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8. L’ACCES DES FEMMES A L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU NIGER Aicha Nana Goza; Issiaka Boukary; Harouna Mounkaila; Barmou Salifou; Saidou Madougou Résumé Une des problématiques de l’aspect genre au Niger est la question de l’accès des femmes à la formation et à l’emploi dans l’enseignement supérieur. Au niveau de la population estudiantine, des disparités très grandes subsistent entre les effectifs des étudiants et des étudiantes. Ces dernières représentent à peine 1/5ème des effectifs globaux de l’Université Abdou Moumouni, établissement public. En revanche, l’enseignement supérieur privé, bien que caractérisé par sa jeunesse, compte une plus forte proportion de femmes, avec 40 pourcent des effectifs globaux. Cette inégalité apparaît également au niveau du corps enseignant où les femmes représentent seulement 1/10ème des effectifs du personnel à l’Université Abdou Moumouni. Cependant, on relève une exception à l’Ecole Nationale de Santé Publique où les femmes représentent 54 pourcent du personnel enseignant, sinon tous les autres établissements enquêtés comptent moins de 20 pourcent de femmes enseignantes. Certains établissements ne comptent d’ailleurs aucune femme parmi leur personnel enseignant. Enfin, au niveau de l’administration, les femmes participent très peu à la gestion des établissements d’enseignement supérieur, aussi bien dans le privé que dans le public. En général, l’analyse des positions relatives des hommes et des femmes dans les structures d’enseignement supérieur montre des disparités importantes entre les deux sexes. Plus précisément, il apparaît que les étudiantes et les enseignantes sont très peu représentées dans l’enseignement public et privé. Mots clés : accès, femmes, enseignement supérieur Abstract One of the key problems relating to the gender aspect in Niger is the question of the access of women to the training and employment in the higher education. On the level of student’s population, very large disparities remain considering the equal access to education. Girls and women represent only 20% of the students of the University Abdou Moumouni. On the other hand, the private higher education, although characterized by its youth, counts a stronger proportion of women, with 40% of the total staff. This inequality also appears on the level of the teaching body where the women represent only 10% at the University Abdou Moumouni. However, one raises an exception to the National School of Public health where women represent 54%

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8. L’ACCES DES FEMMES A L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR AU NIGER

Aicha Nana Goza; Issiaka Boukary; Harouna Mounkaila; Barmou Salifou; Saidou Madougou

Résumé Une des problématiques de l’aspect genre au Niger est la question de l’accès

des femmes à la formation et à l’emploi dans l’enseignement supérieur. Au niveau de la population estudiantine, des disparités très grandes subsistent entre les effectifs des étudiants et des étudiantes. Ces dernières représentent à peine 1/5ème des effectifs globaux de l’Université Abdou Moumouni, établissement public. En revanche, l’enseignement supérieur privé, bien que caractérisé par sa jeunesse, compte une plus forte proportion de femmes, avec 40 pourcent des effectifs globaux.

Cette inégalité apparaît également au niveau du corps enseignant où les femmes représentent seulement 1/10ème des effectifs du personnel à l’Université Abdou Moumouni. Cependant, on relève une exception à l’Ecole Nationale de Santé Publique où les femmes représentent 54 pourcent du personnel enseignant, sinon tous les autres établissements enquêtés comptent moins de 20 pourcent de femmes enseignantes. Certains établissements ne comptent d’ailleurs aucune femme parmi leur personnel enseignant. Enfin, au niveau de l’administration, les femmes participent très peu à la gestion des établissements d’enseignement supérieur, aussi bien dans le privé que dans le public.

En général, l’analyse des positions relatives des hommes et des femmes dans les structures d’enseignement supérieur montre des disparités importantes entre les deux sexes. Plus précisément, il apparaît que les étudiantes et les enseignantes sont très peu représentées dans l’enseignement public et privé.

Mots clés : accès, femmes, enseignement supérieur

Abstract One of the key problems relating to the gender aspect in Niger is the question

of the access of women to the training and employment in the higher education. On the level of student’s population, very large disparities remain considering the equal access to education. Girls and women represent only 20% of the students of the University Abdou Moumouni. On the other hand, the private higher education, although characterized by its youth, counts a stronger proportion of women, with 40% of the total staff.

