A ide à L’É glise en D étresse•Avril 2015 · montée djihadiste dans le monde musulman a...

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A ide à L’ É glise en D étresse•Avril 2015 Bulletin France n° 3 Chers amis, L’État islamique attire. Il fait également fuir, les chrétiens, les yézidis, les chiites et même les sunnites modérés, mais il attire. Les mercenaires qui s’y battent viennent de 84 pays différents et a priori, personne ne les y a obligés. D’où vient cette attraction ? On peut imaginer que certains doivent adhérer aux concepts clés de l’État islamique : califat, charia et retour vers le passé, en l’occur- rence, la culture bédouine de la péninsule arabique du 7 ème siècle, le terreau d’où a émergé l’islam. D’autres, un peu paumés et n’ayant rien pour les retenir, se laissent tenter par l’aventure. On leur promet des armes et des femmes, de la puissance. Pour limiter cette attraction, on peut imaginer qu’il faudrait commen- cer par détruire « l’aspirateur », l’État islamique et la zone grise du nord-est syrien où se concentrent tous les djihadistes. Mais cela ne suffira pas. C’est bien chez nous que nous devons réussir à retenir ces candidats au djihad. Objectivement, force est de constater que la mission est difficile : il faut dire que la décadence de notre société n’est pas d’un grand renfort : nihilisme consumé- riste, nouvelles normes sociétales (LGBT, PMA & GPA), croissante insignifiance du monde politique, blasphème, pornographie, … Notre société n’est pas que ça mais elle est de plus en plus ça. Même nous, ça finit par nous fatiguer… Et puis, il y a ce féminisme radical qui a fini par rendre le masculin suspect. Tolérance, pacifisme et indulgence constituent le nouveau triptyque républicain. Comment cette dévirilisation pourrait-elle attirer qui que ce soit et a fortiori de jeunes hommes issus d’une culture patriarcale et virile ? La question devient alors de savoir quels modèles masculins et quelles mesures de rééquilibrage nous pourrions proposer. Rendre le rugby obligatoire ? Proposer une mode moins androgyne ? En terminer avec la théorie du genre ? Le chantier est vaste mais pas insurmontable. Pour les modèles, on pourrait commencer par proposer une redé- couverte de nos héros nationaux et Dieu sait que la liste est longue ! Il y a aussi la figure de saint Joseph dont le rôle, dans ces temps de confusion, ne va cesser de croître. In fine, il reste le Christ. Certes, il n’était pas chef de guerre, n’a pas possédé d’innombrables femmes et n’a pas fait couler de sang hormis le sien. Il a fait le bien, opéré d’innombrables miracles et guéri- sons et offert la dignité et la liberté à tous ceux qui en étaient privés. Il aurait pu échapper à son agonie et détruire ses ennemis. Sur la Croix, il pouvait des- cendre à chaque instant mais il est resté pour nous sauver. Ça, c’est viril ! Entre le Calife et le Christ, il n’y a pas photo ! Le Calife ou le Christ Marc Fromager Directeur national NOUVEAUX LIVRES DE L’AED En profonde mutation énergétique, diplomatique et démographique, la région du Moyen-Orient occupe de manière persistante le cœur de l’actualité. Parmi les nombreux bou- leversements se profile la possible disparition des chrétiens d’Orient, autochtones et présents depuis 2000 ans. Avec la prise de Mossoul et de la plaine de Ninive par les troupes de l’État islamique en juin et août 2014, nous avons assisté à une sorte d’accélération de l’Histoire. Géopoliticiens, diplomates, religieux et jour- nalistes ont donc été réunis pour réfléchir ensemble à l’avenir du Moyen-Orient. Après avoir exposé l’envi- ronnement historique et géopolitique, les délicats enjeux économiques et diplomatiques des grandes puissances sur la zone ont ensuite été débattus. L’analyse de la montée djihadiste dans le monde musulman a enfin précédé la question cruciale des chrétiens aujourd’hui au Moyen-Orient : doivent-ils rester ? Et peut-on le leur demander ? Actes du colloque, 136 pages, 15 € (port inclus) Les Évangiles ne sont pas les seuls à relater la mort de Jésus et le miracle de sa résurrection : il y a aussi deux linges funéraires, véritables docu- ments iconographiques qui, depuis l’an 30, sont parvenus jusqu’à nous, intacts : un tissu de lin à Turin où Jésus apparaît, mort et supplicié. Et un voile de laine de mer à Manoppello où vivant, il nous regarde droit dans les yeux, guéri. Point de couleur sur ces images. C’est inexplicable. Paul Badde, journaliste et essayiste, offre ici un livret riche d’enseignements qui tombe à point avec l’ostension actuelle du Saint Suaire à Turin (du 19 avril au 24 juin 2015). Livret de 32 pages, 7 € (port inclus) Jésus en ses linges funéraires de Paul Badde Vers un nouveau Moyen-Orient La fin des chrétiens ? Vers un nouveau Moyen-Orient La fin des chrétiens ? Frédéric PICHON, Antoine SFEIR, Père Samir Khalil SAMIR Joseph ALICHORAN, Marc FROMAGER Paul Badde JÉSUS en ses linges funéraires CHRISTIANA 2 Vietnam Vitalité et difficultés de l’Église 3 Mali Paix et réconciliation à Faladje 4 Vie consacrée à travers le monde Fransciscains de l’Emmanuel Sommaire

