3Le récit de voyage - plandetudes.ch

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70 3 Le récit de voyage Objectifs : analyser les caractéristiques du récit de voyage ; écrire un journal de bord. Repères – Voyages, grandes découvertes et explorations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Lecture – Motivations et formes d’écriture du récit de voyage: M. Polo, H. Cortés, C. Colomb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 – Les conditions du voyage : J. Cook, J. de Léry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 – La découverte de l’autre : M. Polo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82 – La description de l’inconnu: J. de Léry, M. Polo . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84 – Du réel à l’imaginaire: M. Polo, L.-A. de Bougainville . . . . . . . . . . . . . 86 – LECTURE DIMAGE : carte historiée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 Prolongements : lecture, oral – Voyages imaginaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 Outils de la langue – GRAMMAIRE : la caractérisation, la phrase subordonnée conjonctive CVD, le comparatif et le superlatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 – ORTHOGRAPHE : le pluriel des noms, les adjectifs de couleur, l’accord du participe passé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 – CONJUGAISON : le passé simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 – VOCABULAIRE ET FIGURES DE STYLE : le vocabulaire du récit de voyage ; comparaison, hyperbole, accumulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96 Évaluation – LECTURE : C. Colomb, lettre à Luis de Santangel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98 – ÉCRITURE : écrire une page d’un journal de bord . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 Autres lectures – TENEZ VOTRE CARNET DE LECTURE : « Sindbad le marin » . . . . . . . . . . . . . . 100 – CHOISISSEZ UNE LECTURE : si vous aimez les récits de voyage… . . . . . . . 101 – ACTIVITÉ EN CLASSE : réaliser une interview . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

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3 Le récit de voyage

Objectifs : analyser les caractéristiques du récit de voyage ; écrire unjournal de bord.

Repères– Voyages, grandes découvertes et explorations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

Lecture– Motivations et formes d’écriture du récit de voyage : M. Polo, H. Cortés, C. Colomb . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76– Les conditions du voyage : J. Cook, J. de Léry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80– La découverte de l’autre : M. Polo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82– La description de l’inconnu : J. de Léry, M. Polo . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84– Du réel à l’imaginaire : M. Polo, L.-A. de Bougainville . . . . . . . . . . . . . 86– LECTURE D’IMAGE : carte historiée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88

Prolongements : lecture, oral– Voyages imaginaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90

Outils de la langue– GRAMMAIRE : la caractérisation, la phrase subordonnée conjonctive CVD, le comparatif et le superlatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92– ORTHOGRAPHE : le pluriel des noms, les adjectifs de couleur, l’accord du participe passé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95– CONJUGAISON : le passé simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96– VOCABULAIRE ET FIGURES DE STYLE : le vocabulaire du récit de voyage ;comparaison, hyperbole, accumulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

Évaluation– LECTURE : C. Colomb, lettre à Luis de Santangel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98– ÉCRITURE : écrire une page d’un journal de bord . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

Autres lectures– TENEZ VOTRE CARNET DE LECTURE : « Sindbad le marin » . . . . . . . . . . . . . . 100– CHOISISSEZ UNE LECTURE : si vous aimez les récits de voyage… . . . . . . . 101– ACTIVITÉ EN CLASSE : réaliser une interview . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

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Pour commencerl Citez quelques noms de grands explora-teurs.lQuels sont les grands voyages d’explora-tion (espace…) accomplis par les hommesd’aujourd’hui ?

LIRE L’IMAGE1. a. D’où ce document est-il tiré ? Quelle en est lanature ? b. De quand date-t-il ? Que représente-t-il ?2. Comment l’image est-elle organisée ? Quels sontles différents plans ?3. Qui sont les personnages ? Quel est leur moyende déplacement ?4. Décrivez le paysage. Quelles sont les couleursdominantes ? Quel est l’effet produit ?

� Une caravane de marchands arrive à Alexandrie, enluminure extraite du Codex Maggi (voyage de Charles Magius), 1578, (BnF, Paris).

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Qui est Marco Polo ?lMarco Polo naît en 1254 à Venise dans une richefamille de marchands voyageurs. Son père et sononcle empruntent souvent la Route de la soie, à larencontre des caravanes qui ramènent d’Orient(Inde, Indonésie, Chine…) les épices (poivre, cannelle,muscade) et la soie, très chères au Moyen Âge.

l En 1271, Marco, âgé de 17 ans, est du voyage. LesPolo mettent plus de trois ans à traverser laMéditerranée, la Perse, le golfe Persique, le Cachemire,le désert de Gobi avant d’arriver dans le territoiredes Mongols, chez l’empereur Kubilaï Khan, àCambaluc (Pékin, voir carte, p. 73). Ce dernierdemande à Marco Polo de rester à son service. Marcoapprend le mongol et, durant dix-sept ans, il effec-tue de nombreuses missions à travers la Chine.

l Revenu ensuite à Venise, Marco Polo est fait pri-sonnier en 1298 par les Génois, alors en guerre contreles Vénitiens. Dans sa prison à Gênes, il dicte à

Repères

lChronologie1271-1295 : voyage et séjour de Marco Polo en Chine.1298 : Le Livre des Merveilles, de Marco Polo.1487 : Bartolomeu Dias contourne le sud de l’Afrique et franchit le cap deBonne Espérance.1492 : Christophe Colomb découvre les Bahamas, puis Haïti (ou Hispaniola),Cuba…1497-1498 : Vasco de Gama atteint l’Inde par voie maritime.1500 : Pedro Álvarez Cabral découvre le Brésil.1507 : le nouveau continent découvert est appelé Amérique en l’honneurd’Amerigo Vespucci (voir p. 74).1520 : Magellan accède à l’océan Pacifique par le détroit dit de Magellan.1519-1521 : Cortés conquiert le Mexique (chute de l’empire aztèque).1531-1534 : Pizarro conquiert le Pérou (chute de l’empire inca).1766-1769 : Louis-Antoine de Bougainville mène une expédition scientifiqueautour du monde.1768-1775 : James Cook, navigateur anglais, sillonne le Pacifique avec uneéquipe de naturalistes à la recherche du continent australien.1909 : l’Américain Robert Peary atteint le premier le pôle Nord.1911 : le Norvégien Roald Amundsen est le premier à atteindre le pôle Sud.

Voyages, grandes découverteset explorations

� G. B Ramusio et F. R Grisellini, détail d’une carte d’Asie(début du XVIe siècle), montrant la route prise par Marco Poloet des marchands vénitiens (Palais des Doges, Venise, Italie).

� Vue des douanes à Venise, enluminureextraite du Codex Maggi (voyage de Charles Magius), 1578 (BnF, Paris).

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733 Le récit de voyage

l’écrivain Rustichello de Pise, son compagnon de cel-lule, le récit de ses voyages, Le Livre des Merveilles(rédigé en ancien français). À sa sortie de prison,Marco se marie et reprend ses activités commer-ciales, jusqu’à sa mort en 1324.

Qu’est-ce que Le Livre des Merveilles ?l Le Livre des Merveilles est un récit de voyage. Onappelle récit de voyage un récit écrit par un voyageurqui témoigne de ce qu’il a vu ou entendu au coursde ses déplacements et où se mêlent descriptions,anecdotes, explications, impressions personnelles. Le livre de Marco Polo, qui a connu dès le Moyen

Âge un grand succès, est connu sous deux titres : Le Devisement du monde et Le Livre des Merveilles.

lDevisement (de deviser : parler de) renvoie au récitdes choses vues et entendues, Merveilles témoignede l’émerveillement de Marco Polo.

La Renaissance et les grandes découvertesl À partir du XVe siècle, les Européens cherchent àtrouver une route maritime vers les Indes. Ils veu-lent se procurer les produits précieuxde l’Orient sanspasser par les marchands italiens ou musulmans,ils espèrent aussi découvrir de l’or.

l Le princeHenri le Navigateur (1394-1460), fils duroi Jean Ier du Portugal, fonde à Sagres au Portugalune école de navigation, s’entoure d’astronomes,de cartographes, de navigateurs. C’est là qu’est miseen chantier la caravelle, navire des découvreurs (voirschéma, p. 75).

l En 1487, le Portugais Bartolomeu Dias franchit lecap de Bonne Espérance, ouvrant la perspectived’une route directe vers l’Orient. Et c’est le PortugaisVasco de Gama (1469-1524) qui trouve la route (1497-1498) : passant par le cap de Bonne Espérance ilaborde à Calicut en Inde (voir la carte, ci-dessous).

� Les grandes découvertes (XIIIe-XVIe siècles).

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Quand il rentre à Lisbonne avec une cargaisond’épices, il a parcouru 44 500 km sur les mers.

l Le Génois Christophe Colomb (1450-1506), fascinépar les récits de Marco Polo, rêve lui aussi desimmenses richesses d’Extrême-Orient. Partant del’idée que la terre est ronde, il imagine pouvoir attein-dre les Indes en traversant l’océan Atlantique parl’ouest, dans l’espoir que cette route serait plus rapide. Seuls les souverains d’Espagne Ferdinand

d’Aragon et Isabelle de Castille croient en son pro-jet et le financent.

Le 3 août 1492, il quitte l’Espagne avec trois cara-velles : la Santa María, la Niña et la Pinta. Après troismois de navigation incertaine, il aborde sur une îledes Bahamas en croyant reconnaître Çipingu (leJapon), l’île aux épices décrite par Marco Polo.Persuadé d’avoir atteint les Indes, il appelle Indiensles habitants de ce pays (voir la carte, p. 73).

l Sur ses traces, le navigateur italien AmerigoVespucci (1454-1512) est le premier Européen à attein-dre le continent américain. Le continent est appeléNouveau Monde. Il a été baptisé América (Amérique)en 1507 en l’honneur d’Amerigo Vespucci.

l En 1519, le Portugais Fernand de Magellan (1480-1521) réalise le rêve de Christophe Colomb : il trouveun passage permettant de passer de l’océanAtlantique à l’océan Pacifique, en contournantl’Amérique du Sud. Il meurt au cours du voyage, mais un de ses lieu-

tenants, Sebastian Del Cano, achève le voyage etréalise le premier tour du monde en bateau, en millecent jours (voir la carte, p. 73).

Quelles sont les conditions de navigation au XVe siècle ?l Les navigateurs peuvent s’orienter grâce aux por-tulans, premières cartes marines dessinées surdes parchemins et établies d’après les observationsdes marins.

lPour connaître leur position, les marins disposentde la boussole (appelée aussi compas) qui indiquele nord, de l’astrolabe, du quadrant ou de l’arba-lète, qui permettent de déterminer la position dunavire par rapport à la position du soleil, de l’étoilepolaire…

Repères

� Un astrolabe (sert à déterminer la hauteur des étoiles au-dessus de l’horizon), dans Cosmographie(ouvrage d’astronomie, 1583), de Jacques de Vaulx,manuscrit français (BnF, Paris).

� Antonio Menendez (XXe siècle), Ferdinand Magellan, 1480-1521 (1970), peinture (Musée de la Marine, Lisbonne, Portugal).

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753 Le récit de voyage

l La caravelle, navire des conquêtes, est équipéed’un double système de voiles qui lui permet de tirerau mieux parti des vents : voiles carrées pour unebonne stabilité et voiles triangulaires (dites voileslatines) pour mieux remonter face au vent (voirschéma ci-contre). Sa coque robuste, allongée ethaute lui permet de bien fendre les flots.Mais la vie à bord est éprouvante : l’eau douce

croupit rapidement, aucune nourriture fraîche nepeut être conservée, et les marins sont atteints duscorbut, terrible maladie due à un manque devitamines. Les capitaines doivent faire face à desmutineries dues à ces conditions de vie.

