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    EHESS

    La ville antique, "Ville de consommation"? Parasitisme social et économie antiqueAuthor(s): Philippe LeveauReviewed work(s):Source: Études rurales, No. 89/91, L'Asie du Sud-Est entre la Chine et l'Inde Agriculture etpouvoirs (Jan. - Sep., 1983), pp. 275-283Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/20122079 .

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    D?BAT

    PHILIPPE LEVEAU

    La

    ville

    antique,

    ?

    ville de consommation

    ?

    ?

    Parasitisme social

    et

    ?conomie

    antique

    L Histoire

    de la

    France

    urbaine

    succ?dant,

    peu

    d ann?es

    apr?s,

    ?

    l Histoire

    de

    la

    France

    rurale

    vient

    nous

    rappeller,

    comme

    l ?crit G.

    Duby,

    son

    pr?facier

    et

    directeur,

    que

    l ?tude

    des

    relations

    entre

    ville

    et

    campagne

    constitue

    un

    des

    points

    cruciaux

    de

    la

    probl?matique

    des historiens

    fran?ais.

    Au

    centre

    de

    l ouvrage

    et

    en

    faisant

    l unit?,

    on

    trouve cette

    id?e,

    oppos?e

    ?

    celle

    autrefois

    d?velopp?e

    par

    H.

    Pirenne

    pour

    le

    Moyen-Age,

    que

    la

    ville

    est

    d abord

    un

    ph?nom?ne

    politique

    :

    la

    ville

    antique

    et

    celle

    du

    haut

    Moyen-Age

    dont

    il

    est

    question

    dans le

    tome 1

    ont en commun le fait d ?tre

    d?positaires

    du

    pouvoir

    politique

    et de tirer de

    cette

    fonction l essentiel

    de leurs

    ressources.

    Selon

    G.

    Duby,

    une

    telle

    situation

    se

    serait

    perp?tu?e

    en

    France

    jusqu ?

    la

    r?volution

    industrielle.

    Cette

    d?finition

    du

    ph?nom?ne

    urbain

    comme

    fondamentalement

    politique

    et

    culturel

    a

    d?j?

    ?t?

    affirm?e

    par

    des

    sociologues.

    Dans

    La

    r?volution

    urbaine,

    H.

    Lefebvre

    quali

    fiait

    de

    politique

    la

    ville

    caract?risant

    la

    phase

    agraire

    de

    l histoire

    [1970

    :

    16].

    Dans le

    chapitre

    intitul?

    ?Ville

    et

    campagne?

    de

    son

    Economie

    antique

    [1975

    :

    165-200],

    puis

    dans

    un

    article

    historiographique

    traduit

    sous

    le titre

    ?La

    cit?

    antique,

    de

    Fustel de

    Coulanges

    ?

    Max Weber

    et

    au-del??,

    paru

    dans le

    recueil

    Mythe,

    m?moire,

    histoire

    [1981

    :

    88-120]2,

    M. I.

    Finley

    d?veloppe

    une

    concep

    tion

    analogue

    en

    faisant

    l histoire du

    concept

    de ville de consommation

    qui

    fut formul?

    pour

    la

    premi?re

    fois

    par

    le

    m?di?viste

    W. Sombart

    et

    repris

    par

    M.

    Weber.

    Reprenant

    la

    terminologie

    de

    W.

    Sombart,

    C.

    Goudineau

    qui

    a

    pris

    en

    charge

    la

    r?daction

    de

    la

    partie

    de l Histoire

    de

    la

    France

    urbaine consacr?e

    aux

    ?villes de

    la

    paix

    romaine?,

    c est-?-dire

    au

    Haut-Empire, p?riode d apog?e

    de

    la

    civilisation

    urbaine

    gallo-romaine,

    conclut

    apr?s

    avoir

    examin?

    la

    question

    de

    la

    fonction

    ?conomique

    de

    la

    ville

    gallo-romaine

    :

    ?Nul

    doute

    :

    le

    concept

    de ?ville

    de

    consommation?

    ne

    souffre

    aucune

    contestation.?

    [1980

    :

    381]

    Avec

    la

    concep

    tion de

    la

    ville

    antique

    exprim?e

    ici,

    on

    assiste

    au

    glissement

    d un

    concept

    qui

    me

    para?t incontestable,

    celui

    de

    ?ville

    politique?,

    ?

    un

    autre

    que je

    conteste,

    celui de ?ville

    de consommation?.

    A

    la base

    du

    probl?me

    ?

    d?battre,

    il

    y

    a

    la

    question

    fondamentale

    de savoir

    si

    l origine

    des

    sommes

    d?pens?es

    dans

    les villes

    r?side,

    pour

    l essentiel,

    dans

    l ?conomie

    rurale

    ou

    dans les activit?s

    urbaines.

    La

    position

    de

    G.

    Duby

    est

    ?tudes

    rurales,

    janv.-sept.

    1983,

    89-90-91

    :275-289.

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    276

    Ph.

    LEVEAU

    nette

    :

    ?Entretenir

    cette

    population

    violemment

    contrast?e incombait

    aux

    cam

    pagnes.

    Pour

    se

    nourrir,

    s embellir,

    prodiguer

    ses

    charmes

    il lui fallait

    se

    greffer

    sur

    les

    forces

    productives

    d un

    empire

    paysan.

    Par

    nature,

    la

    ville

    prosp?rait

    en

    renti?re

    du

    sol

    rustique.?

    [1980

    :

    24]

    Exprim?e

    p?jorativement,

    cette

    id?e

    peut

    conduire ?

    pr?senter

    la ville

    comme

    un

    parasite,

    ce

    que

    sugg?re

    de

    mani?re

    inter

    rogative

    C.

    Goudineau

    en

    opposant

    cette

    hypoth?se

    (?une

    minorit? de notables

    tirant leurs

    revenus

    de la

    terre

    les

    d?pensent

    ?

    la

    ville

    o?

    ils

    habitent

    et

    alimentent

    le

    reste

    de

    la

    population

    urbaine

    ;

    la

    ville

    est

    donc

    un

    parasite

    par

    rapport

    ? la

    campagne,

    vivant

    d elle,

    vivant

    sur

    elle?)

    ?

    celle

    de

    la

    ville

    productive

    par

    ses

    commer?ants

    et

    ses

    artisans

    [1980

    :

    365-366].

    Cette

    proposition

    se

    rapproche

    des

    positions

    d ailleurs

    tr?s

    nuanc?es

    exprim?es par

    M. I.

    Finley

    dans

    son

    Economie

    antique

    et

    se

    rattache

    ? la

    conception

    ?primitiviste?

    de

    l ?conomie

    antique.

    C est

    en

    effet

    celle-ci

    qui

    est

    en

    cause,

    comme

    je

    vais

    chercher

    ?

    le

    montrer.

    Un

    bref

    rappel

    historiographique

    nous

    place

    au

    c

    ur

    du

    probl?me

    dans

    la

    mesure

    o?

    ce

    sont

    les

    Grecs

    eux-m?mes

    qui,

    r?fl?chissant

    sur

    leur

    propre

    civili

    sation,

    ont

    commenc?