Transcript of A ide à L’É glise en D étresse•Avril 2015 · montée djihadiste dans le monde musulman a...

A i d e à L ’ É g l i s e e n D é t r e s s e • A v r i l 2 0 1 5

Bulletin France n° 3

Chers amis,L’État islamique attire. Il fait également fuir, les chrétiens, les yézidis, les chiites et même les sunnites modérés, mais il attire. Les mercenaires qui s’y battent viennent de 84 pays différents et a priori, personne ne les y a obligés. D’où vient cette attraction ? On peut imaginer que certains doivent adhérer aux concepts clés de l’État islamique : califat, charia et retour vers le passé, en l’occur-rence, la culture bédouine de la péninsule arabique du 7ème siècle, le terreau d’où a émergé l’islam. D’autres, un peu paumés et n’ayant rien pour les retenir, se laissent tenter par l’aventure. On leur promet des armes et des femmes, de la puissance. Pour limiter cette attraction, on peut imaginer qu’il faudrait commen-cer par détruire « l’aspirateur », l’État islamique et la zone grise du nord-est syrien où se concentrent tous les djihadistes.

Mais cela ne suffira pas. C’est bien chez nous que nous devons réussir à retenir ces candidats au djihad. Objectivement, force est de constater que la mission est difficile : il faut dire que la décadence de notre société n’est pas d’un grand renfort : nihilisme consumé-riste, nouvelles normes sociétales (LGBT, PMA & GPA), croissante insignifiance du monde politique, blasphème, pornographie, … Notre société n’est pas que ça mais elle est de plus en plus ça. Même nous, ça finit par nous fatiguer…

Et puis, il y a ce féminisme radical qui a fini par rendre le masculin suspect. Tolérance, pacifisme et indulgence constituent le nouveau triptyque républicain. Comment cette dévirilisation pourrait-elle attirer qui que ce soit et a fortiori de jeunes hommes issus d’une culture patriarcale et virile ?La question devient alors de savoir quels modèles masculins et quelles mesures de rééquilibrage nous pourrions proposer. Rendre le rugby obligatoire ? Proposer une mode moins androgyne ? En terminer avec la théorie du genre ? Le chantier est vaste mais pas insurmontable.Pour les modèles, on pourrait commencer par proposer une redé-couverte de nos héros nationaux et Dieu sait que la liste est longue ! Il y a aussi la figure de saint Joseph dont le rôle, dans ces temps de confusion, ne va cesser de croître.

In fine, il reste le Christ. Certes, il n’était pas chef de guerre, n’a pas possédé d’innombrables femmes et n’a pas fait couler de sang hormis le sien. Il a fait le bien, opéré d’innombrables miracles et guéri-sons et offert la dignité et la liberté à tous ceux qui en étaient privés. Il aurait pu échapper à son agonie et détruire ses ennemis. Sur la Croix, il pouvait des-cendre à chaque instant mais il est resté pour nous sauver. Ça, c’est viril ! Entre le Calife et le Christ, il n’y a pas photo !

