AfricaRice Rapport annuel 2010

download AfricaRice Rapport annuel 2010

of 84

description

Renforcement des capacités en analyse des politiques et évaluation d’impact en Afrique Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice) – Rapport annuel 2010

Transcript of AfricaRice Rapport annuel 2010

CGIARA fr icaRice Cen

du

Afr caR ce

riz pour l

A

Renforcement des capacits en analyse des politiques et valuation dimpact en AfriqueCentre du riz pour lAfrique (AfricaRice) Rapport annuel 2010

r te

fr i q

r Cent

ue

e

Centre du riz pour lAfrique 01 B.P. 2031 Cotonou, Bnin Tlphone : (229) 21 35 01 88 Fax : (229) 21 35 05 56 Courriel : [email protected] Station de recherche du Nigeria c/o International Institute of Tropical Agriculture (IITA), Oyo Road PMB 5320, Ibadan, Nigeria Tlphone : (234-2) 805 505 5951, (234) 805 505 5954, (234) 803 403 5281 Fax : (44) 208 711 3786 Courriel : [email protected] Station de recherche du Sahel B.P. 96, St-Louis, Sngal Tlphone : (221) 33 962 64 41, (221) 33 962 6493 Fax : (221) 33 962 6491 Courriel : [email protected] Station de recherche de lAfrique orientale et australe Mikocheni B/Kawe Avocado Street, PO Box 33581 Dar es Salaam, Tanzanie Tlphone : (255) 222 780 768 Fax : (255) 222 780 768 Courriel : [email protected] Centre du riz pour lAfrique, Cte dIvoire Bureau de liaison dAbidjan 01 B.P. 4029, Abidjan 01, Cte dIvoire Tlphone : (225) 20 21 01 20 Fax : (225) 20 22 01 33 Courriel : [email protected] Station de recherche de Bouak 01 B.P. 2551 Bouak 01, Cte dIvoire Tlphone : (225) 31 63 25 78 Fax : (225) 20 22 01 33 Courriel : [email protected]

Centre du riz pour lAfrique (AfricaRice) 2012 AfricaRice exhorte les lecteurs faire un bon usage de cet ouvrage. Une citation correcte est requise. Les dsignations utilises dans la prsentation du matriel de cette publication nimpliquent pas lexpression de quelque opinion que ce soit de la part du Centre du riz pour lAfrique (AfricaRice) concernant le statut juridique dun pays, territoire, ville ou zone ou de ses autorits ou concernant la dlimitation de ses frontires.

Citation Centre du riz pour lAfrique (AfricaRice). 2012. Centre du riz pour lAfrique (AfricaRice) Rapport annuel 2010 : Renforcement des capacits en analyse des politiques et valuation dimpact en Afrique. Cotonou, Bnin : 80 pp.

ISBN Imprim : 978-92-9113-355-0 PDF : 978-92-9113-356-7

Impression Pragati Offset Pvt. Ltd., Hyderabad, Inde.

Crdits photo Toutes les photos sont luvre du personnel du Centre du riz pour lAfrique (AfricaRice), de ses rseaux et de ses consortia.

propos du Centre du riz pour lAfrique (AfricaRice)Le Centre du riz pour lAfrique (AfricaRice) est une organisation de recherche panafricaine leader uvrant pour la rduction de la pauvret et latteinte de la scurit alimentaire en Afrique par des activits de recherche, dveloppement et partenariat. AfricaRice est membre du Consortium des Centres soutenus par le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI). Cest aussi une association de recherche intergouvernementale compose de pays membres africains. Le Centre a t cr en 1971 par 11 tats africains. ce jour, il compte 24 pays membres couvrant les rgions de lAfrique de lOuest, du Centre, de lEst et du Nord, notamment le Bnin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Cte dIvoire, lgypte, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guine, la Guine Bissau, le Liberia, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, lOuganda, la Rpublique centrafricaine, la Rpublique dmocratique du Congo, la Rpublique du Congo, le Sngal, la Sierra Leone, le Tchad et le Togo. Le sige temporaire dAfricaRice se trouve Cotonou, Bnin et une partie du personnel de recherche est galement base au Sngal, au Nigeria, en Tanzanie et en Cte dIvoire. Pour plus dinformations, visiter :A fr i

Table des matiresMessage du prsident du Conseil dadministration et du Directeur gnral Renforcement des capacits en analyse des politiques et valuation dimpact en Afrique Surmonter les stress abiotiques pour accrotre la production La recherche en bref Cration de systmes semenciers par les projets durgence Profil dun pays donateur : lAllemagne vnements majeurs tats financiers Conseil dadministration Cadres et personnel associ Stagiaires post-universitaires Programmes de formation dAfricaRice Publications Abrviations

2

4 10 15 22 25 31 45 53 54 59 63 67 78

www.AfricaRice.org

ca

Rice Cen

r te

du

Afr caR ceAfricaRice rapport annuel 2010 1

riz pour l

fr i qA

r Cent

ue

e

Message du prsident du Conseil dadministration et du Directeur gnralotre message commun qui fait office de prface du rapport annuel 2010 dcrit lune des annes les plus fructueuses depuis la cration dAfricaRice. Lanne 2010 a t marque par des rcompenses mrites en termes de reconnaissance de la performance du Centre et de ses ralisations dans la recherche et le dveloppement rizicoles pour les consommateurs et producteurs de riz en Afrique. Des ralisations sans prcdents ont t enregistres par le Centre en 2010, la plus remarquable a t la note exceptionnelle obtenue dans lexercice annuel dvaluation de la performance du GCRAI. AfricaRice a t un des quatre centres obtenir la distinction la plus leve en termes dvaluation des rsultats de la recherche et dimpact, de gouvernance, de sant financire et institutionnelle et de perception des acteurs. Suite sa classification dans la catgorie exceptionnel , AfricaRice devenait en mars 2010 le premier Centre signer la Constitution tablissant le Consortium des Centres du GCRAI. Le Centre a encore reu des rcompenses en 2010, notamment avec deux de ses chercheurs ayant remport les prix scientifiques du GCRAI lors de la premire Confrence mondiale sur la recherche agricole pour le dveloppement (GCARD) tenue Montpellier, France. Dr Paul Van Mele a reu le prix de la science du GCRAI pour communication exceptionnelle pour ses travaux sur linitiative rurale dapprentissage sur le riz qui promeut des vidos de paysan--paysan sur les pratiques de production rizicoles amliores. Quant Dr Jonne Rodenburg, il a reu le prix scientifique du GCRAI pour les jeunes chercheurs prometteurs pour ses travaux sur le dveloppement dapproches intgres de gestion des adventices parasites. Au cours de lanne, Madagascar a rejoint la famille AfricaRice devenant son 24e membre. Pour un pays dont la consommation de riz par habitant est la plus importante au monde, ladhsion AfricaRice offre un cortge dopportunits pour quil puisse raliser pleinement son potentiel de production rizicole. AfricaRice a galement particip lorganisation dvnements majeurs en 2010, entre autres, le deuxime2

N

Congrs du riz en Afrique a t tenu en mars Bamako, Mali, sous le thme innovation et partenariat pour atteindre le potentiel rizicole africain . Prs de 500 participants issus dune large gamme dacteurs (riziculteurs, producteurs de semences, transformateurs, revendeurs dintrants, fabricants dquipements agricoles, systmes nationaux de recherche et de vulgarisation agricole, les ministres de lAgriculture, les institutions internationales et de recherche avance, les organisations non gouvernementales et la communaut des donateurs) ont pris part au Congrs. la fin du Congrs, les participants ont exhort la cration dun plan Marshall pour pallier au grave manque de capacits de recherche et de dveloppement rizicoles sur le continent africain. Les actes de cet vnement important se trouvent sur le site web dAfricaRice. Les ralisations en 2010 ont t couronnes par lapprobation en novembre du Partenariat mondial de la science rizicole (GRiSP) en tant que premier programme de recherche du GCRAI (CRP). Le GRiSP est le rsultat dintenses sances de rflexion entre trois centres du GCRAI (IRRI, AfricaRice et CIAT), qui se sont unis pour tenter de prendre bras-le-corps les divers problmes de la recherche et dveloppement rizicoles lchelle mondiale. LIRRI assure le leadership global du GRiSP et mne galement des activits en Asie alors quAfricaRice mne les activits du GRiSP en Afrique, et CIAT est charg de lAmrique latine et des Carabes. Les co-architectes et partenaires cls du GRiSP sont le Centre japonais de recherche internationale pour les sciences agricoles (JIRCAS), le Centre de coopration international en recherche agronomique pour le dveloppement (CIRAD), et lInstitut de recherche pour le dveloppement (IRD). Deux ans aprs la crise rizicole de 2008 qui a dclench des conflits sociaux dans plusieurs pays africains, nous sommes ravis de transmettre un message dapprciation aux vues de ce quAfricaRice a t en mesure daccomplir en rponse la crise. Les deux projets durgence initis en rponse la crise rizicole ; linitiative durgence sur le riz pour la relance de la production rizicole de lUSAID et le projet urgence sur les semences de riz du Japon ont dpass toutes les attentes. Les deux projetsAfricaRice rapport annuel 2010

ont apport 114 000 producteurs vulnrables dans 20 pays dAfrique subsaharienne des semences de varits de riz amliores, des mthodes de gestion des cultures, et ont form plus de 3 500 producteurs, agents de vulgarisation et transformateurs sur les techniques de production et de transformation amliores. Les systmes qui ont t mis en place par ces projets durgence contribueront accrotre la production de riz moyen et long terme dans les pays couverts par le projet. Dautres projets ayant eu un franc succs en Afrique incluent : Le projet sur le riz tolrant au stress pour les producteurs pauvres dAfrique et dAsie du Sud (STRASA), dont la premire phase a pris fin en 2010 et qui a t renouvel pour trois ans. STRASA a permis didentifier plus de 20 lignes de slection rizicoles prometteuses tolrantes divers stress abiotiques.

Comme de coutume, nous faisons le profil dun pays donateur chaque anne lorsque nous publions notre rapport annuel. Cette anne, lAllemagne est lhonneur et les liens avec ce pays datent de lpoque de la cration du Centre. LAllemagne, ce jour, continue dtre un grand supporter dAfricaRice. Tous les indicateurs montrent que 2010 a t une anne remarquable pour AfricaRice et ses partenaires. Nous sommes fiers des ralisations du Centre et nous nous attendons un futur radieux. Aux tats membres dAfricaRice, aux donateurs et aux partenaires au dveloppement qui ont accompagn AfricaRice tout au long de cette priode prospre, nous adressons nos sincres remerciements.

