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rmand Colin
LA GRAMMAIRE GNRATIVE ENTRE COMPARATISME ET COGNITIONAuthor(s): Alain Rouveret and Philippe SchlenkerSource: Langages, No. 129, Diversit de la (des) science(s) du langage aujourd'hui: Figures, modles
et concepts pistmologiques (MARS 98), pp. 9-23Published by: Armand Colin
Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41683247Accessed: 19-01-2016 16:55 UTC
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Alain ROUVERET
Universit
aris-8,
URA 1720
PhilippeSCHLENKER
(Massachusetts
nstitute f
Technology)
LA
GRAMMAIRE
GENERATIVE
ENTRE
COMPARATISME ET
COGNITION
1. Introduction
Curieusedestine
ue
celle de la
grammaire
nrative.
lorsmme
ue
ses
postulats
ondamentaux
nt t si
largement
dopts
qu'ils
font
ouvent
igure
d'vidences,
e
cadre
gnratif
ui-mme
pparat
parfois
commeune
mode
dpasse
des annes
70,
ou comme
un
programme
cientifique
gnres-
cent
1. On lui
reproche arfois
on
excessive
igidit, ui
rendrait
mpossible
tout
ravail ur des
langues
loignes
e
l'anglais,
ou,
l'inverse,
on
manque
suppos
de
rigueur
t
de
prcision
ormelles,
ttest
ar
l'abandon du
projet
initialde
formalisation
xplicite
e la
syntaxe, ui
feraitdouter
qu'il puisse
encore trecompt u nombredes modlesproprement nratifs. a gram-
maire
gnrative
rtend-elle
tre
aujourd'hui
ce
qu'elle
n'est
plus,
ou n'a
mme
amais
t ?
Est-elle
moribonde Un
tel
diagnostic
erait
paradoxal.
Jamais,
ans 'histoire
es
sciences u
langage,
utant
de faits
ssus
d'autantde
langues
n'avaient
t
dcrits,
analyss
et
compars
dans
un but
thorique
commun.
t,
si a
multiplication
es
dbatset des
nnovations
horiques
stun
signe
de
vitalit,
n
peut
soutenir
ue jamais
la
grammaire
nrative
'a t
aussi vivante
u'aujourd'hui.
la
vrit,
a
diversit es
approches
l'intrieur
mmedu
mouvement
gnrativiste
st
telle
ue
celui-ci e
dfinit
sormais
eaucoup
plus par
un
but
et unmoded'argumentationue par la rfrence un cadrethorique ter-min.Dans un sens
arge,
n
effet,
e sont esmouvementses
plus
divers
ui
se
rclament e
l'hritage nrativiste.
u'y
a-t-il
e
commun ntre
es
thories
drivationnellese
Chomsky
u
Halle,
les
variantes
honologiques
u
syntaxi-
ques
de la
Thorie de
POptimalit
,
es
grammaires
'unification,
u
les des-
cendants
mtinsde
syntaxe
es
grammaires
e
Montague
Essentiellement,
deux
postulats
(A)
La
linguistigue
onstruit
es
modles
xplicites,
'est--dire
ormalisables,
des
angues
naturelles.
1.Cettearactr8ationst ue Jean-Claudeilner.
2.
Aprs
voir
cquis
ne
osition
resque
gmonique
n
phonologie,
a
Thoriee
'Optimalit
prend
sormaisne
mportance
roissante
ans
a
recherche
yntaxique
ux
tats-Unis.
ur ette
thorie,
oir
rchangeli
Langendoen1997).
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(B)
La
linguistique ropose
une thorie
xplicative
e a
comptence
du savoir]
linguistique
e l'individu.
Le premier ostulatdfinit ne exigence e rigueur ommune toutes es
sciences
il
faut
que
les
hypothses
e la
thorie oient
pleinement xplicites
pour
qu'elle puisse
tre
discute t
que
ses
prdictions uissent
tre
estes.
A
l'origine,
e terme e
grammaire
nrative
dsigne
eulement
ette
xigence
que
la thorie oit
xplicite
puisqu'une
angue
utorise n
principe
ne nfinit
de
phrases
bien
formes,
l
faut
qu'une
grammaire
ispose
d'un
processus
rcursif
u
gnratif
pour pouvoir
es
engendrer
outes
3. Toute horie
ui
vise tre
xplicite
eut
en ce sens
tredite
gnrative
4.
Le second
postulat
dfinit
'objet
de la
linguistique
t confre
la construc-
tionde la thorie
ne
nterprtation
t un
contenu alistes Celle-ci
ne doit
pas
secontenter e rsumer efaon ommode n ensemble e donnesde compor-
tement elle
doit ussi donner
e mcanisme
ui
les
organise.
Comme
e
compor-
tement erbal
repose
l'vidence sur
des
capacits
mentales,
B)
dfinit
a
linguistique
omme
ne science
ognitive.
On l'aura
observ,
es deux
postulats
onnent e
la
grammaire
nrative
une dfinition
rs
arge,puisqu'elle
englobe
es mouvements
ui,
s'ils s'accor-
dent
sur
(A)
et
(B),
prsentent
ussi
de nombreux
oints
de
divergence.
n
particulier,
ertaines
rammaires
'unification,
elles
ue
LFG ou
HPSG,
hri-
tires n
ligne
directede
la
grammaire
nrative
es
annes
70,
s'inscrivent
clairement
ans
e
programme
fini
ar
ces
postulats.
Dans un
sens
plus
troit,
cependant,e terme e grammaire nrative dsigne n ensemble e tra-
vaux etde
propositions
horiques ui
sont
gnralement
ests
lus
proches
es
modles
proposs
par Chomsky
ui-mme.
Cette
deuximedfinition
envoie
davantage
une ralit
ociologique,
historiquement
t
gographiquement
i-
tue,
dsigne
ar
Milner ous
e nom
Ecole de
Cambridge
plutt u'
des
hypothses
u
des conclusions
pcifiques.
n doit
nclure ans
cetensemblees
travaux
syntaxiques
onds ur la
Thorie de
l'Optimalit, ui
interagissent
constamment
vec les autres
modles
gnrativistes,
insi
que
les travaux
s-
mantiques
e I.
Heim,
A.
Kratzer,
G. Chierchia
t
beaucoup
d'autres,
hritiers
tout la
fois de
Montague ou
Davidson)
et de la
Thorie du Gouverment
t
Liage.Dans les
pages
qui
suivent,nous concentreronsa discussion ur a gram-
maire
gnrative
ntendue
n ce
sens
plus
troit.
orsqu'on
essaie
aujourd'hui
de dfinir
es traits
e ce
modle,
n se
trouve men
prsenter
n ensemble
e
dbats
plutt
ue
de
thses.C'est
ce
que
nous ferons
ans a
premire
artie
de
cet article.
