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PREMIER EXERCICE DU TRAINING SOPHROGÈNE 2 A- Le calme intérieur B - La paix intérieure Edité par le Centre de Sophrologie Pédagogique/Genève

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PREMIER EXERCICE DU TRAINING SOPHROGÈNE 2

A- Le calme intérieur

B - La paix intérieure Edité par le Centre de Sophrologie Pédagogique/Genève

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EXERCICE No 1 (Deuxième degré)

A LE CALME INTERIEUR - (Le sourire) Toute démarche de développement personnel commence par le calme. Le calme permet à l’esprit de mettre de l’ordre dans l’ensemble des données qu’il détient à disposition. Le cas est fréquent, dans notre vie courante, où nous nous énervons à propos d’un événement précis de notre vie parce que nous ne parvenons pas à obtenir dans l’immédiat ce que nous souhaitons ou parce que nous entrons en conflit avec d’autres personnes sur un événement précis. La première chose à faire est de prendre du recul par rapport à ce “nœud” de circonstances. Si notre écheveau de laine s’embrouille dans nos mains, la pire des choses est de s’énerver. Par contre, si nous parvenons à prendre le recul nécessaire, dans une situation embrouillée, on s’apercevra que tout rentre dans l’ordre en très peu de temps. Que se passe-t-il ? En perdant notre calme, nous perdons en même temps la perspective générale d’un problème. Nous sommes obnubilés par tous les petits détails qui nous masquent les données générales d’une situation. C’est l’arbre qui cache la forêt. Si nous analysons objectivement l’ensemble des préoccupations qui nous habitent, nous constaterons que très peu d”entre elles méritent qu’on s’y attarde. Pour la plupart, eUes vont se résoudre, se résorber toutes seules, sans qu’on y attache la moindre importance. Prenons un exemple courant. Telle personne avec qui nous travaillons se montre désagréable à notre égard. Nous pouvons en faire une montagne et nous sentir profondément perturbé par cette situation. On va automatiquement avoir une réaction de défense à l’égard de cette personne, une remarque un peu agressive par exemple. Cette remarque va envenimer cette relation en entraînant à son tour une réaction négative. Etc. En fin d’analyse, on trouvera que toutes ces réactions et les effets négatifs qu’elles ont entraînés étaient totalement inutiles. De toute manière, il faudra bien revenir à une atmosphère plus sereine si l’on veut continuer à travailler ensemble. Et dans la plus grande majorité des cas, nous n’avons pas la liberté de choisir nos compagnes ou nos compagnons de travail. Nous sommes alors bien obligés de les prendre te1s qu’ils sont avec leur bonne ou leur mauvaise humeur. La plupart du temps ce genre de situation se développe à partir d’un mouvement d’humeur. Personne n’échappe à ces sautes d’humeur qui peuvent engendrer de pénibles situations avec notre entourage. Nous avons pris l’exemple d’une détérioration de relation au niveau de notre vie professionnelle mais nous aurions pu le choisir, cet exemple, dans notre vie privée, en famille. Il nous arrive souvent de regretter après coup un mot malheureux, un accès de colère même. Nous aurions pu choisir un tel exemple dans la vie d’un conducteur d’automobile. Combien de fois cela nous arrive de nous énerver pour la faute commise par un autre conducteur ?

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Mais nous remarquons aussi que lorsque nous-même nous nous sentons très calme avant qu’une telle contrariété survienne, nous la supportons beaucoup mieux. Il nous arrive même de rire d’une provocation délibérée dont nous sommes l’objet. Et alors tout se passe beaucoup mieux pour nous et pour les autres. Bien des situations qui auraient pu dégénérer se résolvent presque instantanément par l’humour. Dans cet exercice sur le calme, le sourire intérieur qui est proposé n’est pas celui de l’humour sarcastique. C’est celui d’un humour tranquille, paisible, à l’égard de soi-même. C’est comme si l’on se regardait vivre en souriant. Ce sourire intérieur n’est pas destiné aux autres mais à cette partie en nous qui pourrait se tromper en réagissant trop impulsivement par rapport à des situations extérieures à nous. C’est un sourire qui traduit une certaine distance, un certain recul entre nos fonctions de base et notre conscience. Ce sourire met en évidence la “non-identification” à nos émotions spontanées. Il marque le contrôle émotionnel qui peut exister en nous à partir de l’acceptation de situations pénibles, de notre compréhension d’autrui et de notre “tolérance” à l’égard de l’imperfection des autres et de nous-même. On percevra là, intuitivement, que la pratique régulière d’un tel sourire intérieur nous conduira automatiquement vers des sentiments plus nobles encore que la simple tolérance et nous permettra de nous acheminer tranquillement vers une paix intérieure authentique.

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EXERCICE No 1 (Deuxième degré)

B LA PAIX INTERIEURE (La relativisation des valeurs) La paix intérieure que nous évoquions à la fin de la présentation du précédant exercice qui recommandait la pratique du “sourire intérieur”, proviendra, elle, d’une source encore plus profonde que celle de l’adoption d’une attitude de calme à l’égard de situations relationnelles de notre vie. Cette zone plus profonde en nous est celle qui détermine nos jugements de valeurs. Lorsque nous sommes confrontés à une situation précise nous avons pris la très mauvaise habitude, dans notre culture, de la juger en bien ou en mal. En beau ou en laid. En bon ou méchant. Comme notre condition humaine, par définition, nous place dans l’impossibilité d’être toujours nous-même l’un ou l’autre, nous nous trouvons condamné à osciller ainsi entre ces deux pôles tout au long de notre vie. Cette situation est fort désagréable car le sentiment qui va surgir et ressurgir en nous à chaque oscillation est celui de la culpabilité Cette culpabilité engendre une forme d’angoisse, d’anxiété latente, qui nous accompagne tout au long de notre existence. Or, si nous analysons objectivement cette situation, nous allons la trouver ridiculement fausse. Nous avons subit dans notre plus tendre enfance un conditionnement culturel totalement erroné et nous ne parvenons pas à nous en délivrer spontanément. Fondamentalement nous sommes trompées par nos sensations. (C’est à dire par les données primordiales que nous fournissent nos cinq sens.) Considérons, par exemple, notre sens tactile qui nous fournit des impressions de chaud et de froid. Si nous présentons notre main sous un jet d’eau brûlante, nous allons éprouver une sensation de chaleur intense. Si au contraire, nous saisissons dans notre main de la neige fraîche, c’est une sensation de froid qui apparaîtra. Nous en déduisons spontanément qu’il existe d’un coté le chaud et de l’autre le froid. Pour nous, le chaud et le froid représentent deux réalités Ceci est totalement faux ! Un cours de physique élémentaire nous conduira à prendre conscience que seul la chaleur existe. Le froid n’existe pas ! Le froid n’est qu’une absence de chaleur ! Si l’on prend n’importe quel objet et qu’on le refroidi, c’est à dire qu’on lui retire sa chaleur, on s’apercevra que sa température ne descendra jamais en dessous de “moins 273° ”centigrade en dessous de zéro. Cette température de -273° s’appelle le “zéro absolu”. A cette température idéale du zéro absolu, l’énergie moléculaire à complètement disparu et les molécules deviennent totalement inertes. En physique on dit que le “mouvement brownien” a cessé.

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Ainsi un objet dont la température serait de moins 270°, par exemple, serait chaud. Sa chaleur est de + 3° Il en va de même si nous effectuons cette même analyse sur la lumière et l’obscurité. L’obscurité n’étant qu’une absence de lumière. Et ainsi de suite sur toutes les sensations que nous pouvons éprouver. Appliquons maintenant cette même attitude mentale à la notion de “bien” et de “mal”. Pourquoi le mal existerait-il ? L’absence de bien est largement suffisante Nous n’avons pas besoin d’avoir étudié toute la philosophie pour sentir intuitivement que cette notion est fondamentale. Il nous suffit d’observer notre réalité. Une maman qui corrige trop énergiquement son enfant, a-t-elle conscience des conséquences qu’elle engendre chez son enfant et qui vont peut-être ressurgir plus tard sous une forme névrotique ? Si cette maman avait eu connaissance de certains principes élémentaires en psychopédagogie, elle aurait certainement nuancé son attitude à l’égard de son enfant. Un conducteur provoque un accident grave en roulant trop vite. Jamais vous ne l’entendrez dire en constatant les dommages qu’il a engendrés “si j’avais su j’aurai accéléré au moment du choc ! ” Cette expression “si j’avais su ” vous la reconnaissez certainement Elle revient souvent sur nos lèvres lorsqu’on constate les dégâts que nous avons tous commis dans nos vies par le fait même de nos activités quotidiennes. Il en est ainsi de même pour tout ce que nous entreprenons. Tous nos actes sont entachés d’imperfection. Ceci est notre condition de créatures humaines. Il n’y a donc pas à. se sentir coupable de commettre des erreurs Même si on les regrette parfois En accumulant ce que l’on appelle de l’expérience avec l’âge, nous parvenons à. capitaliser des connaissances qui nous permettent de réduire la part d’imperfection que comportent nos actions. Ainsi accumulons-nous, qu’on le veuille ou non, un “capital” de “bien” que ce soit au niveau individuel aussi bien qu’au niveau de l’humanité tout entière. Nous mettons ainsi en évidence ce principe fondamental que seule “l’erreur” existe et non “le mal ! ” Ceci est essentiel pour que le véritable sens de notre vie nous apparaisse et du même coup qu’apparaisse de plus en plus notre véritable paix intérieure.

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I

DEUXIÈME EXERCICE DU TRAINING SOPHROGÈNE 2

A — La concentration active

B — L’intégration de la relaxation à la vie quotidienne

Edité par le Centre de Sophrologie Pédagogique/Genève

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I EXERCICE No 2 (Deuxième degré)

A LA CONCENTRATION ACTIVE (Réalisation d’un vœu) Dans cet exercice, nous reprenons cette notion fondamentale d’une concentration en état de relaxation qui peut être soit active, soit passive. Dans le cas d’une concentration passive, nous nous mettons en état de disponibilité réceptive. C’est à, dire que l’on va chercher à. calmer le mental par la relaxation puis ensuite à le vider de façon à ce qu’il puisse accueillir des contenus en provenance soit de notre inconscient et nous déboucherons là, sur des exercices de créativité, soit recevoir des messages qui proviennent de notre inconscient collectif, ce qui nous conduira à. des expériences parapsychologiques. Dans le cas d’une concentration active, nous plaçons volontairement dans le mental un contenu déterminé, programmé. Ce contenu va agir comme une graine, aussi bien au niveau de notre inconscient individuel, ce qui aboutira à des expériences d’autosuggestion, de modification de comportement ou même de dialogue intérieur, ou bien ce contenu va faire appel aux forces et à, la dynamique de notre inconscient collectif, ce qui nous permettra d’agir sur notre environnement. Pour bien comprendre cette démarche, il faut admettre que le mental doit être considéré comme un outil, un laboratoire. Lorsque dans le premier degré nous avons défini le rôle du corps et du mental par rapport à, la conscience, nous avons insisté sur le fait que la conscience peut se détacher de ses supports, de ses véhicules que sont pour elle le corps et le mental. Souvenez-vous des tableaux de la domestication de la vache que l’on prenait à. titre d’exemple. Le berger représentait notre conscient, la vache représentait à, la fois notre corps et notre mental. Dans l’évolution de cette domestication on remarquait qu’au début, dans le premier tableau, la vache est toute noire. Ensuite elle va s ‘éclaircir et devenir progressivement blanche. Ainsi la vache elle-même correspondrait au corps et sa couleur au mental. Ces notions de base pourraient paraître difficiles à saisir pour des personnes qui sont peu familiarisées avec la pratique de l’état de relaxation. Mais pour vous qui possédez déjà, cet entraînement, ces notions doivent vous paraître très simples. Dans ce deuxième degré du cours, nous nous attacherons surtout à “purifier” notre mental afin d’en maîtriser le contenu. Dans le premier degré, nous ne nous occupions que d’en calmer la surface. Vous vous souvenez certainement de l’image que nous avions choisie pour dire qu’on ne pouvait avoir accès à. l’intérieur de nous-même que si la surface était calme, exactement comme si nous nous trouvions devant une étendue d’eau. Si cette étendue d’eau est agitée et frissonne sous la brise, on ne pourra pas apercevoir le contenu, ce qu’il y a à l’intérieur, les poissons ou les algues ou tout objet qui se trouve à l’intérieur de cet étang que l’on contemple. Par contre, si le vent se calme et si la surface de cet étang devient parfaitement lisse, parfaitement calme, alors nous pourrons apercevoir son contenu. On distinguera les poissons, les algues, les rochers au fond de l’eau, qui se trouvent sous la surface. Dans ce deuxième degré, nous nous attachons donc à travailler sur le contenu de notre mental. Dans l’expérience que nous abordons ici, la réalisation d’un vœu, d’un désir, on place activement un objet précis dans notre mental. Cet objet c’est 1e désir que l’on éprouve et qu’on place “volontairement”, délibérément dans notre mental.

