également une

seigneurie et garde Amiot comme nom de famille: Charles-Joseph Amiot,

sieur de Vincelot.

Jean devient interprète et «engagé» pour les Jésuites lors de son séjour en Huronie. Il bat

à la course et en raquettes plusieurs autochtones lors d’un

tournoi à Québec. Il aurait même rattrapé, à la course, l’assassin iroquois du père Jogues en 1647. L’année

suivante, alors qu’il était sur le point de se marier, il est mort

noyé à Trois-Rivières. Son corps a été retrouvé à Sillery,

à Québec, en face de la mission Saint-Joseph.

LeS AncêtreS de Suzie

ViLLeneuVe

Suzie a grandi au sein d’une famille où les activités extérieures étaient privilégiées. «On avait un chalet au lac Saint-Jean, où il n’y avait pas d’électricité ni d’eau courante.»

Suzie (à droite) en compagnie de sa jumelle, Annie (à gauche) et de leur petite sœur, Lisa

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Suzie est très heureuse du succès que connaît

sa jumelle, Annie, avec qui la complicité est toujours aussi forte.

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en 2008, Suzie a lancé son album J’abandonne, dont la chanson Si c’est toi a été diffusée à la radio.

c’est en 2003 que Suzie et Annie se sont fait connaître du public québécois en participant à la première édition

de Star Académie. Sur la photo: Émily Bégin, Mario Pelchat, Annie, Martine St-clair et Suzie.

« Mon grand-père était un vrai “ramasseux”. Il gardait tout au cas où il en aurait besoin. J’ai hérité de sa guitare électrique; c’est un très beau souvenir de lui.»

un attachement bien spécial lie Suzie à son grand-père, à qui elle doit sa passion pour la musique.

«il y avait toujours de la musique dans la maison», rappelle Suzie. des spectacles donnés par ses filles, son père en a vus et entendus!

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« Les Villeneuve ont beaucoup de caractère, un caractère très fort, un sale caractère. (rires) Ils ont une grande détermination, ils sont fonceurs, performants.»

lais ensuite à un événement, par exemple à Sainte-Agathe-des-Monts, puis je préparais ma chronique pour passer en ondes à 17 h. Et, le soir, j’assistais à un autre spectacle pour en parler le lendemain matin. C’était intense. tu es également courtière en immobilier sous la bannière remax? Oui, je fais plein de choses. (rires) Par contre, j’ai mis ce travail un peu de côté pour le moment, car j’ai plein de projets passionnants qui vont se concrétiser bientôt. Je fais un mélange de toutes mes passions. J’aime la rénovation, le home staging, la télé, l’animation… Être capable de réaliser plusieurs rêves à la fois, ça me donne de goût de mordre dans la vie. Ce n’est pas donné à tous, et j’en suis reconnaissante. tu ne peux vraiment pas nous donner une piste? Je peux dire que ce sera encore dans le domaine de l’aide, puisqu’ aider les gens, c’est quelque chose d’important pour moi. On va me voir un peu plus souvent.Étant si occupée, crois-tu pouvoir un jour prolonger ta propre lignée d’Amiot dit Villeneuve?(Rires) J’y pense de plus en plus. Je viens d’avoir 29 ans et j’en parle, tranquillement. Quand ça va arriver, je serai prête. J’ai tou-jours adoré les enfants et je vais avoir des marraines formidables: Annie et ma petite sœur, Lisa. Je sais que ma famille sera très présente. Mes parents sont toujours ensem-ble, et c’est ça, l’image que j’ai de la famille. J’ai une bonne base, je pense.

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les amyoT en bref• 2000 personnes portent

le nom de famille Amiot ou Amyot au Québec.

• Amiot ou Amyot est un diminutif du mot ami qu’on prononçait amio au XVIe siècle. Il était utilisé comme nom de baptême.

• Quatre pionniers ont introduit ce patronyme en Nouvelle-France, dont Philippe Amiot, qui a engendré la plus grande descendance.

• Un de ses fils ajoutera le nom Villeneuve lors de l’acquisition d’une seigneurie — une souche de Villeneuve différente de celle de Jacques Villeneuve (pilote de F1). http://lequebecune histoiredefamille.com/communaute/Amyot

avait de la musique, mais pas de télévision. On s’amusait avec des balançoires dans les arbres, on jouait à la cachette dans les bois et on se promenait en quatre-roues. Je remercie d’ailleurs encore mes parents de nous avoir en quelque sorte forcées à y aller. Ça a tenu ma famille «serrée» même si, plus tard, mes sœurs et moi, on ne voulait plus suivre, car on voulait rester avec nos amis. Pour moi, ce sont des souvenirs fantastiques. Je m’ennuie un peu de ce temps-là. Je com-prends pourquoi j’aime la nature, la moto,

Qu’est-ce qui occupe le plus tes pensées en ce moment?Je trouve qu’en général les gens ne consacrent pas assez de temps à leur entourage. La vie est trop courte. Je le réalise de plus en plus. Plusieurs choses nous préoccupent au quotidien — comme l’économie, qui peut donner le vertige —, mais à la base, il faut tellement privilégier le temps qu’on accorde aux gens autour de nous. On fait des enfants pour les gâter, mais on est trop pressés pour leur montrer les vraies valeurs de la vie. Ça me fait un peu peur de fonder une famille dans ce contexte. Je trouve que tout va tou-jours trop vite et qu’on ne s’arrête pas pour revenir à la source. Nos ancêtres n’avaient pas tous ces iPod, iPad et autres gadgets, sans compter les «52» télévisions dans la maison. Ils prenaient le temps de jaser, de souper en famille et de se raconter ce qui s’était passé dans la journée. Je pense beaucoup à ça, ces temps-ci. en terminant, as-tu une histoire de famille à nous raconter?Oui. C’est quelque chose qu’on faisait en famille toutes les fins de semaine quand j’étais plus jeune. On avait un chalet au lac Saint-Jean, où il n’y avait pas d’électricité ni d’eau courante. On vivait avec la génératrice et on apportait notre eau. C’était un plaisir total. Il y

chroniqueuse à rythme FM des Laurentides, à Saint-Jérôme, Suzie réalise des entrevues avec de nombreuses personnalités. Sur la photo: avec le comédien Jason roy-Léveillée après un essai routier.

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de sa jeunesse, Suzie a gardé un goût pour l’aventure et les activités de plein air motorisées comme la moto ou le quatre-roues.

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l’odeur de l’essence, les véhicules tout- terrain, le plein air. J’aime me dépayser en allant dans un chalet où il n’y a pas d’électricité ni d’eau courante et me sortir de ma zone de confort. Ça me permet de me ressourcer. Quand on n’a pas de télé-phone, on n’a pas le choix d’être en famille. Je vais essayer d’éliminer les ordinateurs, Facebook et les textos parfois, lorsque j’aurai des enfants, car ce sont des sources de problèmes dans une vie de famille et de couple.