Cet
examen vle
ue
sur
plusieurs
uestions
ondamentales,
ont
certaines
ngagent
'architecture
mmede
la thorie
t l'articulation
de ses
diffrentes
omposantes,
ucun consensus
'a t
tteint.
1 onvient ien
rde
s'interroger
ur es raisons
de cette
ituation.
lles sont
n fait
aciles identifier
3. Cf. homsky1995162, ote)
Ihavelwaysnderstoodgenerativerammar
o e
nothingmorehann xplicitrammar.
4. Ainsies ravaux
emarquables
u
roupe
eDucrot
t
Anscombre,
ien
u
ls oivent
ort
eu
e
choses
la
grammaire
nrative
en
un ens
troit,
ont-ils
ndubitablement
gnratifs
au
sens
de
A).
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et drivent
our
une
bonne
part
de
l'interprtation
xtrmement
xigeante ue
cette
approche
donne des
postulats A)
et
(B)
et
du souci de construire
ne
thorie ui les satisfasse onjointement.
Dans les termes
de
(A),
un modle
inguistique
e
peut
tre
tenu
pour
explicatif
ue
s'il
permet
ne
reprsentationimple
t
lgante
es
gnralisa-
tions
ui
mergent
es donnes
onnues t s'il rduit a
complexit
es
phno-
mnes
empiriques
l'interaction
de
quelques
entits
horiques
imples
et
conceptuellement
aturelles.
l
doit
donc,
commetoute autre
science,
tre
minimaliste dans les
options
t es mcanismes ormels
u'il
rend
disponi-
bles.
Il
convient
ependant
de
prciser
e statut
de la formalisation ans ce
programme.our la recherche ondamentale,elle-ci 'estqu'un moyen t nonune finen soi. On s'efforce n
gnral
d'user du minimum e formalisation
compatible
vec
l'exigence cientifique
e clartet de
rigueur,
find'viterde
devoir statuer sur
des
points qui
ne sont
pas
essentiels une thorie
la
formalisation
ousse
l'extrme
xige
ne multitude e dcisions
lus
ou moins
arbitraires
ui
obscurcissente mcanisme
rincipal ue
l'on souhaitemettre n
vidence.
L'essentiel st donc
que
la thorie oit
formalisable,
on
qu'elle
soit
effectivementormalise. ussi
'implmentationnformatique
es thories s-
sues du Gouvernementt
Liage
est-elle
arfois
licate
mais
nullement
mpos-
sible
cf.
es travauxrunisdans Berwick t al.
(1991)).
Il
n'y
a
l
rien
qui,
en
gnral,
uise la recherche ondamentalen tant
ue
telle,
ussi
ongtempsue
l'exigence e formalisabilitstprserve.
Reconsidronsmaintenant
B).
Cette
dfinition
e
l'objet
de la
linguistique
doittre
distingue
'une thse ur cet
objet,
nonce
par
Chomsky.
xprime
en termes
gnraux,
ette thse est
que
la
plupart
des
rgularits ue
l'on
observe ans es
angues
humaines
roviennent
e
structures
nnesdu
angage,
d'une
grammaire
niverselle . La dfinition
'impliquepas
la thse.Toute-
fois lle
y
conduit outnaturellementi 'on admet
'argument
homskyen,
itde
la
pauvret
du stimulus
,
que
l'on
peut
rsumer insi
:
(i)
une
langue
est
dfinie
ar
un ensemble
omplexe
e
rgles,
mais
ii)
l'enfantn'a
accs,
pour
dcouvrir es
rgles, u'
un ensemble
ini
e
phrases
bien
formes. 'enfant st
ainsi confront u problme classique de l'induction de toutes es rgles
compatibles
vec
les
donnes
qu'il
observe,
aquelle
est la bonne ? Pour
que
l'enfant
puisse,
comme c'est le
cas,
rsoudre ce
problme
sans ttonner
l'infini,
l
faut
upposer ue
la
plus grande artie
des
rgles
st
nne,
dfinissant
ce
qu'il
est convenu
d'appeler
grammaire
niverselle . C'est l bien sr un
argument priori.
l
revient ux chercheurs
ravaillant ans e cadre
gnrati-
viste,
en
particulier
ceux
qui
sont intresss
l'acquisition
du
langage,
d'tablir a
validit
t es
limites e cette hse
mpirique
.
5. Les inguistesnrativistesfinissentngnraleur bjetommetrictementental.lfautobserverue ettefinition'estas quivalentecelle uPostulatB), arlpourraitortienrriver
que
es
gularitsue
'on bserveans n
omportement
ental
e
oient
as
irectementondes
ur
des tructures
nnes
e
'esprit,
ais ans'interaction
ecelles-ci
vec,
ar xemple,
ne
tructure
sociale.
11
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2.
Dbats
Par-del ces deuxpostulats,l n'existepas aujourd'huide consensus ur a
forme
rcise
ue
devrait
dopter
e modle.
Certes,
hacun
'accorde sur e
fait
que
la
grammaire
st fonde
ur un
systme
omputationnel,
ui manipule
des
reprsentations
pour
former des
arbres
syntaxiques
(au
moins)
bi-
dimensionnels.
u-del,
cependant,
es dsaccords
ontnombreux.
Les
objets
syntaxiques
Quels
sont
es lments
ont a combinaison
roduit
des arbres
yntaxiques
Chomsky,
t avec
ui une
grande artie
du
mouvement
gnrativiste,
st
rest idle l'ide
traditionnelle
ue
l'on fait
es
phrases
vec
des mots.
nterprte
n termes
e structures
yntaxiques,
ette
de recouvre
en ralit
deux thses
distinctes
(i)
Lexicalisme
L'unit
de sens
minimale
ue
manipule
e
systme
ompu-
tationnel
st le mot.
La drivation
t la
flexion ont traites
par
un
systme
distinct,
e
lexique.
(ii)
Insertion
rcoce
: Tous
les traits
grammaticaux
ue
manipule
e
sys-
tme
omputationnel
ont,
par
dfinition,
ontenus
ans des
mots.
ces deux
thses,
n
peut
opposer
deux
thses ontraires
(i')
Anti-lexicalisme
La
syntaxe
e
manipule as
des
mots,
mais des
mor-
phmes
t des racines.
