72729115 Societes Secretes Au Moyen Age Revue201

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 Être philosophe aujourd’hui Revue de Nouv elle Acr opole n° 201 — 4 Numéro de novembre-décembre 2007 Civilisations Psychologie L ’idéal chevaleresque des T empliers L’éducation des sens Sagesse  V ie et mort du parfait cathare DOSSIER Sociétés secrètes au Moyen-Âge Rencontre avec... Michel Danino Philosophies L’amitié philosophique

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Être philosophe aujourd’hui

Revue de Nouvelle Acropole n°201 — 4€Numéro de novembre-décembre 2007

Civilisations

Psychologie 

L’idéal chevaleresquedes Templiers

L’éducation des sens

Sagesse 

 Vie et mort

du parfait cathare

DOSSIER

Sociétés secrètes

au Moyen-Âge

Rencontre avec...

Michel Danino

Philosophies

L’amitiéphilosophique

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COURS DE

PHILOSOPHIES

comparéesd’Orientetd’Occident.

 Penser 

Vouloir  Agir 

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SommaireProchain numéro -

Parution janvier 2008

N° 202 : Les contes,une voie d’éveil

NOTRE COUVERTURE : Les Templiers

Nouvelle Acropole Revue n°201 - ISSN

0396-7387 - Dépôt légal novembre 2007.

Édité par la Fédération Française des

Nouvelle Acropole, association française

régie par le décret loi du 1 er   juillet 1901

Siège social Administration : La Cour

Pétral, D941, 28340 Boissy-lès-Perche

Rédaction 6, rue Véronèse 75013

Paris - 01 42 50 08 40 Internet :

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Directeur de Publication : Fernand

SCHWARZ - Rédacteur en chef : Isabelle

OHMANN - Secrétariat de rédaction :

Marie-Agnès LAMBERT - Maquette : Sylvie

COTS ET Caroline LAFITTE - Crédit photo :

Nouvelle Acropole - Impression : Gabel. Prix de

vente : 4 €- Reproduction interdite sansautorisation.

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Être philosophe aujourd’huiN° 201 novembre-décembre 2007 — 4€

5 — Editorial • La journée mondiale de la philosophie

Par Fernand SCHWARZ

6 — Société • Peut-on pratiquer la paix dans une société de violence ? Par Fernand SCHWARZ

8 — Sciences • L’atome, une histoire sans finPar Ramon SANCHIS

11 — Art et symbolisme • La fenêtre de Tomar Par Isabelle OHMANN

12 — Civilisations • Rituels d’initiationdans l’Ordre du TemplePar Pascal CROSNIER et Jean-Pierre LUDWIG

14 — Civilisations • L’idéal chevaleresque des templiersPar Pascal CROSNIER et Jean-Pierre LUDWIG

16 — Sagesse • Vie et mort du parfait catharePar Marie-Agnès LAMBERT

18 — Psychologie • L’éducation des sensPar Laura WINCKLER

20 — Rencontre avec • Michel Danino, l’Inde de nulle part Par Laura WINCKLER

23 — La page de Calliope • Lauréat du concours 2006

24 — Philosophies • L’amitié, une vertu philosophiquePar Olivier LARRÈGLE

26 — Philosophie à vivre • L’expérience et la rénovationPar Délia STEINBERG GUZMAN

28 — Question philo • Qu’est-ce que le respect ? Par Léonie BEHLERTan-Pierre LUDWIG

30 — À lire

34 — Agenda expositions

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N u m é r o d e n o v e m b r e - d é c e m b r e 2 0 0 7 

D O S S I E R 

S o c i é t é s  s e c r è t e s  a u  M o y e n -  Â g e 

Ê t r e   p h i l o s o p h e   a u  j o u r d ’ h u i 

L ’ i d é a l  c h e v a l e r e s q u e  d e s  T e m p l i e r s 

L ’ i d é a l  c h e v a l e r e s q u e  d e s  T e m p l i e r s 

L ’ é d u c a t i o n  d e s  s e n s M i c h e l  D a n i n o 

L ’ a m i t i é  p h i l o s o p h i q u e 

L ’ a m i t i é  p h i l o s o p h i q u e 

V i e  e t  m o r t  d u  p a r f a i t  c a t h a r e 

V i e  e t  m o r t  d u  p a r f a i t  c a t h a r e 

C i v i l i s a t i o n s 

S a  g e s s e s 

P s  y c h o l o  g i e 

P h i l o s o  p h i e s 

R e n c o n t r e  a v e c 

1 an

 5 N° 20€

 Les contes,une voie d’éveil  Société : L’insertion dans la société  par le conte Sagesses : Il était une fois les contes Psychologie : L’interprétationdes contes

 Et parmis nos rubriques : Santé : L’âme et la santé du corps Philosophies : La beauté peut-elle sauver le monde ? 

Prochain numéro N° 202

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Editorial

Le 15 novembre 2007 nous célèbrerons la sixième journée mondiale de la philosophie sousl’égide de l’UNESCO. Comme il est naturel, Nouvelle Acropole soutient activement cette

action par une participation dans plus de ses deux cents centres à travers le monde. Il a falluattendre le début du XXIème siècle pour que se produise une prise de conscience, au niveaumondial, de l’importance de la philosophie dans la défense des libertés et du développementde l’individu en tant que citoyen.Par ses valeurs et sa démarche, la philosophie est la mieux placée pour encourager l’individudans le développement d’un comportement de volontariat civil, social et humanitaire.À Nouvelle Acropole, nous avons pu le constater. Nos groupes de volontariat témoignent dansle monde de la capacité de la philosophie à mettre en action l’homme dans des comporte-

ments nobles qui l’honorent. La jeunesse trouve ainsi une réponse à son besoin d’idéal, ayantle sentiment d’être utile et, en même temps, de se construire soi-même. Loin d’être désuètes,les écoles de philosophie pratiques sont un atout dans nos sociétés en devenir.L’histoire nous démontre que lorsque la philosophie ne peut pas être librement pratiquée,lorsque les visions du monde ne peuvent pas être confrontées, que les individus ne sont pasencouragés à penser par eux-mêmes, c’est la culture en tant que telle qui s’affaiblit. Et l’obscu-rantisme et la violence prennent le pas.

Ce numéro présente un dossier sur l’histoire et la vision d’un certain nombre de groupes quidurent cacher une partie de leurs enseignements et de leurs pratiques, à cause du dogmatis-me de leur époque et la difficulté d’être un penseur libre. On se rend compte, avec le recul du

temps, que ces groupes auraient pu éventuellement féconder et enrichir davantage leurs socié-tés si on les avait laissés s’exprimer, ce que nous constatons d’ailleurs avec les Templiers, parrapport à l’œuvre presque inconnue du grand public qu’ils ont réussi à réaliser au Portugal,notamment dans la ville de Tomar.

La plupart des sociétés secrètes connues le sont devenues parce qu’elles n’eurent pasl’environnement adéquat pour s’exprimer et non parce qu’elles voulaient a priori le devenir.Leur quête véritable n’était pas celle du secret mais celle du mystère. Et dans son processusde dévoilement des mystères que porte chacun, il n’y a pas de meilleure démarche que laphilosophie

Par Fernand SchwarzPrésident de la Fédération Française Des Nouvelle Acropole

La journée mondialede la philosophie

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Du latin  pax , la paix désigne habituellement unétat de calme ou de tranquillité ou une absence

de perturbation, d’agitation ou de conflit. Elle est uni-versellement considérée comme un idéal auquel toutle monde aspire.

La paix permet de vivre la liberté dans le calme.

La paix est l’affaire de tousPour Cicéron, la préservation du cadre de vie permetde vivre en toute liberté. Si ce cadre est menacé, si laliberté est en danger, alors il faut sortir de son confortpersonnel, se battre et militer dans la rue pour la paix.Si on ne le fait pas, l’espace social perd sa tranquillitéet la violence envahit la société.Ce défi est celui de l’époque romaine : exercer saliberté dans un cadre où règne l’harmonie des rela-

tions sociales entre citoyens, grâce à un intérêt collec-tif et social, ce qui est la clef de la définition du citoyen.La perte du modèle de citoyen et de l’exercice desdroits et devoirs du citoyen peut attirer la violence ensociété. Un des devoirs du citoyen est justement de

promouvoir la paix dans le cadre social et de l’exiger.

 Assumer les conflitsPour Hobbes, la paix implique de se battre pour elle,pour faire cesser les conflits. Cela suppose que les

deux parties assument le conflit, c’est-à-dire accep-tent leur part de responsabilité et cherchent une solu-tion durable. Mais pour arriver à cela, il faut sortir dela tendance animale dans laquelle le conflit se règlepar la force (la force autoritaire et autocratique dusouverain, du tyran, du despote ou de la masse), lafuite ou, au contraire, par l’intimidation. Les sociétésles plus évoluées ont toujours eu recours à la loi pourgérer un conflit d’intérêt ou de violence. Mais beau-coup d’idéologies se fondent sur la notion de force,parfois de façon paradoxale, au nom du droit ou du

respect des droits.

La paix, un état à instituerPour qu’une société soit véritablement humaine, elledoit se soucier de l’épanouissement réel des

 Peut-on pratiquer la paix dans une société de violence ?Par Fernand Schwarz

Société

DEPUIS TOUJOURS, LES HOMMES SE BATTENT POUR LA PAIX.Q U’EST-CE QUE LA PAIX ? EST-ELLE SIMPLEMENT LA PRÉSERVATION

DU CADRE DE VIE OU LE RÉSULTAT D’UN TRAVAIL SUR SOI PERMETTANT

D’ÊTRE CONFIANT ET SEREIN FACE À LA VIE ET AUX AUTRES ?

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hommes, pour qu’ils exercent leurliberté et qu’ils puissent agir parrapport à eux-mêmes et aux autres, et progresser. Pour cela, l’É-tat doit institutionnaliser la paix par des lois, des règles, des cri-

tères d’autolimitation des uns etdes autres, sous peine d’assister àun état de violence permanent.

La sécurité ne dépend pas unique-ment de l’absence de rapportsd’hostilité. Il faut aller au-delà desrègles de simple tolérance et êtrecapable de vivre ensemble, de tis-ser des liens les uns avec lesautres, de cultiver la paix sociale. Si

ces liens sont distendus, la paix nesera plus pratiquée et chacun res-tera chez soi. Dans le meilleur descas, les uns ne seront pas hostilesaux autres mais on aboutira à unepaix armée.La violence apparaît non pas àcause des problèmes socio-écono-miques mais à cause de la pertedes valeurs morales et de la dispa-rition du droit. On ne résout pas la

violence par de simples mesuressocio-économiques. On n’achètepas la paix, on la partage.

La confiance et lasérénité face à la viePour Épicure, Il faut être serein etconfiance face à la vie et à la mort.La confiance mène à l’état desagesse. Son corollaire est l’état de

paix   galenismus. L’étude de lanature et de ses lois permet d’ap-prendre et d’acquérir une certainesagesse qui donne l’état de paix.Ce sont nos craintes, nos doutes etnos angoisses qui nous font quitterl’état de paix. Il faut voir les chosescomme elles sont, accepter la véri-té, tout en restant positif. À partirde cet instant, on peut progresser.

 Avoir confiance en soiet les autresVivre en paix, pour vivre ensemble,suppose confiance en soi et dansles autres. Il faut pouvoir garder la

tête froide devant les événementset repousser ses craintes. Ce quiimplique, du point de vue indivi-duel, se maîtriser soi-même, et dupoint de vue collectif, dialoguer,échanger et vivre ensemble pour ne

pas sombrer dans la violenceaveugle.Épicure précise que si les institu-tions humaines visent à réaliser lebien de la nature, c’est-à-dire àconférer aux hommes la sécurité etla confiance, leur œuvre est limitéeet se confine au domaine des biensmatériels et artificiels. Les biensmatériels, les honneurs, un boncadre social ne sont pas suffisants

pour que la paix soit durable et quela confiance puisse être partagée.La paix ne dépend donc pas du seulpouvoir politique.

La formationdu philosopheAucune institution mondiale, natio-nale ou régionale ne peut maintenirla paix. Elle ne peut que sanction-ner et n’a aucun moyen de l’institu-

tionnaliser, comme en témoignel’Organisation des Nations Unies.De même, les institutions poli-tiques et sociales sont limitéespour apporter la paix aux individus.Dans le meilleur des cas, le pouvoirpolitique peut promouvoir desécoles de philosophie à la manièreclassique, qui pratiquent la philo-sophie, pour aider les individus àtravailler sur eux-mêmes, à déve-

lopper un certain nombre d’outilset de techniques et à trouver la paix à l’intérieur d’eux-mêmes.Nous sommes tous responsablesdes violences engendrées dans lasociété. Certains sont les agentsobjectifs (les casseurs…), d’autresles complices, en restant à côté duproblème et en se donnant bonneconscience.La philosophie atemporelle peut

donner des clés précises et totale-ment expérimentées sur le sujet. Lapréoccupation du philosophe estdonc la formation des individuspour qu’ils puissent travailler pour

la paix au niveau individuel et pro-mouvoir des valeurs de solidarité etde paix sociale au niveau collectif.D’où l’énorme importance d’institu-tionnaliser la paix.

La pratiquede la prudenceLes philosophes de l’Antiquité clas-sique ont démontré que l’antidotede la violence est la pratique de laprudence, la petite sagesse ou lasagesse pratique. (1) C’est la capa-cité d’anticiper, de prévoir, d’agirsur soi et sur les autres, dans uneperspective de promotion de la paix sociale, de l’équilibre et de l’harmo-

nie de l’être. Tout acte imprudentdéveloppe la violence car il obéit àla réaction et pas à l’anticipation.Pour établir un gouvernementdurable, il faut travailler avec antici-pation, sous peine de tout refaire àchaque fois. Ceci implique de maî-triser ses pulsions, de travailler sursa propre violence et d’agir pourl’avenir et non à court terme, euégard à ce qu’on attend de nous. Il

faut avoir confiance dans l’avenir.Si dans des lieux difficiles (les ban-lieues) une minorité est capable deredonner la confiance et montrerl’exemple, d’apporter un havre depaix et un certain savoir, petit àpetit des noyaux de confiance sereforment. Les organisationsbasées uniquement sur la force etla violence s’autodétruisent rapide-ment par ce même phénomène de

violence. Il faut apprendre à tra-vailler par petits noyaux.

