Ambelain Robert - Le Cristal Magique

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    ROHE f{l \Ml3rL\1 N

    t

    CRISTRJ

    ffiRGIQU

    ou

    a Magie e ehan Trithme

    Abb

    de panheim

    et

    de

    Wurtzbourg

    1462 -1516

    Editions BUSSIRE

    PARIS

    V - 34 Rue Saint-Jacques

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

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    L CRIST L M GIQUE

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    OUVRACES

    DU MEME AUTEUR:

    Rlments d Astrologie Scientifique, Etoiles fixes, Comtes

    et

    Eclipses. (Beetmale,

    diteur,

    19:: 6). Epuis.

    Trait d Astrologie

    Esotrique,

    tome l :

    les Cycles.

    (.\dyar,

    diteurs, 1

    ) : ~ 7 ) .

    Seconlle

    dition.

    Elments

    d Astrologie

    Scientifique "

    Lilith,

    second satellite

    de

    la

    Terre.

    (En

    collaboration avec Jean

    Desmoulins). (:-.'(laus,

    diteur, 1 1:: S). Epuis/>.

    Trait d Astrologie Esr tl;rique, tome

    II

    :

    l Onomancie.

    (Adyar,

    diteur, 1 9 : ~ 8 ) . I ~ p u i s .

    Dans [ ombre

    d e , ~

    Cathdrales.

    EtlHle

    sur

    le

    symholisme

    an hi

    tedural

    et

    dcoratif de

    l\otre-Dame

    de Paris, (jans

    ses

    rapports

    avec

    l sotrisme

    hermtique, les Doctrines secrtes,

    l Astrolo

    gie, la ~ I a g i e , l Alchimie.

    C\dyar,

    diteur, 1(39). Epuis.

    l,a r;omande Magique. Etude sur

    un

    aspect particulier

    de

    la Gomancie. (Adyar, diteur, 1(40). Epuis.

    Adam, dieu rouge. La

    Gnose

    des

    Ophites, l sotrisme

    judo

    chrtien,

    les

    doctrines lucifrienne

    et

    rosicrucienne.

    (l\iclaus,

    dit.eur,

    1 ).t

    \ . Bpuis/>.

    Trait

    d Astrologie

    Esotrique, tome III : l Astrologie lunaire.

    (l \iclaus,

    diteur, \ )42). Epllis.

    Au

    pied des Menhirs. Introllurtion il

    l tude

    des doctrines

    celtiques.

    (:-.'iclaus, diteur, 1 )4;. Epuis.

    l,a

    Franc-Maonnerie Occultiste

    ct

    Mystique

    " le Martinisme.

    Histoire et doctrine. (Niclaus, diteur, 1(46).

    Le Mllrtinisme

    contemporain et ses vritables

    origines. (Les

    Cahiers

    de

    Destins

    diteur,

    19411). Epuis.

    l,a

    Talismanie

    pratique. Collection

    L Occultisme simpli

    fi .

    (l\iclaus,

    diteur, 1 )50).

    l,es Tarots, comment apprendre a les manier. Collection

    L Occultisme simplifi . (Niclaus, diteur, 1(50).

    La

    Kabale pratique.

    Introduction

    il

    l tude de

    la

    Kabale,

    mys

    tique et pralIque, et

    la

    mise

    en

    action de

    ses

    Traditions et

    de ses Symboles en vue de la Thurgie. (Nielaus, diteur, 1951).

    l,es Visions ct les Rves. Collection

    L Occultisme

    simpli

    fi . (:-liclaus, diteur, 1 9 5 : ~ ) .

    Templiers

    et Rose Croix. Documents pour

    servir

    il

    l histoire

    de l Illuminisme.

    (Adyar,

    diteur,

    1(55).

    Le

    Dragon d Or. Rites et

    aspects occultes

    de la recherche des

    Trsors.

    (:-.'iclaus,

    diteur,

    1958).

    La Notion Gnostique du Dmiurge dans les Ecritures et les

    Traditions

    judo-chrtiennes.

    (Adyar, diteur,

    1(59).

    La

    Magie sacre

    cJ Abramelin

    le Mage,

    d aprs

    le manuscrit

    de

    la Bibliothque

    de

    l Arsenal, transcrit,

    prsent

    et annot.

    ~ i c l a u s , diteur, 1959).

    L Alchimie spirituelle,

    (tome 1). Technique

    de

    la Voie Int

    rieure. (La Diffusion scientifique, diteur,

    1961).

    ROBERT AMBELAIN

    LE

    CRIST L M GIQUE

    ou

    La Magie de

    J

    ehan Trithme

    Abb de

    Spanheim

    et de Wurtzbourg

    (1462.1516)

    Editions BUSSIRE

    PARIS

    Ve .

    34

    Rue

    Saint-Jacques

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    JEHAN TRITHEME, ALIAS TRITHEIM

    Abb de

    Spanheim

    et de Wurtzbourg

    Jehan Trithme

    naquit

    le

    1

    er

    fvrier

    1462

    (1), dans l lec

    torat de Trves, et

    TriUheim

    mme.

    C est de

    ce nom qu il

    forma

    le sien.

    Son

    pre est dsign par ceux de Johannes

    de

    Monte,

    Jehan Heidenberg,

    ou

    Eidenberg,

    et

    est

    qualifi

    tantt

    vigneron

    et tantt chevalier. Ces

    deux

    aspects

    ne sont

    pas alors incompatibles. On

    dit

    aussi que sa

    mre, Elisa

    beth de Longovico, ou de Longwi, tait de noble famille,

    ce qi

    confirme

    la possibilit,

    pour le

    pre, d avoir

    t

    che

    valier.

    Ayant

    perdu son pre

    fort jeune,

    douze il

    quinze

    mois

    aprs

    sa naissance, Trithme vit sa mre se remarier

    sept

    ans

    plus tard.

    De ce second

    mariage

    elle eut plusieurs en

    fants. Tous moururent en bas ge, sauf l un d eux pr

    nomm Jacques.

    Le beau-pre de

    Trithme,

    qui

    ne

    l aimait pas, s opposa

    l ce

    qu on lui

    apprenne

    quoi que

    ce

    soit.

    Et

    il quinze ans,

    l ducation de l enfant tait fort nglige. Il avait com

    menc

    il

    apprendre il lire, et le got de l tude devint en

    lui

    si

    fort,

    qu il

    ne

    cda alors

    ni

    aux

    menaces

    ni

    aux coups

    de son beau-pre.

    Ne pouvant donc tudier le jour, il allait

    ds

    la nuit chez

    un voisin, qui lui enseignait

    il

    lire, crire, compter, dcli

    ner et conj uguer des mots l atins. Voyant que cett e

    faon

    de faire ne

    le

    mnerait gure loin,

    il

    prit

    le

    parti de fuir

    l maison paternelle et d aller librement s instruire ailleurs.

    Qui tait ce voisin ? On ne

    sait,

    mais il est possible que

    ce soit

    lui

    qui

    lui ait

    indiqu o

    aller, chez

    qui,

    et

    que

    l amour

    maternel

    lui

    ait, par ailleurs,

    procur

    l argent

    1) Calendrier

    Julien.

    Il

    faut

    donc ajouter l jours pour a\ oir

    la

    date exacte:

    12 fvrier 1462.

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    ncessaire pour subsister

    un

    temps. Peut-tre exigea-t-il

    d'ailleurs sa part de l'hritage paternel et lui rendit-on ses

    comptes.

    Trithme poursuivit

    ses

    tudes

    Trves

    d'abord, puis

    Heidelberg. Lorsqu'il crut

    avoir

    acquis un assez grand

    fond de connaissances, il

    rsolut

    de retourner

    Tritten

    heim.

    Il

    se

    mit en route au dbut

    de

    l'anne 1482, et

    le

    25 jan

    vier,

    il arrivait en vue de l 'Abbaye de

    Spanheim.

    La neige,

    qui tombait en

    abondance, l 'obligea

    demander asile au

    monastre,

    et

    c'est en

    frappant

    la

    porte, qu'un

    pressen

    t iment le saisit, lui disant

    que l

    serait cette

    demeure

    vers

    laquelle

    il s'tait mis en route.

    Et en effet, aprs avoir sjourn une semaine dans les

    murs

    de

    Spanheim,

    il dclara vouloir renoncer

    au

    monde.

    Il quitta l'habit

    sculier

    le 2

    fvrier

    1482, fut admis le

    2 mars

    an

    nombre des

    novices,

    et fit profession le 21 no

    vembre.

    Le 29

    juillet

    1483,

    l'Abb

    s'tant dmis de

    ses fonc

    tions

    (on

    ignore

    pourquoi),

    il fut lu

    par

    les moines

    il

    sa

    place,

    bien qu'dant

    encore il cette

    date le plus

    rcent

    des

    profs. Il [uait /linyt-deux ans r

    peine

    L'Abbaye dont Trithme prenait possession tait dans

    un

    bien triste tat. Btiments, mobilier, bibliothque, (1)

    aussi bien que murs, rgles, discipline, Trithme

    res

    taura tout. Et bientt

    on

    vint de

    loin

    il

    Spanheim, contem

    pler, aussi bien une Abbaye

    bndictine

    modle que l 'hom

    me

    qui en tait l'auteur

    rel. D'Allemagne, d'Italie, de

    Fran

    ce, seigneurs, prlats et lettrs venaient

    jouir

    des entre

    tiens

    du pre

    abb.

    Mais

    quoiqu'on rendit hommage

    sa

    pit,

    sa

    puret

    de vie, il son immense rudition, autant

    qu'

    son savoir

    thologique,

    il

    se vit

    cependant accuser d'erreurs

    dogma

    tiques, de magie et de ncromancie. Tout ceci avait sa sour

    ce

    parmi

    ses

    moines En

    effet,

    en

    1505, (il avait alors

    quarante

    trois ans), Philippe, comte palatin du Rhin, le

    pria de

    venir

    Heidelberg,

    confrer avec

    lui

    sur un pro

    blme monastique. Trithme vint, y tomba malade, et y re

    ut la

    nou\'Clle qu'une rvolte avait clat il

    Spanheim,

    en

    son absence. et

    contre

    lui.

    (1) A

    son arrive,

    elle

    comprenait

    48

    volumes manuscrits de

    peu de valeur. Il la porta rapidement

    plus

    de 2 000 manus

    crits.

    9

    Pour tirer

    au clair cette trange rvolte, il se

    retira

    d'a

    bord

    Cologne, puis

    il Spire.

    Mais il

    apprit

    finalement

    que

    ses moines

    persvraient s'affranchir de son autorit, ne

    voulant plus d'un abb qui

    les

    obligeait s'instruire, ce

    qu'ils rprouvaient.

    Il rsolut donc de

    les

    abandonner leurs

    dsordres,

    et

    on lui

    confia alors

    l 'Abbaye de Saint-Jacques,

    Wurt

    zbourg,

    dont il prit

    possession le

    5

    octobre

    1506. Il Y mou

    rut le 27

    dcembre

    1516, y fut enterr, ayant refus sans

    cesse durant ces dix

    annes, les

    charges

    plus importantes

    qu'on lui offrait souvent.

    Son uvre littraire fut

    considrable.

    On connat de

    lui

    une cinquantaine d'ouvrages

    d'histoire,

    de

    thologie, ou

    de

    sermons. Dans

    le

    domaine

    de l'Occulte, nous

    citerons

    simplement

    ce

    qui a pu

    nous parvenir, car,

    outre la

    cin

    quantaine de livres cits ci-dessus, on value

    trente,

    ce

    qui

    a

    t

    perdu

    ou

    dtruit aprs

    sa mort.

