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jeudi 30 mai 2013 Lettres & Manuscrits autographes ALDE

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jeudi 30 mai 2013

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Littérature et Arts

1. Léonide Charvin, dite Madame AGAR (1838-1891) tragédienne. 5 L.A.S., une P.A.S. et 2 brouillons autographes, 1871-1875 ; 13 pages in-8. 150/200

Intéressante correspondance évoquant ses démêlés avec les journaux Le Figaro et surtout Le Gaulois, au sujet de La Marseillaise qu’elle a refusé de chanter aux Tuileries en 1871 « pendant que les Français s’entr’égorgeaient »  ; elle ne veut pas que l’on fasse d’elle « un être politique » et rappelle qu’elle n’a cessé de dire des vers pendant la Commune dans de nombreuses œuvres de charité ; elle demande la publication de ses lettres et démentis, en protestant de sa reconnaissance pour la Princesse Mathilde. Elle �nit par assigner Le Gaulois en diffamation en 1872 et, en 1875, se plaint encore d’un article calomniateur du Gaulois et écrit au directeur : « La charité n’a pas de parti, pas de politique, Monsieur. Laissez nous donc à nous artistes, notre neutralité dans vos tristes débats »… On joint 4 L.A.S, au sujet de domestiques et de sa santé.

2. Georgette AGUTTE (1867-1922) peintre. Cahier de dessins et croquis, vers 1896 ; cahier petit in-4 de 35 pages plus un feuillet double intercalaire, couv. toile (qqs ff. détachés). 500/600

3. ALBUM. Manuscrit calligraphié avec 9 aquarelles, Florimanie ou Niaiseries d’un octogénaire, [vers 1850] ; cahier petit in-4 de 14 ff. (débroché, couverture déchirée). 30/40

Curieux album joliment illustré, calligraphié et dessiné à la main par un « octogénaire », divisé en 3 parties : La Rose, image de la femme, à ses différentes périodes ; Panégyrique de l’homme & de la femme ; Le Pour & le Contre ou La Tabatière & la Pipe. On joint une ordonnance royale impr. de septembre 1827 concernant les entrepreneurs de voitures publiques (cart.).

4. ALBUM AMICORUM. Album de Germaine R., 1893-1899, avec autographes, 29 dessins ou aquarelles et 3 photographies ; volume in-8 de 55 pages, reliure de l’époque chagrin fauve, chiffre en argent à l’angle du plat sup., tranches dorées, fermoir. 100/150

Joli album composé principalement à Bussang (Vosges), mais aussi à Paris, New York, Cannes, etc., par les amies d’une jeune �lle, en prose et en vers (quelques inscriptions en anglais), et orné de paysages, �eurs, et scènes de genre, ainsi que de quelques photographies et des �eurs séchées. On relève une page a.s. de Cécile Chaminade, avec citation musicale de sa Chanson Slave.

5. ALBUM D’AUTOGRAPHES. Album rassemblant environ 200 dédicaces, signatures, poèmes, dessins, musiques, etc., pour Suzanne Bonnal de Noreuil, la plupart de Hanoï, 1909-1959 ; volume petit in-8 de 195 pages (plus ff. blancs), reliure maroquin brun avec trois �eurs (pensées) mosaïquées. 2.000/2.500

Joli album d’autographes, ayant appartenu à Suzanne Bonnal de Noreuil (1888-vers 1960), artiste peintre qui vécut à Hanoï, et surnommée Mirandoline, sociétaire des Artistes Français dès 1923.

En première page, un bel autoportrait. Suivent environ 200 poèmes, pensées, dessins, musiques, ou signatures de peintres (nombreux dessins), écrivains, acteurs, musiciens, ou célébrités diverses, notamment Georges Barrière (dessin), Maurice Bedel, G.R. Benedictus, Tristan Bernard, Georges Cain (dessin), Cami, Cécile Chaminade (musique), Charlie Chaplin, Alfred Cortot (musique), Francis de Croisset, Gabrielle Debillemont-Chardon (dessin), Maurice Dekobra, Marlène Dietrich, Camille Erlanger (musique), Léonard Foujita (dessin d’un chat), Anatole France (poème), Charles Fuster, Alexandre Georges (musique), Fernand Gregh, Lucien Guitry, Ferdinand Humbert (dessin), Joseph Inguimberty (dessin), José Iturbi (musique), Léon Jongen (musique), Marie Laforge (aquarelle), Hélène Lavergne (dessin), Hubert Lyautey, Jean Marais, Jean Nouguès (musique), Jean Périer, Raymond Peynet (dessin), Jean Richepin (2), Édouard Risler (musique), Jean Sarment, Albert Schweitzer, marquis de Ségur, Cécile Sorel, Marius Vasselon (dessin), Jean Vilar, Serge Voronoff, Xanrof, etc

Plus de 25 dessins ou croquis à la mine de plomb et au fusain, quelques-uns sur double page, représentant des études de paysages, arbres, paysages, monuments, anges, etc. Un paysage montagneux est daté «  Kessel août 96 », une vue de Bruges de novembre 1896. Plusieurs dessins soignés portent des légendes situant les sujets au British Museum : sculptures égyptiennes ou grecques, statuettes de Tanagra, �gures féminines d’après un dessin de Botticelli ou un tableau de Lippi…

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6. Gabriele d’ANNUNZIO (1863-1938). L.A.S., 12 novembre 1914, au capitaine Gheusi, au Gouvernement militaire de Paris ; 2 pages petit in-4 à sa devise Per non dormire, enveloppe. 150/200

Il lui présente « le docteur J. Trepka Bloch, qui voudrait vous demander des renseignements sur un cas très intéressant, auquel est mêlé un de vos glorieux soldat »…

7. Jacques AUDIBERTI (1899-1965). L.A.S., [1948], au compositeur André Jolivet ; 1 page in-4. 100/120

Il lui envoie Les Femmes du Bœuf [qui sera créé à la Comédie Française (salle du Luxembourg), le 23 novembre 1948, avec une musique de Jolivet] ; Jean Debucourt lui enverra la �n ; « le texte de l’annexe est différent du dernier paragraphe tel qu’il se présente dans le bouquin. Néanmoins, la place de votre musique correspond à peu près »…

8. Natalie Cli�ord BARNEY (1876-1972). L.A.S. « Natalie », Nice 1er mars 1963, à un « grand ami » [Jean Denoël] ; 2 pages in-8 à en-tête de l’Hôtel d’Angleterre et de Grande-Bretagne. 150/200

Elle a déjeuné chez Florence Gould et aimerait qu’elle soutienne la revue Adam : « J’ai cru comprendre qu’elle se rendait dès à présent à Pairs pour “le prix Max Jacob”. Je suis aussi sur la piste d’un tableau de lui que Paul Géraldy a hérité d’un monsieur T. et aussi d’un portrait de notre cher Max peint par Kiesiling » pour les faire léguer au Musée de Quimper. Elle rentre à Paris, « car j’ai un livre qui doit paraître au Mercure de France ce printemps »…

9. Louis BATMANN (1818-1886) organiste et compositeur. L.A.S., Belfort 12 janvier 1845, à l’organiste Thiébaud Spenlé à Saint-Rémy ; 2 page in-8, adresse. 50/60

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Il va écrire au curé de Saint-Andéol pour avoir des renseignements « nets et très précis avant » avant de se décider à accepter ce poste d’organiste. « Quant au Stabat Mater, je l’ai parcouru […] ; je le trouve très bien d’un bout à l’autre. Si je venais à accepter la place de St-Andéol et qu’on le chante là pendant le Carême, je le mettrais de suite à l’étude. [ ] il est chez le lithographe »

10. Charles BAUDELAIRE (1821-1867). P.A.S. « Ch. Baudelaire », 22 avril 1856 ; sur 1 page obl. in-12. 1.000/1.200

« Reçu de M. Michel Lévy la somme de vingt francs » [pour l’édition des Histoires extraordinaires d’Edgar Poe].

11. Charles BAUDELAIRE. L.A.S. « C.B. », [1861], à son éditeur Eugène de Broise ; 1 page in-8. 4.000/5.000

Publicité pour la seconde édition des FLEURS DU MAL.« Note pour M. De Broise, pour être remise à M. Arsène Houssaye, en même temps que l’autorisation de tirage du portrait

de Bracquemond. “Le portrait de Charles Baudelaire que nous offrons à nos abonnés, dessiné et gravé par M. Bracquemond, orne la deuxième édition des Fleurs du Mal, qui vient de paraître à la librairie Malassis et De Broise, augmentée de trente cinq poëmes nouveaux”. De plus, il faut penser à ceci, c’est que le portrait n’est pas accompagné du nom, et que si c’est inutile pour le volume, c’est indispensable pour le journal ». Il ajoute : « M. Arsène Houssaye arrangera d’ailleurs la réclame à sa guise ».

Cette note est montée en tête d’un exemplaire de la 2e édition des Fleurs du Mal (Poulet-Malassis et de Broise 1861), in-8, reliure maroquin vert (Paule Ameline), couvertures en mauvais état doublées et réparées, sans le portrait (étui).

12. [Gérard BAUËR (1888-1967)]. 30 L.A.S., la plupart à lui adressées, 1935-1967  ; qqs enveloppes (qqs lettres réparées au scotch). 250/300

Marcel Achard, André Billy, Henry Bordeaux, Pierre Brisson (4, quand en 1940 il essaie de sauver Le Figaro), Jules Claretie (2), François Coppée, Daniel-Rops (demandant un témoignage sur Charles du Bos), Ernest Daudet, Pierre Descaves, Pierre Dux, Philippe Erlanger, Pierre Gascar, Maurice Genevoix (sur Rendez-vous avec Paris), Jean Giono, Louis Guillaume (7), Jean Guitton, Philippe Hériat (3, sur l’Académie Goncourt), Camille Marbo, Maurice et Roger Martin du Gard (1935, sur Les Thibault), Henry de Montherlant (1963, après la chronique de Bauër sur Le Chaos et la Nuit), Wladimir d’Ormesson (2), Jules Romains, Henri Troyat, etc. On joint un tapuscrit avec des corrections manuscrites sur l’affaire Dominici.

13. BEAUX-ARTS. 13 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 150/200

Lettres par Amaury-Duval (2 à Challamel), Jean Bazaine, Maurice Denis, Henri Harpignies, Lucien Lévy-Dhurmer (2), Fernand Pouillon, Théodule Ribot (et carte de visite), Joseph-Nicolas Robert-Fleury. Plus un carton d’invitation au Banquet offert à Ingres, et un dessin de Suzanne de Callias.

14. Henri BÉRAUD (1885-1958). Manuscrit autographe signé, Il faudrait s’entendre, [1941]  ; 22 pages in-8 au crayon, montées sur onglets, reliées en un volume in-4 dos percaline orange. 200/300

Article violemment anglophobe paru dans Gringoire le 19 septembre 1941, contre la politique de Churchill envers la France, et la résistance qui s’organise en Angleterre. Prenant le prétexte d’une amusante dispute avec un anglophile ivre, Béraud devient bientôt sérieux, exposant pourquoi et comment la « Per�de Albion » cherche encore à perdre la France, et cela par le biais de son dirigeant et de la Radio de Londres, « c’est-à-dire quelque juifs haut parleurs, que le nouvel Exode a conduit du Nil à la Tamise […] anciens compagnons de Blum passés au service de Churchill », qui envoient de véritables « appels au meurtre » contre les membres du gouvernement de Vichy, et des appels au combat contre la France. Il faut donc répondre aux menaces du Foreign Office… Etc. On a relié à la suite : 2 tapuscrits corrigés (9 et 11 p.), le premier avec d’abondantes corrections et additions autographes ; 2 dessins à l’encre de Chine destinés pour le journal (Pétain et Darlan, un homme écoutant la radio) ; une épreuve d’imprimerie de la une de Gringoire du 19 sept. 1941  ; plus, dans une enveloppe, 14 petits feuillets de notes préparatoires et brouillons.

15. Roger BEZOMBES (1913-1994) peintre. 5 L.A.S., 1952-1966, au compositeur André Jolivet ; 5 pages et demie in-4. 250/300

19 juillet 1952, au sujet d’un texte de Jolivet [pour L’Exotisme dans l’art et la pensée par Roger Bezombes, 1953], lui conseillant d’élargir le paragraphe historique, craignant que le public soit surpris de ne pas voir cité certaines œuvres exotiques de Saint-Saëns, Boieldieu, Lully, Rameau, Félicien David, Moussorgski, Tchaïkovski, Gluck, Albert Roussel, Bartók, etc. Remerciements pour l’envoi du disque des Pastorales de Noël, félicitations pour ses succès à Moscou, souhaits d’anniversaires, etc.

On joint une L.A.S. d’André Marchand, Voulaines 7 mars 1969, au même (« Vous savez combien j’aime la musique que je considère très près de la peinture. Pour moi, les couleurs sont des lumières et des sonorités dans une architecture »…) ; et une L.S. de Lorjou (1960).

16. Léon BLOY (1846-1917). L.A.S., Assomption 1909, à un cher ami ; 2 pages obl. in-12. 150/200

Il s’ennuie de ne pas avoir de ses nouvelles, et lui demande s’il a bien reçu « l’Invendable que je vous ai fait envoyer par le Mercure, il y a six semaines ? J’ai peu de lecteurs aussi précieux que vous. Si vous avez été oublié ou volé, dites le moi […]. Je ferai l’expédition moi-même. Peut-être savez-vous par Martineau que je lancerai en octobre un autre livre très important : Le Sang du Pauvre. Cette publication pourrait être un événement considérable dans ma vie »…

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17. Jules BOISSIÈRE (1863-1897). Manuscrit autographe signé, Cahier de brouillons pour travaux en prose. Préparation d’un Roman-Étude sur l’Indochine et autres études indochinoises, au Tonkin 3 décembre 1887- 27 octobre 1888  ; cahier in-fol. de plus de 155 pages, plus 20 ff. ajoutés, couverture cartonnée, dos basane abimé (rel. usagée, qqs ff. insérés effrangés). 4.000/5.000

Très intéressant cahier qui est à la fois un journal de voyage et des notes sur le Tonkin, avec les esquisses d’un roman indochinois, qui annonce FUMEURS D’OPIUM (1896).

Ce grand « Cahier de Brouillons pour travaux en prose […] Ouvert le 3 décembre 1887 dimanche à Thaï-Nguyen (Tonkin) », s’ouvre d’abord sur diverses études, littéraires ou historiques, rédigés en vue de son projet d’un «  roman indochinois  ». Puis vient le récit, sous forme journal de voyage, de sa découverte du Tonkin, (août 1887-septembre 1888) dans lequel il reprend tous les principes qu’il désirait appliquer à ce « roman indochinois ». Il terminera la rédaction de ce cahier le « samedi 27 octobre 1888 à Hu’ng Hoa, Tonkin ».

Il ouvre donc ce cahier, le 3 décembre 1887, par une étude : « Diverses formules et méthodes  », dans laquelle il analyse la méthodologie de grands écrivains, Zola, Balzac, Flaubert, Stendhal, Goncourt, Daudet, etc. Il trouve le « système Daudet préférable, à garder » ; pense qu’il faut « Fondre plusieurs formules. […] Pour l’évocation des �gures & paysages, la formule de Goncourt et celle de Flaubert fondues, la vie et la sobriété. Histoire simple reliant les épisodes et larges tableaux. Pour le style, bonhomie de Daudet, vie de Goncourt, solidité de Flaubert »… Le 8 décembre 1887, il parachève les fondements de sa formule et note ses objectifs. Ainsi il élabore une série de notes : « Avant le roman indo-chinois, études historiques », où il analyse la préface de 1869 de Michelet à son Histoire de France ; puis « L’Âme annamite », dans lequel élabore un questionnaire qui pourrait permettre de dé�nir cette dernière, et où il énonce les sujets qu’il souhaite aborder dans son œuvre : la religion, les arts, la politique, les impressions et idées esthétiques, le mariage et la famille, la notion de propriété, l’organisation des villages, les métis français, les vices : l’opium, l’eau de vie, le jeu, le mensonge et le vol, etc.

Vient ensuite le récit à proprement parler, commencé ailleurs (le cahier est alors paginé 664-904) :« QUATRIÈME PARTIE. Le Binh Dinh. Sixième lettre. Suite », « Commencé le mercredi 5 septembre 1888, Haininh. Suite » (p. 33-44). Récit de voyage, avec de belles descriptions des paysages, des monuments, des autochtones et des mœurs de cette région. Début du voyage, premières visites, recrutement de coolies et autre personnel, pour ce grand voyage que Boissière effectue avec une délégation française.

« CINQUIÈME PARTIE. Thaï-Guyen, Haut-Tonkin – tigre . – Première lettre, voyage, installation (novembre-décembre 1887) ». Cette « Première lettre » débute p. [45] : Boissière y a collé les colonnes imprimées de son récit (extraits du Carnet d’un soldat publié dans L’Avenir du Tonkin en 1889), avec des ajouts autographes  ; les pages suivantes sont écrites à la main, avec qqs paragraphes imprimés collés. La « Deuxième lettre » de cette 5e partie consacrée au Haut-Tonkin [p. 60-67] traite en partie des « superstitions relatives aux tigres et aux pagodes, (novembre 1887- janvier 1888) » ; on y trouve également des notes sur les provinces du Tonkin, de l’Annam, de la Cochinchine, etc. La « Troisième lettre » [p. 68-78] s’intéresse aux « Magnétiseurs, devins, médecins, (novembre 1887-janvier 1888) ». Page 70, il décrit et dessine « un talisman d’origine chinoise, porté par un annamite, que je fais ayant le talisman sous les yeux »… La « Quatrième lettre » [p. 79-82], « descente à Hanoï et Saïgon (Janvier-mars 1888) » décrit la suite de son voyage : Hanoï, puis embarquement à bord du Henri Rivière pour visiter la Baie d’Along, et arrivée à Saïgon.

«  SIXIÈME PARTIE (Huê, Saïgon). Première lettre. Voyage à Hué (février-mars 1888)  ». Cette Première lettre [p. 83-112] raconte son voyage de Saïgon à Huê à bord du Haiphong, puis l’arrivée à Huê : voyage diplomatique avec la légation française et, avec le gouverneur, visite de la Cité Impériale et rencontre de Sa Majesté l’Empereur : description de la cour mandarinale, du protocole du Palais, des coutumes. Dîners diplomatiques, descriptions des divers monuments, bâtiments, temples et tombeaux impériaux, analyse de la politique française au Tonkin, etc. La « Deuxième lettre, à Saïgon (mars-avril 1888) » raconte le voyage de Huê à Saïgon, l’arrivée du Roi Norodom et son séjour à Saïgon ; et regroupe diverses notes en vue du roman, ré�exions politiques et coloniales, sur la population indigène, etc. Boissière a inséré dans son cahier une carte géographique de la province de Hué.

« SEPTIÈME PARTIE. Monkay et la frontière. 1ère lettre. (Affaire Haïke, Monkay, environs de Haïninh (Mai-septembre 1888) ». Cette 1ère lettre [p. 124-139] fait le récit du voyage depuis Saïgon jusqu’à Monkay (Haïninh), arrivée à Monkay et visite de la ville et des environs ; reprises d’anciennes notes sur l’affaire Haïke ; notes sur la frontière chinoise, etc. « Deuxième lettre – les Chinois (mai-septembre 1888) » [p. 140-155]. Voyage en Chine : Pakhoï, Haïninh, etc. Ré�exions sur les relations des colonies indochinoises avec la Chine, les communautés chinoises de ces colonies, mœurs chinoises, etc.

À la �n du cahier, 14 grands feuillets ajoutés proviennent du manuscrit de travail, très corrigé, des Fumeurs d’opium, et donnent une grande partie de la nouvelle Comédiens ambulants, avec d’importantes variantes.

On a joint quelques autres feuillets de notes ; une rare photographie originale de Jules Boissière ; un long télégramme d’Alphonse Daudet à Félix Gras sur la mort de Boissière (août 1897) ; 5 numéros du périodique L’Avenir du Tonkin à l’Exposition de 1889 (défauts).

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18. Antonio CANOVA (1757-1822) sculpteur. L.S., 20 mai 1816, à une Éminence ; 1 page in-fol. ; en italien. 250/300

Il annonce l’envoi des statuts de l’Académie de l’Antiquité (Accademia di Antichità), approuvés par Sa Sainteté, société très utile et très nécessaire à Rome…

On joint une L.A.S. d’un membre de la famille Baciocchi, Porto Ferrajo 25 messidor XIII (14 juillet 1805)

19. Blaise CENDRARS (1887-1961). 17 L.A.S., [1918], à Claude Autant-Lara ; 20 pages in-4 ou in-8, 3 à en-tête des Éditions de la Sirène, une adresse (petites fentes à qqs lettres). 3.000/4.000

Belle correspondance au sujet de la revue littéraire et artistique AUJOURD’HUI que veut fonder le jeune Claude Autant-Lara.

« Dufy et Léger sont des peintres, le premier un illustrateur, le deuxième de la famille de La Fresnaye. Ce sont des gens de talent. […] Vous pouvez compter sur moi. Vous savez que je ne collabore à aucune revue depuis 1914 ! Si je vous donne tout mon appui, c’est que je vous sais jeune et plein d’enthousiasme. En avant ! donc »… Il va lui envoyer des poèmes et lui donne les adresses de Roger de La Fresnaye, Fernand Léger et Raoul Dufy ; « Kisling m’écrit qu’il accepte de collaborer. Strawinsky va vous écrire. Je crois qu’avec cette belle équipe vous allez battre tous les records de beauté moderne ». Il propose ensuite « soit de vous « faire un article sur le mouvement littéraire en Allemagne durant la Guerre ; soit de vous traduire un très beau poème intitulé das Himmlische Licht, la lumière céleste. Il ne s’agit donc nullement de faire l’apologie de l’art allemand, qui n’existe pas et n’a jamais existé à mes yeux » ; il est de l’avis de Bakst : « Les allemands n’ont jamais eu d’art mais ils ont eu des poètes et le poème que je vous propos de traduire est de la lignée Tieck-Novalis »... Il discute du titre à donner à la revue : « Aujourd’hui est meilleur. Il faut maintenant le maintenir (main-tenir) à la page »… Bernouard peut trouver du papier. Jules Romains a quitté Nice : « Mais il y a encore un ancien collaborateur des Soirées de Paris auquel nous n’avons pas songé – Roch Grey – qui a parfois un joli talent »… Il envoie « un article sur les musiciens russes. Quoique imprimé, il est inédit, n’ayant jamais paru nulle part » ; il veut corriger personnellement les épreuves… Il évoque un incident avec Cocteau : « Ce que vous me dites de Cocteau et des autres ne m’étonne pas. Ils font ça juste au moment où j’ai refusé de participer à une matinée Art et Liberté. Ils sont sans caractère »… Il s’étonne du bruit que fait cet indicent : « Jean – je n’y comprends rien. Satie pas plus excusable. Je suis plus pauvre que lui. Attendez Mr Strawinsky là aussi – il doit y avoir du mic-mac »… Cendrars s’énerve : « Plaisante ou déplaisante ma dernière proposition méritait une réponse, jeune homme »… Le 2 décembre 1918, il dit sa déception : « mon intention était dernièrement de ne rien vous donner. Vous n’avez pas tenu ce que j’espérais de vous », mais il cède à quelques amis : « Vous pouvez donc réimprimer dans votre premier numéro ma prose Profond Aujourd’hui. Je vous donne une chose déjà parue parce que vous établissez un album de valeurs déjà connues et que vous n’apportez pas dans votre collaboration quelque chose de vraiment nouveau comme vous me l’aviez laissé entrevoir. Si Prof. Aujourd’hui ne vous convient pas, je n’ai rien d’autre pour vous » »…

20. René CHAR (1907-1988). Poème autographe signé, Le carreau, [1949 ?] ; 1 page in-4 à l’encre brune, noire et verte (encadré). 1.200/1.500

Brouillon raturé et corrigé de ce poème de 9 vers publié en 1949 dans Les Cahiers de la Pléiade, n° 7, avec Doléances du feutre, Jouvence des Névons, Site (Divergence) et Sur les hauteurs ; le texte fut recueilli dans Les Matinaux (Gallimard, 1950). Un premier jet à l’encre brune a été augmenté par l’insertion du 3e vers, à l’encre noire ; Char a apporté d’autres corrections à l’encre noire, et après plusieurs essais, la version dé�nitive du dernier vers à l’encre verte.

« Pures pluies, femmes attendues, La face que vous essuyez, De verre voué aux tourments, Est la face du révolté »…

21. Nicolas-Toussaint CHARLET (1792-1845) peintre et graveur. L.A.S. ; 1 page in-8. 100/120

Il a proposé M. Uzanne pour le remplacer à la Commission. « Mr Uzanne est un ancien Jussieu très actif, opérant dans mon rayon, sa chaleureuse intervention dans l’election derniere (Jussieu) lui a valu d’être degommé de son grade de lieutenant dans la 2e Cie où j’ai bon nombre d’amis. Furieux du peu d’appui qu’il avait trouvé dans le camp ministeriel, et tout meurtri de sa défaite, il a passé avec armes et bagages dans notre camp, et je l’ai trouvé à la 3e section, deblaterant contre la marche des choses &c…. contre l’aristocratie brutale de l’argent, en�n il a voté avec nous, lui et trois ou quatre niais qu’il in�uence. C’est un fort brave garçon, au fond, il est peintre (artiste) peu connu, et de plus propriétaire »…

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22. François-René de CHATEAUBRIAND (1768-1848). L.A., Villeneuve-sur-Yonne 1er novembre [1804], à Delphine de Custine, au château de Fervaques ; 1 page in-8, adresse. 1.000/1.200

« Quel radotage que le petit griffon, écrit en me renvoyant une lettre d’une sœur Bretonne qui veut venir voir le couronnement. J’espère qu’on a reçu de Paris un griffon tout autrement aimable. Tâchez donc de quitter votre retraite. Le temps approche de la réunion. – Je ne puis pas écrire plus long et plus longtemps »… [Mme de Custine avait dû manifester sa jalousie en voyant une lettre d’une écriture féminine, provenant en fait de la sœur aînée de Chateaubriand, Marie-Anne-Françoise comtesse de Marigny, qui souhaitait assister au sacre de Napoléon.]

23. François-René de CHATEAUBRIAND. L.S., Paris 2 janvier 1823, au maréchal Macdonald ; 1 page et demie in-fol. (lég. effrang. au bas). 120/150

Au sujet d’un mémoire de M. Hoppe, « Colonel au service d’Anhalt qui […] réclame un nouveau brevet de l’ordre de la Légion d’Honneur, et la décoration instituée par le Roi »…

24. Jean COCTEAU (1889-1963). L.A.S., [Le Piquey] 4 septembre 1918, à Claude Autant-Lara ; 2 pages in-4. 500/600

Amusante lettre au jeune futur cinéaste qui veut fonder une revue (Aujourd’hui) : « d’abord achetez des enveloppes. On n’écrit pas comme sous la, révolution àmoins de mettre un cachet de cire ce que je ne vous recommande pas. C’est la manière de Jean de Bonnefon. Avec moi, passe encore, mais c’est d’une négligence malhonnête vis à vis de vos aînés. Prenez garde que diable ! Vous allez devenir DIRECTEUR ». Il est au Piquey, « une côte sauvage et douce. Je partage mon temps entre les bains de soleil qui changent l’extérieur et le travail qui change l’intérieur. Rivera fait mon portrait, Lhote ébauche des toiles et on regarde venir l’hiver sans impatience. Bertin m’écrit qu’il compose un programme pour A. et L. » [Art et Liberté, matinées littéraires de Mme Lara, mère de Claude]… Il ajoute « Je ne peux rien auprès de Matisse et de Braque – Braque c’est Reverdi. Puisque vous voulez des littérateurs demandez donc à Fleuret – Allard – très sérieux ».

Reproduit en page 9

25. Alfred CORTOT (1877-1962). 2 L.A.S. 22 janvier et 15 mars 1959, à Gérard Bauër ; 4 pages in-4 à en-tête de l’École Normale de Musique de Paris, enveloppes. 100/120

Après avoir envisagé « une rencontre “dinatoire” » à Lausanne puis à Paris, il est obligé d’y renoncer, car sa femme a été malade et doit se rendre en Provence « a�n d’y respirer un air plus chargé d’iode que celui des bords du Léman ». Il espère un rendez-vous ultérieur et lui rappelle leur amitié qui « s’établit sur un demi-siècle, en dépit de nos contacts subséquents ! »… On joint une courte L.A.S. de remerciement au même de Daniel-Lesur, plus qqs documents divers.

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26. Vincent COURDOUAN (1810-1893) peintre. L.A.S., Toulon 13 juin 1877, [à Joseph Roumanille] ; 2 pages et demie in-8 (lég. mouill.). 120/150

Roumanille lui a proposé son aide pour entrer au musée Calvet d’Avignon. Il serait ravi d’y être représenté par une de ses toiles, à tel point qu’il serait prêt à quelques concessions de paiement et quant aux démarches administratives : « je souhaite avoir 3000 f. de mon œuvre, pouvant, si la chose était indispensable à une décision favorable, descendre ce chiffre à 2500 »… Il apprécie grandement la peine sympathique et amicale qu’il prend, et l’en remercie vivement…

27. Georges COURTELINE (1858-1929). 3 L.A.S., 1912-1918, [à l’actrice Louise Lara] ; 5 pages in-8. 200/250

9 juin 1912. Il la félicite de son succès « Et je ris comme dans la chanson de Taglia�co de voir tant et tant d’imbéciles avoir l’air de vous découvrir. Quel tas de fourneaux !... Ce que vous avez fait de Cher Maître n’est ni mieux ni moins bien que ce que vous faites d’habitude : c’est de premier ordre, comme toujours »… 3 mars 1914 : « Merci bien, monsieur et dame ! »… Marseille 9 mai 1918. Il apprend avec joie qu’elle vient avec l’Illustre Théâtre jouer Les Affaires à Marseille où il se trouve pour sa santé ; il lui offre ses « bons of�ces » pour lui réserver un hôtel et la conseille pour les repas : « On mange chez Pascal, notamment, de la bouillabaisse de 1ère et de la soupe de poisson qui est un peu là ! »…

28. Noël-Nicolas COYPEL (1690-1734) peintre. P.A.S., Paris 4 mars 1718 ; 1/4 page petit in-4. 800/1.000

Rare autographe, quittance de sa main de 4 lignes : « Je soussignez confesse avoir receu de Mr de La Porte la somme de soixante livres que je luy payeray a sa volonté. Paris ce quatrieme mars 1718. N. Coypel ».

29. DANSE. 15 lettres ou pièces (la plupart L.A.S.) adressées à Nina Vyroubova, danseuse étoile de l’Opéra de Paris, 1953-1983. 200/250

Lycette Darsonval, Dominique Delouche, Serge Lifar (7), Henri Sauguet (4, une avce thème des Forains), etc. On joint le programme des ballets donnés le 19 avril 1956 à Monaco, à l’occasion du mariage du Prince Rainier avec Grace Kelly.

30. Edgar DEGAS (1834-1917). L.A.S., mardi [1882 ?], à un « cher docteur » ; 1 page in-8. 1.000/1.200

« Voulez-vous, cher docteur, me faire le plaisir de diner chez moi 21 rue Pigalle Samedi prochain, avec Bartholomé et sans doute avec Mr et Mme de Fleury ? Je sais que samedi est un jour de consultation mais vous pourrez arriver tout de même après 7 h »…

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31. Virginie DÉJAZET (1798-1875) actrice. Album de 32 photographies, dont 20 avec envois ou notes autographes au dos, 1868-1875, et 6 billets a.s. ; album obl. petit in-4, plats en nacre avec médaillon en relief sur le plat sup. à son chiffre V. D. gravé, dos cuir noir (refait), doublures et gardes de moire violette, fermoirs métalliques. 1.000/1.500

Très bel album luxueusement relié présentant des photographies de l’actrice dans ses différents rôles, notamment de travesti, ou en costume de ville, la plupart par le photographe J. Tourtin (formats carte de visite). Certaines portent des envois au dos à son ami Deis ou « À ma gentille Marguerite Deis sa marraine », etc. D’autres photographies portent de la main de la comédienne le nom du rôle ou de la pièce : Grain de sable, Lauzun, Fanfan des 3 gamins, Mr Garat, Roger Bontemps, la Douairière, La Lisette de Béranger… 2 photos par Adolphe Bilordeaux représentent Deis et sa �lle ; suivent quelques courts billets  : «  Je suis vraiment inquiète. Comment allez-vous ? Voilà tout ce que je vous demande ! » (Lille 8 octobre 1866)… « Autant de souhaits que d’huitres » (25 décembre 1873)… « Combien aurez-vous de jours à me donner ? »…

32. Maurice DENIS (1870-1943). Manuscrit autographe signé, [L’Art de la Médaille, mai 1932], et L.A.S., 31 octobre 1933, à Henri Dropsy ; 2 pages et demie in-4 avec ratures et corrections, et 1 page in-4. 1.200/1.500

Préface sur l’art de la médaille, pour l’exposition du sculpteur et médailleur Henri Dropsy (1885-1969) en mai-juin 1932.« L’Art de la Médaille est de tous les arts celui qui peut le moins se passer de style. Il ne dispose pas de ces agréments de

surcroît qui, sans remplacer le style, en masquent souvent l’absence : je veux dire la couleur des peintres ou la variété des pro�ls statuaires. La médaille n’a rien de tout cela : elle se présente nue, telle qu’elle est, sans décor ni cadre, comme un petit objet précieux qu’on tient sous le regard dans le creux de la main. Le style est un système de subordination : il souligne l’essentiel de la forme et l’essentiel de la pensée. Le style est af�rmatif et clair. Le style est fait de sacri�ces, j’allais dire de contraintes, ou plutôt il est la victoire de l’esprit sur la contrainte. À défaut du style, il faut à la médaille la stylisation qui n’est qu’un arti�ce, une ruse, une contrefaçon »… Denis évoque l’art des Grecs, chez qui Dropsy, « comme Antoine Bourdelle, s’est cherché des modèles et des maîtres. […] L’effort qu’il poursuit depuis vingt ans pour s’évader de la stylisation et atteindre au vrai style, mérite d’être proposé en exemple. […] Dropsy est sculpteur : la médaille pour lui est un bas-relief. Il renouvelle l’invention de Pisanello lorsqu’il improvisa le portrait du Paléologue, et l’initiative de Ponscarme lorsqu’il modela le portrait de Naudet. Des formes de peu de saillies, mais qui sont puissantes et souples, des contours af�rmés sans sécheresse, des accents volontaires : tels sont les éléments d’un art qui donne de la grandeur et de la vie à ces minuscules bas-reliefs de métal »... Etc.

31 octobre 1933. Il commence à aller mieux mais a été « très secoué moralement » par cette année dure. « Et je me suis beaucoup fatigué à Vienne sur le Rhône, où j’ai fait une grande abside dont les gens de là-bas sont enthousiastes »…

Le manuscrit et la lettre sont montés sur onglets en tête du livre de Maurice Denis, Théories 1890 1910. Du Symbolisme et de Gauguin vers un nouvel ordre classique (4e éd., Paris, L. Rouart et J. Watelin, 1920 ; in-8, rel. demi-toile marron), avec envoi autographe signé « à Dropsy son ami, son admirateur heureux de l’élection du meilleur médailleur de notre temps à l’Académie des Beaux-Arts. Maurice Denis 21 janvier 1942 », sous lequel on a monté une photographie de Denis sur son lit de mort.

On joint un tapuscrit : Allocution de M. Maurice Denis recevant M. Dropsy, et 2 catalogues d’exposition : L’École de Pont-Aven et les Nabis 1888-1908 (Galerie Parvillée 1943), et Exposition Maurice Denis (Musée d’Art Moderne 1945).

33. Tristan DERÈME (1889-1941) poète. 26 L.A.S., 1924-1930, à Henry Mercadier ; 33 pages in-8 ou in-12 (plusieurs avec vignette) et une carte postale, qqs enveloppes. 250/300

Correspondance littéraire et amicale, principalement au sujet de collaborations aux revues et journaux (La Muse française, Le Divan, L’Éclair, puis Comœdia, etc.) et au sujet de ses publications. 17-6-24. Il le félicite pour la découverte des vers de Delmond qui sont très beaux… 25-VII-24. Henri Martineau va lui envoyer Le Divan, et il lui promet de lui envoyer La Muse Française… 29 septembre 1924, il envoie « pour Illusions mon article en cinq feuillets »… 5-3-25 : « Merci de tes distiques, je vais en porter ce soir à L’Éclair et t’enverrai le papier »… 14 mars, il envoie son nouvel ouvrage L’Enlèvement sans clair de lune ou les propos et les amours de M. Théodore Decalandre par service de presse… 28-3, il s’occupe de ses parutions

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dans Le Divan et La Muse, le remercie de tout ce qu’il fait pour lui, et demande l’adresse de Willy… 30-3, il envoie quelques lignes sur Willy publiées dans L’Éclair (coupure de presse)… Avril-mai, il envoie une lettre de Barrès à laquelle il tient beaucoup, continue de lui faire parvenir La Muse et Le Divan, à écrire pour L’Éclair, où il publie des « billets » sur Mercadier ; il envoie quelques vers à publier dans L’Écho de Paris, etc… Juin-juillet, sur ses tentatives pour faire transférer Mercadier, qui fait son service, à Bayonne, allant jusqu’à faire intervenir un ministre, un préfet, Mme de Noailles, requête qui n’aboutira pas… 9 octobre. Il a écrit trois plaquettes, La Fausse Mort de M. Théodore Decalandre, puis La Bride et le Cheval ou Le souvenir de Jean-Marc BERNARD, et Le 14 juillet ou Petit art de rimer quand on manque de rimes… Etc. On joint 4 télégrammes ; plus une carte postale a.s. de Béatrix Dussane à Mercadier (1925), et une carte de visite de Paul Valéry à Pierre Auradon.

34. DIVERS. 19 L.A.S. 100/120

Jacques-Émile Blanche, Jean-François Boissonade, Henry Bordeaux (5), Alfred Cuvillier-Fleury, Camille Erlanger (2), André François-Poncet, Jules Janin (3), Pierre Mac Orlan, Victor Margueritte, Henri Martin, etc. On joint qqs cartes de visite et doc. divers.

35. Gabriel-François DOYEN (1726-1806) peintre. L.A.S., 27 janvier 1776, à M. Regnard, curé de St Salomon à Pithiviers ; 3 pages in-4, adresse, cachet de cire rouge (petit trou par bris de cachet, lég. mouill.). 800/1.000

Il a très fatigué tout ce mois : « Jay été professeur le matin pour lanatomie à lacadémie et le soir pour le model ». Il attendait pour lui écrire la réception de M. de La Harpe à l’Académie, qu’il lui raconte : « cest M. Marmontel qui a repondu au discour » avec beaucoup de noblesse : « Il a fait fondre en larme lassemblée. Il tenoit le publique par les yeux et La Harpe par les orreils. Il lui a donné des leçons fermes tel en�n quil le devoit ». Doyen lui en est reconnaissant pour feu son ami [Colardeau] et neveu de Regnard : « La Harpe en a bien parlé cest ce quil y a de mieux dans son discour ». Puis il parle longuement du Temple de Gnide de Colardeau, trouvé dans son portefeuille, du projet de son impression et de la discussion à ce sujet avec Legé, du refus des Français de jouer la pièce des Perfidies à la mode, etc.

36. Pierre DRIEU LA ROCHELLE (1893-1945). 2 L.A.S., [26 juin] et 12 novembre [1918], à l’actrice Mme Louise Lara ; 2 pages in-4. 600/800

[26 juin]. Il lui envoie sa cotisation et se tient à sa disposition pour des « participations ultérieures ». Il regrette de « n’avoir pu venir à la Maison de Balzac » comme il y était convié, mais il était grippé… 12 novembre. « J’ai appris que vous aviez voulu vous-même faire connaître mes deux poèmes. Merci. Mais Colette ne m’a donné que peu d’indications sur le sentiment que vous avez retiré de cette tentative. […] Je viens d’apprendre la mort d’Apollinaire. C’était un homme à qui il était permis de s’élancer vers toutes sortes de découvertes parce que le navire sur lequel il s’était embarqué était solide. Je veux dire qu’il connaissait le français ce qui n’est pas le cas de tout l’équipage cubiste »…

Reproduit en page 9

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37. Juliette DROUET (1806-1883). L.A.S. « Juliette », 15 avril [1848, à Victor Hugo] ; 4 pages in-8. 1.000/1.500

Belle lettre à la veille de la manifestation ouvrière à Paris pour l’ajournement des premières élections législatives au suffrage universel de la IIe République [elles se tiendront comme prévu, le 23 avril ; le candidat Hugo ne sera pas élu].

« Tout à l’heure j’étais une femme heureuse faisant de la politique et de l’amour à perte de vue. Autre quart d’heure autre passe-temps mais j’aimais mieux celui de tout à l’heure quoique le plaisir de vous gribouiller mes jérémiades ne me soit pas indifférent […] Je conserve et je trouve très sage le projet que tu as sur ta famille mais je ne m’y associe pas autrement. Je veux être partout où tu seras c’est un de mes droits et la force même des baïonnettes ne m’en ferait pas sortir puisque le bon Dieu ne m’a pas laissé d’autre devoir et d’autre affection dans ce monde que de t’aimer et de mourir avec toi c’est bien le moins que je pro�te de mon indépendance en faveur de mon amour. D’ailleurs c’est comme cela et toute la république de l’univers n’y pourrait rien. Où tu seras je serais. Où tu es je suis ou du moins aussi près que le permettent les convenances. Taisez-vous et vive la république »…

38. Alexandre DUMAS père (1802-1870). L.S. avec 3 lignes autographes, 5 mars [1863 ?], à Moïse Millaud ; 1 page in-8. 100/120

« Je vous envoie deux choses des plus curieuses qui ne me précéderont que de deux ou trois jours, c’est la fusillade de trois brigands à Caserte et une séance de la cour d’assises de Santa Maria, vous savez si jamais plus effrayant cauchemar a pesé sur la poitrine de l’humanité, cela vous fera un rude contraste avec ma correspondance de Sorrente. C’est de l’actualité, mettez donc la chose, le plus tôt possible, car nul journal de Paris n’aura ce que je vous envoie ». Il ajoute de sa main : « Je vous embrasse et repars pour Santa Maria ».

39. Alexandre DUMAS père. L.A.S., 5 juin [1866 ?, au directeur du Théâtre de la Gaîté], Louis-François Dumaine ; 1 page in-12. 100/120

« Dis-moi tout de suite si tu prends ou si tu ne prends pas les Âmes vaillantes pour les jouer immédiatement sans quoi je les mettrai en répétition demain. Nous montons d’une façon qui me donne la meilleure espérance »…

40. [Luc ESTANG (1911-1922)]. 150 lettres à lui adressées, la plupart L.A.S., 1942-1990  ; formats divers, enveloppes. 400/500

Belle correspondance littéraire adressée à Luc Estang, poète, romancier et essayiste, mais aussi journaliste et critique à La Croix et au Figaro littéraire, et directeur littéraire aux Éditions du Seuil. Les très nombreux témoignages de sympathie et d’admiration qui lui sont adressés sont pour la plupart autant de remerciements pour ses précieux conseils littéraires ou éditoriaux et ses critiques encourageantes. La correspondance fait une large place à des ré�exions d’ordre religieux. Il est également question de sa participation à des parutions, hommages, conférences ainsi qu’à des prix littéraires (Luc Estang a fait partie du jury du prix Renaudot). Certains de ses ouvrages sont évoqués, notamment Puissance du matin (1941), Le Mystère apprivoisé (1943), Les Béatitudes (1945), sa trilogie Charges d’âmes (1949-1954)… Parmi ses correspondants on trouve principalement des écrivains, philosophes et poètes, mais aussi de jeunes auteurs, des éditeurs, des journalistes, des professeurs de littérature, des ecclésiastiques ou religieux, des diplomates, des artistes  : André Blanchard (3), André Blanchet, Marc Blancpain (12), Jean Blanzat, Jean Bloch-Michel, Pierre de Boisdeffre (7), Dominique Bona (2), Henry Bonnier (2), Roger Bordier (4), Georges Bordonove (2), Clément Borgal (2), Georges Borgeaud, Alain Borne (8), Jean de Boschère, Pierre Boudot (2), Boris Bouïeff, Daniel Boulanger, Jacques de Bourbon-Busset (3), Robert Bourget-Pailleron (2), André Bourin, Camille Bourniquel (5), Maurice-Pierre Boyé, Charles Braibant, Nicolas Bréhal, Théophile Briant (5), Maurice Brillant (2), Marcel Brion (2), André Brincourt (5), Pierre Brisson (2), Jean-Claude Brisville (16), Jacques Brosse, Raymond Bruckberger, Frantz-André Burguet, Geneviève Dardel (3), Olivier Descamps (11), Claude Lafaye (6), Claude Mourthé (4), Pierre Oster, Daniel Pezeril, etc.

41. FÉLIBRIGE. Manuscrit autographe par Donnadieu, Mes heures pensives, 1821-1872 ; volume in-8 de 325 pages (plus qqs ff blancs), rel. chagrin vert, plats et dos ornés, tr. dorées, titre en lettres dorées sur le plat sup. (accident au dos). 200/300

Recueil de vers ou « Versi�catiens Prouvençalos », en provençal et en français, dont les dates s’échelonnent de 1821 à 1872 : épîtres, énigmes, acrostiches, chansons, stances, etc. Il est dédié : « À mon �ls », Louis-Victor Donnadieu (Donnadiou). L’auteur est un félibre de Marseille, qui a recueilli des pièces de jeunesse (Meis Proumiers Vers) et des pièces plus tardives : une pièce de 1848 sur la République, une dédiée à Napoléon III (1866), une à la gloire de Pierre Puget (Uno Vouax Phocéénno), une de 1872 sur une ascension en ballon... Parmi les dédicataires de certaines pièces, on relève les noms de Jean-Baptiste Blanc, Pierre Belot, Ernest Rolland, Jules Lejourdan, Victorine Tombarelly, etc.

42. FÉLIBRIGE. Manuscrit autographe signé par J.J.E. Manuel, Lou Felibre Descounsoula, conte et poësio diverso, 1860-1863 ; cahier petit in-4 de 171 pages, cartonnage dos basane violette ; en provençal. 120/150

Manuscrit inédit d’un félibre né à Faucon (Basses-Alpes), demeurant à Tarascon et séjournant souvent à Graveson  : Le Félibre désolé, contes et poésies diverses, recueil de fables, épitaphes, épigrammes, proverbes, moralités, contes, etc., écrits sur deux colonnes, précédé d’un avertissement, d’une lettre-dédicace à Frédéric Mistral avec la réponse de Mistral, et complété par des notes.

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43. FÉLIBRIGE. Ensemble de 36 manuscrits, la plupart autographes signés, et 3 tapuscrits, 1924-1925  ; environ 100 pages formats divers, avec des corrections par Thérèse Boissière-Roumanille. 500/700

Important ensemble de textes pour l’ARMANA PROUVENÇAU de 1926, dont 9 signés du pseudonyme collectif «  Lou Cascarelet ».

Poèmes. Antòni Berthier (Preguiero), Henri Colombon (Sian de Gournau, signé « Mèste Piarre », en-tête de l’Escolo prouvençalo “La Pervenco”, suivi d’une l.a.s. à Thérèse Boissière-Roumanille), Bruno Durand (Polinuro et Pèr un terme), Dr Joseph Fallen (Lei Pipo, plus épreuve corrigée d’une leçon sur l’apostrophe), Marius Jouveau (Bòumianaio et « A Cavaioun, es dins lou plan… » dédié à Thérèse Boissière-Roumanille), Émile Lèbre (Roso d’estieu), Pau Roustan (Mouïso), Paul Vézian (À la memòri de Jan Grand), Achile Vidal (Mi noço d’or), H.L. Vidal (A-n-uno Santouno, dédié à Mistral)…

Proses. Jousè André (La Counfessioun de Brancai), Louis Béchet (Lou Doutour en dre), Jan Bessat (Lou viage), Thérèse Boissière-Roumanille (Lou Tour de Franço, signé « Toussette », et 5 textes du Cascarelet), Charles de Bonnecorse (Li Biòu van sourti), Batisto Bonnet (maximes), Dr Fernand Clément (La Ganarro de l’ermitan), Bruno Durand (fragment), Lan Eyssavel (Lou mort-viéu), Jouselet de Garlaban (Tempèsto e Bounaço), Marius Jouveau (Discours d’où Capoulié à la Santo-Estello de Clar-mount Ferrand, et Sus l’iero) Pierre Pansier (Un raubatòri), Jules Veran (Cansoun), Veranet (I’ade gènl de touto meno), Jan dan Vidourle (Uno marredo malautié), etc. Plus qqs coupures.

44. Benjamin FONDANE (1898-1944) écrivain d’origine roumaine, mort à Auschwitz. L.A.S., Paris samedi juillet 1929, au photographe Henri Martinie ; 1 page in-4 (mouillure au coin sup. droit). 300/400

Il lui a envoyé « Intégral (Anthologie) » il y a deux ans et « mon livre de Ciné-poèmes » l’an dernier. Il annonce son départ «  pour Buenos-Ayres, Santiago (Chili) et Montevideo (Uruguay) pour une tournée de conférences sur le cinéma français d’avant-garde ». On lui demandera des photographies, et il prie Martinie de « tirer quelques copies d’après le cliché que vous m’avez fait et qui a paru déjà dans Intégral ? Je n’ai pas le temps de passer poser à nouveau mais votre ancienne photo est très excellente »….

45. Paul FORT (1872-1960). 3 manuscrits autographes, et 2 L.A.S. ; 8 pages et demie in-8. 150/200

Poèmes. Le Centenaire futur : « Futur centenaire on vit »… ; Lead plaintif des Adieux aux Moulins : « Tournez, tournez, farine, à l’électricité ! »… ; et le manuscrit de trois Ballades : de « Qui sont-ils ? », de « Buvons un coup » et pour apprendre les voyelles aux enfants, et Ballade des rêves fous. Lettres : 4 janvier 1923, à un compositeur qui va mettre en musique à la Ballade des Agonisants : « j’ai toujours pensé qu’entre tous mes essais poétiques celui-ci doit se compléter d’un chant humain et mystique à la fois »… ; Dimanche, à sa très chère Huiti, au sujet d’une éventuelle entrée à l’Académie Goncourt…

46. Romain GARY (1914-1980). Photographie avec P.A.S. au dos, So�a 1946 ; format carte postale. 150/200

Photographie de Gary en manteau et toque de fourrure, dans un divan, lisant un numéro des Temps modernes, près d’un samovar, en compagnie d’une femme. Au dos il a noté : « Très joyeux Noël ! Romain Gary So�a 1946 ».

On joint une photographie de Francis Carco avec dédicace a.s. à Paul Chack et L.A.S. au dos (13 décembre 1931, carte postale), et la copie dactyl. d’une lettre de Paul Valéry.

47. Marie-Éléonore GODEFROID (1778-1849) peintre, élève et assistante de François Gérard. L.A.S., 11 septembre [1837 ?] ; 2 pages in-4. 150/200

Elle transmet à son correspondant toute la reconnaissance de Mme Gérard, qui a été très touchée par sa lettre et remercie «  en particulier du choix que vous avez fait de M. Fabien Pillet  » pour l’article du Moniteur ; «  elle sent profondément l’avantage d’une première impression favorable, donnée au jugement du Public. Elle sera doublement heureuse de le devoir, à vous, Monsieur, l’admirateur éclairé du talent de son mari, l’ami de notre excellent ami Sauvo »…

48. Julien GRACQ (1910-2007). 2 photographies avec dédicaces autographes signées au dos ; à vue 21 x 14 cm et 12 x 8,5 cm (encadrées, dédicaces visibles au verso). 200/300

Beau portrait d’aspect méditatif, le visage pour moitié à l’ombre, yeux baissés, vers l’époque de son refus du prix Goncourt (1951) : « Pour Jean Claude Meyer en heureux souvenir de notre collaboration »… Portrait de Gracq vers ses 70 ans, assis dans un fauteuil : « À Madame Muller/ À Monsieur Muller / avec mon bien vif souvenir », 7 septembre 1990.

49. Jean-Baptiste Willart de GRÉCOURT (1683-1743) abbé et écrivain libertin. L.A.S. en vers, Véretz 17 juillet 1729 ; 1 page in-4 (réparations aux plis). 300/400

Amusante épitre en vers, conseils en vue de la réception d’une Altesse par son correspondant : « Je croy vous rendre un bon of�ce

de vous prévenir du service ; Son Altesse ne mange pas dès qu’elle voit un gros repas ; faites luy donc petite chere ; mais surtout aÿez de la bière ; au dessert, de vôtre mousseuxElle aime à boire un coup ou deux »…

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50. Henry de GROUX (1866-1930) peintre. L.A.S. (minute), 3 novembre 1894, à Léon Bloy  ; 3 pages in-8 (petit manque à un coin). 400/500

Lettre de reproches. « Je vous écris cette lettre avec le très ferme espoir de vous convaincre de mon irréprochable sincérité. J’ai pris à cœur, autant qu’il était en mon pouvoir, de me montrer votre très �dèle et très dévoué ami, et je me suis fait un devoir de ne prendre en considération […] que la supériorité éclatante pour moi de votre génie […] J’ai supporté du mieux que j’ai pu le ton singulièrement brutal de vos paroles et de vos agissements ». Mais il ne veut pas l’encourager par son mutisme : « Je n’ai jamais admis de bonne grâce la censure que vous vous êtes attribué trop arbitrairement sur ma manière d’être. Êtes-vous bien assuré que mon cœur ne recèle pas aussi certains secrets qui n’ont rien de commun avec ceux de la Joconde ? Et pourquoi serais-je sans protestations amères contre ce viol de ma conscience ? Je ne suis […] qu’un très pauvre homme et je ne puis braver impunément le choc de vos violences. Ma patience et ma sincère humilité ont beau se forti�er de toute la résistance de mon amitié très profonde et de mon admiration – il m’est très dur, sinon impossible de plier mon âme à un semblable apprentissage. Je vous servirai et je vous aimerai noblement, mais je ne veux pas devoir l’estime dont vous m’honorez à des fanfaronnades qui ne m’inspireraient que mon propre mépris. Vous avez certes trop de grandeur au-dedans de l’esprit et du cœur pour ne point la respecter chez ceux en qui elle existe également »…

On joint une L.A.S. de Jeanne Léon Bloy, avec 2 lignes a.s. de Léon Bloy, 20 août 1895, à Henry de Groux (1 p. in-12, adr.) pour organiser son séjour chez eux : « peut-être trouverez-vous avec mon mari le moyen de surmonter ce moment terrible ; car malgré tout nous sommes pleins d’espoir. Malheureusement c’est notre seule richesse »... D’une minuscule écriture, Bloy ajoute  : « Mon bien-aimé Henry, faites l’impossible pour venir. J’ai un immense besoin de vous revoir. Ne renoncez pas à l’espérance, Votre Léon Bloy ».

Reproduit en page 15

51. Henry de GROUX. 4 L.A.S. et 2 L.A. (minutes), et 4 manuscrits autographes (brouillons), 1893-1927 ; 13 pages in-8 et 9 pages in-4 ou in-8. 400/500

Paris 19 juin 1893, [à Léon Bonnat], le remerciant pour sa nomination à la Sociétét nationale des Artistes Français… Spa 21 juillet 1895, à Laurent Tailhade, longue lettre à l’auteur du Pays du Mufle, prenant la défense de Léon Bloy... S.d., 4 à Natalie Barney, sur leur relation et la défection de son amie : « Le caractère tout intellectuel qui faisait le charme de nos trop furtives relations intérieures, me permettaient d’estimer magni�ques les circonstances archi régulières qui me ramenait une interlocutrice charmante dont j’étais en droit de me croire complètement oublié »…

Notes sur le pavillon de Natalie Barney au 20 rue Jacob, et sur les « vendredis » qu’elle y organise ; sur Paris et l’oubli que l’on peut y trouver ; Notice sur les Sigillaires et les Saturnales : « une vie d’artiste s’identi�e de tous temps à une Saturnale »… ; sur l’alchimie…

On joint 2 L.A.S. à lui adressées par Guido Puccio et Georges, 1927 ; et 2 P.S. par Alberto Martini, souscription pour une exposition en hommage à Vittorio Pica (Rome déc. 1927)...

52. Sacha GUITRY (1885-1957). Manuscrit autographe, [vers 1951 ?] ; 5 pages in-4. 500/600

Préface inédite pour un projet de troisième volume de souvenirs, après Quatre ans d’occupations (1947) et Soixante jours de prison (1949). Ce volume traiterait des amis, vrais ou faux, dans l’épreuve. « Ce livre, il m’a fallu sept ans pour ne pas le faire. […] inlassablement, je faisais de longues listes. Je mettais d’un côté les bons, de l’autre les méchants. Tous les six mois, tous les huit mois, il me fallait y apporter de notables modi�cations. Certains “bons” s’en allaient du côté des “méchants”. Certains “méchants” s’accompagnaient d’un point d’interrogation – ajouté après coup. Parmi même les ennemis qu’on peut avoir, il y en a qui sont douteux »... Guitry se résigne à raconter « ces Trois Années inconcevables » qu’il a vécues en y laissant une bonne part de sa santé, et « une cinquantaine de faux-frères » ; il condamne les amis qui sont devenus méprisables parce qu’ils ont eu peur. « J’admets parfaitement que l’on s’enferme à clef, qu’on ait un revolver dans sa table de nuit et qu’on ait même un chien de garde. Cela, c’est tout physique. Mais ne pas défendre un ami que l’on accuse injustement – c’est bien pire que d’être lâche : c’est ne pas être un honnête homme – et c’est par trop manquer d’orgueil. Je mets très haut l’orgueil – très bas la vanité »… On joint une carte a.s. de remerciements.

Reproduit en page 18

53. Clara HASKIL (1895-1960). 9 L.A.S., 1958-1959, à Gérard Bauër ; 22 pages in-8 ou in-12, enveloppes. 800/1.000

Belle correspondance amicale de la pianiste, où elle évoque ses concerts et ses problèmes de santé. Vevey 16 juin 1958  : elle le sent abattu par la mort de Francis Carco et les événements en France ; sa santé n’est pas bonne : « quant au piano, je travaille trop peu et mal, il me semble que mes dons se sont envolés et je suis terriblement découragée » ; elle tient cependant à assurer ses concerts. 4 juillet : elle envisage de jouer à Monte-Carlo et à Cannes. Zurich 22 octobre : elle n’a pu faire l’enregistrement prévu avec Grumiaux à cause de problèmes techniques et évoque sa remise de la Légion d’Honneur en présence de « Casals, des Charlie Chaplin » qui l’a beaucoup émue... Vienne 5 décembre : ses concerts « ont eu un succès considérable et l’on m’a fait, les deux fois une ovation déjà lorsque je suis arrivée »... Vevey 4 février 1959 : « Les faits essentiels de ma vie artistique furent la rencontre avec Busoni qui aurait voulu m’emmener à Berlin (en 1911) et s’occuper de ma carrière, celle avec Ysaye (avec qui j’ai joué les 10 sonates de Beethoven), avec Casals et Enesco (avec lesquels j’ai également joué) et beaucoup de grands chefs » ; elle préfère passer sur ses ennuis de santé (le corset de plâtre et la trépanation) et se réjouit « que

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j’aie pu reprendre les concerts et que j’aie depuis 8-9 ans une telle faveur du public »  ; elle joint un bref curriculum vitae. 5 mars : elle doit renoncer à venir jouer à Deauville, son médecin s’opposant à ce qu’elle interrompe ses vacances, après avoir joué à Milan, Londres, en Suisse, à Strasbourg, etc. 27 juin : « Le concert à Londres avec Giulini m’a laissé un souvenir ému, car rarement j’ai été accompagnée avec autant de sensibilité, en pressentant tout ce que j’allais faire. Ce fût vraiment tout à fait exceptionnel »… On joint une autre L.A.S. de Clara Haskil au Prince Pierre de Monaco, au sujet d’un projet de concert à Monte-Carlo qu’elle hésite à assurer (14 janvier 1959), lettre transmise à G. Bauër par le Prince Pierre avec L.S. d’envoi.

54. Abel HERMANT (1862-1950). Manuscrit autographe signé, Trains de luxe, 1907  ; un volume petit in-4 de 186 pages montées sur onglets, reliure maroquin fauve orné de frises végétales à froid et mosaïquées sur les plats et au dos, tête dorée, chemise demi-maroquin fauve et étui (Canape). 1.000/1.200

Manuscrit complet de ce roman dialogué en 15 chapitres, publié en 1908 chez Arthème Fayard avec des illustrations de Lucien Métivet, probablement après une publication en feuilleton ou en livraisons dans une revue (comme en témoignent les indications portées sur les pages de titre des chapitres). Commencé à Saint-Germain-en-Laye, en l’ancien hôtel de Vendôme le 1er juillet 1907, il est terminé à Paris (avenue Bugeaud) le 12 décembre. Il se déroule principalement dans le faubourg Saint-Germain, dans le milieu de la haute aristocratie d’origine polonaise et espagnole. Le manuscrit, soigneusement mis au net à l’encre noire au recto des feuillets, présente quelques corrections ; il a servi pour l’impression. Il est ainsi découpé (chaque partie ayant sa page de titre)  : I Le Héros. II Le Cocotier. III Toute une sainte journée. IV Les Penseurs. V Folie  ! VI Thé-bridge. VII Le jour de l’Indépendance. VIII L’Œillet de l’Infante. IX La police le sait. X Les Prétendants. XI L’Enfant prodigue. XII Le Trône retourné. XIII Pantomime. XIV Les macaroni interrompus. XV Tout le monde est content.

Abel Hermant en a tiré une comédie en 4 actes, créée le 16 février 1909 au Théâtre Réjane, et publiée le 6 mars suivant dans L’Illustration théâtrale, puis en librairie chez Lemerre.

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55. Victor HUGO (1802-1885. L.A.S. « V.H. », H.H. [Hauteville House] 21 janvier [1856 ?], à un « vaillant confrère » [André Lefèvre] ; 2 pages in-8 (qqs petits trous par corrosion d’encre). 1.200/1.500

Lettre d’exil. « Mon vaillant confrère. J’hésite. J’aurais l’air de vouloir à toute force occuper le public d’un peu de bien que je fais. Voyez l’acharnement de mes ennemis auquel la police ne nuit pas. On va jusqu’à imprimer des lettres que je n’ai pas écrites, des mots que je n’ai pas dits, &c – et il est au dessous de moi de me plaindre on le sait. De là plus d’audace. Imprimez, si vous voulez, dans votre excellentissime Suffrage universel, quelques lignes de mon dernier billet (écrit sur le frontispice de la lettre à L.B. »…

56. [Victor HUGO]. 38 lettres à lui adressées, la plupart L.A.S. envoyées à la place Royale, vers 1836-1862, dont 12 marquées par Hugo d’un « r » (répondu). 200/300

Lettres d’admiration, recommandation, sollicitation, et d’envoi d’écrits. Charles Castellan (envoi de Beaux jours et jours d’orage), Amédée Couder (demande de conseils sur un ouvrage d’art et de philosophie, «  r  »), Ariste Dufour (envoi de vers sur Napoléon, «  r »), Gindre de Mancy (recommandation d’un recueil de feu Aimé Desloy, «  r »), Célestin Hippeau (recommandation d’un acteur, « r »), Alphonse Le Flaguais (envoi de poésies, « r »), Fabrice Labrousse (à propos d’un confrère dramatique), Marchal aide-major (sur Hugo et l’Académie, et envoi de gravures de Dürer, « r »), Caroline Mennechet de Barival (à propos d’un banquet où Hugo était représenté par son buste), Henri Nicolle (vœux de sa part et de celle de Jules Viard), le baron Papion du Château (pour lui dédier un poème, « r »), Penchenat aîné (« le plus ardent admirateur de votre génie, et le plus enthousiaste disciple de vos destinées politiques »), Alexandre Rouhier (présentation du premier drame de cet auteur de 22 ans, « r »), etc.

