A Propos de Lituraterre

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    A propos de "Lituraterre"

    http://www.freud-lacan.com/articles/article.php?url_article=cveken1!!#

    $%minaire d&%t% '!!#

    Auteur : Cyril Veken 19/07/2008

    (travail pr%sent% ) $ainte Anne dans le cadre de la

    pr%paration du s%minaire d&%t%. *l s&a+it du premier volet

    d&un dipt,ue dont sther ellermann a articul% le

    deu0ime panneau2

    Quelques mots d'abord sur le moment :

    Aprs une interruption de deu! mois "#oya$e au %apon& (a)an reprend son s*minaire+ ,l lui a

    *t* demand* un arti)le pour une re#ue de litt*rature et )omme - son .abitude quelque soit )e

    qui lui est demand* )omme *)rit ou )omme inter#ention il s'a$it touours de son tra#ail en

    )ours et )'est le te!te de )et arti)le qui est pr*sent* - son auditoire pour )ette reprise du

    s*minaire+

    Ce te!te est important - plus d'un titre+ Aprs les leons pr*)*dentes o il a *t* question de

    l'*)riture ).inoise )'est maintenant a#e) la relation de )e #oya$e au %apon que )ette mention

    de l'*)riture ).inoise trou#e son ei)a)e pour 3un dis)ours qui ne serait pas du semblant3+

    4ourquoi 5 4ar)e que l'*)riture aponaise )'est du ).inois a#e) quelques parti)ularit*s+ 6t )es

    parti)ularit*s par rapport au propos i)i de (a)an sont plus int*ressantes que l'*)riture du

    ).inois pour *)rire la lan$ue ).inoise+

    i nous nous situons par rapport - une p*riode plus lon$ue que d'une s*an)e du s*minaire -

    l'autre le moment est )elui d'un ).an$ement important dans la aon dont (a)an *)rit+ A )et

    *$ard il )on#ient de lire paralllement - )e dis)ours qui ne serait pas du semblant des te!tes

    qui en sont )ontemporains telle la 4osta)e au s*minaire 11 qui #ient d'tre publi* au euil

    te!te qui est tout - ait sur les mmes t.mes que )eu! qui nous o))upent i)i y )ompris

    l'*)riture aponaise+ e )ette posta)e e retiendrai i)i une p.rase - propos de )e qui est pass*

    de sa parole au s*minaire dans la trans)ription :

    3%'ai plus d'*)rit que e n'*)rois3

    Cette p.rase est )ardinale pour notre propos d'auourd'.ui pour )e qu'elle donne - entendre+

    6n eet il s'a$it tout autant de 'ai plus d'*)rit que e ne )rois que de 'ai plus d'*)rit que e

    n'*)ris+ Autrement dit 3'ai plus d'*)rit qu'il n'y en a dans )e que '*)ris3 mettant ainsi l'a))ent

    sur )e qu'il y a d*- d'*)rit dans la parole+

    6t la question du rapport entre l'*)rit et la parole #a tre tout - ait pr*sente i)i+

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    Quant au ).an$ement dans l'*)riture de (a)an il #a de plus en plus tre inluen)* par )elui

    dont le nom apparat au tout d*but deLituraterre - sa#oir %oy)e pr*)is*ment pour son

    rapport si parti)ulier - la lettre+

    Venons;en maintenant au te!te lui;mme :Lituraterre+

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    o il y a du si$niiant qu'il y a de la lettre+ @on pas que la lettre #ienne aprs le si$niiant

    mais que le si$niiant ne peut se maniester que dans sa )onstitution litt*rale qui lui est don)

    n*)essairement )ontemporaine+ (e si$niiant n'*tant que pure di*ren)e il aut bien que )ette

    di*ren)e pour tre perue ait une orme p.ysique appr*.endable par les sens+

    C'est )ette orme mat*rielle que nous appelonsLettre que )elle;)i soit ins)ription $rap.iquep.onique $estuelle ou autre "que l'on son$e au! *)ritures maya dans lesquelles la )ouleur

    inter#ient a#e) une #aleur litt*rale )'est - dire )omme marquant la mat*rialit* d'une di*ren)e

    si$niiante&

    Autre question qui )ourt tout au lon$ de )e s*minaire )elle de la m*tap.ore+ (orsqu'on

    a))use (a)an de aire de la lin$uistique ou du si$niiant un usa$e m*tap.orique il dit :