    ?

    le

    poser.

    Il

    semble

    acquis

    qu au

    moins

    au

    niveau

    des

    repr?sentations

    id?ologiques

    et

    des

    mentalit?s,

    les Grecs

    et

    les

    Romains

    avaient

    du

    rapport

    entre

    ville

    et

    campagne

    une

    conception

    sensiblement

    diff?rente de

    la

    n?tre.

    A

    la

    diff?rence

    d autres activit?s

    ?conomiques,

    en

    particulier

    du

    commerce,

    celles

    se

    rapportant

    ? la

    campagne

    ?taient

    int?gr?es

    ?

    la

    vie

    civique,

    la

    reconnais

    sance de la dignit? de Vagricola n excluant ?videmment pas lem?pris du rusticus

    comme

    de

    tout

    travailleur

    d?pendant.

    Les ?lites

    sociales

    de

    l Antiquit?

    savaient

    r?partir

    leur

    temps

    de mani?re

    ?quilibr?e

    entre

    occupations

    urbaines

    et

    occupa

    tions rurales. Dans

    les

    mythes

    comme

    dans

    les

    utopies,

    agriculture

    et

    vie urbaine

    vont

    de

    pair

    pour

    d?finir

    la

    civilisation3.

    Une

    telle

    harmonie

    ne

    se

    retrouve ?vi

    demment

    pas

    dans les

    rapports

    quotidiens

    des citadins

    et

    des

    ruraux

    souvent

    conflictuels

    et

    l histoire ancienne

    ne

    manque

    pas

    d exemples

    d antagonismes

    entre

    gens

    des

    villes,

    victimes

    de violences

    paysannes/et

    paysans,

    chass?s des

    villes

    et

    exclus

    des march?s

    urbains

    en

    cas

    de

    famine.

    Elle

    a

    aussi

    retenu

    des

    explosions

    de

    violence

    que

    certains historiens

    ont

    voulu

    interpr?ter

    comme

    de

    v?ritables jacqueries opposant les campagnes aux villes. Mais violence rurale ne

    signifie

    pas

    forc?ment r?volte

    paysanne

    et

    l examen

    des

    exemples d antagonismes

    les

    plus

    souvent cit?s

    montre

    que,

    dans

    ces

    troubles,

    entrent

    des

    composantes

    qui

    rendent

    difficile

    une

    interpr?tation

    privil?giant

    l hypoth?se

    d une

    opposition

    ville/

    campagne.

    C est

    pour

    rendre

    compte

    de

    la crise

    de

    l Empire

    romain

    au

    lue si?cle

    apr?s

    J.-C.

    que

    l on

    a

    le

    plus

    souvent

    ?voqu?

    l opposition

    de

    la

    ville

    et

    de

    la

    campagne

    :

    de

    cette

    ?poque

    daterait

    le

    d?clin

    de

    la

    vie

    urbaine

    et

    le

    d?but

    de

    la ruralisation

    de

    l Empire.

    M. Rostovzeff

    avait

    plac?

    cette

    opposition

    au

    centre

    de

    son

    expli

    cation

    de

    la

    crise. Pour

    lui,

    l arm?e,

    issue

    des

    classes

    rurales

    pauvres,

    a

    fait

    cause

    commune avec les paysans contre les gens des villes et cette alliance a entra?n? la

    ruine

    int?rieure

    de

    l Empire.

    Cette

    th?orie

    a

    ?t? r?fut?e

    par

    S. Mazzarino

    [1973

    :

    161-165]

    qui rappelle

    que

    M.

    Rostovzeff

    a

    con?u

    lld?e

    d un

    tel

    conflit

    ?

    partir

    de

    son

    exp?rience

    personnelle

    de

    la

    r?volution

    bolchevik

    de

    1917

    et

    montre

    que,

    lors de

    la

    r?volte

    africaine de

    238,

    il

    n y

    eut

    jamais

    de solidarit?

    authentique

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    VILLE

    ANTIQUE,

    ?VILLE

    DE CONSOMMATION?

    ?

    277

    entre paysans et soldats4. M. Rostovzeff ?tait sensibilis? ? l id?e de lutte des

    classes

    et

    sa

    th?orie

    peut

    rappeler

    des

    passages

    de

    l Id?ologie

    allemande relatifs

    ?

    l opposition

    des

    villes

    et

    des

    campagnes5

    et

    para?tre

    m?me trouver des

    ?chos

    dans

    les

    travaux

    d historiens

    sovi?tiques

    relatifs ?

    la crise

    de

    l Empire

    au

    lue

    si?cle6.

    Mais

    il

    y

    a

    une

    divergence

    essentielle

    dans

    la

    mesure

    o?

    les

    historiens

    marxistes

    ont

    toujours

    subordonn? l ?ventuelle

    opposition

    des

    villes

    et

    des

    cam

    pagnes

    aux

    probl?mes

    de la

    soci?t?

    esclavagiste

    [E.

    M.

    Staerman

    1964,

    1972

    :

    113-158].

    Contrairement

    ?

    ce

    que

    croit

    encore une

    arri?re-garde

    d antiquistes,

    attention

    aux

    probl?mes

    ?conomiques

    et

    sociaux

    n est

    pas

    synonyme

    de

    marxisme.

    Actuellement,

    la

    principale

    critique

    que

    les

    historiens,

    marxistes

    ou

    non marxistes, adressent ? M. Rostovzeff est d avoir cru au d?veloppement

    d une

    classe

    montante

    de

    commer?ants

    et

    d industriels

    dont l essor s identifiait

    ?

    celui

    des

    villes.

    Longtemps

    dominante,

    une

    telle

    conception

    de la

    soci?t?

    et

    de

    l ?conomie

    romaine

    est

    maintenant de

    moins

    en

    moins

    admise.

    Au-del?

    de

    la

    r?futation

    qu en

    avait

    tent?e

    M.

    Rostovzeff,

    la

    r?flexion

    historique

    revient

    ?

    M.

    Weber

    comme

    le

    montrent

    conjointement,

    nous

    l avons

    vu,

    l Histoire de

    la

    France

    urbaine

    et

    le

    succ?s

    des

    travaux

    de

    M. I.

    Finley

    [1975

    :165

    sq.]

    .

    Certains

    historiens

    emploient

    encore

    le

    terme

    de

    capitalistes

    pour

    d?signer

    de

    riches

    romains,

    mais

    c est

    plus

    dans

    le

    sens

    familier

    o?

    il

    d?signe

    celui

    qui

    poss?de

    beaucoup

    d argent

    que

    dans

    le

    sens

    propre

    de

    possesseur

    de

    capitaux

    engag?s

    dans une

    entreprise.

    On ne croit

    plus

    en effet au caract?re

    capitaliste

    ou

    proto

    capitaliste

    de

    l ?conomie

    italienne du

    premier

    si?cle

    de

    l Empire

    comme

    l ont

    montr?,

    en

    particulier

    dans

    l historiographie

    fran?aise,

    les

    travaux

    de

    P.

