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LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 16 SEPTEMBRE 2014 AFRIQUE 19 P. 24 «Action lumière» pour le secteur de l’énergie Maroc Export ZOOM Africa Business Agenda, la préférence africaine gagne du terrain P. 21 CAHIER DE LINTÉGRATION Dans quelle Afrique investir ? P. 22-23 INTERVIEW Najib Cherfaoui, expert maritime P. 25 LE MARCHÉ DE LA SEMAINE Le Burkina revoit à la hausse ses ambitions P. 26

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LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 16 SEPTEMBRE 2014

AFRIQUE

19

P. 24

«Action lumière»pour le secteurde l’énergie

Maroc ExportZOOMAfrica Business Agenda, la préférenceafricaine gagne du terrain P. 2 1

CAHIER DE L’INTÉGRATIONDans quelle Afrique investir ? P. 22-23

INTERVIEWNajib Cherfaoui, expert maritime P. 25

LE MARCHÉ DE LA SEMAINELe Burkina revoit à la hausse ses ambitions P. 26

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NEWS

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Le forum économiquemaroco-guinéen tenula semaine dernière àCasablanca restera

longtemps gravé dans les es-prits, notamment en Guinée.Au moment où le monde fuitce pays touché par le virusEbola, le royaume lui a grande-ment ouvert les bras. Malgré lapsychose créée par l’épidémiemortelle, le Maroc a accueilliune centaine de décideurs po-litiques et économiques gui-néens. Avec leurs collèguesmarocains, ils ont parlé busi-ness, signé trois conventionsportant sur l’agro-alimentaireet sur l’assainissement. Des in-vestissements et des marchésqui dépassent le milliard de di-rhams en somme, sans parlerde la multitude d’autres projetsà concrétiser par la suite.Comme le mentionne lethème du forum, la Guinée esten effet «une économie àconstruire, des opportunités àsaisir». Les hommes d’affairesdu royaume y ont une largemarge de manœuvre et uneexpertise à partager. Cela,d’autant plus que la Guinée estun pays richement doté enressources naturelles. C’estune économie qui a elle aussibesoin de produire et d’expor-ter. Son gouvernementcherche des investisseurs,mais ses hommes d’affairesont plus besoin de partenairesextérieurs pour faciliter leursexportations. Le concept departenariat «gagnant-ga-gnant» devrait s’inscrire danscette logique. Il ne s’agit passeulement d’aller saisir des op-portunités, mais égalementd’en offrir ici. ●

Gagnant-gagnant

Oumar Baldé[email protected]

BILLETEnterprise Bank dans le viseur de BMCE ?Bank of Africa, la filiale panafricaine deBMCE Bank, continue de voir grand.Elle envisagerait de se doter d’une pre-mière filiale et d’acquérir ainsi Enter-prise Bank, une banque nigériane encours de cession. À en croire certainessources, Bank of Africa aurait réitéré,ces dernières semaines, son offre de325 millions de dollars pour acquérir100% du capital de cette banque,cédée par la société de gestion nigé-riane Amcon. La réponse de cette der-nière est attendue dans les prochainessemaines, bien que BOA ne soit pas laseule candidate sur ce dossier. Il est ànoter que le total bilan d’EnterpriseBank avoisine 1,2 milliard de dollars.

RAM Cargo à destinationde l’AfriqueRoyal Air Maroc (RAM) a lancé depuishier (lundi 15 septembre), quatre nou-velles lignes cargo à partir de Casa-blanca vers Dakar, Bamako, Ouagadou-gou et Niamey. Ces nouvelles lignesoffrent une capacité hebdomadaire de15 tonnes. Par ailleurs, la compagnie asigné une convention avec l’Associationmarocaine des exportateurs (ASMEX)afin de promouvoir les opérations com-merciales. Les membres de l’ASMEX ontainsi droit à des facilités tant au niveaudes tarifs qu'au niveau de la logistique.

L’Afrique optimiste quantà son avenirSelon un classement du think tank amé-ricain Pew Research Center, l’Afrique estla région du monde la plus optimisteconcernant son avenir économique. Eneffet, 59% des Africains interrogés esti-ment que la situation de leur pays vaévoluer positivement. 51% des Africainsinterrogés jugent que les conditionséconomiques actuelles sont satisfai-

santes, un taux malgré tout largementsupérieur à celui des Européens et desMoyen-orientaux qui pour la grandemajorité demeurent insatisfaits. Parmiles 9 pays africains pris en compte dansl’enquête, le Sénégal est le plus opti-miste. 73% des personnes interrogéesdans ce pays estiment que la situationéconomique va s’améliorer au coursdes prochaines années.

