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    Agrodok 16

    Agroforesterie

    Ed Verheij

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    Cette publication est sponsorise par : KERKINACTIE.Dans ses activits, Kerkinactie donne la priorit au dveloppement rural et soutient desorganisations qui sont actives dans ce domaine. Lagriculture et la production alimentaireconstituent des activits primordiales en milieu rural.Kerkinactie appuie ce type dactivits directement, et indirectement aussi, en offrant dusoutien la collecte, la compilation et la diffusion dinformations et de connaissances.

    Fondation Agromisa, Wageningen, 2003.

    Tous droits rservs. Aucune reproduction de cet ouvrage, mme partielle, quelque soit le

    procd, impression, photocopie, microfilm ou autre, nst autorise sans la permissioncrite de l'diteur.

    Premire dition : 1994Deuxime dition rvise : 2003

    Auteur : Ed VerheijIllustrators : Barbera Oranje, Toon HelminkTraduction : Lineke van DongenImprim par : STOAS Digigrafi, Wageningen, the Netherlands

    ISBN : 90-77073-42-6

    NUGI : 835

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    Avant-propos 3

    Avant-propos

    Chaque anne, Agromisa reoit de nombreuses demandes

    dinformations au sujet de lagroforesterie des personnes et des insti-tutions dans les pays du Sud. Le besoin dinformation pratique sur ce

    sujet est donc clairement senti. Le prsent Agrodok est prsent dans

    ce contexte. Il donne une description des lments essentiels de

    lagroforesterie, de certains principes de base jusqu leur mise en

    oeuvre pratique ; tenant compte des avantages mais en mme temps

    considrant les difficults et contraintes. Cet ouvrage vise offrir des

    alternatives en vue damliorer lutilisation des terres dans les zones

    tropicales. Il traite aussi des thmes de vulgarisation, parce que desrecommandations tant faites par des scientifiques ou des vulgarisa-

    teurs en vue dintroduire certains systmes agroforesteriers ne russi-

    ront que si la population villageoise est convaincue du fait que le

    changement de la manire dont ils utilisent les terres tel quil a t

    propos soit avantageux.

    Certains aspects des systmes agroforesteriers sont traits aussi dans

    dautres publications dAgromisa :

    ? AgroBrief n 1 (Van Tol, 2002:Fourrage arbres)

    ? Agrodok n 5 (La culture fruitire dans les zones tropicales)

    ? Agrodok n 11 (La protection des sols contre lrosion)

    ? Agrodok n 19 (Schreppers et al., 1998: Multiplier et planter

    des arbres)

    Remerciement

    La troisime dition de lAgrodok 16, Agroforesterie, a t entire-

    ment rcrite en vue dincorporer de points de vues nouveaux sur

    lagroforesterie. Je remercie avec reconnaissance les contributions de

    texte et des rvisions des sujets spcifiques par M. Robert Peter Hei-

    jer, Rick Thijssen et Nick Pasieczik (HDRA) et le travail rdactionnel

    par Orisa Julius Ainyia, Jan Joost Kessler, Paul Kiepe et Marg Leij-

    dens. Je remercie particulirement Dr M. Wessel, professeur mirite

    de lagronomie tropicale, Universit de Wageningen, pour les dbats

    inspirateurs, les suggestions pour des lectures plus profondes et les

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    Agroforesterie4

    commentaires sur le manuscrit. Toutefois, jaccepte lentire respon-

    sabilit du contenu, y compris toute imperfection ou erreur.

    Ed Verheij, Septembre 2003

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    Sommaire 5

    Sommaire

    1 Introduction 6

    1.1 Cultures annuelles et arbres dans le domaine dudveloppement agricole 6

    1.2 La porte de lagroforesterie et du prsent Agrodok 11

    2 Avantages et restrictions des arbres 152.1 Impact favorable darbres 152.2 Restrictions darbres 182.3 Pourquoi est-ce que les arbres disparaissent ? 24

    3 Agroforesterie dans le systme agricole 273.1 Des arbres aux diffrents coins de la ferme 273.2 Climat, systme dexploitation et agroforesterie 30

    4 Applications pratiques de lagroforesterie 334.1 Cltures vives 354.2 Des barrires de haies vives 39

    4.3 Brise-vents et rideaux-abri 444.4 Parcs arbors (arbres disperss) 514.5 Culture en couloirs 554.6 Jachres amliores 594.7 Jardins de case 67

    5 Post-scriptum 73

    Bibliographie 74

    Adresses utiles 77

    Glossaire 79

    Annexe 1: Liste despces auxiliaires 82

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    Agroforesterie6

    1 Introduction

    1.1 Cultures annuelles et arbres dans le

    domaine du dveloppement agricoleEn grandes parties des zones tropicales, les agriculteurs ne visent pas

    traditionnellement la production maximale par hectare ; leur principal

    souci tait de rduire les risques des mauvaises rcoltes. La raison

    principale est quil nexiste pas except dans les principaux centres

    de population de marchs commodes pour les surplus alimentaires.

    Les systmes dexploitation traditionnels ont t intgrs, sur la base

    dautosuffisance et de l sur des approvisionnements et des servicesinternes entres diffrentes composantes agricoles : cultures mixtes, des

    lgumineuses fournissant de lazote aux crales, des grandes cultures

    fournissant du fourrage au btail en change de fumier, etc.

    Pourtant, au dernier sicle, ces systmes se sont avrs peu productifs

    en vue de nourrir la population qui sagrandit vite. Ce nest pas ton-

    nant, puisque ces systmes traditionnels ntaient pas influencs par la

    science agricole, qui avait constitu la force motrice des rendementsqui nont pas arrt daugmenter, dans les rgions tempres du

    monde. Les agronomes nont pas prt attention aux systmes tradi-

    tionnels des cultures mixtes pour deux raisons :

    ? la notion gnrale que lconomie de march demande une spciali-

    sation ;

    ? le manque de mthodes de recherches appropries qui permettentdtudier les composantes culturales entremles de manire com-

    plexe.

    La deuxime raison rsulte naturellement de la premire ; la science

    agricole moderne, en dpit du fait quelle est enracine dans la recher-

    che des systmes, tait de plus en plus proccupe de lamlioration

    des monocultures.

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    Introduction 7

    Si lon faisait appel aux agronomes pout lutter contre la faim dans les

    rgions tropicales, ils taient persuads quils devaient se concentrer

    sur laugmentation des rendements des cultures annuelles alimentaires

    de base, comme du riz et du bl. Ces vgtaux taient dj cultivs

    comme des monocultures pour le march et se prtaient lapprochequi avait si bien russi dans les zones tempres. Les agronomes ont

    en effet eu des bons rsultats avec ces cultures, comme par exemple

    la rvolution verte a dmontr en Asie.

    Malheureusement cette approche na pas pu attnuer la faim, notam-

    ment dans les rgions tropicales prsentant des systmes de culture

    sous pluie et des marchs sous-dvelopps pour des cultures vivrires.

    Dans ces rgions, la situation na pas arrt de se dtriorer, galementdu fait que les prix des produits non alimentaires (par exemple coton,

    caf, pices, fibres) continuaient baisser dans le monde entier, ainsi

    plumant les petits paysans de leurs revenus liquides et faisant baisser

    leur niveau vers le niveau de la subsistance. La monte de la pression

    dmographique a entran une rduction de la dimension de

    lexploitation et le besoin de sacrifier les arbres non productifs en

    faveur des cultures vivrires. En outre, lincapacit daugmenter les

    rendements a pouss la population amnager plus de terres (souvent

    des terres marginales) au dtriment de la vgtation naturelle.

    Peu de temps aprs, ces tendances donnaient lieu lapparition des

    rapports inquitants sur des systmes dutilisation de terres qui se d-

    gradent : une extension de dserts de poussire et des dserts (cause

    par lrosion olienne), des terres dgrades la suite dune perte de

    la couche arable et lensablement des systmes dirrigation (le tout

    caus par lrosion par leau), une rduction de la fertilit du sol et des

    rendements (par un apport inadquat de fumier et dengrais et la mise

    en exploitation des terres marginales), etc. Il tait ralis alors que ces

    situations dlicates avaient une chose en commun : des arbres sont en

    train de disparatre du paysage. Dboisement pour mettre en culture

    des parcelles arables, des arbres et des arbustes disparus la suite du

    surpturage, coupe des arbres pour le bois de chauffage, etc., tout ces

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    aspects contribuent la dnudation du paysage de sa vgtation per-

    manente (essentiellement des forts et du pturage pour les bovins).

    Ainsi, il devenait claire que les arbres ne fournissent pas seulement

    des produits utiles mais jouent aussi un rle vital comme des lments plus permanents dans le paysage, appuyant la capacit du pays de

    nourrir la population. De ce fait, les arbres avaient t inscrits lordre

    du jour du dveloppement agricole. Bien que des arbres constituent les

    vgtaux prennes les plus grands et quils prsentent au mieux les

    qualits importantes en vue de soutenir la capacit productive du ter-

    roir, le facteur le plus important est le fait que la vgtation perma-

    nente recouvrisse la terre, quelle consiste en arbres, arbustes, plantes

    grimpantes ou des herbes prennes (telles que des gramines, bana-nes/platanes, ignames). Cest pourquoi le terme arbres, qui est em-

    ploy dans ce livret, rfre normalement tous les vgtaux ligneux

    (et des grandes cultures prennes comme les bananiers aussi). Au

    Chapitre 2, les avantages et les restrictions des arbres sont traits plus

    en dtail.

    Malheureusement, les avantages dune couverture vgtale perma-

    nente darbres et dautres vgtaux prennes ne se prsentent que

    lorsque la terre a t dnude sous une pression dmographique exces-

    sive, le surpturage et le dboisement. Dans ce cas, il est trop tard ;

    une fois quon laisse le champ libre aux lments sur la terre nue, il

    devient trs difficile de la rendre verte encore, du fait que ce ne soient

    que les plantes les plus rigoureuses qui peuvent rclamer lespace, et

    celles-ci tendent produire peu en ce qui concerne de la nourriture

    humaine ou animale. Il est donc primordial de renverser ce processus

    de surexploitation avant que la dgradation du terroir ait appauvri les

    habitants de la rgion.

