Actes2013

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- Actes - Initiatives régionales et développement durable : les nouvelles priorités de la culture scientifique au Québec? 10 e Colloque de Science pour tous Jeudi 04 avril 2013 Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke

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- Actes -

Initiatives régionales et développement durable : les nouvelles priorités de la

culture scientifique au Québec?

10e Colloque de Science pour tous Jeudi 04 avril 2013

Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke

Jacques Kirouac, directeur général de Science pour tous

Bonjour à tous et toutes. Le mot d’ouverture est toujours un mot de remerciement. Nous nous re-trouvons, cette année encore, pour assister à cette journée d’échange et de discussion. Les person-nes présentes sont venues de tout le Québec, je les en remercie chaleureusement. Profitez de cette occasion pour vous rencontrer, pour réseauter, créer des liens. Merci aussi aux conférenciers, aux panelistes, et à l’équipe de Musée de Sherbrooke qui nous accueille. Je vous souhaite à tous de passer une très bonne journée.

Colloque de Science pour tous 04 avril 2013

Mots d’ouverture

Marie-Claude Bibeau, directrice du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke

Bonjour à tous, c’est un privilège de vous recevoir dans nos murs pour cette rencontre de profession-nels de la culture scientifique et technique. Toute l’équipe du musée est très heureuse de vous ac-cueillir. En leur nom et en mon nom, je vous sou-haite la bienvenue.

Science pour tous www.sciencepourtous.qc.ca

Ministère de l’Enseignement supérieur, Recherche, Science

et Technologie

Musée de la nature et des scien-ces de Sherbrooke

Initiatives régionales et développement durable : les nouvelles priorités de la

culture scientifique au Québec?

Actes du 10è colloque de Science pour tous

Rédaction

Partenaires

Notes

Sous la direction de : Jacques Kirouac

Coordination et mise en page: Tiffany Sarre

Caricatures : Jacques Goldstyn

Rédacteurs : Brïte Pauchet Isabelle Pauzé Caroline Matet Tiffany Sarre

Le contenu n’est pas exhaustif.

Les présentations des interve-nants peuvent être fournies sur

demande.

Contacter Science pour tous : [email protected]

Atelier I • Des partenariats pour une action plus durable .................................. 05

Compte-rendu ............................................................................................. 06

Portraits des intervenants ........................................................................... 13

Les anniversaires de la culture scientifique en 2013 .................................... 15

Présentation et visite des kiosques ................................................................ 18

En images • Animation « Les mathématiques d’Archimède » .......................... 20

Portrait de l’intervenant ............................................................................... 21

Conférence I • Faire de nos institutions des laboratoires de développement durable ................................................................................................................ 22

Compte-rendu ............................................................................................. 23

Portrait de l’intervenant ............................................................................... 26

Atelier II • Actions publiques et développement durable ................................... .27

Compte-rendu ............................................................................................. 28

Portraits des intervenants ........................................................................... 36

Conférence II • Les scientifiques face aux politiques ........................................ 38

Compte-rendu ............................................................................................. 39

Portrait de l’intervenant ............................................................................... 41

Conclusion du colloque ................................................................... 43

Sommaire

10e colloque Science pour tous - 04 avril 2013

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Atelier I

Atelier I Des partenariats pour une action plus durable

Résumé

Les organismes du milieu de la science et de la technologie ont à com-poser sans cesse avec de nouvelles façons de faire pour se dévelop-per. Ils recherchent constamment des partenaires ou des collabora-teurs, dans un souci de bénéfice réciproque. Cette ouverture à de nou-velles idées, à une collaboration avec d’autres acteurs du milieu, est une richesse qu’il faut exploiter tout en conservant chacun notre identi-té, notre spécificité.

Conférenciers

Dominique Girard, directeur coordonateur adjoint du Conseil du loisir scientifique du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Marie-Claude Bibeau, directrice du Musée de la nature et des scien-ces de Sherbrooke

Marcel Lafleur, directeur du Centre de démonstration en sciences physiques

Modératrice

Johanne Lebel, édimestre et rédactrice en chef de Découvrir, à l’Asso-ciation francophone pour le savoir (Acfas)

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Atelier I

Des partenariats pour une action plus durable

Compte rendu par Tiffany Sarre

Le premier atelier de la journée traitait des initiatives de collaborations mises en place par les structures de culture scientifique et technique (CST). Trois organisations ont présenté, à titre d’exemple, les projets sur lesquels elles ont travaillés : le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke, le Conseil du loisir scientifique du Saguenay-Lac-Saint-Jean et le Centre de démonstrations en sciences physiques.

Johanne Lebel, de l’Association Francophone pour le Savoir, introduit l’atelier en insistant sur l’importance du réseau, un sujet abordé lors du précédent colloque de Science pour tous. Toute collaboration est pos-sible d’abord grâce à la connaissance des autres structures (les nœuds) qui gravitent autour de sa propre institution, et des relations qui existent entre elles (les liens).

Présentation de Marie-Claude Bibeau

Marie-Claude Bibeau dirige depuis 2008 le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke. Ces cinq dernières années, la fréquentation de la structure a doublé. Forte de son expérience, elle analyse la situa-tion d’un point de vue de gestionnaire à travers sa présentation intitulée « Des institutions en mode collaboration ».

L’établissement propose 2 expositions permanentes et 4 temporaires. C’est le plus grand producteur et diffuseur d’exposition au Canada, et une douzaine circule actuellement à travers le Québec et la France. Le musée peut compter sur 35 employés permanents et 5 guides étu-diants, et bénéficie d’un budget d’opération de 2,2 millions de dollars.

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Atelier I

Madame Bibeau rappelle les missions du musée : susciter l’émerveille-ment et l’intérêt des visiteurs, par le biais d’une diffusion dynamique et accessible à tous, et de valoriser les collections naturelles.

Les objectifs poursuivis par l’équipe sont, d’une part, accroître l’acha-landage de la structure et, d’autre part, augmenter les revenus autono-mes. Pour y parvenir, le musée mise sur différentes stratégies :

• Devenir un attrait culturel et touristique incontournable dans les Cantons-de-l’Est

L’idée est de regrouper les structures muséales de la région, et de par-tager des ressources institutionnelles à prix coûtant. En s’investissant dans divers événements régionaux et en encourageant le mélange des genres, la structure devient un partenaire culturel incontournable. Le musée est aussi un allié touristique : il participe à la promotion des événements organisés par d’autres structures, considérées comme des collaborateurs et non comme des concurrents.

