AfricaRice Rapport annuel 1999

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Rapport annuel

ADRAO

1999

Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest

West Africa Rice Development Association

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© Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest (ADRAO/WARDA) 2002

L'ADRAO exhorte les lecteurs à faire un bon usage de cet ouvrage. Une citation correcte est requise.

ADRAO (Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest), 2002.Rapport annuel 1999. Bouaké, Côte d’Ivoire, 74 pp.

Cette publication est aussi disponible en anglais, sous le titre : WARDA Annual Report 1999.

Traduit de l'anglais et corrigé.

ISBN 92 9113 225 X

Couverture : Une paysanne avec sa récolte de la variété Sahel 108, périmètre de N'Diaye, delta dufleuve Sénégal, Sénégal. Sahel 108 a été sélectionnée par l’ADRAO et homologuée au Sénégal en1994.

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Table des matières

Avant-propos 1

Bilan et perspectives 5

Points saillants des activités

Nouveau riz pour l’Afrique… avec le coup de pouce de nos amis 9

Infrastructures de biologie moléculaire à l’ADRAO 16

Sur la voie de vaincre l’acidité des sols en riziculture de plateau 23

Une approche holistique du problème de production en rizicultureirriguée englobe bien plus que la seule dégradation des sols 30

La perception est conforme à la réalité 38

Profil d’un pays donateur : le Royaume-Uni 46

Annexes 51

L’année en revue : 1999 51

Etats financiers 55

Conseil d’administration 59

Cadres de l’ADRAO et chercheurs d’institutions coopérantes 60

Activités de formation 62

Publications 65

Sigles et abréviations 70

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Message du Directeur général et duPrésident du Conseil d’administration

CETTE ANNÉE qui clôture les « mille neuf cents » a été une année de grande activité pour tous ceux qui sont impliqués dansle travail de l’ADRAO. Plusieurs projets majeurs étaient ou arrivaient au terme de leur première phase et de nouveaux projets

et orientations émergeaient. C’est le début d’une période passionnante et laborieuse de l’histoire de l’ADRAO et celle-ci va nousconduire dans le nouveau millénaire avec de meilleures perspectives pour la tant attendue révolution verte du riz en Afrique del’Ouest et du Centre.

Pour montrer la croissance de nos activités et celles de nos partenaires, nous initions une nouvelle rubrique dans notre rapportannuel : L’année en revue. Cette annexe est une chronique des événements et elle illustre l’envergure des thèmes de recherche-développement couverts par l’Association.

L’événement le plus important, du point de vue de la gestion, a peut-être été la quatrième Revue externe des programmes et dela gestion (REPG) de l’ADRAO. Le panel de revue comprenait six membres et un consultant. Il était présidé par Mandivamba Rukundidu Zimbabwe, Directeur des programmes de la Fondation W.K. Kellogg et avait en son sein des expertises en gestion de la rechercheagricole internationale, en politiques alimentaires et agricoles ainsi qu’en économie de l’irrigation. Le panel a apporté une forte noted’expérience internationale dans la revue critique des programmes et de la gestion de l’ADRAO, car la plupart des membres ontservi dans des revues externes d’autres centres du Groupe consultatif. Le processus de revue comportait une série d’interactionsavec le personnel, la Direction et le Conseil d’administration ainsi que des visites de programmes nationaux sélectionnés et desstations de recherche de l’ADRAO au Sénégal et au Nigéria.

Le rapport de la revue, atteste du progrès de l’ADRAO dans la recherche et la gestion au cours des six dernières années (depuisla troisième revue externe), et le travail d’hybridation interspécifique qui a conduit au développement des riz interspécifiques ouNERICA a été vivement salué. Deux extraits du rapport méritent d’être cités.

« L’ADRAO est à la croisée des chemins à un niveau où une percée scientifique peut générer une forteaugmentation de la production dans beaucoup de pays en développement où les petits riziculteurs restent à la traînedu progrès technologique. La différence fondamentale c’est que l’ADRAO est maintenant en train de développerdes technologies adaptées à l’environnement africain, sans le modifier pour qu’il convienne à la technologie. »

« L’ADRAO est bien partie pour opérer une révolution verte à base riz en Afrique de l’Ouest et du Centre. Le panell’encourage dans sa voie de focaliser l’impact de son travail sur la vie des populations, en mettant plus de riz dansl’assiette des pauvres ne mangeant pas à leur faim et plus d’argent dans leurs poches. »

Cependant, une contrainte majeure identifiée dans l’impact général des produits de notre recherche était le manque d’incitationséconomiques pour une adoption large et massive, en raison (a) de la faiblesse du transfert de technologies et des systèmes delivraison, particulièrement pour ce qui est des semences et (b) des politiques agricoles inappropriées : il est indispensable d’avoirdes politiques qui encouragent la compétitivité de la production rizicole locale contre des importations fortement subventionnéeset bon marché. Ceci est vraiment crucial en Afrique de l’Ouest, où nourriture rime de plus en plus avec riz pour plus de 240 millionsde personnes et où la demande augmente à un taux annuel de 6 % occasionnant des importations de plus de 3,2 millions de tonnespour un montant faramineux de 1 milliard de $ EU par an. L’ADRAO est donc confrontée à un défi majeur et elle a un rôle central

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dans l’amélioration des capacités nationales aussi bien individuelles qu’institutionnelles, dans l’analyse et la formulation depolitiques en vue de relever les défis de la sécurité alimentaire du 21e siècle.

Cette année, on a observé un flux d’arrivées de personnel au-dessus de la moyenne, en particulier, dans le cadre du récent systèmedes postes de responsabilité intermédiaire intervenu en 1998 et 1999. Les nouveaux visages de 1999 sont : Frank Abamu (agronome/modélisation des cultures), Mark Abekoe (agronome/sols, chercheur visiteur du Ghana), Antoinette Baroan (gestion du personnel),Olivier Briët (médecin entomologiste, DGIS), Mory Cissé (responsable achats et approvisionnements), Gilbert Kato (responsabletransports), Mohamed Kebbeh (agro-économiste, chercheur visiteur de la Gambie), Rebecca Kent (malherbologiste, DFID), AdrianLabor (responsable, technologie de l’information et de la communication, CRDI), Frédéric Lançon (économiste, analyse despolitiques), Marie-Noëlle Ndjiondjop (biologie moléculaire), Francis Nwilene (entomologiste), Takeshi Sakurai (agro-économiste,JIRCAS), Fassouma Sanogo (traducteur), Olusegun Olubowale (comptable principal), Gaston Sangaré (gestion de la ferme), NkoUmoren (auditrice interne) et Norberte Zézé (assistante aux relations publiques).

Comme nous aimons à le rappeler, le partenariat est le modus operandi de l’ADRAO. En décembre, nous avions abrité un atelierinternational sur le thème ‘Partenariats efficaces et durables dans un système de recherche globale : cas de l’Afrique subsaharienne’que nous avions co-parrainé et coordonné avec le centre frère du Groupe consultatif, International Service for NationalAgricultural Research (ISNAR), en collaboration avec Organizational Change Program (OCP) et avec un appui significatifd’autres organisations internationales de recherche agricole. L’atelier a renforcé la compréhension mutuelle des succès et échecsdes partenariats CIRA-SNRA en Afrique subsaharienne et a noté que la transparence, la confiance et une juste attribution desréalisations et des opportunités financières constituent d’importants gages de succès. Le partage de ces expériences de partenariatpassées doit guider ceux en charge d’identifier de nouveaux partenariats globaux novateurs.

Comme indiqué dans le rapport de l’année dernière, 1999 a vu la fusion des groupes d’action de l’ADRAO avec le Réseau rizde la Conférence des responsables de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre (CORAF-WECARD) et la formationdu Réseau ouest et centre africain du riz (ROCARIZ). Le rôle du ROCARIZ est de servir de liaison entre les acteurs de la filière rizde la région afin de générer des technologies rizicoles améliorées et adaptées et de veiller à une adoption vaste et réussie. Son butest de renforcer la capacité et la compétence de la recherche agricole nationale et des services de vulgarisation en vue d’uneplanification coordonnée de la recherche, une génération de technologies ainsi qu’une évaluation et un transfert aux utilisateursfinaux. Au point ultime, ce travail – comme toutes les activités de l’ADRAO – vise la réduction de la pauvreté et de la malnutritionà travers une amélioration de la production rizicole et un développement des marchés. Une stratégie de cinq ans a été élaborée etson financement a été accepté par l’USAID.

La première phase de notre projet porte-drapeau, le Projet d’hybridation interspécifique (PHI) tirait à sa fin (il a officiellementpris fin en début 2000). Ses principaux donateurs : le Programme des Nations Unies pour le développement – Coopération techniqueentre pays en développement (PNUD/CTPD) et le Ministère des affaires étrangères du Japon (MAE), ont évalué le progrès réaliséau cours de la première phase de trois ans et ont conclu que :

« L’équipe recommande fortement … de consolider le financement et d’identifier des “ champions ” qui vont aiderl’ADRAO à transférer cette révolution naissante du stade de la recherche-développement à la production, à lacommercialisation, puis vers les ménages consommateurs. Autrement, la communauté internationale et les amis del’Afrique laisseraient échapper une chance en or de transformer enfin ce continent demandeur d’aide alimentaire enun continent excédentaire en riz. »

Le système semencier communautaire (CBSS) est devenu une composante majeure du PHI depuis son introduction àl’ADRAO en 1998 (voir « Des semences produites par les agriculteurs pour les agriculteurs », Rapport annuel de l’ADRAO 1998,page 40). Nous avions introduit cette formule parce que le système formel de production de semences certifiées des variétéscultivées est très faible dans la plupart des pays de la région. Le CBSS permet aux paysans de produire « des semences de qualitéacceptable », pour eux-mêmes et pour leurs voisins dans la perspective du nouveau riz africain (NERICA) en cette période de fortedemande ; cependant, même avec cette initiative, on n’arrive pas à satisfaire la demande comme l’a relevé l’équipe :

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« L’équipe pense fermement que la participation des paysans aux stades initiaux du développement destechnologies du projet PHI à travers des approches comme “ les jardins variétaux au village ”, les essais de sélectionvariétale participative (PVS) et le CBSS, a été efficace et a produit les résultats positifs de large et immédiateacceptation des NERICA pour les zones de plateau. Deux variétés en Côte d’Ivoire et trois en Guinée sont nonseulement cultivées par beaucoup de paysans, mais la demande de semences excède de loin l’offre […] L’accès àdes semences adéquates de NERICA est la contrainte majeure à une adoption plus massive de la nouvelletechnologie [...] La demande de semences par les participants au PVS, CBSS, leurs voisins ou les paysans qui ontsimplement pris part à des journées portes ouvertes, a toujours été le premier des besoins en intrants exprimésdurant les visites de l’équipe en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Nigéria. Bien que l’actuel CBSS soit une bonneinitiative pour laquelle elle salue l’ADRAO, ce système ne constitue pas une source adéquate de semences.L’ADRAO et ses partenaires du CBSS devront inclure des producteurs de semences contractuels et des compagniessemencières privées. »

Ainsi, ce n’est pas seulement la Revue externe des programmes et de la gestion, mais aussi la revue des donateurs du PHI quireconnaissent la valeur des NERICA et des technologies associées. A travers leurs commentaires, plusieurs responsablesexpérimentés en matière de recherche-développement reconnaissent que nous sommes au seuil d’une révolution verte à base rizen Afrique de l’Ouest et du Centre. Le financement de la seconde phase du PHI est assuré et nous en appelons aux gouvernements,aux décideurs politiques et aux investisseurs du secteur privé de nos Etats membres pour qu’ils mettent en place un environnementadéquat (politique, socio-politique, financier) afin de faire de cela une réalité.

A la lumière de cette perspective, nous prenons l’opportunité de jeter un coup d’œil rétrospectif sur cette percée dudéveloppement des NERICA avec des remerciements particuliers aux donateurs qui ont permis le succès de la phase I (page 9).Les effets du PHI ont été d’une portée considérable et ont eu plusieurs retombées, parmi lesquelles la mise en place d’infra-structures de biologie moléculaire au siège de l’ADRAO. Ce sujet est traité dans le second point saillant des activités cette année(page 16).

La dégradation des sols est un problème potentiel majeur dans plusieurs systèmes de production à travers le monde. Cette année,nous mettons en exergue la recherche financée par le Royaume-Uni sur les systèmes irrigués au Sahel (page 30) et les problèmesd’acidité des sols dans la zone forestière humide (page 23).

Le Consortium santé humaine abrité par l’ADRAO est un autre projet qui tire à sa fin en cette année 2000. En guise d’illustrationdu fait que la recherche ne constitue pas toujours une réponse aux maux de la planète, nous mettons l’accent sur les difficultésassociées aux perceptions locales de la schistosomiase, maladie potentiellement dangereuse (page 38). Le consortium est en trainde finaliser la publication de ses recherches en 2000, mais l’ADRAO continue d’attacher un intérêt particulier aux questions de santépuisqu’elle commence à examiner les avantages nutritionnels des variétés NERICA au niveau communautaire.

Le profil de pays donateur, cette année, fait la lumière sur nos relations complexes avec les collègues et institutions duRoyaume-Uni. Nous apprécions particulièrement le solide appui que nous apporte le Royaume-Uni en ce moment de réductionsgénérales des contributions à usage non restreint aux centres GC.

A présent permettez-nous de partager avec vous la vision de l’ADRAO, au moment où nous entrons dans le troisième millénaire.De notre point de vue, l’ADRAO doit jouer un triple rôle de centre d’excellence dynamique, d’institution régionale modèle et

de noyau ou pivot d’un système de diffusion de technologies efficaces et de connaissances. A court terme, notre priorité en tantque centre d’excellence sera de favoriser et de maintenir un environnement propice de soutien à tout le personnel pour que chacuncontribue à une recherche excellente, effective et efficace : la recherche est notre raison d’être. Le rôle central et de leadership pourl’ADRAO en ce troisième millénaire est d’être une institution régionale servant de pivot à des systèmes basés sur la science etles technologies. Un système institutionnel englobera un vaste partenariat (modus operandi de l’ADRAO) entre tous les acteurset parties prenantes, à l’inverse du concept de centre isolé. L’élément final de notre triple rôle est de servir de pivot à un systèmeefficace basé sur la connaissance et les technologies. Ceci s’appuiera sur la réussite de nos groupes d’action, les approches decentre ouvert et de recherche participative en vue d’outiller et de responsabiliser les paysans. Il constituera un cadre durable de

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réponse aux défis actuels et à venir, avec l’objectif de fournir un flux constant de nouvelles technologies (biens publicsinternationaux) aux paysans. Ce triple rôle de l’ADRAO représente un système dynamique interactif ayant pour objectif ultime decontribuer à l’allègement de la pauvreté et à la sécurité alimentaire dans la sous-région.

Il n’est donc pas surprenant que cette vision développée en 1999 cadre parfaitement avec la stratégie pour l’Afriquesubsaharienne récemment développée par le GCRAI en collaboration étroite avec les centres du Groupe consultatif, desorganisations sous-régionales et tous les partenaires SNRA.

Nous espérons qu’en lisant les différents points de ce rapport, vous aurez le même plaisir que nous avons eu à vous lesprésenter.

Kanayo F. Nwanze N. Lindsay InnesDirecteur général Président du Conseil d’administration

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Rapport annuel ADRAO 1999Bilan et perspectives

Programmes de l’ADRAO pour leprochain millénaire : gérer la continuitéet le changementAmir KassamDirecteur général adjoint chargé des programmes

L’ANNÉE 1999 à l’ADRAO a été marquée par un intense programme d’activités de revue et de planification. D’abord, en début1999, l’ADRAO a réexaminé son processus de revue et de planification des programmes dans le but d’évaluer la performance

des plans de travail annuels et la pertinence continue des priorités et stratégies du programme pluriannuel présentées dans lePlan à moyen terme (PMT) de trois ans en cours. Puis, en juin 1999, la stratégie et la gestion des programmes de l’ADRAO ont faitl’objet d’une Revue externe des programmes commanditée par le Centre (CCER). Ensuite, en prélude à la quatrième Revueexterne des programmes et de la gestion (REPG), dont la phase initiale avait eu lieu en novembre 1999 et la phase principale enfévrier 2000, l’ADRAO a inventorié en détails et documenté les réalisations de ses programmes depuis la troisième REPG. Lesdétails et le résultat de la quatrième REPG ainsi que les réponses apportées par l’ADRAO seront publiés dans le rapport annuel2000.

L’exercice annuel de revue et de planification des programmes de 1999 a servi à évaluer de manière critique les propositions duprogramme pluriannuel de l’ADRAO présentées dans son PMT 1998-2000 et à formuler un PMT significativement revu pour lapériode 2000-2002. Tel qu’élaboré ci-dessous, le PMT révisé a un mandat opérationnel plus pointu et un cadre de programmedynamique et robuste répondant effectivement aux défis régionaux de démographie galopante et de pauvreté, de demandecroissante de nourriture (particulièrement du riz), de risques de dégradation de l’environnement, de faiblesse des capacitésnationales de recherche-développement et d’inadéquation de la base de capital social pour le développement. Le PMT 2000-2002prend en compte le potentiel agricole de la région et s’appuie sur des réalisations scientifiques significatives de l’ADRAO depuis1991, l’avantage de son partenariat spécial avec les SNRA et son concept de « centre ouvert ».

En gros, l’ADRAO continue de renforcer son rôle de centre-pivot régional pour les systèmes à base riz, en axant essentiellementses investissements sur les problèmes spécifiques à l’Afrique de l’Ouest et du Centre. La vision programmatique de l’ADRAO estde créer un programme de recherche régional en vue de promouvoir un changement technique et économique respectueux del’environnement dans le secteur riz, au niveau national et local. Ce changement doit conduire à une amélioration équitable de lasécurité alimentaire pour les pauvres et une réduction durable de la pauvreté rurale. La réponse programmatique de l’ADRAO reflèteson mandat opérationnel qui vise à assurer le maintien de son excellence scientifique en : (i) amélioration génétique du riz ; (ii)génération, évaluation et diffusion de technologies pour les systèmes à base riz ; et (iii) leadership pour les activités éco-régionalesde bas-fonds.

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Rapport annuel ADRAO 1999Bilan et perspectives

L’ADRAO va poursuivre sa recherche stratégique et appliquée en vue de générer des technologies d’une nécessité urgente pourla région. Pendant la période du PMT 2000-2002, la stratégie de recherche de résultats sera mise en œuvre de manière plus effectiveà travers le renforcement d’une recherche rizicole orientée vers le développement et un travail collaboratif d’évaluation et detransfert de technologies soutenu par des activités complémentaires d’information et de formation. Dans ce cadre et conformémentà des initiatives déjà prises en 1998, l’ADRAO restera ouverte à la participation des chercheurs travaillant sur le riz en Afriqueorientale, centrale et australe (ECSA), à travers ces groupes d’action. Elle répond ainsi à une demande directe de la région ECSAet veille à ce que le reste de l’Afrique bénéficie du grand potentiel de retombées de sa recherche. Elle va également renforcer sarecherche écorégionale sur les systèmes d’exploitation des bas-fonds à travers le Consortium bas-fonds (CBF). Le CBF s’est érigéen un véhicule testé et prouvé d’évaluation et de livraison des technologies générées par l’ADRAO et d’autres pour l’améliorationde la productivité dans les systèmes de bas-fonds. Pour le PMT 2000-2002, le CBF mettra l’accent sur la gestion intégrée desressources naturelles en vue de soutenir l’intensification et la diversification d’une exploitation durable des terres.

Tirant des leçons de plusieurs décennies de recherche agricole en Afrique, les programmes de recherche de l’ADRAO sonten rupture avec la structure du programme agro-climatique qui a caractérisé l’Association avant 1997 et vont au-delà de celleproposée dans le PMT 1998-2000. La structure révisée proposée pour le PMT 2000-2002 permet la consolidation des activitéset consiste en deux programmes de génération de technologies, le Programme riz pluvial (Programme 1) et le Programme rizirrigué (Programme 2) ; un Programme d’appui aux politiques (Programme 3) ; et un Programme 4 élargi et renforcé prenant lanouvelle appellation de Programme développement de systèmes et transfert de technologies. Une description complète desprogrammes avec leurs buts, objectifs, résultats et points de repère est contenue dans le PMT.

Nous pensons que la nouvelle structure des programmes constitue une fondation solide pour le prochain millénaire et permetà l’ADRAO de : (a) répartir de manière logique les activités de recherche tout au long du Continuum recherche-développement ;(b) reconnaître explicitement les systèmes de production ciblés pour la génération et le développement de technologies ainsi queleur diffusion ; (c) réaliser une intégration plus étroite des activités de recherche éco-régionale du CBF avec la recherche stratégiquede l’ADRAO sur la génération de technologies et de connaissances pour les systèmes de bas-fonds ; (d) créer des liens forts entreprogrammes pour s’assurer que le travail global est de la plus haute pertinence, d’une grande valeur scientifique et économiqueet qu’elle bénéficie d’une gestion efficace.

Cette structure concorde parfaitement avec les quatre piliers de la stratégie du GCRAI pour l’Afrique subsaharienne et offreune plate-forme solide pour répondre aux défis de recherche-développement en agriculture dans la région.

Le panel du CCER sur la stratégie et la gestion des programmes a été présidé par le Dr Bernard Tinkler de l’université d’Oxford.Le panel a conclu que : « L’ADRAO est maintenant un membre actif et respecté de la communauté de recherche rizicole d’Afriquede l’Ouest. Sa recherche appliquée produit de nouvelles technologies qui sont en train d’être utilisées à un taux croissant. Certainesde ces technologies sont des adaptations de principes bien connus comme dans les sols à problèmes de salinité et d’alcalinité duSénégal et du Mali. D’autres sont des prolongements de son amélioration variétale pour le rendement et contre les ravageurs, lesmaladies et les contraintes de sol en Afrique de l’Ouest. La plus importante est la production d’hybrides interspécifiques (lesnouveaux riz pour l’Afrique), qui promettent beaucoup dans plusieurs écosystèmes. Sans doute, qu’elle génère maintenant unimpact à un rythme accru […] L’ADRAO a été traitée de manière relativement généreuse au regard de la quantité [de riz] produitedans la région de son mandat. L’augmentation de la demande de riz et cette perspective de développements véritablement importantsde la recherche montrent que ceci était mérité et à bon escient. »

Au-delà des réalisations présentées dans ce rapport annuel, il y en a beaucoup d’autres qui méritent d’être mentionnées. Lenouveau type de riz interspécifique – dénommé « Nouveau riz pour l'Afrique » ou NERICA – a été homologué et activementdiffusé. On a achevé la mise en place du réseau régional de l’ADRAO pour l’amélioration participative du riz – un processus quia commencé en 1998, associant des partenaires de tous les 17 pays membres. Le développement d’outils de décision pourintensifier la gestion intégrée des éléments nutritifs, de l’eau et des ravageurs dans les agro-écosystèmes rizicoles irrigués du Sahela également bien progressé. La recherche en formulation de politiques pour une compétitivité de la production rizicole a été renforcéeavec l’étude du rôle des services financiers ruraux dans l’adoption de la technologie rizicole et la gestion des ressources. La seconde

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phase du Consortium bas-fonds a été initiée avec plus de membres et un programme de recherche plus étoffé. Le transfert de toutesles responsabilités en matière de gestion des ressources génétiques du riz en Afrique, de l’IITA à l’ADRAO, a finalement étéachevé et une unité de ressources génétiques du riz a été mise en place.

Dans les années 1980, l’ADRAO a réussi à améliorer la productivité du riz de mangrove avec un impact considérable. Dans lesannées 1990, l’ADRAO a fait de grands progrès dans l’augmentation de la productivité et du rendement du riz irrigué dans le Sahel,où des rendements de 4 à 6 t/ha sont tout à fait normaux. Maintenant, le cadre est en place pour une révolution verte dans le rizirrigué et le riz pluvial à travers la région du mandat de l’ADRAO, dans la première décennie du nouveau millénaire.

La gestion de la continuité et du changement est au cœur du processus programmatique de l’ADRAO, afin que les efforts à courtterme soient en conformité avec les objectifs à long terme. Cet esprit est bien illustré dans les articles qui suivent. Dans le rapportannuel 1998, je disais : « Nous demeurons confiants et sommes convaincus que la qualité des performances de l’ADRAO semaintiendra au plus haut niveau l’année prochaine et les années qui suivront. » En 1999, engagés et avec une qualificationappropriée, les chercheurs et le personnel d’appui de l’ADRAO travaillant main dans la main avec les collaborateurs nationaux etinternationaux, ont certainement tenu cette promesse. Je suis confiant que l’ADRAO restera un investissement à haut rendementdans le système du GCRAI.

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

Oryza glaberrima a été domestiquée en Afrique, il y a de celaplus de 4500 ans. Elle s’est bien adaptée aux environnementslocaux, mais a un faible rendement en raison de la verse et del’égrenage

Le Projet d’hybridation interspécifique (PHI) a commencé en1997 avec l’appui du gouvernement japonais, de la FondationRockefeller et du Programme des Nations Unies pour ledéveloppement (PNUD). Il s’est fondé sur la percée majeure del’ADRAO, réalisée en 1994, de produire des descendancesfertiles à partir de croisements entre le riz indigène africain(Oryza glaberrima) et le riz asiatique (O. sativa). Aujourd’hui,le nouveau type de riz, dénommé « Nouveau riz pourl’Afrique » ou NERICA, est cultivé dans au moins quelqueschamps dans chaque pays de la région du mandat de l’ADRAOet le cadre est ainsi établi pour une révolution verte à base rizen Afrique subsaharienne.

