A la rencontre de la Chine - HES-SO · Destination lointaine pour de voyage d’études 2010 :...

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Au-delà des clichés ! Les capacités d’innovation de la Chine moderne nous interpellent. Ressentez notre surprise devant le dynamisme ambiant. Ecoutez notre message : comprendre les autres, se faire comprendre, et ensemble construire un monde meilleur. Merci à toutes les personnes qui nous ont reçues. Accueillir des étudiantes aujourd’hui, c’est porter son attention vers l’avenir car ce sont les ingénieures de demain ! SYLVIE VILLA www.ingenieuse.ch/fr/edito.php Numéro 9 / Octobre 2010 4 Portrait d’ingénieure Innover dans la gestion de l’eau 4 Reportage Voyage d’étude en Chine 4 Portrait d’étudiante Des femmes dans l’usine du monde 4 Interview Doris Leuthardt, Présidente de la Confédération A la rencontre de la Chine Consultez notre site www.ingenieuse.ch

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Au-delà des clichés !Les capacités d’innovation de la Chine moderne nous

interpellent. Ressentez notre surprise devant le dynamisme ambiant. Ecoutez notre message : comprendre les autres, se faire comprendre, et ensemble construire un monde meilleur.

Merci à toutes les personnes qui nous ont reçues.

Accueillir des étudiantes aujourd’hui, c’est porter son attention vers l’avenir car ce sont les ingénieures de demain !

SyLviE viLLA

www.ingenieuse.ch/fr/edito.php

Numéro 9 / Octobre 2010

4Portrait d’ingénieureInnover dans la gestion de l’eau

4ReportageVoyage d’étude en Chine

4Portrait d’étudianteDes femmes dans l’usine du monde

4InterviewDoris Leuthardt, Présidente de la Confédération

A la rencontre de la ChineConsultez notre site www.ingenieuse.ch

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Passionnée par son métier d’ingénieure en hydraulique, à 42 ans, Fathen Urso aime aussi le contact avec les jeunes. Elle enseigne depuis 3 ans à la HEIG-VD et n’a pas hésité à participer au voyage d’étude en Chine, afin de découvrir comment l’Empire du Milieu empoigne la problématique de l’eau.

Fille de diplomate, Fathen Urso a eu une enfance nomade, avec toujours la même idée de métier en tête : elle voulait

devenir médecin. Pourtant elle tenait aussi à avoir sa spécialité, un métier bien à elle. Lorsqu’un de ses frères embrasse la médecine, une sœur la pharmacie, elle se dit qu’elle se destinera à autre chose. Depuis toute petite elle aimait les tracteurs, les pelleteuses et leurs tranchées. Adolescente, elle accompagnait volontiers son père visiter de grands chantiers en Algérie. Après le bac obtenu en mathématiques à Paris, elle s’inscrit à Polytechnique, grande école française qui forme les ingénieur-e-s.

Fathen y passe un an avant de bifurquer sur l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) où elle obtient un diplôme en génie civil, avec une spécialisation en hydraulique. inutile de préciser qu’elle se retrouve seule fille dans un monde masculin. « Pas toujours facile, mais plus à cause du chacun pour soi que de ma différence. C’était dur pour tous, fille ou garçons », précise-t-elle.A peine son diplôme en poche, la jeune femme part diriger les travaux d’aménagement

d’un barrage en Algérie. Une expérience très difficile, dans un pays qui renouait à l’époque avec un islam rigoriste. Pour ces gens-là, il était inconcevable qu’une femme dirige un chantier et des équipes masculines. Fathen quitte donc son travail prématu-rément pour la Tunisie, où elle est chargée de concevoir et mettre en œuvre un plan de sécurisation contre les inondations. « J’en garde un excellent souvenir parce que j’ai pu travailler à toutes les étapes du projet.» Car voilà exactement ce que Fathen a toujours aimé dans son métier : proposer des solutions concrètes et innovantes, afin de résoudre un problème et ainsi transformer la vie des gens. « En ce moment, le bureau d’études vaudois dans lequel je travaille a élaboré un nouvel aménagement des rives d’une commune. Le plan vient d’être accepté, nous allons donc passer à la réalisation et je m’en réjouis beaucoup ! La plage sera plus grande, les piétons auront un beau parcours au bord du lac, tout ça dans le respect du paysage et de la nature », s’enthousiasme Fathen.

