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À la Gloire du Grand Architecte de l'Univers Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm BULLETIN TRIMESTRIEL DE LA GRANDE LOGE MIXTE FRANCAISE février 2007 e.v. numéro 21 Extrait de la Revue Khalam - GLMFMM

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À la Gloire du Grand Architecte de l'Univers

Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm

BULLETIN TRIMESTRIEL DE LA

GRANDE LOGE MIXTE FRANCAISE

février 2007 e. v.numéro

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t--------~ __--3-ll~ !

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correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliersLaissent parfois sortir de confuses paroles;

L'homme y passe à travers des forêts de symbolesQui (observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loinse confondentDans une ténébreuse et profonde unité,Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,Doux comme les hautbois, verts comme les prairies

Et d'autres, corrompus, riches et triomphants.

Ayant l'expansion des choses infinies,Comme l'embre, le musc, le benjoin et (encens,

Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

Charles Baudelaire

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~ ~. 5~:1.~I

.somtneire

• édito

la foi d'un maçon de la Vieille ÉgyptePatricia MONDINI, Grand Mettre adjoint de l'Obédience

6

• solstice de la Saint jeanMaryse ZORZAN, Apprentie de la R.L. ABOU SIMBEL

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• que nous dit la coutume ...Philippe DI MARTINO, Mettre de la R.L. KHÉPRI

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----- ---_.-._-_._._-_._------_ _------

• l'équerreJean Pierre FIRMIN, Mettre de la R.L. SOTHIS

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• un "Enseigneur" des temps modernesPatrick-Gilbert Françoz, Président du Souverain Sanctuaire Mixte

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• le tabl ier et les gantsDanielle VIGNALS, Apprentie de la R.L. L'ÉTOILE D'ÉGYPTE

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• le coin des livres

• dieu?• anthologie sur l'illumination spirituelle• les origines du Rituel dans l'Église et la Franc-Maçonnerie• la confrérie des Éveillés

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j: 6 1édita

Patricia MONOINIGrand Maître adjoint

de l'Obédience

le foi d'un maçonde la Vieille Égypte

Qu'est ce qui nous pousse à poursuivrenotre chemin dans la franc-Maçonne-rie en général et dans le Rite de Mem-phis- Misraïm en particulier? Qu'est-cequi nous donne la foi en ce que nousfaisons, en ce que nous vivons?

Pour répondre à cette question, je nepeux que reprendre nos grandes cons-titutions. Et citer quelques-unes de sesdispositions:

• La Franc Maçonnerie est une libre as-sociation d'hommes et de femmes in-dépendants, libres et de bonnes mœurs,ne relevant que de leur conscience quis'engagent à mettre en pratique un idéalde paix, d'amour et de fraternité.

• Lé!Franc Maçonnerie a pour but leperfectionnement moral et spirituel del'Humanité et pour moyen la propaga-tion d'une vrai philanthropie par l'em-ploi des usages et des formes symboli-ques et ésotériques qui ne peuvent êtrerévélées et expliquées que par l'INI-TIATION.

j'invite tous les 55.°. et FF.°. à relire lesconstitutions de façon à s'en imprégner.Elles sont riches d'enseignements. Ainsique nos rituels.Il me semble important de s'appuyersur des valeurs de base qui sont tropsouvent oubl iées .J'aime insister sur la mise en pratiquede notre idéal de paix, d'amour et defraternité.

Si nous nous réunissons simplementpour nous rencontrer, palabrer dansle doux confort de la loge, nous nousrechargeons durant nos tenues certesmais ne faisons que recevoir et doncnous n'avançons pas sur le chemin ini-tiatique .

Par contre, si nous nous réveillons del'intérieur (à l'image du coq du cabi-net de réflexion, éveil des forces endor-mies), c'est-à-dire si nous nous relionsà notre conscience, alors nous met-tQns en pratique les VERTUS et nouslmyonnons. Si nous désirons la PAIX, il~ bon de commencer par sa propre

....•~,-

paix intérieure. Le rituel nous permetde nous mettre en condiliol\. il nourritnotre être intérieur. Nous lai!iIsons nosmétaux à la porte du Templenrais aussià la porte de notre prope lien1JIe in-térieur. Je ne pense pas ~ f'56jI're derappeler toutes la listes desYiœs; sim-plement nous devons életIer des tem-ples à la vertu et creuser des lIlmbeauxpour les vices. Ayons la œIIiIude quenous sommes perfectibles seulement sinous le voulons vraiment en analysantnos actions et en les rectifiant si besoin.Même si nous commettons encore deserreurs aujourd'hui, nous potMJOS lescorriger; le ciseau et le maillet sont làsymbol iquement pour faire sauter lesaspérités de notre pierre brute- Nousne sommes que des humains avec nosfaiblesses. Il faut vraiment avoir la foien ce que nous faisons. La foi c'est laconfiance que l'on a en quelque chose.La F.o.M.o. en général met en avant lebeau et le bon qui existe en l'homme etla femme, la possibilité d'améliorer lasociété en passant par l'amélioration del'individu. Comment ne pas ac:IJérernepas avoir foi en cette valeur?

Le plus de notre rite est de pouvoir serelier au divin et de travailler- à la gloiredu Grand Architecte de l'Univers, cequi donne une autre dimension à nosactes et à nos pensées. Nous sommesface à l'infiniment grand à l'infinimentBon. En chacun de nous brille une in-fime parcelle divine que nous dénom-mons l'âme et comme UN est en toutet TOUT dans UN, ."OMNI AB UNOET lN UNUM OMNIA", nous sommesdonc d'essence divine.

