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Bimestriel des Agricultures Alternatives Arboriculture Le choix des variétés de pommes Grandes Cultures • Lutte contre les vivaces : chardon et rumex • Désherbage du soja Maraîchage • Lutte biologique contre les oïdium • Les paillages biodégradables Semences Production et sélection de semences biologiques Viticulture Commission viticole de l’ITAB Élevage Santé animale et élevage biologique Bimestriel des Agricultures Alternatives A lter Agri D en grandes cultures n° 52 ésherbage Institut Technique de l’Agriculture Biologique mars/avril 2002 O Prix : 10

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Bimestriel des Agricultures Alternatives

ArboricultureLe choix des variétés de pommes

GrandesCultures• Lutte contre les vivaces :

chardon et rumex

• Désherbage du soja

Maraîchage• Lutte biologique

contre les oïdium

• Les paillages biodégradables

SemencesProduction et sélection de semences biologiques

ViticultureCommission viticole de l’ITAB

Élevage Santé animale et élevage biologique

Bimestriel des Agricultures Alternatives

Alter Agri

Den grandes cultures

n° 52

ésherbage

Institut Technique de l’Agriculture Biologiquemars/avril 2002 O Prix : 10 €

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Commission

Édito . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 3

Grandes culturesLutte contre les vivaces en grandes cultures biologiques : . . . . . . . . . . . p 4le cas du rumex et du chardon Par Ludivine Mignot (ITAB)

Les pratiques de désherbage du soja biologique et en conversion. . . . . . . . p 6dans le sud-ouest de la FrancePar Vincent Lecomte (CETIOM Baziège), Alain Rodriguez (ACTA Baziège) & Christophe Bonnemort (CETIOM Béziers)

Désherbage du soja : un itinéraire de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 8Par Vincent Lecomte (CETIOM Baziège), Alain Rodriguez (ACTA Baziège) & Christophe Bonnemort (CETIOM Béziers)

ArboricultureLe choix des variétés de pommes en agriculture biologique . . . . . . . . . . p 11Par Nathalie Corroyer (GRAB)

Maraîchage Lutte biologique contre les oïdium : quoi de neuf ? . . . . . . . . . . . . . . p 14Par Claire Minost (ITAB)

Les paillages biodégradables en maraîchage biologique . . . . . . . . . . . . p 16Par Catherine Mazollier (GRAB), avec la collaboration de Annick Taulet (GRAB)

Semences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 19La production et la selection de semences biologiquesPar Jean-François Lizot (ITAB), E. Lammerts van Bueren (Louis Bolk Institute et ECO-PB/NL), K. P. Wilbois (FiBl Germany et ECO-PB/D), L. Luttikholt (Platform Biologica/NL), L. Woodward (Elm Farm Research Centre et ECO-PB/UK)

Viticulture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 22Commission viticole de l’ITAB : Die 2001Par Monique Jonis (ITAB)

Élevage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 24Santé animale en élévage biologique : problèmes et solutions ?Par Denis Fric, docteur vétérinaire (Symphytum)

Vient de paraître . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 26

SommaireRevue de l’Institut Technique del’Agriculture Biologique (ITAB)

Directeur de PublicationFrançois Lhopiteau (Président ITAB)

Rédacteur en chefHélène Moraut

Chargée de rédactionClaire Minost

Comité de rédactionFrançois Lhopiteau

René GroneauMarc Trouilloud

Hélène MorautClaire Minost

Comité de lecture• Élevage

Jean-Marie Morin (ITAB)•Fruits et légumes

Robert Desvaux (ITAB)Jean-Marc Jourdain (Ctifl)

•Grandes CulturesOlivier Durant (ITAB)Philippe Viaux (ITCF)

•ViticultureMarc Chovelon (ITAB)

Denis Caboulet (ITV)•Agronomie/Systèmes

Blaise Leclerc (ITAB)Alain Mouchart (ACTA)

•QualitéBruno Taupier-Letage (ITAB)

Rédaction/AdministrationPromotion/CoordinationITAB - 149, rue de Bercy75595 PARIS CEDEX 12

Tel: 0140045064 - Fax: 0140045066

AbonnementInterconnexion

2 bis, route de LacourtensourtBP 78 bis

31152 FENOUILLET CEDEX

PublicitéClaire Minost - ITAB

149, rue de Bercy75595 PARIS CEDEX 12

Tel : 0140045063Fax : 0140045066

[email protected]

Dessins de la revuePhilippe Leclerc

RéalisationFlashmen

9 bis, rue des Métiers - 05000 GAP

Commission paritaire : 74034

ISSN : 1240-363

Imprimé sur papier 100 % recyclé

Les textes publiés dans ALTER-AGRI sont sous la responsabilité de leurs auteurs.ALTER-AGRI facilite la circulation des informations techniques ce qui implique ni jugement de valeur,ni promotion au bénéfice des signataires.

Sommaire

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N° 52 • mars /avril 2002 • Alter Agri 3

ÉditoÉdito

Vous n’êtes pas sans avoir remarqué les quelques petitestransformations qui se sont faites en douceur dans les derniersnuméros d’Alter Agri : • l’insertion d’une fiche technique (dans la mesure du possible, une

fiche sera désormais encartée dans chaque numéro, en fonction ducalendrier des éditions des fiches),

• le gain de deux pages par l’externalisation du bon de commande, • la mise en place de nouvelles rubriques : “du côté de l’ITAB” pour

vous tenir informé des actions menées, “avis pluriel” pour préserverun espace de réflexion et d’échange.

L’idée est de construire une revue structurée, proposant à chaquenuméro un article technique pour au moins chacune des grandesfilières (grandes cultures, arboriculture, maraîchage, viticulture etélevage) ainsi que des articles transversaux (qualité, environnement,agronomie). Il est aussi prévu de réaliser régulièrement des Alter Agriregroupant plusieurs articles sur une même thématique (cette formulesemble bien appréciée puisque le n°49 centré sur la pomme de terre aété rapidement épuisé). Ainsi dans ce numéro, sept pages sontconsacrées au désherbage en grandes cultures, essentiellement du soja.Un guide technique sur le désherbage en grandes cultures biologiquesest d’ailleurs en cours de rédaction dans le cadre de la commissiongrandes cultures de l’ITAB.

Tous ces changements sont liés à la mise en place d’un comité derédaction dont le souci est de faire constamment évoluer la revue versce qu’en attendent les lecteurs. À ce propos, qu’en attendez-vous ?Qu’en pensez-vous ? Vous trouverez ci-joint un petit questionnaire quinous sera fort utile ! N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques(positives et négatives) et à faire connaître la revue autour de vous.

En espérant vivement que les “transformations” citées plus hautconstituent pour vous des “améliorations”.

Bonne lecture !

Claire Minost, chargée de rédaction

Alter Agri : ça bouge !

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Devant une salle pleine, François Lho-piteau, président de l’ITAB et respon-sable professionnel de la commissionGrandes Cultures, a ouvert cette jour-née dans la continuité de la journée“lutte contre les annuelles” de l’anpassé. La lutte contre les vivaces consti-tue l’un des points les plus probléma-tiques en agriculture biologique. Per-sonne n’ayant de solution miracle àproposer, nous étions réunis afin defaire le tour des connaissances actuelleset définir des axes de recherche.

La biologie du Chardondes champsEn préambule, Jean-Luc Verdier (ITCF)a présenté la biologie du Chardon deschamps (Cirsium arvense), rappelantque ses exigences écologiques peu mar-quées en font une espèce ubiquiste.Cette plante est une vivace très diffici-lement maîtrisable car elle se multipliepar reproduction sexuée (floraison enjuin et juillet produisant de 1500 à5000 graines par pousse) mais surtoutpar reproduction asexuée à partir deses rhizomes. Couper un chardon sti-mule le développement de drageons àpartir de bourgeons se trouvant sur lesrhizomes de la plante. Les racines peu-vent avoir une croissance horizontaleallant jusqu’à 5 m/an et une croissanceverticale allant jusqu’à 6 m de profon-deur, la majorité du système racinairese situant néanmoins à moins de 60 cmde profondeur. Le chardon des champsse développe par tache pouvants’étendre de 1 à 2 mètres par an. On apu remarquer que la densité despousses est corrélée à la pluviométriede l’année précédente. Il existe un fluxcyclique de réserve carbonée dans lesracines ; les interventions de désherba-ge doivent préférentiellement avoir lieulorsque les ressources carbonées sont àleur minimum dans les racines afin delimiter la repousse et d’épuiser petit àpetit ces réserves (mai-juin).

Les graines sont attaquées par Orelliaruficauda (Diptère), les pousses parPuccinia punctiformis (rouille) et Uro-phora cardui (Diptère). Les racines sontquant à elles attaquées par Sclerotiniasclerotiorum. Autant de pistes de tech-niques de lutte qu’il faudrait approfon-dir comme nombre de participants lesouhaitent.

Les conseils d’unpraticienPour Joseph Pousset, agriculteur etconseiller en agriculture biologiquedans l’Orne, celles que nous appelons“mauvaises herbes” sont bien souventles “bonnes herbes des mauvais sols” etcertaines peuvent avoir un rôle positifpour l’agriculteur. Les vivaces sont tou-tefois parmi les adventices les plusinquiétantes pour l’agrobiologiste.

Conseils stratégiques anti-vivacesselon Joseph Pousset

• Éviter au mieux toute montée en grainespar fauches, broyages, arrachages…même en cas de faible présence.

• Adopter une rotation judicieuse :alternance de cultures d’hiver et deprintemps, place suffisante aux cul-tures de printemps tardives ; si pos-sible, inversion des flores adventices.

• Être très attentif à l’obtention et aumaintien d’une bonne structure du

CulturesGrandes Cultures

Alter Agri • mars/avril 2002 • n°524

Lutte contre les vivacesen grandes cultures

biologiques : le cas durumex et du chardon

Par Ludivine Mignot (ITAB)

Environ 70 participants étaient présents lors de la journée technique du 1er février organiséepar la commission grandes cultures de l’ITAB, pour s’informer et débattre sur le sujet épi-

neux de la lutte contre les vivaces. En effet, le désherbage en grandes cultures biologiques estl’une des difficultés majeures pour les agriculteurs se lançant dans une conversion et resteproblématique pour l’ensemble des agriculteurs, en France comme hors de nos frontières.

Cirsium arvense Chambre d’Agriculture 35

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terrain, bannir les compactages.• Travailler la terre ni trop (épuise-

ment...) ni trop peu (installation deracines et rhizomes...), au bonmoment (décalages dans la fournitu-re des éléments nutritifs...).

• Choisir cultures et engrais vertsconcurrentiels ; notamment des“plantes assommoirs”.

• Réduire les stocks de graines.• Pratiquer des faux semis judicieux.• Raisonner l’emploi des outils cultu-

raux (notamment la charrue) et uti-liser une sarcleuse à vivaces (qu’ilnous a largement décrite).

• Éviter le surpâturage des prairies etalterner autant que possible lafauche et la pâture.

• Pratiquer si possible les façons cultu-rales “inversées”.

• Choisir la meilleure période pourintervenir : mai - juin, généralementavant la floraison du chardon,lorsque ses réserves racinaires sontau plus bas et qu’il est le plus fragile.

Des essais en coursSuite à cette présentation, différentsessais ont été présentés : une comparai-son de deux techniques de déchaumagedans la lutte contre le rumex et un essaiavec une déchaumeuse à pattes d’oiedans la lutte contre le chardon réaliséspar la chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine et des essais réalisés par leCREAB en partenariat avec l’ACTAdans la lutte contre le liseron.Un nouveau programme mis en placepar l’ACTA, en partenariat avec l’ITCFet le CREAB, sur la comparaison destratégies de lutte contre le chardon deschamps en système “grandes culturesbiologiques” a été présenté. Ce pro-gramme comporte une comparaison dedifférents itinéraires techniques ainsiqu’une étude des réserves du chardon.

L’échardonnage enmilieu prairialAfin de diversifier les approches,l’après-midi a été consacré à des inter-ventions apportant une vision différen-te de la lutte contre les vivaces.Dans un premier temps, la parole a étédonnée au bureau d’étude ALFA qui aréalisé une étude sur l’échardonnageen milieu prairial pour le Parc Naturel

des caps et marais d’Opale. Aprèsavoir brièvement redéfini le contexte,Bénédicte Lefèvre a insisté sur l’exis-tence d’espèces de chardons ayant desécologies totalement différentes et surle fait que certaines d’entre elles peu-vent avoir une valeur patrimoniale(espèces rares voir protégées selon lesécosystèmes). Il convient donc d’iden-tifier les espèces présentes avant toutéchardonnage.

Quelques exemplesd’espèces protégées

- En Nord Pas-de-Calais : Panicaut deschamps ou Chardon roland (Eryngiumcampestre), Panicaut de mer (Eryngiummaritimum).

- En Rhône-Alpes : Cirse de Montpellier(Cirsium monspessulanum), Cirse fauxhélonium (Cirsius helenioides).

- En Bretagne : Panicaut de mer(Eryngium maritimum).

Parmi les espèces les plus envahis-santes, le Cirse commun (Cirsium vul-gare) et surtout le Chardon des champs(Cirsium arvense) sont les plus problé-matiques. Il existe d’ailleurs un articledu code civil portant sur l’obligationd’échardonner. Enfin ont été abordéesles techniques utilisées pour luttercontre les chardons envahissants ensystème prairial : fauche manuelle oumécanique, précoce ou tardive, arra-chage manuel, section des racines, étê-tage... ainsi que l’impact du pâturage.