    Voici

    les

    uvres

    connues

    de Trithme occultiste:

    1)

    Philosophia

    naturalis : de geonwntia

    Strasbourg

    1509 -

    in-8"

    -

    2)

    De

    Lapide Philosophico

    -

    Runi en 1595 des

    extraits du

    Lieber

    duodecim

    portamm

    de Ripley, (cha

    noine de Bridlington

    et alchimiste), compris

    galement

    dans le tome

    IV

    du

    Theatmm chemicum

    ,

    imprim en

    allemand, Ingolstadt en 1555, in-4, et imprim part

    en 1611, in-8 -

    3)

    Antipalus

    maleficiomm Ingolstadt 1555, qua-

    tre

    tomes

    in-4

    -

    4)

    PolygraphiE

    Six tomes in-folio,

    Oppenheim

    1518.

    5) Steganographia, hoc

    est

    ars

    per occultam

    scrip

    turam animi sui

    voluntatem absentibus aperiendi, certa

    :

    prfixa est clavi

    .

    Deux tomes in-8 - Lyon

    1531

    6 )

    Veterum sophorum sigilla et

    imagines

    magicE

    -

    Herrenstadt 1732,

    in-12

    -

    7) De Septem

    Secundeis

    id est Intelligentiis, sive

    Spi

    ritibus, orbes port Deum mOllentibus. in-4 -

    Francfort

    1545.

    .

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    1

    Pour

    clore

    cet

    abrg,

    par

    trop

    court,

    hlas de la

    vie

    de ce

    grand

    sage, et l intention de ceux qui prfrent la

    recherche personnelle, et

    seule fconde la

    formule sim

    pliste qui consiste

    poser sans

    cesse

    des questions sans

    jamais tenter de les

    rsoudre

    soi-mme, nous transmettons

    l ultime conseil de Jean Trithme

    son lve Henri

    Cor

    nelius Agrippa.

    Ce

    dernier se sentait

    une me

    de vulgari

    sateur)

    :

    Nous

    n avons

    plus maintenant qu un conseil te don-

    ner.

    Ne

    l oublie jamais.

    Au

    /Julgaire ne parle

    que

    de choses vulgaires.

    Et

    rserve

    pour

    tes

    amis

    particuliers, les secrets

    d un ordre

    plus le

    v ..

    .

    *

    * *

    GR

    AN

    PEN rACLE

    DE

    SALOMON

    Fig. 1

    V

    ANT PROPOS

    Il

    existe,

    dans

    la

    littrature

    occultiste, quelques

    rares

    tudes

    sur les miroirs magiques, notamment celle de Sdir,

    et que Bosc

    de

    Vze a

    repris par la

    suite. Il

    n en

    existe

    aucune

    sur

    le miroir de cristal de roche sphrique, commu

    nment

    nomm

    boule de cristal

    et que

    la

    littrature, le

    thtre,

    le cinma, voire mme

    la

    caricature,

    nous

    offrent

    comme le complment ncessaire de tout cabinet de carto

    mancienne.

    A

    vrai dire,

    il ne

    semble

    pas

    que

    cet accessoire,

    surtout

    dcoratif, ne soit, chez lesdites cartomanciennes, autre chose

    qu un

    lment

    destin

    il

    frapper

    l imagination

    du

    client

    ou

    de

    la cliente. Nous avons visit autrefois, vers 1932, au

    cours d une petite enqute

    sur

    les phnomnes de mtagno

    mie

    en

    ces milieu:,-,

    une

    bonne vingtaine

    de

    ces cabinets.

    Nous

    n en

    avons rencontr qu un o la

    boule

    de cristal

    fut

    autre chose

    qu un

    lment

    dcoratif

    et publicitaire.

    Mme

    Thyll,

    (c tait le nom

    de l excellente femme

    qui avait

    ce petit cabinet, rue Saint-Claude,

    Paris,

    quelques

    m

    tres

    de

    l ancienne demeure

    o rsida Cagliostro), tait

    une

    voyante extraordinaire. Elle avait, d ailleurs, travaill avec

    Papus autrefois, au

    Groupe

    Indpendant

    d Etudes Eso-

    triques (1). Les cartes et

    les

    tarots lui servaient de point

    de

    dpart, de

    base imaginative, et les prcisions et les d

    tails, elle les voyait nettement dans une petite boule de cris

    tal de

    roche, classique, pose

    sur

    son socle

    de

    bois

    noir

    sa

    droite.

    Elle

    nous

    prcisa certains

    aspects

    de

    l existence

    1) Ce

    Groupe n existe

    plus sous

    sa

    forme

    ancienne. Le

    Centre des Hautes

    Etudes Esotriques

    >

    du marquis

    de

    Saint

    Genis n a avec

    lui

    aucun rapport de

    filiation

    ou d analogie, ni

    son

    Ordre de la Rose Croix avec l Ordre Kabbalistique

    de la Rose

    Croix:)

    de Stanislas de Guaita

    d ailleurs

    Heureu

    sement pour ce dernier.

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    7/74

    - 2

    d une

    enfant,

    qui ne devait natre que deux ans plus tard

    Et tous

    ces

    dtails

    se

    rvlrent exacts, mme

    ceux qui

    de

    vaient attendre plus de

    vingt

    annes pour se raliser.

    Nous avons donc

    song

    donner au

    monde

    occultiste une

    tude particulire sur la boule

    de cristal.

    Le lecteur pourra

    ainsi constater combien son rle est minime notre pque,

    et aussi

    combien rabaiss.

    En efld, le cristal , pour employer

    ce

    terme abrviatif.

    est de nos

    jours

    uniquement considr comme

    un

    support

    de

    la clairvovance

    naturelle.

    Autrefois,

    il tait

    un

    des

    lments

    essentiels

    de

    certains

    modes d'vocations thurgiqlles.

    Et

    les

    rituels que

    nous

    ont

    laiss aussi bien Trithme que John Dee en sont la

    preuve.

    Quant

    nous,

    nous

    aurons

    un jour

    l occasion

    de

    donner le rcit d une vocation authentique

    effectue

    l aide du cristal, et on

    pourra

    ainsi constater

    que

    ce dernier

    conserve,

    travers les sicles,

    la mme prminence

    opra

    tive qu il s agisse de clairvoyance ou de mathialisation.

    La prsente tude ne porte

    pas toutefois

    sur

    cette forme

    particulire de la Clairvoyance

    qui

    repose

    sur

    ce

    qu il

    est

    convenu

    de nommer

    les

    miroirs

    magiques

    .

    Elle

    ne porte

    pas

    davantage sur

    l explication

    des phno

    mnes

    de clairvoyance et de clairaudience,

    car

    cette biche

    est rserve

    la Mtapsychie, et le

    tenter,

    outre le risque

    d tre

    il

    la fois

    obscur

    et incomplet,

    dborderait

    le

    cadre de

    cette

    simple

    tude.

    C est pourquoi ces pages ont trait, plus simplement et

    plus

    particulirement aussi,

    la

    clairvoyance

    ayant pour

    truchement le Cristal soit

    coupe

    de cristal

    emplie

    d eau

    pure,

    magntise

    ou incante, soit sphre, dodcadre,

    ou

    tout

    autre solide

    platonicien, galement

    de

    cristal 1) et

    slIrtollt aux

    vocations par

    le

    truchement du dit

    cristal.

    Le lecteur ne s tonnera donc

    pas que,

    d une part,

    nous

    limitions exclusivement

    notre

    travail

    il ce

    seul

    type de

    mi

    roir magique, mais que,

    d autre

    part, nous ngligions

    l ex

    plication

    des

    phnomnes mtapsychiques qu il permet

    d obtenir. Il ne trouvera

    donc

    en cette tude que la seule

    voyance dans le Cristal. Mais il

    est en tous

    cas proba

    ble

    qu il aura

    ainsi

    pris contact avec un des aspects les

    1) Les

    boules

    de verre ordinaires, pleines ou

    creuses,

    sont

    videmment

    exclues.

    -

    3

    plus

    levs

    de

    la Mantique, celui

    par lequel, dans

    les

    temps

    anciens, le

    pontife

    d Isral recevait, devant l Arche d Allian

    ce

    au

    sein de

    l clat jet par

    l'Urm et le Thummim, la

    vision du futur projete par l Ange de

    Iaweh et

    aussi la

    possibilit d une introspection dans

    un

    plan inaccessible

    au

    vulgaire,

    c est--dire

    l'Invisible

    R A

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    8/74

    CHAPITRE PREMIER

    LES CRIST UX VIV NTS

    Les

    savantes recherches et observations de sir

    Chandra

    Bose ont dmontr sans contestations possibles toute

    la

    sen

    sibilit profonde et la

    vie

    intense qui rgnent au sein du

    monde vgtal (1).

    Mais

    si nous abordons le domaine

    des

    minraux, nous verrons qu un

    paralllisme surprenant

    nous

    force l

    nous

    peneher

    sur

    la vie mystrieuse qui

    s y

    droule,

    sans que nos conclusions

    en ce

    domaine exigent de

    forcer

    la

    signification

    concrte

    des faits eux-mmes.

    En efTet les rochers les plus inertes

    ne

    sont pas immua

    bles.

    Il y a une

    volution

    minralogique et lithologique,

    com

    me il y a une volution mtallique et tlne volution organi

    que au niveau suprieur.

    En fixant

    par absorption collodale de

    nouveaux

    corps

    chimiques,

    certaines espces

    minrales

    donnent des espces

    diffrentes, de complexit croissante. C est ainsi que la

    Stilpnosidite

    (oxyde

    ferrique hydrat),

    se

    transforme en

    deluauxite

    en fixant physiquement de

    l acide

    phosphorique.

    A son tour,

    la

    deluauxite peut fixer par absorption de l anhy

    dride sulfurique,

    et on

    aboutit alors

    l

    une

    troisime cat

    gorie :

    la

    diadoc.hite. Dans cette

    ligne, l volution

    est

    donc

    progressive, et procde

    par

    intriorisation.

    En

    d autres

    cas, ce sont des actions inverses, extriori

    santes,

    qui rgissent le transformisme

    minral.

    Telle,

    l vo

    lution des roches silicates,

    bien

    dfinies par

    A

    Vialay.

    L ac

    tion

    lente,

    mais continue, de

    l acide

    carbonique,

    fait

    passer,

    en

    liminant

    les corps solubles et attaquables,

    les roches

    (1) Cf. c ux pieds

    des enhirs :. (Niclaus,

    diteur, 19(5).

    Voir

    notre tude des

    pages 86 et suivantes.

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    9/74

    -

    6

    basaltiques aux roches

    acides.

    En

    mme

    temps

    que

    la

    roche

    se modifie

    chimiquement, elle

    volue minralogiquement

    dans un sens bien

    dtermin.

    .lIais qlle dire dll merveilleux royaume des cristaux ? ..

    A-t-on dj admir suffisamment le

    phnomne

    de la cris

    tallisation

    dans

    une

    solution en voie d'vaporation? On

    constatera

    que les

    stades successifs de la formation

    d'un

    cristal

    ne

    sont

    pas moins

    anims, pas

    moins

    merveilleux,

    que

    ceux du dveloppement

    embryonnaire

    (ontogense)

    d'un

    organisme

    vivant.