    Veyne

    sur

    l affranchi Trimalcion

    et

    ceux

    de C.

    Nicolet

    ;

    il

    n est

    plus

    gu?re

    possible

    de

    d?fendre

    l identification,

    un

    moment

    ?tablie,

    entre

    l ordre

    ?questre

    et

    une

    pr?

    tendue

    classe des

    marchands

    ?

    laquelle

    crut

    pourtant

    M.

    Weber.

    D

    existe,

    nous

    l avons

    vu,

    un

    lien

    entre

    la notion

    de ville de

    consommation

    et

    l accusation

    de

    parasitisme

    social

    port?

    ? l encontre

    de

    la ville

    antique.

    Parasitisme

    et

    symbiose

    sont

    comme

    deux

    pr?sentations

    id?ologiques

    diff?rentes

    d une

    m?me

    d?finition du

    rapport

    entre

    la

    ville

    et

    la

    campagne

    :

    ?l ?conomie

    et

    les

    relations

    de

    pouvoir

    ? l int?rieur de la ville?

    reposaient-elles

    ?sur une richesse cr??e par des

    rentes et

    des

    imp?ts

    qui

    s ?coulaient

    en

    direction des citadins

    et

    circulaient

    entre

    eux

    ??

    [M.

    I.

    Finley

    1981

    :

    118].

    A

    mon

    avis,

    et

    c est

    une

    des raisons

    pour

    les

    quelles

    s impose

    un

    recours

    ?

    l historiographie,

    la

    notion de

    parasitisme

    urbain,

    d?barrass?e d un

    contenu

    moral

    que

    l on

    pourrait

    suivre de

    Salluste

    ?

    Rousseau

    et

    au-del?,

    dissimule

    l id?e

    qu il

    y

    a

    dans

    les soci?t?s

    antiques

    les

    conditions

    ?cono

    miques

    d une

    opposition ville/campagne

    et

    que

    l on

    doit

    donc

    en

    trouver

    la

    trace

    dans

    l histoire ?v?nementielle.

    Le sch?ma

    pr?sent?

    dans

    l Id?ologie

    allemande

    ?

    une

    sp?cialisation

    des

    t?ches

    productives,

    la

    ville

    se

    r?servant

    le

    travail

    artisanal

    et

    en

    offrant

    aux

    campagnes

    ses

    produits

    contre

    ceux

    de

    la

    terre

    ?

    est

    difficilement

    verifiable.

    Par

    contre,

    la

    splendeur

    ?vidente

    de la

    parure

    architecturale des villes

    romaines,

    leur

    densit?

    dans

    certaines

    provinces

    et

    le

    contraste

    ?

    d ailleurs

    plus

    suppos?

    que

    prouv?

    ?

    qu elles

    offrent

    avec

    les

    campagnes

    ont

    conduit

    des

    histo

    riens

    ? mettre

    en cause

    la sur-urbanisation

    de

    l Empire.

    Le

    parasitisme

    social

    de la

    ville

    antique

    aurait

    jou?

    un

    r?le

    d?terminant

    et

    serait

    ?

    l origine

    du

    d?clin

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    5/10

    278

    Ph. LEVEAU

    de la

    civilisation

    romaine.

    Ainsi,

    A.

    Aymard

    [1954

    :

    350]

    ?crivait

    :

    ?Cette civili

    sation

    ?tait-elle

    assez

    large

    ?

    Elle

    a

    fait

    preuve

    d un

    favoritisme

    aveugle

    en accor

    dant

    une

    attention

    trop

    exclusive

    au

    soutien,

    au

    d?veloppement

    et

    ?

    l ?clat de

    la vie

    urbaine

    [...]

    N?gligeant

    d?lib?r?ment les

    campagnes,

    on

    les sacrifiait

    aux

    villes.

    Les

    villes

    ?taient

    trop

    nombreuses

    et

    mat?riellement

    trop

    belles.

    Il

    s y

    ?leva

    trop

    de

    monuments et

    trop

    grandioses.

    Il

    s y

    c?l?bra des

    f?tes

    trop

    fr?quentes.

    Il

    s y

    consomma

    en

    un

    gaspillage

    effr?n?

    [...]

    trop

    de

    capitaux,

    de travail

    et

    m?me

    de vies

    humaines.? Parmi

    les

    causes

    du d?clin

    de

    Rome,

    A.

    Aymard

    fait

    une

    place

    capitale

    ? ?la

    n?gligence syst?matique

    des

    populations

    rurales

    par

    une

    politique

    d assimilation

    qui

    cherchait

    ?

    gagner,

    ?

    peu

    pr?s

    seuls,

    les ?l?ments

    citadins

    ou

    susceptibles de s installer dans les villes. Les charges entra?n?es par le caract?re

    trop

    urbanisateur

    et

    trop

    urbain de

    la

    civilisation telle

    qu on

    la

    concevait,

    ont

    ?cras?

    les

    paysans? [ibid.

    :

    597].

    Un

    grief

    analogue

    est

    ?galement

    formul?

    dans

    l historiographie

    germanique

    et

    anglo-saxonne8.

    Or,

    les

    quatri?me

    et

    cinqui?me

    parties

    de l Histoire

    de

    la

    France urbaine

    r?dig?es respectivement

    par

    P. A.

    F?vrier,

    pour

    la

    fin de

    l Antiquit?

    (?Vetera

    et

    Nova

    :

    le

    poids

    du

    pass?,

    les

    germes

    de

    l avenir,

    IIIe-IVe

    si?cles?)

    et

    par

    M.

    Fixot

    pour

    le haut

    Moyen-Age

    (?Une

    image

    id?ale,

    une

    r?alit?

    difficile

    :

    les

    villes

    du

    Vile

    au

    Die

    si?cle?)

    ne

    reprennent

    en

    rien

    cette

    vision

    pessimiste

    du

    rapport

    entre

    ville

    et

    campagne.

    P.

    A.

    F?vrier

    insiste

    plut?t

    sur

    la

    continuit? dans les

    domaines

    ?conomique

    et culturel, alors que pour lui la nouveaut? est introduite

    par

    la

    nouvelle

    religiosit?

    dans

    la

    topographie

    urbaine

    et

    dans

    les

    rapports

    entre

    citadins.

    La

    ville

    du

    Bas-Empire

    reste

    un

    lieu de

    rayonnement

    culturel

    et

    elle

    le

    demeure

    au

    haut

    Moyen-Age

    ;

    elle

    exerce un

    contr?le

    sur

    son

    territoire9.

    C est

    ou

    bien

    que

    la

    situation

    renti?re

    et

    parasite

    de

    la

    ville

    antique

    n a

    pas

    eu

    les

    cons?quences

    catastrophiques

    que

    l on

    pouvait

    craindre

    ou

    bien

    que

    le

    con

    cept

    de ville

    de consommation

    ne

    peut

    ?tre

    attribu?