    Des cultures annuelles ne peuvent pas assurer une couverture perma-

    nente et sagissant des cultures sans irrigation, les terres restent dans

    un tat non protg pendant une grande partie de lanne. Quand on

    sest ralis que ces cultures devraient tirer profit des associations

    appropries aux cultures darbres en systmes de cultures mixtes

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    Introduction 9

    lAGROFORESTERIE a vu le jour en tant que discipline distincte en

    science agricole dans les annes 70. Le rle darbres, darbustes et

    des plantes grimpantes aux systmes de cultures mixtes gagnant

    dimportance, ceci a abouti linclusion des mixtures des plantes

    ligneuses ainsi que des systmes de cultures qui associent des vg-taux ligneux llevage.

    Entre-temps, la science agricole avait redcouvert ses origines datant

    du dbut du 19ime sicle- dans la recherche de systmes de culture,

    et avait dvelopp des mthodes en vue dtudier les systmes de

    culture mixtes dans les zones tropicales. Les agronomes avaient dj

    largi leur porte des monocultures vers ltude des cultures mixtes.

    Cette recherche confirme larevendication des agriculteurs

    stipulant que les cultures mix-

    tes rduisent le risque des

    mauvaises rcoltes, mais font

    baisser aussi la rponse aux

    soins attribus aux cultures. En

    vue de dmontrer quun m-

    lange simple, par exemple du

    mas et des haricots, donne des

    rendements plus levs que

    deux parcelles de mas et des

    haricots plantes sparment, il

    faut effectuer de la recherche

    scrupuleuse pendant de nom-

    breuses annes et le rsultat

    nest mme pas spectaculaire

    du tout : le mlange de cultures

    ne produit quun peu plus que

    la somme des deux cultures

    seules, surtout parce que le

    rendement total du mlange est

    plus stable dune anne

    lautre. La diffrence est plus

    Figure 1 : Du bois port la mai-

    son pour tre brl. Est-ce que la

    perte sera compense par la

    croissance nouvelle?

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    Agroforesterie10

    importante mais les rendements sont beaucoup plus bas lorsque les

    intrants sont bas (pas dengrais, protection suboptimale de cultures,

    etc.).

    Par rapport aux interactions entre le mas et les haricots au cas descultures mixtes, les interactions dans des systmes dagroforesterie

    sont beaucoup plus complexes. En outre, sagissant darbres, il faut

    des annes avant quils atteignent une taille effective. Pendant ces

    annes, leurs interactions avec des cultures daccompagnement et/ou

    du btail narrtent pas de changer. Ainsi, les rsultats ne sont pas

    rapidement obtenus, et ils ne sont pas spectaculaires non plus (sils

    seraient spectaculaires, les agriculteurs lauraient dcouvert bien avant

    que des agronomes y taient impliqus). Le rsultat dsir de la tech-nologie agroforestire constitue la reversion dune tendance descen-

    dante en matire de lutilisation des terres vers une tendance ascen-

    dante, rendant lutilisation des terres de nouveau plus durable.

    En fait, lavantage principal de lagroforesterie jusquici se dcrit

    comme suit : tudier le rle darbres dans des systmes dexploitation

    traditionnels dans diffrentes parties des zones tropicales et sonnant le

    tocsin sur la disparition dramatique darbres de la vgtation, dans de

    nombreuses rgions. Les informations recueillies concernant les

    nombreuses plantes ligneuses auxiliaires et leurs usages aux systmes

    dexploitation et des descriptions des formes traditionnelles

    dagroforesterie fournissent la base des exprimentations. Ce nest

    quaprs une douzaine dannes, en 1984, que le premier essai au

    champ en agroforesterie tait conduit. Jusqu maintenant, le seul sys-

    tme tant essay assez bien pour permettre dvaluer provisoirement

    son utilit est la culture en couloirs, dcrit au paragraphe 4.5. Ces der-

    nires annes, on sest concentr plutt sur des jachres amliores,

    dcrites au paragraphe 4.6. Ce systme agroforesterier promettant

    demande aussi des activits de recherche long terme, mais la com-

    plexit des interactions a beaucoup diminu du fait que les plantes

    ligneuses et les cultures ne sont pas cultives les unes ct des au-

    tres, mais les unes aprs les autres.

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    Introduction 11

    1.2 La porte de lagroforesterie et du prsentAgrodok

    Agroforesterie traite du rle des plantes ligneuses dans les systmes de

    culture, spcialement des systmes de cultures mixtes danslexploitation agricole qui comprennent :

    ? diverses plantes ligneuses, par exemple des cocotiers procurant de

    lombre aux cacaoyers ou une brise-vent constitue darbres le long

    dun verger darbres fruitiers ;

    ? des plantes ligneuses et des plantes herbaces (gnralement an-

    nuelles), par exemple un systme de jachres amliores compo-

    ses darbres croissance rapide qui restituent la fertilit du sol

    pour les cultures de plein champ, installes aprs la priode de ja-chre ;

    ? des plantes ligneuses et du btail, par exemple des arbres disperss

    dans des parcs arbors qui procurent de lombre aux bovins et des

    branches coupes pour servir de fourrage en priode de pnurie.

    Le prsent Agrodok noffre pas de recette pour des plantations agrofo-

    restires. Ceci serait impossible en vue de la diversit des milieux

    tropicaux et des grandes quantits de plantes ligneuses tant dignes deconsidration. Lespoir existe plutt que le lecteur acquiera une com-

    prhension quant la porte et les restrictions des arbres (Chapitre 2)

    et leurs rles ventuels dans la ferme (Chapitre 3), en vue de pouvoir

    choisir les applications pratiques dagroforesterie (Chapitre 4) qui sont

    adaptes aux circonstances locales. Au Chapitre 4, les conditions qui

    permettent de mettre en oeuvre lapproche agroforesterire sont stipu-

    les et le chapitre prsente des exemples des plantes ligneuses tant

    utilises cette fin. En outre, des caractristiques importantes de cesvgtaux sont numres dans lAnnexe 1 ; ces caractristiques per-

    mettent de slectionner des plantes qui sont disponibles sur place

    ayant des caractristiques similaires. Autrement dit : le prsent Agro-

    dok cherche dvelopper une comprhension des thmes, afin de per-

    mettre au lecteur dadapter une application spcifique de

    lagroforesterie ses conditions locales, se servant de manire opti-

    male des arbres qui se sont avrs utiles dans la zone, probablement

    complts par certaines des arbres indiqus au Chapitre 4.

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    Agroforesterie12

    Figure 2 : Interactions entre des arbres, des vgtaux, animaux etles tres humains

    Pour finir lintroduction, la porte de lagroforesterie est brivement

    considre par rapport aux autres disciplines de lagriculture et de la

    foresterie portant sur les arbres. Pris dune perspective historique,

    cest lpoque coloniale que de lintrt public est prt au dvelop-

    pement des cultures arboricoles dans les zones tropiques. Cette poque

    a commenc par les traverses du Portugal faisant le tour de lAfrique

    en vue de fournir lEurope un accs direct pour les pices orientales,

    notamment le poivre noir et le girofle (produits par une plante grim-

    pante et un arbre respectivement). Peu de temps aprs, dautres cultu-

    res darbres ont travers les ocans, pour linstallation dune produc-

    tion grande chelle connue comme les cultures de plantation : caf,

    th, cacao, cocotier, palmier dhuile, arbre caoutchouc, etc. Ces v-

    gtaux constituent encore les cultures darbres sur lesquelles le plus de

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    Agroforesterie14

    Troisimement, les disciplines conventionnelles ont abandonn une

    vaste catgorie de plantes ligneuses dites auxiliaires. Ces plantes auxi-

    liaires ne produisent pas de produit commercialisable ; elles jouent un

    rle dappui dans les systmes agricoles, fournissant de lombre ou de

    labri, servant de haie vive ou de tuteur vif (pour soutenir un treillis deplantes grimpantes), produisant du fourrage, etc. Le rle dappui dans

    la ferme implique que nous sommes non seulement tenus de connatre

    ces plantes elles-mmes, mais il faut que nous tudions la manire

    dont les plantes ligneuses interagissent avec les cultures ou les ani-

    maux dans la ferme auxquels elles fournissent de lombre, de labri,

    de soutien, de la nourriture, etc. Cest cela la porte de

    lagroforesterie.

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    Avantages et restrictions des arbres 15

    2 Avantages et restrictions desarbres

    2.1 Impact favorable darbres

    Quelles sont les qualits darbres que manquent les vgtaux an-

    nuels? En tant que plantes prennes, des arbres couvrent le sol pendant

    toute lanne et lui procurent une protection contre le soleil brlant,

    les vents hauts et les fortes pluies. Mais non seulement le sol : les ar-

    bres jettent de lombre sur lhomme et sur lanimal et sur des cultures

    daccompagnement (notamment des plantes ombrophiles) et rduisent

    le stress caus par des vents secs ou des temptes. A la suite de labricontre le vent et lombre pendant une partie de la journe, la culture

    daccompagnement consomme moins de leau, un facteur important

    pour permettre de bons rendements dans les rgions sches. Les arbres

    eux-mmes consomment de leau quils transpirent en vue de refroidir

    les feuilles ; cela permet de faire monter lhumidit et de baisser les

    tempratures dans la journe (voir encadr 1).

    En outre, du fait que lenracinement de plantes ligneuses est beaucoup

    plus profond que celui des cultures annuelles, elles absorbent des nu-

    triments de ces strates plus profondes et dposent la plus grande partie

    sur la surface du sol lorsquelles perdent leurs feuilles. Ainsi, les nu-

    triments tant lessivs de la couche arable sont recycls et rendus dis-

    ponibles aux cultures annuelles : les arbres agissent comme des

    pompes nutriments .

    Enumrons les effets avantageux des arbres sur lenvironnement, y

    compris des vgtaux et des animaux. Des arbres :

    ? amliorent le (micro) climat, en tant que brise-vent, modrant les

    tempratures et augmentant lhumidit ;

    ? protgent le sol contre lrosion par le vent et leau, en mme temps

    amliorant linfiltration de leau ;

    ? soutiennent des cultures daccompagnement et des animaux par leur

    effet sur le climat et le sol, mais galement directement en procurant

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    de lombre et de labri ou de la protection (cltures vives, haies vi-

    ves) et agissant comme des pompes nutriments (voir figure 3) ;

    diversifient le paysage et enrichissent lenvironnement : o est-ce que

    les oiseaux pourraient nicher sans arbres ?

