AGROFORESTERIE ET FAUNE SAUVAGE · La faune sauvage prospecte un territoire plus ou moins limité...

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AGROFORESTERIE ET FAUNE SAUVAGE

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AGROFORESTERIE ET FAUNE SAUVAGE

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> Des sols mieux protégés contre l’érosion.

> Des sols mieux structurés et enrichis, capables de mieux retenir l’eau et la matière organique.

> Davantage d’habitats et de ressources pour les auxiliaires de cultures et les pollinisateurs.

> Divers produits valorisables (bois d’oeuvre, bois de chauffage, fruits, fourrage, litière, etc.).> Des économies d’intrants (moins de carburant car travail simplifié, moins d’engrais grâce aux légumineuses des couverts, moins de pesticides grâce aux auxiliaires).> Des systèmes qui produisent jusqu’à 30 % de biomasse (productions agricole et sylvicoles) en plus.

> Des ressources alimentaires diversifiées : pollen, fruits, insectes, végétaux, etc.> Des ressources étalées dans l’espace et au fil des saisons.> De nouveaux habitats, des zones de reproduction, de quiétude et de refuge.> Des corridors de circulation au sein d’un espace cultivé et faisant la jonction avec d’autres espaces.> Un microclimat plus tempéré : ombrage, brise-vent, etc.> Une eau davantage préservée : Les racines des arbres filtrent l’eau dans les horizons profonds du sol, limitant les pollutions dans les nappes.

AGROFORESTERIE ET FAUNE SAUVAGE

> Pas de plantation monospécifique mais un mélange d’essences de pays

> Des bandes enherbées de 1,5 à, 2 m au pied des arbres> Pas de phytocides sur les bandes enherbées, ni sur les arbres

> Intégration des haies et de la végétation de bordures

> Couverture végétale du sol et travail simplifié autant que possible

> De nouveaux habitats pour la faune sauvage> Des ressources alimentaires diversifiées

> Des ressources étalées dans le temps et l’espace

> De nouvelles zones de refuge et de reproduction

> Des corridors de circulation

Intérêt agronomique et économique Intérêt agro-écologique et environnemental

L’agroforesterie, c’est quoi ? L’agroforesterie désigne l’association d’arbres et de cultures ou d’animaux sur une même parcelle agricole, que ce soit en plein champ ou en bordure, dans un but d’optimisation des ressources du milieu. Pratique traditionnelle, elle a été revisitée ces 30 dernières années pour s’adapter notamment aux contraintes du machinisme agricole. Basés au départ sur des schémas de plantations très denses avec une seule espèce d’arbres, ces modèles d’agroforesterie «modernes» ont évolué, passant d’un système de monoculture d’arbres à un système intégrant diverses essences et composant avec une diversité de classes d’âges et de strates végétales complémentaires. Les systèmes d’agroforesterie les plus aboutis associent des couverts végétaux aux lignes d’arbres, contribuant ainsi à augmenter les bénéfices agronomiques, économiques et environnementaux.

Les arbres de plein champ

=> Alignements d’arbres intraparcellaires, vergers implantés au sein d’une culture ou d’un parcours d’élevages, etc. Dans ce type d’aménagements, arbres et cultures ou élevages sont associés sur une même parcelle. Les arbres et les cultures sont superposés et non juxtaposés. Il existe une multitude d’agroforesteries car les arbres ont leur place au coeur de tout type de production : grandes cultures, productions fourragères, élevage avicole, ovin, porcin ou bovin, viticulture. Chaque agriculteur est libre d’inventer sa propre agroforesterie, en accord avec ses pratiques et ses objectifs.

Les arbres en bordure de parcelle

=> Haies, ripisylves, talus et bords de fossés arborés, etc. Ces aménagements sont formés d’une diversité d’arbustes et d’arbres associés à un ourlet herbeux, composant plusieurs strates complémentaires.

L’agroforesterie, c’est :

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Pas une agroforesterie, mais des agroforesteries...

=> Associer cultures ou élevage et feuillus nobles permet de constituer un capital sans sacrifier sa production. Par exemple, en convertissant 10% de sa SAU en agroforesterie, les arbres occupant 10 % de la surface, l’exploitant ne perd au départ que 1% de surface cultivée (qui reste par contre éligible au DPU). L’INRA de Montpellier et AGROOF ont effectué des calculs (Farm-Safe) montrant qu’à partir de la récolte des arbres, le revenu de l’exploitation augmente de façon considérable et que dans certains cas précis, il peut même doubler.