    Et

    si

    l 'on veut

    toute

    force

    voir

    un

    mi

    racle dans la

    cration de

    celui-ci,

    il

    faut galement crier

    au

    prodige dans la

    gense

    de celui-l

    Si l'on prend

    en effet une solution un peu concentre de

    soufre dans

    du

    sulfure de

    carbone, et

    qu'on

    l 'examine au

    microscope, on

    voit

    poindre

    sur

    toute

    la

    surface du champ,

    aussitt,

    d'innombrables granulations

    arrondies,

    de

    moins

    d'un

    millime de millimtre de diamtre.

    Ces

    sphres mi

    nuscules grossissent,

    puis

    se prcipitent

    les unes

    vers

    les

    autres,

    et les groupes se solidifient

    brusquement,

    pour for-

    mer I l l crislal.

    La

    rarfaction

    se

    faisant de

    plus en plus autour des cen

    tres d'attraction, le phnomne est de plus en plus

    net

    examiner.

    Les

    petites

    sphres

    oscillent

    sur place et se

    mell-

    vent lentement, enfin, elles se

    prcipitent sur

    les cristaux,

    o elles se solidifient gomtriquement, ds qu'elles sont en

    contact...

    Les observations

    minutieuses

    de Cartaud, de

    Dauzre,

    de

    Mary,

    de

    von

    Schroen, sont

    toutes concordantes

    cet .gard.

    Les

    premiers

    lments

    figurs

    apparaissant dans

    les solu

    tions

    salines

    sont de trs

    petits corpuscules

    arrondis, se

    ru

    nissant souvent en figures pseudos-cellulaires, qui passent

    ensuite,

    par arrangement gnral, l'tat de cristaux

    poly

    driques.

    Comme

    pour

    l' volution

    du

    Vgtal, on

    a

    film l'vo

    lution du Minral en

    sa

    destine cristalline.

    Et

    le spectacle

    est propre

    convaincre

    l'esprit le

    plus

    fanatiquement obtus.

    C'est

    pourquoi

    une toute jeune science, la Plasmognie,

    s'attache

    avec une

    prcision croissante dpister toutes

    les

    dmonstrations

    morphogniques

    et dynamiques de la

    Vie minrale,

    et dterminer

    les innombrables points

    de

    paralllisme et

    de superposabilit

    de la

    Matire,

    soi-disant

    inerte et

    des Etres, soi-disant

    vivants .

    - 7

    A

    ct

    des

    cristallx

    solides, il existe encore

    des

    cristaux

    liquides,

    sur

    lesquels Lehmann, Brucks, \ihrlander, Nernst,

    Gauhert,

    nous

    donnent

    des renseignements

    inattendus.

    Prs de deux cents sbstances

    chimiques

    sont suscepti

    bles de

    fournir des productions intermdiaires entre

    les

    corps amorphes et les cristaux

    parfaits.

    Beaucoup d'entre

    elles figurent

    des

    amides,

    dcs

    infusoires,

    des

    vibrions. Elles

    montrent

    des phnomnes

    d'accroissement

    interne,

    de

    bour

    geonnement, de copulation. de segmentation. Certaines se

    dplacent par

    contractibilit gnrale.

    d'autI'es

    mettent

    de

    fins

    et longs

    filaments,

    aninu:s de mOlI/Iements

    rapides.

    Et il

    ne s'agit pas de phnomnes

    accidentels, sujets

    des erreurs d'interprtation.

    Les

    cristaux liquides sont

    des

    composs nettement

    dfinis, des olates,

    des

    thers, de

    la

    glycrine,

    des azozycinnamates,

    etc

    .. dont

    l 'apparition, l'

    volution,

    et le dynamisme, sont soumis

    des conditions

    physico-chimiques

    bien

    dtermines,

    dans

    des limites

    de

    temprature en de

    et

    au-del desquelles

    ils

    se solidifient

    et

    s'immohilisent, ou se convertissent

    en

    liquides homognes.

    Soml1lcrfdd

    fi film

    ces

    tranges

    p l l i : n o T T I ~ n e s , vritables

    schu's

    d ' I l l

    ( / I l

    l re

    monde.

    Le stade uILimc et final d'une

    existence minrale

    est g

    nralemcnt

    une dissociation, identique l celle qui

    suit

    la

    mort

    d'un organisme vivant.

    Le

    cas se prsente

    ainsi pour

    les

    feldspaths,

    qui

    se

    ddoublent

    en silicates alcalins,

    solu

    bles, et en argile.

    Il

    peut aussi

    y

    avoir une dispersion totale.

    Mais alors celle-ci n'est pas

    ncessairement suivie

    d'une

    d e s t ~ u ~ t i o n morphologique. Ainsi, des

    cristaux

    de quartz,

    de siderose, de smithsonite, de cassitrite, de pridot, de

    pyroxne,

    et

    d'amphibole,

    ont

    subi la pseudomorphose, c'est

    il-dire

    une

    substitution mollculaire

    qui,

    sans altrer

    leur

    apparence le

    moins du monde, les

    a transforms

    en cal

    cair;s,

    f ~ r

    p e r ~ x ~ d , en galene,

    (une des mate

    ria prima

    de 1

    Alchmne

    tra(hhonnelle,

    avec les

    pyrites de fer ,

    en

    or

    those, et en serpentine.

    Voici

    donc des minraux qui, tout comme les os et les

    coquilles des grands animaux

    disparus, nous

    parviennent

    l l'tat fossile

    Que

    dire de

    plus ?

    Dans le

    sujet qui

    nous

    occupe,

    c'est

    le cristal

    de roche

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    10/74

    - 18

    qui

    sert de matire premire essentielle

    la confection

    du miroir-concentrateur.

    Le

    cristal de

    roche

    n est

    qu une varit

    de

    quartz.

    Les

    gtes

    les plus

    remarquables de

    ce

    minral

    sont:

    le Massif

    du Saint-Gothard, les montagnes

    du Tyrol,

    le

    Massif

    de

    l Oisans, et

    l le

    de Madagascar.

    On le rencontre sous l aspect de masses

    assez

    consid

    rables, pouvant aller de un deux

    mtres

    de tour, certaines

    pesant

    prs

    de quatre cents

    kilogrammes.

    Il rentre dans le type des prismes

    pyramids,

    sorte d hexa

    gones termins

    en

    pointe pyramidale

    six cts.

    Le

    cristal

    de roche

    comprend

    diverses catgories

    secon

    daires:

    a) - le

    qllartz hyalin, incolore,

    limpide, utilis dans

    les

    arts et dans l optique. C est celui de nos boules

    de

    cristal

    classiques,

    b)

    - le quartz

    enfum, noir

    ou brun, dont

    la

    coloration

    est

    due l

    un

    compos d hydrogne, de carbone, et d azote,

    coloration

    pouvant disparatre au

    cours

    d une

    calcination

    200

    degrs,

    dans une

    atmosphre

    dpourvue d oxygne.

    c) la fausse topaze, ou citrine

    jaune.

    d)

    le quartz chloritf llx,

    color

    en

    vert

    par

    la

    chlo

    rite,

    e) le

    qllartz

    ferrzzgineux couleur jaune

    de miel

    ordi-

    nairement, et

    parfois

    de nuance rouge

    sang,

    dans

    l hyacinthe

    dite

    de Compostelle,

    ou

    rose,

    (peroxyde de

    fer),

    dans

    le

    quartz hematode.

    f) - le

    Cailloll

    du

    Rhin , qui est du quartz hyalin

    roul.

    g) -

    l Amthyste,

    chre

    aux

    vques,

    qui est

    un quartz

    violet,

    plus ou

    moins

    fonc, et dont

    la couleur

    est

    due

    au

    manganse ou

    un

    compos

    de

    chpux,

    de

    magnsie et

    de

    fer, selon sa nuance. Si

    on

    la chauffe

    une

    temprature

    de

    250 degrs la belle

    nuance

    \,'iolette disparat d ailleurs.

    h)

    - l il-de-Chat , jolie

    pierre

    fine d un

    vert cla

    tant,

    qui est

    un quartz

    avec

    des fibres d amiante.

    i le Girasol, qui est un quartz laiteux

    opalescent.

    j) - l Aventurine, brune ou rougetre,

    contenant

    des

    lamelles de

    mica, avec des points brillants.

    Le

    quartz, et

    plus

    particulirement le cristal

    de roche,

    possde des proprits physiques remarquables, principale

    ment

    dans le

    domaine de la

    piezolectricit.

    I l

    entre

    en

    tant

    9

    qu lment essentiel, dans

    la confection des dtecteurs par

    ultra-sons.

    Si on

    prlve, dans un bloc de quartz, une lame taille

    perpendiculairement l axe . c e l u i ~ c , .et si ' ~ m cOI,nprime

    cette lame, elle se chargera Il electncIte positive. ion la

    dilate, au

    contraire, on la

    chargera

    d lectricit ngative.

    Et si, inversement, on lui impose des charges lectriques

    soit

    positives

    soit ngatives,

    on

    la

    dilatera ou on la compri

    mera.

    C est

    justement cette proprid particulire du quartz,

    faisant

    de

    lui

    l n

    agent

    alternatiucment

    metteur et rcep

    teur, qui justifie son

    rle

    de mdium

    naturel et

    orga

    nique,

    dans les expriences de thurgie l forme vocatoire.

    La boule de

    cristal

    est alors

    un radar, doubl

    d une an

    tenne captant

    il

    la

    fois les

    missions venues du

    mental

    hu

    mainet celles d un monde ou

    plan

    totalement

    extra

    humain.

    C est ce

    mdium

    que

    l Oprateur

    pose les

    questions, et c est ce mme mdium

    qui,

    enregistrant

    de

    faon encore mal connue, l (;cho psychique de cette ques

    tion, la

    traduit

    en

    l\Iode inverse: ce/IIi de sa n;ponse. Hl'

    ponse qui peut aussi

    bien venir

    d un l\Ionde

    spirituel

    que

    d un plan

    mental particulier

    au

    questionnant.

    Et ccl,

    parce

    que notre Cristal de Hoche n est pas

    une

    chose l in liie ...

    Son action est

    donc

    double. D une

    part,

    elle enregistre ce

    qu met l Oprant, d autre p:lrt, elle lui t raduit et lui

    t ransmet ce qui lui est destin. On croit pouvoir affir

    mer

    que la boule

    joue alors le

    rle

    d un agent

    suggestif,

    elle

    met

    des images suffisamment

    puissantes pour

    coiffer

    et

    couvrir toute

    l activit imaginative du

    sujet

    oprant.

    Si

    ce dernier est suffisamment p r l ~ p a r psychiquement, l les

    extriorise, et ainsi est mis

    l

    mme

    de

    les

    voir.

    ~ l a i s (si

    nous nous en

    tenons notre exprience

    person

    nelle aussi

    bien qu celle d instructeurs srieux, comme

    Trithme

    et F.

    Barrett), ce n est

    pas ncessairement en la

    boule

    de cristal que les images vont se drouler, mais bien

    cot,

    gnralement

    la

    gauche de la boule

    (qui

    est la

    droite de

    l Oprateur),

    et dans un champ assez restreint.

    Comme une

    projection

    fixe ou

    anime, que

    le

    clair

    voyant contemple dans une sorte de vision vague, accom

    pagne

    d une somnolence

    et

    d une torpeur

    relle. I l s agit

    l

    d un

    demi-sommeil,

    d un

    rve veille.

