3Rve printemps-été 2012

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Convention de la poste-publications no 41122591 Le magazine des matières résiduelles au Québec PRINTEMPS-ÉTÉ 2012, vol. 8 no 1 La consigne humanitaire ou l’argent détourné ? Une période charnière pour les centres de tri SITE DE LACHUTE : La Cour d’appel confirme l’importance de l’étude d’impact www.magazine3rve.cc Daniel Gingras apôtre du gros bon sens ENTREVUE avec 14 23 17 Contenu exclusif diffusé sur www.dansmonsoussol.tv

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Une période charnière pour lescentres de tri

SITE DE LACHUTE : La Cour d’appel confirmel’importance de l’étude d’impact

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DanielGingras

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L’ E N V E R S D U D É C O R

L E S A M I S D E 3 R V E28

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Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :Jean-Louis ChamardDominique DodierChristine DuchaineCarole Grenier Frédéric Potvin

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Photos de la page couverture et de l’Entrevue :Fadi Benmahmoudwww.dansmonsoussol.tv

Designer graphique :Sylvain Malbeuf (SymaPub)

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :Carpe diem

Coordination des ventes :Grégory PratteTél. : 450 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage Rosemère (Qc) J7A 4S2Téléphone : 450 508-1515 [email protected]

© Tous droits réservés.Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketingaux coordonnées figurant c i -dessus . Les op in ions e t les idées contenues dans les a r t ic les n ’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvantêtre l ivrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er tr imestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié 3 fois l’an.

Ce magazine est imprimésur papier à contenurecyclé grâce à laparticipation financièrede Tricentris.

G E S T I O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S26

L E J U R I D I Q U E23

LES BONS

CONTACTS

Le magazine des matières résiduelles au Québec

chroniques

tête-à-tête

SOMMAIRE

« On n’a plus le droit de parler directement avec les gens qu’on veut servir sans s’inscrire comme lobbyiste. Je ne suispas un lobbyiste, je suis un vendeur ! Je trouve la situation aberrante. Comment voulez-vous qu’on serve les gensadéquatement si on ne peut pas leur parler ? Je me demande comment ferait le vendeur de voitures pour me vendreses véhicules s’il ne pouvait me parler. Et puis, pensez-vous vraiment qu’on peut « acheter » un fonctionnaire municipalavec un dîner à 12,65 $ ? »

— Daniel Gingras

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INFRASTRUCTURES URBAINES LA CO NS I G N E H U MAN ITA I RE O U L’ARG ENT DÉTO U RNÉ ?

CENTRES DE TRIU N E PÉR I O D E CHARN IÈRE PO U R LES CENTRES D E TR I

COLLECTE SÉLECTIVEBACS+, U N PLUS PO U R LA PROTECTI O N D E L’ENV I RO N N EM ENT !

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Dans ce numéro de votre magazine 3Rve,nous vous offrons un tête-à-tête fort intéressantavec Daniel Gingras. Qui dans l’industrie neconnaît pas Daniel ? Grande gueule à la voixrauque, pour certains. Empêcheur de tourner enrond, pour d’autres. Néanmoins, tous s’accordentsur un fait : Daniel possède un sens inné pourcomprendre et vulgariser des problématiques.

Profitant donc de cette rencontre, nous noussommes permis de le cuisiner1 sur une multitude de sujets afin demieux le connaître. Et à la question « Quelle est votre opinion sur lesystème de consigne au Québec ? », Daniel y va d’une réponseéloquente : « Faites ce que vous voulez, mais réglez la question unefois pour toutes ! »

Cette réponse est à mon avis lourde de sens, car elle dénote uneprofonde lassitude que bien des experts de l’industrie partagent. De fait,la question revient sans cesse dans l’actualité. Par ailleurs, cela démontreque même des intervenants chevronnés de l’industrie, comme Daniel,ne sont pas au fait de ce qu’implique un tel système, sans quoi, leconnaissant, il ne pourrait faire autrement que de prendre position defaçon claire.

« Faites ce que vous voulez, mais réglez la question une fois pourtoutes », dit Daniel. Il semblerait que le ministre de l’Environnement aitentendu son cri du cœur, puisqu’après des années de tergiversations,de rumeurs et de tractations, le gouvernement a décidé de moderniser,selon ses dires, le système de consigne. Or, il ne s’agit en rien d’unemodernisation. Il s’agit simplement d’une augmentation du montant dela consigne.

Cela dit, à mon avis, le ministre a loupé une belle occasion de procéderà une réelle modernisation de la filière de la récupération et du recyclage.En faisant passer la consigne de 0,05 $ à 0,10 $, il n’a que repoussé,

simplement, le problème. Les pro-consignes soutiennent quel’augmentation n’est pas suffisante et ils n’ont pas tort, car dans lamesure où on croit vraiment à ce système, on ne peut faire autrementque de songer à une consigne d’au minimum 0,25 $ pour qu’elle aitun effet réel. Et encore ! De l’autre côté, ceux qui sont en faveur de lacollecte sélective auraient souhaité l’abolition pure et simple de cesystème. Ils ont toutefois eu la mauvaise surprise d’entendre le ministreaffirmer ne pas fermer la porte à l’élargissement du système à d’autresmatières. Comme climat d’incertitude, difficile de faire mieux.

De mon côté, comme je le répète en ces pages depuis déjà plusieursannées, je suis d’avis qu’on doit prendre une décision pour le bien del’environnement, du développement durable et des citoyens québécois.Est-ce mieux d’avoir un camion qui collecte les bacs bleus et un autrequi en parallèle va de commerce en commerce pour récupérer lescontenants consignés ? Ou encore qu’un seul camion ramasse tout ?Qu’en est-il des gaz à effet de serre ? Si la consigne sur les cannettesétait abolie, les centres de tri seraient-ils plus rentables ? Ces dernierspourraient-ils investir dans l’amélioration de leurs équipements ? Voilàautant de questions auxquelles les réponses me semblent d’une évidencedésarmante. Et puis pendant qu’on y est, j’aimerais qu’on m’expliquepourquoi il faudrait absolument détourner le verre des sitesd’enfouissement alors que le verre n’est ni plus ni moins que du sable…Est-ce que le sable est si dangereux pour l’environnement ?

J’ai beau tourner et retourner la question dans tous les sens, toutce que je vois, c’est la victoire des groupes de pression sur le grosbon sens et le bien collectif. Le ministre se doutait-il du tollé qu’il allaitsoulever avec une telle décision ? Le fait d’en faire l’annonce ledimanche du week-end du Grand Prix de Formule 1 nous fournit unbon indice… ■

1. La partie du tête-à-tête où Daniel Gingras est cuisiné est diffusée sur www.dansmonsoussol.tv.

CONSIGNE : ÉLARGISSEMENT, ABOLITION, MODERNISATION… LA GUERRE EST OUVERTE !

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éditorial

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André Dumouchel

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De quel endroit êtes-vous natif ? Je suis natif de St-Ubalde où je réside toujours.

Quel genre d’enfant étiez-vous ?Je dirais assez tannant. Assurément actif. Probablement pas trèsdifférent de l’adulte que je suis.

Donnez-nous un exemple d’un mauvais coup…Une fois, alors qu’on jouait aux cowboys, on a attaché la gardienne. Lapauvre a été ligotée durant deux heures.