Ainsi, si la paix suppose de sedépasser soi-même, c’est parl’homme que passe le processus depaix. L’Unesco indique dans sonpréambule que «c’est dans l’espritdes hommes que naissent lesguerres, c’est dans leur esprit qu’ilfaut ériger les défenses de paix». Et

la violence cédera le pas à la paix 

(1) Voir article paru dans revue 198«La philosophie, une réponse à la violence»de Fernand Schwarz

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Le mot atome – choisi pour nommer les petites uni-tés constitutives de la matière – signifie, étymolo-

giquement, «sans parties». Cependant, avec le tempson a découvert que l’atome était formé à son tour par

des particules plus petites.L’étude des plus petits replis de la matière, commen-ce au début du XIXème siècle avec John Dalton. Selonlui, les différents composés chimiques proviennent duregroupement de plusieurs atomes (qu’il appelle

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molécules) appartenant à des éléments distincts etintervenant dans les mêmes proportions. Ce sontdonc les combinaisons de différents atomes qui don-nent lieu à la grande diversité de substances ou

matériaux, comme deux atomes d’hydrogène et unatome d’oxygène forment une molécule d’eaustable.L’atome est, à partir de ce moment, nécessaire pourexpliquer le comportement de la matière. Mais il est

L’atome

une histoire sans fin

LA DÉCOUVERTE DE L’ATOME A SUSCITÉ DE NOMBREUSES RECHERCHES, REPOUSSANT

SANS CESSE LES LIMITES DE LA SCIENCE, DU CONNU ET DE L’INFINIMENT PETIT.

Par Ramón SANCHIS

Sciences

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très méconnu car on ne disposeque de modèles théoriques nonconfrontés à la réalité.

Le premier modèleLe premier modèle basé sur cer-

taines vérifications expérimentalesest proposé en 1911 par E.Rutherford. En testant les impactsprovoqués par l’émission de parti-cules radioactives contre une finefeuille d’or, il prouve que seul unpetit nombre de ces particulespasse à travers la feuille et que laplupart du temps elles rebondis-sent dans des directions diverses. Ildémontre que ces rejets – pareils à

ceux produits par le choc desboules de billard – sont causés parde fortes répulsions électriquesmais aussi par une concentrationde masse importante. Ainsi appa-raît l’existence dans l’atome d’unerégion dense (le «noyau»), chargéepositivement et comprise dans unespace inférieur à un billionième decentimètre (10-12 cm).

Les composantes de l’atome Rutherford suppose l’existence decertaines particules chargéesnégativement, appelées «élec-trons», qui tournent en formantdes orbites autour du noyau à lamanière d’un mini système solaire.Ceci donne lieu ainsi à un modèleélectriquement stable et équilibré,avec un rayon qui ne dépasse pasun cent millionième de centimètre

(10-8 cm) pour la majorité desatomes.Toutefois, l’existence certaine desatomes ne sera pas démontréeavant 1905, date à laquelle A.Einstein réalise ses études sur lemouvement dit brownien. Enobservant le mouvement de cer-taines particules de pollen dis-soutes dans l’eau, il comprend queles trajectoires irrégulières de ces

particules sont dues aux chocsavec les molécules d’eau invi-sibles. Il parvient ainsi à une for-mule mathématique qui reflètefidèlement leur comportement

modèle particulier de chaqueatome.

La création de la lumière 

Selon le modèle de Bohr, les élec-trons les plus proches du noyau

seraient davantage soumis à l’at-traction de celui-ci que les électrons(plus libres) des orbites autoriséesexternes. Quand les électrons pas-sent d’une orbite supérieure à uneorbite inférieure, ils émettent unequantité similaire d’énergie quipeut se traduire par l’émission delumière (photons) et d’autres radia-tions électromagnétiques. Parcontre, quand les électrons sautent

d’une orbite inférieure à une orbitesupérieure, l’atome absorbe lalumière.Étant donné qu’il n’y a pas deux atomes ayant le même modèleorbital, l’émission de radiations sefait, pour chacun d’eux, sous formed’une certaine quantité d’énergieet d’une couleur qui leur est propre.C’est leur empreinte digitale quel’on peut capter par un instrument

appelé spectroscope.

Orbites circulaires et elliptiques

des électrons

A. Sommerfeld, en 1915, apporte lavision d’orbites électroniques nonseulement circulaires mais aussielliptiques. Les électrons, en plus detourner autour du noyau, tournentsur leur propre axe dans un mouve-ment appelé spin. Selon W.E Pauli,

chaque orbite autorisée de l’atomecontient un nombre précis d’élec-trons qui le rendent stable (parexemple, deux sur la première orbi-te). Un atome dont les orbitesexternes ne sont pas complètespeut réagir avec un autre atomepour former un nouveau composéchimique en cédant ou en parta-geant certains atomes de la dernièreorbite, appelés électrons de valence,

donnant naissance aux moléculesgrâce à ces enchaînements.

Modèle ondulatoireLes nouvelles idées sur le phénomène

apparemment chaotique. Plus tard,on découvre des particules d’unecertaine masse chargées positive-ment (  protons  ) et d’autres parti-cules, de masse similaire au pro-ton, mais sans charge, appelées

neutrons.Chaque atome dispose donc d’unnombre similaire de neutrons et deprotons concentrés dans le noyau,et d’électrons en orbite autour dunoyau soumis à l’attraction électro-statique des protons.

Les atomes : combinaisons

stables et instables

On a ensuite classé les atomes des

diverses substances en cherchant àreconnaître leurs composants et enles plaçant dans un tableau pério-dique. On a donc découvert descombinaisons stables mais égale-ment d’autres éléments instablesqui ont parfois une vie éphémèrecar ils se désintègrent lentement enémettant des particules radioac-tives.Un atome radioactif comme, par

exemple, le radium ou l’uranium,qu’il s’agisse de radioactivité natu-relle ou qu’elle soit stimulée parune énergie externe, émet vers l’ex-térieur et en phases successivescertaines particules (appelées

 ) jusqu’à ce qu’il se convertis-se en un atome plus stable nécessi-tant moins d’énergie pour mainte-nir son état d’équilibre.

Modèle orbitalEn 1912, le Danois N. Bohr considè-re que les électrons peuvent se trou-ver sur plusieurs orbites «autori-sées», situées à des distancesvariables par rapport au noyau. Cesdistances précises, qui donnent lieuà des orbites stables, sont unecaractéristique de chaque élémentchimique. Chaque élément possèdeun nombre précis de protons et

d’électrons ainsi qu’un équilibre deforces attractives ou répulsivesentre eux, qui fixe une place déter-minée aux électrons sur les diffé-rentes couches, et qui détermine le

,et

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ondes - particules exprimées par L.De Broglie, qui associent toute par-ticule à une onde ont permis aux physiciens allemands W.Heisenberg et E. Schrödinger, en1925 – et, plus tard, P.

Dirac en 1928 – defixer les prin-cipes de laconceptionondulatoirede l’atome.Ainsi l’élec-tron n’estpas simple-ment unesimple particu-

le. Il se comportecomme une onde(semblable aux ondesacoustiques ou à l’ondulation surla superficie d’un lac) dont la vibra-tion, la fréquence et l’amplitudepeuvent être définies.Peut-être que les électrons sont lesdeux à la fois – onde et particule –et selon les circonstances une desdeux propriétés se manifeste plu-

tôt que l’autre. Parfois, les élec-trons auront un aspect dense dansnotre monde physique et àd’autres moments, ils seront unesimple radiation dans un mondeénergétique.

Le principe d’incertitude 

Avec le développement de la phy-sique quantique, Heisenberg intro-duit un nouveau paradoxe dans la

science. Selon son célèbre principed’incertitude, on ne peut observerune particule sans l’altérer. En ten-tant de mesurer exactement laposition d’une particule, on modi-fie sa vitesse et vice et versa. Il esttoutefois possible d’effectuer cetype de mesure mais on ne peutmesurer simultanément les deux caractéristiques.Schrödinger propose alors un

modèle de probabilités pour l’ato-me puisque, si la position exacted’une particule ne peut être fixéeexactement, on peut la connaîtreen termes de probabilités. Dans le

cas d’un électron en orbite autourd’un noyau atomique, il y a uneprobabilité plus importante qu’il setrouve dans un endroit déterminéplutôt qu’un autre sur son orbite.

On peut savoir où cette par-

ticule se trouverait pro-bablement mais pas

où elle se trouveexactement.

Incertitudeset probabi-litésAinsi, on ne peut

pas dire quel’électron soit une

simple particuleayant une position pré-

cise mais on peut dire qu’ilpourrait se trouver avec une gran-de probabilité dans certainesorbites symétriques, appeléesorbitales, pouvant adopter desformes circulaires, elliptiques, len-ticulaires, toroïdales (1)… Entermes ondulatoires, on dira quel’électron a une grande probabilité

de se trouver dans un lieu géomé-trique qui est comme un nuagedense et d’y avoir aussi sa chargeélectrique concentrée bien qu’ilpuisse se trouver dans n’importequel autre endroit de l’atmosphèreatomique. Il y a certaines limitesqu’il convient d’accepter, puisqueles incertitudes et les probabilitéssont plus nombreuses que les cer-titudes.

Les anti-particulesPourtant, les électrons ne sont pasles seules particules que l’on peuttrouver dans les échelles les pluspetites de la matière. Dirac a ditque mathématiquement il estnécessaire que chaque particuleait son antiparticule pour maintenirl’équilibre des charges dans la

matière. Ainsi, on pense qu’il doitexister une particule de masseégale à celle de l’électron mais decharge contraire. On appelle cetanti-électron  positron, particule

découverte en 1932 dans lesrayons cosmiques. Actuellement,on considère que toute particulepossède son antiparticule, exceptéle photon qui est lui-même sapropre antiparticule.

Dans le noyau, les particules decharges égales ont tendance à serepousser. C’est pourquoi la forcequi les maintient unies dans unespace si réduit doit être excep-tionnellement intense comme l’adit H. Yukawa en 1935. Par ailleurs,cette force entre deux particules nese transmet pas de manière tradi-tionnelle mais à travers l’action

d’une autre particule du noyauappelée le méson.

Les quarksPeu à peu, le noyau dévoile sessecrets et on découvre d’autresparticules comme les fermions,bosons, hadrons, pions, muons,neutrinos… La découverte graduel-le de particules qui en contiennentd’autres dans le dernier quart du

XXème siècle, dont la plupart sedésintègrent pour donner naissan-ce à d’autres, amène à penser qu’ilexiste une structure interne de cesparticules. Elles sont composéesd’autres particules appeléesquarks qui sont considéréescomme les briques de la matière etactuellement comme les causes dela force forte.Actuellement, on est parvenu à

photographier certains atomesgrâce à des microscopes électro-niques, devenant ainsi, une réalitéconstatée.Nécessaire pour expliquer le com-portement de la matière, l’étude dela plus petite des particules a subide nombreuses transformationsgrâce à la recherche scientifique…et son histoire continue

Sciences

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sacré du temple. La corde symbolise aussi la nécessitéde contrôler ses énergies inférieures.

Les quatre élémentsEn observant bien la fenêtre, on peut découvrir en bas,une figure énigmatique coiffée d’un chapeau (le «capi-

taine»), de laquelle partent les racines d’un chêne,dont le développement est la fenêtre elle-même. Lafenêtre est donc un arbre, structurée en quatre élé-ments. En bas, le monde physique, la terre, où l’arbreplonge ses racines. Ensuite la corde marine délimite lemonde psychologique, le monde des eaux, symbolisépar le cheval, comme celui de Poséidon qui, dans lamythologie grecque, représente les eaux psychiques.Tout en haut, dans la rosace, s’exprime le souffle divindans le mouvement des ailes tournoyant dans l’em-brasement.

Un âge d’orDe l’autre côté du mur, sur la face nord du chœurmanuelin, pendant exact de la figure coiffée d’un cha-peau, une autre figure énigmatique est située dans unnœud de corde en forme de cœur ou de caducée et aumilieu de racines d’arbre, mais d’un arbre sec cettefois-ci. Ceci nous rappelle le symbolisme de la divineComédie qui parle de l’arbre sec qui va reverdir etrefleurir, symbole largement employé dans laRenaissance italienne. De même les rois portugais de

l’âge des découvertes pensaient revivre un âge d’or,époque qui voyait refleurir la civilisation

(1) Assemblage de cercles figurant les mouvements apparents desastres et au centre desquels un globe représente la terre.

Avec ses lignes ondoyantes qui s’étendent dansl’espace, la fenêtre de Tomar est l’image de la

puissance du Portugal, conquérant des mers et propa-gateur de la foi. C’est ainsi que l’on voit un personnage(un capitaine ?) qui soutient à bout de bras deux mâtsou piliers, autour desquels s’enroulent des algues, des

coraux et des cordages, allusion évidente au mondemaritime et aux Grandes Découvertes. Aux extrémités,deux sphères armillaires (1) encadrent le blason deManuel 1er et la croix évidée de l’Ordre du Christ qui rap-pellent aussi que Tomar fut l’avant-poste chrétien de laReconquista.Mais derrière ces affirmations de puissance, la fenêtrede Tomar porte un message symbolique sur la destinée.

Le parcours de l’hommeCe sont les deux piliers qui l’encadrent qui donnent le

sens de cette réalisation. Sur le pilier de gauche, ausommet, les anges symbolisent l’état de l’hommeaccompli. De l’autre coté, un héros, ressemblant àHercule, montre que l’homme doit guerroyer pourparvenir à cet idéal d’accomplissement.Au dessous, sur la colonne de gauche, la chaîneparfaite symbolise la perfection, tandis que sur lacolonne de droite, la ceinture signifie la nécessité del’ajustement pour les hommes.À gauche, des racines coupées sont représentées,tandis qu’à droite elles plongent profondément dans

la terre, rappelant que le monde des hommes estancré dans la matière.Le monument lui-même est entouré d’une corde quisépare le monde souterrain du monde supérieur, maisaussi le sacré du profane, délimitant ainsi l’espace

 La fenêtrede TomarPar Isabelle Ohmann

C’EST AU XIIÈME SIÈCLE QUE TOMAR DEVIENT

LA CAPITALE DES TEMPLIERS. BÂTI À L’INTÉRIEUR

DE L’ENCEINTE DU CHÂTEAU DES TEMPLIERS, LE

COUVENT DU CHRIST EST CÉLÈBRE POUR SA

FENÊTRE MANUÉLINE.

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Dans une société médiévalemarquée par la division tri-

partite des rôles entre les hommesqui prient ( oratores  ), les hommesqui produisent ( aratores  ), et leshommes qui se battent ( bellatores )

(1), les chevaliers de l’Ordre duTemple remplirent les trois à la fois :entrés dans l’Ordre pour servir leChrist, ils s’engageaient à défendreles lieux saints par les armes.Devant pourvoir à leur approvision-nement, il leur fallait être aussi cul-tivateurs, éleveurs, tout autant quebâtisseurs.

Les trois liens

de l’individuPar leur formation et l’applicationdes règles de discipline, lesTempliers s’engageaient à dévelop-per les trois «liens» de l’individu :

le lien individuel qui permet d’êtreen harmonie avec soi-même ; lelien social qui permet de vivre enbonne intelligence avec son entou-rage ; et le lien cosmique qui per-met de vivre le sacré et le senti-

ment d’appartenance spirituelle.Les «Pauvres chevaliers du Christ»,désignés par saint Bernard deClairvaux comme «la nouvelle mili-ce du Christ», seront rapidementappelés les «Chevaliers duTemple». Ils créèrent quelque neuf mille commanderies répartiesdans les provinces d’Europe.

