Aikido Mag 2000/12

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AÏKIDO AÏKIDO m a g a z i n e F É D É R ATION FRANÇAISE D’AIKIDO AIKIBUDO ET AFFINITA I R E S l ES RACINES de mARIANO ARISTIN sous le soleil de gina croisan DES ARMES AUX MAINS NUES TECHNIQUE BERNARD PALMIER

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Le magazine de la Fédération française d'Aïkido, dAïkibudo et Affinitaires. Numéro de décembre 2000.

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A Ï K I DOA Ï K I DOm a g a z i n e

F É D É R A T I O N F R A N Ç A I S E D ’ A I K I D O A I K I B U D O E T A F F I N I T A I R E S

lES R A C I N E Sde mARIANO ARISTINsous le soleil de gina croisan

D E S ARMES A U X MAINS NUES

TECHNIQUEBERNARD

PA L M I E R

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ÉVÉNEMENT OLY M P I Q U E

L ’événement des années olympiques dans le monde de l’Aïkido, c’est la réunion sousf o rme de congrès de la Fédération Internationale d’Aïkido. Le Doshu, Ueshiba Moriterusuccédant à son père, vient donc le 17 septembre dernier de clore les travaux du

congrès, de donner aux six cents participants réunis sur le tapis le dernier cours du s é m i n a i re, puis de prononcer l’allocution finale avant la dern i è re fête de cette semaine quifut quand même, je tiens à vous rassure r, studieuse.N o t re Fédération, titulaire de la représentation de la France au sein de la FédérationI n t e rnationale, était bien évidemment présente pour les travaux administratifs mais également sur le plan technique avec Franck Noël et Christian Tissier qui, en tant queShihan, seul non Japonais de sa catégorie, a été des quelques professeurs sollicités parl ’ o rganisation pour dispenser un cours à ces pratiquants venus pour cette occasion dumonde entier.Le talent personnel de Christian Tissier est bien évidemment la seule raison pour laquelleles plus renommés des professeurs d’Aïkido lui ont demandé de se joindre à eux, mais lac o n f i rmation par ses pairs de sa présence à ce niveau exprime bien aussi la vitalité del’Aïkido français dans son ensemble.Ce n’est pas pour faire une poussée chauvine, comme un vulgaire gobeur de médailles,car après tout les fro n t i è res n’ont pas beaucoup de sens pour nous, mais simplementpour souligner dans l’exemple donné par Christian Ti s s i e r, dans une succession pas toujours facile, que l’indépendance d’esprit ne nuit pas. N o t re indépendance, voire quelquefois notre impertinence, est aussi une façon réellement active de soutenir le nouveau Doshu non seulement à titre personnel maisaussi parce qu’il représente la seule légitimité pour que l’Aïkido ait un point de c o n v e rg e n c e .Ce congrès était d’ailleurs à ce sujet un test qui s’est révélé parfaitement positif pour lepetit-fils du fondateur, qui tout en restant aussi ouvert et sympathique qu’auparavant, aréussi avec fermeté à ramener tout le monde derr i è re sa bannière .Bien sûr, il y aura encore des manifestations de génie séparatiste, mais pour la majoritédes aïkidoka, l’essentiel qui est d’avoir une référence commune semble pouvoir être

p r é s e rv é e .Le mouvement de consolidation a d’ailleurs été assez rapidepuisque j’ai même entendu dans les coulisses de ce congrès quec e rtains démissionnaires notoires qui avaient envisagé d’instaure rune fédération parallèle, à leur dévotion, envisageraient a u j o u rd’hui leur retour au berc a i l .Cela montre l’importance que peut avoir une institution comme laFédération Internationale qui sert de clé de voûte à tout un édifice qui permet à chacun d’exprimer à l’endroit où il le pratiqueson Aïkido en toute libert é .P e u t - ê t re que pour les détails qui occupent le plus l’agenda ceg e n re d’institution par ses lenteurs est part i c u l i è rement fru s t r a n t emais finalement pour préserver l’essentiel, sa seule présence s u ff i t .Et pour cet essentiel, la politique rejoint l’art de l’Aïkido, quiconsisterait selon certains à faire son chemin dans la voie d ’ é q u i l i b re la plus neutre possible.Je dois re c o n n a î t re qu’il est quelquefois part i c u l i è rement diff i c i l ed ’ ê t re neutre, mais je vais continuer à m’entraîner.

Maxime DelhommePrésident de la FFAAA

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éDITO par maxime delhomme

AÏKIDO MAGAZINE- Octobre 2000 - est édité par FFA A A , 1 1 , rue Jules Vallès 75011 Paris - Té l : 01 43 48 22 22 - Fa x : 01 43 48 87 91.w w w.aikido.com.fr - Email: [email protected]

Directeur de la publ i c a t i o n : Maxime Delhomme. Directeur administratif: Sylvette Douch e.P h o t o g r a p h e : Jean Pa o l i . I l l u s t r a t e u r : Claude Seyfried - stix. Toutes reproductions interdites sans autorisation préalabl e. R é a l i s a t i o n : Ciné Horizon

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infos infos

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CA L E N D R I E RDES MANIFE STATI O N SET DES STAGES SAISON 2000 / 2001

STAGES NATIONAUX :

◆ALSACE 12 & 13 mai 2001 STRASBOURG: F. NOEL◆AQUITAINE 14 janvier 2001 BORDEAUX: C. TISSIER◆AUVERGNE 18 & 19 novembre 2000 CLERMONT-FERRAND: P. BENEZI◆BOURGOGNE 11 février 2001 DIJON: C. TISSIER◆BRETAGNE 4 mars 2001 RENNES: C. TISSIER◆CENTRE 4 mars 2001 ORLÉANS ou BLOIS: JM. MERIT◆CHAMPAGNE 27 & 28 janvier 2001 TROYES: JM. MERIT◆CORSE 12 & 13 mai 2001 CORTE: P. MULLER◆COTE D'AZUR 7 & 8 avril 2001 BOULOURIS: G. MAILLOT◆FRANCHE COMTE 18 mars 2001 LONS LE SAUNIER: F. NOEL◆GUADELOUPE 17 au 22 avril 2001 POINTE A PITRE: B. PALMIER◆ILE DE FRANCE 10 décembre 2000 PARIS F. NOEL18 mars 2001 PARIS: C. TISSIER◆LANGUEDOC ROUSSILLON 19 novembre 2000 MONTPELLIER: F. NOEL◆LORRAINE 3 & 4 mars 2001 PONT A MOUSSON: B. PALMIER◆MARTINIQUE 4 au 8 décembre 2000 LAMENTIN: C. TISSIER◆MIDI PYRENÉES 4 mars 2001 CUGNAUX ou FONSORBES: F. NOEL ◆NORD 10 & 11 février 2001 PONT A MARCQ: F. NOEL◆BASSE NORMANDIE 11 & 12 novembre 2000 CAEN: F. NOEL◆HAUTE NORMANDIE 21 janvier 2001 ROUEN: F. NOEL◆PAYS DE LOIRE 3 février 2001 NANTES: C. TISSIER◆POITOU CHARENTES 1er avril 2001 PARTHENAY: C. TISSIER◆PROVENCE 25 mars 2001 MARSEILLE: P. BENEZI◆LA RÉUNION 2 au 12 novembre 2000 ST DENIS: P. GOUTTARD◆RHONE ALPES 7 janvier 2001 LYON: C. TISSIER◆S TAGE PRÉPA RATION AUX BREVETS D'ETAT 1er & 2è DEGRÉ: 14-15-16 avril 2001 MONTRY

CALENDRIER INTERNATIONAL :

◆Maître NISHIO: STRASBOURG 28 & 29 octobre 2000 BOULOURIS du 30 octobre au 5 novembre 2000 ◆Maître ENDO (stage privé) PARIS 30 septembre & 1er octobre 2000 TOULOUSE 7 & 8 octobre 2000

◆Maître YASUNO (stage privé): LYON 3 & 4 mars 2001 WASQUEHAL (59) 10 & 11 mars 2001

PASSAGES DE GRADES NATIONAUX :

3° DAN:- 2 sessions : février & juin- 5 zones : PARIS - BORDEAUX - LYON - MARSEILLE - NANCYNous vous rappelons que ces zones sont ouvertes en fonction des besoins. 4 février 2001 - 17 juin 2001

4° DAN:16 décembre 2000: Marseille Marignane - 16 juin 2001: Paris

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exprès une erreur pour permettre de réaliser un kaeshi-waza.Par ailleurs, le kaeshi-waza pratiqué sur une erreur a des limites. Si la tech-nique est vraiment mal exécutée, on ne pourra pas “entrer dedans”, “alleravec”, accepter le déséquilibre s’il n’y en a pas – auquel cas, il s’agira plu-tôt pour uke d’avoir un comportement qui montre à tori que la techniquene fonctionne pas, ne passe pas : tori est mal placé, il n’agit que sur le brasou le poignet. Il n’y a pas de sens de chute, donc uke ne chute pas etreprend sa distance pour ré-attaquer…Nous donnons deux exemples du kaeshi-waza pour illustrer notre propos:Kote gaeshi / kote gaeshi et nikyo ura / sankyo.

1er EXEMPLE : KOTE GAESHI / KOTE GAESHIDans le premier exemple, l’action de uke se réalise sur le déséquilibre quelui inflige tori ; c’est parce que uke entre dans ce déséquilibre qu’il estbien placé pour enchaîner à son tour kote gaeshi. On ne peut pas dire quela technique soit mal exécutée, simplement uke a su profiter du déséqui-libre pour être mieux placé que tori ; il amplifie et surpasse le mouvementde tori par un “kokyu” plus fort et conclue par une action un peu plus fer-mée sur le poignet et le centre du partenaire.

2ème EXEMPLE : NIKYO URA / SANKYODans le deuxième exemple, il s’agit du même principe ; uke ne s’opposepas à tori, il n’essaye pas de le bloquer, au contraire il accepte le sens denikyo ura pour surpasser la technique et enchaîner sankyo. Si le nikyo urade tori avait été plus ferme, mieux contrôlé, sans doute le kaeshi-wazaaurait été plus difficile à réaliser. Quoiqu’il en soit, la technique de tori estglobalement correcte ; pour que uke puisse aller dans cette technique etla surpasser, il faut que le sens de la technique soit respecté.

2. Les kaeshi-waza se réalisent en profitant des ouvertures, des opportu-nités inhérentes à l’exécution de chaque technique ; ils sont fondés tech-niquement sur le fait que potentiellement uke peut prendre l’ascendantsur tori.Il y a des techniques qui par nature donnent plus ou moins à uke la pos-sibilité de réagir. Certaines techniques telles que hijikime osae, juji garamiou udekime nage ne présentent pas (ou peu) d’ouvertures. D’autres tech-niques comme Kote gaeshi ou Irimi nage utilisent plus le rebond de uke etprolongent l’échange.Par ailleurs une technique peut être exécutée de différentes façons ; c’estaussi la forme d’exécution qui détermine l’échange entre uke et tori.Prenons comme exemple Sankyo omote. La technique peut être réaliséeen amenant le partenaire directement au sol pour l’immobiliser. Tori exé-cute la technique sur une seule impulsion ; les risques de Kaeshi waza sontlimités. Cette pratique peut correspondre à une logique d’urgence encherchant la façon la plus efficace de contrôler le partenaire. Elle peutaussi correspondre à une logique de progression en proposant aux débu-

KAESHI-WAZADéfinition : On traduit habituellement Kaeshi-waza par techniques de contre. En fait, Kaeshivient du verbe kaesu qui signifie entre autresrendre, renvoyer, retourner. On retrouve ceterme dans des expressions comme Kote gae-shi, Ude gaeshi (retournement du poignet oude l’avant-bras), Kiri kaeshi (coupe en retour).Il s’agit donc dans Kaeshi-waza d’un retourne-ment de situation (uke devient tori / toridevient uke). L’idée de contre ou de contrerle partenaire ne donne pas le sens exact dukaeshi-waza. Plutôt que de contrer le parte-naire, il s’agit d’accepter le déséquilibre, d’al-ler dans la technique pour la dépasser etretourner la situation.