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    11/74

    20 -

    Ainsi que le prcise Ibn Kaldoun en ses Prolgom-

    nes

    :

    Le

    Devin

    contemple

    fixement cette surface

    jusqu

    ce

    qu elle

    disparaisse

    ses yeux. Alors, un voile, semblable

    un brouillard lumineux, s interpose en tre lui et le Miroir.

    Et

    sur

    ce rideau, se dessinent les

    formes

    qu il dsirait aper-

    cevoir.

    Pendant

    qu ils sont en cet tat, les Devins n aperoivent

    plus ce que refltait rellement et naturellement le Miroir.

    C est un autre mode de perception

    qui

    nat alors chez eux,

    et

    qui

    opre

    ..

    .

    (Ibn

    Kaldoun

    :

    Prolgomnes, J 6).

    CHAPITRE II

    ORTHODOXIE

    ET

    HETERODOXIE

    DE

    LA MAGIE

    EN ISRAEL

    Mle

    aux traditions celtiques

    rgionales, la

    magie smi

    tique a

    constitue

    ce climat occulte spcial que l on

    a si

    heureusement

    dnomm le cycle

    f(Illstien.

    On peut dire,

    sans exagration, que toute la ~ f g i e de l Europe

    occiden

    tale

    est

    imprl gne

    de Kabale pralique. L Anglologic l

    la

    Dmonologie

    le

    sont,

    et l inversion d une Hcligion aussi

    p r o f o n d l ~ m e n t lie au .Judasme que \ esl

    le

    Christianisme,

    inversion qui a nom la Sorcellerie, est galement impr

    gne de ces

    traditions

    et de

    leur sotrisme.

    C est pourquoi il est, croyons-nous, utile d en dgager

    les racines profondes,

    au

    sein mme d Isral.

    Si nous

    demandons aux divers livres

    de

    l Ancien

    Testa

    ment

    de

    nous rvler le climat particulier de la divination

    en Isral, nous

    constatons

    qu il y cut deux poques.

    Tout d abord, une large libert semble avoir rgn dans

    les

    tribus,

    cet gard. On relira

    avec

    fruit le

    dix-huitime

    chapitre du Livre des JlIges, relatant la fabrication

    de

    tera-

    phim

    divinatoires par

    un

    nomm Mica

    et

    on y

    relYera

    cette phrase, qui explique

    bien

    des

    choses:

    Sa mre

    prit deux

    cents sicles d argent, et elle

    donna

    cet

    argent

    au

    fondeur,

    qlli en

    fit lIne

    image

    taille et une

    image de fonte. On les plaa dans la demeure de .Uim. e

    Mica

    avait

    un oratoire, l fit /ln epllod pour les terapllim,

    et il

    consacra

    l /ln de

    ses

    fils, qui llli

    semif

    de

    prtre.

    En

    ce

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    12/74

    1

    -

    temps-l, il

    n'y avait point

    de

    roi en

    Isral. chacun

    faisait

    ce qui lui semblait bon , ,

    (Juges : XVII, 4-6),

    On sait que l e ~ teraphim taient de petites

    idoles,

    aux

    quelles or: d o n n a l ~ u,ne ~ o r t e de

    vie

    psychique artificielle

    par des

    ntes

    de \'ltahsatlOn. analogues il ceux usits alors

    dans

    le: t ~ , m p l e s d ? ~ g ~ p t e , et de nos jours

    encore

    en Chine,

    Quant

    a 1 crJlOd. c

    etait

    une tunique de toile de

    lin.

    sangle

    autour de 1 Idole, et

    que

    revtait le de\'in lorsqu'il dsirait

    er:

    trer

    en

    contact

    m,entai avec

    l'entit qui

    d i t

    cense

    pos

    seder la statue, Le 1I1 t est d'ailleurs le nom 0Tec de la

    figure ,de rhtorique dite

    insinuation , Elle at:>pour t\'

    molo,gH , l e gI:ec l'fi/IOdas, de pi: sur, et ddus : \ oie, Or, le

    n ~ o t 1 ~ ~ l n U a t ~ l O n , sig,nilie l'action de pntrer. de s'introduire.

    L e,:trte revet, operateur en en prenant possession.

    B,len. a\ :ln,t 1 epI,sode des

    teraphim

    de :\Iica, la Genese

    nous

    ava,lt s l g ~ a l e la divination par la

    coupe

    d'eau,

    . Nous h s ~ m s en effet ceci au quarante quatrime chapi

    tI e de CE II\:re, .Joseph, devenu

    en

    Egypte le premier

    per

    sonnage

    a p ~ e s

    le Pharaon, a

    reeonnu ses f r ( ~ r e s venus

    cher

    (:her ,du ~ I e , A l ~ IllOlIlent de leur dpart, pour les prou

    \er il ~ a l t

    d l s s l I l 1 l ~ l e r par

    son intendant, dans le sac de

    Benjamin, le pl,us

    Jeune

    et le

    prfr

    de leur

    pre

    .Jacoh,

    une

    ~ o u p e pre,cleuse, en argent. L'intendant fait

    ainsi,

    Et

    la

    Slllte

    se

    devine:

    matin,

    ~ e s , qu'il

    fit

    jour, on

    renvoya

    ces gens (Ioec

    leurs anes, Ils etment sortis de la ville

    et

    ils n'e t t

    . l ,

    n

    men

    gu.er

    e

    e Olgl}es, lorsque

    Joseph

    dit son intendant:

    Lve-

    t ~ l poursllls ces

    gens,

    et quand tll les allras

    atteints

    tu lellr

    dlN S

    :

    Pourquoi avez-vous rendu le mal pou

    l'

    b' ?

    Y . r

    e len

    a v p z v ~ l l S

    pas

    la

    coupe dans

    laquelle boit

    mon seignellr

    et

    dont

    il

    se sert

    pour

    deviner : ...

    (Genese:

    XLIV, 3-5),

    , I l s'agissait l d'une cO,upe,

    en argent,

    qu'on emplissait

    d,eau, et ~ 1 ~ n s laquelle on Jetait

    une

    bille de cristal, ou une

    pierre

    p r ~ c l e u s e

    quelconque,

    et

    qui permettait alors

    de faire

    de la, cla,lrvoyance comme de nos jours.

    : \ 1 ~ ~ I S . ~ , e n d r a la, thophanie

    de

    Mose au dsert, la monte

    a ~ I ,

    S l n < l ~ et

    la redac,tro?

    des cinq livres

    du

    Pentateuque.

    L

    interdIt

    sera alors

    Jete

    sur la

    mdiumnit profane.

    Esti-

    - 3

    mant que

    celui qui

    n'a pas subi

    la

    sacralisation ncessaire

    ne saurait entrer en contact psychique qu'avec les

    Puissan

    ces Infrieures, toujours prtes garer

    l 'Homme,

    cette

    crature

    qu'elles hassent, :\Jose rservera le secret

    des

    visions

    aux

    Prtres d'Isral, et plus

    particulirement

    au

    pontife, car

    tous auront reu cette onction sacerdotale les

    reliant au

    Monde

    d'En-Haut, aux Puissances de Iaweh.

    Et les interdits seront alors dfinitivement formuls:

    Np

    vous

    tournez

    point vers

    celU

    qui voquent les

    Es

    prits, ni

    vers

    les Devins, ne les recherchez point, de peur

    de VallS

    souiller

    avec

    eux.

    Car .lIai

    seul

    sllis l'Eternel, votre

    Dieu ..

    ,

    (Lvitique: XIX, 31).

    Si

    un homme

    ou une femme ont en

    eux l'Esprit

    d'un

    Mort ou un Esprit de Divination, ils

    seront

    punis de mort,

    leur sang retombera sur

    e/lx .. ,

    (Lvitique: Xx., 2).

    Qu'on ne

    trouve chez

    toi

    personne

    qlli exerce le mtier

    de devin,

    personne qui consulte

    ceux qui

    interrogent

    les

    Esprits des Morts, car quiconque fait ces choses

    est en

    abomination l l'Eternel..,

    (DCLltronome XVnI,

    I l

    12).

    Et VallS, n'coutez

    point

    vos uoyants, uos

    devins

    Car

    c'est

    le

    mensonge

    qu'ils

    prophtisent,

    afin

    que

    vous soyez

    loigns de votre pays, afin

    que

    je vous chasse, et que vous

    prissiez,

    dit

    l'Eternel... .

    (Jrmie:

    XXVII,

    10-11

    et XXIX,

    8-10).

    A lors ils allerent apres les choses dll Nant, ils se li-

    vrerent l la diuination ...

    l i

    Rois:

    XVII,

    15-1 .

    Toutefois,

    si

    les communications issues

    d'un

    monde

    invisible

    que les

    sages d'Isral savent dangereux pour l 'hom

    me,

    sont interdites, les communications venues d'un

    mon-

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    13/74

    \

    - 4

    de diamtralement oppos,

    celui

    figur

    par

    la symboli

    que

    Terre

    Promise

    , ces communications sont non seu

    lement

    admises,

    mais

    recherches.

    D'o ces versets

    de

    l 'Ecriture, apparemment contradic

    toires des

    autres:

    ,lllez

    donc,

    dit le Seigneur,

    et

    Je serai en

    votre bouche,

    et Je VOliS apprendrai cc que VOIlS aurez

    dire

    ...

    .

    (Exode

    :

    IV,

    2).

    .4Iltrefois, en Isral, qlland on allait

    consulter

    Dieu on

    disait:

    Venez,

    et

    allons

    chez le voyant ..

    .

    Car

    celui q l ~ on

    appelle alljourd'hui

    prophte se nommait

    anciennement

    voyant

    ..

    .

    (I

    Samuel: IX, 9).

    En entrant dans

    la ville,

    (Gabaa),

    tu

    rencontreras

    lIne

    troupe

    de

    prophetes

    descendant du

    haut-lieu, prcds du

    luth,

    du tan.lbourin,

    de Ir

    flte

    et de

    la

    harpe, et

    prophti

    sant

    cux-memes.

    L'Esprit

    de

    l 'Eternel te saisiras alors, tu

    prophtiseras

    avec eux, et tu Seras chang en un

    autre

    hom

    me ..

    .

    (1

    Rois, ou

    1

    Smll l l l, X

    5-) (1).

    .

    S'il SI'.

    tro.lIve

    f J . a ~ m i

    vous lin prophte

    du

    Seigneur, .le

    llll

    apparartrm

    en

    lilSLOn ou

    Je l/li

    parlerai

    en

    sunge

    ..

    .

    (Numbres : XII,

    2-6).

    . Dieu parle

    une

    fois, et Il ne revient pas sur cc qu'Il a

    dit,

    p a ~ les

    songes,

    dans

    les

    visions de la nuit, lorsque le

    s:Jl1l/nell

    a c ~ a b l e

    les hommes et

    qu'ils dorment dans leur

    ~ l t

    A

    ~ r s ,

    Iheu

    ouvre leur

    entendement,

    Il

    les claire

    et

    les

    lllstrllli de Sa Volont

    ...

    ).

    (Job

    : XXXIII,

    14-16).

    ~ p r s

    cela, rpandrai .lIon Esprit

    sur toute chair,

    vos fils

    et vos

    filles

    prophtiseront, vos

    vieillards

    auront

    des

    .songes,

    et vos jeun,es gens

    des

    visions .. Alors Je rpan

    drm

    encore

    ollon

    Espnt sllr Mes

    serviteurs

    ct sur

    .lIes

    ser

    l'antes

    ..

    .

    (J

    ol

    :

    II,

    28-29).

