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Revue internationale des affaires et partenariats Nord-Sud Transfert monétaire La révolution Immeubles de luxe Marché lucratif en Afrique Afrique du Sud Une culture qui sait se vendre 51 janvier - mars 2016 Canada / 4,49$ Zone CFA / 1500F France / 3,50 États-Unis / $3.95 Autre Pays / $4 US L’Afrique maritime s’éveille à coups de milliards Forum Africa 2015 À guichets fermés !

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Afrique Expansion Magazine 51

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Revue internationale des affaires et partenariats Nord-Sud

Transfert monétaireLa révolution

Immeubles de luxe Marché lucratif en Afrique

Afrique du SudUne culture qui sait se vendre

51janvier - mars 2016

Canada / 4,49$Zone CFA / 1500FFrance / 3,50 !États-Unis / $3.95 Autre Pays / $4 US

L’Afrique maritime s’éveille à coups de milliards

Forum Africa 2015 À guichets fermés !

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Sommaire

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L’éditorial de Gerba Malam

DossierRévolution maritime en Afrique

Transport maritime Guerre portuaire pour un joyau

Complexes industrialo-portuaires Changer le visage de l’Afrique

Dossier spécialForum Africa 2015 À guichets fermés !

Un menu diversifié qui séduit

Pays vedette Le Sénégal «open for business»

B2B Nombre record de rencontres personnalisées

Le Forum en images

Marchés africainsL’immobilier de luxe a la cote en Afrique

Angola Le pari de la diversification économique

Algérie Des milliards à investir à l’étranger

Culture L’Afrique du Sud se vend et s’exporte

Le Maroc, champion de la lutte anti-terroriste

PerspectivesRessources Les entreprises extractives à l’heure de la RSE

Comment conjurer la malédiction des ressources naturelles ?

RSE Les minières canadiennes à l‘œuvre en Afrique

Marchés nord-américainsLa méthode « Google », un modèle pour tous

Réfugiés Le Canada prend le train de l’Allemagne

MondialisationFintech Ces startups qui révolutionnent les transferts d’argent

Rendez-vous d’affaires

51janvier - mars 2016

AFRIQUE EXPANSION • 51 3

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Gerba MalamÉditorial

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Après la suppression

des subventions agricoles, les pays africains

doivent mainte-nant livrer la bataille

d’accès aux marchés des

pays dévelop-pés hautement

protégés par les normes

techniques, sanitaires et

phytosanitaires.

Au sortir de la 10e Conférence ministérielle de l’Organi-sation mondiale du commerce (OMC) le 19 décembre dernier à Nairobi, au Kenya, on a tout entendu : autre échec et impasse sur le cycle de Doha bloqué depuis 14 longues années, mais résultats « historiques » pour l’Afrique et le monde. Alors, victoire ou défaite ? Comme souvent, tout est question de point de vue et d’horizon.

Depuis 2001 et la Conférence de Doha au Qatar, l’OMC vise une profonde réforme du commerce international. Elle cherche en fait une réduction significative des bar-rières commerciales, la révision des règles régissant le commerce mondial, le tout devant comprendre des bénéfices particuliers pour les pays en développement. Intérêts divergents de ses 162 membres obligent, l’Orga-nisation fait du surplace depuis une décennie et demie, aucun progrès n’ayant été enregistré à la veille même de cette Conférence de Nairobi qui devait être celle de la dernière chance. Et alors qu’on parle d’un énième échec dans une longue lignée, les mots « victoire », « nouvelle ère » et « résultats historiques » se côtoient quand il est question du domaine agricole. « Il est temps que les États-Unis et l’Europe réduisent les subventions à l’agriculture. À l’heure actuelle, ces subventions sont plus élevées que la totalité de ce que reçoivent les pays d’Afrique en aide au développement. Ces subsides font baisser les prix et ferment effective-ment la porte aux producteurs des pays en développe-ment. » Cette affirmation, qui pourrait avoir été prononcée en décembre dernier à Nairobi, l’a plutôt été à Davos, en 2002, par le premier ministre canadien Jean Chrétien. Un an plus tard, à la même tribune, le dirigeant canadien, dont le pays était l’un des rares du G7 à avoir aboli ses subventions agricoles, présentaient des chiffres ahuris-sants, voire révoltants. Alors que 50 milliards de dollars étaient versés en aide publique au développement, 350 autres milliards allaient aux subventions américaines et européennes sur les produits agricoles exportés (source : Médias France Intercontinents). Ces subventions, qui créent un déséquilibre sur le marché international, frappent durement une multitude de produits agricoles africains, du blé au maïs, de la volaille au bœuf, sans oublier la farine, le coton ou le sucre. Concrètement, pourquoi une mère de famille africaine paierait-elle 2000 FCFA au marchand local pour un poulet, quand elle en obtient un congelé et apprêté pour la moitié du prix ? Le choix est vite fait, et à terme, c’est toute la production locale qui finit par disparaître, car elle ne peut rivaliser avec les prix scandaleusement bas des produits importés. Cette situation pénalise doublement l’Afrique : son agriculture ne se développe pas comme elle devrait, privant l’État de ressources et de moyens importants, pendant que le continent importe massivement des pro-duits pour lesquels il devrait être autosuffisant.