Comment se sont déroulées vos études ?Puisque je n’étais pas le plus tranquille, ce n’était pas fameux. J’ai réusside peine et de misère à obtenir mon DES. Heureusement que la note depassage était de 50 % à l’époque ! Par contre, j’ai toujours été poli etrespectueux envers mes professeurs.

Étiez-vous populaire ?Populaire, je ne sais pas, mais connu, oui. J’ai été élu président de l’écoleen troisième secondaire. C’est d’ailleurs ma belle-mère qui m’avait aidé àpeaufiner mon texte lors de ce qui s’est avéré ma première présentationdevant public.

Votre belle-mère de l’époque est-elle la même qu’aujourd’hui ?Oui. Je suis un gars très fidèle. J’ai commencé à sortir avec maconjointe alors qu’elle avait 14 ans et moi 16. Mis à part un intermèdede 8 mois, nous avons toujours été ensemble et nous sommes mariésdepuis 30 ans.

Quels ont été les moments marquants de votre adolescence ?J’ai appris très tôt à faire du business, que ce soit en vendant descigarettes « à la cenne » ou encore en accompagnant mon père. Mais ceque je chéris, ce sont les moments passés avec mes grands-parents. Ils

Entrevue réalisée par André Dumouchel

DanielGingrasapôtre

du gros bon sens

DANIEL GINGRAS A JOUÉ UN RÔLE ESSENTIEL DANS L’ÉVOLUTION DU SECTEUR DE LA GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES. POUR PLUSIEURS,IL EST CELUI QUI A FAVORISÉ L’IMPLANTATION DES BACS ROULANTS PARTOUT AU QUÉBEC. POUR D’AUTRES, IL EST LA GRANDE GUEULE QUI SE LÈVEDEPUIS 30 ANS DANS LES COLLOQUES POUR DIRE TOUT HAUT CE QUE LA PLUPART PENSE TOUT BAS.

HABILE COMMUNICATEUR, IL A UN SENS INNÉ POUR LA VULGARISATION. SA PASSION POUR SON TRAVAIL EST CONTAGIEUSE ET SES OPINIONSNE LAISSENT PERSONNE INDIFFÉRENT.

QUEL A ÉTÉ SON PARCOURS DANS L’INDUSTRIE ? COMMENT VOIT-IL L’ÉVOLUTION DE CELLE-CI ? QUE PENSE-T-IL DE LA RELATION ENTRE LESENTREPRENEURS ET LES FONCTIONNAIRES MUNICIPAUX ?

LE MAGAZINE 3RVE L’A RENCONTRÉ POUR VOUS.

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étaient connus et appréciés de tous au village. Tout le monde lesappelait affectueusement pépère Phonse et mémère Claire même s’ilsn’avaient pas de liens de parenté avec eux.

Vous êtes resté attaché à votre village. Pourquoi ?St-Ubalde n’a pas beaucoup changé sur le plan démographique avecses 1500 habitants. Du point de vue économique, ce n’est pas la joie.Les gens gagnent peu et la région tente de se développer tant bien quemal du point de vue touristique. Mais pour moi, ce qui est important, cesont les valeurs de ces gens. Ils sont honnêtes. De toute façon,personne ne peut se permettre d’être malhonnête en campagne, carsinon tu es vite isolé.

Votre famille a-t-elle toujours été impliquée dans la gestion desmatières résiduelles ?Non, les Gingras ont ramassé et fait le transport du lait dans les fermes dela région durant 50 ans. C’est ainsi que mon premier emploi a été « expertramasseur de lait en vrac ». J’avais dû suivre une formation de deuxsemaines à St-Hyacinthe pour pouvoir exercer ce métier qui, au fond, étaitvraiment très simple. Par la suite, en 1981, mon père a acheté un premiercamion de vidange de mon oncle Gilles, qui était aussi entrepreneur dansl’âme, mais qui aimait surtout démarrer des projets.

Votre père avait-il un intérêt particulier pour le domaine ?Pas particulièrement. Il avait quelques camions pour la collecte du lait etsavait comment gérer une flotte de camions.

Avez-vous été engagé dès le début dans ce changement decap de l’entreprise familiale ?Oui. À ce moment, j’étais en Europe depuis quelque temps. Ma mère etmon père m’ont demandé de revenir afin de m’investir dans cettenouvelle aventure.

Comment se déroulaient vos activités ?C’était une tout autre époque. À certains moments, on fonctionnait sansmême avoir de contrat. Nous faisions la collecte des déchets pourensuite aller les porter « à notre dump » et y mettre le feu. Ça semble fouaujourd’hui, mais c’était une pratique commune. Et d’ailleurs, jusqu’àrécemment, il y avait encore des endroits au Québec où c’était lapratique courante.

Comment votre entreprise s’est-elle développée dans cecontexte ?Pour mon père, c’était très important d’axer l’entreprise sur la qualité duservice et le respect de nos employés. C’est ce qui nous a permis d’éviterun roulement de personnel et de faire passer notre flotte de camions de 15à 20 véhicules au moment de vendre l’entreprise, soit 20 ans plus tard.

En quoi vous distinguiez-vous en termes de qualité de service ?Nous avons toujours tenté de proposer des solutions modernes pourrépondre aux besoins de nos clients. Par exemple, dans le comté dePortneuf, il n’y avait pas de conteneurs à déchets avant que nous lesintroduisions. Les restaurants avaient des « cabanes » où ils entassaientleurs déchets. Il est facile d’imaginer qu’il n’était pas très agréable d’yentrer. Ce n’était pas humain.

Pour nous, il était important d’être à l’avant-garde, même si les solutionsn’étaient pas parfaitement au point. On préférait procéder ainsi, quitte àmodifier, adapter ou améliorer les produits imparfaits. Car en fin decompte, cela nous donnait une longueur d’avance. L’introduction desbacs roulants en est un autre exemple.

D’où est né votre intérêt pour les bacs roulants ?Je me rappelle avoir assisté à un colloque de l’AESEQ à Rimouski en1985 avec mon père. M. André Watté y présentait une conférence. Monpère et moi avions discuté longuement du projet pilote de la Ville deDrummondville avec ce dernier. Deux semaines plus tard, nous nousrendions à Drummondville pour voir ce qui s’est avéré la premièreimplantation de bacs roulants en sol québécois. Le projet était vraimentnovateur.

Vous avez donc décidé d’emprunter cette nouvelle avenue ?Oui, mais ce n’était pas simple. Le principal obstacle était lié à lamanipulation des bacs pour les vider dans le camion. Certaines villesvoulaient obliger les vidangeurs à manipuler à la force du bras les bacsroulants pour les vider, ce qui était une aberration en raison du poids deceux-ci. Pour moi, les bacs devaient servir à simplifier la vie desvidangeurs et non le contraire.

Il fallait donc équiper les camions de verseurs hydrauliques, maismalheureusement la technologie n’était pas au rendez-vous. Il y avaitbien les verseurs Zoller, mais équiper un camion de cette technologiecoûtait 35 000 $/pièce. De plus, une fois installés, ils étaientencombrants et ne permettaient pas le ramassage des déchets par voietraditionnelle.

Par la suite, Labrie a distribué un verseur inventé par un Californien dunom de John Napp. Vendus au coût de 7 500 $, ces verseurs étaientplus abordables, mais eux aussi étaient encombrants. C’est à ce momentque mon oncle Serge a eu l’idée de fabriquer son premier « bras de fer ».