Qui sont les conquistadors ?l Ces découvertes attisent la convoitise d’aventu-riers conquérants en quête de fortune. Au début duXVIe siècle, les Espagnols se lancent à la conquêtedu Nouveau Monde, attirés par l’or. Les conquista-dors (de l’espagnol conquistadores : conquérants)partent à la découverte de l’Amérique du Sud et del’Amérique centrale.

l En 1519, Hernán Cortés (1485-1547) atteint leMexique, poussé à la fois par le désir de trouver del’or et de convertir les indigènes à la religion catho-lique. Le Mexique est alors dominé par la brillantecivilisation aztèque, qui fascine Cortés et seshommes. Cortés détruit la capitale aztèqueTenochtitlan le 15 août 1521. Sur son emplacement,il bâtit une nouvelle ville, Mexico, capitale d’un ter-ritoire qu’il nomme Nouvelle Espagne. La brillantecivilisation aztèque est anéantie.

l Après la conquête du Mexique, les Espagnolsrêvent d’atteindre l’Eldorado, royaume imaginaireoù tout est d’or. Francisco Pizarro (1475-1541) par-vient en 1532 au Pérou, alors sous la domination desIncas ; ébloui par la vue de l’or, il fait exécuter l’em-pereur inca Atahualpa et anéantit Cuzco, la capi-tale. Les Espagnols poursuivent ensuite la conquêtedes pays voisins : Chili, Bolivie, Colombie…

Les scientifiques du XVIIIe sièclel Les Européens poursuivent l’exploration du

monde, mais les motivations sont différentes : lesexplorateurs sont des savants ou des philosophesqui organisent des expéditions, poussés par le désirde connaître les richesses de la terre et de décou-vrir d’autres civilisations.En 1766, le marin philosophe français Louis-

Antoine de Bougainville effectue le tour du mondeà bord de son navire La Boudeuse ; il raconte sonexploration dans le Voyage autour du monde (1771).L’Anglais James Cook se rend à Tahiti en 1769 pour

observer le passage de la planète Vénus devant lesoleil. Une partie de son journal de bord rédigéentre 1768 et 1780 est publiée sous le titre Relationsde voyages autour du monde.

� La caravelle.

1.Dans quelles conditions Le Livre des Merveillesa-t-il été écrit ? Quel est son autre titre ? Quesignifient ces deux titres ?2.Citez les grands découvreurs. Dites ce que cha-cun d’eux a découvert.

3.Qu’est-ce qu’un conquistador ? Quels sont lesdeux plus célèbres ? Qu’ont-ils accompli ?4. Quelles sont les qualités de la caravelle ?Quelles sont les conditions de vie à bord ?5. Quelle est la motivation des explorateurs auXVIIIe siècle ?

2 Lire et repérer

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Voici les premières lignes du Livre des Merveilles de Marco Polo.

Seigneurs, Empereurs et Rois, Ducs et Marquis, Comtes, Chevalierset Bourgeois, et vous tous qui voulez connaître les différentes

races d’hommes et la variété des diverses régions du monde, et être infor-més de leurs us1 et coutumes, prenez donc ce livre et faites-le lire ; carvous y trouverez toutes les grandissimes merveilles et diversités de laGrande et de la Petite Arménie, de la Perse, de la Turquie, des Tartares2

et de l’Inde, et de maintes autres provinces de l’Asie Moyenne et d’unepartie de l’Europe quand on marche à la rencontre du Vent-Grec3, duLevant4 et de la Tramontane5 ; c’est ainsi que notre livre vous les conteraen clair et bon ordre, tout comme Messire Marco Polo, sage et noblecitoyen de Venise, les décrit parce qu’il les a vues de ses propres yeux.

Sans doute il y a ici certaines choses qu’il ne vit pas, mais il les tientd’hommes dignes d’être crus et cités. C’est pourquoi nous présente-rons les choses vues pour vues et les choses entendues pour entendues,en sorte que notre livre soit sincère et véritable sans nul mensonge, etque ses propos ne puissent être taxés de fables.

Et quiconque en fera ou en entendra la lecture y devra croire, parceque toutes choses y sont véritables. […]

Demeurant dans le donjon de Gênes par suite de la guerre, et n’ai-mant pas rester oisif, il pensa qu’il pourrait composer ledit livre pourle plaisir des lecteurs. Il n’avait consigné lui-même que bien peu deschoses dont il a souvenir encore aujourd’hui […]. À présent, il a faitécrire toutes ces choses en bon ordre à Messire Rustichello, citoyen dePise, qui était avec lui dans le même donjon de Gênes, en l’an 1298depuis la naissance de notre Seigneur et Maître Jésus-Christ.

Marco Polo, Le Livre des Merveilles ou Le Devisement du monde (1298), texte établi par A.-C. Moule et P. Pelliot,

traduit en français moderne par L. Hambis © éd. Klincksieck, Paris.

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1. us : habitudes,usagestraditionnels.

2. Tartares :peuple de l’Asiecentrale.

3. Vent-Grec : ventvenant du nord-est.

4. Levant : ici ventqui vient de l’est.

5. Tramontane :vent froid venantdu nord.

Le récit de voyage: motivations et formes d’écriturePréparez votre lectureRecherchez sur une carte dans quelles parties du monde se trouvent l’Arménie, la Perse (l’Iran actuel), la Turquie, l’Inde.

Extrait 1« Vous y trouverez toutes les grandissimes merveilles »

� Marco Polo, page de titre de la première édition imprimée des Voyages de Marco Polo (1477).

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773 Le récit de voyage

2 Lire et analyserLa situation d’énonciation1. a.Dans quel contexte Le Livre des Merveillesa-t-il été écrit ? Qui l’a rédigé en français? Quela été le rôle de Marco Polo ?b. Qu’en déduisez-vous sur le moment del’écriture : l’ouvrage a-t-il été écrit au cours duvoyage ou à partir de souvenirs ?2. a. Le récit est écrit à deux personnes diffé-rentes. Lesquelles ? Justifiez votre réponse.b.À qui l’auteur destine-t-il son ouvrage? Citezle texte.

Le projet d’écriture3.Quel est le contenu annoncé de l’ouvrage ?Dans quelle partie du monde Marco Polo a-t-ileffectué ses voyages?4. Montrez en citant le texte :– que l’auteur se présente comme un témoinoculaire (qui a vu) et auriculaire (qui a entendu);– qu’il s’engage à dire la vérité à ses lecteurs.Dans quel but insiste-t-il tant sur sa sincérité?5. Comment l’adjectif grandissime (l. 5) est-ilformé? Que signifie-t-il? Quel effet Marco Polocherche-t-il à produire sur son lecteur par l’ex-pression grandissimes merveilles ?6.Dans quel but Marco Polo a-t-il écrit Le Livredes Merveilles ? Citez le texte.

� Départ de Marco Polo de Venise pour la Chine, enluminure extraite du Roman d’Alexandre, vers 1338 (Bibliothèque Boldeian, Oxford, Grande-Bretagne).

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En 1519, le conquistador espagnol Hernán Cortésdébarque au Mexique pour conquérir le pays desAztèques. Il rend compte de ses actions à son souve-rain Charles Quint pour se justifier ou se glorifier etrecevoir les récompenses méritées pour ses services…Voici un extrait d’une lettre qu’il lui adresse.

Pour rendre compte à Votre Royale Excellence,Très Puissant Seigneur1, de la grandeur des

choses extraordinaires et superbes de cette grandeville de Tenochtitlan2 et de la magnificence du ser-vice de Muteczuma3, son souverain3, des rites et céré-monies de cette nation, de l’ordre qui règne dans legouvernement de cette capitale, aussi bien que dansles autres villes qui en dépendent, il faudrait un tempsinfini et plusieurs écrivains habiles. Pour moi, je nesaurais dire la centième partie des choses que j’au-rais à dire ; mais je m’efforcerai de conter les chosesque j’ai vues, et, bien que mal dites, elles paraîtrontencore si extraordinaires qu’on ne voudra pas lescroire, puisque nous, qui les avons vues de nos yeux,notre raison se refuse à les comprendre.

Hernán Cortés (1485-1547), La Conquête du Mexique(1519-1521), traduit de l’espagnol par D. Charnay.

1. Royale Excellence, Très Puissant Seigneur : Charles Quint.

2. Tenochtitlan : capitale aztèque qui sera détruite puis rebâtieplus tard par Cortés, sous le nom de Mexico.

3. Muteczuma : empereur aztèque.

Christophe Colomb, pensant rejoindre les Indes par l’ouest, est appuyé dansson entreprise par le roi et la reine d’Espagne qui financent le voyage.Colomb leur adresse son journal de bord.

Et je partis de la cité de Grenade le douzième jour du mois de maide la même année 1492, un samedi ; je vins à la ville de Palos,

qui est port de mer, où j’armais1 trois navires très convenables pourtelle entreprise2 et je partis dudit port3, bien pourvu de très nombreusessubsistances et de beaucoup de gens de mer, le troisième jour du mois

Extrait 2« Je m’efforcerai de conter les choses que j’ai vues »

� Hernán Cortés, enluminure extraite del’Histoire des Indiens (1579) par Diego Duran(Bibliothèque nationale, Madrid, Espagne).

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Extrait 3« Écrire très ponctuellement, au jour le jour »

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ChristopheColomb(vers 1451-1506)

Journal de bord(1492)

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d’août de ladite année4, un vendredi, une demi-heure avant le lever dusoleil. Et je pris le chemin des îles Canaries qui sont à Vos Altesses etse trouvent en ladite mer Océane pour, de là, prendre ma route et navi-guer jusqu’à toucher aux Indes, m’y acquitter de l’ambassade5 de VosAltesses […] et y accomplir ainsi ce qu’Elles m’avaient ordonné.

En ces raisons6, je me suis proposé d’écrire très ponctuellement, aujour le jour, tout ce que je ferais et verrais et qui m’arriverait pendantce voyage, comme bien on le verra plus avant.

De plus, Seigneurs Princes, tout en écrivant chaque nuit ce qui seraarrivé le jour, et le jour la navigation de la nuit, j’ai le dessein de7 faireune nouvelle carte marine sur laquelle je situerai toute la mer et toutesles terres de la mer Océane, dans leurs propres positions, sous leur vent[…].

Christophe Colomb, La Découverte de l’Amérique, volume 1, Journal de bord et autres écrits (1492-1493), traduit de l’espagnol

par S. Estorach et M. Lequenne, © éd. La Découverte.

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1. j’armais :j’équipais.

2. entreprise :voyage.

3. dudit port :de ce port.

4. ladite année :cette même année.

5. l’ambassade :la mission (lessouverainsd’Espagne ontcommanditél’expédition deC. Colomb).

6. En ces raisons :pour ces raisons.

7. j’ai le desseinde : mon but est de.

2 Lire et analyserLa situation d’énonciation1. Qui sont les auteurs des extraits 2 et 3 ?Quelle est leur nationalité? À quels siècles ont-ils vécu ?2. À quelle personne les auteurs mènent-ilsle récit ?3. À qui chacun des auteurs s’adresse-t-il ?Quelle relation chacun entretient-il avec sondestinataire ?