On comprend mieux maintenant pourquoi le directeur général de l’OMC Roberto Azevêdo a déclaré, au terme de la conférence de Nairobi annonçant la fin des subven-tions agricoles, que c’est le « résultat le plus important obtenu en ce qui concerne l’agriculture » au cours des 20 années d’existence de l’Organisation. Le patron de l’OMC faisait en particulier référence à une disposition du « paquet de Nairobi » : l’engagement des membres dé-veloppés à supprimer immédiatement les subventions à l’exportation, sauf sur un petit nombre de produits agri-coles, une échéance fixée à 2018 pour les pays en déve-loppement. Demande de longue date de l’Afrique et d’autres pays en développement, la suppression des subventions agricoles est incontestablement une victoire après des décennies de plaidoyers sans suite. Les produits agri-coles africains vont enfin redevenir compétitifs. Mais cela suffira-t-il? Car l’autre grande question qui demeure est: comment avoir accès aux marchés des pays déve-loppés hautement protégés par les normes techniques, sanitaires et phytosanitaires ? À cet égard, la bataille commerciale qui a opposé le Canada aux États-Unis est édifiante. En 2008, malgré l’absence de barrières tarifaires avec les États-Unis, le Canada avait vu ses exportations de viandes porcines et bovines frappées d’un nouveau dispositif d’étiquetage exigeant l’inscription du pays d’origine des produits. Résultat, ses exportations de porcs de boucherie avaient chuté de 58 %, alors que celles de bovins à viande ont encaissé un recul de 49 %. Le Canada avait saisi l’OMC de la cause et remporté la bataille juridique en 2012, mais de multiples appels amé-ricains ont fait traîner les choses de nombreuses années avant que les États-Unis n’annoncent que récemment leur volonté de se plier au jugement. Les éleveurs cana-diens, dont 40 % de la production étaient exportés chez leurs voisins du Sud, n’en ont pas moins perdu des cen-taines de millions de dollars. Les Américains ont à la base respecté leurs engagements, mais ont joué sur les bar-rières non tarifaires  pour protéger leur marché intérieur. La bataille qu’a dû mener le Canada, un pays développé du G7, pour faire reconnaître ses droits, risque bien de se propager à d’autres domaines agricoles. S’il semble acquis qu’une puissance commerciale comme les États-Unis accepte l’abolition des subventions agricoles, rien ne garantit qu’elle ne trouvera pas d’autres moyens pour garder un avantage concurrentiel à l’échelle mondiale. L’OMC et ses membres ont fait un pas important en matière d’agriculture à l’occasion de cette 10e Confé-rence ministérielle de Nairobi. Mais la véritable portée de ce pas ne se mesurera qu’à la lumière des résultats effec-tifs qu’il engendrera. Et si le passé est garant de l’avenir, de nombreux désaccords et litiges légaux sont à prévoir malgré toute la bonne volonté affichée et exprimée.

OMC et agriculture

L’Afrique jouera-t-elle enfin à armes égales ?