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6/8, rue de Seine Paris VI e l’ancien hôtel de Garsanlan Recherches et Études Appliquées

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6/8, rue de Seine Paris VIe

l’ancien hôtel de Garsanlan

Recherches et Études Appliquées

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Extrait du Plan de la Ville, Cité, Université etFauxbourgs de Paris avec la description de sonantiquité et singularité…,par Mathaeus Merian, 1615.

> À gauche, le long de la rue de Seine, le bâtiment principal de l’Hôtel de la ReineMarguerite ; au milieu des parterres de broderies, sur l’allée qui deviendra la rueBonaparte, la chapelle en rotonde ; à droite,l’enclos de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés.

M arguerite de Valois, premiè-re femme d’Henri IV, dont lemariage avait été annulé en

1599, se fit construire en 1606-1607par l’architecte Autissier, un grandhôtel à l’angle de la rue de Seine etdu quai Malaquais, à l’emplacementdes actuels n°2 à n°10 rue de Seine.L’hôtel se composait de trois grospavillons reliés par des ailes, unechapelle occupant le pavillon cen-tral ; une large terrasse donnaitaccès à un escalier à double rampedescendant dans la grande cour pré-

cédant le jardin, composé de parter-res et d’un grand bassin, qui s’arrê-tait au niveau de la rue Bonaparte.Le parc, planté d’allées d’ormes, seprolongeait au-delà de la rue deBellechasse et était ouvert aupublic. La reine Margot mourut dans sonhôtel de la rue de Seine le 27 mars1615 après avoir légué sa propriétéau roi Louis XIII. Un arrêt duParlement du 7 septembre 1615 enordonna la vente afin de payer lescréanciers. L’hôtel de la rue de Seine,encore inachevé, fut adjugé, le 22mars 1622, à plusieurs financiersparmi lesquels Jacques deGarsanlan, conseiller et maître ordi-naire en la chambre aux deniers, etJacques de Vassan, conseiller d’État,intendant et commissaire généraldes vivres, munitions et ravitaille-ments de France. Les associés setrouvaient aussi beaux-frères paralliance, pour avoir épousé deuxsœurs, Anne et Madeleine Bailly. La vente des terrains du lotissementne s’acheva que vers 1640. Afin dedésenclaver les vastes parcelles et

de les mettre en valeur, les promo-teurs ouvrirent de nouvelles ruesdont certaines suivaient le tracé desallées du parc de la reine : rues deLille, de Verneuil, de Beaune, dePoitiers. Ils rétablirent aussi lesanciennes rues ou les simples che-mins que la reine avait englobésdans sa propriété : rue Bonaparte, dela Charité, du Bac et de Bellechasse.

Les bâtiments, qualifiés de « corpsd’hôtel ancien en ruine », furentdivisés en trois lots qui correspon-dent aux propriétés n°2-4, n°6-8 etn°10, rue de Seine. En 1622, le n°6-8fut acquis par Jacques de Garsanlan,le n°2-4 par Jacques de Vassan et len°10, en 1628, par GuillaumeMoynerie de la Bobanière.

L’hôtel aux XVIIeet XVIIIe siècles L’hôtel de Garsanlan, 1622-1637Le 30 novembre 1622, plusieurs par-celles correspondant aux n°6 et n°8rue de Seine et n°5-7 quai Malaquaisfurent adjugées à Jacques deGarsanlan, seigneur de Chambre-

& La rue de SeineLe « chemin de la rivière », quiconduisait les habitants dubourg Saint-Germain et du quar-tier Saint-André au port de Nesle,a pris le nom de rue de Seine vers1521. Elle débouchait sur le fleuvetout près de l’une des quarantetours qui ponctuaient l’enceinteédifiée par Philippe Augusteavant son départ pour la Terresainte. La tour de Nesle a étédétruite vers 1665 pour la cons-truction du Collège des Quatre-Nations, qui abrite aujourd’huil’Institut de France. Quelquesmaisons s’élevaient déjà sur lecôté occidental de la rue de Seinelorsque la Reine Marguerite réso-lut d’y constituer son domaine.