Getachew Engida

Papa Abdoulaye Seck

Prsident du Conseil dadministration, M. Getachew Engida (gauche), avec le Directeur gnral, Dr Papa Abdoulaye Seck

AfricaRice rapport annuel 2010

3

Renforcement des capacits en analyse des politiques et valuation dimpact en Afrique Comment savons-nous que nous allons dans la bonne direction ? demande Dr Aliou Diagne, Responsable du programme Politiques, systmes dinnovation et valuation dimpact. Les projets dAfricaRice qui visent accrotre la production rizicole en Afrique sont mis en uvre par et travers les Systmes nationaux de recherche agricole (SNRA). Ainsi, AfricaRice et les partenaires SNRA collaborent en vue de renforcer les capacits en valuation dimpact pour dterminer si nos technologies et interventions de dveloppement associes rpondent aux besoins. Si cet exercice ntait pas fait, nous ne saurions galement pas quelles sont les interventions russies et celles qui ne le sont pas. Le Centre fournit un appui technique et des formations afin que les SNRA puissent mettre en uvre des projets de recherche et dveloppement en collaboration avec AfricaRice. Il est donc appropri que nos partenaires soient galement en mesure dvaluer limpact de ces projets ainsi que les autres.

Contribuer crer un cadre danalyse des politiques bas sur les preuvesStatistiques rizicoles nationalesEn dcembre 2007, AfricaRice a lanc une initiative en vue damliorer la disponibilit, la fiabilit et la pertinence des statistiques et informations rizicoles temps opportun requises pour la recherche rizicole de qualit, la formulation de politiques base sur les preuves, le suivi et valuation des investissements dans la riziculture en Afrique subsaharienne. Les statistiques sont un domaine spcialis, et la plupart des pays ont des services nationaux de statistiques spcialiss. Les 21 pays membres de la Coalition pour le dveloppement de la riziculture en Afrique (CARD) qui ont bnfici de cette initiative ne font pas exception.

Participants de latelier de formation sur le renforcement de la disponibilit et de laccs aux statistiques sur le riz, tenu Addis Ababa, thiopie en juillet 20104 AfricaRice rapport annuel 2010

AfricaRice a jou un rle central en runissant le personnel des SNRA et celui des Services nationaux de statistique agricoles (NASS) pour collaborer dans le cadre de cette activit, dans certains cas pour la premire fois. La CARD est une initiative conjointe de lAgence japonaise de coopration internationale (JICA) et de lAlliance pour une rvolution verte en Afrique (AGRA), qui vise doubler la production rizicole dans les 21 pays africains dici 2018. Lorsque la crise des prix du riz frappa de plein fouet lAfrique en 2008, AfricaRice a travaill avec de nombreux partenaires en vue de rpondre durgence et de renforcer la capacit formuler des politiques afin que les pays puissent viter lavenir des crises similaires. Le projet visant dvelopper les statistiques rizicoles nationales a t appuy par une autre source au dbut de la crise. Le gouvernement japonais a lanc une initiative durgence sur le riz (ERI) en vue dappuyer les pays laide de systmes semenciers et doutils politiques. Dans le cadre de ERI, AfricaRice a t en mesure de faciliter des ateliers de renforcement des capacits en vue de guider les SNRA et les NASS lors de la conception et la mise en uvre denqutes en vue de collecter des donnes fiables spcifiques au riz dans les 21 pays. Aprs une rvision des mthodes utilises, les participants ont t exhorts adopter des outils denqute et des mthodologies dchantillonnage communs, en vue dune

harmonisation au niveau rgional pour simplifier le processus dagrgation et danalyse compare des donnes rgionales. Subsquemment ces efforts, des ensembles de donnes dtailles sont prsent disponibles pour 20 pays participants, et la base de donnes compile se trouve AfricaRice. Ces donnes fournissent non seulement un aperu plus dtaill des secteurs riz des pays un moment donn, mais galement une base solide pour lanalyse des tendances futures pendant que les pays continuent daugmenter la production nationale en vue datteindre lautosuffisance alimentaire.

Stratgies nationales de dveloppement de la rizicultureLa CARD sest engage assister 23 pays dAfrique subsaharienne en vue de dvelopper leurs Stratgies nationales de dveloppement de la riziculture (SNDR). AfricaRice, sur demande de la CARD, a fourni un cadre gnral pour les SNDR et une assistance technique aux groupes daction des pays qui devaient laborer les stratgies. Par la suite, AfricaRice a mis au point un plan prliminaire et format pour les documents et procdures requises pour laborer les SNDR, et a activement particip la revue des avant-projets du premier groupe de 12 pays lors dune runion technique tenue en fvrier 2009. Certains des pays laboraient leurs SNDR avant la cration de la CARD , a affirm Ibrahima Bamba, agro-conomiste AfricaRice, mais elles ont t adaptes au cadre de la CARD . Le Nigeria a t le premier du groupe lancer sa SNDR au dbut 2010. Cette stratgie reposait sur le concept de chane de valeur et sest substitue lancienne initiative prsidentielle sur le riz avec un changement dobjectif passant des interventions petite chelle aux interventions moyenne et grande chelle en vue damliorer la qualit. Fort de son potentiel de dveloppement agricole, le Nigeria a pris la dcision ambitieuse de pratiquement quadrupler la production nationale de riz qui passerait de 3,4 millions de tonnes en 2007 12,85 millions de tonnes en 2018.5

Dr Aliou Diagne lors dune formation sur lvaluation dimpact Freetown, Sierra LeoneAfricaRice rapport annuel 2010

le bien-tre communautaire et les impacts environnementaux, y compris la pauvret, la scurit alimentaire, la nutrition, la sant et la biodiversit. Les capacits globales sont renforces par le dveloppement des capacits individuelles et institutionnelles des SNRA dans la rgion travers la formation et la mise en uvre conjointe des tudes dimpact. AfricaRice organise rgulirement des cours sur la mthodologie dvaluation dimpact lintention des partenaires SNRA depuis 2002. En 2011, plus de 200 chercheurs des systmes nationaux de recherche agricole, chercheurs duniversits, tudiants de 22 pays africains ont pris part ces ateliers de formation annuels. Les chercheurs dAfricaRice ont galement apport un appui technique aux partenaires SNRA dans llaboration et la mise en uvre des leurs tudes dimpact notamment les questionnaires et programmes pour lanalyse statistique qui ont t dvelopps pour des tudes en Cte dIvoire et en Guine. LUnit dvaluation dimpact dAfricaRice et ses collaborateurs SNRA ont men des tudes de base sur ladoption, limpact et le ciblage des varits NERICA dans 17 pays Bnin, Burkina Faso, Cameroun, Rpublique Centrafricaine, Tchad, Rpublique dmocratique du Congo, Cte dIvoire, Gambie, Ghana, Guine, Mali, Nigeria, Rwanda, Sngal, Sierra Leone, Togo et Ouganda. AfricaRice continue daccueillir les chercheurs SNRA des pays du projet pour 2 3 semaines de programme de formation Cotonou. Les chercheurs forms ont appliqu avec succs leurs nouvelles connaissances aux donnes de leur propre pays. Ils ont nettoy les bases de donnes de leurs pays respectifs, analys les donnes et labor les rapports prliminaires descriptifs techniques. Certains chercheurs ont conduit des analyses conomtriques en vue dextraire le taux dadoption et limpact de ladoption de nouvelles varits de riz avec une attention particulire sur les varits NERICA.

Un atelier sur la cration dun systme de donnes sur le riz pour lAfrique subsaharienne tenu Dar es Salaam, en Tanzanie

Formation en vue dune valuation dimpact efficace Lvaluation dimpact est prsent un volet essentiel des programmes, car les acteurs demandent que les impacts soient mesurables et dmontrables affirme Diagne. Les donateurs demandent de plus en plus de preuves de retour net sur leurs investissements. La rarfaction des ressources associe des contraintes relatives limpact social, conomique et environnemental des projets de dveloppement financs par le secteur public augmente le besoin dtudes dvaluation dimpact bien documentes. En tant quoutil de prise de dcision, de telles tudes amliorent la transparence, limputabilit et lefficacit des programmes et politiques. Il existe un manque dexpertise en termes dvaluation dimpact en Afrique subsaharienne. Selon Diagne, utiliser des experts locaux forms renferme plusieurs avantages : ils connaissent lenvironnement local et prendront plus en compte les problmes des institutions locales, ils auront un sentiment dappartenance au processus de collecte et danalyse de donnes, ils sont mieux placs pour dissminer les rsultats et assurer un suivi des conseils sur leurs tudes. Avec laccent mis sur la rduction de la pauvret, lvaluation dimpact requiert daller au-del des tudes dadoption usuelles et de lestimation des taux de rendement internes la recherche. Subsquemment, laccent sera mis sur la fourniture dinformations sur limpact ex-ante et ex-post des technologies mises au point par les SNRA et AfricaRice sur plusieurs mnages,6

Mise au point doutils appropris Une importante partie des travaux mens dans le cadre de notre programme implique le dveloppement doutils logiciels pour informatiser le traitement et lanalyse des donnes dtudes collectes par les SNRA affirmeAfricaRice rapport annuel 2010

Diagne. Ces outils constituent une partie essentielle de lappui technique fourni par AfricaRice aux chercheurs SNRA impliqus dans la mise en uvre des divers projets. Une grande partie des travaux dvaluation dimpact et danalyse des politiques requiert un traitement et une analyse longue et laborieuse des donnes statistiques. Cet exercice peut tre complexe et ncessite des connaissances spcifiques des programmes informatiques en statistiques. Les outils mis au point par AfricaRice permettent aux chercheurs SNRA de traiter et danalyser rapidement leurs donnes en utilisant des outils et mthodes danalyse modernes. Lutilisation de ces outils par les SNRA permet de normaliser le logiciel et les mthodes danalyse de donnes utilises dans les divers pays, et de ce fait facilite la comparaison des rsultats entre les pays.

du traitement moyen (ATE), une nouvelle mthodologie pour tudier ladoption dveloppe par lquipe dvaluation dimpact dAfricaRice. Le second module Impact utilise les modles et les mthodes les plus rcentes pour automatiser limpact de tout changement (y compris ladoption dune technologie) sur tout rsultat comportemental ou de bien-tre, y compris ceux non conomiques (p. ex. rendement, production, revenu, consommation, indicateurs de scolarisation). Avec ces deux outils, les chercheurs SNRA et les tudiants nont plus besoin de savoir comment programmer Stata pour estimer les modles dadoption et dimpact bass sur lATE. Les deux outils bass sur Stata ont t utiliss par les SNRA qui collaborent avec AfricaRice dans leurs tudes dadoption et dimpact depuis 2006, dont certains ont donn lieu des publications revues par les pairs dans des journaux internationaux. En particulier, ils ont t les outils primaires utiliss dans les tudes dadoption et dimpact des NERICA qui ont t achevs dans 10 pays. Les SNRA utilisent galement les outils dans des tudes qui nont rien voir avec le riz et en dehors de la collaboration avec AfricaRice. Les tudiants duniversits africaines et de quelques universits europennes partenaires dAfricaRice et les chercheurs, impliqus dans la validation des principes de la recherche agricole pour le dveloppement intgr (IAR4D) tant mis en uvre par le Challenge programme (SSA-CP) du Forum africain pour la recherche agricole (FARA), utilisent galement ces outils.

