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Universit� Cheikh Anta Diop de DakarFacult� de M�decine, de Pharmacie et d�Odonto-stomatologie

T�l : +221.33 865.23.41 / Fax : +221.33.825.29.52 / BP. 5005E-mail : [email protected]

Avenue Cheikh Anta Diop � Dakar- Fann (S�n�gal)

Ann�e 2009

THESEPOUR LE

Doctorat �s Sciences Odontologiques(DIPL�ME D�ETAT)

Par

LEYE BENOIST Fatou

Docteur en Chirurgie DentaireAssistante en Odontologie Conservatrice Endodontie

Pr�sent�e et soutenue publiquement le 17 juillet 2009

PRESIDENT : M. Papa Demba DIALLO Professeur

MEMBRES : M. Pierre FARGE ProfesseurM. Boubacar DIALLO ProfesseurM. Abdoul Wakhabe KANE Ma�tre de conf�rences Agr�g� M. Falou DIAGNE Ma�tre de conf�rences Agr�g� Mme Fatou GAYE NDIAYE Ma�tre de conf�rences Agr�g�

Directeurs de th�se : M. Pierre FARGE Professeur

Mme Fatou GAYE NDIAYE Ma�tre de conf�rences Agr�g� Co-directeur : M. Abdoul Wakhabe KANE Ma�tre de conf�rences Agr�g�

LE COIFFAGE PULPAIRE INDIRECT A L�HYDROXYDE

DE CALCIUM ET AU MINERAL TRIOXIDE

AGGREGATE : ESSAI CLINIQUE NON RANDOMISE

SUR 60 CAS

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LEYE-BENOIST F. Le coiffage pulpaire indirect � l�hydroxyde de calcium et au mineral

trioxide aggregate : essai clinique non randomis� sur 60 cas.

Th�se: Doct. ès Sciences Odontologiques, Dakar 2009, n� 16.[SI] ; [Sn], 2009 [100p]:

ill 21x29,5 cmNo 43.63.09.16

Rubrique de classement

Odontologie Conservatrice Endodontie

Résumé

La conservation de la vitalit� pulpaire constitue un d�fi et une strat�gie th�rapeutique. L�hydroxyde de

calcium a pendant longtemps �t� le mat�riau de r�f�rence destin� aux coiffages pulpaires. La nouvelle

approche de la dentisterie restauratrice combin�e � la mise sur le march� de nouveaux mat�riaux

performants tels que le MTA est � la base de cette �tude dont l�objectif �tait d��valuer les r�sultats du

coiffage pulpaire avec de l�hydroxyde de calcium ou du MTA gr�ce � de 2 param�tres :

- la vitalit� pulpaire � 3 et 6 mois par test �lectrique et test au froid,

- l��paisseur de dentine n�oform�e mesur�e � l�aide d�un logiciel de traitement d�image (Mesurim Pro�)

sur des clich�s radiographiques num�ris�s.

Il s�agit d�un essai clinique non randomis� en simple aveugle sur 60 dents. Le coiffage pulpaire permet de

conserver la vitalit� pulpaire dans 89% des cas. A 3 mois, le taux de mortification pulpaire est 4 fois plus

�lev� pour l�hydroxyde de calcium que pour le MTA. A six mois, le MTA donne toujours de meilleurs r�sultats

que l�hydroxyde de calcium avec une diff�rence non significative. Malgr� une �paisseur de dentine r�siduelle

maximum de 0,45, un taux de succ�s de 89% a �t� observ�. La mesure de l��paisseur de dentine

n�oform�e sur des clich�s radiographiques a montr� � 3 mois et � 6 mois, que le succ�s du coiffage peut

�tre li� au mat�riau de coiffage utilis�. De meilleurs r�sultats sont obtenus avec le MTA comparativement �

l�hydroxyde de calcium.

Une analyse utilisant la r�gression logistique confirme par ailleurs la sup�riorit� du MTA par rapport �

l�hydroxyde de calcium sur les r�sultats du coiffage et la formation du pont dentinaire, et a permis d�obtenir

un mod�le pr�dictif du r�sultat du coiffage. L�utilisation du MTA pour les caries � localisation disto-occlusale

permet de pr�dire le succ�s le succ�s du coiffage dans 43,8% des cas.

Adresse du doctorant :Service d�Odontologie Conservatrice Endodontie, D�partement d�Odontologie - UCAD, Dakar (SENEGAL)BP.16014 Dakar-Fann, 12522 Dakar -SENEGAL E-mail : [email protected]

Mots-cléscoiffage pulpaire indirectMTAhydroxyde de calciumvitalit� pulpaire

MeSHdental pulp cappingmineral trioxide aggregatecalcium hydroxide

Directeurs de th�se : M. Pierre FARGE Professeur

Mme Fatou GAYE NDIAYE Ma�tre de conf�rences Agr�g� Co-directeur : M. Abdoul Wakhabe KANE Ma�tre de conf�rences Agr�g�

PRESIDENT : M. Papa Demba DIALLO Professeur

MEMBRES : M. Pierre FARGE ProfesseurM. Boubacar DIALLO ProfesseurM. Abdoul Wakhabe KANE Ma�tre de conf�rences Agr�g� M. Falou DIAGNE Ma�tre de conf�rences Agr�g� Mme Fatou GAYE NDIAYE Ma�tre de conf�rences Agr�g�

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TABLE DES FIGURES ET TABLEAUX

FIGURES TITRES p.

Figure 1 : Coupe histologique sagittale montrant la variation de la densit� des tubuli dentinaires 9

Figure 2 : Principe du ph�nom�ne de diffusion (a) et de diff�rence de pression intrapulpaire (b) d�apr�s Simon 10

Figure 3 : Types de dentinog�n�se tertiaire. 19

Figure 4 : Hydroxyde de calcium en pr�paration durcissante Dycal� (a) et pur conditionn� en seringue (b). 25

Figure 5 : Pr�sentation du MTA 29

Figure 6 : L�sion carieuse active (� gauche) ou cicatris�e (� droite) 38

Figure 7 : Coupe histologique du pont dentinaire avec agrandissement � droite 45

Figure 8 : Coupes histologiques apr�s coiffage au MTA (� gauche) et � l�hydroxyde de calcium (CH, � droite) au grossissement x100 montrant la formation du pont dentinaire, d�apr�s Asgary et al. 46

Figure 9: Boites de MTA ProRoot�

(2x1g et 5x1g) 51

Figure 10: coffret pour MTA incluant le MTA Gun�, un godet de malaxage et des inserts

adaptables 51

Figure 11: Boite d�hydroxyde de calcium (Dycal�) 52

Figure 12 : Porte-films Evolution 2000�

Dentsply Rinn post�rieur, ant�rieur et interproximal (en haut de gauche � droite), grille millim�tr�e de Fixott et Everett et film intrabuccal (en bas de gauche � droite. 52

Figure 13: Vue occlusale de l�exposition accidentelle de la pulpe au cours du curetage dentinaire (a) signe d�h�morragie, et vision par transparence de la pulpe � travers la dentine r�siduelle (b) au niveau de molaires mandibulaires atteintes de caries occlusales 53

Figure 14 : Radiographie r�trocoronaire post-op�ratoire avec une grille millim�tr�e d�Everett et Fixott �quadrillage) apr�s mise en place d�un produit de coiffage sur la 1

�re

pr�molaire maxillaire gauche (fl�che). 54

Figure 15: Le Pulp Tester PT 2.0 Averon�

56

Figure 16: R�f�rences du logiciel Mesurim Pro�

58

Figure 17 : Clich�s radiographique d�un cas de coiffage sur une molaire mandibulaire droite � J0, 3 et 6 mois (de gauche � droite) 58

Figure 18 : Clich�s radiographique d�un cas de coiffage sur une 1�re

molaire mandibulaire gauche � J0, 3 et 6 mois (de haut en bas). 59

Figure 19 : R�sultat du coiffage selon le type de mat�riau de coiffage 66

Figure 20: Vitalit� pulpaire � 3 mois selon le mat�riau de coiffage 67

Figure 21 : Vitalit� pulpaire � 6 mois selon le mat�riau de coiffage 67

Figure 22: R�sultat du coiffage selon sa localisation (maxillaire ou mandibule) 68

Figure 23 : R�sultat du coiffage selon le site de la carie 69

Figure 24 : R�sultat du coiffage selon le site de la carie et l��paisseur de dentine r�siduelle71

Figure 25 : R�sultat du coiffage selon le mat�riau de coiffage et l��paisseur de dentine r�siduelle. 72

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TABLEAUX TITRES p.Tableau I : Evaluation in vivo de l�hydroxyde de calcium 26-27

Tableau II: Evaluation in vivo du MTA 30-31

Tableau III: Indications et contre-indications des coiffages d�apr�s Hess 37Tableau IV : Vitesse de formation dentinaire selon Mac Walter et al.en1977 44Tableau V : R�capitulatif des variables �tudi�es dans cet essai clinique 60Tableau VI : Interpr�tation des valeurs de kappa (k) selon Landis et Koch 61Tableau VII: Age des sujets selon le mat�riau de coiffage et le sexe. 64Tableau VIII : Distribution des dents selon leur type et le site de la carie 65Tableau IX : R�sultat du coiffage selon le type de dent. 68

Tableau X : R�sultats du coiffage selon la localisation et le type de dent 70

Tableau XI: Valeurs moyennes de l��paisseur de dentine r�siduelle en mm. 71Tableau XII: Epaisseur moyenne (mm) de la dentine n�oform�e � 3 et 6 mois selon le produit

de coiffage.73

Tableau XIII : Effet des variables prises individuellement sur le r�sultat du coiffage 74

Tableaux XIV(a-e)

Sorties SPSS de l�analyse multivari�e pas � pas ascendante 75-76

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1

Sommaire

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2

INTRODUCTION ................................................................................................................................5

CHAPITRE I : PHYSIOPATHOLOGIE DU COMPLEXE PULPO-DENTINAIRE ..................................8

1. RAPPELS HISTOPATHOLOGIQUES.............................................................................................9

2. FACTEURS ETIOLOGIQUES DE L�AGRESSION PULPAIRE......................................................10

2.1. CARIES DENTAIRES ...................................................................................................................11

2.2. MICRO-INFILTRATIONS ..............................................................................................................11

2.3. TRAUMATISMES ........................................................................................................................11

3. REACTIONS DU COMPLEXE PULPO-DENTINAIRE.................................................................12

3.1. INFLAMMATION PULPAIRE ..........................................................................................................12

3.1.1. Inflammation Pulpaire Aiguë ............................................................................................12

3.1.1.1. Temps Vasculaire .....................................................................................................12

3.1.1.2. Temps cellulaire........................................................................................................13

3.1.2. Inflammation pulpaire chronique ......................................................................................15

3.1.2.1. R�action cellulaire.....................................................................................................16

3.1.2.2. M�diateurs chimiques ...............................................................................................16

3.1.2.3. Modifications tissulaires ............................................................................................16

3.2. REACTIONS CONSTRUCTIVES .....................................................................................................17

3.2.1. Dentinogénèse réactionnelle............................................................................................18

3.2.2. Dentinogénèse réparatrice...............................................................................................19

CHAPITRE II : THERAPEUTIQUES DE CONSERVATION DE LA VITALITE PULPAIRE ................20

1. DEFINITIONS ...............................................................................................................................21

2. MATERIAUX DE COIFFAGE........................................................................................................21

2.1. ROLES.....................................................................................................................................21

2.2. QUALITES DU PRODUIT DE COIFFAGE IDEAL ..................................................................................22

2.2.1. Propriétés biologiques .....................................................................................................22

2.2.2. Propriétés anti-inflammatoires..........................................................................................22

2.2.3. Propriétés physico-chimiques ..........................................................................................22

2.2.4. Qualités techniques .........................................................................................................23

2.3. L�HYDROXYDE DE CALCIUM ........................................................................................................23

2.3.1. Historique........................................................................................................................23

2.3.2. Composition ....................................................................................................................23

2.3.3. Propriétés........................................................................................................................24

2.3.4. Présentations du produit ..................................................................................................24

2.3.4.1. Pr�paration magistrale..............................................................................................24

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3

2.3.4.2. Pr�parations commerciales.......................................................................................24

2.3.4.3. Pr�parations durcissantes.........................................................................................25

2.3.5. Revue de la litt�rature......................................................................................................25

2.4. LE MINERAL TRIOXIDE AGGREGATE (MTA)..................................................................................27

2.4.1. Historique........................................................................................................................27

2.4.2. Composition ....................................................................................................................28

2.4.3. Propri�t�s........................................................................................................................28

2.4.4. Pr�sentation du mat�riau.................................................................................................29

2.4.5. Revue de la litt�rature......................................................................................................29

2.5. SYSTEMES ADHESIFS ................................................................................................................32

2.6. THERAPEUTIQUES BIOLOGIQUES DE LA PULPE ..............................................................................33

3. INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS DU TRAITEMENT DENTINOGENE..........................35

3.1. INDICATIONS ............................................................................................................................35

3.2. CONTRE-INDICATIONS ...............................................................................................................35

3.2.1. Contre-indications absolues.............................................................................................35

3.2.2. Contre-indications relatives..............................................................................................35

3.3 BILAN BIOLOGIQUE PULPAIRE ......................................................................................................36

4. METHODES DE COIFFAGE........................................................................................................37

4.1. COIFFAGE PULPAIRE INDIRECT ...................................................................................................37

4.2. COIFFAGE PULPAIRE DIRECT ......................................................................................................40

4.2.1. Protocole op�ratoire ........................................................................................................40

4.2.2. Produit de coiffage utilis�.................................................................................................41

4.3. MECANISMES DE FORMATION DU PONT DENTINAIRE ......................................................................41

4.3.1. M�canismes cellulaires....................................................................................................42

4.3.2 Vitesse de formation de la dentine r�paratrice...................................................................43

4.4 EVALUATION IN VITRO.................................................................................................................44

4.4.1 Hydroxyde de calcium .....................................................................................................44

4.4.2. Mineral Trioxide Aggregate (MTA) ...................................................................................45

4.4.3 Qualit� de formation du pont dentinaire.............................................................................46

CHAPITRE III : ESSAI CLINIQUE NON RANDOMISE SUR 60 CAS...............................................47

1. JUSTIFICATION...........................................................................................................................48

2. OBJECTIF....................................................................................................................................48

3. MATERIEL ET METHODE............................................................................................................49

3.1. SUJETS D�ETUDE ......................................................................................................................49

3.1.1. Crit�res d�inclusion ..........................................................................................................49

3.1.2. Crit�res de non inclusion .................................................................................................49

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4

3.2. ALLOCATION DES TRAITEMENTS..................................................................................................50

3.3. MATERIELS ET MATERIAUX UTILISES ............................................................................................50

3.4. PROTOCOLE DE COIFFAGE ........................................................................................................52

3.5. EVALUATION DE LA VITALITE PULPAIRE ........................................................................................55

3.6. EVALUATION DE L�EPAISSEUR DE DENTINE NEOFORMEE.................................................................56

3.7. ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES .........................................................................................59

4. CONFLIT D�INTERET...................................................................................................................63

5. RESULTATS ................................................................................................................................64

5.1. STATISTIQUE DESCRIPTIVE ........................................................................................................64

5.2. LE TAUX DE REUSSITE ...............................................................................................................66

5.2.1. R�sultat global................................................................................................................66

5.2.2. R�sultat selon la dur�e ....................................................................................................67

5.2.2.1. R�sultat � trois mois .................................................................................................67

5.2.2.2. R�sultat � six mois....................................................................................................67

5.2.3. R�sultat selon le type de dents ........................................................................................68

5.2.4. R�sultat selon la localisation de la dent............................................................................68

5.2.5. R�sultat selon le site de la carie......................................................................................69

5.2.6. R�sultat selon la localisation et le type de dent ................................................................70

5.3. DENTINE RESIDUELLE ................................................................................................................71

5.3.1. Epaisseur de dentine r�siduelle .......................................................................................71

5.3.2. R�sultat du coiffage selon le site de la carie et l��paisseur de dentine r�siduelle ..............71

5.3.3. R�sultat du coiffage en fonction mat�riau et de l��paisseur de dentine r�siduelle .............72

5.4. EPAISSEUR DU PONT DENTINAIRE ...............................................................................................73

5.5. MODELE PREDICTIF DE L�ECHEC DE COIFFAGE : REGRESSION LOGISTIQUE .......................................74

5.5.1. Analyse bivari�e ..............................................................................................................74

5.5.2. Analyse multivari�e..........................................................................................................74

6. DISCUSSION ...............................................................................................................................77

6.1. LIMITES DE L�ETUDE ..................................................................................................................77

6.2. L�EFFICACITE DU COIFFAGE ........................................................................................................77

6.3. EPAISSEUR DE DENTINE RESIDUELLE (EDR) ................................................................................79

6.4. PONT DENTINAIRE.....................................................................................................................80

6.5. MODELE PREDICTIF DU RESULTAT DU COIFFAGE ...........................................................................82

6.6. PERSPECTIVES .........................................................................................................................83

CONCLUSION..................................................................................................................................85

REFERENCES .................................................................................................................................87

ANNEXES ........................................................................................................................................99

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5

INTRODUCTION

Introduction

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6

Les r�els progr�s effectu�s dans le domaine de la prophylaxie de la maladie

carieuse ont induit de nombreuses recherches dans les voies de la remin�ralisation.

Le principe d�une extension � minima des cavit�s est privil�gi� pour pr�server au

maximum la structure de la dent. La nouvelle approche de la dentisterie restauratrice

combin�e � la mise sur le march� de mat�riaux plus performants a entra�n� des

progr�s dans le domaine de la dentisterie conservatrice.

Le coiffage tel qu�il est d�fini par le Coll�ge National des Enseignants en

Odontologie Conservatrice (CNEOC) � consiste � recouvrir les tissus dentino-

pulpaires par un biomat�riau au contact d�une plaie pulpaire (coiffage direct) ou de la

dentine (coiffage indirect) pour obtenir la cicatrisation dentino-pulpaire et/ou

l�oblit�ration de la pulpe expos�e par un pont dentinaire n�oform�, sans risque pour

la vitalit� de la dent �.30 Selon Simon, il n�existe cependant aucune � r�gle de bonne

pratique � pr�cise, qui permet de d�finir clairement la limite entre d�pulpation et

conservation de la vitalit� pulpaire, et de nombreux laboratoires travaillent depuis

plusieurs ann�es sur la cicatrisation pulpaire.111 Miyashita et al.83 ont effectu� une

revue syst�matique r�cente d�essais cliniques randomis�s dans la banque de

donn�es Cochrane en 2007 sur le maintien de la vitalit� pulpaire chez l�adulte. Ils ont

montr� que des �tudes de suivi sur 2 � 6 ans donnent une indication du taux de

succ�s des coiffages pulpaires � l�aide de divers produits dont l�hydroxyde de

calcium, compris entre 74% et 90%. Ces auteurs pr�cisent cependant, que si la dent

est asymptomatique et la carie est �tendue, il n'y a aucun consensus quant � la

meilleure m�thode de gestion mais qu�il existe une nouvelle tendance vers l�emploi

de mat�riaux et de m�thodes alternatives tels que le placement direct ou indirect

d�agents de liaison et de MTA (Mineral Trioxide Aggregate). Quelques unes des

difficult�s �voqu�es par Miyashita et al. dans leur revue pour identifier les �tudes

cliniques � id�ales � tiennent du fait de raisons �thiques et du recrutement des cas.83

L�application des biotechnologies et notamment l�ing�nierie tissulaire autoriserait

aujourd�hui un �ventail important d�applications pour le maintien de la vitalit�

pulpaire, l�induction d�une dentinog�n�se r�actionnelle ou encore la revascularisation

d�un canal infect�.53 Il a souvent �t� rapport� dans la litt�rature que l��paisseur de

dentine r�siduelle s�parant la cavit� de carie du tissu pulpaire est un facteur

important pour la protection du parenchyme pulpaire et donc cliniquement pour un

succ�s � long terme. Dans les cavit�s les plus profondes pour lesquelles l��paisseur

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7

de dentine r�siduelle est inf�rieure � 0,5 mm, le nombre et la taille des tubuli ouverts

sont tels, que la communication avec le parenchyme pulpaire est comparable � celle

d�une exposition pulpaire vraie selon Smith.112 La n�oformation d�un pont dentinaire

correspondant � une dentine r�paratrice semble �tre li�e � la mise en place de

mat�riaux de coiffage comme cela est d�montr� par des �tudes histologiques qui ont

prouv� que la seule utilisation d�un mat�riau de restauration coronaire ne permettait

pas sa mise en place.111 L�hydroxyde de calcium a longtemps �t� consid�r� comme

le mat�riau de r�f�rence pour ce type de th�rapeutique selon Bergenholtz16, mais

une meilleure compr�hension des nombreux processus physiopathologiques du

complexe pulpo-dentinaire a permis le d�veloppement de mat�riaux tels que le MTA

mis sur le march� en 1998.72 Le mode de fonctionnement exact de ce biomat�riau

dans la conservation de la vitalit� de la pulpe n�est cependant pas encore �lucid�

m�me s�il est prouv� qu�il induit la formation d�un pont dentinaire de bonne qualit� et

fusionn� avec les parois dentinaires bordant l�effraction pulpaire.111

L�int�r�t actuel des biomat�riaux dans la cicatrisation pulpaire qui est un d�fi

th�rapeutique dans la nouvelle approche de l�Odontologie conservatrice, est � la

base de cet essai clinique. L�objectif de cette �tude �tait ��valuer le comportement �

court et moyen terme du MTA et de l�hydroxyde de calcium dans les cas de coiffage

pulpaire indirect � travers 3 param�tres qui sont :

- la vitalit� pulpaire

- l��paisseur de dentine r�siduelle

- et la formation de pont dentinaire.