RÉPERTOIREIl est impossible d’établir un répert o i re

exhaustif des kaeshi-waza. C’est un domaine où la créativité est la bienvenue. Certains experts donnent malgré tout dans leurs ouvragesquelques exemples – à titre indicatif, consultez le volume 4 de MaîtreSAITO. On peut toutefois proposer un classement des Kaeshi-waza en 5 catégories : 1.Kaeshi-waza “miroir” : Uke applique la même technique à tori.Exemples : - Kote gaeshi / kote gaeshi - Ikkyo / ikkyo - irimi nage / irimi nage …2.Kaeshi-waza “katame / katame” : Sur une immobilisation, uke appliqueune immobilisation différente.Exemples : - Ikkyo / nikyo ura - nikyo ura / sankyo - sankyo / yonkyo…3. Kaeshi-waza “nage / nage” : Sur une projection, uke applique une projection différente.Exemples : - shiho nage / irimi nage - irimi nage / koshi nage - kote gaeshi /kaiten nage…4. Kaeshi-waza “katame / nage” : Sur une immobilisation, uke applique uneprojection.Exemples : - Ikkyo / kaiten nage - nikyo ura / kokyu nage - sankyo / koshinage - yonkyo / kokyu nage…5. Kaeshi-waza “nage / katame” : Sur une projection, uke applique uneimmobilisation.Exemples : - Irimi nage / ikkyo - Kote gaeshi / sankyo…

CONDITIONS D’EXÉCUTION1. Les kaeshi-waza s’exécutent éventuellement à partir d’une erreur oud’une insuffisance technique de tori ; mais un kaeshi-waza ne peut êtreréalisé que sur une technique relativement bien construite.En tant qu’enseignant, on peut ponctuellement, lors d’une démonstrationou d’une correction, utiliser le kaeshi-waza pour montrer une insuffisance.Par contre, on peut difficilement demander aux pratiquants de commettre

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techniqueKaeshi-waza ou le RETOURNEMENTde situation

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technique

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tants une forme de départ, celle quiest censée “marcher à tous lescoups” et présenter le moins derisques possible.Sankyo omote peut aussi se réaliseren développant l’échange : par l’ac-tion de Sankyo uke se relève, et àpartir de sa réaction et de sa mobi-lité, tori le conduit au sol et l’immo-bilise. Dans cette forme, tori utilisele rebond du partenaire ; il exécutela technique sur plusieurs impul-sions. Du point de vue des prin-cipes d’Aïki, cette forme peutp a r a î t re plus intéressante, plusriche, l’échange est plus long ; enc o n t re p a rtie, tori s’expose auxréactions de uke .Si l’on considère qu’en Aïkido latechnique est un outil de communi-cation entre uke et tori, quel’Aïkido est fondé sur le principed’action / réaction, on chercheraplutôt à développer l’échange enlaissant réagir son partenaire afinde le conduire dans une directionacceptable pour chacun. Si toricontrôle ces moments d’ouvertureet de réaction, il peut, tout en per-mettant l’échange, minimiser lesrisques et conduire uke dans labonne direction sans lui permettrede retourner la situation (kaeshiwaza).La pratique des kaeshi-waza donneégalement la possibilité d’expéri-menter techniquement le fait que,potentiellement, les rôles peuvents’inverser (uke devient tori, toridevient uke).Dans la réalisation de shomen uchi /yonkyo ura par exemple, on peutse demander à certains momentsqui est uke, qui est tori : entre lemoment où tori met le coude deson partenaire en extension et lemoment où il passe derrière pouramener au sol, il y a une opportuni-té pour uke. En “subissant” yonkyo,uke se retrouve lui-même saisi enkatate ryote dori, il peut ramener lecoude sur sa hanche et enchaîneren kokyu nage, kokyu ho, soku-men, ikkyo… Les rôles s’inversent.Voici une autre situation où lesrôles ne sont pas forcément cloi-sonnés : katate ryote dori, avec dela part de tori une sollicitation auvisage. Dans cette situation, pourque la saisie ait un sens, il faut queuke ressente la sollicitation de tori

comme une réelle menace. On peutconsidérer dans ce cas que toriattaque et que uke saisit en katateryote dori pour contrôler l’actioninitiale de tori. Sa saisie est unetechnique, elle se caractérise parun placement et un contrôle. Surcette saisie tori va réaliser à sontour une technique en s’exposant àla réaction de uke qui peut-êtrepourra retourner la situation (kae-shi-waza). Cet exemple montre queles rôles ne sont pas si hermé-tiques. Lorsque tori sollicite uke,finalement c’est lui qui attaque enpremier. Ce mode de de-ai était trèsutilisé par O Sensei ; dans beau-coup de films on voit très bien quepar son action ou même son place-ment O Sensei déclenche l’attaquede uke (saisie ou frappe).

INTÉRETS PÉDAGOGIQUES1. Pourquoi pratiquer les kaeshi-waza, autrement dit quels objectifspédagogiques sont associés à lapratique des kaeshi-waza ?Les objectifs déterminent l’inten-tion pédagogique de l’enseignant;ce sont les capacités qu’il veutdévelopper chez ses élèves aumoyen des techniques et desmodes d’application. Ces capacitéspeuvent s’organiser autour du Shin /Gi / Ta i.SHIN: les valeurs morales,humaines, spirituelles…GI: les principes techniques,“moteur” de la pratique…TAI: les qualités physiques…Cette grille d’analyse appliquée auxkaeshi-waza nous donne un tableaudes capacités plus particulièrementdéveloppées par cette pratique. Cetableau n’est pas exhaustif, il peutêtre complété ou modifié…

2. Comment organiser la pratiquedes kaeshi-waza ?Bien évidemment, cette pratiquedoit être cadrée, adaptée au niveaudes pratiquants et utilisée de façonéquilibrée.Les professeurs doivent pre n d regarde à ne pas dénaturer le sensdes kaeshi-waza. Il s’agit d’éviterdeux situations extrêmes :- soit instaurer une sorte de com-pétition où systématiquement lespartenaires vont se contrer ;- soit développer par des échanges

t rop complaisants une pratique illusoire.Au-delà de l’intérêt technique et pédagogique, les kaeshi-wazaprésentent aussi un intérêt motiva-tionnel certain. Ils développent de façon ludique la sensationd’échange et de fluidité entre lespartenaires.A titre indicatif, voici quelques pos-sibilités d’utilisation :- Les kaeshi-waza “miroir” tels queikkyo / ikkyo, kote gaeshi / kotegaeshi ou bien encore irimi nage /irimi nage, pratiqués en “boucle”,c’est-à-dire enchaînés chacun sontour sans aller au terme de la tech-nique, peuvent être utilisés commeéducatifs en début de séance;- La pratique des kaeshi-waza peutpermettre de travailler autour d’unkihon-waza.Exemple: Shomen uchi ikkyo omote1- kaeshi “miroir” : ikkyo / ikkyo2- kaeshi “katame / nage” : ikkyo / kaiten nage - ikkyo / kokyunage3- kaeshi “katame / katame” : ikkyo /nikyo ura.- Mettre en évidence par un kaeshi-waza une ouverture, une opportu-nité possible pour uke peut êtreune façon motivante d’inciter lespratiquants à revenir au kihon-wazapour mieux comprendre la structu-re de la technique et réduire laplace des kaeshi-waza.- En fin de cours où à l’issue d’untravail technique rigoureux, enchaî-ner sur un kaeshi-waza peut être lemoyen, sans perdre l’axe de travail,de “récompenser” les élèves parune pratique plus ludique.On peut ainsi sortir d’une progres-sion classique tout en répondant àdes objectifs précis.Dans cette perspective, les kaeshi-waza peuvent être introduits asseztôt dans la pratique, pourquoi pas àpartir du 4ème où 3ème kyu.

SHIN◆ non-opposition : sortir d’unelogique d’opposition et d’affron-tement◆ écoute : considérer son parte-naire, être attentif à ses compor-tements◆ présence : rester mobilisé,vigilant◆ calme/sérénité : - “ calmer lejeu ”, éviter la surenchère -accepter, “ aller avec ” tout encontrôlant la situation◆ …

GI◆ action/réaction : “ coller ” àl’action du part e n a i re (ki-musubi)◆ unité du corps : rester unifié,présent, coordonné, centré dansson comportement de uke◆ direction : s’orienter dans lesens de l’action développée partori◆ construction: respecter lesphases de construction d’unetechnique (tori)identifier les moments-clés, lesouvertures, les vulnérabilitésd’une technique (uke / tori)◆ contrôle : - contrôler lesmoments de vulnérabilité et lesréactions de uke- éviter que uke profite d’uneopportunité pendant la tech-nique◆ kokyu : prendre l’ascendantsur tori au moment opportun(changement de rythme, accélé-ration…)◆ intégrité : - préserver son intégrité physique pendant l’exécution d’une technique- rester placé tout au long de latechnique- pour chuter dans les meilleuresconditions - pour rester offensif- pour prendre l’ascendant surtori◆ …

TAI◆ fluidité◆ coordination◆ relâchement◆ souplesse◆ mobilité◆ …

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entretien

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Vous pratiquez et

enseignez aux antilles,

qui a introduit l’Aïkido

dans votre département ?

En Quelle année ?

L’Aïkido que nous pratiquons aujourd’hui est arrivé enMartinique en 1976 avec Jean-Louis Rousset, 3ème Dan,élève de Louis Clériot.Pendant 8 ans, Jean-Louis Rousset aformé quelques élèves. En quittant le département en 1984il a laissé des 1er Dan et certains 2ème Dan qui ont pour-suivient le développement qu’il avait initié.

Quelle a été l’évolution

de la discipline ?

En 1983, le Comité Départemental d’Aïkido de laMartinique transformé en Ligue était également respon-sable de la Guadeloupe et de la Guyane Française. De nosjours, les 3 départements sont autonomes.D’un club à Fort-de-France en 1976, nous avons eu 5clubs en 1992 et actuellement 11 clubs, avec évidemmentune évolution de l’effectif global (1992 : 190 licenciés,2000 : 566 licenciés). Nous notons 54% d’adultes et 46%d’enfants dont près de 40% de nouvelles licences. L’Aïkidoest très souvent considéré comme un sport féminin maisquand nous analysons les effectifs nous constatons qu’iln’a même pas la moitié de l’effectif en femme (environ 30%de femme). Cette évolution très favorable a été due en partià la politique de la Ligue qui en 1992 avait pour objectifglobal le développement de l’Aïkido en passant par desobjectifs intermédiaires à savoir : ◆ Formation des cadres (mise en place d’une école descadres avec des sessions de Brevets fédéraux en 1993 et1999 et aide financière aux enseignants qui désirent pas-ser le Brevet d’état),◆ Développement de l’Aïkido enfants (nous avons vu lenombre de participants au stage enfants passer de 15 àplus de 100).

Pour y parvenir nous avons eu l’opportunité de la venueen Martinique de Daniel Vaillant, 4ème Dan d’Aïkido de1986 à 1988. Il nous a permis de connaître SaotomeSensei et Maître Christian Tissier. Chacun à sa manièrenous a fait découvrir les trésors contenus dans les tech-niques d’Aïkido.Nos voyages nous ont permis de rencontrer puis d’inviterde nombreux experts : Mariano Aristin, Patrick Benezi,Jean-Michel Mérit, Philippe Goutard, François Kappeler,Dominique Mazereau et dernièrement Franck Noël etIkeda Sensei. Ils ont apporté un plus à l’Aïkido enMartinique et nous les en remercions.