Outils Stata pour lanalyse dimpactAfricaRice a incit ses partenaires SNRA adopter le pack statistique Stata comme outil primaire pour lanalyse des donnes statistiques. Les infrastructures de programmation disponibles dans Stata permettent aux chercheurs dAfricaRice dcrire des sous-programmes pour automatiser plusieurs des actions requises pour traiter les donnes dtudes et conduire des analyses conomtriques et statistiques sophistiques. M. Eyram Amovin-Assagba, assistant de recherche assiste les reprsentants des SNRA lors de la cration et de la gestion des bases de donnes de leurs pays. Certains pays participants rencontrent de grandes difficults lors du transfert de donnes de Microsoft Access Stata pour le nettoyage et lanalyse statistique. a-t-il dclar, mais nous avons crit un programme pour les transfrer automatiquement dans Stata avec toutes les descriptions de donnes ncessaires, et un autre pour automatiser le nettoyage des donnes. En vue de faciliter aux SNRA la conduite de leurs tudes dadoption et dimpact, lquipe dvaluation dimpact AfricaRice a mis au point deux outils logiciels sous la forme de modules Stata (les commandes additives Stata). Le premier module, adoption permet une estimation aise des modles dadoption base sur leffetAfricaRice rapport annuel 2010

Ali Tour, chercheur dAfricaRice, (extrme droite) conduit une session de formation sur les statistiques rizicoles au Liberia7

pour revitaliser la production nationale pour atteindre 600 000 tonnes de riz blanchi dici 2015 lquivalent de 900 000 tonnes de paddy. En 2008, Dr Cyriaque Akakpo coordonnateur du programme de recherche rizicole et Directeur adjoint de LInstitut national de recherches agricoles du Bnin (INRAB) a t form sur lutilisation de ERIS. La production de 900 000 tonnes de paddy dici 2015 a t entre dans ERIS, mais les prvisions relatives aux ressources ncessaires pour atteindre cet objectif fonds, semences et engrais ntaient pas ralistes. Par consquent, lINRAB a opt pour lobjectif infrieur de 450 000 tonnes de paddy.Session de formation Freetown, Sierra Leone

Le tableur sur lInitiative durgence sur le rizEn vue de lancer linitiative durgence sur le riz en rponse la crise rizicole, un atelier a t tenu Cotonou en juin 2008.Le tableur sur lInitiative durgence sur le riz (ERIS) v1.0 a t mis au point par AfricaRice avant latelier de formulation de ERI en vue daider les tats membres analyser leur production rizicole et leurs besoins en intrants. ERIS est conu pour permettre de calculer les gains de rendement potentiels ainsi que les besoins associs en engrais et semences. Il permet danticiper les gains de production dans les principales rgions rizicoles du pays, et par consquent la rduction attendue des importations de riz au niveau national. Lors de sa premire utilisation pendant latelier de ERI, le tableur de chaque pays avait t pr rempli (par AfricaRice) avec les donnes primaires et secondaires sur les prix et la production rizicole issus de plusieurs sources, notamment les enqutes dAfricaRice, de FAOSTAT et de lUSDA. Le Bnin par exemple a revu ses objectifs de production rizicole aprs avoir utilis ERIS. Ctait lun des pays avoir pressenti limminence dune crise depuis dbut 2006. Cette anne-l, le ministre de lAgriculture signa un accord avec Deutsche Gesellschaft fr InternationaleZusammenarbeit (GIZ, lAgence Allemande de coopration technique) en vue de recevoir lassistance requise8

ERIS est toujours utilis par les chercheurs SNRA pour dterminer les ressources requises pour atteindre les augmentations de la production cible. INRAB a calcul que pour accrotre annuellement la production de paddy de 100 000 tonnes, 60 tonnes de semences de base taient requises pour fournir 2 200 tonnes de semences certifies aux producteurs. Ces chiffres constituent la base de la stratgie nationale de dveloppement de la riziculture au Bnin.

La Matrice danalyse des politiquesLa Matrice danalyse de politiques (MAP) est un autre outil utilis par AfricaRice et les SNRA pour tudier lavantage compar de la production locale de riz dans les pays africains, et limpact des politiques appropries. Les chercheurs dAfricaRice ont form ceux des SNRA sur lutilisation de la MAP. La MAP est un outil trs simple qui nous permet de voir lutilisation efficiente des ressources pour la production de riz dans un pays, et dvaluer lavantage comptitif du pays a dclar Dr Ali Tour, agro-conomiste. Cette matrice contribue galement comprendre limpact des politiques au niveau du producteur, transformateur et commerant. Nous avons form les chercheurs des SNRA sur lutilisation de cet outil pour amliorer leur capacit formuler des politiques appropries en vue daccrotre la production de riz local. AfricaRice et ses partenaires utilisent lapproche MAP depuis 1995. Les tudes fondes sur la PAM ont t menes au Mali, Nigeria, Sngal et Sierra Leone et desAfricaRice rapport annuel 2010

formations ont eu lieu en Cte dIvoire, au Mali et au Sngal. La MAP a galement t utilise pour tudier la comptitivit des systmes de production rizicole en Guine, et a t rcemment utilise comme outil daide la prise de dcision dans un projet de stratification du riz et du mas. En 2010, deux ateliers ont t tenus pour accrotre la disponibilit et laccs aux statistiques sur le riz et la MAP tait lun des outils partags avec les partenaires SNRA. Le premier atelier a t tenu du 26 au 31 juillet Addis Ababa, thiopie et le second du 16 au 21 aot Ouagadougou, Burkina Faso. Ces ateliers ont permis aux chercheurs nationaux danalyser les avantages de leurs pays respectifs en terme de production rizicole.

de France. Les autres taient des chercheurs SNRA du Bnin, de la Cte dIvoire, de la Gambie, du Ghana, du Nigeria et de la Sierra Leone. Lors du second Congrs du riz en Afrique tenu Bamako, Mali du 22 au 26 mars 2010, les participants ont exhort davantage de renforcement des capacits des ressources humaines scientifiques des SNRA. Lintervention dAfricaRice a dj aid les pays africains renforcer leur capacit en termes danalyse des politiques bases sur les preuves et dvaluation dimpact. Il sagit de bases solides qui permettront daider lAfrique viter et surmonter une autre crise rizicole, mais aussi de crer lenvironnement politique favorable au dveloppement de son secteur rizicole.

Rponse des systmes nationauxLes participants ont donn un feedback positif sur les activits de renforcement des capacits mises en oeuvre par AfricaRice. Je me joins aux collgues pour dire un grand merci pour linterminable exercice de remuemninges que nous avons effectu, mais qui, bien sr, nous a apport davantage de force et dexprience a dclar Luke Olarinde, un chercheur post-doctorat travaillant pour le CP-ASS et qui a collabor avec lquipe dvaluation dimpact AfricaRice. Bien quil y ait eu des points difficiles certains moments, les retombes de latelier ont surpass les moments difficiles. Je crois que les leons tires bnficieront galement nos acteurs , affirme Judith Odoul, autre chercheur post-doctorat du FARA. Jai t en mesure de minitier lutilisation doutils de gestion et danalyse de donnes tels que Access et Stata lors de mon stage de trois mois effectu AfricaRice ajoute Chantal Ingabire qui a t envoye par lInstitut de recherche agricole du Rwanda (ISAR) en 2009. En 2010, le programme Politiques, systmes dinnovation et valuation dimpact dAfricaRice a form 37 chercheurs des SNRA et universits savoir : deux chercheurs visiteurs de lUniversit McGill du Canada, trois stagiaires de luniversit de Londres, six chercheurs visiteurs du FARA et un de lcole suprieure dagricultureAfricaRice rapport annuel 2010

Les discussions se poursuivent mme aprs la formation9

Surmonter les stress abiotiques pour accrotre la production

E

n 2010, les trois annes de la premire phase du projet riz tolrant au stress pour les producteurs pauvres en Afrique et Asie du Sud Est (STRASA) se sont acheves, et il a t dcid de poursuivre le projet dans une seconde phase de 2011 2013. Lors de la premire phase, le projet a mis au point des lignes de slection tolrantes la scheresse, la submersion, la salinit, la toxicit ferreuse et au froid. Laccomplissement le plus notable de STRASA lors de la premire phase a t dtre en mesure didentifier plus de 20 lignes de slection de riz prometteuses tolrantes aux divers stress abiotiques affirme Dr Baboucarr Manneh, Coordonnateur du projet AfricaRice. Nous avons pu atteindre ces ralisations travers des essais participatifs mens avec les producteurs et les Systmes nationaux de recherche agricole (SNRA) dans 14 pays africains. Le projet a permis aux partenaires de STRASA de produire plus de 8 000 tonnes de semences de riz entre 2008 et 2010. De plus, dans le cadre du renforcement des capacits en Afrique, plus de 900 chercheurs, techniciens et producteurs ont t forms sur la production rizicole, sur la production de semences, sur les techniques amliores de slection rizicoles et au leadership et la gestion des entreprises.

qui rpondent le mieux aux besoins des producteurs, et cartographie de la frquence, de la couverture spatiale et de la gravit des stress abiotiques dans les milieux de production rizicoles ; Intensification de la production de semences et fourniture de technologies amliores ; Amlioration de la gestion de projet et de la communication entre les acteurs. Pendant la premire phase en Afrique, le projet a t excut dans 14 pays : Bnin, Burkina Faso, thiopie, Gambie, Ghana, Guine, Madagascar, Mali, Mozambique, Nigeria, Rwanda, Sngal, Tanzanie et Ouganda. Tous ces pays cumulent 6 millions dhectares de superficie rizicoles dont 78 % sont pluviales. Les stress abiotiques sur lesquels le projet STRASA travaille ont un impact significatif sur la productivit des exploitations rizicoles et les revenus des producteurs. AfricaRice a valu les impacts de ces stress au Bnin, Burkina Faso, Mali, Nigeria, Rwanda, Sngal et Ouganda. La submersion affecte 50 % des zones irrigues au Burkina Faso et au Rwanda, et cause plus de 40 % des pertes de rendement. La scheresse est une contrainte majeure de lcosystme de plateau au Mali o 44 % des zones sous riz sont affectes, au Burkina Faso o 45 % de la zone est affecte et en Ouganda o 53 % de la zone est affecte. La scheresse provoque 40 % des pertes en rendement du Mali, 36 % au Burkina Faso et 53 % en Ouganda. Parmi les pays de la phase I de STRASA, les pertes de rendement lies aux contraintes du sol taient plus importantes dans les bas-fonds que dans les plateaux. Au Sngal et en Ouganda, les pertes de rendement atteignaient 40 % et 25 % respectivement du fait de contraintes lies au sol telles que la salinit et la toxicit ferreuse. Une analyse dvaluation dimpact mene par AfricaRice dans sept des pays cibles (Bnin, Burkina Faso, Mali, Nigeria, Rwanda, Sngal et Ouganda) a montr que limpact potentiel de la recherche visant rduire les pertes de rendement dues aux stress a gnr un bnfice cumul global de 32,9 millions de dollars amricains surAfricaRice rapport annuel 2010

Mise en uvre en collaboration avec lInstitut international de recherche sur le riz (IRRI), et avec lappui financier de la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF), le projet STRASA est dot dune stratgie multiple visant lutter contre les stress abiotiques. Elle inclut les lments suivants : Mise au point de varits de riz tolrantes la scheresse, la submersion, la salinit, la toxicit ferreuse et au froid ; Renforcement des capacits des chercheurs, producteurs de semences et agents de vulgarisation pour dissminer les varits tolrantes aux stress ; Promotion de lchange de semences et de lhomologation varitale ; Renforcement de lvaluation dimpact et des ciblages en vue didentifier les combinaisons technologiques10

values lors dessais varitaux participatifs avec des partenaires des SNRA et des producteurs au Bnin, Burkina Faso, Mali, Nigeria et Ouganda. Aprs deux ans dessais PVS, huit lignes de slection se sont distingues comme tant les plus prises par les producteurs dans ces cinq pays, ces lignes seront valides en 2011 lors dessais avant leur soumission pour homologation varitale dans les divers pays.

