488 CONGRÈS DE AMÈKIG'ANISTESS · Cent an plus tards le, Ps P. Œrba. el Marquét évaluens se.i...

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488 CONGRÈS DES AMÈKIG'ANISTES. M. HAOlU. DE LA <iiiASSEKiK. De lu famille linguistique Puno. Sept langues Américaines, le Pano, le Mayoruna Doraes- tica, le Mayoruna Fera, le Alaxuruna, le Caripuna, le Culino, le Conibo et le Pacavara forment une seule famille linguistique; c'est cette parenté non encore constatée que nous avons à démontrer ici. Malheureusement les preuves les plus importantes, les preuves morphologiques nous feront défaut; en effet, sauf les quelques nations grammaticales que nous donnerons à. la fin de cette étude, il n'existe, et faute de textes il n'est possible de constituer actuellement aucune grammaire de ces langues. Nus preuves seront donc d'ordre purement lexiologique. mais comme en définitive la classification essentielle et généa- logique repose sur l'étymologie, nous aurons prouvé complète- ment, si nous apportons des ressemblances de mots, non |>a» isolées et possiblement fortuites, mais si nombreuses, si régu- lières aussi, qu'elles 11e peuvent être le résultat ni du simple contact, ni encore moins du hasard. E11 ett'et, ce qui rend le rapprochement des racines de plusieurs langues concluant, ce n'est pas tant la concordance, même l'identité, que les signes suivants: 1° la ressemblance croissante, lorsqu'on va des objets internationaux pour ainri dire, c'est-à-dire servant aux relations entre les peuples, comme les noms do nombre, par exemple, à ceux de plus en plus per- sonnels et incommunicables, comme les parties du corps, tandis que dans l'étymologie seulement apparente, c'est l'inverse qui a lieu, 2" la ressemblance plutôt que l'identité, c'est-à-dire celle variant telle ou telle voyelle ou telle ou telle consonne, lorsqu'on passe d'une langue à une autre, tandis que l'identité absolue soustraite aux lois phoniques particularistes dénote souvent le hasard ou l'importation, i)" la ressemblance variable, c'est-à-dire, s'établissant pour une langue du groupe, tantôt avec telle langue, tantôt avec telle autre, non toujours avw la même, ce qui forme un croisement et une communauté de mots sur une large surface exclusive de l'influence de la ron- tiguité, 4" la modification régulière de la même lettre radicale, en passant de telle langue à telle autre, suivant une varit»bl«

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488 CONGRÈS DES AMÈKIG'ANISTES.

M . HAOlU. DE LA < i i i A S S E K i K . De lu famille linguistique Puno.

Sept langues Américaines, le Pano, le Mayoruna Doraes-tica, le Mayoruna Fera, le Alaxuruna, le Caripuna, le Culino, le Conibo et le Pacavara forment une seule famille linguistique; c'est cette parenté non encore constatée que nous avons à démontrer ici.

Malheureusement les preuves les plus importantes, les preuves morphologiques nous feront défaut; en effet, sauf les quelques nations grammaticales que nous donnerons à. la fin de cette étude, il n'existe, et faute de textes il n'est possible de constituer actuellement aucune grammaire de ces langues.

Nus preuves seront donc d'ordre purement lexiologique. mais comme en définitive la classification essentielle et généa-logique repose sur l'étymologie, nous aurons prouvé complète-ment, si nous apportons des ressemblances de mots, non |>a» isolées et possiblement fortuites, mais si nombreuses, si régu-lières aussi, qu'elles 11e peuvent être le résultat ni du simple contact, ni encore moins du hasard.

E11 ett'et, ce qui rend le rapprochement des racines de plusieurs langues concluant, ce n'est pas tant la concordance, même l'identité, que les signes suivants: 1° la ressemblance croissante, lorsqu'on va des objets internationaux pour ainri dire, c'est-à-dire servant aux relations entre les peuples, comme les noms do nombre, par exemple, à ceux de plus en plus per-sonnels et incommunicables, comme les parties du corps, tandis que dans l'étymologie seulement apparente, c'est l'inverse qui a lieu, 2" la ressemblance plutôt que l'identité, c'est-à-dire celle variant telle ou telle voyelle ou telle ou telle consonne, lorsqu'on passe d'une langue à une autre, tandis que l'identité absolue soustraite aux lois phoniques particularistes dénote souvent le hasard ou l'importation, i)" la ressemblance variable, c'est-à-dire, s'établissant pour une langue du groupe, tantôt avec telle langue, tantôt avec telle autre, non toujours avw la même, ce qui forme un croisement et une communauté de mots sur une large surface exclusive de l'influence de la ron-tiguité, 4" la modification régulière de la même lettre radicale, en passant de telle langue à telle autre, suivant une varit»bl«

SIXIÈME SÉANCE ORDIN A1KE. 439

Uuiversclite/'ttiii/, ce t|iii courte l'hypothèse du hasard. Or, ces moyens de contrôle peuvent être appliqués avec succès aux sept langues que nous groupons.

