– Samedi 21 janvier 2017 Grand Soir - Philharmonie …...L’humeur de ses Canciones para niños...

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Grand Soir – Samedi 21 janvier 2017

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C I T É D E L A M U S I Q U E - P H I L H A R M O N I E D E PA R I SSAISON 2016-2017

GRAND SOIR 24 SEPTEMBREIves, Dessner, Neuwirth, Zappa

MÉCANIQUES CÉLESTES 15 NOVEMBRELazkano, Pintscher

LUDWIG VAN 19 NOVEMBREKagel

POPPE MUSIC 9 DÉCEMBREPoppe, Zubel, Dusapin

SCHUMANN / KURTÁG 16 DÉCEMBRESchumann, Kurtág

JARDINS DIVERS 20 JANVIERRavel, Pintscher, Purcell, Britten

GRAND SOIR 21 JANVIERCrumb, Pintscher, Furrer, Bedrossian, Žuraj, Desprez, Magrané Figuera

LE CHÂTEAU DE BARBE-BLEUE 28 JANVIERLigeti, Kurtág, Bartók

QUARTIERS LATINS 30 JANVIERDebussy, Maderna, Messiaen, Schoeller, Berio, Ravel, Franceschini

ROTHKO CHAPEL 24 FÉVRIERSchwartz, Pintscher, Mayrhofer, Attahir, Feldman

BRAHMS / LIGETI 8 MARSBrahms, Ligeti

À LIVRES OUVERTS 17 MARSBerio, Boulez, Donatoni, Grisey, Kurtág, Ligeti, Xenakis, Benjamin, Birtwistle, Carter, Dalbavie, Dusapin, Fedele, Rihm, Chin, Harvey, Hurel, Manoury, Maresz, Eötvös, Jarrell, Mantovani, Pintscher, Robin

HOMMAGE À PIERRE BOULEZ 18 MARSSchönberg, Webern, Boulez

GENESIS 30 MARSAndre, Bedrossian, Czernowin, Gervasoni, Magrané Figuera, Nikodijević, Thorvaldsdottir

AU BOUT DE LA NUIT 21 MAISchönberg, Dutilleux

ENTREZ DANS LA DANSE 2 JUINAvec José Montalvo

HERMÈS V 9 JUINBlondeau, Vivier, Schoeller

VENTS NOUVEAUX 16 AVRILLigeti, Žuraj, Maderna, Holliger, Ferneyhough, Birtwistle

ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN

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SAMEDI 21 JANVIER 2017 – 20H30

SALLE DES CONCERTS – CITÉ DE LA MUSIQUE

Turbulences vocalesGrand Soir

George CrumbFederico’s little songs for children**

Matthias PintscherMonumento V (création française)

ENTRACTE

Beat FurrerLotófagos I*

Franck BedrossianWe met as Sparks (création française)

Vito ŽurajUbuquité* (création mondiale)

ENTRACTE

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Josquin DesprezDouleur me bat

Joan Magrané FigueraFragments d’Ausiàs March (création mondiale)

Josquin DesprezPlusieurs regrets

Ensemble intercontemporainMatthias Pintscher, directionSolistes XXIRachid Safir, chef de chœurHélène Fauchère, soprano*Raquel Camarinha, soprano**Odile Auboin, altoSophie Cherrier, Emmanuelle Ophèle, flûtesAlain Billard, clarinetteFrédérique Cambreling, harpeNicolas Crosse, contrebasseÉric-Maria Couturier, violoncelle

Coproduction Ensemble intercontemporain, Philharmonie de Paris.

Ce concert est enregistré par France Musique.

FIN DU CONCERT VERS 23H35.

AVANT LE CONCERT

19H00, Conférence de Pierre-Michel Menger, dans l’Amphithéâtre, sur le thème de la création.

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Discrètement apparu en 1829 dans une lettre d’Alfred de Vigny, le terme « lyrisme » désigne non seulement l’expression la plus personnelle du poète romantique, mais aussi le phénomène d’empathie inspirant au lecteur un sentiment particulier, et l’invitant à rejoindre l’auteur dans son idéal moral et esthétique. Rappelant le poète antique qui s’accompagne de la lyre pour réciter ses vers, Orphée enchantant les bêtes sauvages, le divin Apollon et la muse Érato, les Grecs Théocrite, Pindare, Virgile et autres Horace, le lyrisme renvoie aux premières collaborations du texte et de la musique.

Entretemps, les Italiens se sont inventé le madrigalisme pour mêler le sonore et le visuel, et les Franco-Flamands ont imaginé toutes sortes de motifs mélodiques, de rythmes ou d’harmonies pour traduire le verbe ; douleur et regrets de Josquin Desprez deviennent ainsi lignes descendantes, alors l’alanguissement favorise l’allongement des valeurs de durée, l’idée de brièveté leur diminution. Le temps a passé ; George Crumb a sélectionné sept poèmes qui reflètent « de nombreux aspects du monde fantastique de l’enfant ». L’humeur de ses Canciones para niños est tour à tour « réfléchie, ludique, d’un faux-sérieux, doucement ironique, ou tout simplement joyeuse ». Pour s’adapter aux changements de caractères, la flûte décline ses timbres tandis que la voix se fait tantôt plus chantante, tantôt plus chu-chotée ou parlante, se lançant dans une habanera comme pour faire un clin d’œil à La Puerta del vino de Debussy, elle-même alternant des moments d’extrême douceur et des élans violents et passionnés.

Il n’est pas d’aède aussi célèbre qu’Homère, sinon peut-être ceux qui jalonnent l’Odyssée de leurs propres récits, Démodocos de la cour d’Alci-noos, Phémios de la cour d’Ithaque. Si l’on ne sait guère de choses sur la façon dont ces poètes chantaient les héros et les dieux en s’accompagnant de leur phorminx, toute reprise musicale de l’Odyssée se charge d’une puissante force symbolique. Dans l’épisode des Lotophages, les compa-gnons d’Ulysse se rendent amnésiques en se nourrissant de fleurs de lotus. D’un texte de José Ángel Valente, Beat Furrer tire une page émouvante sur l’oubli. Aux limites du récit et du théâtre, la partition se faufile entre le cri et le soupir pour extraire des bribes de mélodies des interventions de la contrebasse. Car l’instrument sait autant que la voix porter le texte, s’extraire de la métaphore et s’approprier les structures lexicales et syntaxiques de la langue pour en faire le socle de formes musicales nouvelles. « La com-position d’une pièce de musique commence souvent par l’élaboration de

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son instrumentarium », souligne Franck Bedrossian qui s’est inspiré d’Emily Dickinson dans un « quatuor à plusieurs facettes » ; la couleur « évolue à basse pression et se nourrit d’un apparent déséquilibre des rapports de force entre parties instrumentales ; ainsi les prémices de la dramaturgie sont-ils présents, au sein même de la formation ». Le poème est traduit par « un jeu d’échanges permanents entre les registres graves et aigus, provoquant tensions, échos et divergences », tandis que l’archet réécrit les mots au centre de la pièce, dans « les reflets étincelants surgissant de la séparation et de l’obscurité ».

Matthias Pintscher a consacré plusieurs pièces à l’œuvre d’Arthur Rimbaud : un long cycle mêlant voix et instruments, ainsi qu’un « opéra » à propos duquel il avait tenu ces propos : « Ce qui va se transmettre à l’auditeur est pour moi une énigme. Les textes de Rimbaud doivent être compris comme la déchirure d’un horizon qui devient brièvement visible, mais demeure inatteignable. » Monumento V fait écho à la rencontre du jeune musicien de 15 ans avec le poète. Matthias Pintscher se souvient de ses premiers pas dans la langue française, comment l’approche globale des textes, l’appropriation sensitive du sens, les images, les visions, les fulgurances ont suscité des sonorités particulières pour lui révéler son propre corps musical. Monumento V ne commente pas, mais rebondit sur l’expérience de la lecture, sans récit car soumis à l’errance rimbaldienne. Les mots ne jouent plus le même rôle, acteurs d’un fascinant théâtre au-delà de la vocalité et des principes classiques de la rhétorique musicale. Bien sûr, certaines images perdurent parfois pour le plus grand plaisir de l’auditeur. Joan Magrané Figuera ouvre son cycle des Fragments d’Ausiàs March sur un prélude instrumental, « brève mais vigoureuse scène de chasse ». Puis s’opposent des sonorités dissonantes et déchirantes, sèches comme le sol, et d’autres plus lumineuses, dignes de cette côte méditerranéenne que le compositeur partage avec le poète. Rendant hommage à une grande figure du Siècle d’or valencien, Joan Magrané Figuera renoue avec le madrigalisme pour dire « l’inexorable passage du temps, la douleur et les ténèbres, le froid et le gel, l’immobilité et, en contrepoint, le mouvement continu de la mer et des vents ». Après retour de la chasse, la musique se referme sur la « perte définitive de la raison » pour se dissiper dans « une sorte de somnolence ». La deuxième partie de ce programme propose également une nouvelle version en français de Übürall composé par Vito Žuraj sur un livret d’Alexander Stockinger. Le titre original était une contraction du

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monde d’Ubu Roi d’Alfred Jarry, et de l’idée d’omniprésence en allemand (überall) ; Ubuquité se veut « Farces musicales ». Madame Ubu commente les « schémas comportementaux humains fondamentaux » dans un puzzle de langues et de citations musicales, faisant ainsi écho à l’œuvre de Bernd Alois Zimmermann. Un curieux regard sur les péchés capitaux.

François-Gildas Tual

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George Crumb (1929)Federico’s little songs for children, pour soprano, flûte et harpe

1. La señorita del abanico

2. La tarde

3. Canción cantada

4. Caracola

5. ¡El lagarto está llorando!