Aviez-vous une forme d’association avec votre oncle ?Au départ, non. Mon père et son frère détenaient chacun 50 % del’entreprise appelée Les bras de fer Gingras. Par la suite, mon père m’adonné 15 % de ses actions et 30 % à mon frère, car ce derniertravaillait dans l’entreprise. De mon côté, lorsque je vendais des bacs,j’en profitais pour vendre des bras de fer. Cette belle entreprise a étévendue à Labrie il y a quelques années.

La problématique liée à la manipulation des bacs était-ellel’unique frein à son implantation au Québec ?Pour vendre des bacs roulants, tu dois être capable de les vider. Et nousavons réglé ce problème. Après quoi, d’autres manufacturiers de bacs,principalement allemands en raison de leur marché arrivé à maturité, ontenvahi le Québec. Un peu plus tard, l’entreprise IPL a commencé àproduire des bacs. Mais au départ, elle distribuait des bacs de marqueOtto. À preuve, les citoyens de la Beauce peuvent retirer l’autocollantIPL et découvrir le logo d’Otto en dessous !

L’aspect politique était-il un autre obstacle ?Sans l’ombre d’un doute. Le fameux projet pilote de Drummondville enest un bon exemple. Malgré un vif succès et un taux de satisfaction bienau-delà de 80 %, les instances politiques de la ville avaient peur d’allerde l’avant et elles ont mis un temps fou avant d’étendre ce système decollecte efficace à tous les citoyens. Et je suis complètement découragéqu’il y ait encore aujourd’hui des endroits au Québec qui résistent augros bon sens.

Comment en êtes-vous venu à vendre des bacs roulants ?Peu de temps après notre rencontre avec M. Watté, Claude Boivin, deLabrie, m’a invité en compagnie de feu André Gaudreau à visiterl’entreprise Perstorp en Suède, à qui nous avons acheté nos premiersbacs. Dès notre retour, M. Watté était chez nous pour m’offrir un job !

Quelle a été votre impression de cet homme ?Pour moi, encore aujourd’hui, André Watté est le meilleur vendeur aumonde ! Dès mon embauche, il m’a invité en Allemagne pour rencontrerle président de la compagnie, M. Schaeffer. Quand on a 23 ans et qu’onn’a travaillé que pour son père, ce n’est pas rien de rencontrer unhomme qui a plus de 5000 employés.

Par la suite, j’ai eu le privilège de passer beaucoup de temps seul à seulavec lui et j’ai toujours été émerveillé par sa passion, sa façon de penseret son réseau de contacts incomparable.

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A-t-il été un mentor pour vous ?Oui. Mon objectif était d’être le André Watté du Québec, quelqu’unavec qui tu peux faire affaire sans craindre de te faire avoir, quelqu’unde confiance, un véritable partenaire.

Qui sont les gens qui vous ont beaucoup influencé ?Bien sûr mon père, mais également Claude Forget pour qui j’ai unprofond respect. Je travaille avec Claude depuis près de 20 ans. Àmon avis, peu de gens de l’industrie sont aussi novateurs et aussiouverts aux nouveaux procédés que lui. Et ce qui est encore plusadmirable, dans son cas, c’est que malgré le fait que son entreprise decollecte ait été achetée par BFI, pour qui il travaille maintenant, ilcontinue à penser différemment.

Quel est l’état du marché de la vente de bacs roulants auxQuébec ?D’une part, il faut dire qu’il y a encore des villes qui n’ont pas faitl’implantation de ces bacs. Par ailleurs, les bacs déjà en place partoutau Québec ne sont pas éternels; certaines flottes, parmi les premières,devront être remplacées.

La gestion des matières organiques représente-t-elle unpotentiel intéressant ?Le marché est extraordinaire en termes de potentiel de ventes, du moinsthéoriquement, puisqu’à partir de 2020, nous ne pourrons plus enfouirde matières organiques au Québec. Comme je l’ai dit dans l’une de mescapsules vidéo « Dans mon bac », je ne crois pas à cet objectif. Pour moi,il est irréaliste de croire qu’à si court terme on puisse y arriver, d’abord etavant tout en raison du manque d’appui politique et du nombred’élections municipales que nous vivrons d’ici là.

Pourquoi vous êtes-vous lancé dans le marché descontenants semi-enfouis ?J’ai eu la chance de visiter l’Europe et d’y découvrir de nouveauxproduits et de nouvelles technologies. Et à l’occasion d’une visite enFrance en 2004, j’ai vu l’un de ces contenants dans une halte routièreet j’ai « capoté » sur le système.

Avez-vous aussitôt commencé à distribuer ce type decontenants ?Au départ, après avoir assisté à une exposition en Italie en compagniede M. Watté, j’ai investi plusieurs dizaines de milliers de dollars afin dedistribuer des contenants complètement enfouis. Mais je me suis renducompte que le marché québécois n’était pas prêt pour ça. Du moins, pasà grande échelle, contrairement aux contenants semi-enfouis, ne serait-ce qu’en termes de coûts. Par contre, je demeure persuadé qu’encertains endroits, ils représenteraient la solution idéale.

Un exemple vous vient-il en tête ?Le quartier des spectacles à Montréal. Je pense que ces contenantsauraient été plus efficaces et à coûts de beaucoup inférieurs que lesystème de vacuum qui a été retenu.

Parlant de Montréal, hormis les zones comptant des maisonsunifamiliales, comment verriez-vous la collecte des matièressur son territoire ?C’est simple : pour chaque intersection, vous auriez trois contenantsenfouis avec une belle borne de façon à recueillir toute la matière. Parailleurs, pour ne pas perdre d’espaces de stationnement, ils pourraientêtre placés près des bornes-fontaines. Les pompiers verraient leurtravail simplifié puisqu’il n’y aurait plus de voitures stationnées devant.

Quels sont les principaux avantages liés à l'implantationdes contenants semi-enfouis ?Le premier est d’ordre esthétique. Contrairement à nous, l’esthétiquerevêt une grande importance pour les Européens. Et un contenantsemi-enfoui est drôlement plus joli qu’un gros conteneur. Le deuxièmeest d’ordre économique. Par exemple, si lors de la construction d’unimmeuble à condos, le promoteur choisit des contenants semi-enfouis, il peut éviter de construire une « cabane » qui sans exagérercoûtera dans bien des cas aux alentours de 70 000 $. Encore faut-ilque le règlement de l’urbanisme de la ville en question ne tolère pas

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les vieux conteneurs rouillés en bordure de rue. Mais encore là, il s’agitd’un aspect politique.

Que pensez-vous de l’évolution des relations entre lesentrepreneurs et les municipalités ?Je suis déçu, révolté… je suis à court de mots.

Pourquoi ?On n’a plus le droit de parler directement avec les gens qu’on veut servirsans s’inscrire comme lobbyiste. Je ne suis pas un lobbyiste, je suis unvendeur ! Je trouve la situation aberrante. Comment voulez-vous qu’onserve les gens adéquatement si on ne peut pas leur parler ? Je medemande comment ferait le vendeur de voitures pour me vendre sesvéhicules s’il ne pouvait me parler. Et puis, pensez-vous vraiment qu’onpeut « acheter » un fonctionnaire municipal avec un dîner à 12,65 $ ?