• Devenir le plateau de diffusion scientifique de Sherbrooke

La structure se positionne comme un partenaire scientifique : elle pro-duit des expositions très différentes. Cela nécessite de s’entourer de comités scientifiques, composés d’experts qui proviennent d’horizons variés. La structure rend également disponible certaines de ses res-sources professionnelles, et participe à des événements provinciaux, comme le 24 heures de sciences. Elle encourage les initiatives conjoin-tes en organisant notamment des visites de formation au sein d’autres organisations.

• Être reconnu localement comme un partenaire d’affaires

Devenir un partenaire d’affaire nécessite d’abord de prendre conscien-ce de sa valeur, au niveau du produit proposé mais aussi de la visibilité de l’espace. Or, dans un musée, il est possible de mettre à disposition pour d’autres secteurs des ressources, qu’elles soient humaines (artisans, des graphistes, etc.) ou matérielles (location de salles). En plus de cela, le musée participe à des concours et adhère à des prix d’excellence.

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Atelier I

Enfin, le musée est un partenaire social. Il rend la culture accessible en proposant des billets symboliques à 1$, grâce à un programme d’inté-gration sociale, créé conjointement avec la Ville de Sherbrooke. Le but est de rendre la culture accessible et de démystifier le musée. En ou-tre, ce dernier encourage les organismes sans but lucratif : pas une se-maine ne passe sans demande de commandites. L’équipe fournit des entrées gratuites, ce qui permet de faire parler de la structure.

Pour terminer sa présentation, Marie-Claude Bibeau insiste sur le fait que le musée se développe au moyen de collaborations multiculturel-les. Les membres de l’équipe sont mis à contribution selon leurs envies et leurs compétences. La structure s’assure un leadership en permet-tant le regroupement de personnes ayant des intérêts commun. Il est important de pérenniser ces nouveaux liens et de donner sans comp-ter, pour mieux recevoir ensuite.

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Atelier I

Présentation de Dominique Girard

Dominique Girard travaille au sein du Conseil du loisir scientifique du Saguenay-Lac-Saint-Jean depuis 2000. Il coordonne deux activités : l’Expo-science régionale et l’attribution des prix méritas du Mérite scientifique régional (MSR), qui honorent les représentants de la com-munauté scientifique du Saguenay-Lac-St-Jean pour leur contribution à l’avancement des sciences et de la technologie dans la région.

Le MSR est le 1er partenariat important entre le CLS et un autre orga-nisme régional, à savoir l’Université de Chicoutimi. Monsieur Girard précise qu’il est important d’avoir des accords écrits avec l’UQAC pour pérenniser cette collaboration : en effet, les interlocuteurs changent ré-gulièrement, ce qui pourrait compromettre les ententes en cours.

L’attribution des prix est réalisée au cours d’une soirée qui est aussi, le plus souvent, l’occasion d’activités spéciales. Les prix eux-mêmes consistent en une bourse de 500 $, un certificat, une épinglette et un trophée à l’effigie d’une oie en aluminium. «Aluminium, Saguenay-Lac-Saint-Jean… Il y a un lien! », plaisante D. Girard. « On a essayé en bleuet, mais ça n’a pas fonctionné ».

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Atelier I

Il est important que les jeunes puissent voir des personnes recevoir un prix : cela leur donne un modèle, et permet d’assurer la relève.

Depuis, le CLS a intégré de nouveaux prix, comme le Méritas Relève Scientifique Rio Tinto Alcan, autre succès de collaboration avec une grande entreprise régionale. D. Girard est très fier de ces réussites, mais il rappelle que plutôt que de présenter une candidature pour un prix, les personnes préfèrent remplir des demandes de subventions qui leur rapportent davantage. Il faut sans cesse les solliciter. Aussi mo-deste soit cet organisme, le succès de ses initiatives n’est plus à dé-montrer. Le 30e anniversaire de MSR aura lieu le 30 octobre à Sague-nay et d’autres régions veulent développer ce type d’événement.

Présentation de Marcel Lafleur

Marcel Lafleur est depuis deux ans le directeur du Centre de démons-tration en sciences physiques. Basée au Cégep Garneau, cette infras-tructure a pour objectif de surprendre son public et de l’amener à réflé-chir au moyen de conférences-démonstrations.

Avant de détailler les différents projets collaboratifs mis en place ces 15 dernières années, M. Lafleur présente 3 avantages à travailler en-semble. Premièrement, les professionnels de la CST partagent la mê-me cause : le développement d’une éducation scientifique. Ensuite, les économies d’argent sont essentielles pour ces structures. Et enfin, ils travaillent ensemble pour le plaisir. Les partenariats apportent de la co-hérence et de la pertinence au projet. Il fait un lien avec les principes du développement durable :

− l’environnement se rapporte à la cause défendue, qui est le développement d’une certaine éducation scientifique;

− le volet économique correspond aux avantages financiers que présentent les collaborations;

− le volet social résulte du plaisir à tra-vailler ensemble.

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Atelier I

Par le biais de cette comparaison, M. Lafleur explique que les partena-riats permettent de rendre une structure durable. Il présente ensuite trois exemples de collaboration mises en œuvre au sein du Centre de démonstration en sciences physique.

Depuis 2003 cet organisme présente des conférences-démonstrations d’une durée de 2 heures: un pari audacieux pour intéresser des jeunes du primaire et du secondaire. Les jeunes ne manipulent pas d’équipe-ments mais ils sont surpris et s’engagent dans la réflexion qu’on leur propose. Le succès de l’opération s’accroit chaque année.

Le CDSP offre un forfait « Science et culture », qui permet aux écoles de passer la matinée au CDSP, afin de suivre une conférence-démonstration sur le thème des électrons, et l’après-midi au Musée de la civilisation, où elles assistent à une visite de l’exposition Tour de ter-re. Cette collaboration permet d’offrir une journée d’activité complète et donc d’élargir le public cible.

Un autre partenariat mis en place avec l’Université Laval vise à parta-ger les expertises. Des capsules et ateliers de démonstration sont pro-posés aux enseignants du primaire afin de développer leurs compéten-ces en science. En contrepartie, les chercheurs de l’Université com-mentent les démonstrations du CDSP afin de mieux outiller les anima-teurs et de bonifier leurs activités.

Enfin, le projet « Science on tourne », organisé par le CDSP en colla-boration avec des comités directeur et scientifique du Québec, en est à sa 21ème édition. Ce concours vise à favoriser une meilleure compré-hension des différents aspects de la science et de la technologie, chez les étudiants et le personnel des collèges du Québec.

