Agadir et sa region (2007)

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Supplément au numéro 4 417 du 15 juin 2007. Ne peut être vendu séparément. Les Dossiers de REALISE PAR MORAD EL KHEZZARI Un développement rapide et équilibré AGADIR & RÉGION ••UNE:UNE.qxp 26/10/07 10:23 Page 1

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Agadir et sa region (2007)

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Supplément au numéro 4 417 du 15 juin 2007. Ne peut être vendu séparément.

Les Dossiers de

REALISE PAR MORAD EL KHEZZARI

Un développement rapide et équilibré

AGADIR & RÉGION

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2 La Vie éco –Vendredi 15 juin 2007

Deuxième pôle écono-mique du Royaume,la région de Souss-

Massa-Draâ recèle degrandes potentialités qui luiconfèrent une place de choixdans la dynamique de déve-loppement que connaît leRoyaume. Géographique-ment, la région s’étale sur72 506 km2, soit 10 % du ter-ritoire national. Elle est bor-dée à l’ouest par l’Océan At-lantique, le désert et l’Algé-rie pour limites orientales.Au nord, le Souss-Massa-Drâa est bordé par les mas-sifs du Haut-Atlas occiden-tal et du Haut-Atlas oriental(formant respectivement lavallée du Souss-Massa et cel-le du Dadès-Drâa). La régionlimitrophe est celle de Mar-rakechTensift - Al Haouz etau sud celle de Guelmim -Smara, avec l’Anti-Atlascomme frontière naturelle.Au centre du Royaume, larégion est un lieu de passageet joue par conséquent un rô-le stratégique sur les planséconomique et socioculturel.Sur le plan démographique ,elle compte 3,2 millionsd’habitants, soit 10 % de lapopulation nationale dontpresque la moitié est urbai-ne. La population est jeune,ce qui favorise le développe-ment et l’innovation. Ainsi,39,8 % ont moins de 15 ans,52,8 % ont entre 15 et 59ans et seulement 7,4 % ontplus de 60 ans. Elle est aus-si très active, comme en té-moigne le taux de chômagequi est seulement de 9,1 %contre 11,6 % au niveau na-tional.La région de Souss-Mas-

sa-Drâa compte deux pré-fectures (Agadir - Ida Outa-nane et Inezgane - Aït-Mel-loul) et 5 provinces (Chtou-ka - Aït Baha,Taroudant,Tiz-nit, Ouarzazate et Zagora).

Le tout représente au total24 communes urbaines et212 communes rurales. Pourréunir les conditions d’un dé-veloppement économiqueéquilibré et durable, la régiona parié sur l’investissementdans l’infrastructure. Pourmieux interagir avec son en-vironnement immédiat etaussi international, la régiona accéléré son désenclave-ment grâce à deux aéroportsinternationaux, environ8 000 km de routes revêtues,5 ports et 8 barrages assurantune bonne irrigation danstoute la région. Les servicespublics ont également béné-ficié de la stratégie de déve-loppement des infrastruc-tures de la région. L’accèsaux soins est assuré par 19hôpitaux généraux et locauxpublics qui emploient près de600 médecins, en plus des1120 médecins privés, géné-ralistes et spécialistes. L’édu-cation n’est pas en reste avec1 120 établissements sco-laires publics et privés, mo-bilisant 25 800 enseignants.Principalement touristique,la région affiche égalementun dynamisme dans le sec-teur agricole et de l’industrie.Dégageant 34 milliards de di-rhams de produit intérieurbrut, la région a pour princi-pale source de revenus le tou-risme (21%), suivi de l’agri-culture (13%), de l’industrie

Souss-Massa-Drâa : une région richeen potentialités� Elle représente environ 7% du PIBnational.� Son économie repose sur le tourisme,l’agriculture et la pêche.� La richesse du sous-sol offre desressources minières importantes.

et de la pêche (6%) chacune.

Une agricultureexportatrice

Une des activités fonda-mentales de la région estl’agriculture. Elle est souventassociée à l’élevage intensifou extensif en nomadisme.Toutes espèces confondues(camelins, bovins, caprins etovins), la totalité des trou-peaux est estimée à2 605 400 têtes, sans oublierles 4 millions de volailles.L’agriculture génère unPIB de 4 milliards de di-rhams (12 % du PIB régio-nal) et emploie 150 000 per-sonnes (16 % des emplois).La superficie agricole utileapproche les 561 000 hec-tares dont 190 000 hectaresirrigués.Le Souss-Massa est la pre-mière zone primeuriste duMaroc, maraîchage en têteavec 685 000 tonnes pro-

duites, représentant 95% desexportations nationales de to-mates. Vient ensuite l’agru-miculture, qui couvre près de30 000 hectares et produit666 000 tonnes, soit 50 %des exportations nationalesd’oranges.Quant aux vallées de Da-dès et du Drâa, elles prati-quent plutôt les cultures vi-vrières (céréales, fourrage),la culture des arbres fruitiers(les 185 00 hectares de pal-miers dattiers donnent21 000 tonnes, soit 63 % dela production nationale) etles cultures spécialisées com-me le henné, le safran et lesrosiers de parfumerie.Pour maintenir la perfor-mance du secteur agricole etfaire face à la raréfaction desressources hydriques, un planambitieux a été conçu avecpour objectif d’imposer larégion comme un des centresagricoles les plus dyna-miques, en commençant pargagner une place dans le triode tête du marché européen.Les axes de développementsont la focalisation sur lescultures porteuses et la di-versification des activités versle secondaire (industrieagroalimentaire) et le tertiai-re (agrotech).Par ailleurs, la stratégie mi-se en place tend à conduire50 % des petits agriculteurs

M O N O G R A P H I E

�Forte de ses atouts, la région de Souss-Massa-Drâa s’impose de plus en plus commeune région très attractive pour les investisseurs.

Géographiquement,

la région s’étale sur

72 506 km2, soit 10 %

du territoire national.

Elle est bordée à

l’ouest par

l’Atlantique, au sud

par le désert, à l’est

par l’Algérie. Au nord,

le Souss-Massa-Drâa

est bordé par les

massifs du Haut-Atlas

occidental et du Haut-

Atlas oriental.

spécialAgadir & région

La région enchiffres

- 3,2 millions d’habitants- 424 unités industrielles- 146 hôtels avec 32 400 lits- Le PIB est de 34 milliards de DH, soit environ7 % du PIB national �

Z O OM

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pratiquant une agriculturetraditionnelle vers des nichesde croissance plus moderneset prometteuses.

En somme, il s’agit deveiller au développement du-rable et à la pérennité de cet-te activité en rétablissant unéquilibre entre la consom-mation d’eau et les sourceshydriques, renouvelables ounon.

Premier pôle touristique

Autre pilier stratégique dansla stratégie de la région, le tou-risme. Douceur du climat, va-riété et beauté des paysagesnaturels, richesse patrimo-niale... Autant d’atouts faisantdu Souss-Massa-Drâa le pre-mier pôle touristique duRoyaume.En chiffres, cela donne 146

établissements hôteliers clas-sés (1 à 5 étoiles luxe),32 400 lits (30 % de la ca-pacité d’hébergement natio-nale), 35 résidences touris-tiques ou villages de va-cances, 4 millions de nuitéespar an pour 1 million de tou-ristes, dont 88 000 transitentpar le port d’Agadir, étape denombreuses croisières. Uneactivité qui permet de déga-ger un PIB de 7 milliards dedirhams (20 % du PIB ré-gional) et offre du travail à150 000 personnes (16 %des emplois de la région).En termes de voyages, on

trouve tous les styles de sé-jours, du farniente sur lesplages de l’ouest à l’écotou-risme dans les déserts de l’estou dans les montagnes quibordent la région au nord etau sud. Des vues extraordi-naires sur les champs deroses, les villes fortifiées, lesvallées luxuriantes ou lesdunes de sable.