This inequality also appears on the level of the teaching body where the women represent only 10% at the University Abdou Moumouni. However, one raises an exception to the National School of Public health where women represent 54%

of the teaching personnel. All the other surveyed institutions count less than 20% of teaching women. Besides, certain institutions do not count any woman among their teaching personnel. Lately, in the level of the administration, women take part very little in the management of the educational institutions, as well in the private one as in the public.

In general, the analysis of the relative positions of men and women in the structures of higher education shows significant disparities between the two sexes.

Key words: access, women, tertiary education

Introduction

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme adoptée en 1948 reconnaît en son article 26 le droit à l’éducation comme un droit fondamental. La Conférence mondiale sur l’éducation pour tous de Jomtien (Thaïlande, 1990), quant à elle, affirme clairement que « toute personne – enfant, adolescent ou adulte – doit pouvoir bénéficier d’une formation conçue pour répondre à ses besoins éducatifs fondamentaux. » En accord avec ce forum qui a mis un accent particulier sur l’éducation des filles, le Niger s’est attelé, à travers plusieurs actions, à promouvoir l’éducation de la jeune fille. Dans cette perspective en 1994, une cellule technique pour la promotion de la scolarisation de la jeune fille a été créée. Elle a été remplacée en 2000 par la Direction de la Promotion de la Scolarisation et de la Formation de la jeune Fille (DPSFF). En 2005, elle a pris la dénomination de la Direction de la Promotion de la Scolarisation (DPS). Par ailleurs, le Programme Décennal de Développement de l’Education (PPDE, 2003) dans sa composante Accès, vise entre autres objectifs à promouvoir l’équité dans le développement de l’éducation.

Autant d’actions qui démontrent sans doute la reconnaissance, par les autorités nigériennes, de l’éducation comme pilier essentiel du développement durable. En effet, aucun développement ne pourrait être envisagé sans les ressources humaines. Or, les femmes représentent 50,3 pourcent de la population au Niger.

Le pays pourrait-il véritablement aspirer au plein épanouissement sans la prise en compte de plus de la moitié de sa population ? Assurément non.

Alors, la promotion de la femme impliquant à la fois son accès de manière équitable à tous les niveaux de l’enseignement et le renforcement de son leadership est indispensable.

La présente étude vise à identifier les défis de l’enseignement supérieur face aux questions relatives à l’égalité des conditions d’accès. Ensuite nous présenterons le diagnostic de la situation puis des pistes seront tracées en vue d’une amélioration.

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L’accès des femmes à l’enseignement supérieur au Niger

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1. Problématique

S’il est indéniable que la communauté internationale s’est fortement mobilisée pour la généralisation de l’éducation de base et du secondaire, l’enseignement supérieur reste confronté à des défis et des difficultés notamment en matière d’accès et surtout de survie.

L’histoire retiendra que la seconde moitié du vingtième siècle a été marquée par une expansion spectaculaire de l’enseignement supérieur.

Selon la Déclaration mondiale sur l’enseignement supérieur rendue publique en 1998 : «les effectifs à l’échelle mondiale ont en effet plus que sextuplé, passant de 13 millions en 1960 à 82 millions en 1995.» Cependant, cette avancée cache de fortes disparités entre les pays industriellement développés et les pays en développement.

En Afrique subsaharienne, la situation de l’enseignement supérieur est peu reluisante : un taux brut d’inscription inférieur à 30 pourcent dans presque tous les pays (UNESCO, BREDA, 2003). En outre, les possibilités d’éducation sont marquées par des différences notoires entre les pays et même à l’intérieur des pays : entre les sexes, les régions, les milieux économiques, etc.

Au Niger par exemple, le taux d’accès à l’université était de 59 étudiants pour 100 000 habitants en 2003-2004, contre 301 étudiants pour 100 000 habitants dans les autres pays ayant un revenu comparable en Afrique subsaharienne. Tous ces pays sont toutefois confrontés à de fortes déperditions du primaire au supérieur.