Un mod�le pr�dictif de la r�ussite du coiffage (ou l��chec) li� au mat�riau et aux

conditions cliniques est par ailleurs propos�.

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CHAPITRE I : PHYSIOPATHOLOGIE DU COMPLEXE PULPO-DENTINAIREChapitre I

Physiopathologie du complexe pulpo-dentinaire

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9

1. RAPPELS HISTOPATHOLOGIQUES

La dentine est un tissu min�ralis�, perfor� de millions de tubules qui tous convergent,

de mani�re centrip�te, des zones p�riph�riques (jonction �mail-dentine) vers les

zones profondes, adjacentes � la pulpe. La densit� et le diam�tre des tubules

augmentent ainsi respectivement de 30.000 � 70.000 unit�s par mm2, et de 0,5 � 3

microns vers la profondeur du tissu (Figure 1, a et b). Les lumi�res des tubules

repr�sentent environ 1% de la surface de la dentine en p�riph�rie et plus de 40% au

niveau pulpaire. La dentine devient ainsi de plus en plus perm�able au fur et �

mesure qu�elle est expos�e et qu�on se rapproche de la pulpe. La pulpe est

consid�r�e comme �tant expos�e lorsque l��paisseur de dentine r�siduelle n�est plus

que de 0,5mm. 28,111

(a) (b)

Figure 1 : Coupe histologique sagittale montrant la variation de la densit� des tubuli dentinaires 111

Les tubuli sont occup�s sur toute leur longueur par un fluide dentinaire,

vraisemblablement issu d�un exsudat cellulaire provenant du parenchyme pulpaire.

Deux ph�nom�nes sont rencontr�s et mis en opposition � partir du moment o� les

tubuli sont ouverts. 110

Le premier est le ph�nom�ne de diffusion qui est un processus biochimique connu.

Lorsqu�un produit est pr�sent � des concentrations diff�rentes dans deux milieux

biologiques (la pulpe d�un c�t� et le milieu ext�rieur de l�autre) s�par�s par un filtre

(les tubuli), il y a une diffusion du milieu le plus concentr� vers le second pour tendre

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10

� l��quilibre des concentrations. Dans le cas pr�cis de la dent, la pr�sence de

bact�ries en quantit� importante dans la salive impliquera leur diffusion passive vers

le parenchyme pulpaire st�rile (Figure 2a).

Le second ph�nom�ne est celui de la variation de la pression intra pulpaire qui est

sup�rieure � la pression ext�rieure de la dent. Physiologiquement, la surpression

interne tend � repousser le fluide vers l�ext�rieur et limite ainsi les risques de

contamination (Figure 2b). Le r�le de filtre de la dentine est particuli�rement li� � ce

processus physiologique.

(a) (b)

Figure 2 : Principe du ph�nom�ne de diffusion (a) et de diff�rence de pression intrapulpaire (b) d�apr�s Simon 111

Tant que la dentine coronaire demeure prot�g�e par l��mail, l�organe pulpaire sous-

jacent est isol� du milieu ext�rieur. Lorsque la couche am�laire est endommag�e ou

d�truite (carie, abrasion, �rosion, fracture) et la dentine expos�e, la pulpe est mise

en contact avec le milieu buccal. Cet organe subit alors une agression dont l�intensit�

sera modul�e par les caract�ristiques de perm�abilit� de la dentine interpos�e. 28

2. FACTEURS ETIOLOGIQUES DE L�AGRESSION PULPAIRE

La pulpe peut �tre endommag�e ou se n�croser � la suite de trois processus

diff�rents. 63

dentine

pulpe

tubuli dentinaires

cavit� carieuse

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11

2.1. Caries dentaires

Le plus souvent, la pulpe dentaire pourra s�enflammer, puis se n�croser � la suite de

la progression d�un processus carieux au travers de la dentine. Cette �volution peut

�tre stopp�e par des traitements ad�quats ou par la mise en �uvre de mesures de

pr�vention, soit isol�es, soit associ�es aux traitements de restaurations.

2.2. Micro-infiltrations

M�me si le traitement d�une l�sion carieuse est effectu� pour le bien �tre et la sant�

du patient, la restauration ne sera pas toujours suffisante pour �viter la perte

ult�rieure de vitalit� de la pulpe, quoique des mesures de pr�vention eussent pu �tre

prises. La raison essentielle en est la pr�sence de micro-infiltrations qui cr�e un

espace entre le mat�riau de restauration et la dentine dans lequel les bact�ries

pourront s�insinuer.

2.3. Traumatismes

Certaines cellules pulpaires notamment les odontoblastes peuvent �tre d�truites par :

� un traumatisme direct,

� un �chauffement au cours du fraisage de la dent,

� une agression chimique de la dentine, en particulier si elle vient d��tre

nettoy�e � la fraise tr�s r�cemment,

� l�exposition de la pulpe en cours de pr�paration.

Il est rare que la pulpe soit enti�rement d�truite par ces agressions, et m�me si des

douleurs sont pr�sentes, la pulpe pourra habituellement cicatriser dans les semaines

qui suivent, tant que les bact�ries et leurs toxines ne sont pas susceptibles

d�atteindre le tissu pulpaire endommag�. Comme pour tous les autres tissus

conjonctifs du corps humain, la r�ponse pulpaire face aux agressions est

l�inflammation. La pulpe a cependant une particularit�, compar�e aux autres tissus

conjonctifs, qui est d��tre totalement entour�e par de la dentine y compris les

prolongements odontoblastiques. Des agressions telles que le processus carieux ou

les restaurations dentaires vont agir � la fois sur la dentine et la pulpe.

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12

3. REACTIONS DU COMPLEXE PULPO-DENTINAIRE

Les changements physiologiques, plus ou moins rapides selon les dents et selon les

individus peuvent �tre consid�rablement acc�l�r�s par des agressions externes au

premier rang desquelles la carie dentaire. L'atteinte carieuse est consid�r�e comme

un processus intermittent o� alternent des p�riodes d'�volution et des p�riodes de

repos, conditionn�es par des r�actions de d�fense de l'organe dentino-pulpaire. Il

s'agit essentiellement de processus constructifs d'apposition calcique tandis

qu'apparaissent conjointement des r�actions pulpaires de type inflammatoire ou

d�g�n�ratif.

3.1. Inflammation Pulpaire

Selon la pr�dominance des r�actions observ�es, on distingue l'inflammation aigu� et

l'inflammation chronique. 63,104

3.1.1. Inflammation Pulpaire Aiguë

On distingue deux groupes d'�v�nements qui se succ�dent : le temps vasculaire et le

temps cellulaire.

3.1.1.1. Temps Vasculaire

Les ph�nom�nes vasculaires sont localis�s � la zone sous-odontoblastique

correspondant au site irrit�. Ils se caract�risent par une vasodilatation marqu�e et

une augmentation de la perm�abilit� capillaire qui permet le passage de grosses

mol�cules telles que certaines prot�ines sanguines. Ces derni�res, hors des

vaisseaux, perturbent l'�quilibre osmotique provoquant ainsi un �d�me intra-

tissulaire.

Les manifestations vasculaires de vasodilatation, de stase et d'�d�me, sont d'abord

localis�es. Ce stade correspond � une hyperh�mie active qui repr�sente la premi�re

r�action de d�fense du conjonctif pulpaire et qui est encore r�versible. Elle constitue

la phase initiale de l�inflammation. Si l'irritation persiste et si le drainage est

insuffisant, la pathologie peut �voluer vers une forme inflammatoire aigu�.

La vasodilatation et la perm�abilit� capillaires induites par le ph�nom�ne

inflammatoire provoquent un accroissement de la filtration des capillaires vers le tissu

qui, � son tour, d�termine une �l�vation de la pression intra-pulpaire. Cette

hyperh�mie passive accompagn�e de nombreuses h�morragies se traduit �

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13

l'examen histologique par un arrêt total de la circulation caractérisée par des images

de thrombose. Les capillaires sont fortement dilatés et remplis d'hématies

agglutinées entre elles par des ponts fibrineux. Ces manifestations localisées tout

d'abord, peuvent s'étendre à l'ensemble du parenchyme caméral tandis que la

portion radiculaire est le siège d'une congestion marquée et de stase veineuse. La

réponse immédiate à une agression est identique quelque soit la nature de

l'agression ; la réponse inflammatoire et sa réversibilité dépendent plus de la sévérité

de l'agression que de sa nature. Cette phase vasculaire implique la mise en jeu de

systèmes plasmatiques protéolytiques qui vont effectuer des coupures de pro-

enzymes conduisant à la production d'enzymes. Ces cascades de protéolyses

pourraient être déclenchées par l'apparition de charges négatives sur la paroi des

cellules endothéliales qui offrent aux systèmes circulants une surface d'ancrage et

d'activation. Les différents systèmes protéolytiques activés ont pour produits les

dérivés du complément (C3a, C4a et C5a ou anaphylatoxines), la bradykinine et la

thrombine. Ces systèmes s'activent entre eux avec pour conséquences :

� une augmentation de la perméabilité vasculaire avec vasodilatation et fuite

plasmatique,

� une activation des cellules endothéliales, des leucocytes polynucléaires et

des monocytes,

� un effet chimiotactique,

� et l'apparition de douleurs essentiellement véhiculées par la bradykinine

qui interagit avec des récepteurs spécifiques sur les neurones sensoriels.

3.1.1.2. Temps cellulaire

Cette phase correspond à une activation des cellules participant au phénomène

inflammatoire. Elle est caractérisée par une migration massive des cellules de la

lignée blanche et par une infiltration tissulaire prédominante de leucocytes

éosinophiles et de polynucléaires neutrophiles.

Des foyers inflammatoires aigus, véritables concentrations de polynucléaires,

peuvent apparaître formant des micro-abcès. A leur proximité la couche

odontoblastique est très perturbée et souvent totalement détruite. Dans les premiers

stades de ces poussées aiguës, on observe toujours un phénomène de projection

des noyaux odontoblastiques dans les tubuli dentinaires.

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14

Ce temps cellulaire implique une reconnaissance entre les cellules endoth�liales et

les cellules circulantes, induite par l�interaction de plusieurs m�canismes :

� la production d'une s�rie de m�diateurs tels que la thrombine, les lipo-

polysaccharides (LPS), l�interleukine (IL), le Tumor Necrosis Factor

(TNF) qui vont secondairement activer les cellules �pith�liales et les

cellules circulantes,

� l'activation des deux syst�mes cellulaires qui se font face et qui va r�duire

la synth�se de m�diateurs appel�s facteurs chimiotactiques activateurs.

Ceux-ci � leur tour provoquent l'apparition d'int�grines � la surface des

leucocytes et de leurs ligands pour leur adh�sion aux cellules

endoth�liales.

Les leucocytes activ�s traversent la paroi endoth�liale et propagent la r�action

inflammatoire. Les macrophages issus de la diff�renciation du monocyte pendant la

travers�e de l'endoth�lium, poss�dent au cours de leur longue vie tissulaire une

grande capacit� de synth�se prot�ique. Toutes les cellules impliqu�es

(macrophages, lymphocytes, polynucl�aires neutrophiles et fibroblastes) restent

activ�es et conservent un niveau de production faible de m�diateurs pro-

inflammatoires, mais qui permet de relancer une r�action inflammatoire aigu�

beaucoup plus facilement. L�intensit� de l�inflammation pulpaire en regard d�une carie

d�pend de la profondeur de l�invasion bact�rienne et de la perm�abilit� dentinaire,

elle est r�duite �ventuellement par le processus de scl�rose dentinaire et par la

formation de dentine r�actionnelle. Une �tude montre que si la distance entre les

bact�ries de la l�sion carieuse et la pulpe (en incluant l��paisseur de la dentine

r�actionnelle) est de 1,1 mm (en moyenne) ou plus, la r�ponse inflammatoire est

n�gligeable. Lorsque la l�sion est situ�e en de�� de 0,5 mm de la pulpe, il y a une

augmentation significative de l�inflammation. Cependant, ce n�est que lorsque la

dentine r�actionnelle form�e sous la l�sion est envahie par les bact�ries, que la

pulpe est enflamm�e de mani�re aigu�. Lorsque les bact�ries arrivent ainsi tr�s pr�s

de la pulpe, les caract�ristiques de l�inflammation aigu� deviennent manifestes : ceci

comprend une congestion active des vaisseaux avec vasodilatation et augmentation

de leur perm�abilit� et une r�ponse cellulaire, o� les polynucl�aires exsudent en

abondance. 95

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15

Le but de la r�action inflammatoire est d'�liminer l'agent agresseur, puis de permettre

la r�paration des tissus l�s�s en particulier gr�ce � la synth�se par les macrophages

de facteurs de croissance. Cependant, si l'agent agresseur n'a pas �t� �limin� et/ou

si le syst�me de d�fense et le drainage sont insuffisants, l��volution de cette

inflammation aigu� (pulpite aigu�) peut se faire soit vers l'aggravation aboutissant �

une phase abc�dante, soit vers la chronicit�.

3.1.2. Inflammation pulpaire chronique

Le m�canisme de la chronicit� d'une r�action inflammatoire n'est pas univoque. Dans

certains cas, la chronicit� s'explique par la persistance du stimulus inflammatoire,

infectieux, physique, toxique ou antig�nique, endog�ne ou exog�ne. Le meilleur

crit�re qui puisse caract�riser l�inflammation chronique, est sa dur�e �tal�e sur

plusieurs mois voire des ann�es. L'inflammation chronique peut succ�der � une

inflammation aigu� lorsque l'agression n'a pas �t� totalement �limin�e ou s'installer

d'embl�e, en particulier quand l'agresseur est peu virulent et/ou reconnu par le

syst�me immunitaire. A l'inverse de l'inflammation aigu� o� les ph�nom�nes

vasculaires et cellulaires se succ�dent dans le temps, l�inflammation chronique est

caract�ris�e par la mobilisation conjointe des deux contingents, de telle sorte que

l'on peut aller des composants vasculaires aux composants cellulaires. A ces

ph�nom�nes s�associent des processus de destruction tissulaire et de r�paration, en

particulier la fibrose. Il est cependant important de pr�ciser qu'il n'existe pas de

fronti�re tr�s nette entre inflammation aigu� et chronique, en particulier dans le

temps. La possibilit� relative de drainage des irritants par le tissu pulpaire constitue

vraisemblablement le principal argument de l'�volution fr�quente des pulpites vers un

mode chronique.

Des cellules dendritiques incluant des antig�nes (cellules pr�sentatrices de

l�antig�ne, CPA) et exprimant des d�terminants antig�niques sont susceptibles

d'amorcer une r�action de d�fense immunitaire.71 Au cours d'une agression, la

r�action inflammatoire aigu� aboutit rapidement � une isch�mie de la portion pulpaire

en regard du site (absence de compressibilit� et ouverture des shunts art�rio-

veineux). Cette isch�mie a pour cons�quence principale de provoquer la n�crose de

la portion tissulaire priv�e d'apport sanguin, portion susceptible de constituer un

support antig�nique.

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16

3.1.2.1. Réaction cellulaire

Elle domine g�n�ralement dans l'inflammation chronique. La composante cellulaire la

plus repr�sent�e est celle des macrophages. A l'oppos� de la r�action inflammatoire

aigu� o� ces cellules fonctionnent selon un mode non sp�cifique, la r�action

inflammatoire chronique est caract�ris�e par l'activation des macrophages sous

l'influence de nombreux m�diateurs mais surtout des cytokines (dont l'Interf�ron �)

synth�tis�es par les lymphocytes TCD4+ r�gulateurs. Les lymphocytes T, en

particulier les CD 4+ constituent les principales cellules de l'inflammation chronique,

mais les leucocytes y sont �galement pr�sents. Les polynucl�aires neutrophiles sont

en quantit� moindre comparativement � l'inflammation aigu�, alors que les

polynucl�aires �osinophiles sont plus nombreux.

Les fibroblastes produisent du collag�ne et sont responsables de la fibrose. Ils sont

�galement susceptibles de se diff�rencier en cellules productrices de tissus durs

(ost�o�de, c�mento�de). Les m�canismes exacts de cette diff�renciation et la nature

pr�cise des cellules souches sont mal connus, mais seraient vraisemblablement

sous la d�pendance de cytokines. La cons�quence de ce type de synth�se est la

r�duction de la lumi�re canalaire par des concr�tions min�rales accol�es � la dentine

pari�tale ou enrob�es par du tissu fibreux dans les portions canalaires centrales

(pulpolithes). Les mastocytes augmentent en nombre dans les inflammations

chroniques mais la signification de ce ph�nom�ne est mal connue. Il est possible que

ces cellules jouent un r�le tr�s important dans les r�ponses immunitaires � m�diation

cellulaire.

3.1.2.2. Médiateurs chimiques

Tous les m�diateurs d�crits pour la r�action inflammatoire aigu� sont pr�sents dans

les l�sions inflammatoires chroniques. La diff�rence essentielle r�sulte dans la

pr�sence de m�diateurs de la r�ponse immunitaire, surtout les cytokines et les

immunoglobulines. 71

3.1.2.3. Modifications tissulaires

M�me si l'inflammation chronique ne provoque pas obligatoirement de destructions

tissulaires irr�versibles, la destruction tissulaire est la cons�quence habituelle de

l'inflammation chronique. Elle entra�ne une modification structurale et fonctionnelle

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17

des tissus dans lesquels elle survient. Ces alt�rations rel�vent en grande partie de

l'action des enzymes hydrolytiques pr�sentes en grandes quantit�s dans les foyers

inflammatoires chroniques, et produits par les leucocytes, les macrophages et les

fibroblastes.

Ainsi, la s�v�rit� des alt�rations en regard d'une l�sion carieuse d�pend

essentiellement :

� de la profondeur de la p�n�tration bact�rienne (l'invasion bact�rienne de

l'espace endodontique n'intervenant sur une pulpe saine qu'apr�s

exposition directe),

� et du degr� de r�duction de la perm�abilit� dentinaire par �laboration de

scl�rodentine et/ou de dentine r�actionnelle.

Le processus inflammatoire chronique peut �tre r�sum� par l'association de deux

�l�ments fondamentaux qui sont :

- l�infiltrat cellulaire constitu� de macrophages, de lymphocytes T et B, de

leucocytes polynucl�aires neutrophiles et �osinophiles,

- la r�action tissulaire faite d'une prolif�ration de fibroblastes entra�nant une

fibrose, d'une augmentation du nombre de mastocytes et des ph�nom�nes

pseudo-dentinoblastiques ou pseudo-dentinoclastiques.

