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Langage et interaction. Actes de langage et politesse linguistique Fiche de travail 1. Quelles sont les caractéristiques (statut, appartenance socio-professionnelle, éducation) des participants à la conversation ci-dessous (v. Fiche 2)? A l’agence de voyages à Nice UN COUPLE ÂGÉ. Bonjour, Monsieur. Nous aimerions aller à Stockholm en avion, s’il vous plaît. CLIENTE. Oui, vous savez, notre fille est mariée avec un Suédois, ils ont 3 enfants déjà et ... EMPLOYÉ. Oui, Madame, je comprends. Enfin, je crois comprendre. Vous avez déjà fait ce voyage? CLIENTE. Mais non, c’est la première fois qu’on prend l’avion et nous ne savons pas ce qu’il faut faire alors... EMPLOYÉ. Bon, bon, pardon Madame, je vais tout vous expliquer mais il faut d’abord regarder l’horaire, voyez pour trouver un vol qui vous convient. Voyez en ce moment j’ai beaucoup de clients, alors pour cet après-midi je vous prépare tout le voyage et puis je vous donnerai les renseignements nécessaires. CLIENT. Oh vous savez, on a tout notre temps. Nous partons dans 2 mois seulement et nous resterons environ 3 semaines en Suède. Alors, on revient cet après-midi si vous voulez. Au revoir, Monsieur. CLIENTE. Au revoir, Monsieur. EMPLOYÉ. Voilà, au revoir, au revoir, Monsieur, au revoir, Madame. (H. Renner, U. Renner, G. Tempesta, Le français du tourisme) 2. Indiquez le type de relation (personnelle, professionnelle, institutionnelle, d’intimité, de distance, de supériorité, d’égalité) entre les interactants, telle que relevée dans les extraits ci-dessous (v. Fiche 2): 1. Ça ne vous dérange pas que je fume ? 1

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Langage et interaction. Actes de langage et politesse linguistique

Fiche de travail

1.Quelles sont les caractéristiques (statut, appartenance socio-professionnelle, éducation) des participants à la conversation ci-dessous (v. Fiche 2) ?A l’agence de voyages à NiceUN COUPLE ÂGÉ. Bonjour, Monsieur. Nous aimerions aller à Stockholm en avion, s’il vous plaît.CLIENTE. Oui, vous savez, notre fille est mariée avec un Suédois, ils ont 3 enfants déjà et ...EMPLOYÉ. Oui, Madame, je comprends. Enfin, je crois comprendre. Vous avez déjà fait ce voyage?CLIENTE. Mais non, c’est la première fois qu’on prend l’avion et nous ne savons pas ce qu’il faut faire alors...EMPLOYÉ. Bon, bon, pardon Madame, je vais tout vous expliquer mais il faut d’abord regarder l’horaire, voyez pour trouver un vol qui vous convient. Voyez en ce moment j’ai beaucoup de clients, alors pour cet après-midi je vous prépare tout le voyage et puis je vous donnerai les renseignements nécessaires.CLIENT. Oh vous savez, on a tout notre temps. Nous partons dans 2 mois seulement et nous resterons environ 3 semaines en Suède. Alors, on revient cet après-midi si vous voulez. Au revoir, Monsieur. CLIENTE. Au revoir, Monsieur. EMPLOYÉ. Voilà, au revoir, au revoir, Monsieur, au revoir, Madame.

(H. Renner, U. Renner, G. Tempesta, Le français du tourisme)

2.Indiquez le type de relation (personnelle, professionnelle, institutionnelle, d’intimité, de distance, de supériorité, d’égalité) entre les interactants, telle que relevée dans les extraits ci-dessous (v. Fiche 2) :1.– Ça ne vous dérange pas que je fume ?– Non, pas du tout, allez-y !2.– Je pourrais emprunter votre stylo ?– Je vous en prie.3.– Vous seriez d’accord de venir nous joindre sur Paris ?– Oui, j’y serai de toute façon la semaine prochaine pour la réunion annuelle de l’entreprise.

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4. – Ça te dit d’aller au théâtre ?– Ah oui, bien sûr.5.– La radio, moins fort !– Puisque tu le demandes.6.– Puis-je te demander un petit service ?– Oui, bien sûr !– Pouvez-vous me remplacer lundi prochain ?– Oui, vous pouvez compter sur moi !7. – N’oublie pas les tomates en rentrant.– Pas question.8. – Vous voulez du café ?– Oui, deux cafés. Et l’addition, s’il vous plaît.

3.Précisez les caractéristiques du cadre spatial où se passent les échanges suivants (v. Fiche 2) : 1. – A mon avis c’est le plus grand peintre du XXe siècle !– Oui, c’est vrai !2.– Ce serait possible de vous rendre le devoir la semaine prochaine ?– Non, je ne peux faire aucune exception !3.– Puis-je garder ce livre encore dix jours ?– Désolé, le règlemement ne prévoit pas de prolongation de la période de prêt au-delà de 24 jours. 4.– Monsieur l’agent, pourrais-je me garer dans cette rue pendant une demi-

heure ?– Oui, madame. 

5.– Papa, ça ne t’ennuie pas si je prends ta voiture ce soir ?– Ben oui, puisque la tienne est au garage…

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6. – Je veux bien essayer cette blouse, mais en bleu, si vous en avez.– Je vais en chercher en bleu, madame.7.– Merci pour votre invitation, je viendrai avec Michel.– Ça nous ferait un grand plaisir !8.– Mais pourquoi prenez-vous cette route ? C’est plus long par ici !– C’est un peu plus long, mais c’est plus rapide, il n’y a que deux feux rouges. 9.– Je voudrais réserver une chambre, s’il vous plaît.– Pour combien de jours ?

4.L’une des conditions de réalisation de l’interaction est que les partenaires soient engagés dans l’échange de propos. Dans les extraits suivants, comment le locuteur vérifie-t-il si l’interlocuteur est sur l’écoute ou pour montrer qu’il est lui-même sur l’écoute (v. Fiche 1) ? 1.SILVIA. Eh bien, parle donc, je t’écoute, puisqu’il est arrêté que ma complaisance pour toi sera éternelle.

(Marivaux, Le Jeu de l’amour et du hasard)

2.– Dieu, que tu as l’air bête en ce moment, ma fille !... Tu m’écoutes ?– Oui, maman...– Donc, nous avions fait un grand tour, par une de ces chaleurs ! J’étais énorme, et je me trouvais lourde. Nous rentrions au pas, et j’avais coupé des genêts fleuris, je me rappelle... (…)

(Colette, Sido)

3.SGANARELLE. Or ces vapeurs dont je vous parle venant à passer, du côté gauche, où est le foie, au côté droit, où est le coeur, il se trouve que le poumon, que nous appelons en latin armyan, ayant communication avec le cerveau, que nous nommons en grec nasmus, par le moyen de la veine cave, que nous appelons en hébreu cubile, rencontre en son chemin lesdites vapeurs, qui remplissent les ventricules de l’omoplate ; et parce que lesdites vapeurs... comprenez bien ce raisonnement, je vous prie ; et parce que lesdites vapeurs ont une certaine malignité... Ecoutez bien ceci, je vous conjure.

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GÉRONTE. Oui.SGANARELLE. Ont une certaine malignité, qui est causée... Soyez attentif, s’il vous plaît.GÉRONTE. Je le suis.SGANARELLE. Qui est causée par l’âcreté des humeurs engendrées dans la concavité du diaphragme, il arrive que ces vapeurs... Ossabandus, nequeys, nequer, potarinum, quipsa milus. Voilà justement ce qui fait que votre fille est muette.

(Molière, Le Médecin malgré lui)

5.Comment l’interlocuteur (Euphrosine, en occurence) montre-t-il son refus de coopération interactionnelle dans l’échange ci-dessous (v. Fiche 15) ? Est-ce que vous identifiez des formules stéréotypes ?ARLEQUIN, riant. Eh ! eh ! eh ! ne vous a-t-on pas parlé de moi ?EUPHROSINE. Laissez-moi, je vous prie.ARLEQUIN. Eh ! là, là, regardez-moi dans l’œil pour deviner ma pensée.EUPHROSINE. Eh ! pensez ce qu’il vous plaira.ARLEQUIN. M’entendez-vous un peu ?EUPHROSINE. Non.ARLEQUIN. C’est que je n’ai encore rien dit.EUPHROSINE, impatiente. Ah ! ?