L’expérience des paysvoisinsWerner Vogt-Kaute conseiller à Natur-land (2e groupement d’agriculture bio-logique en Allemagne) nous a décrit lasituation dans son pays. Le chardon yconstitue également l’un des problèmesmajeurs pour les agrobiologistes ; aucu-ne méthode efficace n’a encore été miseau point et de nombreux sujets derecherche restent à explorer dans ledomaine. L’une des pistes explorées estla mise en place de plantes fortementconcurrentes vis-à-vis de la lumière(association trèfle-graminée), des élé-ments nutritifs ou de l’eau (notammentla luzerne).Pour terminer, Hansueli Dierauer del’IRAB (Institut de Recherche en Agri-culture Biologique) a décrit la lutte

contre le rumex en Suisse où leur mau-vaise maîtrise a freiné et freine encoreles conversions. De nombreusesrecherches sont donc en cours. Ainsi,différents outils ont été mis au pointpour lutter contre cette vivace. Il s’agitessentiellement d’outils visant à arra-cher le collet et la partie aérienne desrumex. Pourtant, malgré le nombred’innovations en terme d’outils méca-nique et thermique, aucune n’a été par-ticulièrement concluante d’un point devue efficacité.

Tout au long de cette journée, le publicd’agriculteurs, de techniciens, de cher-cheurs a largement participé et réagiaux interventions. De nombreuses per-sonnes ont fait part de leurs expé-riences à l’assemblée. Olivier Durant(Chambre d’agriculture de la Drôme,membre de la commission grandes cul-tures de l’ITAB) a conclu en listant lesdifférentes pistes de travail qui se sontdégagées lors de cette journée.• Connaissances sur les vivaces (cycle

végétatif, dormance, croissance, via-bilité des graines...).

• Enquêtes auprès des agriculteurs pourfaire le tour des pratiques, des outilset adaptation d’outils utilisés...

• Etude des auxiliaires : rouilles (Uro-myces rumicis diminue le poids destiges de 30 à 50 %, Ramullariarubella diminue le poids des racinesde 50 %), insectes (Gastrophysa viri-dula efficace à 40% mais il fautadapter le stade des coupes au cyclesde l’animal, Bombecia chrysidifor-mices, Apion minimatum)... et lepuceron du chardon (Brachycauduscardui) qui a également comme hôtesecondaire des plantes de la familledes astéracées comme l’artichaut,l’endive ou le salsifis.

• Alternative biodynamique.• Recherche d’outils adaptés.• L’allélopathie (capacité d’une plante

de nuire à une autre plante).• Les rotations.• Effet de la lune ; travail de nuit.• Les mélanges graminées/légumineuses.• Le salissement des parcelles par les

semences.• Techniques de fauche et de pâturage... ■

Le recueil des interventions de cette journéeest disponible à l’ITAB - 38 pages, 8€(voir bon de commande ci-joint).

N° 52 • mars /avril 2002 • Alter Agri 5

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Alter Agri • mars/avril 2002 • n°526

Plus de 70% des parcelles enquêtéesont été converties seulement depuis1998. Près de la moitié sont en premiè-re année de conversion en 2000. Il y a plusieurs raisons à la part impor-tante des parcelles en conversion danscette enquête : - le décollage de la conversion en agri-

culture biologique suite au plan derelance national de 1998,

- la mise en place de la structure AgriBio Union,

- la place de choix du soja parmi lescultures possibles pendant laphase de conversion en agriculturebiologique*.

Les trois principaux précédents au sojasont, comme dans le système conven-tionnel, le maïs, le soja, et le blé. Prèsde la moitié des parcelles enquêtées(46%) n’était pas irriguée en 2000,situation comparable au soja conven-tionnel (bilan de campagne soja 2000,RAC 2000).La très grande majorité des écartementsrencontrés sont compatibles avec lapratique du binage, les écartements

compris entre 50 et 70 cm inclus domi-nant largement.Ne sont abordées dans cette enquêteque les pratiques de désherbage enpost-semis du soja. Signalons seule-ment qu’en moyenne quatre passagesd’outils mécaniques sont pratiquésentre la récolte du précédent et le semisdu soja.

Une grande diversité des pratiques Cette diversité concerne d’une part lenombre de passages d’outilsmécaniques : les pratiques en unpassage sont peu fréquentes (8% del’ensemble) ; les pratiques de 2 à 5passages d’outils sont représentéeschacune de manière quasi-équivalente(20 à 26% des effectifs par pratique).

La diversité des pratiques concerned’autre part les types d’outils utilisés(bineuse, herse étrille voire écroûteuse),leur ordre d’utilisation ainsi que lesstades d’application du désherbagemécanique (stades du soja et des mau-vaises herbes). Etant donné leur faibleeffectif, nous ne présenterons pas lespratiques en un seul passage.

L’agriculteur a été interrogé sur l’effica-cité globale du désherbage qu’il pouvaitjuger bonne, moyenne ou mauvaise. Ilest apparu que globalement cet indice desatisfaction de la qualité du désherbageest indépendant du nombre de passages.Dans l’ensemble l’agriculteur adapteses pratiques de désherbage au salisse-ment de ses parcelles. Les pratiquesavec de nombreux passages sont ainsicertainement utilisées en situation de

% p

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30

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1 passage 2 passages 3 passages 4 passages 5 passages

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Nombre de passages de désherbage mécanique en post-semis du soja biologique

* Voir article d’Alter Agri n° 47 : “Soja bio-logique : organisation de la productionagricole et filières de transformation”

Grandes culturesGrandes cultures

Les pratiques de désherbagedu soja biologique

et en conversion dans le sud-ouest de la FrancePar Vincent Lecomte (CETIOM Baziège), Alain Rodriguez (ACTA Baziège)

et Christophe Bonnemort (CETIOM Béziers)

Les données présentées proviennent d’une enquête sur les pratiques culturales en soja réali-sée en 2000 par le CETIOM en collaboration avec la structure Agri Bio Union, spécialiséedans la collecte et l’approvisionnement en agriculture biologique. Les données ont été col-lectées sur 147 parcelles au total, situées sur les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et, dans

une moindre mesure, Languedoc-Roussillon.

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fort salissement, mais cette enquête nepermet pas de le mettre en évidence.On peut cependant remarquer un tauxd’insatisfaction plus élevé que lamoyenne pour les parcelles désherbéesen deux passages et à l’opposé, un tauxde satisfaction plus élevé pour les pra-tiques à cinq passages.

Deux passages : savoirgérer la prise de risqueTrois “itinéraires” dominent : Binagepuis Binage, Etrillage puis Binage,Etrillage puis Etrillage.Le premier passage est très souvent tar-dif, c’est à dire au seuil limite d’efficaci-té de l’outil par rapport aux mauvaisesherbes. Ainsi, le premier étrillage est pra-tiqué le plus souvent de 19 à 23 joursaprès le semis ce qui correspond à dessojas et à des adventices en post-levéeprécoce lors de l’intervention. Le pre-mier binage est pratiqué en moyenne 24jours après le semis mais le délai peutaller jusqu’à 40 à 50 jours après le semis(stade de formation des noeuds du soja),ce qui est très tardif. Ce premier passages’accompagne donc d’une prise de risqueimportante de la part de l’agriculteurvis-à-vis de l’enherbement de sa parcelle.D’après notre expérience cette prise derisque est souvent volontaire et nécessiteun certain apprentissage. La seconde intervention se situe le plussouvent bien avant que le soja nerecouvre le sol et empêche le passaged’outils mécaniques. Ce dernier passa-ge est ainsi plus précoce que dans lespratiques de désherbage de post-semisà au moins trois interventions.

Il est cohérent de rencontrer ces pra-tiques de désherbage en deux passagesplus fréquemment chez les agriculteursen agriculture biologique et en deuxiè-me année de conversion que chez ceuxen première année de conversion quiont tendance à “assurer” avec plus depassages. - Les pratiques de désherbage en deux

passages permettent un contrôlesatisfaisant de l’enherbement du soja

dans certaines situations à conditionde gérer la prise de risque importan-te liée au nombre réduit de passages(destruction des levées précoces etcontrôle des levées tardives d’adven-tices plus délicats). Cette prise derisque nécessite de l’apprentissagepour placer au mieux les deux inter-ventions.

- Les agriculteurs en agriculture biolo-gique sont plus à même d’accepter uncertain salissement de leur parcelle desoja en limitant au mieux le nombrede passages de désherbage. Ils comp-tent certainement sur d’autres tech-niques pour maîtriser les adventicescomme l’allongement de la rotationet le faux-semis.

Plus de deux passages :s’adapter au salissementen cours de cultureLa herse étrille est l’outil le plus large-ment utilisé pour le premier passagedans les pratiques avec au moins troispassages en post-semis. Ce premier pas-sage est effectué le plus souvent “àl’aveugle” en pré-levée du soja, sur desadventices émergeantes.Le deuxième passage a lieu en post-levéeplus ou moins précoce, souvent avantl’étalement complet des feuilles unifo-liées ; c’est le plus souvent un étrillage. Leou les passages suivants (de 1 à 3) deherse étrille ou de bineuse sont le plusfréquemment espacés de 10 à 20 jours enfonction de l’évolution de l’enherbement.Le dernier passage est très majoritaire-ment un binage effectué de la phase deformation des noeuds (avant le début flo-raison) pour les passages les plus pré-coces jusqu’au stade limite de recouvre-ment pour les plus tardifs. Ce stade sesitue environ 65-70 jours après le semiset précède la mise en place de l’irrigationsi il y a.Pour les pratiques à au moins trois pas-sages, le stade du dernier passage estindépendant du nombre total de pas-sages effectués en post-semis. Nous pou-vons émettre l’hypothèse que l’agricul-teur a ajusté la fréquence de ses passages

en tenant compte de différents para-mètres : évolution du salissement sur lerang et dans l’inter-rang, stade de des-truction optimal de l’adventice estimépar l’agriculteur en fonction de l’outilutilisé, conditions de passage sur la par-celle (niveau de ressuyage), disponibilitéen main d’œuvre, niveau d’exigence vis-à-vis du désherbage.Dans certaines situations, les passagesd’une herse étrille et d’une bineuse peu-vent se suivre de seulement quelquesjours pour assurer le désherbage de l’in-ter-rang avec la bineuse et du rang avecla herse étrille. Ce n’est cependant pas lecas le plus fréquent.

Conclusions Outre la diversité des pratiques dedésherbage du soja biologique et enconversion, cette enquête met en éviden-ce les moyens importants mis en œuvrepar le producteur en agriculture biolo-gique pour maîtriser l’enherbement de saculture de soja. Ainsi les 3,3 passagesmoyens d’outils de désherbage méca-nique observés dans cette enquête sont àcomparer au 1,1 passage en post-semisobservé en 1999 en culture de tournesolbiologique et conversion sur la mêmeaire géographique (CARRIE, 1999).Ce nombre moyen élevé de passages dedésherbage en soja biologique s’ex-plique par :- les caractéristiques propres de la cultu-

re (capacité limitée de concurrence vis-à-vis des mauvaises herbes si excèsd’enherbement avant le recouvrementdu sol par la culture),

- le milieu et les conditions de culture (sojacultivé sur des sols plutôt profonds, irri-gation dans la moitié des parcelles),

- une souplesse de date d’intervention surle soja liée à sa capacité élevée de com-pensation suite à des passages d’outilsmécaniques. ■

Pour en savoir plusCARRIE - 1999 - Audit des pratiques cultu-rales en tournesol biologique en Midi-Pyré-nées et AquitaineCETIOM-ISARA - 1999 - Enquête sur lespratiques culturales en soja conventionneldans le Sud-ouest de la FranceAGCA - 2000 - Fiches techniques “Lesgrandes cultures biologiques en Aquitaines”

N° 52 • mars /avril 2002 • Alter Agri 7

Efficacité globale Ensemble Ensemble Ensemble Ensemble Ensembledu désherbage estimée des pratiques des pratiques des pratiques des pratiques des parcellespar l’agriculteur (% parcelles) à 2 passages à 3 passages à 4 passages à 5 passages

Bonne 36 27 35 60 38Moyenne 45 63 53 28 49Mauvaise 19 10 12 12 13

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• Le faux-semis est une pratique obliga-toire dont l’efficacité est liée en toutpremier lieu aux conditions clima-tiques. Toutefois, nombre d’agricul-teurs pensent réaliser un faux-semisquand ils ne font en réalité qu’unereprise de labour. Si l’on veut mettretoutes les chances de son côté, le soldoit être affiné et rappuyé pour favo-riser le contact entre le sol et lessemences. Il est possible de retarder ladate de semis dans des limites compa-tibles avec les exigences de la variétéchoisie afin d’augmenter son efficacitésans toutefois dépasser la premièrequinzaine de juin.

• Le passage “à l’aveugle” entre le semiset la levée est essentielle car il permetun désherbage très efficace sur le rang.

• Le passage successif de deux outils : lenombre de passage (herse-étrille et/oubineuse) varie alors en fonction de ladensité de population des mauvaises

herbes et des disponibilités du produc-teur. Le buttage est recommandé audernier passage de bineuse.