Le Calife ou le Christ

Marc FromagerDirecteur national

NOUVEAUX LIVRES DE L’AED

En profonde mutation énergétique, diplomatique et démographique, la région du Moyen-Orient occupe de manière persistante le cœur de l’actualité. Parmi les nombreux bou-leversements se profile la possible disparition des chrétiens d’Orient, autochtones et présents depuis 2000 ans. Avec la prise de Mossoul et de la plaine de Ninive par les troupes de l’État islamique en juin et août

2014, nous avons assisté à une sorte d’accélération de l’Histoire. Géopoliticiens, diplomates, religieux et jour-nalistes ont donc été réunis pour réfléchir ensemble à l’avenir du Moyen-Orient. Après avoir exposé l’envi-ronnement historique et géopolitique, les délicats enjeux économiques et diplomatiques des grandes puissances sur la zone ont ensuite été débattus. L’analyse de la montée djihadiste dans le monde musulman a enfin précédé la question cruciale des chrétiens aujourd’hui au Moyen-Orient : doivent-ils rester ? Et peut-on le leur demander ?Actes du colloque, 136 pages, 15 € (port inclus)

Les Évangiles ne sont pas les seuls à relater la mort de Jésus et le miracle de sa résurrection : il y a aussi deux linges funéraires, véritables docu-ments iconographiques qui, depuis l’an 30, sont parvenus jusqu’à nous, intacts : un tissu de lin à Turin où Jésus apparaît, mort et supplicié. Et un voile de laine de mer à Manoppello où vivant, il nous regarde droit dans

les yeux, guéri. Point de couleur sur ces images. C’est inexplicable. Paul Badde, journaliste et essayiste, offre ici un livret riche d’enseignements qui tombe à point avec l’ostension actuelle du Saint Suaire à Turin (du 19 avril au 24 juin 2015).Livret de 32 pages, 7 € (port inclus)

Jésus en ses linges funérairesde Paul Badde

Vers un nouveau Moyen-Orient La fin des chrétiens ?

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nou

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chré

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?Vers un nouveau Moyen-Orient

La fin des chrétiens ?

Frédéric PICHON, Antoine SFEIR, Père Samir Khalil SAMIRJoseph ALICHORAN, Marc FROMAGER

En profonde mutation énergétique, diplomatique et démographique, la région du Moyen-Orient occupe de manière persistante le cœur de l’actualité. Parmi les nombreux bouleversements se profile la possible disparition des chrétiens d’Orient, pourtant autochtones et présents depuis deux millénaires.

Avec la prise de Mossoul et de la plaine de Ninive par les troupes de l’Etat Islamique en juin et août 2014, nous avons assisté à une sorte d’accélération de l’histoire, la question de la fin des chrétiens se posant avec encore plus d’acuité.

Géopoliticiens, diplomates, religieux et journalistes ont donc été réunis pour réfléchir ensemble à l’avenir du Moyen-Orient. Venant d’Egypte, du Liban ou encore d’Irak, chaque expert a apporté son éclairage pour mieux comprendre ce qui est en jeu aujourd’hui dans cette région.

Après avoir exposé l’environnement historique et géopolitique du Moyen-Orient (chute de l’empire ottoman, traité de Sykes-Picot, révolutions arabes et hivers islamistes), les délicats enjeux économiques et diplomatiques des grandes puissances sur la zone ont ensuite été débattus.

L’analyse de la montée djihadiste dans le monde musulman a enfin précédé la question cruciale des chrétiens aujourd’hui au Moyen-Orient - « entre cercueil et valise, que choisir ? » Doivent-ils rester ? Et peut-on le leur demander ?

12 €ISBN : 2-905287-35-7

Couv AED Colloque 2014 V2.indd 1 16/03/2015 10:03:35

Paul Badde

JÉSUS en ses linges funéraires

CHRISTIANA

Les quatre Évangiles ne sont pas les seuls à relater la mort de Jésus sur

la Croix et le miracle de sa Résurrection : il y a aussi deux documents

iconographiques qui, depuis le 9 avril de l’an 30, sont parvenus jusqu’à nous

pour ainsi dire intacts. Deux linges funéraires : un tissu de lin à Turin et

un voile de laine de mer à Manoppello. Sur le tissu de lin, Jésus gît, mort, sous nos yeux, nu et supplicié. Sur le voile

de laine de mer, vivant, il nous regarde droit dans les yeux, guéri. Point de

couleur sur ces images. C’est inexplicable. Pourtant, ces deux linges confirment la foi des chrétiens

comme nul autre texte.