Le
lexique
au sensde
(i)
n'existe
as
: la drivation
t
la flexion
ont elles-mmes
es
processus
syntaxiques,
raits
par
le
systme
computationnel
(ii')
Insertion
ardive
Les traits
grammaticaux
ue
manipule
e
systme
computationnel
e sont
pas
issus des
mots
ou
des
morphmes).
es items
lexicaux
gnralement
ous-spcifis
n termes
e
traits]
ne
sont nsrs
dans
les
arbres
yntaxiques
u'au
terme e
la
computationyntaxique.
Les
thses
i)
et
ii)
sont
ssez
largement
cceptes,
mais
ne fontnullement
l'objet
d'un
consensus
la
conjonction
e
(i')
et
(ii')
dfinit
mme
un cadre
thorique
utonome,
dvelopp
par
A. Marantz
et
M. Halle
sous le
nom de
Morphologie
istribue
).
Le double
dbat
uquel
elles
donnent
eu st
ussi
crucial
ur
e
plan
conceptuel
u'il
estdifficile
trancher
ur e
plan empirique,
et dfinit'articulationntre a morphologiet a syntaxe
6.
La
question
u exicalisme
st
elle e
V
xtension
e
la
syntaxe
les
rgles
e celle-ci
e
s'
ppliquent-elles
u'au
iveaue a
phrase
lexicalisme)
ubien
galement
u
niveaue a constitution
des
motsux-mmes
Quant
udbat
ure
point
'insertion
es
lmentsexicaux
qu'il
'agisse
e
mots
oude
morphmes),
l
est troitement
eli
la
question
e
a
sous-spcification
es tems
exicaux.
ien
souvent,
ne
mme
quence
honologique
eut
emplirlusieurs
onctions
rammaticales
istinctes
(
mange
st ommun
ux rois
ersonnes
u
ingulier
u
rsent,
tc.).
n
eut
outenir
ue
es
ormesont
simplement
omophones,
t
rserver
emot
u
e
morphme
omme
ource
nique
es raits
yntaxiques,
phonologiques
t
mantiques.
outefois
n 'interdit
lors
e endre
ompte
e adistribution
honolo-
gique
es tems
rammaticaux.
'alternative
onsiste
admettre
u'unequence
honologique
e oit
associe
u'
un
ous-ensemble
ventuellement
ide)
es
raits
rammaticaux
u'elle
st
utorise
exprimermangeeutinsitreadicalementous-spcifi).n eutlorsendreompte
e a
distribu-
tionestems,aisldevientlors ifficilee outenirue ouses raitsroviennentuexiquecar i a
syntaxeanipule
es raits
ui,
n
ertue
a
ous-spcification,
euvent
trebsents
es
mots,
lfautien
supposer
ue
es raits
ont
isponibles
ndpendamment
u
exique,
t
ue
esmots
e ontnsrs
u'au
terme
e a
computation
yntaxique.
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La
computation
syntaxique
Le
dbat
sur les
computations
yntaxiques
concerne tout d'abord
la
nature
drivationnelle u
reprsentationnelle
u
systme rammatical. n modle estreprsentationnel'il n'a recours,pour
dterminer
a bonneformation es structures
yntaxiques,
u'
des
contraintes
sur es
reprsentationsui
leur sont ssocies.Un modle st drivationneli a
bonne
formation
es structures
oit,
pour
tre
value,
faire
rfrence leur
histoire rivationnelle.
Contrairement
ce
que
l'on croit
ouvent,
ettedistinction e concide
pas
avec
'opposition
ntre es
thoriesncluant
lusieurs
iveauxde
reprsentation
et les thories ites
monostratales . Il existe ertesune
relationncessaire
entre es notions e
reprsentation
etde
contrainte e bonneformation :
c'est dans 'exacte mesure des conditions
pcifiques
'y
appliquent ue
l'on
peutdfinir n niveau de reprsentationarticulier. ar contre,ln'existepas
de relationncessaire ntre a notionde niveau et celle
de
drivation,
imple-
ment
parce qu'une
drivationne met
pas
ncessairement
n
relation deux
niveauxde
reprsentation.
a diffrence
ntremodles rivationnelst mod-
les
reprsentationnels
e
peut
donc
tre value
qu'en
rfrence la naturedes
conditions
u'ils
utilisent,
on au nombre e
niveaux
qu'ils
incluent.
La difficultst ci
que
bien des
conditions
ontraignant
a construction
es
relationsde
dpendance
entre deux sites
peuvent
tre
formules ommedes
contraintesur es
reprsentations
u
comme es contraintesur es drivations.
Examinons
ar exemple
es
configurations
ssociant
plusieurs ositions
rdon-
nes etcondices, elles ue toutes, l'exception e la plushaute,contiennent
une
catgorie
ide,
auxquelles
a
tradition onne e nomde
chanes .
(1) Jeaij
emble commencer
comprendre]]
La condition e
bonne-formation
equrant
ue chaque
maillon ie
ocalement
e
suivant
eut
aussi tre
formule omme ne contrainte
rivationnellexcluant
qu'un dplacement
ranchisse ne
position
ondice
vec 'lment
plac.
La
Contrainte e Minimalit
elativise e Rizzi
1990) peut galement
tre nter-
prte
omme ne
condition ur es
reprsentations,estreignant
'ensemble es
catgories ouvant gitimementntervenirntredeux membres 'une chane,
ou comme ne
contrainte
rivationnelle,
pcifiant
'ensembledes
catgories
qu'un
lment
plac
ne
peut
croiser
dans son mouvement.
e
fait,
Chomsky
reformule
ette contrainte omme
un
principe
d'conomie drivationnelle
(Shortest ink),
favorisant
es drivations
lectionnantes
dplacements
es
plus
courts7.
7.
Ainsi,
esdeux
hrases
uivantes
ui
utilisentes
mmesessources
exicalestont a mme
interprtation
'ont
as
emmetatut
(i) *Quel
ivres-tu
ersuadui
'acheter?
(ii) Qui
s-tu
ersuad
d'acheter
uel
ivre
Selonhomsky,'asymtrientrei)et ii) uit e equeadrivatione ii) mpliquen placement
explicitelus
ourt
dplacement
e
ui que
a
drivatione
i)
dplacement
e
uel
ivre),i)
st xclue
parceue
es
placements
ourtsont oins
oteux
ue
es
ongs
t
u'une
utre
rivation,
tilisantes
mmes
essources,
tait
ossible.
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Il
faut e
garder
e
croire
ue
ees deux
approches, onceptuellement
istinc-
tes,
soient
empiriquementquivalentes.