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I Pour y parvenir nous allons procéder en parcourant 6 étapes bien distinctes.

I. RECONNAISSANCE d’un DESIR. La première étape consiste à reconnaître le désir qui sous-tend le vœu dont on souhaite la réalisation. Le reconnaître tel qu’il est et le reconnaître exactement pour sa réalité. Il ne s’agit pas d’édulcorer ce désir. Il s’agit d’être parfaitement franc avec soi-même. Etre capable de ne rien se cacher. Un autre aspect important est la reconnaissance de la présence en nous de nos désirs. Nous pouvons avoir peur de constater cette présence. Nous avons peur en fait de la souffrance qui naîtra du constat de l’impossibilité, du fait des circonstances qui nous entourent, de satisfaire ce ou ces désirs dont nous allons ainsi reconnaître la présence. Là, nous devons prendre un “risque”. Nous avons peut-être pris l’habitude de cesser de prendre en considération nos désirs parce que nos conditions de vie ne nous permettent pas de les satisfaire. Par exemple, une personne de revenu modeste va probablement se détourner complètement des vitrines ou des publicités qui lui seront proposées pour un magnifique appareil de télévision en couleurs ou une autre merveilleuse mécanique qu’elle ne pourra pas s’offrir avant très longtemps. On conçoit même que cette personne éprouvera une certaine agressivité contre la publicité en général. Le changement d’attitude mentale proposé ici est d’accepter le risque de souffrir devant l’impossibilité de réaliser ce désir ainsi reconnu.

Il. ACCEPTATION du désir sans aucune CULPABILITE. Bien souvent nous renonçons au plaisir de la réalisation de désirs parfaitement légitimes du fait du conditionnement de notre éducation et du poids de notre culture. Il faudra nous libérer. Par exemple une personne n ‘ osera pas s’habiller de telle manière de peur de paraître ridicule. Il faudra opérer une démarche auto-analytique partielle sur la banlieue de notre désir afin de repérer et d’annuler les chaînes qui nous retiennent. Il s’agit en fait de reconnaître la légitimité de ce désir. Et nous devons aboutir à la conclusion très forte que nous y avons droit ! Si la moindre culpabilité nous retient, aucune force psychique ne sera mobilisée. Il faut donc que notre motivation soit totalement pure. Et là, je crois que l’on peut s’arrêter quelques instants sur cette notion de motivation qui est si importante et dont nous avons si peu conscience dans notre vie. Tout acte que nous posons est précédé et sous-tendu par une motivation. Nous ne faisons rien sans être motivé au départ. C’est donc en analysant la motivation d’une personne dans des circonstances données que l’on pourra prévoir la puissance de son action. Donc la prise de conscience du phénomène psychologique auquel nous avons affaire ici est applicable directement dans la vie courante. Dans notre travail, par exemple, nous pouvons très bien examiner un collaborateur ou une personne avec laquelle nous travaillons ou encore une personne avec laquelle nous allons peut-être nous associer en analysant sa motivation avant que toute action soit entreprise. Naturellement, il n’y a pas que la motivation qui va déterminer la valeur de l’action qui va suivre. Il peut y avoir une motivation forte pour accomplir quelque chose et derrière on

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I découvrira un conflit. Un conflit qui fait que cette personne veut déployer une grande énergie dans le sens d’une action mais en même temps en elle existe une force antagoniste qui l’empoche de réaliser cette action. Une force qui va dans le sens contraire, par exemple une culpabilité par rapport à des événements précis. Là, c’est le conflit. D’un côté des motivations positives et de l’autre des contre-motivations. D’ou la nécessité d’éliminer tout sentiment de culpabilité à l’égard du vœu, du désir que l’on aimerait voir se réaliser.

III.LE DETACHEMENT par rapport à ce désir. En troisième lieu il est absolument nécessaire de se “ dés identifier ” du désir que l’on éprouve. Nous devons parvenir à une indifférence totale à l’égard de la réussite de cette expérience sinon une partie importante de notre énergie psychique se fixera sur le résultat et non sur l’effort qui aboutira à sa réalisation. Dans les sports de combat on dit que le combattant qui pense à la victoire a déjà perdu! Nous devons alors “isoler” ce désir par rapport à nous-même. Comme si ce désir appartenait à quelqu’un d’autre. Ceci nous permettra d’accepter encore plus complètement cette légitimité dont on parlait dans l’étape précédente. “Si les autres y ont droit, pourquoi pas moi ?“ Telle est la réflexion que pourra se faire notre inconscient. N’oublions pas que dans ce type d’expérience, c’est à notre inconscient complet, individuel et collectif, que nous nous adressons pour envoyer notre message. C’est lui ensuite, s’il accepte ce désir que nous exprimons qui va faire en sorte qu’il se réalise.

IV LA CONCENTRATION PASSIVE On utilisera à ce stade un état de concentration passive pour “construire” ce désir à partir de matériaux présents en nous, dans notre subconscient et dans notre inconscient. On va, pour ce faire, laisser notre mental “fantasmer” sur ce désir ainsi reconnu et accepté. Le terme de”fantasme” contient la notion de “fantaisie”. Cette fantaisie mentale apparaît lorsque nous sommes totalement passif mentalement. C’est la rêverie d’un enfant à qui l’on demande s’il est dans la lune lorsqu’il n’écoute pas son professeur de classe. En fait, l’enfant aura peut-être choisi la lune ou un autre objet pour “s’évader” des conditions présentes qui sont contraignantes. Nous levons ainsi toute contrainte pour permettre à nos matériaux inconscients d’apparaître à notre surface consciente. Une fois ces matériaux présents, on pourra y mettre de l’ordre et ainsi se laisser se construire en nous une image cohérente, très précise de l’objet de notre désir. La précision de l’objet de notre désir doit être telle qu’il doit nous apparaître dans sa réalité. Il doit “Vivre” en nous. Cette condition est rigoureusement nécessaire. Elle représente le centre de cette expérience.

V LA CONCENTRATION ACTIVE Là il s’agit d’envoyer le message Cette étape aussi est primordiale. On pourrait l’appeler l’étape de la “prière”. Mais attention il ne s’agit pas d’une prière religieuse telle qu’elle est proposée par nos religions traditionnelles. Il ne s'agit pas d’une formule répétitive vidée de son contenu. Il ne s’agit pas non plus d’une prière

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I adressée à un personnage symbolisant une puissance divine au sens nous l’avons appris dans nos catéchismes. Il s’agit d’une prière, d’une demande, adressée à la force qui est en nous, au plus profond de nous, c’est à dire à la vie. Nous devons savoir là que notre individualité ne se limite pas à l’espace qu’occupe notre corps dans le continuum espace-temps. Du fait de l’existence de notre inconscient collectif, nous sommes tous reliés les uns aux autres. Nous sommes en permanence en contact “cosmique” avec notre univers. Nous sommes à la fois beaucoup plus petit et beaucoup plus grand que nous le croyons ordinairement. Plus petit parce que la place que nous occupons dans l’histoire de l’humanité et du cosmos est infime et plus grand parce qu’en même temps nous sommes l’humanité et le cosmos tout entier. Nous reviendrons sur cette perspective de nous-même dans l’exercice d’initiation à la méditation. Sachez simplement qu’il est nécessaire ici d’adresser notre prière vers un infini. Aucun obstacle ne doit l’arrêter. Aucune image symbolique ne doit faire écran (quoique ce type d’expérience soit aussi possible dans d’autres exercices de concentration). Notre esprit doit pouvoir entrer en communion avec l’aspect cosmique de tout ce qui nous entoure, de tout ce qui existe, aussi bien dans l’espace que dans le temps. Le critère de cette communion vous la trouverez dans la sensation de “grandeur” que vous éprouverez. Vous aurez l’impression que vos dimensions augmentent. Que vous êtes bien une partie du “Tout”. Comme une brique qui pourrait réaliser qu’elle est le mur dont elle fait partie. Une prière c’est une demande. Dans la demande il y a une notion d’activité. On va vers, on s’adresse à. Même si l’on ne sait pas vers où ou à qui. Peut-être un jour le saurons-nous ? C’est comme si nous étions dans la nuit, nous n’y somme pas seul. Cette nuit est peuplée d’être comme nous. Nous pouvons appeler, nous pouvons demander. On nous répondra

VI L’ATTENTE La dernière phase de cet exercice va s’appuyer sur une attitude mentale totalement ouverte sur notre vie et sur les événements qui l’habitaient, qui l’habitent et qui l’habiteront. Cette attitude est celle de l’attente. Une attente caractérisée par la confiance tranquille que votre vœu, se réalisera. Une attente absolument dénuée d’impatience. Une attente par laquelle on se remet entièrement entre les mains du destin. On doit pouvoir porter en soi la certitude suivante “ je sais que cela se produira, aujourd’hui, demain ou plus tard, si cela est inscrit dans mon destin. J’ai tout fait pour obtenir ce que je désire. Je n’ai plus qu’à attendre en observant bien les événements autour de moi. J’ai totalement confiance en mon destin.” Attention. Restez très “attentif” dans les jours et les semaines qui viennent après votre ou vos exercices sur un vœu pour observer tous les signes, toutes les manifestations qui surviendraient et qui pourraient avoir un lien proche ou éloigné avec ce désir que vous souhaitez voir se réaliser. Cette attitude mentale d’attente confiante se prolongera bien au-delà de votre exercice. Elle vous apportera une grande sérénité intérieure. Une harmonie nouvelle rayonnera de votre personnalité et cette harmonie attirera infailliblement les événements que vous souhaitez.

