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LES SACREMENTS DE L’INITIATION CHRÉTIENNE Baptême, eucharistie, confirmation font de nous des chrétiens

Beaucoup de jeunes couples frappent à la porte de notre église pour se marier. Nous voudrions les aider à construire leur vie selon leur mariage, mais eux, ils demandent à préparer la fête de leur mariage. Des adultes qui ont passé deux ans au catéchuménat disparaissent après leur baptême. Nous préparons des enfants à une vie en communion, leur 1° communion est parfois la dernière. Ce que nous voudrions découvrir au cours de ces soirées du « Buffet de la Roquette», c’est : « à quoi nous engagent les sacrements que nous célébrons ? » Ou bien : comment les sacrements construisent nos vies et la vie de l’Église ? 22Aussitôt Jésus obligea les disciples à remonter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. 23Et, après avoir renvoyé les foules, il monta dans la montagne pour prier à l’écart. Le soir venu, il était là, seul. 24La barque se trouvait déjà à plusieurs centaines de mètres de la terre ; elle était battue par les vagues, le vent étant contraire. 25Vers la fin de la nuit, il vint vers eux en marchant sur la mer. 26En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent affolés : « C’est un fantôme », disaient-ils, et, de peur, ils poussèrent des cris. 27Mais aussitôt, Jésus leur parla : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur ! » 28S’adressant à lui, Pierre lui dit : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » – 29« Viens », dit-il. Et Pierre, descendu de la barque, marcha sur les eaux et alla vers Jésus. 30Mais, en voyant le vent, il eut peur et, commençant à couler, il s’écria : « Seigneur, sauve-moi ! » 31Aussitôt, Jésus, tendant la main, le saisit en lui disant : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » 32Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. 33Ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui et lui dirent : « Vraiment, tu es Fils de Dieu ! » Mt 14

En écoutant ce récit ce soir nous imaginons la scène, la mer, la tempête

et les vagues, la barque et les disciples, le fantôme.

Pierre coule, Jésus le sauve. C’est normal, il est le Sauveur.

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Enfin les disciples qui disent : « Vraiment cet homme est extraordinaire,

il est fils de Dieu !

Imaginons maintenant que nous sommes dans les années 70. Une petite communauté chrétienne se réunit chez l’un d’entre eux pour la fraction du pain. Quelqu’un pour faire mémoire de Jésus raconte ce récit qu’il a reçu d’ailleurs. En entendant Pierre qui coule, ils se disent : « Pierre, c’est moi ! » N’ont-ils pas été récemment plongés dans le bain du baptême, la tête sous l’eau ? N’ont-ils pas souvent prié : « Jésus, sauve-moi ! », avant de recevoir le baptême ? N’ont-ils pas été saisis par la main que Jésus leur tend ? N’ont-ils pas été encouragés à faire grandir leur peu de foi ? Ne sont-ils pas montés dans la barque de l’Eglise où le vent est tombé ? N’ont-ils pas rejoint la communauté fraternelle de ceux qui croient que Jésus est vraiment Fils de Dieu ? C’est donc le récit de leur baptême qu’ils viennent d’entendre. Ils savent désormais que Jésus est vainqueur de la mort, de tous nos échecs, nos mensonges, nos trahisons, nos péchés, nos disputes. La main de Jésus leur est tendue à jamais. Etre baptisé, c’est savoir qu’Il marche avec nous, Celui qui nous tends la main et qui ne se lasse pas de nous rouvrir à un avenir. Je vais donc prendre avec vous quelques rites du baptême et voir ce qu’ils nous disent de que nous sommes appelés à vivre 1 - Quel nom avez-vous choisi (pour votre enfant) ? Le baptême commence par une conversation : Quel nom avez-vous choisi (pour votre enfant) ? J’entendais récemment le grand écrivain chinois François CHENG raconter qu’au moment de sa naturalisation, on lui avait offert la possibilité de changer de prénom. Alors il avait choisi celui de François, car c’est le prénom du frère universel. Et le journaliste lui demandait aussi ce que voulait dire son nom en chinois et il a répondu : célébrer la Sagesse. L’ange nomme Jésus (Dieu sauve), l’Emmanuel (Dieu avec nous). Tout au long de la bible, en leur donnant une nouvelle responsabilité, Dieu change le nom de ceux qu’il appelle : Abraham, Sarah, Jacob, Simon-Pierre.