Dans la thorie
drivationnelle,
es
chanes,uniformmentonstruitesar la rgleDplacera, sont a mmoire e
l'ensemble
es
dplacements
uxquels
un
terme,
te u
syntagme,
t soumis.
Dans la thorie
eprsentationnelle,
a
possibilit
este
ouverte
ue
certaines
chanes ne refltent
as
des
proprits
rivationnelles.Mais un
algorithme
indpendant
st alors
ncessaire
pour
valuer
les chanes
partir
de la
reprsentationuperficiellecf.
Rizzi,
1986).
Or
il
existedans les
langues
des
relations e
dpendance ui partagent
outes eurs
proprits
vec les chanes
ordinaires,
mais ne
paraissentpas
rsulter
'un
mouvement. 'est
le cas
par
exemple
e la
dpendance
ntre n
expltif
t
son associ :
(2)
Il
est rriv nhommeThere rrived man
Chomsky
sout e
problme
n
supposant u'au
niveau de la
Forme
Logique,
l'associ est
adjoint l'expltif
u
s'y
substitue.
Mais,
comme
'a
montr
Rizzi
(1986),
ce
type
e solution 'est
pas
toujoursdisponible.
n
bref,
ucun modle
ne semble
pouvoir
faire 'conomie
de conditions ur les
reprsentations.
a
Thorie de
l'Optimalit
fait mme
'hypothse
ue
des conditionsde sortie
(output
onditions)
uffisentdfinir
a bonneformation es structures
hono-
logiques
t de certaines tructures
yntaxiques,
ans recourir aucune driva-
tion.
Supposonsque
l'on fasse abstraction e toutes es contraintes
ui,
en
pre-
mire nalyse, emblent ouvoirtre ndiffremmentormules n termes e-
prsentationnels
u en termes rivationnels.
es contraintesur es drivations
sont-elles ncore ncessaires
Chomsky
1995) rpond par
l'affirmative.e
Programme
Minimaliste nclut n effet n
ensemble e
principes
'conomie
qui
valuent
globalement
es drivations
t les
comparent arfois
avec des
drivations oncurrentes
i.e.
d'autres drivations
aisant
usage
des mmes
ressourcesexicales t
morphologiques).
ar
exemple,
euxdrivations
euvent
donnerHeu la mme
reprsentation
e Forme
Logique,
mais diffrer
ar
le
point
e a
computation
yntaxique
une
opration
st
ntervenue.
e
principe
Procrastinate onne a
prfrence
la drivation
ui
retarde
e
plus
possible
a
miseen uvre
de
l'oprationpertinente.
'inclusiondans
le
modle
de condi-
tionsglobalesd'conomie oulved'videntes uestionsde complexitompu-
tationnelle.
l n'est
pas
certain
ue
les donnes
prsentes ar Chomsky
usti-
fient ne telle
ophisticationonceptuelle
.
Dominance
et linarisation
Un indicateur
yntagmatique
lassique spcifie
la fois
es relations e dominance
irarchique
xistant ntre
es
catgories
t es
relations
de
prcdence
inaire
entre es lments
erminaux e la
squence
8. Pour ne ntroduction
n
ranais
u
Programme
inimaliste,
n e
reportera
ubeau ivre
e
Jean-
ves ollock
Pollock997].
9. Touchante ontrastentrei) tii)cf. ote), l eraitossiblee aisonnern ermes'conomiepurementocale,onlobale,n osantuee ermenterrogatifttirst cessairementeplusrochee
la
catgorie
ible.
uant
'ide
ous-jacente
u
principe
rocrastinate,
lle e a
pas
e oi.
l
est entant
de
upposerue
es
xigencesorpho-syntaxiques
es
atgories
onctionnellesont
ar
finitionatis-
faitesans
a
syntaxe
xplicite
cf.
ection
).
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correspondante.
ans la tradition
nrative,
es
deux
dimensions ont
prises
en
compte ar
des mcanismes
istincts.
'organisation
nterne
es
projections
syntaxiques, ose comme une proprit nvariante, st dtermine ar le
schma
X-barre,
qui prdit,
par
exemple,
u'au
sein d'un
groupe
verbal,
V
forme
vec ses
complments
ne
projection
ntermdiaire.'ordre mutuel e la
tte t de ses
complments
ait
'objet,
dans
chaque langue,
d'un
paramtre
e
directionalit
utonome,
ui
reoit
des valeurs
opposes
selon
que
la
langue
construit
gauche (japonais, allemand)
ou droite
franais).
l
n'est
pas
certain
ependant ue
la dimension inaire
des
reprsentations
tructurales
doit
faire
'objet
d'un nonc autonome.Dans la
thoriede la structure n
constituants
roposepar Kayne 1994),
la linarit st en
quelque
sorte ncor-
pore
au
systme
omputationnel
ui-mme.
C'est
en effet
arce qu'elles
ne
peuvent
tre inarises
ue
certaines tructures i-dimensionnellesont
gram-maticales comme,par exemple, es structures 'adjonction droite). Ces
restrictions,
insi
que
d'autres
proprits
amilires le branchement
inaire,
l'endocentricit suivent omme hormes 'un axiome Linear
Correspon-
dance Axiom
posantqu'une
relation e c-commande
symtrique
ntre eux
lments on
terminaux 'une
configuration
rborescente
orrespond
ntrins-
quement
une relation e
prcdence
inairedes lments erminaux orres-
pondants.
L'observation
nrale
ur
aquelle
Kayne
appuie
sa
proposition
st
que
les
dplacements araissent
ne
pouvoir
tre
oprs
que
vers a
gauche
la
syntaxe
st
antisymtrique
. Cette
onception
estrictive e la
constituance,
qui
rhabilite 'ide
que
les
grammaires
es
langues
naturelles
rsentent
n
ordrebasique uniforme pcificateur-Tte-Complment,mplique que si un
terme oittre
gitim,
l
doit se
dplacer
vers a
gauche
puisque,
universelle-
ment,
es
domaines fonctionnels
ermettant
ette
gitimation igurent
la
gauche
des
projections
exicales.
Les
langues
OV
sont
implement
es
systmes
dans
esquels
'objet
nominal
'est
dplac plus
haut
que
le verbe
qui
a subi un
dplacement
ourt u ne s'est
pas dplac
du tout.
En
bref,
es variations ans
l'ordre des motsne
ncessitentucune rfrence un
principe
e linarisation
autonome elles ne sont
qu'un piphnomne
es diffrents ouvements
ui
interviennentans a
syntaxe
xplicite.
