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    1999 2014

    LA REVOLUTION PAR LE PEUPLE ET POUR LE PEUPLE

    LE BILAN

    NUMEROS

    PECIAL

    MARS2014

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    2Mars 2014

    EL MOUDJAHID

    Il est charg d'une double mission de contrleur gn-ral de la Wilaya V en 1957 et 1958. Officier en Zone4 et en Zone 7 de la Wilaya V, il est ensuite attachau PC de la wilaya V, puis, successivement, au PC du COM Ouest , au PC de l'tat-major Ouest etau PC de l'tat-major gnral de l'ALN. En 1960, le

    Commandant Abdelaziz Bouteflika est affect aux frontiresmridionales du pays pour commander le front du Mali dont la cration entrait dans le cadre des mesures visant faire chec aux entreprises de division du pays de la part dela puissance coloniale, ce qui lui vaudra le nom de guerrede Si Abdelkader El Mali.

    En 1961, il entre clandestinement en France dans lecadre d'une mission de contact avec les leaders historiquesde la Rvolution dtenus Aulnoy.

    En 1962, Abdelaziz Bouteflika est dput l'Assemble

    constituante et devient, 25 ans, ministre de la Jeunesse,des Sports et du Tourisme du premier gouvernement del'Algrie indpendante. Il est, galement, membre de lAs-semble lgislative en 1963, avant d'tre nomm, la mmeanne, ministre des Affaires trangres.

    En 1964, il est lu par le congrs du front de Librationnationale en qualit de membre de Comit central etmembre du Bureau politique. Abdelaziz Bouteflika prendune part active au rajustement rvolutionnaire de juin1965 qui verra l'instauration du Conseil de la rvolution dont il est membre sous la prsidence de HouariBoumedine.

    Reconduit dans les fonctions de ministre des Affairestrangres, il anime, jusqu'en 1979, une action diploma-tique qui vaudra son pays un prestige, un rayonnementet une influence qui tabliront l'Algrie comme un desleaders du Tiers-Monde, et, ce titre, comme interlocu-teur recherch des grandes puissances. Il dfinit ainsi laligne directrice dont la diplomatie algrienne ne se d-partira plus par la suite, fonde sur le respect du droitinternational et le soutien aux causes justes travers lemonde. Diplomate chevronn et reconnu, AbdelazizBouteflika impulsera, pendant plus d'une dcennie, la

    politique trangre qui mne aux grands succs de ladiplomatie algrienne, dont le renforcement et l'unifi-cation des rangs arabes lors du sommet de Khartoumde 1967, puis lors de la guerre d'Octobre 1973 contreIsral, la reconnaissance internationale des frontiresde l'Algrie et l'instauration de relations de bon voisi-nage et de fraternit avec les pays limitrophes, ou en-core l'chec de l'embargo contre l'Algrie suite lanationalisation des hydrocarbures.

    Abdelaziz Bouteflika joue, galement, un rle im-portant dans la consolidation des organisations duTiers-Monde et le renforcement de leur unit d'action,notamment travers son action lors de la confrencedes 77 et du sommet africain, tenus respectivementen 1967 et 1968 Alger.

    De mme, il fera de l'Algrie un des leaders dumouvement des Non-Aligns. Il dfend, galement,sans relche, les processus de dcolonisation dans lemonde. L'Algrie devient ainsi le porte-parole duTiers-Monde, et, particulirement, dans sa revendi-cation pour un Nouvel ordre conomique interna-tional.

    Elu, l'unanimit, prsident de la 29 e session del'Assemble gnrale des Nations unies, en 1974,Abdelaziz Bouteflika obtient la mise au ban par lacommunaut internationale du rgime sud-africainpour sa politique d'apartheid et fait admettre, malgrles oppositions, le leader de l'Organisation de Lib-ration de la Palestine, feu Yasser Arafat, qui pronon-cera un discours devant l'Assemble gnrale. Ilprside, galement, en 1975, la 7e session extraor-dinaire consacre l'nergie et aux matires pre-mires dont l'Algrie tait l'un des initiateurs.

    A la mort du Prsident Boumedine, en 1978,et, en tant que plus proche compagnon du dfunt,il prononce une oraison funbre remarque, maisil devient, ds cette anne, la principale cible de lapolitique de dboumdinisation et estcontraint un exil qui durera plus de 6 annes.

    Il est de retour en Algrie en janvier 1987 et sera signataire de la Motiodes 18 conscutive aux vnements d'Octobre 1988. Il prend part acongrs du FLN en 1989, qui l'lira membre du Comit central.

    Pressenti pour occuper les fonctions de ministre-conseiller du Haut Comit d'Etat, instance prsidentielle transitoire mise en place entre 1992 1994, puis de reprsentant permanent auprs de l'ONU, Abdelaziz Bouteflikdcline ces propositions, comme il ne donnera pas suite, en 1994, aux sollcitations dont il est l'objet en vue de son accession aux fonctions de Chef dlEtat dans le cadre des modalits et des mcanismes de la transition.

    En dcembre l998, il fait part de sa dcision de se prsenter, en tant qucandidat indpendant, l'lection prsidentielle anticipe davril 1999. Abdelaziz Bouteflika est lu Prsident de la Rpublique le 15 avril 1999.

    Ds sa prise de fonction, le Prsident Abdelaziz Bouteflika raffirme sdtermination rtablir la scurit, la paix et la stabilit. A cette fin, il engagun processus lgislatif de Concorde civile, consacr, le 16 septembre 1999par un rfrendum qui recueille plus de 98% de suffrages favorables. Le r

    tablissement progressif de la scurit permet au Prsident Bouteflika dentmer, sur le plan intrieur, un vaste programme de refondation de lEtaalgrien, travers la rforme des structures et des missions de lEtat, du sytme judiciaire, du systme ducatif ainsi quun train de mesures conomiqueaudacieuses, comportant notamment une rforme du systme bancaire destne rendre lconomie algrienne plus performante, ce qui permettra lAgrie dentrer dans lconomie de march, de renouer avec la croissance ede raliser des taux de croissance particulirement levs. Le Prsident de lRpublique dcide, galement, durant son premier mandat, de la constitutionnalisation de lamazigh et sa conscration en tant que langue nationale.

    Au plan international, sous limpulsion du Prsident Bouteflika, l'Algrise rapproprie son rle de leader. Elle joue un rle actif sans cesse plus important au niveau continental dans le cadre de lUnion africaine et du Nouveapartenariat pour le dveloppement de lAfrique (NEPAD), dont le Chef dlEtat est lun des initiateurs.

    Au niveau mditerranen, l'Algrie conclut un Accord dassociation avelUnion europenne, le 22 avril 2001.

    LAlgrie, devenue un partenaire cout du G8, prend rgulirement pa ses sommets depuis l'an 2000.

    Paralllement, le Prsident Bouteflika ne mnage aucun effort pour rendrpossible la poursuite de la construction de l'Union du Maghreb arabe.

    Le 22 fvrier 2004, Abdelaziz Bouteflika annonce son intention de se prsenter pour un second mandat prsidentiel.

    Fort des rsultats positifs de son premier mandat, il mne campagne poudfendre les grands thmes de son projet de socit, notamment la Rconcliation nationale, la rvision du Code la famille, la lutte contre la corruptioet la poursuite des rformes engages.

    Il est rlu, le 8 avril 2004, avec prs de 85% des voix.Ds lentame de son mandat, le Prsident Bouteflika sattelle laffermi

    sement de laction multiforme entame durant son premier mandat. Il initun programme de consolidation et de soutien au dveloppement dot dunenveloppe de 60 milliards de dollars ainsi que deux programmes ddis asud du pays et aux hauts plateaux. Le Chef de lEtat accorde, par ailleurs, unattention particulire au suivi des actions engages.

    Sur le plan conomique et financier, une politique saine et cohrente permet lAlgrie de disposer de rserves de changes de lordre de plus de 14milliards de dollars, ce qui la place au premier rang dans le Monde arabe.

    La croissance moyenne de lconomie, hors hydrocarbures, se situe autoude 5%, avec des pointes de plus de 6%.

    La dette extrieure a t ramene moins de 5 milliards de dollars, elpargne de lEtat dans le fonds de rgulation des recettes slve plus d4.000 milliards de dinars.

    En septembre 2005, et, conformment sa promesse lectorale, le Prsdent de la Rpublique organise un rfrendum sur la Rconciliation nationalePrs de 80% des Algriens plbiscitent cette politique.

    Le processus de rformes de la gouvernance sest poursuivi avec le rtablissement de lautorit de lEtat.

    Sur le plan international, lAlgrie redevient un acteur engag sur le plaarabe, africain, de la Oumma islamique et au niveau des relations multilatrales. En 2008, elle intgre le processus de lUnion pour la Mditerrane.

    Durant ce deuxime mandat, le Prsident Bouteflika reoit des distinctioninternationales, dont la plus haute dcoration du pays musulman le mieugouvern et le prix Louise Michel du centre dtudes politiques et de socitde Paris.

    Fin 2008, le Prsident Bouteflika procde une rvision partielle et limitde la Constitution.

    Le 12 fvrier 2009, il annonce sa dcision de se prsenter llection prsidentielle du 9 avril 2009 comme candidat indpendant. Il est rlu avec utaux de 90,24% des suffrages exprims.

    Biographie officielle de M. Abdelaziz Bouteflik(source : site de la prsidence de la Rpublique

    Une vie, un destin

    LE BILAN

    1999 - 2014

    N le 2 mars 1937, Abdelaziz Bouteflika milite trs tt pour la cause nationale ;il achve ses tudes secondaires quand il rejoint l'Arme de libration nationale (ALN) en 1956.

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    EL MOUDJAHID 3Mars 201

    EDITOEDITORIALLE BILAN

    1999 - 2014

    Le devoir de vrit

    Le devoir de vrit, le devoir dinformer. Nul doute que cettemaxime est la base de tout crit journalistique, et, en ces mo-ments particuliers de lhistoire contemporaine de notre pays, cedouble devoir est plus que jamais dactualit. Le Prsident de laRpublique, M. Abdelaziz Bouteflika, achvera son mandat dansquelques semaines. Un mandat quil a men avec abngation, mais

    il est tout fait normal que le bilan de ses ralisations soit dcortiqu et ana-lys. Ses adversaires politiques estiment que son bilan est ngatif et prtendentque rien na t fait. Cest assurment faux ! Cest mme une grosse couleuvrequon essaye de faire avaler aux Algriens qui ne sont pas aussi dupes quilsvoudraient le croire. Ils savent que leur pays, sous la houlette de Bouteflika, a

    avanc grands pas et quil a enregistr des progrs considrables dans tousles domaines. Les preuves, il suffit juste de faire un petit retour en arrire et re-plonger dans un pass pas trs lointain. En 1999, lorsque le Prsident de la R-publique a accd au pouvoir, lAlgrie est alors pratiquement isolediplomatiquement, livre une guerre civile qui ne disait pas son nom, mais du-rant laquelle des milliers dAlgriens et dAlgriennes sont morts, victimes dela btise humaine, du terrorisme et dapprentis sorciers qui voulaient imposerleur diktat par la haine et la terreur. Les Algriens et les Algriennes navaient ce moment-l quune seule alternative : la valise ou le cimetire. A cette tristeralit, celle de millions dAlgriens qui ont fait le choix de demeurer dans leurpays, il faut rajouter les campagnes insidieuses menes par les adversaires denotre pays qui ont vot lembargo sur lAlgrie, se dsintressant du sort deses habitants. Sur le plan conomique, lAlgrie tait genoux. Les infrastruc-tures socioconomiques totalement ananties. Les pertes sont estimes en mil-lions de dollars. Ctait la ralit de lAlgrie davant 1999. Celle que le candidatBouteflika a trouv, mais qui ne la pas pour autant dissuade de prendre brasle corps la reconstruction du pays. Conscient de la lourde tche qui lattendait,le Prsident de la Rpublique, sattellera relever les nombreux dfis quil sestlanc, dont ceux de rhabiliter limage de lAlgrie et de rconcilier les Algriensentre eux. Au fil des mandats pour lesquels il a t lu, il tiendra ses promessesfaites au peuple algrien : la premire aura t celle de rinstaurer la paix.

