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QUAND LA FRANCE LA LIGUE 1 APPARAÎT À BIEN DES ÉGARDS COMME LE PLUS PETIT DES GRANDS CHAMPIONNATS, LORSQU’ON | Ligue 1 MARDI 10 MARS 2009 ILLUSTRATION CYRILLE MALLIÉ

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QUAND LA FRANCE SLA LIGUE 1 APPARAÎT À BIEN DES ÉGARDS COMME LE PLUS PETIT DES GRANDS CHAMPIONNATS, LORSQU’ON L

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A vec 18 internationaux sur uneffectif de 26 joueurs(69,2 %), l’Olympique Lyon-

nais dispose logiquement du plus fortcontingent de joueurs capés deFrance.Avec sa 22e place parmi l’élitedes cinq grands Championnats ouest-européens, il est même l’unique repré-sentant de l’Hexagone à figurer parmiles trente premiers (le deuxième,Mar-seille, n’est que trente-huitième). Cen’est pas franchement une surprise.Meilleur club français des sept der-nières années, plus gros budget dela Ligue 1 (155 M€), l’OlympiqueLyonnais dispose de plus d’attraitque ses concurrents français pourappâter le talent. Au niveau euro-péen, en revanche, il éprouve davan-tage de difficultés à rivaliser. Le sep-tuple champion est moins riche queles meilleurs clubs anglais, espagnolsou italiens. Sur la scène continentale, ilsouffre aussi de son absence de pal-marès en Ligue des champions et dela faiblesse relative du Championnatfrançais. Pour un international

confirmé, a fortiori pour une star, l’OLne représente donc pas encore unchallenge financier et sportif suffi-samment intéressant. Ces dernièressaisons, Drogba ou Ribéry ont choisiMarseille puis l’exil à l’étranger plu-tôt que d’intégrer ses rangs. Depuis lerecrutement de Sonny Anderson, en1999, lequel – soit dit en passant –cirait le banc du Barça, le club rhoda-nien n’a jamais réussi à attirer unjoueur mondialement reconnu capa-ble de l’aider à franchir un nouveaupalier.Alors, l’OL abrite 18 internatio-

naux, certes, mais tout est relatif.Moins de la moitié d’entre eux sontactuellement titulaires ou presquedans leurs sélections respectives(Mensah, Grosso, Toulalan, Makoun,Pjanic, Benzema, Keita, Källström).Deux seulement comptent plus de50 sélections (Mensah et Källström) etcinq affichent moins de dix sélections(Lloris, Piquionne, Pjanic, Réveillère,Fred). Ces chiffres traduisent claire-ment la politique de recrutement lyon-naise de ces dernières saisons. Aquelques exceptions près (Grosso,Mensah), l’OL mise essentiellementaujourd’hui sur de jeunes joueurs fraî-chement internationaux ou en passede le devenir. Jusqu’ici, ça lui suffitpour régner en L1. Pour la Ligue deschampions, c’est sans doute encore unpeu juste. b LAURENT CAMPISTRON

1. MOINS D’INTERNATIONAUX

Lyon, l’arbre qui cache la forêt

6Comme le nombre de clubsanglais qui figurent dans letop 10 de ceux qui comptent laplus forte proportion d’internatio-naux. Fulham et Manchester Uni-

ted occupent même les deux premièresplaces du podium, suivis de près parArsenal (5e), Blackburn (6e), Chelsea(7e) et Manchester City (10e).