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I Souvenez-vous de ne jamais être négatif. Ne pensez jamais que les conditions sont tellement peu favorables pour que ce vœu, se réalise qu’il y a vraiment très peu de chances etc... . Au contraire, sachez qu’il existe d’innombrables exemples où ce type de vœux s’est réalisé de manière totalement inattendue. Lorsque cela se produit, nous sommes stupéfaits. Ebahis! On ne peut comprendre le “coup de chance” extraordinaire dont on est l’objet. Les circonstances favorables qui semblaient nous fuir, convergent soudainement sur nous. Et tout ce qui était négatif devient soudainement positif. On ne comprend pas ce qui nous arrive. Là une indication technique très importante peut intervenir. Pour renforcer l’effet de cette “prière” il est excellent de passer un “contrat” avec notre inconscient. Un pacte. Nous pouvons proposer un “prix” à payer en échange de la réalisation de notre vœu. Eh oui ! Comme dans le commerce ! Cela vous parait peut-être étonnant et pourtant cela fonctionne. Ce prix peut se payer avant ou après la réalisation de notre vœu, Par exemple nous pouvons, en échange, renoncer à ce que nous considérons comme une mauvaise habitude dans notre vie. (Fumer, boire de l’alcool, manger trop abondamment ou n ‘importe qu'elle habitude que nous jugeons néfaste). On supprimera alors cette habitude simultanément à la pratique de notre exercice avant la réalisation de notre vœu. On peut aussi prévoir de payer ce prix après-coup. Par exemple contribuer à une oeuvre charitable dès la réalisation de notre vœu. Ou toute action positive qui représente pour nous un “sacrifice ” Cette technique est beaucoup moins superficielle que l’on peut l’imaginer dans notre culture matérialiste et pourrait nous paraître ridicule. Et pourtant ces notions nous les retrouvons dans toutes les grandes cultures qui ont existé. Le sacrifice rituel remonte à des millénaires. En général, on offrait aux dieux des animaux ou de la nourriture en échange de tels vœux. De nos jours encore, nous commémorons certains jeûnes en souvenir d’épidémies et de grands fléaux que nos ancêtres avaient ainsi évité. Dans nos religions nous trouvons les notions “d’action de grâce” ou de “pacte” avec le diable, dans lesquels on échangeait une bonne action ou au contraire on vendait son âme en échange de la réalisation d’un souhait. L’action de grâce correspondait à la magie blanche, le pacte avec le diable à la magie noire. Nous rejoignons aussi l’univers des contes de fées qui ont enchanté notre enfance. Les sorciers et les fées existent beaucoup plus que nous ne le pensons Essayez, vous verrez

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I EXERCICE No 2 (Deuxième degré)

B INTEGRATION de la RELAXATION à la vie quotidienne.

Pour que la découverte de l’état de relaxation prenne tout son sens, il faudra être capable d’en utiliser le principe dans n’importe quelles circonstances. Sachez qu’une fois la maîtrise de l’état de relaxation telle que vous l’avez acquise dans le premier degré est atteinte, il vous suffira d’exécuter de temps à autre, à votre rythme personnel, un exercice de relaxation profonde afin de conserver un certain entraînement. Certaines personnes continuent à se relaxer profondément 1 fois par jour, d’autres ne pratiquent cet exercice que sporadiquement. L’avance est naturellement plus rapide chez les premiers, elle sera plus lente mais aura quand même lieu chez les autres. Par contre, il est très important d’avoir recours fréquemment à un exercice partiel tel qu’il est décrit dans cet exercice pratique. L’attitude mentale accompagnant cette pratique va très rapidement s’intégrer à votre personnalité. Vous découvrirez vous même une multitude d’applications relatives à cet exercice. A tout instant dans votre vie quotidienne, vous disposez de quelques instants pendant lesquels vous êtes obligés d’attendre. Par exemple: au feu rouge en voiture, en attendant un ascenseur ou au téléphone, avant une rencontre importante, etc. Pensez à vous détendre à ce moment précis. Que cela devienne très rapidement un réflexe. Vous diminuerez considérablement votre nervosité, vous serez beaucoup plus disponible et efficace dans vos activités et vous éliminerez au fur et à mesure les tensions qui naissent et qui autrement s’accumulent en vous. Vous serez moins vite fatigué. Vous remplacerez très vite des attitudes mentales néfastes par des attitudes positives qui vous conduiront infailliblement à mieux réussir tout ce que vous entreprendrez. Ces exercices de relaxation partielle sont un excellent moyen de relancer l’utilisation d’une autosuggestion ou de la réalisation d’un désir que vous aurez réalisé lors d’un exercice principal, le matin même ou la veille au soir. Ils serviront de “relais” à votre formulation qui ainsi sera réactivée en vous-même au lieu d’être “recouverte” progressivement par vos préoccupations dues à vos activités. Cette permanence d’un désir ou d’une autosuggestion en vous, en augmentera considérablement la puissance. Ces exercices seront aussi très utiles lorsque vous utiliserez des focalisations d’énergie pour combattre une maladie. Une des applications que vous rencontrerez certainement dans un proche avenir sera celle auquel nous sommes pratiquement tous sujet : le rhume Rapportez-vous pour ceci à l’exercice de focalisation d’énergie qui va suivre. En règle générale, n’exécutez pas ces exercices sous forme d’une discipline. Ce serait le comble de faire de la relaxation une contrainte supplémentaire. Simplement, sachez que vous disposez là d’un moyen permanent qui vous aidera à surmonter toutes les petites misères de la vie. Utilisez la relaxation exactement comme vous utiliseriez votre stylo que vous portez dans votre poche lorsque vous avez besoin d’écrire.

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TROISIÈME EXERCICE DU TRAINING SOPHROGENE 2

A — La visualisation

B — L’imagerie mentale Edité par le centre de Sophrologie Pédagogique/Genève

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EXERCICE No 3 (Deuxième degré)

A LA VISUALISATION L’expérience de la visualisation prépare celle de l’imagerie mentale. Dans cet exercice, nous définirons tout d’abord l’attitude mentale correcte qui permettra d’accéder à la pratique de l’imagerie mentale et du dialogue intérieur. Ensuite nous mettrons en évidence le critère qui permet de repérer le phénomène d’imagerie mentale. Cet exercice se divise en trois parties distinctes :

1. L’EXPERIENCE des PHOSPHENES Cette expérience s’exécute sans avoir recours à l’état de relaxation. Nous utiliserons ici une réaction physiologique de notre système de vision lors d’un éblouissement. Ce système, momentanément suractivé par un éblouissement, va produire un phénomène de rémanence. L’image contrastée fixée par l’œil pendant quelques instants va réapparaître sous forme d’un phosphène (terme qui signifie: Production de lumière), indépendant de notre volonté. Pour ce faire on placera, à une distance d’environ 20 cm d’une ampoule électrique allumée d ‘environ 60 à 80 watts, un dessin très simple et très contrasté. (Par exemple un cercle, un triangle ou un carré dessiné en traits très épais noirs sur un papier très blanc. Placez-vous derrière cette lampe abritée par un abat-jour de manière à ce que vos yeux se trouvent à une distance d’environ 30 cm du dessin ainsi éclairé. Vous ne devez subir aucun éblouissement de votre lampe mais uniquement de votre dessin. Fixe ainsi ce dessin pendant environ une minute sans bouger votre regard. Ensuite fermez les yeux et regardez votre plafond (si il est blanc) en ouvrant les yeux pendant quelques secondes. Puis refermez les yeux de 2 à 3 secondes et rouvrez-les de nouveau pendant quelques instants. Faites ceci 3 ou 4 fois. Puis regardez devant vous. Fermez les yeux et très doucement massez vos yeux à travers vos paupières closes. Ensuite rouvrez-les. Recommencez cette dernière opération à trois reprises. Ainsi vous aurez certainement vu apparaître un phosphène du dessin que vous aurez fixé précédemment. Ce phosphène est en général très beau. Il est de la même forme que le dessin mais se colore de manière très vive et très inattendue. Signification de cette expérience. Ce qui nous intéresse dans cette expérience, c’est l’attitude mentale qui surgit spontanément en nous lorsque nous découvrons ce phénomène pour la première fois. Nous sommes étonnés Cet étonnement signifie qu’il s’est produit en nous quelque chose d’inattendu échappant à notre activité Volontaire !

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Cet étonnement sera le critère fondamental qui nous permettra de repérer toute production authentique d’imagerie mentale. Nous reviendrons très en détail sur ce point lorsque nous parlerons de cette exercice d’imagerie. Remarque importante. Gardez-vous bien de suivre les conseils “éclairés” de certains enseignants qui vous proposeraient d’exécuter ce même exercice sur le soleil ou toua autre source lumineuse trop violente. Nous vous déconseillons vivement d’utiliser les phosphènes pour toutes autres applications mentales. Ces phénomènes souvent “spectaculaires” sont purement “mécaniques” et n’ont aucune valeur sur le plan de votre développement personnel.

2. Phénomène d’IMPREGNATION MENTALE Asseyez-vous près de l’endroit où vous exécutez vos exercices de relaxation. Munissez-vous d’un jeu de cartes ordinaires ou mieux encore, d’un jeu de cartes comportant des figues imagées (animaux ou séries d’objets telle que bateaux, automobiles, plantes etc..) peu importe le sujet. Vous pouvez aussi utiliser un livre d’images portant sur le même sujet (des châteaux, des églises, des monuments, des peintures etc.) Il suffit de disposer d’environ 20 cartes ou images d’une telle série. Chaque image doit être différente mais appartenir à la même “famille” d’objets qu’elle représente. Sans provoquer d’éblouissement, c’est à dire en utilisant la lumière ordinaire qui règne dans la pièce, portez votre “attention” votre “conscience” sur chacune de ces images pendant 2 à 3 secondes. Remarquez que dans la première partie de cet exercice, vous portiez votre “regard” sur le dessin contrasté. Ici, c’est votre conscience que vous portez sur l’image concernée. Vous examinez ainsi soigneusement chaque image l’une après l’autre en repassant la série dont vous disposez 3 à 5 fois de suite. Puis, ensuite installez-vous rapidement en position de relaxation en prenant soin de ne laisser que très peu de lumière dans la pièce ou vous vous trouvez. Descendez rapidement en relaxation sans vous occuper des images que vous venez d’examiner. Grâce au développement de votre concentration, vous êtes maintenant tout à fait capable de faire abstraction d’un événement récent (tel que le défilement des images que vous venez d’observer) pour vous concentrer sur la descente en relaxation. Remarquez comme votre mental vous obéit mieux Lorsque vous arrivez à la période disponible de votre exercice, en ayant pris soin de pousser la relaxation mentale, adoptez une attitude mentale totalement passive, sans aucune “volonté”, mais simplement avec le désir que revienne une ou plusieurs images en relation avec celles qui ont occupé votre attention lorsque vous les observiez. Surtout n’exercez aucune pression volontaire sur votre mental. Ne faites aucun effort de volonté, il ne se passerait strictement rien. Maintenez simplement, avec beaucoup de douceur, de délicatesse, le “désir” de “voir” quelque chose, et attendez de manière totalement passive Attendez que quelque chose se produise. Attendez qu’une image surgisse, qu’elle appartienne ou non à la série que vous avez contemplée tout à l’heure. Mais attention. Là peuvent surgir déjà d’autres images associées ou non au type d’images de votre série. Ou ce peut être une “sensation” qui se produit en vous, une odeur, un son, un goût peut-être si vous aviez choisi des images de recettes de cuisine Rendez-vous totalement disponible à tout événement sensoriel qui pourrait se produire.