    Pour les amnsiques, ceux qui veulent travestir cette ralit, il suffit juste dese rappeler cette priode noire de notre histoire, nous en tmoignons car noustions en tant que journalistes, tmoins privilgis, mais aussi victimes.

    La politique de la rconciliation nationale mene par le Prsident de la R-publique a ramen la paix, et a t le pralable toutes les autres ralisationsenregistres depuis. En fait, le Prsident Bouteflika a son actif dinnombrablesralisations. Il y a lieu de citer les nombreux chantiers lancs et qui pour la plu-part ont t rceptionns : routes, logements, mtro, tramway, et de nombreuxautres projets socioconomiques qui ont contribu faire du dveloppementlocal une ralit plus quun slogan. Des chantiers colossaux fleurissent un peupartout dans le pays. Mieux, du statut de pays endett, lAlgrie qui subissaitles injonctions du FMI, renverse la situation et revt le statut de pays qui prteau FMI. Ds lors peut-on objectivement affirmer que le bilan de Bouteflika de-puis sa premire investiture est ngatif ? Une telle assertion serait des plusfausses et ce, mme sil est vrai que bien sr, beaucoup reste faire et parfaire,mais au lieu de reconnatre cette vidence, daucuns prfrent noircir au maxi-mum le tableau. Ainsi, on a couvert dun voile opaque limmense chantier delautoroute Est-Ouest, un mga-projet entirement ralis sous lre du Prsi-dent de la Rpublique, alors que des milliers dautomobilistes empruntent cettevoie de communication au quotidien. Pis, ils tentent de faire de cette immense

    infrastructure, qui a dsenclav de nombreuses rgions dAlgrie, un crime decorruption, et cette tentative doccultation de ralisations concrtes nest pasnouvelle. On se rappelle quau tout dbut du basculement de notre pays dans leterrorisme, les policiers et les services de scurit ainsi que les journalistestaient dsigns sous lappellation, de triste mmoire, de taghout , un concepttellement rabch par les tenants de la mort et de la dsolation que des gnra-tions denfants pensaient srieusement que taghout dsignait un militaire,policier ou journaliste. Cette mme propagande mene et dveloppe par les te-nants du chaos qui tentent depuis des annes de distiller insidieusement que cetouvrage de grande envergure nest que corruption, car ne pouvant pas le d-truire. Le bilan des trois mandats qui ne sont en dfinitive quun, puisque lesprogrammes quinquennaux qui y ont t lancs sont complmentaires, est po-sitif. Les citoyens, qui ont vu leur quotidien chang, transform et ce, grce luvre et la sagesse dun homme qui a de tout temps milit et combattu pourson pays, pour les enfants de son pays, peuvent lattester.

    N. ABBAS

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    4Mars 2014

    EL MOUDJAHID

    LE BILAN

    1999 - 2014

    LAlgrie est la veilledun rendez-vou

    historique llection prsidentielle

    La cinquime lectionprsidentielle pluraliste

    du pays. De par le mondeil existe une tradition

    celle de faire le bilan du

    prsident sortant, quibrigue un nouveau

    mandat ou nonLe bilan dAbdelazi

    Bouteflika parlede lui-mme

    Il suffit de se poser unseule question

    O en tions-nouen 1999, et o

    en sommes-nouen 2014 ?

    Un homme

    une uvre

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    EL MOUDJAHID 5Mars 201

    LE BILAN

    1999 - 2014

    L'homme est, il est vrai, inattaquable sur sonbilan. Des ralisations physiques ont transfi-gur l'Algrie, et une dition spciale ne suf-firait pas pour les numrer. Mais est-ilpossible dignorer la ralisation en cours de1,9 million de logements, 3.500 tablisse-

    ments scolaires, 29 universits, 40 structures hospitalires et99 cliniques mdicales. Est-il difficile de reconnatre que dansle domaine du dveloppement des infrastructures de base, lesprogrammes ont permis de doter le pays de 10.000 km deroutes et de 1.900 km de lignes ferroviaires. Faut-il tre atteintde ccit pour ne pas voir quaujourdhui que plus de 1,9 mil-lion de foyers sont aliments en nergie lectrique, et 1,6 autremillion est raccord au rseau de gaz naturel.

    Peut-on tre amnsique au point doublier la crise de leauque nous avons vcu dans les annes 1990, devenu une chan-son clbre Dja lma noudh taamaar (lve-toi pour remplirleau). Les chiffres sont l. Le taux dalimentation en eau po-table est pass, de 80 92% durant ces dernires annes. Labataille de leau t remporte nen dplaise aux sceptiques.De lavis dexperts, aucun pays au monde, lexception desEtats-Unis dAmrique, na pu raliser un projet aussi impor-tant et stratgique comme celui du transfert deau potable dInSalah Tamanrasset. Et cest l toute notre fiert.

    Les exploits de lAlgrie en lespace de 15 ans, sont innom-brables. On citera entre autres laugmentation de son produitintrieur brut de 330%, lamlioration de ses rserves dechanges, le paiement total de sa dette extrieure et la matrisede linflation un niveau de 4,5%. Mieux encore en 2012 leFMI, dont lAlgrie avait souffert de ses injonctions, un demi-

    million de travailleurs licencis, des usines fermes, sollicitelAlgrie pour un prt de 5 milliards de dollars. LAlgrie, enlespace de 20 ans, passe de pays dbiteur, au statut de payscrancier. Qui laurait cru, lAlgrie dans la cour des puis-sances financires.

    Mais, pour paraphraser un historien, il arrive parfois oulHistoire se rcrit lenvers. Et ceci doit tre enseign dansles instituts dconomie. Tous ces acquis, qui font que lAlg-rie est un pays solide conomiquement, et sur le chemin duprogrs et de la prosprit nauraient pu tre raliss sans leretour la paix et la stabilit. Une uvre qui compte dans lac-tif du Prsident Bouteflika qui a russi un grand dfi. Celuidteindre la haine et les rancurs, amener les Algriens s'ac-cepter et vivre ensemble, dans la diversit de leur opinion.

    Dans un verset coranique, Allah, Tout-Puissant,dit : Et rappelle car le rappel profite aux

    croyants.

    Mme si les machines remonter le temps nexistent pasencore, il est trs ais de faire un retour en arrire et de sarrteren lan 1999. Aux portes du millnaire, le monde sapprte accueillir avec faste lan 2000. Sous dautres cieux, on parledu Big Bang Pour les Algriens, cest tout autre chose. Onne rve que de paix, et de voir ses enfants rentrer le soir lamaison sains et saufs. El Hna khir men laghna (la paix estmieux que lopulence . Il est vrai qu cette poque, lAlgrieest embourbe dans une instabilit quasi chronique. Le ter-rorisme frappait encore. Lconomie ? Le peu qui restait taiten lambeaux, le tissu social se dlitait. Et au moment o la si-nistrose choisit comme domicile fixe le foyer algrien, laconfiance devint une notion sans substance. Au printemps1999, les Algriens sont appels aux urnes pour lire le Prsi-dent de la Rpublique. Dans un pays meurtri, qui nattend quelenfant prodige pour panser ses blessures, essuyer les larmesdes veuves et caresser la tte des orphelins, un homme, dont

    les Algriens, connaissaient le talent de diplomate, avaient reule message de ce peuple qui aspirait sortir du cycle infernalde la violence. Je suis venu teindre les feux de la Fitna ,avait-il rpondu cette volont sourde de mettre fin leffu-sion de sang. En ce 16 avril 1999, les suffrages se sont portssur le nom de celui qui stait prsent en homme de paix.Dans un pays marqu par une dcennie rouge, lhomme tientsa promesse.

    Il sattelle dabord refermer les plaies. Le 16 septembre1999, la philosophie de Abdelaziz Bouteflika trouvera uncadre juridique. La politique de concorde nationale. Le peupleadhre. Le pralable du retour la scurit et la stabilit oc-cupera une grande partie de son mandat. Il s'attachera gale-ment aux grands chantiers nationaux pour donner un lustrenouveau aux institutions nationales. Durant son deuximemandat, les spcialiste parlent dune vritable refondation na-tionale. L'Etat et les institutions, la justice, l'cole en serontl'ossature, la rconciliation nationale, la colonne vertbrale. Le29 septembre 2005, le Premier magistrat du pays, dans sa d-marche de rconcilier les Algriens leur propose la charte pourla paix et la rconciliation nationale. Le peuple dit oui lini-tiative du Prsident qui consiste tourner la page dune trag-die nationale qui a endeuill toute une nation.

    Ce qui fera dire M. Bouteflika : Je remercie Dieu demavoir donn la force de conviction pour faire accepter parmes concitoyens le projet de rconciliation nationale qui ateint le feu qui consumait la maison Algrie et nous a permisde nous consacrer rebtir les infrastructures de base et relan-cer lconomie du pays. Les Algriens qui souhaitaient lapaix plus que tout, retrouveront la stabilit, et grce aux plans

    colossaux jamais lancs dans lhistoire du pays, ils renouentavec le progrs. Et ce nest pas fini. En 2009, le peuple choisitla continuit, et permet au Prsident de la Rpublique de pour-suivre son uvre. Ldification dun pays fort. En entamantson troisime mandat la magistrature suprme aprs larvision constitutionnelle le Prsident Bouteflika lance unnouveau programme colossal qui frise les 300 milliards de dol-lars, de surcrot dans une conjoncture internationale trs diffi-cile avec des pays en droute ou en banqueroute, comme laGrce, des pays du Golfe, l'Islande ou la France.

    Le processus de rformes est irrversible

    En 2011, un vent de rvolte souffle sur le monde arabe. R-volte pour les uns, rvolutions pour les autres, et tout le mondeparle de printemps arabe. Des prsidents sont destitus, des r-gimes seffondrent sous le regard de lOccident qui applauditce quil appelle la victoire de la dmocratie . Tous les re-gards sont braqus sur lAlgrie. A la grande dception dungrand nombre, lAlgrie est pargne. Cest lexception. Le 15avril 2011, le Chef de lEtat sadresse dans un discours la na-tion. Il annonce une srie de rformes. A propos de ces r-

    formes, le Prsident de la Rpublique, dira dans une interviewaccorde lAFP, au mois de dcembre 2012 : Certains paysarabes ont connu et continuent de connatre des soulvementspopulaires. LAlgrie tmoigne ces pays frres son amiti etsa solidarit, et noublie pas quen plus de la libert, les mil-lions de jeunes et de femmes arabes revendiquaient aussi lerespect et la dignit. Nous croyons fermement que chaque na-tion doit faonner sa propre destine en puisant dans son his-toire, sa civilisation et dans la volont de ses enfants. EnAlgrie, louverture politique a t lance en 1989.