6. Cancioncilla sevillana

7. Canción tonta

Composition : 1986.

Effectif : soprano, flûte/flûte piccolo/flûte alto/flûte basse, harpe.

Éditeur : Peters.

Durée : environ 20 minutes.

Matthias Pintscher (1971)Monumento V, in memoria di Arthur Rimbaud (« Départ », 2. Versuch), pour huit voix, trois violoncelles et ensemble

Composition : 1998.

Dédicace : à mon père, pour son 60e anniversaire.

Création : le 4 février 1999, Stuttgart, SDR, Tage Neuer Musik, par les Neue Vocalsolisten

Stuttgart et l’Ensemble Varianti, sous la direction de Manfred Schreier.

Effectif : 8 voix de femmes, 3 violoncelles, flûte/flûte basse, clarinette/clarinette basse,

saxophone baryton, cor, trompette, trombone, 3 percussions, piano/célesta, harpe,

accordéon, violon, alto, contrebasse.

Éditeur : Bärenreiter.

Durée : environ 18 minutes.

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Beat Furrer (1954)Lotófagos I, pour soprano et contrebasse

Composition : 2006.

Création : le 23 janvier 2007, Berlin, Ultraschall, par Rita Balat, soprano, et Uli

Fussenegger, contrebasse.

Effectif : soprano, contrebasse.

Éditeur : Bärenreiter.

Durée : environ 10 minutes.

Franck Bedrossian (1971)We met as Sparks, pour flûte basse, clarinette contrebasse, alto et violoncelle

Composition : 2015.

Création : le 25 octobre 2015, Essen, Philharmonie, par les solistes de l’Ensemble

intercontemporain : Emmanuelle Ophèle, flûte basse, Alain Billard, clarinette contrebasse,

Odile Auboin, alto, et Éric-Maria Couturier, violoncelle.

Effectif : flûte basse, clarinette contrebasse, alto, violoncelle.

Éditeur : Verlag Neue Musik.

Durée : environ 15 minutes.

Vito Žuraj (1979)Ubuquité. Farces musicales pour soprano et ensemble

Composition : 2013-2016.

Création : le 21 janvier 2017, Paris, Cité de la musique-Philharmonie de Paris,

par Hélène Fauchère, soprano et l’Ensemble intercontemporain sous la direction

de Matthias Pintscher (nouvelle version, en français).

Effectif : soprano solo, flûte/flûte piccolo, hautbois, clarinette/clarinette contrebasse, clari-

nette basse, basson/contrebasson, cor, trompette, trompette/trompette piccolo,

trombone, 2 percussions, piano, violon, 2 violoncelles, contrebasse.

Pour chaque instrumentiste (sauf piano et percussions) : pierres et bol tibétain.

Éditeur : DSS.

Durée : environ 22 minutes.

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Josquin Desprez (ca. 1450-1521)Douleur me bat, pour cinq voix

Effectif : contre-ténor, 2 ténors, baryton, basse.

Durée : environ 3 minutes.

Joan Magrané Figuera (1988)Fragments d’Ausiàs March, pour cinq voix et ensemble

1. Caça

2. Meno mosso, severo e pungente

3. Mosso, brutale

4. Madrigal

5. Sia cascú per ben oir atent…

6. Malinconico, un po’ allucinato

7. Si com lo taur se’n va fuit pel desert…

8. Calmo e caloroso

Composition : 2016.

Création : le 21 janvier 2017, Paris, Cité de la musique-Philharmonie de Paris, par les Solistes XXI

et l’Ensemble intercontemporain sous la direction de Matthias Pintscher.

Effectif : contre-ténor, 2 ténors, baryton, basse, flûtes, hautbois, cor anglais,

clarinette, clarinette basse, 2 cors, trompette, trombone, harpe, 3 violons, 2 altos,

2 violoncelles, contrebasse.

Éditeur : inédit.

Durée : environ 34 minutes.

Josquin DesprezPlusieurs regrets, pour cinq voix

Effectif : contre-ténor, 2 ténors, baryton, basse.

Durée : environ 3 minutes.

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George CrumbFederico’s little songs for children

1. La señorita del abanico

La señoritadel abanico,va por el puentedel fresco río.

Los caballeroscon sus levitas,miran el puentesin barandillas.

La señoritadel abanicoy los volantes,busca marido.

Los caballerosestán casados,con altas rubiasde idioma blanco.

Los grilos cantanpor el Oeste.(La señorita,va por lo verde.)

Los grillos cantanbajo las flores.

(Los caballeros,van por el Norte.)

La demoiselle à l’éventail

La demoiselleà l’éventailva sur le pontfrais ruisseau.

Et les messieursen redingotemirent le pontsans balustrade.

La demoiselleà l’éventailet aux volantscherche un mari.

Mais les messieurssont mariésavec des blondesau blanc langage.

Les grillons chantentdu côté d’Ouest.(La demoiselleva dans le vert.)

Les grillons chantentsous les fleurettes.

(Et les messieurss’en vont au Nord.)

Texte de Federico García Lorca (1898-1936), Canciones para niños (1921-1924).

Titre original : Canción china en Europa (Chanson chinoise en Europe). Traduction : André Belamich,

dans Federico García Lorca, Poésies II, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 1954. © Éditions Gallimard.

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2. La tarde

La tarde equivocadase vistió de frío.

Detrás de los cristales,turbios, todos los niñios,ven convertirse en pájarosun árbol amarillo.

La tarde está tendidaa lo largo del río.Y un rubor de manzanatiembla en los tejadillos.

Le soir

Par mégarde le soirs’est habillé de froid.

Derrière les carreauxbrouillés, tous les enfantsvoient un bel arbre jaunese changer en oiseaux.

Le soir s’est allongéEt le long de la rivière.Et sur les toits frissonneune rougeur de pomme.

Texte de Federico García Lorca (1898-1936), Canciones para niños (1921-1924).

Titre original : Paisaje (Paysage).

Traduction : André Belamich, dans Federico García Lorca, Poésies II, Paris, Gallimard,

coll. « Poésie », 1954. © Éditions Gallimard.

3. Canción cantada

En el gris,el pájaro Griffónse vestía de gris.Y la niña Kikirikíperdía su blancory forma allí.

Para entrar en el grisme pinté de gris.¡Y como relumbrabaen el gris!

Chanson chantée

Dans le grisl’oiseau Griffóna mis son habit griset la petite Kikirikía perdu son teint blancet sa forme aussi.

Pour entrer dans le grisje me suis peint en grisah ! comme je luisdans le gris !

Texte de Federico García Lorca (1898-1936), Canciones para niños (1921-1924).

Traduction : André Belamich, dans Federico García Lorca, Poésies II, Paris, Gallimard,

coll. « Poésie », 1954. © Éditions Gallimard.

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4. Caracola

Me han traído una caracola.

Dentro le cantaun mar de mapa.Mi corazón se llena de agua,con pececillosde sombra y plata.

Me han traído una caracola.

Coquillage

On m’a offert un coquillage.

Il y chanteune mer de mappemondeet l’eau emplit mon cœuravec ses petits poissonsd’ombre et d’argent.

On m’a offert un coquillage.

Texte de Federico García Lorca (1898-1936), Canciones para niños (1921-1924).

Traduction : André Belamich, dans Federico García Lorca, Poésies II, Paris, Gallimard,

coll. « Poésie », 1954. © Éditions Gallimard.

5. ¡El lagarto está llorando!

¡El lagarto está llorando!¡La lagarta está llorando!

El lagarto y la lagartacon delantalitos blancos.

Han perdido sin querersu anillo de desposados.

¡Ay, su anillito de plomo,ay, su anillito plomado!

Un cielo grande y sin genteMonta en su globo a los pájaros.

El sol, capitán redondo,lleva un chaleco de raso.

¡Miradlos qué viejos son!¡Qué viejos son los lagartos!

Le Lézard est tout en larmes…

Le lézard est tout en larmesLa lézarde est tout en larmes.

Le lézard et la lézardeen petits tabliers blancs.

Ils ont perdu par mégardeleur anneau de mariage.

Hélas, leur anneau de plombleur joli anneau de plomb !

Personne dans le grand cieloù monte un globe d’oiseaux.

Le soleil, gros capitaine,porte un gilet de satin.

Regardez comme ils sont vieux !Comme ils sont vieux, les lézards !

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¡Ay, cómo lloran y lloran,¡ay!, ¡ay!, cómo están llorando!

Et comme ils pleurent, mon Dieu,Et comme ils sont tout en larmes !

Texte de Federico García Lorca (1898-1936), Canciones para niños (1921-1924).

Traduction : André Belamich, dans Federico García Lorca, Poésies II, Paris, Gallimard,

coll. « Poésie », 1954. © Éditions Gallimard.

6. Cancioncilla sevillana

Amanecíaen el naranjel.Abejitas de orobuscaban la miel.

¿Dónde estarála miel?

Está en la flor azul,Isabel.En la flor,del romero aquel.

(Sillita de oropara el moro.Silla de oropelpara su mujer.)

Amanecíaen el naranjel.

Chanson sévillane

L’aube luisaitsur les orangers.Des abeilles d’orrecherchaient le miel.

Où peut-il être,ce miel ?

Il est dans la fleur bleue,Isabelle,dans la fleurLà-bas de ce romarin.

(Tabouret d’orpour le More,et de paillettespour la mauresque.)

L’aube luisaitsur les orangers.

Texte de Federico García Lorca (1898-1936), Canciones para niños (1921-1924).

Traduction : André Belamich, dans Federico García Lorca, Poésies II, Paris, Gallimard,

coll. « Poésie », 1954. © Éditions Gallimard.