SubmersionUn champ de multiplication de semence de varits de riz tolrantes au sel Sapu en Gambie

la priode de trois ans 20082010. Ce chiffre est synonyme de revenus supplmentaires pour les producteurs et une production rizicole accrue en Afrique.

Renforcer la tolrance aux stressScheresseLa scheresse est une contrainte majeure des zones rizicoles dAfrique qui sont principalement pluviales. Cependant, mettre aux points des varits de riz tolrantes la scheresse constitue un grand dfi pour les slectionneurs du fait des mcanismes de tolrance qui entrent en compte. Subsquemment, la slection pour la rsistance la scheresse ncessite lutilisation dapproches de phnotypage exactes en vue de distinguer clairement les effets gntiques et ceux de lenvironnement sur la performance des cultures en condition de scheresse. Pendant la premire phase de STRASA, deux dispositifs de protection contre la pluie ont t installs Ikenne, Nigeria pour le criblage en condition contrle. Les essais aux champs au Bnin, Burkina Faso, Mali, Nigeria et Ouganda ont t mis en place dans des zones exposes la scheresse et ont subi les stress lis la scheresse ayant lieu naturellement. Plus de mille lignes de slection et accessions ont t cribles pour la tolrance la scheresse sur des sites multiples tels que Ikenne et Ibadan au Nigeria, Quelimane au Mozambique et Dakawa en Tanzanie. Quatre-vingts lignes de slection tolrantes la scheresse slectionnes sur les essais en station ont tAfricaRice rapport annuel 2010

Dans la phase I de STRASA, lamlioration varitale pour la tolrance la submersion consistait lvaluation des mgas varits asiatiques dotes du locus caractre quantitatif (QTL) Sub1. Sept mgas varits asiatiques ayant le gne Sub1 ont t values Ibadan pour la tolrance la submersion, de mme que des tmoins locaux et les mgas varits sans gne Sub1. Les varits avec le gne Sub1 taient plus performantes que les autres aprs 21 jours en condition de submersion complte. Les varits populaires au Nigeria, WITA 4 et FARO 35, ont t les plus affectes par la submersion, obtenant des rendements trs faibles (0,080,41 t/ha), tandis que les varits avec le gne Sub1 ont obtenu des rendements allant jusqu 3,6 t/ha en condition de submersion. Les semences des varits Sub1 ont t distribues en Afrique subsaharienne aux SNRA intresss.

Des producteurs examinent les plants de riz lors de dessais PVS sur du riz tolrant la toxicit ferreuse dans le village Edozighi au Nigeria11

SalinitPlus de 1 000 matriels comprenant les populations en disjonction, des lignes de slection avances et des varits populaires venant dAfricaRice, des SNRA et de lIRRI ont t cribls avec succs pour la tolrance au sel. La Slection assiste par marqueurs (SAM) pour la tolrance au sel a t initie en utilisant Pokkali et FL 478 comme donneurs pour le transfert dun QTL de tolrance au sel, Saltol, dans des varits populaires cultives en Afrique y compris Sahel 108, Sahel 202, Kogoni 91-1, ITA 212, RASSI, BG90-2, Bouak 189 et NERICA-L 19. Sur 188 accessions collectes sur les champs exposs la salinit au Sngal et en Gambie, huit varits traditionnelles se sont rvles tolrantes et doivent tre utilises comme donneurs dans le cadre du programme damlioration du riz dAfricaRice. Lanalyse de la diversit molculaire de ces huit varits a montr que sur le locus Saltol, six des varits avaient des allles diffrents de ceux trouvs chez Pokkali, un donneur bien connu pour sa tolrance au sel. Une tude similaire sur la diversit a t conduite sur les 60 Nerica de bas-fonds, dont quatre se sont rvles rsistantes au sel et deux de ces lignes abritent des allles diffrents de Pokkali sur le locus Saltol. Ces lignes tolrantes au sel rcemment dcouvertes sont utilises dans des croisements pour transfrer les nouveaux gnes de tolrance au sel dans des varits de riz de bas-fond cultives grande chelle en Afrique. Les semences de 104 matriels tolrants au sel et pralablement cribls dans la station du Sahel dAfricaRice au Sngal ont t multiplies et utilises dans la slection varitale participative (PVS) en Gambie, au Mali et au Sngal. Huit lignes ont t choisies par les producteurs dans les trois pays aprs deux ans dessais PVS utilisant diffrents critres tels que la hauteur de la plante, la taille de la panicule, la prcocit et lexertion paniculaire, de mme que le rendement en grain, la rsistance aux dgts causs par les oiseaux et la rsistance la verse. Ces lignes seront caractrises pour les caractres agronomiques, les ravageurs et la rsistance aux maladies. Les meilleures lignes seront recommandes pour lhomologation varitale.12

Dr Khady Dram, biologiste molculaire AfricaRice, conduit la recherche sur la toxicit ferreuse sur un site PVS Diecke, Guine

Toxicit ferreuseLes efforts dAfricaRice en vue de mettre au point la tolrance la toxicit ferreuse chez le riz africain se poursuivent travers une approche multiple (voir encadr Du riz performant sur les sols ferreux). Cette approche inclut le criblage, lidentification de matriel gntique tolrant la toxicit ferreuse, lamlioration varitale, la dcouverte de gnes pour la tolrance la toxicit ferreuse et lintrogression du QTL de tolrance au fer dans des varits africaines populaires.

FroidLa mise au point de varits de riz tolrantes aux basses tempratures de la zone sahlienne africaine et des hautes altitudes dAfrique australe et de lEst permettra lintensification de la production rizicole, de mme que son expansion dans des zones o les tempratures extrmement basses entravent sa production. En vue de mettre au point des varits de riz tolrantes au froid pour lAfrique, plus de 500 lignes de slection et accessions ont t values en condition contrle et auAfricaRice rapport annuel 2010

champ. De ces essais, des lignes de slection et varits ont t identifies pour tre utilises soit comme donneur dans les programmes de slection pour la tolrance au froid ou soit pour tre testes lors dessais PVS en vue dune ventuelle homologation en tant que varits tolrantes au froid adaptes aux conditions africaines. Certains matriels identifis tolrants au froid taient : Silewah, Somewake, Stejaree, Diamante, Plovdiv22, Caloro, Koshihikari, IR74520-29-4-2-2-4-1-1, WAS21B-B-20-4-3 et WAS169-B-B-4-2. Subsquemment, plus de 50 croisements ont t faits entre les donneurs tolrants au froid et les varits populaires de riz cultives dans les bas-fonds et les hautes terres dAfrique. La SAM a t galement entreprise pour mettre au point des varits tolrantes au froid, et une enqute sur la diversit alllique pour les gnotypes tolrants au froid a t mene au laboratoire du ple des Biosciences en Afrique du Centre et de lEst (BecA) au Kenya. Les marqueurs pour la slection du gne dintrt des QTL de la tolrance au froid et les marqueurs pour la slection du fonds gntique des parents rcurrents ont t identifis pour faciliter la SAM pour la tolrance au froid. Lors de la premire phase de STRASA, les essais PVS ont t conduits en thiopie, Madagascar, Mali, Rwanda et Sngal. Les donnes sur les perceptions des producteurs ont t obtenues lors des journes paysannes. Au total, 126 chantillons ont t envoys chaque pays

Abdoulaye Sow, assistant de recherche examine des plants de riz dans une serre la station du Sahel dAfricaRice Ndiaye, Sngal

pour lvaluation aux champs dans chaque pays. Vingtdeux varits prometteuses ont t slectionnes par les producteurs dans les cinq pays, et ces dernires sont en train dtre values dans un dernier essai PVS avant dtre prsentes pour lhomologation varitale.

Un processus continuLors de la premire phase du projet STRASA, lquipe AfricaRice-SNRA travaillant en collaboration avec IRRI a obtenu un franc succs et ces efforts se poursuivront dans la seconde phase. Les varits de riz qui sont en train dtre dveloppes contribueront surmonter les contraintes lies aux stress environnementaux trs rpandus qui limitent les rendements rizicoles en Afrique. Lorsque les producteurs sont srs que les varits quils cultivent sont tolrantes aux stress, ils investissent plus de ressources, de temps et dnergie dans leur champ. Ceci pourra contribuer accrotre la production rizicole et en fin de compte amliorer les moyens dexistence des producteurs affirme Manneh.13

Des techniciens la station du Sahel dAfricaRice Ndiaye, Sngal, collectent des panicules en fleur pour le croisement en vue de gnrer de nouvelles populations de slectionAfricaRice rapport annuel 2010