    ?

    la

    ville

    antique.

    Il

    me

    semble

    que

    les

    critiques

    formul?es

    contre

    le ?modernisme?

    de

    M.

    Rostovzeff

    ne

    justifient

    pas

    un

    retour

    brutal

    ?

    ses

    pr?d?cesseurs

    en

    faisant

    table

    rase

    de

    plus

    d un demi-si?cle

    de discussion.

    La

    notion

    de

    ville

    de

    consom

    mation est li?e ? la th?orie

    qui

    veut

    qu il

    n y

    ait

    pas

    eu de v?ritable

    progr?s

    du

    revenu

    de

    l ensemble

    de

    l Empire,

    mais

    un

    simple

    transfert

    de

    richesses,

    des

    provinces

    vers

    Rome,

    des

    campagnes

    vers

    les

    villes

    ;

    les

    empereurs

    ?

    Rome,

    les

    notables dans les

    villes

    de

    l Empire

    auraient

    proc?d?

    ? la destruction de

    ces

    surplus

    sous

    forme

    de distributions

    et

    de

    constructions

    somptuaires

    et

    cette

    autodestruction serait

    une

    composante

    fondamentale de

    la

    crise

    imp?riale.

    Que

    les

    comportements

    ostentatoires

    entra?nent des

    gaspillages,

    que

    la

    richesse

    des

    villes

    ait ?t?

    prise

    ?

    tort

    pour

    le

    signe

    d une

    ?l?vation

    g?n?rale

    du

    niveau de

    vie

    et

    que

    leur

    prosp?rit?

    ait

    ?t?

    excessive,

    me

    para?t

    certain. La

    ville

    entre

    dans

    un

    syst?me

    de

    pouvoir, pouvoir

    de Rome

    sur

    son

    Empire, pouvoir

    des notables

    sur

    les

    humiliores.

    Mais faut-il

    lui

    d?nier

    toute

    utilit?

    dans le domaine

    ?cono

    mique

    ?

    Il

    n est

    pas

    certain

    que

    ce

    soit

    leurs constructions

    fastueuses

    et

    leurs

    pratiques

    ?parasitaires? qui

    aient

    entra?n?

    le d?clin des

    villes.

    Les

    ?glises

    des

    villes m?di?vales

    et

    les

    palais

    des

    marchands

    italiens de

    la

    Renaissance

    ?taient

    tout

    aussi

    peu

    productifs.

    Je

    crois

    que

    cette

    vision

    pessimiste

    du

    r?le de

    la

    ville

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    6/10

    VILLE

    ANTIQUE,

    ?VILLE DE CONSOMMATION?

    ?

    279

    est

    la cons?quence d une prise de

    conscience du caract?re

    excessif

    de la

    place

    qu on

    lui

    attribue dans

    la

    civilisation

    antique

    ;

    on

    en

    vient ?

    br?ler

    ce

    que

    l on

    a

    ador?. Les

    notions

    de

    ville

    renti?re

    ou

    de ville

    de

    consommation,

    bien

    que

    moins

    p?joratives

    que

    celle

    de

    cit?

    parasite,

    me

    paraissent

    occulter le

    r?le

    organisateur

    de la

    ville

    par

    la

    passivit?

    qu elles

    impliquent.

    Certes la ville

    vivait

    de

    la

    rente

    fonci?re,

    mais,

    comme

    le

    montre

    l organisation

    de

    la

    campagne

    r?v?l?e

    par

    l arch?ologie

    rurale

    et

    les

    ?tudes

    de

    terrain,

    dans

    une

    relation

    active

    avec

    celle-ci10.

    D

    en

    r?sulte

    qu on

    ne

    peut

    admettre

    sans

    contestation la

    conclusion

    donn?e

    par

    C.

    Goudineau

    au

    chapitre

    intitul?

    ?Fonction,

    soci?t?

    et

    valeurs?

    :

    ?La

    ville

    vit du pr?l?vement inflig? au monde rural, qu elle utilise ? son propre profit.

    De

    services

    ?conomiques,

    elle n assure

    qu un

    nombre

    limit?

    :

    la collecte

    des

    denr?es

    exportables, peut-?tre

    la transformation

    et

    le

    conditionnement de

    quelques-unes

    d entre elles.

    De

    sa

    fonction

    d objets

    manufactur?s,

    une

    part

    sort

    sans

    doute de

    ses

    limites

    (le

    paysan

    peut

    acheter

    parfois

    une

    tunique

    ou

    de la

    vaisselle)

    mais

    tout

    laisse

    supposer

    qu elle

    est

    tr?s

    faible.?

    [1980

    :

    381]

    Ecartons

    d embl?e

    toute

    critique

    ?

    caract?re

    pol?mique

    :

    M.

    I.

    Finley

    [1981 :118]

    pr?cise

    bien,

    d embl?e,

    qu il

    ne

    faut

    pas

    se

    laisser induire

    en erreur

    par

    ?les

    connotations

    du

    mot

    consommateur?

    :

    ?M?me

    Rome,

    le

    centre de consommation

    par

    excel

    lence,

    exigeait

    un

    nombre incalculable

    d artisans

    et

    de

    boutiquiers

    pour

    assurer

    la

    production et la circulation intra-urbaine. Dans lamesure o? ils ?taient engag?s

    dans la

    production

    de

    menues

    marchandises ,

    dans la

    production

    par

    des artisans

    ind?pendants

    de biens vendus

    au

    d?tail

    et

    destin?s

    ?

    la

    consommation

    locale,

    ils

    ne

    rendent

    pas

    caduque

    la

    notion

    d une

    cit?

    vue

    comme

    centre

    de

    consommation.?

    Remarquons

    tout

    d abord

    que

    cette

    conception

    de

    la

    ville

    va

    ?

    l encontre

    d un

    ?conomisme

    ?videmment

    simpliste

    mais

    toujours

    s?duisant

    qui

    met

    par

    exemple

    en

    rapport

    la

    conqu?te

    de

    la Gaule

    et

    une

    p?n?tration

    ?conomique

    romaine.

    Depuis

    longtemps

    d?j?,

    on

    avait

    ?crit

    que

    le

    ralliement des

    cit?s

    gauloises

    ?

    Rome

    pendant

    la crise de

    68-70

    apr?s

    J.-C.

    s expliquait

    par

    l attitude

    d une

    nouvelle

    aristocratie

    de

    marchands

    et

    d artisans dont

    la

    prosp?rit?

    d?pendait

    de l unit? de

    l Empire11.

    Une th?orie analogue est maintenant for

    mul?e

    pour

    expliquer

    la

    conqu?te

    par

    C?sar

    :

    dans

    les

    ann?es

    pr?c?dant

    la

    con

    qu?te,

    le

    commerce

    romain

    aurait favoris?

    l apparition

    d artisans-commer?ants

    dans

    des

    bourgs-march?s.

    Lors de

    la

    conqu?te

    pr?sent?e

    comme

    celle

    d un

    d?bouch?