    Des avances notables ont t enregistres, mais des d-rives ont failli faire disparatre ltat rpublicain et ont entranle pays dans de longues annes de destruction et de souf-frances, sans pour autant remettre en cause la dmocratiecomme option unique de gouvernance du peuple algrien quisest dress seul contre lobscurantisme et le terrorisme. Je re-

    mercie Dieu de mavoir donn la force de conviction pour fairaccepter par mes concitoyens le projet de rconciliation nationale qui a teint le feu qui consumait la maison Algrie et noua permis de nous consacrer rebtir les infrastructures de baset relancer lconomie du pays. En 2011, jai estim que la socit algrienne avait atteint un niveau de dveloppement de maturit qui permettait le franchissement dune nouveltape dans le fonctionnement des institutions de ltat, des partis politiques et des mdias, mme damener notre dispositlgislatif et rglementaire aux standards universels actuels. L

    dbat national, conduit autour de ces sujets, a permis la promulgation de plusieurs lois de rformes dans les domaines dla parit des genres, de la libert dexpression, de la socit cvile, ainsi que des partis et de la moralisation de la vie poltique.

    Les rsultats de cette dmarche se concrtisent et ils sonpour moi autant de motifs de satisfaction. Je pense, notamment, la progression spectaculaire du nombre de parlementaires femmes lues lors des dernires lgislatives, untendance que confirme le double scrutin local du 29 novembrJe signale galement la naissance et le lancement de nombreunouveaux partis politiques, attestant de lintrt que portent leAlgriennes et les Algriens la vie politique sociale. Ce processus de rformes est irrversible, car il fait la quasi-unanmit au sein de la classe politique et de la socit civile. Iconnatra son couronnement avec la rvision de la Constitutiodont lobjectif est de faire des constantes nationales, de la dmocratie et de lEtat de droit les bases du pacte national unisant les enfants de la nation algrienne indpendante esouveraine .

    Aujourdhui des voix slvent pour appeler Abdelaz

    Bouteflika briguer un nouveau mandat. Pour la simple raisoque lhomme a permis lAlgrie de revenir de lenfer, et dprendre le train du dveloppement. Les Algriens ont la tsur les paules, et mme si la nature humaine est ainsi faiqu'elle est oublieuse, ils nont pas oubli que cest AbdelazBouteflika qui a rompu l'isolement de l'Algrie, devenue grc lui une voix coute auprs des grands de ce monde. Un btisseur dont le rle, pourtant noble, ne saurait tre rduit l'achitecte des chantiers de l'Algrie nouvelle, lui dont l'uvrmajeure reste la paix. L o des pays comme l'Afrique du Sul'Irlande ou d'autres cheminent encore vers lapaisement decurs, le Prsident Bouteflika a russi teindre les feux dla Fitna et instaurer le bon vouloir vivre ensemble et surtoutse lever comme un seul homme pour communier avec la qulification de l'quipe nationale.

    Nora Chergu

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    LE BILAN

    1999 - 20146Mars 2014

    EL MOUDJAHID

    On ne peut comprendre le pr-sent dun peuple si lon ne serfre pas son pass. Les p-

    ripties de ce pass conditionnent lescomportements et les orientations pr-sentes et mme futures. Cest aussi va-lable pour les hommes. Des expriencesvcues, dcoulent le cheminement per-sonnel ainsi que les positions prises.

    Nous navons pas pu nous empcherde penser cette maxime en engageantune recherche sur le parcours du moud-

    jahid Abdelaziz Bouteflika, AbdelkaderEl Mali, et avec lui lapport du Front duSud dont il tait le chef durant la rvo-lution de Novembre.

    Abdelaziz Bouteflika, Abdelkader ElMali, a marqu ce front de son em-preinte mme aprs son remplacementpar le moudjahid le regrett AhmedDraia.

    Cette empreinte, nous la retrouveronsdes annes aprs quand Abdelkader ElMali, nom que nous allons retenir pourcet article est devenu ministre des Af-faires trangres, puis Prsident de la Rpublique algrienneindpendante et avant eux ministre de la Jeunesse et desSports, dput et membre du comit central et du bureau po-litique du FLN.

    N le 2 mars 1937, le moudjahid milite trs tt pour lacause nationale. Le 19 mai 1956, avec la grve des tudiants,il dcide de rejoindre l'Arme de libration nationale (ALN).Il est dsign comme officier dans la Wilaya V louest dupays.

    Pendant ce temps la lutte arme commenait sorganiserdans le Hoggar. Ce qui nest pas tonnant. La rsistance tar-guie contre loccupation est encore vivace dans les esprits.Des pomes consacrent cette rsistance qui rappelle la gran-deur des hommes bleus.

    Ces hommes et ces femmes libres ne peuvent accepterdtre atteints dans leur dignit. Cest naturellement quilsont rpondu lappel du FLN. Des batailles ont mme eulieu sous la houlette des hros comme Ali Agh Elbachir dela tribu des Ifoghas, In Ilghen Agh Dida de celle dIrguentenet Seddiki Bouaamama de la tribu Kil Ahent.

    Malheureusement lendroit o se cachait le premier loued Idjenzal dans la rgion de Timiaouine a t dcouvert.Ali Agh Al Bachir est tomb au champ dhonneur dans labataille qui sensuivit.

    Larme coloniale avait tout mis en uvre pour retrouverles deux autres chefs. Ces derniers avaient pris contact avecla direction du FLN. El Djabha avait dlgu le moudja-hid Mohamed Djeghaba dans cette rgion du pays avec pourmission la mise sur pied des premires cellules rvolution-naires. Mais la pression des colonisateurs sur la rgionnavait pas permis ces cellules de concrtiser les objectifspour lesquels elles ont t cres. Ce qui na pas empchles moudjahidine datteindre Menihet sur la route dIn Salah.Il y a eu dailleurs plusieurs batailles comme celle de FdjarEzzoua prs de In Salah qui a dur plusieurs jours. Laviationde larme coloniale t appele la rescousse pour venir bout des moudjahidine qui avaient fait preuve dune dter-mination et dun hrosme hors pair.

    Ils avaient mme russi abattre un avion ennemi. Mal-heureusement beaucoup dentre eux sont tombs au champdhonneur.

    Le Sud, un front dans le Front

    Pour catalyser cette nergie et surtout djouer les plansdu colonialisme le commandement de lALN a dcid decrer une base au Sud dont il a confi la direction au moud-

    jahid Abdelkader El Mali. Il tait seconde par le moudjahidMohamed Cherif Messaadia pour les affaires politique etAbdellah Belhouchet pour les aspects militaires.

    Pour le nouveau chef politico-militaire, le Sud ne sarr-tait pas Tamanrasset et ne devait pas tre coup du Nord.

    Autant de donnes qui montraient la vision stratgiquedu jeune officier et prsageait des qualits de diplomate horspair et du chef dEtat pondr quil allait devenir des annesplus tard. Cest ainsi que le trio sest dabord install audbut Gao au Mali o ils ont pu mettre en place des centresdentranement Kidal, Adjelhok et Taskit.

    Le relais dans le sud algrien a t cr Tamanrassetsous la direction de Guemama Ilou, Bradai Moulay et Hi-

    faoui Sidi El Ouafi dont la mission consistait recruter lesmoudjahidine et les envoyer dans les centres dentranement.La ville tait en bullition aprs la capture et lexcution enpublic du moudjahid Seddiki Bouaamama. In Ilguen a tquant lui emprisonn Kidal o il a subi le mme sort. LeFront du Sud a t tendu en Algrie galement. Il ne se li-mitait plus Tamanrasset et In Salah. Adrar louest et Illizi lest taient le thtre de plusieurs combats. Ce qui eu poureffet de disperser leffort du colonisateur dabord et de rap-peler que toute lAlgrie tait contre loccupation.

    Aprs stre assur de la justesse des plans arrts, lemoudjahid Abdelkader El Mali a quitt sa base situe unevingtaine de kilomtres de Kidal pour rejoindre ltat-majorde lALN. Son adjoint Ahmed Draia est entr clandestine-ment au Hoggar o le moudjahid Ilou Agh Mighi lattendaitau village Daghmouli.

    Cest de l quils ont choisi le centre de Tahart pour abri-ter le centre de commandement et dentranement pour toutle Sud algrien. En deux mois 1.500 jeunes Touareg ont re-

    joint le centre. Si les armes provenaient du Mali, le ravitail-lement tait assur partir du village voisin dIsliskine sur

    la route de Tamanrasset. Cest de Tahart dailleurs que lesbatailles taient prpares. Comme le racontent les moud-jahidine que nous avons rencontrs.

    Il tait proche de ses hommes

    Le moudjahid Belhadj Khelifa a fait ses dbuts dans lemouvement national en France. Mais le hasard et la volontdu commandement de lALN a fait quil sest retrouv auMali et plus exactement Kidal, au Mali. Cet Oranais quitait en poste, dans les frontires algro-marocaines, commeofficier tait charg dencadrer les djounoud du Sud.

    Dans le centre, cr 20 kilomtres de la ville malienne,Belhadj Khelifa sous les ordres du commandant AbdelkaderEl Mali a pu constituer un bataillon avec lequel ils ontavanc vers les frontires algriennes distantes de 600 kilo-mtres pour participer aux combats.

    Ce quil retient de son commandant, quil appelle tou-jours Si Abdelkader, cest son intelligence et son huma-nisme. Il nous racontera dans ce cadre une anecdote quirvle la personnalit du Prsident de la Rpublique. Avecson compagnon de lutte, du nom de Benyells Abdelhalim,il avait rencontr le commandant Si Abdelkader Oujdaavant de prendre la route vers le sud. Le commandant en aprofit pour leur rappeler quils allaient vivre lenfer dansleur nouvelle mission. Ctait loin dimpressionner les deuxmoudjahidine qui en avaient vu dautres.

    Sa patience, note encore le moudjahid Belhadj Khelifa,il en avait fait usage galement avec la population targuie.Ce qui lui a permis de gagner son adhsion, comme il a ob-tenu la comprhension de ses hommes. Dans les dures mo-ments de combat il fallait faire preuve de compassioncomme de discipline. Cest dailleurs toute la complexit durle dun Chef de lEtat. Si Abdelkader El Mali, malgr son

    jeune ge, usait de ces qualits avec brio. Un brio qui ne lapas quitt mme quand il a quitt les fonctions officielles. Iltait consult, cout et respect partout dans le monde. Maisil a gard son engagement quasi-mystique pour son pays

    quil na jamais corch mmequand certaines positions ne luiplaisaient pas. En 1999, son lec-tion la magistrature suprme at un salut pour lAlgrie.

    Un officier brillant

    Pour le colonel Mustapha Abidprsident de la fondation de la Wi-laya V historique, il nest pas ton-nant que cette dernire soit lapourvoyeuse des cadres du Frontdu Sud.

    Elle stendait avant la crationde la Wilaya VI de Marsat Benme-hidi la Mauritanie. Elle lui amme fourni son premier chef en lapersonne du moudjahid Abdelka-der El Mali.