Du riz performant sur les sols ferreuxLe fer est un oligolment qui doit tre disponible pour les plants de riz en trs petite quantit pour une croissance et un dveloppement normal. Toutefois, de fortes concentrations, le fer devient toxique pour les plants de riz (i.e. il les empoisonne). Les plantes touches dveloppent des petites taches brunes qui slargissent et fusionnent et donne finalement des feuilles rougetres. De plus, la toxicit ferreuse altre la structure racinaire des plantes, de mme que son dveloppement et conduit la strilit des pillets (i.e. rendements rduits). La toxicit ferreuse est un problme majeur en riziculture de basfonds, y compris dans les systmes irrigus. Les pertes en rendement du riz attribues la toxicit ferreuse varient de 10 % 100 % avec une moyenne estime 50 %. Plusieurs pratiques culturales et de gestion peuvent tre utilises pour rduire la frquence de la toxicit ferreuse dans les champs de riz, mais la plupart ne sont pas la porte des producteurs africains. Par consquent, AfricaRice se focalise sur lamlioration de la tolrance des varits la toxicit ferreuse. Pendant plusieurs annes, AfricaRice a valu des varits de riz, slectionn des lignes prometteuses et mis au point des pratiques agronomiques appropries qui peuvent aider les producteurs contrer la toxicit ferreuse. Ces dernires annes, la biologiste molculaire dAfricaRice Khady Nani Dram et ses collgues ont apport de nouvelles dimensions la recherche sur la toxicit ferreuse. Ils ont utilis la SIG et les outils de tldtection pour cartographier les zones potentiellement toxiques. Ces outils contribueront rvler ltendue et la gravit de la contrainte, et orienteront galement les slectionneurs dans leurs stratgies dvaluation et de dissmination. Une question cl reste la faon dont les diff rentes varits de riz poussent et se dveloppent dans diffrents environnements (dans ce cas-ci sous diffrents niveaux de toxicit ferreuse). Ce quoi ressemble la plante (ou tout organisme) est appel phnotype , et lvaluation de la croissance des diffrentes varits dans les diffrents environnements est appele phnotypage . En vue de lefficience du criblage pour la tolrance la toxicit ferreuse, il serait inestimable davoir une mthode standardise, contrle et fiable. AfricaRice continue de revoir les mthodes criblage dans des zones exposes,

notam ment des champs dans des zones exposes, des pots en station et dans un environnement hydroponique (sans sol). Le criblage au champ est difficile, ncessitant plusieurs rptitions, du fait des niveaux de concentration en fer, et par consquent la toxicit, varie largement au sein et entre les champs et mme dans les zones exposes. Cependant, le champ du paysan reste lenvironnement o le riz est cultiv pour lalimentation, ainsi toute nouvelle varit considre tolrante doit tre vrifie lors dessais au champ. Le criblage exprimental en pot quAfricaRice a conduit sest avr inutile, car les performances des varits en pot en station taient compltement diffrentes de celles de ces mmes varits testes au champ en zone expose. Paralllement, le test dans un environnement hydroponique peut tre uniquement conduit pendant la phase vgtative (i.e. avant la floraison). Il nest pas encore prouv que la tolrance pendant la phase vgtative est directement corrle la tolrance durant la phase reproductive (de la floraison la rcolte), comme le montrent les rendements finaux. Cet aspect fait toujours lobjet de recherches. La lutte contre la toxicit ferreuse est galement mene avec la slection molculaire. AfricaRice est en train didentifier et de valider les marqueurs molculaires (QTL) associs la tolrance la toxicit ferreuse. Quelques QTL valids seront utiliss dans la slection assiste par marqueurs pour amliorer les varits populaires nommes par les programmes nationaux. Avec du matriel tolrant dj disponible, les essais de slection varitale participative (PVS) ont dmarr sur trois sites dans quatre pays (Burkina Faso, Ghana, Guine et Nigeria) en 2009. La premire anne, 80 lignes de slection (y compris un tmoin local) ont t cultives dans les jardins de riz, partir desquels les producteurs choisissaient leurs varits prfres. Dix lignes de slection ont t retenues par pays pour faire lobjet de davantage de tests. Ces dix lignes ont t davantage values en 2010 par les producteurs dans une seconde phase dessais PVS et dans chaque pays trois lignes ont t slectionnes par les producteurs. Ces trois meilleures varits tolrantes la toxicit ferreuse sont values dans les champs des producteurs avant leur nomination en vue de leur homologation nationale. Ds la premire anne, nous avons observ des nouvelles varits plus performantes dans les champs des producteurs que leurs varits locales , senthousiasme Dram.

14

AfricaRice rapport annuel 2010

La recherche en brefLutte contre la bactriose en Afrique de lOuestMalgr les pertes de valeur et de rendement significatives causes par la bactriose (BB) dans lco rgion soudanosahlienne en Afrique de lOuest, cette maladie nest pas bien documente. Un projet financ par lAllemagne qui a pris fin en 2010 a aid les chercheurs dAfricaRice avoir une comprhension significative de la maladie, amliorer la gestion de la maladie et entamer le processus de mise au point de varits rsistantes la bactriose. La bactriose cause des pertes significatives dans certaines parties dAfrique de lOuest , affirme Dr Yacouba Sr, phytopathologiste dAfricaRice qui a conduit le projet. Au Niger, nous avons trouv que les pertes de rendement peuvent se situer entre 35 % et 52 %. Au Bnin (o la bactriose survient seulement dans la partie septentrionale du pays), les pertes de rendement peuvent atteindre 25 % . Outre les pertes de rendement, la maladie peut galement causer des pertes de valeur due un remplissage des grains insuffisants , affirme Sr. Lorsque les symptmes de la maladie apparaissent dans la phase la plus tardive de croissance des plantes, il ny a aucun effet nfaste sur le rendement. Toutefois, les grains se brisent et sont rduits en poudre lors de lusinage. Les pertes de rendement sont plus importantes lorsque que la plante est infecte un stade prcoce de son dveloppement. Si linfection survient un stade prcoce, la plante se dessche et meurt. un stade un peu plus tardif, les feuilles se fltrissent (aspect brl), ce qui induit une baisse de la photosynthse, et de ce fait une rduction du nombre de grains. La maladie est cause par la bactrie Xanthomonas oryzae pv. oryzae. tant donn que la bactriose na pas autant retenu lattention des chercheurs que le Virus de la panachure jaune du riz (RYMV) et la pyriculariose, les chercheurs dAfricaRice ont entam ltude sur limpact de la maladie, la diversit du pathogne et la recherche varitale requise pour la contrler. Nous avons dmarr nos travaux en partenariat en 2007 avec les Systmes nationaux de recherche agricole (SNRA) dAfrique de lOuest. Il sagissait du point dentre pour concevoir le projet de deux ans financ par le ministre allemand de la coopration conomique et du dveloppement (BMZ), affirme Sr. Le projet financ par la BMZ a couvert les pays suivants : Bnin, Burkina Faso, Mali, Niger, Sngal et Togo. Il visait combler le dficit de connaissances entravant llaboration dune stratgie de lutte, et mettre sur pied une quipe de recherche forte sur la bactriose en Afrique de lOuest. Le projet a t bien accueilli par les donateurs. BMZ dans le rapport de fin de projet a not : Pour la premire fois, lensemble du complexe de la bactriose dans la production rizicole a fait lobjet de recherches en conditions ouest africaines dans six pays. Les rsultats ont montr que la situation en Afrique de lOuest est diffrente de celle qui prvaut en Asie. La comprhension de la bactriose donnera lieu une plateforme pour le dveloppement durable de stratgies de lutte contre la maladie en condition de culture ouest africaine. 15

Un champ infect par la bactriose en Afrique de lOuestAfricaRice rapport annuel 2010

Linstitut des maladies et de protection des plantes de luniversit de Leibniz de Hanovre, Allemagne tait le partenaire allemand du projet. Nous avons observ une corrlation intressante entre lapplication dengrais azots et la progression de la maladie, qui doit faire lobjet de davantage de recherches , affirme Sr. Si lazote est appliqu avant linfection, cela peut accrotre la gravit de la maladie. Alors que lapplication dazote aprs linfection na pas deffets nocifs et peut mme rduire leffet de la maladie . De plus, lquipe a galement observ que la maladie affecte certaines adventices qui peuvent infecter les plants de riz. Leau dirrigation peut galement tre porteuse du pathogne. Les producteurs au Niger ont commenc brler les rsidus de plantes et dadventices aprs la rcolte pour rduire linfection. La maladie peut survivre sur la graine, et peut tre transmise travers cette dernire mme si elle nest pas transmise par les semences. Les travaux didentification des gnes de rsistance la bactriose ont utilis les lignes quasi-isogniques (NIL : lignes qui se diffrencient lune de lautre par un seul ou plusieurs gnes de rsistance). LInstitut international de recherche sur le riz (IRRI) a mis au point les NIL en utilisant la varit IR24. Bien que lIR24 soit sensible tous les pathognes de la bactriose en Asie, elle sest avre rsistante certains pathognes de la maladie en Afrique compliquant lidentification du gne de rsistance et remettant en cause lefficience de certains gnes (p. ex. Xa7, Xa14, Xa21) relevs dans certains pays. Nous devons crer nos propres NIL pour lAfrique car les souches de bactriose des deux continents sont diffrentes affirme Sr. Le groupe de recherche a galement trouv que Gigant une varit originaire dAfrique de lEst, communment utilise comme donneur en ce qui concerne le gne de rsistance au RYMV est sensible la bactriose. Cela signifie que le processus de cration de varits rsistantes au RYMV doit veiller ne pas introduire la sensibilit la bactriose chez les nouvelles varits rsistantes au RYMV. Au Burkina Faso, Mali et Bnin, nous avons des champs o les infections de bactriose et de RYMV16

existent, aborder les deux maladies est difficile , affirme Sr. Il ajoute quau Rwanda et en Ouganda, plusieurs infections mixtes ont t observes avec une prvalence dune autre maladie bactrienne des feuilles cause par Xanthomonas oryzae pv. oryzicola. Selon Sr, le dfi ne consiste pas uniquement trouver les gnes de rsistance dsirs, afin que les slectionneurs soient en mesure de mettre au point des lignes rsistantes la bactriose, mais aussi de suggrer lendroit o la structure de population du pathogne permettrait le dploiement scuris dun tel matriel de rsistance. Le bon gne est celui qui sera durable et efficace pendant longtemps. Par exemple, en Asie le gne a t efficient pendant longtemps avant quune nouvelle race de pathogne ne mute pour la contourner. Le succs de ce projet a donn lieu un autre projet en Afrique de lEst Rwanda, Tanzanie et Ouganda. Ce projet, encore financ par la BMZ, et en partenariat avec luniversit de Gttingen, lAllemagne et les SNRA des pays du projet, va tudier limpact du changement climatique sur la rsistance la bactriose.