    Voici ce que dit le Seigneur, le

    Saint

    d'Isral, et Celui qui

    1) Selon les

    versions, protestantes ou catholiques.

    - 5

    L'a

    form: Interrogez-moi

    sur

    les

    choses futures,

    donnez

    moi des ordres

    tOllchant

    .U s enfants et

    les

    ouvrages

    de .lIes

    mains .. Car c'est

    ~ I o i

    qui

    ai

    donn des ordres toute l 'Ar

    me des

    Astres

    ..

    .

    (Isae:

    XLV,

    11-12).

    Que ces choses soient les prrogatives du Pontificat issu

    d'Aaron, nous en

    trouvons

    la preuve et

    l 'cho dans

    ce

    pas

    sage d'un apocryphe

    judaque

    assez connu:

    Et

    l

    Bethel. apres

    soixante-dix

    jours, je /lis sept hom

    mes

    vctus

    de

    vtements

    blancs qui

    me

    dirent:

    Leve-toi,

    revts

    la

    Robe du Sacerdoce,

    la COl/ronne de

    Justice,

    ct

    le

    Rational d'Intelligence, le Vtement de Vrit

    et

    le Diad

    me de

    la Foi, la .lIitre

    des Prodiges

    ct l'Ephod de la Proph

    tie ...

    .

    (Le

    Testament des Patriarches ,

    VIII, 3).

    Plus

    tard, saint Paul nous prcisera qu'il

    faut

    compren

    dre le

    prophtisme parmi

    les

    dons de l 'Esprit-Saint, mais

    comme

    jadis

    en

    Isr:1(:I, pOl/r

    des fins

    non-profanes, quoi

    qu'utiles

    l'Jlommc :

    Car les

    dons de l'Esprit-SI/inl

    qlli se flint connlLitrc

    ( '.1'-

    triellrel1/enl sont dOllns r c lacl/n pOlir l'Iltilitl: dl' l'EGI_I

    SE. L'un recoit de l'Esprit-Saint le don de parler dans lIne

    hallte

    s ( J q e s ~ ~ c , lIn I/lltre celui dl' jJarler allec

    science,

    un

    autre la

    fOl

    par

    le

    mhlle Esprit. Cn a/ltre a

    le

    don de que

    rir

    les maladies,

    un autre

    le don de

    prophtie,

    un autre

    le discerncment des

    Esprits, un autre ('PllIi de

    parler diuer

    ses lan[/lleS, lIn autre l'int rprtution de cellcs-ci .. .

    P r e l 1 1 i t ~ r e Epitre al/X Corinthiens, XII,

    -ll .

    Cette discrimination,

    l'aptre

    Paul sait fort bien la faire

    Or,

    il

    arriva

    que,

    allant au licii de la pricre, nous

    ren

    contrmes

    une

    serV(Jnte qui, ayant en elle lin

    Esprit

    de

    Python

    1 l,

    rapportait un yrand

    gain

    i ses matres

    en

    de-

    (1)

    Python

    est le nom d'un des m,Hlyais anges

    recteurs

    des

    Quliphoth, en

    Kabale. l

    rgne sur (;ci enulilIl, la V a I l ~ e ~ e -

    l 'Oubli

    station immdiatement ayant (;ehenolIlolh, la

    allee

    d e - l a - ~ I O l : t , o rgne Belzebud. l est le chorge des

    Esprits

    d e ~ I e n s o n g e ,

    et le chef des C h ~ l g i d e l ,

    parmi

    les Ames Dam

    nes. Ce

    Chur dmoniaque

    est l'inyersion et l'oppos

    des Opha-

    nil l l , ou

    Chrubins, et

    des Pacifiques parmi les

    Bienheureux.

    (Voir

    notre oU\Tage

    La

    I{ahale l 'ratique

    , pages 80, 99, 100,

    et 105).

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    14/74

    26 -

    vinant. Elle se mit nous suiure,

    Paul et nous, criant:

    Cps hommes

    sont

    ~ p . s sPfuitellrs du Dieu Tres-Haut,

    qui

    vous

    a n n o n ~ e n t

    la.

    lOle

    du

    Salut.

    Elle fit la mme chose

    durant pluslellrs

    Jours. Palll en

    fut

    lass, et se tournant

    v,ers l'Ile,

    il

    dit .l Esprit:

    Au Nom de Jslls-Christ, je

    t

    ordonne

    de

    sortir

    de

    cette

    fille ...

    .

    Et l Esprit

    sortit a

    l heure nl171e

    ...

    .

    (.4ctes des ,4potres : XVI, 16-18 .

    . le

    vO it

    la

    tradition occulte du Judasme

    et

    du Chris

    tianIsme e c a r ~ e . (comme l Islam aussi d ailleurs), deux

    aspects

    de

    la

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    15/74

    - - - ~

    1

    1

    \

    - 8

    Et

    sur

    IA;vi,

    il

    d i t

    Ll S

    thummm ct

    les

    urm ont d

    conf:s

    r l l /omme Saint ql/l

    t l l us

    tl nt cl

    J/assa .. l .

    (Dcutronome : XXXIII, 8) (1).

    Qu tait-ce donc alors que ces deux

    mystrieux

    objets?

    Ici, I1,uus cderons

    la

    parole il l abb

    H. Lestre, qui en

    d ~ n n e ,

    d ~ U 1 S le Diction.noirr

    .de .la

    Bible , de Vigou-

    1 ou x, une etude approfondie, qUI laIsse loin del l i( re eIle

    ce . < I ~ l e les

    occultistes e1assiques y

    ont

    consacr. Nous

    y ?lll1drons

    les

    opinions de divers : ~ u t e u r s , relevant des

    j>OIllts

    les

    plus

    divers

    de

    l horizon

    religieux ou philosophi

    q ~ l e ,

    et lorsque nous aurons pass en renIe

    tout

    ce

    qui a

    ti

    dit,

    nous pourrons alors conelure.

    *

    .

    ~ r i l 1 l T 1 l ~ m m l 1 l

    viennent de l expression hbraque

    s c n p h l r a ~ r e l / F l f ~ l i( -l l l l l lmm, que

    l e ~

    Septante

    traduisent

    par

    d ~ ' I ( ) S I S ou delOI km aldeia, ou

    osiot

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    16/74

    l

    1

    I

    -

    3

    Selon la tradition juive, Mose reut cet ordre de

    Dieu:

    Tu

    mettras dans le

    pectoral du

    Jugement

    l Drim

    et le

    Thummim, pour qu ils

    soient,

    sur

    le

    cur

    d Aaron,

    lors

    qu il se prsentera devant l Eternel .. .

    (Exode : XXVIII, 30 et Lvitique VIII, 8).

    L expression employe en ce

    verset est

    ntatta el hosen,

    soit

    tu mettras dans

    le

    pectoral

    ou

    sur le

    pectoral

    .

    Elle est

    identique

    celle

    qui ordonne de

    mettre dans

    l Ar

    che

    d Alliance

    les

    Tables de la Loi

    ntatta el h ron.

    (Exode:

    XXV, 16).

    On peut dj conclure que l objet en question est dis

    tinct

    du pectoral et

    qu il

    est

    Evidemment

    quelque chose

    de

    rel,

    de visible, de

    tangible. Sa

    destination fait donner au

    pectoral

    le nom de

    Pectoral

    du Jugement , c est--dire

    au moyen duquel

    Dieu

    fait connatre ses dcisions

    et

    ses

    ordres.

    l

    est

    ncessaire

    qu il soit sur le

    cur d .4aron. Or,

    dans le pome chalden

    de la

    Cration,

    0 13),

    nous

    voyons

    la desse

    Tiamat

    (observer

    l

    parent avec le nom

    gyp

    t ien:

    J/-t

    ;

    invers,

    on

    retrouve

    t J/l), donner il son auxi

    liaire Qingoll

    les

    Tablettes du

    Destin , et

    les

    accrocher

    sur

    sa poitrine,

    (Cf.

    Dhorme

    :

    Te.rtes

    religieux

    assyro

    babyloniens . Paris 190i, page

    19).

    De

    mme,

    l Urm et

    le

    T/wmm11I sont

    fixs sur

    la poi

    trine du grand-prtre d Isral, com me l tait le pectoral du

    pontife gyptien.

    Aprs Aaron, Elazar

    se servira

    de l objet pour faire

    con

    natre

    il

    Josu

    les

    volonts de laweh

    :

    l

    se

    prsentera devant

    le

    prtre

    Elazar,

    qui consul

    tera pour lui

    le

    Jugement

    de l Urm

    devant

    laweh.

    C est

    sur

    son

    ordre que JosuP sortira,

    sur

    son

    ordre qu il entrera,

    lui

    et

    tous les enfants

    d Isral et

    tOllte

    l Assemble

    .. .

    (Sombres:

    XXVII,

    21).

    On

    peut donc conclure que l Urm et le Thummm sont

    l Oracle

    de

    laweh, l organe d e

    son pouvoir

    thocratique.

    Il

    est aux mains

    du grand-prtre. qui

    seul peut

    le consulter

    devant Iaweh,

    c est--dire

    avec l intention d obtenir

    de Dieu

    une rponse.

    Toutefois, l oracle

    ne

    s occupe point des

    affaires

    parti

    culires,

    des

    choses profanes, il est absolument au seul usa

    ge gnral,

    pour

    les

    questions

    touchant l intrt

    d Isral

    -

    31

    tout entier,

    ou de son

    chef, lorsqu il

    y aura

    des

    rois en

    Isral.

    Le texte sacr

    ne

    nous

    donne

    pas d autres prcisions

    sur la

    nature

    et

    le fonctionnement

    de l Oracle.

    Les livres

    de l Ancien Testament enregistrent un certain

    nombre de consultations

    adresses

    Iaweh par

    le

    truche

    ment de l Urm

    et du

    T/1llmmm, sans

    que l on puisse affir

    mer qu elles aient t les seules videmment.

    Ces

    interro

    gations nous fournissent divers renseignements

    sur

    la fa

    con

    dont

    l Oracle

    rpondait.

    Il

    est

    d ailleurs

    probable

    qu on

    recourait

    l Oracle que lorsque

    les

    moyens ordinaires

    de renseignements

    ne suffisaient point. Ainsi, lorsque Jo

    su et les Isralites se laissrent tromper

    par

    la ruse des

    Gabaonites, ce

    fut :

    sans consulter la Bouche de Iaweh .. .

    (Josll : IX, 1 1).

    Ils

    auraient

    d, en cette occasion, en appe

    ler

    Iaweh.

    Il est il

    croire que,

    conformment il l ordre

    l ecu, (Nombres:

    XXVII,

    21), Josu ne manqua pas de

    le

    faire en

    d autres

    circonstances importantes.

    Il

    est possible que

    les communications

    faites

    il JOSlIl par

    l Oracle aient eu

    l Urim

    et

    le

    T/l/lmmm pour intermdiaire,

    (Josu : 1 1 ;

    III, ;

    IV, 1 etc .. ).

    Aprs la mort

    du

    conducteur d Isral, les Isralites de

    mandent il Iaweh quel chef

    doit

    prendre la tte de l inva

    sion contre les nation de

    Chanaan,

    et

    l Oracle

    rpond:

    Ju

    da

    montera, car voici

    que

    J ai

    livr le pays entre

    ses

    mains

    ..

    .

