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PAVILLON POPULAIREGALERIE D’ART PHOTOGRAPHIQUE DE LA VILLE DE MONTPELLIER

ESPLANADE CHARLES-DE-GAULLE

OUVERT DU MARDI AU DIMANCHE DE 10H À 13H ET DE 14H À 18H – ENTRÉE LIBRE

PLUS D’INFOS SUR WWW.MONTPELLIER.FR

9 MARS 20123 JUIN 2012

L’IMPOSSIBLE LABYRINTHE

WILLIAMEUGENESMITH,PITTS- BURGH

1955-1958

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Dossier de presseJeudi 8 mars 2012

L’EDITORIAL D’HELENE MANDROUX ET DE L’ADJOINT A LA CULTURE

«Quoi de plus fascinant que de participer à la révélation d’une aventure artistique ? C’est précisément cette expérience que nous a proposée Gilles MORA lorsqu’il a évoqué pour la première fois, avec toute la passion quile caractérise, le projet de cette exposition au Pavillon Populaire autour du photographe américain W. EugeneSMITH.

Le nom est mythique, ses photos devenues des icônes viennent immédiatement en tête, celles d’un baroudeuraussi excentrique qu’intransigeant, parcourant le monde avec son appareil en bandoulière, couvrant événementset conflits mondiaux pour le magazine Life. Sur l’œuvre du monstre sacré du photojournalisme, dont les clichésont été montrés au sein des plus grandes institutions internationales, il restait encore un volet inattendu à explorer : le projet « Pittsburgh ». Tout comme nous l’avions fait près d’un an auparavant en dévoilant les photographies couleur inédites, presque naïves, d’un Brassaï transformé en reporter découvrant les États-Unissur le tard, il s’agissait de prendre le contre-pied d’une attente en allant chercher l’un des projets les plus méconnus, mais aussi les plus décisifs, dans l’œuvre de W. Eugene SMITH.

Réalisée à un moment charnière de sa vie, à l’âge de trente-sept ans et à la suite d’une rupture difficile avecLife, cette commande de presse sur la ville de Pittsburgh avait été passée à W. Eugene SMITH – déjà fort réputé – afin de promouvoir la métropole comme fleuron de l’industrie américaine et de la modernité architecturaledes années 1950. Ce travail photographique s’est très vite révélé pour SMITH un véritable sacerdoce, où sesont cristallisés tous ses questionnements, ses exigences et son génie.

Contre l’avis de ses commanditaires et au prix de beaucoup d’ennuis, W. Eugene SMITH s’emparera de ce sujetsur Pittsburgh d’une manière totalement obsessionnelle, voulant la capturer, en fixer la moindre de ses palpitationspour en faire une photographie totale. Cette posture de démiurge l’a poussé à classifier, à thématiser, à sous-thématiser ses photographies, sans jamais trouver la bonne méthode de représentation de la ville et de la viequi l’anime. « Pittsburgh est une multiplicité ! », s’exclamait le photographe en ambitionnant de la saisir toutentière. Malgré tout, la ville avançait, bougeait, se transformait, lui échappant inexorablement. Il en fit une quêtepersonnelle et absolue, vécue comme un devoir ultime : réussir à atteindre le cœur battant de la cité et en fixerle mouvement.

Avec plus de dix-sept mille négatifs, près de six mille tirages de travail et soixante-quinze tirages définitifs, leprojet prit fin en 1958 et ne sera jamais finalisé que sous la forme d’une publication de quelques pages dansune revue spécialisée en photographie. Il avait pourtant pris une importance capitale dans la vie de W. EugeneSMITH, lequel resta extrêmement affecté par ce résultat. « Pittsburgh » devint dès lors l’entreprise la plus folle,la plus décalée et démesurée qu’il ait jamais portée. L’auteur garda toujours la blessure de cet « échec magnifique» auquel Gilles MORA offre aujourd’hui un renouveau bien mérité. Nul doute que son regard avisétransmettra au lecteur et au visiteur un peu de cette poésie de la ville que W. Eugene SMITH tentait inlassable-ment de saisir, sans jamais vouloir s’en accorder le plaisir.