    Ce militant de la premire heurenous rappelle des dbuts difficilesde la Rvolution avec des armesqui se limitaient des fusils de

    chasse, des pistolets ou mme desbtons. Il a fallu attendre larrive du bateau Dina chargdarmement pour que les choses samliorent, raconte lemoudjahid qui explique les circonstances de cration de laWilaya VI travers la ncessit dencadrer la rgion sud,mettre fin aux manuvres de lennemi de diviser le pays ettrouver une nouvelle base de lancement des offensives. Cequi a t trouv dans le nord du Mali grce luvre du chefpolitico-militaire du Front du Sud, le commandant Si Abdel-kader El Mali.

    Le colonel Mustapha Abid qui a ctoy si Abdelkader atenu louer les qualits de fin stratge et de meneurdhommes du commandant Si Abdelkader. Non seulementaucune dfection na t enregistre dans les rangs desmoudjahidine qui vivaient ensemble, du chef de compagnie,au responsable de section, au citoyen ordinaire, mais lesbases taient si parpilles sur le sol du Mali, du Niger et duSud dj vaste du pays que larme franaise na pas russi tout contrler, tmoigne le moudjahid qui a insist sur lap-port du commandant Si Abdelkader El Mali dans la russitedu Front du Sud en particulier et de la Rvolution en gnral,puisquil a occup dautres fonctions ltat-major de lALN

    a-t-il rappel.Ce front a permis, il ne faut jamais se lasser de le rpter,de consacrer lunit nationale. La population a non seule-ment refus toutes les avances pour la partition du pays, maiselle a surtout accentu la lutte en lui donnant la lgitimitet la force ncessaire. Les colonisateurs avaient mille projetspour le Sahara, ironise le moudjahid Mustapha Abid.

    Une empreinte indlbile

    Mahmoud Guemama, qui avait 15 ans lpoque, nousa avou quil ne connaissait aucun mot en arabe. Il neconnaissait que le targui quand il a rejoint la Rvolution.

    Aprs une tourne avec le moudjahid Ahmed Draia auMali et au Niger il parlait couramment larabe, a-t-il indiqu.Ctait le cas pour tous les Touareg. Les Arabes, qui taientdans la rgion, ont eux aussi appris le targui. Cest dire les-prit de camaraderie et de solidarit qui rgnait entre lesmoudjahidine, officiers et djounoud, a-t-il tmoign.

    Les barrires de la langue et des spcificits rgionalesdisparaissaient devant le dsir de combattre lennemi et laconviction de lunit nationale, a-t-il ajout.

    La victoire ne pouvait qutre au rendez-vous pour notreinterlocuteur qui a t charg de porter le drapeau national lentre de Tamanrasset le 5 juillet 1962. Quand nous avonsquitt notre base de Tahart 50 kilomtres de la capitale duHoggar, il pensait que nous allions venir avec une trentainede soldats. Mais cest avec 2.500 que nous avons effectunotre parade dans la ville.

    Le moudjahid, qui rappelle que le commandant a t leplus jeune officier, comme il a t lui le plus jeune soldat, serappelle du premier responsable du Front du Sud, de saproccupation pour lunit des rangs des moudjahidine etsurtout lentretien de bonnes relations avec les citoyens.Nous navions pas de base de ravitaillement. Ce sont les ci-toyens qui nous donnaient manger. Ils nous transportaientque ce soit bord de leurs camions ou sur leurs chameaux.Ils nous donnaient leurs armes aussi, a-t-il rappel.

    De Abdelkader El Mali

    Abdelaziz lAfricain

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    Les responsables qui lui ont succd ont rpercut son mes-sage mme aprs son dpart.

    Ce qui fait que son empreinte est reste, conclut notre inter-locuteur. Le moudjahid, historien et enseignant universitaire Mo-hamed Guentari voque quant lui la dimension stratgique delaction du Front du Sud sous limpulsion du commandant Ab-delkader El Mali. LAlgrie est devenue une pice matresse danslchiquier africain et mme le leader du continent et avec lui leTiers-Monde. Si Abdelkader El Mali est pass sur sa contributionpersonnelle. Mais Mohamed Guentari assure tout comme lesmoudjahidine que nous avons rencontrs quelle a t dtermi-nante. Il sest rendu compte trs tt quil tait important pour laRvolution de rayonner dans son espace naturel qui est lAfriquedu Nord, mais aussi celle du sud.

    Une clairvoyance prometteuse

    A travers la communaut algrienne rsidant au Mali et auNiger le combat a t port sur ces deux pays voisins. Ce qui a eupour effet dallger la pression sur le nord et mme ouvrir un espacede ravitaillement en armes et en munitions qui se rvlera bnfiquepour lALN, surtout avec la mise en place par lennemi des lignesChalles et Morice lest et louest du pays. Les deux pays servirontgalement de lieux dentranement pour de nombreux jeunes qui ontrejoint les rangs de lALN. Les montagnes du Niger et du Mali ontconstitu pour de nombreux moudjahidine des zones idales pourapprendre le maniement des armes. Le Prsident avait dclar quilne fallait pas oublier la position honorable des amis de lAlgrie etplus particulirement le Prsident guinen Skou Tour. Le leader

    panafricain a dabord manifest publiquement sa solidarit avec lepeuple algrien. Il a ensuite lanc un appel ses concitoyens enrlsdans larme franaise se retirer. Il a enfin envoy une quantit im-portante darmes et de munitions aux rvolutionnaires algriens.

    Cette aide a reprsent une nouvelle source dapprovisionnementqui ne pouvait qutre la bienvenue a dclar le commandant Si Ab-delkader El Mali, lui-mme, dans un entretien accord au moudjahidMohamed Guentari il y a 23 ans, soit avant que le commandant nesoit lu Prsident de la Rpublique. Si Abdelkader El Mali, a pour-suivi dans lentretien qui a servi de base un documentaire laborpar Mohamed Guentari sur laction du Front du Sud, a voqu lesproblmes que les frontires avec la Tunisie et le Maroc ont connumais aussi les contacts dirigs avec les leaders africains.

    Il na pas manqu de louer lapport du militant Frantz Fanon quia t ambassadeur au Ghana.

    Si Abdelkader El Mali, selon le mme document audiovisuel, amme effectu une analyse des rapports de force dans la rgion quiont pes sur la prsence de lALN au-del des frontires en plus dela contribution de la communaut algrienne sur place.

    Il rapporte quau Niger le gouvernement ntait pas contre cetteprsence. Malheureusement sa souverainet tait partielle. Au Mali,le problme se trouvait dans les trois bases de larme franaise qui

    limitaient les mouvements des rvolutionnaires algriens. Noustions condamns la clandestinit, tmoigne-t-il.Laide guinenne na t quun dbut. Mais Kidal et les autres

    centres installs au Mali comme Tissalit, Adjelhouk, Itendini, Tom-bouctou, Bourim et Gao nont pas servi seulement comme point decollecte des armes. Ils ont constitu surtout des bases de recrutementet mme dentranement des moudjahidine. A lintrieur, les combatsse poursuivaient. Les rangs des moudjahidine grandissaient, les ter-ritoires quils contrlaient aussi. Ce qui leur a permis dinstallerdautres bases Tamentit, Sali, Reggane, Oulef et surtout Tahart. Cedernier a t plac au nez et la barbe de larme franaise. Situ 50 kilomtres de Tamanrasset, il tait la base de lancement de toutesles batailles contre lennemi. Bien sr ce dernier la bombard plu-sieurs fois sans succs. Il faut dire quil est entour par les mon-tagnes. Le choix des moudjahidine a t trs judicieux. Cet oasismagnifique est imprenable. Comme une bndiction de Dieu il of-frait un havre de paix dans un environnement hostile.

    Lhistoire de la rgion retiendra les noms de Gasmi Mohamed,Belhadj Khelifa, Bouderaa, Zidane Rachid, Agacem Mohamed,Benslimane El Ayeche, Benmebarek Lahcne, Zennani Bekai de Ti-mimoun, Echari dAdrar, Mwoufek Noureddine, Guemama Ilou, Ab-dellah Kelikli, Sediki Bouaamama et leurs chefs Mohamed CherifMessaadia, Ahmed Draia et Abdelkader El Mali.

    Abdelkader El Mali qui a sillonn les territoires malien, nigrienet algrien rejoindra dautres bases pour dautres batailles.

    La diplomatie, une armeau service de lAfrique

    Mme quand lAlgrie a retrouv sa libert, le combat ntait pastermin pour elle. Il fallait construire son pays et poursuivre lactionpour la libration du continent quil aimait tant. Ce nest pas un ha-sard si la reine Ranavalo de Madagascar et le roi Banzin du Bninont t exils Alger et Blida et que le jeune Mandela encore in-connu, soit form par lALN aux frontires marocaines.

    Nomm ministre des Affaires trangres de lAlgrie indpen-dante, Si Abdelkader El Mali, qui retrouvera son nom Abdelaziz

    Bouteflika, a consacr sontemps au soutien des causes

    justes travers le monde. Di-plomate chevronn et reconnu,il impulsera, pendant plusd'une dcennie, la politiquetrangre qui mne aux grandssuccs de la diplomatie alg-rienne, dont le renforcement etl'unification des rangs arabeslors du sommet de Khartoum de1967, puis lors de la guerre d'oc-tobre 1973 contre Isral, la re-connaissance internationale desfrontires de l'Algrie et l'instau-ration de relations de bon voisi-nage et de fraternit avec les payslimitrophes, ou encore l'chec del'embargo contre l'Algrie suite la nationalisation des hydrocar-bures. Abdelaziz Bouteflika jouera galement un rle important dansla consolidation des organisations du Tiers-monde et le renforcementde leur unit d'action, notamment travers son action lors de laConfrence des 77 et du sommet africain, tenus respectivement en1967 et 1968 Alger. De mme, il fera de l'Algrie un des leadersdu mouvement des Non-aligns.

    Il dfendra galement sans relche les processus de dcolonisa-tion dans le monde. L'Algrie devint ainsi le porte-parole du Tiers-monde et particulirement dans sa revendication pour un nouvelordre conomique international. Elu l'unanimit prsident de la 29esession de l'Assemble gnrale des Nations unies, en 1974, Abde-laziz Bouteflika obtient la mise au ban par la communaut interna-tionale du rgime sud-africain pour sa politique d'apartheid et faitadmettre, malgr les oppositions, le leader de l'Organisation de lib-ration de la Palestine, le dfunt Yasser Arafat, qui prononcera un dis-cours devant l'Assemble gnrale. Il prside galement, en 1975,la 7e session extraordinaire consacre l'nergie et aux matires pre-mires, dont l'Algrie tait l'un des initiateurs. Pendant les anneso lAlgrie sigeait au comit directeur des Confrences des peu-ples africains, elle imposait lOrganisation de lunit africaine(OUA) lintangibilit des frontires hrites de la colonisationcomme gage de stabilit et chassait la dlgation sud-africaine delAssemble gnrale des Nations unies.

    Sur le plan conomique le gouvernement algrien dont il a faitpartie a lanc le projet de la Transsaharienne et impuls des foiresrgionales comme le Mouggar Tindouf pour la rgion sud-ouest,lAssihar Tamanrasset pour tous les pays sahliens, pour renforcerla coopration entre les pays du continent.

    LAfrique constituait pour le Prsident de la Rpublique la prio-rit des priorits. Cest quil considre que la lutte arme pour lin-dpendance nationale tait indissociable de la lutte de tous lesAfricains pour la libert et la dignit. Il est li en quelque sorte parune espce de cordon ombilical lAfrique, a dclar un diplomate

    algrien. La coopration conomique constitue un axe essentiel dela politique africaine de lAlgrie sous sa direction. LUnion afri-caine a reconnu que lAlgrie a beaucoup fait dans ce domaine, quece soit travers les accords bilatraux et linitiative du Nepad.