Rapprochement des diffrents acteursLe riz pour les chercheurs est une crale tudier, alors que les producteurs la considrent comme un volet dun systme agricole qui fournit de la nourriture et des moyens dexistence leurs familles. Le projet intitul Ralisation du potentiel agricole des bas-fonds dAfrique subsaharienne tout en prservant leurs services environnementaux (RAP) a eu un succs initial en faisant converger ces perceptions. Nous cherchons combler cet cart de perception entre chercheur-producteurs travers les plateformes multi acteurs (MSP) , affirme Dr Joel Huat, Coordonnateur du projet RAP. travers ces plateformes, nous rassemblons tous les acteurs des systmes de production rizicoles . Le projet RAP se focalise sur les approches de recherche axes sur les systmes dinnovation. Cela implique une volution de paradigme ; depuis lapproche paquet technologique vers lapproche de recherche agricoleAfricaRice rapport annuel 2010

vulgarisation agricole. Le projet RAP uvre pour accrotre la production rizicole dans les plaines, qui sont des bas-fonds qui ont un fort potentiel daccroissement de la production. Au Bnin, seule 4 % de la zone des bas-fonds test cultive et au Mali seule 10 % de la zone est utilise. Selon Huat, le projet se focalise galement sur les systmes de culture base-riz pour accrotre la diversit et les revenus des producteurs. Dans ce projet, nous mettons laccent sur les systmes de culture base-riz et pas uniquement sur le riz. Nous encourageons les cultures marachres de mme que la riziculture afin que les retombes conomiques pour les producteurs soient plus importantes. Les lgumes peuvent tre cultivs pendant la contre-saison lorsquil ny a pas suffisamment deau pour la culture du riz . Au Bnin, les systmes de culture riz-lgumes consistent cultiver des lgumes feuilles avec du riz dans un cycle de production. Le rendement des cultures vgtales en rotation avec le riz est encore faible, mais sachemine vers un accroissement significatif de la productivit. Outre les lgumes feuilles, le gombo et le piment sont galement cultivs. Bamadougou, le plant de riz fait lobjet dune rotation avec la pomme de terre, la patate douce ou dautres lgumes. Lassociation riz-pisciculture a t tente dans le cadre du projet R AP au Bnin. Il existe un potentiel damlioration du systme. Le troisime aspect unique du projet RAP a t la focalisation sur lapproche chane de valeur. Nous avons trouv trs important didentifier les goulots dtranglement depuis la production jusquau march, et de trouver des moyens de les aborder a ajout Huat. En travaillant avec les producteurs, commerants, consommateurs et transformateurs, le projet a identifi les contraintes et opportunits des chanes de valeur riz-lgumes dans les bas-fonds. Les contraintes majeures taient le manque de disponibilit de semences de riz de bonne qualit, les pertes post-rcolte, les mauvaises mthodes de stockage des lgumes, les prix levs des semences et des engrais, linsuffisance de marchs pour le riz local, et le manque dquipements de transformation du riz.17

Une runion de la plateforme multi acteurs en cours dans le village de Bamadougou, Sikasso au Mali

intgre. Il vise assurer que les chercheurs travaillent avec les petits producteurs, les services dappui conseil, les agences de vulgarisation, le secteur priv et les ONG pour raliser un impact sur le terrain. Le projet repose sur le fait que les dfis de recherche et de dveloppement dans les bas-fonds sont complexes et divers, et ne peuvent pas tre grs par des individus ou des organisations travaillant seules. Ces dfis requirent une action intgre, collective et concerte qui inclut des institutions multiples, un cadre politique favorable et des options technologiques rentables pour une production, transformation et commercialisation durable. Lors de la premire phase du projet RAP, de 2009 2010, les MSP ont t cres Dogbo dans le dpartement du Couffo et Houinga dans le dpartement du Mono au Bnin, et Doumanaba et Bamadougou Sikasso au Mali. Ces MSP ont le statut lgal dorganisation but non lucratif, et ont t en mesure dattirer lattention des leaders locaux. titre dexemple, le maire de Doumanaba a pris part au processus de cration de la MSP dans cette zone. Les MSP ont facilit les activits visant accrotre la production rizicole, telles que la production de semences de riz dans les champs de producteurs au Bnin ; test du NERICA-L-20 au Bnin et au Mali ; et formation sur les pratiques techniques fournies par le service deAfricaRice rapport annuel 2010

Lavantage des bas-fonds du Bnin consistait la disponibilit de leau pendant toute lanne, permettant une production en contre-saison du riz associ dautres cultures de valeur et la pche. tant donn que 90 % des producteurs dans ces zones ont accs au tlphone mobile et la radio, il existe un immense potentiel dtablissement de rseau de communication travers ces moyens. Pendant la premire phase, les partenaires du projet taient lInstitut national des recherches agricoles du Bnin (INRAB), lInstitut dconomie rurale (IER) du Mali, lInstitut international dagriculture tropicale (IITA), luniversit de Wageningen et centre de recherche (WUR) aux Pays-Bas, le Centre international pour la recherche agricole oriente dveloppement/the International Center for Development Oriented Research in Agriculture (ICRA) aux Pays-Bas et en France, et le Centre de coopration international en recherche agronomique pour le dveloppement (CIRAD) en France.

Noameshie, spcialiste du genre AfricaRice et responsable du projet. Lappui financier initial du projet provenait dune petite subvention fournie par la New Field Foundation base aux tats-Unis. Ce financement tait complt par les fonds de lUnion europenne. Bien quAfricaRice a travaill avec plusieurs volets du groupe de femmes productrices de WORIGA, limplication du Centre dans ce projet a commenc avec des programmes de formation organiss sur la production de semences en 2010. Les sessions de formation ont t organises Glazou au Bnin, Adta et Danyi au Togo, et Saint-Louis et Kolda au Sngal. Dans chaque pays, 30 femmes productrices ont t formes sur la production de semences de qualit, la slection de semences et lentreprenariat entre le 6 septembre et le 26 octobre 2010. De plus, quelques agents de vulgarisation et reprsentants dONG ont galement t forms pour renforcer le suivi et la durabilit du projet. Les femmes ont t formes sur les techniques de prparation des semences, de rcolte et les oprations post-rcolte, et les tapes requises pour la certification des semences. Les formateurs incluent les experts des SNRA et des systmes semenciers nationaux. Les groupes de femmes productrices ont reu des semences de base quelles ont utilises pour produire des semences commerciales qui peuvent tre partages au sein de leurs communauts et avec dautres villages. Les femmes productrices des villages aux alentours de Glazou au centre du Bnin ont cultiv 550 kg de semences de base sur 12 ha de terres dans diffrents villages, qui ont produit 39 tonnes de semences commerciales pendant la priode 20102011. Nous avons distribu les semences de base de NERICA 1,2,4 et NERICA-L 20 que nous avons reu dAfricaRice aprs la formation des groupes de producteurs dans les villages environnants impliqus dans le processus , affirme Antoinette Agoussou, Prsidente de lUnion Imoura-Iche reprsentant 18 groupes de femmes productrices prs de Glazou, qui fait partie de WORIGA.AfricaRice rapport annuel 2010

Cration dentreprises semencires gres par les femmesO vont 80 % des producteurs en Afrique de lOuest pour se procurer ses semences ? Ils vont sur lexploitation dun voisin. Si les producteurs peuvent tre forms pour produire des semences de bonne qualit, alors le systme dchange existant informel et communautaire peut tre renforc. Et si les semences sont produites et commercialises par les groupes de productrices, alors il sagira du point de dpart pour une entreprise semencire viable. En travaillant avec lAssociation des groupes de rizicultrices dAfrique de lOuest et du Centre (WORIGA), AfricaRice a pos les fondations dentreprises semencires la base au Bnin, Togo, et Sngal. Bien que les entreprises soient au stade initial, lide a t bien accueillie. Lide consiste voir si nous pouvons organiser les organisations de femmes productrices sous forme de petite entreprises semencires base communautaire, les appuyer avec les produits de la recherche et les mettre en liaison avec le march , affirme Dr Rita Agboh18

Agoussou affirme que lUnion Imoura-Iche travaille avec AfricaRice depuis 2000, le projet de formation sur la production semencire a donn un souffle nouveau au partenariat. Lengouement des producteurs pour le NERICA peut se traduire par les noms quils ont donns certaines varits dans la langue Dacha parle et aux alentours de Glazou. Ils appellent le NERICA 4 Gbaminaya ce qui signifie il ma sauv et le NERICA 1 Iyatan ce qui signifie la fin de mes souffrances . La capacit produire des semences de bonne qualit a suscit lengouement des membres de lUnion ImouraIche, et ils souhaitent distribuer le surplus de semences dautres riziculteurs du Bnin. Bien quils naient pas dfini de stratgie de commercialisation, ils sont srs quils seront en mesure de monter bientt une entreprise semencire. Nous pensons organiser un festival du riz affirme Madame Orounla Delphine du village dOkpataba. Pendant ce festival, nous prparerons du riz NERICA et encouragerons dautres personnes prendre de bonnes semences chez nous. Montrez-nous comment faire de bons plats base de NERICA, et pour que les gens achtent nos semences ajoute Mme Mba Leontine du village Tcheti. Nous pouvons garder 5 tonnes de semences pour nos besoins. Le reste peut tre distribu ou commercialis affirme Mme Madeleine Koudere de Sav. Agboh-Noameshie est ravie que la formation et le suivi aient permis dencourager les petites productrices se lancer dans la production et commercialisation de semences. Les rsultats de la premire campagne ont t un succs, et avec une attention plus importante sur la certification et la commercialisation, les femmes pourraient devenir des chefs dentreprise semencires. Si cette tendance se poursuit, nous esprons que dans les prochaines annes, 50 % 80 % des semences utilises par les producteurs dans les zones o le projet a un impact seront de bonne qualit et seront amliores. Au moins la moiti des producteurs de riz seront incits acheter des semences avec les micro entreprises, accroissant ainsi le revenu des productrices de semences de 10 % 20 % a affirm Agboh-Noameshie.AfricaRice rapport annuel 2010

Les membres dun groupe de productrices des villages environnants de Glazou, avec les semences quelles ont produites

Les membres de lUnion Imoura-Iche ont commenc aller au-del des liens semenciers et souhaitent avoir des avis dexperts sur les pratiques culturales. Lors de notre formation, nous avons vu une moissoneuse combine en action. Nous souhaitons mcaniser notre agriculture. dclare Koudere. Mme Jacqueline Daga du village dOkpataba souhaite un appui pour laccs aux engrais, et un autre membre avait besoin de formation sur lutilisation raisonne des herbicides. Bien que le point dentre tait la production semencire, lquipe dAfricaRice a estim quelle mnerait dautres domaines lis la production rizicole. Nous participons la cration dun programme de recherche articul autour des activits de formation des femmes sur la production de semences et lentreprenariat. Le projet utilisera un protocole scientifique pour valuer lefficacit et limpact de la formation des producteurs dans la mise disposition de semences de qualit , dclare Dr Aliou Diagne, Chef de programme dAfrica Rice et conomiste dvaluation dimpact. Ce projet lie le renforcement du secteur semencier informel en Afrique de lOuest lautonomisation des femmes. Il tablit galement des liens entre les petites productrices et la recherche, et la micro finance et les marchs. Et plus important, cela va renforcer les institutions affirme Diagne.19

Avec des rsultats prliminaires encourageants, ce projet semencier compte transformer les petites productrices en femmes daffaires aguerries productrices et vendeuses de semences.