La milice du Christ

Ces hommes qui consacraient leurvie à Dieu étaient également desguerriers. D’où le nom de milice.Comme le disait saint Bernard, leur«combat est double, sur terre et

dans le ciel». Cette double naturesera symbolisée par le sceau desTempliers, deux chevaliers montantun même destrier et égalementdans les couleurs du gonfanon bau-cent , l’étendard noir et blanc qui

représente la dualité du monde.Cette double mission, terrestre etcéleste qui relie les contraires, encherchant à transcender la dualité,caractérise la démarche initiatiquequi allie travail intérieur et travailextérieur. En travaillant sur eux-mêmes et animés par un profondidéal, les Templiers pensaientrendre le monde plus humain.Cette milice est appelée «milice du

Christ», en référence à l’être illumi-né et réalisé, le Kristos cosmiquequi a atteint l’état de sagesse,comme son équivalent oriental leBouddha.

CHARGÉS DE PROTÉGER LES PÈLERINS SUR LAROUTE DE LA TERRE SAINTE, LES CHEVALIERS DE

L’ORDRE DU TEMPLE OU TEMPLIERS, HABITÉS PARUN PROFOND IDÉAL, MENAIENT UNE DÉMARCHE

INITIATIQUE, PRÔNANT LE RETOUR À L’HUMANITÉ ET

À LA DIGNITÉ DE L’HOMME, DANS UN MONDEBARBARE, SECOUÉ PAR LES GUERRES.

 Rituels d’initiationdans l’Ordre du Temple

Pascal Crosnier et Jean-Pierre Ludwig

Civilisations

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Les Chevaliers du Temple

Les hommes de la milice du Christ furent aussi leschevaliers du Temple et à double titre. D’un point devue matériel, ils furent logés à leurs débuts dans lesruines du Temple de Salomon.Mais il s’agissait surtout pour eux de construire le

Temple à l’intérieur d’eux-mêmes.Dans toute démarche initiatique, le corps de l’homme(symbole du temple de Dieu) est le réceptacle, letemple qui héberge l’esprit humain comme un templede pierres peut le faire pour l’esprit divin. Ce n’est pasle corps physique qui nous rapproche de Dieu, maisnotre construction intérieure subtile qui lui est poten-tiellement semblable.

Initiation et doctrineL’initiation à l’intérieur de l’Ordre du Temple, présen-

te des similitudes avec celles qui furent appliquéesdans les écoles de mystères de l’Antiquité.Le candidat était très vraisemblablement soumis àdes épreuves (liées aux quatre éléments) et devaitégalement développer des qualités telles que l’humi-lité, la charité et l’amour de l’idéal.Après avoir été accepté, il était introduit puis dûmentaverti des tribulations auxquelles il s’exposait ; aprèsavoir promis de les supporter avec fermeté et obéis-sance, il était admis dans l’Ordre. Il recevait une cordequ’il devait toujours porter à la ceinture sous ses

vêtements et qui symbolisait le lien avec l’Ordre etl’engagement pris de se séparer des forces malignesextérieures.

L’homme réaliséDurant le procès, il a été reproché aux Templiers derenier la croix lors des rites d’intégration. On ne saitpas exactement la raison de cette pratique qui nefigure pas dans les textes d’origine.Pourtant, l’un des symboles rattaché aux Templiersest la croix. Elle représente le cube déroulé sur lui-

même, la matière, le support, la partie mortelle etputrescible des choses. La croix est liée aux quatreéléments alchimiques inférieurs. Le Christ sur la croix symbolise le cinquième élément, l’esprit, principemême de l’humain, le mental supérieur qui dynamisele quaternaire inférieur en l’homme, le principe spiri-tuel dominant les quatre éléments matériels alchi-miques .Le chiffre cinq, que l’on retrouve dans les rosaces denombreuses églises, représente l’homme réalisé. Ilsymbolise le microcosme, réplique à échelle réduite

du grand univers naturel et divin. Le sens profond dusymbole de la croix fut peu à peu perdu, et on en vintà représenter un Christ souffrant, voire une croix sansrien d’autre.

Les baisers impudiques

Un autre élément, largement commenté lors du pro-cès est l’existence des «baisers impudiques» ou«souffles du bas» dont Rabelais a fait allusion dansses œuvres et auxquels le néophyte devait se sou-mettre.

Les «souffles du bas» sont en relation avec la matiè-re, dont on extrait après de nombreuses transforma-tions alchimiques la matière première philosophique,destinée à devenir la pierre philosophale. Le premierbaiser, appliqué sur la base de l’épine dorsale, étaitlié aux souffles de la matière brute, et à l’œuvre aunoir. Le baiser sur le ventre, siège de la transformationdes choses, était lié à l’œuvre au blanc. Le baiser surla bouche symbolisait le passage à l’œuvre au rouge,la bouche étant le point le plus élevé où peut aboutirle souffle purifié qui devient la voix divine.

Par ce rituel initiatique, le néophyte ou nouveau che-valier devait comprendre que sa réception ne signi-fiait pas qu’il était parvenu au sommet mais, aucontraire, que tout allait commencer et qu’il devaitpartir du bas pour s’élever.

Le BaphometL’un des secrets les plus énigmatiques des Templiersfut celui du Baphomet . Il s’agissait d’une tête qui,selon les minutes du procès, avait un aspect diabo-lique (aspect d’un chien) et que les dignitaires étaient

supposés adorer. Sortie de son contexte rituel, elle futqualifiée d’idole et de représentation démoniaque,arrivant ainsi à figurer parmi les accusations princi-pales.Le Baphomet symbolise l’ombre clé dans les cérémo-nies initiatiques des écoles de mystère. Il représentaitles tentations intérieures et extérieures que chaqueindividu devait affronter et dépasser, dans sarecherche de perfectionnement et de sagesse, avantde devenir chevalier. Il rappelait alors que seul un êtrepurifié pouvait entrer dans le temple de la sagesse.

De ces diverses accusations dont les Templiers furentvictimes, le simple bon sens ne peut faire croire quedes individus prêts à abandonner leurs richesses et àoffrir leur vie pour la défense de leurs idéaux, seraientcapables de réaliser des pratiques contraires à leursprincipes mêmes. On ne peut qu’admirer ceshommes qui œuvrèrent toute leur vie par leur com-portement à redonner à l’homme son humanité et sadignité

(1) G. Dumézil, Jupiter-Mars,Quirinus, Essai sur conception indo-euro- péenne de la société et sur les origines de Rome, éditions Gallimard1941

Texte réalisé à partir du Dossier Spécial Les Templiers, une chevalerieinitiatique de Pascal Crosnier et Jean-Pierre Ludwig, éditions NouvelleAcropole, 2006, 6 €

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mises aux changements et aux humeurs de l’his-toire. Pont entre le monde visible et l’invisible, ilpermet à la forme d’incarner le principe spirituelsur terre. Bien que semblable au militaire par l’as-pect, il en diffère par le but : sa vocation combat-tante n’est pas au service d’une autorité matériel-le et temporelle, elle n’est que le moyen d’assu-mer sa fonction.

Un rôle social permanentDans la société médiévale, le chevalier assume unrôle social permanent. Il sert l’Église dans l’État.Le jour où, l’Église deviendra un état analogueaux royaumes, la chevalerie se constituera en«ordres», plus ou moins autonomes qui, pour res-ter fidèles à leur vocation chevaleresque, cher-cheront à réduire le plus possible toute relationhiérarchique avec le clergé officiel. Ainsi, le che-valier templier servira l’Ordre avant de servir l’É-

glise.Le Temple, en tant qu’entité indépendante,deviendra peu à peu un état dans l’État avec sespropres objectifs politiques et économiques, sonsavoir, son éthique et ses techniques.

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Fortement structuré et hiérarchisé, le Temple étaitcomposé d’hommes aux responsabilités et obli-

gations très diverses, animés par un même idéal che-valeresque, qui fut à l’origine du développement duTemple en «Chevalerie secrète» - ou ésotérique - etqui finira par ne répondre qu’à sa seule autorité.

La chevalerie, un état d’esprit,

une vocationLa chevalerie, avant et au-delà de toute institution,est un état d’esprit. On devient chevalier par nature,par vocation ou par nécessité et non par la naissanceou l’héritage. Devient chevalier celui qui a la volontéd’incarner un rôle : être un lien, une source d’équilibreentre le clergé et l’État, le pouvoir spirituel et le pou-voir laïque, l’atemporel et le temporel.

Le chevalier, pont entre le visibleet l’invisible

Le chevalier a pour mission et nécessité d’êtregarant, sur le plan matériel, du principe spirituel. Ilest le justicier par excellence. Son code se veutéthique et non moral, c’est-à-dire qu’il tend àrefléter les lois naturelles universelles, et non sou-

 L’idéal chevaleresquedes Templiers

SI, EN OCCIDENT, LE MOYEN-ÂGE A ÉTÉ L’ÉPOQUE LA PLUS MARQUÉE PAR L’IDÉAL CHEVALERESQUE,

CEUX QUI L’ONT SANS CONTESTE LE MIEUX INCARNÉ SONT LES CHEVALIERS DU TEMPLE, QUI ONTTENTÉ DE FAIRE RÉGNER L’ORDRE ET L’HARMONIE ET DÉVELOPPÉ LA FRATERNITÉ.

Par Jean-Pierre Ludwig et Pascal Crosnier

Sagesses

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Les trois unités

L’idéal templier consistait à réaliserles trois unités :- Unité de pouvoir : par un Empireconfédéral, ou alliance despeuples libres organisés en

noblesse populaire.- Unité de savoir : par la «mathèse»des sciences. Tout comme la frater-nité, la «mathèse» des sciencesexprime le refus de toute discrimi-nation : accepter l’autre et sonsavoir.- Unité d’amour : par la fraternitéuniverselle.

L’unité dans le monde 

La notion d’empire exprime, pourles Templiers, la volonté de fairepartager, à travers différentsmodes d’expression possibles,une même vision spirituelle dumonde. Il s’agit d’un «empire spiri-tuel», synonyme de totalité et nonde totalitarisme, et qui s’attache àrespecter les modes culturelspropres à chaque individu, àchaque peuple : au-delà des diffé-

rences formelles, les hommes serejoignent dans l’unité du Sacré,dans un esprit de fraternité et d’ac-ceptation de l’autre sans préjugé nihaine.À travers les neuf mille commande-ries (dont deux mille en France) ins-tallées partout en Europe commeau Moyen-Orient, la même loi unis-sait tous les Templiers, quelque soitle pays, la culture et la langue.

Le Temple fut à l’origine de la Hanse(ligue commerciale des citésd’Allemagne du nord) et de la pre-mière lettre de change, systèmeéconomique international qui luipermettait d’effectuer des opéra-tions de change entre ses nom-breux comptoirs. Les Templiers pro-tégeaient les pauvres qui, installéssur le territoire d’une commande-rie, n’étaient plus soumis aux exi-

gences des seigneurs locaux.

L’unité des principes

La volonté des Templiers d’unir leshommes entre eux dépassait large-

ment les limites de la foi chrétien-ne. Ce qui compte avant tout, c’estle rattachement à une démarchespirituelle, et peu importe lamanière, c’est-à-dire la religion, àtravers laquelle cette démarche

s’exprimera. L’enseignement duTemple puise ici à la source de lapensée traditionnelle en rappelantl’existence immuable d’un principeoriginel, le mythe, source de toutechose et des lois universelles, horsde l’histoire, du temps et de l’usu-re. Toutes les religions temporelles,ou religions révélées, sont doncissues d’un principe unique quipeut s’appeler «religion naturelle».

Puisque toutes les formes, commetoutes les religions, se valent, etque l’homme doit bien en choisirune pour mener sa quête spirituel-le, les Templiers choisirent de vivreen religion chrétienne. En cessiècles d’intolérance, cela ne pou-vait que leur faciliter la tâche.

L’unité en l’homme 

La chevalerie médiévale consiste

principalement en l’initiation del’individu et en l’organisation d’unearistocratie militante recrutée surles seuls critères du désintéresse-ment, de la loyauté et de l’honneur.

Par initiation, il faut entendre leprocessus par lequel un homme,placé dans une attitude d’éveil, sepose la question des dimensionsspirituelles convenant à sa nature

d’âme, à ses certitudes profondes,à la façon dont il se situe lui-même,volontairement, dans la société etdans l’Histoire. L’homme prendainsi conscience de sa vocation.Au cours d’un apprentissage, il vaéprouver ses forces et mesurerl’envergure possible de son action.Ainsi, il choisit volontairement lerôle qu’il va effectivement jouer. Àla notion de vocation succède alors

celle de mission. L’homme éveillécherchera naturellement l’environ-nement dans lequel il devra se for-mer, acquérir une spiritualité et uncomportement lui permettant une

collaboration féconde avecd’autres, ses frères, pourvus d’unedestinée analogue à la sienne. Ilchoisira la chevalerie s’il se condi-tionne pour un militantisme degarde du sacré et de défense des

principes.À la suite d’épreuves passées avecsuccès, l’initié s’intègrera dans uncourant traditionnel qui le soumet-tra à un rite de réception et deconsécration.Une communauté fraternelle, unordre, dispensera alors un ensei-gnement spécial, un ensemblecohérent de techniques spirituellesdestinées à aider l’initié dans sa

propre construction sans pourautant l’abandonner à la solitude.

Ainsi, le chevalier initié se caracté-risera par une présence, un rayon-nement, une capacité spirituelle etd’enseignement. Être accompli ilpourra ainsi trouver l’unité en luiet dans le monde et accomplir samission

Texte extrait du Dossier Spécial, Les Templiers,une chevalerie initiatique, Pascal Crosnier et Jean-Pierre Ludwig, édition Nouvelle Acropole,2007, 6 €

«Une nouvelle chevalerie est apparue sur la terre [… ].C’est une milice d’un genre nou- veau, inconnue aux siècles passés, destinée à mener sansrelâche un combat double,

tantôt contre des adversairesde chair et de sang, tantôt contre les esprits de malicerépandus dans les airs.[…] Lechevalier est vraiment sans peur et sans reproche qui revêt en même temps son âme de lacuirasse de la foi et son corpsd’une côte de maille.Sous sa

double armure, il ne craint ni homme ni diable»

Extrait de louange de la nouvelle chevale-rie de Bernard de Clairvaux à Hugues dePayns, fondateur de l’Ordre des Templiers.

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Àl’instar de l’Église catholique,les adeptes du mouvement

cathare étaient conduits spirituelle-ment par un clergé issu d’un petitnombre de personnes les plusdéterminées : les bons hommes

ou les parfaits. (1)À la tête du clergé, des évèques,Élus parmi les parfaits, adminis-traient le consolamentum aux mou-rants, ainsi que le consolamentumd’ordination, assistés des diacres.Les diacres présidaient surtout l’of-fice religieux appelé servicium ouapparelhamentum et y distri-buaient les pénitences.