Quelques agriculteurs associent le passa-ge de deux outils le même jour ou àquelques jours d’intervalle. En généralon commence par un binage et l’on com-plète par un hersage. L’intérêt principalde cette pratique réside dans l’accroisse-ment de l’efficacité du désherbage. Deplus, le passage de la herse-étrille nivellele sol et facilite la récolte des gousses lesplus basses.

L’associationherse étrille/binageLargement pratiquée par les agriculteursbio en soja, cette association, qui com-prend de multiples stratégies, a été étu-diée par le CETIOM en 2001 sur unesituation de limon battant dans la plainede l’Orb à Villeneuve-les-Béziers(Hérault). En présence d’une forte infes-tation (15 daturas/m2, 372 morelles/m2,8 panics/m2), seule la combinaison desoutils herse étrille et bineuse a permis unbon contrôle des adventices sur le ranget l’inter-rang (voir tableau ci-dessous).

Une approche globaleDans le cadre de notre étude et afinde valoriser l’important savoir-fairedes producteurs bio de notre région,nous avons réalisé une ébauche d’undocument de synthèse reprenant lesdifférentes techniques utilisées enbio. Pour chaque type de culturenous avons choisi les plantes les plusfréquemment rencontrées et pourcelles-ci nous avons tenté d’évaluerchacune des pratiques. Cette estima-tion est tout à la fois le fruit d’un rai-

Désherbage du soja :un itinéraire de base

Par Vincent Lecomte (CETIOM Baziège), Alain Rodriguez (ACTA Baziège) et Christophe Bonnemort (CETIOM Béziers)

Les itinéraires de désherbage étant extrêmement variés, il est délicat de proposer un modèletype dont la réussite est inféodée à la flexibilité et à la réactivité du producteur. On peut

néanmoins identifier trois phases indispensables mais parfois non suffisantes.

Soja après désherbage mécanique et thermique O. Durant

Résultats en % d’efficacité Inter rang 21/08/01 Rang 21/08/01au stade R6+ (#)

Adventices Panic Datura Morelle Total Panic Datura Morelle Total1 HE 50 0 99 36 50 0 99 362 HE 75 37 81 59 75 37 81 591 HE + 2 binages 80 100 53 78 80 0 53 662 HE + 1 binage 90 90 95 92 90 90 95 923 binages 100 100 100 100 40 20 40 25

HE : Herse Etrille - # : fin de cycle du soja

Grandes culturesGrandes cultures

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sonnement basé sur la connaissancede la biologie des plantes (produc-tion grainière, dormance, époque etphénologie de levée, etc.) et l’experti-se des agriculteurs bio de notreréseau. Chaque pratique est notéesur son efficacité ou sur sa faisabilité(écimage manuel. Voir tableau ci-dessous).

ConclusionLes objectifs de désherbage en produc-tion biologique sont différents de ceuxcouramment admis en culture conven-tionnelle : les exigences sont moindreset le risque accepté plus volontiers. Ilserait illusoire et absurde de vouloir éra-diquer la totalité des espèces présentesdans les cultures biologiques. La diver-

sité des plantes qui se succèdent sur laparcelle garantit un équilibre précieuxentre les différentes populations adven-tices et si aucune d’entre-elles n’est favo-risée aucune ne sera dominante et leurcontrôle en sera facilité. Il s’agit donc demaintenir la flore à un niveau compa-tible avec l’objectif de production etl’équilibre économique du système.L’anticipation est la pierre angulaired’une démarche générale où sont étroi-tement liées lutte et prévention. Pourcela deux points sont incontournables : - une rotation de cultures longue et

variée,- conserver le labour tout en préservant

une bonne structure du sol.

La connaissance de la biologie et ducomportement des plantes devient alors

un outil essentiel à la maîtrise de l’en-herbement au même titre que le savoir-faire du producteur. ■

Remerciementsaux agriculteurs qui ont bien voulu coopérer avecnous ainsi qu’à Loïc PRIEUR (CREAB), JeanARINO (CA32), Nicolas LECAT (AGRIBIOUNION), les équipes du CETIOM sans oublierJ.MAMAROT (ACTA), A. PAUHLE, C. BAR-DET et S. JULIEN (élèves ingénieurs) pour leurimplication dans ce travail.

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Méthodes préventives Méthodes curativesLimitation Rotation Travail du soldes sources Désherbage dans la culture

de contaminations

Adventices nettoyage des longue et labour faux-semis écrouteuse herse étrille bineuse écimage manueloutils, entretien variée sur limons sur plantules ou mécanique

des fossésDigitaire sanguine + ++ ++ ++ +++ +++ +++

Panic pied-de-coq + ++ ++ ++ ++ + ++ +

Sétaire glauque + ++ ++ ++ ++ + ++

Sétaire verte + ++ ++ ++ + ++

Sétaire verticillée + ++ ++ + + ++

Ammi élevé + ++ ++ ++ ++ + ++

Amarante réfléchie et A.hybride

++ +++ + + ++ ++ ++ ++

Chénopode blanc ++ ++ + ++ ++ ++ ++ ++

Datura stramoine +++ +++ + + + + + +++

Lampourde +++ +++ + - + - + +++

Morelle noire + +++ + + ++ ++ ++

Renouée persicaire - - + ++ + + ++

Efficacité des pratiques culturales sur la flore adventice en cultures biologiques d’été (tournesol, soja, maïs)- : inefficace ou non faisable + : efficacité insuffisante ou très aléatoire ++ : efficacité moyenne ou variable +++ : efficacité bonne et constante

Limitation des sources decontaminations : cette pratiqueest valable pour toutes les espèces maisest d’autant plus importante pour lesadventices difficiles à contrôler dans laparcelle.

Rotation : dans la globalité, seuleune rotation longue et variée est àmême de garantir la durabilité du sys-

tème bio. Les espèces à levée stricte-ment inféodée à une culture y serontbeaucoup plus sensibles que les plantescourantes faisant partie du fond dusalissement.

Travail du sol : le labour fait inter-venir la faculté des semences à seconserver dans le sol (taux annuel dedécroissance) ainsi que les capacités de

germination en profondeur.Les plantes sont d’autant plus sensiblesau faux-semis que leurs levées sont pré-coces et groupées dans le temps.

Désherbage dans la culture

Écimage manuel ou méca-nique : il s’agit ici d’une note sub-jective faisant le compromis entre lafaisabilité et le gain attendu.

Dispositif de binage inter-rang et O. Durant

de désherbage thermique montéà l’avant du tracteur

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Soja semé au semoir àcéréales : une expérien-ce originaleM. Cazalas agriculteur bio àSt Aurence dans le Gers (32)depuis 17 ans sème le soja ausemoir à céréales à 17 cm surdes sols limoneux battants.Cette technique n’est pas facilemais elle permet d’exploiter aumieux le pouvoir concurrentielde la culture. Il choisit des varié-tés tardives du groupe I à II(Agata, Saporo, Imari...) qu’ilsème très tard (autour du 25mai) pour 3 raisons principales : • il dispose du temps nécessairepour réaliser 3 à 4 faux-semis avecun vibroculteur équipé d’un rouleaulisse, les levées de plantules sontnombreuses dans ce sol bien rap-puyé ;• fin mai la terre est chaude etpermet au soja de lever très rapi-

dement, le premier passage deherse étrille intervient 4 jours àpeine après le semis ; • les dégâts de limaces sontmoindres car le sol est moins humi-de.Les densités de semis sont considé-rables, environ 180 kg/ha(semences de ferme) pour compen-ser les pertes dues aux passages deherse étrille et pour obtenir unpeuplement très fourni. Cette dosepourrait sans mal être ramenée àdes proportions plus raisonnables.Malgré des contraintesimportantes (nombre de passages,date et densité de semis), cetagriculteur reste fidèle à cettetechnique originale car elle luiassure des rendements moyens de25 à 30 Qx/ha (parfois plus) sur17 ans et ce indépendamment desconditions climatiques de l’année.

Alain Rodriguez (ACTA Midi-Pyrénées)

Alter Agri • mars/avril 2002 • n°5210

Date d’intervention Sol souple, Sol humide, battant, pierreux, motteux... par rapport à la date sans mottes, (difficile à travailler)de semis bien rappuyé,... Avec désherbage thermique Sans désherbage thermique

Densité des semis + 15 % + 10 % + 25 à 30 %Profondeur de semis 3 - 4 cm 2 - 3 cm 2 - 3 cmStade levée du soja 3 à 6 jours herse étrille thermique sur le rang Rien (le contrôle se fait par

(stade crosse) (stade cotylédons fermés) la densité élevée du soja)2 feuilles vraies du soja 11 à 15 jours herse étrille herse étrille herse étrille1e feuille trifoliée du soja 19 à 25 jours binage binage Si adventices jeunes

< 2 feuilles vraies : herse étrilleSi adventices > 4 feuilles :binage

3e nœud 35 à 45 jours binage + buttage binage + buttage binage + buttageIntervention manuelle 90 à 100 jours pas nécessaire pas nécessaire fortement conseillé

Désherbage : choix stratégiques (synthèse des 3 années d’expérimentations conduites par la chambre d’agriculture de la Drôme)

Stratégie de désherbagedu soja en Rhône-Alpes Synthèse des essais réalisés en 1999/2000 et2001 par la Chambre d’agriculture de laDrôme (Patrice Morant, Olivier Durant).

Pour réussir un contrôle optimal desadventices au cours de la culture, leproducteur doit adopter sa stratégie enfonction :

- du matériel présent sur l’exploitation,- du type de sol (humidité, taux de

pierre, pente, ...),- de sa disponibilité.

C’est pour cela que trois stratégies dedésherbage sont proposées en Rhône-Alpes dans l’objectif d’atteindre unniveau de propreté de l’ordre de 80 %dans les parcelles de soja.Conseil pratique : le passage de la herseétrille au stade levée (stade crosse) esttrès efficace pour l’obtention de par-celles propres (destruction des mau-vaises herbes qui lèvent en mêmetemps que le soja). Mais cette tech-nique nécessite :- de semer à 3-4 cm de profondeur,- de faire une préparation du lit de

semence régulière (le plus plat possible),

- de ne pas oublier d’augmenter la den-sité de semis de 10 à 15 % , correspon-dant au taux d’arrachement du soja des2 passages de herse étrille,

- d’éviter de faire travailler les chassesmottes pour ne pas recouvrir le soja auhersage,

- de respecter une vitesse d’avancementde la herse étrille de l’ordre de 2 à3 km/h.

Olivier Durand (Chambre d’Agriculture de la Drôme)

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Le porte-greffe est essentiel : le type M9n’est pas toujours à privilégier en AB.Concernant les variétés, les producteursdoivent choisir dans un panel qui com-prend les variétés commerciales dites“classiques”, les variétés anciennes etles nouvelles variétés résistantes à latavelure. Le choix doit s’orienter versune rusticité globale et une bonne adap-tation au lieu de production.

Les variétés résistantes àla tavelureLes variétés résistantes à la taveluresont un grand atout pour la productionde pommes biologiques mais elles nesolutionnent pas tous les problèmes. Lecontournement du gène Vf par les races6 et 7 de tavelure a été observé sur plu-sieurs sites.En France, la race 7 est présente enNormandie et dans le Nord. D’autressites de présence devraient apparaître.Le risque de contournement est d’au-tant plus grand que le verger n’est pastraité contre la tavelure. Il est doncconseillé de réaliser une protectioncontre la tavelure pour ces variétés, sur-tout sur les périodes de risques élevés.En cas de contournement, les variétés“résistantes” peuvent être très sensiblesaux nouvelles races.Les variétés présentant une résistance par-

tielle de type polygénique sont donc trèsattendues par les producteurs biologiques.

Les variétés résistantes“confirmées”Nous avons sélectionné dans le tableaup.12 les variétés qui nous semblentactuellement les plus fiables pour une

plantation. Ces informations provien-nent du GRAB, des arboriculteurs bio-logiques, de la Suisse (Fibl), de l’Au-triche (voyage du GRAB en 2001) et del’Italie (Station de Laimburg).D’autres variétés sont intéressantesmais possèdent quelques défauts à véri-

Le choix des variétés de pommes en agriculture biologique*

Par Nathalie Corroyer (GRAB)

La production de pommes biologiques représente aujourd’hui environ 1300 ha, avec une croissanceannuelle du verger de près de 20 % ces trois dernières années (ONAB, 2000). Même si de nouvellestechniques permettent d’envisager plus facilement la production de pommes biologiques, tous lesverrous ne sont pas encore levés et il faut être conscient qu’à chaque problème ne correspond pasune solution unique mais un ensemble d’interventions. Dans ce cas, plus encore que pour un vergerconventionnel, il faut mettre tous les atouts de son côté. Le choix du matériel végétal en fonction dusite est le facteur clé de la réussite du verger.

ArboricultureArboriculture

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Alter Agri • mars/avril 2002 • n°5212

fier : Dalinbel (forte sensibilité oïdium),Ecolette (calibre moyen, arbre trèsvigoureux), Coop43-Juliet® (sensibilitéau bitter pit), Dalinred (DL 13).Quelques variétés sélectionnées dansd’autres pays européens pour leur boncomportement sont en début d’obser-vation en France : Otawa, Pirouette,Santana, Golden Orange, etc.