L’Hôtel de la Reine Marguerite et son lotissement

L ongtemps reconnu à tort comme l’hôtel de la Reine Marguerite,dont il occupe bien une partie de l’emplacement, baptisé sans raisonhôtel Mirabeau, alors que la famille du grand orateur de laRévolution n’y vécut jamais, l’immeuble n°6-8, rue de Seine méritecependant toute l’attention que ces légendes lui confèrent. Le corps

de logis principal, entre cour et jardin, pourrait revendiquer le nom de Jacques deGarsanlan qui le fit élever en 1623 ; ou celui de Gilbert de Voisins, célèbre dynastie de par-lementaires parisiens qui remania les bâtiments et y élut domicile entre 1717 et 1775. AuXIXe siècle enfin, la famille Le Normant en fit un immeuble de rapport tandis que les par-celles limitrophes accueillaient les activités de la célèbre maison d’édition et de librairie,qui publia notamment Chateaubriand. Depuis les années 1930, le dégagement del’Institut de France a encore renforcé la situation privilégiée de cet îlot, derrière la coupo-le de l’Académie, à proximité des quais de Seine.

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la rue de Seine avec le reculementde la plupart des propriétés. Ni lamaison n°4, qui lui appartenait éga-lement, ni le n°10, propriété de sabelle-mère, ne furent touchés parcette mesure mais Pichard recons-truisit les n°6 -8 en retrait de 2m. Lapartie arrière donnant sur la cour,avec ses garde-corps en fer forgé,semble avoir été conservée.

L’immeuble de la Ville de Paris,XXe-XXIe siècleQuelques années seulement aprèsl’acquisition par la Société desImmeubles de France, en mars 1880,des n°4 et n°6-8 rue de Seine et n°5quai Malaquais, un incendie détrui-sit l’intérieur du corps de logis entrecour et jardin, en avril 1889. Ce sinis-tre fit disparaître « les lettres H

[Henri IV] et MV [Marguerite deValois] entrelacées qui sont peintesau-dessus des portes d’entrée desappartements donnant sur le grandescalier », que Charles Duplombavait décrites en 1881 comme étant« de fraîche date » (L’Hôtel de laReine Marguerite, 1881).La société immobilière dut rapide-ment se séparer de sa propriété auprofit de la Ville de Paris. La transac-tion amiable avait été autorisée en1913 par le préfet de la Seine afin defaciliter le prolongement de la ruede Rennes jusqu’au quai Conti et larectification du périmètre del’Institut, qui étaient à l’ordre dujour depuis le Second Empire etauraient dû entraîner la destructionde toutes les maisons situées entrele n°2 et le n°14 rue de Seine et dun°1 au n°7 quai Malaquais. L’arrêté

d’inscription du 14 avril 1926, surl’Inventaire Supplémentaire desMonuments Historiques, pour « lesfaçades du XVIIe siècle sur cour etjardin » -qui datent en réalité dansleur majorité de 1839-, visait-il à

La famille Le Normant rue de Seine

Le 14 juillet 1852, Nicolas Pichardvendit les deux propriétés n°4,qui avait déjà appartenu auxVassan puis aux Mirabeau,acquise en 1840, et n°6-8, aufrère de son épouse, Jean-Baptiste-Victor Le Normant, suc-cesseur de son père, Jean-Baptiste-Étienne-Élie à la têtede l’imprimerie. En 1863, celui-ciacheta également la propriétélimitrophe, n°5 quai Malaquais,comprise en 1622 dans le lot deJacques de Garsanlan. Ainsi, à samort en 1878, Jean-Baptiste-Victor Le Normant avait-ilreconstitué une partie de la pro-priété de la Reine Marguerite.Par ses testaments, rédigés en1873 et en 1878, il légua la nue-propriété de ses biens à sesdouze arrière-petits-neveux etnièces. C’est lui qui réunit aubâtiment situé à droite dans lagrande cour du n°6-8, l’aile àgauche sur cour du n°4. Outreles ateliers de l’imprimerie (aun°10) et l’immeuble de rapport(n°6-8), la propriété disposait decinq boutiques sur la rue quifurent toujours louées à descommerces liés aux images, auxlivres et aux objets d’art, celleoccupée aujourd’hui parl’Agence Roger-Viollet abritantdepuis 1886 un marchand « d’i-mages et de photographies ». En1938, Laurent Ollivier céda sonfonds et ses archives à HélèneRoger-Viollet, qui occupa égale-ment les anciennes boutiquesdu libraire Lucien-Henri Dorbon.