Pour en arriver là, la jeune ingénieure, après 8 ans de chantier, avait repris le chemin de l’EPFL pour y passer une thèse au Laboratoire de construction hydraulique (LCH), tout en effectuant des stages rémunérés comme collaboratrice scientifique au Service des eaux de la ville de Lausanne. La thèse défendue avec succès, elle engrange encore un MBA en gestion de projets puis part travailler un an dans un bureau d’études zuri-chois, avant de revenir en Suisse romande. C’est en qualité de chargée de cours en hydraulique que Fathen enseigne aux étudiant-e-s de la filière géomatique à la Haute Ecole d’ingénierie et de Gestion du Canton de vaud (HEiG-vD) depuis 2007. « J’aime enseigner, transmettre aux jeunes le goût de ce métier qui me passionne, leur montrer que nous avons toujours la possibilité de réfléchir pour trouver une meilleure réponse à un problème concret », conclut Fathen, une femme qui a trouvé dans le métier d’in-génieure une voie pour s’épanouir.

MARiE-CHRiSTiNE PASCHE

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Fathen Urso, une ingénieure qui aime trouver des solutions aux problèmes complexes

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Doris Leuthardt, Présidente de la ConfédérationLa rencontre faisait partie des surprises concoctées Sylvie villa, responsable du domaine ingénierie et architecture de la HES-SO, et organisatrice du voyage. Jusqu’à l’arrivée à Shanghaï, les participantes ignoraient pourquoi elle leur avait demandé d’emporter une jolie tenue dans leurs bagages. La nouvelle les fait hésiter entre plaisir et appré-hension. « Que va-t-on lui dire ? » Comme pour chaque visite, on prépare quelques questions, histoire de tranquilliser les esprits, et cinq volontaires se décident à les poser à Madame la Présidente de la Confédération, que le groupe rencontrera à son hôtel, dans le quartier Pudong de Shanghaï.

Ingénieures, étudiantes en ingénierie ou en architecture à la HES-SO, nous sommes toutes encore des exceptions en Suisse. Comment l’expliquez-vous ?  Ce serait plutôt à vous de répondre à cette question ! Je pense que l’éducation clas-sique des petites Suissesses ne donne pas une grande place à la technique. On leur offre encore plus de poupées et de dînettes que de « meccano »… Je suis convain-cue que tout commence dans l’enfance et nous cherchons des financements pour élargir les programmes de sensibilisation, qui existent pour les grands, aux 7-12 ans. Nous devons dire aussi aux jeunes femmes qu’on peut très bien exercer ces métiers

à temps partiel, c’est une simple question d’organisation dans l’entreprise ; et donc les concilier avec une vie de famille.

Que diriez-vous aux jeunes filles pour les encourager à choisir des voies scien-tifiques ou techniques ? Je voudrais leur répéter qu’elles ont tout le potentiel pour avoir un travail digne et inté-ressant. Or, les métiers de la science et de la technologie sont en constant dévelop-

pement et offrent un avenir sûr. Les jeunes - garçons ou filles – doivent se demander dans quels domaines ils ont les plus grandes chances de s’insérer dans le monde du travail. La science et la tech-nologie en font partie. Faisons-nous assez pour inciter les jeunes Suisses à découvrir, voire étudier en Chine ? C’est une bonne question… Je constate que nous avons

beaucoup de peine à motiver les jeunes à partir 3 ou 4 ans à l’étranger. C’est évidem-ment dommage, parce que vivre ailleurs est une expérience humaine incomparable , qui augmente indéniablement la valeur d’un Cv ! Cela dit, la Confédération a mis en place des programmes favorisant les échanges ; il est vrai pour l’instant seulement à l’Université. Nous pensons examiner les possibilités existantes pour faire de même dans les HES. Nous encourageons aussi beaucoup les entreprises à permettre à leurs apprenti-e-s de passer un an à l’étranger pendant la formation professionnelle, mais malheureusement très peu introduisent cette possibi-lité. En définitive, c’est un choix personnel : celles et ceux qui veulent se donner cette ouverture y arriveront, et je les y encourage. Je sais que les grandes entreprises suisses cherchent et seront ravies de vous engager pour aller à l’étranger. Allez-y !