    3@on E (a m*tap.ore elle est l- : le si$niiant d*si$ne touours autre ).ose que lui;mme3 (a

    m*tap.ore don) l- au prin)ipe mme du lan$a$e )'est - dire - )e qui en ait une batterie de

    si$niiants et non une )olle)tion de si$nes+ ais surtout et )'est l- un point qui peut donner

    l'impression d'un ora$e : aprs a#oir parl* de la lettre de l'alp.abet de la lettre ).inoise de

    la on)tion de la lettre dans l'*)riture lo$ique de la on)tion de l'*)rit (a)an a#e) le retoursurLa Lettre vole met )ette dernire la lettre pistolesur le mme plan que les autres+ (e

    ora$e )onsisterait alors - 3ouer sur les mots3 : )'est le mme mot bien sFr mais dans un

    sens m*tap.orique ou d*ri#*+

    ais (a)an insiste - plusieurs reprises pour dire que )e n'est pas l- emploi m*tap.orique du

    termeLettre nous obli$eant ainsi - nous demander en quoi )e n'est pas une m*tap.ore+ 6t sa

    r*ponse nous prend par surprise par son )ara)tre d'*#iden)e nachtrglichdans un )as )omme

    dans l'autre lettre )omme )ara)tre $rap.ique ou *pistole la lettre a bien la mme propri*t*

    ondamentale - sa#oir d'tre )e qui ait en#eloppe au si$niiant mme ")omme )'est le )as

    dansLa Lettre vole& lorsque )e si$niiant on ne le )onnatra pas au sens de l'a#oir sous les

    yeu!+ 6n eet la simple e!isten)e d'une lettre donne - lire+ 6t - qui sait lire 3autrement qu'en

    s'alp.abtissant3 )omme dit (a)an dans la 4osta)e d*- )it*e elle donne - entendre qu'il y a

    bien l- dans son en#eloppe un si$niiant+ @ul *tonnement alors que )e si$niiant ait

    pr*)is*ment rapport a#e) )e qui )on)erne un .omme et une emme+

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    stri)tement )onorme - mon id*e de )e qu'il en est du ire+ (e ire a laisse des d*).ets+ 6t

    on ne peut en re)ueillir que a+ Alors que )e soient les d*).ets *)rits les d*).ets

    radiop.oniques ou les d*).ets t*l*#is*s )e sont des d*).ets+3

    Comme on peut s'en aper)e#oir )es propos ne sont pas du tout en dis)ord a#e) )e dont il est

    question i)i E C'est la mme ).ose+ 6t appeler : Ecrits)e que l'on a re)ueilli d'- peu prs tout)e qui a *t* donn* - la 3poubelli)ation3 - la suite de )e qu'il a ormul* dans son *minaire+

    C'est le point o en est son ensei$nement+ 6t )'est pourquoi on trou#e de )es ).oses biBarres

    dans la posta)e lorsqu'il *)rit par e!emple qu'un *)rit n'est pas lire+ ?n *)rit au sens

    ustement de )e que l'on a sous les yeu! )e n'est pas - lire+ Ce qui est - lire )'est )e dont )et

    *)rit tente d'attraper )e qu'il y a#ait dans la parole+ ans le si$niiant+

    Voil- un point ins*parable de la aon dont (a)an aborde et )onoit l'analyse puisque )e dont

    il s'a$it dans l'analyse )'est de lire)e que le patient amne+ Ce qui ne si$niie pas rele#er )es

    paroles par *)rit pour les relire mais de lire - tra#ers elles )'est;-;dire a))*der - la lettre qui

    s'arti)ule dans le propos de l'analysant+

    6t les dernires leons du *minaire re#iennent trs ort sur )e point a#e) les remarques sur

    le cabinet analytique+

    Aprs )es remarques - propos du #oya$e de retour du %apon reste en)ore - parler du s*our

    lui mme et notamment de )e qu'inspire - (a)an la lan$ue aponaise+ ,l en dit )urieusement

    asseB peu i)i+ ,l en dit da#anta$e dans lapostfaced*- )it*e+ ans la mesure o )e sont des

    ).oses a))essibles par ailleurs nous n'allons pas i)i entrer dans les d*tails de )e qu'est

    l'*)riture aponaise nous )ontentant de remarquer que le aponais a )ommen)* - s'*)rire au

    moyen du ).inois )e qui mutatis mutandis n'est pas totalement *tran$er - )e qui s'est pass*

    pour de nombreuses lan$ues : le latin - partir du $re) les lan$ues romanes dont la nGtre -

    partir du latin de mme que )elles qui *taient parl*es dans les pays )onquis ou *#an$*lis*s

    par Home+ Quelle *tait la lan$ue *)rite 5 (e latin bien sFr - )Gt* des lan$ues #erna)ulaires

    parl*es ditesparler vulgaire+ ais lorsqu'il s'est a$i d'*)rire )es lan$ues #erna)ulaires le ait

    que le latin s'*)ri#e au moyen d'un alp.abet a permis de se ser#ir de )elui;)i "a#e) quelques

    austements& en laissant tomber la lan$ue par laquelle )et alp.abet *tait #enu+

    4our le aponais )omme pour les autres lan$ues d'e!trme orient qui ont ren)ontr* l'*)rit a#e)

    l'*)riture de la lan$ue ).inoise )'est don) le ).inois qui s'est trou#* a#oir le statut de lan$ue

