Afin qu'ils survivent

21

Transcript of Afin qu'ils survivent

Page 1: Afin qu'ils survivent
Page 2: Afin qu'ils survivent
Page 3: Afin qu'ils survivent
Page 4: Afin qu'ils survivent

FÉDÉRICA DE CESCO

AFIN QU'ILS SURVIVENT...

illustrations de Michèle Danon-Marcho

éditions g.p. département des presses de la cité, paris

Page 5: Afin qu'ils survivent

C 1969 - Éditions G.P., Département des Presses de la Cité, Paris PRINTED IN FRANCE

Page 6: Afin qu'ils survivent

A Ngo-thi-Dung, en souvenir de notre amitié.

Page 7: Afin qu'ils survivent
Page 8: Afin qu'ils survivent

PREMIÈRE PARTIE

Page 9: Afin qu'ils survivent
Page 10: Afin qu'ils survivent

CHAPITRE PREMIER

J E quittai au mois de mai le lycée de Delhi où j'avais été en pension pendant cinq années et revins à Bénarès, ma ville natale.

J'avais dix-neuf ans, et c'était la première fois que je voyageais seule. J'en éprouvais une fierté légitime et un sentiment d'indépen- dance agréable et neuf. Je crois même que je me pavanais un peu, afin d'étouffer au fond de moi-même cette légère impression d'insé- curité que je jugeais indigne de moi.

Une fois installée dans le compartiment, l'envie me prit de jouer à la grande dame, en pliant gracieusement mon sari et en

Page 11: Afin qu'ils survivent

levant le menton d'un air digne. Au bout d'une heure de voyage, pour témoigner de mon esprit moderne devant les autres occupants de la voiture, j'allumai une cigarette et soufflai la fumée par la fenêtre ouverte. Un vieux monsieur à lunettes grommela quelque chose d'inintelligible, et les yeux expressifs de la musulmane voilée assise en face de moi se fixèrent sur ladite cigarette avec un air de profonde désapprobation.

J'eus une folle envie de rire. Lorsque j'étais heureuse, il fallait toujours que je me fasse remarquer, que je fasse quelque chose d'extraordinaire.

Contrairement à la plupart des jeunes filles de mon pays, je suis de nature extrêmement expansive. Cela est dû, sans doute, à mon ascendance étrangère, car mon père est né en Europe, dans cette ville lointaine nommée Paris...

Vers la douzième heure, comme j'avais soif, je grignotai une mangue. Le jus coula sur mon sari et y fit une tache assez vilaine que je frottai avec acharnement. Le vieux monsieur se mit à sourire en montrant des dents jaunes. Je rougis et, oubliant la tache, je regardai par la fenêtre, m'efforçant de concentrer mon attention sur les bosquets de palmiers nains qui glissaient le long de la voie.

Je me demandais si papa serait à la gare pour m'accueillir. Me trouverait-il changée? Probablement. Mais il aimerait cela, j'en étais sûre. Maman me trouverait trop hardie, trop peu féminine, parlant trop, fumant — horreur! Oserais-je m'y risquer devant elle ? Je ne m'en voyais pas capable. Peut-être de temps en temps, pourrais-je fumer en secret? Je m'étais procuré un paquet de ciga- rettes à Delhi, avant de prendre le train, avec la complicité d'une amie qui m'avait conduite à la gare.

Dans mon pays, le respect et l'obéissance filiale passent avant toute autre chose. Malgré mon caractère impulsif et nerveux, j'évitais donc de déplaire, si peu que ce fût, à maman. Je l'aimais beaucoup et ne voulais pas lui causer la moindre peine. Je pris

Page 12: Afin qu'ils survivent

d'avance mon air résigné; puis je bâillai et jouai avec mes bracelets d'or gravé. Je m'ennuyais un peu. Le roulement régulier et mono- tone du train me berçait; je perdis le fil de mes idées... Au bout d'un moment, je me réveillai en sursaut et, rapides comme l'éclair, mes doigts se refermèrent sur la main du monsieur à lunettes, qui tentait de dégrafer mes bracelets. Nous luttâmes un instant. Rageu- sement, je pinçais ses doigts visqueux. Il vomit un torrent d'injures sifflantes, et la main griffée se déroba. Il s'était levé d'un bond et glissé hors du compartiment. Tremblante de fureur, je demeurai pelotonnée dans mon coin. Digne et indifférente dans le sien, la musulmane voilée avait suivi la scène d'un œil apathique, sans faire le moindre geste pour me venir en aide.