3.2. R�actions constructives

La dentine tertiaire form�e en l�absence d�effraction pulpaire est g�n�ralement

r�actionnelle. Apr�s la mise en place de la dentine primaire au cours du

d�veloppement, l�odontoblaste entre dans une phase de semi-quiescence au cours

de laquelle il poursuit son activit� de s�cr�tion mais � un rythme plus lent. 111 Le

processus qui permet � cette cellule de r�duire son activit� de s�cr�tion n�est pas

�lucid� � ce jour. Lors d�une agression (carieuse ou m�canique) aussi minime soit-

elle, la r�ponse pulpaire est syst�matique. En fonction de la nature de l�agression

(lente ou rapide), de facteurs tels que la r�ponse de l�h�te, la flore bact�rienne, les

habitudes alimentaires du patient, la r�ponse pulpaire est diff�rente. Si l�agression

est faible ou mod�r�e, une formation de dentine r�actionnelle par la pulpe est

observ�e m�me apr�s th�rapeutique. Si l�agression est plus importante et conduit �

la mort des odontoblastes (carie profonde, effraction pulpaire par traumatisme), de

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18

nouvelles cellules s�cr�trices doivent intervenir, et l�on parlera alors de dentine

r�paratrice. 111

3.2.1. Dentinogénèse réactionnelle

Apr�s une agression externe, l�odontoblaste sort de sa phase quiescente, et se

remet � s�cr�ter � un rythme plus soutenu. Histologiquement, la ligne calcio-

traumatique marque dans l��paisseur de la dentine le moment de

� d�clenchement � de cette nouvelle activit�. Les processus exacts mis en jeu

restent non �lucid�s ; n�anmoins on pourrait penser que les processus g�n�tiques

�teints lors du passage � la dentinog�n�se secondaire seraient r�activ�s en cas de

stimulation de cellules s�cr�trices. Le deuxi�me facteur mis en jeu dans ce concept

est la voie de signalisation existant entre l�agent d�agression et l�odontoblaste lui-

m�me. Une approche r�cente consiste � penser que les bact�ries et leurs toxines,

elles-m�mes, pourraient �tre � l�origine de la stimulation directe des odontoblastes. 37

La dentine est un tissu conjonctif min�ralis�, riche en collag�ne de type I. D�autres

mol�cules (notamment prot�iques) entrent dans sa composition et se trouvent

enferm�es au moment de la min�ralisation. Dans le processus carieux, la

d�min�ralisation du tissu s�accompagne donc d�une lib�ration de ces mol�cules

initialement s�questr�es.79 Dans ce pool de substances, se trouvent de nombreux

facteurs de croissance et ceux notamment de la famille TGF�113 Ces facteurs lib�r�s,

pourraient cheminer � travers les tubuli vers le parenchyme pulpaire, et d�clencher

ainsi une r�action pulpaire, notamment odontoblastique.114 Ainsi stimul�es, ces

cellules sortiraient de leur phase quiescente et s�cr�teraient la dentine tertiaire

r�actionnelle (Figure 3).

Partant de ce concept, il est possible d�imaginer une stimulation induite par des

th�rapeutiques induisant une lib�ration volontaire de ces prot�ines matricielles.

L�hydroxyde de calcium a longtemps �t� pr�conis� comme fond de cavit� protecteur,

notamment comme isolant thermique sous les reconstitutions � l�amalgame ; jug�

inutile il a peu � peu �t� oubli�.111 Ce mat�riau aurait cependant une aptitude �

dissoudre la dentine, et ainsi lib�rer progressivement des facteurs de croissance.56

Plus r�cemment, l�action de lib�ration de ces facteurs dentinaires par le MTA a �t�

d�montr�e, mais avec des concentrations diff�rentes de celles observ�es avec

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19

l�hydroxyde de calcium.121 Ces variations sont int�ressantes car elles pourraient

expliquer en partie les diff�rences dans le comportement des deux mat�riaux.

Figure 3 : Types de dentinog�n�se tertiaire.111

3.2.2. Dentinogénèse réparatrice

Les odontoblastes sont les seules cellules capables de s�cr�ter de la dentine.

Lorsqu�elles sont supprim�es, la formation d�un pont dentinaire n�est possible que si

de nouveaux odontoblastes sont disponibles (Figure 3).111 Apr�s effraction pulpaire

et mise en place d�un mat�riau appropri�, un pont dentinaire se forme en quelques

semaines par des � n�o-odontoblastes �. Le processus de remplacement de ces

cellules dans la cicatrisation pulpodentinaire n�est pas clairement �tabli.111 De

nombreux auteurs pensent que les processus mis en jeu seraient les m�mes que

ceux impliqu�s dans l�odontog�n�se initiale.81 L�origine des cellules appel�es � se

diff�rencier n�est �galement toujours pas �tablie .111

Plusieurs proc�dures th�rapeutiques nous permettent de mettre en place des

biomat�riaux de protection pulpaire pour en pr�server la vitalit�.

dentine

cavit� carieuse

dentine r�actionnelle

pulpe

�mail

dentine r�paratrice

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20

CHAPITRE II : THERAPEUTIQUES DE CONSERVATION DE LA VITALITE

PULPAIRE

Chapitre II

Thérapeutiques de conservation de lavitalité pulpaire

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21

1. DEFINITIONS

Les th�rapeutiques dentinog�nes sont des proc�d�s chirurgicaux portant sur

l�ensemble pulpo-dentinaire, ayant pour but de redonner � la pulpe enflamm�e une

structure normale et une vie saine pour que ses fonctions naturelles, en particulier la

dentinog�n�se, puissent � nouveau s�exercer r�guli�rement.60 Le coiffage est une

proc�dure consistant � recouvrir les tissus dentino-pulpaires par un biomat�riau

dentaire.30 Il peut s�agir :

- de coiffage pulpaire direct qui est une op�ration consistant � appliquer un

biomat�riau au contact direct d�une plaie pulpaire dans le but de favoriser

sa cicatrisation et son oblit�ration par un pont dentinaire n�oform�,

- de coiffage indirect dentino-pulpaire qui consiste � recouvrir la dentine par

un mat�riau protecteur et/ou dentinog�ne pour favoriser la cicatrisation

dentino-pulpaire.

Le coiffage peut int�resser la dentine cari�e ou la dentine saine. Dans ce dernier

cas, il est historiquement appel� coiffage naturel de Bonsack.30]

2. MATERIAUX DE COIFFAGE

2.1. R�les

La restauration coronaire apr�s une perte de substance am�lo-dentinaire impose

l�emploi de biomat�riaux destin�s � r�tablir les fonctions de l�organe dentaire. En

envisageant la restauration sur une dent qui pr�sente une pathologie, c�est l�action

th�rapeutique du mat�riau qui est recherch�e. Cette protection dentino-pulpaire a

donc un double r�le 57:

- un r�le biologique actif par lequel on peut attendre une action bact�ricide,

une action analg�sique, un r�tablissement de la physiologie pulpaire, ou une

action dentinog�n�tique,

- un r�le de protection, plut�t passif dans lequel le mat�riau joue un r�le de

barri�re destin�e � prot�ger l�organe dentinaire.

Ce mat�riau doit poss�der certaines qualit�s. Il est devenu classique d��noncer

quinze qualit�s id�ales exigibles des produits de coiffage. Il est possible de les

regrouper selon leurs propri�t�s biologiques, anti-inflammatoires, physiques ou

techniques.

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22

2.2. Qualit�s du produit de coiffage id�al

2.2.1. Propriétés biologiques

La biocompatibilit� constitue l�essentiel des qualit�s requises d�un produit de coiffage

� savoir 60 :

- une solubilit� parfaite dans l�eau et les fluides des tissus,

- un pH alcalin le plus voisin possible de celui des tissus vivants en contact

(le pH d�une pulpe saine est de 7,4),

- une absence de toxicit� et d�effets allerg�nes,

- l�absence d�irritation vis-�-vis des autres tissus dentaires et p�ridentaires,

- une innocuit� pour la muqueuse buccale,

- une grande efficacit�, m�me � faible concentration.

2.2.2. Propriétés anti-inflammatoires

Elles compl�tent les pr�c�dentes dans la recherche de remise en condition normale

du tissu pulpaire avec des propri�t�s anti-inflammatoires, mais aussi anti-

infectieuses. Le produit de coiffage doit :

- avoir une action anti-infectieuse durable si faible soit-elle,

- emp�cher toute putr�faction.

2.2.3. Propriétés physico-chimiques

Ces produits de coiffage se doivent :

- de ne pas provoquer de coloration des dents,

- de ne pas avoir d�odeur ni de go�t d�sagr�able,

- d��tre adh�rente � la surface dentinaire,

- d�avoir une r�sistance m�canique suffisante � la pression du mat�riau

d�obturation coronaire,

- d��tre compatible avec les mat�riaux d�obturation coronaire.

Ce sont cependant des conditions accessoires non n�gligeables, mais qui ne sont

pas indispensables non plus � la r�ussite de l�intervention.60

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23

2.2.4. Qualités techniques

Celles-ci sont importantes car elles conditionnent le r�sultat du coiffage. Une autre

qualit� souhaitable est la radio-opacit� qui permet une meilleure mise en �vidence

du produit sur les clich�s radiographiques.

Aucun produit de coiffage ne s�approche de l�id�al, et certains donnent pleinement

satisfaction en s�en tenant tr�s �loign�s.

2.3. L�hydroxyde de calcium

2.3.1. Historique

La premi�re r�f�rence � l�utilisation de l�hydroxyde de calcium dont la formule est Ca

(OH)2 est attribu�e � Nygren en 1938 cit� par Martin 76, mais selon RICCI 100, c�est

Hermann en 1920 qui pr�cise son utilisation en Endodontie. Hess en 1937 60, puis

l�Ecole Suisse ont codifi� et d�velopp� son emploi dans les techniques de coiffage.

Pour Hess, le traitement des expositions pulpaires correspond � � une th�rapeutique

biologique � du canal radiculaire. Depuis, le champ d�application de l�hydroxyde de

calcium s�est consid�rablement �largi aux traitements :

- des dents permanentes immatures afin d�obtenir selon les cas une

apexog�n�se ou une apexification,

- des r�sorptions radiculaires externes et internes,

- de certaines fractures radiculaires horizontales et verticales pour lesquelles

les conditions cliniques de cicatrisation sont r�unies,

- des traumatismes et des r�implantations dentaires,

- des perforations iatrog�nes de la racine ou du plancher pulpaire lorsque leur

localisation et l��tendue ne compromettent pas le pronostic du traitement,

- des exsudations ou des h�morragies pulpaires afin d�obtenir un

ass�chement du canal,

- des l�sions p�riapicales.

L�hydroxyde de calcium peut �tre par ailleurs utilis� en m�dication temporaire lorsque

le d�bridement canalaire n�est pas suivi de l�obturation d�finitive, dans la m�me

s�ance.

2.3.2. Composition

L�hydroxyde de calcium ou chaux �teinte est obtenu par la combustion � 1200�C du

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24

carbonate de calcium qui entra�ne la formation de chaux vive dont l�hydratation

aboutit � l�hydroxyde de calcium selon les �quations suivantes100 :

CaCO2 � CaO + CO2

CaO + H2O � Ca(OH)2

Ce mat�riau se pr�sente sous forme d�une fine poudre blanche tr�s fine. Il est peu

soluble dans l�eau et cette faible solubilit� s�oppose � la diffusion alcaline toxique.

Son pH voisin de 12,4 reste stable en solution aqueuse alors que, m�lang� avec du

s�rum physiologique, il descend � 9,4.

2.3.3. Propriétés

L�hydroxyde de calcium semble apporter des solutions dans de tr�s nombreuses

situations cliniques. Son potentiel d�action s�explique par ses propri�t�s physico-

chimiques et biologiques. Il d�pend essentiellement de la valeur de son pH voisin de

12,5 en solution aqueuse. Ce pH basique �lev� induit sur les tissus vivants une

n�crose qui demeure tr�s superficielle. C�est cette � irritation � qui entra�ne la

formation d�une barri�re de tissus durs.31 Il faut toutefois pr�ciser que le calcium qui

participe � la min�ralisation provient de la circulation g�n�rale.21 Si l�induction de la

calcification est l�une des plus anciennes propri�t�s reconnue de l�hydroxyde de

calcium, une autre essentielle pour justifier sa place dans la th�rapeutique

endodontique est son effet antibact�rien. La concentration en ions hydroxyles est en

effet suffisante pour d�truire 99,9% des bact�ries � un pH �gal � 11,5.21 L�hydroxyde

de calcium poss�de �galement une action anti-inflammatoire et une action

h�mostatique.55 Sa radio-opacit� est proche de celle de la dentine.21

2.3.4. Présentations du produit

2.3.4.1. Préparation magistrale

L�hydroxyde de calcium peut �tre employ� pur. La poudre d�hydroxyde de calcium

est alors m�lang�e avec de l�eau distill�e st�rile ou mieux avec une solution

anesth�sique sans vasoconstricteur. 29

2.3.4.2. Préparations commerciales

Ce sont les pr�parations endocanalaires fluides. Elles sont nombreuses et vari�es,

conditionn�es en seringues, carpules ou compules. Ce sont des solutions

collo�dales, c�est-�-dire compos�es d�un solide dispers� dans un liquide.

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25

2.3.4.3. Préparations durcissantes

Les pr�parations durcissantes telles que Dycal�, Life� ou Ultrablend� se pr�sentent

sous forme d�une base et d�un catalyseur ou d�une p�te photopolym�risable (Figure

4a).

L'hydroxyde de calcium peut �tre utilis� pour le coiffage pulpaire direct sous forme

d�hydroxyde de calcium pur (conditionn� en seringue) ou sous forme d�un ciment �

base d�hydroxyde de calcium (Figure 4b). Par contre, l�utilisation sous forme de

produit photopolym�risant est contre-indiqu�e pour un coiffage pulpaire direct du fait

de la cytotoxicit� des r�sines de photopolym�risation.

(a) (b)

Figure 4 : Hydroxyde de calcium en pr�paration durcissante Dycal� (a) et pur conditionn� en seringue (b).

2.3.5. Revue de la littérature

De nombreux travaux ont �t� consacr�s aux coiffages pulpaires directs � l�hydroxyde

de calcium dont les plus importants sont pr�sent�s dans le tableau I. Hermann et

Hess sont les pionniers du coiffage pulpaire direct � l�hydroxyde de calcium. 100

Page 30: 43.63.09.16

26

Tableau I : Evaluation in vivo de l�hydroxyde de calcium

Titre de l�article Auteurs Ann�e Revue Conclusion

Human pulp reaction to dentine bonded amalgam restorations: a histologic study.

S�bay RK et al.116

2000 J Dent. Pas d�inflammation pulpaire ni de pr�sence de bact�ries � 10 et 35 jours sur les dents coiff�es au Dycal�

Human pulpal response to direct pulp capping with an adhesive system.

Pereira JC et al.94

2000 Am J Dent. Les syst�mes adh�sifs sont � l�origine d�une inflammation pulpaire avec pr�sence de micro-abc�s et une absence de formation de pont dentinaire ;alors que l�hydroxyde de calcium stimule une r�paration pulpaire avec formation de pont dentinaire

Direct capping with fourdifferent materials in humans:histological analysis of odontoblastactivity.

Scarano A et al.106

2003 J Endod. Mise en �vidence de cellules odontoblastiques en activit�, de cellules inflammatoire et d�une couche n�crotique de 1 � 3 �m pour les quatre mat�riaux dont le Dycal�

The comparison of a dentin adhesive with calcium hydroxide as a pulp-capping agent on the exposed pulps of human and sheep teeth.

Ersin NK etEronat N.40

2005 Quintessence Int.

L�adh�sif dentinaire est efficace sur les dents de moutons mais pas aussi efficace que le Ca (OH)2 sur les dents humaines

Immunohistochemical expression of fibronectin and tenascin after direct pulp capping with calcium hydroxide.

Piva E et al.97

2006 Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endod.

La technique immuno-histo-chimique montre l�expression de deux glycoprot�ines (fibronectine et t�nascine)durant le processus de r�paration pulpaire

Human pulpal response to mineral trioxide aggregate (MTA): a histologic study.

Chacko V, Kurikose S27

2006 J Clin Pediatr Dent.

Le MTA (� la fin de 4 semaines et de 8 semaines) a montr� la formation de pont dentinaire plus homog�ne et continue compar� au Ca(OH)2. L'inflammation pulpaire �tait moindre dans le groupe de MTA par rapport au groupe Ca(OH)2 � la fin des 4 et 8 semaines.

Response of human pulps capped with different self-etch adhesive systems.

Accorinte ML, Loguercio AD, Reis A, Costa CA.3

2008 Clin Oral Investig.

Pour le groupe de Ca(OH)2

presque tous les sp�cimens ont montr� la formation de pont dentinaire avec peu de cellules inflammatoires dispers�es. Le Ca(OH)2 devrait �tre utilis� comme mat�riau de choix pour les coiffages pulpaires et les syst�mes adh�sifs auto-mordan�ants contre-indiqu�s.

Page 31: 43.63.09.16

27

Tableau I (suite): Evaluation in vivo de l�hydroxyde de calcium

Les p�tes � l�hydroxyde de calcium semblaient remplir les conditions id�ales comme

agents de coiffage pulpaire et ont �t� pendant longtemps les produits de r�f�rence

dans les �tudes de comparaison avec des mat�riaux exp�rimentaux r�cemment

d�velopp�s. Cependant Seltzer et Bender pensent que le potentiel r�parateur de

l�hydroxyde de calcium pourrait entra�ner une oblit�ration compl�te de la chambre

pulpaire et des canaux radiculaires et occasionnellement conduire � la m�taplasie

des odontoblastes et � la r�sorption interne du canal radiculaire. 58 ;109

2.4. Le Mineral Trioxide Aggregate (MTA)

2.4.1. Historique

Le MTA (agr�gat de trioxyde min�ral, litt�ralement en fran�ais) est un mat�riau

d�riv� du ciment de Portland, utilis� dans le b�timent. Il est d�crit pour la premi�re

fois dans la litt�rature scientifique par Lee et al. en 1993 et depuis il est �tudi�

comme alternative potentielle aux mat�riaux utilis�s en Endodontie.72 Les premi�res

recherches sont publi�es par l��quipe de Torabinejad et le MTA est mis sur le

march� en 1998.122 Les bons r�sultats des premi�res �tudes de biocompatibilit� et

d��tanch�it� ont encourag� la poursuite des recherches.

Titre de l�article Auteurs Ann�e Revue Conclusion

Histological evaluation of direct pulp capping with a self-etching adhesive andcalcium hydroxide on human pulp tissue.

Lu Y, Liu T, Li H, Pi G.74

2008 Int Endod J. Le syst�me adh�sif auto-morda�ant estbiocompatible avec le tissu pulpaire, mais sa capacit� d'induire la formation de la dentine r�paratrice �tait sensiblement inf�rieur � celle de l'hydroxyde de calcium.

Direct capping of human pulps with a dentin bonding system and calcium hydroxide:an immunohistochemical analysis.

Fernandes AM et al.47

2008 Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endod.

Le Ca(OH)2 a montr� une bonne biocompatibilit� avec le tissu pulpaire induisant l'expression des mol�cules r�paratrices, et demeure donc le mat�riau de choix pour le traitement des expositions accidentelles de pulpe.

Page 32: 43.63.09.16

28

Initialement utilis� comme mat�riau d�obturation � r�tro, le MTA voit s��largir son

champ d�application51,77,122,123

- � l�apexification,

- aux traitements des perforations et r�sorptions,

- aux obturations � r�tro en chirurgie endodontique,

- � la pulpotomie et au coiffage direct.

2.4.2. Composition

Le MTA est compos� 123 (Torabinejad et coll. 1995) :

- d�oxyde de calcium (65%),

- de dioxyde de silicate (21%),

- d�oxyde de fer (5%),

- d�oxyde d�aluminium (4%),

- de sulfate de calcium ( 2,5%),

- d�oxyde de magn�sium (2%),

- d�oxyde de sodium et de potassium (0,5%).

Selon Camilleri, le MTA est constitu� de 50 � 75% d�oxyde de calcium et 15 � 25%

de dioxyde de silicate.22

2.4.3. Propriétés

Le MTA pr�sente non seulement une faible cytotoxicit� mais aussi une bonne

biocompatibilit�.23,26,99 Sa radio-opacit� est due � la pr�sence d�oxyde de bismuth

dans sa composition, et elle est sup�rieure � celle de la dentine.124 Cette propri�t�

permet au MTA d��tre facilement mis en �vidence par rapport aux structures

avoisinantes sur un film radiographique et donc de contr�ler avec pr�cision sa

localisation exacte apr�s sa mise en place.