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Notre nom devrait dire quelque chose de ce que nous sommes appelés à vivre. Les prénoms d’aujourd’hui ont complètement perdu cette force d’identité. Kévin Francis…. Demandez à Lolita et à Sanaa quel prénom elles ont choisi pour leur baptême…. Je me souviens que lorsque j’étais aumônier de lycée, je proposais aux jeunes que je baptisais de choisir un prénom de baptême. L’un avait choisi : « matelas » ou « hamac », je ne sais plus. Pourquoi ? Pour que Dieu puisse se reposer dans ma vie. Les premiers chrétiens choisissaient un prénom qui leur parlait de leur baptême : Baptiste, Pascal, Emmanuel, Re-né, Christian… Quel nom choisiriez-vous aujourd’hui pour que Dieu vous appelle par votre nom d’enfant de Dieu ? 2 – Marqué du Signe de la croix La conversation se poursuit. La communauté chrétienne est heureuse de t’accueillir. En son nom, je te marque du signe de la croix. Le baptême nous fait entrer dans une communauté d’Eglise dont on va devenir membre : la communauté des enfants de Dieu. Une communauté où nous ferons l’apprentissage de la fraternité. Une communauté qui est le Temple de Dieu Père, Fils et saint Esprit. Une communauté qui ne se réduit pas à ma communauté locale mais qui rassemble tous les hommes de la fraternité. Nous sommes marqués d’un signe . C’est un signe d’appartenance. Comme on marquait au fer rouge les esclaves ou les animaux du signe de leur propriétaire. On sait à qui on appartient. Il y a en quelque sorte une certaine dépossession de soi même. Ma vie ne m’appartient pas. Je ne fais pas n’importe quoi de ma vie, de mon corps, de mes talents. Marqué du signe de la croix, qui est le signe du grand passage de la mort à la vie.

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Rentrant dans une église ou rentrant dans la prière je refais sur mon corps le signe de la croix qui me redit : « Tu es mon enfant bien-aimé. Aujourd’hui je mets en toi tout mon amour ! » 3 - Nous écoutons la Parole « Reçois l’Evangile, la bonne nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu » Ainsi l’Evangile est confié à tous les baptisés, sans distinction quelle qu’elle soit. Sous la persécution de Dioclétien, la première chose qui était demandée aux chrétiens, c’était cela : « Donne moi ton livre que je le brûle ». Il sentait bien que la parole de Dieu peut être bouleversante et dangereuse. Quel usage faisons-nous de la Parole de Dieu ? Elle nous rassemble pour faire de nous une Eglise de l’Evangile Elle nous façonne à sa ressemblance Elle nous féconde comme la rosée du ciel Elle prend chair, elle s’incarne, nous lui donnons visage et écho ! Jésus affirme : Le berger ouvre la Porte, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jn 10, 3-4 Connaitre sa Voix par l’étude, la prière, le partage la lecture, la mise en pratique Connaître l’intonation de sa voix pour la reconnaitre dans des paroles humaines. 4 – la litanie des saints « Par l'intercession des saints qui nous ont précédés dans la foi, confions-nous les uns les autres à la bonté de Jésus, le Christ, notre Seigneur. » La Réforme de Luther avait déboulonné les saints. C’est la foi seule qui nous sauve ! Que lui répondre si ce n’est que le Fils unique du Père s’est fait homme dans une famille du 1° siècle. Il ne pouvait pas être humain sans appartenir à une famille humaine. Il est donc naturel que notre relation avec lui déborde sur une relation avec sa famille.