Marcel Lafleur a apporté une plante, qui lui permet de terminer de fa-çon originale sa présentation. Il explique que mener ces actions néces-site des ressources. Des graines sont semées et parfois, des intentions parviennent à germer. La tige représente la direction que le projet doit prendre. Les feuilles sont la source d’énergie, et symbolisent les mem-bres de l’équipe qui font vivre le projet. «Avec des partenariats fruc-tueux, on a souvent des retombées intéressantes», conclut M. Lafleur.

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Atelier I

Conclusion

Les partenariats, qu’ils se mettent en place avec des structures de CST ou avec celles d’autres milieux, permettent aux organisations d’êtres très actives et plus visibles, au sein de leur réseau et dans des réseaux plus larges.

Aussi modestes soient les nœuds composant un réseau, chacun peut s’organiser pour traiter avec des partenaires plus importants. Pour se développer durablement, il est essentiel d’entretenir les liens présents tout en en créant de nouveaux. Mais accepter des partenariats reste un défi et peut parfois essouffler les équipes. De plus, il faut rester attentif à l’origine des financements.

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Atelier I

Portrait des intervenants

Marie-Claude Bibeau, directrice générale, Musée de la na-ture et des sciences de Sherbrooke

Diplômée de l’Université de Sherbrooke en économie et en gestion de l’environnement, Marie-Claude Bibeau est directrice générale du Mu-sée de la nature et des sciences de Sherbrooke depuis cinq ans. Elle a débuté sa carrière dans un tout autre domaine, soit le développement international, dans lequel elle a œuvré pendant 10 ans. Elle a vécu à Ottawa, à Montréal, au Maroc et au Bénin.

En 2000, madame Bibeau est revenue s’installer dans sa région natale, où elle a développé de nouvelles compétences dans le secteur touristi-que à titre de directrice adjointe de Sherbroooke, Cité des rivières. La même année, elle devenait copropriétaire du Camping de Compton, ce qui est encore le cas aujourd’hui.

Depuis son arrivée à la barre du Musée, l’achalandage de l’institution a doublé, passant de 20 000 à 40 000 visiteurs par année. Cette crois-sance est notamment due aux partenariats qui se multiplient dans diffé-rents secteurs dont : la culture, le patrimoine, le tourisme, les sciences, le communautaire, les affaires et même le monde du sport! À preuve, la directrice générale du Musée dirige aussi le service de l’accréditation des Jeux du Canada Sherbrooke 2013.

Marcel Lafleur, directeur du Centre de démonstration en science physiques

Marcel Lafleur coordonne les activités et le développement du Centre de démonstration en sciences physiques (CDSP) depuis mai 2011.

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Atelier I

Avec une équipe de passionnés, il oriente les destinées de ce centre d’éducation scientifique qui cumule maintenant 15 ans de réalisations originales. Marcel Lafleur compte lui-même plus de 20 ans d’expérien-ce dans le domaine de l’éducation, notamment dans le développement et la coordination de programmes éducatifs.

Il a entre autres œuvré à la diffusion de la culture scientifique par la ré-alisation de nombreuses productions, et notamment : la co-scénarisation de Terre comprise, une série documentaire produite par Via le monde et portant sur les défis humains actuels ; la coordination de la programmation de Planèt’ERE, Forum francophone international sur l’éducation relative à l’environnement ; la réalisation de program-mes éducatifs pour la SEPAQ et la Biosphère.

Il est également intervenu comme conseiller pédagogique auprès de divers acteurs de réseaux éducatifs et a enseigné au niveau secondai-re, collégial et universitaire à titre de chargé de cours en didactique des sciences.

Johanne Lebel, directrice de projets et rédactrice en chef de Découvrir, Acfas - Association francophone pour le savoir

Johanne Lebel possède une longue expérience en médiation des connaissances de toutes disciplines. Elle a exercé le métier dans le mi-lieu des musées et aujourd’hui, elle contribue à la diffusion de la re-cherche scientifique. Les questions d’évolution, de complexité et de ré-seau l’intéressent tout particulièrement. À l’Acfas, elle agit comme édi-trice et rédactrice en chef de Découvrir, et comme responsable des prix, concours, et du Forum international Science et société.

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Anniversaires

Les anniversaires de la culture scientifique en 2013

Compte rendu par Tiffany Sarre

L’année 2013 marque des anniversaires symboliques pour plusieurs structures québécoises de communication scientifique et technique. Jacques Kirouac introduit les présentations et souligne au passage les 15 ans de Science pour tous, qui organise annuellement le colloque, ainsi que le 24 heures de science : « nous n’avons rien préparé de spécial, car les personnes ici nous connaissent bien et nous voient dé-jà un peu trop! ».

15 ans, c’est également l’âge que célèbre le Centre de démonstra-tions en sciences physiques. Marcel Lafleur en est le directeur de-puis 2 ans. Il salue son collègue Yvon Fortin, fondateur de cette struc-ture, ainsi que l’ensemble de l’équipe passionnée qui y travaille. Le CDSP se caractérise par une rigueur scientifique couplée à un émer-veillement permanent, et par une nouvelle façon de voir le monde. « Je suis convaincu que l’esprit du CDSP va perdurer et que beaucoup de belles choses restent à venir! », s’exclame M. Lafleur.

Parlons Science, organisme national à but non lucratif, fête ses 20 ans. Fondée en 1993 par le Dr. Bonnie Schmidt, cette structure vise à éveiller l’intérêt des jeunes pour les sciences, notamment au moyen de programmes éducatifs novateurs. Elle peut compter sur plus de 4000 bénévoles, et relie 180 000 jeunes tous les ans.

L’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie a 25 ans. À cette occasion, Guy Fitzgerald, son président, rappelle les mis-sions éducative et préventive de cette structure. Prêt de 200 conféren-ces sont données chaque année, et permettent notamment au public d’approcher des oiseaux de proie vivants. Pour sensibiliser un plus lar-ge public, un terrain a été acheté à Saint-Jude et des bénévoles y ont construit une volière. Ce site, baptisé « Chouette à voir », représente

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Anniversaires

un vrai travail à l’échelle humaine : « en 25 ans d’existence, on n’a ja-mais eu de financement constant », rappelle G. Fitzgerald.

« L’astronomie mène à tout, à condition d’en sortir! » lance Robert La-montagne en guise d’introduction à sa présentation sur les 35 ans de l’Observatoire Mont Mégantic. Cette structure a pour missions de sti-muler le développement de la recherche fondamentale et des technolo-gies de pointe, de former une main d’œuvre qualifiée et de promouvoir la culture scientifique. L’observatoire est d’ailleurs un important pôle d’attraction touristique : il attire 20 000 personnes par ans malgré les 3 heures de route qui le sépare de Montréal.