Industrie :l’agroalimentaire en toilede fond

Pour développer le touris-me et faire face à d’autresdestinations de tourisme bal-néaire telles que l’Egypte oulaTunisie, les pouvoirs pu-blics, en concertation avec lesopérateurs locaux, ont éla-boré un plan de développe-ment régional du tourisme(PDRT) dont l’objectif estd’accroître l’attractivitéd’Agadir et de stimuler les in-vestissements touristiques.Dans ce cadre, il est impor-tant de rappeler la nécessitéde valoriser l’arrière-pays,avec l’objectif d’attirer au

moins 15 % du tourisme bal-néaire vers ce secteur avant2015.L’industrie en tant que vec-

teur de développement dela région est incontournable.En chiffres, le secteur comp-te aujourd’hui 424 établisse-ments, emploie 17 500 per-sonnes et dégage un PIB de

2 milliards de dirhams. Sesgrands créneaux sont l’agroa-limentaire (38 % des unités),la chimie et parachi-mie(34%), la métallurgie etla mécanique (23 %), le tex-tile et le cuir et enfin l’élec-tricité et l’électronique.L’agroalimentaire, essen-

tiellement la valorisation desproduits agricoles et halieu-tiques, représente, à lui seul,70 % de l’industrie régiona-le (plus de 7 millions de di-rhams de chiffre d’affaires surun total de 10,8 millions) et63 % des salariés.A noter que 85 % des uni-

tés industrielles sont im-plantées dans les préfecturesd’Agadir - Ida Outanane etInzegane -Aït Melloul. Dansles autres provinces, l’indus-trie repose principalementsur le traitement de produitslocaux : production d’huile

tacés par an, et l’on prévoitque Sidi Ifni passe de 13 000à 80 000 tonnes grâce auxtravaux réalisés.Au total ce sont 370 unités

côtières, 240 chalutiers hau-turiers et 1 206 unités depêche artisanale qui em-ploient 15 000 personnes(2% des emplois de la ré-gion) pour un PIB de 1,8milliard de dirhams (6 % duPIB régional).Les importants investisse-

ments engagés ces dernièresannées ont porté aussi biensur les bâtiments de pêcheque sur les infrastructuresterrestres, notamment pouraugmenter les unités de va-lorisation des produits de lamer (salaisons, marinades,congelés et surgelés, huile etfarine de poisson, plats pré-parés, etc.), destinés pour laplus grande part à l’exporta-tion.Cette industrie de trans-

formation compte aujour-d’hui 15 unités de produc-

d’argan et d’olive, distillationdes roses et traitement dulait.La richesse des sous-sols de

la région offre des potentia-lités minières très impor-tantes : métaux précieux(1 527 kg d’or et 3 124 kgd’argent), basiques (cuivre,plomb et zinc) et substancesindustrielles (barytine, oli-giste et talc) pour un total de35 000 tonnes.

Pêche : l’industrie detransformation en pleinessor

Activité fondamentale pourl’ouest de la région, la pêcheconnaît actuellement unephase de transition pour at-teindre le bel avenir auquelelle est promise. Grâce aux320 km de côtes et à la gran-de biodiversité de l’espacemaritime, l’infrastructureportuaire est importante.Agadir est le premier port depêche du pays, avec 120 000tonnes de poissons et crus-

tion, 11 unités de semi-conserves, 4 unités de sous-produits et 26 unités decongélation.Ces dernières années, des

efforts ont été menés afin deconsolider le leadership na-tional de la région dans ledomaine de la pêche encréant de nouvelles pêche-ries, en se focalisant sur lepêches les plus intéressanteset en intégrant mieux l’acti-vité aux secteurs secondaireet tertiaire.Pour la pêche côtière et

hauturière, cela implique depoursuivre la modernisationde la flotte afin d’élargir lapalette de production tout engérant les ressources de ma-nière optimale et pérenne.Pour la pêche artisanale, la

bonne gestion des ressourcesest également primordiale.C’est à cette fin qu’il faut luidonner un cadre mieux ré-glementé et l’orienter vers despratiques plus modernes etdes secteurs plus porteurs �

MON O G R A P H I E

spécialAgadir & région

Pour développer

le tourisme et faire

face à la concurrence

d’autres destinations

de tourisme

balnéaire telles

que l’Egypte ou

la Tunisie,

les pouvoirs publics,

en concertation avec

les opérateurs

locaux, ont élaboré

un Plan de

développement

régional du tourisme

(PDRT) dont

l’objectif est

d’accroître

l’attractivité d’Agadir

et de stimuler les

investissements

touristiques.

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Laville d’Agadirconfirme son sta-tut de destination

touristique parmi les plus pri-sées du Royaume. Lenombre estimé des nuitéesréalisées dans les établisse-ments d’hébergement tou-ristique classés a enregistréune hausse de plus de 12%en décembre 2006 par rap-port au même mois de l’an-née précédente . La capita-le du Souss affiche une ten-dance légèrement supérieu-re à celle constatée à l’echel-le nationale (+11% pourdécembre 2006).Au terme de l’année 2006,les nuitées réalisées dans lesétablissements d’héberge-ment touristique classés ontaffiché une croissance de+11% comparativement avec2005. Les catégories d’hôtelsclassés 4 étoiles et les villagesde vacances touristiques(VVT) ont cumulé +67%des nuitées totales enregis-trées à Agadir au cours dedécembre 2006. Cescatégories ont réalisé desperformances positives enterme de nuitées, en compa-raison avec décembre 2005(+18% pour les 4 étoiles et+9% pour lesVVT). Pour lamême période, le taux d’oc-cupation des chambres desétablissements d’héberge-ment touristique classés s’estamélioré de 7 points pour at-teindre 52%. Les catégoriesd’hotels 4 étoiles et lesVVTont affiché, quant à elles, res-pectivement 64 et 52%.Au cours de l’année 2006,

le taux d’occupation a connuune augmentation de 6points, pour atteindre 64%contre 58% par rapport a?2005. Les hôtels 4 étoiles ontaffiché la plus forte augmen-tation, en terme de taux

d’occupation, soit +9 pointspour se situer à 80%.La hausse des nuitées endécembre 2006 (+12%) s’ex-plique en grande partie parles bonnes performances en-registrées par les touristesresidents (+49%) et non-resi-dents (+8%).L'analyse par marchéétranger révèle que la pro-gression des nuite?es (+12%)du tourisme récepteur est àmettre à l'actif dumarché franc?ais qui avec unehausse de +13% a généré, àlui seul, 29% du total desnuitées additionnelles.La progression des nuitées(+11%) enregistrée au coursde l’année 2006 est, princi-palement, attribuable auxmarchés britannique(+46%), italien (+11%) etbelge (+12%). Les nuitées-générés par ces marchéscontribuent à hauteur de59% du total des nuite?es ad-ditionnelles.

La croissance se poursuiten 2007

La tendance haussière s’estmaintenue lors du premiertrimestre 2007. Le nombreestimé?des nuitées réaliséesdans les établissements d’hé-bergement touristique clas-sés a enregistré une haussede +13% en mars 2007 parrapport au même mois del’année précédente.Durant cette période, la vil-le d’Agadir a affiché une ten-dance au-dessous de celleconstatée à l’échelle nationale(+18% pour le mois de mars2007).Au terme de ce premiertrimestre, les nuitées réaliséesdans les e?tablissements d’hé-bergement touristique clas-sés affichent une croissance

Tourisme : le secteur maintient unecroissance à deux chiffres� Les nuitées dans les établissementsclassés ont affiché une croissance de11% en 2006 par rapport à 2005.� Le marché français demeurele principal émetteur.� La croissance au début 2007 étaitinférieure à la moyenne nationale.

La progression des nuitées(+8%) enregistrée au coursdu premier trimestre de l’an-née 2007 est principalementattribuable aux marchés-franc?ais (+15%), allemand(+5%) et scandinave(+23%). Les nuitées géné-rées par l'évolution de cesmarchés contribuent à hau-teur de 90% du total des nui-tées additionnelles.

Des problèmes persistent

Ces résultats positifs ca-chent pourtant quelques pro-blèmes qui ne permettent pas

de +8% comparativementavec la même période de2006. Les catégories d’hôtelsclassés 4 étoiles et les VVTcumulent 71% des nuitéestotales enregistrées au coursdu mois de mars 2007.Ces catégories réalisentdes performances positivesen terme de nuitées en com-paraison avec mars 2006(+9% pour les premiers et+16% pour les seconds).Quant au taux d’occupa-tion des chambres des e?ta-blissements d’hébergementtouristique classés durant lamême période, il s’est amé-lioré 7 points pour atteindre72%. Les catégories d’hôtels4 étoiles et lesVVT ont affi-ché respectivement 88% et77%.A fin mars dernier, le tauxd’occupation a connu uneaugmentation de 5 pointspour atteindre 64% contre59%à fin mars 2006.La hausse des nuitées du-rant ce mois (+13%) fait sui-te aux bonnes performancesenregistrées par les non rési-dents (+17%).L'analyse par marchéétranger montre que la pro-gression des nuitées (+13%)du tourisme récepteur est àm e t t r e à l ' a c t i f d umarché franc?ais qui avec unehausse de +26% a généré, àlui seul, 57% du total desnuitées additionnelles.

d’exploiter tout le potentieltouristique de la destination.Une des sérieuses lacunesdu tourisme à Agadir estqu’environ le quart des éta-blissements hôteliers n’estpas aux standards interna-tionaux. D’anciennes unitéssont aujourd’hui en dépré-ciation et doivent être réha-bilitées. Pour cela, le minis-tère du tourisme a lancé unprogramme de réhabilitationconsistant à proposer auxpropriétaires de céder leursétablissements ou de les don-ner en gestion. Cette initiati-ve n’a pas changé fonda-mentalement la donne sur leterrain jusqu’à maintenant.Autre problème, le touris-me de masse, qui neprofite pas à l’activité éco-nomique de la ville. En ef-fet, le all inclusive, c’est-à-di-re une prise en charge com-plète du tourisme par l’hôteloù il réside porte préjudiceaux activités de restauration,d’artisanat, etc. Par ailleurs,la station demeure trop dé-pendante de quelques tour-opérateurs tels queTUI ouFirst ChoiceTravel.Quant à la nécessité de di-versifier le produit touris-tique, il semblerait que lesresponsables du secteur enont pris conscience et passentà l’action à travers des actionspromotionnelles du tourismerural et de croisière �

S E C T E U R - C L É

� Le tourisme se porte bien à Agadir. Reste à résoudre quelques problèmes,principalement la qualité des services dans certains établissements hôteliers.