57. [Victor HUGO]. L.A.S. de la marquise W. de Longuerme, Paris 22 août 1855, à Victor Hugo « aux îles de Jersey » ; 1 page in-8, adresse. 40/50

Lettre exaltée d’une admiratrice qui sollicité la permission de venir le voir, au milieu de sa famille. « Mon culte pour vous est pur comme celui rendu à Dieu. Il émane d’une femme que 54 ans de souffrances inouies ont dépouillée depuis longtems des attributs qui dissimulent une laideur naturelle. L’âme et le cœur, d’ailleurs, n’ont point de sexe »… Etc.

58. Joris-Karl HUYSMANS (1848-1907). L.A.S., Ligugé, Maison Notre-Dame 1er mars [1901 ?, à Adolphe Berthet à Lyon] ; 2 pages obl. petit in-12 (carte). 400/500

Conseils littéraires (après la lecture du manuscrit de Cherchons l’hérétique ! que Berthet publiera en 1903 sous le pseudonyme de Joseph Esquirol) « Les noms importent peu […] du moment qu’ils sont de résonnance plaisante à l’ouïe et suf�samment voilés. […] Savère est très-bien et Palais va. Très-chic votre décor de l’arrière boutique, avec les chaises au plafond et les alènes – ça y est – seulement, il y aurait peut-être lieu de rendre moins démente l’hérésie du bonhomme, en lui faisant

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plus friser le catholicisme ». Il lui recommande le Dictionnaires des hérésies de Pluquet, où il trouvera tout ce qu’il lui faut. « Le Cardonnel va bien. Il ne paraît pas trop s’ennuyer et fait, encouragé par son père-maître, des sonnets mystiques. Non, je ne porterai pas l’habit, ostensiblement. Il se remplace, dans la vie, par la simple cotte bénédictine noire, portée sous ou sur la chemise »… On joint une enveloppe (Ligugé 1er janvier 1901) à Adolphe Berthet.

59. Max JACOB (1876-1944). 5 L.A.S., 1918, à Claude Autant-Lara ; 6 pages in-8 ou in-12, une adresse (papier un peu bruni, petite répar. à une lettre). 1.200/1.500

12 juin 1918 : « Je travaille beaucoup et mes heures sont comptées ». Il ira le voir : « Je vous supplie de ne me faire rencontrer personne : j’ai horreur des réunions et j’y joue un triste rôle »… – Il accepte de le rencontrer après « la grande neuvaine du Sacré Cœur », mais accepte « plus dif�cilement une collaboration à un journal même fondé dans le milieu très sympathique qui est le vôtre – le nôtre. Je ne travaille qu’à mes heures et n’écris plus guère que des méditations religieuses peu journalistiques » ; il cherchera dans ses papiers « quelque poème ou nouvelle ». Il recommande « les nouveaux poètes Paul Méral, Louis Aragon, Fernand Kerl, André Breton, Georges Gabory et les anciens Frick, Jean Paulhan, Louis Latourette ? Voilà des gens à sortir ! Mais moi je suis bien vieux !! » – 3 juillet : « Vous préférez mes méditations réalistes (c’est-à-dire vraiment mystiques) à mes “délicieuses petites histoires” que j’appelle poèmes en prose. J’ai de la grandeur d’âme et je vous enverrai des méditations réalistes, voire même des petites histoires délicieuses ou non. Mais comme vous avez besoin de collaborateurs j’ai besoin de souscripteurs au Phanérogame (je dois 800 à mon imprimeur, huit cent !) trouvez-moi des millionaires bibliophiles parmi vos amis et je me dirai alors tout à vous »… – Samedi matin, il lui propose de venir mardi vers dix heures : « c’est l’heure où je reviens de la messe. Si je ne suis pas chez moi, je serai en face chez ma nourricière. Merci mille fois pour la souscription »…

Reproduit en page 19

60. Jacques JASMIN (1798-1864). L.A.S., Agen 24 septembre 1850, [à Louis Robert, sous-préfet de Ribérac, ancien sous-préfet de Carpentras] ; 3 pages in-8. 200/250

Belle lettre du coiffeur et poète gascon. Il se remémore « ce qui s’est passé de poëtiquement affectueux entre nous à Carpentras. Cette ville qui je ne sais pourquoi est l’épouvantail des poëtes et des acteurs, fut très sympathique pour moi, […] ma Muse reconnaissante, quoique gasconne, est bien loin de vous avoir oublié. Une danseuse oublie-t-elle jamais le danseur qui a le plus contribué à son triomphe dans un bal depuis long-tems redouté ? […] Bien de tristes événements se sont passés depuis. Nos poëtes français ambitieux ou découragés sont presque tous entrés dans la lice politique où leur Muse s’est enterrée. Je crois avoir eu plus de bonheur qu’eux en chantant toujours comme par le passé »… Il vient de faire une tournée pour un prêtre : « Six départements nous ont reçus par acclamation. La poësie venant au secours de la religion qui voit un de ses temples prêt à s’écrouler, a triomphé de l’égoïsme et de la froideur de l’Époque. Le digne prêtre a eu de bonnes recettes pour son église chancelante, et moi des couronnes pour m’encourager à graviter dans le sentier du bien »… Il joint la liste et les prix de ses deux volumes (Las Papillotos), dont le 3e paraîtra en décembre, et de la brochure Maltro l’inoucento… On joint une courte L.A.S. au même, accompagnant l’envoi de prunes (1 p. in-8, adresse).

61. Eugène LABICHE (1815-1888). L.A.S., Souvigny 7 juillet 1865, à un ami ; 4 pages in-8 (deuil). 200/250

Un accident fâcheux a retardé leur départ pour les bains de mer : il s’est déchiré un muscle de la jambe en sautant un fossé, et reste depuis dix jours « en chaise longue à broyer du noir. Cela me fera souvenir une autre fois que j’ai 50 ans, que je suis gros, et que je ne dois plus sauter les fossés ». Il prie son ami de trouver deux grandes maisons meublées en location pour le mois d’août, « une grande et une petite », car ils comptent venir avec la famille Ganneron, qui est nombreuse. Il décrit ce qu’il recherche exactement, et lui donne carte blanche : « tu me fais un tableau si charmant de Dinar et de St Briac que je ne sais plus lequel choisir […] nous attacherions une grande importance à avoir la vue de la mer »…

On joint 1 L.A.S. de Coquelin Cadet à une dame (Paris 17 avril 1878), énumérant les 9 morceaux qu’il déclamera dans son salon pour une prochaine soirée, dont Le Hareng saur de Charles Cros et Le Vase brisé de Sully-Prudhomme…

62. Henri-Dominique LACORDAIRE (1802-1861). 2 L.A.S., 1837-1842, à Mgr Donnet, archevêque de Bordeaux ; 2 pages in-4 chaque. 300/400

Rome 8 août 1937. Il a reçu « votre mandement d’installation au siège de Bordeaux », et l’a lu avec un vif intérêt « comme un souvenir de la France et d’un évêque qui honore l’épiscopat de mon pays. […] Votre exaltation dans l’église de France m’a sincèrement réjoui. J’attends beaucoup dans le présent et dans l’avenir, au milieu des événements immenses qui changent sur tous les points la face du monde. Pour moi, […] simple soldat dans les rangs de Jésus-Christ, je mène ici une vie simple comme ma position ». Il va quitter Rome bientôt pour donner des conférences à la jeunesse dans quelques grandes villes de France… Paris 19 avril 1842. Il le remercie de l’hospitalité généreuse qu’il a reçue à Bordeaux, ainsi que des bons conseils qu’il lui a prodigués : « ils m’ont été et me seront très utiles pour l’avenir ». Il a trouvé d’intéressantes recrues, et part pour le Piémont « avec une nouvelle force pour l’œuvre qui m’est con�ée. Mes prédications de Bordeaux, outre le bien qu’elles ont produit pour la religion, […] auront encore beaucoup servi à la restauration de mon ordre en France ». La question du costume en chaire lui paraît gagnée, car il a prêché ainsi à Tours sans dif�culté : « La prudence dont nous avons usé aura fait tout autant qu’une hardiesse plus décidée »…

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63. Henri-Dominique LACORDAIRE. L.A.S., Sorèze 18 octobre 1858, à Jules Giéra ; 2 pages in-8 à en-tête gaufrée École de Sorèze, enveloppe. 250/300

Il le remercie de l’envoi de son livre sur la Confrérie des pénitents blancs d’Avignon. Il ignorait tout de ces Pénitents blancs, « leur histoire, leurs règles et la part remarquable qu’ont eu dans cette œuvre et cette fondation mes ancêtres de l’ordre de Saint Dominique. Cette lecture m’a touché. Je n’ai pas vu sans émotion tant d’hommes illustres, des princes, des princesses, des cardinaux, des évêques, des gentilshommes, accepter publiquement les insignes les plus humbles de la pénitence chrétienne et se faire gloire de marcher sous les plaies de Jésus-Christ. Je suis persuadé comme vous, Monsieur, qu’il faut opposer aux associations du mal les associations du bien, au délire de l’orgueil et des sens le délire contraire. Je ne lis jamais une phrase de Saint Paul, même après avoir lu Cicéron, que je n’admire avec quelle hauteur et quelle netteté l’esprit de Dieu s’est opposé à l’esprit de l’homme »…

64. Alphonse de LAMARTINE (1790-1869). L.A.S., Mâcon 1er septembre 1851, à Jean-Marie Dargaud ; 3 pages in-8. 250/300

Il lui envoie des prospectus et ses amitiés, à transmettre à Lhote : « Rien de tel que des amis inconnus. On ne les doit qu’à eux-mêmes et on ne les perd jamais ». Il est au Conseil général, « où j’ai remporté hier ma grande victoire inattendue contre la révision totale, par cinq discours dans la journée. Vous en verrez les bribes. Mais vous ne verrez pas l’émotion : amis ou ennemis ont été aussi indulgents. J’ai regagné mes éperons »… Il travaille à 25 pages par jour, pour rattraper le retard d’un mois que ce conseil lui a fait perdre : « Dieu que la république me coûte ! Je demande seulement qu’elle rende un jour à Dieu ce qu’elle me doit »…

65. Alphonse de LAMARTINE. L.A.S., 25 février 1854 ; 2 pages in-8 (portrait joint). 200/250

Il a donné ordre à M. Dumesnil d’envoyer « votre titre d’action acquitté », et envoie cette lettre comme quittance « de l’action tombée en désuétude que vous aviez bien voulu prendre dans mes terres de Smyrne. Mais je tiens à ne pas vous donner quittance à la bienveillance que vous m’avez montrée en tout tems et tous les jours. J’en garde une reconnaissance qui ne �nira qu’avec moi »…

66. Alphonse de LAMARTINE. L.A.S., Hôtel de Rastadt rue Neuve-Saint-Augustin, à Edmond de Cazalès ; 1 page in-8 (encadrée avec un portrait lithographié). 120/150

« Je suis arrivé cette nuit. Si vous avez un moment avant onze heures, venez donc »…

67. Alphonse de LAMARTINE. L.A.S., à un collègue [M. Olivier, député et maire d’Avignon] ; 2 pages in-4. 250/300

Sa pensée est analogue à la sienne, et « le reste est une réfutation ab irato non de votre proposition mais du raport que je venais d’entendre à la tribune. C’est de plus la profession de foi de mon dogme personnel depuis mon âge de raison politique sur l’indispensable séparation de la conscience et de la Loi. […] Soyez persuadé que toutes les fois qu’il s’agira soit de préserver la liberté de foi du dernier des citoyens, soit de donner of�ciellement et précisément une marque de l’adhésion que la société doit aux cultes libres, vous me rencontrerez derrière vous »…

68. Alphonse de LAMARTINE. L.S., Paris 16 juin 1862 ; 1 page in-4 (petites fentes). 100/120

Appel à un souscripteur des Œuvres complètes : «  J’ai tenté un emprunt littéraire, il n’a pas été rempli, je reviens avec con�ance à mon travail qui ne m’a jamais trompé. […] il peut paraître à la fois ou trop présomptueux ou trop humble à un écrivain d’engager lui-même à l’acquisition de ses œuvres »…

On joint une liste de souscription à une œuvre, signée par Charles Hugo, Ernest Renan, George Sand, Jules Michelet, Théodore Bac, Édouard Laboulaye et Édouard Desmarest (fentes).

69. Félicité de LAMENNAIS (1782-1854). L.A.S. « F.M. », Passy 7 mai [1820], au baron de Vitrolles ; 1 page in-8, adresse. 120/150

Il sera privé du plaisir de le voir jeudi : « C’est le jour de l’Ascension et je serai obligé d’aller à Paris. Ce dérangement dans l’une de mes plus douces habitudes me contrarie beaucoup. Faites-moi du moins savoir comment vous vous portez. Adieu, mon bon ami ; vous savez avec quelle tendresse je vous suis dévoué »…

70. [Carlos LARRONDE (1888-1940) poète, critique littéraire, homme de théâtre, écrivain pionnier de pièces radiophoniques]. Environ 65 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., à lui adressées, 1913-1940  ; environ 130 pages formats divers. 1.000/1.200

Intéressante correspondance littéraire, le remerciant et le félicitant pour l’envoi de recueils de poésie, pour des articles, pour des émissions radiophoniques littéraires, des pièces radiophoniques, pour l’envoi de ses ouvrages (Sixième Continent, Le Règne de l’amour, Initiation à la Joie, La Mort du silence, Espoir en l’Homme), et évoquant le souvenir et l’œuvre du grand poète Oscar Venceslas de Lubicz Milosz, etc.

Marie André, Natalie Clifford Barney (2 intéressantes l.a.s., à propos d’un hommage à Milosz qu’elle organise, et remerciant pour l’envoi d’Espoir en l’Homme), Marcel Batilliat (sur Espoir en l’Homme), Maurice Beaubourg (remerciant pour Sixième

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Continent et Le Règne de l’amour), Octave Béliard (sur le poème La Lune), Carol Bérard (sur la pièce La Mort sera le réveil), Jean-Jacques Bernard (sur Sixième continent et Théâtre d’Utopie), Bib, Jean de Bosschère (2 l.a.s. et 4 l.s. au sujet de Milosz : les premiers Cahiers Milosz, les soirées en hommage à Milosz, la première par les Amis de Milosz, puis chez Miss Barney, où Greta Prozor récite des vers du poète, etc.), Théophile Briant (pour un n° du Goéland après le décès de Milosz), Renée de Brimont (sur un projet de réédition des œuvres de Milosz), Raymond Christoflour (compliments pour Espoir en l’homme), George Day (sur Le règne de l’amour), Pierre Descaves (3, et manuscrit a.s. d’un Adieu à Carlos Larronde), Roger Dévigne, André Dumas, Rod. H. Duvigneau, Théo Fleischmann (2), Léon Frapié (sur le Théâtre d’Utopie et Le Règne de l’amour), René Ghil (2 l.a.s. sur La Prairie fauchée, et sur les matinées littéraires de Larronde à la radio), Armand Godoy (sur Milosz), Henri Hirchmann, Anatole Jakovski, Georges Lecomte, Philéas Lebesgue (et poème a.s., La Pluie indiscrète), H.-R. Lenormand, Claude Manceron, Victor Margueritte (2), Raymond Michaud (4), Roberto Paolella (2), Jean Pélissier, Wladimir Porché (2), Greta Prozor (longue lettre de souvenirs sur Milosz et son père), Roger Richard, Gontran Rolain (longue lettre sur Théâtre invisible), Romain Rolland (tapuscrit signé avec qqs corrections autogr. d’un message aux auditeurs de Radio-Paris en 1937 au sujet de son théâtre), André Siegfried, Henri Soulat, William Speth, Camille Spiess, Rita Strohl, Émile Verhaeren (sur Le Livre d’heures), etc. Plus 9 cartes de visites (certaines autographes), et qqs documents.

71. Joseph-Bonaventure LAURENS (1801-1890). Souvenirs d’un voyage d’art à l’île de Majorque ornés de cinquante-cinq planches lithographiées (Paris, Arthus Bertrand, Gihaut frères, [1841]) ; grand in-8, [2 ff]-iii-140 p.-53 pl. lith. et [2 ff. de musique lith.], broché avec couvertures muettes de papier brun (débroché, cahiers de planches cousus, un coin manquant aux 3 derniers ff., rousseurs, couverture sup. tachée). 500/700

Édition originale rare de ce récit de voyage à Majorque, avec ses 53 lithographies.Envoi autographe signé sur la couverture au félibre Joseph Roumanille : « A Jeousé Roumanio de San Remy un brave

garçoun que escrevou de cavouso charmanto din la lengou de soun pays, que tron deler, eis un pays qu’ame bien. De la part d’un viadase de Carpentras quéis ana vu pays deis aranjé et que y a mascara une kyrielle d’image. Laurens ».

72. Charles LE BRUN (1619-1690) peintre, fondateur et directeur de l’Académie de peinture, premier peintre du Roi, il réalisa le décor du château de Versailles. P.S., Paris 26 novembre 1672 ; vélin obl. petit in-4. 1.500/1.800

Très rare. « Charles Le Brun escuier premier peintre du Roy » confesse avoir reçu, au nom de Louis Le Brun « peintre à Paris », la somme de 720 livres « pour les ouvrages de peintures par luy faictes sur les vollets d’un grand cabinet faict par le commendement de Sa Majesté »…

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73. Gosselin LENOTRE (1857-1935) historien. Manuscrit autographe, 1931-1933 ; cahier petit in-fol. de 95 pages in-fol. (qqs lettres et notes jointes). 200/250

Manuscrit d’études et articles de premier jet, notamment pour L’Écho de Paris. «  Ressouvenirs sur Victorien Sardou à l’occasion du centenaire de sa naissance, septembre 1831 » ; articles sur le château de Versailles, Santini, la terreur des rois, La Poignée de main du bourreau, Le père Élisée, la radiesthésie, le Chevalier de l’Air du Bois, etc. On joint qqs documents concernant André Castelot.

74. LITTÉRATURE. 17 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 250/300

Émile Augier, Pierre-Jean de Béranger, Anatole France, Edmond de Goncourt (à Ph. Burty), Félicité de Lamennais (2), François Mauriac (2), Jules Michelet, Henry Murger, Charles Nodier, Sainte-Beuve, Sully-Prudhomme (2), etc. ; et une note faussement attribuée à Voltaire.

75. LITTÉRATURE. 15 L.A.S. 150/200

Alfred Arago, René Benjamin (3 à L. Artus, 1938-1941), Pierre Benoit, Henry Bordeaux (2), Paul Féval (carte de visite), Anatole France, Émile Littré (5), Jules Michelet.

76. LITTÉRATURE. 12 L.A.S. ou P.A.S. 100/150

Paul Bourget, Gaston Calmette, Francis Charmes, Victor Cherbuliez, Jules Claretie, François Coppée (quatrain), Léonor Mérimée, Mills Clifford, Charles de Montalembert (2), Jean Rameau (2).

77. LITTÉRATURE. 30 lettres, la plupart L.A.S. 500/700

Henry Bataille, Ernest Beulé, Willem Bilderdijk, Vicente Blasco Ibanez, Jules Claretie, Georges Courteline, Anatole France (2), Gyp, Abel Hermant (2), Alphonse de Lamartine, Pierre Larousse (2), Charles Leconte de Lisle, Jacob van Lennep (longue lettre autobiographique), Pierre Loti (2), Maurice Maeterlinck, Frédéric Masson, Catulle Mendès, Paul Meurice, Athénaïs Michelet, Frédéric Mistral, Anna de Noailles, Évariste Parny, Marie de Régnier, Jean Richepin, Rosemonde Rostand, etc. On joint 2 l.a.s. par Carolus-Duran et Cham (comte de Noé).

78. LITTÉRATURE.Environ 80 lettres ou pièces, la plupart L.A.S., dont plusieurs adressées à Gustave Samazeuilh. 600/800

Edmond About, Maurice Barrès, Gérard Bauër (3), Henry Becque (photo dédic.), Pierre Benoit (3), Tristan Bernard (2, dont une à Jules Lemaitre), Pierre Boulle, Éd. Bourdet, J. Claretie, Albert Cohen, G. Courteline, F. de Croisset, Alphonse Daudet (à F. Coppée), A. Demaison, P. Déroulède, Émile Deschamps, R. Doumic (2), Ad. d’Ennery, Claude Farrère, G. Faure, R. de Flers, Robert Godet (sur G. d’Annunzio), E. Henriot, Ph. Hériat, Eugène Labiche, Lamennais, Maurice Leblanc, P. Louÿs, Hector Malot, Félicien Marceau, Camille Mauclair (6 l. à Samazeuilh, parlant notamment d’Ernest Chausson, et un poème), F. Mauriac, A. Maurois, Catulle Mendès (2), Henry Miller, Frédéric Mistral, H. de Montherlant, Paul de Musset, F. Porché, Paul Reboux (21), Henri de Régnier (et quatrain), Jules Romains, Rosemonde et Jean Rostand, A. Salacrou, G. Simenon, Jules Supervielle, baron Taylor, M. Toesca…

79. LITTÉRATURE. Environ 140 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. adressées au littérateur Louis Tridon, et montées sur ff. à en-tête de l’Asile national des Convalescents de Saint-Maurice. 200/250

Jean Aicard, Th. de Banville, Bertol-Graivil, Marie de Bovet, H. de Bornier, Maurice Bouchor, Paul Bourget, Paul Brouardel, Léon Cladel, J. Claretie, François Coppée, Antoine Cros, A. Daubrée, Henri Deloncle, Dujardin-Beaumetz, Ch. Grandmougin, Lucie Grange, Paschal Grousset, Yves Guyot, Edm. Haraucourt, Émile Hennequin, E. d’Hervilly, Gustave Le Bon, Eug. Ledrain, L. Léouzon Le Duc, Jules Lermina, Richard Lesclide, A. Naquet, Frédéric Passy, Jean Rameau, Benjamin Raspail, Ambroise Rendu, Charles Richet, Albert de Rochas, Clémence Royer, Maurice Rollinat, Th. Roussel, Saint-Yves, André Theuriet, Léo Trézenik, Louis Ulbach, Léon Valade, G. Vicaire, etc.

80. LITTÉRATURE A-K. Environ 250 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 500/700

Amédée Achard, Louise Ackermann (12), Juliette Adam (3), Paul Adam, J. Andrieux, P. Anjubault, Théodore Anne (6), E. Augier, J. Autran, Th. de Banville, J. Bapst, P.J. Barbier, M. Barrès, F. Bataille, Fr. Baudry, L. Belmontet, A. Belot, L. Berardi, A. Bernheim, A. Bernède, E. Bersot, Berthevin, F. Beslay, G. Bibesco, Edm. Biré, Alex. Bisson, F. de Boisgobey, H. de Bornier, F. Brunetière, Hippolyte Buffenoir (4), W. Busnach, G. de Caillavet, Gaston Calmette (3), E. Caro (3), Castagnary, H. Céard, A. de Cesena, Champfleury, F. Charmes, V. Cherbuliez, A. Chéruel, Ch. Chincholle, Jules Claretie (5 et ms), V. Cochinat, L. Combes, F. Coppée, J. Corblet, L. Cordier, Cucheval-Clarigny, Cuvillier-Fleury, F. de Curel, P. Dalloz, E. Daudet, P. Decourcelle, L. Delisle, A. Delpit, P. Déroulède, Ch. Deslys, A. Didron, Léon Dierx (4), Ch. Dormeuil, P. Dubois, Maxime Du Camp, A. Dumas �ls, V. Duruy, G. d’Eichthal, L. Énault, G. d’Esparbès, P. Ferrier, O. Feuillet, P. Féval, A. Franklin, L. Gatayes, André Gill, Ph. Gille, P. Ginisty, J. Grand-Carteret, Ch. Grandmougin, A. Granier de Cassagnac, A. Gréard, Albert Grenier (10), H. Gréville, A. Grün, Gyp, L. Hachette, L. Halévy, G. Hanotaux, E. Havet, G. d’Heilly (3), V. Herbin, G. Hervé, H. Houssaye, A. Karr, Paul de Kock, H. Kowalski, etc.

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81. LITTÉRATURE L-Z. Environ 350 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 600/800

Édouard Laboulaye (11), Louis Lacour, Paul Lacroix, H. de Lapommeraye (3), V. de Laprade, Laurent-Pichat, H. Lavedan (3), Ernest Legouvé (7), Jules Lemaître, H. Lemoine, J. Lermina, P. Leroy-Beaulieu, Léo Lespès, L. Liard, St. Liégeard, P. Limayrac, G. Larroumet (photo dédic.), L. de Loménie, P. Loti, Ch. Louandre, Madier-Montjau, F. Magnard, René Maizeroy (ms), Félicien Mallefille (7), A. Mame, Edmond de Manne (8), comte de Marcellus (2), H. Martin, Adrien Marx (3), H. Meilhac, Mélesville, Catulle Mendès (3), Albert Mérat (4 poèmes), J. Méry, A. Meyer, A. Michiels, Mme Mirbeau, F. Mignet, A. Millaud, T. Monod, Charles Monselet, X. de Montépin, G. Montorgueil, Émile Moreau, M. Morhardt, Ch. Morice, A. Nisard, Ch. Nuitter, Éd. Pailleron, G. Paris, Frédéric Passy, G. de Pawlowski, G. Perrot, G. Picot, J. Pichon, E. de Pompery, Prévost-Paradol, Ed. Plouvier, R. de Pont-Jest, Quatrelles, Edgar Quinet, Mme Rattazzi, L. Read, Ph. Régnier, Joseph Reinach (5), P. Révoil, X. de Ricard, G. Rivollet, Roger-Milès, H. Roujon, E. Rousse, V. Sardou, S. de Sacy, H. de Saint-Albin, H. de Saint-Georges (3), Saint-René Taillandier, P. de Saint-Victor, F. Sarcey (3), V. Sardou (3), A. Scholl, A. Second, Armand Silvestre (ms), J. Simon, A. Soubies, Frédéric Soulié, Laurent Tailhade, A. Tardieu, P. Templier, Thalès Bernard, A. Theuriet, A. Thérive, L. Ulbach, Émile Verhaeren, P. Véron, Louis Veuillot (2 et ms), Villemessant, F. Villot, E.M. de Vogüé, F. Wey, Albert et Pierre Wolff, E. Yemeniz, etc. On joint qqs brochures, photographies et portraits (série de portraits gravés d’académiciens par Kastor).

82. LITTÉRATURE A-D. Environ 320 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 600/800

Paul Achard (4), M. Allem, H. d’Alméras, Denys Amiel (3), O. Aubry, Cl. Anet, L. Bailby (5), J. Bainville, H. Barbusse, Victor Basch, H. Bataille, A. Baudrillart, M. Barrès, G. Bauër (7 et ms), Hervé et René Bazin, E. Beau de Loménie, Nicolas Beauduin (16 à N. de La Houssaye), Maurice Bedel (21), R. Béhaine (3), A. Bellessort, Pierre Benoit (4), René Benjamin, Léon Bérard (3), M. Berger, Jean Bernard, A. Berry, Ph. Berthelot, Louis Bertrand (7), L. Besnard, C. Bloch, Gabriel Boissy (3), J. de Bonnefon, H. Bordeaux, J. Boulenger, Ed. Bourdet, Eugène Brieux (10), M. Brion, J. Breitbach, Jean Brunhes, C. Campinchi, A. Capus, C. Cé, G. Cesbron, M. Chadourne, A. Chamson, J. Charpentier, J. Chastenet (3), Cl. Chauvière, G. Charensol, L. Chaigne, A. Cim, R. Clauzel, R. Coolus, J. de Coquet, Michel Corday (2 et ms), G. Courteline, Cl. Couturier, F. de Croisset, Pierre Dac (2 mss), Daniel-Rops, P. Daninos, A. Decaux, M. Deguy, M. Dekobra, Lucie Delarue-Mardrus (et 5 cartes), Gilles Deleuze (4), J. Deval, Ch. Dobzynski, Aug. Dorchain, Jean Drève, M. Druon, H. Duclos, Georges Duhamel (4), Édouard Dujardin (3), Ph. Dumaine, J. Dutourd, H. Duvernois, etc. Plus qqs photos et doc., dont un dossier sur les tournées de conférences d’André Castelot.

83. LITTÉRATURE E-K. Environ 170 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 500/600

Raymond Escholier (3), G. d’Esparbès, Émile Fabre (3), Chériane Fargue, Claude Farrère (5), M. Favalelli, E. de Fels, G. Ferrero, Charles-Théophile Féret (5), P. Fierens, A. Flament, Théo Fleischmann (3), Charles Foleÿ (4), Paul Fort, A. de Fouquières, Bernanrd Frank (ms de souvenirs sur Rouen), Funck-Brentano, Max Gallo, L. Ganderax, M. Garçon, C. du Gast, Pierre Gaxotte (3 et ms), Yves Gandon (7), Maurice Genevoix (2), H. Ghéon, L. Gillet, Daniel Gillès, P. Ginisty, U. Gohier, J. Grand-Carteret, L. de Grandmaison, B. Grasset, Julien Green, Fernand Gregh (et dossier), S. Groussard, Jean Guirec, Sacha Guitry, J. Guitton, Y. Guyot, Gyp, Daniel Halévy (notes sur le compagnonnage), P. Halary, Gabriel Hanotaux, R. d’Harcourt, M. Harry, M. d’Hartoy, Max Heller (3), F. Hellens, Henri-Robert, Abel Hermant (ms), J. Henric, Paul Heuzé, Karl Hillebrandt, Charles-Henry Hirsch (ms), Lucien Hubert (ms), D. Huisman, E. Jabès, E. Jaloux, A. Keim, Henry Kistemaeckers (4), etc. Plus un dossier joint concernant la souscription pour l’épée d’académicien de René Huyghe (une centaine de lettres ou pièces).

84. LITTÉRATURE L-P. Environ 260 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 500/700

J. de Lacretelle, Jean Lacroix, Ch. Lafaurie, G. de La Fouchardière, A. Lang, Armand Lanoux (3, plus tps corrigé, et 6 convocations à l’Académie Goncourt), Léo Larguier, H. Lavedan, Ph. Lebesgue, Morvan Lebesque (2 et ms), M. Leblond, Georges Lecomte (5), F. Lefèvre, Jeanne Lenglin, H.R. Lenormand, R. Leriche, Lucien Lévy-Bruhl (3), Geo London, Ossip Lourié (2), G. Lonzac, E. Ludwig, L. Madelin, Maurice Magre (26), M. Maindron, J. Maheu, H. Malo, Léopold Marchand, M. Martin du Gard, H. Massis, A. Mathiez, C. Mauclair, Marcelle Maurette, F. Mauriac, Ch. Maurras, P. Mille, Francis de Miomandre (2 et ms), H. Miropolski, Frédéric Mistral neveu (et ms), R. Moirant, H. Mondor, M. Montégut, H. de Montherlant, G. Mourgue, V. Muselli, C. Nadal, P. Neveux, Paul Nicollet (ms d’un roman, Le Journal de Bobby), P. de Nolhac, Angiolo Silvio Novaro (5), R. de Obaldia, J. d’Ormesson, Ch. Oulmont, Pierre Pascal (5 et épreuves), Steve Passeur (ms), Derek Patmore, Charles Péguy (page autographe), J. de Pesquidoux, G. de Peyrebrune, R. Peyre�tte, L. Pierre-Quint, G. Pioch, J. Pirenne, Ch. Plisnier, Léo Poldès, Mario Pollutien (poème), Mathilde Pomès (3 et poème), Fr. Porché, M. Prévost, Maurice Privat (ms), Jean Psichari, R. Puaux, Eug. Pujarniscle, etc. Plus un dossier concernant la préparation d’un Cahier de l’Herne consacré à D.H. Lawrence (lettres de H. Bianciotti, M. Alphant, J. Borel, Fl. Delay, L. Finas, V. Forrester, E. Jabès, J. Lacarrière, R. Laporte, P. Quignard, H. Raczymow, J. Réda, etc.).

85. LITTÉRATURE R-Z. Environ 120 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 300/400

G. Rageot, P. Raynal, P. Reboux, R. Recouly, J. Réda, R. Régis, Henri et Marie de Régnier, Maurice Renard, Jehan Rictus, Émile Ripert (2 et ms), J. de Romilly, Agathe Rouart-Valéry (4), Roger-Ferdinand, Jules Romains, A. Roussin, J. Rousselot, J.H. Rosny aîné, Rosemonde Rostand, André Rouveyre, Jules Roy (4 et photo dédic.), J. Rueff, A. Salacrou, Th. Sandre, J. Sarment, J. Sarrailh, A. Sauvy, Ed. Schuré, Edmond Sée (5), P.H. Simon, R. Stéphane, A. Tarride, J.J. Tharaud, A. Thérive, L. Thomas, Maurice Toesca (4), Franz Toussaint, O. Uzanne, J. Valmy-Baysse, A. Vandal, Jean-Louis Vaudoyer (3), Clément Vautel (5 et ms), Pierre Varenne (9 et ms), A. Willemetz, Willy, Émile Zavie (4), etc. Plus un dossier joint de dédicaces à Paul Vinson (J. Cassou, E. Henriot…), et de lettres et documents de journalistes.

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86. LITTÉRATURE. Environ 300 lettres, la plupart L.A.S., adressées à Jean-Claude Lamy, 1970-2006 ; formats divers, enveloppes. 600/800

Importante correspondance adressée à Jean-Claude Lamy, écrivain, journaliste et chroniqueur pour Le Figaro, France-Soir et Midi Libre, fondateur du Cercle Gaston Leroux. Cette correspondance amicale et littéraire est principalement constituée de messages de remerciements pour les portraits biographiques d’écrivains qu’il trace à travers des entretiens pour Le Figaro. Lamy est félicité pour ses succès dans la presse et pour ses ouvrages, en particulier Arsène Lupin, gentleman de la nuit (1983), René Julliard (1992), Mac Orlan, l’aventurier immobile (2002), Françoise Sagan, une légende (2004), Prévert, les frères amis (2008, récompensé par le Goncourt de la biographie). Quelques courriers lui soumettent des suggestions de lectures et de nouveaux auteurs à découvrir pour ses chroniques, ainsi que de la documentation et des éclairages pour ses biographies. Des échanges avec des maisons d’édition abordent ses projets de publications… Ses correspondants sont en grande partie des écrivains, des journalistes, des éditeurs, mais on trouve aussi de jeunes auteurs, des artistes, des gens de lettres, des diplomates, des politiques et des personnalités diverses. Citons notamment  : André Balland (4), Maurice Baquet, Hervé Bazin (17), Pierre Belfond, Pierre Bergé, Yves Berger (3), Hubert Beuve-Méry, Édouard Bonnefous, Pierre Bordas, Alain Bosquet (2), Édouard Boubat, Christian Bourgois, Freddy Buache (2), Jacques Canetti, Michel del Castillo, Jean Cayrol, Anne-Marie Cazalis (4), Miriam Cendrars, Madeleine Chapsal (3), Noëlle Châtelet, Georges-Olivier Châteaureynaud, Andrée Chédid, Jacques Chessex (2), Bernard Clavel (10), Albert Cohen (2), Yves Courrière (4), Pierre Daninos (9), Régine Deforges, Maurice Druon, Claude Durand (2), Jean Dutourd, Françoise d’Eaubonne (5), René Fallet (3), Daniel Filipacchi, Max Gallo (3), Michel Georges-Michel (4), Maurice Girodias, Paul Guth (8), Catherine Hermary-Vieille, Francis Lacassin, Armand Lanoux, Jacques Lanzmann (5), Jacques Laurent, Emmanuel Le Roy Ladurie, Roland Lesaffre, Bernard-Henri Lévy (2), Léo Malet (3), Tristan Maya, François Mitterrand, Pierre Moustiers (2), François Nourissier, Jean d’Ormesson, Alain Peyrefitte (2), Jean Piaubert, Patrick Poivre d’Arvor, Pierre Rosenberg, Jules Roy (2), Robert Sabatier (17), André Soubiran (3), André Stil, Henri Troyat, Frédéric Vitoux (2), Louise Weiss, Étienne Wolff, Françoise Xenakis, etc.

On joint  : quelques dossiers préparatoires pour ses articles, un tapuscrit de Jean-Marie Rouart d’env. 360 pages avec corrections (Le Goût du malheur, Gallimard, 1993), le scénario tapuscrit d’un télé�lm de Pierre Prévert (Le Perroquet du fils Hoquet, 1964), 4 livres, 2 recueils de partitions, diverses brochures et plaquettes, coupures de presse, etc.

87. Pierre LOTI (1850-1923). L.A.S., à un ami ; 1 page et demie in-8, en-tête Commandant du Javelot. 120/150

Il n’a pas envie de courir : « Je suis seul chez moi, accablé et tout près de l’abîme. Peut-être vous demanderai-je de ne pas monter aux Trois-Couronnes vendredi avec vous, mais venez tout de même, vous monterez sans moi et je serai heureux de vous serrer la main en passant »… On joint une photographie signée de Loti en uniforme militaire avec ses décorations (carte postale).

88. Pierre LOTI. L.A.S., à un « cher maître » (peintre) ; 2 pages et demie petit in-4. 100/150

En faveur du jeune peintre Membrard. « Je ne sais si je vous suis connu ou inconnu, sympathique ou le contraire ; à tout hasard je viens vous adresser une requête […] Vous avez en ce moment à juger l’œuvre d’un peintre de mon pays, nommé Membrard qui a envoyé au salon deux toiles […] C’est un jeune, un débutant, qui est marié, qui a une famille à soutenir, qui est recommandable hautement à tous les points de vue ; pour lui, l’épreuve présente est d’un intérêt capital »…

89. Pierre LOUŸS (1870-1925). L.A.S. « P.L. », Dimanche soir [24 mars 1916], à Louis Loviot ; 2 pages et demie in-12, enveloppe. 120/150

Sur la Bibliothèque de l’Arsenal. « Si vous étiez abonné au Temps – mais à quoi êtes-vous abonné, Seigneur ! pas même au téléphone ! – vous auriez lu dès ce soir un article bien remarquable de M. Gaston Schefer sur un des plus précieux “rayons” de la Bibliothèque de l’Arsenal. C’est en vain que vous tentez de dénigrer vos chefs et de représenter cette vénérable maison comme une turne où personne ne connaît la valeur des livres. Lisez cela et vous verrez au contraire combien le conservateur s’entend à choisir, parmi cinq cent mille bouquins, le coin du bibliophile ». Le prochain numéro de la revue [Revue des livres anciens] étant déjà en préparation, il pense qu’il faudrait « clicher nos premières planches chez Fernique dès cette semaine », car il aimerait avoir les photos sous les yeux avant d’achever les articles…

90. André MALRAUX (1901-1976). L.A.S., Paris Lundi 11, à une dame ; 1 page et demie in-8, en-tête Le Ministre d’État chargé des Affaires Culturelles. 100/120

« La valise va donc vous apporter Le Siège de La Rochelle. C’est un puzzle, et il peut être monté pour former une très grande gravure. Il y a de grands vaisseaux, et des petits personnages. Ceux-ci sont nombreux, pour que chacun vous remercie de l’une des mille bonnes grâces avec lesquelles l’Ambassadeur et vous m’avez accueilli »…

91. Raïssa MARITAIN (1883-1960). L.A.S. « Raïssa », Versailles 18 janvier 1918, à sa chère Élisabeth [de Groux] ; 3 pages in-8. 120/150

Son retard à écrire « a pour cause la mort du petit Jean François, le chagrin et la fatigue. […] Votre lettre m’est très douce bien que je ne mérite pas que vous cherchiez à “mériter” davantage une affection que vous possédez déjà. Dites aussi à votre père que nous sommes heureux, Jacques et moi, de trouver en son cœur un écho à la sympathie qu’il nous inspire »…

On joint une l.a.s. de Pierre Chapon à la même ; plus 2 l.a.s. de Mme Camille Erlanger à Léon Bailby.

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92. Anne Boutet, Mademoiselle MARS (1779-1847) actrice. L.A.S., à l’architecte Visconti ; 2 pages et demie in-8, adresse (manque le bas du f. d’adresse sans perte de texte). 150/200

Au sujet de l’aménagement d’une maison : « Il s’agit de savoir si l’on pourrait faire de jolies écuries, c’est à vous maintenant à séduire par le plus joli plan du monde et à ne pas effrayer par l’apperçu de la dépense parce que quoique riche, nous savons compter ». Elle le prie de se rendre chez Demidoff où il rencontrera M. de Mornay, à qui il faudra glisser « que Mme Feuchère sera bien fâchée de n’avoir pas conclu l’affaire de l’achat avant son départ […] et qu’à la vérité Melle Mars ne s’était pas décidée sur le champ à vendre »…

93. Jules MASSENET (1842-1912). L.A.S., en voyage 8 février 1906, à un ami ; 4 pages in-8 (carte de visite autogr. jointe). 100/120

« C’est entendu à propos de Mlle Brozia & du portrait… (ce dont je suis très honoré). Mlle Brozia chante avec beaucoup de succès à l’Opéra Comique (la Traviata) et elle possède une voix aussi chaleureuse que sa beauté est parfaite »…

94. Giacomo MEYERBEER (1791-1864). L.A.S., Nice 12décembre 1857 ; 1 page et demie in-8 (fente réparée). 250/300

Au sujet du projet de fonder à Nice une école pour le chant choral, projet qui lui paraît « en effet très utile, car un des plus grands écueils pour la bonne exécution en province des grands opéras est l’insuf�sance des chœurs. […] La quantité & la qualité manquent ». D’après les idées que lui a exprimées son correspondant « sur la direction à imprimer aux chœurs et à l’orchestre dans les études des ouvrages de la scène lyrique », il le juge « très capable d’être à la tête d’une pareille école pour le chant choral, & je pense que vous y obtiendriez des résultats tout à fait satisfaisants ».

95. Frédéric MISTRAL (1830-1914). Poème autographe signé, À Ludovic Legré. Responso, Maillane 12 juin 1860 ; 2 et 2 pages in-8 ; en provençal. 1.500/1.800

Beau poème de 32 vers en réponse à un poème de Ludovic Legré, à F. Mistral, couvidacioun, écrit de Marseille le 10 juin 1860, que Mistral a recopié avant son propre poème ; les deux poèmes ont paru dans l’Armana prouvençau de 1861. Legré invitait le « Brave felibre de Maiano » à venir à Marseille pour la fête et la procession de la Fête-Dieu avec l’ami Aubanel… Mistral lui répond :

« De moun Maiano toun Marsiho, Moun bèu, s’èro pas liuen coume es, Aurièu moun cor sus la grasiho De t’ana vèire aqueste mes »…

Mistral �nit en faisant appel à la science héraldique de Legré pour qu’il dessine son blason, en mettant une cigale d’or dans l’azur de notre Provence…

96. Frédéric MISTRAL. L.A.S., Maillane 29 avril 1862, [à Joseph Roumanille] ; 4 pages in-8. 400/500

Très belle lettre de soutien à son ami Roumanille qui connaît de graves problèmes d’argent, et se trouve au bord de la faillite. Il prend la plus vive part à son chagrin, et s’insurge : « qu’est-ce que cette société, cette prétendue civilisation pour laquelle on est tenu de professer tant de respect ? C’est donc une bande de voleurs et d’assassins. Comment peut-on recevoir dans ses mains le dépôt d’un pauvre diable qui vient à vous les yeux fermés, lorsqu’on sait que demain un gouffre engloutira votre maison ! Je vois de plus en plus que Proudhon avait raison  : la propriété, c’est le vol. Affreux ! Mais, mon ami, ne désespère pas ! Il est impossible que tu perdes tout ». Ses parents, et ses amis si dévoués, seront toujours là pour l’aider, et il ne doit surtout pas oublier que « ce qui est vraiment ta raison d’être, c’est ton talent quotidien, que la maladie seule pourrait te ravir. Mais Dieu n’est pas sans pitié ; – c’est ton intelligence, ton instruction, ton activité, qui te resteront quoiqu’il arrive, et qui te sauveront »… Il le convainc de reprendre courage, de se relever et de régler ses dettes envers Aubanel : « tu lui es redevable de l’argent dont tu t’étais fait le dépositaire. C’est malheureux, mais tu le lui dois, à moins de te déclarer à son égard en faillite, ce que tu ne peux vouloir faire. Du cœur et du courage ! »…

97. Frédéric MISTRAL. 2 L.A.S., Maillane 5 et 10 septembre 1862, [à Joseph Roumanille] ; 4 pages in-8 et 4 pages in-12. 800/1.000

Préparatifs de la fête félibréenne des Jeux Floraux d’Apt, où se déroulera un concours de poésie avec remise de diplômes. Il a adressé au maire d’Apt une copie du diplôme du concours de poésie provençale, et lui demande d’écrire à Roumieux

« pour lui annoncer son triomphe, et lui demander s’il vient avec nous ». Girard vient aussi. Il a rédigé son discours : « Si ces banqueteurs viennent m’embêter de toasts à l’anglaise ou à la française, comme à Nîmes […] je ne répondrai pas, c’est tout. C’est bien assez de mon discours solennel ». Ranquet a obtenu le second prix du Cantique, et la première mention de l’éloge. Mistral a remercié « le maire de la Tarasque. Mais je le crois si bouf� de sa charge qu’il ne doit pas se douter de la vilainie que nous avons sur le cœur ». Il donne le texte et la maquette du diplôme pour les Jo Flourau de Santo Ano d’At, et pense qu’il faudra environ une quinzaine d’exemplaires. Il trouve Roumanille bien patient avec le curé d’Apt : « à ta place je le laisserais grouiller dans quelque affreux cantique français ou aptésien, et je ferais chanter les stances Anaïsenco sur la place publique, sous le ciel du Bon Dieu »…

…/…

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Il lui demande d’ajouter au diplôme les noms de tous les membres du jury, selon la volonté du maire d’Apt  : Aubanel, Crousillat, Gaut, Legré, Mathieu, Mistral, Roumanille  ; de plus le maire, désirant que les membres de la commission arlésienne signent avec lui, il faudra ajouter une mention pour eux et laisser assez de place à leurs signatures. Le maire veut 18 exemplaires ; et le diplôme devra être décoré des armoiries d’Apt. Il faut supprimer du programme des archéologues le débat sur l’orthographe provençal, et il recommande chaudement de faire chanter Anaïs [Rose-Anaïs Gras, future Mme Roumanille]… Il ajoute que L’Armana est fait : « c’est le compte-rendu d’Apt, mon discours, les pièces couronnées, l’épithalame de Legrè, des Anaïsenco, et ce qui nous reste de l’an passé »…

On joint une page de notes autographes. Roumieux désire voir �gurer dans l’Armana le Noël de sa femme, Li dous nistoun, paru dans le Libre calendau d’Aubanel, etc.

98. Frédéric MISTRAL. L.A.S., Maillane 23 septembre 1862, à Joseph Roumanille ; 3 pages in-8. 400/500

Belle lettre. Il prépare l’Armana, pour lequel il ne lui reste à faire « que le récit des Jeux Floraux, les Statuts du Félibrige, et un petit mortuorum. ». De son côté Roumanille doit avoir 5 pièces de Floret, Wyse, Lacroix, Dumas et Bourelly, « tout cela transcrit par moi ». Il lui demande de faire venir d’Apt au plus vite : une pièce de Thouron, l’Éloge de la Provence de Girard et les strophes du maire d’Apt qui ont ouvert les Jeux Floraux ; de demander à Aubanel 2 pièces, dont Le Sonnet du Vaucluse par Legré et Aubanel ; de demander à Gaut l’envoi de quelque chose ; « Tu as le Cantique et les poésies Anaïsenco ». Si cela ne suf�sait pas, ils trouveront toujours quelque chose… Il lui demande des nouvelles de ses amours avec Rose-Anaïs Gras (future Mme Roumanille), sœur du poète Félix Gras, et tente de le rassurer : « tout ira pour le mieux, il faut laisser ré�échir le père. […] L’essentiel, c’est de conserver le charmant et précieux amour d’Anaïs, avec ce talisman tu passeras partout, avec cette clef d’or tu sortiras de tous les labyrinthes »…

99. Frédéric MISTRAL. L.A.S., Maillane 15 octobre 1862, à Joseph Roumanille  ; 4 pages in-8 à son chiffre avec vignette (cigale) et la devise Lou soleu me fa canta. 400/500

Belle et longue lettre pour la préparation de l’ARMANA PROUVENÇAU 1862. Il espère qu’il a bien reçu les matériaux qu’il lui a fait suivre, et se plaint de la longueur des pièces qu’on leur envoie à publier : « nous sommes envahis. Que faire ? Je ne t’ai pas envoyé le quart de ce que j’ai reçu. Je te communique seulement l’indispensable – on �nirait par prendre l’Armana pour un lieu d’aisance ». Octavien Bringuier par exemple, en plus de longues pièces, lui a envoyé une copie de son Noël : « Que vient-il me chanter Noël ? Les Noëls me sortent des yeux, il me semble que ce thème est usé jusqu’à la corde… assez de noëls comme ça ! Je vous en prie, Messieurs Tout le monde sait que J.C. est né à Bethléem »… Par contre il voudrait d’autres pièces d’Anaïs [Rose-Anaïs Gras, future Mme Roumanille]. Il s’épuise à lui faire des copies des pièces qu’on lui envoie : « C’est un métier d’ours, je n’en puis plus ». Il ne tient pas encore à publier les statuts du Félibrige, submergé par la charge de travail : « des Jeux Floraux à n’en plus �nir, des discours, etc. Puis dans la Farandoule de Mathieu quelque chose », etc. Il lui reproche d’avoir dit à Mme Roumieu « que Grivolas me gâtait. À quoi cela sert-il ? […] tu as fais un commérage qui m’a peiné, et qui n’a aucune utilité » ; il lui fait des suggestions pour libérer de l’espace dans l’Armana…

100. Frédéric MISTRAL. L.A.S., Maillane 9 janvier 1863, [à Joseph Roumanille]  ; 4 pages in-8 à son chiffre avec vignette (cigale) et la devise Lou soleu me fa canta. 400/500

Il lui demande d’envoyer la « Réponse » sur l’orthographe du provençal à quelques personnes dont il fait la liste : « cela amusera et instruira », ainsi qu’à « tous les félibres de la Tiero du gai-sabé, de la Tiero historique, des Sciences et des amis, de tous ceux en un mot qui s’intéressent à nous a�n de les ferrer sur la question orthographique. Il faut en adresser quelques exemplaires à Legré et le charger de les placer dans les synodes orthographisants ». Faut-il aussi envoyer un exemplaire de cette « Réponse » aux principaux journaux de Provence ?... Thouron a reçu une belle lettre de félicitations du préfet du Vaucluse pour ses succès aux Jeux Floraux d’Apt : « À voir comment parle le préfet, et le cas qu’on fait de nos jeux �oraux, nous avons fait une très heureuse acquisition dans Thouron : il est le lien qui nous renoue avec les vieux et les morts. C’est un ancien élève et ami de Raynouard. Il sait beaucoup de choses sur nos auteurs »… À propos de la femme de Roumanille : « Comment vont tes amours, et que pense Anaïs de tout ça ? C’est du bonheur pour sa jeune gloire »…

101. Frédéric MISTRAL. Poème autographe signé, À la Coumtesso de Semenow, Maillane [novembre 1866] ; 2 pages et demie in-8 ; en provençal. 1.000/1.200

Joli madrigal dédié à la comtesse Marie de Semenow, composé de 5 huitains, recueilli en 1876 dans Lis Isclo d’or : « O Coumtesso gènto,

Estello dóu Nord »…

102. Frédéric MISTRAL. L.A.S., 24 février 1870, à Alphonse Tavan ; 2 pages in-8. 300/400

Il ne veut pas aller à Marseille, où il a pourtant été convié par Dauphin : « Ces exhibitions de ma personne, en parades du Félibrige, m’inspirent de plus en plus la plus grande répugnance. Je ne cherche que retraite, recueillement et loisir pour mes travaux. Je comprends vos enthousiasmes de jeunes gens et de néophytes ; mais moi, j’ai besoin de repos. […] je ne refuse qu’en mon nom. Roumanille et Aubanel accepteront peut-être, […] mais ne comptez pas sur moi. Certes j’ai assez fait pour la cause, ce me semble, et ce n’est pas grand égoïsme que de se réserver un peu d’isolement. Il faut d’ailleurs qu’on s’habitue à se passer du Capoulié, et que les personnalités se développent »…

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103. Frédéric MISTRAL. 7 L.A.S., Maillane 1870-1908, à Jules Giéra ou son épouse ; 11 pages in-8, 2 cartes de visite, une carte postale, 2 enveloppes. 1.500/2.000

Belle correspondance à son ami Jules Giéra, puis son épouse. Jules Giéra était le frère du poète Paul Giéra, un des fondateurs du Félibrige  ; notaire, il possédait à Châteauneuf-de-Gadagne le château de Font-Ségugne, où fut fondé le mouvement.

6 mai 1870. Il avertit son ami Jules qu’il part une semaine en Gascogne pour «  l’inauguration de la statue de Jasmin ». À son retour, il ira passer « un jour ou deux au castel de Fontségugne »… 25 juin 1870 : « J’envoie à mon bon ami Jules et à sa jeune femme mes félicitations les plus vives et mes meilleurs souhaits. Je voudrais jeter sur vos têtes toutes les rouges �eurs des grenadiers de mon jardin  ; mais Font-Ségugne a plus de �eurs et d’ombre qu’il n’en faut pour le bonheur d’un couple. Font-Ségugne a même des rossignols et des cigales grecques – plus �ns chanteurs d’amour et plus discrets surtout que l’essaim des Félibres »… 26 juillet 1897. Il avertit son « cher théosophe » qu’il ne pourra intervenir en sa faveur auprès du Petit Marseillais  : «  Je ne connais pas les directeurs de cette feuille commerciale et j’ai même des raisons particulières pour ne rien leur demander », depuis qu’ils refusèrent la publication que leur proposa Félix Gras de ses Rouge dóu Miejour : « Comme cette œuvre était félibréenne ils la refusèrent quoique écrite dans leurs idées politiques. Et puis le Temps de Paris �t l’honneur de son feuilleton au roman du Capoulié et l’Amérique �t un très grand et juste succès à la même publication. Donc je ne puis rien demander à ces marchands de camelote pour les nouvelles couches arrivées au plaisir de lecture ». Au sujet des travaux de théologie de Giéra : « Je suis trop occupé pour te parler dignement de tes beaux et grands travaux sur les hautes et suprêmes questions religieuses. Demeuré en telle matière à ma grosse foi de charbonnier, je laisse aux docteurs en théologie le devoir et le droit d’émettre un jugement sur tes splendides élucubrations ». Il regrette cependant qu’il n’ait pas poursuivi son rêve de jeunesse de fonder « une abbaye absolument provençale – qui se serait peuplée bien sûr de vieux félibres et de jeunes illuminés de Ste Estelle ». En ce qui concerne le cinquantenaire du Félibrige, ils en reparleront en 1904. Au dos, il ajoute 5 lignes en provençal au sujet du Père Hyacinthe… [1895]. Carte en provençal félicitant son ami pour son livre La Lettre tue (1895), et le taquinant : si le Pape était resté en Avignon, « nous aurions le Vatican sur notre rocher, et toi comme cardinal à Font-Ségugne ! »… 25 avril 1898, condoléances à Mme Giéra pour le décès de son mari, « mon vieil ami Jules Giéra que je salue dans la mort et dans la lumière de Dieu »… 14 avril 1904, à Mme Giéra, qui, à l’occasion du cinquantenaire du Félibrige, désire l’inviter à déjeuner à Font-Ségugne « avec les principaux dignitaires du Félibrige. Je suis extrêmement touché de cette gracieuseté », mais il la décline, car on ne peut savoir combien et quelles personnes viendront à la fête, « et leur nombre peut être fort grand. Parmi ces personnalités, poètes, écrivains en renom, reporters, étrangers de distinction, artistes, etc. qui faudra-t-il inviter ? qui faudra-t-il éliminer ? ce serait fort embarrassant […] et c’est précisément pour éviter ces questions protocolaires de places d’honneur et de places de choix, que nous avons décidé de célébrer la fête en forme de pique-nique, comme dans les pèlerinages ! », ce qui évitera « l’inconvénient de diviser les félibres en catégories et de faire des mécontents »… Il lui propose d’offrir le café, « et laissons les pèlerins de Fontségugne se débrouiller […]. C’est bien assez que […] vous leur ouvriez votre paisible retraite » ; il viendra avec sa femme et leur bonne en omnibus, « et nous dînerons sur l’herbe comme tout le monde »… 13 mars 1908. Condoléances pour le décès de Mlle Claire Giéra « qui fut le dernier témoin de L’Heptaméron de Font-Ségugne et en son temps l’amie charmante des fondateurs du Félibrige »…

Reproduit en page 29

104. Frédéric MISTRAL. L.A.S. « F.M. » et L.A., [1872 ?, à Joseph Roumanille] ; 1 page et quart et 1 page et demie in-12. 250/300

Préparation de l’ARMANA PROUVENÇAU. Il vient de recevoir le premier fascicule des Fables de Marius Bourrelly : « C’est parfait de tout point, Bourrelly est en�n à la hauteur du nom que nous lui avons fait ». Il espère qu’il n’est pas trop tard pour en parler dans la Crounico : « tu choisiras celle qui te plaira le mieux et tu ajouteras à la �n : tira di Fables de Lafontaine en vers provençaux, en cours de publication »… – Il envoie d’autres instructions pour l’Armana : « Tu as raison pour l’Aubade Roumieux, imprime ses sonnets à sa �lle […], imprime surtout la pièce de sa femme qui y tient », etc.

105. Frédéric MISTRAL. 26 manuscrits autographes, la plupart signés de pseudonymes, [1873-1874] ; 95 pages in-8, avec ratures et corrections ; en provençal. 10.000/15.000

Important ensemble de proses en provençal pour l’ARMANA PROUVENÇAU de 1874.Breviàri de l’istòri de Prouvènço. Début de la petite chronologie provençale publiée en tête des almanachs, avec les 3 premiers

paragraphes, de 1500 avant Jésus-Christ à la « Prouvènço grèco » (1 p.).Crounico felibrenco, signé « Gui de Mountpavoun » (20 p.). Très intéressant récit de la naissance, de l’essor et de l’évolution

du Félibrige, et qui fête ses vingt ans… Mistral raconte sa fondation le 21 mai 1854 à Font-Ségugne, par sept amis, et rappelle les statuts du Félibrige pour garder le plus longtemps possible à la Provence sa langue, sa couleur, sa libre personnalité, son honneur national, etc.

Lou Nougat, signé « lou Cascarelet » (3 p.), exposé sur la spécialité provençale du nougat.Remoustranço di biou de la Camargo à Moussou lou Menistre de l’Interiour, signé « lou Cascarelet » (8 p.). Amusante lettre

des bœufs de la Camargue en faveur de la tauromachie, après l’interdiction des courses et combats de taureaux par le ministre de l’Intérieur…

Li quatre questioun, signé «  lou Cascarelet » (6 p.). Amusante histoire mettant en scène l’évêque de Marseille Mgr de Mazenod et le curé de Sant-Macèu ; celui-ci, ayant répondu aux quatre malicieuses questions de l’évêque, reçoit mille francs pour réparer son clocher.

…/…

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La leco, signé « F. Mistral » (2 p.). Chronique lexicologique sur le mot leco.Lou Sanctus, signée « lou Cascarelet » (2 p.). Amusante galéjade concernant le curé de la Majour.Lou sèti di Baus, signé « lou Cascarelet » (3 p.). Histoire du siège des Baux de Provence qui, alors que toutes les places fortes

de Provence étaient tombées entre les mains des Sarrasins, était la seule à tenir bon. Le valeureux prince Hugues, seigneur des Baux, �t balancer par-dessus les murailles, alors que la ville était réduite au dernier degré de famine, un cochon. Voyant cela, le prince Giro�e, émir de Constantine, décida de lever le siège…

Li mort, signé « lou Cascarelet » (2 p.). Farce : une nuit de Toussaint, des fêtards sortant du cabaret, se retrouvent dans le cimetière…

Lou teisserand e la Santo Vierge (2 p.). Légende provençale : Marie remet à sa place un tisserand malhonnête.La crèmo, signé « lou cascarelet » (1 p.). Histoire drôle.Li cigau, signé « lou Cascarelet » (3 p.). Galéjades et farces à Castèu-Nòu…L’aiòli (3 p.). Recette de la célèbre sauce provençale, au mortier ; c’est un délice, il n’y a rien de meilleur pour la santé, et c’est

la base d’un bon repas provençal…La crous, signé « lou Cascarelet » (1 p.). Après un sermon du curé de Vernegue, disant que chacun doit porter sa croix, Plantavin

porte sa femme : « Frères, je porte ma croix »…. Au verso, Mistral a copié un court poème de Carloun Rieu, Inscripcioun dou cementèri dou Paradou, et rédigé uen autre anecdote : Lou dòu (Le deuil), signée « lou Cascarelet ».

Li Sourneto de ma grand la borgno. La faveto, signé « Lou Cascarelet » (14 p.). Petit conte des Sornettes de ma grand-mère la borgne, histoire d’un vieux gentilhomme qui plante une petite fève, qui grandit si haut qu’il parvient à y monter pour aller jusqu’au Paradis, où il demande audience à Saint Pierre pour le prier de faire cesser la famine...

L’òli de cade, signé « lou Cascarelet » (6 p.). Conte provençal à propos d’un pâtre simple d’esprit, de trois pauvres brpulés dans un four, et d’une jarre d’huile de cade...

Li partido de l’iue, signé « lou medecin di toro » (1 p.). Petite chronique lexicologique sur les mots liéss à l’œil en provençal.Quàuqui metaforo poupulàri, signé « F.M. » (2 p.). Liste d’une cinquantaine de métaphores populaires en provençal…Lou coumandant Taillant, signé « Gui de Mount-Pavoun » (3 p.). Au sujet du commandant Taillant, « un enfant du Gard »,

qui tenait la forteresse de Phalsbourg en Lorraine.Devinaio populàri, devinette rimée sur l’olivier. La pereso, proverbe. Lou cant de l’ancelour, « sourneto de Lengadò » (extrait

de la Revue des langues romanes). Lou gau, la fedo e lou pijoun, signé « lou tout-obro », fable populaire. (2 p.).Li Cat, signé « lou Cascarelet », devinette au bas d’une épreuve corrigée du texte La Preguiero (1 p.).On joint 8 poèmes retranscrits de la main de Mistral pour le même almanach (10 p.) : La ribièiro de Cesse de Ch. Gleize,

La vigno en flous et L’oulivié en flous de Jean-Baptiste Gaut, La misèri de la vido en parler rouerguat d’A. Villié, L’egatado en parler narbonnais d’E. Gleizes, La dindouleto de F. Estre, Lou caire dóu fio d’Ernest Chalamel, et A-n-Ipoulite Duprat de Marius Bourrelly. Plus 18 autres manuscrits de poèmes (la plupart autographes signés, avec des corrections autographes de Mistral) par leurs auteurs : François Aubert (La proumiero Coumunion de Margarido, retranscrit par Joseph Roumanille), Charles Poncy (Une Noço prouvençalo), Marius Girard (Li Coupaire de bouis), Anfos Tavan (Calèndo et Ma fiho), Antoine-Blaise Crousillat (À la pichoto Antounieto Crousillat, Belugo, L’Innoucènci…), Camille Allary (A-n-Elo), J.-B. Garnier (Lou Moustié de Sant Benedet d’Aniano), Frai Teobald (L’Ange gardian, corrigé par J. Roumanille), Joseph Roumanille (Sant-Antòni, signé « Lou Cascarelet »), Charles Gleize (A moun fiéu Marius), Malachie Frizet (L’Astre), Gabriel Azaïs (Lou pastre), Louis Roumieux (A Roumanillo, signé « Jan de la Tour-Magno »), Félix Gras (À Th. Gautier), François Vidal (Vièi Quatrin, vièi Refrin), Ernest Chalamel (Lou Caire de moun fio et Impromptu, avec L.A.S. d’accompagnement à Roumanille), et Bonaventure Laurens (Lou Rèi di barrulaire, prose).