Les Émiratis promettent 19 milliards de dollarsà l’UEMOALes projets des États membres del’Union économique et monétaireouest-africaine (UEMOA) semblent avoirséduits les Émiratis. En effet, à l’issue dela conférence organisée le 9 septembreà Dubaï, 16 projets sur un total de 22 pré-sentés ont reçu des promesses de fi-nancement, soit un montant de 19 mil-liards de dollars. L’UEMOA, la Banque

Le Sénégal guérit son cas d’EbolaLe Sénégal a annoncé la guérison de l'unique cas confirmé d'Eboladans le pays, un étudiant guinéen qui était traité dans un hôpital de lacapitale sénégalaise. En revanche, la partie est loin d’être gagnéedans les autres pays touchés en Afrique de l’Ouest. Cela a poussé lesNations Unies à allouer 3,8 millions de dollars du Fonds central d'in-tervention d'urgence (CERF) pour le Service aérien humanitaire desNations Unies (UNHAS) afin de soutenir les opérations humanitaires.La compagnie nationale, une des rares à maintenir ses vols à destina-tion de ces pays, pourrait bien profiter de ce pactole.

AGENDA

1er sommet ACRIS(Addis-Abeba, du 17 au 19 novembre)

Le 1er Sommet africain des infrastructures résilientes au cli-mat (ACRIS) se tiendra du 17 au 19 novembre à Addis-Abeba.Ce sommet permettra d'examiner les moyens de relever ledéfi dans les secteurs des nouvelles technologies de l'infor-mation, de l'agriculture, de la sécurité alimentaire et de l'eau,

qui sont les plus concernées par le changement climatique sur le continent africainet qui ont besoin d'infrastructures résilientes, a indiqué l'Union africaine (UA).

Africa Agri Forum 2014(Les 13 et 14 octobre à Abidjan)L’Africa Agri Forum, l’événement régional de l’agriculture en Afrique francophone,sera organisé les 13 et 14 octobre à Abidjan sous le thème : «Quelle révolution vertepour le continent africain ?». La conférence abordera les questions clés relativesau développement du secteur agricole dans la région ainsi que le rôle des gouver-nements africains dans sa promotion. Au programme, les séances plénières trai-teront notamment des leviers de croissance du secteur dans le continent, de lamodernisation et du financement de l’agriculture en Afrique.

ouest-africaine pour le développement(BOAD) et le cabinet britannique GlobalFinance & Capital Limited (GFCL), coor-ganisateurs de ce rendez-vous, ontsigné un accord de partenariat straté-gique pour la gestion de l’exécution desprojets et des échéances.

Coup de pouce japonaisà la BADLa Banque africaine de développement(BAD) le Japon viennent de conclure unprêt concessionnel de 300 millions dedollars dans le cadre du programme En-hancing Private Sector in Africa (EPSA)lancé en 2005 par le Japon. Les moda-lités de sa mise en œuvre sont l'installa-tion accélérée de co-financement (pourle secteur public), le Fonds d'assistanceau secteur privé africain (FAPA), et lesprêts au secteur privé. Au cours de cesdernières années, des projets impor-tants ont été cofinancés dans ce cadre.

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ZOOM

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Les centaines d’accords, cou-vrant différents domaines decoopération, signés ces dernierstemps avec plusieurs pays, facili-tent à leur tour l’implantation descadors de l’industrie sur unebonne partie du continent. L’in-fluence progressive de la Chine,

de l’Inde, des États-Unis sur lecontinent au détriment de parte-naires historiques comme laFrance, attire également l’atten-tion des dirigeants africains.

Pénurie de talentsSur un autre volet, l’étude de PwC

L’Afrique commence àfaire confiance àl’Afrique. Le roi Moham-med VI, qui en a émis le

souhait dernièrement lors de sadernière tournée africaine, a dequoi être satisfait des résultatsd’une étude réalisée par le cabi-net d’audit et de conseil PwC. Eneffet, selon l’étude 2014 del’«Africa Business Agenda» sur lespriorités et les préoccupationsdes dirigeants africains, réaliséeauprès de 260 chefs d’entrepriseafricains, 75% d’entre ces derniers«donnent la priorité au continentafricain» en ce qui concerne leursfusions-acquisitions et alliancesstratégiques. «Ce choix s’expliquenotamment parce que les oppor-tunités y sont plus grandes», notel’enquête. Celle-ci ne mentionnepas de préférence des patronsafricains pour un pays donné,mais le Maroc, dont les entre-prises poursuivent leur déploie-ment sur le continent peut consi-dérablement en tirer profit. Leroyaume est d’autant plus bienplacé qu’il occupe le rang dudeuxième investisseur africain enAfrique après l’Afrique du Sud.

Africa Business Agenda

La préférence africainegagne du terrain● Selon une étude du cabinet PwC, 75% des dirigeants africains donnentla priorité au continent africain pour leurs fusions-acquisitions et alliancesstratégiques. C’est une bonne opportunité pour les entreprises marocainesdans leur dynamique d’implantation dans les marchés subsahariens.