Au Burkina Faso tout comme au Niger, le système éducatif s’illustre respectivement par les taux de scolarisation suivants en 2005-2006 :

55 pourcent au primaire, 18,55 pourcent au premier cycle du secondaire, 5,96 pourcent au second cycle et 1,31 pourcent pour le supérieur (Badoh 2007).

44 pourcent au primaire, 12,5 pourcent au premier cycle du secondaire et 0,34 pourcent dans l’enseignement supérieur (MEBA/MESSRT-NIGER, 2006).

Par ailleurs, les taux d’échec sont très élevés. En 2001-2002, quasiment un étudiant ou un élève sur deux a échoué aux examens nationaux au Niger.

Face à cette situation, nous allons examiner les questions suivantes :• L’évolution des effectifs à l’Université Abdou Moumouni est-elle

favorable aux filles et aux femmes ?• Quelles stratégies faut-il développer pour favoriser une meilleure

émergence des femmes dans l’enseignement supérieur ?

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L’hypothèse de travail est la suivante : la politique nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche en vigueur, favorise l’apparition des barrières à l’émergence des filles et des femmes dans l’enseignement supérieur.

L’objectif global de l’étude est de faire l’état des lieux de la question du genre dans l’enseignement supérieur.

Les objectifs spécifiques sont de faire l’état des lieux sur la sous représentation des filles et des femmes dans l’enseignement supérieur ;

• d’analyser le degré de prise en compte de l’aspect genre dans la politique nationale de l’enseignement supérieur et les programmes d’enseignement supérieur.

• de contribuer au développement des stratégies en vue de la promotion de l’équité dans l’enseignement supérieur.

2. Cadre conceptuel et méthodologique

2.1 - Cadre conceptuel

Les deux concepts clés de cette étude sont le genre et l’enseignement supérieur.

L’enseignement supérieur « fait référence à tout type d’études, de formation ou de formation à la recherche assurée au niveau post-secondaire par un établissement universitaire ou d’autres établissements d’enseignement agréés comme établissement supérieur par les autorités compétentes de l’état » (UNESCO, 1998).

Dans l’espace UEMOA, la mission très largement reconnue du système d’enseignement supérieur est de former des ressources humaines compétentes et capables de contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté et au développement intégral du pays sur les plans culturel, économique et social. Ainsi conçu, l’enseignement supérieur s’impose comme un levier du développement socio-économique. Il contribue à améliorer la qualité de vie des citoyens en luttant contre la pauvreté et ses causes (analphabétisme, sous scolarisation, etc.). Il permet le développement adéquat des ressources humaines.

Le genre « fait référence aux significations sociales que l’on donne à l’« être homme » et à l’ « être femme » dans une société donnée, c’est-à-dire aux caractéristiques utilisées à définir un homme et une femme et qui n’ont rien à voir avec la biologie. » (Ministère de l’éducation, direction des ressources humaines, 2007). On parlera dès lors de différences introduites par la société. Ces différences se manifestent à travers la tradition, les pratiques sociales, culturelles, politico administratives et institutionnelles.

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2.2 - Cadre méthodologique

L’approche adoptée est à la fois qualitative et quantitative. Trois instruments de recherche ont été privilégiés : la recherche

documentaire, le questionnaire et un entretien semi directif. Cette démarche a été complétée par une collecte de données secondaires disponibles. Il s’agit en particulier des statistiques d’étudiants et d’enseignants ; statistiques comportant aussi bien les données générales que celles qui sont désagrégées par sexe et par filières d’études. Une dimension temporelle a été intégrée dans l’analyse afin d’appréhender les dynamiques de la question sur les dix dernières années.

2.2.1. Champ d’étude

L’étude a porté sur l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur publics et vingt (20) établissements d’enseignement privé sur les quarante deux (42) que compte le pays en mars 2007.

