Almanach Graces 1789

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Almanach des Grâces (Paris. 1784). 1789. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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Almanach des Grâces (Paris. 1784). 1789.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de laBnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produitsélaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sansl'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèquemunicipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateurde vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de nonrespect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

-AXltAN-AXH JÌES siEA CJES^buiea-,y So.

D o clic a ies vmwtìJion. pinceauA point les attraits de cliaciuie:Ce íont les trois Grâces en beau,,Ce íoiir les fr ois Cira ces eu nue.

ALMANACH

DES GRACES,

ÉmE^NES ÉROTIQJIES-

^A^M A D A ME,

COMTESSE D'ARTOSS»

P OUR L'ANNÉE

M. DCC. L >; X X II

A PARIS,

Cher € Aí l<LgAV,S t Frs. sp. Libraires-;Imprimeur, rue GaHande, N°. 64.

Arec approbation &VûvìUeeàuS.01.

AVERTISSEMENT.

U n'appartiérit qu'aux GRACES

De régner, sur, les coeurs.

JEXE' adorable, à qui tout rend îes

armes, c'est à VouSr"que cet Almanach

doiti'accueil favorable que íe Public daigne

îui faire tous les ans. C'est Vous qui ins-

pirez à vos tendres-Amans, les 'charman-

tes productions qui ìe composent. LES

GRACES vpus accompagnent, & tout ce

qnijsn^ porte le nom ne peut manquer de

plaire. 'En vous offrant. FAL MA N'A CH

DES G B.ACES, nous ne *vous offrons

que ce. qui vous appartient: L'AIMABLE

ET VERTUEUSE PRINCESSE, en

permettant que son NOM en décore le

^Frontispice, a. assuré son succès. Encou-

ragé par ses bontés, nous ferons nos efforts

pour les mériter chaque année.

Nous prions^ ceux qui veulent bien con-

tribuer à ía perfection de cet Almanach,

*ij

iv AFERTíS$UMJ&M:$.~^ú

de ríenvoyer qu'à nous îes^ Chansons qu'ilslui destinent. Nous avons eu ia douleur

de voir darrs de chétifs AlmaïbMts quelques

_Chansons qu'on-hôu's ' âvóit formées, &

;qne nous n'eustìons ^as imprimées- si nous

.en aviçyns été prsven^Sr.'Nqus-serrons, fTatUÍ

:de recevoir ayant, laírn de Septembre íes

productions de nos Coopérateurs, à i'adresse

.de CAJLLEATI',-Imprimeur-Libraire,, rue

.•GaHandp^-N"..-^;,; y r, ....;.;.:....

A F P R OB A T I O N.

J'AI îû , par ordre de Monseigneur îe Garderies.Sceaux, \ Almanach des Grâces pour 1789. LesChansons décentes & agréables qu'il renferme,•doivent lui mériter la préférence fur-tous ceux dumême genre.. Je n'y .ai rien trouvé d'aiileurs qui•puisseen empêcher 4'impresfìo'n.'' A'-Paris , ce 10de Novembre..1788. , . ...,'..- "r,•;.,,,, ,

Signé,'DE SANCY.

Le Privilège & l'Enregistrement se trouvent nucommencement'de l'ALMANACH VES GRÂCESde Vannée 1787* ;.,.

XANVI'El.

P/Q. le 4 à <jh. soir.P. L. le 11 à 6 h. soir.D. Q. le 18 à p h. mat.N. L. le 2Óà 7 h. mat..'fc-ViS Noms. SJS*§ ê* .des &joj_ g Saints. ^<Jeu i Circoncision 6Ven • 2 Basile 7Sam 3 Geneviève 8Di. 4 Rigobert gLun 5 SiméonStil. ioMar 6 Les Rois 11Mer 7 Noces !2Jeu 8 Lucien IJVen 9 Pierre , Ev. 14Sam 10 Guillaume 151 D 11 steThéodose 16Lun 12 Paul,Herm>. 17Mar 13Hilaire, V. 18Mer 14Félix 19Jeu n; Maur 20Ven 16Furcy 21Sam 17 Antoine 222 D 18 Ch. s.Pierre 23Lun. 19 Sulpice 24Mar 20 Sébastien 2<Mer 21 ste Agnès 26Jeu 22 Vincent 27Ven 23 Eusebe 28Sam 24 Timothée 293 D 25 Conv. s. P. 30Lun 26 ste Paule 1Mar 27 Julien 2Mer 28 Ch.Mag^K 3Jeu 29 Franc, de S. 4Ven 30 ste Bathilde 5Sam|3i Pierre'NoI,, 6 ;

FÈVRIÈR.P. Q. le 3 à 10 h. mat.P. L. le 10 à 4 h. mat.D. Q. le 16 à 10h. soir.N. L. le 2.5à 1 h. mat.

S"-, S Noms S

f°S .g «fo/yzw. £4 £> 1 Ignace, M. 7Lun 2 Purification 8Mar 3 ste Ûelerine 9Mer 4 Gilbert 10Jeu ; 5 ste Agathe 11Ven 6 steDorothée 12.Sam 7 fiomuald iji?f. 8 Septuages. 14Lun 9 ste Apolline 1$Mar ió ste Scholas. i&Mer 11Severin 17Jeu i2steEu!alii 18Ven 13Grégoire 19Sam 14Valentm 20Di. líSexage/ìme 21Lun 16ste Julienne 2iMar 17Théodule 2jMer 18Siméon 24Jeu 19Moystt 2$Ven 20 Eucher 26Sam 21 Pépin 27Di. 22 Quinquag. 28Lun 23 Gérard V 29.Mar 24 Mardi gras 30Mer 25 les Cendres tJeu 26 Victor aVèn 27 Julien 3Sam 28 SteHonorine 4

Lelettref signifiejourdéVacanceauPalais.

^MrAjrVS,.-:;P- Q. le 4 à -i i h; soir^P. L. le 11-à 2 h. soir.D. Q. le 18 à ,2h. soir.N. L. le 2<jà 7 h,soir.-.Js-t-* S Noms

'S

.S-g &'

des'

&:\t?. È Saints. .

Jr;î ~D i Quàdfages. ' 5Lun' ( 2 Simplice . 6Mar

'3 Gùnegoiide "7Mer 4 4' T^TZJK .. 8

Jeud 5.Théophile . 9Ven 6 ste Colette roSam 7 Tho. d'Aq. 112. D 8 Remtnìsçere 12Lùn 9 steFrançpise 13Mar 10 Macaire'. - . 14

'

Mer "n 40 Martyrs 15Jeud .12Grégoire". . 16Ven 13 steÈuphrásie 17Sam 14 ste Mathilde 18Ì'D.K, Oculi :/. 19Lùn 16 Abraham' . 20Mar 17 steG'ertrude 21Mer r8 Edouard 22Jeud 19 Joseph 23Ven 20 Joachim 24Sam 21 Benoît '

254 D 22 Loetdre ','.'' 20Lun 23 Victorien .27Mar 24 Agape

: 28Mer 2^ Annonciat. 29Jeud 26 Ludgér 30Vën 27 Isaac, j'''.' . 1Sam -28Gontr'àri" '.25 -O 29 ï.à Passion 3LTHI, 30 Rieul . : 4Mar Ì31 SteBalbine . 5

'.'A-iV ÍITL.r,P. .Q. le 3 à 9: h. mât,

'

P. L. îe 9 à Gh. mar.D. Q. le 17 àghVmat.N. L. îe ne, à 10 b. mat.

&OS -Noms . . Sflg a.' • ^c : :; S.R c: R• aes . -, o>ft 3 ggy Saints. '.; Jì^Mêr 1 steThéodo're '. í>Jeud 2 ste Théodoiì , 7Ven ,3 Richard. ' ;. .,8§am 4 Ambroise . í.Q6 : D 5 Rameaux .10Lun 6 Prudence , î?Mar. 7 Albert 12Mêr 8 Perpétue F" 13Jeud :-QMarie E. F" r4"Ven .10 P'end.Saint 13Sam u Philippe ^ 16POT i2; PAQUES:- 17IÍZ«? IJ, jusíin ! ;.. . 18Mar 14 ste Liduvine 19Mêr 1ê, Baiyilíe

'.V- %$.

Jeyd 10 EflçratideK Âífyjïn 17 Eleuthére V 22Sam .1.8Léon .V. 231 D 19Quasimodo 24Lun 2©Anselme 25Mar 21 Ospo .'tune 2oMer 22 George : 27Jeud 23 steMéiite- 2gVen 24 Marc, Abst. 29Sam 2^ Clet, Pape 12 D 26 Anastase. : 2Lun 27 ste Vaíére .3Már 28 tte Valére :4Mer 29 Robert. . .5Jiud 30 Eutrope 6

'.'MA'L.vP. Q. le 2 à 3 h. soir.P. L. le 9 à io h. mat.D. Q.le 17à 1 h..mar.N. L. 1Ç24.P. Q. le 31.

^5--S .Noms S•cT^ §?., dés. ^'ft -

-<f Saints. ftVen. l'Jacq. &Píh "7Sam 2 Athanafe J^ 83 -Di-3 IllV;Ste;Cr:, '9Lun ."4steMonique 10Mar 5 Con.':s.Aùg. í.i•Mer 6 JeanP.'Lat. .12Jéud 7 ste Flavie 13Ven 8 Ap. s.Michel 14Sam 9Tr.sJiicoks.15

.4 D 10 Job. ..'' 16Lun ;M Mamert. 17.Mar 12 Pancrace .18.Mer 13Servais: . 19..Jéud 14 Boniface ...20';Ven 15 steDenife . . áiiSam lójHonoré' O 22;5 D .17institue 23Lun ig Rogations.' 24Mar t9 Yves 2;Mer 20 ste Baffle : 26,Jeud 21 Ascension 27Ven 22 ste Julie ,..28Sam 23 Didier aq6 D 24 Donatien 30Lun 25 Urbain^ . 1'Mar. 20 Quadràt 2Mer 27 Hiïdevert 3Jéud 28 Germain :- "-4,Ven 29.Maximin 5;Sam 30 Vigijeûn. V 6&im 31 PENTEC. 7,

/ JUIN.'P. L. le 7 cà8 h. soir,D. Q. le 15 à 7 h. soir.N. L. le 23 à 8 h. mat.P. Q- le 30 à Dh. mat.^t~ S .Noms "H&-§ g" des frΗL È. Saints. t-«£z/?z i Pamphiie ~8Mar 2 Pothin 9Mer \? 4.Temps V\ïoJeud ,14 Optât

" V 11Ven 5.Boniface F' 12Sam 6.Claude V 13t D j Trinité 14.Lun 8 Médard K15Mar 9 Vincent V \6Mer. 10 Landry V 17Jeud 11 Fête-Dieu rgrVen 12 Olympe F' 19Sam 13 Ànti de'P./^ 202 £> 14 Basile"le G. 2-1

'Lun 15 Modeste- 22;Mar ióFargeau' /^ 23Mer 17Avit '

24Jeud 18 Qct.F.D. 2"5Ven 19 Gervais

'I26

Sam 20 ste Florencel273 D 21 Leufroi 28Luij- 22 Paulin 29Mar 23 Vig. jeûne 1Mer. 24 N.S. J. B. 2Jeud 2ç Prosper 2Ven 26 Sauvé • -. 4Sam 27 Vig. jeûne ç4 D 28 Irénée '

6Lun 29 j'. Pierre 7Mar 30 Com. s.Paull 8

JUILLET.P. L. le 7 à 9 h. mat.D. Q. Je 15 à o h. mat.N. L. le 22 à 4 h. soir.P. Q. le 29 à 6 h. mat.:& <^ S Noms IS

ft 2 § Saints. "f"1

Mer 1 Thierri 9Jeud 2 Visít. N. D. 10Ven 3 Bertrand nSam 4 ste Berthe 125 D t. ste Zoé 13Lun 6 Goard 14.Mar 7 HUde 15Mer 8Non,Conf. 16Jeud 9 ste Anatolie 17Ven 10 ste Félicité 18Sam n Benoît 19jó D 12 Jason 20Lun 13 Henri 21Mar 14 Bonaventure 22Mer i^Athanase 23Jeud iòEustate 24Ven 17!Alexis 25Sam 18 Clair 267 D19 ste Juste 27Lun 20 Marguerite 28Mar 21 Victor 29Mer 22 Madeleine 1Jeud 23 Apollinaire 2Ven 2411Jours Can.' 3Sam 25!Jac. le Maj. 48 £>26jPanràléon 5Lun 27lSamson 6Mar 28jste Anne 7Mer 29 Loup 8Jeud 30 ste Julie 9Ven 3i Germ. Aux. io

A O U S T.P. L. le 5 à 11 b. soir.D. Q. le 14 à ah. mat.N. L. le 20 à 11 h. soir.P. Q. le 27 à 3 h. soir.

&•<-,S , Noms HErg ^ des fr

ft£ § Saints. £|Sam 1 Pierre ès L. 119 D 2:ste Croix 12Lun. .3'ste Lydie I-JMar. . 4'Dommiqiie 14Mer $ìYon i>Jeud 6|Tr. de J. C. 16Ven 7jVictrice 17Sam 8,Sévère 1810D 9!Spire 19Lun ìoJLaurent 20Mar 11 ste Suzanne 21Mer 12 ste Clair 22Jeud 13.Hypolite 23..Ven 14 Vig. jeûne 24Sam \\ Assomption 25iíD ìóRoch, 20Lun 17 Carloman 27Mar 18ste Hélène 28Mer 19 Magne , Ev. 29Jeud 20 Bernard 30Ven 21 Privât 1Sam 22 Antonin 211D 23 Claude 3Lun 24 Barthelemi 4Mar i\ Louis 5"Mer 26 Fin J. Can. 6Jeud ay Césaire 7Ven 28 Augustin

'8

Sam 29 Dec. s. J. B. 913D 30 Fiacre 10Lun 31 Ovide u

SËPTÊMB'RÉ.P.- L. îe'4 à 2 h. soir.T>.O. le 12 à 3 lissoir.Jv. E. ïe 1Q'à 7 h. mat.P. 0> le 26 à 4 h. mat»

' fr<~, S - Noms •• H"Sr| g-.--., des fr_ftj*_;j§ Saints.^. t"<

Mar . ,i LÌu~8c'Giîîel là•Meï" 2 Lazare- 13TJéud 3 ste Seràpte 14Ven 4 Marcel 15

'Sam 5 Victorin ió14D o Humbert 17Lun 7 Cîoud 18Mar 8 Nat. N.D. 19Mer 9 Orner

'20

iJèud-io Pulcherie 21;'V|en u Patient 22Sam 12 Raphaël 23"i<,D f3;Aimé' 24L'un

i4|Ex.steCr.F'2^"Maïri^jÂehard 20

Mer ió.!4 Temps ,27:Jeud i7JLambsrt 28Ven 18 Jean Ch. 29Sam 19 Arncu 1

•16D 20;Janvier 2Lun 21'Matthieu V 3Mar 221Maurice .4Mer 2:3ste Thécle tJeud 24'Andoche 6Ven •á^Firrhin 7Sam 2Ó:steJufline 8ìyD 27 Corne 9Lun 28'Vericeíîas V 10Mar 29 Michel 11Mer 3o,Jerôme \i

0 C T 0 B R È.

P. L. le 4 à 7 h. mat. .D. Q. îe 12 à 2 h. mat.N. L. le 18 à 4 h. soir.P. Q. le 25 à;8 h. soir.

g-t* h< Noms r-<Ê*g &• des frftJ2_j§ Saints. £Jeud 1 Rémi 13Ven 2 Ange G. 14Sam 3 Léger H\%D 4{François tóLun jiste Aure V 17Mar o!Bruno 18Mer 7jSerge _ 19Jeud êjstePé'agie 20Ven cy.S.Denys 21Sam lo'Pauîin' 2219.D n Nicaise 23Lun 12 Wilfrid V 24Mar 13 Fauste 25Mer 14 Califle 20Jeudi H Thérèse 27Ven 10 Berchaire 28Sam 17 Héron 2910D 18 Luc,Evan. 30Lun 1.0Savinien V rMar 20 Caprais 2Mer 21 ste Ursule 3Jeud 22 Mellon 4Ven 23 Romain 5Sam 24 Magloire 621D 25 Crespin .7Lun 2ÓRustique 8Mar 27 Frumence 9Mer 28 Sim. & Jude 10Jeud 29 Faron 11Ven 30 Lucain Í12Sam 31 Vig.jeûne [14

NOVEMBRE.P. L. îe 3 à i h. mat.D. Q. le 10 à ii h. mat.N. L. îe 17 à 4 h. mat.P. O. le 24 à &h. soir.'&•<-,S Noms S&-S g. des frft3 jg Saints. j~<11D 1 Touffaints 15Lun 2 Trépasses 16'Mar 3 Marcel 17Mer 4 Charles 18Jeud í Zacharie 19Ven 6 Léonard 20Sam 7 Florent 2123D 8Godefroi 22Lun 9 Mathurin V 23Mar 10 Juste £^24Mer 11 Martin VsiSJeud 12 René , Vj*-®Ven 13 Brice," V 27Sam 14 Sérapion V 2824/? 15 Eugène 29LunioEdme V'30Mar 17 Agnan ^ 1Mer ig.Odon V 2Jcudj rç Elisabeth F' 3Ven 120Edmond V 4Sam 21 Prés.N.D.^ 5.25D 22 ste Cécile 6Lun 23 Clément 7Mar 24 Séverin . 8Mer 25 Catherine 9Jeud 26 Genev. Ard. 10Ven 27 Maxime 11Sam 28 Grégoire 121 D 29 Avent 13Lnm 30|André

'14

DÉCEMBRE.P. L. Ie 2 à 5 h. soir.D. Q. le 9 à ó h, soir»..N. L. le "16à,5 su soir.P. O. îe. 24 à 1 h. soir.

§-<-.,S Noms 'r*S*e R" des frft 2 § Saints.. t"1.Mar 1 Ëîol ~, 15Mer 2.Franc. Xav, ì.óJeud 3 Eloque 17Ven 4 ste Barbe 18Sam 5 Sabas 192 D 6 Nicolas V 20Lun 7 ste Fare 21Mar 8 Conc.N.D. 22Mer 9 Julien 23Jeud 10 stcValère 24Ven 11 Daniel . 25Sam 12 Damas .203 D iy ste Luç.e ; :. 27Lun 14 Nicaife

:28

,Mar 15 Maximin . 29Mer ió'4 Temps 30Jeud 17 ste Bègue iVen 18 Gatien 1Sam i9|Timoléon 34 I? 20 Philogone 4Lun 21 Thomas '

<>Mar 22 Honorât _ .6Mer 23 ste Victoire 7Jeud 24 Vig.jeû. V 8Ven 2$ NOEL' . 9Sam 26 Etienne 10Dzoe 27 JeanEvang. 11Lun 28 Inno;.eiis 12Mer 2gTrophime' 13Mer 30 ste Colombe 14

l Jaud 31'Silvestre 15

DE LVfcïiiM)A'NoA.©»;©:£ S";GÎ A -&E S,

Pour le féliciter dèTheureux succès"qu'éprouvetous les "ansson agréable. Recueil.

Air ; Non ., non ., Dorìs > ne pense pas.

_JD>-EÎ>uismainte année Apollon' Quittant'son antique Domaine,

^---Eransporía îe.'fâ^ë;Va"lîôh'.-.-r--.:-~r::—----.;-

Sur les bords fleuris de ia Seine..

La, bien souvent d'un ton badin,

il chante un-Couplet fur fa lyre;- ' ;

. Mais plus, souvent fa docte main: ...

Rédige les, Vers .qu'il inspire, hit,. .

Oíí y vois les feux & les Ris"

Entourer fés"Musé's vdïá'gés':J'.-'•''''-i '

1 L'esiainï des Belles dè'Páró'''"' !!': S" '

Y vient'recevoir fés nommages.'' J'' "

«Les Grâces dictent"des. Chansonsi'•'' '

Dont PAinour erstrifeSecrétaire j• -::

, Vénus y donne des îeçpns,.,.Touchant le sçavant art de pkire4 bis.

sij .

Vous, qui souvent cachez FAuteur

Sous un trop modeste Anonyme,Des Grâces, charmant Rédacteur,

"

Dorit les Vers gagnieníriotre' estime/; i

Agréez ce que mon pinceauPeint d'après .la vérité même :

Reconnaissez-vous,cher CAILLE AU,Sous les dehors de cet emblème, bis.

Par M. le Chevalier DE \f ALTE NE.

A MONSIEUR DE R***.

Air! Je ne vois plus TAmante quej'adore,

O, mon Ami, reçois mon tendre hommage,

J'ai présenté cent Conplets à l'Amour:

Du sentiment, si c'est Je doux langage,

A l'Amitié je le dois à son tour.

Combien de fois, dans mes jours de détresse,

Tu me rendis îes charmes de ia paix!

Mon chagrin fuit, chassépar ta tendresse,

Comme au Soleil cède un nuage épais.

Par M. U Marquis DE FULVY.

LA RÉUNION

LA RÉUNION

DES GRACES.

Air : Nous sommes précepteurs d'Amour.

JL/AS de partager son amour

Entre l'heureux trio des Grâces,

Apollon voulut un beau jour.,D'un seul objet suivre les traces.

COMME il voulait que cet objet

Surpassâtles .trois Immortelles,s

Faisons, dit-rl, un tout parfait,Des attraits de chacune d'elles,,.

AUSSI-TÔT dit, aussi-tôt fait,II place les Grâces ... dessine...

Année 1789. A

S A L M A N.A'C H,

Déja son ouvrage est parfait ;On reconnaît fa main divine.

DOCILE à ses voeux; son pinceauA peint les attraits de chacune :

Ce sont les trois Grâces^en beau ,Ce sont les trois Grâces en une.

D E Thalie on voit la gaieté,Le regard noble d'Euphrofíne ,

D'Aglaé la douce bonté

Sur chaque trait brille & domine.

A CET ouvrage fí charmant,Cette Réunion des Grâces,

Apollon depuis cet instant

Offre toutes ses dédicaces.

IL lui présente maintenant,Ce faible enfant de son génie.

Qu'elle sourie en le lisant....

II ne craindra plus que l'envie.

Par MM: DETH***.

DES GRACES, î

LE PORTRAIT DES GRACES,

A MADAME DE S...

Air : Avec les jeux dans le village.

C_iHLOÉ,vous vouiez que des Grâces

Je vous crayonne le portrait;Les voyant toujours fur vos traces,Je dois les rendre trait pour trait.Mais pouvez-vous ne pas connaîtreCes charmantes Soeursde l'Amour?Vous voulez m'éprouver peut-être...Je vais vous les peindre en ce jour. bis.

LEUR front est pur & fans nuage ,Leur regard est plein de douceur;Sur leur bouche, timide & sageRepose i'ahnabîe pudeur.L'éclat de la plus pure fiâme,De leur teint colore les lys ;,Pour porter îe trouble en notre âme,II leur faut un mot, un souris, bis.

L A jeunesse est l'âge de plaire ;Les Grâces sont dans leur Printems»On doit fuir l'art & le mystère ;Les Grâces foin fans ornemens.

Aij

4 ALMANACH

II faut craindre qu'on les sépare,Leurs liens ne font que des fleurs ;Ce n'est point un destin bizarre,

Qui fait que les Grâces sont Soeurs, bis,

ENVOI.

CHLOÉ, ce portrait est fidèle,

J'en prends pour juges vos amis ;. Je ne récuse aucune Belle ,

Dont vous voudrez prendre l'avis.

,Sifrappé de la ressemblance ,Chacun prétcndoit que c'est vous;Le crime de réminiscence,

Chloé, pour moi seroitbien doux. bis.

Par M. LE MÉTEYER.

LE JEU,

MORALITÉ.

K\v : Nous sommes Précepteurs d'Amour.

JLE Jeu né du désoeuvrement,

Qui pour feurs a les Bagatelles,Vole avec Saturne souvent,

£!aché sous l'une de ses ailes.

Par M, REG^AULD py BEAUCARON.

DES Q R A C ES> f

AUX FEMMES,

Air: Pour héritage^

ÏJANS les villages,L'on trouve des Amans

Discrets & sages,Aimables & constans ;

Vous désirezEn voir aussi, Mesdames,

Soysz donc de discrètes Femmes^Et vous en aurez.

QUE du mystère.,Le voile officieux,

Couvre à CythèreVos plaisirs & vos jeux.

Quand vous chantez

L'éclat de vos conquêtes,Songez que ce sont vos défaitesf

Que vous nous vantez.

POUR î'innocence

Rendez-nous î'âge d'or;;Sa longue absence

Nous la pleurons encor.A iij

É ALMAHACH

Je vous croyais,De pareilles misères,

Les fidèles dépositaires ;

Mais, j'étais . . niais.

SUR la décence

Vous parlez finement;Sur îa constance

Vous parlez décemment.A nos désirs

Faciles ou rébelles,Vous êtes toujours- très-fidelles...

Mais à vos plaisirs.

Par M. LOCTAURETE.

IN-PROMPTU A MADAME * * *.

Air : De tous les Capucins du monde.

ÎJ E l'Amour j'abjurois Pempire ;Maïs je vous vois, belle Thámire ;Vous êtes faite pour charnier ;Je sens que mon courage expire.Mon coeur s'ouvre pour vous aimer,.Et ma bouche pour vous le dire.

Par M- DE SA'NCX,

SE S G R A C E S. 7

ROMANCE,

A Mademoiselle LISE D. P. T. R. S., sur sa

convalescence.

Air: Cette fleur n'est point dangereuse,

\J JOUR heureux! ô jour propice !

Où , désarmé par nos transports,Le Ciel nous rend l'aimabie NicePrête à passerles sombres bords.

Que j'ai connu par ces alarmes,Dont la crainte a glacé mon coeur,Qu'il faut avoir versé des larmes,Pour sentir le prix du bonheur, bis.

J'AI VUi'instant, Nice chérie,Où nous te perdions sans retour;J'ai vu ta paupière affaiblie,Se fermer à l'éclat du jour.Ah ! de quelles vives alarmes,Je sentis déchirer mon coeur!Dieux ! faut-il donc,verser des larmes,Pour sentir le prix du bonheur ! bis.

TENDRE Amitié, sage Déesse,Tu vis ma crainte & mes soupirs;

A iv

S ALMANACH

. Partage aussi ma douce yvresse,Viens, Isoistémoin de mes plaisirs.J'abjure ces1tristes alarmes,Dont la crainte a glacé mon coeur:Eh !'qui pourroit verser des larmes,Dans le sein'même du bonheur, bis.

ParM. LÉGER.

A MADEMOISELLE C***,

Qu'on avait prise pour ma soeur.

Air : Mon honneur dit., &c.

O U01 ! l'on a cru que j'etais votre frère !

Jusqu'à ce point méconnaît-on vos traits?

S'il se pouvait que Cypris fut ma mère,Je vous serais, Eglé , parent de près. bis.

Du mêmesang en moi voit-on des traces,Pour m'accorder un si rare bonheur?

Que je devienne un jour frire des Grâces,Sans crainte alorsje vousprends peur ma foeur.J.

Par M. CHAMB,,,DEJuss...

D E S G R A C E S. Çp

L' I N D I F F É R E N T,,

ROMANCE.

Air : O toi .'.qui.n'eus jamais dû naître, &c.-

JL E Dieu qu'à Cythère on encense ,Trop longtems a fait mon destin ;Douce & paisible Indifférence,.Je me repose dans ton sein.

Belle jeunesse,

Qu'Amour caresse,Consacrez-lui vos plus beaux joiirs-í

Avec envie,Sans jalousie,,

Je verrai vos tendres amours.

AH ! qu'elle est belle, ma Délie ! .

Avec quelle ardeur je l'aimais !.. .-

Déja peut-être elle m'oublie ;

Moi, je ne l'oublirai jamais.. Belle jeunesse, &c.'

Ouï, je renonce, ma Délie,-Au titre heureux de ton Amant;

Av' '

io ALMANACH

Mais, comme soeur ou comme amie,,. Je t'offre un plus doux sentiment.

Belle jeunesse, &c.

JE méprise un Amant frivole,

Qui, plus charmé d'un nouveau choix,

Outrage l'innocente Idole,Dont longtems il chérit les loix.

Belle jeunesse , &c.

Par M. DE LAMOTHE.

COUPLET SUR CETTE QUESTION:

A-t-on plusde bien que de mal à dire des femmes?

Air ; Du Serin qui te sait envie.

JL Ai s s ANT de côté la Satyre,Sans'passer pour original,De vous, Beau-Sexe, on pourrait dire

Beaucoup de bien ... en disant mal.Mais aussi, sans être en délire,Sans blesser la justice en rien,Je crois qu'on en pourrait écrire i

Beaucoup de mal.. en disant bien. bis.

Par M. CLOTTERSAU,

SES GRÂCES. n

A MLLE. DUVAL,L'AINÉE.

Air : Loin de toi, belle Thémire.

o>i vous voulez peindre Rose ,N'en soyez pas amoureux ;Les portraits qu'Amour compose,

Trop souvent trompent les yeux.L;amitié plus clairvoyante,Sur l'oeil n'a point de bandeau,Tous les portraits d'une Amante ,Sortent du même pinceau... bis.

L'AMANT pour peindre Rosette,Pense trop à son plaisir ;L'amitié moins indiscretteA plus d'objets à saisir.

Le désir est une amorce,

Qui rend le Peintre imposteur ; ,L'Amant ne voit que l'écorce ,Mais l'Ami nous peint Ie coeur. bis.

Ouï, c'est ce coeur, c'est son âme,Dont les élans précieuxEntretiennent cette flame,Dont s'animent sesbeaux yeux.

A vj(

ia ALMANACH

Souvent un Amant murmure

De ce regard séduisant ;Mais l'Ami voit la nature,Où l'Amant trouve un tourment, bis.

SOUVENT l'Amant se contente

De tout l'éclat des attraits ;L'Amitié moins imprudente,ï regarde de plus près.L'Amant & l'Ami sévère,Ici recevront leur.príx ,Rose'a de quoi satisfaire

Son Amant & ses Amis. bis.

H Fu REu x celui qui peut prendreLe titre de son Amant !Celui d'Ami bien moins tendre,Pour mòn caur ferait charmant.

Pius heureux qui fans folie ,Peut se dire constamment:Son Ami toute la vie,Dix fois le jour son Amant! bis.

Far M. CLERGEAU, l'aîné, de Poitiers.

DES GRÂCES- »Ï

LA MORALE DE BON VIEUX TEMS.

Air: Mon.père était pot, &c.

J\ MIS, comme nos vieux parents»Soyons à cette table ;

La gaí.é de leur bon vitux tems ,Rendait chacun aimable.

Chantez mon refrein ,Jamais d'un bon vin ,

Ne redoutons l'yvresse;Sa douce chaleur,Pénètre le coeur,

Excite à k tendresse.

Vous qui plaignez votre destin

Aux pieds d'une inhumaine ;Sablez avec elle un bon vin ,

La victoire est certaine.

Chantez mon refrein, &c.

C'EST en buvant à rouges bords,

Qu'Églé devient plus tendre ,- Le Belle songe moins alors

Qu'elle est prête à se rendre.

Chantez mon refrein, &c.

14 ALMANACH

UNE Beauté qui ne boit pas,

Trop souvent eît rêveuse;Le vin anime les appas

De la plus langoureuse." Chantez mon refrein, &c.

VOTRE mari triste ou jaloux,VOUSfait-il k grimace ,

Faites lui boire quelques coups,Et son humeur se passe.

Chantez mon refrein, &c.

SANS cesse, enfin , l'on ne peut pasCalomnier, médire;

Trop d'esprit suspend un repas,Et l'on n'oie plus rire.

Chantez mon refrein, &c.

LE vin chez nous met en créditLes fillesde mémoire;

Si l'on n'a plus autant d'esprit,C'est qu'on ne fait plus boire.

Chantez mon refrein, &c.

Anonyme.

SES GRÂCES. I|

LES NOUVELLES RARETÉS.

Air: Va-t-en voir s'ils viennent, Jean.

O N dit qu'il arrive ici (*)

Grande Compagnie,Qui vaut mieux que celle-ci,

Et bien mieux choisie.

Va-t-en voir s'ils viennent, Jean,.Va-t-en voir s'ils viennent.

UN Bretailléurfe parantComme une poupée :

Dans le fonds il est vaillant*Comme foh épée.

Va-t-en voir &c.

U N Abbé qui, plein de fiel,Censure Jean-Jacques ;

Sa conscience à Noël

Est telle qu'à Pâques»Va-t-en voir &c. •

(*) CepremierCoupletappartienti,la Mottesil est4U t-Jtede fa Chaçsondçsteet^.

iÇ'

A L M A N A C H

UN jeune homme qui, sortant

De sa Réihorique,Ne croit pas êire un savant

Encyclopédique... Va-t-en voir &c.

. rUNE Agnès, que le couvent

Renfermait naguères,Dont le coeur est innocent,

Comme ses manières.

Va-t-en voir &c.

UN Bugiste fort civil,Un Gascon modeste,

Un Champenois bien subtil,Un Limofin leste.

Va-t-en voir &c.

UN Auteur des plus prudens,Qui, bien qu'on l'accueille,

Garde ses écrits longtemsDans son porte-feuille.

Va-t-en voir &c. .

UN Procureur du vieux teins,Qui n'est point ignare,

DES GRÂCES. 17

Et n'est qu'en fait de dépens ,

Quelque fois avare»

Va-t-en voir &c.

DEUX Amis qui sont parfaits ,Autant que sincères,.

Ne se trahissant jamais,Et vivant'en frères.

Va-t-en voir &c.

Du Pédantísme un suppôt,.Qui, sachant se taire ;

S'en tient à Monsieur Tricot, (*)Sans juger Voltaire.

Va-t-en voir &c.

UN Journaliste décent,

Qui, de la Satyre

Abjure îe ton mordant,.Ne fait point médire.

Va-t-en voir &c.

/ UN Acteur fans gravité,./

Et fans ridicules;Un.TurcaretTans fierté,

Comme fans scrupules.Va-t-en voir &c.

(*) Auteurd'unRudiment..

8 ALMANACH

POUR finir, comme il convient,Ma liste importante,

Une Dévote nous vient,•Qui n'est pas méchante.

Va-t-en voir &c.

Par M. REGNAULT DE BEAUCARON.

A MADAME LA COMTESSE

En lui présentant une Rose.

Air : Je connois un Berger discret.

S o YEUSE d'être entre vos doigts,La rose se déploie ,

De même aussi quand je vous vois,Mon coeur s'ouvre à la joie.

Respirer îes parfums si doux,De cette fleur nouvelle ,

Je voudrais être auprès de vousEn bonne odeur comme elle.

Par M.'COQUART.

DES GRÂCES, 19

BOUQUET

A deux Amies , dont l'une mariée depuis pîu«sieurs années & prête de devenir mère ; bon-

heur que jusqu'alors elle avait ardemment,mais inutilement désiré : l'autre montrant peude goût pour l'Hymen.