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7. Canción tonta

Mamá.Yo quiero ser de plata.

Hijo,tendrás mucho frío.

Mamá.Yo quiero ser de agua.

Hijo,tendrás mucho frío.

Mamá.Bórdame en tu almohada.

¡Eso sí!¡Ahora mismo!

Chanson bête

Maman,je voudrais être en argent.

Mon fils,tu auras bien froid.

Maman,je voudrais être de l’eau.

Mon fils,tu n’auras pas chaud.

Maman,brode-moi sur ton oreiller.

Oui, mon fils,sans tarder !

Texte de Federico García Lorca (1898-1936), Canciones para niños (1921-1924).

Traduction : André Belamich, dans Federico García Lorca, Poésies II, Paris, Gallimard,

coll. « Poésie », 1954. © Éditions Gallimard.

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Matthias PintscherMonumento V

Assez vu. La vision s’est rencontrée dans tous les airs.Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours.Assez connu. Les arrêts de la vie. – Ô Rumeurs et Visions !Départ dans l’affection et le bruit neufs !

Arthur Rimbaud, Les Illuminations, « Départ » (1886).

Beat FurrerLotófagos I

Estábamos en un desierto confronta-dos con nuestra propia imagen que no reconociéramos. Perdimos la memoria. En la noche se tiende un ala sin pasado. Desconocemos la melancolía y la fide-lidad y la muerte. Nada parece llegar hasta nosotros, máscaras necias con las cuencas vacías. Nada seríamos capaces de engendrar. Un leve viento cálido viene todavía desde el lejano sur. ¿Era eso el recuerdo?

Nous étions dans un désert, confron-tés à notre propre image que nous n’avions pas reconnue. Nous avions perdu la mémoire. Sur la nuit s’étend une aile sans passé. Nous ignorons la mélancolie et la fidélité et la mort. Rien ne paraît arriver jusqu’à nous, masques stupides aux orbites vides. Nous ne serions capables de rien engendrer. Un léger vent chaud souffle encore du sud lointain. Était-ce là le souvenir ?

José Ángel Valente (1929-2000), Fragments d’un livre futur, édition bilingue,

traduction de l’espagnol par Jacques Ancet, Paris, Éditions Ibériques José Corti, 2002.

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Vito Žuraj Ubuquité

ENTRÉEJe suis Ubu. Je peux tout, je vois tout, je sais tout.Ubu, ubu, ubuquité partout partout, et je vous présente :

La musique !La parole !L’ubiquité !BêêêêêJe suis Ubu, l’omniscience. Je connais le théâtre quotidien, je sais tous vos rôles, votre point le plus faible ! Venez dans les recoins obscurs de l’âme humaine :Monstres que nous sommes !Mais que serions-nous sans toutes nos turpitudes ?En route, vers la première station de notre voyage !

STATION 1Abîme numéro un,

Auto-commisération !Une expédition polaire, terrible tempête au large de Terre-de-Feu. Vents qui grondent, les lustres vacillent au salon du paquebot Timothea quand mon amie – enfin, amie, c’est beaucoup dire –, quand cette dame s’agrippe au capitaine et hurle :

Affonderemo! Affonderemo, come un nave in mezzo all’onde!Ah, ah, ces Italiens ! Elle avait raison, nous buvions, nous coulions comme le Titanic, mais bon, pourquoi, pourquoi tout ce théâtre ?Ave, maris stella, dei Mater alma, atque semper Virgo, Felix caeli porta.Se lamenter, ça, elle savait. Sumens illud Ave Gabrielis ore, funda nos in pace, Mutans Evae nomen.« Oh laissez-moi mourir ! Pitié, pitié, pitié, pitié, pitié, pitié ! »

Lasciatemi morire! Coriace, celle-là ! Le capitaine avait déjà-déjà-déjà cassé sa pipe et l’orchestre glougloutait le pipi de pingouin, mais cette…O terra, addio; addio, valle di… Si schiude il cielMais – vite – partons – prochaine étape !

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STATION 2Moscou,La deuxième !

Egomanie !Vous les connaissez aussi, ces…, ces narcissistes, capitalitistes, colonialilistes, globobalistes, millidaridistes, flexbibabilastes, omnipotentastes, numériconto-prastes, investibancocastes, gigantomanoplastes, empathiopsychostastes, hectopentapestes, homéostatotestes, systémimanimanilistes, immanobabelestes, speculalilitistes,Oui, l’élite, oui l’élite !Ah, n’aimerions-nous pas être comme eux ?Oh oui !

Ja chotschju tebja.Il me veut. Un homme, et donc un ordre.Tii prenadleshisch mnje.Je suis à lui. Pourquoi ?Patomuschto eto tak ?Car c’est comme ça.Twoja grrrudj sswetiza kak zolotoMes seins brillent comme de l’or !Ja beru tolljko to, schto prenadleshiit mnje.Il prend seulement ce qui est à lui.Moi, moi j’ai sept femmes : une de Lituanie, deux anglaises, et d’Amérique trois. Je ne – les aime pas, donc je me lave, rase, lave, raseretoursurinvestment aah ! Capitaux propres et capital-off-shore, moi, moi j’ai sept femmes. Sept, il y en a sept. Cash overflow-oh. Oh ! Oh ! Overflow.

Salopard ! Voilà le baiser de Mam’Ubu !Salut, c’est parti, destination Caracas !

STATION 3La tare, la troisièmeVoracité, et pas la moindre !

Dans une taquería sordide de Caracas est assis près de moi un bibendum : il se lèche les doigts, lèche les babines, soupire, gémit et couine.

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Hmmm : voici – son menu de midi : soupe syrienne aux cuisses ; côtelettes à la Ratzodon ; rôtiflemme et sa gelée gourde ; pâté de caniche et son sot-l’y-laisse ; charlotte à la russe ; merdrebombe, lèvres d’hirondelles et nodules de roc ; viande ondulée et ses caprices gâtés ; cendriboulettes, poires-patates, morttentots en crépine ; lard siamois en lamelles ; consommé de caribou aux hanches de buffle ; abcès fondant d’ours à lunettes, fondue de pivert en cocotte, jarret bien rassis et puis bien sûr quiche aux durillons.

Gredin, quelle panse, quelle grassouille !Dechde schiempre me he traschado el corajeJ’ai toujours tout, toujours, dévoré - ingurgité.Agui esoy en casa. Me voy a schedar aqui parrra schiempre.Il a pris racine ici. Ou plutôt il a pris rillette ici ?!Me conschumen las preocupaschiones. Si fuera delchado, quién sería, quién me amaría? con orchulo tomo esda garga; aqui está grabado mi nombre:La gorduraFederico LA PANSE !Te puedo comer? Que rico sabes! todo el mundo!Il veut me bouffer !Que rico sabes!Dernier arrêt : Pologne !

STATION 4Père Ubu ! Le summum !Dans la région des lacs polonais, le marécage humain cuit à petit feu : Lâcheté !! Cruauté !Qui est-ce qui dit que je suis un gredin ?Moi ! Montre-toi ! Dépravé ! Crapule !Je suis l’esprit qui toujours unit,Je fus créée pour causer le malheur,Pour tenter, séduire, empoisonner.Il est un monstre, un avorton.Te voilà enfin ! Donne-moi la caisse d’artiste, le crochet d’artiste, le couteau d’ar-tiste et le gros livre d’artiste !Comme il tremble, ce corps, il sait sur quel chemin je vais le conduire.Je proclame, pour l’enrichissement de l’ubiquité : qu’on exécute toute la gent artiste. L’art est mort – vive l’artifice !Mais oui, foin des artistes ! Ouste !

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Qui es-tu, traîne-misère ?Kakakakafka, Franz, infortuné juriste.Bien fait ! Condamné – au trou des artistes ! Au suivant !Van Gogogogogh, Vincent, artiste sans le sou.Sans le sou ? Qu’on le passe au couteau d’artiste pour cette impertinence ! Encore un !Zizizimmermann, Bernd, Alois, méméméconnu de son temps.Assez, assez. Rien d’autre ? Pendez-le au crochet d’artiste !Ah, mère Ubu, c’est si bon que nous soyons là l’un pour l’autre. Tout ce que nous cherchons est la vérité, la beauté et la chair rose de garçonnet !Chair de garçonnet, monstre ! Satisfaction !À toi aussi, le baiser de Madame Ubu !Tuez cet homme ! Bêêêêê !

Texte de Alexander Stockinger (né en 1986). Adaptation française de Bernard Banoun.

Josquin DesprezDouleur me bat

Douleur me bat, tristesse m’affole.Amour me nuit et malheur me console.Vouloir me suit mais ne peut m’aider.Jouir ne puis d’un grand bien qu’on me veut.De vivre ainsi, pour Dieu, qu’on me tranche la tête !

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Joan Magrané FigueraFragments d’Ausiàs March

ICaça (instrumental)

IIAb tal dolor com l’esperit s’arranca

e dins lo cos comença a fer camíe roman fred lo lloc d’on parteix si:la viva carn s’altera en groga i blanca.O fort dolor!tan vos am puramentque m’es dolor com no’m poreu amar.

IIIVós no sabeu lo meu voler secret,vós no sentiu e sobre dolor sent:amor ho fa, dant a mi fam e set.

Llir entre cardsvós sou mon déu e mon delitque’l seny tinc pres, l’arbitre, e la raó.

IVMadrigal(1) Del temps present no em trobe amadormés del passat, que és no res e finit.D’aquest pensar me sojorn e em delit,Ja tots mos cants me plau metre en oblit

(2) Las, mon delit dolor se converteix

doble és l’afany aprés d’un poc repòs,lo jorn ha por de perdre sa claror:quan ve la nit que expandeix ses tenebres.