Le projet d’écriture4.Quel voyage chacun des auteurs a-t-il effec-tué ?5. Quel récit se présente sous la forme d’uncarnet de bord écrit au jour le jour? Lequel sousla forme d’une lettre ?6. Montrez en citant le texte que les auteurss’engagent à dire la vérité.7.Dans quel but entreprennent-ils d’écrire unrécit de voyage ?

l Leçon Le récit de voyage : motivations et formes d’écriturel Le récit de voyage se présente comme untémoignage vécu : un voyageur fait le compterendu, à la première personne, d’un voyage qu’ila effectué. Le Livre des Merveilles fait exception:le récit est tantôt à la troisième personne, tan-tôt à la première personne, car le voyageur etle rédacteur sont deux personnes différentes(Marco Polo et Rustichello, voir Repères, p. 72).l L’auteur d’un récit de voyage cherche à gagnerla confiancedu lecteur : il multiplie les déclara-tions de sa bonne foi, assurant que ce qui estdit est fidèle à ce qui a été vu ou entendu.l Les récits de voyage peuvent prendre diversesformes : journaux de bord (écriture au jour lejour : Colomb, Bougainville, Cook…) ; souvenirs

de voyages ou témoignages (rédaction faiteau retour à partir de notes prises au cours duvoyage : Polo, Léry) ; lettres (Colomb, Cortés).l Les destinataires en sont variés : lecteurs nondéterminés ou bien personnage précis (com-manditaire de l’expédition, souverain du pays)à qui le voyageur prouve le bien-fondé duvoyage.l L’auteur présente souvent son projet d’écri-ture : faire voir le monde étranger à celui quine le connaît pas (visées informative et expli-cative), mais aussi toucher le lecteur et sus-citer chez lui une émotion (émerveillement,étonnement).

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Cook, commandant de l’Adventure, effectue des expéditions dans un butscientifique. Nous sommes en 1772, Cook vient de passer le cap de BonneEspérance (voir carte, p. 73) et navigue vers le sud (le pôle Sud) pourtrouver le cap de la Circoncision dont il ne sait encore s’il est rattaché àun continent ou s’il s’agit d’une île.

Le vent tourna alors à l’ouest et sud-ouest et le 291 se fixa à l’ouest-nord-ouest et se déchaîna en tempête, qui continua avec quelques

intervalles de temps modéré, jusqu’au 6 décembre ; nous étions par48°41’ de latitude sud et 18°24’ de longitude est. Cette tempête, quiétait accompagnée de pluie et de grêle, souffla par moments avec unetelle violence que nous ne pûmes pas tenir les huniers2, ce qui nouschassa fort loin à l’est de la route prévue, et il ne me resta plus aucunespoir d’atteindre le cap Circoncision. Mais une autre infortune3 plusgrave encore nous frappa, la perte d’une grande partie des animauxdestinés à notre approvisionnement, que nous avions apportés du cap,des moutons, des porcs et des oies. D’ailleurs, il n’y eut pas à bord unseul homme qui ne ressentît les effets de ce brusque passage d’un tempsdoux et chaud à un froid intense et humide.

James Cook, Relations de voyages autour du monde : deuxième voyage (1773-1777),traduit de l’anglais par G. Rives © éd. Julliard, 1954.

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1. 29 : 29 novembre.

2. hunier :voile carrée du mâtde hune. Le mât de hune est situé au-dessus de lahune, plate-formearrondie fixée aumât d’un navire.

3. infortune :malheur.

Le récit de voyage: les conditions du voyagePréparez votre lecture1. Cherchez ce que sont la latitude et la longitude.2. Relisez dans les Repères le passage concernant les conditions de vie dans les caravelles (p. 75).

Extrait 1« Le vent tourna alors à l’ouest »

� Le capitaine Cookarrivant dans les îlesTonga (dans le Pacifique),gravure du XVIIIe siècle(Bibliothèque des Artsdécoratifs, Paris).

James Cook(1728-1779)

Relations devoyages autourdu monde(1773-1777)

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813 Le récit de voyage

1. altérées :pourries.

2. si courageuxqu’il n’en crachât :aucun d’assezcourageux pour ne pas en cracherde dégoût.

Le 10 décembre 1756, Jean de Léry et son équipage quittent l’Europe pourse rendre au Brésil. Le voyage est difficile, la traversée dure trois mois.Le navire arrive dans la zone de l’Équateur.

Le comble de notre malheur sous cette zone brûlante fut qu’à causedes grandes et continuelles pluies, qui avaient pénétré jusque

dans la soute, notre biscuit était gâté et moisi ; outre que chacun n’enavait que bien peu, encore nous le fallait-il non seulement ainsi man-ger pourri, mais aussi sous peine de mourir de faim, et sans en rien jeter,nous avalions autant de vers (qui en constituaient la moitié) que nousfaisions de miettes. De plus nos eaux douces étaient si altérées1, et pareil-lement si pleines de vers, que rien qu’en les tirant des récipients où onles tient en mer, il n’y avait si courageux qu’il n’en crachât2 ; mais, cequi était bien pire, quand on en buvait, il fallait tenir la tasse d’une mainet, à cause de la puanteur, boucher le nez de l’autre.

Jean de Léry, Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil (1578), adaptation de C. Trotot, ch. IV, « De l’Équateur » © éd. Flammarion.

Extrait 2« Notre biscuit était gâté et moisi »

Jean de Léry(vers 1534-vers 1613)

Histoire d’unvoyage fait en la terre du Brésil(1578)

2 Lire et analyserLes conditions du voyage1. Extraits 1 et 2a. Qui sont les deux auteurs des récits ?Rappelez les dates de leurs expéditions. Dansquelles régions du monde se trouvent-ils ?b.À quelle personne mènent-ils le récit? À queltemps dominant ?c.Quel moyen de transport utilisent-ils ?d.Quel genre de difficultés rencontrent-ils aucours de leur voyage ?

2. Extrait 1a. Relevez le vocabulaire spécialisé qui mon-tre que l’auteur est un marin.b. Relevez les indications de temps, de météo-rologie et de lieu. Sont-elles précises? Quel estl’effet produit sur le lecteur ?3. Extrait 2. Quelles sont les différentesépreuves subies par l’équipage ?4. Dans quel but les auteurs racontent-ils lesconditions de leur voyage ? Quel effet cher-chent-ils à produire chez les lecteurs ?

l Leçon Les conditions du voyagel L’auteur du récit de voyage raconte les évé-nements qui ont eu lieu durant son périple(voyage), et les épreuves qu’il a dû affronter(tempêtes, périls, conditions de vie difficiles…).Il cherche à toucher le lecteur (récit des mala-dies à bord…), à lui faire peur (récit de tempêtesnotamment).

l Les indications chronologiques ainsi que lamention précise des lieux traversés permet-tent de garantir l’authenticité du récit.L’impression de vérité est obtenue égalementpar l’utilisation d’un vocabulaire spécialisé(champ lexical de la navigation par exemple,quand l’auteur est un marin).

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« Tebet est une très grande province… »

Tebet1 est une très grande province où les gens ont langage à euxet sont idolâtres2 […]. La province est si vaste qu’elle contient

huit royaumes et un très grand nombre de cités et de villages. Il y a enplusieurs lieux des rivières, des lacs et des monts où il se trouve desgrains d’or en grande quantité. Il y pousse beaucoup de gingembre etde cannelle. Et en cette province le corail sert de pécune3, et est extrê-mement cher, car ils4 le mettent au cou de leurs femmes et de leursidoles pour les très grandes fêtes. Encore vous dis qu’en cette province,il y a pas mal de camelot5 et d’autres draps de soie, d’or et de futaine6.Il y vient maintes épices qu’on n’apporte pas chez nous, et qu’on n’y amême jamais vues. Ils ont aussi les plus habiles enchanteurs et les meil-leurs astrologues qu’on puisse trouver dans toutes les provinces à laronde, car ils réussissent les plus rares enchantements qu’il soit et lesplus grandes merveilles à ouïr et à voir, le tout par art diabolique, quin’est pas bon à conter en notre livre, parce que les gens en seraient tropsurpris. Ils déclenchent les tempêtes et les éclairs – avec le tonnerre !– quand ils le veulent, ou bien les forcent à cesser, et font des merveillesinfinies. Ce sont de mauvais hommes mal costumés.

Ils ont les plus gros chiens mâtins du monde, qui sont grands commedes ânes, et bons pour attraper toutes sortes de bêtes sauvages, toutspécialement les bœufs sauvages appelés beyamini7, qui sont très groset très féroces, et en grand nombre. Ils ont aussi plusieurs autres sortesde chiens de chasse. Ils ont des montagnes où vivent de très bons fau-cons laniers8, qui sont très rapides et chassent admirablement.

Or nous quitterons cette province de Tebet, dont, en somme nousvous avons fort bien conté, et vous parlerons d’une autre, qui est appe-lée Gaindu.

Marco Polo, Le Livre des Merveilles ou Le Devisement du monde (1298), CXIX « Encore de la même province de Tebet »,

texte établi par A.-C. Moule et P. Pelliot, traduit en français moderne par L. Hambis © éd. Klincksieck, Paris.

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1. Tebet : le Tibet.

2. idolâtres : quiadorent des statues de divinités, quisont superstitieux.

3. pécune :argent, monnaie.

4. ils : désigne leshabitants de Tebet.

5. camelot : étoffe de poil ou de laine.

6. futaine :étoffe de coton.

7. beyamini :il s’agit soit duyack soit du gayal,bœuf de l’Inde ou du Tibet.

8. faucon lanier :oiseau de proie qui existait aussi en Europe.

La découverte de l’autrePréparez votre lectureCherchez sur une carte où se trouve le Tebet (actuel Tibet).

Marco Polo(vers 1254-1324)

Le Livre desMerveilles(1298)

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833 Le récit de voyage

l Leçon La valeur documentaire du récit de voyagel Le récit de voyage se présente comme undocumentaire précieux sur la géographie, laflore, la faune, les ressources minérales, l’or-ganisation politique, la religion, les activitéshumaines des pays traversés.

l L’auteur décrit les différentes sociétéshumaines qu’il découvre. En même temps, ilporte son propre regard sur ces civilisationsétrangères qu’il juge en fonction de sa culture.

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2 Lire et analyserLes informations fournies1.Quelle est la province décrite ? Dans quellepartie du monde se situe-t-elle ?2. Quelles différentes informations MarcoPolo fournit-il sur cette province ? Classez-lesselon les rubriques suivantes : géographie,faune, flore, ressources minérales, organisa-tion politique, religion, activités humaines.3. a.Relevez un mot « exotique » cité par MarcoPolo. Comment l’avez-vous identifié ? b.Que désigne-t-il ? Pour quelle raison utilise-t-il ce mot ?

Le regard de Marco Polo4.Quel regard Marco Polo porte-t-il sur ce qu’ilvoit ? Pour répondre, relevez :

a. les mots ou expressions qui expriment laquantité et l’abondance ;b. les adjectifs au superlatif. Lesquels consti-tuent une hyperbole (exagération) ?5. a.Quels animaux Marco Polo décrit-il auxlignes 19 à 24 ? Relevez les mots, expressionset comparaisons par lesquels il les caractérise.b.Quelle image donne-t-il d’eux ?6.Quelles pratiques Marco Polo évoque-t-il auxlignes 11 à 18? Pour quelle raison ne s’attarde-t-il pas sur ces pratiques? Citez le texte.