Air: Résste-moi, belle Aspaste.

A LA PREMIÈRE.

POUR te fêter, belle Marie ,Nous laisserons parler nos coeurs; bis.Fi ! de ces brillantes fadeurs,Dont se pare l'Hypocrisie.L'art plaît à k frivolité,Mais l'art ne vaut point la nature ;Une aimable simplicité,Du sentiment est la parure, bis.

DANS cette fleur à peine éclose,Dans son émail, dans fa fraîcheur, bis.Vois l'image de ton bonheur ,Joli bouton, tient à la rose.

aw ALMANACH

II s'arrondit, il va s'ouvrir,Aux pleurs de l'Aurore naissante,Aux tendres baisers du Zéphir rA son haleine caressante, bis.

LIVRE ton coeur à l'espérance,Jouis des plaisirs séduisons, bis.

Que deux Époux , toujours Amans,Trouvent au sein de l'innocence.

N'accuse plus le tendre AmourD'être à tes voeux par fois contraire,II te ménageait un beau jour,Tu triomphes, tu deviens mère, bis.

A SON AMIE.

APPRENDS de ce couple fidèle,O toi ! qu'Amour fit pour charmer, bis.

Que le vrai bonheur est d'aimer,Imite un si parfait modèle.

Vois-les Rîs , les Jeux, les Plaisirs,,Fixés dans cet heureux asyle ,Folâtrer au gré des Désirs,

. Et du tems braver l'aíle agile, bis.

ENVOI.

PARTAGEZ, charmantes Amies,Nos voeux, notre encens & noscoeurs; bis.

DES GRÂCE 8. ax

Daignez vous parer de ces fleurs,Par l'Amitié fraîches cueillies.

Elle devait à vos vertus ,Ce faible,, mais sincère hommagesL'Amour, fans doute, fera plus;Mais l'Amour voudra davantage, bis.

Par M. PERIER.

ï.N-PROMPT U,

Sur le Portrait de Mue. MEREL, peint parM- Depeten, premier Peintre du Roi deDannemarc.

Au : Daigne écouter , &c.

JL'ORIGINAL de cette Mignature,Où la beauté brille à-nos yeux, fans fard,Est un chef-d'oeuvre heureux de la Nature,Et k Copie un chef-d'oeuvre de l'Art.Est un chef-d'oeuvre heureux de la Nature,Et la Copie un chef-d'oeuvre de l'Art.

Un chef-d'oeuvre de l'Art.

Par M. LÉGEB,;

az ALMANACH

A MADAME DE **.

Air: Reine desfleurs, charmante rosé.ou, Faut attendre avec patience.

VIENS, descendonsdans k prairie ;Le tems est calme, & l'air si douxi

Que j'aime k pente fleurie,

Qui m'offreun siège à tes genoux,Ce Zéphir, dont la douce haleine

Soulève ce voile odieux ;Et les bords de cette fontaine,

Qui me réfléchit tes beaux yeux ! bis, .

MAIS pourquoi différer, fans cesse,L'instant qui doit me rendre heureux ?

Vois, ma Thémire, îe jour baisse;L'Amour seuî fait briller sesfeux.

Je sensqu'une faveur nouvelleNe peut qu'augmenter mon ardeur;Toujours ma tendressefidelle,

S'épure au creuset du bonheur, bts'.

Par M. DE LAMOTHE»

DES GRÂCES. aj

A MADEMOISELLE DE LA PORTE.

Air du Menuet d'Exaudet,

\j N beau jour,Dieu d'Amour

A Cythère,Avec l'effaim de Cypris,

Les Grâces & les Ris,Jouait fur la fougère.

Le malin' Fiiît- soudain

Soif -escorte;II croyait bien l'égarer,

Elle sçut rencontrer

La Porte.

Q u'o N ne s'éloigne pas d'elle jVous fur-tout, trio fidelîe,

N'allez plus,Dit Vénus,De la forte :

On ne peut pas espérer,De toujours rencontrer

La Porte.

34 A L M A N A CH :

DE î'Amour,Plus d'un tourDoit s'attendre ;

Car î'Amour est plus badin,Plus méchant & plus fin ,

Qu'il n'est sensible & tendre.

A des jeux

Dangereux,H vous porte:

Pour ne point se hasarder,II faut toujours garder

La Porte.

VOILA d'oùviént que les Grâces,

Daphné, volent fur tes traces.

Quel bonheurPour le coeur

Que transporteTon air fait pour enyvrer,

S'il vient à rencontrer

.La Porte! • .

Par M. CHAMB... DE JUSS...

LE BAISER

DES GRÂCE S. 25

LE BAISER PRIS ET RENDU.

MUSIQUE ET PAROLESDE M. LÉGER.

20 ALMANACH

point insen-si- bleauxsou- piis.

HÉBÉ-, palpitante & craintive,Hébc veut fuir d'un pas léger;Mais î'Amour k retient captive ,Dans les bras du jeune Berger.Non, non, tu n'as rien á prétendre ,Dit-elie à Tircis éperdu :

A tes voeuxje ne puis me rendre ,Ma mère me J'a défendu.

ACES mots , qu'une voix tremblanteAvait prononces à regret,La Bergère encore innocente ,Échappe à l'Amant indiscret.

Sur les ailes de l'Esoérance,Le Berger vole sur ses pas ;Et ravit, presque sans défense,Un baiser qui ne déplut pas.

PLUS satisfaite que colère,Hébé gronde en vain,son vainqueur;

D Ë'-'S G R A C.È S. %-T

L'Amour, empreint dans fa paupière ,Trahit le secret de son coeur.

Frippon, dit-elle d'un air tendre,Ne crois pas triompher de moi ;Ton baiser tu-peux le reprendre,Je ne veux rien avoir à toi.

A SA voix îe Berger docile,De son baiser paya le prix ;Mais la Belle en exigea mille

Pour un que Tircis avait pris.Ah ! ma chère Hébé , quand on aime,Que ce châtiment est heureux !

Pour ê;re encor puni dé même ,Demain je t'en volerai deux.

Cette Chanson peut aussifa chanter sut IfAir s

Avec ies jeux dans le village.

A LA FORTUNE. -

Air : Tu croyois en aimant, Colette.

\3 N se plaint de ton inconstance ;Moi, je pense bien autrement :Car je me plains de ta constance,A nie fuir éternellement.

Anonyme*

-Eij

sR ALMANACH

LES DANGERS DE L'AMOUR.

Air : Nous sommes Précepteurs d'Amour.

Ouï, je l'avouerai franchement,Je crains Î'Amour. & je l'évite :

On scait fort bien comme il nous prend;On ne scait pas comme il nous quitte.

C'EST plaisir d'aller à Paphos ; .

Tout est charmant quand on arrive:

Mais au départ, santé, repos,II faut tout laisserfur la rive.

ENCOR, si des Eaux de '.'OubliOn pouvait boire à pleine coupe '.

Mais, las ! il n'en est pas ainsi ;Honte & regret suivent en croupe.

AMOUR, délices, voluptés,Si l'on opposait à vos charmes

Le moment où vous nous quittez,On s'épargnerait bien des larmes.

MAIS on s'en avise trop tard.Vainement la raison murmure;L'homme , hélas ! ne songe au départ

Que lorsqu'il entend k voiture.

Par M. DE THÍIS.

B E S G R A fi E s. àg

LE GOUT- DU BON-HOMME.

Air : Que le Sultan Saladin.

\} UE moderne Phaëton,Un autre dans un Ballon,

Jusqu'à l'Olympe s'élance,Pour aller entrer en danseAvec Pallas ou Junon.

C'est bon , très-bon ;Je trouve cela fort bon.

Moi, je pense comme Grégoire,J'aime mieux boire.

Qu'UN Soldat fort, courageux,A l'instar de lés ayeux,Sur ies ailes de ía gloire ,Vole, au Temple de Mémoire,Pour être oublié demain.

C'est bien , très-bien ;Telle est la loi du destin : -

Mais moi, de même que Grégoire,J'aime mieux boire.

QU'UN Orateur éloquent,Passe, pour être savant,

"

B iij

jo ALMANACH

Les jours , les nuits à ì'étude j

Que ce métier un peu rude,Ls précipite au tombeau.

C'est beau , très-beau ;Ma foi le trait est fort beau :

Mais moi, de même que Grégoire;,J'aime mieux boire.

QUE'Cook îe Navigateur,Plusieurs fois de l'Squateur,Olant franchir la barrière,Pour chercher une autre terre,Trouve celle de Proton.

C'est bon , très-bon ;Je trouve cela fort bon:

Mais moi, de máme que Grégoire-,J'aime mieux boire.

QU'UN Pcè'te par trop vain,Faisant des efforts en vainPour s'élever comme Homère,Lourdement retombe à terre,Tel que le vieux Chapelain.

C'est bien , très-bien ;Telîe est la loi du destin :

Mais moi, de même que Grégoire,J'aime mieux boire».

D E S G R A C H S. Jl

QUE, d'yvresse transporté, .

Tout Paris semble enchanté,De ce briiíant tintamare,

Qui fait ressortir Tarare ,

Que l'on dit ne valoir rien.

C'est bien , très-bien ;Je trouve cela fort bien :

Mais moi, de même que Grégoire,J'aime mieux boire.

QU'UN Joueur, se pavanantD'avoir gagné quelqu'argent,Fasse un voyage à k lune,Qu'il y perde fa fortuneSur un coeur, fur un carreau.

C'est beau , tris-beau ;

D'honneur, îe trait est fort beau,Mais moi, de même que Grégoire,

J'aime mieux boire.

Par M. REGK'AULTDE BEAUCARON,

B iv

?2 ALMANACH

A T H É M I R E.

Air: Ingrat, lit m'abandonnes.

O MA chère Thémire ,Prends pitié de mes feux!

Aimer est un martyre ,

Quand on n'est pas heureux.

Tu veux que, fans me plaindre,J-.;souffre constamment ;Ah! qui sait se contraindre,N'aime pas tendrement!

MON coeurvraiment sincère,- T'alorant pour jamais,

De toute autre BergèreDédaigne les attraits.De Cloris, îe sourire,En vain cherche mes yeux ;Toi seule, ô ma Thémire ,Me fais former des vecux !

Anonymt.

BIS GRÂCES, 3?

AVEU A GLYCÈRE.

Air : Du Serin qui te sait envie, &c.

Vous voulez que j'aime Julie ;Mais peut-elle , qu'en pensez-vous ,Livrée à la mélancolie ,Rendre heureux îe sort d'un Époux ?"

Je conviens qu'elle est jeune & belle;Peut-être est-ce en èlle un défaut :

A quoi peut servir d'être telle ,Pour ne pas l'être comme il faut.

C EST une Beauté, máis sauvage,Qui pour rien s'arme de rigueur ;Le plus innocent badinageFlétrit son ame , & lui fait peur.Un mot lui cause des alarmes;Et cette sévère BeautéPerd la moitié de tous ses charmes^Par un excès d'austérité.

J'AIME bien mieux cet air affable,Ce souris doux & gracieux ,Ces grâces, cet esprit aimable ,

Que l'on voit briller dans vos yeux.B v

34 ALMANACH

Une fausse délicatesseSe ride au plus léger souris ;Mais la véritable sagesse

Sçait folâtrer avec lès ris.

PoUR vous, que la raison éclaire,.Et dont Fesprit est étendu ,Vous joignez encor l'art de plaireAux doux charmes de k vertu.

Sous les traits d'un riant visage +Où règne un air de liberté,Plus que fous un maintien sauvage„La sagesseest en fureté.

UN grain d'une aimable folie ,.Ne messíed pas à îa beauté ;La vertu même est embellie

Par le piquant de la gaieté.Si vous voulez, belle Glycère,Prêter à votre jeune soeur,Votre talent pour l'art de plaire,.Disposez alors de mon coeur.

Par M. G ENER ï.

BIS GRACES. 35

A MADAME LA COMTESSE DE JAB***,

Qui s'étoit trouvée mal en revoyant son fils,alors au Collège de ***

, en Tannée 17E6.

. Air : Faut attendre avec patience.

\?UEL spectacle, rem.Ji d'yvresse,S'offrit à nos yeux attendris,

Quand ton coeur, plein de fa tendresse,S'épanchait dans le sein d'un fiis.

Oui , tendre mère, tes alarmes,Ce f.Is arrosé de tes pleurs ,De tous les yeux tira des larmes ,Et des sanglots de tous les coeurs, bis.

J E sens qu'une scène aussi tendre

Vient encore émouvoir mon cceur;

Que je ne puis la bien comprendre ,

Qu'en m'enyvrant de ton bonheur.

Crois , que notre sincère yvresseT'eut mieux exprimé ses douleurs ,S: nous n'eussions été, fans cesse,Presque suffoquéspar nos pleurs, bis.

DANS cette plante fortunée,

Que ton amour a fait fleurir, \

B Y;

35 ALMANACH

Ta main trouvera chaque année

Quelques nouveaux fruits à cueillir.

Piépète lui souvent, je t'aime.Tu verras croître son ardeur ;Ce mot fera son bien suprême,Seul il peut contenter son coeur. bis.

Pou R lui, t'aimer, te satisfaire,Sont les plus doux dé ses plaisirs;A te voir, l'embrasser, te plaire.C'est là qu'il borne sesdésirs.S'il fallait animer son zèlePar des exemples de vertus ,II a dans fa mère un modèle,

Qu'héías on ne retrouve plus ! bis.

PLONGÉ dans ïa plus douce yvresse,

Presque enyvré de son bonheur,

Larmes, baisers, sanglots, caresse,Tout parle en lui moins que son coeur.

Helas ! ne peux-tu donc comprendre „Un langage si plein d'appas ?

Que veut dire cet air fi tendre ?

Quoi ! tu ne le comprendrais pas ?(*) bis.

(* }CesCoupletsfurentchantésdan?un Concertoù leJfiliîicComteauïsla, assisfurlesgenouxdefamère.

Par M, BERTHKEDEBOURNISEAUX»alors i%e'de 1} ÍI/IS;

DES GRÂCES. 37

CHANSON VILLAGEOISE.

Air : Que le Sultan Saladìn. .

\J) u AND on recherche la main,De quelque tendron malin ,Pour discours préliminaire,Vous entendez dire au père :

i>Mon gendre , avez-vous du bienî» Du bien ? du bien ?

s>Sans ça je n'accorde rien ».On ne connaît pas ce langage,

Dans not' village, bis.

S'ÉVEILLER de grand matinfSavoir bêcher son jardin,Tout le long de la semaineNe perdre jamais fa graine ;Voilà, vous dit Mathurin ,

Mon bien , mon bien ;

Comptez-vous donc çà pour rien?JVen avons pas d'autre en partage,

' Dans not' village, bis.

EN aimant de'bonne foi,'

On est plus content qu'un Roij

38- ALMANACH

Pour moi, voilà mon système:Pour ê;re heureux, faut qu'on aime;Au coeur Amour fait du bien :

Du bien , du bien.

Je trouve cela fort bien ;Er même le plus grand ménage ,

Dans not' village, bis.

Par M. LE MÉTEYER, Séc. du Roi.

A EMILIE,

En lui envoyant 1'ALMANACHDES GRÂCES.

Air : Avec les jeux dans le Village.

Jr». ECEVEZ, charmante Emilie,Le Code aimable des Amours;Les éilr.cëiles du génieOiìt droit de vous charmer toujours.Les fleurs qui naissent fur ses tracesY brillent d'un éclat nouveau ;C'est un bouquet fait pour les Grâces,

Puisqu'il sort des mains de C bis.

Par M. LûCTAURETE,

DES GRACES, 39

MON DERNIER HOMMAGE

. A C É P H I S E.'

Air: Cesut par la saute du sort»

J RET r z Poreille à mes accens,.Ils vous plairont, belle Céphisc.;;Je vais de vos attraits, touchans.Offrir une peinture exquise..L'Ambur dans ses jeux innocens,M'a dévoilé bien des mystères ;.-.11m'a nommé pour quelque tems:,Le premier de ses:Secrétaires, bis*

D'UN coloris frais & charmant,,L'Amour orna votre visage ;Mais les baisers d'un tendre Amant,L'ont embelli bien davantage.Vos beaux yeux, ces yeux éloquens:,,Où brille la plus vive íïâme,Jettent l'yvresse dans mes sens,Et l'espérance dáiî'snióii âme. bis.

QUEL Amant a feu comme moi,Connaître le prix d'un sourire ì:On n'y lit point ce que j'y vois,.

J'y vois plus que je n'ose dire.

40 ALMANACH

Demandai-je un gage chériPour m'assurer de ta tendresse?

Dès que Céphisc m'a souri,J'ai déja plus que la promesse, bis.

LES charmes de ce joli pied,Ont souvent surpris mon hommage ;Mais lorsque Céphise s'assied,L'on voudrait en vain être sage»Ce petit pied si jolimentEst balancé par ma Céphise ,Qu'on ne saurait faire autrement,

Que d'avoir soudain Pâme éprise, bis.

Quoi ! je n'ai point encor chanté

Ce beau menton que j'idolâtre ;Des ris & de la volupté,Petit menton est îe théâtre.

Plus de cent fois je l'ai baisé...Hélas! quand je me le rappelle,Je sens bien qu'il n'est pas aisé

D'oubìier Céphise infidelle. bis.

C ÉP HIS E , vous m'avez quitté.., .Je suis bon , je vous le pardonne.Si votre exemple est imité ,Faut-il que cela vous étonne?

JII GnACti. 41

Cinq ou six Amans, au lieu d'un,,A vos genoux trouvent fortune ;Et je cessed'être importun ,Dès que vous devenez commune, bis.

D E îa perte de vos faveurs , ,

'L'aimable Lise me console,Elle m'a promis des rigueurs ;

Moi, des plaisirs dont elle est folîe.L'Amour relève bien le prixD'un trésor qu'on a feu défendre ;On a, quand il n'est pas conquis,Bien moins de plaisir à le prendre, bis,

V o u LEz-v o u S avoir. le portraitDe cette Beauté que j'adore?C'est votre image trait pour trait;Mais Liíe a îa fraîcheur de Flore.

Séduit, hélas ! par mes erreurs,Je lui donne k préférence ;Elle a vos attraits séducteurs,Mais, non pas votre expérience, bis.

Par M. CL'OTTBRÉATJ.

42 ALMANACH

A MINETTE.

Air: Ne v'ià-t-il pas que j'aime.

JÏJ. INETTE sait l'art de charmer,Sans paraître coquette!

On craint en vain de s'enflammer,II faut aimer Minette.

"j

UN soupir qu'emporte Zéphir,Est un bien qu'on regrette ; j

Trop heureux qui.peut obtenir

Un soupir de Minette.

SURPRENDRE à M:nette un baiser, jC'est volupté parfaite;

Mais on voudrait recommencerD'accord avec Minette.

MINETTE a daigné soupirer,De ma flammesecretre ;

Je n'ai plus rien à désirer,J'ai le coeurde Minette.

Anonyme.

DES G R A C ES. :43

HISTOIRE D'AZOR.

Air : La Fariradondaine gué.

Il- c o UT Ez d'Azor

L'hisloire agré ble,Vous croirez encor

Que c'est une sable,. Bon !

La fariradondaine gué^La íariradondé.

A z o R, en naissant,Charma tout le monde:

Esprit comme cent,Et raison profonde.

Bon ! &c.

ËN classe il alla,U y fut un aigle ;

'

Et malgré ce'a,Un charmant espiègle.

Bon ! &c.

BIENTÔT il "osa

Voler de ses a-îles,

44 ALMAHACÍ

Puis il composaDes Vers pour les Belîes.

Bon! &c.

Aux Rois il parla,Dès qu'il fçut écrire ;Même il y mêla

Un grain de satyre.Bon! &c.

SANS crainte à BoiîéauAïor se compare.Le irait est fort beau ;Mais il n'est pas rare.

Bon : &c.

UN jour il formaUn projet étrange ;II y renfermaTout l'efprit d'un Ange.

Bon! &c.

IL fallait prouverQu'il, avait du style ;Mais pour en trouvervJî faut être habile.

Bon ! &c.

D E S G R A C E S. £f

IL scait bien par cceur

Sa Littérature,Et de chaque AuteurLe nom , la figure.

Bon! &c.

IL les a pincé,Cet aimable sire,Puis on l'a rincé....

Mais c'était pour rire.Bon ! &c.

Anonyme.

L'A V EU SINCERE.

Air : De Joconde.

J-JAURE, à mon égard maintenantVous jouez k cruelle ;

Sur moi j'ai des Lettre; pourtant,Où Ie coeur se décèle.

— J'eus grand tort en vous écrivant,Monsieur , je le confesse;

Mais ce fut principalement,

Lorsque j'en mis l'adresse.

Par M. REGNAULTDE BEAUCAROH.

i{6 ALMANACH

VERS POUR METTRE AU BAS D¥PORTRAIT DE M"*. BÉMONT.

Air ; Que ne suis-je la Fougère.

\£ UELI, E main savante & sûreA rassemblé tant d'attraits ?Est-ce l'Art ou la Nature

Qui vient de former ces traits?Dans ce gracieux visage ,Dans ces regards ingénus,Des Grâces je vois l'ouvrage,Et les charmes de Vénus.

UNE fleur qui vient d'écloreA moins de vivacité ,Et dans la naissante Aurore ,J'almire moins de beauté.Mais si la jeune AmaranteParoît à nos yeux surpris,Ce tableau qji nous enchante,S'efface & perd tout l'on prix.

Par Madame GENDRY,fa Cousine.

DES GRACES. 47

PARODIE DES COUPLETS,

Insérés à k p. a8o de {'Almanach des Grâces

de 1788, adressée à l'Editeur, pour réclamer

le titre de Chevalier, qu'un oubli involontaire

lui a fait supprimer de mon nom. -

Air ; Je fuis Lindor, hc.

» o u S m'exposez aux plus sangkns outrages^En me privant du nom de Chevalier :

Nul plus que moi n'estime un Roturier ;Mais la Noblesse a ses droits, ses usages.

SUR tel sujet j'enten Js peu raillerie.

Daignez , Monsieur, me conserver ce nom ;Je ne le prends qu'avec juste raison ,Et ne suis pas Chevalier d'industrie.

Si nos aveux , aux combats de BellormeOnt moissonné quelques faibles lauriers,Les imitant dans leurs exploits guerriers,Ne puis je point partager leur couronne.

MAIS en suivant la carrière des armes,Du Pinde aussi je brigue les faveurs ;

~

Mars & Phébus , I'Amour & ses trois Soeurs

Ont toujours eu pour mon coeur mille charmes.

48 ALMANACH

E N V O J.

NE croyez pas qu'un vil orgueil m'excite'

A relever votre innocente erreur :

Je sçais trop bien qu'aucun titre d'honneur,Ne peut jamais suppléer au mérite.

Par M. le Chevalier DEWALTENE.

CHA.RADE, A MADAME * * *.

Air : Figaro.

Ì.J E mon premier, jeune Eîuiire,'On fait usage en latin ;

. Mon second , que l'on admire , . i

Est en vous noble & divin.

Mon tout, fàut-il vous le dire ?

Hélas ! FAuteur le ressent,Belle Eimire, en vous voyant, bis.

Par M. BOINVILLIERS.

Le mot de. la Charade est à la fin de cet

Almanach.

LES

ÊES GRÂCES. ,49

AUX TROIS GRACES,

OU A MESDEMOISELLES MERC...

Air : On compterait les Diamans.

ANIME mes faibles accents,Douce Amitié qu'ici j'implore ;Je voudrais peindre dans mes Chants

Trois Soeursque partout on adore.

Apollon (*) leur offrit sesvoeux,Jadis dans un plus beau langage ;Mais les Bergers, comme les Dieux,A k Beauté doivent hommage, bis.

DE Joséphine on a vanté

Les traits & la taille élégante ;Son regard plein de voluptéEst encor plus ce qui nfenchante.De la gaieté, de la douceur,Une langueur enchanteresse ;En elle tout décèle un coeur,Qu'Amour forma pour k tendresse, bis.

(*) Allusionâ desjolisCoupletsqu'unhommed'esprit,M.R..... aadressésauxmêmesPersonnes.

Anne* 178g. C

$0 ALMANACH

LISE dispute de fraîcheur

A la rose qui vient d'éclore ;Elle peint d'Hébé.k candeur ;Eîle a le souris de l'Aurore

Et Lise, avec autant d'appas, .

N'est ni coquette ni légère ;Elle sera, n'en doutons pas,Et bonne épouse & tendre mère. bis.

MUSE, peignez.ce jeune objet,Au regard fin, au doux sourire,

Qui trouve si bien le secretDe nous soumettre à son empire.Dites,qu'Hélène a la beauté;Et que Vénus, en bonne mère,La dota de FAménité

Et des Grâces du caractère, bis. >

VERS un séjour , digne des Dieux,Le plaisir d'abord nous entraîne ;Mais bientôt au milieu des jeux,L'Amour se glisse & nous enchaîne.Eh ! queî tableau plus ravissant

Et plus rare dans la Nature,Que la beauté, le sentiment,Et des coeurs exempts d'imposture ! bis.

» E s GRÂCES. ÇI

IL est permis de s'enflammer

Pour trois Nymphes, jeunes & belles ;A les chanter, à les aimer,

Oui, je serai des plus lìdèles.

Heureux d'être admis quelquefois.Parmi cette aimable jeunesse !

Plus heureux si l'une des trois

Daignait partager mon yvresse!'bis.

Par M. PLOU VIE.

MERVEILLE.

Air : Vous voûtes me faire chanter.

LÏCAS, hier, riait, riait

Avec Alcimadure,Las ! aujourd'hui, qui îe croirait,

Ils pleurent fans mesure.

Eux & I'Amour allaient jouants,Et voici les alarmes.. ;.

O merveille, qu'un jeu d'enfantsFinisse par des larmes !

Par M. LEFRAMC.

Cij

f? ALMANACH

L E á ADIEUX."

Air -rPleure^ mes yeux ,pleurez.ce sort funeste,

Ji o u R me soustraire à k mélancolie,Tes soins touchans deviennent superflus}Je perds demain le charme d,e ma vie.....

Demain, héj.as ! je ne te verrai plus ! bis,

NE crains jamais qu'aucune autre BergèreAit le talent d'affaillir mon ardeur;

Jusqu'au trépas, t'adorer, ma-Glicère,Sera toujours pour moi le yrai bonheur, bis,

DE nos Argus trompons k vigilance.,En leur cachant jusqu'au moindre soupir ;

Mais, aimons-nous : notre persévéranceEst un trésor qu'on ne peut nous ravir, bis*

QUAND le destin, par des peines cruelles,

Longtems encor, voudrait nous éprouver,Aimons toujours.... Si I'Amour a des -aîfes,

Jí'ernpruntons-les que pour nous retrouver ! b.

- ' •par M. BAUÇIN,

» E-S-. G R,A C E.fv ££

LES PLAISIRS DÉ L'INCÒNSTANCE,

Air : Réveillez-vous , belle endormie.

A MIS, célébrons î'ïnconstance ,C'est le premier, c'est le vrai bien::On'dit que I'Amour s'en-offense;Mais entre nous je n'en crois rien.

LAISSONS ses tristes Còriphe'es-Blâmer les volagesardeurs :

Plus on ajoute à ses trophées,Plus on a droit à sesfaveurs.-

D u papillon suivonsles traces,-C'est le moment q.uile séduit ;Sur son coeur, commesur nos glaces".

Chaque objet se peint-& s'enfuit.

D u lilas jusqu'à la pensée,.Tout a des droits à son amour,.Et k fleur qii'il a caressée,

Zéphir la caresseà son tour.-

L'ABEILLE fuit, & fans murmureY trouve encor un suc bien doux ;Tant il est vrai que k Nature-

Est beaucoup plus sage que nous.

C iíjí

54 AL M A N A CM

IMITONS cette bonne mère ;En commun mettons le plaisir,Et de l'arsenal de CythèreN'empruntons rien que le désir. .

D'U N volume augmentons Brantôme,Et n'oublions pas, mes Amis,

Qu'il est des Vénus sous le chaume,Comme il en est sous nos lambris.

RIONS du censeur qui nous fronde ;Son ennui scaura nous vanger":Lorsque tout change dans le monde,Est-ce un crime que de changer?

Par M. DE THÉIS.

ENVOI DE ROSES,

A MADAME LA COMTESSE DEV**\

Air : L'occasion fait le larron.

Jt\. OSES, ce jour vaut k plus longue vie,Consolez-vous de n'exister qu'un jour.Vivre & mourir fur le sein de Lesbie,

C'est l'éternité pour l'amour. .. . .

Par M. D,ES ROBASD-IÈRES.

B E S G R. A C E S 55

SUR LA CONVALESCENCE

OE M. LE CURÉ DE SAINT-SÉVERIN.

Air : Avec lesjeux dans le Village.

JCiNFi N , nous n'avons plus d'alarmes,Nous te revoyons parmi nous :

Sensibîe à nos cris, à nos larmes,La mort a suspendusescoups.Dans la douleur la plus amère ,•íses tristes enfans ont gémi;Le malheureux perdait un père,La vertu perdait un ami. bis.

JUSTE Ciel! écoute nos plaintes,Disions-nous d'un air pénétré :

Tu vois & nos maux & nos craintes,Ah ! rends nous un père adoré ?

Hélas ! tsiI'excès de nos crimes

Allument ta juste fureur,Dans Ie Troupeau prends des victimes;Mais épargne au moins le Pasteur, bis.

LES Dieux ne font point inflexibles,La Parque a repris son fuseau; .

C iv

56 ALMANACHNos pleurs ont de sesmains sensiblesFait tomber le fatal ciseau.

Que le Ciel,. qui te rend la vie ,Daigne exaucer toujours nos voeux,Sur-tout, au gré de notre envie,

Prolonger tes jours précieux ! bis. \

Par M. GENDKY,

CHANSON:

Air : De tous les Capucins du monde.

.OEPUIS quatre printems, Hortense

Anime & soutient ma constance,Par la promesse d'un baiser ,

Que je demande avec instance :

Mais elle a pour le refuser,L'art d'employer îa résistance.

LASSE enfin de tant s'en défendre,La Belle a bien voulu se rendre ,Et je viens de te savourer.Plaisir trop court pour un coeurtendre!Hélas ! que n'as-tu pu durer,Autant qu'on t'avait fait attendre.

Par M. LECACHÉ.

DES 6nc.Es. <sî

COUPLETS

Chantés en présence de _M. le Corme D E

CHINON, Seigneur de k Ferté-B;rnard,& de Madame la Comtesseson Epouse.

Air: La fête des bonnes gens.

^ vous !°que tout.captiveSous les plus aimables loix ,Jeunesse aimable & vive,Secondez ici rtm voix.

Que chacun de vous apprêtePour ce jour de nouveaux chants;Préludez fur la musette

Des accords,plus ravissans.

QUEL moment d'allégresse!.

Concitoyens fortunés ,

Comptez avec yvresseLes jours qui vous sont donnés.Des roses de la jeunesse, ,Et de mille attraits parés ;Un Héros , une Déesse,Dans cej lieux sont révérés.

C r

<yS A L M A N A C B

DES rives de la Seine,Reconnaissez Fornement ; (

*)

Chinon , pour souveraine

A pris cet óbjet charmant.

Un doux charme nous entraîne

Auprès d'elle en la voyant ;Mais son regard nous enchaîne ,Son oeil est fi séduisant.

DES Amours, de Bellone.,- .

Jeune & brillant favori,La gloire vous couronne,

Quand Vénus vous a souri.

De vos nombreuses conquêtes, ,Vous marchez environné ;Le myrthe croît où vous êtes,Partout vous trouvez Daphné. (**)

VOTRE aimabîe présenceRend nos coeurs tout satisfaits;

Mais,.hélas! votre absence

Laissera de longs regrets.C'est encor un doux mensonge,

/ Lorsque k réalité,"

Se mêle à l'erreur du .songeDe.nôtre félicité.

(*) MadamelaComtessedeChinon,( **)Daphnáfut changéeen laurier.

DES 'GRÂCES.- <;§;

SI Garnier, îe Poëíe, (*)•- M'avait laissé ses taíens, .

J'aurais de ma musette-

Tiré des sons plus brillans.-

J'aurais, plus digne interprète ,Des Habitans dé ces lieux ,.Peint ('allégresse parfaite ::

Les doux transports & les voeux.

JE ne fuis qu'un élève,Par les Muses allaité ;De leurs trésors, en rêve,Je me vois souvent doté.

Ma main alors prend la lyre ,Et je chante vos bienfaits ,Vos vertus, l'aimàbîe empire

Qui rend heureux vos Sujets.

(*) RobertGarnierestné à la Ferte-Bemard,villeduMaine,en1654.

Par M. CLOTTER-EAU..

C Tj

sio ALMANACH

LE JOUR DE SAINTE-ANNE,

FÊTE DE MADAME .***;

Son Mari lui a donné deux Pigeons, & ses Amislui ont présenté quelques Oiseaux. C'est le

sujet des deux Couplets fuivans.

Air du Devin du Village : C'est un enfant.

-ILE cher Philémon trouve encore

Pour Annette un Bouquet charmant,Non pas dans î'empire de Flore ;C'est dans celui du sentiment :

Le Pigeon fidèleEst le vrai modèle

Des plaisirs , des liens si doux,D'un tendre Époux, bis.

PETITS Oiseaux, vers notre Annette,Venez , venez à votre tour, .

La fleur îa plus belle est muette ;Mais vous pouvez parler d'Amour.

Près d'Annette , en cage !

Pareil esclavage ,Ne vaut-il pas, en vérité,

La liberté? bis.

Par M*DE SANCY.

B K s G n A c E j. 6x

PLAINTES D'UNE BERGÈRE

INDÉCISE.

Air : D'I'instant qu'on nous ma en ménage.( Droit du Seigneur. )

13 EPUI S que dans notre villageMathurin fixe son séjour,Qu'en me parlant, à son langage,II mêle quelques mots d'amour, -

Le sommeil, le sommeil a fui ma paupière ,Je ne connais que ses soupirs ;Tous îes jours , avec k lumière,Pour moi se lèvent les désirs.

LES garçons , m'a dit une amie ,Aux filles rendent îe bonheur :

Mais maman se met en furie

Quand elle voit battre mon coeur.Faut-il donc, faut-il donc en croire ma mère,

Ou, suivant la voix du désir,Près des Bergers , eomme Glicère ,Faut-il que j'arrête le plaisir?

COMME mes sens sont en balance !

Que de Marchands s'offrent à moi !

fo. ALMANACH

Tous demandent la préférence i

Chacun veut avoir de Femploi.'Maispourtant, mais pourtant, si j'en fais em-

pletteCe ne será pas près d'AIa'm.

, Plaisir ne peut plaire à Jeannette,Qu'en lui venant de Mathurin.

Par M. REGNAULT DE BEAUCARON..