    Dernier signe fort, en mars dernier, le Prsident a annul pourpresque 1,5 milliard de dollars de dettes plusieurs pays africains,dont le Mali, la Mauritanie, Madagascar.

    Un mot na pas t dit par les moudjahidine que nous avons ren-contr mais il dcoule de leurs tmoignages, cest la fidlit. Fidlitaux hommes et surtout aux idaux. Est-ce un hasard si toute une r-gion na pas oubli le passage dune personnalit qui a dur deuxans ? Plus quun nom de guerre Abdelkader El Mali est un lien, unprogramme et message. LAlgrie est africaine et lAfrique est auxAfricains.

    Fouad Daoud

    EL MOUDJAHID 7Mars 201

    LE BILAN

    1999 - 2014

    Des bases au Maliet dans le Sud algrien

    Mme si les combats ont dbut dansle Hoggar cest tout le sud algrienqui sest embras de Timimoun etAdrar Illizi en passant par Taman-rasset, In Salah et Timiaouine. Lescentres dentrainement qui ont tinstalls en premier au Mali, Tissalit,Adjelhouk, Itendini, Tombouctou,Bourim et Gao et surtout Kidal o le

    chef du Front du sud et de ses ad-joints dirigeaient les oprations . Ilsont ensuite t gnraliss dans le sudalgrien que ce soit Tamentit, Sali,Reggane, Oulef et Tahart o a tplac le QG du commandement dufront .

    Stratgie militaireet clairvoyance politique

    Abdelkader El Mali sest renducompte trs tt quil tait importantpour la Rvolution de rayonner dansson espace naturel qui est lAfriquedu Nord mais aussi celle du Sud. Atravers la communaut algrienne r-sident au Mali et au Niger le combat at port sur ces deux pays voisins. Cequi a eu pour effet dallger la pres-sion sur le nord et mme ouvrir un es-pace de ravitaillement en armes et en

    munitions qui se rvlera bnfiquepour lALN surtout avec la mise enplace par lennemi des lignes deChalles et Morice lest et louestdu pays.

    De la lutte de Libration au NEPAD

    La coopration conomique constitueun axe essentiel de la politique afri-caine de lAlgrie sous sa direction.LUnion africaine a reconnu que lAl-grie a beaucoup fait dans ce do-maine que ce soit travers lesaccords bilatraux et linitiative duNepad.

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    8Mars 2014

    EL MOUDJAHID

    En 1999, en accdant la magistrature suprme, leprsident Bouteflika, convaincu que la solution la violence ne rsiderait pas uniquement dans untraitement strictement scuritaire, poursuit la poli-tique de son prdcesseur, le prsident LiamineZroual, qui a fait adopter en 1995, une loi de la

    rahma (clmence). Trois mois seulement aprs son investiture,la loi sur la concorde civile a t adopte. Dtermin poursui-vre sa dmarche de mener le pays sur le chemin dune paix du-rable, il franchit un nouveau pas avec la signature du dcretportant grce amnistiante du 10 janvier 2000, dict dans lecadre dune vision globale : la rconciliation nationale. Je nesaurais conduire le pays dans la voie de la reconstruction natio-nale et du dveloppement dans le sens universel sans le retourde la paix et de la rconciliation nationale, na cess de rappe-ler, en ce sens, le Prsident de la Rpublique, Abdelaziz Boute-flika. Rlu pour un second mandat, il soumet au peuplealgrien, qui la adopte par voie rfrendaire, la Charte pour laRconciliation nationale, en septembre 2005, et donne des ins-tructions fermes afin que toutes ses dispositions soient appli-ques. Parce quil est porteur despoir, le concept de larconciliation nationale fait cole partout dans le monde. Nom-bre de pays en proie des crises internes finissent par se rendre lvidence : le dveloppement socioconomique na de sensque par rapport des normes universelles faisant loi dans lesrapports entre nations et aucun pays na le moyen dy adhrer,sans linstauration dun ordre permettant la promotion des va-leurs de paix interne et de concorde parmi les citoyens.

    Des rsultats plus quencourageantsLes rsultats enregistrs sur le terrain sont plus quencoura-

    geants du moment quun nombre apprciable dlments armssest rendu aux autorits et des milliers darmes ont t rcup-res. La commission charge du dossier de rintgration a en-tam son travail en mars 2006 pour lachever en mars 2007 :entre 4.500 et 5.000 personnes licencies ont t rintgres.Des milliers de familles touches par la tragdie nationale ontt indemnises. Cest dire que leffort est rel et quau-del deschiffres, la volont existe bel et bien de faire en sorte que les s-quelles de la tragdie soient compltement effaces. Une grandevictoire de la socit algrienne qui a surmont ainsi lune desplus graves preuves laquelle elle a t confronte depuis lalibration du pays du joug du colonialisme. Il va de soi que pourtre soutenue aussi massivement, cette politique de rconcilia-tion a t accompagne dun ambitieux programme conomiquequi a permis au pays de renouer avec la croissance et de mettre niveau ses infrastructures dans tous les domaines.

    Rhabiliter les personnalits nationalesDans lesprit du Prsident de la Rpublique, la rconciliation

    nationale ne se limite pas uniquement au traitement de la vio-

    lence arme. Cest un tout et un processus dont la finalit est deconstruire, en tant soi-mme et ouvert au monde, une Algriemoderne de manire pacifique et dmocratique. Une dmarchequi rassemble et fdre et permet au pays de surmonter les s-quelles des moments les plus difficiles de son histoire contem-poraine.

    Dans ce sens, la Charte sur la paix et la rconciliation natio-nale plbiscite en 2005 a t non seulement un grand momentdans la rsolution des problmes ns de la tragdie nationalemais aussi une occasion pour le Prsident de la Rpublique dese prononcer sur des questions sensibles relatives la mmoireet lhistoire et daffirmer avec force que lAlgrie moderne etplurielle nest ni oublieuse de son pass dont elle est fire ni fer-me sur lavenir qui doit se construire de faon solidaire etquelle appartient tous les Algriens, sans exclusion ni exclu-sivisme.

    Bien avant ladoption de la Charte sur la rconciliation,dans le dur contexte dans lequel il a accd la magistraturesuprme, le Chef de lEtat, a tenu dynamiser le processusde rconciliation des Algriens avec leur mmoire et leur his-toire en rhabilitant des personnalits nationales jusque-lbannies des manuels dhistoire et de l'historiographie offi-cielle. Le 5 juillet 1999, il annonce solennellement que desaroports du pays porteront dsormais les noms de figureshistoriques du mouvement national et de la guerre dind-pendance : le nom de Messali Hadj est donn l'aroport in-ternational de Tlemcen, sa ville natale ; l'aroport de Bjaiaportera dsormais le nom de Abane Ramdane (1920-1957), prin-cipal animateur du Congrs de la Soummam (1956) qui a struc-tur la rvolution algrienne ; le nom de Krim Belkacem,vice-prsident du Gouvernement provisoire de la Rpubliquealgrienne (GPRA), est donn l'aroport de Hassi Messaoud.Le nom d'un autre important personnage est donn laroportde Biskra : Mohamed Khider (1912-1967), un autre dirigeantde la guerre de libration et premier secrtaire gnral du FLNaprs lindpendance. Le nom de Ferhat Abbas (1899-1985),premier prsident du GPRA (1958-1961) est attribu laro-port de Jijel et luniversit de Stif, celui de Rabah Bitat(1925- 2000), membre fondateur du FLN, plusieurs fois minis-tre, prsident de la Rpublique par intrim durant 45 jours en1978 laroport de Annaba et celui dAhmed Ben Bella (1916-2012), premier prsident de la Rpublique de lAlgrie indpen-dante (1962-1965) laroport dOran.

    La premire de ces personnalits, Messali Hadj (1898-1974),leader et fondateur incontest du Parti du Peuple Algrien en1937 et plus tard, en 1954, du Mouvement national Algrien(MNA), au-del des diffrends qui lauraient oppos aux diri-geants du Front de Libration nationale, personne parmi les na-tionalistes comme parmi les historiens ne doute de la passionde lhomme de voir sa patrie libre et indpendante. La tenuedun colloque international en mars 2000 sur son long et tumul-tueux parcours politique dune grande constance structureautour de lindpendance et rien que lindpendance quicommence au dbut des annes vingt du XX e sicle avec la cra-tion de lEtoile Nord-Africaine en 1925 et sachve dans lexil,lindiffrence, voire la stigmatisation avec son dcs en 1974, at perue comme un devoir de mmoire indispensable pour unesocit soucieuse de sassumer et davancer.

    Tous ces leaders ont eu des trajectoires nationalistes maisavec des sensibilits politiques diffrentes, porteurs de projetsambitieux pour leur pays. Longtemps marginaliss, leur retoursur la scne publique signifie que lre des rglements decompte et des exclusions, celle du monopartisme et de la penseunique, est termine et que lAlgrie est dsormais prte vo-luer dans la diversit des convictions et des idologies de seslites, quelle est prte aussi assumer son identit plurielle la fois amazigh, musulmane, africaine, arabe et mditerra-nenne. En un mot, le pays fait un saut qualitatif en passant de

    lenfermement et du repli sur soi louverture sur la socit etsur le monde.

    La question des harkis dfinitivement trancheLa question des Algriens qui staient rangs du ct de la

    puissance coloniale par conviction, par peur ou par intrt, de-meure certainement lune des squelles de la guerre de librationnationale qui illustre fort bien la complexit dune guerre et lestragdies que celle-ci engendre. Si les prtextes sont aussi nom-breux que sujets polmiques, la raison principale est claire etla responsabilit du colonialisme dans la destruction du pays etde son identit est pleine et entire.

    A lvidence, si pour les harkis, lhistoire a tranch et les in-dividus doivent assumer leur choix, leur progniture ne devraitpas tre culpabilise pour autant par lEtat ou la collectivit

    mme si psychologiquement cela est difficile et exige du tempLa haine et la rancur obscurcissent les curs, accroissent sentiment de marginalit, introduisent la confusion entre reponsabilit et justice et nourrissent des conflits dvastateurs.

    On sait que pour les harkis qui ont regagn la France aprlindpendance, parqus longtemps dans des ghettos, leur intgration la socit franaise demeure problmatique jusquaujourdhui. Pour les Algriens, cette question qui nchapppas linstrumentalisation politique est dabord une questiofranco-franaise.

    La campagne pour la rconciliation nationale en septembr2005 a permis au prsident de la Rpublique de laborder dmanire frontale. A Chlef, Blida, Oran, partout o il a t, chef de lEtat affirme que les enfants des harkis ne sont paresponsables des actes de leurs parents et quils ont les mmedroits que le reste des Algriens. Ce qui a fait dire certainobservateurs que le chef de lEtat a us dun langage nouveaou dun ton adoucissant vis--vis des harkis et de leurs enfant Par le pass nous avons commis des erreurs graves. Au lendemain de lindpendance, on ne sest pas comport avec ju

    tesse, ni finesse politique avec les enfants et les familles dharkis , a-t-il martel, lors dun meeting anim au stadAhmed-Zabana dOran. Et dajouter : Une grande partie de lcrise actuelle trouve son origine dans cette grave faute que nouavons commise . Cette position trs juste au demeurant et patage par beaucoup de dirigeants de la guerre de libration, relve de la srnit politique et de la volont de ne pas commettrles mmes erreurs aujourdhui en faisant payer aux familles deterroristes les crimes dun des leurs.