Devenir parfait : un longcheminementPour devenir parfait ou parfaite, lecroyant subissait une période pro-

batoire de un à trois ans. Ce novi-ciat était nécessaire pour vérifier lasolidité de la vocation. Lors de lacérémonie du consolamentumd’ordination, il affirmait ensuitepubliquement son engagement.

Les bons hommes imposaient alorsleur main droite sur lui pour luitransmettre l’Esprit-Saint. Desimple croyant, il devenait alors un«parfait». Il recevait la vêture etétait alors habilité à prêcher l’orai-son dominicale aux croyants et àpratiquer le consolamentum (2).Le parfait avait pour règle de vie dene plus pêcher sinon il retombaitdans l’obligation de s’incarner à

nouveau. Il lui appartenait donc detravailler assidûment et simultané-ment dans les trois directions qui lerapprocheront de Dieu : la louange

du Très-Haut par la prière et la litur-gie, le détachement du corps parl’ascèse et certains exercices, et leservice aux croyants par son actiondans le monde.

Sous le signede l’apostolat etdu consolamentumLa prédication et le sermon consti-tuaient l’une de leurs principalestâches. C’était un moyen de fairedes adeptes et de collecter desfonds pour l’Église cathare.Le parfait pouvait pratiquer leconsolamentum des mourantspour assurer «la bonne fin» par le

pardon des péchés et la réunionde l’âme et du corps, favorisantl’incarnation dans un corps plusspirituel.

LE DÉBUT DU XIÈME SIÈCLE EST MARQUÉ PAR LA DOCTRINE CATHARE DONT LESADEPTES SE CONSIDÈRENT COMME DES DISCIPLES DES APÔTRES, ADOPTANT

LE MODE DE VIE, LES RITES ET LES SACREMENTS. LEUR IDÉAL EST VOUÉ À UNE

RECTITUDE DE VIE SANS FAILLE, POUR PERMETTRE À LEURS SEMBLABLES DERETROUVER LE CHEMIN DE LA FUSION AVEC DIEU.

Vie et  mort du parfait cathare

Par Marie-Agnès Lambert

Sagesses

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Le détachement et la présenceau monde

 Jusqu’en 1209, début de la persécution cathare, le par-fait restait facilement reconnaissable par l’adoptiond’une tenue uniforme, une barbe et des cheveux longs, des habits de couleur noire, un bonnet ou une

toque ronde, et une ceinture à laquelle était accrochél’Évangile de Jean.Aux premières heures de la persécution, le parfaitrasera la barbe, coupera les cheveux et s’habilleracomme ses contemporains, avec une préférence pourle bleu sombre.Les parfaits travaillaient pour vivre ; ils étaient méde-cins, vanniers ou tisserands et surtout commerçants.

Un corps régulier vouéà la prière et l’ascèse

La vie communautaire des parfaits était ponctuée denombreuses prières pour tous les actes de la vie etceux du jour et de la nuit. À la prière, qui fortifiaitl’âme, s’ajoutaient des saignées fréquentes et desjeûnes rigoureux. La moindre faute était l’occasion des’infliger des jours de jeûne supplémentaires.Les parfaits et les parfaites soumettaient leurs gesteset leurs paroles à un contrôle de tous les instants, évi-tant ainsi de fausser la vérité ou de mentir par inatten-tion. La règle de continence absolue ne subissaitaucune défaillance.

Celui qui avait commis une incartade à la règle sepunissait lui-même de diverses manières : par lejeûne, par la prière, en effectuant un grand nombre degénuflexions. Tous les mois, une confession publiqueavait lieu, assortie de pénitences collectives.Quand le parfait avait commis un péché de chair ou dedélation (péché contre l’Esprit), il devait recommencerl’ensemble de son initiation, tout en s’imposant deterribles mortifications. Il devait ensuite attendre quel’ensemble des croyants accepte de le réintégrer dansses droits. Parfois, le pardon n’intervenait qu’à l’ap-

proche de la mort.

La question de l’enduraAvant tout acte quotidien, la règle imposée au Parfaitétait de réciter un Pater. Après avoir reçu le consola-mentum, si un parfait moribond ne pouvait réciter laprière, il renonçait à manger, demandant à tous ceux qui le servaient de ne plus le nourrir. Cette règle stric-te appelée l’endura, controversée pouvait être assimi-lée à une non-assistance, alors que les religions ensei-gnent que le «vouloir vivre» à tout prix, enchaîne l’âme

au corps. Dans l’esprit cathare, l’endura permettait derejoindre la «vraie vie», période d’efforts soutenuspour tendre vers la perfection. Règle de vie malgrétout exceptionnelle, l’endura sera surtout pratiquéepar les cathares, au moment de la persécution,

lorsque la menace de brûler sur le bûcher deviendracertitude.

Les parfaits et les parfaites incarnèrent une rectitudede vie sans faille, soutenue par une foi inconditionnel-le en un idéal surnaturel, consacrant leur vie aposto-

lique à permettre à leurs semblables de retrouver lechemin de la fusion avec Dieu. Leur attitude héroïqueface au bûcher contribuera, à en faire pour la postéri-té, des êtres exceptionnels

(1) Nom donné par l’Inquisition de l’Église catholique aux Cathares quidésigne le parfait hérétique, achevé, complet.(2) Unique sacrement à la fois baptême, pénitence, ordination, extrê-me-onction, qui s’administre par imposition des mains et transmetl’Esprit-Saint.Article rédigé à partir de l’article «Vie et mort du parfait cathare»,publié dans la revue de Nouvelle Acropole n° 138

«Promettez-vous que, désormais, vous nemangerez ni viande, ni œufs, ni fromages,ni graisses et ne vous nourrirez que de poisson et d’huile, que vous ne mentirez  pas, que vous ne jurerez pas, que vous nelivrerez votre corps à aucune luxure, quevous n’irez jamais seul quand vous pourrez avoir un compagnon, que vous ne dormirez 

 jamais sans braies et sans chemise, et quevous n’abandonnerez jamais votre foi par crainte de l’eau, du feu ou de tout autre genre de mort ?»

Engagement solennel du Parfait au moment du consolamen-tum d’ordination

«Senhor Dieus, tot poderos, a vos comanl’arma el cors. Senher, vos me gardatz de pecar et de falhar et de autra pecada et de la mieua meteissa, et de fals testimoni,e m’amenatz a bona fin.

Seigneur Dieu, tout-puissant, je vous confiemon âme et mon corps.Seigneur, gardez-moi de pêcher et de faillir et du péché d’autrui et du mien aussi, et du faux témoignage, et memenez à bonne fin.

Prière hérétique du Comte de Foix, cité dans le registre deL’inquisition

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Éduquer les sens, c’est passer de la sensualité, oùl’éros (1) se réduit au plaisir passager et à la

recherche d’une jouissance égoïste et narcissique, àl’éveil d’une sensibilité plus subtile qui ne saura passe contenter des mets frelatés, mais apprendre àapprécier les aliments les plus raffinés, les parfums lesplus délicats, les sons les plus subtils.

L’éducation des sens, un processusde transmutationLes tapisseries de la Dame à la Licorne donnent unmerveilleux exemple de cette éducation des sens quise subliment progressivement à travers un processus

de transmutation. On peut ordonner les six images enallant depuis les sens les plus concrets jusqu’aux plussubtils : le toucher, le goût, la vue, l’odorat et finale-ment l’ouie.Après les cinq sens, la tapisserie présente une image

plus abstraite, où la Dame est débout devant unetente avec la devise : à mon seul désir . Il manquerait

deux images (auxquelles fait allusion George Sand),où l’on verrait la Dame sur le trône et pour finaliserl’œuvre, la Dame avec deux Licornes.La Dame, comme allégorie de l’âme, symbolise aussila dualité du mental, représenté par la double Vénus :Pandemos ou terrestre, le mental pratique, analytiqueet Ourania ou céleste, le mental synthétique ou uni-versel. Les deux ne font qu’un dans la réalité mais, ilssemblent, tel le miroir de psyché, regarder soit vers lesdésirs de la matière, soit vers les lumières de l’esprit.Dans la progression des sens est évoqué le triomphe

de l’âme sur la matière.

Du toucher au tactDans la scène du toucher, il s’agit de passer du tou-cher au sens du tact, qui permet de savoir se situer en

L’éducation des sens

l’allégorie de la LicornePar Laura Winckler

CE N’EST QU’À LA FIN DU XIXÈME SIÈCLE QUE L’ON S’INTÉRESSE AUX FAMEUSES

TAPISSERIES DES DAMES À LA LICORNE, CRÉES AU XVÈME SIÈCLE. ON S’ACCORDE À

DIRE QU’ELLES REPRÉSENTENT LES CINQ SENS, DONT L’ÉDUCATION PERMET DE S’ÉLEVER

DU MONDE PHYSIQUE VERS LE MONDE SPIRITUEL, D’ÉVEILLER LES SENS DE L’ÂME.

Psychologie

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toute circonstance, en adoptantl’attitude juste dans le momentjuste, par la pratique de la deviserien de trop. Avoir du tact, c’estcomprendre et s’adresser à chacun,de façon qu’il puisse aussi nous

comprendre. La Dame tient d’unemain, l’étendard quadrangulaire duLion, et de l’autre, la corne de laLicorne. Son attitude est ferme,presque martiale. Elle évoque lavolonté de maîtriser la matière, ense libérant des chaînes qui atta-chent encore les autres animaux dela tapisserie.

Du goût au bon goût

Dans la tapisserie du goût, il s’agitde passer du goût sensoriel à unsens plus large du goût, ce quidemande d’affiner ses perceptions,pour découvrir la juste mesure, lesharmoniques et les correspon-dances qui accordent au mieux formes et couleurs dans le mondeobjectif. Néanmoins, le goût peuts’élargir jusqu’au bon goût. C’estalors la faculté intérieure de perce-

voir et de goûter le beau, en le dis-tinguant du laid et de l’absurde. Ilest évident que, grâce au bon goût,la vie a une autre saveur. La Dameextrait des fruits du calice (duGraal), qu’elle remet à un oiseauqu’elle nourrit, pour habituer l’oi-seau de son mental à déguster desfruits plus subtils.

De la vue à la vision

intérieureDans la tapisserie de la vue, pourpasser de la vue physique à lavision juste, il faut transformer levoir en regarder ; fixer sa conscien-ce et se concentrer fermement,pour se relier d’âme à âme avec ceque l’on observe. Savoir voir avecattention est une manière dedécouvrir, de se livrer à l’investiga-tion, de pénétrer au-delà des

formes et des apparences avec lesyeux intérieurs ; c’est connaître,comprendre, avoir une vision juste.La Dame contemple l’image de laLicorne dans un miroir qui symboli-

se le lac du mental apaisé, reflétantla réalité des hautes cimes sansdéformation. Le regard amoureux de la Licorne et de la Dame peuts’interpréter comme l’âme contem-plant l’esprit supérieur.

De l’odorat à l’intuitionDans la tapisserie de l’odorat, onparvient à la sublimation de l’odo-rat qui est la capacité d’avoir du«nez», donc de sentir, de percevoiren finesse une situation donnée,au-delà des formes et des paroles.C’est posséder l’art de découvrir cequi est apparemment caché,presque comme un pouvoir divina-

toire. C’est aussi faire alliance avecl’air et les parfums ; c’est être atten-tif à ce qu’emporte et apporte levent, et à l’arôme qu’exhalent tousles êtres. L’odorat éveille l’intuition.La Dame tisse une couronne defleurs, dont le parfum est respirépar un petit singe qui hume, une àune, les fleurs dans une corbeille.Le singe peut symboliser l’intuition,le pont qui conduit vers l’esprit.

De l’ouïe à l’attentionfineLa tapisserie de l’ouïe présente cesens sublimé qui permet de passerd’entendre à écouter. Souvent onentend les paroles comme desgouttes de pluie, mais est-ce quel’on écoute au-delà des mots ? Il y aune grande distance entre entendreet écouter ; écouter, c’est prêter

attention à ce qu’on entend. Porterattention aux sons, savoir les dis-tinguer au point de savoir les inter-préter comme des formes particu-lières de langage et d’expression,ne peut être le fruit que d’uneattention fine. Dans le visage de laDame et de sa servante, l’âme et saconscience, se reflète la paix del’esprit, comme si elles entendaientla musique des sphères, le chant

des anges. La coiffe de la Dame estcomme un panache qui évoque uneflamme. Le Lion et la Licorne sontau repos et ils esquissent un souri-re de plaisir. Toute chose est à sa

juste place et l’âme, la Dame, sedonne à l’esprit à travers lamusique.

Le détachementLa sixième tapisserie présente la

Dame, se dépouillant de ses joyaux qu’elle dépose dans un coffre portépar sa servante. Elle a fait le choix de renoncer aux sens, devant unetente qui porte la devise À mon seuldésir . La décision est prise de sedétacher et le seul désir qui resteest celui de la Sagesse et de la com-munion de l’âme (  psyché  ) avec l’es-prit ( noüs ). Ces tapisseries symbo-lisent le mariage sacré ( hiérogamie )

de l’âme et de l’esprit.

Des sens physiques auxsens plus subtilsÉduquer les sensations, c’est ainsiparvenir à voir au-delà des appa-rences, à éveiller les sens de l’âme.Au fur et à mesure que l’on appri-voise les sens, derrière chaquesens extérieur se dévoile un sensintérieur, plus subtil, qui permet de

transmuter les sensations en senti-ments, apprenant à se relier defaçon harmonieuse avec soi-mêmeet l’autre, sous toutes ses manifes-tations. Le frisson éphémère del’émotion se transmute en senti-ment durable par l’amour du Beau,du Bon et du Juste.

Le but de cette éducation est depasser du toucher au sens du tact ;

du goût au bon goût ; de voir àregarder ; d’entendre à écouter ; dehumer à avoir du flair, pour que lasensibilité bien éduquée puisseconduire vers la liberté des faussesimpressions des sens, ce qu’expri-me la sixième tapisserie de laLicorne

(1) Amour primordial, force primordiale decohésionVoir article paru dans revue 188 «Amour plato-

nique, amour sexuel» de Délia SteinbergGuzman et «l’Amour dans le Banquet dePlaton » de Marie-Agnès Lambert et LouisetteBadie

 Dossier 

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 Acropolis : Quel est votre itinéraire personnel et d’oùest né votre intérêt pour la richesse civilisatrice del’Inde ? 

Michel Danino :  J’habite en Inde depuis trente ans,où j’ai été attiré par Sri Aurobindo et Mère. Pour vivrecette démarche plus intégralement, j’ai voulu étudiercette civilisation, sa pensée, sa spiritualité, son histoi-re. La démarche indienne tend à spiritualiser la vie, ycompris les arts, les sciences, l’architecture et les

techniques : si le monde est divin, toute activité peutêtre fondamentalement sacrée. Voilà qui m’a sembléêtre un programme intéressant !