Notre devoir est de libérer l'âme hu-maine de la lourdeur des passions; toutceci est donné au cour de la réceptionau grade d'apprenti. Si nous n'avonspas tout intégré du message de nosrituels, il est bon de les relire jusqu'àce que le déclic se fasse. 1\ faut donctravailler sans relâche de midi à minuit.Mais aussi de minuit à midi c'est àdire à l'extérieur des tenues lorsquenous sommes confrontés au mondeprofane. Aquoi reconnais t'on un FrancMaçon ? À mon avis à son comporte-

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La F.o. M.o. nous donne la chance derenaître par l'initiation; c'est tout demême extraordinaire qu'une secondechance nous soit donnée. La réceptionnous permet d'éveiller des plans plussubtils, notre étincelle divine, notreâme ... mais le travail est personnel,nous comprenons le sensde l'initiation,personne ne peux faire le travail à no-tre place et effectuer la libération denotre âme. C'est par la voie de l'amouret par la charité, la voie du cœur, quele chemin est le plus court.

ment fraternel et respectueux face àses FRERESHUMAINS. Je reprendrai leSerment d'Apprenti : «le répandrai lesenseignements que j'aurai reçus afinqu'une pleine lumière éclaire la routedes HOMMES......... Je m'efforceraide donner l'exemple de toutes les ver-tus, sacrifiant par avance tout vain désird'honneur, toute ambition et toute va-nité. Et cela non par orgueil stérile maisdans le seul but d'inspirer à tous le dé-sir de les acquérir».

Être des exemples. Voilà ce qui peutvous pousser à avoir Foi en ce que nouspratiquons et permettre au plus grandnombre de revenir à la SOURCE DI-VINE.

Si j'ai la possibilité de faire grandirmon âme et que je ne partage pas cesecret, je suis égoïste.

Quelques définitions du dictionnaire:

Serment (sacramentum):déclaration solennelle d'accomplir ce quel'on a promis et qui prend pour garantune valeur reconnue comme sacrée. Nousavons tous signé ce même Serment, relisonsle et surtout pratiquons le.

Foi (fides):confiance ,conviction

Philanthropie (philos - anthrôpos):générosité désintéressée à l'égard de sessemblables, dévouement affectif à l'huma-nité, altruisme.

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solstice de la Saint jean

Maryse ZORZANApprentie de la R.L.ABOU SIMBEL

Vénérable MaîtreEt vous tous, mes Sœurs et mes Frères,En vos grades et qualités

lumière que par un feu, assimilé dansnotre inconscient à un principe créateur,régénérateur tel le phœnix renaissantde ses cendres, un feu de vie.

Nout comme la voûte céleste et Gheb laterre, séparés et pourtant indissociables,deux éléments étroitement liés.

Depuis l'aube des temps, l'Hommeregarda le ciel, il contempla, scrutala voûte étoilée. Comprendre lemouvement des astres, la course dusoleil pour essayer de comprendrequ'elle était sa place, comment il devaitvivre et s'adapter au sein de l'univers.

Ainsi, en cette nuit la plus courte del'année, les éléments annonciateurs dela vie à venir étaient réunis.

Ainsi étions-nous réunis en ce 17 juin2006, proche du 24 juin, date de lafête de la lumière pour fêter ensemble,profanes et initiés, la lumière et lavie, «rappeler le combat de la lumièrecontre les ténèbres». Etcomment ne pasassocier à cette fête les autres éléments,symboles de vie tels que:• le blé, germe de vie à venir,• le raisin, symbole de la transmutationqui réussit par sa synthèse à allier lesdeux contraires, le feu et l'eau,• et enfin le sel, symbole de la sagesse,qui lie la matière à la forme selon lestrois principes élaborées en Alchimie.Le porte-parole du Christ ne parlait t-il pas du « sel de la terre» assimilé,ici, à un élément protecteur contre lacorruption.

C'est peut-être en ce sens qu'il fautcomprendre l'appellation du solsticed'été, le solstice de la Saint-Jean,comme l'annonce de la lumière à venir.Le solei 1 va décroître mais il réapparaîtrabientôt à son firmament. Saint-Jeanle baptiste, l'annonciateur de la vie àvenir (l'annonciateur du Christ pour leschrétiens) porte la parole, il précède lalumière.

Par ses observations et ses analyses,l'homme, très tôt, réussit à établir uncalendrier. Ainsi a t-on découvert aunord de l'Allemagné le disque célestede Nébra*, disque en cuivre, qui estla première représentation cosmiquede la voûte céleste, daté de 1600 ansavant jésus christ, soit 200 ans avant lespremières illustrations en Egypte de lacarte céleste.

En nous annonçant la lumière, le feude vie à venir, il ne faut ni désespérer,ni avoir peur. Ces quelques versde Lamartine* pourraient illustrerl'espérance qui nous insuffle le solsticed'été:

Une telle réalisation n'est pas l'œuvrede barbares primitifs mais représenteau contraire une capacité intellectuelleà concevoir l'univers et le représenter,à encoder des croyances pour lestransmettre aux générations futures.