Comment concevez-vous

l’enseignement de

l’Aïkido ?

Enseigner pour moi c’est partager, donner et pour donneril faut recevoir. C’est pour cette raison que je réserve unegrande place à ma formation personnelle.Cela fait plus de 20 ans que je pratique et c’est toujoursavec beaucoup de joie que je redeviens débutante, lors demes déplacements en France, en Europe et aux Etats-Unis. Pour moi, l’enseignant doit être un formateur maisaussi un guide. Il doit pouvoir détecter les compétences etles attentes de ses élèves et bien sûr les satisfaire, dans lamesure du possible.Je conçois parfaitement, la vie dans un Dojo où les anciensélèves ont leur place dans l’enseignement (assistant ouenseignant aux débutants par exemple), tout en respectantl’ancienneté de chacun. J’ai pu apprécier cela dans cer-tains dojo, où les anciens ont des créneaux horaires choi-sis, selon leur compétence et leur disponibilité, sous l’au-torité du Sensei, bien sûr. Ainsi, ils peuvent s’épanouir etpartager leur savoir tout en respectant le Sensei qui gardeun cours où tous sont réunis (anciens et débutants).Certes, on ne peut arriver à ce niveau d’enseignementqu’après de nombreuses années et si l’on désire vraimentpartager.

gina croisan

S O U S L ESOLEIL DE L’H A R M O N I E

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Enseigner l’Aïkido ce n’est pas enseigner des sciences phy-siques, des langues ou des lettres ; c’est enseigner unetechnique la plus juste , la plus pure mais aussi permettrel’épanouissement de tout un chacun. Donc nous ne pou-vons pas le faire avec agressivité ou pire dans la tristesse.Nous pouvons très bien allier Rigueur et Plaisir, enfin jepense...

Vous enseignez aussi

aux enfants, pourquoi ?

J’ai commencé l’enseignement enfant en 1985, à la deman-de de quelques pratiquantes mères qui souhaitaient parta-ger ce plaisir avec leur enfant. Je profite de l’occasion, pourles remercier d’avoir si fortement insister car j’aurais ratéquelque chose de beau dans la vie.L’enseignement enfant est tellement riche en expériencehumaine et pédagogique, que je souhaite que tous lesclubs d’Aïkido du monde, puissent proposer des cours auxenfants.Les besoins des enfants sont différents selon les tranchesd’âge et nous devons adapter la pratique selon cesbesoins.Par exemples : -Les petits aiment bien jouer, à nous de proposer des tech-

niques à connotation ludique quidéveloppent les aptitudes phy-siques spécifiques. Cela demandeaux enseignants beaucoup d’imagi-nation et de compétences pédago-giques. (Jean-Michel Mérit a fait ungros travail à ce propos, en noussugérant des thèmes de réflexionset des directions de recherche).-Les plus grands ont des difficultésà se situer dans l’espace, à gérerleur corps qui est en pleine muta-tion ; par contre ils ont un excellentsens de l’observation et une facultéde mémorisation très poussée,nous devons en profiter.Quelque soit leur âge, les enfantssont très sensibles à l’ambiance qui

se dégage dans le cours et s’identifient très vite à leurenseignant, qui de ce fait a de très lourdes responsabilités.Ainsi, il ne faut surtout pas sous estimer ces enseignants.Personnellement, quand j’enseigne aux enfants, je necherche pas à faire d’eux des «champions» mais desenfants qui auront pendant un an ou plus appris à se tenirdans un groupe. Tous les jours, nous avons des parents quinous témoignent de l’effet bénéfique de l’Aïkido dans la viede leurs enfants.On a tendance à douter à tort de la durée de pratique del’enfant mais l’expérience nous prouve en Martinique lecontraire puisque nous avons des enfants qui ont com-mencé l’Aïkido à 7 ans et qui sont encore avec nous à 18ans et plus.L’avenir appartient aux enfants, à nous adultes de savoirce que l’on fait d’eux.

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Y-a-t-il des aspects

techniques précis

qui vous paraissent

incontournables ?

En tant que femme et vu mon petit gabarit, il y a un aspecttechnique qui à mon sens est incontournable pour que latechnique soit crédible et efficace. Je pense à la notion dedéséquilibre qui est fondamentale pour amener le parte-naire au sol. Et ce déséquilibre ne peut se réaliser que si laconstruction de la technique passe par un déplacement etun placement adapté.Avec les années, j’ai pris conscience de l’importance dudéplacement et donc de la notion dynamique qui donne àla pratique une autre dimension puisqu’il faut tenir comp-te du Ma-aï, du timing et de la dynamique de l’autre.L’autre aspect technique incontournable est l’apprentissa-ge de la chute. En effet, cette chute qui semble être pré-méditée pour le non initié, est d’une nécessité fondamen-tale pour préserver l’intégrité de celui qui chute (uke). Letravail de uke n’est pas aussi facile qu’on peut le croire etdoit développer l’intuition et la perspicacité. Uke doit avoir«le geste juste au moment juste», c’est à dire ne pas anti-ciper sur la chute et ne pas attendre le moment destructeurde l’action. Donc, je pense que cet apprentissage doit sefaire dès les premières séances d’Aïkido pour «protéger» cecorps que nous avons reçu.

Vous enseignez aux

Antilles, comment est

perçu l’Aïkido dans un

univers très imprégné

de compétition ?

L’absence de compétition en Aïkido a des avantagesmais aussi des inconvénients.

Les inconvénients sont certainement valables pour tous lesdépartements de France :-difficultés pour être reconnus par les médias (problème depromotion)-difficultés pour obtenir des aides des collectivités locales(problème financier)-considéré comme le dernier «petit» de la famille des ArtsMartiaux.Par contre, l’Aïkido est apprécié par les non violents, pourson côté non compétitif. Que ce soit aux Antilles ou enMétropole ceux-ci pensent à juste titre que l’Aïkido doitêtre de plus en plus présent dans notre société, où compé-tition scolaire et dans le milieu du travail, violence, délin-quance, non respect de soi et des autres augmentent dejours en jours.L’Aïkido doit nous permettre de canaliser correctement lestensions intérieures, les rivalités que nous avons. En effet,nous ne devons pas nous voiler la face : l’homme est fon-cièrement compétitif, mais avec la pratique et le tempsnous arrivons (si on le désire !…) à minimiser ce côté-là. Cet Art a l’honorable avantage d’harmoniser notre corps etnotre esprit.Comme disait O’Sensei : «l’homme est fait d’un corps etd’un esprit qui par définition est brillant, c’est le corps quiternit l’esprit, l’Aïkido dépoussière le corps».

Existe-t-il à votre sens

un travail de l’Aïkido en

dehors du dojo ?

La pratique de l’Aïkido dans le dojo n’est qu’un début. Ledojo est le lieu où l’on apprend la technique, le savoir-faire, le savoir-vivre. Nous devons appliquer tout ceci dansla vie de tous les jours.Si on prend l’exemple de la notion d’Irimi et de Taïsabaki,on peut noter qu’il nous arrive fréquemment d’alterner desattitudes directives avec celles qui sont plus souples.Dans le dojo nous sommes amenés à pratiquer avec desgens de différents sexes, âges, niveau technique, milieuxsociaux, ce qui développe des qualités de communication,d’échange, de convivialité et de tolérance. Il serait dom-mage que cet apprentissage ne se poursuive pas en dehorsdu dojo.

Vous avez également

des activités fédérales

importantes, quelles

sont-elles, et comment

arrivez-vous à concilier

le tout ?

Effectivement, depuis près de 8 ans, je suis responsable dela Ligue d’Aïkido de la Martinique.Au départ, mon objectif était de structurer et de dynamiserla Ligue. Je pense que j’ai réussi en parti ce but grâce à laparticipation active de tous ceux qui m’entourent et mefont confiance.J’avoue que concilier les activités administratives, l’ensei-gnement de l’Aïkido et ma vie professionnelle me deman-de beaucoup d’énergie et de temps, mais c’est pour labonne cause.Malheureusement, pour y parvenir je dois sacrifier ma viede famille, c’est un choix (pour le moment !... ).

entretien“La pratiquede l’Aïkidodans le dojon’est qu’undébut. Ledojo est lelieu où l’onapprend latechnique,le savoir-faire, lesavoir-vivre. Nous devonsappliquertout cecidans la viede tous lesjours...“

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Vous pratiquez en

Martinique, pensez vous

qu’il y a un Aïkido

«Martiniquais » ?

Non, pas du tout. Il n’y a pas d’Aïkido « Breton » ou«Marseillais». Les techniques restent les même puisquemalgré notre éloignement nous pouvons échanger avec dif-férents experts et nous avons aussi la chance d’avoir lavisite depuis 12 ans de Maître Christian Tissier qui fait untravail en profondeur dans notre département. Chaque année, nous organisons des passages de grade 1eret 2ème Dan dans notre région et régulièrement depuisquelques années des pratiquants vont passer leur 3ème et4ème Dan en métropole avec succès.Je dirais simplement que l’ambiance durant la pratique est

influencée par le climat du pays et par notre tempérament.C’est-à-dire que la chaleur ne nous incite pas à pratiqueren fin de matinée, les problèmes de déshydratation ne sontpas négligeables et notre tempérament « cool » et jovialpeut surprendre certains. Mais c’est là notre spécificité !…

En conclusion vous êtes

présidente, enseignante

mais avant tout prati-

quante d’Aïkido. Quels

sont vos projets pour

l’Aïkido en Martinique ?

Pour le cours terme, à la demande d’Ikeda Sensei duColorado (USA), nous aurons une rencontre exceptionnel-le entre deux experts de haut niveau à savoir MaîtreChristian Tissier et Ikeda Sensei lui même, les 8 et 10Décembre 2000.Et pour la 1ère fois nous invitons Bernard Palmier, D.T.Rde la région Ile de France.A moyen terme, nous prévoyons un voyage au Japon pournos licenciés.A long terme, nous souhaitons la construction d’un Dojodépartemental ou régional qui permettrait à toute la famil -le des Arts Martiaux de bénéficier d’une structure perma-nente pour toutes les grandes manifestations.Personnellement, je souhaite continuer à pratiquer et àpartager ma passion avec ceux qui le désirent. ❁

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itinéraireC’EST SUR DES TATAMIS DE JUDOQUE VOUS AVEZ DÉBUTÉ VOTREPRATIQUE DES ARTS MARTIAUX,COMMENT S'EST PASSÉE LA TRAN-SITION VERS L'AIKIDO?En effet j'ai commencé de prati-quer le Judo vers l'âge de 17 ansà Caen. A cette époque seul leJudo était connu et surtout entant qu'art martial Japonais,encore mystérieux. Ce n'étaitpas tout à fait le même ensei-

gnement qu'en ce moment. Il yavait beaucoup de techniquestrès intéressantes mais par lasuite, les plus dangereuses, ontété retirées de l'entraînementquand le Judo est devenu unsport de compétition plus qu'unart Martial. C’est vrai, le Judome plaisait beaucoup et je mesuis investi à fond dans la pra-tique, et un peu plus tard dansl'enseignement, (1er dan en 63 -2ème dan en 67 et 3ème dan en1971). J'ai pratiqué avec debons professeurs tel queL e v a n n i e r, Leberre, Pelletier,etc. J'ai passé mon Brevet d'étaten Juin 1968. Puis j'ai formé de nombreusesc e i n t u res noires aux ClayesS/Bois, dont certains et cer-taines ont enseignés à leur tour.Par la suite l'esprit de compéti-tion prenant le dessus sur lare c h e rche purement tradition-nelle du Judo, le Karaté com-mençant à se faire connaître, jeme suis inscrit aux cours deKaraté réservés aux professeursde Judo sous l'enseignement deM a î t re Hiroo Mochisuki, quipour moi représentait un stylede karaté très pur et très tech-nique. Le courant passait bien

avec Hiroo et d'ailleurs plustard nous nous sommes retrou-vés en Aïkido. Là encore, la compétitioncomme en Judo, prenant le des-sus sur la recherche techniqueet ayant atteint le niveau de 1erdan, je ne trouvais toujours pasla voie que je recherchais. C'est alors qu'un ami judoka meparla d'Aïkido. J'avais entenduparlé de l'Aïkido par mon pre-

mier professeur de Judo suiteaux stages dirigés par MaîtreM i n o ru Mochizuki, qui en1951 fut le premier à présenterl'Aïkido et par la suite parMaître Tadashi Abe. Ce profes-seur donc enseignait après lescours de Judo, quelques tech-niques d'Aïkido qu'il présentaitsous la forme d'un Jiu Jitsusupérieur. C'est alors que je mesuis présenté au club Sigrand à