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Anniversaires

La seule agence de presse scientifique francophone au monde, l’A-gence science presse fête quant à elle ses 35 ans. Pour célébrer l’é-vénement, Josée Nadia Drouin a présenté en avant-première leur der-nière anthologie parue chez les éditions MultiMondes : Les meilleurs blogues de science en français. Cet ouvrage est la concrétisation du développement, depuis 2005, de leur projet « science en blog ».

C’est avec la plus âgée des structures qui fêtaient leur anniversaire cette année que les présentations se sont terminées : le zoo de Gran-by. Il y a 60 ans, en 1953, le maire de Granby Horace Boivin y fondait une ménagerie. Et pour cela, il a misé sur une politique un peu particu-lière : l’échange de castors et de sirop d’érable contre des éléphants d’Inde et d’autres animaux! Depuis, l’établissement n’a cessé d’évo-luer. Aujourd’hui, plusieurs espèces cohabitent dans des habitats sti-mulants où les animaux peuvent interagir entre eux. De quoi attirer des visiteurs de plus en plus nombreux : en 60 ans, 23 millions de person-nes sont venues, dont 650 000 l’année passée.

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Kiosques

Présentation et visite des kiosques

Compte rendu par Caroline Matet

Éditions MultiMondes

Le stand des éditions Multimondes proposait une diversité de docu-ments spécialisés. Fondées en 1988, l’entreprise publie depuis 25 ans des ouvrages rédigés par des scientifiques et des livres vulgarisation. En recoupant des domaines variés, allant de l’histoire à l’environne-ment en passant par les livres jeunesses, Jean-Marc Gagnon, le prési-dent et cofondateur des éditions MultiMondes, espère faire partager sa passion pour les sciences. Il est aussi partisan de l’écologie et contri-bue au développement durable en distribuant ses livres en format nu-mérique. Le catalogue des éditions MultiMondes est déjà riche de plus de 150 titres et Jean-Marc Gagnon ne compte pas s’arrêter là!

Musée de la Nature et des Sciences de Sherbrooke

La mission du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke? Susciter l’intérêt et l’émerveillement pour ce qui nous entoure! Ouvert depuis 2002, l’établissement se niche dans le cadre exceptionnel d’une ancienne usine surplombant la gorge de la rivière Magog. Le kiosque du musée présentait l’ensemble des expositions et des services propo-sés. L’équipe motivée crée des dispositifs innovants et originaux pour mettre la science à porté de chacun. Le Musée de la nature et des sciences est d’ailleurs devenu le plus grand producteur et diffuseur d’expositions au Québec, et l’un des plus gros au Canada. Actuelle-ment, 12 expositions produites par le musée sont exposées dans di-vers endroits, et une exposition est en préparation, bientôt prête à re-joindre en France le musée qui l’a commandée.

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Kiosques

Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie

L’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP) recueille et soigne plus de 350 oiseaux de proie en moyenne chaque année. Guy Fitzgerald, le président de l’association, tenait le kiosque de l’UQROP durant le colloque. Il expliquait que si le but était bien sûr de relâcher ces oiseaux dès leur guérison, ce n’était pas possible pour tous les rapaces trouvés. Certains restent alors dans les volières de « Chouette à Voir », lieu de remise en forme des oiseaux. Il avait ap-porté deux de ces petits pensionnaires ailés pour illustrer ses propos. C’est d’ailleurs grâce aux visites de ces volières que l’association peut survivre.

Science pour tous

Cette année, Science pour tous avait son propre kiosque. En plus du colloque annuel permettant la rencontre des professionnels de la cultu-res scientifique et technique du Québec, cet organisme national à but non lucratif organise un festival de science partout dans la province. Des affiches et des dépliants du 24 heures de science étaient juste-ment mis à disposition du public.

Magazines de cultures scientifique

Brïte Pauchet gérait le stand de presse. Différents organismes ou as-sociations ont acceptés de fournir des exemplaires gratuits et des ré-ductions sur les abonnements aux magazines. Les participants du col-loque ont ainsi pu retrouver des publications grand-public bien connues comme Québec Science ou les Débrouillards mais aussi découvrir des revues plus intimes comme Quatre-Temps, publiée par les Amis du Jardin botanique de Montréal. Le kiosque a connu un fort succès, et très peu d’exemplaires restaient encore à la fin de la journée.

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Animation

En images : « Les mathématiques d’Archimède » - par Yvon Fortin

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Animation

Portrait de l’intervenant

Yvon Fortin, professeur de physique au Cégep François-Xavier-Garneau et vulgarisateur scientifique

Formé en physique à l’Université Laval, Yvon Fortin est à l'emploi du cégep François-Xavier-Garneau depuis 1978. Au cours des dernières années, il a collaboré à différents projets qui lui ont permis de travailler avec des équipes de différents organismes. Il a aussi présenté des ate-liers, des spectacles de vulgarisation scientifique, des démonstrations et des conférences lors de divers événements et colloques.

Ces activités ont valu à monsieur Fortin d'être nommé professeur de physique de l'année en 1995 pour le niveau collégial, un prix décerné par l'Association canadienne des physiciens et des physiciennes, en reconnaissance du travail accompli dans l'enseignement de la physi-que et de sa contribution à l'effort de diffusion de la culture scientifique. Il a également été récipiendaire du prix Michael-Smith en 2007.

Conférencier invité dans plusieurs colloques et congrès scientifiques, monsieur Fortin a notamment agi au cours des dernières années com-me formateur, coordonnateur ou responsable de contenus pour diffé-rentes organisations scientifiques, dont le Cosmodôme de Laval, le Centre des sciences de Montréal, le Musée de la civilisation et le Visio-narium de Porto (Portugal), pour lesquels il a conçu et réalisé des ex-positions, des interactifs et des activités. Il est aussi à l’origine du défi collégial Science on Tourne qui en est à sa 21e année d’existence.

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Conférence I

Conférence I Faire de nos institutions des laboratoires de développement durable

Résumé

L’intégration du développement durable à l’Université de Sherbrooke s’inscrit d’abord dans les programmes d’enseignement, en permettant l’accroissement d’une forte expertise à tous les cycles d’études et sous différentes démarches de formation. De même, l’Université utilise les leviers qui sont à sa disposition pour permettre aux chercheurs de tou-tes les disciplines d’investir le champ du développement durable.