Une des lacunes

sérieuses du tourisme

à Agadir est que le

quart environ des

établissements

hôteliers n’est pas

aux standards

internationaux.

D’anciennes unités

sont aujourd’hui en

dépréciation et

doivent être

réhabilitées.

spécialAgadir & région

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6 La Vie éco – Vendredi 15 juin 2007

Positionner Agadir entant que destinationbalnéaire des plus at-

tractives au monde, tel estl’objectif du plan de déve-loppement régional touris-tique(PDRT) de la ville,baptisé Agadir 2015. Enchiffres, l’objectif du PDRTest d’atteindre, à l’horizon2015, 12 millions de nuitéesannuelles sur la destination.Celle-ci devrait voire sa ca-pacité d’accueil atteindre,à cette échéance, 60 000 lits.Cinq cibles de clientèles

ont été retenues : une clien-tèle sans enfants à la re-cherche d’une expérience re-laxante en bord de mer; uneclientèle sans enfants à la re-cherche de la plage et du dé-paysement ; une clientèlejeune sans enfants à la re-cherche d’activités sportiveset ludiques en bord de meret une clientèle familiale à larecherche de relaxation enbord de mer dans un envi-ronnement sûr et propre.En ce qui concerne le vo-

let produit, l’objectif sur lapériode 2005-2015 est lerenforcement de l’héberge-ment en front de mer par lacréation de 5 nouveaux hô-tels 5 étoiles à Agadir, quatreResorts balnéaires àTagha-zout, Tifnit,Tama Ouanzaet Aghroud d’une capacitéde 26 000 lits; la mise auxnormes internationales de10 unités hôtelières pourune capacité totale de 5 000lits, soit 20% de la capacitéhôtelière actuelle; le déve-loppement d’une capacitéd’hébergement authentiqueavec la création de maisonsd’hôtes dans la Médina deFounty avec une capacité de600 lits; le développement

d’une capacité d’héberge-ment dédiée à la clientèlejeune d’une capacité de 2500 lits; le développementde 25 résidences touristiquesavec une capacité de 3 200lits et le développementd’une zone touristique inté-grée dédiée au tourisme in-terne, d’une capacité de 1100 lits hôteliers et 2 500 lits

PDRT : 12 millions de nuitées en 2015� La capacité d’accueil de la villedevrait doubler à cette échéance.� Le PDRT sera financé à hauteur de3 milliards de DH par le secteur publicet de 34 milliards de DH par le privé.� Il prévoit le développement deséquipements d’animation et de loisirs,l’amélioration de l’environnementpaysager du littoral, le renforcementdu transport aérien...

milliards de DH par le sec-teur public, dont environ 2milliards par l’Etat et 600millions par la commune ur-baine d’Agadir et la régionSouss-Massa-Drâa et plusde 34 milliards de DH parle secteur privé. Il est à no-ter que ce sont la wilayad’Agadir, le Conseil régio-nal du SMD, le Conseil pré-fectoral d’Agadir Ida Outa-nane, la Commune urbained’Agadir et le CRT et le dé-partement du tourisme quisont les acteurs principauxde la mise en place de cePDRT.

Relancer des marchés

Le PDRT d’Agadir vientcombler les lacunes enregis-trées suite à des études et desconstats de terrain au sujetdes principaux handicaps dela destination qui sont un po-sitionnement flou ; une pré-sence limitée d’Agadir sur lesmarchés émetteurs compa-rée aux destinations concur-rentes ; la vétusté de certainséquipements touristiques, unmanque d’animation etd’équipement de loisirs.Aga-dir qui vient de franchir lecap de 4,9 millions de nui-tées en 2006 se distingue parson caractère de destinationde long séjour comparative-

de camping.Le plan d’action du

PDRT d’Agadir sur la pé-riode 2006-2015 prévoitégalement le développementet la mise à niveau d’équi-pements d’animation et deloisirs ( golf, centres com-merciaux, parcs et pôled’animation, de loisirs et derestauration…) ; l’améliora-tion de l’environnement ur-bain et paysager du littoral;la conception et la mise enplace d’une nouvelle identi-té visuelle et la mise en pla-ce de plans annuels de pro-motion ( communicationinstitutionnelle et co-mar-keting) en adéquation avecla stratégie de développe-ment de la destination; lacréation d’un Institut supé-rieur de formation en tou-risme à Founty et le renfor-cement du transport aérienpar l’ouverture de nouvelleslignes desservant les princi-paux marchés stratégiquesciblés.

Création de 80 000emplois

Ce plan d’action qui de-vrait générer 80 000 emploistouristiques et qui a déjàcommencé en 2006 pour sepoursuivre jusqu’en 2015,sera financé à hauteur de 3

ment à d’autres destinationstouristiques du Royaume,avec une durée moyenne deséjour dans les hôtels classésde 7 jours en 2006.La prédominance du tou-

risme international est égale-ment l’une des caractéris-tiques de l’activité touristiquede la destination.En effet, lorsde la haute saison qui s’étaledu mois de septembre aumois de juin, le tourisme in-ternational concentre plus de88% des nuitées réaliséesdans les hôtels classés, avecune très forte prédominancedu tourisme européen (France, Royaume Uni, Alle-magne, Belgique, Scandina-vie, pays de l’Est, Italie…) re-présentant 91% des nuitéesdu tourisme récepteur et 81%des nuitées totales. Maisbeaucoup reste à faire à ce ni-veau, car malgré toutes lestentatives pour relancer cer-tains marchés, tels que celuides pays scandinaves, la Fin-lande, l’Angleterre, la Suis-se, le Benelux et le marché in-terne, force est de constaterque les résultats enregistrésn’ont pas été à la hauteur desaspirations des professionnels,alors qu’Agadir dispose descapacités et de l’infrastructu-re nécessaires au développe-ment de ces marchés �

S T R A T É G I E

� Le PDRT d’Agadir fait de l’hébergement en front de mer son cheval de bataille.Normal, étant donné la vocation balnéaire de la ville.

Cinq cibles

retenues :

une clientèle

sans enfants à

la recherche d’une

expérience relaxante

en bord de mer ;

une clientèle sans

enfants à la

recherche de la plage

et du dépaysement ;

une clientèle jeune

sans enfants à la

recherche d’activités

sportives et ludiques

en bord de mer et

une clientèle

familiale à la

recherche de

relaxation en bord

de mer dans un

environnement sûr

et propre.

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Lacimenterie de laville d’Agadirn’arrive plus à sa-

tisfaire la demande. C’est unindice de bonne santé du sec-teur de l’immobilier qui en-registre une grande expan-sion. Il est vrai que l’attraitqu’exerce la ville sur lesétrangers surtout les Fran-çais dont une bonne partiesont des retraités fait lesbonnes affaires des promo-teurs. Beaucoup franchissentle pas en achetant leur ap-partement ou villa.Même lelogement économique n’estpas épargné puisque de plusen plus de touristes,attiréspar les prix abordables, s’yorientent. A ce niveau, l’in-tervention de l’Etat permetde juguler le phénomène despéculation qui prend des di-mensions inquiétantes à Aga-dir. «Les prix ont flambé à cau-se des spéculateurs, agents im-mobiliers et autres intermé-diaires. Ils ne se contentent plusde demander ou d’imposer unpourcentage, mais déterminentcarrément leurs propres prix.Entre le propriétaire initial et leclient final existe une chaîned’intermédiaires qui ont déjàacheté la propriété et l’ont re-vendue», se lamente le direc-teur régional d’un grandgroupe immobilier opérantsur place. Cette flambée desprix risque de perdurer puis-qu’un petit tour dans lecentre-ville suffit pour s’aper-cevoir du nombre impres-sionnant d’agents immobi-liers dont une grande partiene fait que s’improviser.Maisil n’ y a pas que la spécula-tion, avancent les agents im-mobiliers. L’arrivée massivedes Français, notamment desretraités, est un autre facteurde la flambée des prix. Entout cas , il existe près d’unevaingtaine d’agences immo-bilières à Agadir qui sont gé-rées par des Français. Cesderniers viennent, certes, ac-

quérir dans un premiertemps. Mais après ils cher-chent à le louer pour la pé-riode où ils ne sont pas pré-sents à Agadir. Et la tâche estaisée tant il y a une grandedemande pour la destinationstimulée par les médias quifont de la ville une des desti-nations touristiques de choix.Aujourd’hui, l’engouementest tel qu’en France, Agadirest déjà surnommée le para-

La fièvre spéculative sévit à Agadir� La prolifération des agents etintermédiaires fait flamber les prix.� Les appartements du complexe de laMarina ont vu leur prix tripler.� Le logement social souffre de larareté du foncier.

pas loin de la plage, l’appar-tement coûte entre 4 500 et5 000 le m2. Dans les quar-tiers Dakhla et Essalam, lesprix sont encore plus abor-dables. L’appartement coû-te entre 2 500 et 3 000 DHle m2.Quant aux terrains nus, ils

sont rares voire presque in-existants et lorsqu’ils existent,ils ne sont pas aménagés. Larareté des terrains pousse lespropriétaires à spéculer aupoint de rendre les prix horsde portée.En somme, la ville d’Aga-

dir est en train de vivre lamême fièvre de l’immobilierque Marrakech. L’immobi-lier coûte cher, quelle quesoit la nature de la construc-tion.