A MADEMOISELLE G

A qui j'avais été îongtems fans écrire.

Air : Cefut par la faute du sort.

IL'A Mi T i É, ce doux sentiment,Qui toujours pour toi me pénètre,Lorsqu'il est stncère & constant,Ne peut dépendre d'une Lettre.Je t'aime ... & ne te le dis pas,C'est une faute, mais légère ;Combien on en voit ici-Jbas,Qui font justement le contraire ! bis.

Par M1'". DE TH..,

DES GRÂCES. 6J

L'ÍNDIFFÉRENCE JUSTIFIÉE.

ROMANCE.

Air: Je lai planté, je l'ai vu naître.

J'.-.H! suspendezvotre ramage,Tendres Oiseaux , écoutez-moi!

D'Amour j'ai subi Fesekvage ,Le traître me tient sous fa loi.

DEPUIS Finstant que de Zelmyre .J'ai vu les attraits séduisons,Mon coeursouffreun cruel martyre ,Et rien n'adoucit mes tourmens.

C EsT en vain que de k cruelle

J'espérais fléchir les rigueurs ;

Trop fière , hélas ! d'être si belle,

L'ingrate se rit de mes pleurs !

ENFIN tant de froideur m'offense,Puisque je ne puis t'attendrir ;Fatal objet de ma constance !II ne me reste qu'à mourir.

As sis aux bords d'une onde pure t.Tircis exhalait fa douleur ;

<>4 ALMANACH

Tout se taisaitdans k nature,Et semblait plaindre son malheur.

MAIS déja la feuille tremblanteA fait entendre un bruit soudain;Tircis se tourne ... & son Amante

S'avance en lui tendant là main.

,, J'AI trop longtems, Berger, dit-elîe,Abusé de ta vaine,erreur ;

Quand je feignais d'être rébelle,Je voulais éprouvei ton coeur.

VIENS, cher Tircis, cessetes peines,Et loin d'attenter à tes jours ,Unis tous deux des mêmes chaînes, .

Vivons pournous aimer toujours.

Par M. le Chevalier DEWALTENE.

CALCUL JUSTE.

Air : Nous sommes Précepteurs d'Amour.

VINGT ans vivre en bonne santé,Et vingt autres en maladie ;Voilà je crois, tout bien compté,Vivre Ia moitié de fa vie.

Anonyme.

DES GRÂCES. 6Î

COMPLAINTE D'UNE MAITRESSE

SUR LE DÉPART DE SON AMANT.

Air de la Romance de Gabrielle du Vergy.

-ILE S bois reprennent leur parure,Les prés se tapissent de fleurs :

De Ia rose'sous îa-verdure

Je vois éclater les couleurs.

Faut-iî que Mars appelle aux armes rLe plus fidèle,des Amans ?

Faut-il que je verse des larmes,

Quand tout annonce îe Printems?

ZÉPHTRS, témoins de mon supplice !Ne soufflez plus dans les vallons,.Et vous, fleurs, sous leur vert calice,Retenez yos jeunes boutons.

Soleil, qui les faites éclorre , .

Demeurez caché dans les cieux ;A chaque îarme de l'Aurore,II en tombe une de mes yeux. _

Q Û'IL fut criminel & barbare ,Celui qui forgea le premier,Cet instrument qui, du Ténare ,'Peuple le terrible sentier !

66 ALMANACH

Ah! sans doute , qu'à îa tendresse

Son coeur toujours resta fermé :

Sans doute iï n'eut point de Maîtresse,Le Cruel n'avait rien aimé.

A-T-E L LE pour toi tant de charmes ,L'aïtière idole des Héros,Et ne peux-tu , loin des alarmes,Vivre content dans nos hameaux ?

Ah ! songe que I'Amour lui-mêmeEst un véritable combat,Et que tout mortel, dès qu'il aime,Devient auffi-tót un Soldat.

L'A MOUR n'a-t-iî pas ses défaites,Ses victoires & ses assauts?

Ses attaques & ses retraites?

Sès jours de marche & de repos ?

Aux Guerriers de l'antique Rome ,Laisse le puéril honneur

D'obtenir Ie nom de Grand-Homme;La gloire est si îoin du bonheur !

ARRÊTE donc, mon cherTimandre!

Arrête !... insensible à mes maux ,La trompette se fait entendre,Et je vois flotter les drapeaux....

DES GRÂCES. 6J

Arrête.... En vain ma voix l'appelîe-;II est déja loin de ces lieux. .

Puifse-t-il revenir fidéîe, ,:

Et, s'il se peut, victorieux !

Par M. le Chevalier DE CUBIÈRES.

CHANSON DE LA MÊME,

AU RETOUR DE SON AMANT.

Air : Qui par fortune trouvera.

JLL va donc revenir vainqueur!A grands pas il s'avance ;

Je vais revoir mon Défenseur,Et ceîui de la France.

Déja du bruit de ses exploitsMon oreille est remplie;

Déja la Déesseaux cent voix

En tous lieux les publie.

QUOIQUE fières de íeur éclat,La rose & l'anémone

Perdaient pour moi tout î'incarnat,Que le Printems leur donne.

Maintenant tout ce que je voi,A des grâces pîus vives ;

L'essaimdes plaisirs avec toi,Revoie'fur ces rives.

6S- A L M A:N Jtic w .::

IL me semble quece laurier, . -•;: .

En ce moment de Fête.,.S'incline pour se marier

Aux palmes de ta tête.

II me semble que ce ruisseau

Murmure un chant de gloire ;H me semble que cet oiseau

Célèbre ta victoire.

JE vais donc serrer dans mes bras

Le Mortel que j'adore!Mais combien j'ai souffert, hélas T

Et que je souffre encore !

De mon visage k pâleurVa Feffrayer peut-être....

Ah ! pour lui rendre îa couleur,'Hâte-toi de paraître.-

QUELS traits ne seraient point changes:Par de longues alarmes ?

Tu trouveras mes yeux chargésD'un nuage de larmes.

Ma jeunesse même s'enfuit

Tout-à-coup moissonnée;En ton absence , à chaque nuit,,

J'ai vieilli d'une année.

Par le même.

I> E S G R A ç e s. 69

ROMANCE.

Air: Si j'en juge d'après mon coeur,.

JMLON Agathe, ma bien aimée,,.

Pourquoi ce front toujours rêveur.,Cette prunelle inanimée.,Ce triste accent, cette langueur?O découragement,erxtrême!J'avais cru., moi, d'après mon coeur.

Qu'aimer bien, être aimé de même,C'était assezpour le bonheur, bis.

TON ame, à î'amertume en proie,.Ne s'ouvrait alors qu'au plaisir ;Mon Agathe inspirait k joie ;La regarder, c'était jouir,Un bon mot tro.uvait son excuse;Tout maintenant lui fait pitié ;Maintenant sa bouche refuse

Jusqu'au baiser de Famitié. bis.

UN feulent consume tes veines ;

Quel est donc ce poison secret ?

í>ur ton front se gravent les peines,Mais par quel invisible trait ?

7d • A. L M A H A C H

De tes vingt ans est-ce î'ouvrage?Pour un peu d'or soupires-tu ?

. A mon coeur tu plais davantageRiche d'amour & de vertu, bis.

DES sens, crois moi, îa courte ivresse

Ce n'est pas la félicité ;On peut attendre la richesse

Au sein de la fidélité.Mais n'a-t-on pas tout quand on s'aime !

Je croyais, moi, d'après mon coeur,

Qu'aimer bien , être aimé de même ,C'était assezpour le bonheur, bis.

Par M. LEFRANC.

M O R A L I T É.

Air : Je fuis Lindor, &c.

ÌLE vieux Pîutus est un marchand d'images,

Que les mortels poursuivent de tout tems,.Lui criant tous, comme font les enfans :

Donnez-nous-en , donnez, nous seront sages!

Par M. REGNAULT DE BËAUCÁRON.

D E 8 Or R A C E S. 71

A MADEMOISELLE C****.

Air : Dans un bois solitaire & sombre.

JL u retiens, charmante Mortelle,Deux Divinités à ta Cour ;

L'une, c'est FAmitié fidelîe ,L'autre, c'est îe perfide Amour.

L'UN E t'apporte îa lumière,

Qui pour l'autre n'a jamais lui ;Tu tends les bras à la première,

L'Aveugle t'entraîne avec lui.

L'UNE-, avec ses paisibles charmes,Touche son coeur fans le blesser;Mais tu chéris bien plus les ïarmes,

Que l'autre Dieu te fait verser.

Tú la vois;, des crimes du Traître,.Tu\e plais à l'entretenir :

S'il vient, des maux qu'il a fait naître ,Tu perds jusques au souvenir.

J E vois du Tems, la main pesante,Un jour tomber sur tes appas ;L1Amour fuit; l'Amiiié constante

Ç'attache encor plus à tes pas.

72 ALMANACH^TON coeur qu'enfin tu lui ramènes,Commence à goûter quelque paix ;Mais l'Ingrat, qui causa tes peines,Emporte encor tous .tes regrets.

Par M. RANGIER.

LES REGRETS DE NICE.

Air : Daigne écouter l'Amant fidèle & tendre.

JL i E Ux où jadis je connus la tendresse,

Bosquets chéris, scènes de -mon bonheur,Ne voyez plus que ma sombre tristesse , > ,.N'entendez plus que les cris de mon coeur.3

Ouï, c'est içi que j'ai vu l'Infidèîe,Echo répète encore Ion serment ;Hélas ! dis moi, qu'Akin me trouve belle, » ,Redis moi tout, hors qu'iî est inconstant. /

AÎLE du vent, tu.re.çus fa promesse,, Nice, dit-iî, fois.sûr de ton Amant;Si tu doutais jamais de fa tendresse.... ì .Plutôt îa mort, que voir Alain changeant./

Par M, MOREAU.

PASTORAL.

DES GRÂCES. 73

PASTORAL.v

MUSIQ-VE DE M. FERRAND.

ANDANTE GRATIOSO.

Année 1789. D

74 ALMANACH

chah- te mon bon-heur.

LA plus cruelle peine

Que j'éprouve en aimant,.C'est d'être loin d'Hélène, .

Que j'aime tendrement ;

Mai? k douce espéranceDe la voir en ces lieux,Adoucit k souffrance,

Qui me rend malheureux, bis;

SITÔT qu'en ce bocageHélène est de retour,SOUScet épais feuillageJe îui parle d'amour.

Sensible à ma tendresse,Je k vois à Finstant

Fartager mon ivresse,Et mon ravissement, bis.

C'EST dans çe lieu champêtre,Loin d'un monde trompeur,Que Î'Amour fait renaître

""

Le plus parfait bonheur.

DES 6 'R ACE S. 7Í

Sans nulle inquiétude,Nous jouissons en paix,Et notré solitude

Nous offre mille attraits, bis.

Par M. BRETON.

Cette Chanson peut aussise chanter sur l'AirbDans ma cabane obscure.

LE BAISER RAVI.

Air : Avec les jeux dans le Village.

M' o u R un baiser, que par surpriseMa bouche vient de te ravir,Tu t'affliges, ô mon Élise'!....Ah! cesse, cesse de gémir....Ignores-tu que k décencePermet ce que je viens d'oser,Et que ce fut pour l'innocenee ,Qu'Amour inventa îe baiser, bis.

Anonyme,

D ij

7â ALMANACH

C'EST GLYCÈRE QU'IL FAUT

AIMER.

Air : Je suis Lindor, &c.

JL EN DRES Amans, que FAmour désespère,Amans épris d'une ingrate Beauté,Pour adorer votre captivité,Tournez vos yeux vers l'aimable Glycère.

Vous qui du sein d'une jeune Bergère,Avez cueilli les trésors précieux ,C'est un grand bien : pour trouver encor mieux,Tournez vos yeux fur Ie sein de Glycère.

UNE Beauté sémillante & légère ,A-t-elle seu vous imposer des loix ?

Vous auriez pu, faisant un meilleur choix,Tourner vos yeux vers l'aimable Glycère. *

ESPRIT, talens, douceur de caractère ,Sont d'heureux dons pour captiver vos goûts.Ces dons brillans, pour les réunir tous,Tournez vos yeux vers l'aimable Glycère.

Par M. CLOTTEREAÛ,

SES GRÂCE-s. 97

R O S A L I RE.

Air : J'ai vu Dise hier au soir.

«U N objet des plus charmansA sçu me réduire ;

'

Je suis un de ses Amans,Cela va fans dire.

Quoique nous l'adorions tous,La paix règne parmi nous ,

Qui pourrait être jalouxPrès de Rofalire ?

JAMAIS on n'a fur ses pasSouffert le martyre ;

Non, certes, son coeur n'est pasUn coeur de porphyre.

Chacun reçoit à son tour

Le doux prix de son amour I .

On ne languit que le jour. Près de Rofalire !

Par M. BAUGIN.

D iii

'j8 ALMANACH "

A MON AMIE,

Qui craignait de me voir,infidèle.

Air : Daigne écouter Vamant fidèle & fendre,

JTÎ É QUOI ! tu crains que mon ame volage,D'un autre objet ne se laisse enfiâmer!

Moi, qui toujours épris de ton image,Ne sent jamais vivre que pour t'aimer : .

Moi,. qui toujours épris de ton image ,Ne seut jamais vivre que pour t'aiiner,

Vivre que pour t'aimer.

DE tes soupçons, aîi! connais Finjustice !

Peut-cn changer quand on est sous ta îoi ?

Le tendre Amour, eût il quelque caprice ,1,.Devient constant dès qu'il est près de toi, J

Dès qu'il est près de toi.

Ouï, ta sagesse & ta douce innocence,

M'inspireront une éternelle ardeur;

Quand tes attraits auraient de moins de ")puissance, Sbis.

Tant de vertus enchaîneraient mon coeur !JEnchaîneraient mon coeur!

Par M. LA R,,, de Falaise,

BESGRACES. 7f

L'INVERSE DES SYMPTOMES D'AMOUR.

Air : Allons jdonc , ma chère Sucette.

A u prétends donc, mon cher Philinte ,

Que d'Amour ton ame est atteinte;

Pardon, je te îe dis tout bas :

Non , mon Ami, tu n'aimes pas.

QUANDsous sesIoix-î'Amour nous range,On né dort, ne boit ni ne mange;

Toi, tu fais tes quatre repas :

Non, mon Ami, tu n'aimes pas.

QUE Phébus'se couche ou se lève,Un Amant n'a repos ni trêve ;

Toi, tu;dors,.comme un courrier las:

Non, mon Ami, tu n'aimes pas.

T u cours le Bal,. la Comédie,Enfin chaque jour de ta vieEst à-peu-près un Mardi-Gras :Non , mon Ami, tu n'aimes pas.

C HF.z toi toujours ton esprit loge ;Tu réponds quand on t'imerroge ,Tous tes discours fonç au compas :

Non, mon Ami, tu n'aimes pas.D iv

80 A L- M A K A C H

U,N Amant ne voit que sa Dame ;Toi -, s'il passe une belle Femme,Tu vantes son air, ses appas, - - . *

Non, mon Ami, tu n'aimes pas.

TE parle-t-on d'E/£smo;-£.,Te dit-on qu'un rival l'adore,Tu ne montres point d'embarras '

Non, mon Ami, tu n'aimes pas.

E S-T u par hasard auprès d'elle ? -

C'est à quelques tours de prunelleQue se réduit tout ton fracas :

Non , mon Ami, tu n'aimes pas.

J E scais qu'il faut de k décence,Qu'Amour se plaît dans le silence jMais le tien parle aussi trop bas :

Non, mon Ami, tu n'aimes pas.

TIENS, crois-moi, ton esprit radote,Et ta Maîtresse est une sotte,'

'

Si de tes feux elle fait cas:

Car, d'honneur, tu ne Faimes pas.

Par M. DE THÍIS.

» E s GRÂCES. 8I

A M. SIMON DE TROYES, D. M.

L'un des Secrétaires du Musée de Paris, en lui

présentant la Rose, le Verre & le Baiser des

Rosat i.

Air : M. le Prévôt des Marchands.

LA ROSE.

JU E mes mains, très-féal Docteur, (*)Recevez la charmante fleur,

Qui doit aux larmes de I'Aurore,Et son éclat & fa fraîcheur.Les Rofatis, Prêtres de Flore,Vous en font l'offre de bon coeur.

LE VERRE.

PLEINS de sagessenos statuts,Décernent un culte à Bacchus;II faut donc, pour y satisfaire ,D'un Verre vous faire présent.Aux perits soupers de Cyihère,Puiffe-t-il-vous servir souvent.

(*) LaDevisedela SociétéAnacréonriçuedesRofiti,estvueRosi, unYtrrt ft m Saifer.

P V

3> ALMANACH

L E B A I SF.R.

JE vous embrasse en Apollon :

Pareils Baisers sont froids, dit-onjEn revanche je vous souhaite,Non Ie Baiser d'un Roturier,Non le Baiser d'une Grisette ;Mais celui qu'eut Alain Charrier.

FarM. REGNAULDDU BEAUCAROK.

CHANSON.

Air : Nous sommes Précepteurs d'Amour.

JD' ANS votre séduisant portrait,Brille une beauté sans égale,Iris, & je vous en ai faitUne dangereuse rivale.

ELLE m'occupe chaque jour,Et j'en ai tant Famé ravie ,Qu'en lui parlant de mon amour,Souvent, hélas! je vous oublie.

MAIS pour cette légèretéNe prenez point de jalousie ;C'est la seule infidélité

Que je vous ferai de ma vie.

Par.M. LECACHÌ,

DESGRACES. 83

LES DANGERS DE LA COLÈRE.

Air : Du Serin qui te fait envie.

JCiH, quoi ! pour savoir dit : je t'aime,Je viens d'allumer ton Courroux ?

Fus-je coupable d'un blasphèmeEn prononçant des mots si doux?

Ah ! si de ma flamme ingénue,L'aveu,te paraît offensant,Parmi tous ceux qui t'ont connue,

Quel mortel peut être innocent ? bis.

CALME-TOI; retiens ta colère,Pour Fintérêt de tes appas,Ou plutôt dans cette onde cíàrre

Mire-toi... Quel spectacle , hélas !.. àVois ce regard sombre & farouche ;

Qu'est devenu son tendre éclat?

La rose embellissait ta bouche ;La rose y perd son incarnat, bis.

VEUX-TU de moi tirer vengeance?Si, par'I'aveu de mon arnòUr,J'ai troublé notre intelligence,Dis que tu m aimes à ton tour.

D vj

S.J A.LMANACW

Tu souris... Mire-toi, De'ph're...L'onde est toujours à ton côté ;Et dès que ta colère expire,Vois reparaître ta beauté, bis.

Par M. le Chevalier DE CUBIÈRES.

C O U P L ET

Aune très-jolie femme, récemment mère d'un

second fils, qui se plaignait à FAuteur du

Trio que ses deux enfans îui donnaient.

Air : De Figaro.-

JHI É !•quel mot ! puis-je îe taire?

Vous avez un second fils,Et I'Amour possède un frère ;J'en conviens, belle Cypris. .

Ah! quel vacarme à Cythère!Mais est-il vrai qu'un Duo

Ne fut jamais un Trio. bis.

Par M. BOINVILLIERS , à Versailles*

B K S G R A CES. 8Ç

A ROSE.

Air : Avec les jeux dans le village.

JH OSE, permets un doux reproche ;Ton Bien-Aimé se plaint de toi :

Quand de ta main ma main s'approche,

Pourquoi toujours fuir loin de moi ?

Crains-tu Rosette... Non, pardonne,Non , ton coeur est pur comme For.

Ah ! Finnocence qui soupçonne ;Est-ce bien Finnocence encor ? bis.

Quoi! pour l'ami Rose Conserve

Toute k rigueur .du.devoir !

Chez toi, Î'Amour raisonne, observe j

L'aveugl.e Enfant doit-iî rien voir?

SOUSFoeil g'kcé de la réserve

Le Plaisir meurt cent fois par jour.Laisse donc sommeiller Minerve;, '.

Elle pourra rêver d'Arnour. bis,....,J,

POUR' cêlúi'que Î'Amour tourmente

Te voir, Rosette, c'est trop peu:Abandonne à ma bouche ardente,Rien que ce voile, ce cheveu.

36 ALMANACH

Sur tes habits, fur ta coëffure,

Que ma main , du moins, puisse errer ;Tu n'as pas besoin de parure,Mais j'ai besoin de te parer, bis.

Par M. LE FRANC.

I N-P R O M P T U,

Fait à un souper chez Madame la Comtesse

DE CROIS***, OÙl'on parlait de Peinture.

Air : Du Caprice.

Xîit'òi, si j'avais reçu des Cieux,Le talent de peindre en partage ,.'D'un coeur sensible & généreuxJ'aurais voulu tracer Fimage.Mais, non'; plus juste dans mon choix,Je chercherais un autre Apelle ;Et l'aimable Rose, à k fois,Serait le Peintre & le Modèle.

,' . .. Par M. LÉGEa,

DES G R A C E S. tjp,

STANCES PHILOSOPHIQUES.

Air : Que Rosine est touchante & belle,ou, Réveillez-vous , belle endormie.

JLE S vents ne nous font plus k guerre ,

Zéphir ramène les beaux jours ; .

Les fleurs vont embellir la terre ,Les oiseaux chanter leurs amours.

LA nature semble renaître,Les noirs frimats ont disparu ;L'ho'mme seul, pour ne plus paraître»Meurt presque sans avoir vécu.

MORTELS, jouissons dès l'Aurore ,Cueillons les fleurs dès îe matin;Le présent est à nous encore,Mais l'avenir est incertain.

L'ON DE nous èk par son murmure,

Que les instants vont s'envoler ,Le Temps verse, à grande mesure,Les heures qui vont s'écouler.

Sá'

ALMANACH

LES biens, les fortunes du monde

N'ont qu'un éclat vain & trompeur;Nos ans s'écoulent comme Fonde ,La jeunesse n'est qu'une fleur.

' O toi ! qui comptes fur tes charmes,Fière du pouvoir de tes yeux ,Phihs, je vois deja tes larmes

Venger les hommes & les Dieux.

ET toi, qui fier de ta naissance,Te crois du sarg des Immortels ,Sens-tu que la mort qui s'avance

Te met au-dessous des mortels ?

AINSI tout fuit, ainsi tout passe;Ce qui commence , doit finir ;A nul la mort ne fait de grâce ,Nous ne naissons que pour mourir.

HOMME, remplis ta destinée ;De ta vertu dépend

1ion sort ;Le prix vient après la journée,Et le bonheur après k mort.

Par M. GEMDRÏ,

DES G R A C ES. 89

LES RIDÏCUL;E S.

Air: La bonne chère & le "Bonvin , &c.

O E ^croire Poëte charmant, ., .

Pour avoir traduit platementHorace ou bien Ovide :

Ne.parler.que d'après autrui,Rien de plus commun aujourd'hui,

Voilà Fesprit d'un cerveau toujours vuide.

A^NOTRE Opéra de Paris,Ne'faire'entendre que des cris,'

'

Et jamais de paroles;Au lieu de chanter , roucouler*Et brailler aulieu de parler,

Voilà îe fruit deshouVelles écoles.

UNIR au langage Français i

Une Musique., 'dont les.traits

Sont peu faits l'un .pour l'autre; (*)C'est révolter les Gens de Goût,Qui.s'en vont en disant partout:

« Chacun son chant, & nous ayons se nôtre.»

( *) Je croîsavoirdémontrécettevéritédansun Dic-tionnaire, qui, pourcela,m'a attiré, bieninjustement,anefouiedepetitsennemis,

ço ALMANACH

DÉFENDRE à FAuteur d'un Journal, ,

D'insister par trop sur le mal,• Qu'il voit dans un Ouvrage ; :

. C'est, empêcher un Maréchal

De prendre le pied d'un cheval"

Pour le ferrer, ainsi qu'il est d'usage.i • ;

Par M. le Chev. DE MEUDE-MÒNPAS.

•"•"•B O^U:-0_'UË'T:-/;/-•'

A MADAM-g LA,CP^,f^SJE"pÌ>**.

Air: Du Serin, (fui iésait envie.~^ K." -. ..i.:. < ... ,.,.:S>i dans îa fameuse querelle ,;.

'

Entre trois Déesses,des .Cieux, •"; .'

Paris jugea pour la plus belle ,II ne consuïta que ses yeux..Mais pour moi, plus juste & plus,sage,,Je viens payer d'autres tributs,;Mon coeur ici ne rend hommage,

Qu'à vos talents & vos vertus, bis.

Par Madame GENDRY.

SES GRACES. Çt

LE DÉPIT,

Air : Dans un bois solitaire &sombre.

3>y.i S.le caprice'qui te guide ,

' -

Suis mon rival en liberté ;Loin de'toi, j'oublirai, Perfide,Et mon amour & ta beauté.

JE dis 8cme crois inflexible ;Mais bientôt je perds ma fierté.

Un Amant fidèle & sensible

Ne peut îongtems être irrité.

PLUS vive encore , fa tendresse

Renaît dans son coeuroffensé;II revient, s'émeut & caresse

L'objet qu'il avait repoussé.

IL îtii trouve de nouveaux charmes,Et, s'il lui surprend un soupir,. , .

11îe croit, en versant des larmes,Un signe heureux de repentir.-

A RAMENER une Maîtresse,Ainsi chaque jour occupés,Nous sommes, par notre faiblesse,

Toujours épris, toujours trompés.

Çj% A L M A N A C H

EN VAIN de notre erreur extrême,La raison vient nous avertir ;Des fers qu'on s'est forgés soi-même,On criini lâchement de sortir.

M AIS, à cette crainte , peut-être,'La sagesse dit de céder :

Amour n'est-il plus notre maître,Un autre accourt lui succéder.

IL faut qu'à mille erreur nouvellesNous soyons livrés chaque jour;Mais, si l'on peut choisir entre elles,Préférons l'erreur de FAmour.

Par M. DE LA GRANGE,

A GLYCÈRE.

Air: Je l'ai planté, je l'ai vu naître..

JL OUJOURS vous me dites, Glycère,Que je ne sçaurais vous charmer ;Pour être maitre en Fart de plaire ,II faut avoir celui d'aimer.

Anonyme,

DES GRÂCES. 95

CHANSON.

, Air: Que le Sultan Saladin.

\J; UE l'intrépide Blanchard, .

Dans l'air dirige son Char;Qu'il voyage dans la îune,Pour y faire fa fortune ,Dût-il courir maint hasard.

C'est bien,Très-bien ;

Mais mon goût n'est pas le sien.Et je pense comme Grégoire , ;

J'aime mieux boire, bis. i

QUE Finvincible Guerrier ,Ait toujours le front altier ;

Qu'il cueille au champ de la gloire,Les lauriers de k victoire,Pour en ceindre son cimier.

C'est bien,Très-bien ;

Cela ne me tente en rien.Et je pense comme Grégoire,

J'aime mieux boire, bis,

Q u' u N petit Abbé poupin,Se mire soir & matin ;

ç4 ALMANACH

Qu'il néglige son Bréviaire ,Pour voler chez Fart de plaire;Jouir des plus doux ébats.

•'. Hélas!

, Hélas!

Cela ne me surprend pas.Moi, je pense comme Grégoire,

J'aime mieux boire, bis.

Par M. GAALON, de Caen.

COUPLET

Chanté par un Enfant de six ans à fa Maman,le jour de fa Fête.

Air : Avec les jeux dans le village.

\fUE Maman m'aime avec tendresse,Et qu'elle a soin de son Enfant !

Dans ses bras , quánd elle me presse,,Je suis heureux, je fuis content.

Ah ! ma vive reconnaissancePourra mieux s'exprimer un jour !

Et je mettrai ma jouissanceA.lui rendre amour pour amour, bis.

Par M. DE/LAVIÉVILLEÌ

D E S G R A C E S. 0<

ORGIE.

Air : Un Tonnellìer vieux & jaloux.

SJÇAVEZ-VOUSpourquoi, mes Amis,Le Grand Auteur a fait îa vigne ;

Pourquoi Noé nous a transmis

Cette liquçur douce & maligne ?

C'est pour qu'à table, en ce moment,Nous en buvions tous largement....

Buvons donc, buvons donc, point de 1

chagrin ! >bis.

Vive I'Amour & îe bon Vin ! J

Sç Av Ez-V o Us pourquoi les BergersOnt des troupeaux dans leurs étables ?

Sçavez-vous pourquoi nos vergersDonnent des fruits si délectables ?

C'est pour qu'à table, en ce moment,Nous en mangions tous largement...,

Buvons donc , buvons donc, &c.

D'o u vient que fi souvent il pleut?La cause n'en est pas étrange ;La Providence aussi le veut,Afin d'arroser k vendange,

ç6 ALMANACH

Et pour qu'à table, en ce moment,Nous en buvions tous largement....

Buvons donc, buvons donc, &c.

Si nous voyons tant de forêts,En connaissez-vous bien Fusage ?

On les a faites tous exprèsPour loger le lièvre sauvage,Et pour qu'à table, en ce moment,Nous en mangions tous largement.,..

Buvons donc, buvons donc, &c,

S i la nuit il ne fait pas jour,En sçavez-vous tout le mystère ?

C'est exprès pour laisser I'Amour

Veiller en secret sor la terre ,Et pour qu'au sortir du repas,Ce Dieu nous prenne dans ses bras !...

Buvons donc , buvons donc , point de jchagrins! Ibis.

Vive Î'Amour & 1c bon Vin ! 'J

Par M. Du CRAY DU MlNIL.

LES

D E S G R A G E S. 97

IN-PROMPTU A MLLE. C***.

MUSIQUE DM M11: DE THÊIS.

ALLEGRETTO» >-

Par M. LECACHÉ.

Wne&-s$fyì-.-J E

<ç8 ALMANACH

LA ROSE FANÉE.

Air : Avec les jeux dans le Village.

Jr AIBLE Rose, à peine fleurie,

Déja tu tombes de langueur ;'Ta tige, mourante & flétrie,Va perdre à nos yeux-fa fraîcheur.!

Sous le fardeau de l'indigence ,Hélas ! ainsi l'on voit périr

L'Orphelin dans fa triste enfance ,3Mesçachant dans quels bras courir, bis.:

Si je t'arrose , ô fleur naissante,!'Et si tu vis encore-un jour,Par ton odeur reconnaissante,Je serai payé de retour !,...

.Renais... c'est ma seule demandesPour un coeur tendre & généreux,

'

La récompense est assez grande , .

iQuand il peut faire des heureux, bis.

Par M.. FAbbé GU.I.LL.0 T.

O E S G R A C ES. 99

L' É P I N G L E.

Air: Un soir dans la forêt prochaine. .

JL y c AS était auprès d'Hélène,Son coeurbattait contre le sien;Durant ce muet entretien,II respirait sa douce haleine.

D'Hélène, îe voile soudain

Se détacha sans qu'elle y pense ;Un coeur,tendre pour Finnocence

Est un bien dangereux voisin.

LYCAS se trouble à cette vue ;Pour Hélène quel embarras ! .

L'heureux Lycas., entre ses bras,Croit que Vénus est descendue.II brûle !. .. Mais à son secours,L'innocence vient elle-même,On respecte Fobjet qu'on aime

Lorsque l'on aime pour toujours.

TANDIS qu'Hélène effarouchée,''

De ses appas craint le larcin ,

Lycas, d'une tremblante main ,Remet FEpingíe. détachée.

E ij

noo ALMANACH

Que de trésors, que de plaisir

Lycas avait en fa puissance !

Mais fa plus douce jouissanceEst de se priver d'en jouir.

A P EINE il achevait Fouvrage,

Que son Hélène, en Fembrassant,De son amour reconnaissant,Lui donna FÉpingîe pour gage.Tendre gardien de mon honneur,

Reçois la clef du sanctuaire ;L'Amour te sait dépositaireDu bien qu'a sauvé k pudeur.

Par M. DE MOUSTIER.

LA VIE, ;

MORALITÉ. \

Air.: Nous sommes précepteurs c£Amour,

JLA vie est un vieil échiquier,"

Qui de cases noires abonde, \, Et que le sort, adroit Banquier,

Promène en tous lieux à la ronde. ;

Par M. REGN.AULD,DE BEAUCARON.

DES GRÂCES. lot

CONSULTATION D'URSULE.

.,Air : Ce fut par la faute du sort.

JLL est un mal, un-mal affreux,

Qui souvent arrache la vie ,

Toujours, des traits les plus heureux,Altère ou détruit l'harmonie.

N'aguères je mourais de peur,

Esculape a fini mes peines,Et me soustrait à sa fureur,En Fintroduisant dans mes veines, bis.

MAIS on m'a dit qu'un aulre mal

Est cent fois plus terrible encore;Aux jeunes ans il est fatal,Et dès qu'il se montre, dévore.Hélas ! dit-on, presque toujoursC'est dans le coeur qu'il prend racine,Et contre lui point de secours,II se rit de la médecine, bis, '

O MESSIEURS dela Faculté,Quelle perspective est k nôtre !

Mais, ne peut-on par charité,Donner ce mal ainlì que l'autre ?

E iij

ioa[ ALMANACH

De grâce, vous qui savez tout,Dites à la tremblante Ursule ,S'il n'est pas quelque Jauberthouí (*')

Qui,, dans pareil cas, inocule, bis.

Par M. LB'FRAKC.

C H A' N S O N.

Air : Vive le bonheur.

VIVE î'obsçurité;Du plaisir c'est la mère ,

La lumière

Effarouche k volupté',Le mystère

',

Enhardit îa timidité.

C E fut pout aîiéger nos chaînes,Et compenser les maux du jour,Que le sort, touché de nos peines,Nous donna la nuit & l'ampur.

VIVE I'obsçurité, &c.

Par M. DE THÈI?.

( *) Fameuxìnoculatetv, :

r> ES G R A C E s. ióf

MYRT.IL ET ANNETTE,

Air : Un jour Guillot trouva Lisette.-

JU EPUISîongtems, pour ma Bergère,-

Soupirait le galant Myrtil ;Un soir d'été, fur la fougère ,-

, Assisprès d'elle , ah! lui dit-ií,-Si, comme moi, fille charmante,Tu connaissaisun certain mal

Que l'on aime, & qui nous enchante!-II n'est point de bonheur égal.

DEMANDE àThéone, àZémire;:ConsulteElise, ou bien tes Soeurs;Toutes ensemblevont te dire ;II fait le charme de nos coeurs.Souffreque je te communiqueLe mal qu'il faut avoir un jour ;L'innocente Annette réplique :

Comment se nomme-t-il? —L'Amour.—

EH bien ! Berger, à quelles marquesLe connaítrai-je , & que sent-on? —

Les plaisirsdes plus grands Monarques-Nc sont rien en comparaison.

E iv-

104 ALMAHACH

Des Bergères , des Souveraines ,L'Amour excite les"désirs :

II cause pourtant bien des peines jMais ses tourmens sont des plaisirs!