Nous diviserons ainsi qu'il suit la présente étude: 1" renseignements sur la situation géographique et ethno-

graphique de chaque peuple parlant une langue de la famille linguistique Pano,

2" tableau des racines communes à ces langues, 3° examen de ce tableau, 4" notice sur la grammaire Pano.

I. Situation l'thiwyrajihU/ue et </éo</nt/thit/tte.

1" Le Pano est parlé par des Indiens habitant la région du Haut Ucayali. Castelnau en a recueilli H'J mots et a l'ait suivre son vocabulaire de notes sur la grammaire Pano. (Castel-nau, Expéd. tome V.) M. Paul Mareoy 'dans Le Tour du Monde 1864, page 169, donne quelques renseignements sur les Panos. „Lorsque des Franciscains venus de Lima, dit-il, explorèrent pour la première fois la partie du Pérou comprise entre les rivières Huallaga, Maranon, Ucayali et Pachitea, ils trouvèrent établie sur les bords de la petite rivière Sarah-Ghéné (aujour-d'hui Sarayacu) affluent de gauche de l'Ueayali une nation autrefois llorissante et dont le type, l'idiome, les vêtements, les us et coutumes étaient communs à six tribus voisines qui paraissaient s'être détachées d'elle à une époque qu'on ne pou-vait préciser. Cette nation était celle des Panos. Elle était descendue primitivement des contrées de l'Equateur par la rivière Morona, elle s'était fixée d'abord à l'entrée du rio Huallaga, où parait s'être opérée sa division en tribus. Plus tard, à la suite de démêlés avec les Indiens Xbéros elle avait abandonné ce territoire, erré longtemps à travers les plaines du Sacrement, puis s'était établie dans le voisinage de la rivière Ucayali connue alors sous le nom de Paro. Vers la fin du 17' siècle, cette nation fort amoindrie par les luttes qu'elle avait eu à soutenir après sa division en tribus des Conibos, etc. était, sur les bords de la rivière Sarayacu où le P. Hiedma, l'un des

440 CONGRÈS DES AMÉRICAN1STKS.

premiers explorateurs do l'Uoayali (1686) la vit. en passant Cent ans plus tard, les P. P. Œrbal et Marqués évaluent se.i forces à mille hommes dont 011 peut sans scrupule retrancher la moitié.

2" Le Oonibo est parlé par des Indiens de ce nom qui habitent les bords de l'Ucayalé, depuis Parùitcha jusqu'à Rio Capucinia, où ils sont limitrophes d'un côté des Chontaquiros, de l'autre des Sipibos, sur une étendue d'environ soixante dix lieues. Paul Marcoy a recueilli 131 mots de cette langue (Tour du Monde 1864, II, page 182).

3" Le Pacavara est la langue d'Indiens vivant sur les bords du Beni, entre le 11" et le 12" de latitude sud. Leur vocabulaire que nous avons extrait de la Kansas city review est peut étendu.

4" Le Caripuna ou Jaun-avo est parlé près des cataractes du Madeira. Natterer en a recueilli 153 mots (Martius, worter-buch der Brasilianischen sprachen).

6" Le Oulino est parlé sur les rives du Javary, du Jutay, du Jarua, affluents de droite de l'Amazone. Spix en a recueilli 244 mots.

6° Le Maxuruna est la langue d'Indiens qui habitent la région comprise entre le Javary et le Jutai. Spix en a recueilli 137 mots.

7" et 8". Le Mayoruna est parlé par des Indiens qui de-meurent sur les bords du Tapichi, l'un des affluents de l'Ucay-alé, au travers des forêts jusqu'à la rive gauche du Javary

Oastelnau a recueilli 54 mots d'un dialecte dit mayoruna domestica et 79 d'un autre dit mayoruna fera.

II.

Tul/letni tirs mots ayant une continuité origine dans toutes ces 1 an y un nu dans quelques-unes.

Nous allons dresser ce tableau par ordre d'idées, et nous y compendrons successivement: 1" les noms des parties du corps, 2" ceux de parenté, 3" ceux d'animaux, 4" ceux de v i -taux, 5" ceux d'êtres inanimés, 6" les verbes. 7° les adjectifs. 8" les noms de nombre.

Nous suivons ainsi, au moins pour les 5 premiers numéros

SIXIÈME SÉANCE ORDIN A1KE. 441

et pour le 8'' une gradation descendante, c'est-à-dire commen-çant par l'ordre d'idées le plus concluant pour la parenté lin-guistique, les parties du corps occupant sous ce rapport le rang le plus élevé, et les mots de nombre, au contraire, le moins important.

Souvent la même idée s'exprime par deux racines qui se partagent le domaine des langues Pano; nous donnons alors à chacune d'elles un alinéa différent.

1° Parties (lu cor pu.

Auris max. papisclian; may. dom. pabauun: may. fera pachuiran; carip. pauke : pano paviquê; conibo pahiqui ; paca-vara puaqui; cu l . taabynky.

