8031 Guide Secret de Bretagne Nord 001A144 · ses ablutions. Dans les ruines, erre l’ombre du...

G U I D E S E C R E T D E

BRETAGNEDU PAYS MALOUIN AU LÉON

PAR THIERRY JIGOUREL

PREMIÈRE ÉDITION

R E N N E SÉDITIONS OUEST-FRANCE

RUE DU BREIL, 13

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8031_Guide Secret de Bretagne Nord_001A144.indd 3 11/05/2016 09:08

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G U I D E S E C R E T D E B R E T A G N E D U P A Y S M A L O U I N A U L É O N

Une étrange pierre blanche à Combourg

La Bretagne est magique, enchantée et enchanteresse. À Barenton, il suffi t de verser un peu d’eau

sur le perron de la fontaine pour faire venir la pluieet enrayer la sécheresse. Ici une autre pierre, magique

elle aussi, a le pouvoir de conjurer les inondationset de prémunir la population, et la contrée,

contre la submersion.

Que dit-elle, cette légende de Combourg ? Ceci : qu’un jour où le premier seigneur des lieux se promenait du côté de la fontaine de Margate, située à l’une des ex-trémités de l’étang auprès duquel François-René aimait à rêvasser, il fi t la rencontre d’une vieille femme qui refusa de lui céder le passage. Était-elle gardienne du seuil de l’Autre Monde dont l’eau, c’est bien connu, est un moyen d’accès ? Peut-être.

Vue de l’étang de Combourg avec,à l’arrière-plan, le château où

François-René de Chateaubriand passa une partie de ses jeunes années.


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Q U A N D L E S P I E R R E S P A R L E N T

En tous cas, le ton et la colère entre l’aristocrate et la femme montèrent. Les menaces et les noms d’oiseaux volèrent bas. À tel point que la vieille, hors d’elle, dit au seigneur : « Puisqu’il en est ainsi, les eaux de Margatte vont se mettre à couler jusqu’à ce que le village et ton château lui-même soient engloutis ! »La vieille avait à peine clos sa bouche sans dents que les eaux sortant de la fontaine à gros bouil-lons se répandaient dans la vallée.

Alors, le seigneur de Combourg se souvint d’une étrange rencontre qu’il f ît peu de temps auparavant ; il avait délivré des ronces un nain dont la barbiche s’était prise à ses épines. En remerciement, Riwalon, c’était le nom du teuz, lui dit qu’il s’était fait prendre au piège en tentant de mettre la main sur une merveilleuse pierre blanche qu’il suffi sait de jeter dans la fontaine de Margatte pour qu’elle cessât de faire ses siennes.

Combourg, l’étang et le château, à la Belle Époque.


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Saint-Frégant,l’ombre du roi

aux oreilles de chevalAu nord-ouest de la commune, sur la route qui relie

Kerlouan, en plein pays « païen » à Plouvien,un chemin conduit au château de Penmarc’h,

une famille attestée dans le secteur depuis des siècles et entourée d’une drôle de légende…

Une légende qui prétend que le premier seigneur de Penmarc’h, le fondateur éponyme de la lignée des Penmarc’h, était doté d’une véritable tête de cheval ! D’où son nom breton qui signifi e tout simplement « tête de cheval ». Le récit n’est pas sans évoquer celui, mis en scène par Pierre-Jakez Hélias et qu’il collecta pour sa part en « Bigoudénie », devinez où ? du côté de Penmarc’h justement. Rien de sur-prenant que le nom ancien du pays bi-gouden, en français, ait été Cap Caval.

Le château de la famille des Penmarc’h, en Saint-Frégant.


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Cap caval : la tête de cheval ! Le conte mis en scène par Hélias assure lui que le roi Marc’h était pourvu et équipé d’une belle, d’une magnifi que, d’une majes-tueuse paire d’oreilles ! et non d’une tête entière de cheval. À Sant-Fregant on pré-tend qu’il avait une tête hippomorphe, comme celle du cap, qu’il vivait reclus, se cachait dans tous les coins sombres, qu’il dissimulait ses attributs équins sous un bonnet, qu’il changeait de barbier chaque semaine et surtout, qu’il faisait exécuter le malheureux afi n qu’il ne dévoile pas le terrible secret du roi ! Hélias assure qu’un jour, un barbier fort aimable, équipé de ciseaux magiques, assura Marc’h qu’après une coupe à l’aide de ces instruments extraordinaires, ses cheveux ne repousseraient pas, ce qui suffi t à le mettre en joie… et à oublier de faire occire le malheureux qui fut tout de