indique que 90% des dirigeantssont confiants pour leurs pers-pectives de croissance à moyenterme, et 51% se disent même«très confiants». Quant au courtterme, ils sont plus mesurésselon PwC, puisqu’ils sont 84% àse déclarer confiants quant auxperspectives de croissance deleur chiffre d’affaires dans les 12prochains mois. Pour doper leurcroissance, les entreprises afri-caines misent sur trois principauxleviers : le développement denouveaux produits et services(31% des répondants), l’augmen-tation de la part de marché exis-tants (27%) et la conquête de nou-veaux marchés géographiques(20%). À noter toutefois que «les

problématiques varient d’un paysà l’autre» selon PwC. L’étude pré-cise que les principales préoccu-pations des dirigeants au niveaumacro-économique sont l’excèsde réglementation (80%), la vola-tilité du taux de change (79%), etl’inadéquation des infrastruc-tures (78%). Pour ce qui est desmenaces au business, l’enquêtefait ressortir que 83% des pa-trons pointent du doigt «la pénu-rie de talents et la corruption».58% évoquent «l’apparition denouveaux entrants comme unemenace importante» et 59%mentionnent les cybermenaces,incluant l’insuffisance de la sécu-rité des données. ●

Sur 260 patronsinterrogés, 75%donnent la prioritéau continent.

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CAHIERS DE L’INTÉGRATION

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CEDEAOObjectif croissance

Après la décélération de son taux de croissance (6,3% en 2013 contre 6,6% en2012), la Communauté économique des États de l’Afrique de l'ouest se donnepour ambition d’être plus performante sur le plan économique au cours de l’année2014 avec une croissance projetée de 7,1%. Parmi les États membres de la CE-DEAO, la Sierra Leone a enregistré en 2013 un taux de croissance de 14,6%, soitle plus élevé de la région contre 0,5%, le plus bas de la zone pour le Cap-Vert. Sixpays membres, à savoir le Burkina-Faso, le Nigéria, le Ghana, le Libéria, la Côted'Ivoire et la Sierra Leone, ont affiché des taux de croissance plus élevés que letaux de croissance projeté pour l'année 2013, qui est de 6,3%. Une croissance quipourrait être attribuée à la production de gaz, de pétrole et de minéraux ainsi qu'àl'amélioration de la production agricole. Il est à noter que l’Union économique etmonétaire ouest-africaine fait partie de la région de la CEDEAO.

Dans quelle Afrique investir ?● Face à la marche laborieuse de l’Union africaine qui peine à fédérer l’ensemble desÉtats sous une seule orientation économique, les pays du continent ont depuis trèslongtemps compris la nécessité de former des groupements économiques régionaux.C’est le cas de la CEDEAO, de la CEEAC, de la SADC ou encore de l’EAC. Zoom sur cesorganisations régionales et sur leurs attractivités en termes d’investissements, les défisà relever ainsi que leurs faiblesses et leurs prévisions de croissance.

Développement

UMADes voisins cloisonnés

Le commerce au sein de l'UMA ne dépasse pas 3%des échanges globaux des pays, soit l’un des tauxd'intégration les plus faibles au monde. Le coût dela non-intégration économique du Maghreb coûte3 à 9 milliards de dollars par an. Pour pallier ces in-suffisances, les entrepreneurs magrébins plaidentpour une intégration économique afin de répon-dre aux défis futurs de la région en termes decroissance économique, d’emploi et d’investisse-ment. Les pays maghrébins, avec un marché deplus de 92 millions d’habitants auraient à gagnervia une intégration économique, une hausse duPIB réel/hab de 25% à 34% en dix ans selon laBanque mondiale. Au niveau politique, les rela-tions entre États restent globalement assez gla-ciales, malgré l’espoir d’un réchauffement suscitéau lendemain du «printemps arabe».

SADC40% du PIB continental

Développement et croissance économique, dé-fense de la paix et sécurité, mais aussi réductionde la pauvreté et amélioration du niveau et de laqualité de vie des peuples. Tels sont entre autresles objectifs de la Communauté économique del’Afrique australe (SADC en anglais). Avec unmarché de 294 millions d'habitants et qui de-vrait atteindre 683 millions d’habitants en 2050,ce groupement régional d’une quinzaine d’Étatsest l’un des plus en vue du continent. Il concen-tre 1/4 de la population africaine, 1/3 des terreset 40% du PIB continental. C’est également unezone qui regorge de ressources minières consé-quentes. Politiquement, elle est dominée parl’influence sud-africaine qui en est le géant in-contesté. Les pays de la SADC ne sont pas tousliés par une union douanière.

CEDEAO

UMA

CEEAC

1,13Milliard

de dollars

222Milliard

de dollars

1,13Milliard de dollars

valeur des échangescommerciaux avec le Maroc

fin août 2013

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CAHIERS DE L’INTÉGRATION

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EACZone de production en devenir ?

La communauté des États de l’Afrique de l’est (EAC en anglais) a été créée en 1967. C’estl’un des plus anciens groupements régionaux sur le continent, mais qui ne réalisera de vé-ritables pas décisifs qu’à partir des années 2000. En effet, ce n’est qu’en 2001 qu’une zonede libre-échange a été instaurée avant qu’elle ne soit suivie par l’entrée en vigueur du traitéde l’union douanière valable depuis 2010. L’EAC, c’est un marché de 152 millions d’habitantsqui pourrait atteindre 392 millions d’habitants à l’horizon 2050. Parmi ses forces, l’EAC fo-calise sur la promotion de la productivité en encouragent les investissements, l’industrieet le commerce. Par contre, on estime que les tensions internes au sein de l’EAC consti-tuent son talon d’Achille. La Tanzanie et le Burundi reprocheraient aux trois autres pays(Kenya, Ouganda, Rwanda) de faire cavaliers seuls, en adoptant sans eux, toute une sériede projets d'infrastructures, notamment ferroviaires et pétrolières. Enfin, notons que c’estune région qui fait également face à un déficit énergétique.