B r a c h i u m — m a x . paro; m a y . d o m . para; m a y . f era paru. c a r i p pituya; p a n o jmya ; c o n . puya; p a c a v . puyana.

Oapillus — max. pu; may. dom. boh: may. fera bnoii ; carip. vooit; pano; woh; cul. wo; con. ha; pacav. »•<>.

Caput — max. maschô; may. dom. moJio : may. f. muc/ih; carip. ntupo; cu l . mazu.

C o l l u m — m a y . d o m . techo; c u l . tiika.

C o r — m a x . unité; m a y . d o m . wintay: m a y . t. /militai; cul. liuaity.

Coxa — perna — max. zimpiz; cul. schiputa. c o n i b o i/uic/ii, ghiisii; m a y . d o m . quesi; ca r ip . ki.sr/ir;

pano quichi; cu l . q/iisi-wurena. m a x u r . inpuku; m a y . d o m . huiponyu. D e n s — m a x . tschittu; c a r i p . seth ; c u l . dza-hiriri-setu;

pacav. tseuu F r o n s — m a x . pumnnan; m a y . d . hamana; m a y . f . /mmai-

nan; c a r i p . baemana; cu l . wumana; c o n . huetunyo. H e p a r — m a x . tacqua; cu l . tayhà. L a b i u m m a x . tjuipy; cu l . yhilba.

Lingua max. âna; pano hana; (Mil. iiie, mur, con. inu; pacav. jima.

M a m m a — m a x . schunta; ear ip . srumu; cu l . tschunm.

M a n u s — m a x . niaJcoii; m a y . d . makiui, maki; car . niitiiLana ; cul. ntut'ke.

442 CONGKÈS DES AMÉHICANISTES.

M e n t u n i ma j . d. i/uïiti; m a y . f . </nil<i.

oarip . atnainutu; p a n o uluu; c o u . utmi. Nasus — m a x . tihc/ian; m a y . d . dehan; m a y . f. tlizan. car ip . i-roi/iiin ; p a n o raiki; cu l . riïky, c o n . riii/ui; pacav . requiri. Oculus inax. iuira; may. d. beda; carip. bur.ro; pano buero;

cu l . wilrru; c o u . hue ni ; p a c a v . huera. Os may. f. ibi; conib. i/uebi.

m a y . d . usc/tii; p a n o kais/ira. P e c t u s m a y . f. svhitou ; cul . situhu ; c o n . nuclii; pacav.

shiputr, m a y . d . itou.

P e s — m a y . d . tacu; m a y . f . tahi; car ip . ttiè; pano tarrï, con. tuf, pacav. tae.

m a x . uitas; cu l . caliytà. P o p l e s — m a x . tantuseha; cu l . ratiika. S a n g u i s — m a x . ymy; c o n . tuti; cul . ijiutj. S c a p u l a m a x . boreachana; c o n . hajtuexco, Supercilium max. fairuku/ii'ze; may. f. harocoujietat; pano

liai jiiinrhka; COU. Iniesea. V e n t e r — m a x . jiakukite; m a y . f. /joutai; car . /le.enchu; con.jniru.

1 - " Xiims tte tatrente.

F i l i a — car . /aana-wiiko; cu l . eyimjieky; p a c . tjasa; car. justa. Fi l ius m a x attuiuy; cu l . uumy; p a c . omibaque. F e m i n a — m a y . d . schirawa; m a y . f. tivu/iua.

p a n o mira; cu l . aili; c o u . ai!m; p a c a v . ynsabu. H o m o — p a n o /mette; c o n . fiuebu; m a x . tseliira — haine. I n f a n s — m a x . /lekunc/iuzu; m a y . d. bakoue; m a y . f. bat/ut;

car. irakii-jituinka; p a n o tcut/ué; c o n . bai/ué. Mater — carip. kai; pacav. kai. Pater — max. /tujui; car. /»»/>«; pacav. /ui/ia. V i r — m a y . d . dura; m a y . f. dura.

carip. uni; cul. Iiuiny. .'!•• Noms d'aniiiiau.r.

A r a — m a y . f. raua; m a y . d . eunu.

C e r v u s — car. txe/taxmi; cu l . txc/ienc/ib.

( ' an i s , tigi ' is — m a y . f. eanwun; m a y . f. camo; cul . yhuiiin.

m a y . f. hua/ta; m a y . f. tc/mx/iu.

SIXIÈME SÉANCE ORDIN A1KE. 443

Orooodilus — may. d. capeu; may. f eu pu; carip. eapuana; cul. uill'll.

O v u m — car. vatschï; pano vosvhi; con. boschi. P é c a r i — c a r i p . Jaua; p a n o jawa; cu l . naua; c o n . yaumanca. P i s c i s — ç i a y . d.jajia; m a y . f . iajià; c u l . tjhiiiuu; c o n . buaca.

Psittacus — niay. d. bawa; may. f. bauu; pano bawa; cul. waungu; c o n . huila; pac . ai.

