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142
Année universitaire 2012-2013 République algérienne démocratique et populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université d’Alger I Faculté de médecine Département de chirurgie dentaire Thèse Pour l’obtention du titre de Docteur en médecine dentaire Gradient thérapeutique de la dent permanente immature Présenté par Mr Meguenni Anis Mr Oulebsir Mohamed Chérif Encadré par Mme le professeur Stambouli

Transcript of 83fda3f53f992fd95d076081dcef655d

  • Anne universitaire 2012-2013

    Rpublique algrienne dmocratique et populaire

    Ministre de lEnseignement Suprieur et de la Recherche Scientifique

    Universit dAlger I Facult de mdecine

    Dpartement de chirurgie dentaire

    Thse

    Pour lobtention du titre de

    Docteur en mdecine dentaire

    Gradient thrapeutique

    de la dent permanente immature

    Prsent par

    Mr Meguenni Anis

    Mr Oulebsir Mohamed Chrif

    Encadr par

    Mme le professeur Stambouli

  • 2

    A Monsieur le Docteur FREDERIC COURSON

    Nous vous exprimons toute notre gratitude pour nous avoir gracieusement partag

    votre travail.

    Veuillez trouver ici lexpression de notre profonde gratitude pour votre disponibilit.

    A Monsieur le Docteur ABDELHAMID AMICHE

    Nous vous remerciant en vous montrant lexpression de notre profonde gratitude, pour

    votre partage et votre aide apport le long de notre travail.

  • 3

    A nos parents,

    Pour votre amour, votre patience et votre soutien tout le long de nos longues tudes.

    A tous ceux qui nous ont aids pendant nos tudes, fussent-elles longues.

    A Nesrine, pour ta disponibilit et ton aide.

    A Nazim, pour ton aide le long de notre travail

    A nos camarades des promotions grvistes, sans votre prsence, sans

    votre envie de vouloir changer les choses et sans votre persvrance, nous

    n'aurions jamais aspir devenir Docteur ! A tous ceux qui taient l,

    crier sous le soleil doctorat, doctorat, on le veut et on laura

  • 4

    Gradient thrapeutique

    de la dent

    Permanente immature

  • 5

    Table des matires

    INTRODUCTION 09

    CHAPITRE 1. GENERALITES SUR LA DENT PERMANENTE

    IMMATURE 10

    1.1. Dfinition de la dent permanente immature 10

    1.2. Morphognse des dents permanentes 10

    1.2.1. Incisives, canines et prmolaires 10

    1.2.2. Molaires permanentes 10

    1.3. Particularits de la dent permanente immature 12

    1.3.1. Rappel sur le dveloppement de la dent 12

    1.3.2. Chronologie de lruption des dents permanentes 13

    1.3.3. Particularits histo-anatomo-physiologiques 14

    1.3.3.1. La couronne 14

    1.3.3.2. La racine 15

    1.3.3.3. Particularits physiologiques 15

    1.4. Stades ddifications radiculaires selon Nolla(1960) 16

    1.4.1. Dfinition 16

    1.4.2 Stades ddifications radiculaires. 16

    CHAPITRE 2. LE PROCESSUS CARIEUX 19

    2.1. Epidmiologie chez lenfant 19

    2.2. Etiopathognie carieuse de la dent permanente immature 21

    2.2.1. Lhte permissif 21

    2.2.1.1. Facteurs intrinsques 21

    2.2.1.2. Facteurs extrinsques 21

    2.2.2. Le substrat 22

    2.2.3. Biofilm et bactries cariognes 22

    2.2.3.1. Le biofilm cariogne 22 2.2.3.2. Bactries cariognes 22

    2.2.4. Le facteur temps 23

    2.2.5 Processus physico-chimique de la carie 24

    2.2.5.1. La dminralisation 25

    2.2.5.2. La reminralisation 25

    2.3. Histopathologie des lsions carieuses amlaires et dentinaires 27

    2.3.1. Lsions carieuses de lmail 27

    2.3.2. Lsions carieuses de la dentine 29

  • 6

    CHAPITRE 3. METHODES DIAGNOSTICS ET CLASSIFICATIONS

    DES LESIONS CARIEUSES 30

    3.1. Les mthodes diagnostiques traditionnelles 30

    3.1.1. Linspection clinique visuelle et tactile 31

    3.1.1.1. Linspection visuelle 31

    3.1.1.2. Linspection tactile 32

    3.1.2. La radiographie 33

    3.1.2.1. Radiographie conventionnelle argentique 34

    3.1.2.2. Radiographie numrique 35

    3.1.2.3. Radiographie soustractive 36

    3.2. Mthodes daide au diagnostic rcentes 36

    3.2.1. Dispositifs luminescents 36

    3.2.1.1. Transillumination par fibre optique simple (FOTI) 36

    et transillumination par fibre optique avec imagerie numrique (DIFOTI) 36

    3.2.2. Systmes optiques de fluorescence 38

    3.2.2.1 fluorescences laser (DIAGNOdent et DIAGNOdent pen ) 38

    3.2.2.2. La fluorescence laser quantitative (QLF) 39

    3.2.2.3. Camras intra-orales fluorescence 40

    3.2.2.4. La technologie LED (Midwest caries ID) 41

    3.2.3. Les systmes lectriques 42

    3.3. Classification des lsions carieuses 42

    3.3.1. Classification visuelle ICDAS 43

    3.3.1.1. Classifications ICDAS II et mthodes diagnostiques 47

    3.3.2. Classification histologique 49

    3.3.3. Classifications selon lactivit 50

    3.3.4. Le systme Nyvad (1999) 55

    3.3.5. Autres classifications 56

    3.3.6. Mthodes diagnostiques et gradient thrapeutique de la dent

    permanente immature 57

    CHAPITRE 4. LE RISQUE CARIEUX INDIVIDUEL 58

    4.1. Le risque carieux individuel 58

    4.2. Evaluation du risqu carieux individuel 58

    4.2.1. Facteurs dvaluation 59

    4.2.2. Le Cariogramme 59

    4.2.3. Ralisation et classification 60

    4.3. Intrt de lvaluation du risque carieux individuel

    dans le gradient thrapeutique de la dent permanente immature 63

    CHAPITRE 5. GRADIENT THERAPEUTIQUE DE LA DENT

    PERMANENTE IMMATURE 65

  • 7

    5.1. Rappel sur lapproche psychologique chez lenfant 65

    5.1.1. Caractre psychologique de lenfant et du jeune adolescent 65

    5.1.1.1. Lanxit 65

    5.1.1.2. La peur 66

    5.1.1.3 Langoisse 66

    5.1.2. Exemple dun principe suivre 67

    5.1.3. Moyens 67

    5.1.3.1. La communication 68

    5.1.3.2. Capter lattention 68

    5.1.3.3 ddramatiser les instruments 68

    5.2. Thrapeutique en ICDAS 0 69

    5.2.1. Patient risque carieux lev 69

    5.2.1.1. La motivation lhygine 69

    5.2.1.2. Correction de la technique de brossage 70

    5.2.1.3. Correction de lhygine alimentaire 73

    5.2.1.4. Scellement des sillons des premires et des deuximes molaires 74

    . 5.2.1.4. 1. Scellement des sillons laide des rsines 74

    5.2.1.4.2. Scellement des sillons laide des verres ionomres 77

    5.2.1.5 Apports fluors 77

    5.2.2. Patient risque carieux faible 78

    5.3. Thrapeutique en ICDAS 1-2 78

    5.3.1. Les vernis fluors 79

    5.3.1.1. Protocole clinique dutilisation 79

    5.3.2 Les dentifrices fluors 80

    5.3.3. Technique dinfiltration avec une rsine 82

    5.3.3.1. Kit dutilisation 83

    5.3.3.2. Protocole clinique dutilisation 85

    5.3.4. Les nouveaux produits non fluors de reminralisation 87

    5.4. Thrapeutique en ICDAS 3-4 87

    5.4.1. Technique daro-abrasion 88

    5.4.1.1 dfinition et historique 88

    5.4.1.2. Avantages et inconvnients 90

    5.4.2. Technique de sono-abrasion 91

    5.4.2.3. Avantages et inconvnients 92

    5.4.2.3.1. Avantage du systme sonique 92

    5.4.2.3.2. Inconvnients systme sonique 92

    5.4.2.3.3. Avantage du systme ultrasonique 92

    5.4.2.3.4. Inconvnient du systme ultrasonique 93

    5.4.3. Les instruments rotatifs de micro-rparation 93

    5.4.4 Matriaux composites utiliss 94

    5.4.4.1. Les composites fluides 94

    5.4.4.2. Les composites micro-hybrides. 96

  • 8

    5.5. Thrapeutique en ICDAS 5-6 97

    5.5.1. Dent asymptomatique 97

    5.5.1.1. Excavation par tapes ou Stepwise excavation 97

    5.5.1.1.1. Technique et protocole opratoire. 98

    5.5.2. Dent symptomatique. 102

    5.5.2.1. Produits de coiffage pulpaire et de pulpotomie. 102

    5.5.2.1.1. Hydroxyde de calcium. 102

    5.5.2.1.2. Mineral Trioxide Aggregate. 103

    5.5.2.1.3 Biodentine. 105

    5.5.2.1. Apexogense. 106

    5.5.2.2. Pulpotomie et coiffage pulpaire directe. 107

    5.5.2.2.1. Le protocole du coiffage pulpaire direct. 108

    5.5.2.2.2. Le protocole de la pulpotomie. 112

    5.5.2.4. Lapexification 112

    5.5.2.4.1. Lutilisation de lhydroxyde de calcium 112

    5.5.2.4.2. Lutilisation du mineral trioxide aggregate (MTA) 114

    5.5.2.5. La revascularisation canalaire 116

    5.5.2.6. Le concept de la thrapie cellulaire dans la rgnration pulpaire 119

    5.5.2.7. Les coiffes pdodontiques prformes 120

    DISCUSSION 122

    BIBLIOGRAPHIE 123

    LISTE DES SITES INTERNET 133

  • 9

    INTRODUCTION

    Lobjectif principal du traitement des lsions carieuses des dents permanentes

    immatures est leur maintien sur larcade tout en prservant leur potentiel de

    maturation. Anciennement, le traitement des lsions carieuses de la dent permanente

    immature, tait orient vers une approche chirurgicale par lexrse des tissus caris,

    et/ou la ralisation dune pulpectomie ou dune pulpotomie, termine par une

    obturation laide dun biomatriau.