Cette exposition et son catalogue n’auraient jamais pu voir le jour sans l’aide enthousiaste de Kevin EugeneSMITH, le fils du photographe, et l’étroite collaboration avec le Center for Creative Photography de l’universitéde Tucson, en Arizona, où se trouve le fonds de W. Eugene SMITH. Que ces partenaires soient chaleureusementremerciés de nous permettre d’offrir aujourd’hui aux Montpelliérains et aux passionnés cet exceptionnel morceaude mémoire d’une ville moderne.»

Hélène MANDROUXMaire de la Ville de Montpellier

M. l’Adjoint délégué à la CultureConseiller général de l’Hérault

Exposition W. Eugene SMITH : Pittsburgh, l’impossible labyrinthe (1955-1958) Du 9 mars au 3 juin 2012 au Pavillon Populaire de la Ville de Montpellier 1


Untitled (singer, Central Baprist Church), ca. 1955. Photographie par W. Eugene Smith. Collection Center for Creative Photography, University of Arizona

©1955-1956, 2012, The Heirs of W. Eugene Smith

Smoky City, 1955-56. Photographie par W. Eugene Smith. Collection Center for Creative Photography, University of Arizona


W. EUGENE SMITH : PITTSBURGH, L’IMPOSSIBLE LABYRINTHE (1955-1958)

« En 1955, au sommet de sa carrière, désireux de retrouver sa liberté, W. Eugene SMITH claque la porte dumagazine Life, au sein duquel, pendant plus de 15 ans, il a établi avec panache sa réputation mondiale de pho-tojournaliste, et de nouvelles règles exigeantes pour sa profession, en particulier ce qu’il nomme « l’essai pho-tographique ».

La même année, il accepte une commande destinée à illustrer un livre commémoratif sur la ville de Pittsburgh,en Pennsylvanie. Initialement prévu pour une durée de 3 semaines, la résidence de SMITH s’y prolongera surplusieurs mois, puis, jusqu’en 1957, sous forme de séjours répétés, de façon toute compulsive. Il ne souhaiterien moins que de rendre photographiquement tous les aspects de cette grande métropole industrielle, alors enplein essor nouveau, au lendemain de l’après-guerre. Il y risquera, pour cela, sa santé, sa famille, son argent. Ilproduira plus de 17 000 images, pour ce qu’il considère l’essai photographique le plus important de sa carrière.

Mais le projet s’avère peut-être trop gigantesque. Au fil des années, classant et reclassant ses images, multipliantmaquettes de livres et d’expositions, SMITH s’épuisera dans la recherche d’une exhaustivité photographiquequasi impossible à maîtriser, croulant sous le nombre d’images, et leurs infinies possibilités de présentation,afin de « représenter » l’essence même de Pittsburgh. Seules quelques dizaines de photographies, soit un infimefragment de l’ensemble, seront finalement montrées. Aucune publication ou exposition consistantes ne verrontle jour, du vivant de SMITH. « Pittsburgh » fut, au fond, un éblouissant échec, un impossible labyrinthe dans le-quel SMITH se perdit...

Pour la première fois en Europe, sont rassemblées ici à Montpellier, en une configuration nouvelle, 160 imagesde ce travail unique dans l’histoire de la photographie. Réunissant, à partir des archives de William EugeneSMITH, déposées au Center for Creative Photography de Tucson (Arizona), les tirages originaux réalisés parSMITH, « master prints » et tirages de travail, les différents états des maquettes qu’il imagina, ainsi qu’une do-cumentation fournie, l’exposition Pittsburg, l’impossible labyrinthe présente un impressionnant et unique témoi-gnage sur la façon de travailler d’un des plus importants photographes mondiaux, une réflexion en acte sur lanature de la photographie urbaine, en même temps que le portrait attachant d’une grande ville américaine aumilieu du XXème siècle. »

Gilles MORACommissaire de l’expositionDirecteur artistique du Pavillon Populaire.



Untitled, ca.1955. Photographie par W. Eugene Smith. Collection Center for Creative Photography, University of Arizona


Couple Returning Wedding Gift, 1955. Photographie par W. Eugene Smith. Collection Center for Creative Photography, University of Arizona


Untitled, (people at tables in restaurant) ca.1955. Photographie par W. Eugene Smith.Collection Center for Creative Photography, University of Arizona


W. EUGENE SMITH :ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES

1918Naissance à Wichita (Kansas) d’un père prospère homme d’affaires et d’une mère photographe amateur pas-sionnée.