Mais cette nuit-là, n'avons-nous paset surtout assister à un réel et profondretour aux sources, à une véritablereconnaissance de la vie, en plaçantune jeune femme au centre de l'étoile àcinq branches, représentation deVénus?L'étoile à cinq branches qui symboliselescinq stades: de la naissance à la mort.C'est un mandala parfait qui nous mènevers le centre, le centre de nous même.L'étoile jusqu'à présent tronquée estdésormais complétée par la plus jeuneapprentie du rite incarnant un souffleneuf, un sang nouveau. À compter dece jour, on placera au centre de l'étoileune femme, une sœur, symbole mêmede la matrice, porteuse de vie, commela terre qui porte en son sein la graineà germer ....

o lumière, où vas-tu, globe épuisé deflamme,Nuages, aquilons, vagues, où courez-vous?Poussière, écume, nuit; vous mes yeux,toi, mon âme,Dites, si vous savez, où donc allons-nous tous?

Et quel serait le moyen idéal detransmettre son savoir si ce n'est demettre en œuvre, de faire vivre desrituels par une symbolique claire etassimilable par tout être humain?

A toi, grand Tout, dont l'astre est la pâleétincelle,En qui la nuit, le jour, l'esprit vontaboutir,Flux et reflux divin de vie universelle,Vaste océan de 1 'Etre où tout vas'engloutir.

Le solstice de la Saint-Jean s'inscrit danscette transmission de la connaissance,à l'aide d'un rituel précis, destiné àfêter le jour le plus long de l'année, àprolonger par le feu, la course du soleil,l'éclat de ce jour particulier.Ne peut-on imaginer que fêter lesolstice est une parabole destinée àfêter la lumière - source de vie - afin dese prémunir des dangers de la nuit, à sepréparer à l'obscurité à venir?

J'ai dit,Vénérable Maître.

Ou doit-on l'appréhender comme lelien nécessaire et indispensable entrela terre et le ciel, comme le symbolisaitI~s Égyptiens en faisant figurer la déesse

*Arte, émission diffusée le 17/07/2006*extrait de « l'occident»Et comment mieux symboliser la vie, la

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que nous apprend la coutume ...

Q - Que nous apprend la coutume des'informer de l'heure avant d'agir?

R - L'action n'est utile que si elle vientà propos. Les conquêtes du progrès nes'accomplissent qu'à leur heure. En semontrant trop impatient, on risque defaire avorter ce qui est en voie de pré-paration. 1/faut savoir attendre le mo-ment approprié : agir trop tôt ou troptard entreîne un égal insuccès.

Cet extrait des instructions du graded'apprenti me fait penser à cet autreextrait d'un dénommé Rilke, poète etphilosophe autrichien errant et cher-chant:

n Laissez se développer le sentimentde votre vie intérieure, il vous conduiralentement à un autre état de connais-sance. Ne le contrariez pas car, commetout progrès, il doit venir du plus pro-fond de votre être et ne peut souffrir nipassion, ni hâte. Porterjusqu'au termepour enfanter, tout est là. Attendezavec humilité l'heure de la naissanced'une nouvelle clarté ".

Voilà donc posé, en quelque sorte, lecadre de notre terrain d'aventure: unterrain qui se travail comme un champpour que celui-ci engrange les élé-ments utiles à la germination de cequi aura été semé. Le laboureur sait,en effet, qu'il est inutile de passer etrepasser sans cesse avec son tracteur:la terre a son rythme, il ne peut rien ychanger. Il n'est là que pour l'accom-pagner dans son travail par des actionsponctuelles et à propos, rien de plus.

C'est à ce comportement que noussommes appelés dans notre démar-che. Le chemin initiatique n'a rien despectaculaire en soi. C'est au contrairela lente transformation d'une matlèssdont le rythme est désespérément lortg~La longueur d'un autre temps que V.'

C~~piemie;'d~é de notre rituel est es-. ~éntiellem~P.l:u~recentrage et une réo-

Voilà le travail, d'une vie d'un cher- i;~iéqt,,!!i9tF.:Rec'e}1trer, ou harmoniserchant dont l'àpprenti doit prendre ;'.'::J~p.ÙriQ\.J~'de c~~~ nouvelle cohérenceconscience. Ce que je suis, où je~veux~::~::âc-qûfserë-r@~Seune force vitale etaller, et ce que je dois faire pour * par- .,·'qu'un trayail~;eff-ectifpuisse s'opérer envenir. Perspective extra-ordiDaiie,~lra=' retoUr,Si'Wl(matière reste diffuse, ellevail terriblement ordinaire/mais 'âu~si n'a.~sdë'fQ;\ce.terriblement co~pliquél:-'i1ôtre c'prR~f' '" ':l~i;T>:,.toujours-lui, toJjours~Wa,à 'nous baff:~ :))~~tf{!ië.!~"s.t~ndance~,Jll:1:~})~{.~-la route avec toutela pesa!lt~yf"g\fH.~~~;g~pnsit~)ÇŒAtr.é~~l)e';soJlt gn~ -rnaîtrh

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~~~~:surgisse la lumière où elle se caéhe. {~..;.:- -~?''''':"'" .,.'. ~ ';", j';' _

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a à appréhender, le temps Universel.Au terme de ce chemin, pour les pluschanceux, l'émergence d'une nouvelleclarté qui est une offrande, qui se don-nera à voir à celui qui sait voir.

Nous comprenons donc bien que notreaction est limitée; elle se contingenteà la préparation d'un réceptacle quidoit devenir aussi pur que ce qu'il doitaccueillir. Purifie toi avant d'agir, dit lesage. Notre action est limitée dans unpremier temps à son objet, notre corps,pour tenter ensuite d'y rallier toutes sesdimensions,

Philippe DI MARTINOR.L. KHÉPRI

est brute. Pour l'insérer dans une cons-truction, nous comprenons bien quenous avons à là la trans-former. Enmême temps, en lui donnant une nou-velle forme, nous lui donnons un fon-dement. C'est alors une pierre orientée.Elle n'est plus une pierre brute qui vaau gré des éléments, sculptée par eux.Au contraire, elle est une pierre qui sepose contre les éléments, contre l'airdira le poète, sans doute pour trouverl'éther. Elle n'est plus dans l'aléatoire,elle s'est déterminée. On prend acte.