    Figure 3 : Des arbres agissent comme des pompes nutriments

    Toutes les plantes ligneuses prsentent un tel effet favorable sur leur

    environnement, y compris sur des cultures associes et des animaux,

    bien que naturellement limpact dun grand arbre soit plus grand que

    dun arbuste. Des vgtaux ligneux auxiliaires sont cultivs essentiel-

    lement pour ces effets positifs et/ou pour le fourrage ou bois de chauf-

    fage quils produisent. Des arbres sont essentiellement cultivs cause

    de leur produit commercialisable : par ex. fruits, pices, huile, stimu-

    lants, bois doeuvre. Les effets positifs numrs ci-avant sont vala-

    bles mais sont dimportance secondaire au cultivateur.

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    Avantages et restrictions des arbres 17

    Encadr 1: La vgtation influe sur lenvironnementToutes les plantes transpirent de leau pour viter le surchauffe au plein soleil.La transpiration refroidit les feuilles et celles-ci agissent comme un climati-seur, refroidissant lair environnant. Cest ainsi quune vgtation luxuriantepeut rduire la temprature dans la journe. Pendant la nuit, la terre rayonne

    de la chaleur et refroidit, ainsi que lair environnant. Une vgtation dense agitcomme de lisolation ; le sol ne peut pas mettre librement sa chaleur et lestempratures baissent moins quau-dessus du sol nu.

    Pendant la deuxime moiti du dernier sicle, Singapore sest dvelopp ra-pidement vers une grande mtropole. Pourtant, en mme temps on sefforaitde renforcer son image de ville jardin . Des arbres ont t cultivs engrande chelle en vue de planter des alles, des parcs et des lieux de vacan-ces. Ce qui est frappant est le fait qutant donn la chaleur produite par tousles climatiseurs dans les btiments nouveaux, par toutes les voitures qui en-

    combrent les rues maintenant et par la hausse de lactivit industrielle, lestempratures maximums en ville ont baiss pendant cette priode. La baissea t contribue au reverdissement de la ville. Il est difficile de prouver unetelle revendication, mais il a t dmontr de manire convaincante que lesarbres tout au long des routes trs animes de Singapore rduisent la pollu-tion de lair et des barrires composes darbres tant plantes entre les zo-nes industrielles et rsidentielles ont diminu la pollution de lair avec prs de25%.

    Un exemple plus extrme dune vgtation modrant des extrmes de la

    temprature est fourni par Metahara Sugar Estate en Ethiopie. Roulant du ca-pital Addis Abeba vers Metahara, on descend au Great Afriquan Rift; cestcomme entrer dans un four. Pourtant, quittant la route principale vers Metaha-ra, loppression de la chaleur disparat pratiquement immdiatement et entrantdans la zone, 4 km plus loin sur la route daccs, on se sent bien rafrachit. Lequartier prend 5 m de leau par seconde du fleuve Awash en vue dirriguer6 000 ha de canne sucre et la plus grande partie de cette eau est transpireafin de refroidir la canne et lair !

    Avant larrive de la canne sucre dans la rgion, des geles sy produi-

    saient. Les relevs mtorologiques de la zone montrent que la tempraturemoyenne au mois de dcembre le mois ayant les nuits les plus froides amont jusqu prs de 12C. Laugmentation de la temprature minimum nestpas seulement attribuable au fait que la canne agit comme couverture contrela perte de la chaleur ; le sol humide (irrigu) ne refroidit pas non plus aussivite quun sol sec, du fait que la capacit thermique dun sol humide est beau-coup plus grande.

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    Agroforesterie18

    Encadr 2: Arbres usages multiples

    Dans les premires annes de lagroforesterie, lorsque les agronomes se sontraliss que certains vgtaux ligneux sont utiles plus dun gard, la culturede ces essences comme arbres usages multiples a t encourage. Un

    exemple bien connu est fourni parLeucaena leucocephala : les petites bran-ches servent dengrais vert de haute qualit ou de fourrage, les parties li-gneuses servent de bois de chauffage et les tiges principales sont utilisescomme perches. Pourtant, comme discut dans ce chapitre, presque tout ar-bre ou arbuste peut servir usages multiples. De lautre ct, il est videntque toutes ses fonctions ne se combinent pas effectivement. Si un agriculteurcoupe rgulirement des branches dun arbre pour servir de fourrage, il nesattend pas ce que cet arbre produise beaucoup de fruits ou procure assezde lombre au btail ; en outre, sa croissance sera retarde si bien que fina-lement il produira moins de bois.

    Il est important donc de traiter chaque arbre conformment au but principaldans lequel il est plant et daccepter quen consquence les autres avanta-ges soient rduits.

    Figure 4 : Des arbres fournissent de lombre aux hommes et au btail

    2.2 Restrictions darbres

    Etant donnes tous ces avantages, pourquoi est-ce que nous avons

    toujours besoin de promouvoir lutilisation darbres ? La rponse a

    trait au temps et lespace. Des arbres prennent beaucoup de temps

    atteindre la dimension dsire. Si une haie rsiste aux chvres au mo-

    ment de sa plantation, il y aurait beaucoup plus de haies ! Et des arbres

    atteindent une grande taille. Si des terres sont rares, comment

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    Avantages et restrictions des arbres 19

    convaincre les paysans dattribuer une bande de terre suffisamment

    large pour planter un rideau-abri (qui prendra de nombreuses annes

    avant de rduire sensiblement la vitesse de vent) ? Cette considration

    implique aussi quil nous faut bien rflchir avant de couper des arbres

    existants ; une fois disparus, il faut beaucoup de temps et deffort deles rcuprer.

    Lautre restriction importante darbres est le fait quils risquent de

    faire concurrence la culture daccompagnement. Un vgtal ombro-

    phile comme le cacao convient plus facilement au systmes des cultu-

    res mixtes composs darbres quun vgtal hliophile comme le mas.

    Des arbres dEucalyptus consomment de grandes quantits de leau et

    dans un climat sec, les racines stendent latralement presque aussiloin que mesure larbre en hauteur ; ce ne sont pas des caractristiques

    idales pour des brise-vent ! En plus, dans cette situation, larbre

    pompe ses nutriments surtout son propre profit.

    Des arbres disperss dans les terrains arables interfrent avec

    lexploitation (par ex. le labour) et aboutissent une densit ingale de

    la culture : pauvre croissance en-dessous des arbres, croissance am-

    liore vers la ligne des gouttes de la vote de larbre. Cest pourquoi

    les agriculteurs prfrent planter des arbres en lisire dun champ (o

    ils pourraient galement servir de dmarcation des limites du terrain

    que possde lagriculteur).

    Des arbres entrent en concurrence avec les cultures

    daccompagnement soit des grandes cultures ou des pturages

    pour la lumire, leau et les nutriments. Il nest pas ncessaire que la

    lumire soit un facteur limitant si les arbres sont espacs et des arbres

    ayant des votes de feuillage denses sont vits. Couper les arbres

    pour produire du fourrage, de lengrais vert ou de matriau de rem-

    plissage peut rduire encore plus lombre pendant la priode de vg-

    tation (bien que les agriculteurs prfrent tailler pour produire du four-

    rage pendant la saison sche au moment o dautres fourrages sont

    rares).

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    Agroforesterie20

    Encadr 3: Agroforesterie sur les sols puiss en Afrique

    En grandes parties de lAfrique tropicale, la fertilit du sol et les rendementsdes cultures ont baiss, ces derniers 30 ans, du fait que la perte dlmentsnutritifs la suite du lessivage, de lrosion et de la rcolte na pas t com-

    pense par des processus naturels et lapport de fumure. Ce phnomne aentran une baisse progressive de rendements par hectare ; les rendementsdu mas sur les parcelles des petits exploitants ont baiss prs de 1 tonnepar ha. Ajout la baisse de la dimension de la ferme la suite de la crois-sance dmographique rapide celle-l prsente une tendance alarmante.

    Les rendements ont particulirement diminu par le manque dazote (N) et dephosphore (P). Les plantes lgumineuses sont capables de convertir Ncontenu dans lair en N contenu dans la plante laide des bactries vivantdans les racines. Cest pourquoi des lgumineuses sont prfres pour pro-

    duire de lengrais vert et dans les cultures mixtes. Pourtant des cultures tellesque le haricot, le soya et larachide ont une priode de vgtation courte pen-dant laquelle elles peuvent fixer N, et la plus grande partie de N est enlevavec les gousses rcoltes, si bien que peu de N reste pour la culturedaccompagnement non lgumineuse. Les arbres lgumineux reprsententlavantage important quils fixent lazote pendant toute lanne. En outrelazote se lessive assez facilement et ce ne sont que les plantes racinesprofondes telles que des arbres qui sont en mesure de pomper lazote qui estlessiv hors datteinte des cultures annuelles. Cest pourquoi des arbres l-gumineux, si utiliss dans des systmes dagroforesterie, ont un tel effet b-

    nfice sur les teneurs en azote dans la couche arable.

    Le phosphore nest pas lessiv du sol ; il se perd surtout par lrosion (qui pol-lue leau lorsquil atteint des tangs ou des lacs) et par les produits rcolts.Mme si les rsidus et le fumier sont retourns au sol de manire efficace, ilsne contiennent que la moiti de la quantit de P qui a t enlev avec la cul-ture suivante. Donc, en dpit du controle parfait de lrosion et de llevage,une exploitation continue mne un manque de P dans le sol ; au bout duncertain nombre dannes, ceci a un effet plus important sur les rendementsdes cultures quun dficit dazote.

    La seule faon daugmenter les teneurs en P dans les fermes est parlapplication dengrais. Sur la plupart des sols puiss, une seule forte appli-cation de 1-2 tonnes de phosphate brut par ha (min en diffrentes zones delAfrique) peut soutenir, associ aux niveaux amliors dazote, une multipli-cation de plusieurs fois des rendements, pendant 5-10 ans. Un autre effetbnfice est le fait que la fixation dazote par des lgumineuses soit beaucoupplus leve lorsque les niveaux de P seraient adquats.

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    Avantages et restrictions des arbres 21

    Ce qui est intressant, est quil a t trouv que certaines plantes extraientbeaucoup plus de P que dautres plantes. Tithonia diversifolia accumule deuxfois plus de P par kg de matire sche que des lgumineuses. Dans une ex-primentation ralise dans louest du Kenya, des mondes dune haie deTithonia diversifolia ont t incorpores dans une parcelle arable voisine dans

    laquelle P a t complt par un apport de phosphate brut. Les rsultatsmontrent que le rendement lev la suite de lajout de P peut tre maintenupar une application de lengrais vert utilisant ses mondes.