Les établissements publics sont constitués de :• l’Université Abdou Moumouni (la seule université nationale créée

en 1973) avec ses cinq Facultés (Faculté des Sciences, Faculté des Sciences de la Santé, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Faculté des Sciences Economiques et Juridiques et Faculté d’Agronomie), une Ecole Normale Supérieure et trois Instituts (Institut de Radios Isotopes, Institut de Recherches en Sciences Humaines, Institut de Recherche en Mathématiques;

• l’Université Islamique de Say, à vocation internationale ;• l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature ;• l’Institut de Formation aux Techniques de l’Information et de

Communication.Le choix des établissements privés a été fait en fonction de leurs

différentes missions: santé, technologies, etc.

2.2.2. Population mère

Elle est constituée des étudiants, des enseignants et des chefs d’établissement des structures d’enseignements supérieur, publiques et privées.

2.2.3. Echantillonnage

Compte tenu de la taille de la population d’enquête (population estudiantine et les chefs d’établissement), nous avons tiré au hasard un

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échantillon de 200 étudiants relevant du public et de 100 autres inscrits dans le privé. Au niveau des enseignants chercheur (e) s, nous avons retenu 100 du public. Nous avons également effectué des entretiens avec 20 chefs d’établissements dont 20 du privé et 4 du public.

La composition de l’échantillon est telle qu’on retrouve les mêmes caractéristiques que la population mère.

Tableau 1 : Répartition de l’échantillon suivant le type d’établissements

Population Etudiant-e-s Enseignants-es Chefs d’établisse-

ments

Etablissements publics 200 100 4

Etablissements privés 100 0 20

Total 300 100 24

2.2.4. Méthode de traitement des données

Pour les données secondaires, nous avons procédé au recensement des résultats disponibles dans les différents établissements touchés par l’enquête.

Quant aux données collectées à travers l’administration des questionnaires, elles ont été traitées avec le logiciel SPSS. Un masque de saisie a d’abord été élaboré, puis les données ont été encodées et introduites dans la base ainsi créée. Des chiffres ont été attribués aux différentes modalités (1 = oui, 2 = non, 1= masculin, 2 = féminin, etc.). L’utilisation du logiciel SPSS a permis de révéler le poids relatif de certaines réponses ou informations.

2.2.5. Durée de l’enquête

Le travail de terrain dans les établissements d’enseignement supérieur s’est déroulé de février à mars 2007.

3. Analyse et interprétation des résultats3.1. Analyse des données secondairesLes données secondaires révèlent un accès à l’enseignement supérieur

marqué par de fortes disparités entre les filles et les garçons, surtout à l’UAM.

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Tableau 2 : Evolution des effectifs des étudiants par sexe de 2001 à 2006 à l’UA

M

Années

2000-20012001-2002

2002-20032003-2004

2004-22052005-2006

SexesG

F%

FG

F%

FG

F%

FG

F%

FG

FF

GF

%F

TOTA

L6272

168521,2

56451188

17,45894

123317,3

52591385

20,85819

155421

41081182

22,3

Source : Service de la scolarité centrale de l’UA

M

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L’analyse du tableau fait apparaître une évolution en dents-de-scie de l’effectif des filles, avec parfois d’importantes régressions (21,2 pourcent, 17,3 pourcent et 20,8 pourcent respectivement en 2001, 2003 et 2004). Toutefois on note un afflux massif en 2000-2001, qui s’explique sans doute par le chevauchement de deux promotions, du fait de la non validation de l’année 1999. Puis en 2001-2002, on constate une chute drastique d’environ 800 étudiants. Cette tendance perdure au cours des deux années suivantes. Ce phénomène pourrait s’expliquer par l’inadéquation des infrastructures face à la pléthore d’étudiants inscrits, ainsi que les conditions de travail extrêmement difficiles qui en résultent. Par conséquent, les déperditions sont importantes, surtout au cours du premier cycle. Les données désagrégées par sexe révèlent des disparités très grandes entre les effectifs des étudiants et des étudiantes. Ces dernières représentent à peine 1/5 des effectifs globaux.

L’enseignement supérieur privé est caractérisé par sa jeunesse. Son émergence a coïncidé avec l’incapacité à résorber les flux croissants des étudiants, la diminution du nombre de boursiers, et surtout, les grèves et les années blanches qui ont hypothéqué le bon déroulement des activités à l’UAM.