=> Des suivis réalisés sur de jeunes plantations d’agroforesterie (Projet CASDAR Agroforesterie 2009-2011) montrent une tendance à davantage d’individus et de diversité spécifique au sein de populations de syrphes et carabes (auxilaires de culture).

=> Une parcelle d’1 ha avec 50 arbres (conduits jusqu’à mâturité, soit 60 ans au moins) stocke en moyenne entre 1,5 et 4 T de carbone / an.

Une pratique cohérente au regard des enjeux et des défis à relever

=> Produire plus et mieux=> Préserver les ressources (Eau - Sol - Biodiversité - Paysages …)=> Diversifier les productions et développer de nouvelles filières=> Produire de l’énergie renouvelable et de la biomasse=> Relocaliser la production de bois de qualité et la fertilité=> Renforcer la biodiversité dans l’espace et dans le temps=> Stocker du carbone et limiter l’impact des variations climatiques.

Oies introduites dans une plantation et bénéficiant de l’ombrage des arbres

Parc de porcs noirs installé dans les allées d’une jeune plantation agroforestière

Lignes d’arbres largement espacées au sein d’une culture de céréales et légumineuses

Plantation agroforestière au sein d’une vigne : une image positive du vignoble à valoriser

Verger de pêchers associé à diverses cultures maraîchères (ici salades)

Trognes de peupliers noirs régulièrement récoltées pour le bois de chauffe 4

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* Bois Raméal Fragmenté

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Les expérimentations menées sur le terrain, notamment à l’INRA de Montpellier, ont permis de suivre des systèmes arbres/cultures depuis la plantation jusqu’à la coupe des arbres. Un gain de productivité de 30 à 40% a été observé en système peupliers/blé dur.

Des arbres qui tempèrent les excès climatiques

Cette intensification qualifiée d’écologique est notamment basée sur une meilleure valorisation des ressources du milieu (lumière, eau, minéraux).

L’association avec une culture d’hiver est particulièrement pertinente car la composante herbacée entame son développement bien avant que les arbres n’entrent dans leur période de végétation. Les périodes de besoin en eau et nutriments sont donc décalées au départ. De plus la culture utilise alors les ressources superficielles du sol et oblige les racines des arbres à aller exploiter des couches plus profondes. Concernant la lumière, c’est la même chose, la culture se développe avant que l’arbre ne développe son feuillage. Si l’ombrage s’avère génant par la suite, on peut envisager de le réguler par des tailles du houppier (formation d’arbres têtards par exemple).

Des arbres qui poussent plus vite et plus résistants

Particularité du système racinaire d’un arbre agroforestier

Le développement du système racinaire d’un arbre agroforestier est différent de celui d’un arbre forestier. Soumis à des contraintes de développement particulières (exposition aux vents, assèchement superficiel du sol par la culture agricole), l’arbre agroforestier est obligé de développer un système racinaire en profondeur lui permettant de prospecter davantage que son homologue forestier et de moins souffrir de stress hydrique en cas de sécheresse. Les diverses tempêtes et périodes de sécheresse l’ont montré, les arbres isolés sont plus résistants.

Réduction des amplitudes thermiques : +/- 3°C en général

Effet parasol => Baisse de la T°C en journée

Rayonnement et réflexion => Légère hausse de la T°C nocturne

Effet brise-vent => Protection contre vents froids.

Réduction de l’évapotranspiration

Effet brise-vent => Baisse de l’agitation de l’air => ETP diminuée => Période de photosynthèse allongée => Augmentation de la production végétale.

Un bilan positif pour le sol et sa vie microbienne

L’arbre agroforestier : pompe à nutriments. Par leurs racines profondes, les arbres agroforestiers remontent des éléments nutritifs issus des horizons profonds, et en particulier de l’altération de la roche-mère.Le bilan organique de la parcelle est localement amélioré par les arbres et le couvert enherbé : décomposition des feuilles et des racines fines. Par cet apport de matière organique et de lignine et par le microclimat qu’ils confèrent au sol, les arbres ont aussi un effet bénéfique sur la faune et la flore microbiennes du sol.De manière générale, on observe une amélioration de la porosité du sol et de sa capacité de stockage d’eau et d’éléments nutritifs.