Comptence tPeiformance Qu'est-cequ'une drivationyntaxique Dans
une
perspective
mentaliste,
n est tent
'interprter
es
tapes
de la driva-
tion
,
en
termes
hronologiques,
omme 'ensemble
ordonndes
oprations
que
fait
'espritpour
traiter ne
phrase
donne.Mais cela
impliquerait ue
les
rgles
de la
syntaxe
oientcelles du
systme
e
traitement
parser).
Or c'est
l'inverse
ui
est
gnralement
dmis le
systme
e
traitementonctionnevec
ses
propres algorithmes,
enss mettre n
application
des
rgles
yntaxiques
dfinies
ar
un module
ndpendant.
e
dernier,
e
systme omputationnel
des
syntacticiens,
re es arbresde
bas
en
haut,
oit,
dans une
angue
omme e
franais,
e droite
gauche.
A
l'inverse,
'analyseur
doit,
par
force,
rocder
de
gauche
droite,
puisqu'on analyse
une
phrase
au fur
et
mesure
qu'onl'entend.Les tapesdela drivationyntaxique epeuvent onc tre dentifies
simplement
une suite
d'opration
mentales.
n
quel
sens
peut-on
iredans ce
cas
que
les
drivations ont
relles
?
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Phillips 1997) apporte
cette
uestion
une
rponse
adicale,
qui
rouvre e
vieuxdbat sur a distinctionntre
comptence
et
performance
10
il
y
a, selon ui, strictedentit ntre e systme yntaxique t e systme e traite-
ment.
a
syntaxe,
out omme
'analyseur,
onstruites
phrases
trictemente
gauche
droite. On
intgre
onc les lments
ouveaux aussi loin
qu'il
est
possible
la droite
'une structure
rexistante,uitte
our
cela dtruire es
relations
e constituance
(3)
B
C
B >/'
C
D
Ainsi
A
et B forment-ils
'abord un
constituant,ui
est ensuitedtruit
ar
l'intgration
e C. De mmee constituant C est-il truit squeD est ntgr.
Or ce mcanisme
emble
ustifipar
des faits
troublants e
constituance
contradictoire
dans es
angues
naturelles. ans
une
phrase
elle
ue
... and
give
the book to them
he did
[give
the
book to
them]
on
each
other's
bir-
thday
11
,
les
tests de constituance
lassiques
semblent
n effet onner des
rsultats
ivergents
-
give
hebook
to them doit
former n
constituant,
ans
quoi,
d'aprs
les
hypothses
lassiques,
e
groupe
ne
pourrait
tre
ntpos.
Cela
suggre
ne
structure elle
que (4).
- Mais en 4), l'anaphore eachother c-commande onantcdent or
c'est
l'inverse
qui
devrait
tre
le
cas,
ce
qui
laisse attendre
une structure
comme
5).
10.Comme
'observe
.
Phillips,
a
distinction
eut
trentendue
n euxens.
nun
remier
ens,
elle
ade oi
priori
a
performance
st n nsemble
e
omportements,
andis
ue
a
comptence
ste
systme
ental
ui
es
rganise
c'est
n e ens
u'on
employ
emot
comptence
dans otre
ostulat
(B)].
Dans n utre
ens,
ependant,
a distinction
envoie
deux
ystmesarticuliers,
un e onnais-
sance,
'autre
e traitement
u demise n
pplication
e ces onnaissances.
n
ce
second
ens,
a
distinctioneChomskyst ne ypothsempiriqueellepouronsquenceuee ystmee raitementet a grammaireroprementite onstituentesmodulesistinctse 'esprit.'est ette ernire
hypothseue hillips
emetn ause.
11.
La
partie
ncadre
eprsente
ne
opie,
ctive
yntaxiquement
ais on
rononce,
e 'lment
antpos.
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(4)
/X
(5)
/'
/' each ther's give/ N. birthday /
on
the ook
them
to
to
them
give
the ook
on
each ther'8
birthday
La proposition ePhillips stque la structure inale stbien 5), cequidonne es
relations
e c-commande ouhaites
mais,
en
cours de
drivation,
give
he
book to them a form n
constituant,
e
qui lgitime
'tablissement 'une
chane entre e
groupe
verbal
antpos
et sa
copie (silencieuse)
en
position
post-verbale.
Ce n'est
qu'aprs
la formation e
cette chane
que
on each
other's
birthday
est
ntgr,
truisante constituant
opie.
L'intrt e
cette horie mbitieuse st
d'ouvrir a voie une
nterprtation
raliste e la drivation
yntaxique.
3. La
grammaire gnrative
est une
grammaire
compare
Ce
qui, par-del
eurs
divergences,
nit tous les
courantsdu mouvement
gnrativiste,
'est de chercher
penser
a
diversit
inguistique
n tant
que
telle. Reconsidrons e
postulat B).
Il
s'agit
de caractriser a
facult de
langage,
a
capacit cognitive
ui permet
l'enfant
d'apprendre
une
langue
naturelle ans un
temps
elativement
ref,
horsde tout
nseignementxplicite,
partir
d'une
exprience ar
dfinition
ariableet
fragmentaire.
l
s'agit
aussi
de caractrisere savoir
inguistique
es
individus.Or les
savoirsrsultant e
l'apprentissage,
es
languesacquises varient onsidrablement'une commu-naut
inguistique
une autre.Dans la mesure l'on ne
peut
apprhender
e
langage u'
travers ette
iversit,
elle-ci a
dterminera
faon
dont,
dans e
modle,
'articulent
'universel t e
particulier.
Dans le
modledu Gouvernement
t
Liage,
cette
rticulation st
pense
en
termesde
principes
et
de
paramtres.
Les
principes
capturent
e
qu'il
y
a
d'universeldans
le
langage
les
paramtres,
ont a valeur est
pour chaque
systme
termineu
coursde
l'apprentissage,
aractrisent
'espace
restreint
dans
lequel
s'inscrit a
variation
possible.
Les
principes
ont
essentiellement
inviolables t
rigides
2
,
les choix
paramtriques
dfinissent
implement
es
12.On ait
ue
a Thoriee
'Optimalit
fend
ujourd'hui
ne
onception
iffrente,
uisque
es
principes
'ont
as
n
aractre
nviolablet
ue
a ource
e avariationst
ocaliseanses
iffrentes
hirarchiese
principesue
edonnentes
angues.
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mesures
d'accompagnement
rotocolaires,
terminant ans
chaque
systme
comment el ou tel
principe
st misen uvre.
On voit eque,dans cette pproche, es donnes omparatives euvent ous
apprendre.