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Et lorsque cela se produira, vous serez ETONNE ! Parce que ce qui surgira dans votre mental ne sera probablement pas du tout ce que vous aunez cru attendre. L’expérience aura réussi ! Peut-être vous faudra-t-il reprendre cette expérience à plusieurs reprises. Si rien ne se passe la première fois, recommencez le lendemain avec une autre série d’images. Surtout n’utilisez pas la même. Certaines personnes sont plus ou moins sensibles à l’égard de certaines images. Recommencez jusqu’à ce que vous réussissiez Cette expérience est le seuil d’une multitude d’autres découvertes, toutes plus passionnantes les unes que les autres et surtout elle est la clef de notre coffre à trésors. Elle est la clef de la source même de toutes nos richesses intérieures. De ces richesses, de ces ressources extraordinaires, nous allons en reparler plus loin. Attention : beaucoup de personnes réussissent dès la première fois cette expérience. Cela signifie deux choses. La première signifie que ces personnes maîtrisent très bien la relaxation mentale, la seconde qu’elles ont suffisamment développé leur concentration. La troisième déduction que l’on pourrait tirer de la réussite de cette expérience est que ces personnes ont bien compris ce que signifie concentration passive avec abolition de la volonté. Il faut, à ce stade, “être capable” de renoncer à vouloir. Il faut être capable d’être “spectateur de soi-même”. Les bases de cet exercice sont données dans le premier degré lors des temps d’arrêt que l’on observe en cours d’inventaire et ce d~s la première séance puis ensuite en troisième séance en harmonisant la respiration. Plus loin, lorsqu’on parvient en relaxation réflexe on retrouve cet état de spectateur de son corps et de son mental qui, dans la période neutre, continuent à descendre en relaxation. Vous vous en souvenez certainement. Pour les personnes qui éprouveraient des difficultés à franchir cette étape essentielle de la visualisation, je conseille de revenir longuement sur les exercices mentionnés ici. Un détail technique peut encore vous intéresser et vous permettre de saisir certaines fonctions de notre mental. Nous vous proposons dans cette deuxième étape de cet exercice, de focaliser votre attention pendant 2 à 3 secondes seulement sur chaque image que vous faites ainsi défiler. Ceci est fondé sur le principe fondamental que notre concentration, pour nous qui ‘ avons que très peu entraîné cette faculté, n’est capable d’intensité que pendant un temps très bref lorsque nous l’appliquons à un objet précis. Dans la troisième étape qui vous est proposée ci-dessous, vous constaterez facilement combien il est difficile de rester concentré longtemps sur le même sujet. Ainsi pour obtenir une intensité maximum de concentration, il nous faudra réduire le temps de notre observation. A chaque changement d’image nous retrouverons ainsi une intensité maximum de concentration. Ce phénomène se produit spontanément dans notre vie lorsque nous répétons la même activité pendant assez longtemps. Par exemple, chercher des champignons, ou conduire pendant un très long voyage, ou encore jouer aux échecs pendant plusieurs heures etc. Dans chaque cas nous provoquerons en nous cette imprégnation de notre mental qui se traduira, la plupart du temps, par un phénomène de déroulement d’images mentales de la même nature. Le champignonniste verra le soir en s’endormant des champignons, le conducteur continuera à voir défiler la circulation autour de lui, le joueur d’échec continuera ses parties etc.

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3. CONCENTRATION spontanée Pour parfaire cette expérience, vous pouvez choisir n importe quelle photographie ou image, si possible au début, d’assez grand format. Cette image doit vous être agréable. Cette fois, c’est son contenu qui devient important. Vous pouvez aussi choisir un objet que vous aimez beaucoup. Pendant quelques minutes, portez votre attention sur cette image ou sur cet objet. Puis, comme pour l’expérience précédente, vous descendez rapidement en relaxation en favorisant une relaxation mentale poussée et vous attendez que des productions d’images ou de sensations remontent en vous.

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EXERCICE No 3 (Deuxième degré)

B L’IMAGERIE MENTALE (dialogue intérieur) Nous parvenons maintenant à une des applications les plus grandioses de la maîtrise e l’état de relaxation par la concentration. Puisque vous êtes maintenant capable de maintenir en vous une intention précise, sous forme d’un désir, tout en conservant un état de relaxation mentale, vous allez pouvoir avoir accès au contenu de votre inconscient. Pour donner une image qui découle de celle du tube, utilisée dans le premier degré, et qui permet de donner une explication de ce qui se passe en nous, imaginons que la surface d’un océan représente notre conscient. Imaginons ensuite que la zone, sous cette surface, dans laquelle la lumière pénètre, représente notre subconscient. La profondeur de cette zone peut varier d’un océan à un autre. Si les eaux sont très claires, n plongeur sous-marin pourra y voir clair jusqu’à plusieurs dizaines de mètres de profondeur. Par contre si ces eaux sont troubles, ’obscurité totale régnera après quelques mètres seulement. Imaginons enfin que la zone profonde, celle ou les rayons lumineux ne peuvent plus pénétrer représente notre inconscient. Nous déterminons ainsi trois niveaux précis. Dans cette analogie, lorsque nous nous trouvons en état vigil ordinaire, pendant la journée, nous sommes comme un nageur qui nage en surface, au niveau conscient ordinaire. Lorsque nous descendons en relaxation, nous nous trouvons dans la position d’un nageur sous-marin qui évolue dans la zone éclairée sous la surface. Là, nous pouvons observer le contenu de notre subconscient. Mais à cette étape nous pouvons faire une démarche extrêmement intéressant. Nous pouvons, si nous le désirons, poser à ce niveau intermédiaire du subconscient, des “appâts” afin d’attraper des gros poissons qui eux, habitent les zones profondes non-éclairées, celles de notre inconscient. Ces gros poissons des profondeurs vont alors remonter dans la zone subconsciente attirés par ces appâts volontairement déposés. Et alors, le pêcheur sous-marin que nous sommes, va pouvoir attraper ces gros poissons, qui sont des matériaux inconscients, pour les ramener à la surface, c’est à dire au niveau de notre conscience vigile ordinaire, domaine de notre esprit déductif, c’est à dire de ce que nous appelons notre raison. Ainsi pourrons-nous avoir accès à ces matériaux inconscients avec l’ensemble de nos facultés psychique; y compris nos facultés rationnelles qui elles sont, par définition, “insubmersibles” et ne peuvent descendre dans nos régions profondes. Cette comparaison imagée permet de comprendre ce qui se passe en nous lorsque nous maîtrisons cet état de conscience que certains appellent “niveau alpha” (les ondes alpha sont des ondes relativement lentes émises par notre cerveau en état de relaxation), et qui en sophrologie porte le nom de niveau “sophroliminal”. C’est là une région privilégiée puisqu’elle représente le trait d’union entre nos fonctions mentales conscientes et inconscientes.

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Ce qu’il faut bien comprendre et c’est là l’essence même de cet exercice, ce qui lui donne sa véritable dimension, c’est que nous possédons deux facultés psychiques qui nous permettent d’appréhender la réalité. La première, du domaine de l’immanence, c’est la raisons. Elle est déductive, analytique, et par définition discontinue. Elle procède par étapes successives exactement comme nos ordinateurs. La forme de pensée qu’elle engendre est donc séquentielle, c’est à dire par séquences discontinues qui se déroulent dans le temps et dans l’espace. Elle obéit à la loi de causalité. La deuxième, du domaine de la transcendance, est l’intuition. Elle est synthétique, globale. La forme de pensée qu’elle engendre est continue et éternelle (hors du temps et de l’espace). Ce qui explique nos possibilités d’incursions dans le futur, dans la prémonition par exemple. Cette forme de pensée échappe à la loi de causalité que l’on appelle aussi le déterminisme. Elle échappe donc à toutes les contraintes du monde matériel. C’est l’univers du “miracle”, des phénomènes inexplicables par la raison. C’est le domaine de la télépathie et de toutes les facultés que l’on appelle “parapsychologiques”. Chacun de nous peut y avoir accès. Certains se mettent spontanément dans cet état privilégié. On les appelle des “médiums”. D’autres y parviennent par des pratiques religieuses et mystiques. D’autres enfin réussissent ce type d’expérience à travers des intoxications qui inhibent leurs facultés rationnelles. C’était vraisemblablement le cas de certains oracles, telle la Pythie de Delphes, ou certains sorciers de peuplades primitives ou encore les chamans qui pour préparer leurs cérémonies religieuses, s’intoxiquent à l’aide de produits soigneusement sélectionnés. On pourrait ainsi multiplier les exemples, mais on sortirait de l’objectif de ce cours qui demeure celui de vous donner la possibilité d’expérimenter vous-même ces prodigieuses facultés qui existent en chacun d’entre nous et de le faire sans aucun danger dans une perspective sophrologique, c’est à dire de développement harmonieux de la personnalité en ne perdant jamais de vue les bases scientifiques des phénomènes que nous envisageons. Et à ce propos, pour celles ou ceux qui auraient de la peine à s’abandonner à ces perspectives “merveilleuses” et qui éprouveraient le besoin bien légitime de retrouver une base strictement scientifique à ce qui vient d’être dit, je recommande les travaux de J. B. Rhine, savant mondialement connu qui mis en évidence dès 1935 l’existence de ces phénomène parapsychologique de manière rigoureusement scientifique. Rhine a en effet vérifié l’existence de certains phénomènes parapsychologique tels que la télépathie et la télékinésie par la méthode statistique. On trouvera le compte rendu de ses expériences dans son ouvrage “La double puissance de l’esprit” édité chez Payot en 1979. Pour revenir à l’aspect pratique de cette possibilité d’utiliser simultanément nos facultés rationnelles et intuitives, mentionnons maintenant les applications que vous allez découvrir au cours de cette démarche. Tout d’abord, il faut délimiter l’expérience d’imagerie mentale que l’on appelle aussi “rêve éveillé” pour ne pas la confondre avec d’autres expériences utilisant les mêmes principes. En imagerie mentale, nous chercherons à laisser remonter les matériaux contenus dans notre inconscient individuel. Comme nous l’apercevrons dans l’exercice d’initiation à la méditation, il ne s’agit pas ici de viser à établir le contact avec notre inconscient collectif. Il va sans dire que ces différentes démarches peuvent s’entremêler dans la pratique. Mais puisque nous entreprenons dans ce .cours un effort pédagogique, il est nécessaire de mettre en évidence les structures précises de chaque étape afin de bien les reconnaître lorsque nous les