106. Frédéric MISTRAL. Manuscrit autographe, Avis au publi, [vers 1875 ?] ; 1 page in-8 ; en provençal. 300/400

Annonce publicitaire pour l’Armana Prouvençau, prévenant les commerçants, marchands, fabricants et les industriels qu’ils peuvent mettre de la publicité dans l’Armana Prouvençau qui est la publication la plus remarquée, la plus lue, la plus populaire de la région méridionale, répandue dans toutes les maisons et dans tous les coins des villes et des villages. C’est le Livre de Raison de la Provence…

Reproduit en page 31

107. Frédéric MISTRAL. L.A.S. comme « Président du Félibrige », Maillane 5 février 1876, au Préfet du Vaucluse ; 1 page in-4, timbre �scal. 400/500

« Je viens, au nom des poëtes provençaux mes confrères, vous prier de vouloir bien autoriser la formation d’une société littéraire […] Le Félibrige, hautement patronné par vous dans les mémorables fêtes de Pétrarque et glori�é à cette occasion par vos éloquents discours, serait heureux de recevoir de vous la consécration légale qui lui est nécessaire en raison de son développement et de ses manifestations, de plus en plus fréquentes »…

Reproduit en page 31

108. Frédéric MISTRAL. L.A.S., Maillane 13 août 1877, [à Joseph Roumanille] ; 3 pages in-8. 400/500

Sur la préparation de l’ARMANA PROUVENÇAU de 1878. «  Je viens de terminer mon appoint pour l’armana 1878. Il se compose de 17 morceaux de prose plus ou moins longs, plus ou moins sérieux, y compris la Crounico et le mortuorum. Ce sont généralement des petits récits historiques intéressants, piquants ou curieux. Je n’ai pas trouvé cette année la note drôlatique – tu la trouveras pour moi. Tu as du reste encore […] quelques petits contes de moi que tu n’as pas imprimé l’an passé »… Il

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part pour la Bourgogne début septembre, pour un mois environ, où il attendra les épreuves… Il va se rendre quelques jours à Aix pour y étudier avec Vidal « le format, le caractère et la disposition de mon Dictionnaire ». Il lui propose d’aller présider l’assemblée générale de la maintenance d’Aquitaine qui vient de se créer  : « nul autre que toi n’a autorité pour tracer aux nouveaux félibres la ligne de conduite qu’ils ont à suivre »… Il demande le retour d’exemplaires du Cartabèu, que plusieurs adhérents ont déjà reçu…

109. Frédéric MISTRAL. L.A.S., 8 septembre 1884, [à Joseph Roumanille]  ; 2 pages in-8, en provençal (lég. brunissure). 200/250

Il lui envoie le Mortuorum, ainsi que les vers de Clovis et la Crounico. Il faut que Mariéton signe, car il a fait un beau compte-rendu de fête, et se met en quatre pour le Félibre… Il parle des fêtes du Félibrige organisées à Paris…

110. Frédéric MISTRAL. L.A.S., 26 janvier 1888, [à Joseph Roumanille] ; 4 pages in-8 en provençal (petite tache). 200/300

Amusante lettre pleine de verve, au sujet d’un nouveau prétendant à la main de Thérèse Roumanille, �lle du poète et alors Reine du Félibrige, le jeune Raimbault, de Cannes. Il écrit tout ce qu’il sait de ce jeune félibre, qui travaille aux archives de la Préfecture. Il doit hériter de sa sœur, et de son père, architecte, homme sérieux et brave, etc. « Il semble que le blondin est bien mordu »…

111. Frédéric MISTRAL. L.A.S., Maillane 13 février 1897, au Sar Péladan ; 3 pages et demie in-8. 300/400

Belle lettre de remerciements au « Très Haut et très Illustre Sâr » qui lui a offert ses œuvres : « Ce que j’admire dans cette œuvre monumentale, c’est le développement continu de votre idée primordiale – qui est l’apologie du Beau et l’évangélisation de nos laideurs contemporaines par l’enseignement esthétique […] Vous avez démontré dans votre Prométhéide que vous avez la clef des initiations antiques et votre audace fut heureuse, lorsqu’elle restaura la trilogie d’Eschyle. […] Il y a dans vos livres tant de lumière infuse, tant d’idées courageuses, tant d’indépendance �ère, tant de nouveautés fécondes, qu’il y aurait de quoi causer péripatétiquement pendant les neuf jours des Éleusinies »…

112. Frédéric MISTRAL. Manuscrit autographe signé, Chapitre XXIII de la Genèsi ; 2 pages in-fol. ; en provençal. 400/500

Traduction en provençal, avec quelques ratures et corrections, des 20 versets du chapitre XXIII de la Genèse, publiée dans l’Armana provençau de 1897 : « 1. Saro visquè cènt-vint-e-sète ans »…

113. Frédéric MISTRAL. L.A.S., Maillane 18 novembre 1898, à une dame ; 1 page in-8 en provençal. 120/150

« Vous pouvez être tranquille ma bonne dame : je viens d’écrire au sénateur Mounié une lettre qui brûle les mains, comme on dit en provençal – et si Dona Teresa [Mme Francis de Croisset, « Reine du Félibrige »] nous retrouve dans un bureau de tabac en pleine Canebière, je veux perdre mon chapeau ! »…

114. Frédéric MISTRAL. L.A.S., Maillane 14 avril 1901, [à Monseigneur Perraud, évêque d’Autun] ; 2 pages et demie in-8. 150/200

Il le remercie de son livre sur L’Eurythmie et l’Harmonie dont il s’est délecté : « Ainsi devaient penser et devaient converser les platoniciens convertis par Saint Paul “au Dieu inconnu” »… Il évoque « la mort très chrétienne du poète Armand Silvestre » et la lettre qu’il avait écrite à ce sujet, publiée par Le Figaro (coupure jointe).

115. Frédéric MISTRAL. L.A.S., 11 avril 1906, à Mme Roumanille, libraire à Avignon  ; 1 page obl. in-12 (carte postale), adresse ; en provençal. 150/200

Il lui demande un abonnement d’un an à l’Armana Prouvençau pour la marquise Maria Licer, sociétaire du Félibrige, à Venise, à marquer sur son compte à lui. Mariéton a vu J. d’Arbaud qui est « très content de son prix et qui veut ré�échir tranquillement à l’élection de la nouvelle souveraine»…

116. Frédéric MISTRAL. L.A.S., Maillane 3 novembre 1907, à Mme Joseph Roumanille ; 2 pages in-8 en provençal. 300/400

Il a le regret de lui annoncer qu’il ne pourra poursuivre sa collaboration à l’Armana l’année suivante. « Je suis découragé et écœuré de voir dans cette publication félibréenne des vilenies comme la Saucisse de chien. Que voulez-vous que les gens pensent du Félibrige en voyant de telles cochonneries à côté des poésies que l’on vous donne ! ça valait la peine qu’avec le pauvre Rouma nous ayons épargné si souvent notre littérature des dégobillis marseillais ! »… Il a honte de voir sa production en telle compagnie : « C’est la �n de l’Armana ! Je vous demande pardon, mais je en peux pas m’empêcher de protester »...

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117. Frédéric MISTRAL. Manuscrit autographe signé de 3 poèmes, 1910 ; 1 page in-8 ; en provençal. 1.000/1.200

Trois inscriptions en provençal sur des monuments ou tableaux.Escri subre lou socle dóu buste de Berlu à Fourcauquié, quatrain pour le monument du félibre Léon de Berluc-Perussis à

Forcalquier (1910) : « À Leoun de Berlu, lou �ame e grand felibre »…Escri souto l’image de la grando Esclarmoundo, Coumtesso de Mount-Segur (1236), quatrain pour l’image d’Esclarmonde,

comtesse de Montségur : « De-longo Naturo reparo sì perdo »…Escri souto un tablèu representant la vendémi, deux quatrains sur un tableau représentant les vendanges : « Acò fai gau,

de vendemia / Li bèu rasin que pènjo i souco »…

118. Frédéric MISTRAL. Poème autographe signé, À Dono Marìo-Terèso (Madamo Francis de Croisset), rèire-rèino dóu Felibrige, pèr la benastruga dóu bèu pichot que vèn d’avé, 21 juillet 1911 ; 1 page in-8 au dos d’un faire-part de mariage ; en provençal. 500/700

Charmant sizain, publié dans l’Armana prouvençau de 1912, pour Mme Francis de Croisset, née Marie-Thérèse de Chevigné, reine du Félibrige, à l’occasion de la naissance de son �ls Philippe de Croisset (1911-1965) :

« Salut, o Rèino d’Arle ! Après la �our lou fru »…

119. Famille de MONTAIGNE. 25 lettres ou pièces, 7 sur vélin, XVIIe-XVIIIe siècle. 700/800

Procuration générale donnée par Geoffroy de Montaigne à son �ls Joseph (1601). Paiement par Joseph de Montaigne, sieur de Gayac, de 3.000 livres au couvent de la glorieuse Vierge Marie Nostre Dame de Bordeaux pour la profession de François de La Chassaigne (1619). Transaction entre Joseph de Montaigne, conseiller au Parlement de Bordeaux, et son beau-frère, Antoine Deydie sieur de Guitinières (1623). Mandement de Louis XIII concernant l’of�ce de conseiller au Parlement de Bordeaux d’Henry de Montaigne (1631). Testament de Madeleine de Montaigne, �lle de Joseph de Montaigne et religieuse au couvent de l’Annonciade de Bordeaux (1637). Nomination de Guillaume de Montaigne à la chapellenie en l’église de Saint-Just, diocèse de Saintes (1640). Lettres de Louis XIV pour l’of�ce de conseiller au parlement de Bordeaux pour François de Montaigne (1651). Transaction au sujet des frais funéraires de l’évêque de Bayonne, à laquelle prennent part, entre autres, Anne de Montaigne et Henry de Montaigne (1659). Mémoire de production des titres de noblesse de feu Guillaume de Montaigne (1666). Extrait du « livre des mortuaires » de la paroisse de Saint-Éloi de Bordeaux : inhumation d’Henry de Montaigne dans l’église métropolitaine Saint-André (1679). Diplôme de licence en droit canonique et civil pour Michel de Montaigne (Bordeaux 1687). Inquisition sommaire sur Michel de Montaigne avec sa prestation de serment d’avocat en la cour de Bordeaux (1687). Vente par Jean-Baptiste Michel de Montaigne de l’of�ce de conseiller clerc au parlement de Bordeaux dont son père Michel était mort revêtu (1736). Commission de marguiller pour faire la quête pour les captifs délivrée à Nicolas Michel de Montaigne (1764). Testament de Nicolas Michel de Montaigne (1771). Réclamation pour levée de séquestre du domaine de la Bigueresse, commune de Quinsac, appartenant à Marguerite Léontine Montaigne (an IX)…

120. Robert de MONTESQUIOU (1855-1921) poète. L.A.S., Neuilly 20 juin 1908, à Judith Gautier ; 2 pages in-4, enveloppe. 200/300

Il l’invite à la lecture « d’un fragment du livre que je consacre à la mémoire de Gabriel de YTURRI, livre tiré à peu d’exemplaires et qui ne sera pas publié. Les sentiments dont vous m’honorez me font vivement désirer, chère amie, de vous compter parmi ceux qui, par leur mérite et leur �délité, m’aideront à donner la solennité d’une commémoration à cette célébration d’un souvenir  »… [Gabriel de Yturri, �dèle secrétaire et compagnon de Montesquiou, meurt en 1905. Sa disparition laisse Montesquiou profondément affecté. Trois ans après sa mort, il fait publier à sa mémoire un recueil de témoignages, de poèmes et de correspondance, sous le titre Le Chancelier de fleurs, douze stations d’amitié, qui fut tiré à cent exemplaires].

On joint 2 L.A.S. de Jean Richepin à Judith Gautier, 1908 et s.d.

121. MUSIQUE. 9 L.A.S. de compositeurs et de chanteurs. 150/200

Francisque Delmas, Lucien Fugère, Charles Gounod (2), Jules Massenet, Eugénie Mauduit, Pol Plançon (2), Camille Saint-Saëns.

122. Alfred de MUSSET (1810-1857). L.A.S., Lundi 10 janvier ; demi-page in-8 à l’encre bleue (petite fente). 400/500

Il adresse à son correspondant « une loge qui arrive bien tard. […] Voulez-vous être assez bon pour me la renvoyer, dans le cas où elle arriverait mal à propos ? »

123. Anna de NOAILLES (1876-1933). L.A.S., Mercredi, à Winnaretta princesse de Polignac ; 2 pages in-8 à son adresse, enveloppe. 200/300

« Une lettre si touchante pour moi m’a bien émue – combien de temps encore dans cette vie de tristesse et de cataclysmes, pourrons nous vous exprimer ces sentiments de sûre et longue amitié qui sont un des trésors de la pauvre existence ! »… Elle donne l’adresse de Paul Valéry… On joint un menu autographe fantaisiste (Topage aux tifs…) et 2 cartes de visites autographes, dont une avec dessin d’un pot avec rosier.

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124. PEINTRES. 7 L.A.S. et 4 P.S. la plupart adressées à Gérard Bauër, 1958-1959. 200/300

Jean Carzou (2 cartes post.), André Dignimont, André Dunoyer de Segonzac (2), Olga Picasso… Gravures signées par Chantal Bécherel, Bernard Buffet (carton d’invitation), Quillivic et Man Ray.

125. PEINTRES. Environ 100 dessins signés, provenant du critique d’art Henri Corbière, plusieurs avec pensée ou maxime autographe de l’artiste ; techniques diverses, la plupart 31 x 21 cm. 200/300

Important ensemble de dessins (dont plusieurs portraits d’Henri Corbière) pour un projet de recueil de « Maximes de vie des grands peintres contemporains », provenant d’artistes du monde entier : Magda Andrade, R. Anguiano, G. Annenkov, Nina Brodsky, J.L. Capitaine, H. Chex, Chr. Christou, Favre de Thierrens, P. Franck, Juan Francès, Urs Hafner, G. Haynes, P. Jérôme, Kimsou, C. Klinkert, La Giraudière,Lai-Kui-Fang, H. Ledoux, E. Lipkowicz, V. Lissenko, E. Majewski, S. Mantoy, G. Piralian, J. Rey-Vila, C.Z. Ricci, E. Salazar, I. Tillers, P. Vajs, A. Wicks, etc.

126. PHOTOGRAPHIES. 70 photographies, la plupart de la série Galerie contemporaine ; montées sur cartes in-fol. avec légendes. 200/250

Portraits d’écrivains, artistes, savants, explorateurs, hommes politiques, militaires, etc. :T. de Banville, Cl. Bernard, L. Blanc, Cham, Champ�eury, Clemenceau, Coppée, F. David, P. Dupont, A. Gill, Grévin, Janin, Karr, Labiche, Fréd. Lemaître, Littré, Michelet, H. Monnier, Monselet, F. Planté, Renan, Rochefort, Sainte-Beuve, Thiers, etc. ; par les photographes Adam-Salomon, Bertall, Carjat, Mulnier, Nadar, P. Petit…

127. PHOTOGRAPHIES. 3 albums de la collection Félix Potin ; 3 albums oblongs in-fol., couvertures cartonnées. 100/150

500 célébrités contemporaines : collection complète de plus de 500 portraits, format carte de visite, classés par occupation (souverains, hommes politiques, militaires, hommes de lettres, artistes, etc.), avec de brèves notices biographiques imprimées en regard, et une table des matières. 510 célébrités contemporaines : 2 collections incomplètes recueillant, respectivement, quelque 440 et 300 portraits.

128. PHOTOGRAPHIES. 15 photographies, dont une avec dédicace a.s. ; formats divers. 100/120

Jean Cocteau (à l’exposition des peintres hongrois, Le Cannet 1957, dédicace passée), Jules Massenet (photogravure d’après Nadar), Arthur Rubinstein (6 photos d’après une émission télévisée), Kees Van Dongen (faux envoi), et 6 photos d’un pianiste.

129. POÈMES. 4 manuscrits divers, XVIIIe-début XIXe siècle ; 15 pages et un quart in-4. 30/40

Vers à M. l’abbé de B*** [Bernis] sur le traité de Versailles (octobre 1758) : « Des nœuds par la prudence, et l’intérêt tissus / Un système garant du repos de la terre »… Vers de la Comédie de Madame de Staal, extrait de la comédie de Mme de Staël Sophie ou les sentiments secrets (1786)  : « A votre âge souvent on ignore Sophie / D’un lien fortuné la douceur in�nie » … Fable. Le Berger, le chien et les loups (8 pages)  : « Certain berger dans sa tendre jeunesse »… Ode sur la naissance de Monseigneur le Duc de Bordeaux, copie du poème de Lamartine (1820) : « Grand Dieu, quand d’un roi qui va naître »…

130. [Paul POIRET (1879-1944) couturier]. Reçu, 10 juillet 1913 ; 1 page obl. in-4 en partie impr. 80/100

Reçu imprimé à son en-tête et adresse : Paul Poiret, couturier à Paris, au nom de la comtesse de Lubersac, pour la somme de 800 francs...

131. [Alexandre POUCHKINE (1799-1837)]. Manuscrit, Eugène Anéguine, roman en vers, par Pouchkine, juillet 1839 ; un volume petit in-4 de 4-164-3 pages, cart. d’époque vert avec dos cuir (dérelié). 500/700

Première traduction française du chef-d’œuvre de Pouchkine, restée inédite (la première traduction publiée d’Eugène Onéguine est celle par H. Dupont en 1847 dans les Œuvres choisies). Dans sa préface, le traducteur explique qu’ayant projeté un séjour en Russie, il avait commencé à apprendre la langue russe pour les besoins du voyage, mais ce travail devint vite un plaisir et même une passion : Pouchkine « devint mon maître de prédilection et dans ma tendresse et ma reconnaissance, j’ai voulu faire connaître aux Français l’exquise sensibilité de son âme, l’originalité et l’abondance de ses pensées »… Cette traduction d’Eugène Anéguine [sic], en prose, où manquent les strophes et passages supprimés par la censure, est suivie de 25 notes explicatives.

132. Guy de POURTALÈS (1884-1941). 3 L.A.S., 1939-1940, à Gustave Samazeuilh ; 8 pages in-8, une enveloppe. 200/250

Étoy (Vaud) 25 octobre 1939. Il continue d’écrire pour la presse mais se plaint de la censure. « Je me suis présenté 2 fois chez Paderewski sans être reçu. Il a été trop violemment agité par les événements de Pologne, me dit-on, pour recevoir ses amis. Mais je pense tout de même récidiver un de ces jours et je ferai votre message »… Montana sous Sierre (Valais) 16 février 1940. Condoléances sur la mort de Mme Samazeuilh. Il vient d’apprendre aussi la mort du critique musical Robert Brussel… Montana 2 avril. Il a appris son succès à la Radio, malgré la �n mutilée. « Quant au cas W., évidemment il reviendra sur l’eau à chaque nouvelle guerre. Et il y aura toujours des sous-Saint-Saëns. […] Je suis content d’apprendre que vous avez trouvé quelque chose d’intéressant dans mes Affinités. C’est un petit livre qu’on me demande souvent et qui est épuisé. Mais il contient quelques renseignements et documents qui peut servir »…

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133. Jacques PRÉVERT (1900-1977). P.A.S. avec dessins, Antibes août 1955 ; 2 pages in-8. 400/500

Dédicace sur la garde et le faux-titre de La Pluie et le beau temps : « A Marcelle Neveu Avec plaisir Jacques Prévert Antibes Août 1955 », et dessins à l’encre et crayons gras : la pluie, la lune, des étoiles �lantes et le soleil.

134. Pierre Joseph PROUDHON (1809-1865) le grand écrivain et théoricien politique. L.A.S., Paris-Passy 6 mars 1863, à Monsieur Pothé ; 2 pages in-8. 300/400

Il dresse la liste des ouvrages qu’il veut lui faire envoyer, mais dont une partie est interdite en France, dont De la Justice dans la Révolution, édition belge « augmentée de plus d’un tiers, et bien supérieure à celle de Paris »… Il ne publiera pas son livre sur la Pologne avant trois ou quatre mois… On joint une photographie par Dusacq & Cie (format carte de visite).

135. Giacomo PUCCINI (1858-1924). L.A.S., Milan 28 décembre 1895, au S. Francisco (?) ; 3 pages in-8 en italien (dernière page lég. salie). 700/800

Il le remercie de ses vœux et lui envoie les siens. Il est en plein travail, et commence le lendemain les pérégrinations : Rome 2 ou 3 jours, puis Turin pour commencer les répétitions : La Bohème sera jouée dans les tout derniers jours de janvier ; Rome vers le 10 février, puis Naples…

136. Élisabeth Félix, dite RACHEL (1821-1858) actrice. L.A.S., Lundi soir 5 octobre 1840, à M. Milbert ; 1 page in-4, adresse. 300/350

Elle arrive de Montmorency, et ne peut accepter le rendez-vous qu’il lui propose demain à 4 heures avec M. de Cherval car elle joue demain soir, et c’est l’heure où elle se rend habituellement dans sa loge. Elle les prie de l’excuser et espère un prochain rendez-vous plus propice…

On joint 4 L.A.S. d’acteurs ou actrices : Constant Coquelin, Mounet-Sully, Réjane, Cécile Sorel.

137. Henri de RÉGNIER (1864-1936). Manuscrit autographe signé, Londres, Vue de Londres, [1925] ; titre et 10 pages petit in-4, cartonnage rouge avec pièce de titre sur le plat sup. 400/500

Manuscrit de premier jet sur Londres, première partie de la Vue sur Londres parue dans la Revue des deux mondes du 1er août 1925 et recueillié dans Vues (Le Divan, 1926), depuis la traversée de la Manche : « Je suis debout sur le pont du bateau qui fend une manche maussade »… ; évocation par Régnier de ses rapports avec la langue anglaise ; le voyage en train jusqu’à Londres ; promenades dans Londres, évocation des rues et premières impressions…

138. Jules RENARD (1864-1910). L.A.S., 21 décembre 1899, à Lucien Descaves  ; 1 page in-12, adresse (carte pneumatique). 100/150

Ils ne sont pas libres mercredi soir. «  J’ai tâché, jusqu’au dernier moment, d’arranger les choses. Il n’y a pas eu moyen. Voulez-vous m’envoyer votre carte pour que j’aille voir Les Chapons le plus tôt possible »…

139. Georges RIBEMONT-DESSAIGNES (1884-1974). 6 L.A.S., 1933-1963, au compositeur André Jolivet  ; 12 pages in-4 ou in-8. 300/400

Vendôme 24 septembre 1935, au sujet de son poème Marche funèbre, mis en musique par Jolivet dans son cycle de mélodies Romantiques ; il se remet à écrire, et parle de ses obligations de « chef (!!!) de famille (!!!) »… Villar d’Arène 23 décembre 1936, au sujet de sa pension de famille de Villar d’Arène, où il regrette de ne pouvoir l’accueillir, son existence dif�cile (« quand on n’est pas capitaliste ! »...)... Saint-Jeannet 9 octobre 1957, au sujet de ses émissions de radio consacrée aux mouvements artistiques les plus actuels, pour lesquelles il souhaite interviewer Jolivet, rappelant les « temps héroïques où nous nous rencontrions avec Desnos, Varèse, Carpentier »… 26 mai 1960, il lui envoie un texte (dactyl. jointe : L’Oiseau dans sa cage) de présentation de son Concerto de Flûte à France Musique, et parle de ses projets d’émissions… 18 septembre 1963, il souhaite interroger Jolivet dans le cadre d’une série d’émissions sur « L’homme tuera-t-il les hommes ? »… On joint le tapuscrit (6 p. in-4) des questions de Ribemont-Dessaignes sur ce thème, avec annotations et réponses autographes d’André Jolivet.

140. Jacques RIVIÈRE (1886-1925). 4 L.A.S., Genève 1918, [à Robert Godet] ; 10 pages in-8. 250/300

3 mai 1918. Il croit comme lui qu’il sera indispensable de faire un livre sérieux sur Debussy, « notre plus grand musicien », mais ce n’est pas urgent : « Je n’ai pas lu les nécrologies auxquelles vous faites allusion ; mais je me doute bien qu’elles devaient être doublement funèbres. L’Illustration a osé écrire, paraît-il, que Debussy était mort “au moment où il commençait à être apprécié par les jeunes musiciens.” C’est monumental »… Mais il faut « laisser tomber » toutes ces bêtises, et attendre la �n de la guerre : la N.R.F. serait obligée d’en ajourner la publication à cause de ses dif�cultés d’imprimerie… 11 mai. Il convient d’assister au vernissage, et ensuite « causer de notre affaire »… Lundi. Il propose un rendez-vous jeudi, « vendredi et samedi je suis de nouveau à Lausanne »…

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141. Jules ROMAINS (1885-1972). 3 L.A.S., 1918-1919, à Claude Autant-Lara ; 4 pages in-8 ou in-12, 2 adresses. 150/200

Nice 7 octobre 1918. Il accepte d’être parmi ses collaborateurs « à une condition néanmoins, c’est que votre revue ne s’intitule pas of�ciellement “cubiste”. J’ai beaucoup de sympathie pour les cubistes. Mais il est impossible de laisser dire que mon art s’identi�e au cubisme. Ou bien, si vous le préférez, attachez-vous à montrer à vos lecteurs, dans un avant-propos, que l’unanimisme et le cubisme vous paraissent deux manifestations parentes, quoique distinctes, de l’esprit moderne, et qu’il y a lieu de les associer dans votre effort de propagande »… 31 octobre : il envoie pour la revue un poème « entièrement inédit, et récent. C’est une chose courte, mais à laquelle je tiens. Il a besoin, pour prendre sa valeur, d’une mise en page avantageuse »… [25 avril 1919]. Il redemande ce poème six mois plus tard. « On me demande des vers de différents côtés, et le manuscrit me fait besoin »...

142. Jules ROMAINS (1885-1972). Manuscrit autographe, Diderot précurseur, [1963] ; 6 pages in-4 avec ratures et corrections, montées sur onglets et reliées en un vol. demi-chagrin rouge à coins. 500/700

Éloge de Diderot, pour célébrer le 250e anniversaire de la naissance de Diderot, paru à la « une » des Nouvelles littéraires du 19 décembre 1963, sous le titre Le Précurseur. Romains distingue chez Diderot « les découvertes, les actes de clairvoyance divinatoire », le « courage obstiné, patient », sa défense de la raison « contre les excès desséchants du rationalisme »… Il le loue d’avoir accordé « une valeur spéciale à certaines données de la conscience morale naturelle, et […] dans un style qui annonce celui de Kant »… Précurseur aussi en matière politique, Diderot était « beaucoup plus foncièrement démocrate que Voltaire, qui s’est toujours mé�é de la masse inculte. Il avait beaucoup mieux que Rousseau le sens du réel et du possible. Il pouvait s’amuser d’une vision utopique, mais non point en être dupe »… Passant rapidement sur sa contribution à la littérature dramatique, Romains fait de Diderot le fondateur de la critique d’art  : «  il n’est pas sûr que les merveilleux morceaux de pataphysique sublimes que provoque en 1963 la plus modeste exposition de toiles, n’apparaissent pas plus obsolètes et comiquement folâtres que les Salons de Diderot »… Et de terminer par l’écrivain et son style, « restés parmi les plus modernes (au sens où Baudelaire entendait ce mot). Là encore il a montré la richesse de ses ressources, et la faculté de se diversi�er, au risque de manifester des traits apparemment contradictoires »…

143. ROSE-CROIX. Antoine de LA ROCHEFOUCAULD (1862-1959) peintre et mécène de la Rose+Croix esthétique. 2 L.A.S., 1892, au peintre Alexandre Séon ; 2 et 3 pages in-4, la seconde à vignette et en-tête Geste esthétique dite : Salon & Soirée de la Rose-Croix, une enveloppe (qqs petits défauts à la première lettre). 500/600

Intéressante correspondance au sujet de l’organisation du Premier Salon de la Rose-Croix à la galerie Durand-Ruel (20 mars 1892).

Lundi. Il lui annonce une « nouvelle tuile » pour leur Salon : Anquetin s’est désisté, et il craint qu’une cabale soit organisée, visant à leur ravir le plus d’exposants possible : « Anquetin est l’intime de Renoir, de Degas et subit l’in�uence de Redon. Je soupçonne fort ces vieilles barbes d’avoir intimidé Anquetin et d’autres  »… Anquetin souhaitait que l’exposition de la Rose-Croix soit faite exclusivement « en faveur de son groupe ami, c’est-à-dire de Renoir, Degas, Cézanne, Bernard, etc. Ils auraient voulu être les seuls à paraître chez Durand-Ruel. Si Anquetin était un sans-talent, je l’aurais envoyé au diable, mais c’est un artiste et un vrai. De plus, je crains bien qu’avec lui ne �lent Maurice Denis, Ranson, etc. » Il l’invite à dîner « en tenue d’Artiste qui œuvre », pour résoudre le casse-tête de ces inextricables rivalités, qui l’inquiètent, « avec votre expérience, dans l’intérêt de l’Art-Dieu »… 20 janvier 1892. Il félicite Séon pour « la Carte du Salon qui sera l’Af�che », mais craint de perdre Maurice Denis : « Ah ! Ces Symbolistes, comme ils mettent au grand jour des idées étroites ! Dire qu’ils préfèrent rester grouper dans leur petit coin et même s’associer à des impressionnistes très-réalistes et très-matériels, que de se joindre à nous en vue d’une large manifestation d’Idéalité ! » Il critique leur exposition permanente rue Pelletier, qui mélange de bonnes toiles avec de grotesques extravagances, qui donnent « à cette exhibition l’allure d’un bazar de pacotille ». Il a été voir l’exposition de l’Hôtel de Ville  : « Là, la médiocrité banale et inintéressante dépassait toutes les bornes. Votre œuvre d’une sobriété et d’une élégance parfaites donnait une fameuse leçon de bon goût aux contemporains ». Il décrie le travail de René Gilbert, « ce blasphème à l’art décoratif », les « �gures prétentieuses de Blanche qui après avoir simultanément pastiché Boldini, Manet, et quelque peu Wistler, nous engauguine à présent par son dessin puérilement chatironné […] il nous faut espérer que la Rose+Croix sera préservée d’un tel dévergondage pictural »…

On joint un carton d’invitation d’honneur pour l’inauguration du Salon de la Rose+Croix, 9 mars 1892, signé par A. de la Rochefoucauld.

Reproduit en page 37

144. ROSE-CROIX. Joséphin PÉLADAN (1859-1918). 4 L.A.S., 1892-1910 ; 2 pages in-4 et 3 pages in-12 (2 à en-tête et vignette de la Rose+Croix), une adresse et une enveloppe. 400/500

[1892  ?, vignette et en-tête Geste esthétique dite : Salon & Soirée de la Rose-Croix) à un artiste  : «  J’invite votre S. Jean au désert & vous prie de m’adresser les indications de catalogue, nom, lieu, dimension, prix »… 1er avril 1897, à Léon Deschamps directeur de La Plume (vignette et en-tête de l’Ordre de la Rose+Croix du Temple et du Graal), le priant d’avertir M. Niederhausern-Rodo «  que son envoi resté en souffrance à la R+C, qui a fermé hier, court des risques, à être ainsi oublié »… [14.XI.1903], à Émile Soldi-Colbert, remerciant le « cher Hiérologue » de ses fascicules : « j’admire votre œuvre & j’y vois l’apologie évidente du spiritualisme universel. Vous avez établi l’œcuménisme des symboles, grande gloire  »… [7 février 1910] : « L’intransigeance est passionnante mais elle ne porte aucun fruit. J’en suis à rechercher le point de sagesse : car je grisonne »…

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On joint une L.A.S. admirative d’Albert Génin au sujet de Péladan et la Rose-Croix ; 3 cartons d’invitation aux Salons et Soirées de la Rose+Croix, et une image rosicrucienne  ; une af�chette en mauvais état du programme des Soirées de la Rose+Croix à la Galerie Durand-Ruel en 1892.

145. Claude-Joseph ROUGET DE LISLE (1760-1836). L.A.S., Paris 4 juin 1823, au marquis d’Argenson ; 1 page in-4, adresse. 300/400

« Mes circonstances me rendent indispensable un service que peut-être est-il en votre pouvoir de me rendre. S’il m’est permis de conclure un peu de bienveillance des choses aimables que vous avez eu la bonté de me dire, veuillez de grâce m’indiquer un moment, où, en me présentant chez vous, je ne courrai pas le risque d’être doublement importun. Si non, je réclame votre silence pour réponse »…

146. ROUMANIE. 13 brochures imprimées en français, roumain, provençal, italien et anglais, dont 7 avec envois a.s. à Joseph Roumanille, �n XIXe siècle ; dos cassés et petits défauts. 150/200

Vasile Alecsandri : Despot-Voda (Bucarest 1880), Poesii (vol. III, 1880), et Fontâna Blanduziei (1884), avec envois ; et Cântul gintei latine (Rome). – Cinq Poésies roumaines d’Alecsandri traduites par Alphonse Tavan (Montpellier 1886), avec envoi.

William C. Bonaparte-Wyse, On occasion of Roumania constituting herself a Kingdom. An Ode (Plymouth 1881), envoi. – Camille Laforgue, Brinde pourtat a la Roumanio (Montpellier 1881). – A Sa Majesta la Reino Isabeu de Roumanio, Lei Felibre de la Mar (Marseille 1883, envoi d’Alfred Chailan). – Carmen Sylva, conférence de Léonce Cazaubon (Paris, 1887) avec envoi. – La Littérature roumaine (essai bibliographique) d’E. Portal (Paris 1893).

L’Iòu de Pascas, armanac rouman per l’annada 1883 avec envoi d’Alph. Roque-Ferrier (Montpellier 1883). – Cant de Prouvenço mis en musique par Charles Amédée Mager [1884], avec envoi du compositeur (cartonnage d’éditeur).

147. Joseph ROUMANILLE (1818-1891) poète provençal et libraire. Manuscrits autographes pour Li Margarideto, [vers 1847] ; 7 pages formats divers. 500/700

Fragments de prose ou vers destinés à son recueil Li Margarideto, poésies provençales (Paris, Techener, 1847), avec indications pour l’imprimeur. L’ensemble comprend un texte sur la poétesse Lucretia Davidson, suivi de la traduction en français de son poème L’adieu de Moore à sa harpe ; un texte sur J.-B. Crousillat de Salon avec citation de 3 quatrains en provençal ; une traduction en français de La Sérénade (3 quatrains) de Ludwig Uhland, avec une brève présentation ; une brève présentation du poète italien Forti, avec le manuscrit original de son poème All’Italia ; une note sur le patois avec extrait du Tableau historique et littéraire de la langue de Mary-Lafon.

148. Joseph ROUMANILLE. 3 L.A.S., Avignon 1851-1872, à Léopold de Gaillard ; 10 pages in-8. 600/800

Belle correspondance au journaliste et littérateur Léopold de Gaillard (1820-1893). 28 août 1851. Il raconte sa décision de devenir libraire, motivée par les procédés rapaces de son éditeur. Pourtant ses livres « ne se sont pas trop mal vendus, grâce aux bienveillantes sympathies que j’ai rencontrées auprès de nobles âmes comme la vôtre ! – Ma popularité, mon dévouement à la sainte cause du droit et de la justice, ma Muse, pauvre chère enfant, qui a fait quelque bien, ses vers et ma prose, toujours si honnêtes, avaient amassé sou à sou une grosse somme, qui, sou à sou, est toujours tombée, depuis 9bre 1847, dans la caisse du maître, – pour n’en plus sortir […] Il faut que je vous aime bien pour vous dire toutes ces choses, pour vous ouvrir ainsi mon pauvre cœur »… 18 mars 1857. Il applaudit à son compte rendu des Traditionnelles de Reboul : « Le vieux Nîmois sera content de vous. [...] Ne voilà-t-il pas que ce cher Léopold, Leopoldissimus, a trouvé le moyen d’ajouter à cette couronne une petite margarideto de mon petit champ, cher pauvre coin de terre. Merci, merci »… Il admire fort sa Gazette de Lyon, et lui propose d’insérer une réclame : « C’est du sorgho, qu’un de mes amis a cultivé avec passion et succès et qui publie des observations qui rendront aux agriculteurs de grands services »… 21 mars 1872. « Les loups du Progrès et ceux de la Démocratie sont aux prises, mais pour de bon, et se disent leurs vérités en pleine place de l’Horloge, devant la galerie, qui en rit. Ainsi, dans la Rue des Crottes deux de ces honnêtes femmes se crachent leurs vérités à la face, se prennent aux cheveux, et s’administrent des fouitado sur la chair dodue et nue : c’est superbe ! »… Il transmet la prière de MM. Gros de fournir des « munitions »…

149. Joseph ROUMANILLE. L.A.S., Avignon 14 octobre 1854, à M. Maurel, secrétaire général du dépôt de la mendicité à Marseille ; 5 pages in-8, adresse. 500/600

Au sujet de l’orthographe de la langue provençale. Il a reçu La Gazette avec l’article de ce « cher Casimir » [Bousquet], qu’il ne trouve pas bon : « Il n’aborde pas le Parnasse provençal sans être armé de pied en cap, et tout bardé d’R, d’S et de CH, il va pourfendre des moulins à vent ». Maintenant que l’orthographe est à peu près �xée, « n’allez pas, pour le plaisir des grammairiens, faire de notre langue si douce, si mélodieuse, un charabia indéchiffrable, ressemblant plus à du cophte qu’à du provençal ». Ce n’est pas un congrès qui pourra �xer l’orthographe, et « trois hommes compétents, qui s’entendent et font abnégation de tout amour-propre, ont plus fait pour l’orthographe du dialecte que nous écrivons, que tous les congrès possibles. L’orthographe de nos Armana n’est certes pas irréprochable, mais en�n elle satisfait des grammairiens plus sérieux que l’ami Bousquet »… Un seul poète, Mathieu Lacroix, a obéi à la loi de Bousquet et en corrigeant son élégie « qui nous �t tous pleurer à Aix, […] mit du clinquant où il y avait de l’or, des quieu de got où il y avait des diamants… » Il évoque ensuite la pastorale que lui envoie Maurel et qu’il trouve charmante : « Vous nagez dans les eaux felibreuo », mais « Avignon n’est pas une ville de pastorales. Ce n’est pas dans ses habitudes. Le peuple faisait ici des crèches, et, le soir, se réunissait autour d’elles pour chanter des noëls de Saboly, de Peyrol, quelquefois ceux de Roumanille. Ces bonnes choses s’en vont. Tant pis pour nous ! La civilisation française tend malheureusement à nous enlever nos mœurs, nos fantaisies, notre langue »…

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150. Joseph ROUMANILLE. Poème autographe signé, Lou Vin claret ; 4 pages et demie in-8, en provençal. 500/600Long et truculent poème sur le vin, dédicacé à son ami le félibre Jean-Baptiste Gaut, publié dans l’Armana prouvençau

de 1857, qui se termine par cette morale :« Ai ! ai ! pàuri de nous ! quan a begu béura, Quau a fa de vers n’en fara ».

Reproduit en page 37

151. Joseph ROUMANILLE. 3 L.A.S. dont une en provençal, Avignon 1870-1890, à Jules Giéra, à Font-Ségugne ; 7 pages in-8. 500/700

Correspondance amicale. 11 avril 1870. Amusante lettre au « grand St Jean de Pathmos », qu’il accuse de faire des histoires et qu’il appelle à l’aide pour une publication : « j’aurai bientôt avalé la coupe de délires où tu m’abreuves, avalé jusqu’à la lie. Tu vois bien qu’en supposant ceci, cela, le reste, dans la solitude où tu médites, et dont les échos, si tu savais les interroger, te répondraient […] tu as supposé des insanités, dont je me serais fâché si je n’en avais pas ri. Aller supposer que Théo… Et que Rouma et parce que Théo… Oh ! St Jean, St Jean, ineffable apocalyptique, tu me donnes du �l à retordre, et tu soulèves une poussière de monades qui voile à mes yeux la sereine clarté du ciel. Si tu ne viens pas, ô solitaire sybarite, calmer cette tempête […] je ne puis me tirer de là, c.à.d. de la page 44 et 45, chaos où je me perds – dédale inextricable je ne sortirai pas sans ton �l sauveur, ô Ariane ! […] Si tu n’arrives pas vite, je jette aux chiens ma langue de félibre et ma plume de correcteur. Théo, lui, en sa qualité de poëte aux ailes de feu, pénètre et arrange ça avec grâce, aisance et facilité ; mais moi, pauvre poëte bourgeois que je suis »… Il le somme de venir : « ce n’est pas en cherchant des violettes à Fontségugne […] que l’on peut faire imprimer une œuvre pareille », etc. 22 janvier-6 février 1878, comptes et reçus d’envois de livres (sur papier à en-tête) ; il fait les comptes de son ouvrage La Vigne à l’école du phylloxera, théorie rationnelle de viticulture, que Giéra publia chez Roumanille en 1875 : « Voilà près d’un mois que je chiffre. Je n’en suis pas plus riche pour autant. Voilà la gloire […]. Il ne vaut vraiment pas la peine de se donner tant de mal pour ce cochon de public. Tu aurais dû battre monnaie, et c’est la monnaie qui te bat ». Il a 36 exemplaires à lui remettre : « Il faut les faire partir pour la gloire »… 13 novembre 1890. Truculente lettre en provençal, à son « bel ami de Dieu », qu’il appelle aussi, plus loin, « mon brave Lamennais ». Il lui adresse d’amusantes ré�exions sur la vie, l’Alpha et l’Omega, etc, pour tenter d’éclair et d’expliquer une situation. Il lui explique pourquoi il ne lui a pas dédié un ouvrage, revient longuement sur la dédicace à Jules Canonge, qu’il cite (poème), etc.

On joint 18 lettres ou pièces adressées à Jules Giéra, dont quelques-unes en provençal, par Théodore Aubanel (3), William Bonaparte-Wyse, Anselme Mathieu (2), Armand de Pontmartin (2), Clémence Royer, Anfos Tavan (3), etc.

152. Joseph ROUMANILLE. Manuscrit autographe signé, Avans-prepaus, Avignon 30 novembre 1873 ; 11 pages et demie in-fol. au crayon ; en provençal. 500/700

Préface à Las Vesprados de Clairac de Gabriel Azaïs (Avignon, 1874). Le manuscrit présente quelques ratures et corrections, et des indications à l’intention de l’imprimeur. Roumanille a aussi esquissé une lettrine au premier paragraphe ; il y a collé une vignette pour servir de modèle.

153. Joseph ROUMANILLE. 2 L.A.S., Avignon 16 octobre et 15 décembre 1876, [à Louis Roumieux]  ; 11 pages in-12. 400/500

À l’occasion du mariage de Mistral, qui eut lieu le 27 septembre, il prépare un numéro spécial de l’Armana. 16 octobre : il remercie son correspondant de lui réserver la primeur de la publication de ses chants qui paraitront aussi dans le Dominique. Il évoque ses dissensions avec Teodor [Aubanel] : « L’affaire a deux joues, comme tu sais, dont l’une est terriblement irritée et dont l’autre est pleine de miséricordieuse mansuétude »  ; il espère une réconciliation et voudrait qu’Aubanel lui-même demande de publier sa chanson dans l’Armana : « Assurément, si Teodor a quitté l’Armana, (et de quelle façon !), ce n’est pas moi qui l’y ai poussé […] j’ai fait pour le retenir dans le bercail, et puis pour l’y ramener, tout ce qu’il m’a été possible de faire ». Il voudrait que cesse cette « stupide et scandaleuse brouille » qui met mal à l’aise ses amis, qui lui reprochent de « priver les amis de Mistral et de sa �ancée d’une des plus jolies perles de la couronne tressée par les Félibres ». Le mariage ayant été avancé, l’Armana n’a pu être prêt avant, et pour le boucler, il doit reporter certaines publications à l’année prochaine. 15 décembre : « Adresse-moi donc quelque chose de moins chaud que ta chanson. Sortons un peu des jupes de ces demoiselles. N’as-tu point par là quelque chose de moins en�ammé, ne fût-ce qu’un sonnet inédit. Si c’est possible. Toutefois, Le Pont du Gard est imprimé et te représente très bien […] Cette année, nous avons, nous au moins, les invités, à célébrer les noces de Mistral. L’Armana qui a tant nocé ne saurait être muet quand le capoulié se marie »…

154. [Bernardin de SAINT-PIERRE]. Anne-Henri Cabot, vicomte de DAMPMARTIN (1755-1825) of�cier et littérateur. 2 L.A.S., 1790-1791, [à Bernardin de Saint-Pierre] ; 6 pages et demie in-4. 200/250

Belles lettres à l’auteur de PAUL ET VIRGINIE. Strasbourg 3 juillet 1790. « Je suis comblé de posseder Virginie aussi parce qu’elle le méritte, elle ne me quittera plus d’un seul instant, près d’elle je verserai ces douces larmes bien preferables a tous les plaisirs bruyants »… Les libraires « fourmillent de contrefactions des Études de la nature »… Il se reproche « davoir placé l’immortel Rousseau, parmi ceux que vous appellés vos ennemis. Je ne lui crois que des admirateurs et son erreur n’a point de motif coupable »… Uzès 25 avril 1791. « L’amant de Virginie, est devenu l’ami du bon Paria […] Je lui devrai tout, il m’apprit a fuir les erreurs, maintenant je lui dois de revoir dans quelles dispositions il faut chercher la vérité. Il n’est qu’un point dans lequel je reste un peu indecis, une bonne, une excellente femme contribue a mon bonheur, mais pour ettre très heureux il faut que le respectable St Pierre me continue quelques bontés, quelqu’estime »…

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155. George SAND (1804-1876). L.A.S., [Paris] 21 mars 1852 ; 1 page in-12. 250/300

« Vous m’avez remise à la �n des élections. Je n’ai pas abusé de votre bienveillance et je n’ai pas longtems à l’invoquer, puisque je pars pour le Berry. Ayez encore la bonté de me recevoir quelques instans »…

156. Maurice SAND (1804-1876) dessinateur, �ls de George Sand. 2 L.A.S., Passy 6 février et 6 mai 1882, à Juliette Adam ; 3 pages in-8. 700/800

Intéressantes lettres, relatives notamment à ses marionnettes et à la publication de la correspondance de George Sand. Il demande à Juliette Adam des nouvelles de son voyage à Moscou. « Pendant que vous étiez en pleines steppes de la petite et grande Russie [...] j’ai terminé mon roman �uvial et scienti�que » qu’il lui portera a�n qu’elle fasse des observations. « Un palais s’élève pour les marionnettes. Quand ça sera �ni ah ! on s’en paiera un peu de rire. Il n’y encore que ça dans ce monde, rire ! »... Il lui envoie le premier volume de la Correspondance de G. Sand, il vient de livrer copie du second à l’éditeur Calmann-Lévy qui lui demande le troisième, mais Maurice Sand souhaite auparavant « en offrir la �eur » à la revue de Juliette Adam : « nous sommes dans les années 1850-1852 et au moment de l’Empire, avec les lettres à Napoléon III et celle au Prince Napoléon. [...] Pour ne donner, comme la correspondance à Mad. d’Agoult, des lettres qu’à une seule personne, cela devient très dif�cile parce que c’est très mêlé au point de vue littéraire, politique et dramatique »...

On joint une lettre de Joséphine Calamatta [belle-mère de Maurice], 31 décembre 1874 ; une l.a.s. de Charles Sagnier, Nohant 27 mai 1876, parlant de la grande consommation de camomille de G. Sand [qui mourrait le 8 juin suivant]  ; plus 7 invitations adressées à Sagnier pour des représentations des Marionnettes de Maurice Sand.

157. [Spyro SPATHIS (1852-1941) maître de chapelle de l’église orthodoxe grecque de Paris, il harmonisa des chants byzantins]. Environ 65 lettres ou pièces, �n XIXe-début XXe siècle ; en grec, français, allemand, anglais ou arabe. 100/150

Passeports ; bulletin de notes universitaires ; diplômes ; brevet d’of�cier d’académie. Correspondance à lui adressée comme président de la Société Philharmonique à Athènes. Contrat pour la direction des chœurs de l’église orthodoxe grecque de Paris. Copies certi�ées de documents…

158. SPECTACLE. 30 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. (défauts à qqs l.). 300/400

A. Antoine, Sarah Bernhardt, Constant Coquelin (2), Coquelin Cadet (3), Marguerite Deval (portrait signé), C. Dormeuil, Béatrix Dussane (2), M. de Féraudy, Félix Galipaux (photo dédicacée), Mlle George (dictée), Yvette Guilbert (2), Lucien Guitry (2), Lugné-Poe (2), Mme Montansier, Émile Perrin (à Léo Delibes), Édith Piaf, Liane de Pougy, Réjane, Madeleine Roch, Cécile Sorel, Talbot, Talma (reçu a.s.), etc. Plus qqs documents joints.

159. SPECTACLE. Album de 95 photographies de personnalités (théâtre, cinéma, musique, sport), dont certaines dédicacées et/ou signées (qqs signatures impr.) ; la plupart formats carte postale. 120/150

Adamo, Aimable, Ch. Aznavour, Ricet Barrier, Marie Bizet, René Dorin, L. Dagover, Dalida, M. de Féraudy, Edwige Feuillère, J. Holt, L. Mariano, N. Mouskouri, Peters Sisters, Line Renaud, Tino Rossi, P.R. Willm, etc.

…On joint un lot d’une quarantaine de programmes (théâtre, musique), certains dédicacés, 1906-1969 (Mogador, Opéra-Comique, Théâtre Antoine, la Michodière, Monte-Carlo, Palais-Royal, etc.), et divers documents.

160. SPECTACLE. Environ 60 lettres ou pièces (la plupart L.A.S. ou P.A.S.) adressées à Édouard Morizot dit Doudou, régisseur général de l’Olympia, 1972-1994. 200/250

Belle correspondance, remerciements et hommages des artistes au régisseur de l’Olympia pour son travail et sa chaleureuse présence… Salvatore Adamo, Marcel Amont, Andrex, Isabelle Aubret, Hugues Aufray, Jacques Bodoin, Claude Bolling, Maritie Carpentier, Annie Cordy, Maïté Carpentier, Pierre Dac, Jean-Pierre Darras, François Deguelt, Pierre Delanoë, Colette Deréal, Pierre Douglas, Suzanne Gabriello, Xavier Gélin, André Hubert (avec portrait dessiné de Doudou), Marie Laforêt, Bernard Lavalette, Michel Leeb, Jean Mailland, Christian Méry, Alex Métayer, Paul Préboist, Alex Renard, Lionel Rocheman, Gérard Séty, Sim, Pierre Vassiliu, Rika Zaraï, etc.

161. Hippolyte TAINE (1828-1893). L.A.S., Paris 2 décembre [1876, à Eugène Poitou] ; 3 pages in-12 à son chiffre (lég. rouss.). 150/200

Il se défend d’avoir écrit que l’homme est naturellement méchant. « Je crois que l’homme est un animal dangereux, voilà tout ; qu’il y ait du bon en lui et aussi du mauvais, cela n’est pas contestable ». Mais il n’existe pas de balance pour véri�er si le bon l’emporte sur le mauvais. Les mœurs deviennent plus douces, le bien-être plus grand et les esprits plus sensés, « mais je ne fonderai jamais mon système politique, comme Rousseau ou Hobbes, sur l’hypothèse gratuite d’une bonté ou d’une méchanceté primordiale ». Taine est attaché à la méthode expérimentale qui doit suf�re pour conduire un esprit sincère à des opinions politiques et sociales tout autres que celles des révolutionnaires. « Peut-être est-ce là le terrain sur lequel des chrétiens peuvent donner la main aux philosophes ». Les sciences morales sont à refaire ou plutôt à faire par l’histoire, l’observation et l’expérimentation…

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162. Raymond de TOULOUSE-LAUTREC (1820-1888) écrivain, félibre majoral, mainteneur des Jeux Floraux, parent du peintre. 7 L.A.S., Saint-Sauveur par Lavaur (Tarn) 1878-1884, à Joseph Roumanille (une à Frédéric Mistral) ; 25 pages in-8, 3 à son chiffre couronné. 700/800

Belle correspondance sur ses amis félibres, l’Académie des Jeux Floraux et la Reine Élisabeth de Roumanie (Carmen Sylva).

Fête-Dieu [20 juin] 1878. Il espère le retrouver en Avignon, « vous l’un des initiateurs du mouvement si énergique et si beau du Réveil méridional. […] Voilà vos Oubreto si charmantes, si gracieuses et si fermes à la fois, vos belles �eurs odorantes […] votre poésie se ressent du lieu où fut placée votre presse – elle est saine, vivace, et c’est le caractère charmant de tout ce qu’écrivent ceux qui ont pris part avec vous à ce renouveau »… 31 octobre 1879. Il a été très touché de l’envoi de l’Armana, qui lui a prouvé qu’il n’était pas oublié par les amis qu’il a eu le bonheur de rencontrer à Montpellier. « Le souvenir de ces journées m’est toujours aussi agréable, et ma sympathie, tout naturellement acquise à la cause, n’a pu que s’agrandir quand j’ai connu ceux qui la soutiennent si bien »… Avec sa �lle aînée, trop souffrante pour rentrer à son couvent, il a lu et relu les quatre années qu’il possède de l’Armana, « vers et prose, légendes, contes et poésies, tant dans ma traduction que dans l’original »… 19 décembre 1881. « J’ai appris que notre ami et capoulié Mistral viendrait faire la Ste Estelle à Albi au mois de mai, pour encourager notre mouvement qui s’est si remarquablement accentué à Montauban. Venez aussi, je vous en prie, au nom de tous nos confrères qui seront heureux de vous acclamer comme un de nos premiers chefs »… [Février 1884, à Frédéric Mistral qui a noté en tête : « responso de M. de Toulouse sur M. de Rosny »], au sujet de la remise de lettres de maîtrise ès Jeux Floraux à la Reine Élisabeth de Roumanie : « l’Académie des Jeux Floraux, n’admet aucun intermédiaire entre elle et les personnes à qui elle décerne l’hommage de ses lettres de maître ès Jeux. Vous devez vous souvenir de la manière dont on a agi envers vous – une lettre du Secrétaire Perpétuel, l’invitation écrite de désigner le jour où il vous conviendrait de recevoir vos lettres de maîtrise, etc. Le haut rang de Sa Majesté la Reine Elizabeth, nécessitera sans doute des formes plus cérémonieuses et l’emploi d’une étiquette toute nouvelle […]. M. de Rességuier, notre secrétaire perpétuel, a longtems servi dans la diplomatie autrichienne ; il est donc très au courant de toutes les formules de cour, et je ne doute pas qu’il n’ait déjà employé ou qu’il emploie les moyens les plus courtois et les plus respectueux pour déposer aux pieds de Sa Majesté l’hommage rendu à son talent et à sa royauté »… 20 février 1884. Au sujet du poète roumain Vasile Alecsandri, et M. de Rosny, président de la Société ethnographique de Paris, qui a servi d’intermédiaire entre l’Académie des Jeux Floraux et la Légation de Roumanie à Paris… Mardi gras [26 février] 1884 : « l’Académie des Jeux-�oraux doit à son ancienneté, à son organisation par Louis XIV, sur le pied de l’Académie française (règlement et nombre des membres) d’attacher un grand prix aux témoignages d’estime qu’elle décerne ». Il craint que Jules de Rességuier ne puisse se rendre à Bucarest, et suggère de con�er à leur ami Alecsandri la remise des lettres de maîtrise à la Reine… Puis il parle de L’Union du Languedoc [journal monarchique du Midi]… 23 juillet 1884, Le choléra est à Arles, dans les Basses-Alpes, et près d’Avignon, et « nous sommes de cœur et de pensée, au milieu de notre chère Provence et du Comtat si aimé »... Il faut éloigner la pensée du �éau : « Le Félibrige ! C’est ce qui console et donne de la force »… On joint un imprimé (à Montpellier), échange d’épîtres en vers entre Théodore Aubanel et Carmen Sylva.

Reproduit en page 37

163. Ivan TOURGUENIEV (1818-1883). L.A.S., Paris rue de Rivoli, 210. Dimanche matin ; 1 page in-8 (marge sup. rognée, coin inférieur gauche manquant, sans toucher le texte). 600/800

Il prévient son correspondant qu’il s’est « un peu trop avancé en vous promettant la somme en question dans une dizaine de jours ». Il lui faudra dix jours de plus, mais il pourra alors absolument compter sur cette somme. Il le prie d’excuser sa trop grande précipitation…

164. Auguste de VILLIERS DE L’ISLE-ADAM (1838-1889). L.A.S., Paris 20 avril 1878, [à un imprimeur] ; 1 page in-8. 150/200

Madame de Cazis a « fait demander les épreuves. J’ai tenu à les revoir avec elle ; – ainsi, si elles sont prêtes, veuillez bien avoir la bonté de les donner au porteur ou de les envoyer au Café Guy (en face des Magasins du Louvre, rue de Marengo). Le bon à tirer sera donné ce soir en vous les réadressant »….

165. VOLTAIRE (1694-1778). L.A.S. « V », aux Délices 10 mars [1759], à son ami Nicolas-Claude Thieriot ; 2 pages in-4 (marques de plis, petites fentes réparées). 10.000/12.000

Extraordinaire lettre sur CANDIDE.« Jay reçu par le Savoyard voyageur, mon ancien ami, votre lettre, vos brochures très crottées, et la lettre de Madame Bellot.

Je vais lire ses œuvres, et je vous prie de me mander son adresse car selon l’usage des personnes de génie, elle n’a datté en aucune façon, et je ne scais ny quelle année elle m’a écrit, ny où elle demeure. Pour vous je soupçonne que vous êtes encor dans la rue St Honoré [chez La Popelinière]. Vous changez d’hospice aussi souvent que les ministres de places. Madame de Fontaine vous reviendra incessamment. Elle est chargée de vous rembourser les petites avances que vous avez bien voulu faire pour m’orner l’esprit.

Jay lu Candide. Cela m’amuse plus que l’histoire des huns [Histoire générale des Huns, des Turcs… par de Guignes (1756-58), 5 vol. in-4°], et que touttes vos pesantes dissertations sur le commerce et sur la �nance. Deux jeunes gens de Paris m’ont mandé qu’ils ressemblaient à Candide comme deux gouttes d’eau. Moy j’ay assez l’air de ressembler icy au Signor Pococurante. Mais Dieu me garde d’avoir la moindre part à cet ouvrage. Je ne doute pas que Mr Joli de Fleuri [le procureur général au

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Parlement de Paris, Guillaume-François-Louis Joly de Fleury] ne prouve éloquemment à touttes les chambres assemblées que c’est un livre contre les mœurs, les loix et la relligion. Franchement il vaut mieux être dans le pays des Oreillons que dans votre bonne ville de Paris. Vous étiez autrefois des Singes qui gambadiez. Vous voulez être à présent des beufs qui ruminent. Cela ne vous va pas.

Croyez moy mon ancien ami venez me voir. Je n’ay de beufs qu’à mes charues. Si quid novi, scribe. Et cum otiosus eris, veni, et vale ».

166. Émile ZOLA (1840-1902). L.A.S., Médan 20 décembre 1884, [à Alphonse Daudet]  ; 1 page et demie in-8. 800/1.000

«  Vous êtes bien gentil, mon cher ami, de penser encore à nous ». Comme il le lui a télégraphié, il est « tellement bousculé de travail pour terminer ce sacré bouquin [Germinal], que Paris me fait peur ». Il ira un soir voir Théodora pour retourner à Médan « au galop le lendemain matin », mais ne peut lui donner de date : « il vaut mieux remettre notre gueuleton à plus tard. […] j’aime mieux avoir la tête libre pour ne pas être trop grognon. Ah ! mon ami, ce ne sont plus des romans que nous faisons, ce sont des tours de force à y laisser la peau. Et dire que je m’extermine sur des virgules, en sachant parfaitement qu’on ne m’en tiendra aucun compte »…

On joint une carte de visite avec 3 lignes a.s. : « Avec mes bien vifs remerciements et une cordiale poignée de main Emile Zola ».

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Histoire, Sciences et Voyages

167. AFFICHES. 70 af�ches, 1789-1815. 700/800

Lettres patentes du Roi sur des décrets de l’Assemblée nationale. Adresse de l’Assemblée nationale aux citoyens des frontières. Décrets et bulletins de la Convention (numéraire, navigation, location de terrains des émigrés, réhabilitation de Calas, etc.). Lois (emprunt forcé, dépôts militaires, responsabilité des ministres, levée d’hommes, célébration des fêtes et dimanches, etc.). Instructions ou arrêtés de ministres, conventionnels ou administrateurs (devoirs des citoyens, emprunt, contributions, sépultures, gardes-champêtres, perte du port de Toulon, pensions et habillement des ecclésiastiques, triomphe de la Révolution, etc.). Avis de ventes, dont plusieurs de biens d’émigrés. Proclamation de Jean De Bry invoquant le 9 Thermidor pour jeter l’anathème aux hommes de sang. Proclamation au peuple piémontais par le général Jourdan (bilingue). Adresse aux habitants de l’arrondissement de Montreuil de leur sous-préfet (24 juin 1815). Etc. On joint une af�che relative aux péages (1741).

168. Denis Auguste AFFRE (1793-1848) archevêque de Paris, tué sur les barricades en juin 1848. L.A.S., 13 mars 1838, au Préfet Rambuteau ; 2 pages in-4, en-tête Archevêché de Paris. 120/150

Au sujet de l’Abbaye-au-Bois. Il le prie de « faire connoitre of�ciellement aux dames de l’abbaye au Bois les dispositions du conseil municipal. […] il est important que le conseil municipal leur accorde un prix proportionné à la valeur intrinsèque de l’édi�ce et aux dommages supportés par les religieuses par suite de la privation de leur chapelle ». Elles ont expliqué et estimé dans leur lettre les dommages subis, et attendent une proposition précise pour se décider…

169. ALGÉRIE. 42 lettres ou pièces, dont 10 signées par le baron Paul Rapatel, lieutenant général commandant les troupes en Afrique, Alger et au bivouarc de Cantaru 1836-1842. 150/200

Ordres généraux, lettres de service, arrêté du gouverneur général Clauzel : documents signés par les généraux Paul Rapatel, Franciade Fleurus Duvivier, Achille Baraguey d’Hilliers, vicomte Schramm, le colonel de Gaja ou des membres de l’état-major général.

170. René ALLENDY (1889-1942) médecin et psychanalyste. 4 L.A.S., 1936-1937, au compositeur André Jolivet  ; 4 pages in-8, et 4 pages in-12 (une à en-tête), 2 adresses. 150/200

22.IX.1936, refusant de faire une conférence sur l’inconscient et la musique : « je ne me sens pas capable d’aborder, même sous l’angle de l’inconscient qui est mon domaine, la musique que j’ignore autant que je l’apprécie, en profane. […] Pour étudier un objet comme la musique, sous l’angle de mes recherches personnelles, il faudrait un minimum de connaissances techniques en musique qui me manquent »… Il propose à Jolivet de venir parler à la Sorbonne dans les conférences qu’il organise « sur tous les sujets concernant les tendances nouvelles »… 9.X, il se réjouit que Jolivet accepte de « faire une conférence sur les tendances nouvelles de la musique »… 23.XI, sur l’audition d’une �ûte pendant la causerie.