Il s’agit d’une orientation stratégique en recherche qui contribue à mieux comprendre ces enjeux et inventer les bases de cette nouvelle économie. L’Université intègre également le développement durable dans ses activités de gestion en mettant en avant l’innovation sociale et technique.

Finalement, en resserrant les liens avec la collectivité, l’Université per-met aux étudiantes et étudiants de s’inscrire dans une démarche d’ap-prentissage expérientiel par l’intervention communautaire. L’intégration de ces différentes approches permet de développer une véritable « culture institutionnelle » et transforme progressivement l’Université de Sherbrooke en un véritable laboratoire de développement durable.

Conférenciers

Alain Webster, vice-recteur au développement durable et aux relations gouvernementales à l’Université de Sherbrooke

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Conférence I

Faire de nos institutions des laboratoires de développement durable

Compte rendu par Isabelle Pauzé

Pour le professeur Webster, le verdissement de l’économie est une dé-marche essentielle dans une stratégie de développement durable, et elle se répand de plus en plus dans la société civile. L’Université de Sherbrooke (UdeS) a innové dès 2005 avec l’adoption de sa Politique de développement durable et a réaffirmé son choix dans le plan straté-gique Réussir 2010-2015.

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Conférence I

Cette démarche se traduit concrètement à travers plusieurs aspects :

• Le développement durable dans la mission d’enseignement

Depuis déjà plusieurs années, l’UdeS a fait le choix de prioriser le do-maine du développement durable en offrant des programmes de for-mation spécialisés, dont 5 baccalauréats, 5 maîtrises, 6 doctorats et 11 microprogrammes et diplômes de 1er et 2e cycles.

• Le développement durable dans la mission de recherche

À l’UdeS, plus de 100 chercheurs et près de 20 chaires ou centres de recherche œuvrent dans le domaine de l’environnement ou du déve-loppement durable. À l’université, cette recherche contribue à la forma-tion de spécialistes, et à la formation à la recherche. Le Centre de col-laboration MiQro Innovation à Bromont, l’Institut interdisciplinaire d’in-novation technologique, le Centre de technologies avancées BRP-UdeS, sont autant d’exemples d’articulation de cette mission.

• Le développement durable dans les opérations intégrées de gestion

La mise en œuvre du développement durable dans les opérations de l’Université s’effectue dans toutes les dimensions. C’est une approche qui se normalise de plus en plus avec, par exemple, la certification Ici on recycle de Recyc-Québec ou la norme Évènement responsable du BNQ (Bureau de Normalisation du Québec).

• Des initiatives concrètes en faveur du développement durable

Favoriser l’électrification des transports : l’électrification des transports s’implante graduellement à Sherbrooke, tant en ce qui a trait à la re-cherche qu’à la mise en œuvre des infrastructures à l’Université et dans la ville.

Inventer une économie faible en carbone : le développement des éner-gies renouvelables, une nécessité au Québec comme ailleurs, se tra-duit notamment à l’UdeS par le soutien de la recherche dans des sec-teurs comme le solaire, les biocarburants et l’efficacité énergétique.

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Conférence I

Favoriser une mobilité durable La stratégie de mobilité durable est une orientation centrale à l’Univer-sité depuis 2004 et permet de répondre aux besoins de mobilité de multiples façons, comme le libre accès au transport en commun pour les étudiants et la mise en œuvre d’une stratégie de promotion du transport actif. Une saine gestion des matières résiduelles L’Université a mis en place un plan de gestion des matières résiduelles qui se traduit aujourd’hui par un taux de mise en valeur de son poten-tiel valorisable de plus de 80 %.

En conclusion, la prise en compte du développement durable est une réalité de plus en plus tangible. À l’échelle universitaire, sa mise en œuvre permet une large intégration de l’enseignement, de la recher-che, des services à la collectivité et des opérations de gestion.

Plus globalement, l’essor de cette économie verte est une opportunité exceptionnelle pour le développement de la société québécoise.

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Conférence I

Portrait de l’intervenant

Alain Webster, vice-recteur au développement durable et aux relations gouvernementales à l’université de Sherbrooke

Le Professeur Alain Webster est membre du comité de direction de l’U-niversité de Sherbrooke depuis 2007. Il est vice-recteur au développe-ment durable et aux relations gouvernementales de l’Université depuis juin 2009, après avoir occupé la fonction de vice-recteur à l’administra-tion et au développement durable de 2007 à 2009.

Monsieur Webster détient une formation universitaire en écologie et en économie, et ses principaux champs de recherche traitent de l’utilisa-tion d’instruments économiques dans la gestion des changements cli-matiques et dans la mise en œuvre des stratégies de développement durable.

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Atelier II

Atelier II Actions publiques et développement durable

Résumé

Plus qu’un leitmotiv, le développement durable est une préoccupation qu’il faut prendre en conpte. Autant essayer d’y voir une opportunité, et de la mettre en relation avec notre fonctionnement quotidien, et avec le développement de nouveaux projets. L’atelier présentera des exem-ples concrets de réussite d’intégration du développement durable au sein de structures de communication scientifique.

Conférenciers

Roger Gaudreault, directeur du département « Développement Scien-tifique et Innovation » à Cascades Canada ULC

Jean-Marc Gagnon, président des Éditions MultiMondes

Nancy Gélinas, vice-présidente des Productions du Grand Héron Bleu

Modératrice

Thérèse Drapeau, muséologue et communicatrice scientifique au Groupe Durabilité | Communication

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Atelier II

Actions publiques et développement durable

Compte rendu par Isabelle Pauzé

L’atelier donnait la parole à trois experts actifs dans différents domai-nes, mais qui partagent un intérêt pour le développement durable, et qui s’y engagent résolument dans le cadre de leurs activités profes-sionnelles.

Thérèse Drapeau, une communicatrice scientifique chevronnée qui a notamment travaillé durant 30 ans auprès d’institutions scientifiques d’importance, dont Environnement Canada, a lancé l’atelier en abor-dant brièvement les trois aspects du développement durable :

• On fait du développement durable parce que la réussite sociale est une fin.

• On utilise le prix économique du développement durable comme un moyen.

• Pour y arriver, on a besoin d’un environnement en santé; c’est donc une condition essentielle.

Voilà les trois piliers autour desquels s’articule le concept de dévelop-pement durable.

Afin d’assurer la complémentarité des présentations des panélistes, Thérèse Drapeau indique qu’ils se sont concertés et se sont interrogés sur leur propre définition des actions publiques en développement du-rable.