Elles
permettent
e
prciser
es
limites,
elativement
troites,
ans
lesquelles
s'inscrit a variation
et,
du mme
coup,
d'accder
l'invariant,
c'est--dire e
prciser
e contenu es
principes
niversels. outes
es
donnes
de
langue
doivent tremobilises ans cette
ntreprise
dialectales,
ypologi-
ques, diachroniques.
e mrite e
l'approcheparamtrique
st
prcisment
e
fournir n cadre de rfrence
ermettant
'unifier
lusieurs
secteursde la
recherche
inguistique
raditionnelle.
n voit n
particulier
ommentes
ques-
tions
ui
constituente fond ommun es recherches
ypologiques
euvent
tre
abordesdans cette
erspective.
n
peut
considrer
omme finissantn
type
toute ombinaison e caractristiquesyntaxiquesumorphologiquesui sont
solidairement
rsentes
u absentesd'une
langue
l'autre et rsultent 'un
choix
paramtrique nique. L'approche
paramtrique rend
aussi des
risques
prdictifsmportants
ouchant
e
changement
inguistique.
n s'attend n effet
ce
que
l'ensemble
es
proprits rises
n
compte ar
un
paramtre isparais-
sent
conjointement
'une
langue,
au bout
d'un
tempsplus
ou
moins
ong,
lorsque
ce
paramtre
ndosseune valeurdiffrente.
Il est
clair,
cependant,
qu'une
thorie
paramtrique
ne vaut
que par
le
pouvoir xplicatif
es
paramtres u'elle propose.
Or
il
fautbien
admettre
ue
certainsde ceux
qui
ont t avancs ne font
rien d'autre
que
constater a
diversit t
rpartir
es donnes n
catgories
rbitraires. our
disposer
d'une
thorie ellementxplicative,l convient nparticulier e dtermineri certai-
nes
des variations bserves 'articulent
utourd'une
proprit
ondamentale
des
angues
naturelles. n
candidat
lausiblepermettant
e rendre
ompte
e a
nature
t de la forme es
paramtres
st a
prsence
ur es mots lchis 'une
morphologie
ominale
nombre,
as)
ou
verbale
personne,
emps),
ignatures
des
relations e
dpendance
yntaxique
ntre es termes
e la
phrase.
De
fait,
ds
1984,
Borer avait
propos que
la variation
aramtrique
'affecte
ue
le
systme
lexionneles
angues.
Ce
qui distingue
ette
pproche
de a
prcdente,
c'est
que
les
paramtres
ont attachs ux
items exicaux
ndividuels,
omme
partie
ntgrante
e l'information ontenue
dans leur entre
exicale,
plutt
qu'aux principes nraux.Chomsky1995)etOuhalla 1991)reprennentour
l'essentiel a mme
de en
posantque
les
paramtres
e
variation ont xclusi-
vement ssocis aux
ttes
onctionnelles,
'est--dire ux
catgories ui
codent
les
spcifications
onctionnellese
temps,
e
mode,
de
dfinitude,
e
nombre,
e
personne,
es domaines
lexionnels,
omme
a
proposition
u
e
groupe
ominal,
dont e
pivot
exicalest un lment
morphologiquement
omplexe
verbe
flchi
ou nom
nombr,
asuellement
marqu
et
dtermin).
aralllement,
'tude des
proprits
u mouvement
e
tte,
'analyse
des
phnomnes
'incorporation
par
Baker
1988)
et
'tude
comparative
e la
syntaxe
u verbe n
anglais
t en
franais ar
Pollock
1989)
montrent
ue
la
formatione certains
mots
morpho-
logiquementomplexes eut
tre endosse
par
la
syntaxe
lle-mme.
'est en
cherchant
replacer
es
phnomnes
ans une
perspective
horique lus
arge
que Chomsky 1995)
a
nonc deux des
ides fondatrices
e son
programme
minimaliste
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(7)
Un
dplacement
'a lieu
que
s'il est ncessaire
la satisfaction
'une
condition
d'interface,
c'est--dire
d'interprtabilit
hontique
ou
conceptuelle).
(8)
Les
dplacements
yntaxiques
ont
motivs
ar
la ncessit
e satisfaire
les
exigences
morphologiques
es ttes
fonctionnelles,
odes
sous la
forme
e traits evant
tre
vrifis.
La
syntaxe
st donc
conue
comme
n
simple
mcanisme
omputationnel,
es-
tin
vrifieres
dimensions
morphologiques
es lments
exicaux ntrant ans
la slection
e
dpart la
numration
)
et
produire
euxniveaux
d'interface
bien
forms.Dans
cette
conception
estrictive,
a source de
la variation st
exclusivement
ocalise dans les
exigences
morpho-syntaxiques
es
catgories
fonctionnelles,ui, elles-mmes,efltentes ressourcesmorphologiquesont
disposent
es
langues.
Il estvidemment
rucial,
dans cette
erspective,
e
se faireune de exacte
de
ce
qu'il
faut ntendre
ar
ressources
morphologiques
La
conception
e
la
morphologie
ndosse
par Chomsky
st
purement
bstraite.
l
n'abandonne
pas
l'ide
que
les
expressions
ominales e
dplacentpour
satisfaire e trait
casuel des
ttes
onctionnelles,
e
traitnominatif e
Tempspar exemple,
mme
dans es
anguesdpourvues
e
paradigmes
asuels. Aucune
entative 'estfaite
pour
tablir ne corrlation
ntre a richesse u la
pauvretmorphologique
es
paradigmes
lexionnels ans
une
langue
et la forceou la faiblesse
des traits
associs uxcatgories onctionnellesorrespondantes.'ide que lesexigences
morphologiques
es
ttesfonctionnelles
euvent
n'tre satisfaites
ue
dans la
syntaxe
silencieuse
procde
du mme
oint
de vue abstrait.
Une autre
attitude st
possible, qui peut
tre rsumedans
l'hypothse
suivante
(9)
Seule la
morphologie
visible
peut
satisfaire les traits
morpho-
syntaxiques
es ttes onctionnelles.
Dans les termes e
(9),
seule a
morphologie
isible des effets
yntaxiques
t
dtermine
es
dplacements.
i l'on
suppose
par exempleque
seule une tte
verbale pcifie our a personne la capacitde satisfaireetrait e finitude e
la
catgorie
,
on s'attend ce
que
les ttes erbales
e
dplacent
ans e domaine
fonctionneln
franais
t dans les
langues
romanes,
lors
qu'en
anglais,
o la
morphologie ersonnelle
st uniformment
bsente,
lles conserventeur
posi-
tion
d'origine.
