Acheter différemment

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Doctissimo.fr Avril 2012 Page 1 sur 49 Acheter différemment Recueil de Maryam RAHOU

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Pour préserver notre planète, il est urgent d’apprendre à économiser, à partager et à consommer de manière plus équitable les ressources de l’environnement. Plusieurs initiatives en ce sens ont récemment vu le jour. Découvrez-les vite. Parce que nous n’avons pas de planète d rechange, adaptons dès aujourd’hui notre mode de vie et nos pratiques de consommation au développement !

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Acheter

différemment

Recueil de

Maryam RAHOU

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I. Devenir un consomm’acteur

Consommer différemment

I.1. AMAP, troc... : les nouveaux modes de consommation

I.2. Guide des achats responsables

I.3. Les bonnes adresses

I.4. Bien choisir et utiliser sa lessive

I.5. Entretien : les recettes de nos grands-mères

I.6. Pour sauver la planète, faites l'amour !

I.7. Pollution sonore

I.8. Les organismes financiers éthiques

I.9. Des placements éthiques

Des achats responsables au quotidien

I.10. Habillement : la fibre écolo

I.11. Il est bio mon bouquet !

I.12. Les couches : lavables ou jetables ?

I.13. La mariée était en bio

I.14. Les jouets écolos

I.15. Pour l'environnement, l'étiquetage carbone des aliments

II. Commerce équitable

II.1. Vous avez dit commerce équitable ?

II.2. Les principes du commerce équitable

II.3. Max Havelaar : pour des échanges plus justes

II.4. Jean-Pierre Boris : Le commerce équitable n'est pas la solution !

II.5. Le microcrédit

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III. Tourisme écologique

Des vacances plus vertes

III.1. Le tourisme vert en France

III.2. Des colos écolos pour vos vacances

III.3. Des plages plus bleues

III.4. Apprenez la nature à vos enfants

Préserver la nature en vacances

III.5. Les bons gestes en vacances : à la mer, à la montagne, à l'étranger

III.6. Respecter la nature en vacances

III.7. Faites-vous bio pour les vacances

III.8. Vacances : les transports les plus écolos

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Pour préserver notre planète, il est urgent d’apprendre à économiser, à partager et à consommer de

manière plus équitable les ressources de l’environnement. Plusieurs initiatives en ce sens ont

récemment vu le jour. Découvrez-les vite. Parce que nous n’avons pas de planète d rechange, adaptons

dès aujourd’hui notre mode de vie et nos pratiques de consommation au développement !

I. Devenir un consomm’acteur

Le commerce équitable, les écolabels, le bio... sont autant de nouvelles façons de consommer en

respectant l’environnement et en favorisant l’’entraide avec les pays du Sud. Découvrez tous nos

conseils pour que notre confort ne mette pas en péril notre planète.

Consommer différemment

Equitable, bio, écologique... la consommation n’est plus seulement égoïste ! Pour l’environnement et pour

les générations futures, d’autres modes d’achat alternatifs ont vu le jour ? Découvrez-les avec Doctissimo.

I.1. AMAP, troc... : les nouveaux modes de consommation

Lassés des hypermarchés, des grandes industries agroalimentaires et de la malbouffe, une grande

partie des Français recherche un autre mode de consommation, et se tourne vers l'économie solidaire,

pour leur propre bénéfice. Enquête sur ce nouveau modèle plus soucieux d'entraide que de

concurrence.

Du fromage en tube, de l'huile d'olive à tartiner, un hamburger en boîte. Ces nouveaux produits envahissent

les rayons des supermarchés, mais représentent-ils une réponse aux demandes des consommateurs ? On peut

en douter, notamment parce que les alter consommateurs représentent aujourd'hui presque 25% de la

population française. Ceux-ci souhaitent désormais intégrer des critères sociaux et environnementaux dans

leurs achats.

10% du PIB français

Selon eux, les entreprises dirigent notre société et nous orientent vers un avenir plus qu'inquiétant. Le

consommateur subit, mais a aussi le pouvoir de refuser cet état de fait. Le pouvoir individuel et collectif peut

changer l'avenir. C'est la raison de vivre de l'économie sociale. Regroupant les mutuelles, les coopératives,

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les associations et les fondations se regroupent sous cette dénomination. Elle représente 10% du PIB français

et environ le même pourcentage d'emplois. Inventant un autre modèle économique que le libéralisme, il est

largement soutenu par les altermondialistes, mais ce modèle même est sujet à une question : peut-il se

généraliser ?

L'association pour le maintien de l'agriculture paysanne

Lorsque plusieurs consommateurs se réunissent, ils peuvent faire vivre un agriculteur. Basée sur une

coopération entre une ferme et un groupe recevant des « paniers » individuels, l'AMAP est un contrat

solidaire basé sur l'engagement financier des consommateurs, qui payent la totalité de leurs produits à

l'avance. Ce qui permet à l'agriculteur de garantir ses revenus selon un prix juste mais surtout, il est

désormais indépendant de l'économie de marché et de la grande distribution. Le consommateur en retire

plusieurs bénéfices comme des coûts moins élevés pour des produits frais, de saison et le plus souvent

biologiques. S'ils doivent s'engager à l'avance, ils sont néanmoins intéressés et investis dans la récolte.

L'AMAP est né au Japon, lorsque le développement de l'agriculture industrielle des années 60 pousse des

mères japonaises à fonder des teikei (« partenariat ») avec plusieurs paysans. Le concept apparaît en Suisse à

la même époque avec les food guilds ou associations alimentaires. Un fermier américain du Massachusetts

popularise le principe dans sa région et influence ainsi le Canada. En France, c'est Alliance Provence, fondée

en 2001, qui introduit l'AMAP dans le sud. Les médias popularisent très vite cette association originale, et

l'on compte aujourd'hui des milliers d'AMAP dans le monde. Elles approvisionnent 24 000 personnes en

France en 2006.

Le système d'échange local

Miner le système économique dominant : le SEL est un type d'échange alternatif qui ressemble à s'y

méprendre au troc. Implantés localement, ces associations constituent un réseau de travailleurs et chômeurs

qui se base sur l'entraide et permet des échanges sans recourir à l'euro.

Promouvoir ainsi la coopération plus que la concurrence, oubliant la loi de l'offre et de la demande, le SEL

n'en croit pas moins au travail. Chacun apporte sa spécialité, sa technique ou sa compétence, et toute heure

d'activité a la même valeur. Et concrètement ? Cette communauté libre a sa propre monnaie (grains de SEL,

cacachuètes, bouchons ou noix de coco...) et chacun y propose ses services. Une personne gagnera par

exemple 100 grains de sel en réparant le toit de son voisin puis les dépensera en prenant des leçons de piano.

De telles pratiques sont nées en Europe dans les années 30, notamment en France et en Allemagne, avant

d'être interdites par les Etats. Le premier véritable SEL vient donc du Canada, dans les années 80. Michael

Linton, habitant de Vancouver, aide les chômeurs de sa ville en créant ce système, basé sur le « green dollar

». Le premier SEL français vient de l'Ariège en 1994. Dix ans après, il en existe 380 dans toute la France et

permettent à 20 000 personnes d'échanger des services.

Si le système peut plaire, il pose un problème essentiel : il n'a aucune existence légale. Certains détracteurs

en ont même profité pour attaquer les bénéficiaires des SEL en justice. Tous ont été relaxés sur le motif qu'il

ne s'agit pas de travail clandestin mais de ce qui peut être considéré comme de la simple entraide. Cependant,

un membre d'un SEL se livrant toujours à la même activité, et s'il s'agit d'un métier, doit le déclarer aux

autorités.

Ces mouvements plaisent sur le papier, accrochent l'adhésion immédiate d'une majorité de la population dans

le sens où il correspond à un idéal de consommation. Mais, contrairement au capitalisme, ces modèles n'en

sont pas vraiment, puisqu'ils ne sont pas l'application d'une théorie économique exhaustive. Ils répondent à

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des besoins locaux avant de correspondre à un modèle de société. Mais selon leurs partisans, AMAP et SEL

sont l'illustration d'une culture émergente, celle de l'économie solidaire, le seul avenir crédible du

capitalisme.

I.2. Guide des achats responsables

Faire ses courses peut être un acte écologique. Favoriser l'écolabel, le commerce équitable, s'informer

avant d'acheter sont les meilleurs moyens de devenir un client averti, paré contre les tentatives

quotidiennes de séduction venant de la pub et des supermarchés. Un guide du consomm'acteur.

Devenir un consommateur responsable n'est pas facile, loin de là. Le statut demande une information

préalable précise sur tout ce que l'on achète. Des questions sans cesse renouvelées sur la qualité de chaque

produit. L'exigence contre les tentatives de séduction, les emballages aux couleurs criantes qui trônent

fièrement dans les rayons des supermarchés. C'est ainsi que l'on pourra préférer un vêtement recyclé, un stylo

à l'emballage réduit, une lessive concentrée ou un réfrigérateur moins gourmand en énergie. Petit tour dans le

caddie.

Choisir les labels

Les industriels peuvent intégrer l'environnement dès la conception d'un produit. Ils créent alors un éco-

produit et méritent d'être encouragés dans leur choix par les consommateurs. Il existe de multiples labels et il

est souvent difficile de les distinguer :

L'écolabel est le plus exigeant. Délivré par l'AFNOR en France, le produit qui porte ce logo répond à un

cahier des charges précis, et sa conception, ainsi que sa dégradation, prend en compte l'impact

environnemental. Il s'applique à de plus en plus de produits, comme les peintures, les colorants, les sacs, le

mobilier, les aspirateurs et même les filtres à café.

Les étiquettes énergie se retrouvent sur l'électroménager et les appareils électroniques. Mises en place par

l'Union européenne depuis 1995, elles classent les machines selon leur consommation d'énergie. Il est

évident qu'il vaut mieux, par souci d'économie et d'écologie, de préférer les classes A et B. La consommation

peut passer du simple au quintuple.

Le car-labelling sert à déterminer quelle voiture consomme et/ou pollue plus qu'une autre. Et consommer

moins, c'est aussi rejeter moins de gaz à effet de serre.

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Le label du commerce équitable est délivré par l'association Max Havelaar. Il garantit du café, du riz, du

sucre ou du cacao répondant aux critères internationaux de ce commerce. Donc, une juste rémunération, le

respect des droits fondamentaux et l'investissement dans le développement durable pour les travailleurs des

pays du Sud.

Le label Agriculture biologique (AB) est uniquement délivré lorsque le mode de production respecte

l'équilibre naturel. Sans pesticides, engrais chimiques ou OGM, il favorise la biodiversité, il ne consomme

pas d'énergie et permet de créer des emplois. En plus, c'est meilleur pour la santé !

L'anneau de Möbius est le logo qui permet d'identifier les emballages recyclables. Ce qui ne signifie pas

qu'il sera effectivement recyclé. Tout dépend de la poubelle dans laquelle il se trouvera. S'il contient le

chiffre « 65% » au milieu, cela veut dire qu'il contient 65% de matières recyclées.

Il existe enfin de nombreux logos privés qui doivent être l'objet de méfiance. Les signes « Protège la couche

d'ozone » ou « Respecte l'environnement » n'ont aucun fondement car ils n'engagent pas les producteurs. Le

point vert signale la contribution du producteur dans un dispositif d'assistance aux communes en matière de

recyclage et se trouve sur presque tous les emballages. Ce qui ne veut pas dire qu'il est recyclable.

Acheter et consommer intelligent

Lire les étiquettes : sur chaque produit, il est nécessaire de chercher les déclarations environnementales afin

de privilégier les informations écologiques fiables.

Une longue vie : dès l'achat, on devrait penser à la durabilité du produit. Ce qui privilégie les emballages

plus importants que les sachets individuels et permet de faire des économies. Pour tout achat, considérer

également la quantité d'emballages doit être essentiel. Méfiez-vous donc de vos propres coups de cœur.

Les produits portant l'étiquette « recyclé » ou « recyclable », les matières premières les plus abondantes

(comme les bois les plus courants) : deux priorités lors des achats.

Les produits de nettoyage qui sont concentrés ou solides prennent moins de place et nécessitent donc moins

de transports polluants.

Utiliser un produit intelligemment est tout aussi important que l'achat. Lire le mode d'emploi, par exemple,

permet d'avoir des informations sur son usage et permet de prendre des précautions, ce qui allonge sa durée

de vie. Lorsqu'on consomme, respecter les doses conseillées est également capital : beaucoup de lave-

vaisselle sur l'éponge ne rendra pas les assiettes plus propres. Enfin, réparer, entretenir, diminue les risques

de panne, voire de panne définitive.

Jeter pour renouveler : le tri des déchets sert à diminuer l'impact des produits sur l'environnement et

permet de poursuivre les efforts fournis auparavant. L'emballage recyclé ne va pas dans la décharge, mais se

retrouvera à nouveau dans les rayons des supermarchés. C'est pour cela qu'il faut également préférer les

emballages qui viennent d'un centre de tri.

Il n'existe aucun achat qui n'a pas d'impact sur l'environnement. Les matières premières, l'énergie, le

transport, la pollution : la consommation implique la dégradation de l'environnement. Consommer

intelligent, c'est donc se soucier de l'origine des produits achetés, de leur fabrication, de leur usage et leur

rejet. Toute une chaîne qui demande, de la part du consommateur, un comportement responsable de bout en

bout.

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I.3. Les bonnes adresses

Acheter équitable n'est pas tâche aisée. Mais contribuer à développer les pays du Sud n'a pas de prix.

Avec cet annuaire, on pourra manger équitable, décorer, construire, habiter et même voyager selon les

principes environnementaux.

On trouve facilement un supermarché, un restaurant d'une grande chaîne ou un voyagiste international. Plus

difficile, par contre, de manger bio, d'acheter des produits issus du commerce équitable ou de voyager tout en

contribuant au développement durable du pays visité. Ce petit guide des adresses incontournables devrait

vous permettre de vous y retrouver.

Se nourrir

L'Association pour le maintien d'une agriculture paysanne est un modèle économique alternatif au sein

duquel un agriculteur travaille exclusivement pour nourrir un petit groupe de consommateurs, dans le respect

des principes biologiques. On trouvera sur le site toutes les associations en France.

http://alliancepec.free.fr/Webamap/index.php

Si l'on ne tient pas à adhérer à une AMAP, on peut toujours se renseigner auprès de la Fédération nationale

d'agriculture biologique afin de connaître les producteurs et les marchés de sa région.

http://www.agriculturebio.org/upload/attachement37.pdf

Biocoop est le premier réseau de magasins bios en France. Vingt ans d'existence, 260 boutiques en France et

une charte contraignante, Biocoop est devenu l'un des leaders du secteur.

http://www.biocoop.fr

Acheter équitable

Max Havelaar est le seul organisme indépendant capable de donner le label « commerce équitable ».

Offrant au consommateur la garantie que les ouvriers du Sud travaillent dans des conditions décentes et sont

justement payées. Le site propose, selon chaque produit (café, banane, cacao...), des liens de commerces en

ligne qui les mettent en vente.

http://www.maxhavelaarfrance.org

Artisans du Monde dispose de 170 points de vente en France. La marque est animée par 5 000 bénévoles et

se développe constamment depuis plus de trente ans. Présents partout en France sauf en Corse, Artisans du

Monde propose de l'artisanat des pays du Sud respectueux de l'environnement ainsi que des produits

alimentaires.

http://www.artisansdumonde.org/

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En Bretagne, Breizh Ha Reizh est une fédération de commerce équitable qui s'organise entre boutiques

itinérantes et fixes. La fédération accueille de plus en plus de bénévoles

http://www.breizhhareizh.org/

Habiter

CREEE, c'est la Construction respectueuse de l'environnement et économe en énergie. Une association qui

informe sur l'éco-construction, les matériaux sains, les énergies renouvelables et le recyclage. En 2001, il

crée un annuaire qui réunit plus de 2 500 adresses d'artisans, d'architectes et d'associations qui respectent

l'environnement, et ce dans toute la France.

http://www.cr3e.com/sommaire.htm

Voyager

Voyageurs du Monde existe depuis 25 ans. L'agence de voyages propose aux particuliers et aux entreprises

des itinéraires sur mesure et des circuits accompagnés dans le respect de l'environnement et du

développement durable.

http://www.vdm.com/vdm/index.asp

La Fédération des Parcs naturels régionaux de France constitue un portail pour les voyageurs curieux de

savoir ce que cache le patrimoine naturel de chaque région. Quarante parcs associés à l'Etat pour protéger la

nature et développer les localités.

http://www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr

Les guides

De multiples maisons d'édition sont entrées dans la brèche et proposent de nombreux guides pour

consommer alternatif et contiennent une foultitude de bonnes adresses. Parmi les plus intéressants :

« Guide des vacances écologiques », Philippe Lecuyer, Editions du Fraysse, 2005 ;

« Guide du shopping solidaire à Paris », Hélène Binet et Emmanuelle Vuibert, Editions Autrement,

2005 ;

« Guide du consomma(c)teur, Stéphanie Mariaccia, Editions Sang de la Terre, 2003 ;

« Guide du citoyen », Nathalie Boyer, Guide du Routard (Hachette), 2002 ;

« Guide du consommateur responsable », Milène Leroy, Editions Marabout, 2002.

