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EXCLUSIF LA LISTE DE TOUS LES STAGES I re revue mondiale d'à/ juin 1998-24e année Karaté artistique Sophrologie Appre thijnove BOXE THAÏ XLW3 urw; ]]003b man Reportage complet p. 86 Comment stq ter UPS agresseurs 3 experts vous conseiiieni :J (Boxe Thaï p. 7E KARATE Comment Alex Biamonti, Gilles Cherdîeu et Nadia Mécheri ont sauvé l'honneur des Tricolores à Belgrade GRAND MAITRE Les révélations de Gilbert Gruss, le plus haut gradé français DECOUVERTE Le Yoseikan-Budo, synthèse martiale

Transcript of agresseurs - shugendo.fr KB juin n°258... · sommaire Couverture Christophe Carrio (photo : Denis...

EXCLUSIF LA LISTE DE TOUS LES STAGES

Irerevue mondiale d'à/

juin 1998-24e année

Karatéartistique

SophrologieApprethijnove

BOXE THAÏXLW3

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m a nReportage complet

p. 86

Commentstq ter

UPSagresseurs

3 experts vous conseiiieni

:J (Boxe Thaïp. 7E

KARATE Comment Alex Biamonti,Gilles Cherdîeu et Nadia Mécheri ontsauvé l'honneur des Tricolores à BelgradeGRAND MAITRE Les révélations de GilbertGruss, le plus haut gradé françaisDECOUVERTE Le Yoseikan-Budo, synthèse martiale

DANS LE PROCHAIN NUMERO en vente le 29 mai

SAVOIR FARE : Sachez vous défendrecontre plusieurs adversaires

Découverte:_e Yoseikan3udoHiroo Mochizuki,son fondateur,nous révèle sestechniques lesplus efficaces.

REPORTAGEsurprise au Japonl'art secret desmoines guerriers

GRAND MAITRE

G ilbert Gruss, 8e dan, ex-champion duMonde : le sage du Karaté français.

Il nous parle de son expérience et nousdonne sa vision de l'avenir. Des parolesà méditer !

SPECIAL CONTACT

Dany Bill champion duMonde de Boxe Thaï

"Je vous donne rendez-vous le moisprochain dans Karaté-Bushido"

PLUS TOUS LES GRANDS COMBATS DU MOIS

Karaté-Bushido n" 257 mai 19981 Couverture : MOINE DE SHAOLIN (Photo P.Y. Bénoliel.) i Editeur : Européenne de Magazines, 44, avenue George V 75008 PARIS. Tél. 01 49521400. Fax : (01) 49 52 1444. i Directeur délégué : Ghislaine Barissat i Rédacteur en chef : Pierre-Yves Bénoliel i Rédacteur en Chef Adjoint : Patrick Lombarde (0149 52 14 11) i Chef de rubrique Contact : Pascal Iglicki ( 01 49 52 14 16) i Rédaction graphique : Patrick Puech (01 49 52 14 19) : Ont collaboré à ce numéro : DenisBoulanger. Alex Fighter, Serge Mairet, Virginie Pelagalli i Service publicité : 01 4952 14 15 i Assistante de publicité : Stéphanie Robert (01 49 52 14 10) i Service desventes SORDIAP : 01 42 36 36 84, TER E 87. Tous droits de reproduction (textes et photos) réservés pour tous pays, sous quelque procédé que ce soit. Les documentsinsérés ou non ne sont pas retournés. Commission paritaire n° 55708. Imprimé en France par Torcy Québécor. Flashage et photogravure couleur : Black Jack. Karaté-Bushido est une publication de l'Européenne de Magazines. SA au capital de 7 000 000 F. RC Paris B331 244202,1 Directeur de la publication: Gilles Barissat. Karaté-Bushidoest distribué en France par les NMPP. Dépôt légal : à parution. \e par correspondance et abonnements : Stéphanie Robert (01 4952 14 10) LE MATIN. Abonnements11 numéros par an France 308 F, étranger 365 F (voie de surface).

sommaireCouverture Christophe Carrio(photo : Denis Boulanger)