5 €ISBN : 2-905287-36-5

2 Vietnam Vitalité et difficultés de l’Église3 Mali Paix et réconciliation à Faladje4 Vie consacrée à travers le monde Fransciscains de l’EmmanuelSo

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Vietnam

INFO-PAYS

Le 20 janvier dernier, le cardinal Filoni, préfet de la Congrégation pour l’Évan-gélisation des Peuples, et l’archevêque Girelli, envoyé spécial non résident du Vatican au Vietnam, étaient reçus par le premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung. Ce dernier a dit apprécier « les activités positives des catholiques vietna-miens dans l’intérêt commun et pour le développement du pays ». Pour sa part, le cardinal a exprimé « ses bonnes impressions sur le pays » et a « particulièrement apprécié » l’améliora-tion des rapports bilatéraux. Il s’est éga-lement réjoui d’aller à la rencontre d’une Église vivante qui se distingue par « la foi solide des fidèles vietnamiens » dont le taux de pratique dépasse les 80 %.

Difficultés persistantes Ce tableau assez prometteur ne doit pas néanmoins occulter la persistance d’un certain nombre de difficultés. Le 11 mars dernier, le rapporteur spécial des Nations Unies mettait ainsi en cause l’attitude de l’État vietnamien à l’égard des com-munautés religieuses non reconnues par lui. Au moins 105 personnes seraient enfermées pour des motifs religieux au Vietnam selon un rapport de 24 organi-sations indépendantes, en majeure partie vietnamiennes, qui dénonce « des actes de répressions ostensibles, illégaux et systématiques » à l’égard des croyants.Selon le directeur de « Asia News », le père Bernardo Cervellera, « une grande partie de la violence contre l’Église catholique est le fait de la subornation et de la corruption des cadres du Parti

communiste. Le Vietnam se trouve dans une phase de transition. Auparavant, il y avait une économie communiste cen-tralisée. A présent, le pays s’oriente vers une économie capitaliste et de nom-breux cadres du Parti deviennent pro-priétaires d’édifices qui appartenaient aux Églises ». L’Église catholique résiste mais « la réponse du régime communiste a été violente. Ils ont arrêté, frappé les catho-liques qui réclamaient légitimement la restitution de leurs biens ».

Pour certains observateurs, ces conflits immobiliers, ne sont qu’un prétexte pour discréditer les catholiques et lutter contre l’influence de l’Église. « Le pouvoir voit dans l’Église un lieu de liberté, une liberté que tous les Vietnamiens désirent. Alors, il l’opprime, pour enrayer la contagion » affirme un fidèle très engagé dans une paroisse.Pour l’Église, l’urgence réside dans la « ré-évangélisation » pour deux généra-tions de catholiques qui, par les pressions du gouvernement et l’éducation athée des enfants, ont, de fait, perdu la foi. Un grand défi à relever !

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Superficie : ................................ 331 041 km2

Population : ........................... 91 519 289 hab.

Capitale : ............................................ HanoïAppartenance religieuse - bouddhistes : 75 %- catholiques : 6 %- caodistes : 2 %- hoa hao : 2 %Langue officielle : vietnamien

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Cela fait quinze ans que le monastère béné-dictin de Thiên An (Paix céleste) se défend contre une tentative de spoliation. Situé sur une colline à l’intérieur d’une pinède à une dizaine de kilomètres de la ville de Huê, le monastère se trouve menacé par l’extension d’un parc touristique. Une partie des 50 hectares convoités a déjà été réquisitionnée et la police, qui campait près de la propriété depuis dix ans, vient de se retirer. Bonne ou mauvaise nouvelle ? L’avenir le dira.

