30 novembre 2008Dimanche en Chemin - Paroisse de Lannion1 Les femmes chez saint Paul Dimanche en...

30 novembre 2008 Dimanche en Chemin - Paroisse de Lannion 1

Les femmes chez saint Paul

Dimanche en chemin19 novembre 2008


Sommaire

Introduction Quelques mots sur Paul Paul dans son monde Chez les Galates Paul à Corinthe Les femmes qui travaillent avec Paul Phoebé, de l’Eglise de Cenchrée Après Paul Conclusion


Introduction

Paul est-il un misogyne ? Ses affirmations : « Que les femmes se taisent dans les

assemblées ! » Des opinions tranchées : « Paul est un malade présentant

les symptômes de l’hystérie ! » (Michel Onfray)

Paul est-il un précurseur ? Présence de femmes dans les Actes et les épîtres Lettre aux Galates : « Il n’y a plus ni juifs ni grecs… ni

homme ni femme… »

Le mieux : aller voir les textes !


Quelques mots sur Paul

Qui est-il vraiment ?


Qui est Paul ?

Né entre 5 et 10 de notre ère, il grandit à Tarse (sud de la Turquie actuelle).

Entre 25 et 30 il étudie à Jérusalem avec le rabbin Gamaliel.

Hiver 36-37 : martyre d’Etienne et dispersion de la communauté.

Paul rencontre le Christ sur le chemin de Damas en pourchassant les chrétiens.


La conversion et les voyages de Paul

Vers 39 : il s’échappe de Damas Entre 45 et 49 : premier voyage de Paul 50-52 : deuxième voyage de Paul 53-58 : troisième voyage de Paul 60-61 : voyage de la captivité 64 ou 67 : mort de Paul


Paul dans son monde

Juif, grec, romain


Un juif, un grec, un romain

Un juif Pharisien, il a étudié la Loi avec Gamaliel

Un grec La langue de communication dans cette partie de l’empire

romain est le grec Les épîtres sont écrites en grec

Un romain Son nom Paul est romain Il fera appel à l’empereur de Rome

Mais on ne peut le réduire à tout cela !


Important à savoir

Les épîtres fournissent plus d’informations sur Paul que les Actes des apôtres, écrits plus tard.

Le Paul des épîtres est bien juif La rupture du judaïsme avec le christianisme

est largement postérieure à Paul, on ne peut pas accuser Paul d’anti sémitisme.


Au sujet de Paul

Paul n’est pas un féministe comme nous l’entendons aujourd'hui, ni un anti féministe.

Les rôles dans la société ne sont pas discutés sur le fond.

Attention aux jugements abrupts : Monde juif : rigidité sociale Monde grec : progressisme social

Chez Paul, la femme est reconnue en tant que telle et non pas comme un personnage secondaire..


La femme juive en Palestine Mère, épouse et maîtresse de maison. Mariage décidé par le père, elle ne peut divorcer,

mais peut être répudiée. Elle n’est pas traitée comme la propriété de son

mari. Au temple, elle ne guide pas la prière, elle est

séparée des hommes. On lui fait découvrir de la Torah seulement ce dont

elle a besoin. Elle n’est pas soumise à toutes les prescriptions. Jésus a déjà bousculé cet univers !


La femme dans l’antiquité romaine À Rome, éducation comparable à celle des garçons. Indépendance économique, pouvoir personnel

reconnu. Sur le plan religieux, elles sont autonomes,

intéressés par les cultes orientaux et… le christianisme naissant.

Les femmes étaient plus libres à Rome qu’à Corinthe, en occident qu’en orient.

La vie des basses couches sociales nous échappe largement…

Dans le christianisme, cette égalité de la liberté baptismale s’offre à toutes les couches sociales.


Chez les Galates

Il n’y a plus ni homme, ni femme…


Les Galates ?

Peuple d’Asie Mineur d’origine celtique, au centre de la Turquie actuelle.

Paul y est passé pendant son 2e voyage et y est retourné lors de son 3e voyage.

Il leur a écrit une lettre d’Ephèse, après son 3e voyage, vers 52-54 : c’est l’épître aux Galates de notre Bible.


L’épître aux Galates

On ne trouve la vraie liberté que dans l’évangile du Christ et non en suivant les enseignements des judéo-chrétiens.

Seule la foi sauve, la loi est secondaire. Phrase la plus célèbre de l’épître :

Gal 3, 27-28 Oui, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez

revêtu le Christ. Il n’y a plus ni juif, ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous vous n’êtes qu’un dans le Christ !


Ce qu’il faut comprendre

Par le baptême, le croyant revêt une nouvelle identité qui abolit les différences sociales, religieuses, naturelles : il a « revêtu le Christ ».

On retrouve cette phrase (sans l’homme et la femme) dans d’autres lettres(1 Co 12, 13 ; Col 3, 11), ce qui veut peut-être dire que cette phrase circulait dans les communautés.