    ?conomique

    vital,

    C?sar

    aurait

    b?n?fici?

    de

    l appui

    de

    la

    ?zone

    du

    denier?

    et

    des

    artisans-commer?ants

    install?s

    dans

    les

    oppida

    contre

    une

    aristo

    cratie

    plus

    ou

    moins

    en

    conflit

    avec

    les

    habitants

    des

    oppida, n ayant

    aucun

    int?r?t

    au commerce

    avec

    Rome

    et

    formant

    le cadre

    politique

    des

    civitates12.

    Cette

    th?orie

    pr?tend

    s appuyer

    sur

    des

    donn?es

    arch?ologiques

    issues

    de fouilles

    r?centes.

    Il

    n est

    pas

    question

    de

    nier l int?r?t

    de celles-ci

    :

    existence

    au

    d?but du

    premier

    si?cle avant

    J.-C.

    de v?ritables

    bourgs

    o? travaillent des artisans

    qualifi?s,

    p?n?tration

    de

    produits

    romains13.

    Mais la th?orie

    qui s appuie

    sur

    l interpr?

    tation de

    ces

    donn?es

    a

    une

    toute autre

    origine

    :

    c est

    la

    transposition

    ?

    la

    p?riode

    antique

    des

    id?es

    de

    H. Pirenne

    sur

    l origine

    des villes

    m?di?vales14.

    En

    cela,

    il faut

    donc

    se

    r?jouir

    qu avec

    l Histoire

    de

    la

    France

    urbaine

    une

    probl?matique

    plus

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  • 8/18/2019 8 - (COMPLEMENTARIA) Leveau - La Ville Antique Ville de Consommation Parasitisme Social Et Économie Antique

    7/10

    280

    Ph.

    LEVEAU

    conforme

    aux

    id?es actuelles vienne

    inspirer

    des

    arch?ologues

    ?

    la

    recherche

    d une

    explication

    de

    leurs

    d?couvertes.

    Dans le

    passage

    cit?

    plus

    haut,

    o?

    il

    ?carte

    la

    conception

    vulgaire

    du

    terme

    de

    ?consommation?,

    M.

    I.

    Finley

    [1981

    :

    118-119]

    continue

    en

    proposant

    ce

    programme

    :

    ?SU

    est

    vrai

    qu elles

    ?taient

    toutes,

    en

    quelque

    mani?re,

    des

    centres

    de

    consommation,

    l ?tape

    suivante

    dans

    l enqu?te

    consiste

    alors

    ?

    examiner

    les

    variations

    ou

    les ?carts

    par

    rapport

    ?

    l id?altype

    et

    ? ?tablir

    une

    typologie

    des

    villes

    antiques.?

    Sa

    conception

    de la

    ville

    para?t

    justifi?e

    par

    des

    travaux

    r?cents.

    Aussi,

    bien

    qu il

    ait

    d?clar?

    [ibid.

    :

    116]

    que

    ?l histoire des

    villes

    anciennes

    indivi

    duelles

    conduit

    ?

    une

    impasse?15,

    ne

    pourrait-il

    qu approuver

    la

    conclusion

    de

    L.

    Maurin

    ?

    sa

    monographie

    sur

    Saintes qu il oppose ? Bordeaux

    :

    ?Bordeaux

    doit ?tre mis

    au

    m?me

    rang que

    les

    autres

    grandes

    villes

    commer?antes

    des

    Gaules,

    Lyon,

    Tr?ves,

    Arles

    et,

    dans

    une

    moindre

    mesure,

    Narbonne.

    Au contraire

    Saintes

    est,

    sur

    ce

    point,

    sur

    le

    m?me

    plan

    que

    les

    autres

    villes

    de

    l Aquitaine

    seconde...

    Mediolanum

    a

    ?t?

    essentiellement

    au

    Haut-Empire,

    une

    m?tropole

    politique

    et

    administrative...?

    [1978

    :

    232-233]

    Le

    jugement

    de

    L.

    Maurin

    est,

    on

    le

    voit,

    tr?s

    ?quilibr?.

    M.

    Labrousse n en

    porte

    pas

    un

    tr?s

    diff?rent

    sur

    Toulouse

    antique16.

    Or,

    dans

    un

    article r?cent

    sur

    Ostie

    et

    la

    Gaule

    de

    l Ouest,

    G.

    Picard

    [1981

    :

    890]

    reproche

    ? L.

    Maurin

    d avoir

    syst?matiquement

    sous-estim?

    l activit?

    commerciale

    et

    industrielle de

    Saintes

    ;

    pour

    lui,

    l aristocratie

    de

    l Ouest

    de la

    Gaule, de Saintes, Bordeaux et Poitiers, qu il rapproche, unit les profits de la

    terre

    ?

    ceux

    du

    grand

    commerce17.

    On

    pourra

    toujours

    discuter

    chaque

    cas

    parti

    culier

    ;

    il

    est

    tout

    aussi

    int?ressant

    de

    porter

    la

    discussion

    sur

    les id?es

    g?n?rales

    Q id?altype

    pour

    reprendre

    l expression

    utilis?e

    par

    M. I.

    Finley).

    On

    pourra

    penser que

    G.

    Picard

    reste

    attach?

    ?

    l id?e

    d une

    primaut?

    de l urbanisation

    qu il exprimait d?j?

    ?

    propos

    de

    la

    r?sidence

    des

    notables

    africains

    [op.

    cit.

    :

    178-179].

    Mais

    son

    appr?ciation

    de

    la

    place

    du

    commerce

    et

    de l artisanat

    me

    para?t

    soulever

    une

    question

    essentielle. Les ?tudes r?centes

    sur

    le

    grand

    com

    merce

    et

    la

    haute

    banque

    tendent

    ?

    montrer

    que

    ceux-ci

    ?taient

    contr?l?s

    par

    la

    haute

    aristocratie romaine

    par

    l interm?diaire de

    ses

    clients

    et

    affranchis

    :

    ? l exercice des fonctions politiques, ? la gestion de ses terres, elle joignait tout

    naturellement les

    profits

    du

    commerce.

    Sa fortune

    pr?sentait

    donc

    une

    compo

    sante

    commerciale essentielle mais

    peu

    voyante

    car

    exerc?e

    ?

    travers

    une

    cat?

    gorie

    sociale

    m?pris?e.

    Pourquoi

    n en

    aurait-il

    pas

    ?t? de m?me

    pour

    l aristocratie

    provinciale

    ?

    Nous

    retrouvons

    donc

    ici

    les

    probl?mes

    pos?s

    par

    l

    uvre

    de

    M. I.

    Finley

    dont

    on

    trahirait

    l esprit

    en

    l acceptant

    sans

    contestation

    comme un

    nouveau

    dogme.

    Ne

    sous-estime-t-il

    pas

    l importance

    de

    l ?conomie

    de march?

    dans

    l Antiquit?

    romaine

    ?

    Le

    reproche

    lui

    en a

    d?j?

    ?t?

    fait

    par

    J.