Paris, ou enseignait MaîtreAndré Nocquet. Dès les pre-miers cours je fus séduit par sonenseignement et l'esprit qu'ildispensait. Tout en continuantd'enseigner le Judo, j'ai choisiquelques élèves Judoka et c'estainsi que j'ai commencé à fairec o n n a î t re l'Aikido autour demoi. Par la suite j'ai passé lerelais du club de Judo à mesélèves pour me consacrer uni-quement à l'Aikido.Compte tenu de mesbonnes relations avecles clubs de Judo dansles Yvelines, j'ai ensei-gné et développél'Aikido tout en conti-nuant de pratiquermoi-même à Paris.L'Aïkido s'est biendéveloppé dans cetterégion par les élèvesc e i n t u res noires quej'ai formés et qui sontenseignants mainte-nant 4ème et 5èmedan, Brevet D'État.Cela m'a valud'ailleurs d'êtremédaillé “Jeunesse etSport” et fait “Citoyend'honneur” des Clayes

s/Bois. Voilà donc en résuméma transition du Judo versl'Aïkido.

DE QUELS SENSEI RESSENTEZ-VOUS UNE INFLUENCE MAJEURESUR L'ÉVOLUTION DE VOTREAIKIDO ?En fait tous les professeurs dontj'ai suivi l'enseignement onte x e rcé une influence sur mapratique, tant technique que

philosophique, à des momentsdifférents. Le premier c'est biensûr André Nocquet qui fut cer-tainement le grand pionnierFrançais de l'Aikido et mêmeEuropéen. Il parlait beaucoup d’ O'Senseï,avec passion, et aimait nousm o n t rer ses photos avec leGrand Maître durant son séjourau Japon. Cela me manquemaintenant car hélas les

L ’ e n r a c i n e m e n t

D E L ’ A R TLa réelles é r é n i t équi se dégage deM a r i a n oA r i s t i n ,6ème dan,t é m o i g n ed’une maîtrise parl ’ A ï k i d oqu’il s’estforgé aufil dutemps dansune pratique àla foisp a s s i o n n é eet réalistedont ilévoque pournous lesens p r o f o n d .

marianoaristin

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anciens élèves de MaîtreUeshiba se font rares. Ensuiteet surtout à partir de la créationde l'UNA j’ai eu l'occasion defaire la connaissance et de tra-vailler plusieurs années avecM a î t re Tamura. Avec lui aussi,dès les premiers "contacts", j'airessenti autre chose, le "courant"est très vite passé entre nous, sarigueur et sa gentillesse ont faitque je me suis accroché àl'Aïkido dans des moments trèsd i fficiles de conflits de per-sonnes qui étaient loin de l'es-prit Aïki. Ensuite, MaîtreH i rokazu Kobayashi m'a beau-coup impressionné par sarigueur et la précision de sontravail aux armes, Jo et Ken.Puis Christian Tissier m'a appor-té également une forme d'Aïkidoqui me convenait parf a i t e m e n tdans le travail de contact et laprise en compte de Uke. Je nepeux pas oublier bien sur l’en-seignement de MaîtreYamagushi, certainement un desplus grands, hélas lui aussi dis-p a ru. Actuellement je pre n dplaisir de travailler avec MaîtreEndo. Cette variété d'experts àbeaucoup influencé m'a pra-tique dans son évolution.

L'ENSEIGNEMENT DIFFÈRE-T- I LF O N D A M E N TALEMENT D'UNSENSEÏ À L'AUTRE ?Ayant pratiqué avec plusieurs

Sensei, je me suis efforcé de tra-vailler suivant les explicationset les formes de chacun, defaçon à me remettre en cause àchaque fois. Comme vous le savez O'Senseidisait souvent que “chercher àm ' é g a l e r, à m’imiter n'off r a i taucun intérêt”. C'est peut-être pour cela quechacun des sensei, avec leurspersonnalités propres, dispenseun enseignement, un style, uneforme qui semble différente àpremière vue, mais quand onprend la peine d'étudier, d'ob-s e rv e r, on se rend bien vitecompte que les "techniques debase" sont les mêmes et qu'ellesn'ont pas fondamentalement dedifférences.L'enseignement peut lui être dif-férent, c'est normal et surtouttant mieux, mais l'Aïkido créésuivant les principes et la philo-sophie de O'Sensei reste fonda-mentalement respecté malgréson évolution.

EST-CE QU'IL VOUS ARRIVAIT AVECHIROKAZU KOBAYASHI DE PARLERDE L'ESPRIT DE L'AIKIDO TEL QU'ILL ' AVAIT REÇU DU FONDAT E U R ,QU'EN DISAIT-T-IL ?Je me souviens, surtout de lap re m i è re fois ou j'ai vu MaîtreKobayashi. C'était à Boulogneoù Maître Nocquet l'avait invité.J'étais très curieux de rencontrer

ce maître Japonais 8ème dan. Je crois que je suis arrivé le pre-mier, ou en tout cas un des premiers. Il était assis devant une petitetable, crâne rasé et petite mous-tache, impassible et impression-nant (tel l'officier Japonais dansles films américains).Très impressionné, étant dési-gné comme Uke, je me deman-dais à quelle sauce j'allais êtremangé ? Ce fut formidable, tantsa technique était pure, je mesuis demandé souvent si je netombais pas tout seul. Par la suite je n'ai jamais man-qué ses cours où il était assistéde son élève Enuki Inoué quiservait d'interprète.A partir de ce jour une grandepassion de l'Aïkido s'est mani-festée en moi. Je le suivais par-tout à chaque séjour en Franceet en Suisse. C'est avec lui quej'ai compris toujours plus le tra-vail du Jô et du Ken. Il venait àla maison et enseignait à mesenfants l'écriture japonaise,voulant même m'amener auJapon avec lui. J'ai dû choisirentre mon travail, ma famille etle Japon… je ne suis pas allé auJapon. Bien sûr il nous parlait beau-coup d’ O'Sensei et de l'Espritde l'Aïkido. Nous avions le pri-vilège, avec quelques amis, denous réunir au Dojo pour tra-

vailler et ensuite, il nous invitaità sa table. C'était lui qui faisaitla cuisine. Au cours de sesréunions, il nous racontait desanecdotes avec 0'Sensei. J'aibeau cherché dans mes souve-nirs, je n'arrive pas à expliquerexactement ce qu'il nous disait,sans doute parce que nousn'avons pas vécu ces momentsvécus par eux avec 0'Sensei.

LES REPÈRES DE LA COMPÉTITIONEN JUDO NE VOUS ONT-ILS PASMANQUÉS ?Bien sûr au début, étant encorejeune, la compétition me man-quait un peu, surtout une formede compétition qui permet de sesituer. Mais compte tenu de laplace de plus en plus importan-te de la compétition par rapportà l'enseignement plus techniquedu Judo, je me suis consacré àfond à l'Aïkido, c'est bien dom-mage car le judo est très riche àmon sens, et aussi passionnantque l'Aïkido.Physiquement j'y retrouvais ungrand plaisir car l'Aïkidodemande également une bonnecondition physique sans pourautant penser à la compétition.Et puis je voulais malgré toutf a i re partie des meilleurs enAïkido, et comme on n'a riensans se donner du mal, unecompétition avec moi-mêmeexistait en quelque sorte.

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IL N'EXISTE PAS NON PLUS DEKATA EN AIKIDO, COMMENT DOITS'ORGANISER POUR VOUS LA PRO-GRESSION TECHNIQUE ?Dans pratiquement tous les artsmartiaux il existe des kata, ainsiqu'une progression technique.C'est bien normal car c'est unmoyen de se repérer par rapportà des connaissances techniquesformelles, les katas représentantdans les plus part des cas, unenchaînement de techniquesimposées. En Iaï Do par exemple, toutesles formes, dégainer, couper,rengainer, etc. sont des kata.

En Judo et surtout en karaté il ya de nombreux kata. En Aïkido, Maître Nocquetavait créé des katas dans sonenseignement: kata à genoux,kata debout. Ces kata représen-taient les formes de bases descinq principes d'immobilisation.Je ne sait pas pourquoi il est ditqu'en Aïkido il ne peut y avoirde Kata. Peut-être parce quel'Aïkido dans l'esprit où il futcréé par O'Sensei est très diffici-le à manier et ne comporte pasde formes strictes, pourt a n tdans la forme d'interro g a t i o naux passages de grades "Dan" ilest imposé une présentation des

cinq principes d'immobilisationqui ressemble bien à des kata!Enfin cela peut se discuter.Quand à l'organisation de laprogression technique, elle estsurtout basée sur une nomen-c l a t u re des techniques exis-tantes en Aïkido. A la FFAAApar exemple, il existe une pro-gression technique qui a été éla-borée par certains hauts gradés;elle comporte donc une nomen-clature de techniques avec lestemps interm é d i a i res de pra-tique entre les kyu, ce qui per-met ainsi d'aider professeurs etpratiquants à se situer aux diffé-

rents niveaux. Bien sûr cetteprogression n'est pas à appli-quer de façon rigide.

VOUS PRATIQUEZ ÉGALEMENT LAVOIE DU SABRE, EN QUOI EST-CEFONDAMENTAL À VOS YEUX, LESDIFFÉRENCES DE STYLE S'ENTRE-CHOQUENT-T-ELLES PAS ?J'ai en effet pratiqué le Iaï Do etplus particulièrement la Sete Iaïjusqu’au 1er dan obtenu en1983, actuellement je pratiquesouvent seul. Ce qui m'a conduit à la pratique

du Iaï, c'est d'une part poura m é l i o rer mon travail auxarmes en Aïki Ken et d'autrepart la pratique avec un sabre(katana) est quand même diffé-rente qu'avec un Ken. La recherche en Iaï Do, c'estune précision dans le manie-ment du sabre, "Si votre coupeest correcte, le sabre siffle". Letravail des hanches, des bras,des épaules, le centrage dans lafaçon de dégainer, couper etrengainer, toutes ces formes quel'on recherche en Aïkido sont

très utiles et fondamentales.Quant aux différents styles deIaï Do, je ne suis pas un expertdans cette pratique et je nepense même que cela peut s'en-t re c h o q u e r, plus part i c u l i è re-ment avec l'Aïkido. D'ailleurs,moi-même, je ne respecte pasrigoureusement la technique duSete Iaï (qui a tendance à chan-ger souvent) car je l'adapte à marecherche en l'Aïkido.

PENSEZ-VOUS AUJOURD'HUI QUEL'AIKIDO PEUT SYNTHÉTISERTOUTES LES CONNAISSANCES DESBUDO ? Non, je ne pense pas. Il existeplusieurs Budo dont la plupartsont, ou plutôt, étaient destinésà détruire l'adversaire.