S e r p e n s — m a y . f . dounon; p a n o ruuno; cu l . rhuniui; c o n . runi. T a p i r u s — m a y . d . awa; m a y . f. habita; car . au-haua; c o n . uuu. Similis (Atèle) — car. issu; pano isso; cul. ysu.

4 Noms île végétaux.

Arbor — may. d. imi; may. fera hibui; carip. j-ui; pano ici; cul. huibi; p a c a v . ivi; c o n . yjuebi.

F i n s — m a x . pinii; p a n o binié; c u l . eype.uy; m a y . f. ibuina; may. d. ira.

Fructus carip. viniu; pano béni; cul. wimy; may. f. />ata. I l e r b a m a y . f. hninsin; car . yuassi; p a n o uuasi. Lignum max. yuy; car. j-iy; cul. hiiyby. M ai z car . schoki\ p a n o sc/teki; c o n . sei/ui. Mandioc — may d. usa ; may. f. basa ; carip. hatsa-mutu;

pano atsu ; eonib. atsa. M u s a m a y . d o m . siyui; m a y . f . sine ni. R a d i x m a y . f. ihustapan; c a r i p . ivi-tapona; c td . hiiy-tapù.

!>'• Noms d'êtres inanimés.

A ë r — cu l . neuy ; car . niuhe. A q u a m a x . tiaka; m a y . d. tcaka; m a y . f . /touaca; c u l . yaku,

kuhua, uaka. car . oic-passua; p a n o unparse; c o n . empan.

A r c u s car . eannuti; c o n . cauati; p a c a v . caniiati; m a y . d.

tenyatuy.

Ooulum may. d. abu; may. f. abou; pano naibouch. Oymba con. nui; may. il. nuntay; may. I. inmtey; pano

uoumti; c o n . nouty.

V i a m a y . f. bail; p a n . ba i. l ) i e s p a n o veté; cu l . nutii; c o n . nete.

444 CONGRÈS DES AMERICANISTES.

Domus — niax. nchubo; may. cl. nbu ; may. f. schubo; con. xii/hi: |iac. no/m.

c o n . tapi; p a n o tapinu. F u m u s - m a y d o m . chiaqui; car ip . cohiti; cu l . kuhi Fulgur — inax. yhanantes; car. cananna. F l u v i u s m a y . d . parou; ma } ' , f . pan/para.

p a n o nuea; cu l . uaka. Humus max. mu/tu; cul. mai. Ignis max. tey; may. dom. ni; maj. t. cii; car. tchii; panu

schi; c o n . chi.

L a p i s m a x . nesky; cu l . ntispi; c o n . maca. Luna max. ugnchy; may. fera hou-ji; carip. ursc/iè; pann

usdr; cu l . oschy; c o n . uschè; p a c a v . usi.

M o n s — m a x . makusch; m a y . f. makuchi; cu l . matsy. Pluvia may. d. ouï-; may. f. houai-oi; con. uni. Rivus may. f. huaca; pano mica. Sol — max . [Kiry; m a y . d. bail; m a y . f. ha ri; car. baari; pauo

vari ; cu l . rari; c o n . rari; p a c /mari.

Ste l l a m a x . uispa: m a y . d. inpa. p a n o <iuisti: cu l . wizi; c o n . uirti.

S a b u l u m m a y . d. massi ; m a y . f. /nazi: pano muchi; c o n . mari.

Sagitta — inay. d. tawa; may. f. taliua. S i d u s — m a y . f. huispa, m a y . itisttii. Terra — may. d. ma/ma ; da. may. f. mapu; carip. mai; pauo

Hiawi; cu l . mai. T o n i t r u m a x . apukuré; ma } ' , d. abuu; m a y . f. habuu.

Il" 1 trhfs.

Bibo — may. nche-am ; pano sceay; pacav. seani. Dormio max. uxc/iè ; carip. uur.se/ia Lia; pano ounray. M i n g o — m a x . ysume; cu l . ytsuny. Oies — m a x . sciure; cu l . achat y.

S t e r n u o — m a x . aritincliune; p a n o atisclii; cul . atesclimiky.

7' Atljn'Ji/'s.

N i g e r — max . tsohiischu ; m a y . d. hiiyai; car ip . tschekô; pano rhernfi.

SIXIÈME SÉANCE ORDIN A1KE. 445

Ptti icus — m a x , fiuzii; c u l . huta-jnilschema.

R u b e r m a x . xchyn; m a y . f . rhimii; c a r i p . >hini.

H" Noms île nombre.

U n u s — c o n . atchoupê: m a x . pajii; m a y . f . patxi. D u o - c o n . rrabui; m a x . taboe; m a y . f . dubui; c a r i p . erunt-

bttè; c u l . ruba.

Très — max. mukenauté; may. fera makadilautentai. Quatuor Dérive en maxuruna, en mayorua fera et en

caripuna du nombre: deux.

III.

Examen de ce tab leau .