Gain de biomasse

Souche agroforestière : Pivots plongeants atteignant

ici 2,5 m de profondeur

Souche forestière : Beaucoup de racines traçantes

dans le premier mètre 5

VERS DE TERRE ET MICROFAUNE jusqu’à 100 m

HUMUS jusqu’à 50 m

POLLINISTEURS jusqu’à 1500 m

AUXILIAIRES jusqu’à 450 m

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La faune sauvage prospecte un territoire plus ou moins limité selon les espèces. Certaines ont besoin de milieux diversifiés, alternant zones ouvertes avec prairies ou cultures et zones arborées avec des haies et des bois. Dans tous les cas, un juste milieu entre désert agricole et grandes étendues boisées est nécessaire.Les besoins évoluent également selon les stades de développement. Au-delà du rôle protecteur des banquettes herbeuses et des haies qui servent de refuge à de nombreuses portées ou couvées, les oisillons par exemple, ont des besoins alimentaires particuliers qui les amènent à consommer une grande quantité d’insectes, qu’ils trouveront notamment au niveau des strates herbacées et arbustives.En complexifiant et diversifiant le paysage, on crée divers habitats et sources potentielles d’alimentation qui permettront aux animaux de trouver les conditions nécessaires à leur installation.

Notion de domaine vital Le domaine vital d’un individu ou d’un groupe varie selon ses besoins et selon la disponibilité des ressources d’un milieu. Plus les points d’alimentation et d’abreuvage sont nombreux, plus la surface que les animaux devront prospecter pour se nourrir, se reproduire, élever leur progéniture, etc., sera réduite. Trouvant sur un territoire plus petit l’ensemble des ressources nécessaires, les animaux dépenseront moins d’énergie lors de leur déplacements d’approvisionnement.

Fournir le gîte et le couvert toute l’annéeL’arbre constitue un véritable biotope associé à tout un cortège d’entités vivantes, qui vont profiter de son réseau racinaire, de ses branches, de ses feuilles, de son tronc comme support, ressource alimentaire ou habitat. Par son “effet lisière”, la haie offre une multitude de conditions de vie dont la faune profite selon ses besoins : ombre, fraîcheur, chaleur. Elle est un lieu de prédilection temporaire ou permanent pour les animaux des champs, des forêts et des prairies.

Des milieux connectésLe réseau d’arbres dispersés dans la parcelle agricole et renforcé par des bandes enherbées crée un maillage et des connexions entre les divers milieux (coteaux, pelouses sèches ou humides).Dans la mesure du possible, on tâchera de créer ou de restaurer des points d’eau, type mare, qui constituent, au delà du milieu aquatique, un point d’abreuvement pour la faune sauvage.

Enrichir et diversifier le territoire

Davantage de ressources alimentaires dans l’espace et au fil des saisons. Des fruits, des graines, du pollen et du nectar, mais aussi des insectes qui vont notamment nourrir

les jeunes oiseaux… Des points d’eau pour s’abreuver.

Lorsque la culture agricole est récoltée, les diverses essences d’arbres associées à des bandes enherbées à leur pied (généralement d’1 à 2 m de large avec mélanges d’herbacées et de légumineuses) continuent d’offrir à la faune sauvage des corridors de circulation, des ressources alimentaires, des refuges et des zones de quiétude. La parcelle n’est donc plus totalement mise à nue et bénéficie à la fois d’espaces ouverts et de zones arborées non travaillées.

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Un système gagnant-gagnant

Moins de dégâts de gibier sur les cultures agricoles lorsque d’autres ressources alimentaires sont présentes sur le territoire

Au delà des prélèvements effectués par l’homme sur la faune sauvage, il est possible de réduire les dégâts sur les cultures liés au gibier et aux rongeurs en augmentant la capacité d’accueil du territoire (capacité alimentaire et de refuge).

D’une logique de sol nu...

... à une couverture végétale des sols

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En intraparcellaire, avec 50 arbres/ha, l’entretien des arbres demande en moyenne 1 jour de travail par an et par hectare. Il est nécessaire d’intervenir tous les ans pendant les 10 à 15 premières années jusqu’à formation de la bille de pied.

