AGEC_MAGAZINE_MAI_2011

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Magazine de l'Association Gendarmes & Citoyens - MAI 2011 - Au sommaire : Entrevue avec la Guardia Civil Espagnole , Un membre au Parlement Européen, etc... NOTRE ASSOCIATION ENTEND, PAR UNE MEILLEURE CONNAISSANCE, RENFORCER LES LIENS QUI UNISSENT LES CITOYENS ET LES PERSONNES CHARGÉS DE MAINTENIR L’ORDRE PUBLIC POUR L’INTÉRÊT DE TOUS ET CONFORMÉMENT AUX PRINCIPES POSÉS PAR LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN. Visitez notre site web.

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Numéro 19 - Mai 2011

Un membre d’A.G.&C. rencontre une dépu-tée européenne à Strasbourg : page 4 A.G.&C. rend visite à la Guardia Civil Espa-gnole » page 6 La mort de Ben Laden, page 10 La Machine à Café : page 11 Communiqué A.G.&C., page 15 « Garde à vue, réforme éclair », par Robert Fontenelle, page 16 En bref : Claude Guéant , propos, page 18 Le Dossier du mois : droit d’association et d’expression page 20 « Fin de la gendarmerie» par J.P. Pechin, page 20 « Une gendarmerie jeune » par Christian Brana, page 24 Interview : un membre A.G.&C. invité du « Chat Le Monde » page 26 Les risques du métier page 30 Le gendarme Padchance : page 32 Perles Gendarmiques page 34 Pourquoi nous rejoindre ? page 35

SIEGE SOCIAL Plantades

63690—AVEZE

Président Christian CONTINI

7 chemin des vignes 41100 COULOMMIERS LA TOUR

[email protected]

Secrétaire Marc VAYSSIE

Plantades 63690 AVEZE

[email protected]

Trésorier Christian BRANA Route de Simorre 32450 SARAMON

[email protected]

Le MAGAZINE A.G.&C. est disponible en téléchargement sur l'espace web de l'association Gendarmes et Citoyens :

http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens

Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à la création, l'édition, la mise en page du bulletin d'information et celles qui ont proposé des articles, Malgré le soin apporté à sa rédaction, des erreurs typographiques ont pu nous échapper; nous vous prions de nous en excuser.

Directeur de publication : Christian CONTINI Comité de rédaction :

Relecture Marc VAYSSIE, – Maquette ACDC Articles : Christian CONTINI - Jean-Pierre

PECHIN - Christian BRANA –

Conception graphique – Photomontages – Mise en page : ACDC

Photos : Médiathèque de l'AG&C - Images

libres de droits – Collection Christian CONTINI - Union Européenne—tiseb

Couverture : Montage ACDC - photo ACDC

Dépôt légal : dès parution

La reproduction des articles est autorisée à la seule condition de nous en aviser.

Contact : [email protected]

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« Fluctuat nec mergitur » Dans l’édito du numéro 15 de décembre 2010, je vous avais fait part de quelques difficultés à maintenir le rythme mensuel de notre bulletin : (http://fr.calameo.com/read/000086921261b984b4506.) Depuis, le bateau AG&C a subi une violente bourrasque par bâbord arrière. Il a fallu faire escale (pas de bulletin en mars) de façon à revoir les infrastructures endommagées au-tour d’une charpente qui reste robuste. Aujourd’hui notre voi-lier reprend la mer avec un équipage ragaillardi. Ce n’est ni le radeau de la Méduse, ni les Copains d’abord, juste un navire consolidé, mû par des matelots de bonne volonté qui attendent le renfort de tous ceux qui seront disposés à les épauler. Pour preuve de ce que j’avance, vous constaterez dans ce numéro que l’association n’est pas restée inactive, nouvelle présentation de ce magazine, rencontre avec la « Guardia Ci-vil » Espagnole, remise de documents en mains propres à une élue du Parlement Européen à Strasbourg et, bien entendu, le maintien des contacts avec de nombreux élus et les gendar-mes en activité. L’Association Gendarmes et Citoyens reste sur la brèche et le restera, en particulier dans les mois à venir qui revêtent une importance capitale avec cette campagne des élections présidentielles qui a déjà débuté officieusement. Ce magazine mensuel à été modifié dans sa forme et nous attendons vos avis. Pour ceux qui se sentent l’envie de s’expri-mer, nos colonnes sont toujours ouvertes. Nous sommes à l’é-coute de toutes les suggestions de nature à améliorer et à ren-dre plus attrayant encore cet outil destiné à faire connaître le ressenti des gendarmes et des citoyens. Il vous appartient aussi d’apporter une contribution appuyée en diffusant très largement ce magazine à vos contacts et vos élus. En troisième de couverture vous trouverez les coordon-nées indispensables pour nous rejoindre en adhérant à l’asso-ciation. Un rappel s’impose cependant : l’Association Gendarmes et Citoyens appartient à tous ses adhérents et, au delà, aux gendarmes qui ne peuvent s’exprimer librement sans oublier les citoyens qui souhaitent maintenir le contact avec les forces de l’ordre dans l’intérêt de leur sécurité. Elle n’est pas destinée à agrémenter les cartes de visite ni à satisfaire des ambitions personnelles.

Par Christian CONTINI

Président de

l’AG&C

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Christèle Khalfi est adhérente de l’Association Gendarmes et Citoyens. Elle est assistante de direction de l’association « Commerce Rochelais » qui regroupe une majorité des commerçants de la ville de La Rochelle. A ce titre elle faisait partie d’une délégation invitée le 5 avril 2011 par Mme la députée Elisabeth MORIN-CHARTIER à une visite du Parlement Européen à Strasbourg. C’est au cours du repas, lors des présentations, qu’elle a précisé ses fonctions à La Rochelle mais aussi son appartenance à l’association AG&C, expliquant son investissement par le fait qu’el-le avait vécu son enfance et son adolescence dans les casernes de Gendarmerie. Christèle a pré-senté l’association et ses buts indiquant qu’elle avait une lettre de son président et divers docu-ments à remettre à l’élue. Mme MORIN-CHARTIER s’est dite particulièrement intéressée par les problèmes de la Gen-darmerie. Elle est consciente de la différence qui existe entre policiers et gendarmes au regard du droit d’association et d’expression.

Elle a précisé avoir suivi avec intérêt les péripéties de l’af-faire MATELLY. Lors de la remise des documents, dans son bureau, elle les a parcourus indiquant qu’elle allait les étudier et les transmettre au député de son groupe chargé des problè-mes relatifs au contenu du courrier qui contenait la lettre du président d’AG&C, l’article expliquant les revendica-tions soutenues par l’association en ce qui concerne le droit d’expression et le droit d’association ainsi que les ex-traits principaux de la Loi Espagnole appliquée à la Guar-dia Civil.

© Photo Union Européenne

Remise de la lettre du président d’A.G.&C. à Me MORIN-CHARTIER (photo C. Khalfi)

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photo C. Khalfi

Découvrir Mme MORIN-CHARTIER : http://www.elisabeth-morinchartier.eu/permanence/decouvrir-votre-deputee/

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Christèle Khalfi est adhérente de l’Association Gendarmes et Citoyens. Elle est assistante de direction de l’association « Commerce Rochelais » qui regroupe une majorité des commerçants de la ville de La Rochelle. A ce titre elle faisait partie d’une délégation invitée le 5 avril 2011 par Mme la députée Elisabeth MORIN-CHARTIER à une visite du Parlement Européen à Strasbourg. C’est au cours du repas, lors des présentations, qu’elle a précisé ses fonctions à La Rochelle mais aussi son appartenance à l’association AG&C, expliquant son investissement par le fait qu’el-le avait vécu son enfance et son adolescence dans les casernes de Gendarmerie. Christèle a pré-senté l’association et ses buts indiquant qu’elle avait une lettre de son président et divers docu-ments à remettre à l’élue. Mme MORIN-CHARTIER s’est dite particulièrement intéressée par les problèmes de la Gen-darmerie. Elle est consciente de la différence qui existe entre policiers et gendarmes au regard du droit d’association et d’expression.

Elle a précisé avoir suivi avec intérêt les péripéties de l’af-faire MATELLY. Lors de la remise des documents, dans son bureau, elle les a parcourus indiquant qu’elle allait les étudier et les transmettre au député de son groupe chargé des problè-mes relatifs au contenu du courrier qui contenait la lettre du président d’AG&C, l’article expliquant les revendica-tions soutenues par l’association en ce qui concerne le droit d’expression et le droit d’association ainsi que les ex-traits principaux de la Loi Espagnole appliquée à la Guar-dia Civil.

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photo C. Khalfi

Découvrir Mme MORIN-CHARTIER : http://www.elisabeth-morinchartier.eu/permanence/decouvrir-votre-deputee/

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Le 25 mars, une délégation de 3 membres de l’association a rendu visite au « cuartel » (caserne) de la « guardia civil » de Peñiscola dans la région de Valence . Cette cité balnéaire se situe sur le bord de la Méditerranée, Costa Azahar, à environ 130 km au Nord de Valence le chef-lieu de la région. On trouve une agglomération, particuliè-rement charmante, comportant plusieurs plages, un port de pêche et sa ville haute surmontée du château, commanderie des templiers, construit en fin du XIIIe siècle, il fut également le siège papal du pape Lu-na. Une multitude d’hôtels et d’apparte-ments proposés à la location offrent de nombreuses possibilités d’hébergement et font plus que décupler, en période estiva-le, la population qui est d’environ 8000 habitants. Les bâtiments de la Guardia Ci-vil sont situés à proximité d’une des pla-

ges de la ville, face port qui est situé au pied de la ville haute et de son château. Nous avons été présentés par un garde civil retraité, ami d’un des membres de notre délégation. Immédiatement, notre interlocuteur, le « sargento » (sergent) qui commande l’unité, nous a gratifiés d’un accueil particulièrement chaleureux. Il s’est montré au moins aussi intéressé par la condition du gendarme Français que nous par celle du garde civil Espagnol. Il nous a fait visiter les lieux et nous a pré-senté quelques-uns de ses matériels. Nous avons pu nous rendre compte que ce « cuartel » était particulièrement bien équipé en moyens automobiles. Il nous a également fait admirer une statue de la vierge del Pilar, patronne des gardes civils, dans sa niche de pierre installée au pied du mat des couleurs. Nous avons pu ap-prendre que le « cuartel » comptait 23

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personnels qui travaillent en trois huit. Il faut préciser que les gardes civils, s’ils sont compétents en tous lieux ne gèrent pas la ville qui est sous la responsabilité des 60 membres de la « policia local », équiva-lent de la police municipale en France. L’ar-ticulation de la « guardia civil » est un peu semblable à celle de la Gendarmerie fran-çaise : le « cuartel » correspond à la briga-de, la compagnie « Linéa » dépend de la « Zona », équivalent du groupement dépar-temental, le tout chapeauté par la région (Valence pour Peñiscola) où se trouvent également les compagnies mobiles. La po-lice nationale est implantée dans les gran-des agglomérations. On ne peut négliger les polices régionales qui couvrent des provinces entières, com-me si en France nous avions des polices

bretonnes ou normandes. On peut tout de même remarquer que le « Grand Paris » englobe déjà une vaste partie de la région Ile de France et pourrait bien déborder au delà. Lorsque nous avons évoqué les associa-tions, sujet qui nous intéresse particulière-ment, nos interlocuteurs précisaient im-médiatement que ce ne sont pas des syn-dicats. Il existe douze associations, elles sont catégorielles comprenant les officiers, les sous officiers, les caporaux et les hom-mes du rang, ont pour vocation de faire remonter les difficultés rencontrées par les personnels et ce sont elles qui élisent leurs représentants nationaux au Conseil de la Guardia Civil, qui équivaut au CFMG (conseil de la fonction militaire gendarme-rie) français.