    Depuis plusieurs annes, lvolution de nouvelles mthodes diagnostiques innovantes

    permet de dtecter les lsions carieuses de plus en plus prcocement et ceci, afin de

    permettre aux praticiens dintervenir rapidement et de limiter au maximum les

    consquences de lvolution de la pathologie carieuse grce de nouveaux procds

    peu ou non invasives, avec comme principe, la prservation maximale des tissus

    minraliss.

    Dans cette optique, et en tenant compte du risque carieux individuel (RCI),

    lintgration de nouvelles thrapeutiques prventives (Sealent, fluoration) permet

    linterception des lsions carieuses et doptimiser la prvention.

  • 10

    CHAPITRE 1. GENERALITES SUR LA DENT PERMANENTE IMMATURE

    1.1. Dfinition de la dent permanente immature

    Une dent permanente est dite immature tant quelle na pas achev son dification

    radiculaire correspondant la mise en place de la jonction cmento-dentinaire.

    Figure 1.1. Schma de Kuttler de la jonction cmento-dentinaire.

    (Kuttler, 1955)

    1.2. Morphognse des dents permanentes

    1.2.1. Incisives, canines et prmolaires

    La morphognse des incisives et des canines samorce au 3e-4e mois par la formation

    de la lame dentaire de remplacement, qui est issue dune srie de prolongements au-

  • 11

    dessus des bourgeons en direction linguale, partir de la lame dentaire devenue un

    mince feuillet.

    Ceux des prmolaires sont plus tardifs, la premire apparaissant la naissance et la

    deuxime neuf mois plus tard (Racadot et Weill, 1973).

    1.2.2. Molaires permanentes (Racadot et Weill, 1973).

    Les bourgeons des molaires permanentes sont issus de la prolifration distale du bord

    libre de la lame dentaire, ainsi le bourgeon de la premire molaire permanente apparait

    en distal de la deuxime molaire temporaire au 3e-4

    e mois, celui de la deuxime

    molaire permanentes au 9e mois, et enfin le bourgeon de la troisime molaire

    permanente apparait vers lAge de 4ans.

    Le dveloppement des molaires permanentes diffre de celui des autres dents par deux

    spcificits :

    Ces dents napparaissent pas au niveau de la lame dentaire, mais de son

    prolongement distal et apparaissent au fur et mesure que la branche montante

    recule et que la cavit buccale sagrandit et ce, chacune en distale de sa

    prcdente.

    Ces dents dites monophysaires car elles nont pas de dents remplaantes mme

    si une lame dentaire remplaante, transitoire, apparait au-dessus du bourgeon de

    la premire molaire permanente sans donner de bourgeon en dgnrant.

  • 12

    Figure 1.2. Formation des dents permanentes

    (Piette et Goldberg, 2001)

    Du cot lingual de la lame dentaire initiale (DD : dent

    dciduale) se constitue un bourgeon dune dent permanente

    (DP), ce bourgeon se

    transforme en cloche de la

    dent permanente (DP)

    (PA) : Pramloblastes

    (D) : Dentitine

    (O) : Odontoblastes

    1.3. Particularits de la dent permanente immature

    1.3.1. Rappels sur le dveloppement de la dent

    La dent permanente se dveloppe le long de son ruption depuis sa crypte intra-

    osseuse jusqu sa position fonctionnelle dans la cavit buccale en passant par

    plusieurs situations anatomiques, qui peuvent tre schmatiquement rsums en

    quatre stades (Lautrou, 2006) :

  • 13

    Figure .1.3. Schmatisation des quatre principaux stades

    du dveloppement dune dent (Lautrou,1998)

    A Dbut de calcification de

    la couronne.

    B Achvement de la

    couronne.

    C Apparition de la couronne

    dans la cavit buccale (Dent

    Immature).

    D Calcification complte de

    la racine (Formation de la

    JCD).

    1.3.2. Chronologie de lruption des dents permanentes :

    Dents

    du maxillaire

    Incisive

    centrale

    Incisive

    latrale Canine

    Premire

    prmolaire

    Seconde

    prmolaire

    Premire

    molaire

    Seconde

    molaire

    Dbut de 3 10 45 mois 1,5 22.25 ans la 2,53 ans

  • 14

    calcification 4 mois 12 mois 1.75 ans naissance

    Couronne

    complte 45 ans 45 ans 67 ans 56 ans 67 ans 2,53 ans 78 ans

    Racine

    complte 10 ans 11 ans

    13

    15 ans 1213 ans 1214 ans 910 ans 1416 ans

    Dents de la

    mandibule

    Dbut de

    calcification

    3

    4 mois

    3

    4 mois 45 mois 1,52 an

    2,25

    2,5 ans

    la

    naissance 2,53 ans

    Couronne

    complte 45 ans 45 ans 67 ans 56 ans 67 ans 2,53 ans 78 ans

    Racine

    complte 9 ans 10 ans

    12

    14 ans 1213 ans 1314 ans 910 ans 1415 ans

    Tableau 1.1. Formation des dents permanentes et temps d'ruption

    (Logan et Kronfeld 1935 modifi par McCall et Schour, dans Woelfel et Scheid, 2007) Les dents sont numrotes selon la nomenclature de la FDI.

    1.3.3. Particularits histo-anatomo-physiologiques

    1.3.3.1. La couronne

    La morphologie coronaire de la dent permanente immature est en mouvement

    constant, tout au long des phases prcdant la mise en place de la denture adulte

    complte. On y retrouve des cuspides gnralement prononcs plongeant dans des

    sillons profonds. Son mail est poreux avec une surface rugueuse, sa surface, au

  • 15

    moment o lamlogense se termine, lmail nest pas compltement minralis. Il

    contiendrait encore 12 14 % deau (Lmail mature contient 99 % de sels minraux

    et seulement 1 % de matire organique de protines et de lipides). La minralisation

    finale, encore appele maturation de lmail, intervient selon un processus complexe

    au cours duquel leau et les protines sont progressivement remplaces par du calcium

    et du phosphate. Au microscopie lectronique balayage, la surface de lmail sain est

    caractrise par la prsence des prikymaties formant des dpressions et des crtes

    rgulires stendant paralllement les unes aux autres. Lmail immature comporte de

    nombreux micro dfauts structuraux de surface qui favorisent la rtention de plaque

    bactrienne et expliquent, en partie, la prdisposition des sujets jeunes aux lsions

    carieuses. Ces dfauts se prsentent sous forme de dpressions (pits) gnralement

    accompagnes, proximit, de capsules (caps), ainsi que sous forme de microfissures

    et de cratres (focal holes) denviron 10 15 m de diamtre et de 10 12 m de

    profondeur. Ces irrgularits de surface sont considres comme rsultant danomalies

    de dveloppement et constituent des voies de pntration privilgies pour les acides

    bactriens (Le May et Sguier, 2002).

    La dentine sous-jacente est toujours en cours de maturation dont la structure est

    fragile, peu minralise et prsente des tubuli dentinaires largement ouverts.

    Le parenchyme pulpaire richement vascularis occupe un large volume de la

    couronne, avec des cornes pulpaires hautes, biens distinctes (Le May et Sguier,

    2002).

  • 16

    Figure 1.4. Morphologie coronaire Figure 1.5. Tubili dentinaires permables

    Dune 1ere molaire permanente immature

    1-3-3-2 La racine

    Avec des parois dentinaires fines et fragiles, la racine apparat mince et plus ou moins

    courte selon son stade dvolution, dont le paquet vasculo-nerveux est volumineux

    dans un canal endodontique vas qui slargit lextrmit apicale (Canal en

    tromblon), laissant apparatre un apex largement ouvert, appel entonnoir apical

    (Cauwels, 2008).

    Figure 1.6. Apex ouvert dune dent permanente immature

    1.3.3.3 Particularits physiologiques

    La couronne dentaire compltement forme, dbute la formation radiculaire par

    prolifration pithliale dans le tissu conjonctif qui constitue la gaine de HERTWIG.

  • 17

    Les cellules de lpithlium adamantin induisent sur le tissu conjonctif de voisinage

    qui se diffrencie en odontoblastes pour laborer la dentine radiculaire jusqu'

    lobtention dun apex mature

    La dsintgration de la gaine de HERTWIG concide avec lacquisition dune

    longueur normale et dfinitive de la racine. Cette dernire mise nue. Le contacte

    entre la dentine et le tissu conjonctif induit la formation du cment. Primaire (qui

    participe la fermeture des orifices apicaux) puis secondaire ou osto-cment (couvre

    la partie apicale de la racine) (Cauwels, 2008).

    1.4. Stades ddification radiculaire selon Nolla

    1.4.1 Dfinition

    Les stades du dveloppement des dents permanentes ont t tablis par Carmen M.

    Nolla (1960) l'aide de radiographies annuelles ralises sur deux groupes de sujets

    (25 garons et 25 filles). Dcrivant la maturit dentaire (coronaire et radiculaire) en

    fonction des aspects radiologiques de minralisations stendant de la formation de la

    crypte dentaire la fin de ldification radiculaire.

    1.4.2 Stades ddifications radiculaires selon Nolla (1960)

    Stade 0: Absence de crypte;

    Stade 1: Prsence de crypte; (Figure 1.7)

    Stade 2: Calcification initiale; (Figure 1.8.)