La visée7. En quoi cet extrait revêt-il une visée infor-mative? Marco Polo ne cherche-t-il qu’à infor-mer ? Quel effet cherche-t-il à produire chezses lecteurs ?

� Le pont de Sindufu, Tibet,enluminure extraite du Livre des Voyagesde Marco Polo, manuscritBodley, vers 1400(Bibliothèque Boldeian,Oxford, Grande-Bretagne).

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84

Jean de Léry raconte le voyage au Brésil qu’il a fait en 1556.

Quant aux plantes et herbes dont je veux aussi faire mention jecommencerai par celles qui, à cause de leurs fruits et de leurs

effets me semblent les plus excellentes. Premièrement, la plante quiproduit le fruit nommé par les sauvages ananas, est de forme sembla-ble aux glaïeuls1, et encore ayant les feuilles un peu courbées et can-nelées2 tout autour, elles s’approchent plus de celles de l’aloès3. Ellecroît aussi non seulement amoncelée comme un grand chardon, maisson fruit aussi, qui est de la grosseur d’un melon moyen, et ressembleà une pomme de pin, sans pendre ni pencher d’un côté ni de l’autre,pousse comme nos artichauts.

Et du reste, quand ces ananas sont venus à maturité, étant de cou-leur jaune azuré, ils ont une telle odeur de framboise, que non seule-ment en allant par les bois et les autres lieux où ils croissent, on lessent de fort loin, mais aussi leur goût fondant dans la bouche est natu-rellement si doux qu’il n’y a confiture de ce pays qui les surpasse : jesoutiens que c’est le plus excellent fruit de l’Amérique.

Jean de Léry, Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil (1578), adaptation de C. Trotot © éd. Flammarion.

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1. glaïeuls :plantes à feuilles en forme de glaive(épée) et à grandesfleurs décoratives.

2. cannelées :comportant des sillons.

3. aloès :plante grasse auxfeuilles charnues et très pointues.

La description de l’inconnu: les procédés d’écriturePréparez votre lectureDécrivez en quelques lignes un ananas à une personne qui n’enaurait jamais vu ni jamais mangé. Comment vous y prenez-vous ?

Extrait 1« Le plus excellent fruit de l’Amérique »

Très véritablement existe en ce pays une petite bête de la gran-deur d’une gazelle, mais son aspect est tel1 : le poil comme cerf,

mais bien plus épais ; le pied comme gazelle ; point de cornes, mais laqueue comme gazelle ; quatre dents, deux en bas et deux en haut,longues de trois doigts et minces et blanches comme ivoire, dont deuxpointent vers le haut et deux vers le bas. C’est une bête très jolie à voir,qu’on appelle gudderi en langue tartare.

Marco Polo, Le Livre des Merveilles ou Le Devisement du monde (1298), LXXIII,« Ci devise du grand royaume d’Ergiuul2», texte établi par A.-C. Moule

et P. Pelliot, traduit en français moderne par L. Hambis © éd. Klincksieck, Paris.

51. est tel :est le suivant.

2. Ergiuul :ville de Chine.

Extrait 2 « C’est une bête très jolie à voir»

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853 Le récit de voyage

2 Lire et analyserLa description de l’inconnuExtrait 11. a. Relevez l’expression par laquelle l’auteurdésigne la plante qu’il décrit. En quelle régiondu monde la trouve-t-on ?b. Quel est le nom indigène donné à cetteplante ? Pour quelle raison l’auteur y a-t-ilrecours ?2. a.Pour décrire l’ananas, Jean de Léry effec-tue des comparaisons et des rapprochementsavec d’autres végétaux. Lesquels ?b. Les végétaux qui servent de référence sont-ils connus du lecteur ?c. Relevez les mots qui précisent la forme desfeuilles, la couleur du fruit, son goût, son par-fum.d.Quel jugement l’auteur formule-t-il au termede la description?

Extrait 23. Relevez dans la première phrase l’expressionou périphrase par laquelle l’auteur désignel’animal dont il parle. Pour quelle raison ne lenomme-t-il pas directement ?4. Dans quelle partie du monde trouve-t-oncet animal ? Quel est le nom indigène qui luiest donné ? En quelle langue ?5. a.Avec quels animaux connus du lecteurMarco Polo compare-t-il l’animal décrit ?Quelles ressemblances et quelles différencesnote-t-il entre ces animaux ?b.Quelle est l’unité de mesure qu’il utilise pourévaluer la longueur des dents ?c. Quel regard Marco Polo porte-t-il sur cet ani-mal ?6. Écrire.Décrivez un fruit, un plat ou un ani-mal à la manière de Jean de Léry ou de MarcoPolo. Vous utiliserez quelques-uns des procé-dés analysés. Aidez-vous de la leçon ci-dessous.

l Leçon Le récit de voyage : décrire l’inconnul L’auteur d’un récit de voyage se trouveconfronté à la difficulté de décrire des réali-tés étrangères qu’il ne sait pas nommer. Lesprocédés utilisés pour faire comprendre l’au-tre ou l’ailleurs sont :– les comparaisons (comme, semblable à) quipermettent d’établir des équivalences avec lemonde connu ou de dégager des différences(plus de… que, moins de… que) ;– les périphrases (figure de style qui consisteà remplacer un mot par une expression de senséquivalent) ;– les oppositions (n’est pas, diffère) ;

– les rapprochements approximatifs (presquesemblable, se rapprocher de, faire penser à) ;– le recours au nom indigène qui contribue àdonner une impression d’étrangeté.l Les passages descriptifs dans le récit devoyage sont mélioratives ou péjoratives : l’au-teur cherche à communiquer son propre émer-veillement ou son horreur devant le monde qu’ildécouvre.l Pour évaluer les dimensions, l’auteur peutavoir recours à une unité d’évaluation (sixdoigts de long) ou à une comparaison (trois foisplus gros que…).

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� Les animaux d’Orient,enluminure duMaître de la Mazarine extraite du Livre des Merveilles de M. Polo, vers 1410 (BnF, Paris).

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Marco Polo évoque l’île de Çipingu (aujourd’hui le Japon) et ses habitants.

Et vous dis donc qu’ils ont tant d’or que c’est chose merveilleuse,comme je vous l’ai dit, et qu’ils ne savent qu’en faire. Aussi vous

conterai une grande merveille d’un palais du seigneur de cette île, selonce que disent les hommes qui connaissent le pays. Je vous dis tout vrai-ment qu’il a un grandissime palais tout couvert de plaques d’or fin. Toutcomme nous couvrons notre maison de plomb, et notre église, de mêmece palais est couvert d’or fin, ce qui vaut tant qu’à peine se pourrait comp-ter, et qu’il n’est personne dans le monde qui le pourrait racheter. Etencore vous dis que tout le pavage1 des chambres, dont il y a bon nom-bre, est lui aussi d’or fin épais de bien plus de deux doigts. Et toutes lesautres parties du palais et les salles, et les fenêtres, sont aussi ornées d’or.

Marco Polo, Le Livre des Merveilles ou Le Devisement du monde (1298), « Ci devise de l’île de Çipingu », ch. CLXII, texte établi par A.-C. Moule

et P. Pelliot, traduit en français moderne par L. Hambis © éd. Klincksieck, Paris.

Bougainville arrive à Tahiti début avril 1768.

Je me croyais transporté dans le jardin d’Éden1 : nous parcourionsune plaine de gazon, couverte de beaux arbres fruitiers et coupée

de petites rivières qui entretiennent une fraîcheur délicieuse, sans aucundes inconvénients qu’entraîne l’humidité. Un peuple nombreux y jouitdes trésors que la nature verse à pleines mains sur lui. Nous trouvionsdes troupes d’hommes et de femmes assises à l’ombre des vergers ; tousnous saluaient avec amitié ; ceux que nous rencontrions dans les che-mins se rangeaient à côté pour nous laisser passer; partout nous voyionsrégner l’hospitalité, le repos, une joie douce et toutes les apparencesdu bonheur.

Louis-Antoine de Bougainville, Voyage autour du monde (1771).

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101. pavage :revêtement du sol.

1. le jardin d’Éden :le paradis terrestre.

Le récit de voyage: du réel à l’imaginairePréparez votre lectureSituez sur une carte le Japon (extrait 1) et Tahiti (extrait 2).

Extrait 1« Ils ont tant d’or que c’est chose merveilleuse »

Extrait 2« Je me croyais transporté dans le jardin d’Éden »

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Marco Polo(vers 1254-1324)

Le Livre desMerveilles(1298)

Louis-Antoinede Bougainville(1729-1811)

Voyage autourdu monde(1771)

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873 Le récit de voyage

2 Lire et analyserLa dimension merveilleuseExtrait 11. a.Dans quel pays se trouve le palais décrit ?À qui appartient-il ?b. Quelle est sa caractérisation essentielle ?2.Marco Polo a-t-il vu ce palais ? Par quels dif-férents procédés suscite-t-il l’émerveillement

(vocabulaire, répétitions, comparaison, hyper-boles ou marques d’intensité) ?Extrait 23. Qui est le voyageur ? Quel pays décrit-il ?Quels sont les éléments qui en font un lieuparadisiaque ?4. Quel est l’effet produit sur le lecteur ?

l Leçon Le récit de voyage entre rêve et réalitél Le récit de voyage présente une dimensioninformative et explicative mais accorde unelarge place aux rêves et à l’imaginaire.l Le voyageur fasciné par les richesses qu’ildécouvre (épices, étoffes, or…) est souventamené à déformer et à amplifier la réalité qu’ildécrit.

l Le récit de voyage comporte souvent aussiune dimension fantastique : l’ailleurs restedans les esprits le lieu des créatures mons-trueuses, humaines et animales, fruits del’imagination et de la peur éprouvée face à l’in-connu.

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� John Webber (1750-1793, artiste qui accompagna James Cook en Australie et dans le Pacifique), Vue de Tahiti (1777),aquarelle (British Library, Londres, Grande-Bretagne).

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Lecture d’image

2Observer et analyserLes auteurs et le support1.Quelle est l’origine de la carte? Quelle en estl’époque? Quels en sont les auteurs ?2. a. Recherchez ce qu’est un cartographe. Àpartir de quelles indications les cartographesont-ils pu réaliser la carte ?b.Quel a été le travail de l’enlumineur ?3. a. Sur quel support la carte a-t-elle été des-sinée ?b.Quel est le pays représenté? Citez un indice.

Les éléments représentés4. a. Repérez sur l’espace maritime les élémentsqui sont associés à l’art de la navigation.Cherchez notamment ce qu’est une rose desvents.b. À quoi peuvent correspondre les lignesentrecroisées qui couvrent le fond de la carte?c.Que représentent les lignes parallèles enrouge et en noir ?5. Observez le dessin des côtes. Est-il précis ?À quoi les différents noms qui figurent le long

de la côte correspondent-ils ? Quelles sont lesdeux couleurs d’encre utilisées ?6. a. Identifiez la faune et la flore présentesdans le pays. Les arbres sont-ils nombreux ?Quelle est la couleur de leur bois? En quoi sont-ils en rapport avec le nom du pays ?b. Comment les indigènes sont-ils représen-tés ? Quelles sont leurs activités ?7. Repérez un animal merveilleux. Pour quelleraison le miniaturiste l’a-t-il représenté sur lacarte ?