même, sous peine de subir la même peine que ses confrères, contraint de s’engager à tenir sa langue. Il ne put s’empêcher de parler et se confi a au sable et aux roseaux qui le répétèrent à la cantonade… Comment ne pas penser aussi à Marc’h, le propre oncle de Tristan, qui porte en son nom le souvenir de son caractère jadis divin et animal ? Si divin, si sacré le cheval qu’il était, dans le monde celtique, psychopompe, c’est-à-dire conducteur des âmes. La jument blanche était aussi symbole de la Terre et du royaume. Et jusqu’au XIIe siècle, certains rois d’Irlande, d’après le moine Girault de Cambry, lors de leur cérémonie de couronnement, s’unissaient symboliquement à une jument blanche qui était ensuite mise à mort et bouillie dans un grand chaudron, dans lequel le nouveau souverain faisait ses ablutions.

Dans les ruines, erre l’ombre du fantôme d’un roi celte aux oreilles de cheval.


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L’aff aire Cadiou défrayala chronique de Landerneau

et de toute la Bretagne,à la veille de la première

guerre mondiale.

Que s’est-il passé, en novembre 1953,trente ans après la disparition de Pierre Quéméneur,

le complice de Guillaume Seznec ?Et que trouva-t-on dans la terre humide

du domaine de Plounez en Plourivo ?

Que se passa-t-il, à la Grande Palud, en Landerneau, il y a cent ans ? Pourquoi Louis Cadiou, le di-recteur de l’usine de fulmico-ton, un temps sous capitaux

allemands, disparut-il ? Qui avait intérêt à sa dis-parition, des services secrets du kaiser ou de ceux de Clémenceau ? Sur la Grande Palud, le mystère plane toujours. Comme sur ces pages arrachées dans les registres d’état-civil de Sainte-Sève, près de Morlaix, l’année de naissance d’un Napoléon dont certains auteurs espiègles murmurent que le prénom, inconnu en Corse, pourrait bien être la contraction de « natif de Saint-Pol de Léon ».

Le mystère fl otte toujours, bien dense, sur le mort, le crucifi é de Hengoat, une aff aire si glauque qu’elle inspira à Charles Le Goffi c un de ses romans les plus forts parce que des plus sombres ; Le Crucifi é de Keraliès. Un peu plus à l’est, sur la plage de la chapelle, dans le petit archipel des Ébihens, au large de Saint-Jacut-de-la-Mer, des promeneurs trouvèrent six cartes de crédit et de mutuelle ayant appartenu à Yves Godard, le fameux docteur Godard parti en septembre de Saint-Malo à bord d’un voilier de location avec ses deux enfants. Mais qui avait intérêt à les déposer là, si ce n’est la mer elle-même ? Et pour quelle raison ? Pour quel message ? Adressé à qui ?


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D R A M E S E T M Y S T È R E S D E L ’ H I S T O I R E

Au moins, à Quéménès, dans l’archipel de Molène, le carbone 14 permit aux enquêteurs de résoudre l’énigme de quatre corps, quatre squelettes trouvés sur l’estran après une ter-rible tempête… comme il aida le gendarme Ansquer, de Plourin-les-Morlaix, à élucider l’aff aire de la « morte de Plouezoc’h » dont, pendant quelque temps et avant que le pro-fesseur Jean-Paul Moysan n’y mît un terme, on se demanda si ce n’était pas le cadavre de Marie-France Godard. Voilà pour une his-toire qui, pour être « petite », n’en passionne pas moins les foules. Quant à la grande, bien sûr qu’elle est présente sur la côte nord de la Bretagne. Comme en témoignent ces ruines d’Alet, qui fut le grand port des Coriosolites avant d’être la cité épiscopale de l’évêché de Saint-Malo, ou ces fabuleux trésors coriosolites toujours, confi és pendant l’agression césarienne à la terre sacrée de l’île de… Jersey.

Sur la foi des indications données par une « somnambule »

de Nancy, le frère de Louis Cadiou fouille la terre où

il trouvera le cadavrede l’industriel.