Rappel : la percée dans l’améliorationvariétale du rizLe cerveau et la force d’impulsion de la recherche sur l’hybrida-tion interspécifique à l’ADRAO c’est Monty P. Jones, sélection-neur et chef du programme riz pluvial au siège de l’ADRAO, enCôte d’Ivoire.

« Tout le concept date du milieu des années 1970 », expliqueJones, « lorsque je travaillais dans mon programme national enSierra Leone. L’ADRAO avait son programme riz de mangroveà Rokupr et j’y étais détaché ». Jones avait un intérêt particulierpour la mangrove de marais de courte saison, où l’incursion del’eau de mer ne permettait une écologie sans sel que pour unmaximum de trois mois. « Les variétés de riz de cette écologiedevaient donc être ou à cycle court ou tolérantes au sel »,

poursuit Jones. « Les seules variétés suffisamment tolérantes ausel pour y pousser étaient des glaberrima. » Dans les annéesqui ont conduit à ses tentatives novatrices d’hybridation desdeux espèces de riz, Jones a aussi noté que dans les environ-nements marginaux des plateaux, c’était encore les glaberrimaqui poussaient et non les sativa asiatiques. « Il semblait donc,que les glaberrima avaient des gènes de résistance ou detolérance aux contraintes locales comme l’acidité des sols, latoxicité ferreuse et la pyriculariose, gènes que l’on ne trouvaitpas chez les sativa. »

Nouveau riz pour l’Afrique… avec lecoup de pouce de nos amis

COMME NOTRE projet porte-drapeau d’hybridation interspécifique arrive au terme de sa première phase, nousjetons un coup d’œil sur notre point de départ et où nous en sommes, tout en rendant hommage à ceux qui nous

ont ouvert la voie.

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

Dans la perspective d’accéder à ces gènes fort utiles et de lesexploiter, Jones avait rassemblé, à l’ADRAO, tout le matérielgénétique glaberrima disponible à l’Institut international derecherche sur le riz (IRRI, Philippines) et à l’Institut internationald’agriculture tropicale (IITA, Nigeria), pour l’évaluer auxchamps. « Nous avions 1 500 accessions », se souvient Jones.« Nous les avons d’abord cultivées pendant la grande saison àM’bé [siège de l’ADRAO], puis nous avons été si impression-nés par les résultats que nous les avons amenées au Sud, àGagnoa [Centre-Sud de la Côte d’Ivoire] pour une réévaluationen contre-saison ». Sur ces 1 500 accessions, l’équipe a sélec-tionné 48 variétés prometteuses et a testé leur compatibilitépotentielle pour un croisement interspécifique – seules huit ontsurvécu à ce processus de sélection !

Des tentatives antérieures de croisement des deux espècesse sont soldées par des échecs : les descendances étaient ouinfertiles ou alors les quelques graines fertiles étaient perduesdans les graines infertiles. Mais la détermination de Jones aconduit l’équipe à des extrémités sans précédent ! Même les huitvariétés compatibles ne donnaient que très peu de graines dansla première génération de croisement (connue comme généra-tion F

1), en fait moins de 5 % de graines. « Nous récoltions cinq

graines ou moins sur des plants apparemment stériles », pour-suit Jones en riant, « mais quelle mine d’or nous venions demettre à jour » !

Ces graines F1 ont fait l’objet d’une attention très particulière

et les plants cultivés à partir d’elles ont été utilisés pour« rétrocroisement » avec un parent sativa. Après deux ou troisrétrocroisements, la fertilité des plants a augmenté à un seuil« raisonnable », mais les plants étaient encore en disjonction :il n’y avait pas de lignées fixées, même après la quatrième oucinquième génération. Ainsi, en 1993, l’équipe a décidéd’adopter la culture d’anthères pour fixer génétiquement leslignées (voir « Infrastructures de biologie moléculaire àl’ADRAO », dans ce rapport). Les premières lignées inter-spécifiques fixées n’ont donc été obtenues à l’ADRAO, qu’en1994.

Naissance et développement du Projetd’hybridation interspécifique« Avec cette percée, nous avions perçu le besoin d’étendre letravail », se souvient Jones, « mais à l’époque, les financements

de l’ADRAO à usage non restreint ne nous permettaient pas dele faire ». En 1995, l’équipe a soumis une note conceptuelle auPNUD et au Ministère japonais des affaires étrangères (MOFA).La réponse immédiate du PNUD a été de financer un atelier surl’amélioration variétale interspécifique axée sur le riz, en décem-bre 1996. Cette rencontre a réuni toutes les institutions déjà

Partenaires au sein du Projet d’hybridationinterspécifique

Donateurs� Programme des Nations Unies pour le dévelop-

pement – Coopération technique entre pays endéveloppement (PNUD-CTPD)

� Ministère des Affaires étrangères du Japon (MOFA)� Fondation Rockefeller� Programme du GCRAI à l’échelle du système pour la

recherche participative et l’analyse de la populationpaysanne (en termes de genre)

� Donateurs fournissant des subventions à usage nonrestreint à l’ADRAO

Institutions de recherche� Association pour le développement de la riziculture en

Afrique de l’Ouest (ADRAO)� Centre international pour l’agriculture tropicale (Centro

Internacional de Agricultura Tropical, CIAT, Cali, Colom-bie)

� Cornell University (Ithaca, New York, Etats-Unis d’Améri-que)

� Institut international de recherche sur le riz (IRRI), LosBaños, Philippines)

� Institut de recherche pour le développement (IRD, pré-cédemment ORSTOM, Montpellier, France)

� Université de Tokyo� Yunnan Academy of Agricultural Sciences (YAAS, Kun-

ming, China)

Institutions de recherche ayant du personnel basé àl’ADRAO� Centre de coopération internationale en recherche

agronomique pour le développement (CIRAD, France)� Agence japonaise pour la coopération internationale

(JICA)� Centre japonais de recherche internationale pour les

sciences agricoles (JIRCAS)� Ministère japonais de l’agriculture, des forêts et de la

pêche (MAFF)� Natural Resources Institute (NRI, Royaume-Uni)� Nations Unies (volontaires des Nations Unies, à partir de

2000)

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

engagées dans la recherche sur l’hybridation interspécifique : leCentre international d’agriculture tropicale (CIAT, Colombie),l’université Cornell (Etats-Unis d’Amérique), l’Institut inter-national de recherche sur le riz (IRRI) et l’Institut français derecherche scientifique pour le développement en coopération(ORSTOM, France), ainsi que sept programmes nationauxd’Afrique de l’Ouest en vue de faire l’état d’avancement dansle domaine de l’amélioration variétale interspécifique du rizet d’identifier les problèmes majeurs à résoudre. L’atelier a étésuivi d’une réunion de planification stratégique financée parMOFA. Le résultat de ces deux réunions a été que le gouverne-ment japonais (à travers MOFA) et l’organe de Coopérationtechnique entre les pays en développement (CTPD) du PNUDacceptaient de financer la recherche en cours ; ainsi naissait larecherche conjointe Afrique/Asie en hybridation interspécifi-que entre les espèces de riz africain et asiatique (Oryza glaber-rima et O. sativa).

Le projet MOFA/PNUD-CTPD (connu sous le sigle PHI)a été mis en place pour trois ans, 1997/98 à 1999/2000 avecun financement de 450 000 $ EU par an et un supplément de474 000 $ EU du budget à usage non restreint de l’ADRAO surla période des trois ans.

Rigueur dans les rapports d’activitésNos amis du Japon et du PNUD étaient soucieux de s’assurer quenous tirions le maximum de notre nouvelle connaissance et denos ressources. Ainsi, des réunions d’évaluation ont été tenuesà mi-parcours (novembre-décembre 1998) et vers la fin de lapremière phase (novembre 1999). Ceci a été une bonne chosepour les chercheurs qui tendaient à être un peu laxistes dans lapréparation des rapports ; l’état d’avancement du projet PHIétait bien documenté avec des rapports informels chaque année(1997, 1998 et 1999) pour les réunions d’évaluation, des rapportssur les réunions elles-mêmes et une publication formelle despoints saillants de la recherche annuelle dans Focus :Interspecifics (points saillants 1998) et Rice InterspecificHybridization Project Research Highlights 1999.

Les réunions d’évaluation ont rassemblé les chercheurs etdes membres du Conseil d’administration de l’ADRAO, desreprésentants des institutions collaboratrices et des principauxdonateurs ; en plus, la Banque mondiale et l’USAID ont montréun grand intérêt pour ces travaux ; le premier en envoyant un

représentant aux deux réunions et le second l’aurait fait s’il n’yavait pas eu des problèmes de logistique pour le voyage. Lesréunions ont porté sur des présentations de la rechercheagricole nationale et des services de vulgarisation de Côted’Ivoire et de Guinée ainsi que des paysans de Côte d’Ivoire.Mme Delphine Koudou a été ovationnée à la réunion à mi-parcours – c’est elle qui a prêté son image pour représenterBintou en médaillon (voir ci-dessous) !

Sélection variétale participativeLa caractéristique majeure du projet PHI fortement encouragéepar les donateurs, c’est l’utilisation de la sélection variétaleparticipative ou PVS comme double mécanisme d’obtentiond’un feedback sur les préférences des paysans en matière denouvelles variétés de riz et de transfert de technologies. Lesmécanismes conventionnels d’homologation variétale nécessi-tent plusieurs années de tests en station et aux champs avantl’homologation, puis il faut souvent plusieurs années pourproduire suffisamment de semences à fournir aux paysans.L’ADRAO et ses partenaires voulaient désespérément que lesnouveaux riz parviennent aux paysans le plus tôt possible. Ellea donc organisé en mars-avril 1996 une réunion des acteurs dela filière riz : chercheurs des programmes nationaux, vulgarisa-teurs, paysans et organisations non gouvernementales, en vuede discuter des stratégies pour que les nouveaux riz parviennentaux paysans. Sachant que la recherche participative a servi decatalyseur à l’adoption agricole en Inde et au Népal à un coûtrelativement faible et qu’elle a été adaptée aux paysans pour la

sélection des haricots au Rwanda, les déléguésont opté pour l’approche PVS.

La première PVS adoptée par l’ADRAO aété un programme de trois ans. Au cours de lapremière année, l’ADRAO et les agents desservices de vulgarisation mettent en place un« jardin variétal » dans un village cible, souventdans le champ d’un paysan bien en vue ouayant le sens de l’innovation. Le « jardin varié-tal » comprend une parcelle de démonstrationavec entre 60 et 100 variétés de riz, pas seule-ment des interspécifiques, mais aussi dessativas modernes améliorés, des variétés loca-les et régionales bien connues et quelques

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

Le programme de sélection variétale participative a été conçupour atteindre autant de paysans que possible. Les hommes etles femmes sont séparés pour permettre aux chercheurs d’obtenirdes données relatives aux genres

glaberrimas. Les paysans du village cible et ceux des villagesenvironnants sont encouragés à visiter le « jardin variétal »aussi souvent qu’ils le désirent pour suivre l’évolution desplantes, mais trois sessions d’évaluation formelles sont organi-sées. La première, au stade de tallage maximal, permet auxpaysans de sélectionner les variétés sur la base des caractéris-tiques végétatives comme la vitesse de croissance, la capacitéde compétition avec les adventices et la performance contre lesmaladies et les insectes. La seconde visite, au stade de maturité,juste avant la récolte, permet aux paysans d’évaluer la hauteurde la plante, la structure de la panicule, le taux de croissance, larésistance aux ravageurs et le type de plant. A la troisième visite,après la récolte, les paysans notent le rendement et les aspectsde qualité comme le pourcentage de brisures, l’aptitude à lacuisson et le goût.

Ces trois évaluations fournissent aux paysans les informa-tions dont ils ont besoin pour sélectionner jusqu’à cinq variétésdans le « jardin variétal », variétés qu’ils cultiveront la deuxièmeannée dans leurs propres champs et sous leurs conditions degestion. Là, ils pourront faire une comparaison directe avecleurs variétés traditionnelles. Au cours de la troisième année, ilest demandé aux paysans de payer les semences de leursvariétés favorites – ceci donne une idée de degré de préférence

de celles-ci par rapport à leurs variétés traditionnelles. Aprèsle démarrage de l’approche en Côte d’Ivoire en 1996, et satransposition au Ghana, en Guinée et au Togo en 1997, l’ADRAOa décidé de disséminer l’information dans les autres paysmembres. Un atelier de formation a été organisé en mai 1998 etsix pays supplémentaires ont été invités à y prendre part :Bénin, Burkina Faso, Gambie, Guinée Bissau, Nigeria et SierraLeone. Avec les équipes venant des quatre pays de départ, 10pays d’Afrique de l’Ouest étaient ainsi outillés pour menerleurs propres activités PVS. En avril 1999, l’ADRAO a tenudeux réunions consécutives. La première était un atelier decompte rendu et de planification au cours duquel les 10équipes de 1998 ont fait des rapports sur l’acceptation del’approche participative par les paysans dans leurs pays. Laseconde était un séminaire de formation au cours duquel, lessept autres pays membres de l’ADRAO – Cameroun, Libéria,Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad – ont été initiés à laméthodologie PVS. Pour ces réunions, l’ADRAO a reçu unfinancement complémentaire du PNUD et du Programme duGCRAI à l’échelle du système pour la recherche participative etl’analyse de la population paysanne. Un rapport intégral desactivités 1998/99 présentées aux réunions d’avril 1999 a étépublié par l’ADRAO dans la seconde moitié de 1999 dans unouvrage intitulé Participatory Varietal Selection : The Sparkthat Lit a Flame.

Le problème des semencesAyant réussi à atteindre un certain niveau d’acceptation desnouvelles variétés par les paysans, l’étape suivante était deproduire suffisamment de semences et de les mettre à disposi-tion pour une large distribution. Dans beaucoup de pays d’Afri-que de l’Ouest et du Centre, les mécanismes étatiques deproduction et distribution de semences sont sous-financés,surdimensionnés et incapables de faire face à la demande. Noslecteurs réguliers ont déjà une idée des systèmes semencierscommunautaires de riz promus par l’ADRAO pour permettre auxpaysans de produire des semences pour leurs communautés(« Des semences produites par les agriculteurs pour les agricul-teurs » Rapport annuel de l’ADRAO 1998, pages 40-44). Avecle succès initial en Côte d’Ivoire, le système a été adapté etadopté en Guinée et on espère son utilisation au Nigeria en2000. En raison essentiellement de sa nature « aide-toi, toi-

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Les paysans ont bien accueilli l’idée d’utiliser leurs ressourcespropres pour multiplier les semences de NERICA pour les besoinsde leurs communautés

« NERICA » : que revêt le nom ?

Les interspécifiques sont passés à travers plusieurs « incarna-tions » en termes d’appellation, depuis la fixation des premiè-res lignées en 1994. Mais, la décision cruciale a été l’utilisationdu terme « Nouveau riz pour l’Afrique » pour la première foisen 1998, puis conventionnellement à partir du début 1999.« Après tout », explique Dr Tatsuo Fujimura du PNUD/CTPD,New York, « WAB 450-bla-bla ne signifie vraiment pas grandchose pour un paysan. C’est tout simplement trop long ».

En fin 1999, la décision a été prise de standardiser les« NERICA ». Ceci servira non seulement de label pour lesinterspécifiques glaberrima x sativa, mais aussi de sérienumérotée pour les variétés homologuées.

En début 2000, les sept premières variétés vont êtrehomologuées à grande échelle en Côte d’Ivoire et enGuinée. Pour ceux qui s’intéressent aux détails, voici cesvariétés :

� NERICA 1 = WAB 450-I-B-P-38-HB� NERICA 2 = WAB 450-11-1-P31-1-HB� NERICA 3 = WAB 450-I-B-P-28-HB� NERICA 4 = WAB 450-I-B-P-91-HB� NERICA 5 = WAB 450-11-1-1-P31-HB� NERICA 6 = WAB 450-I-B-P-160-HB� NERICA 7 = WAB 450-I-B-P-20-HB

même » le système semencier communautaire est une autreactivité du projet PHI bien appréciée de nos donateurs.

Informer le monde de l’histoire de « Bintouet son nouveau riz pour l'Afrique »Depuis que le projet PHI est devenu notre projet « porte-drapeau » à l’ADRAO, nos donateurs ont fourni des ressourcespour la sensibilisation du grand public. Bien avant le démarrageofficiel du projet, nous avions publié en 1996 une brochureintitulée Unlocking the Treasures of African Rice Species :Bintu and Biodiversity. Ainsi, le concept de Bintou représen-tant la rizicultrice typique ouest-africaine précède sa dernièreascension à la célébrité du « petit écran ».

« J’ai beaucoup aimé le concept de Bintou », indique leDirecteur général de l’ADRAO Kanayo F. Nwanze, « à tel pointqu’elle est devenue le thème central de nombreuses présenta-tions de séminaires que j’ai données au nom de l’ADRAO,depuis mon arrivée en 1996 ».

En 1998, nos donateurs nous ont encouragés à promouvoirle « nouveau riz pour l’Afrique » aussi bien en écrit qu’enimages. Le film vidéo intitulé Bintou et son nouveau rizafricain, raconte l’histoire de Bintou dont le rôle est tenucette fois par la rizicultrice Delphine Koudou, une participanteau PVS. Il comporte aussi des interviews avec plusieurs cher-

cheurs de l’ADRAO impliqués dans différents aspects duprojet PHI et ceux-ci ont exposé les vertus des nouveaux riz.

Entre temps, une brochure générale sur le projet PHI a étépubliée en 1997, suivie de New Rice for Africa en 1998. « Lapublication des comptes rendus des activités PVS, aussi bienThe Spark that Lit a Flame en 1999que The Flame Spreads à paraîtreen 2000, contribuent beaucoup àla sensibilisation du grandpublic », explique le responsablede l’information de l’ADRAO,Guy Manners.

« En plus », commente MontyJones, « nos publications annuel-les sur les points saillants de larecherche ont été conçues pourrépondre au double besoin descience solide et de langage simplede style “grand public” ».

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« Papa NERICA »Monty Jones et« Bintou » parlentdes vertus desNERICA pour letournage du film-video Bintou etson nouveau rizafricain réalisé en1998

Où en sommes nous actuellement ?Vers la fin 1999, deux variétés interspécifiques étaient bienavancées dans le processus d’homologation variétale en Côted’Ivoire. Dans le même temps, quatre interspécifiques don-naient de bons résultats dans les PVS et d’autres essais d’adop-tion variétale en Guinée. Ces importantes étapes avaient déjà étéprédites vers le début de l’année et accentuaient un besoinexprimé par les donateurs lors de l’évaluation à mi-parcours, enfin 1998 : le besoin d’un nom spécifique pour les nouveaux rizafin qu’ils puissent être reconnus où qu’ils se trouvent.« Etant parvenu à un accord sur le terme “nouveau riz pourl’Afrique” », explique le Directeur général Nwanze, « il nerestait qu’une simple étape pour arriver au nom NERICA ».

La prochaine étape ?« La réunion d’évaluation de novembre 1999 a été dénommée“ réunion finale ”, mais nous attendons la visite d’une délégationdu PNUD pour préparer un rapport d’évaluation finale en juinet juillet 2000 », explique Jones. « Ce ne sera pas des séminaires

formels comme lors des évaluations à l’échelle du projetavec toutes les parties, mais plutôt une “table ronde” desdiscussions en “tête-à-tête” entre individus et groupes dechercheurs. » L’équipe d’évaluation discutera aussi de la ges-tion financière du projet avec la division des finances del’ADRAO. Ceci constituera la fin officielle de la phase I du projetPHI, mais les principaux donateurs, le MOFA et le PNUD-CTPD,se sont déjà engagés pour une deuxième phase. La phase IIfait aussi appel à d’autres donateurs. « Les activités PVSsemblent particulièrement attirer d’autres donateurs », expliqueJones. La Fondation Rockefeller a d’abord montré son intérêten 1998, en injectant un peu de fonds et elle projette maintenantde financer les activités au Mali et au Nigéria pour trois ans àpartir de 2001. Tandis que la Fondation Gatsby soutient lesactivités PVS au Ghana et au Nigeria de 2000 à 2002 et l’USAIDle travail au Nigeria en 2001.

« L’avenir s’annonce sous de bons auspices pour nous »,ajoute Jones enthousiaste. « Nous sommes vraiment au seuild’une révolution verte à base riz en Afrique de l’Ouest et duCentre, sinon à travers toute l’Afrique subsaharienne ! NERICA1 et NERICA 2 vont être homologuées en Côte d’Ivoire vers lami-2000 et elles seront exploitées sur quelques 500 ha. » Entretemps, les NERICA 3 à 7 sont en train de s’étendre à partir de sitesoù elles ont été beaucoup appréciées en Guinée. AmadouMoustapha Bèye, agronome, transfert de technologies est àl’avant-garde du système semencier communautaire, il estfortement engagé « sur le terrain » en Guinée. « Malgré le manquede mécanisme officiel d’homologation variétale », explique-t-il,« le programme national de recherche agricole a déjà “homolo-gué” NERICA 3, 4 et 5 avec les paysans. On pense qu’en 2000,les paysans guinéens cultiveront les cinq variétés NERICA surquelques 5 000 ha ». Pour la Guinée, les projections de culturede NERICA s’élèveraient à 400 000 ha en 2002.

« La première décennie du nouveau millénaire promet d’êtrevraiment passionnante », indique Nwanze. « Avec le premiersuccès des NERICA de plateau, nous commençons à ciblerles bas-fonds pluviaux et les systèmes irrigués avec des croise-ments interspécifiques propres à ces écosystèmes. » Pourl’écologie irriguée, les premiers NERICA ciblés sont en traind’être fixées, le stade où était le matériel de plateau, il y a cinq-six ans. « L’ADRAO entre de plain-pied dans le nouveaumillénaire », explique Nwanze « en projetant une stratégie àtrois dimensions : la stabilisation de la production rizicole des

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Juste une partie du vaste réseau que constitue l’équipe du PHI : l’ADRAO, leschercheurs collaborateurs, les représentants des donateurs et le personneld’appui ayant pris part à l’évaluation à mi-parcours du projet en 1998

plateaux dans laquelle les NERICA et autres technologiesassociées jouent un rôle vital ; une intensification et diversifi-cation des bas-fonds pluviaux, en particulier les fonds devallées ; une maximisation de l’efficacité d’utilisation des res-sources dans les systèmes irrigués. Maintenant, nous avons lematériel végétal, notamment les NERICA, résistants ou tolérantsà la plupart des contraintes de la région, survivant et produisantavec un minimum d’intrants tout en ayant une réponse abon-dante lorsque ces intrants sont disponibles. Ce que nous

voulons maintenant c’est un mouvement d’enchaînement oùles gains de productivité généreront des revenus, où ces revenusseront investis en intrants et où ces intrants entraîneront desgains de productivité encore plus importants. Et ainsi, nouspourrions vraiment avoir des perspectives de sortir les rizicul-teurs de subsistance du piège de la pauvreté ».

Avec ce type de perspective, il n’est pas surprenant que laphase II du projet PHI attire plus de donateurs que tout autreprojet de l’Association.

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La culture d’anthères : là où tout a commencé à l’ADRAO

Perspective historiqueAu début des années 1990, les sélectionneurs riz de l’ADRAOse sont rendu compte que tout au long des trois à quatredernières décennies, les efforts de sélection conventionnellen’ont permis aucun impact significatif, notamment, dans lesécologies pluviales. C’est à ce moment que l’idée de créer deshybrides interspécifiques issues des riz africain (Oryza glaber-rima) et asiatique (O. sativa ) avait été avancée en vue d’uneutilisation des gènes pour une adaptation locale dans les espècesafricaines (voir « Nouveau riz pour l’Afrique… avec le coup depouce de nos amis », dans ce même rapport annuel). Cependant,il est vite devenu clair qu’il y avait des problèmes pour « fixer »(stabiliser) la descendance de ces croisements et que quelquechose manquait.

« Au début des années 1990, nous n’avions pas pensé àadopter la biologie moléculaire à l’ADRAO », explique lesélectionneur et responsable du programme riz pluvial MontyJones. « Mais, nous nous sommes rendu compte que l’adoptionde la culture d’anthères serait une réponse à notre problème defixation des interspécifiques. » La culture d’anthères est unetechnique moléculaire par laquelle on peut doubler le complémentgénétique des grains de pollen. Le pollen est l’équivalent dusperme pour les plantes, il ne contient donc que la moitié ducomplément génétique parental à combiner avec un équivalentœuf pour produire un nouvel individu. En doublant les chromo-somes du pollen, nous obtenons immédiatement une lignée fixe,puisque les deux ensembles du matériel génétique sont

identiques. « La culture d’anthères a plusieurs avantagescomparativement à la sélection conventionnelle », expliqueJones, « tout d’abord, elle nous a permis de fixer des lignées endeux ans, au lieu de cinq ou six ans par la voie conventionnelle.Deuxièmement, le processus a aidé à réduire le problème destérilité au sein de la descendance première génération deshybrides interspécifiques ; et, troisièmement, elle nous a permisde récupérer les lignées “recombinantes” c’est-à-dire leslignées combinant les caractéristiques des deux parents, en fait

Infrastructures de biologie moléculaireà l’ADRAO

LA BIOLOGIE moléculaire est généralement considérée comme une science avancée que beaucoup de gensne s’attendent pas à trouver dans une institution basée en Afrique de l’Ouest. Quelles sont les raisons qui ont

amené l’ADRAO à mettre en place ses propres infrastructures et qu’est-ce qu’elle en fait ?