171. ALPES. Manuscrit autographe signé par L. Griardel, Étude sommaire sur la frontière du Mont-Viso, au Mont-Thabor et sur la partie des territoires français et italien qui s’y rapporte, Chambéry 8 novembre 1878 ; cahier in-fol. de 44 pages plus couverture avec titre. 250/300

Étude géographique dans une optique de stratégie militaire. Y sont décrits et détaillés la ligne de la frontière franco-italienne, son aspect général, les contreforts et paysages qui la bordent, les cours d’eau qui y circulent, les voies de communication et passages sur le territoire français et vers l’Italie. En guise de conclusion, des considérations générales sur l’importance stratégique de la région…

172. [Georges, cardinal d’AMBOISE (1460-1510) homme d’État et prélat]. Manuscrit, Histoire de l’administration du Cardinal d’Amboise, grand Ministre d’estat en France où se lisent les effects de la prudence et de la sagesse politique […] par le Sr Michel Baudier de Languedoc, [XIXe s.] ; 261 pages in-fol. en 7 cahiers brochés. 60/80

Copie de l’ouvrage de Michel Baudier, gentilhomme de la Maison du Roi, conseiller et historiographe de Louis XIII, publié en 1634 à Paris, chez Ricolet.

173. ANCIEN RÉGIME. 3 P.S. (secrétaires), 1617-1781 ; 2 vélins obl. in-4, et 1 page in-fol en partie impr. à en-tête Corps Royal du Génie. 150/200

Louis XIII (12 octobre 1614, au sujet de l’of�ce de gruyer des bois dépendants de l’abbaye de Saint-Denis), Louis XIV (25 juillet 1711, autorisation à Mme Benoite Claudine de Cannesson des Mortiers d’être reçue parmi les demoiselles de Saint-Cyr), Louis XVI (23 septembre 1781, congé pour le lieutenant Anglès d’Auriac, contresigné par le maréchal de Ségur). On joint 1 L.A.S. du chancelier d’Aguesseau à l’architecte Beausire au sujet de son terrain.

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174. ANCIEN RÉGIME. 18 pièces, la plupart sur vélin, XVIIe-XVIIIe siècle (une de 1815). 150/200

Acte concernant les enfants Bourdaloue (Bourges 1643). Acte de l’hommage et serment de dame Marguerite de Berthon de Crillon, dame de Gravaison (1673). Attestation signée des syndic et procureurs d’Aix (1676). Quittance de Bertin, trésorier des revenus casuels, signée au dos par Phelypeaux (1692). Lettres de lieutenant du Roi en Languedoc pour le marquis de Montpesat (1692, fentes). Retrait féodal pour le sieur Darcussia Durvest, lieutenant des galères (signé Louis XV secrétaire), contresigné par Phelypeaux (1720). Jugement royal concernant la famille de Montpesat, signé par le conseiller Accarias de Sérionne (1752). Bref papal de Benoît XIV (1758). 6 imprimés (1724-1767), et documents divers.

175. ANCIEN RÉGIME. 4 pièces. 100/120

Acte de vente en 1682 par Jean-Baptiste de Machault d’Arnouville de la terre et seigneurue de Malassize, en la paroisse de Mormant (Seine-et-Marne), à Gilles Ballé, « licencié en théologie de la maison de Sorbonne et principal du Collège de la Marche fondé en l’Université de Paris »… Lot de 3 actes (1759-1761) concernant la succession Louis Bulté de chéry, ancien of�cier de marine, et Jean-François Bulté de la Hauteville, demeurant ci-devant à la Martinique.

176. François ANDREOSSY (1761-1828) général d’artillerie. L.S. avec qqs mots autographes, Q.G. à Boulogne 22 ventose XII (13 mars 1804), au général Dutaillis, chef de l’état-major général du camp de Montreuil ; 1 page in-4, en-tête Camp de Saint-Omer. 50/60

Camp de Boulogne. Il annonce l’envoi de « l’etat nominatif des maçons et paveurs fournis par le 27me régiment pour le service des travaux du port d’Ambleteuse. Je vous prie de faire donner l’ordre à ces ouvriers d’y retourner ainsi que le général en chef Ney l’a permis, lorsque le général Soult lui en a parlé »…

177. ANNAM. 2 L.A.S. de Jean Couttet à un oncle, Bong Miù (Annam) et à bord de l’Empress of India entre Shanghai et Nagasaki 1902-1903 ; 22 pages in-8. 100/150

Longues lettres d’un Français originaire de Chamonix, engagé par le directeur de la Compagnie minière de Bong Miù. Couttet esquisse un tableau peu séduisant des « habitants des pays exotiques » : « on pourrait tout aussi bien avoir affaire à des Singes »... Ayant vu « la race nègre » dans les mines, il trouve les Annamites plus intelligents au travail, mais par ailleurs tout « aussi fripouilles »… Détails sur la mine d’or, les fauves, l’ennui… – Relation du voyage d’Annam à Hanoï, Shanghai, Nagasaki, Kobe, Yokohama, à destination de l’Amérique, témoignant de la vie tumultueuse d’Asie…

On joint une L.A.S. du frère Hospice-Léon à un cousin, Panama 8 décembre 1911, à propos des travaux du Canal de Panama (8 p. in-8).

178. ARLES. 2 manuscrits, 1825 et mars1828 ; 2 cahiers de 10 et 18 pages petit in-fol. 400/500

Intéressants documents sur les fouilles des antiques en Arles. – Fouilles du théâtre. Entreprise Brigogne. Ce manuscrit évoque et discute les droits de l’entreprise Brigogne, chargée des fouilles en cours du théâtre, et ceux de la ville : à qui doit revenir le produit des fouilles jusqu’au sol antique ? à quelle profondeur faut-il creuser ? faudra-t-il laisser les objets en place ? et les débris des chapiteaux et colonnes ? « En�n le torse et les débris de la belle tête que nous possédons ainsi que la tête d’Apollon faisant partie du bas relief qui est dans le musée de la ville ceci a une valeur et c’est la seule réelle que la compagnie abandonnerait […] On peut observer que le torse sans la tête n’aurait pas une grande importance, que le caractère austère de cette tête ne fait pas supposer une statue nue ; que d’après l’exemple de la Vénus d’Arles et surtout de la Vénus de Milo, le corps doit être d’une exécution bien inférieure à celle de la tête dont pour nous il serait seulement le complément, tandis que seul de peu d’importance, c’est en�n le pot de vin forcé de l’affaire »… – Le Memoire sur les fouilles est un long plaidoyer par le propriétaire d’une maison proche de la zone des fouilles, qui s’alarme des dégâts occasionnés à sa propriété. Il rappelle les premières fouilles en 1656, où fut découverte la Vénus d’Arles, puis d’autres moins fructueuses et en�n celles entreprises en 1823 le long de la rue du Vieux Collège qui produisirent le bas-relief d’Apollon. Par un arrêté du maire, baron de Chartreuse, le 7 octobre 1826, la commune prend en charge les fouilles et les réglemente. Mais des obstacles entravent et retardent les travaux, et l’auteur du manuscrit fait la liste de ses récriminations et parle d’intenter une action en justice…

179. ARMÉE D’ESPAGNE. 7 lettres de Ducrest, commissaire des Guerres, ou à lui adressées, 1808-1811 ; 17 pages, qqs en mauvais état. 100/150

Ducrest (4 L.A.S. de Bayonne 24 fév. 1808, Jaca les 15 et 19 nov. 1809, et Mequinenza 14 nov. 1811 ; plus 1 de sa femme à lui adressée) ; Michaux, Ordonnateur en chef des 3e et 5e Corps et des provinces d’Aragon et de Navarre, 30 avril 1809, à Ducrest au sujet des approvisionnements de siège du fort de Jaca  ; Barbier, Commissaire ordonnateur de la 11e division, Bayonne 31 juillet 1809, instructions à Ducrest pour former un hôpital à Jaca.

180. ASSURANCES. 7 lettres ou pièces, 1851-1855. 80/100

Livret de paiements émargé de L’Union Fraternelle, «  Société de prévoyance mutuelle pour la création de pensions viagères » ; récapitulatif de la situation de l’Union au 31 décembre 1853 ; titre d’action au nom d’Alfred Marquiset ; lettres à un délégué de la société.

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181. Jacques AUPICK (1789-1857) général, beau-père de Baudelaire. P.S. avec une ligne autographe, 1er-4 avril 1854 ; 1 page in-fol. en partie impr., à en-tête Sénat, Certificat de vie, cachet encre. 150/200

Certificat de vie délivré par le Sénat, certi�ant que « le Général de Division Aupick Jacques né à Gravelines (Nord) » le 28 février 1789 « est membre du Sénat et qu’il est vivant ». La pièce est signée par le marquis d’Hautpoul, Sénateur Grand Référendaire. Au bas de la feuille, quittance du paiement trimestriel de 7.500 fr, sur sa dotation viagère annuelle de 30.000 fr. comme membre du Sénat. Il a inscrit de sa main son adresse : « Rue du Cherche-Midi, 91 ».

182. Alexander BAXTER (1777-1841) médecin, il servit à Sainte-Hélène de 1816 à 1819. L.A.S., Sainte-Hélène 27  novembre 1817, à Sir Hudson Lowe, gouverneur et commandant en chef  ; 1 page in-fol.  ; en anglais (mouillure). 300/400

Sainte-Hélène. Appelé hier à faire une visite à la comtesse Montholon et à la �lle du comte Bertrand à Longwood, il s’est entretenu ensuite avec le comte Bertrand à propos de la santé de Napoléon Bonaparte. Bertrand a dit qu’il pensait que l’Empereur avait l’air plus mal chaque fois qu’il le voyait, et son teint, plus jaune. Il était d’avis que même si ses plaintes n’étaient pas immédiatement dangereuses, il ressentairait certainement les effets de son mode de vie tant qu’il vivrait. Il a dit aussi que l’Empereur ne refusait pas de voir Baxter par manque de con�ance dans ses capacités professionneleles, dont au contraire il avait bonne opinion, mais parce qu’il ne voulait pas, généralement, que des nouvelles de sa santé soient rendues publiques…

183. Marie-Caroline, duchesse de BERRY (1798-1870). L.A.S. « MC », Gratz 1er mars 1841, à Mme Hansler à Paris ; 1 page in-8, adresse, sceau de cire rouge (portrait gravé joint). 300/400

Elle la prie de faire en sorte que « les déclarations que l’on envoye avec les caisses soyent la moitié de ce que les choses coûtent cela devant servir aux Douanes. [….] Malgré cela envoyez moi tout ce que je vous ai demandé ». Il faut prévenir que M. Alizan de Chazet de ne pas lui envoyer les brochures et les revues, mais seulement les livres, et demander à Mme Gérard « la suitte de mes portières « et sur la déclaration faites mettre le quart de la valeur ». Au verso, la comtesse de Meffray demande qu’on lui envoie tous les achats dont elle a chargé la duchesse de Rohan, ainsi que les comptes par la poste, en déclarant « beaucoup moins que le prix réel pour payer le moins de droits possibles »…

184. Marie-Caroline, duchesse de BERRY. L.A.S. «  Ta Maraine Marie Caroline  », Brunsée 29 janvier 1869, à Athanase de Charette ; 1 page in-8 à son chiffre couronné. 300/400

Belle lettre à son filleul (alors lieutenant-colonel dans l’armée ponti�cale, se battant contre les révolutionnaires italiens). Elle le remercie de ses vœux et lui souhaite en retour « tout ce que vous pouvez désirer pour vous et vos enfans. Je souhaite aussi le trionfe des saintes causes et surtout de Sa Sainteté mes moi à ses pieds quand tu le verras, qu’il vive long temps »…

185. [Marie-Caroline, duchesse de BERRY (1798-1870)]. P.S. par 5 médecins et chirurgiens, les Docteurs Baron et Guérin, le baron Dupuytren, Charles Bougon et Louis-Charles Deneux, 1er octobre 1820 ; 1 page in-4. 1.000/1.200

Bulletin de santé après l’accouchement de la duchesse de Berry et la naissance du duc de Bordeaux, le 29 septembre.C’est le 5e Bulletin, établi le 1er octobre 1820 à 8 heures du matin. « S.A.R. Madame la Duchesse de Berry a dormi depuis

11 heures du soir, jusqu’à 5 heures du matin. Elle éprouve les premiers symptômes de la sécrétion laiteuse. S.A.R. Monseigneur le duc de Bordeaux est très bien »… Ont signé : le médecin des Enfants de France, Baron ; le médecin du duc et de la duchesse de Berry et du prince de Condé, Guérin ; le chirurgien ordinaire de la duchesse et témoin of�ciel de la naissance du prince, Charles Bougon ; le grand chirurgien, Guillaume baron Dupuytren ; et l’accoucheur de la duchesse, Louis-Charles Deneux.

Reproduit en page 48

186. Alexandre BERTHIER (1753-1815) maréchal et ministre de la Guerre. L.S., Paris 29 brumaire IX (20 novembre 1800), au général en chef [de l’Armée d’Italie] Guillaume Brune ; 1 page in-fol., en-tête Le Ministre de la Guerre, vignette. 180/200

« Je vous préviens Citoyen Général, qu’il serait possible que le Général Murat commande un corps d’observation de dix mille hommes et 30 pieces d’artillerie ; et se rendît en Italie, passant par le Mont Cenis. Si les neiges rendoient ce passage dif�cile, où pourrions nous trouver des pieces et des caissons, où pourrions nous approvisionner les 30 pieces, sans nuire aux autres approvisionnements de l’armée ? Prenés vos précautions. […] à la premiere nouvelle de la reprise des hostilités, si la situation de la République le permet, le premier consul se rendra d’abord à Dijon, pour etre plus à portée des operations militaires »…

187. Alexandre BERTHIER. 4 L.A.S. et 2 L.S., dont une avec pièce jointe, 1806-1809, au général Dutaillis ; 9 pages et demie in-fol. ou in-4 (portrait joint). 1.000/1.200

Linz 16 janvier 1806. Il a parlé à l’Empereur du désir de Dutaillis du grade de général de division, de la Légion d’honneur et de l’ordre du Lion [de Bavière], « mais je dois vous dire que Léopold [Berthier] n’a pas encore la permission de le porter et que cette affaire a déplu à l’Empereur. Je ne sais comment cela �nira. Ils ont l’ordre en poche sans pouvoir le porter »… Eylau 13

…/…

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juin 1807. Il attend de ses nouvelles [Dutaillis eut le bras droit emporté à Guttstadt, le 9 juin] : « dites à votre medecin de m’en donner – […] retablissez vous promptement – l’Empereur m’a dit des choses aimables pour vous »… 6 août 1807. Il a appris le 2 la fatale nouvelle de la mort de son frère Léopold, et dans sa douleur il supplie son ami de lui en parler : « Ma douleur s’epanche – je mi plais » ; toute la nuit il l’appelle : « je le serre dans mes bras – jusqua ce que le reveil dissipe mes illusions douloureuses que je regrette »… 30 avril 1809. Nouvelles du Tyrol, où avancent le duc de Dantzig et le duc de Rivoli. « Nous faisons partout des prisoniers, bientôt nous serons à Vienne »…Schönbrunn 15 juin. L’Empereur approuve qu’on retire 1500 hommes de vieilles troupes bavaroises des places de Rosemberg, Forchheim et Rothenberg, «  pour les remplacer en partie par des recrues »… Schönbrunn 22 juin, envoyant la copie de sa lettre au Roi de Bavière : « tâchez d’activer les dispositions qu’elle contient »… Berthier y invite Maximilien à remplir les intentions de l’Empereur en armant une dizaine de mille hommes de milice à Munich, en faisant envoyer au général Laroche des pièces de canon de campagne attelées et approvisionnées, en stimulant l’activité de recrutement et de réapprovisionnement des magasins militaires, en gênant la distribution des libelles et en faisant défendre les communications sur les frontières avec la Bohême. « Je vais donner des ordres pour prendre des otages qui repondent des sujets de Votre Majesté enlevés dans le Tyrol »…

188. Léopold BERTHIER (1770-1807) général, frère du maréchal. P.S., Q.G. à Marseille 22 frimaire X (13 décembre 1801) ; 2 pages et demie in-fol., en-tête Léopold Berthier, Général de Brigade, vignette. 400/600

Retour d’Égypte : adresse du général Berthier, envoyé en mission extraordinaire près l’Armée d’Orient. « Soldats ! Le gouvernement m’a envoyé près l’intrépide Armée d’Orient pour la féliciter de son retour en France. Il m’est bien doux d’être son organe, et de pouvoir vous assurer que le premier Consul qui vous a vu vaincre tant de fois et qui à été à portée de juger par lui même des peines et des privations que vous avez essuyées pendant votre séjour, connaît encore les nouveaux efforts que vous avez faits pour conserver l’Egypte […] L’Europe entière en vous admirant, applaudit à votre héroïsme : le gouvernement vous regarde comme une des plus fermes colonnes de la république. Rentrés dans votre patrie vous allez jouir dans le sein de vos familles, du fruit de vos exploits. La paix glorieuse !!... à laquelle vous avez forcés nos ennemis de souscrire, assure à la France la prospérité et le bonheur »… Etc.

On joint 2 L.A.S. de généraux sur le retour d’Égypte, adressées au citoyen Bertrand à Châteauroux. Gilbert Bachelu, Paris 5 vendémiaire X (27 septembre 1801), relatant l’entrevue avec le Consul Bonaparte pour tâcher d’établir les responsbilités de la défaite française en Égypte. Théodore Garbé, au Lazareth de Marseille 24 vendémiaire X (16 octobre 1801) : « La garnison d’Alexandrie a fait […] avec les anglais à peu près les mêmes arrangemens que nous […] elle revient avec armes et bagages »...

185 187

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189. Léopold BERTHIER. 3 P.S., 3-9 octobre 1805 ; 8 pages et demie in-fol. 250/300

Copies conformes d’ordres de marche du maréchal Bernadotte. 3 octobre : Mouvement de l’Armée Bavaroise et des 1er et 2e Corps de la Grande Armée, ordres de marche du 3 au 7 octobre pour les divers corps, sous les ordres des généraux Kellermann, Drouet, Rivaud, Deroy etc., des rives de la Rednitz jusqu’à Weissembourg… Q.G. de Weissembourg, 15 vendémiaire XIV (7 octobre), de Weissembourg aux environs d’Eichstett… Eichstett 16 vendémiaire (8 octobre), ordres pour le passage du Danube.

190. Édouard BIGNON (1771-1841) diplomate, homme politique et historien. 7 L.A. (minutes, dont 2 fragments) et 1 minute de lettre avec corrections autographes, Carlsruhe 1807-1810, [au ministre des Relations extérieures Talleyrand puis Champagny] ; 18 pages in-fol. ou in-4. 180/200

Nouvelles diplomatiques et rumeurs de la Cour de Bade. Sont évoqués la composition du ministère, une visite à Paris du Grand Duc héréditaire, la présence à Bade de la Reine de Hollande et de la Princesse Stéphanie, l’attitude des catholiques et des pays conquis envers l’Empereur et Roi, les mouvements de l’armée autrichienne, la séquestration et la taxation de denrées coloniales, la bonne exécution des intentions de S.M., le baron d’Edelsheim, M. de Narbonne, etc. On joint une L.S. à lui adressée par le duc de Gallo, Naples 20 février 1821.

191. Léon BLUM (1872-1950). Manuscrit autographe, [mai 1933] ; 3 pages in-8 avec quelques ratures et corrections (marques au crayon de l’imprimeur, encadré). 200/250

« Les Nouvelles littéraires me demandent de participer au numéro d’hommage qu’ils consacrent à Madame de Noailles. Cet appel s’adresse, j’imagine, à l’homme que je fus plutôt qu’à l’homme que je suis. Mais la meilleure façon d’y répondre est […] de transcrire ici quelques fragments d’un article que je consacrais, il y a vingt-cinq ans, au recueil d’Éblouissements qui venait de paraître »… Blum laisse un blanc, pour l’insertion de cet article où il dit ce qu’il pensait « d’essentiel sur l’œuvre poétique de Madame de Noailles, et le poète est ce qui doit durer en elle »…

192. [Letizia BONAPARTE (1750-1836) mère de Napoléon]. 8 lettres ou pièces provenant des archives de son secrétaire et homme de con�ance Antoine-Édouard Rossi. 200/250

Cahier de recettes et dépenses tenu par Rossi, 19 juillet 1815-19 août 1817 (9 p.). Listes par Rossi de décorations et titres, avec leur valeur, et de linge, vins et alcools et objets mobiliers dans des caisses. 3 minutes de lettres de Rossi à « Madame », Paris 9 et 15 août et 10 octobre 1815 : il s’af�ige du « sort futur de l’Empereur », espérant que le gouvernement anglais fera preuve de « plus de noblesse et moins d’animosité », rapporte des nouvelles rassurantes de la princesse Julie sur son mari et le prince Jérôme, et rend compte de ses démarches pour les affaires de Son Altesse… 2 lettres adr. à Rossi, l’une d’Antoinette Murat, nièce de Joachim, pour le charger de commissions (Rome 1815), l’autre en italien de J. Calonna di Leca, correspondant pour les affaires de Madame (Rome 1816).

193. Louis BONAPARTE (1778-1848) frère de Napoléon, roi de Hollande, et père de Napoléon III. 2 L.A.S. et 1 L.S., 1801-1815 ; 2 pages in-8 et 1 page in-4, une adresse. 300/400

[An XI (1801)], au chef de brigade Tabarié. L.A.S. «  Louis Bonaparte  » sur papier à en-tête Le Chef de Brigade Louis Bonaparte. Il prie de délivrer un certi�cat de services au citoyen Boulet, lieutenant au 5e Bataillon de l’Yonne. Paris 24 décembre 1809, L.S. « Louis » au duc de Feltre, en faveur du général Picard, réformé après avoir été blessé à Eylau. Rome 27 novembre 1815, L.A.S. « L. de St Leu » pour « offrir une place honorable auprès de mon �ls. Le bien que ma sœur, la princesse Borghese m’a dit de vous me fait desirer que vous puissiez accepter »… On joint 3 signatures découpées de Laetitia « Bonaparte Mere », Joseph et Julie Bonaparte.

194. Famille BONAPARTE. 15 lettres ou pièces signées ou autographes signées des Bonaparte, ou de leurs alliés ou proches. 300/400

Jérôme Bonaparte (l.a.s. et signature découpée)  ; son �ls le Prince Napoléon (l.s., 1882)  ; la �lle de celui-ci, Laetizia, princesse de Savoie, duchesse d’Aoste (l.a.s., Moncalieri). Louis Bonaparte (l.a.s. à sa nièce Zénaïde, Florence 1827). Louis-Lucien Bonaparte, �ls de Lucien (l.a.s., 1854). Fanny de Beauharnais, tante de Joséphine (2 l.a.s.). François, marquis de Beauharnais, beau-frère de Joséphine (p.s., 1811, et l.a.s., [1829], à propos du mariage de sa petite-nièce Amélie avec l’Empereur du Brésil). François Borghese, beau-frère de Pauline Bonaparte (l.a.s., Rome 1835). Joachim Murat, mari de Caroline Bonaparte (2 apostilles a.s. sur des rapports à lui adr. comme Roi de Naples, 1810-1815, plus une l. de son ministre de la Guerre, et l’af�che d’un décret en 1809). Comte Charles de Bombelles, second mari de Marie-Louise (l.s., Parme 1843). Comtesse de Montesquiou, gouvernante du Roi de Rome (l.a.s., Saint-Cloud 1813). On joint 20 portraits de Napoléon et de membres de la famille Bonaparte, un brevet de la Médaille de Sainte-Hélène, et divers documents imprimés.

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195. Carlo BORROMEO (1538-1584) cardinal, archevêque de Milan, saint. L.S. avec compliment autographe « Come fratello Il Carle Borromeo », Milan 3 novembre 1568, à l’évêque de Nepi et Sutri [Camillo Campeggi] à Ferrare ; 1 page in-fol., adresse (manque le bas du f. d’adresse, lég. rouss.) ; en italien. 1.500/2.000

Intéressante lettre concernant l’Inquisition, dont le dominicain Campeggi avait été un des plus fermes acteurs comme inquisiteur général avant d’être nommé évêque en mai 1568.

Il se réjouit d’avoir reçu des nouvelles de Campeggi à son passage à Ferrare en route vers son diocèse, et a transmis ses indications au Père Inquisiteur au sujet de l’inquisition des moines de San Benedetto [de Montecassino], lequel fera, selon son désir, toute diligence pour découvrir les complices de Don Luciano adhérent de D. Giorgio [l’hérétique Giorgio Siculo (1517-1551)], de même que l’évêque de Martirano [Girolamo Federici] qui est tout dévoué à la cause de l’Inquisition…

196. BOTANIQUE. P.S. par A. Ozeretskovski de l’Académie Impériale des Arts et des Sciences, St Petersbourg 16 mai 1803 ; 1 page in-fol. 100/150

État de 1191 objets d’histoire naturelle fournis par le botaniste britannique John Fraser (1750-1811) pour le Tsar Alexandre Ier : insectes de l’île de Cuba ; herbier de plantes sèches recueillies à Cuba, aux Bahamas et aux Indes occidentales ; herbier de plantes sèches de l’Amérique septentrionale ; semences, etc.

197. BOUCHERIE. Carnet manuscrit, Carême 1754. à huit sols la livre. Livre de boucherie de l’Hôtel Dieu à S.A.S. Mademoiselle de Sens Princesse du sang ; 6 pages d’un carnet in-12, couv. cartonnée. 200/250

Curieux livret, en tête duquel un Avertissement imprimé indique : « Le présent Livre sert pour la viande de Boucherie & Rotisserie qui se fournit à crédit à l’Hôtel-Dieu pendant le Carême »... Il a été utilisé pour la scandaleuse Louise-Anne de Bourbon-Condé (1695-1758), dite Mademoiselle de Sens (ou aussi Mademoiselle de Charolais). On y trouve la liste des achats de viande (agneau, poules, poulardes, canetons, perdreaux, pigeons, etc.) du 6 mars au 9 avril 1754, pour la somme de 1009 livres 8 sols, dont il est donné quittance.

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198. BRÉSIL. Armand-Julien PALLIÈRE (1784-1862) dessinateur et lithographe. Carnet de dessins, Voyage dans le Brésil en 1821, signé en tête ; carnet oblong in-8 de 52 pages (et des ff. blancs), reliure de l’époque demi-basane rouge à coins. 5.000/6.000

Beau carnet en grande partie consacré à des dessins exécutés au Brésil en 1821-1822. Il renferme quelque 40 dessins ou esquisses, à l’encre, au crayon et au fusain, souvent complétés par des légendes ou explications et des dates ; l’un d’entre eux est signé. Parmi les sujets brésiliens : « Mineiro avec le poncho sur les épaules », « Le Mineiro ayant son poncho passé au cou lorsqu’il voyage », « Vue des montagnes et rivière du pont de la capitainerie de Santos » (4 vues panoramiques), « Santa Maria, première église de Santos, bâtie en 1560 », « Arcubatão près de Santos » (bâtisse au bord de la rivière), église de Santos (2 dessins, septembre 1821), « Registre entre St Paulo et Villa Rica », « Habitation du Major Guido, chez le sauvage Bouticoud » [au dos, note sur le major Guido de Marlière, qui a construit avec des Indiens le pont de Sapé : « Lorsque je le quittais il était major, et commandait en chef toute la ligne militaire qui sépare les indiens des brasiliens. Il est adoré de ses indiens et lorsqu’il sera général, il ne l’appeleront que Capitão grando »], « « Halte de Mura », « Oiro Branco près Villa Rica » (fontaine à tête de lion), « Ressaquinho. 1 janvier 1832. Voyage au Minas Gerais », « Registo Veilho à 19 lieux de Villa Rica », « Rancho de Resaquino », « Bon Retiro », « Alto de Moro », « Parahibona », « Passage de Prahiba », « O Pedesto. Homme porteur de dépêches », « la Ste Barbe de la baie de Rio où sont déposé les poudres », « Fontaine où ma femme et moi allons manger des huîtres », « Palacio de S.M.I. à P° de Caja »… Parmi les sujets français plus tardifs �gurent une belle ferme à Chouzy-sur-Cisse (Loir-et-Cher), la route de la levée d’Orléans, l’« auberge où est née ma Louisa à Chousy près Blois 1827 », « la tour de Médicis à Blois », la maison de son beau-frère à Vernon (1829), et des vues de Royan et de falaises (1841)...

Reproduit en page 44

199. BRETAGNE. Manuscrit, [Coustumes de Bretagne, vers 1460] ; un volume in-12 de 196 feuillets de vélin, rel. ancienne de cuir brun estampé aux petits fers sur ais de bois, usagée et restaurée (dos refait). 1.200/1.500

198

…/…

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Coutumier de Bretagne calligraphié d’une petite écriture à l’encre brune et rouge, orné de lettrines dorées sur fond rouge et bleu ; ce célèbre recueil de droit coutumier remonterait au début du XIVe siècle, et le manuscrit est antérieur à la première édition publiée à Paris en 1480. Manquent les ff. 1, 32-34 ; les ff. 16, 38, 72, 73, 86, 87, 101 et 102 mutilés. Y sont traités le fonctionnement de la justice, les principales actions, tout ce qui concerne les mineurs, le droit pénal, les successions, l’incapacité des femmes, le droit féodal, les bâtards, les voies d’exécution, etc.

Le manuscrit est l’un de ceux répertoriés par Marcel Planiol, dans son édition critique de La Très Ancienne Coutume de Bretagne (Rennes, 1896, p. 30). Il porte la marque de possession datée de 1876 et l’ex-libris d’Arthur de La Borderie (Vitré 1827-1901), chartiste, historien de la Bretagne et député, dont une partie de la collection est aujourd’hui à la Bibliothèque municipale de Rennes.

Des possesseurs plus anciens du manuscrit ont été identi�és, et signalés par La Borderie dans une note reliée à la �n du volume. Le plus ancien semble être Julien Gaultier de Medrignac, dont le nom paraît dans une inscription en bas du f. 188 : « Por Jullian Gaultier de Medac ». Sur le même feuillet, et sur le 4e, �gure le nom de Robert Gaultier, « demeurant en la ville de Medrignac ». Jacques Pinochet, père d’enfants baptisés le lendemain de leur naissance, le 20 avril 1580 et le 78 mars 1586, est nommé aux ff. 188, 195 et 196 ; les marraines de ses enfants sont aussi de la famille Gaultier. Maître Guillaume Peschart, sieur de la Haulterais, notaire royal et gref�er civil à Ploërmel, a signé le 2e f. En�n au lit, au verso du f. 188, que le livre a appartenu au « sieur du Tertre Charpentier advocat en la cour ».

Le présent manuscrit se compose du prologue, de la table, de la coutume, du sommaire, des points de l’Assise, de l’Assise au comte Geffroy, de l’Assise des rachaz, de la pseudo-ordonnance de Jean II et d’un recueil d’ordonnances incomplet allant de 1405 à 1456… La Coutume se compose de 332 chapitres de longueur inégale…

On joint le manuscrit a.s. d’une étude d’Arthur de La Borderie sur Le Cartulaire de Landevenec (1888, 56 p.).

200. Ludwik BYSTRZONOWSKI (1797-1878) général et diplomate polonais. Manuscrit autographe, Résumé d’un projet de note sur le voyage de S.M. l’Impératrice, et L.A.S. d’envoi à un général [le général Frossard, aide de camp de l’Empereur et gouverneur du Prince Impérial], Paris 9 août 1869 ; 7 pages in-8. 300/400

La France et la Turquie. Un discours entendu dans le salon de la Princesse Julie, en faveur d’une guerre qui permettrait à la France de donner Constantinople à la Russie, et du coup, de devenir « l’arbitre de l’Europe » et d’éviter « le danger qui nous menace à l’intérieur », a décidé Bystrzonowski à écrire ce Résumé, et il plaide pour un rôle personnel dans son projet : «  Chrétien et Polonais, je crois être sympathique à la population  : je pense que je peux aspirer à l’honneur de mériter la con�ance du gouvernement français : au service du Sultan depuis 1853, j’ai fait mes preuves dans la rude campagne de 1854 en Asie à Kars  »… Son Résumé comporte 8 articles, soulignant l’intérêt de la France à régénérer la Turquie : il parle de l’utilité de l’alliance franco-turque, de l’armée qui « épuise la population, car elle ne se recrute que parmi les musulmans », de l’administration corrompue, des �nances, etc. Il envisage un emprunt turc garanti par la France, employé « pour la régénération de l’empire, �nancièrement et militairement », et il prévoit l’organisation de troupes chrétiennes « con�ées à un chrétien »… On joint une autre L.A.S. au même, Paris 13 novembre 1869, pour recommander des compatriotes.

201. CAMBODGE. 2 lettres manuscrites, 1908  ; 3 pages in-8 à en-têtes Royaume du Cambodge, une vignette, 2 empreintes de sceau à l’encre rouge ; en khmer (petits cachets de la collection H. Ledoux). 100/150

Lettre émanant du Cabinet du Roi indiquant les regrets de Sa Majesté… Lettre émanant du Trésor royal, avisant un prince [Bounkhong ?] d’un prochain versement via la Banque de l’Indochine…

202. Jeanne-Louise Genet, Madame CAMPAN (1752-1822) institutrice et pédagogue, elle dirigea la Maison d’Éducation de la Légion d’honneur d’Écouen. L.A.S., Vichy 30 juillet 1810, à Mme Du Bouzet, dignitaire, inspectrice de la Maison impériale Napoléon, à Écouen ; 1 page in-4, adresse, cachet cire rouge (brisé). 100/150

Sa santé va de mieux en mieux, mais « javois écrit tant de lettres les derniers courriers que le Docteur m’a grondée bien serieusement, m’a dit que cela suspendroit le bon effet des eaux. Vous avés du avoir de mes nouvelles trois fois par semaine car je n’ai jamais manqué de courrier, ils partent de Cussé le mardi vendredi et Dimanche »…

203. Jean-Baptiste CANCLAUX (1740-1817) général. P.S., 1er brumaire IX (20 octobre 1800) ; 4 pages in-fol. 100/150

Copie conforme de sa longue lettre au général Mathieu Dumas, exposant longuement les besoins de l’armée, et s’interrogeant sur le rôle des troupes dans les Grisons et l’Helvétie…

204. CARTOGRAPHIE. Manuscrit, Construction des cartes géographiques et mappemondes, ainsi que l’application de la stéréotomie au figuré du terrain, �n XVIIIe siècle ; cahier de 19 pages in-fol. 200/250

Intéressant cours de l’École du Génie de Metz portant sur la conception des cartes géographiques et topographiques, destiné à de futurs ingénieurs militaires ayant déjà des notions avancées de géométrie et d’algèbre. La partie théorique de la leçon expose, de façon synthétique, l’alpha et l’oméga de la discipline, depuis la dé�nition des termes et l’explication des méthodes (projections, principes de stéréotomie) jusqu’aux relevés et calculs pratiques. Suivent trois problèmes concrets – énoncés et solutions –, qui permettent de mettre en lumière, par l’exemple, le matériau théorique...

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205. Nicolas-Théodule CHANGARNIER (1793-1877) général et homme politique. L.A.S. « Ch. », Autun 28 octobre 1867, à un ami ; 4 pages in-8 à son chiffreTC. 200/250

Belle lettre politique sur Garibaldi et la question romaine. Il n’en sait pas plus que son correspondant, lui aussi réduit à de simples conjectures, mais persuadé que « la politique loyale n’est pas la moins habile, je voudrais que l’Empereur écrivît nettement à Victor-Emmanuel : “Je ne puis vous sacri�er le Pape, vous n’avez pas besoin de Rome mais d’un revenu suf�sant pour atteindre votre dette et payer vos dépenses. Faites enfermer Garibaldi dans une maison d’aliénés et dispersez à coups de fouet le soi-disant parti d’action, qui est le parti de la hâblerie et de la lâcheté. Si vous ne le voulez ou ne le pouvez, vous n’êtes pas un gouvernement et les jours du royaume d’Italie sont comptés”. En dépit des bavardages des journaux jacobins […] la France applaudirait au châtiment de ces ingrats insolents, qui, partout battus par les troupes ponti�cales, ont l’air de nous braver ». Il craint que la Prusse soit tentée de pro�ter des embarras de la France en Italie, et pense qu’il faut « souf�er rapidement sur la racaille garibaldienne, puis de ramener sans délai nos troupes en France » où elles pourront faire face à toutes les éventualités… Etc. [Cinq jours plus tard, les volontaires de Garibaldi étaient défaits à Mentana par les troupes françaises et ponti�cales, le 3 novembre 1867.]

206. CHARLOTTE (1840-1927) Impératrice du Mexique. 2 P.A., [Mexico vers 1864-1865 ?] ; 1 page et quart et une demi-page in-8 à ses armes (qqs petits défauts) ; en espagnol. 1.000/1.200

Ordres à Pierron concernant le changement de couleur du ruban des médailles destinées à l’armée française, pour ne pas ressembler à la légion d’honneur… ; et pour convoquer le Padre Masnon, supérieur de las Hermanas de la Caridad…

Reproduit en page 55

207. Achille CHÉREAU (1817-1885) médecin, bibliothécaire de la Faculté de Médecine de Paris. Manuscrit autographe signé, Vie de Guy Patin ; un volume petit in-4 de 201 pages avec qqs coupures de presse, 1 planche dépliante, plus 17 ff. de coupures de presse montées, reliure demi-vélin ivoire. 700/800

Biographie inédite de Guy Patin, chirurgien, professeur au Collège de France, grand polémiste et épistolier (1601-1672). Le texte semble être inédit, sauf le chapitre XV, « Bibliographie patinienne », reprise d’une étude publiée par Chéreau dans la Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie (tirage à part relié en �n de volume). Chéreau a dressé un tableau généalogique dépliant de la famille Patin, et relié en tête la photographie d’un portrait de Patin. L’ouvrage compte 16 chapitres ; à la suite des 8 chapitres consacrés à la biographie du médecin, de sa naissance à sa mort, Chéreau étudie son caractère, sa philosophie, ses idées religieuses et politiques, ses doctrines médicales, ses amis et ses ennemis, son amour des livres et sa bibliothèque, sa correspondance, etc.

Ex-libris à la devise et aux initiales du diplomate et ministre Gabriel Hanotaux : Libro liber.

208. CHINE. Album de 6 peintures sur papier de riz ; obl. in-fol., couv. soie rouge cartonnée (usagée, qqs défauts). 200/300

Représentations de couples d’oiseaux sur des branches �euries.

209. COCHINCHINE. Louis-Adolphe BONARD (1805-1867) vice-amiral, gouverneur de Cochinchine. L.A.S. comme contre-amiral, commandant en chef en Cochinchine, et dessin aquarellé, Q.G. à Saïgon 9 avril 1862, au sous-commissaire, chef du service administratif à Hong Kong  ; 1 page et demie in-4, en-tête Expédition de Cochinchine, et 33 x 27 cm. 500/600

Cochinchine. Le 14 janvier, Bonard a prié le commissaire adjoint Sagnier de « faire confectionner, le plus promptement possible, et diriger sans retard sur Saïgon 16 broderies de l’aigle impérial destiné à entrer dans le costume des mandarins appelés à exercer l’administration en Cochinchine, sous la haute surveillance de l’autorité française. […] le modèle type accompagnait ma communication »… Il faut en hâter l’envoi à Singapour, d’où ils lui seront expédiés, et en faire 16 autres « pour faire face à nos besoins »… Le grand dessin aquerllé « modèle » représente l’aigle couronné encadré par un cordage, ancres aux coins. On joint une note sur la composition et la destination des 32 broderies (1 p. obl. in-8).

210. COMITÉ DE SALUT PUBLIC. P.S. par Jean-Jacques-Régis de Cambacérès, Jean Pelet, Lazare Carnot, Louis-Bernard Guyton-Morveau, Edmond-Louis Dubois-Crancé, Philippe-Antoine Merlin (de Douai) et Jean-François-Bertrand Delmas, 11 nivose III (31 décembre 1794) ; 2 pages in-fol., en-tête et vignette du Comité de Salut public de la Convention nationale. 150/200

Saisie d’un navire ennemi. Arrêté en 3 articles : « Le Navire Paquita et son chargement trouvé à Ostende lors de la prise de ce port, sont déclarés propriété ennemie, et comme telle, con�squés et acquis à la République. Art. 2e. Ledit Navire et son chargerment seront vendus publiquement, à l’exception néanmoins, des objets qui seront jugés nécessaires au service de la République »…

211. COMMUNE. Le Père Duchêne (Imprimerie Sornet, 1871). Collection complète des 68 numéros, 16 ventôse an 79 - 3 prairial an 79 (6 mars-22 mai 1871), reliés en un vol. in-8, demi-percaline rouge. 300/400

Collection complète de ce quotidien de la Commune, comprenant les 68 fascicules de 8 pages chacun avec le bandeau gravé La République ou la mort. Il fut rédigé par Eugène Vermersch, Maxime Vuillaume et Alphonse Humbert (leurs noms n’apparaissent que dans les trois derniers nos, les autres étant simplement signés « Le Père Duchêne, marchand de fourneaux »), et reprend le langage outrancier et certains titres du premier Père Duchêne d’Hébert sous la Révolution, comme La Grande Colère du Père Duchêne…

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212. COMMUNE de PARIS. P.S. par les membres du Comité de Salut Public Gabriel Ranvier, Antoine Arnaud (qui a écrit) et Charles Gérardin, Paris 9 mai 1871 ; 1 page in-4, en-tête Commune de Paris. Comité de Salut public, cachet encre (un bord un peu effrangé). 120/150

« Ordre de mettre à la disposition du Général Dombrovski les chevaux dont il aura besoin, partout où il les trouvera »…

213. COMMUNE. Manuscrit ; 68 pages in-fol. ou in-4, à l’encre et au crayon (bords effrangés à qqs ff). 100/120

Notes, plans et ébauche du début d’un roman, Les Parisiens en 1870 : l’intrigue s’ouvre en le 6 juillet, aux Champs-Élysées… Prédictions politiques pour 1875 du grand Mathieu Bellevillois, sur le ton d’une harangue…

214. Louis II de Bourbon, prince de CONDÉ (1621-1686) le Grand Condé. P.S., Paris 20 janvier 1676  ; vélin in-plano, sceau aux armes sous papier. 400/500

Nomination de Jean Gaillard, clerc tonsuré du diocèse de Paris, au Prieuré de Saint Cyran du Jambot dans le diocèse de Bourges.

On joint 2 autres P.S. sur vélin par son �l Henri Jules de Bourbon prince de Condé (1643-1709), Paris 10 avril 1704, nomination de Claude Asse à la cure de Saint-Aignan de Bazaiges ; et par son le petit-�ls de ce dernier Louis Henri de Bourbon prince de Condé (1692-1740), Versailles 13avril 1715, nomination de Louis Claude de Sainte Marie à l’abbaye de l’église collégiale de Saint-Martin de Châteauroux.

215. CONGO FRANÇAIS. Plus de 40 lettres ou pièces, 1890-1900. 80/100

À propos de la Société des Factoreries de Ndjolé (siège social au Havre) : Statuts, convocation à une assemblée générale, procurations d’actionnaires, bordereaux nominatifs d’envois recommandés, lettres au notaire de la société, l.s. du ministre des Colonies Albert Decrais, faisant part d’observations de la Commission des Concessions coloniales concernant les statuts modi�és…

216. Pierre, comte DARU (1767-1829). P.S. et L.A.S., 1812-1828, ; 2 pages in-fol. à en-tête Extrait des Minutes de la Secrétairerie d’Etat avec cachet sec aux armes impériales, et 2 pages in-4. 100/150

27 avril 1812, ampliation comme Ministre Secrétaire d’État du décret impérial nommant chevaliers de l’ordre impérial de la Réunion divers médecins des armées : Gras, médecin en chef de l’armée d’Italie, Imbert de Lonnes, chirurgien en chef des Invalides à Louvain, Barbier, chirurgien en chef du Val de Grâce, Bally, chirurgien principal de l’armée de Catalogne, Laubert, pharmacien en chef de la Grande Armée, etc.

24 décembre 1828, à un comte, en faveur du petit-�ls de Monge : « M. Maret capitaine d’artillerie sollicite la permission de porter le titre de comte de Peluse qui etoit celui de son grand père maternel. C’est un nom illustre dans les sciences »…

On joint une L.A.S. de son frère Martial Daru, Q.G. de Rennes 18 �oréal III (7 mai 1795), aux représentants du peuple près les Armées des Côtes de Brest et de Cherbourg (2 p. in-fol. à son en-tête Daru, Commissaire-Ordonnateur de l’Armée des Côtes de Brest), au sujet du ravitaillement en vivres des gardes territoriales.

217. Louis-Nicolas DAVOUT (1770-1823) maréchal. L.A.S., Oberkeriek 19 vendémiaire, au lieutenant Marc du 9e de hussards ; 1 page in-4. 150/200

Le silence de son camarade l’étonne  : serait-il malade ? «  Je crois plutôt à cette raison qu’à de nouvelles dif�cultés que pourrait vous faire M. le Major. Sa loyauté m’est trop connue […] pour croire qu’il iroit pro�ter du nombre d’hommes qu’il a [à] Freydenstadt pour vous vexer. Il scait d’ailleurs que nos droits sur ce poste sont au moins égaux à ceux que peuvent avoir les Autrichiens »…

218. Élie, duc DECAZES (1780-1860) ministre et homme politique. 2 L.A.S. et 2 L.S., 1818-1852 ; 5 pages in-4 ou in-8, 2 adresses avec cachet de cire rouge aux armes. 200/250

3 février 1818, au Chancelier Dambray, Président de la Chambre des Pairs : « le Roi a daigné m’élever à la dignité de Pair », l’a autorisé à former son majorat de comte… 6 mars 1852, à un ami et « confrère jardinier », le priant d’aller visiter la veuve de son neveu qui se trouve chez Mme de Saint-Aignan sa cousine, où elle vient d’accoucher de son deuxième enfant, « a�n de me dire comment vous avez trouvé elle et ses 2 enfants ». Il parle ensuite de �eurs à bulbes et jardinage, de leur exposition au Luxembourg…

25 avril 1837, 11 avril 1838, à M. Favre, maire de Nantes, charmantes lettres de remerciements pour l’envoi de superbes camélias, et discussions au sujet d’horticulture…

On joint une L.A.S. d’Adolphe Thiers à un duc, 4 novembre 1831.

219. Benjamin DELESSERT (1773-1847) industriel, naturaliste, membre de l’Académie des Sciences. L.A.S., Paris 12 mai 1821, au duc de La Rochefoucauld ; 1 page in-4, adresse. 100/150

Au sujet de l’ouvrage de Laurent de Jussieu, Antoine et Maurice : « l’on peut faire imprimer 2500 ex. de ce livre moyennant 1200 f. Ce seroit donc faire un cadeau de 5000 fr. à Mr Colas ou à Mr Jussieu si on lui paye 6250 f. – Cela peut-il être aux frais de la Société des Prisons ? Si on agit de même avec les autres ouvrages, cela lui couteroit 25 000 f » …

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220. Camille DESMOULINS (1760-1794) journaliste et orateur révolutionnaire, conventionnel (Paris), ardent Montagnard, guillotiné avec Danton. Manuscrit autographe, [1792  ?]  ; 1 page obl. in-8, avec ratures et corrections. 1.200/1.500

Fragment d’un bel article sur la Révolution. « Averties par leur précipitation, les abeilles plébéiennes se sont réunies. Leur essaim a brisé la toile que les araignées patriciennes avaient tendue pour gober les mouches une à une et c’est maintenant une toile à refaire. À l’ouverture de la seconde session de l’Assemblée Nationale, au mois d’octobre [1791], j’ai lu un discours aux Jacobins, sur la situation politique de la nation. Piscis hic non est omnium. La modestie ne rougit point en latin. Cette langue arrange mieux la vanité des auteurs, mais bien que n’ose louer ainsi en français, je puis dire que c’est la meilleure brochure que j’ai publiée et on ne peut pas présenter un tableau plus �dèle de l’état où la première Assemblée nationale transmettoit la liberté à ses successeurs, de ce qu’elle avoit voulu faire et de ce qu’elle avoit fait. Je franchis tout l’intervalle jusqu’à ce moment pour venir au dernier état de l’Assemblée actuellement regnante ».

On joint une note sur le procès Cazotte, faussement attribuée à Robespierre.

221. DIVERS. Environ 80 lettres ou pièces, XVe-XIXe siècle ; nombreux vélins (qqs défauts). 150/200

Mainlevée de la place de Cabanes et lettres d’exemption pour Antoine de Ponteves (1472-1474). Acte concernant la terre du Puget près Merindol (1552). Actes concernant des terres à Rye, diocèse de Bayeux (1601-1673). Érection de la terre de Cabannes en marquisat pour Claude des Rollands par Louis XIV (secrétaire, 1680, défauts). Actes concernant la famille Rousset du Puy Sainte-Réparade. Quittances de péages du prince de Conti, des RR. PP. Célestins, de l’archevêque d’Arles etc. (1767). Manuscrit juridique. Billet de logement d’un capitaine du régiment de Lamarck (1791). Quittances de contributions (1791-1796). Quittances d’aliments pour un prisonnier de la Maison de Pélagie (1802). Actes notariés (ventes, partages, acquêts, bail, traité), af�ches (dont 2 faire-part de décès, 1790-1792), qqs imprimés etc. Diplômes de bachelier et licencié (1857-1861). Documents signés par Jérôme Bonaparte, le général Boulanger, Léon Bourgeois…

R222. DIVERS. Environ 50 lettres ou pièces, XVIe-XIXe siècle, sous portefeuille parchemin (remploi d’une couverture de registre de comptes). 100/150

3 actes sur vélin concernant Aymar de Grignan, habitant de Montdragon (1515-1554)  ; testament (Aix 1762)  ; cahiers manuscrits d’un Prinsipe d’accompagnement de clavecin (1767), de poèmes, de notes sur la pouzzolane  ; liste des noms provençaux et français d’oiseaux ; lettres du baron Hamelin, Fr. Mahérault, Joseph-Jérôme Siméon, etc. ; imprimés divers, dont le Recueil de nouveaux tours d’adresse… par Vallet dit Zozo, Bouffon des Fêtes du Gouvernement, et le catalogue de Firmin-Didot (1857) ; une suite de gravures pour Villiers de l’Isle-Adam ; etc.

223. DIVERS. 45 pièces ou lettres, dont 12 sur vélin, XVIIIe-XIXe siècle. 130/150

Certi�cats épiscopaux italiens d’autorisation de mariage, avec armoiries gravées. Quittances de constitution de rentes viagères (8 signées par Laborde de Méréville, et 4 par Micault d’Harvelay, dont une pour Thomas Walpole). Imprimés : lettres patentes, lois, circulaires et décrets relatifs au sel, au tabac, aux armes de guerre, poudres et salpêtres. Af�che, af�chette, placard publicitaire de spectacles. Correspondance commerciale.

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224. DIVERS.5 documents. 80/100

Lettres de rati�cation de la vente d’une maison appelée « Hôtel de Richelieu », place Royale, au marquis de Vrigny (4 janvier 1775, sur vélin), et contrat de vente de la même maison établi le 14 juin 1822 ; 2 pièces autographes au sujet de la famille de Mirabaud (1842) ; manuscrit (XVIIIe s., 20 p. in-fol.) sur les lois et les usages concernant les prêts à intérêt depuis les premiers rois de France jusqu’à Louis XVI.

225. DIVERS. Environ 100 lettres, pièces ou manuscrits, XVIIIe-XXe siècle. 300/400

Correspondance personnelle et d’affaires adressée à Casimir de Lévis-Mirepoix, habitant la «  maison Montaigne  » à Bordeaux, notamment de son beau-frère l’ancien conventionnel Joseph Lequinio-Kerblay Lequinio-Kerblay, établi aux États-Unis au début du XIXe siècle (17 l.a.s. de Savannah, Augusta, Edge�eld, Charleston 1804-1808).

État des créanciers des religieuses de la Visitation de Sainte Marie, rue du Bac à Paris (1720). Mémoire de concultation juridique signé par Camus et Target (en partie de la main de Camus, 1784). Certi�cat du gref�er du Tribunal révolutionnaire (1793). Congé de réforme (Boulogne 1806). Extrait du registre des actes de divorce (Paris 1811). Testaments (1826, 1834, 1841, 1847, 1851). Acte de mainlevée, actes notariés (transaction, donation, vente, inventaire, succession, etc.), feuille de déplacement militaire, correspondances militaires, rapports sur le service de santé de l’armée française (1915). Correspondances de la famille de Beaurepaire, lettres de Fr. de La Rochefoucauld-Liancourt et de Vincent Auriol, cahier de poésies, photos, etc.

226. DIVERS. 26 lettres ou pièces, XVIIe-XIXe siècle. 200/250

Commission de capitaine sur vélin (1689). Af�che de faire-part d’obsèques (1773). Assignats (2 cadres). Af�chette de vente par autorité de justice (1812). Acte de décès d’un fusilier dans l’hôpital militaire de Paris (1813). Nomination d’un président d’assemblée de canton signée par Talleyrand, vice-grand-électeur, et Montalivet, ministre de l’Intérieur (vélin, 1813). Actes divers, etc. On joint un dossier d’actions et obligations autrichiennes et russes.

227. DIVERS. 30 lettres ou pièces. 250/300

Bellisle (1782), général Bem (1846), Louise-Elisabeth de Bourbon, L.H.J. de Bourbon-Condé (1826), Étienne Charavay, gal de Coustard, gal Cubières, Davy Damfreville, X. Dupré, baron Fain, Ferriol d’Argental, Fleury (1738), François de Neufchâteau (sur le Théâtre de la République et des Arts), Louis de Jaucourt, Kolzakow (Varsovie 1814), cardinal Lazzarini (1832), Mendez, Mirbel (billet d’entrée aux serres du Jardin du Roi), Montalivet, marquis de Noailles (1784), François d’Orléans comte de Saint-Pol (1628), J.M.F. de Talhouet (1791), etc.

228. DIVERS. 30 lettres ou pièces. 200/250

Joseph Babinski, Louis Blanc, Boissy d’Anglas �ls, Jules Cazot (5 dessins), E. Drouyn de Lhuys, Jean-Pierre Duval (ministre de la Police), comte d’Egmont, commissaire Guillotin, J. Joffre (2 cartes de visite), Louis XV (secrétaire), A. de Morny, Maurice Sarraut, procureur Serre, L.G. Suchet, etc. Plus un testament (1654), un dossier concernant les Concinnati et le lieutenant Briffault, etc.

229. DIVERS. 25 lettres ou pièces, 1783-1958. 100/150

Yvonne de Brémond d’Ars, général Carrié (Santo Domingo 1839), L. de Chabaud-Latour, Henri Connevot (2), de Keralio (2, Alençon 1783-1784), comte Gabriel Mareschal de Bièvre (4), commissaire des guerres Potier (1796), Jules Simon, Adolphe Thiers, Jules Zeller ; 5 passeports (1817-1871), congés militaires...

On joint un coffret de 5 disques, La Guerre d’Algérie (collection Hommes et faits du XXe siècle de la SERP), avec un envoi de Tixier-Vignancour et les signatures de J.M. Le Pen, Philippe Marçais, colonel Thomazo, Le Corroler et Jean Dides.

230. [Antoine-Robert DU CLUZEL (1749-1795) of�cier de marine, il participa à la guerre d’Indépendance américaine.] 3 P.S. par Louis XV ou Louis XVI (secrétaires), contresignées par les ministres de la Marine Bourgeois de Boynes, Sartine ou Castries, Versailles 1773-1784 ; vélins obl. in-fol. en partie impr. 300/400

Brevets au nom du chevalier Du Cluzel. 1er octobre 1773. Brevet d’enseigne de vaisseau, visé et signé au dos par le duc de Penthièvre, amiral de France… 1er avril 1778. Brevet de lieutenant de vaisseau, visé et signé au dos par le duc de Penthièvre. 30 janvier 1784. Brevet d’une pension de 300 livres accordée par le Roi en satisfaction des services rendus par le lieutenant de vaisseau Du Cluzel… On joint un état des rations extraordinaires sur la frégate l’Aimable, et une l.a.s. de soldat (Bayonne 1810).

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231. Auguste DUCROT (1817-1882) général. Environ 550 lettres ou pièces (la plupart L.A.S. ou minutes autographes) et manuscrits autographes ou en partie autographes, et lettres et documents à lui adressés ou le concernant, 1834-1882 ; plus de 800 lettres à lui adressées, la plupart L.A.S., 1836-1882, avec de nombreuses minutes de réponse ou notes autographes de Ducrot ; et un important ensemble d’archives. 10.000/12.000

Exceptionnelles archives sur toute la carrière de ce général qui joua un rôle majeur en 1870, et s’illustra par ses idées monarchiques et religieuses qui provoquèrent son renvoi.

A. Études et carrière. Extrait de naissance, certi�cats scolaires, diplôme de bachelier ; livrets de Saint-Cyr et d’of�cier ; états de service ; certi�cats de blessure et de service à l’Armée d’Afrique ; certi�cat d’inscription à la Légion d’honneur ; ordres de marche ; diplômes des médailles commémoratives du Corps expéditionnaire de la Baltique et de la Campagne d’Italie ; livrets de solde (1870 et 1879), cartes de chemin de fer, permis de chasse, etc. Lettres de service et nominations, depuis le grade de sous-lieutenant (1837), lieutenant (1840), capitaine (1842), chef de bataillon (1847), lieutenant-colonel (1851), colonel (1853), général de brigade (1858), général de division (1865), signées par les généraux ou maréchaux Bernard, Soult duc de Dalmatie, Trezel, Randon, Saint-Arnaud, Vaillant ; nomination de commandant en chef des 13e et 14e corps d’armée (16 septembre 1870, signée par le gal Le Flô), ordre de marche pour prendre le commandement des deux armées (27 novembre 1870, signé par les membres du Gouvernement de la Défense Nationale), commandement de la 16e division (30 mars 1871), commandement du 8e corps d’armée à Bourges (14 septembre 1872)…

B. Carnets et cahiers autographes. – Cahier cartonné intitulé Études militaires… Mélanges, commencé à Mustapha en septembre 1834 et encore utilisé à Bône en 1855 : ré�exions sur l’instruction des sous-of�ciers, l’avancement, le maniement des armes ; récit d’Une course dans la Mitidja et de l’expédition du 4 janvier 1835 ; « principes généraux du tir » (1841), aphorismes sur la chasse ; listes de tribus arabes, avec leurs biens et organisations, et les amendes à payer après leur révolte (1845) ; notes de travaux à faire dans la région de Bône (1855). – Cahier (copie en partie autogr.) des allocutions aux soldats et camarades d’armes (1853-1858). – Cahier de 1871 sur les débats à la Chambre où il est intervenu, avec références au Moniteur. – Agenda de bureau pour 1875 : notes sur des manœuvres, ordres, travaux, cérémonies, réceptions. – 7 carnets de poche, la plupart au crayon (années 1850 et 1870)  : noms et adresses, comptes, itinéraires (dont un voyage en Terre Sainte), ébauches d’interventions parlementaires, notes sur des politiques, l’horticulture, etc.

C. Manuscrits. – La Vérité sur l’Algérie, 2 mises au net de cette étude publiée en 1871, avec notes et brouillons autogr., notamment d’un avant-propos non retenu. – [Journal], 19 février 1879-9 août 1882 (140 pages petit in-4, plus copie – près de 1000 pages– par sa �lle Julie, avec qqs corrections autogr.). Le texte, intéressant et animé, recueille des observations sur l’actualité politique, des conversations, lettres et échos des personnalités du jour. Il y est beaucoup question du rappel possible

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du comte de Chambord, de la fange républicaine et du démantèlement de la pauvre France, mais aussi de l’Algérie, des élections et des complots…

D. Notes et dossiers. – Algérie : notes sur la soumission d’Abd el Kader et pour un rapport sur les impôts et dépenses en Algérie en 1848 ; note détaillée sur les services de Ducrot en Algérie de 1839 à 1841 ; copies tardives et lettres d’Henry d’Ideville. – Note autogr. au sujet du manifeste du comte de Chambord (Venise 29 avril 1852, avec copie autogr.). – Expédition de la Baltique (1854)  : note autogr. sur le bombardement de Bomarsund ; ordre de débarquement, récapitulatif des pertes constatées à l’ambulance ; discours du colonel aux troupes, plan de Saint-Malo. – Algérie 1864-1865 : copie corrigée d’un rapport sur l’insurrection d’Oran avec une longue note a.s. du général Trochu ; brouillons autogr.  ; copies de rapports… – Lettres au général Frossard (1869-1870) : 2 l.a.s. comme commandant la 6e division à Strasbourg, importantes lettres signalant les préparatifs militaires menaçants de la Prusse (et copie d’une lettre de mai 1868). – Guerre de 1870 : ordres du 18 août au 6 septembre ; copie du procès-verbal du conseil de guerre et de la convention de capitulation à Sedan ; af�ches du général de Wimpffen (Sedan 2 septembre) ; brouillon de la relation du colonel Robert ; note écrite par Ducrot en apprenant que son nom ne �gure pas sur la liste des prisonniers de guerre ; copie de documents relatifs à son évasion, et articles du capitaine Zernin au sujet de la prétendue violation du serment ; longue minute autogr. de protestation après le livre du général Vinoy sur le siège de Paris, et justi�cation par Ducrot de sa conduite ; dossier sur les réclamations de l’intendance ; déposition devant la commission d’enquête (30 juin 1871, impr.). – Politique 1871-1872 : important ms politique sur la Chambre issue des élections de février 1871 ; dossier de notes sur Gambetta ; Programme de la droite approuvé par Mr le cte de Chambord rédigé par Ducrot (février 1872) ; notes et brouillon de discours à la Chambre sur la durée du service et les volontaires d’un an ; projet de loi interdisant aux militaires des armées actives la députation (brouillon corrigé par Ducrot, mise au net signée par le duc d’Aumale)  ; sa démission de député en novembre 1873 (brouillons et lettre de démission, réponse de Louis Buffet, président de -l’Assemblée, dépêches télégr. du maréchal de Mac-Mahon…). – Bourges 1872-1878 : manuscrit et af�ches d’adresses aux soldats (camp d’Avor 1872) ; notes et minutes de lettres sur la gendarmerie dans la Nièvre (1872), des complots, les élections dans la Nièvre (1874), échanges avec Mac-Mahon, etc. – Révocation (1878) : récit (et copies), lettres au ministre J.-L. Borel et à Mac-Mahon, lettre de placement dans le cadre de réserve, et doc. joints. – Documents divers  : testament a.s. (1881)  ; 3 photographies dédicacées à sa femme et sa �lle ; son chiffre ; notes diverses.