I.4. Bien choisir et utiliser sa lessive

Les lessives pour le linge constituent l'un des principaux polluants domestiques. Certes, celles-ci ont

connu des améliorations, et des versions « écologiques » commencent à se répandre. Mais celles-ci ne

constituent pas la solution miracle pour autant. Car tout dépend aussi de la manière de les utiliser...

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Depuis le 1er juillet 2007, la présence de phosphates est interdite en France dans les lessives domestiques.

D'autres pays avaient déjà pris des mesures analogues, tels la Suisse dès 1986. C'est que les phosphates,

destinés au départ à contrebalancer les effets du calcaire sur le linge, représentent un réel danger pour

l'environnement : déversés dans les cours d'eau naturels, ils provoquent un phénomène d'eutrophisation,

c'est-à-dire une prolifération d'algues risquant d'entraîner l'épuisement de l'oxygène qui s'y trouve, et donc, à

terme, l'extinction des organismes présents (on parle alors de « dystrophisation »).

Les lessives n'en sont pas devenues pour autant des modèles de produit écologique. Elles contiennent en effet

de nombreuses autres substances nocives : tensio-actifs (nettoyants) réduisant l'oxygénation de l'eau,

substituts au phosphate tels que le NTA (nitrolacétate de sodium), fragrances artificielles à base de pétrole...

Ainsi, outre leurs méfaits pour l'environnement, elles peuvent également irriter les peaux les plus fragiles et

déclencher des phénomènes allergiques, en particulier chez les nourrissons et les jeunes enfants. Sans oublier

qu'elles contribuent à abîmer plus rapidement les textiles, surtout lorsqu'il s'agit de coton.

Le problème, c'est que les lessives dites « vertes » ne sont pas forcément non plus la panacée. D'abord parce

qu'elles ne sont pas neutres écologiquement, ensuite parce que leur efficacité n'est pas toujours à la hauteur

de leurs équivalents plus polluants. Elles n'en représentent pas moins un progrès, et traduisent surtout un

changement important : la prise de conscience des consommateurs de la nécessité d'une action urgente dans

ce domaine.

Laver son linge plus proprement

Succès des thèses écologiques oblige, des lessives moins nocives pour l'environnement (ou prétendues telles)

ont commencé à faire leur apparition sur les rayons de nos supermarchés. Impossible de citer toutes les

marques, tant celles-ci foisonnent actuellement, cherchant toutes à se tailler de belles part de marché. On

peut mentionner par exemple celles de l'Arbre vert, Ecover, Lerutan, Etamine du Lys ou encore Ulrich.

Même la grande distribution s'y est convertie, par exemple Carrefour avec Agir Eco.

A noter, ces différentes marques ne sont pas toujours faciles à trouver selon les enseignes et les régions. Si

vous êtes décidé à changer pour une lessive écolo, le mieux est donc de vous fier aux labels présents sur

l'étiquette, notamment celui de l'Union européenne ou « eco-label » symbolisé par une petite fleur avec un €

au milieu.

Ces lessives n'en sont pas pour autant totalement inoffensives pour l'environnement. En 2006, une étude de

l'INC les classait même parmi les moins écologiques ! Certes, ces résultats sont controversés, la

méthodologie employée étant sujette à caution. Une autre étude, commandée par Greenpeace, aboutissait

ainsi à des conclusions strictement inverses. Il n'en reste pas moins que les lessives « vertes » contiennent

elles aussi des éléments actifs susceptibles de polluer gravement les milieux aquatiques. Au final, elles

marquent donc probablement une légère amélioration (leurs conditions de production étant également prises

en compte), mais n'apportent pas non plus de solution miracle.

Savoir utiliser sa lessive

Autre possibilité, celle de produire vous-même votre propre lessive. Pour cela, commencez par consulter le

mode d'emploi fourni dans notre fiche recettes de grand-mère. Puis tentez l'expérience avec des textiles

auxquels vous ne tenez pas trop (torchons, etc.), consultez les forums sur la question, échangez avec des amis

jusqu'à être sûr de maîtriser le sujet. Ça y est, vous êtes mûr pour concurrencer Procter & Gamble (l'un des

principaux producteurs de lessive au monde).

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Egalement très en vogue depuis quelque temps, les noix de lavage indiennes. Certes, il s'agit là d'un produit

réellement écologique, sans effet direct sur l'environnement. Seul inconvénient, une efficacité que beaucoup

d'utilisateurs jugent limitée. C'est d'ailleurs aussi souvent le cas des lessives dites « vertes ». Dans ce cas,

l'idée consiste par exemple à utiliser les produits plus écolos pour le linge moyennement sale, et à réserver

les plus actifs pour celui qui en a réellement besoin.

Il existe d'ailleurs plein d'autres astuces afin de réduire le recours aux lessives. Par exemple, traiter les taches

dès qu'elles apparaissent, souvent simplement avec de l'eau. Utiliser le bon programme de lavage, remplir le

plus possible la machine afin de ne pas la faire tourner plus que nécessaire, laisser le linge à tremper au

préalable ou encore réduire le dosage de produit au minimum requis permettront également diminuer les

quantités de lessive employées.

Enfin, l'autre façon d'aborder la question est de se pencher sur le traitement des eaux usées. Celui-ci pourrait

en effet permettre d'éliminer davantage les polluants avant leur rejet dans la nature. Les solutions techniques

existent, mais se révèlent particulièrement coûteuses.

A moins de régler définitivement la question de la lessive en concevant une machine qui s'en passerait :

celle-ci existe, elle nous vient de Chine et s'appelle la WasH20, lancée en France en 2007. Une première qui

n'a sans doute pas fini de faire des émules...

Bernard Rastoin

I.5. Entretien : les recettes de nos grands-mères

Une maison briquée du sol au plafond... C'est possible, même sans recourir aux produits d'entretien

distribués dans le commerce. Grâce à trois ingrédients miracle, le savon de Marseille, le bicarbonate

de soude et le vinaigre d'alcool, saupoudrés d'un brin d'astuce : retrouvez les recettes qui ont fait le

succès de nos grands-mères.

La moitié environ des composés chimiques présents dans les produits d'entretien classiques échappent aux

stations d'épuration, et contribuent ainsi de façon importante à la pollution des sols, de l'air et de l'eau.

Heureusement, avec la vogue du bio, des alternatives plus respectueuses de l'environnement commencent à

se développer, et sont de plus en plus faciles à dénicher dans les rayons des magasins.

Néanmoins, ces derniers possèdent aussi leurs inconvénients : ils reviennent généralement plus cher à l'achat,

et ne sont pas non plus écologiquement neutres. C'est pourquoi il peut s'avérer intéressant d'y adjoindre ses

propres solutions « maison ». Pas forcément pour se lancer dans l'autoproduction à tout prix, mais plutôt

pour tester quelques astuces qui se révèleront tout aussi efficaces, voire plus, que leurs équivalents

industriels...

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Savon de Marseille : bon à tout !

On redécouvre aujourd'hui le savon de Marseille, qui ne sert pas qu'à l'hygiène, mais aussi à l'entretien et à la

lessive, notamment pour les personnes allergiques. Attention toutefois, certains savons dits de Marseille ne

respectent pas la recette originale, incorporant de l'huile de palme et contribuant ainsi à la déforestation.

Vérifiez bien la composition de celui que vous achetez, et qui doit comporter au minimum 72% d'huile

d'olive.

La façon la plus efficace de l'utiliser pour la lessive consiste à le mélanger avec de l'eau bouillie (2,5 litres

d'eau pour 100 g. de savon), ainsi qu'une bonne poignée de bicarbonate de soude et éventuellement quelques

gouttes d'huile essentielle d'arbre à thé. Attention, cette dernière est un antiseptique puissant, à ne pas

incorporer si le linge est celui d'un enfant de moins de trois ans. On obtient ainsi une pâte assez épaisse, en

ajoutant un peu d'eau si nécessaire. Un verre à moutarde pour 5 kg de lessive, et vous pouvez lancer le

programme !

Vinaigre et bicarbonate, les fées du logis

Côté ménage, il existe deux autres produits phares de l'entretien « maison » : le bicarbonate de soude et le

vinaigre blanc (aussi appelé vinaigre d'alcool cristal). Le premier, on l'a vu, se glisse avec profit dans le lave-

linge. Mais il s'agit aussi d'un excellent anti-détartrant, à utiliser comme substitut aux crèmes à récurer pour

les éviers, les sanitaires, la salle de bain ou le four.

On peut également l'utiliser comme désodorisant en le plaçant dans une coupelle au réfrigérateur, ou pour

nettoyer les poubelles. Mélangé à de la cendre et à de l'eau jusqu'à obtenir une substance pâteuse, il sert

même à nettoyer son argenterie et ses cuivres. Et pour ne rien gâcher, il s'agit d'une substance biodégradable,

sans danger pour la santé ou l'environnement.

Le vinaigre blanc constitue aussi un désodorisant efficace, et un produit de nettoyage « miracle ». Dilué dans

une moitié d'eau, il est particulièrement indiqué pour le nettoyage des vitres (à passer ensuite au papier

journal), ou les carafes au fond desquelles le tartre s'accroche. Mélangé avec du bicarbonate, il permet

généralement de déboucher les tuyauteries. On trouvera l'un et l'autre au rayon alimentation de la plupart des

magasins.

Recyclages en tout genre

Par delà ces grands classiques, vous disposez sans doute tout autour de vous, sans le savoir, de ressources

pour l'entretien de votre maison. Les désodorisants, par exemple, sont légion : du citron, qui permet aussi de

nettoyer la robinetterie, des grains de café...

Le citron, piqué de clous de girofle, fera aussi fuir les mouches. Et si vous les plantez dans une orange, en

prenant soin d'envelopper celle-ci dans une bande de gaze, les mites ne viendront plus hanter vos placards.

Quant au marc de café, ne le jetez plus : il vous permettra de déboucher votre évier la prochaine fois que

celui-ci s'engorgera.

Autant de recettes à tester et à affiner en fonction de votre propre expérience. Car telle astuce, qui fait

merveille chez les uns, pourra se révéler moins efficace chez d'autres. Hé oui, c'est aussi ça, les joies du

nettoyage « maison » ! Sans oublier, bien sûr, toutes les économies que vous permettront de réaliser ces

différentes trouvailles...

Bernard Rastoin

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I.6. Pour sauver la planète, faites l'amour !

Faire l'amour, oui, mais pas au détriment de la planète ! Aujourd'hui, l'écologie est partout, il paraît

donc tout naturel qu'elle finisse par s'inviter au rayon galipettes. Des militants écolos qui se

convertissent au porno pour la bonne cause, des capotes bios et des étreintes qui préservent

l'environnement, il était temps que le sexe se mette au vert lui aussi...

Qui a dit que les écologistes étaient des personnes austères, voire un brin rébarbatif, qui ne savent pas

s'amuser ? Aujourd'hui, on peut sauver la planète en faisant l'amour, une façon originale de joindre l'utile à

l'agréable.

A la pointe du combat, les activistes de Fuck For Forest, une association militante d'origine norvégienne qui

a monté un site pornographique dédié à la préservation de la forêt amazonienne. Selon ses créateurs, Leona

et Tommy, 80% des sommes perçues (l'abonnement est à 15 €) sont reversés aux associations concernées.

Autre vedette du film rose désormais passée au vert, l'ex-porno star Zara Whites possède son propre blog de

défense de l'environnement et milite pour le compte de l'association PETA, consacrée à la protection des

animaux. Elle n'hésite pas à payer de sa personne, se dénudant devant le salon de l'agriculture pour plaider la

cause de ses petits protégés. On ignore si les spectateurs ont été convaincus, mais ils semblent avoir passé un

assez bon moment...

Comment augmenter ses étreintes écologiques...

Si même les professionnels du secteur en sont persuadés, c'est que sexe et écologie doivent vraiment être

faits pour aller de pair. Les amoureux ordinaires, eux, voudront sans doute être sûrs que leur partenaire

partage les mêmes convictions. Aux Etats-Unis, les sites de rencontre se sont engouffrés dans le créneau :

Green Passions.com ou Earth Wise Singles permettent déjà de rencontrer des célibataires branchés

préservation de l'environnement.

Une fois passé les premières rencontres, il va être temps de se mettre aux choses sérieuses. Dans des draps de

coton bio, cela va de soi. Et en éteignant les lumières pour ne pas alourdir votre empreinte énergétique,

suggère le guide du sexe écolo publié par Greenpeace (quand on vous dit qu'il s'agit d'une question sérieuse

!). Il est vrai que les câlins sont la meilleure manière de se réchauffer sans toucher au radiateur...

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Prendre sa douche à deux constitue aussi une astuce efficace pour diminuer sa consommation d'eau en

redoublant de plaisir. Quant aux avocats, carottes et autre gingembre, leurs vertus aphrodisiaques reconnues

(pour monsieur notamment) permettront, entre deux ébats, de reprendre des forces autour d'une collation. A

moins, comme le suggèrent certains passionnés, de détourner quelques légumes (courgettes, aubergines) de

leur usage habituel pour des jeux plus épicés. En choisissant bien sûr des variétés locales et de saison !

Accessoires : jouez-la bio !

Côté accessoires, les fabricants ont eux aussi senti le bon filon et commencent à se bouger. Si bien qu'il est

désormais possible de se procurer des vibromasseurs rechargeables sur secteur (marques Lelo ou Fun

Factory), ou d'autres fonctionnant au solaire (le Solar Sensation Vibe de California Exotic Novelties). Mais

peut-être préférez-vous renvoyer votre ancien modèle qui sera ainsi recyclé et vous permettra d'en changer à

prix réduit (le Rabbit de de Love Honey). En optant de préférence pour un modèle en silicone, qui

contrairement à ceux en plastique ne contient pas de phtalates susceptibles de dérégler le système hormonal.

Concernant la tenue, la lingerie bio reste encore très sage, malgré quelques audaces en matière de strings du

côté des Canadiens de g=9.8. Les porte-jarretelles écolo, en revanche, ne sont pas encore au menu ! Ceux qui

désirent se lancer dans des jeux un peu plus insolites préfèreront le caoutchouc ou le cuir au vynil, ce dernier

étant produit à partir de pétrole. De même pour le préservatif, choisissez-le en latex naturel (marques Kessel

ou Condomi notamment) plutôt qu'en polyuréthane.

Enfin pour les massages, il existe toute une gamme d'huiles 100% naturelles, à sélectionner en fonction de

votre parfum préféré. Ou peut-être allez-vous craquer pour les vertus aphrodisiaques de l'huile Dragon Blood

à base d'ylang-ylang, santal, patchouli et racine de dragonnier distribuée par Forest People. Besoin de

lubrifiant ? Le bio vient aussi à votre secours, avec par exemple ce mélange à base d'eau et de sève de kiwi

(marque Sylk). Et si vous préférez vous risquer dans les recettes maison, essayez le blanc d'œuf ou le

yaourt... En gardant à l'esprit que le principal, c'est de passer le moment le plus agréable possible.

Bernard Rastoin

I.7. Pollution sonore

On parle de pollution sonore quand il y a une exposition non souhaitée à une source sonore, qui peut

avoir un effet néfaste sur la santé. Dans l'environnement de travail, chez soi, ou dans les espaces

communs (la rue, la terrasse d'un café...), diverses sources sonores peuvent soumettre l'oreille à un

seuil d'exposition dangereux.

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Sérieusement considérée par la commission européenne et récemment prise en compte dans le cadre du

grenelle de l'environnement, la pollution sonore se trouve principalement dans les grandes agglomérations.

Quels sont les effets du bruit sur la santé ?

Le bruit peut entraîner une altération de la fonction auditive pouvant aller jusqu'à la surdité, selon le niveau

sonore, le temps d'exposition et la fréquence des sons. Mais il peut aussi perturber d'autres fonctions de

l'organisme : il trouble le sommeil, aggrave l'irritabilité, accélère le rythme cardiaque et augmente la tension

artérielle.

A partir de quelle intensité peut-on considérer qu'un bruit est nuisible ?