Cet examen a deux objectifs : 1° l'observation de la trans-mutation des sons entre eux, ce qui établit une sorte de phoné-tique comparée de ces langues; 2° celle de la régularité de cette transmutation d'une langue à l'autre, ce qui faire décou-vrir au moins les amorces d'une véritable /(mtrrrsr/iiebimy.

1Observation de la permutation îles sous.

1° Le k se change souvent en p , et réciproquement, e x e m p l e : lapis, m a x u r . mesky, cu l . mispy.

2' le k se change aussi en ts, et trh ; exemples: nions, max. niukusch, cu l . matsy.

3 ° l'.s- en /•: stella, p a n o uisti; c o n i b o uirti; sabuluiii m a y . mussi, c o n i b o mari.

4 l 's aussi en z e t ch: sabulmn m a y o r . d. mussi, m a y . i. mazi, pano mac.hi.

5" le sch se change en h ou disparaît au commencement des mots: domus m a x . schubo; m a y . uhu; niyer, m a x . tschiischii, m a y . kiiizai; p e c t u s schitou; m a y . itou.

6" le t e t le d e n r; serpent) m a y . dounon; p a n o rouno; poptes m a x . tantiiscJia cu l . ratulca.

7" le p, le b, le v et l'm permutent : arbor. cul. huibi, pacav. iW, m a y . d . imi; fins. m a x . pimy, p a n o hinif, m a y . d. n-u.

8" le p d e v i e n t sch ; caput ca r ip . mapo; m a x . maseho. 9" tsch d e v i e n t s; dens m a x . tchitta; c a r i p . seta.

446 CONGRÈS DES AMÉRICAN1STKS.

10" l e t d e v i e n t d; iiasus m a x . tuschan] m a y . dehan.

11° le h s'adoucit en gh ; fémur conibo ghiisii; carip. kùchi. 12° l'A, l e y e t l 'u p e r m u t e n t : herba car . yuassi; may. t

huinsin ; p a n o uuasi.

13° de même l'y et l'A; lignum max, yuy; carip. juy, coL hilyby.

14" le c se change en t; arcus carip. kannati; may. d. i gatay.

15" le y, de même que le se A, tombe souvent en initial*: os, oris, c o n . quebi; m a y . f . ibi.

16° IV s'intercale auprès de 1'* . dormio, max. itschè] carip. uurscha.

17° des syllabes médianes disparaissent; le max. arùischmt, sternuo, devient en pano atichay.

2"" Traces de lautverschiebung.

Ces traces sont surtout remarquables dans la permutatin entre les labiales, tenue, sonore et fricative.

Le n maxuruna devient b en mayoruna et en conibo, » I caripuna, en culino et en pano.

max. pu, capillus; may. hou, boou; conibo bu; caripuna nm; culino wo; pano wou; pacavara vo.

D e m ê m e m a x . pumunan, f r o u s ; m a y . bamana; cul . tourna m a x . para, o c u l u s ; m a y . bedo, c u l . umrru. max. pari, sol; may. bari-, carip. bixri; pano, culino et i

nibo: vari. m a x . apo/curé, t o n i t r u ; m a y . abou. m a x . purukupeze, s u p e r c i l i u i n ; m a y . barocoupetai. Le t maxuruna devient d en mayoruna, et r en Culino, '

Caripuna et en pano m a x . taboe, d u o ; m a y . dabui; cu l . rubà, car ip . erambui m a x . tuschan, n a s u s ; m a y . dehan m a x . tantuschu, p o p l e s ; c u l . ratuka m a x . . . . may. dounon, serpens; pano rouvo. Le k maxur. devient en culino : ts, tch, jj, et en Conibo fL

ainsi qu'il est facile de le voir en consultant le tableau

SIXIÈME SÉANCE ORDIN A1KE. 447

le sch maxur. se change en h ou disparait dans les autres langues

le tsch max. devient « ou disparait ailleurs. Le c max. disparait dans les autres langues ou se change

<. Nous ne pousserons pas plus loin ces recherches; nous

Arrivons déjà à un résultat qui dans l'état des faits connus n'est que provisoire, mais qu'on peut formuler ainsi:

La lautverschiebung est une loi générale des langues; au sortir de la langue proethnique ou si la langue proethnique n'existe pas, dans le fourmillement des dialectes et des parlers individuels, les langues apparentées s'orientent chacune dans le même ordre de phonèmes vers l'un de ceux qui le com-posent, la ténue, le sonore, la fricative ou la vibrante, en ren-forcent ou réduisent le son, en un mot se polarisent; cette polarisation phonétique crée la lautverschiebung.

Dans la famille Pano cette loi aussi domine et peut se Tourner dans le tableau suivant:

maxuruna mayoruna, culino, pano conibo pacavara

V b (v) « (A) t d r

h gh ts, tch

sch h h

tsch s s

labiales dentales gutturales sifflantes

La lautverschiebung est régulière en passant du inaxurum au 2° groupe, elle devient moins exacte en passant du deuxième au troisième. En outre, nous pensons qu'il existe dans ces langues plutôt des amorces de ce système que le système com-plet; on sait, du reste, qu'il n'est point absolu dans les langues Oaraliennes, ni même dans les langues. Indo-Européennes.