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rencontrerons en pratique dans notre vie. On imagine bien que, dans ce domaine tout particulièrement, on aurait vite fait de prendre “des vessies pour des lanternes”. D’où cette anecdote racontant qu’un sage indien recommandait ainsi à son disciple d’éviter l’illusion d’une réalité intérieur fausse en lui disant “ Si dans ta méditation, tu aperçois le diable, tues le Et si tu vois Bouddha, tues le aussi (ce qui signifiait qu’il ne faut pas s’arrêter aux illusions). L’histoire de la recherche du fonctionnement de notre psychisme est emplie de témoignages de superstitions ridicules qui sont des déformations de notre réalité intérieure, conduisant à des errances sans fin et à des conclusions totalement erronées. Ici, une recommandation n’acceptez jamais une connaissance dont vous ne puissiez acquérir une certitude, même subjective, en la confrontant avec rigueur à votre réalité quotidienne. Nous rencontrons dans ce domaine une multitude de personnes qui acceptent sans vérification des soi-disant connaissances parce qu’elles ont reçu tel ou tel témoignage ou lu tel ou tel ouvrage. Un des meilleurs exemples réside dans le fait de “croire” à quelque chose sans pouvoir réunir la moindre preuve de la réalité de cette chose. La réincarnation prise au sens stricte, et l’existence de vies antérieures très à la mode de nos jours, en font partie. Il faut dans ce domaine, se méfier des fantaisies de notre esprit et de toua les pièges tendant à nous faire prendre nos désirs pour la réalité. Pour revenir aux possibilités pratiques de l’exercice d’imagerie mentale, nous constaterons que de multiples applications sont à notre portée immédiate et contribueront à harmoniser notre existence. Au début, nous vous recommandons d’effectuer ces exercices très tôt le matin, dès votre réveil. Par exemple. Nous nous trouvons devant un problème particulièrement épineux. Un obstacle se dresse sur le chemin de notre évolution. Abdiquons tout effort de volonté et utilisons le rêve éveillé. Des images surviendront qui nous permettrons de relier et d’associer des éléments contenus en nous et que nous pensions très éloignés les un des autres. Ces associations nous conduiront automatiquement vers la solution que nous recherchons. J’ai vu souvent des enfants et des adultes “bloqués” devant un sujet de rédaction. Un court exercice d’imagerie mentale débloque complètement les processus de l’imagination et débouche sur un pouvoir créatif qui retrouve sa spontanéité. L’imagerie mentale est un merveilleux moyen de développer la créativité. Ne dit-on pas que la nuit porte conseille ? Nombreux sont les témoignages de chercheurs, dans tous les domaines, qui trouvent au matin la solution du problème auquel ils étaient attaché. Nous mêmes, dans nos vies, nous l’avons souvent constaté. La nuit porte conseil Or vous vous souvenez certainement de la théorie moderne du sommeil exposée de façon détaillée en 3ème exercice du 1er degré. Cette connaissance des différentes étapes de notre sommeil met bien en évidence que nous terminons nos nuits par de longues périodes de relaxation totale au cours desquelles nous rayons Le rapprochement est vite fait. Je vous conseille, en pratique, de prolonger votre réveil le matin, par un état de relaxation au cours duquel vous pourrez très facilement poursuivre vos raves en étant éveillé. C’est de très loin le meilleur moment de la journée pour ce type d’exercice. On disait que le philosophe Descartes prolongeait très souvent ses nuits par de “grasses matinées” auxquelles il tenait beaucoup car elle lui apportait les matières premières de ses cogitations. Ainsi dans cet état d’imagerie mentale, non seulement vous pourrez progressivement développer votre pouvoir de création, mais vous pourrez aussi établir un dialogue avec votre inconscient. Vous constaterez alors très vite que telle ou telle démarche que vous entreprenez

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se révèle bonne et juste pour votre harmonie personnelle et que telle autre se révèle totalement fausse. Vous éviterez ainsi de créer ce décalage catastrophique entre votre vie consciente et votre vie inconsciente qui se produit si souvent dans notre monde uniquement matérialiste actuel. Car dans notre culture, nous avons tellement perdu l’habitude d’écouter notre être intérieur, notre inconscient, que nous en arrivons trop souvent à investir toute notre énergie dans des démarches qui vont à l’encontre de notre bien-être et de notre bonheur. Un exemple malheureusement trop fréquent, presque une caricature de notre mode de vie actuel, est celui de personnes courant sans cesse avec frénésie pour accumuler des richesses matérielles et qui négligent leurs proches, leur famille et même souvent leur santé. C’est souvent le cas tragique des maladies cardio-vasculaires qui viennent mettre un terme à des vies professionnelles tournées uniquement vers une activité débordante. L’imagerie mentale se présentera là comme un régulateur entre conscient et inconscient pour permettre de maintenir l’harmonie nécessaire à notre existence. On trouve très souvent dans les témoignages historiques du passé, le recours à. ces techniques de rêves éveillés. Pratiquement tous les grands monarques de l’antiquité disposaient parmi leurs conseillers des mages capables d’interpréter leurs”songes”, ou des prophètes qui, à. travers leurs “visions”, orientaient par leurs prédictions les décisions politiques du roi. Tout un cours à. lui seul ne suffirait pas à. décrire toutes les applications de cet exercice merveilleux. Rappelons que l’objectif de ce deuxième degré est de vous permettre d’entrouvrir quelques grandes portes donnant accès à. des applications pratiques des techniques de relaxation et nous aurons l’occasion plus tard de revenir plus en détail sur ces applications. En attendant, entraînez-vous à pratiquer souvent ce type d’exercice. Consacrez, chaque matin après votre réveil, quelques minutes à. écouter le chant imagé de votre inconscient. Posez-lui des questions, il vous répondra avec une générosité qui vous étonnera

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QUATRIÈME EXERCICE DU TRAINING SOPHROGÈNE 2

A — L’autosuggestion

B — La relaxation réflexive Edité par le centre de Sophrologie Pédagogique/Genève

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EXERCICE No 4 (Deuxième degré)

A L ‘ A U T O S U G G E S T I O N - L a f o r m u l a t i o n La première caractéristique de la suggestion et de l’autosuggestion à mettre en évidence est sa puissance. Dans certaines circonstances bien précises sur lesquelles nous reviendrons plus loin, l’autosuggestion peut tuer. Voici un exemple qui date d’il y a quelques années. Dans une entreprise de wagons frigorifiques, une “consigne” émise par la direction de l’entreprise circulait à l’intention des employés et ouvriers qui procédaient au chargement et déchargement des marchandises dans ces wagons. Cette consigne disait “Prenez garde de ne jamais vous laisser enfermer par mégarde le soir dans un de nos wagon. Vous ne pourriez jamais supporter toute la nuit le froid qui y règne et l’on vous y retrouverait mort le lendemain matin. Accidentellement, un jour, un employé de cette compagnie se retrouva enfermé dans un de ces wagons. Et le lendemain matin on le retrouva mort. Or ce wagon là n’était pas branché ! Il ne faisait certes pas chaud dans ce wagon mais la température ne s’était jamais abaissée de plus de quelques degrés en dessous de zéro et cet employé inattentif aurait dû s’en tirer avec un bon rhume tout au plus. Cette tragique anecdote met en évidence la puissance du phénomène de suggestion.

* Si quelqu’un est tout à fait persuadé que son corps ou son psychisme * va réagir à des conditions et circonstances données en fonction d’une * consigne à laquelle il adhère entièrement, lorsque ces conditions * seront réalisées, cette réaction aura lieu et sera très difficile à neutraliser.

C’est le cas de toutes les formes de sorcellerie que l’on trouve dans les peuplades primitives. Le sorcier du village est auréolé par la tradition de pouvoirs magiques. Sa puissance est universellement reconnue par le groupe auquel il fait partie. S’il jette un sort à un membre de ce groupe celui-ci ne pourra pas y échapper. L’effet de suggestion a fonctionné. Ce phénomène n’a rien à voir avec les pouvoirs magiques il s’agit là simplement d’une démarche psychologique. On assiste parfois à des réactions extrêmement rapides de nos tissus devant une suggestion précise. Ce fait est bien connu des hypnotiseurs. Si, sous hypnose, on prétend à quelqu’un qu’on lui brille le bras avec une cigarette et que l’hypnotiseur accompagne cette suggestion par une légère pression du doigt, sur le bras de cette personne, au sortir de l’état d’hypnose, le bras du sujet présentera une marque de brûlure bien réelle Ainsi nos tissus, votre corps, réagit spontanément d’une manière extrêmement violente aux suggestions que l’on reçoit et auxquelles nous croyons.

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Car tout le secret de la suggestion réside dans notre crédulité. Si vraiment nous y croyons, l’événement se produit Mais ceci n’est pas nouveau. Le Christ par exemple, insistait beaucoup sur cette notion de foi lorsqu’il guérissait les malades. Textuellement il le disait. A cette femme qui s’était approchée de lui par derrière et qui avait touché son manteau il a dit “Tu es guérie parce que tu crois en moi !” Car si la suggestion peut être dangereuse par sa puissance lorsque nous la subissons, elle peut être quasiment miraculeuse lorsque nous l’utilisons pour notre profit ! Si elle peut nous tuer, elle peut aussi nous guérir ! Il n’existe certainement pas un seul médecin qui n’aura pas constaté que le “bon moral” de son patient ne contribue pas à sa guérison. Mais tout le problème réside dans la question mais comment faire pour y croire ? Car beaucoup d’entre nous aimeraient volontiers croire en de nombreuses bonnes choses. Mais cette forme de “foi” n’arrive pas toute seule. C’est souvent très difficile de “croire”. Il est d’autant plus difficile pour nous de croire à certaines choses que dans notre civilisation presque uniquement matérialiste, nous avons hypertrophié nos facultés rationnelles au détriment de notre intuition. Là Descartes ne nous a pas rendu service Dans notre vie, nous passons à côté d’une multitude de réalisations positives tout simplement parce que nous nous trouvons dans l’impossibilité d’y croire. Il nous faudra donc réapprendre à croire. Cet apprentissage est possible sans pour autant sombrer dans une crédulité naïve qui conduirait à un comportement totalement incohérent. C’est la notion même de cohérence qui nous servira de guide. Car on peut très bien vérifier si tel ou tel aspect d’une réalité respecte la cohérence de nos structures physiologiques, affectives ou psychiques. C’est au feu que l’on mesure la valeur d’un combattant. De mime, ce sera en intégrant d’abord provisoirement, pendant une période d’observation, un nouvel élément à notre vie, que nous pourrons constater si cette intégration est possible et respecte notre cohérence interne ou si une réaction de rejet survient spontanément. Prenons un exemple. Une expérience avait été faite par un sophrologue, d’utilisation d’une suggestion négative concernant toute une série d’aliments qui devaient être exclu d’un régime alimentaire. La consigne déborda largement l’objectif visé et aboutit à un réflexe nauséeux à l’égard de tous les aliments présentés au sujet qui du jour au lendemain, ne pouvait plus rien avaler sans le vomir immédiatement. Il fallu faire marche arrière en annulant cette suggestion et choisir une autre approche plus appropriée. Notre psychisme et notre organisme réagissent avec vigueur contre une suggestion fausse. C’est pour nous une sécurité fondamentale qu’il faut observer avec attention. Nous percevrons immédiatement si l’utilisation d’une suggestion produit sur nous un effet bénéfique ou au contraire vient rompre notre harmonie intérieure. Les signes en seront un sentiment de déplaisir ou de frustration.