Le thème des naufrageurs a inspiré une abondante production picturale et littéraire. Les Naufrageurs, tableau d’Émile-Paul Boutigny, peint en 1913.


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Tellement proche de Marbeuf, Letizia, que des enfants viennent au monde pendant sa liaison publique avec le gouverneur. D’où vient alors que Carlo, lorsqu’il rédige la liste de sa progéniture of-fi cielle sur un cahier, note en face de ceux et celles qu’il reconnaît en âme et conscience « mon fi ls » ou « ma fi lle », et pas pour ce petit Napoléon… lequel semble se lier tel-lement à celui qui est offi ciellement l’« ami » de sa mère qu’il assistera à ses obsèques et « oubliera » celles de Carlo ? Surprenant aussi que le jeune Napoléon — prénom inconnu en

Corse mais que des mauvaises lan-gues assurent être la contraction de « natif de Saint-Pol-de-Léon » — soit admis à l’école de Brienne. Marbeuf n’aurait-il pas intercédé pour que le fi ls de la charmante Letizia, qui l’ho-norait de ses assiduités, y fût admis ? Et si oui, à quel titre ? Voilà pourquoi, à Sainte-Sève et ail-leurs dans le Finistère septentrional, on persiste à se poser des questions sur ces pages opportunément dis-parues… Et si ? Oui, et si Napoléon était né ici, un beau jour de 1769, au manoir de Pen-ar-Vern, qui était la propriété de Marbeuf ?

Le manoir de Pen-ar-Vern, en Sainte-Sève, où, selon certains auteurs dontHervé Le Borgne, Letizia aurait donné naissance au futur dictateur. La thèse est

combattue par des historiens offi ciels. Saura-t-on un jour le fi n mot de l’histoire ?



L’étrange mortede Plouezoc’h

Quel est donc cet étrange squelette découvertun jour froid et brumeux de décembre 2003

dans l’anse de Kerarmel, par un pêcheur à pied ?Que fait-il là ? Et depuis combien de temps ?

11 décembre 2003. Il fait froid dans la baie de Morlaix. L’hiver est proche, avec son manteau de givre et de fri-mas. Dans l’anse de Kerarmel, sur la commune de Plouezoc’h, un pêcheur à pied gratte le sable mélangé de vase

du fond de baie lorsque son crochet de fer heurte un objet un peu long. En l’exhumant de l’amalgame salé et gra-nuleux, l’homme se rend compte qu’il s’agit d’une mâchoire… humaine ! C’est le branle-bas de combat dans le secteur.

En fouillant le sable vaseux, comme cet homme photographié vers 1900, un pécheurà pied fi t une macabre découverte, dans l’anse de Kerarmel, en Plouezoc’h.


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La gendarmerie de Lanmeur, contactée par le quidam, se met en rapport avec le procureur Baillie qui décide de confi er l’enquête à l’adjudant Olivier Ansquer, responsable de la brigade de recherche de Plourin. Le 12 décembre, à quelques jours de la trêve des confi seurs, ils sont toute une équipe à patauger dans la vase de l’anse de Kerarmel. Outre le pêcheur à pied, le docteur Barac’h, médecin légiste de Morlaix, Olivier Ansquer, ses collègues de Lanmeur, et même les gendarmes maritimes de Roscoff ! C’est qu’en cette année 2003, le drame du docteur Godard n’est pas loin. La mer a rendu des restes de sa fi lle Camille. Et même un fémur identifi é comme celui du jeune médecin. Et si les ossements trouvés ce matin du 12 dé-cembre étaient ceux de Mme Godard ? Le mystère Godard va-t-il s’éclaircir ? Les résultats d’une première analyse, confi ée à l’Institut de recherches cri-minelles de la gendarmerie nationale de Rosny-sous-Bois révèlent que ces ossements sont ceux d’une jeune femme âgée de plus ou moins 37 ans au moment de sa mort. À Plourin, on retient son souffl e. La mauvaise nouvelle est appor-tée quelques mois plus tard par le

professeur Jean-Paul Moysan, direc-teur de l’Institut génétique de Nantes Atlantique, à qui le gendarme Ansquer a expédié un fragment du squelette pour analyse. « Aucun doute, le gé-nome du fragment analysé ne cor-respond pas à celui de Mme Godard. » Il faudra attendre décembre 2005, deux ans après la découverte de la « morte de Plouezoc’h », pour avoir une partie des réponses aux questions posées. Un laboratoire d’analyse au carbone 14 de Villeurbanne rend un verdict irréfutable : les ossements ana-lysés ont plus de six siècles ! Le décès de l’inconnue de Plouezoc’h est établi entre 1404 et 1453. Mais quelle est l’origine de l’énorme entaille qu’elle porte au crâne ?