Des �tudes in vivo ont montr� que le MTA favorise et stimule la r�g�n�ration des

tissus, tant pulpo-dentaires que parodontaux.54 ;67,68,119 Le temps de travail est

d�environ 5 minutes et son temps de prise est de 3 � 4 heures. Son pH basique est

de 10,2 apr�s malaxage et atteint 12,5 apr�s la prise. Ce pH le rend bact�ricide.6,9,38,41,62,82,85 Il est insoluble dans de l�eau.49,50 Apr�s la prise, son �tanch�it� est

sup�rieure ou �gale � celle d�autres mat�riaux utilis�s en obturation � r�tro tels que

Page 33: 43.63.09.16

29

l�IRM (Intermediate Restorative Material) ou les ciments � base d�oxyde de zinc-

eug�nol. 48,4,12,13,65,73,110 Si certains mat�riaux utilis�s en Endodontie pour le coiffage

pulpaire ou pour le traitement des perforations ou en Chirurgie endodontique pour

l�obturation � r�tro, poss�dent certaines de ces propri�t�s, le MTA est le premier

produit � les regrouper toutes (bact�ricidie, biocompatibilit�, �tanch�it� et adaptation

marginale, induction de dentinog�n�se, c�mentogen�se, ost�ogen�se, radio-opacit�

sup�rieure � celle de la dentine).51

2.4.4. Présentation du matériau

Le MTA est commercialis� sous le nom de ProRoot� MTA Dental Cement (Dentsply/

Maillefer, Ballaigues, Suisse) et se pr�sente sous la forme d�une poudre grise

compos�e de fines particules hydrophiles. Celle-ci m�lang�e � de l�eau distill�e dans

des proportions de 3:1 (soit 1 gramme de poudre pour 0,35 grammes d�eau), permet

l�obtention d�un gel collo�dal qui durcit entre 2 et 3 heures. Depuis fin 2002, le MTA

est commercialis� sous la forme d�une poudre blanche pour en am�liorer le rendu

esth�tique (Figure 5).

Figure 5 : Pr�sentation du MTA

2.4.5. Revue de la littérature

La plupart des �tudes portant sur les coiffages pulpaires ont un faible niveau de

preuve scientifique.83 Une revue syst�matique r�alis�e par Olosson en 2006 montre

que les publications ont syst�matiquement essay� d��valuer la pr�sence effective de

pont dentinaire apr�s coiffage pulpaire.90 Sur les 107 �tudes identifi�es, seules 21

remplissaient les crit�res de s�lection. Aucune de ces 21 publications n�avait �tabli

Page 34: 43.63.09.16

30

un haut niveau d��vidence et une seule �tait de qualit� moyenne. Le pont dentinaire

a �t� constamment observ� quand le MTA �tait utilis� comme mat�riau de coiffage

pulpaire chez les animaux.10,20,36,91,128 Les principales �tudes sont pr�sent�es dans le

Tableau II.

Tableau II : Evaluation in vivo du MTA

Titre de l�article Auteurs Ann�e Revue Conclusion

Mineral trioxide aggregate (MTA) and calcium hydroxide as pulp-capping agents in human teeth: a preliminary report.

Aeinehchi M, Eslami B,Ghanbariha M, Saffar AS.5

2003 Int Endod J. Les r�sultats sont en faveur du MTA dans les coiffages pulpaires mais d�autres �tudes sont n�cessaires pour confirmer ces r�sultats

Clinical and histological evaluation of white ProRoot MTA in direct pulp capping.

Iwamoto CE et al.66

2006 Am J Dent. Aucune diff�rence significative entre le groupe de MTA et celui de Ca(OH)2 sur le plan clinique. Histologiquement 20 dents du groupe de MTA et 18 de Ca(OH)2 ont d�velopp� un pont dentinaire.

Human pulpal response to mineral trioxide aggregate (MTA): a histologic study.

Chacko V, Kurikose S.27

2006 Clin Pediatr Dent.

Le MTA (� la fin de 4 semaines et de 8 semaines) a montr� la formation de pont dentinaire plus homog�ne et continu compar� au Ca(OH)2. On a not� �galement quel'inflammation pulpaire �tait moindre dans le groupe de MTA par rapport au groupe Ca(OH)2 � la fin des 4 et 8 semaines.

Calcium hydroxide vs mineral trioxide aggregates for partial pulpotomy ofpermanent molars with deep caries.

Qudeimat MA, Barrieshi-Nusair KM, Owais AI.98

2007 Eur Arch Paediatr Dent.

Le taux de succ�s clinique du MTA est comparable � celui du Ca(OH)2 dans les pulpotomies partielles

Page 35: 43.63.09.16

31

Tableau II (suite): Evaluation in vivo du MTA

Titre de l�article Auteurs Ann�e Revue Conclusion

Histological, ultrastructural and quantitativeinvestigations on the response of healthy human pulps to experimental capping with mineral trioxideaggregate: a randomized controlled trial

Nair PN, Duncan HF, Pitt Ford TR, Luder HU.87

2008 Int Endod J. Moins d�inflammation avec le MTA comme produit de coiffage direct et la formation de pont dentinaire plus pr�visible qu�avec le Dycal�. Par cons�quent, MTA ou les produits �quivalents devraient �tre le mat�riel du choix pour les proc�dures de coiffage pulpaire direct au lieu du Dycal�

Clinical long-term evaluation of MTA as a direct pulp capping material in primary teeth

Tuna D. et lmez AO.127

2008 Int Endod J. Le MTA donne autant de succ�s que le Ca(OH)2 pour les coiffages pulpaires directs. Des �tudes histologiques sont n�cessaires pour confirmer ces derniers r�sultats.

A comparative study of histologic response to different pulpcapping materials and a novel endodontic cement

Asgary Saeedet al.14

2008 Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endod

Le MTA et le NEC ont montr� la r�ponse biologique favorable semblable au Dycal� dans les coiffages pulpaires et induisent

particuli�rement la formation du pont dentinaire

Effect of mineral trioxide aggregate on dentin bridge formation and expression of dentin sialoprotein and heme oxygenase-1 in human dental pulp

Min KS, et al.80 2008 J Endod. Le MTA est sup�rieur au Ca(OH)2 en terme d�induction de tissu dentinog�n�tique dans les coiffages pulpaires

Evaluation of mineral trioxide aggregate and calcium hydroxide cement aspulp-capping agents in human teeth.

Accorinte Mde L et al.2

2008 J Endod. On a observ� une r�ponse inf�rieure du Ca(OH)2 � J30pour la formation du pont dentinaire en comparaison avec le MTA � J30 et J60 . Tous les 2 mat�riaux ont pr�sent� un succ�s pour le coiffage m�me si la r�action auCa(OH)2 est plus lente.

Page 36: 43.63.09.16

32

Le nombre d��tudes r�alis�es chez l�homme est encore faible et les r�sultats des

travaux histologiques corroborent ceux effectu�s chez les animaux.2,27,66,87 Les cas

de coiffage au MTA montrent une inflammation pulpaire moindre au contact de ce

mat�riau. 27,87

L�hyperh�mie pulpaire et la n�crose existent aussi au niveau de la zone coiff�e, mais

sont moins fr�quentes lors de coiffages au MTA, par rapport � ceux r�alis�s �

l�hydroxyde de calcium.5,20 Ce mat�riau est consid�r� comme ayant de meilleures

propri�t�s d��tanch�it� lors de sa mise en place au contact de la zone expos�e.

Les �tudes cliniques et radiographiques sur le MTA ou comparatives entre le MTA et

l�hydroxyde de calcium ont essentiellement port� sur la vitalit� pulpaire et l�absence

ou la pr�sence d�image p�riapicale ou d�atteinte de la furcation.15,46,93

2.5. Syst�mes adh�sifs

De nombreuses �tudes tr�s r�centes ont montr� que les coiffages avec les syst�mes

adh�sifs donnent de moins bons r�sultats qu�avec l�hydroxyde de calcium ou le

MTA.40,58,62 L�utilisation des syst�mes adh�sifs comme moyen de coiffage pulpaire

direct est sujette � controverse.17

Deux hypoth�ses s�opposent sur l�origine et le type d�inflammation pulpaire caus�e

par l�application des syst�mes de mordan�age. Selon la premi�re hypoth�se, les

r�actions inflammatoires voire les n�croses peuvent �tre dues aux composants

acides des mat�riaux (monom�res r�siduels) et en contre-indiquent l�emploi dans le

coiffage pulpaire direct. Dans la deuxi�me hypoth�se par contre, l�inflammation

pulpaire caus�e par l�application d�acide serait temporaire et ces r�actions pulpaires

inflammatoires seraient davantage dues � la p�n�tration bact�rienne qu�aux

composants du mat�riau. Le mordan�age de la dentine provoque l�ouverture des

voies de p�n�tration bact�rienne vers la pulpe et �tablit un scellement herm�tique

de la dentine et de la pulpe vis-�-vis de la flore bact�rienne buccale, ce qui semble

�tre une condition de r�ussite d�un coiffage pulpaire. Pashley estime qu�en raison de

l�augmentation rapide de la perm�abilit� dentinaire au voisinage de la pulpe, il

n�existe pratiquement pas de diff�rence entre les coiffages pulpaires directs et les

restaurations de cavit�s profondes du point de vue des effets toxiques potentiels.92

L�utilisation d�acides sur la dentine surtout � proximit� de la pulpe a donc augment�

les mises en garde relatives au mordan�age des structures dentaires. Des �tudes

Page 37: 43.63.09.16

33

ont abond� dans ce sens, montrant des r�actions inflammatoires ou des n�croses

apr�s application d�acides dans ces cavit�s profondes.1,2,34,47,69,74 De nombreux

investigateurs ont confirm� ces observations, bien avant que le collage � la dentine

ne devienne un challenge en dentisterie restauratrice. Ils concluaient, d�apr�s leurs

�tudes que l�inflammation ou la n�crose de la pulpe �tait due aux composants acides

des mat�riaux tels que les ciments silicates ou orthophosphates.35

2.6. Th�rapeutiques biologiques de la pulpe

Aujourd�hui, apr�s l��volution ou la r�volution des biomat�riaux qui a profond�ment

modifi� l�exercice de l�Odontologie, des th�rapeutiques biologiques commencent �

appara�tre. L�intrusion de mol�cules impliqu�es dans la diff�renciation cellulaire et la

formation initiale de tissus min�ralis�s va bouleverser les habitudes artisanales de la

pratique odontologique actuelle et sans nul doute promouvoir une approche

biom�dicale.8,25,52 Ces mol�cules sont exprim�es normalement par des cellules

sp�cialis�es : les odontoblastes, les ost�oblastes et les am�loblastes. Elles ont

toutes, un certain potentiel pour provoquer des biomin�ralisations au niveau de la

pulpe. Ce type de pratique s�appuie plus sur le principe de r�paration tissulaire que

sur celui de cicatrisation ou de r�g�n�ration. Les cellules et mol�cules de la matrice

extracellulaire se sont d�j� av�r�es prometteuses dans le cadre de th�rapeutiques

parodontales. Elles peuvent �galement se montrer efficaces dans le cadre de

th�rapeutiques visant � obtenir une r�ponse pulpaire en r�action aux agressions

carieuses. Quelques-unes de ces mol�cules bio-actives sont pr�sentes dans la pulpe

dentaire, mais ce n�est pas le cas de la plupart d�entre elles qui sont exprim�es

uniquement dans des territoires min�ralis�s tels que la dentine, le c�ment ou l�os.

Ces mol�cules bio-actives dont celles appartenant � la famille du Transforming

Growth Factor notamment le TGF�, les Bone Morphogenetic Proteins (BMPs), mais

aussi les Bone Sialoproteins (BSP) provoquent le recrutement de cellules encore

indiff�renci�es.52,55 Celles-ci entrent alors dans la cascade de la diff�renciation et

produisent une matrice extracellulaire qui se min�ralise ult�rieurement.

Il ressort de donn�es bibliographiques et des travaux men�s actuellement in vitro,

qu�une implantation de ces mol�cules dans la dentine ou dans la pulpe peut induire :

- soit la formation de dentine r�actionnelle si les odontoblastes et les cellules de

la couche de H�hl sont encore vivants et biologiquement actifs,

Page 38: 43.63.09.16

34

- soit la formation de dentine réparatrice en réponse à une effraction pulpaire.

On se heurte actuellement à un problème de contrôle de la dose délivrée de ces

molécules et de leurs effets sur la pulpe coiffée. A court terme, une combinaison des

approches traditionnelles et bio-actives peut être envisagée pour le coiffage pulpaire

direct.111

Page 39: 43.63.09.16

35

3. INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS DU TRAITEMENT DENTINOGENE

3.1. Indications

Si on se r�f�re � la classification de Baume, ce sont les cat�gories I et II qui

constituent les indications de coiffage.19 C�est une classification symptomatique � but

th�rapeutique des pathologies pulpaires.75 Elle est l�une des seules classifications �

prendre en compte des donn�es cliniques adapt�es aux moyens th�rapeutiques

disponibles. Elle se pr�sente comme suit :

� Cat�gorie I : pulpes vivantes, sans symptomatologie, l�s�es

accidentellement ou proches d�une carie ou d�une cavit� profonde et

susceptibles d��tre prot�g�es par coiffages.

� Cat�gorie II : pulpes vivantes avec symptomatologie, dont on tentera �

surtout chez les jeunes � de conserver la vitalit� par coiffages ou bio-

pulpotomie.

� Cat�gorie III : pulpes vivantes, dont la biopulpectomie suivie d�une

obturation radiculaire imm�diate est indiqu�e, pour des raisons

symptomatologiques, proth�tiques, iatrog�nes ou pronostiques.

� Cat�gorie IV : pulpes n�cros�es avec en principe - une infection de la

dentine radiculaire accompagn�e ou non de complications p�ri-apicales -

exigeant un traitement canalaire antiseptique et une obturation

herm�tique.

3.2. Contre-indications

Elles sont peu nombreuses, la difficult� principale r�sidant dans la connaissance de

l��tat pulpaire de la dent � traiter. Elles sont surtout d�ordre g�n�ral (contre-

indications absolues) et local (contre-indications relatives).

3.2.1. Contre-indications absolues

Il s�agit :

� du risque d�infection focale principalement celui d�endocardite infectieuse,

� des contre-indications de l�anesth�sie locale notamment chez le patient

irradi� du fait du risque d�ost�o-radion�crose.

3.2.2. Contre-indications relatives

Ce sont principalement :

Page 40: 43.63.09.16

36

� l�exposition d'origine traumatique dans laquelle le temps de latence entre

l'accident et la mise en �uvre th�rapeutique est d�terminant pour le succ�s

du traitement conservateur (un d�lai sup�rieur � 4 heures augmente le risque

de contamination bact�rienne et diminue les chances de succ�s) ;

� le pass� inflammatoire de la dent notamment le vieillissement pulpaire

pr�matur� li� � des ant�c�dents de r�paration dentinaire qui diminue le

potentiel r�parateur et compromet le diagnostic ;

� les exigences techniques car l�importance de la perte de substance coronaire

peut compromettre la reconstitution coronaire succ�dant au coiffage ;

� la pulpe dentaire h�morragique avec un exsudat inflammatoire non contr�l�

(Cat�gorie III de Baume) et exposition pulpaire jaune p�le, non h�morragique

et sans exsudat (Cat�gorie IV de Baume).

3.3 Bilan biologique pulpaire

Outre l��tat pathologique, le bilan biologique de la pulpe tient aussi compte de son

�ge, son �tat, et la nature et le nombre de micro-organismes pr�sents.

Plus la pulpe est jeune, plus les facult�s r�paratrices sont grandes. Plus le patient est

jeune et plus la pulpe est � m�me de survivre car elle est particuli�rement

vascularis�e.

De par sa vascularisation et son contenu cellulaire, une agression ant�rieure peut

conduire � la formation d�un tissu fibreux de r�paration, donc une vascularisation plus

r�duite et moins de potentialit� de r�cup�ration.

La pr�sence de micro-organismes n�est pas souhaitable, mais l�utilisation d�agents

antibact�riens peut provoquer des dommages suppl�mentaires. Toutefois, lorsque la

vascularisation est importante, le tissu pulpaire peut supporter une infection l�g�re

par des bact�ries non pathog�nes.

Les �tats d�g�n�ratifs, physiologiques (s�nescence) ou pathologiques (s�nilit�) ne

sont favorables ni � la dentinog�n�se ni � la cicatrisation tissulaire. L�image

radiographique d�une r�duction consid�rable du volume de la cavit� pulpaire,

comparativement � celle des autres dents signe la d�g�n�rescence calcique.

L�atteinte de la pulpe est avant tout caract�ris�e par son inflammation. Pour

conserver la vitalit� de pulpes enflamm�es, il faut tenir compte :

- du diagnostic pulpaire,

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37

- du bilan biologique,

- et d�un certain nombre d�exigences techniques, en particulier celles li�es � la

reconstitution de la dent.

L�importance de la perte de substance (carie, fracture) et son niveau coronaire

d�terminent la nature de la reconstitution de la dent. Si elle est �tendue et n�cessite

des ancrages en profondeur si un tenon radiculaire est obligatoire, on ne peut garder

la dent vivante ; � quoi servirait-il de le faire si la restauration �tait impossible �

r�aliser ou vou�e d�avance � l��chec sans cet ancrage ? Le choix th�rapeutique

r�sulte d�une discussion entre ces trois p�les et d�une supr�matie de l�un sur l�autre

(Tableau III).

Tableau III : Indications et contre-indications des coiffages d�apr�s Hess.59

Bilan biologiquede la pulpe

Exigencestechniques

Coiffage Dépulpation

+ + + -- + - +

+ - - -

- - - +

+ = favorable - = défavorable += indiqué - = contre-indiqué

Si l�indication et le pronostic d�un traitement dentinog�ne d�pendent essentiellement

de l��tat pulpaire, l�indication d�un coiffage est aussi en relation avec la nature et la

qualit� de la perte de substance dentinaire.

4. METHODES DE COIFFAGE

4.1. Coiffage pulpaire indirect

L�exposition de la pulpe � l�environnement buccal entra�ne des risques majeurs pour

sa survie. Il est donc primordial de pouvoir conserver une protection de la pulpe tant

que celle-ci ne compromet pas les autres objectifs du traitement. Il existe au moins

deux zones clairement d�finies � l�int�rieur d�une l�sion carieuse habituelle (Figure

6)64 :

- la couche infectée compos�e par la partie superficielle de la l�sion carieuse

� proximit� de la cavit� buccale qui est fortement infect�e par les microorganismes et

+ = ou

Page 42: 43.63.09.16

38

qui comprend essentiellement de l��mail ayant perdu sa structure classique ainsi que

des d�bris dentinaires ;

- la couche lésée situ�e en dessous de la partie infect�e. Elle comprend une

zone de dentine d�min�ralis�e mais avec une structure dentinaire classique et

presque indemne de bact�ries � l�exception de quelques �l�ments isol�s. Vus au

microscope �lectronique en fort grossissement, les tubuli dentinaires sont pr�sents,

entour�s surtout par des fibres de collag�ne qui peuvent se remin�raliser dans des

circonstances habituelles. Cette zone doit donc �tre consid�r�e comme � pr�-

carieuse � et doit �tre conserv�e.

Figure 6 : l�sion carieuse active (� gauche) ou cicatris�e (� droite.64

L��limination de la dentine superficielle infect�e est un �l�ment primordial du

traitement d�une l�sion carieuse avanc�e et relativement facile � r�aliser. La dentine

l�s�e n�est pas toujours �vidente � cerner parce qu�elle est relativement ramollie, la

plupart du temps non color�e et son �limination compl�te peut conduire � l�exposition

pulpaire. Les solutions de coloration des zones cari�es sont relativement fiables, car

elles vont impr�gner la couche infect�e et ne colorent pas la zone de dentine l�s�e.

L�exposition de la pulpe doit �tre �vit�e autant que possible car elle sera suivie d�une

contamination bact�rienne. De ce fait, le contr�le de la carie lorsque la l�sion est

�tendue se fera en deux temps. Le premier consiste en un d�bridement limit� �

l��limination de la dentine infect�e et au nettoyage des parois � la p�riph�rie de la

l�sion. L�application d�un produit coiffant tel que l�hydroxyde de calcium ou le Mineral

Trioxyde Aggregate (MTA) sera suivie de la mise en place d�une restauration

provisoire. Cette derni�re se fera avec un mat�riau qui assurera une �tanch�it�

marginale efficace et laiss�e en place pendant 3 semaines. Dans un deuxi�me

temps, la restauration provisoire sera d�pos�e et le d�bridement poursuivi jusqu�� la

r�alisation de la cavit� finale et la mise en place d�une restauration d�finitive.