    Une relation apaise avec la FranceLa rconciliation recherche lintrieur de la socit e

    galement recherche lextrieur, avec tous les pays de la plante et singulirement avec la France dont le pass colonial noassum fait obstacle une relation apaise. A la veille de la sgnature dun trait damiti que lon pourrait qualifier de moment historique, rsultat dun long travail et de la fortconviction des prsidents Bouteflika et Chirac, le parlemefranais alors domin par la droite, vote le 23 fvrier 2005, unloi qui non seulement justifie et glorifie la colonisation maifait unique en Europe, elle dit comment enseigner lhistoire coloniale. Quand on sait lampleur des massacres coloniaux et

    destruction quasi systmatique des identits et des cultures, ne sagit l que dune provocation et dune agression la mmoire de celles et de ceux qui ont subi lesclavage colonial. Lraction du prsident de la Rpublique est ferme. Le 29 juinpartir de Tlemcen, l'occasion du 50e anniversaire de l'Uniognrale des tudiants musulmans algriens (Ugema), crpendant la guerre de libration, il affirme qu'il tait difficilde ne pas tre rvolt par la loi vote par le Parlement franaqui reprsente une ccit mentale confinant au ngationnismet au rvisionnisme . Qualifiant le colonialisme d' un des plugrands crimes contre l'humanit que l'histoire ait connus , ajoute que si notre pays tait prt signer avec l'Etat franaun trait de paix et d'amiti sur la base de l'galit des nationet de la complmentarit de nos intrts, il ne saurait en aucucas cautionner, mme par son silence, une prtendue mission cvilisatrice du colonialisme.

    LAlgrie jouit aujourdhui dune grande stabilit, grce la dmarcheclaire emprunte par les pouvoirs publics et leur tte le Prsident

    de la Rpublique, Abdelaziz Bouteflika.

    LE BILAN

    1999 - 2014

    Rconciliation : mmoire et histoire

    Une dmarchequi rassemble

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    EL MOUDJAHID 9Mars 201

    Zeddine et Souk-Letnine, deux agglomrations ru-rales, lune dans la plaine et lautre au cur duDahra, une destine commune et un dveloppe-ment soutenu lombre de la paix et de la rcon-ciliation nationale Zeddine. En cette froidematine de Novembre, il y avait foule au sige de

    lAPC. Une runion consacre la leve topographique desagents du cadastre. Chacun attendait pour savoir la dlimitationde ses terres, de sa proprit, pour tre confort et le cas chantformuler son recours. Une terre laquelle chacun saccroche,une terre ancestrale dont la symbolique se rsume tout simple-ment la vie. Ici je suis n et ici je mourrais . Zeddine, quelque 30 kilomtres au sud-ouest du chef-lieu de la wilayadAin-Defla reste une commune rurale, agricole ou la crali-culture est prdominante. Une terre qui cependant a t aban-donne, fuie. Zeddine sest vide de ses habitants. La folieterroriste qui stait empare des esprits a pouss les villageois quitter leurs biens et leurs terres. Il fallait sauver nos vies etcelles de nos enfants . En quelques jours seulement Zeddinesest pratiquement vide de ses populations notamment au ni-veau des agglomrations secondaires, les douars enclavs plusau sud. Ctait en 1994. En une nuit de juin, le chef-lieu de com-mune est encercl par un groupe terroriste. Des engins de tra-vaux publics sont pris du barrage en construction dOuledMellouk pour dtruire le sige de lAPC, le bureau de poste, lesige de la brigade de gendarmerie, et plusieurs coles. Au bull-dozer, ces quipements publics sont pratiquement rass. Ancienmoudjahid, Abdellah Nedjari avait ds lors choisi son camp,celui de lAlgrie, de ses valeurs, de son islam ancestral. Il estencercl par un groupe de 17 terroristes. Il leur tient tte jusquaupetit matin. Il est nomm la tte de la dlgation excutivecommunale, puis accomplit par la suite un mandat de P/APC.

    Les feux de la fitnaAlors wali de la wilaya dAin-Defla, lactuel ministre de

    lAgriculture et du Dveloppement rural, M. Abdelouhab Nouri,en fait une priorit, il fallait relever le dfi, reconstruire Zeddine,en six mois peine, une toute nouvelle ville voit le jour. Il yavait au maximum 5 6 familles seulement se rappelle HadjAbdellah. Prs de 10.000 personnes avaient fui Zeddine et sesdouars, le chef-lieu de wilaya est envahi, des camions et des ca-mionnettes ou des familles entires entasses avec quelques mai-gres effets cherchent refuge, achetant sans monnayer des toitspour sy abriter, dautres familles sen vont vers dautres desti-

    nations, El-Attaf, Rouina-ville et plus loin vers la capitale et sesagglomrations satellitaires. Zeddine, El-Maine, Bathia et El-Hassania au pied des monts de lOuarsenis, Oued-Djema, Agh-bal prs de Tarik-Ibn-Ziad dans le mme prolongement et aunord, les agglomrations de montagne comme Ain-NSour surle versant est du mont du Zaccar, Oued-El-Had, Terghout, Boua-rous, Souk-Letnine, Ouled-Bassa et bien dautres agglomra-tions de montagne niches au cur des monts du Dahra se videntde leur populations.

    Souk-Letnine, relevant de la commune de Tacheta-Zougaghase trouve pratiquement prise en tau, aux mains des mains cri-minelles qui y imposent leur diktat, prlevant des dmes sur lamoindre cagette de tomate, rackettant les populations. Abdelka-der Ouazne en parle comme un long cauchemar profondmentenfoui que balaye un prsent serein. Entour de ses enfants, dejeunes hommes aspirant un travail stable, encore dpendant delEAC ou travaille leur pre, des serres en plastiques rythmespar la production de la tomate. Il navait pas quitt les lieux.Mieux, il a rsist, prenant les armes pour se dfendre, dfendresa famille, sa localit. La maison familiale, un poste avanc encoordination directe avec les services de scurit.

    Que cessent les armes, que cessent les larmes Lorsque le Prsident de la Rpublique entame ses visites travers un pays meurtri pour parler de la rconciliation, il trouvedes oreilles attentives, des curs qui reoivent cet appel la rai-son, la sagesse, une adhsion totale. Que de larmes ont coulavons-nous constat lors dun grand rassemblement. Les ci-toyens qui se barricadaient chez eux avant mme que ne se cou-chait le soleil, ce voisin craint, cet autre en kamis et barbe quitait vit, ils se sont retrouvs cte cte, ensemble ils ontgliss le mme bulletin, ils aspiraient tous la fin de cette Fitnadestructrice. Que cessent les larmes, plus jamais a , le dis-cours et la grande sagesse politique du Prsident de la Rpu-blique ont longuement rsonn dans les monts. La rconciliationnationale tait dcrte par les curs. A Zeddine, comme Souk-Letnine, la rconciliation nationale se vit au quotidien, lesplaies se sont refermes.

    De la Kasma des moudjahidine o il exerce la fonction desecrtaire, au sige de la mairie pour prendre des nouvelles ouassis sur une chaise devant sa maison, Abdellah Nedjari jouitdune grande estime, je nai de problmes avec personne .Quelques pts de maison plus loin rside un repenti. On separle, on sest mme taquin une fois, mais on vit un voisinagenormal . Souk-Letnine, la vie a galement repris son coursla haine qui avait envahi les curs sest dissip, chacun sac-croche au travail de la terre pour se nourrir et nourrir sa famillela route nationale qui la dessert et de l jusqu la faade maritime, jusqu Bni-Haoua ne dsemplit pas de la journe etmme tard dans la nuit particulirement avec lafflux des estivants en t.

    Cap sur le dveloppementZeddine. Les engins mmes qui ont servi sa destruction ont

    repris leur travail, le barrage dOuled-Mellouk a t terminoutre lirrigation agricole, le transfert de ses eaux sert lali-mentation en eau potable de dizaines de milliers de citoyens descommunes environnantes. Plus loin, traversant la commune leprojet du sicle, lautoroute Est-Ouest, charriant des milliers devhicules. Tout cela aurait-il t possible sans rconciliation

    sans un retour de la paix et de la scurit note un quadragnaireprenant un bain de soleil emmitoufl dans une kachabia, et desbienfaits de ton Crateur, il faut en parler, a cest une Nima un bienfait dAllah . Plus de 500 familles vivent au niveau duchef-lieu communal et pas seulement, les douars abandonns sesont repeupls, Houasnia, note le prsident de lAPC, MMehdi Benhadj Djillali, plus de 30 familles tre revenues, El-Ayoun et Ouled Berrahma en comptent 40 et 50 familles. Nousleur avons consacr plus de 100 aides lhabitat rural et chacunde ces douars dispose dune cole primaire, de cantines scolaireset dune salle de soins ajoute-t-il. Avec le raccordement pro-chain au rseau de gaz naturel, les travaux tant en cours, unecolossal enveloppe de prs de 5 milliards de dinars a t affecte la commune pour la dlocalisation du vieux Zeddine menacpar les eaux du barrage, une toute nouvelle ville avec ses qui-pements publics sera greffe ainsi prs de lactuelle. La terreprofondment laboure a t ensemence, les crales restent laprincipale spcialit agricole, ailleurs, et l des parcelles depomme de terre dont le feuillage pris du volume donne djles prmices dune bonne production.

    Souk-Letnine. Limmense mer blanche verdoyante par en-droits des milliers de serres capte le regard. Lactivit y est in

    tense. Cest ltape de lengraissement. Jai besoin de 10quintaux dengrais mais pour cela il me faut une tonne de pape-rasse se lamente Ouazene. LEtat qui tait si proche alors sesloign de nous relve-t-il avec philosophie, il faut rconciliele peuple avec son Etat maintenant, avec son administration, ifaut une plus grande souplesse, une tendresse mme envers cepeuple prconise-t-il. Sur loued Damous qui serpente ungrand barrage est en construction.

    Le barrage de Kef-Eddir, cheval sur trois wilayas et qui vadonner terme un boom extraordinaire autant pour lAEP detoutes les communes aux alentours quau secteur de lagricultureet notamment la plasticulture qui pourra ainsi sortir de la mono-culture de la tomate et sinvestir longueur danne dans celledes poivrons, des aubergines et autres produits marachersDautres agglomrations ont galement renou avec la vie, serepeuplant progressivement. Le douar El-Ayoun, stait compl-tement vid de ses habitants, plus de 100 familles y sont retournes depuis souligne, M. Lakhdar Mekkaoui, le P/APC. Ancienpatriote, il revient la tte de la commune aprs un mandacomme dput lAPN, un retour qui sest fait progressif, lespouvoirs publics ont accord 60 aides lhabitat rural en plusdes oprations de rfection des anciennes habitations, un retou

    ajoute-t-il qui sest galement accompagn par limplantationdun primtre de proximit pour le dveloppement rural et leshabitants ont ainsi reu diverses aides lies llevage ovin, ca-prin, avicole et apicole . Zougagha, KTathla, Brakik sont dau-tres douars de montagnes qui se sont repeupls la faveur duretour de la scurit et linjection dquipements publics daccompagnement lis la sant, lducation mais aussi lam-nagement et la rhabilitation des chemins communaux qui lesdesservent. La rconciliation ? un bienfait relevons-nous el, ennemis dhier, victimes de la Fitna se ctoient dsormais Nous navons fait aucune diffrence , assure le P/APC chaque citoyen en droit a reu une aide lhabitat rural. Desrepentis se sont investis notamment dans lapiculture et lagri-culture dune faon gnrale.