Vous avez récemment organisé une visite industrielle enOntario en compagnie de différents intervenants municipaux.Comment le tout s’est-il déroulé ?Le but était d’aller voir ce qu’ils font de bien, de moins bien, de discuteravec eux des problèmes qu’ils ont connus et des solutions qu’ils onttrouvées, ce qui est à mon avis extrêmement utile et constructif. Croyez-le ou non, sur plus de 200 invitations, seulement une trentaine depersonnes se sont inscrites. Mais un grand nombre d’entre elles nousont dit qu’elles auraient aimé participer, mais qu’elles craignaient qu’unetelle démarche de respecte pas les nouvelles règles d’éthique. C’estdommage, car les participants ont unanimement apprécié les visites.

Est-ce votre entreprise qui payait les frais ?Non, chaque participant payait un montant couvrant les frais de sonvoyage. On ne faisait pas un sou avec ça. Mais soyons réalistes : mêmesi nous avions payé pour tout le monde, qu’est-ce que ça aurait changé,surtout quand on sait que de toute façon, dans un appel d’offres, c’estle plus bas soumissionnaire conforme qui l’emporte ?

Mais les appels d’offres peuvent être influencés par lesentreprises, non ?Effectivement. Ce qui doit être surveillé, c’est lorsqu’on met desspécifications dans un devis qui écarte systématiquement des produitsau profit d’un autre. Il est là, le danger. Mais, en même temps, il faut seservir de sa tête; si une ville possède 100 000 bacs IPL, pour ne pas lesnommer, et qu’elle va en soumission pour 10 000 bacs, je trouverais çaridicule que ce ne soit pas IPL qui gagne la soumission. La ville peutainsi réduire ses inventaires de pièces.

Comment voyez-vous l’évolution de la collecte sélective ?Je souhaiterais qu’il y ait un mouvement vers l’apport volontaire, commec’est le cas en Europe. Mais j’ai bien l’impression que mises à partquelques remises en question comme le fait de retirer le verre ou nondu bac, le système restera pas mal intact. Pour moi, tout est unequestion de coûts. Au Québec, ça coûte si peu pour gérer les matièresrésiduelles que ça devient un frein à l’amélioration de tout système.

Quels sont les plus grands défis pour le Québec concernantla gestion des matières résiduelles ?Simplement de faire ce qu’on a pris comme engagement. Les planssont là, ils sont écrits, mais ils ne sont respectés que partiellement.

M. Gingras, merci beaucoup. ■

Vous avez récemment contribué aucontenu du site dansmonsoussol.tv avecune chronique éditoriale appelée « Dansmon bac ». Les capsules sont d’ailleursexcellentes et ont suscité jusqu’àmaintenant de nombreux commentairespositifs ; quelques villes ont mêmedemandé l’autorisation de les utiliser.Pourquoi avoir accepté de faire cescapsules ?Je voulais contribuer humblement àl’amélioration de la gestion des matièresrésiduelles au Québec en donnant réellementle fond de ma pensée et en évitant la languede bois.

Le côté rigolo du concept vous faisait-ilpeur ?Pas du tout. Pour moi, c’est important d’êtresérieux dans ce qu’on fait sans se prendre au sérieux.

Comment avez-vous trouvé l’expériencede tournage ?J’ai adoré l’expérience. L’équipe a étéextrêmement professionnelle et le résultat desplus surprenants. Je suis fier du résultat et j’aihâte que les gens visionnent les capsules, carce que j’y dis demeure fidèle à ce que je disdepuis 30 ans.

En quelques mots, quel est le messagede chacune des capsules de la série ?Sur la fréquence des collectes : il estimportant de diminuer au maximum le nombre de collectes.

Sur le compte de taxes : le coût réel de lagestion des matières résiduelles doit y être inscrit et détaillé.

Sur les appels d’offres : augmenterconsidérablement le nombre d’années ducontrat, mais avec la possibilité que la ville

puisse briser le contrat chaque année si letravail est mal fait.

Sur la couleur des bacs : ça semble banal,mais il faut penser à long terme.

Sur la sensibilisation des citoyens : investir adéquatement dans la sensibilisation,ça rapporte.

Sur le fait de louer oud’acheter un bac : il est préférable dedemander à votrecollecteur de les fournir.C’est la meilleure dessolutions.

Nous avons cuisiné Daniel Gingras pour vous. Rendez-vous au www.dansmonsoussol.tvpour entendre ses réponses.

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epuis son implantation en 1983, le système public deconsignation des contenants à remplissage unique a faitcouler beaucoup d’encre, autant par ses détracteurs que

ses partisans. Selon le dictionnaire, la consigne est une sommeremboursable destinée au réemploi des emballages, desbouteilles. Elle sert donc à s’assurer que les emballages et lesbouteilles sont retournés en échange de cette sommeconsignée. C’est le système mis en place depuis des dizainesd’années par les brasseurs québécois avec leur flotte debouteilles en verre qu’on peut réemployer.

Quant au système public de consigne sur les contenants àremplissage unique, la somme consignée sert à assurer leretour de ces contenants en vue de leur recyclage.Dernièrement, Consignéco a annoncé la tenue de la toutepremière Journée de la consigne au profit de la FondationMaurice Tanguay à Québec. Cette initiative est fort louable ensoi pour les moins nantis de la société. Mais la somme perçuedu système public de consignation n’est pas destinée à cettefin. C’est comme si une partie du droit environnemental sur lespneus servait à subvenir aux besoins des sans-abris.Consignéco a même développé une trousse humanitairepermettant à des organismes de se servir de la consignecomme lev ier de f inancement et de st ructurer p lusefficacement les campagnes caritatives. Le député de Vanier amême déclaré : « Le potentiel de la consigne est bien réel, etpermettra de soutenir financièrement une multitude de causeset d'organismes qui font une différence dans leur milieu. »

Ce concept vise la récupération des contenants à remplissageunique qui ne retournent pas dans le système public de

consignation. Cependant, il est plus que probable que lescitoyens qui participent à cet élan de générosité soient lesmêmes qui retournent déjà leurs contenants pour leremboursement de leur consigne. Ceux qui les perdent dans lanature ou dans les ordures ne seront pas plus enclins à lesrapporter, que ce soit pour la cause environnementale ouhumanitaire.

Après le tremblement de terre en Haïti, un gestionnaire decentre de tri de la région de Québec a même eu l’idée de lancerune campagne publicitaire demandant aux citoyens de déposerleurs contenants à remplissage unique consignés dans le bacde récupération. La somme des consignes non perçues par lescitoyens aurait servi, pour la moitié, à financer des activités dereconstruction en Haïti. L’autre moitié aurait été ajoutée auxsurplus de cet organisme. Dans ce même ordre d’idée, autant leministre du Développement durable, de l’Environnement et desParcs que les gestionnaires de RECYC-QUÉBEC partagentcette vision du détournement des sommes consignées pour lefinancement d’activités humanitaires. D’autant plus que l’ondiscute actuellement de financer partiellement les sans-abrispar le moyen du système public de consignation. En établissantle montant de la consigne à 0,10 $ par contenant àremplissage unique, on risque d’inciter les sans-abris etd’autres citoyens à fouiller dans les ordures et dans les bacs derécupération afin d’y rechercher ces contenants consignés.Cependant, l’augmentation de la somme risque d’entraîner deseffets pervers, tels que la vidange des poubelles urbaines, lafouille dans les bacs de récupération et, ainsi, l’éparpillementd’autres matières recyclables ou d’ordures dans les rues.