CEEACRichesses naturelles en abondance

La Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) regroupedes pays disposant d’énormes richesses naturelles (pétrole, bois et diamants),mais qui peinent à en faire profiter leurs populations, estimées actuellement àplus de 149 millions de personnes. Certains États de la CEEAC (au nombre de10) font partie de la CEMAC (union monétaire) et sont réunis par une zone delibre-échange. La CEEAC constitue une passerelle avec les marchés del’Afrique de l’est et australe. On note de bonnes relations entre le Maroc et cer-tains pays de la zone dont le Cameroun et le Gabon. Ce qui favorise l’implan-tation d’importants groupes marocains opérant dans les secteurs de labanque, de l’assurance ou encore des mines, mais la CEEAC, c’est aussi denombreux obstacles tarifaires et non tarifaires sur les produits en libre-échange, un manque d’infrastructures sans parler de l’instabilité politique.

COMESATrait d’union entre l’est et le sud

Le marché commun de l’Afrique orientale et australe est une zone de libre-échangeet une union douanière qui regroupe en tout une quinzaine de pays n’appartenantpas aux mêmes groupes régionaux. C’est donc une force économique puissante etdisposant en même temps de ressources naturelles importantes, notamment enmines, énergies et en eau. Elle permet à la fois d’accéder au canal de Suez puisquel’Égypte en fait partie, à la Mer rouge mais aussi à l’Océan indien. Son taux de crois-sance moyen est estimé à 5,8% en 2014 alors que son PIB était de 539 milliards dedollars en 2012. Les principaux produits exportés sont les huiles brutes de pétroleet minéraux bitumineux, les cathodes de cuivre, café, or, tabac, thé noir alors queles importations concernent généralement les huiles de pétrole, le blé, ainsi que lesvéhicules et les produits pharmaceutiques.

SADC

EAC

COMESA

23Milliard

de dollars

303Milliard

de dollars

1Milliard

de dollars

SOURCE : CNCE / VALEURS 2012

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ACTUALITÉ

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«Action lumière» pour lesecteur de l’énergie

Maroc Export

Les caravanes de promo-tion des exportations sontde retour. Et cette fois, cesont les secteurs de l'élec-

tricité, de l'électronique et desénergies renouvelables qui par-tent à la recherche d’opportunitéssur le continent. Du 21 au 27 sep-tembre, une délégation consti-tuée de plus de 80 entreprisesopérant dans les énergies comptesillonner le Burkina Faso, le Congoainsi que le Gabon. Sous l’égidede Maroc Export, cette mission deprospection dénommée «Actionlumière» a pour objectif de «ven-dre» l’offre et l’expertise marocaineen matière d’électrification à cespays qui ne manquent pas de pro-grammes dans ce sens. Ainsi, desrencontres en B to B et des confé-rences sont prévues avec les opé-rateurs de ces pays, mais aussiavec les acteurs publics. Unebonne partie de la délégation seraconstituée des membres de la Fé-dération nationale de l'électricité,de l'électronique et des énergiesrenouvelables (FENELEC). Pour

cette dernière, c’est l’occasion derenforcer l’élan déjà entrepris de-puis des années. En effet, la FENE-LEC, qui avait longtemps comprisque le marché africain est pro-metteur pour ses métiers,confirme davantage son orienta-

tion exportatrice du secteur del'électricité, de l'électronique etdes énergies renouvelables.

Potentiel existantIl faut noter que chacun des paysvisité a des objectifs chiffrés entermes d’électrification ou de sé-curisation de son secteur énergé-tique. Le gouvernement burki-nabé ambitionne de passer d’un

● Maroc Export et la Fédération nationale de l'électricité, de l'électronique et des énergiesrenouvelables (FENELEC) organisent une nouvelle mission de prospection au Burkina Faso,en République du Congo et au Gabon. Ces pays disposent de programmes d’électrificationet commencent à se tourner vers les énergies renouvelables.

taux de couverture électriqueévalué à 27,42% en 2011 à 60% en2015. À l’horizon 2020, ce taux de-vrait être porté à 100% pour lespopulations urbaines et à 49%pour les populations rurales. Pource qui est du Gabon, le tauxd’électrification y était de 83% en2012 mais le secteur doit se met-tre à l’abri des délestages en rai-son d'une forte urbanisation. L'ob-jectif du gouvernement estd'augmenter les installations deproduction à 1.200 MW à l’horizon2020. D’ailleurs en 2012, la BAD aaccordé un prêt concessionnelde 57,5 millions d’euros pour lesoutien au secteur gabonais desénergies renouvelables. Quant àla République du Congo, l’objectifprojeté avant fin 2015 est de réali-ser un taux d'accès à l’électricitédes populations rurales de 50%.En partenariat avec le Programmedes Nations Unies pour le déve-loppement (PNUD) et le Fondspour l'environnement mondial(FEM), le Congo a récemmentlancé un projet d'électrification ru-rale basé sur de petites centraleshydroélectriques. Ce projet, ap-pelé «Les mini-réseaux hydroélec-triques pour l’électrification rurale»,est inscrit dans le cadre de la pro-motion, la production et la distri-bution des énergies propres envue d’impulser un développe-ment économique endogène enmilieu rural.

