ADPIC Post 2005 et accès aux nouvelles générations dARV dans les pays du Sud CEPN IIDE, CNRS,...
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ADPIC Post 2005 et accès aux nouvelles générations d’ARV dans
les pays du Sud
CEPN IIDE, CNRS, Université Paris 13 :
B. Coriat ; F. Orsi ; C.D’Almeida
Institut d’Economie, Université Fédérale de Rio de Janeiro :
L. Hasenclever ; R.Lopes ; P.Tigre
“Economie de la santé dans le VIH/sida”
Rio de janeiro, 14-16 decembre 2006
Objectif de la présentation
La période ADPIC Post 2005 : un tournant critique pour la poursuite des politiques publiques de lutte contre le sida dans les pays du sud.
L’expérience Brésilienne : précuseur des enjeux à venir
Perspectives de recherche
L’année 2005 marque la fin de la période de transition de mise en conformité aux ADPIC
Les ADPIC de l’OMC (1994) : Introduction de « standards minimum communs » de PI calqués sur ceux des pays industrialisés, notamment en matière de produits pharmaceutiques
Pour les producteurs du Sud : fin du droit à produire et vendre des versions génériques de médicaments brevetés au Nord
Pour les gouvernements du Sud : fin du recours à la libre concurrence par les génériques pour l’approvisionnement en médicaments à prix abaissés
Une harmonisation “par le haut” devenue effective depuis janvier 2005 Une loi clé : the Indian patent Act
L’enjeu : l’accès aux ARV les plus récents
… Au moment où le besoin en ARV de nouvelles générations s’accroît au Sud
Les nouvelles recommandations de l’OMS (Juin 2006).
Inclusion de Tenofovir dans le traitement préférentiel de 1ère ligne
Lopinavir/ritonavir comme pilier central des traitements de 2ème ligne
Un besoin croissant de passage aux traitements de seconde ligne (i.e., en particulier recours croissant aux
inibiteurs de protéase) Ex Données MSF Afrique du Sud : 16% après 4 ans de programme
Le rôle clé de l’offre de génériquesdans l’accès aux premières générations d’ARVEvolution du prix 1ere ligne : 3TC+D4T, NVP (source : MSF, 2005)
Traitements de nouvelles générations: des coûts actuellement non soutenables Recommandation OMS 1ère ligne TDF+3TC+NVPCout estimé par patient/an (estimation MSF, 2006)
Au minimum US $ 321 Au maximum US$ 708
Contre un prix actuel de US$ 132 (prix Tiommune)
Cout actuel 2ème ligne DDI+LPV/r+TDF : US$3950Soit 26 fois plus élevé que le prix actuel de la 1ère ligne
standard (MSF 2006)
Les licences obligatoires comme seule possibilité d’accès aux génériquesLes licences obligatoires : une exception au droit des brevets, dont
l’utilisation doit servir le marché national de façon “prédominante” (ADPIC art. 31f). Forte restriction à l’export et à l’import sous licence
obligatoire Forte limitation à l’utilisation des licences obligatoires par
les pays dépourvus de capacités technologiques
Reconnue par les membres de l’OMC en 2001
La “Déclaration de Doha sur les “ADPIC et la santé publique” et son §6 donnant instruction au Conseil des ADPIC de “trouver une solution rapide” au problème
La mise en œuvre du §6 de la déclaration de Doha La décision du 30 Août 2003
(devenu amendement des ADPIC en Dec.2005)
Conformation à l’article 31 des ADPIC codifiant les conditions de recours aux licences oblgatoires et
Pour le pays importateur, notification au conseil des ADPIC : L’insuffisence de ses capacités de production pour produire lui-même le
produit concerné. Son intention d’utiliser le système en tant qu’importateur Le nom et la quantité espérée du produit
Pour le pays exportateur, notification au conseil des ADPIC : La délivrance de la licence, le nom et l’adresse du bénéficiaire, le nom du
produit, la quantitié et le pays de destination, la durée de la licence.
Le “licencié” Dépôt sur un site internet, les quantitiés, la destination, les signes distinctifs
du produit concerné.