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

L’équipe de la biologie moléculaire à l’ADRAO, en fin 1999 : àpartir de la gauche, Irène Dopeu, Jeanette A. Kouakou, ThierryCadalen, Kouamé Ipou, Marie-Noëlle Ndjiondjop et Félix B. Guela

l’objectif premier du projet ». L’ADRAO a eu la chanced’obtenir le plein appui de la Fondation Rockefeller pour mettreen place ses infrastructures de culture d’anthères en 1992/93 etvers 1996, plusieurs descendances interspécifiques de lignéepure étaient obtenues par le biais de cette technique.

« Les nouveaux matériels semblaient combiner les carac-téristiques des deux parents comme nous l’avions espéré »,poursuit Jones « y compris la vigueur de croissance précocequi confère à glaberrima une capacité de suppression desadventices et les autres caractéristiques glaberrima derésistance ou tolérance à la sécheresse, à la pyriculariose, auvirus de la panachure jaune et aux sols acides. Mais, nousdevions réellement savoir ce qui a été exactement transféré deOryza glaberrima vers les nouvelles descendances, où selocalisaient les gènes et comment on pouvait les utiliser ». Cesquestions pouvaient trouver leurs réponses dans la biologiemoléculaire ; et plus précisément par le biais des marqueursgénétiques.

Dans le projet d’hybridation interspécifique, les activités debiologie moléculaire étaient dévolues à l’université Cornell desEtats-Unis et à l’Institut de recherche pour le développement(IRD, précédemment ORSTOM) en France, mais par la suite, il aété décidé de mettre en place des infrastructures à l’ADRAO,avec l’aide de nos partenaires.

Mise en place du laboratoire de biologiemoléculaireThierry Cadalen a été le premier chercheur en biologie moléculairede l’ADRAO en octobre 1997. « Mon premier objectif étaitd’installer le laboratoire de biologie moléculaire de l’ADRAO »,se souvient Cadalen « Monty Jones avait déjà pris contact avecSusan McCouch à Cornell avant mon arrivée et l’orientationétait que l’ADRAO devait travailler avec des marqueursmicrosatellites. Bien que chercheur en biologie moléculaire, jen’avais pas de formation spécifique en microsatellites ». Cadalendevait donc se former dans les techniques appropriées à Cornelldans le laboratoire de Susan McCouch. « Mais, avant de pouvoiry aller, nous devions équiper le laboratoire. » L’équipementessentiel de biologie moléculaire générale et pour le travail parmicrosatellites a été commandé en début 1998 et Cadalen étaitainsi libre pour aller suivre une formation de trois mois à Cornell.

Cadalen a regagné l’ADRAO en avril 1998 et un assistant delaboratoire a été recruté. Puis, le personnel du laboratoire s’estenrichi avec l’arrivée d’un assistant de recherche en mai 1998 et

celle d’un technicien à temps partiel en juin 1998. « La formationà Cornell n’était pas à mon seul avantage », explique Cadalen,« il était de mon devoir de former le nouveau personnel pour unbon fonctionnement du laboratoire ». Une absence forcée suite àun accident de la route a montré que Cadalen avait bien fait sontravail : l’assistant de recherche, Pierre Louis Amoussou, apoursuivi le travail avec les microsatellites pendant quatre moissur la base unique de contacts par téléphone et courrier électroniqueavec le monde extérieur !

Le matériel nécessaire à la méthodologie de choix (colorationau nitrate d’argent et électrophorèse sur gel polyacrylamide ouPAGE et d’autres équipements) n’étaient parvenus qu’en fin1998 et les procédures microsatellites ne furent fonctionnellesqu’en fin février 1999.

Même après l’arrivée des matériels de coloration au nitrated’argent et de PAGE, tout ne tournait pas encore rond. Desproblèmes techniques ont continué à contrarier le travail enaoût/septembre 1999. C’était essentiellement la qualité de l’eau(la coloration au nitrate d’argent nécessite de l’eauexceptionnellement pure) ; une nouvelle cartouche commandéepour le purificateur d’eau en février 1999, ne fut reçue qu’en finaoût. L’utilisation de l’eau impure a donné des résultatsimprévisibles, inattendus et tout à fait inutiles. Un autre problèmeétait l’obtention des produits chimiques nécessaires (enparticulier les enzymes) dans un délai court. Ces problèmes ontcausé d’inévitables retards dans la recherche.

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

Figure 1. Carte du lien génétique entre Oryza glaberrima et O. sativa avec les sous-espèces japonica représentées en cercles et lessous-espèces indica en forme de puce telle que développée à l’Université Cornell. Le bleu représente les marqueurs de polymor-phisme et le blanc ceux de monomorphisme.

Résultats de la rechercheMalgré toutes ces lacunes, la recherche s’est poursuivie dans lelaboratoire de biologie moléculaire de l’ADRAO et il y a eu desprogrès dans la réalisation des objectifs.

Comme indiqué plus haut, la décision de travailler avec desmarqueurs microsatellites a été prise assez tôt. Ceci, en raison dufait qu’un certain nombre de travaux ont déjà été menés avecd’autres marqueurs, en particulier les polymorphismes delongueur de fragments de restriction réduits (RFLP) et lesmicrosatellites ont plusieurs avantages comparativement àceux-ci. Peut-être le plus important c’est que les analysesRFLP sont techniquement complexes, lentes et coûteuses.En plus, les RFLP et les autres systèmes de marqueurs ontrévélé très peu de diversité (polymorphisme) au sein d’Oryzaglaberrima. A l’opposé, les microsatellites sont moins chers àanalyser et ont montré un bon polymorphisme au sein d’Oryzaglaberrima. Les premiers travaux avec des microsatellites ausein du projet PHI ont été menés à Cornell, où 94 nouveauxmarqueurs avaient été cartographiés en 1997.

Depuis sa mise en place, le laboratoire de biologie moléculairea concentré ses efforts sur deux thèmes principaux : la cartegénétique de la descendance interspécifique à l’aide demicrosatellites (pour l’identification des loci de caractèresquantitatifs) et les études de la diversité d’Oryza glaberrimatoujours à l’aide de marqueurs microsatellites.

En tant que gènes, les microsatellites peuvent se présentersous une forme unique ou en deux ou plusieurs formes plusconnues sous le nom d’allèles. Comme les gènes se présententsur les deux membres de la paire de chromosomes, chaqueorganisme individuel « normal » a un ou deux allèles d’un gèneparticulier. Lorsqu’un individu est d’une sélection pure pour ungène particulier, il porte le même allèle du gène sur chaquemembre de la paire de chromosomes et on l’appelle homozygote.Pour la résistance à une maladie, comme le virus de la panachurejaune du riz (RYMV), par exemple, dans un individu nonrésistant, l’allèle du gène qui confère cette résistance est remplacépar un allèle qui ne confère pas de résistance. Pour éviter uneconfusion de termes, la position d’un gène est appelée sonlocus, ainsi nous parlons de nombre d’allèles par locus, plutôtque par gène.

En vue d’exploiter les potentialités du génome O. glaberrima(c’est-à-dire le complément génétique entier), en particulierson adaptation aux contraintes prévalant en Afrique, nousdevions identifier et localiser les marqueurs « informatifs » surle génome. Les marqueurs « informatifs » se trouvent là où lesallèles des microsatellites, à un locus particulier, présentent unedifférence entre O. sativa et O. glaberrima. Nous avons utilisé132 marqueurs dans notre comparaison des parents choisis etavons trouvé un haut niveau de polymorphisme entre lesespèces dans les marqueurs à travers tout le génome (Figure 1).

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Figure 2. Profil de la diversité allélique du microsatellite RM 333 : 11 allèles détectés sur 83 accessions d’Oryza glaberrima.

C’est une bonne nouvelle : elle peut permettre de trouver desmarqueurs « informatifs » associés aux caractéristiques quinous intéressent sur le génome O. glaberrima (par exemple, lacapacité de suppression des adventices, la résistance au RYMV,la tolérance à la sécheresse. Et ceci, à son tour offre la possibilitéd’utiliser les microsatellites dans la sélection assistée parmarqueurs. Dans ce type de sélection, une procédure simplepeut déterminer la présence ou l’absence du gène souhaité dansune petite quantité d’ADN extrait d’un matériel végétal jeune oude première génération, sans avoir à faire un criblage à grandeéchelle au champ, qui serait extensif et coûteux pour voir quelssont les plants qui héritent des caractéristiques requises. Ce testprécoce minimise aussi l’effet environnemental non désiré quipourrait résulter du criblage au champ.

La première étude sur la diversité des allèles de O. glaberrimaa été menée sur des croisements entre quatre variétés. Descombinaisons en pairs ont montré de faibles niveaux depolymorphisme (entre 15 et 28 %), mais une comparaison entreles quatre variétés a montré que 46 % des 77 microsatellitesétudiés étaient en fait polymorphiques (avec au moins unparent montrant un allèle différent par rapport aux 3 autres).Ceci a confirmé que les microsatellites constituaient un bonchoix de marqueurs pour l’étude de la diversité au sein de O.glaberrima.

Le travail détaillé sur la diversité des allèles au sein de O.glaberrima a été le thème de recherche PhD de Sémon Mandé

(ancien agent de l’ADRAO) à l’université Cornell. Entre temps,des études préliminaires ont été menées par Cadalen sur unsous-ensemble de 83 des 200 O. glaberrima de Mandé, au coursd’une seconde visite à Cornell, de mars à mai 1999. Cadalen aidentifié 155 allèles sur 30 marqueurs microsatellites, ce quidonnait une moyenne de 6,13 allèles par locus – chiffre similaireà celui d’un ensemble de 13 O. sativa (6,63 allèles par locus).Mais, les glaberrima ont fait montre d’une variation plus largeau sein des loci par rapport au nombre d’allèles, comme l’illustrentsix marqueurs ayant 11-25 allèles, alors qu’à l’autre extrémité, 11marqueurs avaient entre 1 et 3 allèles. Une fois encore, lesmicrosatellites montrent beaucoup plus de polymorphisme ausein des glaberrima que toute autre étude antérieure parmarqueurs.

PartenariatsComme pour beaucoup d’activités de l’ADRAO, la clé dusuccès du travail de biologie moléculaire est le partenariatinstitué et maintenu avec les autres institutions. Nous avonsdéjà mis en exergue le rôle crucial du laboratoire de SusanMcCouch à l’université Cornell dans la formation dupersonnel, l’octroi d’expertise technique sous la forme deconseil pour la mise en place initiale des infrastructures àl’ADRAO et l’accueil de l’étude sur la diversité des allèles O.glaberrima (thèse de recherche de Sémon Mandé).

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Le Centre japonais de recherche internationale pour lessciences agricoles (JIRCAS) a détaché le physiologiste SatoshiTobita auprès du laboratoire de biologie moléculaire del’ADRAO, dans le cadre du projet PHI, en janvier 1998. Il doitexaminer les aspects physiologiques de la carte génétique. Ilexplique : « Nous avions besoin de toute une équipe pourenclencher le travail de sélection à l’aide de marqueurs : lechercheur en biologie moléculaire, le sélectionneur, et unphysiologiste. Lorsque nous avons commencé à identifier desmarqueurs pour la résistance aux maladies, nous avions aussieu besoin d’un phytopathologiste. » Dans la sélection assistéepar marqueurs, nous identifions des marqueurs étroitementassociés au gène d’une caractéristique qui nous intéresse, cetteidentification est appelée : « l’étiquetage des gènes. » Dans leprojet IHP, ce sont des microsatellites qui sont utilisés en vued’étiqueter des gènes pour des caractéristiques telles que latolérance à la sécheresse, la résistance au RYMV et la croissancede la plante. On pense que chacune de ces caractéristiquesciblées est gouvernée par plusieurs gènes qui ont un effetadditif au sein de la plante. Ainsi, les allèles concernés sontquantitatifs – c’est à dire chacun d’eux fournit un certain niveaude la caractéristique – ce sont des loci de caractères quantitatifs(QTL). Les microsatellites associés à ces QTL forment donc labase de l’outil de sélection.

L’autre partenaire principal dans la recherche en biologiemoléculaire au sein du projet PHI est l’Institut de recherche pourle développement (IRD), France. Marie-Noëlle Ndjiondjop a faitsa recherche de PhD à l’IRD, en mettant l’accent sur la résistanceau virus du RYMV. On a trouvé une forte résistance au RYMVconférée par un gène unique aussi bien dans O. glaberrima queO. sativa. Les marqueurs moléculaires associés à cette résistanceont été identifiés et localisés sur le chromosome n° 4. Cesmarqueurs vont maintenant être utilisés dans un programme desélection assistée par marqueurs pour transférer cette résistancedans des variétés populaires de riz de bas-fonds d’Afrique del’Ouest. Un autre travail à l’IRD a permis de produire, en 1999,une carte de lien génétique d’un croisement interspécifique. Ellemontre une très bonne compatibilité avec les cartes existantesréalisées sur O. sativa. Une contribution importante de cettenouvelle carte a été la localisation d’un gène majeur de stérilitéau sein d’O. glaberrima sur le chromosome 6 dont on connaissaitl’existence mais pas la localisation.

Le laboratoire de l’ADRAO tire un bénéfice direct dutravail réalisé à l’IRD, puisque c’est Marie-Noëlle Ndjiondjopqui assume présentement les fonctions de spécialiste en biologiemoléculaire à l’ADRAO.

L’avenirAinsi, qu’en est-il de l’avenir ? Et, Ndjiondjop prend le relais :« Le travail de cartographie génétique se poursuit avec lagénération “d’une population cartographique” issue d’uncroisement interspécifique. Ceci est essentiel pour l’identificationdes marqueurs associés aux QTL. La stérilité des hybrides depremière génération constitue un problème majeur : elle nouslaisse très peu de graines pour travailler. Beaucoup derétrocroisements sont nécessaires pour relever la fertilité à unseuil utile. Donc, nous travaillons encore sur un programme decroisements interspécifiques de base (bien entendu, enutilisant les mêmes variétés parentales) et de rétrocroisements,car il nous faut générer environ 300 descendances à partir de lapremière génération de rétrocroisements, d’ici la fin de l’an2000 ». La culture d’anthères sera appliquée pour fixer les lignéesaprès le second rétrocroisement. C’est ces plants à générer parculture d’anthères qui seront utilisés pour le travail decartographie.

« Présentement, nous utilisons les meilleures lignéesNERICA sélectionnées et caractérisées par les chercheurs del’ADRAO pour une “classification graphique des géno-types” », continue Ndjiondjop. Des microsatellites sont utiliséspour déterminer la fréquence des allèles O. glaberrima au seindes lignées NERICA. « Des collègues de l’IRD nous ontspécialement demandé de faire une rapide “classificationgraphique des génotypes” d’une lignée NERICA particulièrequi est résistante aux nématodes. » Sachant que la résistanceaux nématodes vient du parent glaberrima, les chercheurs del’IRD essaient de rétrécir le champ de recherche du gène derésistance en effectuant seulement des recherches sur les par-ties du génome NERICA provenant du parent glaberrima.

Le phytopathologiste de l’ADRAO, Yacouba Séré estenthousiaste à l’idée d’un progrès dans la lutte génétiquecontre la panachure jaune (RYMV). « Avec le marqueurmoléculaire identifié à l’IRD, nous sommes sur la voie de générerdu “matériel de jonction” », il poursuit en expliquant « le matérielde jonction » c’est des descendances interspécifiques portantle gène de résistance à RYMV à partir du parent glaberrima. Elles

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Comparaisonentre l’espèceglaberrimarésistante auRYMV (à gauche),l’espèce sativasensible (à droite)et la lignéeNERICA (au milieu)

sont utilisées simplement parce que la fertilité des croisementsentre elles et les variétés cibles sera beaucoup plus importanteque celle des croisements directs entre le donneur glaberrimaet la variété cible. « Une fois que ces “matériels de jonction”seront disponibles », continue Séré, « nous commencerons àles croiser avec des variétés de bas-fonds bien appréciéesdans la région, particulièrement Bouaké 189 ». Beaucoup devariétés appréciées des paysans en Afrique de l’Ouest et duCentre sont limitées dans leurs potentialités par la sensibilité auRYMV. Nous pensons qu’en introduisant ce gène unique derésistance, nous pourrons multiplier la valeur de ces variétés.En plus, l’équipe de sélection examine comment elle peuttransférer le « gène IRD » dans des NERICA qui ont déjà unerésistance QTL au RYMV. Cette « exploitation pyramidale »des gènes de résistance a pour but de s’assurer que la résistancene s’estomperait pas dans un avenir proche. Les lignéesnouvellement développées seront ensuite testées, en condi-tions isolées (serres), contre tout le spectre d’isolats RYMVdisponibles, avant leur test dans les champs de l’ADRAOcontre l’isolat local ivoirien.

Ainsi, malgré différents aléas tout au long de son chemine-ment, le laboratoire de biologie de l’ADRAO est fonctionnel etapporte une contribution précieuse au programme desélection. « C’est avec fierté que nous parlons souvent denos partenariats », note le Directeur général de l’ADRAOKanayo F. Nwanze. « Il y a dix ans, beaucoup de gens auraientdemandé que nous nous contentions de nos seuls partenairespour le travail de biologie moléculaire. Mais nous avions perçu

l’intérêt d’avoir une certaine capacité et un certain niveaud’infrastructures sur place et aujourd’hui, nous récoltons lesfruits de cette décision. Cependant, nous n’aurions pas pufaire ce travail tout seul et nous sommes sincèrementreconnaissants aux partenaires et collègues qui l’ont rendupossible ».

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En Afrique de l’Ouest et du Centre, près de 70 % du riz de plateause cultive dans la zone forestière humide. Mais, la productivitédu riz sur ces plateaux, tournant autour d’une tonne par hectare,est probablement la plus faible de tous les écosystèmes deproduction rizicole en Afrique de l’Ouest et du Centre. Ces solsde plateau sont acides et l’infertilité due à cette acidité est leproblème principal. Les composantes acides contenues dans lesol (aluminium et oxydes de fer) entrent en réaction avec lephosphore et les plantes en sont ainsi privées. Comme lephosphore est un élément vital pour la croissance des plantes,cette carence effective dans le sol a un impact direct sur lerendement de la culture.

Le chimiste des sols de l’ADRAO, Kanwar Sahrawatpoursuit : « En examinant les sols d’Afrique de l’Ouest sur unaxe Nord-Sud, on remarque que plus on va vers le Sud, plus lapluviométrie est forte et plus l’acidité des sols est importante.En même temps, on constate une réduction du phosphore dansle sol, à tel point que la carence en phosphore devient leproblème d’élément nutritif le plus sérieux pour la croissancedes cultures dans la zone forestière humide. » L’acidité est unproblème en lui-même, parce qu’elle empêche les variétés nontolérantes d’avoir un quelconque rendement. Les variétéspaysannes (connues sous le nom de races locales) sont tolérantesà l’acidité parce qu’elles ont été sélectionnées pendant plusieursgénérations dans des sols acides. Les variétés améliorées de

plateau sont aussi tolérantes aux sols acides parce que lessélectionneurs ont capitalisé sur le travail des paysans et lesplantes sont spécifiquement sélectionnées en sols de plateauacides. Il est reconnu dans la recherche agricole et beaucoup demilieux paysans que l’azote constitue presque toujours unfacteur limitant dans la production agricole, mais dans la zoneforestière humide d’Afrique de l’Ouest et du Centre, le niveaude phosphore du sol est si faible que les cultures ne peuvent pasrépondre à une addition d’engrais azoté uniquement. Mais, unefois le problème de phosphore réglé, la culture a une bonneréponse à l’engrais azoté, que l’on doit donc toujours avoir àcôté pour une bonne gestion des cultures.

« Déjà vers le début des années 1970, on savait que la carenceen phosphore constituait un problème dans les sols tropicauxacides », explique Sahrawat. « Mais, les sols acides sontégalement souvent déficitaires en d’autres éléments nutritifs,calcium et magnésium. » Ainsi, dans une expérience précédente,l’ADRAO a exploré les effets de l’application de ces élémentsnutritifs (en conjonction avec l’azote) dans différentescombinaisons pour voir quel rôle ils jouent dans la réduction del’infertilité due à l’acidité du sol. Les résultats ont été concluants :l’addition de phosphore uniquement ou en combinaison avec lecalcium, le magnésium ou les deux en même temps, a augmentéaussi bien le rendement en grains qu’en paille du riz de plateau.L’application de calcium, de magnésium, ou des deux, sans

Sur la voie de vaincre l’acidité des solsen riziculture de plateau

L’ACIDITÉ DES sols est un problème majeur dans la plupart des plateaux de la zone forestière humide et elle apour résultat une carence en phosphore pour la croissance des cultures. L’ADRAO est en train d’explorer la

possibilité d’utiliser une combinaison de variétés de riz tolérantes avec des applications de phosphate naturel et d’azoteen vue de permettre aux paysans d’améliorer leur production sur les plateaux.

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Tableau 1. Effets de la fertilisation au calcium, au magnésium et au phosphate sur le rendement (t/ha) de la variété de riz WAB 56-50,Ulfisol, Man, Côte d’Ivoire, 1994.

Traitement* Rendement grains Rendement paille

Contrôle** 2,02 2,14

P 3,14 2,99

Ca 2,11 2,43

Mg 2,28 2,86

P + Mg 2,87 2,72

P + Ca 2,79 2,79

Ca + Mg 2,12 2,28

P + Ca + Mg 2,98 2,81

LSD (0,05) 0,364 0,712

* Tous les traitements ont reçu 100 kg de N et 80 kg de K par hectare.** Aucune application de P, Ca ou Mg.

Comparaison entre une variété de riz recevant du phosphatenaturel du Mali (à gauche) et le témoin de la même variété nerecevant pas d’engrais P (à droite), dans un sol de plateauacide. Notez la réduction du tallage (le sol est plus visible entreles plants) et le nombre moins important de panicules sur lesplants non fertilisés

phosphore, n’a pas augmenté les rendements (Tableau 1). Enfait, l’addition de calcium et de magnésium aux autres engrais n’apas eu plus grand effet sur les rendements que l’applicationunique de phosphore.

Cependant, d’autres problèmes d’éléments nutritifs peuventsurvenir à long terme. Le physicien des sols de l’ADRAO,Sitapha Diatta, explique : « Depuis 1997, nous étudions leseffets, à long terme, de la riziculture sur les réserves d’élémentsnutritifs du sol. Ceci a confirmé que l’azote et le phosphore sontdéficitaires dans les plateaux acides de la zone forestière humide.En plus, nos derniers résultats indiquent que le potassiumpourrait aussi devenir déficitaire au cours de la troisième saisonde culture. Dans la culture traditionnelle itinérante sur brûlis,ceci ne poserait pas de problème, mais comme les paysans sontobligés d’exploiter le même lopin de terre pendant plusieurssaisons et d’y revenir après des périodes de jachère de plus enplus courtes, le potassium pourrait devenir un facteur limitantsérieux. »

Il est important pour les agriculteurs de subsistance, desavoir s’ils ont besoin d’appliquer des engrais à leurs cultures,et si oui, dans quelle proportion. La prochaine étape a donc étéd’évaluer la relation entre la disponibilité du phosphore dans lesol et le rendement du riz. L’expérience a été menée sur un solayant fait l’objet d’une fertilisation phosphatée (sous forme de

phosphate super triple disponible sur le marché) au cours de lasaison précédente. Pour chaque parcelle expérimentale, le phos-phore disponible a été déterminé en laboratoire. En raison descaprices des sols acides, les parcelles fertilisées au cours de lasaison précédente avaient des niveaux très variés de phosphoredisponible pour la croissance des plantes. Mais, ceci était positif

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Figure 3. Relation entre le rendement en grains et l’absorption totale de P par la plante (a) et entre l’absorption totale de P par laplante et le P extractible du sol (b) pour quatre variétés de riz de plateau

(a) (b)

et a permis de calibrer le rendement en grains (sous forme derendement en grains relatif, un pourcentage du rendementmaximal obtenu) comparativement au phosphore disponible.Les résultats ont établi un « seuil critique » de phosphoredisponible (pour les variétés testées) de 12,5 à 15 mg de phos-phore par kilogramme de sol. Lorsqu’un test de sol donne unniveau de phosphore disponible en dessous de ce seuil critique,le paysan doit appliquer de l’engrais phosphaté.

« La quantité de phosphore effectivement accumulée par lesplants de riz est un autre indicateur potentiellement plus précis durendement en grains, » explique Sahrawat. « Nous avons donc,conduit une série d’expériences pour mettre en relation la teneuren phosphore des plants et le rendement final en grains et pourmesurer le phosphore disponible dans le sol. » Pour le test desplants, les parties aériennes en entier (c’est-à-dire, toute la partiedu plant au-dessus du sol) ont été collectées au stade de tallagemaximal, c’est-à-dire au moment où les plantes sont au maximumde leur croissance végétative, juste avant la production desfleurs et des grains. Comme pour le sol, la teneur en phosphoredes plants a été testée en laboratoire. Là encore, les résultatsétaient positifs, démontrant une relation linéaire entre le phos-phore absorbé par la culture (mesuré au stade de tallage maximal)et le rendement en grains final et également entre le prélèvementde phosphore de la plante et le phosphore disponible dans le sol

(Figure 3). Ainsi, une relation a été établie entre le phosphoredisponible dans le sol et le rendement relatif, mais aussi (à traversla quantité absorbée par la plante) entre ce phosphore et lerendement en grains réel. Ceci veut dire que le test de sol peutservir d’indicateur direct du rendement potentiel de la culture etdu besoin en engrais phosphaté.