L'intensité sonore se mesure en décibels (db). A titre d'exemple, une machine à laver émet environ 50 db,

une automobile 80 db et la sirène d'un camion de pompier environ 120 db. Si le décibel est la seule unité de

mesure de l'intensité sonore, elle ne permet pas de fixer un véritable seuil universel à partir duquel on peut

avérer le risque pour la santé.

En effet, si pour les sons au delà de 120 db, il y a un fort risque physiologique avéré de détérioration de

l'audition, les sons moins intenses ont aussi un effet psychologique sur le sommeil ou l'humeur, dont

l'intensité varie selon les individus.

Quelles sont les actions mises en place par les pouvoirs publics pour lutter contre la pollution sonore ?

En dehors du cadre du droit du travail, qui définit en France la valeur limite d'exposition à 87 db pendant huit

heures, avec ou sans protection, les pouvoirs publics font face à cette difficulté de définir de manière tangible

et universelle l'impact du bruit sur la santé.

L'Union européenne a néanmoins adopté une directive (2002/49/CE) pour inciter les états membres à établir

une carte des zones d'exposition au bruit afin de définir des plans d'actions. Les plans d'actions doivent viser

à réduire les nuisances causées par la circulation automobile, le transport aérien et les activités industrielles,

et à préserver les zones calmes.

Dans le cadre du Grenelle de l'environnement, des mesures concrètes ont été prise pour réduire les nuisances

sonores liées au trafic aérien et terrestre. En outre, des réglementations existent pour les bruits liés au

voisinage. Concernant le transport aérien, une convention a été signée entre l'Etat et les acteurs du transport

aérien français. Le niveau de la taxe sur les nuisances sonores aéroportuaires (TNSA) a été relevé, afin

d'accroître les moyens disponibles pour l'insonorisation, en particulier pour les vols de soirée entre 18 heures

et 22 heures.

L'altitude des avions survolant la région parisienne a également été relevée, dans le but de réduire de moitié

les nuisances sonores subies par les riverains. Concernant le transport terrestre des "points noirs" sont

identifiés afin de concentrer les efforts d'insonorisation et des contraintes plus strictes sont appliquées aux

nouveaux projets de construction.

Dans les villes, les bruits liés au voisinage sont aussi réglementés s'ils durent longtemps, qu'ils sont forts et se

répètent fréquemment, sans pour autant définir de seuil "sonométrique". Ainsi, si les infractions de tapage

diurne et nocturne (entre 22 h et 7 h) sont définies comme un trouble volontaire de la tranquillité du

voisinage, elles restent à l'appréciation des autorités locales compétentes (les services de gendarmerie et la

mairie).

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La ville sera-t-elle calme un jour ?

L'innovation scientifique aura très probablement un rôle à jouer pour imaginer des solutions nouvelles pour

limiter la pollution sonore liée à la circulation automobile et au voisinage, notamment au niveau des

revêtements de sols pour les routes et des nouveaux matériaux d'isolation pour les bâtiments. En

complément, les règles non écrites de la politesse et du bon sens restent de mise.

Matthieu Mellul, le 6 avril 2009

I.8. Les organismes financiers éthiques

Les organismes financiers éthiques sont spécialisés dans le financement et l'accompagnement de

projets solidaires. Ils permettent d'utiliser son épargne pour financer des projets qui placent la

viabilité et la performance économique au service d'objectifs sociaux ou environnementaux.

Comment reconnaît-on un organisme financier éthique ?

Les organismes financiers éthiques sont dotés d'une charte, à travers laquelle ils s'obligent à respecter, dans

leur stratégie et leur fonctionnement quotidien, des valeurs d'ordre non économique. Il existe en France un

label non officiel pour les organismes financiers éthiques : le label FINANSOL, pour finance et solidarité.

Octroyé depuis 1997, ce label garantit aux épargnants le respect de critères de solidarité et de transparence,

c'est-à-dire que leur épargne est bien utilisée pour financer des projets qui génèrent de "l'utilité sociale".

Les organismes labélisés FINANSOL doivent ainsi nécessairement utiliser 5 à 10% de l'épargne qu'ils

collectent pour financer des projets solidaires, ou reverser 25% des revenus générés par l'épargne sous forme

de dons à des organismes de solidarité (critères de solidarité). Ils doivent également informer les épargnants

et les organismes solidaires, les uns sur l'utilisation de l'épargne à des fins solidaires et les autres sur les

possibilités de financement (critères de transparence).

Ce label est octroyé par l'association FINANSOL, composée de professionnels et de membres bénévoles, qui

révisent périodiquement le respect des critères.

Quels sont les principaux organismes financiers éthiques ?

Il existe plusieurs organismes financiers éthiques, qui varient selon la taille et se rapprochent plus ou moins

d'une banque classique. Ils fonctionnent néanmoins tous selon le modèle et les valeurs d'une coopérative, où

les clients sont aussi sociétaires, donc propriétaires du groupe et partie prenante dans les orientations

stratégiques.

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Ainsi, des acteurs de grande taille comme les CAISSE D'EPARGNE, le CREDIT MUTUEL ou le CREDIT

COOPERATIF, fournissent les services d'une banque classique (compte chèque, carte bleue, banque en

ligne, offres d'épargne et de prêts), mais développent également des programmes qui permettent de financer

des acteurs de l'économie sociale et solidaire.

Les CAISSES D'EPARGNE remplissent une mission d'intérêt général inscrite dans la loi en 1999, et

contribuent à la collecte de fonds destinés au financement du logement social, du retour à l'emploi, de la

formation, et de la lutte contre l'exclusion bancaire et financière ; notamment à travers le programme de

financements de projets d'économie locale et sociale (PELS).

Le CREDIT MUTUEL, dont les clients sont aussi sociétaires, diffuse son modèle d'organisation à forte

composante sociale en soutenant la création de coopératives d'épargnes et de crédit dans les pays en

développement.

Le CREDIT COOPERATIF, premier financeur des structures de l'économie sociale et solidaire

(associations, coopératives, mutuelles, société d'économie mixte…), propose à ses épargnants des produits

originaux qui financent la solidarité (par exemple : "livret A pour Agir" rémunéré comme un livret A qui

permet de verser une partie des intérêts générés au profit d'une association en bénéficiant d'avantages

fiscaux ; le fond commun de placement Faim et Développement ; ou les prêts à taux avantageux pour les

construction de logement écologiques).

En parallèle de ces grands organismes financiers éthiques, il existe des structures plus petites exclusivement

spécialisées sur la collecte d'épargne et de crédit dans le but de financer des projets solidaires, et qui

proposent un investissement plus direct de la part des épargnants dans le choix des projets financés.

Ainsi, la NEF (Nouvelle Economie Fraternelle) est une coopérative qui collecte les dons des épargnants et

accorde des prêts à des porteurs de projets solidaires ou à des particuliers pour financer un habitat écologique

(Nef immo) ou des investissements dans équipements économes en énergie (Nef eco). Par rapport aux

organismes de plus grande taille, la NEF privilégie le rapport humain entre les emprunteurs et les chargés de

crédit.

GARRIGUE est une coopérative de capital risque solidaire, à laquelle on peut adhérer en souscrivant une

action d'une valeur de 77 €, qui finance exclusivement des projets viable économiquement dans le domaine

des énergies renouvelables, du commerce équitable, du commerce bio, de l'aide au développement.

Enfin, les CIGALES, proche de GARRIGUE, sont un réseau d'associations composés de clubs

d'investisseurs locaux, composé de 5 à 20 personnes qui mutualisent une partie de leur épargne, sélectionnent

et financent des entreprises solidaires au niveau local, favorisant ainsi la notion de proximité et l'implication

des épargnants.

Vers un réseau européen des organismes financiers éthiques

Les organismes financiers qui soutiennent l'économie sociale et solidaire tendent à se regrouper au sein de la

fédération européenne des banques éthiques et alternatives (FEBEA). Ce phénomène de convergence qui

renforce le secteur ne modifie pas la diversité des acteurs qui proposent une gestion éthique de son épargne.

Ainsi, chacun selon ses moyens et son envie d'engagement, peut contribuer à défendre des causes d'intérêt

général en rejoignant un de ses organismes.

M.M., le 4 mai 2009

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I.9. Des placements éthiques

Au-delà de la rentabilité financière, les placements éthiques consistent à tenir compte de critères

sociaux comme le respect des hommes et de l'environnement. Découvrez l'essentiel sur ces placements

qui séduisent de plus en plus.

Et si les banques ne prêtaient plus de l'argent aux entreprises seulement parce qu'elles sont performantes d'un

point de vue financier, mais également parce qu'elles font preuve de responsabilité vis-à-vis de leurs parties

prenantes (employés, clients, fournisseurs…) et qu'elles respectent l'environnement ? Que se passerait-il en si

les citoyens pouvaient plus contrôler la façon dont leur épargne est utilisée ?...Ce sont peut-être des questions

que ce sont posés ceux qui ont imaginé l'idée des placements éthiques, c'est à dire l'idée d'investissements qui

ne répondraient plus uniquement à des critères économiques, mais également à des critères d'ordre moral.

Une volonté morale de contrôler l'utilisation de son épargne

Les premiers fonds éthiques ou fonds d'investissement socialement responsable (ISR) sont apparus dans les

années 70 aux Etats-Unis. Ils répondaient alors essentiellement aux aspirations de groupes religieux qui

voulaient veiller à ce que leur épargne ne soit pas utilisée pour financer les industries du tabac, du jeu ou de

l'armement. Aujourd'hui, cette logique s'est amplement répandue. En plus de ces fonds historiques qualifiés

de fonds d'exclusion, de nombreux fonds se multiplient, en faveur du développement durable.

La plupart des institutions financières disposent ainsi de fonds éthiques ou ISR qui opèrent des placements

éthiques. Si en France le secteur ne représente aujourd'hui qu'environ 1% des fonds investis, il connaît une

forte croissance de l'ordre de 30% par an.

Des placements qui favorisent le développement durable

Les entreprises qui font l'objet de placements éthiques sont sélectionnées à la fois sur des critères de

performance financière et extra-financière. Ainsi, en plus d'être des entreprises qui sont performantes

économiquement, les fonds ISR attendent de leurs cibles qu'elles soient performantes d'un point de vue social

et environnemental.

La ligne éthique de chaque fond est définie par un comité éthique, qui donne une orientation particulière aux

investissements. Dans la plupart des cas, deux grandes orientations existent et cohabitent : une orientation

plutôt sociale et une orientation plutôt environnementale. Ainsi, soit les fonds sont plutôt orientés vers des

entreprises qui respectent des règles de bonne gouvernance, soit plutôt vers les secteurs qui contribuent à

l'intérêt général dans le domaine de la préservation de l'environnement, comme le secteur des énergies

renouvelables, de la santé, la gestion de l'eau ou la gestion des déchets.

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Une performance extra-financière qui ne grève pas la rentabilité

Les placements éthiques apportent une notion nouvelle en ce qu'ils favorisent ou récompensent la

performance extra-financière, évaluée par des agences de notations spécialisés. La principale agence de

notation extra-financière européenne, Vigeo, évalue ainsi la performance extra-financière des entreprises

selon des critères qui relèvent de la gestion des ressources humaines, du respect des droits de l'homme, du

respect de l'environnement, ou de la bonne gouvernance. Les données établies sont communiquées aux

gestionnaires de fonds ISR pour qu'ils puissent définir leurs portefeuilles d'investissements socialement

responsables.

Mais il est parfois difficile d'être certain du caractère éthique de certains placements, comme en témoigne ce

reportage de Canal+. Des fonds éthiques pas vraiment éthiques

La notion de performance extra-financière des placements éthique est cependant encore peu connue et

développée. On ne sait ainsi pas dans quelle mesure le fait de bénéficier d'un placement éthique incite les

entreprises à s'améliorer d'un point de vue social ou environnemental.

Néanmoins, les placements éthiques ont une rentabilité financière équivalente à celle des placements

classiques. Avec un impact extra-financier très probablement significatif, ces placements contribuent ainsi au

développement durable.

M.M., le 5 mai 2009

Des achats responsables au quotidien

Le respect de l’environnement ne passe pas uniquement par des révolutions politiques ou scientifiques, c’est

un ensemble de gestes quotidiens à adopter. De l’achat de fleurs en passant par la mode écolo ou les couches

lavables, découvrez mille et une manières de vivre en harmonie avec la planète.

I.10. Habillement : la fibre écolo

L'industrie textile est l'une des plus polluantes de la planète. Pourtant, comme dans le reste de la filière

agricole, les bonnes habitudes ne se mettent en place qu'avec parcimonie : le bio n'occupe encore

qu'un pour cent du volume total du secteur. Mais l'habillement n'échappe pas à la vogue écolo, à

commencer par la mode parisienne qui y a tout de suite repéré une tendance forte du moment...

Il faut jusqu'à 29 000 litres d'eau pour produire un kilo de coton, qui est aussi le plus gros consommateur de

pesticides agricoles (25%, pour 2,5% de la surface agricole) après le riz et le blé. Cela sans compter la

pollution générée durant la transformation des matières premières (pollution chimique de l'eau et de l'air

notamment), le transport des produits transformés, leur distribution, etc.

Il est à noter qu'en ce qui concerne la pollution chimique de l'eau, les pays les plus touchés sont dans l'ordre

décroissant le Maroc, la Tunisie et le Botswana (source Banque Mondiale, mais on ne dispose pas de

données pour la Chine par exemple).

Ce qui trace une première cartographie de l'organisation de l'industrie elle-même et de ses circuits de

déplacement (du Sud vers le Nord). Et ne rêvons pas trop : au niveau mondial, le textile bio n'occupe qu'une

part infime de la production (de l'ordre de 0,05%).

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Une tendance durable ?

Du coup, un pour cent du marché en France pour le textile bio, c'est un peu comme l'histoire du verre à

moitié plein ou à moitié vide : ça ne représente pas encore beaucoup, mais c'est tout de même significatif, et

la croissance est marquée et régulière depuis plusieurs années. Résultat, même une entreprise de vente par

correspondance comme les Trois Suisses s'y est mise, ainsi que des marques comme Celio, Vert Baudet ...

Comme pour le textile classique, dans le bio, c'est le coton qui se taille la part du lion. A noter, en France

l'appellation « bio » a valeur légale, contrairement à d'autres (produit vert, naturel...). Pour en bénéficier, il

faut répondre à plusieurs critères : que la culture n'emploie que des engrais naturels, que la lutte contre les

insectes et autres parasites respecte des moyens naturels, qu'une rotation des cultures soit pratiquée, etc.

Le terme porte donc exclusivement sur la matière première utilisée. Sont aussi concernés l'incontournable

lin, qui comme le chanvre sert à tout, ainsi que des variétés plus tendance comme l'ortie, le bambou, les

algues...

Des labels pour se repérer

Au niveau des produits finis (les vêtements que vous achetez), l'affaire se complique un peu, car des labels

spécifiques leur sont appliqués. Notons qu'il n'existe qu'un label à la fois bio et équitable, celui de Max

Haavelaar, dont bénéficient par exemple les jeans Rica Lewis. Les autres labels existants sont :

La norme EKO du Craft Center : Le Craft Center est une fondation néerlandaise à but non lucratif qui

intervient pour le compte du ministère de l'agriculture. Son label est certifié par des inspections dans les

fermes et l'examen scientifique d'échantillons qui y sont prélevés.

Oeko-Tex 100 et 1000 : Le premier garantit que les vêtements ne contiennent pas de produits nocifs pour la

santé humaine. Le second certifie en plus que les producteurs respectent des normes environnementales

rigoureuses.

L'écolabel européen : Moins rigoureux que les deux précédents, le label officiel de l'U.E. s'applique à toute

sorte de produits distribués dans les pays de l'Union. Pour les textiles, il recommande seulement un usage

limité de substances nuisibles à l'environnement, et une pollution réduite de l'air ou de l'eau.

Ce sont à de tels labels que font confiance Monoprix, Petit Bateau ou encore la CAMIF pour leurs

collections de vêtements bio...

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C'est beau, c'est bio

Autre confirmation que le sujet est d'importance, le milieu de la mode s'en est désormais emparé : Marc

Jacobs et Paul & Joe ont imaginé une collection pour en reverser les bénéfices au Climate Project d'Al

Gore... pour lequel Kate Moss et Gwineth Paltrow ont chacune créé leur t-shirt ! Et comme la mode s'empare

de tout, l'écologie devient un thème pour des stylistes qui, pour leurs collections de l'année 2007, ont joué

avec les éléments végétaux, feuilles, branches, la laine ou des produits recyclés...

Certaines manifestations de la haute couture ont aussi développé des programmes de reboisement pour

compenser l'organisation de leurs festivités. Et, ultime consécration, les jeans Levi's ont lancé leur propre

ligne Levi's Eco...