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Les candidats proposés par les associa-tions sont élus par leurs pairs pour com-bler les sièges des différentes catégories, officiers supérieurs, officiers subalternes, sous officiers, caporaux et hommes du rang. Une multitude de questions aurait pu être posée sur le mode d’élection, le pourcen-tage d’adhérents ou encore l’étendue du droit d’expression à l’extérieur de la pro-fession. Le temps nous manquait et la correction ne nous autorisait pas à mono-poliser la bonne volonté de nos interlocu-teurs. Le problème de la langue, malgré notre interprète, ne facilitait pas non plus l’entretien. Nous avons néanmoins pu échanger nos adresses numériques et nous ne manque-rons pas de reprendre contact sur inter-net. Nous avons échangé également quel-ques cadeaux et le sergent, chef du « cuartel », a posé avec nous pour les photos souvenirs.

Nous pouvons retenir également que comme notre Gendarmerie, la Guardia Ci-vil est rattachée au ministère de l’inté-rieur. D’après ce que nous avons compris les gouvernants actuels aimeraient retirer leur militarité aux gardes civils mais ceux qui nous ont reçus nous ont bien fait com-prendre qu’ils tenaient à leur appartenan-ce au métier des armes. Ils sont favorables à la modernisation des tenues (au grand dam de notre ami retrai-té) mais sont attachés à leur statut mili-taire. Cette trop rapide visite nous aura montré que l’organisation des forces de sécurité en Espagne ressemble parfaitement au modèle qui s’installe en France : une poli-ce nationale forte dans les grandes villes, des polices municipales importantes dans les autres villes et des gardes civils très

UNE VUE DU « CUARTEL »

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mobiles chargés de la surveillance des campagnes. Il nous paraît opportun de proposer à nos responsables politiques d’affiner cette res-semblance avec le modèle espagnol, qu’ils donnent aux gendarmes le droit d’association et le droit d’expression qu’ils espèrent.

«Compañeros estamos, Compañeros quedaremos » ASSOCIATION GENDARMES & CITOYENS

Les grades des militaires de la « Guardia Civil » (source Wikipedia) AG&C-Mag 9

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Ben Laden est mort !

L‘Association Gendarmes et Citoyens ne peut que se réjouir de la fin d’un des ter-roristes les plus sanguinaires de notre époque.

Près de 10 ans après l’attentat sanglant du World Trade Center, son commanditai-re, suite à une longue traque, vient de payer pour ses actes.

Aujourd’hui nous avons une pensée pour les victimes de sa barbarie et pour les nombreux militaires qui ont laissé leur vie dans la chasse à ce prédateur fou. Nous savons que ce n’est pas la fin de Al-Qaïda.

Nous espérons que cette pieuvre gigan-tesque, touchée à la tête, va perdre de son agressivité.

Notre pensée va à nos militaires qui sont actuellement en première ligne et nous les invitons à redoubler de prudence.

Nous pensons également à tous les otages détenus par cette organisation ter-roriste en espérant qu’ils recouvreront rapidement leur liberté.

Une bête blessée est toujours très dangereuse.

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Début mars, les organisateurs du rallye de l'Avallonnais sont fâchés de devoir verser à l’Etat 3400 € pour mise à disposition d’une dizaine de

gendarmes chargés d’assurer la sécurité du public à l’occasion de la compétition automobile qu’ils organisent. L’augmentation est due à un Décret pris « au nom

d'une meilleure utilisation des forces de l'ordre ».En décembre le ministre du Budget, François Baroin, avait estimé que « l'évolution sera certes importante, mais que ce montant-cible de 20 € de l’heure restera inférieur de 40 % au coût réel d'un gendarme ou d'un policier ». L’un des orga-nisateurs fait remarquer que le coût horaire d’emploi d’un gendarme passait de 2,40€ à 12€. Cette personne accepterait-elle de travailler à raison de 2,40€ de l’heure, matériel fourni, c’est avoir peu de considération pour les gendarmes et policiers. En ce quatre mars nous découvrons que le der-

nier fichier alphabétique de renseignements qui subsistait en France, au groupement dé-partemental d’Ile-et-Villaine, est détruit. Il contenait les rensei-

gnements collationnés depuis 40 années par de nombreux gendarmes. Il faut bien faire place au modernisme et l’informatique devrait remplacer avantageusement cet outil « manuel ». Il n’en reste pas moins que pour beaucoup d’anciens cet outil était performant et que ce n’est pas sans un pincement au cœur qu’ils voient partir en confettis ces fiches cartonnées qui ont de-mandé une somme de travail énorme pour être tenues à jour. 9 mars. Débandade carnavalesque entre poli-ciers et gendarmes en Guyane. Un échange de correspondances électroniques s’est déroulé en-tre le Directeur de Cabinet de la Préfecture à Cayenne et le commandant du groupement de gendarmerie. Il s’agissait avant tout de confirmer le renfort de gendarmes mobiles pour renforcer la sécurité de la zone police pour la fin du carna-val. La réponse du colonel est assez piquante : «Je prends en compte cette demande de renfort qui s'entend en matière de renfort maintien de

l'ordre, le service d'ordre restant à la charge de la police nationale dans son secteur, sauf à affi-cher une incapacité et à conférer à la gendarme-rie la responsabilité d'un secteur complet. » Dans ce message on trouve également : « Il faut donc être prudent dans l'emploi de mes person-nels, car il serait particulièrement ravageur, suite à l'affaire de la non dissolution des CRS, que les

gendarmes ne soient là que pour permettre aux policiers de faire la fête. Bien à toi. ». Colonel Didier Laumont. Rapidement, bénéficiant de fuites de ces courriers privés, les syndicat Alliance et Syner-

gie-Police réagissent vigoureusement au contenu de ces courriels. Ne connaissant pas la réparti-tion exacte des forces de sécurité en Guyane et n’étant pas chargée des plannings de repos et permissions, l’Association Gendarmes et Ci-toyens se garde bien d’apporter un avis sur le contenu des différents courriers et réactions. Elle abonde simplement dans le sens du colonel Laumont lorsqu’il déclare : « C'est plein d'arrière-pensées qui n'ont rien à voir avec la manière dont on travaille entre gendarmes et policiers en Guyane. Il faut s'interroger sur les motivations de ceux qui veulent nuire en divulguant ces cho-ses. ». Le Président de la République n’est pas suivi, nous pouvons le constater à la suite des deux

épisodes que nous relatons ici. Tout d’abord le 9 mars, Les dépu-tés ont renoncé à étendre la dé-chéance de la nationalité aux au-teurs de certains crimes graves,

une mesure annoncée l'été dernier par le Prési-dent de la République en personne. Le second épisode s’inscrit dans les textes le 10 mars avec le rejet par le Conseil Constitutionnel de 13 des articles de la LOPPSI 2, la Loi sur la sé-curité intérieure. Cette loi dont le texte initial a été déposé par le gouvernement en mai 2009, a été votée le 8 février 2011 après de multiples allers et retours entre l’Assemblée Nationale et le Sénat. En raison de son contenu multi-facettes sur la sécurité, nous avions déjà qualifié ce texte de véritable pavé particulièrement insipide à in-

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gurgiter. Il s’agissait d’un vrai fourre-tout qui ac-cumulait une multitude de décisions et textes de Loi qui n’étaient pas toujours en rapport les uns avec les autres. Pour preuve cette Loi est passée de 46 à 142 articles. Accouchée après 20 mois d’une difficile gestation , à croire que la sécurité ne présente pas de caractère d’urgence, cette Loi vient de se voir sérieusement amputée par les sages du Conseil Constitutionnel. Nous ne reviendrons pas sur le contenu de ces treize arti-cles censurés, très largement commentés par les médias. Il n’en reste pas moins que l’Association Gendarmes et Citoyens trouve une forme d’ama-teurisme dans la préparation et la promulgation de la LOPPSI 2. Elle constate que son financement n’est pas bien établi ce qui risque de provoquer l’abandon de bien d’autres dispositions dans les années à venir comme ce fut le cas pour la LOPSI 1. Contrairement aux vins de garde cette Loi ne s’est pas bonifiée en prenant de l’âge. Pourquoi recruter des bénévoles au lieu d’utiliser les policiers municipaux. Le 10 mars, un article de presse nous révèle que les officiers de police tentent de recruter des « citoyens volontaires bénévoles » pour aider les policiers. Cette cam-

pagne est nationale. Aussitôt les syndi-cats SGP et Alliance rappellent que ces "citoyens volontaires " seront sans ex-

périence ni qualification. Selon eux, il est malvenu de recruter des bénévoles à

l'heure où des emplois sont supprimés. Les ci-toyens référents existent déjà en Gendarmerie mais on ne connaît pas encore de retour d’expé-rience. Que peuvent en penser nos « sages »du Conseil Constitutionnel qui viennent d’invalider une partie des articles de la LOPPSI2 parmi les-quels nous retiendrons : la censure des disposi-tions accordant aux policiers municipaux des pouvoirs de police judiciaire, tels que la possibili-té de procéder à des contrôles d'identité. Censu-ré également l'article qui accordait la qualité d'agent de police judiciaire à certains policiers municipaux. Dans ce cas comment imaginer qu’on puisse donner des pouvoirs de police à des « citoyens volontaires bénévoles » en admettant qu’on en trouve. Il aurait été plus judicieux de donner une forma-