    (Juges: l, 2). Durant

    la

    guerre

    contre les Ben

    jamites,

    l Oracle

    est

    consult

    par

    trois

    fois,

    et

    il

    ordonna

    encore

    Juda

    de

    marcher

    en avant,

    et

    tout

    Isral de

    le

    suivre

    contre Benjamin, JlIges : XX, 18, 23, 28).

    Aprs l lection de Sal, l Oracle rvle la cachette o se

    tient le nouveau

    roi,

    1

    Rois,

    X, 22). Par

    deux fois, Sal,

    devenu infidle

    Dieu,

    consultera l Oracle de laweh pour

    savoir s il doit

    poursuivre les

    Philistins,

    1 Rois : XIV,

    35-37), et

    ce qu il

    doit

    faire il Gelbo,

    1

    Rois,

    XXVIII,

    6).

    En

    ces deux circonstances, l Oracle

    demellre

    mllet, les son

    ges et les prophtes n en disent

    pas davantage. Iaweh se

    refuse

    donc formellement diriger

    le

    roi rprouv.

    David, dj

    oint par

    Samuel, se rfugie

    Nob,

    auprs

    du grand-prtre Achimelech. Le tratre Dog, par la

    suite,

    rapporte

    Sal qu Achimelech

    a

    consult Iaweh pour Da

    vid. Pour

    se

    disculper, Achimelech dit alors il

    Sal:

    Est-

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    17/74

    1

    1

    - 3

    ce selllcl71( nt

    aujourd hui

    llle

    j aurais

    commenc

    ri

    conslll-

    ter law( h pour lui ? .. I

    Rois,

    XXII, 10-15

    ou

    1 Samllel,

    XXII, 15). Le

    grand-prtre

    faisait ainsi allusion aux con

    sultations

    officielles qu'il avait d . i ~ l

    faites

    auparavant pour

    David, avec le consentement de Sal.

    A Cela,

    David dit Abiatar,

    successeur

    d'Achimelech :

    Apporte-moi l Ephod ..

    I

    Rois,

    XXIII,

    9-12) et il deman

    de si Sal viendra

    et

    si les

    habitants

    de Cela le livreront.

    L'Oracle rpond: Il descendra .. Ils te livreront .

    On comprend ici

    que

    l'Urm et le Thlllnmm sont inspa

    rables du Pectoral et

    de

    l 'Ephod.

    Une

    autre

    fois, David demande de

    la

    mme manire

    s'il

    doit poursuivre

    une

    bande

    d'Amalcites

    qui

    ont

    enlev deux

    de ses femmes et

    celles de

    ses serviteurs. Il lui est rpondu

    par l 'Oracle

    de

    poursuivre, et qu'il recouvrera ce qu'on

    lui a

    pris. I

    Rois, XXX,

    -8 .

    Aprs la

    mort de Sa . il consulte pour

    savoir

    s'il doit

    monter dans une

    ville de

    Juda

    et en ce cas, dans laquelle.

    L'Oracle

    rpond

    :

    ,\ llbron ..

    I

    Rois:

    Il, 1). Plus

    tard,

    il

    demande s'il faut

    marcher contre

    les Philistins,

    et

    l'assurance' lui est donne qu'il les battra, (II

    Rois,

    V, 1 l).

    Comme les ennemis reviennent il la charge, l'Oracle lui

    dit de

    les tourner,

    de les attaquer il

    rebours, et que Iaweh

    marchera

    avec David pour lui assurer la victoire.

    (II

    Rois,

    V n-2-J.).

    Or, il

    est il remarquer

    que ces rponses ne

    sont

    pas seu

    lement

    constitues

    par

    ou

    ou

    non , mais

    que

    plu

    sieurs d'entre elles fournissent des indications circonstan

    cies qui dpassent les termes de

    l 'interrogation.

    Ces r

    ponses sont

    positives

    et

    fort

    claires,

    elles

    n'ont

    rien de

    vague

    ni d'ambigu. comme tant

    de rponses des Oracles

    paens. Ce qu'elles

    indiquent

    s'accomplit toujours

    il

    la let

    tre. On

    ne

    les

    obtient

    que

    par

    l 'intermdiaire

    du pontife

    d'Isral, sans qu'aucun autre, pas mme le roi,

    puisse

    les

    provoquer directement.

    ~ a i s

    malgr le caractre officiel et lgitime

    de

    l 'interro

    gation, et

    malgr

    la

    promesse initiale de Iaweh il ~ f o s e ,

    (qui

    en

    fait est

    un

    parte , une

    alliance),

    Dieu

    se

    rserve de refuser

    sa

    rponse quand il le juge

    propos,

    ainsi qu'il le fait deux fois

    pour

    Sal. D'ailleurs, l'exem

    ple de Josu,

    dans

    l'affaire des Gabaonites, montre bien

    qu'on omettait parfois d'interroger

    l 'Oracle

    quand il l'au

    rait fallu.

    - 33

    I l

    faut encore observer que Iaweh

    ne

    prend jamais

    l'ini

    tiative

    de faire

    connatre

    sa volont par l 'Urm

    et

    le Thum

    mm, il ne rpond que lorsqu'il est

    interrog. D'ailleurs,

    l'Ecriture nous

    montre Dieu

    parlant galement dans le

    de-

    br, ou Sanctuaire

    proprement

    dit,

    I l

    s'y

    adressait

    Mose

    ou au

    pontife pour

    leur

    donner

    ses

    ordres,

    sans avoir alors

    tre pralablement

    interrog, ce qui

    distinguait nette

    ment les oracles obtenus dans le

    dbr

    de ceux obtenus par

    rUrm et le

    Thummm.

    Aprs

    David, l 'histoire d'Isral n'enregistre plus de con

    sultations

    de

    Iaweh

    par l Urm et

    le

    Thummm,

    d'o il

    faut

    probablement

    conclure

    qu'elles

    cessrent

    il partir de la

    construction

    du

    Temple

    par

    Salomon.

    Alors,

    on verra

    les prophtes intervenir

    directement, et

    mme,

    ds les

    derniers temps de

    David,

    pour faire conna

    tre

    les

    volonts de Dieu

    sur

    ce qui

    est faire

    ou

    viter.

    Le prophlisme remplacera

    alors l Urm et le

    Thummm.

    C'est

    Iii

    une date

    importante

    de l 'histoire

    sacerdotale

    d'Is

    ral, car, aprs la

    Captiuit

    de Babylone, on excluera du

    Sacerdoce [es prtres

    qui

    ne

    pOllrront

    justifier

    de

    leur

    g-

    naloyil ,

    U

    la fois sacerdotale, en tant

    que

    succession ,

    et

    familiale,

    puisqu'elle est hrditaire),

    jusqu ce

    qll il

    ~ l e / i t lin prtre pour consulter

    l Urm et

    le Thllmmm ... ,

    c'est--dire

    capable

    de consulter

    Dieu

    efficacement par

    l 'an

    cien oracle,

    sur

    la

    ralit

    de leur origine sacerdotale, ou,

    plus certainement encore,

    qui

    ne pourront

    faire

    remonter

    cette gnalogie jusqu' l 'poque o l 'on consultait encore

    l'Urm et le

    Thummm,

    c'est-il-dire jusqu' l 'poque de

    David, I

    Esdras, II, 63 et II Esdras, VII, 65). Sans doute

    y

    avait-il

    lit

    une

    transmission

    initiatique

    secrte,

    que

    ne

    possdaient pas les branches nouvelles du

    vieux

    tronc

    sacer

    dotal, branches pousses durant la Captivit de Babylone,

    et qlle le lieu et l ambiance n avaient

    pas

    permis d initier

    compltement,

    crainte de mettre involontairement

    les

    prtres

    de Babylone

    au

    courant de certains

    arcanes

    purement

    ju

    daques.

    Les

    versions

    d Esdras

    1

    et II traduisent

    kohn le

    rim

    letllmmm par

    prtre

    pour les choses lumineuses

    et

    parfaites

    , (et

    on

    sait

    que

    lumire

    et perfection

    sont les t raductions

    courantes d'urm et

    thummim),

    ou

    en

    core par

    prtre

    instruit et parfait Flavius

    Josphe;

    en

    ses Antiqllits

    Judaques

    (111,8, 9),

    nous dit

    que

    l Urm

    et le Thummm n'taient disparus,

    son

    poque,

    que de -

    S

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    18/74

    rr

    f

    1

    - 4

    puis deux cents

    ans.

    :\Iais

    son renseignement est suspect.

    Les rabbins affirmaient que cinq choses

    manquaient

    dj

    dans

    le second Temple,

    bti par

    Zorobabel aprs

    la Capti

    yit

    :

    l 'Arche

    d'Alliance, le

    Feu

    Cleste,

    l 'Urm et

    le

    Thum

    mm, la

    Shkinah (la

    Gloire de Dieu), et

    l'Huile

    d'Onc

    tion.

    Cf.

    Gemara

    Yom

    a ,

    XXI. 2). La

    disparition des

    instruments de l 'Oracle remontait donc trs haut. peut-tre

    mme

    la fondation

    du

    premier Temple. On sait que l'Ar

    che

    d'Alliance,

    le Tabernade, l 'Autel des Parfums, furent

    enterrs dans une caverne

    du

    mont

    Nbo, (o :\Iose tait

    enterr d'ailleurs), par

    le

    prophte

    .Jrmie, (yoir le

    second

    livre des .1Iachabes, II,

    4-H .

    Peut-tre l 'Urm et le

    Thum

    mm, le Pectoral, l 'Ephod, le furent-ils avec.

    Les faits ci-dessus permettent

    de

    conclure l 'objecti"it

    et au

    caractre indubitablement

    surnaturel des rponses

    adresses au pontife

    d'Isral

    par

    le

    truchement de l Urim

    et du IHl

    111111

    im. Mais ils ne nous montrent pas comlllent

    ces rponses taient ohtenues.

    A

    l 'poque o furent

    rdigs les Livres Saints.

    peut-tre

    tait-ce un fait connu de tous, et il

    tait

    inutile de dtailler

    le

    fonctionnement de l 'Orade.

    Peut-tre galement, deyait

    il demeurer cach au vulgaire. autre argument. Mais si les

    Ljyres

    Saints taient rservs la

    caste

    sacerdotale, il

    n'y

    avait

    pas

    inconynient majeur rappeler ce f o n c l i o n I 1 ~ -

    ment.

    Quoi

    qu'il en soit, ce secret n'a pas t transmis. Aussi

    s'est-on

    livr

    aux

    conjectures

    les

    plus diverses pour

    expli

    quer de quelle faon l 'Urim et le

    Thllmmm

    rendaient

    des

    oracles

    divins.

    Flavius .Josphe,

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    19/74

    1

    -

    6

    D a ~ s les

    grandes

    circonstances, les prtres de Babylone

    p o r t a I e ~ t suspendue

    leur cou, une toffe

    rouge

    garnie

    de plusIeurs sortes de pierres prcieuses, semblable au Pec

    toral du

    pontife d Isral, nous

    dit

    Lagrange en son

    Etude

    sur

    les

    R ~ l i g ~ o n s Semitiques , (Paris 1905, page 236).

    ToutefOIS,

    Il ne

    faut

    pas se h:Her

    de

    tirer des conclusions

    de r e s s e m b l a ~ c e s e x t r i ~ u r e s qui

    ne

    suffisent pas justi

    fier la parente entre les

    Institutions hbraques et

    celles des

    a u ~ r e s peuples. , ~ e t ornement des prtres babyloniens

    pou

    Y.aIt f?rt ~ . I e n n

    . e t ~ e

    qu un ornement

    et

    le

    Pectoral

    du

    pon

    tIfe d Israel

    en

    etaIt un.