Chasse (instrumental)

Avec la même douleur que l’esprit qui s’arracheet commence à cheminer dans le corpset laisse froid l’endroit d’où il est parti :la chair vive s’altère en jaune et blanc.Ô grande douleur !je vous aime si purementque j’ai deuil que vous ne m’aimiez pas.

Vous ne connaissez pas mon vœu secret,vous n’entendez pas la douleur que j’ai :et ce désir d’amour me donne grand faim et soif.

Fleur de lys entre des épines,vous êtes mon dieu et mon délicepour vous j’ai perdu toute ma raison.

(1) Je ne suis pas amoureux du temps présent,mais du passé qui est anéanti et achevé.De ce penser me délecte et me réjouis,et tous mes chants il me plaît d’oublier.

(2) Hélas ! mon désir en douleur se transformedouble tourment après un peu de repos,comme le jour a peur de perdre sa clarté quand arrive la nuit qui dilate les ténèbres.

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(3) Sí com lo sol escalfa ab sa calorescalfa amor cascun cor,no el de vós, ple de fredor¿d’on ve lo glaç qui tanta fredor porta?

(4) Sí com la mar se plany greument e cridacom dos forts vents la baten igualment,u de llevant e l’altre de ponent,tremolar sent ja mon enteniment.

VSia cascú per ben oir atent… (instrumental)

VITant he amat que vinc en desamar

No trob raó ne rimae per çó jo me’n callAb forces tals amor mi venç

que lo dir no m’és possible.Ab gran voler de parlar, jo fui mut.

Amor, amor,de qualsevol costat jaeu en fang. boue.

VIISi com lo taur se’n va fuit pel desert… (instrumental)

3) Comme le soleil réchauffe le mondeles cœurs sont réchauffés par l’amour,mais pas le vôtre, qui reste toujours froid.D’où vient-il ce froid glacial ?

(4) Comme la mer se plaint gravement et appellequand deux forts vents l’agitent également,l’un du levant et l’autre du ponant,je sens ainsi ma raison trembler.

Que chacun soit pour bien ouïr attentif… (instrumental)

J’aime autant qu’il m’arrive maintenant de ne pouvoir plus aimer.Je ne trouve ni thème ni rimeet c’est pourquoi je me tais,car cet amour me bat avec une si grande forceque je ne peux pas parler.J’ai un fort besoin de m’exprimer mais je reste muet.Amour, amour…vous m’obligez à dormir toujours dans la boue.

Comme le taureau qui s’enfuit par le désert… (instrumental)

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VIIILlir entre cardsvós sou mon déu e mon delitque’l seny tinc pres, l’arbitre, e la raó:

Així com cell qui en lo somni’s delita

e son delit de foll pensament ve…

Textes de Ausiàs March (1400-1459). Traduction de Joan Magrané Figuera.

Josquin DesprezPlusieurs regrets

Plusieurs regrets qui sont sur terreet les douleurs dont souffrent hommes et femmesn’est que plaisir à côté de ceux que je porte,me tourmentant de si piteuse sorteque mes esprits ne savent plus ce qu’ils font.

Fleur de lys entre des épines,vous êtes mon dieu et mon délicepour vous j’ai perdu toute ma raison.

Je suis comme celui qui passe sa vie dans des rêves,et son désir de folle pensée vient…

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George CrumbGeorge Crumb est né le 24 octobre 1929, en Virginie occidentale, au sein d’une famille de musiciens. Il a étudié à l’Université de l’Illinois, à l’Univer-sité du Michigan avec Ross Lee Finney (1954), au Berkshire Music Center, puis à Berlin avec Boris Blacher (1955-1956). Parallèlement à son activité de com-positeur, il a mené une longue carrière d’enseignant marquée par son passage à l’Université du Colorado (1959-1964) et à l’Université de Pennsylvanie où il a exercé de 1965 à sa retraite, en 1997. Bien qu’il ait composé deux pièces orches-trales, Diptyque (1955) et Variazioni (1959), les premières œuvres de George Crumb sont écrites pour piano ou pour musique de chambre, ses genres de pré-dilection. Son vif intérêt pour les timbres se manifeste alors par des combinaisons variées de voix, de cordes et de piano, et par l’utilisation d’instruments comme l’harmonica, le dulcimer ou la scie musi-cale. Il puise également son inspiration dans la musique non occidentale, en par-ticulier celle de l’Asie du Sud. Au cours des années 1960 et 1970, la musique de George Crumb incorpore une dimension rituelle et théâtrale, en même temps qu’elle élargit considérablement le jeu des instrumentistes, les amenant à dépasser l’usage traditionnel de leur instrument par l’intégration de nouvelles techniques, par l’ajout de divers objets sonores et interventions vocales. Sa musique incorpore aussi des citations d’œuvres appartenant à l’histoire de la

musique occidentale. Parmi ses com-positions les plus célèbres figurent les quatre volumes des Makrokosmos (1972-1979), cycle de pièces inspirées des signes du zodiaque pour piano (I), piano amplifié (II), piano et percussion (III) et piano à quatre mains (IV) ; Echoes of time and the river, pour orchestre (Prix Pulitzer 1968) ; le quatuor à cordes Black Angels, composé en 1970. La poésie de Federico García Lorca, une source d’inspiration majeure du compositeur, a donné nais-sance à de nombreuses œuvres avec voix comme Night Music (1963), Ancient Voices of children (1970), Federico’s little songs for children (1986) ou The Ghost of Alhambra (2008). Si George Crumb a moins composé pendant les années 1990, sa créativité s’est à nouveau intensifiée à partir des années 2000, notamment avec une série d’œuvres sous-titrées « American Songbook » qui rassemble des arrangements per-sonnels de spirituals, d’airs populaires et d’hymnes américains.

Matthias Pintscher (voir p. 35)

Beat FurrerBeat Furrer commence des études de piano au Conservatoire de Schaffouse, sa ville natale, puis s’installe à Vienne en 1975 pour étudier la composition avec Roman Haubenstock-Ramati et la direc-tion d’orchestre avec Otmar Suitner. En 1985, il crée l’ensemble Klangforum Wien. Il en est le directeur artistique jusqu’en juillet 1992. Depuis 1992, Beat

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Furrer est professeur de composition à l’Université de Musique et d’Arts du spectacle de Graz. De 2006 à 2009, il est professeur de composition invité à l’Université de Musique et d’Arts du spectacle de Francfort. Les arts plas-tiques, la littérature, le jazz forment l’arrière-plan d’où naissent ses pre-mières œuvres. Certaines techniques s’apparentent par analogie aux procédés plastiques : superposition de couches qui cernent progressivement un objet en revisitant une même structure (Retour an dich, trio, 1986), effets de clair-obscur (Streichquartett no 1, 1984). Ce travail de différenciation extrême entre les sons, les gestes et les textures se ramifie par endroits en des trames très denses ou se tient, au contraire, au bord de la dis-solution (Studie 2 - à un moment de terre perdue, pour ensemble, 1990 ; Nuun, concerto pour piano et orchestre, 1996). La tendance à laisser certains éléments non fixés, ou encore à laisser se déve-lopper les figures de manière autonome à l’intérieur d’un cadre réduit reste une marque de l’écriture de Beat Furrer. La forme musicale procède le plus souvent par processus superposés, recouvre-ments ou dévoilements progressifs, filtrage ou distorsion de mécanismes ou de matières raffinées, parfois déchirés par des gestes emphatiques surgissant dans toute leur étrangeté (Still, 1998). La voix enfin, du balbutiement bruité jusqu’au langage constitué, occupe dans ses compositions une place décisive. Les instruments, comme la voix restent

souvent proches de l’énonciation parlée. La flûte d’Invocation, au même titre que la chanteuse et la comédienne, joue le personnage principal. Parmi les œuvres de théâtre musical de Beat Furrer, citons son premier opéra Die Blinden, créé en 1989 au festival Wien Modern, Begehren (2001), Fama (2005) et Wüstenbuch (2010). Son dernier opéra, La Bianca Notte, basé sur des textes de Dino Campara, a été créé à Hambourg en 2015. Beat Furrer est lauréat de nom-breuses récompenses : bourse Siemens (1992) ; Lion d’or pour Fama à la Biennale de Venise (2006) ; Grand Prix de l’État autrichien (2014) ; etc.

Franck BedrossianAprès des études d’écriture, d’orches-tration et d’analyse au Conservatoire National de Région de Paris, Franck Bedrossian étudie la composition auprès d’Allain Gaussin et entre au Conservatoire de Paris (CNSMDP) – dans la classe de Gérard Grisey, puis dans celle de Marco Stroppa –, où il obtient un Premier Prix d’analyse et le diplôme de formation supérieure de composition à l’unanimité. Il complète sa formation auprès de Helmut Lachenmann (Centre Acanthes 1999). En 2001-2003, il suit le cursus de composition et d’informatique musicale de l’Ircam et reçoit l’ensei-gnement de Philippe Leroux, Tristan Murail, Brian Ferneyhough et Philippe Manoury. En 2001, Franck Bedrossian reçoit une bourse de la Fondation Meyer, de la Fondation Bleustein-Blanchet pour

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la vocation et, en 2004, le prix Hervé Dugardin de la Sacem. L’Institut de France (Académie des beaux-arts) lui décerne le prix Pierre Cardin de compo-sition musicale en 2005. Il a également reçu le prix des jeunes compositeurs de la Sacem en 2007. Il est pensionnaire à la Villa Médicis à Rome de 2006 à 2008. Parmi les œuvres de Franck Bedrossian, citons : L’Usage de la parole (1999) pour clarinette, violoncelle et piano ; La Solitude du coureur de fond (2000) pour saxophone solo ; Transmission (2002) pour basson et électronique ; Charleston (2005) pour quinze musi-ciens ; Propaganda (2008) pour quatuor de saxophones et électronique, créé par le Quatuor Habanera ; La Conspiration du silence (2009) pour quatorze musi-ciens, créé lors du festival Archipel par l’Ensemble Contrechamps ; Twist (2016) pour orchestre et électronique, créé au Donaueschinger Musiktage par l’Orchestre Symphonique de la SWR dirigé par Alejo Pérez. En 2014, il est l’un des compositeurs invité au festival ManiFeste de l’Ircam. Depuis septembre 2008, Franck Bedrossian enseigne la composition à l’Université de Californie, Berkeley. Ses œuvres sont publiées par les Éditions Billaudot.