BENZEMA ET TOULALAN jouent en blanc et en bleu.

l y a un an, France Football titrait : « Le foot-ball français, un cas vraiment à part »(n° 3 229 du 26 février 2008). Nous tirionsalors les enseignements de l’étude fourniepar l’Observatoire des footballeurs profes-sionnels sur le « cinq majeur » du footballeuropéen, autrement dit le Championnat deFrance et ses quatre grands voisins allemand,

anglais, espagnol et italien. Comme l’indiquait letitre, la Ligue 1 apparaissait comme un cas particu-lier, comparée à la Bundesliga, à la Premier League,à la Liga espagnole et à la Serie A transalpine :moins d’internationaux et moins de joueurs étran-gers, mais davantage d’éléments sortis des centresde formation et des effectifs à la fois plus jeunes etglobalement plus stables.Douze mois plus tard, le même groupe derecherche a de nouveau passé au scanner les cinqprincipaux Championnats d’Europe de l’Ouest, soitexactement 98 clubs (20 par pays, sauf en Alle-magne puisque la Bundesliga n’en compte que 18),

ce qui représente 2 343 joueurs qui ont participé aumoins à un match avant le 31 décembre 2008.La Ligue 1 apparaît toujours à uneextrémité ou à une autredu classement. Que remarque-t-on ? Toutd’abord que les grands équilibres ne sont pasbouleversés. En un an, la Premier League anglaisen’a pas perdu sa force d’attraction et demeure doncle Championnat qui compte à la fois la plus forteproportion d’internationaux (environ deux sur trois)et la moyenne la plus élevée de joueurs étrangers(en gros six sur dix). La Ligue 1, elle, conserve saspécificité : sauf en matière de stabilité où elle esttroisième sur cinq, elle apparaît toujours à uneextrémité ou à une autre du classement : elle alignele moins d’internationaux (34,3 %), mais le plus dejoueurs formés au club (28,5 %) ; elle possède lamoyenne d’âge la moins élevée (25,6 %) et comptele moins d’étrangers (30,2 %). Au sein du club descinq, la France est, en outre, le gros exportateur dejoueurs d’Europe, et de loin, puisque ses seuls

bataillons (85 joueurs) dépassent de plus du doublela somme des quatre autres pays (39).Il faut cependant souligner que les écarts ont ten-dance à diminuer. En matière d’internationaux, parexemple, la fourchette s’est réduite de plus de 5 %en un an entre les deux extrêmes, Angleterre etFrance. Idem pour les joueurs formés au club :l’écart fond de 5,1 % entre le premier et le dernier,France et Italie. Bref, la Ligue 1 fait, certes, encorefigure de cas particulier, mais plutôt moinsaujourd’hui qu’hier. b DOMINIQUE COURDIER

IPIERRELA

HALLE

Une étude franco-suisseToutes les statistiques de ce dossier ont été réalisées par l’Obser-vatoire des footballeurs professionnels (site Internet : www.eurofootplayers.org), un groupe de recherche créé en 2006 sous l’im-pulsion de la FIFA et rattaché à deux organismes : l’un suisse, leCentre international d’étude du sport (CIES) de l’université de Neu-châtel ; l’autre français, le Centre d’étude et de recherche sur lesport et l’observation des territoires (CERSOT) de l’université deFranche-Comté.

Pourcentage d’internationauxAngleterre Allemagne Italie Espagne France

65,7 % 54,3 % 41,1 % 36,9 % 34,3 %Variation sur un an

- 2 % + 3,6 % - 1,4 % - 4,3 % + 3,2 %

La France progresse. Même si la Ligue 1 demeure legrand Championnat dont le pourcentage d’internationaux est leplus faible (34,3%), très loin de l’Angleterre où deux joueurssur trois évoluent également en sélections nationales, il faut rele-ver que ce taux augmente de 3,2%, ce qui permet à notrepays de se rapprocher de l’Espagne (36,9%), en fort recul,alors que dix points séparaient les deux pays l’an dernier.

SE DISTINGUEN LA COMPARE À SES QUATRE RICHES VOISINS (ANGLETERRE, ESPAGNE, ITALIE ET ALLEMAGNE).