    Ce

    qu'il

    avait

    de

    particulier, c'etait

    deux

    ( J l l t r ~ s

    objets,

    [ [Jrm

    et

    le

    Thummim.

    Or

    Lagrange

    ne nous dIt pas que

    les prtres de Babylone

    avaient quel

    que

    chose de

    semblable joint

    cette toffe

    rouge

    orne

    de

    gemmes.

    D aprs

    d autres

    auteurs,

    l'Urim et le Thummim seraient

    deux petits

    taphim, c est--dire des effigies divinatoires

    et oraculaires. On : ~ u r a d:s dtails

    sur

    ces teraphim en se

    reportant

    aux

    chapItres XVII et XVIII

    du

    Livre des

    Juges

    et

    au c

    hapi

    tre

    XXXI,

    versets

    1 J,

    32, :34.

    Or, dans le

    .ivre d'Ose, au

    chapitre III, les teraphim

    son

    mentionns

    comme

    faisan t partie des ohj ets sacrs

    d'Isf:u:;l :

    .

    Car les enfants d l s : ~ l dl'meureront longtemps

    sans

    rOI sans ch.ef, sans sacnflce, sans statues,

    sans

    phod,

    et

    sans teraphlm

    .. .

    (Ose III, 4).

    Pour Spencer:

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    20/74

    1

    1

    1

    -

    38-

    et il gr,le, lesquelles sont l oppos

    des

    flammes

    et

    d

    feu, reserves

    au monde infernal.

    u

    L hbreu

    gbis

    est

    alors remplac

    par

    l hbreu

    qerh

    a le

    sens de

    glace, avec,

    toujours,

    le

    sens

    de

    prcieux

    '

    c h o ~ e de g r a n ~ e vale_ur,

    ou

    par l hbreu zekukit : v e r ~ ~ , ~ L ~

    :art?um

    t r a d U l ~

    qerah

    par glace,

    les autres

    traductions

    et

    \erSlOns

    par cfIstal).

    Voici quelques exemples:

    Le

    corail et le cristal

    nr

    sont rirn auprs d el/l , car la

    Sagessr

    IJaut

    mirnx

    que drs perlrs

    ..

    .

    (Job:

    XXVIII,

    18),

    ,1u-drssus des ttes des

    Animall l'l t

    . 1 d '

    y

    oum

    comme

    t

    U lt clde e cfIstal resplrndissant, qui s'tendait sur leurs

    e l , ans

    Il

    Haul... .

    (Ezchirl :

    I.

    22),

    ,.

    [)cuant

    le rnr, b ~ t H e n t sept lampes ardentes, qui sont

    l l ~ Srpt Espnts de Dlrll. Il y a

    rncore

    dcvant

    II'

    Tn)n

    comm '

    nne J lrr dl

    Verre ~ r m b l r l b l e

    a' d C

    t r

    , ' . l fIS a ...

    ,

    (.Jean: Apocalypse, IV, 6),

    Et il ( l ~ n g l ) m l

    montra

    la Ville Sainte Jrusalem

    qw ~ r s c l ~ d ( / / ~ .du ~ ' i r . l , d'auprs

    de

    Dieu,

    ay(;nt la Cloir;

    de Dlrll. Son l clat etmt semblable cl ce III '

    d'llne

    [.,'

    t

    .

    d' ,

    ,Ierre res

    pr,ectlell/oS ,

    lIne

    plerrr

    de

    jaspe,

    transparente

    comme

    du

    CfIS

    a .. ,

    ,

    '

    (.Jean

    :

    Apocalypse, XXI, 10,

    Il).

    .

    l t

    il

    (l A.nge

    1

    m l

    montra

    lin

    Fleuue

    de

    l'Eau

    de Vie

    l z m ~ d e comme

    du

    cristal, qui sortait du

    Trne

    de D'

    i

    dl 1.1gnNIll

    .

    ,

    .

    leu

    e

    ( Jean: Apocalypse, XXII, 1).

    I l , a ~ : i p a

    ensnite qne

    mon

    me fut dissimule

    et

    u'elle

    pnl mn,ll monter l tra[Jers les C i e l l ~

    Et

    .

    q

    /; 1 d . ' ..... Je VIS a ors les

    I . ~

    ( . : .-lnges Smnts marcher sur des flammes de f

    leurs

    IJl femcnts taient blanc\ a i n ~ i q 1

    t

    cu,

    et 1

    { . , ue eurs umques

    cnrs aces resplendissaient

    comme

    du

    cristal...

    ,

    (Le Uv rI' d'Hnoch , LXXI. 1),

    l A ~ g e . ill.iclwd

    dissimula

    mon Esprit, et moi,

    H-

    noch,

    Je {us

    aznsl dans le plus haut des Cl eux ( t l' ,

    .

    (J,

    au nu-

    - 39-

    lieu

    de

    cette

    Lumire, je

    vis

    comme une

    Demeure, btie

    en

    blocs de

    cristal,

    et

    parmi ces blocs de

    cristal, il

    y

    avait

    comme des langues

    de feu

    vivant. . .

    (Le

    Livre d'Hnoch ,

    LXXI,

    7).

    Nous

    estimons

    donc pouvoir admettre

    que

    l'Urm et le

    1'lwmmm taient des

    solides

    de cristal de

    roche,

    taills

    d une

    certaine facon, et destins

    la

    divination sacre.

    L ex

    prience prouve

    en

    effet que le

    voyant

    par le truchement

    du

    cristal

    ne voit

    pas

    ncessairement les

    visions

    se d

    rouler

    dans

    la masse cristalline, mais

    parfois tout

    ct.

    Ainsi

    ce

    serait

    la

    prsence du cristal

    qui

    susciterait

    les vi

    sions,

    le cristal serait l'mettrur d'ondes prmonitoires,

    allant

    se rpercuter dans le psychisme du clairvoyant

    ou

    du clairaudient,

    (et y suscitant les hallucinations

    senso

    rielles ncessaires il la prmonition),

    par

    l intermdiaire

    des chakras (1).

    Ceci voque donc

    l'animation

    pralable du

    cristal...

    Ce

    corps tait, pour les Anciens, dot d une prminence

    particulire, de

    par

    sa puret et

    sa

    limpidit. On le sup

    posait en relation avec le monde divin,

    les

    extraits ci-dessus

    le dmontrent.

    Le grec

    yabis signifiant

    minent

    ,

    se re

    trouve dans

    l hbreu gbis

    :

    cristal .

    (1) Dans sa

    savante tude

    sur

    les

    Plantes

    Divinatoires

    :.,

    (paris 192, G. Doin

    et

    Cie diteurs),

    le

    Dr

    A.

    Rouhier nous

    dit ceci :

    I3eaucoup de ces

    plantes

    diffrent

    entre

    elles, tant

    par leurs

    origines botaniques

    que

    par leurs actions

    physiologiques,

    Elles

    n ont

    qu un

    seul

    point de

    ressemblance, une seule

    vertu

    commune

    :

    elles

    sont hallllcinatoires.

    Voici donc un point acquis: Toutes les plantes mtagno

    migrnes sont hallucinatoires. L e

    phnomne

    supranormal de

    divination qu elles

    provoquent,

    jaillit ~ n r a l e m e n t

    au

    cours

    d une ivresse qui peut tre dlirante, malS

    qui est

    toujours, tout

    au

    moins, fortement onirognique, c est--dire productrice d i

    IIwges

    ou

    d hallucinations visuelles, auditives, olfactives, etc ..

    .IC viens de

    vous dire

    que toutes les plantes

    divinatoires

    sont h ~ l l l u c i n n t o i r e s , Mais la

    rciproque n est pas vrnie, Toutes

    les pluntes halllll:inatoires ne sont pas

    prophtiques.

    C est po ur

    quoi

    je ne vous parlerai ni

    de

    l Opium,

    ni

    du Chanvre indien

    (ou hachich). Cc sont de

    puissants

    pronucteurs de rves; ils

    sont C x t n ~ m e n H n t favorisants de la (lissociation psychique, (que

    cerlains appellent

    ddoublel11C'ntl, mais bien

    que leurs

    S C d ~ l t e u r s

    se

    cOl1lptent p ~ l r milliC'rs dans le monde, je n ai janwis su

    qu un

    fait

    de mtagnomie se soit produit

    sous

    leur influence.

    (Op. cit. pages

    89),

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    21/74

    I l

    CHAPITRE IV

    ANCIENNETE DU MIROIR DE CRISTAL

    L emploi de ce miroir est fort ancien. Nous en

    donnerons

    donc

    quelques

    exemples, en

    dehors

    de

    celui que nous attri

    buons il l L rm et au Thummim, et qui fait l objet d une

    tude particulire

    dans

    le

    chapitre

    prcdent.

    En

    son

    Encyclopdie Tholoyique

    (1) ; au tome qua

    rante-huitime

    consacr l Occultisme,

    (page

    414),

    l Abb

    ~ l i g n

    nous dit ceci:

    C rislaloll/(fncie

    Divination par

    le Illoyen dll Cristal.

    On

    tirait

    des prt sages des miroirs t des vases de cristal,

    dans lesquels

    le

    Dmon

    faisait, dit-on,

    sa demeure Le roi

    Childl ric

    cherchait

    l avenir dans

    les prismes d un petit

    globe de cristal.

    Le

    roi Childric

    l r

    vcut

    en Thuringe

    de

    436

    481 de

    notre re et

    fut

    proclam roi des Francs en 458. Ainsi, le

    miroir

    de crisl(Il taill

    est dj

    connu

    au cinquime sicle.

    Par ailleurs, Pierre

    Delancre,

    dmonographe et inquisi

    teur,

    n

    :

    Bordeaux et

    mort

    Paris,

    (1630),

    raconte

    en

    son

    traill

    ne

    l Incrdulil el ,llcrance du Sortilge pleine-

    ment cOI/vaincues

    , qu en

    1530,

    par le moyen d un miroir

    de cristal.

    un pasteur

    de :\furemberg dcouvrit des trsors

    cachs dans une caverne. prs de la ville.

    :\Iais le

    Dmon

    fit effondrer

    les

    fouilles et le

    pasteur

    y fut

    englouti

    .

    :\latila Ghika,

    dans

    son livre

    Le

    Sombre d Or , (tome

    II, pa;;,e 1), nous

    dit

    que:

    Au

    British :\Iuseum,

    parmi des

    objets ayant

    appartenll

    au

    clbre

    1Ilagicien, sir John Del , qui,

    sous

    le rgne d Eli

    sabeth n chappa au hcher qu en se rfugiant

    il

    Prague,

    0 Paris,

    18-16, J.

    P. :\Iigne,

    lliteur.

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    22/74

    -

    4

    la Cour

    de

    l'empereur Rodolphe

    II.

    protecteur

    des alchi

    mistes ..

    Et dans

    le

    ~ f u s e de

    Mdecine et

    de

    Magie

    de

    Londres.

    il existe

    un

    manuscrit

    du XVII'

    sicle. dtaillant les inqui-

    tantes proprits d un dodcadre en cristal de roche, pro

    venant de la

    mme

    chapelle

    d'alchimistes et

    de magiciens

    scientifiques du temps de

    la

    reine Elisabeth .. .

    Nous reviendrons dans un autre ouvrage

    sur

    le

    dodca

    dre de cristal

    et les

    tonnantes

    expriences que ralisrent

    avec.