4 Les images chocs du mois

12 Revue de presse

14 Ciné News

20 Dossier : Sophrologie :la puissance du mental

30 Grand maître :Gilbert Gruss, T dan Karaté

36 Champion : ChristopheCarrio, champion de Karatéartistique

40 Karaté : les championnatsd'Europe à Belgrade

46 La chronique deKenji Tokîtsu

50 Reportage au Japon :Shugendo, les secrets desmoines-guerriers

56 La chronique d'Henry Plée

58 Panorama des arts martiaux

70 Les stages d'été

76 Savoir faire:Comment stopper plusieursagresseurs

84 Club Bruce Lee

85 Le supplément CONTACT

86 K-1 King's au Japon

89 Vale Tudo en Angleterre.

90 Champion : Dany Bill.

93 Roufus - Pétridisà Marseille le 13 juin.

94 Le Tournoi des 50.000Florins à Amsterdam.

98 Kick-Boxing à Brest.

100 Muay-thai à Thiais.

104 Full-contact : France-Italie.

106 Panorama : l'actualitédes sports de combat

109 Carnet d'adresses

116 Découverte :YoseikanBudo

122 Avenir:le mois prochaindans Karaté-Bush ido

DOUBLE POSTERDÉDICACÉCherdieu/Biamontiet Peter Aerts.

Karaté Bushido/juin 98

GRAND MAITREGilbert Gruss. Les réflexionsd'un sage du Karaté o _français. 30

DOSSIER : Sophrologie.Améliorez vosperformances grâceau contrôle del'esprit. 20

SAVOIR FAIRE :Comment maîtriserplusieurs adversaires.Les conseilsde nos 3 experts :Portocarrero (Karaté),Thierry Riesser(Ju-jutsu) et AurélienDuarte (Boxe Thaï 76

DECOUVERTE : YoseikanBudo : le mouvementondulatoire. 116

championDany Bill vousattend page 90

ReportageShugendo ! un motmagique qui évoqueles pouvoirssupranormaux desanciens moines-guerriers du Japon.Ce mois-ci, Sylvain *Guintard lève le voile,en exclusivité pourles lecteurs deKaraté Bushido.

Ancien pionnier du Nîn-jutsuen France, Sylvain Guintardvit depuis plusieurs annéesau Japon. Il est devenuprêtre Yamabushi (guerrier

des montagnes) sous le nom de JakkoinKuban. Grand spécialiste du Shugendo, ilnous dévoile ce mois-ci les liens entre cettediscipline mystérieuse et les arts martiaux.

"De passage en France pour quelques moisseulement, quelle ne fut pas ma surprise(agréable, je dois dire) de découvrir leschroniques de Kenji Tokitsu de décembre97, et février 98 consacrées à l'influencedu Shugendo sur les arts martiauxtraditionnels et le Ninjutsu en particulier.De tout temps l'esprit du Shugen (et sespratiques montagnardes) a modelé nonseulement les arts martiaux maisl'ensemble de la culture et de la penséejaponaises. Il suffit simplement de seplonger dans la littérature et l'histoire duJapon pour mettre à jour cette évidence.

GOKKI l'un des deux serviteurs deEn No Gyoja (le fondateur du Shu-gendo) : il est armé d'une hacheet symbolise la force.

L'ethnologue Kanazawa Shinichi avancemême que ce furent les Yamabushi "Ceuxqui couchent en montagne", les ascètes duShugendo, qui sont à l'origine de lacréation, vers le VHP siècle, de ce modeparticulier d'appréhension de l'univers quise situe à mi-chemin entre les êtres et leschoses, d'où émergea en particulier l'artnippon : poésie, théâtre Nô, cérémoniesdu thé, de l'arrangement floral et de toutela pensée japonaise en général. Unepensée qualifiée de "médiane"; une penséequi s'exprime dans une pratiqueengageant à la fois le sujet et l'objet. LeVIII" siècle fut au Japon une période degrands bouleversements économiques,culturels, philosophiques, et religieux.