Flambée des prixdes terrrains

L’immobilier de standingn’est pas le seul à connaîtreun essor à Agadir puisque lespromoteurs investissent ma-sivement dans les projets delogement économique. Ilfaut dire que la demande esttrop forte pour ce genre delogements qui attire non seu-lement les faibles revenusmais aussi les étrangers. Deplus en plus de zones sontaménagées pour accueillirdes projets d’habitat social.

dis des retraités.Mais pour trouver une pla-

ce au paradis, il faut consen-tir le prix qui est parfois trèsconséquent. C’est le cas ducentre-ville, à partir du bou-levard Hassan II en se diri-geant vers l’ouest, où le prixd’un appartement de stan-ding peut atteindre 10 000DH le m2.

Jusqu’à 24 000 DH le m2

A Illigh, autre quartier desplus chers, les prix n’ont rienà envier à ceux de la palme-raie de Marrakech. On ytrouve des villas entre 8 et 15millions de DH. Mais c’estsur la marina d’Agadir queles prix atteignent des som-mets. Dans ce complexe raf-finé, les propriétaires ont ac-quis leur appartement il y aquelques années entre 8 000et 12 000 DH le m2. Ils lesrevendent aujourd’hui à24 000 DH le m2, soit letriple du prix initial.Contrairement aux idées

reçues, trouver un logementà un prix décent est encorepossible à Agadir. Au quar-tier Suisse, par exemple, onpeut trouver des demeurescoûtant entre 4 et 7 millionsde DH.Une maison avec unpetit jardin est vendue entre8 000 et 11 000 DH le m2.AuWifaq, un quartier neuf

L’un des plus récents est lequartier Hay Mohammadioù Al Omrane opère sur unesuperficie de 466 ha et aréussi à transférer 3 310 mé-nages qui vivaient dans desbidonvilles. D’autres quar-tiers se situant essentielle-ment à la périphérie de la vil-le sont investis par des pro-jets de logements écono-miques. C’est le cas desquartiers Anza Oulia, Lkoui-ra, Adrare, El Farah, Ex-Tillila et El Haiebe.Toute-fois, les promoteurs se plai-gnent de l’insuffisance del’assiette foncière et de la spé-culation qui engendre uneflambée des prix des terrains.Pour le management de JetSakane, par exemple, le prixdu m2 qui dépasse dans cer-tains quartiers comme HayEl Mohammadi 700 DH estun frein à la poursuite de leurinvestissement dans l’habitatsocial. Certains opérateurscontournent cet obstacle enexigeant du client de payerune somme en noir (non fac-turée) et bâclent la finitionpour livrer au client à200 000 DH. Mais il est clairque l’ascension vertigineu-se des prix des terrains risqueà court terme de pénaliser leconsommateur à faible reve-nu qui ne trouvera pluschaussure à son pied �

I M M O B I L I E R

� A l’instar de Marrakech, la capitale du Souss connaît un boom immobilier qui aiguiseles appétits des promoteurs.

Les promoteurs

investissent

massivement dans

les projets de

logement

économique et la

demande est très

forte pour ce genre

de logements qui

attire non seulement

les faibles revenus

mais aussi les

étrangers. De plus en

plus de zones sont

aménagées pour

accueillir des projets

d’habitat social.

L’un des plus récents

est le quartier Hay

Mohammadi.

spécialAgadir & région

••SP/Immobilier P8 C:GAB/SPE.qxp 26/10/07 10:30 Page 1

Page 7: Agadir et sa region (2007)

9 La Vie éco – Vendredi 15 juin 2007

Laréputat ion deSouss-Massa-Draâ dans le do-

maine agricole n’est plus àfaire. Réservoir national detomates et d’agrumes et dis-posant du premier port depêche du Royaume, la régiona su exploiter ces atouts pourdévelopper l’agroalimentai-re. La configuration du tissuindustriel reposant essentiel-lement sur la valorisation desproduits de la mer et del'agriculture le prouve large-ment. L’agroalimentaire, es-sentiellement la valorisationdes produits agricoles et ha-lieutiques, représente à luiseul 70 % de l’industrie ré-gionale en termes de chiffred’affaires (plus de 7 milliardsde dirhams de chiffre d’af-faires sur un total de 10,8milliards) et emploie 63 %des salariés. D’ailleurs, leproduit intérieur de la région(environ 34 milliards de di-rhams) de produit intérieurbrut est alimenté à hauteurde 13 % par l’agriculture,et 6% par la pêche.Toutefois, le secteur de-

meure fragile par rapport àla conccurence. D’ailleurs,l’enquête du Centre régionald’investissement (CRI) surles secteurs porteurs dans larégion a montré que l’agroa-limentaire et les industries detransformation des produitsde la mer doivent changer depositionnement pour affron-ter les défis de la mondiali-sation. Selon le CRI, les prin-cipales unités industriellessont implantées dans lesdeux préfectures d'Agadir(Ida Outanane-Inezgane etAït Melloul). Ce déséquilibredans l’implantation territo-

riale porte préjudice aux pr-vinces d’ Ouarzazate, Zago-ra,Tiznit etTaroudant.«Dans ces provinces, la contri-

bution de ce secteur dans la for-mation de l'économie de cetterégion demeure faible et repo-se principalement sur les acti-vités de traitement de quelquesproduits locaux notamment ladistillation des roses, le traite-ment du lait, de ses dérivés et laproduction d'huile d'olive», se-lon le CRI d’Agadir.Ceci étant dit, la région

Souss-Massa- Drâa attire deplus en plus d’investisseursdans le secteur de l’agroali-mentaire grâce à ses ri-chessses naturelles.Il y a tout juste un an, la ré-

gion Souss-Massa-Drâa acréé Igrane ( champs enamazighe), un fonds d’in-vestissement de 200 millionsde dirhams dont l’objectif estde favoriser l’essor de cetterégion et de promouvoir letissu industriel.En juin 2006, Agram In-

vest, un fonds d’investisse-ment dédié entièrement àl’agroalimentaire, a vu le jouravec un capital initial de 200millions de dirhams. Cefonds est le fruit d’une ini-tiative conjointe entre Attija-riwafa bank et Unigrains.

Agrotech : une associationau service de l’agriculture

Pour stimuler la recherchedans la filière agricole, uneassociation a été créée par lesélus de la région, bâptiséeAgrotech. Son premierconseil d’administration a étél’occasion de fixer les objec-tifs de l’association, premiè-re du genre dans la région.«Cette structure est censée per-

Le Souss investit dans les culturesde niches� L’objectif est d’amener lesagriculteurs à investir dans desproduits à forte valeur ajoutée.� Le Conseil régional a élaboré uneconvention-cadre pour la gestionde l’eau.� Le secteur représente à lui seul70% de l’industrie régionale et plusde 7 milliards de dirhams de chiffred’affaires.

mettre le développement de laréflexion sur le devenir du sec-teur et une palteforme pour laconcertation entre les acteurs dela filière», souligne AzizAkhannouch, président de laRégion Souss-Massa, Drâa.La trame de fond du fonc-tionnement de l’Agrotech estla mise en œuvre des recom-mandations que la région adéfini pour le secteur agri-cole. Lesquelles recomman-dations, rappelons-le, dé-coulent de la stratégie d’ac-tion de la région du Souss-Massa-Drâa, qui prend ap-pui sur le rapport Mc Kin-sey.Selon Brahim Hafidi, pré-

sident de l’association Agro-tech, l’ensemble des parte-naires réunis au sein de cet-te structure (institutionnels,élus, professionnels et cher-cheurs) ont décidé de conju-guer leurs efforts afin dedonner corps aux orienta-tions de la région en matiè-re agricole. Concrètement, ils’agit de rétablir l’équilibrede la nappe phréatique afind’assurer le développementdurable, de renforcer le poidsde l’agriculture dans l’éco-nomie régionale, de déve-lopper l’agriculture intensi-ve et de conduire 50% despetits agriculteurs en moinsde 10 ans vers des niches decroissance prometteuses.Reste l’épineuse probléma-

tique de l’irrigation. A ce ni-veau, les premières actionsde l’Agrotech devaient por-ter notamment sur la miseen œuvre de la politique del’eau retenue par le Conseilrégional du Souss-Massa,Drâa. La problématique del’eau est au centre des pré-occupations de la région quicherche à en rationaliserl’usage et à trouver dessources alternatives . Dansce cadre, le Conseil régionala élaboré, après concertationavec plusieurs intervenants,une convention-cadre pourla mise en œuvre d’une stra-tégie de gestion des res-sources hydriques de la ré-gion. Outre la question del’eau, les acteurs de l’Agrote-ch devront agir dans le sensd’une meilleure valorisationdes produits du terroir. «Lesproduits concernés sont essen-tiellement les figues de barba-rie, le palmier dattier, l’arganier,le safran, le rosier et l’olivier»,précise M. Hafidi. Mainte-nant que les objectifs ont étéclairement arrêtés, reste àtrouver le financement . Pourl’heure, l’Agrotech dispose de5 millions de DH (budgets2006 et 2007 alloués par laRégion) pour mettre enœuvre son plan d’action. Pourle volet produits du terroir, leConseil régional a consacréune enveloppe de 9 millionsde DH �

A G R O A L I M E N T A I R E

� Grâce à ses richesses naturelles, la région de Souss-Massa-Drâa offre un bonpotentiel de développement de l’industrie agroalimentaire.