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Les diff é rentes écoles d'art smartiaux ou Budo, présententdes techniques différentes sui-vant que l'on utilise les armes,le corps, les mains, les pieds,etc. Aujourd'hui la plupart deces arts martiaux utilisent lacompétition pour déterminer unvainqueur. En Aïkido il n'y apas de gagnant ou de perdant.L'Aïkido se refuse à toute com-pétition, même s'il est à l'origineart martial, sans doute un peuparticulier. Ce serait plutôt àmon sens un Art, tout simple-ment. Bien sûr, ses principessont basés sur le Budo et ilp e u t - ê t re redoutable, mais lavoie est diff é rente. l'Aïkidoserait à l'inverse d'une synthè-se, plutôt une analyse desBudo.

OU SE TROUVE À VOTRE SENS LARÉELLE EFFICACITÉ DE L'AIKIDO,EST-CE DANS LA CAPACITÉ QU'ILPROCURE POUR AFFRONTER PLUSSEREINEMENT CERTAINES DIFFI-CULTÉS DE LA VIE ?Bien souvent à propos d’artsmartiaux on parle d'efficacité,dans le sens de savoir quel artmartial est le plus fort, ou quisera le plus fort dans un combat(judoka, karatéka, aïkidoka,boxeur, etc.). Chez un bon pra-tiquant d'Aïkido, si peut-être audébut il peut penser à cetteforme d'efficacité, par la suite, àun moment ou à un autre de sapratique, avec un acquis tech-nique et une recherche dans lavoie de l'Aïkido, il oubliera cettef o rme plutôt martiale. A cemoment là, le pratiquant auraatteint de grandes qualités. Sesactions aboutiront à des résul-tats utiles aussi bien dans sapratique que dans la vie, voilàla réelle efficacité de l'Aïkido.

VOTRE ENGAGEMENT POURL'AIKIDO EST TRÈS IMPORTA N T.QUEL SENS LUI DONNEZ-VOUS ? En général quand on a une pas-sion, on aime la partager, lafaire connaître, cela a été monp remier engagement dansl'Aïkido. Dès que possible etayant atteint une expérience etune technique suffisante, j'ai

commencé à l’enseigner. Par lasuite je me suis consacré à for-mer mes élèves et ouvrir desclubs. En décembre 1973, dansle cadre de l'UNA jai été dési-gné comme un des technicienshauts gradés de l'époque pourtravailler sur la "MéthodeNationale" au cours de stagesspéciaux et l'année suivantenous étions chargés de diffusercette méthode dans cinq inter-régions de France. Puis j’ai éténommé DTR de la Ligue Ile deFrance UNRS et membre duComité National des Gradés. Ces responsabilités je les aioccupées jusqu'à la création de la FFAAA ou là aussi j'aicontinué à assumer les mêmesfonctions. Quelques temps après j'aidémissionné du poste de DTRIle-de-France afin de prendreun peu de recul, avant d’être ànouveau sollicité comme DTRde Basse-Normandie responsa-bilité que j’ai quittée en 1998pour cause de déménagementdans le Sud de la France. A u j o u rd’hui, deux ans aprèsmon arrivée à Limoux, je suisDTR de la Ligue Languedoc-Roussillon. J'ai participé en tantque co-président, ensuite demembre, à la CSGA réunissant

les Fédérations FFAAA et FFABafin d'établir un règlement inté-rieur commun pour les grades"DAN", j'ai également étéamené à diriger des stages en Martinique, Guadeloupe,Guyane et Nouvelle Calédonie. Pratiquer, enseigner, avoir desresponsabilités fédérales sontdes activités enrichissantes etcomplémentaires. Je ne pra-tique pas exclusivement pourmon plaisir, mais aussi avec lapassion de transmettre ce quel'on a pu recevoir et surtout,l'enseignement demande peut-ê t re plus de rigueur et deréflexion tant au plan techniqueque relationnel avec les autres.J'espère donc continuer le pluslongtemps possible, tel est le sens que je donne à monengagement. ❁

itinéraire

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aïkido

SHOMEN (face du visage)

On attaque avec la main droite ou la maingauche.C’est la technique de frapper avec le tranchantde la main (TEGATANA) ou le poing (KEN).Puisque la respiration du ciel et de la terre et sapropre respiration doivent être la même chose,quand on bouge il faut frapper avec le tranchantde la main à qui on a fait atteindre l’unité IN -YO (positif - négatif).Quand l’ennemi vient vous attaquer de cettefaçon, si vous faites (chaque fois) face à lui avecun grand sentiment de l’envelopper dans votrecoeur, vous pouvez percevoir son mouvement etesquiver aussi bien à droite qu’à gauche. Deplus, une fois l’ennemi enveloppé dans votrecoeur, vous pouvez le guider sur le chemin quevous avez reçu du ciel et de la terre.Par exemple, si vous donnez à l’ennemi l’im-pression qu’il peut vous frapper, dans cet état,au moment où il vient vous attaquer, vous pou-vez le faire tomber en esquivant à gauche ou àdroite. Avec la transcendance de la vie et de lamort, dans n’importe quelle situation, même sion se trouve à 99% dans le domaine de la mortà cause de la pression de l’ennemi, il y a claire-ment la possibilité de trouver le chemin. Donc ilfaut s’entraîner en tenant compte de ces points.Dans les temps anciens, quand on étudiait l’artde la guerre, par comparaison, on s’entraînaitconstamment sur un tatami de petite superficieavec l’énergie du ciel et de la terre, avec la voiepour apprendre la respiration de la bataille réel-le. Dans ce cas-là, gardez la distance conve-nable. Cela correspond bien au principe de SUIGETSU (eau et lune) dans le Kendo (l’art dusabre japonais); c’est-à-dire prendre la distanceavec l’ennemi, l’eau placée entre (dans le cas oùl’ennemi ne croise pas encore).Autrement dit vous vous faites face mutuelle-ment en mettant une distance corporelle et spi-rituelle entre vous et lui. Si l’ennemi veut vous

attaquer avec le feu, vous vous protégez avecl’eau. Quand vous incitez l’ennemi à vous atta-quer, vous vous déplacez avec l’eau qui enve-loppe tout le temps votre corps. Le château-fortancien avait été construit sur le même principe:avec le fossé, on le considérait enfin comme unvrai château-fort et autour il y avait de l’eaupour que les ennemis ne puissent pas attaquer.Dans le cas du corps humain, si l’ennemi vientvous attaquer, vous ouvrez avec l’eau; doncvous n’êtes pas attaqué.Dans le cas du château-fort, si celui qui le pro-tège n’est pas fidèle et sincère (MAKOTO), lechâteau capitule. Mais dans la stratégie japo-naise, l’entraînement intense de BUDO, c’estpour mettre ce genre de château dans le corpshumain, c’est pour construire un château-fortvivant par un homme vivant. Dans le monde,toutes les choses fonctionnent comme cela. Sivous regardez le Japon, il se compose de châ-teaux-forts naturels entourés par la mer pourempêcher l’armée des démons d’entrer et d’atta-quer. Pour le défendre chacun construit sonchâteau vivant et avec cela il faut consolider lechâteau-fort (de la nation). C’est cela l’entraîne-ment intense de BUDO.

Si vous regardez le monde entier, il n’est pasécrasé grâce à l’eau qui le compose. A uneplus grande échelle, les icebergs l’entourent.Quant à la terre, elle est protégée par une gran-de défense naturelle. Une défense aussi a étéétablie pour l’univers. Donc chaque pratiquantde BUDO s’entraîne pour bien protéger le grandchâteau-fort de la Grande Nature gouverné parles divinités (Kami) et pour construire un plusbeau château. Soit frapper, soit être frappé; aveccet esprit, il faut faire avec une respiration quicorrespond à cette vérité. Si vous avez bienappris cela, l’intelligence, la compassion et lecourage sortent (apparaissent). et cela devient levrai et unique YAMATO DAMASHII (l’âme duJapon) et votre corps entier devient comme un

sabre et vous pouvez atteindre l’état de béatitu-de. Tous les BUDO peuvent construire une bellenation spirituelle dans le corps par étapes, deSATORI en SATORI. A grande échelle, nouspouvons défendre notre nation et à petite échel-le, nous défendons notre corps.Finalement c’est l’entraînement pour polir l’âmedu Japon (YAMATO DAMASHII) et c’est aussil’exercice ascétique de IWATO BIRAKI (ouver-ture de la Porte du Rocher par la Déesse duSoleil dans la mythologie japonaise).Comme lecoeur humain se charge d’eau et de feu, avec ceprincipe de eau - feu et de IN -YO, si l’ennemivous attaque avec le KI, vous frappez avec le KI;s’il vient avec l’eau, il est heurté par l’eau; avecle feu, il est attaqué par le feu; l’important est des’entraîner intensément (mot à mot: de fairel’entraînement intense) en pensant à la guerrechimique (scientifique) moderne.

YOKOMEN (côté du visage)

YOKOMEN: frapper avec le tranchant de lamain le côté du visage de l’ennemi en coupantvers le bas ou bien en coupant en diagonale àpartir de son épaule. En connaissant le mouve-ment de l’ennemi, incitez son KI et en reculantlégèrement la jambe gauche, dispersez son KI eten ne laissant pas échapper cette occasion, avecle principe IN - YO (eau - feu), comme si vousattaquez sans relâche, saisissez en tirant versl’avant gauche le poignet droit (ou gauche) del’ennemi. Ensuite ajoutez la main droite sur lasaisie et avancez largement la jambe gauche enpivotant vers la droite et projetez l’ennemi versl’avant droit avec la respiration IN - YO. On uti-lise cette technique dans la situation de guerreoù justement l’avant-garde de l’ennemi et lavôtre se heurtent et où la principale force del’ennemi passe sur votre flanc gauche et vousattaque de face et du côté gauche. Donc, exac-tement comme avec un sabre, en coupant deface vers la gauche, avancez en même temps

Sur la fin de son existence, Morhei Ueshiba aimait tenir des c o n f é rences dans lesquelles il exposait sa conception du mondeautant que celle de l’art martial qu’il avait créé. Tout s’imbriquait,l’esprit des budo, celui des techniques, les auditeurs présents restés fascinés par la lucidité du fondateur de l’Aïkido. En 1932,Morihei Ueshiba avait supervisé l’édition d’un livre Budo Renshu ,dans lequel il faisait déjà part sous forme de poèmes de sa conception philosophique : “L’Essence des Techniques”, dont voiciquelques extraits.

LA F O R M E ET LE FOND

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avec votre troupe d’élite vers l’ennemi quimenace votre aile droite et ensuite en attaquantles troupes d’élite de l’ennemi détruisez sa forcedroite (qui menaçait votre aile droite). C’est àpartir de cette stratégie que le mouvement deYOKOMEN se pratique tous les jours sur letatami; en somme, cette stratégie s’appliqueaussi bien au moment de la rencontre avec votreennemi que pendant la marche. C’est la straté-gie qui utilise habilement les conditions topo-graphiques et matérielles. A partir de cela il y ala stratégie divisée en : JO-DAN, CHU-DAN,GE-DAN et KU DEN (transmission orale) maisil faut enseigner cela pendant l’entraînement.

Dans le cas de la méthode du sabre (KENPO),un point de détail : en reculant la jambe droite,prendre la garde HASSO et quand l’ennemicoupe vers le bas, en pensant bien au principede SUI GETSU (eau - lune) couper tout droit

pour l’empêcher d’utiliser son sabre. Dans lapratique de l’art du sabre, on apprend aussi, dela garde HASSO, la manière de couper vers lebas à gauche; en même temps la manière decouper du bas vers le haut à droite en avançantla jambe gauche et aussi on apprend à couperl’ennemi de derrière en tournant le corps. Lestechniques de frapper en YOKOMEN ont étéfixées pour apprendre ces quatre techniques desabre (KEN).