PAR un penchant involontaire ,Toujours on cherche son Berger jDès qu'il s'éloigne, solitaireOn va dans le bois, y songer.Vous mirez-vous près d'un rivage,Vorre oeil attentif, curieux ,N'y voit fans cesse qu'une imageQui revient, & fuit en tous lieux.

ON n'a plus alors qu'une idée ;Tout se rapporte à cet objet:Notre amè en est si possédée,

Que tout, fans lui, bientôt déplaît.A son nom seul îe coeur soupire ;La crainte se mêle à Fespoir :Est-il absent, on le désire ,Et l'on redoute de le voir. —>

BERGER, vous me trompez, peut-être ? —

Non , répond Myrtil à Finstant.—Eh bien ! je crois íe reconnaître,Ce mal que vous me vantez tant.

D ES * GRÂCES. 105

II ne m'est pas nouveau , fans doute ;

Myrtil croyait être à son but,

Quand soudain k Bergère ajoute :

J'éprouve ce mal pour N **.

Far M. TURSIND-MEEDI-TSAAR.

IN-PROMPTU,

Chanté à deux jeunes Mariés, îe jour de leursNoces.

Air: Daigne écouter, &c.

^HANTONS, Amis, l'union couronnée,Du couple heureux dont FHymen en ce jourVient à jamais d'unir îa destinée ; T ,.

Chantons, Amis, le bonheur de Î'Amour. jLe bonheur de I'Amour.

AVANT la fin d'une union si belle,Dans nos forêts, pour un plaisir nouveau;On pourra voir la tendre tourterelle \ ,.

Cesser, enfin , d'aimer son tourtereau. J

D'aimer son tourtereau.

Par M. BOINVILLIERS,à Versailles.

ET

•Jû6 A L M A H 'A.C M

A MADEMOISELLE LEG***,

En lui présentant des Roses.

Air : Pourriez-vous bien douter encore ?

U'AIGNEZ sourire au faible hommage,.

Qu'un Ami.voû.s offre en çe jour;Ces fleurs modestes sont îe gage

,Et lé symbole de I'Amour.Pour être récemment' écloses,Elles n'o.nt pas votre fraîcheur ;.Ivlais FAmitié; donne d«s roses,

, Etle.tendra Amour, donne un coeur.

- PUISSIÉZ-VOUS„ charmante Julie,Entendre îa voix de ce coeur ;D'une grâce jeune & jolie,II ne sçaurait tromper Fardeur.

Souvenez-vous sur toutes choses'

De mettre à profit les instáns;

Lorsque. l'on veut jouir des roses,II faut les cueillir au Printems.

Par M, LÉGER.

DES GRÂCES. 107

LES MODESTES AVEUX,

Réponsede Madame.'toEF à une Dama-

qui íui avait demandé des Couplets.

Air: Avec les jeux dans le village,-

U ES eaUxdivines d'Hyppocrène,.Ma Muse vient de s'abreuver ;Ces Vers qui partent de ma veine ,,Je les ai faits fans y.rêver.

Apollon nie les jette en moule... .-

Quand ce Dieu vient à;s'ékncer;Chez moi, ça coule, coule , coule !'

C'est un charme que d'y penser ! bis.-

D E ces heureux momeils, Madame,Je voudrais pour vòus profiter : -

Quel chagrin mortel pour mon ame,Si j'allais ici vous rater!

Mais, un.sujet si beau m'enffiurie!

J'éprouve de brûlans transports,Et' déja d'aise je me pâmeAu bruit flatteur de mes accords, bis.

M'A lyre est belle, elle est sonore,C'est l'avis de nos connaisseurs;

E vj

isS A L-.M- ANA C H

Èîle résonne dès l'aurore

Sous les doigts de mes Amateurs»

Ma lyre , par eux-exercée,Ne rend que des sons enchanteurs ;J'ai vu souvent leur main lassée

En tirer encor de flatteurs, bis.

AUPRÈS de vous, belle Euphrosine,

J'apprendrai ces Airs ravissans ,

Que I'Amour, de fa main divine,Nota dans les plus doux.momens

Quel bonheur pour nous, chère Amie,De pouvoir répéter ses sons !Et serrant le noeud qui nous lie,Pratiquer ses douces leçons ! bis.

J'Ai fait Féloge de ma lyre,L'on se plaît à vanter son bien jPrès de îa vôtre , il faut le dire,Ma lyre , en vérité , n'est rien.De cette lyre enchanteresse,Vous jouez divinement bien :En tout, vous êtes ma maîtresse;Votre jeu plaît plus que le mien. bis.

Par M. CLOTTEKEAU.

DES GRÂCES. IO*

AUX VESTALES,

QUI ONT REÇU ISSÉ PARMI ELLES»

Air : Jupiter* un jour, en.fureur.

ViiAND vous avez admis Isfe

Dans votre enceinte solitaire,Les Dieux de Gnide au Monastère,

Sur sespas ont tous glisse.En vain à cette aimable escorte,VOUSeussiezferme' Je Couvent ;

Elle y pe'nètre souvent 1

Sans qu'on ouvre la porte. S

LE Chefemplumé des Amours,Si par hasard il vous assiège,Pour vous conduire dans le piège,

Emploiera peu de détours.

Vos fronts font couverts d'une toile,

Qui les de'robe à tous les yeux.Gelui du plus grand des Dieux \ .

N'est-il pas ceint d'un voile ì i

E N voyant cet épais bandeau

Qui fur fa paupière repose,A son teint de lys & de rose,

Comme à son divin flambeau,i

II© A L M A N A C H

Á l'aspect sur-tout du mystère,

Qui suit en tous lieux cet enfant,

Chaque soeur, au même instant, V,.Le prendra pour son frère. j

Ah ! s'il est entré parmi vous,Prenez bien garde que le Traître

. Ne vous fasse à la fin connaître,

Jusqu'où s'étend son courroux.

Craignez que ce jeune profane,Au mépris' de-toutés les loix,

JN'incendie une autre fois- V ,Le Temple de Diane. S

Par M. le Chevalier DE CUBIÈRESV

COU P L ET

A une jeune Dame borgne, qui s'affligeait dece malheur.-

Air : Vous l'ordonne^ ., &c.

"JLí'uN.dè v/Bsyeux, la perte vous est chère,Pour moi des Dieux elle est le plus beau-don....Un seul f/stìt pour troubler ma raison , ,

Jugez d/s maux que deux auraient pu faire.

Par M. SALLE,

DES G U G î I. 11J

LES .MÉTAMORPHOSES

DE L'AMOUR.

Air : Lucas , un jour dans la prairie,

ou, Du Serin qui te fait envie.

JL ISET T E, un jou r dans la prairie ,

Apperçut une belle Fleur ;La jeune Bergère, attendrie,Admirait la vive couleur.

Ah ! dit-elle dans son ivresse,Je reviendrai te voir demain ;Belle Fleur , toute ma richesse,,Je veux t'arroser de ma main ! . bis,

L E lendemain , quelle disgrâce !

La Fleur venait de se faner ;Une Gerbe était à la place ,Dorée & prête à moissonner.

Ah ! dit-elíe avec allégresse,

. Je reviendrai te voir demain ;Bel Epi-, toute;ma richesse ,-. , .

Je veux t'arroser de ma main ! iris.

DÈS l'aurore, 1ajeune Lise

Accourt dans un doux abandon ;

ÏI2 ALMANACH

Mais plus d'Épi ! quelle surprise !

Elle ne voit plus qu'un Chardon !

Va, lui dit -elle avec tristesse ,Je reviendrai te voir demain....

Ne crois pas qu'ici je te laisse ,Je veux t'arracher de ma main .' bis.

POUR la dernière fois, Lisette

; Revient au gazon merveilleux ;Sur le Chardon elle se jette ;Mais un Serpent fiffle à íes yeux !.. •

Pour le coup, la jeune BergèreJette un cri, cède à la frayeur,Et va raconter à fa mère

Ce qui vient de causer sa peur. bis.

Si cette Fleur, lui dit Sylvie,S'est changée ainsi chaque jour,Les quatre Saisons de la vie

De même transforment l'Amour.Au Printems, c'est un feu qui brûle',L'Êté , c'est un arrangement,L'Automne, c'est un ridicule ,

L'Hyver, c'est un affreux serpent ! bis.

Par M. DUCRAYDU MIWIL,

i> r s GRÂCES. ir?

COUPLETS

Adressésà M. DE S G, & chantés par un

jeune Fermier, son Vassal, au repas des

Noces de fa Soeur, que ce Seigneur Bienfai-

sant avait-daigné honorer de sa présence. .

Air: Daigne écouter * &C

APPLAUDI SSANT à la plus douce ivresse,De deux Époux vous comblez les désirs ;

Quand votre coeur sourit à leur tendresse,") ;.Votre bonté partage leurs plaisirs, j '

Partage leurs plaisirs.

Vous chérissez ces lieux où l'innocenceDe l'Age-d'Or offre partout les traits,Où la gaîté , soumise à la décence, \iFile nos jouis dans le sein de la paix, S '

. Dans le sein de la paix.

SIMPLE & sans fard, notre aimable sagesse,

N'affecte-point trop de sévérité ;Le sentiment i'accompagne sans cesse, \,.Et leur accord produit la vérité, i

Produit la vérité»

114 . A L M A M A C H.

AMANS, Epoux, Amis, toujours fidèles,Du sombre ennui bravant le lourd fardeau,Le Tems pour nous peut-bien avoir des A

aîíSS;. T >'•

Mais l'Amour règne en ces lieux fans ban- (

deau,.En ces lieux fans bandeau.

Si dans nos moeurs vous retrouvez TimageDe la vertu dont vous suivez les loix ,

Acceptez-en lé précieux hommage, 1..Et jouissez du plus beau de vos droits, 5

Du plus beau de vos droits.

C'ÉTATT à vous d'embellir cette Fête :De votre aspect tous les'coeurs font épris ;

Depuis longtems vous aviez leur conquête,Mais en ce jour vous en goûtez le prix.Depuis longtems vous aviez leur conquête,Mais en ce jour vous en goûtez le prix,

Vous en goûtez le prix.,

Par M..ÌS Chevalier.DEWALTENEZ.

b- E S G R A C E S. 115

LE RÉVEIL D'UN AMANT

DÉLICAT.

Air: Bon soir * ma jeune & belle Amie.

\£ u EL plaisir ! quelle douce ivresseí

Tu m'as fait goûter dans tes bras !

O mon Amie ! ô ma Maîtresse í

Je veux me fixer fur tes pas.

LA Nature, en formant tes charmes,Te fit pour soumettre nos coeurs': - .De l'Amour, qui brave les armes ,N'a point vu tes attraits vainqueurs.

DE rester à jamais fidèle ,Je fais en ce jour le serment ;Dans tous les tems tu seras belle ,Je perdrais trop au changement.

C Ac HE-Mo 1 bien ce qui te tenteSi mon coeurne peut te l'offrir ;Te voyant l'ame mécontente,J'aurais, trop, hélás ! à souffrir.

Par M. DR LA VIE VILLE.

iiá ALMANACH

RIEN DE PLUS VR AI.

Air: Non, non, Dorìs * ne pense pas.

Ouï, c'en est fait, &, pour jamais,-Je renonce à toutes les Belles;Un pauvre Amant dans leurs filets,Souffre des peines trop cruelles.Si vous paraissez dans leur coeur

Jaloux d'occuper une place,Plus vous leur témoignez d'ardeur,Plus les ingrates font de glace.

A MILLE foins, à mille pleurs,Leur ame est-elle enfin rendue ?

La plus grande de leurs faveursNe vaut pas une nuitjperdue.Coure après elles qui voudra ;Plus de voyages, plus de veilles.

'

Quiconque m'y rattrappera ,Qu'il mt coupe les deux oreilles.

Par M. LAR de Falaise.

B ES GRÂCES. 117

LES USAGES MODERNES,

Air: On doit soixante mille francs.

3 AD1s, fans aucune façonDe son père on portait le nom ;

Oh I la sotte méthode '. bis.

Aujourd'hui, d'un Bourgeois le fils

S'érige en Baron , ou Marquis ;Ohi la charmante mode ! bis.

JADIS, pour payer son Marchand,. II falloit de l'argent comptant;

Oh ! la sotte méthode ! bis.Mais aujourd'hui, tout est crédit

Et des Créanciers on se rit ;Oh ! la charmante mode ! bis,

JADIS, en stériles amours,_pn consumait ses plus beaux jours;

.Oh ! la sotte méthode ! bis.

Aujourd'hui, par deux doigts de cour,On obtient un parfait retour ;

Qh I la charmante mode i bis.

«S A-L M A H A C K

JADIS, un Mari qu'on trompait,

Tapage à la maison faisait.

Oh! Ia sotte méthode î bis.

Aujourd'hui ce n'est plus cela,

Quand t'Amant vient l'Epoux s'en va;Oh '. la charmante mode! bis.

Par M, DE VALLOIS.

LE BON CONSEIL.

Air-: Des Triolets.

-ILA rose qui naît au Printems

N'est faite que póur la Bergère ;Doit-on cueillir en ses vieux ans,La rose qui naît au Printems.?

Marton, renoncez aux Amans-;Au mien en vain vous voulez plaire;La rose qui naît au Printems

, N'est faite que pour la Bergère.

Par M. OE LA GRANGE,

I) E S G R A C E S. 119

A DEUX NOUVEAUX ÉPOUX,

A leur arrivée en Province.

Air : Je veux le mot pour rire.

JLJNF1N , je vous revois Époux ,Et c'est l'Hymen qui, parmi nous,

Dans ce jour vous ramène.Est-il un lien plus charmant-!

Quand on le doit au sentiment;Ce font des fleurs qui forment votre chaîne, bis.

LE Dieu des fidèles Amans,A reçu vos tendres sermens

Sur les bords de la Seine ;II est le Roi de ces beaux lieux ,Dans vos coeurs il règne encor mieux :

Ce font des fleurs qui forment votre chaîne, bis»

BIEN dévotement tous les jours,En tonnésl'Hymne des Amours,

Sans oublier l'antienne.

Qui pourrait de même que vous ,Goûter les plaisirs les plus doux ?

Ce sont des fleurs qui forment votre chaîne, bis.

IÎO ALMANACH

DANS ces agréables inflans,

Daignez-vous montrer indulgens,

; Pour les fruits de ma \'eine ;

Puissé-je, par de nouveaux chants,Vous redire encor dans vingt ans ?

Ce sont des fleurs qui forment votre chaîne, bis.

Par M. BAUGltl.

I N-P R O M P T U,

Fait en soupant chez Madame DES L.... •

Air; II pi en souvient, Lucette,

JL E tems couse trop vîte ,

Quand cn le passe ainsi ;'Pour enchaîner fa fuite ,JI faudrait vivre ici.

Buvons, chantons ensemble

La Reine de ces lieux ;L'Amitié nous rassemble:

Ç)ù peut on être mieux?

Anonyme.

L'HEUREUSE

DES G îl A CES. I2ï

L'HEUREUSE RENCONTRE.

MUSIQUE DE M. GUICHARD.

RONDE.." ' .

ELLE feint 3'être en colère,Ses yeux s'arment de rigueur ;

Année 1789. . F

lï? ALMANACH

A cette vaine clameur

L'Amour ne se méprend guère,

Quand on sent, &c.

Ç o Li N qui sçait bien l'usage,S'alarme peu de cela ;Dit qu'avant d'en venir là ,Fille tient même langage,

Quand on sent, &c.

IL devient plus téméraire,Plus faible devient Lison ,Et de la faible raison

II sçut au mieux la distraire.

Quand on sent, &c.

APRÈS quelque tems dTvreffa,II fallut en rester là ;On doit s'attendre à cela.

Qui pourrait aimer fans cesse!

Voyant la fin du plaiosir,Ils furent forcés de fuir.

Par Madame GERYAI*.

DE S G R A C E S. lîï-

L' E X E M P L E,

OU L'EXCUSE BANNALE D'ES

MALHONNÊTES GENS.

Air.: Foin des têtes lunatiques.

A H ! que le monde est injuste']!De toute pièce on m'ajuste ;

Messieurs, trêve à vous, hoûs* hoûs; b,

Doit-on se mettre en colère,

Quand je fais ce que je-vois faire?

JEst-on coupable entre nous,De hurler avec les loups ?

PAR-TOUT on vole, on grapille;

Robins, Traitans, chacun pille,' Tout regorge de filoux ; bis.

Et l'on se met en colère , &c.

PERFIDE avec politesse,On s'entretrahit fans cesse

En disant : je fuis à vous ; bis.,

. Et l'on se met en colère, &c.

PAR une histoire qu'on forge,

Tranquillement on égorge,Celui dont on est jaloux; bis.

Et l'on se met en colère, &c.

Fij

ÏÎ4 A L M A H A C H

DES loix, des moeurs on se mocque;

L'imprudent qui ies invoqueEst mis au nombre des fous ; bis.

Et l'on se met en colère, &c.

MONDE pervers & volage,Mes défauts font votre ouvrage ;Ne vous en prenez qu'à vous ; bis.

Doit-on se mettre en colère ,

Quand je fais ce que je vois faire î

Est-on coupable, entre nous,De. hurler avec les loups ?

Par M, DE THÉIÎ.

RÉPONSE.

Air: Tu croyais en aimant * Colette.

\3xsi, Monsieur le Peintre infidèle,Oui, chacun doit s'en irriter ;

Quand on a le choix du modèle,C'est au bon qu'on doit s'arrêter.

JE scais que le Vice a ses Temples ;Mais croyez qu'ils font peu nombreux,Et qu'on ne manque point d'Exemples,

Quand on veut être vertueux.

Anonyme.

DES GRÂCES. HÇ

PETITS REPROCHES

D'un jolie Femme qui n'aime pas le Phébus,

A MESSIEURS LES POETES PASSÉS,PASSANTS ET A PASSER.

Air : Non ., non , Doris ., ne pense pas.

•(PRÉTENDUS enfans d'Apollon,Reformez donc votre langage;Chez vous la rime & la raison

Se font la guerre à chaque page.Si vous aimez une Beauté. ...

Est-elíe brune ? Est-elíe blonde ?

N'importe ? à votre oeil enchanté,C'est bien la plus belle du monde.

SES yeux sont toujours des flambeaux,Jettant de vives étincelles ;L'Amour , qui les trouve fort beaux,Y va soudain brûler ses aîles.

Ou bien vous prenez des ciseaux,Et vous allez , suivant l'usage,

Craignant ses caprices nouveaux ,

Couper les ailes du volage.F iij

iî6 ALMASACH

L'AMOUR est aveugle , dit-on ;Mais vous lui rendez la lumière :

Comme il- n'est qu'un faible enfançoît,Vous lui donnez les étrivières.

Vous le brouillez avec l'Hymen ;

Pour vous c'est-là la moindre affaire»

II sera son ami demain.;Mais hier c'était le contraire.

L'AMOUR , pour vous, dans son carquoisEut toujours des flèches dorées,Et fa main les lanûe à la fois

. Sur vingt Maîtresses adorées.

Ou bien , lui rendant son bandeau ,Ce Dieu prend Iris ou GlycèrePar un choix qui semble nouveau rOu pour sa. Soeur ou pour sa Mère»

Vo u S le menez au fond des bois, !

Là, bien assis au pied des chênes,'

De la plus lamentable voix,Vous lui contez toutes vos peines.Vous attendrissez les Échos

En parlant toujours de vos chaînesjEt les Nayades sous les eaux

Vont maudissant vos inhumaines.

DES GRÂCES. ia?

L'ON voit que vous savez à fond

Le jargon plaisant des toilettes jCe bavardage me confond >-Je n'entends rien à vos sornettes«

Parlez plus raisonnablement,Alors nous agirons de même ;Nous vous croirons tout simplement «

Quand vous viendrez nous dire : j'aime,

Par M. CLOTTERE'AUÍ

A MES AMIS.

Air : Du Serin qui te sait envia,

JJ' Ès le matin de la jeunesseJ'entrevois le soir de l'Amour;Hâtons-ncus , Amis , le tems pressd,Pour jouir nous n'avons qu'un jour.

Qu'uiie crainte lâche & frivoleNe suspende point nos deíìrs ;Plus le tesns aisément s'en vole,Plus ii appartient aux plaisirs, bis.

Par M. DE LA GRANGE.

F iv

IÎS ALMAÌÍACH'

C H A N S O N..

Air: Du Prévôt des Marchands,'

.A H ! disait Licas l'autre jour,Ah ! perfide & cruel Amour !

Je n'abjure point ton empire ;Lise est aimable , elle á-mon coeur JMais veuille adoucir mon martyre,

• En adoucissant mon vainqueur.

POUR piquer Lise , je le seais,S'occuper d'elle c'est assez ;J'éclate donc, & de mes peinesJe me plains tout haut nuit & jour;Je les dis au bord des fontaines,Et FÉcho les dit à son tour. ;

MAIS pour qu'au gré de son defír -

Lise n'ait plus ce déplaisir;Amour, inspire lui de faire

Dans un bien favorable instant,

Quelque chose qu'il faille taire ,Chacun de nous fera content.

Par M. LECACHÌ.

B E S GRACES. 129

A M. LE COMTE DE R***.

Air : Lise chantait dans la prairie.

jl'AI, l'an dernier, chanté victoire,Oui, c'est la pure vérité ;Mais de ce trait de mon histoire

Comme vous m'avez dégoûté !Ah ! Seigneur, s'il avait pu croirePar vous, un jour, être cité,

Quel Rimeur, jaloux de fa gloire,Eut jamais (bis. ) cru chanter victoire !

Par M. LEFRANC.

ÉLOGE DE TRENTE ANS ,

A Madame DE F**, qui regrettait.de n'être

plus à vingt ans, & qui s'affligeait d'en avoirtrente.

Air : On compterait les Diamans.

Jt GLÉ ,'ce n'est point à vingt ans,

Qu'est le bel âge de la vie ;Une femme dans son Printems

île fcait encor qu'être jolie.FT

ÏJ0> ALMAHACH.

Elle voit fuir, avec douleur,.Une Saison toujours si chère ;Mais FAmour,qui fait son bonheur,.Est à.cet âge une. chimère, bis.

C'EST à trente ansqu'on scait aimer ^

Qu'on sent le prix de la tendresse ;Femm&à trente ans scait nous charmer,Sans brûler d'une folle ivresse.

Elle n'écoute plus l'Amant

Qui la fait Reine de Cythère ;Ce n'est que par le sentiment

Qu'on peut espérer de lui plaire, bis,-

LORS son triomphe le plus doux

N'est point de briller d'ans les fêtes,;A ses yeux le coeur d'un ÉpouxEst la-plus belle des conquêtes.Idolâtre de (és enfans,Elle se voue à son ménage,Et préfère ces soins touchans

Aux vains plaisirs du premier âge. bis.

Au commerce des vrais Amis,Femme à trente ans devient sensible ;Avec eux mille affreux soucis

Ne troublent point son coeur paisible,

B E S 6 R A e Ë S» t JB

L'Amant jure d'être constant,Et dès le soir quitte fa Belle ;L'Ami ne fait point de serment,Et demeure à jamais fidèle, bis.

Ah .' si je viens à m'engagerDans les liens du Mariage,Églé, je sens tout le danger'Dîme femme jeune & volage*J'en désire une , comme toi,A trente ans belle fans parure ,Et fidelle à suivre la loi, (,*)

Que lui prescrivit la Nature, bis.

P a? M. P'LÒUV'YÉ.

(*) MadamedeF**,-pourquiÉetteChansonaétéfaite,.estvraimentle modèledes Mères.Noncontented'avoir'nourrisesEm-ans.desonlait, elles'escoubliéeelle-mêmepournes'occuperque d'eux.Ni l'attraitpiquantdesplai--sirs,nil'empiredelamode, ni là craintedu ridiculen'ontpuladétourneruninstantdesesdevoirs; elles'estdévouéeavecuneverlueuseintrépiditéà sonétatde mère. Specta-cles,Jeux,Repas,Sociétés,touta été immoléà l'amoúrMaternel.HeureuxlesEnfansdont les Mèresrespectent'ainlilesDroitsdela Nature! HeureusesMèreselles-mêmes-quitrouventdanskursAugustesfonctions-lesrécompensesdestinéesa ceiíêsçrìiis'ylivrent!

F vj

1J» A L M A N A C K

A UNE INDIFFÉRENTE.

Air: Qui par fortune trouvera.

JPOURQUOI, Zelmis, attachez-vousTant de prix aux richesses?

- Vous aimez For & les bijoux ,Et quêtez des largesses.

L'or éclate fur vos cheveuxLes plus charmans du monde >

Et vos dents offrent à nos yeuxLes perles de Golconde.

.VOULEZ-VOUS avoir un trésor,

Qui vous est nécessaire,Et qui plus précieux que For

Vous manque pour nous plaire.Aimez , relevez vos appas

Par ce charme suprême ,Le seul bien que vous n'ayiez pas,

C'est d'aimer qui vous aime.

Par M. le Chevalier DE CHBIÈÍM;

B ES" G R A c E y. ryys

L'H E UREU X OISEAU.

Air : II pleut ., il pleut, Bergère,

\£ u E je te porte envie ?O mon joli Serin !

A la belle SylvieJe te donne demain.

Va, que rien ne t'arrête ;Va posséder son coeur ;Jouis de ta conquête,Au prix de mon bonheur.

J E la vois de ta cage

T'appeHer fur ses doigts,Carresser ton plumage,Te baiser mille fois.Sensible à ses carressès ,Je te vois à ton tour ,Par mille gentillesses,La payer de retour.

SANS qu'elle s'effarouche ,Tu pourras tout oser, •'

Sur ses yeux, sursa boucha»Cueillir plus d'un baiser.

IJ£ A L M A N A C H

A ton aîle légère ,Rivale du Zéphír,.De la jeune BergèreLa gaze va s'ouvrir.

SUR chacun de ses charmes

Savourant le plaisir,Sans lui causer d'alarmes,Tu vas les parcourir.C'était Je bien suprême ,Où j'osais aspirer !

Mais.FAmour à moi-même

Vient de te préférer.

QUE je te porte envie, &c.

Par M. G EN DR Y.

MORALITÉ.

Air: Non , je ne serai pas ; etc. '

« \£UEL serait mon bonheur si je pouvois vouslire ?»

Ainsi parle un Amant; gardez-vous d'y souscrire.

Celle qui prend la plume aux dépens de son coeur,

Quand elle écrit son nom, signe son déshonneur.

Par M, REGNAULT DÛ BEAUCAKON.

DES GRÂCES. IJÍ 1

ORAISON FUNEBRE DE MON SERIN.

Air: Att fond d'une sombre vallée.

JA ESPXEc T.EZ ma douleur profonde.}

Fuyez tous les lieux où je fuis ;Oiseaux , cherchez un autre monde,VOSchants irritent mes ennuis.

Mais, hélas! que fais-je moi-même,Dans ces bois, trempés de mes pleurs?Ici, j'ai perdu ce que j'aime,Tout m'y rappelle mes malheurs.. bis>

JADIS cesrruisseaux, ces fontaines,Ces fleurs,' ces bosquets, tous ces lieux.j.Ces côtaux, ces riantes plaines',Enchantaient mon ame & mes yeux.Qu'alors sous ces épais feuillages ;J'ai de fois passéd'heureux jours!Mais parmi ces charmans bocages,Pipi m'accompagnait toujours, bis,

O! des oiseaux , ïe plus aimable-,Objet de mes plus tendres foins I

Hélas ! de ta fin.misérable.Mes yeux ont été les témoins.Je Fai vu moi-même, avec rage,Tous mes sens étaient dans l'effrois

t$6-- A i- M A S A C H

• De mes bras forçant le passage,Le monstre s'élancer fur toi. bis.

J'AI pu le voir, & je respire .'

J'ai pu survivre à ton malheur !

Ah! pardonne avant que j'expire ,Laisse-moi chercher un vengeur.

Oui, Pipi, je jure à tes charmes

D'immoler ton lâche assassin ;Je prétends éteindre mes larmes

Dans le sang du chat du voisin, bis.

PAUVRE Pipi, de ma vengeanee

Quel fruit retirer désormais ? ., „ . ,

je t'ai .perdu fans espérance,Béias ! de te revoir jamais.C'en est fait de ces gentillesses,Dont tu m'amusas tant de fois ;Philis n'aura plus tes carresses,

'

Elle n'entendra plus ta voix. bis.

SOUFFRE que j'érige à ta cendre (*)Ce Monument de tes malheurs ;

(*) Je n'ai pu arracherauxgriffesdu monstre, quequel-ques plumesà moitiédévorées; je les ai fait brûler, & j'enai renferméla cendre dansune petireurne, qui reposeen-tre deuxsaules, fous un tas de pierres rangéeBavecoxdjc»fur la plu»apparente«n lit cesmot»: Cy(jftmanw'r. -

DES GRÂCES. 137

Chaque jour j'y viendrai répandreLe triste tribut de mes pleurs.Je baiserai cent fois ta tombe.. ..

Pipi, je te fais mes adieux ;Mon coeur frissonne , je succombe:, *,

Fuyons de ces funestes lieux, bis.

Par Madame G EHDRY.

'COUPLET

Adresséà Madame la Marquise deST. LEG***

p.ir ses deux Filles cadettes, qui lui ont sou-haité fa Fête avant les deux aînées.

Air: L'amitié vive &•pure.

IV o u s aurions dû, peut-être,'Attendre après notre tour;

Mais le coeur n'est pas maîtreDe contenir son amour.De cette ardeur vive & pure ,Pourquoi's'étonner d'ailleurs ;Les boutons dans la nature ,Vont toujours avant les fleurs.

Par M. LÍGER.

Ì$ÍS A L M A H A C M

A MON AMIE.

Air.: Avec les jeux dans le Village,

13 ANS les jardins de l'ídalie,Je cueille des bouquets charmans;Je les présente à mon Amie

Qui répond à mes scntimens.-Dans ses yeux îe plaisir qui brille,Passe soudain comme un éclair ;Son esprit qui toujours pétille,Ne s'envola jamais en l'air. bis.

PURE Amitié! tu dois m'apprendresComment tu fais pour tout charmer ;Á tes désirs je dois me rendre ,Qui mieux que toi sens m'enflammey.Je ne puis jamais méconnaître,Le digne prix de tes bienfaits ;Lorsque le hasard me sit naître,Je fus séduit par tes attraits, bis.

Par M. DE GAALON, de Caeíi.

DES GRÂCES,'tyç

LE MOIS DE MAL

Air : Quand i'amitié devient amour,

A. U mois de Mai, fur íe gnzon,

Que je me plais avec ma Belle !

Que j'aime la jeune Ninon ,Au mois de Mai, fur le gazon!C'est-ià que je puis, fans façon,Rire & folâtrer avec eile.Au moi de Mai, fur le gazon ,

Que je me,plais avec ma Belle!

Au mois de Mai, fur le gazórf,La plus Cruelle aime à se rendre ;Ah ! comme l'Amour est fríppon ,Au mois de Mai, fur le gazon!En Vain le coeur veut dire non ;Comment pourrait-il se défendre î

Au mois de Mai, fur le gazon,La plus Cruelle aime à sc rendre.

A u mois de Mai, fur le gazon ,

Pourquoi ne puis-je toujours être?

Mais las ! on n'est pas toujours bon

Au mois de Mai, fur le gazon î

Î4<5 ALMAÌÎACK

II faut bien quelque teins, dit-on , ]Pour mieux pouvoir y reparaître.Au mois de Mai, fur le gazon ,

Pourquoi ne puis-je toujours êtres

Par M. LA R... de Falaise.

LA CONSOLATION.

Air : Je suis Lindor , &c.

J.JE vous aimer je n'ai pu me défendre ,Vos malheurs seuls auraient sçu m'attendrir;Dussai-je aimer sans espoir du plaisir,C'en est assez de toucher un coeur tendre.

DE FAmitié, quand l'Amour est la suite,Cc sentiment est mille fois p'us doux-;Tel est celui que j'éprouve pour vous ,

Qu'un doux retour envers moi vous acquitte.''

D'UN même coeur doués par la nature,Faits l'un pour l'autre, & tous deux malheureux.Consolons-nous en nous aimant tous deux ;C'est à l'Amour à venger son injure.

Anonyme.

B E S Gî'iC ES, Ì4Ì

LES DESIRS INCONNUS,

-A MADAME BL.... ÂGÉE DE 30 ANS.

Par un jeune homme de 16 ans.

Air: Bon soir * ma jeune &, belle Amie,

*J H tourment qui fut votre ouvrage,Excite vos ris & mes pleurs,Cessez un cruel badinage,Et connaissez mieux mes douleurs.

MA voix meurt, ma raison se trouble,.-

Quand fur vous je porte les yeux ;

Suis-je feu!, le charme redouble,Et je vous vois encor bien mieux.

J'AIME ce tourment que j'ignore,Je m'égare en formant des voeux ;

Quand ce feu cruel m: dévore,Je sens qu'il doit me rendre heureux*

LE remède au mal qui me presse,Sans doute a des charmes puissarrs. -

Ah ! je le devine à I'ivreffe. Des désirs qui brûlent mes sems*

Ï4Î A L M A M A C H

DE ce bien .suprême, où j'aspire,Quelquefois je crois approcher;Tout mon bonheur, tout mon martyre,En un point semblent se toucher.

EN vain mon oeil qui vous adore,Se porte fur tous yps appas;Mes sens m'en indiquent encore,

Que mon esprit ne conçoit pas.

JE sens que par des noeuds de fiame,A vous je puis être lié,D'un secret qui confond mon âme,Découvrez-mo; l'autre moitié.

AH ! voici Finstant de vous rendre,

Pourquoi me fermez-vous vos,bras ì

Puis-;^ jamais être plus tendre?

Aurez-vous jamais plus d'appas ?

Par M, RAJTGIER.

» E s GRÂCES. 14$

LE LYS ET LA ROSE,

FABLE*

Chftntéeà Mademoiselle LE M **, qui relevait

de maladie.

Air : Avec les jeux dans le village,

U N E Rose était cultivée

Dans le parterre de Cypris ;Sa tige , avec foin conservée,Déplaisait au superbe Lys.

Quoi ! disaitril dans fa tristesse,Seule elle fixe tous les yeux!Chacun me fuit & me délaisse.'

Qu'a-t- elle donc de'merveilleux. ! bis*

SA couleur pâle .&passagère ,Est-elíe égale à ma blancheur?Sur fa tige faible .&légère,Peut-elle atteindre ma hauteur!On fçait que l'épine cruelle

Blessequi voudrait la cueillir!J'existe bien plus longtems qu'elle

'

Un jour la voit naître & mourir ! hsi

ÏL dit, soudain dans fa colère,Et fans écouter ses raisons ;

144 A L M A M,A :C :K>;

Du soleil, de sa tête altière,II lui dérobe les rayons.La fleur, dans fa douleur mortelle,A Cypris adresse ses voeux :

Ma Mère ! ô Vénus ! s'eGrie-t-elIe,? Viens me venger d'un orgueilleux ? bis,

VJÉNUS entendit la plaintive,Qui commençait à se flétrir.Pour la protéger elle arrive ,Et s'empresse à la secourir.

