Associations Prévention Spécialisée Nord Centre de Ressources Départemental de la Prévention Spécialisée

112 rue d’Arras - BP 473 - 59021 LILLE Cedex 03.20.16.81.40. 03.20.60.11.76 – www.apsn-prev.org - secretariat@apsn-prev.fr

En conclusion provisoire...En conclusion provisoire...En conclusion provisoire...

L ’éducation aux médias est un enjeu pour la prévention spécialisée qui articule la nécessaire acquisition de compétences

numériques par les jeunes et le projet de les alerter et informer sur les risques liés à la fréquentation et

à l’usage de nouveaux espaces sociaux.

Ce groupe d’échanges et d’analyse de pratiques a exploré une question éducative qui ne commence que depuis peu à être soulevée dans le champ de la prévention spécialisée. Il a permis d’envisager les principaux enjeux éducatifs liés à ce nouvel espace de

socialisation.

Il a posé les bases d’une réflexion pédagogique qui

mérite d’être poursuivie, approfondie...

Un pas de plus vers la fracture numérique ?Un pas de plus vers la fracture numérique ?Un pas de plus vers la fracture numérique ?

OUVEAUX

L es nouvelles technologies constituent un élément déterminant et structurant de la fracture sociale, car

les compétences numériques nécessaires à leur utilisation s’inscrivent dans le corpus minimum des

connaissances utiles à toute insertion sociale et professionnelle.

La fracture numérique est définie par l’UNESCO comme le fossé entre ceux qui utilisent les potentialités

des technologies de l’information pour leur accomplissement personnel ou professionnel et ceux qui ne

sont pas en mesure de les exploiter faute de pouvoir accéder aux équipements ou faute de compétences.

Pour Laurent VERDIERE, directeur régional des CEMEA, intervenu dans ce groupe, la fracture

numérique concerne moins en France l’accès au matériel que la pertinence des usages des médias.

L’élément discriminant du taux d’équipement n’est ni la pauvreté ni le bagage culturel, mais bien

l’âge.

De fait, la fracture numérique, l’exclusion concerne plutôt les usages. La plupart des jeunes utilisent internet mais ils ne

savent pas tous l’utiliser… jeux en ligne, blogs, sites internet d’émissions de TV ou de chanteurs… sont ce qu’ils

recherchent, et cet usage ne demande guère de compétence.

Mais les nouveaux médias sont aussi des

enjeux en termes d’insertion sociale et

professionnelle. Remplir un formulaire en

ligne, acheter un titre de transport,

consulter et répondre à une annonce

Pôle Emploi, savoir rechercher une

information fiable, sont des compétences

que tous doivent acquérir.

La frontière se situe surtout entre ceux qui

savent naviguer dans les grands courants de

l’information et pourront à distance, exercer

leur droit et ceux qui, limités aux usages

ludiques de l’informatique, faute de

formation et de compréhension des enjeux,

resteront « condamnés » à parcourir les

files d’attentes pour accéder au moindre

service public.

Nous retrouvons là, la question de l’habitus

chère à Bourdieu et notamment la question

du capital culturel.

Associations Prévention Spécialisée Nord Centre de Ressources Départemental de la Prévention Spécialisée

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Les IntervenantsLes IntervenantsLes Intervenants

Entre sources de danger et ressources éducatives...

5 journées5 journées5 journées

de février à juin 2012de février à juin 2012de février à juin 2012

OUVEAUX

Samir ANAMROUD Avenir et Loisirs Lambersart

Karim BELMEKKI ITINERAIRES Lille

Pascale CAULLERY ITINERAIRES Lille

Eric CORTYL FCP Marcq-en-Barœul

Alexandra DETHÉE ANTIDOTE Armentières

Olivier FAUQUEUX Rencontres et Loisirs Douai

Benoît FOURÉ PREV’NIR Valenciennes

Amar GRIBI AAPI Tourcoing

Les Participants Les Participants Les Participants

Sabrina HOURDÉ ADASE Denain

Farouk ID BOUDI CAPEP Anzin

Amar KEBBAR Rencontres et Loisirs Lille

Stéphane LEGRAND AVANCE Villeneuve d’Ascq

Saadia MOUAMIR ANTIDOTE Armentières

Laetitia NOWAK Bouée des jeunes Douai

Céline MATUSZAK,

formatrice-chercheure à l’Ecole Nationale de la

protection judiciaire de la jeunesse de Roubaix et

membre du laboratoire GERIICO de l’université de Lille 3, Groupe

d'Études et de Recherche Interdisciplinaire en Information et

Communication.