La visée du document8.Quels pouvaient être l’utilité et l’intérêt deces cartes pour les navigateurs ? pour les paysconquérants?9. a. À partir de l’ensemble de vos réponses,montrez que ces cartes sont des documentsissus d’une observation du réel et du fruit del’imagination des marins et des cartographes.b.Quel est l’intérêt de ces cartes pour l’hommed’aujourd’hui ?

l Leçon La carte historiéelÀ l’époque des grandes découvertes, les car-tographes, sur les indications des navigateurs,élaborent des cartes marines appelées portu-lans (voir Repères, p. 74).l Sur ces cartes en parchemin (peau d’animalpréparée pour l’écriture), figurent le tracé descôtes ainsi que les noms des ports indiquésperpendiculairement au rivage : les grandescités à l’encre rouge, les autres à l’encre noire.Le fond des cartes est couvert d’un canevas delignes correspondant aux directions de la rosedes vents.lCertaines de ces cartes sont enluminées pardes peintres enlumineurs. Ils y représentent

des éléments qui ont frappé les navigateurs(faune locale, végétaux, peuplades inconnues…),ou qui sont le fruit de leur imagination ou deleur peur (créatures monstrueuses par exem-ple). On les appelle cartes historiées car ellessont ornées de scènes de la vie indigène quiracontent en quelque sorte des histoires.l Ces cartes constituent à l’époque un outilde repérage pour les bateaux. Elles reflètentl’expérience des navigateurs en mer mais aussileur méconnaissance de ce qui se trouve à l’in-térieur des terres. Elles sont également un ins-trument de prestige à la gloire des paysconquérants.

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893 Le récit de voyage

� Carte du Brésil (vers 1519), tirée de l’Atlas Miller (atlas nautique portugais réalisé en 1519 par les cartographesLopo Homem, Pierre Reinel et son fils Georges Reinel, et par l’enlumineur Antoine de Hollande), parcheminenluminé, 61 x 118 cm (BnF, Paris).

On attribue la découverte du Brésil au Portugais Pedro Álvarez Cabral, en 1500.Le nom du Brésil provient du nom de l’arbre « braxil » qui pousse en abondancedans le pays et qui produit une substance rouge.

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� VOYAGES IMAGINAIRES

EXTRAIT 1 Sindbad le marin raconte ses aventuresà des amis : parti en mer faire du commerce avecdes marchands, il s’est retrouvé perdu sur une île.Bientôt, il retrouve ses compagnons de route…

[…] Nous partîmes le lendemain tous ensem-ble, et nous marchâmes par de hautes mon-tagnes où il y avait des serpents d’une longueurprodigieuse, que nous eûmes le bonheur d’évi-ter. Nous gagnâmes le premier port, d’où nouspassâmes à l’île de Roha1, où croît2 l’arbre donton tire le camphre3 et qui est si gros et si touffuque cent hommes y peuvent être à l’ombre aisé-ment. Le suc dont se forme le camphre coulepar une ouverture que l’on fait au haut de l’ar-bre, et se reçoit dans un vase où il prend consis-tance et devient ce qu’on appelle camphre. Lesuc ainsi tiré, l’arbre se sèche et meurt.Il y a dans la même île des rhinocéros, qui sont

des animaux plus petits que l’éléphant et plus

LECTURE grands que le buffle; ils ont une corne sur le nez,longue environ d’une coudée4 ; cette corne estsolide et coupée par le milieu d’une extrémité àl’autre. On voit dessus des traits blancs qui repré-sentent la figure d’un homme. Le rhinocéros sebat avec l’éléphant, le perce de sa corne par-des-sous le ventre, l’enlève et le porte sur sa tête ;mais, comme le sang et la graisse de l’éléphantlui coulent sur les yeux et l’aveuglent, il tombepar terre, et, ce qui va vous étonner, le roc5 vient,qui les enlève tous deux entre ses griffes et lesemporte pour nourrir ses petits.

« Sindbad le marin », dans Les Mille et Une Nuits(Xe siècle), traduit de l’arabe par A. Galland.

1. Roha : probablement au nord-ouest de l’île de Bornéo(Indonésie). 2. croît (verbe croître) : pousse. 3. camphre :substance aromatique provenant du camphrier. 4. une cou-dée : environ 50 cm. 5. roc : oiseau énorme et fabuleuxdes contes orientaux.

EXTRAIT 2 Un jeune garçon, Jim, se trouve engagédans une expédition qui le conduit sur une île autrésor. Jim vient de découvrir que l’équipage étaitcomposé en majorité de pirates. On aborde enfinsur l’île, Jim s’échappe.

Je commençai à m’amuser et à regarder aveccuriosité le lieu où je me trouvais, sur cetteétrange terre. […]Je connus alors, pour la première fois, les joies

de l’explorateur. L’île était inhabitée, j’avais laissémes compagnons en arrière, et il n’y avait rienen face de moi de vivant, que des bêtes. Je rôdaisau hasard parmi les arbres. Il y avait des plantesaux fleurs inconnues de moi; je vis des serpents,dont l’un darda la tête sur le rebord d’un rocheret siffla avec un bruit assez analogue au ronfle-ment d’une toupie. Il ne me vint pas à l’espritque c’était un ennemi mortel et que c’était là lefameux serpent à sonnettes.J’arrivai ensuite à un fourré de ces espèces de

chênes – des chênes verts comme j’appris plustard à les nommer – qui poussaient au ras dusable, comme des ronces, avec des branchescontournées et un feuillage aussi dru que duchaume. Le fourré descendait du sommet del’un des monticules de sable et s’étendait engrandissant jusqu’au bord d’un large maraisplein de roseaux à travers lequel la plus prochedes petites rivières s’infiltrait jusqu’à la baie.Sous l’ardeur du soleil, une vapeur montait dumarais, et les contours de la Longue-Vue1 trem-blotaient dans la buée.

� Illustration pour Sindbad le marin, gravure en couleurs,édition des Mille et Une Nuits de 1895 (collection privée).

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913 Le récit de voyage

Tout à coup, j’entendis une sorte de remue-ménage parmi les joncs. Un canard sauvage s’en-vola en poussant un cri, un autre suivit, et bientôt,sur tout le marais, une nuée d’oiseaux criards sedéploya en cercles dans l’air. J’en conclus que cer-tains de mes compagnons devaient approcher. Jene me trompais pas, car je perçus bientôt des voixassez distantes, mais qui devinrent progressive-ment de plus en plus fortes.Cela me fit grand-peur. Je rampai sous le cou-

vert du chêne vert le plus proche et m’y blottis,l’oreille tendue, sans faire plus de bruit qu’unesouris.

R. L. Stevenson, L’Île au trésor (1883), ch. XIV, traduit de l’anglais par A. Bay © Librairie Générale

Française – Le Livre de Poche, 1961.

1. Longue-Vue : une des collines de l’île signalée sur lacarte au trésor.

Répondez aux questions suivantes pour chacundes extraits.1. S’agit-il d’un voyage réel ou fictif (imaginaire) ?2. Le narrateur est-il un personnage de l’histoire ?3. Le personnage principal est-il un enfant ou unadulte ?4.Dans quel lieu chacun des personnages parvient-il ? Caractérisez chacun de ces lieux: sont-ils connusou inexplorés ? Plutôt hospitaliers ou inquiétants ?Justifiez votre réponse.5.Classez les découvertes effectuées selon qu’ellesrelèvent des règnes végétal, animal, minéral.6.Quels sont les sentiments respectivement éprou-vés par chacun des personnages face à ces décou-vertes et à ces lieux inconnus ? Quel est l’effetproduit sur le lecteur ?

� FAIRE UN EXPOSÉ

Choisissez l’un des sujets suivants et préparez unexposé que vous présenterez à la classe.– La Route de la soie et des épices.– Les expéditions portugaises : Henri le Navigateur,Bartolomeu Dias, Vasco de Gama.– Les quatre voyages de Christophe Colomb.– Les instruments de navigation et les conditionsde vie à bord d’une caravelle.– La civilisation aztèque et la conquête du Mexiquepar Cortés.– La civilisation inca et la conquête du Pérou parPizarro.– Le voyage de Magellan.

Fiche d’aide1. Effectuez votre recherchea. Cherchez les documents (au moins deux) à labibliothèque, sur les sites Internet.b. Faites un choix parmi les documents. Opérez unclassement des informations, élaborez un plan.c.Notez les informations à conserver et résumez-les avec vos propres mots. Ne recopiez jamais demots dont vous n’avez pas vérifié la signification.d.Notez les sources qui figureront dans la biblio-graphie. Choisissez quelques documents iconogra-phiques (images) à montrer ou à faire passer.e. Préparez une fiche courte et claire qui vous ser-vira d’appui pour l’exposé.

2. Présentez l’exposé– Notez au tableau le titre de l’exposé, les titres desdifférentes parties de votre exposé.– Regardez votre auditoire et détachez-vous desnotes écrites.– Parlez clairement, avec aisance.– Adoptez un registre de langue approprié.– Expliquez les termes techniques ou spécialisés.– Utilisez des documents pour illustrer votre pro-pos (au rétroprojecteur éventuellement).

3. Quelques formules– Pour commencer : Mon exposé porte sur…, Le sujetde mon exposé est…– Pour enchaîner les différentes idées : Toutd’abord…, En premier lieu…, Ensuite…, Dans uneseconde partie, je vais aborder…, Enfin, dans la der-nière partie, je…– Pour conclure : Pour terminer, on peut dire…, Pourconclure…, En bref…

ORAL

l L’essentielLe récit de voyage imaginairel Le motif du voyage est présent dans nom-bre de récits d’aventures imaginaires etnotamment les récits d’aventures maritimes.l Ces récits ont pour héros un personnageissu d’un milieu civilisé, qui se retrouve faceà l’inconnu dans un endroit perdu.l Le choix de la fiction n’empêche pas larecherche de la plus grande vraisemblance pos-sible: les descriptions, les indications de tempset de lieu donnent au lecteur l’illusion du réel.Le lecteur est d’autant plus tenu en haleinequ’il croit aux aventures du personnage.

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lTexte d’observation 2 : l’attributJ. Cook (voir p. 80) décrit les habitants de Tahiti.

Les naturels1 de ce pays sont de taillemoyenne, leur corps est droit et leurs membresminces. Leur peau est de la couleur de la suiede bois ; leurs cheveux sont le plus souventnoirs, et ils les portent toujours coupés courts.[…] leur voix est douce et harmonieuse.Hommes et femmes vivent complètement nus,sans jamais le moindre vêtement d’aucune sorte[…].

J. Cook, Relations de voyages autour du monde (1773-1777),traduit de l’anglais par G. Rives © éd. Julliard, 1954.

1. Les naturels : les indigènes, habitants du pays.

1. a. Les mots en vert ont la fonction d’attribut dusujet (ils attribuent une qualité au sujet). Par l’in-termédiaire de quels verbes attributifs ?b. Identifiez la classe grammaticale de ces attributs:adjectif, groupe nominal précédé d’une préposition.2.Quelle image est donnée des habitants de Tahiti?