Tableau 3 : Evolution des effectifs d’étudiants par sexe de 2003 à 2005 dans les établissements d’enseignement supérieur privé

Garçons Filles EnsembleAnnée Effectifs % Effec-

tifs % Effectifs

2003-2004 1 296 60 866 40 2 162

2004-2005 1 670 60 1,128 40 2 798 Source : Direction de l’Enseignement Privé.

L’analyse du tableau 3 montre une croissance substantielle des effectifs entre 2003 et 2005 alors qu’à cette même époque, le nombre d’étudiants baisse dans l’enseignement supérieur public, particulièrement à l’UAM. Les données désagrégées montrent une forte proportion des filles (40 pourcent des effectifs globaux). En dépit des coûts élevés (en moyenne 500 000 F CFA/An) par rapport au niveau de vie de la population (taux de pauvreté de 62,1 pourcent et dépense journalière correspondant à 397 FCFA en milieu urbain et 290 FCFA en milieu rural) (INS, 2005), l’enseignement supérieur privé connaît une floraison remarquable. Cela s’expliquerait par les avantages suivants : la durée relativement courte de la formation, et l’apprentissage d’un métier (professionnalisation). Une autre raison réside dans la déconfiture endémique de l’Université depuis plus de dix ans.

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Tableau 4 : Evolution des effectifs des étudiants des établissements de form

ation professionnelle

Années

2000-20012001-2002

2002-20032003-2004

2004-22052005-2006

SexesG

%F

GF

%F

GF

%F

GF

%F

GF

%F

GF

%F

TOTA

L6 272

1 6851,2

5 6451 188

17,45 894

1 23317,3

5 2591 385

20,85 819

1 55421

4 1081 182

22,3Sources : D

irection des études de ces établissements

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L’accès des femmes à l’enseignement supérieur au Niger

Ces chiffres cachent en eux des disparités entre les établissements. Ainsi, dans les écoles privées de formation en sciences médicales et paramédicales, l’on constate que les étudiantes sont plus de la moitié des effectifs (cf tableau n°5). C’est le cas à l’Institut de Santé Publique et à l’Ecole Nationale de Santé Publique. Ces effectifs peuvent aller jusqu’à 90 pourcent des effectifs totaux : l’Institut Pratique de Santé Publique en constitue un exemple.

Certaines filières qui préparent aux métiers considérés comme féminins sont exclusivement suivies par les filles et les femmes. Il s’agit de la filière sage femme à l’IPSP. Aussi à l’ENSP, dans les filières nutrition et en santé de la reproduction, les étudiantes représentent respectivement 75 pourcent et 70 pourcent des étudiants inscrits en 2007 tous niveaux confondus, selon les responsables de l’établissement. Les stéréotypes persistent à ce niveau, car les femmes embrassent les métiers liés surtout au rôle de reproduction.

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Tableau 5 : Evolution des effectifs des étudiants des établissements de form

ation professionnelle

Années

2000-20012001-2002

2002-20032003-2004

2004-20052005-2006

SexesH

F%

FH

F%

FH

F%

FH

F%

FH

F%

FH

F%

FEN

AM

225135

38247

14237

262153

37309

18738

314233

43271

21444

IFTIC96

5235

10254

3593

6240

7561

4562

5447

8252

39

Ecole desC

adres61

1115

17829

14196

9434

15267

31

WA

NG

A-

RI68

5143

5438

4130

2949

2711

2924

620

IRIMA

G37

3246

78103

5792

16064

134233

64

ESIE104

6739

3084

7492

7144

9367

4282

4636

6040

40

ISP135

14652

162208

56158

20957

IAI

203

1352

915

7612

1474

1618

4815

24Source : D

irections des études de ces établissements

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L’accès des femmes à l’enseignement supérieur au Niger