    (Source: Sanchez, P.A. et al., 1997)

    La concurrence vis--vis de leau constitue le problme principal dans

    les parties sches des zones tropicales, non seulement parce que les

    pluies sont moins abondantes, mais galement du fait quelles sontplus irrgulires dune anne lautre. Ainsi, mme l o les pluies

    moyennes pendant la saison humide suffisent pour permettre la culture

    de sorgho, la chance est relle que la pluie dans une certaine anne ne

    suffit pas. Dans ce cas, le rendement du sorgho sera encore plus rduit

    si lhumidit du sol doit tre partage avec des arbres.

    Un dficit de nutriments est courant ; la situation devient srieuse l

    o une hausse de la pression de la population aboutit une exploita-tion plus ou moins continue des terres prsentant une basse fertilit

    naturelle. Des plantes racines profondes, telles que les arbres agis-

    sent comme des pompes nutriments. Pourtant, un arbre ne peut pui-

    ser que ces nutriments quil trouve dans le sol. Dans des sols pauvres,

    peu de nutriments sont transports vers la couche superficielle, parti-

    culirement parce que les arbres eux-mmes ont tendance pousser

    mal dans de tels sols. La seule exception, o des arbres ne puisent pas

    seulement des nutriments mais font aussi augmenter la fertilit du sol,est fournie par la fixation dazote par des arbres lgumineux et quel-

    ques autres arbres. Ceci est trs important parce quil y a presque tou-

    jours un manque dazote pour une croissance vigoureuse des plantes.

    (voir encadr 3 pour une brve explication des manques de nutriments

    en Afrique tropicale et des mesures de redressement).

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    Agroforesterie22

    Jusquici, lagroforesterie a surtout encourag des arbres croissance

    rapide, du fait que ceux-l promettaient des rsultats rapides concer-

    nant la taille de larbre ou des bons rendements exprims en engrais

    vert ou en fourrage. Pourtant, en nombre de cas, les rsultats ont t

    dcevants parce que des arbres croissance rapide se sont avrs desconcurrents vifs. Apparemment, ils nentrent en concurrence quavec

    la culture daccompagnement pour lhumidit du sol, une croissance

    rapide tant associe lenracinement extensif dans la couche arable.

    Ainsi, des systmes agroforesteriers conus pour permettre aux arbres

    de fournir des lments nutritifs la culture daccompagnement, tels

    que la culture en couloirs (voir paragraphe 4.5) ne russira que lorsque

    les pluies sont adquates, pendant la priode de vgtation. Si ce nest

    pas le cas, les rendements des cultures seront rduits par la scheresse plutt que dtre augments par lamlioration de la disponibilit

    dlments nutritifs ! Cest surtout pour cette raison, que la recherche

    en matire de lagroforesterie visant lamlioration de la fertilit du

    sol pour les cultures de plein champ change son attention des cultures

    en couloirs vers lamlioration de la vgtation de la jachre (voir

    paragraphe 4.6). En plantant des arbres croissance rapide pendant la

    priode de jachre, la concurrence entre les arbres et les cultures de

    plein champ est vite tout fait.

    Dans des zones arides, des arbres aux racines profondes mritent

    davoir plus dattention. Dans des rgions arides, les arbres se situent

    surtout dans des dpressions, prs des lits fluviaux et dans dautres

    sites o leurs racines sont permises datteindre la nappe phratique.

    Des arbres qui se sont adapts de telles circonstances poussent len-

    tement en gnral ; pendant les stades de semis et de jeune arbre, ils

    survivent par un enracinement plus profond et une restriction de la

    croissance arienne en vue de limiter la transpiration. Une fois les

    racines puisent dans la nappe phratique le sommet de larbre peut

    pousser plus vigoureusement. Les arbres prsentant un tel type de

    croissance ne font pas fortement concurrence pour leau avec une

    culture daccompagnement pluviale.

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    Avantages et restrictions des arbres 23

    Lorsquils sont introduits dans une autre rgion, certains arbustes se

    sont avrs des concurrents si forts quils sont devenus des plantes

    grimpantes, touffant lautre vgtation et le rendant extrmement

    difficile de revendiquer la terre des fins de pturage ou des cultures

    de plein champ. Ceci est arriv par exemple Prosopis juliflora dansle plateau Deccan en Inde; pour la mme raison, il est juridiquement

    interdit de cultiver Lantana camara, un arbuste ornemental courant,

    beaucoup plant comme haie vive aux les Salomon. Un autre exemple

    bien connu dune relation dsavantageuse entre des arbres et des ani-

    maux est fourni par le fait que le btail puisse tre tu par le broutage

    des arbustes vnneux.

    Cest pourquoi leffet bnfice darbres pour les culturesdaccompagnement et pour les animaux nest pas vident. De lautre

    ct, une meilleure comprhension des relations mutuelles devrait

    aboutir aux systmes des cultures mixtes plus russis encore. Au cha-

    pitre 4, le rle des plantes ligneuses dans divers systmes agrofores-

    tiers est discut en dtail. Mais il nous faut dabord considrer la ques-

    tion de savoir pourquoi dans tant de rgions tropicales, des arbres per-

    dent du terrain, en dpit de leurs effets bnfices, qui pourront tre

    rsums comme suit :

    Encadr 4: Dans le systme dexploitation, des plantes li-gneuses :

    Protgent? lenvironnement *)? les cultures daccompagnement et/ou le btail

    Produisent? de lengrais vert**), du fourrage, du bois de chauffage***), des piquets pour

    utiliser dans la ferme ou pour le march local? des rcoltes des arbres de cultures : fruit, fibre, bois doeuvre, etc. pour la

    consommation la maison ou la commercialisation________

    *) lavantage principal dans lagriculture est la conservation du sol**) des vgtations de jachre amliores offrent la meilleure possibilit pour

    entretenir la fertilit du sol***) le bois de chauffage constitue le produit principal darbres auxiliaires dans

    les zones rurales

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    Agroforesterie24

    2.3 Pourquoi est-ce que les arbresdisparaissent ?

    Dans de nombreuses parties des zones tropicales, les arbres sont en

    train de disparatre. En vue de renverser cette tendance, il est impor-tant de comprendre la cause de cette situation. Si nous ne comprenons

    pas pourquoi des gens coupent les arbres, il sera impossible de les

    convaincre de planter des arbres au lieu de les couper.

    Traditionnellement, la population rurale se rend bien compte des effets

    bnfices darbres et elle sait tout concernant les produits et les servi-

    ces subsidiaires rendus par chaque essence. Ceci est vident du fait

    que les autorits locales dcident de la proprit et de lutilisationdarbres. Ces rgles sont souvent trs compliques. Les gens font une

    distinction entre des arbres poussant spontanment et des arbres tant

    plants volontairement. Des arbres qui poussent spontanment des

    arbres sauvages sont en gnral en possession collective, notam-

    ment quand ils poussent sur un terrain non cultiv. Chaque type

    darbre est connu par son nom et ses usages sont prouvs, dans cer-

    tains buts en certaines saisons. Lutilisation destructive par ex. pour le

    bois de chauffage est strictement rgularise et limite aux essencesdotes dun nom.

    Des arbres plants sont gnralement la proprit du planteur et cette

    personne pourrait tre autorise dutiliser larbre, mme si cet arbre ne

    se trouve pas dans sa parcelle. Les gens croient que la profanation

    darbres plants dans des cimetires contracteraient le courroux des

    esprits des morts. Les arbres en dessous desquelles les vieux se ren-

    contrent pour discuter des affaires du village sont tenus en haute es-

    time et sils ne poussent pas bien, ceci est considr comme de mau-vais augure.

    Beaucoup dinformation peut tre donne sur des coutumes tradition-

    nelles qui dirigent la proprit et lutilisation des arbres, mais il est

    claire que les gens ne coupent pas facilement les arbres. Donc si des

    arbres disparaissent, il faut y avoir des raisons irrsistibles, telles que

    le manque de terres ou la migration. Du fait de la croissance dmogra-

    phique rapide les terres deviennent rares presque partout. Afin de

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    Avantages et restrictions des arbres 25

    nourrir plus de bouches, il faut augmenter les superficies sous des

    cultures alimentaires et le terrain utilis pour le pturage ou la collecte

    de bois de chauffage est renomm terrains incultes et est converti

    en champs arables.

    Figure 5 : Leucaena leucocephala

    Souvent, les hautes terres ayant un climat plus agrable prsentent la

    plus haute densit dmographique, ce qui force les gens migrer vers

    des basses terres avoisinantes. Il faut que ces colons dveloppent

    encore leurs habitudes/coutumes en ce qui concerne les arbres dans

    leur environnement nouveau. Le plus probablement, ils se sont instal-

    ls sur des parcelles qui taient dj utilises par la population pasto-rale ; dans ce cas, il est facile de simaginer que les arbres souffriront

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    Agroforesterie26

    par ces intrts conflictuels. Partout en Afrique et dans beaucoup

    dautres parties du monde, les humains se dplacent, comme dans

    lexemple ci-avant ou parce que le dsert qui spand leur chasse ou

    parce quils esprent trouver une meilleure vie dans les villes. Le ca-

    ractre de la population devient de plus en plus mixte donc, compre-nant des gens arborant diffrentes ides sur la faon de traiter des ar-

    bres. Par consquent, il nexiste plus de consensus en ce qui concerne

    les traditions et leur mise en application au village ; ce sont encore une

    fois des arbres qui en souffrent.

    Parfois, mmes des rglements de lEtat interdisent certains usages

    dsirables darbres. Au Kenya par exemple, la politique mal-conseille

    du gouvernement interdit aux agriculteurs de pratiquer les culturesintercalaires du caf et des bananiers. Tout juste lautre ct de la

    frontire, en Tanzanie, cette association sest avre trs avantageuse.

    Toute personne dsirant renforcer le rle des arbres devrait tout

    dabord se familiariser avec les traditions relatives aux arbres et avec

    les raisons pour lesquelles les arbres perdent du terrain, avant de pro-

    poser des projets de plantation darbres.