(Marivaux, L’Île des esclaves)

6. Le langage mimo-gestuel est un complément de la communication verbale, servant à mieux préciser les intentions de communication des interactants (v. Fiche 3). Prenant comme exemple les séquences soulignées dans les extraits suivants, dressez un inventaire d’expressions qui traduisent des réactions non-verbales dont le locuteur peut se servir dans l’interaction (ex. hausser les épaules etc.).1. – Tu m’aimes mieux avec ou sans ceinture ? Au lieu de répondre à sa question, il fronça les sourcils et prononça avec autorité: – Écoute, c’est sérieux. Je ne veux pas t’empêcher de refaire ta vie...

(H. Troyat, La tête sur les épaules)

2. «On peut écrire avec ça?»Il fit un nouveau clin d’œil, et dit simplement:« Regarde! »

(M. Pagnol, Le Temps des secrets, Souvenirs d’enfance)

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7. Étudiez la composition des séquences ci-dessous. Le principe d’alternance des tours de parole est-il respecté (v. Fiches 7, 8) ? 1. LUCINDE. Oui, mon père, j’ai recouvré la parole ; mais je l’ai recouvrée pour vous dire que je n’aurai jamais d’autre époux que Léandre, et que c’est inutilement que vous voulez me donner Horace.GÉRONTE. Mais…LUCINDE. Rien n’est capable d’ébranler la résolution que j’ai prise.GÉRONTE. Quoi ?LUCINDE. Vous m’opposerez en vain de belles raisons. GÉRONTE. Tous vos discours ne serviront de rien. GÉRONTE. Je…LUCINDE. C’est une chose où je suis déterminée.GÉRONTE. Mais…LUCINDE. Il n’est puissance paternelle qui me puisse obliger à me marier malgré moi.GÉRONTE. J’ai…LUCINDE. Vous avez beau faire tous vos efforts.GÉRONTE. Il…LUCINDE. Mon cœur ne saurait se soumettre à cette tyrannie.GÉRONTE. La…LUCINDE: Et je me mettrai plutôt dans un couvent que d’épouser un homme que je n’aime point.GÉRONTE.  Mais…LUCINDE, parlant d’un ton de voix à étourdir. Non. En aucune façon. Point d’affaires. Vous perdez le temps. Je n’en ferai rien. Cela est résolu.GÉRONTE. Ah ! quelle impétuosité de paroles ! Il n’y a pas moyen d’y résister.

(Molière, Le Médecin malgré lui)

2.A. je dois avoir un carnet de chèques… 03 28 40… je peux avoir le relevé des dix dernières opérations ? B.vous n’avez pas la carte bleue ?A. si mais…B.alors vous pouvez l’faire au distributeurA.oui mais j’venais retirer le carnet, alors…B.oui, mais j’vous signale que vous pouv…A.oui, je l’fais d’habitude maisB.vous pouvez le faire en sortant…A. il y a la queue au distributeur.

(Extrait de S. Moirand (2003), « Quelles catégories descriptives pour la mise au jour des genres du discours ? », conférence à la journée d’étude Les genres de l’oral,

http://gric.univ-lyon2.fr/Equipe1/actes/journees_genre.htm)

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8. Relevez les structures par lesquelles les interlocuteurs réclament la parole dans l’extrait ci-dessous (v. Fiches 7, 8) :1.LA PRÉSIDENTE. La parole est à M. Rivoire.M. COURIOL. Ah pardon, j’ai encore quelque chose à dire, la production de blé... M. RIVOIRE. Permettez, c’est à mon tour.M. COURIOL. Laissez-moi finir ma phrase. La production... M. RIVOIRE. Je ne vous ai pas interrompu tout à l’heure, je vous prie de ne pas me couper là.M. COURIOL. Mais c’est vous qui me coupez la parole. Je disais donc que la produc... LA PRÉSIDENTE. Messieurs, Messieurs s’il vous plaît !MM. RIVOIRE ET COURIOL. Mais enfin, laissez-nous parler !

(F. Cicurel, E. Pedoya, R. Porquier, Communiquer en français)

9. Repérez les points de transition de la parole dans l’extrait ci-dessous (v. Fiches 7, 8). Faites attention aux tentatives de P de garder la parole et de L de la prendre, à l’annonce de P de passer la parole, à la longueur des unités syntaxiques construites par P, à la correction méta-interactionnelle de L :(P et L sont des politiques, J est un des journalistes)((P est en train de parler depuis un long moment))V ((écran découpé en quatre partie égales, centrée chacune sur un locuteur))J alors juste[mentP [et je voudrais poser une question tout de même si vous le

permettez/ 1à monsieur L\ . bien qu’V *((plein écran sur P)) il ne soit plus en fonction de gouvernement de son 5 parti\ il semblait

avoir attaché euh au sort du liban/ . une partie de ses convictions\ . puisqu’il était allé euh revêtu de de son écharpe tricolore

P [ .. dans le camp du général Aoun\ *. est-ce qu’à ce &V *((écran part. en 4))L [sans écha- &moment-là euh monsieur L/ n’a-t-il pas ressenti laP nécessité d’une action de l’ONU/[.. et de la &L [mais bien sûrP &France/[.. pour défendre le Liban/ [.. auquel nous &L [mais bien sûr monsi- [bien sûr mons-P &étions li[és/ depuis des siècles/ [.. PUISque vous ne&1 * indique le moment à partir duquel l’image à l’écran change ((sa description est fournie entre parenthèses)); ** V renvoie à la description de l’écran

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L [bien sûr monsieur P [mais bien sûrP &*l’avez pas fait/[ . vous avez accepté l’inva*sion&V * ((plein écran sur L)) *((sur P))L [mais pas du t-P [&de Chypre par la Turquie/&L [mais si y a que lui qui parleP [&vous avez accepté les territoires occupés/ .. ah &L [monsieur P vous lui posez une question laissez-le&&P &ben laissez-moi parler/J &&répondre

(Extrait du débat télévisé « Demain la guerre », TF 1, janvier 1991, in L. Mandada, Pour une linguistique interactionnelle, in Marges linguistiques, no 1, mai 2001,

http://www.ispla.su.se/iis/Dokument/ml052001_mondada_l.pdf)

10. Qu’est-ce que le locuteur communique au niveau méta-interactionnel par la réplique Et quand ils racontent des histoires, ON LES ÉCOUTE dans l’extrait ci-dessous (v. Fiches 7, 8) ?– Moi aussi, j’ai une histoire à raconter.– Voilà, c’est l’histoire de...– Chut, chut !– Vous m’écoutez ? C’est l’histoire d’un...– Chut, chut ! Vas-y, raconte-la.– Bon, je commence. Voilà...– Mais silence !– Ça se passe dans un pays lointain... (Rires)– Dans ce pays, les gens racontent toujours des histoires.– Mm ?– Et quand ils racontent des histoires, ON LES ÉCOUTE.(Silence)

– Et alors ?– Alors, c’est tout.

(Fr. Cicourel, E. Pedoya, R. Perquier, Communiquer en français)

11. Classez les répliques suivantes selon qu’elles servent à établir le contact dans une conversation, à le maintenir ou à le rompre (v. Fiches 7, 8) :

Enoncé Fonction de l’énoncé1. Bon, continuons le débat.2. Quelle est votre opinion là-dessus ?3. Michel, à toi la parole !4. Vous avez queleque chose à

dire à ce sujet ?5. Ne me coupez pas ! Laissez-

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moi finir !6. A mon avis, c’est juste le contraire.7. Alors, tu es d’accord ou non ?8.Laissons Martine prendre la parole !9. Quant à moi, je crois que…10. Non, pas du tout. Tu

m’écoutes ?

12. Découpez la conversation ci-dessous en unités d’ordre inférieur et précisez les critères employés (v. Fiches 9, 10, 11, 12) :

– Il n’y a personne non plus.– C’est dimanche. – Ils avaient un chien. Qu’est-ce qu’ils en ont fait?– Ils l’ont toujours. Il est parti chasser.– Avec le fils?– Non, seul. Le fils a dû filer avec sa moto. Il m’a semblé l’entendre.– Vous ne savez pas l’heure?– Deux heures et demie, trois heures.– Pas plus?– Non. Ici dans le vallon, il semble toujours que c’est plus. Mais c’est à peine ça. – Qu’est-ce que je vais faire?– Mettez-vous à l’abri, là, avec moi. Attendez un peu. A moins que vous montiez au village. Peut-être qu’en redescendant vous trouverez M. Edmond.