• Une sous représentation des femmes dans le corps enseignant

La sous représentation des femmes dans l’enseignement supérieur est remarquable au niveau du corps enseignant. En effet, les femmes représentent seulement 1/10ème des effectifs à l’Université Abdou Moumouni. Bien plus, la proportion des femmes est restée pratiquement la même depuis sept ans. Ce faible taux est le reflet de la sous scolarisation de fille. Le niveau de qualification requis constituerait également un obstacle à la présence féminine à l’Université. L’Université Abdou Moumouni recrute exclusivement des titulaires de doctorat. Or, l’absence de formation de niveau maîtrise et l’inexistence des filières de 3e cycle (excepté la Faculté de Médecine) constituent un lourd handicap pour la poursuite des études chez la plupart des étudiantes. Celles-ci doivent donc, si elles désirent poursuivre leurs études, aller à l’étranger.

Si les effectifs d’enseignants croissent faiblement à l’UAM, on constate par contre de très faibles effectifs dans l’enseignement privé. Une analyse plus approfondie indique que ce faible effectif est plutôt superficiel, car 90 pourcent des enseignants des 42 établissements sont des vacataires qui offrent leurs prestations dans plusieurs établissements à la fois.

Tableau 6 : Répartition des enseignants par sexe en 2005/2006 de quelques établissements d’enseignement supérieur

Année : 2005/2006

Etablissements SexeM F TOTAL % F

ECOLE des CADRES 40 0 40 0WANGARI 21 0 21 0IRIMAG 56 8 64 13IFTIC 56 4 60 7IEPTR 26 1 27 4ENSP 11 13 24 54

Source : Direction des études de ces établissements

Les données désagrégées du tableau antérieur permettent de remarquer qu’aucun des établissements enquêtés ne compte plus de 20 pourcent de femmes parmi son personnel enseignant, sauf à l’ENSP où les femmes représentent 54 pourcent. Certains établissements ne comptent d’ailleurs aucune femme dans le corps enseignant. Cela s’explique, entre autres, par la jeunesse de ces établissements, la précarité des emplois

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de vacataires et, parfois, le fait que les femmes n’ont pas le profil requis, en raison des stéréotypes qui les empêchent de s’orienter vers certaines branches professionnelles considérées comme spécifiques aux hommes (mécanique, électronique).

L’analyse des positions relatives des hommes et des femmes dans les structures d’enseignement supérieur révèle donc des disparités importantes entre les deux sexes. À l’observation, les étudiantes et les enseignantes sont très peu représentées dans l’enseignement public comme privé.

• Une faible représentativité des femmes dans la gestion de l’enseignement supérieur

L’équité sociale dans les institutions d’enseignement supérieur suppose aussi l’accès des femmes aux postes de décision. Cependant que les femmes participent très peu à la gestion de ces établissements, aussi bien dans le privé que dans le public. En effet, à l’Université Abdou Moumouni, il n’y a aucune femme doyen, directrice d’école ou d’institut de recherche. En ce qui concerne les postes de chefs et de département et de chefs de département adjoint, ils sont quasi-exclusivement occupés par les hommes. Seulement 7 pourcent de femmes enseignantes occupent des postes de responsabilité (Chef de département ou Chef de département adjoint) au niveau des départements. Et de tous les enseignants chercheurs qui occupent des postes de responsabilité dans les services centraux de l’Université, il n’y a aucune femme.

Tableau 7 : Effectifs des enseignants chercheurs, Chef de département et Chef de département Adjoint de l’UAM-2007

Sexe Féminin MasculinTotal

Fonction Effectifs % Effectifs %

Chef de department 03 7 38 93 41Chef de département adjoint 03 7 38 93 41

Total 06 7 76 93 82

Source : Service du personnel de l’Université Abdou Moumouni

Le même constat est valable, dans une large mesure, pour les établissements privés d’enseignement supérieur, car les hommes y occupent presque tous les postes de responsabilité. Les postes clés, notamment de Directeur et de Directeur des études, sont occupés à plus de 90 pourcent par les hommes.

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L’accès des femmes à l’enseignement supérieur au Niger

En dépit de la loi des quotas votée en 2000 par l’Assemblée Nationale qui vise la réduction des discriminations, exige un quota de 10 pourcent pour les postes électifs et 25 pourcent pour les postes nominatifs en faveur des femmes ou des hommes, les enseignantes chercheurs brillent encore par leur absence au niveau des postes de responsabilité.