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    Agroforesterie dans le systme agricole 27

    3 Agroforesterie dans le systmeagricole

    3.1 Des arbres aux diffrents coins de la ferme

    Pour mieux comprendre les applications pratiques de lagroforesterie,

    il nous faut tudier le systme dexploitation. Il nest pas possible de

    traiter de tous les systmes dexploitation, mais en grandes parties des

    zones tropicales, le systme dexploitation comprend au fond les com-

    posants principaux suivants :

    1 exploitation avec un ou plusieurs btiments, une basse-cour et au

    mieux un jardin de case,2 parcelles cultivables pour des cultures de base et des cultures com-

    merciales et

    3 vgtation naturelle : espaces communaux non-cultives, o les

    animaux de la ferme de tout le village sont gards et du bois de

    chauffage est collect ; si des espaces forestiers sont inclus, ils four-

    nissent du bois duvre et une varit de sous-produits forestiers.

    Pour assurer leur subsistance, les agriculteurs dpendent en grande

    mesure des cultures de plein champ. Dhabitude, seulement quel-

    ques cultures alimentaires et commerciales sont installes dans un

    village, tous les agriculteurs cultivant les mmes vgtaux au mme

    moment. Aprs la priode de vgtation, le btail est permis de

    brouter le chaume. Bien que dans certains systmes dexploitation

    les espaces cultivables soient parsems darbres disperss les

    parcs arbors dcrits au paragraphe 4.4 les agriculteurs consi-

    drent les arbres en gnral comme un ennui sur ces terrains du fait

    quils entrent en conflit avec la pratique dune culture et entranent

    une croissance irrgulire des vgtaux. Plus gnralement, des ar-

    bres sont plants le long des limites des champs, o ils pourront

    aussi servir de brise-vents (voir paragraphe 4.3). Sur du terrain en

    pente, des barrires de haie vives plantes suivant les courbes de ni-

    veau, diminuent normment leffet de lrosion et permettront la

    formation de terrasses, la longue (voir paragraphe 4.2). Donc,

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    Agroforesterie28

    mme si le systme agricole principal dans la ferme, la culture de

    plein champ, convient le moins aux associations avec des arbres, il

    offre nanmoins des opportunits pour des formes distinctes

    dagroforesterie.

    Une basse-cour dans les zones tropicales nest pas complte

    moins quelle comporte quelques arbres. Beaucoup de gens font

    aussi un effort de planter quelques vgtaux de jardin prs de la

    maison dhabitation. Dans le jardin de case, des fruits, des lgumes,

    des fines herbes, des pices (aromates) (et plantes ornementales)

    pourront tre cultivs en vue de supplmenter les aliments de base

    et des produits animaux. Contrairement la culture de plein

    champ, chaque famille cultive les cultures marachres quelle pr-fre et lobjectif est de produire des petites quantits dune varit

    de produits, pendant toute lanne. Cest pourquoi il faut protger le

    jardin contre les chvres et les coliers par une haie vive ou une cl-

    ture. (voir paragraphe 4.1 ; la signification originelle du mot

    jardin et hortis est clture !) Il faut apercevoir que tout ce

    qui ne sachte pas au march avec largent gagn par des cultures

    commerciales et la vente des produits animaux doit venir soit du

    jardin de case soit des terres communales non-cultives auxquelles

    les villageois ont accs. Le jardin de case peut constituer donc la

    source de mdicaments, de fibres, de fourrage pour le btail, de

    bambou, de bois de construction, de tuteurs vifs, etc.

    Des arbres offrent au jardin leur caractre permanent ; ils procurent

    aussi de lombre dans la basse-cour pour les activits de plein air de

    la famille. Le jardin de case, trait au paragraphe 4.7, constitue donc

    une forme dagroforesterie dans le vrai sens du mot, parce quil

    sagit dun systme de cultures mixtes dans lequel le composant des

    plantes ligneuses est important.

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    Agroforesterie dans le systme agricole 29

    Figure 6 : Arbres dans la basse-cour/le jardin de case

    Au-del les champs cultivables se situent le terrain non-cultiv, qui est

    souvent utilis surtout pour le pturage et la collecte de bois de chauf-

    fage. Il peut sagir du marcage, du pturage, des broussailles ou des

    forts. Dans la plupart des cas, il sagit des terres communales, cest

    dire exploites collectivement par tous les villageois. Lexploitation pourrait tre contrle par le conseil du village ou par une agence

    dtat, par exemple le Dpartement des Eaux et Forts. Une hausse de

    la pression dmographique mne souvent une dtrioration rapide

    par le dboisement, les demandes excessives de bois de chauffage ou

    le surpturage ; dans des rgions qui prsentent des conditions de

    croissance favorables pour des cultures de plein champ, les terres non-

    cultives ont presque disparu.

    Outre le bois de chauffage et le bois duvre, dautres produits arbori-coles trouvs dans ces espaces communaux comme des noix et des

    fruits sauvages, du miel, de la gomme, de la rsine, des fibres, etc.

    pourraient constituer des ressources importantes. Les possibilits de

    lagroforesterie damliorer lassociation de llevage et des plantes

    ligneuses sont grandes. Cependant, il est primordial davoir un

    consensus entre les exploitants et lagence de contrle et ceci risque de

    compliquer les interventions agroforestires.

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    Agroforesterie dans le systme agricole 31

    conditions de culture favorables permettent une densit de la popula-

    tion leve et une petite taille de lexploitation.

    Figure 7 : Climat, couverture darbre et systme de culture

    Allant des zones tropicales humides en direction des rgions o il y a

    une saison sche encore plus longue, culminant aux conditions semi-

    arides, la vgtation naturelle change de la fort quatoriale pluviale

    la fort saisonnire dans des zones de mousson et finalement aux sa-

    vanes de plus en plus ouverts avec des arbres disperss et de

    lherbage. Dans le systme dexploitation, ceci se reflte par une

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    Agroforesterie32

    baisse de limportance du rle des vgtaux en faveur de llevage.

    Dans des zones semi-arides, il faut que les exploitations soient vastes

    du fait des rendements bas et des pturages extensifs sous des condi-

    tions semi-arides dures. Ces zones ne supportent quune faible densit

    de la population.

    Figure 7 est beaucoup simplifie mais elle sert dmontrer que la

    ncessit de renforcer le rle des arbres est maximale l o les condi-

    tions naturelles pour larboriculture sont les moins favorables. Mais

    mme dans les zones tropicales humides, o des arbres, dont une

    grande varit de cultures darbre, poussent si bien, ils perdent du

    terrain par rapport aux cultures annuelles. Si les cultures annuelles

    dominent, la dgradation des terres sensuit trs vite par lrosion et lelessivage dlments nutritifs la suite des fortes pluies. Donc, des

    zones tropiques humides jusquaux zones tropicales arides, le premier

    rgle de lagroforesterie stipule : rflchir bien avant de couper un

    arbre.

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    Applications pratiques de lagroforesterie 33

    4 Applications pratiques delagroforesterie

    Remarques dintroduction

    Au prsent chapitre, sept technologies agroforestires sont dcrites.

    Les systmes se classifient comme :

    ? traditionnels (volus par lexprience acquise par des gnrations

    dagriculteurs), tels que des jardins de case, des arbres du parc arbo-

    r et des cltures vives,

    ? modernes (volus grce aux sciences agricoles), tels que des ri-

    deaux-abri et des barrires de haies vives), ou? rcents (volus grce la recherche dans le domaine de

    lagroforesterie): culture en couloirs et jachres amliores.

    Ces systmes ont t choisis du fait quils reprsentent lagriculture

    durable ; en outre, dans la plupart des cas les plantes ligneuses four-

    nissent des sous-produits, en particulier du bois de chauffage et du

    fourrage. Les technologies ont leur origine en gnral dans des pays

    tropicaux. Les solutions agroforestires prsentes au prsent chapitre

    concernent en grande partie les systmes de culture dans des condi-tions sub-humides aux conditions semi-arides, variant des climats de

    mousson dans lequel la priode de vgtation est assez longue pour

    permettre la plantation dune deuxime culture, aux conditions semi-

    arides qui ne permettent que la pratique des cultures de plein champ

    dont la priode de vgtation est courte et qui sont rsistantes la s-

    cheresse, comme le sorgho et le mil.

    Les technologies peuvent tre empruntes par des agriculteurs indivi-duels, mais la ralisation de rideaux-abri demande un effort commun,

    du fait quils devraient tre assez longs pour tre effectif ; de mme,

    des barrires de haies vives ne peuvent pas protger des champs se

    situant sur des pentes pendant longtemps, tant que les champs avoisi-

    nants soient laisss sans protection. Ce dernier effet sapplique plus en

    gnral : si plusieurs agriculteurs dans un village plantent des arbres,

    ceci a un effet cumulatif important sur lenvironnement. Cest pour-

    quoi il convient en gnral de mobiliser les villageois pour des projets

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    Agroforesterie34

    agroforestiers, en vue dassurer la participation dun grand nombre

    dexploitants. Ci cela est le cas, il est galement plus facile dorganiser

    lachat de semences et (si un accord peut tre conclu l-dessus) de

    cultiver du matriel de plantation dans une seule ppinire, assurant

    lapprovisionnement tous les participants. L o la dgradation desterres a dj entrav la capacit de charge des terres, entranant la pau-

    vret, des solutions agroforesterires demandent un soutien externe.

    Des gens qui luttent pour survivre ne sont pas en mesure de faire des

    investissements long terme sans aide externe.

    Les descriptions des technologies sont assez tentatives ; il ne sagit

    pas de recommandations solides, sans parler de recettes prcises de

    succs. Cest pourquoi les sept formes dagroforesterie discutes ci-dessous ne constituent pas le dernier mot dit sur lagroforesterie dans

    les zones tropicales. En fait, le lecteur est fortement conseill dtudier

    quelle est la technologie approprie pour sa situation spcifique et de

    la modifier pour ladapter lenvironnement local. Ce processus

    dadaptation est trs important : ne copiez pas prcipitamment les

    exemples donns ci-dessous, mais prenez en considration dans quelle

    mesure les conditions locales diffrent de la situation dans lexemple.

    Sil faut copier une technologie, il faut que vous vous demandiez si

    des arbres et des arbustes locaux conviennent cette technologie (pro-

    bablement en les comparant aux arbres ou aux arbustes mentionns

    dans lexemple) et utilisez-les. LAnnexe 1 donne certaines caractris-

    tiques des arbres et des arbustes tant nomms dans les exemples ; si

    certaines de ces espces semblent satisfaire vos exigences, vous

    pouvez obtenir aux adresses nommes dans adresses utiles ,

    dautres informations et- ventuellement- des semences ou des boutu-

    res pour une plantation dessai.