tion en droit pénal

et procédure pénale pour une extension des compétences des policiers municipaux et obte-nir ainsi une véritable synergie entre gendarme-rie, police nationale et police municipale. 10 mars, Chalons en champagne (51), l’état de la caserne de gendarmerie âgée de plus de 45 ans devient préoccupant. 170 logements dont l’iso-

lation est inexistante sont des gouffres financiers en termes de frais de chauffa-ge. Il ne faut pas trop se plaindre quand même, les prises électriques viennent

d’être mises aux normes par un raccordement à la terre. Le logement concédé par nécessité ab-solue de service aux gendarmes se doit quand même de disposer d’un minimum de confort. Quand certains remarquent de jolies brigades en campagne avec pavillons et jardinets, ils faut bien qu’ils sachent que ce n’est pas comme ça dans toutes les casernes de gendarmerie. De mê-me si en vous promenant du côté de Chalons vous rencontrez un taxi de la Marne, rassurez vous c’est un véhicule de collection, pas une voi-ture de patrouille de la brigade locale. Le 17 mars le journal « Le Midi Libre » lance un scoop, le Préfet de la région Languedoc-Roussillon, Claude Baland, serait pressenti pour prendre la tête de la Préfecture de Paris. Une seconde version l’annonce « avec plus de certitu-

de » (sic) Directeur Général de la Gendarmerie Nationale. Ce haut fonctionnaire, proche du ministre de l’Intérieur, très au fait des arcanes de la police,

pourrait travailler sur les passerelles à mettre en place pour favoriser le rapprochement police-gendarmerie. . Que penser de cela ? une fausse information ou une sonde lancée pour voir quel-les seront les réactions des gendarmes ?. Il nous paraît totalement aberrant qu’on puisse croire que les passerelles seraient le travail primordial d’un directeur de la Gendarmerie pour faciliter le rapprochement des deux services. Gérer 50 gen-darmes mutés en police et autant de policiers qui prendraient cette passerelle dans l’autre sens, c’est faire peu de cas des fonctions d’un

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Directeur de la Gendarmerie. Nous pensons ce-pendant qu’un connaisseur de la fonction police serait un Directeur très intéressant s’il lui prenait brusquement l’envie d’aligner les gendarmes sur les policiers en terme de droit d’association et d’expression. Alors……Chiche !!!! Le 22 février, un adjudant de la communauté de brigades des Hôpitaux-Neufs (Haut-Doubs) s’est donné la mort avec son arme de service, il avait

45 ans. Le lendemain c’est l’adjudant commandant la brigade de Solignac (Haute-Vienne) qui mettait fin à ses jours dans les mêmes conditions, il avait le même âge. 7 mars, un gendar-

me s’est suicidé avec son arme de service dans les locaux de la gendarmerie de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines. Il avait une trentaine d’années et appartenait au Peloton de Surveillance et d’In-tervention de la Gendarmerie (PSIG). Les causes du suicide ne sont pas connues pour l’instant (le seront elles un jour ?). Un de plus malheureuse-ment car c’est le troisième cas dont nous avons connaissance en deux semaines. Le 26 mars ce sera un gendarme du CORG de BLOIS âgé de 42 ans qui choisit de nous quitter. On ne peut préju-ger des causes de ces drames, qui reste souvent cachées. On ne peut exclure que la pression im-posée par le métier ne soit un facteur déclan-chant dans ces passages à l’acte. Si ce n’est pas le cas on peut toujours s’interroger sur un envi-ronnement ou une ambiance qui ne sont pas fa-vorables au soutien que devrait recevoir un hom-me en difficulté à cause de problèmes person-nels. Quatre suicides en une trentaine de jours en admettant que d’autres ne restent pas ca-chés, on est en droit de se poser des questions et surtout les familles et les proches pour qui nous sommes pleins de compassion. 29 mars. Pas facile la vie de ministre face à la RGPP. Après le ministre de l’Intérieur qui doit assurer la sécurité avec un budget qui se réduit

comme peau de chagrin, voilà Michel Mercier, ministre de la Justice garde des sceaux face à une fronde des magistrats qui descendent dans la rue et

réclament des moyens à cor et à cri. Deux mil-liards d’euro par an pendant dix ans, ça ne se

trouve pas sous le sabot d’un cheval. S’en suit une énumération de chiffres insipides que nous n’allons pas vous imposer. On imagine sans pro-blème que l’équation que doit résoudre le minis-tre est compliquée, d’autant plus compliquée que la réforme de la garde à vue et les jurés po-pulaires sont des facteurs qu’il va falloir intégrer. On remarquera que des idées voient le jour pour faire des économies. Les manifestants de Paris ont pu découvrir une immense affiche couvrant une des façades du palais de justice et portant l’inscription « Dior J’adore ». Certains ce sont offusqués de cette publicité alors que l'ex-créateur vedette de la marque, John Galliano, sera jugé dans ce même Palais. Après tout la marque a payé 200 000 eu-ros pour cet affichage publicitaire, somme qui devrait couvrir en majeure partie le coût de ré-novation de la façade. Nous suggérons au minis-tère de la justice de trouver d’autres sponsors à l’avenir, un glaive et une balance par exemple. Le premier peut être sponsorisé par la manufacture d’armes de Saint Etienne et la seconde par « Terraillon® ». 30 mars, le para-pactum vous connaissez ?. Ce n’est pas un nouveau type de munition comme la cartouche parabellum, au contraire il semble-rait que ce soit un ustensile génial destiné à arrê-

ter les balles de ce type. Fa-briqués à Cherbourg (ça ne s’invente pas), ces parapluies révolutionnaires vont doter la garde rapprochée du Prési-dent de la République, le

GSPR. Ils arrêtent les projectiles, résistent à un vent de 160 kmh, bloquent un molosse lancé à pleine vitesse. On imagine combien certains gra-dés de Gendarmerie, prompts à ouvrir le para-pluie quand ils doivent engager leur responsabili-té, rêveraient de posséder un tel équipement. D’autres gendarmes, qui se démènent à gérer leurs budgets de plus en plus réduits, ont du rê-ver également en lisant que l’Elysée allait se do-ter d’une dizaine de « para-pactum » au prix de 7000 € l’unité. Ils ont du s’imaginer ce qu’ils au-raient pu faire avec 70 000€, nous en connais-sons quelques uns qui auraient utilisé cet argent pour faire réaliser les travaux qu’on leur refuse, faute de crédits, et

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les bureaux ou les appartements. Nous suggé-rons aussi d’en doter les forces de sécurité qui interviennent dans les cités où les pavés pleu-vent depuis les terrasses. On se souvient que le 31 janvier nous appre-nions en début d’après-midi la dissolution de l’escadron de Rennes qui rentrait d’Afghanistan

alors que le soir même le ministre de l’Intérieur renonçait à la dissolu-tion de deux CRS à Lyon et Marseil-le. Bis repetita, le 31 mars, le cou-peret tombe à ARRAS pour l’esca-dron de gendarmerie mobile qui

sera dissout à l’été 2012. Dans le même temps, le Ministère de l’Intérieur plie devant les syndi-cats de police et renonce à délocaliser la CRS de Jarville (54). Au delà du côté « deux poids deux mesures » c’est à se demander s’il n’y a pas une intention de narguer les gendarmes dans cette façon d’annoncer dans le même temps des dis-solutions d’escadron et des maintiens de CRS. Fin mars, A l’occasion des élections cantonales plusieurs journalistes ont remarqué qu’à Satory, et ailleurs, dans des bureaux de vote où ne sont inscrits que des électeurs militaires dont de nom-

breux gendarmes et leurs famil-les, le vote avait penché en fa-veur du Front National. Grâce à une interprétation des chiffres ces journalistes ont immédiate-ment conclu à une « profonde

désaffection des gendarmes à l’égard de la politi-que de Nicolas Sarkosy et un ralliement au Front National ». Nous pouvons tirer quatre enseigne-ments de cette prise de positions. 1/ Les journa-listes font dire n’importe quoi aux chiffres. 2/ Il est anormal que des bureaux de vote ne compor-tent que des personne d’un même type de popu-lation comme votants. 3/ Il est tout aussi anor-mal que le Directeur de la Gendarmerie n’ait pas jugé utile de communiquer sur ce sujet (à moins qu’on le lui ait interdit). 4/ Vu le mépris actuel à l’égard des gendarmes il est possible qu’ils finis-sent par s’orienter vers un vote de protestation sinon de sanction. 8 avril, un homme s’est introduit au ministère de l’Intérieur place Beauvau, le saint des saints de la

sécurité nationale. Les recherches de l’intrus ont duré près de cinq heures avant qu’un petit futé ne découvre sur les films de surveillance que le «

visiteur » était ressorti quel-ques minutes après son en-trée. On voit l’efficacité de la vidéosurveillance mais on ne peut s’empêcher de penser

que le dicton « les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés » reste d ‘actualité. 8 Avril, des élus du Gers sont en colère et mani-festent à Mirande devant la Gendarmerie car ils viennent d’apprendre une réduction de 5 % de ses effectifs dans le département. Parmi ces élus, on trouvait Député, Président du Conseil Général et Maires. Le sénateur Raymond Vall s’est décla-ré solidaire de la manifestation. Nous n’avons pas entendu de réaction du Sénateur du Gers, Aymeri De Montesquiou qui démolissait allégre-ment la Gendarmerie dans ses rapports au Sé-nat.. 8 avril les ministres des Affaires étrangères A. Juppé et celui de la Défense G. Longuet ont été entendus par la Commision des affaires étrangè-

res du Sénat. Les questions portaient sur l’engagement de notre pays en Lybie et en Côte d’Ivoire, une des questions les plus sensibles demandait

quelle était la « stratégie de sortie » de ces conflits. Quand le Ministre des Affaires étrangè-res déclare : « En Afghanistan, nous faisons la guerre, en côte d’Ivoire non et en Lybie nous sommes entre les deux » Si Laurent Gbagbo a rendu les armes rien ne garanti que la force Li-corne n’aura pas encore à s’engager pour proté-ger des populations. En Lybie il semble qu’on ar-rive à l’enlisement et en Afghanistan on est em-bourbés jusqu’au cou. Comment peut on dire qu’on ne fait pas la guerre quand on utilise avia-tion et blindés. Sur le plan financier il est fort probable que malgré les réductions d’effectifs et les coupes dans les budgets, ces opérations suc-cessives vont coûter très cher au ministère de la Défense.

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L’Assemblée Générale de l’Association

Gendarmes et Citoyens s’est déroulée le

30 avril 2011 à THURE ( 86). Le bureau, élu par le nouveau Conseil d’Adminis-

tration, se compose de la façon suivante :

Président : Christian CONTINI

Secrétaire : Marc VAYSSIE

Trésorier : Christian BRANA.