 A. : Comment s’est construit à partir du XIX ème siècle le

mythe de l’invasion aryenne en Inde ? 

M.D. : Ce «mythe aryen» provient d’une interpréta-tion erronée du Rig-Véda (1). On voit des  Âryas (2)invoquer leurs divinités afin de vaincre des peuples del’ombre, des démons. Or les Indianistes européens dela moitié du XIXème siècle, notamment Max Müller, quicommencèrent à publier des traductions du Rig-Védapour la première fois en Europe, choisirent d’y lire unehistoire raciale. Les  Âryas devenaient une race

blanche aux cheveux blonds, les démons de race noireétant les autochtones. L’on s’imaginait que ces Âryas,renommés «Aryens», étaient venus d’Asie centrale etavaient migré en même temps vers l’Inde et l’Europe.Cela expliquait cette parenté linguistique indéniable

Michel Danino

 Aux originesde la civilisationindienne

Le mythe aryenest-il un canularde l’histoire ?

Propos recueillis par Laura Winckler

DANS SON OUVRAGE ÉRUDIT ET PASSIONNANT, L’INDE ET L’ INVASION VENUE 

DE NULLE PART : LE DERNIER REPAIRE DU MYTHE ARYEN, PARU AUX ÉDITIONS

LES BELLES LETTRES, MICHEL DANINO DÉMONTE LE MYTHE DE L’INVASION ARYENNE

EN INDE ET NOUS RÉVÈLE LES RACINES D’UNE CIVILISATION BIEN PLUS ANCIENNE ET

COMPLEXE QUE CE QUE L’ON AVAIT SOUPÇONNÉ, EN APPORTANT UN NOUVEAU

REGARD SUR LES ORIGINES DES VEDAS ET DE LA CULTURE INDIENNE.

Rencontre avec

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entre le sanscrit et les langueseuropéennes, qui ensemble for-ment la majeure partie de la famillelinguistique indo-européenne.Mais du coup, la civilisation indien-ne, largement fondée sur la culture

védique, n’avait plus ses originesen Inde.

  A. : Les Britanniques ont-il ainsi affirmé que l’Inde a été civilisée par les Aryens ? 

M.D. : Disons qu’ils se sont servisde cette théorie de l’invasion aryen-ne, selon laquelle les Aryens, arri-vés en Inde vers 1500 ans av. J.-C.

(date arbitrairement fixée par Max Müller), y ont apporté les Védas, lesanscrit, et l’ordre social descastes. La colonisation britanniquen’était qu’une «nouvelle vaguearyenne» destinée à réunifier la«grande famille aryenne». C’étaitune des façons de légitimer l’inva-sion britannique en Inde.

 A. : Comment les Britanniques

ont-il faits pour tenir les rênes ? 

M.D. : Ils définirent les castes defaçon beaucoup plus dure qu’ellesne l’étaient en réalité, transformantchaque communauté en caste. Puisils décrétèrent que les castes supé-rieures étaient «aryennes», lesautres descendant des autoch-tones. Dans une variante, cesautochtones avaient reflué vers le

Sud sous le choc de la conquêtearyenne : cela permettait de divi-ser Nord et Sud, en s’appuyant surl’appartenance des langues du sudà la famille dravidienne : unelangue différente devenait la preu-ve d’une culture et d’une race diffé-rentes !

 A. : D’où les Aryens venaient-ils ? 

M.D. : Selon moi, il n’y a jamais eude «peuple aryen». Pendant unsiècle, on les a cherchés partout, enAsie centrale, en Iran, en Russie,dans les régions arctiques, nor-

diques, ou en Allemagne. LesAllemands se sont appropriés cettedescendance, s’alimentant de lathéorie d’un linguiste suisse, A.Pictet, qui écrivait en 1859 que larace aryenne était sortie à l’aube

des temps des régions brumeusesd’Asie centrale pour accomplir leurdestinée de conquérir le monde.Dans son Essai sur l’inégalité desraces, le comte J.A. de Gobineauajoutait que la lignée germanique,la plus purement aryenne, dégéné-rait immédiatement si elle semélangeait à d’autres souches. Cesthéories devinrent l’un des princi-paux ingrédients de la création

d’une identité allemande : raciale-ment supérieure, elle avait une mis-sion quasi divine vis-à-vis desautres peuples. Lorsque Hitler estarrivé, le terrain était parfaitementpréparé. Contrairement à ce qui estsouvent dit, il n’a pas plus créé lemythe de la race aryenne que celuide son tempérament guerrier etconquérant ; il l’a seulement mis enapplication. Tant la linguistique que

l’indianisme européen du XIXème

siècle ont une lourde responsabilitédans la création de ces idéologies.Après l’effondrement du nazisme,elles ont partiellement reconnuleurs fautes.

 A. : Qui a repris ces idéologies dumythe aryen ? 

M.D. : En Europe, des groupe-

ments de droite, et en Inde, plutôtde gauche : par exemple, les histo-riens de l’école dominante d’histo-riographie marxiste tiennent beau-coup à l’invasion aryenne.Lorsque l’archéologie a confirméqu’il n’existait aucune preuve del’arrivée d’une autre culture 1500ans av. J.-C., ils ont substitué«migration» à invasion : les Aryensagressifs, conquérants, sont deve-

nus des nomades paisibles venusse fondre dans les populationsindiennes. Toutefois, ils tiennent àce que la civilisation ne soit pasd’origine autochtone : les brah-

manes (la caste supérieure, prê-tresse) demeurent des envahis-seurs ! En fait, ils alimentent lesidéologies de la division en repre-nant les thèmes coloniaux.Les évangélistes chrétiens parlent

aussi ce langage aux tribus et aux basses castes indiennes, pourmieux les convertir : quoi de mieux que le passage au christianismepour affirmer son rejet de «l’imposi-tion» de la culture des «envahis-seurs aryens», c’est-à-dire l’hin-douisme !

 A. : Quelle serait l’origine de la cul-ture védique et son lien avec la civi-

lisation de l’Indus Sarasvati ? 

M. D : Rien n’indique qu’à l’origi-ne, la culture védique soit étrangè-re à l’Inde. Le Rig-Véda ne mention-ne que le nord-ouest de l’Inde et neparle pas de conquérants venusd’ailleurs. Les Dasyus ne sont pasdes tribus à la peau sombre, maisdes démons : ils vivent dans l’obs-curité, dans la nuit, dans des

cavernes au fond de la montagne.Les spécialistes font aujourd’huiune interprétation mythologique etnon historique des conflits entre

 Âryas et Dasyus.La civilisation de l’Indus-Sarasvatî (3) a fleuri entre 2600 et 1900 av. J.-C.Antérieure à la date hypothétiquede l’arrivée des Aryens, elle s’estretrouvée qualifiée de pré-aryenneet non védique. Mais il est probable

que la culture védique ait étécontemporaine ou même antérieu-re à cette civilisation, dont la cultu-re est plutôt une synthèse entre laculture védique et la culture popu-laire du nord-ouest de l’Inde à cetteépoque.

 A. : Quelle preuve archéologiqueapporte la rivière Sarasvatî ? 

M.D. : La civilisation dite del’Indus n’était pas limitée à cetterégion : au sud, elle avait de nom-breux sites au Gujarat, et à l’est,des centaines jusque dans l’état du

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(3) Harappa est la première ville découverte, suivie de Mohenjo-daro.

Pour consulter les articles de l’auteur sur internet :http://www.micheldanino.voiceofdharma.com

Michel Danimo, L’Inde de nulle part, 422 pages, 25€

Survivances de la Civilisation de l’Indusdans l’Inde actuelle

Le sceau de Mohenjodaro, avec une divinité assiseen posture de yoga, entourée de puissants animaux sauvages, préfigure le culte de Shiva, toujoursvivant. Les rituels du feu de cette période sont lesprécurseurs de la pratique actuelle du havan dans

les maisons hindoues.D’autres caractéristiques communes des deux périodes sont : la pratique du culte des arbres, lesymbole de la svastika à l’entrée des maisons, et lesmanières de saluer et de faire les asanas.Exactement comme aujourd’hui, l’usage rituel deconques, pour verser des oblations, ou pour souf-fler, ont été révélés. Les morts, comme de nos jours,étaient brûlés ou enterrés la tête orientée au nord,sans grande pompe. La continuité est aussi dans latechnique : la préservation des poids et mesures, le

coulage du bronze, l’urbanisme, la proportion desrues, la mesure des briques, qui se retrouvent dansla civilisation de l’Indus et du Gange, l’une étanthéritière de l’autre.

Haryana, qui touche Delhi. La plupart sont situés lelong d’une rivière aujourd’hui disparue (ou de sesaffluents), dont on a retrouvé le lit asséché, large desix à huit kilomètres : il se nomme la Ghaggar-Hakra,mais un de ses affluents est encore aujourd’hui appe-lé «Sarasvatî». Par ailleurs, la Sarasvati est mention-

née soixante-dix fois dans le Rig-Véda : elle forme lalimite orientale du Pays des Sept Rivières (Sapta-Sindhu), et l’hymne Nadîstuti  la situe entre la Yamunâet la Sutlej, précisément là où se trouve la vallée assé-chée de la Ghaggar-Hakra.L’archéologie a établi que cette rivière s’est asséchéevers ou avant la fin de la phase urbaine de la civilisa-tion de l’Indus, c’est-à-dire avant 1900 av. J-C.Comment les Aryens auraient-ils donc pu chanter,dans le Rig-Véda, les louanges d’une Sarasvati «puis-sante et impétueuse» quatre à huit siècles plus tard,

alors qu’elle était asséchée depuis longtemps ?Si l’on part du fait que la culture védique s’est déve-loppée sur le sol indien, sans invasion aryenne, il n’y aplus de contradiction.

 A. : Qu’est-ce que la civilisation indienne peut appor-ter à l’Occident déraciné et déboussolé du début du

 XXIème siècle ? 

M.D. : Puisque la nature, l’univers, dont nous faisonspartie, sont sacrés, il ne s’agit pas de dominer,

conquérir, exploiter : il faut apprendre à vivre, coopé-rer, s’harmoniser avec ce qui nous entoure, prendreles fruits que nous offre la nature mais sans détruire labase sur laquelle nous vivons. Cette philosophie deGaïa, en Grèce, reprise par des mouvements écolo-gistes est tout à fait l’attitude hindoue face à l’univers.Cela peut sembler utopique, mais de penser que lasociété humaine puisse continuer sur sa lancéeactuelle est beaucoup plus irréaliste et irrationnel : onne peut poursuivre indéfiniment la destruction descycles et des ressources de la planète, sans rien don-

ner en retour. Pour l’Hindou, il n’y a pas de «conquêtede la Nature», ni de fossé entre Nature et divinité.Pas davantage entre humanité et divinité : l’Indeapporte un art de vivre ensemble, de respect del’autre, qui, autant que soi, est la représentation d’unedivinité ; diverses techniques, yogas ou autres, per-mettent de la redécouvrir, et cela a été la grandeconcentration de la culture indienne. Il semble bienque ce monde ait peu d’avenir si la nature humainereste enracinée dans l’ego avec ses désirs de pouvoiret ses avidités insatiables

(1) Le plus ancien des quatre Védas (1000 à 1500 ans av. J.-C. selon lesdates conventionnelles, avant 3000 selon Michel Danino), composé de1028 hymnes consacrés à diverses divinités, dont  Agni , dieu du feu,Indra, Mitra-Varuna, etc.(2) À l’origine, titre de Rishis ou de personnages «nobles» dans la litté-rature védique ( ârya veut dire «noble»).

Rencontre avec

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 Aujourd’hui c’est l’hiver,

que la place soit nette Aujourd’hui c’est l’hiver, l’hiver aux blanches mains. Je me revois jadis, longeant ces blancs chemins,Traverser ces bocages nivelés de neigeQui chuinte au joug des chausses, naturel solfège.

Une feuille en sous-bois, telle un vieux parcheminVacille et tourbillonne, ou vermeille ou carmin.

 L’eau ne coule plus, figée qu’elle est dans son piège De glace. Gelé, givré le joyeux manège ! 

 Mais qu’est donc devenu ce blanc immaculé ?  Depuis combien de siècles s’en est-il allé ?  Et pourquoi ? Et comment…? Le crachin nous écrase…

 Fermez les yeux pendant que crève la planète, Amassez votre argent de ces forêts qu’on rase,

Vitrifiez- moi tout ça, que la place soit nette ! 

 Aurélien Mordret

23

Concours de poésie CalliopeLa page Calliope

 XIe concours

de poésie Calliope

Thème 2007 : l’Amour Date de remise des poèmes

avant le 31 décembre 2007

Règlement sur le site internet :http://cercle-poesie-calliope.orgou par email :[email protected] par courrier :Cercle Calliope/Concours de poésieFDNA – 6, rue Véronèse - 75013 Paris À renvoyer avant le 31 décembre 2007avec le nom et l’adresse du participant,son adresse email.

Calliope est le cercle de poésie de l’association

  Nouvelle Acropole,créé en hommage à  son fondateur Jorge Livraga, poète et philo-  sophe.

CHAQUE ANNÉE, L’ASSOCIATION NOUVELLE ACROPOLE

RÉCOMPENSE LE MEILLEUR POÈME DU CONCOURS DU CERCLE DEPOÉSIE CALLIOPE. EN 2006, SUR LE THÈME DE LA NATURE,C’EST UN CANDIDAT DE LA VILLE DE STRASBOURG,AURÉLIEN MORDRET, QUI A REMPORTÉ LE CONCOURS.À NOTER QUE POUR LA TROISIÈME ANNÉE CONSÉCUTIVE,LE LAURÉAT DU CONCOURS EST ORIGINAIRE DE STRASBOURG !

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L’amitié n’est-ce pas l’essence même de la fraternitéqui lie les chevaliers de la table ronde autour du roiArthur ?

Ami, n’est-ce pas toi qui inspire le cri de ralliement desmousquetaires : «Tous pour un, un pour tous !».Ami, n’est-ce pas le cri qui fait écho aux oreilles duPetit Prince pour voyager sur Terre ? «Les hommesn’ont plus le temps de rien connaître, ils achètent deschoses toutes faites chez les marchands. Mais commeil n’existe point de marchands d’amis, les hommesn’ont plus d’amis, si tu veux un ami, apprivoise moi.»

L’amitié spirituelleAmi, serais-tu cet indicible que certains sages nom-

ment l’ami spirituel, le bien aimé , qui unit le Soi aumoi, le maître au disciple? Arthur en plein désarroin’invoque t-il pas Merlin en ces termes : «Merlin, toimon ami, j’ai besoin de toi».Est-ce toi, que l’on nomme le maître intérieur, qui

 L’Amitié en

philosophie

DANS NOTRE ÉPOQUE DE TURBULENCE, L’AMITIÉ RESTE UNE VALEUR SÛRE

ET INDISPENSABLE POUR BIEN MENER SA VIE. COMME UN PHARE, ELLE

NOUS INDIQUE LE CHEMIN À SUIVRE POUR DEVENIR NOUS-MÊMES ET

VIVRE PLEINEMENT LES RELATIONS HUMAINES.