(10)
a. Maria
parlava sempre
i lui
b.
Mary
often alked bout
him
Idalement,
'examendes
paradigmes
erbauxd'une
angue
L
devrait ous dire
quelle
est a
syntaxe
es ttesverbalesflchies ans L. On sait bien sr
que
la
ralitest
beaucoup plus complexe
t
que
deux
langues disposant
des mmes
ressourcesmorphologiques euvent voir des syntaxes iffrentes lespara-
digmes
erbaux
de
l'allemand sont aussi riches
que
ceux de
l'italien,
mais e
verbe allemand se
dplace
en
position
seconde dans
les
phrases
racines et
19
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conserve a
position
'orgine
ans es
subordonnes
et
qu'inversement,
eux
langues
dont es
ressources
morphologiques
iffrent
euvent
voir la mme
syntaxe erbale celle de l'allemand concidepour l'essentiel vec celle des
langues
scandinaves
ontinentales,
les verbes
ne
sont
spcifis
i
pour
le
nombre,
i
pour
a
personne
13
On
pourrait
multiplier
es
exemples
e distor-
sion entre
essources
morphologiques
t
comportementyntaxique.
Ces situations
e
dcalage
constituent
n vrai
problme,
mais elles
n'infir-
ment
as
une
approche
fonde
ur
9).
La
question u'elles
soulvent
sten fait
purement
nterne
la thorie
morphologique
lle-mme un
morphme
tant
conu
comme 'association
de deux
dimensions,
n
complexe
de traits
t une
reprsentation
honologique
de ces
traits sous
forme
d'affixe,
uelle
est la
naturede
la relation
ui
existe ntre es
deux dimensions
Quelle
que
soit a
rponse cette uestion, l nous semble u'elle nepeutfaire 'conomied'une
rfrence
l'arbitraire
u
signe.
Toute a
question
st de savoir i 'on
pourra,
en
dfinitive,
duire
a diversit
es
systmes
yntaxiques
cet arbitraire
mme.
4. La
grammaire
generative
est
une
grammaire
cognitive
Le mentalisme
'est-il
our
a
grammaire
nrative
u'une
formulencan-
tatoire,
u bien
oue-t-il
n rle
vritablement
oteur ans a
pratique
cienti-
fique peut-on ire
en ce sens
que
la
grammairenrative
stune
grammaire
cognitive
Certes,
e mentalisme d'abord t un
principe
pistmologique
mais,
en tant
ue
tel,
et en
particulier
ar
le
biais de
l'argument
e la
pauvret
du
stimulus,
l
a orient
a recherche
e
faon
dcisive,
onduisant
u dbut
des
annes 80
l'adoption
du
cadre
Principes
t Paramtres
la
variation
inguisti-
que y
est i troitement
irconscrite
ue
l'enfant
eut,
ans
difficult,
soudre e
problme
de
l'induction dont
on a
parl plus
haut).
Mais
l'interprtation
mentaliste
e ce cadre
conduit ussi
d'autres
prdictions
lus proprement
cognitives.
ar
lorsqu'on
postule
un
principe
universel
u un
paramtre
de
variation,
n dfinit
oujours
ne
classenaturelle
e
phnomnes
ui
dpendent
solidairement
e
ce
principe
u de ce
paramtre.
Que
la valeur
du
paramtre
soitmodifie,t c'est 'ensemble e cette lasseque l'on s'attend voirmodifie
en
inguistique
ompare
u
diachronique,
u mme
n
acquisition.
l
en va
de
mme
plus
paradoxalement)
our
les
principes
grammaticaux
car,
si
un
principe
aut universellement
our
des adultes
normaux,
l
peut cependant
e
trouver
modifi
u coursde
la croissance
e
l'enfant,
ar
le mme
rocessus
e
maturation
ui
affecte
es autres
organes
;
ou
encore,
l
peut
tre
ltr
la
suite
d'un dficit
eurologique.
C'est alors
e
principe
ui-mme
ui peut
tre
soumis
variation.
Ajoutons
ue
les
techniques
'imagerie
tilises
n neuro-
linguistique
oivent
ermettre
e tester
a
ralitde
ces classes
naturelles
e
13.Pourinepprocheavariationyntaxiqueondeur9), ansaquellees iffrencesntrees
types
yntaxiques
VO,
VSO tverbe
econd
ont
apportes
ux
ressources
orphologiques
ont
disposent
haqueype,
n
e
eportera
Nash
Rouveret
1996).
ans
eur
nalyse,
es raits
onctionnels
sont
oujours
atisfaits
ans
a
syntaxexplicite.
20
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phnomnes
u niveau de l'activit rbrale
la violation 'un mme
rincipe
devrait,
ans tous
es
cas,
donner ieu au mme
ype
de raction rbrale.
En
tirant outes esconsquences umentalisme,nlargit onc considrablement
la base
empirique
de la
thorie,
ce
qui
rend celle-ci
plus
rfutable t
plus
explicative.
L'tude de
l'acquisition
et la
syntaxe
nt,
de
cette
faon,
t
largement
unifies,
out
articulirement
ans e cas de a thorie u
iage.
Chomsky
1981)
dfinissait eux
principes
ymtriques
dans un domainede localit
donn,
un
pronom
flchi oit voirun antcdent
ui
le
c-commande,
t
avec
equel
l
est
en relation e
corfrence
PrincipeA)
;
un
pronom
on
rflchi,
u
contraire,
ne
peut
avoir d'antcdentdans ce
domaine
Principe B).
Pourtant ertains
faits
d'acquisition
militent
ontreune telle
symtrie
les enfants
nglophones
connaissente premier rincipeds le plus eune ge,mais admettentusqu'
l'ge
de
cinq
ans des noncs
qui
violent e
second,
acceptantpar exemple
a
corfrence ans
Mama Bear
hugged
her
(Wexler, 996).
Wexler outient
que
le
second
principe
recouvreen fait deux
rgles
distinctes.Un
principe
grammatical
Bl)
interdit
ue
l'on
tablisse une relation de
liage
entre un
pronom
non
rflchi
t un
antcdent
ui
le c-commandeocalement. e
liage
implique
a
corfrence,
mais non l'inverse ainsi rien
dans la
grammaire
n'interdit
ue
Mama Bear
et
her
soient n relation e corfrence. n
principepragmatique
B2) exigeque
la rfrence 'un
pronom
oit
explicite-
ment ncre dans le discours.C'est ce
principe ui, pour
'adulte,
empche
a
corfrence ans l'exemple onsidr la seulefaond'ancrer a rfrence e
her
est de le lier
Mama Bear .