Ces causes sont toutes très louables et elles méritent d’êtremieux financées par l’État ou les citoyens, mais non pas par dessommes prélevées pour des fins précises, comme le systèmepublic de consignation. Dans une société de droit, il n’est pasnormal que des sommes prélevées pour des fins précisesservent à d’autres fins que celles pour lesquelles elles ont étéprévues. Les sommes consignées doivent servir à assurer leréemploi des emballages et des contenants qui peuvent êtreréemployés. Dans le cas des causes caritatives, des moyensautres que les sommes consignées existent pour assurer lefinancement de ces causes. Si l’État désire contribuer à ces

LA CONSIGNE HUMANITAIRE OU L’ARGENT DÉTOURNÉ ?I N F R A S T R U C T U R E S U R B A I N E S

Jean-Louis ChamardM.Sc. Env.présidentChamard et Associés inc.j l . c h ama rd@chama rde t a s s o c i e s . c om

D

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causes, qu’il le fasse directement ou qu’il en assure lefinancement adéquat.

D’ailleurs, par le moyen de ce financement des causeshumanitaires, on comprend que le système public de consignen’est pas essentiel à la récupération des contenants àremplissage unique. On est à faire la démonstration que cesystème pourrait servir à d’autres fins que celles originalementprévues et qu’il pourrait être aboli au profit de la collectesélect ive et d ’une réduct ion des coûts du tr i et duconditionnement. Les matières récupérées sont les pluspayantes pour les centres de tri. Elles pourraient servir aufinancement d’une activité environnementale en lien direct avecl’objectif de réduction des quantités de matières résiduelleséliminées.

Selon les données de RECYC-QUÉBEC, le taux derécupération des contenants à remplissage unique visés par lesystème public de consignation est présentement à 65 %, enbaisse constante depuis 1999, son apogée à 77 %. Il estévident que ce taux pourrait être meilleur avec l’augmentationde la somme consignée. Mais, il faut aussi constater que lescoûts de gestion et de contrôle du système public de

consignation sur les contenants à remplissage unique sontbeaucoup plus importants que la collecte sélective. Quoi qu’il ensoit, de plus en plus de ces contenants sont récupérés à l’aidede ces deux systèmes et, donc, de moins en moins sontéliminés. C’est l’objectif recherché, même si on y perd enefficacité et en maximisation des coûts. ■

Dans une société de droit, il n’est pasnormal que des sommes prélevées pourdes fins précises servent à d’autres finsque celles pour lesquelles elles ont étéprévues.

L A C O N S I G N E H U M A N I T A I R E O U L’ A R G E N T D É T O U R N É ?

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industrie du tri est en mouvance. Depuis la fin de la crise de 2008-2009, bien des choses ont évolué et continuent d’avancer. Parmicelles-ci, le programme Performance des centres de tri des matières recyclables de la collecte sélective, mis sur pied en 2009, apermis à une vingtaine de centres de tri du Québec de recevoir une subvention. Créé par le ministère du Développement durable, de

l’Environnement et des Parcs (MDDEP), le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE), ÉcoEntreprises Québec (ÉEQ), la Société des alcools du Québec (SAQ) et RECYC-QUÉBEC, ce programme a pour but d’améliorer laperformance des centres de tri québécois, d’augmenter la qualité des matières sortantes, de favoriser le développement de la filièrequébécoise de mise en valeur des matières résiduelles, ainsi que de soutenir les investissements au sein de cette filière industrielle.

Pour la période de 2011 à 2015, le programme a été bonifié et est maintenant doté d’un budget total de 11 M$. En effet, un montantde 9 M$ s’est ajouté aux 2 M$ consentis au programme lors de sa création pour obtenir plus de détails, vous pouvez consulter la pagesuivante : http://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/client/fr/programmes-services/prog-centres-tri.asp

On encourage donc les centres de tri à appliquer ce programme,d’autant plus que même ceux qui ont déjà reçu une subventiondans le cadre du Programme d’aide financière pour les centresde tri québécois 2009-2011 (PACT) peuvent y être éligibles. Deplus, les sommes déjà reçues ne seront pas prises en comptelors d’une nouvelle demande.

Mentionnons également que ce programme coïncideparfaitement avec l’émergence de nouveaux équipements forts

prometteurs. Voyons ensemble quelques-uns d’entre eux.

1- Les lecteurs optiques : ils sont présents sur le marchédepu i s que l ques années dé j à . Le re tou r su rl’investissement de ceux-ci était cependant toujours au-delà de cinq ans, donc trop long pour une technologieaussi jeune. Toutefois, en jumelant la nouvelle générationde lecteurs au programme d’amélioration précédemmentcité, ils s’avèrent rentables au cours des quatre premières

UNE PÉRIODE CHARNIÈRE POUR LES CENTRES DE

L’

C E N T R E S D E T R I

Frédéric Potvin, ing.directeur général Tricentrisf p o t v i n@t r i c e n t r i s . c om

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TRI

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années. Et ce n’est pas fini ! Nous sommes en attented’autres technologies optiques qui pourraient grandementaméliorer, voire révolutionner le monde du tri !

2- Le trommel (tamis rotatif géant) : déjà deux centres de triont installé un trommel, ce qui ne s’était jamais faitauparavant au Québec. Cet équipement permet d’extraireen début de traitement les particules fines qui peuventpotentiellement contaminer les fibres. Il régulariseégalement le flot de matière et en soustrait le carton.Comme il n’y a plus de carton encombrant sur la ligne, ilest plus facile pour les trieurs d’identifier les éléments àenlever du « prétri ».

3- Les Air Mesh : ceux-ci aspirent les papiers et les sacs deplastique sur la ligne des contenants, et agissent commele ferait un aimant qui attirerait précisément ces matières.

4- Les séparateurs balistiques : ils piquent de plus en plus lacuriosité des gestionnaires de centres de tri par la qualitéde la fibre qu’ils produisent. Leur coût d’achat et d’entretienest plus bas, et ils sont plus faciles à nettoyer que lesséparateurs réguliers. Leur faible capacité (6 tonnes parheure) est un obstacle qui peut cependant être contournépar l’installation de plusieurs de ces machines en parallèle.

5- La presse à ballot : c’est l’équipement le plus importantdans un cent re de t r i , qu i bénéf ic ie lu i auss id’améliorations importantes tant en capacité qu’en

fiabilité. Les attacheuses de ces presses, autrefoissouvent défaillantes, sont aujourd’hui beaucoup plusfiables. La densité des ballots a également augmenté,permettant aux centres de tri de réduire leurs coûts detransport.

Tous ces équipements contribueront, certes, à augmenter laproductivité des centres de tri et, par le fait même, leurrentabilité. Ils permettront également d’offrir des grades dematières supérieurs et d’accroître ainsi les revenus. Toutes cesmesures finiront, par ricochet, par profiter aux citoyens, quiverront leurs frais de recyclage diminuer.