Les variétés “classiques”Le nombre de variétés de pommes dites“classiques” est suffisamment impor-tant pour pouvoir sélectionnerquelques variétés qui présentent un boncomportement en agriculture biolo-gique. Les principaux critères de choixvariétal sont :

- La date de maturité et l’échelonnementdes variétés dans le verger en fonction

des contraintes du producteur et dumode de commercialisation.

- L’adaptation au sol et au climat : onrencontre souvent des problèmes detenue de chair et de moindre colora-tion dans le sud-est ; dans le nord, lepotentiel de calibre est plus faible etcertaines variétés très tardives ne peu-vent pas être cultivées.

- Les qualités agronomiques de la variété :vigueur, productivité et qualité gustative,tenue après-récolte.

- La rusticité globale de la variété : lesprincipaux critères à prendre encompte étant d’une part la sensibilité àcertains problèmes sanitaires (tavelureet puceron cendré, oïdium et puceronlanigère à moindre titre ; selon le sited’implantation, la sensibilité auxglœosporioses, au feu bactérien ou àd’autres problèmes sanitaires peut êtredéterminants) et d’autre part la sensi-bilité à l’alternance (les variétés trèsalternantes sont pour l’instant impos-sibles à réguler en AB car seul l’éclair-cissage manuel peut être pratiqué).

Quelques exemples devariétés “classiques”• Akane : maturité Avignon fin juillet

groupée. Sensibilité moyenne à l’oï-dium et au puceron cendré. Très inté-ressante en AB pour sa grande toléran-ce à la tavelure et sa régularité de pro-duction. Arbre trop faible sur M 9,

risque de petit calibre sur M 106, àessayer sur Pi 80.

• Delgollune-Delbard Jubilé® : maturitéVal-de-Loire à partir de fin septembre.Variété moyennement alternante.Faible sensibilité à la tavelure surfeuilles mais plus forte sensibilité surfruits. Problèmes de coloration surarbres âgés et fonds de cueille. A réser-ver aux zones à forte coloration.

• Falstaff : maturité dans Val-de-Loire3e décade de septembre, 1e décade d’oc-tobre dans le nord. Variété de bonnequalité gustative, peu sensible à la tave-lure mais gros problème de gloeospo-rioses. Préférer les clones plus colorés.Très productive.

• Melrose : maturité Avignon début sep-tembre. Variété “sûre” en AB, intéres-sante pour sa très faible sensibilité à latavelure et sa régularité de production.Qualité gustative bonne à très bonne.Très sensible au feu bactérien. Atten-tion à la coloration. Calibre un peuélevé dans le sud-est.

• Suntan (triploïde) : maturité dans Val-de-Loire fin septembre à début octobre,1e décade d’octobre dans le nord. Trèssensible au feu bactérien, aux chancreset à l’oïdium. Peu sensible à la tavelure.Assez vigoureuse. Très bonne qualitégustative. Variété plus adaptée queCox’s en AB : tolérante tavelure, arbreplus facile à conduire, fruits plus gros.Bonne conservation.

Variétés Epoque maturité Sensibilités Qualité ObservationsMidi méditerranéen Forte Moyenne Faible gustative

Initial Gala - 1 semaine, Chancre, Oïdium, Bonne, plus acide Variété triploïde, rustique, plus adaptée dans(Gala x Red Free, échelonnée chute Puceron cendré, que Gala, le nord. Arbre facile à conduire, productif, triploïde) (surtout sud-est) Feu bactérien conservation limitée peu alternant. Ne se conserve pas.

Résistance contournée dans le nord, sensibleà la race 7.

Harmonie® Delorina Epoque Golden Oïdium Alternance Puceron Bonne, fruit Variété intéressante mais de calibre moyen.(Grifer x Florina) tronconique À éclaircir absolument. Coloration faible

(50%), un peu limite dans le sud-est.

Topazcov Golden + 1 à 2 semaine Puceron Bonne à Variété actuellement la plus plantée en AB (origine Tchéquie cendré très bonne en Europe. Conservation en AC préférable,(Rubin x Vanda) tendance à avoir une peau graisseuse.

Florina Querina® Fin septembre Oïdium Puceron, Moyenne, bonne Moyenne, bonne en situation de coteau (hybride complexe) (feu bactérien) en situation de et d’altitude. Variété encore d’actualité

coteau et d’altitude par sa résistance au puceron cendré.Attention à la qualité gustative et à l’alternance. Un peu difficile à commer-cialiser. A stocker en AC et à 0°C selon la Migros et le Fibl.

Coop38-Goldrush® Mi octobre un peu Oïdium Puceron, Très bonne, ferme, Beaucoup d’atouts, une des plus intéressantes.(origine USA) après Fuji (feu bactérien) acidulée, à stocker. Sensibilité à l’oïdium à vérifier. Adaptation

nord Val-de-Loire aléatoire par sa récolte très tardive. À stocker avant mise en marché (trop acide à la récolte).

Initial INRA Angers

Caractéristiques de quelques variétés de pommes résistantes à la tavelure

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• Jonagold (triploïde) : maturité Val-de-Loire fin septembre à début octobre,1e décade d’octobre dans le nord. Sen-sible à l’oïdium et aux gloeosporioses.Moyennement sensible à la tavelure,peu alternante. Variété productive,régulière, de gros calibre et de bonnequalité gustative. Variété “standard”intéressante en AB.

• Pinova Corail® : maturité époque Gol-den - 1 à 5 jours échelonnée. Très sen-sible au feu bactérien et aux gloeospo-rioses. Sensibilité à l’oïdium moyenne.Peu sensible à la tavelure. Bonne qualitégustative. Coloration insuffisante dansle sud-est, pas très colorée dans le sud-ouest sauf sur coteaux. Nombreuses flo-raisons secondaires, surtout sur jeunesarbres. Variété productive.

• Pilot : maturité à l’époque Golden - 1 à5 jours. Peu sensible à la tavelure. Bonnequalité gustative. Variété colorée, fermemais de conservation moyenne. Faiblevigueur. Quasiment pas de floraisonssecondaires. Observations à confirmer.

• Reinette grise et blanche (triploïde) :maturité en Avignon 1e décade de sep-tembre. Variété alternante, sensible auchancre et au feu bactérien. Peu sen-sible à la tavelure et à l’oïdium. Varié-té “sûre” en AB, rustique, de groscalibre. Sensible au soufre. Attention àla conservation. Qualité gustative trèsbonne lorsque la date de récolte et la

conservation sont correctes, ainsi quele stade de consommation (très acide àla récolte).

• Belchard® Chantecler : maturité enAvignon 3e décade de septembre,1e décade d’octobre dans le nord. Trèssensible aux craquelures, à l’éclatementdes lenticelles, aux meurtrissures, auxcoups de soleil et au chancre. Moyenne-ment sensible à la tavelure et à l’alter-nance. Peu sensible à l’oïdium et auxglœosporioses. Intéressante en AB poursa très bonne qualité gustative et sa rela-tive rusticité. Variété très vigoureuse.

Les variétés anciennesSelon les régions, on peut citer quelquesexemples de variétés qui sont encoreconnues sur certains marchés et qui peu-vent être intéressantes en vente directe.Attention, variété rustique ne signifiepas toujours variété ancienne.La réintroduction de ces variétés dansdes vergers de production conduits enagriculture biologique se heurte souventà un problème de rentabilité, même pourdes producteurs en vente directe. Ceciest dû à un ensemble de contraintes :sensibilité parfois importante à certainesmaladies, alternance, vente difficile, etc.

Région sud-ouest• De l’Estre = Ste Germaine = Reinette

de Brive : une des plus connues.Pomme très tardive. Variété peu vigou-

reuse, assez difficile à conduire, mise àfruit tardive, très bonne conservation,sensibilité à la tavelure moyenne.

• Court Pendu Grise du Limousin :variété tardive, très vigoureuse, peusensible à la tavelure, assez sensible à lachute.

Région sud-est• Provençale rouge d’hiver : variété du

sud de la vallée du Rhône à port pleu-reur. Peu sensible à la tavelure.

• Pomme de Risoul : variété originairedes Hautes-Alpes. Pomme à couteaude très bonne conservation, même enfruitier. Fruit jaune avec des striesrouges orangées, de calibre moyen.Acidulée, juteuse.

Région nord•Cabarette : variété originaire de Bel-

gique, assez présente dans le Nord Pas-de-Calais. Variété tardive, de vigueurmoyenne. Arbre à port érigé, mise àfruits lente. Alternante. Bonne qualitégustative.

• Reinette des Capucins : variété triploïdepeu alternante, de productivité moyen-ne, assez sensible à l’oïdium mais peusensible à la tavelure. Vigueur faible,déconseillée sur M 9 (incompatible).

Région centre/centre-ouest• Reinette Clochard : variété peu sensible

à la tavelure, petit calibre. Très alter-nante. Très bonne qualité gustative.

Région nord-ouest• Bénédictin : variété triploïde, maturité

fin septembre. Conservation moyenne.Bonne qualité gustative, sucrée avec unepointe d’acidité. Variété vigoureuse,sensible au bitter pit, moyennement sen-sible à la tavelure. Variété assez replan-tée en Normandie et très demandée surles marchés locaux.

• Bailleul : variété très demandée maismoins plantée. Bonne qualité gustative,vigoureuse. ■

Remerciementsà C. Boutin, B. Corroyer, F. Carlier, P.Cuvier, R. Dugast, M. Fauriel, J.Y. Filatreet D. Pouzoulet pour leurs précieuses infor-mations sur le comportement des variétésmentionnées, ainsi qu’à F. Laurens etM. Lelezec (INRA d’Angers) pour leurrelecture attentive.

BibliographieChoisel J.L., 1991. Guide des pommes du terroirà la table, 223 p.Ctifl, 1993. Pomme, les variétés, 203 p.ENR, 1996. Les pommes du Nord, 152 p.

Topaz Pépinière Cros Viguier

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Le Forum National Fruits et Légumes biologiques de Bouvines (11-12 décembre 2001) a été l’occa-sion de faire le point sur les recherches de lutte contre l’oïdium en cultures maraîchères. Marc Bar-din de l’INRA de Montfavet, Catherine Mazollier du GRAB et Jean-Jacques Pommier du CIREF se

sont succédés à la tribune pour présenter l’état des travaux réalisés dans leurs structures*.L’oïdium reste une préoccupation majeure pour nombre de maraîchers et peut provoquer de gravespertes de rendement et de qualité sur certaines cultures, notamment sur melon, tomate et poivron.

Le problème, particulièrement important en agriculture biologique qui interdit les fongicides desynthèse, se pose aussi en agriculture conventionnelle avec l’apparition de souches

résistantes à certains produits, rendant les traitements moins efficaces.

MaraîchageMaraîchage

Lutte biologique contre les oïdium : quoi de neuf ?

Par Claire Minost (ITAB)

L’oïdium est une maladie due à diffé-rents champignons et dont les symp-tômes sont assez caractéristiques : lesorganes aériens de la plante sont recou-verts d’un feutrage blanc. Le dévelop-pement de la maladie est favorisé pardes températures élevées. Les moyensclassiques de lutte sont l’utilisation devariétés résistantes ou moins sensibleset les traitements à base de soufre, maisd’autres produits sont en cours d’expé-rimentation dont le produit Milsana.

Des agents pathogènesmultiples Les cultures maraîchères sont atta-quées par différentes espèces d’oï-dium, qu’il est parfois difficile, voireimpossible de distinguer sur le terrain.De plus, on peut rencontrer plusieursraces au sein d’une espèce de pathogè-ne, races qui présentent des virulencesdifférentes vis-à-vis des différentesvariétés de plantes hôtes. Ainsi, l’oï-dium sur Melon est principalement lefait de deux espèces distinctes : Sphae-rotheca fuliginea et Erysiphe cichora-cearum pour lesquelles ont été misesen évidence respectivement 6 et 2races. De nombreuses variétés demelon résistantes sont commerciali-sées mais elles ne présentent pas for-cément toutes des résistantes à toutesles races des pathogènes.

Face à la multiplicité des souchespathogènes et à leur variabilité, il n’estpas facile de sélectionner des variétéstolérantes ou résistantes qui doiventen plus présenter d’autres caractéris-tiques agronomiques intéressantespour les producteurs. Ainsi, il n’existepas de variétés résistantes commercia-lisées pour toutes les cultures et lors-qu’elles existent, elles ne sont pas for-cément retenues par les producteurssur le terrain.

L’INRA (station de pathologie végétaled’Avignon) a mis au point un pro-

gramme de recherche étudiant la diver-sité des populations des pathogènesainsi que l’identification de nouveauxgènes de résistance.