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est présente en tout et partout, même sielle n'est visible nulle part dans la na-ture car, si la nature et toute vie obéis-sent à la loi représentée par l'équerre,l'angle droit n'est présent que de façonfortuite dans les formes naturelles.

.'.

Jean Pierre FIRMINMsltre de la R.L. SOTHIS

l'équerre

L'équerre est un outil. Elle estun symbole également et peut-êtrele plus présent des symboles dans leTemple maçonnique.

Elle est doublement présente àl'Orient, d'une part, comme désignantla fonction du Vénérable Maître et,d'autre part, comme reposant sur sonplateau. Elle est également présente aucentre du Naos en tant que l'un destrois Joyaux de la Loge.

Les trois colonnettes qui enca-drent le pavé mosaïque sont disposéesen équerre.

L'entrecroisement formé àl'ouverture et à la clôture des travauxpar la canne du Maître des Cérémo-nies et l'épée de l'Expert adopte égaie-ment cette forme.

Après l'ouverture des travauxles circumambulations en Loge doi-vent marquer l'équerre aux angles dupavé mosaïque.

Elle est représentée sur le ta-bleau de la Loge et tous les signes, àtous les grades, la manifestent d'unefaçon ou d'une autre.

Du point de vue matériell'équerre est un objet qui, dans notretradition, indique l'angle droit de 90°et dont se servent les architectes et lestravailleurs du bois et de la pierre.

Son nom français actuel vientdu bas latin ex-quadrare, qui signifie«rendre carré», et tout particu 1ièrement«équarrir», en parlant d'une pierre.

En latin classique, équerre sedit norma, qui a donné en français «

norme », « normal », etc., et le sens estici beaucoup plus évocateur: l'équerreestIa norme absolue de toute cons-"truction, pratiquement de tout objetfabriqué selon un plan, et même dumonde créé, si l'on considère celui-cicomme une «architecture».

L'équerre, dans son principe,

Associant une ligne verticaleet une ligne horizontale, l'équerrevient du ciel et de la terre. Chez lesbâtisseurs, l'union du niveau et du fil àplomb forme équerre et l'on peut direque l'équerre du Vénérable Maître sedédouble en Loge dans les attributsdes deux Surveillants.

L'équerre est un outil de miseen pratique du métier de bâtisseur ;c'est également un outil de formula-tion (c'est à dire de mise en forme),mais aussi un outil de vérification dela réalisation. Dans l'équarrissage dela pierre, elle permet la constructiondes trois angles de rectitude qui orga-nisent la matière. Utiliser l'équerre,c'est inscrire dans le plan les lois d'or-ganisation de l'univers. Avec elle, leMaître d'oeuvre conçoit l'espace sacréqu'il organise et régule en fonction dela Règle de justesse. " oriente la cons-truction future, lui donne ses dimen-sions et ses axes, inscrit dans le planles rapports justes afm que le templesoit « comme le ciel en toutes ses par-ties ».

Parce qu'elle associe le planhorizontal au plan vertical!' équerre estainsi l'emblème de la totalité. Le croi-sement de ces deux plans (le vertical etl'horizontal) peut être mis en relationavec l'Alchimie qui s'opère dans le ca-binet de réflexion, l'acte fondamental,celui de « rectification» - de mise enrectitude - s'opérant alors par l'équerreaprès « visite de l'intérieur de laterre» (mouvement vertical de haut enbas -le fil à plomb) afm de « découvrirla pierre cachée» (mouvement hori-zontal-le niveau).

Conceptuellement, l'équerrenaît de la perception de l'angle droiten tant qu'appréhension symboliquede la création du monde, par croise-

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ment des axes verticaux et horizontaux.De nombreux mythes cosmologiques pré-sentent en effet la création du monde sousla forme d'une pierre détachée du ciel oudu Trône de Dieu tombant dans les eauxprimordiales, ou sous celle d'une premièreterre surgissant de ces eaux. Que le mou-vement soit chute vers le bas ou émergencevers le haut c'est toujours la verticalité quis'exprime par rapport à l'horizontalité duniveau des eaux. La conjonction des deux,forme le premier concept d'angle droit, lapremière « équerre» non manifestée maispourtant bien présente et nécessaire danstoute forme de vie. En effet, la vie n'existesur notre planète que grâce à la pesan-teur, à la gravitation, suffisante pour retenirautour de la terre l'enveloppe gazeuse quiy entretient la vie mais limitée à ce qui estnécessaire pour permettre à celle-ci de sedévelopper. C'est en ce sens qu'il est pos-sible de dire que l'équerre est la premièremanifestation de la vie.

L'équerre est symbole pour les bâ-tisseurs parce qu'elle est outil et, inverse-ment, l'équerre est outil pour les bâtisseursparce qu'elle est symbole, mais, dans laLoge, un seul Frère porte l'équerre, et c'estsa fonction de prolongation de l'oeuvre duGrand Architecte de l'Univers qui fait ceFrèreVénérable. .

L'équerre est utilisée depuis les ori-gines des civilisations de bâtisseurs. On ena retrouvé des exemplaires dans les tombeségyptiennes, portant des textes funéraireset des invocations à Ptah, dieu des artisanset maître de l'exactitude. Permettant deconstruire dans ce monde-ci, elle nous ac-compagne dans l'au-delà, liant les mondesentre eux.