Je termine en profitant de l’occasion pour vous parler d’unnouveau regroupement qu’est celui des centres de tri et desrecycleurs québécois. Ce comité est en fait une table deconcertation où recycleurs et récupérateurs cherchent dessolutions à leurs problèmes communs. En d’autres termes, ceregroupement souhai te , par la communicat ion et lacompréhension des enjeux de chacun, trouver des pistespermettant d’accroître la compétitivité de ces deux groupes,sans cesser de considérer les enjeux environnementaux. Il s’agitlà d’un pas important pour une industrie qui génère 1 milliard dedollars par année en activité économique et qui emploie plus de12 000 travailleurs dans l’ensemble des régions du Québec.

Toutes ces initiatives contribuent à transformer le visage durecyclage au Québec et démontrent encore une fois que créativitéet collaboration sont synonymes d’essor et de réussite. ■

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U N E P É R I O D E C H A R N I È R E P O U R L E S C E N T R E S D E T R I

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est le 11 juin dernier qu’a eu lieu le lancement d’un toutpremier regroupement québécois de partenaires de la filièrede la collecte sélective. Il s’agit là d’une mobilisation sans

précédent d’acteurs et de partenaires qui veulent assurer l’intégritédu système et contribuer à son renforcement.

bacs+, c’est la mobilisation des détaillants, manufacturiers,entreprises de services, collecteurs, centres de tri, transformateurs,équipementiers, consultants, associations patronales etreprésentants municipaux pour le renforcement de la collectesélective des matières recyclables au Québec.

Issu d’un mandat clair du conseil d’administration d’Éco EntreprisesQuébec (ÉEQ), c ’est-à-dire de mettre sur pied un telregroupement, bacs+ compte 25 membres fondateurs qui croientque le meilleur système de récupération pour les matièresrecyclables est la collecte sélective. Un système plus simple, plusaccessible, plus performant, plus rentable et plus écologique quiinvite le citoyen à récupérer davantage de matières avec l’outil parexcellence, le bac.

La volonté de créer un tel regroupement s’inscrit dans le contexteoù, à compter de 2013, les coûts nets des programmesmunicipaux de collecte sélective seront assumés à 100 % par

l’industrie, et ce, en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement.Cette initiative traduit notamment une volonté bien affirmée degarantir l’efficacité de ce système de récupération et de voir à sonoptimisation et à son intégrité.

La collecte sélective est une application parfaite des trois axes dudéveloppement durable. Environnementale, elle contribue à lalutte aux changements climatiques et aux efforts de réduction desémissions de gaz à effet de serre grâce à un circuit de collecte etde transport optimisé vers les centres de tri . Le tri , leconditionnement et la transformation des matières recyclablesfavorisent le développement de la filière des technologies vertes,l’une des plus importantes et prometteuses du Québec.Économique, la collecte sélective est une industrie en plein essor,créant des milliers d’emplois et générant des investissements enR et D. Sociale, elle bâtit un partenariat novateur avec plusieursorganismes du milieu qui assument un rôle d’écoconseiller dans lesprojets de financement pilotés par la Table pour la récupérationhors foyer, dans plus de 4400 bars, restaurants et hôtels partoutau Québec. De telles initiatives permettent d’améliorer les taux derécupération de l’ensemble des matières recyclables.

Afin de sensibiliser les Québécois aux avantages du recyclage etde voir à son renforcement, nous nous devons de présenterl’univers de la collecte sélective et de faire connaître cetteindustrie. Un site Internet – www.bacsplus.ca – a été créé afin dediffuser une information vérifiable et transparente sur les procédés,les taux de récupération, les progrès, les innovations, les projetspilotes, les investissements en R et D, etc.

La collecte sélective est, sans aucun doute, le système derécupération le plus performant. D’une part, il est le seul qui permetd’atteindre les objectifs fixés dans le Plan d’action 2011-2015 dela Politique québécoise de gestion des matières résiduelles pour

BACS+, UN PLUS POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT !

C O L L E C T E S É L E C T I V E

Carole Grenier Directrice, Affaires publiques -Renforcement de la collecte sélectiveÉco Entreprises Québeccg re n i e r@ecoen t re p r i s e s . q c . c a

C’

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l’ensemble des matières recyclables et, d’autre part, celui quipermet de détourner le plus de matières recyclables (aluminium,plastique, papier, carton et verre) des sites d’enfouissement.

En 2010, on a estimé que plus de 762 000 tonnes de matièresrecyclables ont été récupérées grâce à la collecte sélective.

Desservant 99 % de la population québécoise en milieurésidentiel, la collecte sélective est le système de récupération leplus simple et le plus accessible qui soit. Ses progrès sont lerésultat des efforts soutenus des citoyens, des institutions, descommerces et des industries, notamment les détaillants, lesrestaurateurs, les entreprises manufacturières, les municipalitéset les membres de bacs+. L’objectif est clair : tout le monde doitfaire sa part pour l’environnement en récupérant plus et mieux.

Ayant financé plus de 7 000 bacs et îlots de récupération dansdes aires publiques partout au Québec, la Table pour larécupération hors foyer facilite aux citoyens l’accès à larécupération. Les partenaires de l’industrie sont passés à l’actionen créant et en finançant cette initiative, une contribution de pluspour la protection de l’environnement et pour faire augmenter letaux de récupération de toutes les matières recyclables.

Enfin, bacs+, c’est la voix des acteurs et partenaires de la collectesélective qui participent de façon concrète aux succès de cesystème de récupération.

bacs+ est un rétroacronyme signifiant « bénéfices del’augmentation de la collecte sélective ». Le bac de récupérationdevient ainsi un symbole puissant de mobilisation des acteurs etpartenaires de la collecte sélective.

B A C S + , U N P L U S P O U R L A P R O T E C T I O N D E L’ E N V I R O N N E M E N T !

Voici les 25 membres fondateurs de bacs+

• Association des détaillants en alimentation du Québec• Association canadienne des boissons• Association des embouteilleurs de boissons gazeuses

du Québec• Association des restaurateurs du Québec• Biopaqc• Conseil canadien du commerce de détail• Conseil de la transformation agroalimentaire et des

produits de consommation• Conseil des chaînes de restaurants du Québec• Conseil des Entreprises de Services

Environnementaux • Conseil des industriels laitiers du Québec inc.• Conseil québécois du commerce de détail• Eagle Vizion• Éco Entreprises Québec• Gaïa environnement• Gaudreau Environnement• La Table pour la récupération hors foyer• Les Eaux Naya inc.• Machinex• Ni Corporation• Plastrec inc.• Recyc RPM inc.• RecycleMédias• RÉSEAU Environnement• Société des alcools du Québec• Tricentris

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L E J U R I D I Q U E SITE DE LACHUTE : LA COUR D’APPEL CONFIRME L’IMPORTANCE DE L’ÉTUDE D’IMPACT

e 22 février dernier, Sodavex a eu une belle victoire lorsque laCour d’appel a remis les pendules à l’heure en matièred’interprétation de décrets émis en vertu de la Loi sur la

qualité de l’environnement (la « LQE ») dans l’affaire Procureurgénéral du Québec et al. c. Gestion environnementale Nord-Sudinc. et al. / Bernard More et al. c. RCI Environnement inc. et al.1.Étant donné l’implication des auteurs dans ce dossier, vous aurezcompris que le texte qui suit ne saurait être neutre.

Cette affaire médiatisée porte sur l’interprétation du décretpermettant l’agrandissement du lieu d’enfouissement technique deLachute (le « site de Lachute »), appartenant à la Régieintermunicipale Argenteuil Deux-Montagnes (« RIADM »), dontl’exploitation est gérée depuis 2006 par Gestion environnementaleNord-Sud inc. (« GENS »), une entreprise liée à RCI Environnementinc. (« RCI »).