Tableau 1 : Principaux agents de l’oïdium attaquant différentes espèce maraîchères

Hôtes Principaux agents d’Oïdium Variété commerciale résistanteArtichaut Leveillula tauricaPiment, Poivron Leveillula taurica Aucune variétéCarotte, persil Erysiphe ombelliferarumCucurbitacées Sphaerotheca fuliginea, Plusieurs variétés, mais manquant

Erysiphe cichoracearum, de stabilité face à la variabilitéLeveillula taurica des champignons

Fraisier Sphaerotheca macularisPois Erysiphe polygoni

Erysiphe cichoracearumTomate Oïdium neolycopersici, Aucune variété

Leveillula taurica Quelques variétés

Oïdium sur concombre GRAB

* Les interventions complètes sont intégrées dansles actes du Forum, disponibles à l’ITAB (voir bonde commande ci-joint)INRA, Station de pathologie végétale : DomaineSaint Maurice - BP 94 - 84143 Montfavet cedex

GRAB : Agroparc - BP1222 - Bât B - 84911 Avi-gnon cedex 9CIREF (Centre Interrégional de Recherche etd’Expérimentation de la Fraise) : Antenne deDouville - Maison Jeannette - 24140 Douville

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Le Soufre : efficace maiscontroverséLe soufre est autorisé au cahier descharges européen de l’agriculture biolo-gique et est homologué pour de nom-breuses cultures maraîchères en France.Outre ses propriétés fongicides exploi-tées dans la lutte contre l’oïdium, laseptoriose, la tavelure, les rouilles... ilest utilisé comme acaricide et commerépulsif contre les fourmis. Il agit à la fois en bloquant la respira-tion cellulaire, en inhibant la synthèsede l’acide nucléique et la formation deprotéines, rendant l’apparition desouches résistantes très peu probable.Son action est à la fois préventive, par-tiellement curative et éradiquante.Il existe sous deux formes : le soufrepour poudrage et le soufre mouillable,présentant chacune des caractéristiquesdifférentes.

Le soufre poudrage, extrêmement vola-tile, est irritant (les spécialisations com-merciales sont classées neutres ou Xi) etprésente une certaine toxicité vis-à-visde certains auxiliaires. Par précaution ilest donc déconseillé de l’utiliser réguliè-rement, notamment en cas d’introduc-tion d’auxiliaires dans la culture et il estgénéralement interdit de l’appliquer en

période de pollinisation active. Lespoudrages doivent être réalisés surfeuillage sec.Le soufre mouillable présente plus derisques de phytotoxicité (risques quiaugmentent avec la température et lesfortes luminosités).

D’autre part, le soufre accélère le pro-cessus de vieillissement des films plas-tiques : son usage est donc à réserveraux cultures sous serres verre. Pour toutes ces raisons, son emploipose un certain nombre de questions etde plus en plus d’efforts sont faits pourtenter d’en réduire les apports.

Le produit Milsana : unebonne pisteCe produit, à base d’extraits de la planteReynoutria sacchalinensis, est commer-cialisé en Allemagne où il est homologuécontre S. fuliginea sur concombre sousserre. Son efficacité a été testée en Francesur différentes espèces. Il semblerait quece produit agisse en induisant des réac-tions de défenses des plantes.

• Essais sur des isolats d’oïdium (enlaboratoire sur disque de feuille) :forte efficacité sur des isolats deS. fuliginea et de E. cichoracearum surmelon et forte efficacité sur des isolatsde O. neolycopersici sur tomate(Essais INRA).

•Essais sur tomate sous serre : efficacitésur O. neolycopersici. Ces essais ontpermis d’affiner les concentrationsutiles et la fréquence des traitements.L’extrait de plante présente une persis-tance d’action d’au moins troissemaines sur les feuilles traitées (EssaisINRA / Ctifl de Balandran).

•Essais sur concombre : bonne efficacité,quoique inférieure au soufre. Il tachepeu les fruits et ne présente pas d’effetssecondaires sur la faune auxiliaire(Essais 2000 GRAB).

• Essais sur melon : bonne efficacité(Essais 2001 GRAB/FREDEC PACA).

•Essais sur fraise : bonne efficacité pré-ventive, confirmation d’une persistan-ce de trois semaines (Essais CIREF2000 et 2001).

Ce produit présente donc une bonne effi-cacité sur oïdium et il pourrait constituerune alternative intéressante au Soufre.

Attention : ce produit n’est pasautorisé au cahier des chargeseuropéen en tant que fongicideet n’a fait encore l’objetd’aucune homologation enFrance. L’application de ceproduit n’est pas autorisé :tous ces essais ont été réalisésdans un cadre expérimental.

Les autres pistes...Il est aussi parfois fait mention dans lalittérature d’autres produits agissantsur l’oïdium. Il s’agit principalementd’observations qui demandent à êtreétudiées plus avant.

•L’eau est reconnue comme ayant uneaction contre l’oïdium, notammentpar lessivage des spores sur lesfeuilles ; cependant des pulvérisationsd’eau sur les feuilles ont donné desrésultats décevants, l’eau ayant deseffets variables selon le stade de déve-loppement du champignon.

• Il est fait mention d’une action duneem sur S. fuliginea sur courgette etd’extrait d’ail sur concombre...

•Un amendement de silice soluble ainsique la pulvérisation de silicate depotassium sur feuilles semble réduireles infections de S. fuliginea surconcombre.

• Il semble en être de même pour la pul-vérisation de sels de phosphate et depotassium mais ces effets ne semblentpas systématiques.

•D’autres produits (bicarbonate desodium, lait, détergents, huiles etargiles) sont aussi parfois cités.

Aucun agent microbien n’est actuelle-ment homologué en France pour contrô-ler l’oïdium. Pourtant, certains micro-organismes ont été identifiés commeprésentant une activité contre les agentsde la maladie ; certains sont commercia-lisés ou en voie d’homologation dansd’autres pays. Il s’agit principalementd’autres champignons ou de bactéries. ■

espèces soufre soufre poudrage mouillable

aubergine •carotte • •chicorée •concombre • •cornichon • •courgette • •mâche •melon • •persil •pois •tomate • •

Tableau 3 : usages homologués du Soufreen cultures légumières source Ministère de l’agriculture et de la Pêche /e-phy : comité 06/01

Tableau 2 : deux formulations différentes

Soufres pour poudrage Soufres mouillablesEfficacité optimale à 25 °C Efficacité moindre mais non dépendante

Température minimale d’utilisation : 8 °C de la températureRisques de phytotoxicité à partir de 30-35 °C

Durée d’action courte : 3 jours maximum Persistance d’action de 10 jours environ (sauf en cas de pluies > 30 mm)

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Alter Agri • mars/avril 2002 • n°5216

Les solutions actuelles ne constituentpas des réponses satisfaisantes, l’en-fouissement ou la mise en tas, ainsi quela combustion sauvage ou contrôlée enincinérateurs constituant des solutionspolluantes et dangereuses pour l’envi-ronnement. Par ailleurs, la mise endécharge des plastiques sera interdite àpartir de mars 2002 (seuls les déchets“ultimes”, résultant d’un traitementcomme l’incinération seront autorisés). Le recyclage constitue une solutionviable du point de vue économiquepour les films de couverture de serres,propres et épais (en moyenne, le tauxde salissure observé est de 10 à 20%).

En revanche, cette alternative s’avèrebeaucoup plus coûteuse pour lespaillages, films fins et sales (niveau desalissure souvent proche de 60 à 80 %)pour lesquels le coût du recyclage estestimé à plus de 75€/tonne.Il est donc important de trouver rapide-ment des solutions alternatives, enconventionnel comme en agriculturebiologique. L’utilisation de paillages bio-dégradables pourrait constituer uneréponse à cette préoccupation : enfouisdans le sol ou mis en compost avec lesdéchets de culture, ils se dégraderontsans impact négatif sur l’environnement.

Cependant, à l’heure actuelle, enl’absence d’une législation spéci-fique aux paillages biodégradablesqui permettrait une garantie totalesur leur innocuité, leur enfouisse-ment dans le sol est interdit en agri-culture biologique, donc leur utili-sation est fortement déconseillée.

Pourquoi un paillage enmaraîchage biologique ?Le recours au paillage plastique estdevenu une pratique habituelle enmaraîchage conventionnel car il permetd’améliorer de façon importante lesconditions de culture. Les spécificitésde l’agriculture biologique renforcentson intérêt pour de nombreux aspects.- Protection contre les adventices (en

cultures plantées) : critère prioritaireen agriculture biologique, aucundésherbant chimique n’étant autorisé.

- Protection des feuilles et des fruitscontre les pathogènes du sol, notam-ment contre Sclerotinia et Rhizocto-nia (salade, melon...) ; ce critère estégalement prioritaire en agriculturebiologique, les traitements fongicidesétant très restreints.

- Propreté des produits récoltés.- Maintien de l’humidité du sol : réduc-

tion de la consommation en eau desplantes.

- En plein champ, protection de lastructure du sol contre les pluies :moins de tassement, d’érosion, de

Les paillages biodégradablesen maraîchage biologique

Par Catherine Mazollier (GRAB), avec la collaboration de Annick Taulet (GRAB)

En France, les cultures paillées occupent plus de 30 000 ha. En culture maraîchère,les paillages sont en polyéthylène, matériau non biodégradable.

L’élimination des paillages après usage constitue une préoccupation pour les agriculteurscomme pour les collectivités locales de part la dispersion géographique des “gisements”, la

forte progression des surfaces paillées (notamment pour le melon, l’asperge, la fraise, la salade,la tomate), le niveau de salissure et l’encombrement importants, la manutention difficile…

MaraîchageMaraîchage

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battance ; cet élément constitue unepriorité dans le maintien de la fertili-té en agriculture biologique.

- En plein champ, limitation du lessiva-ge : protection des nappes phréatiquescontre les accumulations de nitrates.

- Réchauffement du sol avec les paillagesthermiques : intérêt pour les culturesprécoces exigeantes en chaleur commele melon.

Quel paillage en agriculturebiologique ?

• Couleur : noir ou opaque thermique• Epaisseur : 20 µm en culture annuelle• Durée minimale de tenue : variable

selon l’espèce cultivée, la période, lazone de culture (climat) et les condi-tions de cultures (serre et pleinchamp)

Biodégradable ouphotodégradable ?La distinction entre les paillages biodé-gradables et photodégradables n’estpas toujours très explicite et les risquesde confusion sont nombreux.

Les paillages photodégradables sont utilisés depuis de nombreusesannées, notamment en culture de maïs ;ces paillages sont parfois dénommés àtort “biofragmentables” par les sociétésqui les commercialisent. Ils sont consti-tués essentiellement de polyéthylène,matériau non biodégradable auquel ontété ajoutés, à un faible taux, de l’ami-don (5 à 10%) ou des oxydants qui ontun rôle déstructurant et favorisent lafragmentation du polyéthylène par lesrayons Ultra Violets. Le polyéthylènen’est pas dégradé, il est seulementdécomposé en fragments, dont on neconnaît ni le devenir ni l’impact écolo-gique sur le sol.

Ces produits ne constituent donc pasune solution écologiquement sûre.

Les paillages biodégradables

La biodégradabilité “Un matériau est dit biodégradables’il est dégradé par des micro-orga-nismes. Le résultat de cette dégra-dation est la formation d’eau, deCO2 et/ou de CH4 et éventuelle-ment de sous produits (résidus,nouvelle biomasse) non toxiquespour l’environnement”.

M. Feuilloley, (CEMAGREF de Montpellier)

Une normalisation européenne seraprochainement mise en place pour cla-rifier le paysage des plastiques “dégra-dables”. L’appellation “biodégradable”imposera notamment l’absence demétaux lourds et l’innocuité des pro-duits de dégradation ; elle exigera unniveau minimal de biodégradation dansdes conditions précises de décomposi-tion (température, humidité, périodedéfinie).

Les différents paillagesbiodégradables

•Les papiers Le comportement des paillages papierest maintenant assez bien connu grâceaux travaux d’expérimentation réalisésdans de nombreuses stations d’essais.

Atouts- Efficacité contre les adventices : conve-

nable pour les papiers de couleursombre (Sequana, Arjo) mais insuffi-sante pour le produit Azcos (tropclair). Par ailleurs, la dégradation rapi-de de ces matériaux limite leur durabi-lité en culture et pourra restreindred’autant cet effet herbistatique.

- Perméabilité aux arrosages par asper-sion : très convenable pour Sequana,références très limitées pour les deuxautres matériaux. Pour Sequana, latrès bonne répartition de l’eau desaspersions peut procurer une homo-généité supérieure au polyéthylène(essais SERAIL sur salades) ; enrevanche, il convient d’arroser davan-tage en raison d’une porosité plus éle-vée entraînant une évapotranspirationsupérieure à celle obtenue avec unpaillage polyéthylène.

- Dégradation dans le sol : rapide aprèsenfouissement. Le faible niveau dedéchets de paillages permet une instal-lation convenable de la culture sui-vante, notamment s’il s’agit d’une cul-ture semée.

InconvénientsEn revanche, les papiers ont des carac-téristiques qui leur confèrent unmanque de polyvalence : les utilisationssans risques sont donc restreintes.

- Matériaux fragiles présentant desrisques importants de déchirures àla pose, qu’elle soit manuelle oumécanisée.

- Matériaux épais et de forte densité :les bobines sont donc lourdes (jusqu’à100 kg) et nécessitent l’utilisationd’une dérouleuse adaptée.

- Dégradation en moins de troissemaines au niveau des zones enter-rées (bords de la butte). En cultures enplein air, ce matériau ne convientdonc pas pour des cultures à croissan-ce lente ou pour une pose anticipéeavant plantation, notamment dans leszones ventées : le paillage risque des’envoler prématurément.