    John

    Dee et son

    mdium

    Kelly. et qui

    sont

    dcrites

    dans

    son clbre ouvrage.

    la

    Relatio

    . Ces

    expriences

    relvent autant de la Thurgie et de

    ses vocations.

    que

    de

    la clairvoyance ordinaire dailleurs.

    Un

    autre document. du XVIII' sicle. le manuscrit n

    2351 de

    la

    Bibliothque de l 'Arsenal.

    Paris.

    (manuscrit

    rdig initialement

    en

    hbreu au

    XIV'

    sicle. celui de

    l'Arse

    nal

    n'tant

    que la

    traduction

    franaise). nous parle des

    miroirs de cristal. Il s'agit du document connu sous le nom

    de

    J,a

    Sacre

    .llagir qlle

    Dieu

    donno

    l

    Mose.

    4.

    oron,

    etc .. . dit encore

    J a

    Sacre .lfayie

    d Abramelin

    le Ma-

    ge ( l ) .

    Or. au chapitre quatre du troisime livre. lauteur. un

    certain

    Abraham

    fils de Simon. nous donne les Figures

    ~ I a g i q u e s :

    pour

    diverses visions

    dans les miroirs et les

    cristaux .

    Ces visions sont uniquement donnes par l Ange Conduc-

    teur

    de

    l Oprant, nous

    dit Abraham

    fils

    de Simon.

    au

    vingtime chapitre

    du

    second livre.

    Alors

    que d'autres pro

    diges.

    fascinations.

    etc

    ..

    numrs par

    le Rituel.

    peuvent

    tre

    obtenues

    par COT1l11wndemrnt autoris des

    Mauvais

    Esprits.

    l s'agit

    en

    l 'occurrence et

    quant

    la

    Figure Magique

    dclenchant les visions. d'une sorte de grille. de

    carr

    ma

    gique.

    compos de lettres au

    lieu de

    nombres. vritables

    palindrmes

    analogues au fameux Sator Arepo Tenet Ope-

    ra Ro/us. qui intrigua si fort

    des

    gnrations d'archolo

    gues.

    Pour cette Figure. les

    lettres

    doivent toutefois tre

    trans-

    1 ) :-';ous ~ y o n s

    publi

    cet extraordinaire manuscrit aux Edi

    tions :\idaus. avec une longue intro(luction, des notes et des

    commentaires. Cil H) 3O.

    - 43

    crites

    en

    caractres

    de la

    Quatrime

    Hirarchie A n g l i q u ~

    On

    suppose

    que ces

    caractres sont ceux

    ~ e . I A l p h a ~ e t

    d l ~

    d'Hnoch.

    ou ceux dits

    de Babylone. VOICI cette

    Figure.

    1

    L 1

    0 N

    ,

    N

    ,

    L

    ,

    0

    1

    1

    N

    1

    N

    Fig. 2

    (Extraite du

    Livre

    d'Abramelin le Mage :t)

    Comme on le voit, le mot magique Gilionin cadre

    toute cette grille, en dellx querres

    dont

    l'angle est cons-

    titu

    par les deu:1. le tires G

    du mot.

    Le

    mannscrit

    nous

    prcise

    en

    outre q ~ e ce pentacle: (car

    c'en est effectivement un), doit tre mis s o ~ s .la c O l ~ u ~ e

    pendant

    h

    recherche

    des

    visions

    dans

    le

    mirOir.

    l

    s

    agIt

    v i d e m m e ~ t d'une

    coiffure

    rituelle.

    complment robe

    dcrite

    parmi

    les

    accessoires de cette forme speCiale de

    thurgie. . .

    Un Sceau, analogue

    aux

    sceaux.

    planetaires

    que

    r a p p o ~

    tent tous les vieux Traits et ClaVicules de Sal?mon claSSI

    ques. est susceptible d'tre extrait de ce te gnlle. Ce .sont

    les

    lignrs

    de forces issues de ce

    Sceau

    qU ,

    ~ o m m e

    toujours

    en pareils cas, gnrent les o n d ~ s v e ~ ~ n t ebranler .la.

    che

    de l Oprateur. D'o

    la .necessIte

    de

    son ammatIon

    pralable

    par les moyens classlqu:s. . ,.

    ~ l a i s

    le mot lui-mme

    est

    assurement c l l n ~ l l x . C a ~ .

    ~ a n ~

    le manuserit n 1 380 de la B i b l i ~ t h ~ q l l e : \ ~ t l O n a l e . \ O t I t t ~ l e

    Les

    Racines

    Sacrees , (c'est-a-dlre traItant des pro\e-

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    23/74

    1

    -

    44 - -

    nanc

    l'

    t N

    es

    IndgUlShque,s

    et

    des tymologies hbraques des M t

    e oms e POuvOIr en Kabale rat ) , lOS

    bu Mose Zacut 'A

    pique,

    manuscnt attri-

    1645, mort a n t Z ~ ~ ~ ~ _msterdam migr cr Venise en

    soit A.O.\'GlL f l'

    16/3,

    ,nous

    trouvons

    le

    mot

    ~ ~ ; , ~ ~

    , a u

    0

    10

    3, numero 39

    Le texte h 'b ' , -,

    i 1 ~ : j ~ , b d e ~ i o r ~ u d ~ o l l ~ s

    d ; ~ ~ ~ : e

    ( i z ~ ~ ~ ~ g ; ~

    d)e l'Esprit

    dll

    exegetes

    assimilent au cristal d h e On , et que les

    L

    ' d

    e

    roc e ,

    or e ce p y ~ '

    f

    la

    pierre d'onyx' e, (Ie}/z.r. on

    y

    trouve aussi

    le bdelillm

    , ,

    ,encse:

    Il, 12)

    routefOIs, le

    Dictionnaire

    Rb

    '

    pelle

    que le verset du XIe h r mque : de Sander rap

    prcise que la m'Inne

    t ait

    ar

    tre

    (\u

    Lwre

    des

    Sombres

    la manne tait plutt de' e a bCl

    oU

    e l ~ r du, bdelium, Or,

    E ,nuance anc-jaunatre.

    n

    son

    manuscnt Mose Z t '

    travers

    ce minral, cont alculo nous dIt ,que

    si,

    d

    emp e e nom mvstIq l ' ,

    aura

    es effets surnaturel . ue, ce Ul-CI

    , s.

    S

    agit-il

    du Tetragramme - i 1 ~ I

    l'Esprit

    du

    Cris t'II ,) 1' t III , . a ~ v e h ) , ou du nom de

    , ,

    , lU

    eur nf' )rec' ' ,

    Quoiqu'il

    en

    soit,

    il

    V a

    Ise

    nen

    a ce

    sujet.

    le mot

    GILIONIN 1

    cert:llnernent un rapport

    entre

    (u manuscnt

    1

    1':\

    1

    les visions dans les

    miroirs

    e[ ,. , ( ~ , . rsena. permettant

    celui

    de

    la Bibliothque N' 1 h : ~ 1 ( n . ~ t ~ l l l , r ,

    et

    le, AONGIL

    de

    tement

    que

    l'Esprit

    du ('

    . ) t ~ ( l l I 1 . \

    e,

    qm ne serait

    autre jus-

    1

    .ns .. ,

    .e prfixe

    qil, en

    hbreu . '"

    'fi

    "

    sens de mvsticit et d l , S l h ~ 1 le Joze, a{[(:gresse,

    avec

    le

    D

    , . e (evotlOn

  • 7/25/2019 Ambelain Robert - Le Cristal Magique

    24/74

    -

    6

    q u ~ le

    Christ

    est

    .venu arracher au

    Dmiurge

    orgueilleux.

    ~ h l l S dans

    la

    mam

    du Logos

    incarn, la

    boule

    est aussi

    l at.tribut d ternit, puisqu elle voque la maitrise des

    trOis

    Temps :

    Pass, Prsent,

    Auenir.

    Et. Jsus. por.te dans

    la

    main gauche, parce

    que

    main

    passive, medlUmmque, plus sensible que la droite habitue

    aux durs trava.ux

    profanes.

    Egalement parce que

    le cOt

    gauche est C ~ I U l de la

    gestation.

    La

    Vierge-Mre,

    dans tou

    tes

    .les religIOns, qu il s agisse

    d Ishtar

    portant Tamouz,

    d IsIs portant Horus,

    de

    Cyble portant

    Atvs, ou

    de ~ I a r i e

    portant Jsus,

    cette Vierge porte

    l Enfant dans

    son

    bras

    gauche,

    et

    \ ~ ~ f a n t p ~ r t e

    en

    sa

    main

    gauche,

    parfois

    la

    g.rappe de ralsm (Cybele), parfois

    la

    boule

    (Vierges

    chr

    t ~ e n n e s ) . Il est

    en.

    efTet le seul

    creatl llr

    de la Jrusalem

    : \ouvelle, en gestatIOn

    l n

    Lui.

    D a n ~ gros

    ouvrage

    presque termin,

    1) nous

    publie

    ro?s d aIlleurs

    des

    photographies

    de

    statues exhumes

    des

    rumes millnaires d ~ s cits disparues. Et les

    lecteurs

    pour

    ront

    constater

    combien saisissantes sont

    les

    finurations des

    t

    1) b

    an I,q.ues

    eesses-:\leres,

    compares celll s dl nos

    Vierges

    c

    hrelen

    nes.

    . n u,: autre manuscrit

    de la Biblioth(;que de l Arsenal,

    Inltule

    I A S

    Clrwicules dl

    Salomon

    . et attribu Pierre

    ~ I o r a , nous tirons ce tmoignage compll;mentaire sur la

    vo.yance

    il

    l aide

    du

    fatidique

    cristal. tmoignage

    manus

    cnt remontant au

    XVII sicle,

    mais copie d un texte

    pro

    bablement

    du

    XVI :

    I l

    est assez convenable,

    l CI qll il ml

    semble.

    de.l pli-

    ql/er (:1

    q ~ l e

    c est que

    la

    diuination. Presque chacun

    pal/rra

    SI

    satlsfmre

    , ~ u :

    c ~ l a ,

    fond

    S/lr

    l exprience qu en ont

    faite

    des

    g ~ n . ~

    . I ( ~ I ) [ I l I . ~ . : I T T l ( , s d ~ n s .

    la

    throrie

    et

    pratique du Grand

    Art. O IU ce qu

    Ils

    ont cent,

    touchant

    la

    carufe diuinatoire

    de l A.nge Uriel,

    dont

    Jamblic

    (sic) et

    Abunw::ar ont

    parl

    comme d une merveille infaillible.

    illustrant l 'ouvrage.

    C'est la Troisime partie qui contient, en fait, les diffrents

    secrets destins obtenir

    les

    prodiges que rsument

    ses

    trente

    et un

    chapitres. Chaque prodige

    est li

    un

    palindrme

    myst

    rieux, et aux

    :\Iots

    de

    Pouvoir

    en dcoulant. Le nom de

    l 'Esprit

    qui les ralise ou en est le

    dispensateur

    est donn dans le Livre

    second, ainsi que la faon prcise

    de

    son utilisation. Voici quel

    ques uns des

    chapitres

    de

    cette troisime

    partie:

    Pour connaitre le [Jasse, le prsent et l'avenir. - Pour rece

    yoir dl s informations

    et l tre clair

    en toutes choses

    douteu

    ses. - Pour faire

    apparaitre

    lin Esprit cn

    unl'

    forme

    donne.

    -

    POlir

    obte