J'arrivai à Bénarès vers la fin de l'après-midi. J'étais épuisée, le visage enduit de poussière, le sari collant à mes épaules. Morale- ment, je me sentais énervée, agacée, et quelque peu vexée. Je rassemblai mes bagages. Lorsque le train ralentit en gare, ce fut la ruée des voyageurs prenant d'assaut les wagons, se pressant dans les compartiments, dans un tumulte de vociférations. Je me frayai péniblement un chemin vers la sortie et, hors d'haleine, sautai sur le quai. Un grouillement humain tourbillonnait devant mes yeux. J'étais frôlée, bousculée, poussée de droite à gauche. Quelle déban- dade! Je reçus dans le dos un régime de bananes, et une cage à poulets portée en équilibre sur une tête robuste pencha dangereu- sement vers mon visage. Un coq famélique darda vers moi un œil jaune et rébarbatif. Je reculai et cherchai des yeux la sortie. Complè- tement désorientée, je piétinais sur place. C'est alors que j'aper- çus mon père. Je le reconnus sur-le-champ : sa silhouette haute, un peu voûtée, ses cheveux couleur paille, son visage rouge et souriant. Je hurlai son nom. Il tourna la tête, agita la main, courut à ma rencontre. Je me précipitai vers lui et m'écroulai contre sa poitrine. J'appuyai la joue contre son épaule, retrouvant l'odeur familière de tabac anglais, de cambouis et de soleil. Folle de

Page 13: Afin qu'ils survivent

bonheur, je frottai mon visage contre sa chemise avec une ardeur de jeune chat.

— Nadira, s'écria-t-il, oh! Nadira, Nadira... Il semblait aussi fou que moi. Me soulevant du sol, il me fit

tourner au bout des bras. Mes pieds heurtèrent un dos pressé et je perdis une sandale.

Je hurlai : — Papa, ma sandale! Il me déposa et se précipita pour la ramasser, puis s'épongea le

front en riant. — Comme tu as grandi! C'est à ne pas croire! Au fait, quel

âge as-tu ? Je sautillai vers lui, m'appuyai contre son bras et remis ma sandale

d'osier tressé. — Dix-neuf ans, papa. — Dix-neuf... ans ? C'est vrai ! Sapristi ! Il parut ahuri. J'aurais juré qu'il avait oublié la date de ma nais-

sance!... Me redressant, je passai joyeusement la main dans ses cheveux.

— Toujours aussi distrait, mon papa!... Il fit la grimace et écarta les mains d'un air navré en répondant

qu'il n'était pas des plus jeunes et que le soleil avait commencé depuis longtemps à lui assécher le cerveau !

Je pouffai de rire. Mon père était un homme au caractère à la fois opiniâtre, pessimiste et plein d'humour, ce qui, on en convien- dra, était un mélange assez bizarre. Quant à moi, je l'adorais. Je le pressai de questions :

— Et maman ? Et Shiri-John ? Et Bijou ? Ramah ? Le jardin ? — Attends, attends, disait papa. Il interpella un porteur, qui s'empara de mes valises. — Si tu ne veux pas que ton vieux père devienne enragé, dans

cette foule qui piétine ses orteils, quittons d'abord cette gare...

Page 14: Afin qu'ils survivent

Je lui pris le bras. — Mais tout le monde va bien, n'est-ce pas ? Il m'adressa un large sourire qui découvrit ses dents cariées.

Papa possédait la faculté un peu surprenante de se plaindre à longueur de journée, en affectant l'air le plus joyeux du monde.

— Bien sûr, fillette. Comment pourrait-il en être autrement? Et il se mit à jouer des coudes pour se frayer un chemin à travers

la foule. Je le suivis, lui serrant le bras d'une main, retenant de l'autre les plis de mon sari. Je donnai mon billet au guichet, et nous sortîmes de la gare en poussant un soupir de soulagement. Papa avait parqué sa voiture dans une ruelle tranquille. Des gamins tournaient autour de la Ford avec des mines fureteuses. Papa se mit à vociférer, et ils s'égaillèrent comme un vol d'oiseaux ébouriffés.

Mon père lança ma valise sur le siège arrière, paya le porteur et m'ouvrit la portière. Je me laissai tomber sur les coussins, lui s'installa au volant. Il me sourit, me fit un clin d'œil, s'épongea le front.

— Hello ! ça va, ma fille ? — Très bien, papa. — Pas trop fatiguée? Je secouai la tête. — Tu as fait bon voyage ? Me souvenant de l'incident du monsieur à lunettes, j'ouvris la

bouche pour me répandre en exclamations indignées, puis, tout à coup, je réalisai qu'au fond il y avait de ma faute, que j'avais vrai- ment tout fait pour me rendre intéressante. Je baissai le nez.