    Andreau ?

    propos

    de

    l activit?

    financi?re

    et

    bancaire

    ;

    ce

    dernier

    a

    voulu

    montrer

    que

    les id?es

    de

    M.

    I.

    Finley

    se rattachaient ? la

    pens?e

    ?conomique

    n?o-classique

    et ?taient donc

    susceptibles

    d encourir

    les

    critiques

    adress?es ?

    ce

    courant

    [197J

    1129-1152].

    Par

    ailleurs,

    il

    importe

    de

    rappeller

    les

    implications

    du

    concept

    de

    ?ville

    de

    consommation?. Il

    pr?sente

    un

    rapport

    ind?niable

    avec

    celui

    de

    production

    de

    consommation

    que

    l on

    opposait,

    de

    mani?re

    classique,

    ?

    production

    d ?change.

    Cette

    notion

    a

    ?t?

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  • 8/18/2019 8 - (COMPLEMENTARIA) Leveau - La Ville Antique Ville de Consommation Parasitisme Social Et Économie Antique

    8/10

    VILLE

    ANTIQUE,

    ?VILLE

    DE

    CONSOMMATION?

    ?

    281

    justement

    critiqu?e

    sous

    un

    de

    ses

    aspects

    parce

    qu elle sugg?rait

    une

    autarcie

    qui

    n a

    probablement

    jamais

    exist?

    dans

    aucune

    communaut?

    primitive.

    On

    ne

    saurait,

    bien

    entendu,

    reprocher

    ?

    M.

    I.

    Finley

    de retenir

    cet

    aspect

    :

    il

    l ?cart?

    aussi

    cat?goriquement

    que

    les

    acceptions

    vulgaires

    du

    terme

    consommation

    [1975

    :

    168].

    Par

    contre,

    le

    second

    aspect

    du

    concept

    de

    ?production

    de

    consom

    mation?

    ?chappe

    ?

    cette

    critique

    et reste

    fondamental

    pour

    comprendre

    l ?cono

    mie

    antique

    :

    dans

    la

    production

    de

    consommation,?l ?change

    et

    la

    production

    d ?change

    tendent ?

    satisfaire

    les besoins imm?diats de

    subsistance,

    non

    ?

    pro

    curer

    un

    profit.

    [...]

    Plus

    fondamentale

    encore

    qu un

    certain

    type

    d ?change

    est

    la

    relation

    du

    producteur

    au

    proc?s

    de

    production.

    Non

    plus

    seulement

    une

    ?production

    de

    consommation?,

    mais

    une

    production qui

    tend

    ?

    prendre

    valeur

    d usage,

    ? travers

    les

    actes

    m?mes

    d ?change,

    et

    qui

    s oppose

    par

    l?

    ?

    la

    qu?te

    de

    valeurs

    d ?change?

    [M.

    Sahlins

    1976

    :

    127].

    Cette

    ?circulation

    simple?

    est

    caract?ristique

    des

    ?conomies

    paysannes.

    On

    voit donc

    que

    l urbanisation

    int?gre

    les

    paysans

    dans

    un

    autre

    syst?me

    qui

    d?bouche

    sur

    le

    profit,

    ce

    profit justement

    consomm?

    par

    la

    ville.

    Doit-on admettre

    ?

    et

    l on

    retrouve l?

    une

    question

    pos?e

    plus

    haut

    :

    y

    a-t-il

    progr?s

    ou

    simplement

    transfert

    ?

    que

    la ville romaine

    constitue

    un

    simple

    ?largissement

    de

    la

    communaut?

    paysanne

    et

    que

    l Empire

    romain

    juxtaposerait

    des unit?s int?ress?es seulement

    par

    la

    valeur

    d usage

    et

    non

    par

    la

    valeur

    d ?change

    ?

    Une

    telle

    position

    para?t

    difficilement admissible.

    Certes

    politiquement

    l autarcie de

    la

    cit?-?tat

    a,

    nous

    l avons

    vu,

    constitu?

    un

    id?al

    et

    donc

    pu

    ?tre

    assign?e

    comme

    but

    ? la

    communaut?

    politique

    par

    les

    id?ologues.

    Mais

    elle

    ne

    correspond

    plus

    aux

    r?alit?s

    du

    temps

    [J.-P.

    Vernant

    1966

    :166].

    Je

    pense

    donc

    qu il

    n ?tait

    pas

    bon de ressusciter

    le

    concept

    de

    ?ville

    de

    consommation?.

    Il

    pr?sente

    certes

    un

    int?r?t

    historiographique

    ind?niable.

    Il

    a

    le

    m?rite de

    rappeler

    que

    la

    ville

    antique

    comme

    la

    ville m?di?vale

    sont

    des

    formes

    politiques

    et

    que

    les facteurs

    politiques

    jouent

    un

    r?le

    fondamental dans

    son

    ?mergence

    et

    dans

    son

    fonctionnement.

    Mais

    il

    ne

    me

    para?t

    pas

    rendre

    compte

    du

    r?le

    capital

    des

    aristocraties

    urbaines

    dans

    l organisation

    de la

    pro

    duction

    agricole

    ni

    dans

    celle du

    commerce.

    Dans

    leurs

    d?penses ?verg?tiques,

    les

    notables

    municipaux

    n utilisaient

    pas

    seulement les

    profits

    de

    la

    terre,

    ils

    disposaient

    aussi

    de

    sommes

    gagn?es

    dans

    leur

    participation

    aux

    ?changes

    commerciaux.

    Oui,

    donc,

    ? la

    ?ville

    politique?,

    non

    ? la

    ?ville de consommation?.

    NOTES

    1.

    P.

    A.

    F?vrier,

    M.

    Fixot,

    C.

    Goudineau

    et V.

    Kmta,

    La

    ville

    antique

    des

    origines

    au

    IXe

    si?cle,

    in G.

    Duby,

    ed.,

    Histoire

    de la

    France

    urbaine,

    Paris,

    1980.

    2.

    Voir,

    en

    particulier,

    p.

    105

    sq.

    Cet

    aspect

    de

    l

    uvre

    de

    M. I.

    Finley

    a

    suscit?,

    ?

    ma

    connaissance,

    peu

    de d?bats

    ?

    la diff?rence de

    ses

    positions

    sur

    l esclavage

    antique (objet

    d un

    colloque

    de

    l Istituto

    Gramsci

    de

    Rome,

    publi?

    dans la

    revue

    Opus,

    1982). J.

    Andreau

    a

    abord? une

    question

    parall?le

    ? propos de la

    banque

    antique

    (cf. infra).

    3. La

    bibliographie

    est

    assez

    abondante.

    On

    pourra

    se

    reporter

    aux

    travaux

    de

    M.

    I.

    Finley

    pour

    les

    comportements

    des ?lites

    sociales,

    de

    P.

    Vidal-Naquet

    et

    de

    J.-P.

    Vernant

    pour

    les

    aspects

    id?ologiques

    de la

    question,

    et

    de

    P.

    B

    riant

    [1976

    :208]

    pour

    une

    pr?sentation

    du

    rapport

    entre

    agriculture

    et

    civilisation.