E. Lettres et correspondances du général Ducrot (essentiellement des L.A.S., souvent fort longues, qqs minutes) : – à son frère Henri Ducrot, qui sera lui aussi général (65, 1837-1882, préoccupations familiales, mais aussi intéressantes lettres militaires et politiques, de Solferino en 1859, de Beyrouth en 1860-1861, d’Algérie en 1865, de Strasbourg en 1866-1870) ; – à sa femme (120, 1851-1878, la plupart de la Campagne d’Italie d’avril à août 1859 avec d’intéressants détails, puis de longues lettres de Syrie en octobre-novembre 1860, une de la Porte Maillot le 19 janvier 1871), et à ses enfants (16, 1854-1882)  ; – au comte Armand de Maillé (à propos de Solferino, 1859)  ; – au géographe Arnauld d’Abbadie (24, 1861-1869, parlant longuement de l’Éthiopie, l’Algérie, le Liban, Youssef Karam…, avec une l.a.s. d’Abbadie sur Youssef en 1866) ; – à ses cousins Louis Rambourg (88, 1865-1882, donnant libre cours à ses opinions politiques), Charles et Antoinette Rambourg (11, 1867-1882) ; – au colonel Édouard Gillon (80, 1871-1881, avec de longues observations pour son livre Le Nouveau Soldat du service obligatoire, publié en 1873 avec une lettre de Ducrot) ; – au général Robert (3, mars-mai 1871) ; – au marquis de La Rochethulon (2, 1872) ; – à Hippolyte Vigneron (2, 1872, sur l’histoire du siège de Paris et l’incapacité du Gouvernement de Défense nationale) ; – au général vicomte de Courcy (5, 1872-1879, dont une commentant son procès contre L’Émancipation de Toulouse) ; – au général Changarnier (3, 1874-1877, dont une en faveur d’une armée professionnelle) ; – au général Paul de Bauffremont (1880, sur la charge de cavalerie à Sedan) ; – au maréchal Canrobert (2, 1881) ; – au Dr François Sarazin (2, 1881-1882) ; – au P. de Regnon (2, 1882) ; etc.

F. Important ensemble de plus de 800 lettres de militaires et politiques adressées au général Ducrot, la plupart comme député de la Nièvre (1871-1872) ou commandant le 8e corps d’armée à Bourges (1872-1878) ; d’autres remontent aux années 1838-1851, lorsqu’il servait en Algérie sous les ordres du duc d’Aumale, puis en Italie et en Syrie, et de nouveau en Algérie. Bien des lettres sont des commentaires sur les interventions du général à la Chambre, sur son action pendant la guerre de 1870 et ses ouvrages sur les batailles de Wissembourg et Sedan et la défense de Paris, ainsi que les convictions monarchistes et catholiques qui in�uèrent sur son commandement militaire. Sa mise à la retraite abrupte, après avoir fait célébrer une messe sur le champ de manœuvres, suscita à elle seule près de cent lettres de soutien présentes ici. Ont également été conservées de nombreuses minutes de lettres ou réponses du général Ducrot (plus qqs lettres à son père, sa femme ou sa �lle). Ces lettres sont classées, à part un album cartonné où sont reliées des correspondances de 1866 à 1873, soit dans des dossiers nominatifs pour les principaux correspondants, soit dans des dossiers chronologiques à partir de 1870.

Amis de jeunesse : Jules Loiseleur (7, 1836-1837) ; Gustave Fressinet (3, 1839-1840) ; le futur général Alfred d’Alton (13, 1840-1842, dont une avec Trochu).

Algérie  : général Édouard comte de Colbert (2 de 1841 pour l’avancement de Ducrot), Henri d’Orléans duc d’Aumale (2, 1842-1850), Alphonse Bedeau (1846), Nicolas Changarnier (Alger 1847, demande d’information sur des tribus algériennes), Adolphe Le Flô (Mostaganem 1847), maréchal Bugeaud (1848), Alfred Durrieu (2, Aumale et Alger 1849-1850, dont un intéressant rapport sur des initiatives diplomatiques et militaires), Eugène Daumas (14, 1849-1851, évoquant l’expédition dans le Sud de l’Algérie, la paci�cation des frontières insoumises, l’administration…), etc.

Second Empire  : les généraux et maréchaux F.C de Canrobert, Achille Baraguey d’Hilliers (2), Bernard Magnan (2), Aimable Pélissier, Alexandre Rolin, Henri Castelnau (3), Émile Fleury (sur le recrutement et le service de 3 ans), E. Bertrand (sur la loi militaire, 1866), César Randon, Claude-Alexis Colson, Edmond Le Bœuf, Adolphe Niel (2), Charles Frossard (2) ; Alfred d’Alton (16, 1855-1856, longues lettres devant Sébastopol), Jules Ducrot à son frère (5, février-juin 1855, devant Sébastopol, la dernière de l’ambulance), et Dr Edmond Noguès (2, 1855, sous Sébastopol)  ; François du Barail et Achille Bazaine (Mexique 1863) ; général Yusuf (longue lettre sur l’insurrection des tribus arabes et leur répression, 1864) ; Armand comte de Maillé (5, 1856-1857, critiques de la cour impériale et de la politique extérieure), Louis-Félix marquis de Turgot (2),

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Alfred de Nieuwerkerke, Guillaume Guizot, Princesse Mathilde (pour faire la connaissance de Karam), Youssef Karam (en arabe, avec traduction, à propos de la constitution du Liban, 1866), princesse Metternich, etc.

Recueil 1866-1873. Général Charles Frossard, gouverneur de la Maison du Prince Impérial (6 longues lettres, 1867-1873, notamment relatives aux entretiens du général Ducrot avec le baron de Dalwick, Premier ministre du Grand Duché de Hesse, avec le récit autogr. par Ducrot de ces entretiens sur les préparatifs militaires de la Prusse) ; général Émile Fleury (2, 1866-1867, sur les renseignements reçus de Rastadt) ; maréchal Adolphe Niel (5, 1867-1868, notamment sur des reconnaissances et manœuvres de Ducrot dans son commandement à Strasbourg) ; son sous-chef de cabinet M.E. d’Ornant (3) ; Napoléon III (22 juin 1868, impatient de voir au camp de Châlons le « système de batterie blindée et cuirassée » de Ducrot) ; général Claude-Alexis Colson (2) ; maréchal Edmond Le Bœuf (punitions in�igées aux élèves de l’École de Santé, 1870) ; princesse Metternich ; général Édouard de Verdière (surveillance de Raousset-Boulbon, directeur du dépôt d’étalons de Strasbourg) ; Jacques Piou (1873, pour prendre la défense de Ducrot) ; général Louis Trochu (40, 1849-1871, très intéressante correspondance sur la Kabylie, le camp de Châlons, la guerre de Crimée et Sébastopol, les brillants débuts du peintre Adolphe Yvon, la question algérienne, la politique de Napoléon III, la campagne d’Italie, les affaires de Syrie, la mort de son père puis de son frère, l’expédition du Mexique, le ministère de la Guerre, les menaces de guerre, l’attitude de l’Angleterre, le libéralisme politique d’Émile Ollivier, les menaces guerrières de la Prusse, le système de recrutement, etc. ; comme gouverneur de Paris en janvier 1871, il supplie Ducrot de ne pas démissionner ; en août, il proteste contre le livre du général de Wimpffen sur Sedan) ; etc.

Général Louis Trochu : 22, de 1846 à 1870, longues lettres sur l’Algérie, sur la politique avec une vive réaction au lendemain du coup d’État du 2 décembre (Trochu demandant de détruire sa lettre, elle a été déchirée puis recollée), sur les manœuvres du camp de Châlons, sur sa situation personnelle et morale, sur l’Italie et Garibaldi ; bel hommage comme gouverneur de Paris à Ducrot après son « audacieuse évasion » pour venir défendre Paris (18 octobre 1870) ; plus 6 lettres à Julie Ducrot (1882-1895) évoquant le maréchal Bugeaud, la campagne de Kabylie avec Ducrot, etc.

Général Gaston de Galliffet : 47, de 1871 à 1882, avec d’intéressants commentaires sur le parti bonapartiste, la situation politique, la conduite de Mac Mahon, les manœuvres et exercices, l’inspection des régiments, Bismarck, l’affaire Germiny, la dynastie mac-mahonienne, les élections, les ministres, etc. (plus une brochure dédicacée).

Général François du Barail  : 15, de 1873 à 1876, sur la réorganisation de l’armée, sa nomination comme ministre de la Guerre, la construction des baraquements, l’affaire du colonel Noché, l’affaire du pèlerinage d’Issoudun et la libérté religieuse des of�ciers, les mouvements insurrectionnels en Bourgogne et l’agitation chez les ouvriers du Creusot, le service de la gendarmerie, etc.

Henri V comte de Chambord : 2 l.a.s. : 5 février 1872, au sujet de l’œuvre de la générale Ducrot pour les jeunes ouvrières, et «  la grandeur de la mission réservée aux femmes dans les épreuves de notre chère patrie, […] on n’aura élevé de vraies françaises qu’après avoir formé de vraies chrétiennes »… ; Frohsdorf 20 septembre 1876, après la messe pour les troupes au Mont Beuvray : « Proclamer les droits de Dieu par un acte solennel, […] c’est le plus bel ordre du jour que vous ayiez jamais adressé à vos vaillantes troupes, la plus noble manifestation d’un commandant en chef, qui a conscience de sa responsabilité et de sa mission ». Il suit attentivement « les moindes symptômes de la régénération morale de l’armée, de cette armée qui peut seule rendre à la France le rang qu’elle a perdu »… (avec la réponse. Stanislas comte de Blacas (4, au nom du comte de Chambord, dont une copiant la nomination de Ducrot au commandement supérieur des forces armées et lui donnant les pouvoirs absolus pour les mesures militaires). Paul Siméon (3, sur son entrevue à Frohsdorf avec le comte de Chambord). Copie (corrigée par Ducrot) de la relation par le comte de Maillé et le vicomte de Gontaut-Biron rédigée au lendemain de l’entrevue de Chambord du 5 juillet 1871 où Monseigneur refuse d’adopter le drapeau tricolore.

1870-1882. Parmi de très nombreuses lettres (et de nombreuses notes et minutes de Ducrot), on relève notamment  : Arnauld d’Abbadie (sur la situation en Espagne 1875), gal Charles d’Abzac (9, au nom de Mac-Mahon), cardinal Antonelli (bénédiction papale 1872), Auguste d’Arenberg, Gaston duc d’Audiffret-Pasquier (4), le duc d’Aumale (5), gal François du Barail (3), Jules Barthélemy-Saint-Hilaire (mise au point sur l’entrevue du pont de Sèvres, avec 2 l. de Ducrot à La Patrie), gal Adrien de Bellemare (6), gal Henri Berge (17), gal Jean-Louis Borel ministre de la Guerre (10, notamment sur la mise à la retraite de Ducrot, 1878), Charles Bourbaki (7, dont une sur la crise de 1877, et un portrait dédicacé), Albert de Broglie, Louis Buffet (2), maréchal de Canrobert (3, au sujet de La Défense de Paris), Joseph de Carayon-Latour (3, dont une belle après la bénédiction papale donnée aux troupes commandées par Ducrot), Ernest de Chabaud-Latour, Nicolas Changarnier (3), Alfred Chanzy (4), Eugène Chaper (5, dont un récit des combats de la Marne en 1870), gal Athanase baron de Charette (3, un en-tête Légion des Volontaires de l’Ouest), gal Ernest de Cissey ministre de la Guerre (27, plusieurs con�dentielles, une avec conclusions de l’enquête sur la capitulation de Sedan), Robert de Cléry, Charles Corbin (3), baron Lucien Corvisart, Ernest Cresson (sur le siège de Paris), Paul Déroulède, Édouard Detaille, Henri de Dreux-Brézé (remerciement du comte de Chambord pour la Journée de Sedan), Lord Dufferin (3), gal d’Exea, Augustin Forcade évêque de Nevers (5, dont 3 sur la défaite de 1870), Léon Fourichon (3, à propos des communications pendant le siège de Paris), Oscar de Fourtou, Charles Frébault (3), colonel Édouard Gillon (9 longues lettres politiques 1874-1875, et relation d’un conversation du gal Fleury avec le Tsar), Cyprien Girerd (sur la défense de Paris), Albert Grévy (2), Henri d’Ideville, Louis de Kergorlay, gal Arsène Lambert (5), Léonard de Lapeyrouse (sur la défaite de 1870), René de La Tour du Pin (sur le siège de Metz), comte Jean de Leusse (sur l’intendance à Reichshoffen), Jules Lewal, commandant Louis (sur son livre du Siège de Paris), Patrice de Mac-Mahon (4) et la maréchale (6 sur les orphelins de la guerre), Armand comte de Maillé (13, d’un grand intérêt politique, avec une longue lettre d’Arthur de Cumont répondant à un questionnaire de Ducrot sur le comte de Chambord, 1872), gal François de Miribel (22, sur la préparation de l’armée à la guerre et la reconnaissance des frontières), Charles de Montluisant, Louis d’Orléans duc de Nemours (recommandant son �ls le duc d’Alençon), Alphonse de Neuville, Louis-Philippe d’Orléans comte de Paris, Alexis Pothuau, Edmond et Mélanie de Pourtalès, F. Leblanc de Prébois (5, sur le droit de propriété en Algérie), Charles de Rémusat (ministre des Affaires étrangères, à propos des Français dans les territoires cédés à l’Allemagne), gal Raymond de Rivières (6), Gaëtan de Rochebouët (7, intéressantes analyses politiques), Edgar Rodrigues (4), Henry Sazerac de Forge préfet de la

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Nièvre (5 sur les élections), vice-amiral Jean Saisset (3), Dr François Sarazin (10), Charles Sédillot (4), Jules Tréfeu, H. Vavin (sur la liquidation de la Liste civile), Charles de Vigneral (à propos de l’occupation romaine de l’Algérie), etc.

G. Cartes. Environ 65 cartes militaires, certaines signées par le général, dont une carte du Département de la Seine annotée par le Général Ducrot et signée par lui : « Cette carte m’a servi pendant tout le siège de Paris et notamment pendant les batailles de la Marne » ; 2 grandes cartes ayant servi au général Ducrot pendant le siège de Paris ; 3 cartes du siège de Metz ; des cartes de l’Algérie, du Maroc, du camp de Châlons (1869 et s.d.), Mirecourt (1845), environs de Metz, Wissembourg (1852), Saverne (1852), de Puebla, etc. Plus un tableau ayant appartenu au général avec les codes du « Chiffre Spécial avec le Gouverneur » (sous étui) ; des af�ches, ordres et appels du général, etc.

H. Archives familiales et documentation, notamment pour l’édition de La Vie militaire du général Ducrot, d’après sa correspondance (1839-1871), publiée par ses enfants (2 vol., Plon et Nourrit, 1895), et d’autres projets. Gros dossier de lettres de condoléances lors de la mort du général ; lettres à Ducrot ou sa femme relatives au décès de leur �lle Agathe (1864) et au mariage de leur �lle Marie Ducrot (1878) ; dossier de correspondance familiale. Copies par Julie Ducrot de la correspondance de son père et extraits de son journal ; copies de lettres et de documents administratifs ou militaires ; documents sur le tri des papiers et le versement aux Archives de la Guerre. Documentation sur l’évasion du prisonnier de guerre. Dossier sur ses projets de restauration monarchique, et épreuve du livre que Chalvet-Nastrac leur consacra. Nombreuses lettres, la plupart l.a.s., à la veuve et aux enfants, par les généraux ou maréchaux d’Andigny, Bonnal, Bouchez, Bourbaki, Canrobert, Faverot, Gouraud, Larchey, Nismes ; les ducs d’Aumale (2) et de Nemours, et leur neveu le comte de Paris ; Ernest Daudet, Gyp, H. Lavedan, le commandant Le Gros, Gaston Picard (et ms a.s. d’une conférence sur Ducrot), V. Sardou, le marquis de Vogüé, etc. Manuscrit d’une importante biographie inédite par le père Pierre Bliard : Un vaillant. Vie du Général A. Ducrot (1926 ?). Contrat de mariage de Marie Ducrot avec le baron de L’Espée (1878) ; inventaire de la propriété de Chazelles (1881). Couteau du général et souvenirs familiauix. Etc.

Gros ensemble de coupures de presse et de revues. Publications sur la guerre de 1870 : Atlas , Mémoire sur la Défense de Paris par Viollet-le-Duc (Paris, 1871) ; Opérations militaires autour de Metz par un officier général prussien (Mayence, 1871) ; Le siège de Strasbourg pendant la campagne de 1870 par M. le comte de Malartic (Paris, 1872) ; Les Héros de 1870, notices de conférences résumées par J.-E. Bulloz (Paris, 1899) ; La Journée de Sedan, Procès Paul de Cassagnac (Paris, 1875) ; Plan de campagne du général compte de Moltke en 1870 exposé dans une lettre écrite en 1868 par le général Ducrot (Paris, 1873) ; Conférence sur la vie du Général Bourbaki par le marquis de Massa (Paris, 1911) ; Le 39ème anniversaire de la Bataille de Sedan par le chanoine Collin (1909) ; Wissembourg, réponse du Général Ducrot à l’État-Major Allemand (Paris, 1873) ; etc.

Portraits et photographies. 2 dessins originaux au crayon d’Alphonse de Neuville de Ducrot sur son lit de mort.

232. Charles-Éléonor DUFRICHE-VALAZÉ (1751-1793) conventionnel (Orne), girondin, condamné à mort, il se poignarda en entendant la sentence. L.A.S., aux Genettes proche Le Mesle-sur-Sarthe 30 septembre 1784, à M. Barde, imprimeur à Genève ; 1 page in-4, adresse, marque postale (brunissures). 80/100

Il le prie de lui faire parvenir par lettre de change sur Paris, la petite somme qu’il lui doit. « Je ferai usage de vos prospectus, & j’espère vous placer quelques exemplaires de Clarisse Harlowe »… Rare.

233. Victor-Guy DUPERRÉ (1775-1846) amiral et ministre de la Marine. L.A.S., Paris 19 décembre 1842, au capitaine Cécile, commandant la frégate l’Érigone dans les mers de Chine, à Manille ; 3 pages in-4. 150/200

Il con�rme que son �ls Victor reviendra en France sur l’Érigone, à la mousson du Nord-est en octobre : « mon �ls à cette époque aura traversé l’Atlantique, aura relâché à Gorée sur la côte d’Afrique, à Rio sur la côte du Brésil, à Bourbon, à Pondichéry, aura visité plusieurs points des mers de Chine, il lui restera à explorer avec vous les divers points où vous serez naturellement conduit en faisant votre retour en France. Il traversera l’Océan Paci�que, visitera la côte du Brésil en rentrant dans l’Atlantique. Le voyage sera sans doute d’environ 15 mois et plus. Je pense que pour un 1er voyage c’est assez »…

234. Guillaume DUPUYTREN (1777-1835) chirurgien. Manuscrit en partie autographe, 21 octobre 1834-11 janvier 1835 ; 3 pages gr. in-fol. 3.000/4.000

Précieux testament du baron Dupuytren, corrigé et complété par deux additions datées des 10 et 11 janvier 1835, soit moins de trois semaines avant son décès, survenu le 7 février 1835. La première partie du testament a été dictée et mise au net, avec quelques blancs complétés et des additions. Dupuytren la corrige de sa main et ajoute une page entière de nouvelles dispositions en janvier 1835. Le testament original a été déposé chez le notaire Aumont-Thiéville le 10 février 1835.

Les maux qu’il éprouve, et « qui ne tiennent à aucun excès si ce n’est au travail », lui font sentir la nécessité de disposer de ce que lui a apporté le travail, « auquel il ne s’est jamais mêlé aucune industrie blâmable »… Il commence par instituer comme légataires universels sa �lle Adeline, son mari le comte de Beaumont et leurs enfants nés ou à naître, rappelant en ce faisant la dot faite lors de leur mariage, et faisant provision particulière pour son �lleul et petit-�ls Robert de Beaumont, provision étendue le 9 décembre au second petit-�ls, Frédéric de Beaumont, né entre-temps. Puis il se tourne vers ce qu’il appelle les devoirs «  de société  »  : «  Je lègue […] deux cent mille francs à la faculté de médecine de Paris pour servir à l’institution d’une chaire d’anatomie pathologie interne et externe dont les bases fondamentales seront toujours �xées par la faculté elle-même »… Il lègue à Pierre-Buf�ère, sa ville natale et « berceau de mon enfant », 50 000 francs pour faire ériger une fontaine monumentale en bronze qui s’appellera «  fontaine Adeline  », et à son cousin Dupuytren, chirurgien dans cette ville, 500 francs pour la faire conserver. « Je lègue à M. Baptiste Pigné ma bibliothèque médico-chirurgicale, ainsi que soixante registres d’observations manuscrites mais sous la condition qu’il en extraira d’ici à cinq ou six ans cinq ou six volumes d’observations principales. Je voudrais pouvoir léguer à M. Marx qui m’a toujours donné tant de preuves d’intelligence et de dévouement

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réel d’autres preuves de ma reconnaissance que mes instruments de chirurgie de tout genre avec la prière de publier ceux d’entre eux qui sont inédits et de faire voir ce qu’ils pourraient produire de bien entre des mains intelligentes et exercées comme les siennes. Je ne saurais offrir à M. de Rotschild quelque chose qui pût le �atter si ce n’est peut-être une preuve de con�ance. En conséquence je le délègue mon exécuteur testamentaire »… Il termine en instituant une rente viagère en faveur de son serviteur, puis, le 10 janvier suivant, il reprend la plume : « Je lègue à mon neveu J.B. Pigné tous les livres de mes bibliothèques de Paris et de Courbevoie qui ont trait à la médecine, comme aussi la moitié de mes registres d’observations & sous la condition qu’il publiera un choix de ces observations. Je lègue à M. Marx en reconnaissance de la coopération de tous mes travaux depuis plus de 15 ans & de son dévouement constant tous les instruments de chirurgie que je possède & l’autre moitié de mes registres & observations avec prière d’en faire un choix & la publication ; je lègue à M.M. Sanson aîné & Bégin le soin de terminer & de publier un ouvrage déjà en partie imprimé sur la taille de Celse & d’y ajouter la description d’un moyen nouveau d’arrêter les hemorragies. En�n je prie M. Tixier ex-interne des hôpitaux […] de publier un travail sur les dessins & les pièces conservés dans le musée de l’Hôtel-Dieu. Je désire que ces M.M. s’entendent pour donner plus de prix à leurs publications »… Ultime disposition, prise le lendemain 11 janvier : « Je lègue mon corps à M.M. Broussais & Cruveilher pour qu’ils en fassent l’ouverture s’ils la jugent utile »…

235. Amédée-Bretagne-Malo, duc de DURAS (1771-1838) of�cier, premier gentilhomme de la chambre du Roi, il émigra ; à la Restauration, il devint pair de France, maréchal de camp et membre de l’Académie Française. L.A.S., Londres 21 avril 1814, à Louis-Antoine de Bourrienne, Directeur général des Postes à Paris ; 2 pages et demie in-4, adresse, cachet cire rouge aux armes (lég. brunissure). 200/300

Retour de Louis XVIII en France. [La lettre est écrite le lendemain du départ de Napoléon de Fontainebleau et de l’entrée solennelle de Louis XVIII à Londres ; il arrivera le 24 à Calais, et fera son entrée solennelle dans Paris le 3 mai.] … « je quitte le Roy à l’instant. Son depart est �xé à samedi 23 il couchera à Douvres, s’embarquera dimanche 24 et à moins de contrarietés des éléments débarquera le même jour à Calais – le lendemain 25 probablement à Boulogne ; le 26 à Amiens. Les ordres ne peuvent être donnés d’une manière �xe pour le reste de la route mais il est probable que le Roy s’arretera à Compiegne. De Calais il vous sera surement expedié des ordres plus positifs pour le reste du voyage. Je ne doute pas que vous n’ayez deja envoyé un inspecteur au devant du Roy qui pourra vous les transmettre »… Il voudrait surtout « que le service du Roy ne languît pas. 80 chevaux seront insuf�sants et il nous en faudrait 120 par relais »… Il félicite Bourrienne de son zèle « pour le service du Roy […] dans ce moment si heureux et si interessant pour tous les Français ». Il ajoute : « Le Roy se porte parfaitement bien et l’enthousiasme qu’il inspire ici est au niveau de celui de la France ».

236. Achille DUVIGNAU (1770-1807) général. L.A.S., Q.G. à Lohr 29 brumaire VI (19 novembre 1797), au citoyen Martique ; 1 page in-fol. à son en-tête et vignette, adresse avec contreseing autogr. et cachet cire rouge. 100/150

En faveur du citoyen D’Epinal, pour le comprendre dans le travail sur « les of�ciers invalides, soit à l’hôtel soit à nancy : « Je vous aurai la plus grande obligation de ne pas perdre de vue ce brave militaire auquel je m’intéresse in�niment »…

237. ÉCOLE DE MARS. P.S. par Charles Aumont, 2 brumaire III (23 octobre 1794) ; 3 pages et demie in-fol., 2 cachets encre rouge, vignette gravée [BB n° 27]. 300/400

« Loi qui ordonne la levée du Camp des Sablons ». La dissolution de l’école est réglementée en 9 articles : « Art. 5. Le Comité de Salut public est autorisé à placer dans les armées de la République, ou à employer dans d’autres fonctions ceux des Élèves et de leurs Instructeurs qui y seroient propres »… Copie conforme signée par Aumont.

On joint une af�che (Extrait du Bulletin de la Convention nationale, 13 prairial II, concernant l’École de Mars), une circulaire imprimée, et une gravure coloriée de Philippoteaux, et le livre d’Arthur Chuquet, L’École de Mars (1794) (1899).

238. EMPIRE. 95 lettres ou pièces de ministres, administrateurs et personnalités diverses de l’Empire et du début de la Restauration, la plupart L.A.S., L.S. ou P.S. (plusieurs à en-tête, qqs vignettes). 800/1.000

Laure duchesse d’Abrantès, Barbé-Marbois, Mgr de Barral, Jean-André Barrot, Théophile Berlier, Ferdinand de Bertier, baron de Bourgoing, L.A. Fauvelet de Bourrienne, Jean-François Boursault, Georges Cabanis, J.J.R. de Cambacérès, cardinal Caprara, J.B. Champagny duc de Cadore (3), Jean-Antoine Chaptal, Louis Charrier de la Roche, Chilhaud de La Rigaudie, Collin de Sussy, Joseph de Dalberg, chancelier Dambray, baron Darion, Pierre comte Daru (3), Hector Daure (4), duc Decazes, Charles Didelot, Louis-Nicolas Dubois, F.J. Dubouchage, Duchâtel, général Duroc, baron Fain, Louis de Fontanes (2), Joseph Fouché (4, plus 2 griffes), Antoine Français de Nantes (5), Gaudin duc de Gaète, Charles d’Herbouville, Jean-François Jacqueminot (2), B.G. de Lacépède (2), Antoine de Laforest, Antoine de Lavalette (2), Charles-François Lebrun duc de Plaisance (2), Hugues Maret duc de Bassano (5), Merlin de Douai (2), François Meynard, Louis-Mathieu comte Molé (2), Nicolas Mollien, J.P. de Montalivet (2), René marquis d’Osmond, Pfeffel, baron Planta (3), Ed. Poncet, Pierre-François Réal (4), Regnauld de Saint-Jean d’Angély, Pierre-Louis Roederer (4), Savary duc de Rovigo, chancelier Seguier, Auguste de Talleyrand (2), Charles-Maurice de Talleyrand, baron Tortel, Trouvé. Plus qqs portraits et documents joints.

239. EMPIRE. 16 L.S. ou P.S. 100/150

Alphonse de Colbert (Salzbourg 1806, découp.), Honoré Ganteaume (1787), Guillaume de Lorencez (minute à Berthier, Tschereïa 12 nov. 1812), Van der Goes (état de trésorerie de l’Odre impérial de la Réunion, 1813) ; état d’effets envoyés à Bayonne (1810), notice ms sur le baron de Moltke, 2 billets de logement délivrés par l’État-major prussien (Paris 1815), etc.

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240. ESPAGNE. 3 L.S. de généraux, 1810-1811 ; 1 page et demie in-4 et 4 pages et demie in-fol. 150/200

Jean-Mathieu Seras : Benavente 30 novembre 1810, au général Drouet d’Erlon, concernant l’évasion de 8 of�ciers espagnols prisonniers de guerre à Léon (avec rapport joint). Lettre du Pierre Poinsot de Chansac : Zamora 2 mars 1811, au générak Thiébault, sur les problèmes d’approvisionnement. Louis-Auguste de Plauzonne  : L.A.S., Gironne 30 novembre 1811, sur l’envoi de cent mulets chargés de farine et de bœuf.

241. Jean-Henri FABRE (1823-1915) entomologiste. 2 poèmes autographes signés « Lou felibre di Tavan », [1891] ; 2 pages et 1 page et demie petit in-4. 400/500

Rares poèmes provençaux du grand entomologiste. Ces poèmes ont été receuillis dans le recueil de poésies provençales de Fabre, Oubreto provençalo dou Felibre di Tavan (Avignon 1909).

Abriéu (Avril), 7 sizains sur le mois d’Avril, l’arrivée du Printemps, le réveil de la nature, le retour du soleil… Frédéric Mistral en a corrigé et annoté le texte : en haut, il a noté : « bon », et a opéré quelques corrections, notamment 3 mots dans la dernière strophe. « Lis alenado / Di marinado / Boufon pèr roun�e caud »… Le poème a paru dans l’Armana prouvençau de 1893.

Pelican l’einat (Pelican l’aîné), amusant et truculent poème de 6 strophes de 5 vers, évoquant Pélican l’aîné, le marchand de petits balais : « Sièu Pelican l’einat, lou marchant d’escoubeto »…

Reproduit en page 65

242. Charles, prince de FAUCIGNY-LUCINGE (1824-1910) �ls d’un aide de camp du duc de Berry et d’une �lle reconnue du même prince, �lleul de Charles X et de la duchesse de Berry, aide de camp du jeune comte de Chambord, auteur de Mémoires. Manuscrit autographe de son journal, 14 novembre 1857-20 décembre 1858, 24 janvier 1873, 1er janvier 1879-7 janvier 1880 ; registre in-4 de de 315 pages (plus ff. blancs), cartonné (couvrure enlevée, fermoir brisé). 500/700

Intéressant journal commencé au service du comte de Chambord (Faucigny-Lucinge quittera son oncle pour rentrer en France après son mariage en 1859). Le Prince y est désigné tantôt comme « Henri », tantôt « Monseigneur ». Le journal témoigne de leurs voyages en Italie et leurs excursions en Autriche, ainsi que de leur petit monde d’exilés : « Madame » la duchesse de Berry, Louise comtesse de Chambord, le duc de Lévis, La Ferronays, Montbel, Adinolphe Lucchesi (�ls de la duchesse de Berry), Prévost de Saint-Marc, le père de l’auteur, « le docteur », Monti de Rézé, etc. 4 [décembre 1857]. « Quelle singulière destinée que la mienne, d’être toujours sur les grands chemins ! Quand donc �nira cette vie errante et vagabonde ? J’en suis fatigué au-delà de toute expression »... Le journal, tenu d’une petite écriture qui remplit toutes les apges, est très fourni et fourmille d’anecdotes sur la cour du Prince et la vie à Frohsdorf, les repas, les chasses, les soirées, les invités, ou à Brunnsée chez la duchesse de Berry. Ainsi sur le retour à Frohsdorf le 8 décembre 1857 : « le Duc de Lévis vient nous prendre pour nous faire faire une promenade. Je suis étonné de tous les changements que l’on a faits depuis deux ans. On a éloigné le chemin qui passaait sous les fenêtres du château, on a enlevé la terre qui masquait la vue des appartements de Monseigneur. On est maintenant tout à fait chez soi […] Mme de Q. nous a mené chez Madame. […] elle a, comme toujours, été gracieuse et aimable pour nous, et nous a engagés à rester avec elle à Brunsée le plus longtemps possible. […] Le Prince nous reçoit dans son cabinet. Il n’est pas changé depuis deux ans juste que je ne l’ai vu. Quelle belle et noble tête ! quel superbe regard ! quelle intelligence et en même temps quelle bonté dans ses beux yeux bleus ! Quand le verrons-nous donc en France !! »… Faucigny-Lucinge reprend son journal en 1873 pour faire un récit autobiographique de sa vie depuis lors, puis à nouveau en 1879, après avoir renoncé à la députation (ses deux élections comme légitimiste, en 1876 et 1877 dans les Côtes-du-Nord, furent invalidées). Mardi 30 [septembre 1879] : « Il y a eu hier 14 banquets dans Paris en l’honneur de l’anniversaire de la naissance du Roi – partout il y a eu grande foule – et partout tout s’est passé tranquillement mais avec beaucoup d’entrain. Les journaux d’aujourd’hui ne s’occupent que de cela – les républicains enragent et font semblant de s’en moquer – mais au fond ils sont peu satisfaits de l’élan avec lequel on a répondu partout à l’invitation à ces banquets […] notre parti est encore vivant »… On joint des notes autogr. (tableaux de chasse) et une lettre à lui adressée par Joseph Orsier.

243. Joseph FIESCHI (1790-1836) auteur d’un attentat contre Louis-Philippe, il fut guillotiné. L.A.S., «  de mon cachot » [à la Conciergerie] 19 septembre 1835, à Gaspard Lavocat (directeur des Gobelins et député des Ardennes) ; 3 pages in-4, adresse. 800/1.000

Étonnante lettre à son « ancien bienfaiteur », pour qui Fieschi avait travaillé comme indicateur de la police ; Lavocat commandait la 12e légion de la Garde nationale présente sur le boulevard du Temple au moment de l’attentat, et Fieschi voulait lui léguer sa tête.

Depuis la visite de Lavocat, il n’a pu trouver le sommeil et a déliré… « Je nai jiamai calquler de sover ma tette. Gia mai ja ne parle à personne parceque je sais que je suis couppable ». Il supporte sans se plaindre les soins pour sa blessure à la tête « mais je ne suis pas éttais assé fort pour retenir mes larmes, lorsque la seconde foy vous ette approché à mon li […] Je proteste devant la face de Dieu et des hommes que je vous ai di cette derniere foy la purre vérité. Comme le fanatique qui se confesse pour se comunier. J’avou aussi que vous m’avé pris par dousseur sans me brusquer et cette le mellier parti […] Mais le pardo est pour le couppable, pardone mon ignorance. Si un cheval vous done un coup de piet vous ne pourait pas le mettre en justice. Je nen suis pas fanatique en Religion. Je nen suis pas en politique Je declare pas ettre Repuplic ni Carliste autre foix jettait Napoléoniste aojrdhui il nest plus. Soyé persuadé sur ma bone foix que j’aime mieux murir […] que de vivre et davoir perdu vottre estime »…

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244. FINANCES. Plus de 300 documents, XVIIe-XIXe siècle. 200/300

Extraits de rôles ou quittances de revenus casuels, capitation, lods, droits et amortissements, etc. Mandats, traites, lettres de change, bons à payer, obligations, reconnaissances, impôts, comptes… Arrests du Conseil d’Estat du Roy, Décrets de la Convention nationale, Lois et Rapports de la Commission des finances concernant les assignats, les médailles, les nouvelles pièces, les billets de con�ance, les faux, la dette publique, l’emprunt forcé, les placements dans les pays ennemis... Actions de sociétés : Canal interocéanique de Panama, Concorcia, Columbia, Mines de Mouzaias...

245. FORCES NAVALES FRANÇAISES LIBRES. Carnet autographe de Roger Darbon, marin radio, 14 septembre 1943-24 novembre 1944 ; carnet in-12 de 17 pages (le reste vierge). 300/400

Il relate ses embarquements sur le Canada, puis l’aviso Air France I et le Calais et raconte ses nombreux appareillages pour le Cap Vert, les Canaries, la Mauritanie, etc. Ses notes prises sur le vif rassemblent pêle-mêle des textes de chansons, des croquis techniques, des recettes de cuisine, un alphabet morse, des adresses de conquêtes féminines et d’autres marins rencontrés lors des escales…14 septembre 1943 : « Où irons-nous ? personne n’en sait rien. À Dakar, à Gibraltar, en Amérique ? Mystère ! Resterons-nous à quai ? »… On joint une importante correspondance familiale (juin 1941-janvier 1946), quelques photos, des coupures de presse, et un cahier de chansons écrit et illustré par un autre marin.

246. Joseph FOUCHÉ (1759-1820) ministre de la Police. L.S., Paris 15 �oréal VIII (5 mai 1800), au Ministre de la Guerre [Lazare Carnot] ; 2 pages in-4, en-tête Le Ministre de la Police générale de la République, petite vignette. 200/250

Au sujet d’une « proclamation du général de brigade Lestranges aux chouans insoumis des Départements de la Seine inférieure, de la Somme et de l’Eure » ; le général commandant la 17e division militaire lui a indiqué qu’il désapprouvait la proclamation de Lestranges et a révoqué « toutes les dispositions ordonnées à cet égard ». Fouché en a prévenu le préfet de Seine inférieure, « et j’ai cru prudent de lui prescrire de ne donner aucune suite à une affaire terminée et de se borner à continuer l’emploi des mesures de surveillance et de précaution »…

247. Joseph FOUCHÉ. L.S., 11 janvier 1808, au Ministre de la Guerre [Clarke, duc de Feltre] ; 1 page in-fol. 100/150

Au sujet du S. Mac-Mahon, Irlandais, qui a obtenu l’autorisation de prolonger son séjour dans la capitale. « Je donne des ordres pour que la surveillance dont il est l’objet soit continuée »…

248. Nicolas FOUQUET (1615-1680) surintendant des Finances. L.S., Paris 28 mai 1660 ; 2 pages in-4. 400/500

Recouvrement des impôts. « Le Roy devant tirer un secours considérable du traicté faict avec Me Louis Massau pour le recouvrement de la �nance qui doibt provenir des taxes faictes sur les fermiers, commis, receveurs et controlleurs des deniers communs patrimoniaux et d’octroy des villes et communautés de ce royaume », devant être payées par les maires ou instances dirigeantes desdites villes, il est important que les Commissaires « s’emploient avec soing pour faciliter des recouvrements », et de protéger autant que possible ces opérations pour faciliter le recouvrement : « Il est certain qu’en plusieurs lieux cette affaire n’ayant pas esté assés appuyée, n’a pas produit ce qu’on en attendoit. Vous m’obligerez de faire en sorte qu’il n’en soit pas de mesme dans voste département »…

249. Antoine-Quentin FOUQUIER-TINVILLE (1746-1795) Accusateur public du Tribunal Révolutionnaire. P.S. comme Accusateur public, Paris 12 ventose II (2 mars 1794) ; 1 page in-4 en partie impr. à en-tête du Tribunal Révolutionnaire. 1.000/1.200

Ordre d’exécution. « L’Exécuteur des Jugemens Criminels » doit se rendre à la « maison de Justice de la Conciergerie, pour y mettre à exécution le Jugement qui condamne Larocque ci devant général, René Pierre Enjubault, et Pierre Jean Sourdille administrateurs du département de la Mayenne & Poupard à la peine de mort. L’exécution aura lieu aujourdhuy douze ventose sur la place de la Révolution »...

Reproduit en page 67

250. Maximilien-Sébastien FOY (1775-1825) général et homme politique. 2 L.A.S. et 2 L.A., et 31 lettres ou pièces à lui adressées, 1809-1825 (portrait joint). 300/400

Général Foy  : 2 lettres à son frère (1825-1826), une au ministre de l’Intérieur rappelant une promesse du Roi (1815). Nathalie-Henriette de Mortemart princesse de Beauvau ; Armand Caulaincourt duc de Vicence (3) ; Louis de Laboëssière, comte de Chambors (3, dont une de 1814 expliquant pourquoi il n’a pas été « complimenter nos bons maîtres ») ; Benjamin Constant ; Jean-Marie Defrance (à propos du service anniversaire pour Louis XVI à Saint-Denis, 1820) ; Auguste de Flahaut (3) ; Charles Gaudin duc de Gaète ; baron Jean-Baptiste Jamin ; maréchal Lefebvre duc de Dantzig ; vicomte de Montmorency ; vicomte de Saint-Mars ; Horace Sebastiani ; maréchale Soult de Dalmatie ; plus des invitations, et 4 passeports...

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251. FRANCHE-COMTÉ. Charles-Claude Andrault de Langeron, marquis de LANGERON (1720-1792) lieutenant général des armées du Roi. 17 manuscrits ou pièces, dont 8 signés, autographes signés ou en partie autographes par le marquis de Langeron, commandant dans la province (la plupart en cahiers in-fol.), et une lettre à lui adressée, 1786-1789. 400/500

* Mémoire sur le commandement d’une province, ms signé, 15 février 1788 (42 p.). Ré�exions sur tous les aspects d’un commandement : les qualités requises d’un commandant, le cérémonial, le commerce, l’agriculture, les manufactures, les curés, les postes, l’administration militaire, etc. Un 2e exemplaire signé (73 p.) comporte un développement consacré aux émeutes. * Mémoire sur la disette et la cherté des blés, ms en partie autogr., 30 avril 1789 (8 p.). Examen des causes de la cherté du blé dans la province, et des moyens d’en faire baisser le prix. * Reconnoissances militaires. Mai 1789, ms en partie autogr. (18 p.). Instructions pour bien reconnaître les cours d’eau, marais, montagnes, postes… ; et mise au net signée de ce mémoire (18 p.). * 2e Mémoire Franche Comté. Juin 1789, ms en partie autogr., signé (53 p.). Stratégie pour la défense des grandes villes dans l’hypothèse d’incursions ou attaques des Suisses ou de l’« Empereur actuel » ; plan de campagne avec un « foible etat de troupes »… * Ms a.s. de 2 lettres « envoyées a personne », 15 et 30 novembre 1789 (8 p.), considérations administratives par temps de division « certaine », et objections à la création de districts (mise en garde contre la rivalité Dôle-Besançon). * Mémoire sur la situation actuelle de la province de Franche-Comté, 10 décembre 1789, ms signé (27 p.). Compte rendu d’une situation qui a évolué, suite de « l’esprit national […] modi�é par les impulsions étrangères et par le mode d’administration adopté par le Gouvernement »… * D’autres mémoires ou notes traitant de la division de la province en départements, la corvée, le mouvement et le prix des graines, les récoltes, plus une l. d’envoi de Mayeux. On joint 3 l. en allemand de magistrats ou administrateurs, München 1863-1868.

252. FRANÇOIS Ier (1494-1547) Roi de France. L.S. « Francoys », Valence 26 août [1536], aux bourgeois, manants et habitants de la ville de Quintin ; contresignée par Jean Breton ; 1 page in-fol., adresse. 400/500

Il a ordonné «  faire assembler les gens des troys estatz de nostre pays et duché de Bretaigne » en la ville de Rennes le 24 septembre.

253. François GAMAIN (1751-1795) serrurier  ; il aménagea, puis dénonça l’armoire de fer du Palais des Tuileries. P.A.S., Versailles 4 octobre 1779 ; 1 page obl. in-8. 600/800

Très rare reçu du serrurier de Louis XVI. « Je sousignier reconnois avoir ressus de Madame la Contesse La Tourdoirers [La Tour d’Oyré] la somme de cent cinquante livres a conte sur les ouvrages de seruries que je faite en sa maison a Viroffele [Viro�ay] »…

Reproduit en page 67

254. Joseph Mathieu GANDOLPHE (1755-1804) avocat et diplomate, résident de la République Française en Valais. L.A.S., Berne 14 ventose XI (5 mars 1803), au « Citoyen Ministre » Raymond de Verninac ; 4 pages in-4. 200/250

Très intéressante lettre sur la situation politique en Suisse. « Voilà donc en�n le grand œuvre de la Médiation achevé ! reste à savoir comment il recevra son exécution. Je vois ici très peu de personnes qui en soient satisfaites. Les patriotes prononcés sont dans la consternation », et espèrent de nouvelles discussions qui « amèneront nécessairement la réunion de l’Helvétie à la France. […] Berne voit avec douleur que ses capitaux sont destinés à éteindre beaucoup de dettes, et qu’il lui faudra partager encore avec les cantons de Vaud et d’Argovie ce qui lui restera après cette extinction ». Les oligarques s’inquiètent du résultat des élections. D’Affry a dîné à Berne chez le général Ney, et est parti aussitôt pour Fribourg où on lui enverra toutes les archives et les papiers. Les détenus d’Arbourg ont été libérés, à la condition que certains d’entre eux aillent passer quelque temps en France. Il espère prochainement la visite du Citoyen Ministre en Helvétie, etc.

255. Charles de GAULLE (1890-1970). 2 L.A.S., 1914-1934, à son camarade le commandant Thuillier à Corbie  ; 1 page in-12, et 1 page in-8 (trous de classeur), collées dans 2 livres brochés. 1.500/2.000

[Octobre 1914], billet du capitaine de Gaulle du 33e d’Infanterie [collé en tête de son livre Le Fil de l’épée (Berger-Levrault, 1932) : « Remettez-vous complètement de votre blessure, mon cher ami. Nous nous préparons à de grands efforts et nous avons tous foi dans le succès »... [4 mars 1934], lettre (ou fragment) du colonel de Gaulle, alors Secrétaire général du Conseil supérieur de la Défense nationale à la Présidence du Conseil [collée en tête du Charles de Gaulle de Philippe Barrès (Plon, 1944, mauvais état) : « J’espère que vous vous plaisez à Corbie, et je vois que votre grande et multiple activité ne vous a pas quitté »...

On joint 1 L.S. du général de Gaulle, Colombey-les-Deux-Églises 18 mars 1947, à A. Avronsart (1 p. in-4 à son en-tête) : « S’il m’est impossible de vous recevoir actuellement, je tiens à ce que vous sachiez combien votre témoignage m’a touché »…

Reproduit en page 71

256. Charles de GAULLE. L.S. avec 6 lignes autographes, Londres 4 Carlton Gardens 6 octobre 1942, au capitaine de vaisseau Paul Ortoli, à bord du Triomphant ; 1 page in-4 à en-tête Le Général de Gaulle. 1.200/1.500

Il est heureux d’apprendre « que votre beau bâtiment va bientôt reprendre la mer. Vous savez quelle amitié j’ai pour vous. Ainsi vous suivrai-je, l’un et l’autre, attentivement dans vos pérégrinations, et, je le souhaite, dans vos combats ». Il ajoute en marge de sa main : « Tout va bien pour la Marine et pour la France. Nous tirerons d’affaire l’une et l’autre si tous s’attellent à la même charrette. C.G. »

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257. Charles de GAULLE. L.A.S., 22 décembre 1944, [au contre-amiral Paul Ortoli] ; 1 page in-8, en-tête Le Général de Gaulle. 700/800

Il remercie son ami de sa lettre, et le félicite (pour sa nomination au grade de contre-amiral et commandant du groupe des écoles militaires de la Marine)  : « Toutes mes félicitations pour votre promotion, avec l’assurance de mon affectueuse con�ance »…

258. Charles de GAULLE. Note autographe, [1945]  ; 1 page in-8, en-tête Le Général de Gaulle, avec enveloppe autographe au « Vice-Amiral Ortoli ». 1.000/1.200

Le Général s’interroge sur la Marine depuis la �n de la Guerre : « Qu’a fait au juste la Marine depuis le débarqt d’Août 44 jusqu’à la capitulation du Japon ? quels services ? où ? sous quel commandant ? ont fait quoi ? etc. ».

On joint une intéressante L.A.S. de Paul Ortoli au général de Gaulle, [juillet 1945 ?] (1 page in-4 à en-tête Présidence du Gouvernement provisoire de la République Française, Cabinet militaire du Général de Gaulle), sur la nomination du général Koenig au poste de Gouverneur de la Zone française d’occupation en Allemagne : il faut envoyer au plus vite un télégramme annonçant au général Delattre l’annonce de «  la cessation de son commandement et […] la passation au général Koenig. À ma connaissance et à celle du général Juin, le général Delattre n’a reçu aucune noti�cation des conditions dans lesquelles le changement de commandement doit s’opérer »… De Gaulle a noté au crayon : « Je règlerai la question cet après-midi avec le Gal Juin. C.G. »

259. Charles de GAULLE. P.A.S., 13 octobre 1945 ; 1 page in-8, en-tête Le Général de Gaulle. 600/800

« Note. Je veux voir l’amiral Decaux chez moi, demain 14 octobre à 11 h. 30. Il me sera amené par l’amiral Ortoli ».

260. Charles de GAULLE. L.A.S., 19 mars 1946, à l’amiral Paul Ortoli  ; 1 page et quart petit in-4 à son en-tête Le Général de Gaulle, enveloppe autographe. 1.500/1.800

Intéressante lettre politique à son « cher ami », alors directeur du personnel militaire de la Marine nationale. « Je ne doute pas que le “système” actuel doive conduire tout l’appareil de l’État, notamment ses forces militaires, à de fâcheuses conséquences morales et matérielles. Mais je suis résolu à laisser faire l’expérience parce que je crois qu’on ne s’en tirera qu’après un vomissement général. Il m’importe peu que votre Ministre donne ou ne donne pas des étoiles à Moulec. En tous cas je ne souhaite nullement que vous quittiez votre poste où vous avez la responsabilité de l’avertissement, mais non pas celle de la décision »…

261. Charles de GAULLE. L.S., Marly 11 février 1946, au Contre-Amiral Paul Ortoli « Directeur du cabinet Militaire de M. le Ministre des Armées » ; 1 page in-4, en-tête Le Général de Gaulle. 1.000/1.200

Lors de sa démission du Gouvernement Provisoire : « De tous les témoignages que l’ai reçus à l’occasion de mon départ, le vôtre est de ceux qui m’ont le plus touché ». Il l’en remercie vivement et le prie de « ne pas douter de la �délité de la pensée que je vous conserve »…

On joint une carte de visite deuil avec 7 lignes autographes, enveloppe autographe à « M. l’Amiral et Madame Ortoli », [25  février 1948]  : «  Le général & Madame de Gaulle remerciement, bien sincèrement, l’Amiral et Madame Ortoli de la sympathie qu’ils leur ont témoignée et qui les a beaucoup touchés » [mort de leur �lle Anne, décédée à 20 ans le 6 février 1948].

262. Charles de GAULLE. L.A.S., 15 juin 1947, au vice-amiral Paul Ortoli  ; 1 page et demie in-8 à son en-tête Le Général de Gaulle. 1.000/1.200

Il répond à son « cher ami » qui lui demande conseil : « Vous me demandez s’il convient que vous acceptiez la direction de “Victoire” ? Si cette charge est compatible avec les règlements de la Marine, je suis d’avis que vous acceptiez. Il y a beaucoup à faire par “Victoire” et de bonnes choses. Senneville avait commencé et réalisé beaucoup. Il faut poursuivre et développer »…

263. Charles de GAULLE. L.A.S., 10 janvier 1954, au vice-amiral Paul Ortoli ; 1 page in-8 à son en-tête Le Général de Gaulle, enveloppe autographe. 1.000/1.500

Il remercie son « cher ami » pour ses aimables vœux et lui adresse les siens, « les plus sincères » auxquels se joint son épouse. Il a joute : « La France nous enterrera tous. Mais on lui aura fait bien du mal »…

264. Charles de GAULLE. L.A.S., 21 janvier 1956, au vice-amiral Paul Ortoli ; 2 pages in-8 à son en-tête Le Général de Gaulle. 1.200/1.500

Il a été bien touché par ses aimables vœux, et lui adresse les siens auxquels se joint sa femme, pour lui et sa famille. Il ajoute : « Quant à notre pays, vous savez que je ne désespère pas du tout de son relèvement. Il nous enterrera tous. Mais son présent est au plus bas degré. Il est vrai que rien ne dure, même pas la bassesse »…

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265. Charles de GAULLE. Mémoires de guerre (Paris, Plon, 1954-1959) ; 3 volumes in-8, reliés demi-maroquin rouge, dos ornés d’une croix de Lorraine, couvertures et dos conservés, tête dorée. 2.000/2.500

Édition originale, un des exemplaires numérotés sur alfa Cellunaf, réservés aux anciens de la France Libre et aux membres des associations combattantes et résistantes de la guerre 1939-1945 (n° 2262).

Envois autographes à l’amiral Paul Ortoli (1900-1979), acteur important de la France Libre, qui fut chef de l’état-major particulier du général en 1941 et, à la Libération, directeur du cabinet du Président du Gouvernement provisoire. Tome I  : « A l’Amiral Ortoli, que j’ai connu sur le chemin de l’honneur et qui, jamais, ne l’a quitté, son compagnon, son ami, C. de Gaulle 19 octobre 1954 ». Tome II : « A l’Amiral Ortoli, amicalement ! C. de Gaulle 18.6.56 ». Tome II : « C. de Gaulle 7.11.59 ».

266. GÉNÉRAUX de la Révolution et de l’Empire. 42 L.S. ou P.S., 1791-1815. 500/600

D’Agoult, Ambert, Barquier, Beaufort, Boyer, Claparède, Delisle, Delort, Dépaux, Dessolle, Dumuy, Duplessis, Duval, Frère, Gobert, Harville, Hédouville, Lafayette (découpes), Lapoype, Malouet, Maran, Michaud, Milet-Mureau, Morand, Moynat d’Auxon, Muller, Nivet, Noizet, O’Meara, Paillard, Petitguillaume, Plaideux, Poncet, Raoul, Sautter, Sepher, Tilly, Travot (2), Veaux, Vialle. Plus 2 pièces jointes.

267. GÉNÉRAUX A-F. 63 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. ou P.S., de généraux de la Révolution et de l’Empire  ; plusieurs en-têtes, qqs vignettes. 1.000/1.200

F. Andreossy (Boulogne 1804), P.L. baron d’Arnauld (4, 1813-1825), N. Aulmont de Verrières (Glogau 1808), J.P. Baillod (Cherbourg 1811), G. Barbou (Comelis Minster 1795), J.B. Beaufort de Thorigny (La Rochelle 1799), J.N. Bellavene (3, 1800-1810), Aug. Belliard (2, Madrid 1811 et 1823), P. de Beurnonville (2, 1813-1814), J. Boivin (Breda 1805), Ch. Bonnamy (Rome 1798), J.P. Boucret (et Franceschi, Milan 1800), J. Boudet (Mantoue 1802), E.M. Bourdois (Havre 1799), F.X. Bruno (Marseille 1796), J.B. Buchet (Mantoue 1805), Aug. Caffarelli du Falga (Milan 1808), J.P.H. Cambacérès (Burgos 1808), P. Cambronne (1821), J.M. de Campredon, J.B. Canclaux (4, 1797-1804), Lazare Carnot (1800), J.B. Cervoni (Toulon 1803), H. Charpentier (3, 1801-1810), G.J. Clément (Bagnolas 1811), Cl. Colaud (Mayence 1800), H. Compère (Capoue 1810), J. Darnaud (Caen 1810), F.L. Dedon (Naples 1808), C.F. Deponthon (1814), C.F. Desbureaux (Strasbourg 1808), N. Desenfans (Montauban 1798), F.A. Desnoyers (Bayonne 1795), J.J. Dessolle (Hanovre 1804), Antoine Drouot (1822), X. Ducasse (Villefranche 1814), S. Dufresse (Valence 1815), J.F. Dugommier, C.F. Dugua (Caen 1801), M. comte Dumas (1810), P. Dupont (camp de Montreuil 1804), J. Dutruy (Noirmoutier 1799), J. Duverger (Sedan 1792), J.B. Eblé (Hanovre 1805), L.A. Evain (1813), F.X. Felix (Milan 1801), Cl. Ferey (Valladolid 1812), M.S. Foy (Nantes 1815), J.B. Franceschi (Brescia 1800), L. Friant (1811), N. Fririon (Salamanque 1811). On joint des pièces par François Arcambal (ministre de la Guerre à Naples, 4 1807-1809), le préfet Charles Caffarelli (3) et les of�ciers Bizot du Coudray, Boulland, Debegues.

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268. GÉNÉRAUX G-N. 68 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. ou P.S., de généraux de la Révolution et de l’Empire ; plusieurs en-têtes, qqs vignettes. 1.000/1.200

Galimberti (Pesaro 1810), Ch. de Gardane, J.J. de Gassendi (1802), J. Gilot (1799), A. Girardon (Angers 1802), G. Gourgaud (1839), Louis Gouvion (Montpellier 1801), N. Gruardet (Arnheim 1804), F. Guérin d’Étoquigny (2, Batavie 1806), A. Hanicque (Douai 1804), H. Haquin (Nîmes 1796), Étienne d’Hastrel (2, 1813), N. Haxo (Saragosse 1809), L.P. Huet (Havre 1795), F.E. Kellermann (1823), P. Gaultier de Kerveguen (Nice 1794), F.J. de Kirgener (1811), Garnier La Boissière (1802), J.L.J. La Coste (Salzburg 1801), J.G. Lacuée (5, 1804-1833), F. Lajolais (Strasbourg 1795), Th. de Lamartinière (Berg-op-Zoom 1804), Alex. Lameth (2, Turin 1810-1814), Charles de Lameth (3, 1816), Théodore Lameth (1829), J.F. de La Poype (Bourges 1809), G.F. de Laubadère (Amiens 1796), A.G. de Laval (Lingelheim 1796), Cl. Legrand (Asti 1801), L.F. Lejeune, J.L. Lemarois (2, 1804-1813), A. de Lespinasse (Seist 1810, à sa femme), L.M. Levesque de Laferrière (Vannes 1801), J.T. Lorge (Mayence 1806), F. Macquard (1795), maréchal Macdonald (1837), J.P.F. Malher (Rosamel 1804), E. Marchais (Tours 1803), A.S. Marescot (4, 1802-1804), P. Martillière (Mayence 1794), M. Mathieu de la Redorte (1821), J.B. Meynier (Dijon 1803), Cl.E. Michel, Ed. de Milhaud (1814, avec le baron Chasseriau), L.M. Milet-Mureau (1799), C.A. Morand (Luxembourg 1798), Jean-Victor Moreau (Gorcum 1795), Ant. Morlot (Metz 1805), J.H. Moreton (Bruxelles 1792), G. Mouton de Lobau (1819), J.L. Muller (Chauvin-Dragon 1794), L.F. Musnier (Settino 1799), Félix du Muy (1814), L. de Narbonne (2). On joint des pièces par le commissaire des Guerres Guillon, J. Macdonald (ministre de la Guerre à Naples 1814), les of�ciers Legros et Lherbette.

269. GÉNÉRAUX O-W. 43 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. ou P.S., de généraux de la Révolution et de l’Empire ; plusieurs en-têtes, qqs vignettes. 700/800

William O’Meara (Toulon 1807), M. Pacthod (Strasbourg 1797), C.M. Pannetier (Francfort 1806), P.L. Paultre de La Motte (1822), J.M. de Pernety (1810), A.T. Perreimond (1796), C.S. Picquet (Bingen 1813), J. Piston (Grenoble 1795), J.P.L. Puthod, comte de Puységur (1816), P. Quantin (Marseille 1799), Étienne Radet (Naples 1806), J.J. Reed (Besançon 1794), H. comte Reille (Pampelune 1811), E. Reynier (Naples 1809), J.L. Richter (Metz 1813), Ant. Rigau (Coblentz 1813), A. Rousseaux (Metz 1807), X. Roussel (Verdun 1805), L.M. Sahuc (1800), L.J. Saint-Hilaire (Rouen 1802), comte de Saint-Julien (Padoue 1802), Bruneteau de Sainte-Suzanne (la Ruprechtsau 1802), A. Schauenburg (Strasbourg 1802), B.L.J. Scherer (1798), J.A. Schramm (Strasbourg 1815), J. Souham (Strasbourg 1799), M. Stettenhofen, J.V. Tharreau (Brak 1799), P. Thiebault (Valladolid 1809), N. Tugny (3, Naples 1812-1813), M.A. Coban Vabre (Rennes 1808), Roger Valhubert (1805), D. Vandamme (Cherbourg 1811), C.H. Belgrand comte de Vaubois (2, 1807-1809), A.J. Veaux (Dijon 1806), F. Vernier (Strasbourg 1800), Honoré Vial (2, 1801-1811), Viennot-Vaublanc (Montpellier 1805), M. Vignolle (Vérone 1796), F. Watrin (au Mans 1796). On joint des pièces des of�ciers Oberlin de Mittersbach, Quevilly (fort de Brégançon 1795), Saint-Clair (ministre de la Guerre à Naples 1815), Truguet.

270. GÉNÉRAUX. 48 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 150/200Alphonse Baret (2), Henri Berge (3), Édouard de Cubières de Castelnau (5), Ernest Claes (en �amand), Jean Degoutte

(4), maréchal Émile Fayolle, maréchal Ferdinand Foch (photo signée), Henri Gouraud (7), Pierre Koenig (photo dédicacée), François Manigat, Jacques Massu, Louis-Ernest de Maud’huy (2), François de Miribel, Paul-Édouard Pouradier-Duteil, Georges Tatin (2), Auguste Weywada (3 longues l. au général Henri Putz), plus d’autres documents adressés au général ou à la générale V. Meunier (Denys Cochin, la générale de Castelnau, etc.) et au général H. Putz (dont 3 de Gabriel Petisné, haut commissaire du territoire de Memel).

271. Gaspard GOURGAUD (1783-1852) général, compagnon de Napoléon à Sainte-Hélène. 2 L.A.S., 1820-1821, à John Jackson à Hambourg ; 6 pages in-4, adresses (fentes et défauts). 200/250

Francfort 24 novembre 1820, disant sa tristesse alors qu’il ne peut rejoindre sa famille : « la puissante raison que le ministre Pasquier a donnée pour justi�er son refus, est mon attachement à l’Empereur malheureux […] beaucoup de gens que j’ai vus à genoux devant l’idole, lorsqu’elle était debout, la foulent aux pieds maintenant qu’elle est à terre »… Paris 12 mai 1821, il a été pris dans un tourbillon à son retour en France ; il donne des instructions pour faire passer sûrement à Mme de Montholon ce que doit lui mander « Gentilini, l’un des domestiques de l’Empereur qui arrive de Ste Hélène »…

272. GRAVURES. Plus de 300 gravures, principalement des portraits de personnages historiques. 100/150

Rois, militaires, Napoléon et personnalités de l’Empire et de la Révolution, etc.

273. GUERRE DE 1870. 37 L.A.S. de l’of�cier breton Hyacinthe Moraud de Callac (1823-1886), 13 septembre 1870-10 juin 1871, principalement à sa femme ; environ 175 pages in-8. 400/600

Importante correspondance du prisonnier de guerre à Wiesbaden. Il raconte la bataille de Sedan, évoque ses conditions de captivité, commente l’évolution du con�it et les débats politiques… 7 novembre 1870, longue lettre sur la bataille de Forbach et le siège de Metz : « Bazaine est jugé sévèrement mais personne n’approuve la violence de Gambetta […] ce n’est pas en �attant le soldat et en accusant tous les chefs de trahison que l’on sauvera le pays »… Il dit sa con�ance en Changarnier… En décembre, il commente longuement la prise d’Orléans par les Prussiens et leurs succès en Touraine ; il ne croit pas qu’ils iront en Bretagne… 23 janvier 1871 : « Gambetta continue une lutte sans issue […] nous aliénerons la sympathie du monde qui ne confond point l’héroïsme avec l’entêtement voisin de la folie »… 31 janvier, sur la capitulation de Paris… 24 mars, il apprend les événements de la Commune de Paris, qui l’agitent fortement : « Jamais une nation ne s’est trouvée dans une si affreuse situation »… Nancy 5 avril, il raconte sa libération et les péripéties de son retour en France… En juin, il se réjouit de la « fusion des Orléans et du comte de Chambord » et espère le retour de la Monarchie…

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274. GUERRE DE 1870. Environ 40 lettres et documents par Henri Magnin, libraire-éditeur parisien et garde national, adressés à lui ou le concernant, 1870-1871. 800/1.000

Journal manuscrit d’Henri Magnin, relatant le Siège de Paris, entre le 7 février et le 28 mai 1871 : « On se demande comment un si long règne de pareilles horreurs a été possible »… Suit un récit détaillé d’avril à octobre sur les dures conditions de vie des insurgés prisonniers à Versailles. Plus 30 documents divers (livret militaire de Magnin, sa photographie, carte d’électeur, ordres de service, lettres, factures, coupures de presse, etc.).