Nous ne voudrions pas généraliser dans une étude toute spéciale; cependant nous ne pouvons pas ne pas faire remar-quer la généralité du phénomène de la lautverschiebung, ou loi

V 4» substitution, qui n'a été attentivement observé que dans les langues indo-européennes. Cette loi forme une véritable pola-

448 CONGRÈS DES AMÉRICAN1STKS.

filiation, tantôt complètement décidée, tantôt en simple voie de formation.

Dans le groupe indo-européen, la lautverschiebung se fait entre la sonore, la ténue et la fricative de chaque ordre, par exemple, en ce qui concerne les dentales, entre d, t, et (,th, dh, S).

Mais la lautverschiebung s'accomplit ailleurs sur un antl* terrain, par exemple dans le groupe bantou, entre la ténue nasalisée, l'aspirée et la nasale, par exemple, en ce qui concerna les dentales, entre ut, th et n.

Enfin dans la groupe Pano, comme dans d'autres groupe^ comme dans la groupe Bantou lui-même qui établit une seconda substitution, entre la ténue, la fricative et la spirante, en <• qui concerne les gutturales et les labiales, termes réduits an I et à IV en ce qui concerne les dentales, le Pano établit lai t r o i s t e r m e s s u i v a n t s d e lautverschiebung : ténue, sonore, aspirit,

mais met à cette dernière place IV parmi les dentales, le i parmi les gutturales. L'intime rapport entre le t (d), l'« (il IV {l) est d'ailleurs attesté par un grand nombre de langBMt et par les principes de la phonétique physiologique.

Nous ne voudrions pas exagérer pourtant la force de I lautverschiebung signalée ici. Ce n'est qu'une substitution à seul terme dans chaque ordre, et il ne s'opère point ce qui i lieu dans les langues indo-germaniques où chaque langue w

sède les différents degrés du même phonème, une gradalMÉ successive de tous les termes, ce qui lui a valu son nom.

IV. Notice sur la grammaire de la langue Pano.

Il n'existe point de cas. Awi signifie à la fois, It, du, e t avivou — les, des, aux.

Pronoms personnels — evi, je ; mevi, tu; avi, il; no nous; mivombi, vous; avombi, eux.

Pronoms possessifs — noconna, mon; novombina, niitombina, mitona, l e u r .

Pronoms relatifs — avombi, lequel; avombùia, leeqs anue, q u e ; tsona, q u i .

SIXIÈME SÉANCE ORDIN A1KE. 449

Veilies.

Indicatif présent,: 1° evinui, j'aime; '2° i,ieein<>ui, tu aimes; S® avinuui, il aime; pl. 1° novoiiibi-nout, nous aimons; 2° nirnmbi-MM», vous aimez; 3° uvniubi-miui, ils aiment-.

Imparfait — se forme en ajoutant mouti a l'iniinitil: umuu-•wxnoui = j'aimais.

Futur - se forme en ajoutant atia: atia-evinoui = j'aimerai. Impératif — très iiTégulier: noui oué= aime; nato-novi-

iwue — qu'il aime; ativi-nuui-sou — aimons; mitombi-noui-no = aimez ; mi-fwui-no-so = qu'ils aiment.

Verbe : avoir — aouna. P r é s e n t 1 "evié; 2 ° mevirouê: 3 ° uviu; p l u r . 1 ° novombi-aounu,

mivumbi-aouna„ 3 ° avombi-aouna.

I m p a r f a i t — 1° abi-aqui] 2 ° mevi-aqui; 3 ° avi-aqui; 1 ° novombi

utta-ayui, 2 ° inivoiubi-aouna-aqui, 3 ° avombi-aouna-aqui.

Tout renseignement grammatical manque sur les langues OOngénères.

Mais les preuves lexiologiques que nous venons de fournir "us semblent bien suffisantes pour établir leur parenté avec

Pano, et. justifier le groupement que nous proposons.

Mu. BAXTEK said that. the paper from Mr. Bandelier had not yet arrived, and he would therefore content himself with a few woi'ds about his work. Mr. Bandelier is the Spanish-American Historian of the Hemenway Southwestern Arc.haeolo-gical Expédition and liaving the privilege of free access to the archives in Mexico and in Santa Fé, has discovered a large

nmber of very important documents relating to the condition the Pueblo and other primitive populations of the South-stern régions of the United States at the time of the Con-

qnest and the early years of the Spanish occupation. His work, tnd the ethnological researches of Mr. Cushing, follow parallel lines, mutually supplementary, and coordinated. l t is a grati-fying testimonial to the exactness of the methods of each, that. rherever the researches of the one have met upon commun

ûund the results have, without exception, been mutually con-Annatory. For instance, Mr. Cushing ascertained the names

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OONOHÈS DES AMÉHICANISTES.