    Nombre de plantes auxiliaires nont pas de nom commun anglais ou

    franais, ou bien les noms communs tant employs causent de la

    confusion. Cest pourquoi des noms botaniques ont t employs dans

    cet ouvrage pour toutes les plantes auxiliaires. Dans lAnnexe 1, les

    noms communs en anglais, franais et espagnol- autant quils ont pu

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    Applications pratiques de lagroforesterie 35

    tre recueillis de diffrentes sources- sont donns ainsi que leurs noms

    botaniques.

    4.1 Cltures vivesDes cltures vives sont mises en place en vue de garder des animaux

    de la ferme dans un espace clos (par exemple une case o les bovins

    passent la nuit) ou en vue de protger un espace cultiv contre ces

    animaux (par exemple un jardin de case). Il existe deux types de cltu-

    res vives :

    ? piquets vifs servant de poteaux pour des cltures et unis par un treil-

    lis de bambou fendu, du raphia ou par du fil barbel ;

    ? haies vives

    Des cltures soutenues par des piquets vifs

    Certaines plantes ligneuses peuvent tre multiplies par de trs gran-

    des boutures ; si des poteaux ayant la dimension des poteaux de cltu-

    res sont coups et plants, ils senracinent et donnent des feuilles. Dif-

    frents types darbres corail (Erythrina spp.), par exemple, sont

    plants comme piquets ayant une longueur de 2 mtres et une diamtre

    de 5-10 cm. Une fois quils poussent, ils sont capables de porter du fil

    barbel ou un treillis compos de matriaux locaux, comme le bambou

    fendu. Pour faire une case bovins, les grands piquets pourront tre

    implants si serrs quils constituent une palissade sans lajout

    dautres matriaux ; dans les montagnes de lAfrique orientale, des

    Commiphora spp. (par ex.. C. Afriquena) sont utilises ainsi.

    Des piquets vifs sont aussi employs dautres fins, notamment pour

    soutenir des plantes rampantes telle que le poivre noir, le btel, la va-

    nille et les ignames. Les piquets darbres corail ainsi que de Glirici-

    dia sepium sont utiliss ainsi. Les piquets peuvent aussi tre lis par

    des barres transversales en bambou et du fil en vue de crer un treillis,

    par exemple pour des courges serpent, de la chayotte ou des plantes

    grimpantes ornementales dans le jardin de case. Dans le sud-est de

    lAsie, on prfre Lannea coromandelica pour le treillage, du fait que

    ce vgtal forme un poteau bien droit.

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    Figure 8 : Clture vive: treillis soutenu par des arbres

    Source: Dupriez & de Leener, 1993

    Les proprits dsires dune espce qui est utilise comme piquet vif

    sont :

    ? facile multiplier partir de grandes boutures ;

    ? capable de survivre llagage rgulire de branches nouvelles au

    sommet ( ttage ) ;

    ? peu attirant aux termites.

    Llagage permet de limiter lombre donn par les piquets. Cette op-

    ration permet galement de limiter la consommation deau et aide les

    arbres survivre pendant la saison sche. Les mondes de larbre

    corail constituent un bon fourrage ou un bon engrais vert.

    Des arbres corail appropris existent pour les basses terres ainsi que

    pour les montagnes ; la plupart des essences sont adaptes une largegamme daltitudes, mais en gnral, les besoins en eau slvent

    1000 mm par anne ou plus. Gliricidia pousse bien sous des condi-

    tions similaires et les piquets sont beaucoup plus minces. Des Com-

    miphora spp. sont adaptes aux conditions sches, certaines espces

    mmes aux conditions arides. Elles nont pas de feuilles pendant prs

    de 9 mois. De nombreuses Euphorbia spp. se multiplient facilement

    par des piquets et elles peuvent tre utilises comme des piquets vifs

    sous des conditions assez sches. Le pourghre, Jatropha curcas, est

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    Applications pratiques de lagroforesterie 37

    un arbuste vnneux, utilisable aussi comme clture vive sous condi-

    tions de chaleur et de la scheresse.

    Haies vives

    On trouve une large gamme dehaies vives dans les zones tro-

    picales. Dans certaines zones,

    elles dominent limage villa-

    geoise : o que lon aille, lon

    marche toujours entre deux

    haies, souvent constitues dun

    mlange de plantes. Dans ces

    villages, des cultures marach-res sont mlanges aux champs

    et laccs ces parcelles est

    interdit aux bovins pendant

    toute lanne. De tels systmes

    de culture ne sont possibles que

    dans un climat plutt humide

    ayant une saison sche res-

    treinte. Bien quen gnral, les

    haies vives aient une hauteur de

    1-2 m seulement, elles fournis-

    sent nanmoins une protection

    contre le vent dans des situa-

    tions ouvertes.

    Les essences suivantes sont

    toutes pineuses ou vnneuses et adaptes aux zones o la pluviosit

    est mdiocre ou basse. La rgion o lessence est gnralement utili-

    se est donne entre parenthses. Pithecellobium dulce (Amrique

    centrale, Asie du Sud-Est) peut tre plant du niveau de la mer aux

    lvations moyennes ; elle dispose dune vigueur moyenne et elle

    nest pas trs pineuse (les gousses et les jeunes pousses sutilisent

    comme fourrage !). Parkinsonia aculeata (Mexique, trs pandu) est

    un arbuste pineux croissance rapide qui constitue une bonne haie-

    Figure 9 : Haie qui rsiste aux

    chvres faite de piquets vifs en

    plantation serre (Source: Dupriez

    & de Leener, 1993)

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    barrire. Dichrostachys cinerea (Afrique) est utilis dans des systmes

    agroforesteriers en Afrique et en Inde et galement comme haie pi-

    neuse. Carissa carandas (Inde, Asie du Sud-Est) est un petit arbre pi-

    neux qui produit des fruits comestibles. Dans les montagnes, Dovya-

    lis caffra (Afrique du Sud, bien pandu) est un petit arbre fruitier so-lide aux pines longues. Il pousse lentement mais constitue une haie

    excellente (trs courant aux plantations de caf en Afrique de lEst)

    dans des zones o la pluviosit est 1000 mm ou plus. Caesalpinia de-

    capetala (Asie) est un arbuste croissance rapide qui pousse en lon-

    gueur et qui demande une taille rgulire lorsquil est utilis comme

    haie vive ; lcorce fournit du tanin. Jatropha curcas (partout dans les

    zones tropicales plus sches) est un arbuste vnneux croissance

    rapide. Euphorbia tirucalli (Afrique, Sri Lanka) est connu par son nomanglais, milk-hedge, (nom franais : arbre de Saint Sbastian) pro-

    duisant une sve vnneuse ; il pousse vite, mais plus lentement dans

    des rgions semi-arides. Dans des rgions sches, dautres espces

    dEuphorbia, des cactus, des agaves et des espces de yucca sont aussi

    utilises pour constituer des haies vives.

    Plantation et entretien

    Lorsquune haie vive est seme ou plante, lagriculteur souhaite

    quelle pousse vite, mais quand elle atteint la taille voulue une crois-

    sance rapide implique quil faut couper la haie 3-4 fois chaque anne.

    La taille des haies constitue beaucoup de travail et, on ne sait trop

    comment, ce travail se fait au moment o dautres travaux sont aussi

    abondants dans la ferme. Il est donc trs important de peser lavantage

    unique dune installation rapide contre lavantage rcurrent dun en-

    tretien facile ! Une haie croissance lente demande peu de travail de

    taille pendant la premire une ou deux annes, except lcimage des

    plantes pour induire la formation des feuilles aux pousses latrales, ce

    qui fournit la haie une densit suffisante depuis le sol. Une taille

    rgulire supprime la floraison ; ainsi, lorsque lon observe que les

    haies de Carissa ou deDovyalisportent beaucoup de fruits, cela indi-

    que que la taille a t inadquate !

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    Il est toujours avantageux de bien prparer le sol avant de planter,

    bchant une bande assez large (50 cm) et incorporant du fumier et si

    possible- un peu dengrais de phosphate. Si le semis se fait sur place,

    il se fait normalement en double ligne. Plantez ou semez temps tt

    en saison de pluie et protgez les jeunes plants tant que possible, parexemple par une couche consistant en branches pineuses. Collectez

    les graines pendant la priode de fructification et les conservez bien.

    Sil faut cultiver des plants avant de les planter, prparez la ppinire

    temps et assurez quil y a suffisamment de leau, soit-elle de leau

    use, afin de cultiver les plants. Les travaux du sol et la plantation

    ncessitent de lattention pour permettre une croissance rapide pen-

    dant la premire anne, par un raccourcissement de la priode

    dtablissement, mme au cas o une essence croissance lente seraitchoisie.

    4.2 Des barrires de haies vives

    Des barrires de haies vives sont des lignes darbres ou darbustes en

    plantation dense le long des courbes de niveau du terrain en pente et

    taills afin de constituer des haies vives. Elles sont aussi connues par

    des haies vives suivant les courbes de niveau et elles sont plantes

    en vue de rduire lrosion par le ruissellement de leau. En vitant la

    perte des couches arables, les haies vives contribuent lentretien de

    la fertilit du sol. Les barrires de haies vives fonctionnent de deux

    manires.

    ? Premirement, la haie est une obstruction physique, mais perma-

    ble, au ruissellement, freinant lcoulement de leau, si bien quelle

    laisse tomber la plus grande partie des particules du sol.

    ? Deuximement, la couverture morte des sols forestiers et le systme

    radiculaire extensif ont tendance amliorer la structure du sol prs

    de la haie. Ceci aboutit une augmentation du taux dinfiltration de

    leau de ruissellement prs de la haie et les particules du sol demeu-

    rent.

    Leffet gnral est que la base de la pente accumule non seulement

    moins de sol, mais galement moins de leau quattendu.

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    sieurs usages : des grandes haies peuvent tre coupes pour fournir du

    bois de chauffage et des haies plus petites peuvent encore fournir du

    fourrage en saison sche ou de lengrais vert pendant la priode de

    vgtation.

    Conception et amnagement

    La lutte contre lrosion est considre comme effective quand moins

    de 10 tonnes de sol par ha par anne sont perdues. (Sans mesures de

    conservation les pertes slvent souvent 100-200 tonnes par ha par

    anne). Pour arriver un tel control, il suffit de crer des haies vives

    plantes suivant le courbe de niveau sur des pentes jusqu 20% ; sur

    des pentes plus raides, les rsultats varient plus et sur des pentes de

    60% ou plus, il ne faut pas cultiver du tout.