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Voici trois notions grammaticales que vous devezmaîtriser pour lire et écrire un récit de voyage :– les procédés de la caractérisation : expansions dunom et attribut,– la phrase subordonnée conjonctive CVD,– le comparatif et le superlatif.

l L’auteur d’un récit de voyage caractérise leséléments qu’il décrit par de nombreuses indi-cations.l Il dispose de plusieurs procédés de caracté-risation : par l’intermédiaire d’un verbe attri-butif (utilisation de la fonction attribut dusujet), ou bien en créant des expansions dunom. Les expansions peuvent elles-mêmesrecevoir des expansions. Ex : un oiseau bleu auventre blanc.

2 LEÇONS 26, p. 364 et 31, p. 378

l L’essentielLa caractérisation*

� John Webber (1750-1793), Femmes de Tahiti dansant lors d’un voyage du capitaine Cook dans le Pacifique, 1777 (British Library, Londres, Grande-Bretagne).

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GRAMMAIRE

La caractérisation

lTexte d’observation 1 : les expansionsÀ cinq milles, environ, en dehors de la ville,

est le palais du roi Mangalai, qui est beaucomme vous dirai. […] Tout d’abord se présenteune haute et épaisse muraille qui a environ cinqmilles1 de tour, toute crénelée2 et bien bâtie.Et au milieu de l’enceinte3 est le palais du roi,si grand et si beau que nul ne saurait mieuxdécrire. Il a maintes4 belles salles et maintesbelles chambres toutes peintes ou ornées d’orbattu5, de l’azur le plus fin, et d’une infinité decolonnes et de marbres.

M. Polo, Le Livre des Merveilles ou Le Devisement du monde(1298), « Ci parle de la grande cité de Quengianfu », texteétabli par A.-C. Moule et P. Pelliot, traduit par L. Hambis

© éd. Klincksieck, Paris.

1. mille (unité de longueur) : 1 mille = 1609 m. 2. crénelée : munie de créneaux. 3. enceinte : bâtiment. 4. maintes : beaucoup de. 5. or battu : or réduit en feuilles très minces.

1.Quel est le bâtiment décrit ?2. a.Observez les expansions des mots muraille etpalais. Identifiez leur classe (phrase subordonnéerelative, adjectif ou participe adjectif, nom) etleur fonction (complément lié de nom, complémentdétaché de nom).b. Quelles sont les expansions des mots salles(l. 8) et chambres (l. 9) ? et du mot azur (l. 10) ?3. a.Quelle image Marco Polo donne-t-il du palais?b. Relisez le texte sans les expansions. Quel est l’ef-fet produit ? Pourquoi y a-t-il beaucoup d’expan-sions du nom dans un récit de voyage ?

*

Page 24: 3Le récit de voyage - plandetudes.ch

933 Le récit de voyage

lExercices1 CLASSES ET FONCTIONS GRAMMATICALES

Classez les mots et groupes de mots en vert selonleur classe et leur fonction.

2 Leçon 1, p. 312

a. On nomma cet oiseau pie des mers à causede son plumage noir et blanc. b. Leur bec estrouge et leurs pattes sont blanches. c. On n’apris qu’une seule espèce de poissons d’eaudouce, de couleur verte et de la taille d’unetruite. d. Le pingouin, espèce remarquable parsa taille et la beauté de son plumage, abondeen ces régions. e. Les poissons pondent sur desplantes vertes une grande quantité d’œufs, trèsbons et très sains. f. Ces animaux sont degrands destructeurs de poissons.

2 IDENTIFIER LES CARACTÉRISATIONS

1.Quel est l’élément décrit ? Relevez les attributs.Donnez leur classe grammaticale.

En ces régions sont cinq espèces de grues, les-quelles vous décrirai. Les premières sont toutesnoires comme un corbeau, avec de vastes ailes,et elles sont très grosses. Les secondes sonttoutes blanches ; leurs ailes sont plus grandesque les précédentes, et magnifiques, car lesplumes partout forment des yeux ronds commeceux de la queue du paon, mais ils sont d’unecouleur d’or très resplendissante ; quant à leurtête, elle est vermeille et noire et très bien for-mée ; le cou est noir et blanc et de couleurdorée ; elles sont bien plus grandes que toutesles autres, et vraiment belles à regarder […].

M. Polo, Le Livre des Merveilles ou Le Devisement du monde(1298), « Ci devise de la province de Tenduc », texte

établi par A.-C. Moule et P. Pelliot, traduit par L. Hambis© éd. Klincksieck, Paris.

2. Relevez les expressions qui caractérisent les motsen vert. Donnez leur classe et leur fonction gram-maticales.Parmi les oiseaux à pieds palmés, le cygne tient

le premier rang. Il ne diffère de ceux d’Europeque par son corps d’un noir velouté, qui fait uneadmirable opposition avec la blancheur du restede son corps, ses pattes sont couleur de chair.

L.-A. de Bougainville, Voyage autour du monde (1771).

* 3 ÉCRIRE

1. Relevez les différentes expansions du nom oiseaudans les deux phrases. Puis construisez sur cesmodèles plusieurs expansions pour caractériserun crabe ou un poisson exotique.

a. Un oiseau bleu dont le ventre était blanc.b. Un oiseau bleu au ventre blanc et au bec cro-chu.2. Sur le modèle du texte suivant, dont vous imite-rez la structure (mots en vert), présentez un ani-mal ou un végétal à la beauté éblouissante.

Ce pingouin aime la solitude et les endroitsécartés. Son bec long et délié, les plumes de sondos d’un bleu clair, son ventre d’une blancheuréblouissante, son col très long quand il chante,son allure légère, lui donnent un air de noblesseet de magnificence singulière.

L.-A. de Bougainville, Voyage autour du monde (1771).

La phrase subordonnéeconjonctive CVD

lTexte d’observation 3Je vous dis donc qu’ils ont un lac qui a bien

cent milles1 de tour où l’on trouve grandissimequantité de poissons, et les meilleurs du monde;ils sont fort gros et de toutes sortes. Encore vousdis que les gens du pays mangent crue la chairdes volailles, des moutons, des bœufs et des buffles […].

M. Polo, Le Livre des Merveilles ou Le Devisement du monde(1298), « Ci devise de la grande province de Caragian »,

texte établi par A.-C. Moule et P. Pelliot, traduit par L. Hambis © éd. Klincksieck, Paris.

1. mille (unité de longueur) : 1 mille = 1609 m.

1. Qui les pronoms je et vous désignent-ils ?2. a. Relevez les deux phrases subordonnéesconjonctives qui dépendent des deux verbes dire.Quelle est leur fonction grammaticale par rapportà ce verbe ?b.Quelle est la classe grammaticale du subordon-nant qui les introduit ?3.Quelles informations l’auteur fournit-il par l’in-termédiaire de ces phrases ?

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lExercices4 CLASSES GRAMMATICALES

Identifiez la classe grammaticale du mot que dansles phrases suivantes.

2 Leçon 1, p. 312

a. Il y avait une autre île que je nommaiHispaniola. Les habitants de cette île croient queje viens du ciel. Je crois que là est le Paradis ter-restre. b. J’ai toujours lu que le monde était sphé-rique. Je soutiens que cet hémisphère a la formed’une poire bien ronde. c. J’ai entendu dire quecette île est peuplée de gens que l’on tient pourtrès féroces et qui mangent de la chair humaine.

5 LES SUBORDONNÉES CONJONCTIVES

Et encore vous dis qu’en ce royaume y aencore une autre coutume : quand un hommeest mort et que son corps est en train de brûler,sa femme se jette dans le feu même et se laissebrûler avec son baron1 par amour pour lui,disant qu’elle veut aller avec lui en l’autremonde. Et les dames qui font ainsi sont fortlouées des gens. Et vous dis très véritablementque maintes2 dames font ce que je vous ai conté.

M. Polo, Le Livre des Merveilles ou Le Devisement du monde(1298), « Ci devise de la grande province de Maabar »,

texte établi par A.-C. Moule et P. Pelliot, traduit par L. Hambis © éd. Klincksieck, Paris.

1. baron : mari. 2. maintes : beaucoup de.

1. Recopiez les phrases subordonnées conjonctivesCVD. Dites de quel verbe elles sont compléments.2. Quelles informations Marco Polo fournit-il ?

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6 ÉCRIRE

Complétez les phrases suivantes en ajoutant unephrase subordonnée conjonctive complément deverbe.

a. Les gens de cette île disent que ……. b. Ilscroient que ……. c. J’ai prouvé à l’équipage que……. d. Chacun espère que ……. e. Je prévoisque ……. f. Je vous dis donc que …… et que…….

Le comparatif et le superlatif

lTexte d’observation 4 : le comparatifL’oiseau à cordon, ainsi nommé parce qu’il a

deux barbillons1 sous le bec aussi longs queceux d’un petit coq de basse-cour, est plusgrand, surtout en longueur, qu’un merled’Angleterre. […]. Le poy-bird2 est plus petitque l’oiseau à cordon, son plumage est d’un bleumazarin superbe.

J. Cook, Relations de voyages autour du monde (1773-1777),traduit de l’anglais par G. Rives © éd. Julliard, 1954.

1. barbillons : plis charnus qui pendent sous le bec d’unoiseau. 2. poy-bird (en anglais) : nom d’un autre oiseau(bird = oiseau).

1.Quels sont les deux oiseaux dont il est question?2. a.Observez les comparatifs par lesquels l’auteurles caractérise. Distinguez comparatif de supério-rité et comparatif d’égalité.b.Quels sont les éléments qui servent de référenceaux comparaisons (ou éléments comparants) � leçon 38, p. 406. Quel est l’intérêt de ces com-paraisons pour le lecteur ?

*

lOn trouve dans les récits de voyage de nom-breuses phrases subordonnées conjonctivescomplément de verbe (notamment après lesverbes dire, savoir, apprendre…) qui permet-tent à l’auteur de rapporter ce qu’il a vu ouentendu, ce qu’il pense ou imagine.

2 LEÇONS 18, p. 348 et 27, p. 366

l L’essentielLa phrase subordonnéeconjonctive CVD*

� Robinet Testard, Animaux merveilleux d’Égypte,enluminure extraite des Secrets de l’histoire naturelle

d’après Solin, vers 1480-1485 (BnF, Paris).

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953 Le récit de voyage

lTexte d’observation 5 : le superlatifOr, sachez qu’en Perse il y a huit royaumes,

parce qu’elle est grandissime province. […] Ences royaumes il y a maints très beaux destriers ;on en mène maints en Inde à vendre ; et sachezqu’ils sont chevaux de grande valeur, car ils sevendent bien chacun deux cents livres tournois.Il y a aussi les plus beaux et les plus grandsânes du monde, qui valent bien chacun trentemarcs d’argent […].

M. Polo, Le Livre des Merveilles ou Le Devisement du monde (1298), texte établi par A.-C. Moule et

P. Pelliot, traduit par L. Hambis © éd. Klincksieck, Paris.

1. Classez les adjectifs en vert selon qu’ils expri-ment :– une qualité évaluée en elle-même et portée auplus haut degré (superlatif absolu) ;– une qualité évaluée par rapport à un ensemble(superlatif relatif).2. Comment est formé l’adjectif grandissime (l. 2) ?Quel est le sens du suffixe ?3.Quelle image Marco Polo donne-t-il de la Perseet des chevaux persans ?

lExercices7 COMPARATIFS ET SUPERLATIFS

Relevez les comparatifs et les superlatifs et clas-sez-les : comparatif d’égalité, de supériorité, d’in-fériorité ; superlatif relatif, absolu.

a. Et sachez que par le milieu de cette grandeville passe un très grand fleuve d’eau douce.

