Alimentation de la femme enceinte - Programme...

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N° 34 juillet 2006 Bulletin de liaison trimestriel destiné aux professionnels et bénévoles impliqués dans la prise en charge et l’aide aux populations démunies. Dossier Alimentation de la femme enceinte défavorisée : des enjeux importants pour la mère et l’enfant Enquête Pas vu, pas prix Étude L’aide alimentaire, c’est quoi, pour qui ? Terrain De la nutrition à l’estime à soi

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N° 34 juillet 2006

Bulletin de liaison trimestriel destiné aux professionnels et bénévoles impliquésdans la prise en charge et l’aide aux populations démunies.

DossierAlimentation de la

femme enceintedéfavorisée : des

enjeux importantspour la mère et

l’enfant

EnquêtePas vu, pas prix

ÉtudeL’aide alimentaire,

c’est quoi, pour qui ?

TerrainDe la nutrition à

l’estime à soi

Colloque Obésité et précarité :de la théorie à la pratique de terrain

Lille, Faculté de Médecine, Jeudi 14 décembre 2006

Les acteurs de terrain sont confrontés quotidiennement à la fréquence et à la gravité de l’obé-sité parmi les populations socialement défavorisées et les chercheurs essaient d’expliquer lephénomène. L’objectif de ce colloque est de favoriser les échanges et croiser les regards pouressayer d’être plus efficaces dans l’aide apportée à ces patients.

Matin Présentation des travaux de sociologues et d’épidemiologistes

9h30 Poids et classe sociale : les résultats de l'enquête NutryalisMonique ROMON, CHU Lille

10h3: Contraintes économiques et choix alimentairesFrance CAILLAVET, Corela Ivry/Seine

11h00 Cuisiner ou faire à manger ? Les repas quotidiens en milieu défavoriséAnne LHUISSIER, Corela Ivry/Seine

11h30 Obésité et trajectoires socialesJ.-P. POULAIN, Critha, Toulouse

12h00 Les questions des acteurs de terrainÉlisabeth FEUR, Direction des Interventions de santé Conseil général Val de Marne

12h30 - 14h30 Forum d’échanges autour d’expériences de terrain (et buffet)

Nous vous invitons à faire part de vos projets et expériences. Afin de favoriser les échanges,vous pourrez les présenter sous forme d’une affiche préparée à l’avance ou rédigée sur place.Chaque affiche présentera succinctement les éléments suivants :• Type d’action et bénéficiaires• Contexte et partenaires• Ce qui marche• Les obstacles et les questions

Après-midi Ateliers pratiques14h30 - 16h Trois thèmes d’ateliers au choix :

1 - Comment évaluer les actions ? Les techniques de focus groupe.

2 - Comment accéder à ces patients et les aborder ?

3 - L’activité physique est une aide à l’insertion sociale, mais comment aider et motiver ces patients?

16h15-17h30 Table ronde animée par Serge Hercberg

Qu’apportent les propositions du PNNS2 à la prise en charge de ces populations ?

Contact et inscriptions : Sandrine SIRETTél. : 0328385023

Mail : [email protected]

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Dossier 2

Alimentation de la femme enceinte défavorisée : desenjeux importants pour la mère et l’enfantUne bonne alimentation est essentielle au bon développement de la grossesse. Lasituation particulière des femmes enceintes disposant de très faibles revenus, à l’égardde l’alimentation, doit donc être source de préoccupation. Pour les professionnelssensibilisés à la nutrition, que sont médecins, sages-femmes, infirmiers et, bien sûr,diététiciens, il est important d’apporter des conseils alimentaires à ces patientesfragilisées, dans leur intérêt et dans celui de leur enfant. Les centres de ProtectionMaternelle et Infantile jouent un rôle majeur à cet égard.

Enquête 6

Pas vu, pas prixAfficher un produit à 9,99 € permet-il d’en vendre plus que s’il est présenté à 10 €?En comparant les prix au kilo, fait-on forcément le bon choix ? Existe-t-il des prix plusfaciles que d’autres à retenir et des aliments qui paraissent forcément trop chers ?Autant de questions qui se posent, et auxquelles on peut tenter de répondre à l’aidede l’ouvrage «100 petites expériences en psychologie du consommateur – pourmieux comprendre comment on vous influence» de Nicolas Guéguen (éditionsDUNOD) et grâce à l’expérience acquise au cours d’ateliers d’éducation duconsommateur.

Étude 10

L’aide alimentaire, c’est quoi, pour qui ? Une enquête FFBA/CSAL’institut CSA a réalisé, pour la Fédération Française des Banques Alimentaires, uneenquête auprès des associations et CCAS partenaires afin de mieux connaître leurssituation et attentes à l’égard des Banques alimentaires d’une part et d’évaluer leprofil des personnes bénéficiant de l’aide alimentaire d’autre part.

Terrain 11

De la nutrition à l’estime de soiLes animateurs de l’atelier de re-dynamisation Arc-en-Ciel, mis en place au Centresocial du Morier, ont présenté en juin 2006 aux partenaires, élus et administrateurs del’Association tourangelle des centre sociaux, le bilan du travail effectué dans le cadred’une action nutrition.