Plans de l’immeuble n°6-6bis, rue de Seine, levéspar le service du Cadastre, après 1834 et en 1839 [Archives nationales, F3134, pièces 316 et 317].

> La comparaison des deuxplans montre le doublementdu corps de logis entre cour etjardin réalisé par NicolasPichard. Le grand perron futalors supprimé et l’escalierreporté au centre de la façade.

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Les façades sur la cour d’honneur et sur le jardindu corps de logis principal de l’hôtel de Garsanlan, par Charles Lansiaux, photographe, 8 août et 27 novembre 1917 [Commission du Vieux Paris, Casier Archéologique, VIe-142].

zais. Ces terrains comprenaient le «pavillon » et le « bâtiment de lagrande salle ». de l’ancien hôtel de laReine Marguerite ainsi que la gran-de cour en arrière s’étendant jusqu’àla rue Bonaparte et une partie desbâtiments donnant sur le quai.Jacques de Garsanlan devait aussirécupérer les matériaux qui provien-draient des démolitions. Garsanlan édifia dès 1623 un nouvelhôtel sur les terrains situés en arriè-re, à la place de la grande cour, puisil remplaça les anciens corps delogis sur la rue par une constructionneuve. L’actuel bâtiment entre cour et jar-din, bien qu’en partie reconstruit auXIXe siècle, constitue un importantvestige de celui édifié en 1623. Le corps d’hôtel principal, large detrois travées sur la cour et de cinqsur le jardin, comptait seulement àl’origine un rez-de-chaussée suréle-vé, un premier étage carré, undeuxième étage en mansarde éclai-ré par de grandes lucarnes en pierreet un troisième étage lambrissésous un comble couvert en ardoises.Les deux pavillons en retour sur lacour, en revanche, s’élevaient au-dessus du rez-de-chaussée, de deuxétages carrés et d’un troisièmeétage en mansarde, sous un comblecouvert en ardoises. Ils étaient pluslarges qu’aujourd’hui car deux croi-sées éclairaient chaque étage aulieu d’une seule actuellement. Lesdeux pavillons en retour sur le jar-din, larges d’une seule travée étaient

de même élévation que les deuxpavillons sur la cour. Le bâtimentétait simple en profondeur et des-servi par un grand escalier à deuxnoyaux peut-être placé dans la tra-vée la plus au Sud.Les façades sur cour et sur jardinprésentent une ordonnance carac-téristique des constructions desannées 1620-1630 telles que les adessinées et publiées Pierre Le Muet(1591-1669) dans son ouvrage intitu-lé Manière de bâtir pour toutes sor-tes de personnes, édité justement en1623. Jean-Pierre Babelon (Demeuresparisiennes sous Henri IV et Louis XIII,1977), à la suite de sir Anthony Bluntet de Maurice Dumolin, estime quel’hôtel de Garsanlan est peut-êtredirectement inspiré des planches deLe Muet. Les croisées hautes et rectangulai-res - qui ont sans doute encore étéagrandies au XVIIIe siècle par leremplacement des allèges par desgarde-corps - sont encadrées d’unbandeau plat et de chaînages. Desbandeaux horizontaux séparent lesétages. Au sommet des façades, au-dessus de la corniche à modillons,s’ouvrent des lucarnes surmontéesde frontons triangulaires dontl’espace intérieur est sculpté demotifs végétaux. Chacune d’elle estcantonnée de chaînages et de volu-tes en amortissement et surmontéed’un motif sculpté différent d’unelucarne à l’autre : une clef saillanteen forme de visage humain enca-drée de deux draperies s’accrochant

à deux consoles sculptées.En janvier 1637, Madeleine Bailly,veuve de Jacques de Vassan, achetaà Jacques de Garsanlan la propriétévoisine n°6-8 rue de Seine quidemeura entre les mains de ses des-cendants jusqu’au début du XVIIIesiècle.