Le Shugendo fait partiedes arts martiauxLes Yamabushi, figures centrales du Japonmédiéval, nomades, pénétraient les lieuxfrappés d'interdits, se mouvant entre le"monde de la plaine" (siège du nouveaupouvoir politique et culturel) et le "mondede la montagne" (siège des traditionsanciennes), domaine des chasseurs-cueilleurs - en opposition avec la riziculturedes plaines; la montagne restait la demeure

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Reportage

FIDELE A LA TRADITION, Sylvain Guin-tard pratique le sabre de l'écoleKukishinden-ryu (ci-contre) et lebâton de l'école Hozo-ïn-ryu (ci-des-sus). Notez la forme évasée dubâton, dans lequel se cache en faitune lame.

des âmes défuntes, des Dieux et Divinités...Les exemples d'interactions desYamabushi et des Soheï (moines-soldats)des temples de Miidera, Shogoin,Hagouro, Hieï Zan et autres, avec desécoles d'arts martiaux ne sont pas rares,notamment celui de l'école de sabre deKurama. Benkeï, le plus fameux moine-guerrier de l'histoire du .lapon (Yamabushiet Sohei, mais aussi soldat émérite) quifavorisa la fuite de son compagnon deroute et maître, Yoshitsune du clan desMinamoto, fut un redoutable combattant,doue d'une force prodigieuse, possédantdes qualités de diplomate que le théâtreKabuki et celui du Nô ne se sont pas privésde mettre en scène.

Les dieux au secoursdes hommesComme le signale Tokitsu Senseï,nombreux furent les maîtres d'artsmartiaux (souvent les créateurs d'écoles)qui, s'inspirant des pratiques des ascètesmontagnards du Shugendo (autrequalificatif pour les Yamabushi),effectuèrent des retraites dans des grottespour percer et méditer les arcanes de leurArt. Dans un passé moins éloigné, lefondateur de l'école Tenshin ShodenKaîori Shinto Ryu, le maître lizasa lenaoeut les révélations des techniques de l'art

du sabre à la suite de la vision d'un "kami"(divinité du Shinto) lors d'une retraite demille jours. Le maître actuel de l'école,Otake Risuke, utilise la puissance divinedes Bouddha comme Foudo Myo etMaishiten pour soigner des personnes àtravers des rites issus du Shugendo (lesKuji Kiri, en vigueur aussi dans le Ninjutsuancien). L'école Kukishinden (l'école des9 démons) du village Kuki près de la villede Kumano se créa après que sonfondateur eut la vision de divinités.Dans de nombreux cas (l'école Kuramaau nord de Kyoto), l 'apparition était unTengu, divinité mythique mi-humaine mi-oiseau (nommée "Chien du ciel" en Chineet associé aux météores), gardien et génieturbulent des montagnes; le terme Tengufut souvent une métaphore pour nommerles Yamabushi eux-mêmes.

Plus proche de nous, le maître de KaratéGoju-ryu Yamaguchi Gogen, que j'eusl'occasion de rencontrer en 1983, pratiquaitcertaines ascèses du Shugendo, notammentla méditation sous des cascades(takishugyo) suite à l'enseignement reçupar des Yamabushi du mont Takao.

Le Karaté et l'Aïkido sousl'influence du ShugendoLe fondateur de l'Aikido, Ueshiba Senseï,bien qu'ayant une approche spirituelle detype Shinto, avait cependant étudiél'csotérisme de l'école bouddhiqueShingon et celui du Shugen (la péninsulede Kii, son lieu de naissance, restant leberceau de ces deux Voies). Il faut savoirque jusqu'à l'ère Meiji (il y a un peu plusde cent ans), les grands sanctuaires

« De nombreux grands maîtres,

LE RITUEL de la hache, du sabre et de l'arc

LE RITE DU GRAND FEU DE MENU BOIS OU RITE DE L'ARC, DE LA HACHE ET DEL'EPEE. L'arc sert à "percer les démons", la hache sert à fendre le bois, c'est-à-dire à "ouvrir le cœur" et l'épée sert à "chasser les ténèbres de l'ignorance".Voilà un exemple d'une utilisation symbolique des arts martiaux au profit d'unedémarche intérieure devant aboutir à l'Eveil.