Terrain baliséCette nouvelle tournée africainesemble avoir été bien préparée.En effet, la semaine dernière, unedélégation de journalistes issus deces pays a effectué une visitedans le royaume afin de constaterune partie de l’évolution du sec-

teur énergétique. Il s'agissait d'in-troduire auprès des médias despays concernés les grandeslignes de la politique marocaineen matière de développementdes accords bilatéraux pour lesportefeuilles du commerce exté-rieur et de l'énergie. Durant cesquatre jours de visite au Maroc, ladélégation de journalistes a tenudes réunions avec AbdelkaderAmara, ministre marocain del’Énergie, des mines, de l'eau et del'environnement, et MohammedAbbou, ministre du Commerceextérieur. Des rencontres ont aussieu lieu avec Maroc Export, laConfédération générale des en-treprises du Maroc (CGEM), l'Of-fice national de l'électricité et del'eau potable (ONEE), la FENELECet l'Agence marocaine pour le dé-veloppement des énergies renou-velables et de l'efficacité énergé-tique (ADEREE). ●

80Plus de 80 entreprises marocaines prendront

part à cette grande mission de prospectiondu 21 au 27 septembre.

60%Le gouvernement burkinabé a pour objectif

de passer d’un taux de couverture électriqueévalué à 27,42% en 2011 à 60% en 2015.

100%À l’horizon 2020, le Burkina ambitionne de réaliser

un taux d’accès à l’électricité de 100%pour les populations urbaines et de 49%

pour les populations rurales.

83%C’est le taux d’électrification du Gabon en 2012.

Cependant, le secteur doit se mettre à l’abrides délestages en raison d'une forte urbanisation.

1.200 MWL’objectif du Gabon est d’augmenter

les installations de production à 1.200 MWà l’horizon 2020.

57,5 millions d’eurosEn 2012, la BAD a accordé un prêt concessionnel

de 57,5 millions d’euros pour le soutien au secteurdes énergies renouvelables au Gabon.

50%Le Congo souhaite accroître le taux d’accèsà l’électricité des populations rurales à 50%

d’ici 2015.

CHIFFRESCLÉS

Le Burkina Faso al’ambition de porterson taux d’électrifi-cation à 60% en 2015contre 27 % en 2011.

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INTERVIEW

le long terme. Ces hommes etces femmes doivent s’organiseren une communauté capabled’instituer une veille maritimepour explorer les lignes d’hori-zon et dégager des pistes pros-pectives. L’objectif étant d’éviterque l'avenir ne devienne unecontrainte à subir. Cette com-munauté doit, notamment, in-nover de manière solidaire pouraccélérer l’émergence du sys-tème portuaire africain. Ainsi, lesports africains doivent se doter

d’une vision future et œuvrer àla préservation du patrimoinenaval. Pour cela, ils doivent inter-roger, écouter et mémoriser leurpassé afin d’anticiper les ten-dances et surtout de guider lescentres de décision actuels versles chemins fructueux. C'est-à-dire créateurs de richesses,d’emplois et de prospérité.

Pensez-vous réellement queles ports marocains consti-tuent une passerelle obliga-

Les ÉCO : Quelle est l’utilitéde ce forum dans le dévelop-pement des échanges entre leMaroc et les pays africains ?Najib Cherfaoui : La finalité es-sentielle de ce forum devraitavoir pour objet de faire évoluerles mentalités. Les gens de merde l’Afrique possèdent des com-pétences considérables qui nesont jamais sollicitées ni consul-tées sur le devenir du secteurainsi que sur les directions et lesorientations à entreprendre sur

toire pour le transport et lecommerce de et versl’Afrique ?Il ne s’agit pas seulement d'unepasserelle. Il faut d’abord réglerla question du transport par voiede mer. En clair, il faut commen-cer par unifier le droit maritime,puis développer et mutualiserles flottes marchandes afri-caines pour améliorer leur ren-tabilité. Le problème portuaireest la dernière des priorités, caron construit les ports pour lesnavires et pas l’inverse.

Globalement commentjugez-vous l’activité por-tuaire en Afrique ?Il ne s’agit pas de juger l’activitéportuaire en Afrique car le traficest réalisé par les chargeurs : leport n’est qu’une étape de pas-sage. Autrement dit, votre ques-tion se ramène à savoir quel estl’avenir économique de l’Afrique.Là, je peux vous répondre quecet avenir est fabuleux : leMaroc et la Chine l’ont très biencompris.