Bertrand Mauvy

I.11. Il est bio mon bouquet !

Entre engrais, pesticides et surconsommation d'eau, les fleurs que nous achetons (principalement

cultivées dans les pays du Sud) sont loin d'être des championnes de l'environnement. Pourtant,

quelques labels commencent à apporter des garanties dans ce domaine, tandis que certains fleuristes

s'engagent dans une démarche écologique...

Derrière le bouquet que l'on achète chez le fleuriste se cache un bilan écologique plutôt sombre. En effet, la

plupart des fleurs que nous consommons proviennent de pays lointains (Kenya, Zimbabwe, Equateur,

Colombie...) où elles sont cultivées dans des conditions environnementales peu reluisantes.

L'emploi massif d'engrais et de pesticides, dont certains interdits en Europe (Parathion, bromure de métyle),

entraîne de graves dommages pour la santé des travailleurs, en majorité des femmes. Ces substances

chimiques contaminent également l'écosystème local via le ruissellement des pluies. De plus, l'industrie

horticole nécessite de fortes quantités d'eau, puisant dans les nappes phréatiques. Sans parler du transport par

avion, qui génère d'importantes quantités de CO2, et de la conservation en chambre froide qui alourdit encore

la facture énergétique... Bref, il n'y a pas de quoi pavoiser.

Aux Pays-Bas, autre grand producteur de fleurs, ce n'est guère mieux. Si la consommation d'engrais et de

pesticides est davantage réglementée, les plants sont cultivés sous serre, produisant quasiment deux fois plus

de CO2 qu'une rose kényane ou colombienne. Et la consommation d'eau n'est pas en reste.

Des labels qui bourgeonnent

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Pourtant, ces cultures sont une nécessité économique pour les pays qui les pratiquent : au Kenya, premier

fournisseur de fleurs de l'Union Européenne, celles-ci concurrencent désormais le thé et le café à

l'exportation. Ainsi, un boycott pur et simple pourrait faire plus de mal que de bien !

Comme souvent en matière d'environnement, l'initiative est donc venue des pays anglo-saxons et

germaniques. Devant les inquiétudes des consommateurs, certains labels ont commencé à se pencher sur la

question. A commencer par le plus célèbre d'entre eux, Max Havelaar. Ses roses équitables, même si elles ne

sont pas 100% bio, apportent tout de même certaines garanties environnementales et sociales. En France, une

soixantaine de fleuristes ont déjà choisi de s'associer à sa démarche.

Les néerlandais de Milieu Programma Sierteelt, quant à eux, se sont lancés dans un ambitieux programme de

traçage des fleurs, des producteurs jusqu'aux fleuristes. Fair Flowers Fair Plants (FFP), tel est son nom,

surveille notamment l'utilisation d'engrais et la consommation d'eau afin de garantir leur durabilité.

Dites-le avec des plantes en pot

Evidemment, le respect de l'environnement et des conditions de travail des producteurs a son prix. Pour un

bouquet équitable ou durable, il faut compter de 10 à 20% plus cher. Avec un avantage supplémentaire : les

fleurs sont plus belles et durent plus longtemps.

Reste qu'en France, les labels bio n'ont pas encore réellement percé dans ce domaine. A défaut, il est toujours

possible de se renseigner auprès des pépiniéristes et fleuristes locaux, qui sont de plus en plus nombreux à

prendre conscience de l'importance de la question. Certains se sont d'ailleurs convertis aux emballages

naturels et biodégradables du type raphia.

Quelques astuces vous permettront aussi de mieux respecter l'environnement en matière de fleurs. Pensez par

exemple à acheter des variétés locales et de saison (hé non, pas de roses à Noël). Ou offrez des plantes en

pot, qui laisseront un souvenir plus durable. A moins que vous ne vous lanciez à votre tour dans

l'horticulture... bio, forcément !

Bernard Rastoin

I.12. Les couches : lavables ou jetables ?

Alors qu’on les croyait définitivement rangées au rayon des accessoires rétro, les couches lavables font

leur grand retour depuis quelques années. Moins nuisibles pour l’environnement que les couches

jetables, elles permettent aussi de réduire les dépenses. A condition de s’organiser pour faire face aux

nombreuses lessives supplémentaires que cela occasionne…

Lorsqu'elles sont arrivées sur le marché, les couches jetables représentaient une véritable révolution pour les

parents d'enfants en bas âge. Terminé les lessives à répétition, la maman des années 60 (à l'époque, les papas

s'occupaient peu de ces questions-là) allait enfin avoir du temps pour elle !

Oui mais voilà... Les couches jetables, c'est aussi de la pollution en plus. Entre 4500 et 7500 couches jusqu'à

l'apprentissage de la propreté, cela équivaut à une tonne de déchets supplémentaires par enfant, quatre arbres

et demi abattus pour fournir la pâte à bois de base, vingt cinq kilos de plastique qui mettront plusieurs siècles

à se dégrader, les produits chimiques utilisés pour masquer les odeurs, absorber les liquides, etc.

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Autre argument fréquemment invoqué, l'hygiène et la santé de bébé. Certains pédiatres recommandent ainsi

l'emploi de couches en coton en cas d'érythème fessier trop important. Sans oublier le budget conséquent que

cela implique, de l'ordre de 1500 euros au total.

Lavables, mais modernes !

Première bonne nouvelle, les couches lavables d'aujourd'hui ont elles aussi su tirer profit des progrès de la

technique. Rien à voir avec les langes d'autrefois : plus simples d'utilisation, elles intègrent désormais des

matériaux tels que le polyester enduit, la laine polaire ou le windpro qui laissent mieux respirer la peau tout

en offrant une bonne imperméabilité. C'est pourquoi, avec la vogue actuelle en faveur de l'environnement, de

plus en plus de parents se sont mis à la recherche d'une alternative. Et ont fini par revenir aux couches

lavables...

On en rencontre deux principaux types : les changes classiques avec culotte de protection et couche en tissu,

et les « tout-en-un » ou la couche sont directement intégrés à la culotte. L'autre distinction à avoir en tête

concerne leurs dimensions : certains modèles sont dits « multi-taille », c'est-à-dire qu'ils s'adaptent au bébé

jusqu'à ce qu'il soit propre. D'autres sont déclinés en différentes tailles selon l'âge de ce dernier.

Principal avantage des multi-tailles, leur coût : de la naissance à trois ans, une vingtaine de couches suffira !

En revanche, les modèles à taille variable s'adaptent généralement mieux à l'évolution morphologique de

l'enfant au fil des mois. Et, moins usées, restent utilisables en cas de nouvelle naissance.

Une fois ces principes maîtrisés, reste à choisir la bonne marque de couches : celle dont les caractéristiques

conviendront le mieux à votre bébé. L'offre s'étant considérablement développée depuis quelque temps, vous

n'aurez que l'embarras du choix. Astucieux, la possibilité de louer les couches vous permettra de vous faire

une première idée avant de trancher définitivement.

Une question d'organisation

Tout compris, l'utilisation de couches lavables représente un budget d'environ 500 à 1000 euros, soit plus ou

moins la moitié de la somme consacrée aux couches jetables pour un enfant. En ne perdant pas de vue

qu'elles pourront servir pour le suivant, représentant ainsi de nouvelles économies à la clé.

Les couches lavables auraient-elles donc tout pour plaire ? Cela dépend principalement de la façon dont vous

résoudrez l'épineuse question des lessives. A raison de six couches par jour en moyenne, il faut faire preuve

d'organisation et prévoir de l'ordre de trois machines supplémentaires par semaine. Un sèche-linge ne sera

pas de trop pour en venir à bout !

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Certaines ont l'air de trouver que c'est un jeu d'enfant, d'autres finissent par renoncer devant un tel surcroît

d'activité... et les mauvaises odeurs de la bassine où attendent les couches sales. Alors, si ça ne marche pas

avec les couches lavables et que vous souhaitez malgré tout faire un petit geste en faveur de l'environnement,

il reste la solution des couches jetables bio...

Bernard Rastoin

I.13. La mariée était en bio

Ça y est, le grand jour est arrivé ! Pourquoi ne pas en profiter pour afficher votre conversion à la

grande cause de la préservation de l'environnement et célébrer votre mariage en vert, des faire-part

au voyage de noces ? Après tout, c'est le meilleur moyen de vous assurer d'une union vraiment

durable...

Au commencement étaient les faire-part. Bien d'accord avec vous, une invitation électronique, c'est moins

polluant qu'un courrier postal, mais c'est quand même un peu tristounet. Alors craquez pour le papier recyclé,

en en profitant bien sûr pour faire passer un petit message en faveur de notre mère la Terre... On compte sur

votre créativité pour entremêler habilement le thème de l'avenir de la planète et celui de votre (future)

progéniture.

Puis vient le moment de s'occuper de la liste de mariage. Vu la floraison de lignes de produits bio dans tous

les secteurs imaginables, vous n'avez plus qu'à surfer sur Internet ou vous baladé au gré des rues pour trouver

votre bonheur. C'est peut-être aussi l'occasion de recourir à la toile pour rassembler sur un blog la liste de vos

envies, ainsi que toutes les indications utiles à vos convives. Au passage, offrez carrément à ces derniers la

possibilité de financer la plantation d'arbres auprès d'un des nombreux organismes qui s'en chargent, afin de

compenser à l'avance leurs émissions de CO2.

Autant en transporte le train

Côté tenue, optez pour des fibres naturelles bio : les classiques soies et coton ou, plus original, des orties, des

bambous ou du chanvre. Pour la célébration, choisissez de préférence la région où habite le plus grand

nombre d'invités... A moins de vous livrer à de savants calculs pour que leur empreinte écologique totale, en

termes de déplacement, soit la plus réduite possible. Et pour ceux qui viennent de loin, recommandez le train,

moins polluant, de préférence à l'avion ou à la voiture.

Une fois sur place, pensez à organiser un système de covoiturage (là encore, Internet sera un précieux allié)

ou mettez des vélos à la disposition des plus courageux... et des vélos à assistance électrique pour ceux qui le

sont moins !

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Au fait, vous avez pensé à la déco ? des fleurs que vous pourrez replanter, cultivées localement et sans

pesticides... Pourquoi pas par vous-mêmes, ou ceux d'entre vos proches qui possèdent un jardin. Pensez à

apporter une touche de végétation (feuillages, branches) que vous prendrez soin plus tard de recycler en

compost, jouez des effets de matières, terre, tuile, sable... en piochant dans les réserves naturelles de votre

région.

C'est à boire (bio) qu'il nous faut

Entourés de tant de verdure, il est probable que vos copains ne rateront pas la métaphore de la petite fleur et

du pistil, lors du discours qu'ils vous auront consacré. Hé oui, c'est aussi ça un mariage écolo... L'important,

c'est qu'ils trinquent à un champagne répondant aux exigences de l'agriculture biologique (il en existe depuis

1974) ou raisonnée.

Idem pour le reste des victuailles, dans la mesure où votre budget vous le permet : le bio et l'équitable, c'est

quand même un tantinet plus cher que le tout-venant ! Sinon, rien ne vous empêche de panacher. Préférez un

vrai service de table à des assiettes jetables, et pensez à effectuer le tri de vos déchets.

Il ne vous reste plus qu'à partir en lune de miel. Vous pouvez faire une petite entorse à la réduction des

émissions de CO2 : après tout, on ne se marie qu'une fois...

Bertrand Mauvy

I.14. Les jouets écolos

Les enfants sont très réceptifs aux enjeux de l'écologie et développement durable... et très demandeurs

de jeux permettant de mieux les saisir. Conscients du phénomène, les éditeurs multiplient les

trouvailles pour tenter de séduire ce nouveau public. Mais au fait, qu'est-ce qu'un jouet respectueux de

l'environnement ?

Un avion qui s'écrase sur une île déserte, une poignée de rescapés obligés de coopérer et d'utiliser les

ressources de leur environnement pour survivre... Non, vous n'êtes pas dans un remake de Kho-Lanta ou de

la série Lost, mais dans le jeu Opération Survie des éditions Bioviva.

Ce pionnier du jeu écolo a aujourd'hui le vent en poupe, entre l'engouement du public pour la question et

l'intérêt soudain des distributeurs qui en découle. Le constat frappe comme une évidence : alors que les

thématiques liées au respect de la nature étaient plutôt placées à l'arrière-plan dans les boutiques de jeux, les

voici maintenant qui font irruption sur le devant de la scène.

Le salon de Nuremberg, début 2008, a confirmé la tendance. La manifestation, considérée comme le premier

salon du jouet au monde, a été marquée par un essor encore jamais vu des jeux écolo. Désormais, même les

maisons de poupée sont équipées de panneaux solaires, tandis qu'une voiture télécommandée roule à

l'hydrogène. Sans oublier ceux qui permettent d'aider les pingouins à échapper à la fonte de la banquise, ou

d'apprendre à ramasser les déchets et à les trier pour mieux les recycler.

Si l'on ajoute à cela tous les livres consacrés au développement durable et au respect des écosystèmes, nos

enfants risquent bientôt d'en savoir plus long que nous sur le sujet. Mais c'est également l'occasion pour les

parents de vérifier si les jouets sont aussi écologiques qu'ils le prétendent...

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Quand les jouets se mettent au vert

Il n'existe pas de label spécifique dédié aux jeux et jouets qui certifient que ceux-ci ont bien été fabriqués

dans le respect de l'environnement, mais il est possible de s'en assurer en suivant quelques règles simples :

1. Premier point à vérifier, les matériaux dans lesquels ils sont fabriqués. Les éditions Bioviva, par

exemple, prêtent une attention scrupuleuse à cet aspect. Même l'encre d'impression des jeux est

d'origine végétale ! Plus généralement, il est recommandé de choisir des jouets en bois, à condition

de s'assurer de l'origine de ce dernier. Les planchettes de construction de Kapla, les trains de la

société suédoise Brio (qui roulent désormais avec des batteries rechargeables), répondent à cette

double exigence ;

2. Deuxième règle, favoriser les jouets fabriqués localement : cela génère moins de gaz à effet de serre

! Sans oublier, bien sûr, tous ces jeux qui incitent les enfants au bricolage et à la création : perles, jeu

de construction à base de flocons de maïs (la gamme Happy Mais notamment, fabriquée à base de

maïs naturel et entièrement biodégradable)... Ou un indémodable, les bulles de savon de Pustefix,

garanties 100% naturelles.

Les jeux électroniques, évidemment, sont beaucoup moins écologiques. Mais quitte à y sacrifier, assurez-

vous tout de même que le fabriquant a prévu de faire recycler ses produits. Le jouet fonctionne grâce à des

piles ? Alors profitez-en pour faire découvrir à vos enfants les vertus des énergies renouvelables, grâce au kit

E-energy (Fnac / Eveil & Jeux), un chargeur de piles qui peut se coupler avec une éolienne ou un panneau

solaire. Au rayon du solaire, vous n'aurez d'ailleurs que l'embarras du choix, entre l'hélicoptère Lego, les

voitures de Lunacar ou la Solar Box, un jeu de construction métallique conçu par la société Eitech.

Des jeux pour apprendre l'écologie

Jouer en respectant l'environnement, c'est déjà bien. Mais ce peut être aussi l'occasion de mieux connaître

celui-ci. En partant sur les traces de Nicolas Hulot avec le jeu Ushuaïa, qui propose de se lancer à la

découverte du monde, entre exploration, défis et énigmes. Ou en protégeant une plage des galettes

d'hydrocarbures qui la menacent, avec Marée noire. A moins que vos enfants ne préfèrent visiter les Parcs

Nationaux de France pour mieux connaître leur rôle et leurs particularités avec le jeu Nature sauvage

(produit, comme les deux précédents, par les éditions Bioviva).

Après la découverte, les expériences. Nature et biologie, chez Clementoni, fournit un microscope et un

matériel conséquent pour multiplier les observations sur les plantes et les animaux. Plus original, AntWorks

propose de voir évoluer des fourmis au sein d'une boîte transparente contenant un gel nutritif issu des travaux

de la Nasa. Les tunnels qui se creusent, la colonie qui s'organise... En plus, l'objet est très joli, et peut servir

de décoration grâce à un système d'éclairage ingénieux.

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Mais la palme de l'originalité dans ce domaine revient sans doute à l'Eco-Dôme conçu par BSM Jeux : une

véritable « serre miniature » permettant de faire pousser des végétaux puis d'observer leur réaction à

différents phénomènes climatiques ou de se livrer à des expériences afin de mieux comprendre les réactions

de cet écosystème miniature. Un concept original qui se révèlera peut-être à l'origine de futures vocations...