- Porosité plus élevée qu’un paillage

Paillage pastèque GRAB

Catégorie Composition Sociétés Produit(matière première dominante)

PAPIERS cellulose + additifs Ahlstrom papier noir Sequana

Arjo papier rose/noirAzcos kraft beige

BIO-PLASTIQUES Amidon : Mater-bi (Novamont) Deltalène Mater-bimélanges d’amidon + Polymères aliphatiques et Hyplast Hytimulch bioet de polyester aromatiques : polyester, Barbier Prosyn Biofilm(à divers taux) polyesteramide, copolyester : Polyane Biopolyane

Ecoflex (BASF)Matières premières et produits principaux

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plastique, ce qui impose une conduiteadaptée des arrosages (fréquence plusforte, notamment sous abris ou enculture estivale de plein air) et procu-re une moindre protection contre lesasphyxies en période pluvieuse enplein champ.

• Les “bioplastiques”On peut attribuer ce terme auxpaillages présentant une apparence deplastique, par opposition aux papiersdécrits précédemment. Les deux princi-pales matières premières sont l’amidonet le polyester, à partir desquelles desmélanges sont réalisés :

- soit à dominante “amidon” : produitMater-bi fabriqué par Novamont etextrudé notamment par les sociétésDeltalène et Hyplast ;

- soit à dominante “polyester” : pro-duits Biofilm (extrudeur Barbier) etBiopolyane (extrudeur Prosynpolyane).

Depuis 1999, ces matériaux sont pro-posés et testés en stations d’expéri-mentations ou chez des producteurs.Ils présentent globalement une assezbonne tenue tout au long de la cultu-re ce qui permet une action efficacecontre les adventices, assurent unmaintien de l’humidité et des résul-tats agronomiques équivalents (crois-sance, rendement, calibre, homogé-néité) au paillage polyéthylène. Glo-balement, ils résistent mieux sousabris qu’en plein champ (moindreeffet du vent, des UV et des précipita-tions). En plein champ, le problèmeprincipal réside dans le “calage” de ladurée de vie du plastique avec ladurée de culture. D’autres essais per-mettront de compléter les informa-tions sur ces matériaux. Leur biodé-gradabilité dans le sol est relative-ment longue ; la garantie d’une bio-

dégradabilité complète n’est pasencore certaine à ce jour.Actuellement, certaines entreprisesdémarrent une phase de pré-commercia-lisation à petite échelle de ces produits.

Conclusion : de nombreusesinterrogations subsistentLe coût Le coût actuel des paillages biodégra-dables devrait être de 2 à 3 fois supé-rieur à celui des paillages plastiques.En salade, le coût actuel du paillageplastique est de l’ordre de 0.05 €/m2

(épaisseur : 25 µm), éventuellementamorti sur plusieurs cultures (cas d’uti-lisation du même paillage sur plusieursrotations). Avec le paillage Sequana, lecoût actuel estimé est de l’ordre de0.15€/m2 avec une utilisation unique...Pour les bioplastiques, l’utilisation depaillages très fins (12 à 18 µm) devraitaboutir à un prix compris entre0.11€/m2 et 0.15€/m2.

La vitesse de dégradation Il est complexe d’adapter parfaitement lavitesse de décomposition aux exigencesdes différentes espèces cultivées, elles-mêmes fonction des paramètres de sol(humidité et température) et d’ambiance(rayonnement, température, vent). On s’oriente vraisemblablement versune adaptation des paillages pour desusages précis, ciblés à des durées etconditions de culture bien définies.

Les modalités de dégradation Il convient de bien définir lesmeilleures conditions de dégradationd’un matériau donné : par enfouisse-ment direct dans le sol en fin de cul-ture ou par compostage avec lesdéchets de culture. Par ailleurs, ilconvient que le paillage soit rapide-ment dégradé dans le sol aprèsenfouissement, des débris de paillagenon décomposés pouvant gêner l’ins-tallation de la culture suivante, qu’el-le soit semée ou plantée. En agriculture biologique, cet aspectest particulièrement important, en rai-son d’une succession souvent fréquen-te de cultures plantées (avec paillage)et semées.

Les risques sanitaires - Une dégradation trop rapide du

paillage biodégradable en culturepeut s’avérer plus grave en agricultu-re biologique qu’en conventionnel,les risques sanitaires étant en effetaccrus (traitements fongicides trèsrestreints).

- L’enfouissement des paillages aveccertains restes de cultures n’est-il passusceptible de favoriser la transmis-sion aux cultures suivantes de cer-taines maladies transmises par lesdéchets de plantes (Rhizoctonia etSclerotinia sur culture de salades parexemple) ?

Le résultat de la dégradation La connaissance de l’impact réel sur lavie du sol des produits issus de ladécomposition des paillages biodégra-dables est une préoccupation prioritai-re des agriculteurs biologiques. Ilconvient en effet de ne pas substituerune pollution (paillage polyéthylène)par une pollution des sols avec desproduits enfouis. Quel est l’impactréel sur la vie du sol des produits issusde la décomposition des paillages bio-dégradables ?

La législation La mise en place d’une norme euro-péenne est en cours. Elle permettra declarifier la situation actuelle et de défi-nir nettement les vrais paillages biodé-gradables et les photodégradables. Elles’avère nécessaire dans un marché trèsconcurrentiel, dans lequel les sociétésdivulguent rarement la compositionprécise de leurs produits. Seul existeactuellement le label OK Compost,attribué à la matière Materbi (diffé-rents mélanges agréés). En agriculture biologique, une contrain-te spécifique impose que le produit aitobtenu l’agrément de l’organisme decontrôle (Ecocert) pour pouvoir êtreenfoui, ce qui n’est le cas pour aucunproduit actuellement, comme nousl’avons mentionné en introduction. ■

Remerciementsaux nombreux interlocuteurs qui ont trans-mis de précieuses informations, et notam-ment : P. Feuilloley (CEMAGREF Montpel-lier), D. Bec (SERAIL), P. Erard (CtiflBalandran), G. César (SEHBS).

Paillage melon GRAB

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Ces directives seront présentées lors del’assemblée générale de IFOAM du 28Août 2002, Victoria-Canada. A cettedate, seules les variétés, matériels végé-taux inscrits ou certifiés pourront êtreutilisés dans des programmes de sélec-tion biologique, de même que les varié-tés sauvages non encore découvertes ouinscrites, après inscription et vérifica-tion. Le matériel issu de manipulationsgénétiques ne pourra être utilisé.

Critères d’évaluation destechniques Trois critères sont à garder à l’espritpour évaluer les techniques de sélectionet de multiplication.• La traduction des principes de l’agri-

culture biologique en principes de pro-duction de semences : les variétés sélec-tionnées pour l’agriculture biologiquedoivent être fertiles, adaptées auxconditions des exploitations bio (bonenracinement, capacité à absorber etvaloriser les éléments fertilisants, tolé-rance large et durable aux maladies etravageurs, compétitivité par rapportaux adventices) et sélectionnées dans lerespect de la diversité génétique et de

l’authenticité de l’espèce (respect desbarrières naturelles de croisement et del’intégrité de la plante).

• La traçabilité et le contrôle : les tech-niques de sélection ne sont générale-

ment pas contrôlables (fusion proto-plasmique et mutations artificiellespar exemple)1, mais les caractères lesont (OGM, hybrides CMS sansgènes “Restorer”2, hybrides stériles).

La production et la selectionde semences biologiquesPar Jean-François Lizot (ITAB), E. Lammerts van Bueren (Louis Bolk Institute et ECO-PB/NL),K. P. Wilbois (FiBl Germany et ECO-PB/D), L. Luttikholt (Platform Biologica/NL), L. Woodward (Elm Farm Research Centre et ECO-PB/UK)

SemencesSemences

1 La fusion protoplasmique est considérée comme fai-sant partie des techniques OGM.2 Hybrides CMS : Hybrides issus d’un croisement entredeux lignées parentales dont l’une est mâle stérile (sté-rilité mâle cytoplasmique). Cette stérilité évite d’avoir àpratiquer une castration mécanique (comme sur maïs)

ou chimique (comme sur tomate) avant de réaliser lecroisement des 2 lignées. Elle peut être naturelle (chez leradis par exemple), ou acquise. Le gène “restorer” permet de restaurer la féconditéd’une plante hybride CMS. Des plantes CMS sans gènerestorer ne peuvent donc être multipliée. C’est le cas deprès de 100 % des variétés de betteraves sucrières

actuelles, et de certaines variétés récentes de tournesolplus riches en lipides : la CMS serait naturelle pour lesbetteraves, issue d’irradiation pour les tournesols. Lasociété détentrice de telles variétés dispose pour sonusage interne de lignées permettant de restaurer lafécondité de ces plantes. L’absence de possibilité dereproduire la variété pose un problème éthique de fond.

Les 17 et 18 octobre 2001, a eu lieu à Driebergen (NL), un colloque international sur lestechniques de sélection et de multiplication. L’objectif était de définir ce qui est autorisé ounon en production et sélection végétale biologique. 31 participants de 11 pays d’Europe, plusun invité du Canada, comprenant des représentants des agriculteurs biologiques,biodynamiques et conventionnels, des sélectionneurs, des chercheurs et des politiques ontdébattu du sujet. Cet article résume les propositions issues de ce colloque.

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Alter Agri • mars/avril 2002 • n°5220

• La faisabilité technique et futurs déve-loppement : il s’agit de définir dèsmaintenant les techniques de sélectionutilisables en bio afin que les établisse-ments semenciers soient dans la capaci-té de proposer aux agrobiologistes desvariétés d’ici une dizaine d’année. Il estdonc important d’établir des contactsétroits entre le mouvement agrobiolo-gique (agriculteurs, distributeurs,...) etles établissements semenciers.

Techniques autorisées etnon autoriséesPour être claires vis-à-vis des agricul-teurs, des consommateurs et des sélec-tionneurs, les techniques doivent êtrerangées en deux groupes :- les techniques autorisées - les techniques non autorisées a) pour la production de “semences et

plants biologiques”b) pour la production de “variétés bio-

logiques”

Techniques non autoriséesquelque soit la production• OGM (déjà interdit)• CMS Hybridation sans gènes Restorer• Fusion protoplasmiqueLa cellule est considérée en biologiecomme la plus petite entité fonctionnellede la vie. La sélection agrobiologiquen’autorisera pas les techniques opérant endessous du niveau cellulaire.• Irradiation

Déjà interdite pour la transformationde produits biologiques. Propositiond’extension à la sélection végétale.

Le brevet empêche la libre circulationdes variétés pour de futurs pro-grammes de sélection entre compa-gnies. La biodiversité génétique estainsi menacée.

Techniques autorisées pourla sélection de “variétésbiologiques”•HybridesÀ partir de la définition de l’intégritédes plantes, l’hybridation peut êtreautorisée dès que l’hybride F1 est ferti-le et que les lignées parentales sont suf-fisamment vigoureuses pour êtreconduites en conditions agrobiolo-giques et dans un sol.Le mouvement biodynamique, en parti-culier allemand, souhaite promouvoirles variétés populations plutôt que leshybrides.

• Sélection assistée par marqueurs ADNCette technique peut être permise dansun programme de sélection biologiquesi les marqueurs ne sont pas issus demanipulations génétiques ou de tech-niques d’irradiation.

• Cultures méristématiquesCette technique peut être permise dansun programme de sélection biologiquecar proche de la technique classiquepour la multiplication de plants invitro. C’est le seul moyen actuel d’obte-nir du matériel de propagation végéta-tive indemne de virus, demandé légale-ment dans la plupart des pays pourl’export.

• Culture d’anthères et de microspores Le groupe d’experts estime qu’il s’agitde techniques de sélection plutôt que detechniques de maintenance et de multi-plication. Elles seraient autorisées pourles semences biologiques, mais paspour les variétés biologiques.

• Induction de mutation et pollen men-tor irradiéEn annexe 6 des Standards de base deIFOAM, le pollen non traité est présen-té comme conforme et autorisé, alorsque le pollen irradié ne l’est pas. L’in-duction de mutation est présentéecomme non conforme.Lors du colloque, il a été précisé que lepollen non traité est en fait traité, parexemple par la chaleur. C’est pourquoiil est proposé de ne pas interdire lestraitements en général, mais d’avoir unavis critique sur leur nature (irradia-tion, chaleur, substances, ...).Comme mentionné précédemment, l’ir-radiation est interdite pour la transfor-mation de produits biologiques etdevrait être interdite pour la productionde semences ou de variétés biologiques.

Des questions restéessans réponsesPeut-on utiliser pour une sélectionbiologique des variétés convention-nelles, sélectionnées après août 2002,et multipliées avec succès en condi-tions biologiques ?

Les organisateurs proposent de don-ner l’opportunité aux programmes desélection de variétés biologiques defaire leurs preuves sans utiliser des

Canada (26 Août 02)

Synthèse des proposition d’ECOPB pour la révision des standards d’IFOAM

Quelques définitions L’objectif est de développer des plantes qui augmentent le potentiel des fermesbiologiques et la biodiversité. La sélection végétale biologique doit être uneapproche globale :

• qui respecte les barrières naturelles de croisement,• qui repose sur l’utilisation de plantes fertiles pouvant établir une relation durable avec un sol vivant.

Variété biologique : variété obtenue • par des méthodes de sélection en accord avec le concept ci-dessus,• dans le cadre d’un programme certifié de sélection biologique.

Semence ou Plant Biologique : il s’agit de matériel végétal• multiplié ou propagé depuis au moins une génération en conditionsagrobiologiques.• issu de variétés provenant de programmes de sélections conventionnels (sauf OGM et assimilé) pouvant utiliser des techniques non autorisées pour la production de “variétés biologiques”, de plein champ ou de laboratoire (techniques de laboratoire, détours techniques, techniques de biologie cellulaire).