*

* b. Le roi de cette province a le plus beau et leplus gros rubis qui soit en tout le monde. Cerubis est bien aussi gros que le bras d’unhomme. c. Les sauvages de l’Amérique sont plusforts et plus robustes que nous le sommes enEurope. Ils sont moins sujets aux maladies quenous. d. Leurs embarcations sont très miséra-bles. e. Nous eûmes des relations extrêmementamicales.

8 COMPLÉTEZ LES COMPARAISONS

a. Les plumes de l’ara sont aussi rouges que…… et d’une couleur bleu céleste aussi étince-lante que ……. b. L’oiseau appelé canidé a le plu-mage aussi jaune que ……. c. Il y a en ce paysune sorte d’arbres qui porte un fruit plus grosque ……. d. Ils ont un animal de la taille d’unegazelle qui a le poil aussi …… que …… maisplus …… que …….

9 ÉCRIRE

Décrire pour émerveiller ou pour étonner… En quelques phrases, présentez un palais, un objet,un animal, un bijou… Utilisez un comparatif, unsuperlatif (absolu ou relatif), un adjectif composédu suffixe -issime. Vous commencerez par : Ils ontun… ou En cette île se trouve…

ORTHOGRAPHE2 LEÇON 32, p. 380

10 LE PLURIEL DES NOMS

Mettez au pluriel les noms entre parenthèses.a. Les insulaires apportèrent des (pomme de

terre) des (banane), des (canne à sucre), des(bijou) faits de coquillages; nous leur donnâmesen échange des (clou), des (miroir), des (pièced’étoffe). b. Dans une partie du marché se trou-vent des collections de tous les oiseaux du pays,(poule), (caille), (perdrix), (canard sauvage),(faucon), (milan), (crécerelle), (gobe-mouche),(poule d’eau), (pigeon), (tourterelle), (oiseauchanteur), (perroquet).

11 LES ADJECTIFS DE COULEUR

Accordez les adjectifs entre parenthèses.a. Nous vîmes des perroquets (vert) et (jaune

citron), des pigeons aux ailes (bleuté), des grues

l L’auteur des récits de voyage décrit ce qu’ildécouvre en effectuant des comparaisons(emploi du comparatif de supériorité, d’éga-lité, d’infériorité).l Il souligne la beauté ou l’horreur extrême(l’intensité élevée) en utilisant l’adjectif ausuperlatif (très, le plus, le moins) ou l’adjectifaffecté du suffixe -issime (ex : grandissime).Ex : Cette ville est très belle (en soi : superlatifabsolu)/la plus belle de toutes (par rapport àd’autres : superlatif relatif).

2 LEÇON 6, p. 322

l L’essentielLe comparatif et le superlatif*

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(blanc) et (noir). b. Les faisans ont de (bel)plumes (vermeil). c. Leurs yeux sont de (divers)couleurs, ils sont principalement (blanc), (noir)et (bleu). d. Les Indiens portaient des ponchosde laine (bleu nuit). Leurs barbes sont en géné-ral (noir) et courtes. e. Ils s’ornent le front deplumes d’oiseaux (incarnat), (rouge) et d’au-tres couleurs.

12 L’ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ

Accordez les participes des verbes entre paren-thèses.

a. Je ne rapporte ici que des choses que j’ai(voir) ou (entendre). b. Nous atteignîmes uneîle que j’ai (appeler) par la suite l’île de l’Amitié.c. C’était une petite île (situer) au large de lacôte ouest d. Le village était (bâtir) sur un pro-montoire. e. Nous étant (écarter) du sentierbattu, nous arrivâmes dans une plantation. f. Lematin, nous avons (hisser) les voiles. g. Aprèsavoir (visiter) les lieux, nous embarquâmes.

CONJUGAISON2 LEÇON 33, p. 390

13 LE PASSÉ SIMPLE

Mettez au passé simple à la première personne dupluriel les verbes suivants :– partir ; naviguer ; débarquer sur la plage de

sable ; accoster ; faire provision d’eau ; poursui-vre la navigation ; découvrir la haute terre deTahiti ; avoir beaucoup de tonnerre ; longer lescôtes ; parvenir aux îles Marquises.

VOCABULAIRE

Le vocabulaire du récit de voyage14 EXPRIMER SES IMPRESSIONS

Classez les termes suivants selon qu’ils exprimentla beauté, la laideur, l’étrangeté :– admirable, bizarre, difforme, épouvantable,

étrange, extraordinaire, incroyable, hideux,monstrueux, merveilleux, singulier, curieux,étonnant, inouï, magnifique.

15 LE SUFFIXE -ISSIMEÀ l’aide du suffixe -issime, formez des mots à par-tir des adjectifs suivants :– grand, riche, grave, rare, sereine (en parlant

d’une altesse), illustre, simple, belle.

16 L’EXPRESSION DE LA QUANTITÉ

Dans les phrases suivantes, relevez les mots etexpressions qui expriment la quantité. Précisezleur classe grammaticale : déterminant indéfini,groupe nominal, adjectif, verbe (’ leçon 1, p. 312).

a. L’on voit paître dans cette contrée une fouled’animaux. b. Et vous dis que les fruits abon-dent. c. Ils ont maintes marchandises. d. Lesoiseaux sont innombrables. e. En cette île sontaussi des girafes et des ânes sauvages en bonnombre. f. En cette province se trouve poussièred’or à profusion.

17 LE VOCABULAIRE D’ORIGINE ÉTRANGÈRE1.Cherchez dans le dictionnaire l’origine des mots :– poncho, chocolat, ananas, avocat (le fruit),

maïs, tomate, papaye, ara, patate, Amérique,Pacifique, Brésil.2. Retrouvez les noms communs désignant desfleurs et des tissus issus des noms propres suivants:– Bougainville (navigateur français) ; Bégon

(intendant français de Saint-Domingue auXVIIIe siècle) ; Camelli (jésuite italien mission-naire en Asie au XVIIIe siècle); Magnol (botanistefrançais, XVIIIe siècle), Cachemire (provinced’Inde) ; Mossoul (ville d’Irak) ; Calicut (villed’Inde).

18 LES ÉPICES

Cherchez huit noms d’épices en complétant lesmots.N – – x de mu – – – de ; cl – – de gi – – – – e ;

can – – – le ; g – – g – – bre ; s – f – – n ; pi – – – t ; cu – – y ; cu – in.

19 LE VOCABULAIRE DES MARINS

1. À quel point cardinal (nord, sud, est, ouest) et àquelle direction correspond chacun des mots sui-vants ?– Austral, boréal, occidental, oriental, vers la

Grande Ourse, vers le Levant, vers le Ponant, leMidi.

Page 28: 3Le récit de voyage - plandetudes.ch

973 Le récit de voyage

2.Donnez le sens des termes suivants appartenantau champ lexical de la navigation marine :– proue, poupe, bâbord, tribord, à pleines

voiles, au vent, sous le vent, hunier, perroquet,mât de misaine ;– appareiller, accoster, virer de bord, arborer

un pavillon, armer un bâtiment, border unevoile, louvoyer.

20 L’ÉVALUATION DES DIMENSIONS

Par quelle unité de mesure les dimensions sont-elles évaluées dans les phrases suivantes? Justifiezle mode d’évaluation utilisé.

a. La mer océane est à plus de cent journées.b. Moi, Marco Polo, je mesurai la plume de l’ailed’oiseau Rocet et la trouvai longue de quatre-vingt dix travers de mains. c. Ce pont est touten pierres, large de bien huit pas et long d’undemi-mille.

21 LES FIGURES DE STYLE

2 Leçon 38, p. 406La comparaison1.Relevez les comparaisons; dites quel est l’élémentcomparé et à quoi ; relevez les outils de comparai-son.2.Quelles remarques faites-vous sur les élémentsqui servent de référence selon la nationalité desauteurs ?

a. Une de ces places est deux fois grandecomme celle de la ville de Salamanque. (Cortés)b. On y trouve des cerises et des prunes qui res-semblent à celles d’Espagne. (Cortés) c. Onramassait des moules et des coquillages qui n’ontpas le goût aussi fin que ceux de France.(D’après Bougainville) d. La plante du fruit quenous nommâmes mûre est rampante : sa feuilleressemble à celle du charme, elle prolonge sesbranches et se reproduit comme les fraisiers.(D’après Bougainville)

L’hyperbole3. Relevez deux hyperboles (expressions qui mar-quent l’exagération). Quelle image Marco Polodonne-t-il de la ville de Quinsaï ?Et quand on est allé ces trois journées, c’est

alors que l’on découvre la très noblissime etmagnifique cité qui, pour son excellence, impor-tance et beauté est nommée Quinsaï, qui veutdire en français la Cité du Ciel – comme vousai dit tout à l’heure –, car c’est la plus grandeville qu’on puisse trouver au monde, et l’on y

peut goûter tant de plaisirs que l’homme s’ima-gine être au Paradis […].

M. Polo, Le Livre des Merveilles ou Le Devisement du monde(1298), texte établi par A.-C. Moule et P. Pelliot, traduit par L. Hambis © éd. Klincksieck, Paris.

L’accumulation (ou énumération)4. Quels sont les éléments énumérés ? Combienl’énumération comporte-t-elle de termes? Quel estl’effet produit ?

Cook voyage le long de la côte est de l’Australie.

4 août 1770. […] Les volatiles de terre sontpeu nombreux ; ce sont des corneilles, desmilans, des éperviers, des cacatoès, de deuxespèces, l’une blanche, l’autre brune, de trèsbeaux loriots de deux ou trois sortes, despigeons, des ramiers et quelques autres petitsoiseaux.

J. Cook, Relations de voyages autour du monde, traduit de l’anglais par G. Rives © éd. Julliard, 1954.

5. Écrire. Complétez l’énumération de légumes etde fruits. Citez-en huit de chaque.– Les légumes abondent : ……. Les fruits ne

sont pas moins nombreux. On y trouve des…….

� Planche de zoologie (1861), lithographie (collection Archiv.f. Kunst & Geschichte, Berlin, Allemagne).

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« L’Hispaniola est une merveille »Christophe Colomb écrit à son protecteur Luis deSantangel, trésorier des souverains espagnols quil’ont aidé dans son projet (� voir p. 78). Il décritles différentes îles qu’il vient de découvrir.

Les terres de ces îles sont élevées, et on y ren-contre beaucoup de sierras1 et d’immenses mon-tagnes, incomparablement plus hautes que l’îlede Ténériffe2, toutes magnifiques, de milleformes, toutes accessibles et pleines d’arbres demille essences3, si hauts qu’ils semblent attein-dre au ciel, et dont je me suis persuadé qu’ils neperdent jamais leurs feuilles, selon ce que j’aipu comprendre, les voyant aussi verts et aussibeaux qu’ils le sont au mois de mai en Espagne.Certains étaient en fleur, d’autres avaient leursfruits, les autres se trouvaient en un état diffé-rent selon leur espèce. Et le rossignol et milleautres sortes d’oiseaux chantaient en ce mois denovembre partout où je suis passé.