3.2. Résultats du questionnaire enseignant : Les disparités par sexe

Figure 1 : Les raisons de ces disparités

24,40% 24,40%

9,80%

7,30%

22,00%

2,40%

4,90%

0%

2,40% 2,40%

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

Faible taux descolarisation

Faible accès desfemmes aux études

supérieures

Rareté sur lemarché de travail

Partisanes dumoinde effort

Sans réponse

Masculin

Féminin

Source : nos enquêtes

D’après les enseignant(e)s, les disparités au niveau des effectifs des étudiant(e)s dans l’enseignement supérieur sont attribuables à plusieurs facteurs.

Le faible taux de scolarisation des filles est la variable la plus citée. Comme nous l’avons indiqué précédemment, le taux brut de scolarisation était de 54 pourcent en 2005, avec des écarts notoires entre le taux de scolarisation des filles (44 pourcent) et celui des garçons (63 pourcent) (MEBA, 2007). La situation est plus déplorable au niveau du taux d’achèvement : 31 pourcent de filles contre 49 pourcent de garçons ont la chance d’achever le cycle primaire. Les conséquences sont nettement perceptibles au niveau de l’enseignement supérieur qui enregistre un taux de fréquentation de 0,34 pourcent pour les filles.

Le faible taux d’accès à l’enseignement secondaire est la seconde raison avancée par les enseignants. En effet, si les filles sont déjà sous représentées dès le primaire, il est compréhensible qu’elles soient absentes des rangs des enseignements secondaire et supérieur.

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Aicha Nana Goza; Issiaka Boukary; Harouna Mounkaila et al.

La troisième variable rareté sur le marché ou insuffisance de diplômés est le corollaire des deux précédentes : sous scolarisées, ces filles seront quasi-absentes de l’enseignement supérieur.

La quatrième variable est entachée de stéréotypes sexistes : les répondants estiment que les filles sont « partisanes du moindre effort ».

Malheureusement, c’est méconnaître la situation des femmes en général et des femmes nigériennes en particulier ; car toutes les analyses genre mettent à leur actif un calendrier journalier de travail de 18 heures (Guide genre coopération Suisse).

3.3. Résultats du questionnaire étudiants

Comme dans le questionnaire enseignant, une analyse des facteurs institutionnels a été faite (conditions d’accès, dispositions spéciales favorisant l’accès à l’établissement aux groupes défavorisés, infrastructures favorisant la formation, surtout celle des étudiants).

Figure 2 : Les conditions d’accès

Conditions d'accès à l’établissement Sur dossier Concours/Test

100

90

80

70

60

50

Sexe

Masculin

Féminin

Effe

ctifs

Source : Directions des études des établissements

L’accès à l’enseignement supérieur se fait de deux (2) manières : soit sur concours ou test (surtout dans l’enseignement supérieur) soit sur étude de dossier, sans distinction de sexe. Ce qui pourrait expliquer que la proportion soit largement en dessous de celle des garçons.

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L’accès des femmes à l’enseignement supérieur au Niger

Figure 3 : Existence de dispositions spéciales favorisant l’accès à l’établissement aux groupes défavorisés

NonOui

Effe

ctif

140

120

100

80

60

40

20

Sexe

Masculin

FŽminin

Source : nos enquêtes

Les étudiant-e-s sont partagé(e)s sur ce point. Une moitié pense qu’il existe des dispositions favorisant l’accès des groupes défavorisés et l’autre affirme le contraire. Les dispositions n’étant pas spécifiées, les chefs d’établissement pensent qu’il n’existe pas encore de discrimination positive pour les groupes défavorisés (handicapés, filles, etc.).