Le siège social est transféré au domicile du se-

crétaire, « Plantades », 63690 AVEZE.

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Le vendredi 15 avril, veille de week-end et de départ en vacances, la Cour de Cassa-tion s’est prononcée pour une réforme im-médiate de la garde à vue prévoyant en particulier la présence de l’avocat à la pre-mière heure de cette mesure. Les sages du Conseil Constitutionnel s’é-taient montrés plus conciliants en arrê-tant à la date du 1 er juin l’application de

la réforme. On se demande s’il n’y a pas une compétition entre ces deux grandes instances, à savoir qui serait la plus rapide des deux. En attendant, une chose est certaine , on a agi dans la précipitation car ni les avocats ni les enquêteurs de police ou de gendar-merie ne sont en mesure d’appliquer ma-tériellement, humainement et sereine-ment cette réforme. Seuls les responsa-bles gouvernementaux semblent convain-cus que chacun y mettra du sien pour l’ap-pliquer. Les avocats, les enquêteurs et les

magistrats ne sont-ils pas des gens dispo-nibles et compétents ? Chez les gendarmes, en dehors des forums de discussion, c’est le silence absolu alors que dans la police les syndicats sont im-médiatement montés au créneau. Dans le milieu des avocats on perçoit des réac-tions divergentes : d’abord ceux qui pavoi-sent devant les télévisions à l’entrée des

commissariats, où ils font leurs premières interventions : excellente publicité. Nous entendons aussi s’élever d’autres voix avec des réflexions très diverses : « résultat de la confrontation entre la Cour de cassation et le Conseil constitution-nel » « nous nous concentrerons sur le montant de l'enveloppe qui nous sera at-tribuée, aujourd'hui notoirement insuffi-sante » «Évidemment on va s'organiser, on est organisé, on va tirer sur notre sys-tème de permanence actuel pour pouvoir faire face ».

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«On va faire face mais avec un système qui est pour l'instant empirique. Soyons sérieux ! Je ne vais pas mobiliser les membres du barreau la veille d'un week-end au prétexte que la plus haute juridic-tion française a décidé un vendredi après-midi que cette réforme devait entrer en vigueur immédiatement » «Il est impossi-ble d'imaginer que les acteurs de la chaî-

ne pénale vont avoir le temps de s'organi-ser dans un laps de temps aussi bref. Le barreau sera prêt le 1 er juin, comme c'était prévu » «« Nous allons démarrer avec l'ancienne organisation de deux avocats de permanence par semaine et je demande un troisième poste qui change-rait tous les trois jours ». Maintenant, il nous reste à attendre les retours d’expérience qui seront probable-ment émaillés de multiples nullités de pro-

cédures. Nous ne manquerons pas d’en faire profiter les lecteurs de AG&C-Magazine. Nous ne doutons pas que l’Etat va trouver l’argent nécessaire pour rémunérer les avocats à une époque où on taille allégre-ment dans les budgets des forces de sécu-rité. Le contribuable est là pour « cracher au bassinet », quant aux victimes elles ont

tout loisir d’attendre qu’on leur fournisse un conseil pour leur venir en aide ; pour elles, il ne semble pas y avoir d’urgence caractérisée. Bref ! on a mis la charrue avant les bœufs et je crois que les pauvres animaux en ont assez de plier sous le joug.

Robert Fontenelle

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24 mars : "Je suis en train de tra-vailler à un plan de redéploiement

des policiers dans la rue et dans peu de temps, je pense à la ren-

trée (...), on verra plus de policier dans les rues (…) le nombre reste

à définir, mais ce sera plusieurs milliers". "je le ferai à budget

constant", a-t-il assuré. En cette pé-riode de réduction des moyens il sem-

blerait que le ministre de l’Intérieur ait des dons de magicien et qu’il va sortir

du personnel de son chapeau.

Il a parlé «d'inflexion dans la politi-

que de sécurité du gouvernement » .

» La culture du résultat ne doit

pas virer à la reli-gion du chiffre »,

il demande de «développer une

relation plus pro-

che entre police, gendarmerie et population». Il in-

voque un «droit à la tranquillité» pour les Français ». D’après lui, «

la recherche de la qualité dans les rapports avec le citoyen amène «

un lien fort et la confiance qui en découle sont une composante de

la crédibilité des services de sécu-rité » On a l’impression d’avoir déjà

entendu ce discours dans la bouche de ses prédécesseurs (c’est d’ailleurs une

certitude). Ceci ne les a pas empêchés de restreindre effectifs et budgets.

Claude Guéant réclame de ses poli-ciers et gendarmes «accessibilité»

et «présence» sur le terrain. «Je vous encourage à participer aux

réunions de quartiers, aux ré-unions associatives», a déclaré le

ministre, «participer, communi-quer, échanger, tenir compte des

préoccupations des Français». Il demande aux forces de sécurité

«exemplarité», «déontologie», «courtoisie». Reviendrait-on à la po-

lice de proximité ? Cependant il ne parle pas de moyens supplémentaires

puisque dans le même temps il annon-ce la dissolution de l’escadron d’Arras

« Je voudrais qu’on se souvienne que j’ai pu créer un climat de sé-

curité » , a encore dit Claude Guéant

comme si c’était lui qui était sur le ter-rain face à la violence et à la criminali-

té on pourrait traduire ces bonnes in-tentions par « armons nous et par-

tez !! ».

31 mars au sujet de la garde à vue « La police et la gendarmerie seront

prêtes à mettre en oeuvre la loi », « si la cour de cassation demande

demain d' accélérer la réforme de

la garde à vue », « En ce qui

concerne la ré-forme de la gar-

de à vue, le par-lement est en

train d' examiner un texte. Il est clair que la police et la gendarme-

rie seront prêts à mettre en oeu-vre une loi de la République », «

Nous vivons en République, en Ré-publique on applique la loi. Le

Conseil constitutionnel a décidé que les textes sur la garde à vue

devaient être revus. Il est possible

que la Cour de cassation, mais ce n'est pas une certitude, demande

d' anticiper par rapport à la date qui avait été fixée par le Conseil

constitutionnel comme étant le dé-lai ultime de la transformation ».

LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR CLAUDE GUÉANT NE MÉNAGE

PAS LES ANNONCES SUR LES FORCES DE SÉCURITÉ

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« Nous appliquerons la loi et nous mettrons les moyens nécessaires

pour l'appliquer dans les meilleu-res conditions.

Les meilleures conditions, c'est à dire le respect de la loi, et aussi la

bonne fin des enquêtes ju-

diciaires » « Nous serons

prêts de tou-te façon ».

Il abandonne

la première personne du singulier pour le « nous

». A lire ces affirmations tout paraît simple mais ce n’est pas du tout ce

qu’il ressort des propos des profes-sionnels de la justice, policiers, magis-

trats et même avocats face aux man-que de moyens financiers en terme de

personnels et même en locaux. Ceci ne l’a pas empêché d’alerter le

premier Ministre dans un courrier sur un point qu’il estime dangereux la pré-

sence de l’avocat au cours de l’audi-tion.: Il estime que « le texte du

projet de loi, tel qu'il est actuelle-

ment rédigé, semble porteur de risques qui n'ont sans doute pas

tous été pleinement mesurés », « il s'est efforcé, au cours de ces

derniers mois, d'appeler l'atten-tion de tous sur la nécessité de ne

pas compromettre, par cette réfor-me, l' efficacité des investigations

judiciaires conduites par les poli-ciers et les gendarmes sous l'auto-

rité des magistrats » « il est pro-bable que certains avocats adopte-

ront une stratégie de défense consistant à poser des questions

pendant l'audition », « la gestion

par l'enquêteur des conflits d'inté-rêts entre un avocat désigné par

plusieurs personnes gardées à vue au cours d'une même enquête » .

4 avril à Nantes : « l'accroissement

du nombre de musul-mans en France et «

un certain nombre de leurs comportements

» posent problème ». « En 1905, il y

avait très peu de mu-sulmans en France,

aujourd'hui il y en a entre 5 et 10

millions » malgré cette fourchette particulièrement large ces propos ont

entraîné de vives réactions.

7 avril, Claude Guéant s'est doté d'un porte-parole, Pierre-Henry Brandet,

Journaliste à France Télévisions depuis 1992, officier volontaire de sapeurs-

pompiers et officier de réserve de la Gendarmerie nationale, formateur au

profit du Collège européen de police, du Centre d'enseignement et de for-

mation de la police nationale et de la Fédération nationale des sapeurs-

pompiers de France( entre autre fonc-

tions). Cet homme « multi-casquettes » saura certainement gérer la commu-

nication du ministre de l’Intérieur en évitant quelques dérapages ou contra-

dictions. Si en plus il se rapproche de Messieurs Bouillon et Gardère, proches

collaborateurs de Monsieur Guéant, récemment nommés membres, à titre

consultatif, du Conseil supérieur de la fonction militaire , il ne fait aucun dou-

te que la communication du ministère de l’Intérieur sera au top-niveau. Il ne

manquerait plus que d’y adjoindre quelques généraux de Gendarmerie.

Christian CONTINI

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Petite histoire en quatre épisodes sur dix mois.

Premier épisode : Fin mai 2010, près de 80 courriers sont envoyés à

des parlementaires. 2 seront remis en main propre au Président de la Ré-publique et au ministre de l’Intérieur par le président du Conseil Général de Loir-et-Cher, député, vice-président de l’Assemblée Nationale. Ces documents contiennent une lettre du président de AG&C, un article de Jacques Bessy vice-président et une traduction de la Loi Espagnole relative aux associations de la Guardia Civil.

Second épisode : Mme GARRIAUD-MAYLAM, sénatrice, nous répond

le 8 juin et nous donne copie de la question écrite qu’elle pose au ministre de l’Intérieur sur « la rénovation des instances représentatives des gendar-mes ». Ce document reprend globalement les propositions de l’AG&C et propose une réforme s’inspirant du modèle Espagnol.

Troisième épisode : La réponse du ministère de l’Intérieur est publiée

au journal officiel du Sénat le 13 janvier 2011. Comme il fallait s’y attendre elle ne fait que s’opposer à toute association et se contente de trouver sa-tisfaisantes les instances de concertation existantes.

Quatrième épisode : Une lettre de remerciements est adressée à ma-

dame GARRIAUD-MAYLAM à qui l’association précise qu’elle ne saurait se satisfaire de la réponse apportée par le ministère de l’Intérieur. A noter que cette sénatrice est au fait des problèmes de défense puisqu'elle a co-présenté, avec Michel Boutant, un projet de Loi sur la réforme de la réserve citoyenne.