L’hôtel Gilbert de Voisins,1717-1775Le 26 février 1717, Claude et Charlesde Vassan, demi-frères et petits-filsde Jacques de Vassan, vendirentl’hôtel à Pierre Gilbert, seigneur deVoisins, conseiller d’État, et Anne-Louise de Fieubet, sa femme, encopropriété avec les parents dePierre Gilbert et son grand-pèrematernel, Nicolas Dongois. La famille Gilbert de Voisins se par-tagea les différents corps de bâti-ments où elle logea mais en louavraisemblablement aussi une partiecomme « hôtel garni » à « des sei-gneurs et autres personnes de dis-tinction, qui n’étaient à Paris quepour un certain temps » (Piganiol dela Force, Description de Paris, 1765).Entre 1720 et 1730, les nouveaux pro-priétaires procédèrent à la recons-truction du grand escalier du corpsprincipal datant de 1623. GermainBrice, dans sa Description de la Villede Paris et de tout ce qu'elle contientde plus remarquable, rédigée vers1730, évoque d’autres travaux quirendirent « la demeure infinimentplus agréable qu’elle n’était aupara-vant ».

La propriété des Mirabeau, 1775-1800En avril 1769, la propriété revint àPierre Gilbert de Voisins (3e du nom),marquis de Villennes, conseiller tréso-rier du roi. Le 28 juin 1775, il vendit l’an-cien « hôtel de la Reine Marguerite »à Victor Riquety, marquis deMirabeau, dont l’épouse, Marie-Geneviève de Vassan, possédait déjàla maison voisine n°4 rue de Seine. Les époux Mirabeau se livrèrent unelongue guerre juridique qui ne cessa

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qu’à la mort du marquis, le 10 juillet1789. La liquidation de la successionde la marquise de Mirabeau, décé-dée en novembre 1794, fut compli-quée par l’émigration d’une partiedes héritiers qui entraîna le trans-fert de leurs parts au bénéfice de laRépublique. Finalement, la vente parlicitation de l’hôtel, appelé alors «hôtel Mirabeau » fut prononcée le16 novembre 1800, au profit dulibraire Jean-Baptiste Garnery (1764-1843).

S i l’ancien hôtel avait subi plu-sieurs campagnes de réaména-gements intérieurs, la disposi-

tion des différents corps de bâti-ments et des cours subsistait sansdoute depuis le XVIIe siècle. Sitôtaprès son acquisition, Garneryentreprit la démolition et la recons-truction d’une partie des bâtimentssur la rue ainsi que de l’aile à gauchedans la cour, simple en profondeuret large de six travées, qui comptaitle même nombre d’étage que lenouveau bâtiment sur rue. L’entreprise du libraire Jean-BaptisteGarnery fut déclarée en faillite dèsfévrier 1811 et ses créanciers mirenten vente la propriété de la rue deSeine. Louis-Chrysostome Michel,marchand de toile, l’acheta le 1erdécembre 1814. Leurs héritiers ven-dirent la propriété le 13 décembre1834 à Nicolas Pichard et Marie-Thérèse Le Normant, sa femme, fillede l’imprimeur libraire Jean-Baptiste-Étienne-Élie Le Normant,propriétaire du n°10 mitoyen depuis1808.

La transformation de l’hôtel par Nicolas Pichard, 1834-1852Dans les années 1830-1840, NicolasPichard réalisa d’importants travauxdans l’ensemble de la propriété quimodifièrent de façon déterminantel’état d’origine.Vers 1838-1839, il fit doubler en pro-fondeur et surélever le corps d’hôtelprincipal entre cour et jardin. Lafaçade sur la cour obstrua l’une destravées des deux pavillons en saillieet l’hôtel compta désormais un rez-de-chaussée, quatre étages carrés etun comble. Les lucarnes en pierrequi, à l’origine, éclairaient les étagesmansardés de l’hôtel et despavillons, furent reportées au nou-veau quatrième étage.L’architecte qui dirigea ces travauxrespecta sans doute la modénatureet l’ornementation du début duXVIIe siècle : chaînages et tables