Dans un jugement unanime, la Cour d’appel a confirmé que lesconditions mentionnées explicitement à un décret, de même quecelles contenues dans les documents auxquels il renvoie, doiventêtre respectées.

L’agrandissement du site de Lachute a été autorisé en 2003 par undécret émis en vertu de l’article 31.5 LQE (le « Décret ») à l’issue duprocessus d ’éva luat ion et d ’examen des impacts surl’environnement, qui avait comporté des audiences publiquesdevant le BAPE.

Le projet de la RIADM, dont les impacts ont été analysés dansl’étude d’impact, prévoyait l’enfouissement d’un tonnage annuelmaximal de 500 000 tonnes de matières résiduelles enprovenance d’un territoire de desserte déterminé. Différentsscénarios d’enfouissement possibles établis en fonction de diversterritoires de desserte et des tonnages annuels correspondants yétaient détaillés. Le scénario retenu par la RIADM a été celuiprévoyant desservir les MRC des Laurentides, de l’Outaouais, deLanaudière, de Vaudreuil-Soulanges et de Beauharnois-Salaberryet de Laval, et ce, jusqu’à concurrence d’un tonnage annuel de500 000 tonnes.

Dans le Décret, la condition 1 stipule que « l’aménagement,l’exploitation, la fermeture et la gestion postfermeture du sitedoivent être conformes aux modalités et mesures prévues » à unesérie de documents, dont l’étude d’impact. La condition 2 indiqueque le volume maximal est établi à 667 000 m3, soit uneconversion en volume des 500 000 tonnes proposées.

Or, en novembre 2009, GENS et RCI ont commencé à enfouir ausite de Lachute des matières résiduelles en provenance de Montréalet de la Montérégie, et ce, en quantité nettement supérieure aux500 000 tonnes annoncées. Plus précisément, GENS et RCI ontenfoui 870 000 tonnes en 2010 et 912 000 en 2011, en alléguantqu’ils respectaient le volume maximal de 667 000 m3.

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 1 PRINTEMPS-ÉTÉ 2012 23

Me Christine Duchaineavocateassociée chez Sodavex,cabinet juridique spécialisé en environnementcducha i n e@soda v e x . c om

Écrit en collaboration avec Olivier Charest

L

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Des résidents et l’entreprise WM, appuyés par le MDDEP, ont demandé uneinjonction pour faire cesser cette exploitation illégale. GENS et RCI, appuyées parla RIADM, demandaient aux tribunaux de déclarer qu'elles pouvaient acheminerdes matières résiduelles de toute provenance et sans limitation de poids, puisquela provenance et le tonnage n’étaient pas mentionnés au Décret et qu’ils neconstituaient pas des « modalités et mesures » de l’étude d’impact au sens de lacondition 1.

La thèse de GENS et RCI a été entendue par laCour supérieure. Pendant la durée de l’appel,GENS et RCI ont continué d’enfouir des matièresrésiduelles au site de Lachute sans tenir comptedes limites territoriales et de poids, et ce, malgrédes mises en demeure du MDDEP.

La Cour d’appel a infirmé le jugement de premièreinstance en statuant que le tonnage annuel et leterritoire de desserte mentionnés à l’étuded’impact, à laquelle la condition 1 du Décret faitréférence, doivent être respectés.

La Cour d’appel se montre très sévère à l’égard dela RIADM, qu’elle accuse de s’être « détournée deses engagements environnementaux à l’égard dela population en adoptant une interprétationcréative du Décret » et d’avoir manqué à sesobligations légales en enfouissant des matièresdans des quantités qui ont échappé à la procédureimpérative d’évaluation de la LQE. Elle réitèrel’importance de respecter les engagements prispour le projet : « Lorsque l’enjeu tient à la portéequ’il faut accorder au décret délivré en vertu del’article 31.5 de la LQE, la véritable question à seposer ne consiste pas tant à se demander ce qu’ilprohibe, mais plutôt d’identifier ce qu’il autorisevraiment. ». En d’autres termes, si ce n’est pasdemandé, ce n’est pas autorisé.

La Cour d’appel précise que « soutenir, comme lefont la Régie et sa partenaire d’affaires GENS,que le site de Lachute n’est assujetti à aucunterritoire de desserte revient non seulement à nierla réalité des conditions du Décret, mais aussi àprétendre que la directive ministérielle est vide desens et que de grands pans de l’étude d’impact onté té ignorés aux fins de l ’ au to r i sa t iongouvernementale ».

Quant au tonnage, la Cour d’appel considèrequ’on « ne peut isoler de son contexte l’unité devolume, 667 000 m3, et en faire la seule limitecontraignante, sans trahir en même temps toutle processus ayant servi à déterminer cettemesure ».

Qu’on se le tienne pour dit : le processusd’évaluation et d’examen des impacts n’est pasqu’une simple formalité. Le promoteur demeurelié par la description de son projet. Il est doncprimordial de rédiger soigneusement lesdocuments soumis lors de ce processus,notamment l’étude d’impact, afin d’obtenirl ’autor isat ion voulue sans s ’ imposer desconditions trop lourdes non requises par la loi.

Quant au site de Lachute, il reste à voir si leMDDEP utilisera les moyens légaux à sadisposition pour exiger de la RIADM, de GENSet de RCI qu’elles remettent la situation en étatou qu’elles remboursent les profits générésalors qu’elles contrevenaient à la LQE. ■

1. Procureur général du Québec et al. c. Gestionenvironnementale Nord-Sud inc. et al. / Bernard More et al. c.RCI Environnement inc. et al., 2012 QCCA 357

S I T E D E L A C H U T E : L A C O U R D ’ A P P E L C O N F I R M E L’ I M P O R T A N C E D E L’ É T U D E D ’ I M P A C T

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Pendant la durée de l’appel, GENS et RCI ontcontinué d’enfouir des matières résiduelles au sitede Lachute sans ten i r compte des l im i testerritoriales et de poids, et ce, malgré des mises endemeure du MDDEP.

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Le chemin vers une gestion saine et responsable des matières résiduelles est long et sinueux.

Laissez Daniel Gingras vous guider avec sa chronique « Dans mon bac ». Diffusée surwww.dansmonsoussol.tv

a prise de conscience collective des enjeux environnementaux,la pression sur les ressources, les lois et les réglementationssont autant d’éléments combinés qui favorisent l’émergence

d’une économie verte basée sur des technologies plus propres, desproduits et des services plus respectueux de l’environnement.

L’émergence de cette économie se manifeste dans plusieurs pays,tels que la France et les États-Unis. Selon le Boston ConsultingGroup, la France envisage la création de plus de 200 000 emploisverts d’ici 2012 en orientant sa politique publique vers la croissanceverte. D’après cette même source, les investissements dans l’améliorationénergétique des bâtiments pourraient créer de 2 à 3,5 millionsd’emplois supplémentaires uniquement en Europe et aux États- Unis.

Chez nos voisins du sud, le nombre d’emplois dans le secteur del’environnement et des énergies alternatives a progressé de 9,1 %par an entre 1998 et 2007, ce qui représente environ 777 000emplois.

Une telle évolution exige de nombreux efforts en termes de formationet de développement de compétences. Les États-Unis feront denombreux investissements dans la formation de la main-d’œuvre oula reconversion des employés touchés par des secteurs d’activité encrise.