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M ême si le Grenoble Foot 38a réalisé un mercato hiver-nal aux airs de cure de jou-

vence en recrutant César (26 ans),Boya (25 ans), mais surtout Grandin(21 ans) et Kucukovic (22 ans), l’effec-tif isérois n’en reste pas moins le plusvieux de Ligue 1, avec une moyenned’âge de vingt-huit ans. Sur une petitetrentaine d’éléments, douze joueursdu groupe professionnel de MéchaBazdarevic ont dépassé la barre destrente ans. Dont le doyen GrégoryWimbée, patriarche de toute la L1, quifêtera ses trente-huit ans en août. Endébut de saison, Grenoble alignait unedéfense type qui flirtait avec lestrente-trois ans de moyenne, entreJemmali, Flachez,Vitakic et Robin. Cechiffre a depuis chuté avec l’arrivéede César et la montée en puissance deSandy Paillot (21 ans). Côté offensif,Nassim Akrour (34 ans) et DanielMoreira (31 ans), auteurs d’un grosdébut de saison avant de s’essouffler,ne sont pas non plus de première jeu-nesse. Pour autant, à voir sa vitalité

dans le combat pour le maintien, lepromu isérois n’a rien d’une mai-son de retraite. « En France, on atrop d’idées reçues sur l’âge desjoueurs, alors qu’en Angleterre ouencore en Allemagne on s’en foutroyalement, tranche Mécha Bazdare-vic, qui a fini sa carrière de milieu deterrain à pratiquement trente-huitans. On a surtout regardé l’expériencede ces joueurs dans notre recrutementet ce qu’ils pouvaient nous apporteren L1. Grenoble est un club jeune à ce

niveau et il avait besoin de joueursaguerris. Quand j’ai pris LaurentBatlles (33 ans), je n’ai pas regardé sacarte d’identité, mais plutôt lesquelque 350 matches qu’il avait dis-putés dans l’élite. Idem pour DanielMoreira et David Jemmali. Le main-tien est souvent une affaire d’expé-rience. »S’il compte avec Feghouli (19 ans),Ravet (20 ans) et Paillot (21 ans)quelques jeunes pousses pleinesd’avenir, Grenoble possède aussi ceprofil d’effectif pour deux autres rai-sons. Avec seulement 25 M€ de bud-get, le club a dû se rabattre, à l’inter-saison, sur des joueurs peu courtisésjustement en raison de leur âge. L’au-tre explication tient à la parole don-née par Mécha Bazdarevic, qui avoulu poursuivre l’aventure en L1avec les éléments qui avaient participéà cette montée. C’est ainsi que, pourleur plus grand bonheur, Akrour, Fla-chez,Vitakic,Wimbée et autres Regra-gui en ont pris pour un an de plus ! b

FRANÇOIS VERDENET

3. UNE MOYENNE D’ÂGE MOINS ÉLEVÉE

Grenoble, avec ses meilleurs vieux

3Comme les trois places dupodium trustées par des clubs ita-liens : l’AC Milan (avec le quadra-génaire Paolo Maldini), Bologneet l’Inter. La moyenne d’âge y dé-

passe les 29 ans. Quant au club le plusjeune, il s’agit d’Arsenal (23,1 ans).

L e paradoxe pourrait prêter àsourire en Normandie. Lanternerouge de Ligue 1, Le Havre

figure pourtant dans le gotha euro-péen au nombre de professionnels for-més au club figurant dans l’effectif. Lepromu, qui apparaît condamné àredescendre d’un étage à l’intersaison,a récupéré le flambeau du FC Metz,au profil identique, la saison passée…Comme l’an dernier, derrière l’excep-tion politico-culturelle d’un AthleticBilbao composé exclusivement dejoueurs basques, deux représentants