Vito ŽurajNé en 1979 à Maribor (Slovénie), Vito Žuraj étudie la composition et la théorie musicale avec Marko Mihevec à l’Acadé-mie de Musique de Ljubljana. Il pour-suit ses études de composition avec

Lothar Voigtländer à l’Université de Musique de Dresde et avec Wolfgang Rihm à celle de Karlsruhe, où il a éga-lement passé un mastère en techno-logie musicale avec Thomas A. Troge. En 2009-2010, il est récompensé par l’Académie Internationale Ensemble Modern et par l’Académie Opera Today de la Fondation Deutsche Bank. Vito Žuraj collabore avec des musiciens et des ensembles renommés (New York Philharmonic, Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR, hr-Sinfonieorches-ter, Philharmonie Slovène, Ensemble Modern, Klangforum Wien, Scharoun Ensemble, Ensemble Recherche et RIAS Kammerchor). Ses compositions sont jouées dans divers festivals interna-tionaux (Salzburger Festspiele, New York Philharmonic Biennale, Ultraschall Berlin, Eclat Stuttgart, cours d’été de Darmstadt, Wittener Tage für neue Kammermusik, Gaudeamus Muziekweek, ManiFeste à Paris et Takefu Festival du Japon), avec des chefs comme Matthias Pintscher, Johannes Kalitzke, Beat Furrer ou encore Emilio Pomarico. Son pre-mier opéra, Orlando : das Schloss, est créé en 2013 au Théâtre de Bielefeld. L’activité intensive de Vito Žuraj dans le domaine de la musique électronique a donné lieu à des collaborations avec l’Experimentalstudio des SWR Freiburg, l’Ircam de Paris et le ZKM de Karlsruhe. Sa musique a été programmée au MoMA de New York, à la Philharmonie de Berlin, au Mozarteum de Salzbourg, à la Kölner Philharmonie, au Semperoper

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de Dresde ou encore à la Philharmonie de Paris. Vito Žuraj a reçu le Premier Prix du Stuttgart Composition 2012 et le Prix de l’orchestre par la Deutsche Radio Philharmonie de Sarrebruck. Il est professeur de composition et de théorie de la musique à l’Académie de Musique de Ljubljana, et occupe un poste d’assis-tant pour l’instrumentation et le chant grégorien à l’Université de Karlsruhe. En 2014, il a été artiste en résidence à la Villa Massimo à Rome.

Joan Magrané FigueraNé en 1988, Joan Magrané Figuera se forme à la composition d’abord auprès de Ramon Humet. Il poursuit ses études à la Escola Superior de Música de Catalunya de Barcelone avec Agustín Charles, au Kunst Universität de Graz avec Beat Furrer et au Conservatoire de Paris (CNSMDP) dans la classe de Stefano Gervasoni. En 2016, il est un des lauréats de la Villa Médicis à Rome. Quelques références poétiques et artistiques – d’Arnaut Daniel à Francesc Garriga, d’Albrecht Dürer à Miquel Barceló – sont une source d’inspiration majeure dans le processus de création de Joan Magrané Figuera. Il se sent aussi très proche des travaux de Josquin Desprez, Roland de Lassus et Claudio Monteverdi. Parmi ses compositions, citons Música per al museu Picasso (2009-2010), Three Sketches of light (2010), Grabado de Dürer (2011), Akaza (2011), Tu solus qui facis mirabilia (2014), Fantaisie à trois (2015) ou encore Double (swans

reflecting elephants) (2015/2016). Ses œuvres sont jouées par des ensembles de renom : Quatuor Diotima, Quartet Gerhard, Neue Vocalsolisten, BBC Scottish Symphony Orchestra, Orquestra Simfònica de Barcelona i Nacional de Catalunya, Orquesta de la RTVE, Trío Arbós, barcelona 216, Funktion, et bien d’autres. Dans le domaine de l’opéra, Joan Magrané Figuera a travaillé sur différents projets comme Dido Reloaded (avec María Hinojosa et Anna Alàs) et dis-PLACE (avec Elena Copons et Sébastien Soules). Il est lauréat du Prix Injuve en 2010, du Berliner Opernprize en 2013 et du XXXIe Prix Reina Sofía de composition en 2014.

Hélène FauchèreLa soprano Hélène Fauchère étudie d’abord la flûte traversière avant de débuter le chant. Puis, elle reçoit l’en-seignement de Gaël de Kerret, avant d’intégrer la classe de Fusako Kondo au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, où elle obtient un Premier Prix de perfectionnement en 2007. Elle étudie ensuite avec Malcolm King et Chantal Santon-Jeffery. Parallèlement, elle soutient à la Sorbonne un mas-tère de musicologie portant sur les liens entre musique et poésie à travers les mises en musique des poèmes de Mallarmé, et obtient dans les classes de Corinne Schneider et d’Alain Louvier au Conservatoire de Paris (CNSMDP) des prix d’histoire de la musique, d’analyse et d’orchestration. Hélène Fauchère

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s’intéresse très tôt à la musique d’en-semble, en particulier à la musique de chambre, qu’elle pratique avec les étu-diants du Quatuor Ysaÿe. Au sein d’un projet de Jean-Marie Cottet, elle monte le Pierrot lunaire d’Arnold Schönberg en mai 2007 et crée les Lagunes et Lucanes VI-X d’Alain Louvier avec Claude Delangle en avril 2009. Elle travaille régu-lièrement avec l’ensemble Solistes XXI dirigé par Rachid Safir, ce qui lui a donné la possibilité de chanter à l’Opéra de Paris (Yvonne, princesse de Bourgogne de Philippe Boesmans), à l’Amphithéâtre Bastille (Klaus Huber, Igor Stravinski), ainsi qu’à l’Ircam. Elle travaille également avec l’ensemble Sequeza 9.3 dirigé par Catherine Simon-Pietri, avec La Chapelle rhénane dirigée par Benoît Haller, ainsi qu’avec Les Siècles de François-Xavier Roth. En 2013, Hélène Fauchère fonde le Trio Wunderhorn avec l’organiste Véra Nikitine et le flûtiste Yoann Couix, et en 2015 un duo avec le contrebas-siste Uli Fussenegger. En mars 2010, elle crée l’un des deux rôles principaux de l’opéra Wüstenbuch de Beat Furrer, avec le Klangforum Wien, dans une mise en scène de Christophe Marthaler au Theater Basel. Elle chante, en mai 2012, le rôle de la Jeune Femme Blonde dans Thanks to my eyes d’Oscar Bianchi avec l’Ensemble Modern sous la direction de Frank Ollu, dans une mise en scène de Joël Pommerat à Musica Strasbourg. Au cours de la saison 2012-2013, elle est Freia et Gutrune lors de la reprise de Ring Saga (T&M) à Reggio Emilia,

enregistre avec l’Ensemble Multilatérale pour Radio France ainsi qu’avec l’Expe-rimentalstudio de Freiburg, chante Neither de Morton Feldman sous la direction de Stefan Schreiber, dans une mise en scène de Matthias Rebstock au Konzert Theater Bern. Lors du fes-tival Cresc... Biennale für die moderne Musik Frankfurt 2013, elle crée avec l’Ensemble Modern, sous la direction de Brad Lubman, Übürall de Vito Žuraj, qu’elle reprend ensuite à la Kölner Philharmonie. Elle crée en mai 2014 Chantier Woyzeck d’Aurélien Dumont avec l’Ensemble 2 e2m La Péniche Opéra. En novembre 2014, elle crée Fermata de Luis Naon à Genève (Studio Ansermet) avec l’Ensemble Contrechamps, et elle fait ses débuts avec l’Ensemble intercon-temporain en décembre 2014, chantant Bouchara de Claude Vivier et Quatre Chants d’Igor Stravinski à la Cité de la musique de Paris, puis en septembre 2015 les Improvisations sur Mallarmé I & II de Pierre Boulez et les Chansons de Bilitis de Claude Debussy à Turin et Milan (festival Mito). En avril 2016, Hélène Fauchère chante avec la Grande Écurie et Chambre du Roy Trois Poèmes de la lyrique japonaise de Stravinski et Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé de Maurice Ravel. Parmi ses projets pour 2017 figurent plusieurs créations ainsi que de nouvelles collaborations avec les ensembles Lemanic et Contrechamps à Genève.