KATA (épaule)

Il est facile de saisir l’épaule de la force militai-re en réserve distraite, mais il est très difficile dela saisir après le début de la bataille. Donc sai-sir l’épaule avec la main gauche ou droite enaveuglant l’ennemi.C’est le mouvement. Quand vous êtes saisi àl’épaule, en profitant de cette occasion, avec lamain gauche, balayez le poignet de l’ennemipour l’empêcher de vous donner un coup auxyeux. Et s’il retire, à cette occasion avec la maindroite frappez son visage et avec la main gauchedonnez un coup au plexus (et faites-le tomberen arrière droit).Pour cette technique guerrière (BU JUTSU) ilfaut faire spécialement attention d’unifier com-plètement le coeur (KOKORO), le corps et laforce. La force est l’unité du corps et du coeurqui doivent ensemble fonctionner.

Si l’ennemi saisit rapidement votreépaule avec la main gauche entirant vers lui et en frappant votretête, il faut tout de suite lui donnerun coup sur son visage avec le poi-gnet droit, balayer sa main droiteavec le poignet gauche et saisir àdeux mains son poignet dro i t ,avancer immédiatement la jambegauche et le projeter vers l’arrièreen tournant le corps (habituelle-ment la gauche est YO et la droiteest IN, mais dans ce travail c’estinversé.).Depuis les temps anciens, les artsm a rtiaux (BU JUTSU) ont ététransmis de divinités (Kami) àl ’ E m p e re u r, de l’Empereur auxchefs d’état-major. C’est ce qu’in-diquent les mots anciens.En demandant de l’aide aux divi-nités (Kami) pour appre n d re leprincipe de la composition detoutes les forces par les facteurs :mobiles - immobiles, fondus -figés, tirés - détendus, divisés -combinés, vous exprimez avec lecorps dans l’entraînement quoti-dien ce principe dans lequel vousavez mis votre âme et en entraî-nant bien le corps, à ce moment-

là, pour la première fois, cela devient du BUDO.Quand votre ennemi vient saisir votre épaule, ilfaut que vous fassiez la technique en pensantqu’il a l’intention de vous couper de l’épaulevers le bas en diagonale à partir de la gardeHASSO, le sabre au-dessus de la tête ou bienqu’il a l’intention de couper votre jambe.D ’ a b o rd quand l’ennemi vient couper votreépaule à partir de la position HASSO ou de laposition DAIJODAN (très haut au-dessus de la

tête), avec l’esprit de l’épaule elle-même, invitezle sabre de l’ennemi et en avançant la jambedroite; en même temps, faites-le tomber (en lefrappant) ou bien faites-le tomber en retirant lajambe gauche.Autrefois, dans les techniques de sabre, il yavait une stratégie: en se laissant couper lapeau, on coupait la chair de l’ennemi; en se lais-sant couper la chair, on lui coupait les os.C’est une stratégie que de couper la chair del’ennemi, en même temps que de se laisser cou-per la peau tout en restant calme sous sonsabre; mais en revanche, de nos jours, on regret-te d’être coupé, même la peau.De se laisser couper, même la peau, c’estcomme se blesser (soi-même) et se mettre endanger, donc il ne faut pas le faire. Vous devezvaincre l’ennemi sans blesser votre corps; c’est-à-dire que vous pouvez vaincre l’ennemi sansvous blesser, en le guidant avec le coeur .Donc il faut vous entraîner et pétrir votreBUDO pour arriver à ce que guider équivaut àfaire tomber. La méthode de se laisser couper lapeau pour couper la chair de l’ennemi est unetechnique d’expert; mais c’est très dangereux;donc ce n’est pas un art martial que les japonaisdoivent pratiquer. En temps de guerre, il estdangereux d’anéantir les ennemis en sacrifiantmême quelques soldats. Le vrai BU JUTSU c’estde vaincre l’ennemi sans avoir un seul blessédans sa propre force armée.Mettez-vous toujours dans une position sûre etvictorieuse et battez l’ennemi; autrement ditarrivez à faire obéir l’ennemi sans un seul soldatblessé.Cette décision est la plus importante dans l’en-traînement de BU JUTSU.Plus encore vous devez suffisamment vousentraîner pour n’offrir aucune ouverture à l’en-nemi qui lui donnerait l’occasion de vous atta-quer. Quand l’ennemi saisit votre épaule, frap-pez son visage, avancez d’un pas la jambegauche; saisissez son poignet droit et faites-letomber en tordant. Cela doit se faire avec le tra-vail du coeur . Parce que le coeur est incarnédans le corps, ça se passe comme si c’était lecoeur . C’est pétrir le corps, mais en réalité c’estpétrir le coeur.Quand l’ennemi veut saisir et tirer votre épaule,parce que vous faites avec le coeur, il profite decette occasion et il pousse votre épaule; ensomme le BU JUTSU est l’expression du coeur.Au moment où l’intention de tirer l’épaule semanifeste dans le coeur de votre ennemi, ce quiest important est que vous ayez déjà compriscette intention; et avec le coeur guidez l’ennemipour lui faire saisir votre épaule.C’est un des éléments des arts martiaux; si vouscomprenez cela, il est facile de vaincre un enne-mi. Mais cela ne sert à rien si vous comprenezcela seulement avec le coeur. Il faut comprendre

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aïkidoce principe avec le corps et il faut le réaliser.C’est ça l’entraînement de BU JUTSU.Dans le BU JUTSU il y a les cris : EI - YA - TO -HA etc. Ce ne sont pas seulement ces quatrecris; il y a sans doute autant de cris que de motsque les japonais peuvent sortir.L’important est qu’avec la respiration du ciel etde la terre, la voix, le coeur (KOKORO) et lerythme s’unifient; cela devient le KOTODAMA;ce dernier devient une arme qui sort et de pluscela doit s’unifier avec le corps. Après cette pos-sibilité d’unification de la voix, du corps et ducoeur une technique se réalise pour la premiè-re fois. L’entraînement de BU JUTSU est depétrir, consolider, polir encore et encore la gran-de force que nous avons grâce à l’unificationentre l’âme et le corps.Si vous vous entraînez ainsi, vous comprenez lamanière d’inciter votre ennemi à vous couper etle grand esprit du BU JUTSU du monde entier

se réunit dans votre lieu d’entraînement, dansvotre corps et dans votre coeur. Plus vous pétris-sez ce grand esprit, plus l’esprit de BU se réunitet enfin une grande colonne de BU JUTSU seconstruit.Les âmes de tous les experts et maîtres anciens,YAGYU JUBEI, TSUKAHARA BOKUDEN etc.viennent se réunir; de plus, grâce à la bénédic-tion des Kami, tout le KI de BU JUTSU vient sej o i n d re. Donc consacrez-vous entièrement àvotre entraînement en comprenant bien cesprincipes ci-dessus.Il faut unifier à travers l’entraînement quotidienl’âme des mots donnée aux humains et le corpsne faisant qu’un avec la respiration du ciel et dela terre. On coupe avec le son EI - on reçoit avecle son YA - on s’écarte avec le son DO .Dans le cas où les deux personnes ont la mêmeforce et aucune ouverture, elles peuvent s’écar-ter avec DO; mais si l’un a une ouverture, il estcoupé avec EI et YA.Autrefois de cette manière, avec EI -YA on s’af-frontait de près; avec DO on s’écartait et de nou-veau avec EI- YA on se nouait.

Ainsi répétait-on l’entraînement pour ne pasavoir d’ouverture réciproquement. Si vous répé-tez de cette façon l’entraînement avec beaucoupd’application, quand vous faites face à votreennemi vous voyez déjà sa tête tomber par terresans avoir encore rien fait. Et si vous faites unetechnique dans cette direction, vous pouvez leprojeter avec plaisir.Il faut vous entraîner en croyant que les tech-niques vont devenir ainsi si vous vous entraînezavec application…

LE VRAI BUDO SE PRATIQUE POUR S’ENTENDRE.

Il faut s’entraîner quotidiennement pour que leschoses qui apparaissent sur la terre et leur espritfassent corps et s’unissent. Si votre ennemi vientsaisir votre poignet, reculez la jambe gauche entenant la main de l’ennemi qui allait saisir votre

poignet; guidez-le et avecl’autre main, frappez soncou vers le bas. Dansl’enseignement chinois,la mort signifie la fin del’être humain. Au Japon,en revanche on penseque la mort ne signifiepas l’arrêt de l’être; deplus (après la mort), c’estflorissant. Vous devez décider deréaliser votre pre m i è reintention. Part i c u l i è re -ment les gens qui prati-quent le BUDO doiventbien comprendre le prin-

cipe qu’après la mort, la vie continue.Le BU JUTSU japonais reproduit tout l’ensei-gnement du ciel et de la terre. Par exemple, sivous êtes entouré par d’innombrables lancesqui avancent vers vous, vous faites comme sic’était une seule personne. C’était une erreurdes anciens d’utiliser les poteaux ou les arbresqui étaient derrière eux comme petits boucliers.Prenez le coeur de l’ennemi qui avance versvous pour bouclier et restez debout face à lui;entrez au centre des lances qui vous attaquentet avec la méthode de changer la place du corps,allez dans une zone sure, sain et sauf en rom-pant l’encerclement. Ainsi même si vous êtescomplètement entouré par des ennemis, avec laméthode de IRIMI-TENKAN, traitez les enne-mis dans une attitude gagnante.Dans les anciennes paroles chinoises, il y a l’ex-p ression «je meurs pour quelqu’un que jeconnais ». Mais c’est une pensée étrangère et cen’est pas l’esprit japonais. Peut-être est-ce ainsien Chine. Mais au Japon votre corps est à vouset en même temps il n’est pas à vous; votrecorps a été donné par les divinités (Kami), c’est-

à-dire votre corps est à l’Empereur; puisquevotre corps lui appartient, vous ne pouvez pasvous tuer comme vous voulez. Donc le fait depouvoir mourir pour quelqu’un qui vousconnaît ne correspond pas à l’esprit japonais;c’est une pensée chinoise venue avec le confu-cianisme.Par conséquent même si quelqu’un ne meconnaît pas, je dois le servir de tout mon coeur,de toute ma sincérité même si cela aboutit à mamort pour l’Empereur. Donc il faut faire atten-tion de ne pas se blesser, même seulement sonbras, tant qu’il peut servir comme bras. Mêmecette partie de l’enseignement apparaît dans leBU JUTSU japonais.Le but de l’entraînement de BU JUTSU est devaincre l’ennemi; donc comprenez bien ce prin-cipe et faites l’entraînement en l’incarnant. Vousdevez combattre contre de nombreux ennemiscomme s’il n’y avait qu’une personne et contreune personne comme s’il y avait beaucoup d’en-nemis.Traitez une personne comme dix mille etessayez de ne pas donner d’ouvert u re .L’entraînement de BU JUTSU, ce n’est pas seu-lement la coupe mutuelle entre une personne etune personne; c’est la pratique pour la fonctiongouvernementale de l’Univers.Il est nécessaire dans l’entraînement d’établirdans le corps la sincérité de l’âme du Japon(YAMATO DAMASHII) qui n’a aucune ouvertu-re pour vaincre avec le coeur les ennemis engarde : JO-DAN (haute) - SHU-DAN (moyenne)- GE-DAN (basse), devant, derrière, à gauche, àdroite avec la vraie méthode de IRIMI TENKANd’Aïki en y mettant votre sincérité. Dans n’im-porte quel moment extrêmement grave, même sile monde entier devient votre ennemi, quandvous faites face vous avez besoin de cette tech-nique du coeur. Ne soyez pas imprudent.Il s’agit de construire le coeur du Kami dans lecorps humain. Donc il faut d’entraîner avec per-sévérance et approfondir l’entraînement encoreet encore pour que la lumière éclaire l’obscurité.Dans les livres anciens sur les secrets de l’art,on écrit « la lumière du ciel pénètre sans qu’ons’en aperçoive quand on ouvre la porte coulis-sante. Le BU JUTSU doit être comme cela ».Mais ce n’est pas ça. La lumière doit pouvoiréclairer en traversant même la porte, même lesmurs, même les rochers et même n’importequelle chose sinon il est très difficile de dire quec’est le BU JUTSU japonais…

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mon propos ne sera pas, comme onpourrait s'y attendre, d'expliquer lestenants et aboutissants de cette

tradition, ce qui équivaudrait à vouloir fairele point par simple curiosité sur un objectifspécifique, totalement irréaliste, ce qui resterait sans suite et incohérent. Il n'y a pas d'explication traditionnelle nirationnelle; des mythes soigneusemententretenus, brouillent la perception de l'occidental, les japonais se complaisent àsignaler que le Japon est le pays du Mujun,la contradiction, ceci est un des exemplestypes qui vous fait entrer dans un universinsaisissable.