de Ligue 1 se hissent sur le podiumdes clubs faisant confiance aux pro-fessionnels maison. Si Nancy présentele meilleur taux d’utilisation de lacarte jeunes – avec la moitié de soneffectif issu de son propre giron –, leHAC s’offre la palme du plus grandnombre de joueurs formés au clubprésents dans l’effectif (13 selonl’étude, soit 46,4 % de l’effectif profes-sionnel), mais dans laquelle ne figurepas Amadou Alassane, le buteur déni-ché en DHR par le HAC après ses vingtet un ans… Mais ce chiffre tient autantaux jeunes qui poussent qu’auxanciens sur le retour, car en Haute-Normandie les frais émoulus du cen-tre de formation entrent dans la car-rière quand leurs aînés… y sonttoujours, revenus au bercail bouclerla boucle, à l’image d’un ChristopheRevault, d’un Jean-Michel Lesage oud’un Jérémy Hénin. Une marque defabrique en Seine-Maritime, terroirfertile en internationaux qui ne s’ap-pauvrit pas avec les années. Le clubdoyen ne cesse ainsi de se vivifier en

s’appuyant sur ses fondamentaux etson label « made in HAC ».« C’est une volonté affirmée, une véri-table politique qui a ses bons côtésen permettant la montée desjeunes, mais qui a aussi ses limitesau haut niveau, comme on peut leconstater. C’est pourquoi il faut aussiéquilibrer avec des éléments d’expé-rience, réagit Jean-Pierre Louvel, leprésident du club. Mais la formationrestera toujours notre point fort. Ladifficulté, c’est qu’il faut signer plu-sieurs joueurs pour éviter qu’ils s’enaillent, comme Charles N’Zogbia, ensachant que la maturité d’un joueurne se décrète pas, à l’image de Guil-laume Hoarau, entré dans le mondepro à 20 ans, ou, à l’inverse, d’un Las-sana Diarra, déjà mûr à 18 ans. Il fautdémontrer maintenant que cette poli-tique est viable. » Elle ne cesse en toutcas de porter loin ses meilleursfruits… b SYLVAIN LE DUIGOU

2. PLUS DE JOUEURS FORMÉS AU CLUB

Le Havre mise sur la culture locale

7Comme le nombre de clubs fran-çais figurant parmi les quinze pre-miers au classement de ceux quiont la plus forte proportion dejoueurs maison : il s’agit de

Nancy (2e), Le Havre (3e), Rennes (5e),Sochaux (10e), Bordeaux (12e), Tou-louse (13e) et Monaco (14e).

WIMBÉE, trente-sept ans, doyen de Grenoble et de la L1.

ANIN, né au Havre et formé au Havre, joue au Havre.

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L’Espagne revient fort. Les écarts se resserrent entre lescinq grands Championnats. C’est particulièrement vrai entre laFrance, qui reste en tête malgré une diminution de 4% du nom-bre de joueurs formés au club (c’est-à-dire ceux qui y ont passéau moins trois saisons entre 15 et 21 ans), et l’Espagne qui, elle,à l’inverse, progresse de 3,7%. L’Italie conserve toutefois sonrôle de vilain petit canard, en dessous de la barre des 10%.

Joueurs formés au clubFrance Espagne Angleterre Allemagne Italie28,5% 24,2% 17,4% 16,9% 9,6%Variation sur un an-4% +3,7% +1,3% -1,3% +1,1%

Age moyenItalie Espagne Angleterre Allemagne France27,2 26,6 26,4 26,2 25,6Variation sur un an+0,1 +0,2 +0,1 +0,1 +0,4

Un vieillissement général. L’âge moyen (relevé en débutde saison) a augmenté dans les cinq grands Championnats, maisla France conserve la moyenne la moins élevée. A cet égard,Grenoble apparaît comme un cas particulier, puisqu’il est le seulclub de l’Hexagone à figurer parmi les vingt-cinq les plus âgés.Sa moyenne d’âge (28 ans) est supérieure de quatre années àcelle du club de Ligue 1 le plus jeune, Monaco (24 ans).