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Il s’agit d’être à l’écoute attentive de nos réactions lorsque nous utilisons une consigne sous forme d’autosuggestion active. Et parfois il faudra “tâtonner” un certain temps pour trouver “la bonne formule”. Au début de l’utilisation systématique de l’autosuggestion, je vous déconseille d’utiliser des consignes négatives, il est facile de n’utiliser que des consignes positives. Par exemple, si vous voulez renforcer un régime alimentaire par l’autosuggestion, au lieu de négativer certains aliments que vous devez éviter, vous pouvez positiver ceux qui au contraire, vont dans le sens de votre régime. Lorsqu’on a pris conscience, par la pratique régulière, des effets bénéfiques de la suggestion dans notre vie, on pourra l’utiliser sciemment pour notre plus grand profit. D’une part nous deviendrons capables de repérer les suggestions négatives que nous subissons quotidiennement et d’en maîtriser les effets, d’autre part nous parviendrons à sélectionner, en les appréciant, les suggestions positives que nous rencontrerons. En ce qui concerne les suggestions négatives dont nous pourrions être victime dans notre vie de tous les jours, il suffit de savoir que le simple fait d’en connaître le mécanisme leur enlève toute puissance, les désamorce. C’est exactement le mécanisme inverse que celui que nous évoquions plus haut à propos de la foi il suffit de ne plus y croire pour que les effets néfastes d’une suggestion disparaissent instantanément. Lorsque vous ouvrez votre journal le matin ou lorsque vous entendez des informations désolantes à la radio ou à la télévision, dés identifiez vous de ces informations. Elle ne vous concerne pas. Certains courants de pensées pessimistes et destructifs qui fleurissent actuellement voudraient nous faire porter la responsabilité de tous les maux dont souffre encore l’humanité toute entière. Une excellente manière de désamorcer ce type de suggestions est de se poser la question “A qui cela profiterait-il si j’y croyais?” Cela vous permettra de prendre le recul nécessaire qui rompra tout effet suggestif. Méfiez-vous des suggestions négatives et à moins qu’une information soit réellement vérifiable et vérifiée, rejetez-là avec vigueur. Le pessimisme non fondé est un poison insidieux qui goutte à goutte, jour après jour, vient déformer une conception juste de la réalité. Ceci nous amène à distinguer deux sortes de consignes: les consignes CONSCIENTES et les consignes INCONSCIENTES. Lorsque nous donnions l’exemple, un peu plus haut, d’un primitif qui subissait sans défense le poids de sa culture face aux sorts que pouvait lui jeter le sorcier du village, nous avons affaire à un système de consignes totalement inconscientes. Ici le sujet ne connaît absolument rien du mécanisme dont il est la victime ni de l’origine du phénomène. Par contre, nous aurons affaire à une consigne “consciente” lorsqu’ après avoir pris conscience de ce mécanisme, nous choisirons volontairement une consigne, pour réaliser un objectif précis que nous avons consciemment sélectionné. Un exemple que chacun de nous a déjà vécu spontanément est celui du réveil à une heure précise. Si nous sommes suffisamment motivés pour nous réveiller le matin à une heure choisie la veille, peut être à cause d’un voyage que nous devons faire, nous aurons été surpris par l’efficacité du fonctionnement de ce mécanisme. La plupart du temps cela marche parfaitement bien. En fait, nous utilisons très fréquemment ce type de consignes lorsque nous “programmons” notre mental dans le but que surgisse en nous une pensée précise à un instant choisi à

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l’avance. Nous formulons souvent cette programmation par l’expression : “Il ne faudra pas que j’oublie de faire ceci à telle heure.” Et les jours où nous fonctionnons bien cela marche parfaitement. Lorsque nous sommes peu en forme cela fonctionne mal et on oublie... Il est très simple d’utiliser l’autosuggestion de la même manière : “Dorénavant, dans telle circonstance très difficile, je resterai parfaitement calme”. Si vous utilisez l’état de relaxation pour déposer dans votre mental ces petites graines qui progressivement transformeront votre vie en ce que voulez qu’elle soit, vous augmenterez considérablement la force des suggestions que vous aurez choisies. Lorsque vous sélectionnez une pensée positive, faites-la revenir en vous pendant un exercice de relaxation et “laissez-la fleurir”. Progressivement vous sentirez les effets de ce type d’exercice qui se traduiront par une mobilisation de vos forces vives, de ce qu’il y a de meilleur en vous, de tout ce qui est constructif dans votre existence. Avant de clore ce chapitre, rappelons la définition du terme de suggestion. Etymologiquement “suggérer” est construit d’un préfixe qui signifie “en dessous” et du verbe latin “génère” qui signifie créé. La suggestion, par définition, évitera donc l’obstacle de notre esprit déductif, analytique, c’est à dire notre raison, pour agir directement au niveau de notre cerveau archaïque qui lui, accepte toutes les informations en ne procédant à aucun tri. C’est pourquoi, si nous n’y prenons garde, nous pouvons intégrer dans nos structures psychologiques les pires énormités sans nous en rendre compte. Il est donc primordial, pour notre harmonie personnelle, d’avoir pleinement conscience de ce genre de phénomène.

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EXERCICE No 4 (Deuxième degré)

B L A R E L A X A T I O N R E F L E X I V E

Cet exercice s’apparente à celui de l’autosuggestion. Mais au lieu de fixer dans le mental en relaxation une “graine” ponctuelle qui va germer tranquillement, nous allons mettre un “mouvement” de notre pensée dans un sens positif. En quelque sorte nous allons orienter, “polariser” notre pensée. La relaxation réflexive doit être un “bain de jouvence” pour votre esprit ! Il faut remettre ici en évidence la capacité que nous avons d’être spectateur de nous-même dans notre vie. Nous avons vu à plusieurs reprises ce principe de recul que notre conscience peut acquérir par rapport à ses supports corps-mental et par rapport aussi au contenu de -notre mental. Ceci est une des bases fondamentales de tout développement personnel. Dans un premier temps, il s’agit de prendre conscience du type de pensée qui nous habite. L’être humain est naturellement optimiste. Ce sont les obstacles mal franchi de notre existence qui entraînent chez certains d’entre nous le pessimisme, les idées noires. Vous commencez à être familiarisé avec la notion d’autosuggestion. Vous commencez à réaliser les dégâts énormes que peut engendrer une pensée négative. Les pensées négatives débouchent sur un cercle vicieux contre lequel nous devons réagir vigoureusement. Nous devons éviter à tout prix de tomber dans le piège de l’identification de notre conscience à des contenus négatifs de notre mental. Notre mental est comme le ciel. C’est un réceptacle. Il est souvent traversé par des nuages, ce sont nos “soucis” nos “préoccupations”. Il est tout à fait normal d’avoir des soucis dans l’existence. La vie est, par définition, une conquête. Elle ne cesse d’avancer et de ce fait nous rencontrons automatiquement des obstacles, des problèmes, qu’il nous faut résoudre. Ces problèmes ce sont des nuages qui passent dans notre ciel mental. S’il n’y en a pas trop, ils s’intègrent au paysage et nous les supportons. Mais s’ils s’amoncellent et obscurcissent notre horizon, il nous arrive de licher prise, d’être submerge. Il est bon d’avoir alors quelque chose à quoi se raccrocher. Parfois la tempête souffle et nous devons momentanément nous abriter. L’erreur à éviter à tout prix dans cette situation est de se mettre à croire que ces nuages ne s’éloigneront jamais, que le ciel bleu n’existe plus et a été remplace par les nuages. C’est faux Le ciel bleu est toujours présent derrière ce rideau nuageux, il est simplement masqué momentanément par nos soucis. Notre conscience doit connaître ce principe et ne pas tomber dans le piège de confondre le ciel et les nuages. En nous, ce ciel existe constamment et nous devons le savoir en permanence. Nous devons aussi accepter ces nuages sachant qu’ils font partie de notre destinée et que chaque solution

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que nous découvrons à ces problèmes nous grandit, nous rend plus fort, nous rapproche chaque fois de l’harmonie fondamentale de la vie. Nous comprenons très mal le fatalisme de certaines cultures qui acceptent avec une apparente indifférence les coups durs de l’existence. En fait ce fatalisme est tout à fait positif. Il ne s’agit pas, comme on pourrait le croire, d’une démission devant la vie mais d’une acceptation de notre destinée. Rien n’empêche que nous pouvons faire tout ce que nous pouvons pour résoudre nos problèmes, franchir les obstacles qui se dressent sur notre chemin. Mais il ne sert à rien de nous lamenter sur notre sort. Lorsque nous nous lamentons sur nous-même notre conscience perd son recul et s’identifie à la douleur que nous éprouvons. Cette douleur devient alors d’autant plus vive et nous bloque à un stade qui n’aurait dû qu’être provisoire. Le mouvement de notre vie en est ralenti ou stoppé. Il faudra le remettre en marche. Comment faire pour se remettre en mouvement ? Mentalement, il s’agit dans un premier temps, d’accepter le principe du ciel et des nuages pour supprimer cette identification de notre conscience à nos souffrances, à nos nuages. Il faut libérer notre conscience et la porter sur le ciel, sur l’harmonie originelle qui se trouve en nous. Pratiquement il faut utiliser les éclaircies qui se produisent inévitablement dans notre ciel chargé. Il est impossible qu’un ciel demeure en permanence couvert. De temps à autre une éclaircie se produit. Lorsque cette éclaircie surgit, alors il faut utiliser l’état de relaxation. Dès qu’un sentiment de soulagement surgit, dès que des pensées positives se présentent en vous, descendez en relaxation et vivez-les pleinement. Retrouvez la confiance que ces éclaircies vont s’agrandir et chasser progressivement ces nuages qui obscurcissaient votre ciel. Laissez alors monter en vous ces pensées positives d’espoir, de plaisir et de joie de vivre. Filtrez le “contenu” de votre mental. Repérez et chassez toutes les pensées négatives. Lorsque vous vous retrouverez dans cette position de recul, de détachement de votre vie mentale, lorsque vous deviendrez capable progressivement d’être spectateur de votre vie, vous parviendrez à observer le contenu de vos pensées, de votre mental. Commencez par observer celui des autres. Regardez penser les personnes de votre entourage. Chez ceux qui sont négatifs vous entendrez: “De toute manière cela ne sert à rien ... Si on continue comme cela Ce sera la catastrophe... Ca va mal finir.., On abîme la nature... On va vers la guerre ... Il va y avoir des catastrophes naturelles... On mange de plus en plus mal... A quoi cela sert-il de se donner autant de mal, on ne sait pas ou on va... ça devient de plus en plus difficile... Et le pire c’est que beaucoup d’entre nous le pense sans le dire Ces pensées “latentes” ont encore plus de force que des pensées conscientes qui s’expriment L’écologie peut être une saine réaction lorsqu’elle nous entraîne à constater les dégâts que peut provoquer notre technologie moderne sur notre environnement. Il faut d’abord constater qu’il y a des dégâts pour y remédier ensuite. Mais il faut éviter à tout prix qu’une forme de pensée, soi-disant écologique, entraîne une pollution encore plus grave au niveau de notre mental.

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N’oublions jamais la puissance d’une suggestion ! Cette puissance peut se manifester aussi bien en effet positif que négatif. Apprenez à repérer chez ceux qui vous entourent et en vous-même ces pensées négatives qui poussent comme de la mauvaise herbe qui finira par anéantir la récolte. Ne les cultivez pas. Détruisez-les en vous par la réflexion. Branchez votre conscience sur les éclaircies qui surgissent en vous. Augmentez l’effet de ces éclaircies par la relaxation. C’est là une de ses fonctions principales. L’état de relaxation est le terrain le plus favorable à l’autosuggestion. Une pensée, en état de relaxation, peut germer et devenir une plante magnifique. Choisissez soigneusement les graines que vous plantez dans votre mental. Evitez les cactus !