PlantationRéussir une plantation, c’est planter le bon arbre, au bon endroit, au bon moment et de la bonne manière : choix des parcelles, préparation du sol, choix des essences (locales et variées), semis de la bande enherbée, mise en place de paillages et de protections contre le gibier et les animaux d’élevage, surveillance, taille de formation des arbres, etc. Autant d’étapes clé auxquelles il faut veiller et sur lesquelles un technicien de l’arbre champêtre accompagnera le porteur de projet.

Le coût de plantation d’un arbre agroforestier (plant, paillage et protection, travail du sol, plantation, ingénierie, suivi pendant 3 ans) est en moyenne de 17,45 € HT. Les aides existantes (mesure 222 et participation de fondations privées) peuvent prendre en charge jusqu’à 80 % de ce coût.

Entretien courant de la bande enherbée et des arbresOn tachera de réaliser les travaux de taille des haies et d’entretien des bandes enherbées à des périodes n’affectant ni le cycle de la faune (niches et couvées dans l’herbe ou dans les arbres, consommation de nectar, pollen et fruits), ni le cycle biologique de la plante. On favorisera les fauches tardives et on priviligiéra l’hiver pour la taille des arbres. On utilisera des outils permettant la coupe franche des branches et n’occasionnant pas de blessures sur l’arbre, ainsi que des barres d’effarouchement lors de la fauche.

Des techniques simples, peu coûteuses mais qui ne s’improvisent pas

Semis d’une bande enherbée au pied des arbres

Jeune plant dans sa protection gibier

Paillage des arbres : une étape

indispensable à la réussite

Calendrier des travaux d’entretien des linéaires arborés en lien avec la biodiversité (source IDF 1995)

Semis sous couverts : deux cultures par anGrâce aux couverts végétaux et techniques culturales simplifiées (semis sous couverts), on protège et nourrit le sol et la faune au sens large (zone de couverts hivernaux). L’agriculteur peut produire deux cultures par an sur une même parcelle. Alors que la première conserve sa fin alimentaire, la seconde peut être mise à profit, soit pour la recontruction d’un capital carbone et nutriments dans les sols, soit être valorisée énergétiquement. En cas d’aléas climatiques, le couvert peut devenir la production principale. Cette occupation du sol toute l’année, permet d’optimiser davantage l’énergie solaire disponible via la photosynthèse.

Des floraisons d’intérêt...

Des couverts qu’on pourra aussi envisager au sein de la culture ... pour la faune sauvage

Mauvaise cicatrisation suite à une taille tardive

Elagage sur arbres

agroforestiers de 9 ansSemis direct et associations de cultures : Un sol toujours

couvert, une aubaine pour la faune sauvage

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Préparation du sol : une étape importante de l’itinéraire de plantation

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Particularités topographiques Surface équivalente (SET)

Bandes tampon (5 m de largeur) en bord de cours d’eau

1 ha de bande tampon = 2 ha de SET

Haies1 ml de haie = 100 m2 de SET soit 100 ml de haie = 1 ha de SET

Agroforesterie et alignements 1 ml = 10 m2 de SET

Arbres isolés 1 arbre = 50 m2 de SET

Lisières, bosquets, arbres en groupe 1 m de lisière = 100m2 de SET

Verger de haute-tige 1 ha de verger = 5 ha de SET

Dans le cadre de la PAC, les parcelles d’agroforesterie, les haies et les bandes végétalisées qui sont incluses dans les îlots PAC, font partie des surfaces permettant l’activation des DPU de la PAC (à condition de respecter, entre autres, certains critères de densités et de largueur (10 m de large maximum pour les haies).

La haie, les alignements d’arbres intraparcellaires et les arbres isolés entrent aussi dans le processus de conditionnalié des aides PAC. Leur présence sur l’exploitation agricole permet donc de satisfaire les exigences en matière d’éléments fixes. Des surfaces équivalentes topographiques (SET) sont calculées et doivent atteindre un certain pourcentage de la SAU : 4 % en 2013.

A titre d’exemple (voir le tableau d’équivalences ci-dessous), 1000 ml d’alignement agroforestier ou 100 ml de haie permettent de satisfaire 1 ha de SET.