En Egypte ancienne, la justice, larectitude étaient assurées par une assem-blée particulière qui s'appelait qenbet.Ce mot signifie « angle d'un édifice» ets'écrit tout simplement avec l'hiéroglyphede l'équerre. En tant qu'instance juridic-tionnelle, la qenbet est donc l' «assembléede l'angle droit» ou «de l'équerre». C'estce terme que l'on utilise pour désign~t leconseil des intimes entourant le pt~on,auxquels il confie des missions im~-tes. En Egypte ancienne, le « matéri~IM:;èl:Je

~"~.~.

« spirituel» n'étant ni dissociés, ni opposés,mais organiquement et hiérarchiquementliés, les temples ne remplissaient pas seu-lement une fonction religieuse mais éga-Iement économique et sociale. Et chacund'eux était dirigé par une qenbet de huit ouneuf membres choisis parmi les personnesles plus éminentes de la communauté.

Par ailleurs, la circonstance que,lorsqu'elle est ordonnée selon la justessede Maât (la Règle), la vie dans notre mon-de temporel est une image de l'éternité, del'au-delà, explique que la qenbet soit éga-Iement la cour de justice de l'autre mondeoù celui qui a suivi, dans sa vie terrestre,« le chemin de vie de Dieu» est déclaré«juste de voix» et que ces assemblées, laterrestre comme la céleste, soient symboli-sées par l'équerre.

L'équerre est ainsi un symbole car,mythiquement, cosmologiquement, elleest l'un des outils des dieux. C'est grâceà elle qu'ils vérifient la rectitude de leursdifférentes constructions dans l'Univers etl'homme peut participer de cette éternitéen percevant la manière d'agir utilementavec l'équerre, tout à la fois symbole etoutil.

Mais alors quel est donc lesyrnbo-lisme particulier de l'équerre?

La plupart des auteurs associentl'équerre à la terre, à la matière et expli-quent les différentes positions de l'équerreet du compas aux différents degrés par ladomination de l'esprit (symbolisé par lecompas) qui doit progressivement s'instau-rer sur la matière.

Certes, mais cette explication nerend pas compte du fait qu'en tout état decause cette évolution se déroule sous l'em-pire de la Règle (principielle et matérielle)et semble par trop dualiste alors que lesjoyaux de la Loge, les grandes lumières dela Loge, expriment une trinité et que toutetrinité est la manifestation de l'unité.

« Pour enseigner ses apprentis, un MaîtreMaçon fait usage de l'équerre », déclaraitle sage chinois Mencius, ce que l'on peutrapprocher de l'un des noms de l'équerre

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des blocs bien équarris. Pasencore des«pierres cubiques» mais parallélépi-pédiques au moins. C'est cet outil defonnulation par excellence que portele Vénérable Maître.

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en Egypte ancienne: sba, signifiantégalement « étoile », « porte» et. ..«enseignement» .

Ainsi perçoit-on mieux pour-quoi l'équerre est le «bijou», l'insignede la fonction du Vénérable Maître enLoge.

Lesattributs des « 3 qui dirigent » à tra-vers les fonctions du Vénérable Maîtreet des Premier et Second Surveillantssont en rapport avec leur rôle auprèsdes oeuvrants.

L'équerre du Vénérable Maîtremarque sa fonction de responsabilitédans la direction de la Loge. Le Véné-rable Maître dirige par l'équerre, c'est-à-dire que son devoir est de rendre laLoge en conformité avec la~ui,n'~pas d'essence humai~ nesaurait everur son bijou.

Ceux des deux Surveillantssont d'une autre nature. Ils s'adressentdirectement au travail de l'être qui seconstruit en participant à la construc-tion du Temple.

L'équerre du Vénérable Maîtrevérifie la rectitude du plan d'oeuvretout comme, dans l'imagerie médié-vale la fonction de Maître d'oeuvre estgénéralement identifiable au fait qu'iltient une règle, un compas ou encore,et le plus souvent, une équerre.

Par la règle, le Maître bâtisseurrévèle la conception de la créationdans sa dimension la plus abstraite, carla Règle est à l'origine de tout. Par lecompas, le Maître bâtisseur exprime laréalisation de l'oeuvre dans sa dimen-sion harmonique. En effet, le compas,sur le chantier, est un outil servant àprendre des rapports et reporter desmesures.

Mais, entre les deux, est in-tervenu le travail de l'équerre. Avecelle, le Maître bâtisseur révèle la ma-turation, la capacité à ordonner la ma-tière. C'est elle qui, dans son utilisa-

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S'il est présenté d'emblée àl'Apprenti, c'est moins pour lui si-gnifier qu'il est encore «proche de lamatière» mais pour lui indiquer que,comme l'écrit Irène Mainguy dans sonlivre Symbolique, «instrument de réfé-rence pour l'apprenti, dès le premiergrade celui-ci sera instruit que la ma-çonnerie est un travail d'équerre, cequi lui est enseigné par le tracé de sonsigne, ses pas et ses déambulations.Cette référence pennanente extérieureà l'équerre aura petit à petit une réper-cussion sur l'intériorité et la transfon-nation de l'apprenti en compagnon».

Le symbole est là pour révé-ler la nature de l'Orient. Il fait pren-dre conscience de ce qu'est la vie del'Orient:~ie, la ~ de création pla,-~e à l'O~ parTe Grand Architectede l'Univers, c'est l'équerre, et ce quiest inscrit dans l'équerre, c'est le che-min de rectitude.