Elle implique en tous cas une nouveauté dans le judaïsme.


Paul à Corinthe

Le voile des femmesLa parole des femmes


Corinthe

Corinthe est une ville prospère de 700 000 habitants, cosmopolite.

Elle abrite deux ports très fréquentés. Paul y passe 18 mois, il habite chez Aquilas

et Priscille. Après avoir quitté cette Eglise, il apprend par

des gens de Chloé qu’il y a des problèmes dans la communauté. D’où la première lettre aux Corinthiens.


Deux problématiques

Le voile des femmes « Est-il convenable qu’une femme prie Dieu sans

être voilée ? » ( 1 Co 11, 13b) Voir : 1 Co 11, 2-16

La parole des femmes « Que les femmes se taisent dans les

assemblées ! » (1 Co 14, 34a) Voir : 1 Co 14, 33b-35)


Le voile des femmes, qu’est-ce qui est en cause ?

Seulement 15 versets (1 Co 11, 2-16) pour une (sale) réputation ! Paul semble y dénoncer la femme qui prie ou prophétise

tête nue. Or, pour certaines femmes, porter le voile est discriminatoire (on pense à l’épître aux Galates).

Le raisonnement de Paul n’est pas celui d’un jugement brutal. Paul engage une réflexion fondamentale sur l’homme et la

femme, et au début il parle de « traditions transmises » (1 Co 11,2) : on est dans le culte et seulement dans le culte.


Réponse de Paul (1)

Le tort d’effacer la différence : « Chef » et « tête » : même mot mais pas le

même sens, dans « tête », il n’y a pas sujétion mais référence (Christ tête (chef) de l’Eglise).

En rejetant leur identité de femmes, elles abolissent ce qui les différencient (référence à la Genèse).

Affaire pas seulement personnelle mais sociale (prostituées têtes nues).


Réponse de Paul (2)

Un question d’autorité Le terme grec utilisé pour l’autorité ne désigne

jamais une sujétion. Paul invite seulement les femmes à adopter une

tenue qui manifeste la dignité des activités qu’elles assurent dans la communauté (prier, prophétiser).

Il n’a pas pour but d’assujettir la femme à l’homme (référence à Genèse 2).


Du silence dans les assemblées

On est dans le contexte du chapitre 14 qui est consacré aux désordres culturels.

Il s’agit de la discipline pendant le culte et non pas de la vie en général !

La preuve : il y a des femmes qui menaient la prière et qui « prophétisaient » (1 Co 11,5).

« Que tout se fasse pour l’édification de la communauté » (1 Co 14, 26).


Ces femmes qui travaillent avec Paul

De Chloé à Damaris.


Des choses surprenantes

Certaines sont citées nominativement dans Première lettre aux Corinthiens Philippiens Romains Actes des Apôtres

Certaines ont de hautes responsabilités Chloé : une riche commerçante. « Une femme chrétienne » qui participe à la

mission, une « apôtre » ?


Quelques figures

Chloé (1 Co 1, 11) Riche industrielle de Corinthe qui avait du

personnel qui pouvait se déplacer. Prisca (1 Co 16, 19)

Avec son mari Aquilas, exilés de Rome, fabrique des tentes, une assemblée chrétienne se réuni chez eux.

Lydie (Ac 16, 14-14.40) Négociante en pourpre, elle reçoit la baptême

avec sa famille. Elle a offert l’hospitalité à Paul.


Phoebé, de l’Eglise de Cenchrée

Une diaconesse ?


Une femme importante

Romains 16, 1 Elle a le titre de diakonos, « diacre au

masculin », en fait une « ministre », serviteur. Cenchrée est le port oriental de Corinthe. De fait on ne connaît pas réellement son rôle. On devine seulement qu’elle avait un rôle

important, que Paul la considérait à juste titre.


Après Paul

Survie et déclin


Trois trajectoires ?

Luc Une vingtaine d’années après Paul, l’évangéliste a une

position très favorable à l’égard des femmes (Marthe et Marie…), les femmes sont les égales des hommes.

Les épîtres post-pauliniennes On assimile la morale chrétienne au patriarcat

Les apocryphes (plus tardifs, 2e siècle) La femme devint un idéal de vertu, un modèle de sagesse

(Par exemple Marie de Magdala…) Ces trois attitudes se retrouveront selon les

époques dans la vie de l’Eglise.


Conclusion

En deux mots


Paul est un homme de son temps Il n’a pas la même conception des « droits » que

nous, même s’il a pu être novateur (accueil de l’esclave dans l’épître à Philémon)

Mais il a su s’entourer de collaboratrices efficaces et a su le leur dire.

C’est suffisant pour faire tomber nos a priori et éclairer l’Eglise de demain… ou d’après-demain!

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