Par Olivier Larrègle

Le mot ami provient du latin amicus, qui lui-mêmedécline de amare «aimer».

Les dés sont jetés. Aimer, voilà ce que nous demande

la relation d’amitié ! «Aimer est la vertu des amis»disait Aristote.

Comment l’amitié se déclineDoux mot ami… La variété de tes sentiments, l’harmo-nie de ton son, sont-ils les garants de la vie heureuse ?«L’amitié est indispensable à une vie réussie» disaitDémocrite.Amitié, n’est-ce pas toi qui fît sortir Achille de sa tor-peur lorsqu’il apprend la mort de son ami Patrocle ?Ami, n’est-ce pas la magie du mot que doit prononcer

Gandalf, le magicien blanc, dans le Seigneur des Anneaux , pour que la porte de la Morya s’ouvre ?Alors, il est reconnu comme le chef légitime par touset l’aventure de la communauté peut se poursuivre.Lui, le mage doit être aussi un ami…

Philosophies

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chaque jour, comme le renard avecle Petit Prince, m’apprivoise un peuplus, afin que je devienne moi-même ?Toi, l’ami spirituel, es-tu le protago-niste de cette relation intime, qui

pacifie mon âme lorsqu’elle est endésaccord avec elle-même ?«L’amitié n’est possible qui si l’onest d’abord son propre ami. Celle-ci, consiste à clarifier son âme et àl’orienter vers le Bien» disaitPlaton.Ami et amitié spirituelle signent cefragment d’amour mystérieux, cetirrationnel indescriptible, qui ont surelier Socrate et Platon, Épicure et

Ménécée, Plotin et Porphyre,Marpa et Milarepa, Castiglione etRaphaël, Montaigne et La Boétie,Ramakrishna et Vivekananda, StExupéry et Léon Werth, et biend’autres encore, connus et incon-nus ? «L’amitié est une étincelle dumystère divin» disait Platon.Une vie sans aimer, une vie sansami, une vie sans s’aimer, à quoi bon…

L’amitié dans les écolesde philosophiePour les Grecs qui sont le peuple del’amitié par excellence, selonAnselm Grün(1), seuls ceux quiaspirent à la vertu peuvent se lierd’amitié. L’absence d’amitié estnuisible à l’âme disent-ils !Pythagore, l’inventeur du mot phi-losophe, dit que l’amitié est la mère

de toutes les qualités. «Choisispour ton ami, l’ami de la vertu ;cède à ses doux conseils, instruis-toi par sa vie….» (2) Son école dephilosophie, «Le Musée», en sera lafidèle représentante.Un jour, un Pythagoricien sur lepoint de mourir, ne pouvant réglerl’aubergiste qui l’accueillait,demande à inscrire un symbole sursa porte. Il y grave une étoile à cinq

branches, symbole d’appartenanceà l’école pythagoricienne. Lesannées passent, un homme rentredans l’auberge et pose la question :«Qui a inscrit ce symbole sur ta

porte, aubergiste ?» Celui-ci racon-te l’histoire, ce à quoi l’hommerépond : «Combien te dois-je ?»Ainsi, se vivait l’amitié chez lesPythagoriciens. Elle était mèred’une fraternité qui allait au-delà

du concept de vie et de mort.Les écoles qui succèderont au«Musée», comme l’Académie dePlaton, le Lycée d’Aristote, le Jardind’Épicure resteront fidèles à ceconcept de l’amitié. À tel point,qu’elle sera le ciment invisible, deleur édifice et la garantie de leurlongévité.Plus tard, Cicéron le Romain, impré-gné de littérature grecque, dira :

«Ceux qui ôtent l’amitié à la vie,ôtent le soleil à l’Univers.»

L’amour et l’amitiéLe plus souvent nous tombonsamoureux sous l’emprise del’amour-eros, l’amour concupiscen-ce. Le désir-passion agit en nous,comme une force d’attraction, quidéforme la réalité en jetant desvoiles illusoires, sur nos rapports

amoureux. Par contre, lorsque nousévoluons dans notre rapport amou-reux cet amour-eros se convertit enamour-philia qui, pour Jean Guittonest la racine même de l’amitié.L’amour-eros peut envoûter l’êtrehumain que nous sommes, et profi-tant de nos faiblesses, il enfantedes maux nuisibles tels que : lajalousie, la possession, la tyranniedu moi, la perte identitaire par atta-

chement fusionnel, la dépendance,la réciprocité basée sur larecherche d’intérêts.Par contre, l’amour-philia, baignépar le sentiment de l’amitié neconnaît pas ces maux. Car l’amitiés’établit sur des fondations spiri-tuelles, ce n’est plus un instinct.C’est un sentiment qui s’épanouitpar la fidélité et la durabilité, au-delà de nos impulsions binaires et

animales.L’amitié respire la grandeur et laliberté. Elle se reconnaît par notrecapacité de faire coexister l’amouravec la liberté intérieure.

C’est elle qui vient au service del’amour-eros pour lui apporter unautre regard. Mais l’amour-philia àbesoin de l’amour-eros. Toute ami-tié a besoin de signe attestantl’amour (un geste, un cadeau, une

attention, une considération…) ettout amour a besoin d’amitié pourtraverser les épreuves, et vivre ladurabilité. Philia et eros se nourris-sent l’un l’autre pour l’élévation del’amour.«Le psychologue français IgnaceLepp (3) a remarqué que lescouples qui naissent d’une longueamitié durent plus longtemps queceux qui se forment après le coup

de foudre. Il a observé que lescouples qui vivent ensemblecomme de bons amis se soutien-nent mutuellement, et leur amitiégarde sa dimension érotique etsexuelle.» (1)

 Amitié et agapèAinsi, grâce à l’amitié, l’homme,personnage social, connaît une desconditions du bonheur.

Il a vaincu une forme d’égocentris-me et de repli sur soi. Il peut vivre ledésintéressement. «Aimer un amiintensément, cependant avec unpur détachement… être constantdans l’amitié et dans l’aide désinté-ressée» disait le philosophe indienSri Ram. (4)Petit à petit, il peut s’élever vers laplus belle des amitiés celle del’amour agapè qui aux dires de

Platon est le Bien par excellence,car il ne désire que le bien de tousles humains.Cet amour charité, cet amour com-passion serait-il source de l’espé-rance ?

(1) Anselm Grün : Philosophe chrétien alle-mand né en 1945, auteur de Petites médita-tions sur le mystère de l’amitié , éditions AlbinMichel, 2004(2) Isabelle Ohmann et Florence Chauvet, Versdorés de Pythagore, Éditions Nouvelle

Acropole, 2007(3) Ignace Lepp : Psychologue français 1908-1966.(4) Sri Ram : Philosophe indien mort en 1973.

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 Avancer sur le cheminde sagesseEn réalité, celui qui acquiert de l’ex-périence sait que, sans esprit derénovation, il ne pourra continuer àavancer sur ce chemin de sagesse.L’expérience n’est pas statique, elleest l’essence même de la Vie, etnous conduit précisément à conti-nuer de l’avant, en construisantautour de nous et vers le haut avec

des matériaux toujours plusnobles, plus parfaits.Comme toujours, les enseigne-ments de Jorge Livraga (1) nousaident à voir cette relation entre

l’expérience et la rénovation.«La rénovation n’est pas change-ment mais réaffirmation de ce quiest valable, dépassement des expé-riences qui ne sont plus néces-saires, changement d’outils et revi-talisation générale de l’ensemble etde chacun d’entre nous.»Voici donc plusieurs points inté-ressants à ajouter à tout ce quiprécède.

Revitalisation de l’en-semble et de chacund’entre nousNous avons étudié les trois types

Platon disait que les cheveux blancs sont signe de vieilles-

se et pas toujours de sagesse.De la même façon, la vieillessen’est pas toujours signe d’expé-rience.Pas plus que l’amertume que lais-sent généralement les années faceà des événements mal assimilés.Non plus que la méfiance que pro-voquent les situations comprises

sous l’angle de l’égoïsme.La véritable expérience doit produi-re le bonheur propre à une rénova-tion permanente.

Par Délia Steinberg Guzman

COMMENT TIRER AU MIEUX PARTI DE

L’EXPÉRIENCE ? SUFFIT-IL DE SE RÉFÉRER

UNIQUEMENT À CE QUE NOUS GARDONS

EN MÉMOIRE ? Q UE FAUT-IL GARDER ET

QUE FAUT-IL CHANGER ? DÉLIA

STEINBERG GUZMAN S’INTERROGE SURLE SENS DE L’EXPÉRIENCE POUR UN

DISCIPLE DE LA SAGESSE.

Expérience et rénovationPhilosophie à vivre

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de karma (2) : le karma personnel, le karma indivi-duel et le karma collectif.Il est facile de mettre ces types de karma en relationavec des types similaires d’expérience. Il y aura ainsides expériences personnelles, individuelles et collec-tives.

Les expériences personnelles et individuelles vontavec ce que nous savons de l’expérience personnelle,ce qu’on apprend à force d’erreurs sans aucune direc-tion et ce que nous adoptons comme fruit mûr desMaîtres et des Sages qui nous ont précédés.Les expériences collectives sont celles que nousvivons dans des groupes, petits ou grands ; depuisnotre famille, notre noyau d’amitiés, la ville danslaquelle nous nous trouvons, jusqu’au monde engénéral.

La revitalisation des expériences individuelles et collectives

En partant du fait que nous admettons le chemin dis-cipulaire comme valable pour notre Moi supérieur (3), nous mettrons l’accent sur les expériences indivi-duelles ou discipulaires – qui affectent l’âme – et lesexpériences collectives.C’est dans ces cadres qu’il faut introduire une revitali-sation générale.Revitaliser, c’est donner davantage d’énergie, davan-tage de force, davantage d’élan vers le futur en s’ap-

puyant sur le socle du passé valable.Mais il est évident que nous n’arriverons pas à unerevitalisation de l’ensemble si chacun d’entre nous nese soucie pas de la sienne en premier lieu.

La revitalisation personnelle 

Nous avons besoin de nous renouveler chaque matin,de promouvoir l’élan vital dans la mesure où nous lais-sons de côté les malheurs présumés qui nous enlè-vent notre énergie.Nous avons besoin d’allumer le feu de l’enthousiasme

chaque jour, en nous rappelant que chaque difficulté,chaque contrariété, est une épreuve qu’il nous fautsurmonter. Et, que je sache, aucune épreuve ne se sur-monte à travers la mauvaise humeur ou le chagrin.De cette façon, nous collaborerons activement à ceque l’ensemble, notre entourage, petit ou grand, par-ticipe à notre rénovation.

Réaffirmation de ce qui est valableLe valable n’est pas ce qui nous plaît ou nous satisfaita priori. Ce qui est valable est ce qui est bon pour la

ruche et pour l’abeille, au dire des classiques. C’estl’expérience démontrée par les Maîtres, celle qu’ilsnous offrent généreusement pour nous aider à sur-monter nos difficultés avec rapidité et une souffranceminime. C’est ce qui favorise notre évolution ascen-

dante. C’est ce qui meut l’Histoire vers son véritableDestin. C’est la fondation qui subsiste en dépit desalternances cycliques, comme fil de Vie unissanttoutes choses.Nous avons besoin d’affirmer et de réaffirmer, deconsolider mille et une fois ce qui est valable pour l’in-

dividu et pour l’ensemble.

Dépassement d’expériences qui nesont plus nécessairesLes expériences constituent les échelons d’une gran-de échelle. Cela n’a pas de sens de s’accrocher à undes degrés du fait que nous y avons atteint une certai-ne assurance et un certain confort. Continuer est uneobligation. Surmonter chacune des difficultés quenous présente la Vie avec sa maîtrise, pour affronterde nouvelles épreuves.

Tout ce statisme est contraire à la rénovation et, parconséquent, à la véritable expérience.Si nous recourons aux enseignements de La Voix duSilence (4), nous verrons qu’il faut tuer le souvenir desexpériences passées. Ce souvenir morbide, d’auto-complaisance est ce qui nous attache à l’échelon surlequel nous sommes.

Changement d’outilsNous disposons tous au moins de quatre véhiculesd’expression : un corps, la vitalité qui l’anime, la psy-

ché et le mental. Mais nous n’utilisons pas toujoursces outils. Certains sont utilisés au mieux ; d’autrescommencent tout juste à s’ouvrir un passage dansnotre conscience.Il est temps d’employer davantage notre mentalréflexif, intelligent et capable de discerner, en laissantun peu de côté la fatigue des émotions négatives. Ilest temps de revitaliser notre énergie pour la mettreau service de nobles idéaux, en laissant un peu decôté l’attachement à un corps qui, évidemment, n’estpas notre véritable Moi.

Il est temps de nous découvrir nous-mêmes. De nousconnaître mieux, pour connaître ainsi les dieux etl’univers.

Ce n’est qu’ainsi que nous servirons pleinement notreidéal

(1) Jorge Livraga : philosophe, fondateur de Nouvelle Acropole(2) loi de cause à effet qui régit tout individu et toute chose(3) Esprit, Soi.(1) La Voix du Silence, Héléna Pétrovna Blavatsky, éditions Adyar

N.D.L.R. : Le chapeau et les intertitres et sous-titres ont été rajoutés

par la rédaction

Texte extrait de L’expérience, comment mieux tirer parti de ce que nousvivons, Délia Steinberg Guzman, Éditions Nouvelle Acropole, 2007

27

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On peut être amené à confondre deux notions,

respect et tolérance. Pourtant elles ne signi-fient pas la même chose et ne se

situent pas au même niveau : lerespect se situe au-delà de la

tolérance et la transcende.

Tolérance et respect,quelle différence ?

En effet, comme nous l’indiquesa définition de base, la toléran-

ce est le fait de «ne pas interdire ouexiger, alors qu’on le pourrait» et désigne de

fait «la liberté qui résulte de cette abstention», alorsque respecter signifie prendre une chose, une situa-tion ou un être en totale considération et donc à nepas se situer sur le terrain de la simple et molle accep-tation, de la désinvolture et de la négligence.Gœthe a fort bien compris le lien étroit qui unit cesdeux notions : «la tolérance ne devrait être qu’un étattransitoire. Elle doit mener au respect.»