— Mais... bien sûr, papa. Mes bracelets! J'y tenais. C'était un cadeau fait par ma mère

à l'occasion de mon quinzième anniversaire. Si on me les avait pris... Je secouai machinalement le poignet, heureuse d'entendre leur

tintement familier. Puis je demandai très vite :

Page 15: Afin qu'ils survivent

— Et maman ? — Elle t'attend, dit mon père. Elle était trop fatiguée pour

m'accompagner à la gare. — Et Shiri ? — Oh! lui... Papa se mit à rire et donna un coup de klaxon pour chasser un

vendeur de gâteaux qui encombrait la rue en criant sa marchandise. — ... C'est ton frère, il n'y a pas de doute! La terreur de la

maison a trouvé un digne remplaçant avant de partir au collège. — Flatteur pour moi, dis-je. — Shiri a six ans depuis lundi dernier, continuait mon père.

Nous lui avons offert un poney pour son anniversaire, et c'est la plus grande erreur de notre vie, car, depuis ce jour, ta mère et moi, nous passons nos journées à trembler à la fois pour ses os, le cheval et nos bégonias!...

La rue défilait, bordée de flamboyants et de palmiers nains. Rien ne semblait changé depuis mon départ. La même foule s'écoulait le long des avenues : brahmanes imposants dans leurs robes blanches, musulmanes voilées, moines bouddhistes, au crâne rasé, en toge couleur safran, mendiants en haillons, couverts de plaies réelles ou simulées, femmes de caste noble en saris brochés mauve et turquoise, un diamant au coin de la narine, faisant leurs emplettes accompagnées d'une servante.

Papa, s'énervant, klaxonnait sans répit pour se frayer un passage à travers la foule indifférente.

— Je peux conduire ? dis-je. Il répliqua d'un air faussement indigné : — Veux-tu faucher des gens? J'éclatai de rire et, sans insister, tournai la tête en reniflant : — Les parfums du lieu... Que mon nez retrouve tout cela;

voyons : ail, poissons frits..., ananas..., gâteaux à la pistache... Mmm !... c'est bon.

Page 16: Afin qu'ils survivent

— Continue, dit papa en riant. Quoi encore ? — Ça! m'écriai-je, désignant d'un geste large les vaches sacrées

qui déambulaient gravement entre les étals des marchands. — Il n'y a pas d'erreur : tu es bien ma fille, dit papa d'un air

résigné.

J'éclatai de rire : — Pourquoi? Tu en doutais! — Que doit dire un père, répondit-il en soupirant, quand sa

fille s'en va en pension sous les traits d'une gamine anguleuse et revient transformée en demoiselle charmante? Avoue que c'est déroutant.

C'était un compliment. Je fus charmée et aussitôt décidai fer- mement de m'en montrer digne. Au fond, malgré l'apparence, j'étais encore bien plus « gamine » que « demoiselle » et papa, qui

Page 17: Afin qu'ils survivent

(j'en suis certaine) le savait très bien, avait trouvé le plus sûr moyen pour me révéler à moi-même.

Notre maison se trouvait un peu en dehors de la ville. C'était une vieille habitation de l'époque coloniale. De loin, elle me faisait songer à une tortue à carapace aplatie. C'était une bâtisse en stuc, avec une véranda circulaire et de larges escaliers de pierre menant au jardin. Ce jardin s'étendait jusqu'au fleuve. Il en était séparé par un simple mur en maçonnerie et une grille en fer forgé. C'était à la fois le désespoir et l'orgueil de mon père, féru de jardinage et qui, tout en regrettant amèrement de ne pouvoir le dompter en massifs cultivés, ne pouvait s'empêcher d'admirer l'opulente luxuriance de la végétation.

Quant à moi, lorsque j'étais enfant, pouvais-je rêver plus beau terrain de jeu que ce jardin profond comme une jungle ? J'y passais mes journées en promenades et découvertes. Un matin, je m'en souviens — j'avais douze ans — je me penchai avec un peu trop d'empressement sur cette grille en fer forgé qui terminait le jardin et le séparait du fleuve. Je perdis l'équilibre. Un cri et un bruit d'éclaboussement. Des pêcheurs, passant en jonque, me tendirent une de leurs longues rames et je fus hissée sur le bateau, transie et gémissante. Sauvée des eaux, je décidai d'apprendre à nager.

A l'autre rive du fleuve, juste en face de ma fenêtre, dans la houle verte des forêts, se dressait la coupole d'un palais de plaisance, jadis demeure d'un rajah, aujourd'hui sagement transformée en musée. Chaque matin, je voyais la coupole de marbre, ovale et pure comme une perle, rosir aux rayons du soleil. C'était joli et poétique. Un jour, j'y suis entrée, dans ce musée. Ce n'étaient que des salles figées et poussiéreuses, vestiges inutiles d'un passé plein de faste. Comme, à l'époque, j'étais très impressionnable, cette visite me laissa un goût de tristesse...

