Comprendre le plan de gestion de la réserve

naturelle du ravin de ValboisFrance Nature Environnement - Doubs a en charge la gestion de la réserve naturelle nationale du ravin de Valbois depuis bientôt 30 ans. Nous vous proposons une « visite guidée » des actions qui seront menées d’ici à 2015.

Ce document synthétise l’ensemble des connaissances naturalistes et socio-économiques sur le territoire de la réserve naturelle et définit les grands enjeux de conservation du patrimoine naturel. Il présente les objectifs à atteindre et les opérations à réaliser sur la période 2011-2015. Les effets de la gestion de la réserve naturelle seront par la suite évalués.Obligatoire, il est soumis à l’approbation du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel, puis du Préfet suite à l’avis du Comité consultatif de gestion de la réserve naturelle. Réalisé en concertation avec les acteurs locaux, il permet de planifier le travail du gestionnaire durant cinq années. En clair, c’est un outil de travail indispensable au gestionnaire, une sorte de marche à suivre à laquelle il se réfère très souvent.

?Qu’est ce qu’un plan de gestion

5. Informer et sensibiliser à une meilleure connaissance du patrimoine naturel

Développer localement l’information sur la réserve naturelleLors des tournées de surveillance, les usagers

sont informés sur les espèces présentes, les actions de gestion et la vulnérabilité du site

protégé.L’information passe également par nos supports de communication tels que « L’ascalaphe » diffusé à plus de 800 personnes. Le document de vulgarisation du plan de gestion que vous tenez entre les mains trouve ici pleinement sa place. Quant au déménagement de nos locaux dans l’ancienne mairie de Cléron, il permettra de créer une vitrine de nos activités au centre du village et du Pays Loue Lison.

Comment préserver la biodiversité sans en parler, sans mieux la faire connaître ? Grâce à différents dispositifs, le gestionnaire cherche à partager ses connaissances pour mieux faire respecter cet étonnant monde vivant qui peuple la réserve naturelle. Le contact avec le public local est privilégié.

Développer des programmes d’éducationà l’environnement dans la réserve naturelle,

mais aussi en dehorsUne place conséquente est réservée à l’éducation à la nature en dehors du site protégé.L’accueil de collègiens du Pays Loue Lison ou encore l’organisation d’activités en dehors du temps scolaire permet de sensibiliser les citoyens de demain. L’appropriation de la réserve naturelle passe par cette démarche éducative.

Un organisme gestionnaire financé par l’Etat

Document réalisé par France Nature Environnement - Doubs - Réserve naturelle nationale du ravin de Valbois - 24, Grande rue - 25330 Cléron - Tél. : 03 81 62 14 14 - Courriel : ravin.valbois@espaces-naturels.fr - Rédaction : F. Ravenot et D. Langlois - Conception graphique et mise en page : F. Ravenot - Crédits photographiques : M. Bussière - A. Claudepierre - C. Nardin - F. Ravenot - Impression : Imprimerie Simon - 25290 Ornans - Document financé par le Ministère chargé de l’environnement - Avril 2012.

Où consulter ce troisième plan de gestion

Une structure gestionnaire associativeFrance Nature Environnement - Doubs ou FNE Doubs (nouvelle appellation de DNE) est la fédération des associations de protection de la nature et de l’environnement du Doubs. En 1984, le Préfet nomme l’association gestionnaire de la réserve naturelle, un an après sa création.

Une équipe salariéeDeux postes salariés et demi sont affectés à la mise en œuvre de ce plan de gestion. Ces emplois sont en CDI et contribuent à l’économie et à la vie locales.

Un financeur principal mais non exclusifL’Etat finance près de 75 % du budget des actions liées au plan de gestion. Les autres financeurs (collectivités, particuliers) interviennent essentiellement sur le volet « éducation à l’environnement ». Chaque année, l’équilibre budgétaire est recherché mais reste précaire.

Des moyens techniquesFNE Doubs loue ses locaux à la commune de Cléron au centre du village. Elle est propriétaire d’un petit troupeau d’ânes (4 animaux en 2011), de deux véhicules et de matériel technique, d’observation et d’exposition.

Vous pouvez vous rendre à nos locaux, dans les mairies de Chassagne-Saint-Denis et Cléron, dans les bibliothèques d’Ornans, d’Amancey et de Quingey ainsi qu’à la DREAL de Franche-Comté. Sur demande, nous pouvons vous adresser une version informatique du document.

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3. Atteindre un fort degré de naturalité

Voici les principaux objectifs de ce troisième plan de gestion. Les milieux naturels et les espèces sont au cœur des préoccupations.A travers quelques exemples d’actions, tentons de mieux saisir les enjeux de conservation de cet espace naturel protégé.