Page 43: 43.63.09.16

39

La premi�re �tape va permettre � la r�action inflammatoire de c�der et � la pulpe de

produire de la dentine de r�paration dans les zones proches de l�exposition pulpaire.

Si la pulpe surmonte cette agression et conserve sa vitalit�, une certaine

remin�ralisation dans la couche de dentine l�s�e est possible. La restauration

provisoire devra rester en place pendant un minimum de 3 semaines mais pas plus

de 6 mois, apr�s quoi la l�sion devra �tre contr�l�e. Apr�s ce d�lai, l�inflammation

pulpaire aura c�d� et une certaine quantit� de dentine secondaire se sera form�e

dans la chambre pulpaire. Sous un ciment au verre ionom�re et le produit coiffant, il

peut subsister un peu de dentine d�min�ralis�e et d�color�e qui pourra �tre laiss�e

dans le fond de la cavit�. En fait, il n�est pas n�cessaire de nettoyer la l�sion jusqu��

obtenir une surface dentinaire dure et blanche. Le r�le essentiel de la restauration

provisoire est d�assurer une �tanch�it� parfaite pour que les bact�ries encore

pr�sentes au contact de la dentine soient priv�es de toute source de nutrition et donc

incapables de produire suffisamment d�acide pour que la d�min�ralisation se

poursuive. D�autres avantages li�s � l�activit� antiseptique ou antibact�rienne du

ciment temporaire ainsi qu�� son potentiel de stimuler la remin�ralisation, peuvent

�tre apport�s par la restauration provisoire.

Le mat�riau de restauration provisoire qui a �t� utilis�e pendant de nombreuses

ann�es �tait le ciment � l�oxyde de zinc-eug�nol.64 Il assure une �tanch�it� efficace,

�loignant l�essentiel sinon la totalit� des substrats alimentaires des micro-organismes

encore pr�sents dans la dentine. Il lib�re de l�eug�nol dans la dentine voisine � une

vitesse proportionnelle � l�humidit� du tissu. L�eug�nol a probablement une certaine

efficacit� pour d�truire les bact�ries encore pr�sentes et en quantit� suffisante

diffuser � travers la dentine vers la pulpe pour inhiber l�inflammation et supprimer la

douleur. Le principal inconv�nient de l�oxyde de zinc-eug�nol est sa r�sistance

m�canique r�duite et sa tenue clinique limit�e dans le temps par suite d�un

ph�nom�ne d�hydrolyse. Diff�rentes r�sines ont �t� ajout�es au ciment pour en

am�liorer la r�sistance et la tenue dans le temps mais sans r�sultats significatifs.64

Le ciment verre ionom�re (CVI) est actuellement le mat�riau de choix car il a une

dur�e de vie plus longue et pr�sente l�avantage suppl�mentaire de la lib�ration de

fluor.64 Les qualit�s du CVI sont les suivantes :

� insolubilit� relative,

� r�sistance aux forces occlusales habituelles,

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40

� mise en place ou d�pose facile,

� lib�ration de fluor (effet bact�ricide, remin�ralisation des tissus durs).

4.2. Coiffage pulpaire direct

La d�nudation de la pulpe n�est pas un acte th�rapeutique recherch� et voulu,

puisqu�elle ne peut �tre qu�accidentelle et que l�on est devenu tr�s conservateur de

dentine calcifi�e (affect�e). Elle peut survenir dans les circonstances suivantes :

- lors d�une fracture p�n�trante,

- au cours d�un curetage dentinaire,

- au cours d�une taille de cavit�.

Comme pour le coiffage indirect, les indications du coiffage direct se sont �tendues �

la pulpe saine et � la pulpite chronique partielle en tenant compte non seulement du

bilan biologique, mais aussi des exigences techniques.

4.2.1. Protocole opératoire

En cas de fracture, il faut pr�voir un moule pour la reconstitution coronaire provisoire

(dents ant�rieures). Quand la mise � nu de la pulpe r�sulte d�une fausse man�uvre

du curetage dentinaire, il convient de faire un parage de la plaie pulpaire. Apr�s

l�anesth�sie, un champ op�ratoire est pos�. A l�aide d�une fraise boule neuve et

st�rile, on avive la surface dentinaire et on pratique une section franche de la pulpe.

On cr�e ainsi une plaie nette et une petite cavit� qui permettra une bonne application

du mat�riau de coiffage. Pour assurer l�h�mostase, on tasse au contact de la pulpe

une boulette de coton st�rile imbib�e d�un h�mostatique local ou d�hypochlorite de

sodium � 2,5% pendant 5mn. Le coton est �t� avec pr�caution pour �viter d�arracher

le caillot form�.

La d�sinfection est assur�e par le produit coiffant. Les produits antiseptiques

ph�nol�s et formol�s sont prohib�s � cause de leur forte cytotoxicit�.

La surface de la pulpe et de la dentine est recouverte d�une fine couche de produit

coiffant en �vitant d�en mettre sur les bords de la cavit�. Le produit de coiffage doit

�tre assez r�sistant pour supporter le ciment provisoire.

La reconstitution provisoire de la dent est r�alis�e � l�aide d�un ciment dont les

r�sistances m�caniques permettent de r�sister aux forces de mastication, surtout

dans les pertes de substances proximales. Il faut suivre les r�gles habituelles de

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41

restaurations en ce qui concerne la pose de matrice et de sculpture. Quand la l�sion

n�est pas cavitaire (en cas de fracture par exemple) on cr�e une couronne provisoire

pour recouvrir le coiffage.

Il faut attendre 6 mois pour que la br�che faite dans le plafond pulpaire se referme

durablement et que le pont dentinaire r�siste aux pressions de l�obturation.59 On peut

alors remplacer le ciment par un composite, en sachant qu�il faudra refaire

l�obturation d�finitive 6 mois plus tard.

4.2.2. Produit de coiffage utilisé

Si le tissu pulpaire est sain et la zone d�exposition pulpaire r�duite, et que par

ailleurs il n�y a pas ou peu de contamination bact�rienne, une min�ralisation peut se

produire sous diff�rents mat�riaux. L�efficacit� de l��tanch�it� � long terme, qui

permet d��viter la p�n�tration ult�rieure de bact�ries, doit �tre l��l�ment � privil�gier.

Un ciment au verre ionom�re pourra cr�er une telle �tanch�it� dans la plupart des

cas et permettre � la pulpe de cicatriser, au contact direct avec ce mat�riau.

N�anmoins, la r�action sera plus b�n�fique dans le cas o� seul le tissu mou est

recouvert par un produit coiffant, lui-m�me surmont� par un ciment au verre

ionom�re.

Les traitements dentinog�nes conservateurs de la vitalit� de la pulpe dentaire font

appel � l�une de ses fonctions essentielles : la dentinog�n�se. Depuis 1959, on

conna�t les diverses �tapes de l��laboration de la dentinog�n�se r�paratrice avec108 :

- une fin de la r�ponse inflammatoire apr�s 3 jours,

- une diff�renciation de cellules indiff�renci�es en odontoblastes,

- la synth�se de granules cytoplasmiques pr�curseurs du collag�ne,

- la s�cr�tion de pr�curseurs du collag�ne (aminopolysaccharides non sulfat�s

associ�s � des prot�ines),

- la sulfatation d�aminopolysaccharides complex�s aux prot�ines,

- la formation de fibrilles de collag�ne (matrice),

- et l�attraction de sels min�raux (min�ralisation).

4.3. M�canismes de formation du pont dentinaire

Le mode de formation de la dentine r�paratrice except� le point de d�part, reprend

les m�mes m�canismes que ceux rencontr�s au cours des r�ponses pulpaires

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42

cons�cutives au processus carieux ayant engendr� la n�crose des odontoblastes de

1�re g�n�ration.

4.3.1. Mécanismes cellulaires

Sch�matiquement, la mise en place de l�hydroxyde de calcium g�n�re au niveau de

la plaie pulpaire une n�crose. Cette zone de n�crose jouerait un effet inducteur sur

l��laboration de la dentine r�paratrice.

Les fibroblastes issus de la pulpe profonde se divisent puis migrent vers la zone de

n�crose o� ils se diff�rencient, tant sur le plan morphologique que fonctionnel. Ces

cellules synth�tisent du collag�ne de type II et XI (caract�ristiques du tissu

cartilagineux) ainsi que du collag�ne de type I et III et de la fibronectine. Une fois

min�ralis�e, cette matrice extracellulaire est appel�e fibrodentine. Sa structure est

proche de celle de l�os, et de ce fait elle est souvent appel�e ost�odentine.

La fibrodentine, selon certains auteurs, serait n�cessaire � la formation de la dentine

r�paratrice. Elle appara�t comme un pr�alable n�cessaire � la diff�renciation des

odontoblastes de remplacement. En effet, elle permettrait de fixer les facteurs de

croissance n�cessaires � la diff�renciation des cellules pulpaires en odontoblastes.

Lorsque les cellules pulpaires sont au contact de la fibrodentine, elles prennent une

morphologie odontoblastique, avec un prolongement et un corps cellulaire dont les

organites sont polaris�s. Ces odontoblastes nouvellement form�s sont appel�s

odontoblastes de remplacement ou de deuxi�me g�n�ration. Ils synth�tisent une

matrice qui se min�ralise pour former l�orthodentine.

L�hydroxyde de calcium par son pH alcalin n�crose la pulpe superficielle et induit la

formation d�un tissu de cicatrisation. Il pr�sente �galement des propri�t�s

antibact�riennes sur les tissus contamin�s. De plus, cette alcalinit� permet de limiter

l�acidit� locale d�clench�e par l�inflammation post-traumatique.

Svejda en 1964 a montr� par une m�thode histochimique l�action enzymatique dans

les cellules de la pulpe.117 La blessure de la pulpe et son inflammation modifient

l�activit� enzymatique. Apr�s le coiffage et l�action irritante du produit de coiffage

(hydroxyde de calcium) sur la pulpe d�nud�e, toute activit� enzymatique dispara�t. Il

faut attendre le septi�me jour pour retrouver une r�activation de la plupart des

enzymes. Au vingt-huiti�me jour, il existe la m�me activit� enzymatique dans les

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43

cellules nouvellement diff�renci�es et dans les cellules originales. Pour Svejda, cela

indique la fin des processus cellulaires r�parateurs.117

4.3.2 Vitesse de formation de la dentine réparatrice

Une publication de Stanley et al. en 1966 a compl�t� les �tudes pr�c�dentes.115 Elle

porte sur la vitesse de la formation de la dentine r�paratrice. Cette vitesse est

int�ressante � conna�tre dans la mesure o� l�on veut savoir combien de temps faut-il

laisser un pansement en place pour obtenir le succ�s de l�intervention. L��tude de

Stanley porte sur 108 dents humaines apr�s des pr�parations de cavit�s cervicales.

Les r�sultats de Stanley et al. ont montr� :

- une dentine tertiaire qui appara�t peu avant le 13�me jour post-op�ratoire,

- un taux de formation le plus �lev� entre le 27�me et le 48�me jour � raison de 3,5

�m/jour et qui baisse � partir du 48�me jour jusqu�� 0,74�m/jour et jusqu�� 0,23

�m/jour entre le 72�me et le 132�me jour (4mois �) (figure 6).

Figure 6 : Sch�ma de la vitesse de formation du pont dentinaire selon Stanley.115

Ainsi chez l�homme, deux semaines s��coulent avant la formation de la premi�re

couche de dentine tertiaire. C�est le temps pendant lequel se d�roulent les �tapes de

la dentinog�n�se r�paratrice d�crite par Seltzer.108 A partir du 27�me jour, quand

l�activit� enzymatique est redevenue normale, commence le maximum d�activit�

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44

dentinog�n�tique. Un mois et demi environ apr�s l�intervention, la dentinog�n�se

ralentit nettement pour reprendre progressivement sa vitesse normale.

Mac Walter et al.79 en 1977 ont fait chez le singe une �tude tout � fait superposable �

celle de Stanley et al.115 en 1966, pour mesurer l��paisseur de la couche dentinaire

n�oform�e apr�s un coiffage pulpaire et sa vitesse de formation (tableau III). Ils

observent comme Stanley et al. que la formation min�rale est plus rapide dans les

premiers stades, avec une structure amorphe et parfois tubulaire. Dans les stades

plus avanc�s de la formation, la vitesse se r�duit mais la structure devient plus

r�guli�re.

Tableau IV : Vitesse de formation dentinaire selon Mac Walter et al.79 en1977.

La r�action chez le singe est diff�rente de celle obtenue chez l�homme ; elle est plus

rapide surtout au d�but mais pass�s les premiers stades, elle est plus longue que

chez l�homme.59

4.4 Evaluation in vitro

4.4.1 Hydroxyde de calcium

Des �tudes in vitro ont montr� que des cristaux de calcite se forment par r�action

d�un ciment � base d�hydroxyde de calcium avec un milieu de culture enrichi en

s�rum de veau.102 Les cellules de la pulpe dentaire humaine cultiv�es sur ce

substrat, adh�rent et se concentrent autour de ces cristaux. Des marquages

immuno-cytochimiques r�v�lent une grande affinit� de la fibronectine pour ces

microcristaux. Ainsi, le �coating� de l�hydroxyde de calcium par la fibronectine

s�rique pr�sent au niveau du tissu pulpaire expos� jouerait un r�le dans la migration

et la prolif�ration cellulaires sous la zone de n�crose conduisant � l��laboration de la

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45

fibrodentine. Dans des �tudes exp�rimentales, la pr�sence d�un pont n�odentinaire

peut �tre v�rifi�e histologiquement. Ce mode de cicatrisation s��labore en moyenne

en 4 semaines apr�s le coiffage pulpaire direct.102

Le pont dentinaire se compose de 3 couches d�crites dans la Figure 7.

Figure 7 : Coupe histologique du pont dentinaire avec agrandissement � droite.102

4.4.2. Mineral Trioxide Aggregate (MTA)

Les cas de coiffage au MTA montrent une inflammation pulpaire moins intense au

contact de ce mat�riau. L�hyperh�mie pulpaire et la n�crose existent aussi au niveau

de la zone coiff�e, mais elles sont moins fr�quentes lors de coiffages au MTA, par

rapport � ceux r�alis�s � l�aide d�hydroxyde de calcium. Ce mat�riau est consid�r�

comme ayant de meilleures propri�t�s d��tanch�it� lors de sa mise en place au

contact de la zone expos�e. Le processus d��laboration du pont est sensiblement

identique. Dans un premier temps, une n�crose par coagulation se d�veloppe.

Certaines �tudes d�crivent la r�action d�oxyde de calcium avec les fluides tissulaires

aboutissant � la formation d�hydroxyde calcium.43 Des cristaux de calcite se forment

avec les m�mes cons�quences que pour l�hydroxyde de calcium. La pr�sence de

ab

cc

b

a

a = Au contact du mat�riau de coiffage, on observe une couche superficielle de n�crose ou couche

amorphe contenant des d�bris cellulaires et de l�hydroxyde de calcium.

b = Au dessous, la couche de fibrodentine ou ost�odentine : on note une structure min�ralis�e compos�e

d�un r�seau irr�gulier de fibres. C�est une dentine atubulaire qui est moins min�ralis�e et structur�e que la

dentine normale.

c = Couche d�orthodentine qui est une structure min�ralis�e tubulaire au contact de laquelle des

odontoblastes de remplacement (ou de deuxi�me g�n�ration) sont align�s en p�riph�rie pulpaire.

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46

MTA semble induire la lib�ration de cytokines cellulaires et l�organisation d�une

couche de cellules � caract�re odontoblastique � son contact. 43

4.4.3 Qualité de formation du pont dentinaire

Les m�canismes aboutissant � la formation d�un pont dentinaire au contact du MTA

sont semblables � ceux de l�hydroxyde de calcium. Cependant, ces �tudes ont

montr� un taux de formation de pont dentinaire plus important avec le MTA par

rapport � l�hydroxyde calcium (Figure 8).14,44,87,122,128

Figure 8 : Coupes histologiques apr�s coiffage au MTA (� gauche) et � l�hydroxyde de calcium (CH, � droite) au grossissement x100 montrant la formation du pont dentinaire, d�apr�s Asgary et al.14

Ces donn�es actuelles sur les biomat�riaux de coiffage pulpaire confirment la

formation du pont dentinaire dans les traitements dentinog�nes. Tr�s peu d��tudes

� in vivo � y ont �t� consacr�es et nous avons entrepris un essai clinique sur

l�hydroxyde de calcium et le MTA.

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47

CHAPITRE III : ESSAI CLINIQUE NON RANDOMISE SUR 60 CAS

Chapitre III

Essai clinique non randomisé sur 60 cas

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48

1. JUSTIFICATION

Le coiffage consiste � recouvrir les tissus dentino-pulpaires par un biomat�riau soit

directement au contact d�une plaie pulpaire (coiffage direct), soit au contact de la

dentine (coiffage indirect). L�objectif recherch� est la promotion d�une cicatrisation

dentino-pulpaire et/ou l�oblit�ration de la pulpe expos�e par un pont dentinaire

n�oform�, sans risque pour la vitalit� de la dent.30

Des essais cliniques contr�l�s ont clairement prouv� l�int�r�t de l�hydroxyde de

calcium dans ces indications. Ce mat�riau a �t� � ce titre consid�r� par de nombreux

auteurs comme le mat�riau de r�f�rence pour les coiffages pulpaires.

Le MTA est un nouveau mat�riau d�riv� du ciment de Portland utilis� dans le

b�timent depuis tr�s longtemps. Il a �t� introduit pour la premi�re fois en Odontologie

en 1993 par Lee et al.72 et a re�u en 1998 l�approbation de la Food and Drug

Administration (FDA) qui est l�administration am�ricaine charg�e des produits

alimentaires et des m�dicaments.122 Il �tait alors, �tudi� comme alternative

potentielle aux diff�rents mat�riaux utilis�s en Endodontie. Depuis cette p�riode, il a

fait l�objet de nombreuses recherches et publications montrant des r�sultats fiables et

reproductibles. Les bons r�sultats des premi�res �tudes de biocompatibilit� et

d��tanch�it� ont encourag� la poursuite d�autres travaux sur ce mat�riau.

Initialement d�velopp� comme mat�riau d�obturation � r�tro, le MTA a vu s��largir

son champ d�application gr�ce � ses diff�rentes propri�t�s. Malgr� ses excellents

r�sultats pour chacune de ces indications, tr�s peu d��tudes comparatives in vivo ont

�t� r�alis�es. Des �tudes compl�mentaires prospectives chez l�homme sont donc

n�cessaires pour confirmer la tendance d�crite par les �tudes in vitro et chez les

animaux.

2. OBJECTIF

L�objectif de cette �tude �tait de comparer le MTA et l�hydroxyde de calcium dans les

coiffages pulpaires. Les param�tres �valu�s (crit�res de jugement) �taient la vitalit�

pulpaire et l��paisseur de dentine n�oform�e (pont dentinaire).

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49

3. MATERIEL ET METHODE

Il s�agit d�un essai clinique non randomis� en simple aveugle qui s�est d�roul� du 21

mai 2007 au 31 d�cembre 2008.

3.1. Sujets d��tude

Les sujets inclus dans cette �tude ont �t� recrut�s dans 2 centres de soins

dentaires :

- le cabinet dentaire du Centre de Sant� Municipal Nabil Choucair (District

sanitaire Nord) de Dakar.

- le service d�Odontologie Conservatrice Endodontie (OCE) du D�partement

d�Odontologie de la Facult� de M�decine, Pharmacie et Odontologie de

l�Universit� Cheikh Anta Diop de Dakar.

3.1.1. Crit�res d�inclusion

Les patients �g�s de 16 � 34 ans et pr�sentant une cat�gorie I ou II profonde de

Baume ont �t� inclus dans cette �tude.

La limite inf�rieure de cette tranche d��ge a �t� fix�e � 16 ans car � cet �ge toutes

les dents en bouche sont matures et leurs racines ont g�n�ralement fini leur

�dification. Les racines dentaires pr�sentent des apex souvent compl�tement ferm�s

� l�exception de celles des dents de sagesse.