DROIT D’ASSOCIATION ET D’EXPRESSIONDROIT D’ASSOCIATION ET D’EXPRESSIONDROIT D’ASSOCIATION ET D’EXPRESSION

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Association Gendarmes et Citoyens® A Antony, le 15 mars 2011 Le Président

Madame Joëlle GARRIAUD- MAYLAM Sénatrice 15, rue de Vaugirard 75291 - PARIS Cedex 06 Madame la Sénatrice, Le 8 juin 2010, faisant suite à un courrier que nous vous avions adressé, vous avez posé une question écrite au ministre de l’intérieur de l’outre-mer, des collectivités locales et de l’immigration. Une nouvelle fois, nous ne saurions trop vous remercier d’a-voir bien voulu relayer notre sentiment concernant les droits des gendarmes en matière d’association et d’expression. Vous avez parfaitement reproduit notre souhait de voir un système se mettre en place sur le modèle de la Loi Espagnole. Nous avons pris connaissance de la réponse qui vous a été adressée et qui a été publiée au journal officiel du Sénat le 13 janvier 2011. Il est bien évident que cette réponse ne saurait nous satisfaire. Au delà des arguments habituels: complémentarité optimale, efficacité maximale, assurer la sécurité partout et pour tous, ni fusion ni alignement, l’affirmation selon laquelle la Gendarmerie a développé un modèle original de dialogue interne, visant à développer à tous les niveaux une concertation franche et constructive, ne constitue nullement une ouverture vers la possibilité de créer des associations et un assouplissement du droit d’expression. L’arrêté du 23 juillet 2010 ne fait que remodeler un système qui existait déjà et la nouvelle « participation locale » n’appor-te pas de progrès réels. Pour preuve, il suffit de constater que les représentants de la base « présidents de catégories » devenus « présidents des personnels militaires » sont passés de 2000 à 800. On en arrive au point où, dans les commissions de participa-tions départements ou régions, les représentants du personnel risquent d’être en minorité face aux représentants du commande-ment. Un progrès considérable aurait pu voir le jour si ces représentants du personnel avaient participé à l’élection de leurs délé-gués au conseil de la fonction militaire Gendarmerie, ce n’est pas le cas. En définitive la conclusion selon laquelle « L'évolution des instances de représentation et de concertation au sein de la gendarmerie nationale est donc bien réelle » est très éloignée de la réalité. Si les gendarmes sont attachés à leur « militarité », ceci concerne leur appartenance au « métier des armes ». En aucun cas, il ne s’agit d’adhérer à un système qui les prive de leur droit légitime d’expression et d’association, situation d’autant p lus discri-minatoire depuis qu’ils sont passés sous la tutelle du ministère de l’intérieur. L’Association Gendarmes et Citoyens va donc poursuivre ses contacts avec les élus en vue des prochaines échéances électo-rales pour connaître quelles sont les réponses qu’il est envisagé d’apporter à ces questions portant sur le droit d’expression et la liberté d’association des militaires en général et des gendarmes en particulier. Elle se positionnera en fonction des réponses obte-nues. Je reste à votre disposition et vous prie de bien vouloir agréer, Madame la Sénatrice, l'expression de ma haute considéra-tion.

Colonel (e.r) Jacques BESSY, Président.

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La gendarmerie est aujourd'hui dans une situation ambiguë et subit deux menaces :

l'une interne, l'autre externe. Pour n'avoir jamais eu le courage de se remettre en cause, d'aborder certains pro-blèmes et d'anticiper les difficultés à venir, les patrons successifs de la gendarmerie n'ont pu que subir les évolutions dont l'accompagnement s'est fait au mieux à retardement et trop souvent avec réticence. Si nos généraux avaient montré autant d'habilité à gérer l'évolution de la gendarme-rie qu'ils n'en ont eu pour améliorer leurs effectifs et leur statut, les patrons de la police auraient tout à craindre de la passerelle. Malheureusement, seuls les progrès les valorisant ont intéressé ces grands chefs, avec quelques belles réussites : GIGN, IRCGN entre autres. En revanche, la gestion du quotidien est restée à la traîne et par défaut aux mains des politiques. Il en est ainsi des

conditions de travail, du fonctionnement des unités, de la reconnaissance des droits du personnel. Pour la gendarmerie départementale, les exem-ples de 1989 et 2001 sont très parlants. Avant chaque crise, les signaux d'alarme étaient parfaitement visibles mais plutôt que d'agir, le choix a été de laisser venir avec les conséquences que l'on sait. Pourquoi ? Car il fallait avoir le courage d'affronter les décideurs politi-ques et donc prendre le risque de déplaire. Lorsque l'on "vise" une pro-

motion brillante tous les deux ans, l'enjeu est de taille ! Commandant de région ou sous-directeur, puis major général et enfin inspecteur général à cette époque, le hochet sup-plémentaire étant maintenant le titre de directeur général et parfois d'ambassadeur… Dès lors qu'ils ont été contraints de prendre en compte l'amélioration des conditions de vie des personnels, sachant que les contraintes budgétaires existaient déjà en 1989, il aurait été logique que les patrons de la gendarmerie analysent la situation et program-ment une restructuration des unités sur le long terme. Mais à nouveau, pourquoi déplaire à des élus locaux pouvant avoir quelque écoute à Paris ? Pour être honnête, il faut également admettre que localement, les militaires accro-chés à un poste confortable prenaient la peine de suffisamment alerter leurs élus pour protéger un emploi à leur goût. Sans le savoir, ces sous-officiers protégeaient leurs inté-rêts à l'instar des généraux s'accrochant à la proximité parisienne garante des promotions les plus brillantes. Que de temps de perdu et les choix se font aujourd'hui dans la douleur. La menace externe est plus difficile à évaluer sereinement. Quels sont les objectifs du gouvernement ? D'abord s'occuper des finances publi-ques, la RGPP en étant le bras armé. La première des réformes mise en oeuvre au sein du ministère de l'Intérieur a été le

FIN DE LA GENDARMERIEFIN DE LA GENDARMERIE

PAR JEAN-PIERRE PECHIN

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rattachement de la gendarmerie. En soi, cette mesure est purement formelle et n'a que très peu changé les rapports entre la gendarmerie et les préfets dont l'implication dans la politique de sécurité était déjà un fait acquis. En ce qui concerne les effectifs, le ministère de l'Intérieur n'est pas le plus défavorisé, il suffit de consulter les données minis-tère par ministère. On peut ne pas être satisfait du résultat, mais pour l'instant, la gendarmerie en tant que telle n'est pas remise en cause. Dans ce domaine, la vraie menace, semble être le peu d'influence de la hiérarchie gendarmique sur la mise en oeuvre des mesures. La démonstration a été évidente lors de la gestion de la dissolution des unités de maintien de l'ordre. Les mesures d'accompagnement sont à attendre de l'influence des syndicats et autorités de police pas de chefs de passage. Car si les dirigeants et technocra-tes parisiens semblent n'avoir pas tout compris du fonctionnement de la gendarmerie, ni de la province en général, il n'ont pas en face d'eux des interlocuteurs faisant contrepoids avec les patrons de la police, connus depuis longtemps et aguerris aux réseaux et luttes d'influence. Les stratèges de la gendarmerie n'ont jamais eu qu'un strapontin au sein du ministè-re de la défense, et sans la suppression du service national, la gendarmerie serait restée une subdivision secondaire des armées. Alors il s'écoulera longtemps avant qu'un gendar-me tienne un rôle majeur au sein du ministère (sauf personnalité exceptionnelle mais les expériences passées n'ont pas toujours eu une conclusion glorieuse).

Quant aux ambitions hégémoniques des policiers, elles feront long feu. Lorsqu'il faudra assumer l'échec des politiques sécuritaires, le partage des responsabilités sera le bienvenu. L'expansion des ZPN ne sera jamais com-pensée par des effectifs et moyens adaptés. Alors la situation sera la mê-me qu'au début des années 70, les problèmes ne seront pas ou mal maî-trisés pendant que la gendarmerie verra les nouvelles campagnes péri-urbaines se peupler rapidement.

La restructuration en cours pourra toujours être réorientée ou ralentie mais il n'y aura pas plus de moyens pour un prochain gouvernement. Les illusions sont donc à ranger au pla-card. Il restera au moins une meilleure coordination entre les forces de sécurité et une harmonisation des moyens. Mais tant que durera la crise économique, la sécurité ne sera pas la priorité numéro 1 même si certains phénomènes poussent les extrêmes vers le haut. Reste les attentes actuelles des personnels dont les conditions de travail ne pourront que se rapprocher de celles des policiers. Mais là encore, il faut raison garder, comment créer des unités capables d'autonomie et d'efficacité tout en réduisant les charges des personnels sans moyen et sans faire le choix de supprimer certaines unités ?

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Je fais partie des anciens,

de ceux qui sont entrés au cours de l’année 1968, ceux-là même qui sont partis en masse au début des années 2000, le papy-boom. En 1991 j’ai participé à une des nom-breuses cérémonies pour commé-morer le bicentenaire de l’appella-tion « Gendarmerie Nationale ». S’il est vrai que j’ai toujours été fier d’appartenir aux membres de ce grand service de l’Etat, aujourd’hui le côté « antiquité » me lasse. De plus, dans la « boutique de l’anti-quaire en chef » je trouve que la va-leur de l’article estampillé « Gen-darmerie » ne cesse de diminuer. Il n’est pas question pour moi de re-nier tout ce qui a fait la grandeur de la Gendarmerie et encore moins tous ceux qui ont donné leur vie pour faire sa renommée. Cepen-dant, je suis un peu fatigué d’enten-dre et de lire toujours les mêmes qualificatifs qu’on lui attribue : «La vieille dame…..cette arme séculai-re…..multiséculaire …..qui s’est construite pendant des siècles….. ». Y a-t-il de quoi galvaniser les jeunes, donner envie de s’y intéresser, de s’engager dans ses rangs. S’agit-il d’un bel objet qu’on abrite derrière une vitrine ?, d’une voiture de la bel-le époque dont on astique les chro-mes pour la rendre toujours plus ru-tilante ?. Que veut-on en faire ? un objet de collection ? ou la jolie cho-se qu’on sort pour les grandes oc-casions, le défilé du 14 juillet par exemple ?

Quand je rencontre des jeunes et moins jeunes, toujours en activité, je me rends compte que ce sont des gens dynamiques, dans leur majori-té. Ils soignent leurs tenues, font du

sport, me font part de leurs sou-haits. Il sont intéressés par le maté-riel performant dont on leur fait la publicité, mais ne peuvent s’empê-cher de rire (parfois jaune) de la ré-alité avec leur voitures poussives, mal entretenues, dont les kilométra-ges dépassent l’entendement. Ils voudraient donner une image dy-namique, attrayante, souriante et montrer leurs compétences.