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Ainsi, saisis par l’Amitié de Dieu, nous sommes naturellement amis de ses amis ! Notre entrée dans une communauté paroissiale nous fait entrer dans toutes les communautés du monde, celles d’hier, d’aujourd’hui et de demain. « Paroisse » vient d’un mot grec qui signifie : séjourner temporairement quelque part. 5 - Une parole féconde À chaque printemps, dans l'hémisphère Nord, les chrétiens célèbrent un rite de la fertilité. Nous nous rassemblons dans la nuit autour d'un grand cierge, comme s'il était allumé pour célébrer la défaite de la nuit hivernale à la veillée pascale. Le cierge, sorte d'emblème phallique, pénètre les eaux de la fontaine baptismale, sorte d’emblème de l’utérus, pour les féconder en vue de notre régénération. Aux Etats-Unis, on parle du baptistère comme « the womb and the tomb of the Church » : le ventre et la tombe de l’Eglise. La liturgie de Pâques est quelque chose de très érotique ! C'est étrange, puisque les prophètes d'Israël s'opposaient farouchement aux cultes de la fertilité des pays voisins ; ils ne cessaient de tancer les Israélites lorsqu’ils frayaient avec les déesses mères, en dormant avec les prostituées des temples et en pratiquant des rites sexuels pour obtenir la bénédiction sur leurs récoltes. Le Dieu d'IsraëI, contrairement aux autres dieux, n'a pas de vie sexuelle pour faire venir la pluie et une bonne récolte de blé. Dans ce chapitre, quand nous nous intéressons à la bénédiction de l'eau de la fontaine baptismale. Notre foi concerne bien la fertilité. C'est une fécondité qui peut guérir les recoins les plus sombres de nos cœurs. Nous venons vers ces eaux pour être libérés du fardeau du péché et pour devenir féconds en Christ. L'histoire de la création dans la Genèse associe l'origine de l'humanité au jaillissement de l'eau : Lorsque le Seigneur Dieu fit la terre et le ciel, aucun buisson n'était encore sur la terre, aucune herbe n'avait poussé, parce que le Seigneur Dieu n'avait pas encore fait pleuvoir, et il n'y avait personne pour travailler le sol. Mais de l'eau sortait de la terre et imbibait tout le sol. Alors le Seigneur Dieu modela

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l'homme avec la poussière tirée du sol; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l'homme devint un être vivant (Gn 2, 4-7). Et de reprendre dans la longue prière de bénédiction de l’eau tous les épisodes bibliques où il est question de l’eau, du déluge jusqu’à la parole du Christ qui commande à la tempête en passant par le passage de la mer rouge et le baptême du christ dans l’eau du Jourdain.

6 - Vient maintenant le moment du choix Choisir, c’est renoncer, dit le dicton. Jésus se mettait en route quand un homme accourut et lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » Tu connais les commandements : Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. Marc 10, 17-22 Tous les ans à Pâques, nous faisons mémoire de notre baptême et nous sommes invités à refaire la profession de foi baptismale. Pour faire le plongeon dans la foi, il faut renoncer. Nous choisissons Jésus Christ, vainqueur de toutes morts et Lui seul. Et pour cela nous renonçons : Pour vivre dans la liberté des enfants de Dieu, rejetez-vous le péché ? Je le rejette. Pour échapper à l'emprise du péché, rejetez-vous ce qui conduit au mal ? Je le rejette. Pour suivre Jésus, le Christ, rejetez-vous Satan qui est l'auteur du péché ? Je le rejette. Puis… Croyez-vous en Dieu, le Père de tous les hommes… ? Je crois. Croyez-vous en Jésus-Christ… ressuscité d'entre les morts ? Je crois. Croyez-vous en l'Esprit Saint… ?

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Je crois. C’est un combat à mener avec celui qui en est le vainqueur. Déjà nous avons été marqués de l’huile des catéchumènes : « Que la force du Christ te fortifie, lui qui est le Sauveur ; qu'elle t'imprègne comme cette huile du salut dont je te marque dans le Christ notre Seigneur » L’huile dont s’imprégnait les combattants pour se protéger de l’adversaire dans les cirques romains Déjà il y avait le signe de l’imposition des mains : « Que la force du Christ te fortifie, lui qui est le Sauveur et qui vit pour les siècles des siècles ». La vie chrétienne est une sorte de combat contre le péché, pour le Royaume Le baptême est le début d’un processus de profonde transformation par lequel nous devenons vraiment un homme debout qi partage la vie même de Dieu. 7 - La mise à nu Les catéchumènes des premiers siècles entendaient l’évêque leur donner l’ordre : « enlevez vos vêtements ! » Dans la pénombre de la nuit pascale, ils se mettaient nus, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre aidés par les diaconesses. Cette habitude de l’immersion s’est poursuivie jusqu’à ce jour à Notre-Dame d’Espérance pour les petits enfants ! Ce geste de la mise à nu est éloquent pour ce qu’est ‘vivre comme un baptisé’. Avant tout, nous sommes mis à nu en présence de notre Dieu. Adam et Eve s’étaient cachés car ils avaient honte d’être nus devant Dieu. Nous savons nous habiller de tant de vêtements qui masquent ce que nous sommes en vérité. « N’aie pas peur, laisse toi regarder par le Christ » aimons nous chanter. Cette nudité baptismale en face de Dieu est aussi un signe de notre intimité avec lui. « J’étais nu et tu m’as habillé » avons nous entendu dimanche dernier !