La région

Souss-Massa-Drâa

attire de plus en plus

d’investisseurs dans

le secteur de

l’agroalimentaire

grâce à ses richesses

naturelles.

Il y a tout juste un

an, la région a créé

Igrane, un fonds

d’investissement

de 200 MDH dont

l’objectif est de

favoriser l’essor

de cette région et

de promouvoir son

tissu industriel.

spécialAgadir & région

••SP/ Agroalimentaire P.9 C:GAB/SPE.qxp 26/10/07 10:25 Page 1

Page 8: Agadir et sa region (2007)

10 La Vie éco –Vendredi 15 juin 2007

� La Vie éco : Quel a étél’apport du Conseil de la ré-gion en matière de dévelop-pement économique depuisvotre arrivée à sa tête ?Aziz Akhannouch : Nousavons bâti notre programmed’action sur la base des prio-rités identifiées par une étu-de que nous avons confiéeau cabinet McKinsey. Leprogramme se focalise sur lestrois secteurs moteurs quesont le tourisme, la pêche etl’agriculture. Pour ce qui estdu premier, nous avons crééun fonds d’appui à la micro-industrie touristique, qui acontribué à l’émergence depetits et moyens projets tou-ristiques dans la région. Ceprogramme de subventionaux porteurs de projets crée-ra 3 000 à 4 000 emplois, àterme. Nous soutenons éga-lement l ’émergence deConseils provinciaux du tou-risme pour favoriser le tou-risme dans l’arrière-pays et,à cette fin, nous avons misen place un système de sub-vention sous forme d’uncontrat-programme avec desvilles commeTaroudant,Tiz-nit et Ouarzazate. La pro-motion du tourisme est éga-lement favorisée par le festi-val Timitar, qui est aujour-d’hui un évènement culturelincontournable dans la ré-gion.S’agissant de l’agriculture,

nous avons mis en place uneconvention avec l’Etat et lespartenaires locaux et natio-naux, qui vise à réaliser deséconomies d’eau, et ce à tra-vers la recherche aquifère etla rationalisation de l’utili-sation des ressources hy-driques. La convention, quiimplique 18 partenaires (ins-titutionnels et opérateurs),

est en cours de signature etil ne reste plus que le minis-tère des finances, qui devraitnormalement donner sonaval dans les semaines à ve-nir. Concernant le troisiè-me secteur stratégique qu’estla pêche, notre action de-meure en phase avec la stra-tégie «Emergence» du gou-vernement. Il s’agit de faired’Agadir un hub dédié à latransformation des produitsde la mer, un pôle de com-pétence pour une meilleureexploitation des ressourceshalieutiques. Pour atteindrecet objectif, nous avons misen place un comité de pilo-tage présidé par le ministèrede l’industrie, et dans lequelsont membres la wilaya,le Conseil de la région,Med Z, le fonds Igrane, laCommission pêche de laCGEM et le Crédit agrico-le. Le projet est, pour l’ins-tant, en phase d’étude ap-profondie.A côté de ces trois secteurs

stratégiques, certains sec-teurs de soutien ne sont pasnégligés. C’est l’exemple dutransport. L’objectif est dedésenclaver la région afin degarantir une croissance éco-nomique plus soutenue.Dans ce cadre, nous suivonsavec beaucoup d’intérêt laréalisation de l’autorouteMarrakech-Agadir, qui se-ra achevée en 2009. En pa-rallèle, un projet de mise àniveau d’un réseau routierde 280 km entreTaroudant,Ouarzazate et Zagora est encours de réalisation, avec uneparticipation de la région àhauteur de 30%. Les zonesrurales profitent égalementde la politique de désencla-vement puisque le gouver-nement a mis en place un

Comment la région tire profitdu dynamisme d’Agadir� La priorité est donnée aux petitesvilles comme Tiznit et Taroudant.� La stratégie vise à promouvoir lestrois secteurs-clés de l’économie dela région.� Généralisation des nouvellestechniques d’irrigation pour faire faceau stress hydrique.

ambitieux programme pourla réalisation de 1 830 km deroutes rurales. Par ailleurs,grâce à l’appui de l’ONDA,nous avons réalisé l’aéro-drome de Zagora qui per-mettra à la ville une meilleu-re ouverture sur son envi-ronnement. Egalement dansl’aérien, nous avons subven-tionné la ligne Agadir-LasPalmas.

� Justement, à propos de laliaison aérienne Agadir-LasPalmas, il paraît que RegionalAirlines a suspendu ses vols…C’est manifestement une

décision malheureuse qui vaà l’encontre de la logiqueéconomique. La raison enest que la subvention allouéepar la région est arrivée à ter-me. Or, les vols se sont pour-suivis pendant un an encoreet ils ont fait un taux de rem-plissage de 80 à 90%. Il estévident qu’ils sont rentableset n’ont pas besoin d’êtres u b ven t i o nn é s . Nou ssommes actuellement en dis-cussion avec la compagniecanarienne Binter pour le ré-tablissement de cette liaisonaérienne.

� Le Maroc est en discussionavec l’Union européenne

concernant la politique euro-péenne de voisinage, et lesnégociations semblent traîneren longueur…C’est le propre de toute

négociation de cette am-pleur. La région du Souss-Massa-Drâa et, de manièreglobale, la région Sud a be-soin de ce soutien financier,tant les projets de dévelop-pement sont cruciaux. Ga-geons que la diplomatie ma-rocaine sera à la hauteur del’enjeu qui consiste à inté-grer le développement ré-gional dans la perspectivenationale.

� Tout cela repose, bien en-tendu, sur une vision régio-nale...Le souci d’un développe-ment régional intégré nousa incités à mettre sur piedune nouvelle politiqued’aménagement du territoi-re. Celle-ci consiste à réha-biliter les villes moyennes dela région. A cette fin, nousavons lancé un appel à pro-jets pour les villes qui ontmoins de 50 000 habitantsafin de les aider à mieuxstructurer leur plan d’amé-nagement. Dans ce cadre,un partenariat a été mis enplace entre les communes,

E N T R E T I E N Agadir & régionspécial

Nous avons bâti

notre programme

d’action sur la base

des priorités

identifiées par une

étude que nous avons

confiée au cabinet

McKinsey.

Il se focalise sur les

trois secteurs

moteurs que sont

le tourisme, la pêche

et l’agriculture.

AZIZAKHANNOUCH� Président de larégion Souss-Massa-Drâa.

«C‘est toujours la villela plus riche qui tirela région, mais notrerôle est derééquilibrer les aideset les interventions duConseil de la région».

••SP/Akhannouch P10-11:Economie/Interview.qxp 26/10/07 10:27 Page 1

Page 9: Agadir et sa region (2007)

spécialles opérateurs et la région pour dé-gager les ressources nécessaires à laréalisation de ces objectifs. A cetégard, je citerais deux de nos plusgrandes fiertés. L’Agrotech,d’abord, une association regroupantles chercheurs, les opérateurs et lesélus et qui vise à promouvoir l’agri-culture semi-aride, mais aussi le dé-veloppement des produits du ter-roir. Deuxième fierté : le projet defaire de la ville de Ouarzazate le lea-der dans l’accueil des tournages enAfrique à l’horizon 2015. Pour ce-la, nous avons pris des mesures dontla plus importante est la création dela Commission du film, qui est unesorte de guichet unique pour déve-lopper et structurer le secteur. Le fi-nancement de petites entreprisesspécialisées dans l’industrie du sep-tième art est également un de nosleviers de développement.

� Quels sont les secteurs qui ferontl’avenir d’Agadir et de sa région ?Principalement le tourisme, la pêcheet l’agriculture qui a besoin de pro-fessionnalisation et de plus de ren-dement via une meilleure gestion desressources hydriques. Le tourisme,

lui, se développe grâce à des inves-tissements comme la nouvelle sta-tion deTaghazout, qui sera de la mê-me dimension que les capacités dela ville d’Agadir.