Bernard Rastoin

I.15. Pour l'environnement, l'étiquetage carbone des aliments

Au supermarché, vous obtenez facilement des informations sur la qualité nutritionnelle des produits.

Mais savez-vous s'ils sont bons pour l'environnement ? Pour vous repérer, il existe désormais un

nouveau label : l'étiquetage en poids CO2 émis ! Un nouveau repère, pour manger écologique !

Explications.

D'après l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), les ménages français émettent

en moyenne 15,5 tonnes de CO2 par an, dont 50% pour la fabrication et le transport de produits de services.

Pour réduire ces dépenses et préserver l'environnement il ne s'agit pas forcément de consommer moins mais

surtout de consommer mieux. C'est-à-dire en connaissance de cause...

Etiquetage carbone, chacun sa méthode... Pour l'instant !

L'étiquetage des produits alimentaires en poids CO2 estime la quantité de GES (gaz à effet de serre) émise

par un produit ou une gamme de produits durant son cycle de vie. Grâce à cet étiquetage, vous pouvez

désormais connaître l'impact environnemental d'un produit depuis sa production, à sa fabrication, en passant

par son transport, son emballage et sa distribution.

Les magasins E.Leclerc expérimentent l'affichage en poids CO2 dans deux magasins du Nord de la France :

en plus d'information sur 2 000 références, le consommateur découvre sur son ticket de caisse l'empreinte

carbone totale de ses achats. Le groupe Casino va plus loin et lance l'indice carbone dans tous ses magasins,

une donnée qui tient compte des émissions de CO2 liées à la totalité du cycle de vie de chaque produit.

L'indice carbone est exprimé en gramme équivalent CO2 pour 100 grammes de produit.

A terme, on devrait assister à une généralisation de l'étiquetage produit dans la plupart des enseignes puisqu'à

l'horizon 2011, le "prix écologique" devra être indiqué sur tous les tickets de supermarché, selon un

engagement du Grenelle de l'environnement. Exemple pour une boite de conserve d'un produit identique :

225g de CO2 origine France avec transport par camion uniquement ;

235g de CO2 origine Inde avec transport par bateau et camion ;

305g de CO2 origine Europe (Ukraine) avec transport par camion uniquement.

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Du changement côté producteurs/distributeurs et côté consommateurs !

L'affichage des impacts environnementaux d'un produit sur son emballage et/ou dans les rayons, devrait

permettre aux producteurs et aux distributeurs de réduire les émissions de GES (gaz à effet de serre) sur

toutes les étapes du cycle de vie des produits.

L'étiquetage des produits alimentaires en poids CO2, suit le pas de l'étiquette énergie CO2 pour les véhicules.

D'ailleurs d'ici fin 2008, 20 familles de produits et services de grande consommation devraient bénéficier,

comme pour les voitures, d'un système de bonus malus. Quand écologie rime avec économie, il est bon de

faire un geste pour l'environnement !

Delphine Tordjman, le 12 juin 2008

II. Commerce équitable

Promouvoir un commerce répondant à de nouvelles normes sociales, environnementales et

économiques, tel est le principe du commerce équitable qui entend améliorer la situation des

producteurs. Principalement développé dans les échanges Nord-Sud, ce mouvement connaît un succès

croissant.

II.1. Vous avez dit commerce équitable ?

Les labels "commerce équitable" ont fleuri dans les supermarchés. On voit même des campagnes

publicitaires pour ces produits éthiques, dont la consommation a été multipliée par 7 en 5 ans. Mais

que cache ce logo ? Quels sont les engagements des firmes qui les commercialisent ? Quels avantages

pour les producteurs ? Tour d’horizon.

Max Havelaar, Artisans du Monde…ces noms sont ceux des associations qui ont permis le développement

du commerce équitable. Mais que cache ce label ?

Aider les populations du Sud

Le but essentiel du commerce équitable est de limiter les inégalités entre les pays du Nord et ceux du Sud, de

permettre des échanges économiques plus justes. Cela passe notamment par trois axes, que s’engagent à faire

respecter les sociétés qui vont importer des produits de pays du Sud :

1. Permettre un revenu décent pour les petits producteurs : Cela inclus le fait de payer les produits

à un prix qui permettent aux producteurs de vivre "dignement". Et cela veut dire également une

régularité des commandes. Par exemple, alors que les producteurs de café sont habituellement

rémunérés en fonction des variations des cours (souvent très bas), ceux qui adhèrent au système

touchent un revenu minimum fixe pour leur production (parfois deux à trois fois le prix) ;

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2. Une amélioration des conditions de travail : Les organismes certificateurs vérifient également les

conditions de travail, notamment lorsqu’il s’agit d’entreprises de taille plus importante ou de

plantations avec des ouvriers agricoles. Ainsi, le travail des enfants est interdit, il ne doit pas y avoir

de travail forcé, de discrimination et les ouvriers doivent pouvoir se syndiquer ;

3. Une amélioration des conditions de vie : La plupart des acteurs du commerce équitable dépassent

le cadre du travail. Le but est d’améliorer les conditions de vie de la population de manière globale :

construction d’écoles, de maisons…

Qui contrôle ?

Le label commerce équitable est contrôlé par de nombreuses associations, telles que Max Havelaar, qui sont

regroupées dans plusieurs fédérations (il en existe quatre différentes). Celles-ci mettent en relation des

producteurs du Sud avec des industriels du Nord. La majorité fait ensuite appel à des organismes

certificateurs indépendants, qui vérifient que les engagements sont respectés.

Ainsi, les producteurs doivent déclarer leurs exportations et gains, des contrôles sont faits sur le terrain au

moins une fois pas an. Mais en la matière, il est vrai qu'il n’y a pas d’harmonisation des règles…Car il existe

des divergences au sein des fédérations sur les règles exactes qui définissent le commerce équitable.

Un groupe de travail au sein de l’agence française de normalisation (AFNOR) travaille à définir un cahier

des charges du commerce équitable, en partenariat avec plusieurs associations. Mais pour l’instant, il semble

difficile de mettre tout le monde d’accord…En l’absence d’une règle commune définie au niveau français ou

européen, difficile donc de savoir précisément ce que garanti le label…

Quel rapport qualité/prix ?

Le label commerce équitable n’est pas un label de qualité ! Il n’y a pas de cahier des charges réclamant des

normes précises au produit. En revanche, la plupart des organismes certificateurs incluent des critères de

qualité dans les contrats qu’ils passent avec les producteurs. De plus, la filière bio est fortement encouragée.

Une grande partie de ces produits est ainsi également issue de l’agriculture biologique. En ce qui concerne le

prix, l’association Max Havelaar constate que ses produits sont en moyenne 15% plus cher. C’est le

minimum pour payer un prix équitable au producteur.

Plébiscité par les Français

Prise de conscience des consommateurs ou simple effet de mode, le commerce équitable a le vent en poupe.

Ce sont d’ailleurs les produits alimentaires qui en bénéficient. Une enquête réalisée en mai 2005 par l’institut

Ipsos pour Max Havelaar montre l’engouement des Français. Trois sur quatre connaissent ces produits, et

près de 70% ont déjà acheté au moins une fois un aliment ou un objet commerce équitable. La moitié des

consommateurs achètent régulièrement ces produits labellisés. En tête des achats "équitables", on trouve le

café bien sûr, loin devant le chocolat, le thé, le riz puis les fruits et légumes et les jus de fruits.

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Des critiques

Mais le commerce équitable est également l’objet de critiques ; plusieurs intervenants du secteur associatif

dénoncent le fait que c’est une goutte d’eau dans les échanges internationaux, qui restent profondément

inégaux. Or la "publicité" faite autour de ces produits labellisés contribue à masquer cette réalité.

D’autres soulignent le détournement du commerce équitable par les grandes surfaces et certaines firmes, qui

mettent en avant cette gamme de produits qu’ils vendent ou produisent, pour redorer leur image, mais qui

continuent leurs pratiques inéquitables. Enfin, certains n’hésitent pas à souligner que ces échanges

maintiennent la dépendance du Sud envers le Nord, et ne va pas favoriser l’autonomisation des populations.

Alors acheter ou non commerce équitable, c’est à vous s de choisir. Mais ce qui est sûr, c’est que l’on ne

peut pas être désolé ou critiquer d’un côté, et rester sans rien faire au quotidien pour changer les choses de

l’autre…

Alain Sousa

II.2. Les principes du commerce équitable

Le commerce équitable, beaucoup en connaissent le nom, comme le prouve son développement

impressionnant dans les rayons de nos magasins. Mais savez-vous comment il est apparu, et quels en

sont les principes fondateurs ? Petit retour en arrière sur une révolution économique en marche...

Le commerce équitable est né au tournant des années 1950-1960 autour d'une idée-clé : rétablir des termes de

l'échange plus favorables aux petits producteurs des pays en voie de développement. Concrètement, cela

signifie que des cultivateurs, des artisans vont être soutenus par divers organismes pour écouler leur

production à des prix qui leur soient plus favorables.

Cette approche s'inscrit dans la droite ligne de l'article 23 de la Déclaration universelle des droits de l'homme

adoptée en 1948 par l'ONU : « Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable lui assurant ainsi

qu'à sa famille une existence conforme à la dignité humaine ». En retour, les consommateurs se voient

garantir une haute qualité des produits et la satisfaction de contribuer à améliorer les conditions de vie des

producteurs et de leurs familles. Une façon originale d'allier logique économique et militantisme social.

Une pratique en plein essor

L'apparition du commerce équitable est partie d'un constat : les échanges entre pays développés

(généralement situés au nord de la planète) et ceux du tiers-monde (pour la plupart au sud) s'effectuent dans

des termes largement défavorables à ces derniers : leur production est achetée à des prix particulièrement

bas, l'essentiel de la marge revenant aux nombreux intermédiaires. D'où la situation désastreuse de ces pays

et de leurs habitants, créant un cercle vicieux qui empêche tout décollement économique.

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Certes, des aides humanitaires contribuent ponctuellement à limiter l'ampleur de la catastrophe. Mais il s'agit

d'interventions d'urgence, qui ne favorisent pas la constitution d'un tissu socio-économique viable, et risquent

au contraire de renforcer la dépendance des pays du sud.

Cette prise de conscience culmine notamment lors de 2 Conférences des Nations Unies pour le Commerce et

le Développement (CNUCED) en 1964 à Genève et en 1968 à New Delhi. Elle peut se résumer en un slogan

: « Trade, not Aid » (le commerce, pas l'aide).

Parallèlement, des organisations non gouvernementales ont commencé à mettre en œuvre ce principe sur le

terrain. C'est notamment le cas d'OXFAM qui, dès la fin des années 1950, distribue des objets d'artisanat

fabriqués par des réfugiés chinois. Dans la foulée, des « Boutiques Tiers Monde » voient le jour aux Pays-

Bas. La première ouvre ses portes en 1969. Deux ans plus tard, on n'en compte pas moins de 120 !

Pendant longtemps, cette démarche reste confinée au circuit associatif. Les années 1980 marquent un

tournant avec l'irruption du commerce équitable dans la grande distribution. Une démarche portée au tout

premier chef par le label Max Havelaar, fondé sur le principe d'une certification indépendante des produits

concernés.

Porté par le changement des mentalités, le commerce équitable connaît dès lors un essor impressionnant. En

2006 en France, 74% des personnes interrogées en connaissaient le principe, et une sur deux avait déjà

acheté un produit labellisé Max Havelaar !

Des principes et des critiques

Au fil de leur mise en œuvre, les principes du commerce équitable se sont peu à peu affinés. Tout d'abord, on

l'a vu, assurer une juste rémunération des petits producteurs, leur permettant d'assurer leurs besoins

fondamentaux en matière de logement, d'éducation, de santé ou encore de protection sociale. Mais aussi

veiller au respect des droits fondamentaux des personnes, en refusant par exemple le travail des enfants ou

encore l'égalité de rémunération entre hommes et femmes.

La transparence des informations, le fonctionnement démocratique des organismes coopératifs ou encore une

plus grande prise en compte de l'environnement font également partie de ces règles fondatrices.

Au-delà de son application d'origine, le commerce équitable contribue à construire un nouveau modèle basé

sur l'idée d'une interdépendance économique entre producteurs et consommateurs. Développer les pays du

sud, à terme, c'est aussi créer de nouveaux marchés potentiels pour ceux du nord...Mais face à son succès, le

commerce équitable a aussi essuyé diverses critiques. En particulier, il lui est reproché :

De contribuer à délocaliser les débouchées de la production agricole des pays pauvres au détriment

de la production vivrière et à accroître leur dépendance économique à l'égard du nord ;

De nuire à l'environnement (transport par avion, réfrigération des produits...) ;

De n'être pas réellement équitable, la rémunération des producteurs étant à peine supérieure à celle

qui se pratique dans les circuits « classiques ».

Ces critiques sont en effet légitimes. Mais elles apparaissent moins comme une remise en cause des principes

fondateurs, que comme une incitation à les appliquer plus rigoureusement. Au risque, sinon, de perdre ce qui

fait la spécificité et le succès de ce secteur encore tout jeune...

Bernard Rastoin

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II.3. Max Havelaar : pour des échanges plus justes

Max Havelaar est une association pionnière du commerce équitable. Et c’est aujourd’hui l’un des

labels les plus connus des Français. De quelle manière garantir des échanges plus justes ? Comment

savoir si les petits producteurs sont bien rémunérés ? Quel est l’avenir du "fair trade" ? Emmanuelle

Cheilan, responsable communication chez Max Havelaar France répond à nos questions.

Doctissimo : En quelques mots, que signifie "commerce équitable" ?

Emmanuelle Cheilan : Le commerce équitable est un moyen d’aider les producteurs du Sud, qui ont des

conditions de vie et de travail extrêmement difficile. Le but est de favoriser des échanges plus justes, pour les

aider à pouvoir vivre de leurs récoltes, les aider à s’organiser et mettre en place un développement durable.

Cela passe par une rémunération décente, mais aussi par de l’aide au développement, en s’inscrivant dans la

durée. Pour les consommateurs du Nord, le commerce équitable permet une prise de conscience de ce qui se

passe derrière les produits qu’ils achètent. Et cela leur permet d’agir concrètement pour changer la donne.

C’est une logique pragmatique, loin des beaux discours.

Doctissimo : Comment vérifiez-vous que le commerce est réellement équitable ?

Emmanuelle Cheilan : D’abord, il faut que les différents acteurs d’une filière fassent la démarche. Par

exemple pour le café, un torréfacteur, un importateur et un producteur nous demandent à bénéficier du label

Max Havelaar. Nous sélectionnons alors ceux qui réunissent les conditions nécessaires. Puis, nous leur

soumettons un cahier des charges très strict, qui défini les prix, la durée, les conditions, le préfinancement

des récoltes, le fonctionnement démocratique de l’exploitation, etc. Ils doivent ensuite nous envoyer les

comptes tous les trois mois. Et un contrôle sur le terrain est effectué au minimum tous les ans. De plus, nous

avons six bureaux de liaisons dans le monde, qui ne vont pas assurer les contrôles mais le soutien aux

producteurs et le suivi des projets coopératifs.

Doctissimo : Mais il existe différents acteurs qui s’occupent de commerce équitable aujourd’hui. N’y a-t-il

pas un problème de définition ?

Emmanuelle Cheilan : Il est vrai qu’il y a plusieurs organismes qui s’occupent de commerce équitable.

Mais au niveau international, toutes sont globalement d’accord sur les buts et les moyens. La France souhaite

définir plus précisément les standards et les conditions du label commerce équitable, pour pouvoir "élire"

précisément les produits qui peuvent en bénéficier. Il est normal de préciser les règles du jeu, car il n’est pas

question d’avoir un commerce équitable au rabais ! Il y a donc des discussions avec l’Afnor, agence

gouvernementale qui gère les labels, pour préciser le cahier des charges.

Doctissimo : Le commerce équitable permet-il de réduire les inégalités Nord-Sud ?

Emmanuelle Cheilan : Nous n’avons pas la prétention de dire que le commerce équitable est LA solution

aux inégalités dans le monde. Mais avec aujourd’hui un million de producteurs qui en bénéficient, on peut

dire qu’il fait partie de la réponse. C’est en tout cas une manière d’agir immédiatement, dans le réel. Mais il

est sûr qu’il faut mettre en place d’autres solutions, d’autres réponses.

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Doctissimo : De nombreuses critiques mettent en cause la présence de Max Havelaar dans la grande

distribution, ce qui permet aux distributeurs d’utiliser l’image du commerce équitable, en continuant de

proposer 99% de produits inéquitables !