 Accepter et aller vers ce qui dérangeEffectivement, la tolérance est la première étape sur lechemin de la connaissance et de la compréhension, carau moins, lorsqu’on tolère quelque chose ou quel-qu’un, on ne le rejette pas ; on apprend à l’accepter.Le respect exige d’aller plus loin encore sur le chemin del’acceptation. Il exige de sortir de l’indifférence, de ces-ser d’accepter de façon passive pour aller vers laconnaissance de ce qui diffère de nous, de ce qui estnouveau, atypique, voire dérangeant au premier abord.Car l’homme qui se prétend respectueux respecte avant

tout ce qu’il comprend et avec quoi il est en accord (parhabitude ou croyance). Mais qu’en est-il de son soi-disant respect lorsqu’il se heurte à ses propres limites ?Ainsi nous prônons tous le respect sans être nécessai-rement respectueux ni respectables…

Par Léonie Behlert

LE TERME DE «RESPECT» EST TRÈS SOUVENT EMPLOYÉ DE NOS

 JOURS ET SEMBLE ÊTRE UNE VERTU PRÔNÉE PAR TOUS… AU POINTDE DEVENIR UNE NOTION PASSE-PARTOUT. MAIS QU’EN EST-IL

RÉELLEMENT DU RESPECT ?

Qu’est-ce que

le respect ?

Question philo

«C’est dans l’homme, dans

 sa raison et dans sa liberté qui constituent sa dignité,

qu’il faut fonder les principesdu respect de l’autre, non

dans une divinité.»Luc Ferry

Le respect, ça s’apprend ?Oui, le respect s’apprend. Nous devons être éduquésau respect car cela ne vient pas naturellement (sinonaucune situation ne nous mettrait jamais hors denous, aucune différence ne nous choquerait). Le res-pect est avant tout un état d’ouverture à soi-même etaux autres, un état d’écoute attentive et dynamique,qui ne se contente pas de contempler la chose qui estdifférente ou étrange comme un élément exotique ouornemental mais de comprendre, intrinsèquement,ses lois de fonctionnement.

Le respect commence par soi-mêmeAinsi faut-il commencer par se respec-ter soi-même, bien se connaîtreet se corriger en conséquencedans le but de s’améliorer.Plus la connaissance denous-même sera profondeet stable, plus le respectdont nous ferons preuveenvers autrui sera authen-

tique et actif.

Du respect à l’amourLe respect envers nous-même et autrui nous amène àl’amour, qui est sa forme exacerbée. Comme l’écritKhalil Gibran : «Celui qui, par quelque alchimie saitextraire de son cœur, pour les refondre ensemble,compassion, respect, besoin, patience, regret, surpri-se et pardon crée cet atome qu’on appelle l’amour.»

Passons donc de la tolérance au respect et du respect

à l’amour comme l’oiseau qui s’élève dans les airs etvoit le monde avec davantage de hauteur ; et si levoyage ne se fait pas en un jour, il est bon de s’enremémorer régulièrement les étapes et d’en faire unrefrain cher à notre cœur

«Mêmedans la solitude, ne

dis ni ne fais rien de blâ- mable.Apprends à te respecter 

beaucoup plus devant ta propre conscience que

devant autrui»

Démocrite

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Dossier :  La quêtede l’universel : Alexandrie

N°176 Dossier : Le temps des cathédrales

N°177 Dossier : Le périple du héros

N°178 Dossier : Splendeurs de l’Asie centrale

N°179 Dossier : Itinéraires de l’au-delà

N°180 Dossier : Sagesse égyptienne

N°181

Dossier : Les civilisations disparues

N°182Dossier : Les visages du Sacré 

N°183Dossier : Masculin / Féminin

N°184Dossier : L’Inde spirituelle (épuisé)

N°185Dossier : Les Arts martiaux 

N°186Dossier : La vie des plantes

N°187

Dossier : Philosophies de l’Amour 

N°188 Dossier : Le retour du Moyen-Age

N°189 Dossier :  Rites et croyances d’immortalité 

N°190 Dossier : Les énigmes du temps

N°191 Dossier : Anges et démons

N°192 Dossier : Alchimie et métamorphoses

N°193

Dossier : L’Égypte symbolique

N°194 Dossier : Nos ancêtres et nos origines

N°195 Dossier : L’esprit de la Renaissance

N°196 Dossier : Les puissances de l’âme

N°197 Dossier : La destinéedans la Grèce antique

N°198/199Revue de Nouvelle Acropole n° 200— 6€Numérode Septembre-octobre2007

DOSSIER

Le retour de la philosophie

Êt r e ph i l osophe a u j ou r d ’ hu i

Qu’est-cequelaphilosophie?

Commentdevenir philosophe?

Laphilosophieunecontre-culture?

Philosophies d’hier,philosophiesd’aujourd’hui

Nouvelle Acropole,50 ans de philosophiedans le monde

Qu’est-cequelaphilosophie?

Commentdevenir philosophe?

Laphilosophieunecontre-culture?

Philosophies d’hier,philosophiesd’aujourd’hui

Nouvelle Acropole,50 ans de philosophiedans le monde

200200    N    U    M

      É    R    O

    S    P      É    C    I    A    L

Dossier : Le retour de la philosophie

N°200

Revue de Nouvelle Acropole n° 201— 4€Numérode novembre-décembre2007

DOSSIER

Sociétés secrètesau Moyen-Âge

Êt r e ph i l osophe a u j ou r d ’ hu i

L’idéalchevaleresquedesTempliers

L’idéalchevaleresquedesTempliers

L’éducationdessens

MichelDanino

L’amitiéphilosophiqueL’amitiéphilosophique

 Vieetmortduparfait cathare Vieetmortduparfait cathare

Civilisations

Sagesses

Psychologie 

Philosophies

Rencontre avec 

Dossier : Sociétés Secrètes au Moyen-Äge

N°201

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À lire

Les Templiers,

une chevalerie initiatiquePascal CROSNIER et Jean-Pierre LUDWIG

Éditions Nouvelle Acropole,Collection Les Dossiers spéciaux,

99 pages, 6 €

Des pauvres chevaliers duChrist, côtoyant les mystères duTemple de Salomon, aux navi-gateurs portugais de l’Ordre duChrist, à l’origine des grandesdécouvertes de la Renaissance,les Templiers ont marqué leurépoque par leur originalité.Dépositaire plus que probabledes antiques savoirs tout autantque de la révélation christique,cette confrérie initiatique et éso-térique a profondément marquépendant plusieurs siècles, notrecivilisation occidentale, déran-geant fortement l’Église qui adissous l’ordre et brûlé lesmembres les plus éminents.

L’assassinat programmédes Templiers Jacques ROLLAND

Dervy Poche, 321 pages, 9,50 €

L’auteur présente ici une thèseselon laquelle la destruction del’Ordre des Templiers a été

mûrement réfléchie et préparée.

Parlant arabe, il a eu accès à desdocuments inédits et à desarchives secrètes, et a pu dres-ser un tableau précis de cetordre depuis son origine orien-tale jusqu’à sa fin, controver-sant les documents officiels.Inspirés d’une chevalerie spiri-tuelle orientale, on les a accuséde collusion avec les musul-mans et leur grande habiletéfinancier en a fait des ennemis.Après la défaite de St Jeand’Acre, tout se met progressive-ment en place pour les détruire..

La voie parfaite,le catharisme vivant

 Jean-Claude GENELLes éditions des 3 Monts,

223 pages, 17,20 €

Fruit de cinq années derecherche et de voyages enpays occitan, cet ouvrage pro-pose une approche originale,initiée par des messagers invi-sibles de l’aventure spirituelledes Cathares qui a duré plus dedeux siècles.

Les cathares Anne BRENON

Albin Michel, 292 pages, 9,50 €

Anne Brenon nous propose uneimmersion dans la spiritualité etles valeurs cathares plus quedans son côté historique etnous fait découvrir des indivi-dus pieux et charitables, enga-gés dans la vie de la cité.Ils

croient en l’existence de deux 

mondes, l’un bon et l’autremauvais. Ils se considèrentcomme des disciples desapôtres. Ils seront démonisés,persécutés et anéantis sur lebûcher.

Histoire secrète del’Inquisition

De Paul III à Jean-Paul IIPeter GODMAN

Éditions Perrin, 342 pages, 21 €

L’exploration des archives du

Vatican sur cinq siècles permetde découvrir l’histoire del’Inquisition romaine, et sesméthodes pour débusquer leshérétiques. Parmi les inquisi-teurs, le cardinal Bellarmin qui aofficié pendant plus de quaran-te ans autoritarisme, ses obses-sions, son acharnement contreses ennemis. L’auteur soulèvela question de la reconnaissan-ce des erreurs commises par lesmembres de l’Église et confron-te ses conclusions à celles de Jean-Paul II, qui ne sont pas for-cément les mêmes. Par un spé-cialiste du Moyen-Âge.

Sociétés secrètesdu Moyen-Âge

Quelques livres à lire...

Les Dossiers Spéciaux

ÉditionsNouvelle Acropole

Les Templiersune chevalerie initiatique

Pascal Crosnier et Jean-Pierre Ludwig

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 PHILOSOPHIE 

Plotin chez Augustin suivide Plotin face auxGnostiques

Michel FATTALÉditions L’Harmattan,

181 pages, 16,50 €

L’impact de la philosophie dePlotin sur Augustin à traversl’étude des notions de conver-sion, d’illumination, de triadeou de trinité. La deuxième par-tie évoque les raisons du diffé-rend philosophique et cosmolo-gique qui opposa Plotin aux gnostiques à travers l’étudeentre autre du monde et dudémiurge. Par un spécialiste dela philosophie, maître de confé-rence à l’université deGrenoble.

Le regard de la véritéCinq études sur SénèqueStefano MASO

L’Harmattan, 231 pages, 20, 50 €

Selon Sénèque, la sagesse secaractérise par l’application desvertus. L’individu sage estcapable de saisir le sens du des-tin dont il est l’expression, et àjuger ainsi sa propre action etles motifs pour lesquels ilconvient d’agir. Par un spécialis-te de la philosophie ancienne etlatine.

Le silence de Dieu face

aux malheurs du mondeBertrand VERGELY Presses de la Renaissance,

270 pages, 21 €

Si Dieu existe, comment peut-iltolérer la souffrance sans riendire ? Quelle faute l’homme a-t-

il commise ? Quelle faute doit-ilpayer ? Si Dieu existait, il inter-viendrait, puisqu’il est bon ettout-puissant. S’il n’intervientpas, c’est qu’il n’existe pas». Parde nombreuses références àl’actualité, à l’histoire, à la litté-rature et aux grands penseurs,Bertrand Vergely nous fait com-prendre en quoi sommer Dieude comparaître devant un tribu-nal pour non-assistance à l’hu-manité en danger, relève de l’in-fantilisme métaphysique.

Entre désir et renoncement

Marie de SOLEMNEAlbin Michel, 168 pages, 6,50 €

Parmi les sentiments humains,le désir st sans doute celui qui

connaît le plus de sens diffé-rents. La réalité de notre quoti-dien ne se situe-t-elle pas entredésir et renoncement.

SPIRITUALITES 

Lettre à une jeune disciple Arnaud DESJARDINS

La Table Ronde, 195 pages, 16 €

À travers quinze lettres desti-nées à des personnes très pré-cises, c’est à chacun de nousque l’auteur s’adresse. Uneméthode et une pratiqueconcrète pour arriver à une exis-tence plus consciente, l’en-

semble pouvant se résumer àcette phrase : «Ne cherchez plusau-dehors ce que vous ne trou-verez qu’au-dedans de vous».

Petits exercicesde méditation

Erwin INGOLD Jouvence éditions, 123 pages, 8.90 €

Une approche très pédagogique

de la méditation, qui s’inspirede la méthode d’Anthony deMello, jésuite d’origine indienneet psychothérapeute convaincupar les enseignements de CarlRogers. L’auteur propose icitrois objectifs : utiliser l’obser-vation des sens pour créer l’es-pace intérieur du présent, per-mettre au silence de prendre saplace et devenir conscient desattachements qui barrent laroute à la liberté et au bonheur.

Rites et fêtes

du catholicisme Aurélie GODEFROY Plon, 124 pages, 13 €

Dans la collection de la «petitebibliothèque des spiritualités»,ce livre nous aide à comprendrele sens des rites et des fêteschrétiennes, suivant le calen-drier de l’Église, leur déroule-ment et le sens des symboleschrétiens

Découvertedu bouddhisme

Laurent DESHAYESPlon, 124 pages, 13 €

Toujours dans la collection «peti-te bibliothèque des spiritualités»,un guide pour découvrir les fon-dements de l’enseignement déli-vré par Bouddha il y a 2500 ans.

 PSYCHOLOGIE 

La théorie des mèmesSusan BLACKMORE

Max Milo, 416 pages, 25 €

Tandis que les gènes utilisent lecorps humain dans leur luttepour la suprématie des carac-tères physiques, les mèmes(éléments de culture qui setransmettent par l’imitation)colonisent nos cerveaux pourdominer nos comportements,nos habitudes, nos croyances.Peut-on dire alors que le moiexiste, si nos comportements,idées, croyances et habitudessont commandés par l’extérieur? Par une psychologue et spé-cialiste de la conscience, diplô-mée d’Oxford.

Le livre noir de la psychanalyse Vivre, penser et aller mieux sans FreudSous la direction de Catherine

MEYERLes arènes, 824 pages, 29,80 €

Contrairement aux autres paysoù la psychanalyse est margina-le, la France est le pays le plus

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freudien du monde et lesconcepts de Freud sont ensei-gnés à l’école comme des véri-tés incontestées, jusque dans lelangage. Il est très difficile decritiquer la psychanalyse enFrance, tant cette discipline estencore taboue, notammentauprès des disciples lacaniens.Ailleurs, la psychanalyse faitl’objet de polémique. Quaranteauteurs de dix nationalités diffé-rentes, psychiatres, philo-sophes, historiens, psycho-logues, lancent le débat sur lebien fondé de la psychanalyseet nous ouvrent d’autres voies àd’autres manières de voir et depenser en matière thérapeu-tique.

Les secrets d’hypnoseet auto-hypnose

Dr Roger HALFONDelville, 169 pages, 18,96 €

Après avoir abordé les différentsprocédés et techniques, l’au-teur décrit dans ce guide pra-tique l’utilisation de l’hypnosesur les autres et sur soi-mêmepour traiter les douleurs, lesaffections et également pourdévelopper les pouvoirs cachésen soi. Une discipline stricte quin’éxige aucun amateurisme.

Traité pratiquede l’hypnose

  Jean-Paul GUYONNAUDGrancher, 464 pages, 28,50 €

Présentation complète des tra-vaux du célèbre théoricien del’hypnose, Milton Erickson.Retranscription de ses séancesd’hypnose.

La pensée énergiePatrycia CANU

Les Édition des 3 Monts,189 pages, 16,89 €

Un guide grand public pouridentifier son potentiel, yaccéder consciemment enutilisant la P.N.L.(Programmation neuro-lin-guistique), l’astrologie, la

numérologie et la caractérolo-gie.

 ABC des MudrãsFlora DESONDES

Grancher, 148 pages, 22 €

Un guide pratique d’utilisationdes mudrãs, gestes conscients

de la main, utilisés en Inde, pourpacifier les troubles de l’âme.