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Alimentation de la femmeenceinte défavorisée : desenjeux importants pour la mèreet l’enfantLa relation entre le niveau social de la mère et l’issue de la grossesse est connuedepuis longtemps. Selon l’enquête nationale périnatale de 2003, les taux de petitpoids de naissance varient ainsi de 3,3 à 8,2 %, selon que la mère est cadre oufemme de ménage, tandis que les taux de prématurité oscillent entre 3,9 et 6,4 %.Si les connaissances sont moins développées en ce qui concerne les femmes en-ceintes en situation de précarité, les professionnels de terrain constatent plus sou-vent chez elles des retards de croissance intra-utérins et les effets de la surcon-sommation d’alcool et de tabac.

Le fœtus étant entièrement dépendant de sa mère, une bonne alimentation est es-sentielle à son développement. La mère doit aussi préparer son organisme à l’al-laitement et stocker des réserves d’énergie. La situation particulière des femmesenceintes disposant de très faibles revenus, à l’égard de l’alimentation, doit doncêtre source de préoccupation. Or, elles ne sont pas toujours questionnées sur leurshabitudes alimentaires lors des consultations de suivi de grossesse, à moinsqu’elles ne présentent un diabète, une hypertension artérielle, un amaigrissementinexpliqué. D’autres problèmes – médicaux, économiques et sociaux (factures,garde d’autres enfants, prévention des risques…) – peuvent en effet paraître plusurgents à résoudre à leurs yeux et à ceux de leurs interlocuteurs.

Pour les professionnels sensibilisés à la nutrition, que sont médecins, sages-femmes, infirmiers et, bien sûr, diététiciens, il est important d’apporter desconseils alimentaires à ces patientes fragilisées, dans leur intérêt et celui de leurenfant. Les centres de Protection Maternelle et Infantile (PMI) jouent un rôle ma-jeur à cet égard.

Ces femmes vivent souvent seules, sont souvent sans emploi, sans ressources, sans parentspour les soutenir, parfois sans domicile fixe et sans couverture sociale. Beaucoup ont desgrossesses multiples et rapprochées, et déjà plusieurs enfants en bas âge. Il est difficiled’évaluer, parmi les quelque 750000 femmes enceintes chaque année en France, combiensont en précarité. Les politiques publiques menées en faveur des femmes enceintes les incitent à sortir deleur isolement et à faire suivre médicalement leur grossesse. Elles peuvent ainsi bénéficierd’aides financières et d’un minimum de soutien, à condition de se rendre aux sept consul-tations prénatales prévues par la loi. Mais ce suivi hospitalier régulier se révèle impossiblepour beaucoup de femmes traversant des situations très difficiles, qui mettent ainsi en jeul’issue de leur grossesse.Destinataires de toutes les déclarations de grossesse, les centres de PMI sont les mieux àmême de repérer ces personnes et d’intervenir. Si une femme apparaît isolée, sans travail,la PMI peut envoyer chez elle une sage-femme et lui proposer un accompagnement mé-dico-social. Mais ce travail de prévention reste impossible quand les grossesses ne sont pasdéclarées : « Certaines femmes se présentent pour la première fois à l’hôpital au momentd’accoucher, d’autres accouchent seules au domicile», témoigne le Dr Chantal Delcourt,médecin au centre de PMI de Louviers, dans l’Eure. Comment, dans ce contexte d’isolement, promouvoir de bonnes habitudes alimentaireschez ces femmes défavorisées ?

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Plusieurs occasions de parler d’alimentationDifférents professionnels ont l’occasion, dans les centres de PMI, d’évoquer la questionde l’alimentation avec les femmes enceintes. Si le Dr Delcourt n’assure pas le suivi des grossesses, elle reçoit régulièrement des femmesenceintes en consultation pour leurs autres enfants et saisit l’opportunité de les sensibiliser :«Je leur parle de l’alimentation de leurs enfants, ce à quoi elles sont plus sensibles que pour elles-mêmes.Par ce biais, on peut promouvoir de meilleures habitudes pour toute la famille», explique-t-elle. Les sages-femmes, quant à elles, consacrent un temps important au dialogue dans le cadrede l’accompagnement à domicile des femmes en difficultés. Après avoir écouté leurs pro-blèmes sociaux et familiaux et commenté les étapes de leur grossesse, elles sont à mêmed’expliquer les risques d’une mauvaise hygiène et d’une alimentation déséquilibrée sur ledéveloppement et la naissance du bébé. Une démarche que devrait renforcer le nouvelentretien médico-social du quatrième mois de grossesse, dont la généralisation est prévuepour 2006. Les cours de préparation à l’accouchement sont aussi l’occasion, pour lessages-femmes, de parler d’alimentation, mais souvent, ils ne sont pas suivis par les femmesles plus défavorisées. Lors de ses vacations en PMI, la diététicienne reçoit, pour sa part, les femmes adresséespar ses collègues. C’est le cas de Jenny Barde, attachée au centre de PMI de Tournon, dansl’Ardèche : « Le médecin, la sage-femme, les infirmières et même les assistantes sociales peuventconseiller à une femme enceinte de prendre rendez-vous avec moi, en raison d’une prise de poids in-adaptée (souvent en excès), de grosses erreurs alimentaires ou d’un trouble du comportement alimen-taire. En général, les femmes sont plus réceptives à des conseils alimentaires pendant leur grossesse,car elles ne sont plus seules en cause : elles pensent à leur bébé. »