– Ça ne me dit guère. Pour ce qu’on fait là haut!...– On danse.– Merci. Pour se faire critiquer!– S’il fallait critiquer toutes celles qui dansent!...

(J. Giono, Les Grands chemins)

13. Découpez les séquences suivantes en échanges et précisez-en les types (v. Fiches 9, 10, 11, 12) :

1.– Tu peux me rendre un service?– Avec plaisir.– Voilà, j’ai besoin de la voiture pour ce soir.– D’accord, je ne sors pas, prends-la.– Tu peux me prêter cent francs ? C’est pour l’essence.– Euh... oui. Tiens voilà.

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– Merci. Ah ! encore une chose, tu peux me remplacer demain matin, je serai pris jusqu’à midi.– Entendu, jusqu’à midi, je peux.– Merci. Tu me passes les clés ?– Les clés ?– Ben ouï, les clés de la voiture.– Bien sûr, les clés. Tiens.– Merci, tu me rends service. A demain !– Attends !– Quoi ? Qu’est-ce que j’ai oublié ?– Tu n’as pas l’heure? J’ai prêté ma montre à ton frère.

(Fr. Cicourel, E. Pedoya, R. Perquier, Communiquer en français)

2.Départ en vacances.– Tu as les billets ?– Les billets ! Tu ne les as pas pris ?– Mais non. Franchement, tu exagères. Je t’avais dit de les prendre.– Ils étaient sur la table. Tu aurais dû faire attention.– Tu oublies toujours tout.– Là tu exagères, pas tout ! J’ai pris les valises.– Et mon sac ?– Le voilà. Les billets sont dedans.

(Fr. Cicourel, E. Pedoya, R. Perquier, Communiquer en français)

3.– Allô ! Étienne Martin ? Ici, Palaiseau. [...]– Qu’est-ce que tu fous ces jours-ci ? demandait Palaiseau.– Rien de spécial, dit Étienne. Et toi ? Je croyais que tu devais quitter Paris

pour les vacances...– Changement de programme. Mon père est fauché. Toute la famille fait

ceinture. On pourrait se voir. – Si tu veux.– Quand ? [...]– Jeudi, répondit-il, je serai libre.– Je passerai te prendre le matin, de bonne heure. On fera un tour en vélo.– D’accord.

(H. Troyat, La tête sur les épaules)

4.DIDIER. Pardon, Madame, on voudrait louer des skis et des chaussures.MME DOUCET. Oui, vous pouvez en louer ici. C’est pour combien de temps ? STÉPHANE. Une semaine. MME DOUCET. D’accord. Vous n’êtes pas débutants ?

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DIDIER. Non, euh... c’est-à-dire on a fait plusieurs stages, donc on s’y connaît un peu. MME DOUCET. Bon alors je suppose que vous savez choisir vos chaussures ? DIDIER. Oh, oui !

(A.Chamberlain, R. Steele, Guide pratique de la communication)

14. Construisez des échanges selon les schémas indiqués (v. Fiches 9, 10, 11, 12) :1.A. [SALUER]B. [SALUER] [POSER UNE QUESTION] A. [AFFIRMER]B. [CONTESTER]A. [S’EXCUSER]B. [ACCEPTER DES EXCUSES]2.A. [DEMANDER DE FAIRE]B. [EXPRIMER SON DÉSACCORD]A. [DEMANDER DE FAIRE]B. [ACCEPTER]A. [REMERCIER]3.A. [PROPOSER]B. [REFUSER]A. [DEMANDER DES EXPLICATIONS]B. [DONNER DES EXPLICATIONS]A. [CONTESTER]4.A. [POSER UNE QUESTION]B. [AFFIRMER] [DEMANDER DES EXPLICATIONS]A. [AFFIRMER]B. [EXPRIMER LA SURPRISE]A. [EXPRIMER SON ACCORD]

15. L’extrait ci-dessous présente un témoignage personnel d’Andrée Chedid, poète et ecrivain d’origine libanaise qui a d’abord habité au Caire, avant de s’installer en France. Réécrivez ce fragment sous la forme d’un dialogue, en reconstituant les questions auxquelles Andrée Chedid a répondu dans cet article (v. Fiches 9, 10, 11, 12) :

Je me réveille à sept heures, je prépare mon petit déjeuner et je le prends dans mon lit, où je reste pendant une heure. Je regarde les nouvelles à la télévision et j’admire les nuages, les oiseaux dans le ciel. J’habite une tour dans le 15e et j’ai une vue magnifique sur la ville. Vers huit heures trente, je

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commence à travailler. En ce moment, j’écris un roman, je travaille beaucoup jusqu’à midi. Quand j’écris de la poésie, c’est different. Je n’ai pas d’heure, j’écris, j’écris… J’ai un ordinateur mais j’écris à la main. Mon petit-fils de douze ans va venir me donner mes premières leçons ! Quand je suis fatiguée, je sors en ville : j’adore son animation, être dans la rue, regarder les gens, me promener sur les ponts, m’arrêter dans un bistrot, m’asseoir sur un banc au soleil. On me dit souvent : Oh, Paris, quelle pollution !, pour moi ce n’est pas important, j’ai une passion pour cette ville. La France est un pays que j’adore, j’y vis depuis cinquante ans et, en même temps, je garde toujours en moi mon Orient natal. A midi, je déjeune souvent avec un ou deux amis, j’aime ces moments. Je vois beaucoup les personnes de ma famille, mais seules et pas regulièrement. L’après-midi, je vais très souvent au cinéma. Le soir, je lis, je ne travaille jamais. J’ai besoin de la lumière du jour pour écrire.

(www.um.edu.mt)

16. Analysez la structure des échanges ci-dessous, en relevant la fonction remplie par chacune des interventions (v. Fiche 11) :

1.CLIENT. Vous avez une chambre pour cette nuit? RÉCEPTIONNAIRE. Pour combien de personnes ? CLIENT. Pour moi seul.RÉCEPTIONNAIRE. Oui, Monsieur. J’en ai encore une au 2e étage. CLIENT. Bon, retenez-moi cette chambre, s.v.p. Je suis tombé en panne avec ma voiture et il faut que je passe la nuit ici. RÉCEPTIONNAIRE. Voulez-vous remplir la fiche de voyageur, s.v.p. ? CLIENT. Est-ce bien nécessaire?RÉCEPTIONNAIRE. Oui, Monsieur, c’est une formalité obligatoire. Il faut la remplir... Voilà. Oui, votre nom, date de naissance, adresse, etc. Le numéro de votre carte d’identité, bien, et vous signez ici, s.v.p. Voilà la clé de votre chambre. Vous avez déjà trouvé un garage pour faire réparer votre voiture ? CLIENT. Oui, merci. Le garagiste du coin m’a promis de la réparer avant demain midi.

(H. Renner, U. Renner, G. Tempesta, Le français de l’hôtellerie et de la restauration)

2.JEAN. Permettez-moi de vous présenter mes amis, Gontran et Isabelle. GONTRAN. Madame, mes hommages. ISABELLE. Salut ! Ça va !MONSIEUR.Vous êtes contents de votre séjour à Paris ? GONTRAN. Votre capitale est la huitième merveille du monde !ISABELLE. Ah oui alors ! Paris c’est chouette ! MADAME. Voulez-vous très simplement partager notre repas ?

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GONTRAN. Votre offre me touche jusqu’au fond du cœur, mais... nous sommes déjà engagés...ISABELLE. C’est vraiment sympa, mais ce soir y a pas moyen.MONSIEUR. Eh bien, ce sera pour une autre fois. Donnez-nous un coup de fil quand vous serez libres...