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8 - Le bain du baptême Nous arrivons maintenant au moment clé du baptême, Celui où le nom de la Trinité est invoqué au moment du plongeon dans l’eau. Le mot baptiser en grec veut dire plonger, baigner, tremper … Plonger dans l’eau, symbole universel qui évoque la mort, les forces du mal traversées par Jésus. Il est dans l'ordre des choses que notre Dieu, qui s'est approché de nous en devenant un enfant né dans l'ombre, veuille toucher notre vie par un geste aussi quotidien que celui d'être lavé. Nous sommes dépouillés de toute prétention pour nous préparer à un signe humble et modeste, celui de notre participation à la mort et à la résurrection de Dieu qui aime s'effacer. Dans le baptême nous participons à la mort du Christ pour avoir part à sa résurrection. Lorsque les premiers chrétiens étaient plongés dans le baptistère, l’évêque les plongeait longuement par trois fois au nom du Père, et du Fils et du st Esprit Il appuyait leur tête sous l’eau afin de les étouffer et de leur faire toucher la mort. Vivre le baptême, c’est faire mourir l'homme ancien et rentrer dans la nouveauté de l’immense amour du Père et du Fils et de l’Esprit, avec tous les compagnons du baptême. Je sais maintenant que « Celui qui aime, il est déjà passé de ce monde à son père » C’est le sacrement du commencement : Mais ce qui est admirable, ce n’est pas de commencer, mais de recommencer. 9 – marqués de l’onction Ça y est, vous êtes baptisés ! Vous avez part à la résurrection du Christ, vous êtes membres de son corps, vous êtes le corps du Christ. Vous vous rappelez de toutes ces lettres où Paul nous parle de ce corps dont le Christ est la tête, dont nous sommes les membres vivants chacun avec notre fonction comme tous membres d’un corps unis par les liens de la charité. Il ne s’agit pas d’une comparaison, mais d’une réalité.

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Pour être corps vivant, Christ a besoin de la participation de chacun de ses membres sans quoi, il est mutilé, inachevé. Ce corps il est habité par l’Esprit Saint. Alors avec le saint chrême, nous recevrons cette onction qui depuis David fait les rois. Oint, en grec cela se dit Christ et en Hébreu, Messie Voilà qui nous sommes. « Tu es maintenant baptisé : Le Dieu tout-puissant, Père de Jésus, le Christ, notre Seigneur, t'a libéré du péché et t'a fait renaître de l'eau et de l'Esprit Saint. Désormais, tu fais partie de son peuple, tu es membre du Corps du Christ. Tu participes à sa dignité de prêtre, de prophète et de roi. Dieu te marque de l'huile du salut afin que tu demeures dans le Christ pour la vie éternelle ». Prêtre pour participer à la fonction sacerdotale du peuple de Dieu, participant à la prière du Christ. Prophète pour annoncer par ta vie et ta parole que le Seigneur vient. Roi, pour travailler à ta mesure à la construction du royaume de Dieu, une terre où chacun ait sa place. Mardi prochain, Isabelle Essig développera ces titres à propos de l’Eglise-Sacrement 10 - Vêtus de blanc « Tu es une création nouvelle dans le Christ; ce vêtement blanc en est le signe. Que tes parents et amis t’aident, par leur parole et leur exemple, à garder intacte la dignité des fils de Dieu, pour la vie éternelle ». C’est dire que nous participons à la sainteté même du Christ, comme frères et sœurs. C’est le vêtement de la résurrection lumineuse, de la transfiguration. L’Eglise n’est pas seulement une organisation humaine. Les baptisés qui renouvellent leur baptême en sont le corps du Christ ressuscité qui poursuit sa présence salutaire au milieu des hommes de notre temps. 11 - Voir dans la nuit Nos yeux sont ouverts pour voir avec la lumière du Christ pascal. La lumière brille dans les ténèbres.