1930-1935Études secondaires, passion grandissante pour le monde de l’aviation. Débute la photographie d’amateur pourprendre des clichés d’avions. Publie en 1934 sa première photographie sportive dans un journal local.

1936Suicide du père de W. E. Smith, ruiné par la crise économique. Devient photographe à l’université de Notre-Dame, à Wichita, afin de payer ses études. Sa mère sera, dans ce métier, son premier mentor.

1937Quitte Wichita pour New York, décidé à y faire une carrière photographique. Lauréat de nombreux concoursd’amateurs. Finit par rejoindre l’équipe photographique du magazine Newsweek.

1938Licencié de Newsweek parce qu’il emploie, pour ses photographies, un appareil petit format. Travaille alorscomme photographe indépendant pour l’agence Black Star. Ses images sont ensuite vendues à des magazinespopulaires tels que Collier’s, Parade ou Life. Utilise souvent la mise en scène de faits divers, le flash, etc.

1939Passionné de musique, il commence une collection de disques qui atteindra jusqu’à dix-huit mille pièces. À l’âgede vingt et un ans, est engagé par le magazine Life, deux semaines par mois. Cette première forme de collabo-ration durera jusqu’en 1942. Sentiment de grande frustration devant le peu de cas que le magazine fait de sesreportages et de l’utilisation de ses photographies.

1940Mariage avec Carmen Martinez.

1942Réalisation, pour le magazine Parade, de photographies de propagande, afin de préparer l’Amérique à l’entréeen guerre.

1943Démissionne de Life et redevient photographe indépendant. Correspondant de guerre pour le magazine Flying,il rejoint le porte avions Independence et se retrouve sur le front des opérations dans le Pacifique.


1944-1945Rentre aux États-Unis, rejoint une nouvelle fois le magazine Life et retourne dans le Pacifique, pour la revue,comme correspondant de guerre. En juin 1944, photographie la bataille de Saipan. En février 1945, débarqueavec les marines à Iwo-Jima et photographie le carnage décimant les troupes américaines. Participe au débar-quement d’Okinawa, au côté des soldats qui montent à l’assaut des collines de l’île, afin de chasser les japonais.Le 22 mai 1945, blessé par un obus. C’est, pour Smith, la fin de la guerre.

1945-1947Traitements chirurgicaux lourds pour guérir ses blessures. Dès 1947, travaille à plein temps pour Life.

1947-1954Prend la présidence de la Photo League, organisme photographique radical, politiquement à gauche et menacépar le maccarthysme. C’est à cette époque qu’il réalise pour Life ses essais photographiques les plus importants.En novembre 1954, il est en désaccord total avec la façon dont Life a publié son essai “A Man of Mercy”, consacréau Dr Schweitzer. Il démissionne.

1955-1957Officialise sa démission en avril 1955. Rejoint aussitôt l’agence Magnum présidée par John Morris. À la demandede Stefan Lorant, s’engage dans le projet photographique sur la ville de Pittsburgh, qui ne sera jamais publiédans son intégralité en raison des exigences éditoriales de Smith.

1957-1958S’installe au 821, 6th Avenue, New York. Commence une série de photographies sur la ville, prises des fenêtresde son appartement. Son désir de construire un livre photographique total, somme de son expérience autobio-graphique et artistique, le Big Book, comme il le nomme, l’engage dans la construction d’une maquette, TheWalk to Paradise Garden. Il y travaillera jusqu’à la fin de sa vie, mais le projet ne verra jamais le jour. Reportagesur un asile psychiatrique en Haïti. Démissionne de l’agence Magnum en 1958 en n’y ayant produit qu’un courtreportage. Enregistre les musiciens de jazz qui viennent répéter dans l’immeuble qu’il habite, dont il explore pho-tographiquement et acoustiquement, par le biais de prises de son au magnétophone, la vie collective.



Steelworker with Goggles, 1955. (Ouvrier dans une acierie, avec lunettes protectrices, 1955). Photographie par W. Eugene SmithCollection Center for Creative Photography, University of Arizona


Untitled, ca.1955. Photographie par W. Eugene Smith. Collection Center for Creative Photography, University of Arizona



Untitled, 1955-56. Photographie par W. Eugene Smith. Collection Center for Creative Photography, University of Arizona






INFORMATIONS PRATIQUES

Vernissage de l’exposition « W. Eugene SMITH : Pittsburgh, l’impossible labyrinthe (1955-1958) » Jeudi 8 mars 2012 à 18h30.