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    9/10

    282

    Ph.

    LEVE

    AU

    4.

    On trouvera

    une

    pr?sentation,

    une

    discussion

    et

    une

    bibliographie

    compl?te

    portant

    sur

    cet aspect de l

    uvre

    de

    M.

    Rostovzeff dans l ouvrage de

    M.

    Mazza [1973

    :

    79-91

    et

    notes:

    539-543].

    5.

    L opposition ville/campagne

    est

    d?crite de la

    mani?re

    suivante

    :

    ?La

    division du travail

    ?

    l int?rieur

    d une nation entra?ne

    d abord la

    s?paration

    du

    travail

    industriel

    et

    commercial,

    d une

    part,

    et

    du

    travail

    agricole,

    d autre

    part

    ;

    et,

    de

    ce

    fait,

    la

    s?paration

    de la ville

    et

    de

    la

    campagne

    et

    l opposition

    de

    leurs

    int?r?ts.? Plus

    loin,

    Marx

    et

    Engels

    ?voquent

    le

    rapport

    entre

    formes

    de

    propri?t?

    et

    division du travail.

    Avec

    le

    d?veloppement

    de

    la

    propri?t?

    priv?e

    immobili?re,

    ?la division

    du

    travail

    est

    plus

    pouss?e.

    Nous

    trouvons

    d?j?

    l opposition

    entre

    la

    ville

    et

    la

    campagne

    et

    plus

    tard

    l opposition

    entre

    ?tats

    qui

    repr?sentent

    l int?r?t

    des

    villes

    et

    ceux

    qui

    repr?sentent

    l int?r?t des

    campagnes,

    et

    nous

    trouvons

    ?

    l int?rieur

    des

    villes

    elles-m?mes,

    l opposition

    entre

    le

    commerce

    maritime

    et

    l industrie.

    Les

    rapports

    de

    classe

    entre

    citoyens

    et

    esclaves

    ont atteint leur

    complet d?veloppement?

    [l977

    :

    45

    et

    46],

    propositions reprises dans Le Capital [1976, t. 1 :256]. Ce sch?ma a ?t? justement critiqu?,

    ce

    qui

    n exclut

    ?videmment

    pas

    le

    fait

    que

    certaines activit?s

    artisanales

    soient

    sp?cifique

    ment

    urbaines,

    comme

    par

    exemple

    dans le

    textile

    le travail des foulons

    et

    des teinturiers

    [E.Wipszyckal965].

    6.

    Ainsi

    E.

    M.

    Staerman,

    dans

    un

    article

    sur

    ?La

    composition ethnique

    et

    sociale des

    troupes

    romaines

    sur

    le

    Danube?

    a

    cherch?

    ?

    montrer

    ?qu au

    Ille

    si?cle,

    l arm?e

    danubienne

    ne se

    recrutait

    plus

    dans

    les villes

    comme au

    Ile

    si?cle,

    mais dans les

    campagnes.

    Le

    lien

    entre

    l arm?e

    et

    la

    population

    rurale libre

    se

    trouvait

    renforc?

    du

    fait

    que

    les soldats avaient

    la

    possibilit?

    de cultiver

    des

    terres

    sur

    le

    territoire

    de leur

    cantonnement.

    Lors des troubles

    du

    Ille

    si?cle,

    les

    l?gions

    auraient servi de

    porte-parole

    aux

    petits

    agriculteurs

    qui

    souhaitaient

    un

    pouvoir politique

    fort

    contre

    les

    entreprises

    des

    grands

    propri?taires

    fonciers?

    [M.

    Raskolnikoff 1975

    :188-189].

    7. Cf. M. I. Finley [1975], S. Mazzarino [1973 :142 sq.]et M. Mazza [1973 :518, n.

    214].

    P.

    Veyne

    a

    jou?

    ?galement

    un

    r?le dans la

    r?surgence

    de

    ce

    courant

    [l978

    :104-106}

    Die

    Agrarverhaltnisse

    der

    Altertum

    vient

    d ?tre traduit

    en

    italien

    avec

    une

    pr?face

    de

    A.

    Momigliano

    [M.

    Weber

    1981

    ].

    8. Cf.

    U.

    Kahrstaedt

    [1958

    :

    255-256].

    La

    notion

    de

    parasitisme

    urbain

    est

    ?galement

    utilis?e

    par

    L.

    Munford

    ?

    propos

    de

    Rome

    [l964

    :

    309].

    Sur

    les

    conceptions

    de

    L.

    Munford,

    cf.

    F.

    Choay

    [1970

    :

    1145-1146].

    La

    notion

    est

    employ?e

    par

    M.

    I.

    Finley

    ?

    propos

    de Rome

    ?vivant

    de

    dons,

    de

    rentes,

    d imp?ts,

    de

    tributs?

    [1975

    :

    167].

    Dans le

    chapitre

    ?Town and

    Country?

    de

    sa

    r?cente

    Roman

    Britain,

    P.

    Salway

    oppose

    la

    conception

    de

    Collingwood

    pour

    qui

    la

    ville

    romano-britannique

    occupe

    une

    fonction

    parasitaire

    et

    J.

    S.

    Wacher

    d apr?s

    qui

    elle r?alise

    la fusion

    entre

    le

    monde

    classique

    et

    la soci?t?

    celtique

    [1981

    :573].

    9.

    P.

    A. F?vrier

    [pp.

    cit.

    :

    476]

    :

    ?Si la ville

    demeurait

    le lieu du

    pr?l?vement

    et

    le

    lieu

    de convergence des denr?es rurales, elle ?tait aussi un lieu d ?change, voire de production.?

    10.J ai

    trait?

    de

    cette

    question

    dans

    ?La

    ville

    antique

    et

    l organisation

    de

    l espace

    rural

    :

    villa,

    ville,

    village?,

    ?

    para?tre

    dans

    les

    Annales

    ESC.

    ll.J. J.

    Hatt

    [1959

    :

    155]

    :

    ?La d?cision

    de

    l assembl?e

    de

    Reims

    est le

    triomphe

    de la

    nouveDe

    aristocratie

    municipale,

    issue

    des

    artisans

    et

    des

    commer?ants,

    qui

    a

    remplac?

    les

    anciens chevaliers

    de

    la

    guerre

    des

    Gaules

    et

    qui

    tient

    ?

    la

    paix

    parce

    que

    sa

    fortune

    repose

    sur

    la

    prosp?rit?

    ?conomique

    dont elle

    est

    la

    condition

    indispensable.?

    12.Cf.

    A.

    Duval

    [1982].

    J avais

    entendu

    parler

    de

    cet

    article

    par

    une

    ?mission

    de

    France

    Culture.

    13.C est

    le

    cas

    d Al??a

    par

    exemple

    d apr?s

    M.