Quels sont les ports africainsles plus dynamiques et lesplus en vue ?Là aussi, il faut considérer nonpas les ports mais plutôt les po-pulations qu’ils desservent. Autant un pays est peuplé et d’au-tant ses relations portuaires se-ront dynamiques. Cela revient àclasser le dynamisme par la dé-mographie. Il est à noter queglobalement l’Afrique a franchila barre du milliard d’habitantsen 2010. Cela dit les ports detransbordement de conteneursqui ont une vocation planétaireévoluent au gré des intérêts desgrands opérateurs ainsi que desfluctuations de leurs alliances,indépendamment des hinter-lands de leur implantation. ●

«Il faut commencer par unifierle droit maritime en Afrique»

NAJIB

CHERFAOUI Expert maritime

● Casablanca accueille depuis jeudi dernier, le Port Finance International Maroc 2014.L’événement réunit des acteurs internationaux du monde maritime, issus notammentdu continent. Cette année, il est justement question de discuter des moyens de dé-velopper l’offre au Maroc et en Afrique. À cet effet, le professeur Najib Cherfaoui, ex-pert maritime, revient sur les enjeux et le potentiel de développement des activitésportuaires en Afrique.

●●●

«Il est urgent demutualiser lesflottesmarchandesafricaines pouraméliorer leurrentabilité».

Grand-messe de la famille portuaire au Maroc

Des investissements de plus de 10 milliards de dollars sont prévus pour le développement des ports africains. Le déploiement de l'activité portuaire enAfrique du Nord représente une opportunité importante et précieuse aussi bien pour les investisseurs que pour la communauté maritime. La circulationdes containers a plus que triplé entre 1995 et 2005. De nombreux pays méditerranéens souhaitent augmenter la capacité d’accueil de leurs ports etainsi accompagner leur économie en plein essor. Port Finance International est justement l’occasion idoine pour débattre de ces grandes orientations.Cet évènement permet de rassembler les expertises des opérateurs régionaux et internationaux, mais c’est aussi l’opportunité pour les leaders, dansle secteur, d’anticiper et planifier des projets, ainsi qu’une chance de rencontrer des collègues, partenaires ou encore des clients. Les acteurs des au-torités portuaires, terminaux, banques et sociétés d’investissement, cabinets d’avocats et consultants en ingénierie ainsi que des entreprises de logis-tique et de construction implantées dans la région et à l’international ont répondu présent à cette grand-messe de la famille maritime.

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LE MARCHÉ DE LA SEMAINE

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Le Burkina revoit à la hausseses ambitions

Après un taux de crois-sance de 7% en 2013, fa-vorisé par la productionde coton et le boom mi-

nier, le Burkina Faso devrait réédi-ter sa performance en cetteannée 2014. En tout cas, tellessont les prévisions faites par Co-face si certaines conditions sontréunies. «Une campagne agricole2013-14 qui s’annonce promet-teuse, au regard des prévisionspluviométriques, et la poursuitedes investissements relatifs à laStratégie de croissance accéléréeet de développement durable de-vraient maintenir la croissance àun niveau élevé en 2014», indiqueCoface. D’un autre côté, certainsrisques continuent de peser surcette croissance attendue. Ils sontliés notamment aux principalesressources naturelles qui font laforce de ce pays d’Afrique del’Ouest de près de plus de 18 mil-lions de consommateurs. «Unemodération des cours du coton etde l’or est le risque le plus significa-tif pesant sur l’activité», prévien-nent les analystes. Et ce malgréque le gouvernement ait prévu deréduire la dépendance de l’or etdu coton en favorisant l’agro-ali-mentaire pour les filières élevage,fruits et karité.

Réformes fiscalesPour l’heure, l’État burkinabé peutse réjouir d’avoir pu réduire le défi-cit budgétaire en 2013. D’ailleurs,ce freinage devrait se poursuivreen 2014 grâce aux réformes fis-cales et à la maîtrise des dépensescourantes. Les recettes, pour leurpart, devraient progresser avecune meilleure mobilisation fiscaleet l’augmentation des redevancesminières. Quant à l’inflation, elle sesitue autour de 2%, alors que le«risque de surendettement estmodéré», à en croire Coface. «L’en-dettement à court terme restera

● Comme en 2013, le Burkina Faso prévoit d’atteindre un taux de croissance de7%, à l’aide de la bonne tenue des exportations de ses richesses naturelles. Le paysdoit toutefois relever le défi de sa dépendance des aléas climatiques et des aidesinternationales.