L'Orient, par le symbole del'équerre, devient le dépositaire detoutes les démarches de rectitude qui,selon les grades, rapprochent de lui,mènent à sa perception. Les rites met-tent en oeuvre ces démarches selon lesgrades en témoignant d'une maîtrisede la rectitude, pour que tous les ini-tiés connaissent et perçoivent la naturede l'Orient à travers les étapes du vécurituel. L'équerre est une clé de erce -tion de la a esse e l'Orient que l'onapprendra à partager ravers a recti-tude de la démarche.

Cette rectitude de la démar-che pourra être perçue et vécue dansles signes d'ordre et les pas rituels deson grade. Tous participent à nous fairepercevoir l'équerre sous la fonne de cequi nous relie à l'Orient du Temple.

En siégeant à l'Orient, le Vé-nérable Maître, porteur de l'équerre,

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donne le sens de la démarche initiati-que, plus rigoureuse que toute fonne demorale.

En ce sens, l'équerre n'est pasla Règle, mais la mise en pratique de laRègle. Elle manifeste que la constructionde l'être doit se faire selon la rectitudedu rapport entre deux plans -l'esprit etla matière - ce qui n'est possible que parl'existence d'un troisième tenne : le che-min de rectitude.

L'équerre peut être perçue corn-me l'outil nécessaire pour percevoir lechemin conduisant à la rectitude, pourle découvrir. On peut aussi penser quecet outil est nécessaire pour parcourir lechemin et atteindre la rectitude considé-rée comme son aboutissement ultime;cela sous-tend que l'équerre est porteused'une dynamique pour qui:sait l'utiliserà bon escient, pour rectifier les êtres oules choses. Dans ce cas, avoir intégré lesymbole de l'équerre mettrait en capa-cité de parcourir ce chemin.

L'équerre est donc un véritableoutil de création qui nous fait percevoirque la rectitude est une méthode d'ac-tion. L'équerre enseigne la méthode d'ac-tion dans ce monde manifesté, car c'estdans celui-ci qu'il s'agit de construire enrectitude. Mais l'équerre, selon« Le Livrede l'Apprenti» de Pierre Dangle, « pro-longe la Règle en faisant intervenir la no-tion d'angle, indispensable pour croiserles plans, relier le haut et le bas et, plusgénéralement, s'orienter à tous les pointsde l'espace». Afin que rien, jamais, nesépare le Ciel de la Terre.

J'ai dit,Vénérable Maître.

le 13 mars 2003

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devoirs par rapport à la communautédes hommes, actuellement prisonnièred'un individualisme forcené qui, parl'importance démesurée accordée àl'ego humain, place le matérialismeillusoire au centre des préoccupationsindividuelles et collectives; comporte-ment qui est qualifié par nos cérémo-nies d'initiations de «force obscure»faisant obstacle à la conscience du SoiDivin présent en chaque homme etfemme et devant être libéré afin de ré-tablir sur Terre l'équilibre et l'harmoniedu Principe Universel de Maat.

un "Etiseigneur"des temps modernes

Patrick-Gilbert FRANCOZMaçon de la Vieille Égypte

((Moi, je n'ai rien à te donner. Toi,tu n'as rien à perdre puisque tuveux mourir. Alors, donne moi tonaide pour aider les autres» (*)

Henri Grouès, plus connusous le nom d'Abbé Pierre, Juste parmiles justes (il sauva de nombreux juifsde l'holocauste en leur servant de pas-seur entre la France et la Suisse ou l'Es-pagne), Grand Résistant à l'occupantnazi, « brigand » aux yeux du gouver-nement de Vichy, a rejoint cette Lumiè-re Divine à laquelle il aspirait tant avecsur ses lèvres, selon ses proches, cesourire espiègle qu'il affectionnait dansses moments de joie intense. Car, n'endoutons pas, il étanche désormais, se-lon son souhait le plus profond, sa «

soif de plein soleil et d'eau clair »,

J'ai eu l'occasion, dans la plussimple intimité, de le rencontrer à Pont-Saint-Esprit et de déjeuner avec lui et jepeux attester qu'au delà de cette forceimpressionnante, filtrant de son regardet de sa voix de tribun contrastant telle-ment avec sa si frêle silhouette, c'étaitun homme pétri d'une intense souf-france personnelle intérieure qui nele quittait pas depuis plus de soixantedix années même si, au fil de sa vie, ilavait réussi à transformer cette terriblecompagne en une énergie qui lui per-mit d'être ce qu'il fut, c'est à dire unpur adepte du Christ, ami et protecteurdes déshérités vivant au quotidien sonEvangile.

Pour nous Franc-Maçons deMemphis-Misraïm, cet Homme là,comme Michel Colucci son ami dont ilcélébra les funérailles religieuses, pré-sente une importance insoupçonnée. Ifa été la conscience de la société fran-çaise car il fut, au delà des vains dis-cours, celui qui sut par l'action transfor-mer cette charité individuelle, qui sertle plus souvent d'alibi à notre égoïsmeeffréné, en solidarité collective permet-tant de réinscrire partiellement l'actionpublique en faveur des maillons lesplus faibles d'une société uniquementcentrée sur les biens matériels et l'ar-

;7l;ji;11.ent. En ce sens, il nous a rappelé nos

En ce sens, cette « voix deshommes sans voix» comme il aimaitse définir lui-même, fut, comme Jésusson frère en Evangile (selon sa proprepensée), non pas un intellectuel ou unthéologien de haut vol, mais un « En-seigneur» par l'exemple de sa vie, enmontrant à ses frères humains le véri-table chemin de la Voie du Salut et del'Idéal de Résurrection porté par l'en-seignement du Maître et repris par nosrituels.