Gegenstande von grober Form gefunden, bei denen es kaum merkbar ist, dass die menschliche Hand dieselben arbeitet hat. Auf den grôssten Hiigeln waren die Steinb so zahlreich, dass damit wohl Holz verarbeitet wurde. In vorderen Sambaquis haben die SteinH.xte eine entwickeltl Form. Die Sambaquis der zweiten Zone sind in ihren Ho flachen bereits denen ahnlich, welche aus der dritten und )et Periode stammen. Wir finden aber derartig gearbeitete ! dass man Papier damit durchschneiden kann. Schleifrie von 6 Fuss mit senkrechten Einschnitten und kleinen miissten unbedingt in Gips abgegossen werden. Ich habe selben photograpliiren lassen. Das Material werde ich den theiligten Fachmânnern unterbreiten, um dasselbe weiter verarbeiten. Ich hoffe, zur Kenntniss der Sambaquis eu Beitrag geliefert zu haben, da die vorgefundenen Sachen vorgeschrittenere Kultur andeuten, als man bisher anzuneha kônnen glaubte.

M. STEINTHAL fait la communication suivante: Dtu

hfiltnisu, dus zwischev dent Ketschuxi und Aimard betteht,

unter den gegenwartig obwaltenden VerhiUtnissen mit 8io heit weder behauptet noch geleugnet werden, am allerwen ausfiihrlicher dargestellt werden. Tschudi hat in seinem Werke iiber die Ketschua-Sprache (1853) I. S. 18 f. geu dass beide Sprachen „einen gemeinsamen Stamm" haben.' Miiller in seinem verdienstvollen Werke, Grundriss der 8p wissenschaft (II 1) behandelt sie zusamnien, ohne sich iiber das Verhaltniss der beiden zu einander auszuspr Aus dem Umstande, dass er, so weit es geht, die Fo beider neben einander stellt, lâsst sich hôchstens sot dass er geneigt ist, ihreStamm-Verwandtschaft anzunehmen;i darf aber alsdann gegentheilige Bemerkungen, welche er I nicht unbeachtet lassen, wie die folgende (S. 374): ,,G»ni ' schieden von dem klaren durchsichtigen Bau des Yerbnnit j Ketschua ist die Anlage desselben Eedetheils im Ain Millier kann also nicht gemeint haben, dass das Aimait I Dialekt des Ketschua sei. Endlich hat Tschudi, dieser

SIXIÈME SÉANCE ORDIN A1KE. 463

te Kenner des Peruanischen, in seinem letzten Werke: ganismus der Ketschua-Sprache" 1884, S. 76 ft. beide als

on einander unabhângig" erklart und ineint, dass die Ueber-timmungen auf gegenseitiger Entlehnung beruhen, besonders

be das Aimarâ vom Ketschua entlehnt, etwa 20 Procent seines ortschatzes. Hierin sehe ich keinen Widerspruch gegen die liiere Ansioht Tsehudis. Denn zwei Sprachen kônnen recht hl grôssere als bloss dialektische Yerschiedenheit haben, wie in der Einleitung des letzten Werkes behauptet, und dennoch

gemeinsamem Stamm entsprungen sein, indem sie sich ich zuerst jede unabhângig von der andern und in ganz

ohiedener Weise fortentwickelt haben, dann aber durch tlehnungen in „innigem Contact" die gegenseitigen Ab-ichungen wieder vielfach aufgewogen haben. Dies diirfte hl Tsehudis Meinung sein, da er in seinein Werke durcli-ends auf das Aimarâ hinblickt und gelegentlich geradezu „engere Verhaltniss beider Sprachen" (S. 282) hervorhebt.

merhin scheint Tschudi so wenig wie Miiller zu einer ent-'edenen und klaren Ansicht ûber das Verhaltniss beider

chen zu einander gekommen zu sein; nur eine blosse ektiache Verschiedenheit lilugnet er, wie er andererseits die

erdings weitgehende Uebereinstimmung grosstentheils fur irkung der Entlehnung hait.

Es sei mir gestattet, diese Sachlage durch einige Falle erlèiutern.

Es braucht heute nicht mehr gesagt zu werden. dass das Ôrterbuch erst dann den Werth eines vollen Beweises haben

, wenn die grammatische Analyse vollzogen und nament-die Lautgesetze erforscht sind. Immerhin lasst sich bei

erer Erfahrung auf gesicherten Gebieten manches durch die " o Betrachtung einzelner "Wôrter mit einem gewissen Grade

Wahrscheinlichkeit erschliessen. In dem kurzen Vater Unser in dem Aimara fand Tschudi

, lexikalische Uebereinstimmungen. Da das Ketschua fur ehmer gilt, so ware es erklàrlich, dass gerade in religiôsen

en die Lehnwôrter aus dem Ketschua beliebt waren und Nun ist „ Vaterll,im Aimara durch anki wiedergegeben. Dies

l'ONGuKS 1JES AMERICAN 18TE8.