Monastère ou parc touristique

Créé cardinal il y a deux mois (le 14 février 2015), Mgr Pierre Nguyên Nhon est l’archevêque de Hanoi, la capitale du Vietnam. « Ma nomination en tant que cardinal est une belle

nouvelle pour l’Église du Vietnam qui a vécu des temps difficiles » a expliqué le prélat âgé 76 ans. « C’est une forme de recon-naissance et d’attention particulière du pape pour nous » a-t-il ajouté. L’archevêque avait pourtant demandé à prendre sa retraite selon l’usage qui veut qu’à 75 ans, les évêques présentent leur démission, mais la réponse du pape Fran-çois a été de le nommer cardinal. Selon Mgr Nhon, cette nomination témoigne aussi du dialogue constructif qui se développe entre le Vatican et le Vietnam.

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Repères

L’urgence est dans la réévangélisationde deux générations de catholiques

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Le taux de pratique des fidèles vietnamiens dépasse les 80 %

De nombreux cadres du Parti deviennent pro-priétaires d’édifices qui appartenaient à l’Église

L’Église catholique au Vietnam fait preuve d’une importante vitalité, les signes de détente avec le Vatican se multiplient mais la situation de la liberté religieuse reste tendue.

Cardinal Nhon

L’AED AIDE L’ÉGLISE AU MALI

Ils ne célèbreront plus la messe dans une boulangerie

La citation du mois« Au cours des derniers mois, les gens ont énormément souffert, surtout au nord du pays. Beaucoup d’entre eux se sont enfuis pour échapper aux violences. Nous nous occupons actuellement des personnes déplacées. (…) Les gens ont toujours peur de retourner dans leurs villages » Mgr Fonghoro, évêque de Mopti, janvier 2013.

présent, les chrétiens de Kadiolo et des alentours se rassemblent et prient dans une ancienne boulangerie : les murs ont même été cassés deux fois pour agrandir l’espace. Mais il n’y a plus pos-sibilité d’agrandir davantage, et le nombre de fidèles ne cesse de s’accroître.Le curé nous écrit : « Cette salle est vétuste et trop petite pour accueillir le nombre de fidèles de la communauté ; un bâtiment vieux de plus de 35 ans, le toit qui bouge en cas de grand vent, les fenêtres direc-tement ouvertes sur la rue principale de la ville font que les bruits des usagers, des garages et ateliers voisins altèrent l’atmos-phère de recueillement et de prière. » D’où l’urgence de mettre en place une église plus spacieuse, favorable à la prière, et qui répondra mieux aux paramètres climatiques d’un pays sahélien.La paroisse gère aussi une école et un jardin d’enfants. « Nous sommes fiers car la

communauté chrétienne qui est à l’origine de ces engagements ne constitue que 8 % des bénéficiaires de ces œuvres ! Nous croyons que l’ensemble du Mali, qui est à plus de 90 % de confession musulmane, a besoin de telles œuvres afin de consolider la convivialité et de promouvoir l’esprit d’un véritable dialogue inter-religieux. »Considérant le rôle important de la pré-sence chrétienne en terre musulmane, nous croyons que la construction d’une église à Kadiolo créera un nouvel élan chez les fidèles chrétiens. La commu-nauté chrétienne de Kadiolo est aussi très jeune : avoir une église adéquate est pour beaucoup d’entre eux un grand rêve. Nous les avons aidés à le réaliser avec 20 000 euros : l’église est presque terminée. Merci encore !

Dans la paroisse de Diou, dans le diocèse de Sikasso au sud du Mali, les préoc-cupations principales des agents pasto-raux sont la première évangélisation, le dialogue interreligieux et les œuvres de développement et de charité. À 13 km de la Côte d’Ivoire, c’est dans le secteur paroissial de Kadiolo que se trouve le plus grand nombre de fidèles chrétiens. Ils sont pour la plupart victime du chô-mage du fait des troubles socio-politiques au Mali et dans les pays voisins. Jusqu’à

