A table !

Les Romains ont des habitudes alimentaires qui varient selon le moment de la journée et selon leur richesse. I. Les repas Tant qu’ils n’ont pas terminé leurs activités du jour, les Romains mangent très peu.

Au lever du soleil, le petit déjeuner (jentaculum) se réduit à une simple coupe d’eau et un morceau de pain. Les enfants grignotent des biscuits sur le chemin de l’école.

Vers midi, on expédie le déjeuner (prandium) sans se mettre à table. Du pain frotté d’ail, du fromage, des olives, des fruits composent ce repas pris sur le pouce.

Vers 16 heures, c’est l’heure du dîner (cena) qui se termine, en principe, à la tombée de la nuit. C’est le principal repas de la journée. On y mange des plats chauds, en famille ou entre amis, et on y discute abondamment de politique, de littérature… Les Romains les plus riches s’installent dans le triclinium pour ce repas préparé par un cuisinier (coquus) et des esclaves chargés de la cuisine.

Activité 1 : 1. Soulignez ou relevez le nom latin des trois repas quotidiens. 2. D’après vous, quel repas les Romains attendent-ils avec le plus d’impatience ? II. Les aliments Les Romains les plus modestes se contentent souvent de la nourriture achetée dans une taverne

qu’on appelle thermopolium (du grec thermo- = chaud et -polium = acheter). Sur un grand comptoir de marbre, en forme de L, englobant des pots de terre cuite et donnant directement sur la rue, on sert du vin, mélangé avec de l’eau et du miel, parfumé d’herbes. Des plats variés sont aussi proposés, à consommer sur place ou à emporter : soupes, fruits de mer, ragouts de viande, charcuterie. Les plus pauvres achètent saucisses ou pois chiches à des marchands ambulants.

Doc.1. Reconstitution d’un thermopolium à Pompéi, aquarelle de Jean-Claude Golvin, musée départemental de l’Arles antique

Activité 2 : 1. Quels éléments d’un thermopolium reconnaissez-vous (doc. 1 et 2) ? 2. Comment appelle-t-on aujourd’hui un établissement qui fait ce type de restauration ? 3. Six intrus se sont glissés dans la liste : relevez-les. oignons – poires – calamars – ananas – noix – raisins – dattes – tomates – fèves – cerises – rouget – pommes de terre – crevettes – olives – maïs – chou – miel – poulet – chocolat – asperges – sucre – ail – figues – huîtres – fraises Pour la q° 3, vous pouvez consulter ce site et lire l’ensemble de la fiche: https://fr.vikidia.org/wiki/Aliments_dans_la_Rome_antique

Doc.2. Autre reconstitution d’un thermopolium

A l’origine, les Romains mangeaient une nourriture grossière, à base de bouillie de farine accompagnée de légumes (choux, laitues, poireaux, navets) et de fruits (melon, pomme, poire, raisin, figue, châtaigne). La cuisine se fait à l’huile avec beaucoup d’aromates (ail, thym, oignons) et d’épices (cumin, pavot) avec un goût très marqué pour le mélange sucré-poivré. On sucre avec du miel et on sale avec du garum, un liquide obtenu en laissant macérer des viscères de poisson salés au soleil. Les Romains en raffolent !

Activité 3 : Quel condiment de la cuisine vietnamienne ressemble au garum ? III. Luxe et gastronomie Mais peu à peu, dans les familles aisées, on s’est mis à aimer une nourriture plus raffinée et variée.

1. Des banquets extraordinaires Les dîners fastueux qui se prolongent tard dans la nuit sont tout de même exceptionnels.

Le dominus et ses invités s’allongent sur trois

banquettes (lecti) inclinées (d’où le mot triclinium),

comportant chacune trois places, et entourant une

table carrée (mensa). Les convives ont une coupe,

diverses cuillères, des cure-dents mais pas de

couteau ni de fourchette : on mange avec les doigts.

La vaisselle peut être en or, argent massif, cristal,

verre soufflé.

Des intermèdes artistiques (danse, musique, jeux ou

lectures) séparent les quatre services :

L’entrée (gustatio) : des hors-d’œuvre (laitues,

œufs durs, asperges, olives, figues, huîtres,

crustacés…) à déguster pour se mettre en

appétit, accompagnés de vin miellé (mulsum).

La cena proprement dite, qui compte en général

deux services (prima cena et altera cena) mais

qui peut aller jusqu’à cinq services (prima cena,

secunda…) : volailles, gibier et viandes (loirs

saupoudrés de miel et de pavot, tétines de truie),

poissons (murènes, turbots), beaucoup de

ragouts complexes, le tout accompagné de vins

réputés, comme le Falerne, venu des pentes

fertiles du Vésuve.

Le dessert (secunda mensa) : après une prière et

une offrande aux divinités du foyer, on mange

diverses friandises (pâtisseries, confitures, miel,

fruits).

2. Témoignages d’époque

Activité 4 : Un dessert pour la cena Apicius était le Cyril Lignac de l’Antiquité. Il est l’auteur du De re coquinaria, premier livre de recettes de cuisine. Voici une de ses recettes.

Patina de piris Pira elixa et purgata e medio teres cum pipere, cumino, melle, passo, liquamine, oleo modico. Ova mittes, patinam facies, igni lento coques, piper supra asparges et inferes.

Liste des ingrédients : cuminum, i, n : cumin ignis, is, m : feu liquamen, inis, n : garum mel, mellis, n : miel

oleum, i, n : huile ovum, i, n : œuf passum, i, n : vin doux piper, eris, n : poivre pirum, i, n : poire

A partir de la liste des ingrédients, complétez la traduction de cette recette.

Flan de … (1) Ecraser des … (2) cuites et évidées avec du … (3), du … (4), du …(5), du …(6), du … (7) et un peu d’… (8). Mettre des … (9), faire un flan, cuire à … (10) doux, saupoudrer de … (11) et servir. Activité 5 : Une joyeuse cena !

Mosaïque romaine d’une scène de banquet (360 x 250 cm), env. 450 ap. J.-C., Neuchâtel (Suisse) 1. De quel siècle date cette mosaïque ? Quelles sont ses dimensions ? 2. Combien voyez-vous de convives ? Décrivez-les. 3. Combien y a-t-il de serviteurs ? A quoi les reconnaît-on ? 4. Quels restes d’aliments peut-on retrouver au sol ?