Carences préoccupantesUne étude publiée début 2006 [1] montre que 36 % des femmes à très faible revenu ont uneobésité et 30 % une anémie par carence en fer, avec des taux assez proches de ceux ren-contrés dans les pays en développement. Les femmes enceintes ne sont, bien sûr, pas épar-gnées : «Elles présentent souvent un surpoids en début de grossesse et une obésité persistante par la suite.Leur alimentation est carencée en fibres alimentaires (à l’origine de constipation), en magnésium, en feret en vitamines surtout C et folates», constate la diététicienne.Grâce à ses extraordinaires capacités d'adaptation, l'organisme de la mère parvient, la plu-part du temps, à subvenir aux besoins du fœtus, mais souvent à son propre détriment. Etcette capacité a des limites: les répercussions d'une mauvaise alimentation sur le devenir dela grossesse et du futur enfant commencent à être mieux connues. Ainsi, les risques d'accouchement prématuré et de naissance d'enfant de faible poids sontrespectivement 2,5 et 3 fois plus élevés chez les femmes ayant une anémie liée à une carenceen fer. La carence en folates (vitamines B9) est à l’origine de retards de croissance du fœ-tus, voire de différentes malformations. Dans ces deux cas, les conseils nutritionnels et laprescription de médicaments sont très importants pour le bon déroulement de la grossesse. Autre exemple, la carence en calcium contribuerait à l’hypertension gravidique et sescomplications. Enfin, la carence en vitamine D est répandue chez les femmes enceintes,en particulier chez celles qui ont la peau foncée et justifie une supplémentation médica-menteuse au 7e mois.

Mauvaises habitudes et idées reçues Les études conduites auprès d'adultes vivant en situation de précarité en France mon-

trent la place prépondérante des féculents et la faible consommation de fruits, de lé-gumes notamment de légumes à feuilles sources de folates, comme les épinards et la sa-lade verte, de poisson et de fromage par ces populations [2]. Les graisses ajoutées, lesviandes et charcuteries grasses (qui sont les moins chères), les boissons sucrées et la bièresont consommées en quantité plus importante par les personnes ayant de faibles revenus.

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Leur alimentation apparaît, en outre, souvent déstructurée : suppression du petit-déjeu-ner (donc absence de lait), saut de l’un des deux repas, notamment le déjeuner, parmanque d’argent, d’appétit, d’envie de cuisiner… « En règle générale, les femmes enceintes que je suis n’ont pas de grandes connaissances alimentairesmais plutôt des idées reçues sur l’alimentation. Elles se soucient d’acheter des boissons allégées en sucreet des produits laitiers allégés en matières grasses, mais, à côté de cela, elles font des repas déstructu-rés, beaucoup de grignotage et ont une préférence pour les aliments gras et sucrés : boissons gazeuses,pizza, viennoiseries, chips, fritures et fast-food», confirme Jenny Barde. Le Dr Delcourt dresse le même genre de constat : «Les femmes défavorisées croient manger defaçon variée et le disent. Mais, en fait, elles fonctionnent sur beaucoup d’a priori : elles trouvent lesfruits trop chers mais achètent des goûters industriels onéreux pour leurs enfants ; elles disent souventne pas aimer le lait (et, dans ce cas, il est plus facile de parler du fromage) ; elles considèrent la bièreet le cidre comme n’étant pas de l’alcool. »Si elles ne sont pas corrigées pendant la grossesse, ces erreurs alimentaires se retrouventaprès la naissance dans l’alimentation donnée au bébé. « Elles sont fières que leur enfantmange déjà comme elles », explique le Dr Delcourt. Résultat : un passage au lait de vache troprapide, des frites avant un an, et même des raviolis mixés dans un biberon à six mois !

Conseils simples adaptés à un budget restreintL’enjeu, pour les professionnels de santé, consiste à expliquer à ces femmes ce qu’est unealimentation saine pendant la grossesse [voir encadré], et comment elles peuvent équili-brer leurs repas en fonction de leur budget, de leur disponibilité et de leur capacité à cui-siner. La diététicienne se veut optimiste : «Elles sont plus volontaires pendant leur grossesse pourmodifier leurs habitudes. Il est donc plus facile de les inciter à cuisiner davantage de produits natu-rellement moins gras, moins salés et moins sucrés, comme les légumes nature, en conserve ou surgelés,et les amener à diminuer la fréquence des fast-foods», estime-t-elle.

Les conseils pratiques pouvant leur être donnés sont les suivants :

• consommer de la viande, du poisson et des œufs au moins une fois par jour ;

• si la femme ne sait pas cuisiner ou n’a pas le temps de préparer des légumes et des fruitsfrais, privilégier des conserves ou des surgelés nature avec une noisette de beurre ;

• utiliser le lait et ses dérivés, de grand intérêt nutritionnel et peu coûteux : dans les soupesà la place de l’eau, dans le thé à la place du citron, sous forme de yaourt au goûter, de flanet d’entremet au dessert, de fromage râpé sur les pommes de terre, les pâtes et les purées ;

• boire plus d’eau, réduire la consommation de sodas et sirops et supprimer vin, bière, apéritif;

• limiter la restauration rapide (fast-food, pizza) à une fois par semaine ;

• ne pas se jeter sur les produits allégés beaucoup plus chers ;

• faire un peu d’exercice régulièrement : marcher avec les enfants, les accompagner àl’école, à pied si possible.