LE SHUGENDO N'ESTPAS RÉSERVÉ AUXRELIGIEUX. La plupartdes Yamabushid'aujourd'hui sontdes laïcs qui viennentrecevoir l'enseigne-ment des moines.

religieux de Kumano, Shingu, et Nachi,étaient sous la responsabilité du templeShogoin, donc du Shugendo. On y vénéraitsous la forme de divinités japonaises, lesBouddha Amida. Yakushi et Kannon.Un autre exemple, le professeur d'HatsumiSensei (Ninpo Budo Taijutsu) était unprêtre des montagnes nommé TakamatsuKosui (prénom qu ' i l utilisa dans ïesdernières années de sa vie pour signer sespeintures). Vers la trentaine TakamatsuSensei fut, avec son ami (ultra-nationaliste)Iwami Nangaku (figure légendaire de lapolitique de cette époque, aux côtés deDeguchi Oanisaburo, Ueshiba Morihei etle Daimyo de Kuki...) grand maître(Shihan) de l'école Kukishinden. Il avaitun élève externe qui venait régulièrementde la ville de Noda à qui il transmis unepartie de ces enseignements et un élève

La vie des YamabushiD

ans le Shugendo,il existe deuxgrands types depratiques pour les

laïcs. L'une se déroule enmontagne, elle est appeléeMiné Iri ou Nyubu Shugyo.On y fait le Toso Shugyo (lapratique de Toso). Toso estun terme japonais qui signifiese débarasser en marchant.Il faut faire son possible,durant le pèlerinage qui nousconduit du village de Yoshinoà celui de Kumano distantde trois cents kilomètres desentiers montagneux, pouratteindre un état mentalproche de l'ataraxie enchassant les penséesperturbatrices qui nourris-sent les passions. L'autre estJôji Shugyo (l'ascèse durantla vie de tous les jours).Conserver un mental claircomme durant la pratique enmontagne; ne pas oublier decultiver les six perfections quimènent aux portes de laSagesse (le don, la patience,la diligence, l'éthique, laconcentration ou méditation,la connaissance ousapience) et surtoutpréserver l'aspiration à l'éveil

(Bodaishin). Deux fois parmois (le 1er et le 21 ) lesyamabushi laïcs se rendentau temple-mère à Kyoto (leShogoin), pour y suivre desséminaires sur la lecture etl'explication des textessacrés. Quelques fois leweek-end un sensei(toujours un religieux) sedéplace pour donner unenseignement spécial sur telou tel point doctrinal, ouexécuter voire transmettreun rite particulier.Le Shogoin assure deuxoffices réguliers par jour (6het 15h30), les cérémonies etcélébrations (bénédictions,mariages, commémorationsdiverses). Quant auxcérémonies funèbres (àmoins que ce ne soit pourun membre du clergé), ellesse déroulent toujours chezle défunt où un ou plusieursprêtres se déplacentexpressément. Le temple-mère s'occupe aussi de laformation des jeunes moinesqui y résident à tempscomplet durant leur noviciat.Les maîtres confirmés sontchargés de l'instruction desreligieux et des pratiquants

laïcs. Les Yamabushi laies,une fois la connaissance debase acquise (entre deux àcinq années), peuventpratiquer les ascèses ensolitaire (sans toucher àl'Haragyo, la pratique del'ascétisme dure, réservéeseulement à quelquesreligieux, par mesure desécurité). Les Yamabushilaïcs sont regroupés au seind'associations (kosha) enfonction de leur lieu derésidence. Chaque groupecomporte un ou plusieursresponsables avec desfonctions définies. Lesystème des yamabushiétant très martial, il y a desgrades chez les laïcs (enfonction de l'ancienneté etdu nombre de fois où l'on aexécuté le miné iri). Chez lesreligieux, l'ancienneté etsurtout la fonction seremarquent par les couleursdifférentes des vêtements.La règle "sempai-kohai" etla relation maître-disciplesont plus exigeantes quedans un dojo d'arts martiaux,mais aussi plus fraternelles...