    Stade 3: un tiers de la couronne est difi; (Figure 1.9)

    Stade 4: les deux tiers de la couronne sont difis; (Figure 1.10)

  • 18

    Stade 5: la couronne est presque acheve; (Figure 1.11)

    Stade 6: la couronne est acheve; (Figure 1.12)

    Stade 7: le tiers de la racine est difi; (Figure 1.13)

    Stade 8: les deux tiers de la racine sont difis

    (forme en tromblon); ruption sur larcade (Figure 1.14)

    Stade 9: la racine est presque acheve ; (Figure 1.15)

    Stade 10: lextrmit apicale de la racine est acheve (la jonction cmento-dentinaire

    en place (Figure 1.16)

    Remarque : Lorsque la dent permanente immature ait atteint peu prs sa longueur

    (stade9) la mise en place de la jonction cment-dentinaire se fait en 3ans. Soit, il

    scoule environ 4ans entre lruption et la maturation (stade10)

  • 19

    Figure 1.17. Chronologie ddification radiculaire et de minralisation des dents permanentes.

    CHAPITRE 2. LE PROCESSUS CARIEUX

  • 20

    La carie est une maladie infectieuse multifactorielle, transmissible et chronique,

    caractrise par la destruction des tissus dentaires sous leffet des acides produits par

    la fermentation bactrienne des glucides alimentaires (Fejerskov, 2004).

    2.1. pidmiologie chez l'enfant :

    Considre comme le quatrime flau mondial par lOMS, la carie dentaire garde une

    forte prvalence et incidence dans les pays non industrialiss, lOMS relve que 60

    90% des enfants scolariss dans le monde ont des caries (OMS, 2012).

    La dernire tude mene par l'OMS en Algrie, sur la prvalence de la carie selon

    l'indice CAOD sur les enfants gs de 12 ans avait t ralise en 1987, on y avait

    relev une moyenne de 2,3 CAOD/Enfant g de 12ans (OMS, 2002).

    Une tude mene depuis 1999 jusquen 2004 en France dcrit que plus de la moiti

    des enfants de 9 ans et 6 enfants de 12 ans sur 10 sont atteints. En moyenne 3 4 dents

    atteintes par enfant touch. 25 30% des enfants ont besoin de soins (moyenne de 3

    dents traiter par enfant) (Dupr et al., 2007).

    Aux USA au cours d'une priode rfrence de 1988-1994, 52% des enfants gs de 6-

    8 ans et 61% des adolescents avaient des caries dentaires. Une autre enqute ralise

    en 2006 avait rvl que 50% des enfants gs de 5 9 ans ont au moins une carie ou

    une obturation, cette proportion passe 78% chez les 17 ans (US Depart of Health and

    Human Serv, 2010)

    De nos jours les lsions des surfaces lisses vestibulaires disparaissent, les lsions des

    surfaces proximales et des puits et sillons restent nanmoins frquentes (Lasfargues et

    Colon, 2009).

    Chez l'enfant, la localisation des caries sur les dents permanentes immatures est

    gnralement symtrique bilatrale. Lordre de susceptibilit dcroissante est :

  • 21

    Premire molaire, deuxime molaire, prmolaires, incisives et canines maxillaires,

    canines et incisives mandibulaires, La face msiale de la dent permanente est plus

    expose au risque carieux lorsque les molaires temporaires sont caries (Chafaie et

    Tardie, 2001).

    Les surfaces occlusales des molaires sont les plus atteintes. La carie cache est une

    spcificit de la dent permanente immature, par le degr de minralisation de lmail

    voilant lvolution carieuse sous-jacente. (Ricketts et al., 1997).

    Le taux de progression des lsions carieuses, quelle que soit leur svrit, est

    particulirement rapide entre 7 et 11 ans (Courson et al,. 2012).

    L'pidmiologie tablie que les praticiens devraient de plus en plus sorienter vers

    des mesures de traitements prventifs et non opratoires (Lasfargues et Colon, 2009).

    Figure 2.1. Variation de lindice CAO des dents permanentes avec lge en 2004, France

    (Dupr et al., 2007)

    2.2. Etiopathognie carieuse de la dent permanente immature

  • 22

    2.2.1. L'hte permissif

    2.2.1.1. Facteurs intrinsques

    L'immaturit tissulaire de la dent permanente immature, lmail poreux et les

    tubili dentinaires larges et permables, sont hautement sensible aux agressions

    chimiques et bactriennes (Le May et Sguier, 2002).

    La dpendance de l'enfant dans sa capacit assurer seul les mesures

    d'hygines (il existe une cario-susceptibilit importante des patients dpendants)

    (HAS, 2010).

    Le facteur hrditaire, il dcrit une anatomie et/ou morphologie, position

    dfavorables de la dent,

    La salive par la perturbation de son pouvoir tampon, de son action

    antibactrienne et de son rle de rservoir dions

    Ltat gnral et mtabolique du patient, ses traitements mdicamenteux,

    2.2.1.2. Facteurs extrinsques

    L'hygine buccodentaire, qualit, frquence et mthode du brossage. Utilisation

    du fil dentaire ou des brossettes interdentaires, prise de fluorures et

    d'antibactriens.

    Les habitudes alimentaires chez l'enfant, qui a une attirance vers les aliments

    sucrs cariognes (ADA reports, 2003).

    La frquence de suivi et de contrle chez le dentiste.

    La situation sociale du patient (HAS, 2010).

    2.2.2. Le substrat

  • 23

    Les enfants ont une attirance vers les aliments contenant du sucre fermentescible,

    comme le saccharose qui est considr comme le plus cariogne des hydrates de

    carbone, car son bas poids molculaire permet une fermentation rapide pour la

    production de polysaccharides extracellulaires (Lasfargues et Colon, 2009). Il est

    fortement prsent dans les sodas, les friandises et les sucres de table (Canne sucre ou

    Betterave).

    2.2.3. Biofilm et bactries cariognes

    2.2.3.1. Le biofilm cariogne Les biofilms bactriens peuvent tre dfinis

    comme une matrice entoure de populations bactriennes adhrentes entre elles et/ou

    des surfaces et interfaces. Les bactries sinstallent et sorganisent en recherchant

    scurit, confort et nourriture grce ladhsion aux surfaces disponibles, formant

    ainsi des biofilms dans pratiquement tous les systmes aquatiques (Costeron et al,

    1955).

    Le biofilm cariogne se dveloppe lors dune consommation importante de sucres

    fermentescibles, qui se caractrise par une forte proportion de Streptococcus mutans et

    Lactobacillus propices lacidification du milieu et la dminralisation de lmail.

    2.2.3.2. Bactries cariognes

    Trois espces bactriennes interviennent essentiellement dans le processus carieux, les

    streptocoques, dont le chef de file est le Streptococcus mutans, les lactobacilles et les

    actinomyces (Lasfargues et Colon, 2009).

    Streptococcus mutans dont les proprits acidogniques et aciduriques en

    mtabolisant d'une manire optimale les saccharoses en acides, principalement l'acide

    lactique entrane une baisse du PH, qui mne une perte des minraux de l'mail

    dentaire poreux et spcifiquement fragile dans la dent permanente immature, le

  • 24

    Streptococcus mutans est impliqu dans le dclenchement des lsions carieuses la

    fois au niveau des surfaces lisses, des puits et des sillons des dents.

    Les lactobacilles sont des bactries capable de produire une quantit important d'acide

    lactique en convertissant le lactose et autres sucres simples, ils contribuent au

    dveloppement dentinaire des lsions carieuses, notamment au niveau des fosses et

    sillons.

    Les actinomyces sont associs aux caries radiculaires.

    La prdominance bactrienne varie donc suivant le site et la profondeur de la lsion

    (Lasfargues et Colon, 2009).

    2.2.4. Le facteur temps

    Cest un facteur important dans le dpistage et l'intervention aux stades initiaux de la

    carie, il avait t introduit par Knig en 1987 en modifiant le schma de Keyes, la

    carie n'tant pas une maladie fige dans le temps. Il considre ainsi que la dure et la

    frquence pendant lesquelles les bactries, lhte et le substrat sont prsents

    simultanment conditionnent galement le dclenchement de la maladie

    carieuse(Lasfargues et Colon, 2009).

    Aussi le grignotage et le sirotage des boissons et des aliments forte teneur en

    saccharoses augmentent la dure d'exposition aux aliments cariognes en bouche.

  • 25

    Figure 2.2. Schma de Keyes modifi, comment pour la dent permanente immature.

    2.2.5. Processus physico-chimique de la Carie

    La carie dentaire a t dcrite la premire fois en thorie chemoparasitic par Miller en

    1890, Il avait propos un mcanisme en deux tapes : premirement, les bactries

    produisent des acides en prsence de carbohydrates fermentescibles issus de

    lalimentation ; deuximement, la dminralisation et la perte de substance par les

    acides qui agissent sur la structure de la dent pour dissoudre les cristaux

    dhydroxyapatite et librer des ions calcium Ca ++ et phosphate PO 4-

    Les donnes actuelles tablissent que la carie ne peut tre dfinit comme une perte

    irrversible de substance, car dans ses stades initiaux des sries de phnomnes

    physico-chimiques, dans lesquels les acides produits par le mtabolisme du biofilm

    bactrien cariogne induisent une dminralisation de la sub-surface des tissus

    calcifis de la dent. Mais dont l'volution va dpendre de l'quilibre entre les facteurs

    physico-chimiques, tels que la solubilit des tissus minraliss et le pH environnant,

  • 26

    ainsi que la permabilit et la concentration ionique dans l'environnement de la dent

    qui peuvent induire une reminralisation.

    Cependant, ce phnomne biologique est modul par les cellules salivaires scrtoires,

    responsables de la qualit et de la quantit de salive prsente, ainsi que des cellules

    locales et distantes intervenant dans les mcanismes de dfense immunitaire(Haikel et

    Hemmerle, 1993).