    Mangin

    [1981

    :

    393]

    :

    ?Le

    gros

    vicus

    ou

    la

    ville

    qui

    devient

    Al?sia

    au

    second

    si?cle

    est

    un

    exemple

    caract?ristique

    de la

    gen?se

    de

    ce

    type

    d agglom?ration

    o?

    l habitat

    et

    l activit?

    artisanale

    sont ?

    l origine

    du

    groupement

    urbain,

    au c ur d une

    r?gion

    o? existe une

    importante

    population

    rurale

    qui

    vit en sym

    biose

    avec

    lui.?

    14.C est

    l?

    un

    exemple

    caract?ristique

    de ?faits indiscutables?

    expliqu?s

    par

    une

    th?orie

    contestable

    qu ils

    viennent

    ainsi

    renforcer.

    J.

    Andreau

    a

    donn?

    un

    bel

    exemple

    de

    ce

    type

    de

    d?marche

    dans

    ?Le tremblement

    de

    terre de

    Pompei?

    o?

    il

    montre comment Maiuri

    a

    attribu?

    ?

    une

    r?volution

    socio-?conomique

    un

    ph?nom?ne

    urbanistique

    r?sultant

    d une

    catastrophe

    [1973:369

    sq.\

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    10/10

    VILLE

    ANTIQUE,

    ?VILLE DE

    CONSOMMATION?

    ?

    283

    15.Une

    telle

    proposition

    est excessive

    et

    doit ?tre

    comprise

    comme une

    r?action

    contre

    les

    tenants

    d une

    histoire

    (ou

    d une

    arch?ologie)

    exclusivement

    descriptive. Rappelons

    la

    r?flexion

    humoristique

    faite

    par

    M.

    Sahlins

    ?

    propos

    du

    dialogue

    de

    sourds

    entre

    des

    anthro

    pologues

    refusant

    de

    comparer

    des

    soci?t?s

    avant

    de

    les

    avoir

    comprises

    et

    d autres

    ne conce

    vant

    pas

    qu on puisse

    les

    comprendre

    sans

    les

    avoir

    compar?es

    :

    ?Malencontreuse

    conjonction

    de v?rit?s

    qui

    laisse,

    semble-t-il,

    l anthropologue

    dans la

    position

    de

    cet

    ing?nieur

    des che

    mins

    de fer de

    l ?tat

    du

    Connecticut o?

    (me

    suis-je

    laiss?

    dire)

    une

    loi,

    d?ment

    couch?e

    sur

    les

    registres,

    fait

    obligation

    ?

    deux

    trains

    qui

    se

    d?placent

    en

    sens

    inverse le

    long

    de rails

    parall?les,

    de

    s arr?ter

    compl?tement

    lorsqu ils

    se

    croisent,

    aucun

    des deux n ?tant autoris?

    ?

    repartir

    avant

    que

    l autre

    n ait

    disparu

    de

    l horizon

    [l976 :117-118].

    16.Cf.

    M.

    Labrousse

    [1968

    :

    502]

    :

    ?Ce

    qui

    fit, semble-t-il,

    sous

    l Empire,

    la fortune

    continue

    de

    Toulouse,

    ce ne

    furent

    ni

    son

    commerce,

    ni

    son

    artisanat,

    mais les

    exception

    nelles

    ressources

    agricoles qu elle

    avait

    pu,

    de

    tout

    temps,

    tirer de

    son

    terroir

    et

    la chance

    nouvelle

    que

    lui valut la

    r?putation

    de ses ?coles.?

    17.

    G.

    Picard

    met

    en

    parall?le

    l ?volution

    d une

    partie

    de

    l aristocratie de la Gaule

    de

    l Ouest

    avec

    la

    reconstitution de

    l ?volution

    de l aristocratie des Trois

    Gaules

    propos?e

    par

    J.

    F.

    Drinkwater

    ?

    partir

    de

    recherches

    portant

    essentiellement

    sur

    la vall?e

    du

    Rh?ne

    :

    il

    y

    aurait

    eu

    association

    entre

    les

    principaux

    marchands

    et

    les

    plus

    importants

    aristocrates

    des

    cit?s,

    les marchands devenant

    propri?taires

    fonciers

    et

    r?ciproquement

    |j.

    F.

    Drinkwater

    1978

    :

    817-850].

    Une

    r?ponse

    de Christian Goudineau

    Ph.

    Leveau

    m a

    demand?

    de

    lui

    r?pondre.

    Je

    m ex?cute

    tr?s

    volontiers

    pour

    plusieurs

    raisons.

    D abord,

    je

    suis ravi de l honneur

    inattendu

    qui

    est

    ainsi

    fait

    au

    tome

    1

    de l Histoire

    de la

    France

    urbaine

    et,

    plus sp?cialement,

    aux

    pages que

    j y

    ai

    ?crites.

    Ensuite,

    parce

    que

    je

    trouve cet

    article

    stimulant,

    propice

    ?

    une

    discussion

    autre

    que

    superficielle.

    Enfin,

    parce que,

    comme

    Ph.

    Leveau,

    je

    suis

    convaincu

    que

    quiconque

    tente

    de faire

    (m?me

    dans

    un

    ouvrage

    de

    vulgarisation)

    uvre

    d historien

    ne

    peut,

    ne

    doit

    se

    d?rober

    aux

    probl?mes

    de

    conceptualisation.

    La

    seule

    r?serve

    que

    je

    mettrai

    en

    avant

    d?s le

    d?part,

    c est celle-ci

    :

    je

    ne

    suis

    pas

    naturellement

    port?

    ? la

    g?n?ralisation

    ?tous

    azimuts?

    ;

    je

    ne

    crois

    pas

    (sans

    en

    ?tre

    s?r)

    qu on puisse parler

    des

    villes

    africaines

    comme

    de

    celles de la

    Gaule

    romaine,

    je

    n aime

    pas

    trop

    m?ler

    les

    affaires du Ve

    si?cle

    avant

    J.-C.

    avec

    celles

    du IVe

    si?cle

    apr?s

    J.-C.

    (manie

    contract?e

    en

    tentant

    de

    distinguer

    avec

    pr?ci

    sion

    des

    couches

    stratigraphiques

    ?).

    Je

    concentrerai donc

    l illustration

    du

    d?bat

    sur

    ce

    que

    je

    connais

    un

    peu

    :

    la

    Gaule

    du

    Haut-Empire.

    Reprenons

    la

    d?monstration de

    Ph.

    Leveau.

    Le d?bat

    porte

    sur

    les

    relations

    villes/campagnes.

    Ce

    que j ai

    ?crit

    constitue

    ?un

    glissement

    du

    concept

    de

    ville

    politique

    ? celui de

    ville de consommation?

    (p.

    275), glissement

    qui

    s inscrit

    dans

    le

    prolongement

    de

    la

    d?marche

    plus

    nuanc?e

    de

    W.

    Sombart,

    de

    M.

    Weber

    et,

    plus

    r?cemment,

    de

    M.

    I.

    Finley.

    Or,

    ce

    glissement

    est

    contestable,

    condamnable

    pour

    deux raisons

    essentielles

    : en

    premier

    lieu

    il

    ne

    rend

    pas

    compte

    du

    cours

    des