�Vous êtes président du Conseil de larégion et, à ce titre, avez la respon-sabilité du développement d’un ter-ritoire et non pas d’une seule ville.Comment faites-vous pour corriger ledéveloppement déséquilibré en faveurd’Agadir ?Il est un fait que c’est toujours la vil-le la plus riche qui tire la région,maisnotre rôle est de rééquilibrer à l’in-térieur d’un même territoire les aideset les interventions du Conseil de larégion. Nous n’intervenons pasbeaucoup dans la ville d’Agadir.Exemple, le conseil a réalisé ladouble voie entre Agadir et Tarou-dant et est en passe de réaliser ladouble voie expresse entre Agadir etTiznit. Ceci est en faveur d’un dé-veloppement décentralisé de la ré-gion.

�Qu’en est-il de Igrane, le fonds d’in-vestissement régional ?Le fonds Igrane est opérationnel, il

a fait son road show. Plus d’une cin-quantaine d’entreprises l’ont saisipour des projets d’investissementdans des secteurs diversifiés. Par-mi ses premiers projets stratégiques,la participation à la construction dela station de Taghazout et le pro-jet Amensous (transfert d’eau versSebt El Guerdane).

� Avez-vous trouvé une solution auproblème de la raréfaction des res-sources hydriques ?Le stress hydrique s’intensifie dansla région. Cette année, nousn’avons eu droit qu’à 86 mm deprécipitations, soit 67 % de moinsque l’année dernière. La pressionsur l’eau est plus importante. Leseul point positif est la prise deconscience des agriculteurs de lanécessité de rationaliser l’utilisationde l’eau. Sur le plan stratégique, ily a un contrat de nappe, qui est unesorte d’assemblée impliquant l’ad-ministration, les professionnels etles élus, qui se propose de trouverdes solutions au problème de la ra-réfaction des ressources hydriques.Mais on ne peut pas tout deman-der à l’agriculteur. L’Etat doit ex-ploiter des ressources non mobili-sées à travers les barrages. Il doit enoutre favoriser le passage d’uneagriculture traditionnelle à une agri-culture moderne en finançant la re-conversion des agriculteurs. Dansce cadre, des discussions sont me-nées avec les ministères concernés,

les élus et les agriculteurs pour semettre d’accord sur la stratégie àadopter. Le dessalement de l’eaude mer est une solution alternativequi s’imposera probablement aucours de la prochaine décennie.

� Vous semblez réaliser beaucoup deprojets. Quelles sont les ressources duConseil de la région ?Sans donner de chiffres, ces res-sources sont très limitées. LeConseil régional joue un rôle de le-vier de développement en élabo-rant la stratégie de développementde la région et en agissant en ca-talyseur pour nombre de projetsstructurants. Pour avoir une plusgrande marge de manœuvre, nousfaisons appel à d’autres sources definancement. C’est typiquement lecas de la création de certainessources de financement comme lefonds Igrane. En ce sens, l’idée debase est de nouer des partenariats.Nous restons convaincus que le dé-veloppement du Maroc passe par ledéveloppement de ses régions. Maisil faut, à mon avis, que le gouver-nement repense sa stratégie de fi-nancement des collectivités localesen leur octroyant plus de moyens.

�Comment se répartissent les tâchesentre le Conseil et la mairie ?Notre rôle est d’être à l’écoute dece qui se passe sur le terrain, de ré-fléchir à des solutions et de conce-voir des produits, sachant que l’ad-ministration a la charge du suivi del’exécution. Nous sommes sur degrands projets économiques créa-teurs de richesse et d’emploi. Le rô-le de la municipalité est essentiel-lement de gérer le quotidien du ci-toyen : la voirie, les routes, et de ré-fléchir à un plan de développementde la ville… Nous sommes souventappelés à travailler ensemble sur desprojets.

� Comment faites-vous pour coor-donner vos fonctions de patron d’ungrand groupe et celles d’élu ?C’est une question d’organisation.Je pense que la région consommebeaucoup de temps pour la ré-flexion et la mise en œuvre des pro-jets, mais ce n’est pas une institu-tion qui demande un suivi quoti-dien des dossiers, à l’instar de lamunicipalité par exemple. La visiondu Conseil de la région s’est tra-duite par un plan d’action que nousavons piloté durant quatre ans. Ladémarche étant de hiérarchiser lespriorités. Chaque année, nous trai-tons trois dossiers prioritaires etcinq dossiers moins importants. Ils’agit en fait d’une adaptation auxressources du Conseil qui restenttrès limitées. Personnellement, j’ar-rive à trouver un équilibre assezconfortable entre mon activité dechef d’entreprise et celle d’élu �

11 La Vie éco – Vendredi 15 juin 2007

Agadir & région

Nous voulons faire de

Ouarzazate le leader dans

l’accueil des tournages en

Afrique à l’horizon 2015.

Pour cela, nous avons créé

la commission du film qui

est une sorte de guichet

unique pour développer et

structurer le domaine.

••SP/Akhannouch P10-11:Economie/Interview.qxp 26/10/07 10:28 Page 2

Page 10: Agadir et sa region (2007)

12 La Vie éco – Vendredi15 juin 2007

Lesénormes po-tentialités del a r é g i o n

Souss-Massa-Drâa ne lais-sent pas les investisseurs in-différents. Les chiffres avan-cés par le CRI pour l’exer-cice 2006 confortent ceconstat. le centre a validé 174projets d’investissements avecun montant global de 6 645millions de DH et 4 028 em-plois directs créés. Ce résul-tat est en progression de 5%par rapport à l’exercice2005. Sur le plan sectoriel,l’industrie vient en tête avec46 % des investissements,suivie du tourisme avec 37%et de l’immobilier avec 14%.Par ailleurs, le CRI Souss-Massa-Drâa a instruit 1 447demandes de création d’en-treprises avec un montantd’investissement de plus de525 millions de DH, géné-rant plus de 6 090 emplois.Ces créations d’entreprisesreprésentent 61% de per-sonnes morales, la SARLprédomine avec 97%. Cetengouement s’explique es-sentiellement par les nou-velles dispositions juridiquesqui ont ramené le capital de100 000 à 10 000 DH. Lesentreprises personnes phy-siques représentent 39% descréations. Soulignons au pas-sage que la majorité des créa-tions des personnes moraleset physiques sont liées à desactivités de prestations deservices , soit 35%; les acti-vités commerciales viennentjuste après avec 23% suiviesdu bâtiment qui représente19%. Le secteur de l’indus-trie ferme la marche avec4% des créations.

2 308 certificats négatifsen 2006

Durant l’année 2006, leCRI a également accordé2 308 certificats négatifs. Parnature juridique, les SARL

viennent en première posi-tion avec 74% des certificats,suivies des personnes phy-siques avec 25% des certifi-cats. L’analyse du nombredes certificats attribués parsecteur d’activité démontrela prédominance des ser-vices, suivis du commerce26%, des BTP 19%, du tou-risme 12% et enfin l’indus-trie avec 6%.S’agissant de l’activité mi-

nière, 373 autorisations ontété accordées dans la régiondu Souss-Massa-Drâa. Ellesrelèvent essentiellement de laprovince de Ouarzazate 44%,suivie de la province deTa-roudant 30%,Tiznit 21%,Zagora 4% et enfin ChtoukaAit Baha 1%. Il est à noterque le secteur des mines at-tire de plus en plus d’inves-tisseurs nationaux et étran-gers.

Des projets structurants

Plusieurs projets structu-rants ont été validés en 2006.Dans le domaine industriel,le projet phare reste la nou-velle cimenterie du groupeCiments du Maroc à ImiMqorn pour un investisse-ment global de 2 680 mil-lions de DH. Cette nouvel-le entité assurera une pro-duction de 2,2 millions detonnes de ciment dans lacommune d’Imi Mqorn, re-levant de la province d’Ach-touken Aït Baha. Elle rem-place ainsi la fabrique ac-tuelle, sujette depuis fortlongtemps à des contesta-tions dues à la pollution età son emplacement à proxi-mité des quartiers résiden-tiels et des sites paysagers dulittoral.Pour avaliser cette opéra-

tion d’envergure, uneconvention d’investissementa été passée entre Cimentsdu Maroc du groupe italienItalcementi, l’un des grands

L’industrie accapare la moitiédes investissements� Le projet le plus important est lacréation de la nouvelle cimenteriedu groupe Ciments du Maroc.� Le tourisme vient en deuxièmeposition avec 37%, suivi del’immobilier qui se contente de 14%.