(G. Quenelle, J. Tournaire, La France dans votre poche)

17. Identifiez la fonction illocutoire de chaque intervention ainsi que la valeur des actes de langage constituants. Donnez la représentation schématique des échanges (v. Fiches 10, 11, 12). 1.(C’est la fin du repas.)LE GARÇON. Vous voulez du café, des digestifs ? NICOLAS. Euh... du café seulement. Et l’addition, s’il vous plaît. (Le garçon revient avec deux cafés et l’addition.) NICOLAS. (à sa femme) Voyons, ça fait combien ? Quoi ? Presque cinq cent balles !HÉLÈNE. Fais voir. Quatre cent quatre-vingt-quinze! Mais, c’est pas possible. II doit y avoir une erreur. NICOLAS. On va voir. Euh... garçon, s’il vous plaît ! Je crois qu’il y a une erreur, là. LE GARÇON. Mais non, Monsieur. J’ai fait l’addition à la caisse.NICOLAS. Alors, vous avez dû compter quelque chose qu’on n’a pas eu... Mm... Ah! Tenez, regardez. Vous avez marqué deux bouteilles de Saint-Émilion.LE GARÇON. Et vous n’en avez bu qu’une ? NICOLAS. Mais, bien sûr !HÉLÈNE. Ah, je sais ce qui s’est passé. On a commandé à l’autre garçon d’abord, mais il a oublié de nous l’apporter. Alors, on vous a appelé et on a commandé de nouveau. Votre collègue a dû marquer la bouteille sur l’addition sans nous l’apporter.NICOLAS. II est toujours là, l’autre garçon ? LE GARÇON. Oui. Je vais lui demander... (Il revient.)Oui effectivement, c’est ce qui s’est passé. Excusez-nous. HÉLÈNE. II n’y a pas de mal.

(A. Chamberlain, R. Steele, Guide pratique de la communication. 100 actes de langage. 56 dialogues)

2.MME BERNARD (elle monte dans te taxi). Vous m’emmenez à la gare, s’il vous plaît ? Je suis très pressée.LE CHAUFFEUR. Oui Madame. (Le taxi commence à rouler. Le chauffeur tourne à gauche.)

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MME BERNARD. Mais pourquoi passez-vous par là? La gare, c’est tout droit ! LE CHAUFFEUR. Vous n’avez pas vu la circulation ? Par ici, c’est un peu plus long, mais ça roule beaucoup mieux. II n’y a que deux feux rouges. Mais je n’ai jamais eu de problème dans l’avenue des Mimosas.LE CHAUFFEUR. Je vous assure que ça va plus vite par ici. Je vous signale que je connais très bien la ville, hein?LE CHAUFFEUR. Alors, je fais demi-tour ou quoi ? MME BERNARD. Non, non. Continuez. On verra bien si c’est plus rapide. J’ai un train dans un quart d’heure.LE CHAUFFEUR. Faites-moi confiance, Madame. Vous l’aurez, votre train.

(A. Chamberlain, R. Steele, Guide pratique de la communication. 100 actes de langage. 56 dialogues)

3. TRIVELIN. Comment vous appelez-vous ?ARLEQUIN. Est-ce mon nom que vous demandez ?TRIVELIN.  Oui vraiment.ARLEQUIN.  Je n’en ai point, mon camarade.

(Marivaux, L’Île des esclaves)

4.CLIENT. Vous avez une chambre pour cette nuit? RÉCEPTIONNAIRE. Pour combien de personnes ? CLIENT. Pour moi seul.RÉCEPTIONNAIRE. Oui, Monsieur. J’en ai encore une au 2e étage. CLIENT. Bon, retenez-moi cette chambre, s.v.p. Je suis tombé en panne avec ma voiture et il faut que je passe la nuit ici. RÉCEPTIONNAIRE. Voulez-vous remplir la fiche de voyageur, s.v.p. ? CLIENT. Est-ce bien nécessaire?RÉCEPTIONNAIRE. Oui, Monsieur, c’est une formalité obligatoire. Il faut la remplir... Voilà. Oui, votre nom, date de naissance, adresse, etc. Le numéro de votre carte d’identité, bien, et vous signez ici, s.v.p. Voilà la clé de votre chambre. Vous avez déjà trouvé un garage pour faire réparer votre voiture ? CLIENT. Oui, merci. Le garagiste du coin m’a promis de la réparer avant demain midi.

(H. Renner, U. Renner, G. Tempesta, Le français de l’hôtellerie et de la restauration)

18. Relevez les interventions par lesquelles les locuteurs signalent à leurs interlocuteurs qu’ils ne sont pas coopérants à l’échange. Précisez la maxime conversationnelle qui n’est pas ainsi observée (v. Fiche 15). 1. MARCELINE. Tu connais Gaston ? (Précisant.) Gaston Lancelot ?JEF. Oui. C’est le petit blond qui t’a fait danser l’autre soir.

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MARCELINE. Eh bien... (Elle s’était laissé gagner par la douceur des paroles de Jef et par le plaisir de parler de « Lui ». Mais elle s’interrompit brusquement en s’apercevant de ce qu’elle allait faire). Mais qu’est-ce que je fais? Mais je suis folle...JEF. Allons, voyons, continue, tu avais commencé.MARCELINE, avec égarement. Non, non.JEF. Eh bien, Lancelot ?Marceline: Rien ! Je ne t’ai rien dit. Je ne peux rien te dire.JEF. Raconte. Personne ne peut mieux te comprendre que moi.MARCELINE. N’insiste pas !JEF. Je ne vois pas ce que ce Lancelot peut avoir à faire avec toi. Tu le connais à peine.MARCELINE, saisissant cette diversion. Aussi, ce n’est pas avec moi.JEF. Alors, qu’est-ce que c’est ?MARCELINE. Puisque tu tiens absolument à le savoir ! (Très vue). Lancelot a quitté une de mes amies et, ce soir, elle voulait se tuer.JEF. Ah ! c’est ça. C’est pour aller chez elle que tu es sortie ?MARCELINE. Oui, n’en parlons plus, veux-tu ?JEF. Qui est-ce ?MARCELINE, énervée. Je ne peux pas te dire : c’est une femme mariée.JEF. Je parie que c’est ce pauvre Gaston !...

(R. Vitrac, Jean de la Lune)

2. GALLAND qu’en est-il de la FranceDAULTE je n’ai pas voulu choisir (.) entre la Suisse (.) pays de mon père

et la France pays de ma mèreGALLAND donc vous n’avez jamais acquis la la nationalité françaiseDAULTE je n’ai jamais acquis la nationalité française (.) que j’aurais pu

faire évidemment très facilementGALLAND membre de l’institut heu (..) associé heu (.) ayant (.) votre

maison d’édition à la fois à Lausanne et à Paris(.) vous êtes toujours resté avec le passeport suisse (..)

DAULTE je suis toujours resté avec le passeport suisseGALLAND mais quel attachement à la France (.)DAULTE mais quel attachement à la France et (...) finalement (.) heu (.)

ma vocation (..) et je mesure mes termes (..) est née certainement à Montpellier (.) où très souvent je passais les

vacances de Pâques ou les vacances d’été chez ma grand-mère avant la dernière guerre [….]

(Entretien entre H. Delatte et J.-P. Papin, Canal+, décembre 1998, in M. Burger, 2004, La gestion des activités : pratiques sociales, rôles interactionnels et actes de discours, Cahiers de

linguistique française, no 26, 177-196)

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19. Dans les extraits suivants, relevez la maxime conversationnelle dont la violation est dénoncée par les interlocuteurs dans leur refus de répondre à la question qui leur est posée (v. Fiche 15) :

1.OCTAVE. Tout le monde aussi peut vous aimer ; mais personne ne peut vous le dire. Quel âge avez-vous, Marianne ?MARIANNE. Voilà une jolie question ! et si je n’avais que dix-neuf ans, que voudriez-vous que j’en pense ?

(Musset, Les caprices de Marianne)

2. MARIANNE. Octave, qui m’a fait une déclaration d’amour de la part de son ami Coelio. Qui est ce Coelio ? Connaissez-vous cet homme ? Trouvez bon que ni lui ni Octave ne mettent les pieds dans cette maison.CLAUDIO. Je le connais, c’est le fils d’Hermia, notre voisine. Qu’avez-vous répondu à cela ?MARIANNE. Il ne s’agit pas de ce que j’ai répondu. [...]