TRADITIONS  ET CULTURE 

Comment la Bible estdevenue un livre ?

 William M. SCHNIEDEWINDBayard, 208 pages, 24,80, €

L’étude de ce livre porte sur latransition d’une culture orale àune culture de l’écrit dans lesclasses sociales de la sociétéjudéo-chrétienne du VIIème siècleavant notre ère. C’est un regard

sur les commencements de lacréation d’un livre : la Biblehébraïque. La plupart des livresont été rédigés avant l’exil des Juifs À Babylone en 597 avant J.-C. Par un spécialiste de la Bibledes manuscrits de Qumrân, àl’Université de Californie.

Pensées inspirantes desgrands hommes

Rassemblées par Jean-PaulBOURRE$

Presses du Châtelet, 157 pages, 12 €

Les pensées de grands philo-sophes, humanistes, scienti-fiques ou artistes comme LouisArmstrong, Michel Audiard,Albert Schweitzer, Général deGaulle …

Découvertede la Franc-maçonnerie Jack CHABOUD

Plon, collection spiritualités,125 pages, 13 €

L’histoire de la maçonneriedepuis son origine jusqu’à nosjours. Un glossaire explicatif précise la signification de cer-tains termes.

Le compagnonnageaujourd’hui

 Jean-Pierre BAYARD

Dangles, 218 pages, 30 €

Les compagnons du Tour deFrance se rattachent à un glo-rieux passé. Frères dans le tra-vail, ils pratiquent la fraternité,se portent secours et protec-tion. Histoire, traditions,éthique et actualité d’un corpsde métier qui a su s’adapter ànotre époque tout en conser-vant ses lois morales et sonenseignement de valeurs initia-tiques. Par un grand spécialistede l’ésotérisme.

Mythes guerrierset sociétés celtiques

CuchulainnÉditions infolio, 135 pages, 25 €

Un récit complet, vivant et riche-ment illustré des aventures desplus grands des héros de lamythologie irlandaise. Fondésur une comparaison entre letémoignage des mythes, dessources classiques et des don-nées archéologiques, ce livrenous renseigne sur l’organisa-

tion et l’évolution des sociétésceltiques.

L’Âme du samouraï Thomas CLEARY 

Éditions du Rocher, 224 pages, 15 €

32

À lire

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Une présentation des traduc-tions modernes de trois œuvresjaponaises, œuvres classiquesdu Bushido et du Zen, datant duXVIIème siècle : le livre des arts familiaux , dédié à l’art du sabre,l’Insondable subtilité de lasagesse immuable, commen-taires sur certains aspects duzen, et Réflexions sur le sabreincomparable, l’art du sabre àtravers le Zen. Par un spécialistedes philosophies et des reli-gions de l’Extrême Orient.

QUESTION  DE SOCIETE 

La violence

des adolescents Yvon TYRIDE et Stéphane

BOURCETDunod, 187 pages, 24 €

Partant de situations vécues etdécrites, deux psychiatres s’in-terrogent sur les causes de ladélinquance chez les adoles-cents. Qu’elle soit collective ouen milieu scolaire et familial, laviolence est un phénomèned’affrontement avec le corpssocial. De nombreux cas sontévoqués ici. L’objectif de cetouvrage dense et pratique estd’aborder les aspects préventifsà partir de situations de terrain.

Le philosophe, le patientet le soignant

Robert MISRAHILes empêcheurs de penser en rond,

198 pages, 17 €

Une initiation philosophique àl’éthique pour les patients, lessoignants et tous ceux qui s’in-téressent aux problèmes liésaux progrès des sciences et dela médecine. Après avoir définil’éthique, la déontologie, à lalumière des grands philo-sophes, l’auteur passe en revuel’éthique dans l’euthanasie, lesgreffes d’organe, la toxicoma-nie, le secret médical, la géné-tique, l’eugénisme…

SANTE 

 ABC de la micro nutrition Virginie BALES

Éditions Grancher, 161 pages, 15 €

Un guide pratique pour définirles besoins nutritionnels (vita-

mines, minéraux, acides gras,acides aminés) et les effets deceux-ci sur notre corps. Bien-être, santé et grande formeassurés.

 ROMAN 

L’oracle della LunaFrédéric LENOIR

Albin Michel, 617 pages, 22, 50 €

À travers le héros de ce roman,c’est de la destinée humainequ’il est question. Simple pay-san de par sa volonté et ses ren-contres, il devient philosophe,astrologue reconnu mais aussimoine au mont Athos, puisesclave des corsaires. De mul-tiples aventures où se mêlentpassion et mystique chrétienne,astrologie et kabbale rythmantla vie de cet homme en quête desagesse.

 Anne, ou quandprime le spirituel

Simone de BEAUVOIRGallimard, Folio, 357 pages, 10 €

Premier livre de Simone deBeauvoir, ces cinq récits font

partie de ses mémoires. C’est lamort d’une jeune fille de vingtans qui lui fait rejeter sa foi dejeunesse. Quand prime le spiri-tuel devient l’axe da sa vie, desa pensée et de son œuvre.C’est l’une des grandes bataillesqu’elle mène contre le spiritua-lisme qui l’avait longtempsopprimée. Révoltée, elle donnelibre cours à son horreur de lasociété bourgeoise dont pour-tant elle a fait partie.

 Et nous avonségalement reçudes ÉDITEURS 

• La guirlande doréeTARANATHA 

Éditions Les deux Océans, 16 €

• Vocabulaire raisonné del’exégèse biblique

collectifÉditions du Cerf, 25 €

• Le projet Salomon Alain GUYARD

Éditions Dervy, 19,50 €

• La nature de la volonté Joëlle PROUST

Éditions Gallimard, Folio, 8,20 €

• ABC de la voyanceCyvard MARIETTE

éditions Grancher, 18 €

• Le messagedes crânes de cristal

 Arthur COLINAlphée, 19, 90 €

• L’empire greco-romainPaul VEYNE

Seuil, 25 €

• De la justice universelleFrancis BACON

L’Harmattan, 12, 50 €

• On a tué théo van GoghIan BURUMA 

Flammarion, 21 €

• Les racines intellectuellesdu Troisième Reich

George L. MOSSECalmann-Levy, 22,90 €

• Les goulagsde la démocratie

 Angela DAVISAu diable vauvert, 15 €

• Les jardins de BagatelleRichard KHAITZINE

Le Mercure Dauphinois, 15 €

• Grandissons dansla Lumière

 Anne-Marie PESRINAlphée, 18,90 €

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Coup de cœur 

Le philosophe et la vieBertrand VERGELY 

Desclée de Brouwer,221 pages, 22 €

Qu’est-ce que vivre ?Comment «bien» vivre enaffrontant la souffrance et lamort, mais aussi en expéri-mentant l’amour et la joie ?Peut-on construire de maniè-re authentique une sagessepour le quotidien ? Un pas-sionnant dialogue entre lephilosophe et Alphonse etRachel Goettmann. À partir deson propre parcours philoso-phique qui commence aprèsmai 1968, avec le Mont Athos,et l’étude de grands philo-sophes tels que Pascal,Bachelard…, Bertrand Vergelydécrit sa poursuite de la pléni-

tude, ce va-et-vient constantentre la foi et le raison, etdélivre un message d’espé-rance en soulignant combientoute vie peut être une réussi-te en plénitude. L’auteur vou-

drait pouvoir répondre à lasoif spirituelle de notre tempsqui s’exprime souvent contra-dictoirement, à travers larévolte et le désespoir.

Bertrand Vergely est l’auteurde nombreux ouvrages parusdans la collection Les essen-tiels Milan ainsi que de Lasouffrance, chez Gallimard.Alphonse Goettmann, prêtre

orthodoxe, et son épouseRachel sont les fondateurs deBéthanie, centre de ren-contres spirituelles. Ils ontpublié ensemble plusieursouvrages sur le sens de la vie.

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EXPOSITION ARTISTIQUE 

PARIS Arcimboldo Jusqu’au 13 janvier 2008

Célèbre pour ses têtesanthropomorphes com-posées à partir deplantes, de fruits,d’animaux et autreséléments, GiuseppeArcimboldo (1526-1593), d’origine mila-naise reste un peintreencore mystérieux.Influencé par le courantmaniériste, Arcimboldocherche à aller au-delà de la

simple imitation de la nature.Débordant d’imagination, il recompo-se le réel en l’exagérant et le déformant. Sousun masque de bouffon, se cache un sage, à la fois artiste,philosophe et scientifique, sans doute influencé par le cerclede penseurs de la cour du roi Ferdinand 1er de Habsbourg. Ilveut étudier, comprendre, dominer la nature, découvrir lescorrespondances cachées qui permettrent l’ordre deschoses. Dans ses tableaux se cachent de nombreux sym-boles. L’exposition comprend une centaine d’oeuvres.

Musée du Luxembourg 19, rue de Vaugirard - 75006Tel : 01 42 34 25 95

Site internet : wwww.museeduluxembourg.fr 

FragonardLES PLAISIRS D’UN SIÈCLE

 Jusqu’au 13 janvier 2008À travers une centaine d’œuvres venues du monde entier,l’exposition met en lumière l’œuvre d’un des plus grandspeintres du XVIIIème siècle, Jean-Honoré Fragonard (1732-1806), éminemment représentatif des goûts et de la culturede son temps. Ses œuvres : de grandes scènes de la mytho-

logie et de héros chevaleresques, des thèmes libertins etgalants, des tableaux champêtres et des tableaux d’inspira-tion artistique, littéraire, historique, politique et philoso-phiques.

Musée Jacquemart-André158, boulevard haussmann - 75008Tel : 01 45 11 59Site internet : www.musee-jacquemart-andre.com

Agenda

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EXPOSITIONS DIJONÉclats de couleurs… pierres et vinsde légendes Jusqu’au 09 décembreDeux richesses issues de la terre, transformées et façonnéespar l’homme pour son plaisir….Entrez dans le monde de lacouleur. La couleur du vin que l’on déguste dans un verre decristal ressemble étrangement aux éclats de la pierre fine.Cette exposition associe de grands crus de Bourgogne etd’ailleurs à des gemmes exceptionnelles issues des plusbelles collections du monde. Nombreuses activités autour desvins, des pierres précieuses, de la verrerie, de la peinture.

 Jardin des Sciences, Parc de l’ArquebusePavillon du RainesGrande et Petite orangerie14, rue Jehan de Marville – 21000Tel : 03 80 76 82 76

STRASBOURGChroniques zoologiques,250 ans de collections

 Jusqu’au 06 janvier 2008Cette exposition fait le pointsur une histoire patrimonialeet scientifique aussi richeque surprenante : des col-lections cachées du musée(animaux en bocaux, peaux 

d’oiseaux, myriades d’in-sectes, gorgones, crabes,dessins extraordinaires,squelettes aux formes singu-lières, modèles de cire, deverre ou de papier mâché…)en passant par des collec-

tions de naturalistes amateurs. Un coup de projecteur surdes espèces animales à jamais disparues et sur des tech-niques de naturalisation et des collections qui sont deve-nues des véritables œuvres d’art.

Musée zoologique29, boulevard de la Victoire - 67076

Tel : 03 90 24 04 85

LYONPeuple tsiganeLe silence et l’oubli Jusqu’au 19 décembreCette exposition retrace l’histoire d’un peuple méconnu etsouvent mal apprécié. Très certainement issu de l’Inde dunord au XVème siècle, les tsiganes (qui font partie des «gensdu voyage»), sont d’abord bien accueilli en Europe centrale,mis en servage par les grands propriétaires terriens pour

être ensuite pourchassés, internés et éliminés sous le régi-me nazi.

Centre d’Histoire de la résistance et de la Déportation14, avenue Berthelot - 69007Tel : 04 78 72 23 11Ouvert du mercredi au dimanche

Courrier des lecteurs

Vous avez aimé un article, vous avez des critiques, dessuggestions, des propositions de thèmes ou d’articles.Faites le nous savoir :

par mail : [email protected] par courrier : Revue Acropolis FDNA6, rue Véronèse 75013 Paris.

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En ventedans le centre Nouvelle Acropole*le plus proche de chez vous !

* Voir adresses en dernière page de couverture de la revue.

Consultez notre site :

www.nouvelleacropole.org

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 ANTONY 1, rue Madeleine 92160 Antony www.nouvelleacropoleantony.org [email protected] 41 13 89 93

BAYONNE1, avenue du parc d’hiver 64200 Biarritz [email protected] 42 22 17 14

BORDEAUX 68, rue Lafaurie de Monbadon 33000www.nouvelleacropolebordeaux.org [email protected] 56 81 24 71

DIJON2, rue de la synagogue 21 000

06 22 62 42 [email protected]

LE HAVRE26, place du Chillou 76600www.nouvelleacropolelehavre.org [email protected] 35 43 20 07

LYON6, rue Saint Georges 69005www.nouvelleacropolelyon.org [email protected] 78 37 57 90

MARSEILLE19, boulevard Salvator 13006www.nouvelleacropolemarseille.org [email protected] 96 11 07 20

NANTES 5, rue Urvoy de Saint-Bedan 44000www.nouvelleacropolenantes.org [email protected] 51 81 96 07

PARISLe Moulin

 48, rue du Fer à Moulin 75005www.nouvelleacropoleparis.org [email protected] 42 50 08 40Espace Péclet 13, rue Péclet 75015www.nouvelleacropoleparis15.org [email protected] 45 30 01 30

Paris 11e

www.nouvelleacropoleparis11.org [email protected] 66 51 30 61

ROUEN

 53, rue Cauchoise 76000www.nouvelleacropolerouen.org [email protected] 35 88 16 61

STRASBOURG 4, rue des Bateliers 67000www.nouvelleacropolestrasbourg.org [email protected] 88 37 05 94

TOULOUSE 4, rue Joutx-Aigues 31000www.nouvelleacropoletoulouse.org 

[email protected] 61 32 78 97

LA COUR PÉTRALD 941. 28340 Boissy lès Perchewww.courpetral.org [email protected] 37 37 54 56

Une philosophie à vivre

 Nouvelle Acropole est une associationculturelle, dont l’objectif est la pratiquede la philosophie à la manière classique,c’est-à-dire une philosophie pas seulement 

intellectuelle et théorique, mais une philosophie à vivre pour une existence plus humaine et plus épanouie. Elle est également tournée vers l’avenir et la

 jeunesse. Elle aspire, comme tous ceux qui se sentent responsables, à laisser unmonde meilleur aux futures générations.

 Inspirée par une éthique humaniste, elleœuvre dans la société pour unerenaissance culturelle fondée sur lesvaleurs essentielles qui ont guidé leshommes de toutes les civilisations.

 Aujourd’hui Nouvelle Acropole fait revivrela philosophie au quotidien.Pour échanger, venez nous rencontrer dans votre villeou dialoguer sur Internet : www.nouvelleacropole.org 

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