Emmanuelle Cheilan : Au sein de Max Havelaar, nous pensons que le commerce équitable ne peut pas

rester l’apanage de quelques personnes, qui fréquenteront des boutiques spécialisées. Le moyen d’augmenter

la pratique du commerce équitable, c’est d’être accessibles au plus grand nombre. Aujourd’hui nous refusons

des petits producteurs, uniquement parce qu’il n’y a pas assez de consommateurs au Nord. Il faut être là où

les gens achètent, sinon rien ne changera !

Doctissimo : Quel avenir pour le commerce équitable ?

Emmanuelle Cheilan : Difficile de prévoir comment les choses vont évoluer. Mais je ne pense pas que le

commerce équitable restera une "niche". Car nous ne sommes pas là pour "faire joli" ou servir d’alibi. Nous

sommes là pour essayer de faire changer les choses en profondeur. Regardez ce qui se passe en Suisse : le

commerce équitable se développe énormément. Par exemple, une banane sur deux vendue là-bas est

équitable. En fait, l’espoir est qu’un jour il n’y ait plus besoin d’organisation tel que Max Havelaar !

Propos recueillis par Alain Sousa

II.4. Jean-Pierre Boris : Le commerce équitable n'est pas la solution !

Le commerce équitable est-il réellement un moyen de réduire les inégalités Nord-Sud ? Ce n’est pas

l’avis de Jean-Pierre Boris, journaliste à RFI, spécialisé dans les échanges mondiaux de matières

premières et auteur du livre "Commerce inéquitable". Pour lui, ce label ne peut pas contrebalancer les

règles du jeu au niveau international. Il nous livre son analyse.

Doctissimo : Sur le principe, tout le monde admet que le commerce équitable est une bonne chose. Cela ne

semble pourtant pas évident pour vous.

Jean-Pierre Boris : Certes, le commerce équitable localement donne souvent de bons résultats. Et il est sûr

qu’augmenter les revenus des petits producteurs leur permet de vivre mieux. Ce que je conteste, ce sont les

effets à l’échelle internationale. Si le commerce équitable a un impact ponctuel sur certaines communautés

paysannes, je vois mal quel impact il peut avoir au niveau mondial. Il faut remettre les choses à leur place : il

s’agit de commerce plus un peu de charité, il ne s’agit pas d’une nouvelle forme d’échange. C’est une

énormité de dire que cette goutte d’eau va modifier les règles du jeu.

Doctissimo : Mais cela ne permet-il pas une prise de conscience de la part des consommateurs ?

Jean-Pierre Boris : Je ne le pense pas. Sur un paquet de café commerce équitable, on vous dit que vous

aidez les producteurs du Sud qui sont pauvres. C’est une lapalissade ! Mais on ne vous explique pas pourquoi

ils sont ainsi dans la misère ! Et parfois, on ramène un petit groupe de paysans sud-américains que l’on

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exhibe durant la semaine du commerce équitable… Mais la prise de conscience ne peut pas se faire comme

cela, si on n’explique pas à quoi sont dues les inégalités, qui sont les intermédiaires, pourquoi les prix

fluctuent…

Doctissimo : Mais si l’on prend l’exemple du café, le commerce équitable est une solution pour permettre

aux petits producteurs de ne pas subir la baisse des cours ?

Jean-Pierre Boris : Il faut au contraire traiter les causes plutôt que les conséquences ! Pourquoi les cours du

café sont à leur plus bas niveau depuis un siècle ? C’est essentiellement lié à la surproduction. D’un côté, le

Brésil a modernisé ses moyens de production de manière phénoménale en quelques années, exportant encore

plus de café. Et d’un autre côté, on a un pays comme le Vietnam, qui en quelques années, est devenu l’un des

principaux pays producteurs de café.

Ces hausses de production ont mathématiquement fait baisser le cours de nombreuses denrées, au point que

les producteurs sont obligés de vendre à perte. Or la solution, ce n’est pas de proposer ponctuellement de

payer un peu plus certains petits producteurs. Il faut une action politique.

Pour le café, il existait un organisme international chargé de contrôler la production et les achats, pour éviter

les fluctuations importantes et permettre aux producteurs de gagner décemment leur vie. Et cela fonctionnait

ainsi pour de nombreuses matières premières. S’il n’est pas forcement possible de remettre sur pieds ces

structures, il est envisageable par exemple de relancer le fonds commun des produits de base, qui serait un

bon moyen de réguler les revenus des paysans.

Ce fonds, qui aujourd’hui est une coquille vide, pourrait demain taxer sur les grands groupes

agroalimentaires pour redistribuer aux pays producteurs. Essayer de réguler la production mondiale, et

reverser une partie des taxes, est les meilleurs moyens de permettre à la majorité des producteurs de vivre de

leur récolte.

Doctissimo : Le commerce équitable n’est-il pas un moyen pratique d’arriver à ce résultat ?

Jean-Pierre Boris : Il faut malheureusement être réaliste : si l’on attend que le commerce équitable

progresse jusqu'à toucher tous les producteurs, la majorité seront morts de leur belle mort ! Ce type d’action

ne touche qu’un pourcentage infime des paysans du Sud. Et il va concerner ceux qui sont déjà organisés, et

qui connaissent les associations sur le terrain. Les producteurs les plus pauvres et isolés sont paradoxalement

délaissés par ce commerce ! Très honnêtement, je ne crois pas à l’action organisée de consommateurs.

Dans des problématiques internationales telles que le commerce de matières premières, seules des actions

politiques peuvent permettre des changements globaux. Si le consommateur veut changer les choses, il ne

doit pas se contenter d’acheter une marque ou un label, mais s’investir dans une organisation, un groupe ou

un parti qui fera du lobbying pour faire évoluer la situation !

Propos recueillis par Alain Sousa

II.5. Le microcrédit

Les objectifs du millénaire pour le développement ratifiés à l'Organisation des Nations Unies (ONU)

fixent un cap pour réduire l'extrême pauvreté et accentuer les efforts de la coopération internationale.

Le microcrédit est apparu dans les années 80 comme un moyen pragmatique de lutter contre la

pauvreté en stimulant les petites économies locales.

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Le crédit pour les plus pauvres

C'est bien connu, les banques ne prêtent pas aux pauvres ! Car essentiellement, il est trop risqué de prêter de

l'argent à des personnes qui n'ont pas de garanties à offrir en contrepartie d'un prêt. Pourtant, les plus pauvres

ont eux-aussi besoin d'investir pour maintenir et développer leur activité économique.

Apparu dans les années 80, le microcrédit est né de la volonté de donner un accès au crédit aux acteurs

économiques exclus du système bancaire classique. Un crédit accessible aux plus pauvres pour leur

permettre de développer leur propre activité, et d'être les premiers mobilisés pour améliorer leurs conditions

de vie. Un microcrédit ressemble à un crédit classique, mais il s'en différencie car il est orienté vers une cible

nouvelle et fonctionne selon des caractéristiques originales.

Des mécanismes de garanties adaptés

Dans les pays en développement, le microcrédit se base sur un système de garantie solidaire. Les plus

pauvres n'ont pas les moyens individuellement de fournir une contrepartie à la banque pour garantir un prêt :

les microcrédits sont donc octroyés à des groupes d'individus, garants mutuellement des remboursements.

Le microcrédit favorise ainsi l'émulation entre les bénéficiaires et c'est la solidarité au sein d'une même

communauté qui garantit le remboursement. Et cela fonctionne ! Car la garantie s'appuie sur des mécanismes

de solidarité communautaires vieux comme le monde. Les microcrédits sont ainsi mieux remboursés que les

crédits classiques, souvent à des taux record de 98 ou 99%.

L'accompagnement des bénéficiaires

Le fait d'octroyer des microcrédits à des personnes souvent peu éduquées, implique aussi d'accompagner

fortement les bénéficiaires dans la gestion de leur micro-entreprise. Sur le terrain, des acteurs spécialisés tels

que des ONG ou institutions micro-financières (IMF) réalisent un travail de proximité avec les bénéficiaires

pour les aider à gérer leur activité économique et à développer leurs compétences de micro-entrepreneurs.

Le coût moyens humains qui sont mobilisés sur le terrain explique ainsi que le taux d'intérêt des microcrédits

soit assez conséquent, atteignant parfois 30 ou 40% du montant prêté. Si cela peut choquer au premier abord,

il faut considérer que les plus pauvres n'ont pas accès à de meilleurs taux, que ces taux permettent souvent à

peine de couvrir les coûts nécessaires pour se déplacer dans les communautés et former les bénéficiaires. Et

il ne faut pas oublier que plus le volume de crédits octroyés augmente, plus le taux baisse...

Du microcrédit à la micro finance

L'essor du microcrédit dans les pays en développement débute dans les années 80 avec la fondation de la

Grameen Bank. Ancien professeur d'économie au Bengladesh et Prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus a

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fondé la "banque des pauvres" qui fournit aujourd'hui plus de 3 milliards d'euros de crédit à près de 2,5

millions d'emprunteurs, pour soutenir leurs activités dans l'artisanat ou le petit commerce.

En France, le microcrédit n'est pas si nouveau : l'Association pour le Droit à l'Initiative Economique (ADIE)

octroie depuis les années 80 des crédits aux personnes exclues du système bancaire classique. Mais la micro

finance connait une forte expansion depuis les années 2000 avec le développement de nouveaux services

bancaires comme la micro assurance. En direction des pays du Sud, elle se développe selon deux axes : la

professionnalisation, et l'innovation.

Planet Finance, l'association fondée en 1997 par Jacques Attali, aide ainsi les IMF des pays du Sud à se

financer auprès des banques classiques et à se professionnaliser en améliorant leurs pratiques de gestion.

L'innovation est également au rendez-vous aujourd'hui : avec le développement du crédit de gré à gré ("peer

to peer"), vous pouvez prêter directement une petite somme d'argent à un micro-entrepreneur qui en a besoin,

et qui vous la remboursera !

Dans les économies développées touchées par la récession, de nombreuses initiatives locales utilisent le

microcrédit pour répondre à des besoins que le secteur financier classique ne parvient pas à couvrir. Ainsi, la

mairie de Paris à récemment lancé un programme de microcrédit pour aider les personnes en situation

précaire à s'installer dans un nouveau logement ou améliorer leur confort de vie, rechercher un emploi ou

faire face à un évènement familial.

Matthieu Mellul, le 6 avril 2009

III. Tourisme écologique

En vacances, on oublie tout ! Mais pas question d’oublier ses bonnes habitudes écologiques. Avant de

préparer ses bagages ou de louer une voiture, toute information est utile lorsqu'il s'agit de respecter

l’environnement. Alors des voyages oui, mais écologiques !

Des vacances plus vertes

Partir en vacances tout en respectant la planète, c’est possible. De nombreuses destinations en France

proposent ainsi de faire du tourisme écologique, de s’impliquer dans des projets de protection de

l’environnement. Même les enfants sont concernés, avec des colos écolos ! Tout ce qu’il faut savoir pour se

mettre au vert.

III.1. Le tourisme vert en France

Voyager à la découverte de nos terroirs sans nuire au cadre naturel, c'est le principe du tourisme vert.

Les lieux d'hébergement sont de plus en plus nombreux à proposer cette formule, qui peut aller de la

simple découverte des richesses écologiques d'une région à la participation aux travaux de la ferme...

biologique, bien sûr !

Les vacances, c'est bien sûr l'occasion de se replonger dans la nature, ses mers si bleues, ses campagnes

verdoyantes... mais aussi de générer des nuisances qui risquent de porter atteinte à ce cadre idyllique. Il

existe pourtant un moyen de concilier joies du dépaysement et respect de l'environnement : le tourisme vert,

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qui permet de partir à la découverte de la nature tout en veillant à préserver celle-ci. Une précaution d'autant

plus indispensable en France, première destination touristique au monde avec plus de 80 millions de visiteurs

en 2007, dont plus d'un tiers va passer son séjour dans le cadre de sites protégés.

A la découverte de la nature...

Partir en vacances en France présente un double avantage écologique : d'une part, cela réduit l'impact lié aux

transports (avion notamment). D'autre part, les lieux de séjours "verts" (respectueux de l'environnement) y

sont davantage développés que dans d'autres destinations plus lointaines. On en trouve pour tous les goûts,

des vacances à la ferme à la découverte des parcs nationaux ou régionaux. Sans oublier bien sûr les joies de

la gastronomie (forcément bio) ou celles du camping, qui, pratiqué intelligemment, permet de s'immerger

véritablement au sein des espaces naturels.

Pionnier dans le domaine du tourisme vert, le réseau Gîtes de France répond pleinement à ces objectifs. Né

dans les années 1950, il réunit aujourd'hui sous sa bannière plus de 50 000 adresses d'hébergement,

régulièrement contrôlées pour s'assurer qu'elle respecte un cahier des charges rigoureux.

L'un des objectifs fondateurs est de favoriser la préservation de l'environnement et du patrimoine local. Ici,

pas d'affreuses constructions en béton, mais des bâtisses authentiques, et un encouragement des hôtes à faire

découvrir aux vacanciers les richesses naturelles de la région. Pour des vacances encore plus écolos, il est

même possible d'opter pour l'un des 280 gîtes labellisés « Panda » par le WWF. Ceux-ci sont situés dans des

parcs régionaux ou nationaux, partout en France.

Autre label très présent dans le tourisme durable, La Clef Verte couvre tous les types d'hébergement

(campings, hôtels, chambres d'hôtes...) avec des critères obligatoires et d'autres optionnels. Citons

notamment l'information sur les réserves naturelles de la région, l'accès aux transports collectifs, une gestion

rigoureuse de l'eau, le tri des déchets ou encore une gestion raisonnée de la consommation énergétique.

Des vacances vraiment écologiques !

On peut aller encore plus loin, en réduisant au maximum son empreinte écologique ou en contribuant au

développement de l'agriculture bio. Le nec plus ultra dans ce domaine, c'est évidemment un lieu

d'hébergement construit en matériaux durables, et fonctionnant à l'énergie solaire ou éolienne, comme

l'écogîte de Montferrat situé en plein cœur du parc naturel du Verdon.

Certaines fermes bénéficiant du label « Agriculture Biologique » accueillent aussi les vacanciers : c'est par

exemple le cas du relais paysan de La Loge dans le Lot. Une destination idéale si vous êtes accompagnés

d'enfants, qui pourront ainsi découvrir l'élevage des brebis et craquer sur les agneaux nouveaux-nés.

Plus radical, le wwoofing commence également à se développer en France. Ce terme exotique est forgé à

partir d'un acronyme, WWOOF, signifiant Willing Workers On Organic Farms ou travailleurs bénévoles

dans des fermes biologiques. Le principe est donc d'être accueilli gratuitement dans une ferme biologique et,

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en échange, de prêter main-forte aux activités qui s'y pratiquent. Une façon idéale de partir en vacances à

moindre frais, à condition d'être prêt à sacrifier 5 à 6 heures de son temps pour les travaux de la ferme. A

déconseiller, donc, aux adeptes du farniente !

Bernard Rastoin

Des sites pour aller plus loin

http://www.gites-de-france.fr

http://www.laclefverte.org/

http://www.wwoof.fr/

III.2. Des colos écolos pour vos vacances

S'immerger en pleine nature, contempler la voûte stellaire ou découvrir les pouvoirs du vent : les colos

écolos proposent aux enfants d'allier jeu et pédagogie autour des grands thèmes du développement

durable. Et même, pourquoi pas, d'améliorer leur anglais lors d'un séjour écolo-linguistique...

Faites l'essai autour de vous : les enfants sont souvent très réceptifs aux questions liées à la préservation de

l'environnement et de ses richesses naturelles. Pourtant, ils n'ont pas toujours l'occasion de les découvrir « en

vrai », surtout lorsqu'il s'agit de petits citadins. Coup de chance, les colonies de vacances sur ce thème ont

fleuri ces derniers temps. C'est donc l'occasion idéale pour les familiariser avec ces enjeux cruciaux, tout en

vivant des aventures qu'ils ne sont pas près d'oublier... que ce soit au contact des poneys pour les apprentis

cavaliers, ou en construisant des éoliennes pour les scientifiques en herbe.

Décrochez-leur la lune

Oubliez votre souvenir des colonies à l'ancienne, celles-ci ont bien changé depuis quelques années.

Beaucoup proposent des ateliers thématiques afin de motiver les enfants autour d'un projet commun. En

pointe sur les questions de développement durable, l'association Sous la lune propose de nombreux séjours

pour s'initier aux merveilles de la nature, aux menaces qui pèsent sur celles-ci et aux solutions qu'on peut

mettre en œuvre. Apprendre en s'amusant avec une bande de copains, il n'y a rien de mieux !