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Atelier II

Ils ont convenu que ces actions publiques regroupent quelques critè-res, dont ceux-ci :

− Un engagement institutionnel ou corporatif; − Une volonté de rendre compte; − Une communication responsable; − Une crédibilité fragile face au scepticisme du public; − Un effet d’entraînement et une responsabilité sociale.

Présentation de Roger Gaudreault

L’innovation : un pilier du plan de développement durable chez Cascades

« Innover c’est une nécessité pour survivre dans un contexte de mon-dialisation extrêmement compétitif » - Laurent Lemaire, fondateur de Cascades

Le développement durable est une priorité pour Cascades. Le plan de développement durable 2013-2015 de l’entreprise compte neuf indica-teurs de performance. Aujourd’hui, monsieur Gaudreault insiste sur les actions concrètes mises en place dans le secteur de l'innovation.

Des innovations… en cascades

Durant toute son histoire, l’entreprise a cherché à innover, par désir de se surpasser, mais aussi, par nécessité. Ainsi :

− en 1964 : par manque de moyen, l’entreprise a dû innover pour survi-vre;

− en 1985 : avec certains moyens, dont son Centre de recherche et dé-veloppement, l’entreprise a innové pour répondre aux besoins du marché;

− en 2007 : avec le lancement de son Système de gestion de l’innova-tion de Cascades, l’entreprise a structuré sa façon d’innover;

− en 2011 : l’innovation est intégrée aux différents secteurs d’activité de Cascades pour augmenter son efficacité à innover.

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Atelier II

Innover pour atteindre le sommet de l’excellence

Utilisant l’analogie de l’ascension de la montagne et de la nécessité du travail d’équipe pour connaître le succès, Roger Gaudreault a présenté les différentes initiatives de développement durable préconisées au sein de son entreprise, ainsi que les raisons de leur succès.

Il précise ainsi que l’invention de processus et de procédés a permis à Cascades, déjà reconnue pour ses initiatives de recyclage, de se dis-tinguer par son approche verte dans une industrie traditionnelle. Quant à la mise en marché de nouveaux produits durables, monsieur Gau-dreault considère qu’elle a contribué à sauver certaines de ses usines. Par exemple, le portfolio 2012 de ses trois secteurs différents (Norampac, Tissu et GPS) présente plusieurs nouveaux produits axés sur le développement durable.

Aussi, l’ensemble des ressources humaines de Cascades est convain-cue que l’innovation intégrée permet d’améliorer l’efficacité à innover et à développer une culture d’innovation dans tous les secteurs d’activité, et ce de manière durable.

Gouvernance, mesure de la performance et communication : se voir évoluer pour avancer

Côté gouvernance, Roger Gaudreault indique que le comité de gestion de l’innovation Cascades (CGIC) a établi des priorités d’action. Actuel-lement, pas moins de cinq chantiers sont en cours. Des mesures de la performance ont aussi été établies : celles basées sur les ventes ont permis aux secteurs GPS et Tissus d’augmenter leur performance, alors que celles basées sur l’environnement social ont permis de res-pecter les différences de chaque unité.

Enfin, en ce qui a trait à la communication, les actions mises en place en faveur du développement durable sont variées et se composent :

− de messages de la haute direction; − de la promotion des meilleures pratiques; − du journal interne i-LEAD Innovation; − et d’un site Web axé sur le sujet du développement durable.

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Atelier II

Conclusion

Chez Cascades, le développement durable est un engagement à faire des choix sensés, au-delà de l'image verte et du court terme. C’est aussi valoriser « l'invisible » d'un produit, lequel peut notamment être mis en évidence par une analyse de cycle de vie. Enfin, le développe-ment durable se réalise ensemble, en équipe, et l’innovation constitue le sommet à viser.

Présentation de Jean-Marc Gagnon

L’édition de livres à valeur durable

Monsieur Gagnon amorce sa présentation en empruntant l’image du livre imprimé comme d’un « produit toxique », dont le papier trouve sa source dans des coupes à blanc et est soumis à du blanchiment au chlore, et dont l’encre, jusqu’au milieu des années 2000, contenait des solvants et d’autre produits dangereux.

Heureusement, les pratiques ont changé. Aujourd’hui, les livres sont imprimés avec de l’encre végétale, surtout sur du papier certifié FSC (Forest Stewardship Council). Au Québec, le pionnier en matière de papier recyclé est indéniablement Cascades. Ses papiers sont propo-sés à prix compétitif aux maisons d’édition, qui permettent une impres-sion d’une grande qualité.

Une préoccupation historique chez MultiMondes

Dès leur fondation, il y a 25 ans, les préoccupations environnementales et scientifiques ont été au cœur de la politique éditoriale des Éditions MultiMondes, qui ont publié le premier livre sur les changements clima-tiques en langue française en 1990 (Vers un réchauffement global? de Claude Villeneuve). Depuis, Vivre les changements climatiques est de-venu la référence dans le domaine et en est à sa troisième édition.

Chaque année, MultiMondes publie des manuscrits qui vont dans le sens du développement durable, qu’il s’agisse de Rouler sans pétrole,

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Atelier II

de Pierre Langlois, des enjeux énergétiques tels que traités par Gaëtan Lafrance et Normand Mousseau dans plusieurs ouvrages, ou encore du développement de technologies douces, comme L’éolien au cœur de l’incontournable révolution énergétique, de Bernard Saulnier et Réal Reid.

En 2011, les Éditions MultiMondes ont été choisies pour remporter le prix Garant des forêts intactes de Canopée, une OSBL canadienne, parce que tous leurs livres sont imprimés sur du papier 100 % recyclé au Canada. De plus, les Éditions MultiMondes ont été la deuxième maison d’édition québécoise à rendre l’ensemble de son fonds disponi-ble en numérique, soit 250 titres.

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Atelier II

Une industrie à contre-courant

De l’avis de monsieur Gagnon, toute la structure du commerce du livre va dans le sens contraire du développement durable, qu’on pense seu-lement à la courte durée des livres en librairie, des retours, des coûts de réimpression, etc. Aussi, la solution réside, selon lui, dans la déma-térialisation du produit : le livre numérique.

Bien entendu, plusieurs personnes expriment leurs réticences à passer au livre numérique. Monsieur Gagnon considère que celles-là confon-dent le contenu avec son support matériel. Pourtant, d’après lui, il est clair qu’en termes de développement durable, seul le numérique a le potentiel nécessaire pour instruire et alimenter intellectuellement tous les êtres humains de la planète. Le problème est qu’ils tardent à deve-nir populaires et le modèle d’affaires actuel ne permet pas de rentabili-ser les frais fixes de production d’un livre.