Relation signée d’Henri Magnin, ex Sergent-major à la 2e Compagnie de Guerre du 19e Bataillon 16e Régiment de Paris (11  p. in-fol.), longue lettre relatant son cheminement pendant les événements du 4 septembre 1870 au 13 avril 1871, et principalement la deuxième bataille de Buzenval : « la mitraille commence à pleuvoir plein dru […] et malgré tout l’amour que j’ai pour ma patrie, malgré l’entraînement et la con�ance dans nos chefs, il me faut réunir tous mes efforts pour braver cette pluie de fer et de plomb »…

4 lettres de L. Guilbert, Paris 26-31 mai 1871, à son employeur Henri Magnin ou à Mme Magnin mère. Lettres relatant les événements de la Commune. 26 mai : « On dit que les Tuileries, Palais-Royal, l’Hotel de Ville sont en feu […] – que c’est affreux à voir […]. Si notre bonne armée était entrée 1/2 journée plus tard, notre quartier sautait tout entier »… 31 mai : « Le jardin du Luxembourg est fermé, c’est un parc d’artillerie […] – les soldats font la cuisine le long de la grille de la rue Bonaparte […] et on a fusillé aussi des hommes et des femmes contre le mur de l’Ecole des Mines »…

20 lettres de la veuve Magnin à son �ls ou à elle adressées, 11 avril-5 juin 1871.On joint un recueil de documents (environ 100  p. contrecollées ou montées sur feuillets in-fol. rassemblés sous une

couverture d’album)  : photographies, journaux et coupures de presse, divers documents militaires (ordres de service, reçus de cotisation, etc.), cartes postales, cartes de rationnement, cartes d’électeur, plans, passeport, portraits, gravures, af�chettes satiriques, etc.

275. GUYANE. Manuscrit autographe signé par l’enseigne de vaisseau François Rivière, Cayenne 27 nivose V (15 janvier 1797) ; cahier de 19 p. in-fol., avec titre imprimé sur la page de couverture : « Rapport fait par F. Rivière, e. de vaisseau, comandt la corvette La Chevrette, au citoyen Jeannet, agent part. du pouvoir exécutif délégué à Caienne » (trous de vers sur qqs pages). 2.000/2.500

Compte-rendu d’une mission de navigation dans la mer des Caraïbes, adressé à l’agent du Directoire à Cayenne, Georges Nicolas Jeannet-Oudin. François Rivière, parti de Cayenne le 1er novembre 1796, rend compte jour après jour de la route suivie, des conditions de navigation, des avaries que sa corvette subit, des navires croisés, de la chasse, de l’inspection et parfois de la prise de ces bâtiments... « Bonaparte passait pour attacher beaucoup de prix à cette terre lointaine dont il voulait faire le jardin d’épices de la France. Il avait songé à y envoyer Pichegru » (Tulard, Dictionnaire Napoléon). [Il est intéressant de noter que ce même François Rivière sera jugé l’année suivante pour prédation de marchandises. Acquitté, il démissionnera. Quant au commissaire Jeannet-Oudin (1762-1828), il avait été nommé gouverneur de Guyane en 1793, c’est lui qui proclama la première abolition de l’esclavage en 1794. Remplacé un temps par Cointet de Fillain, il était revenu en Guyane comme agent particulier du Directoire et il reçut, à ce titre, les condamnés du 18 fructidor envoyés à Cayenne, lieu de déportation depuis 1792. Nommé ensuite gouverneur de la Guadeloupe, il fut destitué pour abus de pouvoir en 1800.]

276. Noël HALLÉ (1754-1822) premier médecin ordinaire de Napoléon Ier, il rédigea le Codex medicamentarius. L.A.S., « à Messieurs Chaptal, Monge et Desessarts » ; 2 pages et demie in-8 à en-tête Institut National. 100/120

Sévère appréciation sur le mémoire du dénommé Burdin transmis à ses collègues : « Je pense qu’on peut loüer l’intention de M. Burdin, et que son désir que l’on fasse des expériences sur le fait de la contagion et sur les voies par lesquelles elle s’opère, est raisonnable, et conforme au vœu de tous ceux qui sentiront l’importance d’une question qui touche de si près à l’intérest public. Mais qu’on ne doit aucun éloge à un mémoire mal fait, qui annonce que l’auteur n’est point au fait de la question qu’il traite, ni des connoissances acquises à cet égard ; qu’on n’en doit aucun au plan d’expériences imparfaitement conçues et que ce serait compromettre la classe ainsi que la Section de médecine, que de provoquer une approbation d’un ouvrage aussi imparfait »…

277. HENRI III (1551-1589) Roi de France. P.S. « Henry », Saint-Germain-en-Laye 25 mars 1581 ; contresignée par Pierre Brulart ; vélin in-plano. 250/300

Ordonnance du « Roi de France et de Pologne » aux gens de ses comptes, au sujet du bail qu’il a fait à Guichard Faure, secrétaire de sa chambre, de « deux solz six deniers pour livre ou demy parisis qui se leve sur le sel vendu en noz greniers »…

278. HENRI IV (1553-1610). P.S., Fontainebleau 17 novembre 1603 ; contresignée par le secrétaire d’État Martin Ruzé (1526-1613) ; vélin obl. in-fol. (encadrée). 1.000/1.500

Brevet de peintre et valet de chambre du Roi pour Martin Fréminet (1567-1619 ; il décorera la chapelle de la Trinité au château de Fontainebleau).

Le Roi ayant « pourveu et retenu Martin Fremynet en lestat & charge de son peintre & vallet de chambre au lieu et par la mort d’Estienne Dumonstier et luy voullant donner moyen dy bien servir et s’y entretenir, Sa Maté luy a liberallement accordé et faict don de la mesme pension de douze cent livres dont jouyssoit led. feu Dumonstier »…

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279. HENRI V, duc de Bordeaux puis comte de CHAMBORD (1820-1883). L.A.S., Prague 9 novembre 1844, à Édouard Monti de Rézé ; 2 pages et demie in-8 (petit deuil), enveloppe. 300/400

Il le remercie pour sa lettre. « Bien touché des sentimens que vous m’exprimez au nom de toute votre famille, je vous charge de mes remerciemens : parlez surtout de moi à votre excellent père et à Madame votre mère ». Il se réjouit de le savoir heureux en son pays avec les siens, mais n’hésite pas à lui dire « à la Bretonne » qu’il a besoin de lui, sachant que « cela suf�t pour que vous soyez bientôt auprès de moi ; vous êtes d’un pays et d’une famille où l’on n’est jamais en retard quand il s’agit du service du Roi ». Il le prie de le retrouver à Goritz : « le duc de Lévis qui veut retourner promptement en France […] désire passer quelques jours avec vous avant son départ », et il le prie d’arriver le 8 ou 9 décembre : « je compte sur vous pour faire de bonne galopades comme à Frohsdorf et prendre beaucoup d’exercice »…

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280. HENRI V, duc de Bordeaux puis comte de CHAMBORD. L.A.S., Frohsdorf 31 mars 1847, au comte de Rézé ; 1 page et quart in-8. 300/400

Belle lettre au sujet de son récent mariage avec la princesse Marie-Thérèse de Modène (15 novembre 1846). Il le remercie de sa lettre de congratulations : il était bien certain « que les habitans du château de Rézé n’avaient pas été les derniers à se réjouir de mon bonheur, et qu’ils avaient pris la plus vive part à cette nouvelle et si précieuse marque de la protection divine sur ma famille. […] La princesse que le ciel vient d’associer à ma destinée, sait comme moi tout ce qu’il y a de dévouement et de �délité dans votre noble cœur et dans ceux de tous les vôtres »…

281. HENRI V, duc de Bordeaux puis comte de CHAMBORD. 2 L.A.S., Frohsdorf 2 décembre 1868, à Édouard et Alexandre de Monti de Rézé ; 6 pages et quart in-8. 400/500

Belles lettres de condoléances à ses �dèles amis, sur la mort d’Yves de Monti de Rézé (1846-1868), �ls d’Alexandre (frère d’Édouard). – Il pleure avec son « cher ami » Édouard « ce cher enfant qui nous a été enlevé si rapidement. Pour lui il est bien heureux : c’est un saint qui reçoit au ciel la récompense de sa trop courte, mais si vertueuse et si admirable vie. Ceux qui sont à plaindre ce sont ses pauvres et excellents parents, vous qui l’aimiez tant, et nous qui savions l’apprécier car il portait bonheur à notre maison. Comme il était digne par ses nobles sentiments et son entier dévouement, de son père, de son oncle et de son grand-père ! Nous sommes tous désolés : je suis donc destiné à voir disparaître ainsi les uns après les autres tous ceux qui me sont attachés. Adorons la main de Dieu qui nous frappe ». Sa femme prend également part de toute son âme à leur profonde douleur… – À Alexandre : « Dieu dans son in�nie miséricorde nous envoie une bien grande épreuve, mon cher Monti, en vous enlevant d’une manière si imprévue, à vous un �ls chéri, à moi un serviteur �dèle et un ami dévoué ». Pendant les quelques années qu’il a passées auprès de lui, il n’a jamais eu aucun reproche ni observation à lui faire : « il faisait l’admiration et l’édi�cation de tous ceux qui le voyaient. Quelle belle âme, et quel noble cœur ! »…

282. HENRI V, duc de Bordeaux puis comte de CHAMBORD. L.A.S., Frohsdorf 23 mai 1879, au comte Alexandre de Monti de Rézé ; 2 pages et quart in-8, enveloppe, cachet de cire rouge aux armes. 300/400

Accord pour le mariage de son fils René. « Vous savez […] la bien juste affection que je porte à notre cher René, et combien ma femme et moi nous désirons qu’il soit heureux. Aussi est-ce du fond du cœur que nous donnons aujourd’hui notre entière approbation à son mariage avec Mademoiselle Thérèse de Molandé ». Les qualités de sa future belle-�lle, et « tout ce que je connais du dévouement des familles de Molandé et Savignac me donne l’assurance que votre excellent �ls trouvera dans cette union les gages du bonheur qu’il mérite si bien. Je n’ai pas besoin, d’ajouter ici que je compte sur lui comme par le passé ; et je suis bien convaincu que son mariage ne me privera pas de ses services, auxquels je tiens »…

On joint une petite L.A.S. « H » à René de Monti, 19 juillet 1877 (1 p. in-16 au crayon, enveloppe) : « J’ai tué un daim, rien manqué. Le temps est superbe, ma femme enchantée. […] Je vous bénis mon �ls ».

283. Charles HENRY (1859-1926) physiologiste et littérateur. 36 L.A.S. (la plupart H.), 1923-1926, à Jules Courtier (une au Dr Frédéric Bordas), et plus de 100 lettres ou pièces à lui adressées ou le concernant, la plupart L.A.S., 1920-1959 ; 50 pages formats divers dont 20 cartes postales, qqs en-têtes École pratique des Hautes Études. Laboratoire de physiologie des sensations de la Sorbonne, et environ 200 p. formats divers, plus des imprimés ; le tout sous chemise dos parchemin et étui. 2.000/3.000

Important ensemble de documents recueillis par le psychologue Jules Courtier, collaborateur et collègue du savant qui, pendant une trentaine d’années, fut directeur du Laboratoire de physiologie des sensations de l’École pratique des Hautes Études.

* Correspondance de Charles Henry à Jules Courtier. 17 mars 1923. Son nouvel article s’intitulera « La Théorie de la relativité et la psycho-biologie générale »… 31 mars 1923, envoi d’un numéro de Vers l’unité, proposant d’entrer en relations avec le Comité d’études pour la télépathie… 9 avril 1923 : « il serait intéressant de savoir s’ils constatent dans leurs expériences des intervalles de temps proportionnels aux distances des postes émetteur et récepteur. Comment mesurent-ils ces durées comprises entre l’instant d’émission et l’instant de réception ? Je suis sûr que l’on peut obtenir des résultats avec des compteurs au 1/100 de seconde à des distances variant d’une dizaine de mètres à 4 mètres. La vitesse est de 2m63 à la seconde : ne le leur dites pas »… 17 avril 1923, priant d’apporter au labo sa note sur « la sensibilité nouvelle du tact » ; Henry la corrigera pour le Bulletin… 29 avril 1923, pour déposer au labo « l’appareil à poids », a�n de le faire dessiner… 21 mai 1923. Il a fait les calculs numériques et donné la formule complète : « Il ressort de là que le Ni et le Fe seraient intéressants particulièrement, car ils ont le même T2/m et le même V3. Les sujets sensibles à V ou ceux sensibles à T2/m les identi�ent-ils ? »… 8 juin 1923. « J’ai choisi 1 gr. car la sensibilité à la masse est très faible […] vers 1 gr. le di/i observé est maximum »… 15 juin 1923. « Auprès de M. Bordas, insistez bien sur l’acceptation de principe d’il y a un an. S’il y a quelque dif�culté, j’écrirai à d’Arsonval »… 24 novembre 1923. Les calculs « inextricables » auxquels il est amené ne sont pas terminés : « l’on calculera ce que l’on voudra, une fois les types de calculs bien arrêtés, dans les actions nerveuses : relation de la valeur de propagation de l’in�ux avec la température, l’intensité de l’excitation, les fréquences, etc. »… 18 décembre 1923. « Il est d’usage dans ces rapports de ne parler que de travaux imprimés. Je me contenterai donc de nos études sur le tact. Les résultats sont importants »… 18 janvier 1924. Il préfère renoncer à la publication que de payer des tirés à part de son travail, dont l’étendue a dépassé leurs prévisions : « Ce mémoire résume, de manière condensée, six ans (1918-1924) de calculs et de méditations : il aboutit à une donnée de tout premier ordre, l’existence indéniable de résonateurs biologiques spéci�ques : il marque le début de la biologie et de la psychologie mathématiques »… 11 mars 1924, à propos de leur local, disputé… 26 novembre 1924. Il réclame le retour de La Lumière, la couleur, la forme, et

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prie de consulter Me Aubert, avocat au Conseil d’État, à propos du local menacé par l’Université. « Il importe de se défendre ; car demain Piéron pourrait également d’après le principe de l’omnipotence académique, faire réclamer tout le labo Physiologie Sens »… 21 mars 1926. Il attendra l’indemnité pour s’occuper du déménagement  ; il faut insister pour que le mémoire de Poulenc soit réglé rapidement. « Le dr Lutenbacher prépare un grand travail sur le muscle : il désirerait avoir des indications bibliographiques sur les travaux de d’Arsonval, parus en particulier dans le Journal du physiologue »… 15 août 1926. « Voici le petit article. Je suis attelé à un autre, plus spécial, sur les vibrations nerveuses des fonctions psychiques, que vous recevrez et qui constitue un grand progrès en cette matière »… Etc. Plus des tapuscrits avec additions et corrections a.s. de 2 versions de son article Sur une sensibilité nouvelle du tact, et 12 tirés à part d’études de Charles Henry, dont un avec envoi autogr. à Arsène d’Arsonval.

* Correspondance de Jules Courtier. 47 lettres ou pièces (la plupart minutes), dont 37 à Charles Henry (plusieurs en 2 brouillons), 1923-1926, et un manuscrit. Très cordiale correspondance, concernant le traitement d’Henry, la publication de son mémoire (nombreux problèmes à l’imprimerie, et pour le budget du Bulletin), les expériences de Serge Youriévitch, le désir de Francis Warrain, « un de vos �dèles », de lire son étude sur la lumière, la couleur et la forme… Il aborde, le 27 mai 1923, la question épineuse de toute référence à l’école physique allemande, alors que l’Institut Général Psychologique, suivant les autres corps savants français, s’abstient des congrès où �gurent les Allemands : « nous sommes encore (de fait) “comme” en guerre avec l’Allemagne qui refuse d’exécuter à notre si grand dam, un traité qu’elle a signé »… Il l’admire de persister dans sa lutte pour garder leur local : « que vient faire la physiologie des sensations de Piéron à la Sorbonne. Son titre ne vaut que pour le Collège de France » (2 janvier 1924)… Il s’interroge aussi sur des expériences que l’IGP pourrait faire pendant les Jeux Olympiques, question compliquée par « l’incertitude des conditions dans lesquelles les athlètes accepteront d’être examinés. Les vainqueurs tout aux ovations n’auront cure d’être des sujets se prêtant docilement à l’expérience » (13 et 21 mars 1924)… Brouillon d’un article nécrologique sur Charles Henry : « Charles Henry aura été l’un des esprits les plus novateurs du début du XXe siècle. Sa vie, toute de pensée, fut d’un perpétuel labeur, à l’écart du monde »… D’autres lettres à Francis Warrain, ou à Paul Marteau, 1926-1929, à propos de l’étude de Warrain, L’Œuvre psychobiophysique de Charles-Henri (Gallimard, 1931) ; plus notes et manuscrit d’un compte rendu de l’ouvrage. Brouillons témoignant du souhait de voir remettre à l’IGP la bibliothèque et les papiers laissés par Henry. Plus des notes et tapuscrits, une épreuve corrigée, etc.

* Divers. Louis Delpech (2 au Dr Denier), Paul Marteau (6 à Courtier, 1928-1929), Francis Warrain (11 à Courtier, 1927-1929), Serge Youriévitch (2 tirés à part avec envois a.s. à Courtier, 1928-1929). Documents d’imprimerie, coupures de presse, etc.

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284. HISTOIRE. 13 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. 120/150

Achille Baraguey d’Hilliers, général Bizot, Charles Bourbaki, Jean Casimir-Périer (2), Achille Fould (3, dont 2 photos dédicacées), Henri Jourdain, Ferdinand de Lesseps, A.L. de Santa Anna, général Trochu, L. Uruga. Plus 3 signatures découpées de Cavour.

285. Lazare HOCHE (1768-1797) général. L.A.S., Q.G. de Cherbourg 22 fructidor II (8 septembre 1794) ; 1 page petit in-4 à en-tête État-Major (bord coupé rognant l’en-tête Armée des Côtes de Cherbourg). 150/200

« Je te prie d’aller chez le marchand de cartes rue Dauphine près allée Christine et d’acheter les cartes de Cassini depuis Dunkerque jusqu’à Brest en suivant la cote ; et celles d’Anglettere, passables, qu’il pourrait avoir. Apportes avec toi une grande liasse de papiers intitulée papiers de Dunkerque »…

On joint une L.S. au Ministre de la Justice [Merlin de Douai], Brest 9 brumaire V (30 octobre 1796), demandant un nouveau jugement pour le nommé Jourdan (1 page pet. in-4 à son en-tête).

286. HORNES. 20 lettres ou pièces, XVe-XVIIIe siècle, dont 2 sur vélin et qqs en �amand. 200/250

Documents sur l’histoire de cette seigneurie annexée par les princes-évêques de Liège, dont une partie devint principauté en 1677. Charte avec initiale enluminée (1473). Lettres sur vélin signées par Henry de Horne (1526). Testament signé par Claire Albert de Horne (1688). Lettre signée par le comte Johan Belgieus van Horne (1671). Commissions de bourgmestre et d’échevins, et de prébende, signées par Maximilien-Emmanuel, prince de Hornes (1730-1758). Copie du testament de son beau-père, le comte d’Ailesbury (1739). Extrait signé par Maximilien-Emmanuel du testament de sa deuxième femme, comtesse de Salm (1751). Permis de chasse pour le prince, signé par le duc d’Arenberg (1730). Contrat de mariage entre le beau-frère et la �lle de Maximilien-Emmanuel et sa deuxième femme (copie, 1779). Copies anciennes d’un contrat de mariage de 1432, etc.

287. Alexandre Von HUMBOLDT (1769-1859) voyageur et géographe. L.A.S., mercredi 1er septembre, à la Marquise de Grollier à Épinay ; 3/4 page in-4, adresse. 400/500

«  La bienveillance, j’aurois presque osé dire l’amitié demande de la franchise. […] je ne crains pas de le dire  : elle sait pardonner. Elle sait que les petits voyages s’arrangent souvent le plus dif�cilement ». Il est déjà pris par plusieurs obligations mondaines et, s’il n’aura pas la joie de voir « la société brillante et spirituelle que vous réunissez cette semaine », il promet de venir la voir quelques jours plus tard…

288. Marie Cappelle, Madame LAFARGE (1816-1852) elle empoisonna son mari  ; son procès eut un grand retentissement. 2 L.A., 1841 et s.d. ; 4 pages in-8 et 1 page et demie in-4 réparée au dos. 200/300

[22 août 1841], lors de son procès. « Ami je vous attendais ! Je savais qu’un nouveau malheur me donnerait de nouveaux droits à votre affection, je savais que vous m’aimeriez davantage en me sachant plus malheureuse ! […] J’attends mon verdict d’acquittement à l’opinion publique. Je voue mon avenir à la défense de mon passé pour l’obtenir et le mériter ». Elle remercie ses amis de lui être restés �dèles, puis elle parle de son avocat : « Vous avez lu les quelques observations de M. Lachaud au tribunal ? Croyez qu’il n’a pas faibli depuis. […] M. Lachaud a fait une protestation de foi bien noble et bien belle. Il a proclamé mon innocence et protesté contre l’injustice, a dit […] qu’il ne demandait d’autre titre que celui d’avocat de Mme Lafarge ! » Etc.

À une sœur de charité (minute ? avec ratures et corrections). Vœux de nouvel an depuis la prison : « Permettez, ma sœur, que je vous offre en mon nom et en celui de mes compagnes l’expression de notre reconnaissance et de nos vœux. Pourrions-nous assez vous bénir lorsque nous voyons que vous consacrez vos vies à soulager les maladies de nos corps, à guérir les faiblesses de nos cœurs – lorsque tous vos jours se passent à nous rendre meilleures par vos conseils et vos exemples, à nous faire gagner le ciel par vos prières ! […]. Priez pour nous, vous qui êtes la �lle du bon Dieu et la sœur des anges »…

On joint 5 ouvrages imprimés  : Plaidoyer de Me Paillet pour Marie-Fortunée Capelle (1840)  ; Relation complète du 1er Procès de Mme Lafarge, Vol de diamants (Tulle, 1840) ; Mémoires de Madame Lafarge (1875) ; Madame Lafarge, voleuse de diamants par Louis André (1914) ; Jules Marché, Une vicieuse du grand monde, Madame Lafarge (1926) ; L’Affaire Lafarge par Marcelle Tinaye (1935). Plus 3 brochures : R. Millevoye, Le Roman et le Procès de Madame Lafarge (Lyon 1909) ; L. Malouvier, L’Affaire Lafarge, étude médico-légale (1913) ; P. de Chauveron, Le Procès de Madame Lafarge (1910).

289. Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de LAMBALLE (1749-1792). Mémoire manuscrit avec 5 lignes autographes, juin 1792 ; 1 page in-fol. (rouss.). 1.000/1.200

Mémoire de l’ébéniste Palma. «  Etat d’un Necessaire fait et fourny pour la Princesse Lamballe par Palma Ebeniste  » (on notera l’abandon de la particule !), soit : « Un Necessaire en bois d’acajou massif et avoir fourny l’argenterie, porcelaines, cristaux, coutellerie, et les autres objets » (12.000 livres), « pour avoir fourny de plus un pot de chambre en argent et 4 cuillieres à caffé » (235 livres) et « pour la reparation de la cave et les bandes autour du Necessaire » (25 livres). La princesse de Lamballe a écrit elle-même les 3 reçus qui sont signés par Jean-Philippe Palma au bas du mémoire : « reçu en acompte sur le présent mémoire trois mille deux cent soixante livres aujourd’huy 6 juin 1792 », « reçu en acompte sur le présent mémoire sept mille franc aujourd’huy huyt du mois de Juin 1792 », et « reçu en acompte au Nécessaire de six cens livres ». [Les 1400 livres restant à payer ne le furent probablement pas avant l’arrestation de la princesse le 10 août et son massacre le 3 septembre.]

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290. Jean-François de LA PÉROUSE (1741-1788) navigateur et explorateur. L.A.S., Paris 7 juillet 1783, à Monsieur de La Silvestrie, enseigne des vaisseaux du Roi, à Villeneuve d’Agen ; 1 page in-4, adresse (mouillure avec perte de papier dans le haut de la lettre sans toucher le texte). 1.200/1.500

[Après l’expédition de la baie d’Hudson en 1782, où La Silvestrie avait servi sous les ordres de La Pérouse]. Il a obtenu pour La Silvestrie « une grati�cation de 600 ll une de 800 pour Beauregard et une 300 ll pour Montlivaut. Si vous ecrives à lun et à lautre je vous prie de le leur marquer car je ne sais où les prendre. Je crois que votre argent est envoiyé à Brest cependant je nen suis pas tres certain. Si vous etes pressé de jouir ecrives à ce sujet à Rocheffort et à Brest »…

Reproduit en page 79

291. Dominique-Jean, baron LARREY (1766-1842) chirurgien militaire. P.S., Paris 8 décembre 1814 ; 1 page in-4 à en-tête Les Inspecteurs généraux du Service de Santé militaire. 150/180

Certificat : « Rey (Joseph) […] a été commissionné chirurgien pour aide le 24 mai 1809 […] toutes les notes qui m’ont été transmises […] m’ont con�rmé dans la bonne opinion que j’avais de la conduite, du zèle et de l’exactitude de ce chirurgien »...

292. Dominique-Jean, baron LARREY. L.A.S., Montpellier 16 août 1835, à sa fille Isaure Larrey ; 2 pages in-4, adresse (portrait joint). 400/500

Les deux lettres d’Isaure sont arrivées à propos pour calmer ses ennuis et dissiper son inquiétude sur leurs santés : « tâchez de les conserver car je crois que toute la bonne médecine est dans les ventouses qui sont même le souverain remède contre le choléra. Le plus dif�cile est le mode d’application »… Il est toujours dans les transes pour le concours d’Hippolyte, et sera bien désappointé si son �ls n’a rien : « je me serai de sa société et de ses soins inappréciables et il aurait été à son tour de l’honneur d’avoir fait cette campagne vraiment pénible et dangereuse et surtout instructive pour un jeune homme. Maintenant c’est fait s’il ne réussissait ne lui donne pas connaissance de ces ré�exions. Il faut prier quelques-uns des médecins de ta connaissance, tels que les Rostans, Guersan, Breschet &c de le recommander à ses juges »… Il évoque des projets dans le Midi avant de retourner à Paris, en attendant des ordres du ministre. « J’ai dîné hier avec mon honorable et ancien compagnon le général Durieux […]. Hippolyte a dû te prier de ma part de donner à Mme la Maréchale duchesse de Trévise quelques sujets de consolation. Je suis sûr que cette brave dame sera sensible à une petite lettre de toi et elle ira certainement vous en remercier. Veuillez aussi me rappeler au souvenir de Mr le maréchal Moncey »…

On joint une P.S. de Mathieu Orfila, doyen de la Faculté de Médecine de Paris (1835).

293. Emmanuel, comte de LAS CASES (1766-1842) historien et écrivain, auteur du Mémorial de Sainte- Hélène. L.S., Passy 18 octobre 1838, au marquis de Chateaugiron, à Bucarest ; 3 pages petit in-fol., adresse (fentes et répar., petit manque par bris de cachet). 150/200

Son éditeur souhaiterait se faire recommander à Bucarest quelqu’un « auquel il pût con�er sans crainte un petit dépôt ou échantillon de ses éditions de l’Atlas historique grand ou petit pour les bibliothèques ou pour les éducations privées ». La dernière lettre du Marquis lui a appris que ce dernier continuait d’enrichir sa collection d’autographes : « je suis heureux que vous m’en mentionniez plusieurs qui vous manquent et que je pourrai vous procurer par ex. Gourgaud, Montholon, Omeara et Marchand »…

294. Théophile-Malo de LA TOUR D’AUVERGNE CORRET (1743-1800) militaire, «  premier grenadier de la République ». L.A.S. « Le citen La Tour d’Auvergne Corret », Passy-sur-Seine 26 �oréal VIII (16 mai 1800), au commissaire ordonnateur Lefeuvre ; 1 page in-8. 400/500

À propos du sabre d’honneur que lui a remis par le Premier Consul. Il remercie Lefeuvre pour les «  choses in�niment honnetes » qu’il lui a dites « à l’occasion des nouvelles faveurs dont je suis devenu l’objet de la part du gouvernement, je veux parler du sabre d’honneur qui m’a été accordé par le 1er magistrat de la Rép. Votre amitié et vos bontés toujours actives, ne veulent laisser échapper aucune occasion de me prouver votre estime et votre attachement. Je ne cesserai jamais de les regarder comme deux titres précieux que je me montrerai toujours bien jaloux de conserver »...

Reproduit en page 79

295. Charles-Hubert LAVOLLÉE (1823-1913) littérateur et administrateur. Journal de voyage autographe, 15 novembre 1843-27 avril 1845 ; 2 carnets petit in-8 de 126 et 114 pages (plus qqs ff. blancs), couv. cartonnées. 4.000/5.000

Journal de voyage au Brésil, en Chine, aux Philippines et en Indonésie, par un jeune participant de la mission en Chine conduite par le diplomate et pair de France Théodose de Lagrené, chargé de négocier avec la Chine un traité de commerce et de navigation. Lavollée, qui entrera au ministère du Commerce après son retour en France (1846), tirera parti de son journal en publiant « Situation actuelle des Européens en Chine : les cinq ports » (Revue nouvelle, 15 novembre 1846), et Voyage en Chine : Ténériffe, Rio-Janeiro, Le Cap, Île Bourbon, Malacca, Singapore, Manille, Macao, Canton, ports chinois, Cochinchine, Java (J. Rouvier, 1852).

…/…

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Lavollée a rempli ces deux carnets de précisions sur le voyage (latitudes, longitudes, distances parcourues, aperçus de la terre, conditions météorologiques, hôtellerie aux escales), d’intéressantes descriptions des peuples étrangers et d’expériences dans les pays abordés : un bal masqué à Ténériffe, l’ascension à dos de mule au Pic de Teide, les cérémonies du passage de la Ligne, la visite de Rio de Janeiro, où il fait la connaissance d’un Français qui « s’est mis dans le commerce de la chair humaine après avoir échoué dans des spéculations entreprises sur le commerce des mules » ; M. Lamy « opère sur les noirs comme sur une marchandise qu’il prend en seconde main » (30 janvier 1844) ; suit le récit d’une vente, qui le dégoûte, et des ré�exions sur l’esclavage, « plaie honteuse » (1er février)… Au Brésil, il visite aussi la vallée de la Tijuca, l’usine de sucrerie de M. Correa, et sa caféière à Cantagallo (où il s’étonne de découvrir « une petite �lle toute blonde », esclave), décrit les fêtes du jour des Cendres et écrit une note générale sur la population, et le travail des Blancs et des Noirs. Une escale de 15 jours au Cap de Bonne-Espérance permet des excursions à la Montagne de la Table et Constance (note sur le vin) ; en août, ils passent de Manille à Macao ; les Français se rendent aux eaux thermales, et visitent Casa Branca où ils sont « constamment suivis d’un Chinois que le mandarin a envoyé pour nous espionner » (12 septembre)… Lavollée donne des détails sur les premières entrevues entre Lagrené et le commissaire impérial Ky-ing : les suites de chacun, les « protestations d’amitié », les embrassades, « absolument comme à la comédie », l’échange de banalités, les repas (1er et 3 octobre)… Il assiste à un sinsong (représentation théâtrale), exprime son dégoût pour la cuisine chinoise, et le 24 octobre s’embarque sur l’Archimède avec Lagrené, Ky-ing, l’amiral Cécille et « les 3 grands-mandarins » pour se rendre à Whampoa pour la signature du traité : « Toutes les jonques de guerre que nous rencontrions sur la rivière nous saluaient de leur meilleure poudre »… Novembre retrouve Lavollée à Canton, où il note les mesures de sécurité prises par les Européens et les Américains contre la « populace » locale, « la pire de toutes » ; il visite les faubourgs de cette ville interdite aux Européens, le temple d’Honan, et à la maison de campagne de Tinqua, l’un des mandarins de la délégation de Ky-ing, il prend le thé et assiste à un sinsong. « Il y a, dans la vie intérieure des Chinois, quelques-uns de ces traits qui annoncent une simplicité presque patriarcale de mœurs et de caractère, qui chez nous serait ridicule. Le respect porté à la vieillesse, les honneurs rendus au Roi comme père et mère du peuple, la noblesse des professions agricoles, et en�n les rapports familiers du maître & du serviteur, tels sont les traits les plus saillants ». Curieux détails sur une pièce réservée avec des statues de dames en carton avec « toutes les formes les plus secrètes ouvertes », une jolie jeune �lle aux tout petits pieds, les daguerréotypes que prend M. Itier avec sa machine (5-6 novembre)… D’autres remarques sur les jardins, l’artisanat, le statut du peintre… Par la suite, voyage aux Philippines (anecdote sur le rachat d’un Espagnol métis de Manille, enlevé par des pirates et réduit à l’esclavage), Singapore, Batavia (notes sur les costumes, les chevaux, la teinture des sarongs à Java, l’œuvre coloniale hollandaise)…

296. Louis LEQUOY (1755-1835) général. Cahier autographe de plus de 40 minutes de lettres et pièces, 28 septembre 1793-19 janvier 1794 ; cahier petit in-4 de 43 pages, couv. cart. (trace de 50 ff. découpés). 200/300

Cahier d’ordres et de correspondance du général Lequoy à l’Armée de la Moselle où il commanda la 2e division du 5 au 13 novembre 1793. Brouillons de lettres aux généraux Moreaux, Schauenburg, Delaunay, Ormeschwiller et Sabatier, aux chasseurs de la compagnie du Louvre, aux représentants du Peuple et à des administrateurs locaux : il est question des positions occupées, d’escarmouches avec l’ennemi sur la frontière, de l’imminente arrivée de l’Armée des Vosges et d’information reçue d’éclaireurs et de prisonniers, ainsi que de mesures prises pour le bien du service… Ordres de mouvements de troupes, de patrouilles autour de Sarreguemines, de relèves et de réparations d’armes ; vente aux enchères de chevaux de trait provenant de l’équipage des vivres ; copies de décrets de la Convention Nationale et pétition à la Convention ; reçu signé par le général Huet, pour la somme de 1071 livres « pour des depenses secrettes »… On joint 6 lettres ou pièces concernant Lequoy.

297. Ferdinand de LESSEPS (1805-1894). Principaux Faits de l’histoire d’Abyssinie (d’après les Annales abyssiniennes, traduites par James Bruce en 1770) (Extrait du journal l’Isthme de Suez) (Paris, Imprimerie centrale de Napoléon Chaix, [1860]) ; plaquette in-8 brochée de 48-[2] p., couv. bleue impr. 150/200

Rare plaquette avec envoi autographe signé : « à Madame Ducrot en souvenir de Jérusalem Ferd. de Lesseps ».

298. LETTRE DE SOLDAT. L.A.S. du chef de bataillon Thomas, Paris 7 juin 1815, à son frère, à Limoges ; 2 pages petit in-4, adresse. 100/150

Son régiment s’apprête à partir [pour Waterloo] : « Tous les autres régiments sont partis aujourd’huy. L’Empereur va à la Chambre des Représentants et puis tout porte à croire qu’il ne restera pas longtemps à Paris. Je remettrai tous mes effets chez l’ami Gibot […]. Buvez à ma santé et à la Paix. Sans cette dernière tout n’est que malheur et destruction »…

299. LIVRE DE RAISON. Cahier manuscrit, Tournefeuille (Haute-Garonne) 1833-1836  ; 33 pages in-4, couv. cartonnée. 150/200

Livre de raison et comptes d’une fermière à Tournefeuille, née le 4 juin 1752. Y sont inscrits des frais de scolarité, loyer et taxes, des honoraires d’avoué, des abonnements à La Quotidienne et au Languedoc, des achats de linge, vêtements, chaussures, meubles, articles de papeterie, d’éclairage et de toilette, etc. On relève le 3 juillet 1834 l’achat d’une Réponse aux Paroles d’un croyant par l’abbé Boutin, et d’une lettre du Pape aux évêques : « Ces écrits, sont contre Mr l’Abbé de La Mennais, qui a fait le livre du Croyant, livre dicté par le Diable, contre l’Église, et les souverains »… Quelques dépenses caritatives… Retourné, le cahier témoigne de l’histoire de la vente du domaine de l’Arbrepin, à Tournefeuille (contrat, prix, étapes du règlement, don aux pauvres de la commune), et des messes payées par l’auteur, avec échantillon d’étoffe pour les habits de deuil et « habillement des pauvres femmes qui ont porté le cercueil et les cierges »...

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300. LOUIS XIV (1638-1715) Roi de France. L.S. (secrétaire), contresignée par Henri de Guénégaud, Vincennes 28 septembre 1664, au Président Thomas Le Lièvre, « Président en mon Grand Conseil » ; 1 page in-fol., adresse. 300/400

Sur le Jansénisme. En lui adressant son édit « que jay fait expedier pour assoupir les contestations que la doctrine de Jansenius a fait naistre parmy mes sujets, et pour faire observer les constitutions apostoliques qui lont condamnée », le Roi veut l’« exhorter de tenir la main que cette Compagnie aye à proceder incessament à la publication et enregistrement du susdit edit et du formulaire y attaché »…

R301. LOUIS XIV. P.S. (secrétaire), Versailles 1er janvier 1693  ; contresignée par Phelypeaux  ; 1 page grand in-fol. (encadrée). 100/150

Ordre au sieur de Sartons de faire reconnaître le sieur de Charlus en sa qualité de sous-brigadier de la Compagnie des Gardes de la Marine au département de Toulon.

302. LOUIS XV (1710-1774). P.S. avec mot autographe « bon Louis », contresignée par Phélypeaux avec la signature du secrétaire de la main, Versailles 1er mai 1754 ; 1 page in-fol. à en-tête gravé Garde de mon Trésor Royal (fente réparée). 400/500

Ordre de payer à Madeleine Julie Desgots, épouse du sieur d’Isle, contrôleur de ses bâtiments de Paris, la somme de 400 livres qu’il lui a accordée comme pension, en considération des services de son père.

On joint 1 P.S. de Talleyrand (1799), et 1 L.S. du maréchal de Villars (1732).

303. LOUIS XVI (1754-1793). P.S., Paris 16 juillet 1791  ; contresignée par l’intendant de la Liste civile Arnaud de Laporte ; 3/4 page in-fol. à en-tête Trésorier Général de la Liste civile. 1.000/1.200

Ordre au Trésorier Jean-Baptiste Tourteau de Septeuil de payer « la somme de trente mille livres que j’ai ordonné être employée accompte des dépenses extraordinaires de l’argenterie, Menus Plaisirs et affaires de ma Chambre, pendant le quartier d’avril 1791, suivant les mandats du S. de La Ferté, commissaire général des dépenses de ma Maison »…

304. Jean-Antoine LOUIS (1742-1796) conventionnel (Bas-Rhin). 2 L.A.S. et 3 L.S., contresignées par Jean-Adam Pflieger (4) et une par Pierre Ruamps, Strasbourg mars-juillet 1793, au général Alexandre de Beauharnais (une au commandant Attalin) ; 6 pages in-fol.

Représentants du Peuple près l’Armée du Rhin, ils recommandent un of�cier, s’inquiètent de la formation de deux compagnies d’artillerie volante, soutiennent les canonniers de la Garde nationale strasbourgeoise pour le retour du citoyen Beatrix parmi ses frères d’armes. Le 21 juillet, ils le félicitent de ses succès et lui renouvellent leur con�ance…

305. LOUISIANE. Environ 120 lettres ou pièces, la plupart adressées à Pierre Lacaze, vice-consul de France à la Nouvelle-Orléans, �n XIXe-début XXe siècle ; en français ou anglais. 150/200

Rapport de la Société Française de bienfaisance et d’assistance mutuelle de la Nouvelle-Orléans. Correspondances de consultats ou légations en Amérique du Nord ou du Sud, copies de réponses. Programmes d’un gala de la chanson française. Correspondance commerciale, et de comptabilité. Communications de la Société française du 14 Juillet, la Société française des Attakapas, le Cercle français de la Nouvelle Orléans. Invitations, cartes postales, coupures de L’Abeille de la Nouvelle-Orléans… On joint 14 plaquettes, prospectus ou cartes touristiques d’Amérique du Nord (XXe siècle).

306. Charles, dit le Père Hyacinthe LOYSON (1827-1912) prédicateur et théologien, il se maria et organisa l’Église catholique gallicane. 26 L.A.S. et 4 L.A., 1894-1898, à Jules Giéra, notaire, théologien amateur et félibre ; environ 95 pages la plupart in-8 et 4 cartes de visite (taches à une lettre). 500/700

Belle correspondance, amicale et religieuse. 25 mars 1894. Il n’a pas oublié «  nos conversations philosophiques et religieuses, dans la grande cour du séminaire d’Avignon. Il y a bien des années de cela ! […] Les prédications du Carême qui vient de s’achever, m’ont beaucoup occupé et beaucoup fatigué. Je viens d’avoir 67 ans, cela compte ! ». Il a commencé à lire son étude sur L’Âme, et l’en félicite. Il conclut que l’avenir est à faire : « C’est uniquement pour travailler, [….] à faire cet avenir, que je me suis séparé, non pas de l’Église Catholique, mais de son gouvernement actuel, sous lequel il m’était impossible de penser et d’agir »… Cette correspondance témoigne d’une activité et d’un travail intense, qui cependant le fatiguent énormément et le forcent au repos : prêches, tournées de conférences, en France et à l’étranger, discussions sur ses lectures, notamment sur les ouvrages de Giéra. Tout au long de cet échange, il revient sur les raisons qui l’ont poussé au schisme et insiste sur la dif�culté de cette résolution… En avril 1895, il s’arrête une nuit avec son épouse à Avignon, où retrouve Jules Giéra pour une charmante soirée : « Je sais maintenant que vous êtes resté pour moi un ami selon le cœur, […] selon l’Esprit, selon le Verbe, et que nous sommes dans la même Église Catholique. […] Une amitié de ce genre est rare et précieuse, un vrai don de Dieu, pour moi surtout qui ai vu se rompre tant de liens, dont ma conscience a exigé le sacri�ce, mais dont mon âme saigne toujours. […] Oui, j’ai la paix de la conscience […], mais j’ai plus souffert qu’on ne le pense, et je souffrirai jusqu’au bout » (6 avril)… Il s’explique longuement sur son choix « d’entrer dans la voie où je marche depuis plus de vingt ans et où j’ai trouvé la paix […]. Et si je n’ai pas cessé de respecter le siège de Rome, ma rupture avec lui n’en durera pas moins aussi longtemps que la Papauté sera ce

…/…

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qu’elle est, une usurpation, selon moi, manifeste sur les droits de Dieu et ceux de la conscience, le pire des despotismes, celui de l’esprit. Je suis de la religion du Verbe, et celle-là est lumière, amour et liberté » (29 avril 1895)… Leur amitié se prolongera en con�dences, conversations religieuses et philosophiques, admiration commune de chacun pour les travaux de l’autre, etc. Lors d’un voyage à Jérusalem, il envisage de s’y �xer et d’y �nir « ma vie si tourmentée ! Il serait bon de mourir dans ces lieux encore empreint de la majesté et de la bonté de Dieu » (Jérusalem, Lundi de Pâques 1896)... En février 1897, il séjourne à Rome, mais « point en ennemi de l’Église », comme il l’écrit dans une lettre au Pape dont il envoie la copie à Giéra, et où il ajoute qu’il est convaincu que le mal de l’Église vient non pas de ses ennemis, mais de « ses ministres eux-mêmes »… Il fait des éloges à Giéra sur ses publications, notamment La Lettre tue. Il l’avertit, le priant de garder le secret, que l’on fait « des démarches pour me réconcilier avec la papauté, sans que j’aie à rétracter mon passé libéral et réformateur et sans que j’aie à renoncer à ma femme et à mon �ls » (samedi saint 1897)… Etc. On joint un manuscrit a.s. du même, 5 avril 1895 (3 p. in-4).

307. Hubert LYAUTEY (1854-1934) maréchal. 148 L.A.S., 1927-1934, à Jean Ducrot  ; environ 300 pages formats divers, nombreux en-têtes Le Maréchal Lyautey, enveloppes. 3.000/4.000

Importante correspondance intime et affectueuse, souvent tendre, à son « cher petit Jean », et souvent signée « ton Hubert  ». Elle commence quand Jean Ducrot est encore étudiant à Nancy  ; il sera le secrétaire particulier de Lyautey au commissariat de l’Exposition coloniale, puis collaborateur de Vu et du Nouvel Illustré. [Ducrot publiera deux articles sur Lyautey, après sa mort, dont un consacré à ses dernières années (France Illustration, 15 mai 1948)]. Ces lettres, écrites principalement de Paris ou de sa propriété de Thorey, évoquent les activités du maréchal (inaugurations, discours, réunion à Douaumont, dîner à l’Élysée avec le roi Fouad), ses amis et relations (Koechlin, Vogel, Laszlo, le P. Lejosne, les Jean de Leusse, G. de Launay, le colonel Keller, le général de Cugnac, Mme Paul Dupuy, Abel Hermant, Albert Flament, Félix de Vogüé, Maurice Bedel, Gérard Bauër, Lugné-Poe, etc.), et surtout son grand désir d’aider le jeune homme dans sa carrière et sa vie. Nous ne pouvons donner qu’un très bref aperçu de cette riche correspondance.

17 mars 1927 : « si j’ai pu apporter quelque chose dans ta vie, toi, tu as mis dans la mienne l’inappréciable petite �eur bleue de l’amitié jeune, vibrante et réconfortante »… 1er avril. Il a fait une démarche auprès du peintre Marcel Baschet, �ls du directeur de L’Illustration, pour recommander les dessins de Jean… 18 mai. Il veut dédramatiser l’angoisse de Jean : « si tu juges que physiquement, moralement, tu ne peux te sauver qu’en aiguillant autrement ta vie, fais-le, je t’en conjure, dans toute la liberté de ta décision, comme si je n’étais pas venu passer dans ta vie, et sois sûr que, quoi que tu décides, quoi que tu fasses, si tu jugeais devoir dès maintenant changer d’orientation, tu me trouverais là, auprès de toi, pour t’aider moralement et matériellement  »… 11 juillet. Envoi d’un discours (tapuscrit joint) prononcé la veille, en hommage à Maurice Barrès  : Lyautey y proclame une grande admiration pour ses livres et pour sa vision de la France (et du Maroc)…8 août. Longue lettre sur l’organisation du secrétariat de l’Exposition Coloniale, et dé�nition du rôle de Jean, à qui il met ainsi le pied à l’étrier… 1er mai 1928. Il est mal placé pour lui être utile auprès du ministère de la Guerre, « où je suis personne si ingrata » ; il suggère de faire agir, par exemple, « ton oncle avec son amitié avec Pétain »… 1er août. Il dit sa atisfaction de voir Jean « embarqué si vaillamment, gaiment, virilement  » sous les drapeaux… 6 octobre : «  La journée Barrès s’est très bien passée. La note générale a été excellente – et il y a eu certaines choses des plus utiles et ef�caces. As-tu lu dans l’A.F. mon échange de lettres avec Maurras ? »… 2 décembre : « Avant de partir, ma pensée va à toi, �dèle. Ton amitié m’est d’une telle douceur. Comme je me réjouis de te revoir au retour, et, avant tout, de te voir en si bonne et vaillante forme, t’armant si bien pour la vie »… 4 septembre 1930. « Tu as compris et tu partages ma douleur. Elle est si profonde. Je n’arrive pas à reprendre le dessus. Je suis triste, triste, triste »… 30 octobre. Il dit sa gratitude pour le réconfort que Jean lui apporte, et « la joie que j’ai eue à te voir si bravement attelé à ta vie laborieuse, en pleine volonté, en pleine maîtrise de toi […]. Je t’ai arrangé la carte d’Europe de 1919 – je te la remettrai à Paris »… 8 janvier 1932. « Je vais passer 48 heures à Paris pour les obsèques de Maginot. Arrange-toi pour me saisir – sans que j’aie à te chercher »… 4 avril. Jean est à Oran : sa lettre apporte de la lumière et de la joie au maréchal, « la lumière de mon Maroc, la joie de t’en voir aussi bien empoigné »… Allusions à Léon Heuzey, le colonel Royer, Loustal… 17 novembre. Jean est à Fez : Hubert l’invite à aller voir sa maison de Bou Jeloud, et évoque « ce pays tant, tant aimé », et indique plusieurs de ses amis à voir, parmi les « indigènes » : le pacha El Baghedi, El Marnissi, de la Chambre d’agriculture, « Si Abdel Haï el Kittani érudit très intéressant », ainsi que Gabriel Vicaire, « Directeur des Arts indigènes » qui le pilotera… [Novembre] : « J’écris à général Giraud. Présente-toi à lui et à Bournazel »… 28 juillet 1933. Il est très intéressé pour tout ce que Jean dit de l’Espagne. « Ils sont fous d’avoir lâché la Monarchie, et s’ils ne la reprennent pas, ils en mourront, comme nous. La République est un mal mortel »… 20 novembre. Le moral est « aussi bas que possible. Je nous vois mourir de la République. Elle nous ruine et nous anarchise à l’intérieur. Elle nous isole et nous ridiculise de plus en plus à l’extérieur. Mais j’arrête là, – je ne me console pas de survivre, de n’avoir pas disparu en 1924 lors du triomphe de l’immonde cartel dès lors que mon âge ne me permet plus de diriger le bon combat de salut »… 27 novembre : « Nous allons bien physiquement. Moralement c’est autre chose : tout est trop angoissant. Je me réconforte avec mes “Jeunesses d’ordre”, qui font du bon travail et sont courageux. Je lis Vu, l’Édouard VII de Maurois »… 4 janvier 1934. « Je viens de lire “Assez de catastrophes”. Excellent »… 14 mars. Il a revu le colonel Guillaume, « très bien disposé pour causer avec toi, pour Paris-Sud. – Vas donc le trouver, de préférence à son journal Vendémiaire »… Lundi minuit et demie, sous enveloppe marquée « personnelle » : « Tu viens de me quitter mais tu es là. Je vais m’endormir dans la paix du cœur – moi, le trop souvent tourmenté, je songe à demain sans effroi. Avant-hier cette incomparable journée d’Issy – aujourd’hui cette incomparable soirée d’union d’âmes, maîtres de nous-mêmes, sans une ombre. Nous avons lu l’un dans l’autre comme à travers une vitre, m’as-tu dit. – Certes ! Je te comprends, je vais où tu vas, j’ai foi en toi. Mais toi, c’est toi qui me comprends avec une telle ferveur, m’apportant cette chaleur de tendresse dont j’ai un tel besoin. Ô mon Jean, avant de m’endormir j’avais besoin de te crier ce merci – de tout »…

On joint 12 L.A.S. de son of�cier d’ordonnance Maurice Durosoy, 2 de la maréchale Inès Lyautey, une de sa nièce Marie-Thérèse Lyautey Kerraoul, une de son neveu Pierre Lyautey, et une de Jean Lochet, toutes à J. Ducrot (et enveloppe de Lyautey à E.M. de Vogüé).

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308. Hubert LYAUTEY. Plus de 250 documents provenant des archives de Jean Ducrot. 700/800

* 11 allocutions ou articles de Lyautey  : manuscrit a.s. par Lyautey d’un discours sur E.M. de Vogüé, à l’occasion du centenaire de la Revue des Deux Mondes (juin 1929, 4 p. in-fol.) ; notes autogr. sur Gerbéviller (5 p. in-4), et manuscrit rédigé par Ducrot à partir de ces notes ; manuscrit dicté à Ducrot sur Le Cavalier Miserey d’Abel Hermant ; tapuscrits « dictés » par Lyautey d’un discours contre le radicalisme (en partie autogr.), d’un toast à une réunion de militaires, d’une lettre ouverte à un club de jeunes gens, d’un discours acceptant la présidence des mouvements de scouts et sur la Grande Mosquée de Paris, sur les droits de l’Homme et le Maroc, etc.

* Plus de 150 photographies originales de Lyautey ou sa demeure à Thorey, la plupart prises par Jean Ducrot : à cheval, en tête de sa caravane à Beni Abbès (1906) ; en promeneur solitaire ou lecteur d’un journal ; suivi d’un cortège de Marocains ou entouré de scouts ; scènes d’intérieur et du parc ; plus qqs photos représentant des Marocains, l’ouverture de l’exposition Lyautey aux Invalides (1948), etc., un lot de négatifs et qqs cartes postales.

* 8 imprimés dont la plaquette sur la Translation au Maroc des cendres du Maréchal Lyautey, album publié par la Résidence générale de France au Maroc, et 5 brochures avec envois a.s. à J. Ducrot par l’abbé P. Heidsieck (3), A. Laprade, M. Durosoy (album catalogue de l’exposition Lyautey, avec autre envoi a.s. du futur maréchal Juin).

* Dossiers constitués par J. Ducrot : portraits au crayon ou fusain par Ducrot dont 3 du Glaoui, Thorey 1927 ; 2 croquis du maréchal par Ducrot (« dans le train de Nancy Paris anniversaire de ses 75 ans », 1929), et petit dessin fait par le maréchal ; notes, manuscrits et tapuscrits de Ducrot pour des conférences ou articles sur Lyautey ; conférence ronéotée de M. Durosoy dédicacée  ; qqs autographes et documents de la maréchale («  la Patronne »)  ; épreuves d’un portrait gravé de Lyautey par Ducrot  ; «  Soliloques du Patron. Boutades, propos saisis au vol par moi  »  ; cartes, menus et cachets de cire aux armes du maréchal ; qqs lettres à Lyautey ou à Ducrot (H. Lavedan, W. d’Ormesson…), coupures de presse etc.

On joint un important ensemble de documentation concernant Jean Ducrot : dossiers préparatoires pour la rédaction de ses articles, principalement au sujet des colonies ; diverses publications sur le même thème (dont L’œuvre de la France en Tunisie, illustrée par lui), des numéros de La France libre et de L’Illustration, pour laquelle il a travaillé ; un dossier A.S.S.D.N. (Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale) rassemblant des bulletins de l’Amicale et des lettres et documents adressés par l’association entre 1958 et 1962, la plupart relatifs à l’Algérie. Plus une photo du Maréchal Pétain avec envoi au Commandant Ducrot (25 avril 1916), et quelques lettres amicales du maréchal Lyautey (1927) au Commandant Auguste Ducrot évoquant les perspectives d’avenir de Jean et sa santé après des opérations  ; quelques courriers familiaux, 3 lettres de Jean Rostand, 16 publications de recherches archéologiques, une médaille à l’ef�gie du Dr J. Abadie en bronze (Oran, 1937), 2 cartes dépliantes, etc.

Reproduit en page 85

309. Hubert LYAUTEY. 9 L.A.S. et 1 télégramme, Rabat, Rennes, Thorey et Oran 1911-1923, au Dr Jules Abadie ; 27 pages formats divers, la plupart à ses en-têtes. 400/500

Correspondance amicale avec son médecin, qui fut un chirurgien renommé à Oran, délégué régional de la Croix Rouge française. Rennes 22 novembre 1921. Vif souhait de le revoir, ayant de bons souvenirs d’Oran, de leurs soirées précieuses ensemble, de leur cercle d’amis de choix, et du « soleil – cette lumière qui me fait ici si cruellement défaut »… [Rabat] 13 février 1918. «  Ici, le gouvernement devient de plus en plus lourd et ingrat. L’intérêt est ailleurs, mais les dif�cultés s’accroissent chaque jour […]. Malheureusement, à côté des progrès qui se réalisent ici journellement dans tant de branches, le Service de Santé ne va que d’une aile, par trop in�uence par le vieil esprit de la 7ème Direction et je regrette beaucoup l’appui personnel que m’apportait Justin Godord »… 20 juin 1921. Le médecin n’a pas trouvé sur sa route l’homme que Lyautey a trouvé en Gallieni : « Mais songez que je ne l’ai rencontré qu’à 40 ans ! Et que depuis 20 ans je me battais la tête contre les murs sans trouver ma voie – dans une carrière que je honnissais. Si vous saviez ce qu’a pu être mon instinct de forçat quand de 20 à 35 ans je n’avais d’autre débouché à mes activités que de surveiller des pontages et des reprises de manège ! »... 2 mars 1923. « Combien je vous reste reconnaissant de l’affection que vous m’avez prodiguée et de tout le temps que vous m’avez sacri�é bien que certainement convalescent suis encore immobilisé pour temps notable  »… [Rabat] 24 août 1923. Réponse aux inquiétudes d’Abadie au jugement de médecins parisiens sur sa décision de ne pas opérer Lyautey, jugement rapporté par le maréchal Franchet d’Espèrey (copie carbone de la l. d’Abadie jointe) : D’Espèrey est fort capable d’avoir inventé ce potin. « Je le connais comme une commère malfaisante, cherchant toujours à brouiller choses et gens »… Thorey 22 octobre 1923. « Combien votre carte de Constantinople m’a touché. Italie, Grèce, Orient, ce sont les plus admirables pèlerinages, et il me va au cœur que vous ayiez devant eux évoqué mon souvenir »… 10 septembre 1924. Félicitations sur son compte rendu : « je sais par Oberlé et tous quel bien vous avez fait et quelle réussite vous avez réalisée. Vous êtes vraiment chic entre les plus chics »… Plus des remerciements pour un souvenir de Nancy, etc.

On joint 2 L.A.S. et des notes autogr. d’Abadie relatives à l’état du maréchal, 21 février 1923 ; 12 l. ou cartes à Abadie de la maréchale Lyautey (2), le général Naulin, le Dr Oberlé (2, plus un tapuscrit), le Dr E. Forgue (2), le Dr Faure, Ch. Flahault, etc. ; qqs coupures de presse.

310. Alexandre MACDONALD (1765-1840) duc de Tarente, maréchal d’Empire. 7 L.A.S., 1825-1840, [à Madame du Fournay] ; 18 pages in-4 et in-8. 250/300

28 avril 1825, il annonce la mort de sa troisième femme, née de Bourgoing, qui lui avait donné un �ls en 1824 : « C’est sur ce bras et sur cette main qui tient la plume en ce moment que sa tête est tombée sans vie, o mon Dieu comment ai-je résisté pour quoi n’avoir pas �ni avec elle ! Elle vous aimait bien tendrement, Madame, et elle est bien digne des regrets de sa famille ». Il donne des nouvelles de lui et de son �ls, notamment pendant l’épidémie de choléra de 1832, annonce sa visite, propose à sa correspondante son assistance dans ses affaires, partage les deuils de la famille ; son �ls le préoccupe : il a fait une chute de

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cheval, heureusement sans gravité, et ses résultats ne sont pas très bons au collège, ce qui le pousse à prendre un précepteur… On joint deux correspondances familiales de sa femme (9 lettres, 1820-1824) et de sa belle-mère, Mme de Bourgoing, à leur tante et sœur Mme de Champs, et diverses lettres de famille.

311. Françoise d’Aubigné, marquise de MAINTENON (1635-1719) épouse morganatique de Louis XIV, fondatrice de la maison de Saint-Cyr pour les jeunes �lles. L.A.S. (paraphe), « ce Dimanche au soir » ; 1 page et quart in-4 (petit manque dans le coin supérieur gauche réparé affectant quelques lettres). 500/600

« Je vous renvoye vostre lettre que je vous prie de garder car elle peut estre utile pour vous ou pour dautres […] evittés les singularités vous y avez tousjours eü une grande disposition. Vous estes humble et ce sera vostre seureté si vous lettes dans le cœur comme je lespere »… Il faut dire à Mme de Bouju « quelle se tienne en paix et preparée a tout ce quil plaira a Dieu dordonner delle. Je suis dans une pauvreté incroyable voila tout ce que jai pu trouver pour ma sœur Sebastienne. Donnés lui de ma part »…

On joint des copies anciennes de 11 lettres de Mme de Maintenon (1706-1714).

312. MALTE. Manuscrit : Journal du voyage de course que font les 7 galeres sur les cotes de Cicile et de Calabre, sous les ordres de Son excelence Mr le bally de Froulay Cap[itai]ne general des escadres de la religion, commencé le 29 may 1729. — Relation du voyage de course que font les galeres de la religion sous les ordres de Son excelence Mr le bally de Froulay Cap[itai]ne general de ses escadres comencé le 10 juillet 1729. Cahier petit in-fol. de 24 ff. dont un blanc, broché (premier et dernier feuillet débroché). 5.000/6.000

Très intéressant journal inédit relatif à la course des galères de Malte, contenant de précieuses informations sur son déroulement et sur les conditions de vie à bord. Ce journal permet d’apprécier les modalités de l’exécution des courses et l’énorme impact qu’elle joua dans l’économie et la prospérité dans l’île de Malte et de manière générale dans toute la Méditerranée. Le manuscrit, rédigé à l’encre brune sur papier vergé �ligrané des papeteries P. Cartelier à Chabeul près de Valence, est très lisible, et présente de très nombreuses ratures et corrections.

L’île de Malte, ancien état souverain feudataire du roi de Sicile, devint la capitale de la course chrétienne. Chaque année, l’Ordre de Malte armait une douzaine de galères et opérait contre le commerce ottoman en mer. Elles effectuaient des razzias dans les villages côtiers. Ces opérations étaient accomplies soit par des bâtiments de la Religion seule, soit en coopération avec d’autres escadres de guerre. L’évolution des techniques navales obligea les chevaliers de Malte à prendre des mesures pour moderniser leurs escadres, car la galère devenait obsolète. En 1701, l’Ordre décida de se doter d’une petite escadre de vaisseaux qui constitua l’essentiel de sa force navale ; dès 1709, il ne comptera plus que cinq galères et à partir de 1725, elles ne seront plus que quatre. Connues sous le nom de « galères de la Religion », elles étaient réputées les meilleures de toute la Méditerranée.

Le premier feuillet du manuscrit contient cette note : « Monsieur Lavocat Blondin souteneur des procez perdus », d’une main différente de celle du journal. Au verso, une rose des vents bilingue est dessinée à pleine page, contenant le nom des 32 vents selon leur direction en français et en italien.

Ce manuscrit, tenu par le « chevalier de L*** » [d’après un manuscrit de son voyage en Louisiane dans les années 1720-1722 (coll. part.), où il se nomme ainsi, jeune noble, élève of�cier de l’armée de la Compagnie des Indes], contient le récit de deux courses auxquelles il participa à bord de l’une des quatre galères de l’escadre de la Religion – la première du 29 mai au 28 juin 1729 et la seconde du 10 juillet au 10 août 1729 –, sous le commandement du capitaine Louis-Gabriel Froulay de Tessé (1694-1766) alors dans sa toute première année d’exercice en tant que capitaine général des escadres de la Religion. En effet, il fut nommé dès 1728 pour le service des années 1729 et 1730. Sa charge bisannuelle fut reconduite lors des campagnes de 1731 et 1732. Militaire et diplomate, il fut reçu chevalier de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem au grand Prieuré d’Aquitaine en 1710. L’auteur est extrêmement captivant et les scènes qu’il restitue sont particulièrement vivantes, suscitant à chaque ligne l’intérêt du lecteur. Il indique au jour le jour et heure par heure leur itinéraire, donnant la position géographique, l’indication des vents et le trajet exact de leur route avec les distances parcourues. La galère est maintes fois obligée de faire des escales de plusieurs jours pour « travailler a faire du bois et de l’eau ».

Un chapitre donne une intéressante « Description de la vie de galere » avec des détails minutieux sur les couchages et la vie à bord des 24 chevaliers constituant le cadre des of�ciers. L’auteur du journal donne également de manière circonstanciée des renseignements sur la manière de chasser et de rançonner les bâtiments, faisant allusion aux Turcs et aux « pirates » ainsi qu’aux nombreux navires marchands qu’ils croisent, sans toutefois s’attarder sur la chiourme. Il aborde aussi la question complexe des signaux utilisés par les galères de course et les normes de la vexillologie en vigueur à l’époque.