Supports adaptés et occasions d’échanger entre femmes« La majorité des femmes enceintes en situation de précarité se sentent incapables de cuisiner pour

elles et leur famille », constate Jenny Barde. Elles ont donc besoin de supports pour les y ai-der : recettes de cuisine faciles, petit livret sur l’équilibre alimentaire… Dans les quartiersoù les populations étrangères sont nombreuses, un dossier muet, utilisable par tous, peutêtre, par exemple, composé d’images découpées dans les prospectus glissés dans les boîtesaux lettres des immeubles. Par ailleurs, parler de leur alimentation à d’autres femmes est un bon stimulant pour cesfemmes souvent isolées. Les cours collectifs de préparation à l’accouchement peuvent enfournir l’occasion. Dans certains centres de PMI, des ateliers d’information nutritionnelleet de cuisine leur permettent de mettre ensemble en pratique leurs nouvelles connais-sances dans une atmosphère bienveillante et détendue.

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Manger pour deux, mais pas deux fois plus

Une bonne alimentation pendant la grossesse est essentielle au développement del’enfant. Elle peut aussi aider la future maman à combattre la fatigue, les nausées, laconstipation. Voici quelques repères [3].Il n’y a pas de prise de poids idéale pendant la grossesse : le chiffre de 12 kg, souventmentionné, n’est qu’une moyenne. La quantité d’énergie nécessaire augmente enfait assez peu : environ 150 calories en plus au premier trimestre, 250 calories auxdeuxième et troisième trimestres. Soit l’équivalent d’une collation supplémentaireun yaourt et un fruit, par exemple. Il importe de bien répartir les calories sur la journée avec quatre repas, sans ensauter (les femmes enceintes sont très sensibles au jeûne) : petit-déjeuner, déjeuner,goûter et dîner.Les protéines sont indispensables au développement de l’enfant. Les meilleures sontd’origine animale : viandes, poissons, œufs et produits laitiers. On en trouve aussidans les légumes secs et les céréales (pain, riz, semoule, pâtes…). Les matières grasses (lipides) sont nécessaires au développement du cerveau dubébé et transportent certaines vitamines (A, D, E, K). Il est recommandé de misersur la variété : du beurre sur les tartines, différentes huiles (colza, olive, noix,tournesol, etc.) dans les salades, des poissons gras deux fois par semaine. Les sucres (glucides) fournissent le principal carburant du bébé, le glucose. On entrouve dans le pain, les pâtes, le riz, les pommes de terre, ainsi que dans lespâtisseries et les confiseries, mais à consommer avec modération !Le calcium est nécessaire à la formation des os et des dents du bébé. Les produitslaitiers en comportent le plus : lait, yaourts, fromages. Le fer et les folates sont également indispensables au bébé : le fer se trouve surtoutdans les viandes et les poissons, les folates dans les légumes verts, les fruits, lescéréales complètes.

En résumé, il convient de puiser tous les jours et à chaque repas dans chaque familled’aliments – viandes, poissons, œufs ; produits laitiers ; pain et féculents ; fruits etlégumes ; matières grasses – et de boire au moins un litre et demi de liquide par jour,en privilégiant l’eau, les tisanes, les jus de fruits, le lait. L’alcool est très néfaste pourle bébé à naître, il doit être proscrit, même en faible quantité.

[1] Surveillance nutritionnelle des populations défavorisées : premiers résultats de l’étude Abena. BEH n° 11-12/2006, 21 mars 2006.

[2] L'alimentation des populations défavorisées en France. Synthèse des travaux dans les domaines économique,sociologique et nutritionnel. Laboratoire de Recherche sur la Consommation (Corela), INRA. Janvier 2005.

[3] L’alimentation de la femme enceinte. Recommandations et conseil pratiques, édité par le CERIN.

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Pas vu, pas prixAfficher un produit à 9,99 € permet-il d’en vendre plus que s’il est présenté à 10 €?En comparant les prix au kilo, fait-on forcément le bon choix? Existe-t-il des prixplus faciles que d’autres à retenir et des aliments qui paraissent forcément tropchers ?Autant de questions qui se posent, et auxquelles on peut tenter de répondre àl’aide de l’ouvrage «100 petites expériences en psychologie du consommateur –pour mieux comprendre comment on vous influence» de Nicolas Guéguen (édi-tions Dunod) et grâce à l’expérience acquise au cours d’ateliers d’éducation duconsommateur.