Laurent VERDIERE,

directeur régional des CEMEA Nord/Pas-de-Calais,

Centres d'Entrainement aux Méthodes d'Education Active.

S i les rapports des jeunes en général aux nouveaux médias sont

bien connus, quelles incidences ces derniers ont-ils pour les

jeunes dits « difficiles » ou en difficulté ? Entretiennent-ils le

même rapport avec l’univers numérique ?

Les éducateurs de prévention spécialisée doivent-ils se pencher

davantage sur l’investissement croissant des nouveaux médias par les jeunes et les

investir à leur tour pour développer une « présence sociale numérique » à l’instar de

la présence sociale dans l’espace public ?

TémoignageTémoignageTémoignage Perrine GALLET, chef de service et

Nordine NAMANN, éducateur,

Association Tremplin des Jeunes à Aulnoye-Aymeries

Karima ELKHADIRI, Conseillère Technique APSN

Coordonné parCoordonné parCoordonné par

Les usages des nouvelles Les usages des nouvelles Les usages des nouvelles technologies par les jeunes...technologies par les jeunes...technologies par les jeunes...

L e Sénateur David ASSOULINE, dans son rapport d'information fait au nom de la commission des affaires

culturelles en 2008 :

« Les nouveaux médias : des jeunes libérés ou abandonnés ? »

écrit « Le sentiment d’étonnement, voire de peur devant la révolution numérique, doit rapidement laisser la place à une réflexion constructive sur la place des nouveaux médias dans notre société et les bienfaits qu’ils sont

susceptibles d’apporter ».

Les nouveaux médias, Les nouveaux médias, Les nouveaux médias, une ressource éducative pour les éducateurs ?une ressource éducative pour les éducateurs ?une ressource éducative pour les éducateurs ?

OUVEAUX

U ne association de Prévention Spécialisée du Nord a fait ce pari.

Perrine GALLET, chef de service et Nordine NAMANN, éducateur à l’Association Tremplin des Jeunes

à Aulnoye-Aymeries, sont venus témoigner de leur expérience et de l’usage du réseau social

« Facebook » par leur équipe éducative.

Sur la ville d’Aulnoye-Aymeries, les opérations de rénovation urbaine ont modifié voire fait disparaître les lieux de regroupements des

jeunes (démolitions des immeubles et donc des halls, des coursives…). Les jeunes se replient de plus en plus dans la sphère p rivée. Ils

préfèrent se retrouver dans des lieux cachés loin du regard des adultes et se désintéressent des structures de loisirs classiques. Tout cela

conduit à une baisse de fréquentation des espaces publics par les jeunes.

Comme les situations d’isolement social restent importantes et alarmantes sur ce territoire semi rural, l’intérêt croissant de

leur public pour Facebook a été envisagé comme une opportunité.

Dans le souci d’adapter leurs pratiques professionnelles, ils ont développé une « présence sociale numérique » dans les espaces virtuels

fréquentés par les jeunes et notamment sur le Web via Facebook qu’ils conçoivent comme un espace mobilisable dans chaque mode

d’intervention de la prévention spécialisée. Cet espace leur permet également de se faire connaitre des jeunes, de les informer, de

communiquer et de valoriser les projets et initiatives des jeunes et des habitants, de renouer ou de garder contact avec certains jeunes en

repli connus de l’équipe, plus rarement de créer un premier contact et enfin d’être attentifs aux interactions, aux préoccupa tions et aux

comportements des jeunes.