Meilleure qualit de grain = plusvalue Le riz est un aliment, et la riziculture une activit qui vise produire de la nourriture qui sera achete et consomme par autrui , affirme Dr John Manful, spcialiste de la qualit grain AfricaRice lorsquil expliquait le regain dintrt du Centre consistant amliorer la qualit grain et rduire les pertes postrcoltes. Alors quil sexprimait dans son laboratoire de qualit grain, ses assistants pesaient les chantillons de grain et vrifiaient leur propret, le niveau de grains briss et la duret. linstar de toute autre activit, les consommateurs choisiront le grain de riz quils jugent de meilleure qualit comparativement au prix quils sont prts payer. Et cest dans ce domaine que le riz local produit en Afrique faillit concurrencer le riz import. Contrairement la plupart des autres crales, le riz est consomm sous sa forme entire. De ce fait, ses qualits organoleptiques telles que la taille du grain, sa forme, son uniformit, et sa propret et son arme sont essentiels pour le consommateur. Le riz doit tre exempt dimpurets et devrait avoir des qualits culinaires conformes aux prfrences personnelles et culturelles des consommateurs. Alors que la recherche rizicole travaille sans relche pour mettre au point des varits au rendement plus lev et rsistantes aux stress, accorder davantage dattention aux questions de qualit grain lors du processus de slection peut accrotre la comptitivit du riz africain sur le march. Avec le rtablissement du laboratoire de qualit grain Cotonou, Bnin en 2010, AfricaRice sefforce de garantir que les varits mises au point rpondent aux normes de qualit grain requises. Cela inclut des paramtres tels que le rendement lusinage, dautres proprits organoleptiques et les caractristiques des grains prpars que les consommateurs prfrent. Afin quune varit de riz soit comptitive sur le march, elle doit avoir certaines caractristiques dsires20

Dr John Manful explique les tests de qualit grain aux partenaires SNRA

par le transformateur, le commerant et le consommateur , explique Manful. Rpondre ces attentes est aussi important que de rpondre celle des producteurs sur les rendements et la rsistance aux stress . Les pertes post-rcoltes peuvent tre quantitatives ou qualitatives . Selon Manful, les pertes post-rcolte quantitatives chez le riz en Afrique sont estimes entre 15 et 25 pourcent, alors que les pertes qualitatives (qui sont estimes par le diffrentiel entre le riz import et le riz localement produit) varient de 15 50 pourcent. Il est important de rduire de telles pertes et de garantir un produit de meilleure qualit que nos consommateurs voudraient acheter si la riziculture en Afrique doit tre comptitive. Une bonne varit doit avoir un bon rendement lusinage c.--d. il devrait y avoir une perte quantitative minimale lorsque que le paddy est usin. La proportion de grains briss devrait tre faible lors de lusinage, car les grains briss sont synonymes de prix plus faibles sur le march, et de ce fait, constituent une perte pour le transformateur et le vendeur.AfricaRice rapport annuel 2010

Le riz tant facile cuisiner, il devient rapidement un grain de choix dans de nombreuses parties dAfrique. La production rizicole sest accrue ces dernires annes dans plusieurs pays producteurs de riz du continent. Toutefois, malgr laccroissement de la demande et de loffre locale, les marchs africains continuent de prfrer le riz import en provenance dAsie. La raison est la suivante : le riz local mis sur le march a une qualit variable. Le nouveau laboratoire de qualit grain AfricaRice servira de plateforme pour le criblage de lignes de slection en vue dune qualit grain acceptable. Pour complter les efforts du laboratoire principal Cotonou, des infrastructures plus petites sont cres dans les stations dAfricaRice Dar es Salaam, Tanzanie, et Saint-Louis, Sngal. Une fois quils seront oprationnels, ces laboratoires permettront lvaluation des varits de riz des partenaires SNRA et contribueront former les chercheurs et assistants de recherche des SNRA. Auparavant, AfricaRice avait un laboratoire de qualit grain financ par lAgence japonaise de coopration internationale (JICA) au sige dAfricaRice Mb. Pendant plusieurs annes, les experts post-rcolte et de la qualit grain de JICA ont gr cette infrastructure qui a galement vu la formation de chercheurs des SNRA. Cependant, le laboratoire na pas pu tre dlocalis lorsque le Centre sest install au sige temporaire Cotonou.

Amliorer la qualit grain implique galement lanalyse de toute la chane de valeur ; du semis la commercialisation en passant par la rcolte et la transformation. La qualit grain ne dpend pas uniquement de la varit de riz, mais galement de lenvironnement de production, de la rcolte, de la transformation et des systmes dusinage. Dans plusieurs pays africains, des quantits considrables de riz sont perdues dans des systmes post-rcolte inefficaces. Lamlioration de la qualit grain et des activits postrcolte est lun des six thmes du Partenariat mondial de la science rizicole (GRiSP), le premier Programme de recherche du GCRAI approuv en 2010. Le GRiSP envisage que la recherche permette de rduire les pertes post-rcoltes ; amliore la qualit grain de nouvelles varits de riz, amliore les liens et lefficacit de la chane de valeur, et amliore lutilisation de balles et de paille pour la production de bionergie et contribue la rduction des missions de gaz carbonique. Manful reste convaincu que lexpertise sur lvaluation et lamlioration de la qualit grain feront partie intgrante de la recherche, la culture, la transformation et la commercialisation du riz en Afrique. Le riz produit localement correspondra aux prfrences des consommateurs. Lorsque les consommateurs valoriseront suffisamment le riz produit localement sur le march, limpact de laccroissement de la production en Afrique sera rellement visible.

AfricaRice rapport annuel 2010

21

Cration de systmes semenciers par les projets durgence

U

ne situation durgence demande une raction immdiate. Il sagit galement dune opportunit pour lancer le processus de changement qui peut induire un dveloppement long terme. Lorsque la crise rizicole frappa lAfrique de plein fouet en 2008, AfricaRice a dmarr deux projets durgence. Le premier projet avec lappui financier de lAgence amricaine pour le dveloppement international (USAID), visait redynamiser la production rizicole au Ghana, Mali, Nigeria et Sngal. Le second, avec lappui du gouvernement du Japon visait amliorer laccs aux semences de riz dans 20 pays couverts par la Coalition pour le dveloppement de la riziculture en Afrique (CARD). Les deux projets ont pris fin en 2010 et ont t au-del des attentes. Bien quil sagisse de rponses durgences, les systmes mis en place par ces projets contribueront aider la production rizicole sur le moyen et long terme dans les pays du projet. Le projet financ par lUSAID a t mis en uvre en partenariat avec le Centre international pour la fertilit des sols et le dveloppement agricole (IFDC), les Services du secours catholique (CRS), et les Systmes nationaux de recherche agricole (SNRA) au Ghana, Mali, Nigeria et Sngal. Le projet de 5,1 millions de dollars amricains avait pour but daccrotre lutilisation de varits de riz haut

Les riziculteurs du village de Sare Segni sur les rives du fleuve niger au Mali valorisent tant leurs cultures quils la protgent des oiseaux en utilisant un filet de pche qui cote prs de 100 USD pour 0,25 hectare

rendement, dengrais et de pratiques culturales amliores. Subsquemment, le projet devait contribuer accrotre la production rizicole dans chaque pays de 7 500 tonnes, assistant au moins 10 000 mnages agricoles dans chaque pays. Le projet est venu en aide 56 420 mnages paysans dans les quatre pays, ce qui reprsentait 41 % de plus que lobjectif de 40 000 familles , affirme Dr Mamadou Kabirou NDiaye, Coordonnateur AfricaRice du projet. Chaque pays a obtenu des rsultats de 26 % 61 % suprieurs lobjectif cibl. Chaque producteur a reu des semences certifies dune varit de riz amliore, a t form et a reu des conseils sur les meilleures pratiques de production. Le projet a distribu 937 tonnes de semences certifies. La plupart des producteurs ont galement reu des engrais subventionns par leurs gouvernements (engrais subventionns par le CRS au Ghana en 2009). La subvention sur les semences a t dtermine pour chaque pays. Au Ghana et au Mali, les producteurs vulnrables ont reu des semences gratuites alors que des producteurs plus aiss ont reu une subvention de 50 %. Au Nigeria et au Sngal, la subvention a t la mme pour chaque producteur, indpendamment de leur situation financire 65 % et 100 % respectivement.AfricaRice rapport annuel 2010

Le Directeur gnral dAfricaRice Papa Abdoulaye Seck participe une crmonie de don de semences en Cte dIvoire22

gestion des affaires. Les entrepreneurs ont galement reu des semences de base pour dmarrer leur affaire. Pour sassurer que les subventions sur les semences arrivent jusquaux producteurs cibls, un systme de foire aux semences et de coupon semences a t mis en place. Lors de foires aux semences, les revendeurs dintrants agricoles et les organisations de producteurs ont expos leurs semences. Pendant le projet, 69 foires aux semences ont t organises o 32 933 producteurs ont reu des semences. En ce qui concerne les engrais, le projet sest inspir des subventions existantes des gouvernements nationaux, ce qui a permis de fournir des engrais 36 244 producteurs.Abdoulaye Sow du service national semencier de Mauritanie avec des stocks de semences durgence

Ces changements ont induit un accroissement de la production rizicole dans les pays du projet. NDiaye affirme que les producteurs impliqus dans le projet ont produit 106 000 tonnes, qui a t estim 51 279 tonnes de plus quils auraient produit sans laide du projet. Le projet a galement tabli des liens entre les producteurs et les revendeurs dintrants agricoles, ce qui a augment le volume daffaires et la solvabilit des commerants. Les revendeurs dintrants ont leur tour contact les compagnies semencires, les intgrants ainsi dans la chane de valeur. Pour la premire fois dans leurs affaires, ces revendeurs ont vendu des semences.

Ce projet tait unique, car il a apport des technologies de production rizicole amliores et a form les producteurs leur utilisation et a facilit leur adoption, a introduit et adapt des quipements agricoles tels que la mini moissonneuse combine, rduisant lcart entre le rendement potentiel et celui des producteurs de mme que les cots de production , affirme Dr Olupomi Ajayi qui a coordonn le projet au Nigeria et au Ghana.

Renforcement des systmes semenciers nationauxLe gouvernement du Japon a appuy un projet durgence sur les semences pour amliorer laccs aux semences de riz en Afrique subsaharienne. Ce projet, qui a dmarr en avril 2009 et a pris fin en juillet 2010, a renforc les systmes semenciers formels dans 20 pays africains : Bnin, Burkina Faso, Cte dIvoire, Cameroun, Liberia, Mali, Mauritanie, Nigeria, Sngal, Sierra Leone et Togo en Afrique de lOuest ; et thiopie, Kenya, Madagascar, Malawi, Mozambique, Soudan, Tanzanie, Ouganda et Zambie en Afrique de lEst et australe. Avec le projet durgence sur les semences, nous avons pu travailler avec le systme semencier conventionnel, renforant ainsi cette structure en dclin dans la plupart des pays Affirme Dr Amadou Beye, coordonnateur du projet durgence sur les semences. Le systme semencier formel dirig par les ministres de lAgriculture et les services semenciers nationaux taient dans un piteux tat du fait de rformes structurelles.23

Engouement pour la production de semencesUn des rsultats positifs du projet, a t lapprciation des producteurs pour la valeur des semences de bonne qualit et leur disposition les acheter. De nombreux producteurs ont utilis une partie de leurs revenus pour acheter de lengrais. Certains producteurs ont commenc produire des semences. Le projet a encourag et appuy 344 producteurs, dont 44 femmes devenir responsables dentreprises semencires. Lquipe du projet les a forms sur la production de semences et le conditionnement et laAfricaRice rapport annuel 2010