Lorsqu’on parle de comportement du consommateur, on pense immédiatement à l’in-fluence des médias et notamment de la publicité. Paradoxalement, on pourrait croireque, en dehors de cette influence du «message», typique du mode d’action de la publi-cité, le comportement du consommateur est sous contrôle. Dans les faits, cela n’est pas to-talement le cas, en raison, notamment, des grandes capacités de traitement de l’informa-tion dont est capable l’être humain. En effet, L’Homme recherche naturellement lesémotions et le contact social indispensables à son équilibre psychologique. Lorsqu’il ef-fectue des achats tout comme lorsqu’il prépare ses repas, et qu’il mange, l’être humainfait bien plus que nourrir son corps. Faisant partie d’une classe sociale, il en possède deshabitudes et le vécu alimentaire. Pour rester digne d’être lui-même, il se doit d’existerdans le respect de ce qui le constitue intimement mais aussi civilement. Or, dans notremonde d’abondance alimentaire, pour se sentir comme « tout un chacun », il convientd’être acteur de la société de consommation. D’où l’importance d’articuler nos actions,conformément au chapitre Acheter atout prix du classeur « Alimentation Atout Prix –Guide de formation et d’intervention », en travaillant aussi sur ce qui conditionne leschoix alimentaires.

Intéressons-nous ici à la valeur de l’argent, et au pouvoir des prix sur nos comportementslors des achats.

À quel prix ?

Le mirage du 9Les anglo-saxons parlent de «charm prices», des prix psychologiques qui exercent une at-tirance particulière. En parcourant un catalogue, on observe que la plupart des prix se ter-minent par un «9». Cette banalisation de l’usage du chiffre 9 – tant pour les petits achatsà moins de 1 € que pour les gros investissements- est-elle anodine?

De nombreuses études ont observé un effet positif des prix à terminaison «9» sur le com-portement d’achat des personnes, sans toutefois que le consommateuren soit conscient. En 1988, une équipe française a demandé à des étudiants de constituerleur repas à partir de différentes propositions classées par catégories (boisson, entrée, platprincipal, dessert, salade, potage) et par prix soit à terminaison pleine (40, 25, 50), soit en«9» (39,95 €, 24,95 €…).

Historiquement, l’origine des prix à terminaison en «9» n’a rien à voir avec une stratégiemarketing d’influence du consommateur. Vers la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, descommerçants et responsables de magasins américains les auraient utilisés afin de réduire lesvols commis par les vendeurs. Etant donné qu’il fallait rendre la monnaie aux clients (on nepayait qu’en espèces à l’époque), le personnel était, de fait, incité à se rendre à la caisse plutôtque de conserver sur lui la somme remise par le client.

Les résultats montrent que les plats affichés en « 9 » sont statiquement plus choisis.Paradoxalement, le prix n’est absolument pas évoqué par les personnes pour expliquerleurs décisions, et celles-ci ne se souviennent pas des prix.

Comment expliquer ce phénomène ?La principale explication porte le nom d’effet de sous-détermination. Cette théorie ré-cente repose sur le principe de transfert des informations encodées vers la mémoire àlong terme (MLT), c’est-à-dire la mémoire où sont stockés les souvenirs, et sur les pro-cessus de récupération des informations. Avec les prix à terminaison en « 9 », leschiffres de droite reçoivent moins d’attention, ce qui diminue la probabilité d’êtretransférés en MLT. Par conséquent, si l’on incite un consommateur à se rappeler d’un prix, il est contraintde deviner la terminaison de ce prix. Si le prix considéré comprend une terminaisonà 9, l’estimation sera correcte, alors qu’avec une terminaison pleine, le prix sera sur-estimé : le rappel d’un prix à 100.0 et 99.95 se transformerait donc en 199 et 99.

Le souvenir du prix d’un produit présenté avec une terminaison «9» paraît induire unesous-évaluation de son prix réel. Cela peut expliquer l’effet sur les achats ; les produits se-raient alors jugés moins chers, ce qui favoriserait l’achat.

L’incontournable prix barréLa période des soldes renforce l’importance des rabais qui procurent le sentimentde satisfaction de l’acheteur. Pourquoi l’achat d’un produit en promotion donne-t-il l’impression d’être plus intelligent ? En général, l’ancien prix – barré- est un prixplein, tandis que le nouveau est un prix en « 9 ». Ce détail sert à faire croire à unécart plus grand et à persuader que la transaction est exceptionnelle. Mais cet effetest-il réel ?

Lorsqu’un produit passe de 13,00 € à 10,99 €, le consommateur perçoit une plus forte remise quesi le prix passait de 13,00 à 11,00 €. Pourtant, objectivement la différence est infime. Le prix àterminaison « 9 » semble donc, une fois encore, ne pas être analysé dans sa totalité, ce qui a pourconséquence de biaiser l’activité de jugement et d’évaluation du client.

Les pots événementiels de pâte à tartiner au chocolat

A l’approche de Noël, qui n’a pas remarqué le pot spécial anniversaire de 3 kg ?Et en pleine coupe du monde de football, le pot à l’effigie du ballon rond de 850 g ?Le raisonnement du consommateur l’incite moins à vérifier les prix au kilo, partant du prin-cipe que les prix sont dégressifs…

Zoom sur les prix :

Pot de 220 g : 6,86 €/kg

Pot de 400 g : 5,23 €/kg

Pot de 750 g : 4,15 €/kg

Pot de 850 g : 6,07 €/kg

Pot de 3 kg : 6,66 €/kg

Moralité :A moins de faire collection de ces pots décorés pour l’occasion, restez vigilants sur les prix !