    Des haies vives devraient tre plantes suivant des courbes de niveau

    qui se situent 2 m ou moins lune en dessous de lautre, cest dire la

    dnivellation ne doit pas dpasser les 2 m. Pour une pente de 20%, la

    distance devrait tre de 10m environ. Ces chiffres ne sont bass que

    sur des rgles gnrales. Lcartement actuel pourrait tre moindre, en

    fonction de loccurrence daverses et de la mesure dans laquelle le sol

    est rosif. Les agriculteurs naiment pas des haies vives serres, pour

    des raisons videntes : perte de superficie cultive, accroissement de

    travail dentretien des haies et une concurrence accrue entre les haies

    et les cultures. Lcartement des haies vives peut varier normment

    sur des pentes irrgulires, o les courbes de niveau ne sont pas paral-

    lles. Par consquent, la largeur de la bande cultive varie, ce qui

    complique les oprations du labour et de la plantation.

    Les semences, les plants ou les boutures se plantent en ligne simple ou

    en lignes doubles, 3 4 plantes par m. Ils sont permis de pousser li-

    brement jusquils se sont bien installs. Ensuite, ils pourront tre tail-

    ls en vue de rduire linterfrence avec la culture. La hauteur des

    haies nest pas importante pour lutter contre lrosion, elles sont donc

    tailles de manire drastique 30-50 cm. Les mondes peuvent tre

    utilises pour renforcer la barrire, comme mulch ou engrais vert des-

    tin la culture ou comme fourrage destin au btail. Les bandes de

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    Agroforesterie42

    terre entre les haies sont laboures suivant le courbe de niveau. Si la

    culture de plein champ est plante sur des billions, elle est aussi ali-

    gne suivant les courbes de niveau.

    Figure 11 : Haies vives menant la formation de terrassesSource: Agrodok 13: Collecter leau et conserver lhumidit du sol

    Lrosion et - encore plus- le labour ou le sarclage dplacent le sol du

    ct haut de la bande cultive vers la haie vive en bas. Dans deux ou

    trois ans, ce dplacement de terre mne la formation de terrasses

    ayant une claire descente en hauteur derrire la haie ; le rsultat final

    aprs une longue priode consiste en terrasses horizontales spares

    par des murs de terre (voir Figure 11). La perte de la couche arablejuste en-dessous de la haie et la dposition de cette terre au-dessus la

    haie suivante mne aussi aux grandes diffrences en qualit du sol

    travers chaque bande cultive et cet effet est clairement dmontr par

    une densit plus leve de la culture au champ se situant au-dessus de

    la haie relatif celle au-dessous du mur de terre. On peut remdier en

    grande partie ce problme en appliquant la plupart de lengrais vert

    juste au-dessous des murs de terre o il y a une faible croissance des

    cultures.

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    Choix despces

    Si le seul objectif est de lutter contre lrosion, le choix des espces

    nest pas critique. Des agriculteurs lont dmontr Mindanao, Phi-

    lippines. Dans une zone montagneuse, devant faire face leffet d-

    sastreux de lrosion (la moiti des champs sont installs sur des pen-tes de plus de 15% et la pluviosit annuelle est de 2200 mm), le

    conseil leur avait t donn de planter des haies vives de Gliricidia

    sepium en association avec de lherbe lphant (Pennisetum purpu-

    reum). Constatant que lherbe lphant entrait normment en

    concurrence avec Gliricidia ainsi quavec la culture de mas et que les

    boutures de gliricidia soufraient sous leffet de termites, ils ont essay

    une gamme dautres espces dherbes et darbustes. Finalement, ils

    ont simplement marqu les lignes des courbes de niveau pour les bar-rires et les ont laisses de ct pendant le labour, ce qui a abouti aux

    bandes couvertes de mauvaises herbes, larges de 0.5 m. La vgtation

    naturelle compose par des herbes et des mauvaises herbes dans ces

    bandes sest montre aussi efficace comme barrire que les haies vi-

    ves ! Ce systme est reconnu maintenant comme systme distinct,

    nomm bandes de vgtation naturelle (Stark et al, 2001).

    Ce droulement des faits dmontre que des espces ligneuses sont

    choisies cause de leurs bnfices auxiliaires et quil faut peser ceux-

    l contre la perte de rendements cause par la concurrence avec la haie

    vive et le labour requis pour tablir et entretenir les haies vives. Les

    bandes de vgtation naturelle utilises par les agriculteurs Minda-

    nao ne font pas concurrence au mas et ne demandent gure du labour

    (juste une opration dabattis pour viter la formation des graines, afin

    de limiter linfestation des bandes de terres cultives). Gliricidia a t

    recommand pour lapplication comme engrais vert sur les bandes de

    mas. Mais les agriculteurs prfrent restituer la fertilit du sol en ap-

    pliquant plus dengrais ou ayant recours aux jachres amliores sur

    les terrasses. Il est vident que le fait de minimaliser la demande de

    labour constitue la principale considration dans leur situation.

    Dans la plupart des systmes dexploitation, le fourrage constitue la

    principale application auxiliaire de haies vives. Cest le cas dans la

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    zone Machakos au Kenya (hauteur de 1600 m, pluviosit de 800 mm,

    mais des sols trs variables, sensible lrosion). Les agriculteurs

    crent des haies de Leucaena leucocephala, qui sont branches en

    vue de fournir aux bovines leurs rations quotidiennes de fourrage. Des

    essais fait sur Senna spectabilis ont dmontr que ce vgtal ne faitgure concurrence aux cultures de mas et de nib dans la zone

    probablement surtout du fait quelles ne forment que des racines qui

    stendent- et fournit un bon mulch. Mais les agriculteurs sont au cou-

    rant du fait quun bon mulch entrane un fourrage pauvre et ainsi ils

    continuent planter du leucaena.

    Des espces ayant fait preuve de leur utilit dans dautres parties du

    monde comprennent les lgumineuses Calliandra calothyrsus, Fle-mingia macrophylla etLeucaena diversifolia;Inga edulis est utilis au

    Prou. En gnral, pour arriver une production leve de fourrage,

    du mulch ou de lengrais vert, il faut des espces croissance rapide,

    mais de telles espces consomment aussi beaucoup de leau et

    dlments nutritifs et risquent dtre des concurrents acharns. Dans

    des rgions plus sches, des espces croissance lente peuvent prsen-

    ter un avantage long terme. Ces considrations suggrent que

    lespce croissance rapide Senna spectabilis constitue une exception

    en donnant si peu de signes de concurrence Machakos.

    4.3 Brise-vents et rideaux-abri

    Effets nuisibles de vents forts

    Le vent prend de lhumidit du sol (par lvaporation) et des plantes et

    des animaux (par la transpiration) ; au-dessus de la mer et des grandslacs, le vent prend tant de vapeur deau que lair devient humide,

    aboutissant laccroissement de la pluviosit. Dans les parties plus

    sches du monde, des pertes de lhumidit limitent le choix de cultures

    et les rendements des cultures et dans une telle situation, des brise-

    vents pourraient tre utiles ou ncessaires. Le linge mis scher

    lextrieur sche plus vite si lair est plus sec et plus chaud et si le vent

    souffle plus fort. Ces trois facteurs : de lair sec, de lair chaud et de

    lair qui se dplace vite, accroissent nettement aussi la perte

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    dhumidit par les plantes et le sol. Une bonne partie de la zone tropi-

    cale souffre des vents chauds saisonniers, venant dune direction par-

    ticulire, rendant utiles des brise-vents. Si de tels vents sont forts, ils

    brlent la terre et des brise-vents deviennent essentiels pour russir

    toute agriculture.

    Le vent mme sil nest pas particulirement fort risque

    dendommager physiquement les plantes des cultures susceptibles, par

    exemple, il dchire les feuilles de certaines varits de bananiers. Des

    vents plus forts peuvent causer les feuilles et les pousses dtre tires

    des plantes. Dans des zones avec une vgtation pauvre o le vent

    peut souffler librement, il peut chasser la couverture morte du sol et

    les particules fines de sol (aboutissant aux temptes de poussire).Mme des particules lourdes, telles que des graines ou du sable pour-

    ront tre souleves et chasses par le vent, donnant lieu aux dunes de

    sable mouvantes.

    Comment couper le vent ?

    Un brise-vent se dfinie en gnral comme une range darbres ou

    darbustes de grande taille plants perpendiculairement la direction

    du vent dominant. Un rideau-abri est une bande darbres ou darbustes

    plants en vue dabriter les communauts et leurs terres des vents vio-

    lents. Des rideaux-abri se composent en gnral dau moins trois ran-

    ges parallles darbres, darbustes et/ou dherbe.

    Figure 12 : Des rideaux-abri pour protger les terres arables

    Les arbres et arbustes utiliss sont des vgtaux feuilles persistantes

    ou des espces dont les feuilles ne tombent pas toutes en saison duvent. Des herbes et dautres vgtaux sont plants parfois afin

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    Agroforesterie46

    dviter que le vent chasse le sol en soufflant autour de la base des

    arbres et des arbustes.

    Les brise-vents sont plants et entretenus par les agriculteurs indivi-

    duels. Si les alentours du village sont exposs au vent, les agriculteursdisposant du terrain face au vent doivent faire face une bataille in-

    cessante en vue dinstaller et dentretenir leurs brise-vents, tandis que

    la plus grande partie des bnfices reviennent aux agriculteurs ayant

    leurs parcelles du ct sous le vent. Dans cette situation, il faut un

    effort commun pour installer un rideau-abri sur la face du vent offrant

    une certaine protection au village entier et qui rend plus efficace le

    brise-vent qui se situe l derrire. Il faut conclure des accords prcis

    sur le site exact du rideau-abri, la proprit et lutilisation des arbres etde la terre, lallocation du cot, des responsabilits et des bnfices.

    Lorsque lon introduit des rideaux-abri, il importe dviter doffenser

    les coutumes locales ou de bloquer des routes traditionnelles.

    Parce que la bande de terre vise dun rideau-abri est 10-25 m de

    large, les rideaux-abri peuvent contenir des grands arbres ; pour des

    brise-vents, des arbres minces sont prfrs, bien que souvent de tels

    arbres soient alterns par des arbres qui stendent plus et qui portent

    des fruits, par exemple des anacardiers. Un rideau-abri doit tenir tte

    la pleine force du vent, donc sa conception est plus critique que celle

    du brise-vent, bien que les mme considrations sappliquent. Des

    rideaux-abri et des brise-vents devraient tre permables. La direction

    du vent ne devrait pas tre change comme au cas dun mur solide, il

    faut briser sa force. Si le vent est compltement bloqu, les arbres en

    prouvent plus de stress et il se peut mme que les arbres tombent. En

    outre, derrire un obstacle imprenable, des courants dair descendants

    annuleront la plupart davantages. La turbulence peut mme nuire aux

    cultures (voir Figure 13).