    Pour la dent permanente immature se pose ici la problmatique de la permabilit des

    tissus minraliss.

    2.2.5.1. La dminralisation

    La dminralisation des hydroxy-apatites dentaires est la consquence du mtabolisme

    lactique des bactries cariognes par une chute locale du pH (Haikel et Hemmerle,

    1993).

    Au niveau de lmail, lquilibre ionique entre les diffrents phosphates de calcium et

    le biofilm ainsi que le pH local rgulent le processus carieux, lorsque le pH passe sous

    un seuil critique situ entre 5.3 et 5.7, il y a une dminralisation des tissus dentaires

    calcifis et une dcomposition des diffrents phosphates de calcium amlaires, qui une

    fois dissous et prsents dans le biofilm ou la salive sous forme ionique (ions calcium

    Ca2+ et phosphate PO4 3-) se prcipitent pour donner un nouveau phosphate de

    calcium, moins soluble, pour tendre rtablir un quilibre par consommation dun ion

    H+ et tamponnement de lacidit, dans une cascade complexe de ractions de

    dissolution-prcipitation-recristallisation. Tant que le pH reste sous ce seuil critique, la

    dminralisation se poursuit (Garcia-Godoy et al, 2011).

    2.2.5.2. La reminralisation

  • 27

    Le processus de dminralisation est rversible pour autant que les proprits

    acidognes du biofilm soient neutralises, deux lments importants interviennent

    dans le processus de reminralisation :

    La salive par son pouvoir tampon joue un rle crucial en aidant restaurer un

    pH neutre la surface de la dent grce aux systmes bicarbonate, phosphate et

    ure. La salive contient aussi des lments antibactriens tels les IgAs, le

    lysozyme et les peroxydases, elle est aussi considre comme un important

    rservoirs d'ions (Ca2+, PO4 3-,F- ) (Lasfargues et Colon, 2009).

    Le Fluor qui s'accumule dans l'mail lors du dveloppement et son

    incorporation l'mail continue aprs l'ruption de la dent, dont l'essentiel est

    acquis avant l'ruption, et secondairement lors la phase de maturation post-

    ruptive. Il est tablit que l'effet protecteur de la fluoration pr-ruptive est

    nettement rduit si cette fluoration n'est pas poursuivie en phase post-ruptive.

    D'ailleurs la protection dpend essentiellement de la fluoration du milieu

    environnant de la dent dans sa phase immature post-ruptive (Farinaf et al.,

    1995).

    D'o son rle crucial dans les traitements de reminralisation de la dent

    permanente immature surtout que l'mail incorpore le fluor plus rapidement en

    prsence d'une hypominralisation ou d'une dminralisation acidogne

    bactrienne car les ions fluorures ragissent fortement avec les ions calcium

    libres et les ions phosphates dans un environnement acide. Il en rsulte la

    formation de cristaux de fluoroapatite Ca10(P04)6F2; dont le pH critique est

    4,5 (Haikel, 1999).

    Une fois le pH est plus lev que le seuil critique, la dminralisation est arrte. La

    reminralisation se produit lorsque les glucides alimentaires sont limins et le pH du

    biofilm est port environ 7,0 et la couche de l'mail partiellement dissoutes senrichit

  • 28

    en phosphates de calcium plus stables et/ou hydoxyfluorapatites. Mme si cette

    reconstitution ne se fait pas en intgralit, la couche noforme sera plus rsistante aux

    attaques acides futures, en particulier en prsence de fluorures dans la salive

    (Lasfargues et Colon, 2009).

    Figure 2.3. Dminralisation et reminralisation de l'mail

    2.3. Histopathologie des lsions carieuses amlaires et dentinaires

    2.3.1. Lsions carieuses de l'mail

    Lmail est un tissu avasculaire, acellulaire et non innerv, son tude, structure

    cristalline, pose une difficult technique car, gnralement, les tissus durs sont

    observs aprs dminralisation pralable, ce qui entrane une destruction artificielle

    de leur composante minrale. Or, la lsion carieuse tant par essence mme un

    processus de dminralisation pathologique, il faut viter den modifier laspect par

    des prparations histologiques impliquant lutilisation dacides (Le May et Sguier,

    2002).

    Le premier signe dcelable cliniquement est le stade de la tache blanche (white

    spot) plus facilement visible aprs schage de la surface. Cette tache blanche peut

  • 29

    secondairement se colorer en brun ou en jaune brown spot (Fejerskov et Kidd,

    2003). Dans les premiers stades de dveloppement, les lsions carieuses de lmail

    sont indcelables la radiographie clinique et ne peuvent tre tudies que par la

    microradiographie ou sur des prparations histologiques car ds que la lsion est

    dcelable sur des radiographies bite-wing, histologiquement la dentine est dj atteinte

    par les bactries (Le May et Sguier, 2002)

    La lsion n'est pas cavitaire et la couche superficielle de l'mail ne cde pas, apparait

    lors du schage de la surface, qui peut apparatre saine lorsqu'elle est humide. On y

    observe un mail opaque, blanc crayeux et dont la porosit augmente. A ce stade il n y

    a pas d'envahissement bactrien mais une rduction de 24 % de sa composition

    minrale, cette zone se caractrise par la mise en vidence accrue des stries de Retzius

    et des structures prismatiques. Limportante perte en matire minrale est remplace

    par de leau et du matriel organique venant de la salive. La dminralisation se

    poursuit le long des prismes dmail en direction de la jonction amlo-dentinaire

    (Lasfargues et Colon, 2009).

    La microscopie lectronique transmission permet de suivre la progression de la

    lsion carieuse depuis les microfissures amlaires de surface jusqu la dentine,

    Silverstone a permis dexpliquer les mcanismes de la carie qui se subdivise en quatre

    zones (Silverstone, 1973) :

    La zone de surface, reste intacte elle est de 35 40 nm d'paisseur

    environ.

    La zone translucide, de 25 30 nm dpaisseur, elle spare la zone de

    surface de la lsion en profondeur,

    La zone Opaque, cest l o progresse la lsion, elle est de de 45 100 nm

    dpaisseur.

    (Le May et Sguier, 2002).

  • 30

    Le corps de la lsion, dont lpaisseur est de de 10 30 nm : La

    minralisation y est diminue de 20 % environ. La microporosit prsente

    un volume de 5 25 % (Dans l'mail sain, elle de est de 0.1 %) les pertes

    minrales sont remplaces par de l'eau et du matriel organique salivaire

    (Lasfargues et Colon, 2009).

    A la suite de contraintes mcaniques ou occlusales, la lsion blanche peut rompre,

    laissant apparaitre une micro-cavitation de lmail, ce qui laisse introduire une colonie

    bactrienne dans un milieu qui leur est favorable (Lasfargues et Colon, 2009).

    2.3.2. Lsions carieuses de la dentine

    La biofilm bactrien se trouvant lintrieur de la cavit de carie devient plus

    acidogne dans un terrain moins minralis que lmail (lmail contient 99 % de sels

    minraux et seulement 1 % de matire organique, alors que la dentine en contient

    respectivement environ 80 et 20 %), faisant de la carie dentinaire une lsion

    progression rapide en stendant latralement le long de la jonction amlodentinaire en

    minant lmail surplombant la lsion.

    En plus des pertes minrales, la trame collagnique expose est transforme en

    glatine par les acides.

    Schmatiquement, on distinguera dans la lsion carieuse dentinaire trois zones :

    la zone ncrotique, ou zone dcompose, qui consiste en une destruction

    du tissu dentinaire et de son rseau tubulaire. On y trouve un mlange de

    plaque bactrienne et de matrice collagnique dsintgre par lactivit

    bactrienne protolytique

    la zone infecte, ou zone dinvasion bactrienne, est situe sous la

    prcdente. Elle est caractrise par une atteinte de la dentine pritubulaire.

    La zone affecte, ou zone de dminralisation, o les sels minraux sont

    partiellement dissous, mais avec prservation de la morphologie pri- et

    intertubulaire

  • 31

    (Le May et Sguier, 2002 ; Lasfargues et Colon, 2009 ).

    CHAPITRE 3. METHODES DIAGNOSTIQUES ET CLASSIFICATION DES

    LESIONS CARIEUSES.

    Le diagnostic doit distinguer les lsions initiales, susceptibles dtre reminralises et

    traites de faon non invasive, des lsions volues ncessitant un traitement

    opratoire (Lafargues et Colon, 2009).

    Le diagnostic visuel des lsions carieuses ne doit pas se limiter l'observation de

    critres physiques tels que la taille, la svrit, la prsence et l'absence de cavitation.

    La notion Dactivit , diffrente de la dtection , est essentielle pour le

    diagnostic de la maladie et la dcision thrapeutique (Courson et al., 2012).

    3.1. Les mthodes diagnostiques traditionnelles

    La dtection des lsions carieuses a t avant tout un processus visuel, bas

    principalement sur une inspection clinique visuelle et tactile et un examen

    radiographique. Cependant, ces mthodes sont trs subjectives et ne rpondent pas

    pleinement aux exigences de la dentisterie restauratrice minima et de la

    thrapeutique non invasive, en dtectant les lsions un stade prcoce lorsque la

    progression peut tre arrte ou reverse.

    Le dveloppement de certaines mthodes de dtection non invasives alternatives, telles

    que les dispositifs de fluorescence laser (DIAGNOdent et DIAGNOdent pen), la

    fluorescence laser quantitative (QLF) La fluorescence laser exprimentale avec

  • 32

    marqueur (DELF), camra fluorescence (VistaProof), la technologie LED (Midwest

    caries ID), Transillumination par fibre optique simple (FOTI), La transillumination par

    fibre optique avec imagerie numrique (DIFOTI) et de rsistance lectrique (ECM)

    peut proposer de nouvelles approches thrapeutiques o les mthodes traditionnelles

    pourraient tre compltes par des mesures quantitatives, objectives.