Mais ce fut en vain ; la pauvretteLanguit & périt à ses yeux,Et, tout fier de cette défaite,Le Lys resta victorieux ! bis.

V'A , méchant, Tui dit- Cythérée,Qu'attends-tu de cette rigueur?La fleur dont je m'étais parée,Vient de céder à ta fureur !En vain tu i'as fais disparaître,

'

Tu n'en jouiras pas longtems;Près de toi je ferai renaître,Vingt Rosiers au premier Printems ! bis.

. Par M. DUCRAY DU MtNiL.

CHANSON.

D E "s GRÂCES.. 14^

C H A N S O N.

MUSIQUE DE M. KREUTZER. (,*)

AGATHE. .

(') Cet Air eíl tirée d'une Comédie,de l'Auteur deeparoles,qui apourtître : f EpreuvePetirnelle.

Année 1789. G

14Ó ALMANACH

Par M. B o i Nv IL L IE R'S, à Versailles,

DES G R A C ES. iqy

D I AL O GUE.

Ain Sortes de vos retraites, (de J. B. Rousseau.)

L E B E R G E R.

P\ Mi T i É douce & tendre,.Charme consolateur-!

Daigne aujourd'hui m'entendre

Et parier à mon coeur.

, D'Amour je suis Fesclave ,Esclave malheureux !

Fanchêtte qui le-brave

A dédaigné mes feux.

FANCHÊTTE fousíombragsGardait ses blancs moutons,Portant fur son visageLe fruits de rios vallons.

. Beauté, que mon coeur aimeî-. Lui dis-je à ses genoux,

Ma volupté suprême,C'est d'être auprès de vous.

F A N C H E T T E.

FUYEZ de mon asyle , -

Ah ì fuyez pour, jamais > . ;G ij

1$ ALMANAÇH

De mon ame tranquilleNe troublez point la paix.La paix SuFinnocence ,Voilà mon seul amour ;O douce jouissance !

Faut-il te perdre un jour î

LE BERCES.

U N enfant de mon âge'

.,Doit-il faire trembler ?

Mon air si peu sauvagePeut-il donc vous troubler?

FANCHETTE.

Tout Berger est volage ;Et les plus doux attraits,A tout coeur qui s'engage,Préparent des regrets.

L E B E R G E R.

C'EST une erreur, Bergère,II n'y faut plus songer ;

Quand on vous voit, ma chère,On ne sçait point changera

FANCHETTE.

Allez, de votre hommage,Flatter d'autres Beautés,Et compter, au village.Vos infidélités, - •

DES GRÂCES. 1-49

LE BERGER.

D E Fanchette rebelle,Amour, vois la rigueur ;Le Dieu aui la fit belle,

. Doit maîtriser son coeur.

Moi, je suis ton esclave,Esclave malheureux ;Fanchette qui te brave

A dédaigné mes feux.

Par M. CLOTTEREAI;.

LA BIENFAISANCE.

Air: Si j'en juge d'âpres mon coeur,

A CHAQUE Fête, au lieu d'hommage,De fleurs & de stériles voeux,On pourrait amener FusageDe secourir les malheureux.Les fleurs de plus belle apparence,Se flétrissent en peu d'instans ;Mais Fesser,de la Bienfaisance

Survit à Finjure des temps, bis.

Anonyme.

G irj

150 AL M A N A C H

A MADAME DE B....

Air : Je l'ai planté* je l'ai vû naître,

Jol o RT E N SE , en te voyant si belle,De mille traits pleins d'agrément ;

Lorsque ton esprit étincelle,Je voudrais être ton Amant.

QUAND je vois le noeud qui t'engage,Paire tes plaisirs les plus doux ;A ta vertu rendant hommage,Je voudrais être ton Époux.

Q.UAND je te'vois, mère chérie,De tes enfans combler les voeux ,Jè voudrais renaître à la vie ,'-.

Et prendre rang au milieu d'eux.

QUAND j'entends de ta bienfaisanca

Révéler les actes secrets,Je voudrais, bravant î'indigence,Etre l'objet de tes bienfaits.

M Ai s de tous ces voeux , Fimpuissanca,Ne permet qu'aucun soit rempli ;Je les abjure, belle Hortense,

. Et ne- veut qu'être ton Ami.

Par M, DE VALLOIS.

SES 'GRACES. 1^1

PORTRAIT DE MON AMIE ,

Adresse'à M. D ES... qui me sollicitait de lé lui

envoyer.

Air de la Romance de M. Charon : Faire

voudrais * belle Marie.

J\ MI , je cède à ton envie,Je vais peindre l'objet charmant,

Qui fait le bonheur de ma vie,

Depuis que je fuis son Amant.

Puiffai-je d'un pinceau fidèle,T'en esquisser les plus beaux traits;Car ma Julie est un modèleDe vertus, de grâce & d'attraits, bis.

SEIZE ans, fans plus, voilà son âge,Un front, symbole de candeur,Deux grands yeux noirs", un fin corsage,Du lys son sein a la blancheur.

Sans cesse l'on voit fur ses traces

Les Jeux, les Plaisirs ingénus;Elle a le sourire des Grâces ,Et la tendresse de Vénus, bis.

G iv

352 .ALMANACH

A TANT de qualités pour plaire jElle joint les talens du coeur ;De son aimable caractère,Clíacun admire la douceur.

L'Amour honnête.qui l'engage,Est le seul dont elle fait cas,Et mon estime se partageEntre son coeur & ses appas, bis,

O TOI ! quj connais,mon Amie,Par ce tableau que j'en ai fait ;

Ami, ne vas pas, je te prie,Trahir mon amoureux secret.Un petit grain de jalousiePeut souvent causer un grand mal ;

Sçachez que je chéris JulieAutant que j'abhorre un rival, bis.

Par M. le Chevalier EEWALTENE.

DES GRÂCES. 153

LE POUR ET LE CONTRE.

Air: On doit soixante mille francs,

I ORSQU'IRISdans nos Bals brillants,

Éprouve des défagrémens ;C'est ce qui la désole.

Le soir, elle vend ses faveurs,A de riches Adorateurs ;

C'est ce qui la console, bis,-

Q u E la Veuve de soixante ans,Ait encore des Courtisans.;

C'est ce qui la console.

I!s vont la voir très-fréquemment,Pour lui dérober son argent ;

C'est ce qui la désole, bis.

QUE la coquette Roselmis,

Captive Faimable Damis ;C'est ce qui la console.

Damis , chérit fa liberté ,II préfère une autre Beauté ;

C'est ce qui la désole, bis.G v

154' A L M A N A C H

LA jeune Elvire a pour Epoux,Un homme dur, sot & jaloux;

C'est ce qui la désole.

Elle trouve dans un Amant

.Un Ami tendre & complaisant ;C'est ce qui la console, bis.

LE succès d'un timide Auteur,

Dépend d'un rigide Censeur ;C'est ce qui le désole.

Apollon, qui guide son coeur,. Lui donne un laurier séducteur ;

C'est ce qui le console, bis.

Si F Auteur de tous ces CoupletsA réussi dans ses projets ;

C'est ce qui le console.

Lorsqu'un Critique ambitieux,Blâme ses Vers fans faire mieux-;

C'est ce qui ìe désole, bis.

Far M. DE GAALON, de Caen.

D E S G S. A C E S 153

LE FRANÇAIS CAPTIF D'ALGER,

De retour en fa Patrie après trente années

d'Esclavage.

ROMANCE.

Air : De la Romance d'Emma.

S v R les confins de la Neustrie

Est maintenant un Port fameux ; (*)

Là, Poidevin reçut la vie

De gens pauvres, mais vertueux.

II fut Matelot dès l'enfance,Et toujours il suivit Fhonneur ;Son zèle actif & sa prudence,L'auraient dû conduire au bonheur !

CERTAIN Corsaire un jour arrêté

Le Vaisseau qu'il avait monté ;

Alors chacun s'arme & s'apprêteA vendre cher fa liberté.

C) Cherbourg.G vj

1,6 ALMANACM

On fait une noble défense,Et l'on combat avec vigueur.A quoi sert tant de résistance ?

Le Corsaire est déja vainqueur.

TURCS j de vos coeurs impitoyablesTout sentiment a disparu ;Poiflevin , avec ses semblables

Pour esclave se voit vendu.

Le Tyran , dont il est victime,L'accablait sons de lourds fardeaux ;En proie au chagrin qui Fopprime,II déplorait ainsi ses maux.

« A VINGT ans un destin contraire

» Me ravit un père adoré ;» II ne me restait qu'une mère ,» O Ciel ! 6kj'en fuis séparé !

n Ma mère, je conçois tes peines,» Si mes malheurs te sont connus;» Hélas ! ton fils est dans les chaînes ,» Et ton fils ne te verra plus.

» D'AN S la plus profonde misère,» Sans appui, fans bien, fans secours,» Au bout de ta longue carrière,» Que tu passes de tristes jours!

DES GRÂCES. 15,7

» O pleurs ! ó regrets ! ô tendresse !

» Ma mère , je te sens souffrir ;» Tout abandonne ta vieillesse,» Et je ne puis te secourir ! -

» M A1S que dis-je ? Un trépas propice» Sans doute a terminé ton fort;» L'existence était un supplice,» Loin d'un fils que tu croyais mort.

» Et ce fils , chaque jour , voit naître

» Dans son coeur un tourment nouveau» Celui qui de toi reçùt Fêtre» Ne peut pleurer fur ton tombeau.

» NON fans peine, mais fans naufrage,» J'ai quarante ans couru les mers;» Hélas ! depuis mon esclavage» Je compte déja trente hyvers.» Grand Dieu, jette un oeil favorable» Sur tant de maux par moi soufferts!» Daigne'enfin m'être secourable, .

» .Que la mort m'arrache à mes fers ? î>

FLÉTRI par Fâge & la tristesse,Ainsi le pauvre Poidevin ,Dansies pleurs passait fa vieillesse

Sous un Musulman inhumain.

ïtf A L M A N A C H'

Enfans d'une illustre Patrie , -

Deviez-vou;, valeureux mortels,Servirde proie à la furie

De ces êtres durs & cruels !

, MAIS, Ô vous! qui de ces.VictimesAvez amassé la rançon ,Anachorètes magnanimes, ( *.)Vous allez ouvrir leur prison !

Esclaves, prenez patience ,: Sçachez.qu'on pense encor à vous;

Le terme de, votre souffrance,Est pour nous le bien le plus doux.

DÉJA les côtes AlgériennesContemplent ces coeurs généreux,Qui vont, Captifs, briser vos chaînes,Finir vos maux , combler vos voeux.

Par leur zèle , de l'esclavageTrois cent Français font rachetés,•Et déia fur notre rivageUn vent heureux les a jettes.

CHERBOURG, l'Éternel te renvoieTrois de tes enfans malheureux ;Poussant au Ciel.des cris de joie ,Ton Peup'e vole au-devant d'eux.

(*) LesPP.'tlelaMercy,

DE s GRÂCES. 159

Quelle incertitude cruelle,O PoiJeviri ! vient t'agi:er !

Ta mètê , à cent-ans vivrait-elle'?

Non, non, tu ne peux t'en flatter.

O N court, on s'assemble, On s'empresseDe venir essuyer leurs pleurs ;On les embrasse avec tendresse-;Les enfans les couvrent de fleurs.

Succombant fous le. poids de Fâge,Une femme d'un air tremblant,Se fait à grand' peine un passage ,Et d'eux s'approche en se traînant.

AH! dit-elle toute éperdue ,C'est lui !... C'est mon fils Poidevin '..,,— O ma mère , tu m'es rendue !

Tu vis, je te revois enlin ! ...Chacun admire , ô jour prospère !

Et tous"lés coeurs sont attendris'; :

Ií est darís les bras de fa mère , • ''

Elle est dans les bras de son fils.

Par M. DE CONJON, de Bayeux-,

ts:0 A L M A N A C H

LE TOMBEAU DEMON PÈRE.

Air: Le connais-tu * ma chère Éléonore?

JL RISTE séjour, silencieux ombrage,De ma douleur asyle respecté,Auprès de vous je viens pleurer un Sage,

Qui mérita de la Divinité.

C E Sage , hélas ! ce Sage fût mon Père ;Vous possédez ses restes précieux ;Et son tombeau, qu'un faible jour éclaire ,Est le seul bien que m'ont laissé les Dieux.

DANS mon malheur à gémir condamnée ,Je ne verrai que pièges sous mes pas;On entendra Thémire infortunéeMaudire un jour quelques faibles appas.

DESTINS cruels, hélas! si jeune encore,J'avais besoin d'un conseil, d'un appui ;

'

J'ai de ma vie à peine atteint l'Aurore,Et pour jamais vous me privez de lui I

AINSI l'on voit le timide lierre,Que protégeait un ormeau vigoureux,Languir, privé de Fombre hospitalièrejQui le sauvait de Finjure des Cieux.

Par M. LE-METEÏER, Séç. du Rai.

DES G.RACE S. JÓt

."

COUPLETS

Chantés par une Demoiselle de huit ans à

son Papa.

Air : J'ai vu Lise hier au soir.

1 ERMETS que mon jeune coeur,

Que toi seul engage,Se joigne au commun bonheur,

Et qu'il le partage ?

Quand chacun, pour te fêter,Ne cesse de te chanter,Vaudras-tu bien écouter

Mon faible langage ?

C'EST à tes soins que je dois,

Depuis mon jeune âge,Des taîens que je reçois,

Le doux assemblage.Si la probité, Fhonntur,Ont droit de charmer mon coeur,A qui dois-je ce bonheur ?

C'est à ton langage !

POUR prouver mon amitié,Je n'ai qu'un seul gage,

i6i ALMANACH

C'est ce coeur qui t'est lié,

Reçois en otage.II ignore absolument

L'art de faire un compliment;Mais il t'aime tendrement ! ... (

C'est là son langage !

Par M. DUCRAY DU Misa.

LA VÉRITABLE AMANTE

Air : A vos genoux le malheureux Atys.

JT EUX dévorans, brûlante volupté,Combien on ajoute à ta ftâme,

Quand FAmant avec toi fait passer dans notre

âmeLe sentiment ( bis. ) de sa félicité.

DANS les bras de mon cher Cléante,L'Amour nous unissait par un double lien ;

De mon bonheur j'étais contente ;Mais j'étais ( bis. ) heureuse du sien.

Par M. DE THÉIS.

DES G R ACE S. 16$''

L'INDIFFERENTE.

Air : Dans cette aimable solitude.

A Qu i N z Ë ans la tendre Colette

Fuyait l'Amour & les Amans;Dès longtems à la Bergerette ,Lisandre contait ses tourmens ;

Mais la folette,

Toujours répète :

Lisandre est fait pour tout charmeç.

Chaque BergèreCherche à lui plaire ;

Mais moi je ne saurais Faimer.

S'IL a quelque fleurs fraîche éclose,Au matin il vient me l'offrir ;H me compare avec fa rose,Et je I'écoute avec plaisir ;

Mais fans tendresse,Vivons fans cesse,

Lisandre est fait pour tout charmer. &c

AuPt ES de moi lorsque Lisandre

Vient ne demarder un baiser;

ÏÓ4 - A L M A N A C H .

II me presse d'un air si tendre,

Que je n'ose le refuser ;Mais fans tendresse,Vivons fans cesse,

Lisandre est sait pour tout charmer. &c.

QUAND Lisandre, sur la fougère,De l'Amour me peint la douceur ;Souvent d'un trouble involontaire

J'ai senti palpiter mon coeur;Mais sans tendresse ,Vivons fans cesse,

Lisandre est fait pour tout charmer., &c.

LIS A N D R E. un soir trouve Colette ;II presse : clío écoute ses voeux.Sans consentir à fa défaite,Colette cède; il est heureux.

Depuis, Colette

Toujours répète :

Lisandre est fait pour tout charmer,Chaque BergèreCherche à lui plaire ;

Mais qui mieux que moi peut l'aimer ?

Par M. DE LAHAYE.

B E S G R A C E S. i-6f

LE NID DES AMOURS,

' Air : On compteroit les Diamans.

JL" ANS votre coeur, belle Doris ,Les Amours ont fait Isur nichée ,EL de ces enfans de Cypris ,II est. la. retraite cachée.

C'cst-là que, pour nous désoler,Ils établissent leur puissance ;Comme ils durent'y pullulerDès le moment de leur naissance !.. «

VOYEZ-LES à,peine couverts

De petites aîles débiles,S'éîancer.au rnilieu'cses airs ;

Hardis-,-mais faibles volatiles.

II en est de toutes couleurs ;Lëùr forme à Finfini varie,Telles on admire les fleurs

. Qui brillent dans une. prairie, .

ET vous avez cru me rangerSous là loi de ces Dieux volages ;

-.,' Non, j'en ;connajs*trqjî4.e danger,Et j'en vois peu les avantages.

x66 ALMANACH

Je- rougirais longtems, je croi,

D'adopter vos goûts infidèles.

Un seul Amour règne fur moi ;Un seul, & mêine il n'a point d'aîles. -

Par M. le Chevalier DE CUBIÈRES.

L'AMI T I E.

Air : Cher Valoé* sur un sopha de roses,ou, Daigne écouter l'Amant fidèle., &c.

K.ARE Amitié, penchant sublime & tendre,A te'chanter je consacre ma voix ;De tes attraits qui peut .donc se défendre? 1,.II est fi doux de vivre sous tes loix ! i

A NOS douleurs toujours compatissante, ,Tu prends plaisir à.soulager un coeur.

L'í nforiuné, fous ta main bienfaisante , l,,Voit tous ses maux se Changer e« bonheur,.)

TON seul aspect anime la nature,Tu rends plus beau l'azur brillant des cieux!C'est à ton feu que notre ame s'épure ; .- i,

L'Homine, pour toi, devient égal aux Dieux./

< - : Par M; LARi.Vde Falaise.

BES GRÂCES. 167

COUPLETS

A Monsieur & Madame DE M fur 1$Naissance d'un Fils longtems désiré.

Air: Avec les jeux dans le village,

C o u P L E heureux & digne de Fêtre,,

Qu'il sera cher à votre coeur ,Ce Fils charmant qui semble naître

Pour cimenter votre bonheur.

Déja sa bouche enchanteresse,Semble sourire à votre amour;De ses-faibles mains il vous presse,Et vous carresse tour-à-tour. bis.

ACE spectacle plein de charmes,Je sens tressaillir votre coeur,Le mien vous répond par-des larmes 3.Dont il savoure la douceur.

Vous le savez , ce doux langage-En .dit bien plus qu'un vain serment ;

Qui mieux que des pleurs à mon âge , (*).Peut exprimer le sentiment, bis.

( *) t'AtltÇWrentredansfi dix-neuvièmeannée.

t68 - ALMANACH

CONSUMÉS dcs.pius pures fíàmes,

D'Hymen vous goûtez les douceurs;Un même esprit unit vos âmes,Un même amour unit vos coeurs.

Ainsi nous voyons dans la plaineCouler deux limpides ruisseaux,La même pente les entraîne,Lí même fleuve unit leurs eaux. bis.

Par M. BERTIIRE DE BOURNIÒEAUX.

ÉPIGRAMME.

Air : Mon petit coeur* &c.

<U N sot disait qu'il voudrait être uniqueEn quelque"genre. Au fait, dit un Plaisant,Connaissez-vous l'Histoire, la Physique?Vous n'êtes point déjá le plus savant.

L'emportez-vous en crédit , en naissance ?

Hélas! mon cher, il n'en est p?s ainsi;Mais vous avez le plus d'impertinence,Et. jamais fat ne fut plus accompli ! bis.

Par M. BOINVILLIERS , à Versailles.

LE

DES GRÂCES. 169

LE TEMS ET L'AMOUR,

R O M A N C E. '-(•*)"

.MUSIQUE ET PAROLES, DE M. DE THÉISÍ

AMOROSO.

(*) Ceuè Romance ayant été imprimée l'annéedernièrefurun Copietrès-défectueuse,& privéede l'Air queTAu-teuravaitfait pour elle, nous avons cru devoir re^ituer.l'un&l'autre, d'autant plusque.l'Auteur l'a exigéd.enous,

Année 1789»' ~

H,

»i7o 'AL M A N. A C K

!U.N Vieillard paraît dans la plaine.;De personne il n'était connu ;II guidait la marche incertaine

D'un Enfant aveugle & tout nu.

•"SouS;'Iespas du Vieillard rap'iHe,Herbe& fleurs, tout se flétrissait;Sous les pas de FEnfant timide ,

Jîerbe &-fleurs touts'embélissait.

VERS Formeairle couple s'avançe ;Dans fa course -un cerf est moins prompt.Étonnés, nous quittons la danse;

.- JDe concert chacun s'interrompt. -

•;r,dOn Ies.entoure ,. bu les admire,v

:

, - D'abord le Vi.eiìlardnous sit peur;;

' Mais FEnfant par son doux sourire

Eut bientôt calmé notre.coeur.

ÉTRANGER, .dit.alors Philène*_

., -II est tard,'£cla ville est loin ;..^CetEnfant paraît hors d'haleine,íD.s vepos il aurait besoin.

D fi S G R A e -E 8. 1/1

So'uffrez qu'en cë hameau tranquille ,II se délasse auprès de vous ;'Si vous ne cherchez qu'un asyle.,Le voilà.; restez.avec nous.

AUSSI-TÔT Ursule.* Bvstienjvé *Palémon * Lycas & nous tous-,Unissant nos voix à la sienne,O Vieillard* refle%avec nous !

De ce hameau soyez le père,Nos biens, nos coeurs, tout est à vous';-Cet Enfant sera notre frère,;O 'Vieillard* restes avec nous!

MES Amis, je voudrais, fans doute,

Prolonger.ici mon séjour;Mais le sort a tracé ma roure ,Vous voyez le Temps & l'Amour.

Perdez donc un espoir.frivole ,On ne nous fixe en aucun lieux":Le Temps fiát-fí 'VAmour s'envole ;

Profite^* enfans * de tous deux.

ACES mots, le Vieillard sévère-,De la main nous fait ses adieux ;Et déja FEnfant de Cythère.,Dans les airs le fuit à nos yeux.

H i;

»7a A L M A N A C H

Ils devançaient le fier Eole,Et répétaient du haut des cieux :Le Temps fuit & l'Amour s'envole i

Profite^* enfans * de' tous deux.

Au hameau , depuis cette époque,Tout annonce & peint le plaisir ;C'est le Dieu que chacun invoque,On ne parle plus d'avenir.Au présent tout cède & s'immole ,Et nous répétons dans nos jeux:Le Temps fuit & l'Amour s'envole.}

Profitons * enfans * de-tous deux.

LES CHOIX DES LECTURES,

MORALITÉ.

Air : Non * je ne ferai pas ce qu'on veut &c.

JCÌTTAÇHEZ-VOUS, Alcipe , à soignez vos.Lec

tures;"

Piejettez les Romans aux lascives PeinturesDont le Cynisme obscène a broyé les couleurs;Jis récèlent en eux des poisons pour les moeurs.

Par M. RECNAULTDE BEAUCARON,

DES GRÂCES. 17}

A MADAME HUE DE PRÉBOIS.

Air: Avec les jeux dans le village,

J\ 1MABL F. objet que je révère,

Soyez sensible à mes accens ;

Aujourd'hui la raison m'éclaire,Pour rendre hommage à vos talens.

Vous réunissez de Thalie

L'esprit brillant & la gaieté ;Vous savez joindre à la saillie

Les grâces & Faménité. bis.

MA lyre en secret s'évertue ,Pour chanter vos atours brillans ;Votre beauté fraîche , ingénue,Rend vos charmes plus éclatans.De Vénus, la troupe enfantine,

Accompagne toujours vos pas ;Vous avez les traits d'Euphrosine,Et la sagessede Pallas, bis.

LK fol Amour quitta Cythère,Pour se fixer dans votre cour;II vous doua de Fart de plaire,Pour vous captiver à son tour.

H iij

iji, A L M A M AC M-, .

Auprès de vous, aimable Hortense,.,II scait jo.uir du vrai bonheur;P.eut-il connaître l'inconstance ?

Puisqu'il a.gagné votre coeur, bis,

J E vous peins ma flamme sincère,Ma!folle ivresse & mes soupirs ;Je fuis le Sylphe imaginaire,Qui vous chante dans ses loisirs.Heureux celui qui vous a vue-,Pour sçavoir vous apprécier ;Le, mortel-'qui vous a connue>Ne peut jamais vous oublier; bis.

Par M. GAALON, de Caen.

LE PEINTRE.

Air : -M. le Prévôt-des Marchands.

CO-NNAISSEZ.-VDUSmaître Bábuc,

Qu'hiér on reçut à Saint-Luc ?

Pour attrapper ia ressemblance

C'est un tact, un goût, un talent !....

Ce garçon peindrait le silence ,,_Je. suis sûr qu'il serait parlant.

Pa^ M. LEF-RA-N.C.

DES, GRÂCES. 17$;,

Á MA SYLVIE,

Air : Vaudeville -de la Profère:

$ EUNES Bergers, mêlez vos chants;

A ceux que j'adresse à Sylvie ;Tendres Amans, c'est auPrintems

Qu'il est doux de fêter fa Mie.

Oui, ma Sylvie est pour toujours.L'objet de mes plus chers Amours.- .

CHEZ nos Crésus, le plus souvent',.C'est par ennui qu'on se rassemble;Nous , nous suivons notre penchant,Heureux du bonheur d'être ensemble !"

Oui, ma Sylvie est pour toujours .

L'objet de mes.plus chers Amours.

DE fa noblesse, Alix, tout vain ,.Voudrait y joindre une couronne ;•-

Nous, nous rendons grace.au destin ,..'.Des moindres faveurs qu'il nous donne...II ne faut chercher le bonheur,.

Que dans les doux plaisirs du coeur..

, H.iv/

Ì-J6 ALMAHACH

NOUS ignorons les noirs soucis,Ou'entraîne une grande opulence;De la gaieté, de vrais Amis

Sont notre unique jouissance.II ne .faut chercher le bonheur,

<2ue dans les doux plaisirs du coeur

Nous méprisons un Insensé,

Qui ne choisit point une Amie ;Et la Coquette , au coeur glacé,^)ui par Mon.dor seul est fléchie.-On ne peut prétendre au bonheur,Sans un objet cher à son coeur.

.PEU comparable à ces laïs,Ma Sylvie est sensible & tendre ;Elle ne met jamais de prixAu doux baiser que j'ai sçu prendre.

Oui, ma Sylvie est pour toujours

L'unique objet de mes Amours.

Nous différons de ces Amans,

Toujours pleins d'une douce ivresse';Mais qui consultent les Romans,Avant d'exprimer leur tendresse.

Ce n'est point un style apprêté,

Qui prouye la. sincérité.

B E S G R A C E 8. J77

Vous que l'Amour aurait soumis,Servez gaiement un si bon maître,

"

Et plaignez bien les Beaux-Esprits,

Qui le peignent fans le connaître.On ne peut prétendre au bonheur,Sans un objet cher à son coeur.

Par M. PLOUVIÉ.

IN-PROMPTU,

A MADEMOISELLE SOPHIE R...

Air : Ce fut par la faute du sort,

-IL E Soleil fut plus radieux,Plus lent à courir fa carrière,Le jour que Sophie à ses yeux ,Se plongea dans une onde claire.

Voilà Fimmortelle Junon,S'écria Thétis étonnée :

Zéphire lui répondit non ;Vous voyez des Grâces Faînée. bis,

-ParM, DE LAPOINTB,

178. A*'L M'A S A C H-

A MADAME ***,

LE JO'UR DE SON. MARIAGE.

Air : Comment goûter quelque repos ?

JLRis , iln'est donc plus d'espoir,Vainement l'Amour en-soupire; -,

Le plus beau lieu de son empire,A FHymen-esl'li'vré-ce soir-

Ce bien qu'à FAmant le plus tendre,.Vos refus ôtaient malgré vous,

Malgré vous, au plus triste Époux, \..II faudra donc le.laisser prendre. S

.A vos appas, au lieu de fleurs,

L'Hymen présente ses épines ;

Allez;' sous ses froides courtines,Chercher le -dégoût & les pleurs.Mais tremblez ; votre coeur adore-

Cet Amant que vous délaissez,Et l'Amour que vous offensez, ?r, (•ois.

.• Pourra vous retrouver encore. . J

ParM, RANCIER.

»"E: s GRÂCE s.-. 179?

D'APHNIS ET ÉGÉRIE,

ROMANCE.

Air : L'Amour m'a fait la peinture :

.OAPHNIS aimait Égérie ;..

Égérie aimait Daphnis.Tendre Amant, sensible amie,Beau Berger, Nymphe.accomplie,Sont bien faits pour être .unis !

EN implorant la puissance'D'Apolion ,.ce Dieu charmant,Nos Époux en fa présence ,D'une éternelle constance, .

Firent tous deux le serment.

PLEINS d'une ardeur téméraire

Ils obtinrent aisémentDu Maître de la lumière,

-Que le premier adultère

La perdrait au même instant.

UNE tendresse infinie,Deux ans fixent leur bonheur ;

H.vji

jSd A t M A H A C H

Mais enfin Daphnis s'ennuie.;Et la ffdelle EgéíieA déja perdu son coeur.

CHARMÉ des traits_d'ArabeïïefDaphnis devient son Amant;Bientôt il n'aime plus qu'elle.Et, dans les bras de la Belle,31 oublia son serment.

P HÉBu s, outré de colère ,Le prive de son flambeau ;II pleure , il se désespère ;Pour lui la nature entière ,N'est plus qu'un affreux tombeau.

SUR notre aimable Hémisphère,!Si comme eux on obtenait-,

Que soudain tout adultèreFut privé de la lumière ;

Que d'aveugles l'on verrait.

Par M, DE CONJON, dsBayeusj

DES GRÂCES. 181

COUPLETS A MADAME ***,

Chantés le jour de fa Fête, par ses trois enfans,

NARCISSE.

Air : Elle l'aimait fi. tendrement, •

(D'Alexis & Jusline.^

JLL est fi doux , fi consolant,De chérir un tendre Mère !

Est-il un plaisir plus sincère ,

Que celui qu'on goûte en. aimant?

Voici la'Fête la plus chère

Pour des coeurs bons & vertueux ',Pour des enfans respectueux,Et tous ensemble soeur & frère:

Le fils, la fille, en ce beau jour,Vont prouver chacun leur amour. Mf»

É M i L i E.

Air : Je le compare avec Louis,

(Des trois Fermiers. )

\£ u 1 PÏUS1ue Maman a des droits

A notre encens, à nos hommages?Elle a les dons de tous les âgesffCélébrons-la tous à la fois.

î8<3../ A L M A N À-C-H--

Quand on veut plaire à ce qu'on aime,,.'

Quand on veut plaire à ce qu'on aime,,C!est bien doux ,C'est bien doux, N

De chanter de inêmè,.De chanter, de même.

Fi A N F A N.'

Air: La bonne aventure * ô'rguél( Des trois Cousines. ).•'..

J'AI ME. ma chère-Maman,;,Ma tendresse est pure ;

Personne ne Faime autant

Que moi, je le jure.Je pense comme cela ....Mais quel mérite ai-jeíà ?

'

Je fuis la Nature , .

O gué! ,Je fuis la Nature.'

Par M. BOINVILLIERS, à Versailles;-

D_E. s. GRÂCES. 185-

A S O P H I E,

Dont on avait mal parlé fans la connoître.

Air: De la Baronne..

iJELtE SophieL'on a médit de vos attraits jMais celui qui vous calomnie,Ne vous a point vu d'assez.près, .

Belle Sophie.

D E la SatyreVóus avez épuisé les traits ; -

Mais en vous voyant, elle expire.'..Vous faites naître les regrets'

' De la Satyre.-

, O MA Sophie ! '

Que dé volupté dans vos yeux !'

Moi_, je le dis fans ironie ,Vous charmeriez Hommes & Dieux j,.

O ma Sophie !

V 0 T RÈ figure-

Promet cent plaisirs à la fois :

i&4 ALMANACM

Tout s'efface dans la Nature,

Sitôt, ma chère, que je vois

Votre figure.

BOUTON de rose*Vient percer votre fin mouchoir;

Zéphir y touche , & moi... je n'ose!

Je fuis heureux quand je peux voir

Bouton de rose.

TAILLE élégante,A mes yeux offre mille appas ;Je ne vois plus rien qui me tente,

Quand je puis serrer dans mes brasfTaille élégante.

VIVE & légère,J'aime à vous voir dans le vallon,Folâtrant comme une Bergère,

.Voltigeant comme un papillon,Vive & légère.

Par M. CtOÏTEREAÎí

D É S G R A C Ê S. lë$

COUPLETS A MADAME C

POUR LE JOUR DE SA FÊTE.

Air : L'un de ces joursmesmoutonss'égarèrent.

ÏJ ANS ce beau jour, aimable Madeleine,De vous fêter qui ne serait content ;C'est un désir que l'on forme fans-peine,Le coeurs'accorde avec le sentiment.

Su R ce sujet le matière épuisée,Devrait, hélas ! redoubler ma frayeur;Recherchant moins la fleur d'une pensée,

Qu'un mot sans art où s'exprime le coeur.

G£i L séduisant, fait en tout pour nous plaire,Sansvanité vous avez de Fesorit ;L'aménité de votre caïactère,A tous les yeux bien plus vous embellît.

LORSQU'ON vous voit, ah ! chacun vous

admire ;Chacun ravi contemple la beauté,Ce doux maintien & ce charmant sourire ,Assaisonnéd'un grain de volupté.

lS6: A L M A N A C H

Our, Madeleine, en nous tout vous enchante :Sur votre front, où siège la.candeur,L'on voit encor cette grâce touchante

Qui nous séduit & va parler au coeur.

. Par M. G. L

LES PEINES ET LES CONSOLATIONS.

Air:: On doit soixante mille francs.

•S UR le point d'épouser Zuîmé.,Soudain je reçois mon congé ;

C'est ce qui me désole : 'bis.

Je conte à Life ce revers, .

Elle m'acccpte à bras ouverts;: Bientôt je me. console, trois fois.

C'EST en vain que depuis quatre ans,Lucinde cherche des Amans;

C'est ce qui la désole : bis.Suzon qui touche à son déclin,Lui dit... . ah ! donnons-nous la main ?' C'est ce. qui la console, trois fois.

P_arM. LEFEBVRE, d'Abbeviíie..

D E & G:R ACES, 187

A T H É M I R E..

Air : Triste raison * j'abjure ton. empire.

i1 U1SQUE mes Vers ont pu plaire à Thémire,Je veux encore essayer quelques chants ;J'avais juré d'abandonner ma lyre ;Mais peur Thémire on fausse tous serments.