    Idalement, la permabilit des rideaux et des brise-vents devrait

    augmenter avec la hauteur. Lair ne devrait certainement pas t cana-

    lis au-dessous des votes de feuillage darbres, comme serait le cas

    dune range simple darbres compose darbres ayant des tiges non-

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    branches et longues. Dans un rideau-abri, les ranges darbustes se

    situant sur la face du vent dtournent petit petit le vent en haut, si

    bien quil ne tape pas plein les ranges darbres se situant dans le

    rideau-abri ; les ranges darbustes assurent aussi une basse permabi-

    lit au niveau du sol.

    Figure 13 : Lorsque le rideau-abri bloque compltement le vent, de

    la turbulence se produira derrire les arbres et endommagera lescultures.

    Source: Rocheleau D. et al., 1988

    Figure 14 : Le rideau-abri devrait permettre quelque vent de

    passer en vue de reduire la turbulence. Il faut savoir quil y a aussi

    de turbulence derrire un brise-vent permable, mais quelle reste

    au-dessus des arbres. Plus bas, la vitesse de vent est beacoup

    rduite et les cultures sont protges.

    Le vent est dtourn au-dessus et le long des cts dun obstacle ; parconsquent, la vitesse de vent a tendance de redoubler le long des

    deux extrmits du rideau. Cest pourquoi un seul rideau long est

    beaucoup mieux que divers morceaux courts, laissant des vides ars

    entre les deux par lesquelles le vent est canalis avec une force encore

    plus importante. Pour la mme raison, il faut bien entretenir un rideau,

    prtant de lattention spciale aux vides qui risquent de se dvelopper.

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    Sur le ct protg des arbres, la vitesse du vent au niveau du sol est

    considrablement rduite sur une distance galant 10 fois la hauteur

    dune barrire permable. Sil existe plusieurs brise-vents du ct sous

    le vent, la protection peut stendre 20 fois la hauteur des brise-

    vents, du fait que lair stagnant en face du brise-vent suivant empchele courant principal du vent de tomber jusquau niveau du sol peu

    prs. Des brise-vents rpts sur des intervalles bien choisis ont un

    effet fortement cumulatif donc. Dans beaucoup de rgions, il est

    dusage de planter des arbres en bordure des parcelles ; cette pratique

    traditionnelle peut aider beaucoup rduire les dgts causs par le

    vent.

    Si des rideaux-abri se trouvent partout dans le monde et sous toutesconditions climatiques, les raisons dinstaller des rideaux-abri diffre-

    ront dun endroit lautre. Ils peuvent tre utiliss en vue de protger

    le btail et leurs pturages ainsi que leurs cultures de plein champ. Ils

    sont installs galement afin de stabiliser les dunes de sable et afin

    dviter que lrosion olienne continue son action, ce qui menace des

    sols secs et des sols ayant un faible structure.

    Dans les zones tempres du monde, il existe assez dinformations sur

    les amliorations de rendement et de qualit la suite de la protection

    des cultures contre le vent. Un brise-vent pour protger un verger par

    exemple, permet aux abeilles de fconder les fleurs au printemps ;

    sagissant de la fructification, le rideau mne surtout une amliora-

    tion de la qualit des fruits (par exemple des fruits ne frottent pas

    contre des branches). Malheureusement, de telle information manque

    encore pour des cultures tropicales. De lautre ct, lamlioration de

    la densit de la culture lorsque de la protection est fournie sur des en-

    droits exposs est trs vidente. Les cultures profitent de la rduction

    de la perte dhumidit par lvaporation et la transpiration. Ceci ne

    permet pas seulement damliorer la croissance, mais aussi dtendre

    la priode de vgtation, ce qui largit dans une certaine mesure le

    choix des cultures. Par exemple, lexploitant aura la possibilit de

    cultiver du mas au lieu du sorgho ou du mil. Le fait que moins de

    poussire soit envoye dans lair ne profite pas seulement aux cultures

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    mais aussi aux humains et au btail. Mais le point principal qui nest

    pas surprenant pour tous ceux qui ont t tmoins de la dtrioration

    de la terre expose aux vents forts est le fait que

    lapprovisionnement dune protection permette de consolider la pro-

    ductivit des terres.

    Planter et entretenir

    Le rideau-abri lui-mme ne devrait pas tre plus large que ncessaire.

    Pour atteindre une densit et une vigueur suffisantes, il importe que

    plusieurs ranges darbustes et darbres soient plantes. Pour la plu-

    part des plantes ligneuses, lcartement est de 3-4 m entre les ranges

    et de 1.5 3 m lintrieur de la range. Le fait dinclure des arbres

    et/ou des arbustes croissance rapide aide assurer une protectionmutuelle aux plantes se situant dans le rideau, ce qui pourra tre trs

    important pendant les premires annes. Des vgtaux croissance

    rapide consomment en gnral plus de leau, probablement il convient

    donc de prvoir un cartement en vue dun claircissage de ces esp-

    ces ds que les arbustes et arbres croissance lente et plus robustes

    arrivent maturit. Protger une bande longe et troite de plantes li-

    gneuses contre le broutement danimaux nest pas facile raliser,

    ainsi des espces peu apptissantes sont prfres. Un chemin devrait

    parcourir un rideau-abri en diagonale si bien que le vent ny est pas

    canalis travers.

    Des rideaux-abri peuvent tre tablis par un semis direct. Il convient

    quand-mme de planter des petits plants ou des boutures quand cest

    possible, au moins dans le cas darbres plus hauts. Des rideaux-abri

    doivent faire face la pleine force du vent. Cest pourquoi la vigueur

    constitue la principale considration lorsquon choisit des espces :

    chercher des espces qui rsistent la scheresse, aux racines profon-

    des ayant des feuilles par prfrence du feuillage fin qui persistent

    dans la saison caractrise par des vents violents.

    Les exigences sont moins contraignantes sagissant de brise-vents. Il

    faut que les arbres ne fassent pas trop concurrence aux cultures. En

    gnral, des arbres minces prsentant une habitude de croissance ver-

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    ticale sont prfrs. Les agriculteurs aiment souvent inclure des arbres

    rapportant des produits utiles, tel que le jacquier ou lanacardier. Il ny

    a pas de problme, mais des arbres fruitiers sont vulnrables et donc

    pas trs aptes faire partie dun brise-vent. Si des arbres dun rideau-

    abri sont en mesure de fournir une gamme de produits secondaires, lapriorit de la gestion devrait tre accorde leffort dentretenir les

    arbres pour que le rideau-abri serve son objectif principal qui est de

    fournir une protection contre le vent.

    Figure 15 : Dtail dun rideau-abri; la flche montre la direction du

    vent. (Source: Weber & Stoney, 1988)

    Aprs plantation, des rideaux-abri et des brise-vents ont besoin dun

    sarclage autour des jeunes arbres et une replantation. Dans les annes

    suivantes, les espces croissance rapide dans les rideaux-abri pour-

    ront avoir besoin dtre lagues et un certain branchement pourratre souhaitable afin de maintenir la vitalit des arbustes et denlever

    des branches inclines des arbres. Certaines espces ragissent bien

    lopration du taillis : si elles sont coupes prs du sol, plusieurs pous-

    ses montantes paraissent qui poussent en poteaux, qui pourront tre

    utiles dans la ferme lorsque les souches ont t soumises au traitement

    de taillis encore une fois. Il se peut que les arbres constituant les brise-

    vents aient besoin dtre tts afin de laisser vivre les branches inf-

    rieures (autrement on observe la mme chose quau cas dune haie qui

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    est permise de pousser toujours plus en hauteur ; sous peu, des vides

    se dveloppent prs du niveau du sol).

    Idalement, le rideau-abri et les brise-vents devraient produire des

    produits secondaires qui paient lentretien. Cependant, ceci nest pos-sible que lorsque les conditions de culture en dehors de la saison

    pendant laquelle le vent constitue le principal facteur dfavorable

    sont favorables. Dans ce cas, beaucoup plus despces pourront tre

    considres que celles mentionnes ci-aprs, qui sont destines surtout

    aux conditions sches et chaudes pendant une grande partie de

    lanne. Dans ces conditions dures, mme la production de bois de

    chauffage et de poteaux sera assez mdiocre. Des brise-vents peuvent

    fournir quelque fourrage lorsque dautres aliments sont rares.

    Chois despces

    Des espces croissance rapide ont lavantage de crer une barrire

    effective le plus vite que possible. Des espces Casuarina, Azadi-

    rachta indica, Leucaena et Senna et Prosopis juliflora sont souvent

    plantes pour cette raison. Dautres espces sont Acacia auriculifor-

    mis, Albizia procera, Erythrina variegata, Eucalyptus camaldulensis,

    E. tereticornis, Moringa oleifera, Pongamia pinnata, Schinus molle,

    Thespesia populnea, et Vigna vexillata.

    En vue de stabiliser les sables mouvants au Sahara et aux zones envi-

    ronnantes, les espces suivantes sont recommandes : Calligonum

    sp., Tamarix sp., Salvadora persica, Capparis decidua, Leptadenia

    pyrotechnica, Calotropis procera, Parkinsonia sp., Casuarina equise-

    tifolia, Euphorbia balsamifera.

    4.4 Parcs arbors (arbres disperss)

    Des parcs arbors se caractrisent par des arbres disperss fort dve-

    lopps se trouvant sur du terrain cultiv ou rcemment mis en jachre.

    Ces parcs arbors se dveloppent lorsque lagriculture sur une parcelle

    devient plus permanente. La vote darbres dans des parcs arbors est

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    en moyenne de 5-10%, les variations tant causes par les attitudes

    des agriculteurs envers la prsence darbres dans des champs cultivs.

    Lorsque lintensit de la culture accroisse, il y a en gnral moins

    darbres (par exemple, dans les champs de coton). Les parcs arbors

    sont dvelopps au mieux prs des villages, du fait quils sont mieuxprotgs et grs l-bas.

    Figure 16 : Parcs arbors, conten