    A. M. A

    La rconciliation nationalesocle du dveloppement

    LE BILAN

    1999 - 2014

    Il appel en mme temps la socit franaise se librer

    des relents d'un pass attentatoire la dignit humaine et qui,bien que s'affaiblissant au fil des ans, se manifeste maintenantcomme le fantasme d'une puissance perdue, et semble-t-il re-grette par les nostalgiques de la domination coloniale () Ilfaudra du temps, beaucoup de temps, des gnrations sansdoute pour que la socit franaise se rconcilie avec sa proprehistoire et apprenne respecter les civilisations des autres peu-ples et cohabiter avec elles .

    Certains intellectuels franais (historiens et juristes) et unelarge partie de la gauche ont dnonc cette loi et ont demandlabrogation de larticle 4 notamment qui leur impose la ma-nire dont devrait tre enseigne lhistoire. Les appels laconstitution dune commission mixte pour lcriture de cettehistoire commune constituent un faux fuyant comme si lhis-toire ne serait quun ensemble de faits dont le sens est ngo-ciable pour arriver une histoire consensuelle . Pourtant larecherche dans le domaine est loin dtre embryonnaire et leprsident de la rpublique a bien qualifi la problmatiquefranaise en utilisant la formule de ccit mentale . A lvi-dence, la guerre mmorielle est bien inutile pour deux paysdont les liens humains, les intrts conomiques et la configu-ration gostratgique, exigent une approche pragmatique qui

    privilgie la srnit et lapaisement pour le bien tre commun.cole nationale pour lcriture de lhistoireSi la question de lcriture de lhistoire revt une grande

    importance pour toutes les nations, elle est primordiale pourles nations dont lidentit a t altre par une colonisationaussi brutale quinhumaine et dstructurante. Lord dune au-dition dvaluation du ministre des Moudjahidine, soulignantson intrt pour lcriture de lhistoire, le chef de lEtat estimeque la recherche et lactivit scientifique et intellectuelle vi-sant protger le patrimoine historique de la nation et pr-server sa mmoire en garantissant un apport effectif et efficientde lhistoire sont une ncessit dicte par la responsabilit detransmettre ce legs . Il ajoute qu il faut sintresser jeterles bases dune cole nationale dcriture de lhistoire.

    Une telle recommandation englobe, cela va de soi, le largeprogramme du ministre des Moudjahidine portant sur la ra-lisation de muses, dinfrastructures et duvres matrielleset artistiques mais aussi sur les travaux de recherche historiqueque luniversit algrienne devrait mener de manire objectivedans le respect de la mthodologie scientifique et sans se limi-ter une priode prcise, englobant toute lhistoire algrienne,de la prhistoire nos jours.

    Dans un discours prononc loccasion du 45me anniver-saire de lindpendance nationale en juillet 2007, le prsidentde la Rpublique a raffirm sa conviction que la rvolutionalgrienne ntait pas luvre dune seule sensibilit politiquemais de tous les Algriens. Mieux, en mars 2012, il exige unecriture de l'Histoire sur la base d'une vision pertinente et decritres objectifs de manire rpondre l'aspiration des Al-griens et Algriennes, savoir une histoire o l'on se rcon-cilie avec soi sans slection ni exclusion ni occultation oufalsification des faits . Parce que le pass claire le prsent etlavenir, il faudrait le prospecter avec rigueur et sagesse, nepoint le manipuler, et faire en sorte quil constitue le socle etla rfrence pour les gnrations montantes.

    Chrif Jalil

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    Alimentation en eau potable de Tamanrasset partir d'In Salah

    LE BILAN1999 - 2014

    Des retards parfois dans les projets, des insuffi-sances sans doute dans le fonctionnement des ins-tallations et des carences ventuellement aussidans l'entretien des quipements, autant de griefssont susceptibles d'tre apports par les uns et lesautres, mais on ne peut occulter un effort fourni

    pour la remise niveau d'un secteur de l'hydraulique constituantdsormais un des lments essentiels de l'infrastructure de basemoderne ralise la faveur d'un programme national de dve-loppement et de relance. Les investissements consentis pour la

    mobilisation des ressources hydriques sont d'une rare consistancecertainement, pour aujourd'hui se permettre toutes les ambitionsau chapitre de la modernisation de l'agriculture et de la promotionde l'industrie. Construction de barrages, adduction partir denappes phratiques, ralisation d'units de dessalement et de fo-rages, fonage de puits et autres actions ont t le lot quotidiendes ces quinze dernires annes l'effet de rendre disponible eten abondance, ce prcieux liquide autrefois distribu au compte-goutte et par intermittence surtout. Et le cas de la ville d'Oran,considre pourtant comme tant un grand ple conomique, estdifiant pour illustrer une mutation et une amlioration de la si-tuation. Une cit aujourd'hui ravitaille par plusieurs sources etune unit de dessalement.

    Bref, une approche au caractre de globalit assez relev futmise en uvre pour rattraper le temps perdu, assurer un approvi-sionnement rgulier aux populations et dgager des excdents

    pour les besoins de l'agriculture et de l'industrie. Nous allonsnous ressaisir et nous rattraper dans quelque temps pour la remise niveau et la rhabilitation du secteur. C'est l un engagementque je fais, devait dclarer le Prsident de la Rpublique unechane trangre de tlvison au lendemain de sa premire inves-titure. Un engagement en fait honor au vu des rsultats obtenusaprs une application la lettre du programme tabli et un suivirigoureux des chantiers ouverts. Un programme qui a touch l'en-semble de rgions du pays, notamment celles des Hauts Plateauxet du grand Sud qui figuraient dans les priorits de l'action du

    gouvernement. Dans ce registre, l'alimentation de la zone de Ta-manrasset partir d'In Salah fut rvlatrice et si porteuse par sonampleur, sa porte et ses effets sur la promotion de cette zonedans toute son tendue. Il s'agit, outre l'alimentation en eau pota-ble de la ville de Tamanrasset et des localits se situant sur l'axemenant In Salah, du dveloppement du trafic transsaharien avecl'ensemble des rpercussions sur la cration d'activits de presta-tions et de services, de la disponibilit en eau souterraine pourl'abreuvement des troupeaux et de la mise en uvre d'une culturevivrire et fourragre irrigue, de l'animation des centres de vietels que Arak, Meniet, Tesnou, In Ecker et autres, de la promotiondu tourisme, surtout qu'il est prvu la cration d'une zone touris-tique pour accueillir 20.000 personnes/an, et construire des infra-structures d'accueil, de la cration d'une saline au niveau del'exutoire des effluents de la station de dminralisation, sachantque la demande en sel ptrolier est forte. Toute une dynamique

    est attendue aprs la ralisation de ce mgaprojet dont la rceptioa donn de l'espoir et de l'assurance une population attentive rceptive l'intrt qu'on lui porte.

    Des champs de captage, des forages, des rseaux de collectdes stations de dminralisation et de pompage, et des rservoide stockage et des conduites, l'opration dont le montant globdpasse 197 milliards de dinars est ralise sur 750 km, avec uncapacit nominale de l'ordre de 100.000 m3/jour pour couvrir lebesoins en eau estims 90.000 m3/jour l'horizon 2015. Des bsoins correspondant une population dpassant les 340.000 h

    bitants pour une dotation journalire de l'ordre 265 litres/j pahabitant.

    L'eau qui a t transfre fut capte partir de la nappe abienne d'In Salah. C'est dire toute la consistance de cette opratiostructurante et appele reconfigurer le paysage de cette partide l'Algrie profonde. Une reconfiguration et un redploiemede ses ressources, ainsi quune valorisation de ses capacits drendement et de croissance aprs cette mobilisation de l'eau qest le premier facteur de dveloppement. De la disponibilit dce prcieux liquide et de la mise en valeur des terres, la tendancest au dfrichement du terrain pour crer des emplois et gnrsurtout des richesses autres que celles existant dans un sous-socar prcaires et temporaires. En clair, une option pour le dveloppement durable aprs tous ces investissements et ce travail dbase entrepris la faveur de l're nouvelle...

    A. Bellah

    Un exploit dignedes grandes

    puissancesLe transfert deau potable dIn Salah Tamanrasset, sur un territoire dsertique la configuration gologique complique,et sur une distance de 770 km, est considr, par les spcialistes, comme un vritable exploit digne des grandes puissances.

    Cette ralisation titanesque sinscrit dans lambitieux programme de dveloppement structurel initi et engagpar le Prsident de la Rpublique visant assurer une redynamisation quitable lensemble des rgions du pays.

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    Si l'enjeu national majeur et vital fut, audbut de la dcennie 2000, d'teindre le feude la Fitna , duvrer au rtablissementde la paix et de la concorde et de consacrerla rconciliation nationale, avec le retourde la paix, il devenait impratif de panser

    les plaies, de tourner dfinitivement la page sombre duterrorisme, de rattraper les retards accumuls. Devanttant durgences honorer, de priorits mettre enuvre, le Prsident de la Rpublique, M. AbdelazizBouteflika, a engag successivement, et ds lentamede son premier mandat, de vastes programmes d'inves-tissements publics tous les niveaux. La situation

    lexigeait et les dfis nombreux relever. Ces pro-grammes ont incontestablement port leurs fruits et lesannes 2000 furent particulirement denses en ralisa-tions dans tous les domaines et sur tout le territoire na-tional, notamment en matire d'infrastructures de baseet d'quipements socio-conomiques. Le pays a renouavec ses principes de justice sociale et de solidarit.Concernant l'habitat, de gros efforts sont consentis de-puis 2000 ce jour, pour la satisfaction dune grandepartie de la demande nationale. Le bilan est amplementpositif, les rsultats sont palpables et lesstatistiques sont connues de tous. Quelques chiffres, titre indicatif, montrent lampleur des tches quil aurafallu dployer sur le terrain pour en finir avec ce han-dicap. Le secteur a enregistr, entre 1999 et 2011, desdveloppements notables en matire de ralisation desprogrammes de logements sous diffrentes formules.Il sattelle construire deux millions de logements lhorizon 2014, dans le cadre du programme du gou-vernement trac sur instructions du Prsident de la R-publique, M. Abdelaziz Bouteflika. Les pouvoirspublics sont parvenus raliser 800.000 units dans le

    cadre du programme relatif la relance conomique,adopt par lEtat algrien aprs llection prsidentiellede 1999. Les grandes villes ont bnfici de 72 % deces logements dans le but dradiquer les habitationsprcaires riges, notamment, par les populations aprsleur exode rural en raison de linstabilit ayant carac-tris les annes 1990.

    LAlgrie a subi deux terrifiantes catastrophes na-turelles, savoir les inondations de Bab El Oued sur-venues le 10 novembre 2001 et le sisme qui a frappBoumerds le 21 mai 2003. Du coup, plusieurs loge-ments supplmentaires ont t construits en faveur dessinistrs. Ds lan 2000, le secteur de lhabitat a enre-gistr un saut qualitatif qui sest traduit par la mise enplace de diffrents moyens matriels et humains ainsique le lancement de plusieurs chantiers de constructionau niveau national.