Wort aber ist im Ainiara das ùbliche Wort fiir den wirklichett 1 Vater. Im Ketschua besteht dasselbe un Ici in der Bedeotnng „Herr, Vorsteher, Richter" und ist der Titel der Sôhne d«r Incas bis zu ihrer Verheirathung. Es ist demnach kaum zunebmen, dass hier das Aimara entlehnt habe; aber auch TOB den Tncas ist es niclit wahrscheinlich, dass sie ihre Sôhne mit i dem Worte eines unterjochtenVolkes benennen.—Unter 16W6P-tern, welche Theile des Kôrpers benennen, scheinen nur zw«i ïïbereinzustimmen, namlich die Namen fiir Auge und .Halt., I.)as ist freilich wenig ; aber wie wâre es erklârlich, dass gerada fur diese beiden Theile der Name entlehnt wurde, und nur fiir sie?

Auf die Prononrina einzugehen, ist misslich; dieser Rade» ; theil bietet bekanntlich iiberall besôndere SchwierigkeitCTL sj Bald haben Anomalien, bald Zufall eine Gleichheit her gebracht, die keine Verwandtschaft beweist, bald hat die Ent-wicklung die urspriingliche Gleichlieit verdunkelt.

Die Zahlwôrter gehôren zu den Wôrtern, welche leichtesten entlehnt werden; und da die Incas bei Volksrtb» ; lungen, wie bei Steuererhebungen diese Wôrter in Anwendung ® zu bringen hatten, so scheint es hier besonders naheliegend, i anzunehmen, dass das Aimara vom Ketschua entlehnt habd Nun zeigt sicli hier folgendes merkwiirdige Verhâltniss. Nnr die Worter fur H, 5, 6 und 10 stimmen oft'enbar uberein. W M | nun diese entlehnt, warum nur sie und nicht auch die andem Jj Einer? Und wenn fur 4 der siidliche und der nôrdliche lekt des Ketschua unter sich ebenso sehr abweichen, wie Aimara: woher kommt das? — Ausserdem stossen wir nock > auf folgende auffallende Punkte. Aile Einer sind im Ketaohl durch einfache Wôrter bezeichnet; dagegen sind im die Zahlen 7, 8 und 9 zusammengesetzt : 2 + 5, 3 + 6, 4 + 1 „Neun" wird auch durch „weniger zehn" bezeichnet. Abar il diesen drei Zahlwôrtern wird 5 nicht durch dasjenige Wort ausgedrilckt, welches eben die Zahl B bezeichnet, sondera duicfc 1 ein Wort, das sonst nicht im Gebrauch ist.

Endlich : wenn es schon zu erwarten steht, dass im wie 7, 8, 9, so auch 6 zusammengesetzt sei aus 1 + 6, »o wird

SIXIÈME SÉANCE ORDINAIRE.

g dièse Erwartung allerdings bestiitigt, nur auffallenderweise so, dieses Zahlwort, welches dem Aimara und Ketschua ge-

meinsam ist, in dem vorderen 1 deutlich das Ketschuawort 1 zeigt, nàmlich 6 sokta, auch sukta, 1 suk, Aimara:

I ûokta. Also h&tte das Antschua sonst weiter keine Zusammen-«ung als in 6, wobei unklar bleibt, was die zweite Syllie tu

[bedeutet. Die Ordnungszahlen werden in beiden Sprachen ans den

fcGrundzahlen ganz regelmassig, aber in jeder verschieden gebildet. Hervorzuheben ist hier „der erste", das in jeder der beiden Sprachen nicht von der Cardinalzahl abgeleitet

es heisst im Aimara nuira, welches Wort eigentlich luge", dann „vorn", „vor", „der vordere" bedeutet. Im 1 1!"

„der erste1' „der vorderste" Haupa, von schua heisst das Auge".

Auch einige Postpositionen, welche unseren Prâpositionen atsprechen, zeigen Identitât: kama „bis", „bis zu", „bis an"; tHev, Aimara laiku „wegen". Das Suffix -pi, -ntpi bedeutet im

aara „mit", instr. und comitativ, im Ketschua bildet es den nessiv oder Localis. Aimara: mahka contra, erga, Ketschua:

das Suffix -ta bedeutet im Aimara schnell thun oder erden, im Ketschua nur beilttufig thun, -tamu etwas thun und

schnell weggehen; -ra Aimara und Ketschua „Dauer"; Efatia Ketschua „Dauer", Aimara „zu lange", besonders zu un-

liter Zeit thun, da eben Wichtigeres vorliegt. Ich denke, dies beweist entschieden, dass Aimara und

»• Ketschua zwei stammverwandte Sprachen sind, welche ausser-| dein noch viele Entlehnungen zeigen; daher gehen sie bald

eit auseinander, bald zeigen sie voile Uebereinstimmung, bald lîne Differenz, welche sich auf ursprilngliche Identitât zuriick-

ren lasst.

M. GAFFAHEL présente la reproduction photographique d'une ancienne carte de l'Amérique. Cette carte fait partie d'un appartenant à M. le comte de Malartic de Dijon. Elle a

très vraisemblablement composée dans la première moitié X V I e siècle, car la découverte de Magellan au sud du con-

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