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L a France exporte des footbal-leurs, ce n’est ni une nou-veauté, ni une révélation. Mais

aujourd’hui, près de quinze ans aprèsle début du phénomène, son ampleurreste surprenante. En 2008-09,quand on recense les joueurs étran-gers des cinq Championnats majeurs,on se rend compte que c’est la Francequi en fournit le plus (85), très loindevant des pays pourtant réputés àl’export, tels les Pays-Bas (36) ou lePortugal (34). A l’échelle du monde,seuls le Brésil (139) et l’Argentine (95)font même mieux (ou pis, c’est selon)que la France dans ce domaine. « Laréputation des joueurs français surles marchés demeure très bonne,explique Christophe Mongai, agent deplusieurs expatriés, dont BacarySagna, d’Arsenal. On sait que cesont des joueurs bien formés.Techniquement, il n’y a pas demauvaise surprise. On sait aussique, culturellement, il n’y aura pas dechoc dans les grands Championnatseuropéens. Ils s’adapteront vite etseront faciles à vivre. Les Français nesortent pas beaucoup et ils ne boivent

pas. Et puis, quand ils partent dispu-ter unmatch avec l’équipe de France,ils reviennent le lendemain et nes’égarent pas dans la nature. Le fac-teur financier est également impor-tant : il est évident qu’il est plus faciled’acheter un grand joueur de Ligue 1que de Liga, par exemple, mais c’estaccessoire. Il y a d’autres pays où lesjoueurs ne sont pas chers. Mais leplus important, c’est que les Françaissont faciles à gérer, sur le terrain eten dehors. »Sur les 85 Français évoluant chez nosquatre grands voisins, près de la moi-

tié évoluent en Angleterre. La ten-dance n’est pas nouvelle,mais elle nemontre aucun signe d’essoufflement.« Depuis quelques années, il y a sim-plement eu un petit réajustement,reprend ChristopheMongai. Les clubsanglais ne recrutent plus n’importequel joueur français, sans vraimentregarder. Ils sont plus exigeants, plusprécis. Mais, parallèlement, ils fontvenir des jeunes qui achèvent leurformation enAngleterre.Aujourd’hui,ces joueurs contribuent à faire grossirle contingent des Français de la Pre-mier League. » Après Gaël Clichy(Arsenal) ou Jérémy Aliadière (Mid-dlesbrough), c’est actuellement le casd’Armand Traoré (Portsmouth) ouDamien Plessis (Liverpool). Ce devraitêtre bientôt celui de Gaël Kakuta(Chelsea) ou Dorian Dervite (Totten-ham). b MARC BEAUGÉ

5. PLUS D’EXPATRIÉS

Le Français conserveune cote d’enfer

2Comme le nombre de pays afri-cains dans le top 10 des fournis-seurs des cinq grands Cham-pionnats : le Nigeria (9e) compte22 représentants et la Côte

d’Ivoire (10e) 20. Derrière le trio Brésil-Argentine-France apparaissent lesPays-Bas (36), l’Uruguay et le Portugal(34), la Suisse (29), et la Serbie (26).

Joueurs expatriés dans les 5 grands paysFrance Espagne Italie Allemagne Angleterre

85 15 14 9 1Variation sur un an

+7 0 -2 -1 +1

Les Français s’échappent. Le Brésil (139) et l’Argentine(95) sont les seuls pays à fournir davantage de joueurs que laFrance, dont le contingent (85) a augmenté de près de 10%depuis un an. A la moyenne par pays, l’Hexagone (21,25)dépasse même l’Argentine (19), puisque pour les Français, biensûr, ne sont prises en considération que quatre destinations (iln’y a pas d’expatriés français en France).

MARCHAL, MOREL, GENTON, AUDARD. Lorientjoue la carte française.