(Musset, Les Caprices de Marianne)

En faisant appel à vos compétences et expériences communicatives, suggérez d’autres manières dont on peut éviter de répondre à une demande d’information en recourant à une contestation (ex. Tu n’as pas le droit de me poser cette question).

20. Analysez le fragment suivant, un échantillon du théâtre de l’absurde, et relevez les maximes conversationnelles qui sont transgressées (v. Fiche 15) :Entre Vladimir ESTRAGON. Rien à faire VLADIMIR. Je commence à le croire. j’ai longtemps résisté à cette pensée, en me disant, Vladimir soit raisonnable, tu n’as pas encore tout essayé. Et je reprenais le combat. Alors, te revoilà, toi. ESTRAGON. Tu crois ? VLADIMIR. Je suis content de te revoir . Je te croyais parti pour toujours. ESTRAGON. Moi aussi VLADIMIR. Que faire pour fêter cette réunion ? Lève-toi que je t’embrasse. ESTRAGON. Tout à l’heure, tout à l’heure. VLADIMIR. Peut-on savoir où monsieur a passé la nuit ? ESTRAGON. Dans un fossé. VLADIMIR. Un fossé ! Où ça ? ESTRAGON. Par là. VLADIMIR. Et on ne t’a pas battu ? ESTRAGON. Si... pas trop. VLADIMIR. Toujours les mêmes?

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ESTRAGON. Les mêmes? Je ne sais pas. VLADIMIR. Quand j’y pense... depuis le temps... je me demande... ce que tu serais devenu... sans moi... Tu ne serais plus qu’un petit tas d’ossements à l’heure qu’il est, pas d’erreur. ESTRAGON. Et après? VLADIMIR. C’est trop pour un seul homme. D’un autre coté, à quoi bon se décourager à présent, voilà ce que je me dis. Il fallait y penser il y a une éternité. ESTRAGON. Assez. Aide-moi à enlever cette saloperie. VLADIMIR. La main dans la main on se serait jeter  en bas, parmi les premiers. Maintenant il est trop tard. Qu’est-ce que tu fais? ESTRAGON. Je me déchausse. Ca ne t’est jamais arrivé à toi? VLADIMIR. Depuis le temps que je te dis qu’il faut les enlever tous les jours. Tu ferais mieux de m’écouter

(S. Beckett, En attendant Godot)

21. Cet extrait, provenant du texte radiophonique Réseau aérien de Michel Butor, met en scene des échanges dont la structure est volontairement ambigue et pour la compréhension desquels le recours à des implications est nécessaire. Réécrivez les échanges de manière à rendre explicite leur structure et à respecter le principe de coopération (v. Fiche 15).

VOYAGE AÉRIEN

(10 personnes, 5 hommes et 5 femmes, sont dans l’avion qui doit les conduire de Paris à Nouméa. Les hommes sont designés par A, B, C, D, E, les femmes par f, g, h, i, j. Chaque couple échange 6 répliques d’une ligne.)

A Nouméa, j C’est notre premier voyage.

La moitié du tour de la terre.Sans presque rien voir. Pas trop émue? Si, très émue.

B Peur? i Non.

Extraordinaire, on est comme arraché du sol.Il paraît que le plus désagréable... Ne t’inquiète pas. Je ne m’inquiète pas.

C Détends-toi. h Ça va.

Prends ma main, 16

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Je ne m’y habituerai jamais.Tu es ridicule. Je n’y puis rien.

D On voit encore Paris? g Disparu. A quoi ton bonbon?

Menthe. Et le tien? Citron. Je n’ai pas encore fini. Moi non plus.

E Le signal s’est éteint, f On peut enlever sa ceinture.

Baisser le dossier. C’est assez confortable. Pas de place pour les jambes.Tu n’es jamais content.

B Bientôt la Bourgogne,j Ce doit être la Bourgogne.

Les vignes. La Saône.Tu es sûre que c’est la Saône? Je ne sais pas.

(M. Butor, Réseau aérien)

22. Construisez un échange selon le schéma indiqué ci-dessous, en veillant à respecter les consignes exprimées par les commentaires didascaliques (v. Fiches 13, 14) :MARIE, inquiète. ...ARNAUD, rassurant...SMARIE, continuant. ...ARNAUD, conciliant. ...MARIE, précipitamment. ...ARNAUD, timide. ...MARIE, calmement. ...ARNAUD, renonçant. ...MARIE, doucement. ...

23. Complétez les dialogues suivants de façon à respecter les contraintes suggérées, les indications fournies par les marqueurs de la structuration de la conversation, ainsi que les maximes conversationnelles (v. Fiches 14, 15). Vous pouvez ajouter autant d’interventions que vous jugez nécessaires.1.– Tu connais...

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– Oui, bien sûr. ....– Tu sais, ...– Ah bon, ..., hein– ...– Enfin...2.– Tiens, ...– Bon, ...– Alors...– ...– D’accord, je m’en occupe.3.– Allô, ....– .... Comment ça va ?– ... Je t’appelle ...– Ah, oui, ...– Ce pas cher, ça ... , quoi.– ...– En principe, ...– Et pour...?– ...– Alors, ...– ...– Merci. ...– ...

24. Analysez ces fragments de la perspective des relations de pouvoir et de distance, respectivement (v. Fiches 16, 17). Quelles sont les marques linguistiques signalant les rapports hiérarchiques ou égalitaires, la distance ou la familiarité?

1.CRÉON, lui broie le bras. Je t’ordonne de te taire maintenant, tu entends ?ANTIGONE. Tu m’ordonnes, cuisinier ? Tu crois que tu peux m’ordonner quelque chose ?

(J. Anouilh, Antigone)

2.ANTIGONE. Quel âge as-tu ?LE GARDE. Trente-neuf ans.

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ANTIGONE. Tu as des enfants.LE GARDE. Oui, deux.ANTIGONE. Tu les aimes ?LE GARDE. Ça ne te regarde pas.

(J. Anouilh, Antigone)

3.– M. Joubert n’est pas comme les autres, dit-il.– Pourquoi ?– C’est toi qu’il faut le demander. Tu ne le connais que depuis deux mois, tu as changé de figure. Avec les autres, tu ne changeais pas de figure. D’ailleurs, regarde, tu te fâches. Marion, Marion, pourquoi te fâches-tu ? (...)– Je ne me fâche pas, dit-elle. Mais tu me gênes par tes questions. Tu oublies un trop que...– Que tu es ma mère et que je te dois le respect? s’écria-t-il gaiment.

(H. Troyat, La tête sur les épaules)

4.ADÈLE. Assez!BOUBOUROCHE, abasourdi. Tu m’imposes le silence, je crois? ADÈLE. Tu peux même en être certain!... (Hors d’elle.) En voilà un énergumène, qui entre ici comme un boulet! pousse les portes! tire les rideaux! emplit la maison de ses cris! me traite comme la dernière des filles, va jusqu’à lever la main sur moi!...

(G. Courteline, Boubouroche)

5.CATHERINE. …Va donc voir un peu si c’cordonnier s’fiche de moi, d’m’avoir pas encore apporté mes cothurnes.JASMIN. Je ferai remarquer à madame la duchesse qu’à cette heure, il serait surprenant que je pusse !...CATHERINE. Oh ! que j’pusse ! Prends garde d’avaler ta langue !

(V. Sardou, Madame Sans-Gêne)

25. Citez des actes dont l’accomplissement suppose une relation d’intimité, de distance, des rapports hiérarchiques ou égalitaires (v. Fiches 16, 17).

Exemple: – Tu es le premier à qui je dise ça, avoue Palaiseau.

(H. Troyat, La tête sur les épaules)

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L’acte de confidence s’accomplit dans le contexte d’une relation d’intimité et des rapports égalitaires entre les interlocuteurs.

26. Relevez les relationèmes, autant horizontaux que verticaux, dans les extraits ci-dessous (v. Fiches 16, 17) :1.MME BERNARD (elle monte dans le taxi). Vous m’emmenez à la gare, s’il vous plaît ? Je suis très pressée.LE CHAUFFEUR. Oui Madame. (Le taxi commence à rouler. Le chauffeur tourne à gauche.)MME BERNARD. Mais pourquoi passez-vous par là ? La gare, c’est tout droit !LE CHAUFFEUR. Vous n’avez pas vu la circulation ? Par ici, c’est un peu plus long, mais ça roule beaucoup mieux. Il n’y a que deux feux rouges.MME BERNARD. Mais je n’ai jamais eu de problème dans l’avenue des Mimosas.LE CHAUFFEUR. Je vous assure que ça va plus vite par ici. Je vous signale que je connais très bien la ville, hein ? Alors, je fais demi-tour ou quoi ?MME BERNARD. Non, non. Continuez. On verra bien si c’est plus rapide J’ai un train dans un quart d’heure. Faites-moi confiance, Madame. Vous l’aurez, votre train.