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Il faut bien se rendre à l’évidence : quand la charge de travail augmen-te sans cesse, que les effectifs se réduisent, que les priorités sont données à l’aspect le plus rébarba-tif des missions : la verbalisation à outrance, comment garder le souri-re ? Essayez de donner une image posi-tive à un citoyen ! quand vous le ver-balisez pour des infractions mineu-res car l’époque de l’avertissement est révolue, il faut des PV, des PV et encore des PV. Dans le même temps on exige des gendarmes les meilleurs résultats en élucidation des crimes et délits, il faut que les statistiques affichent des chiffres toujours plus avanta-geux pour démontrer que la politi-que de sécurité de nos gouvernants est une réussite. Quand, exceptionnellement, des gendarmes on le temps de s’arrêter pour discuter un peu avec « l’ancien » j’évite de leur dire que « c’était mieux avant ». Même si je m’y inté-resse, je ne connais pas assez leur vie et leurs conditions de travail pour faire la comparaison mais j’é-coute avec intérêt ce qu’ils me ra-content de la Gendarmerie de ce vingt-et-unième siècle. Ils m’expli-quent la lourdeur de ce qu’impose la hiérarchie pour atteindre des ré-sultats hypothétiques, le manque d’écoute, le mal-être qu’ils ressen-tent de l’image qu’ils renvoient aux citoyens. Ils sont fatigués, usés prématuré-ment « ils n’y croient plus », pas plus à un pouvoir participatif inexis-

tant, qu’à un droit d’association ou un droit d’expression hypothétiques qui les rapprocheraient des poli-ciers qui travaillent dans le même ministère qu’eux. La Gendarmerie d’antan n’existe plus, elle est à reléguer au musée des images d’Epinal. Aujourd’hui il existe une nouvelle Gendarmerie, elle doit être moderne et jeune à l’i-mage de ses membres qui mettent leur vie au service de leurs conci-toyens. L’instant est grave car cette jeune Gendarmerie demande, du respect, de l’écoute et de la lucidité. Ils faut cesser de la considérer comme une machine dont on peut user et abu-ser sans restriction dans un but pu-rement électoraliste. Il faut de la crédibilité et ne pas demander aux gendarmes d’être des percepteurs installés sur le bord des routes en même temps que des enquêteurs de premier ordre au contact de la po-pulation. Il faut que les gouvernants d’au-jourd’hui sachent que les résultats catastrophiques qui apparaîtront dans la décennie à venir seront le résultat de la politique de destruc-tion qu’ils mènent aujourd’hui.

Christian BRANAChristian BRANA

JEUNEJEUNEJEUNE

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Motus : En renonçant à la fermeture programmée de deux compagnies de CRS, le ministre de l'intérieur n'a-t-il pas ouvert la boîte de Pandore, c'est-à-dire la voie des revendica-tions catégorielles ? Christian Contini : Il faut savoir qu'au niveau de la gendarmerie, il n'y a aucun droit de re-vendication. Ce sont des militaires, et le but de mon association, ce serait justement d'avoir le droit d'expression et le droit d'association. Actuellement, les gendarmes n'ont ni l'un ni l'autre. Le renoncement du ministre, il est clair qu'il a été fait sous la pression des syndicats. On voit ce qui se passe : des CRS obtiennent satisfaction, et dans la foulée, ce sont des commissa-riats qui commencent à s'opposer aux fermetures. Je peux proposer au ministre à Paris qu'il fasse comme à Rennes actuellement, où un esca-dron de gendarmerie mobile est fermé d'autorité. Qu'il fasse la même chose avec une CRS, et on verra les résultats. Pierre G : Est-ce que les forces de l'ordre ne sont pas les victimes collatérales de la politi-que sécuritaire actuelle? C.C. : Absolument pas. Elles ne sont pas victimes d'une politique sécuritaire, mais celles de la révision générale des politiques publiques (RGPP), qui consiste à faire des économies à tous crins. Et on sait que les économies sont beaucoup plus efficaces quand on supprime du personnel. J'en veux pour preuve la visite de Nicolas Sarkozy aujourd'hui, à Orléans. Il a rencontré des policiers et des gendarmes. Il a parlé d'investir massivement dans des moyens techniques, mais au niveau des effectifs, il n'en était pas question. On va avoir de superbes « Robocops », mais en moins grand nombre. Tonio : Ne croyez-vous pas que la politique de Nicolas Sarkozy depuis 2002 a conduit à sé-parer encore plus la police de la population ? C.C. : Je ne suis pas compétent pour parler de la police, mais au niveau de la gendarmerie, il est certain – et je le constate tous les jours – que les gendarmes n'ont plus le temps de contacter la population comme ils le faisaient avant. Cela en raison de la réduction des effectifs et de l'orientation des missions qui a tendance à aller davantage vers la "police route" que vers le contact avec la population. Il est certain également que la création des communautés de brigades n'est pas faite pour améliorer les contacts.

Christian CONTINI, membre de l’Association Gen-darmes Et Citoyens, invité à un débat sur le « Chat » du journal « Le Monde », répond aux questions des internautes.

pour Le Monde.fr | 03.02.11 | 12h25 • Mis à jour le 03.02.11 | 19h22

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Les communautés de brigades consistent à mettre sous un même commandement plu-sieurs petites brigades territoriales, ce qui provoque ce qu'on voit actuellement : des briga-des dortoirs qui n'ouvrent que deux demi-journées par semaine au public. rox : La gendarmerie est-elle condamnée à subir ? C.C. : Tant qu'elle n'aura aucun pouvoir d'association, et son corollaire, le droit d'expres-sion, il est certain qu'elle va continuer à subir. Actuellement, il existe deux systèmes de pseudo-concertation : le conseil de la fonction mi-litaire gendarmerie et ce qui s'appelle la participation locale. Cela est censé permettre aux gendarmes d'exprimer leur ressenti, mais ce sont, en réalité, deux hochets qu'on agite sous leur nez quand ils commencent à grogner. Gendémar : La concertation semble être enfin au centre des préoccupations de la direc-tion générale depuis fin 2010. Pourtant de nombreux représentants des personnels mili-taires (PPM) ont le sentiment de servir uniquement de fusible, quand ils ne sont pas ou-vertement discrédités. La soupape est-elle sur le point de sauter ? C.C. : Effectivement, la nouvelle participation locale a amené la réduction de ces représen-tants de plus de 50 %. Dans ce cas, on ne voit pas comment la représentation pourrait s'améliorer. Le système reste toujours entre les mains du commandement, les représentants n'ont pas de liberté de parole en dehors de l'institution. De ce fait, beaucoup de gendarmes ne croient pas à ce nouveau système. Dire que la soupape risque de sauter, c'est une éventualité qu'on ne peut écarter. Le systè-me actuel est censé faire remonter les problèmes jusqu'à la direction, voire au gouverne-ment. En réalité, il existe des filtres qui ne permettent pas une réelle efficacité. Les gendarmes restent muets et le commandement est sourd. Gendémar : Une démission collective des PPM ne ferait-elle pas bouger les choses ? C.C. : : Il est certain qu'une démission collective des PPM ou des membres du CFMG (Conseil de la fonction militaire gendarmerie) serait de nature à faire bouger les choses. Malheureusement, il n'existe pas encore suffisamment de cohésion pour permettre une tel-le manifestation de revendications. Seb : Les gendarmes, avec leurs logements de fonction, parfois de jolis petits pavillons dans des coins tranquilles, ne sont-ils pas des privilégiés parmi les forces de l'ordre ? C.C. : Les "jolis petits pavillons" ne courent pas les rues, ou plutôt la campagne. Beaucoup de logements sont dans un état pitoyable. Les crédits ne suivent pas et ils se réduisent mê-me. Il faut savoir que les gendarmes payent très cher leur logement en heures de travail (en disponibilité) et en liberté. Sandrine : Les gendarmes ont-ils aujourd'hui l'impression de pouvoir assurer la mission de sécurité qui est la leur ? Il est clair qu'actuellement, en raison des réductions d'effectifs, des restrictions budgétaires, il est de plus en plus difficile aux gendarmes d'assurer le volet sécurité de leurs missions.

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Roucky : A quoi peut-on attribuer le comportement de ce chef d'escadron d' Anduze, dans le Gard, qui utilise du gaz lacrymogène contre des manifestants pacifiques, apparemment sans raison ? Il s'agit d'une attitude peu compatible avec l'idée de forces de l'ordre répu-blicaines. C.C. : Tout d'abord, j'ai ouvert une discussion sur le forum Gendarmes et citoyens. Et je dois préciser que la grande majorité des gendarmes réprouvent le comportement présenté par la vidéo qui relate ce fait. Il s'agit d'incidents survenus à Anduze, dans le Gard, le 21 janvier dernier. Une manifestation pacifique consistait à bloquer le départ d'un train, le train des Cévennes. Les manifestants étaient des personnes âgées, des élus et des enfants. Les images montrent un officier qui asperge copieusement ces manifestants, qui n'ont rien de voyous, de gaz la-crymogène. La discussion ouverte sur notre forum s'intitule "Si c'est vrai, j'aurais honte d'être ce gen-darme". Le forum a reçu plus de 10 000 visites. On a l'impression que l'officier "karchérise" les manifestants pour ouvrir la voie au train et pas pour répliquer à une agression. J'ai eu peur qu'on envoie ce commandant à Rennes pour gazer les quelques dizaines d'épouses de gendarme qui manifestaient contre la ferme-ture de leur escadron. Dans le cas d'Anduze, nous avons affaire à des gendarmes départementaux qui ne sont pas familiarisés au maintien de l'ordre. Avec des gendarmes mobiles, habitués à ce type de ma-nifestations, cela se serait réglé avec fermeté, mais sans violence. Mais on ferme les esca-drons et les CRS. Imaginez ce qui se serait produit avec des agents de sécurité privés... Il faut préciser que le sous-préfet était dans le train. Il est responsable de la sécurité dans son arrondissement. A-t-il donné l'ordre de faire usage de la force pour dégager les voies ? Peut-être avait-il un rendez-vous urgent… Tonio : Cet incident dans le Gard illustre-t-il le mal-être de certains membres des forces de l'ordre ? Non, il montre juste un geste incompréhensible, qui a d'ailleurs provoqué les violences qui se sont produites ensuite. Brice de Nice : Que risque cet officier de gendarmerie qui a fait usage, sans sommations, d'une bombe lacrymogène contre ces manifestants pacifiques, comme le montre une vi-déo du site LeMonde.fr ? C.C. : Le principal, c'est qu'une enquête soit diligentée, même si elle arrive 13 jours après les faits. La gendarmerie est plus rapide pour lancer un dossier contre ses membres s'ils manquent à leur obligation de réserve. L'officier en question ne risque aucunement la radiation des cadres. Pour le reste, ce sera au commandement d'apprécier en fonction des résultats de l'enquête. La sanction peut al-ler de la réprimande au blâme avec mutation dans l'intérêt du service à un poste de respon-sabilité moindre. Avec le statut militaire, cela semble difficile, même si c'est toujours possible. Encore faut-il que l'officier ait envie de comprendre.