Cinq lignes de métro à Shanghaï en 2009, 14 cette année. En Suisse, nous faisons des pro-grammes ferroviaires sur 20 ou 30 ans. La comparaison n’est pas à notre avantage, non ? En effet, je partage votre avis. Si vous regardez la vitesse à laquelle les infrastructures se réalisent ici, c’est frustrant. Mais c’est aussi le prix de la démocratie. Nous vivons dans un pays où les citoyens et citoyennes peuvent exprimer leur opposition à tout projet, nous avons donc besoin de temps. C’est devenu un état d’esprit et je reconnais qu’il représente un grand désavantage pour la compétitivité de notre pays.Nous avons aussi adopté des standards très élevés dans la construction, qui ne sont pas toujours vraiment nécessaires et prolongent le temps des travaux. Un kilomètre se réalise en six mois en Chine, en deux ans en Suisse !

Propos recueillis par par les jeunes femmes de la HES-SO en voyage en Chine, retranscris par Marie-Christine Pasche

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Destination lointaine pour de voyage d’études 2010 : envol pour la Chine fin juillet, en visite dans l’usine du monde. Deux villes du sud de la Chine, trois autres proches de Shanghaï, où s’achè-vera notre périple avec la « Journée suisse » à l’Exposition universelle.

Au pied de la New Pearl River Tower de Guangzhou s’élevait une colline. L’an-cien consul de Suisse s’y rendait régulièrement pour appréhender d’un coup d’œil l’immense quartier bordant la rivière Pearl et ainsi mesurer son évolution fulgurante. Son successeur Ulrich Hunn n’aura pas cette opportunité. Comme les anciennes habitations, la colline a disparu, laissant sa place à des immeubles rivalisant de hauteur et de design. Un stade, un opéra, un musée et des milliers de bureaux se partagent aujourd’hui cet espace.

C’est au cœur de ce gigantesque chantier que le groupe plonge dans la Chine moderne. Celle qui avance à pas de charge vers son avenir, avec une détermina-tion laissant les visiteuses pantoises. Les ingénieures et architectes de la HES-SO encaisseront en permanence cette force à la manière d’un électrochoc, qui entraîne une foule de questions. Comment ne pas admirer la beauté du nouvel opéra de l’architecte Zaha Hadid, qui a posé son œuvre comme deux galets au bord de l’eau? Ou se passionner pour la conception du nouveau Musée, inspirée des boîtes à secrets chinoises afin d’abriter les trésors de la province de Guangdong ? Mais comment comprendre ce choix de simplement raser le passé d’une ville?

A Ningbo, l’entreprise youngsun réserve aux étudiantes un accueil digne d’un chef d’Etat ! Buffet gargantuesque, banderole de bienvenue et la présence de deux Tv locales traduisent le plaisir des responsables de montrer leur savoir-faire à des étudiantes européennes. youngsun ouvre tout grand ses ateliers et ses chaînes de montage où se fabrique tout l’assortiment des bricoloisirs occidentaux !

« Hangzhou, ville de la qualité de la vie » clament les affiches dans cette cité qui a su maintenir un équilibre entre ville et nature. Les autorités ont sans doute compris l’intérêt économique de cet effort, puisque sa situation, au bord d’un lac et à trois heures de Shanghaï, incite au tourisme. D’ailleurs le samedi, des centaines de familles déambulent sur les berges et les îles, parmi les fleurs de lotus. Un charme rassurant pour des occidentales qui rencontrent enfin ici la Chine de leur imaginaire. Pas de visite en Chine sans thé et le dimanche lui sera consacré. C’est aussi le jour de Dan, étudiante qui a passé six mois à la HES-SO

valais dans le cadre de son master. Après l’explication de son travail sur l’analyse des polyphénols, le groupe vit un moment de grâce durant deux cérémonies du thé animées par des étudiantes de l’Université Zhejiang. Mais le programme n’attend pas et c’est hélas en courant que le groupe parcourt le Musée national et ses plantations de thé, avant d’attraper un bus pour changer de ville.

Suzhou a gardé de son époque impériale des jardins de toute beauté qui ravis-sent les architectes du paysage. Elles admirent la science de leurs lointains prédécesseurs, qui ont pensé la place de chaque plante, de chaque pierre, pour inspirer la sérénité. Un havre de paix avant de retrouver la modernité chez Logitech pour un jour entier consacré à la souris qui a révolutionné l’utilisation des ordinateurs domestiques ; née en Suisse, mais délocalisée en Chine depuis 1995, à Taïwan puis Suzhou.