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CINQUIÈME EXERCICE DU TRAINING SOPHROGENE 2

A — La focalisation d’énergie

B — La prise d énergie Edité par le centre de Sophrologie Pédagogique/Genève

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EXERCICE No 5 (Deuxième degré)

A LA FOCALISATION de L’ENERGIE VITALE On doit signaler que cette énergie que l’on considère ici ne fait actuellement pas l’objet, à notre connaissance, d’objectivation scientifique assez rigoureuse pour pouvoir prétendre qu’il s’agit là d’une connaissance acquise par la science moderne. Nous savons que de nombreuses recherches sont actuellement en cours (notamment avec les appareils Kirlian) et nous pouvons raisonnablement espérer que ces toutes prochaines années verront l’acquisition de certitudes scientifiques dans ce domaine. Nous pensons que nous assisterons alors à un bon en avant très important en médecine. En effet, ces énergies du corps semblent, d’après l’approche expérimentale que l’on connaît actuellement, déboucher sur un aspect curatif et régénérateur extrêmement spectaculaire. Vous pourrez le constater vous-même en pratiquant ces techniques sur des régions de votre corps qui subissent une atteinte pathologique. Pour tenter d’expliquer les résultats spectaculaire que l’on observe sur notre corps je vous propose l’analogie suivante : Imaginons qu’une région périphérique du pays que nous habitons, par exemple une ville et ses alentours, soit momentanément coupée du reste du pays à cause d’une panne générale de communications. Imaginons que le pays voisin de cette ville profite de cette occasion pour envahir militairement cette région. Nous n’en saurions rien ! Et lorsqu’après quelque temps nous apprenions cette invasion il serait déjà bien tard pour réagir. Nous n’aurions pas eu le temps de mobiliser notre armée pour venir défendre immédiatement le territoire ainsi attaqué et c’est de haute lutte qu’il faudra ensuite le reconquérir. On peut imaginer qu’il peut en être de même pour notre corps. Si un organe ou une région de notre organisme est touché par la maladie et si nos systèmes de communications fonctionnent normalement, notre système nerveux central va immédiatement “être informé” de l’agression dont nous sommes l’objet et prendra instantanément les mesures nécessaires. Il réagira en fabriquant les substances défensives nécessaires à combattre l’agresseur éventuel. Si par contre nous avons, pour des raisons que l’on peut imaginer psychosomatiques, désinvesti l’organe ou la région qui est l’objet de cette attaque, nos systèmes de défenses vont fonctionner à retardement ou de manière inappropriée - et il sera beaucoup plus long et difficile à notre organisme de lutter contre la maladie.

Cette comparaison est naturellement une hypothèse qui permettrait Si par une démarche consciente nous stimulons, par un exercice de Localisation d’énergie, les réseaux nerveux de communications qui relient cet organe malade à notre cerveau, il est logique de penser que nous ne pourrons que favoriser les processus naturels de protection dont nous disposons.

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On peut ici se demander quel est le rapport entre cette énergie vitale et la relaxation concentrative. On constate, en exécutant pratiquement cet exercice que la mobilité de cette énergie augmente considérablement pendant la relaxation. C’est un peu comme si cette énergie était rendue plus libre de circuler lorsque nous sommes en relaxation. Nous pouvons aussi exécuter ce même exercice sans relaxation. Faites-le. Vous constaterez certainement que c’est possible mais beaucoup plus difficile. Ceci est peut-être aussi lié au fait qu’en relaxation notre conscience est intériorisée et par conséquent beaucoup plus “efficace”. Or la loi générale qui régit ces transports d’énergie vitale veut que cette énergie aille “suivre” notre conscience dans les régions sur lesquelles nous nous concentrons et vers lesquelles nous la dirigeons. Une remarque importante intervient quant à la pratique régulière de ce type d’exercices. Toutes les personnes qui sont familiarisées avec l’utilisation de cette énergie constatent qu’il suffit de quelques “bouffées’ de cette énergie vitale pour “remplir” un organe. Ceci est une sensation que vous découvrirez certainement aussi à votre tour et qui indique la réussite de votre démarche. Vous constaterez certainement aussi qu’il vous est parfois difficile d’atteindre certaines régions de votre corps. Ceci, à notre avis, est particulièrement significatif. Cela voudrait dire que cette région est tout particulièrement “désinvestie” par notre psychisme et qu’il faudra y porter une attention toute particulière. On pourra alors coupler à cette démarche un exercice de “dialogue intérieur” de manière à découvrir si possible “la cause” de se désinvestissement. Il est utile aussi de savoir comment repérer ce flux d’énergie en nous. Surtout au début de cette pratique. La plus part du temps on repère les mouvements de cette énergie par la sensation de “picotements” que l’on éprouve dans la région concernée. Cette sensation vous l’avez déjà observée en vous dans la pratique des exercices du premier degré. Il ne faut pas confondre ici la sensation de picotement avec celle de chaleur qui elle correspond à une vasodilatation du système circulatoire périphérique. Nous ne conseillons jamais d’utiliser la vasodilatation dans un but curatif. Elle pourrait entraîner des conséquences néfastes pour certains organes touchés par une infection ou en état d’ulcération. Par contre l’utilisation de l’énergie n’est jamais contre indiquée. Elle ne peut produire que des effets bénéfiques quelque soit le mal dont on est atteint. Avant de terminer ce chapitre concernant la focalisation de l’énergie vitale il faut signaler que l’on peut coupler à cet exercice un exercice de visualisation positive de l’organe concerné. On peut imaginer que l’on apporte dans cette région particulière une sorte de “petite fête de la vie” et certaines personnes particulièrement douées parviennent à imaginer et à visualiser leurs tissus revivifiés par cette expérience. Nous connaissons aussi des personnes qui parviennent à ce même résultat en n’utilisant que l’expérience de la visualisation positive. Mais je pense que ceci implique d’une part un très grand entraînement et d’autre part une prédisposition talentueuse pour ce type d’expérience.

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Il faut signaler pourtant que vous pouvez vous entraîner, si cela vous intéresse, sur des plantes. Choisissez pour cela des graines à croissance rapide comme des haricots ou du cresson. Plantez-le même nombre, si possible, de graines dans deux pots identiques que vous conserverez dans les mêmes conditions de lumière et d’arrosage. Traité chaque jour 2 ou 3 fois pendant quelques instants (30 secondes à 1 minute suffisent) et observez les résultats. Vous serez probablement -stupéfaits des effets de votre traitement Le “traitement” se réalise de la manière suivante : En position debout ou assis, relaxez-vous. “Imposez” vos mains au dessus du pot que vous traitez. Envoyez de l’énergie à ces graines ou à la plante qui est l’objet de vos soins, en focalisant cette énergie sur cette plante. Cette fois -ci vous n’arrêtez plus le courant, le flux de cette énergie à vos mains mais vous maintenez en vous l’intention que ce fluide sorte de vous même par vos mains et vienne “inonder” ces graines ou cette plante. Faites le avec ENORMEMENT D’AMOUR Eh oui ! C’est le secret ! Le secret des jardiniers qui ont ce qu’on appelle dans le jargon du métier “la main verte”. Peut-être avez-vous cette main verte et ainsi pourrez-vous opérer votre premier miracle ! Si cette expérience réussie bien vous pourrez ensuite expérimenter sur le genre humain ! Ceci à l’air d’une plaisanterie et pourtant quel est notre premier geste lorsque nous avons mal quelque part sinon d’y porter notre main ! Dans la majorité des cash, en pratique, on constate une croissance très accélérée du pot ainsi traité en comparaison du pot-témoin que l’on se sera abstenu de “soigner” de cette manière. C’est là une possibilité importante d’objectivation de l’efficacité de l’utilisation de l’énergie face aux processus vitaux. Pour terminer il faut savoir que ces exercices ne sont pas une invention récente de la science moderne, Ils sont multimillénaires. On les retrouve dans toutes les cultures humaines. Dans le yoga cette énergie s’appelle PRANA. Chez les chinois elle porte le nom de KY. Nous n’avons donc rien inventé !

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EXERCICE No 5 (Deuxième degré)

B LA PRISE D’ENERGIE VITALE Cet exercice, comme nous l’avons déjà précisé au sujet des circulations d’énergie dans le corps, est un exercice multimillénaire que l’on retrouve dans le PRANA-YOGA. Cet exercice n’est accessible qu’aux personnes ayant suffisamment développé leur concentration pour être capable d’accompagner cette énergie vitale et de la “conduire” dans une région précise de notre corps. A ce stade de votre entraînement vous avez atteint un niveau de concentration largement suffisant pour y parvenir. Il faut signaler, en rapport avec cet exercice, un parallélisme intéressant avec une découverte scientifique récente concernant l’ionisation positive de l’air. Juste après la dernière guerre mondiale, on avait constaté dans les avions de combat où l’espace du poste de pilotage était très restreint, une diminution considérable des charges des IONS positifs de l’air contenus dans cet habitacle, (les ions positifs étant des molécules d’air chargées positivement). Simultanément, on observait, chez les pilotes, une fatigue anormale. Expérience faites en laboratoire, on s’aperçut que les deux phénomènes étaient étroitement liés. A tel point qu’on fabriqua un appareil d’ionisation d’air que l’on trouve encore aujourd’hui dans le commerce et qui est proposé comme un “revitaliseur” efficace. Nous ne savons pas actuellement si la notion de “prana” que l’on trouve dans le yoga implique l’existence des ions positifs contenus dans l’air que l’on respire. Mais on peut logiquement le supposer. En confirmation de cette théorie, chacun de nous aura fait l’expérience, lorsqu’on se trouve dans un grand magasin ou dans un endroit clos mal aéré. Sans que se produise de sensation d’étouffement, bien caractéristique lorsque l’air se charge d’acide carbonique, nous remarquons en nous une étrange sensation de faiblesse. Souvent au niveau des jambes. On éprouve le besoin de s’asseoir. On se sent faible avec un sentiment de lassitude. Sans prétendre à la réalité scientifiquement établie de ce phénomène, nous pouvons néanmoins le remarquer au passage. Dans tous les cas, la seule certitude que nous puissions acquérir de ce type d’expérience ne peut être actuellement que “subjective”. A notre connaissance, aucun appareillage moderne ne permet d’”objectiver” vraiment ce phénomène.

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SIXIÈME EXERCICE DU TRAINING SOPHROGÈNE 2

A — La concentration passive

B — La méditation Edité par le centre de Sophrologie Pédagogique/Genève

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Exercice No 6 (Deuxième degré)

A L A B E A U T E

Nous avons souvent sous-entendu, tout au long de ce cours, que notre civilisation avait favorisé le développement de la raison au détriment de nos facultés intuitives. C’est vrai. Notre science moderne et la technologie qui en découle ont bouleversé notre mode de vie. Si, par un petit effort d’imagination, nous remontons deux siècles en arrière, nous réalisons l’extraordinaire bouleversement qu’à engendré l’essor technologique que nous connaissons actuellement. Après être resté relativement stable pendant des milliers d’années, le mode de vie de l’être humain s’est complètement transformé en deux cents ans à peine. Et pourtant... Malgré ce choc fantastique que nous sommes en train de vivre, certaines choses en nous sont restées IMMUABLES et n’ont absolument pas subi les conséquences de ce bouleversement complet de nos valeurs. Ces éléments en nous, capables de traverser les turbulences et la tempête que nous venons d’évoquer, vont pouvoir nous servir de fil conducteur pour retrouver ce qui en l’homme est ESSENTIEL ! C’est à dire ce que nous sommes VRAIMENT. Ce que nous sommes derrière les apparences qui elles varient. Cette recherche fondamentale, nous en éprouverons tous un besoin urgent. Nos enfants, notre jeunesse, l’exige de nous de manière très impérative. Et si nous sommes incapables de répondre à leurs questions ils se révolteront ! Il est tout simplement “vital” pour l’être humain, de trouver une signification à son existence. Sans cela c’est l’angoisse, la peur et le désespoir qui submergent notre esprit. Le premier de ces éléments immuables que l’on va découvrir en nous est le sentiment de la beauté. Comme il est difficile à définir Que trouvons-nous “beau”. Quels sont les critères qui nous permettent d’analyser ce qui provoque en nous une impression de beauté ? Nous pourrions là, être tentés de mettre en évidence certains canons esthétiques, certaines règles qui nous permettraient d’apprécier des situations qui éveillent en nous le sentiment de “beauté”. Si nous cherchions ainsi à aborder le phénomène de la beauté par notre raison, nous passerions à coup sûr complètement à côté de la question que nous nous posons. Prenons un exemple : Nous comparons deux personnes de nos connaissances. L’une est agréable à regarder parce que les traits de son visage sont réguliers et conformes à certaines normes, à certaines proportions. De même, son corps obéit aux normes esthétiques en vigueur. L’autre personne à laquelle nous pensons, n’a pas eu cette chance. La nature n’a pas été aussi généreuse à son égard. Ses traits sont irréguliers, certains d’entre eux prédominent exagérément. Le corps, sans être vraiment difforme, n’est pas agréable à regarder. L’âge n’a pas arrangé les choses en creusant un peu plus certains sillons, en flétrissant la peau. A première vue la première personne devrait être beaucoup plus belle que la seconde n’est-ce pas ?