Certains lui opposeront en-core aujourd'hui son soutient, réel, aunégationniste Roger Garaudy et j'enai personnellement été, comme beau-coup, profondément affecté en raisondu rejet viscéral que je porte en moià l'égard de tout ce qui touche aufascisme. Mais j'ai personnellementsurmonté cet épisode d'une vie touteentière vouée à l'Homme, fils de Dieu,en essayant de comprendre que pource Pierre ci, prompt à ne privilégierque l'amitié et la fraternité et pour le-quel : «être raciste, c'est se tromper decolère», les prises de positions philo-sophiques respectives ne revêtaientqu'une importance relative par rapportaux êtres humains proprement-dits; etpuis, il sut par la suite condamner lespropos et prises de positions de Ga-raudy tout en continuant à lui accordersa fraternité en tant qu'homme parmiles hommes. Je n'aurais probablementpas agi de la même manière en pareillecirconstance; mais peut-on dire qu'auregard de notre extrême précarité faceà l'existence il eut vraiment tort ?

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Et peut-être qu'en notre qualitéde Franc-Maçons de Tradition, qui de-vons allier dans notre démarche d'ini-tiés à la fois la recherche intérieure, letravail collectif dans le Temple et l'ac-tion maçonnique sur les parvis, nouspourrions faire de ses paroles suivantesun thème privilégié de nos réflexions etméditations: cc La lute pour mon pain,ce peut être du matérialisme; la luttepour le pain des autres, c'est déjà de laspiritualité »,

Marguerittes, le 23 janvier 2007.

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(*) Paroles de Pierre Grouès à Georges Le-gay, assassin repenti, ancien bagnard, fon-dateur avec lui de la communauté d'Em-maüs.

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rudimentaires; il doit réaliser une be-sogne d'importance et c'est en cons-truisant, en maçonnant qu'il deviendraMaçon.

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Danielle VIGNALSApprentie de la R.L.L'ÉTOILE D'ÉGYPTE

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le tablier et les gants

L'expression «rendre son tablier» signi-fie une démission professionnelle ou lafin d'un épisode relationnel.

porter le tablier, pour l'Apprenti Franc-Maçon, c'est confirmer le début d'unevie nouvelle (initiuml, en latin, signifiecommencement); il le portera différem-ment tout au long de son voyage ma-çonniqueselon le-grade atteint.

Il est à noter la similitude entre ce che- "min et les 22 arcanes majeurs du Tarotqui décrivent d'une manière codée lesstades de réalisation de l'individu, deson incarnation à sa libération, telleune carte de géographie figurant lesd,nq phases de l'existence: l'enfance,l'apprentissage, le compagnonnage, lamaîtjtise et la sagesse.

De cette carte, le tablier maçonniqueen est la légende: de couleur blanchequi rappelle l'innocence originelle, ilse porte bavette relevée pour les Ap-prentis, abaissée pour les Compagnons,cousue pour les Maîtres parés de ta-bliers plus fins, b.t:lés de lettres et desymboles et bordés d'un liseré dont lacouleur varie selon le rite de l'atelier.

Le Franc-Maçon, homme actif, cons-tructeur, porte son tablier bien appa-rent, affirmant son désir de travaillercontinuellement sur lui-même à la re-cherche de son deven ir, de sa proprevérité. Le tablier le représente, c'est unbadge, mieux encore une carte d'iden-tité: en saluant un frère visiteur en loge,le Vénérable Maître l'assure de sa joieà accueillir un «nouveau tablier Sur lescolonnes».

Le tablier de l'Apprenti, de peau épais-se, rappelle celui du cordonnier, dumaréchal-ferrand ... Tubalcaïn, mot depasse du tuilage, s'apparente au nomd'un descendant de Caïn, forgeron deson état.

C'est en forgeant qu'on devient forge-ron, dit le proverbe; l'Apprenti est sansexpérience, mal habile, doté d'outils

Son tablier comporte la bavette et lajupe qui totalisent cinq côtés, chacundirigé vers l'une des extrémités de soncorps: la tête, les mains, les pieds. Ila la forme d'un pentagramme qui sedéssine en géométrie avec la règle etle compas, symboles de la rectitudeet de la mesure. 1\ est semblable à lapierre polie près de l'Orateur, sur lesmarches menant à l'Orient, et à l'Étoileflamboy'~nte qui fulgure au cours detaeWrig::n~Le Maître chatié est dé-nommé dans le rituel <ciepentagrammeinversé». La bavette redressée revêt larégion du coeur et permet d'amoindrirles effets des fortes émotions; elle pro-tège l'entourage des éclats, des projec-tions provoquées par le dégrossissagede la pierre intérieure.

La jupe couvre le ventre et le bas ventreafin de calmer, de maîtriser le désordredes passions, des instincts primitifs.

L'oeuvre des bâtisseurs de cathédralesa sacralisé le tablier. Devenu tenue ri-tuelle, nous ne pouvons pas entrer enloge sans en être revêtu. Il est le seulvêtement du Franc-Maçon, les gantsportés en tenue étant considérés, ainsique les sautoirs, comme des attributs,des décors. Les gants symbolisent unepureté de coeur sans arrière pensée, ladéférence pour la sagesse des ancienset le rEj>ectenvers les devoirs. Organede la préhension qui sert à recevoir età donner, la main s'exprime. Ciitlsidérécomme un instrument naturel, elle estle symbole de l'aide, de l'acceptation,de l'action, de l'effort mais aussi dela force. les gants, en recouvrant lesmains, tempèrent l'énergie qu'ellesgénèrent. Cette énergie dirigée, conte-nue, participe au bon déroulement destenues.