Vers un prix abordable pour le phosphateUn problème sérieux avec ce besoin en phosphore est le coût del’engrais phosphaté commercial (phosphate super triple, TSP).L’expérience qui a confirmé le phosphore comme élément nutritiflimitant, a utilisé 50 kg de phosphate par hectare et d’autresexpériences ont même donné une meilleure réponse avec destaux de fertilisation plus élevés (par exemple 90 kg P/ha).L’engrais se vend par sac de 50 kg de TSP, mais le TSP nereprésente que 20 % de phosphore, ainsi donc, 50 kg de phos-phore sont équivalents à 5 sacs de TSP ! A 10.500 FCFA le sacde TSP est un investissement tout simplement hors de portéedes agriculteurs de subsistance !

« Et pour compliquer le problème de coût, il faut ajouter quele TSP n’est réellement efficace dans le sol que pendant une oudeux saisons. Nos expériences de test du sol pour la disponibilitéen phosphore ont montré une réponse significative de rendementau TSP appliqué en première année, par la culture de la deuxième

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Absorption totale de P (kg/ha)

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P broyé extractible (mg/kg)

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1,4

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1,0

0,8

0,61,0 1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5

Y = 0,232 X + 0,649r = 0,810 Y = 0,236 X + 0,293

r = 0,826

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année, mais seulement comme une fraction de la “réponseimmédiate” », explique Sahrawat. Vers la quatrième année,l’effet résiduel du TSP appliqué est négligeable, sauf pour lesparcelles ayant reçu des doses très élevées (Figure 4). « Avecces faits à l’esprit, nous avons commencé à explorer des sourcesalternatives de phosphate potentiellement abordables pour lariziculture. »

Et c’est au tour de Diatta de prendre le relais : « Nous avionsconnaissance des travaux sur les cultures exigeantes en phos-phore dans les zones de forêt humide, de savane et du Sahel :arachide, maïs, mil et sorgho, comportant l’utilisation du phos-phate naturel local. Ces cultures ont eu une bonne réponse àl’application du phosphate naturel comme engrais. » Une bonnepartie de ce travail prometteur a été menée par le Centre interna-tional de développement des engrais (IFDC), dont le siège esten Alabama, Etats-Unis, avec une division africaine basée àLomé, Togo. Il existe des gisements de phosphate naturel dansles zones de savane sèche et du Sahel en Afrique de l’Ouest etl’IFDC a caractérisé beaucoup de ces gisements par rapport àleur réactivité et solubilité dans les sols acides. En 1997, l’ADRAOa initié des essais en vue de comparer les effets du TSP à ceux

du phosphate naturel sur le rendement du riz. Ce phosphatenaturel provenait de six différentes sources : du Burkina Faso,du Mali, du Niger, du Sénégal (deux sources) et du Togo. « Lerendement des parcelles recevant du TSP a significativementdépassé celui des parcelles recevant du phosphate naturel.Cependant, le phosphate naturel du Mali a eu de bons résultatset a montré un bon potentiel comme substitut au TSP, qui esttrop cher », explique Sahrawat. L’année suivante (1998), un essaia été initié à Man, Côte d’Ivoire, en vue de comparer les effetsrésiduels d’une application unique de phosphate naturel avecceux d’une application annuelle de TSP. Cette année-là, lephosphate naturel du Mali a eu une aussi bonne performanceque le TSP (Figure 5). Au cours de la seconde année (1999), tousles traitements de phosphate naturel ont donné des réponses enrendement de riz significativement plus élevé par rapport à lapremière année : une démonstration claire de l’effet résiduel.

Et Sitapha Diatta d’expliquer : « Le phosphate naturel estrelativement insoluble, nous ne sommes donc pas surpris que,généralement, la première année, les rendements des parcellesfertilisées au phosphate naturel n’aient pas la même perfor-mance que celles fertilisées au TSP qui, lui, est soluble. Mais,

Figure 4. Effets résiduels de l’engrais phosphate super triple après une application unique en 1993 sur le rendement dedeux cultivars de riz de plateau en sol acide, Man, Côte d’IvoireLa réponse de rendement en grains est le rendement additionnel obtenu sur le témoin n’ayant pas reçu d’engrais P.WAB 56-125 a démontré des effets dominants du temps qu’il a fait au cours de la saison, effets déjà constatés surd’autres cultivars

WAB 56-125

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Figure 5. Réponse du riz au phosphate naturel du Mali et du Burkina Faso (à gauche)et au super triple (à droite) dans un ulfisol acide

cette solubilité du TSP annihile ses potentialités d’effet résiduel,puisqu’il peut être progressivement immobilisé par les oxydesde fer et d’aluminium si fréquents dans les sols acides. »

« Les réactions chimiques ne sont pas des événements àsens unique, ce sont plutôt des réactions qui ont lieu jusqu’àobtenir un certain équilibre. » Ainsi, en l’absence de phosphoresoluble, les éléments acides sont libres pour entrer en réactionavec le phosphate naturel et dégager ainsi le phosphore,lentement mais de manière continue. Il y a donc du phosphoredisponible pour la nutrition de la plante au cours des saisonsqui suivent l’application du phosphate naturel. Le phosphatenaturel semble être de plus en plus une alternative viable au TSPpour la fertilisation du riz dans les plateaux humides.

Amélioration de la tolérance des variétésde riz à l’aciditéParallèlement aux essais de gestion de la fertilité, les sélectionneursessaient d’améliorer la tolérance à l’acidité des variétésdisponibles. Trois des quatre variétés utilisées pour les tests dusol et des plantes étaient des matériels de sélection de l’ADRAOplus tolérants à l’acidité que la variété locale traditionnelle, IDSA6. Ces variétés améliorées ont servi de base pour l’évaluation dela performance des descendances d’hybrides interspécifiquesde l’ADRAO (récemment dénommées NERICA, sigle du Nouveau

riz pour l’Afrique). « Le Projet PHI a étéétabli initialement en vue de développer denouveaux types de plants pour lesplateaux », explique le sélectionneur riz deplateau et responsable du programme rizpluvial, Monty Jones, « on ne devrait doncpas s’étonner de voir les NERICA avoir debonnes performances dans les sols acidesdéficitaires en phosphore de la zoneforestière humide ». Au site de sols acidesde Man, en Côte d’Ivoire, 15 NERICA onteu un rendement moyen de 1,16 t/ha sansengrais phosphaté, en comparaison avec0,89 t/ha pour la meilleure variété O. sativa.En fait, le meilleur NERICA a eu unrendement surprenant de 2,9 t/ha sans ap-plication de phosphore. En 1999, deuxNERICA ont eu un rendement supérieur à

Le travail de l’IFDC sur lequel nous nous sommes basés

Le International Fertilizer Development Corporation (IFDC) apour mandat d’entreprendre et de développer une recher-che détaillée dans le domaine de la fertilité des sols. Son siègese trouve en Alabama, Etats-Unis et son Bureau pour l’Afriqueest basé à Lomé (Togo).

L’IFDC possède une base de données comportant lescaractéristiques des sources de phosphate naturel à traversle monde, y compris en Afrique de l’Ouest et du Centre. Cequi est particulièrement important avec le phosphate naturelc’est de savoir s’il entre facilement en réaction avec les solsacides et s’il est soluble dans ces sols. Ces critères sont utiliséscomme mesures pour savoir si le phosphate naturel d’unesource donnée est approprié comme engrais en applicationdirecte. Ces données ont déjà été utilisées dans des tests del’IFDC sur l’utilisation du phosphate naturel comme engrais surdes cultures de zones plus sèches de l’Afrique de l’Ouest,comme l’arachide, le mil et le sorgho. Le phosphate natureldu Mali, qui semble prometteur dans les essais de l’ADRAOa une spécification IFDC « moyennement réactive » et, en tantque tel, il est potentiellement la source la plus utile de toutescelles testées. « Le travail de fond de l’IFDC nous a permis demieux cibler notre recherche et nos ressources, » expliqueSahrawat, « mais, nous travaillons sur une combinaison cultureet environnement [riz de plateau dans la zone forestièrehumide] qui n’a pas été explorée par l’IFDC. Le riz réagit trèsdifféremment aux sols et à la fertilisation phosphatée que lescultures des zones sèches. Comparativement aux culturesdes zones sèches testées par l’IFDC, le riz est tolérant aux solsacides et moins exigeant en engrais phosphaté, mais ilrépond encore bien à l’application de phosphate, particuliè-rement, en sols acides ».

Ren

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de

riz (

kg/h

a)

Taux d'apport de P (kg/ha) Taux d'apport de P (kg/ha)

Y = -0,0336x2 + 8,20x + 1113, r2 = 0,99

Phosphate super triple

Phosphate naturel du Mali

Y = -0,003x2 + 1,99x + 1099, r2 = 0,92

Phosphate naturel du Burkina FasoY = -0,001x2 + 0,98x + 1126, r2 = 0,99

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3 t/ha dans un sol non fertilisé, à Man. L’un de ceux-ci estprogrammé pour être le premier NERICA officiellementhomologué dans la région : NERICA 1 [=WAB 450-I-B-P-38-HB]en Côte d’Ivoire en 2000.

« Ce que nous voulons vraiment, c’est encourager les paysanssur la voie du développement », explique Monty Jones. « Toutd’abord, nous avons besoin d’une variété tolérante à l’aciditéet à la carence en phosphore qui augmente les rendements despaysans et donc leurs revenus. Mais, après cela nous voulonsles encourager vers l’étape suivante : l’application d’engrais.Ainsi, nous voulons des variétés qui donnent bien sans intrants,mais qui répondraient également bien aux intrants lorsque lasituation financière des paysans peut le leur permettre. » Enconséquence, l’ADRAO est aussi en train de tester la réponseà l’application de phosphore des NERICA tolérants à l’acidité.En 1999, toujours à Man, quatre NERICA ont été testés pour leurréponse à l’application de phosphore aussi bien sous forme deTSP que de phosphate naturel du Mali. Et voici la bonnenouvelle : tous les quatre NERICA ont une réponse positive àl’application du phosphate naturel et l’un d’entre eux a mêmedonné une réponse linéaire à une application jusqu’à 450 kgP/ha (Figure 6). En plus, les rendements de ces NERICA étaientsupérieurs à ceux du témoin traditionnel à tous les niveaux de 0à 450 kg P/ha.

Questions en suspensIl est clair que nous sommes en train de développer une approcheà trois dimensions par rapport au problème d’infertilité inhérentà l’acidité du sol en riziculture de plateau dans la zone forestièrehumide. Nous développons des variétés tolérantes aussi bienà l’acidité du sol qu’à la carence en phosphore, mais qui seraientaussi en mesure de répondre à l’addition de phosphore une foisque les paysans pourraient se le permettre. Puis, nous travaillonsvers une stratégie d’engrais phosphaté à long terme associantle phosphate naturel local, probablement avec l’utilisation duTSP au cours de la première année de culture du riz. Après cela,nous serions en position de raffiner les recommandations surl’engrais azoté en vue d’améliorer encore le rapport bénéfice –coût de la riziculture de plateau.

« Nous sommes bien avancés », explique avec enthousiasmeSahrawat, « mais il nous reste encore du chemin à faire. Jusquelà, tout ce travail a été un exercice académique pour explorer les

possibilités, mais il nous reste encore quelques années pourpouvoir faire des recommandations aux paysans ». Lesrésultats des essais en cours, qui pourraient être disponiblesdès la fin 2000, devraient déterminer une fois pour toute laviabilité agronomique du phosphate naturel comme engrais deriziculture de plateau, puis nous devons explorer plussérieusement les aspects socioéconomiques. Le phosphatenaturel est disponible en grandes quantités dans le Nord duSahel et les zones de savane sèche de la région, mais il en fautpour la zone forestière humide. A ce jour, le phosphate natureldu Mali n’a pas été exploité de manière commerciale commeengrais, il y a donc des questions de logistique en suspens. Lephosphate naturel peut-il être conditionné, à partir du gisement,en un produit facilement transportable et immédiatement utilisableaux champs ?

Le seul phosphate naturel disponible dans le commerce enCôte d’Ivoire vient du Sénégal et il est distribué par une sociétébasée à Abidjan, heureusement un centre approprié pour ladistribution en zone forestière humide. Les autres phosphatesnaturels utilisés dans les expériences de l’ADRAO ont ététransportés à partir de leurs sources. « Dans nos expériences »,explique Diatta, « nous avons utilisé du phosphate naturel enpoudre. Mais, ceci a plusieurs désavantages. Il occupe beaucoupde place et est donc difficile à transporter. Et, peut-être le pointle plus important : son application exige beaucoup de travail.Avec l’application manuelle, le paysan se retrouve tout couvertde poussière, il est donc peut-être mieux de mélanger d’abord lapoudre avec de la terre humide. La fertilisation d’un hectare peutprendre toute une journée, et encore nous ne parlons pas d’unévénement annuel ! Nous pensons qu’il est possible de formulerle phosphate naturel en granules ». Ainsi, son transport et sonapplication seraient plus faciles. Une fois la formulationappropriée obtenue, c’est le coût du transport qui déterminerala viabilité de l’utilisation du produit telle que proposée. Si le coûtde transport est trop élevé, les paysans de la zone forestièrehumide ne pourront pas se permettre le phosphate naturel et nel’utiliseront donc pas. Nous pensons que l’engrais de phos-phate naturel fabriqué et distribué dans la région coûtera moinscher que les engrais importés comme le TSP. Celui-ci coûte trèscher et il faut chercher un mécanisme pour mettre le produit duphosphate naturel à la disposition des petits agriculteurs à unprix abordable.

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Figure 6. Réponse de deux NERICA et d’un témoin au phosphatenaturel du Mali en sol acide de forêt humide

Perspectives d’avenir« Nos études sont loin d’être terminées, il nous reste à examinerl’absorption par la plante du phosphore de l’engrais de phos-phate naturel de la même manière que nous avons calibré lerendement par rapport à l’absorption de TSP par la plante. Uneautre voie serait l’analyse par isotope P-32 pour déterminer le

taux d’immobilisation de la fixation du phosphore du sol parl’action de l’aluminium et des oxydes de fer », note Diatta.L’ADRAO n’a pas les infrastructures pour un tel travail, maisDiatta a des contacts en France et il espère collaborer avec euxà la réalisation de ce travail.

Les premiers essais aux champs avec le phosphatenaturel auront lieu sur trois sites en Côte d’Ivoire (forêthumide et savane), en 2000. Ils viendront en appoint auprogramme d’amélioration variétale participative en cours(« Nouveau riz pour l’Afrique… avec le coup de pouce de nosamis » dans ce rapport) et impliqueront 25 paysans dans chaquesite.

Une voie d’avenir potentielle serait d’adjoindre au« paquet » notre travail agronomique sur les jachèreslégumineuses. L’utilisation de légumineuses à la place dejachères traditionnelles a le double avantage de réduire lespopulations d’adventices et de ne pas épuiser les réservesd’azote du sol. En fait, lorsque des légumineuses sont utiliséescomme culture de couverture et que toute la plante est retournéeau sol à travers le labour, les légumineuses restituenteffectivement l’azote du sol et réduisent le besoin d’engraisazoté (Rapport annuel de l’ADRAO 1998, pages 36-37). « Rienque l’azote, contenu dans les feuilles, peut améliorer le statut dusol en azote », explique Diatta. Il examine donc la possibilité decommencer au cours de la saison 2001, des essais de rotationavec le niébé dont les graines pourront être récoltées et servirde nourriture.

Ren

dem

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de

riz (

kg/h

a)

Taux d'apport de phosphate naturel du Mali (kg/ha)

O. glaberrima ∞ sativa hybrideY4 = -1,95x + 1456, r2 = 0,96

O. glaberrima ∞ sativa hybrideY3 = -0,007x2 + 4,93x 887, r2 = 0,97

Oryza sativaY1 = -0,005x2 + 3,38x _ 653, r2 = 0,86

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

ContexteLe barrage sur la rivière Gorgol, construit en 1984 avec lefinancement de divers donateurs (dont la Banque mondiale), apermis de créer un grand lac artificiel avec une capacité normalede rétention d’eau d’environ 500 millions de mètres cubes. Cecipermet une irrigation par gravitation des terres en aval et sur lapente douce (1-2 %) ainsi qu’un drainage par gravitation vers larivière. Vers 1989, l’infrastructure était en place pour assurerl’irrigation de quelques 1950 ha de terres pour la riziculture.Initialement, les rendements étaient raisonnables (4,6-5,2 tonnespar hectare), mais ils ont rapidement baissé à 2,7-4,6 t/ha en 1992-1996. Aux alentours de 1993, quelque 237 ha avaient déjà étéabandonnés par les paysans.

En 1996, une mission conjointe ADRAO/ORSTOM (Institutfrançais de recherche scientifique pour le développement encoopération, maintenant devenu Institut de recherche pour ledéveloppement, IRD) étudiant les problèmes de salinité etd’alcalinité dans la vallée du fleuve Sénégal, est arrivée sur le siteet a trouvé que le service local de vulgarisation (Société nationalepour le développement rural, SONADER) était dans une recher-

che effrénée de partenaires pour l’aider à résoudre les problèmesdes paysans. « L’eau d’irrigation de Foum Gleita avait unealcalinité résiduelle positive de calcite, signe qu’une dégradationdu sol pouvait résulter de la concentration de l’eau dans la zoneracinaire », explique Marco Wopereis, l’agronome de l’ADRAOfaisant partie de la mission de 1996. « Nous avions pensé que lesite serait un bon laboratoire de terrain pour étudier les proces-sus de dégradation des sols en général, et d’alcalinité, enparticulier. » L’hypothèse était que la concentration d’eaualcaline pouvait conduire à une dégradation plus rapide des solsde Foum Gleita comparativement aux autres sites le long de lavallée du fleuve Sénégal et que le site pourrait servir de systèmed’alerte précoce pour ce qui pourrait advenir ailleurs, à plus longterme.

C’est dans ce contexte que le Department for InternationalDevelopment (DFID, Royaume-Uni) est en train de financer unprojet de trois ans en vue de déterminer l’étendue du problèmede dégradation et ses processus majeurs, de fournir au servicede vulgarisation une formation sur un système de suivi de laqualité de l’eau et du sol et de développer des options alterna-

Une approche holistique du problèmede production en riziculture irriguéeenglobe bien plus que la seuledégradation des sols

A PREMIÈRE vue, Foum Gleita dans le Sud de la Mauritanie est un endroit idéal pour la production de riz irrigué.Mais, moins de dix ans après la construction d’un barrage pour retenir la quantité d’eau nécessaire, les paysans

se plaignent de la salinité et commencent à abandonner les parcelles. Un chercheur de l’ADRAO a visité le site en 1996et trouvé que ce serait un laboratoire de terrain idéal pour des études sur la dégradation des sols, mais il devait d’abordavoir la confiance des paysans en examinant le problème sous l’angle de leur perception.

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

tives peu coûteuses de gestion de l’eau et du sol taillées sur lecontexte de production (voir encadré).

Ce que disent les paysans et ce quepensent les chercheursLors d’un atelier en juin 1998, les paysans se plaignaient de ladégradation des sols dans les zones au Nord de la rivière Gorgol(la plupart des champs abandonnés se situaient au Nord de larivière) et disaient que la salinité du sol était la contrainteprincipale à la production. Ils aimeraient que les chercheursapportent une solution immédiate à ce problème. Mais, en mêmetemps, ils étaient fortement sceptiques sur le travail deschercheurs en général : une recherche antérieure sur ladégradation du sol du site ne les a pas associés, pas plus qu’ellen’a donné des résultats concrets qu’eux ou les agents devulgarisation pouvaient comprendre.

Les chercheurs et vulgarisateurs de l’ADRAO et de laMauritanie, eux, ont adopté une approche plus holistique.Même si des poches de sel avaient été observées à la surface dusol, il n’était pas du tout clair que la salinité était effectivementla principale contrainte à la production du riz, mais il pourraitfacilement le devenir dans l’avenir. Dans tous les cas, ladégradation du sol par alcalinisation est un processus à longterme et, pour parvenir à des résultats pratiques, les chercheursavaient besoin de plus de temps que ce que les paysans

semblaient prêts à leur accorder. Ainsi, l’ADRAO avait décidéd’étudier aussi les pratiques culturales en vue de faire desrecommandations pour améliorer la production à court terme.

Des travaux effectués ailleurs ont montré que le processusd’alcalinisation est pratiquement irréversible et pouvaitsérieusement affecter les rendements. L’alcalinité est le résultatde l’accumulation des carbonates de sel en solution,particulièrement en rapport avec des concentrations relativementfaibles de calcium et de magnésium (voir encadré).

Les chercheurs suivent les indicesdisponiblesLa recherche s’est donc élargie, examinant deux thèmes à la fois :la dégradation du sol et les pratiques culturales.

Une première étape était de faire une carte de la salinité àtravers l’aménagement au moyen d’un outil (connu sous le nomde EM38) ne nécessitant pas d’échantillonnage du sol nid’études extensives en laboratoire. Cette cartographie a étémenée en collaboration avec le Centre national de rechercheagronomique et de développement agricole (CNRADA) etSONADER. L’étude a révélé que la salinité du sol était en faittrès faible à Foum Gleita et que les champs abandonnésn’étaient pas nécessairement ceux ayant la plus forte salinité. Ily avait une relation étonnamment faible entre les tests desalinité EM38 et ceux en laboratoire pour les mêmes sols. Laraison en a été découverte par nos partenaires de l’IRD : desminéraux précipités comme la calcite, n’affectaient pas les donnéesde EM38 parce qu’ils n’étaient pas en solution dans le sol, alorsque le processus en laboratoire re-dissolvait la plupart de cesminéraux et fournissait ainsi des données de salinité plusélevées. Les tests de laboratoire ont révélé de l’alcalinité dansle sol de Foum Gleita, mais pas au même degré qu’à l’aménagementde l’Office du Niger au Mali, où l’on réalise encore une bonneproduction de riz. Nous commencions donc à douter un peu del’assertion des paysans selon laquelle la salinité était leurproblème de production majeur.

Puis, le personnel du Programme riz irrigué dans le Sahelde l’ADRAO a appliqué son ensemble standard d’outils depratiques culturales à la situation de Foum Gleita. Ils y ontsuivi les pratiques culturales : en conduisant, aussi bien surles bons sols que sur les sols à problème, des essais d’omissiond’éléments nutritifs dans lesquels on n’appliquait délibérémentni azote, ni phosphate ou potassium aux parcelles expérimentales

Le projet DFID sur la dégradation des sols

Organisations internationales� Association pour le développement de la riziculture en

Afrique de l’Ouest (ADRAO)� International Water Management Institute (IWMI)

Instituts nationaux de recherche� Centre national de recherche agronomique et de déve-

loppement agricole (CNRADA, Mauritanie)� Institut de l’environnement et des recherches agricoles

(INERA, Burkina Faso)

Services de vulgarisation� Société nationale pour le développement rural (SONADER,

Mauritanie)� Autorité de mise en valeur de la vallée de Sourou (AMVS,

Burkina Faso)

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

Dans les essaisd’omissiond’éléments nutritifs,un traitement sansphosphate (aumilieu) se distingueclairement desautres

Figure 7. Essais d’omission d’éléments nutritifs, saison sèche 1999.La non-application de phosphate aux sols à problèmes rend lesautres pratiques de gestion inutiles. Les paysans réalisent, engénéral, plus de 2 t/ha avec leurs pratiques actuelles

individuelles dans le but de déterminer leur importance rela-tive ; en conduisant des essais où des petites parcelles sansengrais (appelées parcelles T0 — voir Rapport annuel del’ADRAO 1998, pages 18-19) sont laissées à l’intérieur deschamps en vue de déterminer l’efficacité du régime d’engraisdes paysans. En plus, des essais variétaux ont été menés pourvoir s’il y avait des variétés qui auraient une meilleure perfor-mance que celles des paysans dans les mêmes conditions degestion. A plusieurs reprises, au cours de la saison, lesvulgarisateurs de la SONADER ont réuni des groupes depaysans pour évaluer les essais.

Comme on s’y attendait, la potentialité de production de rizà Foum Gleita est beaucoup plus élevée qu’on l’aurait supposéeà la vue de la performance des paysans et c’est toute une sériede pratiques de gestion qui contribuent à la faiblesse desrendements sur ce site. Les paysans utilisent des semences demauvaise qualité et ne prennent pas suffisamment soin du lit desemis. La préparation du sol avant le repiquage était ou minimaleou inexistante. Il n’y avait pas d’application d’engrais phosphatéet l’engrais azoté était mal géré. Quant aux semis et repiquage,ils se faisaient en général après les dates optimales. Le repiquage,en lui-même, n’était pas bien mené aussi bien en termes deprofondeur que d’espace entre les plants. Les champs n’étaientpas drainés lors de la maturation des grains et la récolte étaittardive et prenait trop de temps (jusqu’à un mois), résultant enune perte de grains et de qualité. Mais, en comparant les testsde sol et de laboratoire avec la performance du riz dans leschamps, il y avait une relation claire entre le niveau d’alcalinitédu sol et le rendement en grains du riz : plus l’alcalinité était forte,

Qu’est-ce que l’alcalinisation ?