Visite de Presse de l’exposition lundi 12 mars à 13h30.

Commissariat et direction artistique : Gilles MORA

Exposition présentée du 9 mars au 3 juin 2012

Pavillon PopulaireEspace d’art photographique de la Ville de MontpellierEsplanade Charles-De-Gaulle – 34000 MontpellierTél. : 04 67 66 13 46Ouvert du mardi au dimanche (sauf 25 décembre, 1er janvier et 1er mai)de 10h à 13h et de 14h à 18h – Entrée libre

Visites commentées proposées par l'équipe de médiation- Visites sans rendez-vous le vendredi à 16h ainsi que le samedi à 11h, 14h30 et 16h- Visites sur rendez-vous, pour les groupes de tous âges et tous niveaux.Tél. 04 67 66 88 91 et [email protected]

AdministrationDirection de la Culture et du PatrimoineService des lieux d'art et d'histoireHôtel de Ville1 place Georges Frêche34267 Montpellier cedex 2Tél. 04 67 34 88 21 – 04 67 34 88 87

Site Internet : www.montpellier.frPage Facebook : Pavillon Populaire de Montpellier



Dream Street, 1955. Photographie par W. Eugene Smith. Collection Center for Creative Photography, University of Arizona


CATALOGUE DE L’EXPOSITION

Dans la collection dédiée aux expositions du Pavillon Populaire, déjà parus :


«William Eugene SMITH : Pittsburgh, l’impos-sible labyrinthe (1955-1958)» Textes Gilles MORAEditions Democratic BooksDisponible en librairie en mars 2012

« Les Suds profonds de l'Amérique : Ralph Eu-gene Meatyard, l'opticien du Kentucky (1925-1972) et New Orleans : ruines, mythes, chaos(Alex Harris et Clarence John Laughlin) »Editions Democratic Books - Octobre 2010Texte : Gilles MORA


« Aires de jeux, champs de tensions : figuresde la photographie urbaine en Europe depuisles années 1970 »» Textes Monika FABEREditions Democratic Books - Février 2011

«Apocalypses, la disparition des villes, deDresde à Détroit (1944-2010)» Textes Alain SAYAGEditions Democratic Books - Novembre 2011

«Brassaï en Amérique, 1957» Textes Agnès DE GOUVION SAINT-CYREdition internationale FlammarionVersion française et anglo-saxonneJuin 2011

LE PAVILLON POPULAIRE : UNE AMBITION RENOUVELÉE EN FAVEUR DE LA PHOTOGRAPHIE

Entièrement dédié à la photographie, le Pavillon Populaire s’est imposé, depuis sa réouverture en 2007, commeun lieu d’expositions photographiques de référence au niveau national. Situé au cœur de Montpellier, sur l’es-planade Charles-De-Gaulle, riche d’un magnifique espace d’exposition de 600 m2, il accueille en moyenne quatregrandes expositions par an et développe des choix artistiques qui permettent de renforcer la cohérence de lapolitique municipale en faveur des arts visuels.

Les actions pédagogiques à l’attention des scolaires, l’enrichissement de la collection photographique, ainsi quela gratuité d’entrée et les visites accompagnées en accès libre, confortent dans ce lieu la volonté de la Ville deMontpellier de rendre la culture accessible à tous. De 2011 à 2013 inclus, la Ville a confié la direction artistiquedu Pavillon Populaire à Gilles MORA, spécialiste reconnu de la photographie, qui coordonne les expositions an-nuelles et les publications, avec pour principe l’invitation de commissaires et d’artistes autour de thématiquesétablies. Jusqu’en juin 2012 sera exploré le thème de «l’urbanité», avant de poursuivre la programmation 2012autour du «règne végétal».


Vue générale de l’exposition Brassaï en Amérique, 1957

Contact presse locale:Amélie PRIVAT

Service Presse -Ville de Montpellier 04 67 34 70 45

[email protected]

Contact presse nationale:Catherine PHILIPPOT – Relations Media

248 Boulevard Raspail 75014 Paris+ 33 1 40 47 63 42

[email protected]

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