Un système contesté
Des débats importants sur l’efficience du système Un système complexe qui ne fournit pas les conditions
de développement d’une offre conséquente et compétitive
Empêche les économies d’échelle : décourage les investissements pour une production à grande échelle et à des prix abaissés
Question de son utilisation effective face à la prolifération des accords régionaux et bilatéraux dits “ADPIC Plus”
Les défis post 2005 Les enseignements de l’expérience brésilienne
La première phase du programme public d’accès
universel et gratuit aux ARV
Un succès remarquable malgré un cadre légal très contraignant
Malgré une mise en conformité aux ADPIC précoce (loi sur les brevets de 1996) Un programme de référence pour les pays du Sud en
matière de « scaling up » (180 000 personnes sous traitements, 2005)
Une stratégie d’approvisionnement efficiente ARV sous brevets
Négociation bilatérale basée sur la menace de recours aux licences obligatoires pour la production locale
ARV non brevetésMobilisation des capacités locales :
principalement à travers le réseau des laboratoires publics pour la formulation des principes actifs
Un succès considérable en terme de baisse du prix des ARV non couverts par brevets
Mais un programme qui bute sur des Limites Le recours systématique à l’import des principes actifs
ouvre sur une perspective de tarissement de leur approvisionnement à bas coût (conformation de l’Inde et de la Chine aux ADPIC)
Faible développement des capacités technologiques nationales pour la production des principes actifs
Risque d’érosion des capacités techniques et de perte du pouvoir de négociation face aux détenteurs de brevets.
Dans un contexte d’évolution des traitements : menace sur la soutenabilité financière du programme
Les défis Post 2005
Le poids croissant des nouvelles générations d’ARV brevetés dans le consensus thérapeutique brésilien
RITONAVIR (1996) SAQUINAVIR (1996) INDINAVIR (1997) NELFINAVIR (1998) AMPRENAVIR (2001) LOPINAVIR/r (2002) ATAZANAVIR (2004)
ZIDOVUDINE (1993)
ESTAVUDINE (1997) DIDANOSINE (1998) LAMIVUDINE (1999) ABACAVIR (2001) DIDANOSINE EC (2005) TENOFOVIR* (2003)
NEVIRAPINE (2001)
EFAVIRENZ (1999)
NRTI e NRTIt
ENFUVIRTIDE (2005)
PI
NNRTIFUSION INHIBITOR
Sous brevets
* Brevets en cours d’examen
89,5
58,3
47,1
46,0
0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0 90,0
Porcentagem (%)
2002
2003
2004
2005
An
os
Une production locale de moins en moins partie prenante
Parcela da oferta de ARVs por Far-Manguinhos para o Ministério da Saúde (%)
Farmanguinhos
Des dépenses en importation d’ARV brevetés en augmentation croissante
Source: STD/AIDS Program
Une illustration des difficultés pour les nouveaux médicaments : Le cas de la négociation Kaletra
Mars 2005 : Initiation par le ministre de la santé d’une procédure de négociation avec Abbott pour produire localement sous «licence volontaire »
Juillet 2005 : Refus d’Abbott et proposition de baisse du prix refusée par le ministère
Août 2005 : Recommandation du « Conseil National de Santé» de recourir aux licences obligatoires pour 3 ARV (Lopinavir/r, Tenofovir, Efavirenz) Engagement de 3 laboratoires Brésiliens (Nortec, Genvida,
Cristalia) à fournir le Lpv/r dans un délai de 8 à 12 mois après émission de la licence
Octobre 2005 : Contre l’avis du CNS, Le ministère de la santé signe un accord avec Abbott sur le prix du Kaletra
Les résultats de l’accord
Une baisse significative du prix : 45%
MAIS Des contraintes budgétaires fixées à long terme
Engagement du Brésil à se fournir en Kaletra jusqu’à la date d’épuisement du brevet (2011)
Engagement à acquérir kaletra (capsule, puis nouvelle formulation « Meltrex ») à un prix constant de 1380 $ US personne/an (+ 10% Meltrex) (Afrique du Sud : 500 $ US)
Renoncement à recourir aux licences obligatoires
Aucun transfert de technologie prévu
Perspectives de recherche
Enseignements de l’expérience Brésilienne pour les autres pays du Sud
Conditions de la soutenabilité à LT du modèle brésilien d’accès universel et gratuit dans le nouveau contexte Politique d’approvisionnement en médicaments de nouvelles
génération à des coûts soutenables et recours à accord du 30 Août
Renforcement des capacités nationales et recours aux flexibilités des TRIPS
Des « similaires » aux « génériques » : vers une vocation exportatrice du Brésil ?