Bien que tous les deux phénomènes soient associés à ce quenous appelons les sels, les processus de « salinisation » et« d’alcalinisation » sont qualitativement différents : la salinisationsurvient en présence de chlorure de sodium et de sulfate decalcium avec un minimum d’ions de carbonate, alors quel’alcalinisation est un résultat de fortes concentrations d’ionsde carbonate en relation avec du calcium et du magnésium.

Tous les grands fleuves du Sahel ont une alcalinité rési-duelle positive de calcite. Les sols relativement riches encalcium peuvent servir de tampon à l’alcalinité de l’eaud’irrigation. Mais, si le lessivage du sol (c’est-à-dire le curagedes sels par l’eau d’irrigation) est insuffisant et que des mesurespréventives ne sont pas prises, cette capacité-tampon peuts’éroder au fil du temps. Et, par la suite, la solution du sol seraessentiellement constituée d’ions de carbonate et de sodium,entraînant une augmentation du « pourcentage de sodiuméchangeable » (sodication) et une élévation du pH(alcalinisation). La sodication détruit la structure du sol etentraîne la formation d’une masse imperméable comparableà du béton. Le riz peut s’accommoder de telles propriétésdéfavorables du sol jusqu’à un certain seuil, mais d’autrescultures non-inondées ne le peuvent pas. Leur complexitérend difficile l’identification des phénomènes d’alcalinisationet de sodication. En plus, les processus sont plutôt irréversibles,en termes pratiques, du fait des coûts associés à l’ajoutd’acide et de gypse et l’utilisation des machines lourdesnécessaires au labour pour les mélanger au sol. Pour cela, il estessentiel de surveiller l’alcalinisation (et la sodication) de sorteà pouvoir intervenir avant que la sodication ne détruise lastructure du sol. L’avantage du site de Foum Gleita c’est queles premiers relevés de l’alcalinité sont trois fois supérieurs à lamoyenne dans la vallée du Fleuve Sénégal, doncl’alcalinisation y interviendrait beaucoup plus tôt que dans lagrande vallée. Nous pourrions donc utiliser Foum Gleita commeun laboratoire de terrain pour ce qui pourrait intervenir à uneplus grande échelle à l’avenir.

Pour compliquer davantage la situation, l’augmentationde l’alcalinité réduit la solubilité du phosphate et ceci, aussi,est une perte pour le sol. C’est la cause principale de lamauvaise performance du riz à Foum Gleita où, en général,de l’engrais phosphaté n’est pas appliqué à la culture.

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

Le repiquage des plantules de riz est souvent fait par des enfantspayés sur la base de la surface repiquée (environ 15 $ EU parhectare) ce qui entraîne souvent un travail négligé : beaucoupd’espace entre les plants ou des plants qui ne sont pas suffisam-ment introduits dans le sol. A noter aussi qu’il n’y avait pas unepréparation préalable du sol

Figure 8. Diagramme de toposéquence montrant la performance des paysans (% d’abandons, rendements Tp et T0) en fonction de laposition topographique et de la profondeur du sol

plus le rendement était faible. Mais, l’expérience de l’Office duNiger suggère que les niveaux d’alcalinité à Foum Gleita nepouvaient pas être directement responsables de cette perte derendement, que se passe-t-il donc ?

La réponse se trouve dans les résultats des essais d’omissiond’éléments nutritifs où, même avec une gestion optimale desautres engrais, les parcelles expérimentales sans phosphatedans les sols à problème ont eu des rendements proches de ceuxdes paysans (Figure 7). On savait déjà, par d’autres expériences,que le phosphate et le zinc pouvaient être déficients dans les solsalcalins, c’est-à-dire insuffisants pour la croissance de la plante.En plus, au cours d’une réunion entre les chercheurs, lesvulgarisateurs et les responsables de coopératives paysannes,à l’occasion de « journées portes ouvertes » il a été demandé auxpaysans de localiser les sols à problème sur une carte. Lorsquecette localisation a été comparée avec une carte des sols réaliséeantérieurement pour la SONADER, il y avait un lien clair entre lessols où les paysans percevaient des problèmes et les sols peuprofonds (moins de 80 cm de profondeur) déterminés par larecherche. Une représentation graphique de ces zones en termesde topographie (position sur la pente de la vallée et profondeurdu sol) a montré une relation claire avec le rendement dans lesparcelles sans engrais (T

0) et celui dans les champs paysans

(Figure 8).L’analyse du sol détaillée subséquente a révélé que l’alcalinité

augmente dans le sol au fur et à mesure qu’on approche de laroche de fond. C’est cette roche de fond schiste (roche-mère) quiest la source du carbone qui est dégagé avec l’action de l’eau

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

Comparaison de la pratique paysanne (premier plan) avec desessais de démonstration de la gestion améliorée : les paysansétaient clairement en dessous des rendements potentiels

dans le sol adjacent. Dans les sols peu profonds, l’alcalinité estnettement plus proche des racines des plantes et il en résulte desproblèmes de carence en phosphate qui diminuent les rendementsdu riz.

Malgré tout cela, cependant, très peu de sols à Foum Gleitamériteraient le qualificatif de « sols dégradés » selon les échellesinternationalement reconnues. Lors d’un atelier de fin de saisondans le but de partager les résultats de la recherche avec lespaysans, les chercheurs de l’ADRAO ont mis l’accent surl’importance de l’amélioration des pratiques paysannes commela voie pour une augmentation de la production rizicole (voirencadré).

L’évolution des perceptions et leursfondements scientifiques et socio-économiquesAu cours de la saison sèche 1999, les agents de la SONADERont encore fait une évaluation des pratiques paysannes et onten plus demandé aux paysans de classer les contraintes à laproduction par ordre d’importance. En général, les paysans neperçoivent plus la salinité comme un problème, bien que le jeude la moyenne des différents types de sol masque les points devue de ceux travaillant sur des sols à problème, qui, eux,perçoivent la salinité comme un problème. Après les dégâts desoiseaux, la disponibilité des engrais est la contrainte majeure àla production. Ceci est bien connu à l’ADRAO, car l’engraisphosphaté est rarement disponible pour les paysans enMauritanie, peut-être parce que, ne faisant pas partie des bonnesvieilles recommandations d’engrais de « couverture », lespaysans ne pouvaient jamais obtenir de crédit à la banque pouren acheter.

Les paysans proclament qu’ils sont conscients que leurspratiques de production ne sont pas optimales, mais en attribuentles causes à des facteurs externes comme la non-disponibilité decrédit (pour l’achat d’intrants : semences, engrais), d’engraisphosphaté et de main-d’œuvre et justifient ainsi leur incapacitéà entreprendre les diverses activités à temps (semis, repiquage,fertilisation).

Les chercheurs mettent une grande partie du problème surle compte des pratiques de gestion sous-optimales etreconnaissent l’importance des facteurs externes tels que ladisponibilité et le prix des intrants. Mais, ils mettent aussi lesfaibles rendements sur le compte des paysans eux-mêmes et la

Recommandations pour l’amélioration de laproduction de riz à Foum Gleita

D’un certain point de vue, l’ADRAO a maintenant fait sontravail pour les services de vulgarisation et les paysans deFoum Gleita. Tout ce qui leur reste à faire pour améliorer leursystème de production, c’est de mettre en œuvre les recom-mandations pratiques suivantes, mais ils rencontrent encorede nombreuses contraintes dont certaines ne sont pas sousleur contrôle.� Les plantules ne doivent pas être laissées trop longtemps

en pépinière, mais plutôt repiquées pendant qu’ellessont jeunes et vigoureuses.

� Les champs doivent être labourés avant le repiquage.� Le repiquage exige une meilleure gestion, particulière-

ment en termes d’espacement des plants et de mise ensol.

� Les engrais nécessitent une gestion plus prudente, ondoit appliquer du phosphate ; la période et le dosagede l’azote doivent être mieux contrôlés, une améliora-tion minimale est possible dans la production des sols àproblèmes sans addition de phosphate (voir le chapitresur les problèmes de disponibilité en phosphate) ; unefois ce problème résolu, une gestion appropriée del’azote peut encore augmenter les rendements, commecela aura déjà été le cas sur les ‘bons’ sols.

� Les champs doivent être drainés avant la récolte etcelle-ci doit avoir lieu aussitôt après la maturité et dansun délai court.

� L’adoption de nouvelles variétés pourrait encore aug-menter les rendements de 10–25 %.

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

La SONADER n’a plus de ressources financières pour assurer ledésherbage mécanique automatique. L’utilisation d’herbicidesou la vidange (séchage) des canaux ne sont pas possibles carl’eau sert aussi aux besoins domestiques. Les quelques paysanssachant nager sont payés pour un désherbage manuel descanaux. Le tipha est coupé juste en dessous du niveau de l’eau,la repousse vigoureuse indique que la mesure n’est bonne quepour une période courte (quelques semaines/mois)

mauvaise organisation de leurs coopératives. Les chercheursreconnaissent, néanmoins, que le problème de l’alcalinisationpourrait s’aggraver et là, une recherche stratégique seraitnécessaire pour suivre la dégradation des sols. Des équipementsont été placés dans différents champs pour suivre le mouvementet les propriétés de l’eau dans le cadre de la recherche à longterme.

Moctar Ould Isselmou, précédemment, chef de service de lavulgarisation à Foum Gleita et actuellement chef du servicevulgarisation et recherche en milieu paysan de la SONADERperçoit le problème comme essentiellement un problème finan-cier. « Initialement, nous avions un programme ‘travail contrenourriture’ du Programme alimentaire mondial dans lequel lespaysans des différentes coopératives assuraient l’entretien descanaux d’irrigation et obtenaient de la nourriture pour cela etaussi une réduction de leur contribution à la SONADER pourl’entretien du périmètre. » Les canaux primaires et secondairessont partagés entre les coopératives, mais sont gérés par laSONADER, un service que doivent payer les coopératives pourque la SONADER libère l’eau des canaux secondaires vers leschamps. Avec l’interruption subite du programme ‘travail contrenourriture’ (en 1992), les paysans ne sont plus motivés pourassurer leur part d’entretien des canaux.

Et Moctar poursuit : « Lorsque nous avions des financementsextérieurs, la SONADER achetait les semences et les engraispour tout le périmètre et les paysans nous remboursaient surleurs bénéfices. Maintenant, ils doivent payer directement cesintrants dans le commerce et payer aussi la contribution de laSONADER pour l’entretien du périmètre ». Les coopérativesont de gros problèmes pour coordonner les paiements : beaucoupde paysans payent leurs contributions en retard et la saisoncommence donc tard avec des pertes subséquentes derendement. Certains paysans ont aussi du retard dans leremboursement de leur crédit à la banque et ne peuvent donc pasprétendre à un crédit supplémentaire pour acheter des intrants.Les effets combinés du manque de crédit et de la non-disponibilitédes engrais concourent à retarder encore plus le début de lasaison culturale. « La SONADER a donc mis en place uneunion des coopératives paysannes pour gérer l’ensemble dupérimètre, y compris les finances », explique Moctar. « Laredevance versée à la SONADER pour l’entretien du périmètreest gardée dans un compte bancaire auquel le directeurrégional de la SONADER et le président de l’union descoopératives ont un accès égal. » Reste à voir si l’union seraefficace dans son aide à la gestion de ces fonds.

Et l’avenir ?Grâce à la prudente inclusion de la recherche sur les pratiquesde production dans le projet, l’ADRAO et ses partenaires ont pufaire des recommandations à court terme aux riziculteurs de FoumGleita et ont ainsi acquis la réputation d’être les premierschercheurs à visiter le site et à revenir avec des informationsutiles, souvenez-vous combien les paysans étaient sceptiquesen 1998. Ceci nous donne maintenant l’opportunité d’utiliser lesite pour une recherche stratégique à long terme sur les proces-sus de dégradation du sol liés à l’alcalinisation, opportunité quenous n’aurions pas eue autrement. Des équipements de suivi dusel et de l’eau sont maintenant en place dans différents champs(aussi bien dans les bons sols que dans les sols à problème) etla qualité de l’eau est suivie dans tout le périmètre par laSONADER qui y a installé un petit laboratoire acheté sur lesfonds du projet. « Nous avons encore besoin d’une année pourrassembler des données sur la qualité de l’eau souterraine et lesmouvements de l’eau et du sel », explique Piet van Asten, lechercheur en sciences des sols associé, de nationalité hollandaisequi gère, pour l’ADRAO la plupart des aspects liés à la fin duprojet DFID. « Puis, nous ferons de la modélisation en vue dedéterminer l’importance vraisemblable qu’aurait le processusd’alcalinisation à Foum Gleita, à long terme. » Ainsi, avec la

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

Il est fréquent de trouver des pochesimproductives à travers les champs paysansdans la vallée du Sourou. Elles peuvent êtreassociées à des dépôts de calcaire et/ou àdes problèmes de drainage. La forteproductivité à proximité des diguettes estl’indication d’un éventuel problèmed’éléments nutritifs : les plantes proches desdiguettes souffrent moins de la compétitionpour les éléments nutritifs

La vallée du Sourou, l’autre moitié du Projet DFID

Foum Gleita ne constitue que la moitié du projet ADRAO — DFID sur la dégradation des sols. L’autre moitié est basée dans la valléedu Sourou, au Burkina Faso. Soma Etienne Barro, chercheur en sciences du sol, basé à Farako-Bâ, une station de l’Institut del’environnement et des recherches agricoles (INERA), est le point focal du projet au Burkina. « Le premier programme rizicole a débutédans la vallée du Sourou en 1985 », explique Barro, « avec l’exploitation d’une surface de 50 ha ». L’INERA s’est engagé en 1995-96,lorsque le service local de vulgarisation (Autorité de mise en valeur de la vallée de Sourou, AMVS) l’a contacté ainsi que l’ADRAO,parce que les paysans se plaignaient de problèmes de salinité et abandonnaient les parcelles, un air déjà entendu ? A cette époque,quelque 3000 ha étaient sous irrigation et la majorité des parcelles abandonnées se trouvaient dans les anciens périmètres. Dans lavallée du Sourou, cependant, la mauvaise performance du riz était associée au fait qu’il y avait des poches de mauvaiseperformance dans les parcelles et des nodules de calcaire (calcite) dans le sol. Barro poursuit : « Bien avant le Projet DFID, nous étionsen contact avec Marco Wopereis de l’ADRAO ». Ensemble, il a été décidé de suivre les pratiques paysannes et l’INERA a fait lespremiers pas ; la vallée du Sourou est loin de la station du Sahel de l’ADRAO, même en empruntant un vol pour arriver au Burkina.« Nous avons identifié une grande diversité dans les pratiques paysannes, très peu de paysans observent les recommandationslocales et tous sont en dessous du seuil optimal. Nous pensions que cela suffisait à expliquer en partie la perte de rendement observédans les parcelles, mais les paysans n’étaient pas d’accord avec nous : aussi bien sur la classification de leurs pratiques comme ‘sousoptimales’ que sur le fait que nous pensions qu’ils contribuaient à la perte de rendement », dit Barro.

Au début du projet, les chercheurs ont examiné les poches de faible productivité dans les parcelles. Ils ont trouvé que certainesavaient de fortes concentrations de calcaire et d’autres des problèmes de drainage. « Aucours d’une visite, les paysans nous ont demandé de trouver une solution », poursuit Barro,mais, « nous avions voulu connaître leur expérience à eux ». Ils ont indiqué qu’ils avaient unrépit partiel en appliquant de la matière organique dans les parcelles, mais cela ne duraitqu’une saison ; ils avaient également un répit de courte durée en enlevant les nodules decalcaire. Les objectifs du projet à Sourou sont effectivement les mêmes qu’à Foum Gleita.« Mais, sur la base de ce que rapportaient les paysans, nous avions décidé de conduire unesérie d’essais de matière organique », indique Barro. Nous avons testé les effets du fumier, ducompost et de la paille aussi bien sur le rendement du riz que sur la chimie du sol. Et le fumier,et le compost ont amélioré les rendements, mais la paille n’a virtuellement eu aucun effet. « Ily a deux explications possibles pour l’effet du fumier et du compost. Premièrement, ils peuventaltérer la chimie du sol, permettant ainsi le rassemblement des carbonates, de sorte à ce qu’iln’y ait plus de problème d’alcalinité. Ou, secundo, ils fournissent tout simplement des élémentsnutritifs pour les plantes. » Une analyse des échantillons de plantes et du sol est en cours, mais: « Nous pensons qu’il y a peut-être un problème de carence en éléments nutritifs, probablementle zinc ou le phosphate. » Piet van Asten penche pour la première option : « Il est peu probableque le phosphate constitue un problème, car tous les riziculteurs burkinabé appliquent desquantités adéquates d’engrais phosphaté à leurs cultures, et je pense que c’est le zinc quiconstitue ici le facteur limitant. »

L’autre travail préliminaire a consisté à chercher et interpréter les vieilles cartes des sols dela vallée pour d’éventuels indices, échantillonner l’eau d’irrigation des canaux et des puitspour analyses, échantillonner les sols des poches productives et improductives dans lesparcelles et mener des tests de salinité rapides EM38. Jusqu’à présent le problème de salinitén’apparaît pas clairement. Mais, l’eau et le sol sont légèrement alcalins, ce qui suggère unproblème similaire à celui de Foum Gleita et la possibilité d’une dégradation des sols à longterme. « Si c’est un problème de carence en éléments nutritifs », dit Barro, « est-ce qu’il n’y ena pas suffisamment dans le sol ou bien est-ce que ces éléments nutritifs sont bloqués parl’alcalinité, par exemple » ?

Des échantillons de profils du sol (pour évaluer les changements dans le sol avec laprofondeur) ont montré des concentrations accrues de nodules de calcaire au-delà de 30cm. Ces nodules sont durs au centre et tendres sur le pourtour — mais il n’est pas encore clairs’ils se dissolvent dans le sol pour dégager des carbonates et augmenter l’alcalinité ou si cesont des dépôts de précipitations de calcite à partir du sol.

Il y a bien d’autres problèmes avec les sols de la vallée du Sourou : les nématodes, parexemple, mais ils ne semblent pas avoir une relation avec les poches improductives. Lespaysans se plaignent aussi de l’abondance des vers de terre qui accumulent le sol autour desplants de riz et réduisent le tallage. Une enquête pathologique a montré beaucoup de maladies de plantes, mais, une fois encore,rien qui soit spécifiquement associé aux poches.

Des essais d’omission d’éléments nutritifs vont commencer en 2000, pendant au moins deux saisons, pour examiner particulière-ment le rôle des engrais de phosphate et de zinc, mais aussi le traitement au nématicide. Le suivi des pratiques paysannes va sepoursuivre et la situation des vers de terres sera suivie et évaluée. « Peut-être que l’année prochaine, nous commencerons le test desbilans hydriques et de sel, ainsi que l’installation de piézomètres pour suivre les changements dans la profondeur de l’eausouterraine », a conclu Barro.

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Moctar Ould Isselmou (deuxième à partir de la gauche) etSoma Etienne Barro (troisième à partir de la gauche)contemplent des essais de criblage à la station Sahel del’ADRAO, en compagnie de Marco Wopereis (à gauche) etPiet van Asten (à droite).

bonne volonté continue des paysans et de la SONADER, il y aencore possibilité d’utiliser Foum Gleita comme un laboratoirede terrain pour ce qui pourrait advenir ailleurs.

Le plan à l’origine était que le périmètre devait couvrir 3600ha. La connaissance générée (les sols peu profonds sont les plusaffectés par la dégradation) à ce jour dans le cadre du projetDFID, servira de ligne directrice pour positionner une extensionen infrastructures d’irrigation si l’expansion devait se poursuivre.

« En l’an 2000, la SONADER va aider l’union des paysans deFoum Gleita à travailler ensemble avec les unions de Kaédi etBoghé à l’achat d’intrants (semences certifiées, phosphate eturée) en gros », déclare Moctar confiant. « Ceci aidera lespaysans à avoir leurs intrants à bon marché et bien avant lacampagne de la saison des pluies. »

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On pense que les bas-fonds aménagés et les périmètres irriguésaggravent l’endémicité des maladies vectorielles en Afrique del’Ouest et du Centre. Le développement et la promotion des bas-fonds humides ou la riziculture irriguée ont été ralentis à causede ces inquiétudes d’ordre sanitaire. Mais, avec la demande enriz qui connaît une croissance rapide dans la région et leslimites à l’intensification de la riziculture de plateau, ledéveloppement de la riziculture dans les bas-fonds humidesdevient une option intéressante pour les décideurs politiquesagricoles et les paysans. En Afrique de l’Ouest et du Centre, lesfonds de vallée représentent approximativement 50 % de lasurface totale des bas-fonds humides cultivables (375 000 à842 910 km2).

Le Consortium Santé humaine réunit six institutions derecherche multidisciplinaire ouest-africaines (voir encadré) dansle but d’évaluer les impacts sanitaires et sociaux de divers typesde gestion de l’eau des bas-fonds humides et de l’irrigation dansles zones de forêt humide, de savane et du Sahel. Ce travail estmené dans l’optique de fournir des informations appropriées auxplanificateurs et décideurs politiques. Le Consortium met l’accentsur deux maladies vectorielles principales – le paludisme et laschistosomiase. Les résultats doivent être utilisés pourdévelopper des stratégies de gestion de l’environnement quiréduiraient au minimum les risques sanitaires liés à l’exploitationdes sols. Nous avons déjà traité du paludisme ( « La riziculture :pour le meilleur ou pour le pire ? » Rapport annuel de l’ADRAO1996, pages 27-31) et cette année, nous abordons le volet de laschistosomiase.

La perception est conforme à la réalité

LA PERCEPTION moule les réactions des gens au monde qui les entoure. En Afrique de l’Ouest, les perceptionsqu’ont les communautés de la schistosomiase, maladie potentiellement mortelle, font de celle-ci un défi particulier

pour les programmes de prévention à mettre en œuvre.

Le Consortium santé humaine

Institutions nationales

Côte d’Ivoire� Centre universitaire de formation en entomologie

médicale et vétérinaire (CEMV), Bouaké� Institut Pierre Richet (IPR) OCCGE, Bouaké� Centre de recherche pour le développement interna-

tional (CRDI, Ottawa)

Mali� Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontosto-

matologie, Centre de formation en recherche sur lamalaria, DEAP, Bamako

� Institut d’économie rurale, Niono/Bamako� Institut national de recherche en santé publique,

Bamako

Institutions internationales� Association pour le développement de la riziculture en

Afrique (ADRAO)� Organisation mondiale de la santé, Panel des experts sur

la gestion de l’environnement et la lutte vectorielle(OMS/PEEM)

Donateurs� Danemark (DANIDA)� CRDI� Norvège

Les fonds ciblés pour le Consortium ont été fournis de mai 1994à juin 2000, période pendant laquelle, les objectifs ont étéatteints. La recherche relative à la santé se poursuit à l’ADRAOsur l’impact nutritionnel des variétés NERICA sur les famillespaysannes, notamment les enfants.

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Les hôtes alternatifs de laschistosomiase sont de petitsmollusques aquatiquesvivant dans l’eau stagnanteou à faible courantparsemée de végétationabondante (ci-dessous)

La maladieLa schistosomiase, également connue sous le nom de bilharzioseest la seconde maladie parasitique la plus fréquente au monde,après le paludisme. On estime que quelque 200 millions depersonnes vivant dans 76 pays en développement sont infectésà travers le monde. Environ deux tiers de ceux-ci en montrent lessymptômes et environ 10 % (c’est-à-dire environ 20 millions depersonnes) en souffrent de manière sérieuse et débilitante, 80 %des cas interviennent en Afrique.

Les organismes responsables de la maladie se développentalternativement chez l’homme et les mollusques aquatiques.Des parasites infectant les mollusques sont excrétés dans lesfèces et l’urine humains et des parasites infectant l’homme sontlibérés en millions à partir des mollusques infectés. Ainsi, lamaladie prévaut là où les populations sont en contact fréquentavec de l’eau infestée de mollusques. Les mollusques vivent auxalentours des rives couvertes de végétation des lacs et desfleuves à faible débit. Il n’est donc pas surprenant, que l’on sesoit longtemps inquiété du rôle de l’agriculture, en général, et dela riziculture irriguée, en particulier, dans l’augmentation del’incidence de la schistosomiase.

Impact de l’activité humaineLes populations ont besoin d’eau pour vivre ; elles modifientaussi leur environnement pour satisfaire leurs besoins, plutôtque de s’adapter à leur environnement, ce que font la plupart desautres espèces vivantes. Les gens utilisent les sources d’eaupour la boisson, la cuisine, la lessive et les distractions et leurmanière de gérer les ressources en eau peut avoir un effet majeursur l’incidence et le développement de la schistosomiase. Nousavons, par exemple, indiqué que les schistosomes infectant lesmollusques sont excrétés dans les défécations et l’urine, doncsi une communauté permet à ses membres d’uriner et de faireleurs besoins aux abords d’une source d’eau infestée demollusques, le cycle de la maladie va être continuellemententretenu. A l’inverse, si ces activités se font loin de la sourced’eau, la disponibilité en organismes infectant les mollusquesserait significativement réduite.