    3.1.1. LInspection clinique visuelle et tactile

    Cette mthode est base sur l'utilisation d'un miroir dentaire, une sonde marque

    bout mousse et ncessite un bon clairage et une surface dentaire propre et sche. Le

    nettoyage peut tre ralis laide dune brossette ou dune cupule monte sur contre-

    angle et enduite dune pte prophylactique ou encore par aropolissage (Lasfargues et

    Colon, 2009).

    3.1.1.1 Lexamen visuel

    Linspection visuelle a pour but de dtecter toute opacit, coloration ou changement de

    la translucidit avec ou sans schage prolong, mais aussi toute rupture localise de

    lmail et La prsence de cavitations visibles lil nu.

    Pour valuer la prsence ou labsence de caries interproximales sur une rgion

    proximale suspecte, Des lastiques orthodontiques peuvent tre utiliss pour sparer

    les surfaces proximales de deux dents contigus proximales sur un temps de 24-72h

    heures, Lobservation est ralise avec une vision directe sur le diastme ainsi cr et

    lvaluation sen trouve facilite. Des tudes ont dmontr que cette mthode permet

    de dtecter avec plus de prcisions les lsions initiales de l'mail que l'examen visuel-

    tactile sans sparation ou lexamen radiographique bitewing (Hintze et al, 1998;.

    Pitts et Rimmer, 1992).

  • 33

    Cependant, le diagnostic clinique est entach de subjectivit puisquil fait largement

    appel au bon sens clinique du praticien et montre ses limites diagnostiques lorsquil

    sagit de linspection des faces proximales des dents, des dents postrieures mal

    claires, ainsi que des caries qui sont un stade trs prcoce (Vibeke, 2010).

    Il peut mme conduire un diagnostic erron si le praticien est tromp par une

    anfractuosit et/ou une dis-coloration dun sillon occlusal, qui ne rvlent pas

    forcment une dminralisation carieuse sous-jacente (Verdonschot et al., 1992).

    Le recours des aides optiques comme les loupes a t propos par certains auteurs

    (Haak et al., 2002) pour faciliter la dtection clinique de ces caries dbutantes.

    Cependant, ltude in vitro ralise par Haak en 2002 a montr que ces aides

    naugmentent pas vraiment la validit du diagnostic des caries proximales, ni mme

    des caries occlusales (Haak et al., 2002).

    3.1.1.2. Lexamen tactile

    Le sondage est un outil diagnostique trs fiable pour la dtection des lsions volues

    aux cavitations importantes, et tester la rsistance des tissus.

    Cependant, lutilisation de la sonde seule namliore pas la sensibilit du diagnostic

    visuel, surtout dans certains cas prcis de lsions carieuses en forme de goutte, ainsi

    que das les caries caches ou fantmes (Hidden caries) (Ricketts et al, 1997).

    Dailleurs le sondage reste une technique trs controverse cause aussi de son

    caractre invasif sur les lsions initiales, par l'application d'une faible pression sur la

    surface dentaire, quil endommage et cre une lsion irrversible iatrogne (Selwitz

    et al., 2007 ; Pitts, 2001).

    Dailleurs La fondation ICDAS (International Caries Detection and Assessment

    System) recommande lutilisation de sondes bout mousse pour contourner les effets

    traumatiques et iatrognes sur les lsions dbutantes causes par les sondes pointues

  • 34

    (ICDAS, 2005) Mme si cette technique peut favoriser la contamination de surfaces

    saines en transportant des bactries dun site un autre (Badet et Richard, 2004).

    Figure 3.1. Cration iatrogne dune lsion

    irrversible avec une sonde pointue

    (Ekstrand et al., 1987)

    kstrand

    Figure 3.2. Sonde bout mousse

    (ICDAS, 2005)

    3.1.2. La radiographie

    Le dentiste amricain Edmund Kells Nord avait commenc l'exprimentation de

    radiographie en 1986 dans le domaine dentaire, devenant le pionnier de la radiologie

    dentaire.

    Depuis, l'utilisation des rayons X et des films radiographiques ont connu un bond

    important pour lorientation de la thrapie dentaire, en contribuant dune manire

    substantielle llaboration du diagnostic. Par ailleurs, les techniques radiographiques

    ont t modifies dans une utilisation optimale des rayons X, pour accrotre les

    possibilits de diagnostic.

    La radiographie est laide la plus courante de dtection des lsions carieuses. Elle est

    fondamentalement base sur le fait que le substrat laiss par la progression des caries,

    lmail et la dentine dminralise entranent une diminution de l'attnuation du

    faisceau de rayons X qui passe travers les dents. Cette fonctionnalit est enregistre

  • 35

    sur le rcepteur d'image comme une augmentation de la densit radiographique (Diniz

    et al., 2012)

    Dans la dentisterie daujourdhui, En labsence dune situation clinique spcifique, les

    clichs rtro-coronaires sont indiqus pour la dtection des caries interproximales sur

    les secteurs prmolo-molaires. Chez les patients au risque carieux individuel lev, le

    bnfice rapport (nombre de caries dtectes radiologiquement rapport au nombre

    de caries dtectes cliniquement) varie de 167 % 800 %. Si le risque carieux

    individuel est modr, le bnfice diagnostique rapport, lors de la ralisation de

    clichs rtro-coronaires initiaux, varie entre 150 % et 270 % (HAS, 2006).

    Cependant, cet examen reste limit pour les lsions initiales de la table occlusale du

    fait de la superposition dune grande paisseur de tissus dentaires en vestibulaire et

    lingual. Mme si cet examen rtro-coronaire dtecte deux fois plus de lsions

    proximales atteignant la dentine que le simple examen visuel, il semble que seulement

    la moiti des lsions prsentes soit dtectable par cette mthode (Lasfargues et Colon,

    2009).

    De plus, une des erreurs les plus frquentes est dassimiler une image radiologique

    hypodense, ou radioclaire, une cavit. En effet, la radio-translucidit est lie une

    dminralisation qui ne saccompagne pas obligatoirement dune cavitation (Badet et

    Richard, 2004).

    Figure 3.3. Rvlation par la radiographie dune lsion carieuse dentinaire sous un mail intact

    cliniquement (Diniz et al., 2012).

    3.1.2.1. Radiographie conventionnelle argentique

  • 36

    Pour la dtection des lsions carieuses, La radiographie rtro-coronaire (ou bite-wing)

    argentique est considre par de nombreux auteurs comme une technique apportant au

    praticien le maximum dinformations de par lutilisation de films de qualit dans des

    conditions optimales :

    Le film doit tre maintenu par une ailette colle sur la face antrieure du film

    sur laquelle le patient viendra mordre (technique bite-wing).

    Les films utiliss doivent tre adapts en dimension au secteur explor.

    LHAS recommande lutilisation de film de qualit : mulsion de grande

    sensibilit compatible avec la qualit dimage recherche (type ISO E ou au

    mieux type ISO F) (HAS,2006).

    Figure 3.4. Clich radiographique pour la technique Bite-wing

    (dentistry.about.com).

    3.1.2.2. Radiographie numrique

    Cest une technique qui permet l'acquisition d'images en temps rel sur un support

    numrique, immdiatement aprs l'exposition et sans aucun traitement effectu, alors

    que la radiographie argentique utilise un procd chimique pour rvler limage.

    Les avantages de cette technique par rapport la radiographie argentique ont t

    dmontr pas plusieurs tudes, elle permet la rduction de la dose de rayonnement

    (entre 5% 50% de la dose ncessaire pour la radiographie conventionnelle) pour

    obtenir des images pour le diagnostic de qualit, un gain de temps et une manipulation

  • 37

    numrique de l'image afin d'amliorer la visualisation, en vitant de refaire

    inutilement les radiographies (Diniz et al., 2012).

    La radiographie numrique est une technique qui prsente quelques inconvnients :

    Les capteurs peuvent constituer une gne pour le patient.

    Le cot lev.

    Pour certains auteurs, la dtection des caries proximales par radiographie, numrique

    comme conventionnelle, est plus spcifique mais moins sensible que par les mthodes

    ICDAS II (Mitropoulos et al., 2010.).

    3.1.2.3 Radiographie soustractive

    La procdure est base sur le principe que deux images de radiographie numrique

    obtenues sous diffrentes intervalles de temps, avec la mme gomtrie de projection,

    soient spatialement alignes en utilisant un logiciel spcifique. Lorsque les deux

    images sont enregistres et lintensit des pixels correspondants sont soustraites des

    valeurs d'chelle de gris, une image uniforme est produite reprsentant les diffrences

    entre les deux, appel l'image de soustraction. (Diniz et al., 2012)

    Ce qui permet lobservateur dapprcier lvolution de la lsion carieuse.

    Cependant, la technique de radiographie soustractive numrique reste dpendante de

    loprateur et de fortes variations apparaissent quand lexaminateur change.

    3.2. Mthodes daide au diagnostic rcentes

    Les praticiens possdent des dispositifs innovants et performants pour la dmarche

    diagnostique en cariologie. Ces mthodes rcentes apportent une aide prcieuse dans

    la dtection des caries dbutantes en facilitant leur diagnostic (Pretty, 2006).

    3.2.1. Dispositifs luminescents :

  • 38

    La luminescence est une mission de lumire dite "froide", par opposition

    l'incandescence qui elle est chaude.

    3.2.1.1. Transillumination par fibre optique simple (FOTI) et La

    transillumination par fibre optique avec imagerie numrique (DIFOTI)

    Le systme FOTI est une mthode pratique, facile, rapide et peu coteuse pour le

    diagnostic. Elle est base sur les variations de la diffusion et de l'absorption des

    photons lumineux qui changent de contraste entre le tissu sain et la lsion carieuse. En

    d'autres termes, les rsultats d'une diminution locale de transillumination en raison des

    caractristiques optiques de la lsion carieuse en comparaison aux tissus sains.