P ort ouvert sur un océan bai-gnant le Nouveau Monde,Lorient ne succombe pourtant

pas vraiment aux charmes de l’exo-tisme. Les Merlus ne comptent eneffet dans leurs filets que deuxjoueurs ayant débuté leur carrière àl’étranger : Rafik Saïfi, l’artiste algé-rien qui a commencé au MCAlger, etBakary Soro, le défenseur ivoirienpassé par l’ASEC Abidjan. Sur uneffectif de vingt-cinq joueurs, c’est laportion la plus congrue de L1 etmême à l’échelle des cinq grandsChampionnats d’Europe occidentale,seuls trois clubs espagnols figurantau classement derrière le club duMorbihan. « A Lorient, l’ossature del’effectif est composée en grande par-tie de joueurs issus de Ligue 2, car lerecrutement des étrangers est trèsaléatoire, explique l’entraîneur Chris-tian Gourcuff. C’est difficile, d’unpoint de vue économique, pour unclub comme Lorient de trouverdes joueurs dans les Champion-nats étrangers. Financièrement, onne peut pas les atteindre.Mais ce quifreine aussi nos recherches à l’étran-ger, c’est que je me méfie des pro-blèmes d’adaptation tactique. Lemilieu américain Andrew Jacobson(aucun match), ce n’était pas unrecrutement majeur, mais le prêt del’attaquant brésilien Rafael Moura(douze minutes de jeu la saison der-nière) a, lui, été un échec cuisant. »Des exemples d’intégration manquéequi ont sérieusement refroidi le tech-nicien, qui préfère puiser dans leréservoir « assez important » desjoueurs français. Breton échaudé

craint l’offre lointaine. « Cette réservetactique à l’égard des joueurs étran-gers nous conduit à axer notre recru-tement sur la Ligue 2, poursuit Chris-tian Gourcuff. On prospecte tout demême, mais c’est vrai qu’on peine àconclure. »Au fond, qu’importe, lorsque le bonfilon des pépites tamisées dans leséchelons inférieurs a permis auxLorientais de se maintenir deux sai-sons de suite dans l’élite. Plus géné-ralement, l’entraîneur du FCL veutvoir dans cette faible propension àl’importation une chance pour laFrance du ballon rond : « Le footballd’un pays a tout intérêt à avoir unminimum de joueurs étrangers dansson Championnat. Ça lui permet depréserver son identité de jeu. On levoit avec l’Angleterre, où ça part danstous les sens… » b S. L. D.

4. MOINS D’ÉTRANGERS

Lorient pêche dansles eaux territoriales

0Comme le nombre de clubsfrançais apparaissant parmi lesvingt clubs qui comptent le plusfort taux de joueurs étrangers.Le premier, Le Mans (54,2 %),

n’est que vingt-cinquième. A noter queles trois clubs qui occupent le podium(Liverpool, Arsenal et l’Inter) sontencore en course en Ligue des cham-pions…

CLICHY, au bonheur d’Arsenal.

RICHARDMARTIN

JEAN-LOUIS

FEL

Moins d’un tiers en France. Sont considérés ici comme« étrangers » les joueurs qui évoluent en dehors du pays où ilsont grandi et qu’ils ont quitté à la suite du recrutement effec-tué par un club. D’énormes disparités apparaissent selon lespays : l’Angleterre et l’Allemagne franchissent la barre des 50%,alors que la proportion de joueurs étrangers diminue sensible-ment en Espagne (– 2,8%) et surtout en France (– 3 %).

Joueurs étrangersAngleterre Allemagne Italie Espagne France58,3% 51,4% 40,1% 35,8% 30,2%Variation sur un an-1,2% +3,3% +3,3% -2,8% -3%

Retrouvez le classement completdes clubs français et leur rang européensur wwww.francefootball.fr