Conditions « sur le terrain »Même si la schistosomiase peut potentiellement être unproblème dans la plupart des zones de riziculture en Afrique de

l’Ouest et du Centre, nous avons découvert que la situation danschaque écologie est essentiellement tributaire du comportementdes populations autour des sources d’eau. Il y a une forteprévalence de la schistosomiase aussi bien dans le Sahel que lazone forestière. Dans le Sahel, la maladie est (probablement àjuste titre) perçue comme le résultat direct de l’irrigationintroduite dans les années 1970. Ceci, est particulièrement lecas pour les périmètres de l’Office du Niger au Mali où lesagences de développement ont été tenues pour responsables des« épidémies » de schistosomiases, lorsqu’elles ont développéet réhabilité les infrastructures d’irrigation. Habitat semi-désertique, le Sahel dispose de très peu d’eau stagnante, àl’exception des périmètres d’irrigation et c’est donc dans ceszones que pullulent les mollusques et où convergent les popu-lations pour collecter l’eau dont elles ont besoin.

Dans la zone forestière, il y a beaucoup d’eau en stagnationet à faible débit et la schistosomiase y est associée aux endroits

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Tableau 2. Prévalence de la schistosomiase chez les écoliers de la zone forestière et de la savane en Côte d’Ivoire.

Zone Système N° de Prévalence (%) Prévalence (%)riz* villages S. haematobium S. mansoni

Moyenne Portée Moyenne Portée

Forêt R0 7 1,7 0,4-4,9 17,5 3,7-50R1 7 4,4 0-51,2 46,6 16,7-65,1R2 7 0,9 0-2,6 61,3 20,3-77,2

Savane R0 8 0,7 0-2,2 2,1 0-6,3R1 8 2,3 0,5-6,2 11,9 1,5-26,9R2 8 4,8 0-30,8 16,1 4,9-38,3

* R0 = villages sans riziculture ; R1 = village avec une culture annuelle de riz dans des bas-fonds sans maîtrise ou avec maîtrise partielle de l’eau ; R2 = villages situés dans des bas-fonds avec maîtrise partielle ou entière de l’eau permettant deux cultures de riz ou plus par anLes données individuelles des villages ont fait l’objet d’une transformation angulaire, du test ANOVA à un sens et du test posthoc de Scheffé pour des comparaisons multiples.(1) Pour les 2 zones, il n’y avait pas de différence significative entre les systèmes culturaux en ce qui concerne S. haematobium. (2) Pour les 2 zones, la prévalence de S. mansonien R0 était significativement (∝ = 0,05) plus faible qu’en R1 et R2

Les divertissements dans l’eau engendrent un grand risqued’infection par la schistosomiase, particulièrement, chez lesenfants

où les chemins traversent les cours d’eau et les rivières à faibledébit. C’est là où il y a le plus de contact entre les populationset les sources d’eau. En gros, environ 70 % de la populationest affectée avec de fortes concentrations de vers chez lesindividus infectés, mais il est difficile de montrer un effetquelconque de la riziculture de bas-fonds humides dansl’augmentation de la prévalence de la maladie. Les champs de rizen eux-mêmes n’ont pas de végétation flottante où peuventvivre des mollusques, mais les infrastructures d’irrigationpeuvent être un habitat approprié pour les mollusques. Nousavons trouvé de grandes différences dans les taux de prévalencechez les écoliers d’un village à un autre, aussi bien au sein qu’àtravers les systèmes de riziculture : par exemple, 0-51 % pourSchistosoma haematobium et 4-77 % pour S. mansoni (voirTableau 2), mais ceci ne pouvait ni être lié à la surface despérimètres villageois de riziculture dans les fonds de vallée, niau système de culture (une ou deux cultures par an).

La situation dans la savane est en contraste frappant aveccelle de ses habitats où les communautés sont de loin plusconservatrices dans leurs habitudes de toilettes. Ainsi, bienqu’il y ait plus d’eau que dans le Sahel, le seul groupe majeur àrisques c’est les enfants qui s’amusent à nager dans ces coursd’eau. Nous avons encore observé de grands écarts dans lestaux de prévalence de la maladie entre des villages de milieuxsimilaires, ce qui montre l’absence d’un lien simple entre le

système de riziculture et la prévalence de la maladie (voir Tableau2). Les périmètres irrigués mis en place au début des années 1970semblent ne pas avoir d’effet sur le poids de la maladie dans lescommunautés. Aussi bien dans les zones de monoculture quede double culture, la prévalence de la schistosomiase est faible

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Figure 9. Distribution de la schistosomiase en Côte d’Ivoire

Schistosomiase

S. haematobium

S. mansoni

La hauteur des rectanglesreprésente l'abondance relative

Pas de schistosomiase

Culture de riz (m2/personne)

750 à 1.000 (18)500 à 750 (3)250 à 500 (10)

0 à 250 (38)

et il y a un petit nombre de parasites chez les individus infectés.A l’inverse, les populations ayant accès aux retenues d’eaudes barrages tendent à être fortement infectés – par exemple,environ 80 % des enfants autour du lac qui fournit de l’eau deboisson à la ville ivoirienne de Katiola souffrent de la maladiecausée par S. haematobium.

Efforts pour lutter contre la maladieDans le passé, les efforts de lutte contre la maladie se sontconcentrés à réduire le contact entre les populations et l’eau

infestée essentiellement à travers l’hygiène et l’éducationsanitaire. La lutte chimique contre les mollusques est difficile etcoûteuse. En Afrique de l’Est, il a été découvert une plante qui,une fois écrasée ou pilée, libère un produit chimique toxique pourles mollusques ; mais le produit est aussi toxique pour lespoissons et lorsqu’il y a eu des tentatives de son introductionpour lutter contre les mollusques, elle a été plutôt utilisée pourla pêche !

La schistosomiase s’est avérée facile à combattre avec desmédicaments modernes très efficaces. Une dose suffit et a un

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Des schistosomes vus au microscope

minimum d’effets secondaires. Ainsi, il semble plus simple degérer la maladie à travers un programme sanitaire basé sur lediagnostic et le traitement, bien que la ré-infection soit fréquentechez les groupes à hauts risques. Les campagnes de lutte dansles écoles, en particulier, ont connu un certain succès – là oùelles ont été maintenues.

Une autre pratique potentiellement utile pour éviter lamaladie est tout simplement le port de bottes. Les schistosomesne sont pas les seules menaces dans les bas-fonds humides, lespaysans (et autres riverains) sont aussi sous la menace dessangsues, de mollusques plus grands et d’autres animauxconnus sous le nom de « serpent à deux têtes ». Les bottesprotègent contre tous ces dangers. Les travailleurs migrants quioptent pour le port des bottes le font pour éviter toutes cesmenaces. Mais, dans les communautés paysannes sansressources, les bottes sont considérées comme un outil detravail et un outil qui coûte cher ; ainsi comme les dépenses sontcontrôlées par le chef de ménage, ce serait vraisemblablementlui seulement (ou exceptionnellement elle) qui en possèderait etle reste de la famille serait encore en situation de risque. Aussibien en savane qu’en forêt, alors que les hommes sont ceux quipossèdent et portent des bottes, la majeure partie du travail debas-fonds est faite par les femmes qui n’ont pas accès aux bottes(avec l’exception notable des migrants des pays sahéliens oùles hommes sont fortement impliqués dans l’agriculture debas-fonds).

En plus de la collecte d’informations de base, le Consortiumsanté humaine a aussi examiné les voies de contrôler l’expansionde la maladie. Il est parti de l’hypothèse que dans les grandeszones d’irrigation comme l’Office du Niger couvrant quelque70.000 ha, il doit être possible d’identifier les types de végétationsresponsables du maintien des mollusques dans les zones decontact et de contrôler le vecteur par la destruction de cettevégétation. Une fois qu’il est possible d’identifier ces blocs devégétation, une série d’expériences de désherbage seraitnécessaire pour tester l’hypothèse ; mais le travail n’a jamaisatteint ce stade…

Perceptions locales de la maladieUn blocage majeur a rendu cette théorie d’intervention hésitanteau point où la poursuite du travail aurait été peine perdue. Le

problème, c’est la perception que les communautés locales ontdes maladies.

La perception des communautés rurales de production rizicoledans la forêt humide et la savane d’Afrique de l’Ouest et duCentre est que toutes les maladies sont déjà à l’intérieur ducorps. Elles pensent que c’est le ‘comportement à risque’ qui faitque les maladies se manifestent et non pas que ce comportementaugmente la probabilité d’une infection par un microbe externe(la compréhension scientifique). En plus, ce n’est que dans leszones à forts taux d’infection de parasites que les gens identifienteffectivement la schistosomiase comme une maladie spécifique.La schistosomiase intestinale est souvent associée à la dysenterieet la schistosomiase urinaire aux maladies sexuellementtransmissibles chez les adolescents et les adultes. Même dansles zones où la maladie est identifiée en tant que telle et qu’onla reconnaît comme associée aux bas-fonds (les régions où il ya eu de grandes campagnes de sensibilisation), les gensl’attribuent au fait de boire de l’eau impropre plutôt qu’au fait dese tenir ou de travailler dans l’eau. Ainsi, le ‘comportement àrisque’ proviendrait du contact avec l’eau, mais on n’accordepas d’importance ou très peu aux mesures de prophylaxie commele port de bottes ou l’utilisation de toilettes même dans desrégions où la maladie est bien connue.

En plus, la schistosomiase n’est tout simplement pas perçuecomme une menace à la vie ou même pas comme une maladie

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Urine avec du sang (à gauche en comparaison à l’urinenormale, à droite) — souvent le seul symptôme de laschistosomiase

débilitante. Il en est ainsi parce que beaucoup de gens infectéesne souffrent pas outre mesure. La schistosomiase urinaire estplutôt perçue comme une maladie d’adolescence, un signe quimontre qu’un enfant (en particulier, un garçon) est en train dedevenir adulte. Chez 90 % des individus infectés, « l’urinerouge » est le seul symptôme de l’infection par le schistosome(voir encadré) et il intervient à un stade tardif de l’enfance (l’âged’aller à l’école) et au début de l’adolescence.

Les schistosomiases urinaire et intestinale sont faciles àsoigner. La forme intestinale nécessite des analyses de laboratoirepour la différencier de la dysenterie amibienne ou bactérienne,puis, elle peut être traitée par l’administration d’une dose uniqued’un médicament anthelminthique approprié. Mais, la ré-infec-tion est très fréquente, car les gens sont, en général, exposés demanière continuelle.

Le fait que la maladie est chronique et que le non-traitementde « l’urine rouge » durant l’adolescence peut conduire à unedéfaillance des reins vers l’âge de 45-55 ans, est simplementignoré ou pas connu. Pour une raison non encore élucidée, laschistosomiase intestinale non traitée cause moins de maladiesde foie sévères en Afrique que dans d’autres continents.

Leçons retenuesLe travail du Consortium santé humaine sur la schistosomiasea clairement montré que les perceptions communautairespeuvent avoir un effet marqué sur la réussite des interventions

La schistosomiase en Afrique de l’Ouest

La schistosomiase est une maladie parasitique causée pardes vers connus sous le nom de schistosomes. Deux types deschistosomiase infectent les gens en Afrique de l’Ouest et duCentre : la forme urogénitale causée par Schistosomahaematobium et la forme intestinale causée par Schistosomamansoni. Dans les deux cas, la maladie est plutôt causée parla réaction immune du corps aux œufs des vers déposés dansles tissus d’organes cibles, que par les schistosomes eux-mêmes. Le système immunitaire cherche à ingérer les œufsdéposés et c’est la réponse inflammatoire à ces œufs quicause les symptômes de la maladie.

La schistosomiase urogénitaleLes vers adultes migrent à travers le système veineux etdéposent des œufs sur la paroi de la vessie. La réponseinflammatoire à ces œufs cause un saignement de la paroide la vessie. Ceci entraîne ce qui est souvent le seul symp-tôme de la maladie, « du sang dans les urines ». Comme lesœufs des vers sont ingérés à la base des urètres (tubesurinaires), ceux-ci sont bloqués au fil du temps, ce blocagedu flux d’urine peut s’étendre au rein et provoquer unedéfaillance rénale qui devient inévitablement fatale lorsqueles deux reins sont atteints ; mais, ceci est invraisemblableavant que le patient n’atteigne 45 ans. Dans d’autres cas,l’infection chronique de la vessie peut éventuellement en-traîner un cancer. Mais, chez ces populations ayant uneespérance de vie courte, les effets chroniques (à long terme)de la schistosomiase ne sont souvent simplement pas appa-rents.

La schistosomiase intestinaleLa schistosomiase intestinale se manifeste initialement parune dysenterie douloureuse avec rejet de sang, ce quiconduit le patient (ou sa famille) à chercher des soinsmédicaux et un traitement curatif rapide. Les vers migrent àtravers le système veineux jusqu’au foie où l’inflammationcausée par les œufs provoque un granulome, qui, au fil dutemps, va détruire les tissus normaux du foie et causer unecirrhose. La cirrhose du foie est fatale elle aussi ; mais, dansla plupart des cas, la maladie est traitée dès le début de ladiarrhée ou de la dysenterie ou bien, les gens meurentd’autres causes avant que les effets de la défaillance du foieou de la cirrhose ne deviennent manifestes.

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scientifiques. En théorie, il devait être possible d’identifier lestypes de végétation associés aux mollusques vecteurs de schis-tosomes, mais l’incompréhension du mode de transmission dela maladie a comme conséquence que la suggestion de défricherla végétation indiquée pour réduire l’habitat des mollusquesn’est pas prise en compte. Il s’avère tout aussi difficile depersuader les communautés paysannes impliquées dans cetterecherche d’adopter des moustiquaires pour éviter le paludismealors que celui-ci est bien connu comme maladie mortelle ! Ainsi,la recherche agricole (et celle orientée vers le développement)doit examiner au-delà de sa propre sphère et prendre en comptedes domaines comme la sociologie dans le développement detechnologies en vue d’améliorer les conditions de vie de sespopulations cibles.

A l’inverse de « l’échec » de la technologie de contrôle desmollusques, les enquêtes sociologiques conduites par le Con-sortium et d’autres institutions ont montré des voiesd’amélioration de l’état sanitaire des communautés paysannes.Lorsque les femmes parviennent à une plus grande indépendanceà travers la diversification des revenus (c’est-à-dire qu’elles ontplusieurs sources de revenus plutôt qu’une seule denréeagricole), elles sont en meilleure position pour prendre en chargela santé familiale. Alors que traditionnellement, ce sont leshommes qui sont en charge des décisions et des dépensesrelatives à la santé, dans la pratique, ce sont le plus souvent lesfemmes qui identifient les besoins médicaux de la famille etlorsqu’elles ont des ressources financières, elles jouent un rôleaccru dans la prise de décision et le choix du traitement médical.Il a été démontré que dans les familles où les femmes ont dessources de revenus diversifiées, il y a jusqu’à 40 % moinsd’épisodes de paludisme comparativement à celles où les femmesn’ont pas de sources de revenues diversifiées. En clair, plus lafemme concernée est indépendante, plus elle a une liberté deprise de décision financière pour obtenir rapidement cette aide.Ainsi, une prescription simple pour l’amélioration de la santé enmilieu paysan serait d’initier des projets de développement

Etablir un lien entre la recherche et ledéveloppement communautaire

Une recherche ciblée sur la communauté représente uninvestissement en temps substantiel pour les participants et ilest, par conséquent, nécessaire qu’il y ait des dividendes oudes retombées bénéfiques pour les populations concer-nées. Beaucoup de projets de recherche bio-médicaleassurent cela sous la forme d’une prise en charge sanitaireà court terme, avec le personnel médical offrant des soinslorsqu’il est en visite sur le site (ou faisant des visites spécifiquespour procurer des soins). Le Consortium santé humaine adécidé d’apporter une assistance durable aux villagesparticipant à ses activités de recherche dans la zone dessavanes en soutenant la stratégie de fonds renouvelable dedépôts pharmaceutiques villageois mis en place par legouvernement ivoirien. La stratégie vise à faciliter l’accèsaux médicaments essentiels dans les villages ne disposantpas de services de santé (la majorité des villages en Côted’Ivoire). Le Consortium a fourni les fonds initiaux d’investisse-ments sous forme d’un trousseau complet de médicamentsdans chaque village participant. Le Consortium a aussi aidéà la mise en place des outils de gestion appropriés du fondsde roulement au niveau de la communauté. Une fois letrousseau mis en place, les villageois achètent les produits,établissant ainsi un fonds de roulement pour réapprovision-ner le trousseau. L’un des 12 villages associés au Consortiuma remporté un prix du Ministère de la santé publique pouravoir réussi une bonne mise en œuvre de la stratégie,montrant l’exemple à suivre pour les autres communautésrurales.

Les activités de recherche ont aussi fourni un cadreapproprié pour la formation de jeunes chercheurs. Lesactivités du Consortium comportaient la formation d’étu-diants (niveaux maîtrise et doctorat) pour 12 jeunes cher-cheurs en Côte d’Ivoire et au Mali. Trois de ces étudiants ontreçu des prix de meilleures thèses dans leurs universités, uneindication claire de la qualité de la recherche conduite et dusoutien fourni à ces étudiants.

visant la diversification des pratiques de production des femmeset une assistance pour qu’elles atteignent une plus grandeautonomie financière.

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Sur une variété de riz sensible, la cécidomyie africaine du riz peutcauser une perte totale de rendement

Très tôt, le Royaume-Uni a instauré des liens d’aide-développement avec les pays membres du Commonwealth ;puis ces liens ont été étendus aux pays hors Commonwealth del’Afrique subsaharienne et aux agences multilatérales commel’ADRAO.

Détachement d’expertsEn 1993, le Department for International Development (DFID,auparavant Overseas Development Administration, ODA) adétaché des chercheurs d’institutions du Royaume-Uni auprèsde l’ADRAO pour travailler sur des projets mis en œuvreconjointement. Charles Williams, entomologiste du Centre forAgriculture and Biosciences International (CABI) a étédétaché à la station de l’ADRAO, au Nigéria, basée à l’Institutinternational d’agriculture tropicale (IITA), Ibadan. Le projet surla cécidomyie africaine du riz financé par ODA a réuni desexpertises de Institute of Biological Control et Institute ofEntomology du CABI, du personnel de l’ADRAO, des membresdes Groupes d’action ADRAO/SNRA sur la gestion intégréedes déprédateurs (IPM) et la sélection du riz de bas-fonds ainsique d’autres chercheurs des SNRA d’Afrique de l’Ouest et duCentre, alors que l’IITA a assuré un appui en infrastructures etadministration. Le travail visait à : évaluer la répartition etl’importance économique de la cécidomyie africaine du riz en

Afrique de l’Ouest ; étudier le rôle de l’écologie des déprédateurs,des hôtes alternatifs et des pratiques culturales dans lesdynamiques de populations ; identifier les ennemis naturels(prédateurs, parasites) de la cécidomyie et leur importance dansla régulation naturelle des populations de déprédateurs ;développer des variétés de riz résistantes ayant descaractéristiques agronomiques appréciées et une bonne qualité

Profil d’un pays donateur : leRoyaume-Uni

LES RELATIONS entre l’ADRAO et le Royaume-Uni remontent au moins à 1975. Le Royaume-Uni afourni un appui financier direct aussi bien sous forme de subventions à usage restreint qu’à usage non restreint,

des subventions en nature et détaché du personnel auprès de l’Association. Au cours de ces dernières années,l’ADRAO s’est associée en partenariat de recherche avec plusieurs institutions de technologie avancée du Royaume-Uni.

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

Cisadane, que l’on voit ici au stade de remplissage des grains,est tolérante à la cécidomyie et produit des panicules malgrél’infestation

David E. Johnson, malherbologiste NRI/ADRAO, 1992-2000

de grains. Le projet a fait une carte de la répartition de lacécidomyie dans au moins 6 pays de la région et a développé deséquations pour prédire les pertes de rendement à partir d’uneconnaissance du niveau d’infestation. A travers des enquêtessur le terrain et des tests d’insectarium, le personnel du projeta déterminé que la cécidomyie africaine du riz se limite aux plantesdu genre Oryza avec l’adventice O. longistaminata et le riz derepousse comme principaux hôtes alternatifs permettant auxpopulations de survivre pendant la saison non culturale. Deuxparasitoïdes ont été identifiés comme les principaux ennemisnaturels du déprédateur – l’un de ceux-ci parasite une cécidomyieparente d’une adventice fréquente dans la région, donc unegestion appropriée de l’adventice peut permettre d’avoir plus deparasitoïdes pour attaquer la cécidomyie du riz. La résistance àla cécidomyie s’est étrangement avérée aléatoire chez le riz,malgré le criblage de milliers de lignées. La meilleure découverteétait une variété indonésienne, Cisadane, qui a été homologuéepour la culture dans la région endémique du Sud-Ouest duNigéria. Entre-temps, les activités du projet ont permis dedévelopper une méthodologie de criblage appropriée pour larésistance à la cécidomyie. La recherche sur la cécidomyieafricaine du riz se poursuit aujourd’hui sur un financement àusage non restreint.

Presque au même moment, David Johnson, malherbologistedu Natural Resources Institute (NRI) a été détaché au siège del’ADRAO. Depuis 1994, le DFID a financé plusieurs projets sur

les adventices en Afrique de l’Ouest et du Centre – certainsspécifiques à l’ADRAO et d’autres où le chercheur NRI/ADRAOa donné un appui à des projets autres que projets ADRAO. Unebonne partie du travail NRI/ADRAO sur les adventices a faitl’objet de rapport, l’an dernier ( « Alliés dans la lutte contre lesadventices », Rapport annuel de l’ADRAO 1998, pages 33-39).En 1999, l’équipe de malherbologie avait été renforcée parl’arrivée de Rebecca Kent dans le cadre du programme AssociateProfessional Officer du DFID.

En 1994, Daniel Coyne, nématologue également du NRI aété détaché au siège de l’ADRAO. Le projet de nématologieNRI/ADRAO a aussi fait appel à l’expertise de Institute ofParasitology du CABI. Le projet a souligné la nature insidieusede l’infestation des nématodes sur le riz – un problèmepratiquement inconnu des paysans d’Afrique de l’Ouest et duCentre, bien que presque tous les champs soient infestés à undegré ou un autre et qu’on estime que les nématodes sontresponsables de quelques 10 % des pertes de cultures. Quelquehuit genres de nématodes sont responsables de dégâts sur lesracines et les feuilles du riz dans la région. Une brochure est encours de préparation (par NRI/CABI et International RiceResearch Institute, IRRI) dans l’optique d’attirer l’attention desagents de recherche, de vulgarisation et de développementtravaillant sur le riz à travers le monde, sur l’importance de cesdéprédateurs.

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

Figure 10. Financement du Royaume-Uni à l’ADRAO, 1988-1999

Davantage de travail sur lesdéprédateurs… mais aussi sur lesressources génétiques, les sols et lasécheresseL’expertise et le vif intérêt du Royaume-Uni pour la gestion desdéprédateurs sont clairement exprimés dans les spécialisationsde ses quatre cadres détachés. Des fonds britanniques ontégalement été orientés vers les problèmes causés par lesprincipales maladies du riz en Afrique de l’Ouest et du Centre.Depuis 1996, l’équipe de phytopathologie assiste CABI etHorticulture Research International (HRI) dans lacaractérisation de sites de criblage pour la résistance à lapyriculariose et à l’échaudure, en Côte d’Ivoire, au Ghana et auNigéria. Puis, en 1997, DFID a commencé à nous fournir desfonds pour le criblage de variétés pour leur résistance à lapanachure jaune (RYMV), au Mali et au Niger. Plus récemment,DFID a alloué des fonds (à partir de 1999) pour la recherche surla gestion intégrée du RYMV et la diversité génétique duchampignon pathogène de la pyriculariose.

En 1994-1996, DFID a pris en charge le déménagement deRéseau international pour l’évaluation génétique du riz en

Afrique (INGER-Afrique) de l’IITA à l’ADRAO. Opérant,auparavant, directement sous les auspices de l’IRRI, INGER-Afrique est, maintenant, pleinement intégré dans le programmeADRAO ; il élabore des pépinières à la mesure des besoins et desressources de ses partenaires des programmes nationaux partouten Afrique subsaharienne. La première réunion d’INGER-Afrique, depuis sa délocalisation est prévue pour début 2000 etle réseau reçoit un appui important et continu de DFID.

En 1997, DFID a accepté de soutenir un projet spécial sur ladégradation du sol en systèmes de riziculture irriguée au Sahel.Ce projet spécial est mené par l’ADRAO et ses partenairesnationaux au Burkina Faso et en Mauritanie. Un compte rendudétaillé d’une partie de ce travail est fourni dans le chapitre « uneapproche holistique de la problématique de production enriziculture irriguée englobe bien plus que la seule dégradationdes sols », de ce rapport.

Toujours en 1997, des chercheurs de l’ADRAO ont étéassociés au travail du DFID sur le test de variétés de riz pluvialtolérantes à la sécheresse mené au Ghana, en collaboration avecl’université de Reading.

En 1998, un projet de priming (traitement d’amorçage de lagermination) a été initié, qui est une composante de la gestion

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intégrée des adventices. Ce projet associe une autre institutiondu Royaume-Uni – le Centre for Arid Zone Studies de l’universitédu pays de Galles. Il est prévu d’intégrer le priming dans lesessais de sélection variétale menés à travers la région du mandatde l’ADRAO.