Les dents devaient pr�senter une l�sion carieuse profonde ou un traumatisme

r�cent, sans douleur spontan�e et n�cessitant un coiffage direct ou indirect. S�il s�agit

d�une carie, elle devait avoir une topographie occlusale ou occluso-proximale, et �tre

primaire et active.

Les patients devaient accepter de signer un consentement �crit apr�s avoir re�u des

explications d�taill�es sur le d�roulement de l��tude (voir annexe).

Un appariement selon le type de dent et le site de la carie a �t� effectu�.

3.1.2. Crit�res de non inclusion

Les caract�ristiques suivantes justifiaient la non inclusion dans l��tude :

- la pr�sence d�une atteinte parodontale importante objectiv�e par la pr�sence

de certains signes cliniques (fistule ou mobilit� anormale) ou radiologiques

(atteinte de la furcation des dents pluriradicul�es),

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50

- l�existence de signes de pulpite irr�versible telle que des douleurs

spontan�es m�me sporadiques,

- une symptomatologie pouvant faire suspecter une n�crose pulpaire,

- une r�sorption interne ou externe,

- une �paisseur de dentine sup�rieure � 2mm apr�s nettoyage de la cavit�

carieuse,

- un d�labrement trop important contre-indiquant la conservation de la vitalit�

de la dent pour une restauration viable.

Enfin n�ont pas �t� inclus, les patients associant un risque d�endocardite d�Osler et

une exposition pulpaire et/ou ceux qui ne souhaitaient pas faire partie de l��tude.

3.2. Allocation des traitements

Les sujets s�lectionn�s ont b�n�fici� d�un protocole de coiffage direct ou indirect

avec comme mat�riau le MTA ou le Dycal�.

3.3. Mat�riels et mat�riaux utilis�s

La mise en �uvre du coiffage a n�cessit� :

- un plateau d�examen clinique standard comprenant des sondes 6 et 17, un

miroir, des pr�celles, une spatule � bouche, une spatule � ciment, un

excavateur,

- une boite de MTA ProRoot� (Dentsply /Maillefer�) (Figure 9),

- un coffret pour la mise en place du MTA incluant : le dispositif d�application du

MTA en forme de seringue � embout mousse st�rilisable encore appel� MTA

Gun�, un godet de malaxage et des inserts adaptables � chaque type de

dents (Figure 10),

- une boite d�hydroxyde de calcium (Dycal�) comprenant 2 tubes (base et

catalyseur) et un bloc de malaxage (Figure 11),

- un ciment verre ionom�re (CVI, GC FUJI IX �),

- des rouleaux de coton,

- un champ op�ratoire (digue),

- du coton sous forme de � pellets �,

- des films r�tro-alv�olaires (Films Agfa� � Heraeus Kulzer, D-Speed, Taille 2,

M2-58),

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51

- des porte-films Evolution 2000� Dentsply Rinn (ant�rieur, interproximal,

post�rieur) (Figure 12),

- une grille millim�tr�e non m�tallique d�Everett et Fixott42 annex�e au film

radiographique (Figure 12),

- un tube radiog�ne 70 KV pour radiographie dentaire,

- un appareil pour tester la vitalit� pulpaire de type � Pulp-tester � (Averon� PT

2.0) (Figure14),

- un appareil photo num�rique (Nikon� Coolpix L4, 4 Mp),

- un n�gatoscope.

Figure 9: Boites de MTA ProRoot� (2x1g et 5x1g)

Figure 10: coffret pour MTA incluant le MTA Gun�, un godet de malaxage et des inserts adaptables

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52

Figure 11: Boite d�hydroxyde de calcium (Dycal�)

Figure 12 : Porte-films Evolution 2000� Dentsply Rinn post�rieur, ant�rieur et interproximal (en haut de gauche � droite), grille millim�tr�e de Fixott et Everett et film intrabuccal (en bas de gauche � droite.

3.4. Protocole de coiffage

Apr�s anesth�sie locale et mise en place de la digue, la pr�paration du site devant

recevoir le mat�riau de coiffage �tait r�alis�e de fa�on diff�rente selon que la pulpe

�tait expos�e ou non.

Dans le cas d�une pulpe expos�e suite � un traumatisme r�cent une d�sinfection

directe de la plaie pulpaire est r�alis�e. Une solution d�hypochlorite de sodium dilu�

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53

avec du s�rum physiologique jusqu�� une concentration non caustique de 0,25 �

0,5% est utilis�e.10

S�il s�agit d�une carie profonde en �volution, l��limination de la dentine ramollie �tait

effectu�e � l�aide d�un excavateur suivi de la fraise boule (n�8 ou n�12). Si au cours

de cette op�ration, une exposition accidentelle de la pulpe survient (Figure 13a), la

d�sinfection imm�diate de la plaie pulpaire est entreprise comme dans le cas d�un

traumatisme. Dans le cas contraire, un fond de dentine d�un � deux millim�tres

d��paisseur recouvrant la pulpe est conserv� et permet de voir cette derni�re par

transparence (Figure 13b).

(a) (b)

Figure 13: Vue occlusale de l�exposition accidentelle de la pulpe au cours du curetage dentinaire (a) signe d�h�morragie, et vision par transparence de la pulpe � travers la dentine r�siduelle (b) au niveau de molaires mandibulaires atteintes de caries occlusales.

Le produit de coiffage qui �tait du MTA ou de l�hydroxyde de calcium �tait mis en

place apr�s cette pr�paration liminaire. Leur pr�paration et leur mise en place qui

r�pondent � des protocoles diff�rents sont d�crites ci-apr�s.

� Préparation et mise en place du MTA

Le MTA utilis� dans cette �tude se pr�sente sous forme de poudre compos�e de

particules hydrophiles commercialis� sous le nom de ProRoot� MTA Dental Cement

(Dentsply /Maillefer�) et conditionn� dans des sachets pr�-dos�s d�un gramme

accompagn�s de mini-dosettes d�eau distill�e de 0,35 gramme. Suivant les

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54

indications du fabricant, la poudre �tait m�lang�e � l�eau distill�e dans le godet de

malaxage, dans les proportions de 3:1. La pr�paration extemporan�e ainsi obtenue

se pr�sente sous la forme d�une p�te granul�e de consistance h�t�rog�ne. Elle �tait

charg�e dans la petite seringue pr�vue � cet effet (� MTA Gun �) (Figure 10) et

d�pos�e sur la couche de dentine r�siduelle ou sur la plaie pulpaire pr�alablement

d�sinfect�e. La p�te ainsi mise en place sur une �paisseur d�environ 3mm �tait

ensuite recouverte par le ciment verre ionom�re (CVI).

� Pr�paration et mise en place de l�hydroxyde de calcium

L�hydroxyde de calcium utilis� dans la pr�sente �tude est commercialis� sous le nom

de Dycal� par la firme Caulk�. Il se pr�sente sous la forme de 2 tubes (une base et

un catalyseur). Une portion �gale de chacun des 2 tubes est plac�e sur le bloc de

malaxage (fFigure 11) et m�lang� juste avant l�application dans la cavit� pr�par�e �

l�aide d�une spatule � bouche. La p�te obtenue de consistance homog�ne est plac�e

sur la surface dentinaire intacte ou directement sur la pulpe cruent�e � l�aide d�une

autre spatule � bouche. Comme pour le MTA, une couche de 2 � 3 mm d��paisseur

�tait laiss�e en place et recouverte ensuite de CVI.

Une radiographie r�trocoronaire post-op�ratoire �tait r�alis�e juste apr�s coiffage

(Figure 14). Un suivi r�gulier du traitement �tait fait � chaque mois pour v�rifier

l�int�grit� de l�obturation au CVI et la pr�sence ou l�absence de douleurs.

Figure 14 : Radiographie r�trocoronaire post-op�ratoire avec une grille millim�tr�e d�Everett et Fixott �quadrillage) apr�s mise en place d�un produit de coiffage sur la 1�re pr�molaire maxillaire gauche (fl�che).

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55

3.5. Evaluation de la vitalit� pulpaire

Deux m�thodes utilisant des proc�d�s physiques diff�rents (thermique et �lectrique)

ont servi � tester la vitalit� de la dent : le test au froid (par le chlorure d'�thyle) et le

test �lectrique. Le chlorure d'�thyle, consid�r� par beaucoup d�auteurs comme le

meilleur agent thermique a �t� utilis� pour induire un stimulus au froid.96 Apr�s

isolation et s�chage de la dent, une boulette de coton imbib� de chlorure d��thyle est

appliqu�e � l�aide de pr�celles sur le collet de la dent. Ce produit �tant hautement

volatile, une attention particuli�re est pr�t�e � sa pulv�risation sur la boulette de

coton et au d�lai d�application qui doit �tre le plus court possible.

Pour �viter les risques d�erreurs inh�rents � l�utilisation des appareils servant aux

tests �lectriques comme d�crits par Grossman, cit� par Antel11 nous avons utilis� le

test au froid en compl�ment du Pulp Tester.

Le test �lectrique consiste � faire passer dans les dents un courant �lectrique dont

on fait varier l�intensit� jusqu�� l�obtention d�une r�ponse ou d�une absence de

r�ponse malgr� une stimulation maximale.11,96 Le Pulp Tester permet la r�alisation

de ce test (Figure 15). Cet appareil d�livre un courant �lectrique d�un minimum de

100 �A et est muni d�un �cran LCD (Liquid Crystal Display, affichage � cristaux

liquide) pouvant afficher l��quivalent du courant transmis en unit�s qui varient de 1 �

100. Il comporte 2 �lectrodes de couleur diff�rente (noire et rouge) dont l�une sert de

masse et l�autre � la transmission du stimulus �lectrique. L��lectrode labiale est

accroch�e sur la commissure de la l�vre. Apr�s un s�chage pr�alable de la dent, un

conducteur (dentifrice) est plac� au niveau du tiers cervical de la face vestibulaire de

la dent � tester pour une plus grande proximit� avec la pulpe. L�appareil est allum�.

Une impulsion �lectrique continue est d�clench�e par l�appui sur l�interrupteur. Elle

est transmise directement sur la surface am�laire ainsi pr�par�e. Il est express�ment

demand� au patient d�indiquer au praticien/op�rateur toute sensation sur cette dent.

La transmission du stimulus �lectrique est alors arr�t�e d�s les premiers signes. La

valeur indiqu�e sur l��cran n�est pas en soit importante dans le cadre de cette �tude

car une pulpe m�me vivante, d�clenche des r�actions variables selon le sujet. En

particulier, le seuil de perception de la sensation peut �tre diff�rent. Toutefois, une

absence de r�action alors que la valeur des unit�s affich�e est maximale indique une

mortification pulpaire.

Page 60: 43.63.09.16

56

Ces tests de vitalit� pulpaire thermique et �lectrique ont �t� effectu�s juste avant le

coiffage, � 3 mois et � 6 mois post-op�ratoires en dehors de toute complication. Une

r�ponse n�gative aux tests de vitalit� ou des signes �vidents de pulpites irr�versibles

�tait une indication imp�rative de d�vitalisation de la dent et entra�nait de facto une

exclusion de l��tude. En revanche m�me en l�absence de vitalit� � 1 mois ou 6 mois,

la dent �tait maintenue dans l��chantillon mais le coiffage �tait consid�r� comme un

�chec et enregistr� comme tel. Enfin un test de vitalit� positif �tait une condition

suffisante pour consid�rer le traitement comme un succ�s.

Figure 15: Le Pulp Tester PT 2.0 Averon�

3.6. Evaluation de l��paisseur de dentine n�oform�e

La n�oformation d�une couche de dentine attribuable au coiffage �tait �valu�e. Cette

dentine n�oform�e vient se surajouter � l��paisseur de dentine r�siduelle (EDR) dans

le cas d�un coiffage indirect, on parle alors de dentine r�actionnelle. Dans le cas d�un

coiffage direct, elle repr�sente le seul tissu dur s�parant le tissu pulpaire du mat�riau

de coiffage. Cette �paisseur de dentine n�oform�e est mesur�e sur des clich�s

radiographiques de chacune des dents incluses dans l��tude, pris � 3 et 6 mois. La

prise des clich�s utilise la technique d�crite et valid�e par Everett et Fixott42 en 1975.

Page 61: 43.63.09.16

57

Cette m�thode utilise une grille millim�tr�e radio-opaque dont les mailles carr�es ont

1mm de c�t�. La grille est plac�e entre le film et la dent lors de la prise du clich�

radiographique. Un angulateur est utilis� pour positionner le tube radiog�ne de sorte

que son axe soit perpendiculaire au plan du film. Ce modus operandi permet de

minimiser les distorsions et les modifications dimensionnelles de la dent �

radiographier et procure des mesures lin�aires exactes.

Le clich� ainsi acquis pr�sente un quadrillage dont les mailles ont chacune 1mm de

c�t�.

Une image num�rique instantan�e de chaque clich� radiographique a �t� obtenue �

partir d�un appareil photo num�rique (APN). La radiographie r�trocoronaire est

pr�alablement pos�e sur un n�gatoscope et entour� d�un cache opaque � bords

relev�s et convergents fabriqu� sp�cialement pour �tre adapt� � l�objectif de l�APN.

Ce proc�d� permet de concentrer la lumi�re �mise par le n�gatoscope sur la zone �

photographier et sur l�objectif de l�APN afin d�am�liorer la luminosit� des clich�s. Ce

proc�d� permettait aussi la photographie des clich�s dans les m�mes conditions

(r�glage de l�APN, distance clich� radiographique-objectif) minimisant ainsi les

modifications dimensionnelles. Les phototypes sont enregistr�s sous le format JPEG

(Joint Photographic Experts Group).

L��paisseur du pont dentinaire est mesur�e au 1/1000 mm pr�s � l�aide du logiciel

� Mesurim Pro� � (version 3.3 pour W9x. XP) qui est un programme informatique

gratuit de retouche et d'analyse d'images mis au point par Jean Fran�ois MADRE de

l�Acad�mie d�Amiens ([email protected]) dans le cadre d�un Groupe

d�Exp�rimentation National sur les Technologies de l�Information et de la

Communication pour l�Enseignement (Figure 16). Le logiciel � Mesurim Pro�� permet

de faire principalement trois types de travaux: retouche d'image, extraction d'un

dessin d'apr�s une image, et mesures de la longueur et de la surface d�une image.

L�image reproduite des radiographies r�trocoronaires peut �tre modifi�e suite aux

diff�rentes manipulations mais le quadrillage garde les m�mes propri�t�s. Ainsi,

chaque maille de l�image du quadrillage qui appara�t en filigrane correspond � un

carr� dont le c�t� qui mesure un millim�tre permet d�en d�terminer l��chelle. On trace

un segment de droite perpendiculaire � deux lignes contigu�s de la grille millim�tr�e

sur l�image. On attribue � cette valeur 1 mm (un millim�tre). A ce stade, tout trac� sur

l�image donne la dimension r�elle de l�objet dans un m�me plan.

Page 62: 43.63.09.16

58

Pour mesurer l��paisseur du pont dentinaire, on �value la distance entre le plafond

pulpaire (le point le plus proche du produit coiffant) et la limite sup�rieure du produit

coiffant sur les radiographies post-op�ratoires (J0), � 3 mois, et � 6 mois (Figures 17

et 18). Pour conna�tre l��paisseur de dentine nouvellement form�e on calcule la

diff�rence entre les valeurs obtenues. Ces mesures n��taient effectu�es que sur les

radiographies des dents �tant consid�r�es comme un succ�s du coiffage lors des

tests de vitalit�.

Figure 16: R�f�rences du logiciel Mesurim Pro�.

Figure 17 : Clich�s radiographique d�un cas de coiffage sur une molaire mandibulaire droite � J0, 3 et 6 mois (de gauche � droite).

Page 63: 43.63.09.16

59

Figure 18 : Clich�s radiographique d�un cas de coiffage sur une 1�re molaire mandibulaire gauche � J0, 3 et 6 mois (de haut en bas).

Toutes les mesures ont �t� effectu�es par un op�rateur exp�riment� dans le

traitement d�images num�riques dentaires et n�ayant aucune connaissance du

traitement effectu� sur les patients, afin d��viter un biais.

3.7. Analyse statistique des donn�es

Les d�tails concernant les variables incluses dans cet essai clinique non randomis�

r�alis� en simple aveugle sont r�sum�s dans le Tableau V.

Page 64: 43.63.09.16

60

Tableau V : Récapitulatif des variables étudiées dans cet essai clinique

Les variables qualitatives ont été décrites par leur nombre et pourcentage et les

variables quantitatives par leur moyenne et écart-type.

� Fiabilité des tests électriques de vitalité pulpaire

Dix dents ayant subi un traitement endodontique et dix dents saines ont été choisies

chez des patients venus en consultation. Des tests électriques de vitalité pulpaire ont

été effectués sur ces dents et une semaine après le même test a été fait chez ces

mêmes patients et sur les mêmes dents. Les résultats des 1ers et 2èmes tests

Paramètresétudiés

Variablesétudiées

Nature desvariables

Unité

Donnéessocio-

démographiques Sexe Qualitative

binaireSans

Age Quantitativediscrète

Ans

Donnéesanatomo-

cliniques

Type dedent

Qualitativenominale

Sans

Localisation Qualitativenominale

Sans

Site de lacarie

Qualitativenominale

Sans

Paramètres

cliniqueset

radiographiques Vitalité

pulpaireQualitativedichotomique

Sans

Epaisseurpont

dentinaire

Quantitativediscrète

mm

Page 65: 43.63.09.16

61

�lectriques de vitalit� pulpaire ont �t� compar�s. Le test kappa (�) a �t� utilis� pour

v�rifier la concordance entre les deux tests. Le coefficient kappa mesure le niveau

de concordance au-del� de ce qui pourrait �tre imput� au hasard. Sa valeur est

comprise entre 0 et 1.0 signifie que la concordance observ�e est �gale � la

concordance attendue sous le simple fait du hasard alors que 1 correspond � une

concordance parfaite. Landis et Koch71 en 1977 ont sugg�r� une interpr�tation des

valeurs de kappa (Tableau VI). La valeur du kappa dans notre �chantillon test �tait

de 0,624 rendant ainsi la concordance comme substantielle selon l�interpr�tation de

Landis et Koch.

Tableau VI : Interpr�tation des valeurs de kappa (k) selon Landis et Koch.71

Valeur de kappa (�) Concordance entre deux mesures

<0,00 Mauvaise

0,00 � 0,20 Faible

0,21 � 0,40 Passable

0,41 � 0,60 Mod�r�e

0,61 � 0,81 Substantielle

0,81 � 1 Presque parfaite

� Fiabilit� des mesures de l��paisseur du pont dentinaire

Les r�sultats des premi�res et secondes mesures du pont dentinaire faites sur les

radiographies sur un �chantillon randomis� de 60 radios ont �t� compar�s. La

fiabilit� des mesures a �t� test�e par le calcul du Coefficient de Corr�lation

Intraclasse (CCI) pour v�rifier la concordance des deux �valuations r�alis�es sur les

m�mes radiographies. Le coefficient de corr�lation intraclasse permet de mesurer le

niveau de concordance au-del� de ce qui pourrait �tre imput� au hasard. Sa valeur

est comprise entre 0 et 1. Z�ro signifie que la concordance observ�e est �gale � la

concordance attendue sous le simple fait du hasard alors que 1 correspond � une

concordance parfaite. Le CCI calcul� en utilisant comme base de d�finition

l�agr�ment absolu est �gal � 0,722 avec un intervalle de confiance �gal � [0,575 ;

0,824] (p= 0,000).

Page 66: 43.63.09.16

62

Le test t de Student pour �chantillons ind�pendants a �t� utilis� pour v�rifier

l�existence de diff�rences significatives concernant l��ge entre les sujets group�s

selon le type de mat�riau utilis�. Un test t pour s�ries appari�es a permis de

comparer l��paisseur de pont dentinaire � 3 mois et � 6 mois dans chaque groupe et

un test t pour s�ries ind�pendantes pour la comparaison entre les deux groupes.

� Régression logistique

Une analyse multivari�e de r�gression logistique a �t� utilis�e pour identifier les

variables pr�dictives du r�sultat coiffage pulpaire. La r�gression logistique est une

technique statistique qui a pour objectif, � partir d�un fichier d�observations, de

produire un mod�le permettant de pr�dire les valeurs prises par une variable

cat�gorielle, le plus souvent binaire, � partir d�une s�rie de variables explicatives

continues et/ou binaires. La variable � expliquer (ou variable d�pendante) est la

variable qualitative binaire � r�sultat du coiffage � pouvant avoir comme valeur

� succ�s � ou � �chec �. L�effet de diff�rentes autres variables explicatives

qualitatives (site de la carie, le mat�riau de coiffage et le type de dent) et quantitative

(�ge) sur la variable � expliquer (survenue d�un �chec de coiffage) a �t� �valu�.