Des structures végétales compatibles avec la PACA toutes les étapes de l’itinéraire de culture, l’arbre s’intègre dans le système

Passage d’un outil superficiel après culture Passage d’une rampe de pulvérisation

Des lignes d’arbres largement espacées qui ne gènent pas les manoeuvres d’engins agricoles

Passage d’une moissonneuse dans une parcelle de blé en agroforesterie

Des tournières en bout de lignes pour faciliter les manoeuvres au niveau des extrémités de parcelle

L’agroforesterie peut être associée aux techniques de semis direct

Quant aux arbres anciens en bord de parcelle, une mise au gabarit des grosses branches les

plus basses par élagage peut se faire

La bande enherbée au pied des arbres maintient une distance de sécurité entre

le tronc et les outils agricoles

Des pratiques et aménagements compatibles avec les contraintes mécaniques et reconnus par la PAC

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L’Agroforesterie c’est aussi et avant tout...

Les bandes tampon de la PAC (anciennement dites «enherbées») peuvent être constituées d’herbacées et de ligneux (arbres et arbustes), issus de semis, plantation et régénération naturelle. La ronce et autres plantes pionnières trouvent leur place dans ce cortège (sans risque de pénalité pour l’agriculteur).Sur 5 m, on peut envisager des bandes mixtes, en partie arborées et en partie herbacées.

Avant d’envisager la plantation, il est nécessaire et utile de se préoccuper de l’existant. Recenser les formations arborées présentes sur le site : haies, ripisylves, arbres isolés, vieux arbres, et évaluer les interventions à pratiquer pour assurer leur pérennité. Au-delà de l’entretien courant sur les bords de haies qui permet de maintenir un certain gabarit et de favoriser les fructifications, il s’agit aussi d’apprécier le besoin de régénérer des tronçons plus ou moins dépérissants. Dans certains cas, on préconisera un recépage pour renforcer la vigueur des arbres et arbustes. Parfois, (cas d’entretiens excessifs et non adaptés), il s’agira au contraire de laisser la végétation se re-étoffer. Pour les haies ou arbres ayant pris trop d’ampleur par rapport à une parcelle cultivée, on veillera à ce que la remise au gabarit se fasse avec des outils adaptés : tronçonneuse ou lamier pour les grosses branches dont le diamètre dépasse 4 à 5 cm.Enfin, concernant les vieux arbres ou à cavités, on veillera à ce que la taille, si elle se justifie, n’affecte pas la vigueur de l’arbre. Pour les arbres morts, on essaiera, dans la mesure où cela n’est pas dangereux, de maintenir le tronc et certaines charpentières.

Gérer l’existant

Favoriser et accompagner la régénération naturelle

Evolution possible des abords d’un cours d’eau en régénération naturelle

Des plantes injustement combattuesParmi les espèces qui se développent spontanément, certaines pionnières comme la ronce et le prunellier sont généralement mal perçues car assimilées à une gestion négligée. Elles jouent pourtant un rôle essentiel en nourrissant bon nombre d’insectes et d’animaux et en permettant l’installation des jeunes arbres. Autre mal-aimé, le lierre qui est souvent considéré comme un parasite de l’arbre, ce qui n’est pas le cas. Il est une ressource précieuse à l’automne pour les pollinisateurs, puis pour les oiseaux.La ronce Le prunellier Le lierre

Ne pouvant pas planter tous les arbres qui sont nécessaires, on essaiera de favoriser autant que possible la régénération naturelle, notamment au niveau des bordures : ruisseaux, fossés, talus, bords de champs, de routes et de chemins. Processus naturel et complémentaire des plantations et des semis, la régénération naturelle apporte un cortège d’espèces adaptées au milieu qui s’installeront gratuitement, profitant des semis naturels faits notamment par les oiseaux.La régénération naturelle assistée se base sur des techniques simples: arrêt du fauchage ou du broyage systématique sur une bande de végétation délimitée, éventuellement sélection de jeunes arbres qu’on protègera, puis contention latérale les années suivantes.

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Pour en savoir plus, vous pouvez contacter :Association Française d’AgroForesterie : www.agroforesterie.fr

Fédération Nationale des chasseurs de France : www.chasseurdefrance.com

Conception et réalisation : Arbre et Paysage 32 en lien avec la Fédération Nationale des Chasseurs et l’Association Française d’AgroForesterie - Septembre 2013.

Crédit photos et dessins : Arbre et Paysage 32, Fédération Nationale des Chasseurs, Philippe Van Lerberghe (IDF), Xavier Remongin (Min.agri.fr), CEPSO, INRA Montpellier, Agroof.