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Raquel CamarinhaAprès une formation musicale com-plète au Portugal, la soprano Raquel Camarinha obtient en 2011 son mastère de chant au Conservatoire de Paris (CNSMDP), classe de Chantal Mathias, puis en 2013 les diplômes d’artiste inter-prète « chant » et « répertoire contempo-rain et création ». Lauréate de plusieurs concours nationaux et internationaux – Premier Prix au Concours National de Chant Luísa Todi (Portugal), Meilleur Interprète Féminin à l’Armel Opera Competition (Hongrie), Prix de Duo au Concours International de Chant-Piano Nadia et Lili Boulanger avec le pianiste Satoshi Kubo –, elle remporte en 2013 le Premier Prix ainsi que le Prix du Public au 3e Concours International de Chant Baroque de Froville. Sur scène, Raquel Camarinha interprète de nombreux rôles, et la critique la remarque particulière-ment dans les grands rôles mozartiens (Pamina, Susanna, Zerlina) et haendéliens (Morgana, Bellezza). On l’entend dans les grands théâtres français (aux Chorégies d’Orange, à Paris – Châtelet, Opéra Comique, Philharmonie) et à l’étranger (Allemagne, Espagne, Italie, Portugal, Suisse). Curieuse du nouveau répertoire, elle participe à plusieurs créations, notamment Evil Machines (2008) et Paint me (2010) de Luís Tinoco, La Passion de Simone de Kaija Saariaho et Giordano Bruno de Francesco Filidei. En concert, elle collabore avec des artistes presti-gieux tels que Ophélie Gaillard, Brigitte Fossey, François Chaplin, Alain Duault,

Xavier Gallais, Jay Gottlieb, Emmanuel Rossfelder, et avec différents ensembles (Ensemble intercontemporain, Pulcinella ou encore Remix). On retrouve fréquem-ment Raquel Camarinha à la télévision ainsi qu’à la radio en France (France 2, Arte, France Musique, Radio Classique) et au Portugal (RTP2, Antena 2). En 2014, France Musique lui consacre une émission dans le cadre du pro-gramme de Gaëlle Le Gallic, Génération Jeunes Interprètes.

Odile AuboinEn 1991, Odile Auboin obtient le Premier Prix d’alto et celui de musique de chambre au Conservatoire de Paris (CNSMDP). Lauréate de bourses de recherche Lavoisier du ministère des Affaires Étrangères et d’une bourse de perfectionnement du ministère de la Culture, elle étudie à l’Université Yale à New Haven, puis se perfectionne avec Bruno Giuranna à la Fondation Stauffer de Crémone. Elle est lauréate du Concours International Valentino Bucchi de Rome. En 1995, elle entre à l’Ensemble intercontemporain. Son intérêt pour la création et sa situation de soliste de l’Ensemble intercontemporain lui permettent un travail privilégié avec les grands compositeurs de la seconde moitié du xxe siècle comme György Kurtág ou Pierre Boulez, avec qui elle a enregistré Le Marteau sans maître pour Deutsche Grammophon et dont elle a créé Anthèmes pour alto au Festival d’Avignon. Elle collabore également

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avec les compositeurs de la nouvelle génération comme Ivan Fedele, Martin Matalon ou Michael Jarrell. Très impli-quée dans le domaine de la musique de chambre, Odile Auboin donne notam-ment les premières exécutions d’œuvres de Bruno Mantovani, Marco Stroppa ou Philippe Schoeller. Attirée par la transversalité entre les divers modes d’expression artistique, elle participe à des projets avec les arts visuels et la danse. Son répertoire discographique comprend également les Églogues d’André Jolivet ainsi que des œuvres de Bruno Mantovani. Elle est professeur-assistant au CNSMDP. Elle joue sur un alto A 21 créé par Patrick Charton.

Alain BillardTitulaire du DESM du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon, Alain Billard est membre de l’Ensemble intercontemporain depuis 1995. Il y occupe le poste de clarinette basse (jouant aussi de la clarinette, du cor de basset et de la clarinette contrebasse). Soliste internationale-ment reconnu, il a collaboré avec de nombreux compositeurs, dont Pierre Boulez, Luciano Berio, György Ligeti, Karlheinz Stockhausen ou encore Philippe Manoury, Michael Jarrell, Pascal Dusapin, Bruno Mantovani et Yann Robin. Régulièrement invité comme soliste par de grands orchestres nationaux et internationaux, Alain Billard crée et enre-gistre de nombreuses œuvres parmi les-quelles Machine for contacting the dead

(2001) de Lisa Lim, Génération (2002), triple concerto pour trois clarinettes de Jean-Louis Agobet, Mit Ausdruck (2003), concerto pour clarinette basse et orchestre de Bruno Mantovani, Décombres de Raphael Cendo (2007), Art of metal I, II, III (2007-2008) pour cla-rinette contrebasse, ensemble et élec-tronique de Yann Robin, del reflejo de la sombra (2010) d’Alberto Posadas avec le quatuor Diotima, et La Grammatica del soffio (2011) de Matteo Franceschini. Membre fondateur du quintette à vent Nocturne, avec lequel il a obtenu un Premier Prix de musique de chambre au Conservatoire de Lyon, le Deuxième Prix du Concours International de l’ARD de Munich et le Prix de musique de chambre d’Osaka, il fonde aux côtés d’Odile Auboin (alto) et Hidéki Nagano (piano) le Trio Modulations, auquel les compo-siteurs Marco Stroppa, Bruno Mantovani et Philippe Schoeller ont dédié de nou-velles œuvres. Alain Billard est très actif dans le champ de la recherche et du développement de nouvelles techniques instrumentales. Il collabore régulière-ment avec l’Ircam de Paris et la manu-facture Selmer. Sa participation active aux actions éducatives de l’Ensemble intercontemporain, en direction du jeune public et des futurs professionnels de la musique, témoigne de son engagement profond pour la transmission sous toutes ses formes.

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Frédérique CambrelingFrédérique Cambreling partage actuel-lement sa vie de musicienne entre l’En-semble intercontemporain, dont elle est membre depuis 1993, et ses activités de soliste-concertiste. Après avoir enseigné à Musikene (San Sebastián, Espagne) de 2002 à 2011, elle est actuellement pro-fesseur de didactique instrumentale au Conservatoire de Paris (CNSMDP). Elle fait également partie du trio Salzedo. Frédérique Cambreling a suivi sa for-mation musicale en France et a rem-porté trois grands prix internationaux entre 1976 et 1977 – Troisième Prix du Concours de la Guilde des Artistes, Deuxième Prix du Concours d’Israël et Premier Prix du Concours Marie-Antoinette Cazala –, avant d’être nom-mée harpe solo à l’Orchestre National de France de 1977 à 1986. Passionnée par la diversité des modes d’expression liés à son instrument, son éclectisme lui permet de participer à de nombreux concerts en France comme à l’étran-ger. Plusieurs compositeurs ont écrit à son intention. Elle a créé notamment Dreamtime de Philippe Boesmans pour harpe, tuba et ensemble, Die Stücke der Sängers de Wolfgang Rihm pour harpe et ensemble, Hélios de Philippe Schoeller pour harpe et orchestre, le Concerto pour trois harpes d’Andreas Dohmen, Danzas secretas de Luis de Pablo pour harpe et orchestre, Soleil Filaments de Frédéric Pattar pour contre-basse, harpe et ensemble, L’Horizon et la verticale de Gérard Buquet pour

deux harpes et orchestre, ainsi que des œuvres de Michael Jarrell, Aurelio Edler-Copes, Tôn-Thât Tiêt… En hommage à Luciano Berio, Frédérique Cambreling a été invitée en 2003 au Festival de Donaueschingen pour interpréter Chemins I avec l’Orchestre du SWR de Fribourg sous la direction de Sylvain Cambreling, puis en 2011 à la Salle de la Philharmonie de Berlin avec l’Orchestre du Konzerthaus de Berlin sous la direc-tion de Lothar Zagrosek. Frédérique Cambreling a réalisé plusieurs enregis-trements couvrant une large littérature du répertoire de la harpe.

Sophie CherrierSophie Cherrier étudie au Conservatoire National de Région de Nancy (classe de Jacques Mule) puis au Conservatoire de Paris (CNSMDP), où elle remporte le Premier Prix de flûte (classe d’Alain Marion) et de musique de chambre (classe de Christian Lardé). Elle intègre l’Ensemble intercontemporain en 1979. Elle collabore à de nombreuses créa-tions, parmi lesquelles Mémoriale de Pierre Boulez (enregistrement Erato), Esprit rude/Esprit doux d’Elliott Carter (Erato), Chu Ky V de Tôn-Thât Tiêt. Sophie Cherrier a enregistré la Sequenza I de Luciano Berio (Deutsche Grammophon), ainsi que … explosante fixe … (Deutsche Grammophon) et la Sonatine pour flûte et piano de Pierre Boulez (Erato), Imaginary Sky-lines pour flûte et harpe d’Ivan Fedele (Adès), Jupiter et La Partition du ciel et de

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l’enfer de Philippe Manoury (collection « Compositeurs d’aujourd’hui »). Elle s’est produite avec le Hallé Orchestra de Manchester, l’Orchestre de Cleveland, l’Orchestre Philharmonique de Los Angeles, le London Sinfonietta, et l’Orchestre Philharmonique de Berlin. Sophie Cherrier est professeur au Conservatoire de Paris (CNSMDP) depuis 1998 et donne également de nombreuses master-classes en France et à l’étranger.