En 1999, un projet d’une durée de trois ans appelé « rizsauvage » a été initié. Il est basé à l’ADRAO avec des essais enmilieu paysan au Ghana et au Mali. Deux espèces de rizsauvage posent problème aux paysans dans plusieurs régionsen Afrique : Oryza longistaminata (pérenne) et O. berthii(annuelle). L’un des principaux problèmes, c’est qu’au coursdes premières étapes de la croissance, les espèces sauvagesressemblent beaucoup aux espèces cultivées. Le projet vise àdévelopper une gamme de mesures de lutte pour une approcheintégrée : son équipe comprend aussi bien des chercheurs enbiologie qu’en sciences sociales. Il comporte aussi des activitésde terrain en Tanzanie et les études en serres sont conduites àla station de recherche de Long Ashton au Royaume-Uni.

Travail en réseauL’ADRAO se voit, de plus en plus, comme un trait d’union entreles institutions dites de recherche avancée et les servicesnationaux de recherche et de vulgarisation de la région. Notrebut est de veiller à ce que les ressources de chaque partenairesoient utilisées de la manière la plus efficace et de tout rassemblerau bénéfice de toutes les parties et de notre clientèle ultime : lesménages paysans sans grandes ressources en Afrique del’Ouest et du Centre.

L’équipe de l’ADRAO continue à bénéficier de l’expertise duRoyaume-Uni dans le domaine des déprédateurs et des mala-dies. La collaboration en cours dans la recherche sur la pyricu-lariose associe NRI, CABI et Commonwealth MycologicalInstitute pendant que l’analyse moléculaire et l’identificationdes types pathogènes sont menées par HRI. NRI reste toujoursassocié au travail sur le RYMV, examinant notamment la trans-mission du virus par les insectes. Un projet initial dedéveloppement d’une résistance transgénique du riz auRYMV a été obtenu grâce à un effort de collaboration entreSainsbury Laboratory (section de l’University of East Anglia)et l’ADRAO. Mais, le dernier projet de ce type est en train d’êtremené en collaboration avec John Innes Centre où descollègues entreprennent de faire la caractérisation moléculairedu virus en vue de développer une résistance transgéniqueau RYMV. John Innes Centre utilise aussi les NERICA pour

cartographier les gènes de résistance naturelle aux nématodeset au RYMV, ainsi que les gènes de compétitivité contre lesadventices. Avec le succès rapide de la recherche transgéniquepour la résistance au RYMV, nous envisageons d’entrer enrapport avec l’université de Leeds pour étudier la possibilitéd’une résistance transgénique aux nématodes.

Gatsby Foundation« Travailler avec le Royaume-Uni ne concerne pas seulementl’aide et le financement direct du gouvernement », indique leDirecteur général de l’ADRAO, Kanayo Nwanze, « un autreaspect important en est le développement de nos relations avecGatsby Foundation ». En tant qu’institution philanthropique,Gatsby Foundation est un soutien idéal pour la recherche et ledéveloppement agricoles. En 1997, Gatsby a contribué auxefforts de l’ADRAO pour construire une infrastructure dequarantaine, à son siège de M’bé, dans le cadre de son mandatde bio-sécurité dans la région. On s’attend à un renforcement dece soutien en 2000.

Gatsby a aussi montré de l’intérêt pour l’aspect sélectionvariétale participative du Projet d’hybridation interspécifique eta accepté de financer les activités PVS au Ghana et au Nigériapour trois ans, à partir de 2000 ( « Nouveau riz pour l’Afrique…avec un coup de pouce de nos amis » dans ce rapport).

FormationUn ensemble d’opportunités de formation a été mis en place àtravers la collaboration entre le Royaume-Uni et l’ADRAO.Entre 1977 et 1987, quatre chercheurs de la région ont étéparrainés par ODA pour mener des travaux de maîtrise àl’université de Reading en collaboration avec la station derecherche de Rokupr (faisant alors partie de l’ADRAO).

DFID parraine actuellement trois étudiants Postgraduate àl’ADRAO : Tien Hoang (Hollandais) faisant un Msc sur latolérance à la salinité en riziculture irriguée à l’université deWageningen, Daba Ndour (Sénégalaise) faisant des travaux dedoctorat sur la sélection du riz irrigué à l’université Cheick AntaDiop de Dakar et Jill Cairns (Ecossaise) faisant des travaux dePhD sur la génétique du riz à l’université d’Aberdeen.

En outre, il est prévu que deux cadres de l’ADRAOentreprennent en 2000, des études de PhD à l’université EastAnglia dans le cadre du programme de recherche RYMVADRAO/John Innes Centre.

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Rapport annuel ADRAO 1999Points saillants des activités

Un récent développement inhabituel est le cas de Cary Clark(Américaine) qui finance elle-même son travail de recherche dePhD sur la gestion des ressources communautaires et lessystèmes de crédit à l’université de Reading.

L’influence britannique : présidence duConseil et autres membres du personnelEn 1997, Lindsay Innes du Scottish Crop Research Institute aété élu au Conseil d’administration de l’ADRAO. Ses qualitésde clairvoyance et de leadership ont ensuite conduit à sonélection à la présidence du Conseil d’administration à partir de2000.

Entre 1996 et 1997, Andrew Urquhart, de nationalitébritannique, a servi à l’ADRAO en qualité de responsableintérimaire des finances et du personnel. Puis, en 1998, deuxautres Britanniques ont été recrutés comme cadres dupersonnel principal de l’ADRAO : Amir Kassam, commeDirecteur général adjoint chargé des programmes et GuyManners comme responsable de l’Information.

Un engagement de plus en plus fortA un moment où beaucoup de nations donatrices semblent sedésintéresser de la recherche agricole internationale, il estheureux de constater la foi et la confiance que le Royaume-Uniplace en l’ADRAO. DFID, en particulier, a reconnu l’intérêt deconfier à l’ADRAO, les activités de recherche sur le riz en

Leçon de géographie politique : qu’est-ce que leRoyaume-Uni ?

« Une chose qui crée la confusion chez les gens », dit GuyManners, le « très anglais » responsable de l’information del’ADRAO, « c’est la relation entre la Grande Bretagne, leRoyaume-Uni et les entités qui les composent ».

Voici un guide simple pour comprendre la complexitépolitique et géographique de ces îles au large de la côteNord-Ouest de l’Europe continentale :� Grande Bretagne = Angleterre, Ecosse et Pays de Galles

(politiquement)� Royaume-Uni = Grande Bretagne et Irlande du Nord

(politiquement)� Iles Britanniques = Royaume-Uni, République irlandaise

et toutes les îles associées ou (à l’origine) Grande Breta-gne et Irlande (géographiquement)

« Ce qui crée la plus grande confusion », poursuit Guy,« c’est qu’on s’attend généralement à ce que ceux d’entrenous qui venons du Royaume-Uni se présentent comme desBritanniques ! Je n’ai jamais compris ça ! Je suis anglais,britannique et citoyen du Royaume-Uni. Personnellement, jepréfère dire que je suis anglais ».

Afrique et nous a encouragé en intensifiant son soutien à nosactivités, en ces moments difficiles. Nous les en remercions etleur témoignons de notre reconnaissance, tout en espérant unecollaboration fructueuse et soutenue à travers ce nouveaumillénaire.

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En janvier, l’Unité nationale de coordination du Consortiumbas-fonds (CBF) de Côte d’Ivoire a tenu son Atelier nationalsur les bas-fonds en Côte d’Ivoire, à Gagnoa. Des représentantsdu CBF, du Consortium Santé humaine, du Programme nationalde Côte d’Ivoire (CNRA), de l’université de Bouaké, dedifférentes agences de développement et ONG ont pris part à laréunion. Celle-ci a revigoré l’Unité nationale de coordinationivoirienne et préparé, pour les années à venir, un plan d’actioncomportant des activités de renforcement des liens entre larecherche et le développement.

Un événement majeur de sensibilisation du public a eulieu à Abidjan, Côte d’Ivoire : la Journée de l’ADRAO, le 16février, à l’hôtel Ivoire. C’était un événement, où l’ADRAO a euà se présenter à la communauté diplomatique de la région etaux autres visiteurs. Il a été parrainé par la BAD, la FAO, lePNUD et la Banque mondiale et a connu un grand succès avecplusieurs allocutions des sponsors, du Conseil des ministres del’ADRAO, du ministre ivoirien de l’agriculture et des ressourcesanimales, des paysans et des partenaires nationaux. Le PremierMinistre ivoirien en a été l’hôte d’honneur et on notait laprésence des principales missions diplomatiques basées àAbidjan et dans la région, représentant la communauté desdonateurs, les Etats membres de l’ADRAO et d’autres paysafricains. L’exposition a été ouverte au public dans l’après-midiet le nombre de visiteurs a été estimé à quelques 600 à 1000personnes.

Du 17 au 20 février, 16 participants venant de la GTZ, del’ADRAO, de l’université de Hohenheim, des SNRA du Nigériaet du Bénin, du système de vulgarisation agricole du Bénin etdes organisations paysannes du Nigeria et du Bénin ont prispart à un Atelier de planification sur l’amélioration de laparticipation paysanne et l’adaptation des technologies deproduction des systèmes à base riz pluvial en Afrique del’Ouest : cas du Nigeria et du Bénin, au siège de l’ADRAO. Lerésultat de cet atelier et de la proposition de projet subséquente,c’est que la BMZ finance actuellement un projet sur ce thème.Il est mis en œuvre par l’ADRAO en collaboration avec l’universitéde Hohenheim.

Au cours du mois de mars, ont eu lieu les réunions finales desGroupes d’action ADRAO/SNRA, réunions au cours desquellesils ont commencé leur fusion avec le ROCARIZ. Une réunion desacteurs des Groupes d’action a eu lieu du 15 au 17 et la réunionproprement dite, les 18 et 19. Plus de 100 délégués comprenantdes membres des Groupes d’action des SNRA, des chercheursde l’ADRAO et des représentants du CORAF, y ont pris part.Un Comité directeur intérimaire a été mis en place et il a étémandaté pour établir des règles de fonctionnement du nouveauréseau en vue de leur approbation à la première réunion de revuede la recherche rizicole régionale en début 2000.

Un cours de formation sur l’Analyse des systèmes et lasimulation de la production rizicole et des interactions

L’année en revue : 1999

L’ANNÉE 1999 a été une année très active pour l’ADRAO et ses nombreux partenaires. Avec plusieurs projetsmajeurs étant ou arrivant au terme de leur première phase et de nouveaux projets et orientations qui émergeaient,

c’est un moment de revue et de planification. Elle a marqué le début d’une période passionnante et active dans l’histoirede l’ADRAO.

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Rapport annuel ADRAO 1999Annexes

riz-adventices a eu lieu au siège de l’ADRAO du 22 au 30 mars.Il a été conduit par le Department of Theoretical ProductionEcology de l’université de Wageningen, Pays-Bas et a concernéessentiellement le personnel de recherche de l’ADRAO, mêmesi 5 agents des SNRA y ont participé.

Un autre événement de sensibilisation du public a eu lieu du25 mars au 4 avril : Carnaval de Bouaké. Environ 2 à 3000personnes ont pu visiter le stand de l’ADRAO sur l’une desgrandes voies de la cité hôte de l’ADRAO.

Le Consortium bas-fonds (CBF) était aussi en phase detransition en 1999, puisque c’était la fin de la phase I et la miseen place d’un nouveau statut pour la préparation de la phase II.Les responsables des institutions membres du CBF ont eu uneréunion les 13 et 14 avril, immédiatement suivie de l’Atelierannuel de planification jusqu’au 16 avril. Un accord de collabo-ration a été signé par les responsables des institutions et uncomité de gestion du consortium a été mis en place. Le cadre étaitainsi en place pour faire le point sur les activités de la phase I(principalement certains travaux inachevés de caractérisationagro-écologique dans plusieurs pays) en 1999-2000 et démarrerla phase II en 2000 avec de nouveaux points saillants et denouvelles activités, tout en s’appuyant sur les leçons de laphase I et d’autres initiatives sur les bas-fonds et le transfert detechnologies. Le CBF est maintenant une composante intégralede la structure de recherche de l’ADRAO, constituant un projetDéveloppement de systèmes dans les bas-fonds et transfert detechnologies dans le Programme développement de systèmes ettransfert de technologies, plutôt qu’une entité à part ayant peud’interactions avec le programme général de l’ADRAO.

Capitalisant sur le succès de la sélection variétale participa-tive (PVS) dans plusieurs pays jusqu’en 1998, l’ADRAO aorganisé deux ateliers du 19 au 28 avril 1999. Le premier : Atelierde présentation de rapports et de planification sur le thème« Analyse de la population paysanne et amélioration variétaledu riz avec la participation des agriculteurs », a rassemblé leséquipes PVS de 10 pays (dont la plupart avaient été formées en1998) pour qu’elles fassent part de leurs expériences, échangentdes idées et planifient des activités pour la campagne 1999.L’atelier de formation sur l’amélioration variétale participa-

tive du riz, qui a suivi, a initié les équipes des sept autres paysrestants de l’ADRAO en techniques PVS et ainsi, tous les 17Etats membres ont maintenant reçu une formation en PVS.L’atelier de présentation de rapports et de planification a étéretenu comme événement annuel, car de plus en plus, lesdonateurs soutiennent cette initiative de recherche en matièrede transfert de technologies.

En mai, ce fut notre équipe des finances qui a été passée aumicroscope par la Revue externe commanditée par le Centre. Lepanel de revue a fait 23 recommandations et a conclu qu’unmécanisme pour améliorer de façon significative les rapportsfinanciers, est en place.

L’année a également été cruciale pour le Consortium santéhumaine puisque le projet arrivait à son terme et a atteint sesobjectifs (ou, pour le cas de la schistosomiase, a montré quecertaines voies de recherche sont vouées à être improductives– voir « La perception est conforme à la réalité » dans ce rapport).Le Consortium est une initiative conjointe entre des agences derecherche et de vulgarisation en Côte d’Ivoire et au Mali,l’ADRAO et le panel d’experts sur la gestion de l’environnementpour la lutte vectorielle de l’Organisation mondiale de la santé(OMS/PEEM). Le Comité consultatif scientifique du Consor-tium, présidé par l’OMS/PEEM, a eu une rencontre avec leCRDI (représentant les donateurs), à Bouaké, du 24 au 26 mai,pour leur réunion annuelle afin de discuter des résultats et deplanifier les activités jusqu’à la fin du projet, en 2000.Malheureusement, en l’absence de financement pour uneseconde phase, la fin de ce projet sera aussi la fin des activitésdu Consortium basé à l’ADRAO.

En juin, ce fut au tour du personnel de recherche de l’ADRAOde faire l’objet d’une évaluation par une Revue externecommanditée par le Centre. La revue présidée par le Dr BernardTinkler a, en général, été positive et a donné un précieuxfeedback sur des questions comme l’équilibre entre la rechercheadaptative et la recherche stratégique. La revue a été programméeen vue de servir de feedback et d’intrant à la Revue externe desprogrammes et de la gestion qui a débuté vers la fin de l’année.

« L’été » est toujours une période calme dans les centresinternationaux puisque beaucoup de responsables prennent

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leurs congés annuels pour se reposer auprès de leurs familles.Mais, « l’automne » a fait sa rentrée avec les 16 et 17 septembre,la vingt-deuxième session ordinaire du Conseil desMinistres, où les ministres de l’agriculture des Etats membresse sont rencontrés pour discuter des progrès de l’ADRAO etfaire des recommandations pour l’avenir. Cette année, laréunion est entrée dans l’histoire, en étant le premier foruminternational à se tenir au Libéria depuis le début de la guerrecivile dans ce pays. Huit pays membres ont été représentésdont cinq au niveau ministériel. Malgré l’absence de quorum,neuf résolutions et deux motions de remerciements ont étépréparées pour soumission et approbation à la plénière duConseil.

Crop Science Society of America (CSSA) a offert au GCRAIl’opportunité de présenter des séminaires et un standd’exposition lors de ses réunions annuelles, en commençantpar l’IRRI et l’ADRAO en octobre-novembre 1999, à Salt LakeCity, Utah, Etats-Unis. Nous avons, bien entendu, sauté surl’occasion pour parler de notre travail devant l’élite deschercheurs en sciences agricoles des Etats-Unis. Troisprésentations ont été faites par le personnel de l’ADRAO. Cesprésentations et l’exposition ont été bien accueillies.

Un autre événement important pour le Consortium santéhumaine a été l’Atelier analytique sur la santé de l’écosystèmetenu du 6 au 24 novembre. La réunion partagée entre Abidjan etle siège de l’ADRAO, s’est appesantie sur l’Atlas du risque dela malaria en Afrique (ARMA), Afrique de l’Ouest : rôle deszones humides et des points d’eau. Les résultats combinés deplusieurs groupes de recherche ont été rassemblés pourdévelopper la première carte du risque de la malaria en Afrique,maintenant disponible sur Internet.

Le Salon international de l’agriculture et des ressourcesanimales (SARA), un forum biennal régional pour la promotiondes produits agricoles aussi bien à caractère commercial quenon lucratif, a été organisé à Abidjan du 12 au 19 novembre.L’ADRAO y a eu aussi un stand et les cadres ont tour à tourdiscuté de notre travail avec le public, des producteurscommerciaux et des hauts responsables venus de toute larégion – les visiteurs ont été estimés à 8 000.

La phase initiale de la quatrième revue externe desprogrammes et de la gestion (REPG) de l’ADRAO a eu lieu du20 au 30 novembre avec des présentations générales devant lePanel (présidé par le Dr Mandi Rukundi du Zimbabwe) et desdiscussions préliminaires sur des questions intéressant lesmembres du Panel. Ceci avait pour objet de planter le décor pourla phase principale en début 2000. Le rapport de la REPG a étéprésenté à la réunion à mi-parcours du GCRAI à Dresde, en mai2000. Les défis qui se posent à l’ADRAO à l’aube de ce nouveaumillénaire et l’évaluation générale du Panel de revue sontprésentés dans le message du Directeur général et du Présidentdu Conseil d’administration (page 1).

Lors de la réunion de novembre du Conseil d’administration,le nouveau centre de l’Information et de la Documentation(IDC) et l’extension des bâtiments de recherche ont été inaugurés.Le coût des bâtiments d’un montant de 1 677 084 $ EU a étésupporté par les Etats membres de l’ADRAO, ce qui atteste deleur soutien politique et de l’appropriation de l’Association.Cette réunion a été aussi une étape remarquable du fait qu’elleétait la dernière à laquelle prenait part le Président Just Faalandde la Norvège. Le Dr Faaland a servi en qualité de Présidentpendant six ans et a prolongé son mandat à une septième annéepour permettre une bonne continuité et une transitionharmonieuse pendant l’année de la REPG. Le professeur Lind-say Innes d’Ecosse (Royaume-Uni) a été élu Président entrantpour compter de juin 2000, date de la prochaine réunion duConseil d’administration.

L’évaluation finale de la Phase I du Projet d’hybridationinterspécifique a eu lieu les 29 et 30 novembre, avec desreprésentants du PNUD/CTPD, de la Banque mondiale, duministère japonais des Affaires étrangères, de l’ambassadedu Japon à Abidjan, de la JIRCAS, ainsi que des représentantsdes partenaires de la recherche venant de l’IRRI, de l’IRD, del’université Cornell, de Yunnan Academy of AgriculturalSciences (Chine) et de la Guinée. (« Nouveau riz pourl’Afrique… avec un coup de pouce de nos amis » dans cerapport.)

En décembre, l’ADRAO a abrité un Atelier internationalsur un partenariat efficace et durable dans un système de

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recherche globale : cas de l’Afrique subsaharienne. L’atelier aété organisé et coordonné par l’ADRAO et ISNAR en collabo-ration avec Organizational Change Program (OCP) et avec unappui significatif des autres centres du Groupe consultatif, deGlobal Forum for Agricultural Research (GFAR) et du Centretechnique pour la coopération agricole et rurale (CTA). Trentre-neuf participants ont représenté 27 organisations et 18 pays.

Les activités de 1999 ont mis en place le processus pour quel’ADRAO initie un programme complet et passionnant pour

l’année 2000 et au-delà. Les événements relatés dans ce docu-ment ne sont que les premiers signes de l’énergie et del’enthousiasme renouvelés de l’ADRAO pour le travail qu’ellea devant elle ; ils fournissent aussi une plate-forme sur laquellepeuvent se baser les réunions à venir en 2000 : la première revuerégionale de la recherche rizicole (ROCARIZ), le premier atelierINGER-Afrique sous les auspices de l’ADRAO, la troisièmesérie des ateliers PRIGA/PVS, la seconde réunion biennale duComité des experts nationaux et la plate-forme collaborative desuniversités.

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Etats financiers1. Bilan au 31 décembre 1999 (en dollars des Etats-Unis)

ACTIF 1999 1998

Actif à court terme

Disponibilités 2 637 527 1 669 204Débiteurs:

Donateurs 1 044 533 1 662 227Employés 177 948 201 862Autres 902 768 864 039

Stocks 683 361 832 388Charges comptabilisées d’avance 30 670 57 925

Total actif circulant 5 476 807 5 287 645

IMMOBILISATIONS

Fonciers et installations 19 768 974 18 936 253Moins : amortissements cumulés (5 415 464) (4 941 190)

Total immobilisations nettes 14 353 510 13 995 063

TOTAL ACTIF 19 830 317 19 282 708

PASSIF ET SOLDE DU FONDS

Exigibilités à court terme

Découvert bancaire 71 067 808 166Montants à payer :

Donateurs 3 875 936 2 581 774Employés 129 818 187 039Autres 1 288 254 1 234 384

Provisions et charges à payer 1 024 696 1 053 154

Total exigibilités à court terme 6 389 771 5 864 517

Total passif 6 389 771 5 864 517

Actif net

Fonds affectés aux immobilisationsPropriété du Centre 14 353 510 13 995 063Fonds de remplacement des immobilisations 12 301 281 933Fonds d’exploitation (925 265) (858 805)

Total actif net 13 440 546 13 418 191

TOTAL PASSIF ET ACTIF NET 19 830 317 19 282 708

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Fonds à usage Totalnon restreint restreint 1999 1998

REVENUS

Dons et subventions 6 511 825 2 557 817 9 069 642 8 077 201Contributions des Etats membres 83 924 83 924 762 497Autres revenus 399 778 399 778 305 974

TOTAL REVENUS 6 995 527 2 557 817 9 553 344 9 145 672

DEPENSES DE FONCTIONNEMENT

Programmes de recherche 3 048 070 2 482 766 5 530 836 5 901 627Dépenses administratives et générales 3 298 922 3 298 922 2 931 510Amortissement 735 660 735 660 625 600

Dépenses brutes de fonctionnement 7 082 652 2 482 766 9 565 418 9 458 737

Récupération de charges indirectes (258 498) (258 498) (291 459)

DEPENSES NETTES DE FONCTIONNEMENT 6 824 154 2 482 766 9 306 920 9 167 278

EXCEDENT (DEFICIT) DES REVENUS SUR LESDEPENSES 171 373 75 051 246 424 (21 606)

Réparti comme suit :

Fonds d’exploitation (171 373) (171 373) 135 643Fonds de remplacement des immobilisations (75 051) (75 051) (114 037)

POUR MEMOIRE

Dépenses de fonctionnement par nature

Frais de personnel 3 569 585 624 306 4 193 891 4 707 373Fournitures et services 2 406 769 1 533 464 3 940 233 3 460 476Transport 370 638 324 996 695 634 665 288Amortissement 735 660 735 660 625 600

Total charges d’exploitation 7 082 652 2 482 766 9 565 418 9 458 737

2. Etat des revenus et des dépenses par origine des fonds pour l’exercice clos au 31 décembre 1998 et 1999 (en dollars desEtats-Unis)

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3. Subventions pour l’exercice clos au 31 décembre 1999 (en dollars des Etats-Unis)

Subvention à usage non restreint1999 1998

Belgique 115 796Canada 468 133 478 077Côte d’Ivoire 109 176Danemark 294 737 342 773France 89 455 121 296Allemagne 328 940 349 627Japon 1 584 382 1 367 018Pays-Bas 247 083 260 824Norvège 279 641 293 403Suède 442 938 473 100Royaume-Uni* 260 720 168 574Etats-Unis d’Amérique (USAID) 250 000 200 000Banque mondiale 2 150 000 1 100 000

Total subventions à usage non restreint 6 511 825 5 263 868

Subvention à usage restreint

Banque africaine de développement (appui institutionnel) 155 787Canada (projet université Laval) 45 134 48 579Canada (santé – projet maladies transmises par les vecteurs) 365 631Canada (projet FDCIC) 11 342 11 111Danemark (projet Phytosanitaire/semences) 24 107 22 671France (projet agrophysiologie) 74 488France (projet Consortium bas-fonds) 87 337 100 248Fondation Gatsby (installation d’endiguement) 30 708Allemagne (GTZ) (projet pesticides) 14 448Allemagne (GTZ) (projet azote du sol) 48 691 17 673Allemagne (GTZ) (projet riz nord) 78 032 40 499Allemagne (GTZ) (gestion améliorée des nutriments) 91 011 59 910FIDA (projet RADORT) 132 984 277 226IVC/CFC Spirivwa 149 391Japon (études post-doctorales) 41 120 57 542Japon (études sur la qualité des grains) 40 381 98 892Japon/PNUD (projet CTPD) 427 000 427 000Japon (projet MAFP/ADRAO 115 951Pays-Bas (projet Consortium bas-fonds) 323 258 361 297Norvège (projet maladies transmissibles par les vecteurs) 132 997 34 555Norvège (projet formation) 46 745 72 967

*Les fonds du Royaume-Uni sont « alloués » aux projets spécifiques du plan à moyen terme de l’ADRAO.