LECTUREIl y a des palmiers de six ou huit essences3

dont la belle diversité ravit les yeux d’admira-tion, mais aussi celle des autres arbres, des fruitset des herbes. Il y a là encore des pinèdes4 enquantité, des campagnes magnifiques et du miel,toutes sortes de volatiles et des fruits fort divers.À l’intérieur des terres, il y a maintes mines demétaux et d’innombrables habitants.L’Hispaniola5 est une merveille : les sierras et

les montagnes, les plaines et les vallées, les terressi belles et grasses, bonnes pour planter et semer,pour l’élevage des troupeaux de toutes sortes,pour édifier des villes et des villages. On ne croirapas sans les avoir vus ce que sont ses ports de meret ses fleuves nombreux, grands, aux bonneseaux, et dont la plupart charrient de l’or.

C. Colomb, lettre à Luis de Santangel (février-mars1493), dans La Découverte de l’Amérique, volume II :

Relations de voyage et autres écrits, 1493-1504, traduit parS. Estorach et M. Lequenne © éd. La Découverte.

1. sierras : dans les pays espagnols, reliefs montagneux.2. Ténériffe : la plus grande des îles Canaries, dansl’Atlantique. 3. essences : espèces des arbres. 4. pinèdes :plantations de pins. 5. Hispaniola : aujourd’hui Haïti.

Évaluation

2 QuestionnaireL’énonciation1. a. Quel est le genre de ce texte ? (1 point)b. Quel rôle le destinataire a-t-il joué dans levoyage ? (1,5 point)

Le lieu du voyage2. Quel est le lieu décrit ? Dans quelle partie dumonde se situe-t-il ? Quel est le mois de l’année?(1,5 point)

La description de l’inconnu3. Relevez les éléments qui caractérisent le lieu :paysage (géographie), faune, flore, ressourcesminérales. (2 points)4. Relevez deux comparaisons. Qu’est-ce qui estcomparé ? À quoi ? Quel est le pays qui sert deréférence à la comparaison ? (2,5 points)

5. Relevez dans la dernière phrase (l. 28 à 31) lesexpansions du nom fleuves. Précisez leur classegrammaticale. Quelle image le voyageur donne-t-il du fleuve ? (3,5 points)6.Relevez les termes ou expressions qui exprimentl’abondance et la beauté, puis ceux qui se réfèrentaux sensations (couleurs, bruits, parfums). Vouspouvez répondre sous forme de tableau. (5points)7.Relevez un exemple d’hyperbole. Quel effet pro-duit-elle sur le destinataire ? (1 point)

La visée8. Pour quelle raison le voyageur fournit-il autantd’informations sur le lieu découvert ? Quel effetle voyageur cherche-t-il à produire aussi chez sondestinataire ? Pour quelle raison ? (2 points)

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993 Le récit de voyage

SUJETVous allez écrire une page de votre journal de bord. Imaginez que vous êtes un explora-teur : vous êtes parti à la découverte d’espaces encore inconnus ou vierges et vous tenez un jour-nal de bord dans lequel vous notez vos impressions. Rédigez une page de ce journal. Vous pouvezajouter des croquis et des dessins. Vous pourrez le présenter sur le support de votre choix (papierparcheminé, page de carnet vieilli ; écriture à la plume ; page de courrier électronique…).

ÉCRITURE

Consignes d’écritureChoisissez :– votre identité ; vous êtes un explorateur du passé(ayant existé ou non) ou du présent : nom, âge, pro-fession ;– l’époque : s’agit-il d’un voyage datant des grandesdécouvertes (aidez-vous des Repères, p. 72 à 75) oud’un voyage effectué dans le monde d’aujourd’hui ?– le lieu (en fonction de l’époque) : la route des Indes,l’Amérique, le Japon, la Chine, l’Antarctique oul’Arctique (les pôles), l’Amazonie, la Patagonie, lesmers australes, les abysses sous-marins, la lune…Aidez-vous d’une carte.– la visée : émerveiller, faire peur, étonner…

Critères de réussiteVous aurez réussi si :– votre récit est à la première personne ;– vous avez indiqué le jour, la date, les conditionsmétéorologiques, les événements importants de lajournée ;– vous avez inclus une description d’un élémentinconnu (paysage, animal, végétal, habitat…) ;– vous avez utilisé au moins un superlatif, un adjec-tif comportant le suffixe -issime, une énumération,une comparaison se référant au monde connu dulecteur ;– vous avez inséré un mot en langue étrangère (quevous pouvez inventer) ;– vous avez utilisé une unité de mesure.

Quelques mots et expressions…

Éléments découvertsl Géographie : montagne, sierra, colline, île,lagune, golfe, baie, promontoire, forêt.lAnimaux et végétaux: poissons, oiseaux, mam-mifères, insectes ; plantes, arbres, fruits, épices.lHumains: habitat, vêtements, nourriture, objetsd’usage quotidien, armes, chasse.

Poids et mesuresl Un pas (environ 1 m) ; un mille (environ 1 600mètres) ; une lieue (environ 4 kilomètres) ; unejournée (mesure de distance équivalant aux kilo-mètres parcourus pendant une journée) ; une livre(entre 380 et 550 grammes) ; une once (entre 35et 46 grammes) ; une coudée (environ 50 centi-mètres).

Quantité et profusionl Beaucoup, grande abondance, en grande quan-tité, multitude, grandissimes quantités de, innom-brables, bien d’autres, plusieurs, en tels nombres,à foison, maint(e)s, pulluler, regorger de, foison-ner, couler à flots, pas moins nombreux que…

Merveillel Éblouissement, émerveillement, c’en est mer-veille, étonnant, prodigieux, étrange, incroyable,hideux, monstrueux…

… pour vous aider à réussir votre production écrite

� Sébastien-Charles Giraud (1819-1892), détail d’une lettreautographe à Hardin, Giraud lisant la lettre de son amisous un cocotier à Tahiti, plume, lavis et aquarelle (Muséedu Louvre, Paris).

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Autres lectures

«Sindbad le marin»,tiré des Mille et Une Nuits (Xe siècle)

Voici un extrait du conte.

Sindbad, un riche marchand vivant à Bagdad, raconte sesaventures aux amis qu’il a invités pour un festin.

« Vous vous imaginez sans doute que j’ai acquis sanspeine et sans travail toutes les commodités1 et le reposdont vous voyez que je jouis : désabusez-vous2. Je nesuis parvenu à un état si heureux qu’après avoir souf-fert durant plusieurs années tous les travaux du corpset de l’esprit que l’imagination peut concevoir. Oui,Messeigneurs, ajouta-t-il en s’adressant à toute la com-pagnie, je puis vous assurer que ces travaux sont siextraordinaires qu’ils sont capables d’ôter aux hommesles plus avides de richesses l’envie fatale de traverserles mers pour en acquérir. Vous n’avez peut-êtreentendu parler que confusément de mes étranges aven-tures, et des dangers que j’ai courus sur mer dans lessept voyages que j’ai faits, et, puisque l’occasion s’enprésente, je vais vous en faire un rapport fidèle: je croisque vous ne serez pas fâchés de l’entendre. »

« Sindbad le marin » dans Les Mille et Une nuits, LXIXe nuit, traduit de l’arabe par A. Galland.

1. commodités : les richesses, les biens matériels. 2. désabusez-vous : détrompez-vous.

2 Tenez votre carnet de lectureOrigine du conte1. Faites une courte recherche sur l’origine des Milleet Une Nuits. Y a-t-il un auteur précis ?

Le personnage de Schéhérazade2. a. À qui raconte-t-elle des histoires ? Dansquelles circonstances? Pendant combien de nuits?b.À quel moment s’arrête-t-elle de raconter? Pourquelle raison le moment de l’interruption doit-ilêtre choisi avec soin ?

Le contexte spatio-temporel3. a.À quelle époque les aventures de Sindbad sedéroulent-elles ? Dans quelle ville habite-t-il ?b.Dans quelle région du monde Sindbad voyage-t-il ? Les lieux sont-ils des lieux existants ?

Le récit de voyage4. a. À quelle personne le récit est-il mené ? Quiraconte ? S’agit-il de voyages fictifs ou réels ?

b.Combien Sindbad fait-il de voyages? Choisissez-en deux et résumez-les rapidement : rencontresde Sindbad, situations périlleuses dans lesquellesil se trouve.c.Montrez que certains événements se reprodui-sent d’un voyage à l’autre.

Les éléments exotiques et merveilleux5.Citez quelques noms de marchandises exotiquesqui apparaissent dans l’histoire de « Sindbad lemarin ».6.Citez quelques êtres merveilleux rencontrés parSindbad.

Le personnage de Sindbad7.Quelles sont les qualités de Sindbad? Que fait-il de ses richesses ?

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1013 Le récit de voyage

ACTIVITÉS EN CLASSE

Réaliser l’interview d’un personnage voyageurImaginez que le voyageur ou l’explorateur dont vousavez lu les aventures soit interviewé à son retour.Mettez-vous à deux et préparez l’interview (ques-tions et réponses).

1. Préparez cinq à dix questions que vous noterezsur une fiche : motivations et enjeux du voyage,voyage en lui-même, lieux visités, découvertes, aven-tures vécues, éventuellement voyage de retour.

2. Préparez les réponses en vous appuyant sur letexte du récit ou du roman.

3. Effectuez une répétition de l’interview : atten-tion, celui qui est interrogé n’a pas de fiche !

4. Présentez l’interview à la classe.

5.Vous accepterez quelques questions émanant dupublic.

Si vous aimez les récits de voyage…

Récit de voyage et biographie de voyageur

l J. de Léry, Histoire d’un voyage fait en la terre duBrésil (1578) : Jean de Léry raconte le voyage au Brésilqu’il a fait en 1556.

l J. Verne, Christophe Colomb (1878, éd. Librio) : leromancier fait revivre le grand navigateur et luidonne une dimension héroïque.

Romans d’aventures ayant pour thème le voyage

l J. Verne, Le Tour du monde en quatre-vingts jours(1873) : en 1872, un riche gentleman londonien,Phileas Fogg, parie la moitié de sa fortune qu’il ferale tour du monde en quatre-vingts jours…

l A. Dhôtel, Le Pays où l’on n’arrivejamais (1955) : Gaspard, fils de forain,aide un enfant à retrouver son pays…

l L. Graas-Hoisnard, La Menace (2002,éd. Milan) : août 1492, ChristopheColomb met le cap à l’ouest, pour ouvrirune nouvelle route des Indes, mais il nesait pas ce qui l’attend : un person-nage venu d’une autre planète, et quise fait passer pour un savant, doit sabo-ter l’expédition…

Roman d’aventures maritimes

l R. L. Stevenson, L’Île au trésor(1883) : au XVIIIe siècle, Jim Hawkins,fils d’aubergistes, découvre unecarte au trésor dans la malle d’unclient, un ancien pirate. Avecquelques adultes, il part à larecherche de ce trésor…

Récits fantaisistes et merveilleux

l J. Swift, Voyages de Gulliver, Le voyage à Lilliput(1726) : à la suite d’un naufrage, Gulliver, un chirur-gien, a abordé dans l’île de Lilliput, dont les habi-tants mesurent environ six pouces.

l F. Place, Atlas des géographes d’Orbæ (éd.Casterman/Gallimard) : Du pays des Amazones auxîles indigo (vol. 1, 1996), Du pays de Jade à l’îleQuinookta (vol. 2, 1998) : série de voyages imagi -naires.

l F. Place, Les Derniers géants (1992, éd. Casterman) :le narrateur, Archibald Léopold Ruthmore, achète unobjet qui devait à jamais transformer sa vie : unesorte de dent de cachalot ou de géant, recouverted’une minuscule carte.

C HO I S I S S E Z U N E L E C TU R E