THÉMIRE feule ignore qu'elle est belle ,Maisqui fa voit. est déja sou Amant ;Chacun restent de tenclres.seux pour elle;Personne n'ose exprimer son tourment. . .

ROSES & lys semblent par la Naturel-Sur son -teint frais être mis par hasard ;Sonair riant, sa gaîté vive & pure,Sont les garants d'un coeur simple Sc.fans fard;

SA voix touchante.inspire la tendresse ,C'est la candeur qui peint les sentimens;C'est la décence jointe à îa finesse ;C'est l'Amour même avec ses agrémens.

JEUNES" Amans, qui ressentez rattejnteDu feu divin que font naître ses yeux,N'oubliez pas..qu'ii faut un coeur fans feinte >Pour mériter près d'elle d'être heureux.

Anonymç,

T&8 A t M A K A C H

A MADAME LA PRÉSIDENTE DE F..;

Le' jour de STE.-MARTKE, sa Fête.

Air: L'amitié seule vous séduit.

VOUS qui bravez le Dieu d'Amour,Voici l'instant marqué pour Fesclavage ;

Marthe, que l'on fête en ce jour,

Oui, Marthe est son plus bel ouvragei

L'esprit est enchanté,Le coeur est affecté :

En fréquentant cet objet qu'on adore ,Son ame est bien plus belle encore.

C OMMEMT détailler tant d'attraits ? •

Quelle blancheur ! quelle taille élégante !

La peinture n'offrit jamaisUne mine plus séduisante.

L'esprit &c.

Si le fameux Pigmaîion ,Pour fa statue eut pris fi beau modèle,

Les Dieux, jaloux avec raison,En auraient fait une Immortelle.

L'esprit &c.

Par M, DE LA VJÉVILLE.

DE i • G- H A 0 E'í. IΣ

C O' U P L E T S

Présentés à Maman , le jour de fa Fête.

- Air :- Faut attendre avec patience.

IVJÌAMAN , Fheureux jour qui s'apprête.Comble les voeux de tes Enfans ;

' Mais il leur faut un interprête ,Deux, hélas ! de toi font absens.

Que dis-je ? mon esprit oublie

Que c'est notre commun bonheur:

Chacun le scait, Mère chérie,Notre interprête est dans ton coeur, bisi

A PEINE sortis de Fenfance,Nos coeurs pleins du doux sentiment

D'amour êç de reconnaissance ,Te l'exprimaient à chaque instant.

Ce n'est pas, Maman, qu'à cet âgeNous pussions encor t'estimer ;Mais plus nous croissions davantage,Plus nous apprenions à t'aimer. bist

PAR les vertus qu'une âme pure ,Peut seule exposer au grand jouf;Tu nous fais chérir la Nature,Elle t'smbellk 4 son tour.

Tgà A L M A N A<C*'

: C'est pour toi qu'elle a fait éclore

Les fleurs qui parent tes Enfans ;S'ils t'ornèrent dès leur Aurore,

. Que feront-ils dans leur Printems.? .-:èb.

D-É-JA pleins de reconnaissance *Pénétrés du plus tendre amour ;

' Ils pensent avec confiance ,

Qu'ils te pourront aider un jour.Si j'en crois un secret présage,Bientôt nos rameaux Vont s'unir-; -

Tu reposeras à FombrageDes palmiers que tu fis fleurir. .'Ms.

Par M. BERTHREDE BOURNISEAUÌC-.

L E B:I B'LI O M A NE,

. -M-O R AL 1 TÉ.

iMIf'ÉË'DE L'ÀNGLAI'S D'Y'OU'NC.

Air,-.Tu croyois en aimant* Colettes

<U N inepte Bibliomâne

Ressemble au Castrat du Sultan,Qui fous fa baguette prophane,.

'

Fait plier, un Sexe charmant.

Par M, REGNÁULDDE BEÁUCAKON.

D'E S G R A C ES. ïgt

LA PLAIE INCURABLE.

Air : On compterait les Diamans,

JLORSQUE s/Habitant.du hameau,Armé d'une serpe légère ,Au jeune tronc d'un arbriffeaur,Insère une branche étrangère.L'arbusie sent d;auíres espritsFéconder fa tige blessée,Et dans ses fleurs & dans ses fruits,Une nouvelle.^me est versée, bis.

B í EN T ÔT la rigueur des hyvers,Lorsqu'elle attriste la Nature,Enlève aux rameaux déja verds.,•Leur plus agréable parure.Ainsi quand.l'Amour dans mon coeur

-'Grave ton image adorable,-De cet Enfant le trait vainqueur,.Fit un prodige tout semblable, bis,

L'A Mo UR"en toi me transforma- ;II me nourrit de ta substance,Et ta vie, enfin, m'anima,

,Au désaut de mon existence.

IÇ2 A L M A M A C K

Mais promptement ta cruauté

Me ravit tous mes avantages,Et la plaie a seule resté

Au fond du coeur que tu partages, bis. -

- -Par M. le Chevalier DE CUBIÈRES.

I N-P R O M P T U,

ADRESSÉ AUX ZOÏLES DE MA PATRIE.

Air : Ayec lés jeux dans le Village.

J E vois les serpens de l'envie, (*)Chaque jour se multiplier ;Ces reptiles pendant leur vie,Ne cherchent qu'à m'humiìier.

Leur dard empoisonne & déchire,Tous ceux qui tombent fous ieur main ;Ils dépriment dans leur Satyre,Les Ouvrages du Genre-Humain, bis.

Par M. G AA L O N , de Caen.

{*) Mauvais Critique.

LA

- B- -B « GRÂCES. IÇ;

LA MÉCONTENTE.

MUSIQUE .DE M. MO.ZIN* le jeune.

Année 17S9. - 1

. IÇ4 ALMANACH

P ARCE qu'à la dernière fête,

Quand vous me fîtes un bouquet,Je vous donnai cette rosette, .

-,Que je mettais à mon corset.

Vîte , devant tout- le village ,Vous en parez votre chapeau.Monsieur Colas, soyez plus sage ;Pour un garçon (bis. ) ça n'est pas beau»

L'A:UT RE soir qu'Aline & ClémenceSe présentaient d'un air.jaloux,Dans 'le dessein d'ouvrir la danse,Et de figurer avec vous. .

Vous les fuyez.. .. Tout le villageVous voit me chercher fous Formeau.

Monsieur Colas, &c,

DES GRÂCES. 195

M'0 F F R1R , en passant la rivière ,De me porter à l'autre bord;Vouloir un baiser pour salaire,Et. le prendre ?.. * vous aviez tort.

'Heureusement tout le villageN'était pas fur le bord de l'eau.Monsieur Colas, &c.

E NF-IN VOUSallez à ma mère

Tout raconter de bout en bout,Parier de Curé , de Notaire ;Et voilà qu'on scait ça par tout.

Jugez comme dans le villageOn va jaser fur Isabeau !Monsieur Colas , soyez plus sage ;Pour un garçon (bis.) ça n'est pas beau.

Par M. SIMON.

L'AVEU SINCÈRE.

Air : Je fuis Lindor , &c.

JLuCILE est belle, & fa chaste tendresse

Couronne ensemble appas, beauté, vertus :Si mon Amie a les traits de Vénus,En l'adoxant j'adore la sagesse.

Par M. DE L AHAYE.

I*

ÏQÔ A L M A K A C H

LE DANGER DE L'AMOUR.

Air : Daigne écouter., &c.

VKl'EL Amour,., laissez-moi donc éteindra

Le feu brûïaiu qui dévore inon coeur!

Voeuxsuperflusj'aibeaufuirj'aibeaafeindre,'),Je vois Louise , & je sens ton ardeur. ' J

Q i; AN D une sois on a connu tes charmes ;Charmes trompeurs , mais qui nous font la loi;La raison n'a que de trop faibles armes ; \,.C'est pour toujours que l'on se livre à toi. j

'L E coeur séduit par ta trop douce amorce ,Ne se promet que plaisirs^ que douceurs,;

Craignez, Amans, de briser cette écorce, 1..

C'est un tissu de chagrins & de pleurs. j

.CRAINTES, soupçons, feintes & jalousie,,Tiendront vos sens tour-à-tour.suspendus;Plaisirs, gaîté , doux charmes de la vie, 1..• . i

" ' ' i fois.Des que i on aime , qn'i.es a tous perdus. J

1J F. vis ces maux, je plaignis mon ivresse,•Et j'abjurai Louise & ses appas;Je vis Louise & j'aimai ma faiblesse , 3 .

Av.ec transport je volai dans ses bras. J

Anonyme,

D £ S: G R A C E S. If)7

-C 0 U P L ET S

Chantés à Madame-.... le jour de fa Fête.-

Air : J'aime le mot pour rire.

Ouï, désormais, cher Apollon,Je jure qu'au double vallon,

Plus n'irai de ma vie.

Permets qu'au nom du Dieu d'Amour>Ma verve ose encort en ce jour,Fournir le Couplet à Julie.

Vois ce souris tendre & léger,.

Qui .semble à jamais se fixer,. Sur sa mine jolie ;

Son doux & sensible maintien,Son air gracieux, exigeaient bien

Qu'on sit le Couplet à Julie.

DANS son oeilfrippon, agaçant,.Paraît & brille à chaque instant,.

Le flambeau du génie.

Qui la voit se sent inspiré,Et puis il faut bon gré , mas gré ,,Fournir le Coupler à Julie.

Liij:-,

178 A L M A M A C K

P A R L E RA I-J E des Ris, des Jeux,

Qui l'accompagnent en tous lieux?

C'était bien mon envie ;Mais j'abandonne ce dessein,

. Car il faudrait jusqu'à demain,Fournir le Couplet à Julie.

Par'M. B.-H. D.

IN-P'R O.MPTU, .

A Mademoiselle P E z Ey , qui avait rempli le

Rôle de Volniàr, darts k Comédie du Ma»

riage Secret.

Air : Avec les jeux dans le village,

\J'UE je.chéris la veuve aimable,

Qui de Volmar porte le nom ;Son jeu brillant, son air affable $Par fois égare ma raison.

Elle joint à l'esprit les grâces,Et l'è.njoûment du Dieu Momus;J'ai vu folâtrer fur ses traces,Les Plaisirs, Thalie & Vénus, bis.

Par M. DE GAALON , de Caen»

DES GRÂCES. IÇC>

CHANSON.

Air : Loin de toi * belle Thémire.

U u bel âge pour Rosette ,La fleur s'ouvre , Féolair luit ;Dans fa prunelle muette

Un doux parler s'introduit.

Et de son sourire écloses, .Les Grâces vont, chaque jour,Jonchant de lys & de roses

Ce nouveau Temple d'Amour.

C'EST maintenant qu'une mère,Jalousie de tant d'attraits,Lui dira, d'un air sincère,

Mon.enfant, n'aimez jamais.Pour assurervotre empire ,Armèz-vous d'un coeurd'airain ;L'Amour aujourd'hui soupire,De vous il rira demain.

NON, Rosette, point d'entraves;Ne règnes pas à demi :La Coquette a mille esclaves,L'Amante a seule un Ami.

I w

«OC A L M A N A C H-

Par î'ormeau que l'on arrose.,II est doux d'être ombragé ;Le bonheur n'est autre chose..-

Que le plaisir partagé.

Par M. LEFRANC.

L A FUIT E.

Air : Comme un. coucou que l'Amour presse.

V OUS me fuyez, quelle sottise;Revenez,... Vous doublez le pas ?

'Je vous surprendrais bien, Élise ,Si je ne vous poursuivais pas.

En honneur j'en ai presque envie ;Mais ce serait un mauvais tour.

Courons.. . Eh bien ! ma belle Amiej,Vous voilà prise & c'est mon tour!,

A L L o NS , un baiser pour ma peine ;Mais qu'éprouvai-je ? Et quel plaisir.

Que j'étais stupide ! Ah, ma Reine !.

líous avez bien fait de courir.

Par M. DE THÉIS,

DES G"R A C E'.S.- mV-

A MADAME DE F***,

Lors de son arrivée à B EAURE P Ai R£.

Air : Pierrot dit à Madelaine.

'\JU'E ces-beaux lieux vont nous plaire-!Vous revenez parmi nous ;L'Amour a quitté Cythère,.Pour voyager avec vous.

Que ces beaux lieux, &c«-

N o s plaisirs n'étaient qu'une ombre,-

Que vous saurez prolonger;Vous en-augmentez le nombre,-En venant les partager.Vous en augmentez, etc.-

MON coeur n'éprouvait fans cesse,.Loin de vous que le regret ;

. C'est en vain que FallégresseSouvent à mes yeux s'offrait.

Mon coeurn'éprouvait, &c..

DÉSORMAIS que l'on ne pense,,Qu'à chíuuer est heureux jour ;

X1V"*

302 ALMANACH

Peut-on reprocher l'absence,

Quand on jouit du retour ?...'

Péut-on reprocher, &c.

Par M. BAUGIK.

A MONSIEUR PETIT,

Membre de l'Academie des Sciences, en réponsedes Couplets qu'il envoya à FAuteur. -

Air: De la Baronne,

JESPRIT sublime,A qui les arts ne coûtent rien,Passant du crayon à îa rime,Dans tout on vous reconnaît bien.

Esprit sublime.

PAR votre lyreJe sens rénaître mes accens ;Jugez de mon heureux délire ,Et combien vous charmez mes sens.

Par votre lyre.

Par M, GODARB,

B E S G R A C E î. 2GJ

COUPLETS

Chantésdans un souper, le jour de la nouvelledu rappel.de M.. NECKRE.

Air: Un Soldarpar un coup funeste, &c«

ÌTLAISIR, richesse, confiance,Chez nous renaissenten ce jour ;Plus de traverses pour la France,Mes Amis, Neckre est de retour.

La bonne nouvelle ;Tous les Français en sont joyeux,

Quand notre Roi, près de lui le rappelle,II v'eutnous rendre tous heureux, bis.

NECKREestvertueux; Neckre est homme ;II est juste ; il :estbienfaisant ;Mes Amis, Athènes & Rome

N'en ont pas produit de plus gïand.Oui., la France entière ' i

Doit reprendre un lustre nouveau ;Et l'on peut bien nous comparer au lière,

Et le comparer à Formeau. bis.

D'ArG'NE, ô Ciel ! nous"êtrepropice ,

Prolonge ses jours précieux !I v| '-

2«£ A L M A ,-NA C-ìf

Et vous, Enfans de.l'injustice.,.Rentrez au séjour ténébreux. "

Du Roi-, qui nous aime ,-Neckre soutiendra la bonté :

Dans tous les-coeurs Fallégresse est.la même j"Amis, buvons à fa santé,, bis,

Par-M.-DV. CoNJONr.de'Bayeui.

SUR.LA CONVALESCENCE

DE MA MÈRE.,

Air : Les Dieux comblent tous mes: difirs„

O ui.,.je.Ia presse..dans mes bras,,C'est elle, c'est ma tendre mère;Le Ciel aux horreurs du trépas.' .

Ravit une tête st chère !.

Plus de regrets ; plus de douleurs j\Mes yeux ne versez plus de. pleurs.;Tout change pour moi fur ïa.,terre.

Plaisirs, revenez dans mon coeur,.Je n'ai point perdu le bonheur.,.

Puisque je trouve encor ma mère.! .

Par M, LA R..,.,.,de.Falaise»

DES 5-8 A CE S. 20$'

CONSOLATION DE L'AMOUR

MALHEUREUX.

Air : O .'. ma tendre Musette.

EL RRE UR.enchanteresse,

Qui faisait mon bonheur ;D'Amour aimable ivresse,Abandonnez mon coeur.On m'a ravi -Thémire ;O regrets superflus!II faudra que j'expire ,,Je ne la .verrai plus.

THÉMIRE fera belle,,Pour un. autre que moi } .

Et de m'être infidelle,Elle a donné fa foi.

Tbi, qui rne.Fas ravie.,Destin , plein de.rigueur ì :

II est , comme à ma vie,Un terme.à ma douleur..

Ouï, Thémire adorée,.II me reste,un espoir;Sous la voûte.azurée.

J'espère te .revoir».

aoói A L M A N A G H

C'est peut-être un beau songe,Illusion d'Amour ;Mais fans ce doux mensonge,Verrais-je encor le jour ?

Par M. LE MÉTEYER, Séc. duRok'

RÉPONSE A LA QUESTION :

Est-ce une plus douce jouissance d'enrichir fa

Maitresse, que de tenir d'elle fa K)mine?

Air : Charmantes fleurs * &c.

ItoUR un Amant, ah! quelle jouissanceS'il enrichit l'objet de son amour !

II doit compter fur fa reconnaissance ;Mais peut-il bien attendre du retour ? 'bis.

QUAND au contraire une aimable Maitresse- .

Daigne accorder fa fortune & son coeur,

Gages certains de fa vive tendresse ,L'Amant peut-il douter de son bonheur ? bis*

wParM.BoiNViLLiERS, à Versailles»

DES GRÂCES. 207

A MADEMOISELLE * * *.

Air : Le petit mot pour rire.

AMIS, dans ce repas charmant >Dont Pétronelle est {'ornement,

Tout est fait pour séduire ;Les Amours sont enfans du lieu ,Et l'on y rend hommage au Dieu,

Qui vëut le mot, (tò.)qui veut le mot pour rire»

S1 je compare avec l'Amour,

L'objet:qu'on fête en ce beau jour;Ce n'ëst pas trop en dire.

Pétronelle a grâce & beauté ;Et cet aveu bien mérité

N'est pas le mot, (bis.) n'est pas le mot pour rire'.

JE ne vous fais point un Roman ;On fçait qu'elle a le premier rang

Dans Famoureux empire ;

Que chacun l'aime , & qu'en tous lieux- C'est à qui lui dira le mieux ,

ht petit mot, (bis. J le petit mot pour rire.

2o8 A L M A N A C H

Si.quelqu'Amant, jeune & badin!,,'

iv Par un Couplet un peu malin,..

L'oblige de sourire ;

c AV<Î<Ìle ton le plus décent,Elle répond toujours gaiement'

Au petit mot, (bis.) au petit mot pour rire;-

Tous ses propos, pleins de douceur,,Ont je ne sçais quoi de flatteur,

Qu'on'ne pourrait décrire;Elle y répand un enjouement,.

Qui fait éclore à chaque instant 1

lie"petit mot, (bis.) le.petit mot pour rire».

Toi ! dont je peins.lès traits charmants !^

Seras-tu sensible à mes chaiïts?

L'amhié lesinsoire;Laisse-toi ravir un baiser, .-

Gela ne peut se refuser;

Au petit mot, (bis.) nu petit mot pour rire.-

Par M. PLOUY-Ï-ÉV

DÉS GRÂCES. 209'

R O M A N C E.

UnAmant poursuivi parïe Père de sa Maitrcte,s'excuse d'avoir pris la fuite.

Air: Je t'attends * belle Henriette.-

IT RAPPÉ d'un fer homicide,Dans Fivressedu bonheur;.J'ai fui, chère Adélaïde,Mais pardonne à ma terreur..

Ton père était-en furie ,.J'ai cru devoir ménagerL'éclair si court de. la vie;,,

^ Qu'Amoursçavait prolonger.

SOUVENIR plein de tristesse,.Hélas ! ce père,inhumain.,Sur le.sein de ma Maitresse ,.Porta^la coupable main.

Si l'Amour m'ent fait entendre

Tes cris, ces cris rlouleureux ,Mon bras eut, pour te défendre ,.Bravé le fer. & les feux..

AMANTE tendre & fidelle

Du plus malheureux. Amant,,

sio ALMANACH

D'une constance éternelle ,

Reçois ici le serment.

Pour jamais tu m'es ravie;Mais s'il me reste ton coeur,Je tiens encore à la vie

Par la chaîne du bonheur. ..,

Par M. BOURIONON, de Saintes,Membre deplusieurs•Acadùnìss,

I N - P R O M P T U

D'un Époux à son. Epouse , en prenant fa Fille

par la main.pour rengager à chanter.

Air : Je l'ai planté * je l'ai vû naître.

AIMABLE soeur de Finnocence,

Viens, touchante ingénuité 1

Viens, avec la reconnaissance

Chanter les vertus, la beauté.

OSE, d'une main enfant'neTracer aujourd'hui leur portrait;Pour modèle prends Catherine ,Et tu peindras l'Amour parfait !

Par M. TRI**,

S ES G R ACES. Sï

LE PREMIER BOUQUETDE VIOLETTES.

Air: Ma Doris un jour s'égara.

JLE souffle amoureux du Zéphir,Caressant la naissante herfbette,

Déja commence d'entrouvrir

L'humble & timide violette.Aimable fille du Printems ,Prémices de la tendre Flore,Laissecueillir tes brins charma»!»

Que son sourire a fait éclore.

QUELLE suave & douce odeur t

C'est le parfum de ['ambroisie ;.. Symbole heureux de la pudeur,Tu ravis par ta modestie !

Au fond de nos simples bosquet»Se cache ta tige scerette ;La rose étale plus d'attraits ;Mais la rose est fière & coquette.

POUR prix de tes appas touchans,.'Viens briller fur le sein d'Elmire;Entre deux boutons sc'dtúsans,De l'Amour partage F/empire.

212 A L M A N A C M

Je n'oserais sous son lacet

Te glisser, ô ! fleur fortunée !

Ma main, qu'attire son corset,Par le respect est enchaînée.

E LMi RF., accorde quelque prixA ma légère Chansonnette ,

Qu'elle obtienate, avec un souris,.Une place fur ta toilette..

Quand le Printems de cent couleurs,Peindra la riants Nature ,J'ornerai dés plus belles fleursLes tresses de ta chevelure.

Par M.PAIN DE LA LORIES.

SUR L'HOMME EN PLACE.

Air :. Pour passer doucement la vie.

\ì u E voiô-jc autour de I'Homme en Place?Un tas d'Imposteurs assidus.

Qunr.d vient le jour de fa disgrâce ,Les Imposteurs ne mentent plus.

Anonyme.

D t s GRÂCES. iri,

A MADEMOISELLE C......

Air: Oui* noir* mais pas fi d.iable.

AUPRÈS de toi, Rosette,

Que les momens íont courts!

Dans tme paix parfaiteOn y passe ses.jours ; bis..

Toujours nouveau désir,

Toujours nouveau plaisir,Près de toi nous entraîne,Bientôt tu nous enchaîne,Aimable & douce Reine ,On tombe à tes genoux;

.Choux, choux,,

Oui, tù sçais captiver tous les goûts, bis,

T u reçus en partageL'esprit &'la beauté';Hélas ! faible avantageSans ta douce bonté ; bis.

'Quand les yeux sont contents

De tes appas naissants,Ton esprit vif & tendre

Bientôt se fait entendre ,•On ne peut se défendre

si4 ALMANACH

D'un sentiment si doux ;Choux, choux,

Oui, tu sçais captiver tous les goûts, bis.

Par M. DE VER... âgé de 19 ans.

A MADEMOISELLE D....

•Qui voulait quitter l'Amour , & ne plus suivre

que FAmitié.

Ain Daigne écouter* &c.

C'EN est donc fait, jeune & belle Thémire,

L'Amour, hélas ! va te perdre aujourd'hui ;A FAmitié l'Amour va nous conduire, "),.Et ton Amant deviendra ton Ami. J

DE FAmitié nous suivrons donc l'empire,

Craignons encor ce tendre sentiment;Au tendre Amour il peut nous reconduire, T ,.Et ton Ami deviendrait ton Amant. J

POURQUOI les fuir? tous deux ils ont des

charmes,Unissons-les tous les deux en ce jour ;Et st l'Amour nous arrache des larmes, -t .Ah ! FAmitié consolera l'Amour. J

Par M. DE LAHAYE.

DE S G R A C E S. 2IÇ

COUPLETS A CAROLINE,

Chantés par son Mari qui lui faisait présent d'u»

petit Miroir, orné de son Portrait.

Air : De la Baronne.

A CAROLINETâchons d'adresser un Couplet ;Chacun de nous, je le devine,De bon coeur voudrait Favoir fait

A Caroline.

DE Caroline,

Que peut-on dire en un Couplet?Qu'elle est vive, aimable & badine ?Oh ! pour cela, chacun le fçait

De Caroline.

À Caroline,

Chaque jour d'un air satisfait ;

Moi, qui fuis d'humeur libertine,

Je vais présenter mon BouquetA Caroline.

'été -A 'L: M-Á N: A <CW:"

MA Caroline,

Regardez-vous dans ce miroir.... *,

-Mais quelle piideur.enfaaitine.! ... . '.. ,'- Ali! seùíe vous craignez"de'vói*'

Ma Caroline. -

P o UK Caroline', . ' ;-'-

J'ai gravi le .sacré sommet.;Monté surïâ double colline,

'

J'en descendrai bien sans regretPtìur Caroline. : '.

;; Par M. 'CLÓTTËREAU.

TOUJOURS, A Z-ULMÉ.

Air : Nous sommes Précepteurs d'Amour.

-II o u J o u Rs ,. est pour les vrais AmansUns expression préparée ;Ge doux mot, de mes.senrimens,Peut seul t'exprimér là rlûfëe.

ParM. BA.U.GIN.

LE

B ES GRÂCES. 217

LE CAPRICE.

MUSIQUE DE M. MEZGER.

Année 1789. K,

SJ8'

A -L M A N A C ,H,

Si îe Dieu, qui charme nos coeurs

Par ses carresses enfantines ,Nous offre quelquefois des sieurs,Il.ahien souvent des épines.Tendre aujourd'hui, demain boudeur;;L'amour est un cruel supplice ;Ghezlui, pour atteindre au bonheur,II faut essuyer maint caprice.

MAIS,, toi ! puissante Déité.,Amitié sensible & chérie,,Tendre appui de l'humanité,,Tu fais le charme de la vie.

Je veux que., docile à ta voixMon coeur à jamais t'obéisse ;

,' Ce n'est que.sous tes douces lois

Qu'on ne connaît point de caprice.

Par M. LÍOER.

L'INJUSTICE DU SORT.

Air : Révezlle^-vous * belle endormie.

JLE sort, pqur moi, pïein d'injustice,íQuand il prit foin,de me former,Me donna deux yeux pour voir Nice...

,Et jejn'ai qu'un cccur pour l'aimer!

gçr M, BAUGIN,.

B E S G R A' C E S. 21Ç:

C H A N S O N

Aunom de M. B .... à son Épouse, en réponseà des Couplets où on Finculpait de ne plus-faire de Vers depuis son Mariage.

Air": De Beaumarchais.

AIMER est tout, rimer est peu de choses

Lequel des deux,A ton gré, fais-je mieux ?Le langage des DieuxVaut-iî certaine Prose ?Laisse-là lé Chanteur;.Mais consulté mon coeur.

Aimer est tout.; rimer est peu de chose.

QU'ENT RE tes bras ma Muse ie repose;J'aime à~goûfer

Le plaisir d'y rester.

Du droit de le chanter,

Que la tienne dispose ;Fais encor dés-Couplets,-.-.-.Ou qu'on t'en fasse;..-.- mais- -

Aimer,est.tout, rimer est peu de chose*

; TE censurer ! au diable fi je l'ose !

Ta Muse est là,

210- ALMANACH

Qui me crierait, hola !Cette gaillarde-làMe provoque pour cause ;Mais, moi, je Féconduis,Je la nargue & lui dis :

Aimer est tout, rimer est peu de chose.

SUR ton esprit tu prétends que je glose;De tes talens

J'ignorais les plus grands.Reçois mes complimensSur ta métamorphose ;Rime, chansonne-moi,Chante ; mais souviens-toi

Qu'aimer est tout, rimer est peu de chose.

TIENS, conviens-en : ces Vers qu'on te supposaDe ton esprit,

Ne sont point le produit :Le Rimeur qui les fit,Restera bouche close ;Pour nous, nous en rirons ;Sans cessenous dirons:

Aimer est tout, rimer est peu de chose.

; Par M. SI MON", D. M*

DÉS GRÂCES. 221

A LA FORTUNE.

Air : Du Serin qui te fait envie.

\j EST en vain , fortune cruelle,

Que ta main s'arme contre moi ;Je jure que mon caur rebelle

Triomphera toujours de toi.

Ne crois pas, aveugle Déesse,

Que de tes faveurs amoureux,Je veuille à ton ombre tristesse,Offrir mes soupirs & mes voeux. bis.

BIEN loin de t'aller rendre.hommage,Comme font tant de vils mortels ,Je veux profaner ton image,Et fouler aux pieds ws autels.

Ne va pas t'armer de vengeance ,Et me porter de nouveaux coups ;Tu n'as qu'une faible puissance,Dont je méprise le courroux, bis.

QUE peut ta fureur ennemie,Me ravir de fragiles biens ?

Mais jamais mon ame asservie

Ne gémira sous tes liens.K iij

paa h -L ,J* A H A .C<K

Du fond de mon humble chaumière:Affranchi des. soucis cuisans,A tes pieds, mordant îa .poussière,Je vois ramper tes Courtisans, bis.

AUJOURD'HUI ta bonté propiceLes place au faîte du bonheur,.Et le lendemain ton capriceLes engloutis dans le malheur.

tTu peux prodiguer des largesses,Et inonder tout FUnivers ;Sans désir je vois tes richesses;Sans peine je. vois tes revers, bis.

Anonyme.

A. MME. LA COMTESSE HELENE DE ***

le jour où, âgée de i-gans, elle a été nommée

Chanoinesse de ** *..

Air : Je fuis Lindor* &c.

JOÎyMEN , pourquoi vois-je couler tes larmes ?

« Hélène fuit mon empire en ce jour,» Et je comptais , pour embellir ma cour,» Sur ses vertus , son esprit & ses charmes. »

Par M* le Marquis DE FULVY.

'tf'É S' G R A-C' í Si- ïîf

L-E' S O Ú V E NI R,.

ROMANCE,

Air-: Félicité passée * &c»

>U N soir dans la prairie,Les yeux baignés de pleurs,,En ces termes, Sylvie ,

Exprimait ses douleurs :;

«Félicité passée,» Qui ne peut revenir,» Tourment de ma pensée ,

» Que n'ai-je, en te perdant, perdu Ie"souvenír î-

» TrM:ANTE, à votre ombrage, [» Chênes majestueux,.» Dans la fleur de-son âge ,

» M'offrit ses premiers feux.

» Félicité passée, &c

- » LORSQUE- j'étais contente;,.» Ce tendre Amant Fêtait ; .

» Je chérissais Timanté,» Timante m'adorait.

a-Félicité, passée, &c.

ss4 ALMANACH

» HÉLAS! mon inconstance

» Mit fin à son bonheur,» Et Timante,. en silence,» Expira de douleur.

» Félicité passée, &c.

» O BERGÈRE cruelle,» J'ai pu trahir ma foi !

» Un coeur aussi fidèle» Etait-il fait pour moi?

» Félicité passée, &c. :;

» QUE n'ai-je été constante,.» J'aurais comblé tes voeux !

» Tu vivrais, cher Timante,» Et nous serions heureux,w Félicité passée, &s.

» P AR ta faute, ô Sylvie !

» Tu perdis ton Amant....

» Tu dois toute ta vie» Répéter en pleurant :» Félicité passée,» Qui ne peut revenir,» Tourment de ma pensée

» Que n'ai-je, en te perdant', perdu le souvenir!

Par M. DE CONJON, deBayeux.

D ES GRÂCES. 22c

L'AMANT DÉLAISSÉ,

ROMANCE.

Air : Assis au pied d'un chêne *

ou, Dans ma cabane obscure.

JL u sçais, tu sçais, Cruelle,Ce que j'ai fait pour toi ;Et tu peux, infideile,Trahir ainsi ta foi !

Mes yeux n'ont plus de charmesPour enchaîner ton coeur ;Tu vois couler mes larmes,Tu ris de ma douleur.

IL fallait, Inhumaine,Demander mon trépas ;A l'excès de ma peineJe ne survivrai pas.Quand tu m'aimais , ma vieÉtait toute au rlaisir ;J'ai vû ta perfidie ,Je n'ai plus qu'à mourir.

D E ton humeur légèreTu gémiras un jour ;

K*

XX5- . A",L. M' A.N A-CSÎ'

L'Ihgrat, qu'on me préfère,.Vengera mon amour.

Victime de; ce Traître,,1

©'regrets superflus !

Tu me plaindras-peut-être.;;Mais je ne serai plus.-

Par Madame CÒNST. DE CAST**.

I N'-P R. O M F ÎUr

A MademoiselleL A H'AYE-y enfui envoyantYAlmanach des: Grâces.-

Air: Avec les- jeux, dans le village.

J. u vois, dans FAlmanach des Grâces,

Triompher la Reine des coeurs;Les Ris, qui volent fur tes traces,Sont des attraits bien séducteurs.De ta voix douce, enchanteresse 1, .H naît des sons mélodieux,.Toa chant respire la tendresse,L& plaisir brille dans tes yeux. bis.

Far M.-DE GAALON, de Caen»

Xf'E S G R A c í%. my

LE PRINTEMS.

Air : Chanter*. danse\* amusez-vous,-

PORTÉ fur Faîle des Zéphirs,Le Printems sourit à la terre ;II vient, escorté des Plaisirs,.Conduit par FEnfant de Cythère»-

Qn voit renaître les beaux jours},'

Voici la Saison des Amours..

C E Dieu peint de mille "couleurs;

Le.sein de îa. riche Nature ;. .

Son souffle fait naître les fleurs,,Et fa-main sème la-verdure:-

On. voit-, &c

L'A u R'oRE embellit Fhorizon-,,La fendre Flore se réveille,,Et sur dés tapis de. gazon ,

Répand fa brillante corbeille,-

On voit,, &c. ...-,,

DES legisrs-siabitáns'des airs,On entend î'ámouieùx ramage;lis semblent,, par'leu-r doux concerts,

Répéter çe tendre-langage •'

©n voit-j.&e,.R- vj;

028 A L M A H A-C K

DEUX colombes traînent Cypris j 1Les Jeux folâtrent fur ses traces ;La troupe enfantine des Ris

Chante, ën dansant avec les Grâces.- On voit, &c., ....

ENVOI.

O T o i ! dans qui le Ciel a mis

Tous les appas de la jeunesse, - .

Qu'attends-tu, charmante Encharis,'Pour exécuter ta promesse ?

On voit,- &c.

VIENS orner mon humble séjour,La rose t'attend pour éclore;

' Un doux sourire de l'Amour

L'embellira plus que FAurore.Ah ! si tu retardes toujours,Tu verras passer les beaux jours.

Si tu daignes combler mes voeux, .

Par ta présence enchanteresse,.Alors je -ferai jusqu'aux cieux

'

Monter ces accents d'aîégresse.•On voit renaître les beaux jours;Voici la Reine des Amours.

Par M, PAIN DE LA LORIEλ

B E S G R A C E S. 22§

L'É'P OUX HEUREUX.