Nous avons reçu cette lettre du P. Zacharie Sorgho, curé de la paroisse de Faladje à Bamako : « Le Mali, pays longtemps consi-déré comme un exemple de démocratie, de paix durable et de stabilité politique en Afrique de l’Ouest, s’est vu sombrer dans une crise sans précédent depuis jan-vier 2012. Au Nord, les régions de Gao, Tombouctou et Kidal ont été le théâtre de violents combats entre l’armée régu-lière affaiblie, vaincue, et certains groupes islamistes très armés et puissants (MNLA, Ancar Dine, Aqmi…). La victoire de ces derniers avait entraîné des déplacements massifs de population vers les pays voisins

et d’autres zones jugées plus sécurisées et plus stables. Puis le pays a été libéré de ses djihadistes grâce à l’appui des forces armées internationales et françaises. (…) La paroisse de Faladje a accueilli des déplacés. Elle a été fondée par des Pères Blancs pour entamer une œuvre d’évangé-lisation dès 1929. L’équipe pastorale est constituée notamment de 3 prêtres et de deux religieuses de la Congrégation des Filles du Cœur Immaculé de Marie, avec une expérience dans les domaines de la Paix et de la Réconciliation. (…) la Mission catholique est ouverte à tous sans dis-tinction de religion ou d’appartenance ethnique. Nous accueillons et écoutons chaque jour des gens venant de divers horizons pour nous parler et échanger avec nous. La situation qu’a connue le pays a laissé des marques indélébiles dans les mémoires. Une ethnie semble être plus méprisée qu’une autre. Au niveau national, des efforts sont faits pour reconstruire le pays mais aussi surtout pour panser les

plaies en donnant des espaces de dia-logue et de réconciliation.L’Église du Mali post crise appelle chaque chrétien à être artisan de paix, de justice et de réconciliation dans son milieu de vie et dans son travail. (…) Nous voulons aider les populations à dépasser le désir de la vengeance et à ne pas sombrer dans la spirale de la violence dans le futur. » Pour cela, l’Église soutient les différents acteurs sociaux et politiques : l’AED veut aider le P. Sorgho dans ses nombreux projets (événements artistiques, sessions de forma-tion, émissions radio, équipes d’animation du dialogue, etc.) qui font la promotion d’une culture de la paix parmi les jeunes, et permettent aux communautés et ethnies de dialoguer, mais aussi de trouver des solutions locales et durables. Nous vou-drions les aider avec 20 000 €.

Merci pour votre générosité !

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Superficie : ................................ 331 041 km2

Population : ........................... 91 519 289 hab.

Capitale : ............................................ HanoïAppartenance religieuse - bouddhistes : 75 %- catholiques : 6 %- caodistes : 2 %- hoa hao : 2 %Langue officielle : vietnamien

Monastère ou parc touristique

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La réconciliation est un enjeu majeur au Mali

L’AED avait alors envoyé une aide d’urgence de 40 000 euros pour assurer l’approvisionnement en vivres et les soins médicauxpour 326 familles.

Un projet qui attend votre aidePaix et réconciliation dans la paroisse de Faladje

La photo du mois

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Au Mali, environ 136 000 enfants souffrent de dénutrition sévère aigue. L’Église fait tout ce qu’elle peut pour venir au secours des popula-tions les plus démunies.

Un projet réalisé grâce à vos dons

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Cardinal Nhon

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SPIRITUALITÉLa vie consacrée à travers le mondeFraternité des Franciscains de l’Emmanuel

29, rue du Louvre - 78750 Mareil-Marly www.aed-france.org

La spiritualité des Franciscains de l’Emmanuel est fondamentalement franciscaine et son charisme particulier dans la grande Famille Franciscaine est de vivre la fraternité universelle en étant présence du CHRIST-FRÈRE dans le monde. Ce don de Dieu pour nous se manifeste par une présence de proximité en vivant le « être et vivre AVEC ». Chaque personne est un frère, une sœur, car nous avons tous un même Père et un même Frère dans la communion de l’Esprit. Saint François d’Assise, homme joyeux et courageux, homme de communion, nous montre un chemin d’Évangile qui nous rend libre. Enracinés dans une vie évangélique radicale, notre pauvreté nous libère pour vivre la richesse de l’Amour de Dieu. Tout prend sa source dans l’Amour et tout retourne à l’Amour, voilà la vraie source de toute joie, de tout courage et de toute communion.