    L'clairage est mis par fibre optique partir dune source de lumire sur une surface

    de la dent. La lumire se propage de l'illuminateur de fibre travers les tissus de la

    dent des surfaces sous-jacentes non clairs. Les images de la rpartition de la

    lumire qui en rsultent sont ensuite utilises pour le diagnostic. Comme la dispersion

    de la lumire est plus leve dans l'mail dminralis, il est possible de voir la lsion

    comme une zone sombre ou une ombre. Par ailleurs, la dentine carie est orange,

    brune ou grise sous l'mail. Cela peut aider la diffrenciation entre l'mail et la lsion

    dentinaire. Cependant, il a t dmontr que la mthode FOTI l'oeil nu peut tre

    soumise de grandes variations inter et intra-examinateurs (Diniz et al., 2012 :

    Neuhaus et al., 2009 ).

    Ces systmes FOTI voluent vers des systmes DIFOTI Digital Imaging Fiber Optic

    Transillumination qui couplent la transillumination et la transcription de limage

    numrique vers un ordinateur, permettant ainsi un archivage des donnes et un suivi

    dans le temps (Lasfargues et Colon,2009).

    Ce systme reste cependant plus subjectif quobjectif (Pretty, 2006).

  • 39

    Figure 3.5. Systme DIFOTI

    (www.dentalsparadio.com)

    3.2.2. Systmes optiques de fluorescence

    La fluorescence est un phnomne o la lumire est absorbe dans une longueur

    d'onde spcifique, puis mise une longueur d'onde plus leve. Cette caractristique

    a t observe dans les tissus dentaires, la lumire d'absorption et celle de rmission

    sont diffrentes dans l'mail, la dentine et le cment, ainsi que dans les tissus atteints.

    Pour cette raison, la fluorescence peut tre utilise pour la dtection et le diagnostic

    ultrieur de la carie dentaire, puisquIl a t observ que la diffrence entre la

    fluorescence naturelle des tissus sains et des tissus atteints, peut tre quantifie en

    utilisant des dispositifs metteurs de lumire, comme le laser, le xnon ou le LED

    (Diniz et al., 2012).

    3.2.2.1 fluorescences laser (DIAGNOdent et DIAGNOdent pen )

    Ce sont des dispositifs de fluorescence laser, non invasifs et quantitatifs.

    Le premier dispositif de fluorescence laser, DIAGNOdent 2095 commercialis par la

    marque KaVo (KaVo, Biberach, Allemagne), a t dvelopp en 1998. Il est bas

    sur la quantification de la fluorescence mise par les composants organiques des tissus

    dentaires lorsqu'ils sont exposs une lumire dexcitation de longueur d'onde 655

    nm, c'est--dire une lumire rouge. Cette lumire est transmise l'un des deux

  • 40

    embouts flexibles intra-oraux, l'un tant conu pour les puits et les fissures et l'autre

    pour les surfaces lisses (Diniz et al., 2012 : Pretty, 2006).

    Le DIAGNOdent affiche des valeurs numriques entre 0 et 99 pour indiquer le degr

    de minralisation des tissus (Pretty, 2006).

    Loprateur tablira son diagnostic et son approche thrapeutique selon le score quil

    comparera aux valeurs limites fournies par les fabricants du DIAGNOdent (KaVo)

    Rcemment, un nouveau dispositif compact DIAGNOdent 2190 ou DIAGNOdent

    pen (KaVo, Biberach, Allemagne) a t introduit sur le march. Cet appareil

    fonctionne sur le mme principe que le premier. Dispositif avec un poids de 140g et

    une seule batterie (1,5 V).

    Figure 3.6. DIAGNOdent 2095 (KaVo) Figure 3.7. DIAGNOdent 2190 ou DIAGNOdent pen

    (KaVo)

    3.2.2.2. La fluorescence laser quantitative (QLF)

    La QLF, pour Quantitative Light Fluorescence a t dvelopp pour une utilisation

    dans la dtection des caries et il est disponible dans le commerce pour une utilisation

    clinique. Ce dispositif est constitu dune Camra intra-buccale CCD Microvideo,

    interfac avec un ordinateur personnel et un logiciel personnalis (QLFpatient,

  • 41

    Inspektor Research Systems BV). Le logiciel permet de capturer et d'analyser des

    images in vivo de la dent lors de l'examen clinique.

    La camra intra-buccale met une lumire de haute nergie, soit par laser argon, soit

    par arc xnon, dans le spectre des bleus. La lumire passe par l'mail transparent et

    excite les fluorophores contenus au sein de la jonction amlo-dentinaire. La

    fluorescence rsultant de la dent est alors capte par la camra puis filtre. Cela

    produit une image compose de verts et de rouges sur lcran moniteur, le vert tant la

    couleur prdominante de lmail (Diniz et al., 2012 : Pretty, 2006).

    Lorsque la surface de la dent est claire par cette lumire de haute intensit bleue,

    lautofluorescence de l'mail est obtenue par la camra intra-orale, puisque toute la

    lumire d'excitation rflchie ou diffuse est filtre. Quand une lsion est prsente sur

    sa surface, une augmentation de la diffusion de la lumire est observe par rapport

    l'mail environnant. Le rsultat de ceci est que le contraste entre l'mail sain et celui

    dune lsion carieuse est augment, la lsion apparait comme tant une surface

    sombre sur un fond vert clair (Neuhaus et al., 2009).

    La fluorescence mise est directement lie la teneur en minraux de l'mail. Grce

    ce paramtre, il est possible de dtecter et de diffrencier les lsions carieuses des

    stades prcoces.

    Cependant, cette mthode est complique, car l'utilisation de la QLF se compose de

    trois principales tapes. La premire est la dtection des lsions par l'examinateur et la

    capture d'une image de la lsion. Deuximement, l'analyse quantitative est faite de

    l'image. Enfin, la troisime tape consiste en le suivi long terme des lsions carieuses

    qui peut tre ralis grce au logiciel de repositionnement des images: celui-ci sera

    capable de comparer deux images dune mme dent prises deux moments diffrents

    et de calculer sil y a volution, stabilisation ou rgression de la lsion. La technique

    est galement propose pour le suivi de la dminralisation autour des bagues

    orthodontiques ainsi que pour la prvention et la motivation auprs des patients (Diniz

    et al., 2012 : Pretty, 2006).

  • 42

    Il convient de souligner que les informations fournies par QLF, comme dans toutes les

    mthodes complmentaires, ne peuvent jamais tre utilises seules pour la dcision

    clinique. Ces informations doivent tre soigneusement values et intgres d'autres

    facteurs individuels des patients et une exprience professionnelle propre avant de

    faire un diagnostic dfinitif et dlaborer le plan de traitement (Diniz et al., 2012 ).

    3.2.2.3. Camras intra-orales fluorescence

    Les camras intra-orales LED sont des innovations rcentes. Elles illuminent la dent

    et restituent, grce un traitement dimage, des clichs de la fluorescence de la dent.

    Le systme de fonctionnement reprend les principes de la QLF qui repose sur

    labsorption du signal incident par lmail poreux. Evolue en Laser Induced

    Fluorescence (LIF) cette mthode propose par un traitement de limage une corrlation

    diagnostique : cest le concept Laser Induced Fluorescence Evaluation Diagnostic and

    Treatment ou Life DT La camra Vista Proof (DurrDental) ainsi que la camra

    fluoLED Sopro-life (Sopro-Acteon) sont deux produits qui utilisent ces applications.

    (Strassler et Sensi, 2008) On y observe des variations de fluorescence entre les zones

    saines apparaissant en vert brillant et les zones caries apparaissant en vert fonc ou en

    rouge.

    Un des avantages de cette mthode est que le patient peut voir sur l'cran d'ordinateur

    le processus de dtection des caries et de visualiser les zones de la dent o la maladie

    carieuse se montre la plus svre. En outre, il est possible de surveiller lvolution de

    la lsion carieuse, les images des surfaces dentaires peuvent tre stockes sur un

    support numrique (Diniz et al., 2012 ).

  • 43

    Figure 3.8. La camra Vista Proof (DurrDental) et la camra fluoLED Sopro-life

    (Sopro-Acteon)

    (http://www.dentistryiq.com)

    3.2.2.4. La technologie LED (Midwest caries ID)

    Rcemment, un autre dispositif de dtection des lsions carieuses a t dvelopp sur

    la technologie LED - Midwest Caries ID - (DENTSPLY Professional, York, PA,

    USA). Cet appareil de poche possde une diode mettrice de lumire douce (LED) et

    analyse les facteurs de rflexion et de la rfraction de la lumire rmise partir de la

    surface de la dent, qui est capte par la fibre optique et ensuite convertie en signaux

    lectriques pour analyse sur ordinateur. Le microprocesseur du dispositif contient un

    algorithme qui identifie les diffrentes signatures optiques que ce soit des surfaces

    dentaires saines, ou celles dminralises (Strassler et Sensi, 2008).

    Selon le fabricant, lorsqu'il y a un changement dans la translucidit optique et l'opacit

    des tissus dentaires, la lumire verte mise passe au rouge et un signal sonore est

    entendu, plus il est rapide, plus la lsion est importante (Diniz et al., 2012 ).

    3.2.3 Les Systmes lectriques

    La relation entre l'tendue des lsions carieuses et la conduction du courant dans

    lensemble des tissus dentaires t tudie (la capacit laisser passer le courant). Il

    est possible d'valuer les lsions carieuses grce aux diffrents paramtres qui

  • 44

    affectent ses mesures lectriques quantifies, telles que la porosit, l'paisseur de

    l'mail et des tissus dentinaires, l'hydratation de l'mail, la teneur ionique des fluides

    des tissus dentaires, et de la maturation de la dent dans l'environnement buccal

    (Neuhaus et al., 2009).