délimitant les travées, bandeauxséparant les niveaux et sculpturesdes lucarnes. En revanche, l’intérieurfut entièrement réaménagé. Le bâti-ment devenu double en profondeur,une nouvelle distribution permitd’agrandir sensiblement les appar-tements. L’escalier, qui datait sans doute desannées 1730, fut remplacé par unenouvelle montée construite au cen-tre du corps de bâtiment sur un plandemi-circulaire précédé d’un perronen pierre recouvert à l’origine parune marquise. La construction dubâtiment à droite dans la cour joux-tant le pavillon du corps d’hôtelentre cour et jardin date très vrai-semblablement de cette période. Juste après cette importante cam-pagne de travaux, Nicolas Pichardfut contraint de procéder à d’autresreconstructions, commandées parune ordonnance royale de décembre1844 qui prescrivait l’alignement de

Façade sur la rue de l’immeuble n°8, rue de Seine,

Union PhotographiqueFrançaise,1912

[Archives de Paris, 11 Fi 4073].

La propriété depuis la révolutionLes Mirabeau

Le marquis de Mirabeau, écri-vain lui-même, était le père dedeux acteurs importants desdébuts de la Révolution : André-Boniface-Louis de Riquety deMirabeau (1754-1792), dit Mi-rabeau-Tonneau, défenseur dela monarchie réputé pour saverve satirique, et Honoré-Gabriel de Riquety de Mirabeau(1749-1791), célèbre orateur de laConstituante tenant des idéesnouvelles. Seul le cadet desdeux frères, avant son émigra-tion, demeura sans doute quel-que temps rue de Seine.

Façades sur la cour du corps de logis sur la rue et de l’aile en retour reconstruits au début du XIXe siècle.

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contrecarrer cette menace ? Endépit de cette mesure de protection,la Ville de Paris poussa le projet aupoint d’obtenir la démolition desimmeubles n°1 quai Malaquais etn°2-4 rue de Seine. Du n°4, il ne sub-siste que l’aile à gauche et sonretour qui avaient été rattachés à lapropriété du n°6-8 ; sur le reste desterrains, à l’angle de la rue de Seineet du quai Malaquais, on aménageaen 1936 le square Honoré-Champion. La Ville de Paris a conservé l’ensem-ble des propriétés acquises en vuede leur expropriation jusqu’à la findu XXe siècle. En 1997, elle procéda àla division de l’ensemble en lots ven-dus ensuite progressivement encopropriété. Au début des années1960 pour le ravalement des façadessur rue, cour et jardin, puis après l’an2000 pour les projets d’installationd’un ascenseur dans le corps delogis principal entre cour et jardin,

les services des MonumentsHistoriques et la Commission duVieux Paris ont montré tout l’intérêtque représentait la conservation decet ensemble immobilier qui, aucœur de bâtiments du XIXe siècle,met en valeur un hôtel particulierdont l’élévation a conservé le dessinclassique de l’époque de sa cons-truction, en 1623, en dépit de pro-fonds réaménagements au coursdes XVIIIe et XIXe siècles.

Recherches Études Appliquées Patrimoine historique, architectural et foncier · Archives · Mémoire · Culture

Toutes les informations contenues danscette publication proviennent de l’étudehistorique et architecturale « Immeuble 6-8 Seine, dit aussi Hôtel de la ReineMarguerite et Hôtel Mirabeau, deux volu-mes, juillet 2006 » réalisée par le cabinetRÉA pour la SNC Les Coulins. Ce dossierdonne l’intégralité des textes et de l’icono-graphie ainsi que la liste de l’ensemble dessources consultées.Crédits photographiques : clichés RÉA, àl’exception de Willy Ronis, extrait de MonParis, Paris, 1985 et, pour les vignettes ennoir et blanc, Agence PhotographiqueRoger-Viollet.

r é a24, rue Pierre-Sémard 75009 ParisTél.: 01 45 26 06 54 Fax : 01 45 26 06 98 Mèl : [email protected] www.rea-jps.com

En couverture : Extrait du Plan de la censive et seigneurie

de l’abbaye royale de Saint-Germain-des-Prés…,par Jean Gobille, 1713

[Archives nationales, N I Seine 33].

N°6-4-2 rue de Seine, 1933. Commission du Vieux Paris, Casier Archéologique, dossier VIe-142.

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