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Subvention à usage restreint (suite)

1998 1997

Fondation Rockefeller (projet culture d’anthères) 178 250 157 745Fondation Rockefeller (études post-doctorales) 5 978Royaume-Uni (projet adventices) 15 851Royaume-Uni (projet diagnostic et lutte contre les nématodes) 11 065Royaume-Uni (projet CRF RYMV) 22 439 38 000Royaume-Uni (projet CRF dégradation des sols) 27 128 33 590Royaume-Uni (projet traitement d’amorçage de la germination) 14 343 11 732Royaume-Uni (INGER-Africa Phase 2) 7 895Royaume-Uni (projet riz sauvage) 11 716Royaume-Uni (Université de Wales) 19 400Royaume-Uni (Université d’Aberdeen) 7 026UNDP (projet IAEG évaluation du matériel génétique) 13 999Etats-Unis d’Amérique (USAID) (projet liaison avec Arkansas) 11 199 5 712Etats-Unis d’Amérique (USAID) (projet réseau) 194 409 356 670Etats-Unis d’Amérique (USAID) (projet dissémination de technologies) 2 732 50 286Etats-Unis d’Amérique (USAID) (projet AfricaLink) 43 477 63 797

Total subvention à usage restreint 2 557 817 2 813 333

Total des subventions 9 069 642 8 077 201

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Conseil d’administration

Président Just Faaland (Norvège)

Membres Midred A. Amakiri (Nigeria)**Jacob Ayuk-Takem (Cameroun)Alois Basler (Allemangne)Ba Diallo Daoulé (Mali)**Mamadou Diomandé (Côte d’Ivoire)Lindsay Innes (Royaume-Uni)Ryuichi Ishii (Japon)Diana McLean (Canada)Richard Musangi (Kenya)Akilagpa Sawyerr (Ghana)**

Membre ex-officio : Directeur général de l’ADRAO Kanayo F. Nwanze (Nigeria)

** mandat terminé en 1999

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Cadres de l’ADRAO et chercheursd’institutions coopérantes

Bureau du Directeur généralKanayo F. Nwanze Directeur généralP.-Justin Kouka Assistant exécutif du Directeur généralAdrian Labor* Responsable des technologies de l’information et de la communication (CRDI)Nko Umoren* Auditrice interneGuézi Norberte Zézé* Assistante de relations publiques

Division de l’administration et des financesMichael F. Goon Directeur général chargé de l’administration et des financesBola Andrews Responsable des services d’appuiAntoinette Baroan* Chef du personnelChitti Babu Buyyala Chef des opérationsMory Cissé*† Responsable des achats & approvisionnementsGabriel Dao Responsable par intérim des ressources humaines et des services administratifsVincent Elegbo Responsable du garageMark Etsibah Comptable principalCasimir Grouto Responsable des services d’entretienGilbert Kato* Chef du transportRobert C. Lemp** Chef de l’administration et des services d’appuiGeorge Maina Chef des financesOlusegun Olubowale* Comptable principalGaston Sangaré* Régisseur de la ferme expérimentale

Division des programmes de rechercheAmir Kassam Directeur général adjoint chargé des programmes

Chef du programme appui aux politiquesFrank Abamu* Agronome/modélisation des cultures (Université Laval/ACDI)Mark Abekoe* Pédologue (chercheur visiteur)Abdoulaye Adam Biométricien

Coordinateur de la formation par intérim**Folkard Asch** Modélisation des cultures (Université Laval/ACDI)Mathias Becker** Agronome (systèmes de cultures)Amadou Moustapha Bèye** Agronome/sélectionneur (chercheur visiteur)Thierry Cadalen** Biologie moléculaireTimothy J. Dalton** Economiste (production)Alassane Diallo DocumentalisteSitapha Diatta Pédologue

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Koichi Futakuchi Ecophysiologiste des culturesRobert Guei Coordinateur INGER-AfriqueMonty P. Jones Chef du programme riz pluvial

Sélectionneur riz pluvialMohamed Kebbeh* Economiste agricole (chercheur visiteur, Sahel)Frédéric Lançon* Economiste (analyse des politiques)Nina Lilja** Economiste agricoleGuy Manners Responsable de l’informationKouamé Miézan Chef du programme riz irrigué (Sahel)

Sélectionneur riz irriguéSié Moussa** Sélectionneur riz (chercheur visiteur, Sahel)Marie-Noëlle Ndjiondjop* Biologie moléculaireFrancis Nwilene* EntomologisteOlumuyiwa Osiname Coordinateur par intérim, Station de l’ADRAO au NigeriaKanwar L. Sahrawat Chimiste des solsFassouma Sanogo* TraducteurYacouba Séré PathologisteMémouna Sidi-Touré TraductriceBrent Simpson Chef du programme développement de systèmes et transfert de technologiesB.N. Singh** Sélectionneur riz de bas-fondAïssata Sylla Assistante de publication assistée par ordinateurThomas Teuscher Coordinateur du projet santé humaineMarco Wopereis Agronome (Irrigation, Sahel)

Chercheurs d’institutions coopérantesAlain Audebert Physiologiste (CIRAD)Olivier Briët* Entomologiste médical associé (DGIS)Niels Hannsens** Coordinateur du projet RADORT (Winrock International)Stephan Häfele Agronome associé (Sahel, GTZ)Wilfried Hundertmark Gestion de l’eau (IWMI)Jean-Yves Jamin Coordinateur régional du Consortium bas-fonds

(Coopération française)David E. Johnson Malherbologiste (NRI)Rebecca Kent* Malherbologiste associée (DFID)Takeshi Sakurai* Economiste agricole (JIRCAS)Satoshi Tobita Physiologiste/ Biologie moléculaire (JIRCAS)Petrus van Asten Pédologue associé (Sahel, DGIS)Hideo Watanabe Qualité des grains (JICA)Peter Windmeijer** Coordinateur de recherche du Consortium bas-fonds (SC-DLO)

* arrivé en 1999** parti en 1999† Mory Cissé est décédé le 1er Janvier 2000

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Activités de formation

Cours dispensés en 1999

Intitulés et dates Emplacement Langue Participantsutilisée

Hommes Femmes Total

Systems Analysis and Simulation of Rice Production M’bé, Bouaké, Anglais 18 2 20and Rice-Weed Interactions [Cours post-universitaire Côte d’Ivoiredu Department of Theoretical Production (ADRAO)Ecology, Wageningen Agricultural University]22-30 mars

Participatory Rice Improvement and Gender/User Yamoussoukro, Anglais, 28 3 31Analysis/Analyse de la population paysanne et Côte d’Ivoire Françaisamélioration variétale du riz avec la participation (Hôtel Président)des agriculteurs19-25 avril

Système semencier communautaire Sérédou, Guinée Français, 28 8 3426-29 avril Kissien,

Mandingou

Formation agronomique de base M’bé, Bouaké, Français 30 0 3026-30 avril Côte d’Ivoire

(WARDA)

Système semencier communautaire Kindia, Guinée Français, 22 6 281-3 mai Peulh,

Soussou

Les techniques de production de riz irrigué Rosso, Français 24 1 2529 mai au 10 juin Mauritanie

Rice Seed Production Techniques, Organization, Ghana (CRI) Anglais 17 1 18Management and Varietal Release Procedures26 septembre au 9 octobre

Total 167 21 186

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Stagiaires post-universitaires en 1999

Nom et sujet de la thèse Institut Sponsor Grade

Ajayi, Oluyedi Olutomide Clifford* University of GTZ/WARDA PhDPesticide use practices, productivity and farmers’ Hannoverhealth : the case of cotton-rice system in Côte d’Ivoire,West Africa

Akanvou, René Wageningen Netherlands/ PhDOptimizing rice-legumes intercropping in inland valleys Agricultural WARDAin West Africa : A systems approach to interspecific Universitycompetition

Aluko, Kiodé Gabriel Louisiana State Rockefeller PhDGenetic studies of soil acidity tolerance in rice University Foundation

Bousquet, Violaine Institut National CIRAD DEAVariation de l’enracinement du riz pluvial en fonction Polytechniquedu cultivar et du type de sol de Nancy

Cairns, Jill University of DFID PhDRoot penetration and QTL mapping in upland rice Aberdeen

Clark, Cary University of Private/ PhDRural finance systems and related constraints for lowland Reading WARDArice intensification

Guèye, Talla University of Göttingen DAAD PhDNitrogen use efficiency in irrigated rice

Häfele, Stephan University of Hamburg GTZ PhDSoil fertility management in irrigated rice

Jalloh, Alpha Bella University of AfDB MPhilGenetics of iron toxicity tolerance in indica rice Sierra Leone

Maji, Alpha Tswako University of Ibadan Rockefeller PhDGenetics of resistance to African rice gall midge in FoundationOryza glaberrima

Mandé, Sémon Cornell University Rockefeller PhDAssessment of biodiversity in Oryza glaberrima Foundationusing microsatellite markers

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Masiyandima, Mutsa* Cornell University Rockefeller PhDImpact of land use on recharge to shallow groundwater Foundation

Ojehomon, Ohifeme University of Ibadan WARDA PhDEffects of parboiling, storage, and cultivar management onrice grain quality

Ouassa, Anne-Marie* University of Abidjan/ AfDB/ PhDControl of mosquito populations in Gambian rice fields Institut Pierre Richet WARDA

(Health Consortium)

Somado, Eklou Attiogbévi University of DAAD PhDEnhancing nutrient cycling in rice-legume rotations Göttingenthrough phosphate rock in acid soil

Timmerman, Henk-Jan* Université IVC/Université MScThe impact of land use intensity on soil degradation d’Amsterdam d’Amsterdam

van Asten, Petrus Wageningen UR DGIS PhDSalt-related soil degradation in irrigated rice-based croppingsystems in the Sahel

* Thèse finie en 1999

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Rapport annuel ADRAO 1999Annexes

Afun, J.V.K., D.E. Johnson et A. Russell-Smith, 1999. The effects of weed residue management on pests, pestdamage, predators and crop yield in upland rice in Côte d’Ivoire. Biological Agriculture & Horticulture 17 :47-58.

Afun, J.V.K., D.E. Jonhson et A. Russell-Smith, 1999. Weeds and natural enemy regulation of insect pests in uplandrice; a case study from West Africa. Bulletin of Entomological Research 89(5) : 391-402.

Asch, F., A. Sow et M. Dingkuhn, 1999. Reserve mobilization, dry matter partitioning and specific leaf area in seedlingsof African rice cultivars different in early vigor. Field Crops Research 62 : 191-202.

Asch, F., M. Dingkuhn, C. Wittstock et K. Doerffling, 1999. Sodium and potassium uptake of rice panicles as affectedby salinity and season in relation to yield and yield components. Plant and Soil 207 : 133-145.

Becker, M. et D.E. Johnson, 1999. Rice yield and productivity gaps in irrigated systems of the forest zone of Côted’Ivoire. Field Crops Research 60 : 201-208.

Becker, M. et D.E. Johnson, 1999. The role of legume fallows in intensified upland rice-based systems of West Africa.Nutrient Cycling in Agroecosystems 53 : 71-81.

Ceuppens, J. et M.C.S. Wopereis, 1999. Impact of non-drained irrigated rice cropping on soil salinization in theSenegal River delta. Geoderma 92 : 125-140.

Chipili, J., S. Sreenivasaprasad, Y. Séré et N.J. Talbot, 1999. Characterisation of the rice blast pathogen populationsat screening sites in West Africa. In : S. Sreenivasaprasad et R. Johnson (éd.) Major Fungal Diseases of RicePresent Status and Perspectives. Kluwer Academic, The Netherlands.

Clausnitzer, D.W., M.M. Borman et D.E. Johnson, 1999. Competition between Elymus elymoides and Taeniatherumcaput-medusae. Weed Science 47(6) : 720-728.

Coyne, D.L. et R.A. Plowright, 1999. Susceptibility of some cereal crops to cyst nematode Heterodera sacchari inWest Africa. International Rice Research Notes 24(3) : 17.

Coyne, D.L., D.E. Johnson, M.P. Jones et R.A. Plowright, 1999. Influence of weeds and rice cultivar on nematodepopulation densities in lowland rice. International Rice Research Notes 24(1) : 25-26.

Coyne, D.L., R.A. Plowright et B. Fofana, 1999. Observations on the susceptibility of Oryza sativa and resistance ofOryza glaberrima to the cyst nematode (Heterodera sacchari) and the influence of weed management inupland rice in Ivory Coast. International Journal of Pest Management 45(4) : 255-258.

Publications

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Rapport annuel ADRAO 1999Annexes

Coyne, D.L., R.A. Plowright, J. Twumasi et D.J. Hunt, 1999. Prevalence of plant parasitic nematodes associated withrice in Ghana with a discussion of their importance. Nematology 1(4) : 399-405.

Coyne, D.L., B. Thio, R.A. Plowright et D.J. Hunt, 1999. Observations on the community dynamics of plant parasiticnematodes of rice in Côte d’Ivoire. Nematology 1(4) : 433-441.

Dingkuhn, M. et F. Asch, 1999. Phenological responses of Oryza sativa, O. glaberrima and interspecific rice cultivarson a toposequence in West Africa. Euphytica 110 : 109-129.

Dingkuhn, M., A. Audebert, M.P. Jones, K. Etienne et A. Sow, 1999. Control of stomatal conductance and leaf rollingin O. sativa and O. glaberrima upland rice. Field Crops Research 61 : 223-236.

Dingkuhn, M., D.E. Johnson, A. Sow et A.Y. Audebert, 1999. Relationships between upland rice canopy character-istics and weed competitiveness. Field Crops Research 61 : 79-95.

Dionisio-Sese, M.L., M. Shono et S. Tobita, 1999. Effects of proline and betaine on heat inactivation of ribulose-1,5-bisphosphate carboxylase/oxygenase in crude extracts of rice seedlings. Photosynthetica 36(4) : 557-563.

Donovan, C., M.C.S. Wopereis, D. Guindo et B. Nébié, 1999. Soil fertility management in irrigated rice systems in theSahel and Savanna regions of West Africa. Part II. Profitability and risk analysis. Field Crops Research 61 :147-162.

Duale, A.H. et K.F. Nwanze, 1999. Incidence and distribution in sorghum of the spotted stem borer Chilo partellusand associated natural enemies in farmers’ fields in Andhra Pradesh and Maharashtra states. InternationalJournal of Pest Management 45(1) : 3-7.

Häfele, S., M.C.S. Wopereis, P. Boivin et A.M. Ndiaye, 1999. Effect of puddling on soil desalinization and rice seedlingsurvival in the Senegal River delta. Soil and Tillage Research 51 : 35-46.

Harris, K.M., C.T. Williams, O. Okhidievbie, J. LaSalle et A. Polaszek, 1999. Description of a new species of Orseolia(Diptera : Cecidomyiidae) from Paspalum in West Africa, with notes on its parasitoids, ecology and relevanceto natural biological control of the African rice gall midge, O. oryzivora. Bulletin of Entomological Research89 : 441-448.

Ishii, R. et K. Futakuchi, 1999. Report on the recent research activities and achievement in West Africa Rice Develop-ment Association (WARDA). International Cooperation of Agriculture and Forestry 22(3) : 20-24.

Jagtap, S., F.J. Abamu et Kling, 1999. Long term assessment of nitrogen and variety technology on attainable maizeyields in Nigeria using CERES-maize. Agricultural Systems 60(2) : 77-86.

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Rapport annuel ADRAO 1999Annexes

Johnson, D.E., M.P. Jones et M.C. Mahamane, 1999. Screening for weed competitiveness among selection of rice inWest Africa. Weeds (1-3) : 963-968.

Jones, M.P., 1999. Food security and major technological challenges : The case of rice in Sub-Saharan Africa.Japanese Journal of Crop Science 67 (extra issue 2) : 57-64.

Jones, M.P., 1999. Basic breeding strategies for high yielding rice varieties at WARDA. Japanese Journal of CropScience 67 (extra issue 2) : 133-136.

Jones, M.P., 1999. Food security and major technological challenges : the case of rice in sub-Saharan Africa. In :Proceedings of the International Symposium “World Food Security,” Kyoto. Pp. 57-64.

Jones, M.P. et B.N. Singh, 1999. Basic breeding strategies for high yielding rice varieties at WARDA. In : Proceedingsof the International Symposium “World Food Security,” Kyoto. Pp. 133-136.

Jones, M.P., K.F. Nwanze, K.M. Miezan, B.N. Singh et R. G. Guei, 1999. Rice germplasm evaluation andenhancement at WARDA. In : J.N. Rutger, J.F. Robinson et R.H. Dilday (éd.) Proceedings of theInternational Symposium on Rice Germplasm Evaluation and Enhancement. Arkansas AgriculturalExperiment Station. Pp. 29-37.

Li, C., S. Yanagihara, I.H. Somantri, Y. Zhang, T. Nagamine, K. Ise et S. Tobita, 1999. Selection and characterizationof MNU-induced salt-tolerant mutants from a sensitive rice variety (Oryza sativa L. cv. Hitomebore). In :Abstracts of the General Meeting of the International Program on Rice Biotechnology, 20-24 September1999, Phuket, Thailand, pp. 168.

Lorieux, M., M.-N. Ndjiondjop et A. Ghesquière, 1999. A first interspecific Oryza sativa ∞ O. glaberrimamicrosatellite-based genetic linkage map. Theoretical and Applied Genetics 100 : 593-601.

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Documents publiés par l'ADRAO

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Bunds and Bugs in West Africa. Does Rice Irrigation Threaten Farmers’ Health? [dépliant] WARDA/WHO-PEEM Health Consortium, 1999. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, [6] p.

Current Contents at WARDA (Monthly issue).

Diguettes et moustiques en Afrique de l’Ouest. La riziculture irriguée favoriserait-elle le paludisme ? [dépliant]Consortium “Santé” ADRAO, OMS-TEAE, CRDI, DANIDA, Gouvernement norvégien, 1999. ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, [6] p.

Guide to Living in Bouaké. 1999. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 75 p. ISBN 92 9113 194 6.

Medium-Term Plan 2000-2002. 1999. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 117 p.

Participatory Varietal Selection : The Spark that Lit a Flame. 1999. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 32 p. ISBN92 9113 201 2.

Program Report 1996-1997. 1999. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 132 p. ISBN 92 9113 192 X.

Rapport annuel 1997. 1999. ADRAO/WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 71 p. ISBN 92 9113 115 6.

Rice Interspecific Hybridization Project : Research Highlights 1999. 1999. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 34p. ISBN 92 9113 203 9.

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Sigles et abréviations

ACDI Agence canadienne de développement internationalADRAO Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’OuestAMVS Authorité de mise en valeur de la vallée de Sourou (Burkina Faso) [Service de vulgarisation de la vallée du

Sourou]AOC Afrique de l’Ouest et du CentreBAD Banque africaine de développementBMZ Bundesministerium für Wirtschaftliche Zusammenarbeit (Allemagne)Ca calciumCABI Centre for Agriculture and Biosciences International (Royaume-Uni)CBF Consortium bas-fonds (ADRAO)CBSS Community-Based Seed (production) System(s)CCER Center-Commissioned External ReviewCEA Commission économique pour l’Afrique (Nations Unies)CEMV Centre universitaire de formation en entomologie médicale et vétérinaire (Côte d’Ivoire)CFC Common Fund for Commodities [donor] (Fonds commun pour les produits de base)CG Consultative Group on International Agricultural Research (Groupe consultatif pour la recherche agricole

internationale)CIAT Centro Internacional de Agricultura Tropical (Centre international d’agriculture tropicale)CIRA Centre international de recherche agricole (GCRAI)CIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (France)CNRA Centre national de recherche agronomique (Côte d’Ivoire)CNRADA Centre national de recherche agronomique et de développement agricole (Mauritanie)CORAF Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (autrefois : Conférence des

responsables de la recherche agronomique africaine)CRDI Centre de recherche pour le développement international (Canada)CRF Competitive Research Funds (DFID)CRI Crops Research Institute (Ghana)CSH Consortium santé humaine (ADRAO)CSSA Crop Science Society of AmericaCTA Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation (the Netherlands)cv. cultivarDAAD Deutscher Akademischer Austauschdienst (Allemagne)DANIDA Danish International Development Agency (Danemark)DEA Diplôme d’études approfondiesDEAP Département d’épidémiologie des affections parasitaires (Mali)DFID Department for International Development (précédemment ODA, UK)DGIS Directorate General for International Cooperation (The Netherlands)ECSA Eastern, Central and Southern Africa

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éd. éditeur(s)EU Etats-Unis d’AmériqueFAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricultureFDCIC Fonds de contrepartie ivoiro-canadienFIDA Fonds international pour le développement agricoleGCRAI Groupe consultatif pour la recherche agricole internationaleGFAR Global Forum for Agricultural ResearchGTZ Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (Allemagne)HRI Horticultural Research International (Royaume-Uni)IAEG Impact Assessment and Evaluation Group (GCRAI)IDC Information and Documentation Center (ADRAO) (Centre d’information et de documentation)IFDC International Fertilizer Development CorporationIITA International Institute of Tropical Agriculture (Ibadan, Nigeria)INERA Institut de l’environnement et de recherches agricoles (Burkina Faso)INGER International Network for the Genetic Evaluation of RiceIPR Institut Pierre Richet (Côte d’Ivoire)IRD Institut de recherche pour le développement (autrefois ORSTOM, France)IRRI International Rice Research Institute (Los Baños, The Philippines)ISBN International Standard Book NumberISNAR International Service for National Agricultural Research (La Haye, Pays-Bas)IWMI International Water Management InstituteJICA Japan International Cooperation AgencyJIRCAS Japan International Research Center for Agricultural SciencesK potassiumLSD least significant differenceMAFF Ministry of Agriculture, Forestry and Fisheries (Japon)MARA Mapping malaria Risk in Africa (Cartographie du risque de la malaria en Afrique)Mg magnésiumMOFA Ministry of Foreign Affairs of Japan (Ministère des affaires étrangères du Japon)MPhil Master of Philosophy (diplôme)MSc Master of Science (diplôme)N azoteNERICA New Rice for Africa (Nouveau riz pour l’Afrique)NRI Natural Resources Institute (Royaume-Uni)OCCGE Organisation de Coordination pour la lutte Contre les Grandes Endémies (Côte d’Ivoire)OCP Organizational Change ProgramODA Overseas Development Administration (maintenant DFID, UK)OMS Organisation mondiale de la santéOMS-TEAE Organisation mondiale de la santé - Tableau mixte d’experts sur l’aménagement de l’environnement pour la

lutte antivectorielleONG organisation non gouvernementaleORSTOM Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération (présentement IRD, France)P phosphorep./pp. page(s)/pagesPAGE polyacrylamide gel électrophorèsePEEM Joint Panel of Experts on Environmental Management for Vector Control (WHO/FAO/UNEP/UNCHS)

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PhD Doctor of philosophy (doctorat)PHI Projet d’hybridation interspécifique (ADRAO)PMT Plan à moyen termePNUD Programme des Nations Unies pour le développementPRIGA Participatory Rice Improvement and Gender/User Analysis (WARDA) (Analyse de la population paysanne

et amélioration variétale du riz avec la participation des agriculteurs)PVS participatory varietal selection (sélection variétale participative)QTL(s) quantitative trait locus (loci) (loci de caractères quantitatifs)RADORT Research on Accelerated Diffusion of Rice Technology (WARDA/Winrock International project)REPG Revue externe des programmes et de la gestionRFLP restriction fragment length polymorphismROCARIZ Réseau Ouest et Centre africain du riz (WARDA/CORAF Rice Research and Development Network for

West and Central Africa)R-to-D recherche-développementRYMV rice yellow mottle virus (panachure jaune du riz)SARA Salon international de l’agriculture et des ressources animalesSC-DLO Winand Staring Centre for Integrated Land, Soil and Water Research (Wageningen, the Netherlands)SNRA système national de recherche agricoleSONADER Société nationale pour le développement rural (Mauritanie)subsp. subspeciesTCDC Technical Cooperation among Developing Countries (UNDP)TSP triple super phosphateUK United Kingdom (Royaume-Uni)USA United States of AmericaUSAID United States Agency for International DevelopmentWARDA West Africa Rice Development Association (anglais de ADRAO)WECARD West and Central African Council for Research and Development (anglais de CORAF)WHO-PEEM World Health Organization Panel of Experts on Environmental Management for Vector ControlYAAS Yunnan Academy of Agricultural Sciences (Chine)

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Sources

Photos :

S.E. Barro : p. 36ADRAO : toutes les autresWHO/TDR : p. 43

© WHO/TDRWHO/TDR/Crump : pp. 39, 40 (en haut)

© WHO/TDRWHO/TDR/Furu : p. 40 (milieu de page)

© WHO/TDRWHO/TDR/Lengeler : p. 44

© WHO/TDR

Figures:

Cornell University: p. 18ADRAO : toutes les autresWARDA/WHO-PEEM/IDRC/DANIDA/Norvège Consortium « Santé » : p. 42

Tableaux: ADRAO

Impression et reliure : Pragati Offset Pvt. Ltd., Hyderabad, Inde.

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