Des objectifs définis, des opérations programmées

Restaurerles pelouses sèches

Dans la réserve naturelle, le pâturage des ânes permet à la fois de contrôler l’enfrichement et de maintenir des espaces peu pâturés indispensables à certaines espèces.Mais si tout autour les pelouses se dégradent (enfrichement voire fertilisation), la survie des espèces dans la Réserve naturelle n’est plus garantie. Grâce au réseau Natura 2000, le gestionnaire peut contribuer à la conservation d’autres sites remarquables (pelouses de « Grillet » à Cléron, « Sous-Colonne » à Scey-Maisières), par un pâturage adapté de son troupeau d’ânes.

Augmenter la naturalitédes habitats forestiers

En accord avec les propriétaires, près de la moitié de la surface forestière n’est plus exploitée, permettant, entre autres, une

accumulation de bois mort propice

à de nombreuses espèces. Les secteurs exploités permettront de reconvertir les plantations résineuses et d’irrégulariser les peuplements feuillus, tout en dégageant un

revenu pour le propriétaire.

Améliorer la qualitédes eaux du ruisseau

de ValboisL’eau n’a pas de barrière

administrative… Pour cela, un travail important est à mener sur l’ensemble du

bassin versant du ruisseau, en grande partie hors réserve naturelle. La mise en place d’un système d’assainissement à Chassagne-Saint-Denis doit améliorer la qualité du ruisseau de Léry. Quant à la provenance des molécules toxiques (mercure, pesticides) trouvées en 2008 dans le cours d’eau, elle nécessitera une recherche attentive.

Diminuer les interventions

sur les pelouses sèches, une fois

restauréesL’utilisation d’animaux rustiques pour la conservation des pelouses limite les interventions du gestionnaire. La recoupe mécanique des rejets ligneux est de plus en plus espacée dans le temps.

1. Mieux connaître le patrimoine naturel

Mieux connaître les effectifsdes espèces remarquables

Sur le modèle défini par l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN), les espèces ont été classées par catégorie en fonction de leur risque d’extinction. Eteint, en danger, vulnérable, en

déclin… les listes rouges permettent de suivre l’état de la

biodiversité à travers le monde entier. En fonction de leurs

classements, on met en évidence des espèces remarquables. Elles sont particulièrement suivies dans la réserve naturelle pour évaluer leur « état de

conservation ».

2. Conserver voire accroître la biodiversité

A la suite de la dégradation d’un milieu naturel (ex : coupe à blanc en forêt, abandon progressif d’une pelouse), une phase de restauration est très souvent nécessaire. Ensuite, avec le temps, la nature retrouve ses équilibres et le gestionnaire peut fortement limiter voire arrêter les interventions. C’est ce qui est recherché à long terme et que l’on appelle « naturalité ».

Compléter lesinventaires invertébrés

De nouveaux groupes d’insectes sont régulièrement prospectés, en raison de leur intérêt pour caractériser la biodiversité et grâce à la disponibilité de

spécialistes. Au programme 2011-2015 : les punaises, des familles de

diptères, d’hyménoptères et d’insectes aquatiques.1515 espèces d’invertébrés étaient recensées dans la Réserve naturelle en 2010.

Afin de limiter l’accès vers les secteurs les plus sensibles au piétinement et au dérangement, l’accueil du public est encouragé dans la partie aval du ravin. Il n’y a pas d’interdiction d’accès, mais comme dans tous les espaces naturels protégés, la nature doit rester maître des lieux.

4. Limiter l’accès du public vers les zones sensibles

Accueillir le public en avalde la réserve naturelle

Les infrastructures, en particulier le sentier de découverte, doivent faire l’objet d’aménagements toujours plus accueillants et faciliter, en premier lieu, l’accueil des groupes en visites guidées.

Il s’agit d’améliorer notre connaissance de la diversité biologique que la réserve naturelle est chargée de conserver. De nombreux groupes d’espèces, en particulier chez les invertébrés, restent méconnus. Quant aux espèces déjà inventoriées, nous devons mieux connaître leur statut et leur état de santé.

La conservation des espèces animales ou végétales est l’objet même d’une réserve naturelle. Cela passe par le maintien en bon état des habitats naturels. Plus ils sont hétérogènes et proches d’un

équilibre naturel, mieux se portent les espèces qui y sont inféodées.Faire

prendre en compte les enjeux de conservation de la réserve naturelle en accompagnant le développement touristique du châteauLes travaux de consolidation des ruines du Château Saint-Denis (hors réserve naturelle) sont favorisés dans le plan de gestion. Cependant, l’accès au site médiéval est fortement encouragé par l’aval du ravin et la vallée de la Loue. Le plateau de Chassagne-Saint-Denis doit être évité afin de limiter, en particulier, le piétinement sur les pelouses de corniche.