UNE DIMENSION ET UNE CULTURE INACCESSIBLE "L'ÉTAT DE NATURE"

Comme dans toute civilisation, le caractèredes individus est forgé par son éducation,son passé, ses habitudes. Avant de s'aven-turer plus loin, il est bon de préciser, que latradition japonaise ne peut se comprendrequ'en sachant que la source remonte à laChine, l'Inde et le Tibet. Tout ce qui échoue sur les rivages du Japonest au cours des jours, repensé, macéré,assimilé et devient le bien propre desJaponais, mais rendons à César ce quiappartient à César, les Japonais sont les asde la récupération et de la macération.

Ils ont su, plus que quiconque créer unehiérarchie, dans laquelle on voue à l'ancienun respect absolu. Cependant cette hiérar-chie n'a pas de sommet, elle est sans ins-tance suprême dont le rôle serait de trancher, elle est suivant une expression"TO PASS THE BUCK", mettre la responsa-bilité sur le dos de l'autre. Ce qui signifieaussi, prends toi en charge et prends encharge solidairement le but fixé. La tradition, nous la rencontrons dans toutce qui touche l'art, et plus particulièrementle Budo Japonais, l'Art Floral, le Thé. Le Kyudo, comme les autres disciplines duBudo, subissait après la dernière guerremondiale, un changement, particulièrementdans la technique; s'inspirant du passé ilscréent après bien des hésitations, un systè-me simplifié mais vide de l'essence et ducérémonial des anciennes écoles. Ceci biendivulgué, allait grâce aux apologistes étran-gers, contribuer à répandre des opinionsfavorables au système, ce qui était suffisant. Le Japonais se ressent d'une dimension spi-rituelle, inaccessible aux étrangers, doncd'une culture et d'une tradition hors d'at-teinte des étrangers. Ce qui ne facilite pasles choses, car là, quoi qu'on fasse, la spé-cificité de leur pensée est inviolable. Àmoins de devenir japonais et d'entrer dans"l'État Famille", ce qui impliquerait unetotale impossibilité de vivre, hors du Japon,vous obligeant à couper vos racines et àrester malgré tout sur le pourtour.

Cependant, si l'on connaît vraiment et res-pecte les coutumes et les institutions, sanssurtout vouloir les rentrer dans le modèleoccidental, la petite porte de la traditionpourrait s'ouvrir; mais si avide que voussoyez, le vent de l'interprétation et du raisonnement la refermerait rapidement. Il ne nous reste donc plus, ce qui n'est pasune vertu occidentale, "Une invraisemblablepatience", pour atteindre l'objectif mystérieux, de la tradition Japonaise.

Jacques Normand

SOSM, section kyudo

- 14, rue Censier,

75005 Paris

- Tèl : 01 69 40 91 41.

l ’ i n s a i s i s s a b l e t r a d i t i o nj a p o n a i s e

kyudo

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aïkibudo

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Dans le Japon médiéval, la clas-se des Bushi était seule auto-risée à détenir des armes, et

les samouraï étaient porteurs enpermanence, et selon leur rang etles circonstances, d’une ou plu-sieurs armes blanches. Le DAISHO(KATANA, WAKIZASHI et TANTO)était le symbole de leur devoirs etde leurs droits. Ils vivaient par lesabre et mouraient par le sabre.Nécessité vitale à pro p re m e n tparlé, la maîtrise de cette arme etde l’ensemble de celles présentes

sur les champs de bataille, impli-quait un entraînement intensif,soutenu, varié, leur permettant dec o n n a î t re leur maniement pourmieux pouvoir les utiliser et s’endéfendre. C’est pourquoi la plupartdes écoles traditionnelles d’Art sMartiaux ont inclus dans leur pro-gramme d’enseignement lesdiverses armes en vigueur à leursépoques, ainsi que le principe detravail efficace contre ces armes àmains nues. La logique qui prédo-minait en l’espèce était que l’expert

en KOBUDO devait pouvoir sup-pléer avec succès l’impossibilitéd’utiliser l’arme de prédilection etsortir en vie d’une confrontationtoujours possible.De ce souci de complémentarité etd’efficacité découle la logique pro-fonde de la pratique AIKIBUDO,avec ses composantes historiquestraditionnelles et le lien étroit, pourne pas dire intime, qui relie les dif-f é rentes pratiques existantes enson sein. Ce souci de réalisme etd’efficacité totale qui provient en

droite ligne de l’utilité historique(DAITO RYU AIKIJUJUTSU) sere t rouve dans les pratiques del’école TENSHIN SHODEN KATO-RI SHINTO RYU ou du YOSEI-KAN SHINTO RYU, et reste d’ac-tualité dans la pratique évolutivecontemporaine ; la complaisance àun certain degré et l’absence derigueur technique ne sont pas demise en AIKIBUDO, et entraînenti rrémédiablement une ripostemesurée mais précise dans le cadredu KAESHI WAZA.

1° / LA PRATIQUE DUKOBUDO :

La pratique des armes tradition-nelles est un impératif à la foistechnique et moral au sein de lapratique AIKIBUDO, ce que le pra-tiquant aborde au travers de l’en-semble des écoles historiques quesont le DAITO RYU AIKIJUJUTSU,le TENSHIN SHODEN KAT O R ISHINTO RYU et le YOSEIKANSHINTO RYU.

Au travers de l’école KAT O R ISHINTO RYU, le pratiquantd’AIKIBUDO découvre l’enseigne-ment complet d’une école de sabredu XVème siècle, l’une des plusanciennes et des plus prestigieusesde l’ancien Japon.. Le travail dusabre (KENJUTSU) est complétépar ceux du bâton de 1m80 (BOJUTSU), de la lance fauchard ecomposée d’une hampe à l’extrémi-té de laquelle est montée une lame(NAGINATA JUSTU) avant de pas-ser au sabre court (KODACHI) et

aux deux sabres simultanément(RYO TO) puis à l’utilisation de lagrande lance de 2m50 (YA R IJUTSU), ainsi qu’au IAI JUTSU oul’art de sortir son sabre en coupant.Le travail se fait sous la forme deKATA ou exercice imposé conte-nant la quintessence de l’enseigne-ment du Maître fondateur, IIZAZACHOISAI IYENAO et de ses suc-cesseurs. Cette infime partie duprogramme occupe toutefois le pra-tiquant jusqu’à son grade de 6èmeDan. Dans le cadre de l’école YOSEI-KAN SHINTO RYU, le pratiquanttouche du doigt une mise en appli-cation pratique de ses connais-sances au sein d’exercices réalisésen KUMI TACHI (avec partenaire),avec un souci de réalisme et d’au-thenticité, sans toutefois se départirdu contrôle et de la maîtrise impo-

sées par l’utilisation d’arm e sréelles. Le travail aux armes fait référenceaux combats entre samouraï sur lechamp de bataille, en arm u re sYo roï : l’arm u re japonaise étaitconstituée de petites plaques élé-mentaires de protection rattachéesentre-elles par des cordelettes pouren composer les différentes partiesque le samouraï enfilait successive-ment. Il faut remarquer ici que lespoints vulnérables de ces armurescorrespondaient aux points d’arti-

LE LIEN ENTRE PRAT

AUX ARMES ET A MAI

Maître Alain FLOQUET définit l’AIKIBUDO comme “un Art MartialTraditionnel, sophistiqué et pragmatique, particulièrementadapté vers la défense, qui ne saurait être ce qu’il est, s’il n’étaitétudié en réponse à des attaques précises, sincères, réelles etvariées, issues des Arts Martiaux anciens et modernes”.

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culations du corps humain (cou,épaule, coude, poignet, hanches,genoux, chevilles ), offrant ainsi uncompromis intéressant entre pro-tection et mobilité du combattant,tout en ne laissant que peu depoints de faiblesse susceptibles defaire l’objet d’une coupe ; aussi, lepratiquant d’AIKIBUDO commen-ce-t-il sa pratique des armes parl’étude des points de frappes élé-mentaires précis de cette armureimaginaire, à l’exclusion de touteautre partie du corps.P a rtie intégrante du pro g r a m m eAIKIBUDO, le KOBUDO permetune approche complémentaire dela notion de combat. Le dangerapparaît quelque peu différent bienque tout à fait réel, et le risque dep re n d re un coup de BOKKEN(sabre en bois) puis l’appréhensiondûe au travail avec l’ensemble des

armes permet une concentration etune mise en situation réaliste plei-ne et entière du pratiquant. Parailleurs, la notion de distance (MA-AI) et celle de la nécessité des TAI-SABAKI transparaissent immédia-tement, laissant le pratiquantdevant ses pro p res doutes, sespropres appréhensions, ses proprespeurs... Il se trouve alors en situa-tion réaliste d’apprentissage pro-fond, retrouvant alors les véritablessensations du combat , si difficilesà approcher par ailleurs...

2° / LA CORRESPON-DANCE ENTRE LE TRAVAIL AUXARMES ET AMAINS NUES :

Il faut préciser ici que l’ensembledes logiques de travail et des tech-niques employées aux armes sontdirectement transposables dans lecadre de la pratique manuelle. Lemême souci de danger lié à l’armese retrouve dans le risque d’atémi,les mêmes formes d’attaque sere t rouvent sur des points simi-laires, tant par des coups que desp ressions douloureuses (KYU-SHO). Seule la notion de distance(MA-AI) diffère, non dans la dyna-mique de travail, mais dans l’adap-tation nécessaire aux distances dela confrontation manuelle : la maî-

trise des TAI-SABAKI s’avère fon-damentale dans la sortie de l’axed’attaque de SEME et dans sa miseen déséquilibre lors du KUZUSHI,l’importance de la notion de vigi-lance (ZANSHIN), le dangerpotentiel des attaques et le risquede réactions de SEME (KAESHIWAZA) demeurent primordiaux etce tant dans une confro n t a t i o nancestrale en arm u res tradition-nelles que dans un contexte plusmoderne en keikogi... Cette correspondance intime des

pratiques aux armes etmanuelles transparaîtdans chacun desaspects du programme.Le kata SHIHO-NAGE /SHIHO-GIRI (niveau1er Dan) fait le parallèlee n t re la technique duSHIHO-NAGE et le tra-vail de coupe au sabred’un adversaire enarmure féodale. Le GENRYU NO KATA (niveau3ème Dan) présente latransposition symé-trique précise et fidèledes principes fondamen-taux tant de coupes aus a b re que de pro j e c-tions. La stratégie du combat àmains nues rejoint direc-tement celle du duel auxa rmes, car les deuxadversaires (partenairesde nos jours ) sont surun pied d’égalité en cequi concerne leurs pos-sibilités d’actions et leurrisques, qu’ils soient enarmure traditionnelle ouen simple keikogi. Ainsi,dans le combat aus a b re, nous pouvonsconstater que la victoirerepose sur la rapidité àcouper efficacement l’undes points de défaut del’armure portée par sonopposant. Ces pointscorrespondants, commenous l’avons vu plusavant, à des points d’ar-ticulations, il s’ensuitune incapacité physique pour leblessé qui se termine irrémédiable-ment par sa mort. Dans le combatmanuel, le danger potentiel corres-pond à l’un de ces mêmes pointsqui sera attaqué diff é re m m e n tselon que l’adversaire sera ou nonporteur d’une protection ; en l’ab-sence d’armure, il sera possible deporter directement un ou plusieursatémi en sortant de l’attaque deSEME avant de se décaler pourporter une technique. A l’inverse,les atémi pourront être avantageu-sement remplacé par des points depressions douloureux (KUYSHO)ou des blocages articulaires dans le

cas d’un adversaire porteur d’unearmure ancestrale.