Éric-Maria CouturierÀ dix-huit ans, Éric-Maria Couturier entre premier nommé dans la classe de Roland Pidoux au Conservatoire de Paris (CNSMDP), où il obtient un Premier Prix de violoncelle premier nommé et un master de musique de chambre dans la classe de Christian Ivaldi. Il obtient le Premier Prix et le Prix spécial au concours de Trapani, le Second Prix à Trieste et le Troisième Prix de Florence en compa-gnie du pianiste Laurent Wagschal avec qui il enregistre un disque consacré à la musique française du début du xxe siècle. À vingt-trois ans, il entre à l’Orchestre de Paris, puis devient premier soliste à l’Orchestre National de Bordeaux. Depuis 2002, il est soliste à l’Ensemble intercontemporain. Éric-Maria Couturier s’est produit sous la baguette des plus grands chefs de notre époque parmi lesquels Solti, Sawallisch, Giulini, Maazel et Boulez. Membre du trio Talweg, il est soliste dans les concertos pour vio-loncelle de Haydn, Dvořák, Eötvös ou

Kurtág. Son expérience de musique de chambre s’est approfondie en jouant avec des pianistes tels que Maurizio Pollini, Jean-Claude Pennetier, Shani Diluka. Dans le domaine de l’impro-visation, il joue avec le chanteur de jazz David Linx, le platiniste ErikM, la chanteuse Laika Fatien, le contrebas-siste Jean-Philippe Viret avec lequel il a enregistré son dernier disque en quartet. Il a également enregistré un disque avec l’octuor Les Violoncelles Français pour le label Mirare. Il joue sur un violoncelle de Frank Ravatin.

Nicolas CrosseNé en 1979, Nicolas Crosse étudie au Conservatoire de Paris (CNSMDP) dans la classe de Jean-Paul Celea. Son tra-vail sur la musique contemporaine lui permet d’approfondir le répertoire du xxe siècle et de réaliser des créations pour la contrebasse en collaboration avec des compositeurs tels que Luis Fernando Rizo-Salom, Lucas Fagin, Tolga Tüzün, Marco Antonio Suarez Cifuentes, Martin Matalon, Raphaël Cendo ou Yann Robin. Parallèlement à ses études, il effectue des remplacements dans divers orchestres français : Orchestre de Paris, Opéra de Paris, Ensemble intercontemporain, sous la direction de Pierre Boulez, Wolfgang Sawallisch, Valery Gergiev, Esa-Pekka Salonen, Christoph Eschenbach, Jonathan Nott et bien d’autres. En 2007, durant son cursus en cycle de perfectionnement, Nicolas Crosse enregistre le DVD cross(E)road

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en partenariat avec la Fondation Meyer et le Conservatoire de Paris, comprenant la Sequenza XIVb de Luciano Berio, Valentine de Jacob Druckman, Ala de Franco Donatoni (duo avec Alexis Descharmes au violoncelle), Cronica del oprimido de Lucas Fagin ainsi que des musiques improvisées en duo avec Christian Laborie à la clarinette. En 2012, avec le collectif Multilatérale dont il est membre, le spectacle Je vois le Feu est créé au festival Archipel de Genève, fruit d’une étroite collabora-tion avec l’écrivain Yannick Haenel et le saxophoniste Vincent David. Cette même année, il devient membre de l’Ensemble Modern en Allemagne, puis succède à Frédéric Stochl au sein de l’Ensemble intercontemporain.

Emmanuelle OphèleEmmanuelle Ophèle débute sa forma-tion musicale à l’École de Musique d’An-goulême. Dès l’âge de 13 ans, elle étudie auprès de Patrick Gallois et Ida Ribera, puis de Michel Debost au Conservatoire de Paris (CNSMDP), où elle obtient un Premier Prix de flûte. Emmanuelle Ophèle entre à l’Ensemble intercon-temporain à l’âge de 20 ans. Attentive au développement du répertoire et aux nouveaux terrains d’expression offerts par la technologie, elle prend rapidement part aux créations recou-rant aux techniques les plus récentes : La Partition du ciel et de l’enfer pour flûte Midi et piano Midi de Philippe Manoury (enregistré chez Adès) ou

… explosante fixe … pour flûte Midi, deux flûtes et ensemble instrumental de Pierre Boulez (enregistré chez Deutsche Grammophon). Elle participe égale-ment à l’enregistrement du Marteau sans maître (Deutsche Grammophon, 2005, sous la direction du compositeur). Titulaire du certificat d’aptitude à l’ensei-gnement artistique, elle est professeur au Conservatoire de Montreuil-sous-Bois. Elle est invitée dans de nombreuses académies, parmi lesquelles celles d’Aix-en-Provence, de Lucerne, de Suc-et-Sentenac et de Val d’Isère. L’ouverture sur un large répertoire, du baroque au contemporain en passant par le jazz et l’improvisation, est un axe majeur de son enseignement.

Rachid SafirDans toutes ses activités musicales, Rachid Safir s’est attaché à interpréter la musique vocale de solistes de toutes les époques, de Pérotin à Ferneyhough, de Dufay à Schubert. Chanteur, il a travaillé aussi bien avec Alfred Deller, qu’avec le Groupe Vocal de France, le Studio der Frühen Musik ou le Clemencic Consort. En 1978, il fonde A Sei Voci, ensemble avec lequel il chantera pendant plus de dix ans. Plusieurs des enregistrements auxquels il a participé ont ainsi obtenu les plus hautes récompenses. Devenu chef de chœur en 1988, il crée l’ensemble Les Jeunes Solistes, qui deviendra l’en-semble Solistes XXI, afin de mettre en œuvre l’expérience alors acquise – et toujours développée depuis –, ainsi

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que de réunir une équipe de chan-teurs solistes passionnés de polyphonie agissant dans plusieurs directions : au service du répertoire traditionnel, au service de la création musicale et au service de la recherche polyphonique vocale simplement acoustique ou utili-sant les dernières techniques multimé-dia. Pédagogue, Rachid Safir a assuré la direction artistique du Centre d’Art Polyphonique de Paris Île-de-France de 1989 à 1997 et enseigné aux conserva-toires nationaux supérieurs de musique de Lyon et de Paris. Il s’est également lar-gement consacré au développement de l’enseignement de la direction de chœur et de la pédagogie du chant en France. Il dirige jusqu’en 2016 les Solistes XXI à la tête duquel il a donné de nombreux concerts et créations en France et sur les scènes européennes, et de nombreux enregistrements discographiques qui ont été couronnés par les plus hautes récompenses. Il transmet la direction de l’ensemble à Christophe Grapperon en juillet 2016.

Solistes XXIFondé en 1988 par Rachid Safir dans le but de faire de la musique de chambre vocale, les Solistes XXI retrouvent l’esprit d’une époque réputée à jamais disparue en France au moment où la Révolution faisait table rase de l’absolutisme monar-chique. L’ensemble développe le réper-toire vocal chambriste en se tournant à la fois vers les œuvres polyphoniques du haut Moyen Âge, de la Renaissance

et du baroque naissant tout en solli-citant des partitions nouvelles auprès des compositeurs du monde entier, mettant époques et styles en perspec-tives. L’Ensemble Solistes XXI a ainsi su donner à la musique contemporaine sa musicalité naturelle et l’expressivité dont elle est trop souvent spoliée. Dès 1989, l’ensemble commence à se forger une réputation enviable dans le domaine de la création. Cette activité permet à Rachid Safir et à son ensemble de tisser des liens étroits avec de nombreux com-positeurs. S’intéressant aux techniques les plus modernes de composition, de diffusion et de transformation du son en temps réel, ils sont amenés naturel-lement à collaborer notamment avec l’Ircam. Sont ainsi nées de grandes pages de la fin du xxe siècle et de ce début de xxie siècle, tant de vocalité pure – comme le CD Angels de Jonathan Harvey ou le Miserere Hominibus de Klaus Huber –, que de théâtre musi-cal et d’opéra, tels Das Theater der Wiederholungen de Bernhard Lang (créé en 2003 à Graz) ou encore Yvonne, princesse de Bourgogne de Philippe Boesmans (créé en janvier 2009 à l’Opéra Garnier, Prix de la critique 2009). Les nombreux concerts des Solistes XXI les ont conduits notamment au Festival de Salzbourg, à Paris (Festival d’Au-tomne ou Opéra de Paris), à New York (Carnegie Hall), Vienne (Wien Modern), Berlin, Amsterdam, etc. L’ensemble se consacre à tous les répertoires et sert la musique d’aujourd’hui comme d’hier

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sans exclusion de style, interprétant ainsi Giacinto Scelsi, Kaija Saariaho, Gilbert Amy, Iannis Xenakis, Luigi Dallapiccola, Claude Vivier, Klaus Huber, Gianvincenzo Cresta, Luis de Pablo et bien d’autres avec le même bonheur et la même passion qu’ils interprètent les Josquin Desprez, Claudio Monteverdi, Carlo Gesualdo ou autre Johann Sebastian Bach. La publication du CD Quid sit Musicus ? (Soupir éditions), musiques de Philippe Leroux, Guillaume de Machaut et Jacob de Senlèches, a donné lieu à l’attribution du Grand Prix International du Disque 2015 de l’Académie Charles-Cros et a été désigné « Disque de l’an-née de musique contemporaine » par le journal Le Monde. Le festival Présences 2016 de Radio France a accueilli les Solistes XXI en compagnie de l’Ircam et de l’ensemble Multilatérale dirigé par Léo Warynski pour créer Visio d’Édith Canat de Chizy, pour six voix, ensemble instrumental et électronique. Le 19 avril 2016, ils créent Maria Republica, opéra de François Paris pour orchestre et électronique live, au Théâtre Graslin de Nantes. Cet opéra, écrit à partir du roman éponyme d’Agustin Gomez-Arcos, a reçu un accueil chaleureux de la presse nationale qui lui a remis son Prix de la critique 2016 pour la « Meilleure création musicale » de l’année en France. Il a été présenté avec l’Ensemble Orchestral Contemporain, sous la direc-tion de Daniel Kawka, et dans une mise en scène de Gilles Rico. L’importante partie électronique omniprésente tout

au long de l’œuvre a été réalisée par le Cirm de Nice avec le concours de l’Ircam. En août 2016, Christophe Grapperon succède à Rachid Safir à la tête des Solistes XXI. En tentant de faire des passerelles entre l’ancien et le nouveau, entre le populaire et l’érudit, Christophe Grapperon fait le pari que l’art vocal, quasiment millénaire, peut relier l’exi-gence, le plaisir et le partage, comme métaphore d’un vivre ensemble.