Risque pays

TENSIONS SOCIALES LIÉES À LA QUESTION CONSTITUTIONNELLE ET AU COÛT DE LA VIELes questions liées à la Constitution, qui empêche le président Blaise Compaoré de se présenter une nouvelle fois en 2015, et aux revendications so-ciales sont à l’ordre du jour. Même si le Congrès pour la Démocratie et le Progrès au pouvoir ne dispose pas de la majorité nécessaire au Parlementpour modifier la Constitution, le vote en mai 2013 d’une loi portant création du Sénat pourrait changer la donne. L’opposition et la société civile crai-gnent qu’un amendement puisse passer si les deux chambres étaient appelées à siéger en même temps, d’autant plus qu’une part importante dessénateurs devrait être nommée par l’Exécutif. Cette situation cumulée avec les protestations contre la vie chère, le chômage et la corruption a alimentéles manifestations populaires de juin et juillet 2013. L’opposition capitalise sur le mécontentement pour s’organiser autour d’une plateforme communeet se présente en alternative viable. Avec l’objectif de maintenir la pression sur le pouvoir, la gronde pourrait s’intensifier en 2014. Sur le plan sécuritaire,même si la menace islamiste semble écartée au Mali, le pays pourrait rester vulnérable à des incursions. À cet effet, la surveillance aux frontières aété renforcée. La réglementation se renforce avec l’adoption en mai 2013 d’un projet de loi sur les partenariats public-privé. Toutefois, les insuffisancesjudiciaires et une régulation contraignante des innovations financières entravent l’investissement.

composé de dons et de prêtsconcessionnels. Toutefois, le ni-veau de confessionnalité pourraitêtre revu à la baisse», ajoute l’ana-lyse de Coface. Celle-ci estime enoutre que c’est de la négociationde cette transition que dépendrala viabilité de l’endettement. Par ail-leurs, suite à la 6e revue de l’ac-cord triennal au titre de la facilitéélargie de crédit, une extension,suivie d’une 7e revue a été accor-dée. On peut s’attendre à un nou-veau programme de prêts FMI en2014. Sur un autre volet, relatifcette fois à la géographie, il faut

FICHE PAYSBURKINA FASO

Taille17,7 millions de consommateurs

MonnaieFranc CFA

PIB12,126 milliards US$

Croissance PIB7% en 2014

Région économique : Afrique de l’Ouest

Doing Business 2014 :154/189

noter que l’enclavement du payscontinuera à grever le solde de labalance des services, en raison del’acheminement des biens depuisles ports du Togo et du Bénin.

Forces et faiblessesEnfin, pour les investisseurs, il fautnoter que l’économie burkinabé nemanque pas d’atouts, comme ellerenferme des inconvénients. Parmiles avantages de ce pays, on peutrappeler qu’il est le premier produc-teur de coton en Afrique tout enenregistrant une montée en puis-sance de la production aurifère. LeBurkina Faso est également citépour ses «bons antécédents de po-litique économique et [de sa] miseen œuvre de réformes structu-relles». Le Burkina Faso, qui fait par-tie des pays les pauvres au monde,ne manque pas de bénéficier du«soutien» de la communauté finan-cière internationale. C’est en effetl’un des premiers pays à avoir béné-ficié de l’initiative PPTE. Cette fortedépendance de l'aide extérieureest d’ailleurs l’une de ses grandesfaiblesses, ainsi que sa forte expo-sition aux aléas climatiques. ●

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La croissancedu payss’appuie sur lecoton et unebonneproductionminière.

EN PARTENARIAT AVEC

SOURCE : COFACE

Croissance PIB (%) 5,0 9,0 7,0 7,0

Inflation (moyenne annuelle) 2,8 3,8 2,0 2,0

Solde budgétaire* / PIB (%) -7,6 -8,2 -7,8 -7,7

Solde courant / PIB (%) -1,3 -2,1 -5,2 -8,2

Dette publique / PIB (%) 29,7 27,3 31,4 31,7

2011 2012 2013 2014

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES

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roun) qui occupe le 4e rang parmi lesbanques camerounaises. Wafa Assu-rance Cameroun S.A. ne serait, detoute façon, pas la première expé-rience en la matière. L’on apprend eneffet que le groupe a procédé de lamême manière en Tunisie où, en l’es-pace d’un an, sa filiale a pu se hisserau 7e rang du marché de l’assurancevie. Quoi qu’il en soit, Wafa AssuranceCameroun S.A. ne sera pas le premierassureur marocain à opérer au Came-roun. En effet, il trouvera sur place les

filiales de deux autres compagnies duroyaume, à savoir Saham Assurances,qui a racheté en 2010 la compagnieColina, et RMA Watanya qui, depuis lafin de l’année 2013, détient 38% du ca-pital de Beneficial Life Insurance S.A.Cameroun et Beneficial General Insu-rance S.A Cameroun. Deuxième mar-ché de la CIMA (Conférence interafri-caine des marchés d’assurances)derrière la Côte d’Ivoire, le Cameroun,qui compte environ 22 millions d’ha-bitants, totalise actuellement 23 com-

pagnies d’assurances dont 16 en as-surance dommages et 7 en assu-rance-vie. Selon les statistiques del’ASAC, le chiffre d’affaires de l’ensem-ble du secteur s’est élevé en 2013 à163,54 milliards de FCFA, soit un peuplus de 327 millions de dollars. Uneperformance en hausse de 8,57% parrapport à l’année 2012. Pour ce qui estdu cas particulier de l’assurance vie,son chiffre d’affaires s’est élevé en2013 à 41 milliards de FCFA (28 mil-lions de dollars), représentant unecroissance de 2,21% par rapport àl’exercice 2012. À en croire l’ASAC,même si l’assurance vie ne représenteque 26,6% du chiffre d’affaires du sec-teur en 2012, sa croissance est plussoutenue: 11,7% en moyenne sur lessept dernières années. L’arrivée deWafa Assurance sur le marché came-rounais coïncidera d’ailleurs avec lelancement dans les 14 pays de la zoneCIMA de la micro-assurance qui estdestinée aux populations les pluspauvres. Au cours d’un forum orga-nisé la semaine dernière à Douala,cette organisation a invité les compa-gnies des États membres à proposerles produits de la micro-assurance àleurs clients, soulignant que «le poten-tiel de la micro-assurance peut repré-senter plusieurs fois le chiffre d’affairesdes assureurs». ●