(A.Chamberlain, R. Steele, Guide pratique de la communication)

2.M. Guérard, directeur commercial de ACIOR, téléphone à sa secrétaire.M. GUÉRARD. Allô ? Marielle? Ici M. Guérard. Je dois me rendre dans le midi de la France la semaine prochaine. Pourriez-vous organiser mon voyage? MARIELLE. Bien sûr, Monsieur. Vous partirez en voiture? M. GUÉRARD. Non. Les routes sont trop glissantes en cette saison. J’irai en avion jusqu’à Marseille. A l’aéroport, je prendrai une voiture de location. MARIELLE. Quel jour comptez-vous partir? M. GUÉRARD. Faites une réservation sur le premier vol de lundi.MARIELLE. Et pour la voiture, quel modèle voulez-vous?M. GUÉRARD. Louez-moi une voiture confortable, mais pas trop grande. J’aurai beaucoup de kilomètres à parcourir.MARIELLE.  Ce sera fait, Monsieur... A propos, M. Domec Nîmes vient de téléphoner. Il souhaite que vous passiez le voir dès que possible. M. GUÉRARD. D’accord, je passerai le voir. Il faudra que j’aille aussi à Avignon, Cannes, Manosqu Montpellier, Le Puy et Valence. Soyez gentille de m’établir mon itinéraire de voyage pour que je perde le moins de temps possible MARIELLE. Vous rendrez la voiture à Marseille ? M. GUÉRARD. Non. Je prendrai le T.G.V. à Grenoble. J’aurai encore un client à voir dans cette fais une note avec mon programme de visite de la semaine.

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MARIELLE. Très bien, Monsieur. Je vous prépare tout ça.(M. Danilo, B. Tauzin, Le français de l’entreprise)

27. La manière de réalisation linguistique de l’acte de langage influence sa perception par le destinataire. Étudiez les énoncés suivants et mentionnez pour chacun le segment de sa structure qui, une fois modifié, peut entraîner un changement dans la relation entre les interactants (v. Fiches 16, 17).Exemple:

Vous allez lui remettre le paquet demain.(relation de distance et de supériorité)

= Pourras-tu lui remettre le paquet demain?(relation de familiarité)

1. Éteins ta cigarette !2. Pourrais-tu me passer le sel ?3. Tais-toi !4. Tu me diras la vérité tout de suite !5. Auriez-vous l’obligeance de répéter ?6. Repose-toi un peu ! Tu te sentiras mieux !

28. Dans les extraits suivants, relevez les marqueurs verbaux de la relation interpersonnelle (v. Fiches 16, 17) :

1.Au téléphonePASCALE. Allô, Fabienne, c’est Pascale.FABIENNE. Salut, Pascale, ça va?PASCALE. Dis, tu peux me donner la recette de tes crêpes ? Ce soir, j’aimerais faire des crêpes comme dessert. Tu sais, il y a mon mari qui a invité son patron...FABIENNE. Mais oui, pas de problème. C’est facile. Il te faut seulement de la farine, de l’huile, du sucre, du sel, du lait...PASCALE. Mince, je n’ai plus de lait à la maison. Tant pis, de toute façon, je dois aller chez l’épicier.FABIENNE. . . . et des œufs.PASCALE. D’accord, mais combien de farine et…FABIENNE. Prends note, sinon tu vas tout mélanger.PASCALE. Ça y est, vas-y!FABIENNE. Alors, tu prends 250 grammes de farine, puis. . .PASCALE. Attends, attends ... zut ! j’ai oublié le rôti dans le four ! Je te rappelle dans 5 minutes.

(H. Renner, U. Renner, G. Tempesta, Le français de l’hôtellerie et de la restauration)

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2.STANDARDISTE. Établissements Desnos, bonjour.L. BELLAMY. Bonjour, Mademoiselle, Laurence Bellamy de la société Haut-Brane. Pourriez-vous nous envoyer votre nouveau catalogue avec le tarif correspondant ?STANDARDISTE. Veuillez ne pas quitter. Madame, je vous passe le service commercial.M. BERTAUD. Allô ? Oui, j’écoute.L. BELLAMY. Laurence Bellamy de la société Haut-Brane. Nous serions intéressés par vos produits. Vous serait-il possible de nous adresser votre catalogue ainsi que votre tarif ?M. BERTAUD. Bien sûr. Pouvez-vous me laisser vos coordonnées ?L. BELLAMY. Société Haut-Brane, 35, rue Jourdan, 33020 Bordeaux CedexM. BERTAUD. Voilà, c’est noté...L. BELLAMY. Je vous remercie. Au revoir, Monsieur.M. BERTAUD. Je vous en prie. Au revoir, Madame.

(M. Danilo, J.-L. Penfornis, Le français de la communication professionnelle)

29. Identifiez les actes de langage dans chaque intervention des échanges ci-dessous et précisez leur fonction en tant que relationème horizontal ou vertical (v. Fiches 16, 17) : 1.LE CLIENT. Garçon, l’addition!LE GARÇON. Voilà. (Il sort son crayon et note.) Vous avez... deux œufs durs, un veau, un petit pois, une asperge, un fromage avec beurre, une amande verte, un café filtre, un téléphone. Et puis des cigarettes!LE GARÇON. (Il commence à compter.) C’est ça même... des cigarettes... Alors ça fait...LE CLIENT. N’insistez pas, mon ami, c’est inutile, vous ne réusirez jamais.LE GARÇON. ! ! !LE CLIENT. On ne vous a donc pas appris à l’école que c’est ma-thé-ma-ti-que-ment impossible d’additionner des choses d’espèce différente!LE GARÇON. ! ! !LE CLIENT. (Elevant la voix) Enfin, tout de même, de qui se moque-t-on?... Il faut réellement être insensé pour oser essayer de tenter d’ « additionner » un veau avec des cigarettes, des cigarettes avec un café filtre, un café filtre avec une amande verte et des œufs durs avec des petits pois, des petits pois avec un téléphone... Pourquoi pas un petit pois avec un grand officier de la Légion d’honneurs pendant que vous y êtes ! (Il se lève.) Non, mon ami, croyez-moi, n’insistez pas, ne vous fatiguez pas, ça ne donnerait rien vous entendez, rien, absolument rien... pas même le pourboire! (Et il sort en emportant le rond de serviette à titre gracieux).

(J. Prévert, Histoires)

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2.B. madame …C. une baguette s’il vous plaîtB. les baguettes elles sont au four y en a pour cinq p’tites minutes y en a

pas pour longtemps hein i manque un tout p’tit peu d’cuisson simplement

C. oui ben j’vais déjà vous la payerB. alors quat’quatre-vingt s’il vous plaîtC. deux trois quatre ça doit être çaB. merci (5 sec) si vous voulez vous asseoir deux p’tites minutesC. oui : oh ben c’est bon vous inquiétez pas j’suis restée assise toute la

matinéeB. (rires) (attente de la baguette : 3 minutes, la boulangère vaque à ses occupations, la

cliente attend patiemment) Jean-Louis c’est bon la baguette ?J.L. ah attends je regarde (il ouvre le four) euh : ouais c’est bonB. alors i m’en faut une s’te plaîtJ.L. voilà bien chaude (sachet)C. ah ben c’est superB. (à J-L) merci (à C) oui attention d’pas vous brûlerC. oui oui allez merci au r’voirC. merci madame au r’voir et excusez-nous pour l’attenteC. oh c’est rien au r’voir

(Extrait du cours Analyse des nteractions, www.asl.univ-montp3.fr/L30809/MCC5/E53SLMC1/cours/Analyse_interactions3.pdf)

3.ALLOC. Et ben, ça nous fait depuis le mois de février que je suis dans le panier, alors, je voudrais qu’on me donne une…AGENT. Votre dossier n’a pas été fait ?ALLOC. Non !AGENT. Pas encore ?ALLOC. Non ! alors voilà, le numéro, alors j’ai ramené… Alors je me suis dit « il faut que quand même je vienne voir »…[…]ALLOC. ils m’ont écrit, il y a quinze jours…AGENT. ah, oui ?ALLOC. … Trois semaines, en me demandant le certificat de la mairie ! l’attestation de la mairie !…AGENT. … de la mairie ?ALLOC. Mais je dis : « je l’ai ramenée l’attestation de la mairie ! » le 2 février, je suis venue ramener l’attestation de la mairie. Alors, j’ai recherché… Alors, elle me dit : « vous êtes dans le panier ! »AGENT. Le panier ? (rire)

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ALLOC. Le panier, je sais pas, dans le panier en bas, j’en sais rien ! alors je me suis dit : je vais essayer de me faire sortir du panier quand même ! on va y arriver ?AGENT. Bon…ALLOC. Vous me trouvez dans le panier ?