Nous pouvons constaterune parfaite symétrie entre lesphotographies illustrant le travailau sabre et celui à mains nues de laprésente page : les distances degarde (KAMAE) sont adaptées à laprésence ou non d’une arme, lacoupe de KIRI KOMI au niveau ducou (OMOTE YOKO MEN UCHI)correspond à l’attaque de SEME auniveau de la tempe de TORI. Cedernier sort de la même façon del’axe d’attaque en IRIMI et porteselon le cas une coupe au niveaudu poignet ou un atémi au niveau

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ATIQUE

AINS NUES

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temporal. Il enchaîne alors tantôtpar une coupe au niveau de laceinture (DO UCHI) tantôt par unesaisie du bras de SEME et un tra-vail, par le biais de ce membre , demise en déséquilibre de celui-ci. Ilpeut alors terminer cet enchaîne-ment technique soit par une coupefinale de la tête (KUBI OTOSHI)soit par une amenée au sol enSHIHO NAGE suivie d’une contrô-le final en osae-waza par une luxa-tion du bras (UDE KANSETSU),avant de terminer par un atemid ’ e x p ression martiale. Bien sûr,cette fin correspond à l’aspectancestral et traditionnel qui voulaitqu’un homme tombé à terre soitconsidéré comme mort ou allantmourir. Il n’était pas possible, dansle fracas des combats, d’hésiter etde laisser une quelconque possibi-lité de contreprises (KAESHIWAZA)... De nos jours, cet atemirappelle l’origine de notre écoletout en conservant le caractèremartial et l’importance de la notionde vigilance à tous les instants(ZANSHIN). Il reste particulièrement importantde conserver à l’esprit le caractèreprofondément utilitaire de cet artmartial héritier des pratiques guer-rières japonaises en vigueur sur leschamps de batailles, pour ne pasrisquer de tomber dans une pra-tique dénaturée, sans réalisme.

3° / LE TRAVAIL SPECIFIQUE DEBUKI DORI :

Le travail de BUKI DORI contre lapanoplie des armes del’AIKIBUDO est une composantedu programme abordée dès le 2èmedan. Il faut ici préciser que la maî-trise des armes du KOBUDO profi-te directement dans cette partie duprogramme, dans la droite logiquedes enseignements traditionnels.Cette connaissance précieuse per-met donc directement au prati-quant de pouvoir concevoir lesripostes et les limites de son travailcontre un agresseur porteur de cesarmes. Ainsi donc le pratiquant setrouve projeté dans une dimensionparticulièrement réaliste, puisqueSEME est supposé maîtriser lemieux possible l’arme utilisée pourl’agression. Le souci d’authenticitése retrouve alors tant dans le carac-t è re vraisemblable de l’attaqueconsidérée qu’au niveau larecherche d’une solution techniqueefficace. Seule la connaissance laplus parfaite possible de l’utilisa-tion de ces armes permet de pou-voir se sortir en vie d’une confron-tation armée, que l’on soit porteurou non de l’une de ces armes. Onretrouve ici la logique qui prédomi-nait dans l’ensemble des princi-

pales écoles traditionnelles d’ArtsMartiaux Japonaises..Les règles du combat aux armes setranspose directement dans le tra-vail de BUKI DORI. Les déplace-ments seront les mêmes, l’utilisa-tion des TAI-SABAKI, la notion dedistance et donc de ZANSHINseront adaptés à l’arme utilisée parKIRI KOMI, pour ne pas être à por-tée immédiate de celle-ci : parexemple, pour un agresseur arméd’un sabre, UKE DACHI devra setenir à une distance de garde d’en-viron un bras de la pointe du sabre.La notion de temps de réaction seraégalement adaptée à la possibilitéd’action de l’arme : l’utilisationd’un couteau, à petit rayon d’ac-tion mais très rapide ne sera pas lamême que celle d’une YARI de2m50 de long.La stratégie de combat diffère icilégèrement : sur les photographiesci-contre, SEME est porteur d’uncouteau (TANTO), arme rapide,efficace et particulièrement dange-reuse. La position de garde deTORI s’adapte à la longueur de l’ar-me, soit un bras de la pointe duTANTO. Dès l’entrée sur l’attaquede SEME, Il est primordial de maî-triser immédiatement le bras por-teur de l’arme, avant de porter unatémi ; il faut canaliser l’attaque ensortant de la zone de danger ducouteau, et contrôler de façon défi-nitive le poignet de la main armée :ce contrôle devra être maintenudurant l’ensemble du travail, jus-qu’à complet désarmement deSEME et son contrôle définitif ausol. L’atémi reste alors possible, parexemple du pied, en complémentde la saisie douloureuse du poi-gnet. Il se décale ensuite pour por-ter la même technique que précé-demment, SHIHO NAGE, et prend

garde à la zone de danger liée àl’arme, en se tenant à une distanceun peu plus grande de son parte-naire durant l’exécution de la tech-nique. Le contrôle au sol se conclutpar une luxation du coude permet-tant le désarmement sans eff o rtainsi que l’immobilisation définiti-ve de SEME. Le désarmement peutégalement se faire dans le mouve-ment par une triple luxation del’ensemble du bras (poignet, coudeet épaule). Il apparaît évident que l’ensembledes formes de travail ci-dessusmentionnées étaient parfaitementcomplémentaires sur le champ debataille et le restent dans la pra-tique contemporaine, : s’il est assezpeu fréquent de nos jours d’êtreconfronté à un adversaire porteurde l’une des armes traditionnelles( YARI, NAGINATA, KATA N A ,etc…), le travail de BUKI-DORIreste une valeur sûre dans uncontexte conflictuel. Le travail spé-cifique aux armes et sa transposi-tion manuelle constitue la colonnevertébrale de notre pratique, quipermet, aux travers de techniquesguerrières de façonner des prati-quants complets, tant en combatque dans la vie de tous les jours.Cette adaptation de tous les ins-tants si importante lors des duelsmeurtriers ancestraux apporte cettesouplesse et cette ouverture d’es-prit si chère à nos maîtres qui doittransparaître dans la vie de tous lesjours… Le grade, sanction d’unecertaine avancée dans la voie, doitcomporter à côté d’une valeur phy-sique et technique une dimensionmorale sans lequel il n’est rien. La complaisance à un certain degréet l’absence de rigueur techniquene sont pas de mise en AIKIBUDO,et entraîne irrémédiablement une

“La complaisance à un certain degré et l’ab-sence de rigueur technique ne sont pas de mise en Aïkibudo, et entraînent i rrémédiablement une riposte mesurée maisprérécise dans le cadre du Kaeshi waza.”

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riposte mesurée mais précise dansle cadre du KAESHI WAZA.

4° / QUELQUES ARMESPARTICULIERES :

Maître Alain FLOQUET a eu lesouci d’associer dans la pratiqueAIKIBUDO l’ensemble des tech-niques susceptibles de permettreun apprentissage complet des réali-tés du combat, dans un souci per-manent d’efficacité et d’adaptation

aux évolutions technologiques.C’est pourquoi le pratiquantd’AIKIBUDO s’exerce également àl’utilisation d’armes particulières,tant dans leurs dimensions histo-rique que contemporaine. Deuxexemples nous perm e t t ront icid’illustrer le champ d’évolution dela pratique :Le TAMBO est un bâton court de lalongueur de l’avant-bras qui s’assi-mile au TESSEN (éventail de guer-re du samouraï) et est un prolonge-ment intéressant de la main dans le

travail contre le TANTO.Il s’apparente de nosjours à une revue roulées e rrée, ou à un para-pluie. Le TAMBO noK ATA re g roupe l’étudedes frappes élémentairesqui ne sont que desfrappes brisées.L’apprentissage se pour-suit ensuite par l’étudede l’ensemble des tech-niques du pro g r a m m eAIKIBUDO applicablesavec cette arme; Outrela partie proche du tra-vail d’ATEMI WA Z A ,une grande partie destechniques manuellesrestent transposablesavec le TAMBO, sousréserve de conserver lesouci d’efficacité et leréalisme proches ducombat réel. L’ h é r i t a g ehistorique demeure et lerecourt à cette arme doitse justifier et ne pas êtrequ’un artifice média-tique.A rme traditionnelle enp rovenance de l’îled’OKINAWA, le TONFAest un bâton dans lequel

est implanté une poignée auniveau du premier tiers. Cette armeest directement attachée à la pra-tique du KARATE. Maître AlainFLOQUET a pressentit le formi-dable potentiel de cette arme dansle cadre de son travail de policier.Aussi a-t-il intégré l’usage de cettearme dans le programme AIKIBU-DO, à partir d’un niveau avancé depratique. L’étude des frappes,contrôles et blocages élémentairesse fait également par le biais d’unK ATA, avant d’envisager, toutcomme le TAMBO, les possiblesmises en application des tech-niques AIKIBUDO avec l’usage decette arme. Il faut ici préciser que le travail deces armes se fait selon les aspectsfondamentaux de la pratique AIKI-BUDO. Le souci d’efficacité impo-se une recherche la plus réalistepossible, tant dans ses aspects tra-ditionnels guerriers (efficacité tota-le avec possibles altérations par-tielles ou totales des capacités phy-siques de SEME) que dans sesaspects évolutifs contemporains(avec un souci prépondérant decontrôle final de SEME, sans aucu-ne altération de ses capacités phy-siques). Le respect des règles juri-diques de la légitime défense auterme des articles 122-5 et 122-6du Code Pénal est une dominanteimportante de l’apprentissage deces armes et de leurs possibilités.La finalité de la technique doit tou-jours être une maîtrise totale deKIRI KOMI, TORI ayant à la foisrécupéré l’arme utilisée pour l’at-taque et les mains parfaitementlibres.Il faut rappeler alors que si lesamouraï avait en tous lieux ledroit d’abattre et d’abandonner savictime (KIRISUTE GOMEN) il

pouvait également l’épargner enusant de clémence et sympathie(BUSHI NO NASAKE) ; le choix luiappartenait pleinement, selon son“ intime conviction ”, et sans avoirà se justifier. De même le prati-quant d’AIKIBUDO possède unpotentiel technique varié et parti-culièrement efficace pour pouvoirraisonnablement maîtriser uneattaque et la noyer dans un tour-billon technique, tout en conser-vant l’intégrité physique de SEME.

En collaboration Paul-Patrick HARMANTet Jean-Pierre VALLE

Sur les Photographies:- Paul-Patrick HARMANT,6°DAN, (D.T.I.R. Zone Est)- Jean CAVARELLI,5°DAN, (D.T.R.Alsace)Photos: Frédéric FRAISSE

SÉMINAIRE MONITORAT FÉDÉRALET BREVET D’ETAT AIKIBUDO

(SOUS LA DIRECTION DE M.PAUL-PATRICK HARMANT, )

MONT SAINT-MARTIN, DU 28 AU 31OCTOBRE 2000,SALLE DE LA FRATERNELLE, RUEJEANNE D’ARC, 54350 MONT SAINT-MARTIN

INSCRIPTION ET RENSEIGNEMENTS :03.88.15.37.61.(PRO.)03.88.72.36.89.(DOM.)

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