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papylouphy : Les subalternes du chef d'escadron d'Anduze avaient-ils la possibilité de lui faire comprendre le côté déraisonnable de son geste ? C.C. : Avec le statut militaire, cela semble difficile, même si c'est toujours possible. Encore faut-il que l'officier ait envie de comprendre. B.F : Pensez-vous que l'incident dans le Gard peut être une conséquence d'un "ras-le-bol" dans la gendarmerie ? C.C. : Non, cet officier n'avait aucunement l'air stressé et il ne semblait pas subir la pression de son métier. En revanche, les gendarmes sous ses ordres avaient l'air sérieusement mal à l'aise. Jack : Comment pouvez vous intervenir et vous exprimer sur cet incident ? Je ne pense pas que votre qualité de retraité vous donne accès à la moindre information crédible en la matière... C.C. : Les moyens d'information sont les mêmes pour tous les citoyens : les différents arti-cles qu'on peut lire ou voir à ce sujet. Et pour le reste, ce sera à l'enquête de déterminer les responsabilités. W&S : N'allez-vous pas, à terme et comme c'est déjà le cas dans d'autres administrations, vers une fusion des corps de police et de gendarmerie ? C.C. : J'ai du mal à imaginer la fusion de civils qui ont le droit de se syndiquer, et qui bénéfi-cient d'horaires déterminés, avec des militaires muets et qui n'ont pas de limites de temps de travail. Ce serait le mariage de la carpe et du lapin. Et ne dit-on pas "muet comme une carpe" ? En dispo : Et si les gendarmes "perdaient" leur statut militaire ? C.C. : Le statut militaire n'apporte pas grand-chose aux gendarmes du fait que c'est ce mê-me statut qui leur interdit de s'associer et qui les muselle. Beaucoup tiennent au statut mili-taire, mais aujourd'hui, il a besoin d'être sérieusement dépoussiéré. MI5 : Quel est le "poids" de l'association GEC (Gendarmes et citoyens) à ce jour au sein de la gendarmerie ? C.C. : Au niveau de la reconnaissance par la hiérarchie, c'est zéro. Au niveau de l'expres-sion, notre association Gendarmes et citoyens diffuse un bulletin mensuel gratuit et numé-rique, lu par plus de 3 000 personnes. Ces bulletins sont sur la page d'accueil de notre site. L'association a été créée en 2008 par un groupe de gendarmes d'active, dont le chef d'esca-dron Matelly. On a ordonné à ces militaires de démissionner du conseil d'administration. C'est pourquoi des retraités et des civils ont repris le flambeau. Le chef d'escadron Matelly, qui était également chercheur au CNRS, avait écrit un article cri-tiquant le rapprochement police-gendarmerie. Il a été rayé des cadres par un décret du pré-sident de la République, avant d'être réintégré sur décision du Conseil d’Etat. Nous nous en félicitons. Une question subsiste : voulait-on punir le chef d'escadron Matelly pour avoir osé critiquer une politique, ou pour avoir osé créer une association jugée profes-sionnelle ? Chat modéré par Olivier BIFFAULT

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Mars, Villerupt (54). Une patrouille de police intervenant pour intercepter un véhicule conduit de manière dangereuse, se fait caillasser, un policier blessé à la tête. 1 er mars à Tullins (38), un gendarme est traîné sur plusieurs mètres par un automobiliste de 27 ans sous l’emprise de l’alcool qui voulait se soustraire au contrôle. 2 mars Noisiel, un policier de la CRS de Meaux (77) qui participait à une opération de sécurisation est atteint à la tête par un pavé . La blessure infligée est particulièrement grave. 5 au 6 mars les gendarmes de Lodève, qui interviennent sur une rixe, sont pris à partie, leur véhi-cule est caillassé un des militaires reçoit un projectile à la tête. 5 au 6 mars, à Essey les Nancy (54) une patrouille de police subit les attaques d’un individu qui tente de libérer deux de ses comparses interpellés pour refus d’obtempérer. Deux gardiens de la paix sont légèrement blessés. 11 mars à Valréas (84), un homme de 28 ans se rebelle lors d’un contrôle alors qu’il fumait un « joint » , il blesse deux gendarmes. 11 mars, à Brest, un policier de 51 ans qui voulait procéder à un contrôle de routine est heurté de plein fouet par un motocycliste qui n’a pas pris la peine de ralentir et qui a pris la fuite en courant. Le policier est grièvement blessé. 11 mars Nanterre 92. Des policiers qui interpellaient deux personnes pour trafic de stupéfiants et violences volontaires sur agent de la force publique, ont été pris à partie par une quarantaine de jeunes qui leur ont jeté des projectiles . Deux policiers ont été légèrement blessés. 12 mars Les Andelys (27), trois voitures sont incendiées mais il s’agit d’un guet-apens à l’intention des pompiers et gendarmes qui sont reçus par des jeunes armés de barres de fer. 4 gendarmes sont blessés dont un sérieusement atteint aux jambes. 12 mars, à Entraigues-sur-la-Sorgue (84). Lors d’un contrôle routier un gendarme réserviste est percuté par une voiture. 19 mars à Grigny (91) affrontements entre une cinquantaine de personnes et des policiers, dont deux ont été légèrement blessés . 21 mars à Sevran (93) au cours d’une opération de sécurisation un automobiliste, après s’être ar-rêté, redémarre brusquement entraînant un CRS qui a été traîné sur une cinquantaine de mètres. 22 mars à Valence (26) à la suite de violences l’un des policiers intervenant quartier Fontbarlettes est heurté par un automobiliste de 21 ans qui avait refusé d’obtempérer. 24 mars Cambrai (59) un policier voulant interpeller un jeune fêtard alcoolisé est blessé au visage. 25 mars à Pau (64) un homme de 40 ans qui a frappé à plusieurs reprises sa mère avec un coupe-coupe s’en prend ensuite au policiers qui interviennent. Quatre fonctionnaires sont blessés avant que l’individu soit neutralisé.

25 mars Lovettes (01) pour la 3 ème fois un café restaurant est attaqué par des jeunes qui veu-lent en découdre avec le gérant. Un gendarme, frappé à coups de poing, sera blessé à un œil. 27 mars Des incidents ont éclaté en marge du match de football Algérie-Maroc. A Toulouse, une cinquantaine d'individus ont pris à partie les forces de l'ordre en leur jetant des projectiles, un po-licier a été légèrement blessé. A Montpellier, une centaine de véhicules provenant des quartiers sensibles ont bloqué le centre-ville en s'en prenant à un tramway et aux forces de l'ordre avec des projectiles. À Albi une centaine de fans de l'équipe d'Algérie ont encerclé un véhicule de police, avant de le secouer. 28 mars Marseille, un homme âgé d'une vingtaine d’année a été interpellé après avoir ouvert le feu sur des policiers. Il avait braqué une droguerie. Poursuivi par une patrouille de la BAC, il a tiré sur les policiers après avoir eu un accident de la circulation.

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30 mars Abidjan (côte d’Ivoire) 2 gendarmes français en fonction à l'ambassade de France ont été blessés lorsque leur voiture a été la cible d'un tir en rafale par des forces de Laurent Gbagbo. 1 er avril Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) Un policier a été blessé à la main d'un coup de couteau porté par un adolescent de 16 ans lors d'une intervention à son domicile sur appel de la mère. 3 avril Romans (26) 2 policier blessés par l’auteur d’un tapage nocturne 4 avril Paris, un policier blessé par un véhicule qui a pris la fuite pour se soustraire à un contrôle. 4 avril Paris, un policier a été roué de coups par une quinzaine de jeunes qui semblent lui avoir tendu un guet-apens. 4 avril Viry Châtillon (Essonne)une voiture de police incendiée par un cocktail Molotov deux poli-ciers blessés. 4 avril Abidjan Côte d’Ivoire.Un gendarme du GIGN assurant la protection de la résidence de l'am-bassadeur de France a été blessé par des éclats de balle ou de roquette. 5 avril Haute Côte d’or, autoroute A6,un gendarme blessé. Il se trouvait dans un des deux véhicu-les percutés par un poids lourd qui contenait des objets volés et qui était conduit par des Roms. 6 avril Gennevilliers 92 Un policier de la brigade anticriminalité qui tentait d’interpeller le conduc-teur d’une voiture volée a été atteint à la tête par un pavé. 7avril Mézièrs-sur-Seine 78, un gendarme motocycliste a été très grièvement blessé après avoir été percuté par un motard alors qu’il contrôlait un poids lourd. Le responsable de l’accident a pris la fuite à pied. 7avril, Clazay 79 un motocycliste gendarmerie est grièvement blessé à la suite de la collision avec le véhicule qu’il poursuivait. Le conducteur s’était soustrait à un contrôle. 9 avril Vallière 23 un gendarme a été sérieusement blessé par balle lors de la poursuite d’un véhi-cule qui s’est soustrait à un contrôle. Les auteurs , terroristes de l’ETA, ont été interpellés après de longues recherches et grâce au maillage territorial de la Gendarmerie. 11 avril Paris, 7 policiers ont été blessés dont 2 hospitalisés lors d'échauffourées qui ont éclaté au cours d'une manifestation des partisans de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo. 11 avril Eyguières 13, un forcené de 66 ans tire sur les gendarmes depuis son domicile où il s’est retranché faisant un blessé.

Les forces de l'ordre sont considérées comme des cibles. Certainement un nouveau jeu où les voyous passent du virtuel des jeux électroni-ques à l'agression réelle. Le ministre concerné se déclare scandalisé, qu'il se rassure, il n'est pas le seul. Nous pensons également à tous les policiers municipaux, pom-piers, douaniers, surveillants pénitentiaires qui sont aussi victimes de violences au quotidien.

Nous pensons plus particulièrement à la famille et aux proches de Damien Rouillier, motocycliste des douanes, mortellement blessé sur l’autoroute A10 entre Poitiers et Tours lors de la pour-

suite de trafiquants de drogue.