Parmi les destinations proposées (âge : 8 à 12 ans), citons par exemple la découverte du parc d'éoliennes de

Bouin à proximité de la lagune du même nom, où les enfants découvriront cette énergie renouvelable,

exploreront les marais salants voisins en canoë, se lanceront dans la fabrication de cerfs-volants et

apprendront comment protéger les nombreuses espèces ornithologiques qui sont venues chercher refuge dans

cette réserve protégée. Marina d'Huart, la fondatrice de l'association, a d'ailleurs créé celle-ci au départ parce

que son filleul ne savait pas reconnaître un chant d'oiseau...

Autres séjours proposés, la découverte de l'énergie solaire dans un mas provençal restauré, avec fabrication

d'instruments de musique, balades à cheval et préparation de repas bio... Ou encore la construction d'un four

solaire et la réalisation d'un film à Imouzzer au Maroc, près de la réserve naturelle de Souss Massa.

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Petits savants en herbe

Connaissances scientifiques et développement durable, on le sait, font bon ménage. C'est pourquoi de

nombreux organisateurs proposent des séjours sur ce thème. Sous le haut patronage d’Hubert Reeves, Okaya

propose ainsi aux enfants de découvrir les merveilles du ciel et l'histoire de la Terre au milieu d'un

magnifique parc clos de 8 hectares à Argueil, près de Rouen. Ils s'initieront aux gestes simples pour préserver

l'environnement, sans oublier bien sûr les traditionnelles veillées et autres randonnées. Autre grand intérêt de

cette destination, elle s'adresse également aux plus petits à partir de 4 ans.

En Gironde avec Tellingo, le programme est plus copieux ; les enfants pourront choisir entre la construction

d'une éolienne, d'un four ou d'un chargeur de batteries solaires, fabriquer du papier recyclé ou du compost, et

même leurs propres vêtements à partir de maïs ou de lin. A moins qu'ils ne préfèrent participer à la mise en

place d'une station d'épuration et lancer des bactéries à l'assaut des produits toxiques présents dans l'eau ?

Les vacances de M. Hulot

Nicolas Hulot, qui lutte décidément sur tous les fronts pour préserver la planète, a aussi pensé à nos chères

têtes blondes, brunes et autres couleurs non répertoriées. Les séjours proposés recueillent un beau succès, ce

qui fait qu'il vaut mieux s'y prendre à l'avance si l'on veut bénéficier d'un choix complet. Mais même à

l'approche des vacances, il reste des places ici ou là.

Citons par exemple le séjour « Récup Nature », qui invite les 10-12 ans à allier le tri sélectif et la création

d'œuvres artistiques sous la conduite d'un créateur chevronné. Ou encore, pour les 13-15 ans, avec « Nature

engagée » et « Sport et Nature », une immersion totale dans des réserves protégées ou les enfants allieront

pratiques sportives (escalad'arbres, canoë, VTT...) et ateliers pédagogiques sous la houlette d'animateurs.

Classes de langue vertes

Vos enfants éprouvent quelques difficultés en classe d'anglais, ou vous souhaiteriez qu'ils maîtrisent à la

perfection la langue de Shakespeare ? Même dans ce cas, vous allez pouvoir leur apprendre à protéger la

planète... in english, of course ! Entre courses d'orientation, plantation d'arbustes et visite de jardins

botaniques, ils se mesureront à l'éco-challenge proposé par Travelbound/JCA, à Pestalozzi près de Hastings,

ou à Sandymouth en Cornouillailles. Un certificat final validera les connaissances acquises et leur permettra

d'affirmer fièrement : sustainable development is good for you !

Bernard Rastoin

Des sites pour aller plus loin

http://souslalune.free.fr/

http://www.ecole-nicolas-hulot.org/programme/extra/extra.php

http://www.okaya.fr/argueil-preservons-notre-planete-colonie-de-vacances.html

http://www.telligo.fr/content.cfm?id=685

http://www.123sejours.com/colonie-vacances-enfants-colo_5176.html

III.3. Des plages plus bleues

Si la qualité des plages et eaux de baignades s'est grandement améliorées ces dernières années, il reste

encore des progrès à accomplir ! Le label « Pavillon Bleu » permet certes de se faire une idée, mais un

site qui n'en bénéficie pas n'est pas forcément plus pollué que les autres...

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Quand on va en vacances au bord de la mer, c'est généralement avec l'idée d'aller y faire trempette. Et dans

ce cas, évidemment, on préfère être rassuré sur la qualité des eaux de baignade. Bonne nouvelle, celle-ci ne

cesse de s'améliorer depuis quelques années. Il reste toutefois des progrès à accomplir selon les communes...

et des alertes régulières qui viennent nous rappeler que rien n'est jamais définitivement acquis !

Pavillons bleus : tout n'est pas rose...

C'est sans conteste le label le plus connu en la matière. Les Pavillons bleus ont été créés à l'échelle

européenne par une association indépendante, la FEE (Foundation for Environmental Education), et sont

décernés en France depuis 1985. Pour 2008, ils ont été accordés à 242 plages réparties sur 78 communes.

Principaux critères pris en compte : non seulement la qualité des eaux elle-même, mais aussi l'information du

public, la gestion des déchets, les efforts en matière de préservation des ressources naturelles environnantes.

Les résultats se basent notamment sur la surveillance de la qualité des eaux de baignade réalisée chaque

année par les services santé-environnement des différentes DDASS (Directions Départementales des Affaires

Sanitaires et Sociales). Ils ne font pourtant pas l'unanimité : L'Association nationale des maires des stations

classées et des communes touristiques (ANMSCCT) fait ainsi observer que les Pavillons Bleus sont décernés

sur la base de l'année précédente, et n'informent donc pas réellement sur l'état présent des eaux de baignade.

D'autre part, la candidature doit être déposée volontairement par les communes, et si le premier examen est

gratuit, il n'en va plus de même pour le suivant ! A quoi la FEE rétorque que ses interlocuteurs auront quand

même pu bénéficier d'un audit environnemental sans avoir à débourser le moindre euro. Conclusion : les

Pavillons Bleus sont plutôt un indicateur intéressant, mais leur absence ne signifie pas forcément que les

plages concernées soient polluées.

Une amélioration encore fragile

Reste que la qualité des eaux de baignade a connu une nette amélioration au fil du temps. Seules 70% des

communes respectaient la réglementation en 1976. En 2005, elles étaient désormais 96,5%. Des alertes à la

pollution n'en continuent pas moins de se déclencher régulièrement. Ainsi, au début du mois de juin 2008,

plusieurs plages marseillaises et basques ont été momentanément fermées au public après des analyses de la

DDASS et de la Lyonnaise des Eaux révélant un risque en la matière. Les plages concernées ont cependant

été rouvertes quelques jours plus tard.

Cet évènement entraîne deux conclusions : d'une part, les milieux côtiers restent fragiles, du fait des

multiples pressions qui pèsent sur ceux-ci (pollution d'origine terrestre ou maritime, affluence touristique...).

D'autre part, les pouvoirs publics jouent plutôt la transparence en la matière, avec l'objectif d'une réelle

amélioration dans la durée.

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Les surfers à la rescousse

Mais la réglementation existante possède aussi ses limites : l'association Surfriders décernait ainsi jusqu'en

2005 ses Pavillons Noirs afin d'alerter pouvoirs publics et usagers sur la pollution des sites nautiques. Les

résultats s'avéraient moins rassurants que les chiffres officiels, ces derniers ne concernant que les lieux de

baignade réglementés par la législation française et européenne.

Néanmoins, les bilans successifs de cette campagne d'information font aussi apparaître une amélioration

nette au fil du temps : les Pavillons Noirs sont ainsi passés de 118 à 59 entre 1998 et 2003. Surtout, de

nombreux élus sont désormais sensibilisés à la question, et travaillent en partenariat avec l'association pour

améliorer la qualité des eaux et plages dont ils assurent la gestion.

L'association a aussi développé un réseau de permanents, les Gardiens de la Côte chargés de la collecte des

informations et multiplie les initiatives pour inciter le public à s'impliquer dans diverses actions de nettoyage.

La qualité des sites continue donc de s'améliorer et il en tient à chacun de nous que cela se poursuive !

Bernard Rastoin

Des sites pour aller plus loin

http://www.pavillonbleu.org/

http://baignades.sante.gouv.fr/

http://www.surfrider.fr/

III.4. Apprenez la nature à vos enfants

Apprendre aux enfants à respecter la nature, c'est très bien... Mais encore faut-il qu'ils connaissent

celle-ci ! Pour cela, il n'est pas obligatoire de les immerger dans un décor verdoyant. Le plus important

est surtout de savoir faire œuvre de pédagogie pour allier jeu et découverte...

Qu'ils vivent en ville ou à la campagne, les enfants n'ont pas toujours conscience des merveilles naturelles

qui se déploient autour d'eux. Le rôle des parents peut aussi être de leur apprendre à mieux en comprendre

les mécanismes et en apprécier la richesse incroyable. Tout en s'amusant évidemment, à travers des pratiques

adaptées à chaque âge. Ce sera aussi l'occasion pour les parents d'approfondir leur savoir tout en passant des

moments privilégiés avec leurs chers rejetons. Seulement cela demande un peu de préparation, car une

transmission ludique du savoir ne s'improvise pas du jour au lendemain...

De grandes balades... écolos

Quels que soient la saison ou l'endroit où vous vous trouvez, il vous est possible d'emmener vos enfants à la

découverte de la nature. Mais pour commencer, cela va vous demander un peu de travail ! Renseignez-vous

sur le lieu que vous vous apprêtez à leur faire découvrir, en bibliothèque ou sur Internet. Avec les plus

grands, cela pourra aussi être l'occasion de leur apprendre à chercher des informations et à les relier entre

elles.

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Si vous vous cantonnez au milieu urbain, ils seront certainement étonnés d'apprendre que la nature est

partout autour d'eux, et qu'on trouve des renards à Paris ou des sangliers en plein Marseille... Et si vous les

emmenez en randonnée, attention à ne pas excéder leurs capacités. Une grande balade avec sac à dos peut

certes être l'occasion de leur faire travailler endurance et sens des responsabilités, mais attention à ne pas les

dégoûter définitivement des bienfaits de la marche !

Pour apporter un peu plus d'amusement, pensez à organiser un jeu de piste, avec découverte d'un trésor à la

clé. Les indices pourront être dénichés au sein même de la nature : telle variété de fleur indique la bonne

direction, tel bosquet abritera la réponse à l'énigme suivante...

A la découverte des merveilles naturelles

Coup de chance, la France abrite de nombreuses ressources naturelles. On pense bien sûr aux parcs protégés,

qu'ils soient nationaux ou régionaux. Quelle que soit votre destination de vacances, il y en a probablement un

à proximité ! L'animation autour de ces parcs est généralement très bien faite, avec des kits pédagogiques

mais aussi des animateurs pouvant accompagner les groupes sur demande.

Autre organisme qui prend sa mission pédagogique à cœur, l'ONF (Office National des Forêts) propose des

visites guidées des domaines dont il assure la préservation. Lors de la Fête de la Nature en mai 2008, plus de

30 lieux étaient à découvrir ; l'Alsace (forêt domaniale du Donon), la Bretagne (forêt de Craou) ou la Corse.

Autre possibilité aux enfants de s'immerger dans la nature et d'apprendre à son sujet, les nombreuses colos

écolos qui ont fleuri ces dernières années autour du développement durable. Citons par exemple la

fabrication d'éoliennes ou de fours solaires, sans oublier l'escalade des arbres ou la pratique du VTT et du

canoë au milieu de décors préservés.

Si vous voyagez en famille, ce peut aussi être l'occasion de vous initier à une exploitation raisonnée des

richesses naturelles. De plus en plus d'organisations proposent des chambres d'hôtes dans des fermes

biologiques. Les enfants pourront ainsi découvrir les vertus d'une agriculture respectueuse, tout en savourant

à chaque repas les produits qu'ils auront contribué à faire pousser ou récolter. Ce sera aussi le moyen idéal

pour recueillir le savoir des agriculteurs, et à le transposer sur votre balcon une fois de retour à la maison.

Seuls sur une île déserte

Parmi les nombreux jeux qu'il est possible de développer autour du thème de la préservation de la nature,

celui de Robinson Crusoé remporte sans conteste la palme du plus écolo. Une survie à organiser à partir de

ressources limitées, la construction de cabanes, l'aménagement d'un potager... Quant à l'aventure, elle est

aussi au rendez-vous : vous voici bien parti pour endosser le rôle du pirate patibulaire ou de l'autochtone

riche de savoirs à transmettre. Et le retour à la civilisation a aussi du bon, quand il s'agit de déguster une

glace bien fraîche après toutes ces péripéties !

Bernard Rastoin

Préserver la nature en vacances

A la mer comme à la montagne, en camping ou chez l’habitant, il est essentiel de préserver l’environnement.

Les vacances sont le moment idéal pour prolonger ses actes respectueux de la planète ou s’initier aux petits

gestes écolos. Petit guide pratique pour des vacances responsables.

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III.5. Les bons gestes en vacances : à la mer, à la montagne, à l'étranger

Chacun pollue en ville, dans sa vie quotidienne, tout autant qu'en vacances. Nos transports, nos envies

de découverte de la nature, à la plage ou en randonnée laissent des traces parfois irréversibles. Avant

de faire du ski ou de la plongée, de préparer ses bagages ou de louer une voiture, toute information est

utile lorsqu'il s'agit de respecter en même temps que l'on admire. Petit guide des vacances écolo.

Même un petit week-end a ses méfaits pour l'environnement. Une randonnée en 4x4, un souvenir fabriqué à

partir d'un animal menacé, une bouteille en plastique abandonnée sur la plage : autant de gestes anodins qui

peuvent, à échelle mondiale, menacer l'environnement et l'écosystème. Or, les vacances, c'est aussi le

moment de bousculer ses habitudes, d'aller à la rencontre des autres et apprendre le respect mutuel des

cultures. Le moment, en fait, de protéger la nature. A la montagne, à la mer, en randonnée ou à l'étranger

A la montagne

La voiture n'est pas pratique pour se rendre en montagne. Les conditions de route sont difficiles à

cause du froid, les embouteillages sont monnaie courante, et le moteur surchauffe. Le train se révèle

plus rapide, plus confortable et plus économique. Le covoiturage est aussi une solution alternative

plus économique.

Un label écologique a été créé pour les stations alpines d'Europe, Alpine Pearls, mais aucun label

français. Les 45 réunies autour de ce label proposent d'autres modes de transport et des carburants

verts. Les déchets sont triés, l'eau assainie, l'énergie est partiellement solaire. Il existe également des

stations vertes, dont le patrimoine naturel est d'une grande richesse, qui préservent l'environnement.

Dans la station, il vaut mieux pratiquer des sports ne nécessitant pas d'installations mécaniques,

comme le ski de randonnée, le ski de fond ou la raquette, plutôt que le ski de piste. Ces activités sont

également des moyens plus doux de découvrir les paysages de montagne. Enfin, il est plus

écologique de louer son matériel, à moins que l'on skie régulièrement.

Les grandes stations perturbent en elles-mêmes l'environnement de montagne. Les paysages sont

défigurés par les remontées mécaniques et les lignes à haute tension engendrent des dépenses

énergétiques énormes. Les canons à neige dérèglent l'écosystème et augmentent le réchauffement

climatique. Dans tous les cas, il vaut mieux les éviter.

Pour se nourrir, le sandwich ou la salade préparée est préférable aux restaurants d'altitude, dont les

transports de nourriture ne sont pas écologiques. Il ne faut en aucun cas jeter ses détritus ou un

mégot de cigarette.

A la mer

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La plage est comme tout autre paysage naturel : il faut éviter d'y laisser n'importe quel déchet.

Bronzer en toute tranquillité peut se faire avec un lait solaire, mais pas une huile, qui n'est pas

soluble dans l'eau et y forme un écran à la surface, un écran diminue la photosynthèse.

Si l'on dispose d'un bateau de plaisance, il est préférable de jeter l'ancre dans une zone sableuse de

couleur claire. En Méditerranée, cette ancre peut également causer des dégâts irréversibles sur la

posidonie, une plante marine protégée depuis 1988 et essentielle pour la biodiversité. Pour entretenir

son bateau, il vaut mieux le laver avec un produit non nocif, comme le savon de Marseille.

Un plongeur respectable ne perturbe pas l'environnement qu'il admire, il ne ramène rien à l'extérieur,

ne nourrit pas les poissons et ne touche pas les animaux, car certaines espèces sont très fragiles.

En randonnée

En forêt ou à la campagne, la nature a besoin d'être respectée ; vélo/marche à pied/cheval sont plus

respectueux que le 4x4/moto. Ils effraient les animaux, polluent et mettent le terrain à l'épreuve.