    *)rite+ ais )omme l'*)riture ).inoise a )ette parti)ularit* qu'un )ara)tre )'est en mme

    temps une lettre et un mor)eau de si$niiant ")'est;-;dire que le problme de la relationlettre/si$niiant ne se pose pas e!a)tement )omme a#e) un alp.abet& on a pu don) a#oir le

    nom d'une lettre qui )onser#ait son tra)* et son nom ).inois tandis que la manire de la lire

    *tait non plus en ).inois mais en aponais+ Autrement dit l'*)riture aponaise )onser#e )ette

    double le)ture en ).inois et en aponais+ ,l y a eu par la suite des austements )'est;-;dire des

    )ara)tres qui ont pris une #aleur uniquement p.on*tique : )e qui permet en aponais de

    trans)rire des noms o))identau! a#e) une *)riture qui n'est plus l'*)riture ).inoise mais qui

    sont des )ara)tres sp*)iiques "1&+ 6n tous )as le aponais s'est )onstitu* sur )ette double

    tradition )e qui pose la question de l'eet de l'*)rit sur la lan$ue et )eu! qui la parlent+

    (es )ons*quen)es sube)ti#es d'une telle situation n'ont pas manqu* d'interpeller (a)an et

    notamment l'importan)e de )ette question de l'*)riture dans la )ulture allant usqu'- ormulerl'.ypot.se "qui a sou#ent *t* dur)ie et pos*e )omme une p*tition de prin)ipe& que les

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    aponais ne seraient pas analysables+ 6n tout )as il y a l- une disparit* int*ressante entre

    l'*)riture et son statut parti)ulier par rapport - la parole+

    ,l y a douBe ans de )ela nous a#ions eu des ourn*es d'*tude )onsa)r*es - )e mme *minaire

    et %ean;%a)ques ysBler nous a#ait pr*sent* un tra#ail sur les mat.*matiques ).inoises et la

    aon dont )ela inter#enait dans la lo$ique qui *tait pr*sente i)i+ ,l a#ait au )ours de sone!pos* )it* des si$niiants aponais et ).inois s la in de son e!pos* notre ami Anea

    analyste aponais s'est le#* et a ormul* )ette obe)tion qui )onser#e pour moi sa #aleur

    d'*ni$me : 3Ce n'est pas possible E Ia ne peut pas tre du aponais E3 6t pourquoi don) lui ut;

    il demand* 34ourquoi 5arce que !e ne peu" pas l'crire+3

    Voil- quelque ).ose qu'au)un de nous me semble;t;il ne pourrait dire+

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    si$niiant a uit+ 3@on pas que a oute le )amp pr*)ise;t;il mais que a uit )omme un

    tonneau3+

    3otes:

    "1& ,l y a eu d'autres *#olutions sp*)iiques dans )es *)ritures par e!emple le )or*en qui a)ommen)* de la mme manire - *)rire en ).inois petit - petit il s'est donn* un alp.abet+ (es

    lettr*s )onnaissent touours le ).inois il y a touours quelques )ara)tres ).inois qui restent

    dans la )ulture+ (es #ietnamiens ont *)rit en ).inois pendant trs lon$temps usqu'- )e que

    les *suites l- leur amnent une translit*ration de leur *)riture+ i bien que les #ietnamiens

    *)ri#ent sau les #ieu! lettr*s+++ moi 'ai appris par ane)dote qu'Jo C.i in qui *)ri#ait des

    pomes les *)ri#ait en ).inois+ ,l aisait partie de )ette tradition de lettr*s qui a#aient en)ore

    l'*)riture ).inoise+++ Alors+ C'est int*ressant )e )Gt* double E Alors les *)ritures doubles

    lorsqu'on ).an$e d'alp.abet a a des eets sube)tis aussi mais sans doute moindre E 4asser

    d'une *)riture a#e) des )ara)tres )omme le ).inois - une *)riture alp.ab*tique+ ais sinon

    on )onnat+++ 4ar e!emple Atatur) une des $randes inter#entions d'Atatur) )'est de d*)ider

    que le tur) ne s'*)rira plus a#e) l'alp.abet arabe mais en alp.abet latin+