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Apprendre à relire sa vie à la lumière de l’Evangile, apprendre à regarder les autres avec la bienveillance, apprendre à regarder le monde avec la lucidité et le discernement que donne l’Esprit. Après que Pierre a renié Jésus trois fois, le coq se met à chanter. Le coq, c’est celui qui annonce la lumière du jour. « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » Jn 8, 12 Il est intéressant de noter que Jésus se présente comme étant la lumière du monde, alors qu’il vient de permettre à la femme adultère de passer de la mort à la vie. C’est toujours dans la nuit qu’on reconnaît la lumière. 12 – Vivre de l’Esprit Dans le sacrement de la confirmation l’évêque vient confirmer le baptisé dans la foi par l’imposition des mains d’abord : Dieu et Père de Jésus, par le baptême tu as fait renaître tes enfants à la vie nouvelle de l’Esprit et tu leur as donné l’assurance de ton pardon. Que ton Esprit repose sur eux comme il a reposé sur Jésus, et qu’il leur apporte la plénitude de ses dons : un esprit de sagesse et d’intelligence, un esprit de conseil et de force, un esprit de connaissance, d’affection filiale et de louange. Puis par l’onction dont nous avons déjà parlé : « Sois marqué de l’Esprit Saint, le don de Dieu. » Le lien avec l’évêque souligne le lien avec toute l’Église apostolique, qui vit de la foi reçue des apôtres. Il fait de nous des adultes dans la foi : entièrement adulte, dont la parole à toute sa place dans la communauté. A nous de faire fructifier les fruits de l’Esprit qui sont l’amour, la paix et la joie ; tout ce que le monde a tant besoin. Il faut une vie pour confirmer notre baptême. « Dans notre vie, il y a toujours un enfant à mettre au monde, l’enfant de Dieu que nous sommes... » (Christian de Chergé) 13 – Devenir ce que nous sommes : le corps du Christ Ecoutons simplement la catéchèse qu’Augustin faisait à ses nouveaux baptisés qu’on appelle néophytes, c'est-à-dire jeunes pousses, pour leur parler de l’eucharistie.

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« Une fois catéchumènes, vous étiez engrangés. Vous avez donné vos noms, vous avez commencé à être moulus par les jeûnes, les exorcismes. Apres, vous êtes venus à la fontaine, vous avez été baptisés, vous êtes devenus un seul corps. Vous avez été cuits par le feu de l’Esprit et vous êtes devenus le pain du Seigneur Vous avez abouti dans la coupe du Seigneur, vous êtes sur la table, vous êtes dans la coupe. Avec nous, vous êtes ce mystère, ensemble nous le recevons, ensemble nous le buvons, ensemble nous le vivons. » « Puisque vous êtes donc les membres du Christ, ne vous perdez pas vous mêmes en dehors de la communauté en ne vous rassemblant pas. Car vous avez le Christ pour tête qui, conformément à sa promesse, est présent et en communion avec vous. Ne vous méprisez donc pas vous mêmes et ne privez pas le Sauveur de ses membres ; ne déchirez pas son corps ; ne mettez pas vos affaires temporelles au dessus de la Parole de Dieu, mais abandonnez tout, le jour du Seigneur, et courrez avec diligence à l’Eglise. » (Et il ajoutait : surtout soyez à l’heure et asseyez-vous dans les premiers rangs !) « C’est votre mystère qui est placé sur la table du Seigneur ; c’est votre mystère que vous recevez… Soyez ce que vous recevez et recevez ce que vous êtes ». « Soyez donc ce que vous voyez et recevez ce que vous êtes ». Chaque dimanche nous recevons le corps du Christ pour devenir ce que nous sommes : le corps du christ, une communauté de baptisés.