Monsieur Gagnon conclut en se disant en faveur de l’intégration de la culture au développement durable - à condition que la culture scientifi-que soit considérée comme une partie intégrante de la culture, avec un grand C... Voilà 40 ans qu’il y travaille.

Présentation de Nancy Gélinas

La mission première des Productions l’Envol du Grand Héron Bleu (PEGHB) est de faire connaître la faune et la flore du lac St-Pierre, par l’entremise de trois volets : culturel, environnemental et éducatif. Avec ses 60 exposants et ses 3 000 visiteurs, l’Éco-Salon du Lac St-Pierre est un événement annuel qui amalgame bien ces trois aspects, et qui vise la sensibilisation populaire au développement durable.

Le volet culturel

Au cours de l’Éco-Salon, le volet culturel représente le premier pas de la sensibilisation auprès des visiteurs. La faune et la flore du lac St-Pierre sont mises en évidence par la quarantaine d’artistes en arts vi-suels présents. Le public peut ainsi apprécier la mise en valeur du pa-trimoine naturel du lac et découvrir les espèces qui s’y trouvent.

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Le volet environnemental

Dans le cadre de son volet environnemental, l’Éco-Salon cherche à dé-montrer à ses visiteurs qu’il est possible d’encourager l’implication so-ciale en matière d’environnement par des achats locaux; il leur est donc offert la possibilité de déguster des produits offerts par les pro-ducteurs du terroir. Dans ce volet, on note aussi la présence d’animaux vivants, des conférences de vulgarisation sur l’environnement et des kiosques d’organismes environnementaux.

Le volet éducatif

L’Éco-Salon du Lac Saint-Pierre cherche aussi à développer chez le public des connaissances en environnement. Cette transmission se ré-alise à plusieurs niveaux : découverte de voitures électriques et de nouvelles technologies, présentation d’un défilé de vêtements recyclés ou de fibres écologiques provenant des boutiques locales, bouturage et plantation d’espèces indigènes, etc.

Organisme responsable, événement durable

Au cours de l’Éco-Salon du Lac St-Pierre, de nombreuses actions sont mises en place pour respecter le plus possible la règle des 3RV : la Réduction, la Réutilisation, le Recyclage et la Valorisation des ressour-ces. Ainsi, l’utilisation de courriel, de vaisselle lavable et la vente de café équitable sont privilégié durant l’événement.

Et durant toute l’année, l’organisme EPGHB mène différents projets écologiques bénéfiques au milieu, comme en témoignent des initiatives comme le nettoyage du terrain du parc Estelle-Lacoursière, aux abords du lac St-Pierre, et la plantation de 350 arbres en collaboration avec l’École en Fleurs.

Le souhait de l’équipe est de faire en sorte que l’Éco-Salon soit recon-nu comme un événement faisant l’éloge de la beauté du lac, tout en prônant les notions de développement durable. La sixième édition de l’Éco-Salon se tiendra du 14 au 16 février 2014 à la bâtisse industrielle de Trois-Rivières. Tous sont invités.

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Atelier II

Conclusion

Thérèse Drapeau conclut l’atelier avec cet extrait tiré d’un document de la Décennie de l’éducation au développement durable (2005-2014) de l’Unesco : « Pour être efficace, la sensibilisation doit s’appuyer sur des données factuelles. Il faut davantage s’employer à défendre l’idée que l’ÉDD (Éducation en vue du Développement Durable) est primordiale pour la qualité de l’éducation et qu’elle est l’un des moyens les plus ef-ficaces de relever les défis tels que les changements climatiques ou la perte de la biodiversité ».

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Portrait des intervenants

Jean-Marc Gagnon, président des Éditions MultiMondes

Jean-Marc Gagnon est président des Communications Science-Impact depuis 1983 et des Éditions MultiMondes depuis 1988. Il a été égale-ment vice-président des Éditions FouLire (2003-2010), en plus d’avoir dirigé la revue Québec Science (1971-1983) et les Presses de l’Univer-sité du Québec (1979-1983). En outre, il a été co-fondateur de l’Agen-ce Science-Presse et de l’Association des communicateurs scientifique du Québec. Dans le cadre de ses activités professionnelles, monsieur Gagnon a préparé ou coordonné la publication de plus de 2 000 livres et numéros de périodiques pour le compte d’organismes québécois, canadiens et internationaux.

Roger Gaudreault, directeur corporatif du département « Développement Scientifique et Innovation » à Cascades Canada ULC

Dr Roger Gaudreault est détenteur d’un baccalauréat en chimie de l’U-niversité du Québec à Chicoutimi, d’une maîtrise en pâtes et papiers de l’Université du Québec à Trois-Rivières, ainsi que d’un doctorat en simulation moléculaire de l’Université McGill. Il a effectué un post-doctorat dans le domaine de la cinétique des colloïdes appliquée aux pâtes et papiers.

Membre affilié au Centre en chimie verte et catalyse (CCVC) depuis juin 2011, Roger Gaudreault est devenu ainsi le premier représentant corporatif à s’associer au CCVC, qui regroupe 52 professeurs et cher-cheurs en provenance de sept universités québécoises.

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Atelier II

Cumulant plus de 25 années d’expérience au sein de l’industrie des pâtes et papiers, Dr Gaudreault occupe le poste de directeur corporatif, développement scientifique et innovation de Cascades inc. depuis jan-vier 2011, où il y a dirigé le Centre de recherche et développement pendant près de 20 ans. Il est l’instigateur de deux consortiums nord-américains de recherche et développement au sein de Cascades inc.

Durant les dernières années, il a présenté de nombreuses conférences sur l’innovation durable à des groupes d’industriels, de gestionnaires et d’universitaires, ainsi qu’à des organisations et associations tels les Entretiens Jacques-Cartier, le « Conference Board of Canada » et le Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts.

Nancy Gélinas, vice-présidente des Productions du Grand Héron Bleu

Mme Nancy Gélinas détient une maîtrise en Sciences de l’environne-ment de l’Université du Québec à Trois-Rivières, et est doctorante en biopathologie cellulaire à l’Université de Montréal. Elle fait partie des membres fondateurs de l’organisme Les Productions l’Envol du Grand Héron Bleu (PEGHB) depuis sa création en 2007, et en est aussi la vi-ce-présidente depuis les débuts.