S.G.

Karaté Bushido/juinshiba, ont utilise le Shugendo.»

Reportage

L'EPREUVE DE LA CASCADE est l'une des plus specta-culaires du Shugendo. Elle paraît facile mais atten-tion : plus d'un débutant téméraire s'est retrouvé ensyncope car l'eau est très froide et la pression ter-rible. A droite, le maître Otaké pratiquant le Kuji-kiri(symboles magiques avec les doigts).

interne nommé Okamoto (qui décédaavant son maître). De son coté IwamiSensei eut plusieurs disciples quicontinuent d'enseigner l'écoletraditionnelle Kukishinden à Osaka.

Une traditiontoujours vivanteMais revenons-en au maître Takamatsu.Ce dernier fit un séjour en Chine puisrevint au Japon pour approfondir Budo etbouddhisme. Sa période turbulente passée,il fit une retraite d'un an au pied du montMinoo (nord de Osaka) et pratiquaintensément la méditation sous unecascade. C'est alors qu'il rencontra unYamabushi qui l'initia aux "secrets de lanature ". Takamatsu Sensei, natif de la villede Kashiwara Jingumae, à l'entrée desmonts Ominé (berceau des pratiques duShugendo), entre Nara et Kumano, futinitié très jeune aux pratiques du Shugendopar un Yamabushi portant le titre de Guide(Sendatsu) et dont le nom figure dans lesregistres officiels de l'école Kukishindenet du monastère du mont Ominé :Takamatsu Gishin, son père.

A QUOI PEUT VOUSSERVIR LE SHUGENDO ?Au bien-être intérieur,à la guérison decertaines maladie etmême à l'accroisse-ment du confortmatériel !Le Shugendo est une tradition encore bienvivante de nos jours. Le Shugen n'a pas lamême origine que celle des écoles desamourai, qui généralement suivaient lecode du Bushido. Elle a ses racines dansla classe de la noblesse des Lords de laMaison des Fujiwara et des prêtresémigrés. La tradition martiale chez lesYamabushi a toujours représenté le contre-pouvoir impérial face au dictateur militaire(Shogun). A notre époque, on peut encoreapercevoir durant les "matsuri" (fêtes

religieuses) des Yamabushi utilisant, pourle rituel du feu, l'arc, le sabre, la hache etla lance mais la totalité de la traditionmartiale du Shugendo n'est plus détenueque par une poignée de maîtres : les écolesKuki, Hôzo-in, Yoshin, Kurama y sontrattachées et conservent précieusementl'art du combat des Tengu.Durant la retraite de "l 'entrée enmontagne " (Miné iri) chez les Yamabushidu mont Hagouro, l'une des épreuves estun combat nommé "Sumo des Tengu"durant laquelle le néophyte doit, pourremporter la victoire, pousser ou fairetomber hors du cercle sept adversaires tirésau sort. Il n'y a aucune catégorie de poids.Enchaînant les combats les uns après lesautres, il ne faut en perdre aucun pourremporter la victoire et devenir un Tengu.Attention, cela intervient au quatrièmejour de jeûne... 11 y règne une ambiancefraternelle. Le véritable but n'est pas lavictoire sur l'autre mais sur soi-même, afind'expulser toutes les impuretés mentalesliées à l'état d'esprit des Titans.

Texte : Sylvain GuïnlardPhotos : Sylvain Guintard

et Archives Karaté Bushido

54Dans le Shugendo, il ne faut pas perdr

m& J

L'esprit du Shugendo

L'ESCALADE, INDISPENSABLE EN HAU-TE MONTAGNE, est régulièrement prati-quée par les Yamabushi. Les célèbresNinjas (espions du Japon féodal) utili-saient des techniques similaires.

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LA MARCHE SUR LE FEU est un exer-cice classique du Shugendo.