    Lorsque la dent devient poreuse, lors dune dminralisation par exemple, la

    conductance augmente. A contrario, limpdance, capacit retenir le courant,

    diminue : le courant passe davantage.

    Son indication dans la pratique clinique est encore incertaine. Des tudes in vivo sont

    ncessaires afin de rendre cette technologie utile dans la pratique. (Diniz et al., 2012 ).

    3.3. Classification des lsions carieuses

    Le diagnostic des lsions carieuses de la dent permanente immature doit orienter la

    dcision thrapeutique. Pour ce faire, le praticien doit se rfrer une classification

    qui permet davoir une ide des tissus dminraliss.

    Les classifications sont nombreuses et toutes naident pas orienter la thrapeutique

    sur la dent permanente immature. Nous nous intresserons quaux principales sur ce

    chapitre.

    3.3.1. Classification visuelle ICDAS

    LICDAS a t labor et introduit en 2001 par un groupe international de chercheurs

    (cariologistes et pidmiologistes) pour fournir aux cliniciens, aux pidmiologistes et

    aux chercheurs un systme fonde sur des preuves pour la dtection des caries (Pitts,

    2004).

    En 2004 Baltimore, un groupe dexperts en cariologie, en recherche clinique, en

    dentisterie restauratrice, en pdodontie, en sant publique et en sciences biologiques

    ainsi que des organisations professionnelles stait runis pour dvelopper un

    consensus sur les critres de dtection prcoce clinique des lsions carieuses. Cet

  • 45

    objectif a t atteint. De plus, les participants ont dfini les diffrentes tapes du

    processus carieux illustrant tant le concept de dminralisation des stades non-

    cavitaires que le processus carieux dans son ensemble. Ils ont galement dfini les

    mthodes de validation cliniquement pertinentes et tabli un planning de recherche sur

    les systmes de dtection rcemment dvelopps. Aucune conclusion dfinitive na t

    prise concernant lvaluation de lactivit des lsions carieuses; la recherche dans ce

    domaine se poursuit (ICDAS, 2005).

    Cette confrence a abouti la rvision des critres ICDAS dvelopps en 2002 qui

    seront rfrencs sous le nom dICDAS II. En reconnaissant que le systme ICDAS

    continuerait voluer au fur et mesure du dveloppement et de la validation des

    nouveaux concepts et outils (ICDAS, 2005).

    Ainsi, le systme ICDAS est fond sur linspection visuelle des surfaces dentaires

    nettoyes et sches et il est bas sur des critres visuels faisant lobjet dun consensus

    international (Ismail et al.,2007) aboutissant ce codage des lsions carieuses

    coronaires primaires :

    Code 0 : Dent saine.

    Les faces prsentant des dfauts non carieux tels que des hypoplasies de lmail, des

    fluoroses, des usures dentaires (attrition, abrasion et rosion) ou encore des colorations

    intrinsques ou extrinsques seront codes comme tant saines. Lexaminateur codera

    galement comme saine une face prsentant des fissures colores si cet aspect est

    observable sur dautres puits et fissures et corrl des habitudes alimentaires et

    comportementales non-cariognes (ex : consommation frquente de th.) (Ismail et

    al.,2005).

  • 46

    Code 1 : Premier changement visuel de lmail (visible uniquement aprs schage

    prolong ou confin aux puits et fissures).

    Absence de modification de teinte attribuable lactivit carieuse au niveau des puits

    et sillons sur dent non sche ; mais aprs schage prolong, prsence dune opacit

    ou dune modification de teinte (lsion blanche ou brune) qui nest pas en corrlation

    avec lapparence clinique de lmail sain(Ismail et al.,2005).

    Code 2 : Changement visuel net de lmail.

    Sur dent non sche, prsence dune opacit dorigine carieuse (type white spot), et/ou

    dune coloration brune plus large que la fissure ou la fossette naturelle et ne

    correspondant pas lapparence clinique de lmail sain(Ismail et al.,2005).

    (NB: La lsion doit rester visible aprs schage).

    Code 3 : Rupture localise de lmail (sans signe visuel datteinte dentinaire).

    Prsence, sur dent non sche, dune opacit nette dorigine carieuse (lsion blanche,

    type white spot), et/ou dune coloration dorigine carieuse brune plus large que la

    fissure ou la fossette naturelles et ne correspondant pas laspect clinique de lmail

    sain. Aprs schage, prsence dune rupture localise de lmail, dorigine carieuse,

    lentre ou dans les puits et sillons. Prsence dune nette dminralisation lentre ou

    dans les puits ou sillons [parois opaques (blanches), brunes ou marron fonc]. Ces

    derniers peuvent alors apparatre un peu plus larges et ouverts que la normale. La

    dentine nest expose ni sur les parois ni la base de la perte de substance qui ne

    concerne que lmail. En cas de doute ou pour corroborer lvaluation visuelle, une

    sonde parodontale pointe boule (type WHO/CPI/PSR) peut tre utilise avec douceur

    le long de la face pour confirmer la prsence dune cavit apparemment confine

  • 47

    lmail. Lextrmit sphrique de la sonde est glisse le long du puits ou du sillon

    suspect. Une discontinuit limite est dtecte si le bout de la sonde tombe dans la

    cavit ou la discontinuit amlaire(Ismail et al.,2005).

    Code 4 : Zone sombre dans la dentine sous-jacente visible travers lmail.

    Prsence, sur dent non sche, dune ombre dans la dentine visible travers lmail

    apparemment sain et qui peut lui-mme prsenter ou non des signes de rupture

    localise (perte de continuit mais sans exposition de la dentine sous-jacente).

    Cette ombre est souvent mieux visible sur dent non sche. Lombre correspond une

    coloration intrinsque qui peut tre bleute, gristre, ou bruntre. Lombre doit

    nettement tre en relation avec une lsion carieuse. Initie sur la face concerne et

    visible avec un angle visuel perpendiculaire la dite-face.

    Dun point de vue histologique, la profondeur de latteinte peut varier entre les codes 3

    et 4 ; lun codant une lsion plus profonde que lautre et inversement. Cela dpend de

    la population concerne et des caractristiques de lmail. Par exemple, lmail plus

    translucide et moins pais des dents temporaires peut permettre dapercevoir la

    modification de teinte de la dentine sous-jacente avant la rupture localise de lmail.

    Cependant, dans la plupart des cas, latteinte dentinaire est plus profonde pour les

    lsions de code 4 que celles de code 3(Ismail et al.,2005).

    Code 5 : Cavit distincte avec dentine expose.

    Prsence dune perte de substance dans un mail opaque ou prsentant un changement

    de teinte vident avec exposition dentinaire. La cavit implique moins de la moiti de

    la face concerne.

    La dent observe non sche peut prsenter une ombre dentinaire visible au travers de

    lmail. Aprs schage de 5 secondes, elle prsente une perte de substance vidente

  • 48

    lentre ou dans les puits et sillons cavit distincte. Une nette dminralisation

    [parois opaques (blanches), marron ou marron fonc] est visible lentre ou dans les

    puits et sillons(Ismail et al.,2005).

    La sonde parodontale pointe boule, peut tre utilise pour confirmer la prsence

    dune cavit dentinaire. Son extrmit sphrique est alors glisse le long des puits et

    des sillons suspects. Une cavit dentinaire est dtecte si le bout de la sonde pntre

    dans une anfractuosit dont le fond est situ dans la dentine. (Au niveau des puits et

    sillons, lpaisseur de lmail est de 0,5 1 mm. A noter que la dentine profonde para-

    pulpaire ne doit pas tre sonde.) (Ismail et al.,2005).

    Code 6 : Cavit de grande tendue avec dentine expose.

    Prsence dune perte de substance dans un mail opaque ou prsentant un changement

    de teinte vident avec exposition dentinaire. La cavit implique au minimum la moiti

    de la face concerne.

    Perte de substance vidente avec exposition dentinaire nette sur les parois et le fond de

    la cavit qui implique au minimum la moiti de la face concerne. (Ismail et al.,2005).

  • 49

    Figure 3.9. Classification visuelle ICDAS II

    3.3.1.1 Classification ICDAS II et Mthodes diagnostiques

    Caractre de

    la lsion

    ICDAS II Clinique

    +radio BW

    Clinique

    +FOTI

    Systme

    lectrique ECM

    Lsion svre 6 5-6 6 6

    Lsion svre 5 5-6 5 5

    Lsion tablie 4 3-4 4 4

    Lsion tablie 3 3-4 3 3

    Lsion

    initiale

    2 2-3 2 2

    Lsion

    initiale

    1 1 1 1

    Dent saine 0 0 0 0

    Ekstrand et al., (1997) modifie par lICDAS (Ann Arbor), 2002 et aussi en 2004 (Baltimore)

  • 50

    Tableau 3.1. Classification ICDAS II et mthodes diagnostiques (Ismail et al., 2007)

    Classification ICDAS II applique lexamen radiographique de type rtrocoronaire

    (Bite-wing) (Ismail et al., 2007) .

    0 = pas de liser.

    1 = liser la de lpaisseur externe de l'mail.

    2 = liser la de lpaisseur interne de l'mail, atteignant plus ou moins la

    jonction mail-dentine.

    3 = radioclart limite au 1/3 externe de la dentine.

    4 = radioclart atteignant le 1/3 moyen de la dentine.

    5 = radioclart atteignant le 1/3 interne de la dentiune. Prsence de cavit

    cliniquement

    6 = Radioclart atteignant la pulple. Prsence de cavit cliniquement.

    Classification ICDAS II applique au systme FOTI (Ismail et al., 2007) ;

    0 = pas d'ombre ou de zone tache

    1 = la lsion reste de la mme largeur lorsquelle est transillumine, elle apparait

    sous forme dune ombre grise mince.

    2 = Large ombre grise dans l'mail quand il est transillumin.