La première course contient une description géographique détaillée de la Sicile, notamment de Syracuse, d’Auguste, et de Catane, ainsi que l’Etna couvert de neige et fumant de manière permanente. Il poursuit de même son aperçu sur la Sardaigne, le Cap Spartivento, la ville de Reggio, en face de Messine, et les côtes de la Calabre, avec des observations sur l’architecture des principales villes de la région. L’auteur complète son récit avec quelques remarques sur la végétation, l’agriculture et les arbres fruitiers. Pour chaque ville, il donne avec précision les itinéraires suivis, les curiosités de celles-ci et en particulier leurs églises. À chaque escale, le gouverneur et l’archevêque saluent la galère par des coups de canons. Lorsque le général et ses troupes débarquent, l’artillerie de la ville et tous les corps de gardes leur font une haie d’honneur. Partie de Malte le 29 mai, la galère longe les côtes de Sicile puis la Sardaigne. Le 4 juin, elle mouille à Pentimele, à quelques kilomètres au nord de Reggio ; frappé par le spectacle, l’auteur signale : « la misere est peinte sur le visage de ses habitants ». L’embarcation repart le 6 juin en direction du Cap Spartivento, et la beauté des côtes est à l’origine du chapitre intitulé « Description des jardins » de Calabre.

Lors de l’escale au golfe d’Otrante, les chevaliers sont invités à visiter l’église de cette ville. L’auteur y décrit les trésors et les oeuvres d’art qu’elle renferme, rapportant le témoignage d’un prêtre sur le miracle d’une statue de la Madone que les Turcs

…/…

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avaient emporté en Albanie et qui « en revint toute seule ». Le chevalier décrit notamment le célèbre pavement de mosaïque de cette cathédrale, et les fameuses armoires garnies des ossements de 1500 hommes morts en défendant la ville contre les Turcs en 1480, les « Martyrs d’Otrante ». Il se montre sarcastique sur le « petit gouverneur » de cette région, « un bonhomme qui devient importun à force de vouloir plaire et qui n’a pas le discernement de cognoitre quand il est à charge ». En raison des vents contraires, la galère est forcée de rester au port et l’équipage pro�te de ces journées de repos obligé pour se promener : « on trouve partout un peuple fort affable. Les jolis femmes ne fuyent point, elles rient quand on les regarde et les laides n’ont pas la jalousie de le trouver mauvais, on leurs parlent elles repondent, on leurs touche la main elles baissent les yeux, rougissent un peu et sourrient, je me croirois en Languedoc si elles etoient plus jolies et d’un exterieur moins modeste ».

Le 14 juin la galère repart vers le cap Sainte Marie, le plus au sud du talon de la botte d’Italie, à l’embouchure du golfe de Tarente. Le 19 juin, elle touche Gallipoli, que décrit le marin, ajoutant que cette ville produit un coton remarquable par sa blancheur et sa �nesse. En visitant le couvent des Capucins, il découvre leur riche bibliothèque, « asses bien fournie pour des Capucins ». Le 21 juin, ils mettent les voiles et font escale à Syracuse le 23, pour en�n rentrer au port de La Valette le 28 juin 1729.

Le journal de la seconde course débute le 10 juillet 1729. La « caravane » est augmentée de trois chevaliers par rapport à celle du voyage précédent. Mais les conditions de vie à bord sont rudes. Les souffrances endurées par l’équipage sont dues à la grande chaleur, qui empêche de dormir, et un chapitre intitulé « Description de l’amaregement » (c’est-à-dire l’aigreur) précise : « Le vent rafraichit, la mer s’en�e, gronde, confusion dans la chevalerie, ceux qui sont couchés à proue sont eveillés en sursaud par les coup de mer, ils quittent promptement ce poste, et s’acheminent vers la poupe, de fort mauvaise humeur, ils n’y arrivent pas sans peine, il faut se dépétrer de l’embaras des bœufs et vaches qui bouchent la sorty ; de cest ambaras on tombe dans celuy de traverser les bans, l’odorat en souffre, on fait bien des faux pas ; on arrive en�n sur la courcive, elle est garny d’un bout a l’autre de dormans, on foule ces corps, ils jurent et font tomber, on jure aussi et on se releve, on trebuche, on retombe et cette manœuvre dure jusques a ce qu’on soit arrivé au plan de poupe, on y cherche un poste pour se reposer, on n’en trouve point,

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on descent dans la chambre de poupe, une odeur insuportable de sardine, et une chaleur etouffante ont mis dans une agonie pire que celle de la mort tous ceux qui y sont. Les petites fenetres en sont fermées, et galphetrées, c’est à la lueur d’une lampe lugubre qu’on voit le triste spectacle, on remonte promptement, crainte d’estre saisie de la mesme agonie, on se met ou on peu, et on attent le jour avec impatiance »…

Le lendemain de leur départ, ils croisent en mer la frégate du roi La Nymphe, commandée par le chevalier de Quelas. Le 14 juillet, ils passent par Linosa « qui n’est habitté que par des chevres », puis par Lampedusa, sujet d’une relation historique et géographique. Ils débarquent sur cette île, la visitent, pêchent et partent à la recherche du Père Clément [le fameux « ermite de Lampedusa », le Père Clément Ansade, cité notamment par Diderot dans Dorval et moi]. Très accueillant, le Père Clément mène ses hôtes visiter sa petite église divisée en deux chapelles, l’une consacrée à Mahomet et l’autre à la Sainte Vierge. Plusieurs pages sont dédiées à ce personnage, connu surtout pour son œcuménisme, avec d’intéressants détails : son âge (« 71 ans »), son portrait (il est presque aveugle, en tout cas de l’œil gauche) ; « natif du contat d’Avignon », maltais ou italien selon les sources, les raisons de son exil volontaire seraient dues à l’accusation d’assassinat d’un prêtre... Le 15 juillet au soir la galère quitte Lampedusa. Le 17, l’équipage aperçoit les îles du golfe de Kerkennah (« Querquini ») en Tunisie, et le 18 ils entrent dans le golfe de Gabès, y restant cachés pour ne pas être vus des ennemis « pour donner chasse à tous les batimens ». Lorsqu’ils croisent un navire français, pour ne pas être découverts, ils lancent des fusées plutôt que de tirer des coups de canons. Ils rencontrent une galère française qui transporte des Turcs vers l’île de Djerba, décrite comme « Zerbi » ou « île des Gerbes » : « l’île enchantée de Barbarie, son terrain leger, bon et bien cultivé ne presante rien que de charmant a la vue ». Le 25 juillet, ils chassent un navire « barbaresque », qui a le temps d’arriver sur le rivage et de décharger sa marchandise. Le 27 ils reviennent vers Lampedusa jusqu’au 6 août. Le 10 août ils reviennent à Malte. Entre temps ils ont pris en chasse plusieurs bâtiments, qui se sont avérés battre pavillons français, hollandais ou anglais. Ce dernier les informe qu’ils reviennent de Smyrne et que 70 vaisseaux de ligne sont sortis de Constantinople et font route vers Malte ; ce à quoi les Français répondent « que le port est asses grand pour les recevoir et qu’on a asses de chaines et de cachots pour contenir les equipages ». Durant toute leur course, ils rencontrèrent peu de bâtiments ennemis.

313. MARÉCHAUX. 35 lettres ou pièces, la plupart L.S. ou P.S. 500/700Alexandre Berthier (16, 1801-1807), Louis-Auguste de Bourmont (l.a. à sa femme, Plaisance 1811), H.J.G. Clarke duc de

Feltre (4, 1808-1813), Louis-Nicolas Davout prince d’Eckmuhl, François Christophe Kellermann (1800), Gabriel-Jean-Joseph Molitor (l.a.s., 1831), B.A.J. Moncey (1815), Édouard Mortier duc de Trévise (l.a.s., 1833), Joachim Murat (2, Naples 1810), Honoré comte Reille (l.a.s.), Horace Sebastiani (l.a.s., 1804), Nicolas-Jean Soult duc de Dalmatie (5, 1813-1838, plus 4 de la maréchale).

On joint des portraits gravés ; plus des lettres par les maréchales Clauzel, Grouchy, Marmont (11), Ney, Oudinot et Suchet ; 4 lettres adressées au maréchal Macdonald (Bremond, chancelier Dambray, baron Louis, A. de Pastoret) ; plus divers documents par l’adjudant Bertrand, un Bessières, le général Sanson…

314. Hugues MARET, duc de Bassano (1763-1839) secrétaire d’État et con�dent de Napoléon. P.S. pour copie conforme comme Ministre secrétaire d’État, 26 novembre 1813 ; 3 pages in-fol. 150/200

Procès-verbal du Conseil des Finances, alors que l’Empire s’effondre. « S.M. �xe le budget de 1814 pour la guerre et pour l’administration de la guerre, savoir : le per à 342,000,000f le second à 330,000,000 […]. Les autres chapitres du budget savoir : la liste civile, la dette publique et les pensions, les frais de négociation et les autres ministères, la Hollande comprise, en n’y comprenant pas l’Illyrie et les villes anséatiques montent à 485,000,000 »… Pour des « recettes présumées », on prévoit un dé�cit de 32 millions de francs, « et cependant il n’est porté dans le budget en dépense aucun fonds de réserve pour subvenir soit à des diminutions de recettes non prévues, soit à l’excedent des dépenses des ministères qui tels que ceux de la guerre et de l’administration de la guerre, par exemple, ne peuvent être �xées qu’hypothétiquement. Il faut donc s’assurer des ressources extraordinaires » : on augmentera les « centimes de guerre », et on vendra des portions de bois nationaux ou communaux en dessous de 500 arpents…

315. MARINE. 100 lettres ou pièces, XVIIIe-XIXe siècle. 300/400Ordonnance du Roy relative à l’indemnité des commandants des vaisseaux de S.M. pour leurs dépenses de table à la mer

(Toulon 1716, défauts). Af�ches : inventaire du senau du Faucon (Bordeaux vers 1735), et lettres patentes concernant la visite des vaisseaux (1772). Planches gravées : « Pirogues des Isles des Amis », plan et coupe d’une pirogue de l’île d’Amsterdam. Instruction pour les formalités des Prises faites par les Vaisseaux du Roi (1780). Carte manuscrite aquarellée de la rade de Brest (�n XVIIIe, défauts, fragile), Journal de bord d’un bateau anglais en route pour le Cap Français (1791). Certi�cats d’embarquement de matelots (1793-1794). État de prises dressé par le Consulat de France à Bergen (Norvège), comptes de vente et de liquidation de prises (1799). Certi�cat de maladie délivré par un of�cier de santé de la Marine (Le Havre 1800). Avis de liquidation de l’armement en course du corsaire l’Intrépide (Saint-Malo 1807). Cahier des charges de l’adjudication des droits de passage sur les bacs et bateaux en Tarn-et-Garonne (1825). Journaux de bord (1830, 1836). Dossier de perte du navire La Jeune Corine allant à Valparaiso (1845). Circulaires pour le �ottage sur la Haute-Yonne (1856). Congés de bâtiments de commerce (1865). Connaissement (1878). Imprimés et documents divers, etc.

316. MARINE. 16 lettres ou pièces d’amiraux, la plupart L.A.S. ou L.S. (plusieurs à en-tête et vignette). 150/200Vice-amiral Zacharie Allemand (l.a.s., Austerlitz 1809), Eustache Bruix (3 griffes comme ministre de la Marine, 1798-

1799), Denis duc Decrès (5 comme ministre de la Marine, dont une l.a.s., 1804-1811), Alexandre-Louis Ducrest de Villeneuve (l.a.s., Lorient 1824), Pierre-Alexandre Forfait (1801), Honoré Ganteaume (l.a.s., Toulon 1808, et une de sa femme), Charles-Alexandre Linois (l.a.s. à l’amiral Bruix, à bord de l’Océan 1799), Charles-Henri Verhuell (3 dont 2 l.a.s., 1833).

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317. MATHÉMATIQUES. Cahier autographe signé par Nicolas Ghys, Steenwerck 1762-1767 ; cahier petit in-4 de 184 pages, couverture de parchemin ; en �amand (qqs mots ou phrases en français ou latin). 200/300

Cahier de règles et d’exercices d’un jeune homme qui, selon une note généalogique d’une autre main, vécut du 19 juillet 1747 au 31 mai 1772, tenu à l’école de Steenwerck dans la Flandre. En tête, dessins aquarellés d’une cruci�xion et d’un blason aux �eurs de lys, ce dernier signé et daté de 1762.

318. Princesse MATHILDE (1820-1904) �lle de Jérôme Bonaparte, cousine de Napoléon III. 7 L.A.S.  ; 16 pages et demie in-8, une à son chiffre couronné, une enveloppe. 150/200

27 décembre, à une dame : elle serait charmée de faire la connaissance de la marquise de Tressan… 30 novembre, à Mme Jules Janin : invitation à passer vendredi, « en petit comité »… 12 juin, au Préfet de la Seine [Haussmann], demandant préfet un bureau de tabac pour Mme de Juniac : « Son grand-père était gouverneur du Palais impérial de Strasbourg et son frère sert dans l’armée avec beaucoup de distinction »… Saint-Gratien 5 octobre, concernant M. Benedetti : « Il est heureux d’avoir établi son �ls selon ses goûts et affections. La jeune �lle qu’il a épousée est charmante – elle est vivante gaie sans affectation »… 16 novembre, au Grand Chancelier de la Légion d’honneur, en faveur d’« une malheureuse jeune �lle Melle Gerdret dont tout le bonheur serait de pouvoir rentrer à St Denis »… Dimanche, à une bonne cousine : enchantée d’être de retour, elle propose de lui rendre visite mercredi prochaine… On joint une L.S. de son mari le comte Anatole Demidoff, 1869.

319. MAXIMILIEN (1832-1867) Empereur du Mexique. P.S., Mexico 11 décembre 1865 ; 1 page obl. in-fol. en partie imprimée à en-tête Maximiliano, Emperador de México, avec cachet sec à ses armes. 300/400

Nomination de chevalier de l’Ordre Impérial de Guadalupe au nom de Julian Pedro Orion.

320. MÉDECINE. Liasse de 10 feuillets manuscrits, 1775-1776 et s.d. ; formats divers. 50/60

Ensemble de divers remèdes, potions et prescriptions médicales  : « Une plante de lherbe persicaria maculata mise sur la teste de la femme qui est travaillée du �ux excessif des menstrues les arreste – et mise soubs la plante de ses pieds les excitte et provocque »… Etc.

321. [MÉDITERRANÉE]. Henry JEANNEL. Manuscrit autographe avec dessins, Journal de bord spécial aux aspirants de la frégate-école d’application. IIIe Poste Tribord, [1885] ; volume in-folio (37 x 25 cm) de 1 f. de titre, 121 ff. en partie impr., et 6 ff. in-4 ajoutés, et 27 dessins hors-texte, cartonnage vert avec plat sup. imprimé, dos toilé usé (qqs taches et salissures sur les plats), conservé dans une boîte moderne de toile noire avec pièce de titre. 4.000/5.000

Journal de navigation en Grèce et en Turquie illustré de dessins par l’aspirant Henry Jeannel, tenu à bord de l’Iphigénie du 27 mars au 4 août 1885. Il est illustré de 46 dessins à l’encre noire ou au crayon (dont 27 hors-texte), représentant principalement le plan des mouillages, avec l’indication des profondeurs et la position des bâtiments, et des vues de différents ports et côtes appartenant aux régions visitées. Quant aux croquis, ils se rapportent essentiellement à des sujets d’ordre technique : machines, canons, torpilles…

Le journal commence le 27 mars 1885, alors que la frégate-école se trouve en rade des îles d’Hyères. Jeannel relate une visite à bord d’un torpilleur (le Japon) et décrit le mécanisme de lancement des torpilles. Il rend compte ensuite d’un exercice de tir à bord du Saint-Louis, un ancien deux-ponts en bois dont la batterie supérieure a été supprimée. Puis l’Iphigénie appareille, mouille à La Spezia, « le plus grand arsenal de l’Italie et le port le mieux défendu  », s’arrête à Naples, franchit le détroit de Messine, passe le cap Matapan et arrive au Pirée le 20 avril. Après avoir reçu plusieurs visites à bord, notamment celle du Roi des Hellènes, qui assiste à différents exercices, le navire quitte ce port le 30 pour arriver en rade de Smyrne le 2 mai. Les aspirants vont à terre, un of�cier turc et le consul de France se rendent à bord et le commandant fait hisser le grand pavois en l’honneur de la Grèce. L’Iphigénie appareille le 8 mai et, le lendemain, effectue un mouillage à Rhodes. Après avoir salué le consul de cinq coups de canon, ils reçoivent, le 10, la visite du lieutenant général du Pacha de Rhodes. Au port militaire de La Sude (Souda, près de La Canée, en Crète), un général de division turc monte à bord et le pavillon ottoman est mis au mât de misaine. Le 14 mai, la frégate appareille pour se diriger

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vers La Valette (Malte), où elle arrive le 17. Le lendemain, Jeannel se rend à bord de l’Alexandra, un cuirassé appartenant à l’escadre anglaise, dont il donne la description dans son journal, avec des détails sur son armement. Le 20, l’Iphigénie quitte Malte pour se diriger vers La Goulette (Tunis), puis Alger où elle mouille du 27 mai au 2 juin. Les étapes suivantes sont Mers-el-Kebir, Tanger, puis les côtes françaises, avant l’arrivée à Brest le 26 juillet. Le journal s’achève dans ce port le 4 août 1885.

Comme dans tout journal de bord, les observations quotidiennes ont été soigneusement notées par l’élève-of�cier : table de Loch (vents, état de la mer, routes, nœuds…), voilure du bâtiment, table de la machine, observations météorologiques, vues et relèvements, événements divers. Le texte, complété par les illustrations, contient de nombreux détails techniques sur les pompes, les canons, les torpilles, la défense des passes, etc.

322. Jacques-François dit Abdallah MENOU (1750-1810) général. L.A.S. comme commandant général des départements au-delà des Alpes, remplissant les fonctions de gouverneur général, Milan 17 prairial XIII (6 juin 1805), à Chevillard, colonel de la 1re légion du Midi ; 1 page in-4. 60/80

Il le prévient « que l’admission de M. Radicati capitaine à la 1re legion du Midi, est acceptée, et que M. Dubois est nommé par le ministre de la guerre pour l’emploi de capitaine provisoire, vacant par la démission de M. Radicati »…

323. Jean-Baptiste MERCADIER DE BELESTA (1750-1816) ingénieur. Manuscrit en partie autographe et signé, Histoire générale des mouvemens de la mer et de l’atmosphère, ou Météorologie universelle…, livres IV à IX ; environ 2400 pages (plus ff intercalaires et 39 planches dépliantes) brochées en 6 cahiers petit in-4, sous chemises cartonnées bleues à lacets. 400/500

Manuscrit partiel de cet important ouvrage inédit sur la météorologie, signalé par Quérard en 1834. Chaque livre présente en tête sa propre table des matières  ; des feuillets intercalaires portent de nombreuses additions et corrections. La page de titre donne un aperçu de la teneur de cette vaste Météorologie universelle, contenant « l’exposition des causes qui produisent les courans et les atterrissemens de la mer  ; l’explication des phénomènes les plus extraordinaires du �ux et du re�ux  ; des vues nouvelles sur l’origine des météores et principalement des vents, sur l’électricité atmosphérique et le galvanisme, sur les in�uences météorologiques de la lune et les mouvemens du baromètre, sur la théorie de la terre et la cosmogonie  ; des démonstrations géométriques de l’équilibre et du mouvement des �uides  ; de nouvelles méthodes pour la résolution des équations numériques de tous les degrés ; des essais sur les points importans de chimie et d’acoustique, et des recherches étendues sur le magnétisme de la terre et l’usage qu’on peut en faire pour le calcul des longitudes »…

Mercadier de Belesta est désigné sur les titres comme «  ingénieur en chef de 1re classe au Corps impérial des Ponts et Chaussées  »  ; il est aussi l’auteur d’un Nouveau système de musique théorique et pratique publié sous les auspices de d’Alembert, et de Recherches sur les ensablements des ports de mer. Le manuscrit est signé, daté et contresigné par Pierre-François Brun, préfet de l’Ariège, au début et à la �n de chaque livre, à Foix le 13 juin 1808. Soigneusement calligraphié, avec des additions et corrections, il est illustré de 39 planches dépliantes dessinées à la plume avec soin.

324. Florimond-Claude, comte de MERCY-ARGENTEAU (1722-1794) ambassadeur d’Autriche en France, ami et homme de con�ance de Marie-Antoinette. L.S. avec 10 lignes autographes, La Haye 25 novembre 1790, à un maréchal ; 2 pages in-fol. 80/100

«  Je suis on ne peut pas plus enchanté que Votre Excellence ne se soit pas laissé induire en erreur par les propositions insidieuses qui lui ont été faites par le général des Insurgents, et lesquelles étoient non seulement contraires à la teneur expresse du manifeste de notre Souverain qui exige une soumission pure et simple, mais en même tems fondées sur une resolution etrange et inadmissible d’un corps inconstitutionel que l’Empereur ne reconnoitra jamais. Je ne puis donc qu’applaudir à tout ce que Votre Excellence a fait et je reitère ici […] qu’il n’y a pas de tems à perdre, et que dans tous les cas, et telle chose qui puisse arriver, les trouppes imperiales doivent prendre possession du pays sur le pied alternatif exprimé clairement dans le manifeste »…

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325. Louis-Auguste-François de MÉRIAGE (1767-1827) général. L.A.S., Vidin [Widdin, Empire ottoman] 11 octobre 1808, à son cousin et chargé d’affaires Charles Certain, à Paris ; 3 pages in-4, adresse. 300/400

Turquie. Il a reçu par un tartare de la Porte sa lettre et une autre du général Andreossy  ; il a chargé le même tartare d’une lettre à Latour-Maubourg, chargé d’affaires à Constantinople, pour le prier d’envoyer deux châles à Certain, « car, il n’y a absolument rien ici que des guenilles et des brigands, les seuls tartares y passent mais rarement, les couriers suivent ce chemin d’Hermanstadt, de Bucharest et de Ruschink, ce qui fait que les lettres arrivent le plus souvent très directement par l’intermediaire du prince Sutzo qui est à Ruschink. […] le gal Sebastiani a quitté la Turquie sans que j’en aye été prevenu qu’après qu’il etoit déjà en Allemagne »… Il approuve tout ce que Certain dit de la Turquie mais ne peut lui en dire davantage… « L’empereur doit avoir été le 27 7bre à Erfurt avec l’empereur Alexandre, là il fera statuer sur les destins de ce pays, j’attends les ordres du ministre incessament. Puissent ils ordonner mon départ »… On joint 2 autres L.A.S. au même, Liège 12 �oréal XI (2 mai 1803) et Laybach 31 décembre 1809.

326. Philippe-Antoine MERLIN DE DOUAI (1754-1838) député et conventionnel (Nord), membre du Comité de Salut public, ministre, membre du Directoire, jurisconsulte. L.A.S., Bruxelles 4 janvier 1816, à S.A.S. le duc d’Orléans [futur Louis-Philippe] ; 3 pages in-fol. 200/250

Belle supplique du proscrit, sous le coup d’un décret d’expulsion. Il a été banni par l’ordonnance du 24 juillet 1815. « Depuis 16 ans, la jurisprudence ayant occupé et absorbé tous mes travaux […] je n’ai pu prendre, et je n’ai pris en effet, aucune part aux discussions politiques qui ont eu lieu en France dans cet intervalle. Seulement, sans avoir jamais rien demandé à Bonaparte, et par pure obéissance, j’ai accepté, en 1802, les fonctions de procureur général à la Cour de cassation, et en 1806, celles de Conseiller d’état pour la partie judiciaire. Il est vrai que j’ai été membre de la chambre des Représentans qui s’est formée en juin 1815 et a duré jusqu’au 7 juillet suivant  ; mais je n’y ai rien dit ni rien fait »… Donc s’il est compris dans l’ordonnance du 24 juillet, « ce ne peut être que pour n’avoir pas résisté à l’ordre qui me fut donné par Bonaparte, à une époque où il était, de fait, en pleine possession du gouvernement, de reprendre les fonctions que Louis XVIII m’avait otées, c’est-à-dire, pour avoir agi comme ont agi, dans le même temps et chacun à sa manière, des millions de français à qui l’on ne dit rien »… Informé qu’il était « un objet d’inquiétude pour le gouvernement français », il s’est retiré aux Pays-Bas. Mais une lettre of�cielle l’enjoint de quitter ce royaume avant le 15 février, décret « rendu sur les instances de la France. Dans cette affreuse position, je tourne mes regards vers l’Angletterre ; et tout mon desir seroit de pouvoir y trouver un asyle »… Il se met sous la protection du duc d’Orléans… [Merlin de Douai dut cependant embarquer pour New York ; une tempête l’ayant rejeté à Flessingue, il put toutefois rester aux Pays-Bas.]

327. Willy MESSERSCHMITT (1898-1980) ingénieur aéronautique allemand. Photographie signée «  Willy Messerschmitt » ; noir et blanc, 29 x 19,5 cm. 100/120

Double photographie d’un avion du modèle « Me323D-1 », avion de transport produit de 1941 à 1944 pour la Luftwaffe durant la Seconde Guerre mondiale.

On joint une photographie d’avion signée par Fritz Morzik (1891-1985), aviateur allemand de la 2e Guerre Mondiale (1970, 21 x 29 cm).

328. François MICHAUD (1751-1839) général d’Empire. L.A.S., Neustatt 28 messidor II (16 juillet 1794), au Général Taponnier ; 1 page in-8, adresse avec contreseing autogr. 120/150

«  La fuite de l’ennemi est tellement précipitée que je présume Kaiserslautern évacué. La gauche de St Cyr occuppe Deideshem ; fais-moi connaître promptement ta position, et ce que tu sais de l’ennemi »… [Nommé provisoirement général en chef de l’armée du Rhin, Michaud avait attaqué le 13 juillet, de concert avec l’armée de Moselle, les Prussiens qui occupaient le duché des Deux-Ponts.]

On joint une belle L.A.S.de Caroline Tharreau (femme du général Jean-Victor Tharreau), la Robersau 13 juillet [1809], relatant les nouvelles de la bataille de Wagram.

329. MILITAIRES. 10 lettres ou pièces, la plupart L.S., 1896-1887 ; formats divers. 300/400

François Augereau (Bologne an IV), Alexandre Berthier (Mantoue an V), Georges Boulanger (1887), Lazare Carnot (prairial VIII, au général Bourcier), Jean-Étienne Championnet (Lille an VI, à Barras), Pierre-François Chappe (17 juin 1815 à Davout, avec apostille de ce dernier, belle vignette de la Télégraphie), Gilbert du Motier de Lafayette (1831), chef d’escadron Latour(apostille de Barras), Marmont duc de Raguse (1826), André Massena (1809).

330. MILITAIRES. 8 lettres ou pièces, la plupart L.S. 200/300

Joseph-Louis Andlauer, Georges Boulanger, maréchal Bugeaud duc d’Isly (Alger 1847), François-Certain Canrobert (Sébastopol 1855), Ferdinand Foch (sur le cardinal Mercier), Élie Forey, Joseph Joffre (à N. Roerich), lieutenant-général Ledru des Essarts. On joint un lot de cartes postales et photographies de la guerre 1914-1918 et une carte de la région de Bouchavesnes avec indication des tranchées en 1916.

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331. MODE. Environ 300 dessins et 50 gravures, XIXe-XXe siècle. 100/150

Dessins à la mine de plomb avec rehauts de couleur et de blanc, sur papier de soie et papier calque. Lithographies en couleurs publiées par L’Art et la Mode. Plus qqs numéros de la Gazette des femmes, 1842-1843.

332. Henri MONDOR (1885-1962) médecin et écrivain. Manuscrit autographe, Dupuytren, [vers 1945] ; 5 cahiers petit in-4 à couvertures cartonnées, avec qqs ff. intercalaires, soit plus de 350 pages (plus ff. blancs), sous chemise demi-maroquin rouge, dos orné et lettres dorées, étui marron avec bords en maroquin rouge, intérieur en velours orange (E. & A. Maylander). 1.500/2.000

Manuscrit complet, avec les notes préparatoires, de la biographie du grand chirurgien par un autre grand chirurgien et écrivain, biographie parue en 1945 chez Gallimard, dans la collection « Leurs �gures » ; l’année suivante, Henri Mondor entrera à l’Académie française.

Le premier cahier (A) contient les notes préparatoires d’Henri Mondor  : notes de lecture, bibliographie, éléments de chronologie, plans et première ébauche.

Les cahiers I à IV sont le manuscrit de premier jet du livre, écrit sur le recto des pages, réservant les versos en regard aux additions et modi�cations importantes. Le cahier II renferme une vingtaine de pages arrachées à un ouvrage sur Dupuytren (par Léon Delhoume, 1935 ?), citant le témoignage du chirurgien sur l’agonie du duc de Berry : Mondor a marqué certains extraits qu’il pensait retenir dans son livre. Le manuscrit s’achève par la citation de la nécrologie des Débats ; sa narration se prolongera quelque peu dans la version imprimée.

On joint l’édition originale, un des dix exemplaires de tête (n° V) sur vergé de Hollande couvertures conservées, rel. maroquin aubergine, dos à 4 nerfs, cadre int. à �lets dorés, doublures et gardes de moire fauve, tranches dorées, étui (E. & A. Maylander), avec envoi autographe signé sur le faux-titre, daté du 19 juin 1945 : « Que je suis heureux de savoir ce bel exemplaire entre les doctes mains du parfait médecin et vrai bibliophile le Dr E. Périer ! Ce Dupuytren et un affectueux souvenir lui rappelleront notre collaboration scienti�que à l’Hôtel Dieu et à la Salpêtrière »…

Reproduit en page 63

333. MONNAIES. Environ 45 pièces imprimées, époque révolutionnaire (titre d’action joint). 100/120

Compte de la caisse de l’extraordinaire (6 brochures mensuelles). Lois, Décrets, et Éclaircissemens présentés à l’Assemblée nationale, par la Commission des monnoies.

334. Charles Tristan, comte de MONTHOLON (1783-1853) général, compagnon de Napoléon à Sainte-Hélène. L.A.S., Ham 17 novembre 1840, au colonel Bouffet de Montauban au château de Doullens  ; 3 pages in-8, adresse. 250/300

Intéressant témoignage sur la vie en prison au fort de Ham du futur Napoléon III. Condamné le 6 octobre 1940, Montholon s’excuse auprès de son correspondant de l’avoir laissé sans réponse, et lui raconte la routine de la prison, qui ne lui laisse que peu de temps : « En effet le Prince a divisé nos journées de manière qu’elles s’écoulent trop vite pour moi. La pluie même ne dérange pas les règles qu’il s’est imposées et qu’il nous fait observer, le bastion qui nous sert de Hyde Park est chaque jour parcouru par nous pendant 2 à 3 heures dans tous les sens de ces 20 mètres de longueur environ ». La santé du Prince a un peu baissé dernièrement, à cause du changement de vie : « Vous savez quel exercice il avait l’habitude de faire à Londres et combien monter à cheval étoit utile à sa santé […] Moi je végète plus ou moins souffrant de la vessie et du genou ». Ils n’ont ni visites ni nouvelles, à l’exception de celles insigni�antes « que nous donnent les Débats le Constitutionnel et l’insipide Messager ». Quand seront-ils à nouveau réunis ? « Dieu seul le sait ! » Il rappelle leurs adieux à la Conciergerie. Son opinion sur le coup d’état manqué est aujourd’hui la même que le Prince : « pour lui aussi, les croyances qui l’ont mené à Boulogne sont au néant, et il est revenu dans le vrai »…

335. [Ernest MOUCHEZ (1821-1892) amiral et astronome]. 37 lettres à lui adressées, la plupart L.A.S., 1873-1876. 700/800

Intéressant ensemble relatif à son expédition pour l’observation du transit de Vénus devant le Soleil à l’île de Saint-Paul. La correspondance adressée au commandant Mouchez, de mars 1873 à avril 1875, concernant notamment les préparatifs de l’expédition, des détails pratiques concernant la mission, des calculs, puis les félicitations à son retour, les délibérations au sujet de la création de son observatoire, etc., émane pour la plupart de la part de collègues scienti�ques, dont certains participent à l’expédition, comme A. Cazin ou le géologue Vélain : Émile Boistel (2), A. Cazin (2), Auguste Daubrée, Jean-Baptiste Dumas (3), R. Duperré (commandant de la Dives), Charles de Dompierre d’Hornoy, Edmond Jurien de La Gravière (3), Henri de Lacaze-Duthiers (4), E. de Lamarche, Ernest Maindron (5), Louis-Raymond de Montaignac, Oudemans, Victor Puiseux, Charles Vélain (4), Yvon Villarceau, etc.

On joint divers documents relatifs à cette expédition  : minutes de lettres au sujet de l’approvisionnement, du matériel scienti�que, et du personnel de la mission ; bon d’expédition de matériel scienti�que et de navigation ; Carte géologique de l’Île d’Amsterdam établie par Vélain, annotée ; imprimé, menu et notes diverses ; discours dactylographié de Mouchez relatant l’expédition…

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336. Joachim MURAT (1767-1815) maréchal d’Empire, Roi de Naples. L.S., Paris 16 pluviose XII (6 février 1804), au colonel Almain, commandant la 13e Légion de gendarmerie à Nevers ; 1 page in-4 à son en-tête Le Général en chef, Gouverneur de Paris, vignette. 200/250

« Je n’oublie jamais, mon cher Almain, les militaires qui ont autant de droits que vous à mon estime. Comptez toujours sur mon attachement, et soyez certain que je me ferai un plaisir de rappeler […] au premier Consul vos longs services et vos justes titres pour obtenir de l’avancement »…

337. [Joachim MURAT]. P.S. par le notaire Raguideau, 14 vendémiaire an XII (7 octobre 1803) ; 1 page et demie in-4, papier timbré. 100/150

Extrait de l’acte d’achat de son hôtel particulier situé rue de la Victoire : « Jean Isaac Thelusson […] a vendu à Joachim Murat, Général en Chef, Commandant l’armée française en Italie et à Dame Marie Annonciade Bonaparte son épouse de lui autorisée un terrain vague contenant deux cent quatre vingt seize toises quatre pieds huit pouces de super�cie, situé à Paris rue de la Victoire cidevant rue Chantereine »… En 1807, Murat échangea cet hôtel avec Napoléon contre l’Élysée.

338. MUSÉUM. Emmanuel ROUSSEAU (1788-1868) médecin et naturaliste. Manuscrit autographe, Catalogue des objets renfermés dans la Galerie d’Anthropologie du Muséum d’histoire naturelle, [1867 ?] ; 164 pages petit in-4, couv. cartonnée (défauts). 400/500

Manuscrit relié à la suite du Catalogue des préparations anatomiques classées dans le Cabinet d’Anatomie comparée du Muséum naturelle de Georges Cuvier (extrait des Mémoires du Muséum d’histoire naturelle, t. II, 1833), portant le cachet de Rousseau, et de quelques documents concernant le Muséum, dont une P.S. par Auguste Duméril. Le catalogue manuscrit dressé par Rousseau comporte plus de 3400 numéros (quelques-uns laissés en blanc), dont des crânes, des squelettes identi�és par origine, sexe, ethnie ou religion (« Paysanne de Twer (chrétienne) », « Tartare de la Tauride (Mahométan) », « Homme d’Ounalashka Amérique (idolâtre)  »), des fragments d’anatomie humains ou animaliers, des portraits, plâtres et bronzes, souvent avec indication de provenance (à la �n, table des donateurs)  : l’abbé Frère (collection de crânes), le Prince Charles Bonaparte (momie égyptienne), M. de Passy, ingénieur, M. Bourgarel, chirurgien de la marine impériale, le Dr Gaimard, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Alphonse Milne-Edwards, Rousseau lui-même…

On a relié à la �n le catalogue imprimé de la collection du Dr Gall annoté par Rousseau.

339. Ferdinand-Frédéric-Henry de MYLIUS (1784-1866) général. Plus de 70 lettres ou pièces, 1857-1867, provenant des archives de son exécuteur testamentaire, Achille Orville, intendant militaire du cadre de la réserve. 100/150

Testaments annulés. Lettres du général à sa nièce Caroline comtesse de Holstein-Ledraborg à propos de la famille et de ses intentions testamentaires (copies), et de la comtesse de Holstein-Ledraborg et de la comtesse de La Reck-Volmerstein, relatives à la contestation de la validité du testament de Mylius. Actes de procédure, correspondance notariale, jugement. Etc.

340. NAPOLÉON Ier (1769-1821). P.S. «  Bonaparte  » sur un rapport signé d’Alexandre Berthier, 3 frimaire X (24 novembre 1801) ; 1 page et quart in-fol. 600/800

« Rapport fait aux Consuls par le Ministre de la Guerre » relatif à l’adjudant commandant général Fabre, « jeune officier dont la conduite à l’armée depuis le commencement de la guerre, est un enchaînement d’actions héroïques », qui demande à être porté sur le tableau de l’État-major général de l’armée. Le Premire Consul donne son accord.

341. NAPOLÉON Ier. P.A.S. « NP », [22 mars 1809], apostille autographe de 4 lignes en marge d’un rapport signé de Clarke « Cte d’Hunebourg », 8 mars 1809 ; 1 page in-fol à en-tête Rapport à Sa Majesté l’Empereur et Roi. 1.200/1.500

Il propose la nomination du capitaine de La Grange , secrétaire d’ambassade à Vienne, au grade de Chef d’escadron : « Cet of�cier sert depuis 1793 ; il est capitaine depuis l’an 9 », dans le régiment de Dragons. « Le Maréchal duc de Frioul, dont il a été aide de camp, assure qu’il a des droits à cet avancement »… En marge, Napoléon a écrit de sa main : « qu’il fasse la guerre comme capitaine il faut l’affecter au corps du généralal Oudinot ».

342. NAPOLÉON Ier. P.S. « NP », 2 avril 1811 ; 1 page obl. in-12 (découpée). 200/250

Apostille « Approuvé » de la main du baron Fain, signée par l’Empereur (découpée d’une supplique).

343. NAPOLÉON Ier. L.S. « NP », Paris 16 décembre 1811, à Clarke duc de Feltre ; demi- page in-4 ; la lettre est écrite par Menneval. 600/800

Il demande un rapport sur le 11e léger : « Quelle est sa situation au 15 décembre ? Avait-il reçu des conscrits de Corse, de Rome et des autres pays ? A-t-on nommé à toutes les places vacantes de capitaine, lieutenant et sous-lieutenant ? Ce régiment, devant bientôt entrer en campagne, a besoin que vous portiez une attention particulière à en completter les of�ciers »…

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344. NAPOLÉON III (1808-1873). L.A.S. « Napoléon Louis B », Fort de Ham 29 mars [1843], à M. Souplet « rédacteur en cher du Guetteur » à Saint-Quentin ; 1 page in-8, adresse. 200/250

Il le remercie de sa visite et du temps qu’il lui a sacri�é. « J’ai trop rarement l’occasion de causer avec des hommes distingués par leur mérite pour ne pas en pro�ter largement quand elle se présente, aussi me fais-je une fête de vous revoir et de vous retenir le plus longtemps possible »…

On joint le livret calligraphié d’une Cantate Militaire d’Alfred Grivois, musique de Salvator Agnelli, dédiée «  À Sa Majesté Napoléon III », septembre 1860 (3 p. in-fol., armes impériales gravées sur la page de titre.

345. Jacques NECKER (1732-1804) �nancier, contrôleur général et ministre des Finances. L.S., Paris 7 décembre 1776, au comte de Luzace ; 1 page in-4 (portrait joint). 150/200

Il a bien reçu sa lettre, et fera tout son possible « pour concourrir à votre satisfaction ; mais les circonstances présentes sont bien peu favorables à mes intentions »…

346. Expédition NOBILE. Environ 70 photographies de presse, 1928-1935. 150/200

Dossier sur l’expédition de Nobile sur le dirigeable ITALIA qui s’écrasa au nord du Spitzberg en revenant du pôle Nord. Photos d’Umberto Nobile et de membres de son équipage (les professeurs Malmgreen et Eredia, le Dr Bohounak, le capitaine Alberto Mariano, R. Alessandri, A. Angioletti, L. Bellochi…)… Vues de l’Italia de divers angles, et de la Citta di Milano… Nobile avec des autorités japonaises, avec la croix donnée par le pape, avec son sauveteur le lieutenant Lundborg, avec sa �lle… Hydravions de secours ; secouristes sur la glace ; rescapés de la catastrophe ; retour à Rome ; ovation populaire pour le radiotélégraphiste Biaghi… Qqs montages pour la presse et carte postale commémorative. Coupures illustrées jointes.

347. Famille d’ORLÉANS. 2 P.A.S., 1832-1836 ; 1 page et quart et 1 page in-4. 120/150

Versions latines faites au Collège Royal Henri IV par les plus jeunes �ls de Louis-Philippe : Henri d’Orléans duc d’Aumale (10 novembre 1832 : « Comme Socrate faisait de pauvres sacri�ce »…), et Antoine duc de Montpensier (13 février 1836, Les mascarades). On joint une L.A.S. de Louis-Philippe d’Orléans comte de Paris à M. Baze.

R348. PARCHEMINS. Plus de 60 pièces sur vélin, XVe-XVIe siècle ; formats divers, la plupart en rouleau (certains avec défauts) ; en latin ou français. 600/800

Actes divers (reconnaissances, transactions, acquisitions, déclarations, conclusions, testaments, contrats de mariage ou prêt, donations, quittances etc.), concernant principalement la famille et la seigneurie de Grignan, la région de Bollène, Mornas, etc.

349. [Marie-Théodore PÉRIGOT (1807-1888) général]. 20 L.S. ou P.S., 1827-1872  ; la plupart in-fol., nombreux en-têtes. 150/200

Dossier de pièces et lettres de service concernant sa carrière et ses décorations, depuis sa nomination de sous-lieutenant et son entrée à l’École d’application du Corps royal d’État-major, sa nomination au grade de général de brigade (1856) puis de division (1861), jusqu’à son admission dans la section de réserve en 1872, et ses diverses missions, notamment en Algérie ; les documents sont signés par le marquis de Clermont-Tonnerre, V. de Caux, le maréchal Soult duc de Dalmatie (3), Cubières, S. Bernard, Charras, Randon (4), Saint-Arnaud, Vaillant (2), Chasseloup-Laubat, etc. On joint ses états de services, 5 lettres et documents concernant l’Algérie (1851-1869), et qqs cartes de visite ; plus un petit dossier de documents concernant Paulin Riffé, conseiller de préfecture à Bourges, dont un brevet de chevalier de l’ordre de St Grégoire le Grand (1875).

350. PHILIPPE V (1683-1746) Roi d’Espagne, petit-�ls de Louis XIV. L.S., Madrid 20 juillet 1709, à « Mon Cousin » ; 1 page petit in-4. 400/500

Il a su par le comte d’Aguilar « l’attention que vous avez a tout ce qui regarde le bien de mon service […] Je ne doute pas que si les ennemys vouloient tenter présentement le passage de la Sègre comme ils le publioient les mesures que vous avez prises ne leur donnassent lieu de s’en repentir et les marques que vous me donnez de votre zèle me persuadent que vous ne seriez pas indifférent à me rendre encore ce service avant vostre départ »…

351. PHILIPPE D’ORLÉANS (1674-1723) le Régent. P.S., Meudon 5 août 1723 ; 1 page obl. In-fol. 100/150

Sur une supplique au Roi de Pujol, « exempt des Gardes du Corps de Votre Majesté », priant d’accorder une place à St Cyr pour une de ses �lles » ; il donne son accord « si elle a les qualitez requises »…

352. PIE VI (1717-1799) Pape. Bulle manuscrite en son nom, Rome à Santa Maria Maggiore septembre 1790  ; signatures de chancellerie ; vélin in-plano avec son nom en tête calligraphié à motifs �oraux, sceau en plomb à son nom pendant sur cordelette jaune et rouge ; en latin. 250/300

Belle bulle papale concernant la résignation de François-Xavier-Joseph-Antoine de Hugenfeld, chanoine du chapitre de Bâle.

353. PIE VI. 2 bulles manuscrites en son nom, Rome 1798-1799 ; signatures de chancellerie ; vélins obl. in-4 et in-fol., sceaux en plomb à son nom pendants sur cordelettes ; en latin. 200/300

Bulles papales concernant Crémone, et une résignation.

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354. POITOU. Manuscrit : La dessente et filiation des Seigneurs du Puydufou au bas Poictou. Prouvée par titres chartres, arrests, Histoires, et par le fragment de la Cronique latine manuscrite qui est en ce livre icy. S.l., signé et daté à la �n : « Gabriel marquis du puy du fou, 1668 ». Manuscrit sur vélin de 70 ff n.ch., réglés, petit in-folio (30 x 22 cm.), reliure de l’époque vélin rigide ivoire (qqs auréoles et ff lég. salis, sans gravité). 12.000/15.000

Exceptionnel manuscrit généalogique et héraldique sur vélin concernant le Puy du Fou et la noblesse du Poitou.Ce manuscrit semble inédit, et Saffroy n’en recense aucune copie (cf Bibliographie généalogique, héraldique et nobiliaire de

la France, II, pp. 766-784, et V, pp. 128-130. Il est rédigé d’une écriture très lisible à l’encre bistre et noire (deux ou trois mains différentes) ; qqs rares corrections, interpolations ou surcharges. Feuillets blancs : [1]v, [3]v, [6]v, [41]v, [46], [51], [57], [58] et [70]v. L’illustration se compose de 31 blasons dessinés à la plume, d’une grande �nesse et précision, leur hauteur variant de 5 à 15 cm. Un cadre devant accueillir un blason est resté vide.

L’ouvrage couvre 665 années et 21 générations de seigneurs du Puy du Fou. Il donne les biographies succinctes des principaux personnages, en reproduit et en décrit les armes (notes héraldiques dans les marges), précise leurs fonctions dans le gouvernement royal et leur action lors des guerres de religion, donne un résumé des principaux événements survenus pendant leur règne, et enregistre les variations subies par le patrimoine de la seigneurie au cours des siècles.

Les ff. [59-70] renferment la copie du fragment de la chronique médiévale latine annoncée dans le titre, contenant des informations précieuses sur les origines des plus illustres familles du Poitou.

L’illustration d’une qualité exceptionnelle, la calligraphie très soignée, l’exécution sur beau vélin réglé  : autant de caractéristiques qui prouvent bien que nous sommes en présence d’un manuscrit prestigieux, et peut-être unique. Dans la note placée à la �n du volume, le marquis Gabriel du Puy du Fou déclare qu’il a fait réaliser cet ouvrage pour l’offrir en cadeau à sa sœur, Anne du Puy du Fou et de Champagne, comtesse de Disimieu.

Composition du manuscrit.– ff. [2-3] : « Remarque de la seigneurie du Puydufou dont les seigneurs qui l’ont possédée ont pris leur nom ».– ff [4-56] : Notices biographiques et héraldiques, avec tables et arbres généalogiques.– ff. [59-69] : « Copie du fragment de l’antien manuscrit dont l’original est avec les titres de la Maison du Puydufou. cette

histoire latine en faisant connoistre le commancement. et de plusieurs autres grandes Maisons de la province de Poictou ». Texte en latin ; écriture à l’encre noire (le reste du manuscrit est en bistre). Le scripteur a respecté l’orthographe et les majuscules du manuscrit original, et a corrigé en cours de route quelques erreurs de lecture.

– La note du marquis du Puy du Fou occupe les deux dernières lignes du f. [69], tout le verso, et les 3 premières lignes du f. [70]. En voici le texte : « icy �nit le dernier feuillet de ce manuscrit d’une cronique des comtes de poictou ducs d’Aquitaine du sang royal des roys de France de la deuxme Race. Il se void par un soubsigné de Messire Urban de Laval chevalier des ordres du Roy seigneur du Boisdau�n marquis de Sablé Mareschal de France et gouverneur d’Anjou, quil avoit eu cette histoire antiene de madame sa niepce Philippe de Champagne et de Chasteaubriand en l’an 1602. et quil avoit promis la rendre a son petit neveu �ls aisné de la dite dame et de son premier mary messire Gilbert Sire du puy du fou Dau�n et marquis de Combronde aussi son neveu : quand son dit petit neveu seroit parvenu alaage de maiorité pour estre icelle histoire un titre authentique de la Maison du puy du fou : dont l’origine estoit raportee dans la dite histoire latine manuscrite laquelle avoit este faite au temps que Gaultier estoit evesque de Poictiers en l’an mil trois cens. par un chanoine de leglise cathédrale de Poictiers. // Par un autre escrit fait entre feus Messieurs les marquis de Sablé et du puy dufou en l’an mil six cens trante deux il se void que ce dit livre entier manuscrit ayant esté dérobé depuis la mort du dit seigneur du Boisdaufmin mareschal de France son �ls et successeur messire Philippe Emmanuel de Laval marquis de Sablé restitue les feuilles recouvertes du dit manuscrit chez un faiseur de Batoüers a mons. son cousin messire René dupuy dufou et de Champagne marquis de Combronde et luy fait civilité ne pouvant luy rendre cette histoire entiere par malheur arrivé pendant quil estoit fort mal des gouttes. // Loriginal de ce manuscrit a esté veu par plusieurs habilles hommes qui en ont fait grande estime, et entre autres par Mons. Le Laboureur qui a fait et mis au iour de si belles histoires. original que je veux donner avec plusieurs fort antiens titres de ma maison a Madame la comtesse de Disimieu ma tres honoree sœur alaquelle jenvoye cependant cet ouvrage cy pour macquitter de ma promesse en son endroit. escrit au chateau de Pescheseul le I. jour de decembre an de grace mil six cens soixante hui par moy Gabriel du puy du fou 1668 ».

355. POLITIQUE. Plus de 170 lettres ou pièces, adressées à Jacques ou Jannie Kosciusko-Morizet, 1953-1994. 200/300

Correspondance principalement adressé à Jacques Kosciusko-Morizet (1913-1994), qui fut ambassadeur de France aux États-Unis, de la part d’importantes personnalités diplomatiques ou politiques, françaises ou internationales, et de personnalités diverses.

Général Beaufre, Jacques de Beaumarchais, gal Béthouart, André Bettencourt, M. Bleustein-Blanchet, gal de Boissieu, Raymond Bourgine, David Bruce, R.P. Bruckberger, Barbara Bush (et divers documents de la Maison Blanche), amiral G. Cabanier, J. Chaban-Delmas, Bernadette Chirac, B. Cornut-Gentille, André Cournand, M. Couve de Murville, G. Defferre, R. Galley, Philippe de Gaulle, Mme Giscard d’Estaing, Pamela Harriman, G. Jaquet, Michel Jobert, Henry A. Kissinger, François Léotard, Claude Lewy, H. Cabot Lodge, André Marie, P. Mendès-France, Pierre Messmer, René Monory, Gaston Palewski, Isabelle comtesse de Paris, Alain Peyre�tte, René Pleven, Alain Poher, Claude Pompidou, Michel Rocard, Nelson Rockefeller, Maurice Schumann, Roger Seydoux, Bernard Tricot, etc.

On joint environ 100 photographies principalement de Vincent Auriol.

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356. PORTUGAL. [Charles STUART, baron STUART DE ROTHESAY (1779-1845) diplomate anglais]. Plus de 650 lettres ou pièces, la plupart L.A.S. ou L.S., à lui adressées comme ministre plénipotentiaire de la Grande Bretagne au Portugal (qqs lettres à des tiers), 1810-1815 ; plus de 1000 pages formats divers ; la plupart en anglais, qqs en portugais ou français. 3.000/4.000

Importante correspondance sur le Portugal, avec de nombreuses lettres de diplomates, administrateurs, of�ciers et agents des forces britanniques au Portugal, entretenant Stuart de la situation matérielle de l’armée et des fournitures, vivres et munitions, et lui recommandant des compatriotes et demandant divers services consulaires, notamment commerciaux.

George Anson, Robert Arbuthnot, major John Austin commandant les forces britanniques en Algarve (8, avec d’intéressantes nouvelles militaires), John Barker, le colonel James Bathurst secrétaire de Wellington (3), Henry Somerset duc de Beaufort (plus une de la duchesse), John Beckett (Whitehall 1811), John Bell « Deputy Superintendant of Bristish Aids » (13), Henry Grey Bennett (2), Henry Cavendish Bentinck (2, Palerme 1812-1813), général William Bentinck, lieutenant-général William Carr Beresford (14), Charles R. Broughton (7, Foreign Of�ce 1810-1811, dont une présentant le général Burne qui servira

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sous Wellington), Lord Robert Hobart comte de Buckinghamshire (belle lettre d’avril 1815, parlant du traité de Vienne, de la campagne parlementaire et du soutien anglais à Louis XVIII), Colin Campbell (2, évoquant Wellington), George Canning (évoquant l’heureux dénouement d’une élection contestée, 1812), Stratford Canning (Constantinople 1811), Louis Casamajor, Andrew Cochrane Johnston (6, dont une évoquant l’expédition d’Alger), Charles Colville (2, dont une au général Picton), J. de Correa, amiral Charles Cotton (au vice-amiral G. Berkeley), Thomas Coutts (2), général James Catlin Crawfurd, John Croft (22, à propos de la distribution de bétail dans la comarque de Thomar, dévastée par la guerre), Richard Crompton (au colonel commandant à Lisbonne, sur les conditions scandaleuses dans lesquelles sont retenus des of�ciers français prisonniers de guerre, 1810), William Henry Dillon, Edward Disbrowe (4), Howard Douglas (2, dont une donnant sur le siège d’Astorga, 1812), commissaire Thomas Dunmore (env. 50), Lord Robert Fitzgerald, Charles F. Forbes médecin militaire, N. Frank (11 d’Oporto), William Gauntlett commissaire (sur une saisie à Belem), major A.W. Grachy (2, Elvas 1811, sur les mouvements ennemis), lieutenant-général Thomas Graham (5), Thomas Gray médecin militaire (2), James Green (2, dont une longue de Vienne), Daniel Hailes (rapport au Foreign Secretary, Varsovie 1788), Hamilton Hamilton (5), Hugh Hammersley, W. Harding Read consul général (3), Thomas Hume (2), George Jackson, Inigo Jeffery (24, dont une sur l’éventuel débarquement de leurs compatriotes et des Portugais désireux d’échapper à l’ennemi, Lisbonne 1810), Robert Hugh Kennedy commissaire-général (9), commander Edmond Knox (au général C. Berkeley), chevalier de Lebzeltern, général James Leith (2), John Lindeman (2), H. MacDonell consul à Alger (2 intér. lettres d’Alger), général George Allan Madden, Stephen Maltass consul à Alexandrie (2), Henry Mouchet (4, sur un projet d’échange des prisonniers de guerre), lieutenant général Hildebrand Oakes (Malte 1811), William Parker Carrol (5, une devant Badajoz), Thomas Reynolds (7), baron Rozet de la Garde, William Sewell (5), Ch. H. Sheldon, John Slade (devant Llerena), Edmund Somers (annonçant sa nomination comme médecin chef à l’armée dans la péninsule), Fitzroy Somerset futur lord Raglan (16, comme aide de camp de Wellington), général Edward Stopford, Strawford (de Rio de Janeiro), Charles Stuart (15 minutes de lettres à un général, au Dr Frank, au comte de Redondo, M. Reynolds, etc.), Charles Richard Vaughan (4), John Fane comte de Westmoreland, William Wynn (3 de Cintra), etc. Et un intéressant rapport (Réflexions) non signé, en français, du 30 juillet 1811, sur l’approvisionnement des armées anglo-portugaises au Portugal.

357. PORTUGAL. Joseph BARR CRISPIN (mort après 1840) consul anglais à Faro. 46 L.S., Faro 1810-1813, à S.E. Charles Stuart, à Lisbonne ; 52 pages et demie in-4 ; en anglais. 400/500

Correspondance au ministre plénipotentiaire de la Grande-Bretagne au Portugal, transmettant des dépêches de Cadix, et des nouvelles d’Espagne d’après Mr Duff, et accusant réception et expédition d’envois pour l’ambassadeur en Espagne, Sir Henry Wellesley. Précisions sur la défaite des Français à Moguer par le prince d’Arenberg et le général Lacy, et sur la bataille de Chiclana (pertes importantes, capture du général français Ruf�n, le général Graham nommé Grand d’Espagne)… On joint une L.A.S. de John Crispin au consul général John Jeffery, Lisbonne 1810, sur des fournitures.

358. PORTUGAL. Miguel Pereira FORJAZ, comte de FEIRA (1769-1827) général portugais. 41 L.A.S., Lisbonne, Belem, Cintra 1810-1813, à S.E. Charles Stuart ; 80 pages in-4 ; en français. 400/500

Correspondance militaire au ministre plénipotentiaire de la Grande-Bretagne au Portugal, où il est question du mouvement des troupes, de leurs fournitures, et de l’ennemi français. 26 février 1810. À propos de l’avancée de troupes françaises commandées par le frère de Soult, et de l’intention de Mortier d’assiéger Badajoz ; nouvelle d’une mutinerie à Séville contre l’occupant français… 28 février 1811. « Il n’y a persone dans l’armée plus convaincu que moi […] de l’insu�sance, et meme des vices d’un etablissement, pareille à celui de la Junte des vivres »… 16 mars [1811]. Il est question d’une « grande canonade », l’avant-veille [à Casal Novo], « quelque afaire tres important les Français etant aculé entre l’Alva et Lord Welington. La lettre de Beresford me desespere mais coment faire suivre les vivres avec une armé qui est obligé à marcher si vite ? »… 18 mars 1811. Suivant ce que Beresford lui écrit, Massena s’est échappé en pleine déroute, avec beaucoup de pertes… 23 mars 1811. Lord Wellington serait satisfait des affaires d’Arganil… 8 juillet 1811. Pour régler le problème des vivres Forjaz souhaite se réunir à l’arsenal avec l’amiral et le comte de Redondo, chef des ouvrages publics… 20 juillet 1811. Sur des propositions de l’amiral au Brésil, un projet de négociation �nancière avec Gibraltar, et la nécessité de négocier la paix avec les régences d’Alger et de Tunis. 9 février 1812. Le maréchal Beresford annonce sa venue à Belem, et Wellington exige « des providences au sujet de la desertion des charretiers au service de l’armé » ; il se plaint du gouvernement… 9 octobre 1812. Il le supplie de fournir du blé aux troupes… 29 septembre 1813. Il souhaits que la caisse militaire reçoive l’argent pour les subsides d’octobre a�n qu’il pro�te du départ des frégates pour envoyer deux mois de paye à l’armée »… On joint des copies d’un échange de lettres entre John Charles Villiers et Forjaz, à propos du successeur de Villiers, janvier 1810.

359. PORTUGAL. z (†1849) général anglais. 61 L.A.S., 11 L.S. et 1 copie de lettre, comme colonel puis général, avec 2 lettres ou pièces jointes, Lisbonne 1810-1813, à Charles Stuart, ministre plénipotentiaire de la Grande-Bretagne au Portugal ; 104 pages formats divers ; en anglais. 500/600

Correspondance du commandant militaire à Lisbonne, au ministre plénipotentiaire, concernant le choix d’un bâtiment pour un hôpital, des vols de chevaux et de mules, le logement adéquat d’of�ciers français prisonniers de guerre, l’inconduite d’un administrateur de la police chargé de distribuer des billets de logement aux of�ciers anglais, le traitement de déserteurs français et allemands, le transfert de poudre, des plaintes contre des Anglais ou des personnes à leur service (fraude, agression, homicide involontaire), des méfaits de fournisseurs ou d’agents, les dernières publications du général Sarrazin concernant Buonaparte, le lieutenant général Stapleton Cotton, Lord Wellington, etc. Il prie instamment de représenter au Prince Régent les risques provoqués par des tirs nocturnes, puisque les troupes ont l’ordre de réprimer des désordres et émeutes (27 mai 1810)… Il se plaint de vivre dans un palais ducal transformé en bordel et maison de jeu (18 avril 1811)… On rencontre les noms

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360. PORTUGAL. 27 L.A.S., 1 P.A.S. et 4 L.S. par H.T. Sampayo, Lisbonne 1810-1813, à S.E. Charles Stuart ; 42 pages formats divers, une adresse ; en anglais. 300/400

Correspondance au ministre plénipotentiaire de la Grande-Bretagne au Portugal, concernant la fourniture, aux forces britanniques et portugaises du royaume, de blé, orge et bœuf de la Barbarie (ou de l’Égypte), et de maïs indien et riz des États-Unis, aussi bien que de l’importation de vin, cognac et vif-argent de France pour l’usage privé de S.E. Précisions sur les ventes aux commissaires britanniques, questions de trésorerie et de crédit, etc.

361. PORTUGAL. 37 L.A.S. ou L.S. de James Pipon (†1837), commissaire général délégué des forces britanniques au Portugal, Lisbonne 1811-1813, à S.E. Charles Stuart (2 à Hamilton Hamilton) ; 78 pages formats divers ; en anglais. 300/400

Correspondance au ministre plénipotentiaire de la Grande-Bretagne au Portugal, concernant l’arrivée de fonds, l’obtention de l’autorisation du Commandant des Forces pour des fournitures, le blé requis par le gouvernement portugais ; échos de sa correspondance avec M. Dalrymple ; état du dépôt de Belem ; problèmes de transport, questions de trésorerie, etc. On joint une L.S. d’Inigo Jeffery, Lisbonne 1812.

362. Charles André POZZO DI BORGO (1764-1842) homme politique et diplomate, ennemi de Napoléon, il se mit au service de la Russie. L.A.S., Jeudi ; 1 page in-4. 100/120

« Le General Vincent, les autres collegues, et moi nous nous preparons de passer chez vous ce soir vers les 9 h pour conferer sur la Note que l’on va nous presenter concernant la nomination des commissaires »…On joint 2 billets autographes signés.

363. PRINCES. 5 lettres ou pièces. 300/400

Gaston d’Orléans (p.s., 1628) ; Louis, prince héréditaire de Hesse (l.s., Pirmasens 1766, remerciant pour l’envoi de carpes) ; Madame Sophie, �lle de Louis XV (la.s., 1780, recommandation) ; Frédéric Michel, Prince des Deux Ponts (l.a.s., Landau 1780, paiement de sa pension) ; Marie Sophie Frédérique, reine de Danemark (l.a.s., Copenhague 1835).

364. PROTESTANTISME. Registre de baptêmes, mariages et enterrements, Issoudun 1681-1685  ; cahier cousu de 16  feuillets in-4 sur papier timbré Généralité de Bourges, couverture en parchemin de réemploi. 600/800

Rare registre protestant contenant une soixantaine d’entrées signées par les �dèles et leur ministre, ouvert le 29 mars 1681 par René d’Orsanne «  escuyer seigneur de Tizay, Janvaraines & le Souchet conr du Roy President & lieutenant gnal civil & criminel au Bailliage d’Yssoudun pour servir a l’enregistrement des baptesmes mariages & enterrements qui se feront au temple de ceux qui font profession de la Religion Pretendue Reformee en ceste ditte ville »… Deux ministres du culte se succèdent : Perrot en 1681-1682, puis, à partir du 3 juin 1682, Élisée Prioleau, dont le décès est consigné le 27 août 1684. À la �n du registre, il est noté qu’il appartient « aux enfans de Mr Jean Chapuzet de Gariné qui est desedé le 17 novambre 1753 agé de 76 ans et 8 mois »…

365. PUBLICITÉ. Plus de 300 lettres ou pièces, XVe-XXe siècle. 200/300

Acte d’échange (vélin, 1457). Certi�cats d’adjudication de biens nationaux. Af�ches et af�chettes de ventes publiques de terres, maisons ou matériaux. Arrêté préfectoral relatif à une exposition des produits de l’industrie française (1801). Mémoires de la Manufacture de faïence de la Charité-sur-Loire, du Bon Marché, des Grands Magasins du Louvre et de nombreux commerces et restaurants. Prospectus, catalogues et tarifs de librairie, con�serie, marchands de modes et d’habillement, équipement militaire, articles de mécanique et de ménage… Cartes et cartons de réclame… Brochures de tourisme (France, Italie, Corée, U.S.A.), étiquettes d’hôtels, vignettes, photos de presse, programmes de spectacle… Correspondance commerciale et circulaires administratives. Documents relatifs aux maisons de tolérance (1879-1944).