Variété biologique (sélectionnée et certifiée en bio)Sélection : respect des barrières naturelles,plantes fertiles, relation durable avec le sol,conditions biologiques.inclut: culture de méristèmes, sélection assistéepar marqueurs, Hybrides F1Multiplication : en conditions biologiques

Semence biologique (variété conventionnelle mul-tipliée en conditions bio)Sélection : toutes techniques de sélection horsles techniques OGM ou assimiléesMultiplication : en conditions biologiques

OGM et techniques assimilées : Hybrides CMS sans gène Restorer, Fusion Protoplasmique

OGM

Non

aut

oris

éA

utor

isé

Semence Conventionnelleou Biologique

(Sélection conventionnellenon OGM ou non

proches OGM)

(réserve de gènes pour lasélection biologique)

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Techniques de variations induites Techniques de sélection Maintien et multiplication

Compatible et autorisé • combinaisons génétiques • sélection massale • multiplication par grainespour la création • croisement inter-variétal • sélection généalogique • multiplication végétative :

variétale en agriculture • croisement en pont • sélection à partir - division de tubercules biologique • rétro croisement d’hybrides du choix du site - division des écailles, bulbes

avec des F1 fertiles • modifications du enveloppes,et bulbilles• traitement thermique milieu local couvée de bulbes• greffage du style • modifications de la - bulbes périphériques• bouturage du style période de semis (offset bulbs) etc.• pollen mentor non-traité • sélection épi-ligne - marcottage, bouturage et

• croisements de contrôle greffage des tige• sélection indirecte - rhizomes• méthodes de diagnostique

par marquage ADN

À l’étude, mais autorisé • culture d’embryons • sélection in vitro • culture d’anthèresprovisoirement pour • culture d’ovaires • culture de microspores

la création variétale en • pollinisation in vitro • culture de méristèmesagriculture biologique* • micro-propagation

• embryogenèse somatique

Non compatible et • hybrides à CMS sans gènes non autorisé pour la restaurateurscréation variétale en • fusion des protoplastes

agriculture biologique. • pollen mentor irradié• mutations forcées• modifications génétiques

variétés conventionnelles multipliéesen condition biologique. L’évaluationdes progrès pourra être faite aprèsenviron 10 années.

Durée d’existence du groupe des“semences biologiques” : doit-on,après une certaine date (à fixer), n’au-toriser que des variétés biologiques etne plus permettre de multiplier, mêmeen conditions biologique, des variétésobtenues par des méthodes convention-nelles après août 2002 ?

Les organisateurs proposent de ne pasproposer d’échéance car les pro-grammes de sélection biologique sontdans une phase expérimentale, sansgarantie de résultats positifs, nid’offre variétale suffisante.Une évaluation culture par culture,proposée par la délégation suisse, n’apas été retenue par la plupart des par-ticipants car cela rendrait le contrôleet la communication trop compliquée.

Les établissements semenciers convention-nels s’inquiètent d’une éventuelle distor-sion commerciale entre les variétés issuesdu groupe des “variétés biologiques” et du

groupe des “semences biologiques”.Les organisateurs pensent qu’en pra-tique il n’y aura pas de problème dansle sens où les variétés issues de cesdeux groupes devront faire leurspreuves, non seulement par les tech-niques de sélection utilisées, maisaussi par leurs bonnes performancesau champ, et leurs diverses qualités.

La sélection conservatrice biologique : lecomité de ECO-PB, réuni le 19/10/01, aenvisagé la possibilité de stimuler ledéveloppement actuel en demandantque les semences soient maintenues ensélection conservatrice biologique pen-dant au moins 3 générations pour lesannuelles et 2 générations pour lespérennes avant la production desemences biologiques.

Cette obligation ne serait applicableque dans 10 ans. Il est important,entre-temps, d’obtenir plus d’expé-rience pratique et scientifique sur laproduction de semences biologiqueset la maîtrise des maladies transmisespar les semences avant de formulerune exigence stricte.

Le système de certification dessemences biologiques.

ECO-PB offre sa collaboration pourconcevoir un système de certifica-tion des programmes de sélectionbiologique en relation avec les orga-nismes légaux de contrôle dessemences, tels que NAK ou NAK-tuinbouw en Hollande. ■

Dans le cadre de cette réflexion, l’ITABa lancé une consultation au sein de sonréseau afin de collecter les avis des pro-fessionnels sur ces questions, compli-quées mais essentielles pour la filièredes semences et plants utilisés en agri-culture biologique. Un dossier “Tech-niques de sélection végétale, évaluationpour l’agriculture biologique” récapitu-le les techniques de sélections utiliséesdans le conventionnel et donne despistes de réflexion pour une utilisationou non pour l’agriculture biologique.Ce dossier réalisé par le Fibl en parte-nariat avec les membres de ECOPB(ITAB, Soil Association, Bioland, LBI,Fibl) est disponible à l’ITAB (6,75 €).

* “Autorisé provisoirement” signifie que ces techniques et ce matériel ne sont pas recommandés pour la création variétale en agriculturebiologique et devraient être remplacés par des alternatives appropriées et disponibles.Note : des dossiers ont été appelés à propos des substances suivantes : thiosulfate d’argent, nitrate d’argent, stimulateurs de croissance,colchicine (et substances apparentées)

Liste des méthodes et du matériel pour la création variétale Proposition de standard IFOAM (règles provisoires).

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En 2001 la composition du bureau de lacommission a subit plusieurs modifica-tions. Concernant les professionnelsAlain Réaut viticulteur biologique etbiodynamiste en Champagne remplacePierre D’Heilly (Bourgogne), aussi bienau bureau de la commission viticole quedans le Conseil d’Administration del’ITAB. Changement aussi pour lereprésentant de l’ITV, Denis Caboulet(ITV Narbonne) remplace BernardMolot (ITV de Rodhilhan). BernardMolot souhaite cependant rester encharge des aspects phytosanitaires(cuivre notamment). Egalement un nou-veau représentant pour le réseau biolo-gique : Marc Chovelon embauché auGRAB sur la viticulture en décembre2000, remplace Jacques Rousseau(ICV). Pas de changement pour le pro-fessionnel conventionnel : Alain Nou-hant (Bordelais), ni pour le représentantdu réseau APCA : Eric L’Helgoualch(Chambre d’agriculture du Vaucluse),Monique Jonis continue d’animer la

commission depuis Montpellier.Le bureau ne s’est pas réuni physique-ment en 2001, mais il est régulièrementconsulté soit globalement sur tous lesaspects concernant le fonctionnementgénéral de la commission (journéestechniques, fiches, montage de pro-gramme de recherche, expertise), soitindividuellement en fonction des com-pétences des uns et des autres (cahierdes charges vinification, alternatives aucuivre etc.)

Dossiers techniques etscientifiques

Réductions des doses etalternatives au cuivre• Groupe cuivre réseau national d’essais.

• Enquête sur les pratiques phytosani-taires des vignerons biologiques.

• Proposition d’un programme derecherche pluridisciplinaire derecherche des méthodes de réductiondes doses de cuivre ou d’alternatives àson utilisation. Ce programme déposéen septembre 2001 dans le cadre d’unappel d’offre conjoint INRA/ACTA adébuté en janvier 2002 et se déroulerasur deux ans minimum. Il se composede trois volets :

- évaluation et maîtrise des impactsdu cuivre sur la biocénose du sol,- réduction des doses de cuivre enoptimisant les apports,- recherches d’alternatives à l’utilisa-tion du cuivre.

Ce programme n’est pas spécifique à la

viticulture, il concerne aussi l’arbori-culture fruitière et le maraîchage. Lesdifférents partenaires sont l’INRA deDijon, l’INRA de Bordeaux, l’INRAd’Avignon, l’ITV, le Ctifl, l’ITAB et leGRAB d’Avignon.Des articulations devraient se mettre enplace entre ce programme et le réseaunational d’essais déjà en place.

Lutte contre la flavescence dorée• Participation au comité de pilotage du

programme de recherche de l’INRAd’Antibes financé par l’ONIVINS surla recherche d’auxiliaires prédateursde la cicadelle de la flavescence doréedans la région des grands lacs auxUSA. Le programme a débuté auprintemps 2001.

• Proposition d’un programme derecherche pour lutter contre la flaves-cence dorée, présenté dans le cadrede l’appel d’offre conjointINRA/ACTA, en partenariat avecl’INRA de Dijon, l’ITAB et l’ITVd’Orange. Trois volets sont prévusdans ce programme :

- recherche et tests de produitscapables de détruire ou d’éloignerdu vignoble la cicadelle vectrice,

- enquête épidémiologique pouressayer de mettre en évidence desliens éventuels entre la présenceet/ou l’absence de la maladie et/oude la cicadelle et des facteurs envi-ronnementaux ou liés aux itiné-raires techniques,

- amélioration des connaissances des

ViticultureViticulture

Commission viticole del’ITAB : Die 2001

Par Monique Jonis, responsable de la commission viticole de l’ITAB

Denis Caboulet (ITV) ITAB

La présentation de ce rapport d’activité a inauguré les journées techniques de la commissionviticole de l’ITAB qui s’est tenu les 26 et 27 novembre dernier à Die : bilan de l’année 2001 et

programmes pour les années à suivre. Les dossiers sur les réductions des doses et alternativesau cuivre ainsi que la lutte contre la flavescence dorée restent

les thèmes prioritaires de la commission.

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relations hôtes-parasites : comporte-ment variétal et/ou individuel desceps et possibilités d’exploiter oud’induire des défenses naturelles etpouvoir infectieux du phytoplasmevis à vis de la cicadelle.

Comme le programme cuivre, ce pro-gramme commencé en janvier 2002 sedéroulera sur deux années.Le groupe de travail “Flavescencedorée et viticulture biologique” s’estréunit pour la première fois en janvier2002.

Missions institutionnelles8 et 9 janvier 2001Sur une invitation de l’ESAT, participa-tion à une réunion de bilan annuel desaction techniques viticulture biologiquepour l’Italie du nord (Vénétie, Trentino,Toscane, Emilie-Romagne, Lombardie,Piémont) et présentation de la viticultu-re biologique française et des activitésde la commission viticole de l’ITAB, àl’Université San Michele de All’Adige(Italie).

17 janvier 2001Présentation du cahier des charges vini-fication biologique au SIVAL (Angers).

22 janvier 2001Présentation avec le Civambio 33, del’organisation et des particularités tech-niques de la viticulture biologique à lafaculté d’œnologie de Bordeaux. Visiteavec les élèves d’une exploitation viti-cole du bordelais.

31 janvier 2001Participation à la réunion techniqueorganisée par l’AIVB LR dans le cadrede Millésime Bio.

1er février 2001Participation au premier comité depilotage ONIVINS sur la viticulturebiologique.

22 mars 2001Participation à une journée de formationsur la biodynamie organisée par l’asso-ciation des biodynamiste en Pays d’Oc.

20 avril 2001Participation au forum “vins biolo-giques” organisé par l’AIVB LR à lafaculté des sciences sociales et écono-miques de Montpellier.

26 avril 2001Participation à l’Assemblée Générale dela FNIVAB à Paris dans les locaux del’ONIVINS.

9 mai 2001Participation à l’organisation et inter-vention lors du forum “viticulture bio-logique” organisée par les élèves ingé-nieurs de l’Agro Montpellier.

29 mai 2001Rencontre avec l’équipe INRA patho-logie végétale. Bordeaux.

15 juinParticipation à la réunion d’informa-tion sur les stimulateurs de défensesdes végétaux organisée par le GRABd’Avignon.

26 juin 2001Participation à une réunion du groupe“prophylaxie” à l’AFPP à Paris.

4 juillet 2001Présentation du cahier des charges vini-fication devant la section bio de laCNLC (Commission Nationale deslabels et Certification).

18 juillet 2001Participation à la réunion techniqueorganisée par l’AVAP (Association desVignerons Agrobiologistes de Proven-ce) et présentation des résultats desessais cuivre de la campagne 2000.

8-9-10 octobre 2001Participation au 1er symposium interna-tional sur l’agriculture biologiqueméditerranéenne et présentation del’organisation et des principaux pro-gramme de recherche concernant lesproductions méditerranéennes. AgadirMaroc.

11-12 octobre 2001Participation au groupe “prohylaxie”de l’AFPP.

18 octobre 2001Participation à la réunion techniqued’information sur la flavescence doréeen Languedoc Roussillon organisé parl’AIVB LR à l’Agro Montpellier.

25 octobre 2001Participation à la commission tech-nique AIVB LR.

14 novembre 2001Organisation d’une conférence dans lecadre du SITEVI sur le retour au travaildu sol.

27-28 novembre 2001Journées techniques de Die (voircompte-rendu dans le numéro 51d’Alter Agri).

Cahier des charges vinificationLe travail sur le cahier des charges vini-fication entrepris en 2000 c’est pour-suivi en 2001. En septembre 2000, lecahier des charges avait été envoyé àune grande majorité des viticulteursbiologiques. Les remarques, critiquesréflexions ont été prises en compte dansla mesure du possible, au cours de plu-sieurs réunions du groupe de travail àl’ONIVINS. Une partie concernant lescontenants a également été ajoutée.Finalisée fin juin, cette proposition decahier des charges a été présentée le4 juillet à la section bio de la CNLC parMonique Jonis.À court terme, les vins sont toujoursexclus de la réglementation européenne :le SO2 et le bitartrate de potassiumn’étant pas présents dans la liste positivedes additifs autorisés, une officialisationde cette proposition n’est pas possibledans le court terme, seule reste envisa-geable l’option de la charte privée.La balle est maintenant dans le campdes interprofessions régionales et natio-nale (FNIVAB) pour décider du devenirde cette proposition.