Initialement, une analyse bivari�e est faite pour tester l�existence d�association

potentielle entre toutes ces variables prises individuellement et la survenue d�un

�chec de coiffage pulpaire. L'analyse bivari�e consiste � estimer les odds ratio (OR)

bruts, mesurant s�par�ment la force des associations entre la maladie et chacun des

facteurs d'exposition, sans ajustement des facteurs de confusion potentiels. Un OR

�gal � 1 signifie l'absence d'association. Un OR sup�rieur � 1 signifie que le facteur

d'exposition est un facteur de risque pour la maladie, alors qu'un OR inf�rieur � 1

signifie que le facteur d'exposition est un facteur protecteur contre la maladie. Ces

r�sultats sont toujours estim�s � un risque d'erreur pr�s, repr�sent� par le degr� de

signification p, qui permet classiquement de conclure lorsqu'il est inf�rieur � 5 %

(p<0,05). En pratique, l'association est statistiquement significative lorsque l'intervalle

de confiance � 95 % de l'odds ratio n'inclut pas la valeur 1.

A la suite de cette analyse bivari�e, une r�gression logistique pas � pas a �t�

entreprise pour d�velopper un mod�le pr�dictif (analyse multivari�e)

En �pid�miologie, particuli�rement dans le domaine des maladies d'origine

multifactorielle il est habituel d'�valuer simultan�ment le r�le de diff�rents facteurs

Page 67: 43.63.09.16

63

d'exposition dans la survenue d'une maladie ou d�un �v�nement donn�. L'analyse

est alors de type multivari�, ce qui permet un ajustement r�ciproque des facteurs

d'exposition �tudi�s. Le mod�le multivari� de r�f�rence dans les essais cliniques est

la r�gression logistique, qui permet d'estimer les diff�rents odds ratio (dits ajust�s)

avec leurs intervalles de confiance respectifs.

Dans cette analyse, les variables �taient introduites successivement dans le mod�le

si leurs effets �taient significatifs � au moins p = 0,10.

A chaque �tape, la variable ayant la plus petite valeur de p �tait incluse et les

variables pr�c�dentes �taient exclues si leur effet n��tait plus significatif apr�s

l�introduction de la nouvelle variable. Le mod�le final �tait d�termin� si l�introduction

d�une nouvelle variable ne modifiait plus la significativit�.

L�importance de l�effet ainsi que les OR ont �t� calcul�s pour chacune des variables

prises individuellement et pour l�ensemble des variables introduites dans le mod�le

final.

Toutes les analyses statistiques ont �t� r�alis�es avec le logiciel SPSS (Statistical

Package for Social Sciences) version 14.0 et le seuil de signification statistique a �t�

fix� � p � 0,05.

4. CONFLIT D�INTERET

cette etude n�est financee par aucune entreprise ou fabricant et n�a aucune visee

commerciale.

Page 68: 43.63.09.16

64

5. RESULTATS

5.1. Statistique descriptive

L�essai th�rapeutique a port� sur 60 dents. Elles ont �t� divis�es en 2 groupes selon

le mat�riau qui a �t� utilis� pour le coiffage. Le tableau VI montre la r�partition des 2

groupes selon l��ge et le sexe du sujet. Aucune diff�rence significative en ce qui

concerne l��ge n�a �t� observ�e entre les 2 groupes. De m�me dans chaque groupe,

aucune diff�rence significative n�a �t� observ�e concernant l��ge entre les hommes

et les femmes.

Tableau VII: Age des sujets selon le mat�riau de coiffage et le sexe.

Matériaude coiffage

Sexe n Age (ans) Test t* Test t**

moyenne �cart-type min. max. p p

MTA

Femmes 12 22,75 5,74 16 34

0,58

0,48

Hommes 18 23,78 4,43 16 32

Total 30 23,37 4,92 16 34

Ca(OH)2

Femmes 14 23,43 3,857 16 30

0,39Hommes 16 25,06 6,34 16 34

Total 30 24,30 5,30 16 34

Test t* : test de Student comparant l��ge moyen entre les hommes et les femmes de chaque groupe

Test t** : test de Student comparant l��ge moyen entre le groupe de MTA et celui de l�hydroxyde de calcium.

Page 69: 43.63.09.16

65

Tableau VIII : Distribution des dents selon leur type et le site de la carie.

45% des dents avaient une cavit� de carie occlusale, suivies des cavit�s disto-

occlusales (38,3%) et 16,7% pour les caries m�sio-occlusales. Sur les 60 dents, 18

�taient des pr�molaires maxillaires et 17 des premi�res molaires mandibulaires.

Au total 60 dents ont subi un coiffage pulpaire indirect. Quatre patients (hommes)

porteurs de 5 dents dont 4 trait�es avec de l�hydroxyde de calcium et 1 dans le

groupe de MTA ont �t� perdus de vue. Il s�agit de 3 pr�molaires maxillaires, 1

premi�re molaire mandibulaire et 1 deuxi�me molaire mandibulaire.

Toutes les dents �taient vivantes au temps T0 correspondant au d�but de

l�exp�rimentation clinique. L�analyse des r�sultats de notre �chantillon global

concerne 60 dents ; les 5 cas perdus de vue ont �t� analys�s en � intention de

traiter � donc consid�r�s comme des �checs.

Site de la carie Total

occlusalm�sio-

occlusaldisto-occlusal

n % n % n % n %

TYPEDEDENT

Pr�molaire maxillaire 2 11,1 2 11,1 14 77,8 18 30

Pr�molaire mandibulaire 0 0 0 0 2 100 2 3,3

1�re molaire maxillaire 2 22,2 5 55,6 2 22,2 9 15

1�re molaire mandibulaire 14 82,3 1 5,9 2 11,8 17 28,4

2�me ou 3�me molaire maxillaire 5 100 0 0 0 0 5 8,3

2�me ou 3�me molaire mandibulaire 4 44,4 2 22,2 3 33,3 9 15

Total 27 45,0 10 16,7 23 38,3 60 100

Page 70: 43.63.09.16

66

5.2. Le taux de r�ussite

La r�ussite des coiffages a �t� d�termin�e � partir des tests de vitalit� pulpaire. Deux

tests compl�mentaires ont �t� effectu�s : le test �lectrique et le test au froid. Les

coiffages ont �t� suivis pendant six mois et deux �valuations ont �t� r�alis�es, une �

trois mois et une � six mois. Le r�sultat global est illustr� par la Figure 19 et les

r�sultats selon la dur�e du coiffage (trois et six mois) respectivement par les Figures

20 et 21.

5.2.1. Résultat global

Au total, 5 dents mortifi�es ont �t� not�es dont 4 avec l�hydroxyde de calcium. Le

test de khi2 appliqu� � la comparaison de la vitalit� pulpaire selon le mat�riau de

coiffage utilis� est significatif (p = 0,02).

90

73,33

10

26,66

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

MTA Ca(OH)2

Matériau de coiffage

fréquence

Succ�s

Echec

Figure 19 : R�sultat du coiffage selon le type de mat�riau de coiffage.

Pr�s des 3/4 des �checs du coiffage pulpaire indirect sont observ�s avec

l�hydroxyde de calcium comparativement au MTA avec une diff�rence significative

(p =0,02).

Au bout de 6 mois la vitalit� pulpaire n�a pas chang� pour les dents ayant

b�n�fici� d�un coiffage � l�hydroxyde de calcium alors qu�elle a �t� � nouveau

n�gative pour une dent trait�e au MTA. La diff�rence entre les 2 groupes en ce

qui concerne la vitalit� pulpaire n�est toutefois pas significative (p = 0,63).

Page 71: 43.63.09.16

67

5.2.2. Résultat selon la durée

5.2.2.1. Résultat à trois mois

Figure 20: Vitalité pulpaire à 3 mois selon le matériau de coiffage

5.2.2.2. Résultat à six mois

Figure 21 : Vitalité pulpaire à 6 mois selon le matériau de coiffage

73,3

89,6

26,7

10,40

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

MTA Ca (OH)2

Matériau de coiffage

Pourcentage

Test de vitalité positifTest de vitalité négatif

73,3

93,1

26,7

6,90

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

MTA Ca(OH)2

Matériau de coiffage

Pourcentage

Test de vitalité positif

Test de vitalité négatif

Page 72: 43.63.09.16

68

5.2.3. Résultat selon le type de dents

Tableau IX : Résultat du coiffage selon le type de dent.

Résultat du coiffage

Succès Echec

Typededent

n % n %

Prémolaire maxillaire 10 22,7 5 45,5

Prémolaire mandibulaire 2 4,5 0 0

1ère Molaire maxillaire 8 18,2 1 9,1

1ère Molaire mandibulaire 12 27,3 4 36,3

2ème ou 3ème molaire maxillaire 5 11,4 0 0

2ème ou 3ème molaire mandibulaire 7 15,9 1 9,1

Total 44 100 11 100

5.2.4. Résultat selon la localisation de la dent

54,54

52,27

45,45

47,72

40

42

44

46

48

50

52

54

56

fréquence

Maxillaire Mandibule

échec

succès

Figure 22: Résultat du coiffage selon sa localisation (maxillaire ou mandibule)

Page 73: 43.63.09.16

69

5.2.5. Résultat selon le site de la carie

Figure 23 : R�sultat du coiffage selon le site de la carie

Nous avons eu moins d��chec � la mandibule en raison de l�accessibilit� et de la

vision directe comparativement au maxillaire. Cependant la diff�rence n�est pas

statistiquement significative (p = 0,107).

45,45

54,55

72,73

27,27

0

10

20

30

40

50

60

70

80

SITEDELACARIE

�chec succ�s

RESULTAT DUCOIFFAGE

Occlusal+M�sio-occlusal

Disto-occlusal

Page 74: 43.63.09.16

70

5.2.6. Résultat selon la localisation et le type de dent

Tableau X : Résultats du coiffage selon la localisation et le type de dent

PM : Prémolaire, M : Molaire

Localisation et type de dent

Résultat coiffage Total

succès échecN %

n % n %

Maxillaire

Typededent

PM1 6 26,1 5 55,6 11 34,4

PM2 4 17,4 3 33,3 7 21,9

M1 8 34,8 1 11,1 9 28,1

M2 4 17,4 0 0 4 12,5

M3 1 4,3 0 0 1 3,1

Total 23 100 9 100 32 100

Mandibulaire

Typededent

PM1 1 4,8 0 0 1 3,6

PM2 1 4,8 0 0 1 3,6

M1 12 57,1 5 71,4 17 60,7

M2 2 9,5 0 0 2 7,1

M3 5 23,8 2 28,6 7 25

Total 21 100 7 100 28 100

Page 75: 43.63.09.16

71

5.3. Dentine r�siduelle

L��paisseur moyenne de dentine r�siduelle (EDR) �tait de 0,23 + 0,13mm avec un

minimum de z�ro mm et un maximum de 0,47mm.

5.3.1. Epaisseur de dentine r�siduelle

Tableau XI: Valeurs moyennes de l��paisseur de dentine r�siduelle en mm.

Matériaude

coiffage

Moyenne(mm)

Ecart-type Variance M�diane Minimum Maximum

MTA 0,21 0 ,13 0,016 0,24 0,00 0 ,47

CaOH2 0,25 0 ,12 0,014 0,22 0,00 0 ,45

TOTAL 0,23 0 ,13 0,017 0,23 0,00 0 ,47

5.3.2. R�sultat du coiffage selon le site de la carie et l��paisseur de

dentine r�siduelle

Figure 24 : R�sultat du coiffage selon le site de la carie et l��paisseur de dentine r�siduelle

Page 76: 43.63.09.16

72

Le taux d��chec du coiffage pulpaire est d�autant plus important que la carie est disto-occlusale m�me si l�EDR est plus importante au niveau de ces m�mes sites.

5.3.3. R�sultat du coiffage en fonction mat�riau et de l��paisseur de

dentine r�siduelle

Figure 25 : R�sultat du coiffage selon le mat�riau de coiffage et l��paisseur de dentine r�siduelle.

Les dents trait�es � l�hydroxyde de calcium ont un taux d��chec plus �lev� malgr�

une EDR plus grande.

Page 77: 43.63.09.16

73

5.4. Epaisseur du pont dentinaire

La moyenne de l��paisseur de dentine n�oform�e apr�s 3 et 6 mois figure sur le

Tableau XII. Le pont dentinaire obtenu apr�s 6 mois est presque 2 fois plus important

qu�� 3 mois et ceci quel que soit le mat�riau de coiffage utilis� (p< 0,0001) (Tableau

XI). A 3 mois, un perdu de vue et un �chec ont �t� observ�s dans le groupe MTA

contre 4 perdus de vue et 4 �checs pour le groupe Ca(OH)2. A 6 mois, seul un

nouveau cas d��chec a �t� observ� dans le groupe MTA soit un total de 49 cas

restants.

Tableau XII: Epaisseur moyenne (mm) de la dentine n�oform�e � 3 et 6 mois selon le produit de coiffage.

MTA Ca(OH)2 Total

N Moy ET p N Moy ET p N Moy ET p

28 0,121 0,059 22 0,136 0,060

49

0,130 0,060

< 0,0001

3 mois

27

0,000 0,000

6 mois 0,235 0,110 22 0,221 0,059 0,230 0,092

Moy =moyenne en mm, ET= écart-type, p= significativité du test t de Student

Page 78: 43.63.09.16

74

5.5. Mod�le pr�dictif de l��chec de coiffage : r�gression logistique

5.5.1. Analyse bivariée

Tableau XIII : Effet des variables prises individuellement sur le r�sultat du coiffage

VARIABLES score ddl significativité

Age 0,179 1 0,672

Sexe 0,302 1 0,582

Localisationde la dent

0,075 1 0,785

Type dedent

pr�molaire maxillaire 4,156 1 0,041

pr�molaire mandibulaire 0,752 1 0,386

1�re molaire maxillaire 1,310 1 0,252

1�re molaire mandibulaire 0,091 1 0,762

2 ou 3�me molaire maxillaire 1,983 1 0,159

2 ou 3�me molaire mandibulaire 0,107 1 0,744

Site de carie

occlusal 3,526 1 0,060

m�sio-occlusal 1,705 1 0,192

disto-occlusal 8,539 1 0,003

Matériau decoiffage

Ca(OH)2 5,455 1 0,020

MTA 5,455 1 0,020

Le tableau XII r�sume la significativit� des variables retenues par l�analyse univari�e.

Ces variables pr�disent individuellement de fa�on significative le r�sultat du coiffage

pulpaire. La carie disto-occlusale montre la plus forte significativit� (p= 0,003).

5.5.2. Analyse multivariée

A la suite de l�analyse bivari�e, une r�gression logistique multivari�e �tait r�alis�e.

Elle impliquait toutes les variables ayant eu un degr� de significativit� au moins �gal

� p = 0,10 lors de l�analyse univari�e.

Deux strat�gies de r�gression logistique multivari�e ont �t� mises en �uvre :

- r�gression logistique multivari�e pas � pas descendante

- r�gression logistique multivari�e pas � pas ascendante.

Elles ont retenu, � la derni�re it�ration, un mod�le de pr�diction incluant 3 variables

pour la premi�re strat�gie et 2 variables pour la seconde strat�gie.

Page 79: 43.63.09.16

75

La strat�gie descendante a retenu le Dycal� et les sites � occlusal � et � m�sio-

occlusal �. Quant � la strat�gie ascendante, le MTA et le site disto-occlusal de la

carie ont �t� retenus comme variables.

Le choix du mod�le final a port� sur la strat�gie pas � pas ascendante car elle

retenait moins de variables et pr�disait mieux les r�sultats du coiffage pulpaire

(Tableaux XIV a-e).

Tableaux XIV (a-e) : sorties SPSS de l�analyse multivari�e pas � pas ascendante

(XIV-a)

Omnibus Tests of Model Coefficients

8,442 1 ,004

8,442 1 ,004

8,442 1 ,004

7,342 1 ,007

15,785 2 ,000

15,785 2 ,000

Step

Block

Model

Step

Block

Model

Step 1

Step 2

Chi-square df Sig.

(XIV-b)

Model Summary

61,148a ,131 ,191

53,805b ,231 ,337

Step1

2

-2 Loglikelihood

Cox & SnellR Square

NagelkerkeR Square

Estimation terminated at iteration number 4 becauseparameter estimates changed by less than ,001.

a.

Estimation terminated at iteration number 5 becauseparameter estimates changed by less than ,001.

b.

Page 80: 43.63.09.16

76

(XVI-c)

Classification Tablea

0 16 ,0

0 44 100,0

73,3

7 9 43,8

4 40 90,9

78,3

Observed

succès

échec

Résultat du

coiffage

Overall Percentage

succès

échec

Résultat du

coiffage

Overall Percentage

Step 1

Step 2

succès échec

Résultat du coiffage Percentage

Correct

Predicted

The cut value is ,500a.

(XIV-d)

Variables in the Equation

-1,769 ,637 7,720 1 ,005 ,170

1,856 ,481 14,901 1 ,000 6,400

-2,123 ,724 8,590 1 ,003 ,120

1,870 ,754 6,154 1 ,013 6,489

1,248 ,517 5,827 1 ,016 3,484

carido(1)

Constant

Step

1a

carido(1)

mta(1)

Constant

Step

2b

B S.E. Wald df Sig. Exp(B)

Variable(s) entered on step 1: carido.a.

Variable(s) entered on step 2: mta.b.

(XIV-e)

Modèle prédictif final du résultat du coiffage

Variables Effet Ecart-typeDegré de

significativitéOdds ratio

LimitesIntervalle de confianceInférieure Supérieure

Cariedisto-

occlusale-2,123 0,724 0,003 0,120 0,029 0,495

MTA 1,870 0,754 0,013 6,489 1,481 28,439

Page 81: 43.63.09.16

77

6. DISCUSSION

Cet essai clinique non randomis� en simple aveugle a permis d�atteindre les objectifs

qui �taient d��valuer la vitalit� pulpaire apr�s coiffage pulpaire indirect avec du MTA,

ou de l�hydroxyde de calcium et d��valuer la r�action pulpo-dentinaire par la mesure

de l��paisseur de dentine n�oform�e.

6.1. Limites de l��tude

Les �chantillons ont �t� appari�s selon le type de la dent et le site de la carie.

Cependant, ils pr�sentent de l�g�res diff�rences au niveau de l��ge. Concernant leur

taille, un effectif sup�rieur ou �gal � 30 a g�n�ralement plus de puissance statistique

qu�un �chantillon de taille plus r�duite (n< 30). Cinq perdus de vue dont 4 dans le

groupe de l�hydroxyde de calcium et 1 dans le groupe de MTA ram�nent les effectifs

respectivement � 26 et 29 dans les deux groupes.

Nous avons enregistr� un taux de rappel de 91,7 % (5 perdus de vue sur 60 cas). Ce

taux est correct en d�pit des nombreuses contraintes de l��tude :

- d�ficit de motivation des patients (information sur l�importance de la

conservation de la vitalit� pulpaire/traitement conservateur),

- co�t en temps et d�placement lors du contr�le post-op�ratoire qui reste

difficile. La visite post op�ratoire est associ�e � l�apparition ou � la persistance

de la douleur.

La taille de chaque groupe est devenue l�g�rement inf�rieure � 30 du fait des perdus

de vues.