Dernière étape, Shanghaï s’offre de nuit, comme une vision psychédélique. Tout y est démesuré : la foule, la hauteur des buildings, les illuminations. Jusqu’au record de vitesse terrestre, 431km/h, dans le train Maglev à sustentation magnétique, dont un tronçon de test transporte les voyageuses sur 34 km. La visite conduit les étudiantes dans la salle de contrôle de ce bolide allemand, dont la Chine construit déjà les lignes, pour relier Shanghaï à Pékin et à Hangzhou. Shanghaï, c’est aussi la première rencontre avec l’envers du décor. La nouvelle Chine a ses exclus qui dorment dehors à une encablure de la rue piétonne principale, où le luxe du monde entier s’est donné rendez-vous dans une succession de boutiques grandiloquentes. il suffit de marcher quelques mètres à côté de ce parcours balisé pour être transporté dans l’espace et le temps vers un pays pauvre. Un saisissant contraste, rappelant aux visiteuses qu’elles n’ont vu qu’une facette de cet immense pays.

MARiE-CHRiSTiNE PASCHE

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A la rencontre de la Chine

Visite dans l’usine du monde

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ImPressum

Direction du projet

sylvie Villa, responsable du domaine Ingénierie

et architecture à la Hes-sO et directrice du

programme Égalité HeIG-VD

rédaction

marie-Christine Pasche

Photos

jph-daulte-photo.com

Imprimé

maquette : sophie Jaton

mise en page : Albena Basset, hepia-Ge

site internet

Conception initiale : Vincent Greset

mises à jour : Catherine Odiet He-ArC

Impression

Imprimerie st-Paul, Fribourg

edition

Projet ingénieuse.ch, HeIG-VD,

rte de Cheseaux 1,

1400 Yverdon-les-Bains,

[email protected]

Tirage : 30’000 exemplaires

Distribution :

Apprenties et étudiantes

des écoles professionnelles,

des classes gymnasiales et

des écoles de culture générale

de suisse romande.

Les écoles partenaires :

HEiG-vDHaute École d’ingénierie et de Gestion du Canton de vaud Route de Cheseaux 1 CH-1401 yverdon-les-Bains Tél. : +41 (0)24 557 63 30 Fax : +41 (0)24 557 64 04 www.heig-vd.ch

EiA-FR

École d’ingénieur·e·s et d’Architectes de Fribourg Bd de Pérolles 80 - CP 32CH-1705 Fribourg Tél. : +41 (0)26 429 66 11 Fax : +41 (0)26 429 66 00 www.eif.ch

hepia-GE Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève Rue de la Prairie 4 CH-1202 Genève Tél. : +41 (0)22 546 24 00 Fax : +41 (0)22 546 24 10 www.hesge.ch/hepia

HE-ARCHaute École Arc-ingénierieRue Baptiste-Savoye 26 CH-2610 Saint-imierTél. : +41 (0)32 930 11 21Fax : +41 (0)32 930 11 22www.he-arc.ch

HES-SO valaisHaute École valaisanne- Sciences de l’ingénieur-eRoute du Rawyl 47CH-1950 SionTél. : +41 (0)27 606 85 11Fax : +41 (0)27 606 85 15 www.hevs.ch

Avec la participation des écoles d’ingénieur·e·s de la HES-SO

Et le soutien financier de l’OFFT

Les femmes de la HES-SO sur le terrain

Début août, une vingtaine de femmes de la HES-SO ont plongé dans l’univers de la Chine moderne: celle qui fonce à toute vitesse vers son avenir, à coups de quartiers entièrement remodelés, de buildings vertigi-neux, d’infrastructures de transport ultra-rapides pour servir ce développement fulgurant. Leurs portraits et impressions de voyage sur www.ingenieuse.ch

www.ingenieuse.ch/fr/portrait_etudiantes.php

Ningbo, jeudi 5 août.Superbe accueil chez Youngsun

Guangzhou, lundi 2 août. Pearl new tower

Shanghaï, mercredi 11 août. Gare du Maglev

10 visites techniques en quelques images

Guangzhou, mercredi 4 août. Musée de la province de Guangdong

Opéra House, Zaha Hadid