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Le prix cher«Ce produit n’est pas donné, mais c’est le top !». Pourquoi le prix élevé est-il si facilementassocié à la qualité ? A l’usage, on peut repérer les produits ou les marques qui sont réel-lement de qualité supérieure, mais est-ce forcément une affaire de prix ? Et pour les nou-veaux produits, les nouvelles marques, comment exercer son jugement ?

En l’absence de recul, le prix d’un produit est un critère d’évaluation de sa qualité. Onvoit bien que tout n’est pas intrinsèquement lié au produit lui-même. L’équivalence qua-lité = prix élevé, à laquelle nous sommes habitués, nous conduit à commettre une erreurde jugement dans une situation nouvelle, d’où le risque, chez les plus novateurs qui chan-gent souvent de produits d’être victimes des prix élevés.

S’il est facile de citer le prix de la baguette, d’un kilo d’abricots ou de courgettes, est-il aiséd’évaluer le prix au kilo des biscuits, des céréales pour le petit-déjeuner ?

Les promotions : rester vigilant

Il s’agit donc d’attirer l’attention du consommateur sur les offres qui ont l’apparence desbonnes affaires, notamment pour ce qui concerne les lots. Pour toute denrée à date depéremption courte comme les produits frais, les lots avec prix barrés ne sont pas avanta-geux. En effet, il sera difficile de consommer ces aliments dans les délais. Le risque est d’aug-menter les portions dans l’assiette pour ne pas gâcher. En revanche, il s’avère possible deprofiter des promotions pour des produits d’épicerie tels que sucre, huile ou café qui peu-vent être stockés.En outre, les conditionnements ou les ventes promotionnelles qui permettent d’acquérirplusieurs produits incitent à une consommation plus importante. La vigilance devrait doncêtre grande en ce qui concerne les « achats plaisir » tels que chips, sodas, viennoiseriesindustrielles qui ne supportent pas un stockage prolongé après ouverture sans perdre deleurs qualités gustatives.Pour exemple : la bouteille maxi format de deux litres qui, une fois ouverte, ne pourra res-ter pétillante que quelques jours… ou le grand paquet de chips entamé par une personneseule avide du croustillant !

Aujourd’hui, le prix au kilo devrait être mis en balance avec le nombre de portions, letemps et les conditions de conservation. Les paquets familiaux ne se révèlent être uneaubaine – tant d’un point de vue budgétaire que nutritionnel- que pour des aliments debase consommés quotidiennement, comme le lait, les œufs, les conserves…

Le poisson pané tout juste né

Une nouvelle génération de poisson pané de marque vient d’être mise sur le marché, pro-mettant de «cuisiner léger, sans ajouter de matière grasse». Si le principe de doser l’ajout dematière grasse est louable, l’étude des prix et de la qualité nutritionnelle est surprenante.La comparaison de prix entre ce produit prestigieux et les poissons panés de marque distri-buteurs, montre un écart de 1 à 1,50 € par paquet.Mais surtout, en analysant la liste des ingrédients, on s’aperçoit que la nature des matièresgrasses utilisées dans le produit premier prix est l’huile de tournesol, tandis qu’il s’agitd’huile de palme dans le produit haut de gamme… Or, l’huile de palme est considérée parl’AFSSA comme nuisible à la santé !

Le prix de l’apéritif : cherchez l’erreurClassiquement, les amuse-gueules proposés sont principalement des graines oléagineuses-cacahuètes, pistaches…-, des chips ou des biscuits salés.Le « diététiquement correct », et surtout le plus sûr moyen de profiter de cette pauseconviviale censée ouvrir l’appétit et non le couper, serait donc de faire la part belle auxfruits et légumes de saison : tomates cerises, bâtonnets de concombre et aux fromages cou-pés en dés.Lors des ateliers, nombreux sont ceux qui, face à une diététicienne, déplorent leur inca-pacité à offrir à leurs invités un apéritif qu’ils jugent sain -soit le « diététiquement cor-rect »- faute de moyens. Lorsqu’ils sont interrogés sur le prix de revient des deux typesd’apéritifs, seuls les prix des fruits et légumes sont cités. Il semble donc difficile d’évaluerle prix d’aliments familiers, qu’on a l’habitude de consommer, alors que les aliments peuappréciés frappent par leurs prix !En situation, c’est-à-dire en supermarché, ou sous forme de quiz, trouver le prix dechaque ingrédient se révèle un exercice très instructif.

Comparons le prix des fruits et légumes et du fromage

• les tomates cerise coûtent entre 1,5 et 3 euros la barquette de 250 g, soit entre 6 et12 € le kg, les carottes entre 1 et 3 € le kg, un concombre entre 0,6 et 1 euro pièce,

• les fromages (mimolette, gouda au cumin, comté, emmental…) entre 7 et 12 € au kg.