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Bien. Maintenant fermez les yeux. Relâchez votre mental, abandonnez cette approche déductive de votre esprit. Faites venir ces deux personnes en vous, l’une après l’autre. Comme si vous les invitiez pour quelques instants. Sentez bien leur présence au plus profond de vous-même. Voilà, vous y êtes... Et maintenant posez-vous la question : Quelle est la plus belle des deux ? Vous souriez n’est-ce pas ? Et votre sourire en fait, répond peut-être au sourire de cette deuxième personne apparemment moins belle et dont vous évoquez en cet instant le sourire ! Quel beau sourire elle a. Quand elle est heureuse, comme elle est belle ! Quelle étrange chaleur monte en vous en cet instant privilégié ! Vous avez suspendu l’espace et le temps n’est-ce pas ? C’est un autre aspect du monde que vous découvrez tout à coup. Et nous ne pouvons pas ne pas penser à cette notion de “corps glorieux” dont parlent certains livres sacrés ! Oh ! Cela vous arrive fréquemment, ce genre de sensation. Heureusement, du reste. Car ceci est la nourriture de l’âme et si nous nous en privions nous dépéririons bien vite. En fait, au contraire de nous en priver, nous avons constamment recours à ce retour aux sources vives en nous-même. Sans que nous en soyons conscients, nous passons notre temps à nous imbiber de sensations de cette nature. Notre esprit profond “butine” tout au long du jour, sans que nous le sachions, ce genre d’impression. Nous sommes beaucoup plus “attentifs” sans le savoir la plus part du temps, à ce miel de la vie que nous appelons la beauté. Il en est de même pour d’autres notions fondamentales telles entre autres celle de la “force” et de la “connaissance”. Mais limitons ici notre examen au sentiment du beau. Lorsque nous nous éveillons le matin, notre regard se porte sur les objets que nous avons choisis pour orner notre intérieur. La perte de certains de ces objets nous chagrinerait car elle nous priverait de ce petit choc agréable que nous éprouvons chaque fois que notre attention se porte sur eux. Au passage, nous admirons les fleurs et les plantes. Lorsque nous sortons de chez nous, nous appr6cions la couleur du ciel et de la nature qui nous environne. Même les objets fabrique par l’homme ne nous laissent pas indifférents. Vous aurez peut-être choisi votre automobile pour ses formes souples et harmonieuses. Et quelles vibrations en nous lorsque nous croisons une autre personne qui nous adresse un sourire. Ainsi tout au long du jour nous recherchons, sans le savoir, à nous imprégner et à faire résonner en nous toute la beauté de l’univers. Comme nous sommes déjà loin du monde étriqué de notre raison Une autre dimension surgit lorsque nous songeons aux échanges que nous réalisons souvent avec les autres. Lorsque nous éprouvons de l’affection pour quelqu’un, il nous arrive de lui offrir un petit cadeau. Et si nous recherchons ce qui dirige notre choix de l’objet ainsi offert, ne trouverons-nous pas à l’origine de ce choix la même recherche de provoquer ce sentiment de joie que nous évoquions plus haut en parlant des objets auxquels nous sommes attachés ?

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Mais nos échanges sont rarement aussi concrets. La plus part du temps c’est tout ce que nous sommes que nous échangeons avec notre entourage. Et tous ces échanges continuels renouvellent à chaque instant de notre vie cette joie d’exister qui nous fait trouver la vie belle. Le professeur CAYCEDO qui a eu le mérite de retrouver les racines de la sophrologie a proposé une devise pour cette science nouvelle :

“UT CONSCIENTIA NOSCATUR” Qui signifie : “afin que la conscience soit connue”. Nous pouvons penser que la connaissance des phénomènes qui sous-tendent notre conscience nous conduira peut-être un jour à réaliser ce total épanouissement de notre esprit que nous percevons intuitivement en nous.

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EXERCICE No 6 (Deuxième degré)

B U N E M E D I T A T I O N Dans l’exercice précédent sur la beauté, nous avons tenté d’entrebâiller une porte qui débouchait sur notre réalité intérieure profonde, sur ce qui constitue en nous l’essence même de notre être. Essayons d’élargir cette notion. Nous évoquions d’autres notions essentielles telles que “la force” et “la connaissance”. Vous savez certainement que la physique moderne, dans son étude de la matière, se rapproche de plus en plus de la perspective qu’avaient les anciens de la constitution de l’univers. Ainsi notre univers serait une manifestation d’une force qu’on appelle énergie. Cette énergie prendrait des formes très variées et très subtiles pour se manifester. Nous en ferions partie intégralement. Nous serions nous aussi une émanation de cette énergie originelle. Or comme nous l’avons fait pour la beauté, nous pouvons tenter une approche à l’égard de cette force, approche qui soulève le voile opaque de la raison. Peut-être ainsi pourrons-nous entrevoir, sous forme d’une sensation, ce qui se trouve derrière notre raison. Encore une fois, la relaxation se prête merveilleusement bien à une telle démarche puisqu’elle nous permet de suspendre un moment nos facultés rationnelles pour n’utiliser que notre intuition. Posons-nous la question : QUI SUIS-JE ? Notre première réaction pourra être de nous regarder dans un miroir. Et là, si nous renonçons momentanément à nos critères rationnels et que nous sommes totalement sincère avec nous-même, nous éprouverons certainement un premier choc. Ce n’est pas possible ~ Je ne suis pas ce que j’aperçois dans ce miroir ! C’est même tout à fait évident puisqu’en admettant que s’il m’arrive le malheur d’être tout à coup brillé à la face au troisième degré, je serai incapable de me reconnaître ! Et pourtant je continuerai à exister de la même manière, sans avoir l’impression d’être quelqu’un d’autre ! Ce n’est donc pas moi que j’aperçois dans ce miroir mais seulement une apparence de moi-même. De même, si j’utilise mon sens du toucher, je peux tâter mon corps et en constater la consistance. Et pourtant, si je considère ma main gauche, par exemple, je peux me poser la question Est-elle moi ? Non, évidemment ! Certains accidentés en on fait la cruelle expérience et même s’il nous faut déjà un certain courage pour l’envisager, nous sommes bien obligé d’admettre que l’ouvrier dont la main vient d’être sectionnée par la machine sur laquelle il travaillait n’a pas perdu pour autant son identité. Il s’appelle toujours Paul. Il reste employé (au moins encore pour un certain temps) de l’usine pour laquelle il travaille. Il habite toujours à la même adresse à laquelle son épouse et ses enfants l’attendent. Il n’a perdu ni sa nationalité ni sa confession et il appartient toujours au même parti politique. Cependant, désormais, son corps est amputé d’une main.

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Vous n’ignorez pas que la médecine moderne est capable actuellement d’effectuer un très grand nombre de greffes qui permettent de remplacer certaines parties de notre organisme endommagé par un accident ou par une maladie. Il est logique de penser que ces récentes découvertes se prolongeront dans l’avenir et que l’homme parviendra, au fur et à mesure du développement de ses recherches, à substituer à nos organes déficients des “mécaniques” qui rempliront les mêmes fonctions sans pour autant altérer notre personnalité. Mais ceci est de la science fiction. Revenons à notre réalité. La démarche que nous venons de commencer d’entreprendre dans les exemples cités précédemment, je vous propose de l’effectuer pour vous-même. A la question "qui suis-je ?" une chaîne de réponse surviendra. Après avoir délimité votre personne en fonction des critères de société dans laquelle vous occupez une place bien précise qui contribue à définir ce que vous croyez être votre identité, vous allez automatiquement descendre plus profondément en vous-même. Vous penserez inévitablement à la chaîne humaine à laquelle vous appartenez. Vous songerez à vos parents et à vos grand-parents. Vous imaginerez intuitivement vos ancêtres plus lointains. Certains ont vécus à des époques relativement récentes, même si vous ne les avez connus qu’au travers de photographies du siècle dernier. Mais derrière eux, d’autres ont vécus pour leur donner naissance. Et ceux-là vous ne les avez jamais connus Et pourtant c’est bien leur sang qui coule dans vos veines. C’est bien leur chair qui s’est ainsi transmise jusqu’à vous. Tous les caractères héréditaires remontent ainsi aussi loin que vous pouvez l’imaginer. A la nuit des temps ! Et celui ou celle que vous croisez dans la rue ne peut être qu’un membre de votre famille. Les pensées et les émotions qui les habitent sont identiques aux vôtres dans leur essence. Qui êtes-vous ? Nous nous sommes tournés vers le passé, mais nous pouvons faire de même pour l’avenir. Si nous avons des enfants, nous nous reconnaissons sans peine en eux et nous imaginons très facilement qu’il en sera de même pour nos petit-enfants. Certains traits de caractères se retrouvent ainsi dans les générations qui nous suivent, puis ils se modifieront, ils s’estomperont au gré des conditions de leur vie. Dans un siècle à peine, notre descendance nous aura perdus de vue et même notre souvenir sera oublié. Vraisemblablement notre race humaine évoluera vers des formes que nous sommes tout à fait incapables d’imaginer. Exactement comme un homme de Cro-Magnon aurait été impuissant à imaginer ce que sommes devenus aujourd’hui ! Nous nous situons ainsi comme un “chaînon” tendu entre deux infinis. Et pourtant vous “êtes” vous le sentez bien Alors qui êtes-vous ? Ici, je m’arrête en estimant ne pas avoir le droit de poussez plus avant cette quête qui à ce point doit absolument devenir personnelle.

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Vous pouvez allez beaucoup plus loin. Mais si vous vous engagez dans cette voie, vers une connaissance plus primordiale, ne le faites qu’accompagné d’un sentiment d’amour immense, universel. Ce sentiment est indescriptible mais vous le reconnaîtrez. Ceci n’est qu’une technique possible de méditation, il y en a beaucoup d’autres. Le seul dénominateur commun qui semblerait les relier tient dans leur convergence vers un même point. Pour terminer je vous transmets cette phrase laissée par René Daumal, un philosophe de notre siècle

“Je suis mort parce que je n’ai pas le désir Je n’ai pas le désir parce que je crois posséder. Je crois posséder parce que je n’essaye pas de donner. Essayant de donner on voit qu’on n’a rien. Voyant qu’on n’a rien, on essaye de se donner. Essayant de se donner, on voit qu’on est rien. Voyant qu’on est rien, on désir devenir. Désirant devenir, on vit. ”

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