Fiches techniquesLe partenariat avec l’ITV se poursuitpour la rédaction de fiches techniques.Les prochaines bénéficieront d’un sou-tien de l’ONIVINS. De nouvelles fichesdevraient donc paraître dans le courantdes années 2002 et 2003.

Perspectives pour 2002• Mise en place et déroulement des pro-

grammes cuivre et flavescence dorée.

• Développement des collaborationseuropéennes et méditerranéennes surle plan technique et réglementaire.

• Poursuite des actions déjà en cours en2001 : réseau cuivre, cahier descharges vinification, flavescence dorée.

• Poursuite de la rédaction des fichestechniques. ■

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Alter Agri • mars/avril 2002 • n°5224

Point de vueÉlevage

Santé animale en élévagebiologique : problèmes

et solutions1 ?Par Denis Fric, docteur vétérinaire, membre de l’association Symphytum

La santé animale en élevage reposeavant tout sur l’équilibre du système etsur des pratiques et techniques d’éleva-ge qui respectent le bien-être animal.Cette notion d’équilibre trouve saconcrétisation dans les systèmes com-plexes de polyculture-polyélevage avecl’association des prairies à flores com-plexes de graminées et légumineuses,l’utilisation de la fumure organiqueavec le compostage et les rotationsentre les cultures céréales-protéagi-neux et prairies nouvelles. Ces sys-tèmes pratiquent souvent la transfor-mation et la vente directe et cet équi-libre “harmonieux” ne peut êtrerompu que par des conditions atmo-sphériques très défavorables entraî-nant de mauvaises récoltes ou par uneaugmentation de la production entraî-nant une augmentation du charge-ment : toute perturbation du systèmefourrager peut avoir des conséquencessanitaires.

Cet équilibre n’est donc pas statique,il est dynamique.

Avec la montée en puissance del’agriculture biologique, nous avonsvu se développer des systèmes plusspécialisés : bovins viande en plein-air intégral sans céréales, ateliersporcs ou volailles dont le lien au solest moins fort. Ces systèmes quidevraient avoir plus de problèmesne sont pas obligatoirement fragiles

si les pratiques de l’éleveur les fontévoluer en maintenant la résistanceface aux agressions par la baisse duchargement et la diminution desperformances.

Aborder la santé en agriculture biologique c’est d’abord connaître le Cahier des ChargesLa lecture du Cahier des Charges REPAB-F donne un certain nombre de points de repères.

1) Les productions animales doivent contribuer à l’équilibre des systèmes de production agricole...Elles peuvent donc contribuer à l’établissement et au maintien des complémentarités sol-plantes, plantes-

animaux et animaux-sol. D’où l’importance du système : compost-rotations-légumineuses.2) L’alimentation vise à une production optimale en qualité plutôt qu’en quantité, tout en respectant les

besoins nutritionnels des animaux aux différents stades de leur développement.3) Les conditions de logement des animaux doivent répondre à leurs besoins physiologiques et éthologiques.De ces fondements découle une définition de la santé qui reprend ces éléments : selon TOMA , “la santé estun état de bien-être et d’équilibre entre un organisme et son milieu, lui permettant d’optimiser son potentiel

génétique dans des conditions dénuées de tout danger tant pour l’utilisateur que le consommateur”.

1 Reprise d’une intervention présentée àune réunion “Santé animale”, organiséepar la commission INRA Agrobiologie avecla participation de l’ITAB, le 20 novembre2001, à Theix.

Limousine au pré ITAB

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N° 52 • mars /avril 2002 • Alter Agri 25

L’origine des problèmesde santé en agriculturebiologiqueDans la plupart des cas, les pro-blèmes de santé en agriculture biolo-gique ont pour origine un déséqui-libre du système : alimentation malmaîtrisée, bâtiment mal adapté, tech-niques d’élevage inappropriées.

- La conversion simultanée des terreset des animaux est aujourd’hui dedeux ans. Pour un éleveur qui a déjàdésintensifié, qui a réduit son char-gement et qui donne la priorité à lapâture et au foin, ces deux annéessuffisent à maîtriser son système. Cene sera pas le cas de celui qui partd’une ration ensilage de maïs avecengraissement de taurillons. On medit souvent : “ En Limousin, vousêtes près de la bio.” Je mets engarde contre ce discours simplifica-teur : certes une ferme peut êtreextensive sur 85% de sa surfacemais très intensive sur les 15% res-tants avec de l’ensilage de maïs tou-jours sur les mêmes parcelles, pas derotations et des apports d’engraisfaibles en moyenne mais concentréssur quelques hectares. Pour cesfermes-là, deux ans, c’est peu pourétablir un équilibre à un systèmetotalement nouveau.

Pour en revenir aux conversions, ladiminution du chargement n’est sou-vent pas toujours suffisante pourassurer l’autonomie fourragère aubout de deux ans (effet pervers de laprime à la vache allaitante) et le sys-tème reste fragile avec des facteursde risque sanitaire encore mal maî-trisés : bâtiment, alimentation, para-sitisme...- Les fermes déjà en bio me semblent

beaucoup moins fragiles même sielles ne sont pas en polyculture-éle-vage. Pourtant, il peut suffire d’uneaugmentation passagère du charge-ment entraînant un manque defourrage pour voir apparaître desproblèmes liés à l’alimentation ou àune sortie des animaux au pré tropprécoce.

Comment aborder lesproblèmes de santéQuelles sont les attentes del’éleveur en agriculturebiologique ?D’abord que son vétérinaire respecteses choix, c’est-à-dire qu’il se placedans la problématique de l’éthique dela bio et du respect du Cahier desCharges : l’éleveur fait un choix etmême si on ne partage pas ce choix, ilest respectable.Ensuite, l’éleveur a besoin d’un œil exté-rieur à son système : quand on a le nezdans le guidon, on passe à côté de cer-taines choses qu’on voit tous les jours.Enfin prendre son temps pour envisa-ger le système dans sa globalité ; pourdécouvrir, analyser les faiblesses etproposer des solutions compatiblesavec les désirs et les possibilités del’éleveur. Cette approche est bien sou-vent contradictoire avec un exercicelibéral de la médecine vétérinaire baséexclusivement sur l’urgence. Dans cecas, devant l’impossibilité pour l’éle-veur d’avoir un interlocuteur, la réac-tion majoritaire est : “mon véto,moins je le vois, mieux je me porte.”Le vétérinaire qui travaille avec deséleveurs bio doit donc :• avoir une bonne connaissance de ce

mode d’agriculture qui se définitplus comme une philosophie globa-le du métier de paysan fondé surune autre éthique liant en perma-nence sol, végétaux et plantes ;

• envisager l’élevage dans sa globalité,dans son système ;

• apporter des solutions thérapeu-tiques différentes allant dans lesens de l’éthique et de la volonté duCahier des Charges.

Quelles sont lesdifficultés rencontrées ?Les situations les plus délicates sontcelles liées aux conversions. Outre ladifficulté de mettre en place un systèmerésolument différent de celui de l’agri-culture conventionnelle, il faut réap-prendre à certains éleveurs simplementle sens de l’observation. Il faut aussibien souvent expliquer qu’il faut aban-donner l’idée qu’il existe une “médecinebio” qui va remplacer les thérapeu-

tiques conventionnelles sans changerl’approche globale du sanitaire.Savoir observer ses animaux et prendrele temps de les observer, voilà un prin-cipe de base pour les éleveurs bio. Leurpassage dans les écoles d’agriculture,leurs contacts avec les divers techni-ciens de l’élevage ou avec leur vétérinai-re les ont habitués à simplifier au maxi-mum : “mon veau a la diarrhée, mavache ne mange pas, elle a de la tempé-rature…”.Pour le vétérinaire, les difficultés sontaussi importantes et liées au manque deréférences : l’analyse des pratiques etdes savoir-faire des éleveurs pour la ges-tion de la santé de leurs animaux estencore à découvrir. Les données sur lescomportements des animaux sontfaibles. Par exemple, pourquoi les trou-peaux ovins et caprins qui font du par-cours résistent-ils mieux au parasitismeque ceux qui pâturent ? Quelles sont lesplantes qu’ils ingèrent et à quelmoment ? Quelle est l’influence sur lasanté du pâturage sur des prairies àflores complexes par rapport au régimeplat unique ?

Les éleveurs sont dépositaires de multi-tudes de savoir-faire et d’observationssur leur système et il est important derecueillir, de diffuser et de faire échan-ger les éleveurs sur leurs pratiques.Voilà aujourd’hui comment j’envisageles problèmes de santé en tant que vété-rinaire et en tant que salarié d’un GAB.

Pour conclure, il faut aller encore plusloin : j’ai insisté sur l’approche systèmecar je crois que l’analyse d’un tout estplus riche que la somme de l’analyse dechacune de ses parties.Les problèmes de santé animale fontparties de ce tout et certaines questionsne doivent pas être écartées. Parexemple sur l’influence de l’éleveur :quand le trayeur est soucieux ou demauvaise humeur, il n’est pas rare devoir apparaître des mammites. Quellepeut être l’influence de la volonté deguérir de l’éleveur et même du vétéri-naire ? Quel est l’impact sur la santé despratiques des Biodynamistes ?

Toutes ces interrogations qui sont lesmiennes, sont-elles, comme se plaisent àle dire certains de mes confrères, solublesdans la démarche analytique ? ■

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Alter Agri • mars/avril 2002 • n°5226

TRAITEMENT DES SOLS PAR LA VAPEUR

TRAITEMENT DES SOLS PAR LA VAPEUR

ON ne rate pas une désinfection des sols à la vapeurON n’attend pas des jours ou des semaines pour la mise en culture

ON lutte de façon efficace contre toutes les maladiesON désherbe à 100 %où l’on veut, quand on veut

ON n’a pas de résidus toxiques dans les produits récoltés

ON CULTIVE “BIO” - ON PRODUIT “BIO”

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Vient de paraîtreVient de paraître

Quelle éthique pour lasélection des plantescultivées ?

Ce dossier technique du mouvement de cul-ture bio-dynamique est un recueil de diffé-rents documents participants à uneréflexion sur l’origine et le devenir desplantes cultivées ainsi que sur les techniquesde sélection et d’amélioration des plantes. A5 - 71 pages - 8€Mouvement de Culture Bio-dynamique5, place de la gare - 68000 ColmarTél. : 03 89 24 36 41 - Fax : 03 89 24 27 41

Application de la Bio-dynamieen maraîchage (2e édition)

Par Roger Raffin (Chambre d’agricultureRhône -Alpes)Ce document présente les données essen-tielles au maraîcher désireux de s’orientervers la bio-dynamie : eau de dynamisation,approvisionnement en préparat, dynami-seurs, calendrier des semis...A4 - 34 pages - 15€Chambre d’Agriculture du RhôneSUAD - BP 53 - 69530 Brignais

Calendrier18 avril 2002 • Avignon

Plantes Bio-indicatricesGérard Ducerf, botaniste et formateur,établissant des relations entre la florespontanée et l’état physico-chimique dusol, viendra faire un point sur l’évolutionde la flore et établir un diagnostic de par-celles du GRAB, qui invite toute personneintéressée à se joindre à la visite.

Renseignements : 01 90 84 01 70

8 mai 2002 • MensFoire aux plants bioTerre Vivante rouvre ses portes le 28 avril2002 et organise le 8 mai une foire auxplants bio. Le centre de Terre Vivante,dans un site préservé de l’Isère, proposedes visites, des ateliers, des expositions, desanimations sur le jardinage bio, les écono-mies d’énergie, l’habitat écologique...

Terre vivante - domaine de Raud 38710 Mens - Tél. : 04 76 34 80 80fax : 04 76 34 84 02

Formation La Maison Familiale Rurale “les Hermitants”propose aux jeunes après la classe de 3e un BEPA

“Conduite de productions agricolespar alternance”.Cette formation comprend 42 semaines de stageen agriculture biologique et 34 semaines en éta-blissement scolaire comprenant des visites d’ex-ploitation et des interventions de professionnels ettechniciens de l’agriculture biologique.

Renseignements : Maison Familiale Rurale Les Hermitants - 85190 VenansaultTél. : 02 51 07 38 46 - Fax : 02 51 07 38 [email protected]

Pour la deuxième année, le CFPPA de Rheu pro-pose une spécialisation en Arboriculturefruitière (agriculture biologique, production frui-tière intégrée, biodynamie), destinée à former desfuturs arboriculteurs, des chefs d’exploitations oudes ouvriers qualifiés. Cette formation laisse unepart importante à la formation sur le terrain(stages, journées pratiques...). Des cours et des tra-vaux personnels viennent compléter la formation etpermet de personnaliser le parcours de l’étudiant. Niveau 4 (bac) - possibilité de rémunération -560 heures avec possibilité de parcours modulaires

Renseignements : CFPPA Le RheuTél. : 02 99 60 87 77 - Fax : 02 99 60 80 [email protected]