L’Éco-Salon du Lac Saint-Pierre est la principale activité mise en place par l’organisme. Mme Gélinas organise cet événement avec énergie et dynamisme. Elle participe à la recherche de financement pour l’orga-nisme, recrute artistes, conférenciers et organismes environnemen-taux, prépare les communiqués de presse et veille au bon déroulement de l’Éco-Salon, qui a fêté son cinquième anniversaire en 2013.

Mme Gélinas est également l’instigatrice du Parc Estelle-Lacoursière de Trois-Rivières. Ce parc à ciel ouvert sert de laboratoire pour les jeu-nes du secondaire, où sont menées des activités allant du nettoyage du terrain à la fabrication et l’installation de nichoirs à oiseaux et chau-ves-souris. Très active dans son milieu, Nancy Gélinas participe à dif-férentes tables de consultation, entre autres, sur les enjeux entourant le lac Saint-Pierre.

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Conférence II

Conférence II Les scientifiques face aux politiques

Résumé

Occupés dans leurs laboratoires à tenter de percer les mystères de la matière vivante ou inanimée, les scientifiques ont tendance à prendre pour acquis que la science fait partie du bien commun et que faire avancer les connaissances constitue une valeur humaine universelle.

Or, malheureusement, les choses ne sont pas si simples, et “faire de la science” est un droit qui qui doit être conquis et défendu, non seule-ment contre les limitations que les gouvernements voudraient imposer à la recherche, mais aussi contre des groupes d’intérêts divers qui pen-sent que des valeurs économiques, sociales ou religieuses doivent avoir préséance sur le droit à la connaissance scientifique du monde.

Cet exposé donnera divers exemples de tension entre science et so-ciété et rappellera une vérité fondamentale: en dernière instance, les conditions de possibilité de la sciences sont politiques.

Conférenciers

Yves Gingras, professeur d’histoire et de sociologie à l’Université du Québec à Montréal

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Conférence II

Les scientifiques face aux politiques

Compte rendu par Brïte Pauchet

Quelles sont les conditions de possibilité de sciences durables? Si la science ne peut se développer, elle ne peut être durable. Actuellement au Canada, les conditions politiques empêchent la science de s’épa-nouir.

Les scientifiques semblent croire que la science profite au bien com-mun et qu’en ce sens, elle est inaliénable. Or, la science dépend de son environnement politique et social. Et, depuis son arrivée au pou-voir, le gouvernement conservateur déconstruit systématiquement les institutions scientifiques.

Pourtant, ces dernières ont un rôle démocratique essentiel. Au-delà de l’exigence économique de la rentabilité du savoir, le rôle des universi-tés est d’abord de former des citoyens à l’esprit critique, capables de

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Conférence II

prendre des décisions rationnelles sur la base de connaissances avé-rées. C’est un investissement à long (et non à court) terme pour le bien-être de l’ensemble de la société.

Cependant, malgré les multiples attaques des conservateurs, les scien-tifiques peinent à réagir. Après la Biosphère, l’Institut Maurice-Lamontagne, la Région des lacs expérimentaux, quelle autre institution disparaitra ou sera muselée? Aucun porte-parole, aucune organisation ne rassemble les chercheurs sous une même bannière. Seule l’Acfas fait exception, au Québec.

Comment s’en sortir? Demander aux chercheurs de se transformer en politiques, en lobbyistes, en activistes? Quelle est la meilleure solution pour expliquer sans simplifier, pour communiquer sans manipuler? Il faut faire en sorte que chaque citoyen puisse faire la part de l’ignoran-ce et de la connaissance.

« De plus en plus de recteurs jouent à qui pisse le plus loin » - Yves Gingras

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Conférence II

Portrait de l’intervenant

Yves Gingras, professeur d’histoire et de sociologie à l’Uni-versité du Québec à Montréal

Yves Gingras est professeur à l'Université du Québec à Montréal de-puis 1986. Il fut d’abord rattaché au Département de sociologie, puis au Département d'histoire, où il enseigne depuis 1989. En 1997, il cofonde l’Observatoire des sciences et des technologies, dont il est le directeur scientifique. Puis, en 2005, il se consacre entièrement à la Chaire de recherche du Canada en histoire et sociologie des sciences, dont le mandat se poursuivra jusqu’en 2018.

À son actif, il a près d’une dizaine de monographies en tant qu’auteur, coauteur ou éditeur, une centaine d’articles et près de 200 conféren-ces. Il a dirigé une quarantaine d’étudiants au doctorat et à la maîtrise, a obtenu autant de subvention de recherche et a mené à terme de nombreux contrats de recherche.

Chercheur prolifique, Yves Gingras est aussi un communicateur recon-nu que le public a le plaisir d’entendre régulièrement à la radio de la Société Radio-Canada à l’émission Les années lumière, où il tient une chronique depuis 1997.

Enfin, plusieurs prix ont souligné l’excellence de son travail. En 1988, l’Institut d’histoire d’Amérique française lui a remis le prix Michel-Brunet pour son livre Histoire des sciences au Québec, coécrit avec Luc Char-trand et Raymond Duchesne. La British Society for the History of Science lui a décerné le Ivan Slade Prize 2001 qui couronne la meilleu-re contribution critique en histoire des sciences pour son essai The So-cial and Epistemological Consequences of the Mathematization of Phy-sics. En 2005, il a remporté le prix Gérard-Parizeau « en reconnaissan-ce de son œuvre exceptionnelle et de son engagement social dans l’ouverture du vaste et difficile champ de l’histoire des sciences ».

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Conférence II

En 2007, l'Association francophone pour le savoir (ACFAS) lui a remis son prix Jacques-Rousseau, une récompense octroyée depuis 1980 à un scientifique dont les réalisations ont largement dépassé sa discipli-ne ou son domaine de spécialisation.

Yves Gingras observe l’esclavagisme des fourmis

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Conclusion

Conclusion du colloque

Nous remercions, une fois de plus, tous les participants du colloque pour leur présence, ainsi que l’ensemble des personnes qui ont permis sa réalisation.

À travers les interventions variées des différents conférenciers, nous avons pu entrevoir de nouvelles solutions pour l’avenir des structures de culture scientifique et technique. Malgré les difficultés liées à la poli-tique ou au coupures budgétaires que nos organisations rencontrent, une évolution reste possible. La preuve nous en a été donnée par les exemples d’innovation exposés aujourd’hui, qu’ils soient axés sur la mise en place de partenariats ou sur le développement durable.

Enfin, avant de se quitter, nous tenons à remercier chaleureusement Jacques Goldstyn, qui, cette année encore, nous a fait profiter de ses caricatures soulignant avec humour les moments clefs de cette jour-née.