Matthias Pintscher« Ma pratique de chef d’orchestre est enrichie par mon activité de compositeur et vice-versa. » Après une formation musicale (piano, violon, percussion), Matthias Pintscher débute ses études de direction d’orchestre avec Peter Eötvös. Il est âgé d’une vingtaine d’années, lorsqu’il s’oriente vers la composition avant de trouver un équilibre entre ces deux activités, qu’il juge totalement complémentaires. Matthias Pintscher est directeur musical de l’Ensemble intercontemporain depuis septembre 2013. Il collabore également avec de nombreux ensembles spécialisés dans la musique contemporaine : Ensemble Modern, Klangforum Wien, Avanti ! (Helsinki), Scharoun Ensemble, etc. Il est « Artiste associé » du BBC Scottish Symphony Orchestra et de l’Orchestre Symphonique National du Danemark depuis plusieurs années. Il a également été nommé compositeur en résidence et artiste associé de la Elbphilharmonie Hamburg qui vient d’être inaugurée.

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Depuis la saison 2016-2017, il est le nou-veau chef principal de l’Orchestre de l’Académie du Festival de Lucerne, suc-cédant ainsi à Pierre Boulez. Professeur de composition à la Juilliard School de New York depuis septembre 2014, il est également en charge du volet musical du festival Impuls Romantik de Francfort depuis 2011. Chef d’orchestre reconnu internationalement, Matthias Pintscher dirige régulièrement de grands orchestres en Europe, aux États-Unis et en Australie : New York Philharmonic, Los Angeles Philharmonic, National Symphony Orchestra de Washington, Orchestre symphonique de Toronto, Orchestre Philharmonique de Berlin, Orchestre Philharmonique de Radio France, Orchestre de l’Opéra de Paris, BBC Symphony Orchestra, Orchestre de la Suisse Romande, l’Orchestre du Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg, Orchestres symphoniques de Melbourne et de Sydney… Au cours de la saison 2016-2017, il dirigera notamment le Cleveland Orchestra, les orchestres symphoniques de Cincinnati, Dallas, Indianapolis, l’Orchestre de la Radio bavaroise, l’Orchestre symphonique de la Radio de Vienne, l’Orchestre sym-phonique de Bochum et l’Orchestre du Centre national des arts (Ottawa). Après avoir dirigé l’Ensemble intercontempo-rain durant sa grande tournée asiatique en octobre 2016, il célébrera l’anniver-saire des 40 ans de la formation en mars 2017 à la Philharmonie de Paris. Matthias Pintscher est l’auteur de nombreuses

créations pour les formations les plus diverses, de la musique pour instrument solo au grand orchestre. Ses œuvres sont jouées par de grands interprètes, chefs, ensembles et orchestres (Chicago Symphony, Cleveland orchestra, New York Philharmonic, Philadelphia Orchestra, Berlin Philharmonic, London Symphony Orchestra, Orchestre de Paris ; etc.). Elles sont toutes publiées chez Bärenreiter-Verlag et les enregis-trements de celles-ci sont disponibles chez Kairos, EMI, Alpha Classics, Teldec, Wergo et Winter & Winter.

Ensemble intercontemporainCréé par Pierre Boulez en 1976 avec l’appui de Michel Guy (alors secrétaire d’État à la Culture) et la collaboration de Nicholas Snowman, l’Ensemble intercon-temporain réunit 31 solistes partageant une même passion pour la musique du xxe siècle à aujourd’hui. Constitués en groupe permanent, ils participent aux missions de diffusion, de transmission et de création fixées dans les statuts de l’Ensemble. Placés sous la direction musi-cale du compositeur et chef d’orchestre Matthias Pintscher, ils collaborent, au côté des compositeurs, à l’exploration des techniques instrumentales ainsi qu’à des projets associant musique, danse, théâtre, cinéma, vidéo et arts plastiques. Chaque année, l’Ensemble commande et joue de nouvelles œuvres, qui viennent enrichir son répertoire. En collaboration avec l’Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique

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(IRCAM), l’Ensemble intercontemporain participe à des projets incluant des nouvelles technologies de production sonore. Les spectacles musicaux pour le jeune public, les activités de forma-tion des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs ainsi que les nombreuses actions de sensibili-sation des publics traduisent un enga-gement profond et internationalement reconnu au service de la transmission et de l’éducation musicale. Depuis 2004, les solistes de l’Ensemble participent en tant que tuteurs à la Lucerne Festival Academy, session annuelle de formation de plusieurs semaines pour des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs du monde entier. En rési-dence à la Philharmonie de Paris depuis son ouverture en janvier 2015 (après avoir été résident de la Cité de la musique de 1995 à décembre 2014), l’Ensemble se produit et enregistre en France et à l’étranger où il est invité par de grands festivals internationaux.

Financé par le ministère de la Culture et de la Communication, l’Ensemble reçoit également le soutien de la Ville de Paris. Pour ses projets de création, l’Ensemble intercontemporain bénéficie du soutien de la Fondation Meyer.

FlûtesSophie CherrierEmmanuelle Ophèle

HautboisPhilippe GrauvogelDidier Pateau

Clarinette basseAlain Billard

ClarinetteMartin Adámek

BassonPaul Riveaux

CorsJens McManamaJean-Christophe Vervoitte

TrompetteClément Saunier

TrombonesJérôme NaulaisBenny Sluchin

PercussionsSamuel FavreVictor Hanna

PianoHidéki Nagano

HarpeFrédérique Cambreling

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ViolonsJeanne-Marie ConquerHae-Sun KangDiégo Tosi

AltosOdile AuboinJohn Stulz

VioloncellesÉric-Maria CouturierPierre Strauch

ContrebasseNicolas Crosse

Musiciens supplémentaires

SaxophoneVincent David

TrompetteClément Formatché

PercussionHervé Trovel

AccordéonAnthony Millet

VioloncelleAurélienne Braunner

Concert enregistré par France Musique.

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ÉCOUTER EN DÉCOUVREURKARLHEINZ STOCKHAUSENtextes réunis et introduits par Imke Mischtraduits de l’allemand par Laurent Cantagrel et Dennis Collins

L E S É D I T I O N S D E L A P H I L H A R M O N I E

Karlheinz Stockhausen (1928-2007) a fait preuve d’une créativité sans égale : près de quatre cents œuvres, dont le cycle Licht et ses vingt-neuf heures de musique est l’aboutissement monumental. Le compositeur a tracé des sillons dans lesquels les générations ultérieures se sont inscrites, par-delà les frontières esthétiques, de la musique contemporaine aux musiques populaires et électroniques. Ce que l’on sait peut-être moins, c’est que cet artiste protéiforme, inventeur de langages musicaux inouïs, n’eut de cesse de prendre la parole ou la plume pour défendre ses positions et éclairer ses auditeurs. Écouter en découvreur réunit pour la première fois en français une sélection de textes de différentes natures couvrant l’ensemble de la carrière de Karlheinz Stockhausen.

La rue musicale [Écrits de compositeurs]448 pages • 15 x 22 cm • 32 €

cahier couleur 16 pagesISBN 979-10-94642-06-1 • JANVIER 2016

La rue musicale est un « projet » qui dépasse le cadre de la simple collection d’ouvrages. Il s’inscrit dans l’ambition générale de la Philharmonie de Paris d’établir des passerelles entre différents niveaux de discours et de représentation, afin d’accompagner une compréhension renouvelée des usages de la musique.

— LES MEMBRES DU CERCLE D’ENTREPRISES —PRIMA LA MUSICA

Intel Corporation, Rise Conseil, RenaultGecina, IMCD

Angeris, À Table, Batyom, Dron Location, Groupe Balas, Groupe Imestia, Linkbynet, UTB Et les réseaux partenaires : le Medef de Paris et le Medef de l’Est parisien

— LES MÉCÈNES DE L’ACQUISITION DE

« SAINTE CÉCILE JOUANT DU VIOLON »

DE W. P. CRABETH —Paris Aéroport

Angeris, Batyom, Groupe Balas, Groupe Imestia

— LE CERCLE DES GRANDS DONATEURS —Patricia Barbizet, Éric Coutts, Jean Bouquot,

Xavier Marin, Xavier Moreno et Marie-Joséphine de Bodinat-Moreno, Jay Nirsimloo,Raoul Salomon, Philippe Stroobant, François-Xavier Villemin

— LA FONDATION PHILHARMONIE DE PARIS —

— LES AMIS DE LA PHILHARMONIE DE PARIS —

LA CITÉ DE LA MUSIQUE - PHILHARMONIE DE PARIS REMERCIE

— SON GRAND MÉCÈNE —

— LES MÉCÈNES ET PARTENAIRES DE LA PROGRAMMATION

ET DES ACTIVITÉS ÉDUCATIVES —

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LOGO AIRFRANCE Partenaire Officiel

Nº dossier : 2009065E

Date : 12/03/09

alidation DA/DC

alidation Client

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Champagne Deutz, Fondation PSA Peugeot Citroën, Fondation KMPGFarrow & Ball, Fonds Handicap et Société, Demory, Agence nationale pour la Cohésion Sociale et l’Égalité des chances

Philippe Stroobant, les Amis de la Philharmonie de Paris, Cabinet Otto et Associés, AfricinvestLes 1095 donateurs de la campagne « Donnons pour Démos »

Remerciements donateurs_ 2016.indd 1 20/07/2016 17:41