PAR JULIEN CHONGWANGLe Quotidien de l’Économie –

Douala – Cameroun

Leader de l’assurance auMaroc, la compagnie WafaAssurance, filiale du groupeAttijariwafa, s’apprête à dé-

marrer les activités de sa filiale au Ca-meroun dans le secteur de l’assu-rance-vie. Une annonce légale paruedans le quotidien gouvernementalCameroon Tribune du mardi 9 sep-tembre indique notamment quecette filiale a changé de dénomina-tion pour s’appeler Wafa AssuranceVie Cameroun S.A. au lieu de Wafa As-surance Vie S.A, dénomination initia-lement adoptée. Maître Marceline En-ganalim, la notaire qui a publié cetteannonce légale, mentionne que cechangement de nom a été décidé aucours d’une assemblée générale ex-traordinaire organisée dans ses ser-vices à Douala le 6 mai 2014. C’est diresi cette nouvelle compagnie existaitbien avant cette assemblée généraleextraordinaire, même s’il est vraiqu’elle n’a pas encore débuté ses ac-tivités et qu’elle n’a pas encore ouvertde bureau dans le pays. Pourtant, ledirecteur général d’une des compa-gnies d’assurance en activité sur lemarché camerounais croit savoir queWafa Assurance Cameroun est finprête et pourrait commencer ses ac-tivités à tout moment. «Je sais qu’ellea même déjà reçu son agré-ment», affirme-t-il, chose que neconteste pas l’Association dessociétés d’assurances du Came-roun (ASAC). Un haut cadre decette organisation qui regroupetoutes les compagnies d’assu-rances du pays remarque néan-moins qu'«Au niveau de l’ASAC,nous n’avons pas encore reçu denotification relative à cette nou-velle compagnie qui est annoncée».Nos deux sources s’accordent enoutre pour dire que Wafa Assurancearrive au Cameroun suivant le monde«greenfield», c’est-à-dire sans hériterd’un portefeuille existant, car elle nerachète ni ne prend de participationdans une des compagnies présentessur le marché. Aussi n’y a-t-il pas dedoute que la nouvelle compagnie vas’appuyer sur le réseau de la filialed’Attijariwafa bank, la Société com-merciale de banques (SCB Came-

Wafa Assurance crée une filiale● La société, souhaitant se consacrer à l’assurance-vie, compte s’appuyer sur le réseaude la filiale d’Attijariwafa bank pour s’implanter sur ce marché.

Du 8 au 10 septembre ,les assuranceurs despays membres de laConférence interafri-

caine des marchés d’assurance(CIMA) se sont réunis à Doualapour procéder au lancement de lamicro-assurance dans cet espaceconstitué de 14 pays franco-phones d’Afrique centrale et del’Ouest. L’on peut observer qu’ils’agit malgré tout d’un pas enavant dans la prise en compte descouches défavorisées. Pour le casdu Cameroun par exemple, seule-ment 1% de la population est titu-laire d’une police d’assurance ma-ladie. En fixant le montant de laprime de la micro-assurance à3.500 FCFA par mois, les expertsveulent répondre à cette préoccu-pation des populations. En atten-dant les réalités de la mise enplace de la micro-assurance dansla zone CIMA, l’on peut déjà identi-fier au moins trois bénéfices résul-tant de son avènement. Outre lapossibilité offerte aux couches dé-munies de souscrire une policed’assurance, les compagnies quin’avaient pas encore la possibilitéd'investir la micro-assurance enl’absence d’un cadre légal completont désormais la possibilité d’ex-plorer ce champ que l’on crédited’un très riche potentiel. Enfin, lessommes collectées dans cettebranche de l’assurance vont ac-croître la capacité de financementde l’économie par les compagniesd’assurances qui, comme on lesait, prennent des participationsdans des sociétés ou font enbanque d’importants dépôts quisont ensuite prêtés aux autres opé-rateurs économiques. En tout cas,le succès est garanti, surtout si ledélai maximum de 10 jours pourrégler les sinistres est respecté. ●

Micro-assurance,la bienvenue

Thierry Ekouti,Dir. pub - Le Quotidien del’Économie (Cameroun)

BILLET

Le pays compte23 compagniesd’assurances dont7 sont spécialiséesdans l’assurance-vie.

LES ÉCO AFRIQUE - MARDI 16 SEPTEMBRE 2014 27

VUE DU CAMEROUN