Figure 4: Suggestions des étudiant-e-s pour le maintien des filles dans l’enseignement supérieur

19,50%

5,60%

3,60%2,60% 2,30%

15,20%16,90%

5,00% 5,00%

2,30%1,30%

20,50%

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

Sensibilisation Attribution debourse aux

filles

Protection dela jeune fille

Equité dansl'insertion

dans le mondedu travail

Quota lors destests et

concours

Autres

Masculin

Féminin

Source : nos enquêtes

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Aicha Nana Goza; Issiaka Boukary; Harouna Mounkaila et al.

Les étudiant-e-s pensent que la sensibilisation est le moyen le plus important pour favoriser l’accès des filles et leur rétention dans leur cursus scolaire. En effet, les parents demeurent toujours réticents à la scolarisation de leurs filles au niveau primaire, et sont réfractaires à la poursuite des études au niveau supérieur. L’attribution des bourses aux filles est perçue également par les étudiant-e-s comme un stimulus à la scolarisation des filles.

Parfois sujettes au harcèlement, les étudiantes proposent la mise en application des textes du ministère de l’éducation nationale protégeant les filles contre les abus de tout genre. Ces étudiantes suggèrent également l’équité au niveau de l’insertion dans le monde du travail, ce qui va sans doute réduire les disparités flagrantes qui existent au niveau de la fonction publique au Niger et corrélativement servira de leitmotiv pour les parents qui accepteront volontiers d’inscrire et de maintenir les filles à l’école.

Conclusion

L’analyse diagnostique a fourni un éclairage sur les conditions d’accès des filles et des femmes à l’enseignement supérieur. Toutes les statistiques révèlent un énorme fossé entre les filles et les femmes d’un côté et les hommes et les garçons de l’autre.

Au cours de ces cinq dernières années (2001-2006), la proportion des étudiantes à l’UAM est restée relativement stable autour de 20 pourcent. De plus, les filles et les femmes sont plus concernées par les échecs que les garçons: 63,30 pourcent contre 45,91 pourcent pour les garçons en 2001-2002. Les taux d’échec sont élevés dans les facultés des Sciences (85,29 pourcent), des Sciences de la Santé (81,40 pourcent) et surtout en Faculté d’Agronomie (87,25 pourcent). Cette situation a pour conséquence l’afflux massif des étudiantes en lettres et sciences juridiques. Quant aux femmes enseignantes, elles représentent à peine le 1/10ème des effectifs globaux, depuis cinq ans. Elles sont à peine représentées au niveau des postes de responsabilités, avec seulement 7 pourcent de femmes chefs de département ou chefs de département adjoints. Elles sont totalement absentes au niveau des postes de responsables des services centraux de l’UAM, en dépit de la loi des quotas en vigueur au Niger depuis 2002.

Au plan institutionnel, administratif et académique, aucune disposition n’est prise pour favoriser l’accès et le maintien de la jeune fille dans l’enseignement supérieur.

Le diagnostic sur l’accès des femmes à l’enseignement supérieur nous conduit à faire quelques propositions pour améliorer la représentativité des femmes et des filles dans l’enseignement supérieur. Il s’agit de la

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création d’une cellule genre a l’université de Niamey animée par des enseignant(e)s, des étudiant(e)s et un personnel administratif, pour constituer un cadre favorable à l’accès et surtout au maintien des étudiants (priorité aux chambres pour les filles défavorisées, octroi des bourses aux jeunes filles méritantes, création d’une crèche qui soulagera enseignants et personnels administratifs). La cellule pourrait faire du plaidoyer auprès des chefs d’établissement, des partenaires techniques et financiers, en vue de la réduction des frais d’inscription, de l’octroi des bourses pour les plus démunies mais méritantes.

L’on peut également encourager la mise en place de centres d’accueil (internat) pour les jeunes à l’instar de l’Université de Say.

Les solutions peuvent également se fonder sur des stratégies de maintien des filles dans l’enseignement secondaire d’abord et au niveau supérieur ensuite.

Il faut surtout sensibiliser la population à travers des stratégies de communication sur la scolarisation des jeunes filles à travers entre autres des campagnes de sensibilisation dans les médias et par des affiches. A cela pourront s’ajouter des conférences-débats radiotélévisées sur la problématique genre et scolarisation allant du primaire au supérieur.

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