Ce que l'on prend à l'écosystème peut parfois lui être utile. Respecter les arbres, ne pas y graver ou

nom ou casser une branche, pour les défendre contre l'invasion de parasites. En prenant une fleur ou

une plante sur son chemin, on peut amputer le capital d'une espèce rare ou protégée. Les

champignons, même s'ils sont toxiques, sont essentiels à leur environnement.

Les déchets prennent du temps à disparaître. Il faut toujours disposer d'un sac sur toi qui fera office

de poubelle. Une canette prend dix ans à de décomposer, une bouteille en plastique mille ans, un

mégot sept ans. Le verre abandonné peut, avec les rayons du soleil, provoquer un incendie de forêt.

A l'étranger

Faire ses éco-bagages, c'est possible ! Il suffit de limiter la taille de son sac, de ne pas emmener de

plastiques mais surtout, des piles rechargeables si l'on ne veut pas polluer à l'étranger.

Il y a des chances que l'eau que vous consommiez dans un pays en voie de développement ne soit

pas traitée. Il vaut mieux donc emporter un shampooing et un savon naturels ainsi que des lessives

sans phosphates. Utiliser l'eau avec parcimonie, surtout dans les pays chauds, où elle se fait rare. Une

gourde équipée d'un filtre permet de ne pas trop jeter de bouteilles en plastique.

S'il est interdit de ramener certains animaux chez soi, ce n'est pas le cas de l'artisanat local. Or,

certains souvenirs sont élaborés à partir d'espèces menacées. Si un article en cuir, un coquillage, un

corail peut être tentant, il faut néanmoins se méfier et s'informer avant d'acheter. Il en est de même

pour les carapaces de tortue servant à faire des instruments de musique, ainsi que pour certains

végétaux, comme les bois rares ou certaines fleurs telle les orchidées.

Pour les achats de souvenirs, les objets issus des techniques artistiques traditionnelles permettent à

celles-ci de perdurer. L'artisanat est parfois la seule source de revenus, mais il faut toujours veiller à

se renseigner sur l'objet et les matériaux utilisés.

Mieux vaut faire du golf chez soi que dans les pays du Sud ; il faut tonne et demi/an de fertilisants

pour entretenir un terrain en Thaïlande et son arrosage = la consommation de 60 000 Thaïlandais.

Faris Sanhaji, 15 avril 2008

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III.6. Respecter la nature en vacances

Aller en vacances à la montagne, à la mer ou à l'étranger nécessite un comportement exemplaire.

Alors que le tourisme de masse se développe partout dans le monde, le patrimoine naturel et historique

mondial se dégrade tandis que le nombre de visiteurs augmente. Respecter la nature en vacances,

participer à la sauvegarde des paysages visités restent le meilleur moyen de limiter les effets désastreux

du tourisme.

Depuis les années 70, le tourisme est l'industrie qui connaît la plus forte croissance planétaire. Responsable

en partie de la dégradation des milieux naturels, aucune régulation internationale n'existe actuellement pour

limiter les méfaits que le tourisme contribue à développer. Synonyme d'augmentation de la délinquance, de

la prostitution et du développement des inégalités dans les pays du Sud, le tourisme traditionnel doit être

réinventé. De là est surgi le concept d'écotourisme, au service de la solidarité et de la nature. Le respect de

l'environnement doit rester le premier souci des touristes, qu'ils soient à l'étranger, à la mer ou à la montagne.

A l'étranger

Première priorité : respecter les coutumes, la culture et les habitants du pays visité. Ne pas profiter de

la pauvreté locale afin de favoriser l'échange et l'adaptation au mode de vie. C'est la première des

richesses humaines.

Découvrir les paysages d'un pays peut également se faire à travers le milieu rural ou des petites

stations touristiques à un prix raisonnable. Cela permet de rencontrer les habitants des régions, qui

tirent là un revenu complémentaire non négligeable, toujours dans le respect de la nature.

Aller à l'étranger ne signifie pas prendre de mauvaises habitudes. Faire attention à ses déchets et

pratiquer des loisirs non polluants, cela se fait chez soi aussi bien qu'à l'étranger.

Ramener des souvenirs, mais pas n'importe lesquels : en achetant une ceinture en peau de crocodile

ou un bracelet en ivoire, nous contribuons à développer certains commerces interdits et à la

disparition d'espèces rares. Avant d'acheter une plante ou un objet dérivé d'un animal, il faut

impérativement se renseigner et savoir si ce commerce ne remet pas en cause la conservation des

espèces. Le permis Cites garantit la légalité de la vente de ces souvenirs.

Egalement, certaines essences de bois sont menacées. Le bois de provenance locale doit être

privilégié, si possible avec le label FSC ou PEFC.

A la montagne

Lors des randonnées, qu'il s'agisse d'un parc national ou non, il est préférable de respecter le

règlement et de ne pas sortir des chemins balisés.

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Le papier hygiénique doit être enterré pour des questions esthétiques mais également afin qu'il soit

rapidement décomposé. Aussi, les déchets ne doivent ni être jetés dans la nature ni brûlés. Les

émissions de polluants sont importantes et le risque d'incendie augmente.

Pour pratiquer l'escalade, il faut d'abord se demander si l'on ne perturbe pas la faune locale. Par

exemple, les prédateurs peuvent être en période d'éclosion, les plantes de falaise viennent d'éclore et

il est préférable de ne pas les déranger.

Eviter de pratiquer des loisirs motorisés bruyants et pouvant porter atteinte à l'environnement est

salutaire. Certaines espèces rares et certains milieux naturels sont directement menacés. Mieux vaut

également garder à l'esprit qu'une simple cigarette peut déclencher un incendie. 5 000 départs de

feux ont lieu chaque année en France, et neuf sur dix sont d'origine humaine.

En montagne, ne pas donner de nourriture aux animaux permet de ne pas bouleverser leur cycle

naturel. L'appareil digestif de la marmotte, par exemple, peut être troublé par quelques bouchées de

pain, ce qui l'empêche de faire des réserves pour l'hiver.

Respecter la nature, c'est aussi ne pas cueillir de plantes. Certaines sont protégées, et une seule

cueillette peut entraîner la disparition d'une espèce, et bouleverser un écosystème.

A la mer

Une simple canette en aluminium prend un siècle pour se dégrader et un mégot une décennie. Ne

jamais jeter de déchets sur la plage, et encore moins de déchets organiques, qui attirent les espèces

endémiques comme les rats, les mouettes ou les pigeons.

Il existe de multiples impératifs lorsqu'on pratique la plongée. Celle-ci doit toujours se faire avec un

centre agréé qui informe ses clients sur le bon comportement à adopter. L'ancre ne doit pas être jetée

près de récifs coralliens. Des coraux qu'on ne doit pas toucher ni ramasser. D'ailleurs, rien ne doit

être rapporté des fonds marins. Il faut aussi s'abstenir de nourrir les poissons.

Participer au nettoyage des plages est très bénéfique. Les sacs plastiques flottant dans l'océan

peuvent étouffer les tortues qui les prennent pour des méduses. Pour ne pas nuire à la faune et la

flore océanique, mieux vaut également bannir certains sports bruyants comme le scooter des mers.

Ces précautions se décuplent en bateau. Plutôt que d'utiliser les toilettes à bord, il faut équiper

l'embarcation de cuves à eaux noires. La pollution en mer nuit à la vie et la reproduction de

nombreuses espèces et profite à d'autres plus nuisibles. A bord du bateau, il faut toujours utiliser de

l'eau sans détergent. Et laver la vaisselle ou la proue à l'aide de savon de Marseille.

La pêche est un loisir agréable, mais réglementé. Les coquillages et crustacés ne sont pas infinis, il

convient de respecter les quotas de pêche autorisés. L'oursin, par exemple, ne peut être chassé

qu'entre septembre et avril et sa capture se limite à douze douzaines par personne, sauf exceptions.

L'huile solaire qui nous protège du soleil a la fâcheuse tendance à limiter, dans l'eau, la

photosynthèse et nuit à la vie végétale. Se protéger donc avec un lait solaire qui se dissout dans l'eau.

On se retrouve parfois en juin sans aucune idée du choix de sa destination pour les vacances. L'occasion de

participer à un chantier d'éco-volontariat. Nettoyer la plage, protéger les grands mammifères, les forêts

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tropicales, restaurer des sites naturels partout dans le monde. Une aventure pour ceux qui se sentent l'âme

verte, sans même avoir besoin de connaissances scientifiques. Il suffit d'être capable de travailler en équipe

avec des personnes du monde entier, ce qui nécessite la maîtrise de l'anglais. Mais rien n'est trop difficile

lorsqu'on peut protéger la planète.

III.7. Faites-vous bio pour les vacances

Les vacances d'été sont le moment idéal pour s'initier en douceur aux vertus d'un mode de vie plus

écologique. Cela passe d'abord par les pratiques, mais aussi par l'utilisation de produits plus

respectueux de l'environnement : petite revue des accessoires incontournables pour le farniente sur la

plage et autres randonnées à travers les alpages.

Enfin les vacances ! Vous allez pouvoir vous ressourcer au contact des éléments naturels : mer, soleil,

montagnes... Une bonne occasion de se rappeler que ces éléments sont fragiles et méritent d'être préservés.

Coup de chance, avec l'explosion des produits bio, verts ou écologiques ces derniers temps, il est possible de

participer à la préservation de l'environnement même lorsqu'on part se ressourcer loin de chez soi. Certes, il

ne s'agit que de petits gestes qui ne renverseront pas la tendance à eux tout seuls. Mais c'est aussi la meilleure

façon de commencer à prendre de nouvelles habitudes, tout en contribuant, même modestement, à soutenir

l'émergence d'une nouvelle façon de consommer.

A condition, bien sûr, d'en profiter pour modifier aussi peu à peu votre comportement : prendre le train ou le

car plutôt que la voiture pour les longs trajets, développer le co-voiturage, privilégier pour les trajets courts le

vélo et la marche à pied ; ne plus abandonner vos détritus en pleine nature ; acheter la production locale, etc.

Bref : s'équiper en produits plus respectueux de l'environnement tout en agissant directement pour la planète,

ça marche ensemble ! Alors c'est parti pour les maillots de bain en coton bio et autres ballons équitables...

A la mer

Incontournable, le maillot de bain se décline aujourd'hui dans différents modèles bios et écolos. Celui de

BTC Elément, par exemple, est confectionné à partir de raphia et fabriqué à Madagascar par des ateliers

fonctionnant sur le principe du commerce équitable. Mina Boutique propose un bikini biodégradable, et le

maillot Triumph intègre même des cellules photovoltaïques pour pouvoir recharger son iPod sur place !

Côté protection de la peau, les huiles solaires naturelles en tube ou spray se sont multipliées. On

recommandera notamment celle de Lavera, qui emploie un filtre minéral inoffensif pour la peau. Cependant

et même si : ne pas s'exposer aux heures d'ensoleillement maximal, se couvrir la tête et protéger ses yeux.

Dans les différentes boutiques en ligne consacrées aujourd'hui aux produits durables, vous trouverez

également diverses déclinaisons de nattes et sacs de plage, en matériaux biologiques ou recyclés. Plus

original, les fans de surf peuvent désormais se procurer des combinaisons « vertes » (pas de pétrochimie,

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réduction des émissions de GES pour les produire) chez BodyGlove ou EnvaO notamment. Et même des

planches partiellement bio, comme chez Ecomoana, à base d'EPS (Expanded Polystyren) et de résine de soja,

sucre et maïs.

En randonnée

Mais peut-être n'êtes-vous pas adepte de farniente, et préférez-vous une bonne vieille marche sur les sentiers

caillouteux ? Pas de problème, les fabricants ont pensé à vous. A commencer par l'un des pionniers en la

matière, Patagonia, qui non content de proposer différents vêtements et chaussures de voyage bio et

équitables, permet aujourd'hui aux internautes de découvrir en ligne quelle énergie grise (celle utilisée pour

les produire et les transporter) ils génèrent.

Autre trouvaille pour les randonneurs écolos, les différents accessoires fonctionnant à base d'énergie

photovoltaïque. Le sac à dos IDCOOK vous permet ainsi de recharger au campement vos différents appareils

électriques. Chez les mêmes, vous trouverez également un chauffe-eau solaire transportable se rechargeant

en une heure environ. Et au Comptoir du solaire, des lampes de poche fonctionnant sur un principe identique.

Les jeux

Que vous soyez sur la plage ou dans un refuge de montagne après une bonne journée de marche, vient un

moment où on a envie de s'amuser et surtout d'occuper les enfants ! Pour cela, vous avez le choix entre les

ballons équitables, les magnifiques boomerangs en bambou ou encore les frisbees en plastique recyclé, à

découvrir sur le site de Greenzer. Et quand les vacances seront finies, préférez un album photo en papier

recyclé pour y ranger soigneusement tous vos meilleurs souvenirs...

Bernard Rastoin

III.8. Vacances : les transports les plus écolos

Les départs en vacances sont une cause importante d'émission de gaz à effet de serre, principale cause

du réchauffement climatique. Il existe pourtant un moyen de réduire sérieusement ces émissions : en

choisissant le mode de déplacement les plus adaptés, en optant pour une conduite plus écologique...

Sans oublier, une fois sur place, de privilégier les solutions les moins polluantes possibles.

Chaque année, nous sommes de plus en plus nombreux à partir en vacances : + 24% en France entre 1990 et

2004. Cela représente 86 millions de séjours d'une durée moyenne de douze jours, soit plus d'un milliard de

journées au total ! Avec des retombées sans cesse plus lourdes pour l'environnement.

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Principaux accusés, les transports, voiture et avion notamment. Une étude de l'IFEN (Institut Français de

l'Environnement), réalisée en 2007, donne à cet égard des chiffres édifiants. 81% utilisent l'automobile pour

se déplacer sur le territoire national durant leurs congés, contre 13% pour le train. Et ceux qui partent à

l'étranger sont 53% à préférer les transports aériens. Or ces deux modes de transport sont précisément ceux

qui émettent le plus de gaz à effet de serre (GES).

Résultat, les déplacements automobiles liés aux vacances sur le territoire national produisent chaque année

12,4 millions de tonnes équivalent CO2, soit 16% du total des émissions de GES imputables aux véhicules

particuliers. Pour l'avion, le chiffre s'élève même à 13 millions de tonnes équivalent CO2. C'est de loin la

principale source de pollution générée par le tourisme.

Or l'avion génère en moyenne deux fois plus de GES que la voiture, et six fois plus que le train. D'où

l'importance de bien réfléchir avant de choisir son mode de déplacement ... et de s'en servir à bon escient.

Choisir la bonne destination

La première question à se poser est celle de la destination choisie. Réduire les distances de déplacement, c'est

le meilleur moyen de limiter ses émissions de GES ! Prendre ses vacances en France, ou mieux encore à

proximité de sa région d'origine, conduit ainsi à réduire considérablement son impact sur l'environnement. A

condition, évidemment, d'opter pour le mode de déplacement adéquat, d'autant que les vols courts et moyens

courriers (à l'intérieur du pays) sont encore plus polluants que les vols longs courriers.

Pour voyager sur le territoire national, l'avion est donc à proscrire, et le train à privilégier. Si malgré cela

vous êtes obligé d'utiliser votre voiture, veillez à adopter le mode de conduite le plus respectueux possible.

D'abord en réduisant votre vitesse : rouler à 110 km/h au lieu de 130 permet d'économiser jusqu'à 30% de

carburant, ainsi que les émissions de GES correspondantes.

Autres règles pour limiter votre consommation au minimum, conduisez de façon régulière, sans accélérations

ni ralentissements brusques, ne chargez pas trop votre véhicule, évitez d'ouvrir les vitres (jusqu'à 5% de

carburant en plus !) et d'utiliser la climatisation (30% de consommation supplémentaire). Sans oublier de

veiller à l'entretien de votre véhicule : niveau d'huile, pression des pneus, etc.

Sur place : privilégier les transports « doux »

Au moment de préparer votre séjour, prévoyez aussi comment réduire au maximum vos déplacements sur

place, et optez pour les modes de transport les moins polluants possibles. C'est le moment ou jamais de vous

remettre au vélo ou à la marche pour les trajets courts ! Renseignez-vous à l'avance sur les locations

existantes. Pour les randonnées, il existe peut-être la solution de promenades à dos d'ânes, fréquentes dans les

parcs régionaux et qui seront très appréciées des enfants.

Si vous devez vous déplacer sur des distances plus importantes, préférez le train ou le car, ou à défaut,

pensez au covoiturage : ce sera aussi une excellente occasion pour faire connaissance avec vos voisins. Un

dispositif à adopter en particulier lorsqu'il s'agit d'aller faire ses courses pour procéder au ravitaillement des

vacanciers...

Bernard Rastoin