    Le quinquennat 2005-2009 :une tape charnire

    LEtat a mobilis tous les moyens ncessaires laconcrtisation de cet norme projet qui prvoit 60 %pour le logement urbain. Le programme vise doublerle nombre des logements et des infrastructures pu-bliques travers lamlioration du cadre bti, la diver-sification des formules et des offres, lencouragementde la promotion immobilire, la facilitation de laccsaux crdits et le maintien du soutien de lEtat au profitdes programmes relatifs aux LCP, destins aux famillesdmunies. Les pouvoirs publics ont adopt une poli-

    tique dappui au logement social locatif (LSL). En fait,les personnes ayant un revenu mensuel modeste peu-vent bnficier de ce type de logement qui est totale-ment financ par lEtat, et ce, conformment auxconditions et rgles doctroi des logements LSL, ins-crites dans le dcret excutif n 142-08 dat du 11 mai2008. Le L.S.P. est lun des programmes de logementsocial destin aux catgories revenu moyen, pourlaccession la proprit des logements. Le L.S.P. sebase essentiellement sur un montage financier com-mun entre lapport personnel du bnficiaire et laidede lEtat. La contribution de lEtat, sous forme duneaide financire non remboursable, seffectue par lebiais de la Caisse Nationale du Logement (C.N.L.) etgale 700.000 dinars. Depuis lan 2000, lEtat misen place dautres formules de logements, tel le loge-ment location-vente (LLV), avec une possibilit dob-tenir le titre de proprit. LAgence algrienne dedveloppement du logement (AADL) a ralis 55.000logements. La Caisse nationale dEpargne et de Pr-voyance se chargera, quant elle, de la mise en uvredu second programme portant sur la construction de

    65.000 logements. A noter que 44.000 LLV ont t li-vrs entre 2005-2009, faisant ainsi la joie de plusieursfamilles.

    Le logement rural :une priorit de ltat

    LEtat algrien, qui a adopt depuis lan 2000 unepolitique de dveloppement de nos campagnes, a parisur la promotion du logement rural. Ainsi, 400.000 lo-gements de ce type ont t construits entre 2005-2009.A partir de 2002, le financement de la gestion des sub-ventions au logement rural a t confi la Caisse na-tionale du logement. Les subventions destines cetype de logement ont t inscrites la mme chelleque celle du LSP. Soucieux de mettre un terme au pro-

    blme crucial des habitats prcaires et des demeuresde fortune, lEtat, qui a radiqu 70.000 logements pr-caires entre 2000 et 2008, a procd la ralisation de200.000 logements supplmentaires. Le plan quin-quennal 2005-2009 a prvu 300 milliards de dinarspour lamlioration du cadre urbain. A ce titre, on noteque depuis 2009, 1.000 sites ont bnfici de ce plan.

    Les rgions des Hauts plateaux et du Sud ont bn-fici de deux programmes de logement durant le planquinquennal 2005-2009, qui ont permis la constructionde plus de 93.000 logements dans les Hauts plateauxet 56.000 habitations dans le Sud. Le secteur de lha-bitat et de lurbanisme a pris en charge la rnovation

    et la ralisation de plus de 6.400 structures tatiquesdurant la priode stalant de 1999-2011. LEtat a mo-bilis un budget de 10 milliards de dinars pour la r-habilitation des anciennes btisses appartenant aupatrimoine architectural algrien. Ce programme estprincipalement destin aux wilayas dAlger, Oran etConstantine.

    Des perspectives prometteusespour le quinquennat 2010-2014

    Veillant la mise en uvre du programme de lha-bitat inscrit dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, ce secteur de lhabitat sest fix comme objectifde construire plus de 2 millions de logements lho-rizon 2014. Une enveloppe financire de plus de 3.700milliards de dinars, soit l'quivalent de 50 milliards dedollars, est alloue au secteur de l'habitat pour ce faire.

    Sur la totalit des engagements financiers de l'ordrede 21.214 milliards de dinars (prs de 286 milliards dedollars) qui sont mobiliss en termes d'investissementspublics, une part de 17,4% est ainsi affecte pour r-

    sorber le dficit en logements au niveau national. Ceprogramme de l'habitat succde donc celui du quin-quennat 2005-2009 qui avait t fix initialement unmillion de logements pour tre port 1,65 million delogements, enregistrant ainsi un accroissement de 65%, la faveur des dcisions du Prsident de la Rpublique,M. Abdelaziz Bouteflika, portant affectation de pro-grammes complmentaires aux wilayas du Sud et desHauts plateaux et la rsorption progressive de l'habi-tat prcaire. Le dfi des prochaines annes consistera faire des grandes mtropoles du pays (Alger, Oran,Constantine et Annaba) des ples conomiques sus-ceptibles dencadrer le dveloppement en sinsrantdans le rseau des villes maghrbines et trangres.

    M. Bouraib

    Habitat

    Les chantiers de lespoir

    Le logement, qui

    constituait unedouloureuse pineplante dans le

    pied de beaucoupde citoyens, a vu

    ses dficitsdrastiques quelon supposait, de

    guerre lasse,structurels

    considrablementrduits par la

    construction d'unmillion de

    logements.

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    Remboursement anticip de la dette

    Dsendettement

    Asphyxi financirement, le pays sengouffrait dansla tourmente. En cette priode de crise, les r-serves de changes se sont trs vite assches et nedpassaient pas les 300 millions de dollars. Lesautorits ont fait appel deux reprises au Fondsmontaire international (FMI) pour rchelonner

    la dette extrieure, estime en 1996 33,2 milliards de dollars.Quinze ans plus tard, et, grce la flambe des prix du ptrole, lepays a pu disposer d'une cagnotte qui a frl les 210 milliards dedollars, cest alors que les autorits, leur tte le Prsident Ab-delaziz Bouteflika, ont dcid de procder un remboursementanticip de la dette extrieure de lAlgrie.

    En 2012, lAlgrie a prt 5 milliards de dollars au FMI, signeque le pays a bel et bien russi rduire la dette extrieure de 28milliards de dollars (55% du PIB) en 1999 410 millions de dol-

    lars seulement fin septembre 2012. Pour lAlgrie, lanne 2012aura t excellente sur le plan conomique. Globalement, tous lesindicateurs macro-conomiques sont positifs, mais lconomiedemeure percluse par linflation et le chmage. Cette aisance fi-nancire a permis la poursuite de la mise en uvre du plan quin-quennal (2010-2014), dot de 286 milliards de dollars, et la priseen charge des dpenses courantes de lanne 2013. Une embelliefinancire dailleurs confirme par le Fonds montaire interna-tional (FMI) dans son dernier rapport sur les perspectives cono-miques mondiales. Ainsi, le FMI prvoit pour lAlgrie unecroissance du PIB de 3,4% en 2013, contre 2,6% en 2012. Pous-sant ses prvisions jusquau long terme, le FMI prdit une crois-

    sance de 4% en 2017 pour le pays. En outre, le Fonds note quelAlgrie est devenue un crancier net, cest--dire que ses r-serves de changes et autres actifs f inanciers extrieurs sont nette-ment suprieurs sa dette. Le FMI relve, par ailleurs, que le tauxde chmage connatra des baisses conscutives en Algrie de9,3% en 2013. Quant linflation, le FMI estime quelle devraitpasser de 8,4% en 2012 5% en 2013, contre 4,5% en 2011. A lasource de cette reprise conomique, mme si cette croissance doittre confirme en 2013, il y a surtout la ralisation dun impres-sionnant plan de charge qui a pratiquement relanc lemploi, laconsommation et lamlioration des conditions sociales des Al-griens. Le projet de lautoroute Est-Ouest avec ses nombreusesbretelles, les projets dans le secteur des transports urbains et su-burbains (mtro, tramways, trains, etc.), limpressionnant carnetde ralisation du secteur de lhabitat, ainsi que lindustrie ont fait

    que la commande publique a pratiquement cr des dizaines demilliers demplois, et fait marcher lconomie. Selon de nom-breux experts, les avantages pour lconomie algrienne ns duremboursement par anticipation de la dette rchelonne sontnombreux. En plus dtre un signal fort apte rendre meilleurela situation conomique et financire du pays, le remboursementeffectu par lAlgrie va favoriser la mise en place de systmesfinanciers et bancaires solides et amliorer le crdit de lEtat. Parailleurs, le paiement anticip de la dette algrienne est perucomme une bonne manire de prparer lavenir en tant que nationprteuse et de faire son entre dans le march financier interna-tional. Lapurement de la dette extrieure est un signal fort qui

    pourrait contribuer, galement, une meilleure notation de lAgrie de la part des organismes de crdit rating internationaux.

    Par ailleurs, le pays a accumul, ces dernires annes, lepoints positifs tels quune bonne gestion conomique, labsencde dette publique et la bonne gestion des excdents ptroliers dposs dans le Fonds de rgulation des rserves. Il convient dnoter que lAlgrie est le plus vaste pays du continent, riche eabondantes ressources naturelles et continue tirer pleinemeparti des revenus de ses ressources nergtiques pour diversifison dveloppement, notamment dans le cadre de la relance industrielle. Avec plus de 200 milliards de dollars (environ 150 miliards d'euros) de rserves de changes et des ressources gazireet ptrolires importantes, le pays a tent de les utiliser notamment dans la gestion des grands plans d'investissements successipour stimuler des secteurs de l'conomie nationale, avec limpl

    cation dun secteur priv vigoureux, mais de taille encore modeste, appel se dvelopper vite, tout en proposant de nouvelleides et des projets qui aideraient le pays merger de son marasme conomique. il convient de rappeler que le plan quinquenal 2010-2014 est un plan qui pse 286 milliards de dollars et quvise dabord le parachvement des grands projets dj entamnotamment dans les secteurs du rail, des routes et de leau pou130 milliards de dollars. Les projets nouveaux sont dots dumontant de 156 milliards de dollars. Daucuns diront que ce nepas rien, 40% de ces ressources sont alls lamlioration du dveloppement humain.

    Farid Bouyah

    Pour bien comprendre lenjeu et limpact de la dette et duprocessus de dventement qui ont cout trs cher aupays , lconomie nationale et la socit algrienne,il faut juste rappeler que lAlgrie a pay 118 milliardsde dollars de dettes en 20 ans entre 1985 et 2005 soit 84milliards de dollars au titre du principal et 34 milliards

    de dollars au tire des intrts, ce qui na pas manqu de peser lour-dement pendant une si longue priode sur le rythme de croissance,des investissement et de la promotion sociale des citoyens algriens.Lembellie financire due aux relvements des prix des hydrocar-bures a permis incontestablement de se dbarrasser et de mettre unterme ce poids exorbitant sur la trajectoire et lvolution de lco-nomie nationale. Comme dit ladage chat chaud craint leaufroide , lexprience de la crise de lendettement des annes 90 lorsdes diffrents chocs ptrolier a t capitalise et les pouvoirs publicsont pris les mesures pour ne plus retomber dans la mme situationde crise et de dpendance qui nous a conduit, il y a vingt ans, ap-pliquer un programme dajustement structurel des plus rigoureux etdes plus douloureux dautant quil fut concomitant une priode s-curitaire trs difficile et meurtrire pour les Algriens.

    Cest pourquoi afin que lhistoire ne se rpte avec un rictus comme dit ladage, il a t dcid par les autorits algriennes deprocder au paiement, par anticipation, de la dette publique et prive

    auprs de des cranciers du Club de Paris (dette envers les Etats) etle Club de Londres (dette envers les banques) et par consquent den-gager des