Dans le signe de l'apprenti, «la maingantée placée sous le cou contient les

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passions qui s'agitent dans la poitrine etpréserve la tête de toute exaltation fé-brile susceptible de compromettre no-tre lucidité d'esprit», ce geste signifiant:«je suis en possession de moi-même etje m'attache à juger tout avec impartia-lité».

Les gants, de couleur blanche, repré-sentent des mains pures, et pour qu'el-les soient sans souillures, sans tache,nous débudons la main qui touche lapièce de monaie destinée au tronc dela veuve.

Nous enlevons les deux gants unique-ment pour la Chaîne d'Union; elle évo-que toujours pour moi cette pensée:«si tous les gars du monde voulaient sedonner la main, ils formeraient une ron-de et le bonheur serait pour demain».En nous tenant les mains peau contrepeau, notre énergie individuelle se mé-lange, s'ajoute, passe de l'un à l'autreet transforme les participants en uneseule et même personne grâce à cetteforce positive reçue par la main gaucheet rendue par la main droite. Cet amourpartagé en loge, il nous en reste suffi-samment pour le distribuer dans notrevie de tous les jours, car «il reste tou-jours un peu de parfum à la main quidonne les roses», disait Confucius.

Ce courant énergétique qui nous relieme suggère les guirlandes électriquesdécorant le sapin de noël; chacun desFrères et Soeurs est une lampe, toutepetite, mais indispensable pour obtenirl'éclat de l'illumination finale.

La Franc)Maçonnerie unifie, elle vise àrassembler ce qui est épars. Chacun denous y partcipe en accomplissant sonpropre labeur, certes individuel, maisintégré dans une collectivité où l'as-semblage de la compétence des unsavec l'intuition des autres donne uneoeuvre d'architeecture.

Symbole du travail, du devoir, de l'hon-nêteté à mener une vie créative et vo-lontaire, le tablier est un signe de ral-liement, de reconnaissance qui dévoilel'appartenance à un groupe, à une cor-

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poration, et créé un lien d'amitié, desolidarité.

Il se porte noué, attaché; ceindre letablier est le témoignage de l'union-&aternelle et universelle de la Franc-Maçonnerie. Mettre les gants rappellel'engagement pris, la soumission auxdevoirs, la loyauté de comportementque nous nous devons de pratiquerpour demeurer toujours «unis commeles doigts de la main».

. le mars 2006

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DIEU?

Albert JACQUARTEditions Le Livre de Poche

Connu pour sadouble qualité d'hommede science et de rationalité, AlbertJacquard choisit dans ce petit opusculede faire le point sur sa relation au Divinen s'appuyant sur le Credo des chrétiensqu'il commente, phrase par phrase,avec sincérité et profondeur et toujoursavec une très grande humanité et unehaute spiritualité. Sa conclusion vibreaux valeurs éternelles et universelles: iln'est pas besoin de croire aux dogmes etd'appartenir à une église pour adhérerau bouleversant message d'amour duprochain et d'esprit de paix.

Anthologie sur l'illuminationspirituelle

Erik SabléEditions Dervy

En général les anthologies sontennuyeuses. Ce n'est vraiment pasle cas de cet ouvrage que l'ésotéristeErik Sablé nous livre ici. Qu'est ce quel'illumination spirituelle ? Dans unepremière partie, l'auteur explique saconception de l'éveil et réunit ensuiteun florilège de témoignages relevant dedivers courants religieux et spirituels:hindous, chrétiens, islamiques. D'unegrande finesse, témoignantde l'immenseculture de l'auteur, ce livre apporte unevision générale permettant de mieuxappréhender les convergences et lesdivergences entre les différents vécus.

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Les Origines du Rituel dansl'Eglise et la Franc-Maçonnerie

Héléna Pétrovna BLAVATSYEditions Aydar

H.P. Blavatsky démontre que leChristianisme et la Franc-Maçonnerieont tous deux creusé aux mêmessources leurs racines. En référence auxtravaux de J.B.M Ragon ainsi qu'auxécrits laissés par les Pères de l'Egi ise,cette grande occultiste, fondatrice dela Société Théosophique à la fin du19è siècle, nous fait pénétrer dans lesrites des Anciennes Ecoles de Mystères.Ouvrage riche et documenté, où toutfranc-maçon travaillant au Rite Ancienet Primitif de Memphis Misraïm trouveraun intérêt certain.

1ivres présentés parSabine DOUMENS

histori E membre.du S.S.M.istonque, entre spagne el vtaroc.

La Confrérie des Eveillés='" \_-.'"~

Jacques AllAUEditions Le livre de Poche

Etsi, au cœur du 13ème siècle épanoui,/'Age d'or des trois monothéismes.v?"Judaisme, Islam et Chrétienté qui alorscohabitaient en paix, Moshé BenMaymun connu sous le nom de MoiseMaimonide (1126/1198), médecin juifet Muhammad Ibn Rushd dit Averroès1135/1204, philosophe musulman,s'étaient rencontrés ? Ils auraientdisserté sur Aristote - le vrai, celui desenseignements oraux - et auraientéchangé s vues sur la foi, la scienceetl - ~:

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