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Aune époque où l’on parlebeaucoup de durée du travail,Paris oublie, lui, le travail sur

la durée.Depuis une dizaine d’années,en effet, le PSG manque cruellementde stabilité : cela vaut pour ses diri-geants, ses entraîneurs et, évidem-ment, ses joueurs, qui passent plusqu’ils ne restent, comme l’illustre sonclassement parmi l’élite des cinqgrands Championnats ouest-euro-péens : dernier français et avec seule-ment cinq clubs étrangers derrière lui.Mais, par-delà les considérationsgénérales liées à la difficulté de menerune politique à long terme dans lacapitale, ce bonnet d’âne s’expliqueégalement par les difficultés sportivesdes dernières saisons. Neuvième en2006, quinzième en 2007 et seizièmel’an passé, Paris est un club qui courtaprès les bons résultats et son lustrede plus en plus ancien.Alors, dans cescas-là, il est difficile d’échapper auxretouches régulières de l’effectif, unetentation aggravée par le défilé destechniciens, soucieux de bâtir leur

propre équipe.Du coup, en partant dupostulat parfois trompeur que deschangements améliorent la situation,le PSG reste un animateur de lapériode des transferts, même si sonenveloppe de recrutement n’est plusvraiment extensive. L’inventaire desmarchés estivaux et hivernauxdepuis 2006 atteste que les diri-geants parisiens ont effectuésoixante-quinze mouvements dejoueurs, en incluant prêts et retoursde prêt. On dénombre exactementquarante-huit départs et vingt-sept

arrivées, un brassage incessant quicharrie son lot d’erreurs de casting, àl’image des Brésiliens Everton etSouza, inutiles acquisitions effectuéesen janvier 2008.Une autre caractéris-tique de ces flux est d’impliquer pasmal d’éléments formés à Paris, maisla plupart du temps prêtés, car ils neparviennent pas à s’immiscer dura-blement en équipe première. Alorsqu’il est régulièrement question, dansles discours, de s’appuyer sur le vivierdu club pour construire une équipe, laréalité montre que, Mamadou Sakhoet Clément Chantôme exceptés, aucunjeune lancé ces dernières années parGuy Lacombe ou Paul Le Guen n’ajoué un rôle important. En allégeantl’effectif de Sankharé, Ngoyi etMulumbu en janvier, le coach breton aconfirmé cette difficulté à laisser dutemps à ceux qui ont vingt ans.b VINCENT

VILLA

6. À PEINE PLUS DE STABILITÉ

Paris, le brassage permanent

2Comme le nombre de clubs fran-çais qui apparaissent dans letop 20 des clubs les plus stables :il s’agit du FC Lorient (7e) et del’AS Nancy Lorraine (9e). Ce sont

les seuls en Ligue 1 dont plus de la moi-tié des joueurs sont au club depuis troisans ou plus.

«Pierre Dré-ossi, la Li-gue 1 est le

grand Championnat quicompte la plus faible pro-portion d’internationaux, àpeine plus d’un tiers. Quecela vous inspire-t-il ?J’imaginais une autre proportion,car on dépend des accords deCotonou pour l’Afrique et de l’ar-rêt Malaja pour les pays de l’Est.Les ressortissants de ces pays nepeuvent sortir de chez eux ques’ils sont internationaux. Commenous tablons sur la qualité athlé-tique, physique et de plus en plustechnique des Africains, nous encomptons un grand nombre. Etnous prospectons maintenant enEurope du Nord (Norvège,Suède, Danemark) et bientôt enAmsud (Colombie, Venezuela).En revanche, 28 % deseffectifs en France sont for-més au club!