…et le prix de différents amuse-gueule habituellement servis en apéritifs :

• les cacahuètes premier prix environ 4 euros au kg, mais les pistaches, mélanges salés«cocktail apéro » oscillent entre 9 et 22 € le kg,

• les pétales de pomme de terre soufflées et les chips : entre 7 et 12 € le kg,

• les biscuits salés en paquet cartonnés : entre 6 et 17 € le kg

Un apéritif équilibré composé de fruits, légumes et fromage est plus avantageux sur leplan nutritionnel (vitamines, fibres, calcium, eau) que les traditionnels amuse-gueule tropriches en matière grasse et sel et finalement plus intéressant aussi sur le plan économique.

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En savoir plus…

En 1984, face à la montée de la pauvreté, la première Banque Alimentaire française naît surle modèle des Food Banks nord-américaines. 79 Banques maillent aujourd’hui le territoirenational au sein de la fédération, pour collecter, gérer, partager et aider l’homme, par le donet le partage, à se restaurer dans sa dignité.Ces associations humanitaires sont animées par des bénévoles avec la collaboration de sala-riés. Leurs principales sources gratuites d’approvisionnement sont l’industrie agroalimentai-re, la grande distribution, l’Union européenne, le grand public. En 2005, l’équivalent de133 millions de repas a été distribué par les Banques Alimentaires françaises à 4700 asso-ciations et organismes sociaux partenaires. www.banquealimentaire.org

L’aide alimentaire, c’est quoi,pour qui? Une enquête FFBA/CSAL’institut CSA a réalisé, pour la Fédération Française des Banques Alimentaires, une enquête auprès des as-sociations et CCAS partenaires afin de mieux connaître leurs situation et attentes à l’égard des Banques ali-mentaires et d’évaluer le profil des personnes bénéficiant de l’aide alimentaire . Cette étude a été réalisée du 6au 15 avril 2006 grâce à un questionnaire auto administré adressé à l’ensemble des associations et CCAS pourle volet situation/attentes et à un carnet à remplir chaque jour d’ouverture de l’association pour le volet ana-lyse du profil des personnes accueillies. Sur 4112 envois, 1574 questionnaires (38 %) pour le premier voletet 1190 carnets (28 %) pour le deuxième volet ont été retournés au CSA et traités.

Niveau de satisfaction des associations et CCASLe réseau des 79 Banques alimentaires apparaît comme un partenaire incontournable entant que principal fournisseur de denrées (81 % des denrées distribuées proviennent desBanques alimentaires). De plus, la majorité des associations consultées sont satisfaites desproduits fournis ainsi que de la relation avec les bénévoles des Banques alimentaires. Desaméliorations sont tout de même attendues en particulier en terme de diversification desproduits.

Aide alimentaire et insertion socialeAu-delà d’un apport de nourriture, l’objectif de l’aide alimentaire pour les associations in-terrogées vise à entamer une démarche d’accompagnement vers la réinsertion sociale. Ils’avère être en cohérence avec la philosophie de la fédération et avec les activités com-plémentaires à la fourniture de denrées qu’elle a développées. Toutefois, certaines asso-ciations seraient en attente de formations, notamment en matière de diététique/nutri-tion ou pour améliorer l’accueil des personnes. Certaines Banques alimentaires enproposent déjà mais il faut développer la démarche et sa lisibilité.

Profil des personnes faisant appel à l’aide alimentaireLes personnes accueillies sont dans des situations très diverses: si certaines sont marginalisées,une sur dix est salariée et 16 % sont des retraités. La plupart de ces personnes ne sont pas com-plètement exclues et ont un domicile (67 %). En outre, des personnes ayant un recours récentet momentané à l’aide alimentaire côtoient des personnes qui y ont recours depuis plus d’un an(54 %), voire beaucoup plus. La moitié des personnes accueillies vivent seules sans enfant. 23 %,soit presque une personne sur quatre, sont chefs de famille monoparentale. 72 % des personnesaccueillies sont de nationalité française.Cette première enquête indépendante auprès du réseau des partenaires des Banques alimen-taires apporte donc un certain nombre d’enseignements avant le prochain congrès quinquen-nal de la fédération, «Ensemble, aidons l’homme à se restaurer», les 12 et 13 octobre 2006: elleconfirme malheureusement la dégradation de notre environnement social. Elle met l’accent surla nécessité de développer une pratique de l’aide alimentaire, levier d’insertion sociale.

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Alimentation etPrécarité N° 34 juillet 2006

TerrainDe la nutrition à l’estime de soiUn projet réussi au Centre social du Morier Les animateurs de l’atelier de re-dynamisation Arc-en-Ciel, mis en place au Centresocial du Morier, ont présenté en juin 2006 aux partenaires, élus et administra-teurs de l’Association tourangelle des centre sociaux, le bilan du travail effectuédans le cadre d’une action nutrition.

L’atelier de re-dynamisation est parti d’une réflexion conduite en 1996 avec l’objectif departiciper à la lutte contre l’exclusion et la marginalisation des personnes en situationprécaire. La première rencontre a eu lieu en février 1998. Arc-en-Ciel est un groupe quise renouvelle régulièrement. L’accueil est libre : il n’y a pas d’adhésion, ni inscriptionobligatoires. Il suffit de donner son prénom pour entrer dans le groupe qui compte prèsde quarante participants.