La voiture de papa franchit la grille et glissa dans le jardin. Les pneus crissaient sur le gravier. Une mince silhouette se tenait

Page 18: Afin qu'ils survivent

en haut de l'escalier. Je reconnus maman et mon cœur se mit à battre. De loin, elle ressemblait à une très jeune fille. J'agitai la main. Comme papa avait arrêté la voiture, j'ouvris la portière et sautai sur le sol. Je montai l'escalier en courant. Un instant plus tard, maman me serrait dans ses bras. Je me sentis très jeune, attendrie et, soudain, sans savoir pourquoi, au bord des larmes. Finalement, je me mis à renifler, et maman, saisissant mes mains dans les siennes, les appuya contre son front. Dans son visage clair et fin, ses yeux luisaient entre des paupières lourdes, noircies au khôl. Ses cheveux, tirés en arrière en bandeaux serrés, découvraient une oreille délicate, au lobe alourdi de bijoux.

Il y avait en elle quelque chose à la fois de neuf et d'immuable- ment antique. Mais, sous son apparence frêle et délicate, maman cachait une santé de fer et une volonté à toute épreuve.

— Nadira, mon enfant, dit-elle avec émotion, tu es de retour auprès de ta mère.

Son visage avait une expression de bouleversante douceur. Elle mit un bras autour de mes épaules. Je souris bravement. — Tu dois être fatiguée. Viens te rafraîchir dans ta chambre.

Ramah va servir le dîner sur la terrasse. A ce moment, une silhouette brune et menue apparut parmi

les buissons de pivoines et se glissa vers la maison en essayant de passer inaperçue.

Je m'écriai, ravie : — Shiri ? Shiri se mit à rire d'un air gêné, se balança sur un pied et se

baissa pour ramasser un caillou, qu'il lança au loin. Puis il monta l'escalier en sautillant, me tournant le dos.

— Alors ? dis-je joyeusement, tu ne dis pas bonjour à ta sœur? Je lui pris le bras, le forçai à me regarder. Il se dégagea et courut

quelques pas plus loin. Puis il se mit à chanter d'un air effronté : — Ma sœur..., ma sœur..., ma sœur...

Page 19: Afin qu'ils survivent

— Mais oui, tu as une sœur; j'espère que tu ne l'as pas oublié ? La réponse fusa, inattendue et pour le moins surprenante : — Rajah est à moi! — Rajah? — C'est le poney, expliqua maman, souriante. Puis sa voix se durcit imperceptiblement : — Shiri-John, que signifie cette impolitesse? Viens saluer ta

sœur. Il coupa court à ses sautillements, s'avança et, timidement,

tendit une petite main sale. Je le serrai contre moi en riant. — Mais oui, dis-je, je sais que Rajah est à toi. Je ne le prendrai

pas. La méfiance plissait ses yeux d'eau verte. — Sûr? — Mais oui, répondis-je gaiement. D'ailleurs, je suis bien trop

grande pour monter un poney. Cet argument parut le convaincre. Il se mit à rire, trépigna,

se dégagea et s'enfuit en courant, ses pieds nus battant le pavé. Je me tournai vers maman. Elle hocha la tête d'un air navré :

— Je crains que ton père et moi n'ayons élevé cet enfant avec trop d'indulgence.

Elle soupira et, comme je protestais, ajouta tristement : — C'est parfois tellement dur d'être sévère!... J'avais envie de rire. Connaissant maman, je savais qu'elle

aurait été capable d'élever douze enfants sans faiblir. Mais, comme la naissance de Shiri-John avait failli lui coûter la vie, le médecin lui avait formellement défendu d'agrandir sa famille.

Maman m'accompagna jusqu'à ma chambre. Elle marchait à longs pas glissés, sans autre bruit perceptible que le frôlement de son sari sur le sol. Elle m'observait en silence, puis, comme je dénouais mon voile, elle dit brusquement, avec une sorte de triomphe :

Page 20: Afin qu'ils survivent

Ce livre AFIN QU'ILS SURVIVENT...

de Fédérica de Cesco illustré par Michèle Danon-Marcho

est le vingt-et-unième de la

COLLECTION OLYMPIC

Il a été imprimé par l'Imprimerie G. Maillet et Cie

à Saint-Ouen

Dépôt légal n° 1819 - 1 trimestre 1969 Mars 1969

Page 21: Afin qu'ils survivent

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement

sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

Couverture : Conception graphique ‒ Manon Lemaux

Typographie ‒ Linux Libertine & Biolinum, Licence OFL

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en accord avec l’éditeur du livre original, qui dispose d’une licence exclusive confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒

dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.