    3 = Large ombre grise dans mail avec aucune preuve d'ombre dentinaire.

    4 = Zone orange / marron ou bleu / noir infrieure 2 mm de largeur.

    5 = Ombre comme dcrit ci-dessus suprieure 2 mm de largeur.

    6 = grande zone franche de cavitation avec atteinte pulpaire probable.

  • 51

    3.3.2 Classification histologique

    Propose par Ekstrand et al, en 1997, cette classification sappuie sur le degr

    datteinte histologique des tissus dentaires, selon cette codification

    (Ekstrand et al.,1997) :

    - O : Pas de dminralisation.

    - 1 : Dminralisation de la moiti de lpaisseur externe de lmail.

    - 2 : Dminralisation de la moiti interne de lpaisseur de lmail jusquau

    tiers externe de la dentine.

    - 3 : Dminralisation du tiers moyen de lmail.

    - 4 : Dminralisation du tiers interne de lmail.

    -

    Figure 3.10. Classification histologique par Ekstrand et al, en 1997

    (Ekstrand et al, 1997).

  • 52

    Dans une tude mene par Ekstrand et al, pour valider histologiquement la

    classification visuelle ICDAS, Ekstrand retrouve une excellente corrlation entre la

    classification histologique et la classification visuelle ICDAS (Tableau 3.1.) (Ekstrand

    et al., 2007 ) :

    Codes ICDAS II Classification Histologique

    0 Dent saine Pas de dminralisation

    1 Lger Changement

    visuel de lmail

    Dminralisation au

    externe de lpaisseur de

    lmail.

    2 Changement visuel net

    de lmail

    Dminralisation au

    interne de lpaisseur de

    lmail jusquau 1/3 externe

    de la dentine

    3 Rupture localise de

    lmail

    Dminralisation au 1/3

    moyen de la dentine

    4 Zone sombre dans la

    dentine sous-jacente,

    visible travers lmail

    Comme ci-dessus

    5 Cavit distincte avec

    dentine expose

    Dminralisation du 1/3

    interne de la dentine

    6 Cavit de grande

    tendue avec dentine

    expose

    Comme ci-dessus

  • 53

    Tableau 3.1. Corrlation entre la classification ICDAS II et la classification histologique.

    (Ekstrand et al., 2007 ).

    3.3.3 Classifications selon lactivit

    Lorsque lquilibre entre dminralisation et reminralisation est rompu, une lsion est

    considre comme active (Lasfargues et Colon, 2009) .

    Selon Ismail et al., :

    - Une lsion active est considre comme ayant une plus grande probabilit

    dvolution (progression, arrt ou rgression) quune lsion inactive.

    - Une lsion inactive (Arrte) est considre comme ayant une moins

    grande probabilit dvolution quune lsion active. (Ismail et al ., 2008)

    Des critres ont t rcemment mis au point pour l'valuation de l'activit de la carie

    (LAA : lesion activity assessment). Le LAA est bas sur les connaissances de l'aspect

    clinique visuel (ICDAS) de la lsion carieuse, combines ou non avec une stagnation

    de la plaque et la sensation tactile du sondage avec une sonde bout mousse

    lgrement tire sur la surface de la dent (Braga et al., 2010). On regroupe les

    facteurs dterminant lactivit dune lsion carieuse (Tableau 3.2.) :

    Facteurs dterminant lactivit de la lsion selon la localisation

    Lsion active Lsion inactive

    Lsion en relation avec

    une zone cariognique naturelle

    de stagnation de plaque

    Lsion sans relation avec

    une zone cariognique naturelle

    de stagnation de plaque

  • 54

    Surfaces occlusales :

    Dents postrieures en ruption :

    Toute la surface.

    Dents postrieures en occlusion :

    la sonde arrondie pntre sans

    forcer au niveau des puits et sillons.

    Surfaces occlusales :

    Dents postrieures :

    la sonde ne pntre pas.

    Faces vestibulaires et linguales :

    Liser de 0-400 adjacent au rebord gingival

    Faces vestibulaires et linguales :

    Au-del du liser de 0-400 adjacent au rebord gingival

    Faces proximales :

    Zones situes entre le contact

    interdentaire et la gencive

    Faces proximales :

    Absence de dent adjacente

    Autres surfaces :

    Cavits franches

    avec bords irrguliers

    Autres surfaces :

    Cavits franches avec bords

    rgulier s situs distance dune zone de stagnation de plaque

    Facteurs dterminant lactivit de la lsion selon la perception tactile

    Rugueux / Mou Lisse / Dur

    Email

    Oui : mais non li des

    dpts

    colors, tartre et/ou

    des dfauts anatomiques

    Oui

  • 55

    Dentine

    Molle au sondage et/ou un

    dfaut ou une rupture

    irrgulire

    Dure au sondage

    Tableau 3.2. Facteurs permettant de dterminer lactivit dune lsion carieuse (Ekstrand et al.,

    2007, Lasfargues & Colon 2010).

    Ces critres ont t codifis travers des scores individuels (Tableau 3.3.) (Braga et

    al., 2010) :

    Critres Description Score selon

    lactivit

    Premier paramtre clinique : Laspect visuel (ICDAS II)

    Score ICDAS 1, 2 (Lsions brunes)

    1

    Score ICDAS 1, 2 (Lsions blanches)

    3

    Score ICDAS 3, 4, 5 et 6 4

    Deuxime paramtre clinique : Stagnation de la plaque

  • 56

    Stagnation de la plaque

    Stagnation de la plaque le long

    de la limite cervicale,

    Au-dessous ou au-dessus du

    contact inter-dentaire en

    proximale et lentre des puits et fissures.

    Cavits avec bords irrguliers.

    3

    Pas de stagnation de la

    plaque

    Faces lisses et fissures 1

    Troisime paramtre clinique : Perception tactile

    Surface lisse ou dure au sondage 4

    Surface rugueuse ou molle au sondage 2

    Tableau 3.3. Description de la mthode d'valuation de l'activit des lsions aprs valuation ICDAS

    II. (Ekstrand et al., 2007 ).

    Lasfarguas et Colon proposent une autre valuation en fonction de certains paramtres

    (laspect visuel, la localisation de la lsion dans une zone favorisant ou non

    laccumulation de plaque, la perception tactile et ltat de la gencive marginale) Un

    score est attribu la lsion et son degr dactivit est valu, pour quantifier lactivit

    de la lsion, les scores pour chaque paramtre sont additionns. Si le score total est

    suprieur 7, la lsion est considre comme active alors que, si le score total est

    infrieur ou gal 7, la lsion est juge inactive (Lasfargues et Colon, 2009).

  • 57

    Tableau 3.4. valuation du degr dactivit ( Lasfargues et Colon, 2009).

    3.3.4. Systme Nyvad (1999)

    Le systme de Nyvad est une option fiable pour lvaluation de lactivit des lsions

    carieuses cavitaires ou non. Selon ce systme, un score peut-tre attribu chaque

    caractristique de la lsion dfinissant son activit, les classant ventuellement en

    lsion active ou inactive. Si une lsion prsente au moins une caractristique

    dactivit, elle sera considre comme lsion active (Braga et al., 2010 : Nyvad et al.,

    1999 ).

    Score Catgorie Critres

  • 58

    0 Dent saine Texture et translucidit normales de lmail

    1 Carie active sur

    surface intacte

    La surface de l'mail est blanchtre / jauntre, opaque

    avec perte d'clat; surface rugueuse au sondage;

    gnralement couverte par de la plaque. Pas de perte de

    substance cliniquement dcelable.

    2 - Carie active

    sur surface

    discontinue.

    Dfaut de surface localise

    (microcavit exclusivement amlaire )

    - Carie active

    avec prsence

    de cavit

    Cavit amlaire/dentinaire visible lil nu, avec ou

    sans atteinte pulpaire. Surface rugueuse ou molle au

    sondage.

    4 Carie inactive

    sur surface

    intacte

    La surface de l'mail est blanchtre, brune ou noire.

    Lmail peut tre dur et lisse au sondage, dent

    asymptomatique et pas de perte de substance dtectable

    la clinique.

    5 Carie inactive

    sur une surface

    discontinue

    Mmes critres que le score 4 sauf que cest sur une

    microcavit amlaire.

    6 Carie inactive

    avec prsence

    dune cavit

    Cavit amlaire/ dentinaire facilement visible l'oeil

    nu; surface dure et lisse au sondage. Aucune atteinte

    pulpaire.

    7 Dent restaure

    saine

    8 Dent restaure

    avec carie

    active

    Lsion carieuse avec ou sans cavitation.

  • 59

    9 Dent restaure

    avec carie

    inactive

    Lsion carieuse avec ou sans cavitation.

    Tableau 3.5. Systme Nyvad de classification des lsions carieuses ( Nyvad et al., 1999 ).

    3.3.5. Autres classifications

    La premire classification topographique fut celle de Black en 1904, une classification

    reste longtemps rfrence en cariologie, un systme fond sur lapproche chirurgicale

    du traitement. Cette classification nvoque pas la gravit ni ltendue des lsions

    contrairement la classification de lOrganisation Mondiale de la Sant

    (OMS), LOMS classifie les caries en fonction des tissus atteints : (carie limite

    lmail, carie de la dentine, carie du cment). LOMS ajoute ces classes une

    notation par degrs D qui codifie la gravit de la lsion, selon la prsence ou non

    dune cavitation et selon les tissus atteints.

    Lvolution de la cariologie et des traitements des lsions initiales ont pouss Mount

    et Hume tablir en 1997 une nouvelle classification des lsions carieuses, dfinie par

    trois sites, correspondant aux zones de rtention de la plaque bactrienne et par quatre

    tailles de lsions dtermines par l'extension de la carie. Cette classification a t

    modifie par Lasfargues en 2000, et a t prsente sous le concept SiSta (Site et

    Stade) qui repose sur 3 principes : principe d'conomie tissula