trusts européens dans ce do-maine, et le gouvernementmarocain, représenté par pasmoins de six départementsministériels, le 21 novembre2006, pour un montant de3,6 milliards de dirhams dont2,9 milliards de dirhamsconsacrés à la constructionde la nouvelle cimenterie.Le site de la nouvelle uni-

té de production est situé aupied de l’anti-Atlas, en amontde la plaine d’Achtouken, à50 km du Grand Agadir et à30 km deTaroudant, acces-sible par la voie express re-liant Agadir àTaroudant.La nouvelle construction

prévoit aussi, en terme d’en-vironnement, le dépoussié-rage amont et aval par unfiltre à manche et un échan-geur air-air, évitant ainsi l’uti-lisation de l’eau pour le re-froidissement des gaz. La so-ciété s’engage pareillement àla contribution soutenue à lapréservation de la forêt et àla lutte contre la désertifica-tion.Au niveau touristique, de

méga projets vont accroîtresubstantiellement la capa-cité d’accueil d’Agadir. Ils’agit notamment du projetd’aménagement de la nou-velle station touristique deTaghazout qui s’étend surune superficie de 30 ha etdont l’investissement globalprévisionnel s’élève à 40

milliards de DH. L’aména-geur Sonaba et TaghazoutResort comptent démarrerles travaux à la fin de l’an-née en cours pour les ache-ver en 2010. Le même in-vestisseur a entamé en 2007les travaux d’achèvement dela dernière tranche du lo-tissement Founty qui seveut un nouveau pôle d’ani-mation et lieu de vie de laville d’Agadir pour un in-vestissement de 480 mil-lions de DH. Au program-me du résidentiel, de l’hô-tellerie, de l’animation etdes espaces verts avec à laclé une capacité d’accueilde 2 232 lits. Le projet duvillage Aghroud s’étale surune superficie de 594 ha etcomprend du touristiquepour 14 000 lits et du ré-sidentiel pour 4 400 litsavec un investissement pré-visionnel de 335 millions deDH. L’étude de restructu-ration du village est encours tandis que les travauxd’aménagement ne démar-reront qu’en 2009. Dans lazone de Tifint, les étudessont en cours pour la réali-sation d’un complexe tou-ristique sur une superficiede 200 ha doté d’une capa-cité d’accueil de 4 500 litset dont le coût s’élève à312 millions de DH. Le dé-but des travaux est prévupour janvier 2008 �

P R O J E T S

� Le projet de marina est déjà achevé, les derniers appartements seront livrés avant finjuillet, le bassin sera ouvert très prochainement et les magasins début août.

Le CRI de

Souss-Massa-Drâa

a instruit, en 2006,

1 447 demandes de

création d’entreprises

avec un montant

d’investissement de

plus de 525 MDH,

générant plus de

6 090 emplois.

Ces créations

d’entreprises sont à

61% des personnes

morales, la SARL

prédominant

avec 97%.

Cet engouement

s’explique par les

nouvelles dispositions

juridiques qui ont

ramené le capital

minimum de 100 000

à 10 000 DH.

spécialAgadir & région

••SP/Investissements P12 C:GAB/SPE.qxp 26/10/07 10:32 Page 1

Page 11: Agadir et sa region (2007)

13 La Vie éco – Vendredi 15 juin 2007

� La Vie éco : La régionSouss-Massa-Drâa monte enpuissance. Quels sont, à votreavis, ses atouts ?Tariq El Kabbage : Souss-Massa-Drâa est le deuxièmepôle économique du Marocet la région qui subit le plusgrand flux migratoire aprèsCasablanca. L’économie estbasée sur l’agriculture, lapêche et le tourisme. Elle estégalement la première régiond’exportation vers l’Europedes fruits et légumes aprèsAlmeria. Mais c’est une éco-nomie assez fragile car lessecteurs névralgiques del’économie dépendent direc-tement des ressources natu-relles qui, par définition, nesont pas inépuisables. Au-jourd’hui, la région estconfrontée au problème dela raréfaction des ressourceshydriques et aussi halieu-tiques. Le tourisme est éga-lement un secteur qui subitles aléas de la conjoncture.Ainsi, le balnéaire est vive-ment concurrencé au niveauinternational par des paysémergents comme l’Egypte.Le touriste a l’embarras duchoix et la première chosequi peut le satisfaire est d’êtrebien accueilli et bien servi .Si on n’a pas un produit at-trayant , on risque de vivredes jours difficiles. Il esttemps, à mon avis, de chan-ger notre approche de la ges-tion touristique. Il faut dé-passer la vision étroite du-tourisme d’hôtels et chercherà développer le tourisme deville. A cette fin,Agadir doitêtre pensée différemment àtravers une mise à niveau glo-bale. Il y a des disparités dansla ville qui lui portent pré-judice. Le chômage, et les bi-donvilles restent des zones

d’ombre qu’il faut com-battre. La problématique del’emploi reste posée et il fautl’aborder avec une nouvelleapproche qui tend à garantirl’adéquation entre la forma-tion et les besoins du marché.A ce niveau, le tourisme offrede nombreuses opportunitésd’emplois qu’il faut savoirsaisir. Le projet de la stationbalnéaire deTaghazout est undes exemples les plus pro-bants.

� Le tourisme croît à une ca-dence plus qu’honorable. Ce-la veut-il dire que tout est par-fait ?Le problème du tourisme,

c’est qu’il y a des hôtels àplusieurs vitesses. Vous avezdes établissements qui affi-chent des taux d’occupationde 50% et plus et ceux quin’atteignent pas ce seuil. Cen’est pas une question de po-sitionnement par rapport àla plage. Si ça ne marche pasc’est tout simplement parcequ’il n’y a pas de qualité.Pour renforcer l’attractivitéde la destination , il est néce-ssaire d’opérer une mise àniveau.On ne peut pas conti-nuer à avoir des rentes.

�Quels sont les grands axesdu plan de mise à niveau dela ville ?En novembre 2006, le

Conseil de la ville a voté unplan de mise à niveau quiconsiste en des projets struc-turants. Il y a, d’abord, la réa-lisation d’une très belle pro-menade qui portera sur cinqkilomètres. Elle permettraaux touristes de découvrirla ville et pour les habitantsl’opportunité de mieux pro-fiter de la station balnéaire.Nous travaillons aussi à

«A Agadir, le tourisme est à plusieursvitesses»� Les propriétaires des établissementshôteliers peu performants doiventles céder ou les donner en gestion.� Plusieurs projets structurants pourdonner plus d’éclat à la ville.� La spéculation, une dangereusedérive de l’immobilier à Agadir.

l’aménagement et la valori-sation de la vallée d’Oufela.Un travail de fond est éga-lement mené pour moderni-ser l’infrastructure matéria-lisée par de gros travaux devoiries, l’éclairage de la voieet des remparts ainsi que lagénéralisation des espacesverts irrigués par des eaux ré-cupérées.

Pour rendre la circulationplus fluide, le Conseil de laville, en collaboration avecla ville de Nantes, a procé-dé à la création de giratoireset de pistes cyclables dans lesgrands axes. Il a égalementremédié au déficit en infra-structures de sport et de loi-sirs en investissant dans lesterrains de sport et les mai-sons de quartiers qui aidentà l’épanouissement de la jeu-nesse de la ville.

�Comment comptez-vous re-médier au problème des eauxusées ?Nous avons déjà une sta-

tion de conception anciennequi récupère toutes les eauxusées de la ville et les conduità 15 km au sud.Après se po-se le problème de commentramener ces eaux. Car cetteopération coûte cher entermes d’énergie et de cana-lisations et en plus ces eauxsont salées. Au nord de la vil-le, les eaux usées sont jetéesà la mer.A mon avis, il faut séparer

les eaux industrielles et leseaux domestiques pour pou-voir les réutiliser de manièreadéquate. Le traitement deseaux coûte cher, c’est pour-quoi nous songeons à créer

des petites stations d’épura-tion pour économiser del’énergie.� Dans une ville touristiquecomme Agadir, l’artisanat de-vrait avoir une place de choix.Qu’en est-il réellement ?L’artisanat ne se porte pas

très bien . Les touristes res-tent dans les hôtels et achè-tent ce qu’on leur proposesur place. D’où l’intérêt destravaux d’embellissement dela ville qui incitent les tou-ristes à la découvrir et par-tant à visiter les bazars.C’est dans ce cadre,

d’ailleurs, que s’inscrit le ré-aménagement de la place duPrince héritier où il y a beau-coup de bazaristes.

� Agadir connaît un véritableboom immobilier. L’évolutiondu secteur suit-elle le bon che-minement ?Personnellement, je ne le

crois pas. Il y a une courseà la construction, au gain età la spéculation qui risquede gâcher le paysage urba-nistique de la ville. Je me de-mande comment les plansd’aménagment autorisent laconstruction d’immeublesde 10 étages ? La spécula-tion qui sévit fait d’Agadirune ville sans unité avec desfriches non construites par-ce que les spéculateurs veu-lent attendre que les prixaugmentent avant devendre.Tous les nouveauxlotissements qui se créentaujourd’hui à Agadir de-vraient théoriquement abri-ter 500 000 habitants et jene sais si on mesure le dan-ger d’avoir une ville aussigrande. Il y aura une pres-sion plus forte sur le bal-néaire et donc une inciden-ce négative sur le tourismesans résoudre pour autant leproblème du logement. Parailleurs, on a fait d’Agadirun pôle d’attraction impor-tant parfois au détriment despetites villes avoisinantes. Ilaurait été plus intéressant derendre des villes commeTiz-nit ou Taroudant plus at-tractives. Aujourd’hui, onconstate les vagues de mi-gration d’une partie de lapopulation de ces villes versAgadir.