LES LONGUES MARCHES EN MON-TAGNES, en épuisant le corps, per-mettent de purifier l'esprit et de ren-forcer le mental.

•HH^éfini dans les«dictionnaires

[^•comme uneB^^religion syncré-tique entre le Shinto et leBouddhisme ésotériquedes écoles Shingon etTendai, le Shugendo estune tradition remontant auVIIe siècle. Le fondateur del'esprit du Shugen est En-no-gyoja. Il est né le 1er

Janvier de l'an 635 (maisfêté tous les ans le 7 juindans les monastères)dans le village de Chihara(ancienne province duYarnato; à l'ouest de la villede Nara). Dans sa dixseptième année, il serendit dans la grotte dumont Katsuragi (sud del'actuelle Osaka) pour ypratiquer vigoureusementl'ascétisme. A 19 ans, cefut dans les monts Ominé(sud de Nara) où, aprèsune retraite de mille jours,le Bouddha courroucé ZaoGongen lui apparut et luiindiqua comment faire del'Ominé un centred'ascèses. En l'an 659, ilobtint la transmissionsecrète du Shugen dusaint Ryuju dans la grottedu mont Minoo, siteaujourd'hui disparu suiteà l'éboulement survenu ily a trente ans. En-no-gyojafit l'excercice de "l'entréeen montagne" des villagesde Kumano à Yoshino, eten sens inverse plus detrente trois fois. La tra-dition nous laisse deuxpossibilités sur sa finprésumée : la premièreaffirme que du sommet dela montagne Tenjogatake,il disparut et s'en allarejoindre les Bouddha. Laseconde prétend qu'il serendit en Chine où il auraitété aperçu deux sièclesplus tard ! Il ne fonda pasd'école proprement dite,mais de nombreuxascètes suivirent sonexemple. Il laissa unelignée secrète de Gardiensde la Loi (les cinq GrandsYamabushi) qui trans-

LE GIGAN-TESQUEBENKEIfut lepremiermoine-guerrierlégendairedu Japon.Il fut leserviteuret le com-pagnond'armesdu célèbreYoshitsu-né Mina-moto.

mirent les pratiquesjusqu'au Maître del'ésotérisme Tendai : lemoine Enchin (ChïshoDaishi).Il fallut attendre l'introduc-tion au Japon du boud-dhisme ésotérique par lesmoines Kukai (KoboDaishi) et Saicho (DengyoDaishi), au IXe siècle, pourque le Shugendo trouvefinalement quelques siè-cles plus tard une orien-tation doctrinale grâce auxmoines-abbés Enchin,Shobo et Zoyo. Dans laVoie du Shugen, la natureet plus particulièrement lamontagne, est le templesecret de la transmutationintérieure. C'est en sonsein que les Yamabushipeuvent transcender leurcondition humaine. Lamontagne est le lieuprivilégié où Bouddha etKami ne font qu'un.Exercer son corps et sonesprit, c'est retrouver lanature originelle enchacun de nous. Lamontagne est le miroirdivin qui sert à connaîtrela nature profonde del'esprit tel qu'il estvéritablement. Dans leShugendo, grimper,

marcher, écouter la voixde la nature, effectuer lesépreuves et les rituels, toutcela permet de se rendrecompte par l'expérienceengageant à la fois lecorps et l'esprit, que notrenature intrinsèque n'estpas différenre de celle desBouddha.L'accès aux pratiquesn'est pas réservé auxreligieux. La plupart desYamabushi sont des laïcsqui viennent périodi-quement faire les retraiteset recevoir l'enseignementdonné par les moines. Secontentant d'atteindre desobjectifs qui ne sont pastoujours hautement spiri-tuels, mais légitimes,comme par exemple : ledéveloppement et lecontrôle d'une certaineforme d'énergie internepouvant être mise enœuvre à des fins person-nelles, pour le bien-êtreintérieur, le maintien d'unebonne santé, la guérisonde maladies psychoso-matiques, l'accroissementd'un confort matériel, voirela compréhension d'arca-nes des arts martiaux...

S.G.

que le Moi devient Bouddha.»i Bushido/juin