Air : Avec les jeux dans le Village,

ASSEYONS-NOUS fur cette plouse,A l'ombre de cet arbrisseau ;Devant nous, chère & tendre Épouse,

Déposons ce frêle berceau....Aimable fruit de notre flamme,Sommeille , ô précieux enfant!II s'endort. ..Viens, viens, ô ma Femmeí.Viens presser ce sein palpitant, bis.

ÉTAIT-CE ainsi, chère Sylvie, *

Que fur le tien battait mon coeur,'.Ce jour, le premier de ma vie,Le premier jour de mon bonheur ?.. {

- Déja depuis, douze fois FloreA chassé les.âpres frimats;Ce tems ,a.'fuì;.comme FAurore,.Devant l'astre qui fuit ses pas. bis.

ÉTAIT-CE ainsi, dis, tendre Mère^

Que je te pressais dans mes bras,

Quand tu présentas' à son Père sCette image de tes appas ?..,

-aj,a. , AL M AN A C H-

Je crus qu'une chaîne nouvelle;

Resserrait encor mes liens... .-Par toi, ma vie est immortelle!Par toi., je vivrai dans les miens, bis.

ENFIN- le Ciel, fur moi, ma.chère,A donc épuisé ses bienfaits :

... Je fuis ton Époux, & son Père ;'- Puis-je former d'autres souhaits ?'.. .-

Oui, Dieu, qui m'unis à Sylvie,.Je t'adresse de nouveaux- VOEUX;.Fais qu'au-dëîà de cette vie,,

•- Je fois près d'elle encore heureux-, bis.-

MAIS j'entends mon Fils qui s'éveille,.,II tend vers toi fa faible main..-.-..

Aidons à fa bouche vermeille,.

Qui s'égare en cherchant ton sein....-,.f Puise avec le lait de ta Mère,.

Mon Fils, ses vertus, fa douceur,:Et sois heureux comme ton-Père ,

Mon:Eils, tu dois avoir son coeú-r. bis.-

Par M.-DE CH.......

D>E S G RACKS. SJI

A MADEMOISELLE ADÉLINE.

Air : Que le Sultan Saladirit

S>i Nymphe au>tendre souris

Joint teint de rose & de lys,(ffiii frippon , taille divine,.Gaîté naïve -, enfantine,Au plus séduisant maintien,.

C'est bien;Eh bien !; . -,

Ne faut s'étonner en-rien ;;

, Son nomsans peine, se devine^,C'est.Adéline. bis.

Q u' ELLE chante des Amans ,Les plaisirs ou les tourmens,.Le charme. seTenouvelIe.,.Tant fa grâce, est naturelle..On se dit ; ah! qu'elle-est bien..':

Mais bien !.'

Trèsrbien!:

Pèut-ron Fimiter en rien ?

Qu'elle est touchante, & qu'elle est be]M

C'est encore elle., bis.

632 A L M A H A C S.

QUE de Nicolette en pleurs,Elle exprime les douleurs.,

Quand d'une flamme fidelle,Elle offre un si beau modèle.On chérit un doux lien ;

Fort bien !Très-bien !

On devient constant ; eh bien ?

Cette gentille Pastourelle,C'est toujours elle. bis.

Par M. SALMo N , de'Nancy.

A MLLE. ÉLÉONORE B....,

Air : Ce fut par la faute du fort. .

y 'AVAIS juré que de ma vie

Je ne céderais à l'Amour ;

Mais-, hélas ! que c'était folie,Lë plus fier doit aimer un jour.J'ai vu la belle Éîéonore,Ses yeux ont.détruit mon serment;Tout dit qu'il faut que je Fadore ,Et je ne puis faire autrement, bis.

Par M, SALIE,

DES.GRÂCE s. 233;

AUPRÈS DE VOUS,

, COUPLETSIN-PROMPTUS A ZULMÊ,

Air : Du haut en bas.

AUPRÈS de vous,

Que cette prairie est charmante!

Auprès de vous,On respire Fair le plus doux.Nul souci jamais ne tourmente,Tout plaît, tout séduit, tout enchante

Auprès de vous.

AUPRÈS de vous,Au Dieu d'Amour il faut se rendre ;

Auprès de vous, , »

Peut-on résister à ses coups?En vain l'on voudrait se défendre :

Le coeur le plus froid devient tendre

Auprès de'vous.

AUPRÈS de vous,Le mien depuis longtems espère ;

Auprès de vous,Le mien ... mais, pourquoi ce courrouxî

Travailler fans cesse à vous plaire,Est la.plus importante affaire

Auprès de vous !

Par M. BAUGJîfc

2J4 A B' w A N A e R

C H A N S O N.

Air : Je Val planté * je l'aì vu naître.

JL E rossignol, par son ramage,Module des accords charmans ;Je me plais fous le verd feuillage,

'Lorsque j'entends ses doux accens.-

AUPRÈS de ma tendre Thémire,Je soupire amoureusement;

. Mais le Dieu d'Amour qui m'inspire,

M'engage à ì'aimer constamment.

POUR Bannir ma mélancolie,Je veJx Boire, rire & jouir ;Pour moi, cette philosophie,Est í'emblêmë du vrai plaisir*

PLUS la Beauté devient cruelle,Plus eíla présente d'attraits ;Si quelquefois elle.est rebelle,

'

C'est pour faire, valoir ses traits..

DANS mon séjour philosophique ,,M'exerçant sur tous les sujets ;

J'épuise mon feu poétique , _Pour faire de mauvais Couplets.

; ;, . .. Bar-M.. DE GAALON, de Caen;

sis GRÂCES. 23c

POT-POURRI,

Chanté par une Demoiselle de onze ans à son

Papa, le jour de. fa Fête.

Air : Je í'ai planté', je l'ai vû naître.

AIMABLE Soeur de l'innocence,Viens touchante Ingénuité!Viens.avec la Reconnaissance ,Chanter une Hymne à la Bonté!

Air : Dé Tarare.

SOUVENT sa froide Politesie

Prend le masque de la Tendresse.,.Et par un langage apprêté,,Séduit la Sensibilité?, bis.

Ce triomphe ne dure guère,.Tu parais & l'on te préfère ;

Tout, modes & frivolité:,Tout cède à l'Ingénuité. bis.

Air : Avec les jeux dans le village.

FAIS accueillir mon tendre hommage,Guide mes timides accens ;

Aujourd'hui nous fêtons un Sage,Tu dois feule offrir nc-tre encens..

aj6 ALMANAC»

Ce Sage est le plus tendre Père,Le plus fidèle des Epoux ;Et par son heureux caractère

Tout s'emBellit autour de nous, bis.

Air : Je le compare avec Louis.

Qui pourrais jamais exprimer,Combien son ame est pure & belle !

Où trouver un plus vrai modèle

Des venus qu'il nous fait aimer.Guide éclairé, prudent & sage,C'est des Dieux la vivante image.

Bar M. PERIER.

COUPLET

Air: O! ma tendre Musette!

3 u L i E a sçu me plaire ,Elle a séduit mon coeur ;De mon amour sincère

Elie approuve l'ardeur.

Qu'elle est belle & touchante!

Que d'esprit ! que d'appas !...Dût-elle être inconstante,Je ne changerais pas !

Bar M. CoNJON, de Bayeux.

D E S G R A C E S. 537

A LA PLUS TENDRE DES MÈRES,

POUR SA FÊTE.

Air : Dans cette aimable solitude.

%J>UE vous offrir pour votre Fête,O vous, que mon ame chérit !

Mon coeur? II est votre conquête;Une fleur ? Elle se flétrit.

On la voit naîtreEt disparaître,

Comme la vie, en un moment."

La seule offrande

Qu'un coeur demande, >

Est le tribut du sentiment.

On la voit naître, &c.

L E monde est un séjour d'alarmes ;Le Sage sçait s'y consoler :

Pour moi, si j'y verse des larmes,Le plaisir seul les fait couler.

Oui, fur ma vie,Mère chérie,

Vos mains répandent le Bonheur.

La bienfaisance,

Qui le dispense,A son trône, dans votre coeur.

Oui, fur ma vie, &ç,

2j8' A L M A-il Á-'-CH"

VlVEZ longtems, sensible Mère-,C'est le plus ardent de mes voeux;Peut-on trop rester fur la terre ,

Quand on n'y fait que des heureux:?De ma tendresse.,De mon ivresse.

Recevez les justes tributs ;De mon hommage,Précieux gage,

Voilà le prix de vos vertus.

De ma tendresse, &c

Bar M. MATON DE LA VARENNË^Avocat au Parlement.

iN-PR-OMPTU A LISE.

Air : De la Baronne.

QUE Lise est belle.Tous les yeux en font enchantés ;

Trop heureux qui, bien,aimé d'elle,Pourra juger de tous côtés

Que Life est Belle-!

Bar M. .DAMAS.

DES G R A C ES. ajç,

ROMANCE.

Air : Cesut par la saute du sort.

O TOI, qui faisait mon bonheur!

O toi, le charme de ma vie!

II faut, hélas ! pour mon malheur,Me séparer de Luganie !

Est-il quelqu'espoir pour mon coeur,

Quand tout me trompe & me délaisse?

LTngrate rit de ma douleur.,Et s'amuse de ma faiblesse, bis. -

TÉMOIN secret de.mes plaisirs;

Bocage heureux où ma Bergère,Venait en comblant mes désirs.,Me jurer une ardeur sincère.

Je l'en croyais .fur les sermens

Qu'elle faisait d'un air timide !

Dieux! avec des.traits fi touchans.,ÍPeut-on cacher un coeur perfide? Us*.,.

•L& peine fuit de près l'amour;

Depuis ce tems coulent mes larmesí

Je pleure à chaque instant du jour,

.Sla .douleur à pour moi des charmes.

«40 ALMAHACH

Cruel Auteur de mon tourment,Ramène-moi l'objet que j'aime ;Je croirai même en pardonnant,Retrouver le bonheur suprême, bis.

Bar M. G. L.

A CONSTANCE,

jEn íui donnant pour Etrennes un Ruban.'

Air: Révezlle^-vous., belle endormie.

J/LEÇOIS , ô ma chère Constance ,Ce Ruban choisi par mon coeur ;Mais auffi po.ur fa récompense,II te demande une faveur.

AUPRÈS de toi qu'il soit le gageD'un fidèle & constant amour,Et que ce doux lien t'engage,D'en former un plus doux un jour.

i Bar M. DE VER*, âgé de 19 ans,

ROMANCE,

ï> E S '.& R A.C. E S. S^.E

ROMAN C E.

MUSIQUE,.D.E M. D,U-CRAY DU MINIL.

MOLTOANDANÍE..

Année 1789. L.

;\2.4* ..-. A L'«iA K A C *

ten- dre., Si tu le , fuis*

Q UAND je connus fa flâme-,Un au.re avait reçu ma foi :D'Alexis j'aime'lá belle âme ;Mais la mienne n'est"plus'-s. moi. ''

Voyez donc, que-je- suii à plaindre !

11veut m'aimer d'Amour ! oh! s'il pouvait chai*<

SeiVJe pourrais, moi, le voir fans craindre „

Ce bon Berger.,..: . ; . _:.

AH ! pour comble de peine,"Mon Ami, d'Alexis jaloux ;

: ' Croit que je veux rompre ma chaîné „Et le chagrin nous trouble tous.

Pour moi, faut-il qu'il soit sensible,Celui de qui mon coeur ne peut combler les voeux)

Faut-il qu'il, me soit impossible- . • D'aimer les deux !

Bar M. LEFRANC--

B ES 6 RA C ES. 24J.

ÉLOGE DU CARNAVAL

Air: Tu croyais en aimant, Colette.

CÉLÉBRONS, aimable Jeunesse,Chantons notre ami Carnaval ;C'est le Patron de I'alíégresse,Ici-bàsil n'a point d'égal.

IL bannit la cérémonie,"~

.

L'ennuyeuse civilité,'

Les airs gaufrés, la symétrie,Toùs vrais fléaux de la gaité.

AVËC lui tout plaît, tout amuse;II reflerre tous nos liens, s!A la folie il sert d'excuse,Et donne un prix même à des riens.

LES Amis s'aiment davantage; •

L'Amantssent croître ses transports;Tel Époux, jusques-Ià volage,A fa moitié revient alors.

IL embellit les traits .de,Life,.-. : '"

II déride le front d'Eglé*II fait sourire Cydalifi ;

Sans lui, à'Iris eut-on parlé !

44$ .A'L M A N A G K-:

Tous les. scntimens délectablesA la fois.entrent dans nos coeurs.;Tous les momçns font agréables,.Tous les plaisirs sont enchanteurs*

'

L A folié agitant son aíîe,,Confond les rangs & les états ;.On court, òn vole pêle-mêle,Où ses grelots guident nos pas.

BALS, Cadeaux ,, Spectacles & Fêtes^Tout prévient & comble nos voeux ;• :

• Le bonheur , planant fur nos têtes,Trouve & fait partout des heureux.

Bar M.. D.E TliÉlîa

A LISETTE.

Air : De tous les Capucins d'u monde*.

AUPRÈS de vous, jeune Bergère,. ,

Je fuis obligé de nie taire, ;

Cependant, mon coeur sent très-bien.Tout ce<qu'jl'voudrait 1vous-décrire :- í

Lisette, l'on ne vous dit-rien-, • '-

Quoiqu'on ait beaucoup à vous dire !

Bar M.-BAUGIN<,,

ì>' E S G R A 0 E' S. à/ft

VAUDEVILLE.

-Air : A quatorze ans qu'on efi novice.

A SOIXANTE ans du Dieu de Gnide,Si femme encor fuit le drapeau,La Folie alors est son guide ,Et fur ses yeux met un Bandeau.

Vieillesse amoureuse , on vous glose;Laissez l'amour aux jeunes gens,Et ne cherchez plus cette chose

A soixante ans. bis.

A soix ARTE ans faire la beííe,

Ma-foi, c'est bien perdre son tems ;

Cependant Madame Perneile

La fait & cherche des Amans.A la duper on se dispose,Et l'on s'amuse à ses dépens ;Comment espérer autre chose

A soixante ans ? bis.

A SOIXANTE ans la prude Alise,Pour l'aimabîe & jeune Lindor,Sent son ame d'amour éprise ,Et lui prodigue tout son or.

L iij

246 A L M A N A C H

Mais Lindor, pour la belle Rose,La quitte & garde ses présens ;Devait-elle attendre autre chose .

A soixante ans. bis.

h SOIXANTE ans, Dame CharlotteDans son maintien peint îa candeur, '

Baisíé les yeux, fait la dévote,Et brûle pour son Directeur.

Un Directeur est bouche close ;Et Femme qui veut des Galants,Doit se contenter de la chose

A soixante ans. bis.

A. SOIXANTE ans, pour être sage,Femme laisse-là les Amans ;Elle prend garde à son ménage ;Elle a toujours l'oeil fur ses.gens.Le plaisir qu'elle se propose ,C'est l'iniértit de ses ensans.

Doit-on s'occuper d'autre choseA soixante ans. bis.

Bat M. DE CONJON, de Bayeux.

î> É'S G R: A CE S. 247 .

C H-A,-N',S ON

Sur les mots AGILES & GILES, proposés à

l'Auteur par le Mari d'une jolie Femme.

Air : On compterait les Diamans.

Ji Po UX. d'un aimable tendron,A tous les yeux digne de plaire,Vous demandez une Chanson , ,; .Je voudrais Bien vous satisfaire ;Mais las !.je crains de succomber;"Mes pensers ne sont pas Agiles ì

Quand il s'agit, de chansonner,Souvent mon esprit n'est qu'un Giles, bis.

LES Muses sont sourdes à ma voix,« La Beauté i'est à ma prière ;

'

De séduire,un -joli minois, ,

J'ignore l'art & la manière.O .' vous qui yôyez deux "BeauxyeuxA vous fêter toujours Agiles !

Lorsque vous êtes dans les Cieux ,Sur terre je ne fuis qu'un Giles. bis.

MÏA'ISï'sij'étais-dans-un- Boudoir^

Près.djurie Beauté complaisante;L iv

248 AL :M A N A C « ^

Je crois.,.sans trop,mé'pr.évaloit.Qu'elle aurait lieu d'être contente.

Oui, jersçais Bieíi qu'un .tendre Amant,Dans cet endroit doit être Agile ;Car s'en tenir au corirpliment,Ce serait passer pour un Gile. bis.

HEUREUX Mortel qui possédezEpouse aïmàblé'áutari't que'sage*;

'"

Près d'elle vous ne connaissez,' ' ' "

Que les douceurs du mariagei";

Son bonheur le jour & la nuit"

Est l'objet de vos foins Agiles ;'",L

Ah .' lorsqu'ainsi l'on se conduit, •"'.'.'• Un Mari ne peut être un Giles. ' bit.

Bar M. BA... DU MA ...

DE LA;LECTURE.;:

Air: NontjenefiraipàSj'&'c.'

Jr OURla première fois quand je lis un Bon livre,C'est un nouvel ami que je me plais à sujvre ;<Et je relis après le livre que j'ai îu ,Comme j'aime: à. revoir un ámi quirii'a pîuìA

'''""' AàÒhf,h%.

DES G R A C S S. 2-ífj,;

A MADAME DE ***,

Qui disait qu'elle ne serait infidelle à son Mari

que pour un Grandisson.

Air : Amusez-vous , jeunes Fillettes,

VOUS êtes douce, aimable & belle,Vous sçavëz joindre à l'ënjoûmêntUne grâce toujours nouvelle,Et la saillie au sentiment. •jO ! des Mères parfait modèle ,

Auprès de vous qui n'étì amá'rït?

Mais pourriez-vous être infidelle ?• Non, non, j'en ferais le serment.

DANS notre volage HémisphèreOn peut trouver un Céladon ;Mais une bien grande chimèreEst d'y chercher un Grandisson.

En France comme en Angleterre,Au Malabar comme au Japon;Ce n'est qu'un être imaginaire,On n'y yoit point de Grandisson.

MAIS pourquoi perdre l'espéranceîTout est possible àíà^Beauté:

L v*

2J0 A L M A M'A C K .'

S'il est des Héros en vaillance,II en peut être en loyauté;V.ous tíemBlez de votre imprudence,.Zélis, & vous avez raison :

Dáns'l'espoir de la récompense ,Qui ne deviendrait Grandisson ?

Bar M. LE BASTIER DE DOUINCOURT.

A UN PROCUREUR CRIARD,

FAISANT LÉS FONCTIONS D'AVOCAT.

Air: Ce mouchoir * belle Raimonde.

CJROIS-Tu donc faire merveille,Epouvantable Orateur?

Est-ce en déchirant l'oreille

Que tu crois aller au coeur ?Au défaut de preuves sures, .- ...

On,tevok, dans ton dépit,- i

Toujours prodigue d'injures,

Toujours avare d'esprit.

Bar M. DAMAS.

DES G R; A CE S. - 2$W

SUR LA FÊTE "DE LA ROSIÈRE

DÉ'TSUR-Êíí:Ê",'i ;.

ou LA ROSE FV-T BO'NNÈE

PAR MADAME' CÒM.TESSE D'ÀRT01 S.

Air-d'Estelle : Dans cette aimable solitude.

CHACUN fcait qu'Honneur & Sagesse

Logent sur un roc elcarpé ,Séjour où Inhumaine;faiblesse- ç-, : f-Avec peine a toujours grimpé.Maïsi dë'lès'.róútes fáfigaâritcs-y

" .-:'.•''

Ne redouta'nt pkts les rigueurs ,-'. •'-

De Surêne les habitantesTrouvent ce rocher fous les fleurs, bis, -

H F.UK;KV.SE^/cFjHgs dé.Surêne,,Sur vous que-:dí,Biens rép.ájidus,!. ;-Quelle délicieuse,chaîne,. ; . ,. .,; '-

Attache vos coeurs ftux;.vftvfus'."

;Oui, sous ki main qui vous .couronne,On'voit crpître..votre, beauté ;

Au.Btòment,, où-le prixse donne,Vous i'avez toutes mérité, bis.

L v/

2J25'

A'L:M:'A-''NrA"îC à ' '7

?CEP.E.NDA.ïStT. gardez T-vousde ç,r.oîíe^',.,s:f'',;Que vous en âyez tout l'honneur ;La.'mbitîé"de] votre victoirìr • ;

w: .', 7 <[!"]?Est due à ce prix enchanteur. .

Le mériter'cë sera plaire"

Au coeur qui daigne ..vous,k'offfiiv. - -.-.;;

..Quand, une rose est aussi chère , , tRien ne coûté pour i'òbtenir. Bis.

Bar M. te Marquis-tiÉ'FULVt."'"'

AMADEMOISELLE **;f

Qui n'avait point ob.tenú la G Qjíift 0;N N E:--D/KROSIÈRE qu'dle.mérít.aiti , ;;

Air: On compterait lèí Diafndns.

*L.'EST une erreur , consolez-vous,Si vous n'avez point la Cbaroriiie;: ; '

Je vois qu'en:dépi't dés-jakfaxy-' '•.' '.'.'''

Adèle, chacun vbús-dá-donné-. ,; ','

Certes ! si le siírt avait ëu- - ''-'' '''-' '-'

Des oreilles pour ma'Jtíéfuêfej' '' .;ijl -

Ou des yeux pdúr votre' "vertu >- '-"' ' !i' '

Vous cn auriez deUx sur'lá tête. Ms.'

'•"' Bar M.TRI**»

D E'S ' G R1 A é'E Sr 2^'

POtf"Çu'.NE~ CECILE.

Air : D'un'Boúípjét de romarin.

íjANS l'art.de faire un Couplet, ,N'étant point habile ;

Comment t'offrir un Bouquet,Aimable Cécile ?

Je m'alarme vainement, . .

Cède-t-ori au sentiment;, ,L'ame dit' ce qu'elle sent ;

Tout devient facile. . .

.".Ora^ quand j'écóúte mon coeur,'II vaut une lyre,.

Et j'êxprìme àvec candeur

Tout ce qu'il m'inspire...•Tll:me dit-en ce .moment; - ;- i -,,.-•: .;

Sur tout mortel aisément,Ce jeune objet'si charmant

'

Doit avoir Fempîrej. ' -.ji

Si mes yeux (* ) n'ont pìus,Ie don, rDe sçay.oi.rm'instruire r

í 4) L'Auteurest frappérécemmentde cécité,

a$4< -. A,L M,A M A. CH.. 1 -

Des dangers pour la raison , <

Qu'enfante un sourire. - -" ':'_

"Je sçais qu'un maintien décent..•Un regard noble & touchant-,'- '-• ;-

Des Grâces de l'enjoument -

Peuvent la séduire. ,

CÍC'ILE par.'ses attraits '"','"".Fixe notré hommage ;

" ",.,

Qui pdùrràit par d'autres attraitsRendre son imagé?

"

Amitié ! prends le pinceau , . .,'

Et d'un modelé, áuÏÏì beau, .'

,,Pour achev'eVIe(.tableau. , „,

Finis mon ouvrage.""

,-:Ì:K jr.om V.BoeWM.'.-VE'Rois-N1"*.

IN-BRO ,M PTlf ,

D'U N VOISIN::'À"vS A :V O 1;STN E.

Air,: 'De là. Baronne. . _-N

Jj E ma, .Voisiné ;'Ó'--Î -i--,Q

J'aime. les grâces, les talens ;

J'a^îifrë'sa'taisfó'diyine'1," !''- '' " ll'

Mais encor plus ies'agrémèris-'

* Dénia Voisine.

Bar M. REGNAULT DE BSAUCAROHÍ'

D ES GRÂCE S. 25$

A MADEMOISELLE DE MATHAN.

Air: Mon honneur dit\,!h&.

JL'ORSQyEl'Amour vous donna l'art de plaire„,

Quand dans vos yeux il déposa ses traits,

Quand il-vòus-sît plus belle que fa Mère,S'il vous doua de si puisians attraits , . . .'.

N'en doutez pas, c'était pour vous apprendre,

Qu'on n'est heureux que lorsqu'on sçait aimer ;

Qu'il est un tems. où l'on doit so;défen.dr.e;j»''

Qu'il est un tems:où l'on doits'enflammer...bis»

COMME une fleur se fane la jeunesse,II faut toujours la cueillir aii Printems ;'••''Pour vous livrer au feu de la tendresse, :

Ne laissez pas écouler vos beaux âns. L

C'est aujourd'hui qu'il faut rendre les-armes,Ah ! croyez-moi, ne tardez pas d'un jour ;

L'âge, il est vrai-', né flétrit'point vos charmés;

Mais c'est un tems dé perdu pour l'Amour. bis.

Bar M. DE GAÁLON,.de.Caen.

2<j6 : Atlii.NACR

DÉCLARATION.

Air : Soye\ l'arbitre.

I „ jPnl ON coeur sensible à ton ardeur,Pour toujours chérir ta tendresse.Dieux ! qu'elle me promet d'ivresse,Et qu'elle m'osfre de bonheur !

. Toi seule comble mes plaisirs ;Toitseula règne fur moh' âme :

.- Rien qu'un doux rayon dé ta fíâmeSatisfait mes plus chers désirs.

Si îes Dieux, Auteurs de mes jours,Veulent prolonger ma carrière,Tant que je verrai la lumière ,Oui, oui, je t'aimerai toujours.

. POUR témoignage de ma foi,Je t'offre ces Vers en otage,De ma flamme il seront le gage,'Pour vivre & mourir avëc toi.

Bar M. GODARD,

D EìS G R A C ES. - 25^. '

AU CYPRÈS,

Que j'ai plante' fur le Tombeau de mon Pèçe.

R Q M A N C E,

Air: JeJ'aiplanté, je l'aivú naître, <

3. 01 !. que. sor la Tonibéd'im'Père ." '

Chaque PrintenwiVe-rrà fleurir != ;

Teii.îioin de jta douleur anièrë, .

Tu rapprendras à I-'av.énift.

Si je pouvais briser la chaîne,

Qui sur mes jours s'en va peser;..Près de toi nourrissant ma peine ,De mes plénrsíj'iráis t'arr'òscr, -

MAIS quari'd^a voix de la Naíuré • '-

RappelIera.le.doux.Zíphir.^ .. . .

Pour orner, ta sombre verdure

Je te promets de revenir. r

JE veux un jour que ton feuillageSoit visite"Su Voyageur , ,^Et qu'attendri, son'coeur p'artage,.Ei:riieá regïets' & ntá'JouIeur.

65?"

A L M A N A. C H3 '.;

ATTIRÉ sous l'omhre paisible, . ...Sous l'òmbre de tes vieux^ rameaux ;S'il n'a pas une ame insensible.,Sans pleurer lira-t-il ces mots?

' « Qui que tu sois, bénis là terré,» Où íe hasard guida tes pas ;

'

» Si la mort t'a privé d'un Père ,» Tu l'as aimé, tu me plaindras.- '-''-1-

» D;U mien ici tu vois la cendre,' -

» Tu vois île reste inanimé; '

» Par les pieu=s qu'il m'a fait répandre {» Tu jugeras s'il fut aimé.» - \\: ; ;! -

Bar M. WILLEMAIN D'ABANCOURT.

C H A N S:Q«.-----

Air : Du Brévót des Marchands. ;,•*;

Vous me fuyez quand je'vou's fuis ;' ;Vous me suivez quand je vous fuis: '

Pour mon intérêt & le vôtre',Iris , renonçons à ces jeux ;.Car ne s'attrapper l'un ni l'autre , . .

Serait s'attrapper tòus lès deux.

.:.:.!: Bar, M. D,.E;TH:É*S.

DES GRACES. 2Ç9

MES ADIEUX A ADÉLINE.,,

Air : D'Anémia. ( Romance. )

i%lous vous perdons, c'en est donc fait

Aimable enchanteresse !

Livrés au plus tendre regret,Votre départ nous laisse!

Ah ! fi du- moins de vous revoir,-

Encore il nous restait l'esooir;S'il était permis d'y prétenJre ,On se consolerait d'attendre.En nous quittant, garderez-vousUn léger souvenir de nous ?

LE vôtre, hélas! dans notre coeur,Va revivre fans cesse ;

Un Amant a moins de douceur,

Songeant à fa Maitresse.

On ressent moins, en la perdant,De peine que nous à l'instant ;Mais Bientôt de nous séparée,De mille plaisirs enivrée.

Ah ! quelquefois daignerez-vousUn peu vous souvenir de nous.

Bar M. SALMON , de Nancy.

Sëo A L MAN A C H

SUR UNE JEUNE PRUDE.

Air: De Nina.

JLISË à peine compte vingt ans,Et prêche une morale austère ;A l'essaimflatteur des Amans,C'est un Ami qu'elle préfère :

La Bonne histoire !

Qui veut la croire ;Lise pourtant,

Ose la faire à tout venant.

POURQUOI chercher hors de saisonA paraître prudente & sage ?En. se piquant trop de raison ,On s'expose à plus d'un naufrage.

Mais je devine ,Lise est Bien fine ;L'Ami sera

Dans peu tout ce qu'elle voudra.

Bar M. P ERIE R.

?( », s GRÂCE s. 2&

BOUQUET A CHARLOTTE.

Air : Chante^ , dansez > amusez-vous.

J\- CÉLÉBRER ce jour charmant,C'est, vainement que, je, m'apprête,;Je ne sçais plus en vous voyant,Que vous offrir pout)votre fête.

Peut-on jamais vous donner rien ,.Qui ne soit vraiment votre Bien ?

POUR vous présenter des Bouquets,11faudrait ne.pas vous connaître ;Le plus beau serait santattraits.,.Près des fleurs que vous faites naître.

Peut-on jamais, &cr.

Qu AND je peindrais éloquemment.

L'efprit qui fait votre partage ,

Qu-'on vous écoute un seul moment;On en saura Bien dayantage !

Peut-on jamais, &c.

J'AVAIS conçu l'espoir flatteur ,

L'espoir que,dans vous tout, inspire-..De VQUÎfaire -

agréer- mon coeur,.,,

jptéi A L M A N A C H

Mais, je fuis réduit à vous'dire :

Peut-on jamais vous donner rien,

Qui ne soit vraiment votre Bien ?

Bar M. BAUGIN.

ODE ANÀCRÉONTIQUE,

Imitation d'une Épigramme Latine deMarulíe.

Air: Le connais-tu* ma chère Eléonore?

3 E te l'envoie , ingrate & fière Elvire,Ce jeune lys, que je te destinais :

Heureux! s'il peut te prouver le martyreD'un coeur par toipercé de mille traits.

COMME ce îys, ta Beauté vient d'éclore ;Comme ce lys, elle se flétrira:

Ce teint vermeil, qui fait pâlir l'Aurore,Ce corps divin ... le tems les détruira.

LA vie, hélas ! est d'un songe l'image 1:

L'Amour.en doit occuper les'instans.

Aime-moi donc, cessed'être sauvage : ;

Suis le plaisir ; jouis de ton Printems.

Bar M. MATON BE LA VARENNE,Avocat au Parlement.

DES GRÂCES. ; -aó$

LA FÊTE D'ANNETTE,

A MEe. MICHEL, la veille de Sainte-Anne,

Air : Je connais un Berger discret.

ÌYJÌ.E S Amis,- il nous faut gaiement. Fêter l'aimable Annette ;

Essayons en ce jour charmant,De lui conter fleurette.

Pour jouir d'un heureux destin,•

, Amis', je le répète , .;.... ;II ne faudrait qu'être Lubin,

Aux.-yeux de riotre'Annette. .bb»

SANS hésiter, moi, je .suivrais ,..Notre Annette au village,;':

Avec elle j'habiterais . ...

Une petit hermitage.Je ne craindrais plus les rigueurs' . .

D'Aline ou de Lucette ;Je voudrais pour toutes faveurs '

Celles de >mon Annette. bis.

}' OUBL IE RA i s la course du tems ?Dans ce réduit tranquille ;

Je verrais toujours le Printems

Embellir mon asyle.

264 . A:L,M.;AfH A C H

J'i.rajs cueillir.dès-k ì.iiatin...... ,..„,. > ---.<Et rose & violette ,

Et j'èni viendrais parer, le sein

De ma charmante Annette. bis,

J o-Y,EU,x, de?garder u,u.tr,oupeau;Avec cette Bergère,

'Je-jouerais fur mon -chálùmeaaí1,L'air que jesçaisíùi;pkíf-6i' -

Chaque1jour d'un jolPrubàrí,°'. '-'--a

J'ornerais-sa- houlette ; :

Je ferais-tout-ce qu'un Amant

Doit faire avec-Annette. bis.

vM AIS;poMaquoiMd'un.HouVïeauiRoman,Vous retracer l'image?,. . r.

Pourquoi réadmettre injustemeniDe Bonheur qu'au,village? _,

Ne voit-on des Amans heureux,

Que fous l'humBIe coudrette ? .

Non, l'Amour chérit tous les lieux

Qu'haBite notre Annette., bis..

'-. :.-P«n.2kL.!EiíouvïE.

SUR

» É S - G RA C E S, 3.s)(l

SUR UNE BERGÉRE ET UN CHEVALIERDÉLOYAL.

MUSIQUE ET BAROLES DE.Mfk. DE T....

DOLOÍ'. os o.

Mais, qu'elle fut ou non la causeDe ce;malheur,

Ne point aimer?. . . c'est dure chose-

Four jeune coeur.Année 17S9. M

s66 A L M A ÌI A C H

Las, disait-c-lleen sa détresse,

Que de soucis!

Je voudrais aimer de tendresse.Et je ne puis.

UN jour, rêvant à fa souffrance,Elle pleurait ;

Un Chevalier , Beau de prestance, '.:

Soudain.paraît..Avez-vous, dui dit-il, Bergère,

Quelque tourment ?

Ordonnez-moi, que faut-il faire ?

Suis complaisant,

AuRiEZ-VOUS perdu votre mère?— Non , Dieu merci.

— Ou votre BreBisla pius chère ?— Non, la voici.

•—N'est-ce pas d'Amour l'étincelìe ?— Je n'en sçaisrien;

*—Voudriez-vous un coeurfidèle ?— Je le veux Bien. .

LE beau Monsieur s'offrait lui-même,Point n'était sot;

Philis déja sent qu'elle l'aime ,Ah! c'est trop tôt !...

DES GRÂCES. \bj

ïl lui prend la main & la baise ;Philis dit non :

Mais elle sent qu'elle est bien aise:Adieu raison.

LA nuit s'approche ; le villageFaut regagner ;

Mais Philis promet, sous I'ombrage,De retourner.

Elle marche vers fa chaumière :

L'Histoire dit ;

Que dès qu'elle apperçut fa mère ,Elle rougit.

LE REFUS BIEN FONDÉ.

Air : Du Vaudeville d'Epicure,

JP AR mon refus, belle Julie ,

Aurais-je donc pu vous blesser?

J'adore, il est vrai, votre Amie,Mon coeur gémit de l'ofrenscr.

Mais malgré I'ardeur qui m'anime ,A fa main je dois renoncer ;L'Amour peut se passer d'estime ;

L'Hymen ne scaurait s'en passer.M ij

2Ó3 A L M A N A C H

CÉr.iME çst tendre, mais légère ,

Aujourd'hui maître de son coeur,Peut-être que demain ValèreEn deviendra l'heureux vainqueur,Et j'irais m'unir à Çelime

, Qu'aucun Amant n'a pu fixer ?