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Padchance découvre son nouveau cadre de vie (15).Padchance découvre son nouveau cadre de vie (15).Padchance découvre son nouveau cadre de vie (15).

Au cours de ses diverses surveillances, Padchance apprend à connaître CHINON et ses envi-rons. Nichée sur les rives de la Vienne c’est une jolie ville avec des maisons de caractère au pied du château où Jeanne d’Arc rencontra Charles VII. C’est aussi la ville proche du village de Seuilly c’est là que naquit François Rabelais le père de Gargantua. Les chinonais sont dignes de leur illus-tre ancêtre et le coup de fourchette n’a d’égal que l’habileté à faire disparaître le contenu d’un verre de la production locale. Les « mangements » dans les caves, anciennes troglodytes abandon-nées depuis longtemps par leurs habitants, sont monnaie courante. Ce sont de grands moments de convivialité organisés pour fêter les événements familiaux ou amicaux. Les environs de CHINON ne manquent pas d’intérêt avec de nombreux châteaux tous plus magnifiques les uns que les autres, Rigny Ussé qui a servi de modèle à Charles PERRAULT pour sa « belle au bois dormant », Langeais, Azay le rideau. Il est fréquent de rencontrer au détour d’une route une maison bourgeoise à l’architecture rayonnante et d’autres châteaux moins connus, pri-vés ou à usage d’hôtels de luxe. Les amoureux du patri-moine architectural ont de quoi occuper des mois et des années à visiter ces merveil-les. Les bords de Vienne de l’Indre et de la Loire ont de quoi satisfaire les amoureux de la nature. Pour les épicu-riens en plus de la cuisine lo-cale avec ses matelotes d’an-guilles et autres coqs au vin, Chinon possède son vignoble mais aux environs il est possi-ble de déguster les Bourgueil, Saumur et autres crus très appréciés. Pour résumer, c’est un pays où il fait bon vivre. CHINON n’est pas tournée que vers son passé médiéval, lorsqu’on longe l’Indre ou la Loire, au confluent, on rencontre une centrale nucléaire. C’était la première de France (avec Brénilis en Bretagne), reconnaissable à sa boule caractéristique elle n’a fait que s’agrandir et si le premier ré-acteur à cessé son activité ce centre de production ne cesse de s’étendre et se moderniser. Les installations apportent de nombreuses activités annexes et des brassages de population réguliers. Une région vivante en mouvement perpétuel . CHINON est réputée pour son vignoble, ne dit on pas que dans les régions viticoles, les gens sont très accueillants, Padchance peut le vérifier et se fait de nombreux amis dans le secteur civil. Ceci lui permet de mieux connaître la population locale mais aussi de s’échapper un peu de la gen-darmerie quand il ne travaille pas. Il lui faut cependant mettre un bémol. Après une année passée

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dans la région, avec les dégustations offertes au cours des « visites de communes », les « mange-ments », les repas quotidiens agrémentés de petit vin local, Padchance se rend compte que cette façon de vivre présente un danger pour sa santé car il ressent une certaine addiction à l’alcool. Il a connu et connaît quelques cas peu recommandables. Il décide, du jour au lendemain, de se mettre au régime sans alcool n’en gardant qu’un usage limité aux occasions exceptionnelles. Pour améliorer la vie de la collectivité, la gendarmerie n’ayant pas de comité d’entreprise, Padchance et son épouse ont lancé un système de commandes groupées et montent des soirées occasionnelles entre collègues et familles. Le peu de bénéfices réalisés permet de financer un ar-bre de Noël pour les enfants. Un film de location, quelques friandises, des jouets bon marché dis-tribués par un père Noël maison, le tout suffit pour faire la joie des enfants.

C’est début 1973 que vient au monde le troisième enfant de Padchance, un garçon. Dire qu’il souhaitait agrandir sa famille aussi vite serait mentir. Il est probable que le re-tour de son dernier déplacement avant sa mutation a été particulièrement « chaud » puisque ça doit correspondre à la conception du numéro trois. Un vosgien, une normande, un chinonais décidé-ment il va falloir être prudent à la prochaine mutation. Pour l’instant, il est nécessaire de se serrer un peu dans le minuscule appartement pour faire une place au nouveau né. Tout ça n’entame pas le moral de Padchance d’autant plus que la construction des nouveaux logements se confirme. Il va falloir patienter, bien sûr, mais les mouve-ments de personnels sont programmés pour libérer les appartements qui vont être détruits de façon à laisser la place aux constructions neuves. Les plans sont présentés et si ce n’est encore que le projet tous les gendarmes concernés voient leur patience récompensée. Un inconvénient de taille cependant avec

plus de gendarmes logés hors de la caserne, les occupants de cette dernière sont appelés plus sou-vent pour intervenir de nuit . Ils doivent prendre le véhicule de service et récupérer le collègue à l’extérieur pour assurer l’intervention. Ceci leur entraîne un surcroit de dossiers mais le comman-dant de brigade, le « PDG », gère au mieux pour équilibrer les services de nuit et les charges de travail. Tout ce chambardement ne présente pas de problème aux yeux de Padchance le temps pas-se vite, la vie de famille est bien remplie et bientôt les 100 travaux du gendarme seront terminés, ça lui permettra enfin son inscription au concours d’officier de police judiciaire. Même bien remplie, la vie est belle….

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Photo C. Contini

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QUELQUES « PERLES » GLANEES AU FIL DES ANNEES

« Je savais que les gendarmes étaient derrière moi; j’entendais le deux-tons et le gyrophare »

Bleu, bleu, bleu…

« Le chevreuil a été tué sur le cou » Certainement égorgé…

« L’intéressé était épris de boisson »

L’amour de l’alcool…

« Les résultats des élections font un peu jazer » Normal, c’était le jour de la fête de la musique…

« J’exerce la profession de sans profession »

Mon nom est personne…

« Il a acheté le faux billet près d’un arable » Qui demeure rue du Laboureur…

« Nous avons procédé aux vérifications de l’alocoolémie »

Sur le conducteur de l’alocoomotive ?

« Il a été dérobé une hôte aspirante » Certainement l’hôtesse, mais à quoi aspire-t-elle ?

« On faisait le gué chacun de notre côté »

Certainement pour ne pas trop se mouiller…

« Les recherches sont restées veines » Dommage, c’est pas de chance..

« Les sous-officiers suivants sont promus avec effet radioactif : »

Il s’agit des gendarmes Plutonium et Rhadium…

« Avons mis en place une alternation de la circulation » C’est un exagérément de langage…

« Il a engagé une serveuse à mie-temps »

Certainement l’amie du boulanger..

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L’AL’AL’ASSOCIATIONSSOCIATIONSSOCIATION GGGENDARMESENDARMESENDARMES ETETET CCCITOYENSITOYENSITOYENS (L(L(LOIOIOI 1901), 1901), 1901), COMPOSÉECOMPOSÉECOMPOSÉE DEDEDE GENDARMESGENDARMESGENDARMES DDD’’’ACTIVEACTIVEACTIVE, , , DEDEDE GENDARMESGENDARMESGENDARMES ENENEN RETRAITERETRAITERETRAITE ETETET DEDEDE CITOYENSCITOYENSCITOYENS DEDEDE TOUSTOUSTOUS LESLESLES HORIZONSHORIZONSHORIZONS, , , AAA POURPOURPOUR OBJETOBJETOBJET DEDEDE FAVORISERFAVORISERFAVORISER LLL’’’EXPRESSIONEXPRESSIONEXPRESSION ETETET LLL’’’IN-IN-IN-

FORMATIONFORMATIONFORMATION DESDESDES GENDARMESGENDARMESGENDARMES ETETET DESDESDES CITOYENSCITOYENSCITOYENS SURSURSUR LALALA SITUATIONSITUATIONSITUATION ETETET LELELE FONCTIONNEMENTFONCTIONNEMENTFONCTIONNEMENT DESDESDES FORCESFORCESFORCES DEDEDE SÉCURITÉSÉCURITÉSÉCURITÉ... EEELLELLELLE ENTENDENTENDENTEND, , , PARPARPAR UNEUNEUNE MEILLEUREMEILLEUREMEILLEURE CONNAISSANCECONNAISSANCECONNAISSANCE, , , RENFORCERRENFORCERRENFORCER LESLESLES LIENSLIENSLIENS QUIQUIQUI UNISSENTUNISSENTUNISSENT LESLESLES CITOYENSCITOYENSCITOYENS ETETET LESLESLES PERSONNESPERSONNESPERSONNES CHARGÉSCHARGÉSCHARGÉS DEDEDE MAIN-MAIN-MAIN-

TENIRTENIRTENIR LLL’’’ORDREORDREORDRE PUBLICPUBLICPUBLIC POURPOURPOUR LLL’’’INTÉRÊTINTÉRÊTINTÉRÊT DEDEDE TOUSTOUSTOUS ETETET CONFORMÉMENTCONFORMÉMENTCONFORMÉMENT AUXAUXAUX PRINCIPESPRINCIPESPRINCIPES POSÉSPOSÉSPOSÉS PARPARPAR LALALA DDDÉCLARATIONÉCLARATIONÉCLARATION DESDESDES DDDROITSROITSROITS DEDEDE LLL’H’H’HOMMEOMMEOMME ETETET DUDUDU CCCI-I-I-

TOYENTOYENTOYEN...

PPPOURQUOIOURQUOIOURQUOI NOUSNOUSNOUS REJOINDREREJOINDREREJOINDRE ? ? ?

Répondez à ces quelques questions :

Croyez-vous la fusion Police Gendarmerie possible ?

Croyez-vous à la parité telle qu’elle a été affirmée récemment ?

Croyez-vous que les syndicats de police soient les seuls à pouvoir parler avec les instances gouvernementales ?

Croyez-vous encore que le CFMG soit efficace ?

Croyez-vous que les présidents de catégories aient encore les moyens de faire entendre votre voix ?

Pensez-vous que la DGGN soit la mieux placée pour parler en votre nom ?

Pensez-vous que le commandement soit prêt à vraiment vous écouter ?

Et si vous avez de multiples autres questions....nous n’en aurons qu’une seule pour vous :

PPPOURQUOIOURQUOIOURQUOI NENENE PASPASPAS NOUSNOUSNOUS REJOINDREREJOINDREREJOINDRE ? ? ?

Les demandes d'adhésions sont à adresser directement à l'adresse suivante : Secrétariat AG&C Chez M. VAYSSIE, Marc

Plantades 63690 AVEZE. mail : [email protected]

Notre site : http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens/accueil/adhesions

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http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens/ http://gendarmesetcitoyens.leforum.eu/index.php

http://gendarmes-en-colere.forum2discussion.net/

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