Les caractéristiques de la consommation médiatique de jeunes nous

sont données par les enquêtes et études diverses à propos des usages,

des contenus fréquentés, des temps passés sur ou avec des écrans et

des médias, par les jeunes.

En voici brièvement, les principaux éléments :

une vision nécessairement pluri médias, multi écrans, multi

plateformes

des temps importants et superposés : 4/6 heures ou plus par

jour, caractérisés par des pratiques multi plates-formes, les jeunes

passant d’un écran à un autre, voire utilisant plusieurs écrans en

même temps.

des usages et services divers : information, divertissement,

création, apprentissages, échanges et communication...

des contenus multimédias, multiformes : de l’écrit, des images fixes

ou animées, de l’audio, sous forme de récits, de fictions

L’usage ne se fait plus seulement dans le foyer mais également à

l’école et dans la rue. Ces usages se sont fortement diversifiés avec

l’apparition des téléphones portables. Ces derniers sont devenus le

p a r f a i t p r o l o n g e m e n t d e s c o m m u n i c a t i o n s

numériques (messagerie, réseaux sociaux, jeux vidéo...) qui sont

investis n’importe où, n’importe quand à l’aide du téléphone portable

nouvelle génération.

Ces technologies sont des moyens d’autonomisation

pour les jeunes. En effet, elles sont le moyen le plus

simple de rester connecté aux différents réseaux

d’amis en échappant à la surveillance et au contrôle

des parents. Ainsi ces lieux de sociabilité

« numérique » s’ajoutent aux lieux de

sociabilité urbaine avec l’avantage d’une

connexion en continu et constituent

un espace de liberté.

Les nouveaux médias, Les nouveaux médias, Les nouveaux médias, des risques à prévenir ?des risques à prévenir ?des risques à prévenir ?

OUVEAUX

L ors de la séance de formation aux CEMEA, une comparaison des conditions d’utilisation de deux réseaux sociaux :

Facebook et Daily motion, le premier sous législation californienne, une des plus souple au monde en matière de

protection de la vie privée et le second sous législation française, a été assez édifiante. Facebook stocke pour une

durée « indéterminée » les données et l’acceptation des

conditions d’utilisation implique une libre utilisation par Facebook des

données stockées. Daily motion, à l’inverse offre plus de garanties,

les données restent stockées au maximum un an après la fermeture

du compte, et les droits d’utilisation des données ne sont pas cédés.

L’exercice a été jugé utile et transférable lors de séances collectives avec des groupes de jeunes et incite les éducateurs qui souhaitent s’aventurer

sur les réseaux sociaux à se diriger vers ceux qui offrent les garanties les plus sûres.

Ces risques sont d’autant plus inquiétants pour le groupe que l’on assiste à une mise à distance des adultes vis-à-vis de ces

technologies. Par manque de connaissances et d’habiletés numériques, les parents ont très peu de regard sur l’usage qu’en

fait leur enfant. « Un ado dans sa chambre devant un écran c’est rassurant, pendant ce temps-là il n’est pas dans la rue... ».

Les parents côtoyés par les éducateurs du groupe tentent de guider et d’éduquer leurs enfants mais sur internet, ce sont bien

souvent les plus jeunes qui bénéficient des envies, des connaissances, des savoir-faire nécessaire à leur exploration. Internet

et l’ensemble des univers numériques constitue une terre mal-connue, que les enfants et ado découvrent seuls, à tâtons...

Les principaux Les principaux Les principaux RISQUESRISQUESRISQUES envisagés par le groupe envisagés par le groupe envisagés par le groupe

Ces risques constituent autant de pistes d’action préventive à mettre en œuvre tant auprès des

parents que des jeunes. La place des nouvelles technologies dans la société, les dangers qui lui

sont attachés, les ressources qu’elles constituent, incitent la Prévention Spécialisée à se saisir des

questions liées aux différentes formes de recours à ces nouveaux médias.