(Extrait de S. Moirand (2003), « Quelles catégories descriptives pour la mise au jour des genres du discours ? », conférence à la journée d’étude Les genres de l’oral,

http://gric.univ-lyon2.fr/Equipe1/actes/journees_genre.htm)

30. Identifiez l’acte de langage accompli par chacun des énoncés suivants et précisez quelles sont les faces affectées par son accomplissement (v. Fiches 18, 19, 20, 21) :1. Sacré Paul!2. Mille fois merci !3. Menteur !4. Quelle bonne mine !5. Alors, je ne sais pas. 6. Tu devrais voir un spécialiste. 7. Mon Dieu ! Quel vacarme !8. Tu sais, c’est moi qui ai dit à Paul sur ta fête.9. Écoutez-moi bien. Asseyez-vous, ne bougez pas !10. Pardon, Hémon, pour notre dispute d’hier soir et pour tout. (J. Anouilh)11. Tu es folle. (J. Anouilh)12. Va dormir maintenant.13. Pauvre Ismène. (J. Anouilh)14. Qu’est-ce que vous voulez que je fasse? (J. Giono)15. Je te promets que je ne bougerais pas d’ici avant ton réveil. (J. Anouilh)16. Oh ! mon chéri, comme j’ai été bête ! (J. Anouilh)17. Il faudrait que vous me meniez jusqu’à la grande route. (J. Giono)18. Leurs sales mains ? Vous pourriez être polie, Mademoiselle… Moi, je suis poli. (J. Anouilh)19. Voulez-vous que j’essaie de faire ça à pied en un jour? (J. Giono)20. Vous avez peut-être faim? (J. Giono)21. Vous êtes odieux ! (J. Anouilh)22. Pourquoi fais-tu des cachotteries avec moi? (H. Troyat)23. Vous aurez à rentrer à Abbeville à pied, Viniès, dit Bertrand d’Ouville, avec une nuance de menace. (A. Maurois)

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31. Les énoncés ci-dessous servent-ils à accomplir des actes menaçants ou des actes flattants ? Justifiez votre réponse (v. Fiches 19, 20) !1. Quel boulot ! Moi, je ne pourrais jamais le faire…2. Je suis ton plus vieux pote et tu ne m’en avais jamais parlé ?!3. Vous auriez quelque chose contre le mal de cœur ?4. Tu n’as pas très bonne mine en ce moment. Tu vas bien ?5. Je ne vais pas te mentir, mais je crois que tu fais une grosse erreur.6. (A un ami qui a reçu une promotion) Je suis très content pour toi, tu l’as bien mérité. 7. Etre grand-père, ça ne vous donne pas un coup de vieux ?8. (A un ami dont vous savez qu’il est malade) Tu as une tête de mort-vivant.9. Je regrette de vous avoir fait de la peine.10. Tu as reçu un prix pour ce livre ? Je n’en reviens pas, mais je te félicite.

32. Même consigne :1. Comme tu es belle aujourd’hui !2. (Un professeur à ses élèves) Attention ! Aujourd’hui on ne copie pas !3. Cette fois-ci, c’est bien comestible !4. Avec cette robe, tu as l’air très jeune. 5. (Dans un wagon à un voyageur qui fredonne trop fort) Monsieur, vous êtes un excellent chanteur, mais trop de beauté tue. 6. (A une soirée) Ah ! enfin une jolie fille !

33. Etudiez la manière dont le locuteur lance l’invitation à son interlocuteur. Dans la perspective des menaces que cet acte crée pour les faces du locuteur, justifiez son recours à cette manière de formuler l’invitation (v. Fiche 21).

– Et cet après-midi, demanda Bernard Palaiseau, tu es libre ?– Non, dit Étienne.– Dommage, reprit l’autre. Biosque et Maroussel sont rentrés de vacances. On va prendre un pot, tous ensemble, dans une petite boîte, au quartier Latin : Le Fisto. J’y étais hier. C’est marrant. On a vu Thuillier. Il nous a dit bonjour...– Je regrette, dit Étienne.– Je t’assure que tu devrais nous accompagner. Il y aura des filles que Maroussel a raccrochées en vacances, à La Baule...– Je ne peux pas, dit Étienne. J’ai promis à ma mère de sortir avec elle.– Si ça t’emmerde que je te relance comme ça, dis-le.– Mais non, mon vieux. Seulement, je suis très pris en ce moment. Voilà tout. Plus tard, on verra... [...]– C’est vu. Je file. Tu me feras signe.

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– Je te le promets, dit Étienne. (H. Troyat, La tête sur les épaules)

34. En vous rapportant au système des faces et aux actes de langage menaçants accomplis dans les extraits ci-dessous, précisez la cause de l’échec de la conversation dans chacun des cas suivants (v. Fiches 18, 19, 20, 21) :1.– Madame, je vous en prie, prenez mon siège !– Tu me prends pour une vieille, petit crétin ?– Pardon, madame…

(J. C. Lattès, Le petit néo de la conversation)

2.– Bon, on va bosser ensemble, alors autant se tutoyer. – Non, je suis plus à l’aise avec le vouvoiment.

(J. C. Lattès, Le petit néo de la conversation)

3.– Tu sais, j’ai demandé Céline en mariage.– Tu ne pouvais pas m’annoncer une pire nouvelle. Céline est une poufiasse qui a trouvé le bon pigeon.

(J. C. Lattès, Le petit néo de la conversation)

35. Analysez l’acte d’expression du désaccord dans l’extrait ci-dessous, en vous rapportant au système des faces (v. Fiches 18, 19, 20, 21) :

– Les sous-pieds vont me gêner pour danser, dit-il.– Danser ? reprit Emma.– Oui !– Mais tu as perdu la tête ! On se moquerait de toi, reste à ta place.

(G. Flaubert, Madame Bovary)

36. Imaginez des réponses adéquates pour les répliques suivantes, en essayant d’atténuer les menaces pour les faces des locuteurs (v. Fiches 18, 19, 20, 21) :

1. J’ai perdu ma femme.2. Ça me ferait plaisir de t’inviter au restaurant !3. Et vous, combien gagnez-vous par mois ?4. Tu te souviens que tu me dois de l’argent ?5. Les éditeurs ont de nouveau refusé de publier mon manuscrit !

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37. Dans cet extrait, par ses interventions, Puntila atteint à sa face, voulant ainsi réparer une offense faite à Matti. Relevez les moyens employés pour accomplir cette auto-dévalorisation (v. Fiches 19, 20, 21).

PUNTILA. Je t’ai vraiment laissé attendre dehors? Ça n’est pas bien de ma part, je m’en veux énormément, et je te demande, si ça m’arrive encore une fois, de prendre la clé anglaise et de m’en flanquer un coup sur le cassis ! Matti, es-tu mon ami?MATTI. Non.PUNTILA. Je te remercie. Je le savais. Matti, regarde-moi ! Que vois-tu ?MATTI. Je dirais : un gros lourdaud, soûl comme un cochon.PUNTILA. Ça montre combien les apparences peuvent tromper. Je suis tout à fait différent. Matti, je suis un homme malade.MATTI. Très malade.