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366. Charles-Joseph de PULLY (1751-1832) général de cavalerie. 4 L.A.S. et 4 L.S., 1792-1793, au général Alexandre de Beauharnais ; 3 pages in-8 et 11 pages in-fol. ou in-4 (6 lignes autogr. de Beauharnais sur une lettre). 300/400

Camp de Famars 1er juin 1792, comme colonel du 8e régiment de cavalerie de l’Armée du Nord. Au sujet de promotions d’of�ciers... Il donne des nouvelles d’un escadron rentré au dépôt de Cambrai : surcharge de service, cavalerie incomplète, mal équipée... Q.G. de Schweyen juin-juillet 1793, comme général de division commandant le Corps des Vosges, 11 juin : « Nos avant postes ont tué et blessé quelques hussards prussiens dans les journées d’hier et d’avant-hier, la plus grande force des ennemis est actuellement du coté de Leyman […], j’ai encore reçû deux deserteurs de Wolfort »… 13 juin, l’ennemi se renforce, mais il juge improbable « qu’une armée dont les chefs sont expérimentés, vienne s’avanturer entre les armées du Rhin et de la Moselle et par cette mauvaise manœuvre nous présenter leurs �ancs »… 14 juin, les ennemis ayant envoyé reconnaître les chemins entre Fisbach et Eppelbronn, il y a envoyé le dessinateur de l’état-major : « il a reconnu ces chemins qui passent à la gauche de la Verrerie qui est a une lieue de Kederich, ils sont praticables pour du canon de 4 et même de 12, et il seroit très possible que le duc de Brunswick pût tenter par là de couper les deux armées, […] je pourrois être sur les hauteurs de Freidenberg en même tems que lui, et alors vous pourriés le prendre en revers »… 17 juin, concernant la marche du prince de Hohenlohe sur les gorges de Dahn, il ne peut croire que les trois colonnes puissent se mettre entre l’armée du Rhin et le corps des Vosges. « Ce mouvement ne pourroit qu’être in�niment dangereux pour eux »... Il déplore que Beauharnais ait refusé la place de ministre de la Guerre… 4 juillet : « l’ennemi qui est devant nous est assés en force. Je pense que leur but est d’enlever les fourages, de notre côté, nous ne sommes pas dans l’inaction, nous prétendons les lui disputer »… 5 juillet : « Je ne pense point que les prussiens puissent inquiéter pour l’instant votre �anc gauche, leurs postes sont foibles depuis Borialten et Mertzalven jusques à vous, ils ont quitté Keiserslautern pour venir occuper en force Landshut, et ils ÿ sont au nombre de 20 mille hommes, ils ont renforcé les postes du coté des deux ponts, mais tous leurs mouvemens dans cette partie me paroissent plus défensifs qu’offensifs »… [S.d.]. « Notre avant garde est tous les jours aux prises avec les Prussiens, et chaque jour est marqué par un succès nouveau »…

Catherine Rzewuska,princesse RADZIWILL

(1858-1941)aventurière, faussaire et femme de lettres,

elle était la nièce d’Ève Rzewuska, Mme Hanska puis de Balzac

367. Adam RZEWUSKI (1805-1888) général aide de camp du Tsar, gouverneur militaire de Saint-Pétersbourg puis de l’Ukraine, frère cadet de Mme Hanska (de Balzac), père de Catherine Radziwill. 110 L.A.S., Pétersbourg, Wierzchownia, Kiev, Berlin, Paris, Aix-les-Bains etc. 1872-1879, à sa �lle Catherine ; plus de 350 pages formats divers. 500/700

Intéressante et affectueuse correspondance à « Kasia », mariée, depuis le 26 octobre 1873, avec le prince Guillaume Radziwill. Rzewuski entretient sa �lle d’affaires d’argent, d’investissements, de leurs propriétés et de leur famille (naissances, décès, la carrière de Guillaume et l’éducation de leurs enfants), mais souvent aussi d’affaires nationales ou internationales du jour : les conséquences du mouvement insurrectionnel en Bulgarie, le Kulturkampf en Prusse qui « jette le gant à tout le catholicisme » (16 avril 1877), les sacri�ces de la Russie, la guerre serbo-turque, la crise du Danube et les préparatifs de guerre (Alexandre II lui a dit « d’être à sa disposition quand viendra le moment où il voudra m’employer », 4/16 avril 1877), le sort des chrétiens en Turquie, les motifs de satisfaction quant à la situation intérieure russe. Pour ce général, l’Europe entre dans une période de guerres « qui �niront avec le siècle », les peuples s’unissent face à la Prusse, et Bismarck est « un pygmée comparé à Napoléon I » (18 janvier 1874)…

On joint 2 lettres à Catherine de sa belle-mère Hedwige Jaczewska (3e femme d’Adam, et une de Theo Jaczewki) ; et un ensemble de 18 lettres adressées à la 2e femme d’Adam et mère de Catherine, Anna Dashkova (1830-1858), par les frères et sœur d’Adam Rzewuski : Henri (1791-1866, 4), Pauline (1808-1866, 7, plus une de son beau-père Étienne Riznic) et Ernest (1812-1869, 6) ; plus une l.a.s. d’Anna Dashkova elle-même.

368. Caroline Rzewuska, Mme Jules LACROIX (1795-1885) sœur de Mme de Balzac et épouse en troisièmes noces de l’écrivain et auteur dramatique Jules Lacroix. 75 L.A.S., Saint-Germain-en-Laye, Paris et Dieppe 1873-1885, à sa nièce la princesse Catherine Radziwill ; 285 pages formats divers, qqs aux armes couronnées. 400/500

Affectueuse correspondance familiale. Elle accueille avec des larmes et des bénédictions la nouvelle de son mariage « providentiel », parle de sa « sœur Balzac » et sa « sœur Moniuska » et d’autres Rzewuski et Radziwill… Elle fait des vœux pour la rentrée en France d’Henri V, s’inquiète de la probabilité d’une nouvelle guerre européenne et commente le procès du maréchal Bazaine… Si possible, elle voudrait récupérer ses lettres à Demidoff-Lapouchine, quoi qu’elles ne comportent « rien de compromettant » (13 septembre 1879)… Elle apprécie vivement les lettres de sa nièce : ses observations sont « d’un piquant, d’une justesse, d’une �nesse d’observation rare » ; « la saveur de tes apperçus nous a tous ravis » (6 août 1884)… On rencontre les noms des Potocki, des Keller, du comte Clary, de la duchesse Decazes, du prince P. Kochanka et du prince Czartoriski, etc.

On joint 2 L.A. ou L.A.S. de sa sœur Aline Moniuszka à son frère Adam et à Catherine, et une L.A.S. de Marie Potocka ; plus des coupures de presse.

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369. Raymond Lacroix de Chevrières, marquis de SAINT-VALLIER (1833-1886) diplomate et sénateur. 87 L.A.S., Laon, Coucy, Paris, Berlin 1879-1885, à la princesse Catherine Radziwill ; 393 pages in-8 ou in-12, de nombreuses à son chiffre couronné ou à en-tête Département de l’Aisne. Conseil général, Affaires étrangères, Sénat, Assemblée nationale ou Ambassade de France en Allemagne. 500/700

Correspondance amicale et admirative du diplomate, qui a fréquenté la princesse pendant son ambassade à Berlin (décembre 1877-novembre 1881). Faisant grand cas du jugement de la princesse, il se livre à des analyses politiques : critiques de Gambetta («  incapacité vaniteuse », « dangereux », etc.), Freycinet («  l’âme damnée et dévouée de Gambetta »), Jules Grévy, etc. Il exprime ses doutes quant à son successeur à Berlin, le baron Chauveau de Courcel (« il doit faire assez sotte �gure ») ; il déplore la situation intérieure de la France (l’abrogation du Concordat, la désorganisation judiciaire, la révision de la Constitution, « les abîmes de l’anarchie » vers lesquels l’on se dirige), et il s’inquiète pour l’extérieur (l’Égypte, le con�it serbo-bulgare, les « agissements autrichiens sur le Danube », l’essor de la puissance de l’Empire germanique, la lutte d’in�uence entre la Russie et l’Angleterre en Bulgarie)… On rencontre des appréciations variables d’hommes politiques tels que Humbert, Say, Jules Ferry, Vogüé, Paul Bert, Allain-Targé, Waddington, Gladstone, Disraeli, Bismarck, Clemenceau, Rochefort, Brisson, des remarques sur le général Skobeleff (« un homme loyal ayant plus de fougue que de ré�exion », 4 mars 1882) et Mme de Balzac (« un esprit hors ligne appréciant les hommes et les choses d’une hauteur de vue bien rare », mais sous-estimant la portée des élections suivant la « folie » du maréchal Mac-Mahon, 15 février 1883)… Il prend part à son chagrin de voir partir en Inde son ami Mackenzie Wallace ; il évoque ses travaux au Conseil général de l’Aisne et au parlement (commission d’enquête sur les affaires tunisiennes), donne des échos de la presse parisienne (notamment sur le Roland de la princesse) et raconte sa réélection sénatoriale obtenue de haute lutte malgré les radicaux, franc-maçons, et agents du ministère Ferry… On joint 4 L.A.S. de sa mère, née Marie-Magdeleine de Maussion, à la même.

370. Adam RZEWUSKI (1847-1932) �ls naturel d’Adam Rzewuski, il fut général des cosaques. 69 L.A.S., 1881-1888, à sa demi-sœur la princesse Catherine Radziwill ; 298 pages pages la plupart in-8 ; une en français, les autres en russe. 300/400

Dans une longue lettre en français du 21 avril 1881, il fait le point sur sa situation : « Depuis le temps de notre dernière entrevue il y a eu bien de changé dans mon existence. J’ai quitté la garde, j’ai abandoné ma tendre moitié, j’ai renoncé au pays civilisé et me suis établi au Caucase, pays barbare et éloigné des centres du progrès. Que faire ? C’est la fatalité qui m’a guidé, en choisissant pour arme ma femme. La cause de notre séparation est très sérieuse, et quand le bon Dieu me donnera la possibilité de voir celle que j’aime comme ma propre sœur, et dont la mère m’aimait comme son �ls je n’aurais rien de caché pour elle, mais pour le moment je dirais seulement qu’elle aimait outre mesure la diversité »… Avec des 6 à 8 mille roubles de rente elle est très heureuse, et lui-même aussi dans sa vie de garçon, regrettant seulement de n’avoir pu emmener son �ls, « mais avec mon service cosaque, vivant d’une vie nomade c’est impossible […]. Après avoir fait les guerres en Serbie, en Asie mineure et dans les steppes d’Akhal Tekké je suis revenu sain et sauve à Tif�is ». Son père lui envoie 500 roubles deux fois par ans, mais il n’a pu obtenir de lui aucune assurance pour l’avenir en cas de décès. Il rappelle à sa sœur leurs souvenirs d’enfance à Pohrebyzcze : « je serais heureux et reconaissant de trouver une sœur – moi dont la mère est morte, le père nie sa paternité, la femme est chassé de la pensée, le �ls séparé. Voilà ce qu’on appelle le bonheur d’un �ls naturel »… Cette première lettre inaugure une longue correspondance en russe…

371. Donald Mackenzie WALLACE (1841-1919) homme de lettres et journaliste, correspondant du Times en Russie, il fut secrétaire particulier de deux vice-rois de l’Inde. 107 L.A.S. (et une incomplète), 1884-1887, à la princesse Catherine Radziwill ; environ 700 pages in-4 ou in-8, nombreux en-têtes Government House, Calcutta, Government House, Simla et Viceregal Lodge, Simla ; en anglais. 500/600

Correspondance à sa bonne petite amie la princesse, qui citera Wallace dans ses Mémoires et son livre sur la révolution russe. Ces longues lettres sont écrites de Constantinople, Londres, Port Saïd, Suez, Calcutta, Allahabad, Rawalpindi, Simla, Barrackpore, le Teraï népalais, Dehradun, Lahore, etc. La première lettre, du 24 septembre 1884, con�e le dilemme de Wallace : il aimerait accompagner le vice-roi Lord Dufferin en Inde, mais ne veut pas y rester cinq ans ! Il conclut rapidement son engagement, et, avant de partir, tâche de dé�nir la sympathie profonde frisant l’amitié amoureuse qui l’unit à la princesse ; il lui déconseille, quoique femme, toute liaison sérieuse (16 octobre 1884)… Depuis l’Inde, il envoie des récits de ses activités comme bras droit de Dufferin, ses fréquentations aristocratiques ou coloniales, ses excursions auprès de princes indiens (chasses, fêtes, cérémonies)… Il parle de problèmes sur la frontière afghane et des risques d’ambitions russes dans la région, de livres et articles sur la Russie et sur l’Inde, de l’Aga Khan… Il revient régulièrement sur les sujets d’amour, d’amitié et de mariage, plaisantant sur les conjectures de la police secrète russe, si elle ouvrait sa correspondance… Il prodigue des encouragements aux entreprises littéraires de la princesse, et se remémore l’époque où il a connu plusieurs de ses oncles et tantes… On rencontre les noms de Lady Berthwick, la comtesse Bludoff, la duchesse de Connaught, Lord Granville, Lord Roseberry, etc.

372. Marie Riznic, Mme Alexandre SAINT-YVES (1827-1895) nièce d’Ève de Balzac (�lle de sa sœur cadette Pauline Rzewuska), épouse du comte Keller puis de l’écrivain ésotérique Saint-Yves d’Alveydre. 95 L.A.S., Versailles 1886-1895 et sans millésime, à sa cousine germaine la princesse Catherine Radziwill ; 435 pages la plupart in-8. 400/500

Affectueuse correspondance. Elle signale un article du Gaulois sur les Radziwill, et une anecdote concernant la comtesse Jean de Montebello et Constantin Radziwill à Biarritz… Elle suit de près les �ançailles de Ludowika, �lle de « Kasia », avec le prince Blücher, et rappelle la nécessité d’entretenir de bonnes relations avec son mari, « dont les apparences seules te protègeraient

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contre tous les méchants et donneraient à ta famille cet air de respectabilité, et à toi, cette autorité si indispensable à toute femme, et surtout à une femme du monde, et à une mère de �lles à marier » (samedi)… Ayant refusé de vendre son portrait de Balzac à Spoelberch pour 3000 francs, elle le lui propose à ce prix : « jusque là je ne le montrerai à aucun éditeur, ni marchand que ce soit » ; sinon, elle le mettra en vente à Drouot, « ce qui me serait très pénible » (17 avril 1893)… Elle craint pour la santé du prince Radziwill et demande si la princesse ne renoncera pas à se rendre en Russie et en Égypte, lui adresse Le Roi de Thessalie, puis ses condoléances lors de la mort du marquis de Saint-Vallier… Il est aussi question de la duchesse de Buckingham, le prince Gorchakoff, la princesse Ferdinand Radziwill, Stanislas Potocki, Marie Potocka, et divers membres de leur famille…

373. Ernst Schmit, chevalier de TAVERA (1839-1904) diplomate austro-hongrois. 84 L.A.S., 1886-1895, à la princesse Catherine Radziwill ; 347 pages formats divers, qqs en-têtes Imp. & Royal Austro-Hungarian Legation, une vignette. 400/500

Importante correspondance. Ces lettres souvent humoristiques du « dévoué serviteur » de la princesse sont écrites de Berlin, Venise, Paris, New-York, Washington, Tunis, Rio de Janeiro, Pétropolis, Vienne, Salzburg… Le diplomate y dénonce des collègues exaspérants et l’illogisme de son ministère, plaisante à propos d’une cantatrice suicidée, se moque du nouvel ambassadeur de France à Berlin, Maurice Herbette… Il raconte avec drôlerie les menues aventures de son voyage à Vienne pour se faire nommer à Washington, au début de 1887, et se réjouit des con�dences qu’il pourra recevoir désormais par la poste : « Vous pourrez me raconter sans doute, ce que Alexandre le Grand vous a dit. […] la Légation d’Autr. Hong. à Washington garantit le mystère comme les prêtres dans les beaux jours de l’Égypte n’ont jamais mieux su le faire » (13 février 1887)… Impressions sur le vif de son voyage transatlantique, puis de l’accueil et des mœurs parfois choquantes des Américains… Nommé en 1894 à la légation du Brésil, il y admire la nature mais non les « brutes » du pays ; il multiplie les aperçus d’« une race dégénérée », « la plus misérable population de la terre » ; anecdotes sur Don Pedro... Remarques sur les chances de guerre en Europe, le Kulturkampf allemand ; explication de la perte de la Bulgarie par la Russie… Il approuve la France qui tient tête à la Prusse, mais critique ses soldats, peu �ers, affaiblis par la République ; prévisions sur Bismarck et le futur empereur ; échos de scandales dans le monde diplomatique, et d’autres histoires amusantes… Etc.

374. Nicolas IGNATIEV (1832-1908) général, comte de l’Empire russe, ministre de l’Intérieur d’Alexandre III et diplomate. 20 L.A.S. et 1 L.A., Kronpoderintzi, Moscou, Paris, Saint-Pétersbourg 1889-1890, à la princesse Catherine Radziwill ; 128 pages in-8, 2 cartes de visite autogr. jointes. 400/500

Correspondance amicale du ministre retraité, membre du Conseil d’État de l’Empereur. Ses premières lettres prodiguent des conseils à la princesse pour faire valoir ses droits à l’héritage paternel, à la suite du décès de Hedwige Jaczewska, troisième épouse de son père et mère de trois �ls, survenu le 23 juillet 1889  ; «  l’histoire de la csse Edwige ressemble à un détestable mélodramme de la porte St Martin » (1er août 1889), le médecin paraît intéressé et la mélancolie de la princesse le plonge dans des ré�exions sur la nature humaine… « Au lieu d’aimer “toute l’humanité”, comme vous le professez, et me faire du mauvais sang en “déplorant ses vices et ses erreurs”, je me borne à la prendre telle qu’elle est en réalité, en me félicitant de rencontrer parfois sur mon chemin des natures exceptionnelles » (21 août 1889)… Il rend un hommage mitigé à feu le Grand Duc Constantin, « un esprit supérieur et très cultivé » dont il fut l’ami jusqu’en 1867 (14 juillet 1889), parle d’engagements caritatifs (secours pour les Monténégrins et les Russes de Galicie, Société slave de bienfaisance), et évoque des voyages en Europe, et l’audience papale qu’il a évitée, « ne voulant pas induire le Pape en erreur, ni parler contre mes convictions, ni faire de l’opposition aux idées qui ont cours momentanément » (30 octobre 1889)… Il critique la politique de l’empereur Guillaume et de Bismarck, et s’interroge sur l’avenir des Bulgares, « plus disposés encore que d’autres nationalités slaves à être des moutons de Panurge » (4 août 1890) ; il garde aussi de bons souvenirs de Lord Salisbury, avec lequel il a rompu depuis 1878 « grâce aux intrigues de Schouvalof et au revirement du Congrès de Berlin » (27 septembre 1890), etc.

375. Guillaume RADZIWILL (1845-1911) prince russe, il a épousé en 1873 Catherine Rzewuska. 46 L.A.S., 1889-1891, à sa femme la princesse Catherine Radziwill ; 221 pages à son chiffre couronné (qqs mouill.). 400/500

Nouvelles de ses voyages, séjours et excursions de chasse, depuis Antonin, Teplitz, Berlin, Nieswiez, Diakowicze, Varsovie, Karlsbad, Haasberg, Innsbruck, Teplitz, Kiev, Moscou, etc. Aperçus et potins de leurs amis et relations  : le prince Fürstenberg, Louise Benckendorff, les Blücher, les Potocki, Sir Evelyn Baring, la comtesse Voss née Henkel, la comtesse Blondoff, Hélène Nelidoff née Anenkoff, Poukaloff, etc. Affaires de famille et de propriétés : achat de terres, récolte des blés, investissements et dettes, sa mère, leurs enfants… Il est question de la mort de la marquise de Castellane et des obsèques de l’impératrice Augusta… Aperçus de leur vie conjugale : « Tu étais si bonne pour moi ces quelques semaines que nous avons passées ensemble, que je reprenais goût à la vie commune » (20 août/1er septembre 1891)... Plaintes concernant un collaborateur qui devait travailler sous sa direction : « la position indépendante qu’il a prise avec le temps provenait de ta faute et de la façon absolument incompatible avec le plus léger sentiment de dignité personnelle, avec laquelle tu m’as traité. Si par le travail surhumain que je viens d’accomplir j’ai regagné l’estime de moi-même et la con�ance en mes propres forces, j’en remercie Dieu, qui en ce cas a été mon unique soutien ; mais je t’avertis que je compte garder ma position. Je te répète que tu auras des comptes écrits de ma gestion que je te remetterai intégralement entre les mains tous les revenus de ta fortune dont tu disposeras comme tu voudras ; mais j’exige que tu me remettes entre mes mains le petit capital que je regarde comme ma légitime propriété […] et que tu me �sses des apointements pour le travail fait et à faire. Je peux t’assurer qu’un mercenaire n’aurait pas fait ce que je viens de faire, et qu’il m’a fallu le souvenir de l’immense amour que je t’ai porté et que tu as fait tout pour détruire, et l’image de mes chers enfants pour ne pas plier sous la charge » (13 décembre 1891)… On joint 19 télégrammes.

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376. Wanda Radziwill, princesse Gebhard BLÜCHER DE WAHSTATT (1877-1966) �lle de la princesse Catherine Radziwill. 25 L.A.S. et 2 L.A. (incomplètes), Krieblowitz, Radun, l’île d’Herm, Berlin 1895-1898, à sa mère la princesse Catherine Radziwill ; 165 pages formats divers, une aux armes ; 4 en français, les autres en anglais. 100/150

Correspondance de la jeune mariée [elle avait épousé le prince Blücher, de plus de 40 ans son aîné, le 6 mai 1895]. Elle entretient sa mère de ses grossesses, se plaint de devoir jouer la comédie auprès de son beau-�ls Lothar, se veut optimiste et de bon conseil sur les chances de marier sa sœur [qui épousera �nalement le beau-�ls de Wanda, Lothar, de 14 ans son cadet]… Elle s’ndigne de « l’ignoble conduite » de Ferdinand de Bulgarie… Conseils en vue d’un procès contre sa mère… Nouvelles d’Hélène Potocka et de membres de leur famille… Ses lectures : correspondance de la duchesse de Broglie, Mémoires de la duchesse d’Abrantès… Etc.

377. Catherine Rzewuska, princesse Guillaume RADZIWILL (1858-1941). 8 L.A.S. et une copie, Jersey juillet 1892, et plus de 100 lettres ou pièces à elle adressés ou la concernant  ; environ 300 pages formats divers, qqs enveloppes ; en français, allemand, anglais ou russe. 300/400

Lettres de la princesse à Alexandre Koch (à Saint-Pétersbourg), Ludwig Hansen, E. Roxicki (à Kiev), concernant ses affaires : il est question de la vente de terres, du transfert d’or à la Banque internationale, de pouvoirs donnés à son correspondant à Kiev et de la vente des blés ; elle se plaint de ne pas avoir tenue informée, « pas plus que le Prince »… 19 L.A.S. en anglais à la princesse de son ami « Frank » (Folkestone, Londres et Boulogne-sur-Mer 1895-1897), donnant des nouvelles de Wanda Radziwill et son mari Gebhard Blücher. 26 L.A., la plupart signées « P. », d’un amant à son « aimée », à son « Bé », revivant ou rêvant des moments forts de leurs amours (Paris, Pétersbourg, Koursk, Kiev, Moscou, Nice)… Plus de 70 télégrammes, lettres et reçus… Réponse manuscrite à un mémoire relatif à la famille royale de Belgique, etc. On joint une trentaine de lettres de banquiers, commerçants, etc.

* * * *

378. Jean-François de RAVEL DE PUYCONTAL (1732-1810) général d’artillerie. 2 L.A.S. et 2 L.S., mai-août 1793, [à Alexandre de Beauharnais, général en chef de l’Armée du Rhin] ; 5 pages et demie in-fol. ou in-4. 100/150

Au parc de l’artillerie 10 mai, sur l’artillerie existant dans le Haut-Rhin. 4 juin 1793, sur l’état de l’artillerie française restée à Mayence. 21 juin, le ministre « va faire retirer 24 hommes de la 4e Compagnie d’Artie à cheval, commandée par le citoyen Lenglès, qui est actuellement à l’avant-garde, commandée par le Général Landrement  ; ce qui nécessitera absolument la rentrée de deux bouches à feu au parc de l’artillerie »… Suit la copie d’une lettre du général Muller, adjoint au ministre de la Guerre… À la cense du Geisberg 5 août, il demande à recevoir « tous les hommes de toutes les armes qui se présenteront à lui pour être reçus dans les compagnies d’artillerie à cheval de nouvelle levée, qui vont se former à Besançon »…

379. RELIGION. Environ 100 lettres ou pièces manuscrites ou imprimées, qqs sur vélin, XVIe-début XXe siècle. 400/500

Permission de l’abbé de Lagny aux religieux de Saint-Révéran (1572). Acte concernant le prieur de l’église majeure de Marseille et ses droits sur le château et terroir de Saint-Julien (1576). Prière calligraphiée avec bel encadrement gravé. « Livre des baptesmes de Sainct Victor » (1589-1605). Manuscrit (par François Bonichon ?) : Reflections sur les actes de neuf Assemblees generales de la Congregation de l’Oratoire de nostre Seigneur Jesus Christ. Longue lettre en latin à Jan Lipski, archevêque de Gniezno (Hambourg 1639) Ordonnance synodale de l’évêque d’Angers (1691). Lettres de diaconat signées par Armand de Montmorin, archevêque de Vienne (1698). L.a.s. du cardinal de Furstenberg (1702). Quittance de subvention diocésaine (Le Mans 1708). Testament du comte de Grasse (1729). Environ 35 certi�cats épiscopaux avec en-tête, armoiries et sceau sous papier (XVIIe-XIXe s., autorisations de mariage, tonsure, reliques, etc.). Procuration de l’abbesse de Notre-Dame-lès-Sens pour un baptême (1736). Ms d’un sermon prêché par l’abbé Luce de Lancival à l’église Saint-Eustache (1789). 8 brefs de Pie VI (1790-1793). Bref de Grégoire XVI (1828). Lettres d’association délivrées par le supérieur de la Grande Trappe (1829). Correspondances (cardinal de Périgord, évêque de Sées, cardinal Fransoni, etc.). Etc.

380. RELIGION. Environ 70 lettres ou pièces de prélats ou religieux, XVIIe-XIXe siècles. 200/250

Abbé d’Andrezel, A. Baudrillart, Baudry (Périgueux), L.J.M. de Bonald (Lyon), St. Borderies (Versailles), C.A. de Briey (Saint-Dié), B. Buissas (Limoges), abbé de Champeaux de Vauxdimes, J. de Cheverus (Bordeaux), A.J. de Clermont-Tonnerre (Toulouse), abbé Cœur (apostille de Marie-Amélie), Ch. Colet (Luçon), Célestin Dupont (Avignon), Emery, F.L. de Falloux, J.J. Fayet (Orléans), J. Foulon (Lyon, et photo signée), M.N. Fournier (Montpellier), Frayssinous, P. Guéranger abbé de Solesmes, Renée de Harlay abbesse de St Aubin, P. d’Hesmivy d’Auribeau, M. d’Hulst, Irlide (Frères des écoles chrétiennes), G.A. Jauffret (Aix), J.J. Koppes (Luxembourg), D. de La Rochefoucauld (Rouen), Ch. de La Tour d’Auvergne (Arras), L. card. Lambruschini, L. de Laporte (Carcassonne), C.G. de La Luzerne (Langres), Ch. Montault (Angers), P. card. Pam�li, etc. On joint 26 imprimés relatifs à la religion, aux ordres religieux ou à l’Église (1670-1802)  : Arrêt, Édits et Déclaration du Roy  ; Lois ou Décrets révolutionnaires ; Pensées sérieuses sur l’éternité ; 4 Arrêts du parlement de Bretagne 1761-1762…

381. Jean-Baptiste de ROCHAMBEAU (1725-1807) maréchal de France. L.S., Paris 8 février 1792, à M. de Palys, colonel du Génie ; 1 page petit in-4. 1.000/1.200

Décoration des Cincinnati pour le chevalier Henri-Dominique de Palys-Montrepos (1733-1803) pour sa participation à la Guerre d’Indépendance des États-Unis, sous les ordres de Rochambeau, notamment au siège de Yorktown.

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« Les statuts […] de la société américaine de Cincinnatus, portant qu’elle y admet tous les Colonels de l’armée française, auxiliaire en Amérique, et tous ceux qui après leur retour en France obtiendroient le même grade ; le Roi approuve, Monsieur, que vous portiez les marques distinctives de cette société, d’après la liste que je lui ai fait présenter par le Ministre de la Guerre »…

On joint 1 P.A.S. par le chevalier de Palys, au camp d’York le 21 octobre 1781 (1 page in-fol.)  : « État des Services du chevr De Palys Lt Colonel au Corps Royal du génie », rappelant sa participation aux batailles de Lawfeld, Mastrick, au siège de Marbourg et à la défense de Cassel ; « il est passsé en Amerique avec le Cte de Rochambeau où il a fait le siège d’York »… Apostilles autographes signées de Querenet de La Combe et du comte de Rochambeau, qui atteste que Palys a « servi avec zèle et subodination pendant tout le siège ».

Reproduit en page 79

382. ROME. Plaquette imprimée  : Relazione della Cavalcata fatta in occasione del solenne possesso di Senatore di Roma preso alli 5. Maggio 1737. Dall’Illustrissimo, ed Eccelentissimo Sig. Conte Niccolo Bielke (Rome, Stamperia del Chracas, 1737) ; brochure petit in-4 de 8 p., cartonnage. 1.000/1.200

Rare notice et relation de la cavalcade et procession solennelle à l’occasion de l’élection au Sénat de Rome du comte Nicolas Bielke, chevalier suédois, chambellan du Roi de Suède, le 5 mai 1737, avec ses armoiries imprimées en tête du texte de la relation.

383. Gaston de ROQUEMAUREL (1804-1878) marin et explorateur. 4 carnets autographes, [années 1820 ?]-vers 1849 ; 4 carnets in-8 de 127, 13, 120 et 158 pages plus 16 pages formats divers intercalaires, couv. cartonnées ; à l’encre et au crayon. 1.200/1.500

Cahier calligraphié d’états nominatifs de services d’of�ciers, élèves et volontaires, et de rôles de combat et de mouillage de l’artillerie marine, très probablement élaboré par Roquemaurel pendant ses années de Polytechnique, puisqu’il renvoie aux années 1793-1794. – Cahier des matricules de la Marine de l’Empire  : détails de tonnage, armement et commandement des vaisseaux l’Océan, le Majestueux, l’Impérial, l’Invincible, le Républicain, le Foudroyant, l’Indomptable, l’Aigle, l’Algésiras, etc. Retourné, il fut employé à une date plus tardive pour dresser une liste de vaisseaux de la marine anglaise en janvier 1847, avec leur tonnage et canons. – Cahier de notes, presque entièrement au crayon, vers 1847  : listes de documents à consulter  ; administration, défense et richesses de Trinidad sous Lord MacLeod (1840-1846) ; notes sur les ports de Juan Griego et Puerto Cabello (Venezuela), l’île de Curaçao, Sainte-Marthe et Carthagène (Nouvelle-Grenade)  ; brouillon de mémoire, «  Constitution, Organisation et développement d’une marine militaire », septembre 1847 ; « Principes généraux de toute institution maritime » ; brouillon de lettre à un gouverneur ; liste de dépenses à Carthagène ; budgets de la Marine, 1845-1847, etc. – Cahier de notes de lecture : Renseignements sur le matériel de l’artillerie navale de la Grande Bretagne […] en 1835 par MM. Zeni et Deshays (1840)  ; décret du 27 juillet 1849 qui détermine la nouvelle composition de l’artillerie des bâtiments de la �otte ; projet de budget pour 1850 : marine et colonies ; Notices statistiques sur les colonies françaises publiées par ordre du ministre en 1837, et leur suite, Tableaux de population… pour 1842 ; budgets des colonies…

382

384. Gaston de ROQUEMAUREL (1804-1878) marin et explorateur. Cahier autographe signé, 9 janvier 1826-décembre 1849  ; cahier petit in-4 de 173 pages, les 2 plats intérieurs recouverts de notes, plus une page intercalaire, couv. cartonnée avec dos parchemin (usagée). 1.000/1.200

Cahier de notes de lecture, calculs et schémas commencé au port de Toulon alors que Roquemaurel était élève de 1re classe, et continué ultérieurement, dans les années 1830-1840, et comme journal lors d’un voyage en Algérie. Liste d’affectations (noms des vaisseaux et leurs capitaines) ; notes sur la marine des États-Unis en 1835, la marine britannique en 1826 et 1827, les chantiers de la marine française en 1837 ; état comparatif de la valeur des bâtiments en 1789, 1813 et 1825 ; prix d’objets nécessaires à la marine royale ; armement des vaisseaux en 1807, 1824 ; note sur les bragues à canons, suivant des expériences faites en juillet 1836 dans l’escadre des Antilles  ; nombreux tableaux  : dépérissement présumé d’articles nécessaires à l’armement de bâtiments, mâtures, proportions du gouvernail, tarif du poids des cordages, dimensions et poids d’objets de tonnellerie ; devis du Lancier [lancé en 1822], de l’Iphigénie [lancée en 1777] et du Du Couëdic, lancé en 1829 ; notes sur les résultats fournis par la commission formée à Toulon pour examiner les voiles de la frégate la Zénobie arrivant de l’île de la Réunion, décembre 1849 ; résumé d’une note du capitaine [et futur vice-amiral] Dupouy sur les machines du Montézuma ; notes de lecture d’après Sketches of the works for the tunnel under the Thames, from Rotherhithe to Wapping (1828), avec plusieurs schémas et croquis ; angles observés et sondages sur les côtes de l’Algérie…

…/…

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On joint 3 cahiers autographes signés de cours d’histoire naturelle (1819-1820) et sciences physiques (1823).

385. François-Étienne de ROSILY-MESROS (1748-1832) amiral. L.A.S., Paris 29 germinal XVII (19 avril 1809), au général Sanson, directeur du dépôt de la Guerre ; 1 page in-4, en-tête Le Vice-amiral Directeur du Dépôt général de la Marine. 200/250

Il lui fait passer ce qu’ils possèdent de mieux au dépôt sur la côte et rade d’Helvoet-Sluis c’est-à-dire un plan anglois – et un hollandois – de cette partie. Nous n’avons point de plan de la ville. – Mais je la connois. – Ce n’est qu’un très petit bourg entouré de fossés en terre qu’on peut inonder autour. – On y construit en ce moment des bastions – pour y faire entrer des vaisseaux de ligne »…

386. RUSSIE. Raymond FAURE (1786-1850) médecin  ; il accompagna la Campagne de Russie de 1812 et celle d’Espagne de 1823. Manuscrit, Observations sur le climat et sur les lois de l’Empire de Russie, considérés dans leur influence sur le physique et le moral de la population, Montpellier 1834  ; un volume in-4 de 307 pages, reliure de l’époque demi-maroquin rouge, dos orné, lettres dorées (coiffe de queue un peu abîmée). 800/1.000

Étude des mœurs russes fondée sur des observations faites en 1812-1814. [Prisonnier de guerre lors de la défaite des Français à Winkowo (Taroutino), le 18 octobre 1812, Faure, « médecin du 1er corps de cavalerie pendant la campagne de 1812 », eut l’occasion de parcourir les gouvernements de Kalouga, Toula et Riazan]. Le texte de cette mise au net soignée semble être resté inédit. Faure décrit et commente « l’aspect de la Russie » (phénomènes physiques, habitations), le peuple russe (maladies, aliments, in�uence du climat), et les lois organiques (l’esclavage, vices du serf, clergé, vices des nobles «  maîtres absolus des paysans  », corruption des fonctionnaires, maigre dot des demoiselles, recrutement militaire oppressif), avant de se pencher sur le « terme désirable à tant de maux » et les moyens d’y parvenir… Il conclut par une sévère mise en garde contre les prétentions des nobles et l’endurcissement de la population : « La Russie entière peut être considérée par les étrangers comme une armée […] L’Europe n’a rien à attendre de ce peuple : elle a tout à en redouter. Puisse-t-il employer ses forces au grand œuvre de son organisation intérieure ! Le monde respirera pendant cette utile occupation, qui le �xera peut-être à la terre natale de manière à ce qu’il ne tende plus à en sortir »… Puissance « encore barbare », la Russie se constitue comme « l’arbitre des destinées de l’Europe, et […] pour en devenir l’effroi, n’a besoin que de changer de chef »…

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387. SAINT-DOMINGUE. P.S. par Jean-Jacques Bacon de la Chevalerie, Le Cap 13 février 1790 ; vélin oblong in-fol. en partie impr., cachet encre. 120/150

Brevet de Major du premier Bataillon des Milices patriotiques pour le capitaine Jean-Baptiste Guilleau. Jean-Jacques Bacon de la Chevalerie (1731-1821), alors lieutenant général commandant la partie Nord de Saint-Domingue, était l’une des �gures importantes de la franc-maçonnerie.

388. Christophe SALICETI (1757-1809) conventionnel (Corse). 17 L.S. ou P.S., 1796-1809 ; 19 pages in-fol. ou in-4, nombreux en-têtes Le Commissaire du Directoire exécutif près l’Armée d’Italie, Il Ministro della Polizia generale del Regno, Le Ministre de la Police générale, Le Ministre de la Guerre et de la Police générale, Il Ministro della Guerra, qqs vignettes (qqs cachets de collection) ; en français ou en italien. 300/400

Bel ensemble témoignant de ses missions près l’Armée d’Italie et des Alpes, sous le Directoire, et de son activité de ministre de la Police et de la Guerre du royaume de Naples, sous l’Empire. Félicitations à Galeazzini, agent militaire à Voghera, l’assurant qu’il fera part de ses observations au général en chef (Milan 1796). Nomination du citoyen Galeazzini pour administrer le domaine de l’Archiduchesse de Milan à Modène, « devenu prise de guerre » (Milan 1796). Correspondance au marquis del Gallo, conseiller d’État, ministre des Affaires étrangères, et au commandeur Pignatelli, conseiller d’État, ministre de la Marine et des Cultes, relative à des affaires de police, communiquant des renseignements ou accusant réception d’envois (Naples 1806-1808). Rapport au Roi Joseph : proposition de sous-lieutenance pour Domenico Poerio de Catanzaro, recommandé par le général Reynier (Naples 1807)… Etc.

389. Charles SALIGNY (1772-1809) général, duc de San Germano. L.A.S., Naples 23 avril 1807, à Louis-Auguste-François de Meriage ; 4 pages in-4. 300/400

Intéressante lettre sur les affaires d’Autriche et d’Orient au futur général de Mériage, alors second secrétaire d’ambassade à Vienne, en mission à Widdin (Empire ottoman). Au moment où Meriage lui écrivit, « il paroît que votre horison politique n’étoit pas très clair. Le rassemblement de l’armée de l’observation en Gallicie, les forces données aux services, les rejouissances publiques pour la sortie paci�que des français de la ville de Vienne, tout cela pouvoit bien faire penser que la Cour autrichienne n’étoit pas disposée à garder la neutralité. Ce qu’on a dit actuellement ici feroit croire qu’elle a changé d’opinion et qu’elle entend assez bien ses intérêts pour laisser reposer ses peuples, son païs, et remettre ses �nances. Si on juge de ces dernieres par le cours du papier et par les opérations consignées dans les journaux sur les monnoies, il sembleroit que la paix n’a pas encore eu beaucoup d’in�uence sur elles »… Il prie Meriage de faire quelques achats pour lui à Vienne… « Nous sommes ici assez tranquilles depuis que les russes & les anglais se sont portés vers Constantinople. Nous ne savons rien de bien positif sur cette expédition. On a d’abord appris que les anglais avoient forcé le Détroit, avoient brulé une partie de la �otte et s’étoient approchés de la capitale ottomane, mais ensuite on a dit que les Turcs s’étoient deffendus vaillament et que les anglois avoient été obligés de regagner Malte avec leur navire tout à fait desamparée. Aujourd’huy on débite qu’ils ont entierement reussi et que la Porte a fait la paix. Jugez d’après cela de ce qu’on peut croire »… On joint 2 autres lettres adr. à Mériage, Vienne 1807-1809, dont une par F. de La Grange.

390. Albert SCHWEITZER (1875-1965) médecin, organiste et écrivain. 2 P.A.S, 1955. 100/120

Tirage à part de son Problème de l’éthique dans l’évolution de la pensée humaine dans la Revue des Travaux de l’Académie des Sciences morales & politiques (1952) avec envoi a.s. à l’Abbé Faure-Choquet. Feuillet d’un carnet d’autographes : « À James E. Geale avec mes bonnes pensées Albert Schweitzer 20 oct. 1955  ». On joint 2 photographies et une enveloppe timbrée 1er jour d’émission.

391. STANISLAS II AUGUSTE PONIATOWSKI (1732-1798) dernier Roi de Pologne. P.S. « Stanislas August Krol », Varsovie 13 juillet 1780 ; 1 page in-fol., grand sceau aux armes sous papier ; en polonais. 800/1.000

Patente pour l’of�cier Walewski dans le corps d’artilerie des bombardiers du régiment des Gardes Konney Koronney.

392. STANISLAS LESZCZYNSKI (1677-1766) Roi de Pologne, beau-père de Louis XV, souverain des duchés de Bar et de Lorraine. L.A.S., 3 avril 1760, à un maréchal ; demi-page in-4. 300/400

Curieuse lettre d’une écriture très déformée (il a 83 ans !) demandant au maréchal d’accorder sa protection au marquis de Boufflers, dont il connaît « les bonnes qualités »…

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393. [Charles STUART, baron STUART DE ROTHESAY (1779-1845) diplomate anglais]. 15 lettres ou pièces à lui adressées ou provenant de ses papiers, 1803-1815. 700/800

Fortuné Joseph Haim de Haimhoffen (Vienne 18003), Comte de Chotek (Vienne 3 juillet 1804, au sujet de son pont de fer). Richard Penn, Charles Doyle (Londres 1812).

Traité de Vienne. 4 très intéressantes et longues L.A.S. de Richard Trench comte de Clancarty (Vienne 3-26 avril 1815, sur les pourparlers et les négociations, avec la copie d’une convention du 6 avril concernant la Bavière, et du traité entre la Bavière et le Royaume-Uni du 15 avril). L.A.S. de Brook Taylor de Stuttgart (20 avril), donnant des nouvelles du congrès de Vienne, du maréchal Wrede, de Talleyrand et d’Eugène de Beauharnais… Extrait d’une lettre du comte Auguste de Talleyrand au duc Dalberg (Zurich 30 avril, très intéressante au sujet de l’installation d’une presse sur la frontière et l’agitation royaliste con�ée aux Philadelphes). Lettres amicales de Nesselrode (2), Wayne.

On joint une dizaine de lettres de la marquise de Sligo ou à elle adressées (1813-1814).

394. Louis SUCHET (1770-1826) maréchal, duc d’Albufera. 3 L.A., 1808-1814, à son frère le chevalier Suchet ; 7 pages in-4, 2 adresses (une avec cachet cire rouge aux armes ; nombreux trous de vers, documents renforcés d’une légère soie). 150/200

Correspondance familiale. Breslau 13 janvier [1808]. Il donne une fête aux dames de la ville. Il se soucie de l’avancement de son frère, parle de ses affaires, de la famille, de ses achats d’argenterie, etc. Paris 23 juillet 1808, sur son séjour à Paris, les pièces qu’il a vues au théâtre ; on attend le retour de l’Empereur… Q.G. de Carcassonne 18 mai 1814, réagissant à l’article du Moniteur : « C’est un mauvais service rendu que de publier des faits aussi controuvés et aussi peu dignes d’un Mal de France, mon entrevue a eu lieu en présence de Lord Wellington […] et M. le Duc de Guiche que S.A.R. avait eu la complaisance de m’envoyer »…

395. TAHITI. Diplôme maçonnique signé par 6 maçons, [Papeete] 27 janvier 1914 ; vélin gr. in-fol. en partie imprimé, grande vignette, cachets encre du Suprême Conseil du 33e degré et timbres secs sur papier doré. 200/250

Brevet maçonnique élevant le frère Alfred Cooper Rowland « à la dignité de Souv. Gr. Inspecteur Général, 33e et dernier degré du Rite Écoss. »… [Rowland, médecin homéopathe et philanthrope américain (1872-1963), habitait Tahiti depuis 1908.]

396. Charles Maurice de TALLEYRAND (1754-1838). L.S., Bourbon l’Archambault 4 thermidor XII (23 juillet 1804), à Hugues Maret ; 1 page in-4. 150/200

« Le Ministre des Relations Extérieures a l’honneur d’adresser à Monsieur Maret, Secrétaire d’Etat, la minute d’une réponse de Sa Majesté Impériale à S.A.S. l’Electeur de Bade, il prie Monsieur Maret de lui en faire repasser l’expédition lorsqu’elle aura été signée par Sa Majesté »…

R397. Thérésa Cabarrus, Madame TALLIEN (1773-1835) �lle du �nancier Cabarrus, elle fut la femme du conventionnel Tallien et l’égérie des Thermidoriens et du Directoire. L.A.S. « Thérésa de Cabarrus », 19 thermidor, à Mlle Rath, chez Mme De Loche, à Villemomble ; 3/4 page in-8, adresse. 200/250

« Vous êtes injuste et susceptible aimable Henriette et j’en suis charmée car cela me prouve votre amitié mais comme je désire la conserver je veux me justi�er et je vous prie en grace de venir diner aujourd’huy au Raincy recevoir ma justi�cation et l’assurance de mon attachement sincère »…

La lettre est montée en tête du livre de Louis Sonolet, Madame Tallien (Paris, L’Édition, « Figures de femmes », 1909, rel. demi-maroquin bleu à coins, dos orné).

On joint : F. Rittiez, Histoire du règne de Louis-Philippe Ier (V. Lecou, 1855-1858, 3 vol. in-8, rel. demi-chagrin rouge à coins, dos ornés), avec une L.A.S. de Louis-Philippe en tête du t. I (1828, au chevalier de Broval).

398. [Mathieu TISSON (1757-1825) général]. 14 lettres ou pièces à lui adressées ou à lui relatives, 1793-1824 (circulaire impr. jointe). 150/200

Lettres de service, correspondance administrative, copie certi�ée conforme de son brevet de chevalier de la Légion d’honneur, état de services du lieutenant Émile Tisson. Documents signés par Alexandre Berthier (2), Charles comte du Coëtlosquet, Augustin-François Creuzé de Lesser, le citoyen Jourdeuil (3), le colonel Théodore comte de Meulan, Claude Petiet (2), l’intendant Louis Prévost, etc.

399. TRANSPORTS. 34 lettres de voitures, 1771-1867, et 124 connaissements maritimes, 1659-1899  ; formats divers, plusieurs avec vignette. 300/400

Transports de marchandises depuis des villes et ports métropolitains et depuis les colonies (Guadeloupe, Saint Domingue, Martinique…)…

400. Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de TURENNE (1611-1675) maréchal de France. P.S., Saint-Germain-en-Laye 7 novembre 1669 ; 1 page petit in-4, sceau de cire rouge aux armes (mouill., bords abîmés et renforcés, portrait gravé joint). 100/120

En faveur de « Pierre du Pré dit du Pré de Limoges », qui a « bien et �dèlement servi le Roi pendant plusieurs année dans son Régiment des Gardes » et qui souffre de brûlures qu’il a reçues en diverses occasions  : « Nous l’avons jugé digne des récompenses affectées aux soldats estropiés au service de Sa Maté »…

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401. Anne-Robert-Jacques TURGOT (1727-1781) économiste, contrôleur général des Finances. L.S., Paris 26 septembre 1773, au curé de Vitrac ; demi-page in-4, adresse, cachet de cire rouge aux armes. 150/200

Alors intendant de Limoges, Turgot a bien reçu la lettre l’informant « de quelque abus dans la confection des rôles de votre paroisse. Cet avis est de nature à mériter toute mon attention, et je prendrai des mesures pour l’approffondir ; vous pouvez être assuré que dans les recherches que je ferai vous ne serez compromis en rien »…

402. VAUCLUSE. 9 pièces, 1660-1820. 100/120

Ordre de contrainte de paiement pour un ménager de Vinsobres (1672) ; extrait des registres du greffe des af�rmations du baillage de Bazas (1689) ; reçus de capitation (Montélimar 1770-1779) ; diplôme de théologie sur vélin (Avignon 1770, latin). Imprimés : Mémoire sur le projet de donner Avignon à la France, [1789 ?] ; Opinion de M. le marquis de Causans, député de Vaucluse, (1817) ; Discours du comte de Cambis-Lezan (1820).

403. Louis de Rigaud, comte de VAUDREUIL (1728-1810) marin, il participa à la guerre d’Indépendance américaine, commandant de la Marine à Rochefort. P.A.S., Rochefort 5 juin 1788  ; 3/4 page in-fol. à son en-tête, vignette (mouill.). 200/250

Ordre au chevalier Du Cluzel « major de vaisseau commandant l’aviso L’Eveillé de pro�ter du premier vent favorable pour appareiller et se rendre à Brest aux ordres de M. le marquis de Nieul chef d’escadre commandant l’escadre d’évolution dont l’aviso l’Eveillé fait partie »… [Antoine-Robert Du Cluzel avait aussi participé à la guerre d’Indépendance américaine sous les ordres de l’amiral d’Estaing puis du comte de Grasse.]

404. [Louis-Thomas VILLARET-JOYEUSE (1748-1812) amiral]. P.S. par A. Margueritte, Commissaire de l’Armée Navale, Brest 16 frimaire X (7 décembre 1801) ; cahier in-fol. de 26 pages liées d’un ruban bleu. 200/250

« Armée Navale. Etat présentant les noms et grades des Of�ciers et autres passagers embarqués sur l’Armée Navale aux ordres de l’Amiral Villaret-Joyeuse et désignant la table à laquelle ils sont nourris, ainsi que celui numérique des troupes ». Les premiers noms sont ceux du général en chef Leclerc et de son épouse (Pauline Bonaparte) que Villaret-Joyeuse emmenait à Saint-Domingue.

405. Charles WEISS. Biographie universelle ou Dictionnaire historique… par une société de gens de lettres sous la direction de M. Weiss. Nouvelle édition (Paris, Furne et Cie, 1841) ; 6 vol. gr. in-8, reliure de l’époque demi-basane bleue (lég. rouss.). 80/100

R406. Abbaye de WEISSENAU. 16 chartes relatives à l’abbaye de Weissenau, XVIe-XVIIIe siècle ; vélins (2 sur papier), la plupart avec sceau ou sceaux pendants sur queue ou cordelette, certains dans leur boîtier de buis ou de métal ; en latin ou allemand. 1.000/1.500

Bel ensemble de documents relatifs à ce monastère des prémontrés près de Ravensburg (Haute-Souabe).Lettres de nomination de l’abbé Matthias Eysenbach (1582, sceau pendant, plus 3 enveloppés). P.S. par Jean des Pruets,

abbé des Prémontrés (1593). Lettres de con�rmation de l’abbé Jacobus Mayr (15999). Lettres d’élection de l’abbé Bartholomé Eberlin (1654, 2 sceaux pendants), de l’abbé Michael Müsacker (1684, 3 sceaux pendant), de l’abbé Christophe Corros (1696, sceau pendant). Instrumentum confoederationis avec le monastère impérial de Petershausen (1741, double sceau pendant). Etc.

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Conditions générales de vente

ALDE est une sarl de ventes volontaires de meubles aux enchères publiques régie par la Loi du 10 juillet 2000 au capital de 10000 €,enregistrée au RCS de Paris. En cette qualité, ALDE agit comme mandataire du vendeur qui contracte avec l’acquéreur. Les rapports entreALDE et l’acquéreur sont soumis aux présentes conditions générales de vente qui pourront être modifiées par des avis écrits ou oraux quiseront mentionnés au procès-verbal de vente.

1 - Le bien mis en vente

a) Les acquéreurs potentiels sont invités à examiner attentivement les biens pouvant les intéresser avant la vente aux enchères, etnotamment pendant les expositions. ALDE se tient à la disposition des acquéreurs potentiels pour leur fournir des rapports sur l’état desobjets présentés.

b) Les indications données par ALDE sur l’existence d’une restauration, d’un accident ou d’un incident affectant le lot, sont exprimées pourfaciliter son inspection par l’acquéreur potentiel et restent soumises à son appréciation personnelle. L’absence d’indication d’unerestauration d’un accident ou d’un incident dans le catalogue, les rapports, les étiquettes ou verbalement, n’implique nullement qu’un biensoit exempt de tout défaut présent, passé ou réparé. Inversement la mention de quelque défaut n’implique pas l’absence de tous autresdéfauts.

2 - La vente

a) En vue d’une bonne organisation des ventes, les acquéreurs potentiels sont invités à se faire connaître avant la vente auprès de la sociétéALDE, afin de permettre l’enregistrement de leurs identités et références bancaires.

b) Toute personne qui se porte enchérisseur s’engage à régler personnellement et immédiatement le prix d’adjudication augmenté des fraisà la charge de l’acquéreur et de tous impôts ou taxes qui pourraient être exigibles. Tout enchérisseur est censé agir pour son propre comptesauf dénonciation préalable de sa qualité de mandataire pour le compte d’un tiers, acceptée par ALDE

c) ALDE pourra accepter gracieusement de recevoir des enchères par téléphone d’un acquéreur potentiel qui se sera manifesté avant lavente, sous réserve que l’estimation de l’objet soit supérieure à 300 €. ALDE ne pourra engager sa responsabilité si la liaison téléphoniquen’est pas établie, est établie tardivement, ou en cas d’erreur ou d’omissions relatives à la réception des enchères par téléphone. ALDE seréserve le droit d’enregistrer les communications téléphoniques durant la vente. Les enregistrements seront conservés jusqu’au règlementdu prix, sauf contestation.

d) ALDE pourra accepter gracieusement d’exécuter des ordres d’achats qui lui auront été transmis avant la vente et que la société ALDEaura acceptés.En cas d’ordres d’achat d’un montant identique, l’ordre le plus ancien sera préféré. ALDE ne pourra engager sa responsabilitéen cas d’erreur ou d’omission d’exécution de l’ordre écrit.

e) Dans l’hypothèse où un prix de réserve aurait été convenu avec le vendeur, ALDE se réserve de porter des enchères pour le compte duvendeur jusqu’à ce que le prix de réserve soit atteint. En revanche, le vendeur n’est pas admis à porter lui-même des enchères directementou par mandataire.Le prix de réserve ne peut dépasser l’estimation basse figurant dans le catalogue.

f) ALDE dirigera la vente de façon discrétionnaire tout en respectant les usages établis. ALDE se réserve le droit de refuser toute enchère,d’organiser les enchères de la façon la plus appropriée, de déplacer certains lots lors de la vente, de retirer tout lot de la vente, de réunir oude séparer des lots. En cas de contestation, ALDE se réserve le droit de d’adjuger, de poursuivre la vente ou de l’annuler, ou encore deremettre le lot en vente.

g) L’adjudicataire sera la personne qui aura porté l’enchère la plus élevée pourvu qu’elle soit égale ou supérieure au prix de réserve,éventuellement stipulé. Le prononcé du mot « adjugé » entraîne la formation du contrat de vente entre le vendeur et le dernierenchérisseur retenu. L’adjudicataire ne pourra obtenir la livraison du lot qu’après règlement de l’intégralité du prix. En cas de remise d’unchèque ordinaire, seul l’encaissement du chèque sera considéré comme règlement.

3 - Les incidents de la vente

a) Dans l’hypothèse où deux personnes auront porté des enchères identiques par la voix, le geste, ou par téléphone et réclament en mêmetemps le bénéfice de l’adjudication après l’adjudication, le bien sera immédiatement remis en vente au prix proposé par les derniersenchérisseurs, et tout le public présent pourra à nouveau porter des enchères.

b) Pour faciliter la présentation des biens lors de ventes, ALDE pourra utiliser des moyens vidéos. En cas d’erreur de manipulation pouvantconduire pendant la vente à présenter un bien différent de celui sur lequel les enchères sont portées, ALDE ne pourra engager saresponsabilité, et sera seul juge de la nécessité de recommencer les enchères.

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c) Pour faciliter les calculs des acquéreurs potentiels, ALDE pourra être conduit à utiliser à titre indicatif un système de conversion dedevises. Néanmoins, les enchères ne pourront être portées en devises, et les erreurs de conversion ne pourront engager la responsabilitéd’ALDE.

4 - Préemption de l’État

L’État dispose d’un droit de préemption des œuvres vendues conformément aux Lois des 31 décembre 1921 et 10 juillet 2000.L’exercice de ce droit intervient immédiatement après l’adjudication, le représentant de l’Etat manifestant alors la volonté de ce dernier dese substituer au dernier enchérisseur, et devra confirmer la préemption dans les 15 jours.

5 - L’exécution de la vente

a) En sus du prix de l’adjudication, l’adjudicataire devra acquitter par lot et par tranche dégressive les commissions et taxes suivantes :

1) Lots en provenance de l’Union :

• Frais de vente : % TTC.

2) Lots hors Union : aux commissions et taxes indiquées ci-dessus, il convient d’ajouter la TVA à l’importation, (5,5 % du prixd’adjudication).

3) Les taxes (TVA sur commissions et TVA à l’importation) pourront être rétrocédées à l’adjudicataire sur présentation des justificatifsd’exportation hors Union. Un adjudicataire membre de l’Union justifiant d’un numéro de TVA intracommunautaire sera dispenséd’acquitter la TVA sur les commissions. Le paiement du lot aura lieu au comptant, pour l’intégralité du prix, des frais et taxes, même encas de nécessité d’obtention d’une licence d’exportation. L’adjudicataire pourra s’acquitter par les moyens suivants :

• en espèces : jusqu’à 3 000 € frais et taxes compris pour les ressortissants français, jusqu’à 7 600 € frais et taxes compris pour lesressortissants étrangers sur présentation de leurs papiers d’identité.• par chèque ou virement bancaire.• par carte VISA.

b) ALDE sera autorisé à reproduire sur le procès-verbal de vente et sur le bordereau d’adjudication les renseignements qu’aura fournisl’adjudicataire avant la vente. Toute fausse indication engagera la responsabilité de l’adjudicataire. Dans l’hypothèse où l’adjudicataire nese sera pas fait enregistrer avant la vente, il devra communiquer les renseignements nécessaires dès l’adjudication. Toute personne s’étantfait enregistrer auprès d’ALDE dispose d’un droit d’accès et de rectification aux données nominatives fournies à ALDE dans les conditionsde la Loi du 6 janvier 1978.

c) Le transfert de propriété dès l’adjudication, entraîne l’entière responsabilité de l’acquéreur quant à d’éventuels dommages quipourraient survenir. La responsabilité de la société ALDE ne pourra être engagée, dans l’hypothèse où par suite du vol, de la perte ou dela dégradation de son lot après l’adjudication, l’indemnisation qu’il recevra de l’assureur d’ALDE s’avèrerait insuffisante.

d) Le lot ne sera délivré à l’acquéreur qu’après paiement intégral du prix, des frais et des taxes. Dans l’intervalle, ALDE pourra facturer àl’acquéreur des frais de magasinage, et éventuellement des frais de manutention et de transport. À défaut de paiement par l’adjudicataire,après mise en demeure restée infructueuse, le bien est remis en vente à la demande du vendeur sur folle enchère de l’adjudicatairedéfaillant ; si le vendeur ne formule pas cette demande dans un délai d’un mois à compter de l’adjudication, la vente est résolue de pleindroit, sans préjudice de dommages intérêts dus par l’adjudicataire défaillant. En outre, ALDE se réserve de réclamer à l’adjudicatairedéfaillant, à son choix :• des intérêts au taux légal majoré de cinq points,• le remboursement des coûts supplémentaires engendrés par sa défaillance,• le paiement de la différence entre le prix d’adjudication initial et le prix d’adjudication sur folle enchère s’il est inférieur, ainsi que lesfrais de remise en vente. ALDE se réserve d’exclure de ses ventes futures, tout adjudicataire qui aura été défaillant ou qui n’aura pasrespecté les présentes conditions générales de vente.

e) Les achats qui n’auront pas été retirés dans les sept jours de la vente (samedi, dimanche et jours fériés compris), pourront êtretransportés dans un lieu de conservation aux frais de l’adjudicataire défaillant qui devra régler le coût correspondant pour pouvoir retirerson lot, en sus du prix, des frais et des taxes.

ALDE

Sarl au capital de 10 000 €Siret : 489 915 645 00019

Agrément 2006-583

RIBBanque Agence N° de compte Clef RIB30076 02033 17905006000 92

IBAN : FR76 3007 6020 3317 9050 0600 092

Crédit du NordParis Luxembourg

21, rue de Vaugirard 75006 Paris

BIC NORDFRPP

15 000

2) Lots hors Union (marqués *) : aux commissions et taxes indiquées ci-dessus, il convient d’ajouter la TVA à l’importation (7 % du prix d’adjudication).

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2) Lots hors Union (marqués *) : aux commissions et taxes indiquées ci-dessus, il convient d’ajouter la TVA à l’importation (7 % du prix d’adjudication).

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ALDEMaison de ventes spécialisée

Livres & Autographes

Ordre d’achat

Livres anciens & modernes9 mars 2009

Nom, Prénom :Adresse :Ville :Téléphone :Facs :Courriel :

Ordre d’achat : après avoir pris connaissance des conditions de vente, je déclare les accepter et vous prie d’acquérir pourmon compte personnel aux limites indiquées en euros, les lots que j’ai désignés ci-dessous. (Les limites ne comprenant pasles frais légaux de %).

Enchères par téléphone : je souhaite enchérir par téléphone le jour de la vente sur les lots ci-après.

Informations obligatoires :Nom et adresse de votre banque :Nom du responsable de votre compte : Téléphone :

Ci-joint mon Relevé d’Identité Bancaire (R.I.B.)Je n’ai pas de R.I.B., je vous précise mes références bancaires :code banque code guichet n° de compte clé

Je confirme mes ordres ci-dessus et certifie l’exactitude des informations qui précèdent.Signature obligatoire : Date :

Lot n° Description du lot Limite en Euros

Dominique CourvoisierLibrairie Giraud-Badin

22, rue Guynemer 75006 ParisTél. 01 45 48 30 58 - Facs. 01 45 48 44 00

[email protected]

ALDEMaison de ventes aux enchères1, rue de Fleurus 75006 Paris

Tél. 01 45 49 09 24 - Facs. 01 45 49 09 30www.alde.fr

Thierry BodinLibrairie Les Autographes

45, rue de l’Abbé Grégoire 75006 ParisTél. 01 45 48 25 31 - Facs. 01 45 48 92 67

[email protected]

MusiqueLundi 15 avril 2013

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Lettres & Manuscrits autographesJeudi 30 mai 2013

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jeudi 30 mai 2013

Lettres& Manuscrits autographes

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