Le problème, c’est qu’un clubcomme le Stade Rennais, qui doitformer mais aussi avoir de l’ambi-tion, se retrouve au confluent dedeux idées un peu paradoxales.Car souvent, vous le savez, unclub formateur ne peut plus êtreconcurrentiel au plus haut niveau,c’est l’image qui en ressort, entout cas. A l’étranger, la formationn’est pas le premier souci desclubs qui ont de l’argent, saufpeut-être Manchester United, oùc’est une tradition.Nos clubs affichent aussi lamoyenne d’âge la moinsélevée...C’est logique et ce n’est pas nou-veau. Cela correspond à deuxparamètres : 1. La volonté de nosclubs de bien faire tourner lescentres de formation, dans les-quels ils ont beaucoup investi. LaFrance est en Europe le pays for-mateur par excellence et, donc,les jeunes viennent de plus en

plus tôt à la compétition. 2. C’estaussi et surtout un problème éco-nomique. C’est moins cher. Maiscombien detemps cela va-t-il durer ? Deplus en plus,les étrangersviennent carré-ment piller nos15, 16 ou17 ans. Les re-cruteurs s’inté-ressent d’ail-leurs surtout à nos équipesréserves.Par ailleurs, notre moyennede joueurs étrangers n’at-teint pas un tiers, contreprès de 60 % en Angle-terre !UnChampionnat qui dépasse les50 % d’étrangers se trompe. Lepublic s’y reconnaît-il ? A longterme, non. C’est la Ligue deschampions qui provoque ce phé-

nomène, avec tout l’argent quil’accompagne. Récemment, jeregardais Real Madrid-Liverpool :

il y avait plusd’Espagnolschez les An-glais qu’à Ma-drid! Cinq con-tre trois... C’estl ’ ouve r tu re ,soit, et il fautl ’ a c c e p t e r ,mais il s’agitd’un change-

ment culturel important auquel laFrance ne me semble pas prête.Notre pays demeure entout cas un bon exportateurde joueurs, puisque c’est luiqui, après le Brésil et l’Ar-gentine, en fournit le plus !C’est encore logique. On formepour les autres car on n’a pas lesfinances pour assurer au plushaut niveau. Notre pays estdevenu une sorte de “supermar-

ket”. Sans parler de toutes lesclauses qui permettent à nosjoueurs de limiter leur temps depassage dans nos clubs. Laclause de stabilité, par exemple,que j’appelle clause d’instabilité,offre à un joueur de moins devingt-huit ans la possibilité de nepas rester plus de trois ans dansle même club et au-dessus devingt-huit ans pas plus de deuxans. Cela devient difficile deconstruire un effectif.A propos de stabilité, enfin,la France est troisième surcinq en la matière…La stabilité est un des élémentsde réussite d’un club. Mais c’estaussi un luxe, ça coûte cher. Endébut de saison, Rennes a étéattaqué de toutes parts. Il a falluêtre vigilant. Maintenant, pour êtreattaquable, il faut être enviable et,même si c’est parfois difficile, çareste agréable. » b PATRICK DESSAULT,

À RENNES

L’avis d’un spécialiste

Pierre Dréossi

«La France forme pour les autres»LE DIRECTEUR DÉLÉGUÉ DU STADE RENNAIS CONSTATE QUE LES CENTRES DE FORMATION FRANÇAIS SONT DEVENUS LE « SUPERMARKET » FAVORI DES CLUBS ANGLAIS.

«UN CHAMPIONNATQUI DÉPASSE LES50% D’ÉTRANGERSSE TROMPE.LE PUBLIC S’YRECONNAÎT-IL?À LONG TERME,NON.»

SYLVAIN ARMAND, cinq ans de Paris-Saint-Germain.

PIERREMINIER

Une sagesse générale. Est-ce un effet de la crise ? Entout cas, la proportion de joueurs présents au club depuis trois ansou plus augmente dans les cinq grands Championnats. Mais lapalme revient à l’Espagne, où ce taux grimpe de 8,8 % ! Ducoup, la Liga détrône l’Allemagne. De nombreux grands clubssont bien classés : Inter (1er), AC Milan (5e), Chelsea (6e) ouManchester United (8e).

Joueurs au club depuis trois ans au moinsEspagne Allemagne France Angleterre Italie42,9% 40,7% 36,4% 36% 32,7%

Variation sur un an+8,8% +1,7% +0,2% +1,4% +1,7%

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