L'Amour peut sepasserd'estime ;

L'Hymen ne scaurait s'en passer.

JUGEANT de son c'eut par le vôtre,Vous augurez bien de nos noeuds;Mais fans être fier l'un de l'autre ,Comment se flatter d'être heureux ?

Non, malgré l'ardeur qui m'anime,À fa main je dois renoncer ;L'Amour peut.se passerd'estime ;L*Hymen ne scaurait s'en passer.

JADIS c'était, dit-on, ía mode

De changer l'Amant en Epoux ;,On a quitté cette méthode ,Et c'est fort bien fait, entre nous,

- Car il est plus d'une Célime, ;A laquelle on peut adresser:

L'Amour peut se passer d'eslime ;

L'Hymen nescaurait s'en passer.

Bar M, DE T.KÉIS.

D £~S G R A C E-.S. 2ûi?

CHANSON FAITE DANSL'ACCÉS

DE LA FIÈVRE.

Air 5 Avec les jeux dans le village.

Ij U niai affreux qui me dévore,Et que j'attaque fans succès ;Toi seule , aimable Eléonore,

Peut abréger les longs accès.

Ah ! viens, ta présence chérie,Seul Bien dont je puisse jouir,Va dails mon ame anéantie

Porter l'ivresse du plaisir, bis. .

TOUT est détruit, b mon Amante,Vois ma faiblesse & ma pâleur !

Mais, non ; fous ta main caressante,Ne séns-tii pas frémir mon coeur.

Ce front que le mal décolore,D'Amour prendra le voile heureux ;Mon oeil mourant récèle encore

Une étincelle de ses feux, bis,

Q u s ta bouche approche la mienne í

Que mes yeux fixent tes Beaux yeux!La chaleur de ta douce haleine

Est un Baume délicieux.M iij

270 A L M A N A C M

Je sens de'ia de veine en vein»Couler la vie & la famé;Je crois aux miracles fans peine-, .Sur-tout à ceux de la Beauté, bis,

O JEUNE Docteur de Cythère!Tu ne sçais ni Grec ni Latin ;Mais tu possèdes l'art de plaire ,Et ton pouvoir est Bien certain.Ton zèle mérite un salaire ,Amour m'inspire à cette fin,« Donne, dit-il, pour honoraire,» Un Baiser à ton "Médecin, bis.

Bar M. B 0 u R1G No N , de Saintes ,-MtmVredeplisiairsAcadémies.

LES BIENFAITS ET LA GÉNÉROSITÉ

TARDIVES.

Air : Non j je ne ferai pas , ,&c.

JLES Bienfaits font des fruits cultivés de Dieumême ;

On en fait la récolte au moment qu'on les sème.On n'est point libéral au moment du trépas;C'est peu que de donner ce qu'on n'emporte pas.

Anonyme.

B E S G R A C E S. 27I

LE RETOUR A LA CAMPAGNE.

Air : Loin de toi., tendre Thèmire,

JtïoNJOUR Campagnes chéries,Beaux chênes, jeunes ormeaux;

Bonjour riantes prairies,Et vous tous, petits oiseaux.

Ruisseau qui court dans la plaine ;

Bocage aimabje & fi doux !

Chers vallons , claire fontaine ,Je vais donc-jouir de vous..

MAIS VOUSdemandez Jujie....Julie .'... Hé bien ! espérez :

Aussi tendre & plus jolie ,Demain vous la revenez.

Arbres, de votre feuillageHâtez-vous de la couvrir;Oiseaux , par votre ramageTâchez de la divertir.

O P REz, que votre verdure

Reprenne plus de fraîcheur !

Toi,- ruisseau , que ton murmure

Ait encor plus de douceur!M iv

272 Afi- MAWACHr

Vous fçavez que ma Bergère,Comme moi, n'aime que vous ;

CheTchez, cherchez- à lui plaire,Je n'en ferai point jaloux.

^ Bar M. DE CON JON , de Bayeux,

POUR LA REINE DE LA FÈVE»

Agée de 17 ans, le jour des Rois..

Air : De la Baronne.

Jro.UR notre Reine ,Le fort a tout fait en ce jour'; .Sous ses loix déja nous enchaîne.Le respect ainsi que l'amour.,

Pour notre Reine..

O BONNE Reine!'

Le sceptre qui te.sut remis-,Tu pourras le porter fans peine,Tous tes Sujets sont tes Amis,,

O bonne Reine !

AIMABLE Reine !

Reçois le tribut de mes voeux;Autour de toi, lá douce chaîne !'

Tu n'apperçois que des heureux-,.Aimable Reine !.

Bar M. CL OT T EREAU..

DES G R A C E SV lys;-

L'HOMME D'UN TRËS-GRAND ESPRIT*OU LE TRËS-GRAND HOMME.

Air: Du Vaudeville de Figaro.

'L/EST une très-belle chose , .

Que d'avoir un grand esprit ;On censure, on rit, on glose.On plaisante, on applaudit.C'est une bien belle chose,Pour dénigrer un écrit,

Que d'avoir un grand esprit ! bis-.

CHEZ les Rois & chez les Princes,L'on est attendu, fêté;Votre nom, dans les Provinces,Est fçu, partout est cúé ;Vos calembourgs, ies plus minces,Sont chéris de la Beauté,...Tout le monde est enchanté ! bis.

L'ON obtient un certain culte ,

Lorsqu'on a certain esprit;Un Ministre nous consulte

Pour rédiger son écrit.Et de-Iá, certes, résulte

M v

274 - A L M A S A C H

Qu'on est l'oracîe du goût,

Quand on sçait un peu de tout ! bis*

DES ouvrages de GénieL'on s'amuse en ses loisirs;Les Auteurs & leur manieExistent pour nos plaisirs :

L'on se rit de leur folie ,

Car, la Gloire &son Bathos*Gît fur les lèvres des Sots! (*) bis-,

A L A Nature féconde ,Si l'on doit quelqu'agrément,II n'est femme, brune ou Blonde,

Qui ne vous trouve charmant !la fortune vous seconde, ...L'on s'arrache vos écrits,Et de vous on est épris ! bis.

Bc.rM. T. du commun des Martyrs.

(*) Cefontk:spropresParolesd'unbienGrand-Homme,encoreexistant,& l'on ne doitpointen êtresurpris; unGrand-Hommevoítlagloired'unoeilbiendifférent̂uetesomimmdesHumains!

D s s GRÂCES. 275

LE RÉDUIT AGRÉABLE.

Air : Du Serin qui te sait envie.

« A UJOURD'HUIque chacun se vante ,» D'avoir un riche appartement,» Amis, il faut que je vous chante,» Mon charmant petit logement;» Vous n'y verrez pas de gravure» Qui fassenaître le désir ;» Chez moi ce n'est point en peinture ,» Que l'on peut trouver le plaisir, bis.

» MA femme est une aimaBIéBrune ,» Ses deux yeux Bleuxm'ont feu charmer,» Plus de hon coeur que de fortune ,» Me la feront fans cesseaimer.

» Les tendres soins touchent mon ame,» Les désirs sont toujours discrets ;» Ensin , quoiqu'elle soit ma femme,» Je n'éprouve point de regrets, bis.

» P RÈS d'elle sont trois jeunes filles ;» Vous les peindre est mon seul objet :

» Elles sont toutes très-gentilles;s>Ah ! quelle agréable sujet!

M v.j

#;& Â L M A' M"A' C "Ht:

«.D'abqrd la charmante Emilie y-» Se présente sous mon pinceau ;>>Elle a seize ans, eile est jolie !i>Est-iî un plus riant iabîeau ? bis.'

>>C'EST à Manon que la Nature'» Prodigua tous ses agréméni ,•>>Et dans fa petite figure ,« Grâces ont pris leurs logemens.» Sa voix la plus douce du monde ,y>Se fraye un chemin jusqu'au coeur ;>>Même ion chat, quand elle gronde ,;>Croit recevoir une faveur, bis.

» QUE vous dire d'Adéîai'de,,- .

» Sa malice paraît partout ;w La petite n'est poini timide,-.» On ne peut en venir à bout.» A rire on la voit la première ,« Elle met tout le monde en train;s>Enfin, quoique l'on puisse faire,)>C'est un démon , c'est un lutin, bis.

» S ï je disputé avec ma femme ;» Car je n'ai pas toujours,raison,,

"

» Je ris dans le fond de mon ame,» J'ai fur moi toute la maiso». ...,

s, E; s G R A e f s. 377'

tt Est-il plaisir plus délectable !» Soir & matin chantant touiours ;»' Je fuis comme. Bacchus à tablé -,» Assis au milieu des Amours, bis.

Bar M. D EL AULNE.-

PLAINTE AMOUREUSE..

Air : Oj ma tendre Musette l

JLc'UN feu fans espérance' Je brûle nuit & jour ;'Hélas! quelle souffrance,,D'aimer sansnul.retour !

Ah ! quand ainsi l'on aime,.La vie est un tourment ;L'on s'en veut à soi-même,,D'aimer fi constamment.

QUAND je vois la cruelle,,

Qui cause ma douleur ,Mon caur, mécontent d'elle rSe plaint de fa rigueur.Mais i'ingrate insensible,Au lieu de s!attendrir,Reste toujours paisible,Et me laisse souffrir.

Bar M. BRETON.

'278 A L M A N A C H

SUR LE-MARIAGE DE M»<=.BENOUV****.

Air : Bon soir, ma jeune & belle Amie.

AUJOURD'HUI le tendre Hyménée,Fait le Bonheur de deux Époux ;Non , jamais chaîne fortunée ,Ne resserra des noeuds plus doux.

QUAND le coeur est de la partie ,L'Amitié succède à l'Amour ;II faut s'aimer fans jalousie ,Pour se rendre heureux tour-à-tour.

L'A M0 u R , est un enfant volage,Qu'il faut fixer dans ton séjour ;Mais la raison le rendra sage,Puisqu'il couronne un si Beau jour.

DES Dieux, le plus aimable ouvrage,JNe devait pas être imparfait ;De Psyché , c'est la douce image ,

Qu'Aíbane nous rend trait pour trait.

CÉLÉBRONS la belle journée,Qui met le comble à tous tes voeux;La Parque de ta destinée,File pour toi des jours heureux.

Bar M. G AALON , de Caen.

DES GRÂCES. 27$

A MA MÈRE.

Air : Nous sommes précepteurs d'Amour,

J E UN Es Amans, buveurs joyeux .,Célébrez tous votre chimère ;Pour moi j'exalte jusqu'aux cieux,Les doux foins de ma tendre mère.

Ouï, c'est plaisir de s'enivrer

Quand l'amitié remplit le verre ;. Mais quel Bonheur de se livrer.

Aux doux foins d'une tendre mère.

Q u' u N autre chante le larcinD'une fleur qui ne dure guère ;Mon Été n'a pas vu la finDes doux foins de ma tendre mère.

QUE partout il aime à vanter

Le Bien qu'il a, ce qu'il espère ;Avec mon coeur j'aime à compterLes doux soins de ma tendre mère.

ET VOUS,Poë*tes, je le croi,Lauriers sont beaux ; mais je préfère

'

Bouton de rose né pour moi

Des doux soins de ma tendre mère.

*So 'A L' M A N A C K"

\Vous tous, vers l'objet de vos voeux,.

Que de pas vous avez à faire !

Je n'ai qu'à vouloir être heureux

Par les soins de ma tendre mère.

IL faut cent choses pour jouirD'une faveur souvent amère ;II ne faut qu'un coeur pour sentir'Les doux foins d'une tendre mère.

Par M. LEFRANCV

POUR UNE MARGUERITE

A LA CAMPAGNE.

Air: Nous jouissons dans nos hameaux*

V/EST ici qu'en toute Saison

Se piait la Marguerite ;Au Printems, comme à la Moisson^

C'est notre fleur d'élite.

Jettez les yeux fur le gazon,Elie orne la verdure ; .

Si vous rentrez dans la maison,Elle en fait la parure.

Bar M. DE Ko SNy.

DES G R A C S. S. 3%

VAUDEVILLE..

Air : On doit soixante mille francs.

VJHEZ le Français, qui chante &rkff,Le Vaudeville était proscrit;

C'est ce qui me désole.

Aujourd'hui remis en crédit,Sur le Théâtre on l'applaudit ;'

C'est ce qui me console, bis.-

Jo YEUX-& malin dans ses Vers',,

Qui mieux que. lui peint lès travers t

II amuse , il désole.Des Maris il se joue aussi;Je ne le suis pas, Dieu merci!

C'est ce qui me. console, bi'r..

0 U-i, de vos moitiés, fiers Époux rSi vous contrariez les goûts ;

C'est ce-qui les désole.

Que votre honneur est en danger!!Toute femme aime à se venger ;

C'est ce qui la console, bis.

PRÈS d'Égle', qui gronde & vieillit i

Chaque jour sa fille embellit ;'

C'est ce qui ía.désole.

582 ALMANACH

Bientôt la mère, adroitement,Vous l'éloigne en la mariant ;

C'est ce qui la console, btsi

DANS maint Ecrivain d'aujourd'hui,Qu'on trouve & d'esprit & d'ennui !

C'est ce qui me désole.Attristé par leur vain jargon,Je lis Raeîne & Fénelon ;

C'est ce qui me console, bis.

MELPOMÈNE, presque aux'abois,. Compte une chute au moins par mois.;'

C'est ce qui la désole.

Mais toujours il lui restera

Phèdre, Mahomet & Cinna ;C'est ce qui la console, bis.

A PARIS , ainsi qu'en tous lieux,Je ne vois que les sots d'heureux ;

C'est ce qui me désole.Mais malgré leur or en monceaux,Les sots resteront toujours sots ;

C'est ce qui me console, bis.

CHEZ Thémis, que d'affreux abus,Bientôt, dit-on, ne seront plus !

C'est ce qui ía désole.

DES GRACIS. 283

Ce miracle, hélas! on l'attend ;Mais on y pille en attendant ;

C'est ce qui la console, bis.

COLLÉ, Lattaignant & Pannard ,Dé bien chanter possédaient Fart ;

C'est ce qui me désole.

Sans doute on Blâme mes Couplets,Mais j'en vois Bien d'autre mauvais ;

C'est ce qui me console, bis.

Bar M. DAMAS.

A MADEMOISELLE ***.

Air: Si j'en juge d'après mon coeur.

Je.-GL É, voire soupçon m'osfense ;Vous ne connaissez point mon coeur:

Moi ! fuir jamais votre présence!Elle est trop chère à mon Bonheur !

Vous voir est un dssir suprême,Et mon amour toujours vous fuit ;Je ne fuis point celle que j'aime;

Mais, j'aime celle qui me fuit. bis.

Anonyme.

284 A t M A y A c »

CHLOÉ, ROMANCE.

Air: Chantez* dansez * amuftz-vous.

-IL'AUTREjour au bord d'un ruisseau,Assise à l'ombre d'un vieux chêne,Chloé regardait couler i'eau,Et soupirait ainsi sa peine :

Mynil eut mon coeur, j'eus fa foi,Et l'Ingrat s'éloigne de moi !

TouT semble annoncer le bonheur,Au premier instant que l'on aimé ;

Mynil me peignait la candeur ,II m'âima, je l'aimai de même.

Myrtyl eut mon coeur, j'eus fa foi,Et l'Ingrat s'éloigne de moi !

DANS la Nature tout renaît ;

Déja reverdit le platane ;

Lylas , violette 8cmuguet,Tout fleurit, & Chloé se fane!II a mon coeur , il a ma foi,Et Myrtil s'éloigne de moi!

J'ENTENDS l'alouette chanter,Et Chloé demeure muette ;

J'apperçois nies chèvres sauter,

DES GRÂCE S. 2S5Et Chloé rêve sur l'hsrbette.II a mon coeur, il a ma foi,

EtÍJngrat s'éloigne de moi !

Pou R lui ma peine est un plaisir;H s'applaudit de ma souffrance.!..-.

Mais, Dieux ! s'il allait revenir!...

Laisse-moi, trompeuse espérance? ...Si Myrtil me gardait sa foi,II ne fuirait pas loin dé moi.

HÉLAS ! à chaque instant du jourMes pleurs coulent, mon coeur soupire ;Je devrai ma mort à l'Amour....

Myrtil, veux-tu donc que j'expire? .. ,Ah ! Bien plutôt rends-moi ta foi,Et viens vivre heureux avec moi.

Vous, qui nous charmez par -voschants,Petits oiseaux de ce Bocage ;Vous scavez quels sont mes tourmens,Allez l§s peindre à mon volage..-Oiseaux ,' il m'a donné fa foi, ;Et l'Ingrat s'éloigne de moi !

DlTES-LUl: ta Chloé languit ;Reviens près d'elle ; Amour l'ordonne;Et malgré son juste dépit,

ï8Ó A L M A N A C H

Myrtil ta Chloé te pardonne.Chloé n'aime &.n'aima que toi,Rends-lui donc ton coeur & ta foi ?

Bar M. DE CONJON, de Bayeux.

A DEUX JEUNES MARIÉS.

Air : Colin disoit à Lise un jour.

.O'ACCORD avec le tendre Amour,

L'Hymen aujourd'hui se déride ;Les Ris, les Jeux forment fa Cour ,Et la franche Amitié les guide.

Applaudissez-vous,Fortunés Époux,

Vénus même aBandonne Gnide. bis.

TÉMOIN de vos chastes désirs,La Raison , quoiqu'un peu sévère ,Sourit aux innocens plaisirs",

Qu'Amour dispose avec mystère.N'entendez-vous pas,

Qu'elle dit tout Bas,Ils-ëtoient formés pour se plaire, bis.

Bar M. PERIER.

DES GRÂCES. 287.

- CONSEILS AUX AMANS.

Air : Tandis que tout sommeil.,

(De l'Amant.Jaloux. )

I\ E soyez qu'infidèles,Sans crime on peut changer ;Mais , fans les outrager ,Aimez toutes les Belles.

Si les Amours

Portent toujoursVotre coeur fur leurs ailes ;

Imitez i'inconstant Zéphir :

Sans bruit il poursuit le plaisir,Et caresse , sans les flétrir j

Toujours roses nouvelles.

LE bruit est pour la Gloire,Le secret pour l'Amour;Heureux Amans, un jourCachez votre Victoire.

Dans vos succès,

Soyez discrets ;Aimez avec mystère.

Le Ciel fit les myrthes épais,Pour cacher Jons leurs voiles frais,

S8§ . A L M A N A C M

Et les plaisirs & les secrets

D'une jeune Bergère.

Bar Madame M .... de Samois. (*)

( *) Sainolsestun Villageassezconsidérable,situésutles bordsde laSeine, à vrne-lieueen-rleça'deFontaine-bleau. II eít célèbreparla beautéde sespaysages; par lasalubritédesonair, &Kir-toutpar les guéries,dontil aété le Théâtre. Ony remarqueencoredesruines, quian-noncentsonanciennesplendeur; entr'autres, cellesd'unPont de pierre, communiquant-àHericy, détruitde-puisplusieurssiècles.[ íy-píedeM.MatondelaVarenne.J

A MADAME COMTESSE D'ARTOIS,

Après une longue maladie qu'elle vient d'essuyer.

Air: Je suis Lindor•.,. &c...

ÌTRINCESSE- aimable , & du Peuple chérie,Le Ciel propice, en exauçant nos voeux,Aux Citoyens, à tous les malheureux, ,Vientdonc enfin , vient de rendre la,vie,

Ouï, j'en croirai.l'IÎIustre Renommée :;« Ils ont tous droit, ,dit-elíe , à vos bienfaits ;» Eh, quel triomphe ! ah ! du brave Français» Fut-íl jamais Princesse plus aimée ? >»

Bar M. -BOINVILLIERS, à Versailles.

ARIETTE.

D E S G R A C E S. 289

ARIETTE.

Air: L1amitié seule te séduit.

JOËLLE, trop digne de charmer,

Daignez entendre chanter fur ma lyre;Lé doux plaisir de vous aimer,Et le bonheur de vous le dire.

L'Amour, le tendre Amour,Me prescrit en ce jour,

De vous offrir ma secrette fíâme,Et les scnfimens de mon âme.

Vous qui possédeztant d'attraits,Pourriez-vous refuser mon tendre hommage ?

Mon coeur est percé de vos traits,Et mon amour est votre ouvrage.

L'Amour, Je tendre AmourMe flatte qu'en ce jour,

A votre coeurje pourrai prétendre, .

Belle, fi vous daignez m'entendre.

HÉLAS ! quel seroit mon Bonheur,Si quelque chose en moi pouvoit vous plaire l

Je vous peindrois ma vive ardeur,Qui maintenant ne peut se taire.

Année 1789. N

?go. ALMANACH

L'Amour, le tendre AmourMe dit à chaque jour,

"Qu'à vous il n'est rien de comparable,Et que mon feu sera duraBIe.

Far M. GODARD.

L'INCONSTANT FID'ÈLE,

Air : Nous sommes Bréçepteurs d'Amour,

13 ANS votre séduisant Portrait,Brille une Beauté sans égale,Iris ,.,& je vous en ai fait

Une. dangereuse rivale.

ELLE m'occupe, chaque jour,Et j'en ai tant l'ame ravie ,

Qu'en lui parlant de mon amour,

Souvent, hélas ! je vous oublie.

MAIS pour cette légèreté ,

Ne'preriéz'point de jalousie ;

C'est la feule infidélité ,

Que je yous ferai dans ma vie. .

Far M, LEÇACHÍ,

DES GRÂCES. 294

PRIÈRE A L'AMOUR.

Air : Comment goûter quelque repos.'( De Renaud d'Ast. )

Ji 01, qui sous les-traits d'un EnfantPeins la candeur & l'innocence .Ne déments pas ta ressemblance ,Fais des heureux, sois bienfaisant.

Hâte l'instant où mon Amie

Doit m'accorder quelque retour ;Ce n'est que de cet heureux jour,

Qn'un Amant peut chérir la vie.

APOLLON jadis adora

Daphné , jeune & simple Bergère ;A ses voeux Daphné fut contraite,Vainement ce Dieu soupira.Plaignons tous son malheur extrême ;Pour lui quel assreux'souvenir !

Moi, du moins je pourrai mourir,Si je n'obtiens l'objet que j'aime.

Bar M. V... fils. -

N ij

20? AL MANACH DES CRACES.

A MADEMOISELLE D* F*.

Air : Faut attendre avec patience.

IL ES Dieux , pour finir .la querelle ,Que jugea Paris autrefois ,.Firent une Grâce nouvelle .

Plus belle que toutes les Trois.

Chloé naquit, & dans Cythère,.La paix ramena le bonheur ,Ce choix plût à toute la terre ,Si j'en juge d'après mon coeur. bis.

. Anonyme.

L'ALMANACH, AUX GRACES.

Air : Je fuis Lindor, &c.

O v o u S à qui nous devons chaque page,De nous garder imposez-vous la loi ;Ne faut-il pas que l'Auteur ait chez soi

Un Exemplaire , au moins, de so«-©wtçage ?

Bar MW.$$m\-

F I N.B'?;;|ív-,C/

T\A. B: OErE

DE S C H A N S O N S

Contenues dans cet Almanach*

AVEC .LE NOM DE LEURS AUTEURS ,.

ANONYMES.-AïaFortune,. . . 27La Moíab'dubon vieux Tèmps, . . . 13AThémiré, 32A Minette, '.

' . . . 42Histoire.d'Azor, 43Calcul juste, . . . .,64Le Baiserravi, . . . 71»A Glycère, ..' .. .. ... .... . 92In-promptu fait en Soupant, .. ..... 120RépQnseà la Chanson de l'excuse Bannale, 124La Consolation ,,. ........... 14°La Bienfaisance, . •• 14°.AThémiré, . 187Le Danger de l'Amour, ...... . 196Sur FHomme en Place, 212A la Fortune, ; 221Déclaraiion ,...».....• 248

. Les Bienfaits & la Générostté tardives, . . 270A Mademoiselle***. .,'-.-.. . . . . 283AMademòise'lle'D*F*" ..... .292

B'ÁUGIN,(M.). Les Adieux, . . <>2Rolaliré, '. . .,.'.. . ..... .77A deux nouveaux Epoux., , 119A Madame de F*** ...... .201Toujours, à Zulmé, . . . . .' . • 216

L'Injustice du Sort, . ...... .218

, N iij

aqi" TAÌLX DES CfíAísSQârs

Auprès de vous, 2JÎA Lisette, 244Bouquet à Charlotte, . . . . . . ,261

BASTIER DE DOUINCOURT, ( M. LE )A Madame de *.**, . 249,

BA...DU MA... (M.)Sur les mots Agiles & Giles...... 247

BERTHRE DE BOURNISEAUX, (M.)A Madame la Comtesse de JaB **, . . . 3ÇCouplets siir la Naissance d'un Fils,. . . 167Couplets présentés à Maman, . . . . . iSq

BOINVILLIERS,(M.). Charade, . ...48A une jolie Femme,. ,84A deux jeunes Mariés...... . . . . J05,Chanson, . ... . . . 145:Epigramme, 168:Couplets chantés par trois Enfarts, . . . 181Réponse à une Question-, .... . . , . 206AMadame Comtesse d'Artois- 288

BOURIGNON, de Saintes, (M.) Romance. 209Chanson faite dans î'accès de la Fièvre, . 26gBRETON, (M.). Pastorale, . . . 73,Plainte Amoureuse......... 277B. H. D. ( M. ) x •

Couplets pour une Fête, .,.;,.. 197CHAMB... DE JUSS... (M.). AM^.C"*, &A Mademoiselle de la Porte-, . . . . . 2$CLERGEAU, (M.)A Mademoiselle Duval, Tarnée, ... M

CLOTTEREAU, (M.). Couplet, . . 10Mon dernier hommage, à Céphise,. . . 39Couplets, ............ 5,7

ET LE ftOM DE LEUSS AUTEURS. 2g'£C'est Glycère qu'il faut aimer, -. . . . 76Les modestes Aveux, ...... . . 107Petits Reproches d'une jolie Femme, . .125Dialogue, 147A Sophie, . . I8JA Caroline, . . .... . . . . 21ÇPour la Reine de la Fève, .... .272,

CONJON,deBayeux,(M.)Le Français Captif d'Alger, ..... |{ÇDaphnis &Egerie, Romance 179Couplets furie rappel de M, Necker , . .203Le Souvenir, Romance, 223Couplet, r 230Vaudeville, . . . - . 245Le retour à la Campagne, ..... . . 271Chloé , Romance ,......., 284

CONST. DE CAST**, (Madame)L'Amant Délaissé, ........ 2zS

COQUART, (M.) A M^. la Comtesse.... i:8

CUBIÈRES, (M. le Chevalier DE)Complainte d'une Maîtresse, 6çChansondela méme au retour de son Amant, 67Les dangers de la Colère, &jAux Vestales, ior>A une Indifférente , 13'jLe Nid des Amours, » . ìuçLa Plaie incurable, .191CH* *, (M. DE). L'Epoux heureux , . .229

DAMAS, (M.) In-promptu, à Lise, 238A un Procureur criard,. ..... ^ 2s©-Vaudeville.... ... . . . . . 2&1

DELAULNE, (M.)Le Réduit agréable, . . . . . . .275

aç6 TABLE DES CHANSONS

DUCRAY DU MINIL, (M.). Orgie", o?Les-Métamorphoscs de l'Amour, . . . .111Le Lys & la Rose, . . 145Couplets, . . . . . . . . '.. . . 151F U L V Y, ( M. le Marquis" DE )

; A Monsieur de R***, ; : ', . -. . . xijA Madame la Comtesse de **

, . . . . 222" Sur'la Fête de la Rosière de Surëne , . .251

GA ALON, de Caen, (M.) 'Chanson, . . 9?•A mon. Amie , . 1-38Le Pour & Contre, . 155A Madame Hue de Prébois, . ... . 173In-promptu aux Zoïlesde ma Patrie, . .192In-promptu à Mademoiselle Pezey, . . . 198In-promptu à Mademoiselle Lahaye , . . 226Chanson, . - . - . ... . 234A Mademoiselle de Mathan , . . . . • 155Sur un Mariage, . 278

,'GENDRY, (.M! ).. Aveu à Glycère,' . . 33Sur la Convalescence d'un Curé, .. . . . .5$Stances Philosophiques, ...... 87L'heurcux Oiseau, ....... .135

'.GENDRY,( Madame). Pour tin Portrait, .46Bouque: à Madame la Comtesse de **, . 90,Oraison funèBre de mon Serin , . . . .135

GERVAIS,(M.)- L'Heureusc Rencontre, . 121

GIODARD,(M.). AM.Petit, . . .202Déclaration,' í .'.'.' 2s6Ariette, . .289

GRANGE , ( M. DE LA ). Le Dépit," . 91

;Le bon. Conseil, ..... . ... . . . . 118A mes Amis,....,... ....... . . 127

GUILLOT, (l'Aibé). La Rose fanée, , 98

ET LE NOM DE LEUHS AUTEURS. ICflG.L. (M.). A Madame C**, . . . .184Romance, . . . . . . . . . . . 239L A H A Y E , ( M. D E ). LTndisférente, 163L'Aveu Sincère, . . . . 19$A Mademoiselle D... 214

LAMOTHE , (M. DE). L'Indifférence, . 9A Madame de **-, ..-.-. . . . . 22

LAPOINTE,(M. DS)A Mademoiselle Sophie R**, 177

LAR..- de Falaise, (M.). A mon Amie ,. 78Rien de p'.usvrai, . . ' 116Le mois de Mai, 139L'Amiiié, 166Sur la Convalescence de ma Mère, . . . 204LECACHÉ, (M.). Chanson, . . <>6Chanson, -. - 82A Mademoiselle C***, ...... 97Chanson, ........... 128L'inconstant fidèle......... 290LEFEBVRE .d'Abbeviile, (M.)Lés Peines & les Consolations, . . . . 18Ó

LEFRANC, (M.). Merveille, . . <,iRomance, • ... 69A Rose,. 85Consultation d'Ursule '. toiAM.Ie.ComtedeR**, 229Le Peintre, 174Chanson, , 199Romance, 241A ma Mère, 279'L'AImanach aux Grâces, 292

LÉGER, (Ml). Romance, ..... 7In-promptu, fur un Portrait,. .... 21

2g8 TABLE DES CHANSONSLe Baiser pris & rendu, ....... ït,In-promptu, ..... -r .... 86A Mademoiselle Leg *,

~._. . . . . toá

Couplet à Madame ía Marquisede.S.Leg. 137Le Caprice, . . . 217*

LOCTAURETTE, (M.). Aux Femmes, 5A Emilie, 38

MATON DE LA VARENNE , ( M. )A la plus tendre des Mères, 237'Ode Anacréomique , , 202

MÉTEYER,(M.LE). Portrait des Grâces, 3Chanson Villageoise, 37Le Tombeau de mon Père , ...... 160Consolation de l'Amour malheureux, . . 205

MEUDE-MONPAS, (M. le Chevalier DE)Les Ridicules 89

MOREAU, (M.) Les regrets de Nice, . 72.

MOUSTIER,(M. DE) L'Epingîe, . . 99

M.... ( Madame). Conseils aux Amij», 286

PAIN DE LA LORIES, (M.)Le premier Bouquet de Violettes, . . .211Le Printems, ...... \ .. . 227

PERIER, (M.). A deux Amies, . .19Pot-Pourri, -, . 23$Sur une jeune Prude,...,... 260A deux jeunes Mariés, 286

PLOUVIÉ, (M.). Les trois Grâces , . . 49Eloge de trente ans, ....... 129A ma Sylvie , 17$A Mademoiselle **

*, . . „ . . . . 207La Fête d'Annette, ,263

ET LE NOM DE LEURS AUTEURS. 299

RANGIER,(.M.,). A MUe.C***.*,. . 71Les désirs Inconnus , ....... 141A Madame ***, fur son Mariage, . . . 178

REGNAUT DE BEAUCARON, (MÍ)Le Jeu, ........... 4Les nouvelles Raretés, , 1$Le goût du Bon-Homme, . . . . . . . 29L'Aveu Sincère ,. ......... 45Plaintes d'une Bergère indécise, ... 61Moralité, 70A M. Simon de Troyes , 81La Vie , Moralité, ioaMoralité, 134Le Choix des Lectures, ..*... 172Le BiBliomâne, ......... 190In-promptu d'un Voisin à fa Voisine, . . 254

ROBASDIÈRES , (M.DE). Envoi de Roses, 54

ROSNY,(M.DE). Pour une Cécile, . . 253Pour une Marguerite,....,.. 280

SALLE, (M.). A une jeune Dame, . .110A Mademoiselle Eléonore, . . . . .232

SALMON.de Nancy, (M.)A Mademoiselle Adéiine, . . . . ,,..231Mes Adieux à la même,. . ... . . 259

SANCY, (M. DE). . .In-promptu à Madame **,...., 6Le jour oseSt.-Anne, Fête de Madame *

*, 60

SIMON,!?. M. (M.). La Mécontente, . i9îChanson d'un Mari a sa Femme, . . .219

THÉIS , (M. DE) Les dangers de l'Amour, 28Le plaisirs de î'Inconstance , $3L'Inverse des Symptômes d'Amour, . . 79

joo TABLE DES CHANSONS &C.

Chanson , \e>%L'excuse Banrtale des malhonnêtes Gens, . \i-\La véritaBIe Amante , . .162Le Tems & l'Amour, 169La Fuite, 200Eloge du Carnaval, < . 243Chanson , . . . 2<>8Le Refus Bien fondé,......'. 267TH *

*, (M«e. DE). La réunion des Grâces, 1A Mademoiselle G **, . . _. ._. . . <k%Sur une Bergère & un Chevalier déloyal, 205

TRI*, (M.) In-promptu d'un Epoux, .210A Mademoiselle ***, 252TURSIN,(M.) Myrtil 2cAnnette, . . 103T**, (M.) L'homme d'un très-grand esprit,273VALLOIS , (M. DE). Les usages Modernes,i 17A Madame de B**, .153'

VER...'(,M.DE)..AM"<VC '• 2I?A Constance, . . ... . . . . . . 240VIÉVILLE, (M. DELA> Couplet, . 94Le Réveil d'un Amant délicat, . . . .115V** fils, (M.). Prière à l'Amour, . .29 F

WALTENE ,( M. le Chevalier DE)Au Rédacteur de l'Almanach de Grâces,, . xjParodie des Couplets, . . . . . . . 47LTndifférence Justifiée, ...... 63Couplets adressesà M. de B 113Portrait de mon Amie , 151WILLEMAIN D'ABANCOURT, (M. DE)Au Cyprès qui j'ai planté fur le T^ffifie^tt-de

mon Père > .... /^sV^ ^4^257

fin de UL Tdm. fcr\s& '- \