(B. Brecht, Maître Puntila et non valet Matti)

38. Précisez, pour chacun des actes de langage suivants, à laquelle (auxquelles) des faces des locuteurs ils peuvent porter atteinte (v. Fiches 19, 20) : 1. Je ne suis absolument pas d’accord avec vous !2. Tous mes vœux de bonheur !3. Vous avez ma parole !4. Puis-je garder ce livre encore une semaine ?5. Ne lui dis rien, il répète tout !6. Pouvez-vous me remplacer demain ?7. Oh, pardon ! Je ne vous ai pas vu !8. Il y a une demi-heure que j’attends.9. Délicieux, ce gâteau !10. Ça te dit d’aller au théâtre ? 11. N’ayez pas peur, ça passera !12. Tu es libre ce soir ?13. Tu me conseilles de prendre la rouge ou la bleue ?14. Quel est votre âge ?15. Oh là, là ! Ce qu’il peut être embêtant !16. Ecoute, il faut que je te dise quelque chose !17. Fiche-moi la paix !

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39. Analysez la structuration des énoncés suivants. Quels sont les moyens linguistiques auxquels le locuteur a recours pour adoucir ou durcir l’impact de l’acte menaçant accompli (v. Fiche 21) ?

1. Tu ne voudrais pas me rendre service ? (J. Giono)2. Auriez-vous l’obligeance de répéter ?3. Tu vas me le dire tout de suite.4. Vous ne pourriez pas m’attendre une minute ? (J. Giono)5. Sors immédiatement !6. Tu y étais, oui ou non ? (J. Giono)7. J’aurais besoin que tu ailles chez ce type maigre, tu sais ? (J. Giono)8. Tu m’achèterais une guitare ?9. Je voulais te demander si tu peux me prêter ta voiture.10. J’aurais une question à te poser : qui est au bureau ?11. Je t’ordonne de te taire maintenant, tu entends ? (J. Anouilh)12. Qu’est-ce que tu veux que je fasse pour toi, ma tourterelle ? (J. Anouilh)13. On a quartier libre, dimanche. Si on emmenait les femmes ? (J. Anouilh)14. Je voudrais m’asseoir un peu, s’il vous plaît. (J. Anouilh)15. Te tairas-tu, enfin ? (J. Anouilh)16. Je voudrais seulement que tu remettes une lettre à quelqu’un quand je serais morte. (J. Anouilh)17. Puis-je vous offrir un peu de poulet, dit le vieillard : ma cuisinière me charge toujours de vivres comme pour un escadron. (A. Maurois)18. Partageons ceci, voulez-vous ?

40. Classez les actes menaçants suivants selon qu’ils sont adoucis ou renforcés. Quels sont les moyens linguistiques employés pour créer ces effets pragmatiques (v. Fiche 21) ?

1. IPHICRATE. Avançons, je t’en prie. ? (Marivaux, L’Île des esclaves)

2. ARLEQUIN. Je t’en prie, je t’en prie ; comme vous êtes civil et poli ; c’est l’air du pays qui fait cela.

(Marivaux, L’Île des esclaves)

2. BAZILE. N’auriez-vous pas vu Monseigneur, Mademoiselle? (Beaumarchais, Le Mariage de Figaro)

3. L’ÉTRANGER. Soyez polies, mes enfants, et dites-nous ce que vous faites dans la vie.

(Giraudoux, Electre)

4. SUZANNE, se dérivant. Quand cesserez-vous, importun, de m’en parler du matin au soir ?

(Beaumarchais, Le Mariage de Figaro)

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5. LE JARDINIER. Moi, je suis un peu de l’avis d’Électre. Je n’aime pas beaucoup les méchants. J’aime la vérité.

(Giraudoux, Electre)

6. LE COMTE, vivement. Réponds-moi donc, ou je vais te chasser.ANTIGONE. Non. Je voudrais seulement que tu remettes une lettre à

quelqu’un quand je serai morte. (Anouilh, Antigone)

7. EMILIENNE. Oh ! moi, mademoiselle, je voudrais seulement quitter mon manteau de voyage et me nettoyer un peu... on reçoit tant de poussière

en route ! (G. Feydeau, Dormez, je le veux !)

8. EMILIENNE. Eloi, je vous en prie, séparez-les ! (G. Feydeau, Dormez, je le veux !)

9. COELIO. Pardonne-moi ! pardonne-moi ! Fais ce que tu voudras ; va trouver Marianne.

(Musset, Les caprices de Marianne)

10. (Sur la plate-forme arrière d’un autobus S, un jour, vers midi) LE RECEVEUR. La monnaie, s’iou plaît.

(R. Queneau, Exercices de style)

11. BORIQUET. Ah ! merci mon cher beau-père ! (G. Feydeau, Dormez, je le veux !)

12. ELOI. Pardonne-moi, Monsieur, pardonne-moi ! (G. Feydeau, Dormez, je le veux !)

13. M. JOURDAIN. […] Je vous remercie de tout mon cœur, et vous prie de venir demain de bonne heure.

(Molière, Le Bourgeois gentilhomme)

41. Identifiez les stratégies de politesse négative dans les extraits ci-dessous (v. Fiche 21) :

1. LE PROFESSEUR. Voyons la soustraction. Dites-moi, seulement, si vous n’êtes pas épuisée, combien font quatre moins trois ?

(E. Ionesco, La Leçon)

2. SGANARELLE. Ma chère moitié, vous avez envie de me dérober quelque chose.

(Molière, Le Médecin malgré lui)

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3. GÉRONTE. Oui ; mais je voudrais bien que vous me puissiez dire d’où cela vient.

(Molière, Le Médecin malgré lui)

4. VALÈRE. Ne parlons point de cela, s’il vous plaît.(Molière, Le Médecin malgré lui)

5. LE PROFESSEUR. Je m’excuse d’être obligé de vous contredire. Quatre moins trois ne font pas sept. Vous confondez : quatre plus trois font sept, quatre moins trois ne font pas sept... Il ne s’agit plus d’additionner, il faut soustraire maintenant.

(Molière, Le Médecin malgré lui)

6. LUCAS. Avec votre permission, Monsieur le Médecin, laissez-là ma femme, je vous prie.

(Molière, Le Médecin malgré lui)

7. SGANARELLE. Je suis ravi, Monsieur, que votre fille ait besoin de moi ; et je souhaiterais de tout mon cœur que vous en eussiez besoin aussi, vous et toute votre famille, pour vous témoigner l’envie que j’ai de vous servir.

GÉRONTE. Je vous suis obligé de ces sentiments.SGANARELLE. Je vous assure que c’est du meilleur de mon âme que je vous parle.GÉRONTE. C’est trop d’honneur que vous me faites.

(Molière, Le Médecin malgré lui)

8. LE PROFESSEUR. Non plus, mademoiselle, mais, si vous me le permettez, pourriez-vous me dire, Paris, c’est le chef-lieu de... mademoiselle ?L’ÉLÈVE cherche un instant, puis, heureuse de savoir. Paris, c’est le chef-

lieu de... la France ? LE PROFESSEUR. Alors, si vous voulez bien me permettre, mes excuses, je vous dirais qu’il faut se mettre au travail. Nous n’avons guère de

temps à perdre.LE PROFESSEUR. Puis-je donc vous demander de vous asseoir... là... Voulez-

vous me permettre, mademoiselle, si vous n’y voyez pas d’inconvénients, de m’asseoir en face de vous ?

LE PROFESSEUR. Parfait, mademoiselle. C’est parfait. Alors, si cela ne vous ennuie pas... pouvons-nous commencer ?L’ÉLÈVE. Mais oui, monsieur, je suis à votre disposition, monsieur.LE PROFESSEUR. À ma disposition ?... (Lueur dans les yeux vite éteinte, un geste, qu’il réprime.) Oh, mademoiselle, c’est moi qui suis à votre disposition. Je ne suis que votre serviteur.L’ÉLÈVE. Oh, monsieur...LE PROFESSEUR. Si vous voulez bien... alors... nous... nous... je... je commencerai par faire un examen sommaire de vos connaissances passées et présentes, afin de pouvoir en dégager la voie future... Bon. Où en est votre perception de la pluralité?

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LE PROFESSEUR. Voyons, mademoiselle, voulez-vous que nous fassions un peu d’arithmétique, si vous voulez bien...

(E. Ionesco, La Leçon)

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