I N T E R V I E W

TARIQ EL KABBAGE� Président du Conseilde la ville d’Agadir.

Il y a une course à laconstruction, au gainet à la spéculation quirisque de gâcher lepaysage urbanistique.

Agadir & régionspécial

Agadir doit être

pensée différemment

à travers une mise à

niveau globale.

Il y a des disparités

dans la ville qui lui

portent préjudice.

Précarité,

chômage... des zones

d’ombre qu’il faut

combattre.

On doit aborder

la problématique

de l’emploi avec une

nouvelle approche

qui garantisse

l’adéquation entre

la formation et les

besoins du marché.

••SP/Interview P13C:Economie/Interview.qxp 26/10/07 10:30 Page 1

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14 La Vie éco – Vendredi 15 juin 2007

Plusieurs siècles avantnotre ère, et avantl’Islam, des phéni-

ciens sont arrivés dans la ré-gion d’Agadir. Le grandvoyageur carthaginois Ha-noun pendant son péripleautour de l’Afrique a par-lé d’une région peuplée lelong de cette baie et de sonlittoral poissonneux. A cet-te époque, la vallée duSouss est recouverte d’unevégétation luxuriante oùs’abattent même les élé-phants. La baie d’Agadir adonc été l’un des sites lesplus anciens de l’humanité.Des silex taillés et des dé-bris de coquillage dans lesgrottes aux flancs des col-lines de Cap Ghir, témoi-gnent d’une civilisation pré-historique.On ignore tout ensuite dela région jusqu’au XIémesiècle, jusqu à l’épanouis-sement de Taroudant quiexporte des minerais. Aga-dir, devient alors un im-portant centre de transbor-dement, transformé plus

tard par les Portugais en unrelais pour leurs voyages lelong de la côte africaine.Au début du XVIémesiècle, les entreprises por-tugaises sur la côte atlan-tique marocaine devaient semanifester par la construc-tion d’un petit comptoir depêche édifié au Nord de labaie en 1505. Quelquesportugais s’insallèrent dansun modeste fort érigé surl’emplacement de Founti(dénomination d’une sour-ce d’eau en portugais), au-tour de laquelle s’est déve-loppé un village de pê-cheurs. Cette œuvre desPortugais dont l’histoire agardé trace, fut construiteau pied de l’éperon monta-gneux dominant la baie,afin d’assurer la sécurité deleurs navires voguant versles Indes. Le port devientactif et attira les commer-çants et les intermédiairesespagnols, français, italienset surtout les Gênois et pritle nom de Founti. Les tri-bus soussi musulmanes vi-

Une prospérité qui date de 1578� Des Phéniciens sont arrivés dans larégion d’Agadir avant l’islam.� L’ère de la prospérité d’Agadir et duSouss débutera au 16e siècle avecl’introduction de la culture de la canneà sucre.� Un tremblement de terre frappe laville en plein épanouissement en 1960.

d’Agadir et du Souss débu-tera en 1578, lorsque lechérif Mohamed El Mehdi,qui gouvernait Taroudant,introduisit la culture de lacanne à sucre. Le succès fut

tel que la production cou-vrit non seulement les be-soins locaux, mais fut mê-me exporté en Europe. Unecité au passé prestigieux ou-verte sur l’occident : A par-tir de 1656, le Souss devintle théâtre des luttes intes-tines entre chefs et tribusindigènes, ce qui devaitcompliquer les incursions

vaient en conflit avec lesPortugais depuis 1509 etdes soulèvements furent or-ganisés par Al Kaïm BiAmri Allah Essadi jusqu’en1517.

Agadir signifie «grenier»

Les Portugais furent chas-sés de Founti et ce fut lacréation d’Agadir. Ighir,mot dans le dialecte berbè-re signifiant "grenier" oufortin que certaines tribusappellent "Agadir Oufella"ou "Agadir du haut" plusconnue par la "Kasbah".Mais l’ère de prospérité

des corsaires et les préten-tions audacieuses des Da-nois. Le commerce s’en res-sentit très sérieusement etles négociations étrangèresne furent plus à l’abri desvexations. En 1702, ils du-rent se réfugier aux Cana-ries pour quelques temps.Toutefois, le commercequoiqu’en décadence mar-quée se poursuivit avec deshauts et des bas jusqu’en1773, date à laquelle, lesouverain Alaouite Sidi Mo-hammed Ben Abdellah,(1757-1789) ferma Agadiret invita les marchands eu-ropéens à transférer leurcommerce à Mogador (Es-saouir), fondé en 1765.Aprés l’indépendance, laville d’Agadir connaît ungrand essor et devient l’unedes stations balnéaires lesplus prisées. Un dramefrappe la ville en plein épa-nouissement en 1960, letremblement de terre rasela ville, produisant despertes matérielles et hu-maines énormes, mais grâ-ce à la volonté du roi Mo-hammedV et la populationrégionale et nationale, laville fut reconstruite pourredevenir la première des-tination balnéaire marocai-ne. Agadir est devenue lacapitale de la seconde ré-gion du pays, Souss-Mas-sa-Drâa �

H I S T O I R E

� Après l’indépendance, Agadir connaît un grand essor et devient l’une des stationsbalnéaires les plus prisées du pays.

La baie d’Agadir

est l’un des sites les

plus anciens de

l’humanité. Des silex

taillés et des débris de

coquillages, dans les

grottes au flanc des

collines de Cap Ghir,

témoignent d’une

civilisation

préhistorique.

spécialAgadir & région

••SP/histoire de la ville P14 C :GAB/SPE.qxp 26/10/07 10:29 Page 1

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spécial

La région intensifie la lutte contrela précarité� En 2005, la région a bénéficié d’une enveloppe budgétaire de l’ordre de 18,5 MDH au titrede l’INDH � Elle bénéficiera d’un peu plus d’un milliard de DH au titre du programme 2006-2010.

Lalutte contre la précaritédans la région de Souss-Massa-Drâa a profité

d’un coup d’accélérateur depuis ledémarrage de la mise en œuvre desprojets de l’Initiative nationale pourle développement humain (INDH).En 2005, la région a bénéficié d’uneenveloppe budgétaire de l’ordre de18,5 millions DH consacrée essen-tiellement à la lutte contre la pré-carité et aux projets générateurs derevenus au profit des couches dé-favorisées et notamment desfemmes du monde rural.Selon les autorités de la région,

Souss-Massa-Drâa bénéficiera d’uneenveloppe globale d’un peu plusd’un milliard de DH au titre du pro-gramme 2006-2010 dont 582 mil-lions DH serviront à la mise à ni-veau de 94 communes rurales et 14quartiers urbains. Lors de cette mê-me période, 135 millions DH serontdédiés à la lutte contre la précaritéet notamment dans les zones ruralesde la région. Le bilan de l’année2006 fait ressortir le déblocaged’une enveloppe globale de l’ordrede 241,75 millions DH. Ce budgeta servi à la concrétisation de dizainesde projets visant à améliorer le vé-cu des populations de cette région.

Projets à vocation sociale

Par ailleurs, plusieurs projets àvocation sociale sont en cours deréalisation. Il s’agit de la construc-tion d’une unité d’extraction del’huile d’argan dans la communerurale de Drarga. Ce projet, d’uncoût global de 2,66 millions DH,devra bénéficier à quelque 2000femmes en les aidant à mieux va-loriser les produits de l’arganerie.Un centre d’accueil de l’étudian-te (Dar Attaliba) à Agadir est éga-lement en voie de réalisation. Cetouvrage du Conseil de la région deSouss-Massa-Drâa a nécessité uneenveloppe budgétaire de 12 mil-lions de DH. Prévu sur une super-ficie de trois hectares, le centre apour mission d’augmenter la ca-pacité d’hébergement des étu-diantes de l’université Ibn Zohr.Idem pour le projet de construc-tion d’un complexe d’accueil etd’insertion pour les personnes ensituation précaire. Ce complexecomprend un centre pour enfantsen situation précaire, un centrepour femmes en détresse et unautre pour enfants sans domicile

fixe. Ce complexe a nécessité unbudget global de 10 millions deDH et devra profiter à 330 per-sonnes.

Les divers projets de l’INDH lan-cés dans cette région associent au-torités, entreprises et société civile.Avec une implication remarquée du

Conseil de la région qui prend à sacharge une bonne partie des bud-gets nécessaires à l’aboutissementde divers projets �

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S O C I A L Agadir & région

••SPE/INDH-P15C:GAB/SPE.qxp 26/10/07 10:37 Page 15