Le secteur semencier informel lutilisation de semences des producteurs et des changes de semences entre producteurs reprsentait plus de 90 % des changes de semences dans la plupart des pays dAfrique subsaharienne. En travaillant avec le secteur formel, le projet a pu sassurer que les semences certifies soient livres aux producteurs et assurer le contrle de qualit chaque niveau. Pendant la priode du projet, un total de 106,9 tonnes de semences de base de 29 varits de riz a t produit dans les 20 pays. Les semences de base ont t produites par les SNRA et dans certains cas, par des compagnies prives. Cette production a subsquemment donn lieu la production de 668,4 tonnes de semences certifies par les groupes de producteurs dans la plupart des pays et par le secteur priv dans un petit nombre (Kenya, Malawi, Mauritanie, Mozambique, Nigeria, Ouganda et Zambie). La Cte dIvoire a produit 60 tonnes de semences certifies, le Sngal 52,4 tonnes, le Togo 50 tonnes, la Sierra Leone 32,5 tonnes, la Mauritanie et le Mozambique 32 tonnes chacun et le Malawi 30,9 tonnes. Soixante-treize (73) organisations taient impliques dans le projet 20 SNRA, 11 compagnies semencires, 19 revendeurs dintrants et 23 ONG renforant le partenariat entre les acteurs du secteur public et priv en termes de production et commercialisation de semences. Dans les 20 pays, 58 226 producteurs en ont bnfici. Les chercheurs dAfricaRice et les experts nationaux ont men des formations sur la production semencire pour 562 participants dont 190 femmes principalement des techniciens et agents de vulgarisation des SNRA, ONG et du secteur priv. Ces derniers ont leur tour form 13 900 agents de vulgarisation. Sur la base de la disponibilit des semences de prbase dans chaque pays, des semences de base ont t produites dans les stations de recherche des SNRA et dans les champs des compagnies semencires prives. La produc-

tion de semences de base a contribu rendre les SNRA autosuffisants afin de prvenir les importations de semences. Lorsque requis, AfricaRice a fourni des semences de base comme dans le cas du Liberia. Les semences ont t certifies par les systmes nationaux de certification semencire de chacun des pays du projet. Alors que la plupart des pays du projet ont produit prs de 30 tonnes de semences certifies, le Sngal a produit 52,4 tonnes. Le Soudan qui a connu les affres de la scheresse na pu produire que 18,6 tonnes en 2010. Chaque pays a dfini un systme qui lui est propre pour distribuer les semences aux producteurs. Au Malawi, Mozambique, Tanzanie, et Zambie, les semences ont t distribues travers le systme coupon-contre-travail, o les producteurs reoivent des coupons qui peuvent tre changs contre des semences en provenance des revendeurs dintrants agricoles. Limpact le plus notable de ce projet a t sa capacit fournir des semences certifies de varits haut rendement aux producteurs qui rvaient dobtenir des semences de bonne qualit , affirme Beye. Les producteurs ont galement t forms sur les moyens dutiliser les nouvelles varits afin daccrotre la production dans leurs champs . Le projet a galement renforc les systmes semenciers dans les pays en crant toutes les catgories de semences prbase, base et certifies. La disponibilit de semences de qualit la base assure galement la bonne qualit des semences lors de campagnes prochaines, puisque 90 % des producteurs utilisent des semences changes de faon informelle. Les petits producteurs de semences ont t forms sur lamlioration de la slection, du traitement et du stockage des semences produites sur leurs propres champs. Donnez des semences aux producteurs, et ils surmonteront la crise. Apprenez-leur cultiver et slectionner leurs propres semences de qualit et ils prviendront les autres crises.

24

AfricaRice rapport annuel 2010

Profil dun pays donateur : lAllemagne

L

Allemagne et AfricaRice ont forg un des partenariats les plus durables et productifs de la recherche agricole pour le dveloppement en Afrique subsaharienne (ASS). Pendant plus de trente ans, les deux partenaires ont uvr ensemble pour amliorer la scurit alimentaire, rduire la pauvret et promouvoir lutilisation durable de ressources naturelles en ASS travers une recherche dexcellente qualit. LAllemagne a constamment t un des principaux donateurs dAfricaRice, ce pays a fait dimportantes contributions au budget principal du Centre travers le GCRAI et par divers projets spciaux. LAllemagne a galement fourni les ressources humaines, techniques et intellectuelles significatives en vue de contribuer au mandat dAfricaRice.Non-restreint Unrestricted 700 000 700,000 Restreint Restricted

international de gestion de leau (IWMI). Plusieurs de ces chercheurs ont continu travailler avec le Centre dans leurs domaines dexpertise respectifs. Les chercheurs allemands qui ont rejoint le Centre aprs les annes 2000 incluent Dr Gnther Hahne, Directeur de la recherche, 20012003 ; Dr Andreas Oswald, agronome des systmes de culture, 20012004 ; et Dr Frank Mussgnug, agronome des systmes de culture, 2010 ce jour.

Travaux collaboratifs appuys par les fonds principauxLes fonds principaux fournis au Centre par le ministre allemand de la coopration conomique et du dveloppement (BMZ) et Deutsche Gesellschaft fr Internationale Zusammenarbeit (GIZ) travers le GCRAI ont contribu financer les tests et partages de nouvelles semences de riz et la conservation de mme que lutilisation de la diversit gntique. Cet appui a permis lintroduction de plus de 200 varits amliores de riz en ASS au cours des 25 dernires annes, travers le Rseau international pour lvaluation gntique du riz en Afrique (INGER-Afrique), qui est coordonn par AfricaRice.

600,000 600 000

500,000 500 000US$ 400,000 400 000300 000 300,000

200,000 200 000100,000 100 000 0 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Le financement dAfricaRice par lAllemagne, 20002010

Dr Weltzien a t nomm premier prsident du Conseil dadministration aprs que le Centre devienne un membre part entire du GCRAI en 1986 et dcidait de dlocaliser son sige du Liberia jusquen Cte dIvoire. En 1992, lorsque le Conseil dadministration a tenu sa premire runion dans les locaux nouvellement construits du Centre en Cte dIvoire, la salle de confrence avait t nomme aprs lui en son honneur. Un certain nombre de chercheurs allemands ont travaill au Centre dans les annes 1990 notamment : Dr Folkard Asch, Spcialiste de la modlisation des cultures; Dr Mathias Becker, agronome; Dr Michael Dingkuhn, analyste systmes et chef du programme riz pluvial; Dr Stephan Hfele, agronome associ ; et Dr Wilfried Hundertmark, spcialise de la gestion de leau de lInstitutAfricaRice rapport annuel 2010

Dr Heinrich C. Weltzien, Premier prsident du Conseil dadministration dAfricaRice (alors ADRAO)25

Les fonds principaux ont galement aid AfricaRice renforcer la capacit nationale et rgionale de recherche rizicole et de dveloppement travers la formation de partenaires nationaux en collaboration avec les institutions allemandes partenaires.

Projets conjoints depuis les annes 1990Il est difficile de revenir sur la totalit des projets conjoints AfricaRice-Allemagne, seuls quelques-uns sont souligns ici. Les projets conjoints taient en gnral mens en collaboration avec des institutions allemandes, de mme que dautres partenaires de recherche. Au dbut des annes 1990, les travaux collaboratifs se focalisaient sur la recherche stratgique relative aux interactions plante-environnement, en particulier les mcanismes gouvernant la tolrance du riz aux conditions agro-climatiques hostiles du Sahel, en vue de dvelopper plus de varits de riz amliores stables.

de recherche sur le riz et lUniversit de Wageningen) aux conditions de culture sahlienne donnant lieu au modle ORYZA-S. ORYZA-S fait des prvisions sur le rendement potentiel en irrigu, en fonction des donnes climatiques (rayonnement solaire, tempratures minimales et maximales), le choix de la varit, les mthodes de mise en place des cultures et les dates de semis.

Recherche sur la salinit des solstant donn que le riz est sensible au stress aux premiers stades de sa croissance, la salinit des sols est un grave problme pour la riziculture, en particulier dans les zones ctires telles que le delta du fleuve Sngal. AfricaRice, les travaux collaboratifs se sont focaliss sur la tolrance la salinit en condition sahlienne. Les caractres de tolrance au sel chez le riz ont t identifis et caractriss, et des mthodes de criblage ont t mises au point. Les travaux ont inclus des tudes sur la distribution de sodium et de potassium chez le riz, et un modle pour labsorption du sodium et du potassium a t mis au point.

Modles de cultureLa recherche stratgique incluait des tudes, sur les rponses physiologiques des varits de riz aux tempratures et rayonnement solaire, conduites la station dAfricaRice Ndiaye, Sngal en condition irrigue. Ces travaux ont dbouch sur le dveloppement dun outil daide la prise de dcision appel RIDEV (dveloppement de la riziculture), qui peut tre utilis pour dterminer les dates de semis optimales pour viter la strilit induite par le froid ou la chaleur dans les systmes irrigus du Sahel. RIDEV fournit galement des services sur les interventions opportunes de la gestion des cultures notamment lapplication dazote, le drainage de la parcelle avant la rcolte, et la rcolte en fonction de la varit choisie, la mthode de mise en place des cultures (repiquage ou semis direct), la date de semis et les conditions climatiques du site. AfricaRice et ses partenaires envisagent de mettre au point une nouvelle version de RIDEV. Les connaissances obtenues travers ces tudes ont t galement utilises pour adapter la dynamique de croissance du modle de simulation de ORYZA (originellement mis au point par lInstitut international26

Exprimentations sur la fertilit des sols long terme (LTFE)La durabilit des systmes de culture irrigation intensive est primordiale travers le monde. Avec lappui de lAllemagne, les LTFE pour les systmes irrigus baseriz intensifs dans la valle du fleuve Sngal ont t tablis sur les fermes exprimentales dAfricaRice dans le delta du fleuve Sngal et la moyenne valle en 1991, et ces essais sont sans aucun doute uniques en Afrique. Les LTFE comprennent six traitements aux engrais, et le riz est cultiv deux fois par an. En dcembre 2010, 40 cultures avaient t cultives successivement sur chaque ferme exprimentale (delta du fleuve Sngal et moyenne valle). Lobjectif principal de cette recherche consiste analyser leffet de lirrigation intensive en riziculture sur les rendements rizicoles, et la base de ressource du sol en tudiant les changements de caractristiques du sol au fil du temps et en comparant lapport dazote, de phosphore et de potassium dans diffrents traitements dengrais.AfricaRice rapport annuel 2010

Les rsultats sur plus de 40 campagnes conscutives ont montr que les meilleurs traitements sur les deux sites donnent un rendement de 7,1 7,5 tonnes par hectare. De plus, le carbone organique reste stable dans le sol ou saccrot indpendamment de lapplication dengrais. Les LTFE ont montr que la monoculture riz irrigu est durable dans le Sahel. Les rendements sont rests stables autour de 3 4 tonnes par hectare sans application dengrais. Des rendements plus levs peuvent tre obtenus avec lapplication dazote chaque campagne, et de phosphore et de potassium une fois par an.

Dans le cadre de cette stratgie, un projet financ par BMZ-GIZ sur la