Selon un récent rapport du Programme des Nations Unies pourl’environnement (PNUE), « Passer à une économie verte signifie, àterme, un gain fort en emploi, de moindres émissions de substancesnocives et un bon taux de croissance. » Selon The Greene Jobs Act,les emplois verts sont gagnants-gagnants. Ils sont bénéfiques tantpour l’environnement que pour l’économie, et assurent une sécuritéd’emploi.

Les emplois verts comprennent la fabrication, l’installation, la distribution,la production, la vente et la conservation. Ces types d’activité favorisentl’utilisation des énergies propres et renouvelables telles que l’énergiesolaire, éolienne, hydraulique ou les bioénergies, ainsi que destechniques d’isolation et de construction à haute qualitéenvironnementale (LEED).

Au Canada, l’industrie verte connaît une croissance de l’emploi depuis1991 (source : Statistique Canada, Enquête sur l’emploi EERH, 2001).

Au Québec, en 2009, 78 140 emplois étaient considérés comme verts(source : Statistique Canada). Selon la tendance, le développementde cette industrie va bon train, et résulte d’une volonté politique quiassure le dynamisme et la croissance économique des secteursenvironnementaux.

Par exemple, en Ontario, le gouvernement provincial prévoit la créationde 50 000 nouveaux emplois écologiques au cours des 3 prochainesannées.

« Économie verte » veut dire « nouveaux emplois », mais elle estmalheureusement accompagnée d’une prévision de pénurie de main-d’œuvre et d’une rareté de travailleurs (qui se fait déjà ressentir). Ledépart à la retraite de trois millions de Canadiens d’ici 2015 n’aiderapas ce secteur en pleine croissance. Un double enjeu se presse ànos portes : survivre à la croissance de l’économie verte et comblerles départs à la retraite et la pénurie de main-d’œuvre.

Une des clés du succès est la formation et la promotion des professions.Il faut augmenter le nombre de formations, diversifier les régions oùoffrir les formations, influencer l’orientation des jeunes vers desformations vertes ou environnementales. Il faut également investirdans le développement des compétences des travailleurs en emploi,mettre de l’avant le secteur vert comme employeur de choix. Ladiversification des emplois verts est porteuse de résultats à moyenet à long terme, car les opportunités dans les secteurs de l’économieverte pourraient se multiplier.

L’économie verte apporte plusieurs changements, mais surtout unecroissance dans le nombre d’emplois et la demande d’expertises etde compétences. Les emplois verts présentent de gros avantages surles autres emplois : ils sont très variés quant aux secteurs et auxcompétences, et peuvent intégrer aussi bien les jeunes que lesprofessionnels déjà en emploi ou en réorientation.

EnviroCompétences, le comité sectoriel de main-d’œuvre enenvironnement, a pour mandat de soutenir les employeurs et la main-d’œuvre par la mise en œuvre de projets visant le développement desressources humaines et des compétences, ainsi que la promotion desprofessions liées à l’environnement. Nous sommes prêts à vous aidervers l’intégration d’une économie verte dans vos activitésentrepreneuriales. Des formations peuvent être développées, et desoutils peuvent être mis à votre disposition pour que vous puissiez aussidevenir acteur de ce changement. Nous sommes conscients que laclé du succès repose sur la formation de vos travailleurs et ledéveloppement de compétences nouvelles. Les défis sont de taille,mais les solutions, à votre portée. ■

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

Dominique Dodierdirectrice généraleEnviroCompétencedom i n i q u e . d o d i e r@env i ro c ompe t e n c e s . o rg

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 1 PRINTEMPS-ÉTÉ 201226

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 1 PRINTEMPS-ÉTÉ 201228

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Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 1 PRINTEMPS-ÉTÉ 201230

Sources : L’équipe de 3RveL’ E N V E R S D U D É C O R

Après quatre ans de travail soutenu, la région deSorel-Tracy est fière d’annoncer qu’elle estofficiellement reconnue comme technopole enécologie industrielle. « Cette reconnaissancenous permet de devenir la première technopoleen écologie industrielle au monde, affirmeHélène Gignac du CTTEI. Elle démontrel’expertise développée par la région en termesde valorisation des résidus industriels et defabrication d’équipements liés à l’énergie. »L’écologie industrielle est une nouvelle façon defaire, appliquée par de plus en plus d’entreprises.Elle vise à transformer les résidus d’uneorganisation en matières premières pour uneautre. Lorsqu’on parle de développementdurable, en voilà un bel exemple. Toutes nosfélicitations !

Le 29 mars dernier,le Conseil patronalde l’environnementdu Québec a lancéle Guide de bonnespratiques afin de favoriser l'acceptabilitésociale des projets. « Le Guide ne prétendpas offrir des solutions magiques devantune crise, mais vise plutôt à soutenir lesentreprises dès la conception de leursprojets afin de les éviter », soutient HélèneLauzon, présidente du CPEQ. Publié sur lesite www.cpeq.org, ce guide est destinéaux entreprises et se veut un outil pratiquequi suggère l ’attitude à adopter eténumère les phases principales ainsi queles mesures à mettre en œuvre afin defavoriser l’acceptabilité sociale d’unnouveau projet. Soulignons au passageque le CPEQ fête cette année ses 20 ans.Nos meilleurs vœux !

Huit mois après avoir donné le coup d’envoi aux travaux deconstruction, Tricentris a officiellement inauguré son nouveau centrede tri à Gatineau le 12 avril dernier. Le bâtiment, d’une superficie de50 000 pi², est en voie d'obtenir une certification LEED (Leadershipin Energy and Environnemental Design), tout comme la succursalede Tricentris située à Terrebonne. De plus, Tricentris, en partenariatavec la SAQ, a incorporé un trommel à ses équipements. Ce tamisrotatif géant accomplit une ségrégation dès le début de la chaîne detri et permet, entre autres, d’en retirer le verre concassé. Cettetechnologie est installée pour la première fois dans un centre de tridu Canada. Espérons que cette nouvelle technologie réussira àrégler le problème du verre dans les centres de tri.

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UNE PREMIÈRE MONDIALEPOUR SOREL-TRACY !

Sorel-Tracy

C’est le 11 juin dernier qu’a eu lieu l’annonce de la formation du regroupementbacs +. Initiative d’Éco Entreprises Québec, bacs+ a pour mission dedémontrer que la collecte sélective est le système le plus performant et le plusefficace de récupération des matières recyclables. Le regroupement veutapporter des éclaircissements sur des croyances populaires et fournir desdonnées fiables sur les performances réelles, les avantages de la collectesélective, les taux de récupération, les progrès et les innovations du système.Le regroupement offrira aussi une vitrineà ses membres afin de mettre en valeurleurs bons coups. Une belle initiative !Nous vous invitons à visiter le sitewww.bacsplus.ca pour plus d’information.

BACS + POUR QU’IL Y EN AIT PLUS !

LANCEMENT ET BOUGIES

CHAMPAGNE !

Réseau Environnement tiendra son colloque annuel sur la gestiondes matières résiduelles les 6 et 7 novembre à l’hôtel Delta deSherbrooke. L’événement promet d’être fort intéressant avecl’effervescence des dernières semaines dans l’industrie. C’est unrendez-vous !

À NE PASMANQUER !

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