Mais l'enfant
gnore
B2,
et donne
au
pronom
ne rfrencendexicale
her
n'estdonc
par
i
par
Mama Bear
du
point
de vue
inguistique,
ien
qu'il
renvoie la
mme ntit u
point
de vue
rfrentiel4.
Ainsi,
eul e
principe
l est
'analogue
vritable u
principe
A,
et
l'on
peut
soutenir
ue,
comme
A,
Bl est nn.B2 renvoie un
mcanisme 'une
autrenature. Fait
remarquable,
ette
xplication eprend
our
une trs
arge
part
une thorie
ropose par
Reinhart u dbut des
annes
80,
avant mme
que
les
donnes
d'acquisition
ne soient connues.
Elle
suggrait
n effet e
distinguer
trictemente
liage, phnomnegrammatical,
t la
corfrence,
phnomne ragmatique
Jean
e
dteste
,
avec
corfrence,
st selon elle
impossible arce que Jeanse dteste constitue ne faonplus spcifique
d'exprimer
e
mme
ontenu).
Les donnes
d'acquisition
constituentinsi un
argument
mportant our
une version
modifie)
e la thorie e
Reinhart,
t
contre a thorie
riginale
e
Chomsky.
Si
l'unification e la
syntaxe
t de
la recherche ur
'acquisition
du
langage
tait omme
nscrite ans e
programme
nrativiste,
e
rapport
ntre
yntaxe
et
smantique
emeure,
n
revanche,
n
problme
uvert. es
thories centes
ont
largement
ntgr
a
smantique
u cadre
gnrativiste.
outefois
ette
14.Cette
nalyse
stmotive
ar
efait
ue,
ans
ne
hrase
l
ne
eut
voirorfrence
ans
liage,
elle
ue
Every
ear
ugged
er
,
es
nfants
'acceptentresqueamais
a
corfrence.
21
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intgrationeut
tre
onue
comme ne unification
ar
enrichissement
man-
tique
de la
syntaxe
u au contraire omme
ne articulation
ntre eux
modules
distincts e la facultinguistique.
La
premire
marche
par
exemple
onduit
enrichir
es
reprsentations
syntaxiques
e variables
vnementielles.
l'origine,
a
quantification
ur des
vnements
t ntroduite
n
philosophie
ar
Davidson
pour
rendre
ompte
des
proprits
riconditionnelles
es
adverbes
t des
complments
irconstan-
ciels
Brutus
frapp
Csar
dans e dos
avec un couteau
implique
Brutus
a
frapp
Csar dans
e dos
et
Brutus
frapp
Csar avec
un couteau
,
mais
en revanche a
conjonction
es
deux dernires
ropositions
'implique
pas
la
premire,
ar
ce n'est
pas
ncessairement
orsdu mme
vnement
ue
Brutus
frapp
Csar dans
le dos
(e.g.
avec
une
massue)
et
que
Brutus
a
frapp
Csar
avec un couteau e.g. aubras). Cette symtrieevient aturelle i 'on introduit
dans
es formes
ogiques
une
quantification
xistentielle
ur des vnements
de
3e
[Brutus-a-frapp-Csar
e)
dans-le-dos
e)
avec-un-couteau
e)],
on
peut
bien dduire
que
3e
[Brutus-a-frapp-Csar
e)
dans-le-dos
e)]
3e
[Brutus-a-frapp-Csar
e)
avec-un-couteau
e)],
mais l'inverse
n'est bien
entendu
as
valide.
L'innovation
e Kratzer
onsiste
introduire
ne variable
vnementielle
ans certaines
reprsentations
yntactico-smantiques.
lle
rend
compte
e cette
aon
du
paradigme
uivant
(13)
a. *When
Mary
knows
rench,
he
knows
t well.
b. When
Moroccan
knows
rench,
he
knows t well.
c. WhenMaryknows foreignanguage, heknows t well.
d.
When
Mary peaks
French,
he
speaks
t well.
e.
*When
Mary
knows
rench,
he
speaks
t well.
Les trois
premires
hrases
montrent
ue
when
est un
quantificateur
on
slectif
David
Lewis),
ui peut
'appliquer
n'importe
uel
ndfini
b.
,
c.).
S'il
n'y
a dans
a
phrase
aucune
variable
ibre,
e
rsultat
st dviant
a.),
en
vertu
du
principe
xcluant a
quantification
vide.
Ce
qu'observe
Kratzer,
'est
que
d.
se
comporte
xactement
omme
i elle
comportait
ne
variable ibre
cache
dont
e. serait
u contraire
pourvue,
t
dentifie
ettevariable
l'argument
vnementiele Davidson. Les prdicats pisodiques,
els
que
speak ,
ont
doncune variable vnementielleont ont
dpourvus
es
prdicats
ermanents
comme
know
Kratzer end
ompte
e cette
aon
de
nombreuses
iffrences
smantiques
parant
es deux
classesde
prdicats
t
parvient
driver
e cette
seule
distinction
e
subtils ontrastes
u
regard
de
l'extraction
manifests
ar
les deux
types
e
prdicats
n allemand.
Une
seconde
igne
de recherche
rivilgie
u contraire
une
organisation
modulaire
u
rapport
ntre
yntaxe
t
smantique,
onformment,
n
particu-
lier,
l'esprit
du
programme
minimaliste
e
Chomsky
puisqu'il
s'agit
de
rduire a
syntaxe
un
systme
omputationnel
ussi
simple
ue possible,
l faut
dterminer
e
qui
fait
partie
de
ce
systme
t
ce
qui
relve
d'un
systmeinterprtatif.n s'efforceinsi,pardestravaux ui sont ouvent 'unegrande
subtilit,
'tablir
une
vritable
artographie
e
la facult
inguistique.
es
rsultats
btenus
ont
parfois
tonnants.
es travaux
de D. Fox
suggrent
ar
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16/16
exemple ue
les
proprits
riconditionnelles
es
quantificateurs
ont
onnues
du
systme
omputationnel,
andis
que
la thoriedu
liage
fait
partie
d'un
systme istinct.
*
*
*
On
le
voit,
e
dbat
scientifique
u
sein
du mouvement
nrati
iste 'est
considrablement
uvert t toffu coursdes
dernires
nnes,
donnant ieu
des
approches
multiples
t
concurrentes.C'est
l,
sans
doute,
le
signe
de
l'inachvement
e la recherche mais
c'est, aussi,
a
preuve
de sa vitalit.
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