Pourquoi une action nutrition ? Dès septembre 2002, une douzaine de personnes dugroupe ont fait part de difficultés rencontrées dans leur vie quotidienne. Plusieurs déter-minants de santé qui sont aussi des indicateurs de précarité ont été identifiés : dérègle-ment de l’alimentation et des rythmes du sommeil, difficultés à se repérer dans le temps,hygiène et soins négligés, mauvaise estime de soi, repli, isolement, désintérêt pour l’envi-ronnement, manque d’activités physiques. « Les personnes qui le souhaitaient se sont en-gagées pour 18 mois. La méthode utilisée est celle de la dynamique de groupe qui per-met de tisser des liens entre les personnes du groupe et avec l’extérieur. Les membres dugroupe en sont devenus les acteurs. »

Les accompagnatrices sont impliquées dans le groupe, elles contribuent à la dynamiqueet sont garantes de la bonne marche du projet tout en conservant leur rôle extérieur decoordination. Savoirs et connaissances sont mis en commun en tenant compte des diffé-rences de personnalités : d’origines ethniques diverses, les participants ont des traditionset des pratiques familiales et culinaires différentes, source d’enrichissement mutuel.Différents ateliers ont été mis en place tant sur l’alimentation que sur des thématiquesaxées autour de l’image de soi : hygiène et soins du corps, maquillage, gymnastique,confection de chapeaux…. Pour les membres du groupe, découvrir que l’on peut s’occu-per de soi est inhabituel, c’est même un réel bouleversement. On comprend que ces ate-liers ont été délicats à mettre en place. Mais le succès était au rendez-vous : inenvisageableau début de l’action, une séance photo des membres du groupe coiffés de chapeaux réa-lisés en commun atteste du chemin parcouru et de la réussite du projet.

Aujourd’hui, cette action est terminée mais le groupe Arc-en-Ciel continue et travaille surdifférents projets. Leur Cd-rom a été réalisé et mis à la disposition du public à la média-thèque de Joué-lès-Tours et au centre départemental de l’éducation pour la santé .

Partenaires de ce projet : Conseil général, CAF de Touraine, Ville de Joué-lès-Tours,Assurance maladie (Fonds national de prévention, d’éducation et d’information sani-taire, Direction des actions ministérielles à la ville (contrat Ville).

Contacts :. Roselyne Sionneau, animatrice responsable du secteurs adultes-familles, Centre social du Morier,37 joué-lés-Tours. [email protected]

. Christine Aymé, assistante sociale, Cram 37

Alimentation et précarité, bulletin édité par le CERIN(Centre de Recherche et d’Information Nutritionnelles)

Rédacteur en chef : Dominique Poisson

Rédaction: Chantal Lalau-Kéraly, Catherine Holué, Caroline Rio

Maquette et mise en page: MPRA biocommunication

Couverture: iow2.10

ISSN 1629 1212

Abonnement gratuit sur demande écrite adressée au CERIN – 45 rue Saint Lazare – 75314 PARIS CEDEX 09

www.cerin.org

Valorisons vos expériences de terrain sur les thèmes :épices, légumes secs, fruits et légumes

En vue de la réalisation d’un dossier dans un prochain numéro de ce bulletin et dans le cadre de la remise à jour du classeur Alimentation - Atout Prix,

nous recherchons des expériences de terrains sur des thèmes que vous auriez déjàabordés dans le cadre de groupes d’échanges, ateliers culinaires ou animations avec ou

pour les publics en difficultés sur les thèmesépices, légumes secs, fruits et légumes.

Toutes les expériences sont intéressantes, même si elles sont encore au stade de projets,dans la mesure où elles s’inscrivent dans une dynamique d’éducation nutritionnelle, de

maintien du lien familial et social,d’insertion et de partage entre les cultures et les générations.

Pour simplifier votre démarche, nous vous proposons soit de nous adresser un petit texte – même imparfait – par courrier ou mail

soit de nous indiquer vos coordonnées, afin que nous puissions vous rappeler pourrecueillir vos données et les mettre en forme avec vous.

CONTACTS:Annie Moissette, Cesf – France ESF- co-auteur Classeur Atout Prix

Tél. 0387525273

APPEL À PROJETS ET ANIMATIONS

Prix CERIN de Nutrition 2007pour les conseiller(ère)s en ESF

et les diététicien(ne)s

Montant du prix : 2000 €

Qui peut concourir ?

Les prix CERIN de Nutrition pour les Conseiller(ère)s en ESF (Économie Sociale et Familiale) et les Diététicien(ne)s

d'un montant de 2000 € chacun, sont réservésaux équipes de professionnels coordonnées par un(e) conseiller(ère) en ESF,

et aux diététicien(ne)s après retrait d'un dossier de candidature auprès du CERIN.

Sur quel sujet ?

Il récompensera un travail original non publié(ou publié dans l'année qui précède la date limite de dépôt des candidatures)

dans le domaine de la nutrition et/ou de l'alimentation.

Date limite de dépôt des dossiers :

Avril 2007

Remise du prix :

Juin 2007

Règlement disponible auprès du :

CERIN45, rue Saint Lazare

75314 PARIS CEDEX 09Fax : 01428064 13

[email protected]

Le CERIN, au service de la nutrition

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