POUR SE RENDRE À LA GRÈVE

DE KERARMEL, VENANT DE MORLAIX, S’ARRÊTER AU DOURDUFF-EN-MER,

EMPRUNTER LE SENTIER CÔTIER GR 34 EN DIRECTION DE LA POINTE

DE BARNENEZ ET DE TÉRÉNEZ (PLOUGASNOU). IL OFFRE

DE SUPERBES POINTS DE VUE

SUR LA BAIE DE MORLAIX ET MÈNE JUSQU’AU CAIRN DE BARNENEZ.


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TA B L E D E S M AT I È R E S

INTRODUCTION ! PAGE 4

CHAPITRE 1QUAND LES PIERRES PARLENT

PAGE 8

Le cairn de Barnenez à Plouezoc’h ! PAGE 14

Huelgoat, le « camp d’Arthur » ! PAGE 16

Lanmeur, l’ombre d’un grand dieu celtique dans une crypte romane ! PAGE 18

Le cavalier à l’anguipède de Plouaret ! PAGE 22

Lanleff , un drôle de temple en plein Goëlo ! PAGE 26

Ploubazlanec, un cimetière sans tombes et sans sépultures ! PAGE 28

Une étrange pierre blanche à Combourg ! PAGE 30

Rothéneuf, d’énigmatiques statues taillées dans le granite brut ! PAGE 34

La forêt de Scissy, mythe ou réalité ? ! PAGE 36

CHAPITRE 2UNE ÉTRANGE ET RICHE

TRADITION POPULAIREPAGE 38

La proella ! PAGE 44

Brest et la cheville de saint Gwenole ! PAGE 48

L’oferenn drantel de Tadig coz sur le ménez Bré ! PAGE 51

Gouesnou, l’ombre d’un drôle de saint ! PAGE 54

Plougastel et le gwezenn an anaon ! PAGE 58

Trédarzec, le domaine de Saint-Yves-de-Vérité ! ! PAGE 62

Les sept Saints, un étrange syncrétisme ! PAGE 68

Le mystère des roues à carillons ! PAGE 70

! !! !! ! ! !! !!


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CHAPITRE 3LE VENT DE LA LÉGENDE

PAGE 72

Saint-Frégant, l’ombre du roi aux oreilles de cheval ! PAGE 78

Plounéour-Ménez : la mort du Barbe-Bleue breton ? ! PAGE 80

La présence du roi Arthur dans le Trégor ! PAGE 83

Ploumilliau : une drôle d’allégorie de la mort ! PAGE 88

La ville d’Is au fond de la baie de Lannion ? ! PAGE 93

Saint Brandan à Trégrom ! PAGE 98

Le ménez Bré, l’ombre de Gwenc’hlan et celle de saint Hervé ! PAGE 102

Mont-Saint-Michel : les traces de Gargantua et de Belenos ? ! PAGE 104

CHAPITRE 4DRAMES ET MYSTÈRES DE L’HISTOIRE

PAGE 106

Des squelettes sur l’îlot de Quéménès ! PAGE 110

L’ombre des naufrageurs ! PAGE 113

Landerneau, la main des services secrets sur la disparition de l’industriel ! PAGE 116

Mystère à Sainte-Sève. Napoléon est-il breton ? ! PAGE 119

L’étrange morte de Plouezoc’h ! PAGE 122

Le rocher d’Alet, du grand port coriosolite à la cité épiscopale celtique ! PAGE 124

Les Ébihens, l’esprit du docteur Godard ! PAGE 128

Le crucifi é de Keraliès ! PAGE 130

Plourivo, les restes de Pierre Quéméneur ? ! PAGE 134

Corseul, Jersey : le fabuleux trésor des Coriosolites ! ! PAGE 136

Les fantômes de Châteaubriand ! PAGE 138

T A B L E D E S M A T I È R E S


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