FAITES LE PLONGEON Thimothy Radcliffe Dans chaque action rituelle se joue une histoire. C'est un récit qui a son propre développement dynamique. Le début et la fin sont clairs. On commence par la question: « Quel nom avez-vous choisi pour votre enfant ? » Nous avons vu que tous les chrétiens sont appelés à être semblables à des enfants, sans être infantiles. Si nous devons nous

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épanouir et être forts en Christ, nous avons besoin d'être renouvelés dans ce qui fait le caractère enjoué, la spontanéité et l’imagination créative d'un enfant, et qui est une participation à l'éternelle fraîcheur de Dieu. On termine par la confirmation, qui bénit notre croissance dans la maturité spirituelle. Etre comme un enfant et avoir une vraie maturité sont inséparables. On ne peut pas être comme un enfant sans ouvrir un chemin vers la vie adulte, ni véritablement adulte sans demeurer jeune en Dieu. Seuls les êtres humains enjoués peu vent prendre part à la vie de notre Dieu enjoué. Voilà donc l'alpha et l'oméga de la grâce. Mais que se produit-il entre les deux ? Comment le sacrement nous fait-il passer de la fraîcheur des commencements de la grâce à la maturité spirituelle ? Il le fait, me semble-t-il, en nous étreignant dans un amour qui est inconditionnel et immérité; mais, à mesure que nous avançons dans le sacrement, nous découvrons que cet amour est de plus en plus exigeant et transformant. Comme enfants sur les fonts baptismaux, nous apprenons la confiance dans un amour qui est inébranlable. Mais comme adultes en Christ, nous découvrons comment cet amour peut mettre notre vie sens dessus dessous et nous refaire. Cet amour est transformant parce qu'il est l ‘amitié de Dieu ; et jamais l'amitié vraie ne laisse quelqu'un inchangé. Nous commençons par être nommés dans l'amour, un amour immérité qui précède toute réponse de notre part. Mais cet amour est aussi appel du Christ, qui nous invite à appartenir à la vaste communauté de son amitié. L'amour de Dieu nous libère des limites de notre famille et nous invite à appartenir à l'ensemble de l'Église, et même à l'ensemble de l'humanité. Tous nos amours doivent être touchés par la bienveillance universelle d'un Dieu qui prend soin de nous. Dans la litanie des saints, nous découvrons que notre communauté inclut ceux qui nous ont précédés dans la confiance. Ensuite nous découvrons que devenir aimant implique un combat et un choix. Notre cœur a besoin d'être purifié de la violence si nous voulons être vraiment jeunes en Christ. Puis, à la bénédiction de l'eau, l’'amour de Dieu nous invite à partager la créativité même de Dieu, surtout en prononçant des mots qui donnent vie, guérison et nourriture. Nous sommes maintenant prêts à choisir le Christ plutôt que Satan, à choisir de voir dans l'histoire de l'humanité une histoire d'amour plutôt qu'une histoire condamnée à l'insignifiance. Nous faisons alors le plongeon, en acceptant d'être aimés comme nous sommes, d'être touchés par la grâce de Dieu et d'être délivrés du pouvoir de la mort.

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Nous sommes vêtus de blanc pour montrer que nous sommes membres du peuple saint de Dieu, non parce que nous sommes soudainement devenus très bons, mais parce que nous participons à la vie de la Trinité. Mais cela implique que nous soyons responsables dans la vie et la mission de l'Église, parce que nous recevons l'onction comme prêtres, prophètes et rois (ou reines). On nous donne ensuite la lumière du Christ. Pour que nous puissions voir la grande diversité de la famille de Dieu, la dignité cachée de chaque être humain. Et, pour finir, la confirmation bénit notre devenir, notre croissance en Christ. Voilà l'amour qui fait de nous de solides enfants de Dieu, auxquels est confié l'avenir. Ce sacrement concerne l'action dramatique de la vie d'un être humain, en bénissant notre naissance et notre mort, notre vie amoureuse, nos moments d'échec, notre combat pour comprendre le sens de notre vie et notre lente progression vers la maturité. Il implique aussi les éléments fondamentaux du cosmos dans lequel nous vivons et dont nous sommes faits: l'huile, l'eau et le feu. C'est peut-être un acte rituel bref et ordinaire, dont la signification n'est habituellement guère relevée, mais c'est l'action dramatique de la vie débordante en Christ. Si nous saisissons la beauté de ce sacrement tout simple, l'Église se développera et sera forte pour proposer la bonne nouvelle à notre monde, qui, même s'il ne le sait pas, a faim de cet amour.