En étant joyeux !Dieu est Père. Au commencement de tout, il y a la gratuité de l’Amour. Cela change tout, tout a une source, tout a une significa-tion, tout a un but. Nous sommes les enfants aimés du Père, en Jésus notre Frère, et nous pouvons nous aimer comme des frères et des sœurs. Se savoir aimé d’un Amour infini nous donne la joie. Le fruit de l’Amour c’est la joie. Une joie que personne ni rien ne peut nous enlever. Un frère et un fils de saint François comprend que si Dieu EST Amour et que cet Amour est accueilli, alors notre vie ne pourra que se vivre sous ce regard bienveillant de Dieu et rayonner et transmettre cette joie. Au contraire de la tristesse qui est fermeture et repliement sur soi, la joie est ouverture à l’autre et est un déploiement de soi. La joie se manifeste certes par le sourire, mais est avant tout une liberté du coeur qui s’ouvre et se tourne vers les autres.

En étant courageux !

La foi appuyée solidement sur l’espérance en Dieu produit la cha-rité et le courage du don de soi. L’abandon et la confiance totale en Dieu et en Sa Parole nous donnent l’audace d’aller dans les rues, les – villages – des sans-abri, auprès des jeunes éloignés de l’Église et même de Dieu, nos frères et soeurs drogués, prostitués,

prisonniers… Les accueillir dans notre maison en leur faisant confiance et leur dire : tu sais, toi aussi tu es aimé de Dieu.La foi et la certitude dans la Providence d’Amour de Dieu, nous permet d’aller fonder en Afrique des fraternités locales et semer l’espérance auprès de la jeunesse africaine et des plus démunis de la société, et cela, même sans assurance matérielle ou financière. Devenir pour TOUS, le coeur, les yeux et les mains du Christ-Frère et ami de l’humanité.

En étant des hommes de communion ! Être un frère, être une sœur pour TOUS est un des défis de l’Évan-gile. Se savoir aimé de Dieu, accueillir sa réalité et vivre en pau-vreté évangélique conduit nécessairement à devenir fraternel avec toutes les créatures de Dieu. La pauvreté franciscaine conduit à la désappropriation intérieure, au détachement devant nos ten-dances à l’égoïsme, à vouloir tout contrôler, à la suffisance orgueil-leuse. La pauvreté et la petitesse (la minorité) nous désarment face à nos soifs de pouvoir sur les autres et nous libèrent dans la rencontre de l’autre. L’autre n’est plus une menace pour nous et moi je ne suis plus une menace pour l’autre. En étant désarmés nous devenons désarmants. En ce sens, nous pouvons alors être des personnes de communion profondément humaines et révéler la source de toute communion qui est Dieu.

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Dans l’est de la République Démocratique du Congo, le soir du 25 février dernier, alors qu’il voulait fermer les portes de l’église, le P. Jean-Paul Kakule, trésorier de la paroisse de Mweso (diocèse de Goma), a été assassiné par une rafale de mitraillette tirée par un inconnu. A 33 ans, il était l’aîné d’une grande famille

chrétienne du Nord-Kivu et avait été ordonné prêtre à Goma en 2003. Selon l’évêque de Goma, la simple présence d’ecclésias-tiques dans la région de Mweso est une source majeure d’irritation pour les criminels : cet assassinat serait un acte de vengeance.

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L’appel du pape en cette année de la Vie Consacrée :Joie – Courage – Communion

« Dieu est Père. Il a tant aimé le monde, qu’Il a envoyé son Fils unique pour qu’Il devienne notre Frère » Parole de fondation

Le soir du samedi 21 mars dernier, à Sincelejo en Colombie, le Père Fernando Meza Luna, curé du Sanctuaire de Notre-Dame de Fatima, a été blessé de deux balles après une tentative de vol avec violence. Les paroissiens ont immédia-tement transporté le prêtre blessé à la Clinique Sainte Marie, mais il est mort lors d’une tentative

d’opération chirurgicale (sources Fides). Il avait déjà fait l’objet d’une tentative de vol deux mois auparavant, mais cette fois les criminels l’ont dépouillé de son téléphone portable.

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www.franciscains-emmanuel.org

Prions pour les martyrs de la foi« Le sang des martyrs est semence de chrétiens » Tertullien