Un essai clinique en double aveugle aurait �t� l�id�al mais la structure de l�hydroxyde

de calcium �tant diff�rente de celle du MTA, une �tude en simple aveugle a �t�

r�alis�e. L�existence de m�dicaments, de produits ou de mat�riaux efficaces

dispense actuellement, pour des raisons �thiques, l�utilisation d�un placebo dans les

essais cliniques. Par les �tudes histologiques ont montr� qu�aucun pont dentinaire ne

se formait en l�absence d�utilisation de mat�riau de coiffage.111

6.2. L�efficacit� du coiffage

Cette �tude a port� sur les coiffages pulpaires indirects. Nous n�avons pas pu

comparer nos r�sultats avec des travaux de coiffages pulpaires indirects mais plut�t

avec des coiffages pulpaires directs. Cette comparaison est justifi�e car Pashley92

Page 82: 43.63.09.16

78

estime qu�en raison de l�augmentation rapide de la perm�abilit� dentinaire au

voisinage de la pulpe, il n�existe pratiquement pas de diff�rence entre les coiffages

pulpaires directs et les restaurations de cavit�s profondes du point de vue des effets

toxiques potentiels. Selon Smith, dans les cavit�s profondes pour lesquelles

l��paisseur de dentine r�siduelle (EDR) est inf�rieure � 0,5 mm, le nombre et la taille

des tubuli �ouverts� sont tels, que la communication avec le parenchyme pulpaire

est comparable � celle d�une exposition vraie.112 Il faut souligner que les indications

du coiffage direct sont tr�s r�duites et devraient selon Bergenholtz16 �tre restreintes

aux individus jeunes chez qui, l�h�morragie pulpaire est facilement contr�lable, avec

un minimum d�inflammation pulpaire.

� Efficacité à 3 mois

Nous avons enregistr� � 3 mois un taux de succ�s au MTA de 93,1% contre 73,3%

pour l�hydroxyde de calcium. Cette diff�rence statistiquement significative montre que

le MTA est plus efficace que l�hydroxyde de calcium. Ces r�sultats corroborent les

travaux de Moretti et al.86 qui, dans leur �tude portant sur des pulpotomies avaient

compar� l�hydroxyde de calcium au MTA : les r�sultats � 3 mois avaient montr� un

taux de succ�s de 60% pour l�hydroxyde de calcium et 93,33 % pour le MTA.

Cependant Tuna et al.127, dans un suivi clinique et radiographique du coiffage

pulpaire direct sur des molaires temporaires pendant 24 mois, ont enregistr� d�aussi

bons r�sultats pour le MTA et l�hydroxyde de calcium (100% de r�ussite). Les bons

r�sultats du MTA (sup�rieurs � 93 %) sont �galement confirm�s par Bogen et al.18

qui dans leur �tude portant sur le coiffage pulpaire direct chez 40 patients �g�s de 7

� 45 ans et suivis pendant 9 ans, ont trouv� parmi les 49 dents sur les 53 dents

initiales, un taux de succ�s de 97,96% sur la base de crit�res radiographiques, de

sympt�mes subjectifs et d�un test au froid.

� Efficacité à 6 mois

Le taux de r�ussite n�a pas vari� pour les coiffages r�alis�s avec l�hydroxyde de

calcium � l��valuation � 6 mois. Pour les coiffages avec le MTA, un �chec

suppl�mentaire a �t� enregistr�. Ainsi, la p�riode critique pour les coiffages semble

�tre les 3 premiers mois d�autant plus que l��chec suppl�mentaire avec le MTA

Page 83: 43.63.09.16

79

pourrait �tre li� � la perte de la restauration provisoire au CVI survenue apr�s le

contr�le du 3�me mois et non signal�e par le patient.

� Autres paramètres

Concernant les param�tres �tudi�s, l��ge, le sexe, le type de dent, et le site de la

carie n�avaient pas d�impact sur le r�sultat du coiffage contrairement au site de la

carie. En effet, nos r�sultats ont montr� que le coiffage avait 2,5 fois plus de chance

de r�ussir si le site de la carie �tait m�sial ou occlusal. L�acc�s � la cavit� carieuse

en �tant plus ais� pourrait en �tre l�explication, car aussi bien le curetage dentinaire

que la pose du mat�riau de coiffage sont effectu�s avec un meilleure contr�le visuel.

Pour les cavit�s distales, la pr�paration cavitaire en vision indirecte est souvent

n�cessaire et elle ne permet pas de bien appr�cier la qualit� du nettoyage et

l��paisseur de dentine r�siduelle (EDR), de m�me que la mise en place de

l�hydroxyde de calcium (Dycal�) est plus laborieuse.

6.3. Epaisseur de dentine r�siduelle (EDR)

L��paisseur de dentine r�siduelle (EDR) est reconnue depuis longtemps comme un

facteur important, influen�ant les r�actions pulpaires durant la pr�paration de la

cavit� et des �tapes de restauration.131 Dans cette �tude, c�est la pr�paration

cavitaire qui pouvait intervenir. Pour minimiser son influence, nous nous sommes

inspir�s de la technique du � stepwise » pour veiller � ce qu�elle ne soit pas

traumatisante. Ainsi, l�excavateur a �t� utilis� avant les instruments rotatifs.

Des �tudes randomis�es ont �tabli le succ�s du coiffage pulpaire indirect par la

m�thode de � stepwise � avec comme r�sultat une dentine dure, de teinte sombre et

de consistance s�che. Le scellement �tanche a permis :

- d�isoler la pulpe d�une nouvelle invasion bact�rienne

- de mettre en place une dentine tertiaire

- de mettre en place une dentine tertiaire de meilleure qualit� (tubuli r�guliers),

avec une baisse importante d�expositions pulpaires de 15% � 53%.101

Selon Stanley en 1983 cit� par Wisithphrom131, une �paisseur de 2 mm est

consid�r�e comme ad�quate pour �viter les dommages pulpaires lors des protocoles

de restauration m�me si des techniques mutilantes sont utilis�es. Une EDR de 0,5

mm ou plus suffit pour prot�ger les tissus pulpaires des l�sions cytotoxiques dues �

Page 84: 43.63.09.16

80

l�oxyde de zinc-eug�nol et � l�hydroxyde de calcium. Dans notre �tude tous les cas

de coiffage � l�hydroxyde de calcium avaient une EDR inf�rieure � 0,5 mm ; la

moyenne �tait de 0,23 mm � 0,13 (Tableau XL). Cette faible EDR pourrait �tre un

des �l�ments expliquant le taux d��chec. Cependant l�importance de l�EDR bien que

ne pouvant �tre �cart�e, est � relativiser dans la mesure o� des taux de r�ussite

�quivalents sont obtenus dans les coiffages directs. En effet, les indications des

coiffages directs sont tellement limit�es et le protocole rigoureusement appliqu�

�limine la quasi-totalit� des facteurs d��chec. Concernant le MTA, aucune valeur

minimale de l�EDR prot�geant les tissus pulpaires n�a �t� �tablie chez l�homme.

Dans cette �tude, l�EDR moyenne des cas trait�s au MTA �tait de 0,23 mm � 0,13.

N�anmoins, 93 % de r�ussite ont �t� enregistr�s. Ces r�sultats indiqueraient une

meilleure biocompatibilit� de ce mat�riau.

6.4. Pont dentinaire

� La dynamique de formation de dentine

Stanley a �tudi� la dynamique g�n�rale de la production de dentine n�oform�e apr�s

coiffage direct par l�hydroxyde de calcium. Elle est caract�ris�e par une production

continue mais avec un rythme variable dans le temps. Elle passe par diff�rentes

phases dont la connaissance est importante pour la conduite � tenir. En effet � trois

mois, l��paisseur de dentine n�oform�e est en g�n�ral mince et selon Ricketts101

pour de si faibles �paisseurs dentinaires, toute r�ouverture avant 6 mois constitue un

risque de contamination bact�rienne suppl�mentaire (d�faut d��tanch�it� de la

restauration), la perm�abilit� dentinaire �tant directement li�e � son �paisseur.

Les r�sultats de cette �tude sont superposables aux estimations de Stanley115 sur la

dynamique de formation de la dentine. Bien que les �paisseurs obtenues dans notre

�tude soient plus faibles pour tous les cas trait�s, l��paisseur de dentine n�oform�e

s�est accrue � l��valuation de six mois. En terme de comparaison, les �paisseurs

obtenues � 6 mois sont environ �gales au double des valeurs � 3 mois.

Concernant le MTA, la m�me dynamique a �t� observ�e. Les ions Ca++ relargu�s

par le fond de cavit� vont augmenter la concentration extracellulaire pulpaire et

induire la s�cr�tion de fibronectine par des cellules pulpaires du tissu sain adjacent

au tissu n�crotique g�n�r� par l�hydroxyde de calcium. Le taux de fibronectine

Page 85: 43.63.09.16

81

d�terminera la diff�renciation des cellules pulpaires pour la production et la

min�ralisation de la dentine tertiaire.

Ce mode d�action de l�hydroxyde de calcium permet d�optimiser son application

clinique quand on conna�t son r�le dans la formation de collag�ne de type III (43%

du collag�ne pulpaire) et de la fibronectine (r�servoir de facteurs de croissance) qui

sont essentiels � la production de pont dentinaire.55

La th�rapeutique conservatrice de la vitalit� pulpaire (mordan�age de la dentine, ou

coiffage par hydroxyde de calcium) provoquera la lib�ration de facteurs de

croissance et stimulera ainsi les odontoblastes.

Tomson et al.121 ont d�montr� la lib�ration de facteurs dentinaires moins qu�avec

l�hydroxyde de calcium.

Est-ce un d�but d�explication sur la diff�rence de comportement entre le MTA et

l�hydroxyde de calcium ?

Le remplacement de l�amalgame par les r�sines composites, dans une approche

biologique pr�servant la vitalit� pulpaire (dentisterie � minima, � non invasive �), a

permis l�incorporation dans des agents adh�sifs d�inducteurs du processus cicatriciel

ouvrant ainsi l��re des mat�riaux bioactifs et des cellules souches prog�nitrices

(biotechnologie, ing�nierie tissulaire).52

� L��paisseur de dentine n�oform�e

Quel que soit le mat�riau, une n�oformation de dentine a �t� observ�e au niveau de

toutes les dents que nous avons trait�es et qui ont conserv� leur vitalit� pulpaire.

Nous avons enregistr� une �paisseur moyenne de dentine n�oform�e avec

l�hydroxyde de calcium de 0,136 mm � 0,060 (3 mois) et 0,221 mm � 0,059 (6 mois).

Pour le MTA, l��paisseur de dentine n�oform�e � trois mois �tait de 0,121 mm et de

0,235 mm � six mois.

Selon Stanley et Seltzer115, l��paisseur de pont dentinaire n�oform� ne d�passe pas

250 �m � trois mois et il faut attendre 200 jours (6 mois et plus) pour qu�il atteigne

0,5 mm. En termes de comparaison, � 3 mois comme � 6 mois, les r�sultats de cette

pr�sente �tude sont en de�� de ces estimations et les �paisseurs observ�es sont

environ �gales � la moiti� des valeurs pr�dites. Cette diff�rence pourrait �tre en

relation avec le type de coiffage et les techniques de mesures de l��paisseur de

dentine n�oform�e. En effet, l��tude de Stanley porte sur les coiffages directs tandis

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82

que cette pr�sente �tude concerne les coiffages indirects o� il existe une EDR dont

on ignore l�influence sur la production de dentine. D�autre part, nos mensurations ont

�t� faites � partir de clich�s radiographiques contrairement � celles de Stanley

r�alis�es sur des coupes histologiques plus pr�cises.115

Concernant le MTA, l��paisseur de dentine n�oform�e n�est pas document�e. Les

r�sultats de cette �tude ont montr� des �paisseurs comparables aussi bien � trois

mois, qu�� six mois. Il a �t� not� une formation de dentine r�actionnelle plus lente au

d�but (� 3 mois) avec le MTA et une tendance inverse � 6 mois.

Outre l��paisseur, la qualit� de la dentine n�oform�e est aussi un facteur important

pour la r�ussite du coiffage. L�hydroxyde de calcium a longtemps �t� consid�r�

comme le mat�riau de r�f�rence pour ce type de th�rapeutique. Cependant, les

r�sultats ont montr� que le taux d��chec est plus important avec l�hydroxyde de

calcium qu�avec le MTA (figure 21). D�autres �tudes bas�es sur des crit�res

d��tanch�it� et le rapport avec les parois dentinaires ont �galement montr� les

m�mes tendances.13,27,87 En effet, Simon et al.111 en 2008 ont montr� que la

mauvaise qualit� du pont dentinaire et son manque d��tanch�it� sont � l�origine de

nombreux �checs th�rapeutiques. Des �tudes histologiques ont �galement d�montr�

une plus grande fr�quence de cellules inflammatoires et de zones de n�crose

pulpaire lors de l�utilisation de l�hydroxyde de calcium.5,13,33,87

Quant au MTA, des �tudes in vivo ont montr� qu�il induit la formation d�un pont

dentinaire �tanche, de bonne qualit� et fusionn� avec les parois dentinaires bordant

l�effraction pulpaire.5,13,14,87,101

6.5. Mod�le pr�dictif du r�sultat du coiffage

L�analyse de r�gression logistique n�a retenu que deux variables qui sont

significatives et qui permettent de calculer la probabilit� de r�ussite (ou d��chec) du

coiffage pulpaire : le mat�riau et le site de la carie. Dans la strat�gie ascendante, le

mod�le avait retenu comme variable � la premi�re �tape la carie disto-occlusale, et

dans la 2�me �tape, la carie disto-occlusale et le mat�riau MTA. L�augmentation du

chi-carr� entre les 2 �tapes (8,442 pour p=0,004 et 15,785 pour p=0,000) montre

bien que le mod�le est am�lior� par l�introduction de la 2�me variable (Tableau XIV a).

La valeur du coefficient de Nagelkerke montre que 33,7% de la variation dans le

r�sultat du coiffage peut �tre expliqu� par le mat�riau utilis� et le site de la carie

Page 87: 43.63.09.16

83

(Tableau XIV b). Le mod�le de l��tape 2 � deux variables pr�dit le r�sultat du

coiffage 78,3% des fois contre 73,3% des fois pour le mod�le � 1 seule variable

(Tableau XIV c). Cette m�me sortie de SPSS montre que l��chec du coiffage peut

�tre pr�dit � 100% (le succ�s ne pouvant �tre pr�dit), dans le cas d�une carie distale

(�tape 1), mais qu�avec le MTA en plus � l��tape 2, l��chec pr�dit n�est plus que de

90,9% des fois (donc en baisse) et le succ�s de 43,8%.

Le mod�le pr�dictif final du coiffage inclut ainsi 2 variables (Tableaux XIV d et XIV

e) :

� le MTA est significativement associ�e � la r�ussite du coiffage avec un odds

ratio de 6,49 et un intervalle de confiance compris entre 1,48 et 28,44. Cela

signifie aussi qu�il y a 6,5 fois plus de chance d�avoir un succ�s du coiffage

pulpaire indirect avec le MTA ;

� le site disto-occlusal de la carie augmente de fa�on significative les risques

d��chec du coiffage pulpaire indirect avec un odds ratio de 0,12 et un

intervalle de confiance compris entre 0,03 et 0,49. Cela signifie que le site

disto-occlusal de la carie augmente de 12% le risque d�avoir un �chec du

coiffage pulpaire indirect.

Le MTA et le site de carie en position distale ont des effets inverses sur l�issue de la

th�rapeutique. En effet la conservation de la vitalit� pulpaire est ainsi hypoth�qu�e

selon ces r�sultats par le site en position distale de la carie alors qu�elle serait

favoris�e par l�utilisation du MTA. Le probl�me de l�acc�s visuel et du meilleur

contr�le du curetage a d�j� �t� �voqu� pour le site de la carie. Concernant le MTA,

les r�sultats sont plus pr�visibles du fait probablement de la meilleure qualit� du pont

dentinaire dont il induit la formation, mais aussi de la meilleure �tanch�it� des parois

dentinaires observ�es in vivo dans plusieurs �tudes contrairement aux r�sultats

obtenus avec l�hydroxyde de calcium. 5,13,14,87,101

6.6. Perspectives

La conservation de la vitalit� pulpaire est un d�fi et aussi une v�ritable strat�gie

th�rapeutique. Nos r�sultats ont montr� que l�emploi du MTA est associ� � 90% du

succ�s du coiffage pulpaire. Du fait de son co�t qui reste encore �lev�, il n�est pas

possible de syst�matiser son utilisation surtout dans les pays en d�veloppement.

Page 88: 43.63.09.16

84

Le MTA a une composition chimique similaire � celle du ciment de Portland dont il

est d�riv�, � l�exception de l�oxyde de bismuth. Consid�rant que la composition et les

propri�t�s biologiques de ces deux produits se sont av�r�es semblables, il serait

int�ressant de mener une �tude sur les coiffages pulpaires avec le ciment de

Portland auquel sera ajout� de l�oxyde de bismuth pour rendre le produit radio-

opaque.

Sur de la pratique courante, l�utilisation syst�matique du MTA en lieu et place de

l�hydroxyde de calcium peut �tre envisag�e dans tous les cas de coiffage de carie �

site distal. Cela contribuerait � r�duire probablement le taux de d�vitalisation pulpaire

li�e � l��chec du coiffage observ� dans cette �tude en ce qui concerne la

topographie du site de la carie.

Une autre perspective est l�ing�nierie tissulaire qui est le r�sultat de l��volution ou la

r�volution des biomat�riaux qui a profond�ment modifi� la pratique odontologique.

Aujourd�hui la mise en �vidence de mol�cules bioactives normalement exprim�es par

les cellules pulpaires et capables d�induire une biomin�ralisation de la pulpe est une

voie de recherche prometteuse. L�utilisation de ces mol�cules (BSP, BMP-7) � des

fins th�rapeutiques devrait transformer l�exercice de l�Odontologie. Par ailleurs, la

d�couverte de cellules prog�nitrices appel�es � dental pulp stem cells » � caract�re

multipotent au sein du stroma pulpaire semble �tre d�un int�r�t certain pour le

d�veloppement de la biotechnologie dans le processus de cicatrisation

pulpodentinaire.

Page 89: 43.63.09.16

85

CONCLUSION Conclusion

Page 90: 43.63.09.16

86

La conservation de la vitalit� pulpaire constitue une strat�gie th�rapeutique.

La pulpe est elle-m�me le mat�riau d�obturation de choix, biocompatible, �tanche,

inerte, assurant sa propre d�fense contre l�agression bact�rienne. L��volution

r�cente des principes th�rapeutiques doit permettre de modifier la perception de

l�Odontologie Conservatrice dont l�image est souvent r�duite, � tort, � une profession

m�caniste ou de �remplissage de trous�. Le dentiste moderne devra tr�s

prochainement prendre conscience qu�au-del� de la m�canique il y a la biologie, et

que, sans elle, la vie n�est pas possible. L��volution des mentalit�s, tant des

praticiens que des patients, sera n�cessaire pour s�accorder � cette nouvelle fa�on

de traiter les dents.

Cette �tude montre le meilleur comportement du Mineral Trioxide Aggregate (MTA)

dans le maintien de la vitalit� pulpaire et la n�oformation de dentine r�paratrice

m�me si les r�sultats doivent �tre confirm�s notamment sur le plan histologique. Par

ailleurs, le site de la carie en position distale semble �tre un facteur favorisant l��chec

du coiffage pulpaire qui peut �tre r�duit par l�utilisation de MTA : ces deux variables

constituent le mod�le pr�dictif du r�sultat du coiffage.

La biotechnologie et l�ing�nierie tissulaire sont des voies de recherche prometteuses

qui permettront peut-�tre un jour d�aboutir � une cicatrisation pulpaire contr�l�e ou

guid�e.

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ANNEXES Annexes

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DE MEDECINE DE PHARMACIE ET D�ODONTOLOGIE

DEPARTEMENT D�ODONTOLOGIE

Service d�Odontologie Conservatrice-Endodontie

LE COIFFAGE PULPAIRE INDIRECT : HYDROXYDE DE CALCIUM

VERSUS MINERAL TRIOXIDE AGGREGATE

CONSENTEMENT ECLAIRE

Ce document a pour objet de valider l�information compl�te donn�e au patient afin qu�il soit en

mesure de prendre une d�cision objective.

Il doit �tre nominatif, �tre dat� et sign� par le patient et par le praticien.

Je reconnais avoir �t� inform� par le Docteur��������������������.

Chirurgien-dentiste, pr�alablement du traitement propos�, des bienfaits,

avantages, risques et exigences th�rapeutiques qu�il implique.

- Je suis d�accord pour que des photographies et des radiographies

soient prises. Elles seront utilis�es afin de suivre l��volution du

traitement et comme documents p�dagogiques et �ducatifs.

- Je consens, en connaissance de cause, au traitement propos�.

Nom du patient : Nom du praticien :

Date et signature du patient : Date et signature du praticien :

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COIFFAGE PULPAIRE : MTA vs HYDROXYDE DE CALCIUM ..@&Lmjf

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